- Speaker #0
Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on va plonger dans un secteur qui touche des millions de foyers, celui du chauffage domestique au bois.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
On a mis la main sur les chiffres du troisième trimestre 2025 et ce qu'ils nous disent est assez spectaculaire.
- Speaker #1
Oui, on peut le dire.
- Speaker #0
On va décortiquer ensemble ce qui se vend, ce qui ne se vend plus et surtout, on va essayer de comprendre la transformation, la mutation profonde que ce marché est en train de vivre.
- Speaker #1
C'est une transformation qui est fascinante parce qu'elle est... Très très net. On assiste à une véritable bifurcation du marché.
- Speaker #0
Une bifurcation ?
- Speaker #1
Oui. D'un côté, on a les appareils, disons, traditionnels, ceux qui demandent un certain engagement de la part de l'utilisateur.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et de l'autre, des technologies qui, elles, misent tout sur l'automatisation et la simplicité. Et les données qu'on va analyser, elles ne montrent pas une simple petite tendance, non. C'est une divergence quasi brutale entre ces deux mondes.
- Speaker #0
De monde qui, jusqu'à maintenant, collabitait plutôt bien.
- Speaker #1
Plutôt pacifiquement, oui. Mais là, les choses changent.
- Speaker #0
Alors, entrons dans le vif du sujet. Le premier chiffre qui saute aux yeux, c'est celui qui concerne les appareils à bûches. Et là, c'est une véritable douche froide pour ce segment.
- Speaker #1
Ah oui ?
- Speaker #0
Par rapport à la même période l'an dernier, les ventes de poêles et cuisinières à bûches, elles chutent de 17%.
- Speaker #1
Et ce n'est pas tout. C'est même encore plus marqué si on regarde les foyers fermés et les inserts à bûches.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
Là, la baisse atteint 27%. On n'est pas sur un petit trou d'air, c'est vraiment une tendance de fond. On sent que quelque chose a basculé dans l'esprit des consommateurs.
- Speaker #0
Et ce qui rend ce chiffre encore plus parlant, c'est ce qui se passe juste en face, du côté du granulé. C'est littéralement le miroir inversé.
- Speaker #1
C'est un contraste qui est absolument saisissant. Pendant que la bûche dévisse, les poêles à granulés, eux, enregistrent une croissance de...
- Speaker #0
32%.
- Speaker #1
Plus 32%.
- Speaker #0
Et si on regarde les inserts à granulés, alors là c'est une explosion, on parle de plus 73%.
- Speaker #1
73% ! C'est fou !
- Speaker #0
On n'est plus dans une simple évolution, on est dans un transfert. Une partie de la demande est clairement en train de basculer d'une technologie vers l'autre.
- Speaker #1
Ces deux trajectoires sont incroyables. D'un côté on a, disons, l'effort, le côté un peu rituel de la bûche.
- Speaker #0
Oui c'est ça. Et de l'autre, la simplicité quasi absolue du granulé. Qu'est-ce que ce choix nous dit sur l'évolution du rapport des gens à leur confort, à leur propre maison ?
- Speaker #1
Ça nous dit qu'on est en train de passer, en quelque sorte, du rituel du feu à une logique de chauffage-service.
- Speaker #0
Chauffage-service, j'aime bien l'expression.
- Speaker #1
Le consommateur, en fait, il veut de moins en moins s'occuper de la corvée. Fendre le bois, le stocker, le rentrer, charger le poêle.
- Speaker #0
Plusieurs fois par jour, oui.
- Speaker #1
Exactement. Il veut appuyer sur un bouton ou même programmer son chauffage depuis son téléphone et que ça fonctionne. C'est tout. C'est la même mentalité qui a fait passer la majorité des gens de la boîte manuelle à la boîte automatique en voiture.
- Speaker #0
C'est un bon parallèle.
- Speaker #1
La praticité et le confort l'emportent sur la tradition.
- Speaker #0
J'imagine que cette quête d'automatisation, on la retrouve aussi sur les chaudières à bulomo.
- Speaker #1
Absolument. C'est exactement la même histoire. Les chaudières manuelles à bûche s'effondrent de 24%.
- Speaker #0
24% !
- Speaker #1
Et dans le même temps, les chaudières automatiques, celles qui sont alimentées par granulés, bondissent de 65%. Le messager limpide. Les gens plébiscitent les technologies règles et oublies.
