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Peut-on créer une marque à impact dans le vin ? : conversation avec Thomas Lemasle, co-fondateur d'Oé

Peut-on créer une marque à impact dans le vin ? : conversation avec Thomas Lemasle, co-fondateur d'Oé

1h11 |11/06/2025
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Peut-on créer une marque à impact dans le vin ? : conversation avec Thomas Lemasle, co-fondateur d'Oé

1h11 |11/06/2025
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Description

Peut-on créer une marque à impact dans le vin sans finir moralisateur ou hors marché ?

Peut-on être rentable sans trahir sa mission ? Et surtout, peut-on encore croire qu’une entreprise peut “faire le bien” ?


Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Thomas Lemasle, cofondateur de la marque Oé, qui fête ses 10 ans. Oé, c’est bien plus qu’un vin bio : c’est une entreprise B Corp, un modèle de cohérence stratégique et un laboratoire à ciel ouvert pour conjuguer écologie, économie et collectif.


Dans cette conversation sans filtre, on a parlé de :

-comment Oé est passé du “moins pire” au “vraiment mieux”, en embarquant toute l’équipe dans le projet
-pourquoi certaines décisions (réemploi, DA, naming, réseaux de distribution) sont d’abord des choix politiques
-les limites d’un positionnement éthique : faut-il sacrifier l’accessibilité pour rester irréprochable ?
-la naissance des Essences d’Oé : un produit sans alcool qui n’imite pas le vin, mais incarne la même mission


Un échange à la fois lucide, inspirant et très concret pour tous ceux qui veulent bâtir une marque qui a du sens — sans sacrifier le plaisir ou la performance.


👉 Retrouvez Oé sur Instagram et Thomas Lemasle sur LinkedIn
⭐ Si cet épisode vous parle, laissez une note ou partagez-le à ceux qui veulent, eux aussi, faire bouger les lignes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit « je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait » . Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. Je me dis « ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? »

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur Comme est cru, le podcast sans chichis dédié à la communication ou au marketing des acteurs, innovants du vin et des spiritueux. Je m'appelle Eva Crétois, je suis stratège de marque vin et spiritueux et la fondatrice de Comme et Cru. Et depuis trois ans, avec Comme et Cru, j'accompagne les acteurs innovants et ambitieux du vin, des spiritueux et du sans-alcool à devenir des références du secteur grâce au branding. Mon objectif, créer des marques impactantes en phase A-K, réalité terrain et les attentes des consommateurs. Alors avec mon invité du jour, on va répondre à une question essentielle pour toute marque, que ce soit une marque de vin, une marque de spiritueux ou une marque de sans-alcool. essentiels pour une marque en croissance, à savoir comment rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Thomas Lemal, cofondateur de la marque OE au micro de Comme Écrue. Alors pourquoi Thomas, me direz-vous ? Eh bien parce que OE fait ses 10 ans d'existence et 10 ans dans l'histoire d'une marque, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu fais un peu moins bien, mais tu es plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio ? Ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, tu es un peu hors marché peut-être ? Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse.

  • Speaker #1

    Selon moi, c'est un peu l'occasion parfaite pour jeter un coup d'œil dans le rétro, mesurer le chemin parcouru et voir, comprendre, disséquer comment une entreprise peut rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant, être rentable sans vendre son âme au diable. C'est quand même important. Parce que oui, OE, c'est une vision, c'est une mission. Et c'est 10 ans à réinventer le modèle du vin bio, à bousculer les codes du vin, à miser sur la consigne, à se confronter au paradoxe d'une entreprise à mission et à garder le cap envers et contre tout.

  • Speaker #0

    On s'est dit, on va aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches. Les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça.

  • Speaker #1

    Dans cet épisode qui, vous en avez l'habitude maintenant, si vous êtes des auditeurs réguliers du podcast, va être intense. Thomas va nous partager beaucoup de choses. On va aborder le pivot de Pinot Bleu à OE. On va parler de la certification Bicor, du branding comme levier stratégique et de comment chaque action marketing devient un choix stratégique. pour rester aligné avec la vision de la marque sans trahir ses valeurs. On va parler également d'exportation responsable et d'arbitrage entre impact et rentabilité. Parce que oui, faire le bien, c'est bien, mais être rentable, c'est quand même indispensable. Un échange sincère, cash, plein de leçons à retenir pour celles et ceux qui cherchent à faire bouger les lignes sans compromettre leur vision, tout en étant rentable. Parce qu'en fait, à la base, la communication et le marketing, c'est fait pour ça, être rentable. Mais je ne vous en dis pas plus et je laisse place à ma conversation avec Thomas Lemal. Thomas, tu as travaillé pendant 6 ans chez L'Oréal. Qu'est-ce qui t'a poussé à tout plaquer du jour au lendemain pour fonder Pinault Bleu, qui est l'ancêtre d'OE ?

  • Speaker #0

    Après 6 ans chez L'Oréal à Paris, j'ai fait un an chez Danone à Lyon. Pendant cette année, j'ai suivi une formation avec Ticket for Change et HEC pour être entrepreneur du changement. Et là, à la fois, je me sentais capable, un peu appelé à tout lâcher pour monter un business à impact. Je me suis dit, si moi, je ne le fais pas, alors que quand même, j'ai le CV, l'assurance, peut-être les finances, qui le fera ? Et donc, je me suis dit, osons. et je me suis donné un an. pour monter un projet à impact, sans précisément savoir lequel. Et là, j'ai rencontré François-Xavier, qui lui travaillait dans le vent. Un peu par hasard, on s'est rencontrés. Et ensemble, on a monté ce qui est devenu OE par la suite.

  • Speaker #1

    Ça ressemblait à quoi, les projets à impact en 2015 ?

  • Speaker #0

    En 2015, il y en avait déjà, moins que maintenant. Et en fait, il y avait moins ce truc d'impact natif. C'était le début de B Corp, même aux US, etc. Donc en France, on était encore peu nombreux. Pour autant, Ticket for Change, ils accéléraient des promotions d'entrepreneurs à impact. Ouais, c'était encore le début, mais il y avait déjà des phéniques.

  • Speaker #1

    Il y en avait. Et dans le business à impact, qu'est-ce qui, toi, t'intéressait ? Qu'est-ce qui te faisait vibrer ? Parce qu'encore une fois, tu as fait L'Oréal, tu nous as dit après que tu as fait Danone. Le business à impact, pourquoi au final ?

  • Speaker #0

    Je crois, et depuis longtemps, je crois que par l'entreprise, on peut faire le bien. En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit, je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait. Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. et je me dis, ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? Ça paraît un peu déconnecté, un peu bizarre, et pour autant, à ce moment-là, je lisais la bio du fondateur de Patagonia, j'avais lu l'entreprise du bonheur de Tony Hichier, il y avait 2-3 bouquins comme ça qui m'avaient pas mal marqué, et je me suis dit, franchement, ça me paraît possible, dans un cadre d'entreprise, de business, de servir. Et donc servir la biodiversité, ça peut être le handicap, ça peut être différentes causes, et donc avec Ticket for Change, tout le sujet c'était, quels sont mes talents, quelles sont les causes qui me tiennent à cœur, comment je peux mettre ces talents au profit de ces causes. Il y a plein de manières, ça peut être une asso, ça peut être différents engagements. Mais ça va être aussi par l'entreprise ou l'entrepreneuriat ou intrapreneuriat. C'est hyper intéressant. Et quand tu creuses ces sujets-là, vraiment, tu peux pousser très loin. Ce qu'on essaie de vivre avec OE, on en reparlera. Et j'ai l'impression qu'on est passé d'une phase où l'entreprise faisait du business, point. Après, on s'est dit, on va faire du business un peu moins mal, avec moins de carbone, moins de déchets, moins de burn-out, etc. Et commence à émerger une phase où... L'entreprise doit faire le bien ou doit servir ou doit régénérer ou prendre soin si elle veut et perdurer, recruter et vivre et contribuer à cette société. Les choses sont plus liées, je trouve, maintenant. Et donc, on est plus appelé à utiliser ce qu'on a pour rendre possible quelque chose de plus grand ou de plus vertueux.

  • Speaker #1

    OK. Et donc là, si on doit faire le distinguo entre Thomas et Thomas, fondateur de OE, toi, Thomas, en tant qu'individu, quelles sont les causes qui sont vraiment chères à ton cœur ? Et les causes pour lesquelles tu te bats quotidiennement ?

  • Speaker #0

    La première, quand j'ai fait le MOOC, c'était vraiment le côté... J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes maintenant, mais biodiversité, la nature. J'ai fait pas mal de scoutisme quand j'étais petit.

  • Speaker #1

    Encore une fois, il faut se souvenir que l'aventure de Oe, qui s'appelait Pinot Bleu en 2015, c'était 2015 justement. Et en 2015, là, si en 2025, on a l'impression qu'on enfonce des portes ouvertes, en 2015, ce n'était pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Donc, il y avait vraiment ce truc de nature, prendre soin. Je ne sais pas, j'ai ce côté un peu enfant. j'ai mes merveilles facilement, c'est le printemps je trouve magnifique de voir tout ce pollen nous étouffer non mais tous ces bourgeons, ces petites bêtes après moi j'ai 4 enfants maintenant donc l'émerveillement il est un peu quotidien aussi avec les enfants mais j'ai cette capacité là à retrouver de la joie grâce à ça et après j'avoue que j'ai découvert petit à petit avec OE le côté plus humain, prendre soin avec l'équipe prendre soin des personnes prendre soin des personnes avec un handicap etc Ça, c'était peut-être plus nouveau. Ce n'était pas ma racine initiale, mais c'est quelque chose qui se complète bien, je trouve. Et j'aime bien essayer de travailler cette résonance entre le côté plus social ou humain et le côté plus environnemental, sachant que les deux sont très liés.

  • Speaker #1

    Absolument. Mais ça, on reviendra dessus parce que tout ce que vous faites avec vos employés, pour moi, ça permet encore une fois de donner des preuves. C'est qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui se contentent de dire « nous, on est comme ça » , mais qui n'apportent pas de preuves. Vous, en l'occurrence, on va passer quand même pas mal de temps à éplucher votre site rien qu'avec mes étudiants. On s'est rendu compte que vous n'étiez pas avare de preuves ni de contenu. Vous y allez à 100%. On a brièvement parlé de Pinot Bleu. Moi, j'aimerais bien que tu nous décrives les débuts de Pinot Bleu en 2015. Et à l'époque, quels problèmes vous vouliez résoudre avec ton associé François-Xavier Henry ?

  • Speaker #0

    On a commencé par vouloir promouvoir une viticulture durable. Et donc le socle, c'était un peu le bio. En fait, Fix, dans son expérience précédente, il a remonté un domaine viticole, le domaine Henri-Mer, et donc il était en mission pour eux. Et après, il avait fini sa mission, donc il était dispo et on s'est rencontrés à ce moment-là. Et donc lui, à l'époque, il avait des personnes qui partaient en combinaison masque à gaz dans les vignes, parce qu'ils avaient une petite partie en bio, mais pour le reste, c'était comme ça. Et en finissant cette mission, il s'est dit, mais comment je peux contribuer à autre chose ou à l'inverse ? Et donc, on s'est d'abord dit, on va... promouvoir des petits ou vignerons indépendants, qui bossent vraiment d'une belle manière.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, petit vigneron, pour toi ? C'est pas une question piège,

  • Speaker #0

    attends. C'est pas une question, parce qu'en fait, je trouve vous très grands de plein de manières, et donc le terme, c'est petit pour dire plutôt indépendant, plutôt familiaux, un, deux, enfin des petites exploitations, mais plutôt le côté indépendant, entrepreneur, quoi. Très bien. Et donc, c'est ces personnes-là, et leur vin, et leur culture qu'on voulait promouvoir, et donc on a commencé avec Pinot Bleu à faire une sélection de vins, plutôt pour le côté market, mais quelque chose de très simple, un Côte-du-Rhône, un Languedoc, un Bordeaux. Un peu comme on a maintenant, une gamme très claire. Tout était bio, tout était bien sourcé, on testait tous les vins, zéro pesticides dans les vins, etc.

  • Speaker #1

    Pourquoi Pinot Bleu comme nom ?

  • Speaker #0

    Et Pinot Bleu, parce que Pinot c'était le vin, et Bleu, Bleu c'est la planète bleue, c'est les futurs souhaitables. Initialement c'était ça. Plein de fois on nous disait, mais vous faites du vin bleu, il y avait un peu cette tendance du vin bleu, est-ce que vous vendez que du Pinot, etc. Et donc en fait, à un moment on s'est dit, si on veut vraiment changer d'échelle, il faut qu'on change ça. est venu au haït à ce moment là Switch, hyper intéressant. Et au-delà du changement de nom, on a changé pas mal de périmètres. Ça,

  • Speaker #1

    c'est en 2019 que vous changez le nom de la marque et vous changez...

  • Speaker #0

    La jeunesse, c'était ça. C'est une sélection de vins très claire, très simple. On voulait vraiment apporter de la simplicité et promouvoir une viticulture durable. Bio, oui, voilà.

  • Speaker #1

    Vous êtes négociant ?

  • Speaker #0

    Oui, on achète les vins et on les revend.

  • Speaker #1

    OK. Donc, un modèle de négociant qui promeut et vend des vins sans pesticides. Et de 2015 à 2019... Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    On déploie pas mal pour commencer le côté e-commerce. Et donc, on avait une appli, on avait le site, etc. Et donc là, il y a eu tout plein de montagnes russes et d'avancées. Et en fait, assez vite, on s'aperçoit que des gens viennent nous voir pas tant pour les vins que pour la qualité de l'ensemble de la sélection. Et donc, il y avait un truc de... C'est pas chaque vin, c'était pas le Codurone qu'on aimait, c'était la sélection. Et donc, des traiteurs ou des cavistes ou des restaurateurs ont commencé à nous faire signe. Et donc là, on a ouvert au B2B. C'est là où on a commencé à avoir plus de récurrence aussi, un business qui évolue un peu. Aussi, il fallait changer dans l'équipe, avoir des personnes sur le terrain parce que les restaurateurs, il fallait aller les voir. Au milieu de ça, on a eu le Covid. Toujours, on voulait plus loin en engagement parce que là, on ne l'a pas trop dit, mais on parle plutôt du côté commercial. Mais quand même assez vite, parce qu'en 2017, on a été certifié Bicorp. Et on a mis un an à être certifié. Donc en 2016. On a commencé à être certifié. Et donc, en fait, quasi dès le début de la boîte, on s'est mis sur ces rails-là. Et donc là, on commence à cranter, cranter, cranter, un peu en sous-marin. Parce qu'au final, visuellement, on vendait des 20 bio. Mais déjà en sous-marin, on commençait à avancer, la banque éthique, la question de l'équipe, et cranter toutes les facettes que Bicorp nous pointait du doigt. Et là, ça a commencé à être les débuts de ce qu'est OE maintenant. Ok,

  • Speaker #1

    hyper intéressant, sachant qu'en 2024-2025, la filière 20... et Spiritueux s'est un peu réveillé sur le dossier Bicorp, mais vous, vous étiez déjà sur le projet depuis 2017.

  • Speaker #0

    Oui, même depuis 2016, parce qu'on a mis un an à être certifié.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça vous apporte, la certification Bicorp ? Parce que ce n'est pas facile, en plus, à obtenir la certification Bicorp, et vous devez à chaque fois faire mieux en tous les trois ans.

  • Speaker #0

    Ça a vraiment structuré notre démarche de transition ou d'engagement. En certifiant des choses qu'on faisait, par exemple, est-ce que tu pèses tes déchets ? Oui, non ? Oui. Donc, montre-nous ta courbe de déchets. Donc c'est très tangible, très factuel, donc ça nous a forcé à bien concrétiser tout ça, et pas être dans l'intention. Souvent c'est un peu le risque dans l'impact, on se dit « franchement demain, c'est promis, je ferai ça, mais l'idée c'est de le faire maintenant » .

  • Speaker #1

    Donner davantage d'intentionnalité ou prouver davantage de choses au consommateur ?

  • Speaker #0

    Prouver avec des mesures très tangibles, très mesurables, très concrètes. Est-ce que dans tes statuts c'est écrit « bah oui, montre-nous tes statuts, ok, donc t'as les points » . Très concrètement, c'est un grand questionnaire avec plein de points. Et ça nous a pointé du doigt des choses qu'on n'avait pas imaginées. Et par exemple, quel pourcentage de tes fournisseurs sont des femmes ? Et bien nous, dans le vin, c'est plutôt très masculin. Et bien on ne s'était jamais trop posé la question, initialement, de nos vigneronnes, par exemple. Et donc on s'est dit, ah ben, on peut peut-être aller chercher plus de vigneronnes, ou on peut peut-être promouvoir plus ou différemment les vigneronnes. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Enfin, donc ça a mis comme ça des idées en place. Pareil sur la banque éthique. Pour moi, c'était un non-sujet à l'époque. Enfin, c'était non-sujet. et donc on a commencé à creuser ce sujet là qu'est-ce que ça veut dire et là on s'aperçoit de plein de belles choses et donc maintenant on est à la nef qui est une banque éthique, mais initialement c'était un non-sujet. Donc hyper intéressant de pointer les doigts comme ça. Et après, on s'est vraiment structuré pour ça, avec l'équipe, en divisant le questionnaire en sous-parties, toute l'équipe y contribuait. Donc ça forge aussi la culture d'équipe. Et vraiment, si on a un truc maintenant qui est fort chez nous, c'est notre culture, qui rend possible tous les changements qu'on arrive à mettre en musique. Et ça, Bicorp nous a bien aidés. Et puis, il y avait des sujets qu'on n'arrivait pas à cranter dans le court terme. et donc on s'est dit, ok, celui-là, qu'est-ce qu'on peut mettre comme plan d'action pour le faire du style. je trouve la banque éthique c'est un bon sujet c'est un truc un peu fastidieux pas si simple non plus et donc ça on s'est dit il y a une certification on s'est dit on va le faire d'ici la prochaine et hop celle d'après on a cranté les points là dessus et est-ce que vous n'allez pas être limité mais à un moment donné plafonné exactement vous allez être plafonné au niveau du scoring on en a encore sous la pédale parce qu'il y a plein de boîtes qui sont mieux scorées que nous après le but c'est pas de faire la course au point etc. C'est plutôt d'être en cohérence avec qui on est, de voir où tu peux progresser et de le faire, mais sans non plus que ce soit un truc pénible et too much, et je vais être parfait. C'est un peu le danger aussi de l'impact, on veut être toujours plus parfait. Et comme on veut éviter un peu les critiques, un peu de greenwashing, etc., ça nous pousse à être tout le temps parfait. Il ne faut pas un monde où il y a trois parfaits. Il faut un monde où tout le monde est quand même bon et progresse.

  • Speaker #1

    J'avais cette question à te poser sur le greenwashing un peu après, mais étant donné que là, tu amorces un début de réponse, comment vous faites ? pour ne pas tomber soit dans le greenwashing ou dans le socialwashing ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question et c'est vraiment un élément...

  • Speaker #1

    C'est une ligne de crête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est vraiment pas simple. Ce qu'on fait, c'est que je pense qu'on mise beaucoup sur l'équipe là-dessus. Et par exemple, très concrètement, tous les lundis matins, on a le Happy Monday, une demi-heure ensemble, toute l'équipe en visio. Et à chaque fois, je pose la question, est-ce qu'il y a un loup qui traîne ? Est-ce que quelqu'un a un sujet ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui traîne ? Et souvent, ces trucs de greenwashing, c'est pas très grave, on le fait quand même. Et en fait, tu t'aperçois que... il y a quand même un petit loup qui traîne. Et donc, je veux dire régulièrement, en fait ça n'arrive pas très souvent, mais parfois l'équipe nous dit mais franchement je ne comprends pas pourquoi on fait ça. Pourquoi on fait de l'export ? Pourquoi, je ne sais pas, qu'est-ce qui est sorti ? On a dû vendre à des clients où ce n'est pas parfait, parfait. On était sur Amazon pendant un temps. Et on a arrêté. Mais quelqu'un a posé la question et donc moi je me disais non, il faut que les entreprises à mission se déploient, les gens achètent sur Amazon, autant qu'ils achètent nous. et ce discours il se tient quand même. Pour autant c'était pas cohérent et donc on a arrêté. Mais ce n'est pas venu de moi, c'est venu de l'équipe. Et ça, je trouve ça hyper bien, mais ça veut dire de forger une culture où les gens se sentent assez libres.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on a, entre autres, deux entretiens semestriels, un peu plus formels. Et dans ces entretiens, il y a une grille de questions qu'on balaye un peu obligatoirement. Et une des grilles, c'est est-ce que tu te sens en cohérence avec l'entreprise ? Est-ce que ton taf contribue à la mission ? Est-ce qu'il y a des choses qu'on fait, Fix ou moi, ou l'entreprise, pas en cohérence, pas bien ? Et donc là, c'est toujours un espace. où pour le coup on a vraiment le temps pour ça, et c'est en petit comité. Et donc là c'est aussi le moment pour... filtrer du potentiel greenwashing.

  • Speaker #1

    Ok. Et vous avez, à part cet exemple que tu nous as donné précédemment, est-ce que vous avez déjà modifié certains, je ne sais pas, certains textes, certaines actions, qu'elles soient commerciales, marketing ou même de com, suite à des retours de salariés ?

  • Speaker #0

    Amazon, je trouve que c'est un bon exemple. Oui,

  • Speaker #1

    Amazon, excellent exemple.

  • Speaker #0

    Tu vois, au début, on avait des capsules sur les vins, sur les bouteilles, et je ne sais plus à un moment, je ne sais plus de qui c'est venu, mais on s'est dit, vas-y, on arrête. Parce qu'on s'est dit, dans la démarche zéro déchet qu'on a quand même poussé très très loin, la capsule était là et donc on s'est dit, vas-y, on cut ça. Tu vois, là, par exemple, on a lancé les essences d'Oé, on en reparlera. Et est-ce qu'on lance dans des bouteilles plastiques ? Oui, non. Et c'est dur à avoir les bonnes réponses, tu vois, parce que t'as aussi le truc de la Primovis, où nous, on fait bien, tout est bio, tout est clean, ok, on fait la consigne, ok. Bah du coup, t'es plus cher, quoi. Et donc, tu laisses la place à Coca-Cola. Et est-ce que tu fais un peu moins bien mais... plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio, ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, t'es un peu hors marché peut-être. Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse. Peut-être qu'il faut un bon équilibre, il y a peut-être un temps où c'est comme si, et après il faut évoluer. Mais ça demande aussi un peu de garder la ligne et de se dire là je ne suis pas parfait, mais je l'assume ça pendant un temps. Mais demain, peut-être que j'arrêterai ça.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas facile. Vous n'êtes jamais dit que peut-être vous étiez trop intense et et que ça pouvait faire peur à certains consommateurs ?

  • Speaker #0

    On a toujours ce défi-là de... On est très animé par la mission, le bon, le bien, aller loin là-dessus. Et donc, on en parle parce qu'on a ça à cœur. Du coup, on parle parfois un peu moins du bon, le produit, Côte d'Uron, le terroir, c'est quoi, c'est vigneron, c'est qui ces gens, etc. Et cet équilibre-là, il n'est pas si facile. D'autant qu'on a plein de contenus autour du bien et de tout ce qu'on fait. Pour autant, on a aussi plein de contenus sur le bon. et donc il faut trouver le bon équilibre parce qu'au final tu achètes un vin que tu vas consommer et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Parce que vous avez quand même un bel angle, pas éducatif, mais pédago. Vous êtes très pédagogique, sur le blog notamment. Votre blog, c'est une mine d'informations qui est là pour mettre à l'aise. Et on sent aussi que vous ciblez des gens qui, de prime abord, ne sont peut-être pas des grands amateurs de vin, mais qui veulent vraiment s'y mettre. Et justement, eux, ils pourraient se mettre à consommer du vin. en découvrant vos engagements. Mais ce qui est compliqué, je trouve, c'est que quand on est dans une logique, tu sais, de preuve, quand on est une entreprise à mission, je trouve que c'est toujours compliqué de dire les choses et en même temps de ne pas en faire trop. Tu vois ? De ne pas être tout le temps dans la preuve, dans la justification.

  • Speaker #0

    Oui, que ce soit pénible.

  • Speaker #1

    Exactement. Et que ce soit moralisateur. Exactement. Or, vous, vous ne tombez pas dans ce côté moralisateur. Il n'y a pas de jugement. Et ça, je trouve que c'est rafraîchissant.

  • Speaker #0

    À la fois, je voudrais qu'on soit activiste et qu'on bouge les lignes. Mais je ne veux pas le faire en pointant du doigt ceux qui font mal, mais plutôt en montrant ce qui est bien, en émerveillant, etc. Alors parfois, on est évidemment tenté, c'est pas possible, on a envie d'être nerveux.

  • Speaker #1

    Déjà, rien que l'activiste, il apparaît à un moment sur le site. Avec mes étudiants, on a relevé un peu, parce qu'on a étudié justement le ton de la marque OE, et on se disait, wow, activiste, c'est un mot, c'est lourd de sens, tu vois. Tous les mots sont là. Il n'y a pas des mots qui sont placés ici pour rien dire. Il y a à chaque fois un réel sens. Ils ont été pesés. Ils ont été millimétrés. Et c'est vrai que tu sens qu'il y a de l'engagement. Voilà, ça y va.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est vrai. Et au quotidien, on essaie de bien faire, de discerner, d'être bon là-dessus. De dire, OK, c'est quoi le vrai truc ? Si on fait ce mouvement-là, si on fait cette soirée écosystème chez nous, si on fait, je ne sais pas, tel produit, c'est quoi le... le la fin, la vraie profondeur. Et après, on voit est-ce qu'on peut l'atteindre, est-ce que c'est rentable, est-ce que machin, enfin... Mais on est assez idéaliste. Moi, je suis un peu comme ça aussi.

  • Speaker #1

    Tu viens de dire un mot hyper intéressant. Tu viens d'utiliser le mot mouvement. Est-ce que tu penses qu'en 10 ans, OE a réussi à créer un mouvement ?

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on l'a créé, mais je sais que des gens nous suivent, des gens s'inspirent de nous, des personnes ou des entreprises, quoi. Et donc, je vois qu'il y a un peu ce sillage où il y a un truc avec nous, des gens qui nous suivent et que je trouve assez beau, assez touchant qui nous engage aussi. Bien sûr. Parfois, je dis qu'on a notre impact à nous, dans nos opérations, ce qu'on fait nous. Mais peut-être que le plus grand impact qu'on a, c'est un peu l'ombre d'impact, on dit ça, des gens, peut-être des grandes entreprises qui nous copient ou qui s'inspirent de nous. Et tant mieux, faisons quoi.

  • Speaker #1

    Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais notre plus grand impact est peut-être là, justement. Donc, c'est un truc qu'on voudrait aussi pousser, d'aider d'autres à s'inspirer du système OE.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le bien par le bon sous toutes ses formes. Vous incarnez votre mission à différentes échelles.

  • Speaker #0

    En fait, on nous demande en ce moment d'aider des boîtes à implanter le système OE chez eux. Et donc, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est super intéressant parce que ça veut dire quoi le système OE au final ?

  • Speaker #0

    Justement, c'est ce côté un peu 360, systémique, un peu tactile. de mettre de l'impact à tous les niveaux et à tous les niveaux de l'entreprise aussi et d'engager chacun dans l'équipe sur ce qu'il a dans les mains, comment il peut le mettre au profit du bien commun et donc c'est un peu ce truc de culture d'entreprise c'est très pas palpable et pour autant il y a aussi des démarches pour le mettre il y a un peu un système, un schéma peut-être mental aussi à mettre en musique et donc là on va lancer c'est un peu exclu mais lancer ce qu'on va appeler les explorations OE pour partir en exploration vers le zéro déchet partir en exploration vers la régénération pour emmener d'autres en voyage avec nous. Au début, on verra si ça prend, mais pour aussi essayer de scaler l'impact qu'on peut avoir et dépasser simplement notre périmètre. Ok.

  • Speaker #1

    Donc là, on a les bouteilles et j'aimerais qu'on fasse un petit détour sur le pack et notamment sur le logo. Alors, pourquoi j'aimerais faire ce détour ? Parce qu'aujourd'hui, je trouve que l'identité visuelle... que ce soit acteur du valant des spiritueux, parfois elle est un peu définie aux doigts mouillés parce que le border collie de la famille, il est mort, on l'a foutu sur l'étiquette. Donc bref, j'aurais bien aimé que tu nous racontes un peu le nom et l'identité visuelle de OE parce que le naming c'est du taf, mais le logo tout autant. Et j'aimerais bien que tu nous expliques un petit peu qu'est-ce que OE et ce logo racontent de la marque et qu'est-ce que ça reflète des valeurs. de la marque ?

  • Speaker #0

    O.E. c'est pour Onologie. Et O.E. parce que O.E. O.E. on veut bouger les lignes dans le monde du vin.

  • Speaker #1

    Ah ça je l'avais, mais O.E. pour Onologie je ne l'avais pas du tout.

  • Speaker #0

    Initialement il y a le vrai truc. Et puis il y a celui de O.E. c'est un peu français, french touch, etc. Il y a l'accent qui est un peu nul par ailleurs. Du coup l'accent pour ceux qui voient c'est un oiseau parce qu'on veut servir la biodiversité et justement on aime bien celui de la biodiversité qui est très émerveillant, très vivant, très... naissant, qui prend de l'envol, qui part à Ausha droite, il y a ce truc là un peu magnifique, parfois très puissant aussi quand on voit ces oiseaux s'élancer avancer, je sais pas,

  • Speaker #1

    les oies sauvages il y a des trucs un peu magiques On sent ta capacité à t'émerveiller quand tu nous parles des oies sauvages

  • Speaker #0

    Non mais je trouve ça beau parce que souvent dans l'impact en fait c'est le plastique le carbone, le déchet, c'est des trucs plutôt un peu sales, un peu noirs, alors que la biodiversité c'est très vivant, il y a quelque chose de très beau à ça Comme aussi la joie au travail, c'est un truc hyper touchant, hyper... Je trouve palpable, pour le coup, qu'on peut vivre et qu'on a tous vécu du moment. Joie, touchant, et je pense que ça parle à chacun. Et après toute la DA, elle est toujours très sobre, pas mal inspirée de Matisse dans ce qu'on fait. Par exemple, là, les oiseaux qu'on a ici sur les deux étiquettes qui se relient. c'est des formes plutôt des oiseaux de Matisse l'oiseau de l'accent est en tout cas fortement inspiré de ce Matisse et après on bosse avec un directeur artistique depuis longtemps maintenant peut-être je crois depuis 6 ans et donc tout est cohérent et moi j'essaie vraiment de faire en sorte que tout soit cohérent et on challenge les choses pour que ce soit aligné et pourquoi il y a une majuscule pourquoi il n'y en a pas et il y a aussi un peu de feeling dans tout ça mais trouver les bonnes inspirations prendre le temps, dans tout ce qu'on fait il y a toujours la question du temps et dans l'impact il y a toujours la question du temps quelque part, ouais voilà il y a peut-être aussi le fait de bosser depuis longtemps. donc ça veut dire qu'il y a une cohérence qui s'installe et qui dépasse juste le logo, la baseline mais ça s'installe dans le temps, dans toutes les presques qu'on fait, dans tout il y a quelque chose d'un peu fin et après il y a la baseline, le bien par le bon et donc le bien par le bon, tout ça, ça vit ensemble

  • Speaker #1

    Pourquoi des majuscules à bien et bon ?

  • Speaker #0

    De fait on ne l'est pas toujours je crois, mais pourquoi ? Parce qu'on croit au bien un peu universel où en fait il y a des choses où tout le monde c'est un peu philosophique il y a des choses où c'est bien d'aider une personne âgée qui traverse la rue c'est bien et c'est cool pour tout le monde parfois il ne faut pas trop se prendre la tête après on veut mettre le bon au profit du bien l'un ou l'autre résonne et il y a ce truc aussi, le beau, le vrai, le bien le bon, souvent quand on trouve l'un bizarrement les autres ne sont pas très loin j'aime bien prendre cet exemple du sport ou parfois quand on voit un joueur qui joue bien mais c'est tellement bon à voir et c'est beau, il y a un truc un peu fou et dans le vin il y a ça aussi, c'est magnifique c'est des terroirs magnifiques et qui génèrent du bon ...

  • Speaker #1

    C'est un peu un esprit de l'opinion.

  • Speaker #0

    Et on est bien quand on est autour d'un bon verre. Il y a ce truc-là qui est assez touchant, je trouve. Il y a cette phrase, le beau dispose au bien. Donc il y a le beau aussi qui est dans tout ça. Et quand on est dans un beau lieu, on est bien pour... Bien sûr, bien sûr. Il en sort de belles choses.

  • Speaker #1

    OK. OE, ça marche à l'étranger. Parce que Pinot Bleu, un peu moins. OE, c'est prononçable à l'étranger. Oui. Aujourd'hui, vous avez des marchés à l'étranger.

  • Speaker #0

    Ouais on commence à être rangé ? On est dans tous les pays scandinaves. On est...

  • Speaker #1

    En soi, pas étonnant, vu votre...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, vu votre million.

  • Speaker #0

    Là, on va faire des choses très sympas au Danemark. On est en Allemagne, c'est encore le début. On est aux US, on livre à la voile à New York, on fait la consigne à New York. On est en Georgie et il va se passer des choses. Et donc, ça marche. En vrai, ça détonne un petit peu et il y a toujours celui de l'accent. Mais en même temps, c'est French Search. Je ne sais pas, il y a ce truc-là qui est très sympa. Pour le coup, le logo est très visuel. et dans le monde du vin, souvent c'est... domaine de quelque chose, machin. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Nous, c'est très court, c'est très interpellant. Donc, les gens le mémorisent bien. Voilà, ça interpelle, quoi. Et à l'étranger, c'est intéressant parce qu'ils voient... C'est vraiment différent de la France dans le sens où en France, j'ai l'impression qu'il faut toujours un peu se justifier. Ah, c'est bio, mais oui, quand même, c'est bon, je te promets. Ou on fait bien, mais vraiment, on fait bien.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a encore besoin en France de dire...

  • Speaker #0

    Nous, on ressent ça, quand même. De moins en moins quand même.

  • Speaker #1

    De la part de la clientèle B2B ou B2C ?

  • Speaker #0

    Là je pense que c'est B2B plutôt.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir à quel point ils peuvent être plein de prix gérés.

  • Speaker #0

    Et après c'est vrai qu'on est une marque un peu marketée, c'est travaillé. Et donc en France, on est un pays producteur, on a quand même cette habitude d'étiquette de vignerons, vins de vignerons. Et nous on nous dit souvent, non je voudrais un vin de vigneron. Alors que c'est vraiment des vins de vignerons, avec des vrais vignerons qu'on connaît, on fait des vendanges avec etc. Pour autant, comme c'est très marketé ou brandé, c'est pas l'attente qu'ils ont. Ils veulent un truc un peu vieillot, sans aucun mépris.

  • Speaker #1

    Pour autant, il y a des trucs marketés qui sont ultra vieillots.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait. Mais ils attendent un peu un plateau.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais à l'étranger, ils ont tous les vins du Nouveau Monde. Ils ont beaucoup plus de marques. Ils connaissent beaucoup mieux Bicorp. Là, je pense à des discussions avec des Scandinaves qui nous disent, vous êtes Bicorp, mais du coup, vous faites ça. Oui, oui, vous faites ça aussi. Oui, oui. Et ça, un mécanon. Et il voit dans l'ADA, dans tout ce qu'on crée, il voit la cohérence aussi. Là où en français, il verra une belle étiquette et à côté, il verra assez bio, mais il ne fera pas forcément le lien entre l'épure d'étiquette ou l'honnêteté de ce qu'on veut faire. Bien sûr, bien sûr. C'est intéressant de voir que par pays, il y a des cultures différentes aussi dans le côté marketing.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant. En même temps, j'aimerais vraiment comprendre d'où ça vient, c'est-à-dire à quel moment on s'est dit qu'il fallait que le packaging soit dégueu pour que le produit soit bon. Au final, il y en a certains, plus c'est marketé, plus c'est brandé, ils se disent, si c'est marketé comme ça, c'est que ce n'est forcément pas bon ce qu'il y a à l'intérieur. Et j'aimerais bien comprendre quel mécanisme fait qu'en tant que Français, on fonctionne de cette manière. Parce que pour être partie aux Etats-Unis cet été, clairement je suis tombée dans ce travers-là, où j'étais en face des rayons à Target. L'univers était bardé de références toutes plus colorées les unes que les autres. J'ai l'impression d'acheter des stabilos. Je n'arrivais même pas à trouver une raison pour me décider d'acheter un vin. J'allais purement me baser juste sur l'étiquette. Je pense que c'est une autre question.

  • Speaker #0

    Et on dit en France, ah non, mais ça c'est marketing.

  • Speaker #1

    C'est marketer.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que c'est fake. Exactement. C'est vrai qu'on a, si c'est bien, si c'est joli. c'est que c'est fake a priori.

  • Speaker #1

    Alors, il y a ce truc de si c'est joli, mais que c'est creux, c'est fake. Mais si c'est joli, et derrière, il y a un vrai discours avec une vraie profondeur, avec... On a travaillé les bénéfices qui soient émotionnels et fonctionnels pour les consommateurs. Là, les consommateurs donneront leur chance au produit, tu vois. Mais il faut vraiment parler leur langage. Et vous, en l'occurrence, je pense que vous parlez clairement le langage Je... de plusieurs personas en 2025 et même un peu avant. Vous êtes rassurant parce que justement, tu parlais tout à l'heure de mouvement, mais moi, j'avais envie aussi d'amorcer une autre idée. C'est que je pense qu'avec tous les contenus que vous avez déjà créés, vous êtes devenu, même peut-être sans vous rendre compte, une marque média.

  • Speaker #0

    C'est vrai que souvent avec l'équipe, je leur dis, mais documente ce que tu fais. Et parce qu'on fait des choses où nous, ça nous paraît évident, où là, par exemple, on a acheté le domaine l'an dernier, on a plein d'actions. Et donc, l'idée, c'est de documenter et de voir sans du tout être donneur de leçons, mais de dire, on a fait ça, ça marche, on a fait ça, c'était compliqué. On a publié un an d'avoir le domaine et tout ce qu'on a appris, tout ce qu'on a découvert. Et donc, il y a des choses mutuelles pour les producteurs, des choses lunaires, on n'aurait même pas imaginé. Il y a des réunions où moi, j'étais, je ne comprenais rien.

  • Speaker #1

    Ça pourrait être une chaîne YouTube à ce stade. C'est vrai, ça serait hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Si on veut contribuer à transformer l'agriculture ou promouvoir une agriculture plus positive ou durable. Il faut aussi qu'on documente ça, qu'on rende ça possible et que les agriculteurs, les vignons ne soient pas tout seuls à subir des choses, mais que ça sorte et peut-être qu'on a une meilleure capacité à faire sortir des choses qu'on voit ou faire chanter.

  • Speaker #1

    Absolument. Et j'irais même un tout petit peu plus loin, c'est que là, il y a eu des documentaires qui sont sortis, qui ont été faits par des journalistes. Aujourd'hui, je pense que ça pourrait être très intéressant qu'une marque, justement, peut-être fasse un documentaire comme ça, plutôt que ce soit France 2 ou France 3. Je trouve que ça apporterait encore plus de crédibilité et de légitimité aux discours, parce que vous êtes déjà dans la filière, et qu'on ne tombe pas sur des discours du style « oui, ça demande beaucoup d'eau » . On aborde les vrais problèmes rencontrés par les vignerons. Par exemple, est-ce que l'agriculture biologique, dans 5 ou 10 ans, ce sera encore possible au vu du dérèglement climatique ? Des vraies questions. Qu'est-ce qu'on fait si la certification bio saute d'une année à l'autre ? Des questions très pratico-pratiques, mais des questions que... Uniquement des gens qui travaillent dans la filière peuvent se poser. C'est ce qui manque et ça pourrait permettre d'élager le débat et de proposer un réel espace de réflexion, d'échange d'idées, enfin vraiment développer un média pour le vin.

  • Speaker #0

    Je prends l'idée. Tu prends l'idée ? Oui, super !

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à faire en sorte d'onboarder tout le monde ? au sein de votre équipe ? C'est-à-dire que j'imagine que les gens arrivent avec un degré de sensibilité à ce qu'est une entreprise à impact, c'est différent, ça dépend de l'éducation, ça dépend de la personnalité de chacun. Comment vous faites pour vous assurer que vous êtes tous au même niveau ? Parce que j'imagine que dans une entreprise, si jamais il y a des gros déséquilibres, si vous ne ramez pas tous dans le même sens, ça peut poser des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est un bon point. C'est vraiment la culture d'entreprise. Après, c'est comment on onboard les gens dedans et comment ils y adhèrent. Sans non plus être un truc fermé, bizarre, on est tous pareil. J'aime bien l'idée qu'on soit quand même tous différents. Et certains sont à fond végétariens, machin, et d'autres pas du tout. Et c'est ok, on en parle, on en rigole, mais je veux pas du tout qu'on soit « Ah bah chez OE on pense ça, ou ça c'est pas OE » . Je trouve qu'on a un bon process d'unboarding, on a un peu écrit un process qui aujourd'hui fonctionne. Où chacun, quand il arrive dans la boîte, il rencontre chacun. Et donc il y a une demi-heure, une heure avec chacun. On a un point culture que moi je porte. On parle de bicorps, on parle un peu de l'histoire, on parle de ce qui nous anime, justement cette cohérence, le beau, le vrai, le bien, tout ça. On se dit vraiment le rôle que la personne doit avoir, peut-être quelqu'un qui fait en alternance, on dit t'as le devoir de parler. Si tu vois un loup, si tu vois quelque chose de bizarre, tu parles. C'est aussi ça, je pense toujours, on ne sait jamais arriver, mais tu vois tous ces trucs hommes-femmes, machin, où personne ne dit rien et puis d'un coup t'as des gros trucs qui sortent. Donc vraiment qu'on soit vigilant à ça aussi. On a des rituels. On bosse avec les OKR, Objectives and Key Results, et donc chaque saison, on se définit les objectifs pour les trois mois qui viennent. Donc on a une vision très long terme, une vision plutôt pour l'année, et après concrètement cette vision-là sur la saison qui vient, comment elle se concrétise, pôle par pôle. Donc au commerce, c'est quoi ? Au market, c'est quoi ? Aux opérations, c'est quoi ? Et donc après tous les mois, on anime ça. On a un point OKR tous ensemble où chaque équipe présente ses avancées, là où ils ont besoin d'aide, ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Ça permet à chacun de voir un peu les enjeux des uns des autres, sachant qu'au milieu de tout ça, tu as de l'impact partout. Parce que les opérations, ils vont dire, moi, sur le réemploi, je galère sur ci, sur ça. Je manque de casier, donc il faut que j'active ça. Chaque pôle va aussi présenter son impact. Donc ça, ça nourrit la culture de chacun. Et après, on a une soirée chaque mois, tous ensemble aussi. La soirée de lundi qui vient, on est avec Olivier Hamant, qui est un chercheur ici à l'UNS à Lyon, sur la robustesse. Donc hyper intéressant. On essaie de nourrir la culture comme ça. Et après, il y a, par exemple, tous nos déjeuners. on a des points un peu informels ou des... Dans le Happy Monday, le lundi matin, moi je fais... très souvent un mot sur qu'est-ce qui nous anime, regardez ce truc-là, ça c'est une erreur qu'on a faite. Là récemment, on a imprimé des cartes postales, il y a un vieux film plastique qu'on n'avait pas fait gaffe. C'est des petits détails, mais à chaque fois on essaie de les faire sortir pour se dire, là on aurait pu faire mieux. Et donc en fait, ça c'est vraiment dans le temps long qu'on essaie d'installer cette culture.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui te dirait dans tous les cas, ce genre de culture d'entreprise c'est du gros bullshit ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est faux. Non, je dirais qu'on en voit les fruits de cette culture-là. Vraiment, notre force, c'est de passer de 0 à 1 sur des sujets qui sont, on nous dit, impossibles. Et vraiment, le réemploi m'a dit « mais tu fais fausse route, ça ne marchera pas, laisse tomber » . Ça, c'était il y a 7 ans. Évidemment, ça fonctionne et ça fonctionne très bien. Cette culture nous permet de rendre possible des changements vraiment géniaux. Là, on rend possible le réemploi chez tout à Core Hotel. C'est la première fois et c'est canon. Et l'impact, il est très cool. Ça, c'est canon. On envoie la voile aux US. On nous dit « mais vous êtes des fous » . Chiche, on le fait. Et ça, c'est notre culture de « on est un peu fou » .

  • Speaker #1

    On vous dit non pour passer par la fenêtre, vous passez par la cheville.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que c'est nécessaire. Si on veut créer le changement, il faut. Ça, c'est que notre culture qui génère ça.

  • Speaker #1

    Tu viens de nous parler du réemploi. Vous avez été une des premières marques à remettre au goût du jour la consigne en 2020. Qu'est-ce qui vous a poussé justement à relever ce défi un peu utopique ? Je sais qu'en Allemagne, la Pfand, ça existe depuis toujours. Et moi, à chaque fois que je vais en Allemagne, ça me choque qu'on n'ait pas ça en France parce que finalement, c'est du bon sens. Moi, ce que j'aurais aimé savoir, c'est comment vous avez organisé cette logistique de réemploi et quels ont été les défis que vous avez rencontrés en cours de route ?

  • Speaker #0

    En fait, quand on a switché de Pinot Bleu à Oe, on s'est dit qu'on allait aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches, les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça. Et donc là, on a fait un travail passionnant. vraiment passionnant, un peu de détective, où on a screené les encres, les papiers, l'imprimeur, et donc on a tout passé au mieux qu'on pouvait, ou tout viré, comme la capsule.

  • Speaker #1

    C'est cher comme démarche ? Parce qu'en fait, on ne s'en rend pas compte, parce que je te pose cette question, parce que j'ai déjà fait des comparos pour des clients, et les devis, c'est un peu du tout au tout, mais je me demandais si jamais tu changes toutes tes étiquettes de toute ta gamme, est-ce que c'est cher si tu vas vers quelque chose de beaucoup plus éco-responsable ?

