Speaker #0Bienvenue dans CosyFinance™, le podcast qui rend la finance à la fois simple et accessible, spécialement conçu pour toutes les femmes à la recherche d'informations faciles à mettre en place. Moi c'est Sophie, à la barre de SDS Conseil, et je serai ta partenaire dans cette aventure financière. Hello, bonjour, j'espère que tu vas bien. Avant de commencer, j'ai une petite requête à te faire. Si tu aimes ce podcast et que tu veux m'aider à le faire grandir, si ce n'est pas déjà fait, est-ce que tu pourrais prendre 30 secondes, là, maintenant, pour t'abonner ? Et si tu as deux petites minutes devant toi, laisse-moi un commentaire pour me dire ce que tu en penses, ça compte vraiment vraiment beaucoup pour moi d'avoir vos retours. Parlons peu, parlons bien. Aujourd'hui, on va explorer un sujet qui me passionne particulièrement, la psychologie qui se cache derrière nos décisions financières. Je pars du principe que l'argent n'est jamais neutre. Derrière chaque achat, chaque choix d'épargne, chaque hésitation face à un investissement, il y a tout un monde d'émotions, de souvenirs, de peurs et d'espoirs qui s'activent. Et pourtant, on nous présente souvent la finance comme si c'était purement rationnel, comme si on était toutes des petites calculatrices ambulantes qui prenaient des décisions uniquement basées sur des chiffres. La réalité, c'est que nos choix financiers sont profondément humains. Ils sont influencés par notre histoire personnelle, nos émotions du moment, nos croyances héritées de l'enfance, et même par des mécanismes psychologiques dont on n'a parfois pas toujours conscience. Cette dimension psychologique explique pourquoi certaines personnes n'arrivent pas à investir malgré un très bon revenu et des objectifs clairs. Pourquoi d'autres se sentent coupables après chaque achat plaisir ? Ou encore, pourquoi on peut connaître parfaitement la théorie et pourtant rester bloqué quand il faut passer à la pratique ? C'est exactement ça la psychologie financière. Ces fils invisibles qui relient notre passé à nos décisions présentes, ces émotions qui colorent notre rapport à l'argent, ces petites voix intérieures qui nous chuchotent « attention, c'est risqué » ou « tu ne mérites pas ça » au moment de faire un choix important. Et ce qui est chouette, c'est que comprendre ces mécanismes peut complètement changer notre approche de l'argent. Pas en les combattant ou en les ignorant, mais en apprenant à les reconnaître, à les apprivoiser, et parfois même à les utiliser à notre avantage. Aujourd'hui, on va explorer ensemble 4 dimensions de cette psychologie financière. D'abord, on va parler des émotions qui pilotent nos finances au quotidien, cette peur qui nous paralyse, cette culpabilité qui nous ronge, ou encore cette fierté qui nous pousse parfois à prendre des décisions inconsidérées. Ensuite, on verra l'empreinte de notre histoire personnelle. Comment les messages reçus dans l'enfance, les modèles familiaux et nos premières expériences avec l'argent continuent d'influencer nos choix d'adultes ? On découvrira aussi les mécanismes psychologiques qui opèrent en arrière-plan, ce perfectionnisme qui nous empêche de commencer à investir parce qu'on n'a pas le plan parfait, ou encore ce besoin de contrôle qui nous fait éviter certains placements pourtant adaptés à notre situation. Et enfin, on verra comment apprivoiser tout ça de façon bienveillante et pratique, parce que l'objectif, ce n'est pas de devenir une machine rationnelle, mais de créer une relation plus consciente et plus apaisée avec l'argent. Commençons par quelque chose de simple. L'argent n'est jamais neutre. Chaque fois que tu prends une décision financière, tes émotions sont là en arrière. Parfois discrètement, parfois de façon plus évidente. Et c'est tout à fait normal. L'argent touche à nos besoins les plus fondamentaux. La sécurité, la liberté, la reconnaissance, le pouvoir. Alors forcément, ça réveille des émotions. Le problème, c'est qu'on nous a souvent appris à être rationnel avec l'argent, à prendre des décisions logiques, mais la réalité, c'est que nos émotions influencent nos choix financiers bien plus qu'on ne le pense. Prenons la peur, par exemple. Elle peut prendre plein de formes différentes. Peur de perdre, peur de mal choisir, peur de manquer, peur de prendre des risques. Et cette peur de perdre, elle peut complètement paralyser tes décisions d'investissement. Tu sais que ton livret A ne rapporte presque rien, que l'argent en trop que tu y laisses perd de la valeur avec l'inflation, mais