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#11 - Quand le chessboxing est une mission de vie pour le bien commun, rencontre avec Emmanuel Kinzonzi cover
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Le podcast du chessboxing

#11 - Quand le chessboxing est une mission de vie pour le bien commun, rencontre avec Emmanuel Kinzonzi

#11 - Quand le chessboxing est une mission de vie pour le bien commun, rencontre avec Emmanuel Kinzonzi

51min |17/10/2025
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Description

Je connais Emmanuel depuis que j'ai découvert le chessboxing en 2022. Il fait partie de ceux qui ne lâchent pas. Qui avancent, la tête droite, la vision claire.


Sa mission : mentorer les jeunes et les accompagner pour trouver leur voie dans la vie, via le chessboxing.

Il a créé pour cela l'association Carré Clay, située à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise. Avec son équipe, ils forment aujourd'hui les jeunes de 4 à 28 ans aux échecs, en boxe, et à la vie. Son parcours est riche, diversifié, créatif.


Le récit inspirant d'un entrepreneur à mission sociale et collective.


Références évoquées pendant l'épisode :

  • Carré Clay : @carreclay

  • Fédération chessboxing France @chessboxingfrance

  • Ligue de chessboxing : Intellectual Fight Club (IFC) @ifc.officiel

  • Documentaire Canal+ : Mental Combat

  • WCBO - World Chessboxing Organisation @wcbo_chessboxing



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Née de l'imaginaire d'Anki Bilal en 1992, puis concrétisée par l'artiste néerlandais Yéper Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échecs est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chase Boxing. Salut Emmanuelle, bienvenue, je suis très contente de te recevoir aujourd'hui pour le 11e épisode du podcast, notamment parce que tu es une des premières personnes que j'ai rencontrées quand j'ai découvert le chessboxing. On s'est rencontrées en mai 2022, quand on a organisé la journée porte ouverte du chessboxing Paris. Et je me souviens qu'à l'époque, tu étais déjà venue avec ton soldat de toujours, avec Gourchat, qui avait fait un combat, un peu de démonstration pendant cette journée-là. Donc Emmanuel... Tu es Français, tu as une trentaine d'années, tu habites à Villiers-le-Bel à côté de Paris. Tu es le fondateur du club de chessboxing Carré-Clay, tu as fondé en 2021 avec ton associé. Carré-Clay qui est une association de mentoring pour les jeunes et les moins jeunes via le chessboxing avec qui vous intervenez dans les écoles, dans les quartiers, mais aussi dans les prisons et dans les entreprises. On en reparlera. Tu as également une marque de montres qui s'appelle Safnat Panea. que tu as fondé avec ton associé toujours en 2020. On en discutera aussi rapidement, parce que je sais que c'est une des parties de ton activité entrepreneuriale. Tu es boxeur, plus récemment chessboxeur, et tu es donc venu avec nous au championnat du monde de chessboxing à Erevan en Arménie, où tu as remporté la médaille d'or en chessboxing light dans ta catégorie. Tu es conférencier et auteur du livre « Je ne veux plus tricher » que tu as publié en 2020, dans lequel tu parles de ton parcours. On en discutera aussi, bien sûr. Et tu as été intervenant plus récemment, il y a une semaine, à une conférence TEDx où tu as parlé à la base du pion et ton message partait de ça. On en parlera. Je pense qu'on peut dire, en tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois, que tu as vraiment un profil entrepreneur très complet et je trouve que tu as un parcours extrêmement inspirant. Donc, je suis vraiment ravie de t'avoir avec moi. Déjà, est-ce que j'ai oublié quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, tout est clair. Tout est clair.

  • Speaker #0

    Alors donc, comme je t'expliquais avant le début du podcast, pour cet épisode, j'ai décidé de prendre un peu le contre-pied de ce que je fais d'habitude. Plutôt que de commencer par l'enfance, puis l'adolescence, et de faire un parcours chronologique, on va dire, de la vie de mon invité, j'ai envie de commencer avec une première question sur le présent. Donc, est-ce que tu peux me dire, de façon très concise, directe, en tout cas claire, Emmanuel,

  • Speaker #1

    c'est quoi ta mission ? Déjà, merci beaucoup pour ton accueil, Mona. Merci de me donner l'opportunité de parler sur ce podcast que j'écoute souvent. Il y avait beaucoup d'assiduité. Et donc, moi, ma mission, c'est de développer le chessboxing en France. C'est d'accompagner un maximum de jeunes à s'épanouir au travers de cette discipline qu'est le chessboxing, que je considère comme un sport qui est l'archétype du développement personnel. Donc, notre but, effectivement, c'est de... créer des opportunités pour les jeunes et les moins jeunes qu'on accompagne au travers de ce sport qu'est le chess boxing.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis au travers du chess boxing, est-ce que c'est pour que ces personnes-là deviennent des chess boxeurs de carrière ou c'est pour qu'ils trouvent leur voie grâce au chess boxing ? Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu c'est quoi le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Certains veulent faire carrière dans le chess boxing. Il y en a beaucoup qui deviennent effectivement des athlètes et leur but c'est de faire carrière, faire des combats. avoir une véritable carrière comme un sport tout autre. Donc ça c'est sur du futur, sur du tendon, et d'autres effectivement c'est par les valeurs du Chess Boxing, donc ce que le Chess Boxing véhicule en eux, ce qu'il crée, ce qui stimule, ça leur permet effectivement de trouver leur voie, d'être inspirés et conduits par une volonté de se dépasser. Et donc c'est comme ça qu'on peut les accompagner. Et après dans la manière la plus concrète, on leur offre. des opportunités, des outils qui leur permettent de trouver de l'orientation, de trouver un emploi, de trouver des parcours en lien avec la scolarité.

  • Speaker #0

    Et donc ça va être une tranche d'âge d'adolescents, de jeunes adultes ?

  • Speaker #1

    Dans notre club, on a des jeunes, des petits qui ont entre 6 ans. par effectivement des adultes. On a différents types de programmes. Pour les plus jeunes, justement, on leur offre des sorties culturelles, ce genre de choses. Pas mal de conférenciers qui viennent justement au club leur parler, etc. Et après, on a des choses beaucoup plus en lien avec les entreprises, avec des profils beaucoup plus adultes, avec du speed dating, des rencontres liées à l'alternance, à l'orientation, etc. Avec des sujets beaucoup plus individualisés.

  • Speaker #0

    On reparlera un petit peu plus précisément de vos missions. tout à l'heure, mais qu'est-ce qui a fait que vous avez démarré ça ? Ce que je sais, de ce que j'ai pu lire ou entendre de toi, c'est qu'avec ton associé, vous avez voulu trouver une troisième voie, un peu, une voie à vous, parce que peut-être que les voies traditionnelles n'étaient pas forcément ouvertes ou n'étaient pas forcément évidentes. Est-ce que je peux m'expliquer un peu c'est quoi le processus ? J'imagine peut-être vers 2019, 2020, ou peut-être avant d'ailleurs. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là qui fait qu'aujourd'hui, vous êtes arrivé à ces programmes de mentoring ?

  • Speaker #1

    Nous-mêmes, on était avec mon associé qui s'appelle Sylvain. On s'est rencontrés en première, première ES. Et derrière, on a fait la terminale ensemble et on a fait une classe préparatoire ensemble. Et on a été mentorés, accompagnés par une grande entreprise française qui nous ont donné des conseils dans l'orientation, etc. Et ça nous a beaucoup aidés. Et cette entreprise, finalement, elle organisait pas mal d'événements. Donc, on s'y est retrouvés, etc. Et au fil de l'eau, on a décidé de créer une entreprise ensemble. Et on s'est dit que si un jour on allait de l'avant, forcément on devait redonner à ceux qui nous ressemblent dans nos quartiers, etc. Et donc on allait récupérer forcément le même principe qu'avait fait cette grande entreprise. Et donc nous, quand on a créé le club de chessboxing, on s'est dit que c'était le moment de pouvoir créer ce lien avec des grandes entreprises. et des jeunes qui ont besoin de support.

  • Speaker #0

    Et donc, vous avez créé votre société de montres en même temps que Carré Clé ?

  • Speaker #1

    On l'a créée avant. En fait, on crée cette marque de montres. On fait des levées de fonds, on vend, etc. Et à un moment donné, effectivement, oui, on a besoin d'un moment de pause. On a besoin d'un moment de pause, on a besoin d'un moment d'aller réfléchir. On avait un peu de pression au niveau des chiffres, etc. Et donc, on décide de faire une pause complète sur les réseaux. On ne redate plus les mails, on est parti boxer. Moi j'ai eu la chance d'avoir un grand frère qui a un club de boxe ici sur Villers-le-Bel. Ça fait plus de 15 ans qu'il est là. Et donc on est parti boxer le matin. Ça nous a fait beaucoup de bien. L'après-midi, on a pris une bonne douche, on vient chez moi et on joue aux échecs. Et quand on joue aux échecs, on réfléchit à pas mal de sujets. Donc on joue, on ne se prend pas la tête et effectivement il y a plein de choses qui viennent, on discute franchement sur pas mal de problématiques qu'on a, financières, management, marketing, etc. Et on trouve effectivement quelques réponses. Quand on retourne sur le site internet, on a lancé une campagne Kickstarter à l'époque, une campagne crowdfunding, on se rend compte que le montant qu'on cherche, il est complété. Donc les gens, ils ont fait pas mal de précommandes sur nos montres. Et là on se rend compte, on se dit, ben voilà, l'objectif il est réussi. Regarde, le matin, on a boxé, l'après-midi, on a joué aux échecs. Là, on réussit à lever de fond un peu. Franchement, c'est un signe, c'est magnifique. Et on est très content de cette journée. On se dit, punaise, on dirait qu'on a découvert une méthode innovante de productivité parce qu'on trouve des solutions et finalement, les choses vont dans le bon sens. Et donc là, on va sur Internet et là, oui, effectivement, on clique sur boxe échecs et on tombe sur Thomas Cazeneuve. Thomas Cazeneuve, c'est... Dans le marketing, on appelle ça le persona. C'est exactement le mec qui met nos montres, qui achète nos montres. Parce qu'il a fait une école de commerce comme nous, parce qu'il a un tel style, il fait ci, il fait ça. Sa façon d'être, ça nous correspond. On se dit, ben ouais, ce mec-là, il faut absolument qu'il porte nos montres. Il faut absolument qu'on le contacte. Et il fait du chess boxing. Et là, directement, on lui envoie un message sur Instagram. Mais véritablement, je crois, quelques minutes après, il nous répond. Il nous dit « Ouais les mecs, je suis grave chaud pour échanger avec vous. » Et on se parle, etc. Et on se rend compte qu'il y a plein de choses qui sont en commun. Et il nous dit « Allez-y, foncez ! » Et nous, tout de suite, on a la réflexion de créer un club. Donc on crée un club. Et c'est là qu'on se dit « Ok, en plus du sport, on va pouvoir justement utiliser cette partie mentoring. » Et c'est à partir de là que tout...

  • Speaker #0

    Tout démarre.

  • Speaker #1

    Tout est parti.

  • Speaker #0

    Et donc, si on revient un petit peu en arrière, vous décidez de partir dans les montres. Déjà, pourquoi les montres ? Est-ce que c'était une passion ? Est-ce que c'est parce que vous voyez un marché ? Est-ce que vous étiez voué pour le commerce ? Pourquoi déjà les montres ?

  • Speaker #1

    Avec Sylvain, on a fait des études dans le domaine du commerce et du marketing, lui plus de la finance. Et à la fin de nos études, tout de suite, on a voulu se lancer dans l'entrepreneuriat. Et donc, on est fan de montres, chacun d'entre. nous et donc on s'est dit allons-y on crée une marque de montre et on verra ce qu'il en est. De base on voulait faire quelque chose de beaucoup plus technologique et on est passé par des moments là encore pas facile dans la recherche et développement, on est parti carrément à l'étranger, on a rencontré pas mal d'ingénieurs etc. Et donc c'est notre premier projet, on a tenté quelque chose et on a rendu les choses de manière beaucoup plus simple et ouais on est passé par des moments... pas évident, trouver un horloger, trouver un designer, nous on vient pas du milieu, donc c'était pas simple, donc il fallait faire preuve de curiosité, de persévérance, courage, et donc c'est ce qu'on a voulu retranscrire dans notre montre, et toute cette détermination-là, ça nous a ouvert des portes, et donc ouais, à la suite de nos études, on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, tête baissée, et on a fait nos premières erreurs, premier pas, et finalement ça a engendré effectivement la rencontre avec le chessboxing.

  • Speaker #0

    Et donc, vous êtes directement parti dans l'entrepreneuriat, c'est-à-dire que tu n'as jamais été salarié. Tu n'as jamais essayé d'abord la voie classique du salariat.

  • Speaker #1

    J'ai été salarié en tant qu'alternant. PDI classique, je n'en ai jamais eu.

  • Speaker #0

    Et parce que tu savais, même avant de le faire, que ce n'était pas pour toi, ou juste tu avais envie de faire différemment ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire différemment. Dans ma vie, j'ai toujours voulu faire différemment. Quand j'ai quitté la prépa, déjà, c'était ça. Je savais que c'était une voie royale pour moi. Il y a beaucoup de gens qui me conseillaient ça, mais je me sentais pas à l'aise et je me suis toujours dit que j'allais créer ma propre voix. petit c'est comme ça et donc ouais effectivement à la fin de mes études je me suis dit je sais que mes potes ils passent des entretiens d'embauche voilà les choses elles sont tracées moi effectivement je voulais créer mon propre chemin et donc je me suis dit ouais non je me lance on verra on a le parachute avec les études donc si jamais il se passe quelque chose de dramatique bah on pourra pivoter on pourra revenir etc on a le diplôme qui va avec mais oui il fallait que je me lance et donc là j'ai été bien accompagné et je suis parti

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que tu as fait ça depuis petit je veux bien que tu m'expliques un petit peu, peut-être avant de parler forcément de l'enfance mais en tout cas l'adolescence et cette période d'études on va dire de 15 à 18-20 ans comment t'es comme adolescent qu'est-ce que tu attends de la vie est-ce que tu es perdu, déterminé, sportif comment se passe ton adolescence et ton début de vie adulte on va dire

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Très concentré sur le football, j'aime beaucoup le football. Je vais quand même aller à l'école, je sais que j'ai besoin de faire des études supérieures. Je suis très conscient des réalités de mon quartier, des réalités de ma condition sociale et je me dis que l'école ça peut être justement une solution pour pouvoir s'en sortir. Et donc oui, j'essaie de maximiser mes chances dans la scolarité, mais j'ai beaucoup de lacunes, j'arrive pas à me concentrer. J'ai quelques carences de... de productivité, etc. Donc l'école, c'est dur pour moi. Donc j'essaye vraiment de m'accrocher tant bien que mal. Donc je parle beaucoup aux gens, j'essaie d'être inspiré par ceux qui réussissent dans mon milieu, etc. Et je suis très aussi dans le concret, parce que moi, je vends des chaussures. Donc dans mon quartier, les gens me connaissent pour ça, parce que je me déplace dans tous les quartiers de ma ville où je vends des paires de chaussures, etc. Pour me faire un peu de sous, etc. Et c'est là... que j'ai davantage d'appétence pour le milieu du commerce. Donc ça guide un peu mes choix scolaires. Et après, dans ma scolarité, après cette prépa ratée, ça m'ouvre l'opportunité de partir à l'étranger. Donc je vis deux ans à l'île Maurice, entre l'île Maurice et l'île de la Réunion. Et donc je fais pas mal de va-et-vient comme ça. Et après, oui, j'enchaîne sur d'autres alternances. Je fais des césures à Londres, etc. Je continue ma carrière dans le commerce et ça m'emmène au marketing. Donc pour répondre à ta question, je suis un jeune homme qui veut s'en sortir. Je veux une liberté financière, je veux une liberté géographique. J'essaie de me donner du mieux que je peux, sans tricher. Et j'essaie de croire en mes capacités.

  • Speaker #0

    Alors bon, j'ai plein de questions et j'ai envie de rebondir sur pas mal de points. Est-ce qu'on peut creuser un tout petit peu le truc de la prépa ? Donc c'était une prépa de quoi ? Pourquoi est-ce que finalement tu as dit non ? Tu as dit que tu ne tentais pas à ta place. Qu'est-ce qui fait que d'une prépa avortée, tu te retrouves à l'île Maurice ? Je veux bien que tu m'expliques un peu plus en détail.

  • Speaker #1

    Ok. Moi, je suis en prépa E, prépa économique, pour les prépas en école de commerce HEC. Et finalement... Il y a une charge de travail très importante, mais c'est un travail qui ne m'intéresse pas forcément parce que c'est très théorique. Donc je n'arrive pas à avoir le concret, la pratique véritable. Donc ce que j'apprends, je sens que c'est juste pour un concours et moi ça ne me plaît pas forcément. Donc je me rends compte que non, j'ai besoin de pratiquer, de faire des choses qui sont concrètes, de toucher la relation clientèle, ce genre de choses. Et donc oui, je prends tout ce que je peux dans cette prépa, la méthodologie de travail. la façon de réviser, etc., faire des fiches, etc. Je trouve ça très intéressant. Mais au bout de cette prépa, de toute façon, ils ne me retiennent pas. Les professeurs me demandent de quitter. Donc je suis évincé de cette prépa. Et là, effectivement, j'ai eu l'opportunité de pouvoir faire des cours par correspondance. Donc là, je prends les cours du CNED et je m'envole pour l'île Maurice, où je rejoins ma grande-sœur. Ma grande-sœur, elle vit là-bas depuis une vingtaine d'années. Elle est journaliste là-bas, elle travaille dans le domaine de la communication, etc. Et donc moi, je la rejoins et je fais pas mal de stages là-bas. Je travaille dans une association et je prends du temps pour réfléchir à ce que j'ai envie de faire dans le futur. Donc ces deux années où justement j'arrive à me construire, où je suis loin de mes parents, loin de mes amis, etc. Je suis un peu seul, mais ça me construit énormément. Je rencontre énormément de personnes et effectivement, ça me permet de me construire en tant qu'homme.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, moi aussi j'ai été virée de prépa, de prépa-lettre, mais ils m'ont gentiment remerciée.

  • Speaker #1

    C'est pas simple.

  • Speaker #0

    J'avais pas ma place, mais bon. Donc encore une fois, je vais revenir encore un petit peu en arrière, et après on repartira dans l'ordre chronologique de la vie, on va dire. Donc adolescente, t'es déjà visiblement déterminée, tu sais ce que tu veux, en tout cas, tu sais ce que tu cherches à atteindre, et t'as l'air déjà assez mûre et assez lucide. sur ce que tu attends, ce que tu cherches, et sur, comme tu disais, les réalités de la société. Et ça, ça arrive à quel âge ? Comment t'es enfant ? Comment ça se passe, ton enfance ? Est-ce que c'est à Villers-le-Bel que t'es né ? Je veux bien que tu m'expliques ton enfance.

  • Speaker #1

    Moi, je suis né à Saint-Denis, dans le 93. Mais j'ai grandi à Villers-le-Bel. Et ouais, j'ai une très belle enfance. Je suis très content de mon enfance. Je suis souvent dehors avec mes amis. On est plus de 25 dehors, en train de jouer au football. On s'inspire les uns les autres, on veut devenir les meilleurs. On ne fait pas beaucoup de bêtises. On fait des bêtises mais ça va, ce n'est pas de la délinquance comme on connaît. Je suis assez content de ma jeunesse. Mon parent m'encadre beaucoup, je suis bien couvé. Je suis aussi accompagné par mon grand frère et ma grande sœur. On a à peu près 17 ans, 13 ans de différence. 17 pour mon grand frère, 13 avec ma grande sœur. Je vois aussi des exemples en eux, ce qu'ils font, etc. Ils m'encouragent à suivre telle voie, etc. Et je suis souvent aussi en contact avec leurs propres amis, donc je suis rapidement dans un milieu adulte vite. Et donc j'aime beaucoup ça, et ça me permet de grandir bien aussi avec eux. Mais ouais, tout de suite, depuis que je suis petit, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui m'intéresse vraiment, c'est la liberté financière. Pourquoi ? Parce qu'on a grandi dans un milieu où on n'a pas manqué de quoi que ce soit, mais c'est vrai qu'on sent que... on peut faire mieux et on peut avoir d'autres opportunités. Donc, effectivement, je tout de suite intègre qu'il faut faire des sous. Et donc, c'est ce qui me permet de m'encourager dans mes études.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça a été les sous à la base, ton drive, ton moteur, et que finalement, après, ça s'est transformé ? En tout cas, il y a d'autres choses qui se sont ajoutées au fil des années ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui. le but c'est de Quand on est jeune, c'est de trouver quelque chose qui va nous faire plaisir, épanouir, mais effectivement, avec peu de recul, de fois, c'est par le biais de l'argent, parce qu'on peut s'acheter des choses, parce qu'on peut permettre de soutenir ses parents, de soutenir les gens qui sont autour de nous, nous permettre de voyager, etc. Donc tout de suite, effectivement, c'est l'argent. Et c'est au fur et à mesure des années que... On comprend qu'il n'y a pas que l'argent qui compte. Mais oui, c'est sûr que pour un jeune banlieue comme moi, effectivement, mon but, c'était la liberté financière.

  • Speaker #0

    En fait, de ton enfance à ton adolescence, tu es bien entouré. Tu as des personnes qui t'inspirent et qui te guident. Et donc, c'est peut-être pour ça que, rapidement, tu sais en tout cas, tu es motivé, tu es sérieux, etc. Et donc, il n'y a pas de crise d'adolescence ou de... Tu n'es jamais un enfant à problème, un adolescent à problème.

  • Speaker #1

    J'ai pas de problème sur ce sujet. Je suis bien accompagné, que ce soit par mes camarades, mes fréquentations, par ma famille, etc.

  • Speaker #0

    Je demande ça parce que c'est assez rare, en fait, les gens qui ne font pas, tu vois, à un moment donné, une crise d'adolescence, en tout cas une période un peu où on est perdu, moi la première. Donc, c'est quelque chose que je trouve intéressant. Et souvent, les gens en parlent assez naturellement que vers cet âge-là, il y a des périodes, voilà, t'es perdu, tu fais n'importe quoi, etc. Et toi, ça n'a pas l'air d'avoir été le cas.

  • Speaker #1

    C'est sans doute une période aussi, moi, je me suis converti à l'âge de 18 ans. Moi, je crois en Jésus. donc je crois que Jésus Il est là pour moi et donc effectivement, toutes ces valeurs qui sont en lien avec son message, ça m'a aussi calmé, canalisé, donné une espérance différente. Et effectivement, ça m'a sans doute adouci parce qu'il y a une période de ma vie où j'étais un peu plus agité, etc. Il y avait quand même de l'insolence, je n'étais pas parfait non plus. Mais je pense qu'effectivement, cette rencontre avec cette spiritualité, ça m'a canalisé. Et m'a donné de l'espoir. Et donc j'en parle un peu dans mon livre, en filigrane. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Je ne veux plus tricher » . Et donc, sans spoiler le livre, mais c'est à un certain moment de cette jeunesse où justement je décide d'arrêter de tricher, qu'il se passe plein de choses.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien en parler, est-ce que c'est un événement particulier qui te décide à te convertir ou c'est un processus qui prend du temps et qui se retrouve à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    C'est un processus qui prend du temps. C'est pas mal de questions que je me pose, etc. Pas mal de recherches aussi. Et finalement, quand j'ai trouvé la réponse, convaincu, c'est là qu'effectivement, il y a des choses qui ont changé dans ma vie.

  • Speaker #0

    Ta famille n'était pas catholique, chrétienne, ou pas pratiquante ?

  • Speaker #1

    Ma famille, elle est chrétienne évangélique. Et donc, oui, moi, il y a un moment donné, je ne voulais pas partir à l'église. Donc, je me suis dit, laissez-moi aller au foot. Le dimanche, c'est le jour du foot. Et donc, pendant cinq ans, je n'allais pas forcément, etc. Et quand j'ai vraiment décidé... de comprendre quel était mon appel, j'ai changé en ce sens.

  • Speaker #0

    Tu as remplacé le foot par la sportive.

  • Speaker #1

    Ah, je l'ai vu, ouais, grave. C'était pas grave,

  • Speaker #0

    ça, je ne savais pas. Et j'avais une question qui est un petit peu liée, pas tout à fait, parce qu'on est parti sur autre chose, mais ma question, c'est, qui est-ce que tu admires et qui t'inspire dans la vie ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime beaucoup les sportifs. forcément donc Cristiano Ronaldo c'était une personne qui m'a beaucoup inspiré quand j'étais jeune voilà toute ma scolarité, mon adolescence c'était quand même Cristiano Ronaldo des boxeurs comme Floyd Mayweather ce genre de choses c'est vraiment des exemples pour moi qui sont importants par leur discipline de travail, la rage qui véhicule aussi dans l'effort et dans leur style aussi, tout ce qui est lié à l'esthétisme. L'esthétisme sportif, c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc ça, c'est des choses qui m'ont beaucoup inspiré. Et après, j'avais une période trader. Donc moi, j'ai regardé beaucoup de films sur la finance, ce genre de choses. Billy Ray Valentine, Un fauteuil pour deux, ces choses-là, ça m'a inspiré énormément. Donc il y a pas mal de choses dans les films qui m'ont inspiré. Et je lisais beaucoup, justement, j'ai lu beaucoup le livre de Jordan Belfort. Donc il y a des choses que j'ai tirées dedans. Ce sentiment de vouloir se débrouiller, de vouloir plus, d'avoir de l'ambition. Et après, effectivement, j'ai vu le pendant aussi de tous ces personnages. Et il y a des choses qui ne sont pas forcément correctes. Donc voilà, j'essaie de prendre le bien où je le trouvais. Mais effectivement, c'est des personnages, soit dans les films, soit dans le monde du sport, qui m'ont inspiré.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce même esprit que vous essayez de transmettre aux jeunes que vous accompagnez, aux enfants ? Tu me dis qu'il y avait des conférenciers qui venaient, vous faisiez des activités, etc. Combien de jeunes est-ce que vous accompagnez aujourd'hui ? Comment ça se passe au quotidien avec les ?

  • Speaker #1

    On a rencontré une centaine d'enfants déjà dans notre club, soit sur la partie boxe, soit sur la partie échec. Après, sur la partie ado, on a aussi beaucoup de jeunes qu'on accompagne. Et après, nous, on se déplace également dans les écoles et dans les maisons de quartier. Donc là encore, on rencontre énormément de monde, énormément de jeunes. Si on compte, je crois qu'on compte plus de 1000 jeunes à l'année, donc on a des temps avec eux répétés, récurrents, etc. Et après, c'est à ceux qui veulent s'inscrire dans nos programmes qu'ils peuvent bénéficier de nos conférences, bénéficier de nos sorties, etc. Et donc oui, que ce soit pour les jeunes ou que ce soit pour les plus vieux, le but, c'est de leur donner des gens qui sont aspirants, des gens qui ont des parcours. particuliers qui ont échoué, qui sont relevés, etc. Et leur montrer que la ville, c'est pas forcément quelque chose où tu vas tout droit et que c'est voire royal et tu vas vers le succès. Non, c'est beaucoup de bagarres, beaucoup d'hésitations, de doutes, mais il faut se relever, etc. Donc c'est ce qu'on essaie de leur montrer. maximum, et on leur montre que justement, la valeur du sport, du chessboxing, ça nous donne justement la mentalité pour faire face à tous ces déconvenus de la vie, qu'il faut se battre, qu'il faut continuer à chercher, qu'il faut trouver la solution à chaque fois, qu'il faut trouver le moyen de gagner. Donc, c'est ce qu'on fait du mieux qu'on peut.