  • Speaker #0

    En fait, nous, on a tout fait un peu dans le temps long. Donc, on a switché petit à petit. Par exemple, une fois qu'il n'y a plus de bouchons, on a switché sur des nouveaux bouchons qu'on a considéré être meilleurs. Je ne sais pas dire si c'est plus cher, mais en fait, limite, ce n'est pas la question.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas la question, mais ça peut être un frein. Notamment, je pense à certaines personnes qui peuvent nous écouter, qui veulent absolument aller sur des packagings beaucoup plus éco-responsables. Mais en fait, ils sont limités par les moyens du bord.

  • Speaker #0

    Peut-être déjà... pour ces personnes-là, activons tout ce qui coûte pas forcément plus cher. Et donc, par exemple, virons la capsule. Déjà, c'est moins cher, quoi. Par exemple, les encres végétales ou pas, je pense que, grosso modo, c'est un peu kiff-kiff.

  • Speaker #1

    Vous, c'est que des encres végétales ?

  • Speaker #0

    Toutes les encres sont végétales, ouais. Et intéressant, parce que notre imprimeur, on l'a tanné, tanné, tanné pour avoir des encres végétales. Un jour, il nous a dit « Victoire, ça y est, il prend pas un molet chez la grappe, c'est bon. » Et sauf qu'il a switché sur le végétal pour tous ses clients. Et pareil, ils livrent notre embouteilleur, qu'on livrait dans un petit film plastique, tous ses rouleaux d'étiquettes. On a fait virer le film plastique. Il l'a fait pour nous, mais pour tous ses clients. Je trouve intéressant aussi que quand on génère de l'impact, on le génère aussi pour les autres. Et si tout le monde fait ça sur ces différents sujets, tous, on va progresser un peu mécaniquement. Pour revenir à ta question, on a fait un travail franchement intéressant de détective, d'aller screener tout. Parfois, on n'imagine pas que la capsule, ce n'est pas recyclable. C'est du complexe d'aluminium et pas de l'alu. Je ne savais pas. Ou bien les engouilles végétales, ce n'est pas forcément une évidence. En creusant, on se dit que ça existe. Tous nos papiers viennent de déchets recyclés. donc c'est pas du nouveau déchet Et les bouchons, on est parti sur des bouchons en canne à sucre qui semblaient être meilleurs. Peu de temps après, on a eu tous les feux de forêt, je crois, au Brésil où, justement, un peu les rumeurs disaient qu'ils brûlaient la forêt pour planter de la canne à sucre pour faire des bioplastiques. Bizarrement, c'est aussi des bioplastiques qui venaient du Brésil. Et donc là, on s'est dit on va prendre des bouchons naturels du Portugal, de forêts protégées, FSC.

  • Speaker #1

    Donc c'est une R&D constante.

  • Speaker #0

    Ce que j'aime bien, c'est que t'as pas une personne qui gère la RSE qui a mis tant en troisième étage, mais c'est... collectif quoi et donc c'est tout le monde à tous les niveaux on essaie d'activer ce qu'on peut faire donc c'est aussi dans le temps que ça s'installe vous avez changé vos packaging et après pour la constance donc là on a eu le choix donc des bouchons la colle des étiquettes Et là, on s'est dit, quelle bouteille on prend ? Et on s'est vraiment posé la question, est-ce que ça aurait eu du sens de faire la consigne ? Donc là, on s'est rapproché du réseau consigne, on s'est rapproché de Rebouteille à Lyon, qui est lié au réseau consigne. On est allé voir des personnes qui l'avaient en Bourgogne. C'était long, ça nous a pris, je ne sais pas, six mois, un an. Et on a commencé à tester. On s'est dit, on va le tester à petite échelle, on va le faire un peu localement, on va le faire un peu... Ce ne sera pas rentable, ce ne sera plus long,

  • Speaker #1

    qui allait en te disant on va apprendre en route ouais exactement,

  • Speaker #0

    je sais pas comment on va le faire mais on doit le faire d'autant que l'Allemagne le fait déjà vous avez pas réinventé la roue c'est certain puisque ça se faisait avec notamment les bouteilles de lait mais c'est vrai que ça s'est perdu dans le vin il y avait la bouteille étoile aussi donc le truc a fonctionné donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne sur les softs sur le coca, Evian peut-être la chose qu'on a bien faite c'est de remettre en lien tout un écosystème tester des choses, rendre possible et puis petit à petit la machine a pris ... Donc là, très concrètement, on livre plutôt des distributeurs en casier avec une coiffe consignée. Donc il n'y a plus de carton, plus de film, plus de scotch, plus rien. Les distributeurs, ils livrent un restaurateur. Quand ils livrent un casier plein de bouteilles pleines, ils récupèrent un casier plein de bouteilles vides. On massifie ça, on envoie chez un laveur qui lave tout ça. Et après, le laveur revend les bouteilles au plus près de chez lui ou à nous. Parce que l'idée, ce n'est pas que tout revienne chez nous absolument, mais que ce soit le plus organique possible. et nous on s'engage auprès des laveurs aussi pour récupérer Ils savent qu'ils ont une débouchée.

  • Speaker #1

    Dans un rayon de combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Nous, on récupère tout ce qu'il y a en France. Et en même temps, on invite les laveurs à vendre au plus près de chez eux. Très bien. C'est ça, quelques 200. Ce n'est pas qu'une bouteille à Lille revienne forcément chez nous. S'il y a une débouchée à Lille, tant mieux. S'il n'y en a pas, c'est mieux qu'elle revienne chez nous.

  • Speaker #1

    D'accord. Et en termes d'obstacles ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est plein de petits obstacles à gérer. Et donc, c'est que de la complexité. En soi, ce n'est pas très compliqué, mais plutôt complexe. la bonne bouteille, le bon laveur, que tout ça matche bien, et après expliquer à nos clients, c'est un nouveau process, ils savent le faire sur des boissons mais pas sur le vin, donc ils n'ont pas le réflexe, comment on identifie ça, est-ce qu'ils ont la place, c'est quoi le coup de consigne, est-ce qu'il y a une contrainte, j'ai cassé une bouteille, qu'est-ce qu'il se passe, c'est un peu que ces choses-là, et puis c'est d'installer un nouveau geste aussi, qui n'est pas toujours perdu, mais en tout cas sur le vin il était perdu, et donc c'est nouveau, est-ce que vraiment ça a du sens, il faut donc tout tout tout réexpliquer, C'est plus long, c'est plus de temps, il faut changer un peu les mentalités. La vraie contrainte, elle l'était ou elle est encore là ? C'est nouveau, c'est du poids, il faut porter. Il y a des choses un peu nouvelles. Ce n'est pas comme d'habitude. Dans l'entrepôt, il y a des cartons, puis là, il y a des casiers. Ils n'ont pas l'habitude. Le carton, il n'y a pas de poussière. Le casier, il y a de la poussière qui tombe.

  • Speaker #1

    D'accord. On est vraiment sur des trucs très concrets, pratiques aux pratiques. Cinq ans après la réintroduction de la consigne, qu'est-ce que tu en tires, toi, comme enseignement ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que... Les gens, finalement, sont beaucoup plus disposés à rapporter des bouteilles que tu ne l'aurais cru. Dis-nous en plus.

  • Speaker #0

    Écologiquement, ça marche. C'est 80% de CO2 en moins. Les chiffres de l'ADEME, ils sont sans débat. On a fait deux fois notre bilan carbone à deux ans d'écart. On a diminué de 28%, je crois, le carbone par bouteille. Donc vraiment, écologiquement, ça marche. Logistiquement, ça marche. 95% de nos volumes en CHR, café, hôtel, restaurant, sont en réemploi. Donc ça, ça marche. C'est encore le début et on peut aller mille fois plus loin, mais ça, ça marche. S'il y a des choses qui marchent moins bien, c'est vraiment le passage à l'échelle, que vraiment il y ait une bascule qui se fasse chez les clients, que ce ne soit pas un test, que ce ne soit pas un truc à « nice to have » ,

  • Speaker #1

    mais pas nécessaire,

  • Speaker #0

    que l'évidence se fasse. Vraiment, c'est 80% de CO2 en moins. Il ne faut pas trop expliquer.

  • Speaker #1

    La bouteille,

  • Speaker #0

    c'est désastreux. Le recyclage, c'est très bien, mais réemployer, c'est vraiment mieux. Et il y a des bénéfices aussi. Il y a 79% de CO2 en moins, mais c'est 76% d'énergie en moins, 51% d'eau en moins. La métropole de Lyon, quand tu mets une bouteille à recycler, recycler, c'est 5 centimes par bouteille. Et donc, c'est autant d'argent que met la métropole qu'elle pourrait mettre ailleurs. Et c'est aussi de l'emploi local. Tous ces laveurs, c'est aussi souvent des assos ou des boîtes en réinsertion, etc. C'est hyper intéressant. C'est tout un tissu économique. absolument génial, il y a vraiment plein de bénéfices au réemploi, une bouteille neuve, même si 100% du verre se recycle une bouteille neuve a besoin de verre neuf, donc de silice neuf qui est une matière non renouvelable pour faire une bouteille transparente il n'y a que 20% max de verre recyclé et une bouteille sombre c'est 80% max, donc 20% au moins, vraiment c'est évidemment nécessaire de passer sur le réemploi, peut-être dans les sujets que nous on a absorbé, mais il y a toutes les fluctuations tous les surcoûts, on ne maîtrise pas tout on a peut-être cette capacité chez OE à lancer un projet parce que c'est l'évidence et c'est le futur, mais sans tout maîtriser. Et on se dit, on verra. Et donc ça, souvent dans un projet économique, c'est dur de ne pas tout maîtriser. Souvent, on veut faire tout le PNL, tout le BP, tout nickel. Et en fait, il y a des choses qu'on ne sait pas. Et donc nous, on a cette capacité à lancer quand même. Et je comprends que tout le monde ne puisse pas faire ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. soit ça a du temps,

  • Speaker #0

    soit ça a de l'argent donc c'est encore le début du réemploi en France pour autant c'est... quand même en train de prendre vraiment ça du sens. J'y crois parce que un jour, il n'y aura plus de silice. Vraiment, tout le monde est convaincu que c'est du bon sens. Il faut quand même retrouver ce geste. Alors, en restauration, c'est très facile parce que c'est sur place, c'est très circulaire. Là où c'est plus difficile, c'est sur les consommateurs finaux. Est-ce que je vais aller rapporter ma bouteille dans un franprix ou dans une épicerie zéro déchet ? Certains commencent à le faire, mais il faut que la bascule se fasse. Ça, c'est pas encore.

  • Speaker #1

    En ville, c'est beaucoup plus facile pour habiter à la campagne, c'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et après, il y a tous les drives. Par exemple, dans un drive, tu peux rapporter des casiers avec des bouteilles de fil. Il y a plein de schémas. Il y a des boîtes qui livrent et ramassent elles-mêmes. C'est en train d'émerger et vraiment, la bascule va se faire. Peut-être qu'elle prend plus de temps que ce que j'aurais souhaité.

  • Speaker #1

    On a été habitués à jeter. C'est un truc de coupé. On nous a appelés à faire le tri sélectif. Maintenant, on nous dit qu'il faut garder nos bouteilles et changer notre manière de fonctionner. donc ça va prendre du temps mais l'humain étant très adaptable je suis pas inquiète On l'a quand même bien saisi, OE ne se contente clairement pas que de vendre du vin, on reviendra après sur les essences. Vous accompagnez aussi les vignerons vers l'agroécologie, notamment via le programme OE, et il y a 1% de votre chiffre d'affaires consacré à ces projets. Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur ces initiatives et sur ce qu'elles représentent pour vous ?

  • Speaker #0

    Vraiment, on s'est inspiré de Patagonia, du 1% pour la planète, et de se dire comment on peut contribuer à aller plus loin. Et donc il y a la question d'accompagner les vignerons. Une fois qu'on a un bilan, qu'est-ce qu'on en fait ? Comment on peut... on s'associe à une boîte qui s'appelle EcoFarms avec qui on travaille et donc tous les vignerons avec qui on travaille on fait passer EcoFarms pour analyser les sols vos rapports incroyables je vous invite vraiment à aller sur le site de OE je mettrai le lien dans la description parce que les rapports ils sont super bien faits merci on essaie d'être très complet et transparent et de dire aussi ce qu'on fait pas assez bien on essaie d'avoir un plan d'action par vigneron et après ce plan d'action il y a des choses à financer Et donc là, l'idée, c'est est-ce que nous, on peut financer des choses ? Alors on est encore petit, jeune, voilà. Est-ce qu'on peut aller co-financer ? Est-ce qu'on peut aller chercher des financements pour d'autres ? Là, par exemple, on fait des financements pour notre domaine. Et du coup, on a invité les vignerons voisins, même des gens à qui on ne bosse pas, en disant on va le faire aussi pour vous. Là, on essaie de réfléchir à un nouveau schéma, un nouveau modèle économique pour ne plus donner 1%, mais 2%. Et comment on pourrait faire ça intelligemment, etc.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres causes pour lesquelles vous êtes engagé, je ne sais pas, la Ligue ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Dans le sens où on voudrait très directement impacter plutôt la filière et ce sur quoi on a un peu du lien, de la maîtrise, de la connaissance. Et après, il y a tous les autres sujets. Je pense au handicap, au travail. On essaie de travailler pour accueillir une personne SDF dans nos bureaux la nuit. Donc ça, c'est d'autres causes plus sociales. Et en même temps, il faut aussi choisir ses combats et être bon dans ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il faut pouvoir tout faire.

  • Speaker #1

    Il faut que ce soit cohérent avec votre ADN et votre cap.

  • Speaker #0

    Voilà. On a très avancé sur le sujet. faire moins mal, donc moins de carbone, moins de déchets grâce au réemploi. Ça, vraiment, on a bien poussé. Et une entreprise, un partenaire qui voudrait bosser avec nous en zéro déchet, on sait vraiment le faire. Enfin, c'est lunaire. Et après, on a ouvert le sujet de plutôt régénération, prendre soin de la biodiversité, des sols, des personnes, etc. Et donc, comment on peut être une entreprise régénérative qui fait pas seulement moins mal, mais plus de bien. Et la chance qu'on a avec l'agricole ou l'agriculture, c'est que la biodiversité, elle peut justement renaître et revivre, etc. Donc, on peut favoriser les conditions de la régénération. Et donc, c'est ce qu'on essaie de faire. Et de fait, on essaie de faire ça aussi sur le côté humain, par le handicap, le question de joie au travail, ça. Ok, ok.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Non, c'est similaire et en même temps un peu différent parce que c'est... Je posais la question justement sur tout ce qui était lié contre le cancer et tout parce que ce sont les plus grosses assos, entre guillemets, qu'on voit associées à certaines marques. Mais je trouve ça, enfin, pas beaucoup plus intéressant, mais beaucoup plus pertinent. au vu de votre cap stratégique d'avoir fait ces choix. C'est beaucoup plus cohérent et pertinent avec votre ADN. Petite question, parce que tu parlais de régénération et d'agriculture régénérative, pardon. Avec qui vous collaborez sur ce volet ?

  • Speaker #0

    EcoFarms nous aide beaucoup. Et après, on a des personnes sur le terrain.

  • Speaker #1

    Mais des domaines, est-ce que vous avez des domaines pilotes ?

  • Speaker #0

    Émile Gaulier dans le Bordelais, qui nous aide beaucoup. Et après, on a des domaines au sein de nos vignerons. Certains sont très avancés sur des sujets, d'autres... sur d'autres sujets, donc tout ça, ça se complète, on essaie de mettre en lien, ce qui n'est pas toujours facile, mais... Et Coffarms, ils sont aussi avec d'autres... agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. On apprend aussi. C'est intéressant aussi de sortir du côté uniquement vigne. Absolument. Et voir d'autres pratiques qui, parfois, s'adaptent, parfois pas forcément, mais c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok, ok. Créer et faire grandir une marque de vin. Parce que vous êtes une marque de vin. Et en plus, vous êtes un peu estampillé écolo. C'est pas un long fleuve tranquille, spécialement en France, surtout sur la partie branding. Quel a été le plus gros défi à relever pour toi dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y en a deux. qui me viennent comme ça. Le premier, c'était vraiment de trouver notre patte visuelle. Alors, c'est très marketing, mais je crois vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est Coca-Cola. Il y a des marques où tu as un univers qui est créé et ce n'est pas que un logo.

  • Speaker #1

    Tu connais des marques dans le vin qui... qui arrivent à créer ça ?

  • Speaker #0

    Non, en vrai. Si, comme ils s'appellent les Australiens.

  • Speaker #1

    Ah oui, Yellowtail. 19 Crimes.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, Yellowtail. Mais c'est un vrai défi dans le vin, de créer une vraie marque. Souvent, on dit, moi, j'ai des acteurs du vin qui ont 16 marques. Mais en vrai, une marque, c'est une communauté, c'est un mouvement. Je ne sais pas, un ADN, c'est des événements, c'est des rencontres. Ce n'est pas un visuel. Et ce n'est pas juste un produit. Et un nom, je ne sais pas quoi, qui est un produit. c'est beaucoup plus impalpable donc c'est ça qu'on essayait de créer avec OE ce qui est un vrai défi, donc il y avait vraiment ce défi d'avoir déjà tous les assets créatifs on va dire, et après il y a ce défi de mettre en mouvement une communauté, donc ça c'est un défi qu'on va essayer de muscler en ce moment et après de faire résonner ça avec la cible à tous les acheteurs et là en France on a quand même ce défi de ce qu'on disait tout à l'heure, marketing marque dans le vin, être trop disruptif

  • Speaker #1

    Il y a un petit côté, alors le mot va sembler un peu fort, mais il y a un petit côté évangélisation à faire. Et tout ce qui est pédagogie, j'aime pas utiliser le mot éducation parce que ça fait penser aux gens qu'on les prend pour des niailles alors que pas du tout. C'est vraiment ce côté pédagogique qui est à faire, ce côté vulgarisation qui est à faire et qui prend du temps en fait. Changer les mentalités en France, il faut se lever de bonheur quand même.

  • Speaker #0

    Oui, une grande qualité qu'on a, mais qui est aussi un vrai défi, c'est que ce qu'on fait c'est assez systémique. On va loin sur beaucoup d'aspects, le réemploi, le zéro déchet, l'humain, la génération. Et en fait, c'est dur de tout expliquer. Sur un post Instagram, te dire qui on est, ça devient hyper dur. Et en même temps, c'est génial d'aller aussi loin sur plein d'aspects. Et donc,

  • Speaker #1

    si tu devais faire l'Elevator Pitch de OE, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que OE, c'est une entreprise à mission, Bicorp depuis 2017, on crée des produits et des expériences au profit du bien commun. Et concrètement, on produit le vin. Le champagne au haie et les essences d'au haie, qui sont des sodas botaniques faits avec les plantes qui régénèrent le domaine au haie.

  • Speaker #1

    C'est vachement long quand même, si je peux me permettre.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah après, c'est le temps élevé de la part de la 4e étage.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais je me dis qu'on dit entreprise à mission avant de dire entreprise à mission dans le secteur du vin ou dans le secteur de la boisson.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Et je me dis que c'est là peut-être où on peut perdre des gens.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et quelqu'un qui veut des boissons, il veut pas forcément la mission, le truc, le machin. Non, absolument. Ce pitch-là, on le challenge régulièrement avec l'équipe aussi parce que... On a lancé les essences d'Oé, ça a 4 mois, donc ça a quand même bousculé le fait de sortir du vin. On lance des services, ça devient un peu différent, ça vient compléter ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que cette idée de mouvement, mouvement média, on y est presque. Vous n'avez jamais été tenté d'aller faire un tour à Bellecour et de pitcher la marque et de demander aux gens une entreprise à impact, ça vous inspire quoi ? Parce que là, on sort, on va à Bellecour, on a de quoi faire.

  • Speaker #0

    Ce serait vraiment intéressant. De faire ça, de filmer ça, de faire des petits contenus, etc. Je pense quand même que les gens connaissent, des gens comme Patagonia, comme la ruche qui dit oui, Tougou Tougou.

  • Speaker #1

    Oui, mais qu'est-ce qu'on met clairement derrière ce mot impact ? C'est ça, surtout, je trouve que c'est un peu un mot valide, tu sais, entreprise à impact, tu ne sais pas trop. Je vais être maxi transparent. Moi, à la base, les entreprises à mission, ce n'est pas que je n'y crois pas, c'est qu'il me faut des preuves. Je fais partie des gens qui ont besoin de données ultra tangibles. Et ce qui m'a plu dans votre approche, c'est que tout est prouvé. tout est sourcé, tout est documenté. C'est limite un travail quasi journalistique. Ça permet de mettre les gens en confiance, de ne pas passer pour des bonimentaires ou des charlatans. Je trouve que vraiment, ça fait la différence. Mais encore une fois, il faut quand même arriver à capter les gens qui vont être capables de lire l'intégralité des contenus sur votre site. Parce que votre site, il est très intéressant. Il est intense. Si vous n'avez pas la possibilité de tout mettre en légende sur Instagram, alors votre site... Euh... Vous pourriez faire 2-3 pages supplémentaires, je pense. Parce que vraiment, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Et je me dis, comment on arrive à le vulgariser, à faire en sorte que les gens arrivent à capter ce qu'est une entreprise à impact sans arriver en disant, coucou, on est une entreprise à impact.

  • Speaker #0

    De fait, on a cette page « Faire le bien » , qui est un peu le rapport d'impact. L'idée, c'est d'utiliser ça pour aussi mettre en mouvement les gens et dire, tu veux faire pareil ? Viens, le lien, c'est ça, ou la bonne personne, c'est ça. Et sans jamais donner de leçons, mais montrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de la documentation. Quand on arrive sur votre site et vraiment, on parcourt certaines pages. La page du bien, c'est un très bon exemple. On a l'impression d'être, tu sais, de voir tous les petits trous de l'entreprise qui tourne. Vous nous dévoilez un petit peu comment, en fait, l'entreprise tourne. Et c'est super intéressant parce qu'on a accès à tout. Notamment la partie management que je trouve assez inspirante. Je pense que certains gagneraient. Il y a plein de choses qui sont pleines de bon sens, comme le fait d'aller faire les vendanges ensemble, de créer une vraie cohésion d'équipe.

  • Speaker #0

    Et après, on essaie aussi de dire sur cette page « Faire le bien » ce qu'on ne fait pas encore assez bien, ce qu'on a pas poté. Et je pense qu'un des risques pour nous, c'est aussi de se croire un peu arrivé. Et puis franchement, on est vraiment en mouvement. Vraiment, c'est un mouvement collectif. et On le rend peut-être visible, mais il est possible que parce qu'on travaille avec des laveurs, avec EcoFarms, avec des vignerons, avec des scientifiques, avec l'agence de l'eau qui nous aide sur des sujets. C'est vraiment un collectif.

  • Speaker #1

    À vos débuts, vous étiez quand même très axé vente en ligne. Après, notamment, je crois que c'est après le Covid qu'on vous a vu pas mal débarquer en caviste. Vous avez fait des événements, vous aviez un moment un bar dans le 15e, si mes souvenirs sont exacts. comment vous avez aussi fait la livraison en... La voile, exactement. C'était il y a un an ou deux ans ?

  • Speaker #0

    Là, on a la troisième qui est arrivée ce matin. À New York. L'équipe a envoyé les photos ce matin.

  • Speaker #1

    Comment vous avez développé votre réseau de distribution au fil du temps, tout en restant, encore une fois, cohérent avec votre mission, à savoir le bien par le bon ?

  • Speaker #0

    Au début, on était tout en ligne. Quand même, je trouve que c'est dur dans le monde du vin, où les marges ne sont pas grandes, de vendre en ligne, le produit est lourd, ça casse, les coûts de livraison ne sont pas si simples. Donc cette équation-là n'est pas si simple à avancer. On a toujours le site en ligne, mais on met moins de carburant aujourd'hui dessus. Même si je crois qu'on a doublé les commandes l'an dernier, mais voilà.

  • Speaker #1

    C'est drôle.

  • Speaker #0

    Et après, on a poussé d'abord la nouvelle plus d'impact. Et donc c'est plutôt le CHR, en fait. Parce que c'est là où, sur la consigne, le réemploi, ça marche le mieux, en tout cas pour nous. Et donc ça, on a vraiment poussé ça. À la fois parce qu'il y a plus d'impact, et peut-être comme le geste est nouveau, ils sont contents de le retrouver, c'est pratique aussi pour eux. ça fonctionnait bien aussi financièrement et donc voilà on a bien poussé ça, et puis après, plus ça allait, plus on est rentré chez des comptes costauds, donc on a été servi à Roland Garros, on a été on est chez Intercontinental, on est dans différents beaux lieux, on est chez Le Pain Quotidien et après, on était dans beaucoup d'épiceries VRAC bio zéro déchet, on y est toujours, et ça canon c'était super partenaire, et après on a développé une gamme dédiée à la GMS, et on s'est longtemps posé la question de, est-ce qu'on va en GMS et c'est quand même 80% du vin qui est acheté en GMS donc on s'est dit, on va créer une gamme dédiée Il y a un peu ce risque-là dans le monde de l'impact, où on ne peut parler qu'à sa petite communauté, un peu bio, un peu convaincue, etc. Je trouve que les vraies personnes, c'est les gens à qui moi ou nous, on parle moins, qui sont moins dans notre réseau, qui sont peut-être moins dans le game de l'impact, etc., ou des startups.

  • Speaker #1

    Qui ne sont pas votre type principal,

  • Speaker #0

    en fait. Les principales, qui sont Madame Michu, pour faire le cliché, mais des gens de la vie quotidienne avec qui on n'a pas forcément un lien, qui ne sont pas forcément sur LinkedIn, etc. Et donc, comment on peut leur parler à eux, et comment, eux, on peut les embarquer dans une culture d'impact, comment on peut les émerveiller, parler leur langage aussi. Et pas que notre langage, très start-up, bio, machin. Bien sûr. Hyper intéressant. Donc ça, on progresse, on apprend, etc.

  • Speaker #1

    Vous formez vos revendeurs, vous leur donnez de la PLV ?

  • Speaker #0

    C'est un vrai défi, mais on essaye de prendre le temps de former, de donner des PLV, faire des visioconférences avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Des animations en GD, vous en avez déjà faites ?

  • Speaker #0

    On en fait, ouais. Et là, on a annoncé il y a deux semaines, on lance une force de vente à Impact. On a dix personnes sur le terrain, en France, partagées avec deux autres marques à Impact. Avec Random Social. qui fait des chips, des biscuits apéro, etc. Et chaque paquet acheté co-finance des repas pour les étudiants, pour des personnes des fins de réserve, et avec Café Joyeux.

  • Speaker #1

    Ah oui, Café Joyeux, oui.

  • Speaker #0

    Qui est plutôt sur le côté insertion handicap. Très bien. Donc hyper intéressant. Et après, on a ouvert l'export. Et donc pendant longtemps, pareil, sur l'export, on s'est dit, export égale pollution, et est-ce que vraiment, on promeut plutôt une culture ou une consommation locale ? Est-ce que vraiment, l'export, ça a du sens ?

  • Speaker #1

    Vous auriez pu vous limiter au petit export, entre guillemets. Vous ne voulez pas partir de l'export.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. En fait, on s'est plutôt... poser, pour dessiner une roadmap à l'export qui a vraiment du sens. Et après, on s'est dit, ok, on va la déployer. Par exemple, les US, je vous fais un bon exemple où au début, on envoie en cargo un peu. Ensuite, on envoie à la voile, on essaie de faire moins mal. Ensuite, on active le réemploi comme on fait à New York. Et après, il y a des embouteilliers localement.

  • Speaker #1

    Donc, vous envoyez en bulk ?

  • Speaker #0

    On va envoyer. C'est pas encore fait, mais on va. Et après, on a encore une roadmap par la suite. À partir du moment où on était assez clairvoyant là-dessus, on s'est dit, go, on y va. Je voulais pas qu'on lance sans avoir une vraie vision derrière.

  • Speaker #1

    Côté marketing et com, selon toi, quelle a été votre plus belle réussite ou ce dont tu es le plus fier ?

  • Speaker #0

    Non mais il y a des petites choses, il y a des collabs qu'on a fait avec Malika Favre, que j'adore cette artiste, etc. Mais peut-être s'il y a une chose, c'est cette cohérence que tu évoques, qui est vraiment dure à trouver quand même, parce que c'est que du fine tuning, c'est que le 1, non, ça...

  • Speaker #1

    C'est vraiment du détail, c'est le diable est dans les détails.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin c'est vraiment... Je le trouve pas facile à tenir et j'admire les marques qui le font et je trouve qu'on essaie de le faire et installer une DA qui est, je trouve, belles, en tout cas nous on se sent bien en résonance avec ça aller jusqu'au bout et quand même réussir à l'expliquer.

  • Speaker #1

    Elle est jolie, mais surtout, elle reflète votre positionnement. Parce qu'à la limite, le j'aime, j'aime pas, je vais te dire... Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et voilà, ce truc-là, je trouve que c'est un vrai beau travail qu'on a réussi à faire et qui s'est inscrit dans le temps.

  • Speaker #1

    À l'inverse, est-ce que t'as des idées d'action, comme au market ou même commercial, où là, tu t'es dit, bon, on l'a fait, c'était intéressant, mais on le refera pas ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des choses où on referait mais on irait beaucoup plus loin. Par exemple, des collabs avec des artistes. On a fait des choses vraiment géniales, mais je pense qu'on pourrait aller beaucoup plus loin. Et par exemple, ne pas faire qu'une petite bouteille dans le vin, c'est un peu ça. On fait une étiquette, c'est sympa, c'est un peu one shot. Un jour, j'aimerais bien qu'on réouvre un bar, on pourra en reparler, ou un lieu en tout cas, que ce côté artistique puisse s'exprimer de manière encore plus costaud.

  • Speaker #1

    C'était intéressant le choix 15e. C'est vrai que je ne l'aurais peut-être pas mis dans le 15e.

  • Speaker #0

    Ça s'est fait en partenariat avec un hôtel. Et donc moi, je connaissais le directeur de cet hôtel et on était hyper chaud pour faire le lieu. et donc on n'a pas trop eu le choix parce que c'était... en bas de l'hôtel. Donc ça, c'est fait là. Un des learnings, c'est qu'évidemment, emplacement, emplacement, emplacement.

  • Speaker #1

    Emplacement par rapport à votre disciple,

  • Speaker #0

    en fait. Oui, exactement. Il y a un peu ce bémol-là ou ce sujet-là. Et franchement, on va apprendre, on va le faire, on va se donner six mois, on va voir. Et j'aime bien cette logique-là aussi de se dire, tout n'est pas parfait, on ne maîtrise pas tout. Et en fait, il s'est passé des choses absolument géniales.

  • Speaker #1

    Vous avez votre propre petit laboratoire d'expérimentation ça marche, ça marche,

  • Speaker #0

    ça marche pas c'est pas grave en fait parfois on s'intédie un peu le ça marche pas Parce que si on l'entre, il faut que ça marche, on s'investit en temps, en argent. Pour autant, il y a plein de bénéfices, même quand ça ne marche pas. Par exemple, là, on voit que le vin ou les boissons, ce qui compte, ce n'est pas tant le produit, mais la rencontre autour du produit. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et donc, nous, pour l'instant, on vend beaucoup de produits. Comment on peut générer plus de belles rencontres, plus de liens sociaux, plus de confrontations, plus d'émerveillements, réunir des publics qui ne se connaissent pas ? Et on a une belle capacité à le faire ici et là. Si on avait des lieux ou si on avait plus de lieux, on pourrait le faire plus, mieux et donner une vraie résonance au produit. qui est que le support de quelque chose qui a la vraie valeur. Et quand tu achètes une bouteille de champagne, ce n'est pas tant la bouteille que tu achètes, mais le moment de célébration qui va aller avec. Et c'est ça qui a la valeur, ce n'est pas la bouteille en tant que telle.

  • Speaker #1

    Et je dirais même le sentiment d'appartenance, parce que vous, vous avez quand même réussi à créer une communauté assez engagée. Comment aujourd'hui vous impliquez vos clientes dans votre aventure de marque ?

  • Speaker #0

    C'est un bel enjeu qu'on est en train de saisir là, et dans les mois qui viennent. Je vois qu'on a plein de choses à faire. Je vais dire un boulevard. plein de choses à faire. Il y a beaucoup de gens qui nous suivent de près, qui s'inspirent de ce qu'on peut faire, qui nous aident, qui nous donnent des conseils, qui nous challengent. Et toute l'idée, c'est de réunir ces personnes-là, les mettre en mouvement. On a une belle capacité à fédérer et voir ensemble qu'est-ce qu'on veut générer ensemble. Et c'est un peu notre fonctionnement avec l'équipe. C'est quoi le truc qu'on veut faire tomber ? Ça, on l'a fait à deux avec FX au tout début. Maintenant, on est 21. Bah, si on était 50 avec la communauté, ou 100, ou 500, qu'est-ce qu'on ferait tomber. Et donc là, c'est intéressant. Et là, on peut penser, je sais pas, politique, on peut penser beaucoup plus social, faire basculer une ville dans le réemploi, enfin, on peut penser plein de choses. Et le pouvoir des communautés est hyper fort, après à nous de bien le faire intelligemment et humblement aussi, quoi. Et de faire ça aussi de manière honnête et que ce soit pas fait, donc au final, on vend du OE, quoi, mais qu'on utilise OE et le lien qu'on a, qui est cool entre nous, pour générer quelque chose de plus grand, quoi. C'est le bien par le bon, le bon c'est le moyen. Et donc, comment on utilise ça au profit du bien commun, tout en faisant en sorte que, quand même, ce projet-là, ce truc-là soit... robuste, durable, pérenne, puisse investir dans plus de vignes, etc. Il faut trouver le bel équilibre, mais je ne veux pas qu'on se trompe de combat.

  • Speaker #1

    Là, sur la table, on a deux bouteilles d'essence. J'aimerais que tu m'expliques un peu quelle est l'idée derrière ce projet des essences. Pourquoi ça a été lancé ? Est-ce que vous vous êtes dit on consomme un peu moins de vin, donc il faut qu'on ait quelque chose, une autre corde à notre arc ? Quelle était l'idée ?

  • Speaker #0

    Une des réflexions dans le monde de l'impact, c'est que tu prends ton business model et tu le pousses à fond et tu vois ce qui se passe. Et qu'est-ce que t'en apprends ? Est-ce qu'on veut que la Terre entière consomme du vin tout le temps ? ou de l'alcool tout le temps, pas forcément. Ce qui nous touche le plus, c'est peut-être les rencontres qui sont faites autour du produit, et donc il y a des gens qui pour X raisons ne boivent pas de vin ou d'alcool, et donc qu'est-ce qu'on pourrait leur proposer ? Il y a le sujet de faire des vins sans alcool, on pourra en parler. Moi j'ai un bon ami qui me dit franchement mon frère a un problème d'alcoolisme, et j'adore ce que vous faites, et pour autant j'arrive pas à adhérer à cause de ça, et donc voilà, je trouve ça assez touchant. Et après il y a toute la réflexion autour de l'entreprise régénérative, comment on peut régénérer et comment on peut en partager les fruits. Dans les domaines de nos vignerons et notre domaine, on plante des plantes pour régénérer les sols de la biodiversité. Et de ces plantes, de ces essences, on fait les essences d'Oé. Ce sont donc des sodas botaniques sans alcool, pétillants et bio. Essence d'Oé parce que... Essence de plante, mais aussi parce que l'essence d'Oé, c'est de prendre soin de la biodiversité des personnes. Et donc, il y a plusieurs bénéfices à ça. Donc, c'est des infusions pétillantes, donc tu as un peu le bénéfice santé d'une infusion. Tu as des compléments de revenus pour les agriculteurs. comment on peut contribuer à redorer le blason de l'agriculteur et... mieux les financer, il y a vraiment ce sujet-là. Tout est bio, c'est des plantes qui régénèrent les sols autour des domaines, dans les domaines, etc. Les bouteilles sont réemployables, donc tu es sur le schéma le plus décarboné possible. On a un peu un produit très complet qui reflète vraiment bien ce qu'est OE et qui change aussi des sodas qu'on peut boire de manière classique. C'est un peu ça l'idée. Vous l'avez lancé en janvier pour le Dry January. L'occasion, c'était le Styra, parce qu'on a eu le Styra Innovation Award. L'idée, c'était le Dry January. C'est hyper intéressant de faire un pas de côté. ou très cohérent avec le monde du vin et en même temps c'est pas du vin et c'est pas du faux vin mais c'est lié à la filière vin parce que c'est produit avec les fruits de la vigne mais très complémentaire je trouve

  • Speaker #1

    Oui. Et encore une fois, toujours en adéquation avec votre ADN de marque. Là, il y a feuilles de figuier, fleurs de sureau. On reste sur le côté très naturel.

  • Speaker #0

    Et donc, au tout début, on a lancé racines, feuilles, fleurs, pour célébrer un peu les trois niveaux de biodiversité. Ok,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #0

    Et après, d'autres viendront, etc. C'est très vivant.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un projet, c'est un produit qui est amené à rester.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est une ligne qui est amenée à rester. Après, nous, on y terre tout le temps sur les recettes. On affine plus de sucre, moins de sucre. On essaie de trouver les bons éclipses. Parce que c'est le tout début, on découvre. et passionnant je trouve aussi de proposer à nos clients il y a les vins, la régénération dans les vignes et le fruit de la régénération et donc en fait on leur propose un peu un système ensemble on génère quelque chose et plus ces essences d'oé vont fonctionner plus on va aller chercher des agriculteurs pour planter faire de la polyculture et aller chercher d'autres choses donc il y a vraiment un mouvement c'est pas juste on a lancé un produit et on voit ce qu'il se passe et

  • Speaker #1

    par exemple sur les fiches producteurs quand on voit c'est le vin de je sais pas Laure ou Jacques je dis des noms comme ça au hasard Merci. Est-ce qu'on peut directement acheter l'essence qui est produite dans leur truc ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant,

  • Speaker #1

    non. C'est la combinaison de plusieurs...

  • Speaker #0

    Non, pour l'instant, c'est la combinaison. OK. Et il y a encore des choses qu'on est en train de planter en vue des essences, là, en ce moment.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que c'est des collabs, au final, entre différents domaines. Donc,

  • Speaker #0

    très intéressant. Et en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a screené tous les domaines. On leur a demandé toutes les plantes qu'ils avaient autour de leur domaine ou dans les rangs, etc. et de tout ça on a pris avec une botaniste le temps de regarder qu'est ce qui a vraiment de sens, qu'est ce qui est comestible et pour construire toutes les recettes, donc c'est tout un travail passionnant. Un peu de détective aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, définitivement, vous avez bien le Scooby-Doo,

  • Speaker #0

    vous. Ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Tu disais tout à l'heure que le vin désalcoolisé, vous y êtes pas allé, qu'est-ce qui vous dérange dans le vin désalcoolisé ?

  • Speaker #0

    La vraie première chose, pour moi en tout cas, c'était, on veut que tout ce qu'on fait soit vrai, beau, bien, un peu ce qu'on disait tout à l'heure. On n'était pas 100% à l'aise sur le fait de faire du faux vin, même s'il y a plein de gens qui adorent ça, etc., et franchement aucun problème, mais nous, on ne trouve pas ça cohérent et si tu veux voir... Autre chose que du vin, moi j'avoue que je suis pas fan de faire du faux quelque chose. En même temps la bière sans alcool marche très bien, le Coca-Cola zéro marche très bien.

  • Speaker #1

    Ouais et les steaks végétaux aussi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais carrément. Et donc je vois très bien que c'est un marché qui va prendre. Après il y avait qu'aujourd'hui dans ce qu'on a étudié pour faire un litre de vin sans alcool, il faut 70 litres d'eau. Et sûrement que demain ça changera, mais on était pas 100% à l'aise de faire ça. Plus je crois qu'il faut rajouter du sucre, des choses, etc. Et après on n'a pas trouvé de... au goût de choses qui nous match bien. Et je suis convaincu que demain, il y aura des choses très bonnes, et il y en a sûrement peut-être déjà un. Tout ça réuni fait qu'on a préféré lancer ça, les sodas botaniques, plutôt que du vin sans alcool.

  • Speaker #1

    Je te demandais ça vis-à-vis de l'exemple que tu as cité, de ton ami qui a son frère qui a un problème de dépendance à l'alcool. Parce qu'en fait, le vin désalcoolisé ou vin sans alcool, c'est une idée pourrie pour des alcoolodépendants, puisqu'en fait, ils se retrouvent avec le même geste. Il se retrouve avec... Tu sais, c'est des gestes...

  • Speaker #0

    Ça reste du vin.

  • Speaker #1

    Ça reste du vin, en fait, et ça peut faire replonger les gens dans l'addition. Donc, en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Tu ne perds pas le...

  • Speaker #1

    Exactement, tu ne te déconditionnes pas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc, je trouvais que, par exemple, sur des problèmes avec... Enfin, sur des problématiques d'alcoolodépendance, c'est beaucoup plus malin, en fait, d'avoir des sodas. Puis, en plus, ce sont des sodas qui peuvent être... Tu fais ta commande, je ne sais pas, pour ton week-end entre potes. Tu peux prendre six bouteilles pour les enfants, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et j'avais une autre question à te poser. Est-ce que si on n'appelait pas ça vin désalcoolisé ou vin sans alcool, ça te poserait moins de problèmes de créer un... Parce que tu disais un faux vin. Est-ce que la terminologie te rebute en elle-même ? Je me demandais, est-ce que ça pourrait pas être intéressant de créer une nouvelle catégorie ? Parce que vin sans alcool ou vin désalcoolisé, à chaque fois, il y a quelque chose qu'on enlève. Et donc, on donne l'impression au... Pas aux clients que c'est un sous-produit, mais qu'on leur donne un produit pas 100% fini, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bonne question. En fait, concrètement, on fait du vin qu'on désalcoolise, aujourd'hui. Si c'était une sorte de jus de raisin, blablabla... Comme le vin goûté ? Oui, oui, si, si, si. J'ai pas goûté encore, mais j'ai vu ça, ouais. Franchement, si le produit est bon et s'il est sain, en soi, j'ai pas trop de problèmes. Et c'est pas tant la terminologie, tout ça. C'est plutôt... J'aimerais que ce soit vraiment vrai. Il y a un truc entier.

  • Speaker #1

    Donc si demain, il y a une alternative qui te permet de faire du vin désalcoolisé ou du vin sans alcool de manière saine, là, ça sera quelque chose que tu regarderas. Donc là, pour l'instant, c'est sur les méthodes que vous n'êtes pas en phase.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que si la méthode, vraiment, ce n'est pas clean, et ce qu'il y a dedans aussi, vraiment, je ne veux pas... Mais si il y a une méthode hyper clean et franchement bien, franchement, why not ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'ici 20 ans, ce sera possible.

  • Speaker #0

    Certainement,

  • Speaker #1

    je pense que ce sera possible. Mais pas encore maintenant. Si tu avais un invité à me recommander pour un prochain épisode de podcast, donc si possible dans le vin et les spiritueux.

  • Speaker #0

    Je dirais Delphine Domaine-Émile Grelier. que j'ai mentionné rapidement tout à l'heure. C'est des personnes qui bossent depuis longtemps le sujet de l'agroforesterie et de la biodiversité et de l'écosystème vivant d'une manière fabuleuse. C'est des bosseurs et des gens passionnés et du coup passionnants qui sont à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Et si jamais on voulait aborder le côté construction de marques plus le côté marketing, les communications ?

  • Speaker #0

    J'irais chercher des gens qui ne sont pas dans le vin.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    ça m'intéresse. Le monde du vin peut-être parfois se... réflexe là de rester dans ce périmètre un peu passionné et très sympa mais je trouve qu'il y a tellement de bons exemples à prendre dans la mode, dans l'art dans l'automobile et même des choses qu'on aime moins je me souviens d'un bon ami qui me disait il y a longtemps mais c'est quoi tes marques préférées et je lui sortais Patagonia mais je sais pas Nike et c'est des marques qu'on peut détester pour plein d'exemples et en même temps ils ont des choses géniales donc c'est cool aussi que le monde du vin s'inspire d'autres choses que les trois voisins quoi

  • Speaker #1

    Donc si tu avais une marque à me recommander en dehors de la filière spiritueuse pour une interview, quelle serait-elle ? Ou un secteur en particulier, un secteur qui toi t'inspire beaucoup

  • Speaker #0

    Je prendrais nos voisins de chez We Dress Fair qui sont dans la fringue, dans les vêtements et qui inspectent l'aspect filière et documentent et creusent et sortent des évidences et essayent de voir, ça c'est bien on dit coton bio, mais en fait le coton il vient d'où ? Et le bio là-bas ça veut dire quoi ? Est-ce que vraiment il faut mettre beaucoup plus d'eau ou pas ? et vont au bout du truc. Et je trouve que dans l'impact, il y a ce truc-là, parfois on peut avoir des fausses bonnes solutions. Je ne sais pas, le bon exemple des batteries, on met une batterie, et si on creuse plus loin, on s'aperçoit que il y a peut-être autre chose. Et de fait, ils construisent aussi une marque et ils vont jusqu'au bout et c'est aussi une startup et ils sont aussi en train d'itérer sur plein de choses. Et après, je pense qu'il y a plein d'autres bons exemples dans des produits peut-être plus food, etc. Mais je trouve cool pour le vin, encore une fois, de sortir de ça et d'aller voir...

  • Speaker #1

    Encore une fois d'ouvrir ses chakras

  • Speaker #0

    Et se confronter même à des choses qu'on aime moins Et se dire qu'est-ce que je déteste, ok je vais aller voir Moi j'aime bien marcher comme ça Ce serait quoi le vrai contre-exemple Qu'est-ce qu'ils font de bien

  • Speaker #1

    Super intéressant Merci pour tes questions Merci à toi pour avoir répondu à toutes ces questions C'était absolument passionnant Merci d'avoir pris le temps J'espère que ça va inspirer les auditeurs Et je vous souhaite tout le meilleur du monde Pour la suite de l'aventure Merci beaucoup Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme est cru, le podcast sans fiches lits, dédié à la communication et au marketing des acteurs innovants du vin, des spiritueux et du sans alcool. J'espère que cet échange avec Thomas vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez retrouver Thomas sur LinkedIn. Bien entendu, tous les liens sont en description et la marquerai sur Instagram. Là aussi, tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcasts. Vos retours me sont très précieux et encore une fois, ça me fait surtout très plaisir. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback, ou vous souhaitez simplement me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite.

Description

Peut-on créer une marque à impact dans le vin sans finir moralisateur ou hors marché ?

Peut-on être rentable sans trahir sa mission ? Et surtout, peut-on encore croire qu’une entreprise peut “faire le bien” ?


Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Thomas Lemasle, cofondateur de la marque Oé, qui fête ses 10 ans. Oé, c’est bien plus qu’un vin bio : c’est une entreprise B Corp, un modèle de cohérence stratégique et un laboratoire à ciel ouvert pour conjuguer écologie, économie et collectif.


Dans cette conversation sans filtre, on a parlé de :

-comment Oé est passé du “moins pire” au “vraiment mieux”, en embarquant toute l’équipe dans le projet
-pourquoi certaines décisions (réemploi, DA, naming, réseaux de distribution) sont d’abord des choix politiques
-les limites d’un positionnement éthique : faut-il sacrifier l’accessibilité pour rester irréprochable ?
-la naissance des Essences d’Oé : un produit sans alcool qui n’imite pas le vin, mais incarne la même mission


Un échange à la fois lucide, inspirant et très concret pour tous ceux qui veulent bâtir une marque qui a du sens — sans sacrifier le plaisir ou la performance.


👉 Retrouvez Oé sur Instagram et Thomas Lemasle sur LinkedIn
⭐ Si cet épisode vous parle, laissez une note ou partagez-le à ceux qui veulent, eux aussi, faire bouger les lignes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit « je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait » . Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. Je me dis « ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? »

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur Comme est cru, le podcast sans chichis dédié à la communication ou au marketing des acteurs, innovants du vin et des spiritueux. Je m'appelle Eva Crétois, je suis stratège de marque vin et spiritueux et la fondatrice de Comme et Cru. Et depuis trois ans, avec Comme et Cru, j'accompagne les acteurs innovants et ambitieux du vin, des spiritueux et du sans-alcool à devenir des références du secteur grâce au branding. Mon objectif, créer des marques impactantes en phase A-K, réalité terrain et les attentes des consommateurs. Alors avec mon invité du jour, on va répondre à une question essentielle pour toute marque, que ce soit une marque de vin, une marque de spiritueux ou une marque de sans-alcool. essentiels pour une marque en croissance, à savoir comment rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Thomas Lemal, cofondateur de la marque OE au micro de Comme Écrue. Alors pourquoi Thomas, me direz-vous ? Eh bien parce que OE fait ses 10 ans d'existence et 10 ans dans l'histoire d'une marque, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu fais un peu moins bien, mais tu es plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio ? Ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, tu es un peu hors marché peut-être ? Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse.

  • Speaker #1

    Selon moi, c'est un peu l'occasion parfaite pour jeter un coup d'œil dans le rétro, mesurer le chemin parcouru et voir, comprendre, disséquer comment une entreprise peut rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant, être rentable sans vendre son âme au diable. C'est quand même important. Parce que oui, OE, c'est une vision, c'est une mission. Et c'est 10 ans à réinventer le modèle du vin bio, à bousculer les codes du vin, à miser sur la consigne, à se confronter au paradoxe d'une entreprise à mission et à garder le cap envers et contre tout.

  • Speaker #0

    On s'est dit, on va aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches. Les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça.

  • Speaker #1

    Dans cet épisode qui, vous en avez l'habitude maintenant, si vous êtes des auditeurs réguliers du podcast, va être intense. Thomas va nous partager beaucoup de choses. On va aborder le pivot de Pinot Bleu à OE. On va parler de la certification Bicor, du branding comme levier stratégique et de comment chaque action marketing devient un choix stratégique. pour rester aligné avec la vision de la marque sans trahir ses valeurs. On va parler également d'exportation responsable et d'arbitrage entre impact et rentabilité. Parce que oui, faire le bien, c'est bien, mais être rentable, c'est quand même indispensable. Un échange sincère, cash, plein de leçons à retenir pour celles et ceux qui cherchent à faire bouger les lignes sans compromettre leur vision, tout en étant rentable. Parce qu'en fait, à la base, la communication et le marketing, c'est fait pour ça, être rentable. Mais je ne vous en dis pas plus et je laisse place à ma conversation avec Thomas Lemal. Thomas, tu as travaillé pendant 6 ans chez L'Oréal. Qu'est-ce qui t'a poussé à tout plaquer du jour au lendemain pour fonder Pinault Bleu, qui est l'ancêtre d'OE ?

  • Speaker #0

    Après 6 ans chez L'Oréal à Paris, j'ai fait un an chez Danone à Lyon. Pendant cette année, j'ai suivi une formation avec Ticket for Change et HEC pour être entrepreneur du changement. Et là, à la fois, je me sentais capable, un peu appelé à tout lâcher pour monter un business à impact. Je me suis dit, si moi, je ne le fais pas, alors que quand même, j'ai le CV, l'assurance, peut-être les finances, qui le fera ? Et donc, je me suis dit, osons. et je me suis donné un an. pour monter un projet à impact, sans précisément savoir lequel. Et là, j'ai rencontré François-Xavier, qui lui travaillait dans le vent. Un peu par hasard, on s'est rencontrés. Et ensemble, on a monté ce qui est devenu OE par la suite.

  • Speaker #1

    Ça ressemblait à quoi, les projets à impact en 2015 ?

  • Speaker #0

    En 2015, il y en avait déjà, moins que maintenant. Et en fait, il y avait moins ce truc d'impact natif. C'était le début de B Corp, même aux US, etc. Donc en France, on était encore peu nombreux. Pour autant, Ticket for Change, ils accéléraient des promotions d'entrepreneurs à impact. Ouais, c'était encore le début, mais il y avait déjà des phéniques.

  • Speaker #1

    Il y en avait. Et dans le business à impact, qu'est-ce qui, toi, t'intéressait ? Qu'est-ce qui te faisait vibrer ? Parce qu'encore une fois, tu as fait L'Oréal, tu nous as dit après que tu as fait Danone. Le business à impact, pourquoi au final ?

  • Speaker #0

    Je crois, et depuis longtemps, je crois que par l'entreprise, on peut faire le bien. En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit, je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait. Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. et je me dis, ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? Ça paraît un peu déconnecté, un peu bizarre, et pour autant, à ce moment-là, je lisais la bio du fondateur de Patagonia, j'avais lu l'entreprise du bonheur de Tony Hichier, il y avait 2-3 bouquins comme ça qui m'avaient pas mal marqué, et je me suis dit, franchement, ça me paraît possible, dans un cadre d'entreprise, de business, de servir. Et donc servir la biodiversité, ça peut être le handicap, ça peut être différentes causes, et donc avec Ticket for Change, tout le sujet c'était, quels sont mes talents, quelles sont les causes qui me tiennent à cœur, comment je peux mettre ces talents au profit de ces causes. Il y a plein de manières, ça peut être une asso, ça peut être différents engagements. Mais ça va être aussi par l'entreprise ou l'entrepreneuriat ou intrapreneuriat. C'est hyper intéressant. Et quand tu creuses ces sujets-là, vraiment, tu peux pousser très loin. Ce qu'on essaie de vivre avec OE, on en reparlera. Et j'ai l'impression qu'on est passé d'une phase où l'entreprise faisait du business, point. Après, on s'est dit, on va faire du business un peu moins mal, avec moins de carbone, moins de déchets, moins de burn-out, etc. Et commence à émerger une phase où... L'entreprise doit faire le bien ou doit servir ou doit régénérer ou prendre soin si elle veut et perdurer, recruter et vivre et contribuer à cette société. Les choses sont plus liées, je trouve, maintenant. Et donc, on est plus appelé à utiliser ce qu'on a pour rendre possible quelque chose de plus grand ou de plus vertueux.

  • Speaker #1

    OK. Et donc là, si on doit faire le distinguo entre Thomas et Thomas, fondateur de OE, toi, Thomas, en tant qu'individu, quelles sont les causes qui sont vraiment chères à ton cœur ? Et les causes pour lesquelles tu te bats quotidiennement ?

  • Speaker #0

    La première, quand j'ai fait le MOOC, c'était vraiment le côté... J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes maintenant, mais biodiversité, la nature. J'ai fait pas mal de scoutisme quand j'étais petit.

  • Speaker #1

    Encore une fois, il faut se souvenir que l'aventure de Oe, qui s'appelait Pinot Bleu en 2015, c'était 2015 justement. Et en 2015, là, si en 2025, on a l'impression qu'on enfonce des portes ouvertes, en 2015, ce n'était pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Donc, il y avait vraiment ce truc de nature, prendre soin. Je ne sais pas, j'ai ce côté un peu enfant. j'ai mes merveilles facilement, c'est le printemps je trouve magnifique de voir tout ce pollen nous étouffer non mais tous ces bourgeons, ces petites bêtes après moi j'ai 4 enfants maintenant donc l'émerveillement il est un peu quotidien aussi avec les enfants mais j'ai cette capacité là à retrouver de la joie grâce à ça et après j'avoue que j'ai découvert petit à petit avec OE le côté plus humain, prendre soin avec l'équipe prendre soin des personnes prendre soin des personnes avec un handicap etc Ça, c'était peut-être plus nouveau. Ce n'était pas ma racine initiale, mais c'est quelque chose qui se complète bien, je trouve. Et j'aime bien essayer de travailler cette résonance entre le côté plus social ou humain et le côté plus environnemental, sachant que les deux sont très liés.

  • Speaker #1

    Absolument. Mais ça, on reviendra dessus parce que tout ce que vous faites avec vos employés, pour moi, ça permet encore une fois de donner des preuves. C'est qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui se contentent de dire « nous, on est comme ça » , mais qui n'apportent pas de preuves. Vous, en l'occurrence, on va passer quand même pas mal de temps à éplucher votre site rien qu'avec mes étudiants. On s'est rendu compte que vous n'étiez pas avare de preuves ni de contenu. Vous y allez à 100%. On a brièvement parlé de Pinot Bleu. Moi, j'aimerais bien que tu nous décrives les débuts de Pinot Bleu en 2015. Et à l'époque, quels problèmes vous vouliez résoudre avec ton associé François-Xavier Henry ?

  • Speaker #0

    On a commencé par vouloir promouvoir une viticulture durable. Et donc le socle, c'était un peu le bio. En fait, Fix, dans son expérience précédente, il a remonté un domaine viticole, le domaine Henri-Mer, et donc il était en mission pour eux. Et après, il avait fini sa mission, donc il était dispo et on s'est rencontrés à ce moment-là. Et donc lui, à l'époque, il avait des personnes qui partaient en combinaison masque à gaz dans les vignes, parce qu'ils avaient une petite partie en bio, mais pour le reste, c'était comme ça. Et en finissant cette mission, il s'est dit, mais comment je peux contribuer à autre chose ou à l'inverse ? Et donc, on s'est d'abord dit, on va... promouvoir des petits ou vignerons indépendants, qui bossent vraiment d'une belle manière.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, petit vigneron, pour toi ? C'est pas une question piège,

  • Speaker #0

    attends. C'est pas une question, parce qu'en fait, je trouve vous très grands de plein de manières, et donc le terme, c'est petit pour dire plutôt indépendant, plutôt familiaux, un, deux, enfin des petites exploitations, mais plutôt le côté indépendant, entrepreneur, quoi. Très bien. Et donc, c'est ces personnes-là, et leur vin, et leur culture qu'on voulait promouvoir, et donc on a commencé avec Pinot Bleu à faire une sélection de vins, plutôt pour le côté market, mais quelque chose de très simple, un Côte-du-Rhône, un Languedoc, un Bordeaux. Un peu comme on a maintenant, une gamme très claire. Tout était bio, tout était bien sourcé, on testait tous les vins, zéro pesticides dans les vins, etc.

  • Speaker #1

    Pourquoi Pinot Bleu comme nom ?

  • Speaker #0

    Et Pinot Bleu, parce que Pinot c'était le vin, et Bleu, Bleu c'est la planète bleue, c'est les futurs souhaitables. Initialement c'était ça. Plein de fois on nous disait, mais vous faites du vin bleu, il y avait un peu cette tendance du vin bleu, est-ce que vous vendez que du Pinot, etc. Et donc en fait, à un moment on s'est dit, si on veut vraiment changer d'échelle, il faut qu'on change ça. est venu au haït à ce moment là Switch, hyper intéressant. Et au-delà du changement de nom, on a changé pas mal de périmètres. Ça,

  • Speaker #1

    c'est en 2019 que vous changez le nom de la marque et vous changez...

  • Speaker #0

    La jeunesse, c'était ça. C'est une sélection de vins très claire, très simple. On voulait vraiment apporter de la simplicité et promouvoir une viticulture durable. Bio, oui, voilà.

  • Speaker #1

    Vous êtes négociant ?

  • Speaker #0

    Oui, on achète les vins et on les revend.

  • Speaker #1

    OK. Donc, un modèle de négociant qui promeut et vend des vins sans pesticides. Et de 2015 à 2019... Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    On déploie pas mal pour commencer le côté e-commerce. Et donc, on avait une appli, on avait le site, etc. Et donc là, il y a eu tout plein de montagnes russes et d'avancées. Et en fait, assez vite, on s'aperçoit que des gens viennent nous voir pas tant pour les vins que pour la qualité de l'ensemble de la sélection. Et donc, il y avait un truc de... C'est pas chaque vin, c'était pas le Codurone qu'on aimait, c'était la sélection. Et donc, des traiteurs ou des cavistes ou des restaurateurs ont commencé à nous faire signe. Et donc là, on a ouvert au B2B. C'est là où on a commencé à avoir plus de récurrence aussi, un business qui évolue un peu. Aussi, il fallait changer dans l'équipe, avoir des personnes sur le terrain parce que les restaurateurs, il fallait aller les voir. Au milieu de ça, on a eu le Covid. Toujours, on voulait plus loin en engagement parce que là, on ne l'a pas trop dit, mais on parle plutôt du côté commercial. Mais quand même assez vite, parce qu'en 2017, on a été certifié Bicorp. Et on a mis un an à être certifié. Donc en 2016. On a commencé à être certifié. Et donc, en fait, quasi dès le début de la boîte, on s'est mis sur ces rails-là. Et donc là, on commence à cranter, cranter, cranter, un peu en sous-marin. Parce qu'au final, visuellement, on vendait des 20 bio. Mais déjà en sous-marin, on commençait à avancer, la banque éthique, la question de l'équipe, et cranter toutes les facettes que Bicorp nous pointait du doigt. Et là, ça a commencé à être les débuts de ce qu'est OE maintenant. Ok,

  • Speaker #1

    hyper intéressant, sachant qu'en 2024-2025, la filière 20... et Spiritueux s'est un peu réveillé sur le dossier Bicorp, mais vous, vous étiez déjà sur le projet depuis 2017.

  • Speaker #0

    Oui, même depuis 2016, parce qu'on a mis un an à être certifié.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça vous apporte, la certification Bicorp ? Parce que ce n'est pas facile, en plus, à obtenir la certification Bicorp, et vous devez à chaque fois faire mieux en tous les trois ans.

  • Speaker #0

    Ça a vraiment structuré notre démarche de transition ou d'engagement. En certifiant des choses qu'on faisait, par exemple, est-ce que tu pèses tes déchets ? Oui, non ? Oui. Donc, montre-nous ta courbe de déchets. Donc c'est très tangible, très factuel, donc ça nous a forcé à bien concrétiser tout ça, et pas être dans l'intention. Souvent c'est un peu le risque dans l'impact, on se dit « franchement demain, c'est promis, je ferai ça, mais l'idée c'est de le faire maintenant » .

  • Speaker #1

    Donner davantage d'intentionnalité ou prouver davantage de choses au consommateur ?

  • Speaker #0

    Prouver avec des mesures très tangibles, très mesurables, très concrètes. Est-ce que dans tes statuts c'est écrit « bah oui, montre-nous tes statuts, ok, donc t'as les points » . Très concrètement, c'est un grand questionnaire avec plein de points. Et ça nous a pointé du doigt des choses qu'on n'avait pas imaginées. Et par exemple, quel pourcentage de tes fournisseurs sont des femmes ? Et bien nous, dans le vin, c'est plutôt très masculin. Et bien on ne s'était jamais trop posé la question, initialement, de nos vigneronnes, par exemple. Et donc on s'est dit, ah ben, on peut peut-être aller chercher plus de vigneronnes, ou on peut peut-être promouvoir plus ou différemment les vigneronnes. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Enfin, donc ça a mis comme ça des idées en place. Pareil sur la banque éthique. Pour moi, c'était un non-sujet à l'époque. Enfin, c'était non-sujet. et donc on a commencé à creuser ce sujet là qu'est-ce que ça veut dire et là on s'aperçoit de plein de belles choses et donc maintenant on est à la nef qui est une banque éthique, mais initialement c'était un non-sujet. Donc hyper intéressant de pointer les doigts comme ça. Et après, on s'est vraiment structuré pour ça, avec l'équipe, en divisant le questionnaire en sous-parties, toute l'équipe y contribuait. Donc ça forge aussi la culture d'équipe. Et vraiment, si on a un truc maintenant qui est fort chez nous, c'est notre culture, qui rend possible tous les changements qu'on arrive à mettre en musique. Et ça, Bicorp nous a bien aidés. Et puis, il y avait des sujets qu'on n'arrivait pas à cranter dans le court terme. et donc on s'est dit, ok, celui-là, qu'est-ce qu'on peut mettre comme plan d'action pour le faire du style. je trouve la banque éthique c'est un bon sujet c'est un truc un peu fastidieux pas si simple non plus et donc ça on s'est dit il y a une certification on s'est dit on va le faire d'ici la prochaine et hop celle d'après on a cranté les points là dessus et est-ce que vous n'allez pas être limité mais à un moment donné plafonné exactement vous allez être plafonné au niveau du scoring on en a encore sous la pédale parce qu'il y a plein de boîtes qui sont mieux scorées que nous après le but c'est pas de faire la course au point etc. C'est plutôt d'être en cohérence avec qui on est, de voir où tu peux progresser et de le faire, mais sans non plus que ce soit un truc pénible et too much, et je vais être parfait. C'est un peu le danger aussi de l'impact, on veut être toujours plus parfait. Et comme on veut éviter un peu les critiques, un peu de greenwashing, etc., ça nous pousse à être tout le temps parfait. Il ne faut pas un monde où il y a trois parfaits. Il faut un monde où tout le monde est quand même bon et progresse.

  • Speaker #1

    J'avais cette question à te poser sur le greenwashing un peu après, mais étant donné que là, tu amorces un début de réponse, comment vous faites ? pour ne pas tomber soit dans le greenwashing ou dans le socialwashing ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question et c'est vraiment un élément...

  • Speaker #1

    C'est une ligne de crête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est vraiment pas simple. Ce qu'on fait, c'est que je pense qu'on mise beaucoup sur l'équipe là-dessus. Et par exemple, très concrètement, tous les lundis matins, on a le Happy Monday, une demi-heure ensemble, toute l'équipe en visio. Et à chaque fois, je pose la question, est-ce qu'il y a un loup qui traîne ? Est-ce que quelqu'un a un sujet ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui traîne ? Et souvent, ces trucs de greenwashing, c'est pas très grave, on le fait quand même. Et en fait, tu t'aperçois que... il y a quand même un petit loup qui traîne. Et donc, je veux dire régulièrement, en fait ça n'arrive pas très souvent, mais parfois l'équipe nous dit mais franchement je ne comprends pas pourquoi on fait ça. Pourquoi on fait de l'export ? Pourquoi, je ne sais pas, qu'est-ce qui est sorti ? On a dû vendre à des clients où ce n'est pas parfait, parfait. On était sur Amazon pendant un temps. Et on a arrêté. Mais quelqu'un a posé la question et donc moi je me disais non, il faut que les entreprises à mission se déploient, les gens achètent sur Amazon, autant qu'ils achètent nous. et ce discours il se tient quand même. Pour autant c'était pas cohérent et donc on a arrêté. Mais ce n'est pas venu de moi, c'est venu de l'équipe. Et ça, je trouve ça hyper bien, mais ça veut dire de forger une culture où les gens se sentent assez libres.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on a, entre autres, deux entretiens semestriels, un peu plus formels. Et dans ces entretiens, il y a une grille de questions qu'on balaye un peu obligatoirement. Et une des grilles, c'est est-ce que tu te sens en cohérence avec l'entreprise ? Est-ce que ton taf contribue à la mission ? Est-ce qu'il y a des choses qu'on fait, Fix ou moi, ou l'entreprise, pas en cohérence, pas bien ? Et donc là, c'est toujours un espace. où pour le coup on a vraiment le temps pour ça, et c'est en petit comité. Et donc là c'est aussi le moment pour... filtrer du potentiel greenwashing.

  • Speaker #1

    Ok. Et vous avez, à part cet exemple que tu nous as donné précédemment, est-ce que vous avez déjà modifié certains, je ne sais pas, certains textes, certaines actions, qu'elles soient commerciales, marketing ou même de com, suite à des retours de salariés ?

  • Speaker #0

    Amazon, je trouve que c'est un bon exemple. Oui,

  • Speaker #1

    Amazon, excellent exemple.

  • Speaker #0

    Tu vois, au début, on avait des capsules sur les vins, sur les bouteilles, et je ne sais plus à un moment, je ne sais plus de qui c'est venu, mais on s'est dit, vas-y, on arrête. Parce qu'on s'est dit, dans la démarche zéro déchet qu'on a quand même poussé très très loin, la capsule était là et donc on s'est dit, vas-y, on cut ça. Tu vois, là, par exemple, on a lancé les essences d'Oé, on en reparlera. Et est-ce qu'on lance dans des bouteilles plastiques ? Oui, non. Et c'est dur à avoir les bonnes réponses, tu vois, parce que t'as aussi le truc de la Primovis, où nous, on fait bien, tout est bio, tout est clean, ok, on fait la consigne, ok. Bah du coup, t'es plus cher, quoi. Et donc, tu laisses la place à Coca-Cola. Et est-ce que tu fais un peu moins bien mais... plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio, ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, t'es un peu hors marché peut-être. Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse. Peut-être qu'il faut un bon équilibre, il y a peut-être un temps où c'est comme si, et après il faut évoluer. Mais ça demande aussi un peu de garder la ligne et de se dire là je ne suis pas parfait, mais je l'assume ça pendant un temps. Mais demain, peut-être que j'arrêterai ça.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas facile. Vous n'êtes jamais dit que peut-être vous étiez trop intense et et que ça pouvait faire peur à certains consommateurs ?

  • Speaker #0

    On a toujours ce défi-là de... On est très animé par la mission, le bon, le bien, aller loin là-dessus. Et donc, on en parle parce qu'on a ça à cœur. Du coup, on parle parfois un peu moins du bon, le produit, Côte d'Uron, le terroir, c'est quoi, c'est vigneron, c'est qui ces gens, etc. Et cet équilibre-là, il n'est pas si facile. D'autant qu'on a plein de contenus autour du bien et de tout ce qu'on fait. Pour autant, on a aussi plein de contenus sur le bon. et donc il faut trouver le bon équilibre parce qu'au final tu achètes un vin que tu vas consommer et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Parce que vous avez quand même un bel angle, pas éducatif, mais pédago. Vous êtes très pédagogique, sur le blog notamment. Votre blog, c'est une mine d'informations qui est là pour mettre à l'aise. Et on sent aussi que vous ciblez des gens qui, de prime abord, ne sont peut-être pas des grands amateurs de vin, mais qui veulent vraiment s'y mettre. Et justement, eux, ils pourraient se mettre à consommer du vin. en découvrant vos engagements. Mais ce qui est compliqué, je trouve, c'est que quand on est dans une logique, tu sais, de preuve, quand on est une entreprise à mission, je trouve que c'est toujours compliqué de dire les choses et en même temps de ne pas en faire trop. Tu vois ? De ne pas être tout le temps dans la preuve, dans la justification.

  • Speaker #0

    Oui, que ce soit pénible.

  • Speaker #1

    Exactement. Et que ce soit moralisateur. Exactement. Or, vous, vous ne tombez pas dans ce côté moralisateur. Il n'y a pas de jugement. Et ça, je trouve que c'est rafraîchissant.

  • Speaker #0

    À la fois, je voudrais qu'on soit activiste et qu'on bouge les lignes. Mais je ne veux pas le faire en pointant du doigt ceux qui font mal, mais plutôt en montrant ce qui est bien, en émerveillant, etc. Alors parfois, on est évidemment tenté, c'est pas possible, on a envie d'être nerveux.

  • Speaker #1

    Déjà, rien que l'activiste, il apparaît à un moment sur le site. Avec mes étudiants, on a relevé un peu, parce qu'on a étudié justement le ton de la marque OE, et on se disait, wow, activiste, c'est un mot, c'est lourd de sens, tu vois. Tous les mots sont là. Il n'y a pas des mots qui sont placés ici pour rien dire. Il y a à chaque fois un réel sens. Ils ont été pesés. Ils ont été millimétrés. Et c'est vrai que tu sens qu'il y a de l'engagement. Voilà, ça y va.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est vrai. Et au quotidien, on essaie de bien faire, de discerner, d'être bon là-dessus. De dire, OK, c'est quoi le vrai truc ? Si on fait ce mouvement-là, si on fait cette soirée écosystème chez nous, si on fait, je ne sais pas, tel produit, c'est quoi le... le la fin, la vraie profondeur. Et après, on voit est-ce qu'on peut l'atteindre, est-ce que c'est rentable, est-ce que machin, enfin... Mais on est assez idéaliste. Moi, je suis un peu comme ça aussi.

  • Speaker #1

    Tu viens de dire un mot hyper intéressant. Tu viens d'utiliser le mot mouvement. Est-ce que tu penses qu'en 10 ans, OE a réussi à créer un mouvement ?

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on l'a créé, mais je sais que des gens nous suivent, des gens s'inspirent de nous, des personnes ou des entreprises, quoi. Et donc, je vois qu'il y a un peu ce sillage où il y a un truc avec nous, des gens qui nous suivent et que je trouve assez beau, assez touchant qui nous engage aussi. Bien sûr. Parfois, je dis qu'on a notre impact à nous, dans nos opérations, ce qu'on fait nous. Mais peut-être que le plus grand impact qu'on a, c'est un peu l'ombre d'impact, on dit ça, des gens, peut-être des grandes entreprises qui nous copient ou qui s'inspirent de nous. Et tant mieux, faisons quoi.

  • Speaker #1

    Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais notre plus grand impact est peut-être là, justement. Donc, c'est un truc qu'on voudrait aussi pousser, d'aider d'autres à s'inspirer du système OE.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le bien par le bon sous toutes ses formes. Vous incarnez votre mission à différentes échelles.

  • Speaker #0

    En fait, on nous demande en ce moment d'aider des boîtes à implanter le système OE chez eux. Et donc, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est super intéressant parce que ça veut dire quoi le système OE au final ?

  • Speaker #0

    Justement, c'est ce côté un peu 360, systémique, un peu tactile. de mettre de l'impact à tous les niveaux et à tous les niveaux de l'entreprise aussi et d'engager chacun dans l'équipe sur ce qu'il a dans les mains, comment il peut le mettre au profit du bien commun et donc c'est un peu ce truc de culture d'entreprise c'est très pas palpable et pour autant il y a aussi des démarches pour le mettre il y a un peu un système, un schéma peut-être mental aussi à mettre en musique et donc là on va lancer c'est un peu exclu mais lancer ce qu'on va appeler les explorations OE pour partir en exploration vers le zéro déchet partir en exploration vers la régénération pour emmener d'autres en voyage avec nous. Au début, on verra si ça prend, mais pour aussi essayer de scaler l'impact qu'on peut avoir et dépasser simplement notre périmètre. Ok.

  • Speaker #1

    Donc là, on a les bouteilles et j'aimerais qu'on fasse un petit détour sur le pack et notamment sur le logo. Alors, pourquoi j'aimerais faire ce détour ? Parce qu'aujourd'hui, je trouve que l'identité visuelle... que ce soit acteur du valant des spiritueux, parfois elle est un peu définie aux doigts mouillés parce que le border collie de la famille, il est mort, on l'a foutu sur l'étiquette. Donc bref, j'aurais bien aimé que tu nous racontes un peu le nom et l'identité visuelle de OE parce que le naming c'est du taf, mais le logo tout autant. Et j'aimerais bien que tu nous expliques un petit peu qu'est-ce que OE et ce logo racontent de la marque et qu'est-ce que ça reflète des valeurs. de la marque ?

  • Speaker #0

    O.E. c'est pour Onologie. Et O.E. parce que O.E. O.E. on veut bouger les lignes dans le monde du vin.

  • Speaker #1

    Ah ça je l'avais, mais O.E. pour Onologie je ne l'avais pas du tout.

  • Speaker #0

    Initialement il y a le vrai truc. Et puis il y a celui de O.E. c'est un peu français, french touch, etc. Il y a l'accent qui est un peu nul par ailleurs. Du coup l'accent pour ceux qui voient c'est un oiseau parce qu'on veut servir la biodiversité et justement on aime bien celui de la biodiversité qui est très émerveillant, très vivant, très... naissant, qui prend de l'envol, qui part à Ausha droite, il y a ce truc là un peu magnifique, parfois très puissant aussi quand on voit ces oiseaux s'élancer avancer, je sais pas,

  • Speaker #1

    les oies sauvages il y a des trucs un peu magiques On sent ta capacité à t'émerveiller quand tu nous parles des oies sauvages

  • Speaker #0

    Non mais je trouve ça beau parce que souvent dans l'impact en fait c'est le plastique le carbone, le déchet, c'est des trucs plutôt un peu sales, un peu noirs, alors que la biodiversité c'est très vivant, il y a quelque chose de très beau à ça Comme aussi la joie au travail, c'est un truc hyper touchant, hyper... Je trouve palpable, pour le coup, qu'on peut vivre et qu'on a tous vécu du moment. Joie, touchant, et je pense que ça parle à chacun. Et après toute la DA, elle est toujours très sobre, pas mal inspirée de Matisse dans ce qu'on fait. Par exemple, là, les oiseaux qu'on a ici sur les deux étiquettes qui se relient. c'est des formes plutôt des oiseaux de Matisse l'oiseau de l'accent est en tout cas fortement inspiré de ce Matisse et après on bosse avec un directeur artistique depuis longtemps maintenant peut-être je crois depuis 6 ans et donc tout est cohérent et moi j'essaie vraiment de faire en sorte que tout soit cohérent et on challenge les choses pour que ce soit aligné et pourquoi il y a une majuscule pourquoi il n'y en a pas et il y a aussi un peu de feeling dans tout ça mais trouver les bonnes inspirations prendre le temps, dans tout ce qu'on fait il y a toujours la question du temps et dans l'impact il y a toujours la question du temps quelque part, ouais voilà il y a peut-être aussi le fait de bosser depuis longtemps. donc ça veut dire qu'il y a une cohérence qui s'installe et qui dépasse juste le logo, la baseline mais ça s'installe dans le temps, dans toutes les presques qu'on fait, dans tout il y a quelque chose d'un peu fin et après il y a la baseline, le bien par le bon et donc le bien par le bon, tout ça, ça vit ensemble

  • Speaker #1

    Pourquoi des majuscules à bien et bon ?

  • Speaker #0

    De fait on ne l'est pas toujours je crois, mais pourquoi ? Parce qu'on croit au bien un peu universel où en fait il y a des choses où tout le monde c'est un peu philosophique il y a des choses où c'est bien d'aider une personne âgée qui traverse la rue c'est bien et c'est cool pour tout le monde parfois il ne faut pas trop se prendre la tête après on veut mettre le bon au profit du bien l'un ou l'autre résonne et il y a ce truc aussi, le beau, le vrai, le bien le bon, souvent quand on trouve l'un bizarrement les autres ne sont pas très loin j'aime bien prendre cet exemple du sport ou parfois quand on voit un joueur qui joue bien mais c'est tellement bon à voir et c'est beau, il y a un truc un peu fou et dans le vin il y a ça aussi, c'est magnifique c'est des terroirs magnifiques et qui génèrent du bon ...

  • Speaker #1

    C'est un peu un esprit de l'opinion.

  • Speaker #0

    Et on est bien quand on est autour d'un bon verre. Il y a ce truc-là qui est assez touchant, je trouve. Il y a cette phrase, le beau dispose au bien. Donc il y a le beau aussi qui est dans tout ça. Et quand on est dans un beau lieu, on est bien pour... Bien sûr, bien sûr. Il en sort de belles choses.

  • Speaker #1

    OK. OE, ça marche à l'étranger. Parce que Pinot Bleu, un peu moins. OE, c'est prononçable à l'étranger. Oui. Aujourd'hui, vous avez des marchés à l'étranger.

  • Speaker #0

    Ouais on commence à être rangé ? On est dans tous les pays scandinaves. On est...

  • Speaker #1

    En soi, pas étonnant, vu votre...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, vu votre million.

  • Speaker #0

    Là, on va faire des choses très sympas au Danemark. On est en Allemagne, c'est encore le début. On est aux US, on livre à la voile à New York, on fait la consigne à New York. On est en Georgie et il va se passer des choses. Et donc, ça marche. En vrai, ça détonne un petit peu et il y a toujours celui de l'accent. Mais en même temps, c'est French Search. Je ne sais pas, il y a ce truc-là qui est très sympa. Pour le coup, le logo est très visuel. et dans le monde du vin, souvent c'est... domaine de quelque chose, machin. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Nous, c'est très court, c'est très interpellant. Donc, les gens le mémorisent bien. Voilà, ça interpelle, quoi. Et à l'étranger, c'est intéressant parce qu'ils voient... C'est vraiment différent de la France dans le sens où en France, j'ai l'impression qu'il faut toujours un peu se justifier. Ah, c'est bio, mais oui, quand même, c'est bon, je te promets. Ou on fait bien, mais vraiment, on fait bien.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a encore besoin en France de dire...

  • Speaker #0

    Nous, on ressent ça, quand même. De moins en moins quand même.

  • Speaker #1

    De la part de la clientèle B2B ou B2C ?

  • Speaker #0

    Là je pense que c'est B2B plutôt.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir à quel point ils peuvent être plein de prix gérés.

  • Speaker #0

    Et après c'est vrai qu'on est une marque un peu marketée, c'est travaillé. Et donc en France, on est un pays producteur, on a quand même cette habitude d'étiquette de vignerons, vins de vignerons. Et nous on nous dit souvent, non je voudrais un vin de vigneron. Alors que c'est vraiment des vins de vignerons, avec des vrais vignerons qu'on connaît, on fait des vendanges avec etc. Pour autant, comme c'est très marketé ou brandé, c'est pas l'attente qu'ils ont. Ils veulent un truc un peu vieillot, sans aucun mépris.

  • Speaker #1

    Pour autant, il y a des trucs marketés qui sont ultra vieillots.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait. Mais ils attendent un peu un plateau.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais à l'étranger, ils ont tous les vins du Nouveau Monde. Ils ont beaucoup plus de marques. Ils connaissent beaucoup mieux Bicorp. Là, je pense à des discussions avec des Scandinaves qui nous disent, vous êtes Bicorp, mais du coup, vous faites ça. Oui, oui, vous faites ça aussi. Oui, oui. Et ça, un mécanon. Et il voit dans l'ADA, dans tout ce qu'on crée, il voit la cohérence aussi. Là où en français, il verra une belle étiquette et à côté, il verra assez bio, mais il ne fera pas forcément le lien entre l'épure d'étiquette ou l'honnêteté de ce qu'on veut faire. Bien sûr, bien sûr. C'est intéressant de voir que par pays, il y a des cultures différentes aussi dans le côté marketing.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant. En même temps, j'aimerais vraiment comprendre d'où ça vient, c'est-à-dire à quel moment on s'est dit qu'il fallait que le packaging soit dégueu pour que le produit soit bon. Au final, il y en a certains, plus c'est marketé, plus c'est brandé, ils se disent, si c'est marketé comme ça, c'est que ce n'est forcément pas bon ce qu'il y a à l'intérieur. Et j'aimerais bien comprendre quel mécanisme fait qu'en tant que Français, on fonctionne de cette manière. Parce que pour être partie aux Etats-Unis cet été, clairement je suis tombée dans ce travers-là, où j'étais en face des rayons à Target. L'univers était bardé de références toutes plus colorées les unes que les autres. J'ai l'impression d'acheter des stabilos. Je n'arrivais même pas à trouver une raison pour me décider d'acheter un vin. J'allais purement me baser juste sur l'étiquette. Je pense que c'est une autre question.

  • Speaker #0

    Et on dit en France, ah non, mais ça c'est marketing.

  • Speaker #1

    C'est marketer.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que c'est fake. Exactement. C'est vrai qu'on a, si c'est bien, si c'est joli. c'est que c'est fake a priori.

  • Speaker #1

    Alors, il y a ce truc de si c'est joli, mais que c'est creux, c'est fake. Mais si c'est joli, et derrière, il y a un vrai discours avec une vraie profondeur, avec... On a travaillé les bénéfices qui soient émotionnels et fonctionnels pour les consommateurs. Là, les consommateurs donneront leur chance au produit, tu vois. Mais il faut vraiment parler leur langage. Et vous, en l'occurrence, je pense que vous parlez clairement le langage Je... de plusieurs personas en 2025 et même un peu avant. Vous êtes rassurant parce que justement, tu parlais tout à l'heure de mouvement, mais moi, j'avais envie aussi d'amorcer une autre idée. C'est que je pense qu'avec tous les contenus que vous avez déjà créés, vous êtes devenu, même peut-être sans vous rendre compte, une marque média.

  • Speaker #0

    C'est vrai que souvent avec l'équipe, je leur dis, mais documente ce que tu fais. Et parce qu'on fait des choses où nous, ça nous paraît évident, où là, par exemple, on a acheté le domaine l'an dernier, on a plein d'actions. Et donc, l'idée, c'est de documenter et de voir sans du tout être donneur de leçons, mais de dire, on a fait ça, ça marche, on a fait ça, c'était compliqué. On a publié un an d'avoir le domaine et tout ce qu'on a appris, tout ce qu'on a découvert. Et donc, il y a des choses mutuelles pour les producteurs, des choses lunaires, on n'aurait même pas imaginé. Il y a des réunions où moi, j'étais, je ne comprenais rien.

  • Speaker #1

    Ça pourrait être une chaîne YouTube à ce stade. C'est vrai, ça serait hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Si on veut contribuer à transformer l'agriculture ou promouvoir une agriculture plus positive ou durable. Il faut aussi qu'on documente ça, qu'on rende ça possible et que les agriculteurs, les vignons ne soient pas tout seuls à subir des choses, mais que ça sorte et peut-être qu'on a une meilleure capacité à faire sortir des choses qu'on voit ou faire chanter.

  • Speaker #1

    Absolument. Et j'irais même un tout petit peu plus loin, c'est que là, il y a eu des documentaires qui sont sortis, qui ont été faits par des journalistes. Aujourd'hui, je pense que ça pourrait être très intéressant qu'une marque, justement, peut-être fasse un documentaire comme ça, plutôt que ce soit France 2 ou France 3. Je trouve que ça apporterait encore plus de crédibilité et de légitimité aux discours, parce que vous êtes déjà dans la filière, et qu'on ne tombe pas sur des discours du style « oui, ça demande beaucoup d'eau » . On aborde les vrais problèmes rencontrés par les vignerons. Par exemple, est-ce que l'agriculture biologique, dans 5 ou 10 ans, ce sera encore possible au vu du dérèglement climatique ? Des vraies questions. Qu'est-ce qu'on fait si la certification bio saute d'une année à l'autre ? Des questions très pratico-pratiques, mais des questions que... Uniquement des gens qui travaillent dans la filière peuvent se poser. C'est ce qui manque et ça pourrait permettre d'élager le débat et de proposer un réel espace de réflexion, d'échange d'idées, enfin vraiment développer un média pour le vin.

  • Speaker #0

    Je prends l'idée. Tu prends l'idée ? Oui, super !

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à faire en sorte d'onboarder tout le monde ? au sein de votre équipe ? C'est-à-dire que j'imagine que les gens arrivent avec un degré de sensibilité à ce qu'est une entreprise à impact, c'est différent, ça dépend de l'éducation, ça dépend de la personnalité de chacun. Comment vous faites pour vous assurer que vous êtes tous au même niveau ? Parce que j'imagine que dans une entreprise, si jamais il y a des gros déséquilibres, si vous ne ramez pas tous dans le même sens, ça peut poser des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est un bon point. C'est vraiment la culture d'entreprise. Après, c'est comment on onboard les gens dedans et comment ils y adhèrent. Sans non plus être un truc fermé, bizarre, on est tous pareil. J'aime bien l'idée qu'on soit quand même tous différents. Et certains sont à fond végétariens, machin, et d'autres pas du tout. Et c'est ok, on en parle, on en rigole, mais je veux pas du tout qu'on soit « Ah bah chez OE on pense ça, ou ça c'est pas OE » . Je trouve qu'on a un bon process d'unboarding, on a un peu écrit un process qui aujourd'hui fonctionne. Où chacun, quand il arrive dans la boîte, il rencontre chacun. Et donc il y a une demi-heure, une heure avec chacun. On a un point culture que moi je porte. On parle de bicorps, on parle un peu de l'histoire, on parle de ce qui nous anime, justement cette cohérence, le beau, le vrai, le bien, tout ça. On se dit vraiment le rôle que la personne doit avoir, peut-être quelqu'un qui fait en alternance, on dit t'as le devoir de parler. Si tu vois un loup, si tu vois quelque chose de bizarre, tu parles. C'est aussi ça, je pense toujours, on ne sait jamais arriver, mais tu vois tous ces trucs hommes-femmes, machin, où personne ne dit rien et puis d'un coup t'as des gros trucs qui sortent. Donc vraiment qu'on soit vigilant à ça aussi. On a des rituels. On bosse avec les OKR, Objectives and Key Results, et donc chaque saison, on se définit les objectifs pour les trois mois qui viennent. Donc on a une vision très long terme, une vision plutôt pour l'année, et après concrètement cette vision-là sur la saison qui vient, comment elle se concrétise, pôle par pôle. Donc au commerce, c'est quoi ? Au market, c'est quoi ? Aux opérations, c'est quoi ? Et donc après tous les mois, on anime ça. On a un point OKR tous ensemble où chaque équipe présente ses avancées, là où ils ont besoin d'aide, ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Ça permet à chacun de voir un peu les enjeux des uns des autres, sachant qu'au milieu de tout ça, tu as de l'impact partout. Parce que les opérations, ils vont dire, moi, sur le réemploi, je galère sur ci, sur ça. Je manque de casier, donc il faut que j'active ça. Chaque pôle va aussi présenter son impact. Donc ça, ça nourrit la culture de chacun. Et après, on a une soirée chaque mois, tous ensemble aussi. La soirée de lundi qui vient, on est avec Olivier Hamant, qui est un chercheur ici à l'UNS à Lyon, sur la robustesse. Donc hyper intéressant. On essaie de nourrir la culture comme ça. Et après, il y a, par exemple, tous nos déjeuners. on a des points un peu informels ou des... Dans le Happy Monday, le lundi matin, moi je fais... très souvent un mot sur qu'est-ce qui nous anime, regardez ce truc-là, ça c'est une erreur qu'on a faite. Là récemment, on a imprimé des cartes postales, il y a un vieux film plastique qu'on n'avait pas fait gaffe. C'est des petits détails, mais à chaque fois on essaie de les faire sortir pour se dire, là on aurait pu faire mieux. Et donc en fait, ça c'est vraiment dans le temps long qu'on essaie d'installer cette culture.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui te dirait dans tous les cas, ce genre de culture d'entreprise c'est du gros bullshit ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est faux. Non, je dirais qu'on en voit les fruits de cette culture-là. Vraiment, notre force, c'est de passer de 0 à 1 sur des sujets qui sont, on nous dit, impossibles. Et vraiment, le réemploi m'a dit « mais tu fais fausse route, ça ne marchera pas, laisse tomber » . Ça, c'était il y a 7 ans. Évidemment, ça fonctionne et ça fonctionne très bien. Cette culture nous permet de rendre possible des changements vraiment géniaux. Là, on rend possible le réemploi chez tout à Core Hotel. C'est la première fois et c'est canon. Et l'impact, il est très cool. Ça, c'est canon. On envoie la voile aux US. On nous dit « mais vous êtes des fous » . Chiche, on le fait. Et ça, c'est notre culture de « on est un peu fou » .

  • Speaker #1

    On vous dit non pour passer par la fenêtre, vous passez par la cheville.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que c'est nécessaire. Si on veut créer le changement, il faut. Ça, c'est que notre culture qui génère ça.

  • Speaker #1

    Tu viens de nous parler du réemploi. Vous avez été une des premières marques à remettre au goût du jour la consigne en 2020. Qu'est-ce qui vous a poussé justement à relever ce défi un peu utopique ? Je sais qu'en Allemagne, la Pfand, ça existe depuis toujours. Et moi, à chaque fois que je vais en Allemagne, ça me choque qu'on n'ait pas ça en France parce que finalement, c'est du bon sens. Moi, ce que j'aurais aimé savoir, c'est comment vous avez organisé cette logistique de réemploi et quels ont été les défis que vous avez rencontrés en cours de route ?

  • Speaker #0

    En fait, quand on a switché de Pinot Bleu à Oe, on s'est dit qu'on allait aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches, les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça. Et donc là, on a fait un travail passionnant. vraiment passionnant, un peu de détective, où on a screené les encres, les papiers, l'imprimeur, et donc on a tout passé au mieux qu'on pouvait, ou tout viré, comme la capsule.

  • Speaker #1

    C'est cher comme démarche ? Parce qu'en fait, on ne s'en rend pas compte, parce que je te pose cette question, parce que j'ai déjà fait des comparos pour des clients, et les devis, c'est un peu du tout au tout, mais je me demandais si jamais tu changes toutes tes étiquettes de toute ta gamme, est-ce que c'est cher si tu vas vers quelque chose de beaucoup plus éco-responsable ?

  • Speaker #0

    En fait, nous, on a tout fait un peu dans le temps long. Donc, on a switché petit à petit. Par exemple, une fois qu'il n'y a plus de bouchons, on a switché sur des nouveaux bouchons qu'on a considéré être meilleurs. Je ne sais pas dire si c'est plus cher, mais en fait, limite, ce n'est pas la question.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas la question, mais ça peut être un frein. Notamment, je pense à certaines personnes qui peuvent nous écouter, qui veulent absolument aller sur des packagings beaucoup plus éco-responsables. Mais en fait, ils sont limités par les moyens du bord.

