Speaker #0Bienvenue dans CosyFinance™, le podcast qui rend la finance à la fois simple et accessible, spécialement conçu pour toutes les femmes à la recherche d'informations faciles à mettre en place. Moi c'est Sophie, à la barre de SDS Conseil, et je serai ta partenaire dans cette aventure financière. Hello, bonjour, j'espère que tu vas bien. Comme à l'accoutumée, j'ai une petite requête à te faire. Si tu aimes ce podcast et que tu veux m'aider à le faire grandir, si ce n'est pas déjà fait, est-ce que tu pourrais prendre 30 secondes là maintenant pour t'abonner ? Et si tu as deux petites minutes devant toi, laisse-moi un commentaire pour me dire ce que tu en penses ça compte vraiment, vraiment beaucoup pour moi d'avoir vos retours. Aujourd'hui, je voulais te parler de quelque chose qui m'énerve un peu dans le monde de la finance personnelle. Ces règles qu'on te balance comme si c'était des vérités absolues. Tu dois épargner 20% de tes revenus, il faut avoir 6 mois de salaire de côté, ne prends jamais de crédit, investi dès que possible. Et si tu ne suis pas ces règles, tu as l'impression d'être une mauvaise élève, de ne pas faire les choses comme il faut, de rater quelque chose. Mais voilà le truc, ces règles, elles ne viennent pas du ciel, elles ne sont pas gravées dans le marbre, ce sont des constructions. Des recommandations générales qui peuvent marcher pour certaines personnes, dans certains contextes, à certains moments de leur vie. Mais pas forcément pour toi, pas forcément maintenant, pas forcément comme ça. Alors aujourd'hui, je vais en quelque sorte te donner la permission de faire autrement. De créer tes propres règles financières, celles qui correspondent à ta vie, tes priorités, tes valeurs. On va déconstruire ensemble ces fameuses règles universelles qu'on te vend partout. On va voir pourquoi elles ne fonctionnent pas pour tout le monde, et surtout, on va voir comment tu peux créer ton propre système, celui qui te correspond vraiment. Parce que pour gérer ses finances personnelles, il n'est pas question de suivre des règles à la lettre, il faut faire des choix conscients qui ont du sens pour toi. Commençons par décortiquer ces fameuses règles qu'on entend partout. Celles qu'on te présente comme des vérités absolues, comme si ne pas les suivre faisait de toi une irresponsable financière. La première règle, c'est tu dois épargner 20% de tes revenus. Tu l'as très certainement entendu à droite à gauche, dans des livres, des blogs, des podcasts, ou encore même des posts Insta. 20% c'est le nombre magique. Si tu épargnes moins, tu ne fais pas assez d'efforts. Si tu épargnes plus, bravo, tu es une championne. Mais d'où ça sort ce 20% ? Qui a décidé que c'était le bon pourcentage ? En vrai, c'est plutôt une moyenne, une recommandation générale qui peut avoir du sens pour quelqu'un qui gagne un bon salaire et qui n'a pas de charge exceptionnelle, ou encore qui vit dans une ville où le coût de la vie est raisonnable. Mais si tu gagnes le SMIC et que ton loyer représente 40% de tes revenus, si tu as des enfants à charge, si tu rembourses un prêt étudiant, Si tu vis à Paris où tout coûte une blinde, 20% ça peut être complètement irréaliste. Ou au contraire, ça peut être trop peu si tu gagnes très très bien ta vie et que tu as peu de charges. Cette règle en fait, elle ne prend pas en compte ta situation, tes objectifs ou ton contexte de vie. C'est juste un nombre sorti d'un chapeau qu'on a transformé en arbre. La deuxième règle c'est, il faut avoir 6 mois de salaire de côté. Celle-là aussi on la retrouve un peu partout. On te dit que l'épargne de précaution c'est 6 mois de salaire, point. Si tu as moins, tu es en danger, et si tu as plus, tu perds de l'argent parce que ton épargne ne travaille pas. Mais d'où vient ce chiffre de 6 mois ? C'est devenu la norme, on te dit que c'est le temps qu'il faut pour se retourner en cas de coup dur, sauf que ça dépend complètement de ta situation. Si tu es entrepreneur, si tu as un emploi très précaire, si tu travailles dans un secteur en crise, tu as peut-être besoin de 12 mois, pas 6, parce que retrouver des revenus stables peut prendre du temps. À l’inverse, si tu es fonctionnaire avec un emploi ultra-sécurisé, si tu es en CDI dans un secteur qui recrute, Si tu vis chez tes parents, si tu as un conjoint qui gagne bien sa vie, peut-être que trois mois suffisent largement. Et puis, six mois de salaire, ça veut dire quoi exactement ? Six mois de salaire brut, net, ou six mois de dépenses réelles ? Parce que ce n'est pas du tout la même chose. Cette règle, elle ne prend pas en compte ton niveau de sécurité réel, ton réseau de soutien, ou encore ta capacité à rebondir rapidement. La troisième règle, c'est ne prends jamais de crédit. Celle-là, elle est catégorique pour certaines personnes. Le crédit, c'est le mal absolu. Ça t'endette, ça te coûte cher en intérêt, ça t'emprisonne. Et sur le principe, je suis d'accord. S'endetter pour des trucs dont tu n'as pas besoin, c'est rarement une bonne idée. Mais dire jamais de crédit, c'est aussi nier que parfois, un crédit peut être un outil stratégique. Car ici, je ne parle pas des crédits à la consommation pour acheter un canapé ou partir en vacances, ça, je ne le recommanderai jamais, je parle de crédits qui peuvent avoir du sens dans certaines situations. Un crédit immobilier pour acheter sa résidence principale plutôt que payer un loyer toute sa vie, ça peut être pertinent. Un crédit pour financer des travaux de rénovation énergétique qui vont te faire économiser 200 euros par mois sur tes factures, ça peut être rentable. Un crédit pour financer une formation qui va te permettre de changer de métier et d'augmenter tes revenus, ça peut être un investissement. Le problème ce n'est pas le crédit en soi, c'est l'usage qu'on en fait. Mais cette règle jamais de crédit, elle ne laisse aucune place à la nuance, au contexte, à la réflexion. La quatrième règle, c'est investi dès que possible. Celle-là, tu le sais certainement, elle est très à la mode en ce moment. Avec l'inflation, avec les taux d'intérêt bas sur les livrets, on te dit partout qu'il faut investir. En bourse, dans l'immobilier, dans les cryptos ou que sais-je encore. Et c'est vrai que laisser dormir son argent sur un compte courant, ce n'est pas optimal. Mais investir dès que possible, ça veut dire quoi ? Dès que tu as 100€ de côté, dès que tu as fini de constituer ton départ de précaution, dès que tu as compris comment ça marche. Parce que si tu investis sans avoir d'épargne de précaution, Tu risques de devoir revendre tes placements au pire moment en cas d'urgence. Si tu investis sans comprendre ce que tu fais, tu risques de paniquer à la première baisse et de tout vendre en perte. Si tu investis alors que tu as des dettes à taux élevé, tu perds de l'argent parce que tes dettes te coûtent plus cher que ce que tes placements te rapportent. Cette règle, elle ne prend pas en compte ton niveau de connaissance, ta tolérance au risque ou ta situation financière globale. Tu t'en doutes ? Il existe un bon nombre de règles du même genre. Mais pourquoi est-ce qu'elles existent ? Et pourquoi on te les présente comme des vérités absolues ? Parce qu'elles viennent souvent de contextes très spécifiques, d'études américaines des années 80, de recommandations pour des cadres sup avec des revenus confortables, de moyennes statistiques qui ne reflètent pas la diversité des situations réelles. Et puis il y a aussi un côté pratique. C'est plus simple de donner une règle générale que de dire ça dépend de ta situation. C'est plus rassurant d'avoir un chiffre précis que d'avancer dans le flou. Mais cette simplicité elle a un coût. Elle crée de la culpabilité chez celles qui ne peuvent pas suivre ces règles. Elle crée de la rigidité chez celles qui les suivent aveuglément sans se demander si ça a du sens pour elle. Et ça nous amène à un truc plus profond, le mythe de la bonne élève en finance. Cette idée qu'il y aurait une façon correcte de gérer son argent, que si tu suis les règles, tu es une bonne élève, si tu ne les suis pas, tu es une mauvaise élève. Mais la finance, ce n'est pas l'école, il n'y a pas de prof qui va te mettre une note, il n'y a pas de diplôme à obtenir, il n'y a pas de bonne réponse universelle. Ce qui marche pour ta copine ne marchera peut-être pas pour toi, ce qui était pertinent pour toi il y a 5 ans ne l'est peut-être plus aujourd'hui Ce qu'on te recommande dans un livre peut ne pas correspondre à ta réalité. Et pourtant, on a tellement intégré cette logique de « bon élève » qu'on se sent coupable dès qu'on fait différemment. Tu n'épargnes que 10% de tes revenus au lieu de 20%, tu culpabilises. Tu as seulement 3 mois de salaire de côté au lieu de 6, tu te sens en insécurité. Tu as pris un crédit pour financer quelque chose d'important pour toi, tu te demandes si tu as bien fait. Tu n'as pas encore investi alors que tout le monde autour de toi le fait, tu as l'impression d'être en retard. Cette culpabilité, elle est toxique. Parce qu'elle te fait prendre des décisions basées sur ce que tu devrais faire, pas sur ce qui a du sens pour toi. Et c'est là qu'on arrive au vrai problème. Suivre des règles sans réfléchir peut carrément te desservir. Imagine que tu épargnes religieusement 20% de tes revenus tous les mois, même si ça te met dans le rouge. Tu te prives de tout, tu stresses, tu finis le mois à découvert, mais au moins tu as épargné tes 20%. Est-ce que ça a du sens ? Non. Parce que tu payes peut-être des frais de découvert qui annulent complètement ton effort d'épargne, et en plus tu te rends malheureuse. Ou imagine que tu refuses catégoriquement tout crédit, même pour acheter ta résidence principale. Du coup, tu payes un loyer pendant 20 ans et au final, tu as dépensé plus d'argent que si tu avais pris un crédit immobilier. Ou imagine encore que tu investis dès que possible, sans avoir constitué d'épargne de précaution. Et là, tu as une urgence, tu dois revendre tes investissements en pleine baisse de marché, tu perds de l'argent. Ces règles, quand tu les suis aveuglément, elles peuvent te faire prendre de mauvaises décisions, parce qu'elles ne prennent pas en compte ta situation, tes priorités, ton contexte. Et surtout, Elle t'empêche de développer ton propre jugement. Tu délègues ta réflexion à des règles extérieures au lieu de te demander « qu'est-ce qui a du sens pour moi ? » La vraie compétence financière, ce n'est pas de suivre des règles, c'est de savoir réfléchir par toi-même, de peser le pour et le contre, de faire des choix conscients qui correspondent à ta vie. Bon, on a vu que ces règles universelles ne sont pas si universelles que ça. Et je vais maintenant te dire un truc qui peut paraître évident mais qu'on oublie souvent. Les règles financières ce sont des constructions humaines. Pas des lois de la nature. La gravité, c'est une loi de la nature. Si tu sautes d'un immeuble, tu tombes. Pas de négociation possible. Mais épargner 20% de tes revenus, ce n'est pas une loi de la nature. C'est une recommandation que quelqu'un a formulée à un moment donné, dans un contexte donné, pour un public donné. Et ça change tout. Parce que si c'est une construction, ça veut dire que tu peux la déconstruire, la questionner, l'adapter, la remplacer par quelque chose qui te correspond mieux. Tu n'es pas en train de défier les lois de l'univers, tu es juste en train de choisir un autre cadre de référence. Et pourtant, on a du mal à se donner cette permission, parce qu'on a tellement entendu ces règles, tellement de fois, par tellement de personnes différentes, qu'on finit par les prendre pour des vérités absolues. Mais réfléchis deux secondes. Il y a 50 ans, les règles financières étaient différentes. Dans d'autres pays, elles sont différentes. Dans d'autres milieux sociaux, elles sont différentes. Ça prouve bien qu'il n'y a pas une bonne façon de faire. Il y a des façons différentes qui correspondent à des contextes différents. Et toi, tu as le droit de choisir la tienne. Alors, comment tu fais pour sortir de ces règles toutes faites et identifier ce qui compte vraiment pour toi ? La première étape, c'est de te poser cette question. Qu'est-ce que l'argent représente pour moi ? Parce que l'argent, ce n'est pas juste des chiffres sur un compte, c'est un outil, un moyen d'atteindre quelque chose. Pour certaines personnes, l'argent c'est la sécurité. Elles veulent savoir qu'elles peuvent faire face aux imprévus, qu'elles ne seront jamais dans la galère. Pour d'autres, c'est la liberté. Pouvoir choisir leur vie, leur travail, leur lieu de vie, sans être contrainte par l'argent. Pour d'autres encore, c'est le plaisir. Profiter de la vie maintenant, voyager, se faire plaisir sans trop se prendre la tête sur le futur. Pour d'autres, c'est la transmission, pouvoir aider leurs proches, leurs enfants, laisser quelque chose derrière elles. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, il y a juste ta réponse. Et une fois que tu sais ce que l'argent représente pour toi, tu peux commencer à créer des règles qui ont du sens. Si pour toi l'argent c'est la sécurité, peut-être que tu vas vouloir avoir 12 mois de dépenses de côté, pas 6. Même si tout le monde te dit que c'est trop. Si pour toi c'est la liberté, peut-être que tu vas privilégier de rembourser tes dettes rapidement pour ne plus rien devoir à personne. Même si ça veut dire épargner moins pendant un temps. Si pour toi c'est le plaisir, peut-être que tu vas choisir d'épargner seulement 5% pour pouvoir profiter maintenant, même si on te dit que ce n'est pas assez. La deuxième question à te poser, c'est qu'est-ce qui me fait vraiment peur avec l'argent ? Parce que souvent, nos décisions financières sont guidées par nos peurs. Et si tu ne les identifies pas, tu risques de suivre des règles qui ne correspondent pas à tes vraies peurs. Tu as peur de manquer d'argent, de ne pas pouvoir payer tes factures, de dépendre de quelqu'un, de rater des opportunités, de ne pas pouvoir aider tes proches ou encore de vieillir dans la précarité. Chaque peur appelle des stratégies différentes. Si tu as peur de manquer, tu vas peut-être vouloir une grosse épargne de précaution, même si ça veut dire investir moins. Si tu as peur de rater des opportunités, tu vas peut-être garder une partie de ton argent disponible rapidement, même si ce n'est pas le plus rentable. Si tu as peur de vieillir dans la précarité, tu vas peut-être privilégier l'investissement long terme, même si ça veut dire te serrer la ceinture maintenant. Et la troisième question c'est, qu'est-ce qui me rend vraiment heureuse ? L'argent comme je le disais, c'est un outil pour vivre la vie que tu veux, pas pour suivre des règles qui ne te rendent pas heureuse. Qu'est-ce qui te procure vraiment de la joie ? Voyager, avoir du temps libre, vivre dans un bel appartement, inviter des amis au restaurant, acheter des livres, faire des cadeaux ou encore ne pas avoir à te soucier de l'argent. Une fois que tu sais ça, tu peux allouer ton argent en fonction de ce qui compte vraiment pour toi. Si voyager te rend heureuse, peut-être que tu vas choisir de mettre moins d'argent dans ton épargne et plus dans ton budget voyage, même si on te dit que tu devrais épargner plus. Si avoir du temps libre te rend heureuse, peut-être que tu vas choisir de travailler moins et de gagner moins plutôt que de courir après l'argent. Même si on te dit que tu devrais maximiser tes revues. Si ne pas te soucier de l'argent te rend heureuse, peut-être que tu vas choisir d'automatiser au maximum et de ne pas regarder tes comptes toutes les semaines. Même si on te dit que tu devrais suivre tes dépenses de prêts. Pour t'aider à y voir plus clair, je vais te donner quelques exemples de règles non conventionnelles. Des règles que certaines personnes se créent et qui fonctionnent très bien pour elles-mêmes si elles ne correspondent pas aux recommandations classiques. Règle non conventionnelle numéro 1. Je n'épargne que quand j'ai un projet précis. Ça va à l'encontre de la règle « épargne systématiquement tous les mois » . Mais pour certaines personnes, épargner sans savoir pourquoi, c'est démotivant. Elles ont besoin d'un objectif concret pour se motiver. Alors elles se disent « je n'épargne que quand j'ai un projet qui me tient vraiment à cœur, le reste du temps, je profite de mon argent » . Est-ce que c'est la stratégie optimale sur le papier ? Non. Est-ce que ça peut fonctionner pour elles ? Oui, si ça les rend plus heureuses et qu'elles arrivent quand même à financer leurs projets. Règle non conventionnelle numéro 2, je garde toute mon épargne sur mon livret A, même si ce n'est pas rentable. Ça va à l'encontre de la règle « investis pour faire fructifier ton argent » , mais pour certaines personnes, la sécurité absolue est plus importante que la rentabilité. Elles préfèrent savoir que leur argent est disponible immédiatement, garantie, sans risque de perte, même si ça veut dire « gagnez moins » . Est-ce que c'est optimal financièrement ? Non. Est-ce que ça peut être le bon choix pour elles ? Oui, si ça leur permet de dormir tranquille. Règle non conventionnelle numéro 3, je dépense d'abord pour ce qui me rend heureuse, j'épargne ce qui reste. Ça va à l'encontre de la règle « épargne d'abord, dépense ensuite » . Mais pour certaines personnes, se priver maintenant pour un futur incertain n'a absolument aucun sens. Elles préfèrent profiter de la vie maintenant et mettre de côté ce qui reste, même si c'est variable d'un mois à l'autre. Est-ce que c'est la stratégie recommandée ? Non. Est-ce que ça peut fonctionner ? Oui, si elles arrivent quand même à mettre un peu de côté et qu'elles sont conscientes des compromis. Règle non conventionnelle numéro 4, je préfère rembourser mes dettes lentement pour garder la trésorerie. Ça va à l'encontre de la règle « rembourse tes dettes au plus vite » , mais pour certaines personnes, avoir de la trésorerie disponible est plus rassurant que d'être sans dette mais sans réserve. Elles préfèrent payer un peu d'intérêt mais avoir un matelas de sécurité plutôt que de tout mettre dans le remboursement et se retrouver à sec. Est-ce que c'est optimal mathématiquement ? Non. Est-ce que ça peut être le bon choix psychologiquement ? Oui, si ça leur évite de stresser en permanence. Règle non conventionnelle n°5, je ne regarde mes comptes qu'une fois par mois. Ça va à l'encontre de la règle « suis tes dépenses régulièrement » , mais pour certaines personnes, regarder leurs comptes trop souvent génère de l'anxiété sans améliorer leur gestion. Elles préfèrent faire confiance à leurs habitudes et ne vérifier qu'une fois par mois que tout va bien. Est-ce que c'est la méthode recommandée ? Non. Est-ce que ça peut fonctionner ? Oui, si elles ont déjà de bonnes habitudes en place et que ça réduit leur charge mentale. Tu vois le principe ? Toutes ces règles vont à l'encontre des recommandations classiques. Et pourtant, elles peuvent être totalement valables pour certaines personnes, dans certains contextes. Parce qu'une bonne règle financière, ce n'est pas une règle qui est correcte, en théorie. C'est une règle que tu arrives à suivre, qui te rend heureuse et qui te permet d'atteindre tes objectifs. Mais attention, se donner la permission de faire autrement, ce n'est pas se donner la permission de faire n'importe quoi sans réfléchir. C'est accepter consciemment les compromis que tu fais. Si tu choisis de n'épargner que 10% au lieu de 20%, tu acceptes que ça te prendra plus de temps pour atteindre tes objectifs. Si tu choisis de garder tout ton argent sur un livret A, tu acceptes de renoncer à une meilleure rentabilité. Si tu choisis de dépenser d'abord et d'épargner ensuite, tu acceptes que certains mois, tu n'épargneras rien. La différence entre faire autrement et faire n'importe quoi, c'est la conscience. C'est de savoir pourquoi tu fais ce choix, ce que tu gagnes, ce que tu perds. Et c'est d'être ok avec ça. Il n'y a pas de choix parfait, il y a juste des choix différents avec des avantages et des inconvénients différents. Et toi, tu as le droit de choisir les inconvénients avec lesquels tu préfères vivre. On a déconstruit les règles universelles, on s'est donné la permission de faire autrement, maintenant concrètement comment tu crées tes règles ? Parce que c'est bien beau de dire "fais ce qui te correspond", mais par où est-ce que tu commences ? La première étape c'est de faire le point sur ta situation actuelle. Pas pour te juger, pas pour te comparer aux autres, juste pour savoir d'où tu pars. Combien tu gagnes, combien tu dépenses, combien tu as de côté, est-ce que tu as des dettes, des projets à court terme ou à long terme...? Et surtout, comment tu te sens avec tout ça. Est-ce que tu dors tranquillement, est-ce que tu stresses, est-ce que tu as l'impression de subir ou de choisir ? Cette étape, elle est importante parce qu'elle te donne une base. Tu ne peux pas créer des règles pertinentes si tu ne sais pas d'où tu pars. La deuxième étape, c'est d'identifier tes priorités. On en a parlé dans la partie précédente, mais c'est vraiment le cœur du sujet. Qu'est-ce qui compte le plus pour toi en ce moment ? La sécurité, la liberté, le plaisir, la transmission, l'indépendance, la flexibilité ? Et attention, tes priorités peuvent changer avec le temps. Ce qui comptait pour toi à 25 ans ne compte peut-être plus autant à 35 ans. Et c'est normal. L'idée, c'est d'identifier tes priorités maintenant. Pas celles que tu devrais avoir, pas celles que tu avais avant, celles d'aujourd'hui. La troisième étape, c'est de définir tes propres indicateurs de réussite. Parce que si tu continues à mesurer ta réussite avec les indicateurs des autres, tu vas toujours avoir l'impression d'échouer. Pour certaines personnes, la réussite financière, c'est d'avoir 100 000 euros d'épargne. Pour d'autres, c'est de ne jamais être à découvert. Pour d'autres encore, c'est de pouvoir se payer des vacances tous les ans, sans culpabiliser. Il n'y a pas de bonne réponse encore une fois, il y a juste ta réponse. Alors pose-toi la question. Pour moi, qu'est-ce que ça veut dire bien gérer mon argent ? Qu'est-ce qui me ferait sentir que je suis sur la bonne voie ? Ça peut être des chiffres, avoir 5000 euros de côté, épargner 200 euros par mois, investir 100 euros par mois. Mais ça peut aussi être des ressentis. Ne plus stresser quand je regarde mes comptes, pouvoir dire oui à un resto sans calculer ou me sentir libre de changer de job si je veux. La quatrième étape, c'est de créer des règles simples qui soutiennent tes priorités. Maintenant que tu sais ce qui compte pour toi et comment tu mesures ta réussite, tu peux créer des règles concrètes. Et le secret, c'est de les garder simples, parce que plus c'est compliqué, moins tu vas les suivre. Et voici quelques exemples. Si ta priorité, c'est la sécurité, ta règle peut être « Je garde toujours au minimum 5000 euros sur mon compte épargne, quoi qu'il arrive. » Si ta priorité, c'est le plaisir, ta règle peut être Je me réserve 200€ par mois pour mes envies, sans culpabiliser. Si ta priorité c'est l'indépendance, ta règle peut être « je rembourse mes dettes avant d'investir même si ce n'est pas optimal mathématiquement » . Si ta priorité c'est la flexibilité, ta règle peut être « j'épargne un pourcentage variable selon mes revenus du mois, entre 5 et 15%. » Tu vois, ce ne sont pas des règles universelles. Ce sont des règles personnalisées qui ont du sens pour toi dans ton contexte avec tes priorités. La cinquième et dernière étape, c'est de tester et ajuster. Parce que créer tes règles, ce n'est pas un exercice à faire qu'une fois dans ta vie et c'est fini. Non, c'est un processus vivant. Tu crées des règles, tu les testes pendant quelques mois, tu vois ce qui marche et ce qui ne marche pas, et tu ajustes. Peut-être que tu te rendras compte que ta règle est trop rigide et qu'elle te frustre. Ou au contraire, qu'elle est trop floue et que tu ne la suis pas. Ou qu'elle correspondait à ta situation d'il y a 6 mois, mais plus à celle d'aujourd'hui. C'est normal, tes règles ont le droit d'évoluer parce que ta vie évolue. Par contre, il faut avoir conscience de quelque chose. Quand tu vas commencer à appliquer tes propres règles, tu vas devoir faire face au regard des autres. Parce que quand tu commences à faire différemment, tu vas forcément avoir des remarques. Ta pote qui te dit « Quoi, t'épargnes que 5% ? Mais c'est pas assez ! » Ton frère qui te dit « Tu devrais investir, tu perds de l'argent à laisser tout sur ton livret A. » Ou ton conjoint qui te dit « Pourquoi tu gardes autant d'argent de côté ? On pourrait l'utiliser pour rembourser le crédit. » Ces remarques, elles peuvent te faire douter, te faire culpabiliser, te faire remettre en question tes choix. Mais voyons comment tu peux gérer ça. D'abord, rappelle-toi que les autres ne connaissent pas toute ta situation. Ils voient une partie, ils projettent leur propre peur et leur propre priorité, et ils te donnent des conseils basés sur ça. Mais ils ne savent pas ce que tu ressens, ils ne savent pas ce qui compte vraiment pour toi, ils ne savent pas quel compromis tu es prête à faire. Ensuite, tu n'as pas à te justifier, tu n'as pas besoin de convaincre les autres que tes choix sont les bons, tu as juste besoin d'être convaincu toi-même Si quelqu'un te fait une remarque, tu peux simplement dire « Merci pour ton conseil, mais j'ai fait le choix qui me correspond, point. » Pas besoin de te lancer dans une explication de 20 minutes pour croire que tu as raison. Et surtout, entoure-toi de personnes qui respectent tes choix. Parce qu'il y a une différence entre quelqu'un qui te pose des questions par curiosité et quelqu'un qui te juge. Si quelqu'un te demande « Pourquoi tu fais comme ça ? » avec une vraie curiosité, tu peux partager. Ça peut même être enrichissant. Mais si quelqu'un te dit « Tu fais n'importe quoi » ou « Tu devrais faire comme moi » , tu as le droit de mettre une limite. De dire « Je comprends que tu ferais différemment. » Mais c'est mon choix. Parce qu'au final, c'est ton argent, c'est ta vie. Et tu n'as pas à vivre selon les règles des autres. Et puis il y a un dernier point important, tes règles ne sont pas gravées dans le marbre. Elles peuvent évoluer, elles doivent évoluer même, parce que ta vie évolue. Ce qui avait du sens quand tu étais célibataire n'a peut-être plus de sens quand tu es en couple. Ce qui avait du sens quand tu débutais dans la vie active n'a peut-être plus de sens quand tu as 10 ans d'expérience et un salaire plus élevé. Ce qui avait du sens avant d'avoir des enfants n'a peut-être plus de sens après. Et c'est ok, changer tes règles ce n'est pas être incohérente Ce n'est pas échouer, c'est juste s'adapter. Peut-être qu'à un moment de ta vie, tu avais besoin de beaucoup d'épargne et de précautions pour te sentir en sécurité. Et maintenant que tu as cette sécurité, tu peux te permettre d'investir plus. Peut-être qu'avant, tu privilégiais le plaisir immédiat, et maintenant tu as envie de construire quelque chose pour le long terme. Peut-être qu'avant, tu voulais rembourser tes dettes au plus vite, et maintenant que c'est fait, tu peux te concentrer sur autre chose. Toutes ces évolutions sont normales, elles sont même saines. Le piège, ce serait de t'accrocher à des règles qui ne te correspondent plus, juste parce que c'est comme ça que je fais depuis toujours. Alors autorise-toi à réévaluer ces règles régulièrement. Une fois par an, par exemple, pose-toi la question « Est-ce que ces règles ont encore du sens pour moi aujourd'hui ? » Si oui, parfait, tu continues. Si c'est non, tu ajustes, sans culpabilité, sans avoir l'impression de trahir tes anciennes règles. Parce que tes règles sont là pour te servir, pas pour t'emprisonner. Et pour finir, il y a un dernier point qu'il faut qu'on aborde. Assumer tes choix, c'est aussi assumer les conséquences. Si tu choisis de privilégier le plaisir maintenant plutôt que l'épargne, tu assumes que tu auras moins d'argent que t'es dans 5 ans. Si tu choisis de garder tout ton argent sur un livret A, tu assumes de renoncer à une meilleure rentabilité. Si tu choisis de rembourser tes dettes lentement pour garder de la trésorerie, tu assumes de payer plus d'intérêt. Ce n'est pas un jugement, c'est juste une réalité. Chaque choix a des conséquences, et faire tes propres choix, c'est accepter d'en assumer les conséquences, bonnes ou mauvaises. Ça veut dire que, dans 5 ans, si tu te rends compte que tu aurais aimé avoir plus d'épargne, tu ne pourras pas dire personne ne m'a dit de faire autrement parce que tu as fait le choix consciemment. Mais ça veut aussi dire que tu ne regretteras pas d'avoir suivi des règles qui ne te correspondaient pas. Parce que tu auras vécu selon tes priorités, pas celles des autres. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. On arrive au bout de cet épisode sur comment créer tes propres règles financières. Et j'espère que tu réalises maintenant que tu n'es pas obligé de suivre les règles qu'on te présente comme universelles. Que ces règles sont des constructions, pas des vérités absolues, et que tu as le droit et même le devoir de créer ton propre système. Gérer son argent, Ce n'est pas suivre des règles à la lettre, c'est faire des choix conscients qui correspondent à ta vie, tes priorités, tes valeurs. Alors concrètement, qu'est-ce que tu peux retenir de cet épisode ? D'abord, questionne les règles qu'on te présente comme universelles. D'où viennent-elles ? Pour qui ont-elles été créées ? Est-ce qu'elles ont du sens pour toi dans ta situation avec tes priorités ? Ensuite, donne-toi la permission de faire autrement. Tu n'es pas une mauvaise élève si tu ne suis pas les règles classiques. Tu es juste quelqu'un qui fait des choix différents. Et surtout, crée tes propres règles. Identifie ce qui compte vraiment pour toi. définis tes propres indicateurs de réussite, crée des règles simples qui soutiennent tes priorités, teste, ajuste, fais évoluer. Tes règles financières, elles doivent être à ton service, pas l'inverse. Et oui, tu vas peut-être avoir des remarques, des gens qui ne comprennent pas tes choix, qui te disent que tu devrais faire autrement. Mais rappelle-toi, c'est ton argent, c'est ta vie, et tu n'as pas à vivre selon les règles des autres. Assume tes choix, assume les conséquences, et surtout autorise-toi à changer d'avis quand ta situation évolue. Parce qu'au final, La vraie liberté financière, ce n'est pas d'avoir un certain montant sur ton compte, c'est de faire des choix conscients qui ont du sens pour toi. Si cet épisode t'a aidé, n'hésite pas à le partager avec une amie qui a besoin d'entendre qu'elle a le droit de faire différemment. Et si tu veux aller plus loin, si tu as besoin d'aide pour identifier tes priorités ou créer tes propres règles, n'hésite pas à réserver un appel découverte gratuite 30 minutes. On pourra faire le point ensemble sur ta situation et voir comment je peux t'accompagner. Tu trouveras le lien dans la description. Merci d'avoir été là pour ce nouvel épisode. N'oublie pas de t'abonner pour ne pas louper les prochains, de partager ce podcast autour de toi, de laisser un petit commentaire ou même de m'envoyer tes questions. Et surtout, reste à l'écoute pour le prochain épisode. D'ici là, prends soin de toi et de tes finances. Je te souhaite une très belle journée et je te dis à très bientôt pour de nouvelles aventures financières.