  • Speaker #0

    Je crois que la devise de Carré-Clay, c'est quand je perds, j'avance, quand j'avance, je gagne. C'est ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Les enfants, on crie ça souvent tous les cours. C'est vraiment notre façon de concevoir les choses. On apprend aux jeunes à accepter la défaite dans la mesure où ils vont récupérer des clés d'apprentissage pour pouvoir gagner plus tard. Donc l'échec, c'est un moment, c'est une période, mais le but, c'est que ça puisse nous propulser à gagner et à être épanoui. Aux échecs, on a besoin de perdre pour avancer. Ils l'ont bien compris, nous aussi, on l'a bien compris. On a obligé, sinon tu ne peux pas gagner. Donc, il faut perdre, perdre, accepter de perdre. Et à un moment donné, tu saisis tout ce qui s'est passé dans cette défaite pour construire la victoire qui arrive. Donc, c'est le leitmotiv du club.

  • Speaker #0

    Et vous êtes face à des jeunes qui, globalement, sont réceptifs et sont ouverts ? Ou est-ce que parfois, après, il n'y a évidemment pas tout généralisé, mais Est-ce que vous avez parfois des personnes qui vont être résignées ou désabusées ? En plus, c'est vrai que le climat social, politique, environnemental, ça dépend pour qui, mais ne rend pas forcément très optimiste. Il y a beaucoup de gens qui sont assez anxieux, assez stressés de l'avenir, et notamment les jeunes. Vous, les jeunes que vous rencontrez, ils sont comment ?

  • Speaker #1

    Il y a un peu de tout, effectivement. Mais c'est vrai que notre but, c'est d'inspirer un maximum. On donne ce qu'on peut. Ils nous le rendent bien parce que certains viennent, les parents viennent derrière, ça fait du bouche à oreille derrière. Donc ça, nous, on le voit. Donc on sent que ça leur apporte quelque chose, ça leur apporte de la valeur. Et on voit des évolutions dans le club. C'est ça aussi qui nous encourage de faire ce qu'on fait tous les jours, c'est de voir l'évolution des jeunes, voir les messages des mamans qui nous remercient, qui nous recommandent d'autres personnes, etc. Donc oui, effectivement, je pense que... Il y en a beaucoup qui enlèvent justement ce désir de se dire « Oui, déterminisme, on vient de la cité, on vient de la banlieue, on ne va rien pouvoir faire, etc. » Non, non, non. Notre but, c'est de mettre chaos, ce genre de choses. Donc, on avance avec cette petite armée. On avance avec cette petite armée et on est en train de créer une écurie de jeunes qui vont être des ambassadeurs, qui vont être des champions dans leur environnement pour pouvoir impacter un maximum. d'autres jeunes, d'autres contrées.

  • Speaker #0

    Et toi, ce déterminisme dont tu parles, ou en tout cas ces pensées limitantes que peuvent avoir les jeunes d'aujourd'hui, est-ce que c'est les mêmes que toi tu avais quand tu étais plus jeune et dont tu as voulu, on va dire, sortir ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des choses, effectivement. On s'est dit, ce n'est pas pour nous. J'ai voulu m'auto-censurer sur certaines choses, etc. Et oui, non, non, j'ai été justement accompagné, inspiré par d'autres qui m'ont poussé à réfléchir, à voir plus grand. Et aujourd'hui, c'est à mon tour de le faire. J'ai la chance de le faire par un sport que j'aime beaucoup, qui est en lien avec mes passions. Donc ça me fait plaisir. Et pour moi, c'est un devoir de continuer ainsi.

  • Speaker #0

    Donc on a parlé des jeunes, des maisons de quartier, des écoles aussi, des enfants. Mais il y a aussi un autre endroit assez passionnant dans lequel vous intervenez, c'est les prisons. Et je sais que vous faites beaucoup d'interventions en prison depuis maintenant plusieurs années. Donc je pense que... tu as une certaine expérience là-dedans. Moi, j'ai été une fois à Frennes et c'est vrai que ça a été assez marquant. Mais toi, raconte-moi comment ça se passe, comment se passent vos interventions, est-ce que c'est tout le temps toi qui y vas, etc. ?

  • Speaker #1

    On a plusieurs intervenants qui font nos interventions, que ce soit dans les écoles, dans les entreprises et dans les prisons. Effectivement, on en fait certaines. Donc, on a deux types de programmes. On a un programme qui va se focaliser sur les... sur la détection du radicalisme en détention et on a aussi des programmes liés à l'insertion. Et après on a des programmes aussi purement sportifs classiques. Et donc oui, c'est une expérience particulière d'être en maison carcérale, des profils qui de fois nous ressemblent. On pourrait croire que c'est que... des braqueurs ou des gens qui ont fait des ignominies incroyables. Des fois, il y a des cols blancs, il y a des gens qui ont fait des fraudes aux assurances. Bref, il y a toutes sortes de choses et effectivement, des fois, on peut se dire « mais pourquoi cette personne, elle est là ? » Parce que quand on lui parle, on dirait que la personne, elle est complètement normale. Je dis pas qu'ils sont pas normaux, mais voilà, tout le monde dit que c'est quelque chose de complètement banal, en fait. Et je sais pas si je m'exprime bien, mais c'est vrai qu'on fait des prestations et on se dit, mais pourquoi la personne, elle est là ?

  • Speaker #0

    On dirait que la personne est saine comme nous et il n'y a pas de problème chez cette personne. Et effectivement, si la personne est présente, c'est qu'il s'est passé des choses dans sa vie à un moment donné qui sont répréhensibles. Donc, c'est des discussions qui sont bouleversantes, deux fois. Moi, qui m'ont remis en question sur plein de choses, sur mon rapport aussi aux autres. et aussi sur mon jugement que je peux porter sur des personnes qui sont incarcérées. Donc c'est en effet à chaque fois des interventions qui prennent le cœur.

  • Speaker #1

    Moi, quand j'avais été en prison, on nous avait recommandé de ne pas poser de questions aux détenus et que ce n'était pas forcément intéressant de savoir ce qu'ils avaient fait pour pouvoir nous mener notre prestation de façon la plus... neutre et la plus positive possible ? Est-ce que vous, vous discutez, vous rentrez dans des choses très intimes ? Parce que le programme sur la radicalisation, ça doit être assez particulier. Je ne savais pas que vous faisiez ça.

  • Speaker #0

    Ça dépend, les conversations qu'on a avec certains détenus, la relation qu'on peut avoir, etc. On essaie effectivement d'être le plus loin possible, de ne pas trop rentrer dans certains détails, etc. sur des détails aussi qui nous concernent pour notre propre sécurité. Effectivement, des discussions sur des choses de société, parce qu'on joue et parce qu'on peut échanger sur certaines choses. Ce sont des choses qui sont effectivement sensibles, qui peuvent être éclairées. C'est un univers très particulier.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, vous y allez via le chessboxing. Vous faites de l'initiation au chess boxing ?

  • Speaker #0

    On fait des initiations au chess boxing. Après, sur certaines séances, on fait focus box. Ou des fois, certains, c'est beaucoup, c'est des focus échecs. Mais sinon, effectivement, on rentre par le biais du chess boxing.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, les mineurs aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, on fait beaucoup d'interventions sur Porscheville. Donc, c'est une prison pour mineurs.

  • Speaker #1

    Et alors, encore un autre type d'intervention, vous allez dans les entreprises. Notamment, je sais, à Deloitte. où j'ai été une fois en intervention avec quelqu'un de ton équipe. Et là, c'est des interventions, donc pareil, via le chessboxing. Et ça va être des ateliers, de la cohésion. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Donc, on a différents types d'ateliers. Donc, mes intervenants, ils viennent et leur expliquent comment faire le chessboxing. Ils leur expliquent leur témoignage sur comment eux, ils vivent le chessboxing. Certains, c'est des champions de boxe. Certains, ils ont un élo très fort aux échecs. Donc, ils peuvent expliquer un peu. Quelles sont les différentes vertus du sport ? Quel est le chess boxing ? Le mélange des deux sports. Et donc, c'est des échanges qui sont très intéressants. Les salariés, eux, on arrive aussi à leur expliquer l'analogie qu'il y a entre leur métier, souvent de consultant, d'auditeur avec le chess boxing, le fait de changer d'univers comme ça très rapidement, prendre des décisions. Donc, il y a de très bons échanges. Et après, effectivement, les différents salariés, eux, ils veulent aussi... rejoindre l'association en tant que bénévole ou en tant que mentor pour justement nos jeunes. C'est là qu'on arrive à créer de belles synergies.

  • Speaker #1

    Vous recrutez, on va dire, vous recrutez des mentors des grosses boîtes à Réclé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est comme ça qu'on fait. Et derrière, c'est salariés, ils font du bouche-à-oreille avec d'autres collaborateurs de d'autres cabinets. C'est comme ça qu'on arrive à avancer également.

  • Speaker #1

    Donc, je voulais reparler du livre. que tu as publié en 2020, Je ne veux plus tricher, où tu disais qu'en fait, avant, tu trichais parce que c'était une façon assez facile de réussir sans trop devoir, on va dire, galérer. Et que donc, justement, j'imagine avec le titre de ce livre, ça veut dire que tu décides d'arrêter ça. Et donc, c'est à cette même période 2019, 2020, 2021 que tu fondes ta société de montres, que tu fondes Carré-Clay. J'ai l'impression que ces années-là sont une période vraiment charnière pour toi, du parcours que je connais de toi. je ne connais pas tous les détails d'avant, mais voilà de ce que j'ai cru comprendre. Est-ce que tu as l'impression que tu as trouvé ta voie à ce moment-là et que depuis ces cinq ans, tu as vraiment passé un cap ? Quelles sont les leçons que tu retiens depuis ces cinq ans et est-ce que c'est comme ça que tu le vis ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, j'arrête de tricher quand je suis en seconde. Donc, je triche au collège comme tout le monde triche. C'est ce que j'explique dans mon livre. Et c'est vrai que quand je décide d'arrêter de tricher, de prendre les notes que je mérite. Effectivement, il se dessine devant moi un parcours scolaire particulier, atypique. Parce que j'ai assumé mes notes et parce que maintenant, ça me conduit là où je dois aller. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose. On accepte qui on est, on ne veut pas faker trop. On accepte les déconvenues, les échecs, les moments de ralentissement économique, etc. Et donc, effectivement, ça t'emmène, ça ouvre des portes sur d'autres choses. Et donc, c'est ce qui s'est passé pour le chessboxing. Cette découverte que j'ai rencontrée parce qu'on a accepté le chemin, parce qu'on a décidé de prendre du temps, etc. Et donc, oui, ces cinq dernières années, c'est les années les plus... marquante pour moi parce que j'ai fait des réalisations, parce que j'ai construit, parce que je me suis lancé, etc. C'est les années les plus difficiles aussi, mentalement, etc. Donc oui, l'entrepreneuriat c'est dur, c'est aussi accepter qu'il n'y a pas forcément de revenus récurrents au début, qu'il y a une précarité qui est là, etc. Donc on ne peut pas tricher, il faut avancer, il faut se battre, il faut avancer, il n'y a que ça comme ça. Oui, effectivement, c'était des années où j'ai beaucoup appris, beaucoup appris et beaucoup appris sur moi-même aussi, dans la difficulté, comment on raisonne, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on lâche, est-ce qu'on avance, est-ce qu'on appelle à l'aide ou pas ? Donc toutes ces choses, effectivement, ça m'a beaucoup forgé le caractère que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et parce que quand tu parles déjà d'aujourd'hui, mais même quand tout à l'heure tu parlais de quand tu étais un jeune adulte, On ne ressent pas tellement de peur, de doute ou de difficulté avec l'échec, etc. Est-ce que c'est parce que là, tu en parles avec le recul ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même peur. J'ai quand même peur et je suis quand même dans ma période de scolarité. Je ne sais pas exactement. Je sais ce que je veux, mais je ne sais pas comment y arriver. Moi, je me fais virer de prépa. Il faut trouver un chemin maintenant pour terminer mes études. Et là, je n'ai pas le chemin tout tracé. Aujourd'hui, je le raconte dans une histoire, mais ce n'est pas ce que je peux raconter à la fin. Mais quand on est dans la période de ne pas savoir, quand tous tes potes sont en prépa, ils sont juste dans une filière bien définie, ils vont tout droit. Et toi, tu te retrouves à l'île Maurice en train de faire des cours par correspondance sans professeur. T'as peur, tu sais pas si tu vas y arriver. Est-ce que t'es capable, sans professeur, d'avoir un diplôme ? De faire une année de césure comme ça, à l'autre bout du monde, etc. Bref, c'est des moments où j'avais peur, bien sûr. Je ne savais pas. Mais c'est dans ces moments de troubles où je ne savais pas que c'est là que ça m'a construit une confiance. Et c'est ce qui m'a permis après de faire autre chose, etc. Me développer, m'épanouir. Donc aujourd'hui, c'est pour ça que, comme dans ma scolarité, je le prends comme un exemple. Aujourd'hui, dans mon parcours entrepreneurial, ma scolarité, pour moi, elle a pris du temps. Ce n'est pas venu comme ça d'un coup, voire, ouais, je pars tout droit. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose pour moi. Aujourd'hui ça prend du temps, mais j'ai toujours le même objectif, ça va prendre du temps que ce soit sur mes montres, que ce soit sur mes conférences avec mon livre, que ce soit avec le chess boxing avec Karé Klee, ça va prendre du temps mais je sais que c'est ce chemin là que je veux, c'est ce chemin là que j'ai formé, ça va prendre le temps qu'il faut. Mais on va y aller, finalement j'ai trouvé ma voie et donc là maintenant c'est juste une question de temps, de curiosité, de persévérance, de détermination pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.

  • Speaker #1

    Sachant qu'en plus, c'est un sujet auquel je réfléchis aussi beaucoup moi, c'est que là, tu dis que tu as des objectifs et que tu persévères vers tes objectifs, mais finalement, on pourrait déjà dire que tu as déjà réussi beaucoup de choses. Et un truc que je trouve intéressant, c'est qu'en fait, quand on atteint des objectifs, on en a toujours déjà fixé de nouveau. Donc, on n'a jamais un moment où on se dit « bon, j'ai fini » . Parce qu'en fait, il y a des choses que toi, tu as dû accomplir aujourd'hui, que moi, j'ai accompli aujourd'hui. Et finalement, jamais on se dit « Ah ben j'ai accompli » . En fait, on est tout le temps déjà dans l'après. Et je trouve que c'est vraiment une harmonie à trouver de se dire « Ok, il y a les futurs objectifs, mais déjà, ayons bien conscience quand même de tout ce qui a déjà été réussi. »

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai. Il faut aussi apprendre à être content de ce qu'on fait, à célébrer aussi les joies que le parcours procure. Ça c'est important, sinon après on est dans une frustration. Mais c'est pour ça que moi, il y a des ambitions que j'ai laissées, il y a des choses que je ne veux plus, alors que quand j'étais plus jeune, il y avait des choses que c'était absolument ça que je voulais. Aujourd'hui, effectivement, il y a des choses que j'ai délaissées, et des choses que je veux davantage, etc. Mais aujourd'hui, je suis épanoui dans les objectifs que je me suis fixés, parce qu'ils ne sont pas que pour moi non plus, et on avance. Mais c'est vrai que c'est important que tes objectifs soient quand même grands, comme ça, ça te permet de toujours vouloir grandir et d'avancer. Faire quelque chose de positif pour toi et les autres qui t'entourent.

  • Speaker #1

    Et transition parfaite, parce que j'allais te parler de ta conférence TEDx, où justement, ton concept de base du discours, il est sur le plomb, qui est une pièce particulière, justement, qui avance, qui mange en diagonale, mais qui avance. C'est un peu ça, ta ligne directrice, et par laquelle tu vas après dans tes différentes réflexions, etc. Comment c'était de faire un TEDx ?

  • Speaker #0

    Faire un TEDx, c'est une belle expérience. C'est quelque chose, effectivement, tu te dis un jour, j'aimerais bien faire ce genre de conférence, etc.

  • Speaker #2

    J'adorerais.

  • Speaker #0

    Et franchement, c'était dans ma bucket list, et ben voilà, gloire à Dieu, c'est fait. J'ai été bien accompagné aussi par Alexandre, qui rejoint mon équipe sur la partie chess boxing, et donc qui m'a guidé. Et en fait, le pion, c'est la pièce que je présente souvent aux enfants. parce que souvent on se dit On se dit que le pion, c'est la pièce la plus nulle, ça vaut un point, etc. Et pour expliquer le principe de promotion, j'ai inventé une histoire de développement personnel quelque part. Et ça les touche beaucoup. Donc je me suis dit que ce serait intéressant avec Alson, on s'est dit que c'était intéressant de pouvoir parler de ça. Et de pouvoir justement raconter un peu toute cette histoire, qui est la mienne aussi, et de faire le lien avec le mouvement. Donc le fait de bouger, le fait de... Le mouvement, ça raccroche tout ce que je fais aujourd'hui, que ce soit dans l'écriture de mon livre, que ce soit dans le chessboxing, que ce soit les montres. Il faut bouger, il faut avancer. Et peu importe qui on est, la valeur de ce qu'on fait, etc., il faut toujours avancer parce qu'il y a toujours des opportunités qui vont nous faire grandir et nous faire grandir finalement en qui on est.

  • Speaker #1

    Et est-ce que toi, tu bloques des fois et tu n'arrives pas à avancer ?

  • Speaker #0

    Dans le business grave, de voir des bobos, t'as envie d'aller voir plus. Mais ouais, on avance tant bien que mal. On avance tant bien que mal.

  • Speaker #1

    Et donc parlons un petit peu quand même, on parlait du pion et des échecs, parlons un petit peu du chessboxing. Si je ne dis pas de bêtises, t'as fait ton premier combat en Arménie. T'avais jamais fait encore de combat de chessboxing avant, de vrai combat en tout cas. Donc en fait, t'es venu accompagner un des combattants de l'équipe de France au championnat du monde en Arménie à Yerevan en octobre 2024. t'es retrouvé à faire ton premier combat de chessboxing, t'en as fait deux et t'as gagné les deux et donc t'as terminé champion du monde de chessboxing de ta catégorie. J'ai l'impression que ça a été un moment très marquant pour toi, un tournant. Est-ce que je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'était pas du tout prévu effectivement. C'est vrai que je m'entraînais ces derniers temps énormément, je m'entraîne au Temple sur Paris et donc j'ai aussi des coachs aux échecs qui m'accompagnent etc. Et donc oui effectivement quand j'ai eu l'opportunité de combattre, c'était quelque chose que je n'avais jamais vécu à cette ampleur. Et donc oui, le but c'était de me donner à fond, d'expérimenter quelque chose que je vis finalement tous les jours. Et donc ça s'est ressenti dans le ring que je voulais rien lâcher. Et je sentais qu'il y avait du monde derrière moi, que le club comptait sur moi, et il y avait les petits du club qui se suivaient en même temps. les combats depuis la France. Je me suis dit qu'il faut absolument qu'on fasse quelque chose de bien. Je me suis concentré sur les mouvements, je me suis concentré sur ma respiration. J'ai essayé d'être le plus serein possible et je suis content d'avoir gagné. Je n'ai pas lâché, je suis content du résultat.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a beaucoup marqué au-delà de tes deux combats et de ton combat contre Gourchat qui est un de tes poulains, c'était assez fou de vous voir combattre tous les deux. Je sais que vous avez vraiment... Ça a été un moment vraiment fort pour vous deux de faire un combat ensemble. Et aussi, ce qui m'a aussi extrêmement marquée, on en a déjà discuté, c'était vraiment ce moment après avoir gagné ton combat, où tu étais extrêmement émue. Je ne sais pas si déjà tu veux revenir sur ça, et même au-delà de ça, qu'est-ce que tu vas faire de tout ça maintenant que tu as commencé ta carrière de chessboxing vraiment en tant que combattant ?

  • Speaker #0

    Effectivement, quand j'ai gagné, je suis tombé à terre, j'ai pleuré parce que j'ai pensé à mon père. Moi j'avais promis à mon père que j'allais gagner des combats de boxe, des combats de chess boxing. Et mon père il est parti il n'y a pas très longtemps, donc il n'a pas pu voir cette victoire. Donc forcément ça m'a ramené beaucoup d'émotions. Et donc ouais, très content d'avoir gagné, très content de... De faire ça, de faire ce métier, le Chase Boxing aujourd'hui c'est vraiment ma vie et j'aime beaucoup. Et donc aujourd'hui le but c'est d'accompagner un maximum de champions. Ça a été le leitmotiv depuis le début qu'on a créé le club, carréclé c'était d'accompagner des champions, en fait faire des mentalités de champions dans notre quartier et ailleurs. C'est une chance qui est tombée sur moi, et pour que je sois finalement le représentant de cet état d'esprit, donc j'en suis très très ravi. Et donc aujourd'hui voilà, c'est ça, c'est de développer le club. pour qu'on devienne une véritable écurie dans le chess boxing. Moi-même, mon but, c'est de continuer à faire la promotion de ce sport par des combats, des exhibitions avec des célébrités, des chefs d'entreprise et des influenceurs, créateurs de contenu. Donc, c'est aujourd'hui mon objectif et c'est d'emmener un maximum de jeunes de Carreclé à devenir des champions eux-mêmes. On a des coachs exceptionnels qui les encadrent. On a des pépites qui vont arriver bientôt, de 6 ans jusqu'à bien plus grand. Et donc notre but, c'est de performer dans ce sport et d'encourager un maximum de gens à devenir des chessboxers.

  • Speaker #1

    Et toi, ta carrière de chessboxer ?

  • Speaker #0

    Moi, vraiment, ça va être des combats d'exhibition. Maintenant, avec ce titre-là, c'est pas que je me repose, mais je veux vraiment me concentrer sur des... des combats d'exhibition, il y a pas mal de choses qui vont arriver en termes de création de contenu, etc. Mais aujourd'hui, c'est à moi maintenant d'accompagner les autres.

  • Speaker #1

    Depuis tout à l'heure, on parle de ton parcours et de les différentes aventures que tu as faites, de tes réalisations, de beaucoup de succès aussi. C'est quoi ton plus grand échec ou tes échecs, des choses qui t'ont marqué et qui t'ont peut-être appris beaucoup ?

  • Speaker #0

    Le plus grand échec, pour moi, c'est l'histoire de ma montre. aujourd'hui moi je suis fan de montres chez les marques de montres aujourd'hui on arrive à vendre etc il y a pas mal de gens qui sont très contents de notre produit de l'expérience client etc mais pour moi ça n'a pas encore le c'est pas encore le résultat escompté donc je le vis pas comme un échec mais c'est quand même quelque chose qui n'est pas encore accompli pour moi donc c'est quelque chose sur lequel je me... Je prends du temps et je sais que je vais y revenir. Je ne sais pas quand, mais ça ne va pas lâcher. Et l'histoire qui est derrière ce projet, c'est l'histoire de Joseph. C'est une histoire qui est très particulière également. Joseph passe par des moments très difficiles. Il a des moments de longues pauses, etc. Mais à un moment donné, les choses se décantent. Et donc, je crois la même chose pour la marque Safnat Pania. Donc, c'est un projet qui va prendre du temps et j'ai besoin de continuer d'y croire. et je prends mon temps en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce que pour l'instant, en ce moment, tu as moins d'énergie ou de temps à accorder à ta société de monde que au chessboxing, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, aujourd'hui, j'ai plus de temps sur le chessboxing, parce que c'est ça aujourd'hui qui me permet de vivre, etc. Entre autres, et aussi, ça demande beaucoup de temps à accorder pour le développement du club, le développement de ce qu'on fait. Donc aujourd'hui, effectivement, les montres, c'est un peu plus en... en stand-by, mais c'est chaque chose en son temps.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas un échec, c'est un projet pas encore abouti, plutôt.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement.

  • Speaker #1

    On ne va pas dire que c'est un échec. On a parlé tout à l'heure du leitmotiv de Carré-Clay. Est-ce que toi, tu as un mantra ou une phrase forte qui t'accompagne au quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est une phrase que moi-même, j'utilise énormément, qui m'encourage énormément, que ce soit dans le monde de l'horlogerie avec South Nat ou dans le Chase Waxing. Et après, une autre phrase que j'aime beaucoup dire, c'est avoir un but attire la chance. Avoir un but attire la chance. Et effectivement, quand on se fixe des buts, des objectifs très précis, souvent il y a une grâce qui apparaît, quelque chose qui vient, parce qu'il y a des opportunités qui se créent, il y a des gens qui te rencontrent. Donc nous, par exemple, j'avais toujours le but de devenir champion. Je disais ça à mon grand frère, j'aimerais bien être champion, etc. Je me suis fixé ce but. Et une opportunité tombe comme ça du ciel où je me retrouve champion du monde, etc. Et les choses se passent. Dans ma scolarité, c'est la même chose. J'ai fait une école de commerce aux États-Unis. Bref, j'en avais parlé quand j'étais plus jeune que je voulais faire une école, etc. Et ce but-là, il était fort. Je ne savais pas comment y arriver. Et finalement, je ne voyais rien. Ma scolarité, c'était un peu dur. Et finalement, à la fin de ma scolarité, je fais cette école américaine. Bref, avoir un but attire toujours la chance. Pour moi, c'est une phrase qui me... qui reviennent beaucoup en moi.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne phrase, j'aime beaucoup. Moi qui travaille dans l'organisation et avoir une vision et des objectifs, c'est vrai que ça me parle beaucoup. Je pose toujours la même question à mes invités en fin d'interview. Qu'est-ce que tu dirais au toi de 18 ans ?

  • Speaker #0

    je me dirais de continuer. Continuer d'avancer, continuer d'être curieux, continuer de rêver. Mais je pense que je me dirais également de jouer plus aux échecs. Tu vois ? Et j'ai pas de regrets dans ma vie, je crois que je ne l'ai pas. Il y en a peut-être un, et ce serait celui-là. C'est de jouer plus aux échecs. Si j'avais joué aux échecs plus tôt, ça c'est un truc qui me reste. Je vais aux échecs beaucoup plus tôt et avec beaucoup plus d'assiduité. Sinon, j'aurais dit continue, fonce.

  • Speaker #1

    Dernière question de l'entretien, qu'est-ce que tu espères de l'avenir ? Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les 5-10 prochaines années ?

  • Speaker #0

    De créer des champions, de créer des champions de chess boxing, de développer notre activité partout en France et à l'étranger et de pouvoir vivre pleinement du chess boxing. et d'impacter beaucoup de jeunes et de moins jeunes sur ce sport qui est merveilleux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Merci à la Fédération pour le travail qui est fait sur le chestboxing. On est ensemble et on espère avancer encore longtemps ensemble pour que ce sport devienne véritablement une institution en France ici. On est connectés, on est ensemble.

  • Speaker #2

    Carrément. Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    À bientôt Mme, merci encore.

  • Speaker #2

    Merci.

Description

Je connais Emmanuel depuis que j'ai découvert le chessboxing en 2022. Il fait partie de ceux qui ne lâchent pas. Qui avancent, la tête droite, la vision claire.


Sa mission : mentorer les jeunes et les accompagner pour trouver leur voie dans la vie, via le chessboxing.

Il a créé pour cela l'association Carré Clay, située à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise. Avec son équipe, ils forment aujourd'hui les jeunes de 4 à 28 ans aux échecs, en boxe, et à la vie. Son parcours est riche, diversifié, créatif.


Le récit inspirant d'un entrepreneur à mission sociale et collective.


Références évoquées pendant l'épisode :

  • Carré Clay : @carreclay

  • Fédération chessboxing France @chessboxingfrance

  • Ligue de chessboxing : Intellectual Fight Club (IFC) @ifc.officiel

  • Documentaire Canal+ : Mental Combat

  • WCBO - World Chessboxing Organisation @wcbo_chessboxing



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Née de l'imaginaire d'Anki Bilal en 1992, puis concrétisée par l'artiste néerlandais Yéper Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échecs est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chase Boxing. Salut Emmanuelle, bienvenue, je suis très contente de te recevoir aujourd'hui pour le 11e épisode du podcast, notamment parce que tu es une des premières personnes que j'ai rencontrées quand j'ai découvert le chessboxing. On s'est rencontrées en mai 2022, quand on a organisé la journée porte ouverte du chessboxing Paris. Et je me souviens qu'à l'époque, tu étais déjà venue avec ton soldat de toujours, avec Gourchat, qui avait fait un combat, un peu de démonstration pendant cette journée-là. Donc Emmanuel... Tu es Français, tu as une trentaine d'années, tu habites à Villiers-le-Bel à côté de Paris. Tu es le fondateur du club de chessboxing Carré-Clay, tu as fondé en 2021 avec ton associé. Carré-Clay qui est une association de mentoring pour les jeunes et les moins jeunes via le chessboxing avec qui vous intervenez dans les écoles, dans les quartiers, mais aussi dans les prisons et dans les entreprises. On en reparlera. Tu as également une marque de montres qui s'appelle Safnat Panea. que tu as fondé avec ton associé toujours en 2020. On en discutera aussi rapidement, parce que je sais que c'est une des parties de ton activité entrepreneuriale. Tu es boxeur, plus récemment chessboxeur, et tu es donc venu avec nous au championnat du monde de chessboxing à Erevan en Arménie, où tu as remporté la médaille d'or en chessboxing light dans ta catégorie. Tu es conférencier et auteur du livre « Je ne veux plus tricher » que tu as publié en 2020, dans lequel tu parles de ton parcours. On en discutera aussi, bien sûr. Et tu as été intervenant plus récemment, il y a une semaine, à une conférence TEDx où tu as parlé à la base du pion et ton message partait de ça. On en parlera. Je pense qu'on peut dire, en tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois, que tu as vraiment un profil entrepreneur très complet et je trouve que tu as un parcours extrêmement inspirant. Donc, je suis vraiment ravie de t'avoir avec moi. Déjà, est-ce que j'ai oublié quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, tout est clair. Tout est clair.

  • Speaker #0

    Alors donc, comme je t'expliquais avant le début du podcast, pour cet épisode, j'ai décidé de prendre un peu le contre-pied de ce que je fais d'habitude. Plutôt que de commencer par l'enfance, puis l'adolescence, et de faire un parcours chronologique, on va dire, de la vie de mon invité, j'ai envie de commencer avec une première question sur le présent. Donc, est-ce que tu peux me dire, de façon très concise, directe, en tout cas claire, Emmanuel,

  • Speaker #1

    c'est quoi ta mission ? Déjà, merci beaucoup pour ton accueil, Mona. Merci de me donner l'opportunité de parler sur ce podcast que j'écoute souvent. Il y avait beaucoup d'assiduité. Et donc, moi, ma mission, c'est de développer le chessboxing en France. C'est d'accompagner un maximum de jeunes à s'épanouir au travers de cette discipline qu'est le chessboxing, que je considère comme un sport qui est l'archétype du développement personnel. Donc, notre but, effectivement, c'est de... créer des opportunités pour les jeunes et les moins jeunes qu'on accompagne au travers de ce sport qu'est le chess boxing.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis au travers du chess boxing, est-ce que c'est pour que ces personnes-là deviennent des chess boxeurs de carrière ou c'est pour qu'ils trouvent leur voie grâce au chess boxing ? Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu c'est quoi le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Certains veulent faire carrière dans le chess boxing. Il y en a beaucoup qui deviennent effectivement des athlètes et leur but c'est de faire carrière, faire des combats. avoir une véritable carrière comme un sport tout autre. Donc ça c'est sur du futur, sur du tendon, et d'autres effectivement c'est par les valeurs du Chess Boxing, donc ce que le Chess Boxing véhicule en eux, ce qu'il crée, ce qui stimule, ça leur permet effectivement de trouver leur voie, d'être inspirés et conduits par une volonté de se dépasser. Et donc c'est comme ça qu'on peut les accompagner. Et après dans la manière la plus concrète, on leur offre. des opportunités, des outils qui leur permettent de trouver de l'orientation, de trouver un emploi, de trouver des parcours en lien avec la scolarité.

  • Speaker #0

    Et donc ça va être une tranche d'âge d'adolescents, de jeunes adultes ?

  • Speaker #1

    Dans notre club, on a des jeunes, des petits qui ont entre 6 ans. par effectivement des adultes. On a différents types de programmes. Pour les plus jeunes, justement, on leur offre des sorties culturelles, ce genre de choses. Pas mal de conférenciers qui viennent justement au club leur parler, etc. Et après, on a des choses beaucoup plus en lien avec les entreprises, avec des profils beaucoup plus adultes, avec du speed dating, des rencontres liées à l'alternance, à l'orientation, etc. Avec des sujets beaucoup plus individualisés.

  • Speaker #0

    On reparlera un petit peu plus précisément de vos missions. tout à l'heure, mais qu'est-ce qui a fait que vous avez démarré ça ? Ce que je sais, de ce que j'ai pu lire ou entendre de toi, c'est qu'avec ton associé, vous avez voulu trouver une troisième voie, un peu, une voie à vous, parce que peut-être que les voies traditionnelles n'étaient pas forcément ouvertes ou n'étaient pas forcément évidentes. Est-ce que je peux m'expliquer un peu c'est quoi le processus ? J'imagine peut-être vers 2019, 2020, ou peut-être avant d'ailleurs. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là qui fait qu'aujourd'hui, vous êtes arrivé à ces programmes de mentoring ?

  • Speaker #1

    Nous-mêmes, on était avec mon associé qui s'appelle Sylvain. On s'est rencontrés en première, première ES. Et derrière, on a fait la terminale ensemble et on a fait une classe préparatoire ensemble. Et on a été mentorés, accompagnés par une grande entreprise française qui nous ont donné des conseils dans l'orientation, etc. Et ça nous a beaucoup aidés. Et cette entreprise, finalement, elle organisait pas mal d'événements. Donc, on s'y est retrouvés, etc. Et au fil de l'eau, on a décidé de créer une entreprise ensemble. Et on s'est dit que si un jour on allait de l'avant, forcément on devait redonner à ceux qui nous ressemblent dans nos quartiers, etc. Et donc on allait récupérer forcément le même principe qu'avait fait cette grande entreprise. Et donc nous, quand on a créé le club de chessboxing, on s'est dit que c'était le moment de pouvoir créer ce lien avec des grandes entreprises. et des jeunes qui ont besoin de support.

  • Speaker #0

    Et donc, vous avez créé votre société de montres en même temps que Carré Clé ?

  • Speaker #1

    On l'a créée avant. En fait, on crée cette marque de montres. On fait des levées de fonds, on vend, etc. Et à un moment donné, effectivement, oui, on a besoin d'un moment de pause. On a besoin d'un moment de pause, on a besoin d'un moment d'aller réfléchir. On avait un peu de pression au niveau des chiffres, etc. Et donc, on décide de faire une pause complète sur les réseaux. On ne redate plus les mails, on est parti boxer. Moi j'ai eu la chance d'avoir un grand frère qui a un club de boxe ici sur Villers-le-Bel. Ça fait plus de 15 ans qu'il est là. Et donc on est parti boxer le matin. Ça nous a fait beaucoup de bien. L'après-midi, on a pris une bonne douche, on vient chez moi et on joue aux échecs. Et quand on joue aux échecs, on réfléchit à pas mal de sujets. Donc on joue, on ne se prend pas la tête et effectivement il y a plein de choses qui viennent, on discute franchement sur pas mal de problématiques qu'on a, financières, management, marketing, etc. Et on trouve effectivement quelques réponses. Quand on retourne sur le site internet, on a lancé une campagne Kickstarter à l'époque, une campagne crowdfunding, on se rend compte que le montant qu'on cherche, il est complété. Donc les gens, ils ont fait pas mal de précommandes sur nos montres. Et là on se rend compte, on se dit, ben voilà, l'objectif il est réussi. Regarde, le matin, on a boxé, l'après-midi, on a joué aux échecs. Là, on réussit à lever de fond un peu. Franchement, c'est un signe, c'est magnifique. Et on est très content de cette journée. On se dit, punaise, on dirait qu'on a découvert une méthode innovante de productivité parce qu'on trouve des solutions et finalement, les choses vont dans le bon sens. Et donc là, on va sur Internet et là, oui, effectivement, on clique sur boxe échecs et on tombe sur Thomas Cazeneuve. Thomas Cazeneuve, c'est... Dans le marketing, on appelle ça le persona. C'est exactement le mec qui met nos montres, qui achète nos montres. Parce qu'il a fait une école de commerce comme nous, parce qu'il a un tel style, il fait ci, il fait ça. Sa façon d'être, ça nous correspond. On se dit, ben ouais, ce mec-là, il faut absolument qu'il porte nos montres. Il faut absolument qu'on le contacte. Et il fait du chess boxing. Et là, directement, on lui envoie un message sur Instagram. Mais véritablement, je crois, quelques minutes après, il nous répond. Il nous dit « Ouais les mecs, je suis grave chaud pour échanger avec vous. » Et on se parle, etc. Et on se rend compte qu'il y a plein de choses qui sont en commun. Et il nous dit « Allez-y, foncez ! » Et nous, tout de suite, on a la réflexion de créer un club. Donc on crée un club. Et c'est là qu'on se dit « Ok, en plus du sport, on va pouvoir justement utiliser cette partie mentoring. » Et c'est à partir de là que tout...

  • Speaker #0

    Tout démarre.

  • Speaker #1

    Tout est parti.

  • Speaker #0

    Et donc, si on revient un petit peu en arrière, vous décidez de partir dans les montres. Déjà, pourquoi les montres ? Est-ce que c'était une passion ? Est-ce que c'est parce que vous voyez un marché ? Est-ce que vous étiez voué pour le commerce ? Pourquoi déjà les montres ?

  • Speaker #1

    Avec Sylvain, on a fait des études dans le domaine du commerce et du marketing, lui plus de la finance. Et à la fin de nos études, tout de suite, on a voulu se lancer dans l'entrepreneuriat. Et donc, on est fan de montres, chacun d'entre. nous et donc on s'est dit allons-y on crée une marque de montre et on verra ce qu'il en est. De base on voulait faire quelque chose de beaucoup plus technologique et on est passé par des moments là encore pas facile dans la recherche et développement, on est parti carrément à l'étranger, on a rencontré pas mal d'ingénieurs etc. Et donc c'est notre premier projet, on a tenté quelque chose et on a rendu les choses de manière beaucoup plus simple et ouais on est passé par des moments... pas évident, trouver un horloger, trouver un designer, nous on vient pas du milieu, donc c'était pas simple, donc il fallait faire preuve de curiosité, de persévérance, courage, et donc c'est ce qu'on a voulu retranscrire dans notre montre, et toute cette détermination-là, ça nous a ouvert des portes, et donc ouais, à la suite de nos études, on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, tête baissée, et on a fait nos premières erreurs, premier pas, et finalement ça a engendré effectivement la rencontre avec le chessboxing.

  • Speaker #0

    Et donc, vous êtes directement parti dans l'entrepreneuriat, c'est-à-dire que tu n'as jamais été salarié. Tu n'as jamais essayé d'abord la voie classique du salariat.

  • Speaker #1

    J'ai été salarié en tant qu'alternant. PDI classique, je n'en ai jamais eu.

  • Speaker #0

    Et parce que tu savais, même avant de le faire, que ce n'était pas pour toi, ou juste tu avais envie de faire différemment ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire différemment. Dans ma vie, j'ai toujours voulu faire différemment. Quand j'ai quitté la prépa, déjà, c'était ça. Je savais que c'était une voie royale pour moi. Il y a beaucoup de gens qui me conseillaient ça, mais je me sentais pas à l'aise et je me suis toujours dit que j'allais créer ma propre voix. petit c'est comme ça et donc ouais effectivement à la fin de mes études je me suis dit je sais que mes potes ils passent des entretiens d'embauche voilà les choses elles sont tracées moi effectivement je voulais créer mon propre chemin et donc je me suis dit ouais non je me lance on verra on a le parachute avec les études donc si jamais il se passe quelque chose de dramatique bah on pourra pivoter on pourra revenir etc on a le diplôme qui va avec mais oui il fallait que je me lance et donc là j'ai été bien accompagné et je suis parti

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que tu as fait ça depuis petit je veux bien que tu m'expliques un petit peu, peut-être avant de parler forcément de l'enfance mais en tout cas l'adolescence et cette période d'études on va dire de 15 à 18-20 ans comment t'es comme adolescent qu'est-ce que tu attends de la vie est-ce que tu es perdu, déterminé, sportif comment se passe ton adolescence et ton début de vie adulte on va dire

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Très concentré sur le football, j'aime beaucoup le football. Je vais quand même aller à l'école, je sais que j'ai besoin de faire des études supérieures. Je suis très conscient des réalités de mon quartier, des réalités de ma condition sociale et je me dis que l'école ça peut être justement une solution pour pouvoir s'en sortir. Et donc oui, j'essaie de maximiser mes chances dans la scolarité, mais j'ai beaucoup de lacunes, j'arrive pas à me concentrer. J'ai quelques carences de... de productivité, etc. Donc l'école, c'est dur pour moi. Donc j'essaye vraiment de m'accrocher tant bien que mal. Donc je parle beaucoup aux gens, j'essaie d'être inspiré par ceux qui réussissent dans mon milieu, etc. Et je suis très aussi dans le concret, parce que moi, je vends des chaussures. Donc dans mon quartier, les gens me connaissent pour ça, parce que je me déplace dans tous les quartiers de ma ville où je vends des paires de chaussures, etc. Pour me faire un peu de sous, etc. Et c'est là... que j'ai davantage d'appétence pour le milieu du commerce. Donc ça guide un peu mes choix scolaires. Et après, dans ma scolarité, après cette prépa ratée, ça m'ouvre l'opportunité de partir à l'étranger. Donc je vis deux ans à l'île Maurice, entre l'île Maurice et l'île de la Réunion. Et donc je fais pas mal de va-et-vient comme ça. Et après, oui, j'enchaîne sur d'autres alternances. Je fais des césures à Londres, etc. Je continue ma carrière dans le commerce et ça m'emmène au marketing. Donc pour répondre à ta question, je suis un jeune homme qui veut s'en sortir. Je veux une liberté financière, je veux une liberté géographique. J'essaie de me donner du mieux que je peux, sans tricher. Et j'essaie de croire en mes capacités.

  • Speaker #0

    Alors bon, j'ai plein de questions et j'ai envie de rebondir sur pas mal de points. Est-ce qu'on peut creuser un tout petit peu le truc de la prépa ? Donc c'était une prépa de quoi ? Pourquoi est-ce que finalement tu as dit non ? Tu as dit que tu ne tentais pas à ta place. Qu'est-ce qui fait que d'une prépa avortée, tu te retrouves à l'île Maurice ? Je veux bien que tu m'expliques un peu plus en détail.

  • Speaker #1

    Ok. Moi, je suis en prépa E, prépa économique, pour les prépas en école de commerce HEC. Et finalement... Il y a une charge de travail très importante, mais c'est un travail qui ne m'intéresse pas forcément parce que c'est très théorique. Donc je n'arrive pas à avoir le concret, la pratique véritable. Donc ce que j'apprends, je sens que c'est juste pour un concours et moi ça ne me plaît pas forcément. Donc je me rends compte que non, j'ai besoin de pratiquer, de faire des choses qui sont concrètes, de toucher la relation clientèle, ce genre de choses. Et donc oui, je prends tout ce que je peux dans cette prépa, la méthodologie de travail. la façon de réviser, etc., faire des fiches, etc. Je trouve ça très intéressant. Mais au bout de cette prépa, de toute façon, ils ne me retiennent pas. Les professeurs me demandent de quitter. Donc je suis évincé de cette prépa. Et là, effectivement, j'ai eu l'opportunité de pouvoir faire des cours par correspondance. Donc là, je prends les cours du CNED et je m'envole pour l'île Maurice, où je rejoins ma grande-sœur. Ma grande-sœur, elle vit là-bas depuis une vingtaine d'années. Elle est journaliste là-bas, elle travaille dans le domaine de la communication, etc. Et donc moi, je la rejoins et je fais pas mal de stages là-bas. Je travaille dans une association et je prends du temps pour réfléchir à ce que j'ai envie de faire dans le futur. Donc ces deux années où justement j'arrive à me construire, où je suis loin de mes parents, loin de mes amis, etc. Je suis un peu seul, mais ça me construit énormément. Je rencontre énormément de personnes et effectivement, ça me permet de me construire en tant qu'homme.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, moi aussi j'ai été virée de prépa, de prépa-lettre, mais ils m'ont gentiment remerciée.

  • Speaker #1

    C'est pas simple.

  • Speaker #0

    J'avais pas ma place, mais bon. Donc encore une fois, je vais revenir encore un petit peu en arrière, et après on repartira dans l'ordre chronologique de la vie, on va dire. Donc adolescente, t'es déjà visiblement déterminée, tu sais ce que tu veux, en tout cas, tu sais ce que tu cherches à atteindre, et t'as l'air déjà assez mûre et assez lucide. sur ce que tu attends, ce que tu cherches, et sur, comme tu disais, les réalités de la société. Et ça, ça arrive à quel âge ? Comment t'es enfant ? Comment ça se passe, ton enfance ? Est-ce que c'est à Villers-le-Bel que t'es né ? Je veux bien que tu m'expliques ton enfance.

  • Speaker #1

    Moi, je suis né à Saint-Denis, dans le 93. Mais j'ai grandi à Villers-le-Bel. Et ouais, j'ai une très belle enfance. Je suis très content de mon enfance. Je suis souvent dehors avec mes amis. On est plus de 25 dehors, en train de jouer au football. On s'inspire les uns les autres, on veut devenir les meilleurs. On ne fait pas beaucoup de bêtises. On fait des bêtises mais ça va, ce n'est pas de la délinquance comme on connaît. Je suis assez content de ma jeunesse. Mon parent m'encadre beaucoup, je suis bien couvé. Je suis aussi accompagné par mon grand frère et ma grande sœur. On a à peu près 17 ans, 13 ans de différence. 17 pour mon grand frère, 13 avec ma grande sœur. Je vois aussi des exemples en eux, ce qu'ils font, etc. Ils m'encouragent à suivre telle voie, etc. Et je suis souvent aussi en contact avec leurs propres amis, donc je suis rapidement dans un milieu adulte vite. Et donc j'aime beaucoup ça, et ça me permet de grandir bien aussi avec eux. Mais ouais, tout de suite, depuis que je suis petit, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui m'intéresse vraiment, c'est la liberté financière. Pourquoi ? Parce qu'on a grandi dans un milieu où on n'a pas manqué de quoi que ce soit, mais c'est vrai qu'on sent que... on peut faire mieux et on peut avoir d'autres opportunités. Donc, effectivement, je tout de suite intègre qu'il faut faire des sous. Et donc, c'est ce qui me permet de m'encourager dans mes études.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça a été les sous à la base, ton drive, ton moteur, et que finalement, après, ça s'est transformé ? En tout cas, il y a d'autres choses qui se sont ajoutées au fil des années ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui. le but c'est de Quand on est jeune, c'est de trouver quelque chose qui va nous faire plaisir, épanouir, mais effectivement, avec peu de recul, de fois, c'est par le biais de l'argent, parce qu'on peut s'acheter des choses, parce qu'on peut permettre de soutenir ses parents, de soutenir les gens qui sont autour de nous, nous permettre de voyager, etc. Donc tout de suite, effectivement, c'est l'argent. Et c'est au fur et à mesure des années que... On comprend qu'il n'y a pas que l'argent qui compte. Mais oui, c'est sûr que pour un jeune banlieue comme moi, effectivement, mon but, c'était la liberté financière.

  • Speaker #0

    En fait, de ton enfance à ton adolescence, tu es bien entouré. Tu as des personnes qui t'inspirent et qui te guident. Et donc, c'est peut-être pour ça que, rapidement, tu sais en tout cas, tu es motivé, tu es sérieux, etc. Et donc, il n'y a pas de crise d'adolescence ou de... Tu n'es jamais un enfant à problème, un adolescent à problème.

  • Speaker #1

    J'ai pas de problème sur ce sujet. Je suis bien accompagné, que ce soit par mes camarades, mes fréquentations, par ma famille, etc.

  • Speaker #0

    Je demande ça parce que c'est assez rare, en fait, les gens qui ne font pas, tu vois, à un moment donné, une crise d'adolescence, en tout cas une période un peu où on est perdu, moi la première. Donc, c'est quelque chose que je trouve intéressant. Et souvent, les gens en parlent assez naturellement que vers cet âge-là, il y a des périodes, voilà, t'es perdu, tu fais n'importe quoi, etc. Et toi, ça n'a pas l'air d'avoir été le cas.

  • Speaker #1

    C'est sans doute une période aussi, moi, je me suis converti à l'âge de 18 ans. Moi, je crois en Jésus. donc je crois que Jésus Il est là pour moi et donc effectivement, toutes ces valeurs qui sont en lien avec son message, ça m'a aussi calmé, canalisé, donné une espérance différente. Et effectivement, ça m'a sans doute adouci parce qu'il y a une période de ma vie où j'étais un peu plus agité, etc. Il y avait quand même de l'insolence, je n'étais pas parfait non plus. Mais je pense qu'effectivement, cette rencontre avec cette spiritualité, ça m'a canalisé. Et m'a donné de l'espoir. Et donc j'en parle un peu dans mon livre, en filigrane. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Je ne veux plus tricher » . Et donc, sans spoiler le livre, mais c'est à un certain moment de cette jeunesse où justement je décide d'arrêter de tricher, qu'il se passe plein de choses.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien en parler, est-ce que c'est un événement particulier qui te décide à te convertir ou c'est un processus qui prend du temps et qui se retrouve à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    C'est un processus qui prend du temps. C'est pas mal de questions que je me pose, etc. Pas mal de recherches aussi. Et finalement, quand j'ai trouvé la réponse, convaincu, c'est là qu'effectivement, il y a des choses qui ont changé dans ma vie.

  • Speaker #0

    Ta famille n'était pas catholique, chrétienne, ou pas pratiquante ?

  • Speaker #1

    Ma famille, elle est chrétienne évangélique. Et donc, oui, moi, il y a un moment donné, je ne voulais pas partir à l'église. Donc, je me suis dit, laissez-moi aller au foot. Le dimanche, c'est le jour du foot. Et donc, pendant cinq ans, je n'allais pas forcément, etc. Et quand j'ai vraiment décidé... de comprendre quel était mon appel, j'ai changé en ce sens.

  • Speaker #0

    Tu as remplacé le foot par la sportive.

  • Speaker #1

    Ah, je l'ai vu, ouais, grave. C'était pas grave,

  • Speaker #0

    ça, je ne savais pas. Et j'avais une question qui est un petit peu liée, pas tout à fait, parce qu'on est parti sur autre chose, mais ma question, c'est, qui est-ce que tu admires et qui t'inspire dans la vie ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime beaucoup les sportifs. forcément donc Cristiano Ronaldo c'était une personne qui m'a beaucoup inspiré quand j'étais jeune voilà toute ma scolarité, mon adolescence c'était quand même Cristiano Ronaldo des boxeurs comme Floyd Mayweather ce genre de choses c'est vraiment des exemples pour moi qui sont importants par leur discipline de travail, la rage qui véhicule aussi dans l'effort et dans leur style aussi, tout ce qui est lié à l'esthétisme. L'esthétisme sportif, c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc ça, c'est des choses qui m'ont beaucoup inspiré. Et après, j'avais une période trader. Donc moi, j'ai regardé beaucoup de films sur la finance, ce genre de choses. Billy Ray Valentine, Un fauteuil pour deux, ces choses-là, ça m'a inspiré énormément. Donc il y a pas mal de choses dans les films qui m'ont inspiré. Et je lisais beaucoup, justement, j'ai lu beaucoup le livre de Jordan Belfort. Donc il y a des choses que j'ai tirées dedans. Ce sentiment de vouloir se débrouiller, de vouloir plus, d'avoir de l'ambition. Et après, effectivement, j'ai vu le pendant aussi de tous ces personnages. Et il y a des choses qui ne sont pas forcément correctes. Donc voilà, j'essaie de prendre le bien où je le trouvais. Mais effectivement, c'est des personnages, soit dans les films, soit dans le monde du sport, qui m'ont inspiré.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce même esprit que vous essayez de transmettre aux jeunes que vous accompagnez, aux enfants ? Tu me dis qu'il y avait des conférenciers qui venaient, vous faisiez des activités, etc. Combien de jeunes est-ce que vous accompagnez aujourd'hui ? Comment ça se passe au quotidien avec les ?

  • Speaker #1

    On a rencontré une centaine d'enfants déjà dans notre club, soit sur la partie boxe, soit sur la partie échec. Après, sur la partie ado, on a aussi beaucoup de jeunes qu'on accompagne. Et après, nous, on se déplace également dans les écoles et dans les maisons de quartier. Donc là encore, on rencontre énormément de monde, énormément de jeunes. Si on compte, je crois qu'on compte plus de 1000 jeunes à l'année, donc on a des temps avec eux répétés, récurrents, etc. Et après, c'est à ceux qui veulent s'inscrire dans nos programmes qu'ils peuvent bénéficier de nos conférences, bénéficier de nos sorties, etc. Et donc oui, que ce soit pour les jeunes ou que ce soit pour les plus vieux, le but, c'est de leur donner des gens qui sont aspirants, des gens qui ont des parcours. particuliers qui ont échoué, qui sont relevés, etc. Et leur montrer que la ville, c'est pas forcément quelque chose où tu vas tout droit et que c'est voire royal et tu vas vers le succès. Non, c'est beaucoup de bagarres, beaucoup d'hésitations, de doutes, mais il faut se relever, etc. Donc c'est ce qu'on essaie de leur montrer. maximum, et on leur montre que justement, la valeur du sport, du chessboxing, ça nous donne justement la mentalité pour faire face à tous ces déconvenus de la vie, qu'il faut se battre, qu'il faut continuer à chercher, qu'il faut trouver la solution à chaque fois, qu'il faut trouver le moyen de gagner. Donc, c'est ce qu'on fait du mieux qu'on peut.

