- Speaker #0
Bienvenue dans DanceLab, le podcast dynamique et éducatif où la passion de la danse rencontre le monde de l'entrepreneuriat, du bien-être, de la santé mentale et bien plus encore. Des conseils, des histoires, des conversations captivantes avec des experts et des personnalités où recommandations et partages d'expériences enrichissent le quotidien des danseurs et facules. Je suis Maywenn Barmoulé, danseuse professionnelle au Multicasquette, passionnée de danse depuis toute petite. ayant pour objectif de lever les voiles sur les fantasmes et les clichés du métier, en vous partageant toutes les facettes, les difficultés, les richesses et les challenges que ce métier reporte. Si cet épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager autour de toi, à me laisser une note et un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast, et si tu souhaites participer au podcast, écris-moi.
- Speaker #1
Mais aussi comment du coup, dans tout ça, on arrive aussi à prendre soin de soi dans sa santé physique et mentale.
- Speaker #2
Je pense que... Ce n'est pas forcément le bon truc à dire. Mais personnellement, tant que je peux danser comme j'ai envie de danser et avec les capacités que je sais que j'ai, c'est bon. Pour moi, aujourd'hui, il faut se sonder constamment. Avant, j'étais dans quelque chose où... Il faut garder un certain rythme tout le temps et ta base, c'est ça. Mais le problème, c'est que ta base, elle change énormément. Et je pense qu'avec le temps, même émotionnellement, tu changes beaucoup. Par exemple, moi, je sais que j'ai pas vécu les deux, trois meilleures années dernièrement et tout. Et que j'avais pas... J'avais pas forcément la mentalité à aller faire du gros workout ou quoi au caisse. Et je sais qu'il y a des personnes qui vont s'efforcer d'aller dedans, tu vois, mais c'est aussi peut-être des fois les mêmes personnes qui me disent, ben, je fais ça pour... pour effacer le côté que je me sens mal de l'intérieur et c'est la seule manière dont je sais de la seule manière que je connais pour fonctionner tu vois en tout cas moi je sais que personnellement j'ai plus du tout envie de fonctionner comme ça je pense Je pense que c'est vraiment un alliage des deux. Évidemment, il faut rester compétent. Il faut rester compétent. Il faut toujours essayer de retrouver, comme on dit, ou de maintenir son poids de forme par rapport aussi aux exigences que tu as envie d'avoir et aussi ceux que tu as envie d'avoir. Il faut être aligné avec ce que tu as envie de faire et d'avoir. Si jamais tu as envie de travailler pour quelqu'un, tu sais qu'il va falloir avoir tes lignes, tes tours, tes... tes écarts, etc. et tout, il faut être... Il faut te présenter prêt pour ça, tu vois. Du coup, tu vas travailler en fonction. Par contre, si jamais tu es dans un truc beaucoup plus chill, où tu as envie d'être beaucoup plus à l'écoute de ton corps hors de la danse, c'est-à-dire de ton corps de la vie... et de partir de là pour relier les deux, là c'est une démarche différente. Mais je trouve que c'est important d'avoir la conscience des deux, qu'il y a le corps de la vie et il y a le corps de la danse. Je crois que c'est le Covid qui m'a fait... cliché de dire ça mais genre si je pense que vraiment je crois les premières semaines du covid mais j'étais en full work tous les jours tous les jours machin et je te jure j'étais entre deux pompes et j'ai dit mais pourquoi je fais ça je me suis dit mais pourquoi je fais ça je me suis dit mais pourquoi je fais ça j'ai arrêté hein j'ai arrêté j'ai arrêté à d'un coup j'allais prendre ma douche je me suis mis sur le canapé hop j'ai mis série clac boum j'ai allumé l'ordi et a fait des gens en même temps j'étais en mode ah lalilalala ah non non non ah oui j'ai craqué mon slip mais non mais parce que je me suis dit vraiment si je faisais pas de la danse pas de la danse genre j'aurais jamais fait ça et je chercherai pas à avoir ce corps là où cet aspect là parce que ça ne m'intéresse pas ça va pas avec ouais
- Speaker #1
ça ne m'intéresse pas après par contre pas que pardon ce que je t'ai coupé il n'y a pas que l'aspect esthétique tu as quand on parle de se prendre soin de soi aussi de son corps c'est l'aspect intérieur tu vois Prendre soin de tes articulations, de ton ménisque par exemple, de ne pas faire des trucs...
- Speaker #2
C'est pour ça que je dis qu'il faut être à l'écoute et ce qui est sympa c'est de faire justement... Pour moi, un jeu entre le corps de la danse et le corps de la vie. C'est-à-dire qu'avec toutes les connaissances du corps de la danse qui peuvent aider au corps de la vie, et avec tout aussi le laisser-aller du corps de la vie qui peut te permettre de te dire « Ok, là je n'ai pas besoin de sur-workout, peut-être que mon corps a besoin de repos. Peut-être que mon esprit, mon corps, peut-être que tout ça a besoin de repos avant de repartir ce qu'on se dit malheureusement pas assez souvent. et peut-être des fois, là, t'es un peu trop... Tu te reposes un peu trop sur tes Aïkis et l'intelligence du corps de la danse va te dire « Ah ok, ben non en fait, stretch ou workout ou renforcement ou ostéo ou kiné ou quoi que ce soit. » Parce que je trouve justement qu'il y a toujours de l'intérêt chez l'un et chez l'autre et qu'au final, du moins au fur et à mesure du temps, les deux se complètent. Je veux dire, le corps est le bien-être de la vie. et le corps et le bien-être de la danse. Et je trouve que c'est important d'avoir un équilibre pour bien vivre du moins, pour moi, entre les deux et sa vie de la danse.
- Speaker #1
Complètement. Et je reviens sur le fait que pendant Covid, tu disais, mais entre deux pompes, qu'est-ce que je fous ? Pourquoi je suis en train de faire ça alors qu'il ne se passe rien ? Et est-ce que tu as vécu à ce moment-là, ou même après, ou même pendant toute ta carrière, des moments de doute ? voir des moments où tu as eu envie d'arrêter ? Est-ce que tu as senti qu'il y avait une remontée ? Qu'est-ce qui t'a remis debout ?
- Speaker #2
Honnêtement, oui. J'irais même derrière moi. Et c'est même... Je trouve que c'est dur de plus en plus d'en parler. Enfin non, pas du tout. C'est de moins en moins dur d'en parler, pardon justement. Mais que oui, qu'il y a un tabou énorme au sujet de la dépression chez les danseurs. Ce serait complètement mentir de dire que ça ne m'a pas touché. Il y a beaucoup de danseurs avec qui j'ai parlé. ça a touché parce que au bout d'un moment des fois avec la dose de choses on oublie que des fois tu rencontres beaucoup de gens il y a beaucoup d'énergie beaucoup de choses qui se passent puis tu peux arriver à un point où tu te demandes aussi où tu vas et tu peux être aussi des fois déçu par l'endroit où des gens que tu peux rencontrer par des trucs de la vie il y a un moment donné où tu peux vraiment entrer dans quelque chose de... Soit t'es surmené, soit tu vis un gros vide. Il y a des danseurs qui ont dit après leur première grosse tournée, leur premier machin et tout, il y en a qui ont l'impression que leur dose de bonheur a été grillée et qui ne savent plus comment la retrouver et qui ont du mal avec le fait de dire qu'ils ne vont plus jamais revivre la même effervescence qu'un nouveau contrat. ou quelque chose du genre. En tout cas, personnellement, je pense que c'est vraiment... Propre à chacun. Dans un premier temps, je pense que tout le monde le dit et c'est une réalité, c'est qu'il faut se faire aider. Je pense que ce soit par des amis et surtout par un professionnel, parce que c'est souvent des choses qu'on sous-estime. Et ça, par contre, c'est aussi très très moi et ce n'est pas forcément un conseil. Mais moi, je sais que j'ai besoin de comprendre par quoi je passe. C'est-à-dire qu'en tout cas, moi, ça a été vraiment une césure très forte. Parce que surtout, je suis quelqu'un qui est toujours à un moment de « Hey, hey, hey ! » Oui, c'est clair. Voilà quoi. Tu vas croire qu'il y a un truc. Exactement. Et tout d'un coup, tu n'as plus envie de bouffer. Tu as l'impression que tout est vraiment fade. Tu n'écoutes plus de musique. Moi, j'ai même pas envie d'écouter de son. Tu n'as plus envie de danser. Tu trouves que ça n'a plus aucun intérêt en fait. C'était vraiment arrivé au niveau moins… Je ne sais pas combien en termes d'intérêt la danse parce que ça ne me procurait plus aucun plaisir ou surtout parce que je pense que mes envies n'étaient pas au bon endroit et que moi je n'étais pas aussi aligné avec moi-même et que ça arrive des fois tu demandes. pourquoi je fais ça tu vois vraiment et c'est normal c'est pas grave et je pense que au milieu de tout ça ça a été il ya beaucoup d'autres danseurs j'ai la chance d'avoir eu comme de très très bonne connexion avec des danseurs avec qui j'ai pu en j'ai pu beaucoup en parler parce qu'évidemment tu peux aussi en parler à tes proches mais il y aura toujours un aspect qu'ils ne comprendront pas parce que la vie de danseur c'est quand même une vie particulière et je serai toujours reconnaissant et je pense que certains danseurs ils se reconnaîtront, les danseurs qui m'ont vu, avec qui j'ai bossé et qui ont capté, tu vois, qui se sont dit en fait là ça va pas, là je sais que ça va pas mais genre je relâche pas, essayer de faire un effort et tout machin tout et il ya Et après, aussi majoritairement, j'ai aussi mes meilleurs amis qui sont aussi très proches, qui sont dans la danse aussi, qui lâchent pas, tu vois. Tant que toi, t'es résigné à un moment donné, juste de sortir et de retrouver la passion, parce que tu sais que c'est... Au bout d'un moment, t'as quand même envie d'en sortir, et juste t'as tout le monde de trouver, parce que des fois, tu trouves pas cette envie de trouver, cette envie de s'en sortir et tout. euh... Il y a des personnes qui ont été là. Autant pour me dire, là, fais gaffe, c'est mauvais. Et autant pour te dire, ouais, fonce, tu peux aller mieux et tout. Et réellement aussi te tendre la main en te disant, tiens, viens à tel endroit, fais ci. Ou viens à tel endroit, fais tel endroit, ou j'en jure, je te le dis, parce que ça va être un espace où tu vas pouvoir te retrouver, où tu vas pouvoir bien te sentir. Tu vois, c'est con, mais par exemple, le battle... J'ai fait le battle, le cakewalk battle, le battle jazz là. Ouais. Et ça faisait, alors que j'adore ça, je crois que ça faisait, honnêtement, je crois trois mois qu'il n'y avait pas vraiment dansé, genre. J'avais pas vraiment dansé en mode « Vas-y, free style, tiens, je m'envoie ! » Genre vraiment, ou juste je danse, je calcule rien, je kiffe. C'est beaucoup, c'est grave ! Mais à la fois, quand ça arrive, ça arrive à maturité. C'est-à-dire que je pense qu'une fois que ça s'est fini, J'ai jamais été aussi en accord de pourquoi je danse, tu vois. Et où je mets les pieds, tu vois. J'ai jamais été, je pense, autant conscient de pourquoi je faisais ce métier. Et c'est là aussi où c'est agréable. Donc, pour ma part, j'ai dû passer dedans. Mais quand même, j'essayais toujours de garder au maximum les œillères parce que je n'avais pas envie d'être hors de ma vie de la danse et hors de mes proches, etc. Parce que j'avais envie surtout d'avancer, tout simplement.
- Speaker #1
Et comment, justement, pour avancer, pour durer dans le métier, qu'est-ce qui... permet justement de rester en mouvement, en scène, en création ? Est-ce que ça a été ces moments un peu de césure où justement tu t'es dit je m'écoute moi et maintenant t'es perso ?
- Speaker #2
En fait, les moments de césure, je pense que dans un premier temps on se rend compte que la danse, c'est pas... Je sais plus qui dit ça, un collègue à moi qui dit déjà, c'est que de la danse ce qu'on fait. j'insiste c'est que de la danse