undefined cover
undefined cover
Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030 cover
Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030 cover
Cbm Manager

Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030

Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030

09min |30/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030 cover
Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030 cover
Cbm Manager

Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030

Prospective du Marché du poêle à granulés pour 2025-2030

09min |30/05/2025
Play

Description

Après l’effondrement de 2023, le marché des poêles à granulés rebondit (+36% en 2024). Ce podcast explore les scénarios 2025-2030 : stabilisation des prix (400€/tonne), innovations clés (IA, biocombustibles) et concurrence des PAC.

Décryptage des 3 trajectoires :
optimiste (350k ventes/an), réaliste et pessimiste. Découvrez comment fabricants et distributeurs peuvent saisir les niches émergentes (chaufferies urbaines, circuits courts), anticiper les risques (dépendance aux imports, normes Flamme Verte 2027) et profiter des aides publiques résiduelles. Une analyse stratégique pour préparer 2030.

Explorez les perspectives d'avenir du marché des poêles à granulés en France dans ce podcast détaillé.
Nous analysons les tendances actuelles et les prévisions pour 2025 à 2030, en tenant compte des facteurs économiques, environnementaux et technologiques. Découvrez comment les politiques publiques, les innovations et les changements de comportement des consommateurs influencent ce secteur clé des énergies renouvelables. Un épisode essentiel pour les professionnels, les décideurs et tous ceux intéressés par les transitions énergétiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va se pencher sur un sujet fascinant, le marché français des poils à granulés.

  • Speaker #1

    Ah oui, un marché qui a vraiment connu des hauts et des bas spectaculaires ces dernières années.

  • Speaker #0

    Exactement. On va regarder un peu son évolution, surtout la période récente, 2020-2024, et puis essayer de voir ce qui pourrait se passer entre 2025 et 2030.

  • Speaker #1

    En s'appuyant sur les dernières analyses prospectives, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. L'idée, c'est de comprendre cette dynamique un peu folle de l'essor incroyable à la chute assez brutale et de décrypter un peu les scénarios pour l'avenir. Allez, on y va ? C'est parti ! Alors, pour commencer, revenons sur cet essor, la période 2020-2022. C'était l'euphorie, non ?

  • Speaker #1

    Clairement. Le contexte était porteur. Crise énergétique, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix du gaz, du fiol. Les gens cherchaient des alternatives.

  • Speaker #0

    Et l'État a mis le paquet, il faut dire. Avec MaPrimeRénov', on pouvait avoir jusqu'à 5000 euros d'aide pour un poil.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été un accélérateur. Enorme !

  • Speaker #0

    Du coup, les ventes ont explosé. Plus 16% pour les poêles et même plus 20% pour les chaudières à granulés en 2022. C'est énorme !

  • Speaker #1

    Ah oui, on parlait de 1,7 million de foyers équipés à ce moment-là. La filière tournait à plein régime.

  • Speaker #0

    Investissement massif, 3 nouvelles usines, une production record de granulés, plus de 2 millions de tonnes. On avait l'impression que rien ne pouvait arrêter cette machine.

  • Speaker #1

    C'est ça, une vraie success story. jusqu'au retournement.

  • Speaker #0

    Voilà. Et c'est là que ça devient plus compliqué. Parlons de cet effondrement en 2023-2024.

  • Speaker #1

    Oui. Et ce qui est vraiment frappant, c'est la rapidité, la brutalité de ce retournement. On est passé d'un extrême à l'autre en très peu de temps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui explique ça alors ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une conjonction de facteurs. Le plus important, sans doute, la flambée du prix des granulés. On a atteint des sommets. Un pic à 950 euros la tonne fin 2022. Il faut se rappeler qu'on était plutôt autour de 300 euros en 2019. Le triple. Mais pourquoi cette hausse ?

  • Speaker #0

    Hausse des coûts de production, le bois, l'énergie pour sécher et presser les granulés, les coûts de transport. Et puis, indépendance aux importations qui sont devenues plus chères aussi.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça a suffi à tout gripper ?

  • Speaker #0

    Ça a été le déclencheur principal. Mais il y a eu d'autres choses. Une crise de confiance aussi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Il y a eu des pénuries, ou du moins des craintes de pénuries, localement en 2022. Ça a inquiété les consommateurs, même si globalement la production nationale suffisait presque. Et puis, il faut ajouter la baisse des aides publiques.

  • Speaker #1

    Ma prime rénov' qui a été réduite. Oui, une coupe de 30%. Ça a refroidi pas mal de projets. Et pour couronner le tout, des hivers plutôt doux.

  • Speaker #0

    Donc moins besoin de se chauffer ?

  • Speaker #1

    Exactement. Moins de demandes et des stocks qui s'accumulent chez les producteurs et les distributeurs. On parle de plus de 300 000 tonnes d'excédent.

  • Speaker #0

    Logique implacable. Et la conséquence sur les ventes, Sam ?

  • Speaker #1

    Catastrophique. Une chute historique en 2023. Moins 63% pour les ventes de poêles. Moins 64% pour les chaudières. Du jamais vu.

  • Speaker #0

    Moins 63%. C'est violent. Et pendant ce temps, j'ai lu que le poids à la bûche, eux, progressait. Plus 28%.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il y a eu un report assez net vers la bûche.

  • Speaker #0

    C'est juste le prix du combustible qui explique ça ? La bûche étant moins chère ou perçue comme telle ?

  • Speaker #1

    Le prix a joué, c'est certain. La bûche est apparue comme une valeur refuge, plus stable, peut-être moins sujette aux spéculations. Mais il y a sans doute aussi un aspect psychologique, un retour vers quelque chose de plus traditionnel, moins dépendant de circuits logistiques complexes qui venaient de montrer leurs limites avec les granulés.

  • Speaker #0

    C'est une analyse intéressante. Bon, après ce chaos, comment on envisage la suite ? Quels sont les facteurs clés pour la période 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs éléments vont être déterminants pour une éventuelle reprise.

  • Speaker #0

    Le prix des granulés, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Absolument. C'est le nerf de la guerre. Les analyses tablent sur une stabilisation, disons entre 350 et 450 euros la tonne.

  • Speaker #0

    Ce qui resterait compétitif par rapport à l'électricité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, même à 400 ou 450 euros, le kWh de chaleur produit par les granulés reste environ deux fois moins cher que le kWh électrique. C'est un argument fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Ensuite, les aides. Elles existent toujours, même réduites.