  • Speaker #0

    Je crois que la devise de Carré-Clay, c'est quand je perds, j'avance, quand j'avance, je gagne. C'est ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Les enfants, on crie ça souvent tous les cours. C'est vraiment notre façon de concevoir les choses. On apprend aux jeunes à accepter la défaite dans la mesure où ils vont récupérer des clés d'apprentissage pour pouvoir gagner plus tard. Donc l'échec, c'est un moment, c'est une période, mais le but, c'est que ça puisse nous propulser à gagner et à être épanoui. Aux échecs, on a besoin de perdre pour avancer. Ils l'ont bien compris, nous aussi, on l'a bien compris. On a obligé, sinon tu ne peux pas gagner. Donc, il faut perdre, perdre, accepter de perdre. Et à un moment donné, tu saisis tout ce qui s'est passé dans cette défaite pour construire la victoire qui arrive. Donc, c'est le leitmotiv du club.

  • Speaker #0

    Et vous êtes face à des jeunes qui, globalement, sont réceptifs et sont ouverts ? Ou est-ce que parfois, après, il n'y a évidemment pas tout généralisé, mais Est-ce que vous avez parfois des personnes qui vont être résignées ou désabusées ? En plus, c'est vrai que le climat social, politique, environnemental, ça dépend pour qui, mais ne rend pas forcément très optimiste. Il y a beaucoup de gens qui sont assez anxieux, assez stressés de l'avenir, et notamment les jeunes. Vous, les jeunes que vous rencontrez, ils sont comment ?

  • Speaker #1

    Il y a un peu de tout, effectivement. Mais c'est vrai que notre but, c'est d'inspirer un maximum. On donne ce qu'on peut. Ils nous le rendent bien parce que certains viennent, les parents viennent derrière, ça fait du bouche à oreille derrière. Donc ça, nous, on le voit. Donc on sent que ça leur apporte quelque chose, ça leur apporte de la valeur. Et on voit des évolutions dans le club. C'est ça aussi qui nous encourage de faire ce qu'on fait tous les jours, c'est de voir l'évolution des jeunes, voir les messages des mamans qui nous remercient, qui nous recommandent d'autres personnes, etc. Donc oui, effectivement, je pense que... Il y en a beaucoup qui enlèvent justement ce désir de se dire « Oui, déterminisme, on vient de la cité, on vient de la banlieue, on ne va rien pouvoir faire, etc. » Non, non, non. Notre but, c'est de mettre chaos, ce genre de choses. Donc, on avance avec cette petite armée. On avance avec cette petite armée et on est en train de créer une écurie de jeunes qui vont être des ambassadeurs, qui vont être des champions dans leur environnement pour pouvoir impacter un maximum. d'autres jeunes, d'autres contrées.

  • Speaker #0

    Et toi, ce déterminisme dont tu parles, ou en tout cas ces pensées limitantes que peuvent avoir les jeunes d'aujourd'hui, est-ce que c'est les mêmes que toi tu avais quand tu étais plus jeune et dont tu as voulu, on va dire, sortir ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des choses, effectivement. On s'est dit, ce n'est pas pour nous. J'ai voulu m'auto-censurer sur certaines choses, etc. Et oui, non, non, j'ai été justement accompagné, inspiré par d'autres qui m'ont poussé à réfléchir, à voir plus grand. Et aujourd'hui, c'est à mon tour de le faire. J'ai la chance de le faire par un sport que j'aime beaucoup, qui est en lien avec mes passions. Donc ça me fait plaisir. Et pour moi, c'est un devoir de continuer ainsi.

  • Speaker #0

    Donc on a parlé des jeunes, des maisons de quartier, des écoles aussi, des enfants. Mais il y a aussi un autre endroit assez passionnant dans lequel vous intervenez, c'est les prisons. Et je sais que vous faites beaucoup d'interventions en prison depuis maintenant plusieurs années. Donc je pense que... tu as une certaine expérience là-dedans. Moi, j'ai été une fois à Frennes et c'est vrai que ça a été assez marquant. Mais toi, raconte-moi comment ça se passe, comment se passent vos interventions, est-ce que c'est tout le temps toi qui y vas, etc. ?

  • Speaker #1

    On a plusieurs intervenants qui font nos interventions, que ce soit dans les écoles, dans les entreprises et dans les prisons. Effectivement, on en fait certaines. Donc, on a deux types de programmes. On a un programme qui va se focaliser sur les... sur la détection du radicalisme en détention et on a aussi des programmes liés à l'insertion. Et après on a des programmes aussi purement sportifs classiques. Et donc oui, c'est une expérience particulière d'être en maison carcérale, des profils qui de fois nous ressemblent. On pourrait croire que c'est que... des braqueurs ou des gens qui ont fait des ignominies incroyables. Des fois, il y a des cols blancs, il y a des gens qui ont fait des fraudes aux assurances. Bref, il y a toutes sortes de choses et effectivement, des fois, on peut se dire « mais pourquoi cette personne, elle est là ? » Parce que quand on lui parle, on dirait que la personne, elle est complètement normale. Je dis pas qu'ils sont pas normaux, mais voilà, tout le monde dit que c'est quelque chose de complètement banal, en fait. Et je sais pas si je m'exprime bien, mais c'est vrai qu'on fait des prestations et on se dit, mais pourquoi la personne, elle est là ?

  • Speaker #0

    On dirait que la personne est saine comme nous et il n'y a pas de problème chez cette personne. Et effectivement, si la personne est présente, c'est qu'il s'est passé des choses dans sa vie à un moment donné qui sont répréhensibles. Donc, c'est des discussions qui sont bouleversantes, deux fois. Moi, qui m'ont remis en question sur plein de choses, sur mon rapport aussi aux autres. et aussi sur mon jugement que je peux porter sur des personnes qui sont incarcérées. Donc c'est en effet à chaque fois des interventions qui prennent le cœur.

  • Speaker #1

    Moi, quand j'avais été en prison, on nous avait recommandé de ne pas poser de questions aux détenus et que ce n'était pas forcément intéressant de savoir ce qu'ils avaient fait pour pouvoir nous mener notre prestation de façon la plus... neutre et la plus positive possible ? Est-ce que vous, vous discutez, vous rentrez dans des choses très intimes ? Parce que le programme sur la radicalisation, ça doit être assez particulier. Je ne savais pas que vous faisiez ça.

  • Speaker #0

    Ça dépend, les conversations qu'on a avec certains détenus, la relation qu'on peut avoir, etc. On essaie effectivement d'être le plus loin possible, de ne pas trop rentrer dans certains détails, etc. sur des détails aussi qui nous concernent pour notre propre sécurité. Effectivement, des discussions sur des choses de société, parce qu'on joue et parce qu'on peut échanger sur certaines choses. Ce sont des choses qui sont effectivement sensibles, qui peuvent être éclairées. C'est un univers très particulier.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, vous y allez via le chessboxing. Vous faites de l'initiation au chess boxing ?

  • Speaker #0

    On fait des initiations au chess boxing. Après, sur certaines séances, on fait focus box. Ou des fois, certains, c'est beaucoup, c'est des focus échecs. Mais sinon, effectivement, on rentre par le biais du chess boxing.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, les mineurs aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, on fait beaucoup d'interventions sur Porscheville. Donc, c'est une prison pour mineurs.

  • Speaker #1

    Et alors, encore un autre type d'intervention, vous allez dans les entreprises. Notamment, je sais, à Deloitte. où j'ai été une fois en intervention avec quelqu'un de ton équipe. Et là, c'est des interventions, donc pareil, via le chessboxing. Et ça va être des ateliers, de la cohésion. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Donc, on a différents types d'ateliers. Donc, mes intervenants, ils viennent et leur expliquent comment faire le chessboxing. Ils leur expliquent leur témoignage sur comment eux, ils vivent le chessboxing. Certains, c'est des champions de boxe. Certains, ils ont un élo très fort aux échecs. Donc, ils peuvent expliquer un peu. Quelles sont les différentes vertus du sport ? Quel est le chess boxing ? Le mélange des deux sports. Et donc, c'est des échanges qui sont très intéressants. Les salariés, eux, on arrive aussi à leur expliquer l'analogie qu'il y a entre leur métier, souvent de consultant, d'auditeur avec le chess boxing, le fait de changer d'univers comme ça très rapidement, prendre des décisions. Donc, il y a de très bons échanges. Et après, effectivement, les différents salariés, eux, ils veulent aussi... rejoindre l'association en tant que bénévole ou en tant que mentor pour justement nos jeunes. C'est là qu'on arrive à créer de belles synergies.

  • Speaker #1

    Vous recrutez, on va dire, vous recrutez des mentors des grosses boîtes à Réclé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est comme ça qu'on fait. Et derrière, c'est salariés, ils font du bouche-à-oreille avec d'autres collaborateurs de d'autres cabinets. C'est comme ça qu'on arrive à avancer également.

  • Speaker #1

    Donc, je voulais reparler du livre. que tu as publié en 2020, Je ne veux plus tricher, où tu disais qu'en fait, avant, tu trichais parce que c'était une façon assez facile de réussir sans trop devoir, on va dire, galérer. Et que donc, justement, j'imagine avec le titre de ce livre, ça veut dire que tu décides d'arrêter ça. Et donc, c'est à cette même période 2019, 2020, 2021 que tu fondes ta société de montres, que tu fondes Carré-Clay. J'ai l'impression que ces années-là sont une période vraiment charnière pour toi, du parcours que je connais de toi. je ne connais pas tous les détails d'avant, mais voilà de ce que j'ai cru comprendre. Est-ce que tu as l'impression que tu as trouvé ta voie à ce moment-là et que depuis ces cinq ans, tu as vraiment passé un cap ? Quelles sont les leçons que tu retiens depuis ces cinq ans et est-ce que c'est comme ça que tu le vis ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, j'arrête de tricher quand je suis en seconde. Donc, je triche au collège comme tout le monde triche. C'est ce que j'explique dans mon livre. Et c'est vrai que quand je décide d'arrêter de tricher, de prendre les notes que je mérite. Effectivement, il se dessine devant moi un parcours scolaire particulier, atypique. Parce que j'ai assumé mes notes et parce que maintenant, ça me conduit là où je dois aller. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose. On accepte qui on est, on ne veut pas faker trop. On accepte les déconvenues, les échecs, les moments de ralentissement économique, etc. Et donc, effectivement, ça t'emmène, ça ouvre des portes sur d'autres choses. Et donc, c'est ce qui s'est passé pour le chessboxing. Cette découverte que j'ai rencontrée parce qu'on a accepté le chemin, parce qu'on a décidé de prendre du temps, etc. Et donc, oui, ces cinq dernières années, c'est les années les plus... marquante pour moi parce que j'ai fait des réalisations, parce que j'ai construit, parce que je me suis lancé, etc. C'est les années les plus difficiles aussi, mentalement, etc. Donc oui, l'entrepreneuriat c'est dur, c'est aussi accepter qu'il n'y a pas forcément de revenus récurrents au début, qu'il y a une précarité qui est là, etc. Donc on ne peut pas tricher, il faut avancer, il faut se battre, il faut avancer, il n'y a que ça comme ça. Oui, effectivement, c'était des années où j'ai beaucoup appris, beaucoup appris et beaucoup appris sur moi-même aussi, dans la difficulté, comment on raisonne, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on lâche, est-ce qu'on avance, est-ce qu'on appelle à l'aide ou pas ? Donc toutes ces choses, effectivement, ça m'a beaucoup forgé le caractère que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et parce que quand tu parles déjà d'aujourd'hui, mais même quand tout à l'heure tu parlais de quand tu étais un jeune adulte, On ne ressent pas tellement de peur, de doute ou de difficulté avec l'échec, etc. Est-ce que c'est parce que là, tu en parles avec le recul ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même peur. J'ai quand même peur et je suis quand même dans ma période de scolarité. Je ne sais pas exactement. Je sais ce que je veux, mais je ne sais pas comment y arriver. Moi, je me fais virer de prépa. Il faut trouver un chemin maintenant pour terminer mes études. Et là, je n'ai pas le chemin tout tracé. Aujourd'hui, je le raconte dans une histoire, mais ce n'est pas ce que je peux raconter à la fin. Mais quand on est dans la période de ne pas savoir, quand tous tes potes sont en prépa, ils sont juste dans une filière bien définie, ils vont tout droit. Et toi, tu te retrouves à l'île Maurice en train de faire des cours par correspondance sans professeur. T'as peur, tu sais pas si tu vas y arriver. Est-ce que t'es capable, sans professeur, d'avoir un diplôme ? De faire une année de césure comme ça, à l'autre bout du monde, etc. Bref, c'est des moments où j'avais peur, bien sûr. Je ne savais pas. Mais c'est dans ces moments de troubles où je ne savais pas que c'est là que ça m'a construit une confiance. Et c'est ce qui m'a permis après de faire autre chose, etc. Me développer, m'épanouir. Donc aujourd'hui, c'est pour ça que, comme dans ma scolarité, je le prends comme un exemple. Aujourd'hui, dans mon parcours entrepreneurial, ma scolarité, pour moi, elle a pris du temps. Ce n'est pas venu comme ça d'un coup, voire, ouais, je pars tout droit. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose pour moi. Aujourd'hui ça prend du temps, mais j'ai toujours le même objectif, ça va prendre du temps que ce soit sur mes montres, que ce soit sur mes conférences avec mon livre, que ce soit avec le chess boxing avec Karé Klee, ça va prendre du temps mais je sais que c'est ce chemin là que je veux, c'est ce chemin là que j'ai formé, ça va prendre le temps qu'il faut. Mais on va y aller, finalement j'ai trouvé ma voie et donc là maintenant c'est juste une question de temps, de curiosité, de persévérance, de détermination pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.

  • Speaker #1

    Sachant qu'en plus, c'est un sujet auquel je réfléchis aussi beaucoup moi, c'est que là, tu dis que tu as des objectifs et que tu persévères vers tes objectifs, mais finalement, on pourrait déjà dire que tu as déjà réussi beaucoup de choses. Et un truc que je trouve intéressant, c'est qu'en fait, quand on atteint des objectifs, on en a toujours déjà fixé de nouveau. Donc, on n'a jamais un moment où on se dit « bon, j'ai fini » . Parce qu'en fait, il y a des choses que toi, tu as dû accomplir aujourd'hui, que moi, j'ai accompli aujourd'hui. Et finalement, jamais on se dit « Ah ben j'ai accompli » . En fait, on est tout le temps déjà dans l'après. Et je trouve que c'est vraiment une harmonie à trouver de se dire « Ok, il y a les futurs objectifs, mais déjà, ayons bien conscience quand même de tout ce qui a déjà été réussi. »

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai. Il faut aussi apprendre à être content de ce qu'on fait, à célébrer aussi les joies que le parcours procure. Ça c'est important, sinon après on est dans une frustration. Mais c'est pour ça que moi, il y a des ambitions que j'ai laissées, il y a des choses que je ne veux plus, alors que quand j'étais plus jeune, il y avait des choses que c'était absolument ça que je voulais. Aujourd'hui, effectivement, il y a des choses que j'ai délaissées, et des choses que je veux davantage, etc. Mais aujourd'hui, je suis épanoui dans les objectifs que je me suis fixés, parce qu'ils ne sont pas que pour moi non plus, et on avance. Mais c'est vrai que c'est important que tes objectifs soient quand même grands, comme ça, ça te permet de toujours vouloir grandir et d'avancer. Faire quelque chose de positif pour toi et les autres qui t'entourent.

  • Speaker #1

    Et transition parfaite, parce que j'allais te parler de ta conférence TEDx, où justement, ton concept de base du discours, il est sur le plomb, qui est une pièce particulière, justement, qui avance, qui mange en diagonale, mais qui avance. C'est un peu ça, ta ligne directrice, et par laquelle tu vas après dans tes différentes réflexions, etc. Comment c'était de faire un TEDx ?

  • Speaker #0

    Faire un TEDx, c'est une belle expérience. C'est quelque chose, effectivement, tu te dis un jour, j'aimerais bien faire ce genre de conférence, etc.

  • Speaker #2

    J'adorerais.

  • Speaker #0

    Et franchement, c'était dans ma bucket list, et ben voilà, gloire à Dieu, c'est fait. J'ai été bien accompagné aussi par Alexandre, qui rejoint mon équipe sur la partie chess boxing, et donc qui m'a guidé. Et en fait, le pion, c'est la pièce que je présente souvent aux enfants. parce que souvent on se dit On se dit que le pion, c'est la pièce la plus nulle, ça vaut un point, etc. Et pour expliquer le principe de promotion, j'ai inventé une histoire de développement personnel quelque part. Et ça les touche beaucoup. Donc je me suis dit que ce serait intéressant avec Alson, on s'est dit que c'était intéressant de pouvoir parler de ça. Et de pouvoir justement raconter un peu toute cette histoire, qui est la mienne aussi, et de faire le lien avec le mouvement. Donc le fait de bouger, le fait de... Le mouvement, ça raccroche tout ce que je fais aujourd'hui, que ce soit dans l'écriture de mon livre, que ce soit dans le chessboxing, que ce soit les montres. Il faut bouger, il faut avancer. Et peu importe qui on est, la valeur de ce qu'on fait, etc., il faut toujours avancer parce qu'il y a toujours des opportunités qui vont nous faire grandir et nous faire grandir finalement en qui on est.

  • Speaker #1

    Et est-ce que toi, tu bloques des fois et tu n'arrives pas à avancer ?

  • Speaker #0

    Dans le business grave, de voir des bobos, t'as envie d'aller voir plus. Mais ouais, on avance tant bien que mal. On avance tant bien que mal.

  • Speaker #1

    Et donc parlons un petit peu quand même, on parlait du pion et des échecs, parlons un petit peu du chessboxing. Si je ne dis pas de bêtises, t'as fait ton premier combat en Arménie. T'avais jamais fait encore de combat de chessboxing avant, de vrai combat en tout cas. Donc en fait, t'es venu accompagner un des combattants de l'équipe de France au championnat du monde en Arménie à Yerevan en octobre 2024. t'es retrouvé à faire ton premier combat de chessboxing, t'en as fait deux et t'as gagné les deux et donc t'as terminé champion du monde de chessboxing de ta catégorie. J'ai l'impression que ça a été un moment très marquant pour toi, un tournant. Est-ce que je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'était pas du tout prévu effectivement. C'est vrai que je m'entraînais ces derniers temps énormément, je m'entraîne au Temple sur Paris et donc j'ai aussi des coachs aux échecs qui m'accompagnent etc. Et donc oui effectivement quand j'ai eu l'opportunité de combattre, c'était quelque chose que je n'avais jamais vécu à cette ampleur. Et donc oui, le but c'était de me donner à fond, d'expérimenter quelque chose que je vis finalement tous les jours. Et donc ça s'est ressenti dans le ring que je voulais rien lâcher. Et je sentais qu'il y avait du monde derrière moi, que le club comptait sur moi, et il y avait les petits du club qui se suivaient en même temps. les combats depuis la France. Je me suis dit qu'il faut absolument qu'on fasse quelque chose de bien. Je me suis concentré sur les mouvements, je me suis concentré sur ma respiration. J'ai essayé d'être le plus serein possible et je suis content d'avoir gagné. Je n'ai pas lâché, je suis content du résultat.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a beaucoup marqué au-delà de tes deux combats et de ton combat contre Gourchat qui est un de tes poulains, c'était assez fou de vous voir combattre tous les deux. Je sais que vous avez vraiment... Ça a été un moment vraiment fort pour vous deux de faire un combat ensemble. Et aussi, ce qui m'a aussi extrêmement marquée, on en a déjà discuté, c'était vraiment ce moment après avoir gagné ton combat, où tu étais extrêmement émue. Je ne sais pas si déjà tu veux revenir sur ça, et même au-delà de ça, qu'est-ce que tu vas faire de tout ça maintenant que tu as commencé ta carrière de chessboxing vraiment en tant que combattant ?

  • Speaker #0

    Effectivement, quand j'ai gagné, je suis tombé à terre, j'ai pleuré parce que j'ai pensé à mon père. Moi j'avais promis à mon père que j'allais gagner des combats de boxe, des combats de chess boxing. Et mon père il est parti il n'y a pas très longtemps, donc il n'a pas pu voir cette victoire. Donc forcément ça m'a ramené beaucoup d'émotions. Et donc ouais, très content d'avoir gagné, très content de... De faire ça, de faire ce métier, le Chase Boxing aujourd'hui c'est vraiment ma vie et j'aime beaucoup. Et donc aujourd'hui le but c'est d'accompagner un maximum de champions. Ça a été le leitmotiv depuis le début qu'on a créé le club, carréclé c'était d'accompagner des champions, en fait faire des mentalités de champions dans notre quartier et ailleurs. C'est une chance qui est tombée sur moi, et pour que je sois finalement le représentant de cet état d'esprit, donc j'en suis très très ravi. Et donc aujourd'hui voilà, c'est ça, c'est de développer le club. pour qu'on devienne une véritable écurie dans le chess boxing. Moi-même, mon but, c'est de continuer à faire la promotion de ce sport par des combats, des exhibitions avec des célébrités, des chefs d'entreprise et des influenceurs, créateurs de contenu. Donc, c'est aujourd'hui mon objectif et c'est d'emmener un maximum de jeunes de Carreclé à devenir des champions eux-mêmes. On a des coachs exceptionnels qui les encadrent. On a des pépites qui vont arriver bientôt, de 6 ans jusqu'à bien plus grand. Et donc notre but, c'est de performer dans ce sport et d'encourager un maximum de gens à devenir des chessboxers.

  • Speaker #1

    Et toi, ta carrière de chessboxer ?

  • Speaker #0

    Moi, vraiment, ça va être des combats d'exhibition. Maintenant, avec ce titre-là, c'est pas que je me repose, mais je veux vraiment me concentrer sur des... des combats d'exhibition, il y a pas mal de choses qui vont arriver en termes de création de contenu, etc. Mais aujourd'hui, c'est à moi maintenant d'accompagner les autres.

  • Speaker #1

    Depuis tout à l'heure, on parle de ton parcours et de les différentes aventures que tu as faites, de tes réalisations, de beaucoup de succès aussi. C'est quoi ton plus grand échec ou tes échecs, des choses qui t'ont marqué et qui t'ont peut-être appris beaucoup ?

  • Speaker #0

    Le plus grand échec, pour moi, c'est l'histoire de ma montre. aujourd'hui moi je suis fan de montres chez les marques de montres aujourd'hui on arrive à vendre etc il y a pas mal de gens qui sont très contents de notre produit de l'expérience client etc mais pour moi ça n'a pas encore le c'est pas encore le résultat escompté donc je le vis pas comme un échec mais c'est quand même quelque chose qui n'est pas encore accompli pour moi donc c'est quelque chose sur lequel je me... Je prends du temps et je sais que je vais y revenir. Je ne sais pas quand, mais ça ne va pas lâcher. Et l'histoire qui est derrière ce projet, c'est l'histoire de Joseph. C'est une histoire qui est très particulière également. Joseph passe par des moments très difficiles. Il a des moments de longues pauses, etc. Mais à un moment donné, les choses se décantent. Et donc, je crois la même chose pour la marque Safnat Pania. Donc, c'est un projet qui va prendre du temps et j'ai besoin de continuer d'y croire. et je prends mon temps en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce que pour l'instant, en ce moment, tu as moins d'énergie ou de temps à accorder à ta société de monde que au chessboxing, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, aujourd'hui, j'ai plus de temps sur le chessboxing, parce que c'est ça aujourd'hui qui me permet de vivre, etc. Entre autres, et aussi, ça demande beaucoup de temps à accorder pour le développement du club, le développement de ce qu'on fait. Donc aujourd'hui, effectivement, les montres, c'est un peu plus en... en stand-by, mais c'est chaque chose en son temps.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas un échec, c'est un projet pas encore abouti, plutôt.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement.

  • Speaker #1

    On ne va pas dire que c'est un échec. On a parlé tout à l'heure du leitmotiv de Carré-Clay. Est-ce que toi, tu as un mantra ou une phrase forte qui t'accompagne au quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est une phrase que moi-même, j'utilise énormément, qui m'encourage énormément, que ce soit dans le monde de l'horlogerie avec South Nat ou dans le Chase Waxing. Et après, une autre phrase que j'aime beaucoup dire, c'est avoir un but attire la chance. Avoir un but attire la chance. Et effectivement, quand on se fixe des buts, des objectifs très précis, souvent il y a une grâce qui apparaît, quelque chose qui vient, parce qu'il y a des opportunités qui se créent, il y a des gens qui te rencontrent. Donc nous, par exemple, j'avais toujours le but de devenir champion. Je disais ça à mon grand frère, j'aimerais bien être champion, etc. Je me suis fixé ce but. Et une opportunité tombe comme ça du ciel où je me retrouve champion du monde, etc. Et les choses se passent. Dans ma scolarité, c'est la même chose. J'ai fait une école de commerce aux États-Unis. Bref, j'en avais parlé quand j'étais plus jeune que je voulais faire une école, etc. Et ce but-là, il était fort. Je ne savais pas comment y arriver. Et finalement, je ne voyais rien. Ma scolarité, c'était un peu dur. Et finalement, à la fin de ma scolarité, je fais cette école américaine. Bref, avoir un but attire toujours la chance. Pour moi, c'est une phrase qui me... qui reviennent beaucoup en moi.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne phrase, j'aime beaucoup. Moi qui travaille dans l'organisation et avoir une vision et des objectifs, c'est vrai que ça me parle beaucoup. Je pose toujours la même question à mes invités en fin d'interview. Qu'est-ce que tu dirais au toi de 18 ans ?

  • Speaker #0

    je me dirais de continuer. Continuer d'avancer, continuer d'être curieux, continuer de rêver. Mais je pense que je me dirais également de jouer plus aux échecs. Tu vois ? Et j'ai pas de regrets dans ma vie, je crois que je ne l'ai pas. Il y en a peut-être un, et ce serait celui-là. C'est de jouer plus aux échecs. Si j'avais joué aux échecs plus tôt, ça c'est un truc qui me reste. Je vais aux échecs beaucoup plus tôt et avec beaucoup plus d'assiduité. Sinon, j'aurais dit continue, fonce.

  • Speaker #1

    Dernière question de l'entretien, qu'est-ce que tu espères de l'avenir ? Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les 5-10 prochaines années ?

  • Speaker #0

    De créer des champions, de créer des champions de chess boxing, de développer notre activité partout en France et à l'étranger et de pouvoir vivre pleinement du chess boxing. et d'impacter beaucoup de jeunes et de moins jeunes sur ce sport qui est merveilleux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Merci à la Fédération pour le travail qui est fait sur le chestboxing. On est ensemble et on espère avancer encore longtemps ensemble pour que ce sport devienne véritablement une institution en France ici. On est connectés, on est ensemble.

