Speaker #0Il y a 25 ans, ma vie a changé, mais pas seulement la mienne, celle de millions d'autres personnes à travers le monde aussi. Je n'ai jamais été une grande gameuse, mais quand j'étais au collège, j'ai passé des heures devant mon PC, à jouer à un jeu. Pas n'importe quel jeu. Un jeu qui a changé les codes du jeu vidéo à jamais, en ouvrant un champ de possibilités inédit, où la liberté et la différence étaient enfin à l'honneur. Cette semaine, pour célébrer leurs 25 ans, on parle des Sims. Je suis Viviane, et ça, c'est Corpus Royote, le podcast hors normes. Avant de commencer, pour le contexte, je vais surtout vous parler des épisodes 1 et 2 des Sims et des extensions qui vont avec, parce qu'en fait, même si je les ai eus, j'ai pas vraiment joué aux épisodes 3 et 4. Avant les Sims, les jeux vidéo étaient principalement centrés sur un objectif à atteindre, une quête, une mission à accomplir. Il y avait une ligne droite, avec des niveaux, des boss à vaincre, des pièces à ramasser et des scores à battre. Les jeux vidéo, c'était souvent une question de victoire ou d'échec. Enfin, pour moi, c'était surtout une question d'échec. On jouait pour gagner selon des règles précises qui nous avaient été imposées au début du jeu. Et je pense que c'est pour ça que je n'ai jamais vraiment accroché aux jeux vidéo. Parce que moi, j'aimais les univers ouverts, comme les Playmobil, les Lego ou les Barbie, où j'avais des éléments qui me permettaient de construire ma propre histoire. Et puis, les Sims ont tout changé. Quand le jeu est sorti, il n'y avait pas de but prédéfini. Aucune quête, aucun game over. Pas de princesse à sauver ou de trésors à trouver, c'était simplement un monde où l'on pouvait créer des personnages, leur construire des maisons et les laisser vivre leur vie. Ce qui était révolutionnaire, c'est qu'on définissait nous-mêmes nos propres objectifs. Avoir la plus grosse maison, fonder une famille, exceller en peinture, devenir un génie du crime ou avoir le plus de partenaires possible. De base, le jeu était juste génial. Mais quand, comme moi, on a été à dos au moment de sa sortie, le jeu offrait une chance incroyable supplémentaire. celle de faire nos propres choix. À un âge où on a envie de vivre mais que notre liberté est encore régie par les décisions de nos parents, les sims nous offraient la possibilité de vivre librement et d'expérimenter nos propres expériences. Mais au-delà de cette liberté d'action, les sims nous offraient quelque chose d'encore plus profond, un espace pour explorer la différence. Dès le départ, le jeu permettait de sortir des normes sociales classiques. On pouvait créer un sims aux apparences variées, leur donner des métiers peu conventionnels et surtout leur faire vivre des relations très différentes de ce qu'on voyait dans la culture mainstream. Les sims ne suivaient pas les règles de la société, mais bien les règles de l'algorithme. Le choix du genre de notre personnage par exemple ne changeait pas ses capacités et sa personnalité. La seule différence c'était la manière dont ils urinaient. On pouvait donc être une femme avec une carrière dans l'informatique ou changer de boulot tous les 5 du mois. Mais surtout, le jeu offrait la même liberté pour les relations humaines. On pouvait créer des couples homosexuels, des familles recomposées, des célibataires heureux ou des familles polygames. Non seulement les simps ne nous imposaient pas une norme de ce qui était une vie réussie, mais surtout le jeu ne nous jugeait pas. Et pour beaucoup de joueurs, c'était un soulagement. Enfin un espace où l'on pouvait être différent sans avoir à se conforter à une idée de ce que la société considérait comme normal. On pouvait simplement explorer, essayer et voir ce qui fonctionnait pour nous. Mais là où les Sims ont véritablement cassé les codes, c'est dans la possibilité de sortir totalement du socialement acceptable. Ce jeu nous laissait faire des choix que dans la réalité, on n'aurait probablement jamais osé ou pu faire, légalement ou moralement. Combien d'entre nous, nous sommes amusés à imaginer et tester des scénarios pour torturer et tuer nos Sims ? Le célèbre « Enfermer dans une pièce et retirer la porte » ou mieux en retirant l'échelle de la piscine. Certains préféraient se mettre des challenges, de coucher avec tous les sims qu'ils croisaient, ou de faire le maximum d'enfants sans s'en occuper aux suites. Pour beaucoup, les sims ont été un exutoire, une manière de jouer avec les limites du moral dans un espace virtuel sans conséquences réelles. Personnellement, moi je m'amusais à avoir un sims qui traitait et s'engueulait avec toutes les personnes qu'il croisait en fait. Donc voilà. je voudrais remercier RealRite et toute l'équipe qui a développé les Sims parce que ça m'a offert un super univers sécurisé qui m'a permis la liberté totale d'explorer, de définir mes règles, d'expérimenter mes choix et de transgresser les normes les Sims nous ont permis de sortir des cases et d'imaginer d'autres réalités. Je vous retrouve sur Instagram at Corpus Riot pour partager nos meilleurs souvenirs de jeux et avant d'aller rallumer votre PC pour une petite partie N'oubliez pas de partager l'épisode et de soutenir le podcast, comme ça je vous kifferai encore plus. Zoom zoom !