- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Confidence Fertile, je suis Marion Jung et ici on parle vrai. On parle de ce désir d'enfant qui brûle, de ce corps qu'on ne comprend pas toujours et de ce cycle qu'on aimerait apprivoiser, mais aussi de tout ce que ça remue à l'intérieur de nous. nous. Ce podcast c'est un espace pour déposer ce qu'on vit quand on traverse l'infertilité. Parfois je vous partage mon propre chemin, ma propre expérience en tant que femme qui vit elle aussi l'infertilité, mais aussi avec mon regard de naturopathe fonctionnelle pour vous partager mon expérience. Partagez mes clés de compréhension sur ce qu'il se passe dans notre corps. Et parfois, ce sont d'autres femmes qui viennent confier leur histoire. Dans tous les cas, l'idée reste la même. Briser le silence, mettre des mots sur ce qui est souvent tu, et surtout, se sentir moins seule dans ce parcours. Si ce podcast vous plaît, je vous invite à le partager autour de vous et à le soutenir en laissant 5 étoiles. Bonne écoute ! Avoir ces règles une fois par an, ça peut sembler pratique pour certaines, mais quand on essaie d'avoir un enfant, on comprend vite que ça va compliquer les essais. Et pour Ophélie, c'était surtout le signe que quelque chose n'allait pas. Pendant des années, personne ne s'est vraiment penché sur son cas, jusqu'à ce qu'on lui parle enfin du SOPK, le syndrome des ovaires polycystiques. Ce diagnostic a été pour elle à la fois un soulagement et une révélation, mais il est arrivé après des années d'errance. Quand est venu le moment d'agrandir la famille, le parcours s'est transformé en une véritable montagne russe. Traitement donné à la va-vite, un suivi qu'il laissait à désirer, et même une grossesse gémellaire qu'elle a dû interrompre. Un passage très dur qui aurait pu tout faire basculer. Mais au milieu de cette tempête, Ophélie a choisi de reprendre les rênes. Déménagement à travers la France, recentrage sur elle-même, sur son couple, approche naturelle, puis un nouvel accompagnement médical enfin respectueux. Aujourd'hui enceinte,
- Speaker #1
elle revient sur ce chemin semé d'embûches avec un message d'espoir pour toutes celles qui traversent le SOPK et l'infertilité.
- Speaker #0
Bonjour Ophélie, merci beaucoup de venir témoigner de ton histoire et de nous raconter un petit peu plus comment s'est passée l'aventure de la fertilité pour toi. Est-ce que pour démarrer, tu peux te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #1
Bonjour Marion, merci de me recevoir. Je m'appelle Ophélie, j'ai 36 ans, j'habite la région Bretagne, dans le Morbihan exactement. Ça fait que deux ans qu'on habite ici, voilà. Et mon parcours de fertilité a été long et semé d'embûches, donc c'est aussi pour ça que j'avais envie de partager ce parcours avec d'autres femmes, pour qu'elles gardent la foi, qu'elles gardent... L'espoir d'avoir un jour un enfant dans leurs bras, voilà.
- Speaker #0
Trop bien, tu vas nous en dire un peu plus. Comment a démarré déjà ce projet ? C'était quelque chose que vous aviez envie d'avoir tous les deux assez naturellement, de faire un enfant avec ta moitié, c'est venu naturellement ou il a fallu que l'un ou l'autre travaille l'un ou l'autre au corps entre guillemets ?
- Speaker #1
Alors pour... comment ? Parce que là j'attends actuellement mon deuxième enfant. Pour mon premier enfant, c'était il y a dix ans déjà. C'était un projet qu'on avait extrêmement envie avec mon mari depuis longtemps. Ça a été assez évident pour le coup. Par contre, pour le deuxième enfant, c'était un peu moins évident. C'est-à-dire que mon mari adore les enfants, ce n'est pas le problème, mais c'est vrai que pour lui, il y en a un, deux. Voilà, c'était pas forcément quelque chose, je dirais pas que ça le dérange pas, on va dire ça, mais en tout cas, c'était pas une très grosse volonté de sa part, contrairement à moi où c'était vraiment quelque chose d'assez viscéral.
- Speaker #0
Et du coup, est-ce que déjà pour le premier ça a été compliqué de l'avoir ou c'est surtout pour le deuxième où ça a été plus dur ?
- Speaker #1
En fait, pour les deux, ça n'a pas été simple. Mais on va dire que pour... Pour mon premier enfant, je savais déjà que j'avais des petites choses qui ne fonctionnaient pas très bien.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu entends par là, si tu veux bien nous en parler un peu plus ?
- Speaker #1
Bien sûr. En fait, moi, j'ai été réglée très tard. J'ai été réglée, je devais avoir 17 ans, ce qui est quand même assez tard pour nous, les jeunes femmes. Et en fait, j'avais mes règles qu'une seule fois par an, sans forcément savoir. pourquoi. On va dire, ma mère lui est arrivée la même chose, ma grand-mère aussi, donc c'était assez... C'était normal pour nous d'avoir des règles aussi espacées, sans pour autant pouvoir mettre un mot sur cet événement, en tout cas sur le fait que ça se passe comme ça. J'ai découvert bien après ma première grossesse que j'étais atteinte du syndrome des ovaires polycystiques. Mais je ne le savais pas. Pour moi, j'étais comme ça. Ce n'était pas forcément un problème. jusqu'à ce que je désire d'avoir des enfants. Ça ne me posait pas de souci. Donc,
- Speaker #0
tu n'avais jamais dit ?
- Speaker #1
Ah non, jamais. Jamais, jamais. Je n'ai jamais eu d'examen qui a pu révéler ça à aucun moment.