  • Speaker #2

    Carrément. Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    À bientôt Mme, merci encore.

  • Speaker #2

    Merci.

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Description

Je connais Emmanuel depuis que j'ai découvert le chessboxing en 2022. Il fait partie de ceux qui ne lâchent pas. Qui avancent, la tête droite, la vision claire.


Sa mission : mentorer les jeunes et les accompagner pour trouver leur voie dans la vie, via le chessboxing.

Il a créé pour cela l'association Carré Clay, située à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise. Avec son équipe, ils forment aujourd'hui les jeunes de 4 à 28 ans aux échecs, en boxe, et à la vie. Son parcours est riche, diversifié, créatif.


Le récit inspirant d'un entrepreneur à mission sociale et collective.


Références évoquées pendant l'épisode :

  • Carré Clay : @carreclay

  • Fédération chessboxing France @chessboxingfrance

  • Ligue de chessboxing : Intellectual Fight Club (IFC) @ifc.officiel

  • Documentaire Canal+ : Mental Combat

  • WCBO - World Chessboxing Organisation @wcbo_chessboxing



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Née de l'imaginaire d'Anki Bilal en 1992, puis concrétisée par l'artiste néerlandais Yéper Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échecs est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chase Boxing. Salut Emmanuelle, bienvenue, je suis très contente de te recevoir aujourd'hui pour le 11e épisode du podcast, notamment parce que tu es une des premières personnes que j'ai rencontrées quand j'ai découvert le chessboxing. On s'est rencontrées en mai 2022, quand on a organisé la journée porte ouverte du chessboxing Paris. Et je me souviens qu'à l'époque, tu étais déjà venue avec ton soldat de toujours, avec Gourchat, qui avait fait un combat, un peu de démonstration pendant cette journée-là. Donc Emmanuel... Tu es Français, tu as une trentaine d'années, tu habites à Villiers-le-Bel à côté de Paris. Tu es le fondateur du club de chessboxing Carré-Clay, tu as fondé en 2021 avec ton associé. Carré-Clay qui est une association de mentoring pour les jeunes et les moins jeunes via le chessboxing avec qui vous intervenez dans les écoles, dans les quartiers, mais aussi dans les prisons et dans les entreprises. On en reparlera. Tu as également une marque de montres qui s'appelle Safnat Panea. que tu as fondé avec ton associé toujours en 2020. On en discutera aussi rapidement, parce que je sais que c'est une des parties de ton activité entrepreneuriale. Tu es boxeur, plus récemment chessboxeur, et tu es donc venu avec nous au championnat du monde de chessboxing à Erevan en Arménie, où tu as remporté la médaille d'or en chessboxing light dans ta catégorie. Tu es conférencier et auteur du livre « Je ne veux plus tricher » que tu as publié en 2020, dans lequel tu parles de ton parcours. On en discutera aussi, bien sûr. Et tu as été intervenant plus récemment, il y a une semaine, à une conférence TEDx où tu as parlé à la base du pion et ton message partait de ça. On en parlera. Je pense qu'on peut dire, en tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois, que tu as vraiment un profil entrepreneur très complet et je trouve que tu as un parcours extrêmement inspirant. Donc, je suis vraiment ravie de t'avoir avec moi. Déjà, est-ce que j'ai oublié quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, tout est clair. Tout est clair.

  • Speaker #0

    Alors donc, comme je t'expliquais avant le début du podcast, pour cet épisode, j'ai décidé de prendre un peu le contre-pied de ce que je fais d'habitude. Plutôt que de commencer par l'enfance, puis l'adolescence, et de faire un parcours chronologique, on va dire, de la vie de mon invité, j'ai envie de commencer avec une première question sur le présent. Donc, est-ce que tu peux me dire, de façon très concise, directe, en tout cas claire, Emmanuel,

  • Speaker #1

    c'est quoi ta mission ? Déjà, merci beaucoup pour ton accueil, Mona. Merci de me donner l'opportunité de parler sur ce podcast que j'écoute souvent. Il y avait beaucoup d'assiduité. Et donc, moi, ma mission, c'est de développer le chessboxing en France. C'est d'accompagner un maximum de jeunes à s'épanouir au travers de cette discipline qu'est le chessboxing, que je considère comme un sport qui est l'archétype du développement personnel. Donc, notre but, effectivement, c'est de... créer des opportunités pour les jeunes et les moins jeunes qu'on accompagne au travers de ce sport qu'est le chess boxing.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis au travers du chess boxing, est-ce que c'est pour que ces personnes-là deviennent des chess boxeurs de carrière ou c'est pour qu'ils trouvent leur voie grâce au chess boxing ? Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu c'est quoi le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Certains veulent faire carrière dans le chess boxing. Il y en a beaucoup qui deviennent effectivement des athlètes et leur but c'est de faire carrière, faire des combats. avoir une véritable carrière comme un sport tout autre. Donc ça c'est sur du futur, sur du tendon, et d'autres effectivement c'est par les valeurs du Chess Boxing, donc ce que le Chess Boxing véhicule en eux, ce qu'il crée, ce qui stimule, ça leur permet effectivement de trouver leur voie, d'être inspirés et conduits par une volonté de se dépasser. Et donc c'est comme ça qu'on peut les accompagner. Et après dans la manière la plus concrète, on leur offre. des opportunités, des outils qui leur permettent de trouver de l'orientation, de trouver un emploi, de trouver des parcours en lien avec la scolarité.

  • Speaker #0

    Et donc ça va être une tranche d'âge d'adolescents, de jeunes adultes ?

  • Speaker #1

    Dans notre club, on a des jeunes, des petits qui ont entre 6 ans. par effectivement des adultes. On a différents types de programmes. Pour les plus jeunes, justement, on leur offre des sorties culturelles, ce genre de choses. Pas mal de conférenciers qui viennent justement au club leur parler, etc. Et après, on a des choses beaucoup plus en lien avec les entreprises, avec des profils beaucoup plus adultes, avec du speed dating, des rencontres liées à l'alternance, à l'orientation, etc. Avec des sujets beaucoup plus individualisés.

  • Speaker #0

    On reparlera un petit peu plus précisément de vos missions. tout à l'heure, mais qu'est-ce qui a fait que vous avez démarré ça ? Ce que je sais, de ce que j'ai pu lire ou entendre de toi, c'est qu'avec ton associé, vous avez voulu trouver une troisième voie, un peu, une voie à vous, parce que peut-être que les voies traditionnelles n'étaient pas forcément ouvertes ou n'étaient pas forcément évidentes. Est-ce que je peux m'expliquer un peu c'est quoi le processus ? J'imagine peut-être vers 2019, 2020, ou peut-être avant d'ailleurs. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là qui fait qu'aujourd'hui, vous êtes arrivé à ces programmes de mentoring ?

  • Speaker #1

    Nous-mêmes, on était avec mon associé qui s'appelle Sylvain. On s'est rencontrés en première, première ES. Et derrière, on a fait la terminale ensemble et on a fait une classe préparatoire ensemble. Et on a été mentorés, accompagnés par une grande entreprise française qui nous ont donné des conseils dans l'orientation, etc. Et ça nous a beaucoup aidés. Et cette entreprise, finalement, elle organisait pas mal d'événements. Donc, on s'y est retrouvés, etc. Et au fil de l'eau, on a décidé de créer une entreprise ensemble. Et on s'est dit que si un jour on allait de l'avant, forcément on devait redonner à ceux qui nous ressemblent dans nos quartiers, etc. Et donc on allait récupérer forcément le même principe qu'avait fait cette grande entreprise. Et donc nous, quand on a créé le club de chessboxing, on s'est dit que c'était le moment de pouvoir créer ce lien avec des grandes entreprises. et des jeunes qui ont besoin de support.

  • Speaker #0

    Et donc, vous avez créé votre société de montres en même temps que Carré Clé ?

  • Speaker #1

    On l'a créée avant. En fait, on crée cette marque de montres. On fait des levées de fonds, on vend, etc. Et à un moment donné, effectivement, oui, on a besoin d'un moment de pause. On a besoin d'un moment de pause, on a besoin d'un moment d'aller réfléchir. On avait un peu de pression au niveau des chiffres, etc. Et donc, on décide de faire une pause complète sur les réseaux. On ne redate plus les mails, on est parti boxer. Moi j'ai eu la chance d'avoir un grand frère qui a un club de boxe ici sur Villers-le-Bel. Ça fait plus de 15 ans qu'il est là. Et donc on est parti boxer le matin. Ça nous a fait beaucoup de bien. L'après-midi, on a pris une bonne douche, on vient chez moi et on joue aux échecs. Et quand on joue aux échecs, on réfléchit à pas mal de sujets. Donc on joue, on ne se prend pas la tête et effectivement il y a plein de choses qui viennent, on discute franchement sur pas mal de problématiques qu'on a, financières, management, marketing, etc. Et on trouve effectivement quelques réponses. Quand on retourne sur le site internet, on a lancé une campagne Kickstarter à l'époque, une campagne crowdfunding, on se rend compte que le montant qu'on cherche, il est complété. Donc les gens, ils ont fait pas mal de précommandes sur nos montres. Et là on se rend compte, on se dit, ben voilà, l'objectif il est réussi. Regarde, le matin, on a boxé, l'après-midi, on a joué aux échecs. Là, on réussit à lever de fond un peu. Franchement, c'est un signe, c'est magnifique. Et on est très content de cette journée. On se dit, punaise, on dirait qu'on a découvert une méthode innovante de productivité parce qu'on trouve des solutions et finalement, les choses vont dans le bon sens. Et donc là, on va sur Internet et là, oui, effectivement, on clique sur boxe échecs et on tombe sur Thomas Cazeneuve. Thomas Cazeneuve, c'est... Dans le marketing, on appelle ça le persona. C'est exactement le mec qui met nos montres, qui achète nos montres. Parce qu'il a fait une école de commerce comme nous, parce qu'il a un tel style, il fait ci, il fait ça. Sa façon d'être, ça nous correspond. On se dit, ben ouais, ce mec-là, il faut absolument qu'il porte nos montres. Il faut absolument qu'on le contacte. Et il fait du chess boxing. Et là, directement, on lui envoie un message sur Instagram. Mais véritablement, je crois, quelques minutes après, il nous répond. Il nous dit « Ouais les mecs, je suis grave chaud pour échanger avec vous. » Et on se parle, etc. Et on se rend compte qu'il y a plein de choses qui sont en commun. Et il nous dit « Allez-y, foncez ! » Et nous, tout de suite, on a la réflexion de créer un club. Donc on crée un club. Et c'est là qu'on se dit « Ok, en plus du sport, on va pouvoir justement utiliser cette partie mentoring. » Et c'est à partir de là que tout...

  • Speaker #0

    Tout démarre.

  • Speaker #1

    Tout est parti.

  • Speaker #0

    Et donc, si on revient un petit peu en arrière, vous décidez de partir dans les montres. Déjà, pourquoi les montres ? Est-ce que c'était une passion ? Est-ce que c'est parce que vous voyez un marché ? Est-ce que vous étiez voué pour le commerce ? Pourquoi déjà les montres ?

  • Speaker #1

    Avec Sylvain, on a fait des études dans le domaine du commerce et du marketing, lui plus de la finance. Et à la fin de nos études, tout de suite, on a voulu se lancer dans l'entrepreneuriat. Et donc, on est fan de montres, chacun d'entre. nous et donc on s'est dit allons-y on crée une marque de montre et on verra ce qu'il en est. De base on voulait faire quelque chose de beaucoup plus technologique et on est passé par des moments là encore pas facile dans la recherche et développement, on est parti carrément à l'étranger, on a rencontré pas mal d'ingénieurs etc. Et donc c'est notre premier projet, on a tenté quelque chose et on a rendu les choses de manière beaucoup plus simple et ouais on est passé par des moments... pas évident, trouver un horloger, trouver un designer, nous on vient pas du milieu, donc c'était pas simple, donc il fallait faire preuve de curiosité, de persévérance, courage, et donc c'est ce qu'on a voulu retranscrire dans notre montre, et toute cette détermination-là, ça nous a ouvert des portes, et donc ouais, à la suite de nos études, on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, tête baissée, et on a fait nos premières erreurs, premier pas, et finalement ça a engendré effectivement la rencontre avec le chessboxing.

  • Speaker #0

    Et donc, vous êtes directement parti dans l'entrepreneuriat, c'est-à-dire que tu n'as jamais été salarié. Tu n'as jamais essayé d'abord la voie classique du salariat.

  • Speaker #1

    J'ai été salarié en tant qu'alternant. PDI classique, je n'en ai jamais eu.

  • Speaker #0

    Et parce que tu savais, même avant de le faire, que ce n'était pas pour toi, ou juste tu avais envie de faire différemment ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire différemment. Dans ma vie, j'ai toujours voulu faire différemment. Quand j'ai quitté la prépa, déjà, c'était ça. Je savais que c'était une voie royale pour moi. Il y a beaucoup de gens qui me conseillaient ça, mais je me sentais pas à l'aise et je me suis toujours dit que j'allais créer ma propre voix. petit c'est comme ça et donc ouais effectivement à la fin de mes études je me suis dit je sais que mes potes ils passent des entretiens d'embauche voilà les choses elles sont tracées moi effectivement je voulais créer mon propre chemin et donc je me suis dit ouais non je me lance on verra on a le parachute avec les études donc si jamais il se passe quelque chose de dramatique bah on pourra pivoter on pourra revenir etc on a le diplôme qui va avec mais oui il fallait que je me lance et donc là j'ai été bien accompagné et je suis parti

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que tu as fait ça depuis petit je veux bien que tu m'expliques un petit peu, peut-être avant de parler forcément de l'enfance mais en tout cas l'adolescence et cette période d'études on va dire de 15 à 18-20 ans comment t'es comme adolescent qu'est-ce que tu attends de la vie est-ce que tu es perdu, déterminé, sportif comment se passe ton adolescence et ton début de vie adulte on va dire

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Très concentré sur le football, j'aime beaucoup le football. Je vais quand même aller à l'école, je sais que j'ai besoin de faire des études supérieures. Je suis très conscient des réalités de mon quartier, des réalités de ma condition sociale et je me dis que l'école ça peut être justement une solution pour pouvoir s'en sortir. Et donc oui, j'essaie de maximiser mes chances dans la scolarité, mais j'ai beaucoup de lacunes, j'arrive pas à me concentrer. J'ai quelques carences de... de productivité, etc. Donc l'école, c'est dur pour moi. Donc j'essaye vraiment de m'accrocher tant bien que mal. Donc je parle beaucoup aux gens, j'essaie d'être inspiré par ceux qui réussissent dans mon milieu, etc. Et je suis très aussi dans le concret, parce que moi, je vends des chaussures. Donc dans mon quartier, les gens me connaissent pour ça, parce que je me déplace dans tous les quartiers de ma ville où je vends des paires de chaussures, etc. Pour me faire un peu de sous, etc. Et c'est là... que j'ai davantage d'appétence pour le milieu du commerce. Donc ça guide un peu mes choix scolaires. Et après, dans ma scolarité, après cette prépa ratée, ça m'ouvre l'opportunité de partir à l'étranger. Donc je vis deux ans à l'île Maurice, entre l'île Maurice et l'île de la Réunion. Et donc je fais pas mal de va-et-vient comme ça. Et après, oui, j'enchaîne sur d'autres alternances. Je fais des césures à Londres, etc. Je continue ma carrière dans le commerce et ça m'emmène au marketing. Donc pour répondre à ta question, je suis un jeune homme qui veut s'en sortir. Je veux une liberté financière, je veux une liberté géographique. J'essaie de me donner du mieux que je peux, sans tricher. Et j'essaie de croire en mes capacités.

  • Speaker #0

    Alors bon, j'ai plein de questions et j'ai envie de rebondir sur pas mal de points. Est-ce qu'on peut creuser un tout petit peu le truc de la prépa ? Donc c'était une prépa de quoi ? Pourquoi est-ce que finalement tu as dit non ? Tu as dit que tu ne tentais pas à ta place. Qu'est-ce qui fait que d'une prépa avortée, tu te retrouves à l'île Maurice ? Je veux bien que tu m'expliques un peu plus en détail.

  • Speaker #1

    Ok. Moi, je suis en prépa E, prépa économique, pour les prépas en école de commerce HEC. Et finalement... Il y a une charge de travail très importante, mais c'est un travail qui ne m'intéresse pas forcément parce que c'est très théorique. Donc je n'arrive pas à avoir le concret, la pratique véritable. Donc ce que j'apprends, je sens que c'est juste pour un concours et moi ça ne me plaît pas forcément. Donc je me rends compte que non, j'ai besoin de pratiquer, de faire des choses qui sont concrètes, de toucher la relation clientèle, ce genre de choses. Et donc oui, je prends tout ce que je peux dans cette prépa, la méthodologie de travail. la façon de réviser, etc., faire des fiches, etc. Je trouve ça très intéressant. Mais au bout de cette prépa, de toute façon, ils ne me retiennent pas. Les professeurs me demandent de quitter. Donc je suis évincé de cette prépa. Et là, effectivement, j'ai eu l'opportunité de pouvoir faire des cours par correspondance. Donc là, je prends les cours du CNED et je m'envole pour l'île Maurice, où je rejoins ma grande-sœur. Ma grande-sœur, elle vit là-bas depuis une vingtaine d'années. Elle est journaliste là-bas, elle travaille dans le domaine de la communication, etc. Et donc moi, je la rejoins et je fais pas mal de stages là-bas. Je travaille dans une association et je prends du temps pour réfléchir à ce que j'ai envie de faire dans le futur. Donc ces deux années où justement j'arrive à me construire, où je suis loin de mes parents, loin de mes amis, etc. Je suis un peu seul, mais ça me construit énormément. Je rencontre énormément de personnes et effectivement, ça me permet de me construire en tant qu'homme.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, moi aussi j'ai été virée de prépa, de prépa-lettre, mais ils m'ont gentiment remerciée.

  • Speaker #1

    C'est pas simple.

  • Speaker #0

    J'avais pas ma place, mais bon. Donc encore une fois, je vais revenir encore un petit peu en arrière, et après on repartira dans l'ordre chronologique de la vie, on va dire. Donc adolescente, t'es déjà visiblement déterminée, tu sais ce que tu veux, en tout cas, tu sais ce que tu cherches à atteindre, et t'as l'air déjà assez mûre et assez lucide. sur ce que tu attends, ce que tu cherches, et sur, comme tu disais, les réalités de la société. Et ça, ça arrive à quel âge ? Comment t'es enfant ? Comment ça se passe, ton enfance ? Est-ce que c'est à Villers-le-Bel que t'es né ? Je veux bien que tu m'expliques ton enfance.

  • Speaker #1

    Moi, je suis né à Saint-Denis, dans le 93. Mais j'ai grandi à Villers-le-Bel. Et ouais, j'ai une très belle enfance. Je suis très content de mon enfance. Je suis souvent dehors avec mes amis. On est plus de 25 dehors, en train de jouer au football. On s'inspire les uns les autres, on veut devenir les meilleurs. On ne fait pas beaucoup de bêtises. On fait des bêtises mais ça va, ce n'est pas de la délinquance comme on connaît. Je suis assez content de ma jeunesse. Mon parent m'encadre beaucoup, je suis bien couvé. Je suis aussi accompagné par mon grand frère et ma grande sœur. On a à peu près 17 ans, 13 ans de différence. 17 pour mon grand frère, 13 avec ma grande sœur. Je vois aussi des exemples en eux, ce qu'ils font, etc. Ils m'encouragent à suivre telle voie, etc. Et je suis souvent aussi en contact avec leurs propres amis, donc je suis rapidement dans un milieu adulte vite. Et donc j'aime beaucoup ça, et ça me permet de grandir bien aussi avec eux. Mais ouais, tout de suite, depuis que je suis petit, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui m'intéresse vraiment, c'est la liberté financière. Pourquoi ? Parce qu'on a grandi dans un milieu où on n'a pas manqué de quoi que ce soit, mais c'est vrai qu'on sent que... on peut faire mieux et on peut avoir d'autres opportunités. Donc, effectivement, je tout de suite intègre qu'il faut faire des sous. Et donc, c'est ce qui me permet de m'encourager dans mes études.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça a été les sous à la base, ton drive, ton moteur, et que finalement, après, ça s'est transformé ? En tout cas, il y a d'autres choses qui se sont ajoutées au fil des années ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui. le but c'est de Quand on est jeune, c'est de trouver quelque chose qui va nous faire plaisir, épanouir, mais effectivement, avec peu de recul, de fois, c'est par le biais de l'argent, parce qu'on peut s'acheter des choses, parce qu'on peut permettre de soutenir ses parents, de soutenir les gens qui sont autour de nous, nous permettre de voyager, etc. Donc tout de suite, effectivement, c'est l'argent. Et c'est au fur et à mesure des années que... On comprend qu'il n'y a pas que l'argent qui compte. Mais oui, c'est sûr que pour un jeune banlieue comme moi, effectivement, mon but, c'était la liberté financière.

  • Speaker #0

    En fait, de ton enfance à ton adolescence, tu es bien entouré. Tu as des personnes qui t'inspirent et qui te guident. Et donc, c'est peut-être pour ça que, rapidement, tu sais en tout cas, tu es motivé, tu es sérieux, etc. Et donc, il n'y a pas de crise d'adolescence ou de... Tu n'es jamais un enfant à problème, un adolescent à problème.

  • Speaker #1

    J'ai pas de problème sur ce sujet. Je suis bien accompagné, que ce soit par mes camarades, mes fréquentations, par ma famille, etc.

  • Speaker #0

    Je demande ça parce que c'est assez rare, en fait, les gens qui ne font pas, tu vois, à un moment donné, une crise d'adolescence, en tout cas une période un peu où on est perdu, moi la première. Donc, c'est quelque chose que je trouve intéressant. Et souvent, les gens en parlent assez naturellement que vers cet âge-là, il y a des périodes, voilà, t'es perdu, tu fais n'importe quoi, etc. Et toi, ça n'a pas l'air d'avoir été le cas.

  • Speaker #1

    C'est sans doute une période aussi, moi, je me suis converti à l'âge de 18 ans. Moi, je crois en Jésus. donc je crois que Jésus Il est là pour moi et donc effectivement, toutes ces valeurs qui sont en lien avec son message, ça m'a aussi calmé, canalisé, donné une espérance différente. Et effectivement, ça m'a sans doute adouci parce qu'il y a une période de ma vie où j'étais un peu plus agité, etc. Il y avait quand même de l'insolence, je n'étais pas parfait non plus. Mais je pense qu'effectivement, cette rencontre avec cette spiritualité, ça m'a canalisé. Et m'a donné de l'espoir. Et donc j'en parle un peu dans mon livre, en filigrane. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Je ne veux plus tricher » . Et donc, sans spoiler le livre, mais c'est à un certain moment de cette jeunesse où justement je décide d'arrêter de tricher, qu'il se passe plein de choses.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien en parler, est-ce que c'est un événement particulier qui te décide à te convertir ou c'est un processus qui prend du temps et qui se retrouve à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    C'est un processus qui prend du temps. C'est pas mal de questions que je me pose, etc. Pas mal de recherches aussi. Et finalement, quand j'ai trouvé la réponse, convaincu, c'est là qu'effectivement, il y a des choses qui ont changé dans ma vie.

  • Speaker #0

    Ta famille n'était pas catholique, chrétienne, ou pas pratiquante ?

  • Speaker #1

    Ma famille, elle est chrétienne évangélique. Et donc, oui, moi, il y a un moment donné, je ne voulais pas partir à l'église. Donc, je me suis dit, laissez-moi aller au foot. Le dimanche, c'est le jour du foot. Et donc, pendant cinq ans, je n'allais pas forcément, etc. Et quand j'ai vraiment décidé... de comprendre quel était mon appel, j'ai changé en ce sens.

  • Speaker #0

    Tu as remplacé le foot par la sportive.

  • Speaker #1

    Ah, je l'ai vu, ouais, grave. C'était pas grave,

  • Speaker #0

    ça, je ne savais pas. Et j'avais une question qui est un petit peu liée, pas tout à fait, parce qu'on est parti sur autre chose, mais ma question, c'est, qui est-ce que tu admires et qui t'inspire dans la vie ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime beaucoup les sportifs. forcément donc Cristiano Ronaldo c'était une personne qui m'a beaucoup inspiré quand j'étais jeune voilà toute ma scolarité, mon adolescence c'était quand même Cristiano Ronaldo des boxeurs comme Floyd Mayweather ce genre de choses c'est vraiment des exemples pour moi qui sont importants par leur discipline de travail, la rage qui véhicule aussi dans l'effort et dans leur style aussi, tout ce qui est lié à l'esthétisme. L'esthétisme sportif, c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc ça, c'est des choses qui m'ont beaucoup inspiré. Et après, j'avais une période trader. Donc moi, j'ai regardé beaucoup de films sur la finance, ce genre de choses. Billy Ray Valentine, Un fauteuil pour deux, ces choses-là, ça m'a inspiré énormément. Donc il y a pas mal de choses dans les films qui m'ont inspiré. Et je lisais beaucoup, justement, j'ai lu beaucoup le livre de Jordan Belfort. Donc il y a des choses que j'ai tirées dedans. Ce sentiment de vouloir se débrouiller, de vouloir plus, d'avoir de l'ambition. Et après, effectivement, j'ai vu le pendant aussi de tous ces personnages. Et il y a des choses qui ne sont pas forcément correctes. Donc voilà, j'essaie de prendre le bien où je le trouvais. Mais effectivement, c'est des personnages, soit dans les films, soit dans le monde du sport, qui m'ont inspiré.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce même esprit que vous essayez de transmettre aux jeunes que vous accompagnez, aux enfants ? Tu me dis qu'il y avait des conférenciers qui venaient, vous faisiez des activités, etc. Combien de jeunes est-ce que vous accompagnez aujourd'hui ? Comment ça se passe au quotidien avec les ?

  • Speaker #1

    On a rencontré une centaine d'enfants déjà dans notre club, soit sur la partie boxe, soit sur la partie échec. Après, sur la partie ado, on a aussi beaucoup de jeunes qu'on accompagne. Et après, nous, on se déplace également dans les écoles et dans les maisons de quartier. Donc là encore, on rencontre énormément de monde, énormément de jeunes. Si on compte, je crois qu'on compte plus de 1000 jeunes à l'année, donc on a des temps avec eux répétés, récurrents, etc. Et après, c'est à ceux qui veulent s'inscrire dans nos programmes qu'ils peuvent bénéficier de nos conférences, bénéficier de nos sorties, etc. Et donc oui, que ce soit pour les jeunes ou que ce soit pour les plus vieux, le but, c'est de leur donner des gens qui sont aspirants, des gens qui ont des parcours. particuliers qui ont échoué, qui sont relevés, etc. Et leur montrer que la ville, c'est pas forcément quelque chose où tu vas tout droit et que c'est voire royal et tu vas vers le succès. Non, c'est beaucoup de bagarres, beaucoup d'hésitations, de doutes, mais il faut se relever, etc. Donc c'est ce qu'on essaie de leur montrer. maximum, et on leur montre que justement, la valeur du sport, du chessboxing, ça nous donne justement la mentalité pour faire face à tous ces déconvenus de la vie, qu'il faut se battre, qu'il faut continuer à chercher, qu'il faut trouver la solution à chaque fois, qu'il faut trouver le moyen de gagner. Donc, c'est ce qu'on fait du mieux qu'on peut.

  • Speaker #0

    Je crois que la devise de Carré-Clay, c'est quand je perds, j'avance, quand j'avance, je gagne. C'est ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Les enfants, on crie ça souvent tous les cours. C'est vraiment notre façon de concevoir les choses. On apprend aux jeunes à accepter la défaite dans la mesure où ils vont récupérer des clés d'apprentissage pour pouvoir gagner plus tard. Donc l'échec, c'est un moment, c'est une période, mais le but, c'est que ça puisse nous propulser à gagner et à être épanoui. Aux échecs, on a besoin de perdre pour avancer. Ils l'ont bien compris, nous aussi, on l'a bien compris. On a obligé, sinon tu ne peux pas gagner. Donc, il faut perdre, perdre, accepter de perdre. Et à un moment donné, tu saisis tout ce qui s'est passé dans cette défaite pour construire la victoire qui arrive. Donc, c'est le leitmotiv du club.

  • Speaker #0

    Et vous êtes face à des jeunes qui, globalement, sont réceptifs et sont ouverts ? Ou est-ce que parfois, après, il n'y a évidemment pas tout généralisé, mais Est-ce que vous avez parfois des personnes qui vont être résignées ou désabusées ? En plus, c'est vrai que le climat social, politique, environnemental, ça dépend pour qui, mais ne rend pas forcément très optimiste. Il y a beaucoup de gens qui sont assez anxieux, assez stressés de l'avenir, et notamment les jeunes. Vous, les jeunes que vous rencontrez, ils sont comment ?

  • Speaker #1

    Il y a un peu de tout, effectivement. Mais c'est vrai que notre but, c'est d'inspirer un maximum. On donne ce qu'on peut. Ils nous le rendent bien parce que certains viennent, les parents viennent derrière, ça fait du bouche à oreille derrière. Donc ça, nous, on le voit. Donc on sent que ça leur apporte quelque chose, ça leur apporte de la valeur. Et on voit des évolutions dans le club. C'est ça aussi qui nous encourage de faire ce qu'on fait tous les jours, c'est de voir l'évolution des jeunes, voir les messages des mamans qui nous remercient, qui nous recommandent d'autres personnes, etc. Donc oui, effectivement, je pense que... Il y en a beaucoup qui enlèvent justement ce désir de se dire « Oui, déterminisme, on vient de la cité, on vient de la banlieue, on ne va rien pouvoir faire, etc. » Non, non, non. Notre but, c'est de mettre chaos, ce genre de choses. Donc, on avance avec cette petite armée. On avance avec cette petite armée et on est en train de créer une écurie de jeunes qui vont être des ambassadeurs, qui vont être des champions dans leur environnement pour pouvoir impacter un maximum. d'autres jeunes, d'autres contrées.

  • Speaker #0

    Et toi, ce déterminisme dont tu parles, ou en tout cas ces pensées limitantes que peuvent avoir les jeunes d'aujourd'hui, est-ce que c'est les mêmes que toi tu avais quand tu étais plus jeune et dont tu as voulu, on va dire, sortir ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des choses, effectivement. On s'est dit, ce n'est pas pour nous. J'ai voulu m'auto-censurer sur certaines choses, etc. Et oui, non, non, j'ai été justement accompagné, inspiré par d'autres qui m'ont poussé à réfléchir, à voir plus grand. Et aujourd'hui, c'est à mon tour de le faire. J'ai la chance de le faire par un sport que j'aime beaucoup, qui est en lien avec mes passions. Donc ça me fait plaisir. Et pour moi, c'est un devoir de continuer ainsi.

  • Speaker #0

    Donc on a parlé des jeunes, des maisons de quartier, des écoles aussi, des enfants. Mais il y a aussi un autre endroit assez passionnant dans lequel vous intervenez, c'est les prisons. Et je sais que vous faites beaucoup d'interventions en prison depuis maintenant plusieurs années. Donc je pense que... tu as une certaine expérience là-dedans. Moi, j'ai été une fois à Frennes et c'est vrai que ça a été assez marquant. Mais toi, raconte-moi comment ça se passe, comment se passent vos interventions, est-ce que c'est tout le temps toi qui y vas, etc. ?

  • Speaker #1

    On a plusieurs intervenants qui font nos interventions, que ce soit dans les écoles, dans les entreprises et dans les prisons. Effectivement, on en fait certaines. Donc, on a deux types de programmes. On a un programme qui va se focaliser sur les... sur la détection du radicalisme en détention et on a aussi des programmes liés à l'insertion. Et après on a des programmes aussi purement sportifs classiques. Et donc oui, c'est une expérience particulière d'être en maison carcérale, des profils qui de fois nous ressemblent. On pourrait croire que c'est que... des braqueurs ou des gens qui ont fait des ignominies incroyables. Des fois, il y a des cols blancs, il y a des gens qui ont fait des fraudes aux assurances. Bref, il y a toutes sortes de choses et effectivement, des fois, on peut se dire « mais pourquoi cette personne, elle est là ? » Parce que quand on lui parle, on dirait que la personne, elle est complètement normale. Je dis pas qu'ils sont pas normaux, mais voilà, tout le monde dit que c'est quelque chose de complètement banal, en fait. Et je sais pas si je m'exprime bien, mais c'est vrai qu'on fait des prestations et on se dit, mais pourquoi la personne, elle est là ?

  • Speaker #0

    On dirait que la personne est saine comme nous et il n'y a pas de problème chez cette personne. Et effectivement, si la personne est présente, c'est qu'il s'est passé des choses dans sa vie à un moment donné qui sont répréhensibles. Donc, c'est des discussions qui sont bouleversantes, deux fois. Moi, qui m'ont remis en question sur plein de choses, sur mon rapport aussi aux autres. et aussi sur mon jugement que je peux porter sur des personnes qui sont incarcérées. Donc c'est en effet à chaque fois des interventions qui prennent le cœur.

  • Speaker #1

    Moi, quand j'avais été en prison, on nous avait recommandé de ne pas poser de questions aux détenus et que ce n'était pas forcément intéressant de savoir ce qu'ils avaient fait pour pouvoir nous mener notre prestation de façon la plus... neutre et la plus positive possible ? Est-ce que vous, vous discutez, vous rentrez dans des choses très intimes ? Parce que le programme sur la radicalisation, ça doit être assez particulier. Je ne savais pas que vous faisiez ça.

  • Speaker #0

    Ça dépend, les conversations qu'on a avec certains détenus, la relation qu'on peut avoir, etc. On essaie effectivement d'être le plus loin possible, de ne pas trop rentrer dans certains détails, etc. sur des détails aussi qui nous concernent pour notre propre sécurité. Effectivement, des discussions sur des choses de société, parce qu'on joue et parce qu'on peut échanger sur certaines choses. Ce sont des choses qui sont effectivement sensibles, qui peuvent être éclairées. C'est un univers très particulier.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, vous y allez via le chessboxing. Vous faites de l'initiation au chess boxing ?

  • Speaker #0

    On fait des initiations au chess boxing. Après, sur certaines séances, on fait focus box. Ou des fois, certains, c'est beaucoup, c'est des focus échecs. Mais sinon, effectivement, on rentre par le biais du chess boxing.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, les mineurs aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, on fait beaucoup d'interventions sur Porscheville. Donc, c'est une prison pour mineurs.

  • Speaker #1

    Et alors, encore un autre type d'intervention, vous allez dans les entreprises. Notamment, je sais, à Deloitte. où j'ai été une fois en intervention avec quelqu'un de ton équipe. Et là, c'est des interventions, donc pareil, via le chessboxing. Et ça va être des ateliers, de la cohésion. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Donc, on a différents types d'ateliers. Donc, mes intervenants, ils viennent et leur expliquent comment faire le chessboxing. Ils leur expliquent leur témoignage sur comment eux, ils vivent le chessboxing. Certains, c'est des champions de boxe. Certains, ils ont un élo très fort aux échecs. Donc, ils peuvent expliquer un peu. Quelles sont les différentes vertus du sport ? Quel est le chess boxing ? Le mélange des deux sports. Et donc, c'est des échanges qui sont très intéressants. Les salariés, eux, on arrive aussi à leur expliquer l'analogie qu'il y a entre leur métier, souvent de consultant, d'auditeur avec le chess boxing, le fait de changer d'univers comme ça très rapidement, prendre des décisions. Donc, il y a de très bons échanges. Et après, effectivement, les différents salariés, eux, ils veulent aussi... rejoindre l'association en tant que bénévole ou en tant que mentor pour justement nos jeunes. C'est là qu'on arrive à créer de belles synergies.

  • Speaker #1

    Vous recrutez, on va dire, vous recrutez des mentors des grosses boîtes à Réclé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est comme ça qu'on fait. Et derrière, c'est salariés, ils font du bouche-à-oreille avec d'autres collaborateurs de d'autres cabinets. C'est comme ça qu'on arrive à avancer également.

  • Speaker #1

    Donc, je voulais reparler du livre. que tu as publié en 2020, Je ne veux plus tricher, où tu disais qu'en fait, avant, tu trichais parce que c'était une façon assez facile de réussir sans trop devoir, on va dire, galérer. Et que donc, justement, j'imagine avec le titre de ce livre, ça veut dire que tu décides d'arrêter ça. Et donc, c'est à cette même période 2019, 2020, 2021 que tu fondes ta société de montres, que tu fondes Carré-Clay. J'ai l'impression que ces années-là sont une période vraiment charnière pour toi, du parcours que je connais de toi. je ne connais pas tous les détails d'avant, mais voilà de ce que j'ai cru comprendre. Est-ce que tu as l'impression que tu as trouvé ta voie à ce moment-là et que depuis ces cinq ans, tu as vraiment passé un cap ? Quelles sont les leçons que tu retiens depuis ces cinq ans et est-ce que c'est comme ça que tu le vis ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, j'arrête de tricher quand je suis en seconde. Donc, je triche au collège comme tout le monde triche. C'est ce que j'explique dans mon livre. Et c'est vrai que quand je décide d'arrêter de tricher, de prendre les notes que je mérite. Effectivement, il se dessine devant moi un parcours scolaire particulier, atypique. Parce que j'ai assumé mes notes et parce que maintenant, ça me conduit là où je dois aller. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose. On accepte qui on est, on ne veut pas faker trop. On accepte les déconvenues, les échecs, les moments de ralentissement économique, etc. Et donc, effectivement, ça t'emmène, ça ouvre des portes sur d'autres choses. Et donc, c'est ce qui s'est passé pour le chessboxing. Cette découverte que j'ai rencontrée parce qu'on a accepté le chemin, parce qu'on a décidé de prendre du temps, etc. Et donc, oui, ces cinq dernières années, c'est les années les plus... marquante pour moi parce que j'ai fait des réalisations, parce que j'ai construit, parce que je me suis lancé, etc. C'est les années les plus difficiles aussi, mentalement, etc. Donc oui, l'entrepreneuriat c'est dur, c'est aussi accepter qu'il n'y a pas forcément de revenus récurrents au début, qu'il y a une précarité qui est là, etc. Donc on ne peut pas tricher, il faut avancer, il faut se battre, il faut avancer, il n'y a que ça comme ça. Oui, effectivement, c'était des années où j'ai beaucoup appris, beaucoup appris et beaucoup appris sur moi-même aussi, dans la difficulté, comment on raisonne, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on lâche, est-ce qu'on avance, est-ce qu'on appelle à l'aide ou pas ? Donc toutes ces choses, effectivement, ça m'a beaucoup forgé le caractère que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et parce que quand tu parles déjà d'aujourd'hui, mais même quand tout à l'heure tu parlais de quand tu étais un jeune adulte, On ne ressent pas tellement de peur, de doute ou de difficulté avec l'échec, etc. Est-ce que c'est parce que là, tu en parles avec le recul ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même peur. J'ai quand même peur et je suis quand même dans ma période de scolarité. Je ne sais pas exactement. Je sais ce que je veux, mais je ne sais pas comment y arriver. Moi, je me fais virer de prépa. Il faut trouver un chemin maintenant pour terminer mes études. Et là, je n'ai pas le chemin tout tracé. Aujourd'hui, je le raconte dans une histoire, mais ce n'est pas ce que je peux raconter à la fin. Mais quand on est dans la période de ne pas savoir, quand tous tes potes sont en prépa, ils sont juste dans une filière bien définie, ils vont tout droit. Et toi, tu te retrouves à l'île Maurice en train de faire des cours par correspondance sans professeur. T'as peur, tu sais pas si tu vas y arriver. Est-ce que t'es capable, sans professeur, d'avoir un diplôme ? De faire une année de césure comme ça, à l'autre bout du monde, etc. Bref, c'est des moments où j'avais peur, bien sûr. Je ne savais pas. Mais c'est dans ces moments de troubles où je ne savais pas que c'est là que ça m'a construit une confiance. Et c'est ce qui m'a permis après de faire autre chose, etc. Me développer, m'épanouir. Donc aujourd'hui, c'est pour ça que, comme dans ma scolarité, je le prends comme un exemple. Aujourd'hui, dans mon parcours entrepreneurial, ma scolarité, pour moi, elle a pris du temps. Ce n'est pas venu comme ça d'un coup, voire, ouais, je pars tout droit. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose pour moi. Aujourd'hui ça prend du temps, mais j'ai toujours le même objectif, ça va prendre du temps que ce soit sur mes montres, que ce soit sur mes conférences avec mon livre, que ce soit avec le chess boxing avec Karé Klee, ça va prendre du temps mais je sais que c'est ce chemin là que je veux, c'est ce chemin là que j'ai formé, ça va prendre le temps qu'il faut. Mais on va y aller, finalement j'ai trouvé ma voie et donc là maintenant c'est juste une question de temps, de curiosité, de persévérance, de détermination pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.

  • Speaker #1

    Sachant qu'en plus, c'est un sujet auquel je réfléchis aussi beaucoup moi, c'est que là, tu dis que tu as des objectifs et que tu persévères vers tes objectifs, mais finalement, on pourrait déjà dire que tu as déjà réussi beaucoup de choses. Et un truc que je trouve intéressant, c'est qu'en fait, quand on atteint des objectifs, on en a toujours déjà fixé de nouveau. Donc, on n'a jamais un moment où on se dit « bon, j'ai fini » . Parce qu'en fait, il y a des choses que toi, tu as dû accomplir aujourd'hui, que moi, j'ai accompli aujourd'hui. Et finalement, jamais on se dit « Ah ben j'ai accompli » . En fait, on est tout le temps déjà dans l'après. Et je trouve que c'est vraiment une harmonie à trouver de se dire « Ok, il y a les futurs objectifs, mais déjà, ayons bien conscience quand même de tout ce qui a déjà été réussi. »

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai. Il faut aussi apprendre à être content de ce qu'on fait, à célébrer aussi les joies que le parcours procure. Ça c'est important, sinon après on est dans une frustration. Mais c'est pour ça que moi, il y a des ambitions que j'ai laissées, il y a des choses que je ne veux plus, alors que quand j'étais plus jeune, il y avait des choses que c'était absolument ça que je voulais. Aujourd'hui, effectivement, il y a des choses que j'ai délaissées, et des choses que je veux davantage, etc. Mais aujourd'hui, je suis épanoui dans les objectifs que je me suis fixés, parce qu'ils ne sont pas que pour moi non plus, et on avance. Mais c'est vrai que c'est important que tes objectifs soient quand même grands, comme ça, ça te permet de toujours vouloir grandir et d'avancer. Faire quelque chose de positif pour toi et les autres qui t'entourent.

  • Speaker #1

    Et transition parfaite, parce que j'allais te parler de ta conférence TEDx, où justement, ton concept de base du discours, il est sur le plomb, qui est une pièce particulière, justement, qui avance, qui mange en diagonale, mais qui avance. C'est un peu ça, ta ligne directrice, et par laquelle tu vas après dans tes différentes réflexions, etc. Comment c'était de faire un TEDx ?

  • Speaker #0

    Faire un TEDx, c'est une belle expérience. C'est quelque chose, effectivement, tu te dis un jour, j'aimerais bien faire ce genre de conférence, etc.

  • Speaker #2

    J'adorerais.

  • Speaker #0

    Et franchement, c'était dans ma bucket list, et ben voilà, gloire à Dieu, c'est fait. J'ai été bien accompagné aussi par Alexandre, qui rejoint mon équipe sur la partie chess boxing, et donc qui m'a guidé. Et en fait, le pion, c'est la pièce que je présente souvent aux enfants. parce que souvent on se dit On se dit que le pion, c'est la pièce la plus nulle, ça vaut un point, etc. Et pour expliquer le principe de promotion, j'ai inventé une histoire de développement personnel quelque part. Et ça les touche beaucoup. Donc je me suis dit que ce serait intéressant avec Alson, on s'est dit que c'était intéressant de pouvoir parler de ça. Et de pouvoir justement raconter un peu toute cette histoire, qui est la mienne aussi, et de faire le lien avec le mouvement. Donc le fait de bouger, le fait de... Le mouvement, ça raccroche tout ce que je fais aujourd'hui, que ce soit dans l'écriture de mon livre, que ce soit dans le chessboxing, que ce soit les montres. Il faut bouger, il faut avancer. Et peu importe qui on est, la valeur de ce qu'on fait, etc., il faut toujours avancer parce qu'il y a toujours des opportunités qui vont nous faire grandir et nous faire grandir finalement en qui on est.

  • Speaker #1

    Et est-ce que toi, tu bloques des fois et tu n'arrives pas à avancer ?

  • Speaker #0

    Dans le business grave, de voir des bobos, t'as envie d'aller voir plus. Mais ouais, on avance tant bien que mal. On avance tant bien que mal.

  • Speaker #1

    Et donc parlons un petit peu quand même, on parlait du pion et des échecs, parlons un petit peu du chessboxing. Si je ne dis pas de bêtises, t'as fait ton premier combat en Arménie. T'avais jamais fait encore de combat de chessboxing avant, de vrai combat en tout cas. Donc en fait, t'es venu accompagner un des combattants de l'équipe de France au championnat du monde en Arménie à Yerevan en octobre 2024. t'es retrouvé à faire ton premier combat de chessboxing, t'en as fait deux et t'as gagné les deux et donc t'as terminé champion du monde de chessboxing de ta catégorie. J'ai l'impression que ça a été un moment très marquant pour toi, un tournant. Est-ce que je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'était pas du tout prévu effectivement. C'est vrai que je m'entraînais ces derniers temps énormément, je m'entraîne au Temple sur Paris et donc j'ai aussi des coachs aux échecs qui m'accompagnent etc. Et donc oui effectivement quand j'ai eu l'opportunité de combattre, c'était quelque chose que je n'avais jamais vécu à cette ampleur. Et donc oui, le but c'était de me donner à fond, d'expérimenter quelque chose que je vis finalement tous les jours. Et donc ça s'est ressenti dans le ring que je voulais rien lâcher. Et je sentais qu'il y avait du monde derrière moi, que le club comptait sur moi, et il y avait les petits du club qui se suivaient en même temps. les combats depuis la France. Je me suis dit qu'il faut absolument qu'on fasse quelque chose de bien. Je me suis concentré sur les mouvements, je me suis concentré sur ma respiration. J'ai essayé d'être le plus serein possible et je suis content d'avoir gagné. Je n'ai pas lâché, je suis content du résultat.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a beaucoup marqué au-delà de tes deux combats et de ton combat contre Gourchat qui est un de tes poulains, c'était assez fou de vous voir combattre tous les deux. Je sais que vous avez vraiment... Ça a été un moment vraiment fort pour vous deux de faire un combat ensemble. Et aussi, ce qui m'a aussi extrêmement marquée, on en a déjà discuté, c'était vraiment ce moment après avoir gagné ton combat, où tu étais extrêmement émue. Je ne sais pas si déjà tu veux revenir sur ça, et même au-delà de ça, qu'est-ce que tu vas faire de tout ça maintenant que tu as commencé ta carrière de chessboxing vraiment en tant que combattant ?

  • Speaker #0

    Effectivement, quand j'ai gagné, je suis tombé à terre, j'ai pleuré parce que j'ai pensé à mon père. Moi j'avais promis à mon père que j'allais gagner des combats de boxe, des combats de chess boxing. Et mon père il est parti il n'y a pas très longtemps, donc il n'a pas pu voir cette victoire. Donc forcément ça m'a ramené beaucoup d'émotions. Et donc ouais, très content d'avoir gagné, très content de... De faire ça, de faire ce métier, le Chase Boxing aujourd'hui c'est vraiment ma vie et j'aime beaucoup. Et donc aujourd'hui le but c'est d'accompagner un maximum de champions. Ça a été le leitmotiv depuis le début qu'on a créé le club, carréclé c'était d'accompagner des champions, en fait faire des mentalités de champions dans notre quartier et ailleurs. C'est une chance qui est tombée sur moi, et pour que je sois finalement le représentant de cet état d'esprit, donc j'en suis très très ravi. Et donc aujourd'hui voilà, c'est ça, c'est de développer le club. pour qu'on devienne une véritable écurie dans le chess boxing. Moi-même, mon but, c'est de continuer à faire la promotion de ce sport par des combats, des exhibitions avec des célébrités, des chefs d'entreprise et des influenceurs, créateurs de contenu. Donc, c'est aujourd'hui mon objectif et c'est d'emmener un maximum de jeunes de Carreclé à devenir des champions eux-mêmes. On a des coachs exceptionnels qui les encadrent. On a des pépites qui vont arriver bientôt, de 6 ans jusqu'à bien plus grand. Et donc notre but, c'est de performer dans ce sport et d'encourager un maximum de gens à devenir des chessboxers.

  • Speaker #1

    Et toi, ta carrière de chessboxer ?

  • Speaker #0

    Moi, vraiment, ça va être des combats d'exhibition. Maintenant, avec ce titre-là, c'est pas que je me repose, mais je veux vraiment me concentrer sur des... des combats d'exhibition, il y a pas mal de choses qui vont arriver en termes de création de contenu, etc. Mais aujourd'hui, c'est à moi maintenant d'accompagner les autres.

  • Speaker #1

    Depuis tout à l'heure, on parle de ton parcours et de les différentes aventures que tu as faites, de tes réalisations, de beaucoup de succès aussi. C'est quoi ton plus grand échec ou tes échecs, des choses qui t'ont marqué et qui t'ont peut-être appris beaucoup ?

  • Speaker #0

    Le plus grand échec, pour moi, c'est l'histoire de ma montre. aujourd'hui moi je suis fan de montres chez les marques de montres aujourd'hui on arrive à vendre etc il y a pas mal de gens qui sont très contents de notre produit de l'expérience client etc mais pour moi ça n'a pas encore le c'est pas encore le résultat escompté donc je le vis pas comme un échec mais c'est quand même quelque chose qui n'est pas encore accompli pour moi donc c'est quelque chose sur lequel je me... Je prends du temps et je sais que je vais y revenir. Je ne sais pas quand, mais ça ne va pas lâcher. Et l'histoire qui est derrière ce projet, c'est l'histoire de Joseph. C'est une histoire qui est très particulière également. Joseph passe par des moments très difficiles. Il a des moments de longues pauses, etc. Mais à un moment donné, les choses se décantent. Et donc, je crois la même chose pour la marque Safnat Pania. Donc, c'est un projet qui va prendre du temps et j'ai besoin de continuer d'y croire. et je prends mon temps en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce que pour l'instant, en ce moment, tu as moins d'énergie ou de temps à accorder à ta société de monde que au chessboxing, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, aujourd'hui, j'ai plus de temps sur le chessboxing, parce que c'est ça aujourd'hui qui me permet de vivre, etc. Entre autres, et aussi, ça demande beaucoup de temps à accorder pour le développement du club, le développement de ce qu'on fait. Donc aujourd'hui, effectivement, les montres, c'est un peu plus en... en stand-by, mais c'est chaque chose en son temps.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas un échec, c'est un projet pas encore abouti, plutôt.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement.

  • Speaker #1

    On ne va pas dire que c'est un échec. On a parlé tout à l'heure du leitmotiv de Carré-Clay. Est-ce que toi, tu as un mantra ou une phrase forte qui t'accompagne au quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est une phrase que moi-même, j'utilise énormément, qui m'encourage énormément, que ce soit dans le monde de l'horlogerie avec South Nat ou dans le Chase Waxing. Et après, une autre phrase que j'aime beaucoup dire, c'est avoir un but attire la chance. Avoir un but attire la chance. Et effectivement, quand on se fixe des buts, des objectifs très précis, souvent il y a une grâce qui apparaît, quelque chose qui vient, parce qu'il y a des opportunités qui se créent, il y a des gens qui te rencontrent. Donc nous, par exemple, j'avais toujours le but de devenir champion. Je disais ça à mon grand frère, j'aimerais bien être champion, etc. Je me suis fixé ce but. Et une opportunité tombe comme ça du ciel où je me retrouve champion du monde, etc. Et les choses se passent. Dans ma scolarité, c'est la même chose. J'ai fait une école de commerce aux États-Unis. Bref, j'en avais parlé quand j'étais plus jeune que je voulais faire une école, etc. Et ce but-là, il était fort. Je ne savais pas comment y arriver. Et finalement, je ne voyais rien. Ma scolarité, c'était un peu dur. Et finalement, à la fin de ma scolarité, je fais cette école américaine. Bref, avoir un but attire toujours la chance. Pour moi, c'est une phrase qui me... qui reviennent beaucoup en moi.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne phrase, j'aime beaucoup. Moi qui travaille dans l'organisation et avoir une vision et des objectifs, c'est vrai que ça me parle beaucoup. Je pose toujours la même question à mes invités en fin d'interview. Qu'est-ce que tu dirais au toi de 18 ans ?

  • Speaker #0

    je me dirais de continuer. Continuer d'avancer, continuer d'être curieux, continuer de rêver. Mais je pense que je me dirais également de jouer plus aux échecs. Tu vois ? Et j'ai pas de regrets dans ma vie, je crois que je ne l'ai pas. Il y en a peut-être un, et ce serait celui-là. C'est de jouer plus aux échecs. Si j'avais joué aux échecs plus tôt, ça c'est un truc qui me reste. Je vais aux échecs beaucoup plus tôt et avec beaucoup plus d'assiduité. Sinon, j'aurais dit continue, fonce.

  • Speaker #1

    Dernière question de l'entretien, qu'est-ce que tu espères de l'avenir ? Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les 5-10 prochaines années ?

  • Speaker #0

    De créer des champions, de créer des champions de chess boxing, de développer notre activité partout en France et à l'étranger et de pouvoir vivre pleinement du chess boxing. et d'impacter beaucoup de jeunes et de moins jeunes sur ce sport qui est merveilleux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Merci à la Fédération pour le travail qui est fait sur le chestboxing. On est ensemble et on espère avancer encore longtemps ensemble pour que ce sport devienne véritablement une institution en France ici. On est connectés, on est ensemble.

  • Speaker #2

    Carrément. Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    À bientôt Mme, merci encore.

  • Speaker #2

    Merci.

Description

Je connais Emmanuel depuis que j'ai découvert le chessboxing en 2022. Il fait partie de ceux qui ne lâchent pas. Qui avancent, la tête droite, la vision claire.


Sa mission : mentorer les jeunes et les accompagner pour trouver leur voie dans la vie, via le chessboxing.

Il a créé pour cela l'association Carré Clay, située à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise. Avec son équipe, ils forment aujourd'hui les jeunes de 4 à 28 ans aux échecs, en boxe, et à la vie. Son parcours est riche, diversifié, créatif.


Le récit inspirant d'un entrepreneur à mission sociale et collective.


Références évoquées pendant l'épisode :

  • Carré Clay : @carreclay

  • Fédération chessboxing France @chessboxingfrance

  • Ligue de chessboxing : Intellectual Fight Club (IFC) @ifc.officiel

  • Documentaire Canal+ : Mental Combat

  • WCBO - World Chessboxing Organisation @wcbo_chessboxing



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Née de l'imaginaire d'Anki Bilal en 1992, puis concrétisée par l'artiste néerlandais Yéper Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échecs est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chase Boxing. Salut Emmanuelle, bienvenue, je suis très contente de te recevoir aujourd'hui pour le 11e épisode du podcast, notamment parce que tu es une des premières personnes que j'ai rencontrées quand j'ai découvert le chessboxing. On s'est rencontrées en mai 2022, quand on a organisé la journée porte ouverte du chessboxing Paris. Et je me souviens qu'à l'époque, tu étais déjà venue avec ton soldat de toujours, avec Gourchat, qui avait fait un combat, un peu de démonstration pendant cette journée-là. Donc Emmanuel... Tu es Français, tu as une trentaine d'années, tu habites à Villiers-le-Bel à côté de Paris. Tu es le fondateur du club de chessboxing Carré-Clay, tu as fondé en 2021 avec ton associé. Carré-Clay qui est une association de mentoring pour les jeunes et les moins jeunes via le chessboxing avec qui vous intervenez dans les écoles, dans les quartiers, mais aussi dans les prisons et dans les entreprises. On en reparlera. Tu as également une marque de montres qui s'appelle Safnat Panea. que tu as fondé avec ton associé toujours en 2020. On en discutera aussi rapidement, parce que je sais que c'est une des parties de ton activité entrepreneuriale. Tu es boxeur, plus récemment chessboxeur, et tu es donc venu avec nous au championnat du monde de chessboxing à Erevan en Arménie, où tu as remporté la médaille d'or en chessboxing light dans ta catégorie. Tu es conférencier et auteur du livre « Je ne veux plus tricher » que tu as publié en 2020, dans lequel tu parles de ton parcours. On en discutera aussi, bien sûr. Et tu as été intervenant plus récemment, il y a une semaine, à une conférence TEDx où tu as parlé à la base du pion et ton message partait de ça. On en parlera. Je pense qu'on peut dire, en tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois, que tu as vraiment un profil entrepreneur très complet et je trouve que tu as un parcours extrêmement inspirant. Donc, je suis vraiment ravie de t'avoir avec moi. Déjà, est-ce que j'ai oublié quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, tout est clair. Tout est clair.

  • Speaker #0

    Alors donc, comme je t'expliquais avant le début du podcast, pour cet épisode, j'ai décidé de prendre un peu le contre-pied de ce que je fais d'habitude. Plutôt que de commencer par l'enfance, puis l'adolescence, et de faire un parcours chronologique, on va dire, de la vie de mon invité, j'ai envie de commencer avec une première question sur le présent. Donc, est-ce que tu peux me dire, de façon très concise, directe, en tout cas claire, Emmanuel,

  • Speaker #1

    c'est quoi ta mission ? Déjà, merci beaucoup pour ton accueil, Mona. Merci de me donner l'opportunité de parler sur ce podcast que j'écoute souvent. Il y avait beaucoup d'assiduité. Et donc, moi, ma mission, c'est de développer le chessboxing en France. C'est d'accompagner un maximum de jeunes à s'épanouir au travers de cette discipline qu'est le chessboxing, que je considère comme un sport qui est l'archétype du développement personnel. Donc, notre but, effectivement, c'est de... créer des opportunités pour les jeunes et les moins jeunes qu'on accompagne au travers de ce sport qu'est le chess boxing.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis au travers du chess boxing, est-ce que c'est pour que ces personnes-là deviennent des chess boxeurs de carrière ou c'est pour qu'ils trouvent leur voie grâce au chess boxing ? Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu c'est quoi le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Certains veulent faire carrière dans le chess boxing. Il y en a beaucoup qui deviennent effectivement des athlètes et leur but c'est de faire carrière, faire des combats. avoir une véritable carrière comme un sport tout autre. Donc ça c'est sur du futur, sur du tendon, et d'autres effectivement c'est par les valeurs du Chess Boxing, donc ce que le Chess Boxing véhicule en eux, ce qu'il crée, ce qui stimule, ça leur permet effectivement de trouver leur voie, d'être inspirés et conduits par une volonté de se dépasser. Et donc c'est comme ça qu'on peut les accompagner. Et après dans la manière la plus concrète, on leur offre. des opportunités, des outils qui leur permettent de trouver de l'orientation, de trouver un emploi, de trouver des parcours en lien avec la scolarité.

  • Speaker #0

    Et donc ça va être une tranche d'âge d'adolescents, de jeunes adultes ?

  • Speaker #1

    Dans notre club, on a des jeunes, des petits qui ont entre 6 ans. par effectivement des adultes. On a différents types de programmes. Pour les plus jeunes, justement, on leur offre des sorties culturelles, ce genre de choses. Pas mal de conférenciers qui viennent justement au club leur parler, etc. Et après, on a des choses beaucoup plus en lien avec les entreprises, avec des profils beaucoup plus adultes, avec du speed dating, des rencontres liées à l'alternance, à l'orientation, etc. Avec des sujets beaucoup plus individualisés.

  • Speaker #0

    On reparlera un petit peu plus précisément de vos missions. tout à l'heure, mais qu'est-ce qui a fait que vous avez démarré ça ? Ce que je sais, de ce que j'ai pu lire ou entendre de toi, c'est qu'avec ton associé, vous avez voulu trouver une troisième voie, un peu, une voie à vous, parce que peut-être que les voies traditionnelles n'étaient pas forcément ouvertes ou n'étaient pas forcément évidentes. Est-ce que je peux m'expliquer un peu c'est quoi le processus ? J'imagine peut-être vers 2019, 2020, ou peut-être avant d'ailleurs. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là qui fait qu'aujourd'hui, vous êtes arrivé à ces programmes de mentoring ?

  • Speaker #1

    Nous-mêmes, on était avec mon associé qui s'appelle Sylvain. On s'est rencontrés en première, première ES. Et derrière, on a fait la terminale ensemble et on a fait une classe préparatoire ensemble. Et on a été mentorés, accompagnés par une grande entreprise française qui nous ont donné des conseils dans l'orientation, etc. Et ça nous a beaucoup aidés. Et cette entreprise, finalement, elle organisait pas mal d'événements. Donc, on s'y est retrouvés, etc. Et au fil de l'eau, on a décidé de créer une entreprise ensemble. Et on s'est dit que si un jour on allait de l'avant, forcément on devait redonner à ceux qui nous ressemblent dans nos quartiers, etc. Et donc on allait récupérer forcément le même principe qu'avait fait cette grande entreprise. Et donc nous, quand on a créé le club de chessboxing, on s'est dit que c'était le moment de pouvoir créer ce lien avec des grandes entreprises. et des jeunes qui ont besoin de support.

  • Speaker #0

    Et donc, vous avez créé votre société de montres en même temps que Carré Clé ?

  • Speaker #1

    On l'a créée avant. En fait, on crée cette marque de montres. On fait des levées de fonds, on vend, etc. Et à un moment donné, effectivement, oui, on a besoin d'un moment de pause. On a besoin d'un moment de pause, on a besoin d'un moment d'aller réfléchir. On avait un peu de pression au niveau des chiffres, etc. Et donc, on décide de faire une pause complète sur les réseaux. On ne redate plus les mails, on est parti boxer. Moi j'ai eu la chance d'avoir un grand frère qui a un club de boxe ici sur Villers-le-Bel. Ça fait plus de 15 ans qu'il est là. Et donc on est parti boxer le matin. Ça nous a fait beaucoup de bien. L'après-midi, on a pris une bonne douche, on vient chez moi et on joue aux échecs. Et quand on joue aux échecs, on réfléchit à pas mal de sujets. Donc on joue, on ne se prend pas la tête et effectivement il y a plein de choses qui viennent, on discute franchement sur pas mal de problématiques qu'on a, financières, management, marketing, etc. Et on trouve effectivement quelques réponses. Quand on retourne sur le site internet, on a lancé une campagne Kickstarter à l'époque, une campagne crowdfunding, on se rend compte que le montant qu'on cherche, il est complété. Donc les gens, ils ont fait pas mal de précommandes sur nos montres. Et là on se rend compte, on se dit, ben voilà, l'objectif il est réussi. Regarde, le matin, on a boxé, l'après-midi, on a joué aux échecs. Là, on réussit à lever de fond un peu. Franchement, c'est un signe, c'est magnifique. Et on est très content de cette journée. On se dit, punaise, on dirait qu'on a découvert une méthode innovante de productivité parce qu'on trouve des solutions et finalement, les choses vont dans le bon sens. Et donc là, on va sur Internet et là, oui, effectivement, on clique sur boxe échecs et on tombe sur Thomas Cazeneuve. Thomas Cazeneuve, c'est... Dans le marketing, on appelle ça le persona. C'est exactement le mec qui met nos montres, qui achète nos montres. Parce qu'il a fait une école de commerce comme nous, parce qu'il a un tel style, il fait ci, il fait ça. Sa façon d'être, ça nous correspond. On se dit, ben ouais, ce mec-là, il faut absolument qu'il porte nos montres. Il faut absolument qu'on le contacte. Et il fait du chess boxing. Et là, directement, on lui envoie un message sur Instagram. Mais véritablement, je crois, quelques minutes après, il nous répond. Il nous dit « Ouais les mecs, je suis grave chaud pour échanger avec vous. » Et on se parle, etc. Et on se rend compte qu'il y a plein de choses qui sont en commun. Et il nous dit « Allez-y, foncez ! » Et nous, tout de suite, on a la réflexion de créer un club. Donc on crée un club. Et c'est là qu'on se dit « Ok, en plus du sport, on va pouvoir justement utiliser cette partie mentoring. » Et c'est à partir de là que tout...

  • Speaker #0

    Tout démarre.

  • Speaker #1

    Tout est parti.

  • Speaker #0

    Et donc, si on revient un petit peu en arrière, vous décidez de partir dans les montres. Déjà, pourquoi les montres ? Est-ce que c'était une passion ? Est-ce que c'est parce que vous voyez un marché ? Est-ce que vous étiez voué pour le commerce ? Pourquoi déjà les montres ?

  • Speaker #1

    Avec Sylvain, on a fait des études dans le domaine du commerce et du marketing, lui plus de la finance. Et à la fin de nos études, tout de suite, on a voulu se lancer dans l'entrepreneuriat. Et donc, on est fan de montres, chacun d'entre. nous et donc on s'est dit allons-y on crée une marque de montre et on verra ce qu'il en est. De base on voulait faire quelque chose de beaucoup plus technologique et on est passé par des moments là encore pas facile dans la recherche et développement, on est parti carrément à l'étranger, on a rencontré pas mal d'ingénieurs etc. Et donc c'est notre premier projet, on a tenté quelque chose et on a rendu les choses de manière beaucoup plus simple et ouais on est passé par des moments... pas évident, trouver un horloger, trouver un designer, nous on vient pas du milieu, donc c'était pas simple, donc il fallait faire preuve de curiosité, de persévérance, courage, et donc c'est ce qu'on a voulu retranscrire dans notre montre, et toute cette détermination-là, ça nous a ouvert des portes, et donc ouais, à la suite de nos études, on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, tête baissée, et on a fait nos premières erreurs, premier pas, et finalement ça a engendré effectivement la rencontre avec le chessboxing.

  • Speaker #0

    Et donc, vous êtes directement parti dans l'entrepreneuriat, c'est-à-dire que tu n'as jamais été salarié. Tu n'as jamais essayé d'abord la voie classique du salariat.

  • Speaker #1

    J'ai été salarié en tant qu'alternant. PDI classique, je n'en ai jamais eu.

  • Speaker #0

    Et parce que tu savais, même avant de le faire, que ce n'était pas pour toi, ou juste tu avais envie de faire différemment ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire différemment. Dans ma vie, j'ai toujours voulu faire différemment. Quand j'ai quitté la prépa, déjà, c'était ça. Je savais que c'était une voie royale pour moi. Il y a beaucoup de gens qui me conseillaient ça, mais je me sentais pas à l'aise et je me suis toujours dit que j'allais créer ma propre voix. petit c'est comme ça et donc ouais effectivement à la fin de mes études je me suis dit je sais que mes potes ils passent des entretiens d'embauche voilà les choses elles sont tracées moi effectivement je voulais créer mon propre chemin et donc je me suis dit ouais non je me lance on verra on a le parachute avec les études donc si jamais il se passe quelque chose de dramatique bah on pourra pivoter on pourra revenir etc on a le diplôme qui va avec mais oui il fallait que je me lance et donc là j'ai été bien accompagné et je suis parti

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que tu as fait ça depuis petit je veux bien que tu m'expliques un petit peu, peut-être avant de parler forcément de l'enfance mais en tout cas l'adolescence et cette période d'études on va dire de 15 à 18-20 ans comment t'es comme adolescent qu'est-ce que tu attends de la vie est-ce que tu es perdu, déterminé, sportif comment se passe ton adolescence et ton début de vie adulte on va dire

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Très concentré sur le football, j'aime beaucoup le football. Je vais quand même aller à l'école, je sais que j'ai besoin de faire des études supérieures. Je suis très conscient des réalités de mon quartier, des réalités de ma condition sociale et je me dis que l'école ça peut être justement une solution pour pouvoir s'en sortir. Et donc oui, j'essaie de maximiser mes chances dans la scolarité, mais j'ai beaucoup de lacunes, j'arrive pas à me concentrer. J'ai quelques carences de... de productivité, etc. Donc l'école, c'est dur pour moi. Donc j'essaye vraiment de m'accrocher tant bien que mal. Donc je parle beaucoup aux gens, j'essaie d'être inspiré par ceux qui réussissent dans mon milieu, etc. Et je suis très aussi dans le concret, parce que moi, je vends des chaussures. Donc dans mon quartier, les gens me connaissent pour ça, parce que je me déplace dans tous les quartiers de ma ville où je vends des paires de chaussures, etc. Pour me faire un peu de sous, etc. Et c'est là... que j'ai davantage d'appétence pour le milieu du commerce. Donc ça guide un peu mes choix scolaires. Et après, dans ma scolarité, après cette prépa ratée, ça m'ouvre l'opportunité de partir à l'étranger. Donc je vis deux ans à l'île Maurice, entre l'île Maurice et l'île de la Réunion. Et donc je fais pas mal de va-et-vient comme ça. Et après, oui, j'enchaîne sur d'autres alternances. Je fais des césures à Londres, etc. Je continue ma carrière dans le commerce et ça m'emmène au marketing. Donc pour répondre à ta question, je suis un jeune homme qui veut s'en sortir. Je veux une liberté financière, je veux une liberté géographique. J'essaie de me donner du mieux que je peux, sans tricher. Et j'essaie de croire en mes capacités.

  • Speaker #0

    Alors bon, j'ai plein de questions et j'ai envie de rebondir sur pas mal de points. Est-ce qu'on peut creuser un tout petit peu le truc de la prépa ? Donc c'était une prépa de quoi ? Pourquoi est-ce que finalement tu as dit non ? Tu as dit que tu ne tentais pas à ta place. Qu'est-ce qui fait que d'une prépa avortée, tu te retrouves à l'île Maurice ? Je veux bien que tu m'expliques un peu plus en détail.

  • Speaker #1

    Ok. Moi, je suis en prépa E, prépa économique, pour les prépas en école de commerce HEC. Et finalement... Il y a une charge de travail très importante, mais c'est un travail qui ne m'intéresse pas forcément parce que c'est très théorique. Donc je n'arrive pas à avoir le concret, la pratique véritable. Donc ce que j'apprends, je sens que c'est juste pour un concours et moi ça ne me plaît pas forcément. Donc je me rends compte que non, j'ai besoin de pratiquer, de faire des choses qui sont concrètes, de toucher la relation clientèle, ce genre de choses. Et donc oui, je prends tout ce que je peux dans cette prépa, la méthodologie de travail. la façon de réviser, etc., faire des fiches, etc. Je trouve ça très intéressant. Mais au bout de cette prépa, de toute façon, ils ne me retiennent pas. Les professeurs me demandent de quitter. Donc je suis évincé de cette prépa. Et là, effectivement, j'ai eu l'opportunité de pouvoir faire des cours par correspondance. Donc là, je prends les cours du CNED et je m'envole pour l'île Maurice, où je rejoins ma grande-sœur. Ma grande-sœur, elle vit là-bas depuis une vingtaine d'années. Elle est journaliste là-bas, elle travaille dans le domaine de la communication, etc. Et donc moi, je la rejoins et je fais pas mal de stages là-bas. Je travaille dans une association et je prends du temps pour réfléchir à ce que j'ai envie de faire dans le futur. Donc ces deux années où justement j'arrive à me construire, où je suis loin de mes parents, loin de mes amis, etc. Je suis un peu seul, mais ça me construit énormément. Je rencontre énormément de personnes et effectivement, ça me permet de me construire en tant qu'homme.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, moi aussi j'ai été virée de prépa, de prépa-lettre, mais ils m'ont gentiment remerciée.

  • Speaker #1

    C'est pas simple.

  • Speaker #0

    J'avais pas ma place, mais bon. Donc encore une fois, je vais revenir encore un petit peu en arrière, et après on repartira dans l'ordre chronologique de la vie, on va dire. Donc adolescente, t'es déjà visiblement déterminée, tu sais ce que tu veux, en tout cas, tu sais ce que tu cherches à atteindre, et t'as l'air déjà assez mûre et assez lucide. sur ce que tu attends, ce que tu cherches, et sur, comme tu disais, les réalités de la société. Et ça, ça arrive à quel âge ? Comment t'es enfant ? Comment ça se passe, ton enfance ? Est-ce que c'est à Villers-le-Bel que t'es né ? Je veux bien que tu m'expliques ton enfance.

  • Speaker #1

    Moi, je suis né à Saint-Denis, dans le 93. Mais j'ai grandi à Villers-le-Bel. Et ouais, j'ai une très belle enfance. Je suis très content de mon enfance. Je suis souvent dehors avec mes amis. On est plus de 25 dehors, en train de jouer au football. On s'inspire les uns les autres, on veut devenir les meilleurs. On ne fait pas beaucoup de bêtises. On fait des bêtises mais ça va, ce n'est pas de la délinquance comme on connaît. Je suis assez content de ma jeunesse. Mon parent m'encadre beaucoup, je suis bien couvé. Je suis aussi accompagné par mon grand frère et ma grande sœur. On a à peu près 17 ans, 13 ans de différence. 17 pour mon grand frère, 13 avec ma grande sœur. Je vois aussi des exemples en eux, ce qu'ils font, etc. Ils m'encouragent à suivre telle voie, etc. Et je suis souvent aussi en contact avec leurs propres amis, donc je suis rapidement dans un milieu adulte vite. Et donc j'aime beaucoup ça, et ça me permet de grandir bien aussi avec eux. Mais ouais, tout de suite, depuis que je suis petit, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui m'intéresse vraiment, c'est la liberté financière. Pourquoi ? Parce qu'on a grandi dans un milieu où on n'a pas manqué de quoi que ce soit, mais c'est vrai qu'on sent que... on peut faire mieux et on peut avoir d'autres opportunités. Donc, effectivement, je tout de suite intègre qu'il faut faire des sous. Et donc, c'est ce qui me permet de m'encourager dans mes études.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça a été les sous à la base, ton drive, ton moteur, et que finalement, après, ça s'est transformé ? En tout cas, il y a d'autres choses qui se sont ajoutées au fil des années ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui. le but c'est de Quand on est jeune, c'est de trouver quelque chose qui va nous faire plaisir, épanouir, mais effectivement, avec peu de recul, de fois, c'est par le biais de l'argent, parce qu'on peut s'acheter des choses, parce qu'on peut permettre de soutenir ses parents, de soutenir les gens qui sont autour de nous, nous permettre de voyager, etc. Donc tout de suite, effectivement, c'est l'argent. Et c'est au fur et à mesure des années que... On comprend qu'il n'y a pas que l'argent qui compte. Mais oui, c'est sûr que pour un jeune banlieue comme moi, effectivement, mon but, c'était la liberté financière.

  • Speaker #0

    En fait, de ton enfance à ton adolescence, tu es bien entouré. Tu as des personnes qui t'inspirent et qui te guident. Et donc, c'est peut-être pour ça que, rapidement, tu sais en tout cas, tu es motivé, tu es sérieux, etc. Et donc, il n'y a pas de crise d'adolescence ou de... Tu n'es jamais un enfant à problème, un adolescent à problème.

  • Speaker #1

    J'ai pas de problème sur ce sujet. Je suis bien accompagné, que ce soit par mes camarades, mes fréquentations, par ma famille, etc.

  • Speaker #0

    Je demande ça parce que c'est assez rare, en fait, les gens qui ne font pas, tu vois, à un moment donné, une crise d'adolescence, en tout cas une période un peu où on est perdu, moi la première. Donc, c'est quelque chose que je trouve intéressant. Et souvent, les gens en parlent assez naturellement que vers cet âge-là, il y a des périodes, voilà, t'es perdu, tu fais n'importe quoi, etc. Et toi, ça n'a pas l'air d'avoir été le cas.

  • Speaker #1

    C'est sans doute une période aussi, moi, je me suis converti à l'âge de 18 ans. Moi, je crois en Jésus. donc je crois que Jésus Il est là pour moi et donc effectivement, toutes ces valeurs qui sont en lien avec son message, ça m'a aussi calmé, canalisé, donné une espérance différente. Et effectivement, ça m'a sans doute adouci parce qu'il y a une période de ma vie où j'étais un peu plus agité, etc. Il y avait quand même de l'insolence, je n'étais pas parfait non plus. Mais je pense qu'effectivement, cette rencontre avec cette spiritualité, ça m'a canalisé. Et m'a donné de l'espoir. Et donc j'en parle un peu dans mon livre, en filigrane. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Je ne veux plus tricher » . Et donc, sans spoiler le livre, mais c'est à un certain moment de cette jeunesse où justement je décide d'arrêter de tricher, qu'il se passe plein de choses.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien en parler, est-ce que c'est un événement particulier qui te décide à te convertir ou c'est un processus qui prend du temps et qui se retrouve à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    C'est un processus qui prend du temps. C'est pas mal de questions que je me pose, etc. Pas mal de recherches aussi. Et finalement, quand j'ai trouvé la réponse, convaincu, c'est là qu'effectivement, il y a des choses qui ont changé dans ma vie.

  • Speaker #0

    Ta famille n'était pas catholique, chrétienne, ou pas pratiquante ?

  • Speaker #1

    Ma famille, elle est chrétienne évangélique. Et donc, oui, moi, il y a un moment donné, je ne voulais pas partir à l'église. Donc, je me suis dit, laissez-moi aller au foot. Le dimanche, c'est le jour du foot. Et donc, pendant cinq ans, je n'allais pas forcément, etc. Et quand j'ai vraiment décidé... de comprendre quel était mon appel, j'ai changé en ce sens.

  • Speaker #0

    Tu as remplacé le foot par la sportive.

  • Speaker #1

    Ah, je l'ai vu, ouais, grave. C'était pas grave,

  • Speaker #0

    ça, je ne savais pas. Et j'avais une question qui est un petit peu liée, pas tout à fait, parce qu'on est parti sur autre chose, mais ma question, c'est, qui est-ce que tu admires et qui t'inspire dans la vie ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime beaucoup les sportifs. forcément donc Cristiano Ronaldo c'était une personne qui m'a beaucoup inspiré quand j'étais jeune voilà toute ma scolarité, mon adolescence c'était quand même Cristiano Ronaldo des boxeurs comme Floyd Mayweather ce genre de choses c'est vraiment des exemples pour moi qui sont importants par leur discipline de travail, la rage qui véhicule aussi dans l'effort et dans leur style aussi, tout ce qui est lié à l'esthétisme. L'esthétisme sportif, c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc ça, c'est des choses qui m'ont beaucoup inspiré. Et après, j'avais une période trader. Donc moi, j'ai regardé beaucoup de films sur la finance, ce genre de choses. Billy Ray Valentine, Un fauteuil pour deux, ces choses-là, ça m'a inspiré énormément. Donc il y a pas mal de choses dans les films qui m'ont inspiré. Et je lisais beaucoup, justement, j'ai lu beaucoup le livre de Jordan Belfort. Donc il y a des choses que j'ai tirées dedans. Ce sentiment de vouloir se débrouiller, de vouloir plus, d'avoir de l'ambition. Et après, effectivement, j'ai vu le pendant aussi de tous ces personnages. Et il y a des choses qui ne sont pas forcément correctes. Donc voilà, j'essaie de prendre le bien où je le trouvais. Mais effectivement, c'est des personnages, soit dans les films, soit dans le monde du sport, qui m'ont inspiré.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est ce même esprit que vous essayez de transmettre aux jeunes que vous accompagnez, aux enfants ? Tu me dis qu'il y avait des conférenciers qui venaient, vous faisiez des activités, etc. Combien de jeunes est-ce que vous accompagnez aujourd'hui ? Comment ça se passe au quotidien avec les ?

  • Speaker #1

    On a rencontré une centaine d'enfants déjà dans notre club, soit sur la partie boxe, soit sur la partie échec. Après, sur la partie ado, on a aussi beaucoup de jeunes qu'on accompagne. Et après, nous, on se déplace également dans les écoles et dans les maisons de quartier. Donc là encore, on rencontre énormément de monde, énormément de jeunes. Si on compte, je crois qu'on compte plus de 1000 jeunes à l'année, donc on a des temps avec eux répétés, récurrents, etc. Et après, c'est à ceux qui veulent s'inscrire dans nos programmes qu'ils peuvent bénéficier de nos conférences, bénéficier de nos sorties, etc. Et donc oui, que ce soit pour les jeunes ou que ce soit pour les plus vieux, le but, c'est de leur donner des gens qui sont aspirants, des gens qui ont des parcours. particuliers qui ont échoué, qui sont relevés, etc. Et leur montrer que la ville, c'est pas forcément quelque chose où tu vas tout droit et que c'est voire royal et tu vas vers le succès. Non, c'est beaucoup de bagarres, beaucoup d'hésitations, de doutes, mais il faut se relever, etc. Donc c'est ce qu'on essaie de leur montrer. maximum, et on leur montre que justement, la valeur du sport, du chessboxing, ça nous donne justement la mentalité pour faire face à tous ces déconvenus de la vie, qu'il faut se battre, qu'il faut continuer à chercher, qu'il faut trouver la solution à chaque fois, qu'il faut trouver le moyen de gagner. Donc, c'est ce qu'on fait du mieux qu'on peut.