  • Speaker #1

    Oui, ma prime rénov' est toujours là, même si elle est moins généreuse. Il y a aussi l'éco-pré à taux zéro. La TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation énergétique. Ce n'est pas rien, ça structure encore le marché.

  • Speaker #0

    Et la réglementation ? Ça pousse aussi vers ces appareils.

  • Speaker #1

    Oui, la norme EcoDesign 2022 favorise les appareils les plus performants, qui émettent moins de particules fines. Ça tire le marché vers le haut en termes de qualité.

  • Speaker #0

    Et l'innovation dans tout ça ?

  • Speaker #1

    On parle de biocombustibles alternatifs ?

  • Speaker #0

    Exactement. La filière travaille sur l'efficacité des appareils, mais aussi sur l'utilisation d'autres ressources que le bois vierge, comme les résidus agritoles, pour diversifier l'approvisionnement. C'est important pour la durabilité et l'acceptabilité.

  • Speaker #1

    Mais la concurrence est là, et elle est rude. Les pompes à chaleur notamment sont très aidées. C'est le principal concurrent, oui. Les PAC bénéficient d'un soutien public massif, et les poêles à bûche gardent leur attrait. La partie est loin d'être gagnée pour les granulés.

  • Speaker #0

    Du coup, si on essaie de se projeter, quels sont les scénarios envisagés pour 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, si on essaie de synthétiser, les analystes dessinent souvent trois grandes trajectoires. Un scénario plutôt optimiste, avec une croissance annuelle retrouvée autour de plus 8%. Un scénario pessimiste, où le marché continuerait de reculer, peut-être de moins 2% par an.

  • Speaker #0

    Et le plus probable ?

  • Speaker #1

    Le scénario central, considéré comme le plus réaliste aujourd'hui. table sur une reprise modérée avec une croissance annuelle moyenne d'environ plus 5%.

  • Speaker #0

    Plus 5% par an, ça nous mènerait où en termes de volume ?

  • Speaker #1

    Ça signifierait atteindre environ 280 000 poils vendus par an d'ici 2030. C'est loin des pics de 2022, mais ce serait une reprise significative par rapport à la chute de 2023.

  • Speaker #0

    Mais ce scénario réaliste, il dépend de quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Il repose sur plusieurs conditions clés. Une certaine stabilité politique et réglementaire, bien sûr. Un prix du granulé qui reste maîtrisé, autour de 400 euros la tonne en moyenne. Et puis, une concrétisation de la diversification des biocombustibles.

  • Speaker #0

    Et si le prix des granulés remonte, disons à 500 euros ? Ah,

  • Speaker #1

    là c'est le point sensible. Les modèles montrent qu'une hausse du prix à 500 euros pourrait faire chuter la demande d'environ 15% par rapport à ce scénario de base. La sensibilité au prix est énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment le facteur numéro 1 ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a aussi des opportunités sur des marchés de niche, comme les chaudières collectives pour les bâtiments résidentiels ou tertiaires, ou les appareils très peu émetteurs de particules, dits zéro particule, qui pourraient séduire dans certaines zones. L'objectif de production nationale reste aussi un enjeu, atteindre 3 millions de tonnes de granulés produits en France d'ici 2028 ou 2030.

  • Speaker #0

    C'est ambitieux.

  • Speaker #1

    Très ambitieux, surtout après la crise récente. Ça demande de restaurer la confiance et de sécuriser les investissements. Donc,

  • Speaker #0

    en résumé, si on essaye de conclure, une reprise est possible, mais elle s'annonce fragile.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Le marché des poêles à granulés peut retrouver une croissance modérée, de l'ordre de 5% par an. Mais cette reprise dépendra très fortement de la stabilité du prix du combustible, du maintien même partiel des aides publiques et de la capacité de la filière à innover et à communiquer.

  • Speaker #0

    Et elles restent vulnérables ?

  • Speaker #1

    Très vulnérables aux aléas géopolitiques, qui peuvent impacter les coûts de l'énergie et du bois, et aux aléas climatiques, qui influencent la demande de chauffage. Regagner durablement la confiance des consommateurs, c'est vraiment le défi majeur.

  • Speaker #0

    Tout en gardant à l'esprit les atouts de la filière.

  • Speaker #1

    Oui, il ne faut pas les oublier. Contribution à une certaine indépendance énergétique, utilisation d'une ressource locale et des emplois non délocalisables, on parle de 73 usines réparties sur le territoire. Et une compétitivité prix qui reste potentiellement intéressante face à l'électricité.

  • Speaker #0

    Gérer une telle volatilité, naviguer entre ses pics et ses creux, ça doit être incroyablement complexe pour les entreprises du secteur au quotidien, non ?

  • Speaker #1

    Gérer les stocks, les commandes, la relation client dans ce climat, ah oui, c'est un défi permanent. La planification devient très difficile, il faut être extrêmement agile et réactif.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que dans ce contexte, avoir de bons outils pour piloter son activité, ça devient... Crucial.

  • Speaker #1

    Poursuivre ses clients, gérer les plannings d'installation ou de maintenance, optimiser les stocks.

  • Speaker #0

    Essentiel, oui. La performance opérationnelle est clé pour traverser ces périodes.

  • Speaker #1

    On pense par exemple à des solutions logicielles dédiées comme CBM Manager. Ce genre d'outils pourrait vraiment devenir indispensable pour les professionnels qui doivent s'adapter et rester compétitifs dans les années à venir, non ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La digitalisation et l'optimisation de la gestion sont des leviers importants pour naviguer dans un marché aussi fluctuant.

  • Speaker #1

    Alors ? Pour finir, quelle grande question reste en suspens ? Qu'est-ce que tout cela signifie pour l'avenir ? La grande interrogation, c'est de savoir si la filière française des granulés va réussir ce pari délicat, concilier ses objectifs de production locale, d'indépendance énergétique, avec les impératifs écologiques, la qualité de l'air, la gestion durable de la forêt, et surtout, cette nécessité absolue de reconstruire une confiance solide et durable avec les consommateurs.

  • Speaker #0

    Le tout face à une concurrence, notamment celle des pompes à chaleur électrique, qui est de plus en plus forte et très soutenue. C'est un sacré challenge.

  • Speaker #1

    Un challenge majeur, en effet. L'avenir nous dira si la filière sera le relevé.