- Speaker #0
Quand tu allais voir ta ou tes gynéco, quand ils te posent la question de vos cycles, combien vous en avez, ils ne t'ont jamais dit ? C'est quand même bizarre de ne pas en avoir plus.
- Speaker #1
Il y a une quinzaine d'années, ce n'était pas forcément... Oui, oui,
- Speaker #0
ce n'était pas la même époque.
- Speaker #1
Il y a une quinzaine d'années, oui. Maintenant, beaucoup plus.
- Speaker #0
Je pense,
- Speaker #1
oui. Il y a une quinzaine d'années, quand j'avais une vingtaine d'années, ce n'était pas du tout... On va vous donner la pilule, comme ça, vous les aurez régulièrement, vos règles. Voilà. C'était la solution qui m'a été proposée. Voilà. Bon. Je me contentais de ça. Ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai essayé de creuser plus que ça parce que ça me convenait. Là où ça a commencé à être problématique, c'est quand on a commencé à vouloir avoir un enfant. Avoir ses règles une fois par an, ce n'est pas facile pour essayer. C'est vrai que pour mon premier garçon, j'ai eu deux fois mes règles en deux ans. Et en fait, c'est, je pense, un coup de chance vraiment parce qu'on n'a rien prémédité, on n'a rien calculé, on n'a rien fait du tout. Mais en fait, ça s'est fait tout seul au bout de deux ans et demi. Après la deuxième fois que j'ai eu mes règles, je suis tombée enceinte et j'ai eu mon garçon. Voilà. Donc, il y a eu zéro préméditation. Il n'y a pas eu d'analyse. Il n'y a pas eu ce genre de choses. Et effectivement, au bout de deux ans, on était en train de se dire, j'avais 25 ans, bon, on va peut-être aller voir quelqu'un. Mais c'est vrai qu'on se disait qu'on avait le temps, qu'on était jeunes. Franchement, on ne se prenait pas trop la tête avec ça.
- Speaker #0
Et à ce moment-là, je pense que tu n'avais pas forcément eu le temps de te plonger sur comment fonctionne le corps, etc. Mais tu ne t'étais pas dit que ça va être compliqué en n'ayant qu'une fois ces règles dans l'année, que ça va peut-être complexifier un peu le projet. Tu faisais la réflexion à ce moment-là ou pas du tout ? Vous vous laissiez complètement porter ?
- Speaker #1
Ah oui, on se laissait complètement porter. Ce n'était pas du tout... On va dire qu'il y avait l'envie qui était là quand même, malgré tout. Mais on s'est vraiment laissé porter. On a vécu notre vie comme ça. Et puis, ça arrivait comme ça. Voilà, j'ai envie de dire qu'on était dans l'insouciance. On était vraiment... Bon, on va se laisser le temps, on va voir. Mais c'est vrai qu'au bout de deux ans, on commence à se dire qu'il y a quand même des choses qui ne vont pas. On avait l'intention, après cet été-là, en tout cas, d'aller creuser, d'aller se poser des questions, en tout cas d'aller consulter. Voilà.
- Speaker #0
OK. Mais au final, pas besoin. Pas de questions à se poser, beaucoup plus à creuser, plus que ça, puisque ton petit bout a décidé d'arriver au bon moment. C'est ça. Et ça t'a évité, ça vous a évité tout ce début de parcours. Du coup, vous en faites un. Ton mari et toi, vous êtes... content. Toi, tu sens que tu as envie d'un deuxième qui commence à te déranger.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Cinq ans après, on va dire, à peu près, parce que ça ne me dérangeait pas que mes enfants aient de l'écart, on va dire. Enfin, voilà, je sais qu'il y a beaucoup de familles qui aiment bien avoir des enfants de trois ans assez rapprochés. Nous, c'est quelque chose, ce n'est pas forcément quelque chose qui nous intéressait. Et puis, comment on a mis du temps aussi à... L'arrivée du premier, ça chamboule plein de choses. On a mis du temps à trouver notre équilibre et on voulait en profiter aussi un petit peu avant. Donc voilà. Et on va dire que moi, j'ai arrêté la pilule en 2019, en juin 2019. Et je suis tombée enceinte en juin 2024. Voilà. Donc ça a été assez long. J'ai eu une seule fois ou deux fois mes règles, je pense. Je crois que c'était ça. Durant la période, on va dire, juin 2019, juin 2020. Et au début, je décide de consulter mon médecin traitant. pas forcément un gynéco ou une sage-femme, pour lui expliquer la situation. Elle dit « Oui, un an sans rien du tout, c'est quand même bizarre. » Elle me dit « Écoutez, je vais vous prescrire un médicament qui va vous permettre de déclencher vos règles. » Je dis « Ok. » Donc le médicament s'appelait du luthéran.
- Speaker #0
Ah, ok.
