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Dans La coulisse De ... Maeli Paris

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34min |13/07/2024
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Description


Aujourd'hui, c’est la coulisse de Maeli Paris. C’est Amélie, sa fondatrice qui nous fait découvrir cette marque de DIY et de prêt-à-porter basé sur la mode circulaire. Elle nous parle de son parcours, son engagement pour une mode et une couture plus raisonnées, mais aussi, ses défis avec Maeli Paris. 


Bonne écoute et bonne couture !


Retrouvez les vêtements et tissus upcyclés ainsi que les patrons de couture sur Maeli Paris


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Je suis Mireille, alias @atenafrodite !

Vous pouvez me retrouver sur atenafrodite.com pour des conseils, astuces, revues de patrons et de tissus. 

Suivez-moi sur Instagram pour voir mes projets couture, de la coupe au résultat final, je partage tout !

A très vite ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mireille - Atenafrodite

    Vous écoutez Dans la coulisse 2, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille du site atenafrodite.com. Bienvenue dans un nouvel épisode et avant tout j'aimerais vous remercier de votre fidélité à l'image de Benjazel qui a laissé 5 étoiles et un commentaire sur le podcast. Je la cite. Tes podcasts sont super agréables à écouter, bien montés et surtout très intéressants, inspirants et enrichissants. Alors vraiment merci Benjazel, ça fait plaisir ce retour. N'oubliez pas que pour donner de la visibilité au podcast, laissez 5 étoiles et votre commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. C'est un petit geste pour vous, mais énorme pour moi, car c'est ainsi que vous pourrez soutenir mon travail et m'aider à le continuer gratuitement. Aujourd'hui, c'est la coulisse de Maéli Paris et donc je reçois Amélie, sa fondatrice. Cette jeune femme de 30 ans qui se décrit comme étant enthousiaste et passionnée, aime vivre pleinement, créer et mettre son énergie au profit des autres. Découvrons ensemble Amélie et la Marque Aimant Eternellement la LIberté. Alors Amélie, quel a été ton parcours scolaire avant de te lancer dans la couture ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors moi à la base, j'ai un pas du sous du monde de la couture, puisque j'ai fait des études très générales, j'ai commencé par un bac S, ensuite j'ai fait un diplôme de comptabilité et de gestion, et un master en finance, donc très loin du monde de la mode et de la couture. Et du coup après j'ai travaillé moi 5 ans en finance, dans des plus ou moins grosses entreprises. Je suis passée dans des gros cabinets d'audit, ensuite dans des start-up ou dans des moyennes entreprises. Mais la couture, j'ai toujours eu ça dans un petit coin de la tête puisque j'ai commencé à l'âge de 10 ans. et en fait, mon parcours scolaire, à la base, je m'étais plutôt orientée vers un bac pro spécialisé dans la mode. Donc, j'étais inscrite et je devais y aller. Et juste avant la rentrée scolaire, mon prof principal m'a convaincue et a convaincu aussi mes parents de changer d'orientation et d'aller dans des études plus générales, un peu un parcours classique, bac S, etc., comme je suivais bien à l'école. Chose que j'ai suivie, mais... toujours en me disant que j'allais un jour revenir vers ce monde de la mode et de la couture. Donc là, après cinq ans en finance et pas du tout de créativité dans mon métier, j'ai décidé de revenir vers ce monde de la mode et de la couture.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et comme ça, tu as complètement délaissé la couture pendant 5 ans ?

  • Amélie- Maeli Paris

    En fait, oui, c'est deux mondes qui ne vont pas trop ensemble, puisque dans la finance, surtout dans mon métier, j'appliquais vraiment des règles sans aucune créativité, sans imaginaire, c'est vraiment un suivi de process, on suit à la règle, toutes les règles justement. Et du coup, j'ai fait beaucoup de couture de mes 10 ans à mes 15 ans. Et après dans mes études générales, dans ma licence et mon master, ça m'a demandé beaucoup de travail. Et du coup là j'ai dû délaisser la couture et toute ma partie créative. Ensuite dans mes jobs aussi, parce que c'était des jobs très prenants, où on travaille de 9h à 20h, 21h le soir. Donc là aussi, dans cette période-là, je n'ai pas forcément eu beaucoup de temps pour tout ce qui était couture et travaux manuels. mais du coup j'ai repris maintenant ça fait deux ans et demi que j'ai lancé ma L.I. mais j'ai dû reprendre deux ans avant ou deux trois ans donc ça doit faire cinq six ans que j'ai vraiment repris parce que justement dans mon métier j'avais pas cette part d'évasion de créativité ça me manquait beaucoup après j'habitais à Paris donc à Paris les activités manuelles c'est toujours plus compliqué puisqu'on a des petits apparts donc pour ramener la machine à coudre les tissus et tout ça ça prend tout de suite de la place Il a fallu faire des compromis avec mon compagnon, donc c'est Nicolas, qui travaille aujourd'hui dans la couture. Donc c'était un premier pas pour lui dans ce monde de la couture. Mais du coup, j'ai installé ma machine et je m'y suis remise. Et je crois qu'un an et demi après, il y a eu le confinement, où là, comme tout le monde, c'était un moment idéal pour se remettre à fond dans la couture. Donc je m'y suis vraiment mise. Et voilà, et après, c'était un moment où je ne me retrouvais plus non plus dans mon travail. J'avais cette petite graine dans ma tête depuis bien longtemps qu'un jour j'allais revenir dans ce milieu-là. J'avais fait un peu le tour de mon job et du coup, je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer dans cette aventure.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mais finalement, qu'est-ce qui t'a poussé à quitter ton emploi pour suivre ta passion ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors, ce qui m'a poussée à suivre ma passion, c'est que je ne regrette pas du tout les études que j'ai faites, parce que justement, j'ai été en contact de plein de personnes qui se sont lancées à leur compte. Quand j'étais en cabinet d'audit, en fait, j'allais auditer toutes les startups et toutes les associations. Donc, j'étais au quotidien avec des personnes qui s'étaient lancées, qui avaient osé lancer leur propre business. et ensuite en startup t'es beaucoup de jeunes et il y avait un gros turnover dans cette startup mais c'était bien parce que toutes les personnes qui partaient, il y en avait pas mal qui partaient pour lancer leur propre entreprise et en fait à un moment moi je tournais en rond un peu dans mon poste et du coup je pense que toutes ces personnes qui avaient osé lancer leur business m'ont un peu influencée et m'ont donné envie de moi aussi créer ma propre voie et du coup c'est pour ça que j'ai quitté mon emploi et je me suis lancée dans cette entreprise qui est Maéli Paris

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui et puis je suis sûre que ton expérience dans la finance doit quelque part te servir dans ton activité

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, au quotidien. C'est vrai que toute la partie créative, c'est super bien, mais il y a 80% du temps qui est savoir gérer un business, savoir gérer une trésorerie, gérer des fournisseurs, des achats, etc. Et du coup, c'est tout ce que j'ai vu avant. Donc, je remercie quand même mes études qui m'ont permis d'avoir un bagage de connaissances suffisant pour mener mon entreprise.

  • Mireille - Atenafrodite

    Comment tu as découvert la couture et qu'est-ce qui t'a initialement attirée vers cet art ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je n'ai pas forcément de souvenirs d'un moment précis où j'ai vu la machine à coudre et je me suis dit j'y vais, je me lance. Mais juste quand j'étais petite, je passais énormément de temps avec ma cousine chez ma grand-mère. Et ma grand-mère, elle avait une boîte à boutons qui, avec ma cousine, ça nous fascinait. On passait des heures à les trier. à les compter, à les mettre par couleur, etc. Mais sans but précis. Mais du coup, on jouait avec des boutons, on jouait dans sa mercerie. Elle avait beaucoup, beaucoup de choses de couture et de mercerie puisqu'elle avait étudié ça à l'école. Et du coup, à l'époque, c'était inné. On avait ça dans notre parcours scolaire. Et en fait, du coup, j'ai passé des heures dans l'univers un peu de cette couture, de la mercerie. Et ensuite... Et un jour, je me suis mise devant la machine à coudre. Donc ça, c'était plutôt chez mes parents. Je n'ai pas été accompagnée de ma grand-mère, mais plutôt de ma mère, qui, elle, avait une machine et qui faisait des petites réparations, des ourlets, etc. Et du coup, je me suis dit, moi aussi, j'ai envie d'apprendre à coudre. Et donc, je n'ai plus de souvenirs à 10 ans de par quoi j'ai commencé. Mais je sais que j'ai vite fait des vêtements. J'ai déjà commencé l'upcycling à cette époque parce que je récupérais un peu des draps, des bouts de tissu, etc. que je raccommodais. Donc, mes pièces, elles sont un peu loufoques. Elles ne sont pas très belles et pas très portables. Mais voilà, j'avais cousu un pantalon, un top, une jupe, etc. Et je sais que j'avais organisé un petit défilé de mode avec toutes mes cousines et toutes mes créations à l'époque. Et ça, j'ai plein de photos et plein de souvenirs. Et c'est marrant de revoir ça après.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors je confirme, Amélie m'a envoyé une photo d'un de ses premiers pantalons upcyclés. Franchement c'est à voir et d'ailleurs je pense qu'on partagera ça avec vous très prochainement sur les réseaux sociaux. Vous étiez déjà dans l'upcycling en fait.

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, à l'époque, c'était plutôt par souci économie où je n'avais pas forcément de budget pour aller acheter des nouveaux tissus. Et comme dans mon tempérament, j'aime que les choses aillent vite, je pense que je prenais ce que j'avais sous la main pour réaliser mon petit théo plus vite. Mais c'est marrant, oui. Du coup, j'ai eu 30 ans dernièrement. Du coup, tous les invités m'offraient un souvenir qu'ils avaient eu avec moi. Ils ont retrouvé... toutes mes créations et du coup ils me les ont offertes parce que c'est vrai que je n'avais pas remis la main dessus depuis très très longtemps et du coup j'ai eu ça comme cadeau, donc c'était un souvenir qui a beaucoup de sens aujourd'hui.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce que tu penses du fait qu'il n'y ait plus de travaux manuels dans les cycles scolaires de nos jours ? Je pense à la couture mais à autre chose aussi.

  • Amélie- Maeli Paris

    Aujourd'hui, je pense que ce serait vraiment génial de remettre ça au goût du jour, mais que les hommes et les femmes apprennent la couture, que les hommes et les femmes apprennent les travaux d'électricité, en fait de réapprendre toutes les bases, et surtout en couture où on voit aujourd'hui qu'il y a énormément de vêtements qui sont jetés juste parce qu'il y a un bouton de... de sauter, une fermeture éclair, un petit trou, etc. Alors que si on avait appris juste le B.A.B.A., les bases de la réparation de vêtements... il y aurait beaucoup moins de déchets textiles je pense. Du coup moi je trouve ça très dommage qu'il n'y ait plus ce savoir-faire appris à l'école. Aujourd'hui quelqu'un qui veut apprendre ça, il faut quand même être engagé, se former, regarder des tutos vidéos. Alors que si c'était une heure à l'école quand on était plus jeune, c'est quelque chose d'acquis et sur lequel on ne se pose même pas de questions. Un vêtement sur lequel il y a un trou, on le répare. Et c'est évident, donc oui je pense que ce serait nécessaire, mais pas forcément que de la couture, oui vraiment savoir faire vraiment toutes les bases de la visite. en général.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, je vois. Ce seraient les travaux manuels pratiques, mais non genrés.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tout à fait. C'est important. Parce que justement, il y a peu d'hommes à la couture. Et du coup, nous, par exemple, avec Maëlie, quand Nico m'a rejoint, vraiment, je n'aurais pas parié une seule fois qu'il se mette à la couture. Parce que, justement, il n'a pas l'habitude des travaux manuels, d'être aussi précis avec ses mains, d'avoir la patience aussi. Et du coup au début quand je lui ai dit mais ce serait trop bien que tu te mettes à la couture, que tu montres que c'est accessible et pour tout le monde, parce que moi j'avais mon expérience et quand on s'adresse à des débutants... moi ça me paraît évident alors qu'un débutant ça va pas lui paraître évident donc là on s'est dit avec Nicolas qui lui a zéro expérience ça va être super intéressant comme ça lui il part de zéro et il montre que justement que c'est possible et ça ça a beaucoup plu sur les réseaux puisque on a pas l'habitude de voir des hommes et voilà et au début c'était hyper dur pour lui de tenir une épingle, enfiler l'aiguille, etc. Parce que la dextérité des doigts, c'est quelque chose qui t'apprend au fur et à mesure. Mais là, je crois que ça va faire un an qu'il a commencé, c'était en juin dernier. Et on voit la progression, donc c'est cool. Et il commence à aimer ça.

  • Mireille - Atenafrodite

    Si tu devais choisir un seul outil de couture ou un matériel que tu ne pourrais jamais remplacer, Ce serait lequel et pourquoi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que ce serait mes ciseaux de couture. parce que longtemps je me suis en fait je pense que c'est vraiment important d'avoir de superbes ciseaux des super bons et longtemps je me suis contentée d'avoir des ciseaux bon marché avec lesquels j'arrivais à couper mais vraiment depuis que je suis passée sur des excellents ciseaux ça change la vie, ça va beaucoup plus vite toute la préparation des tissus elle est beaucoup plus fluide c'est beaucoup plus précis et une fois à la couture ça se passe carrément mieux et même c'est une étape agréable la découpe avec de superbes ciseaux donc moi c'est vraiment mes ciseaux que j'adore et qui me suivent partout elles sont toujours dans ma valise elles te suivent partout en fait

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce qui caractérise une bonne paire de ciseaux pour toi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est des ciseaux... Enfin moi, c'est une marque japonaise qui est réputée et les coutureurs professionnels l'utilisent. Donc déjà, c'est ne pas lésigner sur le prix peut-être du ciseau parce que c'est des ciseaux qui sont à une centaine d'euros. Donc c'est vrai que c'est un investissement. Mais vraiment, je vous assure, ça fait la différence. Et ensuite, c'est vraiment bien d'entretenir ces ciseaux par la suite. Donc vraiment... couper seulement du tissu avec et les aiguiser je dirais au moins une fois par an.

  • Mireille - Atenafrodite

    Est-ce que tu peux nous décrire Maëlie Paris et tout ce qui caractérise ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Maëlie Paris, c'est une marque de mode upcycler à portée ou à coudre. Notre principe, c'est qu'on propose des modèles qui incitent à l'upcycling et qui sont faits la majorité en 100% upcycling. et donc on va les proposer soit en mini-série fabriquée en France, donc vraiment en circuit court, ou alors on va les proposer à coudre, où là notre offre se compose de patrons de couture, de kits de couture, où là vous avez tout le matériel inclus, plus le patron pour faire son propre vêtement, et aussi, ça on ne pensait pas que ça allait bien fonctionner, mais ça fonctionne hyper bien tous les mois, on propose des ventes de tissus vintage, où en fait, pour ne rien perdre, tous les coupons qu'on n'a pas réussi à mettre en production, parce qu'on a aussi des contraintes où l'upcycling, souvent on fait des produits uniques, mais ça va coûter super cher. Donc nous, on essaye de faire des mini-séries pour réduire les coûts, mais du coup, il nous faut un certain nombre de matières. Dans les kits, c'est la même chose, mais en fait, il reste toujours des coupons uniques qui sont magnifiques et qu'on n'a pas envie qu'ils finissent à la poubelle. Donc c'est ces coupons là qu'on propose en vente pour les couturières.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelle est la philosophie derrière tes créations et ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    La philosophie et vraiment notre mission au quotidien, c'est de démocratiser l'upcycling. Donc ça veut dire quoi ? C'est qu'on a envie d'inciter les gens à aller vraiment chercher dans leur penderie et dans leur placard avant d'aller acheter à nouveau, puisque réduire notre impact, ça passe par réutiliser tout ce qu'on a chez nous, puisqu'on achète, on achète et on pose ça dans un coin. on jette ou on donne, mais en fait, la meilleure manière de réduire son impact environnemental, c'est vraiment de réutiliser ce qu'on a, et que souvent, les gens sont en manque d'inspiration, ou en manque d'idées nouvelles, ou d'envie même, de revaloriser ce qu'on a chez nous. Donc, nous, on est là pour changer ça, et pour inspirer les gens à faire de l'upcycling, et à rendre ça joli.

