- Mireille @atenafrodite
Vous écoutez "Dans la coulisse De", le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille de atenafrodite.com. Bienvenue dans un nouvel épisode et avant tout, j'aimerais vous remercier chaleureusement de vos nombreux messages et compliments au fil des épisodes. Aussi, je vous invite à noter le podcast. Ça se passe sur Apple Podcast et aussi sur Spotify. Pour donner de la visibilité au podcast, laissez 5 étoiles et votre commentaire. C'est un petit geste pour vous, mais énorme pour moi, car c'est ainsi que vous pourrez soutenir mon travail et m'aider à le continuer gratuitement. Aujourd'hui, c'est la coulisse de Anna Rose Patterns, et donc je reçois Maud, la fondatrice de la marque. Elle crée depuis la Touraine des patrons de couture pour femmes et ne cesse d'imaginer des modèles originaux et adaptés au quotidien. Ensemble, nous allons découvrir cette femme dynamique qui, dorénavant, choisit le mieux fait que parfait. Alors Maud, qu'est-ce qui t'a initialement attirée vers la couture ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Alors déjà petite, je touchais vraiment à beaucoup de choses, beaucoup de ce qu'on appelait à mon époque les travaux manuels. Donc le tricot, la poterie, la broderie, vraiment énormément de choses, beaucoup de dessins. Et j'ai testé la couture à l'époque, mais alors ma maman avait une machine, mais elle ne voulait pas vraiment m'expliquer comment y toucher. Elle ne voulait pas trop que j'y touche d'ailleurs. Et j'ai fait une trousse, je me souviens, avec un vieux jean, mais... À part ça, j'ai fait un autre projet T-shirt, si on peut dire qu'il a été une catastrophe. Donc ça m'a un peu refroidie sur la couture à l'époque. Alors je devais avoir, je ne sais pas, 14 ans. Et puis bon, après j'ai arrêté tous ces à-côtés, tous ces hobbies manuels parce que mes études ont pris une grande place. Et je suis revenue à la couture en 2014, justement quand je perdais un peu la motivation pour... travail de l'époque et que j'avais besoin de retrouver du sens à ce que je faisais. Et c'était la créativité pour moi, donc je suis revenue à la créativité, mais par le tricot d'abord, puis par la couture. Et la couture est devenue vraiment une passion dévorante à ce moment-là.
- Mireille @atenafrodite
C'était quoi ton travail d'avant et quel est ton parcours pro avant la culture ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Mon parcours professionnel est un petit peu particulier puisque j'ai fait des études de biologie. J'ai un doctorat de biologie moléculaire et j'ai donc travaillé pendant une dizaine d'années dans la recherche publique. D'abord ma thèse à Pasteur à Paris, puis je suis partie faire un post-doctorat à l'Université de Genève. où j'ai été professeur chercheur. C'était une grande passion, j'ai voulu faire ce métier dès mes 12 ans, parce que je n'ai pas du tout pensé à l'artistique à l'époque, les années 90. Ce n'était pas vraiment des débouchés l'artistique, c'était du loisir, et "non, tu n'auras pas de boulot avec ça, donc laisse tomber". Si j'étais née un petit peu plus tard, je pense que je me serais plus facilement tournée vers l'artistique, en me disant, je peux en faire quelque chose. Mais bon, je crois qu'il ne faut pas avoir de regrets. J'ai adoré mon métier, j'ai adoré plein d'aspects de mon métier. Il y en a d'autres qui m'ont moins plu. Il faut être créatif pour être scientifique, mais c'est une autre créativité vraiment différente. Moi, j'avais besoin d'utiliser mes mains, de créer des choses différentes. Premier parcours professionnel qui m'a apporté plein de choses. Et puis le côté scientifique, je pense que ça aide bien quand même pour faire des pas.
- Mireille @atenafrodite
Tu as d'autres passions créatives, tu peux nous en parler un peu plus. Alors tu as parlé de tricot, mais je sais qu'il n'y a pas que ça.
- Maud @AnnaRosePatterns
Oui, il y a le tricot, j'adore la broderie. D'ailleurs, je donne des cours depuis cet été, je commence à donner des cours de broderie à la main. Cet aspect aussi de transmission, quel que soit le savoir, et là donner des cours notamment de broderie, mais aussi de couture, c'est aussi un plaisir. J'aime beaucoup toujours le dessin évidemment. Alors j'adore lire, donc l'été c'est une lecture. J'aime aussi forcément cuisiner. J'aime faire plein de choses avec mes mains. Je fais beaucoup de choses. Alors, il commence à être grand, mes enfants. Quand ils étaient plus petits, on faisait aussi la peinture, fabriquer des choses. Voilà, leur transmettre un petit peu aussi ce goût du DIY, comme on dit aujourd'hui.
