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« Dans la turne d’à-côté »

« Je ne vivais que pour le podium, jusqu'à ce que... »

« Je ne vivais que pour le podium, jusqu'à ce que... »

13min |10/03/2025
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13min |10/03/2025
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Description

Est-ce que la quête de performance et d’excellence peut affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n’y a aucun doute. Sportive de haut-niveau, entre entraînements rigoureux et vie académique exigeante, elle a vécu un rythme effréné pendant plusieurs années. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium. Un jour, son corps la supplie de lever le pied : la recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, parmi lesquelles : la joie et la santé mentale. Elle raconte.


Disclaimer : Les discussions et informations partagées dans ce podcast sont destinées à sensibiliser sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Elles ne remplacent en aucun cas les conseils, diagnostics ou traitements fournis par des professionnels de la santé. Si vous traversez une période difficile ou avez des inquiétudes concernant votre santé mentale, nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel qualifié. Prendre soin de soi est essentiel, et demander de l'aide est un signe de force.


Crédits : « Coffee please » (AdobeStock), « Cozy evening Coffee Time » (AdobeStock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue, vous écoutez Dans la Turne d'à Côté, un podcast proposé par l'INSA Lyon. Il y a des périodes de la vie qui marquent, des moments où on a le sentiment d'être à un tournant ou à un carrefour de sa vie. Mais c'est souvent le cas lorsque l'on entre en études supérieures. Entre la sortie du lycée et le début de la vie d'adulte, les choses se bousculent dans les esprits. Alors, nous sommes partis à la rencontre de Robin, Romane, Clara, Antoine et Lucie. En nous ouvrant la porte de leur turne, le nom qu'ils donnent aux chambres étudiantes dans leur école, ils nous ont partagé leur joie, leur peur, leurs ambitions, mais surtout leurs espoirs. Bonne écoute ! Est-ce que la quête de performance et d'excellence peuvent affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n'y a aucun doute. Sportive de haut niveau, elle a vécu un rythme effréné, entre entraînement rigoureux et une vie académique exigeante. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium, mais un jour son corps la supplie. Il lui faut lever le pied. La recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, comme sa santé mentale et surtout, sa joie de vivre.

  • Speaker #1

    J'ai commencé vraiment toute petite, j'ai toujours couru partout avec ma soeur quand on avait 5 ans. On faisait des courses de saut d'obstacle dans le jardin, on jouait au cheval en fait. Puis après du coup on a fait de la natation toutes les deux, on a fait de la compétition toutes les deux. Et justement en fait c'est quand j'étais au lycée, elle commençait à être... Elle avait un niveau top 10 français et du coup elle était censée devenir meilleure que moi. Et par rapport au fait que moi j'ai toujours été vraiment exigeante avec moi-même, première de classe et toujours en fait avoir peur de pas être assez bien, d'être nulle et qu'on se moque de moi et du coup de se surcompenser. Et c'est un entraîneur d'athlètes qui m'avait repéré quand je courais au parc et au début je voulais pas y aller puis j'ai testé. Et en fait, ça m'a fait trop bien de changer parce que l'attention, c'est très exigeant. J'ai deux heures tous les jours. L'athlète, j'en ai une semaine sur deux. Et après, les compétitions, j'étais devant, je me disais bon, c'est vrai qu'au début, quand ça marche bien, quand on se sent fort, c'est encourageant et ça aide à apprécier la discipline. C'est sûr. Mais au final, après, j'ai vraiment développé une passion pour ce sport vraiment très, très forte. Et du coup, petit à petit, j'ai... J'ai dit une irritation pour augmenter l'athlétisme. J'avais fait championne départementale, je faisais des podiums régionaux, mais en France, je n'étais pas devant. Je trouvais que j'avais peut-être fait top 10 sur un 3000 mètres, un truc comme ça, mais je n'avais pas de grosse perf. Quand j'étais en vacances et que du coup, j'étais assez relaxe et que voilà, j'avais que ça à faire de m'entraîner et après aller faire ma récup à la plage. Mais quand il y a eu de nouveau les cours, et en fait, après, le sentiment d'être un peu attendue et d'avoir fait une grosse performance et du coup de me dire qu'il fallait que maintenant que les gens, ils attendaient quelque chose de moi. Et plus les cours qui reprenaient, le fait que j'avais toujours peur de ne pas valider, etc. Finalement, à la fin du semestre, quand j'avais tous mes résultats devant moi, je me disais « Mais j'ai vraiment de la merde dans la classe, je ne suis pas du tout dans celle qui devrait se faire du souci pourtant. » Mais moi, j'avais vraiment l'impression que si je ne révisais pas, j'allais tout louper. J'avais vraiment l'impression de… Des fois, j'étais en cours, je me disais « Mais quelle catastrophe, je ne comprends rien, je suis nulle. » Je me rappelle que ma mère, quand j'étais au lycée, une fois m'avait dit… T'es sûr que t'as besoin de passer autant de temps à faire tes fiches d'histoire-géo que tu veux pas venir faire un ping-pong avec nous. Et donc, c'est vrai que finalement, j'ai l'impression que des fois, on se sent beaucoup dans des allures sur nos notes. Et c'est ça, pour les sportifs, les performances, les chronos. Mais c'est pas ça qui va faire qu'on est mieux que quelqu'un. Et que la curiosité, aller faire des expos, voir des musées, des spectacles, c'est tout aussi important. ou même essayer des défis sportifs si notre truc c'est vraiment le sport ou juste bah c'est ça le faire des enfin partager sa passion avec d'autres enfin y'a d'autres choses que juste faire un chrono sur 10 km y'a eu les les France de 10 km à Langueux, où là j'avais fait, je pense que c'est mon meilleur souvenir de course, parce que j'avais fait mon meilleur temps, et j'avais fait le championnat de France Junior, et du coup ça avait été vraiment, pour moi en fait, je me rappelle ce jour-là, avoir pensé que c'était une sorte de victoire contre l'anorexie, parce que j'avais réussi à mettre ça de côté pour m'entraîner, etc. Mais en fait, je n'avais pas mis de côté, j'avais mis les problèmes de côté, et je n'avais pas fait partir la maladie. Je continuais à vomir dès que je mangeais un gâteau. Et juste, je me disais, c'est pas grave, je me sens quand même super heureuse quand je cours. Et parce que ça, au final, oui, cette course m'avait procuré énormément de joie. Vraiment, je ne dis pas que le sport, ça procure aussi. C'est incroyable quand ça fonctionne. Et comme on dit que les planètes s'alignent, c'est trop bien. Mais le après, des fois, il peut être vraiment compliqué. Quand après, on a l'impression qu'on ne fait plus aussi bien qu'avant. Moi je sais que ce qui avait été super dur aussi c'est qu'il y avait la saison de cross et j'avais fait 5e ou le 2-4e ou France-France. J'étais à une place de la qualif aux Europes et j'étais vraiment pas loin du tout niveau chrono et ça m'avait bouffé pendant des mois de me dire « Ah si j'avais accéléré un peu plus tôt ça l'aurait fait » . Et en fait ça rima rien de se dire « Oui bah super, c'est vrai que ça aurait été trop bien d'aller aux Europes. En attendant j'ai pas accéléré plus tôt donc la qualif elle est pas là et je peux rien faire » . il faut le changer. Et c'est vrai que ça bouffe vachement. C'est une déception. On a l'impression que c'est énormément de temps consacré à l'entraînement et au travail pour rien. Et c'est le même principe qu'on a révisé pendant des heures pour un contrôle qui se passe mal. Je ne dis pas que c'est impossible d'être à très haut niveau et d'être heureux. Je pense que ça donne des étoiles dans les yeux quand on regarde les courses au JO, mais qu'il faut se méfier un peu des paillettes parfois. Et garder en tête que ce qui est important, c'est quand même notre santé, notre plaisir global. Et puis, après avoir repris l'athlète, cet été, j'ai glissé en randonnée. Et ça, c'était vraiment super dur parce que je me disais, mais là, je n'ai rien fait de mal. Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas moi qui ai engendré mon corps en détresse. C'est vraiment juste que je ne suis pas douée. Je ne sais pas marcher sur mes deux pieds. Et on ne savait pas si c'était cassé ou pas parce que sur la radio, on ne voyait pas bien. Puis à l'hôpital, il y avait plein de problèmes. Il y avait une petite fille qui avait un arrêt cardiaque. Et du coup, les hélicos ne pouvaient pas atterrir. C'était vraiment le gros bazar et il n'y avait plus qu'un médecin, du coup, au final, à la fin, dans les urgences. C'était là aussi où je m'étais dit, mes petits soucis de sportif de haut niveau, ça reste vraiment du luxe, en fait, parce qu'il y en a qui... Enfin, il y en a qui, voilà, qui luttent pour la vie, pour pouvoir marcher. Et du coup, c'est vrai que... C'est très important de garder ce recul, même si après, se culpabiliser pendant des heures en se disant que nous n'avons rien, au final, ce n'est pas non plus forcément bénéfique. Et puis, cette nuit-là, à l'hôpital, j'ai aussi entendu un médecin, le seul médecin qui restait, appeler une maman au téléphone. Et c'était pour lui dire que son fils allait être amputé. Et il lui disait ça d'une manière tellement horrible, en disant, bon, il va être amputé, je ne sais pas encore où. Je ne sais pas madame, est-ce qu'on peut faire ? Il y a plein de choses, il y a la clinique, il y a les groupes de parole, je ne sais pas, moi je suis juste qui va devoir être amputée. C'était horrible et j'avais fait des cauchemars toute la nuit et le lendemain, je me sentais super mal, je ne savais toujours pas si ma chien était cassé. Par contre, je savais que j'avais un os de la main cassé et en même temps, je me disais, oui, mais moi, je suis super triste, mais c'est nul, ce n'est pas nul ce qui m'arrive, mais je veux dire, j'ai énormément de chance quand même. Et du coup, c'était tout mélangé dans ma tête, je n'en pouvais plus, j'ai pleuré le soir de la journée. Et du coup, à les croiser, je me suis dit, en soi, je crois que c'est bien que je fasse une pause de compétition parce que là, je n'avais plus envie d'y aller. J'avais déjà appelé mon entraîneur avant le dernier cross pour lui dire que je ne veux pas y aller. C'est horrible, je ne vais pas bien. Je ne veux pas être sur la ligne de départ derrière des filles qui sont à fond dans l'atelier alors que moi, je n'arrive plus à faire comme ça. C'est une mois d'avance que je n'arrive plus à retrouver et je me bats pour essayer de retrouver ma concentration sur les objectifs sportifs. plus suffisant, là mon corps il croit qu'il faut que je prenne du temps pour moi. Au final, je l'avais quand même fait ce cross parce qu'il y avait une fille de mon équipe qui avait besoin de moi, sinon elle n'était pas qualifiée. Je l'avais fait et du coup, je me suis dit, bon, allez, je fais quand même le prochain. Au final, je n'arrivais pas à faire un stop et dire que je me suis pétée les deux croisés, c'était une excuse beaucoup plus valable que de dire, il faut que je prenne soin de ma santé mentale et faire une pause. On perd vite la notion des choses avec le niveau. C'est vraiment une autre planète où si on n'a pas la médaille au bout, c'est toute notre vie qui est les mariniens. Des fois je me dis mais on ne se rend pas compte de la chance qu'on a quand même d'avoir ce genre de soucis. Et en même temps c'est réel parce que c'est toute notre vie qui est centrée là-dessus. Donc au final c'est assez dur de jongler entre les deux mondes. Enfin assez dur. Moi du coup là cette année je n'étais pas trop au niveau, ça m'a permis de prendre du recul. Mais je comprends, j'ai pas mal d'amis qui sont là-dedans et je comprends que... c'est pas simple de se détacher un peu de ces préoccupations finalement un peu luxueuses, mais qui en même temps s'arrêtent le quotidien. Là, je fais une course et je suis trop bien, et j'ai aucune pression, et je fais ça pour le plaisir, et je suis dix fois mieux que quand j'étais en mode super stressée de ce que les gens allaient penser. Et au final, les gens, ça veut rien dire, la plupart, soit ils se posent aussi des questions sur eux-mêmes, soit c'est vraiment des gens malveillants qui n'ont que ça à faire de critiquer. autant les laisser parler, je pense que c'est vraiment pas la malhauté. Et que toutes les copines que j'ai revues, même celles qui sont à très haut niveau et qui continuent de se qualifier aux Europes et de faire des super pertes, elles ont discuté avec moi au petit cross du coin, elles ont demandé des nouvelles et elles étaient super gentilles, elles m'ont toutes dit « mais t'as tellement raison, prends le temps qu'il te faut » . En fait on se fait vraiment des images un peu... On se fait des peurs de ce que les gens vont penser, mais ça reste dans notre tête la plupart du temps.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Si vous avez apprécié ce podcast, pensez à vous abonner pour ne rien rater des épisodes à venir. A très bientôt !