  • Mireille - Atenafrodite

    C'est quoi la mode circulaire pour toi et comment ça se reflète dans tes produits ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est vraiment aller analyser le sac à pacte dans son mode de fonctionnement. Donc nous, par exemple, on a supprimé la partie au maximum de la production. Donc ça économise toute l'énergie et toutes les ressources naturelles utilisées pour produire la matière. Donc nous, on a supprimé tout ça en faisant de l'upcycling et en récupérant que de la matière qui est déjà fabriquée. Donc ça, ça va être toute la production. Ensuite, quand on va modéliser un patron, on va le penser justement pour favoriser l'upcycling. Donc il va y avoir un certain nombre d'empiècements ou alors ça va être plutôt de l'inspiration. On va avoir un patron spécial pour utiliser des petits napprons, des petits coupons. Donc en fait, vraiment, quand on le pense, on essaye que derrière, la personne puisse réutiliser quelque chose qu'elle a chez elle ou qui est délaissé. et donc dans notre production c'est pareil et ensuite pour la production nous on fait faire tout en France pour que ce soit vraiment très proche de chez nous donc nos ateliers sont, là on a déménagé à Bordeaux et moi je suis d'Angers donc je vais souvent sur Angers et nos ateliers sont à Nantes et près de La Rochelle donc c'est vraiment à côté, on peut se déplacer hyper régulièrement pour aller les voir pour discuter avec elles donc ça c'est une proximité qu'on n'a pas si on fait fabriquer à l'autre bout du monde Donc c'est des coopératives féminines ou des ateliers d'insertion professionnelle. Donc on sait qu'en faisant travailler ce type de personnes, on a un impact aussi sur la société en France. On leur donne du travail et ça c'est hyper important. Et donc une mode circulaire, c'est toute cette phase de production, mais c'est aussi la phase de vie du produit.

  • Mireille - Atenafrodite

    Ah oui ? Et comment ?

  • Amélie- Maeli Paris

    On se charge du cycle de vie du produit, mais notamment de sa fin de vie. Et donc c'est là où on va avoir un impact. d'apprendre aux personnes de réparer, de réutiliser leurs vêtements, de leur donner une seconde vie. Et aussi, nous, dans notre production, on essaye de favoriser les matières naturelles pour qu'on ne sait jamais si ça arrive que le vêtement soit jeté. Et en fait, aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a peu de... de revalorisation derrière en fait. Souvent les vêtements sont exportés en Afrique, en Amérique du Sud et ils finissent dans des décharges à ciel ouvert. Donc sur ça, on essaye d'utiliser un maximum de matières naturelles pour que ce ne soit pas du polyester et que ça finisse en microplastique, etc. Donc c'est vraiment ça une mode circulaire, c'est analyser chaque impact et réfléchir comment on peut mieux faire pour que la mode ait moins d'impact sur l'environnement et sur la société et les personnes qui y travaillent aussi.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelles ont été les influences, on va dire majeures, qui t'ont encouragé à poursuivre la couture comme carrière ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Quand j'ai voulu créer ma lit, on était deux. Donc on avait deux personnes et on voulait créer plutôt une marque de mode et pas forcément une marque de couture. C'est juste que moi, comme j'étais dans le milieu de la couture, je sais que par exemple, comme j'ai eu conscience de l'impact écologique et social de la mode, j'ai réduit drastiquement ma consommation de vêtements et je me suis mise vers la couture où du coup c'est moi qui réalisais mes propres vêtements. Et du coup, quand on a créé ce parcours de mode avec l'autre personne, qui s'appelle Valentine, qui est une de mes amies, moi, je lui avais tout de suite dit, moi, j'aurais besoin de mettre un volet couture où on propose les patrons des vêtements. Comme ça, on touche la majorité des personnes. Ceux qui veulent s'engager envers une mode plus responsable, ils auront les produits finis. Mais ceux qui veulent coudre, aussi, on les touche puisqu'on développe des patrons qui sont pensés pour l'upcycling, qui incitent à réduire notre... notre consommation de tissus ou de vêtements, etc. Donc dans cette logique... on a pensé une marque de mode à porter ou à coudre. Et du coup, plutôt dans mes influences, c'était pendant six mois, j'ai regardé énormément de... de reportages, d'émissions sur les désastres écologiques et sociaux de la mode. Je me suis vraiment renseignée sur tous les impacts de la chaîne de fabrication d'un vêtement de A à Z, que ce soit de la culture du coton ou de la matière, à la filature, à la production. etc. Et moi, je me suis dit, si je veux créer ma propre marque à mon échelle, il faut que je réduise au maximum tous ces impacts négatifs pour faire quelque chose de positif.

  • Mireille - Atenafrodite

    Tu as eu besoin de suivre des formations spécifiques depuis que tu t'es reconvertie dans l'upcycling et dans cette mode circulaire ?

  • Amélie- Maeli Paris

    J'ai passé mon CAP couture vêtements flous pour avoir un certain bagage et être légitime en couture. Et en fait, c'est ça qui a marqué ma démission dans mon ancien job. Mais j'ai intégré un incubateur spécialisé dans la mode responsable qui est basée à Lille. Et du coup, en intégrant cet incubateur, c'est ça qui m'a vraiment aidée à réfléchir à tous ces points. à mettre en place une mode la plus responsable possible. Et aussi cet incubateur m'a fait rencontrer un certain nombre d'autres acteurs de la mode responsable, ce qui nous a permis tous, avec nos idées différentes, de s'influencer et de faire ressortir les meilleures alternatives à une production délocalisée, à des matières plastiques.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mameli, est-ce que tu arrives à vivre aujourd'hui de Maëlie Paris ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, tout à fait. Nous, on a eu la chance avec Nicolas de pouvoir faire des ruptures conventionnelles et d'avoir le droit au chômage pour monter notre entreprise. On était dans le parcours entrepreneur. J'ai eu le droit pendant deux ans à toucher les allocations chômage qui m'ont aidé à lancer Maëlie. Mais aujourd'hui, je n'ai plus le droit à ces allocations puisque ça fait plus de deux ans. Donc, je me rémunère sur Maëlie. Donc ça, c'était la première victoire de pouvoir se rémunérer de son entreprise et de ses propres actions au quotidien. Donc on peut aussi payer notre alternante, ça c'est trop cool. Mais là, la prochaine échéance, ça va être de pouvoir rémunérer Nicolas qui a encore son allocation de chômage jusqu'à la fin d'année. Et ça, quand on pourra en vivre tous les deux et tous les trois avec toutes les personnes qui vont nous rejoindre, ça va être trop chouette.

  • Mireille - Atenafrodite

    Qu'est-ce que tu trouves de plus difficile dans ton travail aujourd'hui ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que c'est savoir gérer les priorités, puisque comme aujourd'hui on fait tout de A à Z, que ce soit sur la conception des modèles, sur le marketing, sur la production, la gestion. le commerce, enfin vraiment, même la préparation de commandes, etc. Aujourd'hui, on fait tout de A à Z. c'est vraiment savoir gérer les priorités et ne pas se faire happer par les urgences au quotidien, savoir prendre du recul et se dire Ouais, j'ai vraiment la gestion des priorités quand on entreprend et qu'on a sa propre entreprise. C'est dur de se dire à la fin de la journée C'est bon, j'ai terminé ma journée puisqu'il y a toujours mille choses à faire. et du coup il faut savoir aussi être hyper rigoureux envers soi-même pour se reposer en fait, c'est important et du coup quand il est 19h et qu'on a encore mille choses à faire mille choses à faire urgentes c'est dur de claquer l'ordi et se dire bon bah maintenant on se repose et on fera ça demain donc ça c'est vraiment le plus difficile d'être hyper rigoureux envers soi-même pour ne pas que la vie pro empiète sur la vie personnelle

  • Mireille - Atenafrodite

    À quels défis as-tu été confrontée depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Comme on est une petite entreprise et qu'on a besoin de se développer, de se faire connaître, vraiment le nerf de la guerre d'une entreprise, c'est la trésorerie. Et donc les défis, je pense, c'est de savoir où investir. le mieux parce qu'en fait quand on débute on a tendance à tester un peu tout et voir ce qui fonctionne voir ce qui fonctionne pas mais en fait c'est très vite arrivé un problème de trésorerie puisque par exemple sur les salons on a besoin de faire du stock donc ça c'est de la revente de faire de la communication etc et si on sort un produit qui ne fonctionne pas bien ou ne rencontre pas son public c'est vrai qu'après ça va être difficile derrière de réinvestir dans autre chose donc vraiment le défi c'est de faire un produit qui répond à toutes nos valeurs et à toutes nos normes aussi et tous nos objectifs qu'on se fixe donc un produit 100% français qui respectent. On s'est vraiment mis la barre haute. Parfois, on se dit, pourquoi on s'est donné autant de défis ? Mais après, c'est chouette de pouvoir sortir des produits qui sont 100% made in France, 100% upcycliques, etc. Faire toute la com nécessaire dessus. La communication, souvent, ça a un coût. Il faut que derrière, ça fonctionne. Et oui, qu'on puisse le vendre pour pouvoir après réinvestir et sortir des nouveaux produits. Vraiment, ça, c'est le... Le défi au quotidien de ne pas se tromper et de faire les bons choix.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors tu parlais de faire des bons choix, de ne pas se tromper. J'imagine que tu t'es déjà trompée. Est-ce que tu es capable de nous donner un exemple de quelque chose qui n'a pas fonctionné, ou en tout cas pas comme tu le pensais ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, j'ai un exemple. Donc c'est pas forcément un énorme flop, mais c'est vraiment... Quand on sort des collections, ça demande beaucoup de temps et d'énergie de sortir des collections. Donc on a choisi de faire deux collections par an avec quatre nouveaux patrons parce qu'on ne pourrait pas tenir le rythme de sortir par exemple un patron par mois et de faire toute la com'qu'il y a derrière, etc. Donc on choisit de sortir quatre patrons. Mais ces quatre patrons, c'est hyper dur d'avoir la même communication sur les quatre. Sauf que derrière, ça va avoir un impact énorme sur les ventes. Et la dernière collection, on a délaissé complètement un patron sur lequel on n'a pas cherché à le faire coûte, par exemple, par des influenceuses. On n'a pas sorti de nouvelle version. On n'en a pas forcément parlé. Et bien là, ça a vraiment un impact sur les ventes derrière de ce patron où on en a vendu. un tiers de ce qu'on a vendu sur les autres patrons qu'on a beaucoup plus mis en avant, etc. Donc, on voit vraiment que c'est beau d'avoir des idées, de sortir un nouveau patron, mais si derrière, on ne fait pas une bonne communication, personne ne va connaître ce patron et du coup, les ventes vont être à zéro et on ne va pas rentabiliser tout le temps qu'on a passé pour le développer, faire le guide, faire la vidéo, etc.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, c'est un tout en fait. Alors, tu as dit que tu venais de la région d'Angers, et je me suis souvenu que j'ai vu une collaboration passer avec Carole Rampinetta, qui est à Angers aussi, et que j'ai déjà interviewée dans l'émission. Est-ce que tu envisages d'autres collaborations prochainement, avec d'autres créateurs ou créatrices ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui. Là, avec Carole, j'ai adoré faire ça avec elle, parce que oui, on vient toutes les deux d'Angers. Sur Angers, je mets en place... plein d'ateliers couture, notamment j'en fais tous les 15 jours dans ce qui s'appelle la cité des soins. C'est un endroit où les personnes atteintes du cancer du sein viennent pour se reconstruire, mais hors du milieu médical. Il y a plein d'activités qui leur sont proposées, et notamment la couture. Par exemple, Carole me donne ses chutes de production pour qu'on puisse après confectionner des choses en atelier. Chaque année au mois de juin, j'organise des ateliers de couture intergénérationnel sur les bords de Loire. Ça se passe souvent entre Angers, Nantes et Tours. L'année dernière, Carole m'avait accompagnée sur un des ateliers. C'est là où on avait fait la connaissance. Sur les salons de fin d'année, on s'est retrouvés en face. On s'est dit que c'était trop chouette. faire quelque chose ensemble. Moi, je rêve de sortir un kit couture sans machine à coudre, parce que souvent, sur les kits, les personnes, leur premier frein à se mettre à la couture, c'est qu'il faut investir dans une machine et tout le monde n'a pas les moyens financiers d'investir. Donc moi, j'avais envie de sortir un kit sans machine à coudre pour montrer que c'est possible avec une aiguille. Et donc, j'avais obstaculé cette soie super belle pour faire un kit foulard, mais je n'arrivais pas à trouver la bonne personne Pour l'illustrer, et donc Carole ça a été une évidence, puisqu'on s'était rencontrées tout au long de ce parcours comme je vous ai expliqué, et du coup j'ai vu qu'elle illustrait des superbes foulards sur son stand, et on s'est dit on va collaborer ensemble, donc c'était vraiment...

  • Mireille - Atenafrodite

    vraiment facile et après on s'entend super bien. Et par exemple, dans ce kit foulard, il nous fallait une aiguille et on est allé chercher les fabricants d'aiguilles les plus performants en France. Donc il y a Boin qui nous a accompagnés aussi sur cette collaboration. Donc c'est super chouette parce qu'on a pu rassembler vraiment nos trois savoir-faire. Donc nous, la mise en kit et la recherche de la matière première. Carole, le dessin à l'aquarelle et voilà toutes ces couleurs et Boin qui nous a fourni toutes les aiguilles pour coudre à la main moi je trouve ça trop chouette ce type de collaboration puisque ça fait un produit trop sympa et trop cool moi je trouve et du coup là pour la fin d'année oui on va faire deux autres collaborations normalement avec une... Enfin, je ne sais pas si je peux trop le dire pour le moment. Ça arrivera vers la fin d'année. Donc, ça arrivera... Il y en a un au salon CSF et il y en a un autre au PNICIT à Lyon. Mais il y en a une, c'est une grosse marque de tissus. Et donc, on va upcycler des fins de rouleaux pour pouvoir proposer un kit couture à base de ces rouleaux qui sont dans un coin et qui ne servent à personne. Et voilà, une autre collaboration qui arrivera aussi. Donc on en a deux autres sur la fin d'année.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tu saurais me dire la chose la plus inattendue que tu as appris sur toi-même depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Mireille - Atenafrodite

    En fait, mon frein pour me lancer dans le monde de la mode et de la couture, ça a été toujours de ne pas me sentir légitime à... à créer, à vouloir exprimer mes idées, à les montrer aux autres, aux personnes. C'était un peu mon petit jardin secret où j'ai fait de la couture, j'ai fait plein de travaux manuels, de la peinture, du dessin, etc. Mais je n'ai jamais osé les montrer aux autres. Et donc là, avec Maëlie, on fait des vidéos au quotidien, on les montre à tout le monde. Moi, je crée sans cesse. des nouveaux modèles, des nouvelles collections. Et en fait, ce qui me surprend sur moi, c'est d'avoir osé montrer ça aux autres et que ça matche. Et ça me surprend encore tous les jours de voir que ça plaît, etc. Et du coup, je trouve ça cool et ça me motive justement à continuer et à proposer toujours de nouvelles choses.

  • Amélie- Maeli Paris

    Amélie, est-ce que tu as un message à faire passer à la communauté couture ?

  • Mireille - Atenafrodite

    Au quotidien, on reçoit des messages en nous disant c'est trop chouette ce que vous faites, mais moi, j'y arriverai pas, je pense pas avoir le niveau, etc. Et moi, quand je vois Nico qui avait deux mains gauches vraiment quand il s'est lancé à la couture, c'est vraiment de dire à tout le monde qu'il faut oser se lancer, qu'au début, c'est normal de faire des erreurs, qu'on est tous passés par là, mais qu'il faut persévérer et que c'est vraiment... en persévérant, en faisant des erreurs, en apprenant de ces erreurs, qu'on arrive petit à petit à un résultat satisfaisant et que la couture, ça a plein de pouvoirs bénéfiques. C'est relaxant, c'est un moment où on n'est pas sur son téléphone et ça, il y en a peu aujourd'hui. Et vraiment, ça nous rend fiers. Moi, je le vois dans mes ateliers couture pour les personnes atteintes du cancer du sein, c'est un moment où elles ont... ou leur estime de soi, ils baissent, etc. Et vraiment, la couture, elles ressortent, elles sont hyper chères. Et ça, il faut se lancer dans la couture, il faut faire plein de projets, il faut tester, il faut prendre conscience de son impact sur sa consommation textile. Et voilà, on peut faire de magnifiques choses, laisser parler sa créativité, etc. Donc vraiment, notre mantra, c'est oser.

  • Amélie- Maeli Paris

    Eh bien bravo à toi Amélie d'avoir osé toi aussi et merci d'avoir été l'invité de l'émission Dans la coulisse 2. Je te dis à bientôt.

  • Mireille - Atenafrodite

    À bientôt, merci à toi pour l'invitation, c'était très sympathique.

  • Amélie- Maeli Paris

    Retrouvez Amélie sur le compte Instagram de la marque maeli.paris et tous les kits à coudre, les patrons et le prêt-à-porter sont sur l'e-shop maeliparis.com C'est la fin de cet épisode, merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Et pour échanger avec moi, rien de plus simple, retrouvez-moi sur athenafrodit.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

Description


Aujourd'hui, c’est la coulisse de Maeli Paris. C’est Amélie, sa fondatrice qui nous fait découvrir cette marque de DIY et de prêt-à-porter basé sur la mode circulaire. Elle nous parle de son parcours, son engagement pour une mode et une couture plus raisonnées, mais aussi, ses défis avec Maeli Paris. 


Bonne écoute et bonne couture !


Retrouvez les vêtements et tissus upcyclés ainsi que les patrons de couture sur Maeli Paris


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Je suis Mireille, alias @atenafrodite !

Vous pouvez me retrouver sur atenafrodite.com pour des conseils, astuces, revues de patrons et de tissus. 

Suivez-moi sur Instagram pour voir mes projets couture, de la coupe au résultat final, je partage tout !

A très vite ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mireille - Atenafrodite

    Vous écoutez Dans la coulisse 2, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille du site atenafrodite.com. Bienvenue dans un nouvel épisode et avant tout j'aimerais vous remercier de votre fidélité à l'image de Benjazel qui a laissé 5 étoiles et un commentaire sur le podcast. Je la cite. Tes podcasts sont super agréables à écouter, bien montés et surtout très intéressants, inspirants et enrichissants. Alors vraiment merci Benjazel, ça fait plaisir ce retour. N'oubliez pas que pour donner de la visibilité au podcast, laissez 5 étoiles et votre commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. C'est un petit geste pour vous, mais énorme pour moi, car c'est ainsi que vous pourrez soutenir mon travail et m'aider à le continuer gratuitement. Aujourd'hui, c'est la coulisse de Maéli Paris et donc je reçois Amélie, sa fondatrice. Cette jeune femme de 30 ans qui se décrit comme étant enthousiaste et passionnée, aime vivre pleinement, créer et mettre son énergie au profit des autres. Découvrons ensemble Amélie et la Marque Aimant Eternellement la LIberté. Alors Amélie, quel a été ton parcours scolaire avant de te lancer dans la couture ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors moi à la base, j'ai un pas du sous du monde de la couture, puisque j'ai fait des études très générales, j'ai commencé par un bac S, ensuite j'ai fait un diplôme de comptabilité et de gestion, et un master en finance, donc très loin du monde de la mode et de la couture. Et du coup après j'ai travaillé moi 5 ans en finance, dans des plus ou moins grosses entreprises. Je suis passée dans des gros cabinets d'audit, ensuite dans des start-up ou dans des moyennes entreprises. Mais la couture, j'ai toujours eu ça dans un petit coin de la tête puisque j'ai commencé à l'âge de 10 ans. et en fait, mon parcours scolaire, à la base, je m'étais plutôt orientée vers un bac pro spécialisé dans la mode. Donc, j'étais inscrite et je devais y aller. Et juste avant la rentrée scolaire, mon prof principal m'a convaincue et a convaincu aussi mes parents de changer d'orientation et d'aller dans des études plus générales, un peu un parcours classique, bac S, etc., comme je suivais bien à l'école. Chose que j'ai suivie, mais... toujours en me disant que j'allais un jour revenir vers ce monde de la mode et de la couture. Donc là, après cinq ans en finance et pas du tout de créativité dans mon métier, j'ai décidé de revenir vers ce monde de la mode et de la couture.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et comme ça, tu as complètement délaissé la couture pendant 5 ans ?

  • Amélie- Maeli Paris

    En fait, oui, c'est deux mondes qui ne vont pas trop ensemble, puisque dans la finance, surtout dans mon métier, j'appliquais vraiment des règles sans aucune créativité, sans imaginaire, c'est vraiment un suivi de process, on suit à la règle, toutes les règles justement. Et du coup, j'ai fait beaucoup de couture de mes 10 ans à mes 15 ans. Et après dans mes études générales, dans ma licence et mon master, ça m'a demandé beaucoup de travail. Et du coup là j'ai dû délaisser la couture et toute ma partie créative. Ensuite dans mes jobs aussi, parce que c'était des jobs très prenants, où on travaille de 9h à 20h, 21h le soir. Donc là aussi, dans cette période-là, je n'ai pas forcément eu beaucoup de temps pour tout ce qui était couture et travaux manuels. mais du coup j'ai repris maintenant ça fait deux ans et demi que j'ai lancé ma L.I. mais j'ai dû reprendre deux ans avant ou deux trois ans donc ça doit faire cinq six ans que j'ai vraiment repris parce que justement dans mon métier j'avais pas cette part d'évasion de créativité ça me manquait beaucoup après j'habitais à Paris donc à Paris les activités manuelles c'est toujours plus compliqué puisqu'on a des petits apparts donc pour ramener la machine à coudre les tissus et tout ça ça prend tout de suite de la place Il a fallu faire des compromis avec mon compagnon, donc c'est Nicolas, qui travaille aujourd'hui dans la couture. Donc c'était un premier pas pour lui dans ce monde de la couture. Mais du coup, j'ai installé ma machine et je m'y suis remise. Et je crois qu'un an et demi après, il y a eu le confinement, où là, comme tout le monde, c'était un moment idéal pour se remettre à fond dans la couture. Donc je m'y suis vraiment mise. Et voilà, et après, c'était un moment où je ne me retrouvais plus non plus dans mon travail. J'avais cette petite graine dans ma tête depuis bien longtemps qu'un jour j'allais revenir dans ce milieu-là. J'avais fait un peu le tour de mon job et du coup, je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer dans cette aventure.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mais finalement, qu'est-ce qui t'a poussé à quitter ton emploi pour suivre ta passion ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors, ce qui m'a poussée à suivre ma passion, c'est que je ne regrette pas du tout les études que j'ai faites, parce que justement, j'ai été en contact de plein de personnes qui se sont lancées à leur compte. Quand j'étais en cabinet d'audit, en fait, j'allais auditer toutes les startups et toutes les associations. Donc, j'étais au quotidien avec des personnes qui s'étaient lancées, qui avaient osé lancer leur propre business. et ensuite en startup t'es beaucoup de jeunes et il y avait un gros turnover dans cette startup mais c'était bien parce que toutes les personnes qui partaient, il y en avait pas mal qui partaient pour lancer leur propre entreprise et en fait à un moment moi je tournais en rond un peu dans mon poste et du coup je pense que toutes ces personnes qui avaient osé lancer leur business m'ont un peu influencée et m'ont donné envie de moi aussi créer ma propre voie et du coup c'est pour ça que j'ai quitté mon emploi et je me suis lancée dans cette entreprise qui est Maéli Paris

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui et puis je suis sûre que ton expérience dans la finance doit quelque part te servir dans ton activité

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, au quotidien. C'est vrai que toute la partie créative, c'est super bien, mais il y a 80% du temps qui est savoir gérer un business, savoir gérer une trésorerie, gérer des fournisseurs, des achats, etc. Et du coup, c'est tout ce que j'ai vu avant. Donc, je remercie quand même mes études qui m'ont permis d'avoir un bagage de connaissances suffisant pour mener mon entreprise.

  • Mireille - Atenafrodite

    Comment tu as découvert la couture et qu'est-ce qui t'a initialement attirée vers cet art ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je n'ai pas forcément de souvenirs d'un moment précis où j'ai vu la machine à coudre et je me suis dit j'y vais, je me lance. Mais juste quand j'étais petite, je passais énormément de temps avec ma cousine chez ma grand-mère. Et ma grand-mère, elle avait une boîte à boutons qui, avec ma cousine, ça nous fascinait. On passait des heures à les trier. à les compter, à les mettre par couleur, etc. Mais sans but précis. Mais du coup, on jouait avec des boutons, on jouait dans sa mercerie. Elle avait beaucoup, beaucoup de choses de couture et de mercerie puisqu'elle avait étudié ça à l'école. Et du coup, à l'époque, c'était inné. On avait ça dans notre parcours scolaire. Et en fait, du coup, j'ai passé des heures dans l'univers un peu de cette couture, de la mercerie. Et ensuite... Et un jour, je me suis mise devant la machine à coudre. Donc ça, c'était plutôt chez mes parents. Je n'ai pas été accompagnée de ma grand-mère, mais plutôt de ma mère, qui, elle, avait une machine et qui faisait des petites réparations, des ourlets, etc. Et du coup, je me suis dit, moi aussi, j'ai envie d'apprendre à coudre. Et donc, je n'ai plus de souvenirs à 10 ans de par quoi j'ai commencé. Mais je sais que j'ai vite fait des vêtements. J'ai déjà commencé l'upcycling à cette époque parce que je récupérais un peu des draps, des bouts de tissu, etc. que je raccommodais. Donc, mes pièces, elles sont un peu loufoques. Elles ne sont pas très belles et pas très portables. Mais voilà, j'avais cousu un pantalon, un top, une jupe, etc. Et je sais que j'avais organisé un petit défilé de mode avec toutes mes cousines et toutes mes créations à l'époque. Et ça, j'ai plein de photos et plein de souvenirs. Et c'est marrant de revoir ça après.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors je confirme, Amélie m'a envoyé une photo d'un de ses premiers pantalons upcyclés. Franchement c'est à voir et d'ailleurs je pense qu'on partagera ça avec vous très prochainement sur les réseaux sociaux. Vous étiez déjà dans l'upcycling en fait.

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, à l'époque, c'était plutôt par souci économie où je n'avais pas forcément de budget pour aller acheter des nouveaux tissus. Et comme dans mon tempérament, j'aime que les choses aillent vite, je pense que je prenais ce que j'avais sous la main pour réaliser mon petit théo plus vite. Mais c'est marrant, oui. Du coup, j'ai eu 30 ans dernièrement. Du coup, tous les invités m'offraient un souvenir qu'ils avaient eu avec moi. Ils ont retrouvé... toutes mes créations et du coup ils me les ont offertes parce que c'est vrai que je n'avais pas remis la main dessus depuis très très longtemps et du coup j'ai eu ça comme cadeau, donc c'était un souvenir qui a beaucoup de sens aujourd'hui.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce que tu penses du fait qu'il n'y ait plus de travaux manuels dans les cycles scolaires de nos jours ? Je pense à la couture mais à autre chose aussi.

  • Amélie- Maeli Paris

    Aujourd'hui, je pense que ce serait vraiment génial de remettre ça au goût du jour, mais que les hommes et les femmes apprennent la couture, que les hommes et les femmes apprennent les travaux d'électricité, en fait de réapprendre toutes les bases, et surtout en couture où on voit aujourd'hui qu'il y a énormément de vêtements qui sont jetés juste parce qu'il y a un bouton de... de sauter, une fermeture éclair, un petit trou, etc. Alors que si on avait appris juste le B.A.B.A., les bases de la réparation de vêtements... il y aurait beaucoup moins de déchets textiles je pense. Du coup moi je trouve ça très dommage qu'il n'y ait plus ce savoir-faire appris à l'école. Aujourd'hui quelqu'un qui veut apprendre ça, il faut quand même être engagé, se former, regarder des tutos vidéos. Alors que si c'était une heure à l'école quand on était plus jeune, c'est quelque chose d'acquis et sur lequel on ne se pose même pas de questions. Un vêtement sur lequel il y a un trou, on le répare. Et c'est évident, donc oui je pense que ce serait nécessaire, mais pas forcément que de la couture, oui vraiment savoir faire vraiment toutes les bases de la visite. en général.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, je vois. Ce seraient les travaux manuels pratiques, mais non genrés.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tout à fait. C'est important. Parce que justement, il y a peu d'hommes à la couture. Et du coup, nous, par exemple, avec Maëlie, quand Nico m'a rejoint, vraiment, je n'aurais pas parié une seule fois qu'il se mette à la couture. Parce que, justement, il n'a pas l'habitude des travaux manuels, d'être aussi précis avec ses mains, d'avoir la patience aussi. Et du coup au début quand je lui ai dit mais ce serait trop bien que tu te mettes à la couture, que tu montres que c'est accessible et pour tout le monde, parce que moi j'avais mon expérience et quand on s'adresse à des débutants... moi ça me paraît évident alors qu'un débutant ça va pas lui paraître évident donc là on s'est dit avec Nicolas qui lui a zéro expérience ça va être super intéressant comme ça lui il part de zéro et il montre que justement que c'est possible et ça ça a beaucoup plu sur les réseaux puisque on a pas l'habitude de voir des hommes et voilà et au début c'était hyper dur pour lui de tenir une épingle, enfiler l'aiguille, etc. Parce que la dextérité des doigts, c'est quelque chose qui t'apprend au fur et à mesure. Mais là, je crois que ça va faire un an qu'il a commencé, c'était en juin dernier. Et on voit la progression, donc c'est cool. Et il commence à aimer ça.

  • Mireille - Atenafrodite

    Si tu devais choisir un seul outil de couture ou un matériel que tu ne pourrais jamais remplacer, Ce serait lequel et pourquoi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que ce serait mes ciseaux de couture. parce que longtemps je me suis en fait je pense que c'est vraiment important d'avoir de superbes ciseaux des super bons et longtemps je me suis contentée d'avoir des ciseaux bon marché avec lesquels j'arrivais à couper mais vraiment depuis que je suis passée sur des excellents ciseaux ça change la vie, ça va beaucoup plus vite toute la préparation des tissus elle est beaucoup plus fluide c'est beaucoup plus précis et une fois à la couture ça se passe carrément mieux et même c'est une étape agréable la découpe avec de superbes ciseaux donc moi c'est vraiment mes ciseaux que j'adore et qui me suivent partout elles sont toujours dans ma valise elles te suivent partout en fait

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce qui caractérise une bonne paire de ciseaux pour toi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est des ciseaux... Enfin moi, c'est une marque japonaise qui est réputée et les coutureurs professionnels l'utilisent. Donc déjà, c'est ne pas lésigner sur le prix peut-être du ciseau parce que c'est des ciseaux qui sont à une centaine d'euros. Donc c'est vrai que c'est un investissement. Mais vraiment, je vous assure, ça fait la différence. Et ensuite, c'est vraiment bien d'entretenir ces ciseaux par la suite. Donc vraiment... couper seulement du tissu avec et les aiguiser je dirais au moins une fois par an.

  • Mireille - Atenafrodite

    Est-ce que tu peux nous décrire Maëlie Paris et tout ce qui caractérise ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Maëlie Paris, c'est une marque de mode upcycler à portée ou à coudre. Notre principe, c'est qu'on propose des modèles qui incitent à l'upcycling et qui sont faits la majorité en 100% upcycling. et donc on va les proposer soit en mini-série fabriquée en France, donc vraiment en circuit court, ou alors on va les proposer à coudre, où là notre offre se compose de patrons de couture, de kits de couture, où là vous avez tout le matériel inclus, plus le patron pour faire son propre vêtement, et aussi, ça on ne pensait pas que ça allait bien fonctionner, mais ça fonctionne hyper bien tous les mois, on propose des ventes de tissus vintage, où en fait, pour ne rien perdre, tous les coupons qu'on n'a pas réussi à mettre en production, parce qu'on a aussi des contraintes où l'upcycling, souvent on fait des produits uniques, mais ça va coûter super cher. Donc nous, on essaye de faire des mini-séries pour réduire les coûts, mais du coup, il nous faut un certain nombre de matières. Dans les kits, c'est la même chose, mais en fait, il reste toujours des coupons uniques qui sont magnifiques et qu'on n'a pas envie qu'ils finissent à la poubelle. Donc c'est ces coupons là qu'on propose en vente pour les couturières.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelle est la philosophie derrière tes créations et ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    La philosophie et vraiment notre mission au quotidien, c'est de démocratiser l'upcycling. Donc ça veut dire quoi ? C'est qu'on a envie d'inciter les gens à aller vraiment chercher dans leur penderie et dans leur placard avant d'aller acheter à nouveau, puisque réduire notre impact, ça passe par réutiliser tout ce qu'on a chez nous, puisqu'on achète, on achète et on pose ça dans un coin. on jette ou on donne, mais en fait, la meilleure manière de réduire son impact environnemental, c'est vraiment de réutiliser ce qu'on a, et que souvent, les gens sont en manque d'inspiration, ou en manque d'idées nouvelles, ou d'envie même, de revaloriser ce qu'on a chez nous. Donc, nous, on est là pour changer ça, et pour inspirer les gens à faire de l'upcycling, et à rendre ça joli.

  • Mireille - Atenafrodite

    C'est quoi la mode circulaire pour toi et comment ça se reflète dans tes produits ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est vraiment aller analyser le sac à pacte dans son mode de fonctionnement. Donc nous, par exemple, on a supprimé la partie au maximum de la production. Donc ça économise toute l'énergie et toutes les ressources naturelles utilisées pour produire la matière. Donc nous, on a supprimé tout ça en faisant de l'upcycling et en récupérant que de la matière qui est déjà fabriquée. Donc ça, ça va être toute la production. Ensuite, quand on va modéliser un patron, on va le penser justement pour favoriser l'upcycling. Donc il va y avoir un certain nombre d'empiècements ou alors ça va être plutôt de l'inspiration. On va avoir un patron spécial pour utiliser des petits napprons, des petits coupons. Donc en fait, vraiment, quand on le pense, on essaye que derrière, la personne puisse réutiliser quelque chose qu'elle a chez elle ou qui est délaissé. et donc dans notre production c'est pareil et ensuite pour la production nous on fait faire tout en France pour que ce soit vraiment très proche de chez nous donc nos ateliers sont, là on a déménagé à Bordeaux et moi je suis d'Angers donc je vais souvent sur Angers et nos ateliers sont à Nantes et près de La Rochelle donc c'est vraiment à côté, on peut se déplacer hyper régulièrement pour aller les voir pour discuter avec elles donc ça c'est une proximité qu'on n'a pas si on fait fabriquer à l'autre bout du monde Donc c'est des coopératives féminines ou des ateliers d'insertion professionnelle. Donc on sait qu'en faisant travailler ce type de personnes, on a un impact aussi sur la société en France. On leur donne du travail et ça c'est hyper important. Et donc une mode circulaire, c'est toute cette phase de production, mais c'est aussi la phase de vie du produit.

  • Mireille - Atenafrodite

    Ah oui ? Et comment ?

  • Amélie- Maeli Paris

    On se charge du cycle de vie du produit, mais notamment de sa fin de vie. Et donc c'est là où on va avoir un impact. d'apprendre aux personnes de réparer, de réutiliser leurs vêtements, de leur donner une seconde vie. Et aussi, nous, dans notre production, on essaye de favoriser les matières naturelles pour qu'on ne sait jamais si ça arrive que le vêtement soit jeté. Et en fait, aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a peu de... de revalorisation derrière en fait. Souvent les vêtements sont exportés en Afrique, en Amérique du Sud et ils finissent dans des décharges à ciel ouvert. Donc sur ça, on essaye d'utiliser un maximum de matières naturelles pour que ce ne soit pas du polyester et que ça finisse en microplastique, etc. Donc c'est vraiment ça une mode circulaire, c'est analyser chaque impact et réfléchir comment on peut mieux faire pour que la mode ait moins d'impact sur l'environnement et sur la société et les personnes qui y travaillent aussi.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelles ont été les influences, on va dire majeures, qui t'ont encouragé à poursuivre la couture comme carrière ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Quand j'ai voulu créer ma lit, on était deux. Donc on avait deux personnes et on voulait créer plutôt une marque de mode et pas forcément une marque de couture. C'est juste que moi, comme j'étais dans le milieu de la couture, je sais que par exemple, comme j'ai eu conscience de l'impact écologique et social de la mode, j'ai réduit drastiquement ma consommation de vêtements et je me suis mise vers la couture où du coup c'est moi qui réalisais mes propres vêtements. Et du coup, quand on a créé ce parcours de mode avec l'autre personne, qui s'appelle Valentine, qui est une de mes amies, moi, je lui avais tout de suite dit, moi, j'aurais besoin de mettre un volet couture où on propose les patrons des vêtements. Comme ça, on touche la majorité des personnes. Ceux qui veulent s'engager envers une mode plus responsable, ils auront les produits finis. Mais ceux qui veulent coudre, aussi, on les touche puisqu'on développe des patrons qui sont pensés pour l'upcycling, qui incitent à réduire notre... notre consommation de tissus ou de vêtements, etc. Donc dans cette logique... on a pensé une marque de mode à porter ou à coudre. Et du coup, plutôt dans mes influences, c'était pendant six mois, j'ai regardé énormément de... de reportages, d'émissions sur les désastres écologiques et sociaux de la mode. Je me suis vraiment renseignée sur tous les impacts de la chaîne de fabrication d'un vêtement de A à Z, que ce soit de la culture du coton ou de la matière, à la filature, à la production. etc. Et moi, je me suis dit, si je veux créer ma propre marque à mon échelle, il faut que je réduise au maximum tous ces impacts négatifs pour faire quelque chose de positif.

  • Mireille - Atenafrodite

    Tu as eu besoin de suivre des formations spécifiques depuis que tu t'es reconvertie dans l'upcycling et dans cette mode circulaire ?

  • Amélie- Maeli Paris

    J'ai passé mon CAP couture vêtements flous pour avoir un certain bagage et être légitime en couture. Et en fait, c'est ça qui a marqué ma démission dans mon ancien job. Mais j'ai intégré un incubateur spécialisé dans la mode responsable qui est basée à Lille. Et du coup, en intégrant cet incubateur, c'est ça qui m'a vraiment aidée à réfléchir à tous ces points. à mettre en place une mode la plus responsable possible. Et aussi cet incubateur m'a fait rencontrer un certain nombre d'autres acteurs de la mode responsable, ce qui nous a permis tous, avec nos idées différentes, de s'influencer et de faire ressortir les meilleures alternatives à une production délocalisée, à des matières plastiques.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mameli, est-ce que tu arrives à vivre aujourd'hui de Maëlie Paris ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, tout à fait. Nous, on a eu la chance avec Nicolas de pouvoir faire des ruptures conventionnelles et d'avoir le droit au chômage pour monter notre entreprise. On était dans le parcours entrepreneur. J'ai eu le droit pendant deux ans à toucher les allocations chômage qui m'ont aidé à lancer Maëlie. Mais aujourd'hui, je n'ai plus le droit à ces allocations puisque ça fait plus de deux ans. Donc, je me rémunère sur Maëlie. Donc ça, c'était la première victoire de pouvoir se rémunérer de son entreprise et de ses propres actions au quotidien. Donc on peut aussi payer notre alternante, ça c'est trop cool. Mais là, la prochaine échéance, ça va être de pouvoir rémunérer Nicolas qui a encore son allocation de chômage jusqu'à la fin d'année. Et ça, quand on pourra en vivre tous les deux et tous les trois avec toutes les personnes qui vont nous rejoindre, ça va être trop chouette.

  • Mireille - Atenafrodite

    Qu'est-ce que tu trouves de plus difficile dans ton travail aujourd'hui ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que c'est savoir gérer les priorités, puisque comme aujourd'hui on fait tout de A à Z, que ce soit sur la conception des modèles, sur le marketing, sur la production, la gestion. le commerce, enfin vraiment, même la préparation de commandes, etc. Aujourd'hui, on fait tout de A à Z. c'est vraiment savoir gérer les priorités et ne pas se faire happer par les urgences au quotidien, savoir prendre du recul et se dire Ouais, j'ai vraiment la gestion des priorités quand on entreprend et qu'on a sa propre entreprise. C'est dur de se dire à la fin de la journée C'est bon, j'ai terminé ma journée puisqu'il y a toujours mille choses à faire. et du coup il faut savoir aussi être hyper rigoureux envers soi-même pour se reposer en fait, c'est important et du coup quand il est 19h et qu'on a encore mille choses à faire mille choses à faire urgentes c'est dur de claquer l'ordi et se dire bon bah maintenant on se repose et on fera ça demain donc ça c'est vraiment le plus difficile d'être hyper rigoureux envers soi-même pour ne pas que la vie pro empiète sur la vie personnelle

  • Mireille - Atenafrodite

    À quels défis as-tu été confrontée depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Comme on est une petite entreprise et qu'on a besoin de se développer, de se faire connaître, vraiment le nerf de la guerre d'une entreprise, c'est la trésorerie. Et donc les défis, je pense, c'est de savoir où investir. le mieux parce qu'en fait quand on débute on a tendance à tester un peu tout et voir ce qui fonctionne voir ce qui fonctionne pas mais en fait c'est très vite arrivé un problème de trésorerie puisque par exemple sur les salons on a besoin de faire du stock donc ça c'est de la revente de faire de la communication etc et si on sort un produit qui ne fonctionne pas bien ou ne rencontre pas son public c'est vrai qu'après ça va être difficile derrière de réinvestir dans autre chose donc vraiment le défi c'est de faire un produit qui répond à toutes nos valeurs et à toutes nos normes aussi et tous nos objectifs qu'on se fixe donc un produit 100% français qui respectent. On s'est vraiment mis la barre haute. Parfois, on se dit, pourquoi on s'est donné autant de défis ? Mais après, c'est chouette de pouvoir sortir des produits qui sont 100% made in France, 100% upcycliques, etc. Faire toute la com nécessaire dessus. La communication, souvent, ça a un coût. Il faut que derrière, ça fonctionne. Et oui, qu'on puisse le vendre pour pouvoir après réinvestir et sortir des nouveaux produits. Vraiment, ça, c'est le... Le défi au quotidien de ne pas se tromper et de faire les bons choix.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors tu parlais de faire des bons choix, de ne pas se tromper. J'imagine que tu t'es déjà trompée. Est-ce que tu es capable de nous donner un exemple de quelque chose qui n'a pas fonctionné, ou en tout cas pas comme tu le pensais ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, j'ai un exemple. Donc c'est pas forcément un énorme flop, mais c'est vraiment... Quand on sort des collections, ça demande beaucoup de temps et d'énergie de sortir des collections. Donc on a choisi de faire deux collections par an avec quatre nouveaux patrons parce qu'on ne pourrait pas tenir le rythme de sortir par exemple un patron par mois et de faire toute la com'qu'il y a derrière, etc. Donc on choisit de sortir quatre patrons. Mais ces quatre patrons, c'est hyper dur d'avoir la même communication sur les quatre. Sauf que derrière, ça va avoir un impact énorme sur les ventes. Et la dernière collection, on a délaissé complètement un patron sur lequel on n'a pas cherché à le faire coûte, par exemple, par des influenceuses. On n'a pas sorti de nouvelle version. On n'en a pas forcément parlé. Et bien là, ça a vraiment un impact sur les ventes derrière de ce patron où on en a vendu. un tiers de ce qu'on a vendu sur les autres patrons qu'on a beaucoup plus mis en avant, etc. Donc, on voit vraiment que c'est beau d'avoir des idées, de sortir un nouveau patron, mais si derrière, on ne fait pas une bonne communication, personne ne va connaître ce patron et du coup, les ventes vont être à zéro et on ne va pas rentabiliser tout le temps qu'on a passé pour le développer, faire le guide, faire la vidéo, etc.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, c'est un tout en fait. Alors, tu as dit que tu venais de la région d'Angers, et je me suis souvenu que j'ai vu une collaboration passer avec Carole Rampinetta, qui est à Angers aussi, et que j'ai déjà interviewée dans l'émission. Est-ce que tu envisages d'autres collaborations prochainement, avec d'autres créateurs ou créatrices ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui. Là, avec Carole, j'ai adoré faire ça avec elle, parce que oui, on vient toutes les deux d'Angers. Sur Angers, je mets en place... plein d'ateliers couture, notamment j'en fais tous les 15 jours dans ce qui s'appelle la cité des soins. C'est un endroit où les personnes atteintes du cancer du sein viennent pour se reconstruire, mais hors du milieu médical. Il y a plein d'activités qui leur sont proposées, et notamment la couture. Par exemple, Carole me donne ses chutes de production pour qu'on puisse après confectionner des choses en atelier. Chaque année au mois de juin, j'organise des ateliers de couture intergénérationnel sur les bords de Loire. Ça se passe souvent entre Angers, Nantes et Tours. L'année dernière, Carole m'avait accompagnée sur un des ateliers. C'est là où on avait fait la connaissance. Sur les salons de fin d'année, on s'est retrouvés en face. On s'est dit que c'était trop chouette. faire quelque chose ensemble. Moi, je rêve de sortir un kit couture sans machine à coudre, parce que souvent, sur les kits, les personnes, leur premier frein à se mettre à la couture, c'est qu'il faut investir dans une machine et tout le monde n'a pas les moyens financiers d'investir. Donc moi, j'avais envie de sortir un kit sans machine à coudre pour montrer que c'est possible avec une aiguille. Et donc, j'avais obstaculé cette soie super belle pour faire un kit foulard, mais je n'arrivais pas à trouver la bonne personne Pour l'illustrer, et donc Carole ça a été une évidence, puisqu'on s'était rencontrées tout au long de ce parcours comme je vous ai expliqué, et du coup j'ai vu qu'elle illustrait des superbes foulards sur son stand, et on s'est dit on va collaborer ensemble, donc c'était vraiment...

  • Mireille - Atenafrodite

    vraiment facile et après on s'entend super bien. Et par exemple, dans ce kit foulard, il nous fallait une aiguille et on est allé chercher les fabricants d'aiguilles les plus performants en France. Donc il y a Boin qui nous a accompagnés aussi sur cette collaboration. Donc c'est super chouette parce qu'on a pu rassembler vraiment nos trois savoir-faire. Donc nous, la mise en kit et la recherche de la matière première. Carole, le dessin à l'aquarelle et voilà toutes ces couleurs et Boin qui nous a fourni toutes les aiguilles pour coudre à la main moi je trouve ça trop chouette ce type de collaboration puisque ça fait un produit trop sympa et trop cool moi je trouve et du coup là pour la fin d'année oui on va faire deux autres collaborations normalement avec une... Enfin, je ne sais pas si je peux trop le dire pour le moment. Ça arrivera vers la fin d'année. Donc, ça arrivera... Il y en a un au salon CSF et il y en a un autre au PNICIT à Lyon. Mais il y en a une, c'est une grosse marque de tissus. Et donc, on va upcycler des fins de rouleaux pour pouvoir proposer un kit couture à base de ces rouleaux qui sont dans un coin et qui ne servent à personne. Et voilà, une autre collaboration qui arrivera aussi. Donc on en a deux autres sur la fin d'année.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tu saurais me dire la chose la plus inattendue que tu as appris sur toi-même depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Mireille - Atenafrodite

    En fait, mon frein pour me lancer dans le monde de la mode et de la couture, ça a été toujours de ne pas me sentir légitime à... à créer, à vouloir exprimer mes idées, à les montrer aux autres, aux personnes. C'était un peu mon petit jardin secret où j'ai fait de la couture, j'ai fait plein de travaux manuels, de la peinture, du dessin, etc. Mais je n'ai jamais osé les montrer aux autres. Et donc là, avec Maëlie, on fait des vidéos au quotidien, on les montre à tout le monde. Moi, je crée sans cesse. des nouveaux modèles, des nouvelles collections. Et en fait, ce qui me surprend sur moi, c'est d'avoir osé montrer ça aux autres et que ça matche. Et ça me surprend encore tous les jours de voir que ça plaît, etc. Et du coup, je trouve ça cool et ça me motive justement à continuer et à proposer toujours de nouvelles choses.

  • Amélie- Maeli Paris

    Amélie, est-ce que tu as un message à faire passer à la communauté couture ?

  • Mireille - Atenafrodite

    Au quotidien, on reçoit des messages en nous disant c'est trop chouette ce que vous faites, mais moi, j'y arriverai pas, je pense pas avoir le niveau, etc. Et moi, quand je vois Nico qui avait deux mains gauches vraiment quand il s'est lancé à la couture, c'est vraiment de dire à tout le monde qu'il faut oser se lancer, qu'au début, c'est normal de faire des erreurs, qu'on est tous passés par là, mais qu'il faut persévérer et que c'est vraiment... en persévérant, en faisant des erreurs, en apprenant de ces erreurs, qu'on arrive petit à petit à un résultat satisfaisant et que la couture, ça a plein de pouvoirs bénéfiques. C'est relaxant, c'est un moment où on n'est pas sur son téléphone et ça, il y en a peu aujourd'hui. Et vraiment, ça nous rend fiers. Moi, je le vois dans mes ateliers couture pour les personnes atteintes du cancer du sein, c'est un moment où elles ont... ou leur estime de soi, ils baissent, etc. Et vraiment, la couture, elles ressortent, elles sont hyper chères. Et ça, il faut se lancer dans la couture, il faut faire plein de projets, il faut tester, il faut prendre conscience de son impact sur sa consommation textile. Et voilà, on peut faire de magnifiques choses, laisser parler sa créativité, etc. Donc vraiment, notre mantra, c'est oser.

  • Amélie- Maeli Paris

    Eh bien bravo à toi Amélie d'avoir osé toi aussi et merci d'avoir été l'invité de l'émission Dans la coulisse 2. Je te dis à bientôt.

  • Mireille - Atenafrodite

    À bientôt, merci à toi pour l'invitation, c'était très sympathique.

  • Amélie- Maeli Paris

    Retrouvez Amélie sur le compte Instagram de la marque maeli.paris et tous les kits à coudre, les patrons et le prêt-à-porter sont sur l'e-shop maeliparis.com C'est la fin de cet épisode, merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Et pour échanger avec moi, rien de plus simple, retrouvez-moi sur athenafrodit.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

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Description


Aujourd'hui, c’est la coulisse de Maeli Paris. C’est Amélie, sa fondatrice qui nous fait découvrir cette marque de DIY et de prêt-à-porter basé sur la mode circulaire. Elle nous parle de son parcours, son engagement pour une mode et une couture plus raisonnées, mais aussi, ses défis avec Maeli Paris. 


Bonne écoute et bonne couture !


Retrouvez les vêtements et tissus upcyclés ainsi que les patrons de couture sur Maeli Paris


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Je suis Mireille, alias @atenafrodite !

Vous pouvez me retrouver sur atenafrodite.com pour des conseils, astuces, revues de patrons et de tissus. 

Suivez-moi sur Instagram pour voir mes projets couture, de la coupe au résultat final, je partage tout !

A très vite ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mireille - Atenafrodite

    Vous écoutez Dans la coulisse 2, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille du site atenafrodite.com. Bienvenue dans un nouvel épisode et avant tout j'aimerais vous remercier de votre fidélité à l'image de Benjazel qui a laissé 5 étoiles et un commentaire sur le podcast. Je la cite. Tes podcasts sont super agréables à écouter, bien montés et surtout très intéressants, inspirants et enrichissants. Alors vraiment merci Benjazel, ça fait plaisir ce retour. N'oubliez pas que pour donner de la visibilité au podcast, laissez 5 étoiles et votre commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. C'est un petit geste pour vous, mais énorme pour moi, car c'est ainsi que vous pourrez soutenir mon travail et m'aider à le continuer gratuitement. Aujourd'hui, c'est la coulisse de Maéli Paris et donc je reçois Amélie, sa fondatrice. Cette jeune femme de 30 ans qui se décrit comme étant enthousiaste et passionnée, aime vivre pleinement, créer et mettre son énergie au profit des autres. Découvrons ensemble Amélie et la Marque Aimant Eternellement la LIberté. Alors Amélie, quel a été ton parcours scolaire avant de te lancer dans la couture ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors moi à la base, j'ai un pas du sous du monde de la couture, puisque j'ai fait des études très générales, j'ai commencé par un bac S, ensuite j'ai fait un diplôme de comptabilité et de gestion, et un master en finance, donc très loin du monde de la mode et de la couture. Et du coup après j'ai travaillé moi 5 ans en finance, dans des plus ou moins grosses entreprises. Je suis passée dans des gros cabinets d'audit, ensuite dans des start-up ou dans des moyennes entreprises. Mais la couture, j'ai toujours eu ça dans un petit coin de la tête puisque j'ai commencé à l'âge de 10 ans. et en fait, mon parcours scolaire, à la base, je m'étais plutôt orientée vers un bac pro spécialisé dans la mode. Donc, j'étais inscrite et je devais y aller. Et juste avant la rentrée scolaire, mon prof principal m'a convaincue et a convaincu aussi mes parents de changer d'orientation et d'aller dans des études plus générales, un peu un parcours classique, bac S, etc., comme je suivais bien à l'école. Chose que j'ai suivie, mais... toujours en me disant que j'allais un jour revenir vers ce monde de la mode et de la couture. Donc là, après cinq ans en finance et pas du tout de créativité dans mon métier, j'ai décidé de revenir vers ce monde de la mode et de la couture.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et comme ça, tu as complètement délaissé la couture pendant 5 ans ?

  • Amélie- Maeli Paris

    En fait, oui, c'est deux mondes qui ne vont pas trop ensemble, puisque dans la finance, surtout dans mon métier, j'appliquais vraiment des règles sans aucune créativité, sans imaginaire, c'est vraiment un suivi de process, on suit à la règle, toutes les règles justement. Et du coup, j'ai fait beaucoup de couture de mes 10 ans à mes 15 ans. Et après dans mes études générales, dans ma licence et mon master, ça m'a demandé beaucoup de travail. Et du coup là j'ai dû délaisser la couture et toute ma partie créative. Ensuite dans mes jobs aussi, parce que c'était des jobs très prenants, où on travaille de 9h à 20h, 21h le soir. Donc là aussi, dans cette période-là, je n'ai pas forcément eu beaucoup de temps pour tout ce qui était couture et travaux manuels. mais du coup j'ai repris maintenant ça fait deux ans et demi que j'ai lancé ma L.I. mais j'ai dû reprendre deux ans avant ou deux trois ans donc ça doit faire cinq six ans que j'ai vraiment repris parce que justement dans mon métier j'avais pas cette part d'évasion de créativité ça me manquait beaucoup après j'habitais à Paris donc à Paris les activités manuelles c'est toujours plus compliqué puisqu'on a des petits apparts donc pour ramener la machine à coudre les tissus et tout ça ça prend tout de suite de la place Il a fallu faire des compromis avec mon compagnon, donc c'est Nicolas, qui travaille aujourd'hui dans la couture. Donc c'était un premier pas pour lui dans ce monde de la couture. Mais du coup, j'ai installé ma machine et je m'y suis remise. Et je crois qu'un an et demi après, il y a eu le confinement, où là, comme tout le monde, c'était un moment idéal pour se remettre à fond dans la couture. Donc je m'y suis vraiment mise. Et voilà, et après, c'était un moment où je ne me retrouvais plus non plus dans mon travail. J'avais cette petite graine dans ma tête depuis bien longtemps qu'un jour j'allais revenir dans ce milieu-là. J'avais fait un peu le tour de mon job et du coup, je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer dans cette aventure.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mais finalement, qu'est-ce qui t'a poussé à quitter ton emploi pour suivre ta passion ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors, ce qui m'a poussée à suivre ma passion, c'est que je ne regrette pas du tout les études que j'ai faites, parce que justement, j'ai été en contact de plein de personnes qui se sont lancées à leur compte. Quand j'étais en cabinet d'audit, en fait, j'allais auditer toutes les startups et toutes les associations. Donc, j'étais au quotidien avec des personnes qui s'étaient lancées, qui avaient osé lancer leur propre business. et ensuite en startup t'es beaucoup de jeunes et il y avait un gros turnover dans cette startup mais c'était bien parce que toutes les personnes qui partaient, il y en avait pas mal qui partaient pour lancer leur propre entreprise et en fait à un moment moi je tournais en rond un peu dans mon poste et du coup je pense que toutes ces personnes qui avaient osé lancer leur business m'ont un peu influencée et m'ont donné envie de moi aussi créer ma propre voie et du coup c'est pour ça que j'ai quitté mon emploi et je me suis lancée dans cette entreprise qui est Maéli Paris

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui et puis je suis sûre que ton expérience dans la finance doit quelque part te servir dans ton activité

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, au quotidien. C'est vrai que toute la partie créative, c'est super bien, mais il y a 80% du temps qui est savoir gérer un business, savoir gérer une trésorerie, gérer des fournisseurs, des achats, etc. Et du coup, c'est tout ce que j'ai vu avant. Donc, je remercie quand même mes études qui m'ont permis d'avoir un bagage de connaissances suffisant pour mener mon entreprise.

  • Mireille - Atenafrodite

    Comment tu as découvert la couture et qu'est-ce qui t'a initialement attirée vers cet art ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je n'ai pas forcément de souvenirs d'un moment précis où j'ai vu la machine à coudre et je me suis dit j'y vais, je me lance. Mais juste quand j'étais petite, je passais énormément de temps avec ma cousine chez ma grand-mère. Et ma grand-mère, elle avait une boîte à boutons qui, avec ma cousine, ça nous fascinait. On passait des heures à les trier. à les compter, à les mettre par couleur, etc. Mais sans but précis. Mais du coup, on jouait avec des boutons, on jouait dans sa mercerie. Elle avait beaucoup, beaucoup de choses de couture et de mercerie puisqu'elle avait étudié ça à l'école. Et du coup, à l'époque, c'était inné. On avait ça dans notre parcours scolaire. Et en fait, du coup, j'ai passé des heures dans l'univers un peu de cette couture, de la mercerie. Et ensuite... Et un jour, je me suis mise devant la machine à coudre. Donc ça, c'était plutôt chez mes parents. Je n'ai pas été accompagnée de ma grand-mère, mais plutôt de ma mère, qui, elle, avait une machine et qui faisait des petites réparations, des ourlets, etc. Et du coup, je me suis dit, moi aussi, j'ai envie d'apprendre à coudre. Et donc, je n'ai plus de souvenirs à 10 ans de par quoi j'ai commencé. Mais je sais que j'ai vite fait des vêtements. J'ai déjà commencé l'upcycling à cette époque parce que je récupérais un peu des draps, des bouts de tissu, etc. que je raccommodais. Donc, mes pièces, elles sont un peu loufoques. Elles ne sont pas très belles et pas très portables. Mais voilà, j'avais cousu un pantalon, un top, une jupe, etc. Et je sais que j'avais organisé un petit défilé de mode avec toutes mes cousines et toutes mes créations à l'époque. Et ça, j'ai plein de photos et plein de souvenirs. Et c'est marrant de revoir ça après.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors je confirme, Amélie m'a envoyé une photo d'un de ses premiers pantalons upcyclés. Franchement c'est à voir et d'ailleurs je pense qu'on partagera ça avec vous très prochainement sur les réseaux sociaux. Vous étiez déjà dans l'upcycling en fait.

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, à l'époque, c'était plutôt par souci économie où je n'avais pas forcément de budget pour aller acheter des nouveaux tissus. Et comme dans mon tempérament, j'aime que les choses aillent vite, je pense que je prenais ce que j'avais sous la main pour réaliser mon petit théo plus vite. Mais c'est marrant, oui. Du coup, j'ai eu 30 ans dernièrement. Du coup, tous les invités m'offraient un souvenir qu'ils avaient eu avec moi. Ils ont retrouvé... toutes mes créations et du coup ils me les ont offertes parce que c'est vrai que je n'avais pas remis la main dessus depuis très très longtemps et du coup j'ai eu ça comme cadeau, donc c'était un souvenir qui a beaucoup de sens aujourd'hui.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce que tu penses du fait qu'il n'y ait plus de travaux manuels dans les cycles scolaires de nos jours ? Je pense à la couture mais à autre chose aussi.

  • Amélie- Maeli Paris

    Aujourd'hui, je pense que ce serait vraiment génial de remettre ça au goût du jour, mais que les hommes et les femmes apprennent la couture, que les hommes et les femmes apprennent les travaux d'électricité, en fait de réapprendre toutes les bases, et surtout en couture où on voit aujourd'hui qu'il y a énormément de vêtements qui sont jetés juste parce qu'il y a un bouton de... de sauter, une fermeture éclair, un petit trou, etc. Alors que si on avait appris juste le B.A.B.A., les bases de la réparation de vêtements... il y aurait beaucoup moins de déchets textiles je pense. Du coup moi je trouve ça très dommage qu'il n'y ait plus ce savoir-faire appris à l'école. Aujourd'hui quelqu'un qui veut apprendre ça, il faut quand même être engagé, se former, regarder des tutos vidéos. Alors que si c'était une heure à l'école quand on était plus jeune, c'est quelque chose d'acquis et sur lequel on ne se pose même pas de questions. Un vêtement sur lequel il y a un trou, on le répare. Et c'est évident, donc oui je pense que ce serait nécessaire, mais pas forcément que de la couture, oui vraiment savoir faire vraiment toutes les bases de la visite. en général.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, je vois. Ce seraient les travaux manuels pratiques, mais non genrés.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tout à fait. C'est important. Parce que justement, il y a peu d'hommes à la couture. Et du coup, nous, par exemple, avec Maëlie, quand Nico m'a rejoint, vraiment, je n'aurais pas parié une seule fois qu'il se mette à la couture. Parce que, justement, il n'a pas l'habitude des travaux manuels, d'être aussi précis avec ses mains, d'avoir la patience aussi. Et du coup au début quand je lui ai dit mais ce serait trop bien que tu te mettes à la couture, que tu montres que c'est accessible et pour tout le monde, parce que moi j'avais mon expérience et quand on s'adresse à des débutants... moi ça me paraît évident alors qu'un débutant ça va pas lui paraître évident donc là on s'est dit avec Nicolas qui lui a zéro expérience ça va être super intéressant comme ça lui il part de zéro et il montre que justement que c'est possible et ça ça a beaucoup plu sur les réseaux puisque on a pas l'habitude de voir des hommes et voilà et au début c'était hyper dur pour lui de tenir une épingle, enfiler l'aiguille, etc. Parce que la dextérité des doigts, c'est quelque chose qui t'apprend au fur et à mesure. Mais là, je crois que ça va faire un an qu'il a commencé, c'était en juin dernier. Et on voit la progression, donc c'est cool. Et il commence à aimer ça.

  • Mireille - Atenafrodite

    Si tu devais choisir un seul outil de couture ou un matériel que tu ne pourrais jamais remplacer, Ce serait lequel et pourquoi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que ce serait mes ciseaux de couture. parce que longtemps je me suis en fait je pense que c'est vraiment important d'avoir de superbes ciseaux des super bons et longtemps je me suis contentée d'avoir des ciseaux bon marché avec lesquels j'arrivais à couper mais vraiment depuis que je suis passée sur des excellents ciseaux ça change la vie, ça va beaucoup plus vite toute la préparation des tissus elle est beaucoup plus fluide c'est beaucoup plus précis et une fois à la couture ça se passe carrément mieux et même c'est une étape agréable la découpe avec de superbes ciseaux donc moi c'est vraiment mes ciseaux que j'adore et qui me suivent partout elles sont toujours dans ma valise elles te suivent partout en fait

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce qui caractérise une bonne paire de ciseaux pour toi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est des ciseaux... Enfin moi, c'est une marque japonaise qui est réputée et les coutureurs professionnels l'utilisent. Donc déjà, c'est ne pas lésigner sur le prix peut-être du ciseau parce que c'est des ciseaux qui sont à une centaine d'euros. Donc c'est vrai que c'est un investissement. Mais vraiment, je vous assure, ça fait la différence. Et ensuite, c'est vraiment bien d'entretenir ces ciseaux par la suite. Donc vraiment... couper seulement du tissu avec et les aiguiser je dirais au moins une fois par an.

  • Mireille - Atenafrodite

    Est-ce que tu peux nous décrire Maëlie Paris et tout ce qui caractérise ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Maëlie Paris, c'est une marque de mode upcycler à portée ou à coudre. Notre principe, c'est qu'on propose des modèles qui incitent à l'upcycling et qui sont faits la majorité en 100% upcycling. et donc on va les proposer soit en mini-série fabriquée en France, donc vraiment en circuit court, ou alors on va les proposer à coudre, où là notre offre se compose de patrons de couture, de kits de couture, où là vous avez tout le matériel inclus, plus le patron pour faire son propre vêtement, et aussi, ça on ne pensait pas que ça allait bien fonctionner, mais ça fonctionne hyper bien tous les mois, on propose des ventes de tissus vintage, où en fait, pour ne rien perdre, tous les coupons qu'on n'a pas réussi à mettre en production, parce qu'on a aussi des contraintes où l'upcycling, souvent on fait des produits uniques, mais ça va coûter super cher. Donc nous, on essaye de faire des mini-séries pour réduire les coûts, mais du coup, il nous faut un certain nombre de matières. Dans les kits, c'est la même chose, mais en fait, il reste toujours des coupons uniques qui sont magnifiques et qu'on n'a pas envie qu'ils finissent à la poubelle. Donc c'est ces coupons là qu'on propose en vente pour les couturières.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelle est la philosophie derrière tes créations et ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    La philosophie et vraiment notre mission au quotidien, c'est de démocratiser l'upcycling. Donc ça veut dire quoi ? C'est qu'on a envie d'inciter les gens à aller vraiment chercher dans leur penderie et dans leur placard avant d'aller acheter à nouveau, puisque réduire notre impact, ça passe par réutiliser tout ce qu'on a chez nous, puisqu'on achète, on achète et on pose ça dans un coin. on jette ou on donne, mais en fait, la meilleure manière de réduire son impact environnemental, c'est vraiment de réutiliser ce qu'on a, et que souvent, les gens sont en manque d'inspiration, ou en manque d'idées nouvelles, ou d'envie même, de revaloriser ce qu'on a chez nous. Donc, nous, on est là pour changer ça, et pour inspirer les gens à faire de l'upcycling, et à rendre ça joli.

  • Mireille - Atenafrodite

    C'est quoi la mode circulaire pour toi et comment ça se reflète dans tes produits ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est vraiment aller analyser le sac à pacte dans son mode de fonctionnement. Donc nous, par exemple, on a supprimé la partie au maximum de la production. Donc ça économise toute l'énergie et toutes les ressources naturelles utilisées pour produire la matière. Donc nous, on a supprimé tout ça en faisant de l'upcycling et en récupérant que de la matière qui est déjà fabriquée. Donc ça, ça va être toute la production. Ensuite, quand on va modéliser un patron, on va le penser justement pour favoriser l'upcycling. Donc il va y avoir un certain nombre d'empiècements ou alors ça va être plutôt de l'inspiration. On va avoir un patron spécial pour utiliser des petits napprons, des petits coupons. Donc en fait, vraiment, quand on le pense, on essaye que derrière, la personne puisse réutiliser quelque chose qu'elle a chez elle ou qui est délaissé. et donc dans notre production c'est pareil et ensuite pour la production nous on fait faire tout en France pour que ce soit vraiment très proche de chez nous donc nos ateliers sont, là on a déménagé à Bordeaux et moi je suis d'Angers donc je vais souvent sur Angers et nos ateliers sont à Nantes et près de La Rochelle donc c'est vraiment à côté, on peut se déplacer hyper régulièrement pour aller les voir pour discuter avec elles donc ça c'est une proximité qu'on n'a pas si on fait fabriquer à l'autre bout du monde Donc c'est des coopératives féminines ou des ateliers d'insertion professionnelle. Donc on sait qu'en faisant travailler ce type de personnes, on a un impact aussi sur la société en France. On leur donne du travail et ça c'est hyper important. Et donc une mode circulaire, c'est toute cette phase de production, mais c'est aussi la phase de vie du produit.

  • Mireille - Atenafrodite

    Ah oui ? Et comment ?

  • Amélie- Maeli Paris

    On se charge du cycle de vie du produit, mais notamment de sa fin de vie. Et donc c'est là où on va avoir un impact. d'apprendre aux personnes de réparer, de réutiliser leurs vêtements, de leur donner une seconde vie. Et aussi, nous, dans notre production, on essaye de favoriser les matières naturelles pour qu'on ne sait jamais si ça arrive que le vêtement soit jeté. Et en fait, aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a peu de... de revalorisation derrière en fait. Souvent les vêtements sont exportés en Afrique, en Amérique du Sud et ils finissent dans des décharges à ciel ouvert. Donc sur ça, on essaye d'utiliser un maximum de matières naturelles pour que ce ne soit pas du polyester et que ça finisse en microplastique, etc. Donc c'est vraiment ça une mode circulaire, c'est analyser chaque impact et réfléchir comment on peut mieux faire pour que la mode ait moins d'impact sur l'environnement et sur la société et les personnes qui y travaillent aussi.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelles ont été les influences, on va dire majeures, qui t'ont encouragé à poursuivre la couture comme carrière ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Quand j'ai voulu créer ma lit, on était deux. Donc on avait deux personnes et on voulait créer plutôt une marque de mode et pas forcément une marque de couture. C'est juste que moi, comme j'étais dans le milieu de la couture, je sais que par exemple, comme j'ai eu conscience de l'impact écologique et social de la mode, j'ai réduit drastiquement ma consommation de vêtements et je me suis mise vers la couture où du coup c'est moi qui réalisais mes propres vêtements. Et du coup, quand on a créé ce parcours de mode avec l'autre personne, qui s'appelle Valentine, qui est une de mes amies, moi, je lui avais tout de suite dit, moi, j'aurais besoin de mettre un volet couture où on propose les patrons des vêtements. Comme ça, on touche la majorité des personnes. Ceux qui veulent s'engager envers une mode plus responsable, ils auront les produits finis. Mais ceux qui veulent coudre, aussi, on les touche puisqu'on développe des patrons qui sont pensés pour l'upcycling, qui incitent à réduire notre... notre consommation de tissus ou de vêtements, etc. Donc dans cette logique... on a pensé une marque de mode à porter ou à coudre. Et du coup, plutôt dans mes influences, c'était pendant six mois, j'ai regardé énormément de... de reportages, d'émissions sur les désastres écologiques et sociaux de la mode. Je me suis vraiment renseignée sur tous les impacts de la chaîne de fabrication d'un vêtement de A à Z, que ce soit de la culture du coton ou de la matière, à la filature, à la production. etc. Et moi, je me suis dit, si je veux créer ma propre marque à mon échelle, il faut que je réduise au maximum tous ces impacts négatifs pour faire quelque chose de positif.

  • Mireille - Atenafrodite

    Tu as eu besoin de suivre des formations spécifiques depuis que tu t'es reconvertie dans l'upcycling et dans cette mode circulaire ?

  • Amélie- Maeli Paris

    J'ai passé mon CAP couture vêtements flous pour avoir un certain bagage et être légitime en couture. Et en fait, c'est ça qui a marqué ma démission dans mon ancien job. Mais j'ai intégré un incubateur spécialisé dans la mode responsable qui est basée à Lille. Et du coup, en intégrant cet incubateur, c'est ça qui m'a vraiment aidée à réfléchir à tous ces points. à mettre en place une mode la plus responsable possible. Et aussi cet incubateur m'a fait rencontrer un certain nombre d'autres acteurs de la mode responsable, ce qui nous a permis tous, avec nos idées différentes, de s'influencer et de faire ressortir les meilleures alternatives à une production délocalisée, à des matières plastiques.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mameli, est-ce que tu arrives à vivre aujourd'hui de Maëlie Paris ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, tout à fait. Nous, on a eu la chance avec Nicolas de pouvoir faire des ruptures conventionnelles et d'avoir le droit au chômage pour monter notre entreprise. On était dans le parcours entrepreneur. J'ai eu le droit pendant deux ans à toucher les allocations chômage qui m'ont aidé à lancer Maëlie. Mais aujourd'hui, je n'ai plus le droit à ces allocations puisque ça fait plus de deux ans. Donc, je me rémunère sur Maëlie. Donc ça, c'était la première victoire de pouvoir se rémunérer de son entreprise et de ses propres actions au quotidien. Donc on peut aussi payer notre alternante, ça c'est trop cool. Mais là, la prochaine échéance, ça va être de pouvoir rémunérer Nicolas qui a encore son allocation de chômage jusqu'à la fin d'année. Et ça, quand on pourra en vivre tous les deux et tous les trois avec toutes les personnes qui vont nous rejoindre, ça va être trop chouette.

  • Mireille - Atenafrodite

    Qu'est-ce que tu trouves de plus difficile dans ton travail aujourd'hui ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que c'est savoir gérer les priorités, puisque comme aujourd'hui on fait tout de A à Z, que ce soit sur la conception des modèles, sur le marketing, sur la production, la gestion. le commerce, enfin vraiment, même la préparation de commandes, etc. Aujourd'hui, on fait tout de A à Z. c'est vraiment savoir gérer les priorités et ne pas se faire happer par les urgences au quotidien, savoir prendre du recul et se dire Ouais, j'ai vraiment la gestion des priorités quand on entreprend et qu'on a sa propre entreprise. C'est dur de se dire à la fin de la journée C'est bon, j'ai terminé ma journée puisqu'il y a toujours mille choses à faire. et du coup il faut savoir aussi être hyper rigoureux envers soi-même pour se reposer en fait, c'est important et du coup quand il est 19h et qu'on a encore mille choses à faire mille choses à faire urgentes c'est dur de claquer l'ordi et se dire bon bah maintenant on se repose et on fera ça demain donc ça c'est vraiment le plus difficile d'être hyper rigoureux envers soi-même pour ne pas que la vie pro empiète sur la vie personnelle

  • Mireille - Atenafrodite

    À quels défis as-tu été confrontée depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Comme on est une petite entreprise et qu'on a besoin de se développer, de se faire connaître, vraiment le nerf de la guerre d'une entreprise, c'est la trésorerie. Et donc les défis, je pense, c'est de savoir où investir. le mieux parce qu'en fait quand on débute on a tendance à tester un peu tout et voir ce qui fonctionne voir ce qui fonctionne pas mais en fait c'est très vite arrivé un problème de trésorerie puisque par exemple sur les salons on a besoin de faire du stock donc ça c'est de la revente de faire de la communication etc et si on sort un produit qui ne fonctionne pas bien ou ne rencontre pas son public c'est vrai qu'après ça va être difficile derrière de réinvestir dans autre chose donc vraiment le défi c'est de faire un produit qui répond à toutes nos valeurs et à toutes nos normes aussi et tous nos objectifs qu'on se fixe donc un produit 100% français qui respectent. On s'est vraiment mis la barre haute. Parfois, on se dit, pourquoi on s'est donné autant de défis ? Mais après, c'est chouette de pouvoir sortir des produits qui sont 100% made in France, 100% upcycliques, etc. Faire toute la com nécessaire dessus. La communication, souvent, ça a un coût. Il faut que derrière, ça fonctionne. Et oui, qu'on puisse le vendre pour pouvoir après réinvestir et sortir des nouveaux produits. Vraiment, ça, c'est le... Le défi au quotidien de ne pas se tromper et de faire les bons choix.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors tu parlais de faire des bons choix, de ne pas se tromper. J'imagine que tu t'es déjà trompée. Est-ce que tu es capable de nous donner un exemple de quelque chose qui n'a pas fonctionné, ou en tout cas pas comme tu le pensais ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, j'ai un exemple. Donc c'est pas forcément un énorme flop, mais c'est vraiment... Quand on sort des collections, ça demande beaucoup de temps et d'énergie de sortir des collections. Donc on a choisi de faire deux collections par an avec quatre nouveaux patrons parce qu'on ne pourrait pas tenir le rythme de sortir par exemple un patron par mois et de faire toute la com'qu'il y a derrière, etc. Donc on choisit de sortir quatre patrons. Mais ces quatre patrons, c'est hyper dur d'avoir la même communication sur les quatre. Sauf que derrière, ça va avoir un impact énorme sur les ventes. Et la dernière collection, on a délaissé complètement un patron sur lequel on n'a pas cherché à le faire coûte, par exemple, par des influenceuses. On n'a pas sorti de nouvelle version. On n'en a pas forcément parlé. Et bien là, ça a vraiment un impact sur les ventes derrière de ce patron où on en a vendu. un tiers de ce qu'on a vendu sur les autres patrons qu'on a beaucoup plus mis en avant, etc. Donc, on voit vraiment que c'est beau d'avoir des idées, de sortir un nouveau patron, mais si derrière, on ne fait pas une bonne communication, personne ne va connaître ce patron et du coup, les ventes vont être à zéro et on ne va pas rentabiliser tout le temps qu'on a passé pour le développer, faire le guide, faire la vidéo, etc.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, c'est un tout en fait. Alors, tu as dit que tu venais de la région d'Angers, et je me suis souvenu que j'ai vu une collaboration passer avec Carole Rampinetta, qui est à Angers aussi, et que j'ai déjà interviewée dans l'émission. Est-ce que tu envisages d'autres collaborations prochainement, avec d'autres créateurs ou créatrices ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui. Là, avec Carole, j'ai adoré faire ça avec elle, parce que oui, on vient toutes les deux d'Angers. Sur Angers, je mets en place... plein d'ateliers couture, notamment j'en fais tous les 15 jours dans ce qui s'appelle la cité des soins. C'est un endroit où les personnes atteintes du cancer du sein viennent pour se reconstruire, mais hors du milieu médical. Il y a plein d'activités qui leur sont proposées, et notamment la couture. Par exemple, Carole me donne ses chutes de production pour qu'on puisse après confectionner des choses en atelier. Chaque année au mois de juin, j'organise des ateliers de couture intergénérationnel sur les bords de Loire. Ça se passe souvent entre Angers, Nantes et Tours. L'année dernière, Carole m'avait accompagnée sur un des ateliers. C'est là où on avait fait la connaissance. Sur les salons de fin d'année, on s'est retrouvés en face. On s'est dit que c'était trop chouette. faire quelque chose ensemble. Moi, je rêve de sortir un kit couture sans machine à coudre, parce que souvent, sur les kits, les personnes, leur premier frein à se mettre à la couture, c'est qu'il faut investir dans une machine et tout le monde n'a pas les moyens financiers d'investir. Donc moi, j'avais envie de sortir un kit sans machine à coudre pour montrer que c'est possible avec une aiguille. Et donc, j'avais obstaculé cette soie super belle pour faire un kit foulard, mais je n'arrivais pas à trouver la bonne personne Pour l'illustrer, et donc Carole ça a été une évidence, puisqu'on s'était rencontrées tout au long de ce parcours comme je vous ai expliqué, et du coup j'ai vu qu'elle illustrait des superbes foulards sur son stand, et on s'est dit on va collaborer ensemble, donc c'était vraiment...

  • Mireille - Atenafrodite

    vraiment facile et après on s'entend super bien. Et par exemple, dans ce kit foulard, il nous fallait une aiguille et on est allé chercher les fabricants d'aiguilles les plus performants en France. Donc il y a Boin qui nous a accompagnés aussi sur cette collaboration. Donc c'est super chouette parce qu'on a pu rassembler vraiment nos trois savoir-faire. Donc nous, la mise en kit et la recherche de la matière première. Carole, le dessin à l'aquarelle et voilà toutes ces couleurs et Boin qui nous a fourni toutes les aiguilles pour coudre à la main moi je trouve ça trop chouette ce type de collaboration puisque ça fait un produit trop sympa et trop cool moi je trouve et du coup là pour la fin d'année oui on va faire deux autres collaborations normalement avec une... Enfin, je ne sais pas si je peux trop le dire pour le moment. Ça arrivera vers la fin d'année. Donc, ça arrivera... Il y en a un au salon CSF et il y en a un autre au PNICIT à Lyon. Mais il y en a une, c'est une grosse marque de tissus. Et donc, on va upcycler des fins de rouleaux pour pouvoir proposer un kit couture à base de ces rouleaux qui sont dans un coin et qui ne servent à personne. Et voilà, une autre collaboration qui arrivera aussi. Donc on en a deux autres sur la fin d'année.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tu saurais me dire la chose la plus inattendue que tu as appris sur toi-même depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Mireille - Atenafrodite

    En fait, mon frein pour me lancer dans le monde de la mode et de la couture, ça a été toujours de ne pas me sentir légitime à... à créer, à vouloir exprimer mes idées, à les montrer aux autres, aux personnes. C'était un peu mon petit jardin secret où j'ai fait de la couture, j'ai fait plein de travaux manuels, de la peinture, du dessin, etc. Mais je n'ai jamais osé les montrer aux autres. Et donc là, avec Maëlie, on fait des vidéos au quotidien, on les montre à tout le monde. Moi, je crée sans cesse. des nouveaux modèles, des nouvelles collections. Et en fait, ce qui me surprend sur moi, c'est d'avoir osé montrer ça aux autres et que ça matche. Et ça me surprend encore tous les jours de voir que ça plaît, etc. Et du coup, je trouve ça cool et ça me motive justement à continuer et à proposer toujours de nouvelles choses.

  • Amélie- Maeli Paris

    Amélie, est-ce que tu as un message à faire passer à la communauté couture ?

  • Mireille - Atenafrodite

    Au quotidien, on reçoit des messages en nous disant c'est trop chouette ce que vous faites, mais moi, j'y arriverai pas, je pense pas avoir le niveau, etc. Et moi, quand je vois Nico qui avait deux mains gauches vraiment quand il s'est lancé à la couture, c'est vraiment de dire à tout le monde qu'il faut oser se lancer, qu'au début, c'est normal de faire des erreurs, qu'on est tous passés par là, mais qu'il faut persévérer et que c'est vraiment... en persévérant, en faisant des erreurs, en apprenant de ces erreurs, qu'on arrive petit à petit à un résultat satisfaisant et que la couture, ça a plein de pouvoirs bénéfiques. C'est relaxant, c'est un moment où on n'est pas sur son téléphone et ça, il y en a peu aujourd'hui. Et vraiment, ça nous rend fiers. Moi, je le vois dans mes ateliers couture pour les personnes atteintes du cancer du sein, c'est un moment où elles ont... ou leur estime de soi, ils baissent, etc. Et vraiment, la couture, elles ressortent, elles sont hyper chères. Et ça, il faut se lancer dans la couture, il faut faire plein de projets, il faut tester, il faut prendre conscience de son impact sur sa consommation textile. Et voilà, on peut faire de magnifiques choses, laisser parler sa créativité, etc. Donc vraiment, notre mantra, c'est oser.

  • Amélie- Maeli Paris

    Eh bien bravo à toi Amélie d'avoir osé toi aussi et merci d'avoir été l'invité de l'émission Dans la coulisse 2. Je te dis à bientôt.

  • Mireille - Atenafrodite

    À bientôt, merci à toi pour l'invitation, c'était très sympathique.

  • Amélie- Maeli Paris

    Retrouvez Amélie sur le compte Instagram de la marque maeli.paris et tous les kits à coudre, les patrons et le prêt-à-porter sont sur l'e-shop maeliparis.com C'est la fin de cet épisode, merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Et pour échanger avec moi, rien de plus simple, retrouvez-moi sur athenafrodit.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

Description


Aujourd'hui, c’est la coulisse de Maeli Paris. C’est Amélie, sa fondatrice qui nous fait découvrir cette marque de DIY et de prêt-à-porter basé sur la mode circulaire. Elle nous parle de son parcours, son engagement pour une mode et une couture plus raisonnées, mais aussi, ses défis avec Maeli Paris. 


Bonne écoute et bonne couture !


Retrouvez les vêtements et tissus upcyclés ainsi que les patrons de couture sur Maeli Paris


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Je suis Mireille, alias @atenafrodite !

Vous pouvez me retrouver sur atenafrodite.com pour des conseils, astuces, revues de patrons et de tissus. 

Suivez-moi sur Instagram pour voir mes projets couture, de la coupe au résultat final, je partage tout !

A très vite ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mireille - Atenafrodite

    Vous écoutez Dans la coulisse 2, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille du site atenafrodite.com. Bienvenue dans un nouvel épisode et avant tout j'aimerais vous remercier de votre fidélité à l'image de Benjazel qui a laissé 5 étoiles et un commentaire sur le podcast. Je la cite. Tes podcasts sont super agréables à écouter, bien montés et surtout très intéressants, inspirants et enrichissants. Alors vraiment merci Benjazel, ça fait plaisir ce retour. N'oubliez pas que pour donner de la visibilité au podcast, laissez 5 étoiles et votre commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. C'est un petit geste pour vous, mais énorme pour moi, car c'est ainsi que vous pourrez soutenir mon travail et m'aider à le continuer gratuitement. Aujourd'hui, c'est la coulisse de Maéli Paris et donc je reçois Amélie, sa fondatrice. Cette jeune femme de 30 ans qui se décrit comme étant enthousiaste et passionnée, aime vivre pleinement, créer et mettre son énergie au profit des autres. Découvrons ensemble Amélie et la Marque Aimant Eternellement la LIberté. Alors Amélie, quel a été ton parcours scolaire avant de te lancer dans la couture ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors moi à la base, j'ai un pas du sous du monde de la couture, puisque j'ai fait des études très générales, j'ai commencé par un bac S, ensuite j'ai fait un diplôme de comptabilité et de gestion, et un master en finance, donc très loin du monde de la mode et de la couture. Et du coup après j'ai travaillé moi 5 ans en finance, dans des plus ou moins grosses entreprises. Je suis passée dans des gros cabinets d'audit, ensuite dans des start-up ou dans des moyennes entreprises. Mais la couture, j'ai toujours eu ça dans un petit coin de la tête puisque j'ai commencé à l'âge de 10 ans. et en fait, mon parcours scolaire, à la base, je m'étais plutôt orientée vers un bac pro spécialisé dans la mode. Donc, j'étais inscrite et je devais y aller. Et juste avant la rentrée scolaire, mon prof principal m'a convaincue et a convaincu aussi mes parents de changer d'orientation et d'aller dans des études plus générales, un peu un parcours classique, bac S, etc., comme je suivais bien à l'école. Chose que j'ai suivie, mais... toujours en me disant que j'allais un jour revenir vers ce monde de la mode et de la couture. Donc là, après cinq ans en finance et pas du tout de créativité dans mon métier, j'ai décidé de revenir vers ce monde de la mode et de la couture.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et comme ça, tu as complètement délaissé la couture pendant 5 ans ?

  • Amélie- Maeli Paris

    En fait, oui, c'est deux mondes qui ne vont pas trop ensemble, puisque dans la finance, surtout dans mon métier, j'appliquais vraiment des règles sans aucune créativité, sans imaginaire, c'est vraiment un suivi de process, on suit à la règle, toutes les règles justement. Et du coup, j'ai fait beaucoup de couture de mes 10 ans à mes 15 ans. Et après dans mes études générales, dans ma licence et mon master, ça m'a demandé beaucoup de travail. Et du coup là j'ai dû délaisser la couture et toute ma partie créative. Ensuite dans mes jobs aussi, parce que c'était des jobs très prenants, où on travaille de 9h à 20h, 21h le soir. Donc là aussi, dans cette période-là, je n'ai pas forcément eu beaucoup de temps pour tout ce qui était couture et travaux manuels. mais du coup j'ai repris maintenant ça fait deux ans et demi que j'ai lancé ma L.I. mais j'ai dû reprendre deux ans avant ou deux trois ans donc ça doit faire cinq six ans que j'ai vraiment repris parce que justement dans mon métier j'avais pas cette part d'évasion de créativité ça me manquait beaucoup après j'habitais à Paris donc à Paris les activités manuelles c'est toujours plus compliqué puisqu'on a des petits apparts donc pour ramener la machine à coudre les tissus et tout ça ça prend tout de suite de la place Il a fallu faire des compromis avec mon compagnon, donc c'est Nicolas, qui travaille aujourd'hui dans la couture. Donc c'était un premier pas pour lui dans ce monde de la couture. Mais du coup, j'ai installé ma machine et je m'y suis remise. Et je crois qu'un an et demi après, il y a eu le confinement, où là, comme tout le monde, c'était un moment idéal pour se remettre à fond dans la couture. Donc je m'y suis vraiment mise. Et voilà, et après, c'était un moment où je ne me retrouvais plus non plus dans mon travail. J'avais cette petite graine dans ma tête depuis bien longtemps qu'un jour j'allais revenir dans ce milieu-là. J'avais fait un peu le tour de mon job et du coup, je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer dans cette aventure.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mais finalement, qu'est-ce qui t'a poussé à quitter ton emploi pour suivre ta passion ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Alors, ce qui m'a poussée à suivre ma passion, c'est que je ne regrette pas du tout les études que j'ai faites, parce que justement, j'ai été en contact de plein de personnes qui se sont lancées à leur compte. Quand j'étais en cabinet d'audit, en fait, j'allais auditer toutes les startups et toutes les associations. Donc, j'étais au quotidien avec des personnes qui s'étaient lancées, qui avaient osé lancer leur propre business. et ensuite en startup t'es beaucoup de jeunes et il y avait un gros turnover dans cette startup mais c'était bien parce que toutes les personnes qui partaient, il y en avait pas mal qui partaient pour lancer leur propre entreprise et en fait à un moment moi je tournais en rond un peu dans mon poste et du coup je pense que toutes ces personnes qui avaient osé lancer leur business m'ont un peu influencée et m'ont donné envie de moi aussi créer ma propre voie et du coup c'est pour ça que j'ai quitté mon emploi et je me suis lancée dans cette entreprise qui est Maéli Paris

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui et puis je suis sûre que ton expérience dans la finance doit quelque part te servir dans ton activité

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, au quotidien. C'est vrai que toute la partie créative, c'est super bien, mais il y a 80% du temps qui est savoir gérer un business, savoir gérer une trésorerie, gérer des fournisseurs, des achats, etc. Et du coup, c'est tout ce que j'ai vu avant. Donc, je remercie quand même mes études qui m'ont permis d'avoir un bagage de connaissances suffisant pour mener mon entreprise.

  • Mireille - Atenafrodite

    Comment tu as découvert la couture et qu'est-ce qui t'a initialement attirée vers cet art ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je n'ai pas forcément de souvenirs d'un moment précis où j'ai vu la machine à coudre et je me suis dit j'y vais, je me lance. Mais juste quand j'étais petite, je passais énormément de temps avec ma cousine chez ma grand-mère. Et ma grand-mère, elle avait une boîte à boutons qui, avec ma cousine, ça nous fascinait. On passait des heures à les trier. à les compter, à les mettre par couleur, etc. Mais sans but précis. Mais du coup, on jouait avec des boutons, on jouait dans sa mercerie. Elle avait beaucoup, beaucoup de choses de couture et de mercerie puisqu'elle avait étudié ça à l'école. Et du coup, à l'époque, c'était inné. On avait ça dans notre parcours scolaire. Et en fait, du coup, j'ai passé des heures dans l'univers un peu de cette couture, de la mercerie. Et ensuite... Et un jour, je me suis mise devant la machine à coudre. Donc ça, c'était plutôt chez mes parents. Je n'ai pas été accompagnée de ma grand-mère, mais plutôt de ma mère, qui, elle, avait une machine et qui faisait des petites réparations, des ourlets, etc. Et du coup, je me suis dit, moi aussi, j'ai envie d'apprendre à coudre. Et donc, je n'ai plus de souvenirs à 10 ans de par quoi j'ai commencé. Mais je sais que j'ai vite fait des vêtements. J'ai déjà commencé l'upcycling à cette époque parce que je récupérais un peu des draps, des bouts de tissu, etc. que je raccommodais. Donc, mes pièces, elles sont un peu loufoques. Elles ne sont pas très belles et pas très portables. Mais voilà, j'avais cousu un pantalon, un top, une jupe, etc. Et je sais que j'avais organisé un petit défilé de mode avec toutes mes cousines et toutes mes créations à l'époque. Et ça, j'ai plein de photos et plein de souvenirs. Et c'est marrant de revoir ça après.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors je confirme, Amélie m'a envoyé une photo d'un de ses premiers pantalons upcyclés. Franchement c'est à voir et d'ailleurs je pense qu'on partagera ça avec vous très prochainement sur les réseaux sociaux. Vous étiez déjà dans l'upcycling en fait.

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, à l'époque, c'était plutôt par souci économie où je n'avais pas forcément de budget pour aller acheter des nouveaux tissus. Et comme dans mon tempérament, j'aime que les choses aillent vite, je pense que je prenais ce que j'avais sous la main pour réaliser mon petit théo plus vite. Mais c'est marrant, oui. Du coup, j'ai eu 30 ans dernièrement. Du coup, tous les invités m'offraient un souvenir qu'ils avaient eu avec moi. Ils ont retrouvé... toutes mes créations et du coup ils me les ont offertes parce que c'est vrai que je n'avais pas remis la main dessus depuis très très longtemps et du coup j'ai eu ça comme cadeau, donc c'était un souvenir qui a beaucoup de sens aujourd'hui.

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce que tu penses du fait qu'il n'y ait plus de travaux manuels dans les cycles scolaires de nos jours ? Je pense à la couture mais à autre chose aussi.

  • Amélie- Maeli Paris

    Aujourd'hui, je pense que ce serait vraiment génial de remettre ça au goût du jour, mais que les hommes et les femmes apprennent la couture, que les hommes et les femmes apprennent les travaux d'électricité, en fait de réapprendre toutes les bases, et surtout en couture où on voit aujourd'hui qu'il y a énormément de vêtements qui sont jetés juste parce qu'il y a un bouton de... de sauter, une fermeture éclair, un petit trou, etc. Alors que si on avait appris juste le B.A.B.A., les bases de la réparation de vêtements... il y aurait beaucoup moins de déchets textiles je pense. Du coup moi je trouve ça très dommage qu'il n'y ait plus ce savoir-faire appris à l'école. Aujourd'hui quelqu'un qui veut apprendre ça, il faut quand même être engagé, se former, regarder des tutos vidéos. Alors que si c'était une heure à l'école quand on était plus jeune, c'est quelque chose d'acquis et sur lequel on ne se pose même pas de questions. Un vêtement sur lequel il y a un trou, on le répare. Et c'est évident, donc oui je pense que ce serait nécessaire, mais pas forcément que de la couture, oui vraiment savoir faire vraiment toutes les bases de la visite. en général.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, je vois. Ce seraient les travaux manuels pratiques, mais non genrés.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tout à fait. C'est important. Parce que justement, il y a peu d'hommes à la couture. Et du coup, nous, par exemple, avec Maëlie, quand Nico m'a rejoint, vraiment, je n'aurais pas parié une seule fois qu'il se mette à la couture. Parce que, justement, il n'a pas l'habitude des travaux manuels, d'être aussi précis avec ses mains, d'avoir la patience aussi. Et du coup au début quand je lui ai dit mais ce serait trop bien que tu te mettes à la couture, que tu montres que c'est accessible et pour tout le monde, parce que moi j'avais mon expérience et quand on s'adresse à des débutants... moi ça me paraît évident alors qu'un débutant ça va pas lui paraître évident donc là on s'est dit avec Nicolas qui lui a zéro expérience ça va être super intéressant comme ça lui il part de zéro et il montre que justement que c'est possible et ça ça a beaucoup plu sur les réseaux puisque on a pas l'habitude de voir des hommes et voilà et au début c'était hyper dur pour lui de tenir une épingle, enfiler l'aiguille, etc. Parce que la dextérité des doigts, c'est quelque chose qui t'apprend au fur et à mesure. Mais là, je crois que ça va faire un an qu'il a commencé, c'était en juin dernier. Et on voit la progression, donc c'est cool. Et il commence à aimer ça.

  • Mireille - Atenafrodite

    Si tu devais choisir un seul outil de couture ou un matériel que tu ne pourrais jamais remplacer, Ce serait lequel et pourquoi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que ce serait mes ciseaux de couture. parce que longtemps je me suis en fait je pense que c'est vraiment important d'avoir de superbes ciseaux des super bons et longtemps je me suis contentée d'avoir des ciseaux bon marché avec lesquels j'arrivais à couper mais vraiment depuis que je suis passée sur des excellents ciseaux ça change la vie, ça va beaucoup plus vite toute la préparation des tissus elle est beaucoup plus fluide c'est beaucoup plus précis et une fois à la couture ça se passe carrément mieux et même c'est une étape agréable la découpe avec de superbes ciseaux donc moi c'est vraiment mes ciseaux que j'adore et qui me suivent partout elles sont toujours dans ma valise elles te suivent partout en fait

  • Mireille - Atenafrodite

    Et qu'est-ce qui caractérise une bonne paire de ciseaux pour toi ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est des ciseaux... Enfin moi, c'est une marque japonaise qui est réputée et les coutureurs professionnels l'utilisent. Donc déjà, c'est ne pas lésigner sur le prix peut-être du ciseau parce que c'est des ciseaux qui sont à une centaine d'euros. Donc c'est vrai que c'est un investissement. Mais vraiment, je vous assure, ça fait la différence. Et ensuite, c'est vraiment bien d'entretenir ces ciseaux par la suite. Donc vraiment... couper seulement du tissu avec et les aiguiser je dirais au moins une fois par an.

  • Mireille - Atenafrodite

    Est-ce que tu peux nous décrire Maëlie Paris et tout ce qui caractérise ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Maëlie Paris, c'est une marque de mode upcycler à portée ou à coudre. Notre principe, c'est qu'on propose des modèles qui incitent à l'upcycling et qui sont faits la majorité en 100% upcycling. et donc on va les proposer soit en mini-série fabriquée en France, donc vraiment en circuit court, ou alors on va les proposer à coudre, où là notre offre se compose de patrons de couture, de kits de couture, où là vous avez tout le matériel inclus, plus le patron pour faire son propre vêtement, et aussi, ça on ne pensait pas que ça allait bien fonctionner, mais ça fonctionne hyper bien tous les mois, on propose des ventes de tissus vintage, où en fait, pour ne rien perdre, tous les coupons qu'on n'a pas réussi à mettre en production, parce qu'on a aussi des contraintes où l'upcycling, souvent on fait des produits uniques, mais ça va coûter super cher. Donc nous, on essaye de faire des mini-séries pour réduire les coûts, mais du coup, il nous faut un certain nombre de matières. Dans les kits, c'est la même chose, mais en fait, il reste toujours des coupons uniques qui sont magnifiques et qu'on n'a pas envie qu'ils finissent à la poubelle. Donc c'est ces coupons là qu'on propose en vente pour les couturières.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelle est la philosophie derrière tes créations et ta marque ?

  • Amélie- Maeli Paris

    La philosophie et vraiment notre mission au quotidien, c'est de démocratiser l'upcycling. Donc ça veut dire quoi ? C'est qu'on a envie d'inciter les gens à aller vraiment chercher dans leur penderie et dans leur placard avant d'aller acheter à nouveau, puisque réduire notre impact, ça passe par réutiliser tout ce qu'on a chez nous, puisqu'on achète, on achète et on pose ça dans un coin. on jette ou on donne, mais en fait, la meilleure manière de réduire son impact environnemental, c'est vraiment de réutiliser ce qu'on a, et que souvent, les gens sont en manque d'inspiration, ou en manque d'idées nouvelles, ou d'envie même, de revaloriser ce qu'on a chez nous. Donc, nous, on est là pour changer ça, et pour inspirer les gens à faire de l'upcycling, et à rendre ça joli.

  • Mireille - Atenafrodite

    C'est quoi la mode circulaire pour toi et comment ça se reflète dans tes produits ?

  • Amélie- Maeli Paris

    C'est vraiment aller analyser le sac à pacte dans son mode de fonctionnement. Donc nous, par exemple, on a supprimé la partie au maximum de la production. Donc ça économise toute l'énergie et toutes les ressources naturelles utilisées pour produire la matière. Donc nous, on a supprimé tout ça en faisant de l'upcycling et en récupérant que de la matière qui est déjà fabriquée. Donc ça, ça va être toute la production. Ensuite, quand on va modéliser un patron, on va le penser justement pour favoriser l'upcycling. Donc il va y avoir un certain nombre d'empiècements ou alors ça va être plutôt de l'inspiration. On va avoir un patron spécial pour utiliser des petits napprons, des petits coupons. Donc en fait, vraiment, quand on le pense, on essaye que derrière, la personne puisse réutiliser quelque chose qu'elle a chez elle ou qui est délaissé. et donc dans notre production c'est pareil et ensuite pour la production nous on fait faire tout en France pour que ce soit vraiment très proche de chez nous donc nos ateliers sont, là on a déménagé à Bordeaux et moi je suis d'Angers donc je vais souvent sur Angers et nos ateliers sont à Nantes et près de La Rochelle donc c'est vraiment à côté, on peut se déplacer hyper régulièrement pour aller les voir pour discuter avec elles donc ça c'est une proximité qu'on n'a pas si on fait fabriquer à l'autre bout du monde Donc c'est des coopératives féminines ou des ateliers d'insertion professionnelle. Donc on sait qu'en faisant travailler ce type de personnes, on a un impact aussi sur la société en France. On leur donne du travail et ça c'est hyper important. Et donc une mode circulaire, c'est toute cette phase de production, mais c'est aussi la phase de vie du produit.

  • Mireille - Atenafrodite

    Ah oui ? Et comment ?

  • Amélie- Maeli Paris

    On se charge du cycle de vie du produit, mais notamment de sa fin de vie. Et donc c'est là où on va avoir un impact. d'apprendre aux personnes de réparer, de réutiliser leurs vêtements, de leur donner une seconde vie. Et aussi, nous, dans notre production, on essaye de favoriser les matières naturelles pour qu'on ne sait jamais si ça arrive que le vêtement soit jeté. Et en fait, aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a peu de... de revalorisation derrière en fait. Souvent les vêtements sont exportés en Afrique, en Amérique du Sud et ils finissent dans des décharges à ciel ouvert. Donc sur ça, on essaye d'utiliser un maximum de matières naturelles pour que ce ne soit pas du polyester et que ça finisse en microplastique, etc. Donc c'est vraiment ça une mode circulaire, c'est analyser chaque impact et réfléchir comment on peut mieux faire pour que la mode ait moins d'impact sur l'environnement et sur la société et les personnes qui y travaillent aussi.

  • Mireille - Atenafrodite

    Quelles ont été les influences, on va dire majeures, qui t'ont encouragé à poursuivre la couture comme carrière ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Quand j'ai voulu créer ma lit, on était deux. Donc on avait deux personnes et on voulait créer plutôt une marque de mode et pas forcément une marque de couture. C'est juste que moi, comme j'étais dans le milieu de la couture, je sais que par exemple, comme j'ai eu conscience de l'impact écologique et social de la mode, j'ai réduit drastiquement ma consommation de vêtements et je me suis mise vers la couture où du coup c'est moi qui réalisais mes propres vêtements. Et du coup, quand on a créé ce parcours de mode avec l'autre personne, qui s'appelle Valentine, qui est une de mes amies, moi, je lui avais tout de suite dit, moi, j'aurais besoin de mettre un volet couture où on propose les patrons des vêtements. Comme ça, on touche la majorité des personnes. Ceux qui veulent s'engager envers une mode plus responsable, ils auront les produits finis. Mais ceux qui veulent coudre, aussi, on les touche puisqu'on développe des patrons qui sont pensés pour l'upcycling, qui incitent à réduire notre... notre consommation de tissus ou de vêtements, etc. Donc dans cette logique... on a pensé une marque de mode à porter ou à coudre. Et du coup, plutôt dans mes influences, c'était pendant six mois, j'ai regardé énormément de... de reportages, d'émissions sur les désastres écologiques et sociaux de la mode. Je me suis vraiment renseignée sur tous les impacts de la chaîne de fabrication d'un vêtement de A à Z, que ce soit de la culture du coton ou de la matière, à la filature, à la production. etc. Et moi, je me suis dit, si je veux créer ma propre marque à mon échelle, il faut que je réduise au maximum tous ces impacts négatifs pour faire quelque chose de positif.

  • Mireille - Atenafrodite

    Tu as eu besoin de suivre des formations spécifiques depuis que tu t'es reconvertie dans l'upcycling et dans cette mode circulaire ?

  • Amélie- Maeli Paris

    J'ai passé mon CAP couture vêtements flous pour avoir un certain bagage et être légitime en couture. Et en fait, c'est ça qui a marqué ma démission dans mon ancien job. Mais j'ai intégré un incubateur spécialisé dans la mode responsable qui est basée à Lille. Et du coup, en intégrant cet incubateur, c'est ça qui m'a vraiment aidée à réfléchir à tous ces points. à mettre en place une mode la plus responsable possible. Et aussi cet incubateur m'a fait rencontrer un certain nombre d'autres acteurs de la mode responsable, ce qui nous a permis tous, avec nos idées différentes, de s'influencer et de faire ressortir les meilleures alternatives à une production délocalisée, à des matières plastiques.

  • Mireille - Atenafrodite

    Mameli, est-ce que tu arrives à vivre aujourd'hui de Maëlie Paris ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, tout à fait. Nous, on a eu la chance avec Nicolas de pouvoir faire des ruptures conventionnelles et d'avoir le droit au chômage pour monter notre entreprise. On était dans le parcours entrepreneur. J'ai eu le droit pendant deux ans à toucher les allocations chômage qui m'ont aidé à lancer Maëlie. Mais aujourd'hui, je n'ai plus le droit à ces allocations puisque ça fait plus de deux ans. Donc, je me rémunère sur Maëlie. Donc ça, c'était la première victoire de pouvoir se rémunérer de son entreprise et de ses propres actions au quotidien. Donc on peut aussi payer notre alternante, ça c'est trop cool. Mais là, la prochaine échéance, ça va être de pouvoir rémunérer Nicolas qui a encore son allocation de chômage jusqu'à la fin d'année. Et ça, quand on pourra en vivre tous les deux et tous les trois avec toutes les personnes qui vont nous rejoindre, ça va être trop chouette.

  • Mireille - Atenafrodite

    Qu'est-ce que tu trouves de plus difficile dans ton travail aujourd'hui ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Je pense que c'est savoir gérer les priorités, puisque comme aujourd'hui on fait tout de A à Z, que ce soit sur la conception des modèles, sur le marketing, sur la production, la gestion. le commerce, enfin vraiment, même la préparation de commandes, etc. Aujourd'hui, on fait tout de A à Z. c'est vraiment savoir gérer les priorités et ne pas se faire happer par les urgences au quotidien, savoir prendre du recul et se dire Ouais, j'ai vraiment la gestion des priorités quand on entreprend et qu'on a sa propre entreprise. C'est dur de se dire à la fin de la journée C'est bon, j'ai terminé ma journée puisqu'il y a toujours mille choses à faire. et du coup il faut savoir aussi être hyper rigoureux envers soi-même pour se reposer en fait, c'est important et du coup quand il est 19h et qu'on a encore mille choses à faire mille choses à faire urgentes c'est dur de claquer l'ordi et se dire bon bah maintenant on se repose et on fera ça demain donc ça c'est vraiment le plus difficile d'être hyper rigoureux envers soi-même pour ne pas que la vie pro empiète sur la vie personnelle

  • Mireille - Atenafrodite

    À quels défis as-tu été confrontée depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Comme on est une petite entreprise et qu'on a besoin de se développer, de se faire connaître, vraiment le nerf de la guerre d'une entreprise, c'est la trésorerie. Et donc les défis, je pense, c'est de savoir où investir. le mieux parce qu'en fait quand on débute on a tendance à tester un peu tout et voir ce qui fonctionne voir ce qui fonctionne pas mais en fait c'est très vite arrivé un problème de trésorerie puisque par exemple sur les salons on a besoin de faire du stock donc ça c'est de la revente de faire de la communication etc et si on sort un produit qui ne fonctionne pas bien ou ne rencontre pas son public c'est vrai qu'après ça va être difficile derrière de réinvestir dans autre chose donc vraiment le défi c'est de faire un produit qui répond à toutes nos valeurs et à toutes nos normes aussi et tous nos objectifs qu'on se fixe donc un produit 100% français qui respectent. On s'est vraiment mis la barre haute. Parfois, on se dit, pourquoi on s'est donné autant de défis ? Mais après, c'est chouette de pouvoir sortir des produits qui sont 100% made in France, 100% upcycliques, etc. Faire toute la com nécessaire dessus. La communication, souvent, ça a un coût. Il faut que derrière, ça fonctionne. Et oui, qu'on puisse le vendre pour pouvoir après réinvestir et sortir des nouveaux produits. Vraiment, ça, c'est le... Le défi au quotidien de ne pas se tromper et de faire les bons choix.

  • Mireille - Atenafrodite

    Alors tu parlais de faire des bons choix, de ne pas se tromper. J'imagine que tu t'es déjà trompée. Est-ce que tu es capable de nous donner un exemple de quelque chose qui n'a pas fonctionné, ou en tout cas pas comme tu le pensais ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui, j'ai un exemple. Donc c'est pas forcément un énorme flop, mais c'est vraiment... Quand on sort des collections, ça demande beaucoup de temps et d'énergie de sortir des collections. Donc on a choisi de faire deux collections par an avec quatre nouveaux patrons parce qu'on ne pourrait pas tenir le rythme de sortir par exemple un patron par mois et de faire toute la com'qu'il y a derrière, etc. Donc on choisit de sortir quatre patrons. Mais ces quatre patrons, c'est hyper dur d'avoir la même communication sur les quatre. Sauf que derrière, ça va avoir un impact énorme sur les ventes. Et la dernière collection, on a délaissé complètement un patron sur lequel on n'a pas cherché à le faire coûte, par exemple, par des influenceuses. On n'a pas sorti de nouvelle version. On n'en a pas forcément parlé. Et bien là, ça a vraiment un impact sur les ventes derrière de ce patron où on en a vendu. un tiers de ce qu'on a vendu sur les autres patrons qu'on a beaucoup plus mis en avant, etc. Donc, on voit vraiment que c'est beau d'avoir des idées, de sortir un nouveau patron, mais si derrière, on ne fait pas une bonne communication, personne ne va connaître ce patron et du coup, les ventes vont être à zéro et on ne va pas rentabiliser tout le temps qu'on a passé pour le développer, faire le guide, faire la vidéo, etc.

  • Mireille - Atenafrodite

    Oui, c'est un tout en fait. Alors, tu as dit que tu venais de la région d'Angers, et je me suis souvenu que j'ai vu une collaboration passer avec Carole Rampinetta, qui est à Angers aussi, et que j'ai déjà interviewée dans l'émission. Est-ce que tu envisages d'autres collaborations prochainement, avec d'autres créateurs ou créatrices ?

  • Amélie- Maeli Paris

    Oui. Là, avec Carole, j'ai adoré faire ça avec elle, parce que oui, on vient toutes les deux d'Angers. Sur Angers, je mets en place... plein d'ateliers couture, notamment j'en fais tous les 15 jours dans ce qui s'appelle la cité des soins. C'est un endroit où les personnes atteintes du cancer du sein viennent pour se reconstruire, mais hors du milieu médical. Il y a plein d'activités qui leur sont proposées, et notamment la couture. Par exemple, Carole me donne ses chutes de production pour qu'on puisse après confectionner des choses en atelier. Chaque année au mois de juin, j'organise des ateliers de couture intergénérationnel sur les bords de Loire. Ça se passe souvent entre Angers, Nantes et Tours. L'année dernière, Carole m'avait accompagnée sur un des ateliers. C'est là où on avait fait la connaissance. Sur les salons de fin d'année, on s'est retrouvés en face. On s'est dit que c'était trop chouette. faire quelque chose ensemble. Moi, je rêve de sortir un kit couture sans machine à coudre, parce que souvent, sur les kits, les personnes, leur premier frein à se mettre à la couture, c'est qu'il faut investir dans une machine et tout le monde n'a pas les moyens financiers d'investir. Donc moi, j'avais envie de sortir un kit sans machine à coudre pour montrer que c'est possible avec une aiguille. Et donc, j'avais obstaculé cette soie super belle pour faire un kit foulard, mais je n'arrivais pas à trouver la bonne personne Pour l'illustrer, et donc Carole ça a été une évidence, puisqu'on s'était rencontrées tout au long de ce parcours comme je vous ai expliqué, et du coup j'ai vu qu'elle illustrait des superbes foulards sur son stand, et on s'est dit on va collaborer ensemble, donc c'était vraiment...

  • Mireille - Atenafrodite

    vraiment facile et après on s'entend super bien. Et par exemple, dans ce kit foulard, il nous fallait une aiguille et on est allé chercher les fabricants d'aiguilles les plus performants en France. Donc il y a Boin qui nous a accompagnés aussi sur cette collaboration. Donc c'est super chouette parce qu'on a pu rassembler vraiment nos trois savoir-faire. Donc nous, la mise en kit et la recherche de la matière première. Carole, le dessin à l'aquarelle et voilà toutes ces couleurs et Boin qui nous a fourni toutes les aiguilles pour coudre à la main moi je trouve ça trop chouette ce type de collaboration puisque ça fait un produit trop sympa et trop cool moi je trouve et du coup là pour la fin d'année oui on va faire deux autres collaborations normalement avec une... Enfin, je ne sais pas si je peux trop le dire pour le moment. Ça arrivera vers la fin d'année. Donc, ça arrivera... Il y en a un au salon CSF et il y en a un autre au PNICIT à Lyon. Mais il y en a une, c'est une grosse marque de tissus. Et donc, on va upcycler des fins de rouleaux pour pouvoir proposer un kit couture à base de ces rouleaux qui sont dans un coin et qui ne servent à personne. Et voilà, une autre collaboration qui arrivera aussi. Donc on en a deux autres sur la fin d'année.

  • Amélie- Maeli Paris

    Tu saurais me dire la chose la plus inattendue que tu as appris sur toi-même depuis que tu es devenue entrepreneur dans le monde de la mode ?

  • Mireille - Atenafrodite

    En fait, mon frein pour me lancer dans le monde de la mode et de la couture, ça a été toujours de ne pas me sentir légitime à... à créer, à vouloir exprimer mes idées, à les montrer aux autres, aux personnes. C'était un peu mon petit jardin secret où j'ai fait de la couture, j'ai fait plein de travaux manuels, de la peinture, du dessin, etc. Mais je n'ai jamais osé les montrer aux autres. Et donc là, avec Maëlie, on fait des vidéos au quotidien, on les montre à tout le monde. Moi, je crée sans cesse. des nouveaux modèles, des nouvelles collections. Et en fait, ce qui me surprend sur moi, c'est d'avoir osé montrer ça aux autres et que ça matche. Et ça me surprend encore tous les jours de voir que ça plaît, etc. Et du coup, je trouve ça cool et ça me motive justement à continuer et à proposer toujours de nouvelles choses.

  • Amélie- Maeli Paris

    Amélie, est-ce que tu as un message à faire passer à la communauté couture ?

  • Mireille - Atenafrodite

    Au quotidien, on reçoit des messages en nous disant c'est trop chouette ce que vous faites, mais moi, j'y arriverai pas, je pense pas avoir le niveau, etc. Et moi, quand je vois Nico qui avait deux mains gauches vraiment quand il s'est lancé à la couture, c'est vraiment de dire à tout le monde qu'il faut oser se lancer, qu'au début, c'est normal de faire des erreurs, qu'on est tous passés par là, mais qu'il faut persévérer et que c'est vraiment... en persévérant, en faisant des erreurs, en apprenant de ces erreurs, qu'on arrive petit à petit à un résultat satisfaisant et que la couture, ça a plein de pouvoirs bénéfiques. C'est relaxant, c'est un moment où on n'est pas sur son téléphone et ça, il y en a peu aujourd'hui. Et vraiment, ça nous rend fiers. Moi, je le vois dans mes ateliers couture pour les personnes atteintes du cancer du sein, c'est un moment où elles ont... ou leur estime de soi, ils baissent, etc. Et vraiment, la couture, elles ressortent, elles sont hyper chères. Et ça, il faut se lancer dans la couture, il faut faire plein de projets, il faut tester, il faut prendre conscience de son impact sur sa consommation textile. Et voilà, on peut faire de magnifiques choses, laisser parler sa créativité, etc. Donc vraiment, notre mantra, c'est oser.

  • Amélie- Maeli Paris

    Eh bien bravo à toi Amélie d'avoir osé toi aussi et merci d'avoir été l'invité de l'émission Dans la coulisse 2. Je te dis à bientôt.

  • Mireille - Atenafrodite

    À bientôt, merci à toi pour l'invitation, c'était très sympathique.

  • Amélie- Maeli Paris

    Retrouvez Amélie sur le compte Instagram de la marque maeli.paris et tous les kits à coudre, les patrons et le prêt-à-porter sont sur l'e-shop maeliparis.com C'est la fin de cet épisode, merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Et pour échanger avec moi, rien de plus simple, retrouvez-moi sur athenafrodit.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

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