  • Speaker #0

    Voilà qui nous laisse matière à réflexion. Merci pour cet éclairage très complet.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

Description

Après l’effondrement de 2023, le marché des poêles à granulés rebondit (+36% en 2024). Ce podcast explore les scénarios 2025-2030 : stabilisation des prix (400€/tonne), innovations clés (IA, biocombustibles) et concurrence des PAC.

Décryptage des 3 trajectoires :
optimiste (350k ventes/an), réaliste et pessimiste. Découvrez comment fabricants et distributeurs peuvent saisir les niches émergentes (chaufferies urbaines, circuits courts), anticiper les risques (dépendance aux imports, normes Flamme Verte 2027) et profiter des aides publiques résiduelles. Une analyse stratégique pour préparer 2030.

Explorez les perspectives d'avenir du marché des poêles à granulés en France dans ce podcast détaillé.
Nous analysons les tendances actuelles et les prévisions pour 2025 à 2030, en tenant compte des facteurs économiques, environnementaux et technologiques. Découvrez comment les politiques publiques, les innovations et les changements de comportement des consommateurs influencent ce secteur clé des énergies renouvelables. Un épisode essentiel pour les professionnels, les décideurs et tous ceux intéressés par les transitions énergétiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va se pencher sur un sujet fascinant, le marché français des poils à granulés.

  • Speaker #1

    Ah oui, un marché qui a vraiment connu des hauts et des bas spectaculaires ces dernières années.

  • Speaker #0

    Exactement. On va regarder un peu son évolution, surtout la période récente, 2020-2024, et puis essayer de voir ce qui pourrait se passer entre 2025 et 2030.

  • Speaker #1

    En s'appuyant sur les dernières analyses prospectives, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. L'idée, c'est de comprendre cette dynamique un peu folle de l'essor incroyable à la chute assez brutale et de décrypter un peu les scénarios pour l'avenir. Allez, on y va ? C'est parti ! Alors, pour commencer, revenons sur cet essor, la période 2020-2022. C'était l'euphorie, non ?

  • Speaker #1

    Clairement. Le contexte était porteur. Crise énergétique, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix du gaz, du fiol. Les gens cherchaient des alternatives.

  • Speaker #0

    Et l'État a mis le paquet, il faut dire. Avec MaPrimeRénov', on pouvait avoir jusqu'à 5000 euros d'aide pour un poil.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été un accélérateur. Enorme !

  • Speaker #0

    Du coup, les ventes ont explosé. Plus 16% pour les poêles et même plus 20% pour les chaudières à granulés en 2022. C'est énorme !

  • Speaker #1

    Ah oui, on parlait de 1,7 million de foyers équipés à ce moment-là. La filière tournait à plein régime.

  • Speaker #0

    Investissement massif, 3 nouvelles usines, une production record de granulés, plus de 2 millions de tonnes. On avait l'impression que rien ne pouvait arrêter cette machine.

  • Speaker #1

    C'est ça, une vraie success story. jusqu'au retournement.

  • Speaker #0

    Voilà. Et c'est là que ça devient plus compliqué. Parlons de cet effondrement en 2023-2024.

  • Speaker #1

    Oui. Et ce qui est vraiment frappant, c'est la rapidité, la brutalité de ce retournement. On est passé d'un extrême à l'autre en très peu de temps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui explique ça alors ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une conjonction de facteurs. Le plus important, sans doute, la flambée du prix des granulés. On a atteint des sommets. Un pic à 950 euros la tonne fin 2022. Il faut se rappeler qu'on était plutôt autour de 300 euros en 2019. Le triple. Mais pourquoi cette hausse ?

  • Speaker #0

    Hausse des coûts de production, le bois, l'énergie pour sécher et presser les granulés, les coûts de transport. Et puis, indépendance aux importations qui sont devenues plus chères aussi.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça a suffi à tout gripper ?

  • Speaker #0

    Ça a été le déclencheur principal. Mais il y a eu d'autres choses. Une crise de confiance aussi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Il y a eu des pénuries, ou du moins des craintes de pénuries, localement en 2022. Ça a inquiété les consommateurs, même si globalement la production nationale suffisait presque. Et puis, il faut ajouter la baisse des aides publiques.

  • Speaker #1

    Ma prime rénov' qui a été réduite. Oui, une coupe de 30%. Ça a refroidi pas mal de projets. Et pour couronner le tout, des hivers plutôt doux.

  • Speaker #0

    Donc moins besoin de se chauffer ?

  • Speaker #1

    Exactement. Moins de demandes et des stocks qui s'accumulent chez les producteurs et les distributeurs. On parle de plus de 300 000 tonnes d'excédent.

  • Speaker #0

    Logique implacable. Et la conséquence sur les ventes, Sam ?

  • Speaker #1

    Catastrophique. Une chute historique en 2023. Moins 63% pour les ventes de poêles. Moins 64% pour les chaudières. Du jamais vu.

  • Speaker #0

    Moins 63%. C'est violent. Et pendant ce temps, j'ai lu que le poids à la bûche, eux, progressait. Plus 28%.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il y a eu un report assez net vers la bûche.

  • Speaker #0

    C'est juste le prix du combustible qui explique ça ? La bûche étant moins chère ou perçue comme telle ?

  • Speaker #1

    Le prix a joué, c'est certain. La bûche est apparue comme une valeur refuge, plus stable, peut-être moins sujette aux spéculations. Mais il y a sans doute aussi un aspect psychologique, un retour vers quelque chose de plus traditionnel, moins dépendant de circuits logistiques complexes qui venaient de montrer leurs limites avec les granulés.

  • Speaker #0

    C'est une analyse intéressante. Bon, après ce chaos, comment on envisage la suite ? Quels sont les facteurs clés pour la période 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs éléments vont être déterminants pour une éventuelle reprise.

  • Speaker #0

    Le prix des granulés, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Absolument. C'est le nerf de la guerre. Les analyses tablent sur une stabilisation, disons entre 350 et 450 euros la tonne.

  • Speaker #0

    Ce qui resterait compétitif par rapport à l'électricité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, même à 400 ou 450 euros, le kWh de chaleur produit par les granulés reste environ deux fois moins cher que le kWh électrique. C'est un argument fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Ensuite, les aides. Elles existent toujours, même réduites.