  • Speaker #0

    Je crois que la devise de Carré-Clay, c'est quand je perds, j'avance, quand j'avance, je gagne. C'est ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Les enfants, on crie ça souvent tous les cours. C'est vraiment notre façon de concevoir les choses. On apprend aux jeunes à accepter la défaite dans la mesure où ils vont récupérer des clés d'apprentissage pour pouvoir gagner plus tard. Donc l'échec, c'est un moment, c'est une période, mais le but, c'est que ça puisse nous propulser à gagner et à être épanoui. Aux échecs, on a besoin de perdre pour avancer. Ils l'ont bien compris, nous aussi, on l'a bien compris. On a obligé, sinon tu ne peux pas gagner. Donc, il faut perdre, perdre, accepter de perdre. Et à un moment donné, tu saisis tout ce qui s'est passé dans cette défaite pour construire la victoire qui arrive. Donc, c'est le leitmotiv du club.

  • Speaker #0

    Et vous êtes face à des jeunes qui, globalement, sont réceptifs et sont ouverts ? Ou est-ce que parfois, après, il n'y a évidemment pas tout généralisé, mais Est-ce que vous avez parfois des personnes qui vont être résignées ou désabusées ? En plus, c'est vrai que le climat social, politique, environnemental, ça dépend pour qui, mais ne rend pas forcément très optimiste. Il y a beaucoup de gens qui sont assez anxieux, assez stressés de l'avenir, et notamment les jeunes. Vous, les jeunes que vous rencontrez, ils sont comment ?

  • Speaker #1

    Il y a un peu de tout, effectivement. Mais c'est vrai que notre but, c'est d'inspirer un maximum. On donne ce qu'on peut. Ils nous le rendent bien parce que certains viennent, les parents viennent derrière, ça fait du bouche à oreille derrière. Donc ça, nous, on le voit. Donc on sent que ça leur apporte quelque chose, ça leur apporte de la valeur. Et on voit des évolutions dans le club. C'est ça aussi qui nous encourage de faire ce qu'on fait tous les jours, c'est de voir l'évolution des jeunes, voir les messages des mamans qui nous remercient, qui nous recommandent d'autres personnes, etc. Donc oui, effectivement, je pense que... Il y en a beaucoup qui enlèvent justement ce désir de se dire « Oui, déterminisme, on vient de la cité, on vient de la banlieue, on ne va rien pouvoir faire, etc. » Non, non, non. Notre but, c'est de mettre chaos, ce genre de choses. Donc, on avance avec cette petite armée. On avance avec cette petite armée et on est en train de créer une écurie de jeunes qui vont être des ambassadeurs, qui vont être des champions dans leur environnement pour pouvoir impacter un maximum. d'autres jeunes, d'autres contrées.

  • Speaker #0

    Et toi, ce déterminisme dont tu parles, ou en tout cas ces pensées limitantes que peuvent avoir les jeunes d'aujourd'hui, est-ce que c'est les mêmes que toi tu avais quand tu étais plus jeune et dont tu as voulu, on va dire, sortir ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des choses, effectivement. On s'est dit, ce n'est pas pour nous. J'ai voulu m'auto-censurer sur certaines choses, etc. Et oui, non, non, j'ai été justement accompagné, inspiré par d'autres qui m'ont poussé à réfléchir, à voir plus grand. Et aujourd'hui, c'est à mon tour de le faire. J'ai la chance de le faire par un sport que j'aime beaucoup, qui est en lien avec mes passions. Donc ça me fait plaisir. Et pour moi, c'est un devoir de continuer ainsi.

  • Speaker #0

    Donc on a parlé des jeunes, des maisons de quartier, des écoles aussi, des enfants. Mais il y a aussi un autre endroit assez passionnant dans lequel vous intervenez, c'est les prisons. Et je sais que vous faites beaucoup d'interventions en prison depuis maintenant plusieurs années. Donc je pense que... tu as une certaine expérience là-dedans. Moi, j'ai été une fois à Frennes et c'est vrai que ça a été assez marquant. Mais toi, raconte-moi comment ça se passe, comment se passent vos interventions, est-ce que c'est tout le temps toi qui y vas, etc. ?

  • Speaker #1

    On a plusieurs intervenants qui font nos interventions, que ce soit dans les écoles, dans les entreprises et dans les prisons. Effectivement, on en fait certaines. Donc, on a deux types de programmes. On a un programme qui va se focaliser sur les... sur la détection du radicalisme en détention et on a aussi des programmes liés à l'insertion. Et après on a des programmes aussi purement sportifs classiques. Et donc oui, c'est une expérience particulière d'être en maison carcérale, des profils qui de fois nous ressemblent. On pourrait croire que c'est que... des braqueurs ou des gens qui ont fait des ignominies incroyables. Des fois, il y a des cols blancs, il y a des gens qui ont fait des fraudes aux assurances. Bref, il y a toutes sortes de choses et effectivement, des fois, on peut se dire « mais pourquoi cette personne, elle est là ? » Parce que quand on lui parle, on dirait que la personne, elle est complètement normale. Je dis pas qu'ils sont pas normaux, mais voilà, tout le monde dit que c'est quelque chose de complètement banal, en fait. Et je sais pas si je m'exprime bien, mais c'est vrai qu'on fait des prestations et on se dit, mais pourquoi la personne, elle est là ?

  • Speaker #0

    On dirait que la personne est saine comme nous et il n'y a pas de problème chez cette personne. Et effectivement, si la personne est présente, c'est qu'il s'est passé des choses dans sa vie à un moment donné qui sont répréhensibles. Donc, c'est des discussions qui sont bouleversantes, deux fois. Moi, qui m'ont remis en question sur plein de choses, sur mon rapport aussi aux autres. et aussi sur mon jugement que je peux porter sur des personnes qui sont incarcérées. Donc c'est en effet à chaque fois des interventions qui prennent le cœur.

  • Speaker #1

    Moi, quand j'avais été en prison, on nous avait recommandé de ne pas poser de questions aux détenus et que ce n'était pas forcément intéressant de savoir ce qu'ils avaient fait pour pouvoir nous mener notre prestation de façon la plus... neutre et la plus positive possible ? Est-ce que vous, vous discutez, vous rentrez dans des choses très intimes ? Parce que le programme sur la radicalisation, ça doit être assez particulier. Je ne savais pas que vous faisiez ça.

  • Speaker #0

    Ça dépend, les conversations qu'on a avec certains détenus, la relation qu'on peut avoir, etc. On essaie effectivement d'être le plus loin possible, de ne pas trop rentrer dans certains détails, etc. sur des détails aussi qui nous concernent pour notre propre sécurité. Effectivement, des discussions sur des choses de société, parce qu'on joue et parce qu'on peut échanger sur certaines choses. Ce sont des choses qui sont effectivement sensibles, qui peuvent être éclairées. C'est un univers très particulier.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, vous y allez via le chessboxing. Vous faites de l'initiation au chess boxing ?

  • Speaker #0

    On fait des initiations au chess boxing. Après, sur certaines séances, on fait focus box. Ou des fois, certains, c'est beaucoup, c'est des focus échecs. Mais sinon, effectivement, on rentre par le biais du chess boxing.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, les mineurs aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, on fait beaucoup d'interventions sur Porscheville. Donc, c'est une prison pour mineurs.

  • Speaker #1

    Et alors, encore un autre type d'intervention, vous allez dans les entreprises. Notamment, je sais, à Deloitte. où j'ai été une fois en intervention avec quelqu'un de ton équipe. Et là, c'est des interventions, donc pareil, via le chessboxing. Et ça va être des ateliers, de la cohésion. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Donc, on a différents types d'ateliers. Donc, mes intervenants, ils viennent et leur expliquent comment faire le chessboxing. Ils leur expliquent leur témoignage sur comment eux, ils vivent le chessboxing. Certains, c'est des champions de boxe. Certains, ils ont un élo très fort aux échecs. Donc, ils peuvent expliquer un peu. Quelles sont les différentes vertus du sport ? Quel est le chess boxing ? Le mélange des deux sports. Et donc, c'est des échanges qui sont très intéressants. Les salariés, eux, on arrive aussi à leur expliquer l'analogie qu'il y a entre leur métier, souvent de consultant, d'auditeur avec le chess boxing, le fait de changer d'univers comme ça très rapidement, prendre des décisions. Donc, il y a de très bons échanges. Et après, effectivement, les différents salariés, eux, ils veulent aussi... rejoindre l'association en tant que bénévole ou en tant que mentor pour justement nos jeunes. C'est là qu'on arrive à créer de belles synergies.

  • Speaker #1

    Vous recrutez, on va dire, vous recrutez des mentors des grosses boîtes à Réclé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est comme ça qu'on fait. Et derrière, c'est salariés, ils font du bouche-à-oreille avec d'autres collaborateurs de d'autres cabinets. C'est comme ça qu'on arrive à avancer également.

  • Speaker #1

    Donc, je voulais reparler du livre. que tu as publié en 2020, Je ne veux plus tricher, où tu disais qu'en fait, avant, tu trichais parce que c'était une façon assez facile de réussir sans trop devoir, on va dire, galérer. Et que donc, justement, j'imagine avec le titre de ce livre, ça veut dire que tu décides d'arrêter ça. Et donc, c'est à cette même période 2019, 2020, 2021 que tu fondes ta société de montres, que tu fondes Carré-Clay. J'ai l'impression que ces années-là sont une période vraiment charnière pour toi, du parcours que je connais de toi. je ne connais pas tous les détails d'avant, mais voilà de ce que j'ai cru comprendre. Est-ce que tu as l'impression que tu as trouvé ta voie à ce moment-là et que depuis ces cinq ans, tu as vraiment passé un cap ? Quelles sont les leçons que tu retiens depuis ces cinq ans et est-ce que c'est comme ça que tu le vis ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, j'arrête de tricher quand je suis en seconde. Donc, je triche au collège comme tout le monde triche. C'est ce que j'explique dans mon livre. Et c'est vrai que quand je décide d'arrêter de tricher, de prendre les notes que je mérite. Effectivement, il se dessine devant moi un parcours scolaire particulier, atypique. Parce que j'ai assumé mes notes et parce que maintenant, ça me conduit là où je dois aller. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose. On accepte qui on est, on ne veut pas faker trop. On accepte les déconvenues, les échecs, les moments de ralentissement économique, etc. Et donc, effectivement, ça t'emmène, ça ouvre des portes sur d'autres choses. Et donc, c'est ce qui s'est passé pour le chessboxing. Cette découverte que j'ai rencontrée parce qu'on a accepté le chemin, parce qu'on a décidé de prendre du temps, etc. Et donc, oui, ces cinq dernières années, c'est les années les plus... marquante pour moi parce que j'ai fait des réalisations, parce que j'ai construit, parce que je me suis lancé, etc. C'est les années les plus difficiles aussi, mentalement, etc. Donc oui, l'entrepreneuriat c'est dur, c'est aussi accepter qu'il n'y a pas forcément de revenus récurrents au début, qu'il y a une précarité qui est là, etc. Donc on ne peut pas tricher, il faut avancer, il faut se battre, il faut avancer, il n'y a que ça comme ça. Oui, effectivement, c'était des années où j'ai beaucoup appris, beaucoup appris et beaucoup appris sur moi-même aussi, dans la difficulté, comment on raisonne, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on lâche, est-ce qu'on avance, est-ce qu'on appelle à l'aide ou pas ? Donc toutes ces choses, effectivement, ça m'a beaucoup forgé le caractère que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et parce que quand tu parles déjà d'aujourd'hui, mais même quand tout à l'heure tu parlais de quand tu étais un jeune adulte, On ne ressent pas tellement de peur, de doute ou de difficulté avec l'échec, etc. Est-ce que c'est parce que là, tu en parles avec le recul ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même peur. J'ai quand même peur et je suis quand même dans ma période de scolarité. Je ne sais pas exactement. Je sais ce que je veux, mais je ne sais pas comment y arriver. Moi, je me fais virer de prépa. Il faut trouver un chemin maintenant pour terminer mes études. Et là, je n'ai pas le chemin tout tracé. Aujourd'hui, je le raconte dans une histoire, mais ce n'est pas ce que je peux raconter à la fin. Mais quand on est dans la période de ne pas savoir, quand tous tes potes sont en prépa, ils sont juste dans une filière bien définie, ils vont tout droit. Et toi, tu te retrouves à l'île Maurice en train de faire des cours par correspondance sans professeur. T'as peur, tu sais pas si tu vas y arriver. Est-ce que t'es capable, sans professeur, d'avoir un diplôme ? De faire une année de césure comme ça, à l'autre bout du monde, etc. Bref, c'est des moments où j'avais peur, bien sûr. Je ne savais pas. Mais c'est dans ces moments de troubles où je ne savais pas que c'est là que ça m'a construit une confiance. Et c'est ce qui m'a permis après de faire autre chose, etc. Me développer, m'épanouir. Donc aujourd'hui, c'est pour ça que, comme dans ma scolarité, je le prends comme un exemple. Aujourd'hui, dans mon parcours entrepreneurial, ma scolarité, pour moi, elle a pris du temps. Ce n'est pas venu comme ça d'un coup, voire, ouais, je pars tout droit. Dans l'entrepreneuriat, c'est la même chose pour moi. Aujourd'hui ça prend du temps, mais j'ai toujours le même objectif, ça va prendre du temps que ce soit sur mes montres, que ce soit sur mes conférences avec mon livre, que ce soit avec le chess boxing avec Karé Klee, ça va prendre du temps mais je sais que c'est ce chemin là que je veux, c'est ce chemin là que j'ai formé, ça va prendre le temps qu'il faut. Mais on va y aller, finalement j'ai trouvé ma voie et donc là maintenant c'est juste une question de temps, de curiosité, de persévérance, de détermination pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.

  • Speaker #1

    Sachant qu'en plus, c'est un sujet auquel je réfléchis aussi beaucoup moi, c'est que là, tu dis que tu as des objectifs et que tu persévères vers tes objectifs, mais finalement, on pourrait déjà dire que tu as déjà réussi beaucoup de choses. Et un truc que je trouve intéressant, c'est qu'en fait, quand on atteint des objectifs, on en a toujours déjà fixé de nouveau. Donc, on n'a jamais un moment où on se dit « bon, j'ai fini » . Parce qu'en fait, il y a des choses que toi, tu as dû accomplir aujourd'hui, que moi, j'ai accompli aujourd'hui. Et finalement, jamais on se dit « Ah ben j'ai accompli » . En fait, on est tout le temps déjà dans l'après. Et je trouve que c'est vraiment une harmonie à trouver de se dire « Ok, il y a les futurs objectifs, mais déjà, ayons bien conscience quand même de tout ce qui a déjà été réussi. »

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai. Il faut aussi apprendre à être content de ce qu'on fait, à célébrer aussi les joies que le parcours procure. Ça c'est important, sinon après on est dans une frustration. Mais c'est pour ça que moi, il y a des ambitions que j'ai laissées, il y a des choses que je ne veux plus, alors que quand j'étais plus jeune, il y avait des choses que c'était absolument ça que je voulais. Aujourd'hui, effectivement, il y a des choses que j'ai délaissées, et des choses que je veux davantage, etc. Mais aujourd'hui, je suis épanoui dans les objectifs que je me suis fixés, parce qu'ils ne sont pas que pour moi non plus, et on avance. Mais c'est vrai que c'est important que tes objectifs soient quand même grands, comme ça, ça te permet de toujours vouloir grandir et d'avancer. Faire quelque chose de positif pour toi et les autres qui t'entourent.

  • Speaker #1

    Et transition parfaite, parce que j'allais te parler de ta conférence TEDx, où justement, ton concept de base du discours, il est sur le plomb, qui est une pièce particulière, justement, qui avance, qui mange en diagonale, mais qui avance. C'est un peu ça, ta ligne directrice, et par laquelle tu vas après dans tes différentes réflexions, etc. Comment c'était de faire un TEDx ?

  • Speaker #0

    Faire un TEDx, c'est une belle expérience. C'est quelque chose, effectivement, tu te dis un jour, j'aimerais bien faire ce genre de conférence, etc.

  • Speaker #2

    J'adorerais.

  • Speaker #0

    Et franchement, c'était dans ma bucket list, et ben voilà, gloire à Dieu, c'est fait. J'ai été bien accompagné aussi par Alexandre, qui rejoint mon équipe sur la partie chess boxing, et donc qui m'a guidé. Et en fait, le pion, c'est la pièce que je présente souvent aux enfants. parce que souvent on se dit On se dit que le pion, c'est la pièce la plus nulle, ça vaut un point, etc. Et pour expliquer le principe de promotion, j'ai inventé une histoire de développement personnel quelque part. Et ça les touche beaucoup. Donc je me suis dit que ce serait intéressant avec Alson, on s'est dit que c'était intéressant de pouvoir parler de ça. Et de pouvoir justement raconter un peu toute cette histoire, qui est la mienne aussi, et de faire le lien avec le mouvement. Donc le fait de bouger, le fait de... Le mouvement, ça raccroche tout ce que je fais aujourd'hui, que ce soit dans l'écriture de mon livre, que ce soit dans le chessboxing, que ce soit les montres. Il faut bouger, il faut avancer. Et peu importe qui on est, la valeur de ce qu'on fait, etc., il faut toujours avancer parce qu'il y a toujours des opportunités qui vont nous faire grandir et nous faire grandir finalement en qui on est.

  • Speaker #1

    Et est-ce que toi, tu bloques des fois et tu n'arrives pas à avancer ?

  • Speaker #0

    Dans le business grave, de voir des bobos, t'as envie d'aller voir plus. Mais ouais, on avance tant bien que mal. On avance tant bien que mal.

  • Speaker #1

    Et donc parlons un petit peu quand même, on parlait du pion et des échecs, parlons un petit peu du chessboxing. Si je ne dis pas de bêtises, t'as fait ton premier combat en Arménie. T'avais jamais fait encore de combat de chessboxing avant, de vrai combat en tout cas. Donc en fait, t'es venu accompagner un des combattants de l'équipe de France au championnat du monde en Arménie à Yerevan en octobre 2024. t'es retrouvé à faire ton premier combat de chessboxing, t'en as fait deux et t'as gagné les deux et donc t'as terminé champion du monde de chessboxing de ta catégorie. J'ai l'impression que ça a été un moment très marquant pour toi, un tournant. Est-ce que je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'était pas du tout prévu effectivement. C'est vrai que je m'entraînais ces derniers temps énormément, je m'entraîne au Temple sur Paris et donc j'ai aussi des coachs aux échecs qui m'accompagnent etc. Et donc oui effectivement quand j'ai eu l'opportunité de combattre, c'était quelque chose que je n'avais jamais vécu à cette ampleur. Et donc oui, le but c'était de me donner à fond, d'expérimenter quelque chose que je vis finalement tous les jours. Et donc ça s'est ressenti dans le ring que je voulais rien lâcher. Et je sentais qu'il y avait du monde derrière moi, que le club comptait sur moi, et il y avait les petits du club qui se suivaient en même temps. les combats depuis la France. Je me suis dit qu'il faut absolument qu'on fasse quelque chose de bien. Je me suis concentré sur les mouvements, je me suis concentré sur ma respiration. J'ai essayé d'être le plus serein possible et je suis content d'avoir gagné. Je n'ai pas lâché, je suis content du résultat.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a beaucoup marqué au-delà de tes deux combats et de ton combat contre Gourchat qui est un de tes poulains, c'était assez fou de vous voir combattre tous les deux. Je sais que vous avez vraiment... Ça a été un moment vraiment fort pour vous deux de faire un combat ensemble. Et aussi, ce qui m'a aussi extrêmement marquée, on en a déjà discuté, c'était vraiment ce moment après avoir gagné ton combat, où tu étais extrêmement émue. Je ne sais pas si déjà tu veux revenir sur ça, et même au-delà de ça, qu'est-ce que tu vas faire de tout ça maintenant que tu as commencé ta carrière de chessboxing vraiment en tant que combattant ?

  • Speaker #0

    Effectivement, quand j'ai gagné, je suis tombé à terre, j'ai pleuré parce que j'ai pensé à mon père. Moi j'avais promis à mon père que j'allais gagner des combats de boxe, des combats de chess boxing. Et mon père il est parti il n'y a pas très longtemps, donc il n'a pas pu voir cette victoire. Donc forcément ça m'a ramené beaucoup d'émotions. Et donc ouais, très content d'avoir gagné, très content de... De faire ça, de faire ce métier, le Chase Boxing aujourd'hui c'est vraiment ma vie et j'aime beaucoup. Et donc aujourd'hui le but c'est d'accompagner un maximum de champions. Ça a été le leitmotiv depuis le début qu'on a créé le club, carréclé c'était d'accompagner des champions, en fait faire des mentalités de champions dans notre quartier et ailleurs. C'est une chance qui est tombée sur moi, et pour que je sois finalement le représentant de cet état d'esprit, donc j'en suis très très ravi. Et donc aujourd'hui voilà, c'est ça, c'est de développer le club. pour qu'on devienne une véritable écurie dans le chess boxing. Moi-même, mon but, c'est de continuer à faire la promotion de ce sport par des combats, des exhibitions avec des célébrités, des chefs d'entreprise et des influenceurs, créateurs de contenu. Donc, c'est aujourd'hui mon objectif et c'est d'emmener un maximum de jeunes de Carreclé à devenir des champions eux-mêmes. On a des coachs exceptionnels qui les encadrent. On a des pépites qui vont arriver bientôt, de 6 ans jusqu'à bien plus grand. Et donc notre but, c'est de performer dans ce sport et d'encourager un maximum de gens à devenir des chessboxers.

  • Speaker #1

    Et toi, ta carrière de chessboxer ?

  • Speaker #0

    Moi, vraiment, ça va être des combats d'exhibition. Maintenant, avec ce titre-là, c'est pas que je me repose, mais je veux vraiment me concentrer sur des... des combats d'exhibition, il y a pas mal de choses qui vont arriver en termes de création de contenu, etc. Mais aujourd'hui, c'est à moi maintenant d'accompagner les autres.

  • Speaker #1

    Depuis tout à l'heure, on parle de ton parcours et de les différentes aventures que tu as faites, de tes réalisations, de beaucoup de succès aussi. C'est quoi ton plus grand échec ou tes échecs, des choses qui t'ont marqué et qui t'ont peut-être appris beaucoup ?

  • Speaker #0

    Le plus grand échec, pour moi, c'est l'histoire de ma montre. aujourd'hui moi je suis fan de montres chez les marques de montres aujourd'hui on arrive à vendre etc il y a pas mal de gens qui sont très contents de notre produit de l'expérience client etc mais pour moi ça n'a pas encore le c'est pas encore le résultat escompté donc je le vis pas comme un échec mais c'est quand même quelque chose qui n'est pas encore accompli pour moi donc c'est quelque chose sur lequel je me... Je prends du temps et je sais que je vais y revenir. Je ne sais pas quand, mais ça ne va pas lâcher. Et l'histoire qui est derrière ce projet, c'est l'histoire de Joseph. C'est une histoire qui est très particulière également. Joseph passe par des moments très difficiles. Il a des moments de longues pauses, etc. Mais à un moment donné, les choses se décantent. Et donc, je crois la même chose pour la marque Safnat Pania. Donc, c'est un projet qui va prendre du temps et j'ai besoin de continuer d'y croire. et je prends mon temps en fait.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce que pour l'instant, en ce moment, tu as moins d'énergie ou de temps à accorder à ta société de monde que au chessboxing, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, aujourd'hui, j'ai plus de temps sur le chessboxing, parce que c'est ça aujourd'hui qui me permet de vivre, etc. Entre autres, et aussi, ça demande beaucoup de temps à accorder pour le développement du club, le développement de ce qu'on fait. Donc aujourd'hui, effectivement, les montres, c'est un peu plus en... en stand-by, mais c'est chaque chose en son temps.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas un échec, c'est un projet pas encore abouti, plutôt.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement.

  • Speaker #1

    On ne va pas dire que c'est un échec. On a parlé tout à l'heure du leitmotiv de Carré-Clay. Est-ce que toi, tu as un mantra ou une phrase forte qui t'accompagne au quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est une phrase que moi-même, j'utilise énormément, qui m'encourage énormément, que ce soit dans le monde de l'horlogerie avec South Nat ou dans le Chase Waxing. Et après, une autre phrase que j'aime beaucoup dire, c'est avoir un but attire la chance. Avoir un but attire la chance. Et effectivement, quand on se fixe des buts, des objectifs très précis, souvent il y a une grâce qui apparaît, quelque chose qui vient, parce qu'il y a des opportunités qui se créent, il y a des gens qui te rencontrent. Donc nous, par exemple, j'avais toujours le but de devenir champion. Je disais ça à mon grand frère, j'aimerais bien être champion, etc. Je me suis fixé ce but. Et une opportunité tombe comme ça du ciel où je me retrouve champion du monde, etc. Et les choses se passent. Dans ma scolarité, c'est la même chose. J'ai fait une école de commerce aux États-Unis. Bref, j'en avais parlé quand j'étais plus jeune que je voulais faire une école, etc. Et ce but-là, il était fort. Je ne savais pas comment y arriver. Et finalement, je ne voyais rien. Ma scolarité, c'était un peu dur. Et finalement, à la fin de ma scolarité, je fais cette école américaine. Bref, avoir un but attire toujours la chance. Pour moi, c'est une phrase qui me... qui reviennent beaucoup en moi.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne phrase, j'aime beaucoup. Moi qui travaille dans l'organisation et avoir une vision et des objectifs, c'est vrai que ça me parle beaucoup. Je pose toujours la même question à mes invités en fin d'interview. Qu'est-ce que tu dirais au toi de 18 ans ?

  • Speaker #0

    je me dirais de continuer. Continuer d'avancer, continuer d'être curieux, continuer de rêver. Mais je pense que je me dirais également de jouer plus aux échecs. Tu vois ? Et j'ai pas de regrets dans ma vie, je crois que je ne l'ai pas. Il y en a peut-être un, et ce serait celui-là. C'est de jouer plus aux échecs. Si j'avais joué aux échecs plus tôt, ça c'est un truc qui me reste. Je vais aux échecs beaucoup plus tôt et avec beaucoup plus d'assiduité. Sinon, j'aurais dit continue, fonce.

  • Speaker #1

    Dernière question de l'entretien, qu'est-ce que tu espères de l'avenir ? Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les 5-10 prochaines années ?

  • Speaker #0

    De créer des champions, de créer des champions de chess boxing, de développer notre activité partout en France et à l'étranger et de pouvoir vivre pleinement du chess boxing. et d'impacter beaucoup de jeunes et de moins jeunes sur ce sport qui est merveilleux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Merci à la Fédération pour le travail qui est fait sur le chestboxing. On est ensemble et on espère avancer encore longtemps ensemble pour que ce sport devienne véritablement une institution en France ici. On est connectés, on est ensemble.

  • Speaker #2

    Carrément. Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    À bientôt Mme, merci encore.

  • Speaker #2

    Merci.

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