au moins, tu te dis C'est sûr. Il y a aussi cette peur de mal choisir qui peut te faire passer des heures, voire des jours, à comparer les moindres détails pour un achat de 30 euros. Tu perds plus en temps et en énergie mentale qu'en argent. Mais cette peur du mauvais choix te pousse à sur-analyser. Et puis cette peur de manquer, elle peut te pousser à accepter des promos dont tu n'as pas vraiment besoin juste parce que c'est une bonne affaire sur le papier. Ou à garder des abonnements que tu n'utilises plus, juste au cas où un jour tu en aurais besoin. Ensuite, il y a la culpabilité. Ah, cette fameuse culpabilité. Surtout chez nous les femmes, on ne va pas se mentir. Cette petite voix qui nous dit qu'on ne mérite pas de dépenser pour nous. Il faut d'abord penser aux autres, à la famille, aux enfants. Et cette culpabilité, elle se manifeste de plein de façons différentes. Tu te sens coupable d'acheter cette robe qui te fait envie. Tu te justifies en permanence. En te disant, bon, je l'ai acheté mais elle était en sol. Ou je ne dépenserai rien d'autre ce mois-ci. Elle peut aussi te pousser à cacher certains achats. Tu paies en liquide pour que ça ne se voit pas sur le relevé bancaire, ou tu commandes en ligne et tu fais livrer discrètement au bureau. Cette culpabilité, ça crée un rapport malsain à l'argent, où tu as l'impression de faire quelque chose de mal en dépensant pour toi. Et le pire, c'est que cette culpabilité, elle crée un cercle vicieux. Plus tu caches tes dépenses, moins tu les budgétises, plus tu as l'impression de t'éraper, plus tu culpabilises. Et plus tu culpabilises, plus tu auras tendance à compenser par des achats impulsifs. Et cette culpabilité peut aussi t'empêcher d'investir dans ton développement personnel ou professionnel. Cette formation qui pourrait faire décoller ta carrière, tu y renonces parce que c'est de l'argent qui pourrait servir à autre chose. Comme si investir sur toi était un luxe que tu ne méritais pas. La fierté joue aussi un rôle énorme dans nos décisions financières. Cette envie de montrer qu'on réussit, qu'on peut se permettre, qu'on maîtrise. Cette fierté peut te pousser à accepter des sorties qui vont exploser ton budget juste parce que tu ne veux pas être celle qui dit « c'est un peu trop cher pour moi » . Elle peut te faire choisir le plat le plus cher au restaurant, même si tu préfères autre chose, juste pour montrer que tu peux te le payer. Dans l'investissement, la fierté peut être dangereuse. Elle peut te pousser à investir dans des produits compliqués que tu ne comprends pas vraiment, juste pour prouver que tu t'y connais un peu. Ou à refuser de demander conseil. parce que tu es censé savoir. Cette même fierté peut t'empêcher de négocier. Tu paies le prix affiché sans discuter parce que c'est pas ton genre de marchandise. Ou tu vas refuser une aide financière de tes proches, même quand tu en aurais besoin, parce que ton orgueil ne le supporterait pas. Et parlons maintenant de l'anxiété. Cette compagne fidèle de beaucoup d'entre nous quand il s'agit d'argent. Cette anxiété qui peut te réveiller la nuit après un gros achat. Cette boule au ventre quand tu regardes tes comptes. L'anxiété financière peut te faire réagir de deux façons. complètement opposé. Soit tu évites, tu ne regardes plus tes comptes, tu abandonnes ton budget, tu repousses toutes les décisions importantes, tu te dis, ouf, je verrai ça plus tard, ce n'est pas le bon moment. Soit tu es dans l'hyper contrôle, tu vérifies tes comptes plusieurs fois par jour, tu notes chaque euro dépensé, tu t'interdis le moindre écart, tu te mets une pression énorme et tu transformes la gestion de ton argent en source de stress permanent. Aucun de ces deux extrêmes n'est sain. L'évitement te fait perdre le contrôle de tes finances, et peut créer de vrais problèmes, et l'hyper contrôle te fait perdre le plaisir et la spontanéité dans ton rapport à l'argent. Ce qui est dingue, c'est que ces émotions peuvent changer selon ton humeur, ta période du cycle, ta situation personnelle, ou même selon l'heure de la journée. Un matin, tu peux être confiante et prête à investir, le soir même, tu paniques et tu veux tout annuler. Ces variations émotionnelles sont normales, mais elles peuvent créer des décisions financières complètement incohérentes. Tu investis quand tu es optimiste, tu vends quand tu as peur, tu dépenses quand tu es triste, tu te prives quand tu culpabilises. Mais attention, je ne dis pas que les émotions sont mauvaises. Au contraire, elles nous donnent