  • Speaker #0

    Peut-être déjà... pour ces personnes-là, activons tout ce qui coûte pas forcément plus cher. Et donc, par exemple, virons la capsule. Déjà, c'est moins cher, quoi. Par exemple, les encres végétales ou pas, je pense que, grosso modo, c'est un peu kiff-kiff.

  • Speaker #1

    Vous, c'est que des encres végétales ?

  • Speaker #0

    Toutes les encres sont végétales, ouais. Et intéressant, parce que notre imprimeur, on l'a tanné, tanné, tanné pour avoir des encres végétales. Un jour, il nous a dit « Victoire, ça y est, il prend pas un molet chez la grappe, c'est bon. » Et sauf qu'il a switché sur le végétal pour tous ses clients. Et pareil, ils livrent notre embouteilleur, qu'on livrait dans un petit film plastique, tous ses rouleaux d'étiquettes. On a fait virer le film plastique. Il l'a fait pour nous, mais pour tous ses clients. Je trouve intéressant aussi que quand on génère de l'impact, on le génère aussi pour les autres. Et si tout le monde fait ça sur ces différents sujets, tous, on va progresser un peu mécaniquement. Pour revenir à ta question, on a fait un travail franchement intéressant de détective, d'aller screener tout. Parfois, on n'imagine pas que la capsule, ce n'est pas recyclable. C'est du complexe d'aluminium et pas de l'alu. Je ne savais pas. Ou bien les engouilles végétales, ce n'est pas forcément une évidence. En creusant, on se dit que ça existe. Tous nos papiers viennent de déchets recyclés. donc c'est pas du nouveau déchet Et les bouchons, on est parti sur des bouchons en canne à sucre qui semblaient être meilleurs. Peu de temps après, on a eu tous les feux de forêt, je crois, au Brésil où, justement, un peu les rumeurs disaient qu'ils brûlaient la forêt pour planter de la canne à sucre pour faire des bioplastiques. Bizarrement, c'est aussi des bioplastiques qui venaient du Brésil. Et donc là, on s'est dit on va prendre des bouchons naturels du Portugal, de forêts protégées, FSC.

  • Speaker #1

    Donc c'est une R&D constante.

  • Speaker #0

    Ce que j'aime bien, c'est que t'as pas une personne qui gère la RSE qui a mis tant en troisième étage, mais c'est... collectif quoi et donc c'est tout le monde à tous les niveaux on essaie d'activer ce qu'on peut faire donc c'est aussi dans le temps que ça s'installe vous avez changé vos packaging et après pour la constance donc là on a eu le choix donc des bouchons la colle des étiquettes Et là, on s'est dit, quelle bouteille on prend ? Et on s'est vraiment posé la question, est-ce que ça aurait eu du sens de faire la consigne ? Donc là, on s'est rapproché du réseau consigne, on s'est rapproché de Rebouteille à Lyon, qui est lié au réseau consigne. On est allé voir des personnes qui l'avaient en Bourgogne. C'était long, ça nous a pris, je ne sais pas, six mois, un an. Et on a commencé à tester. On s'est dit, on va le tester à petite échelle, on va le faire un peu localement, on va le faire un peu... Ce ne sera pas rentable, ce ne sera plus long,

  • Speaker #1

    qui allait en te disant on va apprendre en route ouais exactement,

  • Speaker #0

    je sais pas comment on va le faire mais on doit le faire d'autant que l'Allemagne le fait déjà vous avez pas réinventé la roue c'est certain puisque ça se faisait avec notamment les bouteilles de lait mais c'est vrai que ça s'est perdu dans le vin il y avait la bouteille étoile aussi donc le truc a fonctionné donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne sur les softs sur le coca, Evian peut-être la chose qu'on a bien faite c'est de remettre en lien tout un écosystème tester des choses, rendre possible et puis petit à petit la machine a pris ... Donc là, très concrètement, on livre plutôt des distributeurs en casier avec une coiffe consignée. Donc il n'y a plus de carton, plus de film, plus de scotch, plus rien. Les distributeurs, ils livrent un restaurateur. Quand ils livrent un casier plein de bouteilles pleines, ils récupèrent un casier plein de bouteilles vides. On massifie ça, on envoie chez un laveur qui lave tout ça. Et après, le laveur revend les bouteilles au plus près de chez lui ou à nous. Parce que l'idée, ce n'est pas que tout revienne chez nous absolument, mais que ce soit le plus organique possible. et nous on s'engage auprès des laveurs aussi pour récupérer Ils savent qu'ils ont une débouchée.

  • Speaker #1

    Dans un rayon de combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Nous, on récupère tout ce qu'il y a en France. Et en même temps, on invite les laveurs à vendre au plus près de chez eux. Très bien. C'est ça, quelques 200. Ce n'est pas qu'une bouteille à Lille revienne forcément chez nous. S'il y a une débouchée à Lille, tant mieux. S'il n'y en a pas, c'est mieux qu'elle revienne chez nous.

  • Speaker #1

    D'accord. Et en termes d'obstacles ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est plein de petits obstacles à gérer. Et donc, c'est que de la complexité. En soi, ce n'est pas très compliqué, mais plutôt complexe. la bonne bouteille, le bon laveur, que tout ça matche bien, et après expliquer à nos clients, c'est un nouveau process, ils savent le faire sur des boissons mais pas sur le vin, donc ils n'ont pas le réflexe, comment on identifie ça, est-ce qu'ils ont la place, c'est quoi le coup de consigne, est-ce qu'il y a une contrainte, j'ai cassé une bouteille, qu'est-ce qu'il se passe, c'est un peu que ces choses-là, et puis c'est d'installer un nouveau geste aussi, qui n'est pas toujours perdu, mais en tout cas sur le vin il était perdu, et donc c'est nouveau, est-ce que vraiment ça a du sens, il faut donc tout tout tout réexpliquer, C'est plus long, c'est plus de temps, il faut changer un peu les mentalités. La vraie contrainte, elle l'était ou elle est encore là ? C'est nouveau, c'est du poids, il faut porter. Il y a des choses un peu nouvelles. Ce n'est pas comme d'habitude. Dans l'entrepôt, il y a des cartons, puis là, il y a des casiers. Ils n'ont pas l'habitude. Le carton, il n'y a pas de poussière. Le casier, il y a de la poussière qui tombe.

  • Speaker #1

    D'accord. On est vraiment sur des trucs très concrets, pratiques aux pratiques. Cinq ans après la réintroduction de la consigne, qu'est-ce que tu en tires, toi, comme enseignement ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que... Les gens, finalement, sont beaucoup plus disposés à rapporter des bouteilles que tu ne l'aurais cru. Dis-nous en plus.

  • Speaker #0

    Écologiquement, ça marche. C'est 80% de CO2 en moins. Les chiffres de l'ADEME, ils sont sans débat. On a fait deux fois notre bilan carbone à deux ans d'écart. On a diminué de 28%, je crois, le carbone par bouteille. Donc vraiment, écologiquement, ça marche. Logistiquement, ça marche. 95% de nos volumes en CHR, café, hôtel, restaurant, sont en réemploi. Donc ça, ça marche. C'est encore le début et on peut aller mille fois plus loin, mais ça, ça marche. S'il y a des choses qui marchent moins bien, c'est vraiment le passage à l'échelle, que vraiment il y ait une bascule qui se fasse chez les clients, que ce ne soit pas un test, que ce ne soit pas un truc à « nice to have » ,

  • Speaker #1

    mais pas nécessaire,

  • Speaker #0

    que l'évidence se fasse. Vraiment, c'est 80% de CO2 en moins. Il ne faut pas trop expliquer.

  • Speaker #1

    La bouteille,

  • Speaker #0

    c'est désastreux. Le recyclage, c'est très bien, mais réemployer, c'est vraiment mieux. Et il y a des bénéfices aussi. Il y a 79% de CO2 en moins, mais c'est 76% d'énergie en moins, 51% d'eau en moins. La métropole de Lyon, quand tu mets une bouteille à recycler, recycler, c'est 5 centimes par bouteille. Et donc, c'est autant d'argent que met la métropole qu'elle pourrait mettre ailleurs. Et c'est aussi de l'emploi local. Tous ces laveurs, c'est aussi souvent des assos ou des boîtes en réinsertion, etc. C'est hyper intéressant. C'est tout un tissu économique. absolument génial, il y a vraiment plein de bénéfices au réemploi, une bouteille neuve, même si 100% du verre se recycle une bouteille neuve a besoin de verre neuf, donc de silice neuf qui est une matière non renouvelable pour faire une bouteille transparente il n'y a que 20% max de verre recyclé et une bouteille sombre c'est 80% max, donc 20% au moins, vraiment c'est évidemment nécessaire de passer sur le réemploi, peut-être dans les sujets que nous on a absorbé, mais il y a toutes les fluctuations tous les surcoûts, on ne maîtrise pas tout on a peut-être cette capacité chez OE à lancer un projet parce que c'est l'évidence et c'est le futur, mais sans tout maîtriser. Et on se dit, on verra. Et donc ça, souvent dans un projet économique, c'est dur de ne pas tout maîtriser. Souvent, on veut faire tout le PNL, tout le BP, tout nickel. Et en fait, il y a des choses qu'on ne sait pas. Et donc nous, on a cette capacité à lancer quand même. Et je comprends que tout le monde ne puisse pas faire ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. soit ça a du temps,

  • Speaker #0

    soit ça a de l'argent donc c'est encore le début du réemploi en France pour autant c'est... quand même en train de prendre vraiment ça du sens. J'y crois parce que un jour, il n'y aura plus de silice. Vraiment, tout le monde est convaincu que c'est du bon sens. Il faut quand même retrouver ce geste. Alors, en restauration, c'est très facile parce que c'est sur place, c'est très circulaire. Là où c'est plus difficile, c'est sur les consommateurs finaux. Est-ce que je vais aller rapporter ma bouteille dans un franprix ou dans une épicerie zéro déchet ? Certains commencent à le faire, mais il faut que la bascule se fasse. Ça, c'est pas encore.

  • Speaker #1

    En ville, c'est beaucoup plus facile pour habiter à la campagne, c'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et après, il y a tous les drives. Par exemple, dans un drive, tu peux rapporter des casiers avec des bouteilles de fil. Il y a plein de schémas. Il y a des boîtes qui livrent et ramassent elles-mêmes. C'est en train d'émerger et vraiment, la bascule va se faire. Peut-être qu'elle prend plus de temps que ce que j'aurais souhaité.

  • Speaker #1

    On a été habitués à jeter. C'est un truc de coupé. On nous a appelés à faire le tri sélectif. Maintenant, on nous dit qu'il faut garder nos bouteilles et changer notre manière de fonctionner. donc ça va prendre du temps mais l'humain étant très adaptable je suis pas inquiète On l'a quand même bien saisi, OE ne se contente clairement pas que de vendre du vin, on reviendra après sur les essences. Vous accompagnez aussi les vignerons vers l'agroécologie, notamment via le programme OE, et il y a 1% de votre chiffre d'affaires consacré à ces projets. Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur ces initiatives et sur ce qu'elles représentent pour vous ?

  • Speaker #0

    Vraiment, on s'est inspiré de Patagonia, du 1% pour la planète, et de se dire comment on peut contribuer à aller plus loin. Et donc il y a la question d'accompagner les vignerons. Une fois qu'on a un bilan, qu'est-ce qu'on en fait ? Comment on peut... on s'associe à une boîte qui s'appelle EcoFarms avec qui on travaille et donc tous les vignerons avec qui on travaille on fait passer EcoFarms pour analyser les sols vos rapports incroyables je vous invite vraiment à aller sur le site de OE je mettrai le lien dans la description parce que les rapports ils sont super bien faits merci on essaie d'être très complet et transparent et de dire aussi ce qu'on fait pas assez bien on essaie d'avoir un plan d'action par vigneron et après ce plan d'action il y a des choses à financer Et donc là, l'idée, c'est est-ce que nous, on peut financer des choses ? Alors on est encore petit, jeune, voilà. Est-ce qu'on peut aller co-financer ? Est-ce qu'on peut aller chercher des financements pour d'autres ? Là, par exemple, on fait des financements pour notre domaine. Et du coup, on a invité les vignerons voisins, même des gens à qui on ne bosse pas, en disant on va le faire aussi pour vous. Là, on essaie de réfléchir à un nouveau schéma, un nouveau modèle économique pour ne plus donner 1%, mais 2%. Et comment on pourrait faire ça intelligemment, etc.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres causes pour lesquelles vous êtes engagé, je ne sais pas, la Ligue ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Dans le sens où on voudrait très directement impacter plutôt la filière et ce sur quoi on a un peu du lien, de la maîtrise, de la connaissance. Et après, il y a tous les autres sujets. Je pense au handicap, au travail. On essaie de travailler pour accueillir une personne SDF dans nos bureaux la nuit. Donc ça, c'est d'autres causes plus sociales. Et en même temps, il faut aussi choisir ses combats et être bon dans ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il faut pouvoir tout faire.

  • Speaker #1

    Il faut que ce soit cohérent avec votre ADN et votre cap.

  • Speaker #0

    Voilà. On a très avancé sur le sujet. faire moins mal, donc moins de carbone, moins de déchets grâce au réemploi. Ça, vraiment, on a bien poussé. Et une entreprise, un partenaire qui voudrait bosser avec nous en zéro déchet, on sait vraiment le faire. Enfin, c'est lunaire. Et après, on a ouvert le sujet de plutôt régénération, prendre soin de la biodiversité, des sols, des personnes, etc. Et donc, comment on peut être une entreprise régénérative qui fait pas seulement moins mal, mais plus de bien. Et la chance qu'on a avec l'agricole ou l'agriculture, c'est que la biodiversité, elle peut justement renaître et revivre, etc. Donc, on peut favoriser les conditions de la régénération. Et donc, c'est ce qu'on essaie de faire. Et de fait, on essaie de faire ça aussi sur le côté humain, par le handicap, le question de joie au travail, ça. Ok, ok.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Non, c'est similaire et en même temps un peu différent parce que c'est... Je posais la question justement sur tout ce qui était lié contre le cancer et tout parce que ce sont les plus grosses assos, entre guillemets, qu'on voit associées à certaines marques. Mais je trouve ça, enfin, pas beaucoup plus intéressant, mais beaucoup plus pertinent. au vu de votre cap stratégique d'avoir fait ces choix. C'est beaucoup plus cohérent et pertinent avec votre ADN. Petite question, parce que tu parlais de régénération et d'agriculture régénérative, pardon. Avec qui vous collaborez sur ce volet ?

  • Speaker #0

    EcoFarms nous aide beaucoup. Et après, on a des personnes sur le terrain.

  • Speaker #1

    Mais des domaines, est-ce que vous avez des domaines pilotes ?

  • Speaker #0

    Émile Gaulier dans le Bordelais, qui nous aide beaucoup. Et après, on a des domaines au sein de nos vignerons. Certains sont très avancés sur des sujets, d'autres... sur d'autres sujets, donc tout ça, ça se complète, on essaie de mettre en lien, ce qui n'est pas toujours facile, mais... Et Coffarms, ils sont aussi avec d'autres... agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. On apprend aussi. C'est intéressant aussi de sortir du côté uniquement vigne. Absolument. Et voir d'autres pratiques qui, parfois, s'adaptent, parfois pas forcément, mais c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok, ok. Créer et faire grandir une marque de vin. Parce que vous êtes une marque de vin. Et en plus, vous êtes un peu estampillé écolo. C'est pas un long fleuve tranquille, spécialement en France, surtout sur la partie branding. Quel a été le plus gros défi à relever pour toi dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y en a deux. qui me viennent comme ça. Le premier, c'était vraiment de trouver notre patte visuelle. Alors, c'est très marketing, mais je crois vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est Coca-Cola. Il y a des marques où tu as un univers qui est créé et ce n'est pas que un logo.

  • Speaker #1

    Tu connais des marques dans le vin qui... qui arrivent à créer ça ?

  • Speaker #0

    Non, en vrai. Si, comme ils s'appellent les Australiens.

  • Speaker #1

    Ah oui, Yellowtail. 19 Crimes.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, Yellowtail. Mais c'est un vrai défi dans le vin, de créer une vraie marque. Souvent, on dit, moi, j'ai des acteurs du vin qui ont 16 marques. Mais en vrai, une marque, c'est une communauté, c'est un mouvement. Je ne sais pas, un ADN, c'est des événements, c'est des rencontres. Ce n'est pas un visuel. Et ce n'est pas juste un produit. Et un nom, je ne sais pas quoi, qui est un produit. c'est beaucoup plus impalpable donc c'est ça qu'on essayait de créer avec OE ce qui est un vrai défi, donc il y avait vraiment ce défi d'avoir déjà tous les assets créatifs on va dire, et après il y a ce défi de mettre en mouvement une communauté, donc ça c'est un défi qu'on va essayer de muscler en ce moment et après de faire résonner ça avec la cible à tous les acheteurs et là en France on a quand même ce défi de ce qu'on disait tout à l'heure, marketing marque dans le vin, être trop disruptif

  • Speaker #1

    Il y a un petit côté, alors le mot va sembler un peu fort, mais il y a un petit côté évangélisation à faire. Et tout ce qui est pédagogie, j'aime pas utiliser le mot éducation parce que ça fait penser aux gens qu'on les prend pour des niailles alors que pas du tout. C'est vraiment ce côté pédagogique qui est à faire, ce côté vulgarisation qui est à faire et qui prend du temps en fait. Changer les mentalités en France, il faut se lever de bonheur quand même.

  • Speaker #0

    Oui, une grande qualité qu'on a, mais qui est aussi un vrai défi, c'est que ce qu'on fait c'est assez systémique. On va loin sur beaucoup d'aspects, le réemploi, le zéro déchet, l'humain, la génération. Et en fait, c'est dur de tout expliquer. Sur un post Instagram, te dire qui on est, ça devient hyper dur. Et en même temps, c'est génial d'aller aussi loin sur plein d'aspects. Et donc,

  • Speaker #1

    si tu devais faire l'Elevator Pitch de OE, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que OE, c'est une entreprise à mission, Bicorp depuis 2017, on crée des produits et des expériences au profit du bien commun. Et concrètement, on produit le vin. Le champagne au haie et les essences d'au haie, qui sont des sodas botaniques faits avec les plantes qui régénèrent le domaine au haie.

  • Speaker #1

    C'est vachement long quand même, si je peux me permettre.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah après, c'est le temps élevé de la part de la 4e étage.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais je me dis qu'on dit entreprise à mission avant de dire entreprise à mission dans le secteur du vin ou dans le secteur de la boisson.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Et je me dis que c'est là peut-être où on peut perdre des gens.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et quelqu'un qui veut des boissons, il veut pas forcément la mission, le truc, le machin. Non, absolument. Ce pitch-là, on le challenge régulièrement avec l'équipe aussi parce que... On a lancé les essences d'Oé, ça a 4 mois, donc ça a quand même bousculé le fait de sortir du vin. On lance des services, ça devient un peu différent, ça vient compléter ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que cette idée de mouvement, mouvement média, on y est presque. Vous n'avez jamais été tenté d'aller faire un tour à Bellecour et de pitcher la marque et de demander aux gens une entreprise à impact, ça vous inspire quoi ? Parce que là, on sort, on va à Bellecour, on a de quoi faire.

  • Speaker #0

    Ce serait vraiment intéressant. De faire ça, de filmer ça, de faire des petits contenus, etc. Je pense quand même que les gens connaissent, des gens comme Patagonia, comme la ruche qui dit oui, Tougou Tougou.

  • Speaker #1

    Oui, mais qu'est-ce qu'on met clairement derrière ce mot impact ? C'est ça, surtout, je trouve que c'est un peu un mot valide, tu sais, entreprise à impact, tu ne sais pas trop. Je vais être maxi transparent. Moi, à la base, les entreprises à mission, ce n'est pas que je n'y crois pas, c'est qu'il me faut des preuves. Je fais partie des gens qui ont besoin de données ultra tangibles. Et ce qui m'a plu dans votre approche, c'est que tout est prouvé. tout est sourcé, tout est documenté. C'est limite un travail quasi journalistique. Ça permet de mettre les gens en confiance, de ne pas passer pour des bonimentaires ou des charlatans. Je trouve que vraiment, ça fait la différence. Mais encore une fois, il faut quand même arriver à capter les gens qui vont être capables de lire l'intégralité des contenus sur votre site. Parce que votre site, il est très intéressant. Il est intense. Si vous n'avez pas la possibilité de tout mettre en légende sur Instagram, alors votre site... Euh... Vous pourriez faire 2-3 pages supplémentaires, je pense. Parce que vraiment, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Et je me dis, comment on arrive à le vulgariser, à faire en sorte que les gens arrivent à capter ce qu'est une entreprise à impact sans arriver en disant, coucou, on est une entreprise à impact.

  • Speaker #0

    De fait, on a cette page « Faire le bien » , qui est un peu le rapport d'impact. L'idée, c'est d'utiliser ça pour aussi mettre en mouvement les gens et dire, tu veux faire pareil ? Viens, le lien, c'est ça, ou la bonne personne, c'est ça. Et sans jamais donner de leçons, mais montrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de la documentation. Quand on arrive sur votre site et vraiment, on parcourt certaines pages. La page du bien, c'est un très bon exemple. On a l'impression d'être, tu sais, de voir tous les petits trous de l'entreprise qui tourne. Vous nous dévoilez un petit peu comment, en fait, l'entreprise tourne. Et c'est super intéressant parce qu'on a accès à tout. Notamment la partie management que je trouve assez inspirante. Je pense que certains gagneraient. Il y a plein de choses qui sont pleines de bon sens, comme le fait d'aller faire les vendanges ensemble, de créer une vraie cohésion d'équipe.

  • Speaker #0

    Et après, on essaie aussi de dire sur cette page « Faire le bien » ce qu'on ne fait pas encore assez bien, ce qu'on a pas poté. Et je pense qu'un des risques pour nous, c'est aussi de se croire un peu arrivé. Et puis franchement, on est vraiment en mouvement. Vraiment, c'est un mouvement collectif. et On le rend peut-être visible, mais il est possible que parce qu'on travaille avec des laveurs, avec EcoFarms, avec des vignerons, avec des scientifiques, avec l'agence de l'eau qui nous aide sur des sujets. C'est vraiment un collectif.

  • Speaker #1

    À vos débuts, vous étiez quand même très axé vente en ligne. Après, notamment, je crois que c'est après le Covid qu'on vous a vu pas mal débarquer en caviste. Vous avez fait des événements, vous aviez un moment un bar dans le 15e, si mes souvenirs sont exacts. comment vous avez aussi fait la livraison en... La voile, exactement. C'était il y a un an ou deux ans ?

  • Speaker #0

    Là, on a la troisième qui est arrivée ce matin. À New York. L'équipe a envoyé les photos ce matin.

  • Speaker #1

    Comment vous avez développé votre réseau de distribution au fil du temps, tout en restant, encore une fois, cohérent avec votre mission, à savoir le bien par le bon ?

  • Speaker #0

    Au début, on était tout en ligne. Quand même, je trouve que c'est dur dans le monde du vin, où les marges ne sont pas grandes, de vendre en ligne, le produit est lourd, ça casse, les coûts de livraison ne sont pas si simples. Donc cette équation-là n'est pas si simple à avancer. On a toujours le site en ligne, mais on met moins de carburant aujourd'hui dessus. Même si je crois qu'on a doublé les commandes l'an dernier, mais voilà.

  • Speaker #1

    C'est drôle.

  • Speaker #0

    Et après, on a poussé d'abord la nouvelle plus d'impact. Et donc c'est plutôt le CHR, en fait. Parce que c'est là où, sur la consigne, le réemploi, ça marche le mieux, en tout cas pour nous. Et donc ça, on a vraiment poussé ça. À la fois parce qu'il y a plus d'impact, et peut-être comme le geste est nouveau, ils sont contents de le retrouver, c'est pratique aussi pour eux. ça fonctionnait bien aussi financièrement et donc voilà on a bien poussé ça, et puis après, plus ça allait, plus on est rentré chez des comptes costauds, donc on a été servi à Roland Garros, on a été on est chez Intercontinental, on est dans différents beaux lieux, on est chez Le Pain Quotidien et après, on était dans beaucoup d'épiceries VRAC bio zéro déchet, on y est toujours, et ça canon c'était super partenaire, et après on a développé une gamme dédiée à la GMS, et on s'est longtemps posé la question de, est-ce qu'on va en GMS et c'est quand même 80% du vin qui est acheté en GMS donc on s'est dit, on va créer une gamme dédiée Il y a un peu ce risque-là dans le monde de l'impact, où on ne peut parler qu'à sa petite communauté, un peu bio, un peu convaincue, etc. Je trouve que les vraies personnes, c'est les gens à qui moi ou nous, on parle moins, qui sont moins dans notre réseau, qui sont peut-être moins dans le game de l'impact, etc., ou des startups.

  • Speaker #1

    Qui ne sont pas votre type principal,

  • Speaker #0

    en fait. Les principales, qui sont Madame Michu, pour faire le cliché, mais des gens de la vie quotidienne avec qui on n'a pas forcément un lien, qui ne sont pas forcément sur LinkedIn, etc. Et donc, comment on peut leur parler à eux, et comment, eux, on peut les embarquer dans une culture d'impact, comment on peut les émerveiller, parler leur langage aussi. Et pas que notre langage, très start-up, bio, machin. Bien sûr. Hyper intéressant. Donc ça, on progresse, on apprend, etc.

  • Speaker #1

    Vous formez vos revendeurs, vous leur donnez de la PLV ?

  • Speaker #0

    C'est un vrai défi, mais on essaye de prendre le temps de former, de donner des PLV, faire des visioconférences avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Des animations en GD, vous en avez déjà faites ?

  • Speaker #0

    On en fait, ouais. Et là, on a annoncé il y a deux semaines, on lance une force de vente à Impact. On a dix personnes sur le terrain, en France, partagées avec deux autres marques à Impact. Avec Random Social. qui fait des chips, des biscuits apéro, etc. Et chaque paquet acheté co-finance des repas pour les étudiants, pour des personnes des fins de réserve, et avec Café Joyeux.

  • Speaker #1

    Ah oui, Café Joyeux, oui.

  • Speaker #0

    Qui est plutôt sur le côté insertion handicap. Très bien. Donc hyper intéressant. Et après, on a ouvert l'export. Et donc pendant longtemps, pareil, sur l'export, on s'est dit, export égale pollution, et est-ce que vraiment, on promeut plutôt une culture ou une consommation locale ? Est-ce que vraiment, l'export, ça a du sens ?

  • Speaker #1

    Vous auriez pu vous limiter au petit export, entre guillemets. Vous ne voulez pas partir de l'export.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. En fait, on s'est plutôt... poser, pour dessiner une roadmap à l'export qui a vraiment du sens. Et après, on s'est dit, ok, on va la déployer. Par exemple, les US, je vous fais un bon exemple où au début, on envoie en cargo un peu. Ensuite, on envoie à la voile, on essaie de faire moins mal. Ensuite, on active le réemploi comme on fait à New York. Et après, il y a des embouteilliers localement.

  • Speaker #1

    Donc, vous envoyez en bulk ?

  • Speaker #0

    On va envoyer. C'est pas encore fait, mais on va. Et après, on a encore une roadmap par la suite. À partir du moment où on était assez clairvoyant là-dessus, on s'est dit, go, on y va. Je voulais pas qu'on lance sans avoir une vraie vision derrière.

  • Speaker #1

    Côté marketing et com, selon toi, quelle a été votre plus belle réussite ou ce dont tu es le plus fier ?

  • Speaker #0

    Non mais il y a des petites choses, il y a des collabs qu'on a fait avec Malika Favre, que j'adore cette artiste, etc. Mais peut-être s'il y a une chose, c'est cette cohérence que tu évoques, qui est vraiment dure à trouver quand même, parce que c'est que du fine tuning, c'est que le 1, non, ça...

  • Speaker #1

    C'est vraiment du détail, c'est le diable est dans les détails.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin c'est vraiment... Je le trouve pas facile à tenir et j'admire les marques qui le font et je trouve qu'on essaie de le faire et installer une DA qui est, je trouve, belles, en tout cas nous on se sent bien en résonance avec ça aller jusqu'au bout et quand même réussir à l'expliquer.

  • Speaker #1

    Elle est jolie, mais surtout, elle reflète votre positionnement. Parce qu'à la limite, le j'aime, j'aime pas, je vais te dire... Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et voilà, ce truc-là, je trouve que c'est un vrai beau travail qu'on a réussi à faire et qui s'est inscrit dans le temps.

  • Speaker #1

    À l'inverse, est-ce que t'as des idées d'action, comme au market ou même commercial, où là, tu t'es dit, bon, on l'a fait, c'était intéressant, mais on le refera pas ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des choses où on referait mais on irait beaucoup plus loin. Par exemple, des collabs avec des artistes. On a fait des choses vraiment géniales, mais je pense qu'on pourrait aller beaucoup plus loin. Et par exemple, ne pas faire qu'une petite bouteille dans le vin, c'est un peu ça. On fait une étiquette, c'est sympa, c'est un peu one shot. Un jour, j'aimerais bien qu'on réouvre un bar, on pourra en reparler, ou un lieu en tout cas, que ce côté artistique puisse s'exprimer de manière encore plus costaud.

  • Speaker #1

    C'était intéressant le choix 15e. C'est vrai que je ne l'aurais peut-être pas mis dans le 15e.

  • Speaker #0

    Ça s'est fait en partenariat avec un hôtel. Et donc moi, je connaissais le directeur de cet hôtel et on était hyper chaud pour faire le lieu. et donc on n'a pas trop eu le choix parce que c'était... en bas de l'hôtel. Donc ça, c'est fait là. Un des learnings, c'est qu'évidemment, emplacement, emplacement, emplacement.

  • Speaker #1

    Emplacement par rapport à votre disciple,

  • Speaker #0

    en fait. Oui, exactement. Il y a un peu ce bémol-là ou ce sujet-là. Et franchement, on va apprendre, on va le faire, on va se donner six mois, on va voir. Et j'aime bien cette logique-là aussi de se dire, tout n'est pas parfait, on ne maîtrise pas tout. Et en fait, il s'est passé des choses absolument géniales.

  • Speaker #1

    Vous avez votre propre petit laboratoire d'expérimentation ça marche, ça marche,

  • Speaker #0

    ça marche pas c'est pas grave en fait parfois on s'intédie un peu le ça marche pas Parce que si on l'entre, il faut que ça marche, on s'investit en temps, en argent. Pour autant, il y a plein de bénéfices, même quand ça ne marche pas. Par exemple, là, on voit que le vin ou les boissons, ce qui compte, ce n'est pas tant le produit, mais la rencontre autour du produit. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et donc, nous, pour l'instant, on vend beaucoup de produits. Comment on peut générer plus de belles rencontres, plus de liens sociaux, plus de confrontations, plus d'émerveillements, réunir des publics qui ne se connaissent pas ? Et on a une belle capacité à le faire ici et là. Si on avait des lieux ou si on avait plus de lieux, on pourrait le faire plus, mieux et donner une vraie résonance au produit. qui est que le support de quelque chose qui a la vraie valeur. Et quand tu achètes une bouteille de champagne, ce n'est pas tant la bouteille que tu achètes, mais le moment de célébration qui va aller avec. Et c'est ça qui a la valeur, ce n'est pas la bouteille en tant que telle.

  • Speaker #1

    Et je dirais même le sentiment d'appartenance, parce que vous, vous avez quand même réussi à créer une communauté assez engagée. Comment aujourd'hui vous impliquez vos clientes dans votre aventure de marque ?

  • Speaker #0

    C'est un bel enjeu qu'on est en train de saisir là, et dans les mois qui viennent. Je vois qu'on a plein de choses à faire. Je vais dire un boulevard. plein de choses à faire. Il y a beaucoup de gens qui nous suivent de près, qui s'inspirent de ce qu'on peut faire, qui nous aident, qui nous donnent des conseils, qui nous challengent. Et toute l'idée, c'est de réunir ces personnes-là, les mettre en mouvement. On a une belle capacité à fédérer et voir ensemble qu'est-ce qu'on veut générer ensemble. Et c'est un peu notre fonctionnement avec l'équipe. C'est quoi le truc qu'on veut faire tomber ? Ça, on l'a fait à deux avec FX au tout début. Maintenant, on est 21. Bah, si on était 50 avec la communauté, ou 100, ou 500, qu'est-ce qu'on ferait tomber. Et donc là, c'est intéressant. Et là, on peut penser, je sais pas, politique, on peut penser beaucoup plus social, faire basculer une ville dans le réemploi, enfin, on peut penser plein de choses. Et le pouvoir des communautés est hyper fort, après à nous de bien le faire intelligemment et humblement aussi, quoi. Et de faire ça aussi de manière honnête et que ce soit pas fait, donc au final, on vend du OE, quoi, mais qu'on utilise OE et le lien qu'on a, qui est cool entre nous, pour générer quelque chose de plus grand, quoi. C'est le bien par le bon, le bon c'est le moyen. Et donc, comment on utilise ça au profit du bien commun, tout en faisant en sorte que, quand même, ce projet-là, ce truc-là soit... robuste, durable, pérenne, puisse investir dans plus de vignes, etc. Il faut trouver le bel équilibre, mais je ne veux pas qu'on se trompe de combat.

  • Speaker #1

    Là, sur la table, on a deux bouteilles d'essence. J'aimerais que tu m'expliques un peu quelle est l'idée derrière ce projet des essences. Pourquoi ça a été lancé ? Est-ce que vous vous êtes dit on consomme un peu moins de vin, donc il faut qu'on ait quelque chose, une autre corde à notre arc ? Quelle était l'idée ?

  • Speaker #0

    Une des réflexions dans le monde de l'impact, c'est que tu prends ton business model et tu le pousses à fond et tu vois ce qui se passe. Et qu'est-ce que t'en apprends ? Est-ce qu'on veut que la Terre entière consomme du vin tout le temps ? ou de l'alcool tout le temps, pas forcément. Ce qui nous touche le plus, c'est peut-être les rencontres qui sont faites autour du produit, et donc il y a des gens qui pour X raisons ne boivent pas de vin ou d'alcool, et donc qu'est-ce qu'on pourrait leur proposer ? Il y a le sujet de faire des vins sans alcool, on pourra en parler. Moi j'ai un bon ami qui me dit franchement mon frère a un problème d'alcoolisme, et j'adore ce que vous faites, et pour autant j'arrive pas à adhérer à cause de ça, et donc voilà, je trouve ça assez touchant. Et après il y a toute la réflexion autour de l'entreprise régénérative, comment on peut régénérer et comment on peut en partager les fruits. Dans les domaines de nos vignerons et notre domaine, on plante des plantes pour régénérer les sols de la biodiversité. Et de ces plantes, de ces essences, on fait les essences d'Oé. Ce sont donc des sodas botaniques sans alcool, pétillants et bio. Essence d'Oé parce que... Essence de plante, mais aussi parce que l'essence d'Oé, c'est de prendre soin de la biodiversité des personnes. Et donc, il y a plusieurs bénéfices à ça. Donc, c'est des infusions pétillantes, donc tu as un peu le bénéfice santé d'une infusion. Tu as des compléments de revenus pour les agriculteurs. comment on peut contribuer à redorer le blason de l'agriculteur et... mieux les financer, il y a vraiment ce sujet-là. Tout est bio, c'est des plantes qui régénèrent les sols autour des domaines, dans les domaines, etc. Les bouteilles sont réemployables, donc tu es sur le schéma le plus décarboné possible. On a un peu un produit très complet qui reflète vraiment bien ce qu'est OE et qui change aussi des sodas qu'on peut boire de manière classique. C'est un peu ça l'idée. Vous l'avez lancé en janvier pour le Dry January. L'occasion, c'était le Styra, parce qu'on a eu le Styra Innovation Award. L'idée, c'était le Dry January. C'est hyper intéressant de faire un pas de côté. ou très cohérent avec le monde du vin et en même temps c'est pas du vin et c'est pas du faux vin mais c'est lié à la filière vin parce que c'est produit avec les fruits de la vigne mais très complémentaire je trouve

  • Speaker #1

    Oui. Et encore une fois, toujours en adéquation avec votre ADN de marque. Là, il y a feuilles de figuier, fleurs de sureau. On reste sur le côté très naturel.

  • Speaker #0

    Et donc, au tout début, on a lancé racines, feuilles, fleurs, pour célébrer un peu les trois niveaux de biodiversité. Ok,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #0

    Et après, d'autres viendront, etc. C'est très vivant.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un projet, c'est un produit qui est amené à rester.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est une ligne qui est amenée à rester. Après, nous, on y terre tout le temps sur les recettes. On affine plus de sucre, moins de sucre. On essaie de trouver les bons éclipses. Parce que c'est le tout début, on découvre. et passionnant je trouve aussi de proposer à nos clients il y a les vins, la régénération dans les vignes et le fruit de la régénération et donc en fait on leur propose un peu un système ensemble on génère quelque chose et plus ces essences d'oé vont fonctionner plus on va aller chercher des agriculteurs pour planter faire de la polyculture et aller chercher d'autres choses donc il y a vraiment un mouvement c'est pas juste on a lancé un produit et on voit ce qu'il se passe et

  • Speaker #1

    par exemple sur les fiches producteurs quand on voit c'est le vin de je sais pas Laure ou Jacques je dis des noms comme ça au hasard Merci. Est-ce qu'on peut directement acheter l'essence qui est produite dans leur truc ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant,

  • Speaker #1

    non. C'est la combinaison de plusieurs...

  • Speaker #0

    Non, pour l'instant, c'est la combinaison. OK. Et il y a encore des choses qu'on est en train de planter en vue des essences, là, en ce moment.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que c'est des collabs, au final, entre différents domaines. Donc,

  • Speaker #0

    très intéressant. Et en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a screené tous les domaines. On leur a demandé toutes les plantes qu'ils avaient autour de leur domaine ou dans les rangs, etc. et de tout ça on a pris avec une botaniste le temps de regarder qu'est ce qui a vraiment de sens, qu'est ce qui est comestible et pour construire toutes les recettes, donc c'est tout un travail passionnant. Un peu de détective aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, définitivement, vous avez bien le Scooby-Doo,

  • Speaker #0

    vous. Ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Tu disais tout à l'heure que le vin désalcoolisé, vous y êtes pas allé, qu'est-ce qui vous dérange dans le vin désalcoolisé ?

  • Speaker #0

    La vraie première chose, pour moi en tout cas, c'était, on veut que tout ce qu'on fait soit vrai, beau, bien, un peu ce qu'on disait tout à l'heure. On n'était pas 100% à l'aise sur le fait de faire du faux vin, même s'il y a plein de gens qui adorent ça, etc., et franchement aucun problème, mais nous, on ne trouve pas ça cohérent et si tu veux voir... Autre chose que du vin, moi j'avoue que je suis pas fan de faire du faux quelque chose. En même temps la bière sans alcool marche très bien, le Coca-Cola zéro marche très bien.

  • Speaker #1

    Ouais et les steaks végétaux aussi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais carrément. Et donc je vois très bien que c'est un marché qui va prendre. Après il y avait qu'aujourd'hui dans ce qu'on a étudié pour faire un litre de vin sans alcool, il faut 70 litres d'eau. Et sûrement que demain ça changera, mais on était pas 100% à l'aise de faire ça. Plus je crois qu'il faut rajouter du sucre, des choses, etc. Et après on n'a pas trouvé de... au goût de choses qui nous match bien. Et je suis convaincu que demain, il y aura des choses très bonnes, et il y en a sûrement peut-être déjà un. Tout ça réuni fait qu'on a préféré lancer ça, les sodas botaniques, plutôt que du vin sans alcool.

  • Speaker #1

    Je te demandais ça vis-à-vis de l'exemple que tu as cité, de ton ami qui a son frère qui a un problème de dépendance à l'alcool. Parce qu'en fait, le vin désalcoolisé ou vin sans alcool, c'est une idée pourrie pour des alcoolodépendants, puisqu'en fait, ils se retrouvent avec le même geste. Il se retrouve avec... Tu sais, c'est des gestes...

  • Speaker #0

    Ça reste du vin.

  • Speaker #1

    Ça reste du vin, en fait, et ça peut faire replonger les gens dans l'addition. Donc, en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Tu ne perds pas le...

  • Speaker #1

    Exactement, tu ne te déconditionnes pas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc, je trouvais que, par exemple, sur des problèmes avec... Enfin, sur des problématiques d'alcoolodépendance, c'est beaucoup plus malin, en fait, d'avoir des sodas. Puis, en plus, ce sont des sodas qui peuvent être... Tu fais ta commande, je ne sais pas, pour ton week-end entre potes. Tu peux prendre six bouteilles pour les enfants, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et j'avais une autre question à te poser. Est-ce que si on n'appelait pas ça vin désalcoolisé ou vin sans alcool, ça te poserait moins de problèmes de créer un... Parce que tu disais un faux vin. Est-ce que la terminologie te rebute en elle-même ? Je me demandais, est-ce que ça pourrait pas être intéressant de créer une nouvelle catégorie ? Parce que vin sans alcool ou vin désalcoolisé, à chaque fois, il y a quelque chose qu'on enlève. Et donc, on donne l'impression au... Pas aux clients que c'est un sous-produit, mais qu'on leur donne un produit pas 100% fini, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bonne question. En fait, concrètement, on fait du vin qu'on désalcoolise, aujourd'hui. Si c'était une sorte de jus de raisin, blablabla... Comme le vin goûté ? Oui, oui, si, si, si. J'ai pas goûté encore, mais j'ai vu ça, ouais. Franchement, si le produit est bon et s'il est sain, en soi, j'ai pas trop de problèmes. Et c'est pas tant la terminologie, tout ça. C'est plutôt... J'aimerais que ce soit vraiment vrai. Il y a un truc entier.

  • Speaker #1

    Donc si demain, il y a une alternative qui te permet de faire du vin désalcoolisé ou du vin sans alcool de manière saine, là, ça sera quelque chose que tu regarderas. Donc là, pour l'instant, c'est sur les méthodes que vous n'êtes pas en phase.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que si la méthode, vraiment, ce n'est pas clean, et ce qu'il y a dedans aussi, vraiment, je ne veux pas... Mais si il y a une méthode hyper clean et franchement bien, franchement, why not ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'ici 20 ans, ce sera possible.

  • Speaker #0

    Certainement,

  • Speaker #1

    je pense que ce sera possible. Mais pas encore maintenant. Si tu avais un invité à me recommander pour un prochain épisode de podcast, donc si possible dans le vin et les spiritueux.

  • Speaker #0

    Je dirais Delphine Domaine-Émile Grelier. que j'ai mentionné rapidement tout à l'heure. C'est des personnes qui bossent depuis longtemps le sujet de l'agroforesterie et de la biodiversité et de l'écosystème vivant d'une manière fabuleuse. C'est des bosseurs et des gens passionnés et du coup passionnants qui sont à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Et si jamais on voulait aborder le côté construction de marques plus le côté marketing, les communications ?

  • Speaker #0

    J'irais chercher des gens qui ne sont pas dans le vin.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    ça m'intéresse. Le monde du vin peut-être parfois se... réflexe là de rester dans ce périmètre un peu passionné et très sympa mais je trouve qu'il y a tellement de bons exemples à prendre dans la mode, dans l'art dans l'automobile et même des choses qu'on aime moins je me souviens d'un bon ami qui me disait il y a longtemps mais c'est quoi tes marques préférées et je lui sortais Patagonia mais je sais pas Nike et c'est des marques qu'on peut détester pour plein d'exemples et en même temps ils ont des choses géniales donc c'est cool aussi que le monde du vin s'inspire d'autres choses que les trois voisins quoi

  • Speaker #1

    Donc si tu avais une marque à me recommander en dehors de la filière spiritueuse pour une interview, quelle serait-elle ? Ou un secteur en particulier, un secteur qui toi t'inspire beaucoup

  • Speaker #0

    Je prendrais nos voisins de chez We Dress Fair qui sont dans la fringue, dans les vêtements et qui inspectent l'aspect filière et documentent et creusent et sortent des évidences et essayent de voir, ça c'est bien on dit coton bio, mais en fait le coton il vient d'où ? Et le bio là-bas ça veut dire quoi ? Est-ce que vraiment il faut mettre beaucoup plus d'eau ou pas ? et vont au bout du truc. Et je trouve que dans l'impact, il y a ce truc-là, parfois on peut avoir des fausses bonnes solutions. Je ne sais pas, le bon exemple des batteries, on met une batterie, et si on creuse plus loin, on s'aperçoit que il y a peut-être autre chose. Et de fait, ils construisent aussi une marque et ils vont jusqu'au bout et c'est aussi une startup et ils sont aussi en train d'itérer sur plein de choses. Et après, je pense qu'il y a plein d'autres bons exemples dans des produits peut-être plus food, etc. Mais je trouve cool pour le vin, encore une fois, de sortir de ça et d'aller voir...

  • Speaker #1

    Encore une fois d'ouvrir ses chakras

  • Speaker #0

    Et se confronter même à des choses qu'on aime moins Et se dire qu'est-ce que je déteste, ok je vais aller voir Moi j'aime bien marcher comme ça Ce serait quoi le vrai contre-exemple Qu'est-ce qu'ils font de bien

  • Speaker #1

    Super intéressant Merci pour tes questions Merci à toi pour avoir répondu à toutes ces questions C'était absolument passionnant Merci d'avoir pris le temps J'espère que ça va inspirer les auditeurs Et je vous souhaite tout le meilleur du monde Pour la suite de l'aventure Merci beaucoup Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme est cru, le podcast sans fiches lits, dédié à la communication et au marketing des acteurs innovants du vin, des spiritueux et du sans alcool. J'espère que cet échange avec Thomas vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez retrouver Thomas sur LinkedIn. Bien entendu, tous les liens sont en description et la marquerai sur Instagram. Là aussi, tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcasts. Vos retours me sont très précieux et encore une fois, ça me fait surtout très plaisir. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback, ou vous souhaitez simplement me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite.

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Description

Peut-on créer une marque à impact dans le vin sans finir moralisateur ou hors marché ?

Peut-on être rentable sans trahir sa mission ? Et surtout, peut-on encore croire qu’une entreprise peut “faire le bien” ?


Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Thomas Lemasle, cofondateur de la marque Oé, qui fête ses 10 ans. Oé, c’est bien plus qu’un vin bio : c’est une entreprise B Corp, un modèle de cohérence stratégique et un laboratoire à ciel ouvert pour conjuguer écologie, économie et collectif.


Dans cette conversation sans filtre, on a parlé de :

-comment Oé est passé du “moins pire” au “vraiment mieux”, en embarquant toute l’équipe dans le projet
-pourquoi certaines décisions (réemploi, DA, naming, réseaux de distribution) sont d’abord des choix politiques
-les limites d’un positionnement éthique : faut-il sacrifier l’accessibilité pour rester irréprochable ?
-la naissance des Essences d’Oé : un produit sans alcool qui n’imite pas le vin, mais incarne la même mission


Un échange à la fois lucide, inspirant et très concret pour tous ceux qui veulent bâtir une marque qui a du sens — sans sacrifier le plaisir ou la performance.


👉 Retrouvez Oé sur Instagram et Thomas Lemasle sur LinkedIn
⭐ Si cet épisode vous parle, laissez une note ou partagez-le à ceux qui veulent, eux aussi, faire bouger les lignes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit « je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait » . Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. Je me dis « ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? »

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur Comme est cru, le podcast sans chichis dédié à la communication ou au marketing des acteurs, innovants du vin et des spiritueux. Je m'appelle Eva Crétois, je suis stratège de marque vin et spiritueux et la fondatrice de Comme et Cru. Et depuis trois ans, avec Comme et Cru, j'accompagne les acteurs innovants et ambitieux du vin, des spiritueux et du sans-alcool à devenir des références du secteur grâce au branding. Mon objectif, créer des marques impactantes en phase A-K, réalité terrain et les attentes des consommateurs. Alors avec mon invité du jour, on va répondre à une question essentielle pour toute marque, que ce soit une marque de vin, une marque de spiritueux ou une marque de sans-alcool. essentiels pour une marque en croissance, à savoir comment rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Thomas Lemal, cofondateur de la marque OE au micro de Comme Écrue. Alors pourquoi Thomas, me direz-vous ? Eh bien parce que OE fait ses 10 ans d'existence et 10 ans dans l'histoire d'une marque, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu fais un peu moins bien, mais tu es plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio ? Ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, tu es un peu hors marché peut-être ? Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse.

  • Speaker #1

    Selon moi, c'est un peu l'occasion parfaite pour jeter un coup d'œil dans le rétro, mesurer le chemin parcouru et voir, comprendre, disséquer comment une entreprise peut rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant, être rentable sans vendre son âme au diable. C'est quand même important. Parce que oui, OE, c'est une vision, c'est une mission. Et c'est 10 ans à réinventer le modèle du vin bio, à bousculer les codes du vin, à miser sur la consigne, à se confronter au paradoxe d'une entreprise à mission et à garder le cap envers et contre tout.

  • Speaker #0

    On s'est dit, on va aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches. Les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça.

  • Speaker #1

    Dans cet épisode qui, vous en avez l'habitude maintenant, si vous êtes des auditeurs réguliers du podcast, va être intense. Thomas va nous partager beaucoup de choses. On va aborder le pivot de Pinot Bleu à OE. On va parler de la certification Bicor, du branding comme levier stratégique et de comment chaque action marketing devient un choix stratégique. pour rester aligné avec la vision de la marque sans trahir ses valeurs. On va parler également d'exportation responsable et d'arbitrage entre impact et rentabilité. Parce que oui, faire le bien, c'est bien, mais être rentable, c'est quand même indispensable. Un échange sincère, cash, plein de leçons à retenir pour celles et ceux qui cherchent à faire bouger les lignes sans compromettre leur vision, tout en étant rentable. Parce qu'en fait, à la base, la communication et le marketing, c'est fait pour ça, être rentable. Mais je ne vous en dis pas plus et je laisse place à ma conversation avec Thomas Lemal. Thomas, tu as travaillé pendant 6 ans chez L'Oréal. Qu'est-ce qui t'a poussé à tout plaquer du jour au lendemain pour fonder Pinault Bleu, qui est l'ancêtre d'OE ?

  • Speaker #0

    Après 6 ans chez L'Oréal à Paris, j'ai fait un an chez Danone à Lyon. Pendant cette année, j'ai suivi une formation avec Ticket for Change et HEC pour être entrepreneur du changement. Et là, à la fois, je me sentais capable, un peu appelé à tout lâcher pour monter un business à impact. Je me suis dit, si moi, je ne le fais pas, alors que quand même, j'ai le CV, l'assurance, peut-être les finances, qui le fera ? Et donc, je me suis dit, osons. et je me suis donné un an. pour monter un projet à impact, sans précisément savoir lequel. Et là, j'ai rencontré François-Xavier, qui lui travaillait dans le vent. Un peu par hasard, on s'est rencontrés. Et ensemble, on a monté ce qui est devenu OE par la suite.

  • Speaker #1

    Ça ressemblait à quoi, les projets à impact en 2015 ?

  • Speaker #0

    En 2015, il y en avait déjà, moins que maintenant. Et en fait, il y avait moins ce truc d'impact natif. C'était le début de B Corp, même aux US, etc. Donc en France, on était encore peu nombreux. Pour autant, Ticket for Change, ils accéléraient des promotions d'entrepreneurs à impact. Ouais, c'était encore le début, mais il y avait déjà des phéniques.

  • Speaker #1

    Il y en avait. Et dans le business à impact, qu'est-ce qui, toi, t'intéressait ? Qu'est-ce qui te faisait vibrer ? Parce qu'encore une fois, tu as fait L'Oréal, tu nous as dit après que tu as fait Danone. Le business à impact, pourquoi au final ?

  • Speaker #0

    Je crois, et depuis longtemps, je crois que par l'entreprise, on peut faire le bien. En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit, je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait. Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. et je me dis, ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? Ça paraît un peu déconnecté, un peu bizarre, et pour autant, à ce moment-là, je lisais la bio du fondateur de Patagonia, j'avais lu l'entreprise du bonheur de Tony Hichier, il y avait 2-3 bouquins comme ça qui m'avaient pas mal marqué, et je me suis dit, franchement, ça me paraît possible, dans un cadre d'entreprise, de business, de servir. Et donc servir la biodiversité, ça peut être le handicap, ça peut être différentes causes, et donc avec Ticket for Change, tout le sujet c'était, quels sont mes talents, quelles sont les causes qui me tiennent à cœur, comment je peux mettre ces talents au profit de ces causes. Il y a plein de manières, ça peut être une asso, ça peut être différents engagements. Mais ça va être aussi par l'entreprise ou l'entrepreneuriat ou intrapreneuriat. C'est hyper intéressant. Et quand tu creuses ces sujets-là, vraiment, tu peux pousser très loin. Ce qu'on essaie de vivre avec OE, on en reparlera. Et j'ai l'impression qu'on est passé d'une phase où l'entreprise faisait du business, point. Après, on s'est dit, on va faire du business un peu moins mal, avec moins de carbone, moins de déchets, moins de burn-out, etc. Et commence à émerger une phase où... L'entreprise doit faire le bien ou doit servir ou doit régénérer ou prendre soin si elle veut et perdurer, recruter et vivre et contribuer à cette société. Les choses sont plus liées, je trouve, maintenant. Et donc, on est plus appelé à utiliser ce qu'on a pour rendre possible quelque chose de plus grand ou de plus vertueux.

  • Speaker #1

    OK. Et donc là, si on doit faire le distinguo entre Thomas et Thomas, fondateur de OE, toi, Thomas, en tant qu'individu, quelles sont les causes qui sont vraiment chères à ton cœur ? Et les causes pour lesquelles tu te bats quotidiennement ?

  • Speaker #0

    La première, quand j'ai fait le MOOC, c'était vraiment le côté... J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes maintenant, mais biodiversité, la nature. J'ai fait pas mal de scoutisme quand j'étais petit.

  • Speaker #1

    Encore une fois, il faut se souvenir que l'aventure de Oe, qui s'appelait Pinot Bleu en 2015, c'était 2015 justement. Et en 2015, là, si en 2025, on a l'impression qu'on enfonce des portes ouvertes, en 2015, ce n'était pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Donc, il y avait vraiment ce truc de nature, prendre soin. Je ne sais pas, j'ai ce côté un peu enfant. j'ai mes merveilles facilement, c'est le printemps je trouve magnifique de voir tout ce pollen nous étouffer non mais tous ces bourgeons, ces petites bêtes après moi j'ai 4 enfants maintenant donc l'émerveillement il est un peu quotidien aussi avec les enfants mais j'ai cette capacité là à retrouver de la joie grâce à ça et après j'avoue que j'ai découvert petit à petit avec OE le côté plus humain, prendre soin avec l'équipe prendre soin des personnes prendre soin des personnes avec un handicap etc Ça, c'était peut-être plus nouveau. Ce n'était pas ma racine initiale, mais c'est quelque chose qui se complète bien, je trouve. Et j'aime bien essayer de travailler cette résonance entre le côté plus social ou humain et le côté plus environnemental, sachant que les deux sont très liés.

  • Speaker #1

    Absolument. Mais ça, on reviendra dessus parce que tout ce que vous faites avec vos employés, pour moi, ça permet encore une fois de donner des preuves. C'est qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui se contentent de dire « nous, on est comme ça » , mais qui n'apportent pas de preuves. Vous, en l'occurrence, on va passer quand même pas mal de temps à éplucher votre site rien qu'avec mes étudiants. On s'est rendu compte que vous n'étiez pas avare de preuves ni de contenu. Vous y allez à 100%. On a brièvement parlé de Pinot Bleu. Moi, j'aimerais bien que tu nous décrives les débuts de Pinot Bleu en 2015. Et à l'époque, quels problèmes vous vouliez résoudre avec ton associé François-Xavier Henry ?

  • Speaker #0

    On a commencé par vouloir promouvoir une viticulture durable. Et donc le socle, c'était un peu le bio. En fait, Fix, dans son expérience précédente, il a remonté un domaine viticole, le domaine Henri-Mer, et donc il était en mission pour eux. Et après, il avait fini sa mission, donc il était dispo et on s'est rencontrés à ce moment-là. Et donc lui, à l'époque, il avait des personnes qui partaient en combinaison masque à gaz dans les vignes, parce qu'ils avaient une petite partie en bio, mais pour le reste, c'était comme ça. Et en finissant cette mission, il s'est dit, mais comment je peux contribuer à autre chose ou à l'inverse ? Et donc, on s'est d'abord dit, on va... promouvoir des petits ou vignerons indépendants, qui bossent vraiment d'une belle manière.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, petit vigneron, pour toi ? C'est pas une question piège,

  • Speaker #0

    attends. C'est pas une question, parce qu'en fait, je trouve vous très grands de plein de manières, et donc le terme, c'est petit pour dire plutôt indépendant, plutôt familiaux, un, deux, enfin des petites exploitations, mais plutôt le côté indépendant, entrepreneur, quoi. Très bien. Et donc, c'est ces personnes-là, et leur vin, et leur culture qu'on voulait promouvoir, et donc on a commencé avec Pinot Bleu à faire une sélection de vins, plutôt pour le côté market, mais quelque chose de très simple, un Côte-du-Rhône, un Languedoc, un Bordeaux. Un peu comme on a maintenant, une gamme très claire. Tout était bio, tout était bien sourcé, on testait tous les vins, zéro pesticides dans les vins, etc.

  • Speaker #1

    Pourquoi Pinot Bleu comme nom ?

  • Speaker #0

    Et Pinot Bleu, parce que Pinot c'était le vin, et Bleu, Bleu c'est la planète bleue, c'est les futurs souhaitables. Initialement c'était ça. Plein de fois on nous disait, mais vous faites du vin bleu, il y avait un peu cette tendance du vin bleu, est-ce que vous vendez que du Pinot, etc. Et donc en fait, à un moment on s'est dit, si on veut vraiment changer d'échelle, il faut qu'on change ça. est venu au haït à ce moment là Switch, hyper intéressant. Et au-delà du changement de nom, on a changé pas mal de périmètres. Ça,

  • Speaker #1

    c'est en 2019 que vous changez le nom de la marque et vous changez...

  • Speaker #0

    La jeunesse, c'était ça. C'est une sélection de vins très claire, très simple. On voulait vraiment apporter de la simplicité et promouvoir une viticulture durable. Bio, oui, voilà.

  • Speaker #1

    Vous êtes négociant ?

  • Speaker #0

    Oui, on achète les vins et on les revend.

  • Speaker #1

    OK. Donc, un modèle de négociant qui promeut et vend des vins sans pesticides. Et de 2015 à 2019... Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    On déploie pas mal pour commencer le côté e-commerce. Et donc, on avait une appli, on avait le site, etc. Et donc là, il y a eu tout plein de montagnes russes et d'avancées. Et en fait, assez vite, on s'aperçoit que des gens viennent nous voir pas tant pour les vins que pour la qualité de l'ensemble de la sélection. Et donc, il y avait un truc de... C'est pas chaque vin, c'était pas le Codurone qu'on aimait, c'était la sélection. Et donc, des traiteurs ou des cavistes ou des restaurateurs ont commencé à nous faire signe. Et donc là, on a ouvert au B2B. C'est là où on a commencé à avoir plus de récurrence aussi, un business qui évolue un peu. Aussi, il fallait changer dans l'équipe, avoir des personnes sur le terrain parce que les restaurateurs, il fallait aller les voir. Au milieu de ça, on a eu le Covid. Toujours, on voulait plus loin en engagement parce que là, on ne l'a pas trop dit, mais on parle plutôt du côté commercial. Mais quand même assez vite, parce qu'en 2017, on a été certifié Bicorp. Et on a mis un an à être certifié. Donc en 2016. On a commencé à être certifié. Et donc, en fait, quasi dès le début de la boîte, on s'est mis sur ces rails-là. Et donc là, on commence à cranter, cranter, cranter, un peu en sous-marin. Parce qu'au final, visuellement, on vendait des 20 bio. Mais déjà en sous-marin, on commençait à avancer, la banque éthique, la question de l'équipe, et cranter toutes les facettes que Bicorp nous pointait du doigt. Et là, ça a commencé à être les débuts de ce qu'est OE maintenant. Ok,

  • Speaker #1

    hyper intéressant, sachant qu'en 2024-2025, la filière 20... et Spiritueux s'est un peu réveillé sur le dossier Bicorp, mais vous, vous étiez déjà sur le projet depuis 2017.

  • Speaker #0

    Oui, même depuis 2016, parce qu'on a mis un an à être certifié.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça vous apporte, la certification Bicorp ? Parce que ce n'est pas facile, en plus, à obtenir la certification Bicorp, et vous devez à chaque fois faire mieux en tous les trois ans.

  • Speaker #0

    Ça a vraiment structuré notre démarche de transition ou d'engagement. En certifiant des choses qu'on faisait, par exemple, est-ce que tu pèses tes déchets ? Oui, non ? Oui. Donc, montre-nous ta courbe de déchets. Donc c'est très tangible, très factuel, donc ça nous a forcé à bien concrétiser tout ça, et pas être dans l'intention. Souvent c'est un peu le risque dans l'impact, on se dit « franchement demain, c'est promis, je ferai ça, mais l'idée c'est de le faire maintenant » .

  • Speaker #1

    Donner davantage d'intentionnalité ou prouver davantage de choses au consommateur ?

  • Speaker #0

    Prouver avec des mesures très tangibles, très mesurables, très concrètes. Est-ce que dans tes statuts c'est écrit « bah oui, montre-nous tes statuts, ok, donc t'as les points » . Très concrètement, c'est un grand questionnaire avec plein de points. Et ça nous a pointé du doigt des choses qu'on n'avait pas imaginées. Et par exemple, quel pourcentage de tes fournisseurs sont des femmes ? Et bien nous, dans le vin, c'est plutôt très masculin. Et bien on ne s'était jamais trop posé la question, initialement, de nos vigneronnes, par exemple. Et donc on s'est dit, ah ben, on peut peut-être aller chercher plus de vigneronnes, ou on peut peut-être promouvoir plus ou différemment les vigneronnes. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Enfin, donc ça a mis comme ça des idées en place. Pareil sur la banque éthique. Pour moi, c'était un non-sujet à l'époque. Enfin, c'était non-sujet. et donc on a commencé à creuser ce sujet là qu'est-ce que ça veut dire et là on s'aperçoit de plein de belles choses et donc maintenant on est à la nef qui est une banque éthique, mais initialement c'était un non-sujet. Donc hyper intéressant de pointer les doigts comme ça. Et après, on s'est vraiment structuré pour ça, avec l'équipe, en divisant le questionnaire en sous-parties, toute l'équipe y contribuait. Donc ça forge aussi la culture d'équipe. Et vraiment, si on a un truc maintenant qui est fort chez nous, c'est notre culture, qui rend possible tous les changements qu'on arrive à mettre en musique. Et ça, Bicorp nous a bien aidés. Et puis, il y avait des sujets qu'on n'arrivait pas à cranter dans le court terme. et donc on s'est dit, ok, celui-là, qu'est-ce qu'on peut mettre comme plan d'action pour le faire du style. je trouve la banque éthique c'est un bon sujet c'est un truc un peu fastidieux pas si simple non plus et donc ça on s'est dit il y a une certification on s'est dit on va le faire d'ici la prochaine et hop celle d'après on a cranté les points là dessus et est-ce que vous n'allez pas être limité mais à un moment donné plafonné exactement vous allez être plafonné au niveau du scoring on en a encore sous la pédale parce qu'il y a plein de boîtes qui sont mieux scorées que nous après le but c'est pas de faire la course au point etc. C'est plutôt d'être en cohérence avec qui on est, de voir où tu peux progresser et de le faire, mais sans non plus que ce soit un truc pénible et too much, et je vais être parfait. C'est un peu le danger aussi de l'impact, on veut être toujours plus parfait. Et comme on veut éviter un peu les critiques, un peu de greenwashing, etc., ça nous pousse à être tout le temps parfait. Il ne faut pas un monde où il y a trois parfaits. Il faut un monde où tout le monde est quand même bon et progresse.

  • Speaker #1

    J'avais cette question à te poser sur le greenwashing un peu après, mais étant donné que là, tu amorces un début de réponse, comment vous faites ? pour ne pas tomber soit dans le greenwashing ou dans le socialwashing ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question et c'est vraiment un élément...

  • Speaker #1

    C'est une ligne de crête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est vraiment pas simple. Ce qu'on fait, c'est que je pense qu'on mise beaucoup sur l'équipe là-dessus. Et par exemple, très concrètement, tous les lundis matins, on a le Happy Monday, une demi-heure ensemble, toute l'équipe en visio. Et à chaque fois, je pose la question, est-ce qu'il y a un loup qui traîne ? Est-ce que quelqu'un a un sujet ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui traîne ? Et souvent, ces trucs de greenwashing, c'est pas très grave, on le fait quand même. Et en fait, tu t'aperçois que... il y a quand même un petit loup qui traîne. Et donc, je veux dire régulièrement, en fait ça n'arrive pas très souvent, mais parfois l'équipe nous dit mais franchement je ne comprends pas pourquoi on fait ça. Pourquoi on fait de l'export ? Pourquoi, je ne sais pas, qu'est-ce qui est sorti ? On a dû vendre à des clients où ce n'est pas parfait, parfait. On était sur Amazon pendant un temps. Et on a arrêté. Mais quelqu'un a posé la question et donc moi je me disais non, il faut que les entreprises à mission se déploient, les gens achètent sur Amazon, autant qu'ils achètent nous. et ce discours il se tient quand même. Pour autant c'était pas cohérent et donc on a arrêté. Mais ce n'est pas venu de moi, c'est venu de l'équipe. Et ça, je trouve ça hyper bien, mais ça veut dire de forger une culture où les gens se sentent assez libres.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on a, entre autres, deux entretiens semestriels, un peu plus formels. Et dans ces entretiens, il y a une grille de questions qu'on balaye un peu obligatoirement. Et une des grilles, c'est est-ce que tu te sens en cohérence avec l'entreprise ? Est-ce que ton taf contribue à la mission ? Est-ce qu'il y a des choses qu'on fait, Fix ou moi, ou l'entreprise, pas en cohérence, pas bien ? Et donc là, c'est toujours un espace. où pour le coup on a vraiment le temps pour ça, et c'est en petit comité. Et donc là c'est aussi le moment pour... filtrer du potentiel greenwashing.

  • Speaker #1

    Ok. Et vous avez, à part cet exemple que tu nous as donné précédemment, est-ce que vous avez déjà modifié certains, je ne sais pas, certains textes, certaines actions, qu'elles soient commerciales, marketing ou même de com, suite à des retours de salariés ?

  • Speaker #0

    Amazon, je trouve que c'est un bon exemple. Oui,

  • Speaker #1

    Amazon, excellent exemple.

  • Speaker #0

    Tu vois, au début, on avait des capsules sur les vins, sur les bouteilles, et je ne sais plus à un moment, je ne sais plus de qui c'est venu, mais on s'est dit, vas-y, on arrête. Parce qu'on s'est dit, dans la démarche zéro déchet qu'on a quand même poussé très très loin, la capsule était là et donc on s'est dit, vas-y, on cut ça. Tu vois, là, par exemple, on a lancé les essences d'Oé, on en reparlera. Et est-ce qu'on lance dans des bouteilles plastiques ? Oui, non. Et c'est dur à avoir les bonnes réponses, tu vois, parce que t'as aussi le truc de la Primovis, où nous, on fait bien, tout est bio, tout est clean, ok, on fait la consigne, ok. Bah du coup, t'es plus cher, quoi. Et donc, tu laisses la place à Coca-Cola. Et est-ce que tu fais un peu moins bien mais... plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio, ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, t'es un peu hors marché peut-être. Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse. Peut-être qu'il faut un bon équilibre, il y a peut-être un temps où c'est comme si, et après il faut évoluer. Mais ça demande aussi un peu de garder la ligne et de se dire là je ne suis pas parfait, mais je l'assume ça pendant un temps. Mais demain, peut-être que j'arrêterai ça.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas facile. Vous n'êtes jamais dit que peut-être vous étiez trop intense et et que ça pouvait faire peur à certains consommateurs ?

  • Speaker #0

    On a toujours ce défi-là de... On est très animé par la mission, le bon, le bien, aller loin là-dessus. Et donc, on en parle parce qu'on a ça à cœur. Du coup, on parle parfois un peu moins du bon, le produit, Côte d'Uron, le terroir, c'est quoi, c'est vigneron, c'est qui ces gens, etc. Et cet équilibre-là, il n'est pas si facile. D'autant qu'on a plein de contenus autour du bien et de tout ce qu'on fait. Pour autant, on a aussi plein de contenus sur le bon. et donc il faut trouver le bon équilibre parce qu'au final tu achètes un vin que tu vas consommer et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Parce que vous avez quand même un bel angle, pas éducatif, mais pédago. Vous êtes très pédagogique, sur le blog notamment. Votre blog, c'est une mine d'informations qui est là pour mettre à l'aise. Et on sent aussi que vous ciblez des gens qui, de prime abord, ne sont peut-être pas des grands amateurs de vin, mais qui veulent vraiment s'y mettre. Et justement, eux, ils pourraient se mettre à consommer du vin. en découvrant vos engagements. Mais ce qui est compliqué, je trouve, c'est que quand on est dans une logique, tu sais, de preuve, quand on est une entreprise à mission, je trouve que c'est toujours compliqué de dire les choses et en même temps de ne pas en faire trop. Tu vois ? De ne pas être tout le temps dans la preuve, dans la justification.

  • Speaker #0

    Oui, que ce soit pénible.

  • Speaker #1

    Exactement. Et que ce soit moralisateur. Exactement. Or, vous, vous ne tombez pas dans ce côté moralisateur. Il n'y a pas de jugement. Et ça, je trouve que c'est rafraîchissant.

  • Speaker #0

    À la fois, je voudrais qu'on soit activiste et qu'on bouge les lignes. Mais je ne veux pas le faire en pointant du doigt ceux qui font mal, mais plutôt en montrant ce qui est bien, en émerveillant, etc. Alors parfois, on est évidemment tenté, c'est pas possible, on a envie d'être nerveux.

  • Speaker #1

    Déjà, rien que l'activiste, il apparaît à un moment sur le site. Avec mes étudiants, on a relevé un peu, parce qu'on a étudié justement le ton de la marque OE, et on se disait, wow, activiste, c'est un mot, c'est lourd de sens, tu vois. Tous les mots sont là. Il n'y a pas des mots qui sont placés ici pour rien dire. Il y a à chaque fois un réel sens. Ils ont été pesés. Ils ont été millimétrés. Et c'est vrai que tu sens qu'il y a de l'engagement. Voilà, ça y va.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est vrai. Et au quotidien, on essaie de bien faire, de discerner, d'être bon là-dessus. De dire, OK, c'est quoi le vrai truc ? Si on fait ce mouvement-là, si on fait cette soirée écosystème chez nous, si on fait, je ne sais pas, tel produit, c'est quoi le... le la fin, la vraie profondeur. Et après, on voit est-ce qu'on peut l'atteindre, est-ce que c'est rentable, est-ce que machin, enfin... Mais on est assez idéaliste. Moi, je suis un peu comme ça aussi.

  • Speaker #1

    Tu viens de dire un mot hyper intéressant. Tu viens d'utiliser le mot mouvement. Est-ce que tu penses qu'en 10 ans, OE a réussi à créer un mouvement ?

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on l'a créé, mais je sais que des gens nous suivent, des gens s'inspirent de nous, des personnes ou des entreprises, quoi. Et donc, je vois qu'il y a un peu ce sillage où il y a un truc avec nous, des gens qui nous suivent et que je trouve assez beau, assez touchant qui nous engage aussi. Bien sûr. Parfois, je dis qu'on a notre impact à nous, dans nos opérations, ce qu'on fait nous. Mais peut-être que le plus grand impact qu'on a, c'est un peu l'ombre d'impact, on dit ça, des gens, peut-être des grandes entreprises qui nous copient ou qui s'inspirent de nous. Et tant mieux, faisons quoi.

  • Speaker #1

    Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais notre plus grand impact est peut-être là, justement. Donc, c'est un truc qu'on voudrait aussi pousser, d'aider d'autres à s'inspirer du système OE.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le bien par le bon sous toutes ses formes. Vous incarnez votre mission à différentes échelles.

  • Speaker #0

    En fait, on nous demande en ce moment d'aider des boîtes à implanter le système OE chez eux. Et donc, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est super intéressant parce que ça veut dire quoi le système OE au final ?

  • Speaker #0

    Justement, c'est ce côté un peu 360, systémique, un peu tactile. de mettre de l'impact à tous les niveaux et à tous les niveaux de l'entreprise aussi et d'engager chacun dans l'équipe sur ce qu'il a dans les mains, comment il peut le mettre au profit du bien commun et donc c'est un peu ce truc de culture d'entreprise c'est très pas palpable et pour autant il y a aussi des démarches pour le mettre il y a un peu un système, un schéma peut-être mental aussi à mettre en musique et donc là on va lancer c'est un peu exclu mais lancer ce qu'on va appeler les explorations OE pour partir en exploration vers le zéro déchet partir en exploration vers la régénération pour emmener d'autres en voyage avec nous. Au début, on verra si ça prend, mais pour aussi essayer de scaler l'impact qu'on peut avoir et dépasser simplement notre périmètre. Ok.

  • Speaker #1

    Donc là, on a les bouteilles et j'aimerais qu'on fasse un petit détour sur le pack et notamment sur le logo. Alors, pourquoi j'aimerais faire ce détour ? Parce qu'aujourd'hui, je trouve que l'identité visuelle... que ce soit acteur du valant des spiritueux, parfois elle est un peu définie aux doigts mouillés parce que le border collie de la famille, il est mort, on l'a foutu sur l'étiquette. Donc bref, j'aurais bien aimé que tu nous racontes un peu le nom et l'identité visuelle de OE parce que le naming c'est du taf, mais le logo tout autant. Et j'aimerais bien que tu nous expliques un petit peu qu'est-ce que OE et ce logo racontent de la marque et qu'est-ce que ça reflète des valeurs. de la marque ?

  • Speaker #0

    O.E. c'est pour Onologie. Et O.E. parce que O.E. O.E. on veut bouger les lignes dans le monde du vin.

  • Speaker #1

    Ah ça je l'avais, mais O.E. pour Onologie je ne l'avais pas du tout.

  • Speaker #0

    Initialement il y a le vrai truc. Et puis il y a celui de O.E. c'est un peu français, french touch, etc. Il y a l'accent qui est un peu nul par ailleurs. Du coup l'accent pour ceux qui voient c'est un oiseau parce qu'on veut servir la biodiversité et justement on aime bien celui de la biodiversité qui est très émerveillant, très vivant, très... naissant, qui prend de l'envol, qui part à Ausha droite, il y a ce truc là un peu magnifique, parfois très puissant aussi quand on voit ces oiseaux s'élancer avancer, je sais pas,

  • Speaker #1

    les oies sauvages il y a des trucs un peu magiques On sent ta capacité à t'émerveiller quand tu nous parles des oies sauvages

  • Speaker #0

    Non mais je trouve ça beau parce que souvent dans l'impact en fait c'est le plastique le carbone, le déchet, c'est des trucs plutôt un peu sales, un peu noirs, alors que la biodiversité c'est très vivant, il y a quelque chose de très beau à ça Comme aussi la joie au travail, c'est un truc hyper touchant, hyper... Je trouve palpable, pour le coup, qu'on peut vivre et qu'on a tous vécu du moment. Joie, touchant, et je pense que ça parle à chacun. Et après toute la DA, elle est toujours très sobre, pas mal inspirée de Matisse dans ce qu'on fait. Par exemple, là, les oiseaux qu'on a ici sur les deux étiquettes qui se relient. c'est des formes plutôt des oiseaux de Matisse l'oiseau de l'accent est en tout cas fortement inspiré de ce Matisse et après on bosse avec un directeur artistique depuis longtemps maintenant peut-être je crois depuis 6 ans et donc tout est cohérent et moi j'essaie vraiment de faire en sorte que tout soit cohérent et on challenge les choses pour que ce soit aligné et pourquoi il y a une majuscule pourquoi il n'y en a pas et il y a aussi un peu de feeling dans tout ça mais trouver les bonnes inspirations prendre le temps, dans tout ce qu'on fait il y a toujours la question du temps et dans l'impact il y a toujours la question du temps quelque part, ouais voilà il y a peut-être aussi le fait de bosser depuis longtemps. donc ça veut dire qu'il y a une cohérence qui s'installe et qui dépasse juste le logo, la baseline mais ça s'installe dans le temps, dans toutes les presques qu'on fait, dans tout il y a quelque chose d'un peu fin et après il y a la baseline, le bien par le bon et donc le bien par le bon, tout ça, ça vit ensemble

  • Speaker #1

    Pourquoi des majuscules à bien et bon ?

  • Speaker #0

    De fait on ne l'est pas toujours je crois, mais pourquoi ? Parce qu'on croit au bien un peu universel où en fait il y a des choses où tout le monde c'est un peu philosophique il y a des choses où c'est bien d'aider une personne âgée qui traverse la rue c'est bien et c'est cool pour tout le monde parfois il ne faut pas trop se prendre la tête après on veut mettre le bon au profit du bien l'un ou l'autre résonne et il y a ce truc aussi, le beau, le vrai, le bien le bon, souvent quand on trouve l'un bizarrement les autres ne sont pas très loin j'aime bien prendre cet exemple du sport ou parfois quand on voit un joueur qui joue bien mais c'est tellement bon à voir et c'est beau, il y a un truc un peu fou et dans le vin il y a ça aussi, c'est magnifique c'est des terroirs magnifiques et qui génèrent du bon ...

  • Speaker #1

    C'est un peu un esprit de l'opinion.

  • Speaker #0

    Et on est bien quand on est autour d'un bon verre. Il y a ce truc-là qui est assez touchant, je trouve. Il y a cette phrase, le beau dispose au bien. Donc il y a le beau aussi qui est dans tout ça. Et quand on est dans un beau lieu, on est bien pour... Bien sûr, bien sûr. Il en sort de belles choses.

  • Speaker #1

    OK. OE, ça marche à l'étranger. Parce que Pinot Bleu, un peu moins. OE, c'est prononçable à l'étranger. Oui. Aujourd'hui, vous avez des marchés à l'étranger.

  • Speaker #0

    Ouais on commence à être rangé ? On est dans tous les pays scandinaves. On est...

  • Speaker #1

    En soi, pas étonnant, vu votre...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, vu votre million.

  • Speaker #0

    Là, on va faire des choses très sympas au Danemark. On est en Allemagne, c'est encore le début. On est aux US, on livre à la voile à New York, on fait la consigne à New York. On est en Georgie et il va se passer des choses. Et donc, ça marche. En vrai, ça détonne un petit peu et il y a toujours celui de l'accent. Mais en même temps, c'est French Search. Je ne sais pas, il y a ce truc-là qui est très sympa. Pour le coup, le logo est très visuel. et dans le monde du vin, souvent c'est... domaine de quelque chose, machin. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Nous, c'est très court, c'est très interpellant. Donc, les gens le mémorisent bien. Voilà, ça interpelle, quoi. Et à l'étranger, c'est intéressant parce qu'ils voient... C'est vraiment différent de la France dans le sens où en France, j'ai l'impression qu'il faut toujours un peu se justifier. Ah, c'est bio, mais oui, quand même, c'est bon, je te promets. Ou on fait bien, mais vraiment, on fait bien.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a encore besoin en France de dire...

  • Speaker #0

    Nous, on ressent ça, quand même. De moins en moins quand même.

  • Speaker #1

    De la part de la clientèle B2B ou B2C ?

  • Speaker #0

    Là je pense que c'est B2B plutôt.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir à quel point ils peuvent être plein de prix gérés.

  • Speaker #0

    Et après c'est vrai qu'on est une marque un peu marketée, c'est travaillé. Et donc en France, on est un pays producteur, on a quand même cette habitude d'étiquette de vignerons, vins de vignerons. Et nous on nous dit souvent, non je voudrais un vin de vigneron. Alors que c'est vraiment des vins de vignerons, avec des vrais vignerons qu'on connaît, on fait des vendanges avec etc. Pour autant, comme c'est très marketé ou brandé, c'est pas l'attente qu'ils ont. Ils veulent un truc un peu vieillot, sans aucun mépris.

  • Speaker #1

    Pour autant, il y a des trucs marketés qui sont ultra vieillots.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait. Mais ils attendent un peu un plateau.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais à l'étranger, ils ont tous les vins du Nouveau Monde. Ils ont beaucoup plus de marques. Ils connaissent beaucoup mieux Bicorp. Là, je pense à des discussions avec des Scandinaves qui nous disent, vous êtes Bicorp, mais du coup, vous faites ça. Oui, oui, vous faites ça aussi. Oui, oui. Et ça, un mécanon. Et il voit dans l'ADA, dans tout ce qu'on crée, il voit la cohérence aussi. Là où en français, il verra une belle étiquette et à côté, il verra assez bio, mais il ne fera pas forcément le lien entre l'épure d'étiquette ou l'honnêteté de ce qu'on veut faire. Bien sûr, bien sûr. C'est intéressant de voir que par pays, il y a des cultures différentes aussi dans le côté marketing.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant. En même temps, j'aimerais vraiment comprendre d'où ça vient, c'est-à-dire à quel moment on s'est dit qu'il fallait que le packaging soit dégueu pour que le produit soit bon. Au final, il y en a certains, plus c'est marketé, plus c'est brandé, ils se disent, si c'est marketé comme ça, c'est que ce n'est forcément pas bon ce qu'il y a à l'intérieur. Et j'aimerais bien comprendre quel mécanisme fait qu'en tant que Français, on fonctionne de cette manière. Parce que pour être partie aux Etats-Unis cet été, clairement je suis tombée dans ce travers-là, où j'étais en face des rayons à Target. L'univers était bardé de références toutes plus colorées les unes que les autres. J'ai l'impression d'acheter des stabilos. Je n'arrivais même pas à trouver une raison pour me décider d'acheter un vin. J'allais purement me baser juste sur l'étiquette. Je pense que c'est une autre question.

  • Speaker #0

    Et on dit en France, ah non, mais ça c'est marketing.

  • Speaker #1

    C'est marketer.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que c'est fake. Exactement. C'est vrai qu'on a, si c'est bien, si c'est joli. c'est que c'est fake a priori.

  • Speaker #1

    Alors, il y a ce truc de si c'est joli, mais que c'est creux, c'est fake. Mais si c'est joli, et derrière, il y a un vrai discours avec une vraie profondeur, avec... On a travaillé les bénéfices qui soient émotionnels et fonctionnels pour les consommateurs. Là, les consommateurs donneront leur chance au produit, tu vois. Mais il faut vraiment parler leur langage. Et vous, en l'occurrence, je pense que vous parlez clairement le langage Je... de plusieurs personas en 2025 et même un peu avant. Vous êtes rassurant parce que justement, tu parlais tout à l'heure de mouvement, mais moi, j'avais envie aussi d'amorcer une autre idée. C'est que je pense qu'avec tous les contenus que vous avez déjà créés, vous êtes devenu, même peut-être sans vous rendre compte, une marque média.

  • Speaker #0

    C'est vrai que souvent avec l'équipe, je leur dis, mais documente ce que tu fais. Et parce qu'on fait des choses où nous, ça nous paraît évident, où là, par exemple, on a acheté le domaine l'an dernier, on a plein d'actions. Et donc, l'idée, c'est de documenter et de voir sans du tout être donneur de leçons, mais de dire, on a fait ça, ça marche, on a fait ça, c'était compliqué. On a publié un an d'avoir le domaine et tout ce qu'on a appris, tout ce qu'on a découvert. Et donc, il y a des choses mutuelles pour les producteurs, des choses lunaires, on n'aurait même pas imaginé. Il y a des réunions où moi, j'étais, je ne comprenais rien.

  • Speaker #1

    Ça pourrait être une chaîne YouTube à ce stade. C'est vrai, ça serait hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Si on veut contribuer à transformer l'agriculture ou promouvoir une agriculture plus positive ou durable. Il faut aussi qu'on documente ça, qu'on rende ça possible et que les agriculteurs, les vignons ne soient pas tout seuls à subir des choses, mais que ça sorte et peut-être qu'on a une meilleure capacité à faire sortir des choses qu'on voit ou faire chanter.

  • Speaker #1

    Absolument. Et j'irais même un tout petit peu plus loin, c'est que là, il y a eu des documentaires qui sont sortis, qui ont été faits par des journalistes. Aujourd'hui, je pense que ça pourrait être très intéressant qu'une marque, justement, peut-être fasse un documentaire comme ça, plutôt que ce soit France 2 ou France 3. Je trouve que ça apporterait encore plus de crédibilité et de légitimité aux discours, parce que vous êtes déjà dans la filière, et qu'on ne tombe pas sur des discours du style « oui, ça demande beaucoup d'eau » . On aborde les vrais problèmes rencontrés par les vignerons. Par exemple, est-ce que l'agriculture biologique, dans 5 ou 10 ans, ce sera encore possible au vu du dérèglement climatique ? Des vraies questions. Qu'est-ce qu'on fait si la certification bio saute d'une année à l'autre ? Des questions très pratico-pratiques, mais des questions que... Uniquement des gens qui travaillent dans la filière peuvent se poser. C'est ce qui manque et ça pourrait permettre d'élager le débat et de proposer un réel espace de réflexion, d'échange d'idées, enfin vraiment développer un média pour le vin.

  • Speaker #0

    Je prends l'idée. Tu prends l'idée ? Oui, super !

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à faire en sorte d'onboarder tout le monde ? au sein de votre équipe ? C'est-à-dire que j'imagine que les gens arrivent avec un degré de sensibilité à ce qu'est une entreprise à impact, c'est différent, ça dépend de l'éducation, ça dépend de la personnalité de chacun. Comment vous faites pour vous assurer que vous êtes tous au même niveau ? Parce que j'imagine que dans une entreprise, si jamais il y a des gros déséquilibres, si vous ne ramez pas tous dans le même sens, ça peut poser des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est un bon point. C'est vraiment la culture d'entreprise. Après, c'est comment on onboard les gens dedans et comment ils y adhèrent. Sans non plus être un truc fermé, bizarre, on est tous pareil. J'aime bien l'idée qu'on soit quand même tous différents. Et certains sont à fond végétariens, machin, et d'autres pas du tout. Et c'est ok, on en parle, on en rigole, mais je veux pas du tout qu'on soit « Ah bah chez OE on pense ça, ou ça c'est pas OE » . Je trouve qu'on a un bon process d'unboarding, on a un peu écrit un process qui aujourd'hui fonctionne. Où chacun, quand il arrive dans la boîte, il rencontre chacun. Et donc il y a une demi-heure, une heure avec chacun. On a un point culture que moi je porte. On parle de bicorps, on parle un peu de l'histoire, on parle de ce qui nous anime, justement cette cohérence, le beau, le vrai, le bien, tout ça. On se dit vraiment le rôle que la personne doit avoir, peut-être quelqu'un qui fait en alternance, on dit t'as le devoir de parler. Si tu vois un loup, si tu vois quelque chose de bizarre, tu parles. C'est aussi ça, je pense toujours, on ne sait jamais arriver, mais tu vois tous ces trucs hommes-femmes, machin, où personne ne dit rien et puis d'un coup t'as des gros trucs qui sortent. Donc vraiment qu'on soit vigilant à ça aussi. On a des rituels. On bosse avec les OKR, Objectives and Key Results, et donc chaque saison, on se définit les objectifs pour les trois mois qui viennent. Donc on a une vision très long terme, une vision plutôt pour l'année, et après concrètement cette vision-là sur la saison qui vient, comment elle se concrétise, pôle par pôle. Donc au commerce, c'est quoi ? Au market, c'est quoi ? Aux opérations, c'est quoi ? Et donc après tous les mois, on anime ça. On a un point OKR tous ensemble où chaque équipe présente ses avancées, là où ils ont besoin d'aide, ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Ça permet à chacun de voir un peu les enjeux des uns des autres, sachant qu'au milieu de tout ça, tu as de l'impact partout. Parce que les opérations, ils vont dire, moi, sur le réemploi, je galère sur ci, sur ça. Je manque de casier, donc il faut que j'active ça. Chaque pôle va aussi présenter son impact. Donc ça, ça nourrit la culture de chacun. Et après, on a une soirée chaque mois, tous ensemble aussi. La soirée de lundi qui vient, on est avec Olivier Hamant, qui est un chercheur ici à l'UNS à Lyon, sur la robustesse. Donc hyper intéressant. On essaie de nourrir la culture comme ça. Et après, il y a, par exemple, tous nos déjeuners. on a des points un peu informels ou des... Dans le Happy Monday, le lundi matin, moi je fais... très souvent un mot sur qu'est-ce qui nous anime, regardez ce truc-là, ça c'est une erreur qu'on a faite. Là récemment, on a imprimé des cartes postales, il y a un vieux film plastique qu'on n'avait pas fait gaffe. C'est des petits détails, mais à chaque fois on essaie de les faire sortir pour se dire, là on aurait pu faire mieux. Et donc en fait, ça c'est vraiment dans le temps long qu'on essaie d'installer cette culture.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui te dirait dans tous les cas, ce genre de culture d'entreprise c'est du gros bullshit ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est faux. Non, je dirais qu'on en voit les fruits de cette culture-là. Vraiment, notre force, c'est de passer de 0 à 1 sur des sujets qui sont, on nous dit, impossibles. Et vraiment, le réemploi m'a dit « mais tu fais fausse route, ça ne marchera pas, laisse tomber » . Ça, c'était il y a 7 ans. Évidemment, ça fonctionne et ça fonctionne très bien. Cette culture nous permet de rendre possible des changements vraiment géniaux. Là, on rend possible le réemploi chez tout à Core Hotel. C'est la première fois et c'est canon. Et l'impact, il est très cool. Ça, c'est canon. On envoie la voile aux US. On nous dit « mais vous êtes des fous » . Chiche, on le fait. Et ça, c'est notre culture de « on est un peu fou » .

  • Speaker #1

    On vous dit non pour passer par la fenêtre, vous passez par la cheville.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que c'est nécessaire. Si on veut créer le changement, il faut. Ça, c'est que notre culture qui génère ça.

  • Speaker #1

    Tu viens de nous parler du réemploi. Vous avez été une des premières marques à remettre au goût du jour la consigne en 2020. Qu'est-ce qui vous a poussé justement à relever ce défi un peu utopique ? Je sais qu'en Allemagne, la Pfand, ça existe depuis toujours. Et moi, à chaque fois que je vais en Allemagne, ça me choque qu'on n'ait pas ça en France parce que finalement, c'est du bon sens. Moi, ce que j'aurais aimé savoir, c'est comment vous avez organisé cette logistique de réemploi et quels ont été les défis que vous avez rencontrés en cours de route ?

  • Speaker #0

    En fait, quand on a switché de Pinot Bleu à Oe, on s'est dit qu'on allait aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches, les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça. Et donc là, on a fait un travail passionnant. vraiment passionnant, un peu de détective, où on a screené les encres, les papiers, l'imprimeur, et donc on a tout passé au mieux qu'on pouvait, ou tout viré, comme la capsule.

  • Speaker #1

    C'est cher comme démarche ? Parce qu'en fait, on ne s'en rend pas compte, parce que je te pose cette question, parce que j'ai déjà fait des comparos pour des clients, et les devis, c'est un peu du tout au tout, mais je me demandais si jamais tu changes toutes tes étiquettes de toute ta gamme, est-ce que c'est cher si tu vas vers quelque chose de beaucoup plus éco-responsable ?

  • Speaker #0

    En fait, nous, on a tout fait un peu dans le temps long. Donc, on a switché petit à petit. Par exemple, une fois qu'il n'y a plus de bouchons, on a switché sur des nouveaux bouchons qu'on a considéré être meilleurs. Je ne sais pas dire si c'est plus cher, mais en fait, limite, ce n'est pas la question.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas la question, mais ça peut être un frein. Notamment, je pense à certaines personnes qui peuvent nous écouter, qui veulent absolument aller sur des packagings beaucoup plus éco-responsables. Mais en fait, ils sont limités par les moyens du bord.

  • Speaker #0

    Peut-être déjà... pour ces personnes-là, activons tout ce qui coûte pas forcément plus cher. Et donc, par exemple, virons la capsule. Déjà, c'est moins cher, quoi. Par exemple, les encres végétales ou pas, je pense que, grosso modo, c'est un peu kiff-kiff.

  • Speaker #1

    Vous, c'est que des encres végétales ?

  • Speaker #0

    Toutes les encres sont végétales, ouais. Et intéressant, parce que notre imprimeur, on l'a tanné, tanné, tanné pour avoir des encres végétales. Un jour, il nous a dit « Victoire, ça y est, il prend pas un molet chez la grappe, c'est bon. » Et sauf qu'il a switché sur le végétal pour tous ses clients. Et pareil, ils livrent notre embouteilleur, qu'on livrait dans un petit film plastique, tous ses rouleaux d'étiquettes. On a fait virer le film plastique. Il l'a fait pour nous, mais pour tous ses clients. Je trouve intéressant aussi que quand on génère de l'impact, on le génère aussi pour les autres. Et si tout le monde fait ça sur ces différents sujets, tous, on va progresser un peu mécaniquement. Pour revenir à ta question, on a fait un travail franchement intéressant de détective, d'aller screener tout. Parfois, on n'imagine pas que la capsule, ce n'est pas recyclable. C'est du complexe d'aluminium et pas de l'alu. Je ne savais pas. Ou bien les engouilles végétales, ce n'est pas forcément une évidence. En creusant, on se dit que ça existe. Tous nos papiers viennent de déchets recyclés. donc c'est pas du nouveau déchet Et les bouchons, on est parti sur des bouchons en canne à sucre qui semblaient être meilleurs. Peu de temps après, on a eu tous les feux de forêt, je crois, au Brésil où, justement, un peu les rumeurs disaient qu'ils brûlaient la forêt pour planter de la canne à sucre pour faire des bioplastiques. Bizarrement, c'est aussi des bioplastiques qui venaient du Brésil. Et donc là, on s'est dit on va prendre des bouchons naturels du Portugal, de forêts protégées, FSC.

  • Speaker #1

    Donc c'est une R&D constante.

  • Speaker #0

    Ce que j'aime bien, c'est que t'as pas une personne qui gère la RSE qui a mis tant en troisième étage, mais c'est... collectif quoi et donc c'est tout le monde à tous les niveaux on essaie d'activer ce qu'on peut faire donc c'est aussi dans le temps que ça s'installe vous avez changé vos packaging et après pour la constance donc là on a eu le choix donc des bouchons la colle des étiquettes Et là, on s'est dit, quelle bouteille on prend ? Et on s'est vraiment posé la question, est-ce que ça aurait eu du sens de faire la consigne ? Donc là, on s'est rapproché du réseau consigne, on s'est rapproché de Rebouteille à Lyon, qui est lié au réseau consigne. On est allé voir des personnes qui l'avaient en Bourgogne. C'était long, ça nous a pris, je ne sais pas, six mois, un an. Et on a commencé à tester. On s'est dit, on va le tester à petite échelle, on va le faire un peu localement, on va le faire un peu... Ce ne sera pas rentable, ce ne sera plus long,

  • Speaker #1

    qui allait en te disant on va apprendre en route ouais exactement,

  • Speaker #0

    je sais pas comment on va le faire mais on doit le faire d'autant que l'Allemagne le fait déjà vous avez pas réinventé la roue c'est certain puisque ça se faisait avec notamment les bouteilles de lait mais c'est vrai que ça s'est perdu dans le vin il y avait la bouteille étoile aussi donc le truc a fonctionné donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne sur les softs sur le coca, Evian peut-être la chose qu'on a bien faite c'est de remettre en lien tout un écosystème tester des choses, rendre possible et puis petit à petit la machine a pris ... Donc là, très concrètement, on livre plutôt des distributeurs en casier avec une coiffe consignée. Donc il n'y a plus de carton, plus de film, plus de scotch, plus rien. Les distributeurs, ils livrent un restaurateur. Quand ils livrent un casier plein de bouteilles pleines, ils récupèrent un casier plein de bouteilles vides. On massifie ça, on envoie chez un laveur qui lave tout ça. Et après, le laveur revend les bouteilles au plus près de chez lui ou à nous. Parce que l'idée, ce n'est pas que tout revienne chez nous absolument, mais que ce soit le plus organique possible. et nous on s'engage auprès des laveurs aussi pour récupérer Ils savent qu'ils ont une débouchée.

  • Speaker #1

    Dans un rayon de combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Nous, on récupère tout ce qu'il y a en France. Et en même temps, on invite les laveurs à vendre au plus près de chez eux. Très bien. C'est ça, quelques 200. Ce n'est pas qu'une bouteille à Lille revienne forcément chez nous. S'il y a une débouchée à Lille, tant mieux. S'il n'y en a pas, c'est mieux qu'elle revienne chez nous.

  • Speaker #1

    D'accord. Et en termes d'obstacles ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est plein de petits obstacles à gérer. Et donc, c'est que de la complexité. En soi, ce n'est pas très compliqué, mais plutôt complexe. la bonne bouteille, le bon laveur, que tout ça matche bien, et après expliquer à nos clients, c'est un nouveau process, ils savent le faire sur des boissons mais pas sur le vin, donc ils n'ont pas le réflexe, comment on identifie ça, est-ce qu'ils ont la place, c'est quoi le coup de consigne, est-ce qu'il y a une contrainte, j'ai cassé une bouteille, qu'est-ce qu'il se passe, c'est un peu que ces choses-là, et puis c'est d'installer un nouveau geste aussi, qui n'est pas toujours perdu, mais en tout cas sur le vin il était perdu, et donc c'est nouveau, est-ce que vraiment ça a du sens, il faut donc tout tout tout réexpliquer, C'est plus long, c'est plus de temps, il faut changer un peu les mentalités. La vraie contrainte, elle l'était ou elle est encore là ? C'est nouveau, c'est du poids, il faut porter. Il y a des choses un peu nouvelles. Ce n'est pas comme d'habitude. Dans l'entrepôt, il y a des cartons, puis là, il y a des casiers. Ils n'ont pas l'habitude. Le carton, il n'y a pas de poussière. Le casier, il y a de la poussière qui tombe.

  • Speaker #1

    D'accord. On est vraiment sur des trucs très concrets, pratiques aux pratiques. Cinq ans après la réintroduction de la consigne, qu'est-ce que tu en tires, toi, comme enseignement ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que... Les gens, finalement, sont beaucoup plus disposés à rapporter des bouteilles que tu ne l'aurais cru. Dis-nous en plus.

  • Speaker #0

    Écologiquement, ça marche. C'est 80% de CO2 en moins. Les chiffres de l'ADEME, ils sont sans débat. On a fait deux fois notre bilan carbone à deux ans d'écart. On a diminué de 28%, je crois, le carbone par bouteille. Donc vraiment, écologiquement, ça marche. Logistiquement, ça marche. 95% de nos volumes en CHR, café, hôtel, restaurant, sont en réemploi. Donc ça, ça marche. C'est encore le début et on peut aller mille fois plus loin, mais ça, ça marche. S'il y a des choses qui marchent moins bien, c'est vraiment le passage à l'échelle, que vraiment il y ait une bascule qui se fasse chez les clients, que ce ne soit pas un test, que ce ne soit pas un truc à « nice to have » ,

  • Speaker #1

    mais pas nécessaire,

  • Speaker #0

    que l'évidence se fasse. Vraiment, c'est 80% de CO2 en moins. Il ne faut pas trop expliquer.

  • Speaker #1

    La bouteille,

  • Speaker #0

    c'est désastreux. Le recyclage, c'est très bien, mais réemployer, c'est vraiment mieux. Et il y a des bénéfices aussi. Il y a 79% de CO2 en moins, mais c'est 76% d'énergie en moins, 51% d'eau en moins. La métropole de Lyon, quand tu mets une bouteille à recycler, recycler, c'est 5 centimes par bouteille. Et donc, c'est autant d'argent que met la métropole qu'elle pourrait mettre ailleurs. Et c'est aussi de l'emploi local. Tous ces laveurs, c'est aussi souvent des assos ou des boîtes en réinsertion, etc. C'est hyper intéressant. C'est tout un tissu économique. absolument génial, il y a vraiment plein de bénéfices au réemploi, une bouteille neuve, même si 100% du verre se recycle une bouteille neuve a besoin de verre neuf, donc de silice neuf qui est une matière non renouvelable pour faire une bouteille transparente il n'y a que 20% max de verre recyclé et une bouteille sombre c'est 80% max, donc 20% au moins, vraiment c'est évidemment nécessaire de passer sur le réemploi, peut-être dans les sujets que nous on a absorbé, mais il y a toutes les fluctuations tous les surcoûts, on ne maîtrise pas tout on a peut-être cette capacité chez OE à lancer un projet parce que c'est l'évidence et c'est le futur, mais sans tout maîtriser. Et on se dit, on verra. Et donc ça, souvent dans un projet économique, c'est dur de ne pas tout maîtriser. Souvent, on veut faire tout le PNL, tout le BP, tout nickel. Et en fait, il y a des choses qu'on ne sait pas. Et donc nous, on a cette capacité à lancer quand même. Et je comprends que tout le monde ne puisse pas faire ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. soit ça a du temps,

  • Speaker #0

    soit ça a de l'argent donc c'est encore le début du réemploi en France pour autant c'est... quand même en train de prendre vraiment ça du sens. J'y crois parce que un jour, il n'y aura plus de silice. Vraiment, tout le monde est convaincu que c'est du bon sens. Il faut quand même retrouver ce geste. Alors, en restauration, c'est très facile parce que c'est sur place, c'est très circulaire. Là où c'est plus difficile, c'est sur les consommateurs finaux. Est-ce que je vais aller rapporter ma bouteille dans un franprix ou dans une épicerie zéro déchet ? Certains commencent à le faire, mais il faut que la bascule se fasse. Ça, c'est pas encore.

  • Speaker #1

    En ville, c'est beaucoup plus facile pour habiter à la campagne, c'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et après, il y a tous les drives. Par exemple, dans un drive, tu peux rapporter des casiers avec des bouteilles de fil. Il y a plein de schémas. Il y a des boîtes qui livrent et ramassent elles-mêmes. C'est en train d'émerger et vraiment, la bascule va se faire. Peut-être qu'elle prend plus de temps que ce que j'aurais souhaité.

  • Speaker #1

    On a été habitués à jeter. C'est un truc de coupé. On nous a appelés à faire le tri sélectif. Maintenant, on nous dit qu'il faut garder nos bouteilles et changer notre manière de fonctionner. donc ça va prendre du temps mais l'humain étant très adaptable je suis pas inquiète On l'a quand même bien saisi, OE ne se contente clairement pas que de vendre du vin, on reviendra après sur les essences. Vous accompagnez aussi les vignerons vers l'agroécologie, notamment via le programme OE, et il y a 1% de votre chiffre d'affaires consacré à ces projets. Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur ces initiatives et sur ce qu'elles représentent pour vous ?

  • Speaker #0

    Vraiment, on s'est inspiré de Patagonia, du 1% pour la planète, et de se dire comment on peut contribuer à aller plus loin. Et donc il y a la question d'accompagner les vignerons. Une fois qu'on a un bilan, qu'est-ce qu'on en fait ? Comment on peut... on s'associe à une boîte qui s'appelle EcoFarms avec qui on travaille et donc tous les vignerons avec qui on travaille on fait passer EcoFarms pour analyser les sols vos rapports incroyables je vous invite vraiment à aller sur le site de OE je mettrai le lien dans la description parce que les rapports ils sont super bien faits merci on essaie d'être très complet et transparent et de dire aussi ce qu'on fait pas assez bien on essaie d'avoir un plan d'action par vigneron et après ce plan d'action il y a des choses à financer Et donc là, l'idée, c'est est-ce que nous, on peut financer des choses ? Alors on est encore petit, jeune, voilà. Est-ce qu'on peut aller co-financer ? Est-ce qu'on peut aller chercher des financements pour d'autres ? Là, par exemple, on fait des financements pour notre domaine. Et du coup, on a invité les vignerons voisins, même des gens à qui on ne bosse pas, en disant on va le faire aussi pour vous. Là, on essaie de réfléchir à un nouveau schéma, un nouveau modèle économique pour ne plus donner 1%, mais 2%. Et comment on pourrait faire ça intelligemment, etc.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres causes pour lesquelles vous êtes engagé, je ne sais pas, la Ligue ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Dans le sens où on voudrait très directement impacter plutôt la filière et ce sur quoi on a un peu du lien, de la maîtrise, de la connaissance. Et après, il y a tous les autres sujets. Je pense au handicap, au travail. On essaie de travailler pour accueillir une personne SDF dans nos bureaux la nuit. Donc ça, c'est d'autres causes plus sociales. Et en même temps, il faut aussi choisir ses combats et être bon dans ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il faut pouvoir tout faire.

  • Speaker #1

    Il faut que ce soit cohérent avec votre ADN et votre cap.

  • Speaker #0

    Voilà. On a très avancé sur le sujet. faire moins mal, donc moins de carbone, moins de déchets grâce au réemploi. Ça, vraiment, on a bien poussé. Et une entreprise, un partenaire qui voudrait bosser avec nous en zéro déchet, on sait vraiment le faire. Enfin, c'est lunaire. Et après, on a ouvert le sujet de plutôt régénération, prendre soin de la biodiversité, des sols, des personnes, etc. Et donc, comment on peut être une entreprise régénérative qui fait pas seulement moins mal, mais plus de bien. Et la chance qu'on a avec l'agricole ou l'agriculture, c'est que la biodiversité, elle peut justement renaître et revivre, etc. Donc, on peut favoriser les conditions de la régénération. Et donc, c'est ce qu'on essaie de faire. Et de fait, on essaie de faire ça aussi sur le côté humain, par le handicap, le question de joie au travail, ça. Ok, ok.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Non, c'est similaire et en même temps un peu différent parce que c'est... Je posais la question justement sur tout ce qui était lié contre le cancer et tout parce que ce sont les plus grosses assos, entre guillemets, qu'on voit associées à certaines marques. Mais je trouve ça, enfin, pas beaucoup plus intéressant, mais beaucoup plus pertinent. au vu de votre cap stratégique d'avoir fait ces choix. C'est beaucoup plus cohérent et pertinent avec votre ADN. Petite question, parce que tu parlais de régénération et d'agriculture régénérative, pardon. Avec qui vous collaborez sur ce volet ?

  • Speaker #0

    EcoFarms nous aide beaucoup. Et après, on a des personnes sur le terrain.

  • Speaker #1

    Mais des domaines, est-ce que vous avez des domaines pilotes ?

  • Speaker #0

    Émile Gaulier dans le Bordelais, qui nous aide beaucoup. Et après, on a des domaines au sein de nos vignerons. Certains sont très avancés sur des sujets, d'autres... sur d'autres sujets, donc tout ça, ça se complète, on essaie de mettre en lien, ce qui n'est pas toujours facile, mais... Et Coffarms, ils sont aussi avec d'autres... agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. On apprend aussi. C'est intéressant aussi de sortir du côté uniquement vigne. Absolument. Et voir d'autres pratiques qui, parfois, s'adaptent, parfois pas forcément, mais c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok, ok. Créer et faire grandir une marque de vin. Parce que vous êtes une marque de vin. Et en plus, vous êtes un peu estampillé écolo. C'est pas un long fleuve tranquille, spécialement en France, surtout sur la partie branding. Quel a été le plus gros défi à relever pour toi dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y en a deux. qui me viennent comme ça. Le premier, c'était vraiment de trouver notre patte visuelle. Alors, c'est très marketing, mais je crois vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est Coca-Cola. Il y a des marques où tu as un univers qui est créé et ce n'est pas que un logo.

  • Speaker #1

    Tu connais des marques dans le vin qui... qui arrivent à créer ça ?

  • Speaker #0

    Non, en vrai. Si, comme ils s'appellent les Australiens.

  • Speaker #1

    Ah oui, Yellowtail. 19 Crimes.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, Yellowtail. Mais c'est un vrai défi dans le vin, de créer une vraie marque. Souvent, on dit, moi, j'ai des acteurs du vin qui ont 16 marques. Mais en vrai, une marque, c'est une communauté, c'est un mouvement. Je ne sais pas, un ADN, c'est des événements, c'est des rencontres. Ce n'est pas un visuel. Et ce n'est pas juste un produit. Et un nom, je ne sais pas quoi, qui est un produit. c'est beaucoup plus impalpable donc c'est ça qu'on essayait de créer avec OE ce qui est un vrai défi, donc il y avait vraiment ce défi d'avoir déjà tous les assets créatifs on va dire, et après il y a ce défi de mettre en mouvement une communauté, donc ça c'est un défi qu'on va essayer de muscler en ce moment et après de faire résonner ça avec la cible à tous les acheteurs et là en France on a quand même ce défi de ce qu'on disait tout à l'heure, marketing marque dans le vin, être trop disruptif

  • Speaker #1

    Il y a un petit côté, alors le mot va sembler un peu fort, mais il y a un petit côté évangélisation à faire. Et tout ce qui est pédagogie, j'aime pas utiliser le mot éducation parce que ça fait penser aux gens qu'on les prend pour des niailles alors que pas du tout. C'est vraiment ce côté pédagogique qui est à faire, ce côté vulgarisation qui est à faire et qui prend du temps en fait. Changer les mentalités en France, il faut se lever de bonheur quand même.

  • Speaker #0

    Oui, une grande qualité qu'on a, mais qui est aussi un vrai défi, c'est que ce qu'on fait c'est assez systémique. On va loin sur beaucoup d'aspects, le réemploi, le zéro déchet, l'humain, la génération. Et en fait, c'est dur de tout expliquer. Sur un post Instagram, te dire qui on est, ça devient hyper dur. Et en même temps, c'est génial d'aller aussi loin sur plein d'aspects. Et donc,

  • Speaker #1

    si tu devais faire l'Elevator Pitch de OE, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que OE, c'est une entreprise à mission, Bicorp depuis 2017, on crée des produits et des expériences au profit du bien commun. Et concrètement, on produit le vin. Le champagne au haie et les essences d'au haie, qui sont des sodas botaniques faits avec les plantes qui régénèrent le domaine au haie.

  • Speaker #1

    C'est vachement long quand même, si je peux me permettre.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah après, c'est le temps élevé de la part de la 4e étage.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais je me dis qu'on dit entreprise à mission avant de dire entreprise à mission dans le secteur du vin ou dans le secteur de la boisson.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Et je me dis que c'est là peut-être où on peut perdre des gens.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et quelqu'un qui veut des boissons, il veut pas forcément la mission, le truc, le machin. Non, absolument. Ce pitch-là, on le challenge régulièrement avec l'équipe aussi parce que... On a lancé les essences d'Oé, ça a 4 mois, donc ça a quand même bousculé le fait de sortir du vin. On lance des services, ça devient un peu différent, ça vient compléter ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que cette idée de mouvement, mouvement média, on y est presque. Vous n'avez jamais été tenté d'aller faire un tour à Bellecour et de pitcher la marque et de demander aux gens une entreprise à impact, ça vous inspire quoi ? Parce que là, on sort, on va à Bellecour, on a de quoi faire.

  • Speaker #0

    Ce serait vraiment intéressant. De faire ça, de filmer ça, de faire des petits contenus, etc. Je pense quand même que les gens connaissent, des gens comme Patagonia, comme la ruche qui dit oui, Tougou Tougou.

  • Speaker #1

    Oui, mais qu'est-ce qu'on met clairement derrière ce mot impact ? C'est ça, surtout, je trouve que c'est un peu un mot valide, tu sais, entreprise à impact, tu ne sais pas trop. Je vais être maxi transparent. Moi, à la base, les entreprises à mission, ce n'est pas que je n'y crois pas, c'est qu'il me faut des preuves. Je fais partie des gens qui ont besoin de données ultra tangibles. Et ce qui m'a plu dans votre approche, c'est que tout est prouvé. tout est sourcé, tout est documenté. C'est limite un travail quasi journalistique. Ça permet de mettre les gens en confiance, de ne pas passer pour des bonimentaires ou des charlatans. Je trouve que vraiment, ça fait la différence. Mais encore une fois, il faut quand même arriver à capter les gens qui vont être capables de lire l'intégralité des contenus sur votre site. Parce que votre site, il est très intéressant. Il est intense. Si vous n'avez pas la possibilité de tout mettre en légende sur Instagram, alors votre site... Euh... Vous pourriez faire 2-3 pages supplémentaires, je pense. Parce que vraiment, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Et je me dis, comment on arrive à le vulgariser, à faire en sorte que les gens arrivent à capter ce qu'est une entreprise à impact sans arriver en disant, coucou, on est une entreprise à impact.

  • Speaker #0

    De fait, on a cette page « Faire le bien » , qui est un peu le rapport d'impact. L'idée, c'est d'utiliser ça pour aussi mettre en mouvement les gens et dire, tu veux faire pareil ? Viens, le lien, c'est ça, ou la bonne personne, c'est ça. Et sans jamais donner de leçons, mais montrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de la documentation. Quand on arrive sur votre site et vraiment, on parcourt certaines pages. La page du bien, c'est un très bon exemple. On a l'impression d'être, tu sais, de voir tous les petits trous de l'entreprise qui tourne. Vous nous dévoilez un petit peu comment, en fait, l'entreprise tourne. Et c'est super intéressant parce qu'on a accès à tout. Notamment la partie management que je trouve assez inspirante. Je pense que certains gagneraient. Il y a plein de choses qui sont pleines de bon sens, comme le fait d'aller faire les vendanges ensemble, de créer une vraie cohésion d'équipe.

  • Speaker #0

    Et après, on essaie aussi de dire sur cette page « Faire le bien » ce qu'on ne fait pas encore assez bien, ce qu'on a pas poté. Et je pense qu'un des risques pour nous, c'est aussi de se croire un peu arrivé. Et puis franchement, on est vraiment en mouvement. Vraiment, c'est un mouvement collectif. et On le rend peut-être visible, mais il est possible que parce qu'on travaille avec des laveurs, avec EcoFarms, avec des vignerons, avec des scientifiques, avec l'agence de l'eau qui nous aide sur des sujets. C'est vraiment un collectif.

  • Speaker #1

    À vos débuts, vous étiez quand même très axé vente en ligne. Après, notamment, je crois que c'est après le Covid qu'on vous a vu pas mal débarquer en caviste. Vous avez fait des événements, vous aviez un moment un bar dans le 15e, si mes souvenirs sont exacts. comment vous avez aussi fait la livraison en... La voile, exactement. C'était il y a un an ou deux ans ?

  • Speaker #0

    Là, on a la troisième qui est arrivée ce matin. À New York. L'équipe a envoyé les photos ce matin.

  • Speaker #1

    Comment vous avez développé votre réseau de distribution au fil du temps, tout en restant, encore une fois, cohérent avec votre mission, à savoir le bien par le bon ?

  • Speaker #0

    Au début, on était tout en ligne. Quand même, je trouve que c'est dur dans le monde du vin, où les marges ne sont pas grandes, de vendre en ligne, le produit est lourd, ça casse, les coûts de livraison ne sont pas si simples. Donc cette équation-là n'est pas si simple à avancer. On a toujours le site en ligne, mais on met moins de carburant aujourd'hui dessus. Même si je crois qu'on a doublé les commandes l'an dernier, mais voilà.

  • Speaker #1

    C'est drôle.

  • Speaker #0

    Et après, on a poussé d'abord la nouvelle plus d'impact. Et donc c'est plutôt le CHR, en fait. Parce que c'est là où, sur la consigne, le réemploi, ça marche le mieux, en tout cas pour nous. Et donc ça, on a vraiment poussé ça. À la fois parce qu'il y a plus d'impact, et peut-être comme le geste est nouveau, ils sont contents de le retrouver, c'est pratique aussi pour eux. ça fonctionnait bien aussi financièrement et donc voilà on a bien poussé ça, et puis après, plus ça allait, plus on est rentré chez des comptes costauds, donc on a été servi à Roland Garros, on a été on est chez Intercontinental, on est dans différents beaux lieux, on est chez Le Pain Quotidien et après, on était dans beaucoup d'épiceries VRAC bio zéro déchet, on y est toujours, et ça canon c'était super partenaire, et après on a développé une gamme dédiée à la GMS, et on s'est longtemps posé la question de, est-ce qu'on va en GMS et c'est quand même 80% du vin qui est acheté en GMS donc on s'est dit, on va créer une gamme dédiée Il y a un peu ce risque-là dans le monde de l'impact, où on ne peut parler qu'à sa petite communauté, un peu bio, un peu convaincue, etc. Je trouve que les vraies personnes, c'est les gens à qui moi ou nous, on parle moins, qui sont moins dans notre réseau, qui sont peut-être moins dans le game de l'impact, etc., ou des startups.

  • Speaker #1

    Qui ne sont pas votre type principal,

  • Speaker #0

    en fait. Les principales, qui sont Madame Michu, pour faire le cliché, mais des gens de la vie quotidienne avec qui on n'a pas forcément un lien, qui ne sont pas forcément sur LinkedIn, etc. Et donc, comment on peut leur parler à eux, et comment, eux, on peut les embarquer dans une culture d'impact, comment on peut les émerveiller, parler leur langage aussi. Et pas que notre langage, très start-up, bio, machin. Bien sûr. Hyper intéressant. Donc ça, on progresse, on apprend, etc.

  • Speaker #1

    Vous formez vos revendeurs, vous leur donnez de la PLV ?

  • Speaker #0

    C'est un vrai défi, mais on essaye de prendre le temps de former, de donner des PLV, faire des visioconférences avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Des animations en GD, vous en avez déjà faites ?

  • Speaker #0

    On en fait, ouais. Et là, on a annoncé il y a deux semaines, on lance une force de vente à Impact. On a dix personnes sur le terrain, en France, partagées avec deux autres marques à Impact. Avec Random Social. qui fait des chips, des biscuits apéro, etc. Et chaque paquet acheté co-finance des repas pour les étudiants, pour des personnes des fins de réserve, et avec Café Joyeux.

  • Speaker #1

    Ah oui, Café Joyeux, oui.

  • Speaker #0

    Qui est plutôt sur le côté insertion handicap. Très bien. Donc hyper intéressant. Et après, on a ouvert l'export. Et donc pendant longtemps, pareil, sur l'export, on s'est dit, export égale pollution, et est-ce que vraiment, on promeut plutôt une culture ou une consommation locale ? Est-ce que vraiment, l'export, ça a du sens ?

  • Speaker #1

    Vous auriez pu vous limiter au petit export, entre guillemets. Vous ne voulez pas partir de l'export.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. En fait, on s'est plutôt... poser, pour dessiner une roadmap à l'export qui a vraiment du sens. Et après, on s'est dit, ok, on va la déployer. Par exemple, les US, je vous fais un bon exemple où au début, on envoie en cargo un peu. Ensuite, on envoie à la voile, on essaie de faire moins mal. Ensuite, on active le réemploi comme on fait à New York. Et après, il y a des embouteilliers localement.

  • Speaker #1

    Donc, vous envoyez en bulk ?

  • Speaker #0

    On va envoyer. C'est pas encore fait, mais on va. Et après, on a encore une roadmap par la suite. À partir du moment où on était assez clairvoyant là-dessus, on s'est dit, go, on y va. Je voulais pas qu'on lance sans avoir une vraie vision derrière.

  • Speaker #1

    Côté marketing et com, selon toi, quelle a été votre plus belle réussite ou ce dont tu es le plus fier ?

  • Speaker #0

    Non mais il y a des petites choses, il y a des collabs qu'on a fait avec Malika Favre, que j'adore cette artiste, etc. Mais peut-être s'il y a une chose, c'est cette cohérence que tu évoques, qui est vraiment dure à trouver quand même, parce que c'est que du fine tuning, c'est que le 1, non, ça...

  • Speaker #1

    C'est vraiment du détail, c'est le diable est dans les détails.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin c'est vraiment... Je le trouve pas facile à tenir et j'admire les marques qui le font et je trouve qu'on essaie de le faire et installer une DA qui est, je trouve, belles, en tout cas nous on se sent bien en résonance avec ça aller jusqu'au bout et quand même réussir à l'expliquer.

  • Speaker #1

    Elle est jolie, mais surtout, elle reflète votre positionnement. Parce qu'à la limite, le j'aime, j'aime pas, je vais te dire... Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et voilà, ce truc-là, je trouve que c'est un vrai beau travail qu'on a réussi à faire et qui s'est inscrit dans le temps.

  • Speaker #1

    À l'inverse, est-ce que t'as des idées d'action, comme au market ou même commercial, où là, tu t'es dit, bon, on l'a fait, c'était intéressant, mais on le refera pas ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des choses où on referait mais on irait beaucoup plus loin. Par exemple, des collabs avec des artistes. On a fait des choses vraiment géniales, mais je pense qu'on pourrait aller beaucoup plus loin. Et par exemple, ne pas faire qu'une petite bouteille dans le vin, c'est un peu ça. On fait une étiquette, c'est sympa, c'est un peu one shot. Un jour, j'aimerais bien qu'on réouvre un bar, on pourra en reparler, ou un lieu en tout cas, que ce côté artistique puisse s'exprimer de manière encore plus costaud.

  • Speaker #1

    C'était intéressant le choix 15e. C'est vrai que je ne l'aurais peut-être pas mis dans le 15e.

  • Speaker #0

    Ça s'est fait en partenariat avec un hôtel. Et donc moi, je connaissais le directeur de cet hôtel et on était hyper chaud pour faire le lieu. et donc on n'a pas trop eu le choix parce que c'était... en bas de l'hôtel. Donc ça, c'est fait là. Un des learnings, c'est qu'évidemment, emplacement, emplacement, emplacement.

  • Speaker #1

    Emplacement par rapport à votre disciple,

  • Speaker #0

    en fait. Oui, exactement. Il y a un peu ce bémol-là ou ce sujet-là. Et franchement, on va apprendre, on va le faire, on va se donner six mois, on va voir. Et j'aime bien cette logique-là aussi de se dire, tout n'est pas parfait, on ne maîtrise pas tout. Et en fait, il s'est passé des choses absolument géniales.

  • Speaker #1

    Vous avez votre propre petit laboratoire d'expérimentation ça marche, ça marche,

  • Speaker #0

    ça marche pas c'est pas grave en fait parfois on s'intédie un peu le ça marche pas Parce que si on l'entre, il faut que ça marche, on s'investit en temps, en argent. Pour autant, il y a plein de bénéfices, même quand ça ne marche pas. Par exemple, là, on voit que le vin ou les boissons, ce qui compte, ce n'est pas tant le produit, mais la rencontre autour du produit. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et donc, nous, pour l'instant, on vend beaucoup de produits. Comment on peut générer plus de belles rencontres, plus de liens sociaux, plus de confrontations, plus d'émerveillements, réunir des publics qui ne se connaissent pas ? Et on a une belle capacité à le faire ici et là. Si on avait des lieux ou si on avait plus de lieux, on pourrait le faire plus, mieux et donner une vraie résonance au produit. qui est que le support de quelque chose qui a la vraie valeur. Et quand tu achètes une bouteille de champagne, ce n'est pas tant la bouteille que tu achètes, mais le moment de célébration qui va aller avec. Et c'est ça qui a la valeur, ce n'est pas la bouteille en tant que telle.

  • Speaker #1

    Et je dirais même le sentiment d'appartenance, parce que vous, vous avez quand même réussi à créer une communauté assez engagée. Comment aujourd'hui vous impliquez vos clientes dans votre aventure de marque ?

  • Speaker #0

    C'est un bel enjeu qu'on est en train de saisir là, et dans les mois qui viennent. Je vois qu'on a plein de choses à faire. Je vais dire un boulevard. plein de choses à faire. Il y a beaucoup de gens qui nous suivent de près, qui s'inspirent de ce qu'on peut faire, qui nous aident, qui nous donnent des conseils, qui nous challengent. Et toute l'idée, c'est de réunir ces personnes-là, les mettre en mouvement. On a une belle capacité à fédérer et voir ensemble qu'est-ce qu'on veut générer ensemble. Et c'est un peu notre fonctionnement avec l'équipe. C'est quoi le truc qu'on veut faire tomber ? Ça, on l'a fait à deux avec FX au tout début. Maintenant, on est 21. Bah, si on était 50 avec la communauté, ou 100, ou 500, qu'est-ce qu'on ferait tomber. Et donc là, c'est intéressant. Et là, on peut penser, je sais pas, politique, on peut penser beaucoup plus social, faire basculer une ville dans le réemploi, enfin, on peut penser plein de choses. Et le pouvoir des communautés est hyper fort, après à nous de bien le faire intelligemment et humblement aussi, quoi. Et de faire ça aussi de manière honnête et que ce soit pas fait, donc au final, on vend du OE, quoi, mais qu'on utilise OE et le lien qu'on a, qui est cool entre nous, pour générer quelque chose de plus grand, quoi. C'est le bien par le bon, le bon c'est le moyen. Et donc, comment on utilise ça au profit du bien commun, tout en faisant en sorte que, quand même, ce projet-là, ce truc-là soit... robuste, durable, pérenne, puisse investir dans plus de vignes, etc. Il faut trouver le bel équilibre, mais je ne veux pas qu'on se trompe de combat.

  • Speaker #1

    Là, sur la table, on a deux bouteilles d'essence. J'aimerais que tu m'expliques un peu quelle est l'idée derrière ce projet des essences. Pourquoi ça a été lancé ? Est-ce que vous vous êtes dit on consomme un peu moins de vin, donc il faut qu'on ait quelque chose, une autre corde à notre arc ? Quelle était l'idée ?

  • Speaker #0

    Une des réflexions dans le monde de l'impact, c'est que tu prends ton business model et tu le pousses à fond et tu vois ce qui se passe. Et qu'est-ce que t'en apprends ? Est-ce qu'on veut que la Terre entière consomme du vin tout le temps ? ou de l'alcool tout le temps, pas forcément. Ce qui nous touche le plus, c'est peut-être les rencontres qui sont faites autour du produit, et donc il y a des gens qui pour X raisons ne boivent pas de vin ou d'alcool, et donc qu'est-ce qu'on pourrait leur proposer ? Il y a le sujet de faire des vins sans alcool, on pourra en parler. Moi j'ai un bon ami qui me dit franchement mon frère a un problème d'alcoolisme, et j'adore ce que vous faites, et pour autant j'arrive pas à adhérer à cause de ça, et donc voilà, je trouve ça assez touchant. Et après il y a toute la réflexion autour de l'entreprise régénérative, comment on peut régénérer et comment on peut en partager les fruits. Dans les domaines de nos vignerons et notre domaine, on plante des plantes pour régénérer les sols de la biodiversité. Et de ces plantes, de ces essences, on fait les essences d'Oé. Ce sont donc des sodas botaniques sans alcool, pétillants et bio. Essence d'Oé parce que... Essence de plante, mais aussi parce que l'essence d'Oé, c'est de prendre soin de la biodiversité des personnes. Et donc, il y a plusieurs bénéfices à ça. Donc, c'est des infusions pétillantes, donc tu as un peu le bénéfice santé d'une infusion. Tu as des compléments de revenus pour les agriculteurs. comment on peut contribuer à redorer le blason de l'agriculteur et... mieux les financer, il y a vraiment ce sujet-là. Tout est bio, c'est des plantes qui régénèrent les sols autour des domaines, dans les domaines, etc. Les bouteilles sont réemployables, donc tu es sur le schéma le plus décarboné possible. On a un peu un produit très complet qui reflète vraiment bien ce qu'est OE et qui change aussi des sodas qu'on peut boire de manière classique. C'est un peu ça l'idée. Vous l'avez lancé en janvier pour le Dry January. L'occasion, c'était le Styra, parce qu'on a eu le Styra Innovation Award. L'idée, c'était le Dry January. C'est hyper intéressant de faire un pas de côté. ou très cohérent avec le monde du vin et en même temps c'est pas du vin et c'est pas du faux vin mais c'est lié à la filière vin parce que c'est produit avec les fruits de la vigne mais très complémentaire je trouve

  • Speaker #1

    Oui. Et encore une fois, toujours en adéquation avec votre ADN de marque. Là, il y a feuilles de figuier, fleurs de sureau. On reste sur le côté très naturel.

  • Speaker #0

    Et donc, au tout début, on a lancé racines, feuilles, fleurs, pour célébrer un peu les trois niveaux de biodiversité. Ok,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #0

    Et après, d'autres viendront, etc. C'est très vivant.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un projet, c'est un produit qui est amené à rester.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est une ligne qui est amenée à rester. Après, nous, on y terre tout le temps sur les recettes. On affine plus de sucre, moins de sucre. On essaie de trouver les bons éclipses. Parce que c'est le tout début, on découvre. et passionnant je trouve aussi de proposer à nos clients il y a les vins, la régénération dans les vignes et le fruit de la régénération et donc en fait on leur propose un peu un système ensemble on génère quelque chose et plus ces essences d'oé vont fonctionner plus on va aller chercher des agriculteurs pour planter faire de la polyculture et aller chercher d'autres choses donc il y a vraiment un mouvement c'est pas juste on a lancé un produit et on voit ce qu'il se passe et

  • Speaker #1

    par exemple sur les fiches producteurs quand on voit c'est le vin de je sais pas Laure ou Jacques je dis des noms comme ça au hasard Merci. Est-ce qu'on peut directement acheter l'essence qui est produite dans leur truc ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant,

  • Speaker #1

    non. C'est la combinaison de plusieurs...

  • Speaker #0

    Non, pour l'instant, c'est la combinaison. OK. Et il y a encore des choses qu'on est en train de planter en vue des essences, là, en ce moment.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que c'est des collabs, au final, entre différents domaines. Donc,

  • Speaker #0

    très intéressant. Et en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a screené tous les domaines. On leur a demandé toutes les plantes qu'ils avaient autour de leur domaine ou dans les rangs, etc. et de tout ça on a pris avec une botaniste le temps de regarder qu'est ce qui a vraiment de sens, qu'est ce qui est comestible et pour construire toutes les recettes, donc c'est tout un travail passionnant. Un peu de détective aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, définitivement, vous avez bien le Scooby-Doo,

  • Speaker #0

    vous. Ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Tu disais tout à l'heure que le vin désalcoolisé, vous y êtes pas allé, qu'est-ce qui vous dérange dans le vin désalcoolisé ?

  • Speaker #0

    La vraie première chose, pour moi en tout cas, c'était, on veut que tout ce qu'on fait soit vrai, beau, bien, un peu ce qu'on disait tout à l'heure. On n'était pas 100% à l'aise sur le fait de faire du faux vin, même s'il y a plein de gens qui adorent ça, etc., et franchement aucun problème, mais nous, on ne trouve pas ça cohérent et si tu veux voir... Autre chose que du vin, moi j'avoue que je suis pas fan de faire du faux quelque chose. En même temps la bière sans alcool marche très bien, le Coca-Cola zéro marche très bien.

  • Speaker #1

    Ouais et les steaks végétaux aussi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais carrément. Et donc je vois très bien que c'est un marché qui va prendre. Après il y avait qu'aujourd'hui dans ce qu'on a étudié pour faire un litre de vin sans alcool, il faut 70 litres d'eau. Et sûrement que demain ça changera, mais on était pas 100% à l'aise de faire ça. Plus je crois qu'il faut rajouter du sucre, des choses, etc. Et après on n'a pas trouvé de... au goût de choses qui nous match bien. Et je suis convaincu que demain, il y aura des choses très bonnes, et il y en a sûrement peut-être déjà un. Tout ça réuni fait qu'on a préféré lancer ça, les sodas botaniques, plutôt que du vin sans alcool.

  • Speaker #1

    Je te demandais ça vis-à-vis de l'exemple que tu as cité, de ton ami qui a son frère qui a un problème de dépendance à l'alcool. Parce qu'en fait, le vin désalcoolisé ou vin sans alcool, c'est une idée pourrie pour des alcoolodépendants, puisqu'en fait, ils se retrouvent avec le même geste. Il se retrouve avec... Tu sais, c'est des gestes...

  • Speaker #0

    Ça reste du vin.

  • Speaker #1

    Ça reste du vin, en fait, et ça peut faire replonger les gens dans l'addition. Donc, en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Tu ne perds pas le...

  • Speaker #1

    Exactement, tu ne te déconditionnes pas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc, je trouvais que, par exemple, sur des problèmes avec... Enfin, sur des problématiques d'alcoolodépendance, c'est beaucoup plus malin, en fait, d'avoir des sodas. Puis, en plus, ce sont des sodas qui peuvent être... Tu fais ta commande, je ne sais pas, pour ton week-end entre potes. Tu peux prendre six bouteilles pour les enfants, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et j'avais une autre question à te poser. Est-ce que si on n'appelait pas ça vin désalcoolisé ou vin sans alcool, ça te poserait moins de problèmes de créer un... Parce que tu disais un faux vin. Est-ce que la terminologie te rebute en elle-même ? Je me demandais, est-ce que ça pourrait pas être intéressant de créer une nouvelle catégorie ? Parce que vin sans alcool ou vin désalcoolisé, à chaque fois, il y a quelque chose qu'on enlève. Et donc, on donne l'impression au... Pas aux clients que c'est un sous-produit, mais qu'on leur donne un produit pas 100% fini, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bonne question. En fait, concrètement, on fait du vin qu'on désalcoolise, aujourd'hui. Si c'était une sorte de jus de raisin, blablabla... Comme le vin goûté ? Oui, oui, si, si, si. J'ai pas goûté encore, mais j'ai vu ça, ouais. Franchement, si le produit est bon et s'il est sain, en soi, j'ai pas trop de problèmes. Et c'est pas tant la terminologie, tout ça. C'est plutôt... J'aimerais que ce soit vraiment vrai. Il y a un truc entier.

  • Speaker #1

    Donc si demain, il y a une alternative qui te permet de faire du vin désalcoolisé ou du vin sans alcool de manière saine, là, ça sera quelque chose que tu regarderas. Donc là, pour l'instant, c'est sur les méthodes que vous n'êtes pas en phase.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que si la méthode, vraiment, ce n'est pas clean, et ce qu'il y a dedans aussi, vraiment, je ne veux pas... Mais si il y a une méthode hyper clean et franchement bien, franchement, why not ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'ici 20 ans, ce sera possible.

  • Speaker #0

    Certainement,

  • Speaker #1

    je pense que ce sera possible. Mais pas encore maintenant. Si tu avais un invité à me recommander pour un prochain épisode de podcast, donc si possible dans le vin et les spiritueux.

  • Speaker #0

    Je dirais Delphine Domaine-Émile Grelier. que j'ai mentionné rapidement tout à l'heure. C'est des personnes qui bossent depuis longtemps le sujet de l'agroforesterie et de la biodiversité et de l'écosystème vivant d'une manière fabuleuse. C'est des bosseurs et des gens passionnés et du coup passionnants qui sont à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Et si jamais on voulait aborder le côté construction de marques plus le côté marketing, les communications ?

  • Speaker #0

    J'irais chercher des gens qui ne sont pas dans le vin.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    ça m'intéresse. Le monde du vin peut-être parfois se... réflexe là de rester dans ce périmètre un peu passionné et très sympa mais je trouve qu'il y a tellement de bons exemples à prendre dans la mode, dans l'art dans l'automobile et même des choses qu'on aime moins je me souviens d'un bon ami qui me disait il y a longtemps mais c'est quoi tes marques préférées et je lui sortais Patagonia mais je sais pas Nike et c'est des marques qu'on peut détester pour plein d'exemples et en même temps ils ont des choses géniales donc c'est cool aussi que le monde du vin s'inspire d'autres choses que les trois voisins quoi

  • Speaker #1

    Donc si tu avais une marque à me recommander en dehors de la filière spiritueuse pour une interview, quelle serait-elle ? Ou un secteur en particulier, un secteur qui toi t'inspire beaucoup

  • Speaker #0

    Je prendrais nos voisins de chez We Dress Fair qui sont dans la fringue, dans les vêtements et qui inspectent l'aspect filière et documentent et creusent et sortent des évidences et essayent de voir, ça c'est bien on dit coton bio, mais en fait le coton il vient d'où ? Et le bio là-bas ça veut dire quoi ? Est-ce que vraiment il faut mettre beaucoup plus d'eau ou pas ? et vont au bout du truc. Et je trouve que dans l'impact, il y a ce truc-là, parfois on peut avoir des fausses bonnes solutions. Je ne sais pas, le bon exemple des batteries, on met une batterie, et si on creuse plus loin, on s'aperçoit que il y a peut-être autre chose. Et de fait, ils construisent aussi une marque et ils vont jusqu'au bout et c'est aussi une startup et ils sont aussi en train d'itérer sur plein de choses. Et après, je pense qu'il y a plein d'autres bons exemples dans des produits peut-être plus food, etc. Mais je trouve cool pour le vin, encore une fois, de sortir de ça et d'aller voir...

  • Speaker #1

    Encore une fois d'ouvrir ses chakras

  • Speaker #0

    Et se confronter même à des choses qu'on aime moins Et se dire qu'est-ce que je déteste, ok je vais aller voir Moi j'aime bien marcher comme ça Ce serait quoi le vrai contre-exemple Qu'est-ce qu'ils font de bien

  • Speaker #1

    Super intéressant Merci pour tes questions Merci à toi pour avoir répondu à toutes ces questions C'était absolument passionnant Merci d'avoir pris le temps J'espère que ça va inspirer les auditeurs Et je vous souhaite tout le meilleur du monde Pour la suite de l'aventure Merci beaucoup Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme est cru, le podcast sans fiches lits, dédié à la communication et au marketing des acteurs innovants du vin, des spiritueux et du sans alcool. J'espère que cet échange avec Thomas vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez retrouver Thomas sur LinkedIn. Bien entendu, tous les liens sont en description et la marquerai sur Instagram. Là aussi, tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcasts. Vos retours me sont très précieux et encore une fois, ça me fait surtout très plaisir. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback, ou vous souhaitez simplement me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite.

Description

Peut-on créer une marque à impact dans le vin sans finir moralisateur ou hors marché ?

Peut-on être rentable sans trahir sa mission ? Et surtout, peut-on encore croire qu’une entreprise peut “faire le bien” ?


Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Thomas Lemasle, cofondateur de la marque Oé, qui fête ses 10 ans. Oé, c’est bien plus qu’un vin bio : c’est une entreprise B Corp, un modèle de cohérence stratégique et un laboratoire à ciel ouvert pour conjuguer écologie, économie et collectif.


Dans cette conversation sans filtre, on a parlé de :

-comment Oé est passé du “moins pire” au “vraiment mieux”, en embarquant toute l’équipe dans le projet
-pourquoi certaines décisions (réemploi, DA, naming, réseaux de distribution) sont d’abord des choix politiques
-les limites d’un positionnement éthique : faut-il sacrifier l’accessibilité pour rester irréprochable ?
-la naissance des Essences d’Oé : un produit sans alcool qui n’imite pas le vin, mais incarne la même mission


Un échange à la fois lucide, inspirant et très concret pour tous ceux qui veulent bâtir une marque qui a du sens — sans sacrifier le plaisir ou la performance.


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Transcription

  • Speaker #0

    En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit « je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait » . Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. Je me dis « ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? »

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur Comme est cru, le podcast sans chichis dédié à la communication ou au marketing des acteurs, innovants du vin et des spiritueux. Je m'appelle Eva Crétois, je suis stratège de marque vin et spiritueux et la fondatrice de Comme et Cru. Et depuis trois ans, avec Comme et Cru, j'accompagne les acteurs innovants et ambitieux du vin, des spiritueux et du sans-alcool à devenir des références du secteur grâce au branding. Mon objectif, créer des marques impactantes en phase A-K, réalité terrain et les attentes des consommateurs. Alors avec mon invité du jour, on va répondre à une question essentielle pour toute marque, que ce soit une marque de vin, une marque de spiritueux ou une marque de sans-alcool. essentiels pour une marque en croissance, à savoir comment rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Thomas Lemal, cofondateur de la marque OE au micro de Comme Écrue. Alors pourquoi Thomas, me direz-vous ? Eh bien parce que OE fait ses 10 ans d'existence et 10 ans dans l'histoire d'une marque, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu fais un peu moins bien, mais tu es plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio ? Ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, tu es un peu hors marché peut-être ? Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse.

  • Speaker #1

    Selon moi, c'est un peu l'occasion parfaite pour jeter un coup d'œil dans le rétro, mesurer le chemin parcouru et voir, comprendre, disséquer comment une entreprise peut rester fidèle à ses valeurs tout en grandissant, être rentable sans vendre son âme au diable. C'est quand même important. Parce que oui, OE, c'est une vision, c'est une mission. Et c'est 10 ans à réinventer le modèle du vin bio, à bousculer les codes du vin, à miser sur la consigne, à se confronter au paradoxe d'une entreprise à mission et à garder le cap envers et contre tout.

  • Speaker #0

    On s'est dit, on va aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches. Les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça.

  • Speaker #1

    Dans cet épisode qui, vous en avez l'habitude maintenant, si vous êtes des auditeurs réguliers du podcast, va être intense. Thomas va nous partager beaucoup de choses. On va aborder le pivot de Pinot Bleu à OE. On va parler de la certification Bicor, du branding comme levier stratégique et de comment chaque action marketing devient un choix stratégique. pour rester aligné avec la vision de la marque sans trahir ses valeurs. On va parler également d'exportation responsable et d'arbitrage entre impact et rentabilité. Parce que oui, faire le bien, c'est bien, mais être rentable, c'est quand même indispensable. Un échange sincère, cash, plein de leçons à retenir pour celles et ceux qui cherchent à faire bouger les lignes sans compromettre leur vision, tout en étant rentable. Parce qu'en fait, à la base, la communication et le marketing, c'est fait pour ça, être rentable. Mais je ne vous en dis pas plus et je laisse place à ma conversation avec Thomas Lemal. Thomas, tu as travaillé pendant 6 ans chez L'Oréal. Qu'est-ce qui t'a poussé à tout plaquer du jour au lendemain pour fonder Pinault Bleu, qui est l'ancêtre d'OE ?

  • Speaker #0

    Après 6 ans chez L'Oréal à Paris, j'ai fait un an chez Danone à Lyon. Pendant cette année, j'ai suivi une formation avec Ticket for Change et HEC pour être entrepreneur du changement. Et là, à la fois, je me sentais capable, un peu appelé à tout lâcher pour monter un business à impact. Je me suis dit, si moi, je ne le fais pas, alors que quand même, j'ai le CV, l'assurance, peut-être les finances, qui le fera ? Et donc, je me suis dit, osons. et je me suis donné un an. pour monter un projet à impact, sans précisément savoir lequel. Et là, j'ai rencontré François-Xavier, qui lui travaillait dans le vent. Un peu par hasard, on s'est rencontrés. Et ensemble, on a monté ce qui est devenu OE par la suite.

  • Speaker #1

    Ça ressemblait à quoi, les projets à impact en 2015 ?

  • Speaker #0

    En 2015, il y en avait déjà, moins que maintenant. Et en fait, il y avait moins ce truc d'impact natif. C'était le début de B Corp, même aux US, etc. Donc en France, on était encore peu nombreux. Pour autant, Ticket for Change, ils accéléraient des promotions d'entrepreneurs à impact. Ouais, c'était encore le début, mais il y avait déjà des phéniques.

  • Speaker #1

    Il y en avait. Et dans le business à impact, qu'est-ce qui, toi, t'intéressait ? Qu'est-ce qui te faisait vibrer ? Parce qu'encore une fois, tu as fait L'Oréal, tu nous as dit après que tu as fait Danone. Le business à impact, pourquoi au final ?

  • Speaker #0

    Je crois, et depuis longtemps, je crois que par l'entreprise, on peut faire le bien. En fait, il y a longtemps, j'ai rencontré une personne qui était en fin de vie et qui me dit, je ne regrette pas le mal que j'ai fait, mais le bien que je n'ai pas fait. Et ça m'a vraiment marqué, vraiment en perso, mais aussi en pro. et je me dis, ça veut dire quoi ? Est-ce qu'une entreprise peut faire le bien ? Ça paraît un peu déconnecté, un peu bizarre, et pour autant, à ce moment-là, je lisais la bio du fondateur de Patagonia, j'avais lu l'entreprise du bonheur de Tony Hichier, il y avait 2-3 bouquins comme ça qui m'avaient pas mal marqué, et je me suis dit, franchement, ça me paraît possible, dans un cadre d'entreprise, de business, de servir. Et donc servir la biodiversité, ça peut être le handicap, ça peut être différentes causes, et donc avec Ticket for Change, tout le sujet c'était, quels sont mes talents, quelles sont les causes qui me tiennent à cœur, comment je peux mettre ces talents au profit de ces causes. Il y a plein de manières, ça peut être une asso, ça peut être différents engagements. Mais ça va être aussi par l'entreprise ou l'entrepreneuriat ou intrapreneuriat. C'est hyper intéressant. Et quand tu creuses ces sujets-là, vraiment, tu peux pousser très loin. Ce qu'on essaie de vivre avec OE, on en reparlera. Et j'ai l'impression qu'on est passé d'une phase où l'entreprise faisait du business, point. Après, on s'est dit, on va faire du business un peu moins mal, avec moins de carbone, moins de déchets, moins de burn-out, etc. Et commence à émerger une phase où... L'entreprise doit faire le bien ou doit servir ou doit régénérer ou prendre soin si elle veut et perdurer, recruter et vivre et contribuer à cette société. Les choses sont plus liées, je trouve, maintenant. Et donc, on est plus appelé à utiliser ce qu'on a pour rendre possible quelque chose de plus grand ou de plus vertueux.

  • Speaker #1

    OK. Et donc là, si on doit faire le distinguo entre Thomas et Thomas, fondateur de OE, toi, Thomas, en tant qu'individu, quelles sont les causes qui sont vraiment chères à ton cœur ? Et les causes pour lesquelles tu te bats quotidiennement ?

  • Speaker #0

    La première, quand j'ai fait le MOOC, c'était vraiment le côté... J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes maintenant, mais biodiversité, la nature. J'ai fait pas mal de scoutisme quand j'étais petit.

  • Speaker #1

    Encore une fois, il faut se souvenir que l'aventure de Oe, qui s'appelait Pinot Bleu en 2015, c'était 2015 justement. Et en 2015, là, si en 2025, on a l'impression qu'on enfonce des portes ouvertes, en 2015, ce n'était pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Donc, il y avait vraiment ce truc de nature, prendre soin. Je ne sais pas, j'ai ce côté un peu enfant. j'ai mes merveilles facilement, c'est le printemps je trouve magnifique de voir tout ce pollen nous étouffer non mais tous ces bourgeons, ces petites bêtes après moi j'ai 4 enfants maintenant donc l'émerveillement il est un peu quotidien aussi avec les enfants mais j'ai cette capacité là à retrouver de la joie grâce à ça et après j'avoue que j'ai découvert petit à petit avec OE le côté plus humain, prendre soin avec l'équipe prendre soin des personnes prendre soin des personnes avec un handicap etc Ça, c'était peut-être plus nouveau. Ce n'était pas ma racine initiale, mais c'est quelque chose qui se complète bien, je trouve. Et j'aime bien essayer de travailler cette résonance entre le côté plus social ou humain et le côté plus environnemental, sachant que les deux sont très liés.

  • Speaker #1

    Absolument. Mais ça, on reviendra dessus parce que tout ce que vous faites avec vos employés, pour moi, ça permet encore une fois de donner des preuves. C'est qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui se contentent de dire « nous, on est comme ça » , mais qui n'apportent pas de preuves. Vous, en l'occurrence, on va passer quand même pas mal de temps à éplucher votre site rien qu'avec mes étudiants. On s'est rendu compte que vous n'étiez pas avare de preuves ni de contenu. Vous y allez à 100%. On a brièvement parlé de Pinot Bleu. Moi, j'aimerais bien que tu nous décrives les débuts de Pinot Bleu en 2015. Et à l'époque, quels problèmes vous vouliez résoudre avec ton associé François-Xavier Henry ?

  • Speaker #0

    On a commencé par vouloir promouvoir une viticulture durable. Et donc le socle, c'était un peu le bio. En fait, Fix, dans son expérience précédente, il a remonté un domaine viticole, le domaine Henri-Mer, et donc il était en mission pour eux. Et après, il avait fini sa mission, donc il était dispo et on s'est rencontrés à ce moment-là. Et donc lui, à l'époque, il avait des personnes qui partaient en combinaison masque à gaz dans les vignes, parce qu'ils avaient une petite partie en bio, mais pour le reste, c'était comme ça. Et en finissant cette mission, il s'est dit, mais comment je peux contribuer à autre chose ou à l'inverse ? Et donc, on s'est d'abord dit, on va... promouvoir des petits ou vignerons indépendants, qui bossent vraiment d'une belle manière.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, petit vigneron, pour toi ? C'est pas une question piège,

  • Speaker #0

    attends. C'est pas une question, parce qu'en fait, je trouve vous très grands de plein de manières, et donc le terme, c'est petit pour dire plutôt indépendant, plutôt familiaux, un, deux, enfin des petites exploitations, mais plutôt le côté indépendant, entrepreneur, quoi. Très bien. Et donc, c'est ces personnes-là, et leur vin, et leur culture qu'on voulait promouvoir, et donc on a commencé avec Pinot Bleu à faire une sélection de vins, plutôt pour le côté market, mais quelque chose de très simple, un Côte-du-Rhône, un Languedoc, un Bordeaux. Un peu comme on a maintenant, une gamme très claire. Tout était bio, tout était bien sourcé, on testait tous les vins, zéro pesticides dans les vins, etc.

  • Speaker #1

    Pourquoi Pinot Bleu comme nom ?

  • Speaker #0

    Et Pinot Bleu, parce que Pinot c'était le vin, et Bleu, Bleu c'est la planète bleue, c'est les futurs souhaitables. Initialement c'était ça. Plein de fois on nous disait, mais vous faites du vin bleu, il y avait un peu cette tendance du vin bleu, est-ce que vous vendez que du Pinot, etc. Et donc en fait, à un moment on s'est dit, si on veut vraiment changer d'échelle, il faut qu'on change ça. est venu au haït à ce moment là Switch, hyper intéressant. Et au-delà du changement de nom, on a changé pas mal de périmètres. Ça,

  • Speaker #1

    c'est en 2019 que vous changez le nom de la marque et vous changez...

  • Speaker #0

    La jeunesse, c'était ça. C'est une sélection de vins très claire, très simple. On voulait vraiment apporter de la simplicité et promouvoir une viticulture durable. Bio, oui, voilà.

  • Speaker #1

    Vous êtes négociant ?

  • Speaker #0

    Oui, on achète les vins et on les revend.

  • Speaker #1

    OK. Donc, un modèle de négociant qui promeut et vend des vins sans pesticides. Et de 2015 à 2019... Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    On déploie pas mal pour commencer le côté e-commerce. Et donc, on avait une appli, on avait le site, etc. Et donc là, il y a eu tout plein de montagnes russes et d'avancées. Et en fait, assez vite, on s'aperçoit que des gens viennent nous voir pas tant pour les vins que pour la qualité de l'ensemble de la sélection. Et donc, il y avait un truc de... C'est pas chaque vin, c'était pas le Codurone qu'on aimait, c'était la sélection. Et donc, des traiteurs ou des cavistes ou des restaurateurs ont commencé à nous faire signe. Et donc là, on a ouvert au B2B. C'est là où on a commencé à avoir plus de récurrence aussi, un business qui évolue un peu. Aussi, il fallait changer dans l'équipe, avoir des personnes sur le terrain parce que les restaurateurs, il fallait aller les voir. Au milieu de ça, on a eu le Covid. Toujours, on voulait plus loin en engagement parce que là, on ne l'a pas trop dit, mais on parle plutôt du côté commercial. Mais quand même assez vite, parce qu'en 2017, on a été certifié Bicorp. Et on a mis un an à être certifié. Donc en 2016. On a commencé à être certifié. Et donc, en fait, quasi dès le début de la boîte, on s'est mis sur ces rails-là. Et donc là, on commence à cranter, cranter, cranter, un peu en sous-marin. Parce qu'au final, visuellement, on vendait des 20 bio. Mais déjà en sous-marin, on commençait à avancer, la banque éthique, la question de l'équipe, et cranter toutes les facettes que Bicorp nous pointait du doigt. Et là, ça a commencé à être les débuts de ce qu'est OE maintenant. Ok,

  • Speaker #1

    hyper intéressant, sachant qu'en 2024-2025, la filière 20... et Spiritueux s'est un peu réveillé sur le dossier Bicorp, mais vous, vous étiez déjà sur le projet depuis 2017.

  • Speaker #0

    Oui, même depuis 2016, parce qu'on a mis un an à être certifié.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça vous apporte, la certification Bicorp ? Parce que ce n'est pas facile, en plus, à obtenir la certification Bicorp, et vous devez à chaque fois faire mieux en tous les trois ans.

  • Speaker #0

    Ça a vraiment structuré notre démarche de transition ou d'engagement. En certifiant des choses qu'on faisait, par exemple, est-ce que tu pèses tes déchets ? Oui, non ? Oui. Donc, montre-nous ta courbe de déchets. Donc c'est très tangible, très factuel, donc ça nous a forcé à bien concrétiser tout ça, et pas être dans l'intention. Souvent c'est un peu le risque dans l'impact, on se dit « franchement demain, c'est promis, je ferai ça, mais l'idée c'est de le faire maintenant » .

  • Speaker #1

    Donner davantage d'intentionnalité ou prouver davantage de choses au consommateur ?

  • Speaker #0

    Prouver avec des mesures très tangibles, très mesurables, très concrètes. Est-ce que dans tes statuts c'est écrit « bah oui, montre-nous tes statuts, ok, donc t'as les points » . Très concrètement, c'est un grand questionnaire avec plein de points. Et ça nous a pointé du doigt des choses qu'on n'avait pas imaginées. Et par exemple, quel pourcentage de tes fournisseurs sont des femmes ? Et bien nous, dans le vin, c'est plutôt très masculin. Et bien on ne s'était jamais trop posé la question, initialement, de nos vigneronnes, par exemple. Et donc on s'est dit, ah ben, on peut peut-être aller chercher plus de vigneronnes, ou on peut peut-être promouvoir plus ou différemment les vigneronnes. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Enfin, donc ça a mis comme ça des idées en place. Pareil sur la banque éthique. Pour moi, c'était un non-sujet à l'époque. Enfin, c'était non-sujet. et donc on a commencé à creuser ce sujet là qu'est-ce que ça veut dire et là on s'aperçoit de plein de belles choses et donc maintenant on est à la nef qui est une banque éthique, mais initialement c'était un non-sujet. Donc hyper intéressant de pointer les doigts comme ça. Et après, on s'est vraiment structuré pour ça, avec l'équipe, en divisant le questionnaire en sous-parties, toute l'équipe y contribuait. Donc ça forge aussi la culture d'équipe. Et vraiment, si on a un truc maintenant qui est fort chez nous, c'est notre culture, qui rend possible tous les changements qu'on arrive à mettre en musique. Et ça, Bicorp nous a bien aidés. Et puis, il y avait des sujets qu'on n'arrivait pas à cranter dans le court terme. et donc on s'est dit, ok, celui-là, qu'est-ce qu'on peut mettre comme plan d'action pour le faire du style. je trouve la banque éthique c'est un bon sujet c'est un truc un peu fastidieux pas si simple non plus et donc ça on s'est dit il y a une certification on s'est dit on va le faire d'ici la prochaine et hop celle d'après on a cranté les points là dessus et est-ce que vous n'allez pas être limité mais à un moment donné plafonné exactement vous allez être plafonné au niveau du scoring on en a encore sous la pédale parce qu'il y a plein de boîtes qui sont mieux scorées que nous après le but c'est pas de faire la course au point etc. C'est plutôt d'être en cohérence avec qui on est, de voir où tu peux progresser et de le faire, mais sans non plus que ce soit un truc pénible et too much, et je vais être parfait. C'est un peu le danger aussi de l'impact, on veut être toujours plus parfait. Et comme on veut éviter un peu les critiques, un peu de greenwashing, etc., ça nous pousse à être tout le temps parfait. Il ne faut pas un monde où il y a trois parfaits. Il faut un monde où tout le monde est quand même bon et progresse.

  • Speaker #1

    J'avais cette question à te poser sur le greenwashing un peu après, mais étant donné que là, tu amorces un début de réponse, comment vous faites ? pour ne pas tomber soit dans le greenwashing ou dans le socialwashing ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question et c'est vraiment un élément...

  • Speaker #1

    C'est une ligne de crête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est vraiment pas simple. Ce qu'on fait, c'est que je pense qu'on mise beaucoup sur l'équipe là-dessus. Et par exemple, très concrètement, tous les lundis matins, on a le Happy Monday, une demi-heure ensemble, toute l'équipe en visio. Et à chaque fois, je pose la question, est-ce qu'il y a un loup qui traîne ? Est-ce que quelqu'un a un sujet ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui traîne ? Et souvent, ces trucs de greenwashing, c'est pas très grave, on le fait quand même. Et en fait, tu t'aperçois que... il y a quand même un petit loup qui traîne. Et donc, je veux dire régulièrement, en fait ça n'arrive pas très souvent, mais parfois l'équipe nous dit mais franchement je ne comprends pas pourquoi on fait ça. Pourquoi on fait de l'export ? Pourquoi, je ne sais pas, qu'est-ce qui est sorti ? On a dû vendre à des clients où ce n'est pas parfait, parfait. On était sur Amazon pendant un temps. Et on a arrêté. Mais quelqu'un a posé la question et donc moi je me disais non, il faut que les entreprises à mission se déploient, les gens achètent sur Amazon, autant qu'ils achètent nous. et ce discours il se tient quand même. Pour autant c'était pas cohérent et donc on a arrêté. Mais ce n'est pas venu de moi, c'est venu de l'équipe. Et ça, je trouve ça hyper bien, mais ça veut dire de forger une culture où les gens se sentent assez libres.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et on a, entre autres, deux entretiens semestriels, un peu plus formels. Et dans ces entretiens, il y a une grille de questions qu'on balaye un peu obligatoirement. Et une des grilles, c'est est-ce que tu te sens en cohérence avec l'entreprise ? Est-ce que ton taf contribue à la mission ? Est-ce qu'il y a des choses qu'on fait, Fix ou moi, ou l'entreprise, pas en cohérence, pas bien ? Et donc là, c'est toujours un espace. où pour le coup on a vraiment le temps pour ça, et c'est en petit comité. Et donc là c'est aussi le moment pour... filtrer du potentiel greenwashing.

  • Speaker #1

    Ok. Et vous avez, à part cet exemple que tu nous as donné précédemment, est-ce que vous avez déjà modifié certains, je ne sais pas, certains textes, certaines actions, qu'elles soient commerciales, marketing ou même de com, suite à des retours de salariés ?

  • Speaker #0

    Amazon, je trouve que c'est un bon exemple. Oui,

  • Speaker #1

    Amazon, excellent exemple.

  • Speaker #0

    Tu vois, au début, on avait des capsules sur les vins, sur les bouteilles, et je ne sais plus à un moment, je ne sais plus de qui c'est venu, mais on s'est dit, vas-y, on arrête. Parce qu'on s'est dit, dans la démarche zéro déchet qu'on a quand même poussé très très loin, la capsule était là et donc on s'est dit, vas-y, on cut ça. Tu vois, là, par exemple, on a lancé les essences d'Oé, on en reparlera. Et est-ce qu'on lance dans des bouteilles plastiques ? Oui, non. Et c'est dur à avoir les bonnes réponses, tu vois, parce que t'as aussi le truc de la Primovis, où nous, on fait bien, tout est bio, tout est clean, ok, on fait la consigne, ok. Bah du coup, t'es plus cher, quoi. Et donc, tu laisses la place à Coca-Cola. Et est-ce que tu fais un peu moins bien mais... plus accessible, tu peux plus démocratiser le bio, ou bien non, tu fais tout bien, mais du coup, t'es un peu hors marché peut-être. Et cette question-là, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de bonne réponse. Peut-être qu'il faut un bon équilibre, il y a peut-être un temps où c'est comme si, et après il faut évoluer. Mais ça demande aussi un peu de garder la ligne et de se dire là je ne suis pas parfait, mais je l'assume ça pendant un temps. Mais demain, peut-être que j'arrêterai ça.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas facile. Vous n'êtes jamais dit que peut-être vous étiez trop intense et et que ça pouvait faire peur à certains consommateurs ?

  • Speaker #0

    On a toujours ce défi-là de... On est très animé par la mission, le bon, le bien, aller loin là-dessus. Et donc, on en parle parce qu'on a ça à cœur. Du coup, on parle parfois un peu moins du bon, le produit, Côte d'Uron, le terroir, c'est quoi, c'est vigneron, c'est qui ces gens, etc. Et cet équilibre-là, il n'est pas si facile. D'autant qu'on a plein de contenus autour du bien et de tout ce qu'on fait. Pour autant, on a aussi plein de contenus sur le bon. et donc il faut trouver le bon équilibre parce qu'au final tu achètes un vin que tu vas consommer et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Parce que vous avez quand même un bel angle, pas éducatif, mais pédago. Vous êtes très pédagogique, sur le blog notamment. Votre blog, c'est une mine d'informations qui est là pour mettre à l'aise. Et on sent aussi que vous ciblez des gens qui, de prime abord, ne sont peut-être pas des grands amateurs de vin, mais qui veulent vraiment s'y mettre. Et justement, eux, ils pourraient se mettre à consommer du vin. en découvrant vos engagements. Mais ce qui est compliqué, je trouve, c'est que quand on est dans une logique, tu sais, de preuve, quand on est une entreprise à mission, je trouve que c'est toujours compliqué de dire les choses et en même temps de ne pas en faire trop. Tu vois ? De ne pas être tout le temps dans la preuve, dans la justification.

  • Speaker #0

    Oui, que ce soit pénible.

  • Speaker #1

    Exactement. Et que ce soit moralisateur. Exactement. Or, vous, vous ne tombez pas dans ce côté moralisateur. Il n'y a pas de jugement. Et ça, je trouve que c'est rafraîchissant.

  • Speaker #0

    À la fois, je voudrais qu'on soit activiste et qu'on bouge les lignes. Mais je ne veux pas le faire en pointant du doigt ceux qui font mal, mais plutôt en montrant ce qui est bien, en émerveillant, etc. Alors parfois, on est évidemment tenté, c'est pas possible, on a envie d'être nerveux.

  • Speaker #1

    Déjà, rien que l'activiste, il apparaît à un moment sur le site. Avec mes étudiants, on a relevé un peu, parce qu'on a étudié justement le ton de la marque OE, et on se disait, wow, activiste, c'est un mot, c'est lourd de sens, tu vois. Tous les mots sont là. Il n'y a pas des mots qui sont placés ici pour rien dire. Il y a à chaque fois un réel sens. Ils ont été pesés. Ils ont été millimétrés. Et c'est vrai que tu sens qu'il y a de l'engagement. Voilà, ça y va.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est vrai. Et au quotidien, on essaie de bien faire, de discerner, d'être bon là-dessus. De dire, OK, c'est quoi le vrai truc ? Si on fait ce mouvement-là, si on fait cette soirée écosystème chez nous, si on fait, je ne sais pas, tel produit, c'est quoi le... le la fin, la vraie profondeur. Et après, on voit est-ce qu'on peut l'atteindre, est-ce que c'est rentable, est-ce que machin, enfin... Mais on est assez idéaliste. Moi, je suis un peu comme ça aussi.

  • Speaker #1

    Tu viens de dire un mot hyper intéressant. Tu viens d'utiliser le mot mouvement. Est-ce que tu penses qu'en 10 ans, OE a réussi à créer un mouvement ?

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on l'a créé, mais je sais que des gens nous suivent, des gens s'inspirent de nous, des personnes ou des entreprises, quoi. Et donc, je vois qu'il y a un peu ce sillage où il y a un truc avec nous, des gens qui nous suivent et que je trouve assez beau, assez touchant qui nous engage aussi. Bien sûr. Parfois, je dis qu'on a notre impact à nous, dans nos opérations, ce qu'on fait nous. Mais peut-être que le plus grand impact qu'on a, c'est un peu l'ombre d'impact, on dit ça, des gens, peut-être des grandes entreprises qui nous copient ou qui s'inspirent de nous. Et tant mieux, faisons quoi.

  • Speaker #1

    Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais notre plus grand impact est peut-être là, justement. Donc, c'est un truc qu'on voudrait aussi pousser, d'aider d'autres à s'inspirer du système OE.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le bien par le bon sous toutes ses formes. Vous incarnez votre mission à différentes échelles.

  • Speaker #0

    En fait, on nous demande en ce moment d'aider des boîtes à implanter le système OE chez eux. Et donc, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est super intéressant parce que ça veut dire quoi le système OE au final ?

  • Speaker #0

    Justement, c'est ce côté un peu 360, systémique, un peu tactile. de mettre de l'impact à tous les niveaux et à tous les niveaux de l'entreprise aussi et d'engager chacun dans l'équipe sur ce qu'il a dans les mains, comment il peut le mettre au profit du bien commun et donc c'est un peu ce truc de culture d'entreprise c'est très pas palpable et pour autant il y a aussi des démarches pour le mettre il y a un peu un système, un schéma peut-être mental aussi à mettre en musique et donc là on va lancer c'est un peu exclu mais lancer ce qu'on va appeler les explorations OE pour partir en exploration vers le zéro déchet partir en exploration vers la régénération pour emmener d'autres en voyage avec nous. Au début, on verra si ça prend, mais pour aussi essayer de scaler l'impact qu'on peut avoir et dépasser simplement notre périmètre. Ok.

  • Speaker #1

    Donc là, on a les bouteilles et j'aimerais qu'on fasse un petit détour sur le pack et notamment sur le logo. Alors, pourquoi j'aimerais faire ce détour ? Parce qu'aujourd'hui, je trouve que l'identité visuelle... que ce soit acteur du valant des spiritueux, parfois elle est un peu définie aux doigts mouillés parce que le border collie de la famille, il est mort, on l'a foutu sur l'étiquette. Donc bref, j'aurais bien aimé que tu nous racontes un peu le nom et l'identité visuelle de OE parce que le naming c'est du taf, mais le logo tout autant. Et j'aimerais bien que tu nous expliques un petit peu qu'est-ce que OE et ce logo racontent de la marque et qu'est-ce que ça reflète des valeurs. de la marque ?

  • Speaker #0

    O.E. c'est pour Onologie. Et O.E. parce que O.E. O.E. on veut bouger les lignes dans le monde du vin.

  • Speaker #1

    Ah ça je l'avais, mais O.E. pour Onologie je ne l'avais pas du tout.

  • Speaker #0

    Initialement il y a le vrai truc. Et puis il y a celui de O.E. c'est un peu français, french touch, etc. Il y a l'accent qui est un peu nul par ailleurs. Du coup l'accent pour ceux qui voient c'est un oiseau parce qu'on veut servir la biodiversité et justement on aime bien celui de la biodiversité qui est très émerveillant, très vivant, très... naissant, qui prend de l'envol, qui part à Ausha droite, il y a ce truc là un peu magnifique, parfois très puissant aussi quand on voit ces oiseaux s'élancer avancer, je sais pas,

  • Speaker #1

    les oies sauvages il y a des trucs un peu magiques On sent ta capacité à t'émerveiller quand tu nous parles des oies sauvages

  • Speaker #0

    Non mais je trouve ça beau parce que souvent dans l'impact en fait c'est le plastique le carbone, le déchet, c'est des trucs plutôt un peu sales, un peu noirs, alors que la biodiversité c'est très vivant, il y a quelque chose de très beau à ça Comme aussi la joie au travail, c'est un truc hyper touchant, hyper... Je trouve palpable, pour le coup, qu'on peut vivre et qu'on a tous vécu du moment. Joie, touchant, et je pense que ça parle à chacun. Et après toute la DA, elle est toujours très sobre, pas mal inspirée de Matisse dans ce qu'on fait. Par exemple, là, les oiseaux qu'on a ici sur les deux étiquettes qui se relient. c'est des formes plutôt des oiseaux de Matisse l'oiseau de l'accent est en tout cas fortement inspiré de ce Matisse et après on bosse avec un directeur artistique depuis longtemps maintenant peut-être je crois depuis 6 ans et donc tout est cohérent et moi j'essaie vraiment de faire en sorte que tout soit cohérent et on challenge les choses pour que ce soit aligné et pourquoi il y a une majuscule pourquoi il n'y en a pas et il y a aussi un peu de feeling dans tout ça mais trouver les bonnes inspirations prendre le temps, dans tout ce qu'on fait il y a toujours la question du temps et dans l'impact il y a toujours la question du temps quelque part, ouais voilà il y a peut-être aussi le fait de bosser depuis longtemps. donc ça veut dire qu'il y a une cohérence qui s'installe et qui dépasse juste le logo, la baseline mais ça s'installe dans le temps, dans toutes les presques qu'on fait, dans tout il y a quelque chose d'un peu fin et après il y a la baseline, le bien par le bon et donc le bien par le bon, tout ça, ça vit ensemble

  • Speaker #1

    Pourquoi des majuscules à bien et bon ?

  • Speaker #0

    De fait on ne l'est pas toujours je crois, mais pourquoi ? Parce qu'on croit au bien un peu universel où en fait il y a des choses où tout le monde c'est un peu philosophique il y a des choses où c'est bien d'aider une personne âgée qui traverse la rue c'est bien et c'est cool pour tout le monde parfois il ne faut pas trop se prendre la tête après on veut mettre le bon au profit du bien l'un ou l'autre résonne et il y a ce truc aussi, le beau, le vrai, le bien le bon, souvent quand on trouve l'un bizarrement les autres ne sont pas très loin j'aime bien prendre cet exemple du sport ou parfois quand on voit un joueur qui joue bien mais c'est tellement bon à voir et c'est beau, il y a un truc un peu fou et dans le vin il y a ça aussi, c'est magnifique c'est des terroirs magnifiques et qui génèrent du bon ...

  • Speaker #1

    C'est un peu un esprit de l'opinion.

  • Speaker #0

    Et on est bien quand on est autour d'un bon verre. Il y a ce truc-là qui est assez touchant, je trouve. Il y a cette phrase, le beau dispose au bien. Donc il y a le beau aussi qui est dans tout ça. Et quand on est dans un beau lieu, on est bien pour... Bien sûr, bien sûr. Il en sort de belles choses.

  • Speaker #1

    OK. OE, ça marche à l'étranger. Parce que Pinot Bleu, un peu moins. OE, c'est prononçable à l'étranger. Oui. Aujourd'hui, vous avez des marchés à l'étranger.

  • Speaker #0

    Ouais on commence à être rangé ? On est dans tous les pays scandinaves. On est...

  • Speaker #1

    En soi, pas étonnant, vu votre...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, vu votre million.

  • Speaker #0

    Là, on va faire des choses très sympas au Danemark. On est en Allemagne, c'est encore le début. On est aux US, on livre à la voile à New York, on fait la consigne à New York. On est en Georgie et il va se passer des choses. Et donc, ça marche. En vrai, ça détonne un petit peu et il y a toujours celui de l'accent. Mais en même temps, c'est French Search. Je ne sais pas, il y a ce truc-là qui est très sympa. Pour le coup, le logo est très visuel. et dans le monde du vin, souvent c'est... domaine de quelque chose, machin. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Nous, c'est très court, c'est très interpellant. Donc, les gens le mémorisent bien. Voilà, ça interpelle, quoi. Et à l'étranger, c'est intéressant parce qu'ils voient... C'est vraiment différent de la France dans le sens où en France, j'ai l'impression qu'il faut toujours un peu se justifier. Ah, c'est bio, mais oui, quand même, c'est bon, je te promets. Ou on fait bien, mais vraiment, on fait bien.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a encore besoin en France de dire...

  • Speaker #0

    Nous, on ressent ça, quand même. De moins en moins quand même.

  • Speaker #1

    De la part de la clientèle B2B ou B2C ?

  • Speaker #0

    Là je pense que c'est B2B plutôt.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir à quel point ils peuvent être plein de prix gérés.

  • Speaker #0

    Et après c'est vrai qu'on est une marque un peu marketée, c'est travaillé. Et donc en France, on est un pays producteur, on a quand même cette habitude d'étiquette de vignerons, vins de vignerons. Et nous on nous dit souvent, non je voudrais un vin de vigneron. Alors que c'est vraiment des vins de vignerons, avec des vrais vignerons qu'on connaît, on fait des vendanges avec etc. Pour autant, comme c'est très marketé ou brandé, c'est pas l'attente qu'ils ont. Ils veulent un truc un peu vieillot, sans aucun mépris.

  • Speaker #1

    Pour autant, il y a des trucs marketés qui sont ultra vieillots.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait. Mais ils attendent un peu un plateau.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais à l'étranger, ils ont tous les vins du Nouveau Monde. Ils ont beaucoup plus de marques. Ils connaissent beaucoup mieux Bicorp. Là, je pense à des discussions avec des Scandinaves qui nous disent, vous êtes Bicorp, mais du coup, vous faites ça. Oui, oui, vous faites ça aussi. Oui, oui. Et ça, un mécanon. Et il voit dans l'ADA, dans tout ce qu'on crée, il voit la cohérence aussi. Là où en français, il verra une belle étiquette et à côté, il verra assez bio, mais il ne fera pas forcément le lien entre l'épure d'étiquette ou l'honnêteté de ce qu'on veut faire. Bien sûr, bien sûr. C'est intéressant de voir que par pays, il y a des cultures différentes aussi dans le côté marketing.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant. En même temps, j'aimerais vraiment comprendre d'où ça vient, c'est-à-dire à quel moment on s'est dit qu'il fallait que le packaging soit dégueu pour que le produit soit bon. Au final, il y en a certains, plus c'est marketé, plus c'est brandé, ils se disent, si c'est marketé comme ça, c'est que ce n'est forcément pas bon ce qu'il y a à l'intérieur. Et j'aimerais bien comprendre quel mécanisme fait qu'en tant que Français, on fonctionne de cette manière. Parce que pour être partie aux Etats-Unis cet été, clairement je suis tombée dans ce travers-là, où j'étais en face des rayons à Target. L'univers était bardé de références toutes plus colorées les unes que les autres. J'ai l'impression d'acheter des stabilos. Je n'arrivais même pas à trouver une raison pour me décider d'acheter un vin. J'allais purement me baser juste sur l'étiquette. Je pense que c'est une autre question.

  • Speaker #0

    Et on dit en France, ah non, mais ça c'est marketing.

  • Speaker #1

    C'est marketer.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que c'est fake. Exactement. C'est vrai qu'on a, si c'est bien, si c'est joli. c'est que c'est fake a priori.

  • Speaker #1

    Alors, il y a ce truc de si c'est joli, mais que c'est creux, c'est fake. Mais si c'est joli, et derrière, il y a un vrai discours avec une vraie profondeur, avec... On a travaillé les bénéfices qui soient émotionnels et fonctionnels pour les consommateurs. Là, les consommateurs donneront leur chance au produit, tu vois. Mais il faut vraiment parler leur langage. Et vous, en l'occurrence, je pense que vous parlez clairement le langage Je... de plusieurs personas en 2025 et même un peu avant. Vous êtes rassurant parce que justement, tu parlais tout à l'heure de mouvement, mais moi, j'avais envie aussi d'amorcer une autre idée. C'est que je pense qu'avec tous les contenus que vous avez déjà créés, vous êtes devenu, même peut-être sans vous rendre compte, une marque média.

  • Speaker #0

    C'est vrai que souvent avec l'équipe, je leur dis, mais documente ce que tu fais. Et parce qu'on fait des choses où nous, ça nous paraît évident, où là, par exemple, on a acheté le domaine l'an dernier, on a plein d'actions. Et donc, l'idée, c'est de documenter et de voir sans du tout être donneur de leçons, mais de dire, on a fait ça, ça marche, on a fait ça, c'était compliqué. On a publié un an d'avoir le domaine et tout ce qu'on a appris, tout ce qu'on a découvert. Et donc, il y a des choses mutuelles pour les producteurs, des choses lunaires, on n'aurait même pas imaginé. Il y a des réunions où moi, j'étais, je ne comprenais rien.

  • Speaker #1

    Ça pourrait être une chaîne YouTube à ce stade. C'est vrai, ça serait hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Si on veut contribuer à transformer l'agriculture ou promouvoir une agriculture plus positive ou durable. Il faut aussi qu'on documente ça, qu'on rende ça possible et que les agriculteurs, les vignons ne soient pas tout seuls à subir des choses, mais que ça sorte et peut-être qu'on a une meilleure capacité à faire sortir des choses qu'on voit ou faire chanter.

  • Speaker #1

    Absolument. Et j'irais même un tout petit peu plus loin, c'est que là, il y a eu des documentaires qui sont sortis, qui ont été faits par des journalistes. Aujourd'hui, je pense que ça pourrait être très intéressant qu'une marque, justement, peut-être fasse un documentaire comme ça, plutôt que ce soit France 2 ou France 3. Je trouve que ça apporterait encore plus de crédibilité et de légitimité aux discours, parce que vous êtes déjà dans la filière, et qu'on ne tombe pas sur des discours du style « oui, ça demande beaucoup d'eau » . On aborde les vrais problèmes rencontrés par les vignerons. Par exemple, est-ce que l'agriculture biologique, dans 5 ou 10 ans, ce sera encore possible au vu du dérèglement climatique ? Des vraies questions. Qu'est-ce qu'on fait si la certification bio saute d'une année à l'autre ? Des questions très pratico-pratiques, mais des questions que... Uniquement des gens qui travaillent dans la filière peuvent se poser. C'est ce qui manque et ça pourrait permettre d'élager le débat et de proposer un réel espace de réflexion, d'échange d'idées, enfin vraiment développer un média pour le vin.

  • Speaker #0

    Je prends l'idée. Tu prends l'idée ? Oui, super !

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à faire en sorte d'onboarder tout le monde ? au sein de votre équipe ? C'est-à-dire que j'imagine que les gens arrivent avec un degré de sensibilité à ce qu'est une entreprise à impact, c'est différent, ça dépend de l'éducation, ça dépend de la personnalité de chacun. Comment vous faites pour vous assurer que vous êtes tous au même niveau ? Parce que j'imagine que dans une entreprise, si jamais il y a des gros déséquilibres, si vous ne ramez pas tous dans le même sens, ça peut poser des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est un bon point. C'est vraiment la culture d'entreprise. Après, c'est comment on onboard les gens dedans et comment ils y adhèrent. Sans non plus être un truc fermé, bizarre, on est tous pareil. J'aime bien l'idée qu'on soit quand même tous différents. Et certains sont à fond végétariens, machin, et d'autres pas du tout. Et c'est ok, on en parle, on en rigole, mais je veux pas du tout qu'on soit « Ah bah chez OE on pense ça, ou ça c'est pas OE » . Je trouve qu'on a un bon process d'unboarding, on a un peu écrit un process qui aujourd'hui fonctionne. Où chacun, quand il arrive dans la boîte, il rencontre chacun. Et donc il y a une demi-heure, une heure avec chacun. On a un point culture que moi je porte. On parle de bicorps, on parle un peu de l'histoire, on parle de ce qui nous anime, justement cette cohérence, le beau, le vrai, le bien, tout ça. On se dit vraiment le rôle que la personne doit avoir, peut-être quelqu'un qui fait en alternance, on dit t'as le devoir de parler. Si tu vois un loup, si tu vois quelque chose de bizarre, tu parles. C'est aussi ça, je pense toujours, on ne sait jamais arriver, mais tu vois tous ces trucs hommes-femmes, machin, où personne ne dit rien et puis d'un coup t'as des gros trucs qui sortent. Donc vraiment qu'on soit vigilant à ça aussi. On a des rituels. On bosse avec les OKR, Objectives and Key Results, et donc chaque saison, on se définit les objectifs pour les trois mois qui viennent. Donc on a une vision très long terme, une vision plutôt pour l'année, et après concrètement cette vision-là sur la saison qui vient, comment elle se concrétise, pôle par pôle. Donc au commerce, c'est quoi ? Au market, c'est quoi ? Aux opérations, c'est quoi ? Et donc après tous les mois, on anime ça. On a un point OKR tous ensemble où chaque équipe présente ses avancées, là où ils ont besoin d'aide, ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Ça permet à chacun de voir un peu les enjeux des uns des autres, sachant qu'au milieu de tout ça, tu as de l'impact partout. Parce que les opérations, ils vont dire, moi, sur le réemploi, je galère sur ci, sur ça. Je manque de casier, donc il faut que j'active ça. Chaque pôle va aussi présenter son impact. Donc ça, ça nourrit la culture de chacun. Et après, on a une soirée chaque mois, tous ensemble aussi. La soirée de lundi qui vient, on est avec Olivier Hamant, qui est un chercheur ici à l'UNS à Lyon, sur la robustesse. Donc hyper intéressant. On essaie de nourrir la culture comme ça. Et après, il y a, par exemple, tous nos déjeuners. on a des points un peu informels ou des... Dans le Happy Monday, le lundi matin, moi je fais... très souvent un mot sur qu'est-ce qui nous anime, regardez ce truc-là, ça c'est une erreur qu'on a faite. Là récemment, on a imprimé des cartes postales, il y a un vieux film plastique qu'on n'avait pas fait gaffe. C'est des petits détails, mais à chaque fois on essaie de les faire sortir pour se dire, là on aurait pu faire mieux. Et donc en fait, ça c'est vraiment dans le temps long qu'on essaie d'installer cette culture.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui te dirait dans tous les cas, ce genre de culture d'entreprise c'est du gros bullshit ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est faux. Non, je dirais qu'on en voit les fruits de cette culture-là. Vraiment, notre force, c'est de passer de 0 à 1 sur des sujets qui sont, on nous dit, impossibles. Et vraiment, le réemploi m'a dit « mais tu fais fausse route, ça ne marchera pas, laisse tomber » . Ça, c'était il y a 7 ans. Évidemment, ça fonctionne et ça fonctionne très bien. Cette culture nous permet de rendre possible des changements vraiment géniaux. Là, on rend possible le réemploi chez tout à Core Hotel. C'est la première fois et c'est canon. Et l'impact, il est très cool. Ça, c'est canon. On envoie la voile aux US. On nous dit « mais vous êtes des fous » . Chiche, on le fait. Et ça, c'est notre culture de « on est un peu fou » .

  • Speaker #1

    On vous dit non pour passer par la fenêtre, vous passez par la cheville.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que c'est nécessaire. Si on veut créer le changement, il faut. Ça, c'est que notre culture qui génère ça.

  • Speaker #1

    Tu viens de nous parler du réemploi. Vous avez été une des premières marques à remettre au goût du jour la consigne en 2020. Qu'est-ce qui vous a poussé justement à relever ce défi un peu utopique ? Je sais qu'en Allemagne, la Pfand, ça existe depuis toujours. Et moi, à chaque fois que je vais en Allemagne, ça me choque qu'on n'ait pas ça en France parce que finalement, c'est du bon sens. Moi, ce que j'aurais aimé savoir, c'est comment vous avez organisé cette logistique de réemploi et quels ont été les défis que vous avez rencontrés en cours de route ?

  • Speaker #0

    En fait, quand on a switché de Pinot Bleu à Oe, on s'est dit qu'on allait aussi prendre nous-mêmes l'embouteillage. Et donc là, on a eu la main sur toutes les matières sèches, les bouchons, la capsule, la bouteille, la colle, les étiquettes, ça. Et donc là, on a fait un travail passionnant. vraiment passionnant, un peu de détective, où on a screené les encres, les papiers, l'imprimeur, et donc on a tout passé au mieux qu'on pouvait, ou tout viré, comme la capsule.

  • Speaker #1

    C'est cher comme démarche ? Parce qu'en fait, on ne s'en rend pas compte, parce que je te pose cette question, parce que j'ai déjà fait des comparos pour des clients, et les devis, c'est un peu du tout au tout, mais je me demandais si jamais tu changes toutes tes étiquettes de toute ta gamme, est-ce que c'est cher si tu vas vers quelque chose de beaucoup plus éco-responsable ?

  • Speaker #0

    En fait, nous, on a tout fait un peu dans le temps long. Donc, on a switché petit à petit. Par exemple, une fois qu'il n'y a plus de bouchons, on a switché sur des nouveaux bouchons qu'on a considéré être meilleurs. Je ne sais pas dire si c'est plus cher, mais en fait, limite, ce n'est pas la question.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas la question, mais ça peut être un frein. Notamment, je pense à certaines personnes qui peuvent nous écouter, qui veulent absolument aller sur des packagings beaucoup plus éco-responsables. Mais en fait, ils sont limités par les moyens du bord.

  • Speaker #0

    Peut-être déjà... pour ces personnes-là, activons tout ce qui coûte pas forcément plus cher. Et donc, par exemple, virons la capsule. Déjà, c'est moins cher, quoi. Par exemple, les encres végétales ou pas, je pense que, grosso modo, c'est un peu kiff-kiff.

  • Speaker #1

    Vous, c'est que des encres végétales ?

  • Speaker #0

    Toutes les encres sont végétales, ouais. Et intéressant, parce que notre imprimeur, on l'a tanné, tanné, tanné pour avoir des encres végétales. Un jour, il nous a dit « Victoire, ça y est, il prend pas un molet chez la grappe, c'est bon. » Et sauf qu'il a switché sur le végétal pour tous ses clients. Et pareil, ils livrent notre embouteilleur, qu'on livrait dans un petit film plastique, tous ses rouleaux d'étiquettes. On a fait virer le film plastique. Il l'a fait pour nous, mais pour tous ses clients. Je trouve intéressant aussi que quand on génère de l'impact, on le génère aussi pour les autres. Et si tout le monde fait ça sur ces différents sujets, tous, on va progresser un peu mécaniquement. Pour revenir à ta question, on a fait un travail franchement intéressant de détective, d'aller screener tout. Parfois, on n'imagine pas que la capsule, ce n'est pas recyclable. C'est du complexe d'aluminium et pas de l'alu. Je ne savais pas. Ou bien les engouilles végétales, ce n'est pas forcément une évidence. En creusant, on se dit que ça existe. Tous nos papiers viennent de déchets recyclés. donc c'est pas du nouveau déchet Et les bouchons, on est parti sur des bouchons en canne à sucre qui semblaient être meilleurs. Peu de temps après, on a eu tous les feux de forêt, je crois, au Brésil où, justement, un peu les rumeurs disaient qu'ils brûlaient la forêt pour planter de la canne à sucre pour faire des bioplastiques. Bizarrement, c'est aussi des bioplastiques qui venaient du Brésil. Et donc là, on s'est dit on va prendre des bouchons naturels du Portugal, de forêts protégées, FSC.

  • Speaker #1

    Donc c'est une R&D constante.

  • Speaker #0

    Ce que j'aime bien, c'est que t'as pas une personne qui gère la RSE qui a mis tant en troisième étage, mais c'est... collectif quoi et donc c'est tout le monde à tous les niveaux on essaie d'activer ce qu'on peut faire donc c'est aussi dans le temps que ça s'installe vous avez changé vos packaging et après pour la constance donc là on a eu le choix donc des bouchons la colle des étiquettes Et là, on s'est dit, quelle bouteille on prend ? Et on s'est vraiment posé la question, est-ce que ça aurait eu du sens de faire la consigne ? Donc là, on s'est rapproché du réseau consigne, on s'est rapproché de Rebouteille à Lyon, qui est lié au réseau consigne. On est allé voir des personnes qui l'avaient en Bourgogne. C'était long, ça nous a pris, je ne sais pas, six mois, un an. Et on a commencé à tester. On s'est dit, on va le tester à petite échelle, on va le faire un peu localement, on va le faire un peu... Ce ne sera pas rentable, ce ne sera plus long,

  • Speaker #1

    qui allait en te disant on va apprendre en route ouais exactement,

  • Speaker #0

    je sais pas comment on va le faire mais on doit le faire d'autant que l'Allemagne le fait déjà vous avez pas réinventé la roue c'est certain puisque ça se faisait avec notamment les bouteilles de lait mais c'est vrai que ça s'est perdu dans le vin il y avait la bouteille étoile aussi donc le truc a fonctionné donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne sur les softs sur le coca, Evian peut-être la chose qu'on a bien faite c'est de remettre en lien tout un écosystème tester des choses, rendre possible et puis petit à petit la machine a pris ... Donc là, très concrètement, on livre plutôt des distributeurs en casier avec une coiffe consignée. Donc il n'y a plus de carton, plus de film, plus de scotch, plus rien. Les distributeurs, ils livrent un restaurateur. Quand ils livrent un casier plein de bouteilles pleines, ils récupèrent un casier plein de bouteilles vides. On massifie ça, on envoie chez un laveur qui lave tout ça. Et après, le laveur revend les bouteilles au plus près de chez lui ou à nous. Parce que l'idée, ce n'est pas que tout revienne chez nous absolument, mais que ce soit le plus organique possible. et nous on s'engage auprès des laveurs aussi pour récupérer Ils savent qu'ils ont une débouchée.

  • Speaker #1

    Dans un rayon de combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Nous, on récupère tout ce qu'il y a en France. Et en même temps, on invite les laveurs à vendre au plus près de chez eux. Très bien. C'est ça, quelques 200. Ce n'est pas qu'une bouteille à Lille revienne forcément chez nous. S'il y a une débouchée à Lille, tant mieux. S'il n'y en a pas, c'est mieux qu'elle revienne chez nous.

  • Speaker #1

    D'accord. Et en termes d'obstacles ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est plein de petits obstacles à gérer. Et donc, c'est que de la complexité. En soi, ce n'est pas très compliqué, mais plutôt complexe. la bonne bouteille, le bon laveur, que tout ça matche bien, et après expliquer à nos clients, c'est un nouveau process, ils savent le faire sur des boissons mais pas sur le vin, donc ils n'ont pas le réflexe, comment on identifie ça, est-ce qu'ils ont la place, c'est quoi le coup de consigne, est-ce qu'il y a une contrainte, j'ai cassé une bouteille, qu'est-ce qu'il se passe, c'est un peu que ces choses-là, et puis c'est d'installer un nouveau geste aussi, qui n'est pas toujours perdu, mais en tout cas sur le vin il était perdu, et donc c'est nouveau, est-ce que vraiment ça a du sens, il faut donc tout tout tout réexpliquer, C'est plus long, c'est plus de temps, il faut changer un peu les mentalités. La vraie contrainte, elle l'était ou elle est encore là ? C'est nouveau, c'est du poids, il faut porter. Il y a des choses un peu nouvelles. Ce n'est pas comme d'habitude. Dans l'entrepôt, il y a des cartons, puis là, il y a des casiers. Ils n'ont pas l'habitude. Le carton, il n'y a pas de poussière. Le casier, il y a de la poussière qui tombe.

  • Speaker #1

    D'accord. On est vraiment sur des trucs très concrets, pratiques aux pratiques. Cinq ans après la réintroduction de la consigne, qu'est-ce que tu en tires, toi, comme enseignement ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que... Les gens, finalement, sont beaucoup plus disposés à rapporter des bouteilles que tu ne l'aurais cru. Dis-nous en plus.

  • Speaker #0

    Écologiquement, ça marche. C'est 80% de CO2 en moins. Les chiffres de l'ADEME, ils sont sans débat. On a fait deux fois notre bilan carbone à deux ans d'écart. On a diminué de 28%, je crois, le carbone par bouteille. Donc vraiment, écologiquement, ça marche. Logistiquement, ça marche. 95% de nos volumes en CHR, café, hôtel, restaurant, sont en réemploi. Donc ça, ça marche. C'est encore le début et on peut aller mille fois plus loin, mais ça, ça marche. S'il y a des choses qui marchent moins bien, c'est vraiment le passage à l'échelle, que vraiment il y ait une bascule qui se fasse chez les clients, que ce ne soit pas un test, que ce ne soit pas un truc à « nice to have » ,

  • Speaker #1

    mais pas nécessaire,

  • Speaker #0

    que l'évidence se fasse. Vraiment, c'est 80% de CO2 en moins. Il ne faut pas trop expliquer.

  • Speaker #1

    La bouteille,

  • Speaker #0

    c'est désastreux. Le recyclage, c'est très bien, mais réemployer, c'est vraiment mieux. Et il y a des bénéfices aussi. Il y a 79% de CO2 en moins, mais c'est 76% d'énergie en moins, 51% d'eau en moins. La métropole de Lyon, quand tu mets une bouteille à recycler, recycler, c'est 5 centimes par bouteille. Et donc, c'est autant d'argent que met la métropole qu'elle pourrait mettre ailleurs. Et c'est aussi de l'emploi local. Tous ces laveurs, c'est aussi souvent des assos ou des boîtes en réinsertion, etc. C'est hyper intéressant. C'est tout un tissu économique. absolument génial, il y a vraiment plein de bénéfices au réemploi, une bouteille neuve, même si 100% du verre se recycle une bouteille neuve a besoin de verre neuf, donc de silice neuf qui est une matière non renouvelable pour faire une bouteille transparente il n'y a que 20% max de verre recyclé et une bouteille sombre c'est 80% max, donc 20% au moins, vraiment c'est évidemment nécessaire de passer sur le réemploi, peut-être dans les sujets que nous on a absorbé, mais il y a toutes les fluctuations tous les surcoûts, on ne maîtrise pas tout on a peut-être cette capacité chez OE à lancer un projet parce que c'est l'évidence et c'est le futur, mais sans tout maîtriser. Et on se dit, on verra. Et donc ça, souvent dans un projet économique, c'est dur de ne pas tout maîtriser. Souvent, on veut faire tout le PNL, tout le BP, tout nickel. Et en fait, il y a des choses qu'on ne sait pas. Et donc nous, on a cette capacité à lancer quand même. Et je comprends que tout le monde ne puisse pas faire ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. soit ça a du temps,

  • Speaker #0

    soit ça a de l'argent donc c'est encore le début du réemploi en France pour autant c'est... quand même en train de prendre vraiment ça du sens. J'y crois parce que un jour, il n'y aura plus de silice. Vraiment, tout le monde est convaincu que c'est du bon sens. Il faut quand même retrouver ce geste. Alors, en restauration, c'est très facile parce que c'est sur place, c'est très circulaire. Là où c'est plus difficile, c'est sur les consommateurs finaux. Est-ce que je vais aller rapporter ma bouteille dans un franprix ou dans une épicerie zéro déchet ? Certains commencent à le faire, mais il faut que la bascule se fasse. Ça, c'est pas encore.

  • Speaker #1

    En ville, c'est beaucoup plus facile pour habiter à la campagne, c'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et après, il y a tous les drives. Par exemple, dans un drive, tu peux rapporter des casiers avec des bouteilles de fil. Il y a plein de schémas. Il y a des boîtes qui livrent et ramassent elles-mêmes. C'est en train d'émerger et vraiment, la bascule va se faire. Peut-être qu'elle prend plus de temps que ce que j'aurais souhaité.

  • Speaker #1

    On a été habitués à jeter. C'est un truc de coupé. On nous a appelés à faire le tri sélectif. Maintenant, on nous dit qu'il faut garder nos bouteilles et changer notre manière de fonctionner. donc ça va prendre du temps mais l'humain étant très adaptable je suis pas inquiète On l'a quand même bien saisi, OE ne se contente clairement pas que de vendre du vin, on reviendra après sur les essences. Vous accompagnez aussi les vignerons vers l'agroécologie, notamment via le programme OE, et il y a 1% de votre chiffre d'affaires consacré à ces projets. Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur ces initiatives et sur ce qu'elles représentent pour vous ?

  • Speaker #0

    Vraiment, on s'est inspiré de Patagonia, du 1% pour la planète, et de se dire comment on peut contribuer à aller plus loin. Et donc il y a la question d'accompagner les vignerons. Une fois qu'on a un bilan, qu'est-ce qu'on en fait ? Comment on peut... on s'associe à une boîte qui s'appelle EcoFarms avec qui on travaille et donc tous les vignerons avec qui on travaille on fait passer EcoFarms pour analyser les sols vos rapports incroyables je vous invite vraiment à aller sur le site de OE je mettrai le lien dans la description parce que les rapports ils sont super bien faits merci on essaie d'être très complet et transparent et de dire aussi ce qu'on fait pas assez bien on essaie d'avoir un plan d'action par vigneron et après ce plan d'action il y a des choses à financer Et donc là, l'idée, c'est est-ce que nous, on peut financer des choses ? Alors on est encore petit, jeune, voilà. Est-ce qu'on peut aller co-financer ? Est-ce qu'on peut aller chercher des financements pour d'autres ? Là, par exemple, on fait des financements pour notre domaine. Et du coup, on a invité les vignerons voisins, même des gens à qui on ne bosse pas, en disant on va le faire aussi pour vous. Là, on essaie de réfléchir à un nouveau schéma, un nouveau modèle économique pour ne plus donner 1%, mais 2%. Et comment on pourrait faire ça intelligemment, etc.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres causes pour lesquelles vous êtes engagé, je ne sais pas, la Ligue ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Dans le sens où on voudrait très directement impacter plutôt la filière et ce sur quoi on a un peu du lien, de la maîtrise, de la connaissance. Et après, il y a tous les autres sujets. Je pense au handicap, au travail. On essaie de travailler pour accueillir une personne SDF dans nos bureaux la nuit. Donc ça, c'est d'autres causes plus sociales. Et en même temps, il faut aussi choisir ses combats et être bon dans ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il faut pouvoir tout faire.

  • Speaker #1

    Il faut que ce soit cohérent avec votre ADN et votre cap.

  • Speaker #0

    Voilà. On a très avancé sur le sujet. faire moins mal, donc moins de carbone, moins de déchets grâce au réemploi. Ça, vraiment, on a bien poussé. Et une entreprise, un partenaire qui voudrait bosser avec nous en zéro déchet, on sait vraiment le faire. Enfin, c'est lunaire. Et après, on a ouvert le sujet de plutôt régénération, prendre soin de la biodiversité, des sols, des personnes, etc. Et donc, comment on peut être une entreprise régénérative qui fait pas seulement moins mal, mais plus de bien. Et la chance qu'on a avec l'agricole ou l'agriculture, c'est que la biodiversité, elle peut justement renaître et revivre, etc. Donc, on peut favoriser les conditions de la régénération. Et donc, c'est ce qu'on essaie de faire. Et de fait, on essaie de faire ça aussi sur le côté humain, par le handicap, le question de joie au travail, ça. Ok, ok.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Non, c'est similaire et en même temps un peu différent parce que c'est... Je posais la question justement sur tout ce qui était lié contre le cancer et tout parce que ce sont les plus grosses assos, entre guillemets, qu'on voit associées à certaines marques. Mais je trouve ça, enfin, pas beaucoup plus intéressant, mais beaucoup plus pertinent. au vu de votre cap stratégique d'avoir fait ces choix. C'est beaucoup plus cohérent et pertinent avec votre ADN. Petite question, parce que tu parlais de régénération et d'agriculture régénérative, pardon. Avec qui vous collaborez sur ce volet ?

  • Speaker #0

    EcoFarms nous aide beaucoup. Et après, on a des personnes sur le terrain.

  • Speaker #1

    Mais des domaines, est-ce que vous avez des domaines pilotes ?

  • Speaker #0

    Émile Gaulier dans le Bordelais, qui nous aide beaucoup. Et après, on a des domaines au sein de nos vignerons. Certains sont très avancés sur des sujets, d'autres... sur d'autres sujets, donc tout ça, ça se complète, on essaie de mettre en lien, ce qui n'est pas toujours facile, mais... Et Coffarms, ils sont aussi avec d'autres... agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. On apprend aussi. C'est intéressant aussi de sortir du côté uniquement vigne. Absolument. Et voir d'autres pratiques qui, parfois, s'adaptent, parfois pas forcément, mais c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok, ok. Créer et faire grandir une marque de vin. Parce que vous êtes une marque de vin. Et en plus, vous êtes un peu estampillé écolo. C'est pas un long fleuve tranquille, spécialement en France, surtout sur la partie branding. Quel a été le plus gros défi à relever pour toi dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y en a deux. qui me viennent comme ça. Le premier, c'était vraiment de trouver notre patte visuelle. Alors, c'est très marketing, mais je crois vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est vraiment aux marques qui ont un univers visuel fort et quand on voit une pub, un packaging, on m'a dit, ah, ça, évidemment, c'est Coca-Cola. Il y a des marques où tu as un univers qui est créé et ce n'est pas que un logo.

  • Speaker #1

    Tu connais des marques dans le vin qui... qui arrivent à créer ça ?

  • Speaker #0

    Non, en vrai. Si, comme ils s'appellent les Australiens.

  • Speaker #1

    Ah oui, Yellowtail. 19 Crimes.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, Yellowtail. Mais c'est un vrai défi dans le vin, de créer une vraie marque. Souvent, on dit, moi, j'ai des acteurs du vin qui ont 16 marques. Mais en vrai, une marque, c'est une communauté, c'est un mouvement. Je ne sais pas, un ADN, c'est des événements, c'est des rencontres. Ce n'est pas un visuel. Et ce n'est pas juste un produit. Et un nom, je ne sais pas quoi, qui est un produit. c'est beaucoup plus impalpable donc c'est ça qu'on essayait de créer avec OE ce qui est un vrai défi, donc il y avait vraiment ce défi d'avoir déjà tous les assets créatifs on va dire, et après il y a ce défi de mettre en mouvement une communauté, donc ça c'est un défi qu'on va essayer de muscler en ce moment et après de faire résonner ça avec la cible à tous les acheteurs et là en France on a quand même ce défi de ce qu'on disait tout à l'heure, marketing marque dans le vin, être trop disruptif

  • Speaker #1

    Il y a un petit côté, alors le mot va sembler un peu fort, mais il y a un petit côté évangélisation à faire. Et tout ce qui est pédagogie, j'aime pas utiliser le mot éducation parce que ça fait penser aux gens qu'on les prend pour des niailles alors que pas du tout. C'est vraiment ce côté pédagogique qui est à faire, ce côté vulgarisation qui est à faire et qui prend du temps en fait. Changer les mentalités en France, il faut se lever de bonheur quand même.

  • Speaker #0

    Oui, une grande qualité qu'on a, mais qui est aussi un vrai défi, c'est que ce qu'on fait c'est assez systémique. On va loin sur beaucoup d'aspects, le réemploi, le zéro déchet, l'humain, la génération. Et en fait, c'est dur de tout expliquer. Sur un post Instagram, te dire qui on est, ça devient hyper dur. Et en même temps, c'est génial d'aller aussi loin sur plein d'aspects. Et donc,

  • Speaker #1

    si tu devais faire l'Elevator Pitch de OE, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que OE, c'est une entreprise à mission, Bicorp depuis 2017, on crée des produits et des expériences au profit du bien commun. Et concrètement, on produit le vin. Le champagne au haie et les essences d'au haie, qui sont des sodas botaniques faits avec les plantes qui régénèrent le domaine au haie.

  • Speaker #1

    C'est vachement long quand même, si je peux me permettre.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah après, c'est le temps élevé de la part de la 4e étage.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais je me dis qu'on dit entreprise à mission avant de dire entreprise à mission dans le secteur du vin ou dans le secteur de la boisson.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Et je me dis que c'est là peut-être où on peut perdre des gens.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et quelqu'un qui veut des boissons, il veut pas forcément la mission, le truc, le machin. Non, absolument. Ce pitch-là, on le challenge régulièrement avec l'équipe aussi parce que... On a lancé les essences d'Oé, ça a 4 mois, donc ça a quand même bousculé le fait de sortir du vin. On lance des services, ça devient un peu différent, ça vient compléter ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que cette idée de mouvement, mouvement média, on y est presque. Vous n'avez jamais été tenté d'aller faire un tour à Bellecour et de pitcher la marque et de demander aux gens une entreprise à impact, ça vous inspire quoi ? Parce que là, on sort, on va à Bellecour, on a de quoi faire.

  • Speaker #0

    Ce serait vraiment intéressant. De faire ça, de filmer ça, de faire des petits contenus, etc. Je pense quand même que les gens connaissent, des gens comme Patagonia, comme la ruche qui dit oui, Tougou Tougou.

  • Speaker #1

    Oui, mais qu'est-ce qu'on met clairement derrière ce mot impact ? C'est ça, surtout, je trouve que c'est un peu un mot valide, tu sais, entreprise à impact, tu ne sais pas trop. Je vais être maxi transparent. Moi, à la base, les entreprises à mission, ce n'est pas que je n'y crois pas, c'est qu'il me faut des preuves. Je fais partie des gens qui ont besoin de données ultra tangibles. Et ce qui m'a plu dans votre approche, c'est que tout est prouvé. tout est sourcé, tout est documenté. C'est limite un travail quasi journalistique. Ça permet de mettre les gens en confiance, de ne pas passer pour des bonimentaires ou des charlatans. Je trouve que vraiment, ça fait la différence. Mais encore une fois, il faut quand même arriver à capter les gens qui vont être capables de lire l'intégralité des contenus sur votre site. Parce que votre site, il est très intéressant. Il est intense. Si vous n'avez pas la possibilité de tout mettre en légende sur Instagram, alors votre site... Euh... Vous pourriez faire 2-3 pages supplémentaires, je pense. Parce que vraiment, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Et je me dis, comment on arrive à le vulgariser, à faire en sorte que les gens arrivent à capter ce qu'est une entreprise à impact sans arriver en disant, coucou, on est une entreprise à impact.

  • Speaker #0

    De fait, on a cette page « Faire le bien » , qui est un peu le rapport d'impact. L'idée, c'est d'utiliser ça pour aussi mettre en mouvement les gens et dire, tu veux faire pareil ? Viens, le lien, c'est ça, ou la bonne personne, c'est ça. Et sans jamais donner de leçons, mais montrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de la documentation. Quand on arrive sur votre site et vraiment, on parcourt certaines pages. La page du bien, c'est un très bon exemple. On a l'impression d'être, tu sais, de voir tous les petits trous de l'entreprise qui tourne. Vous nous dévoilez un petit peu comment, en fait, l'entreprise tourne. Et c'est super intéressant parce qu'on a accès à tout. Notamment la partie management que je trouve assez inspirante. Je pense que certains gagneraient. Il y a plein de choses qui sont pleines de bon sens, comme le fait d'aller faire les vendanges ensemble, de créer une vraie cohésion d'équipe.

  • Speaker #0

    Et après, on essaie aussi de dire sur cette page « Faire le bien » ce qu'on ne fait pas encore assez bien, ce qu'on a pas poté. Et je pense qu'un des risques pour nous, c'est aussi de se croire un peu arrivé. Et puis franchement, on est vraiment en mouvement. Vraiment, c'est un mouvement collectif. et On le rend peut-être visible, mais il est possible que parce qu'on travaille avec des laveurs, avec EcoFarms, avec des vignerons, avec des scientifiques, avec l'agence de l'eau qui nous aide sur des sujets. C'est vraiment un collectif.

  • Speaker #1

    À vos débuts, vous étiez quand même très axé vente en ligne. Après, notamment, je crois que c'est après le Covid qu'on vous a vu pas mal débarquer en caviste. Vous avez fait des événements, vous aviez un moment un bar dans le 15e, si mes souvenirs sont exacts. comment vous avez aussi fait la livraison en... La voile, exactement. C'était il y a un an ou deux ans ?

  • Speaker #0

    Là, on a la troisième qui est arrivée ce matin. À New York. L'équipe a envoyé les photos ce matin.

  • Speaker #1

    Comment vous avez développé votre réseau de distribution au fil du temps, tout en restant, encore une fois, cohérent avec votre mission, à savoir le bien par le bon ?

  • Speaker #0

    Au début, on était tout en ligne. Quand même, je trouve que c'est dur dans le monde du vin, où les marges ne sont pas grandes, de vendre en ligne, le produit est lourd, ça casse, les coûts de livraison ne sont pas si simples. Donc cette équation-là n'est pas si simple à avancer. On a toujours le site en ligne, mais on met moins de carburant aujourd'hui dessus. Même si je crois qu'on a doublé les commandes l'an dernier, mais voilà.

  • Speaker #1

    C'est drôle.

  • Speaker #0

    Et après, on a poussé d'abord la nouvelle plus d'impact. Et donc c'est plutôt le CHR, en fait. Parce que c'est là où, sur la consigne, le réemploi, ça marche le mieux, en tout cas pour nous. Et donc ça, on a vraiment poussé ça. À la fois parce qu'il y a plus d'impact, et peut-être comme le geste est nouveau, ils sont contents de le retrouver, c'est pratique aussi pour eux. ça fonctionnait bien aussi financièrement et donc voilà on a bien poussé ça, et puis après, plus ça allait, plus on est rentré chez des comptes costauds, donc on a été servi à Roland Garros, on a été on est chez Intercontinental, on est dans différents beaux lieux, on est chez Le Pain Quotidien et après, on était dans beaucoup d'épiceries VRAC bio zéro déchet, on y est toujours, et ça canon c'était super partenaire, et après on a développé une gamme dédiée à la GMS, et on s'est longtemps posé la question de, est-ce qu'on va en GMS et c'est quand même 80% du vin qui est acheté en GMS donc on s'est dit, on va créer une gamme dédiée Il y a un peu ce risque-là dans le monde de l'impact, où on ne peut parler qu'à sa petite communauté, un peu bio, un peu convaincue, etc. Je trouve que les vraies personnes, c'est les gens à qui moi ou nous, on parle moins, qui sont moins dans notre réseau, qui sont peut-être moins dans le game de l'impact, etc., ou des startups.

  • Speaker #1

    Qui ne sont pas votre type principal,

  • Speaker #0

    en fait. Les principales, qui sont Madame Michu, pour faire le cliché, mais des gens de la vie quotidienne avec qui on n'a pas forcément un lien, qui ne sont pas forcément sur LinkedIn, etc. Et donc, comment on peut leur parler à eux, et comment, eux, on peut les embarquer dans une culture d'impact, comment on peut les émerveiller, parler leur langage aussi. Et pas que notre langage, très start-up, bio, machin. Bien sûr. Hyper intéressant. Donc ça, on progresse, on apprend, etc.

  • Speaker #1

    Vous formez vos revendeurs, vous leur donnez de la PLV ?

  • Speaker #0

    C'est un vrai défi, mais on essaye de prendre le temps de former, de donner des PLV, faire des visioconférences avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Des animations en GD, vous en avez déjà faites ?

  • Speaker #0

    On en fait, ouais. Et là, on a annoncé il y a deux semaines, on lance une force de vente à Impact. On a dix personnes sur le terrain, en France, partagées avec deux autres marques à Impact. Avec Random Social. qui fait des chips, des biscuits apéro, etc. Et chaque paquet acheté co-finance des repas pour les étudiants, pour des personnes des fins de réserve, et avec Café Joyeux.

  • Speaker #1

    Ah oui, Café Joyeux, oui.

  • Speaker #0

    Qui est plutôt sur le côté insertion handicap. Très bien. Donc hyper intéressant. Et après, on a ouvert l'export. Et donc pendant longtemps, pareil, sur l'export, on s'est dit, export égale pollution, et est-ce que vraiment, on promeut plutôt une culture ou une consommation locale ? Est-ce que vraiment, l'export, ça a du sens ?

  • Speaker #1

    Vous auriez pu vous limiter au petit export, entre guillemets. Vous ne voulez pas partir de l'export.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. En fait, on s'est plutôt... poser, pour dessiner une roadmap à l'export qui a vraiment du sens. Et après, on s'est dit, ok, on va la déployer. Par exemple, les US, je vous fais un bon exemple où au début, on envoie en cargo un peu. Ensuite, on envoie à la voile, on essaie de faire moins mal. Ensuite, on active le réemploi comme on fait à New York. Et après, il y a des embouteilliers localement.

  • Speaker #1

    Donc, vous envoyez en bulk ?

  • Speaker #0

    On va envoyer. C'est pas encore fait, mais on va. Et après, on a encore une roadmap par la suite. À partir du moment où on était assez clairvoyant là-dessus, on s'est dit, go, on y va. Je voulais pas qu'on lance sans avoir une vraie vision derrière.

  • Speaker #1

    Côté marketing et com, selon toi, quelle a été votre plus belle réussite ou ce dont tu es le plus fier ?

  • Speaker #0

    Non mais il y a des petites choses, il y a des collabs qu'on a fait avec Malika Favre, que j'adore cette artiste, etc. Mais peut-être s'il y a une chose, c'est cette cohérence que tu évoques, qui est vraiment dure à trouver quand même, parce que c'est que du fine tuning, c'est que le 1, non, ça...

  • Speaker #1

    C'est vraiment du détail, c'est le diable est dans les détails.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin c'est vraiment... Je le trouve pas facile à tenir et j'admire les marques qui le font et je trouve qu'on essaie de le faire et installer une DA qui est, je trouve, belles, en tout cas nous on se sent bien en résonance avec ça aller jusqu'au bout et quand même réussir à l'expliquer.

  • Speaker #1

    Elle est jolie, mais surtout, elle reflète votre positionnement. Parce qu'à la limite, le j'aime, j'aime pas, je vais te dire... Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et voilà, ce truc-là, je trouve que c'est un vrai beau travail qu'on a réussi à faire et qui s'est inscrit dans le temps.

  • Speaker #1

    À l'inverse, est-ce que t'as des idées d'action, comme au market ou même commercial, où là, tu t'es dit, bon, on l'a fait, c'était intéressant, mais on le refera pas ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des choses où on referait mais on irait beaucoup plus loin. Par exemple, des collabs avec des artistes. On a fait des choses vraiment géniales, mais je pense qu'on pourrait aller beaucoup plus loin. Et par exemple, ne pas faire qu'une petite bouteille dans le vin, c'est un peu ça. On fait une étiquette, c'est sympa, c'est un peu one shot. Un jour, j'aimerais bien qu'on réouvre un bar, on pourra en reparler, ou un lieu en tout cas, que ce côté artistique puisse s'exprimer de manière encore plus costaud.

  • Speaker #1

    C'était intéressant le choix 15e. C'est vrai que je ne l'aurais peut-être pas mis dans le 15e.

  • Speaker #0

    Ça s'est fait en partenariat avec un hôtel. Et donc moi, je connaissais le directeur de cet hôtel et on était hyper chaud pour faire le lieu. et donc on n'a pas trop eu le choix parce que c'était... en bas de l'hôtel. Donc ça, c'est fait là. Un des learnings, c'est qu'évidemment, emplacement, emplacement, emplacement.

  • Speaker #1

    Emplacement par rapport à votre disciple,

  • Speaker #0

    en fait. Oui, exactement. Il y a un peu ce bémol-là ou ce sujet-là. Et franchement, on va apprendre, on va le faire, on va se donner six mois, on va voir. Et j'aime bien cette logique-là aussi de se dire, tout n'est pas parfait, on ne maîtrise pas tout. Et en fait, il s'est passé des choses absolument géniales.

  • Speaker #1

    Vous avez votre propre petit laboratoire d'expérimentation ça marche, ça marche,

  • Speaker #0

    ça marche pas c'est pas grave en fait parfois on s'intédie un peu le ça marche pas Parce que si on l'entre, il faut que ça marche, on s'investit en temps, en argent. Pour autant, il y a plein de bénéfices, même quand ça ne marche pas. Par exemple, là, on voit que le vin ou les boissons, ce qui compte, ce n'est pas tant le produit, mais la rencontre autour du produit. Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et donc, nous, pour l'instant, on vend beaucoup de produits. Comment on peut générer plus de belles rencontres, plus de liens sociaux, plus de confrontations, plus d'émerveillements, réunir des publics qui ne se connaissent pas ? Et on a une belle capacité à le faire ici et là. Si on avait des lieux ou si on avait plus de lieux, on pourrait le faire plus, mieux et donner une vraie résonance au produit. qui est que le support de quelque chose qui a la vraie valeur. Et quand tu achètes une bouteille de champagne, ce n'est pas tant la bouteille que tu achètes, mais le moment de célébration qui va aller avec. Et c'est ça qui a la valeur, ce n'est pas la bouteille en tant que telle.

  • Speaker #1

    Et je dirais même le sentiment d'appartenance, parce que vous, vous avez quand même réussi à créer une communauté assez engagée. Comment aujourd'hui vous impliquez vos clientes dans votre aventure de marque ?

  • Speaker #0

    C'est un bel enjeu qu'on est en train de saisir là, et dans les mois qui viennent. Je vois qu'on a plein de choses à faire. Je vais dire un boulevard. plein de choses à faire. Il y a beaucoup de gens qui nous suivent de près, qui s'inspirent de ce qu'on peut faire, qui nous aident, qui nous donnent des conseils, qui nous challengent. Et toute l'idée, c'est de réunir ces personnes-là, les mettre en mouvement. On a une belle capacité à fédérer et voir ensemble qu'est-ce qu'on veut générer ensemble. Et c'est un peu notre fonctionnement avec l'équipe. C'est quoi le truc qu'on veut faire tomber ? Ça, on l'a fait à deux avec FX au tout début. Maintenant, on est 21. Bah, si on était 50 avec la communauté, ou 100, ou 500, qu'est-ce qu'on ferait tomber. Et donc là, c'est intéressant. Et là, on peut penser, je sais pas, politique, on peut penser beaucoup plus social, faire basculer une ville dans le réemploi, enfin, on peut penser plein de choses. Et le pouvoir des communautés est hyper fort, après à nous de bien le faire intelligemment et humblement aussi, quoi. Et de faire ça aussi de manière honnête et que ce soit pas fait, donc au final, on vend du OE, quoi, mais qu'on utilise OE et le lien qu'on a, qui est cool entre nous, pour générer quelque chose de plus grand, quoi. C'est le bien par le bon, le bon c'est le moyen. Et donc, comment on utilise ça au profit du bien commun, tout en faisant en sorte que, quand même, ce projet-là, ce truc-là soit... robuste, durable, pérenne, puisse investir dans plus de vignes, etc. Il faut trouver le bel équilibre, mais je ne veux pas qu'on se trompe de combat.

  • Speaker #1

    Là, sur la table, on a deux bouteilles d'essence. J'aimerais que tu m'expliques un peu quelle est l'idée derrière ce projet des essences. Pourquoi ça a été lancé ? Est-ce que vous vous êtes dit on consomme un peu moins de vin, donc il faut qu'on ait quelque chose, une autre corde à notre arc ? Quelle était l'idée ?

  • Speaker #0

    Une des réflexions dans le monde de l'impact, c'est que tu prends ton business model et tu le pousses à fond et tu vois ce qui se passe. Et qu'est-ce que t'en apprends ? Est-ce qu'on veut que la Terre entière consomme du vin tout le temps ? ou de l'alcool tout le temps, pas forcément. Ce qui nous touche le plus, c'est peut-être les rencontres qui sont faites autour du produit, et donc il y a des gens qui pour X raisons ne boivent pas de vin ou d'alcool, et donc qu'est-ce qu'on pourrait leur proposer ? Il y a le sujet de faire des vins sans alcool, on pourra en parler. Moi j'ai un bon ami qui me dit franchement mon frère a un problème d'alcoolisme, et j'adore ce que vous faites, et pour autant j'arrive pas à adhérer à cause de ça, et donc voilà, je trouve ça assez touchant. Et après il y a toute la réflexion autour de l'entreprise régénérative, comment on peut régénérer et comment on peut en partager les fruits. Dans les domaines de nos vignerons et notre domaine, on plante des plantes pour régénérer les sols de la biodiversité. Et de ces plantes, de ces essences, on fait les essences d'Oé. Ce sont donc des sodas botaniques sans alcool, pétillants et bio. Essence d'Oé parce que... Essence de plante, mais aussi parce que l'essence d'Oé, c'est de prendre soin de la biodiversité des personnes. Et donc, il y a plusieurs bénéfices à ça. Donc, c'est des infusions pétillantes, donc tu as un peu le bénéfice santé d'une infusion. Tu as des compléments de revenus pour les agriculteurs. comment on peut contribuer à redorer le blason de l'agriculteur et... mieux les financer, il y a vraiment ce sujet-là. Tout est bio, c'est des plantes qui régénèrent les sols autour des domaines, dans les domaines, etc. Les bouteilles sont réemployables, donc tu es sur le schéma le plus décarboné possible. On a un peu un produit très complet qui reflète vraiment bien ce qu'est OE et qui change aussi des sodas qu'on peut boire de manière classique. C'est un peu ça l'idée. Vous l'avez lancé en janvier pour le Dry January. L'occasion, c'était le Styra, parce qu'on a eu le Styra Innovation Award. L'idée, c'était le Dry January. C'est hyper intéressant de faire un pas de côté. ou très cohérent avec le monde du vin et en même temps c'est pas du vin et c'est pas du faux vin mais c'est lié à la filière vin parce que c'est produit avec les fruits de la vigne mais très complémentaire je trouve

  • Speaker #1

    Oui. Et encore une fois, toujours en adéquation avec votre ADN de marque. Là, il y a feuilles de figuier, fleurs de sureau. On reste sur le côté très naturel.

  • Speaker #0

    Et donc, au tout début, on a lancé racines, feuilles, fleurs, pour célébrer un peu les trois niveaux de biodiversité. Ok,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #0

    Et après, d'autres viendront, etc. C'est très vivant.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un projet, c'est un produit qui est amené à rester.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est une ligne qui est amenée à rester. Après, nous, on y terre tout le temps sur les recettes. On affine plus de sucre, moins de sucre. On essaie de trouver les bons éclipses. Parce que c'est le tout début, on découvre. et passionnant je trouve aussi de proposer à nos clients il y a les vins, la régénération dans les vignes et le fruit de la régénération et donc en fait on leur propose un peu un système ensemble on génère quelque chose et plus ces essences d'oé vont fonctionner plus on va aller chercher des agriculteurs pour planter faire de la polyculture et aller chercher d'autres choses donc il y a vraiment un mouvement c'est pas juste on a lancé un produit et on voit ce qu'il se passe et

  • Speaker #1

    par exemple sur les fiches producteurs quand on voit c'est le vin de je sais pas Laure ou Jacques je dis des noms comme ça au hasard Merci. Est-ce qu'on peut directement acheter l'essence qui est produite dans leur truc ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant,

  • Speaker #1

    non. C'est la combinaison de plusieurs...

  • Speaker #0

    Non, pour l'instant, c'est la combinaison. OK. Et il y a encore des choses qu'on est en train de planter en vue des essences, là, en ce moment.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que c'est des collabs, au final, entre différents domaines. Donc,

  • Speaker #0

    très intéressant. Et en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a screené tous les domaines. On leur a demandé toutes les plantes qu'ils avaient autour de leur domaine ou dans les rangs, etc. et de tout ça on a pris avec une botaniste le temps de regarder qu'est ce qui a vraiment de sens, qu'est ce qui est comestible et pour construire toutes les recettes, donc c'est tout un travail passionnant. Un peu de détective aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, définitivement, vous avez bien le Scooby-Doo,

  • Speaker #0

    vous. Ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Tu disais tout à l'heure que le vin désalcoolisé, vous y êtes pas allé, qu'est-ce qui vous dérange dans le vin désalcoolisé ?

  • Speaker #0

    La vraie première chose, pour moi en tout cas, c'était, on veut que tout ce qu'on fait soit vrai, beau, bien, un peu ce qu'on disait tout à l'heure. On n'était pas 100% à l'aise sur le fait de faire du faux vin, même s'il y a plein de gens qui adorent ça, etc., et franchement aucun problème, mais nous, on ne trouve pas ça cohérent et si tu veux voir... Autre chose que du vin, moi j'avoue que je suis pas fan de faire du faux quelque chose. En même temps la bière sans alcool marche très bien, le Coca-Cola zéro marche très bien.

  • Speaker #1

    Ouais et les steaks végétaux aussi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais carrément. Et donc je vois très bien que c'est un marché qui va prendre. Après il y avait qu'aujourd'hui dans ce qu'on a étudié pour faire un litre de vin sans alcool, il faut 70 litres d'eau. Et sûrement que demain ça changera, mais on était pas 100% à l'aise de faire ça. Plus je crois qu'il faut rajouter du sucre, des choses, etc. Et après on n'a pas trouvé de... au goût de choses qui nous match bien. Et je suis convaincu que demain, il y aura des choses très bonnes, et il y en a sûrement peut-être déjà un. Tout ça réuni fait qu'on a préféré lancer ça, les sodas botaniques, plutôt que du vin sans alcool.

  • Speaker #1

    Je te demandais ça vis-à-vis de l'exemple que tu as cité, de ton ami qui a son frère qui a un problème de dépendance à l'alcool. Parce qu'en fait, le vin désalcoolisé ou vin sans alcool, c'est une idée pourrie pour des alcoolodépendants, puisqu'en fait, ils se retrouvent avec le même geste. Il se retrouve avec... Tu sais, c'est des gestes...

  • Speaker #0

    Ça reste du vin.

  • Speaker #1

    Ça reste du vin, en fait, et ça peut faire replonger les gens dans l'addition. Donc, en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Tu ne perds pas le...

  • Speaker #1

    Exactement, tu ne te déconditionnes pas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc, je trouvais que, par exemple, sur des problèmes avec... Enfin, sur des problématiques d'alcoolodépendance, c'est beaucoup plus malin, en fait, d'avoir des sodas. Puis, en plus, ce sont des sodas qui peuvent être... Tu fais ta commande, je ne sais pas, pour ton week-end entre potes. Tu peux prendre six bouteilles pour les enfants, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et j'avais une autre question à te poser. Est-ce que si on n'appelait pas ça vin désalcoolisé ou vin sans alcool, ça te poserait moins de problèmes de créer un... Parce que tu disais un faux vin. Est-ce que la terminologie te rebute en elle-même ? Je me demandais, est-ce que ça pourrait pas être intéressant de créer une nouvelle catégorie ? Parce que vin sans alcool ou vin désalcoolisé, à chaque fois, il y a quelque chose qu'on enlève. Et donc, on donne l'impression au... Pas aux clients que c'est un sous-produit, mais qu'on leur donne un produit pas 100% fini, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bonne question. En fait, concrètement, on fait du vin qu'on désalcoolise, aujourd'hui. Si c'était une sorte de jus de raisin, blablabla... Comme le vin goûté ? Oui, oui, si, si, si. J'ai pas goûté encore, mais j'ai vu ça, ouais. Franchement, si le produit est bon et s'il est sain, en soi, j'ai pas trop de problèmes. Et c'est pas tant la terminologie, tout ça. C'est plutôt... J'aimerais que ce soit vraiment vrai. Il y a un truc entier.

  • Speaker #1

    Donc si demain, il y a une alternative qui te permet de faire du vin désalcoolisé ou du vin sans alcool de manière saine, là, ça sera quelque chose que tu regarderas. Donc là, pour l'instant, c'est sur les méthodes que vous n'êtes pas en phase.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que si la méthode, vraiment, ce n'est pas clean, et ce qu'il y a dedans aussi, vraiment, je ne veux pas... Mais si il y a une méthode hyper clean et franchement bien, franchement, why not ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'ici 20 ans, ce sera possible.

  • Speaker #0

    Certainement,

  • Speaker #1

    je pense que ce sera possible. Mais pas encore maintenant. Si tu avais un invité à me recommander pour un prochain épisode de podcast, donc si possible dans le vin et les spiritueux.

  • Speaker #0

    Je dirais Delphine Domaine-Émile Grelier. que j'ai mentionné rapidement tout à l'heure. C'est des personnes qui bossent depuis longtemps le sujet de l'agroforesterie et de la biodiversité et de l'écosystème vivant d'une manière fabuleuse. C'est des bosseurs et des gens passionnés et du coup passionnants qui sont à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Et si jamais on voulait aborder le côté construction de marques plus le côté marketing, les communications ?

  • Speaker #0

    J'irais chercher des gens qui ne sont pas dans le vin.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    ça m'intéresse. Le monde du vin peut-être parfois se... réflexe là de rester dans ce périmètre un peu passionné et très sympa mais je trouve qu'il y a tellement de bons exemples à prendre dans la mode, dans l'art dans l'automobile et même des choses qu'on aime moins je me souviens d'un bon ami qui me disait il y a longtemps mais c'est quoi tes marques préférées et je lui sortais Patagonia mais je sais pas Nike et c'est des marques qu'on peut détester pour plein d'exemples et en même temps ils ont des choses géniales donc c'est cool aussi que le monde du vin s'inspire d'autres choses que les trois voisins quoi

  • Speaker #1

    Donc si tu avais une marque à me recommander en dehors de la filière spiritueuse pour une interview, quelle serait-elle ? Ou un secteur en particulier, un secteur qui toi t'inspire beaucoup

  • Speaker #0

    Je prendrais nos voisins de chez We Dress Fair qui sont dans la fringue, dans les vêtements et qui inspectent l'aspect filière et documentent et creusent et sortent des évidences et essayent de voir, ça c'est bien on dit coton bio, mais en fait le coton il vient d'où ? Et le bio là-bas ça veut dire quoi ? Est-ce que vraiment il faut mettre beaucoup plus d'eau ou pas ? et vont au bout du truc. Et je trouve que dans l'impact, il y a ce truc-là, parfois on peut avoir des fausses bonnes solutions. Je ne sais pas, le bon exemple des batteries, on met une batterie, et si on creuse plus loin, on s'aperçoit que il y a peut-être autre chose. Et de fait, ils construisent aussi une marque et ils vont jusqu'au bout et c'est aussi une startup et ils sont aussi en train d'itérer sur plein de choses. Et après, je pense qu'il y a plein d'autres bons exemples dans des produits peut-être plus food, etc. Mais je trouve cool pour le vin, encore une fois, de sortir de ça et d'aller voir...

  • Speaker #1

    Encore une fois d'ouvrir ses chakras

  • Speaker #0

    Et se confronter même à des choses qu'on aime moins Et se dire qu'est-ce que je déteste, ok je vais aller voir Moi j'aime bien marcher comme ça Ce serait quoi le vrai contre-exemple Qu'est-ce qu'ils font de bien

  • Speaker #1

    Super intéressant Merci pour tes questions Merci à toi pour avoir répondu à toutes ces questions C'était absolument passionnant Merci d'avoir pris le temps J'espère que ça va inspirer les auditeurs Et je vous souhaite tout le meilleur du monde Pour la suite de l'aventure Merci beaucoup Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme est cru, le podcast sans fiches lits, dédié à la communication et au marketing des acteurs innovants du vin, des spiritueux et du sans alcool. J'espère que cet échange avec Thomas vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez retrouver Thomas sur LinkedIn. Bien entendu, tous les liens sont en description et la marquerai sur Instagram. Là aussi, tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcasts. Vos retours me sont très précieux et encore une fois, ça me fait surtout très plaisir. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback, ou vous souhaitez simplement me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite.

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