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EP06 : FROM STOCKHOLM TO LYON WITH LOVE cover
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CHER BON !

EP06 : FROM STOCKHOLM TO LYON WITH LOVE

EP06 : FROM STOCKHOLM TO LYON WITH LOVE

53min |08/07/2024
Play
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CHER BON !

EP06 : FROM STOCKHOLM TO LYON WITH LOVE

EP06 : FROM STOCKHOLM TO LYON WITH LOVE

53min |08/07/2024
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Description

Les lyonnais l’ont tout de suite adoptée.


Connie Zagora arrive en France en 2003 pour les vacances, elle décide d’y rester pour apprendre le français puis entre à l’école Ferrandi (Paris) pour apprendre la cuisine française.


Elle cumule les expériences pour se perfectionner puis décide avec son mari Laurent Ozan, que Lyon sera le lieu idéal pour ouvrir leur propre restaurant. C’est là que Le Kitchen est né, dans le 7ème arrondissement.


On vient au Kitchen pour le petit déjeuner, le déjeuner mais aussi pour le goûter. Ils sont les premiers à proposer des desserts tout au long de la journée ! Big up aux délicieux Kanelbullars suédois.🤤


Connie est un modèle de réussite, elle a travaillé dure et fait aujourd’hui ce qu’elle aime. Lyon l’adore et on comprend vite pourquoi !🫶🏼


Bonne écoute !!



Réalisation : Louison Lagneaux, Arsène Pomi, Florian Bergeret.

Invitée : Connie Zagora






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, comment ça va ? Moi ça va super, je suis très très contente, même chère contente de vous retrouver, déjà parce que c'est déjà le sixième épisode, ce qui n'est pas rien pour nous, mais surtout parce que j'avais hâte de sortir cet enregistrement que j'ai adoré faire il y a déjà plus de deux mois maintenant. Depuis le début du podcast, j'avais envie de faire un épisode de Cherbon avec elle, et je parle évidemment de Connie Zagora, la chef du Kitchen dans le 7ème. Je suis sûre que vous la connaissez déjà un peu, mais je vous invite à écouter tout ce qu'elle a de passionnant à raconter. Moi je vous retrouve à la fin, et je vous souhaite une bonne écoute. Bon et ben bonjour tout le monde, bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui on est au 34 rue Chevreul à Lyon 7. Alors pour ceux qui savent, et ben ils savent, on est au Kitchen. On est chez Connie qui nous a gentiment accueillis. Bonjour Connie.

  • Speaker #1

    Bonjour Louison.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ben très bien.

  • Speaker #0

    On est au Kitchen, on est vendredi, il est 16h. Je suis très contente d'être avec toi. Aujourd'hui, on va parler de ton parcours, de ton arrivée en France, comment tu as créé le Kitchen, toute cette petite histoire et puis voilà. Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis prête.

  • Speaker #0

    Et bien c'est parti, je te laisse nous raconter ton parcours.

  • Speaker #1

    Très bien. Déjà, merci beaucoup pour l'invitation et merci beaucoup à tous ceux qui ont fait appel à moi pour que je participe ici. Je m'appelle Connie Zagora, j'ai 42 ans, je suis née en Suède et j'ai grandi dans le banlieue de Stockholm. J'ai des parents qui sont polonais donc j'ai une double culture, je parle les deux langues. Je suis arrivée ici en France en 2003 et j'ai commencé ma vie dans la restauration en salle. J'ai une bonne expérience en salle et après j'ai basculé en cuisine. J'ai fait l'école Ferrandi pendant trois ans, mon CAP, mon MTS. J'ai passé quelques années à travailler dans des étoilés, parquet de Paris Vendôme, restaurant du Ritz Paris. Et après, avec mon conjoint, on est venu ici à Lyon en 2011. Après, du coup, sept ans à Paris et on a ouvert le Kitchen en 2013.

  • Speaker #0

    Ok. Tu es arrivée en France, en 2003. Il me semble, de ce que j'ai compris, ce n'était pas prévu que tu restes à la base. Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui a fait que tu as voulu rester en France ?

  • Speaker #1

    Alors, à la base, je suis juste venue en tant que touriste, donc à Grenoble, à Saint-Martin-de-Réage. Et j'étais censée juste rester quelques temps et j'ai eu un gros coup de foudre pour la région, pour la langue. À savoir, quand je suis venue, je savais dire à peu près un bonjour et un café s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    C'était pas mal.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé un cours de français à l'Université Stendhal. Je me suis inscrite. Et j'ai participé au cours pendant trois mois et c'est devenu un peu trop cher. J'avais un petit boulot le samedi et le dimanche dans un hôtel à Champs-Rousses et ils m'ont proposé d'y rester pour la saison. en salle donc, et je me suis dit qu'il n'y a rien de mieux que pour apprendre le français, que justement travailler avec des Français, avec une clientèle française. Et je me suis donné du coup juste la saison pour faire ça avant de rentrer à la maison à Stockholm. Mais c'est là où j'ai rencontré mon conjoint Laurent Ozan qui est avec moi au Kitchen, le chef pâtissier. Et du coup, je suis restée.

  • Speaker #0

    Tu es restée donc au début, c'était juste pour apprendre le français et tu comptais rentrer chez toi à Stockholm.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Tu faisais quoi à Stockholm ?

  • Speaker #1

    Eh bien, rien de tout. Je me suis un peu cherchée en fait, à vrai dire. Quand je suis partie de Stockholm, je n'avais vraiment pas grand-chose. J'habitais dans un colloque qui se dessout parce que l'appartement était en vente. Je me suis fait larguer par mon copain et j'ai dû quitter un boulot parce qu'il s'est débarrassé de plein de gens. parce qu'il n'y avait plus de boulot dans ce domaine. Donc en gros, il y avait tout ça en même temps qui est arrivé. Et je pense que c'est un signe en fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, tu te diriges vers l'école Ferrandi à Paris. Grâce à quoi ? Parce que c'était Laurent aussi qui voulait faire cette école.

  • Speaker #1

    Alors lui, il avait déjà fait cette école. Donc lui était déjà dans le monde du travail en pâtisserie et il était chef pâtissier. Je viens d'une famille académique, donc pour nous, avoir une formation c'est très important et même pour moi. On peut apprendre sur le tas évidemment, mais il y avait plein de choses à faire en dit.

  • Speaker #0

    Les bases ?

  • Speaker #1

    Alors les bases de la cuisine, mais aussi tout ce qui est marketing, qu'est-ce qu'on a, économie, etc. qu'on ne peut pas tout à fait apprendre comme ça. Et du coup, j'ai opté pour faire. On dit qu'il n'y avait pas beaucoup de choix à cette époque-là parce que j'avais déjà 22 ans. Donc, formation adulte, c'était beaucoup moins répandu qu'aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est tard pour la cuisine.

  • Speaker #1

    Très tard, oui. C'est très tard. Normalement, en France, on commence en 15 ans, 18 ans. Donc oui, c'était tard. J'ai opté aussi pour une formation en apprentissage. Parce que j'avais le sentiment d'être en retard, d'avoir beaucoup, beaucoup de temps à rattraper. Donc ça m'allait bien d'aller deux semaines à l'école. Non, c'était deux mois à l'école et deux mois dans l'entreprise.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc tu restes combien de temps à l'école ?

  • Speaker #1

    Trois ans.

  • Speaker #0

    Trois ans. Donc au début, tu es plutôt en salle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors non, du coup, j'ai choisi la cuisine. En fait, ce n'était pas vraiment un choix. À la base je voulais faire un BTS comme j'avais déjà mon diplôme... Comment ça s'appelle là ? Mon bac, j'avais déjà mon bac. Je voulais pas forcément faire un CAP, mais l'école avait insisté parce que j'avais pas... Enfin, pour commencer le BTS, il fallait absolument faire un CAP. Ils ont dit Bon, la salle, vous le connaissez, donc maintenant, faites autre chose. Donc voilà, pâtisserie, chocolaterie, cuisine. Je fais Bon, ben ouais, pourquoi pas cuisine ? C'était pas non plus... C'était sans plus d'enthousiasme, mais j'étais un peu curieuse quand même. Et je suis tombée dans un super apprentissage, ça s'appelle les 9000, ils sont à Jussieu, à Paris, dans le 7e. Et là, c'était vraiment l'effet wow Et j'ai appris énormément de choses, tout est fait de A à Z, ils existent encore d'ailleurs. Tout est fait de A à Z, les sauces, les jus, les découpes de viande. que des produits frais. On faisait, je ne sais pas, entre 50 et 100 couverts par jour. Hyper intense. Mais j'ai énormément appris avec une super équipe, avec des super patronnes. Et là, je me suis dit, en fait, non, c'est la cuisine.

  • Speaker #0

    C'est ça que je veux faire. C'est quoi exactement qui t'a marquée ?

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    C'est l'ambiance générale.

  • Speaker #1

    Le déclic, parce que j'ai cherché longtemps qu'est-ce que je veux faire dans la vie. Le déclic, c'était l'ambiance et c'était... J'étais bonne dans ce que je faisais. J'ai tout de suite compris et je voulais apprendre encore plus. Ce n'était pas la facilité, parce que la cuisine, ce n'est jamais facile facile, mais c'était juste le sentiment que je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Tu étais satisfaite de ce que tu faisais.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu avais envie de faire plus.

  • Speaker #1

    Et justement, je me suis cherchée pendant super longtemps ce que je voulais faire quand je serais grande. Et une fois en cuisine... C'était comme si tout est entré en place en disant bah voilà, en fait c'est ça que tu vas faire Donc incroyable comme sentiment.

  • Speaker #0

    C'est trop bien et ça me fait penser à quelque chose que tu disais dans le reportage de Planète Chef, on en parlera plus tard, une petite série que tu as fait avec…

  • Speaker #1

    Stéphane Carel.

  • Speaker #0

    Stéphane Carel, voilà. Et dedans tu disais que pour toi la cuisine c'était comme le sentiment d'être amoureux, c'est que vraiment tu te sens hyper bien, je sais pas si tu te souviens d'avoir dit ça ?

  • Speaker #1

    Non mais maintenant quand tu me rappelles, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et vraiment tu te sens bien, tu te sens à ta place et t'as envie d'y aller quoi. Et c'est un peu inexplicable finalement. Ouais. Donc trop bien cette expérience, tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #1

    Où ça ?

  • Speaker #0

    Dans ton apprentissage.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est trois ans.

  • Speaker #0

    Ah t'as fait trois ans là-bas.

  • Speaker #1

    Ah chez l'NAMM, pardon. C'était un an. Parce que ça c'était pour le CAP. Et une fois que j'ai changé de diplôme, donc BTS, il fallait changer du coup d'apprentissage. Et j'ai atterri avec Michel Roth à l'Espadon. Donc c'est le restaurant du Hits Paris.

  • Speaker #0

    Ok. Et là-bas, un autre style j'imagine ?

  • Speaker #1

    Complètement un autre style, j'ai choisi le Ritz, enfin c'est eux qui m'ont choisi parce qu'on passe un entretien comme n'importe quel entretien, parce que je voulais absolument passer par les étoilés.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    À l'époque, donc c'était en 2007-2008 dans ces eaux-là, il y avait des... Pas la bistronomie comme on trouve aujourd'hui en France. Il y avait soit les étoilés, où on travaille des super produits, on a des super techniques, soit les restos traditionnels.

  • Speaker #0

    Oui, pas d'entre-deux.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas vraiment d'entre-deux comme on peut trouver aujourd'hui. Il n'y avait pas des gens, enfin pas beaucoup en tout cas, c'était moins répandu. Il n'y avait pas des armadas, des super bars. C'était soit l'un, soit l'autre. Il n'y avait pas de palais grillé et du coup, je voulais absolument les étoiles pour avancer et apprendre plus vite. J'ai bien fait parce que je suis venue dans une super équipe. Mon maître d'apprentissage, c'était Arnaud Fay, qui reprendra les rênes de Bristol dans pas très longtemps. Et après, il y avait Michel Roth aussi en tant que chef, il est resté jusqu'à la fin de mon apprentissage là-bas. Et il y avait une super ambiance, beaucoup de bienveillance et j'ai appris énormément de choses pendant ces deux années-là. J'en garde un super souvenir et j'ai encore des anciens collègues qui viennent au Kitchen parfois. pour manger chez nous et ça c'est un super complément.

  • Speaker #0

    Oui carrément. Qu'est-ce que tu apprends de différent dans un étoilé ? J'imagine qu'il y a la rigueur, l'excellence.

  • Speaker #1

    C'est surtout ça. C'est la rigueur, l'excellence. On a aussi des produits un peu hors normes. Beaucoup de poissons, tout est fait à la main. La découpe de viande, après il y avait plein de choses et j'y touchais pas parce que j'étais apprentie, mais c'est pas grave. On voit plein de choses quand même, on tourne les artéchaux, il vient pas dans une boîte, on écosse les petits pois, il y a toutes les sauces qui sont faites de A à Z, donc même s'il y a un chef soucier, on voit quand même comment il fait des choses. Donc voilà, toute la cuisine de base française.

  • Speaker #0

    C'est très complet quoi. Et à ce moment-là, j'imagine que ton français, il n'est pas comme il est aujourd'hui. Et tu arrives à te faire comprendre, tu arrives à trouver ta place.

  • Speaker #1

    Oui, ça faisait quand même deux ans que j'étais en France. Après, en cuisine, ça allait. Ce qui était dur, c'était l'école. Ouais. C'était lire, écrire, faire le travail à l'école, même si le niveau c'était CAP, je me suis mis l'impression de dingue parce que absolument, absolument réussir. Bon, je finis par des super notes quand même. Non, ça c'était très dur. J'ai énormément bossé. C'était trois ans, genre, bam, sans cesse.

  • Speaker #0

    T'étais motivée, hyper... Oui,

  • Speaker #1

    j'étais motivée. Après, à Ferrandi, j'étais super bien accueillie aussi. Les profs avaient beaucoup de compréhension pour moi. Par exemple, je parlais très bien anglais. Et du coup les cours d'anglais je pouvais sauter un sur deux et à la place je prenais les cours de français. J'avais énormément du mal avec tout ce qui était économie, etc. Donc tout ce qui était économie et français je les faisais en double ces cours. Donc je les repassais deux fois et je pouvais du coup un peu jongler dans ma scolarité.

  • Speaker #0

    Trop bien. Puis j'imagine qu'ils ont, alors je sais pas à l'époque, mais ils ont peut-être l'habitude d'avoir aussi des étrangers, parce qu'il y a beaucoup d'étrangers qui viennent faire l'école de cuisine en France.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque, il y avait carrément une section pour les étrangers et ils voulaient que j'y aille. Le problème, c'est que c'est une section en anglais et moi, mon but, c'est de rester en France et le faire en français. Parce que si on ne fréquente pas des Français, si on ne fait pas ça en français, même si c'est dur. On va jamais apprendre.

  • Speaker #0

    Oui, toi, tu avais comme objectif de rester en France. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, au Ritz, tu restes combien de temps ? Deux ans. Deux ans. Et du coup, c'est la fin de ton...

  • Speaker #1

    C'est la fin de mon apprentissage.

  • Speaker #0

    Et alors, après l'apprentissage, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Après, il y a Michelot qui me propose de rester au Ritz. Mais comme... J'avais besoin d'un peu d'expérience et je ne voulais pas rester sur l'expérience apprentissage. Je me suis dirigée vers Parc Ayat. C'est une décision très dure parce que l'équipe d'Irit, c'était énorme. C'était top de travailler là-bas et c'était un peu comme me rompre avec le mec qui tue Ambro quand même. C'était vraiment contre-cœur. Mais après, on avait beaucoup parlé avec Monsieur Roth et il m'avait aussi un peu entre guillemets déconseillé de rester là où on était en apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, donc bienveillant.

  • Speaker #1

    Mais absolument, absolument. Je lui dois beaucoup. Après, c'était par carrière de Paris 20 d'hommes que j'ai fait pendant un an avec le chef Jean-François Roquet. Ça a duré un an parce que Laurent, il voulait absolument qu'on parte de Paris.

  • Speaker #0

    Oui, parce que lui, entre-temps, il était à Paris avec toi.

  • Speaker #1

    Il était à Paris avec moi, bien sûr. Il vient de la région parisienne, mais il n'aime pas trop Paris. Il est vraiment resté avec moi pour mon parcours de cuisine. Donc, il m'avait quand même donné quelques années pour faire ça. Et c'était maintenant à mon tour de le suivre, parce qu'il m'avait quand même suivi. Donc, voilà, d'un coup, je suis donnée en donnant. On a fait un peu un tour de France pour voir ce que nous plaît. On est parti à Arles, Toulouse, on a fait des petits week-ends un peu partout. On est arrivés ici à Lyon et on s'est dit voilà, c'est ici Déjà, j'avais besoin d'une ville où il y avait un aéroport, parce que de temps en temps, je rentrais à Stockholm quand même. Mais c'était ce côté ville, enfin pas très loin de la campagne, pas très bruyant. Tu peux vivre ici sans voiture et même sans carte TCL. Donc c'était vraiment parfait, t'as la gastronomie, mais c'est assez calme quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, à taille humaine.

  • Speaker #1

    Taille humaine, ouais.

  • Speaker #0

    Tous les avantages. Et aussi tu disais, encore une fois, dans cette série Planète Chef, tu disais que ça te faisait aussi penser un peu à une ville scandinave.

  • Speaker #1

    Non, c'était Cracovie, en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça te faisait penser à Cracovie. Cracovie, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est en Pologne d'où vient ma mère, où j'habitais pendant un an et demi. Et c'est un peu les mêmes vibes, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, dans quoi ? Parce que je ne suis jamais allée.

  • Speaker #1

    La vieille ville, les bâtiments.

  • Speaker #0

    C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc là, vous vous dites, c'est Lyon, on va s'installer là. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et donc on commence à chercher du boulot, on commence à s'installer ici. Laurent il est parti deux mois avant moi parce qu'il avait trouvé du travail chez Nicolas Lebec. Moi je cherche encore. Et du coup moi j'ai pris les affaires à Paris, j'organise le déménagement et puis voilà, on arrive. Et on a travaillé ici pendant quelques années avant d'ouvrir notre restaurant. Et c'était pas du tout prévu que je fais ça avec lui. À la base, c'est Laurent qui voulait ouvrir un bar à dessert, donc sans le salé. Et j'ai eu un accident, enfin c'est pas un accident, mais j'ai eu une tendinite, un canal carpien. Je me suis fait opérer et j'ai été arrêtée pendant six mois. Donc c'est énorme. Et le chirurgien, il a dit, alors soit vous arrêtez le métier. Donc imagine quelqu'un qui est passionné parce qu'il fait du dentre.

  • Speaker #0

    Oui, il y a à peine de commencer en fait.

  • Speaker #1

    Et... et après, ou bien vous ouvrez votre établissement et vous travaillez à votre façon, enfin je veux dire où vous gérez vos trucs à vous bon, c'est pas moins dur, mais bon après je sais pas comment ça a été réfléchi et du coup on s'est dit, bah allez, pourquoi pas de toute façon dans son business plan, faire que du bar à dessert, c'était trop compliqué on pouvait pas vraiment gagner sa vie avec ça et du coup on a fait un fusion bar à dessert et restaurant. Et on est le seul, toujours, après dix ans, d'avoir un bar à dessert ici à Lyon. Donc le concept, c'est... Enfin, le concept. L'idée, c'est le petit-déj le matin, sucré et salé. Le midi, c'est à mon tour, donc tout ce qui est salé entre plat de dessert et l'après-midi, bar à dessert. Et la spécialité, chez nous, déjà les brioches. On en trouve des brioches à la cannelle comme on souhaite. Et après, tu peux aussi venir manger un dessert à l'assiette, un peu comme dans les restos, dans les grands restaurants, comme dans les étoilés. En fait, tu peux venir toute la journée et manger que ça.

  • Speaker #0

    Jusqu'à 18h30 ?

  • Speaker #1

    Jusqu'à 18h30, oui. C'est trop bien. Donc voilà, on est ouvert 10h par jour. Et on est ouvert samedi, dimanche.

  • Speaker #0

    Ok. Et je me faisais la réflexion, c'est que tu disais que c'était un peu dans ta culture. de manger un peu toute la journée. C'est ça. Et du coup, je me suis dit, vous avez été vachement complémentaire dans l'idée. C'est que lui, il voulait faire le bar à dessert. Donc, on peut venir manger un dessert à n'importe quelle heure. Et du coup, vous êtes trop bien trouvée.

  • Speaker #1

    Exactement. Travail d'équipe.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et donc, le kitchen, vous l'avez trouvé comment ?

  • Speaker #1

    Le local, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, au début, on avait cherché en centre-ville. qui est au Gagnère, c'est genre d'endroit. Bon, après, c'était un peu une question d'argent, on n'avait pas des masses. Et donc, on avait commencé un peu à regarder les septièmes, à savoir, ça faisait que deux ans qu'on habitait à Lyon, donc on ne connaissait pas trop...

  • Speaker #0

    Les spécificités des cartes.

  • Speaker #1

    Mais après, on a trouvé. Et du coup, on a commencé à regarder dans les septièmes parce que, je ne sais pas si tu te souviens ou si tu étais...

  • Speaker #0

    J'ai grandi en banlieue lyonnaise. Je connais la ville depuis pas très longtemps.

  • Speaker #1

    Et le septième, pour te dire, il y a dix ans, en 2013-2014, il n'y avait pas grand-chose. Surtout le quartier Jean Massé, plein de locaux vides, beaucoup de kebabs. c'était pas super qualité de vivre les choses et on s'est dit il va se passer des trucs ici on a déjà vécu à l'étranger, j'ai déjà vécu dans plusieurs villes et du coup ces quartiers qui montent un peu on le voit en amont Et du coup, on s'est dit, allez, absolument septième. On a visité plein de locaux. Et finalement, on est tombés sur ici. Donc, le 34 rue Chevreul, un local d'angle. Ça aussi,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien d'être en angle.

  • Speaker #1

    Oui, on a la visibilité. On a une incroyable visibilité. Donc, c'est très bien. On a presque une double adresse. Donc, le local n'était pas très grand. Il faisait 40 mètres carrés. Mais il y avait un étage où on pouvait du coup faire un atelier. Et là, du coup, on fait une offre à ce local-là, qui n'était pas très cher en plus. Et on apprend que le local n'est plus à vendre. Parce que la personne qui était là auparavant, elle payait plus ses loyers. Donc, liquidation judiciaire. Et ça part aux enchères. Et du coup, on a pris nos devants, on a appelé la régie, on a présenté, on a fait un full dossier et on a dit, voilà, nous on veut faire ça. Est-ce qu'on peut avoir le local sans que ça passe aux enchères ? Et ils ont accepté.

  • Speaker #0

    Ah, wow.

  • Speaker #1

    Donc, en gros, on n'a pas payé un fonds de commerce, on n'a payé un pas de porte.

  • Speaker #0

    Je vois la différence.

  • Speaker #1

    Alors, la différence, quand on paye un pas de porte, on paye un bail. Donc, il y a des propriétaires de mur, et eux, ils te louent le local. Un peu comme quand tu loues un appartement. C'est pareil. Tu n'es pas propriétaire du mur, tu loues, c'est tout. Quand tu achètes un fonds de commerce, tu achètes un restaurant entier avec le matériel, parfois le personnel s'il y en a, avec l'immobilier, avec la clientèle. Et du coup, c'est, je ne sais pas, 10 ou 20 fois plus cher. Donc, ce n'est pas le même prix du tout. Parfois avec une licence 4, alors que quand tu n'as pas de porte, il n'y a pas de licence. Donc, c'est ça la différence. Du coup, les budgets, ce n'était plus le même. Et au début, on n'était que tous les deux. cuisine, plonge, pâtisserie, salle. Bon, ça n'a pas duré longtemps. Vous avez dit trois décennies. Assez rapidement, au bout de trois mois. Et après, ça s'est agrandi un peu petit à petit. On a pris la terrasse. On a pu embaucher un peu plus de monde. Et à côté de chez nous, il y avait la cave de Vin Nature. Et l'année dernière, en 2023, le propriétaire vient me voir, il demande si je veux la reprendre. Et évidemment, on a dit oui. Et du coup, on a pu agrandir le restaurant. Donc, on a passé de 25 couverts à 50. Plus terrasse. C'est énorme. Énorme. Donc, toute l'organisation a changé. On a fait appel à des architectes, un studio, qui ont fait la décoration. Ils avaient déjà fait notre décoration auparavant parce qu'en 2021, on pensait qu'on ne peut pas avoir le local à côté. Donc, on s'est dit au moins, on va faire un emballissement. Et du coup, c'était la deuxième fois qu'on travaillait avec eux pour le restaurant. Donc, ils ont fait un super lieu, très classe. Art Deco et on leur a demandé justement quelque chose où on ne voit pas si c'est fait avant, maintenant ou plus tard. intemporel. On voulait faire appel aussi aux textures, aux pâtisseries de Laurent et voilà, donc ils ont fait un super bolo. Très bon.

  • Speaker #0

    Et t'inquiète hein.

  • Speaker #1

    Attends, attends.

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui va se passer là encore ? Et ta petite manip. Ça, ça, ça, c'est bon.

  • Speaker #0

    C'est bon, tout va bien. Et justement, pendant ces dix ans, du début jusque-là, dernièrement, les travaux, donc tu as vu le quartier un peu changer ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et tout de suite, ah oui, c'était ça ma question, tout de suite, est-ce que ça a attiré du monde, du coup, votre concept ? Oui.

  • Speaker #1

    On a cartonné de la première semaine. Après, on avait un peu préparé les trucs. On avait beaucoup d'amis, beaucoup de gens à qui on avait déjà parlé de ça. On avait fait quelques pop-up. pour faire parler de nous. Et oui, on a eu les médias tout de suite. C'était important parce que du coup,

  • Speaker #0

    vous étiez dans un endroit où on n'attend pas forcément... Nous,

  • Speaker #1

    on ne s'attendait pas du tout à avoir du succès de le début. Et en 10 ans, ça n'a pas désempli. C'est fou. Après, si le Covid, évidemment, il est parti après. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour toi, c'est quoi les clés pour avoir un établissement comme ça qui... qui reste autant apprécié ?

  • Speaker #1

    Si je savais ça, je serais riche. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être le fait d'avoir des desserts de haut niveau. Ma cuisine changeait beaucoup de ce qui s'est présenté à Lyon à l'époque. Après, On était l'un des premiers à proposer des petits-déj, hormis les hôtels, etc. Donc ça, il y avait un concept un peu décalé en fait par rapport à ce qui était...

  • Speaker #0

    Ça ressemblait à rien d'idol quoi.

  • Speaker #1

    Non, et pourtant la déco avant qu'un studio vienne au secours, c'était le nyon quoi. Il y avait des tables singères en bois, des murs blancs.

  • Speaker #0

    C'était pas votre image, c'était pas personnalisé ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu... Mais c'était mignon hein ? Mais dans son jus, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Vous venez pas pour la déco ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et alors vous avez été rapidement repéré aussi par les guides comme Guide Michelin et Goémiot. Je crois que c'est même dès la deuxième année où vous avez eu… Dès la deuxième année,

  • Speaker #1

    on a eu le Bib Michelin qui dessine les restos qui… qui ont un bon rapport qui a été pris selon eux donc. Et on a eu 12 et demi chez Goemio qui en a maintenu. 12 et demi donc c'est sans détox. Et on a aussi eu le prix des gens talents, bon aussi bien Laurent et moi.

  • Speaker #0

    Ok, bravo. Je trouve qu'au bout de deux ans, c'est fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est fort. Je ne m'y attendais absolument pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous étiez vraiment en place ?

  • Speaker #1

    Il faut croire. Moi, quand je regarde les restaurateurs aujourd'hui, les restaurants qui ouvrent, ils sont tellement en place, ils sont tellement super bien organisés. C'est incroyable. Je suis hyper impressionnée par leur travail. Alors que nous, c'était I wanna get me to fly On ouvre les portes, on met un peu de peinture. Salut ! Zéro essai de plat. Tout est improvisé. Bon, ça n'a pas changé. J'improvise la moitié des choses que je fais. Mais waouh ! Je suis hyper impressionnée par eux. Quand je vois comment nous, on faisait des trucs et comment eux, ils font les choses. c'est fou c'est développé comme on parlait la première fois qu'on s'est rencontré par rapport à la communication et tout aujourd'hui on fait appel à des influencers on fait des vidéos à nous c'était mon portable c'était même pas un iPhone avec 3 pots photos sur Instagram qui venaient d'arriver avec 2-3 textes bon c'était personnel mais les gens ont Mais les gens, ils adoraient, en fait.

  • Speaker #0

    C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et nous, notre seule communication, c'était Facebook, Instagram.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au début, c'était vraiment parce qu'on n'avait pas de soupe. Donc, c'était soit on emploie des gens ou on achète de la belle cam ou on prend un community manager. Et au bout de six mois, justement, j'en avais parlé avec Camille Carlier. qui accompagnent beaucoup de restaurants avec leur communication. Et elle m'a dit, mais en fait, Conit, on n'a pas besoin. des gens comme moi, t'en as pas besoin. Donc aujourd'hui, je sais pas, peut-être qu'on en a besoin. Mais à chaque fois, on s'est dit non, on mettra l'argent sur autre chose.

  • Speaker #0

    Tant qu'à faire bon.

  • Speaker #1

    Et on n'a jamais pris.

  • Speaker #0

    Quand on a le choix. C'est génial. Et alors parle-nous un petit peu de ta cuisine. Tu disais que tu faisais beaucoup de cuisines qui changeaient. Tu faisais un peu selon tes inspis.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ma cuisine, c'est une cuisine créative. Libre, avec libre je dis je ne me tiens pas à une certaine cuisine, ni française, ni polonaise, ni suédoise, mais j'en puise mes inspirations. Ce qui m'inspire le plus, ce sont mes maraîchers et mes fournisseurs. En gros, je les dis souvent, c'est eux qui font ma carte. C'est-à-dire, je sais ce qu'ils ont comme produit ou je leur demande ce qu'est le prochain truc. Et après, par rapport à ça, je le fais en fonction. Parfois, il y a donc M. Barnas, par exemple, qui nous livre les champignons. Mais là, tout un tas de choses. Il arrive avec sa petite camionnette et il ouvre. Son camion, c'est un petit... comment... Bah, porte d'Ali Baba, il est là, plein de petits trésors, et il pioche, et c'est comme ça que je fais. Je fais mes menus et j'aime beaucoup aussi quand je suis à l'étranger d'aller dans les supermarchés, dans les magasins et j'en trouve plein de choses puis tester quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, t'aimes bien les produits d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais j'aime beaucoup à chaque fois que je voyage je ramène des choses. Là j'étais au Népal l'an dernier avec mon père et j'ai ramené des petits poissons. Ouais, c'est vrai. en pickles fumés mais qui piquent énormément et voilà. Poisson en pickles ? Oui, puis poisson en pickles, ce sont des mini anchois, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais trouvé ce que c'est. On travaille évidemment en saison avec des producteurs qui ne sont pas loin. Il y en a qui sont venus des amis comme Gérard Essayant des Jardins de Vartan. Et après, pour tenir la saisonnalité, on travaille aussi énormément avec tout ce qui est fermentation, macérations, fichages. Donc là, on est au printemps, par exemple la cueillette a des ours ou des fleurs de sureau. Donc c'est maintenant et du coup, on les transforme dans plusieurs. de plusieurs manières pour pouvoir avoir des fruits, des légumes, enfin surtout des légumes. Je travaille très peu de fruits, mais surtout légumes pour l'hiver, pour ne pas avoir les tristes carottes, patates, oignons.

  • Speaker #0

    Et ça, tu les fais fermenter dans des bocaux et tu les utilises en condiments ?

  • Speaker #1

    En condiments, en sauce, en assaisonnement. en accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça doit être un gros travail pour tout mettre en beaucoup. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, mais après, c'est un plaisir. J'ai commencé, surtout la fermentation, tout le reste, j'ai fait avant, mais c'était pendant la Covid. C'est-à-dire que c'était le 20 mars, il me semble, c'était un samedi où on a fermé le resto. Et le samedi, c'est le jour où je vais au marché. Donc j'avais à peu près 25 kilos de légumes, je n'avais pas quoi faire avec et du coup je me suis mise à apprendre, regarder des vidéos sur des gens sur internet qui faisaient ça, faire des tests, réussir, échouer, tester des choses bonnes, des choses archi pas bonnes et ça m'a plu. Et je trouve qu'avec la fermentation, tu peux avoir un éventail d'égouts absolument incroyable. Tu prends une cerise et quand tu la fermentes, ça devient complètement autre chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a plusieurs méthodes de fermentation qui font des sages.

  • Speaker #1

    Je ne les connais pas tous, mais tu peux avoir des résultats bluffants.

  • Speaker #0

    C'est pratique.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et parle-moi un petit peu de tes spécialités. Il me semble que toi, tu aimes bien faire un peu de tout ce qui est fumée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ben non, pas trop. Parfois, oui, parfois, je fais des choses fumées. Ben, je ne parle pas du fumoir, donc c'est un peu mes maisons, quoi, avec ma petite cocotte. Les spécialités, on n'en a pas trop. Ouais je sais pas, peut-être si on le voit de l'extérieur, on voit les spécialités. L'hiver, je fais un chou-farci. Chaque année, ça change un peu la recette. Donc ça, c'est sûr que c'est sur la carte depuis un petit moment. Après, la truite, elle est souvent travaillée dans plusieurs manières différentes. Le matin, je le sers en gravlax avec une brioche, avec une crème à la nette.

  • Speaker #0

    Pour le petit déjeuner ?

  • Speaker #1

    Oui, pour le petit déj. Donc ça, ça revient de temps en temps. Qu'est-ce qui revient ? Souvent, non, mais je pense que c'est ça.

  • Speaker #0

    En tout cas, tu parles très bien de ta cuisine dans ce que je disais tout à l'heure dans la série Planète Chef, que tu m'as gentiment envoyée quand on s'est rencontrées. Du coup, je l'ai regardée deux fois tellement j'ai aimé ces 50 minutes où on te présente. Quand est-ce qu'on te propose ça ? Qui te propose ça ? Ça sort d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, Planet Chef, c'est une série qui a été produite par Canal+. Et l'idée derrière cette série, c'était de filmer des chefs étrangers qui pratiquent en France. Donc, il y avait... Marouk Roulagreco voilà Marouk Roulagreco je n'ai jamais prononcé son nom Alessandra Montagne Béatrice Gonzalvez moi

  • Speaker #0

    Juan Juan

  • Speaker #1

    Rebelez oui et c'était du coup j'étais contactée par un par Canal+. Ouais. Et au début, j'étais pas... Enfin, j'aime pas trop mes produits, en fait. Donc, j'ai failli dire non. Et après, il y avait le... le réalisateur Stéphane Carrel qui est descendu de Paris pour venir te convaincre voilà pour venir me rencontrer on s'est parlé et on a eu un super feeling tout de suite Et après, pourquoi j'ai dit oui, c'est que j'ai senti qu'avec Steph, il va y avoir la qualité. J'avais pas vu un seul film de ce qu'il avait fait avant, mais tout de suite, je savais que ça, ça va être quelque chose d'énorme. D'une, et de deux, j'ai un souvenir quand j'étais à l'école. Il n'y avait pas beaucoup de femmes dans les médias en cuisine, à part deux et trois. Et ça m'a énormément manqué. Je trouvais que... Je me suis dit, mais elles sont où, en fait ? Et même si j'aime pas trop... parler de moi ou être visible comme ça, je trouve que c'est important pour elle.

  • Speaker #0

    Oui, au-delà de te montrer toi, c'était vraiment pour passer aussi un message et montrer qu'il y avait des femmes.

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai énormément de femmes qui me sollicitent, femmes cuisinières, pour parler de la cuisine. Ou des femmes qui veulent devenir cuisinières. Et ça, je dis toujours oui à ça, de les rencontrer, de parler avec elles, donner un coup pousse, bah, moral, mais quand même, parce que je trouve ça super important.

  • Speaker #0

    Elle s'identifie à toi. Oui,

  • Speaker #1

    et je trouve ça énorme, quoi. Si on peut rendre ça, si on peut donner ça, bah pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Ça, c'était en 2018 où j'ai rencontré Stéphane Carrel, et on a passé quatre jours ici à Lyon, quatre jours à Cracovie, et quatre jours à Stockholm à filmer, et c'est une aventure absolument incroyable. La série et la musique de Sylvain Millepied. qui est absolument incroyable. Et c'était une aventure hors normes exceptionnelle. Et Steph est maintenant un ami très proche.

  • Speaker #0

    Trop bien. C'est vraiment génial. Pour le dire, je l'ai vraiment regardé deux fois. Parce que c'est ça, l'ambiance, la musique, les images sont magnifiques. Et ça met vraiment en avant tes origines. On voit ton papa, on voit ta tante. C'est vraiment trop bien. C'est vraiment bien. Pour ceux qui ont le canal, il faut vraiment aller regarder ça.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement, c'est payant du coup. Donc, la visibilité n'est pas énorme. Mais bon, quand même, pour ceux qui ont le canal, regarder Planet Chef...

  • Speaker #0

    Et tu as eu des retombées ? Tu as eu ces femmes qui t'ont contacté ensuite ?

  • Speaker #1

    Il y a ça. Après, oui, à chaque fois qu'ils les diffusent, on a des clients qui viennent évidemment beaucoup moins que si c'est diffusé. France 5. ou je sais pas quelle, enfin sur le M6 ou des choses comme ça, mais c'est pas pour ça que je l'ai fait en fait. Donc non, c'est ouais on a des retombées mais genre normal quoi, rien de bien.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as d'autres médias qui vous contactent ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai fait d'autres. Après, je donnais beaucoup d'interviews. Podcast, c'est mon deuxième que j'ai fait. Le premier, ça sort demain d'ailleurs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est celui dont tu me parlais.

  • Speaker #1

    Exactement, dans Kidsono. où je présente une recette mais bon c'est pour les enfants mais oui on a pas mal de médias depuis tout ce temps c'est vachement bien,

  • Speaker #0

    c'est fou justement je me suis fait la réflexion avec mon copain il me disait mais en fait 10 ans c'est beaucoup pour un restaurant, je lui dis bah oui je crois que c'est énorme oui je crois aussi je m'en rends pas compte mais c'est vrai actuellement il y a beaucoup d'établissements qui commencent un peu à fermer c'est hyper triste mais c'est la situation actuelle qui fait qu'il y en a plein qui ferment, même des grosses institutions oui Et du coup, c'est fort. Tu penses pas qu'il tient ? En mai, fais ce qu'il te plaît, la mutinerie. Je sais que c'est aussi parce qu'ils ont envie de faire d'autres choses. Mais voilà, même d'autres endroits comme les Miches. Je sais pas si ça te parle, mais c'est une sandwicherie. C'est deux filles qui tenaient ça depuis deux ans et qui ferment. Et je me dis, purée, il y en a qui tiennent quand même. Et c'est fou, c'est fort. Bravo, c'est comme le substrat, ça fait dix ans. Je crois, il me semble que vous vous êtes installées un peu au même moment.

  • Speaker #1

    Trois mois après, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou. Je ne me rendais pas compte que 10 ans, c'était...

  • Speaker #1

    C'était énorme.

  • Speaker #0

    Une belle durée pour un resto.

  • Speaker #1

    C'est sûr, oui.

  • Speaker #0

    Globalement, un restaurant, ça dure combien de temps ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    L'amour dure 7 ans en restauration.

  • Speaker #0

    Ah oui, on dit ça en restauration. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, souvent, les prêts de la banque, c'est 7 ans. Donc, les gens qui ont fait 7 ans, c'est là où on commence à se poser la question. Je reste, je pars,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je fais ? Oui.

  • Speaker #1

    Mais nous, on en reste, de toute façon, avec la nouvelle salle maintenant, c'est presque comme si tu ouvres un deuxième resto ou un nouvel resto. Oui,

  • Speaker #0

    ce ne sont plus les mêmes quantités.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses qui changent. Donc là, il y a un revival. C'est trop cool.

  • Speaker #0

    Et tu disais aussi qu'avec cet agrandissement, tu étais aussi beaucoup plus en salle maintenant.

  • Speaker #1

    Alors on a changé un peu l'organisation, c'est-à-dire que je partage mon temps entre la cuisine et la salle. Et de toute façon, les bureaux, on les fait tous les deux avec Laurent. C'est-à-dire que c'est toujours moi qui fais les menus. Je gère toute l'organisation en cuisine. Et par contre, j'en ai pris une personne en plus en cuisine. Et du coup, en binôme avec ma cuisinière Penelope, on gère l'organisation. C'est elle et le cuisinier qui font la cuisine à Mehdi. Je les aide un peu avec la mise en place. Le madame, le service de Mehdi, c'est eux qui les gèrent. Du coup, je donne un coup de main en salle. L'aider est venu aussi parce qu'on a ressenti que les gens ont besoin d'avoir le patron en salle. Quand il vient au kitchen, il vient chez Connie et Laurent. C'est hyper apprécié de être là et du coup, ça nous a facilité l'organisation énormément.

  • Speaker #0

    Oui, et puis toi, ça te plaît aussi de voir les clients, de leur apporter aux assiettes,

  • Speaker #1

    de leur parler. J'adore. En plus, on a des habitués qui sont là depuis des années. Il y en a qui ont déménagé et à chaque fois qu'ils passent, ils reviennent. Non, non, mais j'adore absolument. C'est pas facile tous les jours. C'est un métier de service, mais c'est un grand plaisir pour moi de pouvoir faire ça.

  • Speaker #0

    Et je crois aussi que ça fait partie de l'identité du Kitchen, parce que j'ai compris que le Kitchen, ça s'appelait comme ça, parce que vous vouliez rendre cet endroit comme un lieu de vie, une vraie cuisine de maison. Oui, c'est ça. Parle-nous de pourquoi le Kitchen ?

  • Speaker #1

    Pourquoi le non ? Je ne me souviens absolument pas. C'est fou, mais je ne me souviens pas. Avant, on s'appelait le Kitchen Café. Avec le changement de lieu, on a changé un peu le nom aussi. Mais on voulait un nom qui soit étranger, qui soit français, qui fait un bistrot de quartier et en même temps où on peut manger des pâtisseries. Donc c'est difficile de trouver un nom pour tout ça. Mais je ne me souviens même pas qui a eu cette idée. Je ne crois pas que c'est un nom. Je crois que je me souviens qu'on avait fait un brainstorming avec des amis. On était une dizaine et ça doit être quelqu'un d'eux. Il faut que je le redemande.

  • Speaker #0

    Il faut chercher qui a trouvé.

  • Speaker #1

    Qui a trouvé, mais je ne crois pas que ce soit nous en fait. Je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, ça se veut vraiment comme une cuisine familiale. C'est ça. On est à la maison, on peut se prendre le petit-déj, le déj, le dessert. Voilà. Tout comme on veut.

  • Speaker #1

    Bistrot du quartier pour les amis.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, c'est trop trop bien. On a bien parlé dis donc, je vois pas le temps passer mais... Ah ouais quand même ! Est-ce qu'on est bon par rapport à ton timing ? Oui,

  • Speaker #1

    large.

  • Speaker #0

    Bon, bah très bien.

  • Speaker #1

    Parce que quoi, on a encore des choses à se dire là ou ?

  • Speaker #0

    On a toujours des choses à se dire. Mais non, là je regarde mes petites notes, on est pas mal dans ce qu'on a dit. Ah bah si, ça ça m'intéresse.

  • Speaker #1

    Quoi ?

  • Speaker #0

    Le fait d'avoir créé ça en couple, est-ce que c'est pas... Enfin, c'est un challenge quand même.

  • Speaker #1

    C'est un challenge, mais ça fait plaisir. C'est... on avait déjà travaillé ensemble. On avait fait chef privé à l'étranger.

  • Speaker #0

    C'est bien ça, chef privé. Tous les deux.

  • Speaker #1

    Tous les deux. J'ai une famille. On avait fait quelques fois avec cette famille-là. Donc pour ceux qui ne savent pas ce que c'est un chef privé, c'est quelqu'un qui travaille pour soit une personne, soit une famille. Et qui s'occupe du coup de tout. Tous les repas, tous les jours, 7 sur 7. Nous, c'était 7 sur 7, c'était pendant une courte période, c'était quelques mois, donc c'était pas non plus. Donc matin, midi et après midi, on fait tous les courses, on les suit. Quand ils veulent un pique-nique, on fait un pique-nique. C'était super.

  • Speaker #0

    C'était où ?

  • Speaker #1

    C'était à Ibiza. deux fois, une fois à Courchevel.

  • Speaker #0

    Ok, c'est des familles riches.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, on n'a rien vu.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    vous n'avez pas profité, non. Non, non, parce que c'est une courte période et du coup, c'est très intense. On fait tout, on fait les courses. Voilà, donc, on fait à manger, on fait le ménage de la cuisine, on fait tout. Super expérience, une famille adorable. Donc, ouais, c'était super cool. Donc, pour revenir à travailler en couple, on l'avait déjà fait.

  • Speaker #0

    On a expérimenté.

  • Speaker #1

    Ouais, on était compatibles. Après, après U-Kitchen, on a quand même des rôles complètement différents. Moi, je m'occupe de la cuisine, un peu de la salle, enfin, j'ai un peu le personnel et puis une partie de bureau. Laurent, il s'occupe de tout ce qui est pâtisserie, les achats, un peu de bureau aussi. On est complémentaires dans ce que l'on fait. Et bien ça fait plaisir de travailler avec la personne qui en a. C'est clair. C'est trop bien. Partager ça, c'est un énorme projet et c'est hyper beau comme projet. Donc ouais c'est un grand plaisir.

  • Speaker #0

    Ah ouais j'étais curieuse parce qu'avec mon chéri aussi on aimerait bien faire un petit truc à deux.

  • Speaker #1

    Tu m'en parleras après ?

  • Speaker #0

    Oui je te dirai, je te dirai. Mais non du coup c'est beau, c'est une belle histoire, c'est un projet de couple, ça part de quelque chose d'incertain. T'arrives à Paris, enfin non t'arrives à Grenoble, tu te trompes un peu amoureuse de la France, tu restes, Ferrandi, tout ça. Franchement c'est trop beau, c'est hyper inspirant, je suis sûre qu'il y a plein de gens qui vont être... Impressionnée par ce parcours ?

  • Speaker #1

    Après, je ne suis pas quelqu'un qui planifie énormément de choses dans ma vie.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui rend le...

  • Speaker #1

    Il me pose la question, genre, ouais, où est-ce que tu te vois dans cinq ans ? Eh ben, je n'en sais rien, en fait. Parce que quand je regarde toute ma vie, à chaque fois, je vois que du jour au lendemain, il y a plein d'aventures qui sont proposées à moi et auxquelles j'ai dit oui. Et du coup, je ne veux pas me projeter dans cinq ans parce que, bah, qui sait ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu go with the flow.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. J'ai trop aimé ce moment avec toi. Est-ce que tu as envie de rajouter une petite chose, un truc ?

  • Speaker #1

    Ah non, je ne sais pas, je pense qu'on a fait le nouveau.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as déjà tout dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Eh bien, est-ce que tu as apprécié ce moment ?

  • Speaker #1

    Bah ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'au début, tu m'avais dit que tu n'étais pas sûre de toi, tu ne voulais pas... Non,

  • Speaker #1

    mais je me dis, mais qui va écouter ce que tu dis, quoi ? Mais ce n'est pas intéressant, en fait. Ah non. Voilà, je suis une personne comme une autre, donc je ne vois pas trop. Mais bon, vu que tu as un public qui écoute, donc...

  • Speaker #0

    Non mais c'est trop bien, je suis sûre que je vais avoir plein de bons retours sur cet épisode. Ouais. Parce que le Kitchen, c'est une institution à Lyon, voilà. Ça,

  • Speaker #1

    ça me fait plaisir d'entendre et en même temps ça me fait bizarre.

  • Speaker #0

    Ça doit faire bizarre, ouais. Parce qu'en fait, on ne se rend jamais compte de ce qu'on accomplit.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je n'arrive pas à sortir de ce que je fais, de ce que nous faisons.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ta vie donc c'est ça.

  • Speaker #1

    Oui et je n'arrive pas à voir de l'extérieur tout ça. Je suis... Je suis hyper contente de ce qu'on fait et c'est une passion. On fait énormément d'heures, mais en même temps. Je n'ai pas l'impression de travailler en fait. Je me réveille tous les jours avec l'envie d'y être, surtout avec mon super équipe. Je suis contente de les retrouver tous les jours, mes clients. Donc non, ce que je vis c'est énorme.

  • Speaker #0

    Ah c'est trop bien. On ne souhaite que le meilleur pour le Kitchen et pour toi, pour Laurent, pour ton équipe. Franchement c'est trop bien. Et puis voilà quoi, on a passé un bon moment. Est-ce que tu peux nous dire charbon en polonais et en suédois ? Ça m'intrigue, je ne sais pas, je me suis posé la question. Ou très bon parce que du coup charbon c'est déjà un peu la langue lyonnaise.

  • Speaker #1

    En suédois c'est jattegott et en polonais c'est pyszne

  • Speaker #0

    Pyszne, et voilà, c'est pyszne. Eh bien merci beaucoup Connie, c'était trop cool. Ah oui, bien vu Arsène !

  • Speaker #1

    Elle a oublié une fois, ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai oublié, c'est pas bien, mais heureusement qu'Arsène est là. Quel chef tu nous conseilles pour Cherbon ? Parce que ça c'est très pratique, parce que Steven Hubert t'avait conseillé. Bon, j'avais déjà pensé à toi.

  • Speaker #1

    Sinon, j'aurais dit Steven Hubert, parce que c'est mes chouchous chéri, et j'adore leur cuisine. Après, Emilie Dader, qui fait une cuisine végétale dans le restaurant Les Mauvaises Herbes. C'est excellent ce qu'elle fait, c'est très créatif. Carla Kirsch, qui fait une cuisine mexicaine. Elle a le rassemblement à Le Bridge aussi, plutôt vers le plateau de la Croix-Rousse. Elle vient de refaire son restaurant, là il y a son mari qui fait des pairings avec le mescal.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    Marion Boé, qui j'admire beaucoup parce qu'elle a deux restaurants. Donc Maria le déjeuner, donc pizza et brunch. Donc gérer deux restaurants, ça doit être quelque chose. Donc ça, il faut vraiment que tu en parles avec elle. Après, je vais sortir un peu de Sentier battu. Julia Canu du Glacier. Et elle a le Glacier Unico et Fresco et la pâtisserie Mina avec son mari. Ok. Donc, à Lyon. À Lyon.

  • Speaker #0

    Ok, j'aurais jamais envie de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Ben oui. Ah ben,

  • Speaker #0

    je connais pas tout, hein, mais...

  • Speaker #1

    Maintenant, ce que tu fais, c'est que tu vas dans la grotte et tu vas goûter une verre de glace. J'espère qu'il va faire beau et chaud Ils sont de super parcours aussi Trop bien,

  • Speaker #0

    c'est ça qu'on veut Trop intéressant Merci beaucoup Connie pour tous tes petits noms J'ai hâte de faire grandir Cherbon et de faire parler tous ces chefs parce que c'est beaucoup trop intéressant et je sais encore plus pourquoi je le fais quand j'entends ton parcours par exemple

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce moment Merci à vous deux

  • Speaker #0

    Avec plaisir, salut Connie Ça y est, le sixième épisode est terminé. Alors, qu'est-ce qu'on en pense ? Sachez que je suis preneuse de vos avis et de vos conseils que vous pouvez me laisser sur Instagram, par exemple. J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous. Sachez que moi, j'ai adoré. Je sais que je dis ça à chaque fois, mais je remercie encore Connie pour cet échange de qualité. On est resté un petit moment ensemble après. Elle m'a donné plein de conseils. Donc voilà, merci, merci pour tout. merci à vous je vois tous vos avis sur les différentes plateformes les petites étoiles que vous mettez et c'est trop génial de voir que ce qu'on fait intéresse autant de monde on a plein d'idées pour la suite et on ne vous laissera pas tomber de sitôt donc voilà, moi je vous dis à la prochaine sur Charbon, bisous

Description

Les lyonnais l’ont tout de suite adoptée.


Connie Zagora arrive en France en 2003 pour les vacances, elle décide d’y rester pour apprendre le français puis entre à l’école Ferrandi (Paris) pour apprendre la cuisine française.


Elle cumule les expériences pour se perfectionner puis décide avec son mari Laurent Ozan, que Lyon sera le lieu idéal pour ouvrir leur propre restaurant. C’est là que Le Kitchen est né, dans le 7ème arrondissement.


On vient au Kitchen pour le petit déjeuner, le déjeuner mais aussi pour le goûter. Ils sont les premiers à proposer des desserts tout au long de la journée ! Big up aux délicieux Kanelbullars suédois.🤤


Connie est un modèle de réussite, elle a travaillé dure et fait aujourd’hui ce qu’elle aime. Lyon l’adore et on comprend vite pourquoi !🫶🏼


Bonne écoute !!



Réalisation : Louison Lagneaux, Arsène Pomi, Florian Bergeret.

Invitée : Connie Zagora






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, comment ça va ? Moi ça va super, je suis très très contente, même chère contente de vous retrouver, déjà parce que c'est déjà le sixième épisode, ce qui n'est pas rien pour nous, mais surtout parce que j'avais hâte de sortir cet enregistrement que j'ai adoré faire il y a déjà plus de deux mois maintenant. Depuis le début du podcast, j'avais envie de faire un épisode de Cherbon avec elle, et je parle évidemment de Connie Zagora, la chef du Kitchen dans le 7ème. Je suis sûre que vous la connaissez déjà un peu, mais je vous invite à écouter tout ce qu'elle a de passionnant à raconter. Moi je vous retrouve à la fin, et je vous souhaite une bonne écoute. Bon et ben bonjour tout le monde, bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui on est au 34 rue Chevreul à Lyon 7. Alors pour ceux qui savent, et ben ils savent, on est au Kitchen. On est chez Connie qui nous a gentiment accueillis. Bonjour Connie.

  • Speaker #1

    Bonjour Louison.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ben très bien.

  • Speaker #0

    On est au Kitchen, on est vendredi, il est 16h. Je suis très contente d'être avec toi. Aujourd'hui, on va parler de ton parcours, de ton arrivée en France, comment tu as créé le Kitchen, toute cette petite histoire et puis voilà. Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis prête.

  • Speaker #0

    Et bien c'est parti, je te laisse nous raconter ton parcours.

  • Speaker #1

    Très bien. Déjà, merci beaucoup pour l'invitation et merci beaucoup à tous ceux qui ont fait appel à moi pour que je participe ici. Je m'appelle Connie Zagora, j'ai 42 ans, je suis née en Suède et j'ai grandi dans le banlieue de Stockholm. J'ai des parents qui sont polonais donc j'ai une double culture, je parle les deux langues. Je suis arrivée ici en France en 2003 et j'ai commencé ma vie dans la restauration en salle. J'ai une bonne expérience en salle et après j'ai basculé en cuisine. J'ai fait l'école Ferrandi pendant trois ans, mon CAP, mon MTS. J'ai passé quelques années à travailler dans des étoilés, parquet de Paris Vendôme, restaurant du Ritz Paris. Et après, avec mon conjoint, on est venu ici à Lyon en 2011. Après, du coup, sept ans à Paris et on a ouvert le Kitchen en 2013.

  • Speaker #0

    Ok. Tu es arrivée en France, en 2003. Il me semble, de ce que j'ai compris, ce n'était pas prévu que tu restes à la base. Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui a fait que tu as voulu rester en France ?

  • Speaker #1

    Alors, à la base, je suis juste venue en tant que touriste, donc à Grenoble, à Saint-Martin-de-Réage. Et j'étais censée juste rester quelques temps et j'ai eu un gros coup de foudre pour la région, pour la langue. À savoir, quand je suis venue, je savais dire à peu près un bonjour et un café s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    C'était pas mal.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé un cours de français à l'Université Stendhal. Je me suis inscrite. Et j'ai participé au cours pendant trois mois et c'est devenu un peu trop cher. J'avais un petit boulot le samedi et le dimanche dans un hôtel à Champs-Rousses et ils m'ont proposé d'y rester pour la saison. en salle donc, et je me suis dit qu'il n'y a rien de mieux que pour apprendre le français, que justement travailler avec des Français, avec une clientèle française. Et je me suis donné du coup juste la saison pour faire ça avant de rentrer à la maison à Stockholm. Mais c'est là où j'ai rencontré mon conjoint Laurent Ozan qui est avec moi au Kitchen, le chef pâtissier. Et du coup, je suis restée.

  • Speaker #0

    Tu es restée donc au début, c'était juste pour apprendre le français et tu comptais rentrer chez toi à Stockholm.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Tu faisais quoi à Stockholm ?

  • Speaker #1

    Eh bien, rien de tout. Je me suis un peu cherchée en fait, à vrai dire. Quand je suis partie de Stockholm, je n'avais vraiment pas grand-chose. J'habitais dans un colloque qui se dessout parce que l'appartement était en vente. Je me suis fait larguer par mon copain et j'ai dû quitter un boulot parce qu'il s'est débarrassé de plein de gens. parce qu'il n'y avait plus de boulot dans ce domaine. Donc en gros, il y avait tout ça en même temps qui est arrivé. Et je pense que c'est un signe en fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, tu te diriges vers l'école Ferrandi à Paris. Grâce à quoi ? Parce que c'était Laurent aussi qui voulait faire cette école.

  • Speaker #1

    Alors lui, il avait déjà fait cette école. Donc lui était déjà dans le monde du travail en pâtisserie et il était chef pâtissier. Je viens d'une famille académique, donc pour nous, avoir une formation c'est très important et même pour moi. On peut apprendre sur le tas évidemment, mais il y avait plein de choses à faire en dit.

  • Speaker #0

    Les bases ?

  • Speaker #1

    Alors les bases de la cuisine, mais aussi tout ce qui est marketing, qu'est-ce qu'on a, économie, etc. qu'on ne peut pas tout à fait apprendre comme ça. Et du coup, j'ai opté pour faire. On dit qu'il n'y avait pas beaucoup de choix à cette époque-là parce que j'avais déjà 22 ans. Donc, formation adulte, c'était beaucoup moins répandu qu'aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est tard pour la cuisine.

  • Speaker #1

    Très tard, oui. C'est très tard. Normalement, en France, on commence en 15 ans, 18 ans. Donc oui, c'était tard. J'ai opté aussi pour une formation en apprentissage. Parce que j'avais le sentiment d'être en retard, d'avoir beaucoup, beaucoup de temps à rattraper. Donc ça m'allait bien d'aller deux semaines à l'école. Non, c'était deux mois à l'école et deux mois dans l'entreprise.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc tu restes combien de temps à l'école ?

  • Speaker #1

    Trois ans.

  • Speaker #0

    Trois ans. Donc au début, tu es plutôt en salle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors non, du coup, j'ai choisi la cuisine. En fait, ce n'était pas vraiment un choix. À la base je voulais faire un BTS comme j'avais déjà mon diplôme... Comment ça s'appelle là ? Mon bac, j'avais déjà mon bac. Je voulais pas forcément faire un CAP, mais l'école avait insisté parce que j'avais pas... Enfin, pour commencer le BTS, il fallait absolument faire un CAP. Ils ont dit Bon, la salle, vous le connaissez, donc maintenant, faites autre chose. Donc voilà, pâtisserie, chocolaterie, cuisine. Je fais Bon, ben ouais, pourquoi pas cuisine ? C'était pas non plus... C'était sans plus d'enthousiasme, mais j'étais un peu curieuse quand même. Et je suis tombée dans un super apprentissage, ça s'appelle les 9000, ils sont à Jussieu, à Paris, dans le 7e. Et là, c'était vraiment l'effet wow Et j'ai appris énormément de choses, tout est fait de A à Z, ils existent encore d'ailleurs. Tout est fait de A à Z, les sauces, les jus, les découpes de viande. que des produits frais. On faisait, je ne sais pas, entre 50 et 100 couverts par jour. Hyper intense. Mais j'ai énormément appris avec une super équipe, avec des super patronnes. Et là, je me suis dit, en fait, non, c'est la cuisine.

  • Speaker #0

    C'est ça que je veux faire. C'est quoi exactement qui t'a marquée ?

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    C'est l'ambiance générale.

  • Speaker #1

    Le déclic, parce que j'ai cherché longtemps qu'est-ce que je veux faire dans la vie. Le déclic, c'était l'ambiance et c'était... J'étais bonne dans ce que je faisais. J'ai tout de suite compris et je voulais apprendre encore plus. Ce n'était pas la facilité, parce que la cuisine, ce n'est jamais facile facile, mais c'était juste le sentiment que je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Tu étais satisfaite de ce que tu faisais.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu avais envie de faire plus.

  • Speaker #1

    Et justement, je me suis cherchée pendant super longtemps ce que je voulais faire quand je serais grande. Et une fois en cuisine... C'était comme si tout est entré en place en disant bah voilà, en fait c'est ça que tu vas faire Donc incroyable comme sentiment.

  • Speaker #0

    C'est trop bien et ça me fait penser à quelque chose que tu disais dans le reportage de Planète Chef, on en parlera plus tard, une petite série que tu as fait avec…

  • Speaker #1

    Stéphane Carel.

  • Speaker #0

    Stéphane Carel, voilà. Et dedans tu disais que pour toi la cuisine c'était comme le sentiment d'être amoureux, c'est que vraiment tu te sens hyper bien, je sais pas si tu te souviens d'avoir dit ça ?

  • Speaker #1

    Non mais maintenant quand tu me rappelles, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et vraiment tu te sens bien, tu te sens à ta place et t'as envie d'y aller quoi. Et c'est un peu inexplicable finalement. Ouais. Donc trop bien cette expérience, tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #1

    Où ça ?

  • Speaker #0

    Dans ton apprentissage.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est trois ans.

  • Speaker #0

    Ah t'as fait trois ans là-bas.

  • Speaker #1

    Ah chez l'NAMM, pardon. C'était un an. Parce que ça c'était pour le CAP. Et une fois que j'ai changé de diplôme, donc BTS, il fallait changer du coup d'apprentissage. Et j'ai atterri avec Michel Roth à l'Espadon. Donc c'est le restaurant du Hits Paris.

  • Speaker #0

    Ok. Et là-bas, un autre style j'imagine ?

  • Speaker #1

    Complètement un autre style, j'ai choisi le Ritz, enfin c'est eux qui m'ont choisi parce qu'on passe un entretien comme n'importe quel entretien, parce que je voulais absolument passer par les étoilés.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    À l'époque, donc c'était en 2007-2008 dans ces eaux-là, il y avait des... Pas la bistronomie comme on trouve aujourd'hui en France. Il y avait soit les étoilés, où on travaille des super produits, on a des super techniques, soit les restos traditionnels.

  • Speaker #0

    Oui, pas d'entre-deux.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas vraiment d'entre-deux comme on peut trouver aujourd'hui. Il n'y avait pas des gens, enfin pas beaucoup en tout cas, c'était moins répandu. Il n'y avait pas des armadas, des super bars. C'était soit l'un, soit l'autre. Il n'y avait pas de palais grillé et du coup, je voulais absolument les étoiles pour avancer et apprendre plus vite. J'ai bien fait parce que je suis venue dans une super équipe. Mon maître d'apprentissage, c'était Arnaud Fay, qui reprendra les rênes de Bristol dans pas très longtemps. Et après, il y avait Michel Roth aussi en tant que chef, il est resté jusqu'à la fin de mon apprentissage là-bas. Et il y avait une super ambiance, beaucoup de bienveillance et j'ai appris énormément de choses pendant ces deux années-là. J'en garde un super souvenir et j'ai encore des anciens collègues qui viennent au Kitchen parfois. pour manger chez nous et ça c'est un super complément.

  • Speaker #0

    Oui carrément. Qu'est-ce que tu apprends de différent dans un étoilé ? J'imagine qu'il y a la rigueur, l'excellence.

  • Speaker #1

    C'est surtout ça. C'est la rigueur, l'excellence. On a aussi des produits un peu hors normes. Beaucoup de poissons, tout est fait à la main. La découpe de viande, après il y avait plein de choses et j'y touchais pas parce que j'étais apprentie, mais c'est pas grave. On voit plein de choses quand même, on tourne les artéchaux, il vient pas dans une boîte, on écosse les petits pois, il y a toutes les sauces qui sont faites de A à Z, donc même s'il y a un chef soucier, on voit quand même comment il fait des choses. Donc voilà, toute la cuisine de base française.

  • Speaker #0

    C'est très complet quoi. Et à ce moment-là, j'imagine que ton français, il n'est pas comme il est aujourd'hui. Et tu arrives à te faire comprendre, tu arrives à trouver ta place.

  • Speaker #1

    Oui, ça faisait quand même deux ans que j'étais en France. Après, en cuisine, ça allait. Ce qui était dur, c'était l'école. Ouais. C'était lire, écrire, faire le travail à l'école, même si le niveau c'était CAP, je me suis mis l'impression de dingue parce que absolument, absolument réussir. Bon, je finis par des super notes quand même. Non, ça c'était très dur. J'ai énormément bossé. C'était trois ans, genre, bam, sans cesse.

  • Speaker #0

    T'étais motivée, hyper... Oui,

  • Speaker #1

    j'étais motivée. Après, à Ferrandi, j'étais super bien accueillie aussi. Les profs avaient beaucoup de compréhension pour moi. Par exemple, je parlais très bien anglais. Et du coup les cours d'anglais je pouvais sauter un sur deux et à la place je prenais les cours de français. J'avais énormément du mal avec tout ce qui était économie, etc. Donc tout ce qui était économie et français je les faisais en double ces cours. Donc je les repassais deux fois et je pouvais du coup un peu jongler dans ma scolarité.

  • Speaker #0

    Trop bien. Puis j'imagine qu'ils ont, alors je sais pas à l'époque, mais ils ont peut-être l'habitude d'avoir aussi des étrangers, parce qu'il y a beaucoup d'étrangers qui viennent faire l'école de cuisine en France.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque, il y avait carrément une section pour les étrangers et ils voulaient que j'y aille. Le problème, c'est que c'est une section en anglais et moi, mon but, c'est de rester en France et le faire en français. Parce que si on ne fréquente pas des Français, si on ne fait pas ça en français, même si c'est dur. On va jamais apprendre.

  • Speaker #0

    Oui, toi, tu avais comme objectif de rester en France. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, au Ritz, tu restes combien de temps ? Deux ans. Deux ans. Et du coup, c'est la fin de ton...

  • Speaker #1

    C'est la fin de mon apprentissage.

  • Speaker #0

    Et alors, après l'apprentissage, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Après, il y a Michelot qui me propose de rester au Ritz. Mais comme... J'avais besoin d'un peu d'expérience et je ne voulais pas rester sur l'expérience apprentissage. Je me suis dirigée vers Parc Ayat. C'est une décision très dure parce que l'équipe d'Irit, c'était énorme. C'était top de travailler là-bas et c'était un peu comme me rompre avec le mec qui tue Ambro quand même. C'était vraiment contre-cœur. Mais après, on avait beaucoup parlé avec Monsieur Roth et il m'avait aussi un peu entre guillemets déconseillé de rester là où on était en apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, donc bienveillant.

  • Speaker #1

    Mais absolument, absolument. Je lui dois beaucoup. Après, c'était par carrière de Paris 20 d'hommes que j'ai fait pendant un an avec le chef Jean-François Roquet. Ça a duré un an parce que Laurent, il voulait absolument qu'on parte de Paris.

  • Speaker #0

    Oui, parce que lui, entre-temps, il était à Paris avec toi.

  • Speaker #1

    Il était à Paris avec moi, bien sûr. Il vient de la région parisienne, mais il n'aime pas trop Paris. Il est vraiment resté avec moi pour mon parcours de cuisine. Donc, il m'avait quand même donné quelques années pour faire ça. Et c'était maintenant à mon tour de le suivre, parce qu'il m'avait quand même suivi. Donc, voilà, d'un coup, je suis donnée en donnant. On a fait un peu un tour de France pour voir ce que nous plaît. On est parti à Arles, Toulouse, on a fait des petits week-ends un peu partout. On est arrivés ici à Lyon et on s'est dit voilà, c'est ici Déjà, j'avais besoin d'une ville où il y avait un aéroport, parce que de temps en temps, je rentrais à Stockholm quand même. Mais c'était ce côté ville, enfin pas très loin de la campagne, pas très bruyant. Tu peux vivre ici sans voiture et même sans carte TCL. Donc c'était vraiment parfait, t'as la gastronomie, mais c'est assez calme quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, à taille humaine.

  • Speaker #1

    Taille humaine, ouais.

  • Speaker #0

    Tous les avantages. Et aussi tu disais, encore une fois, dans cette série Planète Chef, tu disais que ça te faisait aussi penser un peu à une ville scandinave.

  • Speaker #1

    Non, c'était Cracovie, en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça te faisait penser à Cracovie. Cracovie, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est en Pologne d'où vient ma mère, où j'habitais pendant un an et demi. Et c'est un peu les mêmes vibes, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, dans quoi ? Parce que je ne suis jamais allée.

  • Speaker #1

    La vieille ville, les bâtiments.

  • Speaker #0

    C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc là, vous vous dites, c'est Lyon, on va s'installer là. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et donc on commence à chercher du boulot, on commence à s'installer ici. Laurent il est parti deux mois avant moi parce qu'il avait trouvé du travail chez Nicolas Lebec. Moi je cherche encore. Et du coup moi j'ai pris les affaires à Paris, j'organise le déménagement et puis voilà, on arrive. Et on a travaillé ici pendant quelques années avant d'ouvrir notre restaurant. Et c'était pas du tout prévu que je fais ça avec lui. À la base, c'est Laurent qui voulait ouvrir un bar à dessert, donc sans le salé. Et j'ai eu un accident, enfin c'est pas un accident, mais j'ai eu une tendinite, un canal carpien. Je me suis fait opérer et j'ai été arrêtée pendant six mois. Donc c'est énorme. Et le chirurgien, il a dit, alors soit vous arrêtez le métier. Donc imagine quelqu'un qui est passionné parce qu'il fait du dentre.

  • Speaker #0

    Oui, il y a à peine de commencer en fait.

  • Speaker #1

    Et... et après, ou bien vous ouvrez votre établissement et vous travaillez à votre façon, enfin je veux dire où vous gérez vos trucs à vous bon, c'est pas moins dur, mais bon après je sais pas comment ça a été réfléchi et du coup on s'est dit, bah allez, pourquoi pas de toute façon dans son business plan, faire que du bar à dessert, c'était trop compliqué on pouvait pas vraiment gagner sa vie avec ça et du coup on a fait un fusion bar à dessert et restaurant. Et on est le seul, toujours, après dix ans, d'avoir un bar à dessert ici à Lyon. Donc le concept, c'est... Enfin, le concept. L'idée, c'est le petit-déj le matin, sucré et salé. Le midi, c'est à mon tour, donc tout ce qui est salé entre plat de dessert et l'après-midi, bar à dessert. Et la spécialité, chez nous, déjà les brioches. On en trouve des brioches à la cannelle comme on souhaite. Et après, tu peux aussi venir manger un dessert à l'assiette, un peu comme dans les restos, dans les grands restaurants, comme dans les étoilés. En fait, tu peux venir toute la journée et manger que ça.

  • Speaker #0

    Jusqu'à 18h30 ?

  • Speaker #1

    Jusqu'à 18h30, oui. C'est trop bien. Donc voilà, on est ouvert 10h par jour. Et on est ouvert samedi, dimanche.

  • Speaker #0

    Ok. Et je me faisais la réflexion, c'est que tu disais que c'était un peu dans ta culture. de manger un peu toute la journée. C'est ça. Et du coup, je me suis dit, vous avez été vachement complémentaire dans l'idée. C'est que lui, il voulait faire le bar à dessert. Donc, on peut venir manger un dessert à n'importe quelle heure. Et du coup, vous êtes trop bien trouvée.

  • Speaker #1

    Exactement. Travail d'équipe.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et donc, le kitchen, vous l'avez trouvé comment ?

  • Speaker #1

    Le local, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, au début, on avait cherché en centre-ville. qui est au Gagnère, c'est genre d'endroit. Bon, après, c'était un peu une question d'argent, on n'avait pas des masses. Et donc, on avait commencé un peu à regarder les septièmes, à savoir, ça faisait que deux ans qu'on habitait à Lyon, donc on ne connaissait pas trop...

  • Speaker #0

    Les spécificités des cartes.

  • Speaker #1

    Mais après, on a trouvé. Et du coup, on a commencé à regarder dans les septièmes parce que, je ne sais pas si tu te souviens ou si tu étais...

  • Speaker #0

    J'ai grandi en banlieue lyonnaise. Je connais la ville depuis pas très longtemps.

  • Speaker #1

    Et le septième, pour te dire, il y a dix ans, en 2013-2014, il n'y avait pas grand-chose. Surtout le quartier Jean Massé, plein de locaux vides, beaucoup de kebabs. c'était pas super qualité de vivre les choses et on s'est dit il va se passer des trucs ici on a déjà vécu à l'étranger, j'ai déjà vécu dans plusieurs villes et du coup ces quartiers qui montent un peu on le voit en amont Et du coup, on s'est dit, allez, absolument septième. On a visité plein de locaux. Et finalement, on est tombés sur ici. Donc, le 34 rue Chevreul, un local d'angle. Ça aussi,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien d'être en angle.

  • Speaker #1

    Oui, on a la visibilité. On a une incroyable visibilité. Donc, c'est très bien. On a presque une double adresse. Donc, le local n'était pas très grand. Il faisait 40 mètres carrés. Mais il y avait un étage où on pouvait du coup faire un atelier. Et là, du coup, on fait une offre à ce local-là, qui n'était pas très cher en plus. Et on apprend que le local n'est plus à vendre. Parce que la personne qui était là auparavant, elle payait plus ses loyers. Donc, liquidation judiciaire. Et ça part aux enchères. Et du coup, on a pris nos devants, on a appelé la régie, on a présenté, on a fait un full dossier et on a dit, voilà, nous on veut faire ça. Est-ce qu'on peut avoir le local sans que ça passe aux enchères ? Et ils ont accepté.

  • Speaker #0

    Ah, wow.

  • Speaker #1

    Donc, en gros, on n'a pas payé un fonds de commerce, on n'a payé un pas de porte.

  • Speaker #0

    Je vois la différence.

  • Speaker #1

    Alors, la différence, quand on paye un pas de porte, on paye un bail. Donc, il y a des propriétaires de mur, et eux, ils te louent le local. Un peu comme quand tu loues un appartement. C'est pareil. Tu n'es pas propriétaire du mur, tu loues, c'est tout. Quand tu achètes un fonds de commerce, tu achètes un restaurant entier avec le matériel, parfois le personnel s'il y en a, avec l'immobilier, avec la clientèle. Et du coup, c'est, je ne sais pas, 10 ou 20 fois plus cher. Donc, ce n'est pas le même prix du tout. Parfois avec une licence 4, alors que quand tu n'as pas de porte, il n'y a pas de licence. Donc, c'est ça la différence. Du coup, les budgets, ce n'était plus le même. Et au début, on n'était que tous les deux. cuisine, plonge, pâtisserie, salle. Bon, ça n'a pas duré longtemps. Vous avez dit trois décennies. Assez rapidement, au bout de trois mois. Et après, ça s'est agrandi un peu petit à petit. On a pris la terrasse. On a pu embaucher un peu plus de monde. Et à côté de chez nous, il y avait la cave de Vin Nature. Et l'année dernière, en 2023, le propriétaire vient me voir, il demande si je veux la reprendre. Et évidemment, on a dit oui. Et du coup, on a pu agrandir le restaurant. Donc, on a passé de 25 couverts à 50. Plus terrasse. C'est énorme. Énorme. Donc, toute l'organisation a changé. On a fait appel à des architectes, un studio, qui ont fait la décoration. Ils avaient déjà fait notre décoration auparavant parce qu'en 2021, on pensait qu'on ne peut pas avoir le local à côté. Donc, on s'est dit au moins, on va faire un emballissement. Et du coup, c'était la deuxième fois qu'on travaillait avec eux pour le restaurant. Donc, ils ont fait un super lieu, très classe. Art Deco et on leur a demandé justement quelque chose où on ne voit pas si c'est fait avant, maintenant ou plus tard. intemporel. On voulait faire appel aussi aux textures, aux pâtisseries de Laurent et voilà, donc ils ont fait un super bolo. Très bon.

  • Speaker #0

    Et t'inquiète hein.

  • Speaker #1

    Attends, attends.

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui va se passer là encore ? Et ta petite manip. Ça, ça, ça, c'est bon.

  • Speaker #0

    C'est bon, tout va bien. Et justement, pendant ces dix ans, du début jusque-là, dernièrement, les travaux, donc tu as vu le quartier un peu changer ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et tout de suite, ah oui, c'était ça ma question, tout de suite, est-ce que ça a attiré du monde, du coup, votre concept ? Oui.

  • Speaker #1

    On a cartonné de la première semaine. Après, on avait un peu préparé les trucs. On avait beaucoup d'amis, beaucoup de gens à qui on avait déjà parlé de ça. On avait fait quelques pop-up. pour faire parler de nous. Et oui, on a eu les médias tout de suite. C'était important parce que du coup,

  • Speaker #0

    vous étiez dans un endroit où on n'attend pas forcément... Nous,

  • Speaker #1

    on ne s'attendait pas du tout à avoir du succès de le début. Et en 10 ans, ça n'a pas désempli. C'est fou. Après, si le Covid, évidemment, il est parti après. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour toi, c'est quoi les clés pour avoir un établissement comme ça qui... qui reste autant apprécié ?