des informations précieuses sur nos besoins, nos valeurs, nos limites. Et cette peur peut te protéger d'une vraie erreur, cette culpabilité peut te signaler que tu dépenses d'une façon qui ne te correspond pas. Le truc, c'est d'apprendre à les reconnaître, à comprendre comment elles influencent tes choix, à créer un petit espace entre l'émotion et la décision. Quand tu sens la peur monter avant un investissement, pose-toi la question. D'où vient cette peur ? Est-ce qu'elle est basée sur un risque réel ou sur une croyance héritée ? Quand tu culpabilises après un achat, demande-toi est-ce que cette dépense était vraiment problématique ou est-ce que je me mets une pression inutile ? L'objectif, ce n'est pas de devenir un robot sans émotions, c'est de créer une relation plus consciente avec tes émotions financières, de les écouter sans les laisser prendre toutes tes décisions à ta place. Parce que parfois, cette peur te protège d'une vraie erreur. Et parfois, elle t'empêche de saisir une opportunité qui pourrait changer ta vie. La différence, c'est dans ta capacité à faire la distinction. Mais d'où viennent ces émotions financières ? Pourquoi certaines personnes ont-elles peur d'investir quand d'autres font tête baissée ? Et pourquoi toi, tu culpabilises de dépenser pour toi quand ta meilleure amie le fait sans problème ? La réponse se trouve souvent dans notre histoire personnelle, dans ces messages qu'on a reçus sur l'argent depuis notre plus jeune âge. Nos émotions financières ne sortent pas de nulle part. Elles ont des racines profondes qui remontent souvent à notre enfance et à l'éducation financière qu'on a reçue. Ou plutôt qu'on n'a pas reçue. Parce que soyons honnêtes, combien d'entre nous ont vraiment appris à gérer l'argent à l'école ou même en famille ? On nous a peut-être dit « l'argent ne fait pas le bonheur » ou « il faut économiser » . Mais concrètement, qui nous a expliqué comment faire un budget ? Comment investir ou comment négocier son salaire ? Cette absence d'éducation financière formelle fait que nos croyances sur l'argent se sont construites de façon un peu anarchique. A partir de petites phrases entendues ici et là, de situations observées, d'émotions ressenties. Tu te souviens peut-être de cette fois où tes parents se sont disputés à cause d'une facture trop élevée, ou de ce moment où ta mère a dit « on n'a pas les moyens pour quelque chose que tu voulais vraiment » . Ou encore de cette phrase de ton grand-père « les riches sont tous des voleurs » . Ces petits moments qui peuvent paraître anodins ont en réalité façonné ta relation à l'argent. Ils ont créé des associations inconscientes. Argent égale stress, argent égale conflit, argent égale culpabilité, et ainsi de suite. Prenons l'exemple de l'investissement. Si tu as grandi dans une famille où on disait que la bourse, c'est du casino, où on ne joue pas avec l'argent, il y a de fortes chances que tu aies développé une méfiance instinctive envers les placements financiers. Même si rationnellement, tu sais que c'est nécessaire pour faire fructifier ton épargne. Cette méfiance peut se manifester de plein de façons différentes. Tu repousses sans cesse le moment de t'y mettre, tu trouves toujours une excuse du genre « je n'ai pas assez d'argent, ce n'est pas le bon moment, il faut que j'apprenne encore » . Alors qu'en réalité, c'est cette petite voix héritée de l'enfance qui te freine. A l'inverse, si tu as grandi dans un environnement où l'argent était un sujet tabou, ou on n'en parlait jamais, tu peux avoir développé une forme d'anxiété face aux décisions financières. Comme si c'était un territoire inconnu, dangereux. Cette anxiété peut te pousser à éviter complètement le sujet. Tu délègues toi ton conjoint, tu ne regardes jamais tes relevés de compte, tu fuis les conversations sur l'argent. Ou alors, tu te trouves paralysée face aux choix financiers, incapable de prendre une décision par peur de mal faire. Il y a aussi ces modèles familiaux qu'on reproduit sans s'en rendre compte. Si ta mère gérait tout l'argent du foyer, tu peux avoir intégré l'idée que c'est "normal" pour une femme de tout prendre en charge. Tu te retrouves à gérer les finances de toute la famille, même si ça te stresse et que tu aimerais partager cette responsabilité. Si au contraire, ton père s'occupait de tout, tu peux te sentir illégitime à prendre des décisions financières importantes. Tu attends toujours l'avis de quelqu'un d'autre, tu doutes de tes choix, tu as l'impression de ne pas avoir la légitimité pour gérer de gros montants. Et ces modèles influencent aussi notre rapport au pouvoir financier. Certaines femmes ont du mal à gagner plus que leurs conjoints parce que inconsciemment, elles ont intégré que l'homme doit être la personne qui apporte de quoi payer la soupe. Elles sabotent leurs opportunités professionnelles ou se sentent coupables de leur réussite. D'autres ont du mal à dépenser pour elles parce qu'elles ont vu leur mère toujours se sacrifier pour la famille. Elles reproduisent ce schéma en se privant systématiquement, en passant toujours en dernier, en culpabilisant dès qu'elles s'offrent quelque chose. Et puis, il y a ces petites phrases qui marquent l'argent ne pousse pas sur les arbres, il faut mériter son argent, les femmes ne sont pas douées avec les chiffres, ou c'est trop compliqué pour toi. Ces phrases, répétées pendant des années, finissent par devenir des croyances limitantes. L'argent ne pousse pas sur les arbres peut t'amener à développer une mentalité de pénurie où tu as toujours peur de manquer. Tu accumules sans jamais oser dépenser, même pour des choses importantes pour toi. Il faut mériter son argent peut créer une culpabilité autour des revenus passifs. Tu as du mal à accepter que ton argent travaille pour toi grâce aux investissements parce que tu n'as pas travaillé techniquement pour ses gains. Les femmes ne sont pas douées avec les chiffres. peut te faire douter de tes capacités même quand tu réussis très bien. Tu attribues tes succès financiers à la chance plutôt qu'à tes compétences. Ces phrases créent ce qu'on appelle des scripts financiers, des histoires qu'on se raconte sur l'argent et sur notre capacité à le gérer. Je ne suis pas doué avec l'argent, je ne mérite pas d'être riche, l'argent corrompt, il faut travailler dur pour gagner sa vie, et ainsi de suite. Ces scripts influencent nos décisions au quotidien. Si tu crois que l'argent corrompt, tu vas peut-être saboter inconsciemment tes opportunités de revenus. Tu refuses des promotions, tu ne négocies pas ton salaire, tu évites les investissements rentables. Si tu crois qu'il faut travailler dur pour gagner sa vie, tu vas avoir du mal à accepter que l'argent puisse travailler pour toi grâce aux investissements. Tu préfères laisser ton épargne dormir sur un livret plutôt que de la faire fructifier. Le problème, c'est que ces croyances opèrent souvent en pilote automatique. On ne se dit pas consciemment « je ne vais pas investir parce que ma grand-mère disait que c'était dangereux » , non, on ressent juste une résistance, un malaise, une peur qu'on n'arrive pas à expliquer. Et cette résistance peut prendre des formes qu'on ne doit pas toujours venir. Tu commences à t'informer sur les investissements, puis tu abandonnes. Tu ouvres un compte-titres, mais tu n'investis jamais. Tu mets de l'argent de côté pour investir, mais tu trouves toujours une raison de le dépenser autrement. Il y a aussi ces messages contradictoires qu'on a pu recevoir. D'un côté, le « il faut économiser » , de l'autre « profite de la vie » . D'un côté, l'argent ne fait pas le bonheur, de l'autre « il faut réussir » . Ces contradictions créent une confusion interne qui peut paralyser nos décisions. Et c'est pour ça que prendre conscience de son histoire financière personnelle est si important. Identifier d'où viennent ces croyances, ces peurs, ces blocages, comprendre que ce ne sont pas des vérités absolues, mais des constructions héritées de notre passé. Et parfois ces héritages peuvent aussi être positifs. Si tu as grandi dans une famille où on parlait ouvertement d'argent, où on t'a appris à épargner, où on valorisait l'indépendance financière, tu as probablement développé une relation plus saine avec l'argent. Mais même dans ce cas, il peut y avoir des petites zones d'ombre. Peut-être que tes parents étaient très bons pour épargner, mais n'investissaient jamais. Tu reproduis alors ce schéma en gardant tout sur des livrets, sans oser franchir le pas de l'investissement. Ou peut-être qu'ils étaient généreux, mais ne savaient pas dire non. Tu as du mal à refuser quand on te demande de l'argent, même si ça met en péril tes propres objectifs financiers. Ou encore, ils réussissaient financièrement, mais au prix d'un stress permanent. Tu associes donc argent et stress, tu as peur que gagner plus te rende malheureuse. Mais l'idée ici ce n'est pas de rejeter en bloc l'héritage familial, juste de faire le tri. Garder ce qui te sert, questionner ce qui te limite et construire ta propre relation à l'argent. Parce que tu