  • Speaker #1

    Oui, ma prime rénov' est toujours là, même si elle est moins généreuse. Il y a aussi l'éco-pré à taux zéro. La TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation énergétique. Ce n'est pas rien, ça structure encore le marché.

  • Speaker #0

    Et la réglementation ? Ça pousse aussi vers ces appareils.

  • Speaker #1

    Oui, la norme EcoDesign 2022 favorise les appareils les plus performants, qui émettent moins de particules fines. Ça tire le marché vers le haut en termes de qualité.

  • Speaker #0

    Et l'innovation dans tout ça ?

  • Speaker #1

    On parle de biocombustibles alternatifs ?

  • Speaker #0

    Exactement. La filière travaille sur l'efficacité des appareils, mais aussi sur l'utilisation d'autres ressources que le bois vierge, comme les résidus agritoles, pour diversifier l'approvisionnement. C'est important pour la durabilité et l'acceptabilité.

  • Speaker #1

    Mais la concurrence est là, et elle est rude. Les pompes à chaleur notamment sont très aidées. C'est le principal concurrent, oui. Les PAC bénéficient d'un soutien public massif, et les poêles à bûche gardent leur attrait. La partie est loin d'être gagnée pour les granulés.

  • Speaker #0

    Du coup, si on essaie de se projeter, quels sont les scénarios envisagés pour 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, si on essaie de synthétiser, les analystes dessinent souvent trois grandes trajectoires. Un scénario plutôt optimiste, avec une croissance annuelle retrouvée autour de plus 8%. Un scénario pessimiste, où le marché continuerait de reculer, peut-être de moins 2% par an.

  • Speaker #0

    Et le plus probable ?

  • Speaker #1

    Le scénario central, considéré comme le plus réaliste aujourd'hui. table sur une reprise modérée avec une croissance annuelle moyenne d'environ plus 5%.

  • Speaker #0

    Plus 5% par an, ça nous mènerait où en termes de volume ?

  • Speaker #1

    Ça signifierait atteindre environ 280 000 poils vendus par an d'ici 2030. C'est loin des pics de 2022, mais ce serait une reprise significative par rapport à la chute de 2023.

  • Speaker #0

    Mais ce scénario réaliste, il dépend de quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Il repose sur plusieurs conditions clés. Une certaine stabilité politique et réglementaire, bien sûr. Un prix du granulé qui reste maîtrisé, autour de 400 euros la tonne en moyenne. Et puis, une concrétisation de la diversification des biocombustibles.

  • Speaker #0

    Et si le prix des granulés remonte, disons à 500 euros ? Ah,

  • Speaker #1

    là c'est le point sensible. Les modèles montrent qu'une hausse du prix à 500 euros pourrait faire chuter la demande d'environ 15% par rapport à ce scénario de base. La sensibilité au prix est énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment le facteur numéro 1 ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a aussi des opportunités sur des marchés de niche, comme les chaudières collectives pour les bâtiments résidentiels ou tertiaires, ou les appareils très peu émetteurs de particules, dits zéro particule, qui pourraient séduire dans certaines zones. L'objectif de production nationale reste aussi un enjeu, atteindre 3 millions de tonnes de granulés produits en France d'ici 2028 ou 2030.

  • Speaker #0

    C'est ambitieux.

  • Speaker #1

    Très ambitieux, surtout après la crise récente. Ça demande de restaurer la confiance et de sécuriser les investissements. Donc,

  • Speaker #0

    en résumé, si on essaye de conclure, une reprise est possible, mais elle s'annonce fragile.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Le marché des poêles à granulés peut retrouver une croissance modérée, de l'ordre de 5% par an. Mais cette reprise dépendra très fortement de la stabilité du prix du combustible, du maintien même partiel des aides publiques et de la capacité de la filière à innover et à communiquer.

  • Speaker #0

    Et elles restent vulnérables ?

  • Speaker #1

    Très vulnérables aux aléas géopolitiques, qui peuvent impacter les coûts de l'énergie et du bois, et aux aléas climatiques, qui influencent la demande de chauffage. Regagner durablement la confiance des consommateurs, c'est vraiment le défi majeur.

  • Speaker #0

    Tout en gardant à l'esprit les atouts de la filière.

  • Speaker #1

    Oui, il ne faut pas les oublier. Contribution à une certaine indépendance énergétique, utilisation d'une ressource locale et des emplois non délocalisables, on parle de 73 usines réparties sur le territoire. Et une compétitivité prix qui reste potentiellement intéressante face à l'électricité.

  • Speaker #0

    Gérer une telle volatilité, naviguer entre ses pics et ses creux, ça doit être incroyablement complexe pour les entreprises du secteur au quotidien, non ?

  • Speaker #1

    Gérer les stocks, les commandes, la relation client dans ce climat, ah oui, c'est un défi permanent. La planification devient très difficile, il faut être extrêmement agile et réactif.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que dans ce contexte, avoir de bons outils pour piloter son activité, ça devient... Crucial.

  • Speaker #1

    Poursuivre ses clients, gérer les plannings d'installation ou de maintenance, optimiser les stocks.

  • Speaker #0

    Essentiel, oui. La performance opérationnelle est clé pour traverser ces périodes.

  • Speaker #1

    On pense par exemple à des solutions logicielles dédiées comme CBM Manager. Ce genre d'outils pourrait vraiment devenir indispensable pour les professionnels qui doivent s'adapter et rester compétitifs dans les années à venir, non ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La digitalisation et l'optimisation de la gestion sont des leviers importants pour naviguer dans un marché aussi fluctuant.

  • Speaker #1

    Alors ? Pour finir, quelle grande question reste en suspens ? Qu'est-ce que tout cela signifie pour l'avenir ? La grande interrogation, c'est de savoir si la filière française des granulés va réussir ce pari délicat, concilier ses objectifs de production locale, d'indépendance énergétique, avec les impératifs écologiques, la qualité de l'air, la gestion durable de la forêt, et surtout, cette nécessité absolue de reconstruire une confiance solide et durable avec les consommateurs.

  • Speaker #0

    Le tout face à une concurrence, notamment celle des pompes à chaleur électrique, qui est de plus en plus forte et très soutenue. C'est un sacré challenge.

  • Speaker #1

    Un challenge majeur, en effet. L'avenir nous dira si la filière sera le relevé.

  • Speaker #0

    Voilà qui nous laisse matière à réflexion. Merci pour cet éclairage très complet.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

Share

Embed

You may also like

Description

Après l’effondrement de 2023, le marché des poêles à granulés rebondit (+36% en 2024). Ce podcast explore les scénarios 2025-2030 : stabilisation des prix (400€/tonne), innovations clés (IA, biocombustibles) et concurrence des PAC.

Décryptage des 3 trajectoires :
optimiste (350k ventes/an), réaliste et pessimiste. Découvrez comment fabricants et distributeurs peuvent saisir les niches émergentes (chaufferies urbaines, circuits courts), anticiper les risques (dépendance aux imports, normes Flamme Verte 2027) et profiter des aides publiques résiduelles. Une analyse stratégique pour préparer 2030.

Explorez les perspectives d'avenir du marché des poêles à granulés en France dans ce podcast détaillé.
Nous analysons les tendances actuelles et les prévisions pour 2025 à 2030, en tenant compte des facteurs économiques, environnementaux et technologiques. Découvrez comment les politiques publiques, les innovations et les changements de comportement des consommateurs influencent ce secteur clé des énergies renouvelables. Un épisode essentiel pour les professionnels, les décideurs et tous ceux intéressés par les transitions énergétiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va se pencher sur un sujet fascinant, le marché français des poils à granulés.

  • Speaker #1

    Ah oui, un marché qui a vraiment connu des hauts et des bas spectaculaires ces dernières années.

  • Speaker #0

    Exactement. On va regarder un peu son évolution, surtout la période récente, 2020-2024, et puis essayer de voir ce qui pourrait se passer entre 2025 et 2030.

  • Speaker #1

    En s'appuyant sur les dernières analyses prospectives, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. L'idée, c'est de comprendre cette dynamique un peu folle de l'essor incroyable à la chute assez brutale et de décrypter un peu les scénarios pour l'avenir. Allez, on y va ? C'est parti ! Alors, pour commencer, revenons sur cet essor, la période 2020-2022. C'était l'euphorie, non ?

  • Speaker #1

    Clairement. Le contexte était porteur. Crise énergétique, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix du gaz, du fiol. Les gens cherchaient des alternatives.

  • Speaker #0

    Et l'État a mis le paquet, il faut dire. Avec MaPrimeRénov', on pouvait avoir jusqu'à 5000 euros d'aide pour un poil.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été un accélérateur. Enorme !

  • Speaker #0

    Du coup, les ventes ont explosé. Plus 16% pour les poêles et même plus 20% pour les chaudières à granulés en 2022. C'est énorme !

  • Speaker #1

    Ah oui, on parlait de 1,7 million de foyers équipés à ce moment-là. La filière tournait à plein régime.

  • Speaker #0

    Investissement massif, 3 nouvelles usines, une production record de granulés, plus de 2 millions de tonnes. On avait l'impression que rien ne pouvait arrêter cette machine.

  • Speaker #1

    C'est ça, une vraie success story. jusqu'au retournement.

  • Speaker #0

    Voilà. Et c'est là que ça devient plus compliqué. Parlons de cet effondrement en 2023-2024.

  • Speaker #1

    Oui. Et ce qui est vraiment frappant, c'est la rapidité, la brutalité de ce retournement. On est passé d'un extrême à l'autre en très peu de temps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui explique ça alors ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une conjonction de facteurs. Le plus important, sans doute, la flambée du prix des granulés. On a atteint des sommets. Un pic à 950 euros la tonne fin 2022. Il faut se rappeler qu'on était plutôt autour de 300 euros en 2019. Le triple. Mais pourquoi cette hausse ?

  • Speaker #0

    Hausse des coûts de production, le bois, l'énergie pour sécher et presser les granulés, les coûts de transport. Et puis, indépendance aux importations qui sont devenues plus chères aussi.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça a suffi à tout gripper ?

  • Speaker #0

    Ça a été le déclencheur principal. Mais il y a eu d'autres choses. Une crise de confiance aussi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Il y a eu des pénuries, ou du moins des craintes de pénuries, localement en 2022. Ça a inquiété les consommateurs, même si globalement la production nationale suffisait presque. Et puis, il faut ajouter la baisse des aides publiques.

  • Speaker #1

    Ma prime rénov' qui a été réduite. Oui, une coupe de 30%. Ça a refroidi pas mal de projets. Et pour couronner le tout, des hivers plutôt doux.

  • Speaker #0

    Donc moins besoin de se chauffer ?

  • Speaker #1

    Exactement. Moins de demandes et des stocks qui s'accumulent chez les producteurs et les distributeurs. On parle de plus de 300 000 tonnes d'excédent.

  • Speaker #0

    Logique implacable. Et la conséquence sur les ventes, Sam ?

  • Speaker #1

    Catastrophique. Une chute historique en 2023. Moins 63% pour les ventes de poêles. Moins 64% pour les chaudières. Du jamais vu.

  • Speaker #0

    Moins 63%. C'est violent. Et pendant ce temps, j'ai lu que le poids à la bûche, eux, progressait. Plus 28%.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il y a eu un report assez net vers la bûche.

  • Speaker #0

    C'est juste le prix du combustible qui explique ça ? La bûche étant moins chère ou perçue comme telle ?

  • Speaker #1

    Le prix a joué, c'est certain. La bûche est apparue comme une valeur refuge, plus stable, peut-être moins sujette aux spéculations. Mais il y a sans doute aussi un aspect psychologique, un retour vers quelque chose de plus traditionnel, moins dépendant de circuits logistiques complexes qui venaient de montrer leurs limites avec les granulés.

  • Speaker #0

    C'est une analyse intéressante. Bon, après ce chaos, comment on envisage la suite ? Quels sont les facteurs clés pour la période 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs éléments vont être déterminants pour une éventuelle reprise.

  • Speaker #0

    Le prix des granulés, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Absolument. C'est le nerf de la guerre. Les analyses tablent sur une stabilisation, disons entre 350 et 450 euros la tonne.

  • Speaker #0

    Ce qui resterait compétitif par rapport à l'électricité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, même à 400 ou 450 euros, le kWh de chaleur produit par les granulés reste environ deux fois moins cher que le kWh électrique. C'est un argument fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Ensuite, les aides. Elles existent toujours, même réduites.

  • Speaker #1

    Oui, ma prime rénov' est toujours là, même si elle est moins généreuse. Il y a aussi l'éco-pré à taux zéro. La TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation énergétique. Ce n'est pas rien, ça structure encore le marché.

  • Speaker #0

    Et la réglementation ? Ça pousse aussi vers ces appareils.

  • Speaker #1

    Oui, la norme EcoDesign 2022 favorise les appareils les plus performants, qui émettent moins de particules fines. Ça tire le marché vers le haut en termes de qualité.

  • Speaker #0

    Et l'innovation dans tout ça ?

  • Speaker #1

    On parle de biocombustibles alternatifs ?

  • Speaker #0

    Exactement. La filière travaille sur l'efficacité des appareils, mais aussi sur l'utilisation d'autres ressources que le bois vierge, comme les résidus agritoles, pour diversifier l'approvisionnement. C'est important pour la durabilité et l'acceptabilité.

  • Speaker #1

    Mais la concurrence est là, et elle est rude. Les pompes à chaleur notamment sont très aidées. C'est le principal concurrent, oui. Les PAC bénéficient d'un soutien public massif, et les poêles à bûche gardent leur attrait. La partie est loin d'être gagnée pour les granulés.

  • Speaker #0

    Du coup, si on essaie de se projeter, quels sont les scénarios envisagés pour 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, si on essaie de synthétiser, les analystes dessinent souvent trois grandes trajectoires. Un scénario plutôt optimiste, avec une croissance annuelle retrouvée autour de plus 8%. Un scénario pessimiste, où le marché continuerait de reculer, peut-être de moins 2% par an.

  • Speaker #0

    Et le plus probable ?

  • Speaker #1

    Le scénario central, considéré comme le plus réaliste aujourd'hui. table sur une reprise modérée avec une croissance annuelle moyenne d'environ plus 5%.

  • Speaker #0

    Plus 5% par an, ça nous mènerait où en termes de volume ?

  • Speaker #1

    Ça signifierait atteindre environ 280 000 poils vendus par an d'ici 2030. C'est loin des pics de 2022, mais ce serait une reprise significative par rapport à la chute de 2023.

  • Speaker #0

    Mais ce scénario réaliste, il dépend de quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Il repose sur plusieurs conditions clés. Une certaine stabilité politique et réglementaire, bien sûr. Un prix du granulé qui reste maîtrisé, autour de 400 euros la tonne en moyenne. Et puis, une concrétisation de la diversification des biocombustibles.

  • Speaker #0

    Et si le prix des granulés remonte, disons à 500 euros ? Ah,

  • Speaker #1

    là c'est le point sensible. Les modèles montrent qu'une hausse du prix à 500 euros pourrait faire chuter la demande d'environ 15% par rapport à ce scénario de base. La sensibilité au prix est énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment le facteur numéro 1 ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a aussi des opportunités sur des marchés de niche, comme les chaudières collectives pour les bâtiments résidentiels ou tertiaires, ou les appareils très peu émetteurs de particules, dits zéro particule, qui pourraient séduire dans certaines zones. L'objectif de production nationale reste aussi un enjeu, atteindre 3 millions de tonnes de granulés produits en France d'ici 2028 ou 2030.

  • Speaker #0

    C'est ambitieux.

  • Speaker #1

    Très ambitieux, surtout après la crise récente. Ça demande de restaurer la confiance et de sécuriser les investissements. Donc,

  • Speaker #0

    en résumé, si on essaye de conclure, une reprise est possible, mais elle s'annonce fragile.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Le marché des poêles à granulés peut retrouver une croissance modérée, de l'ordre de 5% par an. Mais cette reprise dépendra très fortement de la stabilité du prix du combustible, du maintien même partiel des aides publiques et de la capacité de la filière à innover et à communiquer.

  • Speaker #0

    Et elles restent vulnérables ?

  • Speaker #1

    Très vulnérables aux aléas géopolitiques, qui peuvent impacter les coûts de l'énergie et du bois, et aux aléas climatiques, qui influencent la demande de chauffage. Regagner durablement la confiance des consommateurs, c'est vraiment le défi majeur.

  • Speaker #0

    Tout en gardant à l'esprit les atouts de la filière.

  • Speaker #1

    Oui, il ne faut pas les oublier. Contribution à une certaine indépendance énergétique, utilisation d'une ressource locale et des emplois non délocalisables, on parle de 73 usines réparties sur le territoire. Et une compétitivité prix qui reste potentiellement intéressante face à l'électricité.

  • Speaker #0

    Gérer une telle volatilité, naviguer entre ses pics et ses creux, ça doit être incroyablement complexe pour les entreprises du secteur au quotidien, non ?

  • Speaker #1

    Gérer les stocks, les commandes, la relation client dans ce climat, ah oui, c'est un défi permanent. La planification devient très difficile, il faut être extrêmement agile et réactif.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que dans ce contexte, avoir de bons outils pour piloter son activité, ça devient... Crucial.

  • Speaker #1

    Poursuivre ses clients, gérer les plannings d'installation ou de maintenance, optimiser les stocks.

  • Speaker #0

    Essentiel, oui. La performance opérationnelle est clé pour traverser ces périodes.

  • Speaker #1

    On pense par exemple à des solutions logicielles dédiées comme CBM Manager. Ce genre d'outils pourrait vraiment devenir indispensable pour les professionnels qui doivent s'adapter et rester compétitifs dans les années à venir, non ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La digitalisation et l'optimisation de la gestion sont des leviers importants pour naviguer dans un marché aussi fluctuant.

  • Speaker #1

    Alors ? Pour finir, quelle grande question reste en suspens ? Qu'est-ce que tout cela signifie pour l'avenir ? La grande interrogation, c'est de savoir si la filière française des granulés va réussir ce pari délicat, concilier ses objectifs de production locale, d'indépendance énergétique, avec les impératifs écologiques, la qualité de l'air, la gestion durable de la forêt, et surtout, cette nécessité absolue de reconstruire une confiance solide et durable avec les consommateurs.

  • Speaker #0

    Le tout face à une concurrence, notamment celle des pompes à chaleur électrique, qui est de plus en plus forte et très soutenue. C'est un sacré challenge.

  • Speaker #1

    Un challenge majeur, en effet. L'avenir nous dira si la filière sera le relevé.

  • Speaker #0

    Voilà qui nous laisse matière à réflexion. Merci pour cet éclairage très complet.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

Description

Après l’effondrement de 2023, le marché des poêles à granulés rebondit (+36% en 2024). Ce podcast explore les scénarios 2025-2030 : stabilisation des prix (400€/tonne), innovations clés (IA, biocombustibles) et concurrence des PAC.

Décryptage des 3 trajectoires :
optimiste (350k ventes/an), réaliste et pessimiste. Découvrez comment fabricants et distributeurs peuvent saisir les niches émergentes (chaufferies urbaines, circuits courts), anticiper les risques (dépendance aux imports, normes Flamme Verte 2027) et profiter des aides publiques résiduelles. Une analyse stratégique pour préparer 2030.

Explorez les perspectives d'avenir du marché des poêles à granulés en France dans ce podcast détaillé.
Nous analysons les tendances actuelles et les prévisions pour 2025 à 2030, en tenant compte des facteurs économiques, environnementaux et technologiques. Découvrez comment les politiques publiques, les innovations et les changements de comportement des consommateurs influencent ce secteur clé des énergies renouvelables. Un épisode essentiel pour les professionnels, les décideurs et tous ceux intéressés par les transitions énergétiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, aujourd'hui on va se pencher sur un sujet fascinant, le marché français des poils à granulés.

  • Speaker #1

    Ah oui, un marché qui a vraiment connu des hauts et des bas spectaculaires ces dernières années.

  • Speaker #0

    Exactement. On va regarder un peu son évolution, surtout la période récente, 2020-2024, et puis essayer de voir ce qui pourrait se passer entre 2025 et 2030.

  • Speaker #1

    En s'appuyant sur les dernières analyses prospectives, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. L'idée, c'est de comprendre cette dynamique un peu folle de l'essor incroyable à la chute assez brutale et de décrypter un peu les scénarios pour l'avenir. Allez, on y va ? C'est parti ! Alors, pour commencer, revenons sur cet essor, la période 2020-2022. C'était l'euphorie, non ?

  • Speaker #1

    Clairement. Le contexte était porteur. Crise énergétique, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix du gaz, du fiol. Les gens cherchaient des alternatives.

  • Speaker #0

    Et l'État a mis le paquet, il faut dire. Avec MaPrimeRénov', on pouvait avoir jusqu'à 5000 euros d'aide pour un poil.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été un accélérateur. Enorme !

  • Speaker #0

    Du coup, les ventes ont explosé. Plus 16% pour les poêles et même plus 20% pour les chaudières à granulés en 2022. C'est énorme !

  • Speaker #1

    Ah oui, on parlait de 1,7 million de foyers équipés à ce moment-là. La filière tournait à plein régime.

  • Speaker #0

    Investissement massif, 3 nouvelles usines, une production record de granulés, plus de 2 millions de tonnes. On avait l'impression que rien ne pouvait arrêter cette machine.

  • Speaker #1

    C'est ça, une vraie success story. jusqu'au retournement.

  • Speaker #0

    Voilà. Et c'est là que ça devient plus compliqué. Parlons de cet effondrement en 2023-2024.

  • Speaker #1

    Oui. Et ce qui est vraiment frappant, c'est la rapidité, la brutalité de ce retournement. On est passé d'un extrême à l'autre en très peu de temps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui explique ça alors ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une conjonction de facteurs. Le plus important, sans doute, la flambée du prix des granulés. On a atteint des sommets. Un pic à 950 euros la tonne fin 2022. Il faut se rappeler qu'on était plutôt autour de 300 euros en 2019. Le triple. Mais pourquoi cette hausse ?

  • Speaker #0

    Hausse des coûts de production, le bois, l'énergie pour sécher et presser les granulés, les coûts de transport. Et puis, indépendance aux importations qui sont devenues plus chères aussi.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça a suffi à tout gripper ?

  • Speaker #0

    Ça a été le déclencheur principal. Mais il y a eu d'autres choses. Une crise de confiance aussi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Il y a eu des pénuries, ou du moins des craintes de pénuries, localement en 2022. Ça a inquiété les consommateurs, même si globalement la production nationale suffisait presque. Et puis, il faut ajouter la baisse des aides publiques.

  • Speaker #1

    Ma prime rénov' qui a été réduite. Oui, une coupe de 30%. Ça a refroidi pas mal de projets. Et pour couronner le tout, des hivers plutôt doux.

  • Speaker #0

    Donc moins besoin de se chauffer ?

  • Speaker #1

    Exactement. Moins de demandes et des stocks qui s'accumulent chez les producteurs et les distributeurs. On parle de plus de 300 000 tonnes d'excédent.

  • Speaker #0

    Logique implacable. Et la conséquence sur les ventes, Sam ?

  • Speaker #1

    Catastrophique. Une chute historique en 2023. Moins 63% pour les ventes de poêles. Moins 64% pour les chaudières. Du jamais vu.

  • Speaker #0

    Moins 63%. C'est violent. Et pendant ce temps, j'ai lu que le poids à la bûche, eux, progressait. Plus 28%.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il y a eu un report assez net vers la bûche.

  • Speaker #0

    C'est juste le prix du combustible qui explique ça ? La bûche étant moins chère ou perçue comme telle ?

  • Speaker #1

    Le prix a joué, c'est certain. La bûche est apparue comme une valeur refuge, plus stable, peut-être moins sujette aux spéculations. Mais il y a sans doute aussi un aspect psychologique, un retour vers quelque chose de plus traditionnel, moins dépendant de circuits logistiques complexes qui venaient de montrer leurs limites avec les granulés.

  • Speaker #0

    C'est une analyse intéressante. Bon, après ce chaos, comment on envisage la suite ? Quels sont les facteurs clés pour la période 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs éléments vont être déterminants pour une éventuelle reprise.

  • Speaker #0

    Le prix des granulés, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Absolument. C'est le nerf de la guerre. Les analyses tablent sur une stabilisation, disons entre 350 et 450 euros la tonne.

  • Speaker #0

    Ce qui resterait compétitif par rapport à l'électricité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, même à 400 ou 450 euros, le kWh de chaleur produit par les granulés reste environ deux fois moins cher que le kWh électrique. C'est un argument fort.

  • Speaker #0

    D'accord. Ensuite, les aides. Elles existent toujours, même réduites.

  • Speaker #1

    Oui, ma prime rénov' est toujours là, même si elle est moins généreuse. Il y a aussi l'éco-pré à taux zéro. La TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation énergétique. Ce n'est pas rien, ça structure encore le marché.

  • Speaker #0

    Et la réglementation ? Ça pousse aussi vers ces appareils.

  • Speaker #1

    Oui, la norme EcoDesign 2022 favorise les appareils les plus performants, qui émettent moins de particules fines. Ça tire le marché vers le haut en termes de qualité.

  • Speaker #0

    Et l'innovation dans tout ça ?

  • Speaker #1

    On parle de biocombustibles alternatifs ?

  • Speaker #0

    Exactement. La filière travaille sur l'efficacité des appareils, mais aussi sur l'utilisation d'autres ressources que le bois vierge, comme les résidus agritoles, pour diversifier l'approvisionnement. C'est important pour la durabilité et l'acceptabilité.

  • Speaker #1

    Mais la concurrence est là, et elle est rude. Les pompes à chaleur notamment sont très aidées. C'est le principal concurrent, oui. Les PAC bénéficient d'un soutien public massif, et les poêles à bûche gardent leur attrait. La partie est loin d'être gagnée pour les granulés.

  • Speaker #0

    Du coup, si on essaie de se projeter, quels sont les scénarios envisagés pour 2025-2030 ?

  • Speaker #1

    Alors, si on essaie de synthétiser, les analystes dessinent souvent trois grandes trajectoires. Un scénario plutôt optimiste, avec une croissance annuelle retrouvée autour de plus 8%. Un scénario pessimiste, où le marché continuerait de reculer, peut-être de moins 2% par an.

  • Speaker #0

    Et le plus probable ?

  • Speaker #1

    Le scénario central, considéré comme le plus réaliste aujourd'hui. table sur une reprise modérée avec une croissance annuelle moyenne d'environ plus 5%.

  • Speaker #0

    Plus 5% par an, ça nous mènerait où en termes de volume ?

  • Speaker #1

    Ça signifierait atteindre environ 280 000 poils vendus par an d'ici 2030. C'est loin des pics de 2022, mais ce serait une reprise significative par rapport à la chute de 2023.

  • Speaker #0

    Mais ce scénario réaliste, il dépend de quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Il repose sur plusieurs conditions clés. Une certaine stabilité politique et réglementaire, bien sûr. Un prix du granulé qui reste maîtrisé, autour de 400 euros la tonne en moyenne. Et puis, une concrétisation de la diversification des biocombustibles.

  • Speaker #0

    Et si le prix des granulés remonte, disons à 500 euros ? Ah,

  • Speaker #1

    là c'est le point sensible. Les modèles montrent qu'une hausse du prix à 500 euros pourrait faire chuter la demande d'environ 15% par rapport à ce scénario de base. La sensibilité au prix est énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment le facteur numéro 1 ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a aussi des opportunités sur des marchés de niche, comme les chaudières collectives pour les bâtiments résidentiels ou tertiaires, ou les appareils très peu émetteurs de particules, dits zéro particule, qui pourraient séduire dans certaines zones. L'objectif de production nationale reste aussi un enjeu, atteindre 3 millions de tonnes de granulés produits en France d'ici 2028 ou 2030.

  • Speaker #0

    C'est ambitieux.

  • Speaker #1

    Très ambitieux, surtout après la crise récente. Ça demande de restaurer la confiance et de sécuriser les investissements. Donc,

  • Speaker #0

    en résumé, si on essaye de conclure, une reprise est possible, mais elle s'annonce fragile.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Le marché des poêles à granulés peut retrouver une croissance modérée, de l'ordre de 5% par an. Mais cette reprise dépendra très fortement de la stabilité du prix du combustible, du maintien même partiel des aides publiques et de la capacité de la filière à innover et à communiquer.

  • Speaker #0

    Et elles restent vulnérables ?

  • Speaker #1

    Très vulnérables aux aléas géopolitiques, qui peuvent impacter les coûts de l'énergie et du bois, et aux aléas climatiques, qui influencent la demande de chauffage. Regagner durablement la confiance des consommateurs, c'est vraiment le défi majeur.

  • Speaker #0

    Tout en gardant à l'esprit les atouts de la filière.

  • Speaker #1

    Oui, il ne faut pas les oublier. Contribution à une certaine indépendance énergétique, utilisation d'une ressource locale et des emplois non délocalisables, on parle de 73 usines réparties sur le territoire. Et une compétitivité prix qui reste potentiellement intéressante face à l'électricité.

  • Speaker #0

    Gérer une telle volatilité, naviguer entre ses pics et ses creux, ça doit être incroyablement complexe pour les entreprises du secteur au quotidien, non ?

  • Speaker #1

    Gérer les stocks, les commandes, la relation client dans ce climat, ah oui, c'est un défi permanent. La planification devient très difficile, il faut être extrêmement agile et réactif.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que dans ce contexte, avoir de bons outils pour piloter son activité, ça devient... Crucial.

  • Speaker #1

    Poursuivre ses clients, gérer les plannings d'installation ou de maintenance, optimiser les stocks.

  • Speaker #0

    Essentiel, oui. La performance opérationnelle est clé pour traverser ces périodes.

  • Speaker #1

    On pense par exemple à des solutions logicielles dédiées comme CBM Manager. Ce genre d'outils pourrait vraiment devenir indispensable pour les professionnels qui doivent s'adapter et rester compétitifs dans les années à venir, non ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La digitalisation et l'optimisation de la gestion sont des leviers importants pour naviguer dans un marché aussi fluctuant.

  • Speaker #1

    Alors ? Pour finir, quelle grande question reste en suspens ? Qu'est-ce que tout cela signifie pour l'avenir ? La grande interrogation, c'est de savoir si la filière française des granulés va réussir ce pari délicat, concilier ses objectifs de production locale, d'indépendance énergétique, avec les impératifs écologiques, la qualité de l'air, la gestion durable de la forêt, et surtout, cette nécessité absolue de reconstruire une confiance solide et durable avec les consommateurs.

  • Speaker #0

    Le tout face à une concurrence, notamment celle des pompes à chaleur électrique, qui est de plus en plus forte et très soutenue. C'est un sacré challenge.

  • Speaker #1

    Un challenge majeur, en effet. L'avenir nous dira si la filière sera le relevé.

  • Speaker #0

    Voilà qui nous laisse matière à réflexion. Merci pour cet éclairage très complet.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

Share

Embed

You may also like