- Speaker #1
Voilà. Dans le sens où ça faisait vraiment longtemps, c'était pas du dufeston, c'était autre chose. Et en fait, il se trouve que ce médicament-là, je l'ai pris, mais ça ne s'est pas bien passé du tout. C'est-à-dire que j'ai eu des règles hémorragiques qui ont duré 15 jours sans s'arrêter. Ça a été hyper violent, au point que je n'ai pas pu rester à mon travail. En fait, ce n'était pas possible, tellement c'était violent. Et quand je l'ai reconsultée, elle dit « Ah bah oui, on a effectivement débloqué quelque chose » . Je dis « Oui, oui, mais un peu trop peut-être » . Un petit peu trop. Donc du coup, elle m'a demandé d'aller consulter un gynécologue. Donc du coup, je trouve un rendez-vous chez un gynécologue. Donc à l'époque, j'habite en région Rhône-Alpes. Et c'est assez compliqué de trouver des praticiens disponibles. Donc bon, je n'ai pas vraiment le choix sur le praticien, on va dire. Voilà. J'arrive chez ce gynécologue qui, pour le coup, ne veut pas essayer de me donner des réponses à mes questions, mais s'est mis en tête de me faire tomber enceinte coûte que coûte. Donc c'était assez complexe avec ce monsieur, parce que je ne me suis pas du tout sentie écoutée, j'étais pas dans la recherche A tout prix d'avoir un enfant, je n'étais pas du tout là-dedans. Je voulais essayer de comprendre pourquoi mon corps fonctionnait comme ça et pourquoi ça fonctionnait mal. Donc déjà, on n'était pas trop sur la même longueur d'onde. Bon, voilà. Il se trouve que... En faisant mes examens, on a fait des prises de sang et on a pu vraiment poser le mot sur ma pathologie. C'était bien le syndrome des ovaires polycystiques. Ça expliquait beaucoup de choses, notamment pourquoi j'avais des règles très irrégulières, voire inexistantes. Et aussi d'autres symptômes, notamment les prises de poids un peu inexpliquées, ou l'hirsutisme, des zones poilues à des endroits pas forcément sympathiques. Moi, c'est notamment la zone du menton ici, qui est souvent des petits poils indésirables. Ça, c'est complexant, mais bon, voilà, une bonne pince à épiler et on arrive à mieux vivre, on va dire.
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça t'a fait de poser enfin un diagnostic sur ce que tu ressentais au quotidien qui te gênait ?
- Speaker #1
J'étais soulagée parce que ce n'était pas dans ma tête, en fait, ce qui se passait dans mon corps. Ce n'était pas... Ma faute, c'est compliqué quand on discute avec d'autres femmes, quand tu leur dis « moi j'ai mes règles une fois par an » , tout de suite c'est « oh là là, mais comment tu fais, mais c'est bizarre, mais t'as trop de la chance » , je dis « non, en fait, j'ai pas trop de la chance, je le vis pas très bien en fait, parce que du coup, hormonalement, c'est compliqué. » Je comprenais pas pourquoi j'avais des... Des gros moments où j'ai limite dépressif, où je n'avais plus du tout envie de sortir de chez moi. C'était tout le temps les montagnes russes. Il n'y a jamais eu de moment stable. Je ne me sentais pas stable dans mon humeur. C'était assez complexe. Je faisais rêver beaucoup de femmes qui souffraient d'autres choses, notamment d'endométriose, parce que je n'avais pas de douleur spécifique. Donc je dis oui, je comprends, mais c'est vrai qu'on voit tous midi à sa porte. Et en fait, le fait que j'ai plus d'ovulation après 30 ans, c'était parce que ma réserve ovarienne baissait. Donc du coup, mes ovaires faisaient moins la bataille pour sortir l'ovule dominant, si je puis dire, pour après que j'ai des règles. Ça expliquait aussi pourquoi mes cycles se régularisaient. Entre gros guillemets, on est bien d'accord. Pourquoi j'avais mes règles trois fois par an au lieu d'une fois. Quand j'ai confié ça à ma maman, parce qu'elle a eu aussi un parcours compliqué en termes de fertilité, elle était aussi soulagée de savoir qu'elle avait... En tout cas, il semblerait qu'on ait eu toutes les deux la même chose. Parce qu'elle aussi, elle a été réglée, je crois, à 18 ou 19 ans. Et dans les années 80, il n'avait pas du tout connaissance encore de ce genre de pathologie. Et il lui avait fait une chirurgie exploratrice pour savoir si elle allait avoir des enfants ou pas. Ils lui ont dit qu'elle n'en aurait pas du tout. Elle en a eu trois. Je rassure toutes ces dames. Il y a ce que vous disent les médecins et ce qui se passe en réalité. Des fois, il peut y avoir un petit gap.
- Speaker #0
Un petit gap. Mais c'est aussi parce que la connaissance du corps féminin est tellement en retard sur tellement de choses. Et c'est aussi un sujet hyper complexe que c'est compliqué de savoir exactement. Même aujourd'hui, on en sait beaucoup plus qu'à l'époque de ta maman. Mais on en sait encore très peu, je pense, de ce qui se passe vraiment, etc. Et on a encore très peu de réponses sur... On imagine que c'est quelque chose d'hyper binaire. et que c'est robotisé, alors qu'en fait, absolument pas. Et on le voit bien, de toute façon, en écoutant tous les récits de chacune des femmes dont le tien, qu'on peut avoir un SOPK, avoir les mêmes lettres au-dessus, sur notre étiquette, et en fait, ne pas avoir les mêmes symptômes, ne pas avoir les mêmes problématiques, ne pas avoir les mêmes blocages. Donc,
- Speaker #1
ça fait du bien à elle aussi. C'est ça. Nous sommes toutes uniques, mesdames. nous sommes toutes uniques et du coup il se met en tête de me faire tomber enceinte à tout prix donc moi ça faisait un an qu'on essayait j'avoue que je commençais à trouver le temps long même si je voulais pas forcément je voulais un peu d'écart entre mes enfants j'avoue que c'est quelque chose qui m'a beaucoup beaucoup pesée dans ce parcours beaucoup pesée parce qu'en fait Le temps avançant, ça fait beaucoup travailler la tête. Je m'en suis voulu pendant très longtemps que ça n'arrive pas et que mes enfants auraient autant d'écarts. Du coup, je me suis un peu laissée entraîner avec ce monsieur. À part avoir fait une prise de sang et une échographie, c'est tout, il a commencé à me prescrire du chlomide. Le chlomide, c'est un médicament qui est un inducteur d'ovulation, qui permet du coup de déclencher des ovulations. Ce qu'on souhaitait, nous, avec mon mari, parce qu'on s'est un petit peu renseignés quand même, on ne souhaitait pas avoir de grossesse multiple, parce qu'on avait déjà un enfant, et on ne se voyait pas passer de un à trois enfants. Alors, c'est tout à fait personnel. C'est quelque chose qu'on ne souhaitait pas et qu'on avait clairement exposé à ce gynécologue. Et en fait, le chlomide, c'est écrit noir sur blanc. Attention, risque de grossesse multiple. Enfin voilà, c'était vraiment écrit en gros dessus. Donc au début, on va dire qu'on était là, bon, de toute façon, on ne sait pas ce que ça va donner. On va regarder ça. Et donc, j'ai commencé à prendre ce médicament-là dans l'été 2020, en janvier 2021. Il me dit, écoutez, le chlomide, ça ne marche pas, on va passer aux injections. Mais sans m'expliquer plus que ça, moi, j'étais toujours... Du coup, je suis tombée un peu dans cette spirale. Bon, OK, on s'est lancé, il va pouvoir nous aider, c'est chouette. Enfin, voilà, moi, je suis tombée là-dedans et je n'ai pas forcément vu que ça pouvait être dangereux pour moi.
- Speaker #0
Oui, il t'a convaincu que tu allais avoir un enfant et qu'il allait t'en donner un, entre guillemets.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et en fait, en janvier 2021, on commence à faire du... des injections de gonalef. Mais à des dosages assez faibles, parce qu'il a quand même gardé en tête qu'on ne souhaitait pas de grossesse multiple. Mais dans un coin assez relatif quand même. Là, par contre, je commence un monitorage de l'ovulation, chose que je n'avais jamais eue jusqu'à présent. Et il se trouve que j'ai tout de suite deux follicules.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Voilà. on en a tout de suite deux, donc le gynéco, il est ravi, super, il y en a deux, impeccable, je lui dis, oui, mais du coup, ça se passe comment par rapport à notre désir de ne pas avoir de grossesse multiple ? Il dit, non, non, mais ça, ne vous inquiétez pas, il n'y a pas de problème, comment, il y a très, très peu de chance que vous soyez ensemble de jumeaux, c'est vraiment, vraiment, c'est quasi impossible, enfin voilà, il nous a baratinés beaucoup, beaucoup, donc on arrive jusqu'au moment où on est au point d'avoir l'ovulation et il y en a toujours deux. Là mon mari vient avec moi parce qu'il trouve ça bizarre en fait cette histoire aussi, on est assez cartésiens tous les deux et en fait il se trouve que il nous explique que oui il y a deux follicules mais il n'y a quasi aucune chance que les deux soient fécondés. Vraiment, la chance est très très faible. Donc, il nous explique tout un système de pronostics autour de ça et il nous laisse la décision de soit on déclenche l'ovulation, soit on ne la déclenche pas. Et de dire, on voit ce qui se passe, en gros. Donc, nous, on pensait avoir toutes les informations de notre possession, ce qui n'était pas vraiment le cas. Et on décide du coup de ne pas déclencher l'ovulation, de se dire, ça se trouve, il n'y en aura qu'un, peut-être sur les deux, qui va se décrocher. Et en fait, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Les deux se sont décrochés. Nous, on a eu des rapports intimes, programmés. Et il se trouve que du coup, je suis tombée enceinte, mais de jumeau, ce qu'on ne voulait pas du tout.
- Speaker #0
Aïe !
- Speaker #1
Et en fait, je ne m'en rends compte qu'à l'écho de datation, et pas avant, parce que je ne savais pas que... Les taux étaient différents pour une grossesse simple ou multiple ? Je n'avais pas du tout ces informations-là.
- Speaker #0
Ce n'est pas non plus binaire, mais ça peut être un indicateur quand on a des taux élevés que c'est une potentielle grossesse gémellaire, ça c'est sûr.
- Speaker #1
C'est ça. En tout cas, on est hyper contents parce qu'on se dit « super, c'est bon, on y est enfin, on va enfin avoir cet enfant, tout ça » . Et le jour de l'échographie de datation, c'est la douche froide pour nous parce qu'on se rend compte qu'il y en a deux. Et le gynéco, il est hyper content. Et puis, nous, on n'est pas du tout contents parce que ce n'est pas du tout notre souhait. Et donc, on avait parlé de ça avec mon mari avant. On avait dit que si ça nous arrivait, qu'on allait stopper cette grossesse parce que ce n'était vraiment pas quelque chose qu'on souhaitait.
- Speaker #0
Mais c'était clair pour vous.
- Speaker #1
Ah oui, c'était complètement clair pour nous.
- Speaker #0
Vous aviez déjà anticipé tous les scénarios et vous étiez déjà posé la question de si jamais ça arrive, il y aura...
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Vous étiez préparée. Comme dit mon mari, je préfère avoir ma femme et mon fils avec moi que juste mes trois enfants et tout seul. En tout cas, lui, c'était ses mots. Ça a été une épreuve extrêmement difficile parce que c'est la seule grossesse que j'ai eue en deux ans. Ça a été vraiment un moment vraiment compliqué. Parce que même si... On désire un enfant, il y a quand même d'autres choses à prendre en compte. Ce n'est pas toujours aussi simple. Du coup, le gynéco a un petit peu déchanté aussi. Il fait « Ah bon, mais je ne comprends pas. Écoutez, on a été assez clair avec vous. Nous, on est clair sur notre décision. » Du coup, on a interrogué la grossesse quelques semaines après.
- Speaker #0
voilà donc comment tu l'as vécu tout ça le fait d'avoir la joie d'être enceinte puis la déception de découvrir qu'il y en a deux le fait que on sait que vous saviez que ça voulait dire qu'on allait arrêter la grossesse d'arrêter la voici puisque entre penser se projeter ok s'il y en a deux on termine mais après la vivre etc je pense que ça doit être aussi différent dans ton corps comment ça comment tu l'as vécu toute cette période
- Speaker #1
En fait, très mal. Je ne veux pas dire que je l'ai bien vécu. J'étais sûre de moi. Je veux dire, à aucun moment, j'ai eu… Pas de regret ? Non, je n'ai pas regretté cette décision. Mais c'est de loin, je pense, la chose la plus difficile que j'ai faite de ma vie jusqu'à présent. Et je… comment ? Je veux dire… N'importe quelle femme, quelles que soient les raisons pour lesquelles elle a recours à l'interruption de grossesse, c'est une épreuve en fait, quelles que soient les raisons. J'ai été pour le coup plutôt bien accompagnée, en tout cas les personnes qui m'ont accompagnée sur ces IVG ont été vraiment à l'écoute et très bienveillantes avec moi, donc c'était super. Mais il se trouve que ça ne s'est pas très bien passé parce que j'ai dû avoir recours à une IG médicamenteuse et une IG chirurgicale.
- Speaker #0
Parce qu'ils ne sont pas partis avec les médicaments ?
- Speaker #1
Non, ils ne sont pas partis avec les médicaments. Du coup, voilà, deux fois. C'était un petit peu difficile. Et puis, sous fond, période de Covid, confinement et compagnie.
- Speaker #0
Ah oui, c'était en plein là-dedans.
- Speaker #1
En étant encore 2021, on était encore un peu là-dedans. Ça s'est calmé après, mais c'est vrai que c'était pas... Enfin voilà. Donc en fait, il s'est passé ça. Et puis, c'était en mars 2021. Et quelques semaines après, du coup, je revois toujours ce gynéco. pour vérifier que l'utérus est en forme. C'est ça, que tout était bien parti.
- Speaker #0
À aucun moment jusque-là, tu as questionné la relation que tu avais avec lui ? Jamais vous vous êtes remis en question sur l'écoute qu'il manquait face à vous et l'accompagnement un peu très léger ?
- Speaker #1
Pas forcément, en fait, parce que... Comment...
- Speaker #0
Même après la grossesse du MNR ?
- Speaker #1
Ouais, même après, parce que ça va encore continuer après. Ça, c'est pas drôle. Non, non, même après ça, parce qu'il a été assez... Comment... Il nous a assez convaincus, en fait, notamment moi. Moi, je sais que mon mari était là. Bah oui, moi, on sait que... Enfin, voilà, les phrases qui consolent. On sait que ça marche. On sait que c'est un moyen qui peut nous aider à avoir un enfant. Donc, on était plutôt là-dedans. On a eu une mésaventure. Maintenant, on sait aussi que dans certaines circonstances, ça ne répondrait pas à notre projet de vie. Et puis, mon mari m'a surtout dit, écoute, c'est toi qui choisis, c'est comme tu le sens. Il dit, moi, ce que je veux, c'est que tu te sentes bien. Si tu te sens bien avec ce monsieur, on continue. Et en fait, moi, j'avoue que j'étais dans le déni total. Je n'ai pas forcément voulu m'écouter parce que mon corps criait, non, mais arrête tout. Et en fait, je n'ai pas arrêté. On a essayé de faire des stimulations, je crois, deux ou trois fois. À chaque fois, il y avait au moins deux ou trois follicules. Donc, à chaque fois, on n'a rien fait du tout. Voilà.
- Speaker #0
Vous vous stoppiez à chaque fois.
- Speaker #1
Voilà, on a stoppé à chaque fois jusqu'à ce que je fasse un kyste bénin à l'ovaire, un kyste fonctionnel au mois de septembre. Et là, ça a fait tilt. J'ai dit non, mais OK, je vais arrêter. Ça ne va pas du tout. Donc, là, je décide de tout arrêter et de ne plus jamais entendre parler de procréation médicalement assistée. Voilà. Je ferme complètement cette porte et je décide de prendre soin de moi. C'est-à-dire déjà de ne pas reprendre de contraception et puis de me laisser le temps à mon corps d'évacuer tout ce que j'ai pu avoir comme médicament hormonal. Parce que ce n'est pas rien.
- Speaker #0
C'est lourd sur le corps.
- Speaker #1
Oui, c'est très très lourd. Donc là, on est dans une période... Assez compliqué, parce que je suis suivie chez une psychologue par rapport à l'interruption de grossesse qu'on a faite, parce que ça a été vraiment un épisode compliqué. Et puis aussi sur, je ne sais pas comment faire finalement pour avoir un enfant, parce que quand je fais appel à la médecine moderne, je ne suis pas forcément bien accompagnée. Donc là, je laisse tout tomber pendant plusieurs mois. Plusieurs mois. Et puis, je commence à furter sur les réseaux et à trouver des réponses qui me correspondent plus, plus naturelles en tout cas, qui ont l'air de donner satisfaction à certaines femmes, notamment la naturopathie, tout ce qui est phytothérapie, etc. et je comprends beaucoup beaucoup beaucoup de choses sur mon corps sur tout tout tout ce qu'il a vécu tout ce qui vit enfin voilà donc je comprends beaucoup de choses et du coup je me sens moins seul beaucoup moins seul dans tout ça entre temps je pense qu'il ya au moins eu une dizaine de grossesses autour de moi aussi donc pas forcément simple et puis bah mon garçon 2021 il avait déjà Il a 6 ou 7 ans, donc ça commence à être un peu pesant. Et puis l'entourage aussi un petit peu. Alors, ce deuxième, il vient pas ? Ben non. Enfin voilà, c'est un peu compliqué.
- Speaker #0
Tout ça devient un peu lourd, quoi, émotionnellement et mentalement.
- Speaker #1
Ah ouais, ouais, complètement. Je suis en saturation totale. Et en fait, 2022, on arrive en 2022. Je prends un grand tournant dans notre vie avec mon mari, enfin sous mon impulsion.
- Speaker #0
Ça se passe très mal à mon travail. On n'est pas très bien là où on vit. Ça fait des années qu'on dit qu'on a envie de partir vivre ailleurs. Et on se lance du coup dans un autre projet. On met de côté un peu le projet bébé. Et en fait, on décide de quitter la région où on vit depuis qu'on est nés pour venir s'installer en Bretagne. Donc on a vraiment mis un très gros... pause sur le projet bébé pour se consacrer à ça parce qu'on sentait que c'était ce qu'il nous fallait. Un nouveau départ ailleurs. Et en fait, ça nous a été hyper bénéfique parce que je pense que c'est ça qui est le plus dur dans les parcours de fertilité, c'est la longueur. Quand ça dure 3, 4, 5 ans, c'est impénable de tenir sur la durée des marathons comme ça. Le marathon, c'est 42 kilomètres,
- Speaker #1
ce n'est pas 5 ans. Au moins, le marathon, même si c'est énorme, tu sais quand est-ce que tu le démarres, tu sais combien de kilomètres tu vas parcourir et tu sais l'arrivée. Le parcours fertilité, tu sais quand tu le démarres, tu ne sais pas combien de temps tu vas courir et tu ne sais pas où est-ce qu'elle est l'arrivée. Et c'est ça qui est dur, en fait. C'est que c'est un marathon que tu dois toujours courir. Mais sans voir le bout.
- Speaker #0
Non, c'est usant. Même si je n'avais toujours pas repris la pilule, j'avais mes règles à peu près tous les 60 à 90 jours, mais je ne suivais pas mon cycle encore à cette époque-là, en tout cas durant cette période-là. Mais on n'avait jamais vraiment mis en pause le projet. On était plutôt en mode détendu. Et voilà, on se disait, si ça arrive, ça arrive. On verra ce qu'on fait à ce moment-là. Mais en tout cas, ce n'était plus du tout devenu central dans notre vie, on va dire. Et ça, ça fait vraiment du bien aussi de se consacrer à d'autres projets. Parce que quand ça prend trop de place comme ça, ça a été une épreuve pour notre couple, pour notre vie de famille, pour beaucoup, beaucoup de choses. Il était nécessaire de faire cette pause et puis de se trouver. En tout cas, nous, on avait besoin de se sentir bien. Là, on vivait tout le temps, toute l'année.
- Speaker #1
Oui, de recréer un cocon avant de se remettre dans l'objectif d'agrandir la famille, finalement.
- Speaker #0
Oui, c'est complètement ça. Parce qu'on n'était pas du tout... Ce n'était pas le moment. Pendant quasiment un an, c'est un peu... En tout cas, on n'en parle pas vraiment. On est plutôt sur notre future vie de famille. Loin de notre famille, en fait, pour le coup. Mais en tout cas, sur ce futur, dans cette nouvelle région. Ça a été vraiment le point de départ d'un... Comment... Un nouveau point de départ pour ce parcours de fertilité, on va dire. Parce que du coup, là, je sais ce que je veux plus. Et surtout, j'ai envie de faire... Si je dois me faire aider, d'avoir un parcours un peu plus respectueux de mon corps. Je pars un peu plus dans cette optique-là.
- Speaker #1
Tu étais un peu plus renseignée, tu avais plus d'armes, entre guillemets, et plus de convictions sur, voilà, je suis prête à repartir, mais je n'accepte pas tout et n'importe quoi, entre guillemets.
- Speaker #0
Voilà, c'est tout à fait ça. Parce qu'en fait, à partir de là, j'ai décidé de me faire accompagner par une naturopathe. Pour essayer justement d'avoir un peu plus de ressources, on va dire. Il se trouve qu'avec le SOPK, en dehors des cycles irréguliers, il y a quand même pas mal de carences, d'équilibres à trouver. Et en fait, au bout de quasiment 6-7 mois, j'ai réussi à avoir des cycles de 35 jours. Ça ne m'était jamais arrivé. Jamais, jamais, jamais. C'était une victoire. Oh là là, c'est incroyable ! Quelle joie ! Après 2023, on a passé quand même une année un peu en crise tous les deux dans notre couple. Parce qu'il y a eu beaucoup de changements. On a déménagé, on a essayé de faire un peu tout en même temps. Je pense que c'était un peu notre problème. Moi, j'étais très focus sur le projet bébé. Lui, il était là, non mais nous, il faut qu'on s'achète une maison parce qu'on est partis. Là, maintenant, il faut qu'on trouve une maison. Donc, les gens n'étaient pas du tout câblés pareil. Et puis, on n'arrivait plus à se retrouver intimement aussi. Parce que ça nous a quand même pas mal éprouvé les trois années d'avant en termes d'intimité. Les rapports programmés. Ça a été assez difficile de retrouver un équilibre. Et du coup, on a eu une année assez complexe sur le couple. Monsieur le vivait très très mal, finalement. C'est lui qui le vivait le plus mal, on va dire, plus que moi. Parce que lui, il aime bien faire l'amour, mais on va dire qu'il peut s'en passer, lui. Donc il se sent déjà un peu un ovni dans le monde masculin. Il ne se sent pas forcément compris par les autres hommes. Donc du coup, là forcément, ça devenait très compliqué pour lui à gérer. Et en fait, après de longues disputes, de longs moments, en octobre 2023, on décide tous les deux, là on est un peu dans une impasse. Parce que moi, j'ai toujours envie d'avoir un enfant, lui aussi. Mais en fait, il n'a pas d'envie sexuelle. Ça ne fonctionne pas de son côté.
- Speaker #1
Plus de libido.
- Speaker #0
Et je ne vois plus du tout. Je ne vois pas comment faire. Je vois bien que c'est un problème. Et donc, du coup, c'est lui qui m'en reparle et qui me dit « Je pense qu'il faut qu'on aille voir un Sanpema. » Je suis là « Waouh ! » Donc, on renclenche du coup dans ce sens-là. Et avant que lui-même me le dise, ça faisait trois, quatre jours que j'y pensais. Donc, je dis bon, déjà, on est plutôt sur la même longueur d'onde.
- Speaker #1
Vous vous retrouvez un petit peu, contrairement à ces derniers mois où vous étiez chacun dans vos projets et qui étaient plus ou moins différents. Je trouve ça beau que ce soit lui qui revienne vers toi. Ce redémarrage d'un nouveau chapitre autour de la PMA et tout, je trouve que c'est beau.
- Speaker #0
Oui, c'était... C'était très beau. C'était aussi difficile de devoir se dire « Bon, on va devoir y retourner, j'ai pas du tout envie. »
- Speaker #1
J'allais te dire, par contre, comment toi, tu l'as vécu ?
- Speaker #0
Moi, je le vivais pas très bien.
- Speaker #1
Bah oui.
- Speaker #0
Mais par contre, je savais que je voulais pas que ça se passe comme ça s'est passé, en fait. Là, j'ai fait « Là, on va faire les choses correctement. On va appeler un vrai centre, pas très loin de la maison, et puis on va prendre rendez-vous. » on va prendre rendez-vous et on va voir comment ça se passe. Mais sachant qu'on s'est dit tous les deux, c'est simple, on n'a pas le feeling, on ne se sent pas écouté, on s'en va. Chose que je ne me serais jamais autorisée il y a quelques années. Donc là, on laisse passer Noël, et on arrive en 2024, début 2024 en janvier, et on rencontre une gynécologue. qui est dans un centre PMA à Rennes. Elle prendra une heure de chez nous parce qu'il n'y a pas beaucoup de centres PMA en Bretagne.
- Speaker #1
Donc on fait avec.
- Speaker #0
Ça a une heure de route, mais ce n'est pas grave. On rencontre une gynéco, mais est-ce que j'aurais aimé la rencontrer plus tôt ? Une dame juste merveilleuse parce que déjà, on n'avait pas du tout l'impression d'être un numéro. C'est très agréable. Voilà. Et elle a pris en compte autant les désirs de mon mari que les miens. C'est-à-dire que mon mari, ça l'a vachement rassuré parce qu'il s'est dit, oui, nous, on nous prend souvent pour la petite graine et puis on s'en fout de ce qu'on peut ressentir, de ce qu'on peut vivre. Et il dit, là, c'est la première fois où je n'ai pas l'impression d'être mis de côté dans le parcours et qu'on écoute aussi ce que moi, je ressens et ce que je vis. Donc, ça fait super plaisir. donc vraiment un premier rendez-vous ultra positif moi je me rends bien vite compte que ça va être assez contraignant au niveau de mon travail parce que du coup c'est à une heure de chez moi donc il y a une certaine organisation et en fait j'en parle à ma hiérarchie avec qui ça se passe extrêmement bien, mais quand je vous dis ça, même moi, j'étais scotché. Je ne m'y attendais pas à ça. Mon chef qui me dit non, mais il y a des priorités dans la vie, en fait. Et ça, ça en fait partie. Le travail, on s'en fout, en fait. Ça fait plaisir.
- Speaker #1
C'est important et ça change tout quand même dans la façon dont tu vis le parcours. À partir du moment où tu te sens essoutenue avec ta gynéco dans ce centre, écoutez que ce soit toi ou que ce soit ton mari, et en plus que ton milieu professionnel t'écoute et te soutient, déjà, ça fait une grosse différence par rapport à ce que vous aviez avant. Ah ouais,
- Speaker #0
complètement. On a fait un switch total. Oui,
- Speaker #1
180 degrés là.
- Speaker #0
Ah ouais, complètement. Mais bon, je n'ai pas pu démarrer tout de suite mon parcours PMA, parce qu'il y a toujours des petits revendissements avec moi. Il se trouve que j'ai attrapé la toxoplasmose juste après avoir eu rendez-vous chez la gynéco, parce que du coup, on fait une batterie d'examens, prise de sang et compagnie, pour s'assurer de plusieurs choses. Donc du coup, là, on m'a dit, « Non, vous avez la toxoplasmose, donc du coup, il ne va rien se passer pendant un mois et demi. » Bon, d'accord. Il se trouve que je fais aussi des crises de gastrite aiguë, qui n'a rien à voir avec la sphère gynéco, mais en fait, ça m'a rendu très malade pendant plusieurs mois, et j'ai perdu 7-8 kilos, enfin voilà, ça n'allait pas du tout. Donc du coup, pareil, ce n'étaient pas du tout les bonnes conditions pour se lancer dans une stimulation, enfin dans quoi que ce soit. Donc du coup, ça a dû être mis de côté, et en fait, entre-temps, on a acheté une maison, on a déménagé, enfin voilà, je ne sais pas. dit tout ça, ça s'est passé entre juin et mai. Janvier et mai, pardon. Donc, voilà, il s'est passé beaucoup, beaucoup de choses. Et on va dire qu'on attendait juste le bon moment pour pouvoir se lancer. Et en fait, juste après le déménagement, j'en reparle à mon mari, je lui dis, écoute, là, on va avoir un créneau. Je lui dis, le truc, c'est que les centres PMA, ils ferment l'été. Et je lui dis, moi, je ne peux pas... Voilà, moi, j'ai envie qu'on essaye au moins une fois avant l'été. Franchement, ça me... on a fait tout ça pour ça, et arrivé jusque-là, je sens qu'il n'est pas hyper chaud, il aime bien avoir, ne pas mettre tous les yeux dans le même panier, que ce soit, enfin voilà, assez aligné, c'est-à-dire qu'on venait tout juste de finir de déménager, on avait des travaux à faire, on avait plein de choses à faire, je ne le sens pas très chaud, mais il me dit, non mais tu as raison, c'est quand même dommage, on est allé jusque-là, voilà. Et donc du coup, on se lance début juin, on commence, du coup, c'était une insémination. Donc, on a fait du coup directement et pas de stimulation parce que du coup, déjà, ça ne correspondait pas à ce qu'on souhaitait. Et par rapport à notre libido qui n'était quand même toujours pas au beau fixe, ce n'était pas idéal pour monsieur. Donc, du coup, on a décidé de passer en insémination directement. J'ai eu cinq monitorages d'ovulation. Parce que du coup, on a vraiment pris le temps avec l'équipe d'avoir une ovulation progressive pour ne pas avoir plusieurs follicules qui se développent. Parce que forcément, la question de la grossesse multiple est ressortie et là, on leur a dit que c'était un nom catégorique et ils ont dit « Ok, d'accord, pas de problème » . Ils nous ont simplement dit « On va essayer de faire deux inséminations, mais si ça ne marche pas, on passera sur un autre type de protocole après » . on a dit ok mais en tout cas On s'est bien senti écouté tout de suite sur notre désir. Ça se passe hyper bien, cette stimulation. J'ai qu'un seul follicule depuis le début. Il n'y en a qu'un seul. Après, il y a eu une longue préparation avec ma naturopathe pour calmer l'inflammation. le stress, calmer, toutes ces choses qui font que je peux avoir plusieurs follicules.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire. Je pense que tout le travail que tu as mis en place, que tu disais sur toi, sur ton corps, avec ta nature, ça a dû aussi jouer énormément, surtout si tu as récupéré des cycles un peu plus réguliers. Tout ça se mettait en place et s'imbriquait pour que ça se fasse déjà bien mieux pour ce nouveau protocole et ce nouveau parcours PM.
- Speaker #0
Ah oui, complètement. Je pense que ça a duré un an de préparation, mais il fallait bien ça. Il y avait pas mal de choses à ajuster. Et ça a marché. On fait cette insémination. Beaucoup de stress pour monsieur, pas mal pour moi aussi. Ça nous a vachement... rapprochés en fait. On était en phase avec ce qui nous arrivait. Donc forcément, ça allait mieux entre nous. Et jusqu'à cette prise de sang positive, là, début juillet, qui était... J'y croyais même pas en fait. Trois jours avant, j'avais mal au ventre. J'étais là, de toute façon, c'est mort. C'est bon, j'aimerais qu'ils m'ont arrivé. J'y croyais pas du tout. Le matin de la prise de sang, mon mari me dit « Bon, allez, va faire ta prise de sang. » Je lui dis « Ben non, ça sert à rien, je ne vais pas la faire. » arrête, c'est bon, on va faire la prise de sang. Et j'ai eu la réponse au travail. Je tremblais de tout mon corps. Donc du coup, c'est... Voilà. Ce petit bébé, il va arriver dans quelques semaines, en fait.
- Speaker #1
Ben oui, neuf mois plus tard. Il est bien resté, bien là.
- Speaker #0
Ah oui, il est bien au chaud.
- Speaker #1
Il est bien rentré. Il est bien.
- Speaker #0
Là, je suis à 37 semaines de grossesse. Donc là, oui, c'est vraiment... Ça peut arriver quand ça peut arriver.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Mais en fait, c'est... une telle consécration. Donc du coup, en 5 ans, il n'y a eu que 2 grossesses qui ont abouti. Il n'y a pas eu d'arrêt de grossesse. J'ai vraiment eu que 2 grossesses en 5 ans. Mais c'est...
- Speaker #1
Il y a eu des collisions.
- Speaker #0
Oui. Tellement. Je sais que je m'étais dit dans ma tête, j'avais pas mal de... blocage était la bombe de façon après 35 ans c'est mort enfin moi c'était ma barrière mentale on arrête tout et puis en fait c'est l'année des 35 ans ça c'est tout fait quoi donc faut y croire quoi merci
- Speaker #1
beaucoup au fait d'être tout en partage de nous avoir fait vivre un peu à travers tes mots ce qui s'est passé pendant ces dernières années et nous avoir raconté comme ça avec autant de transparence et d'honnêteté ce que tu as vécu et bravo pour l'arrivée de ce ou cette petite surprise là qui devrait pas tarder c'était un vrai plaisir c'est important
- Speaker #0
de témoigner de partager ces parcours là il y a des moments où on perd espoir mais voilà je me dis que ça peut ça peut aider des femmes à se projeter dans un avenir avec un enfant en tout cas, si c'est ce qu'elles attendent. Et ça a un côté un peu rassurant de voir que même après 5 ans de parcours montagne russe, on peut quand même avoir une issue positive. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. C'est important. Merci beaucoup Ophélie pour ton temps et ton partage.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Comme vous l'avez peut-être remarqué, cet épisode a été enregistré il y a quelques mois déjà. Et depuis, Ophélie a eu la joie d'accueillir une petite Émy qui est venue compléter cette jolie famille. J'espère que cet épisode vous aura plu et aura apporté un autre regard, et peut-être une nouvelle lueur d'espoir, pour toutes celles qui sont atteintes du SOPK. Si vous souhaitez vous aussi partager votre histoire à mon micro, n'hésitez pas à m'écrire, et sur ce, je vous dis à très vite, et surtout, prenez soin de vous.