n'es pas condamné à reproduire les schémas de tes parents. Tu peux choisir d'écrire ta propre histoire financière en conscience. Et ça, c'est libérateur. Cette prise de conscience peut parfois être bouleversante. Tu réalises que certaines de tes peurs n'ont pas de fondement rationnel. Que certaines de tes croyances te limitent depuis des années. Que tu as peut-être raté des opportunités à cause de ces héritages inconscients. C'est normal de ressentir de la colère, de la tristesse ou même du soulagement. L'important, c'est de ne pas rester bloqué dans ses émotions, mais de les utiliser comme un tremplin pour construire quelque chose de nouveau. Mais au-delà de ces héritages familiaux et de ces émotions conscientes, il y a aussi des mécanismes qui opèrent en arrière-plan et qui influencent nos choix financiers. Des petites voies intérieures, des réflexes automatiques, des façons de fonctionner qu'on a développées et qui peuvent parfois nous desservir. Ces mécanismes, on ne les voit pas toujours venir, ils opèrent de façon presque invisible, très discrètement, et pourtant, Ils peuvent complètement saboter nos meilleures intentions financières. Prenons le perfectionnisme par exemple. Ce besoin de tout maîtriser, de tout contrôler, d'avoir le plan parfait avant de commencer. Le perfectionnisme peut être un atout dans certains domaines, mais en finance, il peut devenir un vrai piège. Tu veux commencer à investir ? Ton côté perfectionniste va te pousser à tout apprendre avant de te lancer. Tu vas lire des dizaines de livres, suivre des formations, comparer tous les courtiers possible et au final tu ne passes jamais à l'action parce que tu n'as jamais l'impression d'être prête. Cette recherche de perfection peut aussi te paralyser dans tes choix quotidiens. Tu passes des heures à comparer les prix pour trouver la meilleure affaire, tu hésites pendant des semaines avant d'acheter quelque chose parce que tu veux être sûr de faire le bon choix. Le problème, c'est qu'en finance, la perfection n'existe pas. Il n'y a pas de moment parfait pour investir, pas de placement parfait, pas de stratégie parfaite. Et pendant que tu cherches la perfection, le temps passe, et les opportunités aussi. Cette quête de perfection cache souvent une peur profonde, celle de faire une erreur. Mais en réalité, ne pas agir par peur de l'erreur, c'est déjà faire une erreur. C'est l'erreur de l'inaction. Il y a aussi ce besoin de contrôle qui peut nous jouer des tours. Cette envie de tout maîtriser, de tout prévoir, de ne rien laisser au hasard. En finance, ce besoin de contrôle peut nous pousser vers des choix qui nous donnent l'illusion de la sécurité, mais qui ne sont pas forcément les plus adaptés. Tu préfères garder ton argent sur un livret parce que tu vois. exactement combien tu as, tu peux le retirer. Quand tu veux, tu contrôles tout. Même si tu sais que l'inflation grignote ton pouvoir d'achat. Même si tu sais que tu pourrais faire mieux ailleurs. Ce besoin de contrôle peut aussi te pousser à micro-gérer tes investissements. Tu vérifies tes comptes tous les jours, tu paniques à la moindre baisse, tu veux intervenir en permanence. Alors qu'en réalité, les meilleurs investisseurs sont souvent ceux qui savent lâcher prise. Et à l'opposé, il y a l'évitement, cette tendance à fuir tout ce qui nous met mal à l'aise. tout ce qui nous semble compliqué ou stressant. L'évitement peut prendre plein de formes différentes en finance. Tu évites de regarder tes relevés de compte quand tu sais que tu as dépassé ton budget, tu repousses sans cesse le moment de faire ton bilan financier, tu ne lis jamais les mails de ta banque ou de tes assurances. Cet évitement peut aussi concerner les décisions importantes. Tu sais que tu devrais renégocier ton crédit immobilier, mais tu repousses parce que tu penses que c'est compliqué. Tu sais que tu devrais changer d'assurance, mais tu évites parce que ça va prendre du temps. Le problème avec l'évitement, c'est qu'il ne fait que reporter les problèmes. Et souvent, les reporter les aggrave. Cette facture que tu n'oses pas regarder ne va pas disparaître magiquement. Et ce crédit que tu ne renégocies pas, il va continuer de te coûter cher. Il y a aussi ce qu'on appelle le billet de confirmation. Cette tendance qu'on a à chercher des informations qui confirment ce qu'on pense déjà et à ignorer celles qui remettent en question nos croyances. Si tu penses que l'investissement c'est dangereux, tu vas forcément et naturellement être attiré par les articles qui parlent des risques et des pertes. Tu vas moins remarquer ce qui explique les bénéfices à long terme ou les stratégies pour limiter les risques. Ce biais peut te maintenir dans tes croyances limitantes. Tu cherches inconsciemment des preuves que tu as raison de ne pas investir, de ne pas négocier, de ne pas prendre de risques. Et tu trouves toujours ces preuves tout simplement parce que tu les cherches. L'effet d'ancrage est un autre mécanisme qui agit sans qu'on s'en rende compte. On a tendance à se fixer sur la première information qu'on reçoit et à ajuster toutes les autres par rapport à cette référence. En négociation, si on te propose un prix, ce prix devient ton encre. Même si tu négocies, tu vas probablement rester dans une fourchette proche de ce premier prix. Alors que si tu avais commencé par proposer ton propre prix, la négociation aurait pris une toute autre direction. Cet effet d'ancrage influence aussi tes décisions d'investissement. Si tu as acheté une action à 100 euros, ce prix devient ton encre. Tu auras du mal à la vendre à 80 euros parce que tu perds par rapport à ton prix d'achat, même si fondamentalement, l'action ne vaut pas plus que 60 euros. Il y a aussi cette tendance qu'on a à surestimer nos capacités. En finance, ça peut nous pousser à prendre des risques inconsidérés. Tu penses que tu peux battre le marché, que tu vas réussir à acheter au plus bas et vendre au plus haut. Cette surconfiance peut te faire négliger la diversification, prendre des positions trop importantes sur un seul placement, ou même essayer de faire du trading alors que tu n'as pas du tout les compétences nécessaires. A l'inverse, il y a syndrome de l'imposteur, cette impression de ne pas mériter ses succès, de ne pas être légitime. En finance, ça peut t'empêcher de négocier ton salaire, de demander une promotion ou d'investir des montants importants. Tu attribues tes réussites financières à la chance plutôt qu'à tes compétences. Tu as peut-être même peur qu'on découvre que tu ne sais pas vraiment ce que tu fais, Alors tu restes dans ta zone de confort, même si elle ne te convient plus. Il y a aussi cette tendance à la procrastination. Pas par paresse, mais par perfectionnisme ou par peur. Tu sais ce que tu devrais faire, mais tu remets toujours à plus tard. Du genre, je commencerai à investir le mois prochain, je ferai mon budget la semaine prochaine, je négocierai mon assurance l'année prochaine, et ainsi de suite. Et le temps passe. Les opportunités aussi, mais toi, tu n'avances pas. Cette procrastination est souvent alimentée par la peur de l'échec, mais aussi par la peur du succès. Parce que réussir financièrement, ça implique des responsabilités, des changements, peut-être même des jugements de la part des autres. Et le plus insidieux dans tous ces mécanismes, c'est qu'ils se renforcent mutuellement. Ton perfectionnisme alimente ta procrastination, ton besoin de contrôle renforce ton évitement, ton biais de confirmation maintient tes croyances limitantes. Et surtout, ils opèrent en pilote automatique. Tu n'es pas en train de te dire consciemment « je vais éviter cette décision parce que j'ai peur » . Non, tu trouves juste une bonne excuse. Ce n'est pas le bon moment, il faut que j'y réfléchisse encore ou c'est trop compliqué. Reconnaître ces mécanismes, c'est déjà un grand pas. Parce qu'une fois qu'on les voit à l'oeuvre, on peut commencer à les apprivoiser. On peut créer de l'espace entre l'impulsion et l'action. La prochaine fois que tu remets une décision financière à plus tard, pose-toi la question. Est-ce que c'est vraiment parce que ce n'est pas le bon moment ou est-ce que c'est ton mécanisme d'évitement qui se met en marche ? La prochaine fois que tu cherches encore plus d'informations avant d'investir, demande-toi "Est-ce que j'ai vraiment besoin de ces informations ou est-ce que c'est mon perfectionnisme qui me paralyse ?" Ces mécanismes ne sont pas des défauts, ils ont souvent été utiles dans d'autres contextes. Le perfectionnisme peut aider à exceller dans un travail, le besoin de contrôle peut protéger de certains risques, l'évitement peut préserver des situations vraiment dangereuses. Mais le problème c'est quand ils deviennent automatiques et qu'ils nous empêchent d'avancer. Quand ils nous maintiennent dans une zone de confort qui n'en met plus vraiment une. Parce qu'au final, La vraie sécurité financière ne vient pas de l'évitement ou du contrôle total, elle vient de ta capacité à prendre des décisions conscientes, à accepter une part d'incertitude et à ajuster ta stratégie en fonction de l'évolution de ta situation. Alors, comment faire concrètement pour apprivoiser tout ça ? Comment créer une relation plus consciente et plus apaisée avec sa psychologie financière ? C'est ce que nous allons voir tout de suite dans la dernière partie. La bonne nouvelle, c'est qu'on peut apprendre à mieux connaître notre fonctionnement psychologique et à travailler avec lui plutôt que contre lui. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais avec de la bienveillance et quelques outils pratiques, on peut vraiment transformer notre relation à l'argent. Tout d'abord, je te conseille de développer ton auto-observation bienveillante. L'idée, c'est de devenir curieuse de ton propre fonctionnement sans te juger. Comme si tu observais une amie très chère. Quand tu sens une émotion forte monter face à une décision financière, Au lieu de la refouler ou de la subir, prends un moment pour l'observer. Qu'est-ce que tu ressens exactement ? De la peur, de la colère, de la culpabilité ? Ou est-ce que tu sens cette émotion dans ton corps ? Est-ce que ça te rappelle quelque chose ? Cette pause d'observation peut sembler toute bête, mais c'est exactement ce qui va transformer ta relation à l'argent. Elle crée un espace entre l'émotion et la réaction. Et dans cet espace, tu peux choisir ta réponse au lieu de subir tes automatismes. Pour t'aider dans cette observation, voici un premier outil. Tenir un journal financier émotionnel. Pas besoin de quelque chose de compliqué, juste notez une fois par semaine par exemple les moments où l'argent a déclenché des émotions fortes chez toi. Comme cette semaine j'ai eu peur en voyant une facture plus élevée que prévu, ça m'a rappelé les disputes de mes parents quand j'étais petite. Ou j'ai culpabilisé après avoir acheté cette nouvelle télé, je me suis dit que j'aurais pu utiliser cet argent pour autre chose. Ce journal va t'aider à identifier tes patterns émotionnels. Tu vas commencer à voir que certaines situations déclenchent toujours les mêmes réactions chez toi. Et une fois que tu vois le pattern, tu peux commencer à le questionner. Le deuxième outil, c'est la technique des 3 pourquoi. Tu peux même aller jusqu'à 5, si au bout du troisième, pourquoi, ça ne fonctionne pas. Voici comment ça fonctionne. Quand tu te surprends à éviter une décision financière ou à ressentir une résistance forte, pose-toi 3 fois la question pourquoi. Pourquoi est-ce que je repousse cette décision d'investissement ? Parce que j'ai peur de perdre mon argent. Pourquoi j'ai peur de perdre mon argent ? Parce que j'ai l'impression que je n'y connais pas assez. Pourquoi j'ai l'impression de ne pas m'y connaître assez ? Parce que mon père disait toujours que l'investissement c'est trop compliqué pour nous. Voilà, en trois questions, tu es remonté à la source de ta résistance. Et une fois que tu vois d'où ça vient, tu peux commencer à questionner cette croyance héritée. Ensuite, pour apprivoiser ton perfectionnisme financier, tu peux utiliser ce que j'appelle la règle des 80%. Au lieu de chercher la solution parfaite, cherche une solution qui te convient à 80%. C'est largement suffisant pour commencer et tu pourras toujours ajuster en cours de route. Cette règle des 80% peut s'appliquer à plein de situations. Tu veux choisir un courtier pour investir ? Prends celui qui coche 80% de tes critères et lance-toi. Tu veux faire un budget ? Commence par budgétiser 80% de tes dépenses principales, tu affineras plus tard. L'idée c'est de privilégier l'action imparfaite à l'inaction parfaite. Je répète cette phrase parce qu'elle est importante. Il faut privilégier l'action imparfaite à l'inaction parfaite. Parce qu'en finance, le temps est littéralement ton allié. Plus tu commences tôt, même imparfaitement, plus tu auras de temps pour corriger et optimiser. Ensuite, pour gérer ton besoin de contrôle, tu peux expérimenter des "micro-lâcher-prise". Pour ça, il faut commencer petit. Investir un montant symbolique dans quelque chose que tu ne peux pas contrôler complètement. L'objectif n'est pas de mettre en péril ta situation financière, mais d'apprivoiser progressivement l'incertitude. De découvrir que tu peux survivre sans tout contrôler et même parfois que ça peut mieux marcher quand tu lâches un peu les rênes. Si tu as tendance à aller vite, la technique du micro-engagement peut t'aider. Au lieu de te dire « il faut que je règle tous mes problèmes financiers » , choisis une toute petite action que tu peux faire aujourd'hui. Regarder un seul