- Speaker #0
Bienvenue dans DanceLab, le podcast dynamique et éducatif où la passion de la danse rencontre le monde de l'entrepreneuriat, du bien-être, de la santé mentale et bien plus encore. Des conseils, des histoires, des conversations captivantes avec des experts et des personnalités où recommandations et partages d'expériences enrichissent le quotidien des danseurs et facules. Je suis Maywenn Barmoulé, danseuse professionnelle au Multicasquette, passionnée de danse depuis toute petite. ayant pour objectif de lever les voiles sur les fantasmes et les clichés du métier, en vous partageant toutes les facettes, les difficultés, les richesses et les challenges que ce métier apporte. Si cet épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager autour de toi, à me laisser une note et un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast, et si tu souhaites participer au podcast, écris-moi !
- Speaker #1
Moi j'ai toujours cette vision-là de, en tout cas quand t'es artiste, tu peux pas attendre après quelque chose, tu dois aller le chercher. Et donc, pour ça, il faut savoir comment le faire aussi. Et donc, voilà pourquoi intro. Pour tout ça. Pour tout ça.
- Speaker #0
C'est chouette.
- Speaker #2
C'est vrai. Et du coup, aujourd'hui, tu observes une évolution dans la manière dont les jeunes perçoivent leur propre place dans la danse, tu vois. Du coup, je suis surtout chez les femmes. Ouais,
- Speaker #1
je trouve qu'aujourd'hui, il y a beaucoup plus d'opportunités. Donc, c'est trop bien parce qu'il y a... plein de portes qui se sont ouvertes et aujourd'hui là où avant cette idée d'être danseur professionnel elle n'existait pas ou très très peu dans la tête des jeunes aujourd'hui je pense qu'il y a un espoir qui est possible et du coup ça je trouve que c'est trop bien parce que moi en tout cas je l'avais fait aussi pour ça de se dire bah en fait si tu veux être danseur pro tu peux, c'est pas non plus quelque chose qui est insaisissable Et comme ça s'est ouvert, la danse, c'est devenu aussi quelque chose de... On en voit partout maintenant, dans tous les milieux. C'est cool parce que du coup, ça la rend mille fois plus accessible. Mais en même temps, à contrario, des fois, je trouve que ça la rend un peu trop accessible. Et du coup, on a aussi tendance à oublier que c'est une grosse affaire de travail quand même que d'être danseur professionnel et d'en vivre. et du coup je trouve que des fois les jeunes danseurs ils... négligent un peu cet aspect-là, où ils trouvent que, oui, tu peux y aller vite, mais parfois, du coup, ça crée quand même certaines lacunes. Et du coup, c'est le petit... Ouais, le petit bémol, ou en tout cas, le petit point d'exclamation que je pose en mode attention quand même. Parce que du coup, dans la tête, on a l'impression que c'est facile. Et donc, quand ils commencent, ils se disent « Ah, je vais y arriver ! » Et au bout d'un an, deux ans, ils se disent « Mais je comprends pas ! Je progresse plus, mais pourquoi je travaille pas ? » Mais en fait... En fait, en un ou deux ans, dans aucun travail, en un ou deux ans, tu accèdes au summum. Aussi, la danse, c'est des années d'expérience, c'est des années de maturité, c'est des années de recherche. Et en fait, du coup, ils se disent très vite que ce n'est pas possible ou que c'est trop dur, mais trop vite en fait.
- Speaker #2
Puis des fois, tu as le réseau aussi qui joue beaucoup. C'est que tu peux être hyper talentueux et puis arriver à des auditions. En fait, tu es toujours à ça d'eux, mais parce qu'on ne te connaît pas. et que...
- Speaker #1
Ouais. Il y a plein de choses qui rentrent en jeu. Et encore une fois, dans ça, il y a des gens, ça va faire que un ou deux ans qu'ils dansent et ils vont réussir à travailler direct. Enfin, voilà. Et ça fait aussi partie du game. T'es artiste, on n'a pas tous les mêmes capacités. On ne sait pas tous les utiliser de la même manière. Et tu peux être le meilleur danseur du monde, mais si tu ne sais pas t'organiser, si tu ne sais pas te vendre, malheureusement, ça peut te freiner aussi. En fait, il y a tout ça qui rentre en compte et qui est très accessible et en même temps qui peut être... hyper compliqué à accéder et du coup ça crée plein de torsion et donc parce que ça crée aussi beaucoup de frustration et il ya beaucoup de jeunes qui sont très jeunes et qui sont déjà très frustrés et je me dis c'est dur quand même et puis encore une fois si tu
- Speaker #2
trouves pas d'opportunités ou du monde tu n'accèdes pas du travail rien ne t'empêche d'aller créer tes propres opportunités mais c'est sûr qu'après faut redoubler d'efforts tu vois ça c'est la liberté elle a un prix
- Speaker #1
Et puis tout le monde n'a pas ça en soi aussi, donc du coup d'essayer de le faire émerger, de prendre conscience qu'il faut aussi le faire sortir. C'est beaucoup de questionnements de soi, où c'est pas en fait, oui la danse c'est pas que de la danse au final. En tout cas moi je... Si tu veux en faire ton métier, si tu veux en vivre et le poser au centre de ta vie.
- Speaker #2
Mais pour moi la danse c'est un prétexte finalement pour aborder aussi beaucoup de sujets sociétaux, et donc rentrer en introspection avec toi-même. être ton propre psy. C'est bien de se faire accompagner aussi. Mais ce que j'entends par là, c'est que du coup, tu... Ouais tu essaies de devenir la meilleure version de toi-même, d'évoluer dans ton milieu professionnel et artistique.
- Speaker #1
Complètement. Et du coup, en tout cas avec les filles d'anthro, c'est quelque chose qu'on aborde beaucoup, on parle beaucoup aussi de ça et de la réalité des choses. Et après, globalement, je sais pas si... Enfin je pense que toute chose fait évoluer et tout, mais j'ose espérer que ça crée de l'espace et... une accessibilité et une force pour y arriver. Yes.
- Speaker #2
Et justement, est-ce que tu considères que la danse, est-ce que tu considères la danse comme outil politique ou social ? Et comment tu abordes ces thématiques dans ton travail ?
- Speaker #1
Ben oui, forcément, ça fait partie du parcours. Surtout, enfin en tout cas, plus maintenant que j'ai créé ma compagnie. et que je suis plus bas du coup dans tout ce qui est milieu institutionnel etc donc est directement lié à la politique voilà voilà donc disons que c'est un volet que je commence à découvrir et à comprendre que c'est quand même important ce qui se passe en politique parce que c'est étroitement lié à ce qui va se passer dans le milieu artistique donc Il y a ça. Après, moi, je ne suis pas full intéressée politique, etc. J'ai du mal à y trouver un gros intérêt et tout. Mais en tout cas, avoir un peu une conscience de ce qui se passe et tout, c'est quand même important parce que ça aide à jauger et à comprendre des fois pourquoi il y a des choses qui ne marchent pas, etc. Et du coup, là, en côtoyant un peu les institutions, les demandes de subventions, comprendre, etc. Qu'est-ce qu'il faut prouver ? Pourquoi ? Etc. C'est quand même important parce que... En tout cas, quand tu décides d'être dans le milieu public, tu es tributaire de ces institutions-là. Donc, tout ce qui se passe actuellement avec les coupes budgétaires, c'est vrai que c'est un petit peu compliqué. Ça fait un petit peu peur. Mais en même temps, dans ma vision à moi, il ne faut jamais se laisser écraser par des trucs comme ça où je me dis qu'il y a toujours moyen de rebondir. Oui,
- Speaker #2
et puis finalement, après, peut-être en t'associant avec des marques, en trouvant des sponsors.
- Speaker #1
En allant un peu sur le côté privé, du coup, il y a toujours de quoi faire. Mais après, nous, directement avec la compagnie, on essaye en tout cas de, comme on peut parfois sur certains aspects, sur certaines visions, sur certains discours que les politiques vont poser sur la danse hip-hop ou la danse électro, sur certains... je peux dire mœurs, mais en tout cas, des trucs qui ont un peu la vie dure, tels que le mot urbain, etc. On essaye, à notre échelle, d'essayer de faire changer un peu les visions, d'expliquer qu'il y a des choses qui ne se disent pas, qu'il y a un peu des stéréotypes qui posent sur la danse hip-hop qui n'existent pas. En tout cas, on essaye d'essayer de faire un peu changer les visions et de faire évoluer un milieu qui est quand même assez... pardon, mais assez vieux, je dirais, un peu les représentants, c'est des personnes qui, parfois, ne sont pas tous au courant de ce qui se passe vraiment, réellement, aujourd'hui, avec la nouvelle génération, etc. Et du coup, on essaye, quand c'est possible, de toute manière, on essaye d'insuffler ces visions-là.
- Speaker #2
C'est important. pour faire évoluer aussi tous les domaines, que ce soit politique, culturel,
- Speaker #1
social.
- Speaker #2
Et quelle place tu laisses à ton vécu dans tes créations ? Est-ce que tu cherches à raconter ton propre rapport au monde ? Qu'est-ce que vous abordez avec la compagnie dans vos créations ?
- Speaker #1
En vrai, dans nos créations, avec Brandon, on part vraiment du moment. Lui, dans la culture électro, dans la culture hip-hop, Il y a vraiment cette... spontanéité, l'improvisation, le mouvement pur. Donc on part toujours du mouvement parce que de toute manière il va retranscrire ce qu'on va vivre à l'instant T où on va le dire. Donc par exemple comment on a commencé avec nos duos, au final on avait juste besoin de créer, on n'avait pas de thème, on n'avait pas de message ou de truc qu'on voulait porter, on avait juste besoin de se retrouver artistiquement et un peu notre identité donc c'est comme ça qu'on a commencé à créer et finalement quand on a commencé à diffuser notre pièce et qu'on avait les retours des gens, on disait ah mais c'est fort ce qu'il vous lit on sent vous parlez d'amour de machin et nous on était en mode non enfin à aucun moment en fait on a voulu au contraire genre si on peut être plus discret par rapport à ça parce que du coup on était ensemble mais c'est pas quelque chose qu'on voulait revendiquer mais en fait on s'est rendu compte que Euh... c'était quelque chose qui émanait parce que c'était là, parce que c'était tangible, parce que ça faisait partie de notre relation, de la manière dont on travaillait. Et donc on a compris que finalement, quand on crée, ça représente ce qui se passe dans nos vies. Et donc au final, nos duos représentent aussi... Au final, notre premier duo, c'est vraiment notre rencontre, l'énergie qui était présente, ce feu du début. Le deuxième duo, c'est un peu genre, ok, ça fait un petit moment qu'on est ensemble, puis là, j'étais tombée enceinte, donc ça a été...
- Speaker #2
Une autre énergie.
- Speaker #1
Une autre énergie, où du coup, on sent que là, on a besoin de se différencier, de comment est-ce qu'on se retrouve individuellement dans un couple, et donc il y a ça qui ressort. Rêve lucide, c'est Brandon qui a ce besoin, lui, de parler, de revendiquer, de rendre hommage à la culture électro, de par tout ce qu'elle a subi. aussi avec tout ce truc tectonique etc. Et donc d'avoir cette envie de porter la danse électro, porter haut et fort les couleurs et de dire bah non en fait c'est ça la danse électro et de la porter au devant de la scène. Donc là c'est quand même un message très personnel. Moi je l'ai accompagné dans ça. Et mes mentos c'est plus moi du coup parce que pendant un an et demi j'ai pas trop dansé parce que Comme c'était la première fois qu'on était avec d'autres interprètes au plateau, c'était une nouvelle approche, créer 45 minutes, une heure, alors que d'habitude on est sur des petits formats, donc c'était très nouveau. Et je me suis dit, écoute, Brandon, toi, danse, parce que forcément, t'es dans ton élément. Et moi, j'ai plus cet œil extérieur, pour un peu chapeauter tout ça. Donc j'ai moins dansé, et du coup, Memento, c'est ce besoin de retrouver la scène. et aussi de... parce que c'est Rêve Lucide qui nous a un peu permis de... d'accéder à un plus haut niveau de reconnaissance, etc. Mais du coup, ça nous a beaucoup connoté en tant que compagnie électro, or que ce n'est pas que ça. Et donc, du coup, c'est comment est-ce qu'on montre notre vraie identité qui n'est pas que électro, mais qui est vraiment ce mélange de l'essence électro et de la culture hip-hop. Et donc, Memento, c'est ça, c'est ce besoin de redire nos valeurs, notre esthétique, c'est ça qu'on visualise. et si un jour on se dit, bah, Mazel Frotten, ça représente quoi ? Tu regardes Memento et tu arrives à comprendre globalement ce que ça représente.
- Speaker #2
Donc Memento, c'est pour vous la création qui incarne pleinement ce que vous voulez transmettre avec la compagnie ?
- Speaker #1
Exactement, c'est vraiment le mélange des esthétiques, la continuité de notre travail de recherche chorégraphique et vraiment d'identité visuelle, on va dire. et en même temps toutes les valeurs qu'on porte, donc cet aspect communautaire, cet aspect positif, partage, joie et du coup nous la création on la visualise vraiment dans une direction de faire du bien aux gens plutôt que de partir sur des propos ou des thèmes lourds. Là où enfin... Je pense peut-être qu'on pourrait le faire, mais en tout cas on a toujours dans l'optique de le rendre positif. Et de vraiment essayer de partager vraiment des bonnes ondes. Et c'est ce qui nous stimule et ce qui nous fait du bien, c'est quand à la fin des spectacles les gens viennent et disent « Oh c'était un souffle d'air frais, ça nous a fait... » Soit retourner dans les années où je dansais, où j'étais... pure et tout, enfin en tout cas cet élan là de bonheur et de joie, c'est pour ça qu'on fait ça.
- Speaker #2
C'est important de donner cet espace d'air frais.
- Speaker #1
Ouais parce que je trouve qu'il y a tellement de choses qui sont quand même dures dans l'actualité globalement à tenir, bah en fait nous on danse pour vraiment faire du bien, même si c'est important par la danse aussi de passer des messages, de parler de tout, etc. Nous, c'est... Toujours important de le faire en tout cas et d'avoir l'impression que ça élève et pas que ça crée une fatalité ou un truc déiste ou pesant en tout cas.
- Speaker #2
Il y a un événement qui vous a aussi élevé et qui a permis de vous faire connaître aux yeux d'une maman grandissée. J'ai nommé les Jeux Olympiques. La compagnie, du coup, vous avez participé au JO. Pour ceux qui ont vu l'ouverture des JO, je pense que ceux qui nous écoutent ont certainement vu l'ouverture des JO. Cet événement mondial, c'était sur un bateau, sur la Seine, avec un sol qui était en quoi d'ailleurs ?
- Speaker #1
C'était pas des LED, mais c'est un genre de LED. Je ne sais pas si c'était des LED, mais des petits écrans avec plein de... Comment on appelle ça ?
- Speaker #2
En tout cas, c'était là.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
C'est une partie de
- Speaker #2
DJI. Donc, je vous invite à revoir les... Il y avait quoi ? 50 danseurs ?
- Speaker #1
Ouais, 50 danseurs.
- Speaker #2
50 danseurs en folie, en danse électro sur cette ouverture. C'était incroyable. Moi, j'avais envie de danser avec eux. On sentait vraiment l'énergie. et puis euh Avec la pluie, avec tout ce que ça a apporté aussi, t'as encore plus envie de défendre, je pense, le projet. De dire, non, on est là, c'est une fois dans notre vie, faut pas lâcher, faut y aller. Comment en fait ce projet est né ? Vous avez été contactée ? Comment ça s'est fait ?
- Speaker #1
C'est assez dingue tout ce qui s'est passé. D'où c'est parti ? Du coup avec la compagnie on a créé Rêves Lucides, la première représentation elle est avec la Villette via le Golden Stage, donc c'est vraiment eux qui nous appellent et qui disent voilà, parce que Brandon avait postulé pour Danse Élargie à l'époque avec une petite vidéo de 3 minutes en danse électro, qui a un petit peu éveillé la curiosité du milieu, et donc la Villette nous dit on aimerait bien que vous fassiez une pièce... plus longue, enfin voilà. Donc on se dit ok let's go, trop bien c'est ce qu'on voulait, c'est parti, on a un petit court temps mais on se lance. Et donc ça tourne, ça prend, on est trop heureux. C'est en 2022. Et donc du coup on a l'occasion de jouer en France et donc on joue à Orléans, donc au CCN d'Orléans. Et à l'époque c'était Maud Le Pladec qui était directrice du CCN. Et donc je fais le lien avec les JO parce que Thomas Joly, quand il monte son équipe artistique, il demande à Maud Le Pladec de gérer un peu tout ce qui est danse, parce que du coup, danseuse chorégraphe. Et lui, il connaît un peu, mais il veut vraiment un peu se délester de ça. Donc c'est Maud qui gère et donc ils chapeautent le truc ensemble. Et en fait, les JO à Paris, Maud, elle nous connaît, elle nous a vus. et elle sait que la danse électro est une danse... qui est née en France, qui représente le patrimoine français. Et elle se dit, en fait, il ne peut pas y avoir cette ouverture des Jeux Olympiques sans qu'il y ait la danse électro. Et donc, elle nous contacte et elle dit, bon, ben voilà, j'ai un projet à vous proposer, parce que c'était interdit. Elle ne pouvait pas nous dire ce que c'était, il ne fallait pas communiquer dessus.
- Speaker #2
Mais elle a bien appuyé sur le G1.
- Speaker #1
J'ai un projet pour l'été 2024. est-ce que vous pourriez être tenté ? et nous on est en mode ouais vous comprenez ou pas ce qu'elle dit à ce moment là ? on comprend parce qu'en même temps il n'y a pas énormément de choses d'une grosse ampleur qui se passent en été 2024 mais on se dit on ne comprend pas encore vraiment quelle importance on va avoir dans cet événement là