Description

Est-ce que la quête de performance et d’excellence peut affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n’y a aucun doute. Sportive de haut-niveau, entre entraînements rigoureux et vie académique exigeante, elle a vécu un rythme effréné pendant plusieurs années. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium. Un jour, son corps la supplie de lever le pied : la recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, parmi lesquelles : la joie et la santé mentale. Elle raconte.


Disclaimer : Les discussions et informations partagées dans ce podcast sont destinées à sensibiliser sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Elles ne remplacent en aucun cas les conseils, diagnostics ou traitements fournis par des professionnels de la santé. Si vous traversez une période difficile ou avez des inquiétudes concernant votre santé mentale, nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel qualifié. Prendre soin de soi est essentiel, et demander de l'aide est un signe de force.


Crédits : « Coffee please » (AdobeStock), « Cozy evening Coffee Time » (AdobeStock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue, vous écoutez Dans la Turne d'à Côté, un podcast proposé par l'INSA Lyon. Il y a des périodes de la vie qui marquent, des moments où on a le sentiment d'être à un tournant ou à un carrefour de sa vie. Mais c'est souvent le cas lorsque l'on entre en études supérieures. Entre la sortie du lycée et le début de la vie d'adulte, les choses se bousculent dans les esprits. Alors, nous sommes partis à la rencontre de Robin, Romane, Clara, Antoine et Lucie. En nous ouvrant la porte de leur turne, le nom qu'ils donnent aux chambres étudiantes dans leur école, ils nous ont partagé leur joie, leur peur, leurs ambitions, mais surtout leurs espoirs. Bonne écoute ! Est-ce que la quête de performance et d'excellence peuvent affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n'y a aucun doute. Sportive de haut niveau, elle a vécu un rythme effréné, entre entraînement rigoureux et une vie académique exigeante. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium, mais un jour son corps la supplie. Il lui faut lever le pied. La recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, comme sa santé mentale et surtout, sa joie de vivre.

  • Speaker #1

    J'ai commencé vraiment toute petite, j'ai toujours couru partout avec ma soeur quand on avait 5 ans. On faisait des courses de saut d'obstacle dans le jardin, on jouait au cheval en fait. Puis après du coup on a fait de la natation toutes les deux, on a fait de la compétition toutes les deux. Et justement en fait c'est quand j'étais au lycée, elle commençait à être... Elle avait un niveau top 10 français et du coup elle était censée devenir meilleure que moi. Et par rapport au fait que moi j'ai toujours été vraiment exigeante avec moi-même, première de classe et toujours en fait avoir peur de pas être assez bien, d'être nulle et qu'on se moque de moi et du coup de se surcompenser. Et c'est un entraîneur d'athlètes qui m'avait repéré quand je courais au parc et au début je voulais pas y aller puis j'ai testé. Et en fait, ça m'a fait trop bien de changer parce que l'attention, c'est très exigeant. J'ai deux heures tous les jours. L'athlète, j'en ai une semaine sur deux. Et après, les compétitions, j'étais devant, je me disais bon, c'est vrai qu'au début, quand ça marche bien, quand on se sent fort, c'est encourageant et ça aide à apprécier la discipline. C'est sûr. Mais au final, après, j'ai vraiment développé une passion pour ce sport vraiment très, très forte. Et du coup, petit à petit, j'ai... J'ai dit une irritation pour augmenter l'athlétisme. J'avais fait championne départementale, je faisais des podiums régionaux, mais en France, je n'étais pas devant. Je trouvais que j'avais peut-être fait top 10 sur un 3000 mètres, un truc comme ça, mais je n'avais pas de grosse perf. Quand j'étais en vacances et que du coup, j'étais assez relaxe et que voilà, j'avais que ça à faire de m'entraîner et après aller faire ma récup à la plage. Mais quand il y a eu de nouveau les cours, et en fait, après, le sentiment d'être un peu attendue et d'avoir fait une grosse performance et du coup de me dire qu'il fallait que maintenant que les gens, ils attendaient quelque chose de moi. Et plus les cours qui reprenaient, le fait que j'avais toujours peur de ne pas valider, etc. Finalement, à la fin du semestre, quand j'avais tous mes résultats devant moi, je me disais « Mais j'ai vraiment de la merde dans la classe, je ne suis pas du tout dans celle qui devrait se faire du souci pourtant. » Mais moi, j'avais vraiment l'impression que si je ne révisais pas, j'allais tout louper. J'avais vraiment l'impression de… Des fois, j'étais en cours, je me disais « Mais quelle catastrophe, je ne comprends rien, je suis nulle. » Je me rappelle que ma mère, quand j'étais au lycée, une fois m'avait dit… T'es sûr que t'as besoin de passer autant de temps à faire tes fiches d'histoire-géo que tu veux pas venir faire un ping-pong avec nous. Et donc, c'est vrai que finalement, j'ai l'impression que des fois, on se sent beaucoup dans des allures sur nos notes. Et c'est ça, pour les sportifs, les performances, les chronos. Mais c'est pas ça qui va faire qu'on est mieux que quelqu'un. Et que la curiosité, aller faire des expos, voir des musées, des spectacles, c'est tout aussi important. ou même essayer des défis sportifs si notre truc c'est vraiment le sport ou juste bah c'est ça le faire des enfin partager sa passion avec d'autres enfin y'a d'autres choses que juste faire un chrono sur 10 km y'a eu les les France de 10 km à Langueux, où là j'avais fait, je pense que c'est mon meilleur souvenir de course, parce que j'avais fait mon meilleur temps, et j'avais fait le championnat de France Junior, et du coup ça avait été vraiment, pour moi en fait, je me rappelle ce jour-là, avoir pensé que c'était une sorte de victoire contre l'anorexie, parce que j'avais réussi à mettre ça de côté pour m'entraîner, etc. Mais en fait, je n'avais pas mis de côté, j'avais mis les problèmes de côté, et je n'avais pas fait partir la maladie. Je continuais à vomir dès que je mangeais un gâteau. Et juste, je me disais, c'est pas grave, je me sens quand même super heureuse quand je cours. Et parce que ça, au final, oui, cette course m'avait procuré énormément de joie. Vraiment, je ne dis pas que le sport, ça procure aussi. C'est incroyable quand ça fonctionne. Et comme on dit que les planètes s'alignent, c'est trop bien. Mais le après, des fois, il peut être vraiment compliqué. Quand après, on a l'impression qu'on ne fait plus aussi bien qu'avant. Moi je sais que ce qui avait été super dur aussi c'est qu'il y avait la saison de cross et j'avais fait 5e ou le 2-4e ou France-France. J'étais à une place de la qualif aux Europes et j'étais vraiment pas loin du tout niveau chrono et ça m'avait bouffé pendant des mois de me dire « Ah si j'avais accéléré un peu plus tôt ça l'aurait fait » . Et en fait ça rima rien de se dire « Oui bah super, c'est vrai que ça aurait été trop bien d'aller aux Europes. En attendant j'ai pas accéléré plus tôt donc la qualif elle est pas là et je peux rien faire » . il faut le changer. Et c'est vrai que ça bouffe vachement. C'est une déception. On a l'impression que c'est énormément de temps consacré à l'entraînement et au travail pour rien. Et c'est le même principe qu'on a révisé pendant des heures pour un contrôle qui se passe mal. Je ne dis pas que c'est impossible d'être à très haut niveau et d'être heureux. Je pense que ça donne des étoiles dans les yeux quand on regarde les courses au JO, mais qu'il faut se méfier un peu des paillettes parfois. Et garder en tête que ce qui est important, c'est quand même notre santé, notre plaisir global. Et puis, après avoir repris l'athlète, cet été, j'ai glissé en randonnée. Et ça, c'était vraiment super dur parce que je me disais, mais là, je n'ai rien fait de mal. Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas moi qui ai engendré mon corps en détresse. C'est vraiment juste que je ne suis pas douée. Je ne sais pas marcher sur mes deux pieds. Et on ne savait pas si c'était cassé ou pas parce que sur la radio, on ne voyait pas bien. Puis à l'hôpital, il y avait plein de problèmes. Il y avait une petite fille qui avait un arrêt cardiaque. Et du coup, les hélicos ne pouvaient pas atterrir. C'était vraiment le gros bazar et il n'y avait plus qu'un médecin, du coup, au final, à la fin, dans les urgences. C'était là aussi où je m'étais dit, mes petits soucis de sportif de haut niveau, ça reste vraiment du luxe, en fait, parce qu'il y en a qui... Enfin, il y en a qui, voilà, qui luttent pour la vie, pour pouvoir marcher. Et du coup, c'est vrai que... C'est très important de garder ce recul, même si après, se culpabiliser pendant des heures en se disant que nous n'avons rien, au final, ce n'est pas non plus forcément bénéfique. Et puis, cette nuit-là, à l'hôpital, j'ai aussi entendu un médecin, le seul médecin qui restait, appeler une maman au téléphone. Et c'était pour lui dire que son fils allait être amputé. Et il lui disait ça d'une manière tellement horrible, en disant, bon, il va être amputé, je ne sais pas encore où. Je ne sais pas madame, est-ce qu'on peut faire ? Il y a plein de choses, il y a la clinique, il y a les groupes de parole, je ne sais pas, moi je suis juste qui va devoir être amputée. C'était horrible et j'avais fait des cauchemars toute la nuit et le lendemain, je me sentais super mal, je ne savais toujours pas si ma chien était cassé. Par contre, je savais que j'avais un os de la main cassé et en même temps, je me disais, oui, mais moi, je suis super triste, mais c'est nul, ce n'est pas nul ce qui m'arrive, mais je veux dire, j'ai énormément de chance quand même. Et du coup, c'était tout mélangé dans ma tête, je n'en pouvais plus, j'ai pleuré le soir de la journée. Et du coup, à les croiser, je me suis dit, en soi, je crois que c'est bien que je fasse une pause de compétition parce que là, je n'avais plus envie d'y aller. J'avais déjà appelé mon entraîneur avant le dernier cross pour lui dire que je ne veux pas y aller. C'est horrible, je ne vais pas bien. Je ne veux pas être sur la ligne de départ derrière des filles qui sont à fond dans l'atelier alors que moi, je n'arrive plus à faire comme ça. C'est une mois d'avance que je n'arrive plus à retrouver et je me bats pour essayer de retrouver ma concentration sur les objectifs sportifs. plus suffisant, là mon corps il croit qu'il faut que je prenne du temps pour moi. Au final, je l'avais quand même fait ce cross parce qu'il y avait une fille de mon équipe qui avait besoin de moi, sinon elle n'était pas qualifiée. Je l'avais fait et du coup, je me suis dit, bon, allez, je fais quand même le prochain. Au final, je n'arrivais pas à faire un stop et dire que je me suis pétée les deux croisés, c'était une excuse beaucoup plus valable que de dire, il faut que je prenne soin de ma santé mentale et faire une pause. On perd vite la notion des choses avec le niveau. C'est vraiment une autre planète où si on n'a pas la médaille au bout, c'est toute notre vie qui est les mariniens. Des fois je me dis mais on ne se rend pas compte de la chance qu'on a quand même d'avoir ce genre de soucis. Et en même temps c'est réel parce que c'est toute notre vie qui est centrée là-dessus. Donc au final c'est assez dur de jongler entre les deux mondes. Enfin assez dur. Moi du coup là cette année je n'étais pas trop au niveau, ça m'a permis de prendre du recul. Mais je comprends, j'ai pas mal d'amis qui sont là-dedans et je comprends que... c'est pas simple de se détacher un peu de ces préoccupations finalement un peu luxueuses, mais qui en même temps s'arrêtent le quotidien. Là, je fais une course et je suis trop bien, et j'ai aucune pression, et je fais ça pour le plaisir, et je suis dix fois mieux que quand j'étais en mode super stressée de ce que les gens allaient penser. Et au final, les gens, ça veut rien dire, la plupart, soit ils se posent aussi des questions sur eux-mêmes, soit c'est vraiment des gens malveillants qui n'ont que ça à faire de critiquer. autant les laisser parler, je pense que c'est vraiment pas la malhauté. Et que toutes les copines que j'ai revues, même celles qui sont à très haut niveau et qui continuent de se qualifier aux Europes et de faire des super pertes, elles ont discuté avec moi au petit cross du coin, elles ont demandé des nouvelles et elles étaient super gentilles, elles m'ont toutes dit « mais t'as tellement raison, prends le temps qu'il te faut » . En fait on se fait vraiment des images un peu... On se fait des peurs de ce que les gens vont penser, mais ça reste dans notre tête la plupart du temps.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Si vous avez apprécié ce podcast, pensez à vous abonner pour ne rien rater des épisodes à venir. A très bientôt !

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Est-ce que la quête de performance et d’excellence peut affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n’y a aucun doute. Sportive de haut-niveau, entre entraînements rigoureux et vie académique exigeante, elle a vécu un rythme effréné pendant plusieurs années. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium. Un jour, son corps la supplie de lever le pied : la recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, parmi lesquelles : la joie et la santé mentale. Elle raconte.


Disclaimer : Les discussions et informations partagées dans ce podcast sont destinées à sensibiliser sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Elles ne remplacent en aucun cas les conseils, diagnostics ou traitements fournis par des professionnels de la santé. Si vous traversez une période difficile ou avez des inquiétudes concernant votre santé mentale, nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel qualifié. Prendre soin de soi est essentiel, et demander de l'aide est un signe de force.


Crédits : « Coffee please » (AdobeStock), « Cozy evening Coffee Time » (AdobeStock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue, vous écoutez Dans la Turne d'à Côté, un podcast proposé par l'INSA Lyon. Il y a des périodes de la vie qui marquent, des moments où on a le sentiment d'être à un tournant ou à un carrefour de sa vie. Mais c'est souvent le cas lorsque l'on entre en études supérieures. Entre la sortie du lycée et le début de la vie d'adulte, les choses se bousculent dans les esprits. Alors, nous sommes partis à la rencontre de Robin, Romane, Clara, Antoine et Lucie. En nous ouvrant la porte de leur turne, le nom qu'ils donnent aux chambres étudiantes dans leur école, ils nous ont partagé leur joie, leur peur, leurs ambitions, mais surtout leurs espoirs. Bonne écoute ! Est-ce que la quête de performance et d'excellence peuvent affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n'y a aucun doute. Sportive de haut niveau, elle a vécu un rythme effréné, entre entraînement rigoureux et une vie académique exigeante. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium, mais un jour son corps la supplie. Il lui faut lever le pied. La recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, comme sa santé mentale et surtout, sa joie de vivre.

  • Speaker #1

    J'ai commencé vraiment toute petite, j'ai toujours couru partout avec ma soeur quand on avait 5 ans. On faisait des courses de saut d'obstacle dans le jardin, on jouait au cheval en fait. Puis après du coup on a fait de la natation toutes les deux, on a fait de la compétition toutes les deux. Et justement en fait c'est quand j'étais au lycée, elle commençait à être... Elle avait un niveau top 10 français et du coup elle était censée devenir meilleure que moi. Et par rapport au fait que moi j'ai toujours été vraiment exigeante avec moi-même, première de classe et toujours en fait avoir peur de pas être assez bien, d'être nulle et qu'on se moque de moi et du coup de se surcompenser. Et c'est un entraîneur d'athlètes qui m'avait repéré quand je courais au parc et au début je voulais pas y aller puis j'ai testé. Et en fait, ça m'a fait trop bien de changer parce que l'attention, c'est très exigeant. J'ai deux heures tous les jours. L'athlète, j'en ai une semaine sur deux. Et après, les compétitions, j'étais devant, je me disais bon, c'est vrai qu'au début, quand ça marche bien, quand on se sent fort, c'est encourageant et ça aide à apprécier la discipline. C'est sûr. Mais au final, après, j'ai vraiment développé une passion pour ce sport vraiment très, très forte. Et du coup, petit à petit, j'ai... J'ai dit une irritation pour augmenter l'athlétisme. J'avais fait championne départementale, je faisais des podiums régionaux, mais en France, je n'étais pas devant. Je trouvais que j'avais peut-être fait top 10 sur un 3000 mètres, un truc comme ça, mais je n'avais pas de grosse perf. Quand j'étais en vacances et que du coup, j'étais assez relaxe et que voilà, j'avais que ça à faire de m'entraîner et après aller faire ma récup à la plage. Mais quand il y a eu de nouveau les cours, et en fait, après, le sentiment d'être un peu attendue et d'avoir fait une grosse performance et du coup de me dire qu'il fallait que maintenant que les gens, ils attendaient quelque chose de moi. Et plus les cours qui reprenaient, le fait que j'avais toujours peur de ne pas valider, etc. Finalement, à la fin du semestre, quand j'avais tous mes résultats devant moi, je me disais « Mais j'ai vraiment de la merde dans la classe, je ne suis pas du tout dans celle qui devrait se faire du souci pourtant. » Mais moi, j'avais vraiment l'impression que si je ne révisais pas, j'allais tout louper. J'avais vraiment l'impression de… Des fois, j'étais en cours, je me disais « Mais quelle catastrophe, je ne comprends rien, je suis nulle. » Je me rappelle que ma mère, quand j'étais au lycée, une fois m'avait dit… T'es sûr que t'as besoin de passer autant de temps à faire tes fiches d'histoire-géo que tu veux pas venir faire un ping-pong avec nous. Et donc, c'est vrai que finalement, j'ai l'impression que des fois, on se sent beaucoup dans des allures sur nos notes. Et c'est ça, pour les sportifs, les performances, les chronos. Mais c'est pas ça qui va faire qu'on est mieux que quelqu'un. Et que la curiosité, aller faire des expos, voir des musées, des spectacles, c'est tout aussi important. ou même essayer des défis sportifs si notre truc c'est vraiment le sport ou juste bah c'est ça le faire des enfin partager sa passion avec d'autres enfin y'a d'autres choses que juste faire un chrono sur 10 km y'a eu les les France de 10 km à Langueux, où là j'avais fait, je pense que c'est mon meilleur souvenir de course, parce que j'avais fait mon meilleur temps, et j'avais fait le championnat de France Junior, et du coup ça avait été vraiment, pour moi en fait, je me rappelle ce jour-là, avoir pensé que c'était une sorte de victoire contre l'anorexie, parce que j'avais réussi à mettre ça de côté pour m'entraîner, etc. Mais en fait, je n'avais pas mis de côté, j'avais mis les problèmes de côté, et je n'avais pas fait partir la maladie. Je continuais à vomir dès que je mangeais un gâteau. Et juste, je me disais, c'est pas grave, je me sens quand même super heureuse quand je cours. Et parce que ça, au final, oui, cette course m'avait procuré énormément de joie. Vraiment, je ne dis pas que le sport, ça procure aussi. C'est incroyable quand ça fonctionne. Et comme on dit que les planètes s'alignent, c'est trop bien. Mais le après, des fois, il peut être vraiment compliqué. Quand après, on a l'impression qu'on ne fait plus aussi bien qu'avant. Moi je sais que ce qui avait été super dur aussi c'est qu'il y avait la saison de cross et j'avais fait 5e ou le 2-4e ou France-France. J'étais à une place de la qualif aux Europes et j'étais vraiment pas loin du tout niveau chrono et ça m'avait bouffé pendant des mois de me dire « Ah si j'avais accéléré un peu plus tôt ça l'aurait fait » . Et en fait ça rima rien de se dire « Oui bah super, c'est vrai que ça aurait été trop bien d'aller aux Europes. En attendant j'ai pas accéléré plus tôt donc la qualif elle est pas là et je peux rien faire » . il faut le changer. Et c'est vrai que ça bouffe vachement. C'est une déception. On a l'impression que c'est énormément de temps consacré à l'entraînement et au travail pour rien. Et c'est le même principe qu'on a révisé pendant des heures pour un contrôle qui se passe mal. Je ne dis pas que c'est impossible d'être à très haut niveau et d'être heureux. Je pense que ça donne des étoiles dans les yeux quand on regarde les courses au JO, mais qu'il faut se méfier un peu des paillettes parfois. Et garder en tête que ce qui est important, c'est quand même notre santé, notre plaisir global. Et puis, après avoir repris l'athlète, cet été, j'ai glissé en randonnée. Et ça, c'était vraiment super dur parce que je me disais, mais là, je n'ai rien fait de mal. Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas moi qui ai engendré mon corps en détresse. C'est vraiment juste que je ne suis pas douée. Je ne sais pas marcher sur mes deux pieds. Et on ne savait pas si c'était cassé ou pas parce que sur la radio, on ne voyait pas bien. Puis à l'hôpital, il y avait plein de problèmes. Il y avait une petite fille qui avait un arrêt cardiaque. Et du coup, les hélicos ne pouvaient pas atterrir. C'était vraiment le gros bazar et il n'y avait plus qu'un médecin, du coup, au final, à la fin, dans les urgences. C'était là aussi où je m'étais dit, mes petits soucis de sportif de haut niveau, ça reste vraiment du luxe, en fait, parce qu'il y en a qui... Enfin, il y en a qui, voilà, qui luttent pour la vie, pour pouvoir marcher. Et du coup, c'est vrai que... C'est très important de garder ce recul, même si après, se culpabiliser pendant des heures en se disant que nous n'avons rien, au final, ce n'est pas non plus forcément bénéfique. Et puis, cette nuit-là, à l'hôpital, j'ai aussi entendu un médecin, le seul médecin qui restait, appeler une maman au téléphone. Et c'était pour lui dire que son fils allait être amputé. Et il lui disait ça d'une manière tellement horrible, en disant, bon, il va être amputé, je ne sais pas encore où. Je ne sais pas madame, est-ce qu'on peut faire ? Il y a plein de choses, il y a la clinique, il y a les groupes de parole, je ne sais pas, moi je suis juste qui va devoir être amputée. C'était horrible et j'avais fait des cauchemars toute la nuit et le lendemain, je me sentais super mal, je ne savais toujours pas si ma chien était cassé. Par contre, je savais que j'avais un os de la main cassé et en même temps, je me disais, oui, mais moi, je suis super triste, mais c'est nul, ce n'est pas nul ce qui m'arrive, mais je veux dire, j'ai énormément de chance quand même. Et du coup, c'était tout mélangé dans ma tête, je n'en pouvais plus, j'ai pleuré le soir de la journée. Et du coup, à les croiser, je me suis dit, en soi, je crois que c'est bien que je fasse une pause de compétition parce que là, je n'avais plus envie d'y aller. J'avais déjà appelé mon entraîneur avant le dernier cross pour lui dire que je ne veux pas y aller. C'est horrible, je ne vais pas bien. Je ne veux pas être sur la ligne de départ derrière des filles qui sont à fond dans l'atelier alors que moi, je n'arrive plus à faire comme ça. C'est une mois d'avance que je n'arrive plus à retrouver et je me bats pour essayer de retrouver ma concentration sur les objectifs sportifs. plus suffisant, là mon corps il croit qu'il faut que je prenne du temps pour moi. Au final, je l'avais quand même fait ce cross parce qu'il y avait une fille de mon équipe qui avait besoin de moi, sinon elle n'était pas qualifiée. Je l'avais fait et du coup, je me suis dit, bon, allez, je fais quand même le prochain. Au final, je n'arrivais pas à faire un stop et dire que je me suis pétée les deux croisés, c'était une excuse beaucoup plus valable que de dire, il faut que je prenne soin de ma santé mentale et faire une pause. On perd vite la notion des choses avec le niveau. C'est vraiment une autre planète où si on n'a pas la médaille au bout, c'est toute notre vie qui est les mariniens. Des fois je me dis mais on ne se rend pas compte de la chance qu'on a quand même d'avoir ce genre de soucis. Et en même temps c'est réel parce que c'est toute notre vie qui est centrée là-dessus. Donc au final c'est assez dur de jongler entre les deux mondes. Enfin assez dur. Moi du coup là cette année je n'étais pas trop au niveau, ça m'a permis de prendre du recul. Mais je comprends, j'ai pas mal d'amis qui sont là-dedans et je comprends que... c'est pas simple de se détacher un peu de ces préoccupations finalement un peu luxueuses, mais qui en même temps s'arrêtent le quotidien. Là, je fais une course et je suis trop bien, et j'ai aucune pression, et je fais ça pour le plaisir, et je suis dix fois mieux que quand j'étais en mode super stressée de ce que les gens allaient penser. Et au final, les gens, ça veut rien dire, la plupart, soit ils se posent aussi des questions sur eux-mêmes, soit c'est vraiment des gens malveillants qui n'ont que ça à faire de critiquer. autant les laisser parler, je pense que c'est vraiment pas la malhauté. Et que toutes les copines que j'ai revues, même celles qui sont à très haut niveau et qui continuent de se qualifier aux Europes et de faire des super pertes, elles ont discuté avec moi au petit cross du coin, elles ont demandé des nouvelles et elles étaient super gentilles, elles m'ont toutes dit « mais t'as tellement raison, prends le temps qu'il te faut » . En fait on se fait vraiment des images un peu... On se fait des peurs de ce que les gens vont penser, mais ça reste dans notre tête la plupart du temps.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Si vous avez apprécié ce podcast, pensez à vous abonner pour ne rien rater des épisodes à venir. A très bientôt !

Description

Est-ce que la quête de performance et d’excellence peut affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n’y a aucun doute. Sportive de haut-niveau, entre entraînements rigoureux et vie académique exigeante, elle a vécu un rythme effréné pendant plusieurs années. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium. Un jour, son corps la supplie de lever le pied : la recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, parmi lesquelles : la joie et la santé mentale. Elle raconte.


Disclaimer : Les discussions et informations partagées dans ce podcast sont destinées à sensibiliser sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Elles ne remplacent en aucun cas les conseils, diagnostics ou traitements fournis par des professionnels de la santé. Si vous traversez une période difficile ou avez des inquiétudes concernant votre santé mentale, nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel qualifié. Prendre soin de soi est essentiel, et demander de l'aide est un signe de force.


Crédits : « Coffee please » (AdobeStock), « Cozy evening Coffee Time » (AdobeStock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue, vous écoutez Dans la Turne d'à Côté, un podcast proposé par l'INSA Lyon. Il y a des périodes de la vie qui marquent, des moments où on a le sentiment d'être à un tournant ou à un carrefour de sa vie. Mais c'est souvent le cas lorsque l'on entre en études supérieures. Entre la sortie du lycée et le début de la vie d'adulte, les choses se bousculent dans les esprits. Alors, nous sommes partis à la rencontre de Robin, Romane, Clara, Antoine et Lucie. En nous ouvrant la porte de leur turne, le nom qu'ils donnent aux chambres étudiantes dans leur école, ils nous ont partagé leur joie, leur peur, leurs ambitions, mais surtout leurs espoirs. Bonne écoute ! Est-ce que la quête de performance et d'excellence peuvent affecter notre bonheur ? Pour Clara, il n'y a aucun doute. Sportive de haut niveau, elle a vécu un rythme effréné, entre entraînement rigoureux et une vie académique exigeante. En classe ou sur la piste, elle ne vivait que pour le podium, mais un jour son corps la supplie. Il lui faut lever le pied. La recherche de performance avait dépassé la passion et devenait dangereuse. Depuis, elle priorise de nouvelles choses dans sa vie, comme sa santé mentale et surtout, sa joie de vivre.

  • Speaker #1

    J'ai commencé vraiment toute petite, j'ai toujours couru partout avec ma soeur quand on avait 5 ans. On faisait des courses de saut d'obstacle dans le jardin, on jouait au cheval en fait. Puis après du coup on a fait de la natation toutes les deux, on a fait de la compétition toutes les deux. Et justement en fait c'est quand j'étais au lycée, elle commençait à être... Elle avait un niveau top 10 français et du coup elle était censée devenir meilleure que moi. Et par rapport au fait que moi j'ai toujours été vraiment exigeante avec moi-même, première de classe et toujours en fait avoir peur de pas être assez bien, d'être nulle et qu'on se moque de moi et du coup de se surcompenser. Et c'est un entraîneur d'athlètes qui m'avait repéré quand je courais au parc et au début je voulais pas y aller puis j'ai testé. Et en fait, ça m'a fait trop bien de changer parce que l'attention, c'est très exigeant. J'ai deux heures tous les jours. L'athlète, j'en ai une semaine sur deux. Et après, les compétitions, j'étais devant, je me disais bon, c'est vrai qu'au début, quand ça marche bien, quand on se sent fort, c'est encourageant et ça aide à apprécier la discipline. C'est sûr. Mais au final, après, j'ai vraiment développé une passion pour ce sport vraiment très, très forte. Et du coup, petit à petit, j'ai... J'ai dit une irritation pour augmenter l'athlétisme. J'avais fait championne départementale, je faisais des podiums régionaux, mais en France, je n'étais pas devant. Je trouvais que j'avais peut-être fait top 10 sur un 3000 mètres, un truc comme ça, mais je n'avais pas de grosse perf. Quand j'étais en vacances et que du coup, j'étais assez relaxe et que voilà, j'avais que ça à faire de m'entraîner et après aller faire ma récup à la plage. Mais quand il y a eu de nouveau les cours, et en fait, après, le sentiment d'être un peu attendue et d'avoir fait une grosse performance et du coup de me dire qu'il fallait que maintenant que les gens, ils attendaient quelque chose de moi. Et plus les cours qui reprenaient, le fait que j'avais toujours peur de ne pas valider, etc. Finalement, à la fin du semestre, quand j'avais tous mes résultats devant moi, je me disais « Mais j'ai vraiment de la merde dans la classe, je ne suis pas du tout dans celle qui devrait se faire du souci pourtant. » Mais moi, j'avais vraiment l'impression que si je ne révisais pas, j'allais tout louper. J'avais vraiment l'impression de… Des fois, j'étais en cours, je me disais « Mais quelle catastrophe, je ne comprends rien, je suis nulle. » Je me rappelle que ma mère, quand j'étais au lycée, une fois m'avait dit… T'es sûr que t'as besoin de passer autant de temps à faire tes fiches d'histoire-géo que tu veux pas venir faire un ping-pong avec nous. Et donc, c'est vrai que finalement, j'ai l'impression que des fois, on se sent beaucoup dans des allures sur nos notes. Et c'est ça, pour les sportifs, les performances, les chronos. Mais c'est pas ça qui va faire qu'on est mieux que quelqu'un. Et que la curiosité, aller faire des expos, voir des musées, des spectacles, c'est tout aussi important. ou même essayer des défis sportifs si notre truc c'est vraiment le sport ou juste bah c'est ça le faire des enfin partager sa passion avec d'autres enfin y'a d'autres choses que juste faire un chrono sur 10 km y'a eu les les France de 10 km à Langueux, où là j'avais fait, je pense que c'est mon meilleur souvenir de course, parce que j'avais fait mon meilleur temps, et j'avais fait le championnat de France Junior, et du coup ça avait été vraiment, pour moi en fait, je me rappelle ce jour-là, avoir pensé que c'était une sorte de victoire contre l'anorexie, parce que j'avais réussi à mettre ça de côté pour m'entraîner, etc. Mais en fait, je n'avais pas mis de côté, j'avais mis les problèmes de côté, et je n'avais pas fait partir la maladie. Je continuais à vomir dès que je mangeais un gâteau. Et juste, je me disais, c'est pas grave, je me sens quand même super heureuse quand je cours. Et parce que ça, au final, oui, cette course m'avait procuré énormément de joie. Vraiment, je ne dis pas que le sport, ça procure aussi. C'est incroyable quand ça fonctionne. Et comme on dit que les planètes s'alignent, c'est trop bien. Mais le après, des fois, il peut être vraiment compliqué. Quand après, on a l'impression qu'on ne fait plus aussi bien qu'avant. Moi je sais que ce qui avait été super dur aussi c'est qu'il y avait la saison de cross et j'avais fait 5e ou le 2-4e ou France-France. J'étais à une place de la qualif aux Europes et j'étais vraiment pas loin du tout niveau chrono et ça m'avait bouffé pendant des mois de me dire « Ah si j'avais accéléré un peu plus tôt ça l'aurait fait » . Et en fait ça rima rien de se dire « Oui bah super, c'est vrai que ça aurait été trop bien d'aller aux Europes. En attendant j'ai pas accéléré plus tôt donc la qualif elle est pas là et je peux rien faire » . il faut le changer. Et c'est vrai que ça bouffe vachement. C'est une déception. On a l'impression que c'est énormément de temps consacré à l'entraînement et au travail pour rien. Et c'est le même principe qu'on a révisé pendant des heures pour un contrôle qui se passe mal. Je ne dis pas que c'est impossible d'être à très haut niveau et d'être heureux. Je pense que ça donne des étoiles dans les yeux quand on regarde les courses au JO, mais qu'il faut se méfier un peu des paillettes parfois. Et garder en tête que ce qui est important, c'est quand même notre santé, notre plaisir global. Et puis, après avoir repris l'athlète, cet été, j'ai glissé en randonnée. Et ça, c'était vraiment super dur parce que je me disais, mais là, je n'ai rien fait de mal. Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas moi qui ai engendré mon corps en détresse. C'est vraiment juste que je ne suis pas douée. Je ne sais pas marcher sur mes deux pieds. Et on ne savait pas si c'était cassé ou pas parce que sur la radio, on ne voyait pas bien. Puis à l'hôpital, il y avait plein de problèmes. Il y avait une petite fille qui avait un arrêt cardiaque. Et du coup, les hélicos ne pouvaient pas atterrir. C'était vraiment le gros bazar et il n'y avait plus qu'un médecin, du coup, au final, à la fin, dans les urgences. C'était là aussi où je m'étais dit, mes petits soucis de sportif de haut niveau, ça reste vraiment du luxe, en fait, parce qu'il y en a qui... Enfin, il y en a qui, voilà, qui luttent pour la vie, pour pouvoir marcher. Et du coup, c'est vrai que... C'est très important de garder ce recul, même si après, se culpabiliser pendant des heures en se disant que nous n'avons rien, au final, ce n'est pas non plus forcément bénéfique. Et puis, cette nuit-là, à l'hôpital, j'ai aussi entendu un médecin, le seul médecin qui restait, appeler une maman au téléphone. Et c'était pour lui dire que son fils allait être amputé. Et il lui disait ça d'une manière tellement horrible, en disant, bon, il va être amputé, je ne sais pas encore où. Je ne sais pas madame, est-ce qu'on peut faire ? Il y a plein de choses, il y a la clinique, il y a les groupes de parole, je ne sais pas, moi je suis juste qui va devoir être amputée. C'était horrible et j'avais fait des cauchemars toute la nuit et le lendemain, je me sentais super mal, je ne savais toujours pas si ma chien était cassé. Par contre, je savais que j'avais un os de la main cassé et en même temps, je me disais, oui, mais moi, je suis super triste, mais c'est nul, ce n'est pas nul ce qui m'arrive, mais je veux dire, j'ai énormément de chance quand même. Et du coup, c'était tout mélangé dans ma tête, je n'en pouvais plus, j'ai pleuré le soir de la journée. Et du coup, à les croiser, je me suis dit, en soi, je crois que c'est bien que je fasse une pause de compétition parce que là, je n'avais plus envie d'y aller. J'avais déjà appelé mon entraîneur avant le dernier cross pour lui dire que je ne veux pas y aller. C'est horrible, je ne vais pas bien. Je ne veux pas être sur la ligne de départ derrière des filles qui sont à fond dans l'atelier alors que moi, je n'arrive plus à faire comme ça. C'est une mois d'avance que je n'arrive plus à retrouver et je me bats pour essayer de retrouver ma concentration sur les objectifs sportifs. plus suffisant, là mon corps il croit qu'il faut que je prenne du temps pour moi. Au final, je l'avais quand même fait ce cross parce qu'il y avait une fille de mon équipe qui avait besoin de moi, sinon elle n'était pas qualifiée. Je l'avais fait et du coup, je me suis dit, bon, allez, je fais quand même le prochain. Au final, je n'arrivais pas à faire un stop et dire que je me suis pétée les deux croisés, c'était une excuse beaucoup plus valable que de dire, il faut que je prenne soin de ma santé mentale et faire une pause. On perd vite la notion des choses avec le niveau. C'est vraiment une autre planète où si on n'a pas la médaille au bout, c'est toute notre vie qui est les mariniens. Des fois je me dis mais on ne se rend pas compte de la chance qu'on a quand même d'avoir ce genre de soucis. Et en même temps c'est réel parce que c'est toute notre vie qui est centrée là-dessus. Donc au final c'est assez dur de jongler entre les deux mondes. Enfin assez dur. Moi du coup là cette année je n'étais pas trop au niveau, ça m'a permis de prendre du recul. Mais je comprends, j'ai pas mal d'amis qui sont là-dedans et je comprends que... c'est pas simple de se détacher un peu de ces préoccupations finalement un peu luxueuses, mais qui en même temps s'arrêtent le quotidien. Là, je fais une course et je suis trop bien, et j'ai aucune pression, et je fais ça pour le plaisir, et je suis dix fois mieux que quand j'étais en mode super stressée de ce que les gens allaient penser. Et au final, les gens, ça veut rien dire, la plupart, soit ils se posent aussi des questions sur eux-mêmes, soit c'est vraiment des gens malveillants qui n'ont que ça à faire de critiquer. autant les laisser parler, je pense que c'est vraiment pas la malhauté. Et que toutes les copines que j'ai revues, même celles qui sont à très haut niveau et qui continuent de se qualifier aux Europes et de faire des super pertes, elles ont discuté avec moi au petit cross du coin, elles ont demandé des nouvelles et elles étaient super gentilles, elles m'ont toutes dit « mais t'as tellement raison, prends le temps qu'il te faut » . En fait on se fait vraiment des images un peu... On se fait des peurs de ce que les gens vont penser, mais ça reste dans notre tête la plupart du temps.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Si vous avez apprécié ce podcast, pensez à vous abonner pour ne rien rater des épisodes à venir. A très bientôt !

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