Speaker #1Quand on arrive à Ninsa, il y a un niveau plus élevé, on se trouve parmi que des premiers de classe. Et tout de suite, alors qu'avant on était premier de la classe, voire premier du lycée, tout d'un coup on se retrouve dans un truc où tout le monde est comme nous, et on y arrive beaucoup moins bien, les cours sont beaucoup plus durs, on se prend des mauvaises notes et on ne comprend pas trop, et du coup on se demande est-ce qu'on est fait pour, est-ce qu'il n'y a pas eu une erreur de parcours, une erreur de choix de la part d'INSA, et je pense qu'on est beaucoup à se poser la question. Et oui, même des fois, encore une fois, c'est des trucs de comparaison, mais parfois j'ai des amis, encore maintenant, qui ont une oriente connaissance, se lancent dans des projets techniques parce que c'est leur passion, etc. Et moi à côté, qui n'ai pas trop ce genre de projet, ce genre d'envie ou de connaissance, je me dis, waouh, mais lui, il peut complètement être ingénieur, mais moi, concrètement, je ne sais rien faire, même si on a plein de cours, on apprend plein de choses. Quand je vois les cours, je me dis comment je vais appliquer ça dans la vraie vie, à quel moment je vais être ingénieur et faire des choses avec ça. Les cours sont là pour nous apprendre une façon de réfléchir, mais pas parfois des connaissances très concrètes, et ça rend la tâche un peu difficile de se dire je vais pouvoir faire quelque chose avec tout ça. Oui, je me suis beaucoup posé la question de Robin, ingénieur, à quoi ça va ressembler. Parce que c'est une question de tous les jours. À chaque fois qu'on est en cours, on y pense. Et des fois, c'est un peu le déni. On se dit, on verra plus tard. Et quand je me dis, il faut se pencher un peu, c'est super difficile de se projeter. Du coup, vu qu'on fait pas mal de trucs. Parfois on voit des méthodes numériques, mais que par exemple c'est le fonctionnement de logiciel, mais c'est pas nous comment on va utiliser le logiciel, donc là c'est super dur de se dire ce qu'on va faire. Parfois on se rend un peu mieux compte avec le temps aussi, et certains cours qui sont un peu plus appliqués. Par exemple mon colloque, il est très passionné d'astronomie, du coup il a un télescope, et il fabrique son télescope, il fabrique des pièces, il fait des calculs, il fait des logiciels. il applique aussi des fois des trucs qu'on voit en cours et que moi je vois pas l'utilité. C'est là que je me dis ah waouh mais comment il fait, enfin quand il a réussi, enfin parce que moi souvent aussi en cours bon bah j'intègre un peu les principes mais d'ailleurs fondamentalement je saurais pas trop les utiliser ou j'oublie au bout d'un mois les méthodes etc. Et c'est là que je me dis mais bon au bout d'un mois j'ai oublié, comment dans deux ans quand on me demandera de le faire je saurai le faire. Et donc c'est ça qui amène beaucoup de doutes sur mes capacités. Et oui, il y a comparaison aussi où parfois, je fais beaucoup de choses à l'INSA, mais je ne travaille pas tant que ça sur les cours, même pas beaucoup. Je n'écoute pas beaucoup en amphi, etc. Et quand je vois des gens qui sont plus bosseurs que moi, je me dis, eux, ils ont plus le mérite d'être ingénieurs ou plus les capacités d'être ingénieurs. Encore une fois, c'est une recherche de ce qui nous plaît, et c'est de... qu'est-ce qu'on sait, qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qui nous plaît, et essayer de mélanger tout ça pour essayer de se projeter. Ce qui me facilite aussi un peu, c'est moi, du coup, je suis en génie mécanique et génie mécanique avec des parcours un peu spéciaux, on a les stages au premier semestre. Donc moi, j'ai mon stage là au premier semestre qui va commencer cet été dans un mois et demi à peu près. Et comme j'ai déjà trouvé mon stage, c'est quelque chose de concret, là, tout de suite, ça m'aide beaucoup à me projeter. parce que j'ai trouvé un stage qui me plaît à peu près, où je vois, je sais, dans l'attitude du stage, je vois ce que je vais faire, on m'a bien expliqué, et tout de suite, ça rend les choses beaucoup plus concrètes, et ça aide à me projeter en tant qu'ingénieur, alors pas sur le long terme, mais sur le court terme, sur quelques années, je me vois, je vois un peu mieux, qu'est-ce que je peux faire, qu'est-ce qui peut me plaire, et qu'est-ce que je pourrais être comme ingénieur. Pourquoi j'ai voulu devenir ingénieur ? Je ne pense pas que j'ai particulièrement voulu devenir ingénieur. Après, je pense qu'il y a eu un peu une question d'influence. Mon père est ingénieur, mon frère est ingénieur, donc bon, ça paraissait un peu naturel. Au lycée, j'étais un peu perdu dans tout ça, même si j'avais un gros intérêt pour les sciences au lycée, donc ça me plaisait beaucoup et j'avais envie de continuer là-dedans. sans trop savoir où exactement. J'avais d'autres envies aussi, comme je suis un peu musicien, j'ai un peu un parcours artistique, j'ai envisagé aussi des trucs comme ingénieur du son. Même s'il y a un ingénieur dedans, ce n'est pas du tout la même chose. Mais c'était une voie beaucoup moins sûre. Et ingénieur, justement, c'est ça. Ingénieur, c'est super large. C'était ça l'attrait, en fait. C'est qu'ingénieur, on peut tout faire, un peu, dans tous les domaines. Ça touche aux sciences, mais ça ne touche pas... que aux sciences. Et en fait, ça me permettait de continuer de faire des sciences, ce qui me plaisait, tout en ayant un parcours sûr, sûr d'avoir un emploi et un bon salaire, et aussi d'avoir la possibilité d'évoluer un peu où je voulais, comme c'est un métier hyper large et que ingénieur, en fait, ça ne veut rien dire. Ce n'est pas un métier parce qu'il y a des millions d'ingénieurs différents. Bon du coup comme c'était un peu quelque chose qui me stressait un peu pour après, j'essayais un peu de voir oui j'ai eu un appel avec mon père il y a quelques mois où je lui ai demandé mais quand tu commençais des emplois est-ce que tu savais quoi faire etc. Et je considère que mon père c'est quand même un gros bosseur, il a beaucoup de connaissances et tout ça et il était très bosseur aussi dans ses études. Je me dis, je vais voir si lui, il était capable. Il me disait toujours que non, dans ses premiers emplois, il y avait toujours trois, quatre semaines où il ne savait pas quoi faire, où il fallait qu'il cherche des choses à faire, qu'il comprenne, etc. Et ça, ça a été une première étape pour me rassurer. Je me disais que même lui, il avait des difficultés au début. En fait, que tout le monde en avait au début, que c'était normal et que c'est en fait, à chaque fois qu'on arrive dans un nouveau métier en tant qu'ingénieur, il faut réapprendre le métier parce que ce sera à chaque fois des missions différentes. Et du coup, c'est complètement normal de ne pas savoir faire. Et qu'au final, même si on a énormément de connaissances, on a très peu qui peuvent nous servir pour chaque mission. Et du coup, il faut retrouver, c'est normal de retrouver, d'aller rechercher dans la documentation. dans ses cours et de réapprendre sur le tard. Ça nous donne une capacité d'apprendre. Et en fait, c'est ça qu'on nous demande en tant qu'ingénieur, c'est juste de savoir s'adapter et réapprendre à chaque fois qu'on va faire une nouvelle chose. Et donc, ça m'aide un peu à me dire que je suis capable. Puis encore une fois, c'est trouver un stage où me dire « Ah ben, ce truc-là, je sais à peu près faire. Je vois comment le faire ou en tout cas, je vois comment travailler pour savoir le faire. » Et du coup, je me dis, c'est possible et je peux le faire. Ça aussi, ça a été une deuxième étape pour dire que oui, je suis fait pour être ingénieur. Je peux être ingénieur.