Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Carnet de vol. Aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter pourquoi et comment j'ai plaqué 12 ans de carrière salariée pour devenir entrepreneur. C'est un sujet qui me paraît important d'aborder parce que déjà, 12 ans de ma vie, ça me définit en tant que personne, en tant que professionnelle. Donc dans cet épisode... En introductif, je trouvais ça important de vous en dire plus sur moi pour vous expliquer peut-être ce qui va déterminer ma légitimité avec mon entreprise. Et aussi parce que c'était un choix assez risqué pour moi. En tout cas, la manière dont je l'ai fait, c'était assez risqué à ce moment-là. Et ça a marqué une vraie rupture de vie qui explique aussi vraiment les fondements de ma société. Donc, c'est parti pour un petit story time que j'ai découpé en cinq parties. La première partie pour vous expliquer quel est mon parcours professionnel. La deuxième partie pour vous expliquer un peu plus, avec des mots qui ne sont pas du charabia, ce que j'ai fait vraiment dans ma carrière. Pourquoi j'ai choisi de devenir entrepreneur ? À quoi me sert mon expérience professionnelle salariée aujourd'hui ? Et est-ce que c'est un choix que je regrette ? Est-ce que je reviendrai à cette carrière salariée plus tard ? Alors, au niveau de mon parcours, moi il faut savoir qu'à la base j'ai fait un bac littéraire. Par passion, parce que je ne suis pas du tout manuelle, je n'ai pas spécialement de talent artistique, je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, je ne sais pas dessiner. Mais par contre, j'ai toujours eu vraiment un amour profond pour les livres et les histoires, donc à lire, à écrire. Et donc vraiment, parce que j'étais un petit peu flémarde aussi, que j'avais un petit peu un trauma des maths de seconde, vous-même vous savez, je me suis dirigée vers un bac littéraire que j'ai adoré et qui s'est super bien passé. Ensuite, je m'étais dit que j'allais poursuivre sur la piste de l'anglais pour devenir prof d'anglais. Mais comme j'étais déjà quelqu'un de très pragmatique, j'ai choisi vraiment le parcours langue étrangère appliquée, où il y avait du droit, de l'économie, de la gestion, etc. Donc toujours avec l'anglais, parce que c'est une langue que j'adore, pour laquelle j'ai toujours eu beaucoup de facilité. Mais très rapidement, je me suis rendu compte que je ne voyais pas, en tout cas moi, les débouchés en LEA. Et d'ailleurs... Petite parenthèse, mais mes meilleurs amis de là-bas, que j'ai rencontrés quand on a fait LEA ensemble, on a toutes des carrières aujourd'hui, mais qui n'ont rien à voir les unes avec les autres dans des domaines diamétralement posés. Donc, c'est rigolo de voir à quel point ce n'était pas spécifique du tout. Parenthèse. Donc, je fais LEA, mais très vite, je me rends compte que les débouchés ne vont pas spécialement m'aider, en tout cas, ne me parlent pas. Il faut savoir qu'en cette époque, moi, je manque cruellement d'argent. Je n'ai pas de système de soutien. J'ai très peu de fonds. Je travaille tous les étés depuis que j'ai 16 ans. Mais voilà, je vis dans un foyer avec un loyer à 200 euros par mois. Je suis à découvert le 6 du mois. Enfin, voilà, ce n'est pas évident. Et même si pendant ces années-là, franchement, je m'éclate. Je sors avec les copains. Je vais très peu en cours et je geek énormément. C'était ma période World of Warcraft à fond. Et bien très vite, je suis un peu rattrapée par ma réalité. Je me dis bon, il faut que je trouve quelque chose qui me parle plus en termes de débouchés. Donc je décide de faire une école de commerce que je finance moi-même avec un prêt. Et je m'éclate honnêtement encore pendant une année. Donc ma dernière année de licence, je fais la fête à fond, j'y vais à fond. Mais j'ai en ligne de mire qu'à la fin de cette année-là, c'est la fin des conneries en gros. Et qu'il faut absolument que je trouve un travail parce que je ne peux pas me permettre de refaire un prêt. Pour deux années supplémentaires, j'ai d'autres choses à financer. Donc, je décide de faire mon Master 1 et Master 2 en alternance. Je décroche une alternance après un processus de recrutement assez costaud. C'était Koh Lanta, le truc qu'on démarrait. On était 30 en début de journée. À la fin, il n'en restait qu'un. C'était moi. J'avais mon flambeau. J'étais contente. Non, c'était très cool. Sauf que je pars dans un domaine dans lequel je n'aurais jamais imaginé mettre les pieds puisqu'en école de commerce, on avait... Pas 12 000 choix, on avait la finance, les RH, le marketing, mais tout ça, ça ne me parlait pas spécialement. En fait, à ce stade-là, je n'avais pas encore compris ni trouvé ce que je voulais faire de ma vie. Ça semblait évident pour plein d'autres gens autour de moi, mais moi, ça ne l'était pas. Et je trouve cette alternance, je décroche cette alternance dans un réseau qui fait du recrutement, de la gestion de carrière, etc. Mais on s'en fout de ça parce que je travaille à la direction et qu'on m'embauche pendant deux ans. m'occuper de projets, de refontes globales pour certaines entreprises. Donc en gros, pendant deux ans, ils ont voulu revoir leur site internet, leur intranet, leur outil d'emailing, mettre en place des statistiques, lancer des événements au niveau global, etc. Et je découvre, tadam, la gestion de projet. Et là, en fait, ça a été vraiment un moment... fondateur pour moi parce que je découvre qu'en fait, ça, ce truc-là, la gestion de projet, c'est ce que je sais faire de mieux depuis déjà longtemps. Mon esprit est câblé pour ça, pour régler des problèmes, pour agencer des tâches, pour optimiser, pour faire des plans, pour concrétiser des solutions. Et là, c'est la révélation. Je me dis que je vais faire ma carrière là-dedans. Et donc, je suis engagée avant la fin de mon alternance dans une grosse boîte. À l'époque, je suis à Toulouse. qui travaille pour Airbus. C'est globalement beaucoup de spatial, d'aéronautique, d'industrie. Et je démarre ma carrière comme ça. Et ensuite, ma carrière, elle est divisée, on va dire, en trois grosses parties. Elles durent à chaque fois trois, quatre ans. La première partie est vraiment très orientée gestion de projet avec tout ce qui est outils, automatisation, chiffres, qualité, process, etc. Ensuite, j'ai une partie vraiment orientée conseil pur et dur. où je suis embauchée pour résoudre des problématiques, déterminer des plans, accompagner des gens sur des gros changements d'entreprise. Et en fin de carrière, je bosse... Enfin, salariée. Je bosse plutôt dans tout ce qui est fintech, licorne, vous avez déjà entendu ce terme. Je ne parle pas de l'animal magique, je parle bien du milieu des startups, fintech, etc. Donc vraiment dans des produits, des applications. phare et donc je bosse notamment dans le paiement mais plutôt côté produit. Et en 2021, je décide pour plein de raisons de démissionner assez brutalement de mon dernier poste. Mais à ce moment-là, je ne sais pas spécialement que je vais lancer Stratosphere. Je me dis même que je vais continuer un petit peu à faire du freelancing. J'avais déjà commencé à repasser des entretiens, etc. Mais en fait, en faisant ça, je me dis mais non, non, en fait, je ne veux pas continuer là-dedans. Et j'hésite finalement de mettre un terme à cette carrière et je vous expliquerai un peu. Donc voilà, mon parcours en résumé, ça donne ça à ce moment-là. Ensuite, concrètement, j'ai fait quoi dans ma carrière ? J'ai travaillé sur plein de thématiques et je vais essayer de vous vulgariser tout ça parce que quand j'en parle très souvent, je me rends compte que je pars vite dans du charabia incompréhensible. Donc je vais vous dire ce que j'ai fait et vous expliquer vraiment en ligne de phrase concrètement ce que ça veut dire. J'espère que ce sera clair. Alors j'ai travaillé principalement en début de carrière sur tout ce qui est process, outils, automatisation, chiffres suivis et qualité. Par exemple, dans ma toute première équipe, je travaillais avec un directeur de bundle, on appelait ça un bundle. Donc c'était une énorme équipe en fait, il y avait 90 chefs de projet. Et mon travail c'était de déterminer pour ces 90 personnes un peu quel allait être le cadre. Donc il y a 90 personnes qui travaillent pour une centaine, des fois 120 projets. parce qu'il y en avait qu'il y avait deux, trois projets en même temps, comment on fait en sorte d'avoir tous le même cadre, quels outils on utilise pour récupérer toutes ces données, les agglomérer. Voilà, comment on travaille tous ensemble pour pouvoir faire des reportings au global. C'est-à-dire qu'on a 90 personnes qui bossent sur 150 projets, comment on fait pour déterminer des chiffres et des données cohérentes sur toute cette masse d'informations. Donc voilà pour cette partie. Après, il y a forcément une partie financière aussi assez forte, parce que du coup... Toutes ces personnes généraient de l'argent, donc il fallait aussi tenir des budgets à 5, 6, 7 millions l'année. Donc tous les mois, c'était des réconciliations financières énormes qui se terminaient en soirée pizza à 23h. Beaucoup de suivis et du coup aussi toute une partie qualité, parce que des grosses entreprises comme ça, vous n'êtes pas sans savoir qu'elles suivent des normes, et donc on a des prérequis à respecter. Donc ça, c'était vraiment en première partie de carrière. Après, globalement, j'ai toujours travaillé dans la gestion de projet. Donc la gestion de projet, c'est très simple. C'est on arrive, on a une situation A, on va arriver à une situation B. Pour arriver à la situation B, on va investir du temps, des ressources, en déranger des personnes. Donc comment on fait pour optimiser ça et puis pour y arriver, tout simplement. J'ai travaillé beaucoup à la résolution de problèmes. J'ai souvent la traduction de problèmes, c'est-à-dire que quand on m'envoyait faire du conseil chez des clients, Mon travail, c'était d'arriver, de les écouter. Des fois, c'était des équipes métiers de 50 personnes. Des fois, c'était juste une personne qui elle-même gérait beaucoup de personnes. Et donc, c'était d'écouter, de comprendre, de trouver une manière de verbaliser ce qui n'allait pas et du coup, derrière, de proposer des solutions qui pouvaient prendre tout un tas de formes. Ça pouvait être des nouvelles ressources, des nouveaux outils, des nouveaux processus. Encore une fois, on y revient, des nouveaux cadres. Mais ça pouvait être aussi de l'animation d'équipe, etc. Ce qui m'amène au point d'après, j'ai travaillé beaucoup la conduite du changement. La conduite du changement, c'est tout simplement quand vous avez une énorme structure. Je me souviens, un des gros projets que j'ai fait dans ma carrière, c'était d'accompagner des conseillers bancaires qui travaillaient. Je ne sais pas si vous vous souvenez, vous êtes peut-être pas aussi âgés que moi, mais je suis un temps dans les agences, on avait rendez-vous avec son conseiller bancaire. Il était derrière son bureau avec son gros fauteuil et son gros ordinateur et sa calculatrice qui faisait la taille de sa tête, sur laquelle il tapait furieusement pour savoir si elle allait pouvoir vous prêter de l'argent. Et nous, on était de l'autre côté du bureau. Et par exemple, moi, quand je travaillais pour ce gros réseau de banques françaises il y a quelques années, on était en train de changer la place du conseiller bancaire. C'était un... un move stratégique pour faire en sorte que la relation soit plus comme ça et que maintenant le conseiller soit côte à côte avec le client, qu'il ait finalement presque plus d'ordinateur et qu'il puisse tout faire sur une tablette à côté du client, voire même donner la tablette au client pour qu'il puisse faire ses simulations de prêts, etc. Et vraiment créer un lien de proximité. Et donc, par exemple, la conduite du changement, c'est accompagner un réseau entier comme ça qui compte des milliers et des milliers de personnes, donc du coup avec des centaines de services. à gérer ce changement qui n'est pas juste un changement d'outil, qui est un changement de façon de travailler. J'ai aussi fait beaucoup de management, ou en tout cas, en début de carrière, assisté à du management, et puis au fur et à mesure des années, eu mes propres équipes, avec tout ce que ça implique, la communication, le relationnel, la motivation, le fait de fédérer, le fait d'inspirer, le respect de l'idée par l'exemple, etc. Donc, J'ai eu beaucoup à faire à ça. Pas mal d'animation aussi, c'est-à-dire que quand on n'a pas une équipe, mais qu'on a des centaines d'interlocuteurs à faire converger vers une solution, il faut animer des conférences, il faut animer des tables rondes, il faut animer des ateliers, encore une fois, pour réussir à faire émerger des plans. Et enfin, j'ai travaillé beaucoup sur de la conception et des plans, notamment en fin de carrière, c'est-à-dire que... Quand on est dans le domaine applicatif et qu'on travaille, je ne sais pas, pour Conto par exemple, Swile ou Doctolib par exemple, c'est des gens avec qui j'ai été amenée à collaborer aussi, eh bien on part d'un problème et derrière on conçoit vraiment des applications, des logiciels, des sites web. Et donc là, il y a vraiment toute une partie conception avec un plan, parce que quand on est en charge de la réalisation de projets comme ça, il faut... On nous dit bonjour, vous avez une enveloppe de tant de milliers, de dizaines ou de centaines, parfois de milliers d'euros. Vous avez dix personnes, vous avez un an. Go, allez-y, tu conçois tout. Le plan de l'application, tu as à ta disposition les 50 personnes de cette équipe et ses 100 utilisateurs, un panel de consommateurs et tu dois non seulement concevoir tout un parcours, mais en plus derrière, animer l'équipe de développeurs, etc. pour la concrétiser. Voilà. J'espère que vous trouvez ça assez clair par rapport aux exemples que j'ai pu vous donner et que vous comprenez un peu plus le type de carrière que j'ai pu mener. Si c'est toujours un peu flou et si vous vous dites mais elle sort d'où celle-là, allez voir mon profil LinkedIn, je suis une vraie personne, j'existe. Je n'ai rien inventé et du coup vous pourrez un peu faire vos curieux et voir ce que c'était ma carrière avant. Voilà. Ensuite. Pourquoi avoir choisi de devenir entrepreneur ? Eh bien, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, en 2021, ma carrière, en tout cas mon ancien poste, s'arrête un petit peu brutalement par choix. Je décide de le quitter. Et pendant quelques mois, je fais d'abord du freelancing dans mon domaine. Clairement, voilà, des missions qui ne changent pas d'avant, mais un peu plus pour moi, en me disant, ça y est, je reprends un peu la main, ce qui est tout à fait classique à ce stade-là d'une carrière. Quand ça fait 10-12 ans qu'on bosse, il y a plusieurs chemins possibles, mais c'est généralement soit on commence à accéder à des postes de management, ceux dont je ne voulais pas, soit on commence à se mettre à son compte, à faire du freelancing, etc. Et là, vraiment, moi j'avais cette envie entrepreneuriale qui me démangeait depuis toujours. Moi, mes proches m'ont toujours entendu dire que je voulais monter en entreprise, que je voulais être mon propre patron. Moi, je suis quelqu'un qui adorait travailler en équipe, je suis quelqu'un de très social. Pour autant, j'ai toujours eu au fond de moi ce côté un peu loup solitaire dans le travail, qui va de pair avec un perfectionnisme et une exigence qui crèvent le plafond. Du coup, ce n'était pas forcément toujours évident pour moi, ce travail très collaboratif, très énergivore. J'avais vraiment envie d'être seule et surtout d'avoir cette vue complètement globale, de A à Z, sur tous les aspects, parce que c'est quelque chose qui m'a toujours énormément frustrée dans mon travail, c'est de ne pas pouvoir toucher à tous les aspects. Quand on est dans tel service, on ne fait pas le travail du service d'à côté. Et moi, il y a toujours eu plein d'aspects qui m'intéressaient. Et je me suis toujours un peu sentie bridée dans ce que je faisais. Donc, j'ai toujours eu envie de monter mon entreprise, mais je ne savais pas forcément quoi ni comment. Et j'avais déjà eu une tentative à avorter en 2015, mais c'était l'année où j'étais enceinte de ma fille. Et au dernier moment, avant de lancer mon projet, j'ai eu une petite lumière qui s'allumait dans ma tête. où je me suis dit, non, je ne vais pas lancer une entreprise en même temps que je vais faire un bébé. Et heureusement que je me suis écoutée, parce que ça a été un grand chambard de main. S'il y a des mamans parmi vous qui m'écoutent, vous savez de quoi je parle. Et les autres, vous pouvez clairement vous en douter aussi. Donc voilà, toujours eu cette petite envie. 2021, je commence un peu à bosser dans mon domaine en freelance. Et puis je me dis, non, je veux faire complètement autre chose. En fait... J'avais envie de ne pas me servir de mon expérience professionnelle. Au début, c'est ce que je me disais. Je me disais, je ne veux pas me servir de ça. Je veux partir dans complètement autre chose. Je me suis cherchée un peu pendant quelques mois. Et puis après, je me suis dit, qu'est-ce que je peux prendre de cette expérience ? Qu'est-ce que je peux garder ? Et qu'est-ce que je peux laisser de côté ? Moi, je voulais travailler avec des femmes. J'ai travaillé pendant 12 ans dans un milieu qui était extrêmement masculin. Et ça, j'en parle souvent sur mon compte Instagram. J'avais envie de pouvoir aider vraiment des femmes, parler à des femmes et les accompagner dans leurs projets. J'avais envie de rendre le conseil accessible aussi. Il faut savoir que le conseil, c'est quelque chose qui coûte très très cher. Moi, je sais qu'à la fin de ma carrière, j'étais vendue entre 600 et 800 euros par jour, donc en 2TGM, quand mon entreprise me donnait, entre guillemets, une autre entreprise. Donc c'est quelque chose qui est extrêmement coûteux. et qui ne peut pas être transposable dans un milieu de solopreneur. Donc moi, je voulais me dire, je veux prendre mes connaissances et je veux pouvoir les mettre à disposition, même si clairement aujourd'hui, c'est un frein à mon développement parce que vu que je m'adresse à des plus petits budgets, il faut que je fasse des tarifs qui sont cohérents avec ça, mais c'est par choix. Je voulais être aussi, travailler dans des domaines concrets qui avaient plus de sens pour moi. Toute ma carrière, j'ai travaillé pour des grosses structures où en fait, la réalité du projet était quand même assez éloignée. de ma réalité. Et donc, j'avais envie de travailler plus près des porteurs de projets qui ont du sens. Aujourd'hui, je travaille avec des illustrateurs, des copywriters, des webdesigners, des photographes. Je vois directement leur création, je vois directement ce qu'elles font et ça, c'est énorme pour moi parce qu'avant, je n'avais pas ça. Et puis, j'avais envie, comme je vous l'ai dit, de tout construire de zéro. Je voulais être seule. Et ça, c'est important parce que le choix un peu fou que j'ai fait, Si ce n'est pas fou, peut-être c'est bête, je ne sais pas. C'est de ne pas du tout me servir de mon réseau professionnel. Donc en fait, j'ai disparu de LinkedIn. J'ai désactivé complètement mon réseau et j'ai choisi de ne pas m'en servir parce que si je m'en étais servi, j'aurais eu des opportunités. Mais en fait, Stratosphere n'existerait pas dans la forme qu'il a aujourd'hui. Je ne m'adresserais pas au même public. Je travaillerais avec des startups, je travaillerais avec des incubateurs, je travaillerais avec... des groupements de silence ou des choses comme ça, mais ça resterait trop proche de mon milieu d'avant. Et je n'aurais pas cette proximité que j'ai aujourd'hui avec des clientes qui sont des individus et qui bossent vraiment sur des sujets qui font sens pour elles et qui sont surtout très concrets. On voit directement ce qu'elles produisent, issus de leurs mains ou de leur cerveau ou des deux. Alors que si j'étais restée dans cet autre milieu, ça n'aurait pas pris la même forme. Et puis, je ne voulais pas. Ça, c'est peut-être un peu de la fierté ou c'est peut-être... C'est peut-être tout simplement mon caractère et j'ai besoin de m'accomplir beaucoup par moi-même. Tout comme je me suis démerdée pendant mes études toute seule financièrement, où c'était la galère et j'ai fini de rembourser mon prêt, j'étais enceinte de ma fille. Eh bien, je n'avais pas envie d'avoir de coups de pouce, je n'avais pas envie de décrocher mon téléphone, d'appeler des collègues et de dire Ah, est-ce que tu connais quelqu'un qui a besoin d'aide dans son organe, dans sa structure, etc. ? J'aurais pu décrocher plein d'opportunités comme ça, mais je voulais partir de zéro. Et donc, j'ai lancé Stratosphere en février 2022, de zéro. J'ai débarqué sur Insta, je ne connaissais rien, à rien, personne. Et je ne savais même pas comment poster une story. Je n'ai pas activé mon réseau, j'ai disparu complètement de LinkedIn depuis maintenant plus de deux ans. À quoi me sert mon expérience professionnelle aujourd'hui ? Alors, c'est une bonne question, parce que vous allez me dire à ce stade-là, elle est bien minonne de nous raconter sa vie, son œuvre et ses 12 ans de carrière. Mais qu'est-ce que ça peut faire aujourd'hui à Stratosphere ? En quoi ça a aidé mon développement ? Ou même tout court, en quoi ça assure une quelconque légitimité ? J'aurais très bien pu être, je ne sais pas, faire du marketing ou faire un domaine qui n'aurait absolument rien à voir et lancer aujourd'hui Stratosphere. Et vous seriez tout à fait légitime de me dire, mais... T'es mignonne, mais t'as fait 12 ans de coach de foot. Pourquoi maintenant tu viens nous parler de structure et d'organisation et de qualité ? Et ça n'a pas vraiment de sens. Or là, en fait, ce n'est pas le cas. Je me suis vraiment servie de tout ce que j'avais appris dans ma carrière pour construire Stratosphere et mes accompagnements, et demain mes produits et vraiment ma marque. En laissant de côté finalement les éléments qui ne me convenaient pas. Et ça, ce n'est pas un processus que j'ai fait en deux jours. Clairement, ça m'a pris plusieurs mois et j'ai eu beaucoup d'aide aussi autour de moi, de personnes qui m'ont aidé à définir vraiment ce que je voulais faire et comment je voulais le faire. Ça n'a pas été évident du tout pour moi au début. Donc, à quoi me sert mon expérience professionnelle aujourd'hui ? Déjà, il y a l'expérience. Comme je vous disais en tout début de podcast, pour moi, il y a cette pratique. Sur laquelle on ne peut pas tirer un trait. J'ai des connaissances très poussées en gestion de projet, en organisation, en structuration, en processus, en optimisation, de manière globale, en conduite du changement. Et ça, c'est des choses dont je me sers, enfin tout plein de connaissances vraiment pures et dures dont je me sers au quotidien avec mes clientes. J'ai une capacité à détecter des problèmes vite et justement, de manière pertinente. Ça a été clairement mon travail pendant plus de dix ans, donc d'aller voir, des fois c'était des équipes de cinquante personnes, pour comprendre en fait ce qu'ils voulaient, pour comprendre ce qui n'allait pas, pour comprendre ce qu'il y allait, pour comprendre comment j'allais les amener du point A au point B. Donc c'est quelque chose que je continue d'appliquer au quotidien avec mes clientes, qui souvent quand elles viennent me voir avec un problème, eh bien moi j'arrive à démêler ce qu'il y a derrière ce qu'elles me disent, et à vraiment... En tout cas, co-construire avec elles une vérité qui s'extrait de leurs propos. Ça m'a évidemment apporté beaucoup de professionnalisme. J'ai passé 12 ans à gérer des projets d'envergure. J'adore ce mot, on dirait les mecs relous dans Insta qui popent dans vos DM pour vous dire de participer à des projets d'envergure. Mais là, pour le coup, c'est vrai. C'est-à-dire que j'avais des budgets parfois à six chiffres. J'avais des équipes énormes. J'avais des projets parfois qui ont duré trois ans. Il y avait des enjeux économiques, des enjeux d'équipe, des enjeux stratégiques pour les boîtes dans lesquelles j'ai bossé. Comme je dis souvent, ce n'était pas un stand de crêpes de la kermesse, donc il fallait être là. J'ai fait plein d'erreurs, j'ai fait plein de conneries. J'ai eu des chefs géniaux qui m'ont appris plein de choses. J'ai commencé, je ne savais rien. Je me suis forgée un professionnalisme qui a mis longtemps à arriver, mais qui est réellement là maintenant. J'ai un bon sens du relationnel. Clairement, j'ai une fibre commerciale. J'ai très à cœur d'avoir une superbe expérience client pour les personnes avec qui je travaille. Donc vraiment, tout ce qui est relationnel, c'est pareil, c'est pas tombé du ciel. La qualité, l'exigence, je pense que j'étais déjà comme ça de base. Mais pareil, ça s'est travaillé et affiné et amélioré pendant toute ma carrière. Un point important de ce que ça m'a apporté aussi, c'est tout ce qui est prise de hauteur et stratégie. Vraiment, de par la nature de mon travail et par le fait que, globalement, on me déposait des pelotes de laine et il fallait que je les démêle. J'ai toujours appris à regarder les sujets par le haut avant de rentrer dans l'opérationnel pur et dur. Et j'ai passé ma carrière à zoomer et à dézoomer sur des situations. Donc, je passais mon temps à regarder de haut et puis, vraiment, descendre à fond dans les sujets. dans vraiment le tout petit détail opérationnel et la couleur du bouton et le mail de bidule. Et puis hop, repartir tout en haut pour regarder vraiment le projet dans sa globalité. Donc ça aujourd'hui, c'est un énorme point fort dans ce que je fais. Et puis, à quoi ça m'a servi ? Tout simplement, ça m'a donné l'envie de faire les choses différemment, comme je vous disais tout à l'heure. C'est-à-dire envie d'être seule, envie de m'amuser, envie d'être moi-même, de m'affirmer. Alors moi, je suis quelqu'un qui a un fort caractère. Je me suis toujours affirmée beaucoup dans ma carrière. Non, mais... Mais là, je peux encore plus. C'est la beauté du personal branding, mais je peux vraiment parler de ce que j'aime, de qui je suis, et des choses que je ne pouvais pas me permettre de faire dans le monde salarié, parce que ça aurait été considéré comme pas professionnel, justement. Donc là, ça me permet de faire ça comme ça. Et puis surtout, je peux choisir avec qui je veux travailler, et comment je veux travailler. Et ça, le monde salarié ne me permettait pas de le faire. Il ne m'aurait jamais permis de le faire. Donc c'est vraiment la... C'est vraiment la plus belle chose dans ce choix que j'ai fait, c'est cette liberté que j'ai aujourd'hui. Donc voilà tout ce que ça m'a apporté, en tout cas à quoi ça me sert aujourd'hui chez Stratosphère. Et enfin, pour clôturer ce long monologue sur ma vie, mon œuvre, j'ai envie de vous répondre à la question de, est-ce que je regrette ce choix ? Et est-ce que je reviendrai à cette carrière salariée dont je parle avec tant... tant de respect, d'admiration et de petites étoiles dans mes yeux. Très honnêtement, je ne regrette pas du tout d'avoir quitté ce monde. Il y a des jours, c'est dur parce que ce serait plus facile d'être salariée. C'était plus facile, en toute honnêteté. Je travaillais dur, j'étais très impliquée, mais ce n'est pas la même chose du tout que d'être entrepreneur. À 100 copreneurs, ça prend tout ce qu'on a, tout notre temps, toutes nos ressources, toute la place dans nos têtes, dans nos vies. C'est pour ça qu'on est autant à tout le temps parler de... d'équilibre pro-perso, de santé mentale, de santé physique, parce que vraiment, ça prend tout, ça prend toute la place, et je n'ai jamais connu ça dans ma carrière, et pourtant j'étais vraiment investie. Donc c'est beaucoup plus dur, mais je ne regrette pas, parce que vraiment pour la première fois de ma vie, je suis passionnée par mon travail, que ce soit avec mes clientes ou vraiment le développement de mon business, comme je n'ai jamais été. Tout fait sens en fait, tout fait sens, tout est logique, chaque aspect me plaît, je me sens bridée. dans rien et pour moi la liberté c'est absolument fondamental dans ma vie j'ai fait énormément de choix vraiment dimensionnants pour cet aspect de liberté et du coup là aujourd'hui je peux le faire, je peux tout faire alors je peux tout faire parce que j'ai un contexte aussi qui me le permet je suis consciente de mes privilèges, je sais que je suis plus âgée, j'ai plus de réserve, j'ai plus d'argent de côté j'ai une situation familiale, culturelle, professionnelle enfin Tout plein de facteurs qui font que je peux me permettre aussi de faire ça. Je sais que ce n'est pas accessible à tout le monde et j'ai conscience de l'immense chance que j'ai de pouvoir faire ces choix-là. Mais voilà, clairement, c'est le bonheur. Donc non, je ne regrette pas du tout. Tout a beaucoup plus de sens. Et quant à savoir, est-ce que j'y reviendrai ? Dans cette carrière, c'est difficile de répondre à cette question en toute honnêteté. Aujourd'hui, je ne sais pas vous dire ce que je ferai dans 3 ans, dans 5 ans, encore moins dans 10 ans. Je peux vous dire que ce n'est pas ma volonté première, mais je ne sais pas ce que la vie me réserve, donc je ne sais pas si j'y retournerai un jour. Après, de manière plus pragmatique, je tiens à dire, et à travers tous mes contenus, si vous me connaissez déjà ou si ce n'est pas le cas, vous le verrez, si vous décidez de rester. Je suis quelqu'un de très pragmatique, il y a les pieds vraiment sur terre et en toute honnêteté je pense que si demain je devais me réinsérer dans ce domaine, donc demain étant peut-être dans un an, deux ans, cinq ans, je pense que ce serait très difficile et je ne sais pas si j'y arriverais. Parce qu'il y a une réalité de marché où les domaines ne vous attendent pas. Donc quand vous partez pendant deux ans, là moi ça fait déjà deux ans et donc si jamais un jour j'ai besoin de revenir, ce sera peut-être dans quatre ans, dans cinq ans, et bien j'ai quitté ce domaine très brusquement et je pense qu'on ne m'ouvrira pas les mêmes portes. Si j'avais continué, tout ce serait très bien passé, j'espère, je pense. Mais là, clairement, avec un si gros hiatus, je pense que je serais plus pertinente. Et je pense qu'il y a plein de portes qui me resteraient fermées. Ça a mis en tout cas un gros frein à cette carrière-là. Et ce serait vraiment difficile aujourd'hui d'y retourner, ou en tout cas de retourner au même type de poste et d'accéder aux mêmes opportunités. Par contre... C'est dans un coin de ma tête depuis le début de me dire ok Héloïse t'es partie, t'as quitté ce monde, t'as tracé ta voie, tu montes ton truc de A à Z toute seule comme une grande, c'est super bravo, tape tape sur l'épaule. Pour autant j'ai en tête que dans quelques temps, quand j'aurai atteint un certain stade de développement pour mon business, je retournerai voir un petit peu dans ce monde-là s'il y a des synergies intéressantes à exploiter. Je retournerai sur LinkedIn, je réactiverai un peu mon réseau. Je regarderai s'il y a des freelance femmes avec qui j'ai envie de travailler, s'il y a des réseaux d'entrepreneurs avec qui j'ai envie de collaborer, des co-working, tout ça, pour voir si finalement, je peux travailler de nouveau sur des problématiques peut-être un peu plus complexes, j'allais dire, mais ce n'est pas péjoratif, c'est dans le sens où il y a des problématiques d'organisation, d'équipe, de processus, sur plusieurs services, qui sont plus poussées. dès lors qu'on adresse des organisations de 5, 10, 20, 50, 100 personnes et qui me manqueront, je pense, à un certain stade de développement parce que j'adore aujourd'hui travailler avec des solopreneurs, mais j'adorerais aussi travailler dans des organisations plus complexes. Donc voilà, je pense que je ne fermerai pas complètement cette porte-là et j'y reviendrai peut-être dans quelques temps, mais différemment. Voilà, vous en savez plus sur mon parcours professionnel, ma carrière salariée, mon expérience, mon expertise. C'était important pour moi de prendre le temps de vous expliquer tout ça dès le début de mon podcast. J'espère que vous avez trouvé ça intéressant, que vous n'avez pas trouvé ça trop long ou trop barbant. Moi, j'ai adoré prendre le temps de vous expliquer tout ça. Je serais ravie de répondre à vos questions et ou d'entendre parler de vos expériences, d'échanger sur tout ça. Merci d'avoir écouté cet épisode de Carnet de vol jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le noter 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et en attendant, retrouvez-moi sur Instagram et sur mon site. A bientôt, salut !