- Mireille @atenafrodite
Comment ton intérêt pour la culture a évolué pour vraiment passer de la culture passion à la décision de créer tes propres patrons ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Il y a eu un faisceau de faits, d'événements, mais il y avait à la fois, comme j'ai évoqué un petit peu tout à l'heure, la perte de motivation pour mon travail de chercheur à Genève, déclenchée par la mise au placard, on va dire, de mon chef après l'annonce de ma deuxième grossesse. Voilà, parce que... C'est aussi ça, le monde de la recherche, c'est un monde où il faut se consacrer à 100% à son métier. Il n'y a pas beaucoup de place, il n'y a pas beaucoup d'élus. Déjà, on est tous brillants, on a tous en tout cas un niveau scolaire bon, voire très bon. Pour sortir du lot, c'est très compliqué. C'est un milieu international, il y a de la concurrence. Tout ça pour dire que moi, ça devenait un milieu professionnel qui ne m'apportait plus de joie, qui ne me nourrissait plus assez, qui me faisait même un peu souffrir. me démotivait complètement. Et donc, je suis venue d'abord à la couture vraiment pour me faire du bien, comme hobby, voilà. Après, j'ai fait couture d'accessoires, comme on le fait souvent au début, pas toujours, mais voilà. Et puis, c'est devenu vraiment une passion, quoi. Je mangeais couture, je dormais couture. Au boulot, j'avais une pause, j'étais sur des blogs couture. Et très, très vite, j'ai voulu faire des vêtements. Il y avait le mariage de ma cousine, une de mes cousines, en été 2015. Et je me suis dit, ah, je vais faire... J'ai des petites nièces. Je me suis dit, "ah, je vais faire leur tenue pour le mariage, ça va être t rop mignon". J'ai commencé les vêtements avec des choses, je pense que je les verrais aujourd'hui, je ne serais pas très fière, mais je pense, c'est comme tout le monde. Et puis, en faisant mes propres vêtements, je me suis rendue compte, presque à chaque fois, j'avais envie de modifier quelque chose du patron que j'utilisais. Alors, j'ai tout de suite utilisé les patrons indépendants. Je ne sais pas exactement pourquoi, je pense que c'est ce que j'ai vu en premier. Et à chaque fois, je me dis, "ah, j'aimerais mieux que le décolleté soit comme ça, ou les manches comme ci", ou je ne sais pas, je changeais toujours quelque chose. J'avais toujours eu des envies, en fait j'avais des tableaux Pinterest énormes de vêtements qui me plaisaient, mais c'était souvent des trucs qu'on ne trouvait pas dans le commerce. Et donc, rapidement, patron de base, allez j'essaye, je me lance. Et le déclic est venu en même temps de mon labo qui fermait. Et puis le CSF 2016, où je suis allée me balader en tant que visiteuse avec une de mes créations sur le dos. C'était la blouse Nelia, premier patron, que j'ai supprimé récemment de mes patrons. Et puis je me suis quand même beaucoup beaucoup arrêtée par des couturières. Ce vêtement vous l'avez fait ? Alors je dis oui je l'ai cousu mais c'est quoi comme patron ? Bah c'est mon patron maison. Ah bah vous devriez le commercialiser et tout ça. Donc tout ça se combinait en fait. Mon labo qui ferme, on va déménager, je me lance, je me lance pas. Je me suis dit bon je continue d'envoyer des CV en biologie parce que je me suis dit "t'es complètement folle!" . Mais en même temps j'ai ouvert ma petite boutique complètement officieuse de patrons de couture au départ avec deux patrons. 36-42, enfin c'était vraiment très peu de taille parce que je... Je dessinais tout à la main, je gradais tout à la main, je faisais tout moi-même, bien sûr. Du coup, ça a marché très rapidement. Et du coup, je me suis dit, les CV vers la biologie n'ont rien donné. "Suis ce que te dit ton cœur et ton estomac", et c'est bon.
- Mireille @atenafrodite
Quelle a été la réaction de ton entourage, de tes proches, quand tu as annoncé que tu allais arrêter ta profession de chercheur pour aller vers la culture ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Mon conjoint, qui au départ me boostait parce qu'il voyait que j'étais dans une attente, qu'en fait il est sa mutation, qu'on déménage. Donc moi, la voie est fermée, on est resté quelques mois un peu en stand-by en attendant qu'il ait sa mutation. Et après... Quand on est arrivé en Touraine et qu'il se demandait un peu quand même, voilà c'est normal, il s'inquiétait un petit peu de notre vie aussi financièrement, qu'est-ce que ça allait donner. Il m'a dit ouais mais t'es sûr tu devrais pas retrouver un boulot quand même dans ton domaine. Après je lui ai montré un peu mes résultats, je faisais déjà des stats, tout un tas de trucs, la scientifique était toujours bien là derrière. Et du coup, j'ai dit, mais regarde, là, tu vois, il y a une progression. Je suis, t'inquiète pas. Alors, j'ai eu la très grande chance d'avoir du chômage et de pouvoir monter mon entreprise en même temps avec les systèmes qui existaient à l'époque, je pense, c'est toujours. Et du coup, je lui ai montré, je lui ai dit, tu sais, si je vois que ça stagne ou que ça ne fonctionne pas ou que c'est éphémère, t'inquiète pas, je retrouverai un travail, entre guillemets, sérieux. Mon père sans trop le dire je pense était un peu déçu parce qu'il a toujours un peu cultivé ce côté, cette fierté, je pense un peu mal placé mais ma fille a fait son doctorat. Et par contre ma grand-mère Anna a été à fond derrière moi, c'est trop génial, c'est super, voilà. Je pense qu'elle avait toujours détecté chez moi cette créativité et peut-être qu'elle trouvait que c'était un peu éteint dans mon travail de chercheur. C'était un peu dommage que peut-être j'étais devenue quelqu'un d'un petit peu rigide, un petit peu trop carré. Parce que petite, j'étais un peu fo-folle, je faisais rire tout le monde, j'étais le clown de la famille. Ma maman m'a dit, fais ce que tu penses être bien, tout en me disant régulièrement, mais t'es sûre ?, tu ne devrais pas trouver au moins un mi-temps pour te rassurer côté financier ? Alors ma sœur était un petit peu avec moi au début puisqu'on avait un blog et puis elle m'a accompagnée un peu dans les premiers temps pour être un peu mon conseil, mais au bout d'un moment j'ai senti que c'était plus bloquant que motivant, donc j'ai préféré continuer toute seule. Donc c'était grosso modo les réactions. Je sais que j'ai un oncle un peu éloigné qui fait une réflexion une fois en disant mais quel gâchis !
- Mireille @atenafrodite
Est-ce que tu pourrais décrire Anna Rose Patterns à quelqu'un qui ne connaît pas ta marque ?
- Maud @AnnaRosePatterns
C'est une marque de patrons de couture. Pour les femmes, ce sont des patrons de couture pour des vêtements du quotidien, mais pour des vêtements qui ont toujours un petit truc en plus, qui restent uniques, qui sont agréables à coudre et faciles à moduler pour tous les styles et éventuellement pour toutes les occasions. C'est aussi des designs de broderie, parce que même si ce n'est pas l'activité principale, je propose aussi quelques petits designs. C'est aussi quelques livres de couture. Un dont je suis fière, c'est sur l'upcycling parce que c'est un sujet qui me touche à titre personnel. C'est une petite entreprise qui a commencé par quelques petits patrons de couture et qui se développe et qui essaye de se développer en s'améliorant toujours plus. Parce que Maud, elle pense qu'on peut toujours s'améliorer, apprendre et faire toujours mieux, même si ça demande du travail et même si ça demande de la remise en question et que ce n'est pas toujours facile de recevoir les commentaires un peu moins positifs. Voilà.
- Mireille @atenafrodite
D'où te vient le nom de Anna Rose Pattern ?
- Maud @AnnaRosePatterns
C'est pas mon prénom, je ne m'appelle pas Anna Rose, parce que parfois les gens, c'est normal, pensent que je m'appelle Anna ou Anna Rose. Effectivement, je l'ai un petit peu évoqué tout à l'heure, Anna, c'est ma grand-mère paternelle, et Rose, c'est en fait le prénom que j'aurais aimé donner à ma fille, mais j'ai deux garçons. Et aussi, en fait, quand je cherchais mon nom, je trouvais qu'avec mon prénom, tout était moche. Studio Maud Lab. Et je trouvais que l'association Anna Rose sonnait bien. Et que la rose, au-delà du prénom, c'est rose la couleur. Donc, c'est en général une couleur féminine, même si ça peut être aussi masculin. C'est une couleur douce en tout cas, chaude, pas toujours, il y a des roses froides, mais moi ça m'évoquait la douceur en tout cas. Et puis il y a la rose et la fleur évidemment, qui est une fleur que j'adore et d'ailleurs que j'adorais peindre et dessiner. Et donc voilà, ma grand-mère, qui est une personne très féminine, qui a toujours su bien s'habiller, qui avait vraiment un goût des belles choses, que ce soit dans les vêtements, dans la décoration. D'ailleurs elle a eu pendant quelques temps une petite boutique de prêt-à-porter à Angers-les-Bains. Ça lui a fait plaisir pendant un petit moment de sélectionner elle-même ses collections de vêtements, de les proposer à sa clientèle. Elle proposait aussi des objets de décoration. Donc elle aussi, c'était un petit peu une passion qu'elle n'a pas vraiment pu... Elle a été surtout mère au foyer, donc elle n'a pas vraiment pu la développer, mais un petit peu quand même. Et donc, quand j'ai dit Anna Rose, après j'ai cherché, je me souviens, sur les réseaux si ça existait déjà, et il y avait Anna Rose. tout seul, il y avait Anna Rose quelque chose d'autre, c'était une peintre je crois je me suis dit je vais mettre Patterns parce que dès le départ je me suis dit je vais devenir internationale et je me suis dit bon il faut absolument mettre Patterns parce que Anna Rose patron déjà ça ne faisait pas très beau ou les patrons d'Anna Rose ça faisait un peu bof bof je me suis dit ANNA ROSE PATTERNS,ça sonne bien !
- Mireille @atenafrodite
C'est bon elle a validé donc tu peux utiliser son prénom ! Comment tu trouves l'inspiration pour créer tes patrons de couture ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Il y a beaucoup de choses. Et il y a aussi des phases. C'est assez bizarre. Tu as l'impression qu'il n'y a plus rien qui t'inspire. Tu n'as plus d'idées. Tu trouves tout, soit vu et revu. Il y a des phases où je me relève la nuit pour dessiner parce que j'ai tellement de trucs dans la tête, tellement de trucs qui me passent. Je pense qu'il y a une sorte de processus déjà interne. Moi, je m'inspire beaucoup, grâce à Pinterest, de détails. C'est-à-dire que je ne m'inspire pas d'un vêtement au total la plupart du temps. ça va plutôt être je sais pas un type de ceinture un type de poignet un col, un pli quelque chose que j'ai vu sur un vêtement, c'est une allure c'est "ah tiens là c'est repris à la taille, là c'est lacé, là c'est boutonné" voilà et donc ça ça m'inspire voilà je me dis tiens ça j'aime bien. Je sais que pour Annabelle, qui est donc une blouse avec un plastron. J'avais vu, alors c'était une blouse complètement différente, mais j'avais vu une blouse comme ça avec un plastron, il y avait ce jeu de transparence en fait, parce que c'est une blouse assez en voilage un petit peu. Et donc j'avais vraiment, je me rappelle, je me disais, ah c'est super, alors la mienne n'a rien à voir, parce que le décolleté n'était pas le même, les manches, tout. Mais voilà, c'est un peu ça qui m'inspire. Après, ça peut arriver aussi dans des films. Ça m'est arrivé de voir des tenues dans certains films, certaines séries. Et puis, j'aime à la fois ce qui est ultra féminin, les robes très près de la taille. Mais je n'ose pas trop le proposer en patron parce que je me dis que ce n'est pas forcément adapté. Ni à toutes les morphologies, ni au quotidien. Et j'ai vu qu'il y en a qui font des robes très féminines, très décolletées, très près de la taille. Et déjà, ce n'est pas forcément des vêtements que je mettrais moi-même. Parce qu'au tout début j'ai créé des patrons où j'adorais le vêtement, je trouvais ça beau et je pouvais éventuellement le mettre pour une occasion mais pas forcément au quotidien je me rendais compte que ça c'est le décolleté comme ça donc c'est un peu gênant finalement donc j'ai essayé d'évoluer petit à petit vers vraiment une garde-robe plus responsable c'est-à-dire de proposer vraiment des vêtements que tu peux mettre tous les jours même si bon je veux pas non plus que ce soit n'importe quel vêtement que tu peux trouver dans le commerce ça n'a pas d'intérêt il faut qu'il y ait une note créative dans ce que tu vas coudre pas impossible à porter ou alors tu l'as porté une fois mais tu as galéré à mettre tes manches dans le manteau donc tu n'aurais plus le mettre Bon, c'est pas facile, parfois on se trompe, mais je m'éclaterais si je pouvais. Enfin, il y a des vestes, notamment, j'allais montrer à une de mes collègues. Elle a plein de plis, elle a une ceinture qui est reprise du dos, elle a des épaulettes. Enfin, mais je la trouve magnifique. Mais jamais je ferais un patron comme ça, parce qu'il faut aussi penser que je suis une entreprise. Il faut rentabiliser la création. Donc, il faut que ça se vende.
- Mireille @atenafrodite
Parmi tous les patrons que tu as créés, j'imagine que tu es fière de chacun d'entre eux, mais est-ce qu'il y en a un en particulier qui t'évoque quelque chose ou qui à tes yeux est mémorable ?
- Maud @AnnaRosePatterns
À chaque fois que j'ai créé, j'étais fière de la création, mais j'ai toujours une tendance à me remettre beaucoup en cause. Je suis dure avec moi-même et dure avec ce que j'ai créé. Les designs, la plupart me plaisent. Mais avec le temps qui passe aussi, il y en a certains où je me dis bon, c'est pas si exceptionnel que ça, loin de là où des fois je me dis mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête pour faire ce truc ? La plupart, quasiment tous, ont été plébiscités, plus ou moins. Voilà, donc j'imagine que ça touche toujours certaines personnes. Après, j'ai été fière de mon premier manteau Annagram, et ça m'a demandé de vraiment retravailler ma technique. Et mon apprentissage de comment sert les patrons de tout ce que j'avais pu apprendre parce qu'il y avait plein de choses qui sont spécifiques à la création d'un manteau qui sont beaucoup plus complexes ne serait-ce que créer une doublure, créer le montage de la doublure et je suis fière de ce manteau parce que je voulais un manteau tel qu'il est c'est peut-être un modèle un peu has-been parce que c'est un manteau centré mais je pense que ça plaît quand même à pas mal de monde parce qu'aujourd'hui on est plutôt dans la mode des manteaux , des manteaux très loose, très manche-tombante, très large, voilà. Donc moi, je voulais un truc au contraire très féminin, ceintré. Et puis j'aimais, moi j'aime bien l'asymétrie. Je sais que ça ne parle pas à tout le monde. Donc j'ai fait la blouse Thaïs, notamment, qui a un boutonnage asymétrique et des colles asymétriques. Et quand je l'ai sortie, j'ai eu beaucoup de "Oh là là, moi j'aime pas quand c'est asymétrique" et je m'entends on reçoit souvent les messages négatifs parce que les gens qui pensent du bien ne pensent pas forcément toujours à le dire ça arrive aussi par contre les gens qui ne sont pas contents ou à qui ça ne plaît pas, ils sont toujours là pour vous les dire et du coup sur Anagram il y a ce zip un peu asymétrique ou boutonnage asymétrique voilà donc c'est vraiment un modèle qui me ressemblait et j'étais très heureuse quand j'ai sorti parce qu'il a beaucoup plu et vraiment quand on a bossé autant et qu'on a mis autant d'énergie et de travail, évidemment, si ça fait un flop, c'est quand même très décevant. Là, ce n'était pas le cas. Après, la blouse glam, c'est aussi une fierté. C'est l'avant-dernière que j'ai sortie parce que ça a été un challenge au niveau quantité de travail. J'ai hésité longtemps à proposer toutes les options que je propose parce que ça demandait vraiment des explications poussées, énormément de schémas. J'ai fait beaucoup de schémas. Je me mets toujours à la place d'une couturière qui n'est pas de moi, qui ne connaît pas le patron, qui arrive et qui se dit bon, par quoi je commence ? Qu'est-ce que je dois savoir ? J'ai aussi mes testeuses qui les cousent, donc qui parfois me font des petits rappels de là, j'ai pas compris ou là, c'est pas clair ou ce genre de choses. Et là, vraiment, pour le pack de glam, j'ai carrément fait un sommaire, ce que je ne fais pas d'habitude. Il faut vraiment arriver à rediriger les gens ok, vous faites cette version, suivez ça, ça c'est optionnel, ça peut aller partout. Il y avait à la fois des choses qui n'étaient... Par exemple, les cols ne vont qu'à l'une ou l'autre déversion. Parce qu'évidemment, il y a soit un col boutonné, soit une ouverture. Donc ça ne peut pas être le même col. Mais les manches sont interchangeables. En fait, ça devenaitcompliqué à expliquer. Et je me suis dit, en plus, parce que je fais aussi beaucoup de pas à pas photo. Quand j'étais en train de le coudre, je me suis dit, comment je vais prendre ça en photo ? Et du coup, je me suis dit, non, les schémas, là, c'est carrément plus clair. J'aime bien les idées que j'ai eues sur cette blouse. En tout cas, aujourd'hui, peut-être dans trois ans, je ne dirai pas la même chose. Je suis fière aussi par rapport à... Voilà, la masse de travail que ça m'a demandé est détaillée jusqu'au bout.
- Mireille @atenafrodite
C'est parti d'un collectif d'artisans. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus ? Et qu'est-ce qui t'a mené à travailler ainsi ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Le 1er février, ça faisait un an que j'ai rejoint ce collectif d'artisans. Je commençais à vraiment souffrir de la solitude de mon travail. Cet aspect solitaire, là, ma cinquième, sixième année, ça devenait très très dur. Je pense qu'en plus, après le confinement... Ça a commencé à durer un truc qui va pas là. Donc, non, vraiment, parfois je montais les escaliers parce que c'est un espace qui est au-dessus de garage. Je montais les escaliers, mais vraiment en me disant, j'ai pas envie d'y aller. Je faisais ma pause déjeuner en me disant, je veux pas y retourner. Et je me suis dit, Maud, là, il y a un souci. Donc, je me suis dit, c'est pas mon travail. C'est pas la création de Patron qui... C'était vraiment aller me percher là-haut, toute seule. En plus du fait d'être chez moi. Parce que d'être chez soi, t'as beau travailler, quand t'as des enfants à une maison et tout un tas de choses à faire, ou t'as pas d'enfants, mais en tout cas quand t'es chez toi, t'as pas vraiment l'impression d'aller travailler. Parfois tu fais autre chose que de travailler, puis ça brouille un peu tout. Et même t'es perçue, moi par exemple, par mon conjoint ou mes enfants, un peu aussi comme mi-mère au foyer, mi-travailleuse. C'était compliqué pour des aspects aussi personnels de rester à la maison. Et en fait, c'est complètement par hasard. J'étais avec ma banquière, on parlait d'un contrat d'assurance. Je pense que je lui ai dit où elle m'a posé la question pour la solitude. Et puis elle me dit, il y a un collectif d'artisans qui s'est installé à Saint-Avertin, donc à 10 minutes de chez moi. Ah oui, d'accord. Elle me dit, je pense qu'ils sont au complet, mais contactez-les quand même. Je me dis, bon, on verra. Parce que j'avais pensé, co-working, j'avais regardé des espaces de co-working, mais ce n'est jamais adapté. À part quand je ne fais que de l'ordi, et c'est très, très rare que je ne fasse vraiment que de l'ordi toute la journée. Je m'étais dit bah oui, sortir de la maison, me louer quelque chose à l'extérieur, ça va surtout être une perte d'argent et pas vraiment solutionner mon problème de solitude. Donc la banquière qui me parle de ça, elle me donne le numéro de la personne, je lui dis bon écoute, ce numéro il est là, appelle, tu verras bien. Tu vois, il était au complet. Et finalement, trois, quatre mois plus tard, elle me dit, il y a peut-être un demi-atelier qui se libère. Finalement, c'était au moment de la préparation du CSF 2022, donc je n'étais pas du tout la tête dedans. Et aujourd'hui, je l'ai re-contacté et il me dit finalement, c'est même un atelier complet. Ça demandait un loyer assez conséquent quand même, donc il fallait y réfléchir. Mais en fait, à un moment donné, je n'ai plus réfléchi. Je me suis dit là, je ne peux plus continuer comme ça Donc, je n'ai sauté pas en février 2023. Et du coup, à l'époque, il y avait quatre personnes, donc quand je suis arrivée, ça faisait cinq. Et aujourd'hui, on est huit à travailler sur place. Donc, c'est un concept qui se répand un petit peu, mais qui était un peu particulier à l'époque, puisqu'on a nos espaces de travail sur place. une boutique où on vend nos créations. Moi, le but, c'était vraiment d'avoir un espace de travail, de partager des choses avec des gens, et avec des entrepreneurs, avec des artistes, des créateurs. Et en plus, on a développé l'espace court au public. C'était positif dans énormément de sens, c'est très enrichissant. C'est que des personnes, en plus, humainement au top. On a une cohésion d'équipe qui est formidable. Vraiment, la mayonnaise a pris... entre les huit de manière magique. Après, il y a eu un petit couac avec une personne qui est partie. C'était la personne qui avait monté le projet au départ. Elle est partie au bout de quelques mois parce qu'elle arrêtait son activité. Il y a eu un moment où il a fallu remonter une SAS pour être le support de tout ce collectif. En tout cas, oui, ce collectif, il y a un illustrateur, une autre couturière, il y a un peintre sur mobilier, donc il y a une sculptrice peintre. designer, c'est hyper riche d'échanger avec des gens comme ça qui sont à la fois créateurs mais dans un autre domaine qui vont avoir une autre vision des choses d'une idée, on avance super vite sur nos propres problématiques sur les problématiques du groupe on est fort quand on décide de faire quelque chose !
- Mireille @atenafrodite
Tu retrouves un aspect social aussi avec ce collectif d'artisans et en plus, vous avez un lien qui renforce la cohésion d'équipe, une force qui vous fait tous avancer quelque part aussi. J'imagine que tu planifies un peu tes journées. Est-ce que tu arrives à faire tout ce que tu as décidé, planifié, écrit ? Et sinon, comment tu gères cette frustration de ne pas avoir tout coché dans ta to-do list ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Non, je n'arrive jamais à faire tout ce que j'ai prévu. Je ne sais pas vraiment si c'est parce que j'en prévois beaucoup trop, mais je pense qu'il y a beaucoup de ça. Parfois, je me mets trois tâches. Quand je prends du recul, je me dis, mais Maud, ça, il te faut au moins trois jours pour faire ce que tu veux faire dans une journée. Il y a aussi tous les imprévus. Je ne laisse pas de trou, en fait, aux imprévus. Donc forcément, quand il y a un imprévu, ça fait un gros bazar dans mon planning. Je suis hyper contente quand j'arrive à cocher toute ma to-do liste. C'est satisfaisant. Du coup, j'essaie vraiment de me pousser à ne pas en mettre trop. Mais quand je suis en train de faire mes plannings, je me dis Ah, je vais faire ça, je vais faire ça, je les rajoute et puis je sais bien. Bon, à un moment, il va falloir que je trouve une technique, mais c'est pas grave. Et donc, quand je n'arrive pas à faire, j'arrive quand même à faire ce qui est prioritaire. Là, par exemple, en ce moment, je vais avoir un shooting. Il faut absolument que j'ai fini certaines cousettes pour une date. À ce moment-là, je ne regarde même pas ma to-do list. Parce que je suis focus en me disant, non, c'est ça qu'il faut que tu fasses tant que tu n'as pas fini, tu ne peux rien faire d'autre. J'ai juste, par exemple, j'ai fait une mini pause pour envoyer mes colis, parce que je ne veux pas laisser les personnes attendre trop longtemps ce qu'ils ont commandé. C'est juste ça. Et puis évidemment, je m'occupe de ma famille. Mais dans le boulot, voilà, je suis à fond sur une tâche. Et puis d'autres fois, je vais avoir des journées où... Je vais faire plein de choses, mais chaque chose ne va pas me prendre beaucoup de temps. J'avais une très longue liste, mais je suis super contente. J'ai tout coché parce que c'est des petits trucs. Ça m'a pris max une heure chaque chose. Donc, je suis efficace. Et donc, la frustration de ne pas tout faire, je la gère de mieux en mieux dans le sens où avant, j'avais vraiment l'impression d'abandonner. Et maintenant, je me dis plus, non, mais ça, arrête. Tu n'auras pas le temps. C'est impossible. parce que je ne fais pas que ça justement je suis toujours un peu frustrée mais maintenant je suis plus à me dire si c'est parce que tu t'en es trop tu priorises maintenant histoire de d'être moins frustrée de ne pas avoir achevé ou être venue à bout des "to-do"!
- Mireille @atenafrodite
Comment tes compétences acquis dans ton ancien métier de chercheur, telles dans ton activité actuelle ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Quand on pense métier de chercheur et créatrice de patron de couture, on a l'impression que c'est diamétralement opposé. On me dit souvent, quand j'explique un peu mon parcours, mon réaction c'est souvent Ah oui ? Ah ben rien à voir ! Et en fait, pas tant que ça rien à voir, parce que patron c'est quand même du dessin, des maths, avoir la vision en 3D, comprendre comment on donne le volume à un vêtement. comment il va tomber sur la personne, qu'est-ce que c'est l'aisance, tout ça, c'est quand même un peu des maths. Et d'ailleurs, je trouve qu'il y a énormément de scientifiques qui font de la couture. J'étais pas surprise au final, mais j'ai vraiment constaté qu'il y a énormément à la fois d'enseignantes, beaucoup d'enseignantes, peut-être d'enseignants, et de scientifiques. C'est vraiment fou. Ça, déjà, ça m'a aidé, l'aspect vraiment purement scientifique. Et au-delà de ça, quand tu fais un doctorat, Si tu ne sais pas travailler tout seul, tu n'arrives pas au bout. Et puis surtout, si tu ne sais pas travailler beaucoup, en oubliant tout le reste. Moi, ma vie, pendant des années, ça a été transport, manger, bosser. C'est tout. Presque. Et c'est vrai que je n'avais pas forcément beaucoup d'amis, de sorties, de loisirs, mais parce que je n'avais pas le temps. Tous mes collègues en sciences, c'était pareil. Il y en avait qui étaient tout seul, qui n'avait pas de vie, et c'est assez triste finalement quand on y pense, mais pas de vie sociale, pas de vie ni amicale, ni amoureuse, pas le temps d'aller voir leur famille, pas le temps de hobby. Alors il y en a qui y arrivent, mais aujourd'hui je me dis, ça me permet de savoir apprendre toute seule, d'aller chercher les compétences, d'aller chercher les apprentissages, où c'est, comment je cherche, je fais comment, aussi d'expérimenter, parce qu'en science, tu expérimentes tout le temps finalement. Ce ne sont pas les mêmes expériences, évidemment. Mais là, tester, ça ne me fait pas peur. Allez, j'essaye. De toute façon, qu'est-ce que je risque ?
- Mireille @atenafrodite
Il y a la persévérance dans le nombre d'itérations que tu testes. Bah Maud, est-ce que tu pourrais nous dire si tu arrives à le dire de ton activité ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Alors oui, j'arrive à vivre de mon activité. Ça a été assez rapide quand j'ai démarré que je puisse vivre. J'ai eu quand même la chance, comme je l'ai dit, d'avoir aussi le chômage quand j'ai arrêté la recherche. C'était un confort aussi pour tout ce qui est stress de ne pas pouvoir venir, tout simplement subvenir à ses besoins. Mais quand même, relativement rapidement, j'ai commencé à me verser un petit salaire. Ça dépend aussi de ses besoins, c'est-à-dire que peut-être que ce que je me paye, certains trouveraient que c'est ridicule ou que ce n'est pas suffisant. Voilà, moi j'estime que ça me suffit pour vivre, avoir des loisirs, faire ce qu'il faut faire avec l'argent. Après, ça reste toujours, même au bout de 7 ans, un certain stress de se dire qu'on ne se paye. que si l'activité n'est pas bonne, tu ne te payes pas. Et parfois, c'était des moments de doute et de stress. Et en fait, c'est des sentiments oscillatoires. C'est vrai que dernièrement, la conjoncture ne nous a pas aidés au plus, parce que le domaine du loisir en prend un coup, parce que les gens ont forcément moins de budget pour ça, je le conçois totalement. Et d'ailleurs, à un moment, je me suis dit, si ça s'aggrave, toi, tu es dans un domaine pas essentiel, qu'est-ce qu'il va falloir faire ? Il ne faut peut-être pas attendre le dernier moment. Pour l'instant, je n'en suis pas là, mais c'est toujours un petit peu stressant, cet aspect de l'entrepreneur ou de l'auto-entrepreneur. C'est à la fois gratifiant de se dire que tu te payes parce que tu as bien bossé, mais en même temps... Tu peux avoir bien bossé et puis derrière, ça ne fonctionne pas pour des raisons qui ne sont pas dépendantes de toi.
- Mireille @atenafrodite
Est-ce qu'il y a des leçons importantes que tu as apprises en gérant ton entreprise ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Je me dis régulièrement que c'est important de ne pas se comparer. Alors, ce n'est pas forcément par rapport à l'entreprise seulement. Parce qu'à la fois, c'est bien de regarder ce que font les autres pour se tenir au courant, de soutenir aussi les choses qu'on apprécie. Moi, je suis de plus en plus allée liker des couturières qui ont cousu, c'est pas mon patron, mais je trouve joli. Je like, je vois pas le problème. Mais se comparer trop dans le sens Ah là là, mais elle, comment elle fait ? Elle a trois salariés, elle a sorti encore une collection de six patrons. Je sais pas, ça peut être plein de choses différentes. ça te met une sorte de pression négative dans le sens où ça te bloque. Tu penses plus à ce que tu ne fais pas bien que ce que tu fais bien, t'es plus trop dans tes projets parce que t'as la tête un peu dans le sac, en disant je suis nulle. Donc ça, c'était une leçon qui est valable, je pense, pour la vie aussi, de ne pas se comparer aux autres. Chacun est différent et c'est très bien. Après, le fait d'être passé de solitude à collectif, ce n'est pas forcément une leçon d'entreprise, mais ça me montre quand même que c'est moi qui étais quand même quelqu'un de solitaire, c'est pareil, c'est aussi pour la vie, mais que les humains sont faits pour être en collectif, en social, et que c'est tellement plus riche que chacun dans son coin. Je crois que je suis quelqu'un qui fait très attention à l'argent, même un peu trop, je pense que je me mets des bâtons dans les roues en n'osant pas certains investissements, en ayant un petit peu peur. En fait, je me dis toujours, ça peut s'arrêter du jour au lendemain. J'ai toujours peur de cet aspect financier. un peu une insécurité chez moi. Du coup, je me dis parfois que je dois me bloquer dans des investissements qui auraient peut-être apporté, pas forcément de l'argent, mais une forme de visibilité, une forme de communication qui est de toute façon positive et qui va apporter quelque chose au bout d'un moment. Donc ça, c'était aussi, voilà, c'est un apprentissage que j'ai eu le plus récent. De me dire, écoute, investis. Et c'est une amie comptable qui m'a dit, mais de toute façon, on n'a rien sans investir. Ça fait peur de mettre de l'argent, mais c'est comme ça que ça fonctionne. Et au contraire, je pense qu'effectivement, ceux qui réussissent osent, en fait. Ils vont, mais voilà. Donc oui, quelques leçons quand même. Et je pense que j'en aurai toujours, parce que j'estime qu'on apprend toute sa vie.
- Mireille @atenafrodite
Alors, comment tu vois l'évolution future de Anna Rose Patterns ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Je la vois comme elle l'est déjà plus ou moins, c'est-à-dire continuer évidemment à créer des patrons. J'ai mes cours de couture et de broderie qui prennent de plus en plus de place, donc il va falloir que je réfléchisse à quelle place je veux donner à ces cours. Pour l'aspect partage qui me plaît beaucoup, mais aussi pour payer mon loyer du hangar du collectif où je suis. Mais ça me prend quand même du temps. La broderie, j'ai un petit peu mis de côté, mais vraiment par manque de temps, donc j'aimerais bien y revenir un petit peu aussi, mais ça restera toujours secondaire. Et puis après, niveau patrons, ce sera donc toujours créé, mais toujours en essayant d'améliorer l'accompagnement. Et puis, j'ai quand même une certaine quantité de patrons aujourd'hui, mais il y en a certains, effectivement, que j'ai supprimés. Parce que c'était vraiment des très anciens patrons, vraiment de mes deux premières collections, qui étaient encore dans l'ancienne gamme de taille, qui n'avaient pas le système de calque par taille que je propose depuis trois ans, qui n'avaient pas les nouvelles instructions avec les liens cliquables, qui n'avaient aucun pas à pas photo pour accompagner, pas de schéma, ou très très peu, et qui, évidemment, sur le plan purement business, n'étaient pas non plus des best-sellers. Des anciens patrons qui fonctionnent toujours très très bien, qui sont plébiscités, ceux-là, je vais les mettre à jour. Mais en fait, la mise à jour, c'est presque comme faire un nouveau patron, ça prend quasiment tant de temps, surtout quand il faut changer la gamme de taille. Du coup, je repasse par la modéliste, il y a vraiment beaucoup d'étapes, et puis elle, elle ne le fait pas immédiatement, elle a son planning, donc il y a des délais aussi, il y a un budget. Donc une mise à jour, quand il y a eu une erreur, c'est moi qui me suis trompée, bien sûr, elle est gratuite. Mais quand c'est un petit détail, qui ne m'a pas demandé beaucoup de temps. soucis. Mais par contre, là, quand ça m'a demandé un budget modéliste d'augmenter la gamme de taille, au moins, il faut l'amortir, quoi. On me dit vidéo, plus en plus, et puis, quand il y a trop, trop de travail, parce que je suis toute seule pour tout mettre à jour, la décision raisonnable, c'est de supprimer, ce qui n'est pas, en plus, plus gros de mon chiffre d'affaires. Voilà, je vais continuer comme ça, à écouter, pas non plus remettre tout le temps, tout le temps en question. Et niveau design, essayer toujours de faire des choses qui plaisent, mais aussi un petit peu de surprendre de temps en temps avec peut-être un modèle très épuré ou au contraire un modèle très logistiqué.
- Mireille @atenafrodite
Est-ce que tu as un message à passer à la communauté couture ?
- Maud @AnnaRosePatterns
Bienvenue si vous venez d'arriver. Vous allez faire des vêtements qui vont refléter votre personnalité. Vous allez pouvoir échanger avec des personnes géniales. Et puis restons tous dans la bienveillance, dans le partage et la gentillesse au-delà de la bienveillance. De partager, de faire vivre la couture le plus possible parce que c'est vraiment à la fois un loisir. à la fois presque une thérapie je pense que c'est aussi très important pour notre avenir environnemental quand c'est bien sûr fait de manière raisonnable, en choisissant les bons matériaux je souhaite à la communauté couture de grossir de plus en plus d'avoir de plus en plus d'adeptes de plus en plus d'échanges,de plus en plus de créativité et de différence aussi.
- Mireille @atenafrodite
Merci Maud d'avoir été l'invité de mon émission "Dans la Coulisse De ..." je te dis à bientôt !
- Maud @AnnaRosePatterns
Merci beaucoup Mireille de m'avoir invitée c'était un vrai plaisir j'espère que c'était intéressant pour ton audience
- Mireille @atenafrodite
Retrouvez les patrons de couture Anna Rose Patterns sur son e-shop annarosepatterns.com Pour discuter avec Maud et connaître ses dernières actualités rendez-vous sur Instagram avec le pseudo AnnaRosePatterns, tout attaché ou sur Facebook Anna Rose Patterns. Découvrez également les deux livres de Maud, "Un Sweat pour toutes", et "Rien ne se perd, tout se récupère", aux éditions La Plage. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Pour échanger avec moi, rien de plus simple, retrouvez-moi sur www.atenafrodite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !