- Speaker #0
Vous écoutez Dans la coulisse de, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille du site athénaphrodite.com. Aujourd'hui c'est la coulisse d'Audrey Robitaille Collection et je reçois Audrey, sa fondatrice. Ce professeur d'art plastique crée des tissus avec ses imprimés qu'elle décrit comme étant poétiques et colorés. Audrey vient de fêter les deux ans de son entreprise. Et c'était l'occasion ici de découvrir son univers et sa personnalité. Alors Audrey, avant de te lancer dans le design textile, tu étais déjà professeure d'art plastique, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. J'étais déjà professeure d'art plastique. J'enseigne depuis mes 20 ans. Aujourd'hui, j'ai 42 ans, donc ça fait un moment. Vraiment, c'est plus des remplacements. J'ai commencé en étant même institutrice suppléante. ce qui me permettait de faire aussi beaucoup d'art plastique avec les élèves. Mais j'ai eu envie vraiment de me concentrer sur ma passion et de ne faire que ça. Et j'ai même été plusieurs années professeure d'art appliqué, qui est aussi un domaine qui me passionne, évidemment.
- Speaker #0
C'est quoi l'art appliqué ?
- Speaker #1
Alors, c'est plus ce qui est en rapport avec la mode, on va dire. Si je peux résumer, parce que je ne vais pas faire un long cours avec plein d'explications sur ça, mais c'est quand on a un cahier des charges qu'on doit respecter. Par exemple, quand tu es styliste, on te dit je veux tel type de collection, telle ambiance pour des enfants, par exemple. Et là, nous, on fait des recherches en fonction de ce qui nous est demandé en amont. Mais c'est finalement ce que je fais. Moi, quand je crée mes collections, c'est moi qui m'impose mon propre cahier des charges. Mais j'essaye de trouver des sources d'inspiration, etc. Donc, les arts appliqués, c'est un petit peu tout ce qui nous entoure. Les chaises, le mobilier, les espaces verts, tout ce qui est aménagement, publicité aussi et la mode.
- Speaker #0
Écoute, je ne connaissais pas, donc merci pour la découverte.
- Speaker #1
Écoute,
- Speaker #0
super. Est-ce que tu as toujours voulu être prof ?
- Speaker #1
Je voulais être prof déjà quand j'étais au lycée. Collège, je ne sais pas dire, mais lycée parce que j'aime vraiment transmettre. C'est vrai que quand on est prof, on s'intéresse beaucoup à l'autre. Et on essaye de transmettre, mais chaque personne étant différente, il n'y a pas une manière de transmettre. Et moi, ce que j'aime dans mon métier, et voilà comment moi je le pratique, c'est en prenant en considération un petit peu toutes les particularités de chaque personne pour essayer d'accrocher, parce que l'art plastique, tout le monde n'aime pas. Donc j'essaye, surtout au collège, j'essaye de faire en sorte qu'on puisse s'intéresser à la matière d'une manière ou d'une autre. et la manière de le transmettre peut être différente d'un élève à l'autre. Et donc, j'aime beaucoup des petits challenges comme ça et de leur faire voir les choses différemment aussi.
- Speaker #0
Est-ce que tu as des préférences dans les époques ou les courants artistiques ? Parce que tu disais que tu aimes transmettre, etc. Et je pense qu'il y a peut-être des choses que tu aimes mieux transmettre en tant que professeur.
- Speaker #1
Alors, j'aime beaucoup de choses très différentes. parce que j'ai des goûts éclectiques. Je n'ai pas une chose en particulier qui me plaît parce que je trouve que dans chaque période, il y a des choses vraiment passionnantes. J'adore par exemple les illustrations du Moyen Âge parce qu'il y a un côté vraiment très étrange, très mystique, énigmatique. Quand on voit l'illustration de l'enfer à l'époque, c'était vraiment bizarre. Mais j'aime beaucoup cet univers-là aussi. Après, j'adore la Renaissance parce que Michel-Ange, tout ça, c'est quand même grandiose quand on voit... La chapelle Sixtine, c'est encore autre chose, mais ça fourmille. Et en général, j'aime quand ça fourmille, mais j'aime aussi parfois des choses très épurées. J'aime les choses un peu étranges, j'aime les choses quand même colorées, souvent. Mais je peux aussi aimer une approche plus conceptuelle et contemporaine si le message me parle, en fait. Et j'ajouterais même que j'aime beaucoup les artistes précurseurs. Je crois que c'est quelque chose qui... vraiment me passionne le plus, c'est quand les choses commencent à émerger, quand il commence à y avoir quelque chose de nouveau. Des artistes qui ont vraiment rompu avec la tradition, qui ont essayé des choses vraiment nouvelles, qui ont pris des risques qui n'ont pas été compris forcément à l'époque. peu de personnes. Donc, les courants émergents, les choses qui sont en train de changer, ça, ça me passionne aussi. Ce n'est pas vraiment d'un point de vue esthétique spécialement, mais j'aime les choses qui font bouger l'histoire de l'art ou les choses en général. C'est pareil pour la musique. J'aime les courants émergents. Ça, vraiment, ça me plaît.
- Speaker #0
Et donc, tu as toujours été attirée par les activités créatives, Emmanuelle ?
- Speaker #1
Oui, c'est quelque chose qui m'a toujours passionnée, mais en particulier le dessin. J'ai des souvenirs de dessins que je faisais en maternelle. C'est vrai, je me souviens qu'une fois, j'avais remarqué que... Enfin, j'étais très observatrice, comme aujourd'hui d'ailleurs. Je remarquais que quand les camarades n'avaient pas compris le système, que par exemple, tu vois, tu as un arbre, et que quand tu dessines un personnage qui est derrière l'arbre, tu ne peux pas le dessiner en entier, ça ne se superpose pas dans la vraie vie. Ça, je l'avais déjà. compris et je me souviens parce que ça m'avait marqué, j'étais en maternelle quand j'avais remarqué ça et je me dis j'avais déjà un sens assez aiguisé de l'observation donc très vite j'ai eu un bon coup de crayon comme on dit après au niveau des bricolages on va dire pas plus que ça tu vois et évidemment là maintenant ma nouvelle passion qui n'est pas si nouvelle que ça mais la couture évidemment que la couture c'est encore quelque chose d'extraordinaire et Donc, voilà, vraiment tout ce qui est travaux manuels, pas plus que ça. Mais cette créativité, je l'ai toujours eue. Et une imagination quand même assez débordante. Ça, clairement, ça fourmille toujours dans ma tête.
- Speaker #0
Tu avais déjà un attrait pour le dessin depuis toute petite. Ensuite, tu as poursuivi dans la conception de bijoux plus tard, quand tu étais plus grande, bien sûr. Des foulards, des articles de papeterie aussi. Comment t'en es venue à faire ces créations ?
- Speaker #1
Moi, j'ai deux manières de créer, de m'exprimer. J'ai le dessin plus personnel. Je m'exprime vraiment, c'est vraiment personnel. C'est pour moi, c'est selon mes états d'âme. C'est vrai que ça, je ne le montre pas trop dans ce que je montre en ce moment. C'est plus attrait au tissu, évidemment. Mais il y a aussi la partie décorative. Et évidemment, moi, je voyais ça sur des objets, sur des foulards, du textile. J'avais envie vraiment de la papeterie aussi. Je ne sais pas, je trouve que mes dessins s'y prêtaient. Et avec l'arrivée de mon deuxième fils, ça s'est débloqué. D'un coup, j'ai eu envie de créer ma micro-entreprise. Comme ça arrive souvent à des jeunes mamans, on se dit finalement, j'avais fait le choix de rester à la maison au début, d'être en congé parental à ce moment-là. Et donc, je me suis donné la chance de tenter l'aventure. de créer des choses, donc des bijoux, mais aussi, comme tu disais, les foulards, etc.
- Speaker #0
C'est une opportunité d'un moment de ta vie de pouvoir faire quelque chose en lien avec le dessin, mais pour d'autres personnes et de façon moins personnelle.
- Speaker #1
Oui, exactement. L'idée de partager beaucoup, parce que quand on dessine, on partage quand même sur les réseaux ou avec son entourage ou si on fait des expos. Mais j'avais envie qu'on puisse partager autrement.
- Speaker #0
Justement, en parlant de partage, est-ce que tes élèves sont au courant de tes activités de création de tissus en parallèle ?
- Speaker #1
Oui, mes élèves sont au courant. Finalement, ça a été un choix de ma part parce que ce n'est pas si évident de raconter ce qu'on fait. Il y a beaucoup de profs d'art plastique qui ont une pratique et tout le monde ne dit pas à ses élèves moi je fais ça, moi je fais une expo, ceci, cela Et moi, tout de suite, j'ai eu envie parce que je me suis dit, voilà, je vais apprendre à connaître un peu les élèves et eux ne me connaissent pas. Et comme mon activité est en lien avec, en tout cas, l'art plastique, même si c'est avec un sens un peu plus large puisque, tu vois, c'est plus décoratif. Malgré tout, il y a un lien quand même. Et j'avais vraiment envie de partager ça avec les élèves. Et je trouve aussi que ça peut motiver beaucoup. d'élèves je pense notamment aux élèves tu vois de 3e qui cherchent une orientation qui ne savent pas trop quoi faire eh bien on montre aussi que on peut faire plein de choses j'oriente des fois des élèves qui ont une sensibilité artistique mais qui sont pas trop entre guillemets branché études je leur dis oui mais tu peux aussi faire d'autres choses créatives en fait c'est pas obligé non plus de il ya plein de choses tu peux faire les beaux-arts tu peux aller en école d'art mais tu peux aussi faire un cia vêtements flous et puis hop rebondir sur quelque chose de très créatif. Il y a en fait tellement de possibilités. Ce n'est pas facile l'adolescence et c'est pour ça que ma sensibilité elle est assez en connexion avec eux parce que je le sens, je le sais. Je me souviens de comment c'était quand j'étais ado et moi-même. J'ai deux ados à la maison donc ils ont 15 et 17 ans et donc je suis en plein dedans et je sais que… Ce n'est pas toujours un passage facile et que c'est bien d'échanger sur ça avec eux.
- Speaker #0
Ils réagissent comment quand tu leur en parles, d'ailleurs ?
- Speaker #1
Eh bien alors, franchement, ils sont vraiment contents, curieux, et veulent en savoir plus. Il y en a qui me suivent aussi sur les réseaux, donc évidemment, moi, ce que je fais, pour moi, c'est public, donc ça ne me gêne pas du tout. Je n'ai jamais eu de problème par rapport à ça, parce que les élèves respectent beaucoup ça, en fait. Ils sont contents de voir que leur prof fait tout ça à côté, et en général, ils trouvent ça vraiment génial. Il n'y a jamais eu de souci par rapport à ça. Au contraire, il y a une espèce de respect qui s'instaure aussi grâce à ça. Et puis, des fois, ils me posent des questions. Ils me disent, alors là, vous travaillez sur votre nouvelle collection, tout ça. Ils me disent, j'ai vu la dernière fois. Donc, ils s'intéressent vraiment et c'est sérieux. Ça fait plaisir à voir qu'ils s'intéressent sincèrement à ce que je fais. Donc, c'est bien. Et j'aime bien susciter la curiosité chez les élèves. Et puis, du coup, je pense que là… C'est bien réussi de ce côté-là.
- Speaker #0
Oui, en plus, il y a une connexion supplémentaire en dehors de la classe. Finalement, c'est pas mal.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a inspirée à lancer ta propre ligne de textile et de foulard ?
- Speaker #1
Alors, en fait, c'est vrai que c'est là que tout a basculé. Le moment où j'ai décidé et pourquoi... C'était un moment où, comme je fais des remplacements en tant que professeure, il y a des moments où j'ai plus de temps que d'autres. Des fois, j'ai des mi-temps, des fois des temps complets. Des fois, il y a des petits moments où je n'ai pas de classe, où je n'ai pas de poste. Et c'est un moment où j'étais un peu creux. Et je me suis dit, j'ai vraiment envie de faire quelque chose. Et j'ai sauté sur l'opportunité, un peu de liberté. Je me suis dit, allez, c'est parti. Je me suis lancée dans le design textile. J'ai fait une formation avec Fashion Skills, mais il en existe plein d'autres, pour vraiment améliorer un petit peu, progresser dans certains domaines, surtout au niveau de l'infographie, pour créer des motifs et puis peut-être apprendre certaines choses que je ne savais pas sur le métier de designer textile. Et à la base, je voulais vraiment être designer textile, c'est-à-dire... vendre des motifs à des entreprises qui ont besoin de motifs pour leur collection de tissus ou de n'importe quoi, finalement, aussi de draps, etc. Il y a des années, je pensais, par exemple, à faire une collection de maillots de bain, parce que j'avais rencontré une fille qui faisait de la couture, et je me suis dit, ce serait trop bien des collections de maillots de bain. Puis comme moi, aujourd'hui, je vends du tissu, du lycra pour maillot de bain. Il y a aussi quelques années... J'avais rencontré Elisabeth de l'Etoile d'A, qui fait des trousses de toilettes à Arras, une créatrice avec qui je travaille souvent. J'avais pour projet de faire des chemises pour enfants, des vêtements pour enfants, parce qu'elle est cool et moi j'aurais fait les tissus. Finalement, ça ne s'est pas fait. Mais là, je me suis dit, tout simplement, il faut que je fasse les tissus. Comme ça, je peux collaborer avec plein de monde, toutes les personnes qui ont envie de créer à partir de mon tissu. Et finalement, je n'ai pas pu résister à l'envie de créer ma propre marque parce que je me suis dit, j'ai envie de ne pas être dans l'anonymat, de montrer ce que je fais moi, de me mettre en avant. Parce qu'après tout, j'y mets beaucoup de moi, en fait, dans mes créations. Je mets tout mon amour, entre guillemets, mon énergie, tout ce que tu veux. J'y mets tellement de choses que je trouve ça dommage, finalement, de... de se séparer de ce qu'on a créé et de devenir anonyme en quelque sorte, même si ça doit être chouette de se dire, tiens, il y a telle marque, ils ont un tissu, c'est trop bien. Mais voilà, j'avais envie de tenter cette expérience-là, même si ça implique quand même un peu plus de risques, évidemment. Mais je voulais vraiment le faire, donc je l'ai fait.
- Speaker #0
Est-ce que tes compétences en art plastique influencent tes créations textiles ?
- Speaker #1
Alors, est-ce que ça influence ? Oui, sûrement. Par exemple, j'utilise de plus en plus de peinture, tu vois, au niveau de mes motifs. Et je mets quand même vraiment bien l'accent sur le savoir-faire. Le savoir-faire, c'est imparfait ce que je fais. Je ne suis pas un savoir académique, loin de là. Mais je montre les touches du pinceau, par exemple. Tu vois, c'est ça que je veux dire au niveau... Je montre que derrière, il y a quelque chose, vraiment, le pinceau en contact avec le papier. Ce n'est pas que du numérique, même s'il y en a quand même. Donc, après, sûrement, je dois être influencée par certaines choses au niveau des courants artistiques, mais sans forcément m'en rendre compte. Ou alors, peut-être, je vais faire une collection en hommage à, parce que des fois, je fais des clins d'œil exprès. Mais oui, ça doit sûrement m'influencer, tu sais, au niveau peut-être même des fois des couleurs, des associations. Mais en tout cas, c'est clair que le côté pinceau... le côté fait-main, tout ça, ça ressort bien. C'est important pour moi.
- Speaker #0
Oui, tu mets l'accent sur le côté manuel plutôt que le côté numérique.
- Speaker #1
Voilà, même s'il y a du numérique, évidemment, puisque je suis obligée après de retravailler pour pouvoir créer des motifs pour que ce soit quelque chose qui se répète. Et aussi, je fais des compositions et je les modifie aussi des fois. Je réagence différemment de manière numérique. Ça permet plein de possibilités. Mais c'est... très important pour moi de passer par cette phase vraiment manuelle. Oui,
- Speaker #0
les deux se marient bien, mais tu commences toujours par l'étape manuelle. Tu as commencé à coudre après avoir créé tes premiers tissus, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, effectivement, j'ai commencé à proposer des tissus, mais à l'époque, je ne pratiquais pas la couture. Et c'était embêtant parce que moi, tu vois, je montrais beaucoup mes tissus en photo. Mais au bout d'un moment, je ne savais plus. J'avais plein d'idées en tête, mais je ne pouvais pas présenter ce qu'on pouvait faire avec mon tissu. Et comme je vends à distance, je vends essentiellement sur Internet. J'ai fait peut-être un seul salon depuis le début. Ça fait deux ans. Donc, c'était important pour moi de pouvoir montrer ce qu'on peut faire avec et inspirer les gens. je demandais à droite à gauche, c'était compliqué je savais pas trop comment m'y prendre et finalement je me suis dit allez tu vas te lancer et j'avais déjà essayé de coudre quand j'étais ado une fois mais c'était un peu, j'étais peut-être pas très très précise à l'époque je sais pas, c'était un peu plus fastidieux et là j'étais très motivée donc j'ai juste acheté une machine et je me suis lancée et depuis ce jour je me suis jamais arrêtée et du coup quand tu crées tes tes motifs donc sur
- Speaker #0
papier. J'imagine que maintenant que tu sais coudre, ça doit aussi un peu influencer les dessins, les motifs que tu vas créer.
- Speaker #1
Ça change la manière de concevoir les motifs parce qu'au début, j'étais plus dans une démarche d'illustration. Je créais des motifs qui me plaisaient, mais qui auraient vraiment pu être aussi bien pour de la papeterie. Et finalement, quand tu couds des vêtements... ou quand tu fais des cartes postales, tu vois, ce n'est pas du tout la même chose, la même approche. Tandis que là, maintenant, quand je crée, je m'imagine vraiment plus la collection dans sa globalité et ce que je peux en faire. Je m'imagine carrément, moi, des micros, enfin, tu vois, des garde-robes capsules comme on fait en ce moment. Beaucoup en parlent. Et c'est vrai que s'imaginer que, voilà, pour cet hiver, je vais me coudre un certain nombre de vêtements, mais qui vont pouvoir peut-être se coordonner ou être complémentaires. et je crée aussi des tissus que j'ai envie de coudre moi-même pour mes vêtements je me dis ça je veux un pantalon avec ce tissu là donc je vais créer ça et ça m'aide vraiment beaucoup je vois les choses différemment et je pense que c'est une grande évolution aussi pour moi tu
- Speaker #0
dois aborder les choses différemment maintenant que tu sais coudre est-ce que tu as déjà eu des fails couture ? est-ce que tu veux nous en parler ?
- Speaker #1
Alors oui, des failles de couture tout à fait. Bon, je pense que tout le monde, ça arrive à tout le monde, ça, voilà. Mais je vais te donner un exemple, je vais même t'en donner un deuxième qui est assez rapide. Mais franchement, je pense notamment là, la robe que j'ai aujourd'hui, et ça ne se voit pas, mais c'était au moment de la boutonnière, tu sais, c'est vraiment l'ultime étape que certaines redoutent beaucoup. Et là, je sors mon découvit pour faire le trou au niveau de la boutonnière. Donc, j'avais vraiment tout fini. Et je crois que c'était la dernière boutonnière que je faisais. Et je passe le truc. Puis, je ne sais pas, il y avait une petite résistance. Et ça a dérapé. Et ça a été au-delà de la boutonnière. Donc, la panique totale. En plus, c'était une robe que je voulais mettre vraiment pour une occasion particulière. Et c'était le lendemain, je crois. donc là j'ai vraiment mal oui c'est ça et puis finalement heureusement comme il y a des motifs j'ai pu rapiesser mais vraiment ça ne se voit pas du tout, ça se confond avec mon motif donc j'ai eu de la chance mais il y a eu un petit moment de panique quand même et puis deuxième fail c'est voilà mon Mon premier pantalon, vachement, avec plein de détails, tu sais, avec la poche tiquée, les petites surpiqures et tout, le truc bien minutieux, magnifique, j'étais trop fière. Et puis... Je l'essaye. Je me dis, oula, il était vraiment, vraiment beaucoup trop serrant. Ce n'était pas possible. Je ne pouvais pas le mettre. Je me suis dit, mais non, mais j'ai passé des heures dessus et je ne peux même pas le mettre. Je ne peux même pas le montrer. J'étais dégoûtée. Et ça m'apprendra à ne pas faire de toile. Mais tu sais, quand c'est des trucs longs, tu te dis, je ne vais pas faire de toile, ça va aller. J'ai suivi les instructions. Mais même quand on suit les instructions, tu sais, des détails. Et bien, parfois, il vaut mieux quand même essayer. Donc voilà, maintenant, je sais. Depuis ce temps-là, je fais plus attention.
- Speaker #0
Ah oui, on n'est pas à l'abri de ce genre d'erreur, surtout quand on ne fait pas de toile. Moi, la première, je te rassure. Imagine que tu es dans un ascenseur avec quelqu'un et que tu n'as le temps que d'un étage pour présenter Audrey Robitaille Collection. Qu'est-ce que tu dirais à cette personne pour présenter ta marque ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas toujours évident. Déjà aussi parce que je suis très bavarde.
- Speaker #0
Allez, on va dire deux étages alors.
- Speaker #1
Oui, voilà. Mais bon, je pense que déjà, je commencerais par expliquer que ce sont des collections de foulards et de tissus. que je vends au maître, le tissu. Et c'est assez poétique, coloré, vraiment assez positif comme marque. J'essaye de contrer un peu ce côté peut-être morose de la vie quotidienne ou des ennuis qu'on peut avoir ou quoi. Moi, je pense que réellement, la mode ou ce qu'on peut faire des tissus, ça peut ensoleiller quand même un peu nos vies. Il faut faire vraiment en sorte que les choses soient vraiment vitaminées autour de soi pour qu'on se sente bien. Et c'est aussi ça que je véhicule au niveau de ma marque. Et puis, voilà, dire que ce sont des dessins ou des peintures faites à la main et ensuite retravaillées numériquement. Et ce qui est important aussi de dire, c'est que ce sont des tissus, enfin, il y a une démarche éco-responsable derrière. Je pense que c'est quand même quelque chose d'essentiel à l'heure actuelle de se soucier quand même de la planète, mais aussi de notre peau, de notre corps, enfin. Parce que c'est ça aussi, ce sont des tissus et des impressions qui sont éco-responsables, mais respectueuses, donc à la fois de l'environnement, mais de la peau aussi. Parce que ça, des fois, on achète n'importe quoi, on ne sait pas trop comment c'est fait. Et puis, ce n'est même pas une question d'avoir des allergies, mais on ne sait pas à long terme ce que ça peut faire. On est entouré quand même de choses de mauvaise qualité. Je pense qu'à l'heure actuelle, on essaye de plus en plus de consommer vraiment de manière… plus intelligente dans le respect de tout, en fait, de soi, des autres et de la planète. Voilà, tout ça, c'est important.
- Speaker #0
Je crois que là, il a fait beaucoup d'étages avec toi.
- Speaker #1
Il y a eu une panne d'ascenseur, je crois.
- Speaker #0
Justement, comment tu sélectionnes les textiles pour tes créations ?
- Speaker #1
Alors, voilà, ce n'est pas si évident que ça. Donc, déjà, pour commencer, j'ai dû chercher plein de fournisseurs. pour en garder que deux. Pour l'instant, je travaille avec deux fournisseurs. Je parle au niveau des tissus, parce que les foulards, c'est encore autre chose. Et donc, il fallait que je trouve des tissus de bonne qualité, que la matière soit belle, même quand elle n'est pas imprimée. Et ensuite, qu'il y ait une qualité d'impression aussi. Donc, c'est à la fois le choix des matières, mais aussi de l'impression et de la longévité aussi. Parce que quand on lave, il ne faut pas que ça se délave de trop, que ça dure dans le temps. Et puis cet aspect aussi éco-responsable dont je te parlais. Donc mes choix, j'ai demandé des échantillons, beaucoup. Et après, quand j'ai commencé à faire mes premiers motifs, j'ai fait imprimer tous mes motifs sur les différents textiles qui me plaisaient le plus. Et j'ai pu faire mes choix grâce à ça. Et ce sont des tissus, à chaque fois, faciles à coudre. Ça, ça fait partie de mes critères parce qu'au tout début, je ne faisais pas de couture et je m'y suis mise en cours de route et je pense que c'est important de rendre accessible la couture à tous c'est pas si compliqué que ça finalement et que oui on peut coudre même avec des tissus de créateur quand on débute même si on a un peu peur mais si le tissu est facile à coudre on fera quand même beaucoup moins de bêtises que si c'est un tissu fiant compliqué quoi ça c'est sûr Donc voilà, c'était important aussi pour moi ce critère-là.
- Speaker #0
D'accord. Et quelles sont ces matières que tu proposes sur ta boutique ? C'est quoi ces tissus faciles à coudre ?
- Speaker #1
Alors, d'abord, puis ça va évoluer aussi, évidemment, le tissu phare, celui que je commande à chaque fois, c'est le satin de coton. Parce que je trouvais que c'était une jolie matière avec un tissage serré, donc très solide, mais plutôt fin quand même. On ne voit pas à travers, donc ça, c'est pratique aussi. On n'est pas forcément obligé de doubler. Des fois, ça peut être un peu casse-tête. Et il a une belle tenue. Donc ça, je trouve que c'est un tissu assez polyvalent. Donc, c'est important que j'ai un tissu polyvalent à proposer, qu'on puisse aussi en faire. Pourquoi pas des accessoires et toutes sortes de vêtements. Et c'est vrai qu'on peut faire des pantalons fluides, enfin, pas vraiment fluides, mais bon, des pantalons pour l'été, des pantalons légers. On peut en faire des chemises, des robes. En fait, on peut faire beaucoup, beaucoup de choses avec ce tissu-là. Et j'ai proposé aussi du jersey. Donc, c'était du jersey sans élastane. Parce que je l'ai trouvé particulièrement facile à coudre et il est quand même extensible puisque du jersey c'est forcément extensible. Donc on ne peut pas forcément faire tous les projets avec puisqu'il n'y a pas d'élastane, mais on peut quand même en faire pas mal avec. Donc c'est vraiment une matière, une très belle matière. Et puis le rendu des couleurs avec le jersey, il est incroyable.
- Speaker #0
C'est le tricotage qui fait que la matière est extensible et avec l'élastane ça le rend un peu plus extensible. naturellement avec le tricotage, il est extensible effectivement.
- Speaker #1
Oui, voilà, tout à fait. Et puis là, j'ai proposé de la gabardine avec un peu d'élastane dedans. Donc, il n'y en a pas beaucoup, mais ça permet parfois d'être un peu plus à l'aise. Voilà, si on fait un pantalon, par exemple. Et cette matière est super. Mais là, pour l'instant, le fournisseur me dit qu'il n'en a plus. Donc, je ne sais pas si je vais pouvoir reconduire cette matière, mais je trouverai une matière équivalente, c'est sûr. Et le lycra, pour faire de magnifiques maillots de bain, ça a vraiment super bien fonctionné cet été. Ça me tenait vraiment à cœur de sortir cette matière-là. Et c'est une super belle matière, facile à coudre, à manipuler. Et elle est assez extensible, mais elle revient, ce n'est pas déformé quand c'est plus porté. C'est vraiment une super matière. On m'en a dit que du bien, mais moi-même, je l'ai expérimenté puisque j'ai cousu mon premier maillot de bain. Et effectivement, c'est un plaisir à coudre et le rendu est super. Donc vraiment, je suis très, très contente de cette matière. Et puis bientôt, des nouvelles matières pour cet hiver, dont une, une matière mystère. Je ne vais pas en dire plus pour l'instant, mais qui va vraiment, je pense, plaire beaucoup, beaucoup. Et je suis vraiment moi-même... impatiente de coudre cette matière.
- Speaker #0
Bon, on n'aura pas l'exclusivité, mais on sait qu'il y a une nouvelle matière qui arrive et j'ai hâte de savoir ce que c'est. Quelles sont tes inspirations ? Comment tu trouves tes idées de collection ?
- Speaker #1
Pour les inspirations, souvent, la manière dont je travaille, j'ai des petits carnets. Comme je suis bordélique, j'ai plein de petits carnets un peu partout et des fois, je dis Ah mince, j'aimerais bien retrouver ce petit carnet dans lequel j'avais parlé de tel truc et puis je le retrouve. plus, mais bon, je commence plein de petits carnets, et tu vois, lors de mes voyages, ou quand je fais une expo, ou quand je pense à quelque chose, soit je note, soit je fais des dessins, des petits schémas, des petites choses, des fois c'est juste des couleurs, des associations de couleurs qui me viennent, et ça part un petit peu dans tous les sens, mais quand on regarde bien, il y a des tendances qui se créent, et puis ça devient presque obsessionnel, tu sais, j'y pense plusieurs fois, et je me dis, non mais ça, j'ai vraiment envie de le faire. Des fois même, c'est juste un motif, comme le motif Spritz que j'ai sorti cet été. Ça faisait longtemps que je l'avais fait en dessin sur un petit carnet. Je me disais, le Spritz, le Spritz. Et puis, je ne sais pas, d'un coup, c'est sorti. Pour cette collection-là, on était parti plutôt sur une inspiration italienne parce que j'adore l'Italie. Après, je ne me suis pas posé plus de questions que ça. J'ai commencé à créer autour de ce thème. Mais si on veut, dans une collection, même quand il y a un thème, il y a des choses qui pourraient très bien fonctionner avec d'autres thèmes, si on veut, tu vois. J'ai fait des tulipes, ce n'est pas plus italien qu'autre chose, mais l'ensemble crée une ambiance italienne, parce que tu as des motifs forts qui évoquent vraiment l'Italie. Et après, voilà, la manière de présenter les choses, ça embarque en fait les gens avec toi dans cet univers, dans cette ambiance. Et je trouve que c'est très important de créer des ambiances dans des... dans des collections, parce que ça fait aussi le charme des collections, je trouve.
- Speaker #0
Et pour les noms des collections ? Au niveau des noms, donc des collections et même le nom des motifs, vraiment une fois que j'ai trouvé le thème, je mets un nom bidon qui est dans l'ambiance de ce que je veux. Par exemple, je vais dire collection Italie. Et puis après, je réfléchis. J'essaye de trouver quelque chose qui charme en fait, quelque chose qui attire, quelque chose qui peut plaire, qui sonne bien. Et j'essaye plusieurs noms. Souvent, c'est le casse-tête. Et je vais même t'avouer qu'en général, je trouve le nom le jour même où je... poste le nom de la collection sur les réseaux tu vois je réfléchis je trouve pas et d'un coup hop je dis allez cet après-midi je lâche le nom et puis ce sera celui-là et en général voilà je me trompe pas après c'est vrai qu'au début j'accès pas trop sur les noms ma première collection n'a pas forcément de nom tu vois mais maintenant systématiquement je veux qu'il y ait un nom il y ait tout un univers lié à ça et je trouve que c'est important d'avoir un nom de référence à une collection et j'aime beaucoup moi quand tu vois quand les gens me disent ah oui ça c'est la collection dolce ah bah ça c'est telle collection ça me plaît parce que je me dis ah bah c'est que ils connaissent bien ce que je fais ils me suivent vraiment et ça fait vraiment très plaisir et après au niveau des noms des voilà des motifs oh bah souvent j'essaie de trouver des petites choses assez simple mais qui évoque un univers toujours ça veut ça peut faire un petit peu rêver quoi tu vois comme mes citrons c'était amalfi En fait, des citrons, ça peut être autre chose. Ça peut être des citrons du sud de la France. Mais moi, j'avais envie d'embarquer. J'adore Amalfi. Donc, sur la côte amalfitaine, allez, c'est parti. Et je trouve que ça leur donne encore plus d'attrait. Voilà.
- Speaker #1
Oui, tu as raison. C'est charmant. Ça fait rêver. Ça fait voyager aussi, dans le cas de Dolce. Pour avoir déjà été à Amalfi, je me suis sortie transportée. peux le dire. Dis-moi quelle est la partie de ton travail que tu trouves la plus difficile ?
- Speaker #0
Ah bonne question, il y a deux parties que je trouve un peu plus alors difficile, je vais te dire que c'est la comptabilité clairement. C'est pas évident. Il faut être vraiment très... Il faut tout noter. Je note tout, mais après, il faut être très organisé. Je ne sais pas si je suis super bien organisée. Du coup, je pense que je perds énormément de temps. Donc, je pense que ça, ça va venir au fil du temps. Il faut que je trouve mon organisation pour ça. Et puis, forcément, les chiffres, ce n'est pas trop mon truc. Mais après, difficile. Je ne sais pas si c'est le mot, mais... Disons que faire les colis, des fois, c'est un petit peu... Ça part dans tous les sens parce que quand on a beaucoup de commandes d'un coup, alors ça, c'est surtout quand on rentre de vacances et qu'on a plein de commandes ou quand il y a des précommandes aussi, ça veut dire que ça demande aussi une grande organisation. Et comme j'ai dit plusieurs fois, je ne suis pas la fille la plus organisée du monde. J'ai ma propre organisation, mais j'ai l'impression qu'elle est un petit peu changeante au fil du temps, comment ça me chante, de mon humeur. Et donc, il faut aussi que j'essaye de m'organiser. peut-être un peu plus, parce que j'ai toujours peur de me tromper. Donc, je relis une fois la commande pour être sûre. Et voilà. Et c'est assez sportif. Il faut couper à chaque fois le métrage. Il y a de la manut quand même derrière, on n'y pense pas. Mais des fois, je demande un petit coup de main à mon mari quand même, souvent même. Puis après, ils me connaissent bien à la poste. Et puis, on remonte déjà le relais. Voilà le relais. Ils me connaissent bien.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, comme c'est ton activité parallèle, tu fais tout chez toi. Donc, du coup, ton mari contribue aussi un petit peu dans l'organisation. Enfin, l'organisation peut-être pas, mais en tout cas, dans des petites tâches de ton activité.
- Speaker #0
Oui, exactement. Oui, oui. Quand il est là, je l'aide. Mais même quand je fais de la couture, parfois, s'il est dans le coin, je fais des chéris. plus m'en découvrit. Là, ça, c'est quand je suis au bout de ma vie et que je me dis j'en ai marre, là, je ne sais pas où il est, alors que j'en ai deux. Et puis, du coup, il vient parce qu'il est calme et il le trouve tout de suite. Là, ça, c'est quand je dis que j'en peux plus, tu sais, quand tu as déjà quelques heures de couture derrière et que du coup, tu ne sais plus rien faire. Donc, voilà. Non, mais c'est vrai que c'est bien quand même d'avoir le soutien de son entourage dans ce qu'on fait. Ça, c'est sûr, c'est très important quand on a une activité comme ça. Et puis, comme en plus je suis prof à côté, il faut vraiment que j'optimise mon temps. Et des fois, il y a des jours où c'est plus difficile que d'autres, évidemment, quand j'ai beaucoup de choses. Mais c'est bien, moi, ça me plaît d'avoir une vie remplie, en fait.
- Speaker #1
Est-ce que tu regardes ce que font les autres créateurs design textile et est-ce que tu te sens en concurrence ?
- Speaker #0
Alors, c'est une bonne question parce que c'est vrai que dans beaucoup de milieux, on peut ressentir une concurrence. Alors, c'est ce que j'avais peut-être ressenti au moment où je voulais être designer textile, tu sais, vendre vraiment mes motifs à des entreprises. Peut-être que je me trompe, mais j'avais l'impression que c'était un milieu assez fermé et que je ne m'étais pas sentie hyper à l'aise, tandis que là, c'est différent. Il y a quelques créatrices et je ne pense pas que je les connaisse toutes, il doit y en avoir d'autres encore, mais il n'y en a pas beaucoup, on est peu nombreuses. Je parle de filles parce que je ne connais que des filles, mais peut-être qu'il y a aussi des garçons, mais c'est vrai que là, il y a une majorité en tout cas. En France, du coup ? Oui, en France. Et je ne sens pas de concurrence, en fait. Alors, je ne sais pas si les filles me connaissent toutes. Il y a certains comptes qui me suivent et d'autres non. Peut-être qu'ils ne le savent pas. Mais moi, j'en suis quelques-unes. Je ne suis pas non plus tout le monde. Mais je trouve que déjà, on a des univers tellement différents que je trouve ça complémentaire, en fait. Et je trouve ça génial qu'il y ait plusieurs créatrices, que je ne sois pas la seule. Parce que, voilà, ça donne un peu une âme. au monde du tissu parce qu'on est derrière, il y a quelque chose de plus poétique, il y a des démarches avec des personnalités derrière, des univers. Et ça, j'aime beaucoup. Et donc, je trouve ça super et je ne pense vraiment pas qu'il y ait de concurrent. Je pense même que si j'ai l'occasion de les rencontrer lors de salons, ça peut être même très sympa d'échanger sur nos expériences différentes. Donc ça, c'est aussi un truc qui fait que je me sens à l'aise aussi dans ce que je fais. C'est important. C'est un peu comme des collègues, en fait, tu vois.
- Speaker #1
Est-ce que tu te verrais un jour quitter ton activité de prof et te mettre 100% à Audrey Robitaille Collection ?
- Speaker #0
Oui, je me vois tout à fait. Mais vraiment, c'est même mon objectif, tu vois. J'aimerais bien en arriver là. Sauf que j'ai un côté un peu prudent. À la fois, j'aime bien, tu vois, les opportunités, les expériences. Et j'aime oser. Je trouve que c'est important de suivre ses envies, ça, c'est sûr. Mais pas n'importe quoi. comment. Ça, c'est mon côté un peu raisonné qui parle aussi. Je ne voudrais pas ne rien faire du tout et me dire voilà, c'est tout, c'est bon. Non. Mais j'aime bien me dire j'ose, j'essaie, tout en prenant quand même un peu de précaution parce que sinon, l'aventure, elle va s'arrêter. Au bout d'un moment, ça ne va plus être possible. Tandis que là, le fait de cumuler les deux, ça me permet de le faire sans contrainte, enfin avec beaucoup moins de... contraintes et de se dire j'ai pas peur en fait, tu vois, j'avance, j'y vais. Et même voilà, les moments où je n'ai jamais pris d'énormes risques, tu vois, je prends toujours des petits risques, mais ça reste prudent. Et je pense que du coup, l'évolution de mon entreprise, elle va être peut-être un petit peu moins, tu vois, ça va pas être exponentiel, ça va pas d'un coup être fou, mais progressivement, je vois bien... que les choses évoluent vraiment dans le bon sens. Et là, je peux espérer. Je peux espérer vivre de ça. Et c'est mon but, en tout cas. Mais pour en vivre, il faut vraiment vendre beaucoup. Parce qu'il faut commander en plus grande quantité. Il faut prendre plus de risques. Mais tu vois, au début, tu n'oses pas trop. Tu ne sais pas, moi, des fois, je me suis plantée dans mes commandes. Je n'ai pas commandé assez. Et je vais te dire que cet été, mais cet été, si j'avais su, je parle des spritz notamment, j'ai fait je ne sais combien de réassorts. À chaque fois, je me suis dit... Bon, je commande, là, je vais commander beaucoup cette fois-ci. Attention. Et puis, finalement, hop, hop, rupture de stock. Il fallait que je recommande. Et je n'en revenais pas, quoi. Mais tu ne peux pas toujours tout prévoir. Et je me dis, ce n'est pas grave, tant pis. Évidemment, j'ai eu moins de tarifs dégressifs de la part de mes fournisseurs, tu t'en doutes. Mais en même temps, je suis contente que ça ait fonctionné. C'est vraiment l'essentiel. Et en plus, c'est une collection qui m'a donné énormément de visibilité. Donc, c'est super. Je suis contente.
- Speaker #1
Bon. Alors du coup, les voyants semblent au vert pour toi. J'espère qu'un jour, tu pourras dire que tu es à 100% sur Audrey Robitaille Collection.
- Speaker #0
Je l'espère aussi, mais bon voilà, c'est assez encourageant.
- Speaker #1
Bon alors Audrey, est-ce que tu as un message à faire passer à la communauté couture ?
- Speaker #0
Je remercie énormément ma communauté. Je suis vraiment super contente d'échanger avec toutes ces personnes. autour de la couture, autour de l'amour aussi, des motifs et des couleurs, parce que les couleurs, c'est quelque chose... qui est important pour moi et qui plaît beaucoup je pense à ma communauté même si chacun a des styles différents tu vois c'est ça c'est que mes motifs peuvent plaire à des gens qui ont des goûts différents et c'est très bien moi j'aime la diversité tu vois ça c'est super important et on va tous tout le monde va interpréter mes motifs d'une manière différente selon le patron utilisé le style qu'ils ont et tout donc ça c'est super et justement voilà Je voulais vraiment remercier ma communauté de me suivre, d'échanger. Tout ça, ça m'encourage. Et puis, toutes les personnes qui ont cousu, qui partagent leur expérience, qui disent super, j'aime beaucoup ton tissu, j'aime tes motifs tous ces petits mots gentils et encourageants, c'est aussi ce qui me fait du bien. C'est vraiment super. Ça m'encourage vraiment beaucoup. Donc, merci pour le soutien. de toutes les personnes qui me suivent en tout cas. Merci. Et pour vos partages.
- Speaker #1
Oui, c'est assez riche, les réseaux, et on peut découvrir plein de personnes qui ont beaucoup de talent comme toi.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci Audrey d'avoir été l'invité de mon émission Dans la coulisse d'eux. Je te dis à très vite.
- Speaker #0
Eh bien, très vite Mireille, et merci à toi, je suis super contente d'avoir participé. C'est super, merci de m'avoir invitée.
- Speaker #1
Pour toutes les actualités et discuter avec Audrey, ça se passe sur son compte Instagram AudreyRobitaille-du-bas. collection ou sur Facebook avec le pseudo missa.création avec un S. Et pour vous offrir ces foulards et tissus, rendez-vous sur www.audreyrobitaille.com C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage pour échanger avec moi, rien de plus simple. Retrouvez-moi sur athenafreudite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !