- Speaker #0
Bienvenue dans DanceLab, le podcast dynamique et éducatif où la passion de la danse rencontre le monde de l'entrepreneuriat, du bien-être, de la santé mentale et bien plus encore. Des conseils, des histoires, des conversations captivantes avec des experts et des personnalités où recommandations et partages d'expériences enrichissent le quotidien des danseurs et facules. Je suis Maywenn Barmoulé, danseuse professionnelle au Multicasquette, passionnée de danse depuis toute petite. ayant pour objectif de lever les voiles sur les fantasmes et les clichés du métier, en vous partageant toutes les facettes, les difficultés, les richesses et les challenges que ce métier reporte. Si cet épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager autour de toi, à me laisser une note et un commentaire sur Spotify ou Apple Podcasts, et si tu souhaites participer au podcast, écris-moi !
- Speaker #1
Aujourd'hui j'accueille Joël Luzolo, danseur-interprète, chorégraphe et fondateur de la compagnie En Caléco. Révélé au grand public lors de sa participation à Danse avec les Stars en 2021, Joël n'en est pourtant pas à ses débuts. C'est à Montelajoli, à 17 ans, qu'il découvre la danse et décide d'en faire un métier. Il se forme ensuite au Centre international de la danse jazz Rico Doms, où il affine sa technique et renforce son engagement. Cette formation le mène jusqu'aux Etats-Unis, où il se confronte à d'autres approches à travers des stages avec Ronald K. Brown ou encore à l'Alvin Ailey American Dance Theater. D'interprète à chorégraphe, il construit également ses propres projets à travers la compagnie N-Caléco, un espace de création qui explore les mémoires, les héritages et les corps pluriels. Dans cet échange, Joël revient également sur sa participation à Danse avec des Stars, les coulisses, la manière dont il a vécu cette soudaine visibilité et ce que cela change dans une carrière. On parlera également de la gestion de l'image, des réseaux sociaux, de la critique, de l'exposition médiatique. Nous interrogerons le rapport au corps, comment rester performant, prévenir les blessures, récupérer, se régénérer physiquement et mentalement pour durer dans le temps. Il partagera, pour terminer, ses outils de résilience, ainsi que quelques conseils qu'il aurait aimé recevoir à ses débuts, indispensables dans un milieu aussi exigeant pour évoluer et affiner son identité artistique. Salut Joël !
- Speaker #2
Salut !
- Speaker #1
Ça va ?
- Speaker #2
Ça va et toi ?
- Speaker #1
Oui, très heureuse de t'avoir dans le podcast.
- Speaker #2
Très heureux d'être là !
- Speaker #1
Merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #2
Ouais, bah écoute... Je ne pouvais pas refuser. C'est très bien.
- Speaker #1
Écoute, pour commencer, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? Te présenter, qu'est-ce qui t'a donné envie de danser ? Qu'est-ce que ton environnement t'a transmis ? Ou au contraire, ce contre quoi tu t'es construit ?
- Speaker #2
Du coup, comme dit dans la présentation, j'ai commencé aux environs de 17 ans. Je suis dans une famille où... On va dire que l'art était présent, l'art a toujours été présent, mais plus on va dire religieusement, parce que j'ai une famille chrétienne et du coup il y avait beaucoup de louanges, beaucoup de musique religieuse à la maison. Mes parents ont toujours tenu à ce qu'il y ait un instrument, on avait un piano, donc ça a surtout tourné autour de la musique au début, en vrai de vrai. Au début, je n'étais pas attiré par la danse. Ok. Au début, je n'étais pas du tout attiré par la danse. En gros, quand j'étais au lycée, je faisais ça. J'avais un groupe de musique et tout. J'adore. J'avais un groupe de musique, on faisait des concerts et tout. Je te jure.
- Speaker #1
Tu faisais quoi comme instrument ?
- Speaker #2
Non, je chantais. Ok. Je chantais et j'ai appris un peu... J'ai appris le piano via mon frère. Et la guitare tout seul et tout. Et j'avais un ami qui composait et tout, qui est toujours mon meilleur ami aujourd'hui. Mais au début, c'était ça. Au début c'était vraiment ça, genre la danse c'était comme ça, c'était pour rigoler des fois et tout. Et ensuite, je crois que c'est à la rencontre d'Anne Gervais, un stage de troisième, ça qui est marrant. Pas un stage de troisième, comment ça s'appelle ? Un truc d'orientation, tu vois ? C'était un truc d'orientation et en fait il y avait un stand danse. Je te jure, j'y suis allé comme ça, pour rigoler, pareil j'étais dans un stand danse. Pour rigoler. Et ensuite, elle m'a dit, viens prendre les cours. Viens tester au conservatoire, machin. Et puis, je suis allé tester. Et puis, j'y suis retourné, quoi.
- Speaker #1
OK, et ça s'est fait.
- Speaker #2
Ouais, j'y suis retourné, ça s'est fait et tout. Parce qu'en vrai, je pense que j'avais, dans tous les cas, genre beaucoup d'énergie. J'avais envie de faire autre chose. Parce que même si les cours, la vie de l'école, ça me plaisait, ben, c'était pas... Je pense que c'était pas ce qui m'animait le plus. Et du coup, ouais, c'est au lycée, du coup, que j'ai commencé à y aller, à aller à la danse, tout seul, avec mon sac d'écoliers. C'était marrant.
- Speaker #1
Et c'est, en vrai, c'est... Comment dire ? Normal, quand tu regardes un peu le parcours des autres, de commencer aussi tard. Et je mets des guillemets autour de normal. C'est quoi la normalité ? Il n'y en a pas.
- Speaker #2
C'est vrai,
- Speaker #1
c'est vrai. Mais comment, tu vois, avec le recul, est-ce que tu penses que d'avoir commencé tard, ça t'a donné une force ? Ou tu t'es senti un peu dans l'urgence de dire, attends, les autres, ça fait peut-être 15 ans qu'ils font ça. Je dois rattraper mon retard, je dois faire mes preuves.
- Speaker #2
Ça, je l'ai eu en arrivant à Paris. OK. Bon après les gens vont dire que je suis parisien, voilà moi je suis île de français, je suis banlieusard, voilà, je viens du 78, voilà, chante-loup, bande la jolie, limée, vraiment la ligne J, c'est ma vie. Mais il y a quand même une grande différence parce que du coup, même les profs que j'avais eu, parce que c'était un conservatoire mais c'était un... Il y a une grande différence entre le conservatoire de Montelageli, surtout à l'époque, et par exemple le conservatoire à Paris, en termes de niveau, etc. Du coup, à cette époque-là, j'aimais beaucoup la danse, mais j'avais encore une énorme distance avec la réalité. J'avais eu quelques stages, j'ai eu la chance d'avoir eu, d'ailleurs, un danseur hip-hop à un autre jour qui s'appelle Charlie. Le mari de Tia qui donne des cours de talons d'ailleurs. Et Bruce Taylor qui avait fait des stages, qui venait faire des stages et tout. Et là, je crois que je commençais à comprendre qu'il y avait d'autres choses qui se passaient en termes de danse que juste la rigolade, tu vois. Et évidemment, en venant, quand j'ai passé l'audition, ne serait-ce que l'audition de Chérik et tout, j'étais là en mode « Ah ouais, d'accord » .
- Speaker #1
À l'IFPRO du coup ?
- Speaker #2
Ouais, à l'IFPRO, ouais.
- Speaker #1
L'IFPRO qui est, je l'ai dit tout à l'heure...
- Speaker #2
Institut... Ouais. Professionnel. Un sujet de formation professionnelle de danse jazz.
- Speaker #1
Donc tu t'es formé en jazz d'abord ?
- Speaker #2
Ouais, ouais. Vraiment, vraiment, genre, je crois que j'ai pris à tout casser un ou deux cours de classique pour savoir ce que c'était avant d'aller à l'audition.
- Speaker #1
Histoire d'être curieux.
- Speaker #2
Histoire d'être curieux, mais c'était n'importe quoi. Franchement, des fois, je me dis, mais comment ils m'ont pris ? Comment ils m'ont pris ? C'est trop grave. Quel escroc, je suis. Mais, non, mais c'est drôle. Et c'est drôle parce qu'en plus j'ai été culotté, c'est que j'ai fait l'audition de chez Rick en plus. Et j'avais tellement kiffé, moi j'avais passé une bête de journée, j'avais tellement kiffé que j'ai fait aucune autre audition. Je m'étais inscrit à... A l'époque je crois il y avait... Je m'étais inscrit pour aller passer l'audition à l'AIDA, à Coréa je crois aussi. J'ai fait l'audition de chez Rick, j'ai dit j'ai juste envie de rester là, c'est trop bien. Et j'ai été choqué du...
- Speaker #1
du niveau ?
- Speaker #2
Ouais, j'étais choqué du niveau, tu vois, de... de ce que les gens pouvaient faire avec leur corps. C'est des trucs que même... En fait, il faut partir du principe que même culturellement, genre, je ne connaissais pas tout ça. Je ne connaissais pas. Genre vraiment, en termes d'univers, tu parlais que ce soit de Martha Graham, de Pina Bove, de qui que ce soit, de Nourieff, je ne connaissais rien ! Je ne connaissais rien ! En fait, je te jure, j'arrivais, ça ne me disait rien. Alvin, de qui ? Tout ça, ça ne me disait rien ! Vraiment et du coup ouais quand tu rencontres des personnes qui peut-être sont dans des vocations
- Speaker #0
comme ça depuis qu'ils ont 5 ans, des Mbappés de la danse, tu vois. Vraiment, parce que c'est là que tu te rends compte que ça existe, qu'il y a des gens qui sont dans la danse de génération en génération, qu'il y a tout un héritage culturel autour de ça, multiple, vraiment, et surtout, et d'ailleurs aussi dans ces branches de danse-là aussi, tu vois. Et du coup, ouais, ça te met dans un truc où tu te dis, ok, si je veux en vivre, il faut que...
- Speaker #1
Faut que je bosse.
- Speaker #0
Faut que je bosse, quoi.
- Speaker #1
Mais il faut que tu te parles à l'autre sur ça. Ta culture.
- Speaker #0
Ouais, de fou.
- Speaker #1
Sur tout ce qui se passe. Pour essayer de faire un peu du réseautage aussi.
- Speaker #0
Ouais, pour essayer de faire du réseautage et aussi pour comprendre où est ta place, tu vois. C'est-à-dire qu'il y a un truc... En fait, il y a un truc que j'ai compris déjà de 1, je pense. Et c'est pour ça que je ne regretterai jamais d'être allé chez Rick. c'est que c'était ma place tu vois C'était ma place aussi par rapport à l'héritage de danse aussi, l'héritage de danse jazz et tout, par rapport aux danseurs noirs aussi. En fait, ça peut aller de la musique à la manière de regarder les corps, à la manière de faire apprendre. aux gens ça change tout genre tu verrais t'auras pas t'auras pas le même enseignement si par exemple c'est con si ta prof de classique elle est noire si ta prof de classique elle est pas noire tu vois ok t'auras pas du tout le même enseignement et tout et je pense que tous les danseurs noirs du moins qui ont appris approchés, qui sont allés du côté genre classique, ils te le diront. Parce que t'as pas la même vision sur le corps, selon comment t'as été... selon comment on t'a éduqué, tu vois. Du coup, tu vas pas... tu vas pas considérer les corps de la même manière et tu vas avoir une vision différente, alors qu'un prof de classique et nord, il va considérer... il va juste voir des corps... il va pas se dire, ah, la personne, parce qu'elle est nord, elle va avoir des fesses un peu plus bombées, elle va avoir plus ci, elle va avoir plus ça, tu vois. intéressant ouais c'est fou et je pense que ça le fait que je pense à apporter aussi un côté c'est il faut je savais vous mettre plus ou moins ou mettre les pieds tu vois
- Speaker #1
Du coup, cette formation a changé ta manière de te voir comme danseur ?
- Speaker #0
Honnêtement, je pense qu'elle a changé ma façon de me voir comme personne tout court. Parce que vraiment, je pense que ça a été pour moi le début de ma vraie vie, on va dire. Il y a plein de choses qui sont passées avant, mais le début de ma vraie vie où je commençais à vivre pour moi. Et ouais, à chercher ma place, parce que c'était... À partir du moment où je m'y suis senti bien, genre c'était mon monde de A à Z, tu vois. Parce qu'à la fois tu découvres que t'as peut-être ta place dans tel endroit, puis tu vas... J'étais hyper curieux, parce que tu apprends selon les courants. Tu rentres en cours de jazz, tu comprends qu'il y a plusieurs courants de jazz. Tu avais Millard qui avait quelque chose de très comédie musicale, etc. Tu avais Géraldine, très afro-jazz. Tu avais Rick, lyrical jazz. Et chacun a ses propres courants. Propre courant, tu vois. Il y a quelqu'un qui va te parler de Bob Fosse. Il y a quelqu'un qui va te... te raconter comment West Side Story a été créé. Et dans tout ça, tu choppes des infos et du coup tu dis que tu es encore plus curieux. Et même en contemporain ou en moderne, quand tu essayes de comprendre les grands courants, que ce soit Epinabosh, Martagram, même Lester Horton, c'est... hyper hyper intéressant et tout d'un coup même moi je m'étais dit ah ok ben waouh genre j'ai tout ça à rattraper pour comprendre pourquoi le corps des autres ils bougent comme ça et pourquoi le mien bouge pas comme ça parce que je pense qu'au bout d'un moment si t'as pas là comme on dit c'est aujourd'hui si t'as pas la ref il te manque un truc du moins pour moi dans ces dans ces courants là tu vois si t'as pas la rêve de de de d'où ça vient par où ça passe ben Il manquera toujours quelque chose, du coup j'ai été très curieux de comprendre.
- Speaker #1
Ça t'a développé ta curiosité, ça t'a développé le côté pluridisciplinaire, ce que tu disais, tu débarquais un peu de Mante-la-Jolie, t'as pris... T'as compris aussi ce qui se passait dans le milieu, qu'il y avait aussi un milieu professionnel derrière, qu'il y avait aussi un métier ? Parce qu'à la base, toi, tu voulais pas forcément faire un métier ? Non,
- Speaker #0
non, à la base, je voulais pas forcément faire un métier et tout, mais il y a aussi un point où après, je pense aussi en signification d'éducation, et je pense qu'en tant que danseur, on a très souvent ce truc-là, où au bout d'un moment, tu vois, surtout quand tu commences tard, t'as besoin de donner de la rentabilité à tes parents. Parce que moi, ça rentrait comme dans un... Moi, j'ai eu le but, j'ai eu mon bac, et après mon bac, je fais ce que je voulais. Et le truc, c'est qu'il y a un moment où il faut que ce soit rentable. Il faut que ce soit rentable, donc... Et j'ai très vite aussi compris que j'avais pas... J'avais pas exactement les mêmes chances que tout le monde parce que déjà quand tu fais partie de ceux qui payent leur école tout seul, c'est différent tu vois, ça veut pas du tout dire que c'est une mauvaise chose que... d'autres personnes soient super accompagnées par leurs parents, etc. Mais toi, t'as pas le droit à ça. Ça veut dire que tout ce que t'investis là, là, déjà, il faut que ça soit rentable pour toi.
- Speaker #1
C'est toi qui as investi dans ton école ?
- Speaker #0
Ouais. Du coup, à 100%, je crois qu'il n'y a pas une année d'école. ou genre je n'ai pas bossé. La première année, je travaillais à Carrefour. La première année, je travaillais à Carrefour. J'avais pris un job. C'était un job que j'avais déjà pris étudiant pour pouvoir mettre de l'argent de côté pour me payer mon entrée à l'école, tu vois. Et c'est juste qu'au bout d'un moment, vu que mon job, il était près de Mante-la-Jolie et j'habitais encore chez mes parents, du coup, je devais faire les allers-retours. C'était horrible.
- Speaker #1
Pour ceux qui écoutent RicoDom, c'était dans le...
- Speaker #0
Non, le huitième. C'est le huitième. C'est près de place de Clichy. Et du coup, je prédis la lignée. J'allais jusqu'au... J'ai terminé les cours. J'allais bosser à Carrefour. J'ai terminé à Carrefour. J'allais dormir. Je me réveillais. Je retournais en cours et tout. Et après, à un moment donné, j'ai même cumulé ça et l'accueil de Chérik. Et après, j'ai fait l'accueil de Chérik. Et après, j'ai été boursier. Du coup, tu te dis... Putain, quand tu te fais chier comme ça... pour pouvoir vivre la vie que tu as envie de vivre, tu as envie aussi que ce soit rentable.
- Speaker #1
Bien sûr, quand tu te donnes les moyens d'investir de l'argent.
- Speaker #0
Exactement. Et tu te dis, il y a quand même des trucs où... Et ça, par exemple, évidemment, tu te le dis plus tard, mais c'est quand même certains moments de vie que tu mets de côté, alors que beaucoup de personnes ont eu l'opportunité d'être dans de l'insouciance. À ce moment-là, tu vois, où tu te laisses un peu plus porter, tu vois, où tu as un peu plus de choix, tu vois, alors que quand tu es restreint en termes de temps et... et d'argent, tu dois faire des choix vite. Il y a des gens pour qui c'était comme une prépa. Ils se disaient, bon, après, je vais peut-être aller... Je vais aller chez Alvin, je vais aller dans tel endroit, dans tel truc, dans tel truc et tout. Mais toi, tu peux en rêver, tu peux essayer. Mais... Et j'ai essayé, tu vois. Mais... il y a un endroit où genre ben t'as pas le temps de faire ça genre t'as pas le temps si tu termines je crois que du coup j'avais 20 ans quand j'ai terminé 21 21 je sais plus 19 20, 21, du coup entre 22 je pense, plutôt et ben tu te dis t'as pas le temps, t'as pas le temps de retourner en formation t'as pas le temps de retourner tu veux pas retourner 3 ans en formation ça va trop vite la danse ça et aussi quand tu sais ce que ça t'a coûté ben oui tu sais ce que ça t'a coûté, est-ce que t'es prêt à refaire ça ?
- Speaker #1
financièrement,
- Speaker #0
t'es prêt à,
- Speaker #1
ouais tu vois et les gens se rendent pas compte que quand t'es en formation T'es déjà éclaté de ta journée de s'en...
- Speaker #0
Bien sûr ! Ah ouais oui oui !
- Speaker #1
Du coup le temps que tu utilises le soir pour aller bosser, pour payer ta formation, c'est pas du temps sur lequel tu te reposes. C'est vraiment du temps sur lequel tu peux apprendre de nouvelles choses, travailler ta danse...
- Speaker #0
De fou ! De fou et puis au milieu de ça, je pense que tous les gens qui... qui ont été dans les formations, il y a aussi le truc de vivre avec ton système de progrès. Il faut les réussir, ces examens. C'est comme, tu vois, il faut progresser parce que tu n'as pas le choix. Parce que surtout quand tu ne progresses pas, en plus tu as l'impression que tu... Je pense que tous les danseurs aussi ont vécu ça. Tu as l'impression que tu stagnes et puis tu es encore jeune. Du coup, en plus, tu as évidemment... Bon, après, ce n'est pas forcément vrai que la jeunesse, mais ça remet ta confiance en toi, tu vois. Et en plus, évidemment, quand tu es un peu plus jeune, Encore plus sensible sur ça du coup tu peux vite remettre toute ta vie en question enfin c'est horrible à dire mais même aujourd'hui je te jure et c'est triste parce que l'école a fermé mais on sait qui il reste de chéris que de exactement tu vois en termes de nombre et genre sur ma promo mais sur ma promo on était tellement c'était scandaleux à quel point on était franchement on avait des on avait des classes de 40-60 tu vois et pourtant si sur tout ça, je crois qu'aujourd'hui, on doit être 2-3. Je crois qu'on doit être 2-3. Et après, par exemple, tout le groupe de personnes qu'on s'est rencontrés via les classes, les classes qui se font au fur et à mesure, pareil, on sait tous exactement qui est qui. Pour dire sur la totalité de toute l'école à quel point c'est rare Merci. d'avoir des personnes qui en sortent.
- Speaker #1
Et qui durent dans le temps aussi.
- Speaker #0
Et qui durent dans le temps. Ouais.
- Speaker #1
Après Reconome, tu es parti aux Etats-Unis, comme je disais, chez Ronald, Greg Brown et Elvin Deley faire des stages. Qu'est-ce que ces immersions t'ont apporté humainement et artistiquement ?
- Speaker #0
En vrai, je ne suis pas parti directement. Je crois que j'ai fait ma première année de travail, j'ai mon premier contrat et tout. En vrai, je pense que moi j'avais besoin de... de quantifier la distance avec le rêve que j'avais et l'idéalisation parce qu'évidemment, je suis quelqu'un qui a vraiment... J'ai idéalisé les States, ces compagnies. Ça aurait été un rêve pour moi de me battre pour pouvoir travailler là-bas, du moins dans ces compagnies. compagnie, tu vois, d'avoir ma chance. Et je pense que j'avais besoin d'avoir la réalité en face, genre d'avoir la réalité en face et de sentir la différence. Parce que je le savais, on me disait, oui, il y a une différence de vélocité, de vitesse, de concentration. de travail, de niveau et tout. Et en fait, j'avais besoin de savoir. J'avais besoin de savoir, de me situer. Et en vrai, ça m'a conforté dans l'idée que c'était dur, mais pas impossible. Bien qu'il y a des vecteurs où, évidemment, c'est comme tout. Il faut arriver au plus tôt possible. Oui,
- Speaker #1
et après, il faut travailler, tout simplement.
- Speaker #0
Oui, il faut travailler pour faire ses preuves, etc. Mais par exemple, de la même manière que... Tu sais que, par exemple, tu apprends qu'il y a des grosses compagnie qui rentre pas comme ça tu vois et comme l'âme c'est comme l'opéra de paris qui rentre pas comme ça tu rentres en étant en est en parce que tu as été dans le dans l'école puis tu vois c'est exact et toutes les grosses compagnies fonctionnent comme ça il ya que des combats les nouvelles générations on va dire de compagnie beaucoup plus indépendante ou privé ou juste ou privé ou tu vois il ya d'autres danseurs qui rentrent c'est pas forcément les danseurs que de de la compagnie qui ont fait l'école et tout. Mais ouais franchement ça m'a apporté une autre notion de travail, de rigueur. Ça m'a apporté le fait qu'il y a toujours un palier au-dessus. Il y a vraiment toujours un palier au-dessus. Et aussi le fait que si tu es assez déter, si tu gères bien, si tu es au bon endroit, tu peux le faire. Il faut juste, comme on dit, réellement avoir du cardio. quoi, tu vois. Parce que je pense que Ouais ouais, c'est surtout ça.
- Speaker #1
Je trouve que la vie d'un danseur, la carrière d'un danseur ou d'une danseuse, elle est très... pour moi c'est un marathon, mais dans ce marathon-là, il y a des sprints. Et donc du coup, il faut savoir gérer son cardio avec ça aussi.
- Speaker #0
De fou, parce que je trouve que justement des fois, t'es à... T'as rien d'avoir ce que tu veux et tout, mais genre t'as abandonné, t'as abandonné juste avant, t'as abandonné trop tôt. De la même manière que aussi, je pense que des fois, c'est important de savoir ne pas forcer, tu vois. savoir ne pas forcer parce que c'est pas ton endroit, c'est pas ton espace et tout. J'ai l'impression que des fois, on peut confondre un rêve avec un idéal de vie et que des fois, fois tu peux rester... Par exemple, je connais des amis danseurs qui ont pu être obnubilés par le fait de travailler avec un chorégraphe en particulier ou dans telle compagnie etc. et qui se butent alors que c'est un endroit des fois qu'il ne veut pas d'eux. Ça arrive des fois, tu vois, des fois tu as envie de bosser, et c'est un endroit qui ne veut pas de toi. Oui, et puis aussi... Ou c'est pas ton moment, ou des fois t'as pas... Tu vois, je pense que tout le monde adorerait aller là, à Los Angeles, aller au Millenium, prendre des cours et tester les auditions, machin, etc. pendant un an. Tout le monde aimerait. Mais est-ce que tous les danseurs ont 30 000 euros de côté ? Ou 33. Est-ce que tous les danseurs ont de quoi payer le visa artiste ? Est-ce que tous les danseurs sont chauds aujourd'hui de mettre leur famille de côté, leurs amis de côté pour partir dans une vie solitaire à Los Angeles, se battre entre peut-être le crédit que tu as fait, les papiers pour garder ta carte de travail, etc. Et aussi te battre contre le fait que peut-être les producteurs ne vont pas vouloir travailler avec toi parce qu'ils ont peut-être... pas assez d'argent pour soit te payer ton visa ou peut-être parce qu'ils vont se dire ah tu vas partir un jour du coup on va pas travailler avec toi parce que on t'adore mais t'es étranger tu vois est-ce que est-ce que les gens ont la déter et le temps de faire ça tu vois et après il y en a j'ai envie de te dire oui mais Et c'est très bien, j'encouragerais toujours une personne qui a envie. Mais c'est pour ça que je pense que tout de même, il faut savoir aussi se retirer par rapport à soi-même. Parce que des fois, tu peux te lancer quelque part, et en fait, ce n'est pas ton espace. Et il y en a beaucoup qui se perdent, que ce soit là-bas ou ailleurs, parce que tu rentres dans une vie où tout tourne autour de tes papiers, de machins, etc., et tu n'es plus sur la danse et sur machin. Sur l'artistique. Sur l'artistique.
- Speaker #1
on en a parlé avec euh C'est la Cido Bacce dans son épisode où elle du coup elle est belge, elle est partie vivre à Los Angeles. Elle me disait mais qu'elle avait payé trois fois des visas, les visas ça coûte plus de 6000 euros. Puis après arrivé là-bas t'as pas le régime de l'intermittent qu'on a ici. Donc il faut effectivement aller bosser comme t'as pu faire toi pendant tes études. C'est... Sauf si tu bosses, bah tu peux pas passer des castings. Du coup, c'est un cercle, une espèce de cercle mi-vertueux, mi-vicieux, tu sais pas trop. Mais oui, c'est... Il y a une idéalisation des États-Unis.
- Speaker #0
La fois où j'ai eu la chance de faire des scènes là-bas et tout, et les autres danseurs qui travaillaient avec nous, on était deux Français. C'était terrifiant, c'était terrifiant parce qu'on a vraiment, ils allaient à leur job le soir et tout et on faisait des horaires. Je n'ai jamais autant travaillé de ma vie, vraiment, je n'ai jamais travaillé avec un aussi haut niveau d'exigence et autant que là-bas. En plus, ils allaient être barman à côté, etc. Et tout. Et c'est... Ouais, c'est pas facile. Donc, au bout d'un moment, quelle vie t'as envie d'avoir ?
- Speaker #1
Exactement. Après, je pense que c'est un mindset, tu vois.
- Speaker #0
Ouais, c'est un mindset. Mais pour moi, c'est un autre niveau de... Je dirais de contrat que tu fais avec la danse, tu vois.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Tu vois, je pense que... Je pense qu'au bout d'un moment, tu peux gérer ça un peu comme une entité. Et chacun fait son contrat avec la danse. Chacun le fait comme il veut. Mais ça, pour moi, c'est un autre niveau de contrat. Parce que ça veut dire que tu restes dedans.
- Speaker #1
Mais du coup, est-ce que toi, tu as quand même vu un peu aussi ce qui se passe aux States, ce qui se passe en France, que tu as beaucoup bossé en France. Est-ce que tu trouves que du coup, un peu en France, on peut avoir tendance à se reposer sur ses lauriers, ses acquis, parce qu'il y a un régime qui nous met dans une... Zone de confort, je ne sais pas.
- Speaker #0
Alors, oui, mais du coup à tous les niveaux. C'est-à-dire, on va dire, c'est parce qu'il y a l'intermittence que c'est ok. tous les niveaux c'est à dire au niveau de la production au niveau de tout tout tout tout tout tout tu du coup c'est bon on va faire juste comme ça soit ils vont avoir leur cachet ou en intermittent donc machin etc donc ils vont pas être plus voilà voilà du coup à la machin en fait du coup c'est du coup en fait ça descend l'exigence surtout parce que il ya des moyens il ya toujours plus ou moins des moyens de sauver son argent tu vois c'est faut dire la vérité alors que quand tu es dans un pays c'est la réalité quand tu es dans le pays du spectacle du capitalisme pur et dur ou vraiment si tu perds tout tu te dis vraiment tu te retrouves à la rue rue rue rue rue et genre vraiment où tu as vraiment des des chutes des comme dit des downfall mais oui on est vraiment dû à en pleurer Je t'assure que là, c'est différent. C'est normal que ce soit différent. À la fois, il y a un côté triste là-dedans aussi, tu vois. Je pense qu'il n'y a pas de système parfait. Mais ouais, après, il n'y a pas que ça. Il n'y a pas que ça. Je pense que culturellement aussi, on n'est pas... On n'est pas dans le pays de la performance non plus, tu vois. On n'est pas dans un pays où on aime la performance, de base, tu vois. On arrive à la saluer quand elle est là, mais de base, on a du mal avec ça parce que c'est souvent des gens qu'on va qualifier d'arrogants ou d'autres, etc. En général, tu remarqueras, en France, on adore les Français qui partent aux States et qui reviennent. On adore ça, on adore ça. Ça, c'est notre petit classique. Quand le français il est là ici, il se bat, il se bat pour son artistique, on le calcule pas, il va aux States, il revient, oh là là quel artiste, il est parti aux States, que ce soit tout le monde, de Johnny Hallyday en passant par Christine Andokun, de tout le monde, vraiment, vraiment, c'est pas une blague. Et ouais, ils sont même sur plein d'artistes danseurs, tu vois, c'est un... C'est triste à dire, mais... J'ai l'impression que culturellement on est comme ça quoi tu vois.
- Speaker #1
Ouais parce que le niveau d'exigence est pas le même.
- Speaker #0
Ouais alors que alors qu'il pourrait parce que enfin ici il y a tellement de talents.
- Speaker #1
Bien sûr et alors attention pour ceux qui écoutent et qui on n'est pas en train de faire un espèce de deep have a deep talk en français. C'est juste qu'on compare et c'est important je trouve d'exposer les points de vue. D'autant plus quand tu sais que tu as été là-bas, tu vas avoir ton point de vue, ton retour d'expérience. ... mais il y a des très bons talents en France. Par exemple, les Emirats Arabes Unis, ça peut même être Arabie Saoudite, adorent travailler avec les Français. Ah oui, bien sûr ! Même les Londoniens adorent travailler avec les Français, même les Américains adorent travailler avec les Français. On est très bien vus au niveau mondial dans le milieu de la danse. Donc non, il y a aussi de très bons talents en termes de freestyle.
- Speaker #0
C'est pour ça que quand j'ai dit... En tout cas, se reposer sur les lauriers, je disais vraiment en termes d'industrie. Parce que vu que l'industrie est comme ça, comparée à une autre, on va se reposer sur nos lauriers. C'est-à-dire qu'en exemple, moi j'ai toujours été choqué que par exemple en France, à Paris, on n'a pas... Après je comprends, parce que on va dire que c'est la ville de l'art, du coup il y a des théâtres partout, il y a des machins, mais on n'a pas de rue de théâtre, tu vois, on n'a pas. Tu vois comme au States, pour les comédies musicales, on n'a pas de rue de théâtre. Cette rue de théâtre, on va dire, c'est de place de clichés à Mogador. Il y a le Casino de Paris entre, et après... Et les Polyvorgiens. Et les Polyvorgiens en plus. Pas fort, pas. Mais tu vois, on n'a pas de rue. Ça veut dire que par exemple, quand je parle à des étrangers qui me disent « Oh, si jamais j'ai envie d'aller voir un spectacle ce soir en mode let's go, Voilà, je vais voir un spectacle. Où est-ce que je vais ? J'étais là en mode, j'ai envie de te dire ça, mais j'ai pas envie de lui dire d'aller là. Il va voir le casino de Paris, il va voir ma chambre, il va aller à l'opéra, il va dire bon...
- Speaker #1
C'est ça aussi ce qui est cool dans la richesse de Paris, c'est que du coup, t'as de la culture qui est partout.
- Speaker #0
Tu vois, mais du coup, elle est partout, mais pas toujours... Tu vois, c'est dans des petites périodes, tu vois. C'est dans des petites périodes, du coup, en fait, il n'y a pas un circuit constant. C'est à dire que par exemple vraiment genre que ce soit à Londres et je crois que même je sais pas si en Espagne ils ont ça. Je crois hein je suis pas sûr. Mais qu'est ce que tu veux dire ? Bah par exemple tu vas dans une rue tu vas voir un spectacle. C'est aussi simple que ça. C'est à dire qu'il y a une rue.
- Speaker #1
Ah ok dans ce sens là oui d'accord.
- Speaker #0
Dans ce sens là tu vas voir une rue.
- Speaker #1
Je veux dire que si tu vas dans cette rue là tu vas voir un spectacle.
- Speaker #0
Tu vas voir un spectacle. Tu vois dans cette rue là tu vas voir un spectacle.
- Speaker #1
Paris, si tu vas dans cette rue-là, tu sais pas si tu vas au bar ou...
- Speaker #0
Ouais, exactement, tu vois, vraiment. Genre, et ça, ce truc-là, tu vois, un genre de Broadway français, tu vois. Parce qu'il y a le talent pour, il y a l'espace pour, il y a eu beaucoup de révélations cette année, genre de spectacles, de talents, et puis même, franchement, il y a trop de... Il y a trop de chorégraphes français que je trouve vraiment incroyable. Je suis là en mode mais... Mais ils sont où ? Mais genre vraiment tu vois ? Et c'est vrai que ça peut être... Même pour des danseurs, il y a beaucoup de danseurs qui sont là à dire ouais c'est embêtant parce que j'aimerais trop travailler pour telle personne et je suis sûr qu'elle ferait quelque chose de très bien s'il y avait l'espace pour cette personne mais l'espace n'est pas forcément créé tu vois. C'est pour ça que je dis... qu'on n'est pas dans un pays de la performance, tu vois, et du divertissement pur et dur. Je pense qu'on y arrive doucement, mais on n'y est pas facilement, tu vois.
- Speaker #1
Ça se développe. Mais je trouve qu'on a toujours 5-10 années d'écart avec les Etats-Unis. Et ça arrive, c'est chouette, tu vois, de voir aussi tous les moyens qui se développent autour de la danse, même sur les plateaux télé, tu vois, que c'est plus les artistes et les danseurs derrière. des fois t'aimes même apporter le chanteur en plateau télé, c'est ça qui est trop chouette, on est vraiment en train de mettre en avant la danse.
- Speaker #0
Et tu vois par exemple, je trouve que dans le sens où comme tu dis, c'est encore en retard, par exemple Mille de Rien, je pense qu'on est un pays qui garde encore beaucoup de mauvais clichés par rapport à la danse, tu vois, où genre, ben c'est dur, je pense qu'aujourd'hui encore, c'est dur de savoir comment devenir danseur si tu es dans un endroit un peu... perdu en France parce que justement c'est pas assez mis en avant tu vois tu te dis pas comme tu vois ce que je veux dire aux Etats Unis tu vas dire ouais un jour je dirai sur Broadway tu vois ce que je veux dire ou pas ça veut dire que même en rêve même en rêve tu as un endroit et tu as un endroit riche tu vois tu as un endroit riche de différents trucs ou par exemple tu Tu ne vas pas forcément... Tu peux rêver d'artistique. de danse quand tu es jeune en France, etc. Et je me dis oui, peut-être à part l'Opéra de Paris ou genre les... en tout cas de ma génération, les battles juste debout, etc. et tout. Ou peut-être de loin, les... Ouais, non, bah là tu vas directement au stage en fait après. Et après tu te dis de quoi je rêve ici ? C'est ça en fait ma vraie question. C'est de quoi je rêve ici ? Comment mettre les paillettes dans les yeux des plus jeunes pour que ce soit un circuit qui roule tout seul, tu vois ? Et en plus, il y a des endroits, je trouve, qui sont, comme je t'ai dit, très variés. Par exemple, tu vas trouver des comédies musicales drôles, genre vraiment très très drôles. Il y a des comédies musicales tristes, des sujets, c'est tellement, en fait, c'est tellement tellement varié. Alors qu'ici, en général, toujours des comédies musicales dramatiques. Du coup, les gens disent, oh, tu vas voir une comédie musicale. Tu vois, en plus, c'est con. Tu as tous les sketchs de Gad Elmaleh. En fait, tu vois, en regardant les humoristes, les humoristes, c'est marrant parce qu'ils... Ils disent en rigolant ce que tout le monde pense. Et c'est réellement... Les gens pensent encore que les comédies musicales, c'est les trucs de Gad Elmaleh, tu vois. C'est dingue. C'est pas vrai du tout. Non, en fait. C'est pas vrai du tout. Et j'en parle comme si j'étais un grand... J'adore ça, mais je suis pas... le plus calé dedans. Il y a des gens qui vivent la comédie musicale. C'est vraiment leur truc. Ils disent qu'il y a tellement de choses différentes. C'est la variété aussi qui manque. C'est la réelle variété.
- Speaker #1
Après, je trouve qu'en France, il y a de la variété entre les pièces de théâtre, entre comédie musicale, les compagnies qui sont jazz, contemporain, hip-hop, tout ce qui va être aussi plateau télé. L'événementiel aussi de pas mal. Il y a quand même une certaine richesse. Après, je pense que c'est avec soi et soi-même aussi où est-ce qu'on veut aller en tant que danseur. C'est sûr que si tu as des objectifs, des rêves, et que tu ne trouves pas, tu te dis, mince, je n'ai pas ce que je recherche ici. Bon, tu te diras que peut-être ce n'est pas assez varié pour toi. Mais je trouve qu'après, c'est aussi important d'aller voir ailleurs, aller tranquiller aussi ce qui se passe, aller se nourrir. Et il n'y a pas que les États-Unis. Il y a aussi des stages, des camps à droite, à gauche.
- Speaker #0
En fait, je trouve que je suis d'accord avec ça. En fait, c'est varié dans le travail, mais je trouve que ça peut être... peu varié dans le contenu. Tu vois ? Et c'est là où je trouve que malheureusement, sur pas mal d'aspects, on peut... On ose moins, tu vois ? C'est pas pour rien que depuis un certain moment, même quand beaucoup de personnes regardent ce qui est télévisé, etc., tout le monde dit « Ah, tout se ressemble ! » « Ah, tout machin ! » Du moins, moi, c'est quelque chose que j'entends de manière récurrente. C'est parce que je trouve que malheureusement... On est dans un système où on n'ose pas énormément parce qu'on dit souvent que oui, en France, les gens aiment ce qu'ils connaissent, machin, tu vois. Et c'est pas faux. Tu vois, là, j'étends même sur l'artistique en totalité. C'est pour ça qu'on est dans un pays où les gens ont beaucoup... les reprises dans un pays où les gens ont beaucoup leurs anciens chanteurs du coup c'est pas pour rien que il y a beaucoup d'artistes qui font des albums de reprises tu vois de nouveaux artistes une des comédies musicales qui fonctionne le plus qui a le plus fonctionné c'est une comédie musicale qui est quand même très ancienne mais même si elle est incroyable c'est Notre-Dame de Paris et cette année Si on fait le topo des dernières années, on n'a fait que reprendre en termes de grands spectacles. Là, je parle vraiment de grands spectacles mainstream. On n'a fait que reprendre en majorité des anciens trucs. Tu vois ? En fait, c'est que c'est même plus... Moi, ça me fait rire que c'est même plus à prouver. C'est même plus à prouver. Et c'est de l'énergie de sortir un spectacle. Ça veut dire que tu as mis toute l'énergie pour sortir un spectacle de... Plutôt que partir dans quelque chose, tu vas innover dans la création. C'est parce que soit ils ont peur... Soit il n'y croit plus ou soit parce que pour l'instant c'est comme ça que ça fonctionne.
- Speaker #1
Après il faut aussi faire en fonction de ton public. C'est sûr que tu lances un projet et que ton public il n'est pas là. Tu sais derrière il y a des coûts financiers aussi.
- Speaker #0
C'est pour ça que je ne blâme pas. Mais je pense que je suis pour qu'on accepte que ce soit un fait. Et que même si c'est courant, on laisse aussi une petite place à la nouveauté. On sait que c'est comme ça ici. mais... Non, on n'y reste pas. On garde ça pour ceux qui aiment ça, mais on laisse un espace où on va continuellement mettre ou mettre en avant quelque chose de nouveau.
- Speaker #1
On parle d'univers très variés quand même. Toi, tu as aussi dansé pour des compagnies, pour tout ce qui va être plateau télé, événementiel, etc. Qu'est-ce que tu aimes dans le fait de jongler entre ces univers qui sont très différents ? Tu as dansé pour Mourad Berzouki, Chris Marquez, même des défilés.
- Speaker #0
Le truc c'est que après je... Ouais.
- Speaker #1
Ça nourrit ton côté artistique de aller dans divers...
- Speaker #0
En fait je pense que ça nourrit mon côté artistique et puis il faut dire aussi la vérité. Je pense qu'il y a aussi un énorme côté aussi... rencontre je pense que tout le monde aime les débuts de contrat tout le monde aime les débuts tu rencontres de nouvelles personnes un nouveau calligraphe qui va t'apprendre de nouvelles choses et tu en fais ce truc tu as toujours moyen d'apprendre tu vois après il y a beaucoup de gens qui disent ah mais il n'y a pas un moment où tu... tu te fais chier, machin qui dit non, des fois tu tombes sur un nouveau chorégraphe ou quelqu'un qui t'apporte une nouvelle manière de penser, ou il y a un nouvel agré, un nouveau truc, et juste t'apprends de nouvelles choses, tu vois. T'acceptes de te caler sur un créneau où t'es moins fort, t'es moins bon et du coup tu vas réapprendre, tu vois. Je pense que c'est ça aussi. Je pense que j'ai été heureux du fait De me dire que je peux faire quelque chose avec la danse. Du coup, à chaque fois que je peux apprendre quelque chose de nouveau, de m'être dans une situation que je ne connais pas, ça me fait plaisir parce que je sais que je vais pouvoir développer d'autres choses ou même tout simplement voir autre chose parce que la danse ça m'a emmené dans des endroits que je pensais ne jamais réellement voir de mes propres yeux de toute ma vie donc il y a ça aussi et je trouve ça alors que pour de base je rêvais d'être danseur pour une seule et même compagnie voir toute ma vie tu vois et au final c'est pour ça que je me suis dit des fois tu vas pas dans certains endroits pour t'ouvrir d'autres portes. Et aujourd'hui, je ne le regrette pas du tout. Parce que c'est trop agréable. Tu vois, trop de trucs.
- Speaker #1
Ça nourrit aussi en tant qu'humain,
- Speaker #0
je trouve. Et puis ça nourrit ton art, parce que tu travailles avec des gens qui ont une vision de la scène que tu n'as jamais vue, des trucs par exemple le je suis dégoûté d'avoir oublié son Léon Il s'appelait Léon, je suis désolé, je m'excuse auprès de lui parce que j'ai oublié son famille mais c'était un chorégraphe incroyable que j'ai rencontré sur le défilé de Kenzo et j'ai vécu alors que je pensais que ça allait être un truc, on m'avait dit ouais les défilés machin machin c'est pas ouf. alors qu'on a bossé un truc qui était pas dans de la grande danse et tout mais genre lui sa manière de bouger ce qu'il nous a appris cette semaine mais je l'ai pris comme un stage je l'ai pris comme un stage c'était fou c'était trop bien de et puis genre j'avais jamais dansé à bercy donc tu rentres dans un espace qu'est ce que ça fait de danser là qu'est ce que tu dois projeter quand tu danses dans cet espace là puis même en termes de scène de truc technique tu vois quelque chose de différent genre on était c'était vous y avait la moitié de l'homme de Bercy qui était réservé. Au cœur, il y avait une énorme scène vers le public. C'était Solange qui chantait, la sœur de Beyoncé, Solange Knowles. Et en gros, nous, on était séparés par un genre de tulle en soie. Mais imagine un tulle en soie gigantesque qui bloque la moitié de Bercy comme ça. Et genre, je ne sais pas, à un moment donné, qui tombait, la musique... Il y avait une technique trop spécifique. En fait, juste là, tu regardes ça. Et tu te dis ah ouais...
- Speaker #1
Dans le monde de la musique... Ah ouais... Je pense qu'il y a plein de choses qui se découvrent. Il y a de plus en plus de danseurs aussi, d'artistes, c'est trop bien.
- Speaker #0
Et puis tu te dis ça ça peut fonctionner, ah on peut faire ça. Ah si on cale des trucs comme ça, ça peut fonctionner, visuellement. Et puis tu te dis ah ouais, du coup tu peux... Du coup il y a tant de gens qui travaillent sur ça comme ça. Et puis même j'ai toujours aimé la mode sur sa stylée, mais c'est pas quelque chose... que j'ai forcément regardé tous les jours et du coup je trouve que c'est stylé aussi même de tu sais tu acceptes de te mettre aussi dans un personnage pendant une journée tu vois et je trouve que c'est cool ça permet aussi des fois en fait d'assouvir des envies des trucs de ta propre vie dans des espaces auquel le reste de l'année t'as pas accès ou tu t'en fous un peu tu vois peut-être que je porterai certainement jamais deux fois des trucs que j'ai porté là bas mais Mais j'étais content de le vivre pendant ce temps-là, tu vois. C'était grave cool.
- Speaker #1
C'est trop bien, ça nourrit.
- Speaker #0
Ouais, de fou.
- Speaker #1
Et après plusieurs années de scène, même si tu y es encore, comment est-ce que tu prends soin de ton corps aujourd'hui ? Soin de ta santé mentale aussi ? J'ai cru que tu allais t'étouffer. Est-ce que ton rapport au mouvement a évolué avec le temps ? Est-ce que ton rapport au métier a évolué avec le temps aussi ? Je pense que oui, quand on arrive dans un métier, il y a des choses, c'est tout ce qu'on disait depuis le début. Et après tu te rends compte aussi qu'il y a des choses que tu n'as plus envie de faire parce que tu as testé et ça t'a assez nourri, ou des choses qui ne sont plus alignées avec tes valeurs. Mais aussi comment du coup, dans tout ça, on arrive aussi à prendre soin de soi dans sa santé physique et mentale.
- Speaker #0
Ben je pense que... ça c'est pas forcément le bon truc à dire mais personnellement je dis tant que tant que tant que je peux danser comme comme j'ai envie de danser avec et avec les capacités que je sais que j'ai, c'est bon. Ok. Tu vois. C'est à dire que pour moi il faut aujourd'hui il faut se sonder constamment. Avant j'étais dans quelque chose où Il faut garder un certain rythme tout le temps et ta base c'est ça. Mais le problème c'est que ta base elle change énormément. Et je pense qu'avec le temps, même émotionnellement, tu changes beaucoup. Par exemple, moi je sais que j'ai pas vécu les deux, trois meilleures années dernièrement et tout. Et que j'avais pas forcément la mentalité à... aller faire du gros workout ou quoi qu'est ce et je sais qu'il ya des personnes qui vont s'efforcer d'aller dedans tu vois mais c'est aussi peut-être des fois les mêmes personnes qui me disent ben je fais ça pour pour effacer le côté que je me sens mal de l'intérieur et que c'est la seule manière dont je sais de... C'est la seule manière que je connais pour fonctionner, tu vois. Mais en tout cas, moi, je sais que personnellement, j'ai plus du tout envie de fonctionner comme ça. Je pense que c'est vraiment un alliage des deux évidemment il faut il faut rester compétent il faut rester compétent il faut toujours essayer de de retrouver comme on dit ou de maintenir son poids de forme par rapport aussi aux exigences que tu as envie d'avoir et ceci ce que tu as envie d'avoir faut être aligné en fait avec ce que tu as envie de faire et d'avoir si jamais tu as envie de travailler pour quelqu'un tu sais qu'il va falloir avoir tes lignes tes tours tes écarts etc et tout, il faut te présenter prêt pour ça. Du coup tu vas travailler en fonction. Par contre si jamais tu es dans un truc beaucoup plus chill, où tu as envie d'être beaucoup plus à l'écoute de ton corps hors de la danse, c'est-à-dire de ton corps de la vie, et de partir de là pour relier les deux, là c'est une démarche différente. Mais je trouve que c'est important d'avoir la conscience des deux, qu'il y a le corps de la vie et il y a le corps de la danse. Je crois que c'est le Covid qui m'a fait... cliché de dire ça mais genre si je pense que vraiment je crois les premières semaines du Covid mais j'étais en full work tous les jours tous les jours machin et je te jure j'étais entre deux pompes et j'ai dit mais pourquoi je fais ça je me suis dit mais pourquoi je fais ça je me suis dit mais pourquoi je fais ça je me suis dit ça j'ai arrêté hein j'ai arrêté j'ai arrêté à d'un coup j'allais prendre ma douche je me suis mis sur le canapé hop j'ai mis série clac boum j'ai allumé l'ordi et a fait déjà en même temps j'étais en mode ah lalilalilala ah nan nan nan ah oui j'ai craqué mon slip Mais non mais c'est parce que je me suis dit vraiment si je faisais pas de la danse, si je faisais pas de la danse genre j'aurais jamais fait ça et je chercherais pas à avoir Ce corps-là ou cet aspect-là, parce que ça ne m'intéresse pas. Ça ne va pas avec... Enfin, ouais. Ça ne m'intéresse pas.
- Speaker #1
Il n'y a pas que l'aspect esthétique. Quand on parle de prendre soin de soi, aussi, de son corps, c'est l'aspect intérieur, tu vois. Prendre soin de tes articulations, prendre soin de ton ménisque par exemple, de ne pas faire des trucs...
- Speaker #0
C'est pour ça que je dis qu'il faut être à l'écoute et ce qui est sympa c'est de faire justement... pour moi, un jeu entre le corps de la danse et le corps de la vie. C'est-à-dire qu'avec toutes les connaissances du corps de la danse qui peuvent aider au corps de la vie, tu vois, et avec tout aussi le laisser-aller, des fois, du corps de la vie qui peut te permettre aussi des fois de te dire « Ok, là, je n'ai pas besoin de sur-workout. Peut-être que mon corps, en fait, là, il a besoin de repos. » Tu vois, peut-être que mon esprit, mon corps, peut-être que tout ça a besoin de repos avant de repartir. Ce qu'on se dit malheureusement pas assez souvent. Et peut-être des fois, tu es là, tu es un peu trop… Tu te reposes un peu trop sur tes acquis qui est et l'intelligence du corps de la dent, on va dire, ah ok, ben non en fait. Stretch, ou workout, ou renforcement, ou ostéo, ou kiné, ou quoi que ce soit. Parce que je trouve justement qu'il y a toujours de l'intérêt chez l'un et chez l'autre, et qu'au final, du moins au fur et à mesure du temps, les deux se complètent. Je veux dire... Le corps est le bien-être de la vie et le corps est le bien-être de la danse. Je trouve que c'est important d'avoir un équilibre pour bien vivre, pour moi, entre les deux et sa vie de la danse.
- Speaker #1
Complètement. Et je reviens sur le fait que pendant Covid, tu te disais « Mais entre deux pompes, qu'est-ce que je fous ? Pourquoi je suis en train de faire ça alors qu'il ne se passe rien ? » Est-ce que tu as vécu à ce moment-là ou même après ? pendant toute ta carrière, des moments de doute, voire des moments où tu as eu envie d'arrêter ? Est-ce que tu as senti qu'il y avait une remontée ? Qu'est-ce qui t'a mis debout ?
- Speaker #0
Honnêtement, oui. Je dirais même dernièrement. Et c'est même... Je trouve que c'est dur de... plus en plus d'en parler, enfin non pas du tout, c'est de moins en moins dur d'en parler pardon justement mais que oui qu'il y a un tabou énorme au sujet de la dépression chez les danseurs ce serait complètement mentir de dire que ça m'a pas touché, il y a beaucoup de danseurs à qui j'ai parlé que ça a touché parce qu'au bout d'un moment, des fois, avec la dose de choses, on oublie que des fois, tu rencontres beaucoup de gens, il y a beaucoup d'énergie, beaucoup de choses qui se passent, puis tu peux arriver à un point où tu te demandes aussi où tu vas et tu peux être aussi des fois déçu par l'endroit où des gens que tu peux rencontrer, par des trucs de la vie, il y a un moment donné où tu peux vraiment entrer dans quelque chose de... Soit tu es surmené, soit tu vis un gros vide. Il y a des danseurs qui ont dit après leur première grosse tournée, leur premier machin et tout, il y en a qui ont l'impression que leur dose de bonheur a été grillée et qui ne savent plus comment la retrouver, qui ont du mal avec le fait de dire qu'ils ne vont plus jamais revivre la même effervescence qu'un nouveau contrat. ou quelque chose du genre. En tout cas, personnellement, je pense que c'est vraiment propre à chacun. Dans un premier temps, je pense que tout le monde le dit, et c'est une réalité, c'est qu'il faut se faire aider. Je pense que ce soit par des amis ou surtout par un professionnel, parce que c'est souvent des choses qu'on sous-estime. Et ça, par contre, c'est aussi très moi, et ce n'est pas forcément un conseil, Mais moi je sais que j'ai besoin de... de comprendre par quoi je passe. C'est-à-dire que, en tout cas, moi, ça a été vraiment une césure très forte parce que, surtout, je suis quelqu'un qui est toujours en mode « Hey, hey, hey, hey ! » tu vois ? Et genre, voilà quoi. Exactement, et tout d'un coup, t'as juste... Tu n'as plus envie de bouffer, genre. Vraiment, tout est fade. Tu n'écoutes plus de musique. Moi, j'ai même pas envie d'écouter de son. Genre, tu n'as plus envie de danser. Genre, tu trouves que ça n'a plus aucun intérêt, en fait. Genre, ça avait vraiment... Genre, c'était vraiment arrivé au niveau moins... Je ne sais pas combien en termes... En termes d'intérêt quoi, la danse parce que ça me procurait plus aucun plaisir ou surtout parce que je pense que mes envies n'étaient pas au bon endroit et que moi je n'étais pas aussi aligné avec moi-même. Et que ça arrive des fois, tu sais, tu demandes pourquoi je fais ça, tu vois, vraiment, et c'est normal, c'est pas grave. Et je pense que au milieu de tout ça, ça a été... Il y a beaucoup d'autres danseurs. J'ai la chance d'avoir eu quand même de très très bonnes connexions avec des danseurs avec qui j'ai pu beaucoup en parler. Parce qu'évidemment tu peux aussi en parler à tes proches, mais il y aura toujours un aspect qu'ils ne comprendront pas parce que la vie de danseur c'est quand même une vie particulière. Et je serai toujours reconnaissant, je pense que certains danseurs se reconnaîtront, des danseurs qui m'ont vu, avec qui j'ai bossé et qui ont ont capté tu vois qu'ils ont dit en fait là genre là ça va pas genre là je sais que ça va pas mais genre je relâche pas essaye de faire un effort et tout machin et tout et après aussi majoritairement j'ai aussi mes meilleurs amis qui sont aussi les amis qui très proches qui sont dans la danse aussi qui lâchent pas tu vois tant que toi tu es résigné à un moment donné juste de sortir et de retrouver la passion parce que tu sais que c'est que ou dans le moment tu as quand même envie d'en sortir et juste à tout le monde de trouver parce que des fois tu trouves pas cette envie de trouver cette envie de s'en sortir et tout mais il y a des des personnes qui ont été là. Autant pour me dire, là, fais gaffe, c'est mauvais et autant pour te dire ouais fonce genre tu peux aller mieux et tout et réellement aussi te tendre la main en te disant tiens viens à tel endroit, enfin fais ci ou viens à tel endroit parce que ça va être un espace où tu vas pouvoir te retrouver où tu vas pouvoir bien te sentir tu vois c'est con mais par exemple le battle qui est fait le battle le cakewalk battle battle jazz là et ça faisait alors que j'adore ça je crois que ça faisait honnêtement je crois trois mois qui avait pas vraiment dansé genre je regarde pas genre vraiment vraiment danser en mode oisipris taille à tiens je m'envoie tu vois genre vraiment ou genre juste je danse que je calcule rien genre je kiffe je sais beaucoup mais à la fois Quand c'est arrivé, enfin quand ça arrive, ça arrive à maturité. C'est-à-dire que je pense qu'une fois que ça c'est fini, J'ai jamais été aussi en accord de pourquoi je danse, tu vois. Et où je mets les pieds, tu vois. J'ai jamais été, je pense, autant conscient de pourquoi je faisais ce métier. Et c'est là aussi où c'est agréable. Donc pour ma part, j'ai dû passer dedans, mais quand même en une sorte de... J'essayais toujours de garder au maximum les œillères parce que je n'avais pas envie d'être hors de ma vie de la danse et hors de mes proches, etc. Parce que j'avais envie surtout d'avancer, tout simplement.
- Speaker #1
Et comment, justement, pour toi, pour avancer, pour durer dans le métier, qu'est-ce qui te permet de rester en mouvement, en scène, en création ? Est-ce que ça a été ces moments un peu de césure où justement tu t'es dit... Je m'écoute moi et ma santé perso.
- Speaker #0
En fait, les moments de césure, je pense que dans un premier temps, on se rend compte que la danse, c'est pas... Je ne sais plus qui dit ça, un collègue ou moi qui dit déjà, c'est que de la danse ce qu'on fait. J'insiste, c'est que de la danse. Et se rendre compte que notre vie, ce n'est pas... la danse. Il y a une vie à côté. On ne travaille pas pour juste payer son loyer et s'embrouiller par rapport au cachet. On travaille aussi pour se faire plaisir. C'est-à-dire que l'argent que tu rentres, il rentre aussi pour aller te faire un week-end d'ici et là, même si c'est tout seul, pour te faire des propres cadeaux, pas seulement aussi pour montrer que je fais de l'argent, ou pour rendre fière la famille, etc. Non, c'est aussi pour toi de base, pour aller t'acheter, avoir de quoi t'acheter ton pot de glace à Gendaz et t'envoyer avec parce que tu le peux grâce à ton taf qui est génial, qui est même pas ton taf d'ailleurs parce que tu adores y aller et c'est pour ça qu'on fait ça tu vois et avoir aussi l'espace, on est des troubadours non mais c'est ça, non mais c'est ça en vrai tu vois ce que je veux dire, on en rigole mais sinon allons à la défense dès demain C'est vraiment, sinon allons à la défense. Si le but c'est pareil, d'avoir la même vie que Pierrick. Hein ? Pardon, pardon Pierrick, je m'inquiétais. D'avoir la même vie que Pierrick et pas vivre notre vie de troubadour bohème là, qu'on aime bien. Non mais vraiment, au bout d'un moment, même si on lit tout ça, oui voilà. Voilà, il faut quand même payer ses factures. Je trouve que c'est important de garder ça au cœur de sa vie pour pouvoir justement en profiter à chaque fois. En fait, de pouvoir en profiter à chaque fois de la chance qu'on a et on peut seulement en profiter quand... prenant des fois un peu de recul de prenant en prenant des temps de pause et aussi en se récompensant c'est important du coup alors à guenze agendas pardon de sponsoriser cette vidéo non mais mais si elle se récompensait à messi
- Speaker #1
à se récompenser on dit ça on dirait voilà Pardon, on est parti complètement en cacahuètes. Qu'est-ce qui, aujourd'hui, te fait danser ? Quelle est ta source actuelle d'inspiration dans le mouvement ?
- Speaker #0
Est-ce que ce qui te fait danser, c'est peut-être juste ces moments de pause avec toi-même, ces moments d'introspection ? De faire autre chose que de la danse ?
- Speaker #1
En vrai, je dirais que c'est de faire autre chose que de la danse. Parce que ça renourrit ma créativité. Je pense que j'ai eu un moment donné où, pour être quelqu'un qui a très souvent le cerveau qui va à 2000, toi aussi en fait c'est en fait c'est en fait c'est comme tu vois d'un coup ne plus avoir d'image de plus en plus de trucs genre c'est c'est perturbant pour l'esprit et du coup le fait de faire autre chose de red'efforts de renouer avec de la musique de simplement passer aussi des temps avec de jouer à la console et qu'on meurt pote tu vois c'est cool mais tu vois quand tu quand dans Dans toutes ces années où j'allais bosser, où j'étais dans ma déter de la danse, y a des gens que j'ai mis de côté. Y a des gens que j'ai mis de côté. Pour moi, c'était normal d'être au travail au lieu d'assister au mariage de mon meilleur ami. C'était normal, alors que c'est pas normal. ces trucs sont pas normal donc c'est des temps que je prends tu vois de vrai pour mes amis pour ma famille pour etc tu vois des temps de construire ou au fait juste en fait d'être là ou d'être potentiellement disponible si jamais tu vois et de pas forcément mettre la danse sur ce truc là tu vois et surtout quoi c'est des trucs des événements qui qui me nourrissent de fou qui me donne encore plus envie d'y aller et en plus de maintenant vraiment je sais pas d'où moi je trouve aussi un truc de me challenger parce que je me rends compte que j'ai encore beaucoup de rencontres à faire j'ai encore beaucoup de rencontres à faire dans la danse et que j'ai hâte de faire pour pour me challenger j'ai encore envie d'apprendre de nouveaux trucs parce que je pense que vraiment ce truc c'est pour ça que j'ai toujours aimé avoir des taffes différentes et je pense que là j'ai encore envie de ça en parlant de taffes différentes t'as participé du coup à Non.
- Speaker #0
à une émission qui est très connue, qui s'appelle Danse avec les Stars. Comment, alors j'ai beaucoup de questions sur ça, comment tu as intégré l'émission déjà ?
- Speaker #1
Euh... Bah viens un casting. Ouais. Franchement, viens un casting... Tout ce qu'il y a de plus classique mais c'est un casting privé.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
C'est un long casting.
- Speaker #0
Ouais vas-y, c'est pour les personnes qui écoutent et qui sont pas dans ce cas.
- Speaker #1
En fait, je sais pas si je peux dire exactement comment ça se passe. Bah stop. Je sais pas si je peux dire exactement comment ça se passe. Non mais... Pas à cause du truc mais parce que ça serait dévoiler les secrets de...
- Speaker #0
Non mais pourquoi... Non, on va pas dévoiler les secrets de l'enseignement de l'ESTA. Mais globalement, par exemple, un casting, en règle générale, toi, quand tu dis un casting semi-privé, c'est que la personne, elle a peut-être été cherchée sur les réseaux sociaux.
- Speaker #1
En fait, ça a été une proposition. En fait, on m'a proposé de passer le casting. proposé de passer le casting du coup je pense que j'ai compris très vite parce que dans le moment tu comprends que je faisais partie de voilà que l'on est bon et plusieurs et du coup bas régulièrement d'envoyer soit des photos soit des vidéos bah pour voilà pour pour se montrer pour voir s'ils pensent qu'on peut fit avec avec le programme Et du coup c'est assez long parce que tu as beaucoup d'attentes, des fois d'attentes juste d'un oui ou d'un non, est-ce qu'on passe à l'étape suivante ou est-ce que tu passes certaines étapes, sachant qu'il y avait aussi en plus le fait que moi je devais vraiment améliorer mon niveau en danse de salon aussi, pour ça. Du coup, j'avais aussi un peu plus le stress parce que je taffais sur ça, tu vois, de manière aussi... en même temps tu vois et voilà.
- Speaker #0
Yes, pour globalement végariser un peu les castings c'est ça ? Soit parfois ça se fait par des castings ouverts ou tant que c'est une candidature. T'es appelé ou pas, ou parfois il n'y a même pas besoin d'envoyer la candidature, il faut aller directement au jour J et donc voilà il y a énormément de personnes très souvent. Ou alors des fois c'est des castings privés, ou parfois il n'y a même pas de casting, c'est des otages. Mais voilà un casting globalement c'est de... de savoir vendre son image,
- Speaker #1
le présenter,
- Speaker #0
vendre sa danse, savoir, comment dire, refaire la chorégraphie qu'on vient de faire, on n'a pas toute une journée pour apprendre. C'est ça aussi qu'ils veulent voir en casting, c'est ta capacité de mémorisation, ta rapidité d'apprentissage. Qu'est-ce qu'elle t'aura prêt ? Montrer aussi toi ce que tu pourrais apporter en tant que caractériste humain, ton identité, qu'est-ce qu'elle est, qu'est-ce que tu peux apporter ? Euh... Je ne sais pas, au spectacle, au chorégraphe, à l'événement, peu importe. Donc globalement, un casting, c'est ça. Et comme ça, voilà. Très bien. On n'a pas trop dévoilé. Oui, très bien. Et donc, comment... Parce que du coup, tu as été pris. Oui. Comment on vit une aventure qui est médiatisée ? Parce que même si on est, nous les danseurs aujourd'hui, beaucoup sur les réseaux sociaux, qu'on gère notre image, je pense qu'on ne s'attend peut-être pas à devenir aussi médiatisé rapidement. Et est-ce qu'on est prêt finalement ? Est-ce que toi tu étais prêt à l'impact que ça pouvait avoir ? Honnêtement,
- Speaker #1
je pense qu'il n'y a personne qui n'est prêt. Même une personne qui serait avide de ça. De vouloir être connu avant tout, pour moi il n'y a personne qui est prêt. Parce que je pense que de un, tu imagines, tu sous-estimes à la fois la dose de stress que ça peut être. C'est sûr. Et tu sous-estimes aussi le nombre de personnes, réellement le nombre de personnes devant qui tu vas quand même te montrer de manière quotidienne. Et aussi le fait que tu te mettes sur une place publique où tu permets aux gens d'avoir un avis sur ce que tu fais. Et surtout, dans ces sphères-là et dans cet endroit-là, cet avis-là, il est figé. Et c'est ça qui fait crainte et dont on ne se rend pas compte avant d'y être, tu vois. Parce qu'on a l'impression que... Les gens te verront toujours via le prisme de... de l'écran. Ce qu'ils voient, ce qu'ils vont voir, ils vont penser que c'est toi. Et tu ne sais pas exactement ce qu'ils vont voir. Tu ne le sais pas. Toi, tu es à l'intérieur de ça. Et ce truc-là, cette distance, ce côté-là complexe de la télé, pour moi, tu ne comprends pas avant de l'avoir fait.
- Speaker #0
Ça a changé des choses dans ta manière de te percevoir et dans la perception des autres ?
- Speaker #1
Aussi ou pas ? Je serais mentir de dire... De dire non, parce que dans un premier temps, tu passes des mois, des mois à sourire. Tu passes des mois, des mois avec ce visage-là. En mode, tu vois, constamment, t'es comme ça, parce que tu sais pas quand il y a des caméras à gauche, à droite, en haut, sur le côté. Il y a des micros partout. Du coup, tu passes des mois à faire attention à ce que tu dis et à garder un sourire de manière constante. Genre, tout le temps. Parce que... Ben... C'est un espace d'image, tu vois. Il faut dire la réalité. Le milieu de la télévision et tout, c'est un espace d'image et tout. Et c'est un espace aussi dans lequel, du moins tant que danseur, surtout en tant que nouveau danseur, t'es seul. Donc, il faut aussi que tu fasses attention à ce que tu fais. Et surtout, je connaissais aussi des gens qui étaient sur l'émission aussi. Donc, tu as aussi envie de bien te comporter. Et le truc, c'est que du coup... ça te met un microcosmos qui est encore très, très, très différent de celui de la danse et qui est encore très, très différent de celui de la vie tout court, tu vois.
- Speaker #0
Bien sûr. Et après, moi, je rebondis sur le fait de garder le sourire et tout. Ce n'est pas une forme d'hypocrisie ou du fake. C'est juste que dès lors qu'effectivement, tu fais un peu la tête tout de suite, tu ne sais pas ce que...
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Tu ne sais pas surtout ce que les gens derrière vont dire.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Comme ce que tu disais. ils ont que eux le prisme de l'écran. Ah oui oui. Et en fait ça va peut-être à ce moment-là te renvoyer une mauvaise image alors que juste bah...
- Speaker #1
Non mais tu fais la tête deux secondes, t'as un clic, on te dit oui, il est blasé de sa danseuse...
- Speaker #0
Il est peut-être pas blasé, il est peut-être juste en train d'écouter ce qu'une personne te dit.
- Speaker #1
Tu vois ?
- Speaker #0
Et voilà, c'est vrai qu'après t'as aussi les critiques et le regard extérieur et...
- Speaker #1
Et surtout que c'est aussi touchy parce que j'ai été avec Lola Djibuni, genre qui est devenue une partie... grande de ma vie, genre vraiment. Genre on s'est tellement connectés et vraiment franchement je... Rien que pour ça, enfin genre c'est vraiment stratosphérique, genre c'est vraiment une amie de de la vie quoi tout simplement, qui était très sujet aux critiques tu vois et moi ça ça m'a... ça par contre, ça j'ai dit c'est chaud, c'est très chaud. En fait on se rend pas compte que même sur je sais plus à l'époque elle était je sais pas à 500 000 Personne sur Instagram, tu te rends compte que sur 500 000 personnes, recevoir ne serait-ce que 1000 messages dont on t'insulte par jour ? Ouais. Ne serait-ce que 1000 hein ? Ne serait-ce que 1000. Et encore je vois le truc à la baisse. Genre quand je te dis je vois, c'est-à-dire qu'elle est arrivée le matin... Elle me montrait son téléphone et tout, j'étais là... En fait, t'as envie de péter un câble.
- Speaker #0
Bah les gens ne se rendent pas compte que derrière il y a un humain et que...
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et que c'est pas juste un écran qui s'épargne. Ouais. Y a des personnes qui se permettent des choses, mais je me dis, je pense qu'ils ont pas cette intelligence émotionnelle de dire « Mais qu'est-ce que ça me ferait, moi, si on m'envoyait ce genre de message ? »
- Speaker #1
Bien sûr. Et du coup, oui, évidemment, ça change ta perception. Ça change ta perception... Et puis même aussi tu te dis que oui, il existe aussi une sphère où c'est pas la danse qui prime, tu vois. Et c'est pas du tout une critique, c'est que c'est la réalité, c'est un concours télévisé. Tout comme The Voice, tout comme... c'est un concours télévisé. En fait, le... et je pense que j'ai compris en y étant, c'est que la production c'est un monopoli, nous on est les pions. Et les stars, c'est les joueurs, tu vois. Sans le côté négatif du mot « fringant » , tu vois. C'est-à-dire qu'en fait, nous, on fait partie du jeu. Et c'est ça que même les personnes qui regardent ont du mal à comprendre. C'est que c'est les célébrités qui jouent. C'est les célébrités qui jouent, etc. Et que c'est un jeu, avant tout. Évidemment, c'est un endroit où il va y avoir de belles choses, parce que la danse, c'est beau, parce que la danse, ça permet ça. La danse, c'est le vecteur. C'est ce qui permet de créer des moments d'émotion, etc. Mais avant tout, c'est un concours. Et c'est un concours qui ne va pas être basé de manière pure et dure sur la danse. Et c'est une réalité, parce que les gens vont s'attacher aux personnages, les gens vont s'attacher aux duos. Les hommes sont attachés à l'humain et on sait que c'est très souvent ça qui prime dans une émission de Télécrochet. Parce qu'il faut le dire, les gens ont du mal à dire le terme, mais c'est de la télé-réalité, c'est de la télé-crochet. Ça en est et c'est ok. Mais c'est normal, on parle d'industrie, c'est normal que l'industrie de la télé vende ça. comme si ça n'en était pas c'est comme ça, les choses sont comme ça c'est juste que je pense que tu le sais pas réellement et tu fantasmes toujours avant de d'y être d'être dans
- Speaker #0
certains espaces après c'est chouette parce que ça met vraiment c'est quand même une des premières émissions qui a mis la danse à l'honneur qui a rendu visible la danse à la télé et ça c'est trop cool parce que du coup, ça met en valeur plein de types de danses. En plus, avec les années, ça a évolué.
- Speaker #1
Oui, avec les années, ça a évolué. Après,
- Speaker #0
il y a eu des formes un peu plus hybrides avec des musiques commerciales et tout. Et ça, c'est trop chouette parce que ça rend honneur et hommage, je trouve, à la danse. Et ça nous visibilise encore plus. Donc ça, c'est un point positif.
- Speaker #1
Ah mais de fou, ça, c'est un truc qu'on ne peut pas nier et qu'on ne peut pas enlever. C'est que l'émission a vraiment... L'émission a vraiment permis ça, moi-même le premier avant, je regardais les premières émissions. Et c'est marrant, parce que j'ai même une... J'ai trouvé un message de moi sur Messenger, je ne sais plus à qui j'ai écrit, mais j'ai écrit « Je ne ferai jamais danser avec les stars de ma vie » . C'est trop drôle, je ne sais plus quel âge j'avais et tout, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.
- Speaker #0
Parce que tu disais peut-être qu'à l'époque tu voyais que des trucs serrants.
- Speaker #1
Mais j'avais tort.
- Speaker #0
Et du coup tu t'es peut-être dit c'est pas pour moi.
- Speaker #1
Mais j'avais tort, j'ai eu tort comme quoi des fois... C'est pour ça qu'il faut jamais... Des fois tu te pièges toi-même. C'est vrai,
- Speaker #0
c'est vrai, c'est vrai.
- Speaker #1
J'ai dit bon mais j'ai eu tort.
- Speaker #0
Et après, quel a été ton rapport du coup aux réseaux sociaux pendant le tournage de l'émission ?
- Speaker #1
Après voilà honnêtement je crois que pendant l'émission j'ai très... Enfin je pense comme on dit... Entre guillemets, j'ai très lissé, tu vois, je pense. Peut-être un peu trop. Et parce que si je tenais à... Je pense que si ça avait continué, si ça n'avait plus... Je pense que j'aurais gardé aussi un rythme beaucoup plus régulier, etc. J'aurais gardé un truc un peu plus lisse. Parce qu'aussi, il ne faut pas aussi nier le fait... Je pense que surtout, nous, c'est la génération qui a vu Instagram arriver, etc. Je pense qu'on a... on a vraiment aussi la conscience de toutes les personnes qui peuvent regarder ce que tu fais. Et moi, je ne voulais absolument pas que quoi que je puisse faire, que ça puisse toucher ma famille ou mes proches, etc. Et puis, il y a d'autres personnes qui te regardent. Il faut commencer à faire attention, surtout quand on peut être dans un milieu où tu as beaucoup, ne serait-ce que de jeunes personnes, voire d'enfants qui regardent ce que tu fais. Donc, je trouve que c'est important au bout d'un moment de... Je ne vais pas dire de se lisser, mais
- Speaker #0
de montrer l'exemple de montrer un peu l'exemple oui ce que tu dis ce lycée on parle pas du tout de l'émission on parle vraiment de toi et ta vie privée de préserver de préserver ma vie perso de mettre un peu moins
- Speaker #1
de trucs de famille par exemple pendant l'émission c'est con mais je montrais pas où j'allais etc et même en termes de contenu je pense que tu postes des choses différentes sur Et puis je trouve que c'est pas con Je pense Entre les phases de vie Entre ce que tu fais Mais tout de même Suite à ça je me suis dit C'est quand même bien de trouver un entre deux Parce que je trouve que c'est aussi un espace Il faut quand même rester libre Tout le monde a le droit de poster ce qu'il veut Et de rester qui il est Tant que ça est aligné avec tes valeurs Ouais tant que ça est aligné Tant que ça est aligné avec tes valeurs euh... Et là, je me suis de plus en plus pro à retrouver l'Instagram d'avant, publier ce que vous voulez, du moment que c'est cool et respectueux. Exactement.
- Speaker #0
Et je reviens un peu sur ce que tu vois en début d'enregistrement, on parlait d'Elvin Eley, de tout ce qui était aussi en rapport avec ta culture, et les danseurs de couleurs de peau noire. Et est-ce que tu penses qu'on... qu'on attend des choses différentes d'un danseur noir dans les médias ou pas du tout ? Ouais. Ou est-ce que t'as parfois le sentiment qu'on t'enferme dans une image ? Là, je parle plus de l'émission. Ouais,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
Des médias en règle générale, des réseaux sociaux, etc.
- Speaker #1
En fait, le truc, c'est qu'après, pour moi, c'est encore un souci d'endroit, tu vois. Mais je pense qu'en France, on a du mal encore à accepter que... que la majorité des gens vivent avec les clichés qu'ils ont dans leur tête tu vois ça veut dire qu'aujourd'hui par exemple si t'es noir et que t'es danseur c'est la majorité du temps on va demander si tu fais du hip hop tu vois toujours la majorité du temps si jamais tu fais un autre type de danse on va dire oh ok c'est bizarre pourquoi tu vois et tout c'est des trucs des situations dans lesquelles je me suis déjà Ciao ! je me suis déjà retrouvé tu vois et même quand tu fais des castings pour que ce soit des pubs ou des trucs etc ben tu sais que en ce moment là ce qui est cool c'est soit les noirs qui ont des dreads en ce moment c'est ce qui est cool c'est les noirs dans 90 chauves musclés en ce moment ce qui est cool c'est machin et c'est triste à dire mais c'est la réalité par exemple il y a quelques années avant que qu'il y ait tout tout l'avènement autour de la mode soit Travis Scott Playboy Carti etc et que mondainement ce soit cool, soit réellement cool d'être noir, tu vois, ben on n'acceptait pas... c'était pas... stylé, genre un noir super tatoué avec des cheveux un peu en mode freeform, genre The Weeknd, tout ça. Genre on cherchait pas forcément ce genre de truc-là. C'est des choses qui sont venues maintenant. Parce que maintenant, c'est cool, tu vois. Et que... Et que voir... Limite, vu que toute la culture afro-américaine, elle domine toujours et tout, du coup maintenant, les... Ça commence à changer et encore. soit on veut pas des noirs différents, soit les gens n'arrivent pas à voir qu'il y a des noirs différents. C'est très grassement dit, mais je pense que c'est un peu comme ça que tu te sens. Parce qu'aujourd'hui encore, il faut dire la réalité, tu vas en audition, on va en audition, on se regarde tous, on va dans le même coin, et puis on fait les maths. On fait les maths par rapport à... On regarde la production, on se dit vous pensez qu'ils vont en prendre combien ? Machin, bon... Non mais oui, mais maintenant...
- Speaker #0
Je rigole parce que je vois ce que tu veux dire. Ouais,
- Speaker #1
ouais, tu vois, et maintenant ça nous fait rire, mais c'est une réalité. Le truc c'est que c'est une réalité et que tant qu'on voudra pas...
- Speaker #0
Juste, pardon, je précise que c'est pas un rire à mon cœur, c'est un rire de...
- Speaker #1
Ah oui, non mais oui, bien sûr, bien sûr. De... Et tant que ce sera pas... assumer ce sera un problème tu vois parce que évidemment aux états unis ils sont hyper fort en apprenant que tout va bien mais bon ils sont hyper séparatistes séparatistes et racistes voilà voilà je les dis mais tu vois le fait que que des fois il ya un côté où bas il accepte un peu un peu plus le profiling genre Si on veut une danseuse noire, on veut une danseuse noire, si on veut un danseur caucasien, on veut un danseur caucasien, etc. Ça fait que les gens vont directement dans les espaces où on veut. Et ces espaces-là existent. Et je pense que c'est ce truc-là aussi qui manque ou qui bloque. Par exemple, c'est con, mais je vais donner un exemple. Après, c'est parce qu'on n'y est pas encore. Je pense qu'il y a aussi, en termes de mentalité, même artistiquement, des trucs où on n'y est pas prêt. Genre, les gens font encore du chipotage par rapport à la petite sirène qui est noire ou à des trucs comme ça, tu vois. Donc les gens ne sont pas prêts à avoir une comédie musicale avec un protagoniste noir autre que sur Le Roi Lion, tu vois. Genre, c'est bête. Et on ne te laisse même pas, ne serait-ce qu'auditionner pour ça. Par exemple, tu vois, c'est marrant, mais j'ai auditionné pour le premier rôle de Dirty Dancing. Et j'avoue que je l'ai fait pour rigoler. Non, je l'ai fait pour rigoler, je m'explique. Parce que je savais que jamais, ils ne m'appelleraient, ne serait-ce que pour passer la question. Alors que, c'est... J'ai lu le truc, c'était mon profil. C'était mon profil, mais tu vois, vraiment, genre, danseur jazz, qui a des... qui a des latines, machin, tout, même, taille, tout, tout, tout, etc. Tu vois ? Et ils n'avaient pas écrit qu'au casé. Et c'est pour ça que j'ai envoyé. Tu vois, écrivez, tu vois, écrivez, genre dites-le, dites-le, genre comme ça c'est bon, c'est bon tu vois, genre c'est pas grave, genre comme ça on viendra plus dans vos espaces etc. Et peut-être que ça créera d'autres espaces etc. ou...
- Speaker #0
Après c'est vrai que pour essayer de temporiser un peu... Et faire entre guillemets l'avocat du diable. C'est vrai que selon aussi les projets et les demandes, tu vois, il y a des comédies musicales où on va demander telle origine ou telle culture.
- Speaker #1
Bien sûr. Mais limite, je suis en mode faites-le, mais du moins que c'est clair.
- Speaker #0
Comme chez les danseurs.
- Speaker #1
Voilà. Par exemple, le truc, c'est que tout le monde fait comme si oui, on... On s'en fout, on n'en a rien à faire, etc. Non, si jamais tu regardes réellement le quota, dans les faits, tu vas voir qu'il va y avoir une personne noire max et peut-être une métisse curly, etc. Et par contre, on ne va pas en prendre deux. Et ça, c'est une réalité, tu vois, que je pense que les gens ont besoin de le dire pour l'affirmer, tu vois, sans que ce soit... comment dire ? Pas forcément en mode énervement, etc. C'est genre, venez, on accepte que c'est comme ça, ok ? Que du coup, ceux qui n'auront plus envie d'aller se battre pour une place, ils n'iront plus, tu vois ? Ceux qui auront encore envie d'y aller, ils iront, mais ceux qui n'en auront plus envie n'iront plus, tu vois ? Et ça évitera certaines personnes de se fatiguer, tu vois ?
- Speaker #0
Après, je trouve que ça s'ouvre de plus en plus. Oui,
- Speaker #1
tout de même.
- Speaker #0
Il y a de la diversité.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr.
- Speaker #0
comme on en parle, on nous écoute aussi quelque part et donc c'est cool.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr et heureusement que ça avance dans un sens. Je pense que là je fais les maths de la triste totalité, mais évidemment qu'il y a des espaces et qu'il y a des personnes. qui pensent différemment et que déjà aussi il y a des... Dieu merci qu'il y ait des chorégraphes noirs, qu'il y ait des chorégraphes racisés. Donc oui, évidemment qu'il y a... que ça évolue là-dedans, que ça change. Exactement, bien sûr, bien sûr, bien sûr. Mais ça, ce qui m'est triste, c'est que je pense qu'on en est tristement encore loin, tu vois. Et que je pense qu'on en parle comme si on était plus en avance que là où on est, tu vois. En tout cas, moi, c'est mon ressenti.
- Speaker #0
Si on continue d'en parler, c'est que c'est nécessaire. Et en même temps, tu dis, on débat sur des sujets qui ne devraient pas y avoir. On parle juste de choses où il ne devrait même pas y avoir de sujet.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Mais bon. Écoute, on arrive à la fin de l'épisode. Quasiment à une heure et demie. Wow ! Si tu devais transmettre un seul message à... À un jeune danseur ou jeune danseuse qui débute, ce serait quoi ?
- Speaker #1
En vrai, je dirais... Mange tout ce que tu peux. Mange tout ce que tu peux. Mais n'oublie pas de prendre le temps, quelquefois. Genre, vraiment simplement. Parce que je pense que c'est très important que tes premières années dans la danse, tu... Tu sens l'énergie d'aller à fond, genre fusée. Mais c'est important de respirer deux, trois fois. De rester... Pour ne pas oublier qu'il y a la vraie vie à côté. Genre voilà.
- Speaker #0
Yes. Et qu'est-ce que toi, t'aurais aimé entendre quand t'avais 17 ans et que t'as commencé la danse ?
- Speaker #1
Je pense que t'es légitime de le faire. Je pense vraiment... Ouais, je pense que je dirais ça parce que même si je ne leur ferai pas de reproche, mais c'est triste, hein. Mais t'oublies pas les personnes qui t'ont dit que tu n'y arriverais pas, tu vois. C'est triste, hein. Mais tu n'oublies pas. Et des personnes, tu vois encore. Mais quand on va décider de plus être vengeur et d'avoir le cœur de la paix. Mais tu n'oublies pas, tu n'oublies vraiment pas. Et genre, ça marque et il faut dire la vérité, ça crée des fractures. Genre, je me dirais vraiment, tu es légitime de le faire et tu peux le faire bien, tu vois. Tout simplement. et
- Speaker #0
J'ai sauté une question qui était tes futurs projets avec Création, si tu avais des choses ou des vacances, j'en sais rien, des petits...
- Speaker #1
Oui, oui, oui, des petits... Non, en vrai, non. Écoute, tout est à venir, tout est à venir. J'ai l'espace pour... Non, mais justement, comme je disais au début, justement, là, j'ai envie, j'aimerais déjà d'avoir le temps de reprendre ma compagnie, de me remettre à créer. J'adorerais refaire ça, donc... On va dire que c'est ça le prochain projet, trouver le temps de faire ça.
- Speaker #0
Yes, et puis de toute façon quand... On laisse de l'espace dans nos vies, souvent, et c'est comme ça qu'on attire les choses et que ça vient à nous.
- Speaker #1
Je suis grave d'accord.
- Speaker #0
Est-ce que tu auras un dernier message pour clôturer cet épisode, Joël ?
- Speaker #1
Non, j'allais dire une bêtise,
- Speaker #0
mais non.
- Speaker #1
C'est un truc qui n'a rien à voir.
- Speaker #0
Oui, ça n'a rien à voir.
- Speaker #1
Aimez-vous buvez de l'eau et respirez ?
- Speaker #0
Moi, j'aime bien.
- Speaker #1
Aujourd'hui, tu rigoles. Mais quand tu vas te rappeler, y'a toujours un des trois qui peut te sauver. Eh bien sûr ! Y'a toujours un... Soit au bord de l'eau, respirer, ou t'es... Y'a toujours un des trois qui est chiant.
- Speaker #0
Mais je rigole parce que c'est ta tête qui te regarde comme ça. Voilà ! Ah ! Ah ! Ah ! Moi je suis complètement alignée avec ce que tu dis. Ah non !
- Speaker #1
Non... Et parce que ça me fait rire, parce qu'à la fois je suis premier degré, mais à la fois ça me fait rire de dire ça. Au revoir
- Speaker #0
On va clôturer sur ces jolis mots. J'espère que l'épisode vous aura plu. Merci, Joël, pour ton temps.
- Speaker #1
Merci de m'avoir invité.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. N'hésitez pas à envoyer du love, comme il disait, aimez-vous. Envoyez du love à Joël, au podcast aussi, mettez 5 étoiles, le partagez. On vous souhaite une... Belle journée, soirée.
- Speaker #1
Réelle journée, soirée. Voilà.
- Speaker #0
Que vous soyez qui que vous soyez.
- Speaker #1
Qui que vous soyez. Soyez heureux.
- Speaker #0
Voilà. Allez, ciao.
- Speaker #1
Ciao.