- Speaker #0
Celles qui s'intègrent sans effort dans le quotidien.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Pour donner une idée des volumes, concrètement. Sur ce trimestre, on parle d'environ 36 500 poils à bûche vendus.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et en face, on a presque 25 000 poils à granulés. Donc, la bûche reste encore devant, en volume pur.
- Speaker #1
Pour l'instant.
- Speaker #0
Mais la dynamique est sans équivoque.
- Speaker #1
Et pour vraiment saisir à quel point la chute est vertigineuse, il faut prendre un peu de recul. Le pic des ventes... pour les poêles à bûche, c'était il y a deux ans à peine, au troisième trimestre 2023.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
À ce moment-là, on frôlait les 61 000 unités vendues sur un seul trimestre.
- Speaker #0
Ah oui, quand même ?
- Speaker #1
Passer de 61 000 à 36 500 en deux ans, c'est un décrochage majeur. On a vraiment l'impression de voir deux courbes qui foncent l'une vers l'autre, prêtes à se croiser. Un croisement qui semble inévitable.
- Speaker #0
Et qui va complètement redessiner le marché. Autre question intéressante, qui vend ces appareils ? Où est-ce que les gens vont pour s'équiper ?
- Speaker #1
Oui, les chiffres sur les canaux de distribution sont assez éclairants. Ils nous montrent que ce n'est pas un achat anodin.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Le marché est dominé par deux grands acteurs. D'un côté, on a ce qu'on appelle les réseaux de spécialistes, les magasins dédiés. Ils captent 45% des ventes.
- Speaker #0
Presque la moitié du marché.
- Speaker #1
Et juste derrière sur leur talon, on trouve les chauffagistes, les artisans installateurs, avec 42%. C'est très serré.
- Speaker #0
Et ce qui est frappant, c'est qu'on voit quasiment... pas les grandes surfaces de bricolage. Elles sont très très loin derrière.
- Speaker #1
Ce qui est assez logique en fait. Ça nous dit que pour un investissement de cette nature, qui engage la sécurité, le confort du foyer pour des années, le client cherche avant tout du conseil et de l'expertise.
- Speaker #0
La confiance.
- Speaker #1
La confiance, exactement. Un installateur me disait l'autre jour, mes clients ils arrivent, ils connaissent les fiches techniques par cœur, ils ont tout lu sur Internet.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Mais leur seule vraie question, à la fin, c'est, est-ce que vous, vous saurez l'installer correctement chez moi ?
- Speaker #0
Tout est là, et c'est là que tous ces chiffres, finalement, convergent vers un point crucial. Pour les milliers d'artisans, de gérants de magasins qui nous écoutent peut-être, cette analyse, c'est un signal fort.
- Speaker #1
C'est un avertissement, mais c'est aussi une formidable opportunité.
- Speaker #0
Le marché ne change pas, il a déjà changé. C'est tout à fait ça. La question fondamentale que ces chiffres posent à chaque professionnel, c'est « Est-ce que mon entreprise est adaptée à ce nouveau marché ? »
- Speaker #1
La concurrence devient plus dure, les produits sont plus technologiques. S'obstiner à vendre comme on le faisait il y a 5 ans, en se basant juste sur la qualité du poêle, c'est prendre le risque de se faire distancer très très vite.
- Speaker #0
On peut faire le parallèle avec d'autres secteurs de la rénovation, non ? Je pense aux pompes à chaleur, aux photovoltaïques.
- Speaker #1
C'est un excellent parallèle. Ces marchés-là se sont structurés très vite autour de méthodes de vente, de marketing, qui sont extrêmement modernes.
- Speaker #0
Efficaces.
- Speaker #1
Très efficaces. Ils ont compris que l'enjeu, ce n'est plus seulement de vendre un bon produit, c'est de maîtriser tout le parcours client.
- Speaker #0
De A à Z.
- Speaker #1
De la première recherche en ligne jusqu'au suivi après l'installation, le chanfage au bois doit impérativement prendre ce virage.
- Speaker #0
D'accord. Donc si on est un artisan ou un revendeur, on comprend qu'il faut se moderniser. Concrètement, ça veut dire quoi ? On commence par où ?
- Speaker #1
Bah oui, on ne devient pas un expert du marketing digital du jour au lendemain, tout en gérant ses gentils, bien sûr.
- Speaker #0
Non, c'est clair.
- Speaker #1
Et c'est tout l'enjeu. C'est pour ça qu'on voit émerger des outils, des technologies, pour simplifier cette transition. Je pense notamment aux logiciels de gestion de la relation client, les fameux CRM, mais qui sont spécifiquement pensés pour l'artisan du bâtiment ou le gérant d'une PME, pas pour une start-up de la tech.
- Speaker #0
L'idée, c'est de leur donner les mêmes armes que les grosses boîtes, mais dans un format simple, accessible.
- Speaker #1
Précisément. Une solution comme le logiciel CBM Manager, par exemple, illustre parfaitement ça. Ce n'est pas juste un carnet d'adresses amélioré.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
L'objectif, c'est d'intégrer toute la chaîne commerciale. Ça commence par l'IA pour trouver et qualifier des prospects.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça continue avec l'automatisation des campagnes marketing pour rester en contact. Et ça va jusqu'à fournir des tableaux de bord très clairs pour que le patron puisse piloter son activité en un clin d'œil.
- Speaker #0
Et ce qui est intéressant, c'est que ça s'adresse à tout le monde dans l'entreprise du coup ?
- Speaker #1
Oui, du téléprospecteur qui organise les plannings, au commercial sur le Ternin qui a toutes les infos sur sa tablette, jusqu'à l'équipe de pause qui reçoit les détails du chantier. Tout est centralisé, fini les infos perdues sur un post-it ou dans un mail.
- Speaker #0
On gagne un temps fou et on évite de perdre des ventes, j'imagine ?
- Speaker #1
C'est le but.
- Speaker #0
Et l'impact peut être énorme. Quand on lit que la plateforme de CBM Manager dit générer 180 000 contacts de prospects par mois pour ses utilisateurs,
- Speaker #1
plus de 2000 utilisateurs quotidiens, oui.
- Speaker #0
On comprend que l'automatisation de la prospection, ça peut radicalement changer la donne pour une petite structure.
- Speaker #1
Et le nerf de la guerre pour ces entreprises, c'est la simplicité. Elles n'ont pas le temps de fermer une semaine pour former leurs équipes. La promesse de ces nouveaux outils, c'est une prise en main quasi instantanée.
- Speaker #0
L'objectif final étant ?
- Speaker #1
Structurer l'approche commerciale, harmoniser les méthodes et, au final, augmenter le taux de transformation des devis en chantier signé. C'est une réponse très pragmatique aux besoins de modernisation que les chiffres nous crient d'entreprendre.
- Speaker #0
Pour résumer donc ?
- Speaker #1
On assiste à un basculement, historique on peut le dire, sur le marché du chauffage au bois. Oui. La bûche, symbole de tradition, cède la place au granulé, symbole de confort, d'automatisation. Et pour les professionnels, le message est clair. Il faut s'adapter à ce nouveau consommateur. Et vite, l'avenir de ces entreprises passe inévitablement par là. le virage technologique que les clients font en choisissant leur appareil, les entreprises doivent le faire aussi, dans leur manière de vendre et de s'organiser. Pour rester compétitifs, les deux doivent aller de pair.
- Speaker #0
C'est un défi.
- Speaker #1
C'est un défi, mais c'est surtout une opportunité de se structurer pour être plus performant demain.
- Speaker #0
Ça nous laisse avec une dernière réflexion, peut-être une pensée à méditer pour tous les professionnels qui sont face à ce tournant ?
- Speaker #1
Oui, une question à se poser. Aujourd'hui, en tant que consommateur, on s'habitue à des expériences numériques qui sont fluides, personnalisées, dans tous les domaines.
- Speaker #0
On commande un taxi, un repas, on réserve des vacances.
- Speaker #1
Exactement, en quelques clics.
- Speaker #0
Exactement. La question est donc, combien de temps avant que nos clients n'exigent exactement ce même niveau de simplicité, de réactivité, pour un investissement aussi important que leur chauffage ?
- Speaker #1
C'est une excellente question. L'attente, ce n'est plus seulement d'avoir un bon produit bien installé, c'est d'avoir un parcours client. irréprochable, du début à la fin. De la première recherche Google jusqu'au service après-vente. Et c'est sans doute là-dessus que la différence se fera à l'avenir.