Speaker #0Bienvenue dans les minutes du crime, le nouveau nom de cette série d'épisodes hebdomadaires qui fait partie du podcast Contre-Enquête. Aujourd'hui, nous allons nous plonger dans l'énigme entourant le meurtre non résolu de la journaliste de la BBC, Jill Dando. Sa mort brutale sur le pas de sa porte a choqué le public et déclenché l'une des plus grandes enquêtes policières du Royaume-Uni. Dans cet épisode, nous allons explorer les détails de ce crime mystérieux qui reste à ce jour une affaire non résolue, qui marque encore profondément la société britannique. L'affaire se déroule à la fin des années 90 en Grande-Bretagne. Gilles Dando est une figure emblématique du journalisme britannique. En tant que présentatrice vedette de la BBC, elle représente non seulement l'excellence journalistique, mais aussi une certaine forme de proximité avec le public. Elle est surtout la co-présentatrice de l'émission Crime Watch, qui cherche à résoudre des crimes non résolus. Cette émission est diffusée sur la BBC et Jill Dando travaille en étroite collaboration avec la police pour revisiter des affaires criminelles en lançant des appels à témoins ou en faisant des reconstitutions de crimes pour encourager le public à fournir des informations qui pourraient aider à résoudre les cas non résolus. Jill Dando était donc une figure publique très appréciée, décrite comme talentueuse, charmante, dévouée aux causes humanitaires et représentative de la femme anglaise moderne. Sa ressemblance, d'ailleurs, avec Lady Diana n'est sûrement pas étrangère à l'affection que lui portait le public anglais. Des personnalités telles que la reine Elisabeth II et le premier ministre Tony Blair ont d'ailleurs exprimé leur choc et leur tristesse en apprenant son décès. Londres, à cette époque, maintenait une certaine tranquillité, surtout dans les quartiers résidentiels comme celui de Fulham où Gilles Landau possédait sa maison. Le pays est peu habitué à des crimes violents, en particulier contre des personnalités publiques, et l'assassinat de Gildando, survenu dans ce contexte de relative sécurité, va secouer profondément la nation toute entière. Dans une des villes les plus surveillées d'Europe par des milliers de caméras, ce crime tragique va marquer un tournant, révélant que derrière la façade du succès et de la sécurité, la vulnérabilité et le danger peuvent survenir de manière inattendue et brutale. Le matin du 26 avril 1999, Gilles Dando arrive vers 11h devant sa maison dans le quartier paisible de Fulham à Londres. Elle doit y passer rapidement, récupérer quelques affaires et alors qu'elle s'apprête à rentrer chez elle, un assaillant surgit et lui tire une balle dans la tête, la tuant instantanément. L'attaque est d'une rapidité et d'une brutalité qui laissent peu de place à la réaction. Le tueur s'échappe rapidement sans laisser de traces apparentes. C'est une voisine qui, apercevant la voiture de Jill dans la rue, décide d'aller lui rendre visite vers 11h30 et découvre son cadavre au sol gisant dans son sang. Jill a été mortellement atteinte par une unique balle qui lui a été tirée derrière l'oreille gauche quasiment à bout portant alors qu'elle se trouvait au sol. Les enquêteurs pensent qu'elle a été saisie et jetée à terre par son agresseur avant que le coup fatal ne soit tiré, la balle ressortant ensuite du côté droit de son crâne. La munition utilisée est retrouvée dans un des montants de la porte et c'est une munition de calibre 9 mm tirée avec un pistolet semi-automatique probablement de marque Brownwing. La précision et la brutalité du crime suggèrent un assassinat professionnel. Comme aucun témoin ne se souvient d'avoir entendu un coup de feu, on imagine alors que le tueur peut avoir utilisé une arme avec un silencieux, ce qui renforce la thèse du tueur professionnel, mais cette piste, comme de nombreuses autres ensuite, va rester difficile à confirmer ou infirmer. Outre le travail des experts en criminalistique qui analysent méticuleusement la scène de crime, cherchant des indices susceptibles de mener à l'assassin, les enquêteurs interrogent les voisins, les collègues et les amis de Jill dans l'espoir de trouver une piste. La journaliste a passé la nuit chez son fiancé, Alan Farting, un gynécologue de l'hôpital Sainte-Marie à Londres, qui est évidemment interrogé et qui explique que Gilles n'avait absolument pas l'air inquiète en quittant son domicile pour se rendre chez elle au 29 Gowam Avenue. Dès les débuts de l'enquête, une piste semble se dessiner, puisque des témoins rapportent avoir aperçu un homme agissant de manière suspecte près du lieu du crime. Mais les détails sont flous et insuffisants pour mener à une identification rapide. Selon certains, il s'agit d'un homme de grande taille, mesurant au moins 1m85, âgé d'une quarantaine d'années, qui tenait un téléphone portable à la main et s'éloignait calmement du domicile de Gilles Dando. Pour d'autres témoins, l'homme serait un individu blanc avec les cheveux bruns, rasé de près et vêtu d'un costume sombre. Inutile de préciser que ces témoignages très génériques et peu précis n'aideront guère la police. Évidemment, le rôle de Jill Dando dans l'émission Crime Watch est aussi minutieusement examiné. L'émission, qui demandait l'aide du public pour résoudre des crimes, aurait-elle pu inciter un criminel à cibler Jill Dando ? On vérifie tous les cas sur lesquels elle a travaillé, mais c'est un travail de titan car près de 2000 dossiers ont été traités par l'émission et les informations qu'elle a amenées ont contribué à l'arrestation de plus de 500 criminels. On cherche aussi à savoir si elle a reçu des menaces ou si elle a exprimé des craintes, mais tout ceci s'avère négatif. Les théories abondent, les pistes partent dans plusieurs directions, allant d'un acte de vengeance à un geste désespéré d'un fan obsédé, mais rien ne se concrétise en preuve solide. Des mois de recherche intensive révèlent alors peu d'éléments tangibles. Pourtant, l'enquête a pris des proportions gigantesques et s'est transformée en une saga médiatique suivie de près par les médias et par le public. Pour les habitants de Londres, ce crime est d'autant plus choquant qu'il s'est produit en plein jour dans un lieu considéré comme très sûr. Et Jill Dando, connue pour sa participation à l'émission Crime Watch qui aidait la police à résoudre des crimes, est devenue à son tour la victime d'un crime effroyable. L'affaire du meurtre de Gildendo va connaître un rebondissement majeur le 25 mai 2000 à l'arrestation d'un nommé Barry George qui résidait à proximité du lieu du crime. On décrit l'homme comme un passionné d'armes à feu qui s'intéressait beaucoup aux célébrités et avait un quasi judiciaire chargé. Et surtout détail troublant, il a été arrêté alors qu'il s'était introduit dans les jardins de Kensington Palace, la résidence du prince Charles et de Lady Diana. Malgré plusieurs jours d'interrogatoire, il n'ira avoir un quelconque lien avec le crime. Son procès, en 2001, se déroule sous l'œil attentif des médias et du public. Barry George est reconnu coupable, principalement sur la base de preuves circonstancielles et notamment sur la présence d'une particule de poudre à canon trouvée sur ses vêtements qui semble correspondre à celle découverte sur la scène de crime. Toutefois, cette condamnation est entourée de controverses et de nombreux doutes, en particulier sur la validité de l'expertise de la poudre à canon. En 2008 d'ailleurs, après un examen approfondi des preuves et la remise en question de leur fiabilité, la Cour annule la condamnation. Barry George est libéré et l'affaire reprend son statut de dossier non résolu. Ce retournement de situation choque l'opinion publique et soulève des questions profondes sur les méthodes d'enquête et sur le système de justice. La pression pour résoudre un crime aussi médiatisé pourrait-elle avoir eu une influence sur le processus judiciaire et surtout sur les enquêteurs ? On souligne alors en effet que plusieurs policiers proches de Gildando tenaient beaucoup à ce que cette affaire soit résolue, en mémoire de celle qui les avait aidés à résoudre à son tour des centaines de crimes avec son émission télévisée. Mais aujourd'hui encore, la mort de Gildando reste une énigme, un chapitre non clos dans l'histoire criminelle britannique, symbolisant les limites de la justice et laissant un goût d'inachevé. Ce récit est maintenant terminé, l'histoire tragique de Gildendo révélant les limites et la complexité de certaines enquêtes criminelles. Malgré les années, l'argent et les efforts déployés, certains crimes demeurent enveloppés de mystères, laissant derrière eux des questions sans réponse et une quête de vérité inassouvie. C'était les minutes du crime. Je vous dis à très bientôt. Surtout, n'oubliez pas de vous abonner au podcast Comprends Qu'être sur Spotify ou Apple Podcast pour ne rien manquer des prochains épisodes de cette série et des autres séries du podcast.