relevé de compte, lire un seul article sur l'investissement, prendre rendez-vous avec ta banque, une seule petite action mais concrète, et une fois que tu l'as faite, tu peux en choisir une autre. Cette approche progressive respecte ton rythme, tout en te faisant avancer. Elle évite l'effet « tout ou rien » qui peut te paralyser. Et pour contrer tes biais cognitifs de manière générale, tu peux utiliser la technique du conseil à une amie. Quand tu dois prendre une décision financière, demande-toi « qu'est-ce que je conseillerais à ma meilleure amie dans cette situation ? » Souvent, on est beaucoup plus sage, objectif et bienveillant quand on conseille les autres que quand on prend des décisions pour nous-mêmes. Et cette technique te permet de prendre du recul et de voir ta situation avec plus de clarté. N'oublie pas l'importance non plus de célébrer tes victoires. Chaque fois que tu prends une décision financière consciente, chaque fois que tu dépasses une de tes peurs, chaque fois que tu agis en cohérence avec tes valeurs, prends un moment pour le reconnaître. Cette célébration renforce les nouveaux circuits neuronaux que tu es en train de créer. Elle t'aide à ancrer tes nouveaux comportements financiers. Et surtout, sois patiente avec toi-même. Changer sa psychologie financière, c'est un processus constant, pas un événement unique dans le temps. Il y aura des rechutes, des moments de doute, des décisions que tu regretteras, c'est normal et c'est humain. L'important c'est de continuer à observer, à apprendre, à ajuster, de traiter chaque soi-disant erreur comme une information précieuse sur ton fonctionnement, de rester curieuse et surtout bienveillante avec toi-même. Parce qu'au final, apprivoiser sa psychologie financière ce n'est pas devenir parfaite, c'est devenir plus consciente, c'est créer plus d'espace entre tes automatismes et tes choix, c'est aligner progressivement tes décisions financières avec tes vraies valeurs et tes vrais objectifs. Et ça, c'est un cadeau que tu te fais pour toute la vie. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. On a fait un sacré voyage ensemble dans les méandres de notre psychologie financière. On a vu comment nos émotions, la peur, la culpabilité, la fierté, l'anxiété pilotent nos décisions financières bien plus qu'on ne le pense. Et comment notre histoire personnelle, ces petites phrases entendues dans l'enfance, ces modèles familiaux observés, continuent d'influencer nos choix d'adultes. On a exploré ces mécanismes cachés qui opèrent en pilote automatique. Le perfectionnisme qui nous paralyse, le besoin de contrôle qui nous limite, l'évitement qui nous fait fuir les décisions importantes. Et surtout, on a vu que ces mécanismes ne sont pas des défauts, mais des stratégies que notre cerveau a développées pour nous protéger. Et puis, on a découvert des outils concrets pour apprivoiser tout ça. L'auto-observation bienveillante, la technique des trois pourquoi, l'acte des 80%, et ainsi de suite. Autant d'approches douces pour créer plus d'espace entre nos automatismes et nos choix. Parce que c'est ça, au final, la vraie liberté financière. Ce n'est pas avoir un compte en banque parfait ou une stratégie d'investissement infaillible, c'est d'être consciente de ce qui nous anime, de comprendre nos réactions et de pouvoir choisir nos décisions en connaissance de cause. Ton défi pour cette semaine, si tu l'acceptes, c'est de commencer ton petit journal financier émotionnel. Tu auras juste à noter un moment où l'argent a déclenché une émotion forte chez toi. L'idée c'est de nous observer sans te juger et te rendre curieuse de ton propre fonctionnement. Si tu te sens un peu perdu ou si tu te demandes comment adapter ces outils à ta situation personnelle, je t'invite à réserver un appel découverte gratuit de 30 minutes. Pendant cet échange, nous pourrons voir ensemble quels sont tes défis financiers actuels et si un accompagnement personnalisé serait adapté pour t'aider à atteindre tes objectifs. Tu trouveras le lien pour réserver ce premier rendez-vous dans la description de l'épisode. Et si celui-ci t'a plu, n'hésite pas à le partager autour de toi. Plus on sera nombreuses à développer une relation consciente et apaisée avec l'argent, Plus on pourra s'entraider et briser tous ces tabous qui nous limitent depuis trop longtemps. Reste à l'écoute pour le prochain épisode. D'ici là, prends soin de toi et de tes finances. Je te souhaite une très belle journée et je te dis à très bientôt pour de nouvelles aventures financières.