  • Speaker #1

    Si je savais ça, je serais riche. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être le fait d'avoir des desserts de haut niveau. Ma cuisine changeait beaucoup de ce qui s'est présenté à Lyon à l'époque. Après, On était l'un des premiers à proposer des petits-déj, hormis les hôtels, etc. Donc ça, il y avait un concept un peu décalé en fait par rapport à ce qui était...

  • Speaker #0

    Ça ressemblait à rien d'idol quoi.

  • Speaker #1

    Non, et pourtant la déco avant qu'un studio vienne au secours, c'était le nyon quoi. Il y avait des tables singères en bois, des murs blancs.

  • Speaker #0

    C'était pas votre image, c'était pas personnalisé ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu... Mais c'était mignon hein ? Mais dans son jus, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Vous venez pas pour la déco ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et alors vous avez été rapidement repéré aussi par les guides comme Guide Michelin et Goémiot. Je crois que c'est même dès la deuxième année où vous avez eu… Dès la deuxième année,

  • Speaker #1

    on a eu le Bib Michelin qui dessine les restos qui… qui ont un bon rapport qui a été pris selon eux donc. Et on a eu 12 et demi chez Goemio qui en a maintenu. 12 et demi donc c'est sans détox. Et on a aussi eu le prix des gens talents, bon aussi bien Laurent et moi.

  • Speaker #0

    Ok, bravo. Je trouve qu'au bout de deux ans, c'est fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est fort. Je ne m'y attendais absolument pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous étiez vraiment en place ?

  • Speaker #1

    Il faut croire. Moi, quand je regarde les restaurateurs aujourd'hui, les restaurants qui ouvrent, ils sont tellement en place, ils sont tellement super bien organisés. C'est incroyable. Je suis hyper impressionnée par leur travail. Alors que nous, c'était I wanna get me to fly On ouvre les portes, on met un peu de peinture. Salut ! Zéro essai de plat. Tout est improvisé. Bon, ça n'a pas changé. J'improvise la moitié des choses que je fais. Mais waouh ! Je suis hyper impressionnée par eux. Quand je vois comment nous, on faisait des trucs et comment eux, ils font les choses. c'est fou c'est développé comme on parlait la première fois qu'on s'est rencontré par rapport à la communication et tout aujourd'hui on fait appel à des influencers on fait des vidéos à nous c'était mon portable c'était même pas un iPhone avec 3 pots photos sur Instagram qui venaient d'arriver avec 2-3 textes bon c'était personnel mais les gens ont Mais les gens, ils adoraient, en fait.

  • Speaker #0

    C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et nous, notre seule communication, c'était Facebook, Instagram.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au début, c'était vraiment parce qu'on n'avait pas de soupe. Donc, c'était soit on emploie des gens ou on achète de la belle cam ou on prend un community manager. Et au bout de six mois, justement, j'en avais parlé avec Camille Carlier. qui accompagnent beaucoup de restaurants avec leur communication. Et elle m'a dit, mais en fait, Conit, on n'a pas besoin. des gens comme moi, t'en as pas besoin. Donc aujourd'hui, je sais pas, peut-être qu'on en a besoin. Mais à chaque fois, on s'est dit non, on mettra l'argent sur autre chose.

  • Speaker #0

    Tant qu'à faire bon.

  • Speaker #1

    Et on n'a jamais pris.

  • Speaker #0

    Quand on a le choix. C'est génial. Et alors parle-nous un petit peu de ta cuisine. Tu disais que tu faisais beaucoup de cuisines qui changeaient. Tu faisais un peu selon tes inspis.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ma cuisine, c'est une cuisine créative. Libre, avec libre je dis je ne me tiens pas à une certaine cuisine, ni française, ni polonaise, ni suédoise, mais j'en puise mes inspirations. Ce qui m'inspire le plus, ce sont mes maraîchers et mes fournisseurs. En gros, je les dis souvent, c'est eux qui font ma carte. C'est-à-dire, je sais ce qu'ils ont comme produit ou je leur demande ce qu'est le prochain truc. Et après, par rapport à ça, je le fais en fonction. Parfois, il y a donc M. Barnas, par exemple, qui nous livre les champignons. Mais là, tout un tas de choses. Il arrive avec sa petite camionnette et il ouvre. Son camion, c'est un petit... comment... Bah, porte d'Ali Baba, il est là, plein de petits trésors, et il pioche, et c'est comme ça que je fais. Je fais mes menus et j'aime beaucoup aussi quand je suis à l'étranger d'aller dans les supermarchés, dans les magasins et j'en trouve plein de choses puis tester quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, t'aimes bien les produits d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais j'aime beaucoup à chaque fois que je voyage je ramène des choses. Là j'étais au Népal l'an dernier avec mon père et j'ai ramené des petits poissons. Ouais, c'est vrai. en pickles fumés mais qui piquent énormément et voilà. Poisson en pickles ? Oui, puis poisson en pickles, ce sont des mini anchois, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais trouvé ce que c'est. On travaille évidemment en saison avec des producteurs qui ne sont pas loin. Il y en a qui sont venus des amis comme Gérard Essayant des Jardins de Vartan. Et après, pour tenir la saisonnalité, on travaille aussi énormément avec tout ce qui est fermentation, macérations, fichages. Donc là, on est au printemps, par exemple la cueillette a des ours ou des fleurs de sureau. Donc c'est maintenant et du coup, on les transforme dans plusieurs. de plusieurs manières pour pouvoir avoir des fruits, des légumes, enfin surtout des légumes. Je travaille très peu de fruits, mais surtout légumes pour l'hiver, pour ne pas avoir les tristes carottes, patates, oignons.

  • Speaker #0

    Et ça, tu les fais fermenter dans des bocaux et tu les utilises en condiments ?

  • Speaker #1

    En condiments, en sauce, en assaisonnement. en accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça doit être un gros travail pour tout mettre en beaucoup. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, mais après, c'est un plaisir. J'ai commencé, surtout la fermentation, tout le reste, j'ai fait avant, mais c'était pendant la Covid. C'est-à-dire que c'était le 20 mars, il me semble, c'était un samedi où on a fermé le resto. Et le samedi, c'est le jour où je vais au marché. Donc j'avais à peu près 25 kilos de légumes, je n'avais pas quoi faire avec et du coup je me suis mise à apprendre, regarder des vidéos sur des gens sur internet qui faisaient ça, faire des tests, réussir, échouer, tester des choses bonnes, des choses archi pas bonnes et ça m'a plu. Et je trouve qu'avec la fermentation, tu peux avoir un éventail d'égouts absolument incroyable. Tu prends une cerise et quand tu la fermentes, ça devient complètement autre chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a plusieurs méthodes de fermentation qui font des sages.

  • Speaker #1

    Je ne les connais pas tous, mais tu peux avoir des résultats bluffants.

  • Speaker #0

    C'est pratique.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et parle-moi un petit peu de tes spécialités. Il me semble que toi, tu aimes bien faire un peu de tout ce qui est fumée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ben non, pas trop. Parfois, oui, parfois, je fais des choses fumées. Ben, je ne parle pas du fumoir, donc c'est un peu mes maisons, quoi, avec ma petite cocotte. Les spécialités, on n'en a pas trop. Ouais je sais pas, peut-être si on le voit de l'extérieur, on voit les spécialités. L'hiver, je fais un chou-farci. Chaque année, ça change un peu la recette. Donc ça, c'est sûr que c'est sur la carte depuis un petit moment. Après, la truite, elle est souvent travaillée dans plusieurs manières différentes. Le matin, je le sers en gravlax avec une brioche, avec une crème à la nette.

  • Speaker #0

    Pour le petit déjeuner ?

  • Speaker #1

    Oui, pour le petit déj. Donc ça, ça revient de temps en temps. Qu'est-ce qui revient ? Souvent, non, mais je pense que c'est ça.

  • Speaker #0

    En tout cas, tu parles très bien de ta cuisine dans ce que je disais tout à l'heure dans la série Planète Chef, que tu m'as gentiment envoyée quand on s'est rencontrées. Du coup, je l'ai regardée deux fois tellement j'ai aimé ces 50 minutes où on te présente. Quand est-ce qu'on te propose ça ? Qui te propose ça ? Ça sort d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, Planet Chef, c'est une série qui a été produite par Canal+. Et l'idée derrière cette série, c'était de filmer des chefs étrangers qui pratiquent en France. Donc, il y avait... Marouk Roulagreco voilà Marouk Roulagreco je n'ai jamais prononcé son nom Alessandra Montagne Béatrice Gonzalvez moi

  • Speaker #0

    Juan Juan

  • Speaker #1

    Rebelez oui et c'était du coup j'étais contactée par un par Canal+. Ouais. Et au début, j'étais pas... Enfin, j'aime pas trop mes produits, en fait. Donc, j'ai failli dire non. Et après, il y avait le... le réalisateur Stéphane Carrel qui est descendu de Paris pour venir te convaincre voilà pour venir me rencontrer on s'est parlé et on a eu un super feeling tout de suite Et après, pourquoi j'ai dit oui, c'est que j'ai senti qu'avec Steph, il va y avoir la qualité. J'avais pas vu un seul film de ce qu'il avait fait avant, mais tout de suite, je savais que ça, ça va être quelque chose d'énorme. D'une, et de deux, j'ai un souvenir quand j'étais à l'école. Il n'y avait pas beaucoup de femmes dans les médias en cuisine, à part deux et trois. Et ça m'a énormément manqué. Je trouvais que... Je me suis dit, mais elles sont où, en fait ? Et même si j'aime pas trop... parler de moi ou être visible comme ça, je trouve que c'est important pour elle.

  • Speaker #0

    Oui, au-delà de te montrer toi, c'était vraiment pour passer aussi un message et montrer qu'il y avait des femmes.

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai énormément de femmes qui me sollicitent, femmes cuisinières, pour parler de la cuisine. Ou des femmes qui veulent devenir cuisinières. Et ça, je dis toujours oui à ça, de les rencontrer, de parler avec elles, donner un coup pousse, bah, moral, mais quand même, parce que je trouve ça super important.

  • Speaker #0

    Elle s'identifie à toi. Oui,

  • Speaker #1

    et je trouve ça énorme, quoi. Si on peut rendre ça, si on peut donner ça, bah pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Ça, c'était en 2018 où j'ai rencontré Stéphane Carrel, et on a passé quatre jours ici à Lyon, quatre jours à Cracovie, et quatre jours à Stockholm à filmer, et c'est une aventure absolument incroyable. La série et la musique de Sylvain Millepied. qui est absolument incroyable. Et c'était une aventure hors normes exceptionnelle. Et Steph est maintenant un ami très proche.

  • Speaker #0

    Trop bien. C'est vraiment génial. Pour le dire, je l'ai vraiment regardé deux fois. Parce que c'est ça, l'ambiance, la musique, les images sont magnifiques. Et ça met vraiment en avant tes origines. On voit ton papa, on voit ta tante. C'est vraiment trop bien. C'est vraiment bien. Pour ceux qui ont le canal, il faut vraiment aller regarder ça.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement, c'est payant du coup. Donc, la visibilité n'est pas énorme. Mais bon, quand même, pour ceux qui ont le canal, regarder Planet Chef...

  • Speaker #0

    Et tu as eu des retombées ? Tu as eu ces femmes qui t'ont contacté ensuite ?

  • Speaker #1

    Il y a ça. Après, oui, à chaque fois qu'ils les diffusent, on a des clients qui viennent évidemment beaucoup moins que si c'est diffusé. France 5. ou je sais pas quelle, enfin sur le M6 ou des choses comme ça, mais c'est pas pour ça que je l'ai fait en fait. Donc non, c'est ouais on a des retombées mais genre normal quoi, rien de bien.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as d'autres médias qui vous contactent ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai fait d'autres. Après, je donnais beaucoup d'interviews. Podcast, c'est mon deuxième que j'ai fait. Le premier, ça sort demain d'ailleurs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est celui dont tu me parlais.

  • Speaker #1

    Exactement, dans Kidsono. où je présente une recette mais bon c'est pour les enfants mais oui on a pas mal de médias depuis tout ce temps c'est vachement bien,

  • Speaker #0

    c'est fou justement je me suis fait la réflexion avec mon copain il me disait mais en fait 10 ans c'est beaucoup pour un restaurant, je lui dis bah oui je crois que c'est énorme oui je crois aussi je m'en rends pas compte mais c'est vrai actuellement il y a beaucoup d'établissements qui commencent un peu à fermer c'est hyper triste mais c'est la situation actuelle qui fait qu'il y en a plein qui ferment, même des grosses institutions oui Et du coup, c'est fort. Tu penses pas qu'il tient ? En mai, fais ce qu'il te plaît, la mutinerie. Je sais que c'est aussi parce qu'ils ont envie de faire d'autres choses. Mais voilà, même d'autres endroits comme les Miches. Je sais pas si ça te parle, mais c'est une sandwicherie. C'est deux filles qui tenaient ça depuis deux ans et qui ferment. Et je me dis, purée, il y en a qui tiennent quand même. Et c'est fou, c'est fort. Bravo, c'est comme le substrat, ça fait dix ans. Je crois, il me semble que vous vous êtes installées un peu au même moment.

  • Speaker #1

    Trois mois après, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou. Je ne me rendais pas compte que 10 ans, c'était...

  • Speaker #1

    C'était énorme.

  • Speaker #0

    Une belle durée pour un resto.

  • Speaker #1

    C'est sûr, oui.

  • Speaker #0

    Globalement, un restaurant, ça dure combien de temps ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    L'amour dure 7 ans en restauration.

  • Speaker #0

    Ah oui, on dit ça en restauration. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, souvent, les prêts de la banque, c'est 7 ans. Donc, les gens qui ont fait 7 ans, c'est là où on commence à se poser la question. Je reste, je pars,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je fais ? Oui.

  • Speaker #1

    Mais nous, on en reste, de toute façon, avec la nouvelle salle maintenant, c'est presque comme si tu ouvres un deuxième resto ou un nouvel resto. Oui,

  • Speaker #0

    ce ne sont plus les mêmes quantités.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses qui changent. Donc là, il y a un revival. C'est trop cool.

  • Speaker #0

    Et tu disais aussi qu'avec cet agrandissement, tu étais aussi beaucoup plus en salle maintenant.

  • Speaker #1

    Alors on a changé un peu l'organisation, c'est-à-dire que je partage mon temps entre la cuisine et la salle. Et de toute façon, les bureaux, on les fait tous les deux avec Laurent. C'est-à-dire que c'est toujours moi qui fais les menus. Je gère toute l'organisation en cuisine. Et par contre, j'en ai pris une personne en plus en cuisine. Et du coup, en binôme avec ma cuisinière Penelope, on gère l'organisation. C'est elle et le cuisinier qui font la cuisine à Mehdi. Je les aide un peu avec la mise en place. Le madame, le service de Mehdi, c'est eux qui les gèrent. Du coup, je donne un coup de main en salle. L'aider est venu aussi parce qu'on a ressenti que les gens ont besoin d'avoir le patron en salle. Quand il vient au kitchen, il vient chez Connie et Laurent. C'est hyper apprécié de être là et du coup, ça nous a facilité l'organisation énormément.

  • Speaker #0

    Oui, et puis toi, ça te plaît aussi de voir les clients, de leur apporter aux assiettes,

  • Speaker #1

    de leur parler. J'adore. En plus, on a des habitués qui sont là depuis des années. Il y en a qui ont déménagé et à chaque fois qu'ils passent, ils reviennent. Non, non, mais j'adore absolument. C'est pas facile tous les jours. C'est un métier de service, mais c'est un grand plaisir pour moi de pouvoir faire ça.

  • Speaker #0

    Et je crois aussi que ça fait partie de l'identité du Kitchen, parce que j'ai compris que le Kitchen, ça s'appelait comme ça, parce que vous vouliez rendre cet endroit comme un lieu de vie, une vraie cuisine de maison. Oui, c'est ça. Parle-nous de pourquoi le Kitchen ?

  • Speaker #1

    Pourquoi le non ? Je ne me souviens absolument pas. C'est fou, mais je ne me souviens pas. Avant, on s'appelait le Kitchen Café. Avec le changement de lieu, on a changé un peu le nom aussi. Mais on voulait un nom qui soit étranger, qui soit français, qui fait un bistrot de quartier et en même temps où on peut manger des pâtisseries. Donc c'est difficile de trouver un nom pour tout ça. Mais je ne me souviens même pas qui a eu cette idée. Je ne crois pas que c'est un nom. Je crois que je me souviens qu'on avait fait un brainstorming avec des amis. On était une dizaine et ça doit être quelqu'un d'eux. Il faut que je le redemande.

  • Speaker #0

    Il faut chercher qui a trouvé.

  • Speaker #1

    Qui a trouvé, mais je ne crois pas que ce soit nous en fait. Je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, ça se veut vraiment comme une cuisine familiale. C'est ça. On est à la maison, on peut se prendre le petit-déj, le déj, le dessert. Voilà. Tout comme on veut.

  • Speaker #1

    Bistrot du quartier pour les amis.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, c'est trop trop bien. On a bien parlé dis donc, je vois pas le temps passer mais... Ah ouais quand même ! Est-ce qu'on est bon par rapport à ton timing ? Oui,

  • Speaker #1

    large.

  • Speaker #0

    Bon, bah très bien.

  • Speaker #1

    Parce que quoi, on a encore des choses à se dire là ou ?

  • Speaker #0

    On a toujours des choses à se dire. Mais non, là je regarde mes petites notes, on est pas mal dans ce qu'on a dit. Ah bah si, ça ça m'intéresse.

  • Speaker #1

    Quoi ?

  • Speaker #0

    Le fait d'avoir créé ça en couple, est-ce que c'est pas... Enfin, c'est un challenge quand même.

  • Speaker #1

    C'est un challenge, mais ça fait plaisir. C'est... on avait déjà travaillé ensemble. On avait fait chef privé à l'étranger.

  • Speaker #0

    C'est bien ça, chef privé. Tous les deux.

  • Speaker #1

    Tous les deux. J'ai une famille. On avait fait quelques fois avec cette famille-là. Donc pour ceux qui ne savent pas ce que c'est un chef privé, c'est quelqu'un qui travaille pour soit une personne, soit une famille. Et qui s'occupe du coup de tout. Tous les repas, tous les jours, 7 sur 7. Nous, c'était 7 sur 7, c'était pendant une courte période, c'était quelques mois, donc c'était pas non plus. Donc matin, midi et après midi, on fait tous les courses, on les suit. Quand ils veulent un pique-nique, on fait un pique-nique. C'était super.

  • Speaker #0

    C'était où ?

  • Speaker #1

    C'était à Ibiza. deux fois, une fois à Courchevel.

  • Speaker #0

    Ok, c'est des familles riches.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, on n'a rien vu.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    vous n'avez pas profité, non. Non, non, parce que c'est une courte période et du coup, c'est très intense. On fait tout, on fait les courses. Voilà, donc, on fait à manger, on fait le ménage de la cuisine, on fait tout. Super expérience, une famille adorable. Donc, ouais, c'était super cool. Donc, pour revenir à travailler en couple, on l'avait déjà fait.

  • Speaker #0

    On a expérimenté.

  • Speaker #1

    Ouais, on était compatibles. Après, après U-Kitchen, on a quand même des rôles complètement différents. Moi, je m'occupe de la cuisine, un peu de la salle, enfin, j'ai un peu le personnel et puis une partie de bureau. Laurent, il s'occupe de tout ce qui est pâtisserie, les achats, un peu de bureau aussi. On est complémentaires dans ce que l'on fait. Et bien ça fait plaisir de travailler avec la personne qui en a. C'est clair. C'est trop bien. Partager ça, c'est un énorme projet et c'est hyper beau comme projet. Donc ouais c'est un grand plaisir.

  • Speaker #0

    Ah ouais j'étais curieuse parce qu'avec mon chéri aussi on aimerait bien faire un petit truc à deux.

  • Speaker #1

    Tu m'en parleras après ?

  • Speaker #0

    Oui je te dirai, je te dirai. Mais non du coup c'est beau, c'est une belle histoire, c'est un projet de couple, ça part de quelque chose d'incertain. T'arrives à Paris, enfin non t'arrives à Grenoble, tu te trompes un peu amoureuse de la France, tu restes, Ferrandi, tout ça. Franchement c'est trop beau, c'est hyper inspirant, je suis sûre qu'il y a plein de gens qui vont être... Impressionnée par ce parcours ?

  • Speaker #1

    Après, je ne suis pas quelqu'un qui planifie énormément de choses dans ma vie.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui rend le...

  • Speaker #1

    Il me pose la question, genre, ouais, où est-ce que tu te vois dans cinq ans ? Eh ben, je n'en sais rien, en fait. Parce que quand je regarde toute ma vie, à chaque fois, je vois que du jour au lendemain, il y a plein d'aventures qui sont proposées à moi et auxquelles j'ai dit oui. Et du coup, je ne veux pas me projeter dans cinq ans parce que, bah, qui sait ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu go with the flow.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. J'ai trop aimé ce moment avec toi. Est-ce que tu as envie de rajouter une petite chose, un truc ?

  • Speaker #1

    Ah non, je ne sais pas, je pense qu'on a fait le nouveau.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as déjà tout dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Eh bien, est-ce que tu as apprécié ce moment ?

  • Speaker #1

    Bah ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'au début, tu m'avais dit que tu n'étais pas sûre de toi, tu ne voulais pas... Non,

  • Speaker #1

    mais je me dis, mais qui va écouter ce que tu dis, quoi ? Mais ce n'est pas intéressant, en fait. Ah non. Voilà, je suis une personne comme une autre, donc je ne vois pas trop. Mais bon, vu que tu as un public qui écoute, donc...

  • Speaker #0

    Non mais c'est trop bien, je suis sûre que je vais avoir plein de bons retours sur cet épisode. Ouais. Parce que le Kitchen, c'est une institution à Lyon, voilà. Ça,

  • Speaker #1

    ça me fait plaisir d'entendre et en même temps ça me fait bizarre.

  • Speaker #0

    Ça doit faire bizarre, ouais. Parce qu'en fait, on ne se rend jamais compte de ce qu'on accomplit.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je n'arrive pas à sortir de ce que je fais, de ce que nous faisons.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ta vie donc c'est ça.

  • Speaker #1

    Oui et je n'arrive pas à voir de l'extérieur tout ça. Je suis... Je suis hyper contente de ce qu'on fait et c'est une passion. On fait énormément d'heures, mais en même temps. Je n'ai pas l'impression de travailler en fait. Je me réveille tous les jours avec l'envie d'y être, surtout avec mon super équipe. Je suis contente de les retrouver tous les jours, mes clients. Donc non, ce que je vis c'est énorme.

  • Speaker #0

    Ah c'est trop bien. On ne souhaite que le meilleur pour le Kitchen et pour toi, pour Laurent, pour ton équipe. Franchement c'est trop bien. Et puis voilà quoi, on a passé un bon moment. Est-ce que tu peux nous dire charbon en polonais et en suédois ? Ça m'intrigue, je ne sais pas, je me suis posé la question. Ou très bon parce que du coup charbon c'est déjà un peu la langue lyonnaise.

  • Speaker #1

    En suédois c'est jattegott et en polonais c'est pyszne

  • Speaker #0

    Pyszne, et voilà, c'est pyszne. Eh bien merci beaucoup Connie, c'était trop cool. Ah oui, bien vu Arsène !

  • Speaker #1

    Elle a oublié une fois, ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai oublié, c'est pas bien, mais heureusement qu'Arsène est là. Quel chef tu nous conseilles pour Cherbon ? Parce que ça c'est très pratique, parce que Steven Hubert t'avait conseillé. Bon, j'avais déjà pensé à toi.

  • Speaker #1

    Sinon, j'aurais dit Steven Hubert, parce que c'est mes chouchous chéri, et j'adore leur cuisine. Après, Emilie Dader, qui fait une cuisine végétale dans le restaurant Les Mauvaises Herbes. C'est excellent ce qu'elle fait, c'est très créatif. Carla Kirsch, qui fait une cuisine mexicaine. Elle a le rassemblement à Le Bridge aussi, plutôt vers le plateau de la Croix-Rousse. Elle vient de refaire son restaurant, là il y a son mari qui fait des pairings avec le mescal.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    Marion Boé, qui j'admire beaucoup parce qu'elle a deux restaurants. Donc Maria le déjeuner, donc pizza et brunch. Donc gérer deux restaurants, ça doit être quelque chose. Donc ça, il faut vraiment que tu en parles avec elle. Après, je vais sortir un peu de Sentier battu. Julia Canu du Glacier. Et elle a le Glacier Unico et Fresco et la pâtisserie Mina avec son mari. Ok. Donc, à Lyon. À Lyon.

  • Speaker #0

    Ok, j'aurais jamais envie de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Ben oui. Ah ben,

  • Speaker #0

    je connais pas tout, hein, mais...

  • Speaker #1

    Maintenant, ce que tu fais, c'est que tu vas dans la grotte et tu vas goûter une verre de glace. J'espère qu'il va faire beau et chaud Ils sont de super parcours aussi Trop bien,

  • Speaker #0

    c'est ça qu'on veut Trop intéressant Merci beaucoup Connie pour tous tes petits noms J'ai hâte de faire grandir Cherbon et de faire parler tous ces chefs parce que c'est beaucoup trop intéressant et je sais encore plus pourquoi je le fais quand j'entends ton parcours par exemple

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce moment Merci à vous deux

  • Speaker #0

    Avec plaisir, salut Connie Ça y est, le sixième épisode est terminé. Alors, qu'est-ce qu'on en pense ? Sachez que je suis preneuse de vos avis et de vos conseils que vous pouvez me laisser sur Instagram, par exemple. J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous. Sachez que moi, j'ai adoré. Je sais que je dis ça à chaque fois, mais je remercie encore Connie pour cet échange de qualité. On est resté un petit moment ensemble après. Elle m'a donné plein de conseils. Donc voilà, merci, merci pour tout. merci à vous je vois tous vos avis sur les différentes plateformes les petites étoiles que vous mettez et c'est trop génial de voir que ce qu'on fait intéresse autant de monde on a plein d'idées pour la suite et on ne vous laissera pas tomber de sitôt donc voilà, moi je vous dis à la prochaine sur Charbon, bisous

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Description

Les lyonnais l’ont tout de suite adoptée.


Connie Zagora arrive en France en 2003 pour les vacances, elle décide d’y rester pour apprendre le français puis entre à l’école Ferrandi (Paris) pour apprendre la cuisine française.


Elle cumule les expériences pour se perfectionner puis décide avec son mari Laurent Ozan, que Lyon sera le lieu idéal pour ouvrir leur propre restaurant. C’est là que Le Kitchen est né, dans le 7ème arrondissement.


On vient au Kitchen pour le petit déjeuner, le déjeuner mais aussi pour le goûter. Ils sont les premiers à proposer des desserts tout au long de la journée ! Big up aux délicieux Kanelbullars suédois.🤤


Connie est un modèle de réussite, elle a travaillé dure et fait aujourd’hui ce qu’elle aime. Lyon l’adore et on comprend vite pourquoi !🫶🏼


Bonne écoute !!



Réalisation : Louison Lagneaux, Arsène Pomi, Florian Bergeret.

Invitée : Connie Zagora






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, comment ça va ? Moi ça va super, je suis très très contente, même chère contente de vous retrouver, déjà parce que c'est déjà le sixième épisode, ce qui n'est pas rien pour nous, mais surtout parce que j'avais hâte de sortir cet enregistrement que j'ai adoré faire il y a déjà plus de deux mois maintenant. Depuis le début du podcast, j'avais envie de faire un épisode de Cherbon avec elle, et je parle évidemment de Connie Zagora, la chef du Kitchen dans le 7ème. Je suis sûre que vous la connaissez déjà un peu, mais je vous invite à écouter tout ce qu'elle a de passionnant à raconter. Moi je vous retrouve à la fin, et je vous souhaite une bonne écoute. Bon et ben bonjour tout le monde, bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui on est au 34 rue Chevreul à Lyon 7. Alors pour ceux qui savent, et ben ils savent, on est au Kitchen. On est chez Connie qui nous a gentiment accueillis. Bonjour Connie.

  • Speaker #1

    Bonjour Louison.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ben très bien.

  • Speaker #0

    On est au Kitchen, on est vendredi, il est 16h. Je suis très contente d'être avec toi. Aujourd'hui, on va parler de ton parcours, de ton arrivée en France, comment tu as créé le Kitchen, toute cette petite histoire et puis voilà. Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis prête.

  • Speaker #0

    Et bien c'est parti, je te laisse nous raconter ton parcours.

  • Speaker #1

    Très bien. Déjà, merci beaucoup pour l'invitation et merci beaucoup à tous ceux qui ont fait appel à moi pour que je participe ici. Je m'appelle Connie Zagora, j'ai 42 ans, je suis née en Suède et j'ai grandi dans le banlieue de Stockholm. J'ai des parents qui sont polonais donc j'ai une double culture, je parle les deux langues. Je suis arrivée ici en France en 2003 et j'ai commencé ma vie dans la restauration en salle. J'ai une bonne expérience en salle et après j'ai basculé en cuisine. J'ai fait l'école Ferrandi pendant trois ans, mon CAP, mon MTS. J'ai passé quelques années à travailler dans des étoilés, parquet de Paris Vendôme, restaurant du Ritz Paris. Et après, avec mon conjoint, on est venu ici à Lyon en 2011. Après, du coup, sept ans à Paris et on a ouvert le Kitchen en 2013.

  • Speaker #0

    Ok. Tu es arrivée en France, en 2003. Il me semble, de ce que j'ai compris, ce n'était pas prévu que tu restes à la base. Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui a fait que tu as voulu rester en France ?

  • Speaker #1

    Alors, à la base, je suis juste venue en tant que touriste, donc à Grenoble, à Saint-Martin-de-Réage. Et j'étais censée juste rester quelques temps et j'ai eu un gros coup de foudre pour la région, pour la langue. À savoir, quand je suis venue, je savais dire à peu près un bonjour et un café s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    C'était pas mal.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé un cours de français à l'Université Stendhal. Je me suis inscrite. Et j'ai participé au cours pendant trois mois et c'est devenu un peu trop cher. J'avais un petit boulot le samedi et le dimanche dans un hôtel à Champs-Rousses et ils m'ont proposé d'y rester pour la saison. en salle donc, et je me suis dit qu'il n'y a rien de mieux que pour apprendre le français, que justement travailler avec des Français, avec une clientèle française. Et je me suis donné du coup juste la saison pour faire ça avant de rentrer à la maison à Stockholm. Mais c'est là où j'ai rencontré mon conjoint Laurent Ozan qui est avec moi au Kitchen, le chef pâtissier. Et du coup, je suis restée.

  • Speaker #0

    Tu es restée donc au début, c'était juste pour apprendre le français et tu comptais rentrer chez toi à Stockholm.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Tu faisais quoi à Stockholm ?

  • Speaker #1

    Eh bien, rien de tout. Je me suis un peu cherchée en fait, à vrai dire. Quand je suis partie de Stockholm, je n'avais vraiment pas grand-chose. J'habitais dans un colloque qui se dessout parce que l'appartement était en vente. Je me suis fait larguer par mon copain et j'ai dû quitter un boulot parce qu'il s'est débarrassé de plein de gens. parce qu'il n'y avait plus de boulot dans ce domaine. Donc en gros, il y avait tout ça en même temps qui est arrivé. Et je pense que c'est un signe en fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, tu te diriges vers l'école Ferrandi à Paris. Grâce à quoi ? Parce que c'était Laurent aussi qui voulait faire cette école.

  • Speaker #1

    Alors lui, il avait déjà fait cette école. Donc lui était déjà dans le monde du travail en pâtisserie et il était chef pâtissier. Je viens d'une famille académique, donc pour nous, avoir une formation c'est très important et même pour moi. On peut apprendre sur le tas évidemment, mais il y avait plein de choses à faire en dit.

  • Speaker #0

    Les bases ?

  • Speaker #1

    Alors les bases de la cuisine, mais aussi tout ce qui est marketing, qu'est-ce qu'on a, économie, etc. qu'on ne peut pas tout à fait apprendre comme ça. Et du coup, j'ai opté pour faire. On dit qu'il n'y avait pas beaucoup de choix à cette époque-là parce que j'avais déjà 22 ans. Donc, formation adulte, c'était beaucoup moins répandu qu'aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est tard pour la cuisine.

  • Speaker #1

    Très tard, oui. C'est très tard. Normalement, en France, on commence en 15 ans, 18 ans. Donc oui, c'était tard. J'ai opté aussi pour une formation en apprentissage. Parce que j'avais le sentiment d'être en retard, d'avoir beaucoup, beaucoup de temps à rattraper. Donc ça m'allait bien d'aller deux semaines à l'école. Non, c'était deux mois à l'école et deux mois dans l'entreprise.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc tu restes combien de temps à l'école ?

  • Speaker #1

    Trois ans.

  • Speaker #0

    Trois ans. Donc au début, tu es plutôt en salle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors non, du coup, j'ai choisi la cuisine. En fait, ce n'était pas vraiment un choix. À la base je voulais faire un BTS comme j'avais déjà mon diplôme... Comment ça s'appelle là ? Mon bac, j'avais déjà mon bac. Je voulais pas forcément faire un CAP, mais l'école avait insisté parce que j'avais pas... Enfin, pour commencer le BTS, il fallait absolument faire un CAP. Ils ont dit Bon, la salle, vous le connaissez, donc maintenant, faites autre chose. Donc voilà, pâtisserie, chocolaterie, cuisine. Je fais Bon, ben ouais, pourquoi pas cuisine ? C'était pas non plus... C'était sans plus d'enthousiasme, mais j'étais un peu curieuse quand même. Et je suis tombée dans un super apprentissage, ça s'appelle les 9000, ils sont à Jussieu, à Paris, dans le 7e. Et là, c'était vraiment l'effet wow Et j'ai appris énormément de choses, tout est fait de A à Z, ils existent encore d'ailleurs. Tout est fait de A à Z, les sauces, les jus, les découpes de viande. que des produits frais. On faisait, je ne sais pas, entre 50 et 100 couverts par jour. Hyper intense. Mais j'ai énormément appris avec une super équipe, avec des super patronnes. Et là, je me suis dit, en fait, non, c'est la cuisine.

  • Speaker #0

    C'est ça que je veux faire. C'est quoi exactement qui t'a marquée ?

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    C'est l'ambiance générale.

  • Speaker #1

    Le déclic, parce que j'ai cherché longtemps qu'est-ce que je veux faire dans la vie. Le déclic, c'était l'ambiance et c'était... J'étais bonne dans ce que je faisais. J'ai tout de suite compris et je voulais apprendre encore plus. Ce n'était pas la facilité, parce que la cuisine, ce n'est jamais facile facile, mais c'était juste le sentiment que je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Tu étais satisfaite de ce que tu faisais.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu avais envie de faire plus.

  • Speaker #1

    Et justement, je me suis cherchée pendant super longtemps ce que je voulais faire quand je serais grande. Et une fois en cuisine... C'était comme si tout est entré en place en disant bah voilà, en fait c'est ça que tu vas faire Donc incroyable comme sentiment.

  • Speaker #0

    C'est trop bien et ça me fait penser à quelque chose que tu disais dans le reportage de Planète Chef, on en parlera plus tard, une petite série que tu as fait avec…

  • Speaker #1

    Stéphane Carel.

  • Speaker #0

    Stéphane Carel, voilà. Et dedans tu disais que pour toi la cuisine c'était comme le sentiment d'être amoureux, c'est que vraiment tu te sens hyper bien, je sais pas si tu te souviens d'avoir dit ça ?

  • Speaker #1

    Non mais maintenant quand tu me rappelles, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et vraiment tu te sens bien, tu te sens à ta place et t'as envie d'y aller quoi. Et c'est un peu inexplicable finalement. Ouais. Donc trop bien cette expérience, tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #1

    Où ça ?

  • Speaker #0

    Dans ton apprentissage.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est trois ans.

  • Speaker #0

    Ah t'as fait trois ans là-bas.

  • Speaker #1

    Ah chez l'NAMM, pardon. C'était un an. Parce que ça c'était pour le CAP. Et une fois que j'ai changé de diplôme, donc BTS, il fallait changer du coup d'apprentissage. Et j'ai atterri avec Michel Roth à l'Espadon. Donc c'est le restaurant du Hits Paris.

  • Speaker #0

    Ok. Et là-bas, un autre style j'imagine ?

  • Speaker #1

    Complètement un autre style, j'ai choisi le Ritz, enfin c'est eux qui m'ont choisi parce qu'on passe un entretien comme n'importe quel entretien, parce que je voulais absolument passer par les étoilés.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    À l'époque, donc c'était en 2007-2008 dans ces eaux-là, il y avait des... Pas la bistronomie comme on trouve aujourd'hui en France. Il y avait soit les étoilés, où on travaille des super produits, on a des super techniques, soit les restos traditionnels.

  • Speaker #0

    Oui, pas d'entre-deux.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas vraiment d'entre-deux comme on peut trouver aujourd'hui. Il n'y avait pas des gens, enfin pas beaucoup en tout cas, c'était moins répandu. Il n'y avait pas des armadas, des super bars. C'était soit l'un, soit l'autre. Il n'y avait pas de palais grillé et du coup, je voulais absolument les étoiles pour avancer et apprendre plus vite. J'ai bien fait parce que je suis venue dans une super équipe. Mon maître d'apprentissage, c'était Arnaud Fay, qui reprendra les rênes de Bristol dans pas très longtemps. Et après, il y avait Michel Roth aussi en tant que chef, il est resté jusqu'à la fin de mon apprentissage là-bas. Et il y avait une super ambiance, beaucoup de bienveillance et j'ai appris énormément de choses pendant ces deux années-là. J'en garde un super souvenir et j'ai encore des anciens collègues qui viennent au Kitchen parfois. pour manger chez nous et ça c'est un super complément.

  • Speaker #0

    Oui carrément. Qu'est-ce que tu apprends de différent dans un étoilé ? J'imagine qu'il y a la rigueur, l'excellence.

  • Speaker #1

    C'est surtout ça. C'est la rigueur, l'excellence. On a aussi des produits un peu hors normes. Beaucoup de poissons, tout est fait à la main. La découpe de viande, après il y avait plein de choses et j'y touchais pas parce que j'étais apprentie, mais c'est pas grave. On voit plein de choses quand même, on tourne les artéchaux, il vient pas dans une boîte, on écosse les petits pois, il y a toutes les sauces qui sont faites de A à Z, donc même s'il y a un chef soucier, on voit quand même comment il fait des choses. Donc voilà, toute la cuisine de base française.

  • Speaker #0

    C'est très complet quoi. Et à ce moment-là, j'imagine que ton français, il n'est pas comme il est aujourd'hui. Et tu arrives à te faire comprendre, tu arrives à trouver ta place.

  • Speaker #1

    Oui, ça faisait quand même deux ans que j'étais en France. Après, en cuisine, ça allait. Ce qui était dur, c'était l'école. Ouais. C'était lire, écrire, faire le travail à l'école, même si le niveau c'était CAP, je me suis mis l'impression de dingue parce que absolument, absolument réussir. Bon, je finis par des super notes quand même. Non, ça c'était très dur. J'ai énormément bossé. C'était trois ans, genre, bam, sans cesse.

  • Speaker #0

    T'étais motivée, hyper... Oui,

  • Speaker #1

    j'étais motivée. Après, à Ferrandi, j'étais super bien accueillie aussi. Les profs avaient beaucoup de compréhension pour moi. Par exemple, je parlais très bien anglais. Et du coup les cours d'anglais je pouvais sauter un sur deux et à la place je prenais les cours de français. J'avais énormément du mal avec tout ce qui était économie, etc. Donc tout ce qui était économie et français je les faisais en double ces cours. Donc je les repassais deux fois et je pouvais du coup un peu jongler dans ma scolarité.

  • Speaker #0

    Trop bien. Puis j'imagine qu'ils ont, alors je sais pas à l'époque, mais ils ont peut-être l'habitude d'avoir aussi des étrangers, parce qu'il y a beaucoup d'étrangers qui viennent faire l'école de cuisine en France.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque, il y avait carrément une section pour les étrangers et ils voulaient que j'y aille. Le problème, c'est que c'est une section en anglais et moi, mon but, c'est de rester en France et le faire en français. Parce que si on ne fréquente pas des Français, si on ne fait pas ça en français, même si c'est dur. On va jamais apprendre.

  • Speaker #0

    Oui, toi, tu avais comme objectif de rester en France. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, au Ritz, tu restes combien de temps ? Deux ans. Deux ans. Et du coup, c'est la fin de ton...

  • Speaker #1

    C'est la fin de mon apprentissage.

  • Speaker #0

    Et alors, après l'apprentissage, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Après, il y a Michelot qui me propose de rester au Ritz. Mais comme... J'avais besoin d'un peu d'expérience et je ne voulais pas rester sur l'expérience apprentissage. Je me suis dirigée vers Parc Ayat. C'est une décision très dure parce que l'équipe d'Irit, c'était énorme. C'était top de travailler là-bas et c'était un peu comme me rompre avec le mec qui tue Ambro quand même. C'était vraiment contre-cœur. Mais après, on avait beaucoup parlé avec Monsieur Roth et il m'avait aussi un peu entre guillemets déconseillé de rester là où on était en apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, donc bienveillant.

  • Speaker #1

    Mais absolument, absolument. Je lui dois beaucoup. Après, c'était par carrière de Paris 20 d'hommes que j'ai fait pendant un an avec le chef Jean-François Roquet. Ça a duré un an parce que Laurent, il voulait absolument qu'on parte de Paris.

  • Speaker #0

    Oui, parce que lui, entre-temps, il était à Paris avec toi.

  • Speaker #1

    Il était à Paris avec moi, bien sûr. Il vient de la région parisienne, mais il n'aime pas trop Paris. Il est vraiment resté avec moi pour mon parcours de cuisine. Donc, il m'avait quand même donné quelques années pour faire ça. Et c'était maintenant à mon tour de le suivre, parce qu'il m'avait quand même suivi. Donc, voilà, d'un coup, je suis donnée en donnant. On a fait un peu un tour de France pour voir ce que nous plaît. On est parti à Arles, Toulouse, on a fait des petits week-ends un peu partout. On est arrivés ici à Lyon et on s'est dit voilà, c'est ici Déjà, j'avais besoin d'une ville où il y avait un aéroport, parce que de temps en temps, je rentrais à Stockholm quand même. Mais c'était ce côté ville, enfin pas très loin de la campagne, pas très bruyant. Tu peux vivre ici sans voiture et même sans carte TCL. Donc c'était vraiment parfait, t'as la gastronomie, mais c'est assez calme quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, à taille humaine.

  • Speaker #1

    Taille humaine, ouais.

  • Speaker #0

    Tous les avantages. Et aussi tu disais, encore une fois, dans cette série Planète Chef, tu disais que ça te faisait aussi penser un peu à une ville scandinave.

  • Speaker #1

    Non, c'était Cracovie, en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça te faisait penser à Cracovie. Cracovie, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est en Pologne d'où vient ma mère, où j'habitais pendant un an et demi. Et c'est un peu les mêmes vibes, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, dans quoi ? Parce que je ne suis jamais allée.

  • Speaker #1

    La vieille ville, les bâtiments.

  • Speaker #0

    C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc là, vous vous dites, c'est Lyon, on va s'installer là. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et donc on commence à chercher du boulot, on commence à s'installer ici. Laurent il est parti deux mois avant moi parce qu'il avait trouvé du travail chez Nicolas Lebec. Moi je cherche encore. Et du coup moi j'ai pris les affaires à Paris, j'organise le déménagement et puis voilà, on arrive. Et on a travaillé ici pendant quelques années avant d'ouvrir notre restaurant. Et c'était pas du tout prévu que je fais ça avec lui. À la base, c'est Laurent qui voulait ouvrir un bar à dessert, donc sans le salé. Et j'ai eu un accident, enfin c'est pas un accident, mais j'ai eu une tendinite, un canal carpien. Je me suis fait opérer et j'ai été arrêtée pendant six mois. Donc c'est énorme. Et le chirurgien, il a dit, alors soit vous arrêtez le métier. Donc imagine quelqu'un qui est passionné parce qu'il fait du dentre.

  • Speaker #0

    Oui, il y a à peine de commencer en fait.

  • Speaker #1

    Et... et après, ou bien vous ouvrez votre établissement et vous travaillez à votre façon, enfin je veux dire où vous gérez vos trucs à vous bon, c'est pas moins dur, mais bon après je sais pas comment ça a été réfléchi et du coup on s'est dit, bah allez, pourquoi pas de toute façon dans son business plan, faire que du bar à dessert, c'était trop compliqué on pouvait pas vraiment gagner sa vie avec ça et du coup on a fait un fusion bar à dessert et restaurant. Et on est le seul, toujours, après dix ans, d'avoir un bar à dessert ici à Lyon. Donc le concept, c'est... Enfin, le concept. L'idée, c'est le petit-déj le matin, sucré et salé. Le midi, c'est à mon tour, donc tout ce qui est salé entre plat de dessert et l'après-midi, bar à dessert. Et la spécialité, chez nous, déjà les brioches. On en trouve des brioches à la cannelle comme on souhaite. Et après, tu peux aussi venir manger un dessert à l'assiette, un peu comme dans les restos, dans les grands restaurants, comme dans les étoilés. En fait, tu peux venir toute la journée et manger que ça.

  • Speaker #0

    Jusqu'à 18h30 ?

  • Speaker #1

    Jusqu'à 18h30, oui. C'est trop bien. Donc voilà, on est ouvert 10h par jour. Et on est ouvert samedi, dimanche.

  • Speaker #0

    Ok. Et je me faisais la réflexion, c'est que tu disais que c'était un peu dans ta culture. de manger un peu toute la journée. C'est ça. Et du coup, je me suis dit, vous avez été vachement complémentaire dans l'idée. C'est que lui, il voulait faire le bar à dessert. Donc, on peut venir manger un dessert à n'importe quelle heure. Et du coup, vous êtes trop bien trouvée.

  • Speaker #1

    Exactement. Travail d'équipe.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et donc, le kitchen, vous l'avez trouvé comment ?

  • Speaker #1

    Le local, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, au début, on avait cherché en centre-ville. qui est au Gagnère, c'est genre d'endroit. Bon, après, c'était un peu une question d'argent, on n'avait pas des masses. Et donc, on avait commencé un peu à regarder les septièmes, à savoir, ça faisait que deux ans qu'on habitait à Lyon, donc on ne connaissait pas trop...

  • Speaker #0

    Les spécificités des cartes.

  • Speaker #1

    Mais après, on a trouvé. Et du coup, on a commencé à regarder dans les septièmes parce que, je ne sais pas si tu te souviens ou si tu étais...

  • Speaker #0

    J'ai grandi en banlieue lyonnaise. Je connais la ville depuis pas très longtemps.

  • Speaker #1

    Et le septième, pour te dire, il y a dix ans, en 2013-2014, il n'y avait pas grand-chose. Surtout le quartier Jean Massé, plein de locaux vides, beaucoup de kebabs. c'était pas super qualité de vivre les choses et on s'est dit il va se passer des trucs ici on a déjà vécu à l'étranger, j'ai déjà vécu dans plusieurs villes et du coup ces quartiers qui montent un peu on le voit en amont Et du coup, on s'est dit, allez, absolument septième. On a visité plein de locaux. Et finalement, on est tombés sur ici. Donc, le 34 rue Chevreul, un local d'angle. Ça aussi,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien d'être en angle.

  • Speaker #1

    Oui, on a la visibilité. On a une incroyable visibilité. Donc, c'est très bien. On a presque une double adresse. Donc, le local n'était pas très grand. Il faisait 40 mètres carrés. Mais il y avait un étage où on pouvait du coup faire un atelier. Et là, du coup, on fait une offre à ce local-là, qui n'était pas très cher en plus. Et on apprend que le local n'est plus à vendre. Parce que la personne qui était là auparavant, elle payait plus ses loyers. Donc, liquidation judiciaire. Et ça part aux enchères. Et du coup, on a pris nos devants, on a appelé la régie, on a présenté, on a fait un full dossier et on a dit, voilà, nous on veut faire ça. Est-ce qu'on peut avoir le local sans que ça passe aux enchères ? Et ils ont accepté.

  • Speaker #0

    Ah, wow.

  • Speaker #1

    Donc, en gros, on n'a pas payé un fonds de commerce, on n'a payé un pas de porte.

  • Speaker #0

    Je vois la différence.

  • Speaker #1

    Alors, la différence, quand on paye un pas de porte, on paye un bail. Donc, il y a des propriétaires de mur, et eux, ils te louent le local. Un peu comme quand tu loues un appartement. C'est pareil. Tu n'es pas propriétaire du mur, tu loues, c'est tout. Quand tu achètes un fonds de commerce, tu achètes un restaurant entier avec le matériel, parfois le personnel s'il y en a, avec l'immobilier, avec la clientèle. Et du coup, c'est, je ne sais pas, 10 ou 20 fois plus cher. Donc, ce n'est pas le même prix du tout. Parfois avec une licence 4, alors que quand tu n'as pas de porte, il n'y a pas de licence. Donc, c'est ça la différence. Du coup, les budgets, ce n'était plus le même. Et au début, on n'était que tous les deux. cuisine, plonge, pâtisserie, salle. Bon, ça n'a pas duré longtemps. Vous avez dit trois décennies. Assez rapidement, au bout de trois mois. Et après, ça s'est agrandi un peu petit à petit. On a pris la terrasse. On a pu embaucher un peu plus de monde. Et à côté de chez nous, il y avait la cave de Vin Nature. Et l'année dernière, en 2023, le propriétaire vient me voir, il demande si je veux la reprendre. Et évidemment, on a dit oui. Et du coup, on a pu agrandir le restaurant. Donc, on a passé de 25 couverts à 50. Plus terrasse. C'est énorme. Énorme. Donc, toute l'organisation a changé. On a fait appel à des architectes, un studio, qui ont fait la décoration. Ils avaient déjà fait notre décoration auparavant parce qu'en 2021, on pensait qu'on ne peut pas avoir le local à côté. Donc, on s'est dit au moins, on va faire un emballissement. Et du coup, c'était la deuxième fois qu'on travaillait avec eux pour le restaurant. Donc, ils ont fait un super lieu, très classe. Art Deco et on leur a demandé justement quelque chose où on ne voit pas si c'est fait avant, maintenant ou plus tard. intemporel. On voulait faire appel aussi aux textures, aux pâtisseries de Laurent et voilà, donc ils ont fait un super bolo. Très bon.

  • Speaker #0

    Et t'inquiète hein.

  • Speaker #1

    Attends, attends.

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui va se passer là encore ? Et ta petite manip. Ça, ça, ça, c'est bon.

  • Speaker #0

    C'est bon, tout va bien. Et justement, pendant ces dix ans, du début jusque-là, dernièrement, les travaux, donc tu as vu le quartier un peu changer ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et tout de suite, ah oui, c'était ça ma question, tout de suite, est-ce que ça a attiré du monde, du coup, votre concept ? Oui.

  • Speaker #1

    On a cartonné de la première semaine. Après, on avait un peu préparé les trucs. On avait beaucoup d'amis, beaucoup de gens à qui on avait déjà parlé de ça. On avait fait quelques pop-up. pour faire parler de nous. Et oui, on a eu les médias tout de suite. C'était important parce que du coup,

  • Speaker #0

    vous étiez dans un endroit où on n'attend pas forcément... Nous,

  • Speaker #1

    on ne s'attendait pas du tout à avoir du succès de le début. Et en 10 ans, ça n'a pas désempli. C'est fou. Après, si le Covid, évidemment, il est parti après. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour toi, c'est quoi les clés pour avoir un établissement comme ça qui... qui reste autant apprécié ?

  • Speaker #1

    Si je savais ça, je serais riche. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être le fait d'avoir des desserts de haut niveau. Ma cuisine changeait beaucoup de ce qui s'est présenté à Lyon à l'époque. Après, On était l'un des premiers à proposer des petits-déj, hormis les hôtels, etc. Donc ça, il y avait un concept un peu décalé en fait par rapport à ce qui était...

  • Speaker #0

    Ça ressemblait à rien d'idol quoi.

  • Speaker #1

    Non, et pourtant la déco avant qu'un studio vienne au secours, c'était le nyon quoi. Il y avait des tables singères en bois, des murs blancs.

  • Speaker #0

    C'était pas votre image, c'était pas personnalisé ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu... Mais c'était mignon hein ? Mais dans son jus, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Vous venez pas pour la déco ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et alors vous avez été rapidement repéré aussi par les guides comme Guide Michelin et Goémiot. Je crois que c'est même dès la deuxième année où vous avez eu… Dès la deuxième année,

  • Speaker #1

    on a eu le Bib Michelin qui dessine les restos qui… qui ont un bon rapport qui a été pris selon eux donc. Et on a eu 12 et demi chez Goemio qui en a maintenu. 12 et demi donc c'est sans détox. Et on a aussi eu le prix des gens talents, bon aussi bien Laurent et moi.

  • Speaker #0

    Ok, bravo. Je trouve qu'au bout de deux ans, c'est fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est fort. Je ne m'y attendais absolument pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous étiez vraiment en place ?

  • Speaker #1

    Il faut croire. Moi, quand je regarde les restaurateurs aujourd'hui, les restaurants qui ouvrent, ils sont tellement en place, ils sont tellement super bien organisés. C'est incroyable. Je suis hyper impressionnée par leur travail. Alors que nous, c'était I wanna get me to fly On ouvre les portes, on met un peu de peinture. Salut ! Zéro essai de plat. Tout est improvisé. Bon, ça n'a pas changé. J'improvise la moitié des choses que je fais. Mais waouh ! Je suis hyper impressionnée par eux. Quand je vois comment nous, on faisait des trucs et comment eux, ils font les choses. c'est fou c'est développé comme on parlait la première fois qu'on s'est rencontré par rapport à la communication et tout aujourd'hui on fait appel à des influencers on fait des vidéos à nous c'était mon portable c'était même pas un iPhone avec 3 pots photos sur Instagram qui venaient d'arriver avec 2-3 textes bon c'était personnel mais les gens ont Mais les gens, ils adoraient, en fait.

  • Speaker #0

    C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et nous, notre seule communication, c'était Facebook, Instagram.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au début, c'était vraiment parce qu'on n'avait pas de soupe. Donc, c'était soit on emploie des gens ou on achète de la belle cam ou on prend un community manager. Et au bout de six mois, justement, j'en avais parlé avec Camille Carlier. qui accompagnent beaucoup de restaurants avec leur communication. Et elle m'a dit, mais en fait, Conit, on n'a pas besoin. des gens comme moi, t'en as pas besoin. Donc aujourd'hui, je sais pas, peut-être qu'on en a besoin. Mais à chaque fois, on s'est dit non, on mettra l'argent sur autre chose.

  • Speaker #0

    Tant qu'à faire bon.

  • Speaker #1

    Et on n'a jamais pris.

  • Speaker #0

    Quand on a le choix. C'est génial. Et alors parle-nous un petit peu de ta cuisine. Tu disais que tu faisais beaucoup de cuisines qui changeaient. Tu faisais un peu selon tes inspis.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ma cuisine, c'est une cuisine créative. Libre, avec libre je dis je ne me tiens pas à une certaine cuisine, ni française, ni polonaise, ni suédoise, mais j'en puise mes inspirations. Ce qui m'inspire le plus, ce sont mes maraîchers et mes fournisseurs. En gros, je les dis souvent, c'est eux qui font ma carte. C'est-à-dire, je sais ce qu'ils ont comme produit ou je leur demande ce qu'est le prochain truc. Et après, par rapport à ça, je le fais en fonction. Parfois, il y a donc M. Barnas, par exemple, qui nous livre les champignons. Mais là, tout un tas de choses. Il arrive avec sa petite camionnette et il ouvre. Son camion, c'est un petit... comment... Bah, porte d'Ali Baba, il est là, plein de petits trésors, et il pioche, et c'est comme ça que je fais. Je fais mes menus et j'aime beaucoup aussi quand je suis à l'étranger d'aller dans les supermarchés, dans les magasins et j'en trouve plein de choses puis tester quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, t'aimes bien les produits d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais j'aime beaucoup à chaque fois que je voyage je ramène des choses. Là j'étais au Népal l'an dernier avec mon père et j'ai ramené des petits poissons. Ouais, c'est vrai. en pickles fumés mais qui piquent énormément et voilà. Poisson en pickles ? Oui, puis poisson en pickles, ce sont des mini anchois, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais trouvé ce que c'est. On travaille évidemment en saison avec des producteurs qui ne sont pas loin. Il y en a qui sont venus des amis comme Gérard Essayant des Jardins de Vartan. Et après, pour tenir la saisonnalité, on travaille aussi énormément avec tout ce qui est fermentation, macérations, fichages. Donc là, on est au printemps, par exemple la cueillette a des ours ou des fleurs de sureau. Donc c'est maintenant et du coup, on les transforme dans plusieurs. de plusieurs manières pour pouvoir avoir des fruits, des légumes, enfin surtout des légumes. Je travaille très peu de fruits, mais surtout légumes pour l'hiver, pour ne pas avoir les tristes carottes, patates, oignons.

  • Speaker #0

    Et ça, tu les fais fermenter dans des bocaux et tu les utilises en condiments ?

  • Speaker #1

    En condiments, en sauce, en assaisonnement. en accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça doit être un gros travail pour tout mettre en beaucoup. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, mais après, c'est un plaisir. J'ai commencé, surtout la fermentation, tout le reste, j'ai fait avant, mais c'était pendant la Covid. C'est-à-dire que c'était le 20 mars, il me semble, c'était un samedi où on a fermé le resto. Et le samedi, c'est le jour où je vais au marché. Donc j'avais à peu près 25 kilos de légumes, je n'avais pas quoi faire avec et du coup je me suis mise à apprendre, regarder des vidéos sur des gens sur internet qui faisaient ça, faire des tests, réussir, échouer, tester des choses bonnes, des choses archi pas bonnes et ça m'a plu. Et je trouve qu'avec la fermentation, tu peux avoir un éventail d'égouts absolument incroyable. Tu prends une cerise et quand tu la fermentes, ça devient complètement autre chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a plusieurs méthodes de fermentation qui font des sages.

  • Speaker #1

    Je ne les connais pas tous, mais tu peux avoir des résultats bluffants.

  • Speaker #0

    C'est pratique.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et parle-moi un petit peu de tes spécialités. Il me semble que toi, tu aimes bien faire un peu de tout ce qui est fumée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ben non, pas trop. Parfois, oui, parfois, je fais des choses fumées. Ben, je ne parle pas du fumoir, donc c'est un peu mes maisons, quoi, avec ma petite cocotte. Les spécialités, on n'en a pas trop. Ouais je sais pas, peut-être si on le voit de l'extérieur, on voit les spécialités. L'hiver, je fais un chou-farci. Chaque année, ça change un peu la recette. Donc ça, c'est sûr que c'est sur la carte depuis un petit moment. Après, la truite, elle est souvent travaillée dans plusieurs manières différentes. Le matin, je le sers en gravlax avec une brioche, avec une crème à la nette.

  • Speaker #0

    Pour le petit déjeuner ?

  • Speaker #1

    Oui, pour le petit déj. Donc ça, ça revient de temps en temps. Qu'est-ce qui revient ? Souvent, non, mais je pense que c'est ça.

  • Speaker #0

    En tout cas, tu parles très bien de ta cuisine dans ce que je disais tout à l'heure dans la série Planète Chef, que tu m'as gentiment envoyée quand on s'est rencontrées. Du coup, je l'ai regardée deux fois tellement j'ai aimé ces 50 minutes où on te présente. Quand est-ce qu'on te propose ça ? Qui te propose ça ? Ça sort d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, Planet Chef, c'est une série qui a été produite par Canal+. Et l'idée derrière cette série, c'était de filmer des chefs étrangers qui pratiquent en France. Donc, il y avait... Marouk Roulagreco voilà Marouk Roulagreco je n'ai jamais prononcé son nom Alessandra Montagne Béatrice Gonzalvez moi

  • Speaker #0

    Juan Juan

  • Speaker #1

    Rebelez oui et c'était du coup j'étais contactée par un par Canal+. Ouais. Et au début, j'étais pas... Enfin, j'aime pas trop mes produits, en fait. Donc, j'ai failli dire non. Et après, il y avait le... le réalisateur Stéphane Carrel qui est descendu de Paris pour venir te convaincre voilà pour venir me rencontrer on s'est parlé et on a eu un super feeling tout de suite Et après, pourquoi j'ai dit oui, c'est que j'ai senti qu'avec Steph, il va y avoir la qualité. J'avais pas vu un seul film de ce qu'il avait fait avant, mais tout de suite, je savais que ça, ça va être quelque chose d'énorme. D'une, et de deux, j'ai un souvenir quand j'étais à l'école. Il n'y avait pas beaucoup de femmes dans les médias en cuisine, à part deux et trois. Et ça m'a énormément manqué. Je trouvais que... Je me suis dit, mais elles sont où, en fait ? Et même si j'aime pas trop... parler de moi ou être visible comme ça, je trouve que c'est important pour elle.

  • Speaker #0

    Oui, au-delà de te montrer toi, c'était vraiment pour passer aussi un message et montrer qu'il y avait des femmes.

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai énormément de femmes qui me sollicitent, femmes cuisinières, pour parler de la cuisine. Ou des femmes qui veulent devenir cuisinières. Et ça, je dis toujours oui à ça, de les rencontrer, de parler avec elles, donner un coup pousse, bah, moral, mais quand même, parce que je trouve ça super important.

  • Speaker #0

    Elle s'identifie à toi. Oui,

  • Speaker #1

    et je trouve ça énorme, quoi. Si on peut rendre ça, si on peut donner ça, bah pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Ça, c'était en 2018 où j'ai rencontré Stéphane Carrel, et on a passé quatre jours ici à Lyon, quatre jours à Cracovie, et quatre jours à Stockholm à filmer, et c'est une aventure absolument incroyable. La série et la musique de Sylvain Millepied. qui est absolument incroyable. Et c'était une aventure hors normes exceptionnelle. Et Steph est maintenant un ami très proche.

  • Speaker #0

    Trop bien. C'est vraiment génial. Pour le dire, je l'ai vraiment regardé deux fois. Parce que c'est ça, l'ambiance, la musique, les images sont magnifiques. Et ça met vraiment en avant tes origines. On voit ton papa, on voit ta tante. C'est vraiment trop bien. C'est vraiment bien. Pour ceux qui ont le canal, il faut vraiment aller regarder ça.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement, c'est payant du coup. Donc, la visibilité n'est pas énorme. Mais bon, quand même, pour ceux qui ont le canal, regarder Planet Chef...

  • Speaker #0

    Et tu as eu des retombées ? Tu as eu ces femmes qui t'ont contacté ensuite ?

  • Speaker #1

    Il y a ça. Après, oui, à chaque fois qu'ils les diffusent, on a des clients qui viennent évidemment beaucoup moins que si c'est diffusé. France 5. ou je sais pas quelle, enfin sur le M6 ou des choses comme ça, mais c'est pas pour ça que je l'ai fait en fait. Donc non, c'est ouais on a des retombées mais genre normal quoi, rien de bien.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as d'autres médias qui vous contactent ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai fait d'autres. Après, je donnais beaucoup d'interviews. Podcast, c'est mon deuxième que j'ai fait. Le premier, ça sort demain d'ailleurs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est celui dont tu me parlais.

  • Speaker #1

    Exactement, dans Kidsono. où je présente une recette mais bon c'est pour les enfants mais oui on a pas mal de médias depuis tout ce temps c'est vachement bien,

  • Speaker #0

    c'est fou justement je me suis fait la réflexion avec mon copain il me disait mais en fait 10 ans c'est beaucoup pour un restaurant, je lui dis bah oui je crois que c'est énorme oui je crois aussi je m'en rends pas compte mais c'est vrai actuellement il y a beaucoup d'établissements qui commencent un peu à fermer c'est hyper triste mais c'est la situation actuelle qui fait qu'il y en a plein qui ferment, même des grosses institutions oui Et du coup, c'est fort. Tu penses pas qu'il tient ? En mai, fais ce qu'il te plaît, la mutinerie. Je sais que c'est aussi parce qu'ils ont envie de faire d'autres choses. Mais voilà, même d'autres endroits comme les Miches. Je sais pas si ça te parle, mais c'est une sandwicherie. C'est deux filles qui tenaient ça depuis deux ans et qui ferment. Et je me dis, purée, il y en a qui tiennent quand même. Et c'est fou, c'est fort. Bravo, c'est comme le substrat, ça fait dix ans. Je crois, il me semble que vous vous êtes installées un peu au même moment.

  • Speaker #1

    Trois mois après, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou. Je ne me rendais pas compte que 10 ans, c'était...

  • Speaker #1

    C'était énorme.

  • Speaker #0

    Une belle durée pour un resto.

  • Speaker #1

    C'est sûr, oui.

  • Speaker #0

    Globalement, un restaurant, ça dure combien de temps ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    L'amour dure 7 ans en restauration.

  • Speaker #0

    Ah oui, on dit ça en restauration. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, souvent, les prêts de la banque, c'est 7 ans. Donc, les gens qui ont fait 7 ans, c'est là où on commence à se poser la question. Je reste, je pars,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je fais ? Oui.

  • Speaker #1

    Mais nous, on en reste, de toute façon, avec la nouvelle salle maintenant, c'est presque comme si tu ouvres un deuxième resto ou un nouvel resto. Oui,

  • Speaker #0

    ce ne sont plus les mêmes quantités.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses qui changent. Donc là, il y a un revival. C'est trop cool.

  • Speaker #0

    Et tu disais aussi qu'avec cet agrandissement, tu étais aussi beaucoup plus en salle maintenant.

  • Speaker #1

    Alors on a changé un peu l'organisation, c'est-à-dire que je partage mon temps entre la cuisine et la salle. Et de toute façon, les bureaux, on les fait tous les deux avec Laurent. C'est-à-dire que c'est toujours moi qui fais les menus. Je gère toute l'organisation en cuisine. Et par contre, j'en ai pris une personne en plus en cuisine. Et du coup, en binôme avec ma cuisinière Penelope, on gère l'organisation. C'est elle et le cuisinier qui font la cuisine à Mehdi. Je les aide un peu avec la mise en place. Le madame, le service de Mehdi, c'est eux qui les gèrent. Du coup, je donne un coup de main en salle. L'aider est venu aussi parce qu'on a ressenti que les gens ont besoin d'avoir le patron en salle. Quand il vient au kitchen, il vient chez Connie et Laurent. C'est hyper apprécié de être là et du coup, ça nous a facilité l'organisation énormément.

  • Speaker #0

    Oui, et puis toi, ça te plaît aussi de voir les clients, de leur apporter aux assiettes,

  • Speaker #1

    de leur parler. J'adore. En plus, on a des habitués qui sont là depuis des années. Il y en a qui ont déménagé et à chaque fois qu'ils passent, ils reviennent. Non, non, mais j'adore absolument. C'est pas facile tous les jours. C'est un métier de service, mais c'est un grand plaisir pour moi de pouvoir faire ça.

  • Speaker #0

    Et je crois aussi que ça fait partie de l'identité du Kitchen, parce que j'ai compris que le Kitchen, ça s'appelait comme ça, parce que vous vouliez rendre cet endroit comme un lieu de vie, une vraie cuisine de maison. Oui, c'est ça. Parle-nous de pourquoi le Kitchen ?

  • Speaker #1

    Pourquoi le non ? Je ne me souviens absolument pas. C'est fou, mais je ne me souviens pas. Avant, on s'appelait le Kitchen Café. Avec le changement de lieu, on a changé un peu le nom aussi. Mais on voulait un nom qui soit étranger, qui soit français, qui fait un bistrot de quartier et en même temps où on peut manger des pâtisseries. Donc c'est difficile de trouver un nom pour tout ça. Mais je ne me souviens même pas qui a eu cette idée. Je ne crois pas que c'est un nom. Je crois que je me souviens qu'on avait fait un brainstorming avec des amis. On était une dizaine et ça doit être quelqu'un d'eux. Il faut que je le redemande.

  • Speaker #0

    Il faut chercher qui a trouvé.

  • Speaker #1

    Qui a trouvé, mais je ne crois pas que ce soit nous en fait. Je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, ça se veut vraiment comme une cuisine familiale. C'est ça. On est à la maison, on peut se prendre le petit-déj, le déj, le dessert. Voilà. Tout comme on veut.

  • Speaker #1

    Bistrot du quartier pour les amis.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, c'est trop trop bien. On a bien parlé dis donc, je vois pas le temps passer mais... Ah ouais quand même ! Est-ce qu'on est bon par rapport à ton timing ? Oui,

  • Speaker #1

    large.

  • Speaker #0

    Bon, bah très bien.

  • Speaker #1

    Parce que quoi, on a encore des choses à se dire là ou ?

  • Speaker #0

    On a toujours des choses à se dire. Mais non, là je regarde mes petites notes, on est pas mal dans ce qu'on a dit. Ah bah si, ça ça m'intéresse.

  • Speaker #1

    Quoi ?

  • Speaker #0

    Le fait d'avoir créé ça en couple, est-ce que c'est pas... Enfin, c'est un challenge quand même.

  • Speaker #1

    C'est un challenge, mais ça fait plaisir. C'est... on avait déjà travaillé ensemble. On avait fait chef privé à l'étranger.

  • Speaker #0

    C'est bien ça, chef privé. Tous les deux.

  • Speaker #1

    Tous les deux. J'ai une famille. On avait fait quelques fois avec cette famille-là. Donc pour ceux qui ne savent pas ce que c'est un chef privé, c'est quelqu'un qui travaille pour soit une personne, soit une famille. Et qui s'occupe du coup de tout. Tous les repas, tous les jours, 7 sur 7. Nous, c'était 7 sur 7, c'était pendant une courte période, c'était quelques mois, donc c'était pas non plus. Donc matin, midi et après midi, on fait tous les courses, on les suit. Quand ils veulent un pique-nique, on fait un pique-nique. C'était super.

  • Speaker #0

    C'était où ?

  • Speaker #1

    C'était à Ibiza. deux fois, une fois à Courchevel.

  • Speaker #0

    Ok, c'est des familles riches.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, on n'a rien vu.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    vous n'avez pas profité, non. Non, non, parce que c'est une courte période et du coup, c'est très intense. On fait tout, on fait les courses. Voilà, donc, on fait à manger, on fait le ménage de la cuisine, on fait tout. Super expérience, une famille adorable. Donc, ouais, c'était super cool. Donc, pour revenir à travailler en couple, on l'avait déjà fait.

  • Speaker #0

    On a expérimenté.

  • Speaker #1

    Ouais, on était compatibles. Après, après U-Kitchen, on a quand même des rôles complètement différents. Moi, je m'occupe de la cuisine, un peu de la salle, enfin, j'ai un peu le personnel et puis une partie de bureau. Laurent, il s'occupe de tout ce qui est pâtisserie, les achats, un peu de bureau aussi. On est complémentaires dans ce que l'on fait. Et bien ça fait plaisir de travailler avec la personne qui en a. C'est clair. C'est trop bien. Partager ça, c'est un énorme projet et c'est hyper beau comme projet. Donc ouais c'est un grand plaisir.

  • Speaker #0

    Ah ouais j'étais curieuse parce qu'avec mon chéri aussi on aimerait bien faire un petit truc à deux.

  • Speaker #1

    Tu m'en parleras après ?

  • Speaker #0

    Oui je te dirai, je te dirai. Mais non du coup c'est beau, c'est une belle histoire, c'est un projet de couple, ça part de quelque chose d'incertain. T'arrives à Paris, enfin non t'arrives à Grenoble, tu te trompes un peu amoureuse de la France, tu restes, Ferrandi, tout ça. Franchement c'est trop beau, c'est hyper inspirant, je suis sûre qu'il y a plein de gens qui vont être... Impressionnée par ce parcours ?

  • Speaker #1

    Après, je ne suis pas quelqu'un qui planifie énormément de choses dans ma vie.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui rend le...

  • Speaker #1

    Il me pose la question, genre, ouais, où est-ce que tu te vois dans cinq ans ? Eh ben, je n'en sais rien, en fait. Parce que quand je regarde toute ma vie, à chaque fois, je vois que du jour au lendemain, il y a plein d'aventures qui sont proposées à moi et auxquelles j'ai dit oui. Et du coup, je ne veux pas me projeter dans cinq ans parce que, bah, qui sait ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu go with the flow.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. J'ai trop aimé ce moment avec toi. Est-ce que tu as envie de rajouter une petite chose, un truc ?

  • Speaker #1

    Ah non, je ne sais pas, je pense qu'on a fait le nouveau.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as déjà tout dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Eh bien, est-ce que tu as apprécié ce moment ?

  • Speaker #1

    Bah ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'au début, tu m'avais dit que tu n'étais pas sûre de toi, tu ne voulais pas... Non,

  • Speaker #1

    mais je me dis, mais qui va écouter ce que tu dis, quoi ? Mais ce n'est pas intéressant, en fait. Ah non. Voilà, je suis une personne comme une autre, donc je ne vois pas trop. Mais bon, vu que tu as un public qui écoute, donc...

  • Speaker #0

    Non mais c'est trop bien, je suis sûre que je vais avoir plein de bons retours sur cet épisode. Ouais. Parce que le Kitchen, c'est une institution à Lyon, voilà. Ça,

  • Speaker #1

    ça me fait plaisir d'entendre et en même temps ça me fait bizarre.

  • Speaker #0

    Ça doit faire bizarre, ouais. Parce qu'en fait, on ne se rend jamais compte de ce qu'on accomplit.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je n'arrive pas à sortir de ce que je fais, de ce que nous faisons.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ta vie donc c'est ça.

  • Speaker #1

    Oui et je n'arrive pas à voir de l'extérieur tout ça. Je suis... Je suis hyper contente de ce qu'on fait et c'est une passion. On fait énormément d'heures, mais en même temps. Je n'ai pas l'impression de travailler en fait. Je me réveille tous les jours avec l'envie d'y être, surtout avec mon super équipe. Je suis contente de les retrouver tous les jours, mes clients. Donc non, ce que je vis c'est énorme.

  • Speaker #0

    Ah c'est trop bien. On ne souhaite que le meilleur pour le Kitchen et pour toi, pour Laurent, pour ton équipe. Franchement c'est trop bien. Et puis voilà quoi, on a passé un bon moment. Est-ce que tu peux nous dire charbon en polonais et en suédois ? Ça m'intrigue, je ne sais pas, je me suis posé la question. Ou très bon parce que du coup charbon c'est déjà un peu la langue lyonnaise.

  • Speaker #1

    En suédois c'est jattegott et en polonais c'est pyszne

  • Speaker #0

    Pyszne, et voilà, c'est pyszne. Eh bien merci beaucoup Connie, c'était trop cool. Ah oui, bien vu Arsène !

  • Speaker #1

    Elle a oublié une fois, ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai oublié, c'est pas bien, mais heureusement qu'Arsène est là. Quel chef tu nous conseilles pour Cherbon ? Parce que ça c'est très pratique, parce que Steven Hubert t'avait conseillé. Bon, j'avais déjà pensé à toi.

  • Speaker #1

    Sinon, j'aurais dit Steven Hubert, parce que c'est mes chouchous chéri, et j'adore leur cuisine. Après, Emilie Dader, qui fait une cuisine végétale dans le restaurant Les Mauvaises Herbes. C'est excellent ce qu'elle fait, c'est très créatif. Carla Kirsch, qui fait une cuisine mexicaine. Elle a le rassemblement à Le Bridge aussi, plutôt vers le plateau de la Croix-Rousse. Elle vient de refaire son restaurant, là il y a son mari qui fait des pairings avec le mescal.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    Marion Boé, qui j'admire beaucoup parce qu'elle a deux restaurants. Donc Maria le déjeuner, donc pizza et brunch. Donc gérer deux restaurants, ça doit être quelque chose. Donc ça, il faut vraiment que tu en parles avec elle. Après, je vais sortir un peu de Sentier battu. Julia Canu du Glacier. Et elle a le Glacier Unico et Fresco et la pâtisserie Mina avec son mari. Ok. Donc, à Lyon. À Lyon.

  • Speaker #0

    Ok, j'aurais jamais envie de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Ben oui. Ah ben,

  • Speaker #0

    je connais pas tout, hein, mais...

  • Speaker #1

    Maintenant, ce que tu fais, c'est que tu vas dans la grotte et tu vas goûter une verre de glace. J'espère qu'il va faire beau et chaud Ils sont de super parcours aussi Trop bien,

  • Speaker #0

    c'est ça qu'on veut Trop intéressant Merci beaucoup Connie pour tous tes petits noms J'ai hâte de faire grandir Cherbon et de faire parler tous ces chefs parce que c'est beaucoup trop intéressant et je sais encore plus pourquoi je le fais quand j'entends ton parcours par exemple

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce moment Merci à vous deux

  • Speaker #0

    Avec plaisir, salut Connie Ça y est, le sixième épisode est terminé. Alors, qu'est-ce qu'on en pense ? Sachez que je suis preneuse de vos avis et de vos conseils que vous pouvez me laisser sur Instagram, par exemple. J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous. Sachez que moi, j'ai adoré. Je sais que je dis ça à chaque fois, mais je remercie encore Connie pour cet échange de qualité. On est resté un petit moment ensemble après. Elle m'a donné plein de conseils. Donc voilà, merci, merci pour tout. merci à vous je vois tous vos avis sur les différentes plateformes les petites étoiles que vous mettez et c'est trop génial de voir que ce qu'on fait intéresse autant de monde on a plein d'idées pour la suite et on ne vous laissera pas tomber de sitôt donc voilà, moi je vous dis à la prochaine sur Charbon, bisous

Description

Les lyonnais l’ont tout de suite adoptée.


Connie Zagora arrive en France en 2003 pour les vacances, elle décide d’y rester pour apprendre le français puis entre à l’école Ferrandi (Paris) pour apprendre la cuisine française.


Elle cumule les expériences pour se perfectionner puis décide avec son mari Laurent Ozan, que Lyon sera le lieu idéal pour ouvrir leur propre restaurant. C’est là que Le Kitchen est né, dans le 7ème arrondissement.


On vient au Kitchen pour le petit déjeuner, le déjeuner mais aussi pour le goûter. Ils sont les premiers à proposer des desserts tout au long de la journée ! Big up aux délicieux Kanelbullars suédois.🤤


Connie est un modèle de réussite, elle a travaillé dure et fait aujourd’hui ce qu’elle aime. Lyon l’adore et on comprend vite pourquoi !🫶🏼


Bonne écoute !!



Réalisation : Louison Lagneaux, Arsène Pomi, Florian Bergeret.

Invitée : Connie Zagora






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, comment ça va ? Moi ça va super, je suis très très contente, même chère contente de vous retrouver, déjà parce que c'est déjà le sixième épisode, ce qui n'est pas rien pour nous, mais surtout parce que j'avais hâte de sortir cet enregistrement que j'ai adoré faire il y a déjà plus de deux mois maintenant. Depuis le début du podcast, j'avais envie de faire un épisode de Cherbon avec elle, et je parle évidemment de Connie Zagora, la chef du Kitchen dans le 7ème. Je suis sûre que vous la connaissez déjà un peu, mais je vous invite à écouter tout ce qu'elle a de passionnant à raconter. Moi je vous retrouve à la fin, et je vous souhaite une bonne écoute. Bon et ben bonjour tout le monde, bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui on est au 34 rue Chevreul à Lyon 7. Alors pour ceux qui savent, et ben ils savent, on est au Kitchen. On est chez Connie qui nous a gentiment accueillis. Bonjour Connie.

  • Speaker #1

    Bonjour Louison.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ben très bien.

  • Speaker #0

    On est au Kitchen, on est vendredi, il est 16h. Je suis très contente d'être avec toi. Aujourd'hui, on va parler de ton parcours, de ton arrivée en France, comment tu as créé le Kitchen, toute cette petite histoire et puis voilà. Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis prête.

  • Speaker #0

    Et bien c'est parti, je te laisse nous raconter ton parcours.

  • Speaker #1

    Très bien. Déjà, merci beaucoup pour l'invitation et merci beaucoup à tous ceux qui ont fait appel à moi pour que je participe ici. Je m'appelle Connie Zagora, j'ai 42 ans, je suis née en Suède et j'ai grandi dans le banlieue de Stockholm. J'ai des parents qui sont polonais donc j'ai une double culture, je parle les deux langues. Je suis arrivée ici en France en 2003 et j'ai commencé ma vie dans la restauration en salle. J'ai une bonne expérience en salle et après j'ai basculé en cuisine. J'ai fait l'école Ferrandi pendant trois ans, mon CAP, mon MTS. J'ai passé quelques années à travailler dans des étoilés, parquet de Paris Vendôme, restaurant du Ritz Paris. Et après, avec mon conjoint, on est venu ici à Lyon en 2011. Après, du coup, sept ans à Paris et on a ouvert le Kitchen en 2013.

  • Speaker #0

    Ok. Tu es arrivée en France, en 2003. Il me semble, de ce que j'ai compris, ce n'était pas prévu que tu restes à la base. Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui a fait que tu as voulu rester en France ?

  • Speaker #1

    Alors, à la base, je suis juste venue en tant que touriste, donc à Grenoble, à Saint-Martin-de-Réage. Et j'étais censée juste rester quelques temps et j'ai eu un gros coup de foudre pour la région, pour la langue. À savoir, quand je suis venue, je savais dire à peu près un bonjour et un café s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    C'était pas mal.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé un cours de français à l'Université Stendhal. Je me suis inscrite. Et j'ai participé au cours pendant trois mois et c'est devenu un peu trop cher. J'avais un petit boulot le samedi et le dimanche dans un hôtel à Champs-Rousses et ils m'ont proposé d'y rester pour la saison. en salle donc, et je me suis dit qu'il n'y a rien de mieux que pour apprendre le français, que justement travailler avec des Français, avec une clientèle française. Et je me suis donné du coup juste la saison pour faire ça avant de rentrer à la maison à Stockholm. Mais c'est là où j'ai rencontré mon conjoint Laurent Ozan qui est avec moi au Kitchen, le chef pâtissier. Et du coup, je suis restée.

  • Speaker #0

    Tu es restée donc au début, c'était juste pour apprendre le français et tu comptais rentrer chez toi à Stockholm.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Tu faisais quoi à Stockholm ?

  • Speaker #1

    Eh bien, rien de tout. Je me suis un peu cherchée en fait, à vrai dire. Quand je suis partie de Stockholm, je n'avais vraiment pas grand-chose. J'habitais dans un colloque qui se dessout parce que l'appartement était en vente. Je me suis fait larguer par mon copain et j'ai dû quitter un boulot parce qu'il s'est débarrassé de plein de gens. parce qu'il n'y avait plus de boulot dans ce domaine. Donc en gros, il y avait tout ça en même temps qui est arrivé. Et je pense que c'est un signe en fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, tu te diriges vers l'école Ferrandi à Paris. Grâce à quoi ? Parce que c'était Laurent aussi qui voulait faire cette école.

  • Speaker #1

    Alors lui, il avait déjà fait cette école. Donc lui était déjà dans le monde du travail en pâtisserie et il était chef pâtissier. Je viens d'une famille académique, donc pour nous, avoir une formation c'est très important et même pour moi. On peut apprendre sur le tas évidemment, mais il y avait plein de choses à faire en dit.

  • Speaker #0

    Les bases ?

  • Speaker #1

    Alors les bases de la cuisine, mais aussi tout ce qui est marketing, qu'est-ce qu'on a, économie, etc. qu'on ne peut pas tout à fait apprendre comme ça. Et du coup, j'ai opté pour faire. On dit qu'il n'y avait pas beaucoup de choix à cette époque-là parce que j'avais déjà 22 ans. Donc, formation adulte, c'était beaucoup moins répandu qu'aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est tard pour la cuisine.

  • Speaker #1

    Très tard, oui. C'est très tard. Normalement, en France, on commence en 15 ans, 18 ans. Donc oui, c'était tard. J'ai opté aussi pour une formation en apprentissage. Parce que j'avais le sentiment d'être en retard, d'avoir beaucoup, beaucoup de temps à rattraper. Donc ça m'allait bien d'aller deux semaines à l'école. Non, c'était deux mois à l'école et deux mois dans l'entreprise.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc tu restes combien de temps à l'école ?

  • Speaker #1

    Trois ans.

  • Speaker #0

    Trois ans. Donc au début, tu es plutôt en salle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors non, du coup, j'ai choisi la cuisine. En fait, ce n'était pas vraiment un choix. À la base je voulais faire un BTS comme j'avais déjà mon diplôme... Comment ça s'appelle là ? Mon bac, j'avais déjà mon bac. Je voulais pas forcément faire un CAP, mais l'école avait insisté parce que j'avais pas... Enfin, pour commencer le BTS, il fallait absolument faire un CAP. Ils ont dit Bon, la salle, vous le connaissez, donc maintenant, faites autre chose. Donc voilà, pâtisserie, chocolaterie, cuisine. Je fais Bon, ben ouais, pourquoi pas cuisine ? C'était pas non plus... C'était sans plus d'enthousiasme, mais j'étais un peu curieuse quand même. Et je suis tombée dans un super apprentissage, ça s'appelle les 9000, ils sont à Jussieu, à Paris, dans le 7e. Et là, c'était vraiment l'effet wow Et j'ai appris énormément de choses, tout est fait de A à Z, ils existent encore d'ailleurs. Tout est fait de A à Z, les sauces, les jus, les découpes de viande. que des produits frais. On faisait, je ne sais pas, entre 50 et 100 couverts par jour. Hyper intense. Mais j'ai énormément appris avec une super équipe, avec des super patronnes. Et là, je me suis dit, en fait, non, c'est la cuisine.

  • Speaker #0

    C'est ça que je veux faire. C'est quoi exactement qui t'a marquée ?

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    C'est l'ambiance générale.

  • Speaker #1

    Le déclic, parce que j'ai cherché longtemps qu'est-ce que je veux faire dans la vie. Le déclic, c'était l'ambiance et c'était... J'étais bonne dans ce que je faisais. J'ai tout de suite compris et je voulais apprendre encore plus. Ce n'était pas la facilité, parce que la cuisine, ce n'est jamais facile facile, mais c'était juste le sentiment que je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Tu étais satisfaite de ce que tu faisais.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu avais envie de faire plus.

  • Speaker #1

    Et justement, je me suis cherchée pendant super longtemps ce que je voulais faire quand je serais grande. Et une fois en cuisine... C'était comme si tout est entré en place en disant bah voilà, en fait c'est ça que tu vas faire Donc incroyable comme sentiment.

  • Speaker #0

    C'est trop bien et ça me fait penser à quelque chose que tu disais dans le reportage de Planète Chef, on en parlera plus tard, une petite série que tu as fait avec…

  • Speaker #1

    Stéphane Carel.

  • Speaker #0

    Stéphane Carel, voilà. Et dedans tu disais que pour toi la cuisine c'était comme le sentiment d'être amoureux, c'est que vraiment tu te sens hyper bien, je sais pas si tu te souviens d'avoir dit ça ?

  • Speaker #1

    Non mais maintenant quand tu me rappelles, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et vraiment tu te sens bien, tu te sens à ta place et t'as envie d'y aller quoi. Et c'est un peu inexplicable finalement. Ouais. Donc trop bien cette expérience, tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #1

    Où ça ?

  • Speaker #0

    Dans ton apprentissage.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est trois ans.

  • Speaker #0

    Ah t'as fait trois ans là-bas.

  • Speaker #1

    Ah chez l'NAMM, pardon. C'était un an. Parce que ça c'était pour le CAP. Et une fois que j'ai changé de diplôme, donc BTS, il fallait changer du coup d'apprentissage. Et j'ai atterri avec Michel Roth à l'Espadon. Donc c'est le restaurant du Hits Paris.

  • Speaker #0

    Ok. Et là-bas, un autre style j'imagine ?

  • Speaker #1

    Complètement un autre style, j'ai choisi le Ritz, enfin c'est eux qui m'ont choisi parce qu'on passe un entretien comme n'importe quel entretien, parce que je voulais absolument passer par les étoilés.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    À l'époque, donc c'était en 2007-2008 dans ces eaux-là, il y avait des... Pas la bistronomie comme on trouve aujourd'hui en France. Il y avait soit les étoilés, où on travaille des super produits, on a des super techniques, soit les restos traditionnels.

  • Speaker #0

    Oui, pas d'entre-deux.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas vraiment d'entre-deux comme on peut trouver aujourd'hui. Il n'y avait pas des gens, enfin pas beaucoup en tout cas, c'était moins répandu. Il n'y avait pas des armadas, des super bars. C'était soit l'un, soit l'autre. Il n'y avait pas de palais grillé et du coup, je voulais absolument les étoiles pour avancer et apprendre plus vite. J'ai bien fait parce que je suis venue dans une super équipe. Mon maître d'apprentissage, c'était Arnaud Fay, qui reprendra les rênes de Bristol dans pas très longtemps. Et après, il y avait Michel Roth aussi en tant que chef, il est resté jusqu'à la fin de mon apprentissage là-bas. Et il y avait une super ambiance, beaucoup de bienveillance et j'ai appris énormément de choses pendant ces deux années-là. J'en garde un super souvenir et j'ai encore des anciens collègues qui viennent au Kitchen parfois. pour manger chez nous et ça c'est un super complément.

  • Speaker #0

    Oui carrément. Qu'est-ce que tu apprends de différent dans un étoilé ? J'imagine qu'il y a la rigueur, l'excellence.

  • Speaker #1

    C'est surtout ça. C'est la rigueur, l'excellence. On a aussi des produits un peu hors normes. Beaucoup de poissons, tout est fait à la main. La découpe de viande, après il y avait plein de choses et j'y touchais pas parce que j'étais apprentie, mais c'est pas grave. On voit plein de choses quand même, on tourne les artéchaux, il vient pas dans une boîte, on écosse les petits pois, il y a toutes les sauces qui sont faites de A à Z, donc même s'il y a un chef soucier, on voit quand même comment il fait des choses. Donc voilà, toute la cuisine de base française.

  • Speaker #0

    C'est très complet quoi. Et à ce moment-là, j'imagine que ton français, il n'est pas comme il est aujourd'hui. Et tu arrives à te faire comprendre, tu arrives à trouver ta place.

  • Speaker #1

    Oui, ça faisait quand même deux ans que j'étais en France. Après, en cuisine, ça allait. Ce qui était dur, c'était l'école. Ouais. C'était lire, écrire, faire le travail à l'école, même si le niveau c'était CAP, je me suis mis l'impression de dingue parce que absolument, absolument réussir. Bon, je finis par des super notes quand même. Non, ça c'était très dur. J'ai énormément bossé. C'était trois ans, genre, bam, sans cesse.

  • Speaker #0

    T'étais motivée, hyper... Oui,

  • Speaker #1

    j'étais motivée. Après, à Ferrandi, j'étais super bien accueillie aussi. Les profs avaient beaucoup de compréhension pour moi. Par exemple, je parlais très bien anglais. Et du coup les cours d'anglais je pouvais sauter un sur deux et à la place je prenais les cours de français. J'avais énormément du mal avec tout ce qui était économie, etc. Donc tout ce qui était économie et français je les faisais en double ces cours. Donc je les repassais deux fois et je pouvais du coup un peu jongler dans ma scolarité.

  • Speaker #0

    Trop bien. Puis j'imagine qu'ils ont, alors je sais pas à l'époque, mais ils ont peut-être l'habitude d'avoir aussi des étrangers, parce qu'il y a beaucoup d'étrangers qui viennent faire l'école de cuisine en France.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque, il y avait carrément une section pour les étrangers et ils voulaient que j'y aille. Le problème, c'est que c'est une section en anglais et moi, mon but, c'est de rester en France et le faire en français. Parce que si on ne fréquente pas des Français, si on ne fait pas ça en français, même si c'est dur. On va jamais apprendre.

  • Speaker #0

    Oui, toi, tu avais comme objectif de rester en France. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, au Ritz, tu restes combien de temps ? Deux ans. Deux ans. Et du coup, c'est la fin de ton...

  • Speaker #1

    C'est la fin de mon apprentissage.

  • Speaker #0

    Et alors, après l'apprentissage, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Après, il y a Michelot qui me propose de rester au Ritz. Mais comme... J'avais besoin d'un peu d'expérience et je ne voulais pas rester sur l'expérience apprentissage. Je me suis dirigée vers Parc Ayat. C'est une décision très dure parce que l'équipe d'Irit, c'était énorme. C'était top de travailler là-bas et c'était un peu comme me rompre avec le mec qui tue Ambro quand même. C'était vraiment contre-cœur. Mais après, on avait beaucoup parlé avec Monsieur Roth et il m'avait aussi un peu entre guillemets déconseillé de rester là où on était en apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, donc bienveillant.

  • Speaker #1

    Mais absolument, absolument. Je lui dois beaucoup. Après, c'était par carrière de Paris 20 d'hommes que j'ai fait pendant un an avec le chef Jean-François Roquet. Ça a duré un an parce que Laurent, il voulait absolument qu'on parte de Paris.

  • Speaker #0

    Oui, parce que lui, entre-temps, il était à Paris avec toi.

  • Speaker #1

    Il était à Paris avec moi, bien sûr. Il vient de la région parisienne, mais il n'aime pas trop Paris. Il est vraiment resté avec moi pour mon parcours de cuisine. Donc, il m'avait quand même donné quelques années pour faire ça. Et c'était maintenant à mon tour de le suivre, parce qu'il m'avait quand même suivi. Donc, voilà, d'un coup, je suis donnée en donnant. On a fait un peu un tour de France pour voir ce que nous plaît. On est parti à Arles, Toulouse, on a fait des petits week-ends un peu partout. On est arrivés ici à Lyon et on s'est dit voilà, c'est ici Déjà, j'avais besoin d'une ville où il y avait un aéroport, parce que de temps en temps, je rentrais à Stockholm quand même. Mais c'était ce côté ville, enfin pas très loin de la campagne, pas très bruyant. Tu peux vivre ici sans voiture et même sans carte TCL. Donc c'était vraiment parfait, t'as la gastronomie, mais c'est assez calme quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, à taille humaine.

  • Speaker #1

    Taille humaine, ouais.

  • Speaker #0

    Tous les avantages. Et aussi tu disais, encore une fois, dans cette série Planète Chef, tu disais que ça te faisait aussi penser un peu à une ville scandinave.

  • Speaker #1

    Non, c'était Cracovie, en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça te faisait penser à Cracovie. Cracovie, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est en Pologne d'où vient ma mère, où j'habitais pendant un an et demi. Et c'est un peu les mêmes vibes, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, dans quoi ? Parce que je ne suis jamais allée.

  • Speaker #1

    La vieille ville, les bâtiments.

  • Speaker #0

    C'est normal.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc là, vous vous dites, c'est Lyon, on va s'installer là. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et donc on commence à chercher du boulot, on commence à s'installer ici. Laurent il est parti deux mois avant moi parce qu'il avait trouvé du travail chez Nicolas Lebec. Moi je cherche encore. Et du coup moi j'ai pris les affaires à Paris, j'organise le déménagement et puis voilà, on arrive. Et on a travaillé ici pendant quelques années avant d'ouvrir notre restaurant. Et c'était pas du tout prévu que je fais ça avec lui. À la base, c'est Laurent qui voulait ouvrir un bar à dessert, donc sans le salé. Et j'ai eu un accident, enfin c'est pas un accident, mais j'ai eu une tendinite, un canal carpien. Je me suis fait opérer et j'ai été arrêtée pendant six mois. Donc c'est énorme. Et le chirurgien, il a dit, alors soit vous arrêtez le métier. Donc imagine quelqu'un qui est passionné parce qu'il fait du dentre.

  • Speaker #0

    Oui, il y a à peine de commencer en fait.

  • Speaker #1

    Et... et après, ou bien vous ouvrez votre établissement et vous travaillez à votre façon, enfin je veux dire où vous gérez vos trucs à vous bon, c'est pas moins dur, mais bon après je sais pas comment ça a été réfléchi et du coup on s'est dit, bah allez, pourquoi pas de toute façon dans son business plan, faire que du bar à dessert, c'était trop compliqué on pouvait pas vraiment gagner sa vie avec ça et du coup on a fait un fusion bar à dessert et restaurant. Et on est le seul, toujours, après dix ans, d'avoir un bar à dessert ici à Lyon. Donc le concept, c'est... Enfin, le concept. L'idée, c'est le petit-déj le matin, sucré et salé. Le midi, c'est à mon tour, donc tout ce qui est salé entre plat de dessert et l'après-midi, bar à dessert. Et la spécialité, chez nous, déjà les brioches. On en trouve des brioches à la cannelle comme on souhaite. Et après, tu peux aussi venir manger un dessert à l'assiette, un peu comme dans les restos, dans les grands restaurants, comme dans les étoilés. En fait, tu peux venir toute la journée et manger que ça.

  • Speaker #0

    Jusqu'à 18h30 ?

  • Speaker #1

    Jusqu'à 18h30, oui. C'est trop bien. Donc voilà, on est ouvert 10h par jour. Et on est ouvert samedi, dimanche.

  • Speaker #0

    Ok. Et je me faisais la réflexion, c'est que tu disais que c'était un peu dans ta culture. de manger un peu toute la journée. C'est ça. Et du coup, je me suis dit, vous avez été vachement complémentaire dans l'idée. C'est que lui, il voulait faire le bar à dessert. Donc, on peut venir manger un dessert à n'importe quelle heure. Et du coup, vous êtes trop bien trouvée.

  • Speaker #1

    Exactement. Travail d'équipe.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et donc, le kitchen, vous l'avez trouvé comment ?

  • Speaker #1

    Le local, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, au début, on avait cherché en centre-ville. qui est au Gagnère, c'est genre d'endroit. Bon, après, c'était un peu une question d'argent, on n'avait pas des masses. Et donc, on avait commencé un peu à regarder les septièmes, à savoir, ça faisait que deux ans qu'on habitait à Lyon, donc on ne connaissait pas trop...

  • Speaker #0

    Les spécificités des cartes.

  • Speaker #1

    Mais après, on a trouvé. Et du coup, on a commencé à regarder dans les septièmes parce que, je ne sais pas si tu te souviens ou si tu étais...

  • Speaker #0

    J'ai grandi en banlieue lyonnaise. Je connais la ville depuis pas très longtemps.

  • Speaker #1

    Et le septième, pour te dire, il y a dix ans, en 2013-2014, il n'y avait pas grand-chose. Surtout le quartier Jean Massé, plein de locaux vides, beaucoup de kebabs. c'était pas super qualité de vivre les choses et on s'est dit il va se passer des trucs ici on a déjà vécu à l'étranger, j'ai déjà vécu dans plusieurs villes et du coup ces quartiers qui montent un peu on le voit en amont Et du coup, on s'est dit, allez, absolument septième. On a visité plein de locaux. Et finalement, on est tombés sur ici. Donc, le 34 rue Chevreul, un local d'angle. Ça aussi,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien d'être en angle.

  • Speaker #1

    Oui, on a la visibilité. On a une incroyable visibilité. Donc, c'est très bien. On a presque une double adresse. Donc, le local n'était pas très grand. Il faisait 40 mètres carrés. Mais il y avait un étage où on pouvait du coup faire un atelier. Et là, du coup, on fait une offre à ce local-là, qui n'était pas très cher en plus. Et on apprend que le local n'est plus à vendre. Parce que la personne qui était là auparavant, elle payait plus ses loyers. Donc, liquidation judiciaire. Et ça part aux enchères. Et du coup, on a pris nos devants, on a appelé la régie, on a présenté, on a fait un full dossier et on a dit, voilà, nous on veut faire ça. Est-ce qu'on peut avoir le local sans que ça passe aux enchères ? Et ils ont accepté.

  • Speaker #0

    Ah, wow.

  • Speaker #1

    Donc, en gros, on n'a pas payé un fonds de commerce, on n'a payé un pas de porte.

  • Speaker #0

    Je vois la différence.

  • Speaker #1

    Alors, la différence, quand on paye un pas de porte, on paye un bail. Donc, il y a des propriétaires de mur, et eux, ils te louent le local. Un peu comme quand tu loues un appartement. C'est pareil. Tu n'es pas propriétaire du mur, tu loues, c'est tout. Quand tu achètes un fonds de commerce, tu achètes un restaurant entier avec le matériel, parfois le personnel s'il y en a, avec l'immobilier, avec la clientèle. Et du coup, c'est, je ne sais pas, 10 ou 20 fois plus cher. Donc, ce n'est pas le même prix du tout. Parfois avec une licence 4, alors que quand tu n'as pas de porte, il n'y a pas de licence. Donc, c'est ça la différence. Du coup, les budgets, ce n'était plus le même. Et au début, on n'était que tous les deux. cuisine, plonge, pâtisserie, salle. Bon, ça n'a pas duré longtemps. Vous avez dit trois décennies. Assez rapidement, au bout de trois mois. Et après, ça s'est agrandi un peu petit à petit. On a pris la terrasse. On a pu embaucher un peu plus de monde. Et à côté de chez nous, il y avait la cave de Vin Nature. Et l'année dernière, en 2023, le propriétaire vient me voir, il demande si je veux la reprendre. Et évidemment, on a dit oui. Et du coup, on a pu agrandir le restaurant. Donc, on a passé de 25 couverts à 50. Plus terrasse. C'est énorme. Énorme. Donc, toute l'organisation a changé. On a fait appel à des architectes, un studio, qui ont fait la décoration. Ils avaient déjà fait notre décoration auparavant parce qu'en 2021, on pensait qu'on ne peut pas avoir le local à côté. Donc, on s'est dit au moins, on va faire un emballissement. Et du coup, c'était la deuxième fois qu'on travaillait avec eux pour le restaurant. Donc, ils ont fait un super lieu, très classe. Art Deco et on leur a demandé justement quelque chose où on ne voit pas si c'est fait avant, maintenant ou plus tard. intemporel. On voulait faire appel aussi aux textures, aux pâtisseries de Laurent et voilà, donc ils ont fait un super bolo. Très bon.

  • Speaker #0

    Et t'inquiète hein.

  • Speaker #1

    Attends, attends.

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui va se passer là encore ? Et ta petite manip. Ça, ça, ça, c'est bon.

  • Speaker #0

    C'est bon, tout va bien. Et justement, pendant ces dix ans, du début jusque-là, dernièrement, les travaux, donc tu as vu le quartier un peu changer ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et tout de suite, ah oui, c'était ça ma question, tout de suite, est-ce que ça a attiré du monde, du coup, votre concept ? Oui.

  • Speaker #1

    On a cartonné de la première semaine. Après, on avait un peu préparé les trucs. On avait beaucoup d'amis, beaucoup de gens à qui on avait déjà parlé de ça. On avait fait quelques pop-up. pour faire parler de nous. Et oui, on a eu les médias tout de suite. C'était important parce que du coup,

  • Speaker #0

    vous étiez dans un endroit où on n'attend pas forcément... Nous,

  • Speaker #1

    on ne s'attendait pas du tout à avoir du succès de le début. Et en 10 ans, ça n'a pas désempli. C'est fou. Après, si le Covid, évidemment, il est parti après. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour toi, c'est quoi les clés pour avoir un établissement comme ça qui... qui reste autant apprécié ?

  • Speaker #1

    Si je savais ça, je serais riche. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être le fait d'avoir des desserts de haut niveau. Ma cuisine changeait beaucoup de ce qui s'est présenté à Lyon à l'époque. Après, On était l'un des premiers à proposer des petits-déj, hormis les hôtels, etc. Donc ça, il y avait un concept un peu décalé en fait par rapport à ce qui était...

  • Speaker #0

    Ça ressemblait à rien d'idol quoi.

  • Speaker #1

    Non, et pourtant la déco avant qu'un studio vienne au secours, c'était le nyon quoi. Il y avait des tables singères en bois, des murs blancs.

  • Speaker #0

    C'était pas votre image, c'était pas personnalisé ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu... Mais c'était mignon hein ? Mais dans son jus, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Vous venez pas pour la déco ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et alors vous avez été rapidement repéré aussi par les guides comme Guide Michelin et Goémiot. Je crois que c'est même dès la deuxième année où vous avez eu… Dès la deuxième année,

  • Speaker #1

    on a eu le Bib Michelin qui dessine les restos qui… qui ont un bon rapport qui a été pris selon eux donc. Et on a eu 12 et demi chez Goemio qui en a maintenu. 12 et demi donc c'est sans détox. Et on a aussi eu le prix des gens talents, bon aussi bien Laurent et moi.

  • Speaker #0

    Ok, bravo. Je trouve qu'au bout de deux ans, c'est fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est fort. Je ne m'y attendais absolument pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous étiez vraiment en place ?

  • Speaker #1

    Il faut croire. Moi, quand je regarde les restaurateurs aujourd'hui, les restaurants qui ouvrent, ils sont tellement en place, ils sont tellement super bien organisés. C'est incroyable. Je suis hyper impressionnée par leur travail. Alors que nous, c'était I wanna get me to fly On ouvre les portes, on met un peu de peinture. Salut ! Zéro essai de plat. Tout est improvisé. Bon, ça n'a pas changé. J'improvise la moitié des choses que je fais. Mais waouh ! Je suis hyper impressionnée par eux. Quand je vois comment nous, on faisait des trucs et comment eux, ils font les choses. c'est fou c'est développé comme on parlait la première fois qu'on s'est rencontré par rapport à la communication et tout aujourd'hui on fait appel à des influencers on fait des vidéos à nous c'était mon portable c'était même pas un iPhone avec 3 pots photos sur Instagram qui venaient d'arriver avec 2-3 textes bon c'était personnel mais les gens ont Mais les gens, ils adoraient, en fait.

  • Speaker #0

    C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et nous, notre seule communication, c'était Facebook, Instagram.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au début, c'était vraiment parce qu'on n'avait pas de soupe. Donc, c'était soit on emploie des gens ou on achète de la belle cam ou on prend un community manager. Et au bout de six mois, justement, j'en avais parlé avec Camille Carlier. qui accompagnent beaucoup de restaurants avec leur communication. Et elle m'a dit, mais en fait, Conit, on n'a pas besoin. des gens comme moi, t'en as pas besoin. Donc aujourd'hui, je sais pas, peut-être qu'on en a besoin. Mais à chaque fois, on s'est dit non, on mettra l'argent sur autre chose.

  • Speaker #0

    Tant qu'à faire bon.

  • Speaker #1

    Et on n'a jamais pris.

  • Speaker #0

    Quand on a le choix. C'est génial. Et alors parle-nous un petit peu de ta cuisine. Tu disais que tu faisais beaucoup de cuisines qui changeaient. Tu faisais un peu selon tes inspis.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ma cuisine, c'est une cuisine créative. Libre, avec libre je dis je ne me tiens pas à une certaine cuisine, ni française, ni polonaise, ni suédoise, mais j'en puise mes inspirations. Ce qui m'inspire le plus, ce sont mes maraîchers et mes fournisseurs. En gros, je les dis souvent, c'est eux qui font ma carte. C'est-à-dire, je sais ce qu'ils ont comme produit ou je leur demande ce qu'est le prochain truc. Et après, par rapport à ça, je le fais en fonction. Parfois, il y a donc M. Barnas, par exemple, qui nous livre les champignons. Mais là, tout un tas de choses. Il arrive avec sa petite camionnette et il ouvre. Son camion, c'est un petit... comment... Bah, porte d'Ali Baba, il est là, plein de petits trésors, et il pioche, et c'est comme ça que je fais. Je fais mes menus et j'aime beaucoup aussi quand je suis à l'étranger d'aller dans les supermarchés, dans les magasins et j'en trouve plein de choses puis tester quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, t'aimes bien les produits d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais j'aime beaucoup à chaque fois que je voyage je ramène des choses. Là j'étais au Népal l'an dernier avec mon père et j'ai ramené des petits poissons. Ouais, c'est vrai. en pickles fumés mais qui piquent énormément et voilà. Poisson en pickles ? Oui, puis poisson en pickles, ce sont des mini anchois, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais trouvé ce que c'est. On travaille évidemment en saison avec des producteurs qui ne sont pas loin. Il y en a qui sont venus des amis comme Gérard Essayant des Jardins de Vartan. Et après, pour tenir la saisonnalité, on travaille aussi énormément avec tout ce qui est fermentation, macérations, fichages. Donc là, on est au printemps, par exemple la cueillette a des ours ou des fleurs de sureau. Donc c'est maintenant et du coup, on les transforme dans plusieurs. de plusieurs manières pour pouvoir avoir des fruits, des légumes, enfin surtout des légumes. Je travaille très peu de fruits, mais surtout légumes pour l'hiver, pour ne pas avoir les tristes carottes, patates, oignons.

  • Speaker #0

    Et ça, tu les fais fermenter dans des bocaux et tu les utilises en condiments ?

  • Speaker #1

    En condiments, en sauce, en assaisonnement. en accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça doit être un gros travail pour tout mettre en beaucoup. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, mais après, c'est un plaisir. J'ai commencé, surtout la fermentation, tout le reste, j'ai fait avant, mais c'était pendant la Covid. C'est-à-dire que c'était le 20 mars, il me semble, c'était un samedi où on a fermé le resto. Et le samedi, c'est le jour où je vais au marché. Donc j'avais à peu près 25 kilos de légumes, je n'avais pas quoi faire avec et du coup je me suis mise à apprendre, regarder des vidéos sur des gens sur internet qui faisaient ça, faire des tests, réussir, échouer, tester des choses bonnes, des choses archi pas bonnes et ça m'a plu. Et je trouve qu'avec la fermentation, tu peux avoir un éventail d'égouts absolument incroyable. Tu prends une cerise et quand tu la fermentes, ça devient complètement autre chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a plusieurs méthodes de fermentation qui font des sages.

  • Speaker #1

    Je ne les connais pas tous, mais tu peux avoir des résultats bluffants.

  • Speaker #0

    C'est pratique.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Et parle-moi un petit peu de tes spécialités. Il me semble que toi, tu aimes bien faire un peu de tout ce qui est fumée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ben non, pas trop. Parfois, oui, parfois, je fais des choses fumées. Ben, je ne parle pas du fumoir, donc c'est un peu mes maisons, quoi, avec ma petite cocotte. Les spécialités, on n'en a pas trop. Ouais je sais pas, peut-être si on le voit de l'extérieur, on voit les spécialités. L'hiver, je fais un chou-farci. Chaque année, ça change un peu la recette. Donc ça, c'est sûr que c'est sur la carte depuis un petit moment. Après, la truite, elle est souvent travaillée dans plusieurs manières différentes. Le matin, je le sers en gravlax avec une brioche, avec une crème à la nette.

  • Speaker #0

    Pour le petit déjeuner ?

  • Speaker #1

    Oui, pour le petit déj. Donc ça, ça revient de temps en temps. Qu'est-ce qui revient ? Souvent, non, mais je pense que c'est ça.

  • Speaker #0

    En tout cas, tu parles très bien de ta cuisine dans ce que je disais tout à l'heure dans la série Planète Chef, que tu m'as gentiment envoyée quand on s'est rencontrées. Du coup, je l'ai regardée deux fois tellement j'ai aimé ces 50 minutes où on te présente. Quand est-ce qu'on te propose ça ? Qui te propose ça ? Ça sort d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, Planet Chef, c'est une série qui a été produite par Canal+. Et l'idée derrière cette série, c'était de filmer des chefs étrangers qui pratiquent en France. Donc, il y avait... Marouk Roulagreco voilà Marouk Roulagreco je n'ai jamais prononcé son nom Alessandra Montagne Béatrice Gonzalvez moi

  • Speaker #0

    Juan Juan

  • Speaker #1

    Rebelez oui et c'était du coup j'étais contactée par un par Canal+. Ouais. Et au début, j'étais pas... Enfin, j'aime pas trop mes produits, en fait. Donc, j'ai failli dire non. Et après, il y avait le... le réalisateur Stéphane Carrel qui est descendu de Paris pour venir te convaincre voilà pour venir me rencontrer on s'est parlé et on a eu un super feeling tout de suite Et après, pourquoi j'ai dit oui, c'est que j'ai senti qu'avec Steph, il va y avoir la qualité. J'avais pas vu un seul film de ce qu'il avait fait avant, mais tout de suite, je savais que ça, ça va être quelque chose d'énorme. D'une, et de deux, j'ai un souvenir quand j'étais à l'école. Il n'y avait pas beaucoup de femmes dans les médias en cuisine, à part deux et trois. Et ça m'a énormément manqué. Je trouvais que... Je me suis dit, mais elles sont où, en fait ? Et même si j'aime pas trop... parler de moi ou être visible comme ça, je trouve que c'est important pour elle.

  • Speaker #0

    Oui, au-delà de te montrer toi, c'était vraiment pour passer aussi un message et montrer qu'il y avait des femmes.

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai énormément de femmes qui me sollicitent, femmes cuisinières, pour parler de la cuisine. Ou des femmes qui veulent devenir cuisinières. Et ça, je dis toujours oui à ça, de les rencontrer, de parler avec elles, donner un coup pousse, bah, moral, mais quand même, parce que je trouve ça super important.

  • Speaker #0

    Elle s'identifie à toi. Oui,

  • Speaker #1

    et je trouve ça énorme, quoi. Si on peut rendre ça, si on peut donner ça, bah pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Ça, c'était en 2018 où j'ai rencontré Stéphane Carrel, et on a passé quatre jours ici à Lyon, quatre jours à Cracovie, et quatre jours à Stockholm à filmer, et c'est une aventure absolument incroyable. La série et la musique de Sylvain Millepied. qui est absolument incroyable. Et c'était une aventure hors normes exceptionnelle. Et Steph est maintenant un ami très proche.

  • Speaker #0

    Trop bien. C'est vraiment génial. Pour le dire, je l'ai vraiment regardé deux fois. Parce que c'est ça, l'ambiance, la musique, les images sont magnifiques. Et ça met vraiment en avant tes origines. On voit ton papa, on voit ta tante. C'est vraiment trop bien. C'est vraiment bien. Pour ceux qui ont le canal, il faut vraiment aller regarder ça.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement, c'est payant du coup. Donc, la visibilité n'est pas énorme. Mais bon, quand même, pour ceux qui ont le canal, regarder Planet Chef...

  • Speaker #0

    Et tu as eu des retombées ? Tu as eu ces femmes qui t'ont contacté ensuite ?

  • Speaker #1

    Il y a ça. Après, oui, à chaque fois qu'ils les diffusent, on a des clients qui viennent évidemment beaucoup moins que si c'est diffusé. France 5. ou je sais pas quelle, enfin sur le M6 ou des choses comme ça, mais c'est pas pour ça que je l'ai fait en fait. Donc non, c'est ouais on a des retombées mais genre normal quoi, rien de bien.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as d'autres médias qui vous contactent ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai fait d'autres. Après, je donnais beaucoup d'interviews. Podcast, c'est mon deuxième que j'ai fait. Le premier, ça sort demain d'ailleurs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est celui dont tu me parlais.

  • Speaker #1

    Exactement, dans Kidsono. où je présente une recette mais bon c'est pour les enfants mais oui on a pas mal de médias depuis tout ce temps c'est vachement bien,

  • Speaker #0

    c'est fou justement je me suis fait la réflexion avec mon copain il me disait mais en fait 10 ans c'est beaucoup pour un restaurant, je lui dis bah oui je crois que c'est énorme oui je crois aussi je m'en rends pas compte mais c'est vrai actuellement il y a beaucoup d'établissements qui commencent un peu à fermer c'est hyper triste mais c'est la situation actuelle qui fait qu'il y en a plein qui ferment, même des grosses institutions oui Et du coup, c'est fort. Tu penses pas qu'il tient ? En mai, fais ce qu'il te plaît, la mutinerie. Je sais que c'est aussi parce qu'ils ont envie de faire d'autres choses. Mais voilà, même d'autres endroits comme les Miches. Je sais pas si ça te parle, mais c'est une sandwicherie. C'est deux filles qui tenaient ça depuis deux ans et qui ferment. Et je me dis, purée, il y en a qui tiennent quand même. Et c'est fou, c'est fort. Bravo, c'est comme le substrat, ça fait dix ans. Je crois, il me semble que vous vous êtes installées un peu au même moment.

  • Speaker #1

    Trois mois après, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou. Je ne me rendais pas compte que 10 ans, c'était...

  • Speaker #1

    C'était énorme.

  • Speaker #0

    Une belle durée pour un resto.

  • Speaker #1

    C'est sûr, oui.

  • Speaker #0

    Globalement, un restaurant, ça dure combien de temps ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    L'amour dure 7 ans en restauration.

  • Speaker #0

    Ah oui, on dit ça en restauration. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, souvent, les prêts de la banque, c'est 7 ans. Donc, les gens qui ont fait 7 ans, c'est là où on commence à se poser la question. Je reste, je pars,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je fais ? Oui.

  • Speaker #1

    Mais nous, on en reste, de toute façon, avec la nouvelle salle maintenant, c'est presque comme si tu ouvres un deuxième resto ou un nouvel resto. Oui,

  • Speaker #0

    ce ne sont plus les mêmes quantités.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses qui changent. Donc là, il y a un revival. C'est trop cool.

  • Speaker #0

    Et tu disais aussi qu'avec cet agrandissement, tu étais aussi beaucoup plus en salle maintenant.

  • Speaker #1

    Alors on a changé un peu l'organisation, c'est-à-dire que je partage mon temps entre la cuisine et la salle. Et de toute façon, les bureaux, on les fait tous les deux avec Laurent. C'est-à-dire que c'est toujours moi qui fais les menus. Je gère toute l'organisation en cuisine. Et par contre, j'en ai pris une personne en plus en cuisine. Et du coup, en binôme avec ma cuisinière Penelope, on gère l'organisation. C'est elle et le cuisinier qui font la cuisine à Mehdi. Je les aide un peu avec la mise en place. Le madame, le service de Mehdi, c'est eux qui les gèrent. Du coup, je donne un coup de main en salle. L'aider est venu aussi parce qu'on a ressenti que les gens ont besoin d'avoir le patron en salle. Quand il vient au kitchen, il vient chez Connie et Laurent. C'est hyper apprécié de être là et du coup, ça nous a facilité l'organisation énormément.

  • Speaker #0

    Oui, et puis toi, ça te plaît aussi de voir les clients, de leur apporter aux assiettes,

  • Speaker #1

    de leur parler. J'adore. En plus, on a des habitués qui sont là depuis des années. Il y en a qui ont déménagé et à chaque fois qu'ils passent, ils reviennent. Non, non, mais j'adore absolument. C'est pas facile tous les jours. C'est un métier de service, mais c'est un grand plaisir pour moi de pouvoir faire ça.

  • Speaker #0

    Et je crois aussi que ça fait partie de l'identité du Kitchen, parce que j'ai compris que le Kitchen, ça s'appelait comme ça, parce que vous vouliez rendre cet endroit comme un lieu de vie, une vraie cuisine de maison. Oui, c'est ça. Parle-nous de pourquoi le Kitchen ?

  • Speaker #1

    Pourquoi le non ? Je ne me souviens absolument pas. C'est fou, mais je ne me souviens pas. Avant, on s'appelait le Kitchen Café. Avec le changement de lieu, on a changé un peu le nom aussi. Mais on voulait un nom qui soit étranger, qui soit français, qui fait un bistrot de quartier et en même temps où on peut manger des pâtisseries. Donc c'est difficile de trouver un nom pour tout ça. Mais je ne me souviens même pas qui a eu cette idée. Je ne crois pas que c'est un nom. Je crois que je me souviens qu'on avait fait un brainstorming avec des amis. On était une dizaine et ça doit être quelqu'un d'eux. Il faut que je le redemande.

  • Speaker #0

    Il faut chercher qui a trouvé.

  • Speaker #1

    Qui a trouvé, mais je ne crois pas que ce soit nous en fait. Je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, ça se veut vraiment comme une cuisine familiale. C'est ça. On est à la maison, on peut se prendre le petit-déj, le déj, le dessert. Voilà. Tout comme on veut.

  • Speaker #1

    Bistrot du quartier pour les amis.

  • Speaker #0

    C'est trop bien, c'est trop trop bien. On a bien parlé dis donc, je vois pas le temps passer mais... Ah ouais quand même ! Est-ce qu'on est bon par rapport à ton timing ? Oui,

  • Speaker #1

    large.

  • Speaker #0

    Bon, bah très bien.

  • Speaker #1

    Parce que quoi, on a encore des choses à se dire là ou ?

  • Speaker #0

    On a toujours des choses à se dire. Mais non, là je regarde mes petites notes, on est pas mal dans ce qu'on a dit. Ah bah si, ça ça m'intéresse.

  • Speaker #1

    Quoi ?

  • Speaker #0

    Le fait d'avoir créé ça en couple, est-ce que c'est pas... Enfin, c'est un challenge quand même.

  • Speaker #1

    C'est un challenge, mais ça fait plaisir. C'est... on avait déjà travaillé ensemble. On avait fait chef privé à l'étranger.

  • Speaker #0

    C'est bien ça, chef privé. Tous les deux.

  • Speaker #1

    Tous les deux. J'ai une famille. On avait fait quelques fois avec cette famille-là. Donc pour ceux qui ne savent pas ce que c'est un chef privé, c'est quelqu'un qui travaille pour soit une personne, soit une famille. Et qui s'occupe du coup de tout. Tous les repas, tous les jours, 7 sur 7. Nous, c'était 7 sur 7, c'était pendant une courte période, c'était quelques mois, donc c'était pas non plus. Donc matin, midi et après midi, on fait tous les courses, on les suit. Quand ils veulent un pique-nique, on fait un pique-nique. C'était super.

  • Speaker #0

    C'était où ?

  • Speaker #1

    C'était à Ibiza. deux fois, une fois à Courchevel.

  • Speaker #0

    Ok, c'est des familles riches.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, on n'a rien vu.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    vous n'avez pas profité, non. Non, non, parce que c'est une courte période et du coup, c'est très intense. On fait tout, on fait les courses. Voilà, donc, on fait à manger, on fait le ménage de la cuisine, on fait tout. Super expérience, une famille adorable. Donc, ouais, c'était super cool. Donc, pour revenir à travailler en couple, on l'avait déjà fait.

  • Speaker #0

    On a expérimenté.

  • Speaker #1

    Ouais, on était compatibles. Après, après U-Kitchen, on a quand même des rôles complètement différents. Moi, je m'occupe de la cuisine, un peu de la salle, enfin, j'ai un peu le personnel et puis une partie de bureau. Laurent, il s'occupe de tout ce qui est pâtisserie, les achats, un peu de bureau aussi. On est complémentaires dans ce que l'on fait. Et bien ça fait plaisir de travailler avec la personne qui en a. C'est clair. C'est trop bien. Partager ça, c'est un énorme projet et c'est hyper beau comme projet. Donc ouais c'est un grand plaisir.

  • Speaker #0

    Ah ouais j'étais curieuse parce qu'avec mon chéri aussi on aimerait bien faire un petit truc à deux.

  • Speaker #1

    Tu m'en parleras après ?

  • Speaker #0

    Oui je te dirai, je te dirai. Mais non du coup c'est beau, c'est une belle histoire, c'est un projet de couple, ça part de quelque chose d'incertain. T'arrives à Paris, enfin non t'arrives à Grenoble, tu te trompes un peu amoureuse de la France, tu restes, Ferrandi, tout ça. Franchement c'est trop beau, c'est hyper inspirant, je suis sûre qu'il y a plein de gens qui vont être... Impressionnée par ce parcours ?

  • Speaker #1

    Après, je ne suis pas quelqu'un qui planifie énormément de choses dans ma vie.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui rend le...

  • Speaker #1

    Il me pose la question, genre, ouais, où est-ce que tu te vois dans cinq ans ? Eh ben, je n'en sais rien, en fait. Parce que quand je regarde toute ma vie, à chaque fois, je vois que du jour au lendemain, il y a plein d'aventures qui sont proposées à moi et auxquelles j'ai dit oui. Et du coup, je ne veux pas me projeter dans cinq ans parce que, bah, qui sait ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu go with the flow.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. J'ai trop aimé ce moment avec toi. Est-ce que tu as envie de rajouter une petite chose, un truc ?

  • Speaker #1

    Ah non, je ne sais pas, je pense qu'on a fait le nouveau.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as déjà tout dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Eh bien, est-ce que tu as apprécié ce moment ?

  • Speaker #1

    Bah ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'au début, tu m'avais dit que tu n'étais pas sûre de toi, tu ne voulais pas... Non,

  • Speaker #1

    mais je me dis, mais qui va écouter ce que tu dis, quoi ? Mais ce n'est pas intéressant, en fait. Ah non. Voilà, je suis une personne comme une autre, donc je ne vois pas trop. Mais bon, vu que tu as un public qui écoute, donc...

  • Speaker #0

    Non mais c'est trop bien, je suis sûre que je vais avoir plein de bons retours sur cet épisode. Ouais. Parce que le Kitchen, c'est une institution à Lyon, voilà. Ça,

  • Speaker #1

    ça me fait plaisir d'entendre et en même temps ça me fait bizarre.

  • Speaker #0

    Ça doit faire bizarre, ouais. Parce qu'en fait, on ne se rend jamais compte de ce qu'on accomplit.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je n'arrive pas à sortir de ce que je fais, de ce que nous faisons.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ta vie donc c'est ça.

  • Speaker #1

    Oui et je n'arrive pas à voir de l'extérieur tout ça. Je suis... Je suis hyper contente de ce qu'on fait et c'est une passion. On fait énormément d'heures, mais en même temps. Je n'ai pas l'impression de travailler en fait. Je me réveille tous les jours avec l'envie d'y être, surtout avec mon super équipe. Je suis contente de les retrouver tous les jours, mes clients. Donc non, ce que je vis c'est énorme.

  • Speaker #0

    Ah c'est trop bien. On ne souhaite que le meilleur pour le Kitchen et pour toi, pour Laurent, pour ton équipe. Franchement c'est trop bien. Et puis voilà quoi, on a passé un bon moment. Est-ce que tu peux nous dire charbon en polonais et en suédois ? Ça m'intrigue, je ne sais pas, je me suis posé la question. Ou très bon parce que du coup charbon c'est déjà un peu la langue lyonnaise.

  • Speaker #1

    En suédois c'est jattegott et en polonais c'est pyszne

  • Speaker #0

    Pyszne, et voilà, c'est pyszne. Eh bien merci beaucoup Connie, c'était trop cool. Ah oui, bien vu Arsène !

  • Speaker #1

    Elle a oublié une fois, ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai oublié, c'est pas bien, mais heureusement qu'Arsène est là. Quel chef tu nous conseilles pour Cherbon ? Parce que ça c'est très pratique, parce que Steven Hubert t'avait conseillé. Bon, j'avais déjà pensé à toi.

  • Speaker #1

    Sinon, j'aurais dit Steven Hubert, parce que c'est mes chouchous chéri, et j'adore leur cuisine. Après, Emilie Dader, qui fait une cuisine végétale dans le restaurant Les Mauvaises Herbes. C'est excellent ce qu'elle fait, c'est très créatif. Carla Kirsch, qui fait une cuisine mexicaine. Elle a le rassemblement à Le Bridge aussi, plutôt vers le plateau de la Croix-Rousse. Elle vient de refaire son restaurant, là il y a son mari qui fait des pairings avec le mescal.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    Marion Boé, qui j'admire beaucoup parce qu'elle a deux restaurants. Donc Maria le déjeuner, donc pizza et brunch. Donc gérer deux restaurants, ça doit être quelque chose. Donc ça, il faut vraiment que tu en parles avec elle. Après, je vais sortir un peu de Sentier battu. Julia Canu du Glacier. Et elle a le Glacier Unico et Fresco et la pâtisserie Mina avec son mari. Ok. Donc, à Lyon. À Lyon.

  • Speaker #0

    Ok, j'aurais jamais envie de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Ben oui. Ah ben,

  • Speaker #0

    je connais pas tout, hein, mais...

  • Speaker #1

    Maintenant, ce que tu fais, c'est que tu vas dans la grotte et tu vas goûter une verre de glace. J'espère qu'il va faire beau et chaud Ils sont de super parcours aussi Trop bien,

  • Speaker #0

    c'est ça qu'on veut Trop intéressant Merci beaucoup Connie pour tous tes petits noms J'ai hâte de faire grandir Cherbon et de faire parler tous ces chefs parce que c'est beaucoup trop intéressant et je sais encore plus pourquoi je le fais quand j'entends ton parcours par exemple

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce moment Merci à vous deux

  • Speaker #0

    Avec plaisir, salut Connie Ça y est, le sixième épisode est terminé. Alors, qu'est-ce qu'on en pense ? Sachez que je suis preneuse de vos avis et de vos conseils que vous pouvez me laisser sur Instagram, par exemple. J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous. Sachez que moi, j'ai adoré. Je sais que je dis ça à chaque fois, mais je remercie encore Connie pour cet échange de qualité. On est resté un petit moment ensemble après. Elle m'a donné plein de conseils. Donc voilà, merci, merci pour tout. merci à vous je vois tous vos avis sur les différentes plateformes les petites étoiles que vous mettez et c'est trop génial de voir que ce qu'on fait intéresse autant de monde on a plein d'idées pour la suite et on ne vous laissera pas tomber de sitôt donc voilà, moi je vous dis à la prochaine sur Charbon, bisous

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