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Décide

106 - Et si c'était maintenant qu'il fallait vivre ? avec Gaëlle Wagner

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58min |23/10/2024|

227

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Description

Dans cet épisode duo de DECIDE, rencontrez Gaëlle Wagner, une exploratrice au grand cœur, dont le parcours de vie nous inspire à oser et à nous reconnecter à notre humanité !


Elle nous plonge au cœur de son histoire, là où la vulnérabilité et la résilience se rencontrent. De son enfance marquante à ses voyages transformateurs, elle dévoile comment elle a puisé dans ses moments les plus sombres pour allumer sa propre lumière.


À travers ses explorations de nomadisme, ses engagements humanitaires, Gaëlle nous entraîne dans un périple à la découverte de soi. Ici on ne parle pas d'une simple quête géographique mais d'un voyage intérieur, où elle a appris à naviguer dans les tumultes de ses émotions et à embrasser sa vulnérabilité. Elle évoque les leçons précieuses, soulignant comment chaque choix l’a rapprochée de la femme qu'elle est aujourd'hui.


Cet épisode est une ode au courage et à la résilience, où Gaëlle montre qu'il est possible de se réinventer, de choisir sa propre voie et de vivre sans s'excuser.


Si vous êtes prêts à embrasser la puissance de la vulnérabilité et du courage, cet épisode est fait pour vous.

Préparez-vous à être inspiré à oser, à explorer et à vous ouvrir au monde.

Belle écoute ✨


---

🔺 Retrouvez l'univers de Gaëlle juste ici :

https://www.linkedin.com/in/gaellewagner/

https://www.instagram.com/gaellewagner_/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu n'as pas le choix.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que tu dois faire.

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout avoir.

  • Speaker #1

    Ne cherche pas. Fais comme tout le monde. Stop. Décide. Ce podcast, c'est le repère des esprits libres, de ceux qui veulent bousculer les normes, remettre en question les limites, les modèles, qui en ont marre qu'on leur dise quoi faire ou que ce n'est pas possible. Je m'appelle Joy et je serai votre hôte. Ici, on va parler sans tabou de tout ce qui peut brider ou pimper notre vie. Dans ce podcast, on va booster ton courage et ta sincérité, pour oser ne pas plaire à tout le monde, assumer tes choix et cesser de chercher la normalité, la conformité ou le sans-erreur. Parce qu'être libre, ça se décide. Décide. Bienvenue, aujourd'hui j'ai le plaisir de vous partager un épisode en duo où vous allez pouvoir écouter l'histoire de Gaëlle Wagner, exploratrice, voyageuse, altruiste et surtout profondément humaine, je vous embarque avec moi à la découverte de son voyage intérieur qui nous fait naviguer à la fois entre le nomadisme, l'humanitaire, les choix de vie, l'humilité, la recherche d'identité. Vous allez voir, grâce à elle, vous allez avoir envie d'oser, d'explorer, de donner et de vous délester. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Gaëlle, merci d'être sur Décide.

  • Speaker #0

    Bonjour Joy, c'est un plaisir d'être avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de cet échange parce que, comme on le disait en off, je ne sais pas ce qui nous attend comme à chaque fois. Je me laisse porter dans l'élan, la vision de chacun de mes invités. Mais par contre, j'aime bien commencer toujours avec la même question pour qu'on sache un petit peu qui tu es et pas de façon traditionnelle puisque j'aimerais savoir quelles sont les trois facettes de toi. que tu as envie de mettre à l'honneur aujourd'hui et qui t'ont permis d'être la personne que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    J'aime bien, ça change. Je me posais la question en plus, comment je vais me présenter, qu'est-ce que ça va être ? Et du coup, j'aime bien parce que c'est justement très spontané et ça me force à réfléchir sur un autre axe. Les trois points, je dirais, ma facette du courage justement, c'est vraiment de... d'avoir osé faire pas mal de choses dans ma vie qui m'ont pas mise dans des situations hyper confortables mais qui m'ont permise d'arriver où j'en suis actuellement et on en parlera du coup Ma facette, ma vulnérabilité aussi j'ai je tiens beaucoup à laisser passer, parler justement toutes les facettes de moi et j'ai un côté très vulnérable et donc il est souvent mis en lumière et Et je dirais mon enfant intérieur. Je suis quelqu'un qui aime jouer, qui joue toujours, qui a gardé son enfant depuis toujours. Et donc, je suis adulte, mais avec une grande part d'enfant et ça ne me quittera jamais. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Alors déjà, ça pose bien le cadre. Je sens que cet échange... Enfin, moi, perso, j'adore ces facettes, même si on les prend toutes. Mais alors, le courage, la vulnérabilité et le côté insouciance de l'enfance. Ça me parle beaucoup, beaucoup. Alors, du coup, pour rentrer dans le vif du sujet, je pense que si tu as choisi ces trois facettes, c'était aussi relié à certains événements de ta vie. Est-ce que tu as envie de direct nous mettre sur la table quels sont les événements qui t'ont permis de développer à la fois le courage, la vulnérabilité et l'insouciance ? Parce que je pense que tout est imbriqué et puis que tu as tiré des fils un petit peu comme ça, par hasard.

  • Speaker #0

    Alors, oui. Déjà, je suis née dans une famille qui était assez compliquée en termes de... Voilà, mes deux parents, c'était l'amour très vache, beaucoup de disputes, de bagarres. Et je n'irai pas encore plus dans les détails, mais c'était quand même plutôt très sombre. Et j'étais fille unique, donc je me suis retrouvée plutôt face à beaucoup de solitude. Ce qui fait que j'ai dû m'inventer un peu mes moyens de me... de m'occuper, donc j'étais beaucoup avec les animaux, j'allais beaucoup faire des aventures dans les villages, dans les maisons abandonnées, donc tout ça, ça m'a créé vraiment un état d'esprit un peu sauvage, un peu... J'allais aussi beaucoup aider les personnes âgées, donc ça m'avait créé une sensibilité, une envie de connexion en dehors de ma maison, et aussi un côté d'indépendance quand j'étais très jeune, donc ça, ça m'a beaucoup forgée. Ensuite, à l'école c'était compliqué, je suis restée à l'école, je me suis un peu conformée, on va dire. Et ça fait que... J'ai un peu éteint ma petite flamme, ma créativité, à un moment donné dans ma vie. Et donc j'ai continué un peu le cheminement, les études classiques, tout ça. Et en fait, à un moment donné, ma mère est tombée gravement dans l'alcoolisme. Donc il y a eu une autre période comme ça dans ma vie qui était assez compliquée parce que j'ai dû gérer mon école, mes études. Ma mère qui était au fond du gouffre, elle a fait un AVC à 40 ans, elle en a fait deux de plus. Après, il y a eu l'alcool. Oui, c'était là. Vraiment, c'était... C'était plutôt l'enfer. Donc ça m'a permis de rencontrer une grande partie de résilience en moi et justement d'accepter. J'ai été très longtemps contre ma mère, Mais pourquoi tu fais ça ? Et finalement, j'ai essayé d'avoir plus de compassion pour elle et jusqu'à comprendre aussi pourquoi elle en était devenue là. Donc ça, ça a été une autre épreuve de ma vie qui m'a mis face à beaucoup de doutes. courage, j'ai dû puiser dans ma force, j'étais pas très proche de mes parents, j'ai dû aider ma mère, c'était très compliqué.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement sur ce point-là, tu dirais qu'avec du recul, sans cet événement, tu développes pas le courage nécessaire pour la suite ?

  • Speaker #0

    Maintenant, j'ai réussi, il y a quelques mois, à ressentir presque de la gratitude pour ce moment de ma vie, parce que, en fait... Elle m'a montré l'exemple, dans un certain sens, de qu'est-ce qu'on pouvait devenir si on ne s'écoutait pas, si on ne faisait pas ce qu'on avait envie de faire au fond de nous, notre raison d'être. Voilà, elle vit avec le regret et elle l'a noyée dans l'alcool. Donc, d'avoir vécu avec une personne qui regrette sa vie, ça m'a donné cette raison d'être de ne jamais regretter la mienne. Donc, c'est pour ça que j'ai toujours écouté. J'ai fait mes études. Si c'était à refaire, je ne referais pas d'études. Clairement pas. Mais voilà, je suis allée jusqu'au master parce que c'était un peu ce qu'il fallait faire. Mais je me suis mis une règle, c'est que je suivrais toujours mon instinct, je suivrais toujours mon intuition pour faire ce qui me fait vibrer. Et merci maman, du coup. Dans le malheur, elle m'a quand même fait un énorme cadeau. Et voilà, donc ça m'a vraiment développé beaucoup de courage. Je ne pense pas que... Je ne peux pas savoir, mais je ne pense pas que j'aurais pu faire tout ce que j'ai fait, ou en tout cas avec cette force et cette volonté, si je n'avais pas grandi avec ma mère qui était dans cet état de dépression et d'alcoolisme.

  • Speaker #1

    Je trouve ça fascinant parce qu'on a souvent tendance à oublier qu'on grandit soit par mimétisme, soit par opposition. Et donc, du coup, quel que soit le miroir qu'on nous propose, il va nous permettre en fait ce rebond. Et aussi, ce que tu nous offres par cette immersion au cœur de ta jeunesse, c'est vraiment ton choix. Tu as choisi de ne pas subir la situation et de te dire en fait, comment je vais m'en extraire. Parce que tu aurais très bien pu aussi, toi, sombrer plus tard dans les addictions, parce que justement, mimétisme, et donc la vie c'est comme ça, et on est tous là en train de regretter, mais tu as choisi l'autre pan de l'histoire, et de ne pas juste subir, donc merci pour ce partage.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que souvent, ma grand-mère m'a dit une fois, mais je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas sombrer aussi, et en fait c'est vrai que... Il y a une grande partie de ma vie où j'étais un peu victime. Oui, mais moi, ma mère, elle était comme ça. Donc, du coup, c'est normal que je ne vais pas bien. Oui. Et puis, à un moment donné, un déclic qui se fait et qui dit, mais en fait, ce n'est pas ça ma vie. Je suis en train de me créer ce personnage de victime parce que j'ai eu une enfance compliquée. Ma maman a un passif compliqué. Donc, je suis comme ça. Je dois me plaindre. Et puis, à un moment donné, je me suis dit non, non, ça ne peut pas durer comme ça. J'ai des envies, j'ai des rêves, j'ai des choses que j'ai envie de faire dans ma vie. Donc je ne peux pas... Puis je n'aiderai pas ma mère si je mime justement son état. Donc à un moment donné, je ne sais pas à quelle période, il y a un switch qui s'est fait dans mon état d'esprit et hop, je suis passée de la gratitude à l'acceptation et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça t'a permis de concrétiser quoi ? Parce que tu parlais d'écouter ton instinct, d'élan. Donc je suppose qu'il y a eu des... des poussées de vie qui se sont manifestées. Et tu parlais de feu aussi, de flamme intérieure. J'adore cette notion qu'on est des êtres faits pour exprimer la vie qui nous traverse. Et comment tu as pu exprimer, toi, cette vie ?

  • Speaker #0

    Alors... Ma maman n'est pas le seul élément déclencheur, mais ça a été un très, très gros levier. Mais disons que c'est peut-être lié finalement à cette enfance un peu solo, l'envie d'aller voir ailleurs, parce que chez moi, ça n'allait pas. Mais toujours été attirée par le voyage, toujours été attirée par mener des expériences. Et donc, déjà très jeune, mon premier voyage, j'avais 15 ans, j'étais toute seule avec quelqu'un que je ne connais pas. Je suis partie à Londres et de là, j'ai commencé les voyages très souvent. J'ai vécu à Londres quand j'avais 18 ans et puis ça ne m'a jamais quittée. Et en fait, quand j'ai fait mes études, c'est là que j'ai beaucoup de choses qui sont venues dans ma tête en me disant je suis en train de faire des études que je n'aime pas parce que j'ai des comptes à rendre entre guillemets à ma grand-mère qui m'a aidée financièrement parce que mes parents ne pouvaient pas. Donc je n'osais pas lui dire que je voulais arrêter. Donc j'ai continué, je me suis forcée et finalement je sors de là et je me dis mon Dieu, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc j'ai un master en management international. Sur le papier, c'est magnifique, ça a fait très, très stylé, mais je suis sortie de là, je me suis dit, mais quelle horreur, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Et donc du coup, j'ai commencé par faire, donc entre mes deux années de master, j'avais fait une césure et j'étais partie en Asie. Donc c'est là que mon esprit s'est encore plus ouvert et que je me suis connectée à toute cette dimension d'humanitaire, de partage. Et donc j'ai vécu une expérience de trois mois. au Népal, en Inde et au Sri Lanka. Et là, au Népal, j'ai vécu un mois dans un monastère bouddhiste où je devais donner des cours d'anglais à des enfants orphelins. C'était un monastère qui récupérait les enfants soit parce que la famille n'avait pas d'argent, soit les parents étaient alcooliques, soit les parents décédés. Et donc, j'ai passé un mois là-bas et je me souviendrai toujours, je suis arrivée, j'ai pleuré, je me suis dit mais c'est magique et j'ai passé un moment mais... incroyable finalement, je me suis rendue compte que j'avais pas grand chose on va dire matériellement là-bas c'était la galère financière pour eux, la nourriture les habits, il n'y avait pas internet et pourtant je me sentais si riche en termes d'amour, en termes de connexion humaine de partage, enfin tout était en fait je me suis sentie si bien et Après, je suis partie en Inde. Je me suis occupée des enfants handicapés et de la conservation des tortues au Sri Lanka. Donc, c'était vraiment... C'était incroyable. Ça a été un premier gros déclic pour moi. Et donc, j'ai fini mes études. Après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Alors, attends, déjà, tu t'es poussée parce que tu aurais pu faire un voyage classique. Tu peux faire un tour du monde pour voir les paysages. Là, tu choisis quand même trois univers. hyper puissant pour te reconnecter. Enfin, moi, c'est ce que j'entends à l'humanité, la plus profonde et la plus belle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. J'ai jamais, ou très rarement, j'ai jamais voyagé juste pour voyager. Enfin, si, ça m'est déjà arrivé, mais dans mes grands voyages, généralement, j'essaie toujours d'intégrer une part d'humanitaire. Et c'est vrai que là, j'ai commencé directement avec uniquement de l'humanitaire. Je ne sais pas d'où ça vient, mais depuis toute petite, j'ai une grande sensibilité pour les humains, les animaux. À 14 ans, 15 ans, je suis devenue végétarienne parce que je me suis forcée à regarder toutes ces vidéos qu'il y avait sur Internet. J'ai passé des heures à pleurer devant mon ordi, à regarder tout ce qui se passait. Je voulais vraiment affronter la réalité du monde. Et de là, j'ai vu aussi tout ce qui se passait socialement entre humains. Et en fait... J'avais cette volonté profonde, je veux aider, je veux apporter mon aide, je veux contribuer. Et à cette époque-là, j'avais besoin de partir, j'avais besoin de voyager, j'avais aussi envie d'apprendre l'anglais, tout était un peu lié. Et puis j'ai vu cet espèce de parcours humanitaire, c'était un truc organisé auquel on pouvait souscrire, et donc je suis partie. Je suis partie, je me suis dit, je ne veux pas refaire de l'humanitaire pendant trois mois. Je ne sais plus quel âge j'avais, c'était en 2019 à cette époque.

  • Speaker #1

    Ça t'a appris quoi sur toi, de vivre vraiment avec finalement des gens qui n'ont rien et qui ont une vision du monde diamétralement opposée à la tienne de par leur situation ?

  • Speaker #0

    Ça m'a appris énormément de choses déjà. Je me suis rendue compte de la chance que j'avais. de pouvoir respirer dans un endroit qui n'est pas pollué. L'Inde, par exemple, là où j'étais en Inde, c'était l'une des villes les plus polluées au monde. Je crois que selon un site internet, c'est la 25e ville la plus polluée au monde. Donc je sortais, je me mouchais, c'était noir. Il y a des milliers de personnes qui décèdent à cause de la pollution. Et je me suis dit, waouh, mais en fait... Ce qui paraît logique pour nous chez eux, c'est un privilège de pouvoir respirer. Et je me suis dit, mais ouf ! En fait, j'ai eu une énorme prise de conscience sur tout ce qu'on avait. Le chauffage, des lits confortables, des douches chaudes. Au Népal, j'étais en janvier, je me souviens, je me caillais. Je devais me doucher avec des sauts d'eau. Je devais faire mes besoins dans un trou. Et s'il était la nuit, j'étais au milieu de la jungle. Je me suis dit, waouh ! Et en fait, nous, on a... On a de l'eau potable dans nos toilettes, juste ça. J'étais confronter à une espèce de non-sens de tout ce qu'on avait, de tout le choix qu'on pouvait avoir. C'est juste, par exemple, les supermarchés. Quand je vois le nombre de paquets de trucs différents qu'on a, de choix, de marques, de machins, je me dis, on est fous. On est complètement fous. Eux, ils ont leurs légumes, leurs riz, et ça va très bien, ils s'occupent. Plus de l'humain autour que tout ce qu'on a. Bref, je pourrais en étaler des couches, mais ça m'a vraiment...

  • Speaker #1

    C'est ça qui, du coup, a aussi développé ta gratitude.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clairement. Et puis même, je me suis rendue compte que moi-même, finalement, j'étais ingrate aussi de certains comportements que je pouvais avoir. Ça m'a mise face aussi à mon privilège de pouvoir voyager. Et ça m'a aussi mis en question ce côté humanitaire où... Finalement, toi, en tant que privilégié européen ou, je ne sais pas, pays privilégié, tu peux aller voyager pour faire de l'humanitaire. Nous, après, on s'en va et on les laisse. Il y a plein de trucs qui se sont confrontés dans mon esprit. Je me suis dit, j'ai envie de pouvoir donner plus, avoir plus d'impact que d'aller juste venir, repartir, apporter mon aide, des enfants qui s'attachent à moi et je m'en vais parce que moi... J'ai fait mon humanitaire, c'est trop bien, j'ai fait ma bonne action. Donc il y a plein de choses qui sont venues dans ma tête, bien que ce soit une action noble de partir faire de l'humanitaire. Mais n'empêche que ça soulève certaines questions qui m'ont pas mal taraudé. Donc ça m'a vraiment cultivé ma gratitude et ma passion.

  • Speaker #1

    Et tu peux te faire entrer différente.

  • Speaker #0

    Ouais. Ouais, je suis rentrée différente et c'était très dur en plus, je me souviendrai toute ma vie. J'avais plus beaucoup d'argent au dernier jour, enfin les derniers moments où j'étais au Sri Lanka encore. Et je me suis mise à rechercher un emploi les jours avant et j'ai été prise le jour où je rentrais. Et en fait, j'ai pris l'avion, je me suis habillée en espèce d'hôtesse parce qu'à l'époque, je devais faire de l'hôtesse dans un château de vin. Et je me retrouve le lendemain, je rentre d'une mission humanitaire de trois mois et je me retrouve devant un hôtel avec une jupe serrée, des talons. Et je devais accueillir des gens friqués qui venaient s'inscrire sur des listes pour aller goûter des vins. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que je suis en train de faire là ? Choc de culture. Choc de culture, mais hyper intéressant. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir finalement, mais non, je me suis beaucoup plus... En fait, j'ai eu beaucoup... J'allumais plus forcément mon chauffage super tôt, je faisais attention quand je me douchais. J'avais beaucoup plus de conscience sur toutes les petites actions du quotidien qui me paraissaient normales. Le gaspillage, le plastique, enfin tout. J'essayais encore, c'est pas facile de penser à tout, mais d'avoir le moins d'impact possible. Parce que finalement, j'ai été confrontée aussi à la réalité du plastique au Sri Lanka. Et tous les matins, on nettoyait une plage, la même plage. sur 100 mètres, je pense, on était un groupe de 5, et on remplissait, je crois, 5 sacs plastiques de 100 litres de plastique, tous les matins. Et là, je me dis, c'est chaud, quoi. On le sait, on le voit, on comprend derrière nos écrans qu'il y a toute cette réalité du plastique qui est horrible, mais là, je l'ai vu en vrai, et comme je m'occupais des tortues, qui avaient soit des handicaps, soit des problèmes autres, eh bien, il y a une tortue, je me suis... Lucie, qui a je sais pas combien d'années, qui avait une patte sectionnée à cause des filets de pêche, et en fait elle est vouée à rester dans ce bac toute sa vie parce qu'en fait elle a incurgité tellement de plastique qu'elle ne peut plus plonger pour aller manger et se nourrir. Donc en gros on lui donnait du poisson, on devait appuyer sur sa carapace pour qu'elle coule et pour qu'elle puisse se nourrir. Et là, deuxième électrochoc quoi. Donc la réalité du plastique c'est pas un mythe, on le sait tous, mais là je l'ai vu sur un animal. qui ne peut plus nourrir, se nourrir. Donc, combien de tortues dans l'océan, dans la mer, ne peuvent plus couler ou ne peuvent plus se nourrir ? C'était dur. Franchement, c'était super dur. Mais du coup, j'ai appris. J'ai vu et appris beaucoup de choses. Ça a dû...

  • Speaker #1

    Te demander d'être vraiment sincère et honnête envers toi vis-à-vis de ta propre situation, non ?

  • Speaker #0

    Oui. Et aussi, j'ai longtemps été très dure avec moi-même et les autres en étant plus non, mais c'est nul, toi tu fais ça, c'est pas bien, moi mince, j'ai mangé ci, c'est du plastique, oh non, ça craint J'ai eu une période comme ça, sauf qu'à un moment donné, on ne peut pas non plus... C'est une réalité de la société. On peut avoir des actions qui mènent à des changements, mais il faut faire de son mieux. J'ai appris à être plus douce avec moi-même. Oui, j'utilise du plastique. Je l'utilise le moins possible, mais malheureusement, il y en a absolument partout. Des fois, on ne s'en rend même pas compte qu'on en utilise. Mais je fais de mon mieux. Je fais de mon mieux. J'essaye de... de parler sur les réseaux sociaux aussi. Je suis très présente sur LinkedIn. Et donc, je parle un peu de ces choses que j'ai expérimentées, que j'ai vues pour sensibiliser à mon échelle. Ça m'a donné une profonde volonté de vouloir contribuer et apporter plus au monde. Je ne sais pas encore comment. Mais je rejoins ce que je disais tout à l'heure. J'essaye maintenant, quand je voyage, d'avoir une action qui me permette... d'avoir localement, aidé localement. Donc là, je reviens de six mois de voyage au Maroc et j'avais créé une cagnotte pour un refuge animalier. On avait réuni 800 euros, on a fait un chantier participatif, on a pu refaire toute la clôture du refuge. Donc des petites actions comme ça, qui sont pas gigantesques, mais en tout cas ça change la vie d'une personne qui gère tout cet assaut, ce refuge. Et voilà, j'essaye. Je fais de mon mieux. En tout cas, ça... Ça m'anime et ça me fait du bien de pouvoir contribuer. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est hyper inspirant ce que tu partages, à la fois en termes de voyage, d'impact que ça peut avoir sur la planète, mais aussi dans nos vies, parce que je crois vraiment qu'effectivement, on a tous un rôle à jouer et qu'on ne pourra pas être parfait à part sortir de cette société. Et ce n'est pas possible, en fait. enfin je n'y crois pas, je vais plutôt le formuler comme ça est-ce qu'il y a des leçons que tu as tirées de ces expériences de ces personnes que tu as pu rencontrer qui aujourd'hui te permettent de dire ok voilà c'est comme ça que j'ai envie de contribuer parce que ça peut être dans tes expériences vraiment on va dire années de césure mais peut-être là tes expériences récentes où en fait tu te rends compte que L'image que tu avais de la vie n'est pas forcément celle que tu entretiens au quotidien là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a quand même un gros clivage entre la vie que j'avais il y a six mois et maintenant. Parce que du coup, je suis rentrée en me disant, je me lance dans l'entrepreneuriat, je monte mon activité. Et j'essaye de... Parce que je voyageais beaucoup. En fait, pour remettre du contexte, en 2022... J'ai fini mes études un an avant, peut-être à peu près. J'ai un peu pété un câble parce que du coup j'étais à Paris, en couple, dans un appart. J'avais envie d'aller continuer à voyager mais je ne le faisais pas. Puis je me suis séparée, je me suis dit ok, je prends mon sac à dos, je pars à l'aventure. Et donc finalement j'ai bougé pendant deux ans. J'ai vécu en Espagne, je suis remontée un peu en France, j'ai acheté un van, je suis repartie. Et en fait j'ai traversé toute l'Espagne, le Maroc et j'ai vécu six mois au Maroc. Et je suis revenue seulement là, fin avril dernier. Et direct, bam, derrière mon ordi, après avoir... J'ai travaillé six mois en auberge de jeunesse. J'étais tout le temps entourée de gens, en coloc, en famille, avec des gens du désert. Et donc, ça n'a pas été facile. Mais ces voyages m'ont appris beaucoup de choses. Et notamment, là récemment, en fait, ce dernier voyage que j'ai fait, je l'ai fait parce que je pense que j'étais vraiment perdue quand on rentre, quand on fait toutes ces études et que finalement, on perd un peu son identité. Parce que j'ai fait ça pour ne pas décevoir ma grand-mère et parce que c'est ce que un peu la société nous disait de faire, la Bac plus 5, sinon t'es rien. Je ressors et moi, je me dis mais qui suis-je en fait ? Ça fait des années que je fais ça pour les autres et je ne me suis jamais écoutée. J'étais en couple et finalement j'étais hyper dépendante, donc du coup je ne me reconnaissais plus non plus. Et donc je suis partie et en fait j'ai réalisé que j'étais partie pour me retrouver. J'ai fait un grand grand voyage introspectif, on va dire. J'avais besoin d'être seule, seule, sans amis, sans famille, sans chéri, sans rien, parce que je n'arrivais plus à me retrouver, je ne comprenais plus ce que je voulais. C'était vraiment très compliqué. Et donc, il y a un moment donné où, ça, je m'en suis rendue compte qu'après. Mais sur le moment, je pensais juste voyager, partir, découvrir des choses. Et c'est en début d'année, là, je me suis dit, mais en fait... Là, avec toutes les expériences que je viens de vivre depuis un an et demi, j'ai fait beaucoup de choses, j'ai fait une marche dans le désert, j'ai fait une école d'art martiaux, j'ai fait le refuge animalier, je me suis un peu baladée, et j'ai appris énormément de choses sur moi. Et à un moment donné, je me suis dit, mais je suis en train de construire quoi ? Je me voyage, c'est bien, j'ai rencontré des gens exceptionnels, j'ai grandi, j'ai eu énormément de leçons de beaucoup de personnes, notamment du... sur soi et notre position en tant que personne occidentale qui court après le temps, j'étais tout le temps pressée, tout le temps stressée de ce que je devais faire, donc j'ai eu une énorme leçon vis-à-vis du temps, notamment au Maroc, et justement c'est ça qui m'a dit mais qu'est-ce que je suis en train de construire ? Et donc j'ai décidé de rentrer, et c'est là que je me suis dit je veux contribuer J'ai besoin de contribuer. Je vois toute cette misère, je vois tous ces problèmes qu'il y a, que ce soit en France ou que ce soit à l'étranger. Et donc, le seul moyen de pouvoir construire quelque chose de plus stable, je dois moi-même établir mes racines. Je dois être plus stable, je dois créer. Et ensuite, je pourrais avoir plus de liberté pour pouvoir contribuer à l'échelle que je souhaite.

  • Speaker #1

    Du coup, ce que j'entends, il y a vraiment cette idée de partir à l'aventure pour aller à la rencontre de toi, mais ton essence profonde, pas juste l'identité que la société a voulu te coller et de rentrer pour, comme tu l'as dit, installer, solidifier tes racines pour que ton arbre puisse rayonner de façon beaucoup plus large. Est-ce que tu pourrais nous parler davantage de cette vie nomade ? Parce que je pense que dans ceux qui nous écoutent, il y en a qui peut-être aspirent à ça ou qui le vivent. Est-ce que toi, il y a des choses que tu peux nous transmettre en termes de leçons que tu as pu tirer de cette vie, même si ce sera évidemment que pour toi, mais comme si tu pouvais tirer un bilan de les avantages, c'est ça, les inconvénients, c'est ça et voilà ce que je fais avec.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas partie pour avoir un mode de vie nomade de base. Bon, là, je suis un petit peu posée depuis quelque temps, mais... De base, je devais juste partir un mois. Je devais juste partir un mois, ça s'est fini en presque deux ans. Et en fait, les avantages, c'est qu'on commence à se détacher de toutes ces croyances que l'on peut avoir déjà mentalement, le fait d'avoir peur d'oser, d'avoir peur d'aller vers les autres, d'avoir peur de... peut-être soit finalement, en fait, quand on est seul, on décuple des capacités incroyables que je n'aurais jamais cru avoir. De base, j'avais peur juste de commander à manger dans un restaurant. Et là, je me retrouve à limite toquer chez des gens pour leur demander si on peut m'huberger. Donc, le fait de se retrouver seule avec soi-même, c'est vraiment hyper intéressant parce qu'on commence à comprendre les capacités qu'on peut avoir et toutes ces peurs. à la con, qu'on a. Ils sont totalement des constructions mentales. Donc, grâce à cette période nomade que j'ai eue, j'ai pu vraiment grandir vis-à-vis de ça. Également, toutes ces questions de timidité, d'aller vers l'autre, de... J'ai rencontré, je crois, quand j'étais en auberge de jeunesse, j'ai rencontré peut-être en deux semaines 35 nationalités différentes. Donc, je me suis retrouvée culturellement à rencontrer des gens du monde entier. Donc ça, pareil, être nomade, ça te permet de rencontrer avec beaucoup de personnes. Et donc, tu changes ton état d'esprit, ta façon d'être, ton ouverture. Aussi, j'ai... je me suis rendu compte de tout ce dont je n'avais pas besoin. Parce que quand tu es avec ton sac à dos, Tu fais ton sac déjà en partant, tu ne sais pas trop combien de temps tu pars, tu dis un mois, mais c'est quand même dur de faire un sac pour un mois. Et je me dis, qu'est-ce que j'ai emmené ? Et je me suis rendue compte de toutes les conneries que j'avais emmenées, qui ne servaient à rien. Et en fait, au fur et à mesure du voyage et de cette période où j'allais de ville en ville, généralement je restais plutôt longtemps dans les endroits où j'aimais bien. C'est pour ça que je suis restée, que j'aimais bien, c'est pour ça que je suis restée six mois au même endroit quand j'étais en Espagne, à Grenade. Mais c'est là que je me suis rendue compte que je n'ai pas besoin de toutes ces gadgets, je n'ai pas besoin de tous ces habits, je n'ai pas besoin de... Donc ça m'a rendue vraiment très minimaliste. Et voilà. Non, vraiment, ça m'a énormément appris. Après, dans les inconvénients, personnellement... Après un long moment de nomadisme, je me suis rendu compte qu'il y a aussi une certaine solitude qui se crée. On est tout le temps avec du monde, mais on ne peut pas connecter très profondément avec tout le monde, ou certains, comme il y en a. Mais il y a un moment donné où ça reste en surface, parce que quand on rencontre des gens tout le temps, qu'on se présente, qu'on dit les mêmes choses, il y a une certaine routine qui s'installe. Je sais que dans l'auberge de jeunesse, il y a un moment donné où... Je ne pouvais plus m'ouvrir et raconter mon histoire 15 000 fois avec les mêmes personnes. Il y avait des connexions qui se faisaient un peu plus. Donc peut-être que c'est un avantage finalement parce qu'on commence à comprendre quels gens raisonnent plus avec nous, avec qui il y a plus peut-être d'intérêt à avoir des discussions plus profondes et échanger. Mais j'ai été confrontée à une certaine solitude aussi et puis la fatigue. Parce qu'il faut constamment chercher qu'est-ce qui va se passer après ? Est-ce que je reste là ? Est-ce que je rentre en France ? Est-ce que je visite un autre pays ? Et l'argent, ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Tout le temps dans une anticipation de la suite.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Et donc, j'ai décidé de rentrer parce que... Donc, comme je disais, poser mes racines, être stable et avoir mon pied à terre, en fait. Et je pense que c'est ça qui me manquait, c'est que je n'avais pas... de lieu où revenir vraiment pour me poser avec moi-même et repartir de plus belle avec plus d'énergie. Donc, ouais, c'est mes petits avantages.

  • Speaker #1

    Parlez de profondeur dans les relations. Qu'est-ce que ça a changé, justement, vis-à-vis des relations que tu as laissées en France quand tu es partie à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Eh bien... C'est assez intéressant ce qui s'est passé. C'est que pendant longtemps, j'ai été quelqu'un qui voulait être amie avec tout le monde. Trop peur de ne pas être aimée, parce que sûrement trop mal familieuse, chose là bien profonde. Et du coup, je voulais être amie avec tout le monde. Et en fait, le voyage m'a permis de faire un tri énorme de personnes qui finalement, on n'allait peut-être jamais se revoir. C'était ma période où j'étais à Paris, donc j'ai rencontré énormément de personnes, mais finalement, sur toutes ces personnes, il y en a très peu qui sont restées. Et en fait, ça m'a vraiment fait comprendre qu'ils sont mes amis, qu'ils restent, qu'ils sont là, et avec qui, bien que je parte pendant 5 ans, ils seront toujours là. Donc maintenant, c'est vrai, je les compte sur les doigts de ma main. Et également, chose assez intéressante, c'est que... Je suis partie de ma région et de chez mes parents avec, on va dire, une certaine haine de ma région, de ma famille, de la France. Oh, tout est nul, tout n'est pas bien. De toute façon, ici, vous ne comprenez rien. Nous, on se plaint trop. Moi, j'ai compris la vie. Je suis partie à l'étranger. Et en fait, je suis revenue avec beaucoup plus d'humilité et je me dis, mais en fait... Je critiquais les endroits où je vivais parce que je n'étais pas bien à l'intérieur de moi. Et je me suis rendue compte de ça parce que je n'étais pas bien aussi en voyage. Enfin, j'étais bien, mais il y avait un espèce de vide en moi encore. Et en fait, tout simplement parce qu'il y avait un truc en moi qui n'était pas réglé. Et maintenant, tout va mieux. Et en fait, j'ai reconnecté avec des gens avec qui j'étais au lycée, au collège, des amis d'enfance qui finalement sont toujours mes amis et ont toujours été là pour moi. C'est moi qui y ai fui et qui ne voulais plus entendre parler de ma région. En fait, je commence d'apprécier ma région autrement, j'ai reconnecté avec mon père, enfin, tout s'est embriqué. Avant, j'étais plus noir, blanc, c'est le voyage ou rien, c'est la famille ou rien, c'est les amis. Et en fait, maintenant, je me dis, mais il n'y a pas besoin de faire des conditions un peu... être bien partout. Donc, ouais, très, très, très, très belle leçon, ces voyages.

  • Speaker #1

    Avec du recul, justement, sur quoi tu t'es le plus mentie ?

  • Speaker #0

    J'aime bien cette question. Sur quoi je me suis le plus mentie ? Je pense que j'étais, ouais, très longtemps dans un égo de j'ai compris la vie. J'ai compris la vie. Et puis limite, je me demande si je n'avais pas eu une partie de moi qui était un peu dans cette prétention d'avoir tout compris parce que moi, je suis allée faire de l'humanitaire et je suis allée voir ailleurs. Alors qu'en fait, mais pas du tout. J'avais encore plus rien compris en fait. J'étais à désaller lumière d'avoir compris quoi que ce soit et je pense que je suis encore plus ignorante maintenant. En fait, ça m'a juste remis dans une position de... Je ne sais rien, j'ai tout à apprendre. Et tout ce que je vis sont des expériences qui me permettent de me grandir, moi, intérieurement. Et si je peux apporter à côté, par mes expériences, à d'autres personnes, très bien. En tout cas, c'est avant tout très personnel, je pense. Tout ce qui se passe, c'est tout mon vécu. Et donc, je me suis beaucoup mentie sur toute ma certitude de la vie et de ce que je pensais avoir compris. Ben non.

  • Speaker #1

    pas du tout c'est génial parce que justement la vie a mis sur ton chemin plein d'expériences pour que tu puisses déconstruire ces certitudes, que tu puisses remettre de la nuance aussi sur tes perceptions que ce soit vis-à-vis de toi-même des autres et de la façon de vivre et en fait ce que j'entends c'est que il y a beaucoup d'humilité maintenant et de tolérance sur le fait que d'autres vivent différemment que toi et c'est pas... Un qui a raison, l'autre qui a tort. C'est au contraire, on est tous là pour vivre l'expérience de comment je me reconnecte à cette vie qu'il y a en moi. Et tant que je crois avoir compris comment elle fonctionne, on va te présenter des expériences pour te dire que tu n'as rien compris.

  • Speaker #0

    C'est tellement ça. Vraiment, à chaque fois, c'est fou. La vie m'a mis sur mon chemin à chaque fois des expériences qui me disent Ah oui, ok, merci la vie, tu me fais comprendre encore ça. Et c'est vrai que je... Durant mon voyage, j'ai été dans différentes communautés, différents styles. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai été par exemple faire du woofing dans une ferme où c'était des militants qu'on pourrait appeler anarchistes, mais je n'ai pas envie de les appeler comme ça. Et puis c'était génial, j'ai appris leur façon de voir les choses. J'ai été avec des gens aussi, beaucoup de gens en van, en caravane, et j'ai appris une autre façon de voir les choses. Au Maroc, j'étais avec beaucoup de religieux. de personnes qui pratiquaient. Et j'ai essayé de comprendre tout ce qui... En fait, j'ai essayé vraiment de comprendre chaque aspect de l'humain et j'ai pris du bon partout qui me servait, qui m'apporte. Et j'ai grandi avec toutes mes expériences. Et je pense finalement qu'on a tous les jours à apprendre de quelqu'un, de l'humain. Et maintenant, je suis constamment dans cette position de... OK, on est en face à face. C'est sûr que tu as quelque chose, que tu peux m'apporter quelque chose, tu peux m'apprendre quelque chose. Et c'est tellement enrichissant. Je vois la vie comme un jeu où chaque personne que je vais croiser va m'apprendre quelque chose et je trouve ça incroyable.

  • Speaker #1

    Je trouve ça effectivement hyper riche de se dire qu'on est tous là dans le même jeu de la vie et qu'on va s'entraider, qu'on va co-créer une facette de nous, une facette du monde qu'on a envie d'explorer. Tu disais que tu es rentrée aussi pour déployer tes racines. Aujourd'hui, qu'est-ce qui te tient particulièrement à cœur ? Tu as envie de contribuer à quoi et comment ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui n'est pas encore hyper facile ni très claire pour moi actuellement. Parce que c'est vrai que pour contribuer à la hauteur que j'aimerais le faire, je rêverais de fonder une école, je rêverais de créer un refuge animalier. Mais ça demande quand même... des fonds, ça demande du temps, ça demande argent, temps, tous les moyens possibles, en fait. L'ultime,

  • Speaker #1

    c'est ça ? C'est ça. C'est le refuge ?

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup avoir une espèce de grande réserve ou aider les animaux à mon échelle, les enfants aussi. Tous ces enfants que j'ai vus au Népal. Alors, bien sûr, en France, il y a des enfants dans le besoin. Mais en fait, j'étais confrontée à ces enfants qui ont des rêves. et qui n'ont rien, mais qui sont là et te regardent et te disent Mais moi, je serai footballeur professionnel, moi, je serai médecin, je sauverai des vies, moi, je serai chanteur. Et ils y croient dur comme fer. Et finalement, je me dis, rien n'est impossible, mais ça va quand même être tellement compliqué pour eux. Ils sont dans le monastère bouddhiste. Ils n'ont jamais vu l'extérieur. À 18 ans, ils doivent choisir. Soit tu pars en études, soit tu deviens moine. Et là, je me dis, s'il part à Katmando, il n'a jamais vu la capitale, il n'a jamais vu tout. tout ce qui se passe, je me dis mais comment ça va se passer pour lui ou elle ? Et donc je me suis imaginé, j'ai été confrontée à ça et c'est loin d'être les seuls, tous ces enfants qui ont envie de pouvoir déployer leurs ailes et de faire des études. Donc je ne sais pas sous quelle forme, comment, mais en tout cas c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Mais bon, pour ça, il va falloir bosser autrement donc du coup là j'ai... J'ai plusieurs casquettes, on va dire. Je me lance dans de l'accompagnement sur LinkedIn. Je crée du contenu sur LinkedIn, mais j'aide aussi les personnes à le faire. J'écris aussi des posts pour des entrepreneurs. J'aide dans la communication, la stratégie de contenu, tout ça. Et je développe à côté des retraites dans le désert, donc des connexions pour se reconnecter. Donc ça, j'organise ma première au mois de mars, donc je suis trop contente parce que c'est un peu... Une retraite dans le désert, c'est la première chose dans laquelle j'ai investi en moi-même, en fait. Quand j'ai commencé à voyager dernièrement, dans tout ce cheminement d'introspection, c'est la première chose que j'ai faite. Et ça a été pour moi vraiment transformateur de me retrouver dans le désert avec des gens que je ne connais pas. suivre la lune, suivre le soleil, pas de temps, pas d'horloge, pas de pression, de faut que je me lève à telle heure, faut que je fasse ci, faut que je fasse ça. Donc simplement penser à soi. Et ça, c'est rare. Donc du coup, je vais proposer ça là au printemps. Et si ça se passe bien, le réitérer. Et également, j'écris un livre avec mon papa. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et il parle de quoi ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors... Il va y en avoir deux réellement. En fait, avec mon père, on va faire un road trip ensemble. Justement, on va refaire mon cheminement que j'ai fait jusqu'au Maroc. Donc, on va partir de la France et on va se faire tout un road trip ensemble pendant un mois ou plus jusqu'au Maroc, dans le désert. Et donc, j'ai aussi accessoirement, je rejoins l'organisation d'un festival de bien-être pour le Nouvel An au Maroc. Et donc, on va finir là-dessus. Et donc j'aimerais justement qu'on écrive un livre, lui et moi, sur ce parcours de reconnexion père-fille puisque pendant… Donc j'ai pas été proche de mes parents, après j'ai fui la maison familiale pendant dix ans et je suis revenue seulement, là j'ai reconnecté avec mon père au mois de mars dans le désert. Et donc là on va refaire ce chemin tout ensemble. J'aimerais qu'on écrive un livre ensemble là-dessus. Je ne sais pas encore comment il va être axé pour que les gens s'identifient. Et après, un livre un peu plus thématique, parce que mon père est un professionnel encyclopédie du vin. Il a tellement de savoir à retranscrire. Je vais l'aider à retranscrire 45 ans de sa vie professionnelle en bouquin. Et voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai une question. Comment tu fais pour faire le pont entre ce que tu as vécu dans des endroits loin, mais en tous sens ? Et comment aujourd'hui tu reviens finalement à ta formation d'origine ? Parce que je pense qu'il y a un monde entre LinkedIn et le Népal, tu vois. Donc, comment tu fais le lien entre les deux et comment toi aussi tu te sécurises ? intérieurement dans ta contribution ?

  • Speaker #0

    Déjà, je suis profondément rattachée à mon objectif ultime de, je ne sais pas quand ça va arriver, mais l'idée de pouvoir contribuer à la hauteur que je le veux à un moment donné dans ma vie, c'est ça qui me drive. Donc, je sais qu'à un moment donné, j'en suis persuadée, je vais réussir à faire quelque chose pour les animaux, pour les enfants. Je le sens profondément en moi. Et en fait, tous les jours, j'y pense. Et toutes mes actions sont par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment tes petites marches qui te conduisent à ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis finalement, LinkedIn, moi, j'ai... Si je me suis lancée récemment sur LinkedIn, c'est grâce à Ulysse Lubin. Je ne sais pas si ça te parle. J'ai participé à son challenge, ça s'est très bien passé. Il m'a aidée à ressortir, à oser parler sur les réseaux. Et de là, j'ai commencé à parler de mes expériences de voyage, de mes réflexions, etc. Donc, LinkedIn, finalement, permet de me raccrocher à ces parties de ma vie, de pouvoir... parler de ce que j'ai vécu, permettre à certaines personnes de réfléchir autrement sur certaines situations, sur certains privilèges qu'on peut avoir finalement. Et donc de mener des actions en fonction, de pouvoir les retranscrire en poste. Et du coup, ça me permet quand même de garder un lien entre les voyages, etc. Les expériences que je vais faire avec mon papa, par exemple, ou les futures expériences que j'aimerais vivre. Vu que je peux travailler partout, j'aimerais bien partir dans d'autres pays pour faire de l'humanitaire et pouvoir donc l'écrire et le partager. Donc, j'ai réussi à faire des liens qui ne me bloquent pas. J'ai du sens dans tout ce que je fais et c'est ça le plus important. Mais ce n'est pas toujours facile parce que des fois, on... on sait plus pourquoi on fait ce qu'on fait et donc on a perdu un peu cette vision long terme mais dès qu'on se raccroche en fait quand on perd sa vision long terme finalement on comprend plus pourquoi on fait ce qu'on fait voilà et donc tout est difficile tout est difficile pourquoi je fais ça quel est le but ça n'a pas de sens finalement de me poser de me raccrocher et ben hop tout devient logique et ça c'est c'est plus important

  • Speaker #1

    Justement, j'ai à cœur que ce podcast soit l'espace où on cultive notre esprit libre. Quel conseil tu donnerais aux gens qui nous écoutent pour qu'ils puissent cultiver leur esprit libre et garder en ligne de mire leur raison d'être, leur rêve le plus fou, leur élan de vie ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai envie de dire oser rêver parce que... En moi, je sentais qu'il y avait ce petit truc au fond de moi qui était très puissant, l'envie de contribuer, mais je le minimisais parce que mon entourage ou la société, ou je ne sais pas sur qui, je vais remettre ça, mais en tout cas me faisait comprendre, ou c'est comme ça que moi je l'associais, que ce n'était pas normal, c'était trop, ou alors il faut arrêter de rêver grand, c'est trop beau pour être vrai, ce genre de phrase, tu vois. Mais à un moment donné, non, en fait, on est capable de tout. Et c'est ça que j'ai envie que les gens comprennent, c'est que tout ce qui... Si c'est possible de le penser, c'est que tu peux le faire. Et sinon, tu ne pourrais même pas l'envisager dans ta tête. Donc, vas-y, fonce, fais ce qui te fait kiffer, arrête de penser au travail, l'horaire, machin. Moi, je n'ai jamais été salariée, je me suis toujours débrouillée. Je n'avais pas d'argent. Quand je n'en avais pas, j'allais travailler et on verra ce qui se passe. Maintenant, j'ai décidé de construire quelque chose qui me ressemble plus. Mais on a peur de choses qui n'existent pas, en fait. Et c'est ça que j'ai vraiment compris. J'ai envie de dire à les gens, s'il vous plaît, réalisez vos rêves, écoutez-vous, écoutez cette flamme en vous, cette petite voix qui vous dit, non, ce n'est pas possible, non, il ne faut pas l'écouter. C'est possible, vous pouvez. J'ai envie que tout le monde puisse se reconnecter à ça. C'est tellement puissant, c'est tellement beau. J'étais à une conférence dernièrement et la personne m'a un peu choquée avec sa phrase. Je me suis dit, mais il n'a pas tort. Il a dit, vous naissez, vous vivez et vous mourrez. En fait, vous êtes juste là pour nourrir la biosphère. Je me suis dit, c'est un peu violent, mais ce n'est pas faux finalement. Et donc ça, ça m'a encore donné un coup de bouche. C'est que non, je n'ai pas envie de me retrouver sur mon lit de mort en me disant, mince. j'aurais dû faire ça donc on a peur du regard des autres on a peur de se lancer on a peur d'être ridicule oui bah ça finalement on l'a tous donc oser rêver oser actionner faites voilà ouais c'est ce que tu partageais tout à l'heure ayez confiance dans

  • Speaker #1

    le fait que vous avez les capacités pour y arriver que moi j'aime bien être soutenue par ça que la vie est avec nous et pas contre nous donc en fait ces petites voix elles sont là aussi pour dire Ah mais c'est peut-être dans la direction que tu dois aller puisque ça te fait flipper. Sinon, tu ne serais pas flippée par ça, tu vois, on n'est pas flippée par aller chercher le pain le matin. Ce n'est pas des gros gros challenges. Donc en fait, si ce n'est pas des gros gros challenges, c'est peut-être que ça ne vient pas choquer la vie qu'il y a à l'intérieur de nous. Et que tout l'enjeu, c'est de se dire, ok, j'ai peur, mais je vais y aller quand même. Et voir, parfois, je vais m'asseoir avec cette peur pour comprendre pourquoi elle a peur. Parce que oui, ça peut être des traumas d'enfance, ça peut être tout ça, mais... Finalement, tout ça, ça peut aussi être des excuses pour ne pas y aller et se dire Comme tu aurais très bien pu te dire, j'ai vécu une enfance qui est comme ci, comme ça. Du coup, je ne vais pas y aller. Et non, la preuve vivante est là. Je décide de faire autrement.

  • Speaker #0

    Tellement. Et puis, j'ai écrit là-dessus justement il y a quelques semaines. Si j'avais écouté ce que tout le monde me disait, je ne serais jamais partie. Parce que tu es une femme, tu voyages seule, tu vas au Maroc, ça craint. Tu... Tu traverses des pays toute seule en camion. Enfin vraiment, j'avais tout, apparemment, tous les piliers pour ne pas partir. Et finalement, absolument rien de ce qu'on m'a dit était vrai. Je n'ai jamais eu un souci, je n'ai jamais été en danger, je n'ai jamais eu peur. Oui, si, j'ai eu peur, bien sûr, j'ai eu peur. Mais des choses normales, parce qu'il faut quand même rester alerte. Voilà, je n'avais pas de raison de m'inquiéter, finalement. Et c'est vrai que dans la vie, ce que j'ai compris, c'est qu'on est beaucoup plus malheureux quand on reste... Enfin, personnellement, j'ai été beaucoup malheureuse quand je restais dans ma zone de confort, quand je ne me challengeais pas, quand je restais dans ce qui était facile dans ce que je connaissais. Je n'étais pas nourrie, je n'étais pas du tout nourrie. C'était pas... Ouais, je vivotais, quoi. Et puis finalement, je me rends compte que c'est dans le challenge qu'on se rend compte que c'est derrière la peur qu'il y a le bonheur, finalement. Parce que c'est ce petit... Comme tu disais, c'est que la peur nous montre une indication qu'il y a quand même quelque chose au fond de nous qui nous donne envie. Par exemple, moi, j'avais toujours rêvé de chanter. Donc c'est un truc un peu bête. Mais j'ai pris mon premier cours de chant, là, il y a deux mois. Et pour moi, c'était une des choses les plus terrifiantes que je pouvais faire, de chanter. Et donc, je me suis dit, allez, je m'en fous, je vais prendre un cours de chant. Et finalement, je me suis rendu compte qu'un truc que je traîne depuis des années, dont j'ai peur, c'était rien. Et je pense qu'il y a tellement de gens qui sont face à leur peur en se disant, c'est impossible. Alors que, bah non, juste une petite action et tu verras, ce ne sera pas si méchant que ça.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu nous as appris aussi par ton témoignage, de ne pas forcément commencer par le rêve ultime. Tu ne commences pas par créer ton école et acheter un terrain pour faire tout ça. Non, en fait, il y a vraiment un découpage de rêve qui se crée, un chemin qui va amener à ça. Et donc, si ça paraît trop grand, faire en sorte de le découper pour que ce ne soit pas vertigineux pour abandonner en cours de route. Parce qu'il y a toujours moyen de faire des petites actions qui contribuent à, et peut-être que ça prendra plus de temps, mais au moins, il n'y a pas de dessoufflement en cours de route.

  • Speaker #0

    Totalement. Souvent, je me suis coupée la route parce que, justement, j'imaginais le plus gros, le plus haut, et je me dis que c'est impossible. Et c'est sûr, c'est comme si on te demandait... Enfin, je n'ai pas d'exemple. On ne peut pas aller de 0 à 100 en un claquement de doigts. Donc, ça passe par...

  • Speaker #1

    C'est comme si on venait de faire un marathon, alors que toi, tu as juste envie d'aller courir au bord de la mer tranquille.

  • Speaker #0

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Comme si on part faire des petites courses et après, on envisagera le marathon.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Mais ça, il faut le savoir, entre guillemets. C'est logique, mais c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui s'imaginent tellement grandes et du coup, ça leur scie les pieds. Ils n'avancent pas. Non, c'est impossible. Tant pis. C'est trop beau pour être vrai.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Mais il y a un côté quand même réaliste qu'il faut avoir, c'est que ça ne passe pas par des phases qui sont forcément très agréables. Donc là, moi personnellement, j'ai décidé à 30 ans de retourner chez mon père pour planter mes racines, pour monter mon entreprise. Donc c'est dur. Je me suis mise dans la solitude encore plus, derrière mon écran après du voyage. Je retournais chez son père à 30 ans, ce n'est pas forcément hyper gratifiant, mais je sais que c'est le prix à payer. C'est le prix à payer à l'heure actuelle, après deux ans de voyage, avoir compris certaines choses. C'est ce que je me donne quelques mois, j'ai ma deadline, mais c'est mon prix à payer. Donc je pense aussi qu'il y a cette notion de prix à payer qui est bien d'inclure, parce que des fois on pense vouloir faire quelque chose, mais quand on se rend compte du prix à payer qu'il y a derrière, on se dit ah non, peut-être pas Carrément. Peut-être pas. Pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Avant que je te pose la dernière question de cet épisode, est-ce que tu as envie de transmettre quelque chose que tu n'aurais pas forcément dit ? Un conseil, une citation, un regard que tu portes ?

  • Speaker #0

    La première chose qui me vient en tête, c'est la phrase qui m'a beaucoup suivie. Je ne sais plus qui a dit ça, mais c'est une phrase qui m'a suivie au début de mon voyage, justement, où je me suis dit j'ai envie de faire plein de choses, mais j'ai peur. Et c'est là que j'ai compris à quel point se lancer permettait de justement tourir le chemin. Et il y a cette citation de trois mots, enfin quatre mots, saute et le filet apparaîtra Et en fait, ça montre bien... Je l'image bien cette phrase parce que saute, on a peur, t'es là, t'es dans le vide, t'as le vertige, tu sais pas ce qui va se passer, t'as cette espèce d'adrénaline qui te dit saute, vas-y ! Mais tu sais pas ce qui va se passer. Et finalement tu sautes et tu te dis ça va, le filet apparaît, tout va bien en fait, t'es pas mort, t'as un toit, t'as des gens à qui parler et en fait y'a rien qui peut t'arriver finalement de... Bon y'a des choses extrêmes, mais bon on peut pas... Voilà. Mais... Il n'y a rien de mal, généralement, qui peut t'arriver. Donc, juste saute, fais, et tu verras. Il y a un petit coussin très confortable après tes actions. Et c'est là que je rejoins ta phrase, que la vie, justement, elle est là pour nous. Enfin, elle n'agit pas contre nous, justement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    Même si c'est inconfortable, même si parfois on se pose plein de questions, elle est là pour nous. Exactement. Ce podcast s'appelle Décide, et donc, du coup, j'aime bien clôturer... avec une simple question et en même temps si profonde. Qu'est-ce que toi, tu décides de continuer ou commencer ?

  • Speaker #0

    C'est bien. Ça me met dans mon état d'esprit de m'engager et de faire. Là, je m'engage réellement à mettre en place mon futur accompagnement de voyage. Parce que j'ai envie de pouvoir retranscrire tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai compris, et pouvoir l'offrir aux gens. Et c'est quelque chose que je remets un peu toujours après. Parce que c'est tellement important pour moi que finalement j'ai trop peur de m'y mettre. Et j'ai l'impression qu'il y a ça aussi dans les rêves, c'est que des fois ils sont tellement importants qu'on croit que si on s'y met et qu'on n'y arrive pas, on va les perdre. alors qu'en fait non on fait que sans rapprocher si on fait des actions donc là voilà je m'engage à mettre en place tout mon programme mes futurs programmes pour pouvoir proposer des accompagnements des voyages immersifs dans le désert dans un premier temps voilà merci

  • Speaker #1

    infiniment Gaëlle merci à toi tu es merveilleuse et j'ai adoré cet échange oui c'était trop bien merci beaucoup Et merci à vous pour votre écoute. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à découvrir l'univers de Gaëlle. Je vous mets toutes les informations en description. Et en plus, en ce moment, elle est en plein défi, comme moi. Mais au lieu de vous proposer d'arrêter de vous dévaloriser, elle vous propose d'oser. Si c'est pas bien complémentaire tout ça. Et surtout, si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser une note sur Apple Podcasts et Spotify. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Je vous embrasse. Décide !

Description

Dans cet épisode duo de DECIDE, rencontrez Gaëlle Wagner, une exploratrice au grand cœur, dont le parcours de vie nous inspire à oser et à nous reconnecter à notre humanité !


Elle nous plonge au cœur de son histoire, là où la vulnérabilité et la résilience se rencontrent. De son enfance marquante à ses voyages transformateurs, elle dévoile comment elle a puisé dans ses moments les plus sombres pour allumer sa propre lumière.


À travers ses explorations de nomadisme, ses engagements humanitaires, Gaëlle nous entraîne dans un périple à la découverte de soi. Ici on ne parle pas d'une simple quête géographique mais d'un voyage intérieur, où elle a appris à naviguer dans les tumultes de ses émotions et à embrasser sa vulnérabilité. Elle évoque les leçons précieuses, soulignant comment chaque choix l’a rapprochée de la femme qu'elle est aujourd'hui.


Cet épisode est une ode au courage et à la résilience, où Gaëlle montre qu'il est possible de se réinventer, de choisir sa propre voie et de vivre sans s'excuser.


Si vous êtes prêts à embrasser la puissance de la vulnérabilité et du courage, cet épisode est fait pour vous.

Préparez-vous à être inspiré à oser, à explorer et à vous ouvrir au monde.

Belle écoute ✨


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu n'as pas le choix.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que tu dois faire.

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout avoir.

  • Speaker #1

    Ne cherche pas. Fais comme tout le monde. Stop. Décide. Ce podcast, c'est le repère des esprits libres, de ceux qui veulent bousculer les normes, remettre en question les limites, les modèles, qui en ont marre qu'on leur dise quoi faire ou que ce n'est pas possible. Je m'appelle Joy et je serai votre hôte. Ici, on va parler sans tabou de tout ce qui peut brider ou pimper notre vie. Dans ce podcast, on va booster ton courage et ta sincérité, pour oser ne pas plaire à tout le monde, assumer tes choix et cesser de chercher la normalité, la conformité ou le sans-erreur. Parce qu'être libre, ça se décide. Décide. Bienvenue, aujourd'hui j'ai le plaisir de vous partager un épisode en duo où vous allez pouvoir écouter l'histoire de Gaëlle Wagner, exploratrice, voyageuse, altruiste et surtout profondément humaine, je vous embarque avec moi à la découverte de son voyage intérieur qui nous fait naviguer à la fois entre le nomadisme, l'humanitaire, les choix de vie, l'humilité, la recherche d'identité. Vous allez voir, grâce à elle, vous allez avoir envie d'oser, d'explorer, de donner et de vous délester. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Gaëlle, merci d'être sur Décide.

  • Speaker #0

    Bonjour Joy, c'est un plaisir d'être avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de cet échange parce que, comme on le disait en off, je ne sais pas ce qui nous attend comme à chaque fois. Je me laisse porter dans l'élan, la vision de chacun de mes invités. Mais par contre, j'aime bien commencer toujours avec la même question pour qu'on sache un petit peu qui tu es et pas de façon traditionnelle puisque j'aimerais savoir quelles sont les trois facettes de toi. que tu as envie de mettre à l'honneur aujourd'hui et qui t'ont permis d'être la personne que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    J'aime bien, ça change. Je me posais la question en plus, comment je vais me présenter, qu'est-ce que ça va être ? Et du coup, j'aime bien parce que c'est justement très spontané et ça me force à réfléchir sur un autre axe. Les trois points, je dirais, ma facette du courage justement, c'est vraiment de... d'avoir osé faire pas mal de choses dans ma vie qui m'ont pas mise dans des situations hyper confortables mais qui m'ont permise d'arriver où j'en suis actuellement et on en parlera du coup Ma facette, ma vulnérabilité aussi j'ai je tiens beaucoup à laisser passer, parler justement toutes les facettes de moi et j'ai un côté très vulnérable et donc il est souvent mis en lumière et Et je dirais mon enfant intérieur. Je suis quelqu'un qui aime jouer, qui joue toujours, qui a gardé son enfant depuis toujours. Et donc, je suis adulte, mais avec une grande part d'enfant et ça ne me quittera jamais. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Alors déjà, ça pose bien le cadre. Je sens que cet échange... Enfin, moi, perso, j'adore ces facettes, même si on les prend toutes. Mais alors, le courage, la vulnérabilité et le côté insouciance de l'enfance. Ça me parle beaucoup, beaucoup. Alors, du coup, pour rentrer dans le vif du sujet, je pense que si tu as choisi ces trois facettes, c'était aussi relié à certains événements de ta vie. Est-ce que tu as envie de direct nous mettre sur la table quels sont les événements qui t'ont permis de développer à la fois le courage, la vulnérabilité et l'insouciance ? Parce que je pense que tout est imbriqué et puis que tu as tiré des fils un petit peu comme ça, par hasard.

  • Speaker #0

    Alors, oui. Déjà, je suis née dans une famille qui était assez compliquée en termes de... Voilà, mes deux parents, c'était l'amour très vache, beaucoup de disputes, de bagarres. Et je n'irai pas encore plus dans les détails, mais c'était quand même plutôt très sombre. Et j'étais fille unique, donc je me suis retrouvée plutôt face à beaucoup de solitude. Ce qui fait que j'ai dû m'inventer un peu mes moyens de me... de m'occuper, donc j'étais beaucoup avec les animaux, j'allais beaucoup faire des aventures dans les villages, dans les maisons abandonnées, donc tout ça, ça m'a créé vraiment un état d'esprit un peu sauvage, un peu... J'allais aussi beaucoup aider les personnes âgées, donc ça m'avait créé une sensibilité, une envie de connexion en dehors de ma maison, et aussi un côté d'indépendance quand j'étais très jeune, donc ça, ça m'a beaucoup forgée. Ensuite, à l'école c'était compliqué, je suis restée à l'école, je me suis un peu conformée, on va dire. Et ça fait que... J'ai un peu éteint ma petite flamme, ma créativité, à un moment donné dans ma vie. Et donc j'ai continué un peu le cheminement, les études classiques, tout ça. Et en fait, à un moment donné, ma mère est tombée gravement dans l'alcoolisme. Donc il y a eu une autre période comme ça dans ma vie qui était assez compliquée parce que j'ai dû gérer mon école, mes études. Ma mère qui était au fond du gouffre, elle a fait un AVC à 40 ans, elle en a fait deux de plus. Après, il y a eu l'alcool. Oui, c'était là. Vraiment, c'était... C'était plutôt l'enfer. Donc ça m'a permis de rencontrer une grande partie de résilience en moi et justement d'accepter. J'ai été très longtemps contre ma mère, Mais pourquoi tu fais ça ? Et finalement, j'ai essayé d'avoir plus de compassion pour elle et jusqu'à comprendre aussi pourquoi elle en était devenue là. Donc ça, ça a été une autre épreuve de ma vie qui m'a mis face à beaucoup de doutes. courage, j'ai dû puiser dans ma force, j'étais pas très proche de mes parents, j'ai dû aider ma mère, c'était très compliqué.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement sur ce point-là, tu dirais qu'avec du recul, sans cet événement, tu développes pas le courage nécessaire pour la suite ?

  • Speaker #0

    Maintenant, j'ai réussi, il y a quelques mois, à ressentir presque de la gratitude pour ce moment de ma vie, parce que, en fait... Elle m'a montré l'exemple, dans un certain sens, de qu'est-ce qu'on pouvait devenir si on ne s'écoutait pas, si on ne faisait pas ce qu'on avait envie de faire au fond de nous, notre raison d'être. Voilà, elle vit avec le regret et elle l'a noyée dans l'alcool. Donc, d'avoir vécu avec une personne qui regrette sa vie, ça m'a donné cette raison d'être de ne jamais regretter la mienne. Donc, c'est pour ça que j'ai toujours écouté. J'ai fait mes études. Si c'était à refaire, je ne referais pas d'études. Clairement pas. Mais voilà, je suis allée jusqu'au master parce que c'était un peu ce qu'il fallait faire. Mais je me suis mis une règle, c'est que je suivrais toujours mon instinct, je suivrais toujours mon intuition pour faire ce qui me fait vibrer. Et merci maman, du coup. Dans le malheur, elle m'a quand même fait un énorme cadeau. Et voilà, donc ça m'a vraiment développé beaucoup de courage. Je ne pense pas que... Je ne peux pas savoir, mais je ne pense pas que j'aurais pu faire tout ce que j'ai fait, ou en tout cas avec cette force et cette volonté, si je n'avais pas grandi avec ma mère qui était dans cet état de dépression et d'alcoolisme.

  • Speaker #1

    Je trouve ça fascinant parce qu'on a souvent tendance à oublier qu'on grandit soit par mimétisme, soit par opposition. Et donc, du coup, quel que soit le miroir qu'on nous propose, il va nous permettre en fait ce rebond. Et aussi, ce que tu nous offres par cette immersion au cœur de ta jeunesse, c'est vraiment ton choix. Tu as choisi de ne pas subir la situation et de te dire en fait, comment je vais m'en extraire. Parce que tu aurais très bien pu aussi, toi, sombrer plus tard dans les addictions, parce que justement, mimétisme, et donc la vie c'est comme ça, et on est tous là en train de regretter, mais tu as choisi l'autre pan de l'histoire, et de ne pas juste subir, donc merci pour ce partage.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que souvent, ma grand-mère m'a dit une fois, mais je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas sombrer aussi, et en fait c'est vrai que... Il y a une grande partie de ma vie où j'étais un peu victime. Oui, mais moi, ma mère, elle était comme ça. Donc, du coup, c'est normal que je ne vais pas bien. Oui. Et puis, à un moment donné, un déclic qui se fait et qui dit, mais en fait, ce n'est pas ça ma vie. Je suis en train de me créer ce personnage de victime parce que j'ai eu une enfance compliquée. Ma maman a un passif compliqué. Donc, je suis comme ça. Je dois me plaindre. Et puis, à un moment donné, je me suis dit non, non, ça ne peut pas durer comme ça. J'ai des envies, j'ai des rêves, j'ai des choses que j'ai envie de faire dans ma vie. Donc je ne peux pas... Puis je n'aiderai pas ma mère si je mime justement son état. Donc à un moment donné, je ne sais pas à quelle période, il y a un switch qui s'est fait dans mon état d'esprit et hop, je suis passée de la gratitude à l'acceptation et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça t'a permis de concrétiser quoi ? Parce que tu parlais d'écouter ton instinct, d'élan. Donc je suppose qu'il y a eu des... des poussées de vie qui se sont manifestées. Et tu parlais de feu aussi, de flamme intérieure. J'adore cette notion qu'on est des êtres faits pour exprimer la vie qui nous traverse. Et comment tu as pu exprimer, toi, cette vie ?

  • Speaker #0

    Alors... Ma maman n'est pas le seul élément déclencheur, mais ça a été un très, très gros levier. Mais disons que c'est peut-être lié finalement à cette enfance un peu solo, l'envie d'aller voir ailleurs, parce que chez moi, ça n'allait pas. Mais toujours été attirée par le voyage, toujours été attirée par mener des expériences. Et donc, déjà très jeune, mon premier voyage, j'avais 15 ans, j'étais toute seule avec quelqu'un que je ne connais pas. Je suis partie à Londres et de là, j'ai commencé les voyages très souvent. J'ai vécu à Londres quand j'avais 18 ans et puis ça ne m'a jamais quittée. Et en fait, quand j'ai fait mes études, c'est là que j'ai beaucoup de choses qui sont venues dans ma tête en me disant je suis en train de faire des études que je n'aime pas parce que j'ai des comptes à rendre entre guillemets à ma grand-mère qui m'a aidée financièrement parce que mes parents ne pouvaient pas. Donc je n'osais pas lui dire que je voulais arrêter. Donc j'ai continué, je me suis forcée et finalement je sors de là et je me dis mon Dieu, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc j'ai un master en management international. Sur le papier, c'est magnifique, ça a fait très, très stylé, mais je suis sortie de là, je me suis dit, mais quelle horreur, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Et donc du coup, j'ai commencé par faire, donc entre mes deux années de master, j'avais fait une césure et j'étais partie en Asie. Donc c'est là que mon esprit s'est encore plus ouvert et que je me suis connectée à toute cette dimension d'humanitaire, de partage. Et donc j'ai vécu une expérience de trois mois. au Népal, en Inde et au Sri Lanka. Et là, au Népal, j'ai vécu un mois dans un monastère bouddhiste où je devais donner des cours d'anglais à des enfants orphelins. C'était un monastère qui récupérait les enfants soit parce que la famille n'avait pas d'argent, soit les parents étaient alcooliques, soit les parents décédés. Et donc, j'ai passé un mois là-bas et je me souviendrai toujours, je suis arrivée, j'ai pleuré, je me suis dit mais c'est magique et j'ai passé un moment mais... incroyable finalement, je me suis rendue compte que j'avais pas grand chose on va dire matériellement là-bas c'était la galère financière pour eux, la nourriture les habits, il n'y avait pas internet et pourtant je me sentais si riche en termes d'amour, en termes de connexion humaine de partage, enfin tout était en fait je me suis sentie si bien et Après, je suis partie en Inde. Je me suis occupée des enfants handicapés et de la conservation des tortues au Sri Lanka. Donc, c'était vraiment... C'était incroyable. Ça a été un premier gros déclic pour moi. Et donc, j'ai fini mes études. Après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Alors, attends, déjà, tu t'es poussée parce que tu aurais pu faire un voyage classique. Tu peux faire un tour du monde pour voir les paysages. Là, tu choisis quand même trois univers. hyper puissant pour te reconnecter. Enfin, moi, c'est ce que j'entends à l'humanité, la plus profonde et la plus belle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. J'ai jamais, ou très rarement, j'ai jamais voyagé juste pour voyager. Enfin, si, ça m'est déjà arrivé, mais dans mes grands voyages, généralement, j'essaie toujours d'intégrer une part d'humanitaire. Et c'est vrai que là, j'ai commencé directement avec uniquement de l'humanitaire. Je ne sais pas d'où ça vient, mais depuis toute petite, j'ai une grande sensibilité pour les humains, les animaux. À 14 ans, 15 ans, je suis devenue végétarienne parce que je me suis forcée à regarder toutes ces vidéos qu'il y avait sur Internet. J'ai passé des heures à pleurer devant mon ordi, à regarder tout ce qui se passait. Je voulais vraiment affronter la réalité du monde. Et de là, j'ai vu aussi tout ce qui se passait socialement entre humains. Et en fait... J'avais cette volonté profonde, je veux aider, je veux apporter mon aide, je veux contribuer. Et à cette époque-là, j'avais besoin de partir, j'avais besoin de voyager, j'avais aussi envie d'apprendre l'anglais, tout était un peu lié. Et puis j'ai vu cet espèce de parcours humanitaire, c'était un truc organisé auquel on pouvait souscrire, et donc je suis partie. Je suis partie, je me suis dit, je ne veux pas refaire de l'humanitaire pendant trois mois. Je ne sais plus quel âge j'avais, c'était en 2019 à cette époque.

  • Speaker #1

    Ça t'a appris quoi sur toi, de vivre vraiment avec finalement des gens qui n'ont rien et qui ont une vision du monde diamétralement opposée à la tienne de par leur situation ?

  • Speaker #0

    Ça m'a appris énormément de choses déjà. Je me suis rendue compte de la chance que j'avais. de pouvoir respirer dans un endroit qui n'est pas pollué. L'Inde, par exemple, là où j'étais en Inde, c'était l'une des villes les plus polluées au monde. Je crois que selon un site internet, c'est la 25e ville la plus polluée au monde. Donc je sortais, je me mouchais, c'était noir. Il y a des milliers de personnes qui décèdent à cause de la pollution. Et je me suis dit, waouh, mais en fait... Ce qui paraît logique pour nous chez eux, c'est un privilège de pouvoir respirer. Et je me suis dit, mais ouf ! En fait, j'ai eu une énorme prise de conscience sur tout ce qu'on avait. Le chauffage, des lits confortables, des douches chaudes. Au Népal, j'étais en janvier, je me souviens, je me caillais. Je devais me doucher avec des sauts d'eau. Je devais faire mes besoins dans un trou. Et s'il était la nuit, j'étais au milieu de la jungle. Je me suis dit, waouh ! Et en fait, nous, on a... On a de l'eau potable dans nos toilettes, juste ça. J'étais confronter à une espèce de non-sens de tout ce qu'on avait, de tout le choix qu'on pouvait avoir. C'est juste, par exemple, les supermarchés. Quand je vois le nombre de paquets de trucs différents qu'on a, de choix, de marques, de machins, je me dis, on est fous. On est complètement fous. Eux, ils ont leurs légumes, leurs riz, et ça va très bien, ils s'occupent. Plus de l'humain autour que tout ce qu'on a. Bref, je pourrais en étaler des couches, mais ça m'a vraiment...

  • Speaker #1

    C'est ça qui, du coup, a aussi développé ta gratitude.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clairement. Et puis même, je me suis rendue compte que moi-même, finalement, j'étais ingrate aussi de certains comportements que je pouvais avoir. Ça m'a mise face aussi à mon privilège de pouvoir voyager. Et ça m'a aussi mis en question ce côté humanitaire où... Finalement, toi, en tant que privilégié européen ou, je ne sais pas, pays privilégié, tu peux aller voyager pour faire de l'humanitaire. Nous, après, on s'en va et on les laisse. Il y a plein de trucs qui se sont confrontés dans mon esprit. Je me suis dit, j'ai envie de pouvoir donner plus, avoir plus d'impact que d'aller juste venir, repartir, apporter mon aide, des enfants qui s'attachent à moi et je m'en vais parce que moi... J'ai fait mon humanitaire, c'est trop bien, j'ai fait ma bonne action. Donc il y a plein de choses qui sont venues dans ma tête, bien que ce soit une action noble de partir faire de l'humanitaire. Mais n'empêche que ça soulève certaines questions qui m'ont pas mal taraudé. Donc ça m'a vraiment cultivé ma gratitude et ma passion.

  • Speaker #1

    Et tu peux te faire entrer différente.

  • Speaker #0

    Ouais. Ouais, je suis rentrée différente et c'était très dur en plus, je me souviendrai toute ma vie. J'avais plus beaucoup d'argent au dernier jour, enfin les derniers moments où j'étais au Sri Lanka encore. Et je me suis mise à rechercher un emploi les jours avant et j'ai été prise le jour où je rentrais. Et en fait, j'ai pris l'avion, je me suis habillée en espèce d'hôtesse parce qu'à l'époque, je devais faire de l'hôtesse dans un château de vin. Et je me retrouve le lendemain, je rentre d'une mission humanitaire de trois mois et je me retrouve devant un hôtel avec une jupe serrée, des talons. Et je devais accueillir des gens friqués qui venaient s'inscrire sur des listes pour aller goûter des vins. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que je suis en train de faire là ? Choc de culture. Choc de culture, mais hyper intéressant. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir finalement, mais non, je me suis beaucoup plus... En fait, j'ai eu beaucoup... J'allumais plus forcément mon chauffage super tôt, je faisais attention quand je me douchais. J'avais beaucoup plus de conscience sur toutes les petites actions du quotidien qui me paraissaient normales. Le gaspillage, le plastique, enfin tout. J'essayais encore, c'est pas facile de penser à tout, mais d'avoir le moins d'impact possible. Parce que finalement, j'ai été confrontée aussi à la réalité du plastique au Sri Lanka. Et tous les matins, on nettoyait une plage, la même plage. sur 100 mètres, je pense, on était un groupe de 5, et on remplissait, je crois, 5 sacs plastiques de 100 litres de plastique, tous les matins. Et là, je me dis, c'est chaud, quoi. On le sait, on le voit, on comprend derrière nos écrans qu'il y a toute cette réalité du plastique qui est horrible, mais là, je l'ai vu en vrai, et comme je m'occupais des tortues, qui avaient soit des handicaps, soit des problèmes autres, eh bien, il y a une tortue, je me suis... Lucie, qui a je sais pas combien d'années, qui avait une patte sectionnée à cause des filets de pêche, et en fait elle est vouée à rester dans ce bac toute sa vie parce qu'en fait elle a incurgité tellement de plastique qu'elle ne peut plus plonger pour aller manger et se nourrir. Donc en gros on lui donnait du poisson, on devait appuyer sur sa carapace pour qu'elle coule et pour qu'elle puisse se nourrir. Et là, deuxième électrochoc quoi. Donc la réalité du plastique c'est pas un mythe, on le sait tous, mais là je l'ai vu sur un animal. qui ne peut plus nourrir, se nourrir. Donc, combien de tortues dans l'océan, dans la mer, ne peuvent plus couler ou ne peuvent plus se nourrir ? C'était dur. Franchement, c'était super dur. Mais du coup, j'ai appris. J'ai vu et appris beaucoup de choses. Ça a dû...

  • Speaker #1

    Te demander d'être vraiment sincère et honnête envers toi vis-à-vis de ta propre situation, non ?

  • Speaker #0

    Oui. Et aussi, j'ai longtemps été très dure avec moi-même et les autres en étant plus non, mais c'est nul, toi tu fais ça, c'est pas bien, moi mince, j'ai mangé ci, c'est du plastique, oh non, ça craint J'ai eu une période comme ça, sauf qu'à un moment donné, on ne peut pas non plus... C'est une réalité de la société. On peut avoir des actions qui mènent à des changements, mais il faut faire de son mieux. J'ai appris à être plus douce avec moi-même. Oui, j'utilise du plastique. Je l'utilise le moins possible, mais malheureusement, il y en a absolument partout. Des fois, on ne s'en rend même pas compte qu'on en utilise. Mais je fais de mon mieux. Je fais de mon mieux. J'essaye de... de parler sur les réseaux sociaux aussi. Je suis très présente sur LinkedIn. Et donc, je parle un peu de ces choses que j'ai expérimentées, que j'ai vues pour sensibiliser à mon échelle. Ça m'a donné une profonde volonté de vouloir contribuer et apporter plus au monde. Je ne sais pas encore comment. Mais je rejoins ce que je disais tout à l'heure. J'essaye maintenant, quand je voyage, d'avoir une action qui me permette... d'avoir localement, aidé localement. Donc là, je reviens de six mois de voyage au Maroc et j'avais créé une cagnotte pour un refuge animalier. On avait réuni 800 euros, on a fait un chantier participatif, on a pu refaire toute la clôture du refuge. Donc des petites actions comme ça, qui sont pas gigantesques, mais en tout cas ça change la vie d'une personne qui gère tout cet assaut, ce refuge. Et voilà, j'essaye. Je fais de mon mieux. En tout cas, ça... Ça m'anime et ça me fait du bien de pouvoir contribuer. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est hyper inspirant ce que tu partages, à la fois en termes de voyage, d'impact que ça peut avoir sur la planète, mais aussi dans nos vies, parce que je crois vraiment qu'effectivement, on a tous un rôle à jouer et qu'on ne pourra pas être parfait à part sortir de cette société. Et ce n'est pas possible, en fait. enfin je n'y crois pas, je vais plutôt le formuler comme ça est-ce qu'il y a des leçons que tu as tirées de ces expériences de ces personnes que tu as pu rencontrer qui aujourd'hui te permettent de dire ok voilà c'est comme ça que j'ai envie de contribuer parce que ça peut être dans tes expériences vraiment on va dire années de césure mais peut-être là tes expériences récentes où en fait tu te rends compte que L'image que tu avais de la vie n'est pas forcément celle que tu entretiens au quotidien là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a quand même un gros clivage entre la vie que j'avais il y a six mois et maintenant. Parce que du coup, je suis rentrée en me disant, je me lance dans l'entrepreneuriat, je monte mon activité. Et j'essaye de... Parce que je voyageais beaucoup. En fait, pour remettre du contexte, en 2022... J'ai fini mes études un an avant, peut-être à peu près. J'ai un peu pété un câble parce que du coup j'étais à Paris, en couple, dans un appart. J'avais envie d'aller continuer à voyager mais je ne le faisais pas. Puis je me suis séparée, je me suis dit ok, je prends mon sac à dos, je pars à l'aventure. Et donc finalement j'ai bougé pendant deux ans. J'ai vécu en Espagne, je suis remontée un peu en France, j'ai acheté un van, je suis repartie. Et en fait j'ai traversé toute l'Espagne, le Maroc et j'ai vécu six mois au Maroc. Et je suis revenue seulement là, fin avril dernier. Et direct, bam, derrière mon ordi, après avoir... J'ai travaillé six mois en auberge de jeunesse. J'étais tout le temps entourée de gens, en coloc, en famille, avec des gens du désert. Et donc, ça n'a pas été facile. Mais ces voyages m'ont appris beaucoup de choses. Et notamment, là récemment, en fait, ce dernier voyage que j'ai fait, je l'ai fait parce que je pense que j'étais vraiment perdue quand on rentre, quand on fait toutes ces études et que finalement, on perd un peu son identité. Parce que j'ai fait ça pour ne pas décevoir ma grand-mère et parce que c'est ce que un peu la société nous disait de faire, la Bac plus 5, sinon t'es rien. Je ressors et moi, je me dis mais qui suis-je en fait ? Ça fait des années que je fais ça pour les autres et je ne me suis jamais écoutée. J'étais en couple et finalement j'étais hyper dépendante, donc du coup je ne me reconnaissais plus non plus. Et donc je suis partie et en fait j'ai réalisé que j'étais partie pour me retrouver. J'ai fait un grand grand voyage introspectif, on va dire. J'avais besoin d'être seule, seule, sans amis, sans famille, sans chéri, sans rien, parce que je n'arrivais plus à me retrouver, je ne comprenais plus ce que je voulais. C'était vraiment très compliqué. Et donc, il y a un moment donné où, ça, je m'en suis rendue compte qu'après. Mais sur le moment, je pensais juste voyager, partir, découvrir des choses. Et c'est en début d'année, là, je me suis dit, mais en fait... Là, avec toutes les expériences que je viens de vivre depuis un an et demi, j'ai fait beaucoup de choses, j'ai fait une marche dans le désert, j'ai fait une école d'art martiaux, j'ai fait le refuge animalier, je me suis un peu baladée, et j'ai appris énormément de choses sur moi. Et à un moment donné, je me suis dit, mais je suis en train de construire quoi ? Je me voyage, c'est bien, j'ai rencontré des gens exceptionnels, j'ai grandi, j'ai eu énormément de leçons de beaucoup de personnes, notamment du... sur soi et notre position en tant que personne occidentale qui court après le temps, j'étais tout le temps pressée, tout le temps stressée de ce que je devais faire, donc j'ai eu une énorme leçon vis-à-vis du temps, notamment au Maroc, et justement c'est ça qui m'a dit mais qu'est-ce que je suis en train de construire ? Et donc j'ai décidé de rentrer, et c'est là que je me suis dit je veux contribuer J'ai besoin de contribuer. Je vois toute cette misère, je vois tous ces problèmes qu'il y a, que ce soit en France ou que ce soit à l'étranger. Et donc, le seul moyen de pouvoir construire quelque chose de plus stable, je dois moi-même établir mes racines. Je dois être plus stable, je dois créer. Et ensuite, je pourrais avoir plus de liberté pour pouvoir contribuer à l'échelle que je souhaite.

  • Speaker #1

    Du coup, ce que j'entends, il y a vraiment cette idée de partir à l'aventure pour aller à la rencontre de toi, mais ton essence profonde, pas juste l'identité que la société a voulu te coller et de rentrer pour, comme tu l'as dit, installer, solidifier tes racines pour que ton arbre puisse rayonner de façon beaucoup plus large. Est-ce que tu pourrais nous parler davantage de cette vie nomade ? Parce que je pense que dans ceux qui nous écoutent, il y en a qui peut-être aspirent à ça ou qui le vivent. Est-ce que toi, il y a des choses que tu peux nous transmettre en termes de leçons que tu as pu tirer de cette vie, même si ce sera évidemment que pour toi, mais comme si tu pouvais tirer un bilan de les avantages, c'est ça, les inconvénients, c'est ça et voilà ce que je fais avec.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas partie pour avoir un mode de vie nomade de base. Bon, là, je suis un petit peu posée depuis quelque temps, mais... De base, je devais juste partir un mois. Je devais juste partir un mois, ça s'est fini en presque deux ans. Et en fait, les avantages, c'est qu'on commence à se détacher de toutes ces croyances que l'on peut avoir déjà mentalement, le fait d'avoir peur d'oser, d'avoir peur d'aller vers les autres, d'avoir peur de... peut-être soit finalement, en fait, quand on est seul, on décuple des capacités incroyables que je n'aurais jamais cru avoir. De base, j'avais peur juste de commander à manger dans un restaurant. Et là, je me retrouve à limite toquer chez des gens pour leur demander si on peut m'huberger. Donc, le fait de se retrouver seule avec soi-même, c'est vraiment hyper intéressant parce qu'on commence à comprendre les capacités qu'on peut avoir et toutes ces peurs. à la con, qu'on a. Ils sont totalement des constructions mentales. Donc, grâce à cette période nomade que j'ai eue, j'ai pu vraiment grandir vis-à-vis de ça. Également, toutes ces questions de timidité, d'aller vers l'autre, de... J'ai rencontré, je crois, quand j'étais en auberge de jeunesse, j'ai rencontré peut-être en deux semaines 35 nationalités différentes. Donc, je me suis retrouvée culturellement à rencontrer des gens du monde entier. Donc ça, pareil, être nomade, ça te permet de rencontrer avec beaucoup de personnes. Et donc, tu changes ton état d'esprit, ta façon d'être, ton ouverture. Aussi, j'ai... je me suis rendu compte de tout ce dont je n'avais pas besoin. Parce que quand tu es avec ton sac à dos, Tu fais ton sac déjà en partant, tu ne sais pas trop combien de temps tu pars, tu dis un mois, mais c'est quand même dur de faire un sac pour un mois. Et je me dis, qu'est-ce que j'ai emmené ? Et je me suis rendue compte de toutes les conneries que j'avais emmenées, qui ne servaient à rien. Et en fait, au fur et à mesure du voyage et de cette période où j'allais de ville en ville, généralement je restais plutôt longtemps dans les endroits où j'aimais bien. C'est pour ça que je suis restée, que j'aimais bien, c'est pour ça que je suis restée six mois au même endroit quand j'étais en Espagne, à Grenade. Mais c'est là que je me suis rendue compte que je n'ai pas besoin de toutes ces gadgets, je n'ai pas besoin de tous ces habits, je n'ai pas besoin de... Donc ça m'a rendue vraiment très minimaliste. Et voilà. Non, vraiment, ça m'a énormément appris. Après, dans les inconvénients, personnellement... Après un long moment de nomadisme, je me suis rendu compte qu'il y a aussi une certaine solitude qui se crée. On est tout le temps avec du monde, mais on ne peut pas connecter très profondément avec tout le monde, ou certains, comme il y en a. Mais il y a un moment donné où ça reste en surface, parce que quand on rencontre des gens tout le temps, qu'on se présente, qu'on dit les mêmes choses, il y a une certaine routine qui s'installe. Je sais que dans l'auberge de jeunesse, il y a un moment donné où... Je ne pouvais plus m'ouvrir et raconter mon histoire 15 000 fois avec les mêmes personnes. Il y avait des connexions qui se faisaient un peu plus. Donc peut-être que c'est un avantage finalement parce qu'on commence à comprendre quels gens raisonnent plus avec nous, avec qui il y a plus peut-être d'intérêt à avoir des discussions plus profondes et échanger. Mais j'ai été confrontée à une certaine solitude aussi et puis la fatigue. Parce qu'il faut constamment chercher qu'est-ce qui va se passer après ? Est-ce que je reste là ? Est-ce que je rentre en France ? Est-ce que je visite un autre pays ? Et l'argent, ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Tout le temps dans une anticipation de la suite.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Et donc, j'ai décidé de rentrer parce que... Donc, comme je disais, poser mes racines, être stable et avoir mon pied à terre, en fait. Et je pense que c'est ça qui me manquait, c'est que je n'avais pas... de lieu où revenir vraiment pour me poser avec moi-même et repartir de plus belle avec plus d'énergie. Donc, ouais, c'est mes petits avantages.

  • Speaker #1

    Parlez de profondeur dans les relations. Qu'est-ce que ça a changé, justement, vis-à-vis des relations que tu as laissées en France quand tu es partie à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Eh bien... C'est assez intéressant ce qui s'est passé. C'est que pendant longtemps, j'ai été quelqu'un qui voulait être amie avec tout le monde. Trop peur de ne pas être aimée, parce que sûrement trop mal familieuse, chose là bien profonde. Et du coup, je voulais être amie avec tout le monde. Et en fait, le voyage m'a permis de faire un tri énorme de personnes qui finalement, on n'allait peut-être jamais se revoir. C'était ma période où j'étais à Paris, donc j'ai rencontré énormément de personnes, mais finalement, sur toutes ces personnes, il y en a très peu qui sont restées. Et en fait, ça m'a vraiment fait comprendre qu'ils sont mes amis, qu'ils restent, qu'ils sont là, et avec qui, bien que je parte pendant 5 ans, ils seront toujours là. Donc maintenant, c'est vrai, je les compte sur les doigts de ma main. Et également, chose assez intéressante, c'est que... Je suis partie de ma région et de chez mes parents avec, on va dire, une certaine haine de ma région, de ma famille, de la France. Oh, tout est nul, tout n'est pas bien. De toute façon, ici, vous ne comprenez rien. Nous, on se plaint trop. Moi, j'ai compris la vie. Je suis partie à l'étranger. Et en fait, je suis revenue avec beaucoup plus d'humilité et je me dis, mais en fait... Je critiquais les endroits où je vivais parce que je n'étais pas bien à l'intérieur de moi. Et je me suis rendue compte de ça parce que je n'étais pas bien aussi en voyage. Enfin, j'étais bien, mais il y avait un espèce de vide en moi encore. Et en fait, tout simplement parce qu'il y avait un truc en moi qui n'était pas réglé. Et maintenant, tout va mieux. Et en fait, j'ai reconnecté avec des gens avec qui j'étais au lycée, au collège, des amis d'enfance qui finalement sont toujours mes amis et ont toujours été là pour moi. C'est moi qui y ai fui et qui ne voulais plus entendre parler de ma région. En fait, je commence d'apprécier ma région autrement, j'ai reconnecté avec mon père, enfin, tout s'est embriqué. Avant, j'étais plus noir, blanc, c'est le voyage ou rien, c'est la famille ou rien, c'est les amis. Et en fait, maintenant, je me dis, mais il n'y a pas besoin de faire des conditions un peu... être bien partout. Donc, ouais, très, très, très, très belle leçon, ces voyages.

  • Speaker #1

    Avec du recul, justement, sur quoi tu t'es le plus mentie ?

  • Speaker #0

    J'aime bien cette question. Sur quoi je me suis le plus mentie ? Je pense que j'étais, ouais, très longtemps dans un égo de j'ai compris la vie. J'ai compris la vie. Et puis limite, je me demande si je n'avais pas eu une partie de moi qui était un peu dans cette prétention d'avoir tout compris parce que moi, je suis allée faire de l'humanitaire et je suis allée voir ailleurs. Alors qu'en fait, mais pas du tout. J'avais encore plus rien compris en fait. J'étais à désaller lumière d'avoir compris quoi que ce soit et je pense que je suis encore plus ignorante maintenant. En fait, ça m'a juste remis dans une position de... Je ne sais rien, j'ai tout à apprendre. Et tout ce que je vis sont des expériences qui me permettent de me grandir, moi, intérieurement. Et si je peux apporter à côté, par mes expériences, à d'autres personnes, très bien. En tout cas, c'est avant tout très personnel, je pense. Tout ce qui se passe, c'est tout mon vécu. Et donc, je me suis beaucoup mentie sur toute ma certitude de la vie et de ce que je pensais avoir compris. Ben non.

  • Speaker #1

    pas du tout c'est génial parce que justement la vie a mis sur ton chemin plein d'expériences pour que tu puisses déconstruire ces certitudes, que tu puisses remettre de la nuance aussi sur tes perceptions que ce soit vis-à-vis de toi-même des autres et de la façon de vivre et en fait ce que j'entends c'est que il y a beaucoup d'humilité maintenant et de tolérance sur le fait que d'autres vivent différemment que toi et c'est pas... Un qui a raison, l'autre qui a tort. C'est au contraire, on est tous là pour vivre l'expérience de comment je me reconnecte à cette vie qu'il y a en moi. Et tant que je crois avoir compris comment elle fonctionne, on va te présenter des expériences pour te dire que tu n'as rien compris.

  • Speaker #0

    C'est tellement ça. Vraiment, à chaque fois, c'est fou. La vie m'a mis sur mon chemin à chaque fois des expériences qui me disent Ah oui, ok, merci la vie, tu me fais comprendre encore ça. Et c'est vrai que je... Durant mon voyage, j'ai été dans différentes communautés, différents styles. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai été par exemple faire du woofing dans une ferme où c'était des militants qu'on pourrait appeler anarchistes, mais je n'ai pas envie de les appeler comme ça. Et puis c'était génial, j'ai appris leur façon de voir les choses. J'ai été avec des gens aussi, beaucoup de gens en van, en caravane, et j'ai appris une autre façon de voir les choses. Au Maroc, j'étais avec beaucoup de religieux. de personnes qui pratiquaient. Et j'ai essayé de comprendre tout ce qui... En fait, j'ai essayé vraiment de comprendre chaque aspect de l'humain et j'ai pris du bon partout qui me servait, qui m'apporte. Et j'ai grandi avec toutes mes expériences. Et je pense finalement qu'on a tous les jours à apprendre de quelqu'un, de l'humain. Et maintenant, je suis constamment dans cette position de... OK, on est en face à face. C'est sûr que tu as quelque chose, que tu peux m'apporter quelque chose, tu peux m'apprendre quelque chose. Et c'est tellement enrichissant. Je vois la vie comme un jeu où chaque personne que je vais croiser va m'apprendre quelque chose et je trouve ça incroyable.

  • Speaker #1

    Je trouve ça effectivement hyper riche de se dire qu'on est tous là dans le même jeu de la vie et qu'on va s'entraider, qu'on va co-créer une facette de nous, une facette du monde qu'on a envie d'explorer. Tu disais que tu es rentrée aussi pour déployer tes racines. Aujourd'hui, qu'est-ce qui te tient particulièrement à cœur ? Tu as envie de contribuer à quoi et comment ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui n'est pas encore hyper facile ni très claire pour moi actuellement. Parce que c'est vrai que pour contribuer à la hauteur que j'aimerais le faire, je rêverais de fonder une école, je rêverais de créer un refuge animalier. Mais ça demande quand même... des fonds, ça demande du temps, ça demande argent, temps, tous les moyens possibles, en fait. L'ultime,

  • Speaker #1

    c'est ça ? C'est ça. C'est le refuge ?

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup avoir une espèce de grande réserve ou aider les animaux à mon échelle, les enfants aussi. Tous ces enfants que j'ai vus au Népal. Alors, bien sûr, en France, il y a des enfants dans le besoin. Mais en fait, j'étais confrontée à ces enfants qui ont des rêves. et qui n'ont rien, mais qui sont là et te regardent et te disent Mais moi, je serai footballeur professionnel, moi, je serai médecin, je sauverai des vies, moi, je serai chanteur. Et ils y croient dur comme fer. Et finalement, je me dis, rien n'est impossible, mais ça va quand même être tellement compliqué pour eux. Ils sont dans le monastère bouddhiste. Ils n'ont jamais vu l'extérieur. À 18 ans, ils doivent choisir. Soit tu pars en études, soit tu deviens moine. Et là, je me dis, s'il part à Katmando, il n'a jamais vu la capitale, il n'a jamais vu tout. tout ce qui se passe, je me dis mais comment ça va se passer pour lui ou elle ? Et donc je me suis imaginé, j'ai été confrontée à ça et c'est loin d'être les seuls, tous ces enfants qui ont envie de pouvoir déployer leurs ailes et de faire des études. Donc je ne sais pas sous quelle forme, comment, mais en tout cas c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Mais bon, pour ça, il va falloir bosser autrement donc du coup là j'ai... J'ai plusieurs casquettes, on va dire. Je me lance dans de l'accompagnement sur LinkedIn. Je crée du contenu sur LinkedIn, mais j'aide aussi les personnes à le faire. J'écris aussi des posts pour des entrepreneurs. J'aide dans la communication, la stratégie de contenu, tout ça. Et je développe à côté des retraites dans le désert, donc des connexions pour se reconnecter. Donc ça, j'organise ma première au mois de mars, donc je suis trop contente parce que c'est un peu... Une retraite dans le désert, c'est la première chose dans laquelle j'ai investi en moi-même, en fait. Quand j'ai commencé à voyager dernièrement, dans tout ce cheminement d'introspection, c'est la première chose que j'ai faite. Et ça a été pour moi vraiment transformateur de me retrouver dans le désert avec des gens que je ne connais pas. suivre la lune, suivre le soleil, pas de temps, pas d'horloge, pas de pression, de faut que je me lève à telle heure, faut que je fasse ci, faut que je fasse ça. Donc simplement penser à soi. Et ça, c'est rare. Donc du coup, je vais proposer ça là au printemps. Et si ça se passe bien, le réitérer. Et également, j'écris un livre avec mon papa. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et il parle de quoi ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors... Il va y en avoir deux réellement. En fait, avec mon père, on va faire un road trip ensemble. Justement, on va refaire mon cheminement que j'ai fait jusqu'au Maroc. Donc, on va partir de la France et on va se faire tout un road trip ensemble pendant un mois ou plus jusqu'au Maroc, dans le désert. Et donc, j'ai aussi accessoirement, je rejoins l'organisation d'un festival de bien-être pour le Nouvel An au Maroc. Et donc, on va finir là-dessus. Et donc j'aimerais justement qu'on écrive un livre, lui et moi, sur ce parcours de reconnexion père-fille puisque pendant… Donc j'ai pas été proche de mes parents, après j'ai fui la maison familiale pendant dix ans et je suis revenue seulement, là j'ai reconnecté avec mon père au mois de mars dans le désert. Et donc là on va refaire ce chemin tout ensemble. J'aimerais qu'on écrive un livre ensemble là-dessus. Je ne sais pas encore comment il va être axé pour que les gens s'identifient. Et après, un livre un peu plus thématique, parce que mon père est un professionnel encyclopédie du vin. Il a tellement de savoir à retranscrire. Je vais l'aider à retranscrire 45 ans de sa vie professionnelle en bouquin. Et voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai une question. Comment tu fais pour faire le pont entre ce que tu as vécu dans des endroits loin, mais en tous sens ? Et comment aujourd'hui tu reviens finalement à ta formation d'origine ? Parce que je pense qu'il y a un monde entre LinkedIn et le Népal, tu vois. Donc, comment tu fais le lien entre les deux et comment toi aussi tu te sécurises ? intérieurement dans ta contribution ?

  • Speaker #0

    Déjà, je suis profondément rattachée à mon objectif ultime de, je ne sais pas quand ça va arriver, mais l'idée de pouvoir contribuer à la hauteur que je le veux à un moment donné dans ma vie, c'est ça qui me drive. Donc, je sais qu'à un moment donné, j'en suis persuadée, je vais réussir à faire quelque chose pour les animaux, pour les enfants. Je le sens profondément en moi. Et en fait, tous les jours, j'y pense. Et toutes mes actions sont par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment tes petites marches qui te conduisent à ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis finalement, LinkedIn, moi, j'ai... Si je me suis lancée récemment sur LinkedIn, c'est grâce à Ulysse Lubin. Je ne sais pas si ça te parle. J'ai participé à son challenge, ça s'est très bien passé. Il m'a aidée à ressortir, à oser parler sur les réseaux. Et de là, j'ai commencé à parler de mes expériences de voyage, de mes réflexions, etc. Donc, LinkedIn, finalement, permet de me raccrocher à ces parties de ma vie, de pouvoir... parler de ce que j'ai vécu, permettre à certaines personnes de réfléchir autrement sur certaines situations, sur certains privilèges qu'on peut avoir finalement. Et donc de mener des actions en fonction, de pouvoir les retranscrire en poste. Et du coup, ça me permet quand même de garder un lien entre les voyages, etc. Les expériences que je vais faire avec mon papa, par exemple, ou les futures expériences que j'aimerais vivre. Vu que je peux travailler partout, j'aimerais bien partir dans d'autres pays pour faire de l'humanitaire et pouvoir donc l'écrire et le partager. Donc, j'ai réussi à faire des liens qui ne me bloquent pas. J'ai du sens dans tout ce que je fais et c'est ça le plus important. Mais ce n'est pas toujours facile parce que des fois, on... on sait plus pourquoi on fait ce qu'on fait et donc on a perdu un peu cette vision long terme mais dès qu'on se raccroche en fait quand on perd sa vision long terme finalement on comprend plus pourquoi on fait ce qu'on fait voilà et donc tout est difficile tout est difficile pourquoi je fais ça quel est le but ça n'a pas de sens finalement de me poser de me raccrocher et ben hop tout devient logique et ça c'est c'est plus important

  • Speaker #1

    Justement, j'ai à cœur que ce podcast soit l'espace où on cultive notre esprit libre. Quel conseil tu donnerais aux gens qui nous écoutent pour qu'ils puissent cultiver leur esprit libre et garder en ligne de mire leur raison d'être, leur rêve le plus fou, leur élan de vie ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai envie de dire oser rêver parce que... En moi, je sentais qu'il y avait ce petit truc au fond de moi qui était très puissant, l'envie de contribuer, mais je le minimisais parce que mon entourage ou la société, ou je ne sais pas sur qui, je vais remettre ça, mais en tout cas me faisait comprendre, ou c'est comme ça que moi je l'associais, que ce n'était pas normal, c'était trop, ou alors il faut arrêter de rêver grand, c'est trop beau pour être vrai, ce genre de phrase, tu vois. Mais à un moment donné, non, en fait, on est capable de tout. Et c'est ça que j'ai envie que les gens comprennent, c'est que tout ce qui... Si c'est possible de le penser, c'est que tu peux le faire. Et sinon, tu ne pourrais même pas l'envisager dans ta tête. Donc, vas-y, fonce, fais ce qui te fait kiffer, arrête de penser au travail, l'horaire, machin. Moi, je n'ai jamais été salariée, je me suis toujours débrouillée. Je n'avais pas d'argent. Quand je n'en avais pas, j'allais travailler et on verra ce qui se passe. Maintenant, j'ai décidé de construire quelque chose qui me ressemble plus. Mais on a peur de choses qui n'existent pas, en fait. Et c'est ça que j'ai vraiment compris. J'ai envie de dire à les gens, s'il vous plaît, réalisez vos rêves, écoutez-vous, écoutez cette flamme en vous, cette petite voix qui vous dit, non, ce n'est pas possible, non, il ne faut pas l'écouter. C'est possible, vous pouvez. J'ai envie que tout le monde puisse se reconnecter à ça. C'est tellement puissant, c'est tellement beau. J'étais à une conférence dernièrement et la personne m'a un peu choquée avec sa phrase. Je me suis dit, mais il n'a pas tort. Il a dit, vous naissez, vous vivez et vous mourrez. En fait, vous êtes juste là pour nourrir la biosphère. Je me suis dit, c'est un peu violent, mais ce n'est pas faux finalement. Et donc ça, ça m'a encore donné un coup de bouche. C'est que non, je n'ai pas envie de me retrouver sur mon lit de mort en me disant, mince. j'aurais dû faire ça donc on a peur du regard des autres on a peur de se lancer on a peur d'être ridicule oui bah ça finalement on l'a tous donc oser rêver oser actionner faites voilà ouais c'est ce que tu partageais tout à l'heure ayez confiance dans

  • Speaker #1

    le fait que vous avez les capacités pour y arriver que moi j'aime bien être soutenue par ça que la vie est avec nous et pas contre nous donc en fait ces petites voix elles sont là aussi pour dire Ah mais c'est peut-être dans la direction que tu dois aller puisque ça te fait flipper. Sinon, tu ne serais pas flippée par ça, tu vois, on n'est pas flippée par aller chercher le pain le matin. Ce n'est pas des gros gros challenges. Donc en fait, si ce n'est pas des gros gros challenges, c'est peut-être que ça ne vient pas choquer la vie qu'il y a à l'intérieur de nous. Et que tout l'enjeu, c'est de se dire, ok, j'ai peur, mais je vais y aller quand même. Et voir, parfois, je vais m'asseoir avec cette peur pour comprendre pourquoi elle a peur. Parce que oui, ça peut être des traumas d'enfance, ça peut être tout ça, mais... Finalement, tout ça, ça peut aussi être des excuses pour ne pas y aller et se dire Comme tu aurais très bien pu te dire, j'ai vécu une enfance qui est comme ci, comme ça. Du coup, je ne vais pas y aller. Et non, la preuve vivante est là. Je décide de faire autrement.

  • Speaker #0

    Tellement. Et puis, j'ai écrit là-dessus justement il y a quelques semaines. Si j'avais écouté ce que tout le monde me disait, je ne serais jamais partie. Parce que tu es une femme, tu voyages seule, tu vas au Maroc, ça craint. Tu... Tu traverses des pays toute seule en camion. Enfin vraiment, j'avais tout, apparemment, tous les piliers pour ne pas partir. Et finalement, absolument rien de ce qu'on m'a dit était vrai. Je n'ai jamais eu un souci, je n'ai jamais été en danger, je n'ai jamais eu peur. Oui, si, j'ai eu peur, bien sûr, j'ai eu peur. Mais des choses normales, parce qu'il faut quand même rester alerte. Voilà, je n'avais pas de raison de m'inquiéter, finalement. Et c'est vrai que dans la vie, ce que j'ai compris, c'est qu'on est beaucoup plus malheureux quand on reste... Enfin, personnellement, j'ai été beaucoup malheureuse quand je restais dans ma zone de confort, quand je ne me challengeais pas, quand je restais dans ce qui était facile dans ce que je connaissais. Je n'étais pas nourrie, je n'étais pas du tout nourrie. C'était pas... Ouais, je vivotais, quoi. Et puis finalement, je me rends compte que c'est dans le challenge qu'on se rend compte que c'est derrière la peur qu'il y a le bonheur, finalement. Parce que c'est ce petit... Comme tu disais, c'est que la peur nous montre une indication qu'il y a quand même quelque chose au fond de nous qui nous donne envie. Par exemple, moi, j'avais toujours rêvé de chanter. Donc c'est un truc un peu bête. Mais j'ai pris mon premier cours de chant, là, il y a deux mois. Et pour moi, c'était une des choses les plus terrifiantes que je pouvais faire, de chanter. Et donc, je me suis dit, allez, je m'en fous, je vais prendre un cours de chant. Et finalement, je me suis rendu compte qu'un truc que je traîne depuis des années, dont j'ai peur, c'était rien. Et je pense qu'il y a tellement de gens qui sont face à leur peur en se disant, c'est impossible. Alors que, bah non, juste une petite action et tu verras, ce ne sera pas si méchant que ça.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu nous as appris aussi par ton témoignage, de ne pas forcément commencer par le rêve ultime. Tu ne commences pas par créer ton école et acheter un terrain pour faire tout ça. Non, en fait, il y a vraiment un découpage de rêve qui se crée, un chemin qui va amener à ça. Et donc, si ça paraît trop grand, faire en sorte de le découper pour que ce ne soit pas vertigineux pour abandonner en cours de route. Parce qu'il y a toujours moyen de faire des petites actions qui contribuent à, et peut-être que ça prendra plus de temps, mais au moins, il n'y a pas de dessoufflement en cours de route.

  • Speaker #0

    Totalement. Souvent, je me suis coupée la route parce que, justement, j'imaginais le plus gros, le plus haut, et je me dis que c'est impossible. Et c'est sûr, c'est comme si on te demandait... Enfin, je n'ai pas d'exemple. On ne peut pas aller de 0 à 100 en un claquement de doigts. Donc, ça passe par...

  • Speaker #1

    C'est comme si on venait de faire un marathon, alors que toi, tu as juste envie d'aller courir au bord de la mer tranquille.

  • Speaker #0

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Comme si on part faire des petites courses et après, on envisagera le marathon.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Mais ça, il faut le savoir, entre guillemets. C'est logique, mais c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui s'imaginent tellement grandes et du coup, ça leur scie les pieds. Ils n'avancent pas. Non, c'est impossible. Tant pis. C'est trop beau pour être vrai.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Mais il y a un côté quand même réaliste qu'il faut avoir, c'est que ça ne passe pas par des phases qui sont forcément très agréables. Donc là, moi personnellement, j'ai décidé à 30 ans de retourner chez mon père pour planter mes racines, pour monter mon entreprise. Donc c'est dur. Je me suis mise dans la solitude encore plus, derrière mon écran après du voyage. Je retournais chez son père à 30 ans, ce n'est pas forcément hyper gratifiant, mais je sais que c'est le prix à payer. C'est le prix à payer à l'heure actuelle, après deux ans de voyage, avoir compris certaines choses. C'est ce que je me donne quelques mois, j'ai ma deadline, mais c'est mon prix à payer. Donc je pense aussi qu'il y a cette notion de prix à payer qui est bien d'inclure, parce que des fois on pense vouloir faire quelque chose, mais quand on se rend compte du prix à payer qu'il y a derrière, on se dit ah non, peut-être pas Carrément. Peut-être pas. Pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Avant que je te pose la dernière question de cet épisode, est-ce que tu as envie de transmettre quelque chose que tu n'aurais pas forcément dit ? Un conseil, une citation, un regard que tu portes ?

  • Speaker #0

    La première chose qui me vient en tête, c'est la phrase qui m'a beaucoup suivie. Je ne sais plus qui a dit ça, mais c'est une phrase qui m'a suivie au début de mon voyage, justement, où je me suis dit j'ai envie de faire plein de choses, mais j'ai peur. Et c'est là que j'ai compris à quel point se lancer permettait de justement tourir le chemin. Et il y a cette citation de trois mots, enfin quatre mots, saute et le filet apparaîtra Et en fait, ça montre bien... Je l'image bien cette phrase parce que saute, on a peur, t'es là, t'es dans le vide, t'as le vertige, tu sais pas ce qui va se passer, t'as cette espèce d'adrénaline qui te dit saute, vas-y ! Mais tu sais pas ce qui va se passer. Et finalement tu sautes et tu te dis ça va, le filet apparaît, tout va bien en fait, t'es pas mort, t'as un toit, t'as des gens à qui parler et en fait y'a rien qui peut t'arriver finalement de... Bon y'a des choses extrêmes, mais bon on peut pas... Voilà. Mais... Il n'y a rien de mal, généralement, qui peut t'arriver. Donc, juste saute, fais, et tu verras. Il y a un petit coussin très confortable après tes actions. Et c'est là que je rejoins ta phrase, que la vie, justement, elle est là pour nous. Enfin, elle n'agit pas contre nous, justement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    Même si c'est inconfortable, même si parfois on se pose plein de questions, elle est là pour nous. Exactement. Ce podcast s'appelle Décide, et donc, du coup, j'aime bien clôturer... avec une simple question et en même temps si profonde. Qu'est-ce que toi, tu décides de continuer ou commencer ?

  • Speaker #0

    C'est bien. Ça me met dans mon état d'esprit de m'engager et de faire. Là, je m'engage réellement à mettre en place mon futur accompagnement de voyage. Parce que j'ai envie de pouvoir retranscrire tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai compris, et pouvoir l'offrir aux gens. Et c'est quelque chose que je remets un peu toujours après. Parce que c'est tellement important pour moi que finalement j'ai trop peur de m'y mettre. Et j'ai l'impression qu'il y a ça aussi dans les rêves, c'est que des fois ils sont tellement importants qu'on croit que si on s'y met et qu'on n'y arrive pas, on va les perdre. alors qu'en fait non on fait que sans rapprocher si on fait des actions donc là voilà je m'engage à mettre en place tout mon programme mes futurs programmes pour pouvoir proposer des accompagnements des voyages immersifs dans le désert dans un premier temps voilà merci

  • Speaker #1

    infiniment Gaëlle merci à toi tu es merveilleuse et j'ai adoré cet échange oui c'était trop bien merci beaucoup Et merci à vous pour votre écoute. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à découvrir l'univers de Gaëlle. Je vous mets toutes les informations en description. Et en plus, en ce moment, elle est en plein défi, comme moi. Mais au lieu de vous proposer d'arrêter de vous dévaloriser, elle vous propose d'oser. Si c'est pas bien complémentaire tout ça. Et surtout, si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser une note sur Apple Podcasts et Spotify. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Je vous embrasse. Décide !

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Description

Dans cet épisode duo de DECIDE, rencontrez Gaëlle Wagner, une exploratrice au grand cœur, dont le parcours de vie nous inspire à oser et à nous reconnecter à notre humanité !


Elle nous plonge au cœur de son histoire, là où la vulnérabilité et la résilience se rencontrent. De son enfance marquante à ses voyages transformateurs, elle dévoile comment elle a puisé dans ses moments les plus sombres pour allumer sa propre lumière.


À travers ses explorations de nomadisme, ses engagements humanitaires, Gaëlle nous entraîne dans un périple à la découverte de soi. Ici on ne parle pas d'une simple quête géographique mais d'un voyage intérieur, où elle a appris à naviguer dans les tumultes de ses émotions et à embrasser sa vulnérabilité. Elle évoque les leçons précieuses, soulignant comment chaque choix l’a rapprochée de la femme qu'elle est aujourd'hui.


Cet épisode est une ode au courage et à la résilience, où Gaëlle montre qu'il est possible de se réinventer, de choisir sa propre voie et de vivre sans s'excuser.


Si vous êtes prêts à embrasser la puissance de la vulnérabilité et du courage, cet épisode est fait pour vous.

Préparez-vous à être inspiré à oser, à explorer et à vous ouvrir au monde.

Belle écoute ✨


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu n'as pas le choix.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que tu dois faire.

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout avoir.

  • Speaker #1

    Ne cherche pas. Fais comme tout le monde. Stop. Décide. Ce podcast, c'est le repère des esprits libres, de ceux qui veulent bousculer les normes, remettre en question les limites, les modèles, qui en ont marre qu'on leur dise quoi faire ou que ce n'est pas possible. Je m'appelle Joy et je serai votre hôte. Ici, on va parler sans tabou de tout ce qui peut brider ou pimper notre vie. Dans ce podcast, on va booster ton courage et ta sincérité, pour oser ne pas plaire à tout le monde, assumer tes choix et cesser de chercher la normalité, la conformité ou le sans-erreur. Parce qu'être libre, ça se décide. Décide. Bienvenue, aujourd'hui j'ai le plaisir de vous partager un épisode en duo où vous allez pouvoir écouter l'histoire de Gaëlle Wagner, exploratrice, voyageuse, altruiste et surtout profondément humaine, je vous embarque avec moi à la découverte de son voyage intérieur qui nous fait naviguer à la fois entre le nomadisme, l'humanitaire, les choix de vie, l'humilité, la recherche d'identité. Vous allez voir, grâce à elle, vous allez avoir envie d'oser, d'explorer, de donner et de vous délester. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Gaëlle, merci d'être sur Décide.

  • Speaker #0

    Bonjour Joy, c'est un plaisir d'être avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de cet échange parce que, comme on le disait en off, je ne sais pas ce qui nous attend comme à chaque fois. Je me laisse porter dans l'élan, la vision de chacun de mes invités. Mais par contre, j'aime bien commencer toujours avec la même question pour qu'on sache un petit peu qui tu es et pas de façon traditionnelle puisque j'aimerais savoir quelles sont les trois facettes de toi. que tu as envie de mettre à l'honneur aujourd'hui et qui t'ont permis d'être la personne que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    J'aime bien, ça change. Je me posais la question en plus, comment je vais me présenter, qu'est-ce que ça va être ? Et du coup, j'aime bien parce que c'est justement très spontané et ça me force à réfléchir sur un autre axe. Les trois points, je dirais, ma facette du courage justement, c'est vraiment de... d'avoir osé faire pas mal de choses dans ma vie qui m'ont pas mise dans des situations hyper confortables mais qui m'ont permise d'arriver où j'en suis actuellement et on en parlera du coup Ma facette, ma vulnérabilité aussi j'ai je tiens beaucoup à laisser passer, parler justement toutes les facettes de moi et j'ai un côté très vulnérable et donc il est souvent mis en lumière et Et je dirais mon enfant intérieur. Je suis quelqu'un qui aime jouer, qui joue toujours, qui a gardé son enfant depuis toujours. Et donc, je suis adulte, mais avec une grande part d'enfant et ça ne me quittera jamais. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Alors déjà, ça pose bien le cadre. Je sens que cet échange... Enfin, moi, perso, j'adore ces facettes, même si on les prend toutes. Mais alors, le courage, la vulnérabilité et le côté insouciance de l'enfance. Ça me parle beaucoup, beaucoup. Alors, du coup, pour rentrer dans le vif du sujet, je pense que si tu as choisi ces trois facettes, c'était aussi relié à certains événements de ta vie. Est-ce que tu as envie de direct nous mettre sur la table quels sont les événements qui t'ont permis de développer à la fois le courage, la vulnérabilité et l'insouciance ? Parce que je pense que tout est imbriqué et puis que tu as tiré des fils un petit peu comme ça, par hasard.

  • Speaker #0

    Alors, oui. Déjà, je suis née dans une famille qui était assez compliquée en termes de... Voilà, mes deux parents, c'était l'amour très vache, beaucoup de disputes, de bagarres. Et je n'irai pas encore plus dans les détails, mais c'était quand même plutôt très sombre. Et j'étais fille unique, donc je me suis retrouvée plutôt face à beaucoup de solitude. Ce qui fait que j'ai dû m'inventer un peu mes moyens de me... de m'occuper, donc j'étais beaucoup avec les animaux, j'allais beaucoup faire des aventures dans les villages, dans les maisons abandonnées, donc tout ça, ça m'a créé vraiment un état d'esprit un peu sauvage, un peu... J'allais aussi beaucoup aider les personnes âgées, donc ça m'avait créé une sensibilité, une envie de connexion en dehors de ma maison, et aussi un côté d'indépendance quand j'étais très jeune, donc ça, ça m'a beaucoup forgée. Ensuite, à l'école c'était compliqué, je suis restée à l'école, je me suis un peu conformée, on va dire. Et ça fait que... J'ai un peu éteint ma petite flamme, ma créativité, à un moment donné dans ma vie. Et donc j'ai continué un peu le cheminement, les études classiques, tout ça. Et en fait, à un moment donné, ma mère est tombée gravement dans l'alcoolisme. Donc il y a eu une autre période comme ça dans ma vie qui était assez compliquée parce que j'ai dû gérer mon école, mes études. Ma mère qui était au fond du gouffre, elle a fait un AVC à 40 ans, elle en a fait deux de plus. Après, il y a eu l'alcool. Oui, c'était là. Vraiment, c'était... C'était plutôt l'enfer. Donc ça m'a permis de rencontrer une grande partie de résilience en moi et justement d'accepter. J'ai été très longtemps contre ma mère, Mais pourquoi tu fais ça ? Et finalement, j'ai essayé d'avoir plus de compassion pour elle et jusqu'à comprendre aussi pourquoi elle en était devenue là. Donc ça, ça a été une autre épreuve de ma vie qui m'a mis face à beaucoup de doutes. courage, j'ai dû puiser dans ma force, j'étais pas très proche de mes parents, j'ai dû aider ma mère, c'était très compliqué.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement sur ce point-là, tu dirais qu'avec du recul, sans cet événement, tu développes pas le courage nécessaire pour la suite ?

  • Speaker #0

    Maintenant, j'ai réussi, il y a quelques mois, à ressentir presque de la gratitude pour ce moment de ma vie, parce que, en fait... Elle m'a montré l'exemple, dans un certain sens, de qu'est-ce qu'on pouvait devenir si on ne s'écoutait pas, si on ne faisait pas ce qu'on avait envie de faire au fond de nous, notre raison d'être. Voilà, elle vit avec le regret et elle l'a noyée dans l'alcool. Donc, d'avoir vécu avec une personne qui regrette sa vie, ça m'a donné cette raison d'être de ne jamais regretter la mienne. Donc, c'est pour ça que j'ai toujours écouté. J'ai fait mes études. Si c'était à refaire, je ne referais pas d'études. Clairement pas. Mais voilà, je suis allée jusqu'au master parce que c'était un peu ce qu'il fallait faire. Mais je me suis mis une règle, c'est que je suivrais toujours mon instinct, je suivrais toujours mon intuition pour faire ce qui me fait vibrer. Et merci maman, du coup. Dans le malheur, elle m'a quand même fait un énorme cadeau. Et voilà, donc ça m'a vraiment développé beaucoup de courage. Je ne pense pas que... Je ne peux pas savoir, mais je ne pense pas que j'aurais pu faire tout ce que j'ai fait, ou en tout cas avec cette force et cette volonté, si je n'avais pas grandi avec ma mère qui était dans cet état de dépression et d'alcoolisme.

  • Speaker #1

    Je trouve ça fascinant parce qu'on a souvent tendance à oublier qu'on grandit soit par mimétisme, soit par opposition. Et donc, du coup, quel que soit le miroir qu'on nous propose, il va nous permettre en fait ce rebond. Et aussi, ce que tu nous offres par cette immersion au cœur de ta jeunesse, c'est vraiment ton choix. Tu as choisi de ne pas subir la situation et de te dire en fait, comment je vais m'en extraire. Parce que tu aurais très bien pu aussi, toi, sombrer plus tard dans les addictions, parce que justement, mimétisme, et donc la vie c'est comme ça, et on est tous là en train de regretter, mais tu as choisi l'autre pan de l'histoire, et de ne pas juste subir, donc merci pour ce partage.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que souvent, ma grand-mère m'a dit une fois, mais je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas sombrer aussi, et en fait c'est vrai que... Il y a une grande partie de ma vie où j'étais un peu victime. Oui, mais moi, ma mère, elle était comme ça. Donc, du coup, c'est normal que je ne vais pas bien. Oui. Et puis, à un moment donné, un déclic qui se fait et qui dit, mais en fait, ce n'est pas ça ma vie. Je suis en train de me créer ce personnage de victime parce que j'ai eu une enfance compliquée. Ma maman a un passif compliqué. Donc, je suis comme ça. Je dois me plaindre. Et puis, à un moment donné, je me suis dit non, non, ça ne peut pas durer comme ça. J'ai des envies, j'ai des rêves, j'ai des choses que j'ai envie de faire dans ma vie. Donc je ne peux pas... Puis je n'aiderai pas ma mère si je mime justement son état. Donc à un moment donné, je ne sais pas à quelle période, il y a un switch qui s'est fait dans mon état d'esprit et hop, je suis passée de la gratitude à l'acceptation et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça t'a permis de concrétiser quoi ? Parce que tu parlais d'écouter ton instinct, d'élan. Donc je suppose qu'il y a eu des... des poussées de vie qui se sont manifestées. Et tu parlais de feu aussi, de flamme intérieure. J'adore cette notion qu'on est des êtres faits pour exprimer la vie qui nous traverse. Et comment tu as pu exprimer, toi, cette vie ?

  • Speaker #0

    Alors... Ma maman n'est pas le seul élément déclencheur, mais ça a été un très, très gros levier. Mais disons que c'est peut-être lié finalement à cette enfance un peu solo, l'envie d'aller voir ailleurs, parce que chez moi, ça n'allait pas. Mais toujours été attirée par le voyage, toujours été attirée par mener des expériences. Et donc, déjà très jeune, mon premier voyage, j'avais 15 ans, j'étais toute seule avec quelqu'un que je ne connais pas. Je suis partie à Londres et de là, j'ai commencé les voyages très souvent. J'ai vécu à Londres quand j'avais 18 ans et puis ça ne m'a jamais quittée. Et en fait, quand j'ai fait mes études, c'est là que j'ai beaucoup de choses qui sont venues dans ma tête en me disant je suis en train de faire des études que je n'aime pas parce que j'ai des comptes à rendre entre guillemets à ma grand-mère qui m'a aidée financièrement parce que mes parents ne pouvaient pas. Donc je n'osais pas lui dire que je voulais arrêter. Donc j'ai continué, je me suis forcée et finalement je sors de là et je me dis mon Dieu, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc j'ai un master en management international. Sur le papier, c'est magnifique, ça a fait très, très stylé, mais je suis sortie de là, je me suis dit, mais quelle horreur, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Et donc du coup, j'ai commencé par faire, donc entre mes deux années de master, j'avais fait une césure et j'étais partie en Asie. Donc c'est là que mon esprit s'est encore plus ouvert et que je me suis connectée à toute cette dimension d'humanitaire, de partage. Et donc j'ai vécu une expérience de trois mois. au Népal, en Inde et au Sri Lanka. Et là, au Népal, j'ai vécu un mois dans un monastère bouddhiste où je devais donner des cours d'anglais à des enfants orphelins. C'était un monastère qui récupérait les enfants soit parce que la famille n'avait pas d'argent, soit les parents étaient alcooliques, soit les parents décédés. Et donc, j'ai passé un mois là-bas et je me souviendrai toujours, je suis arrivée, j'ai pleuré, je me suis dit mais c'est magique et j'ai passé un moment mais... incroyable finalement, je me suis rendue compte que j'avais pas grand chose on va dire matériellement là-bas c'était la galère financière pour eux, la nourriture les habits, il n'y avait pas internet et pourtant je me sentais si riche en termes d'amour, en termes de connexion humaine de partage, enfin tout était en fait je me suis sentie si bien et Après, je suis partie en Inde. Je me suis occupée des enfants handicapés et de la conservation des tortues au Sri Lanka. Donc, c'était vraiment... C'était incroyable. Ça a été un premier gros déclic pour moi. Et donc, j'ai fini mes études. Après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Alors, attends, déjà, tu t'es poussée parce que tu aurais pu faire un voyage classique. Tu peux faire un tour du monde pour voir les paysages. Là, tu choisis quand même trois univers. hyper puissant pour te reconnecter. Enfin, moi, c'est ce que j'entends à l'humanité, la plus profonde et la plus belle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. J'ai jamais, ou très rarement, j'ai jamais voyagé juste pour voyager. Enfin, si, ça m'est déjà arrivé, mais dans mes grands voyages, généralement, j'essaie toujours d'intégrer une part d'humanitaire. Et c'est vrai que là, j'ai commencé directement avec uniquement de l'humanitaire. Je ne sais pas d'où ça vient, mais depuis toute petite, j'ai une grande sensibilité pour les humains, les animaux. À 14 ans, 15 ans, je suis devenue végétarienne parce que je me suis forcée à regarder toutes ces vidéos qu'il y avait sur Internet. J'ai passé des heures à pleurer devant mon ordi, à regarder tout ce qui se passait. Je voulais vraiment affronter la réalité du monde. Et de là, j'ai vu aussi tout ce qui se passait socialement entre humains. Et en fait... J'avais cette volonté profonde, je veux aider, je veux apporter mon aide, je veux contribuer. Et à cette époque-là, j'avais besoin de partir, j'avais besoin de voyager, j'avais aussi envie d'apprendre l'anglais, tout était un peu lié. Et puis j'ai vu cet espèce de parcours humanitaire, c'était un truc organisé auquel on pouvait souscrire, et donc je suis partie. Je suis partie, je me suis dit, je ne veux pas refaire de l'humanitaire pendant trois mois. Je ne sais plus quel âge j'avais, c'était en 2019 à cette époque.

  • Speaker #1

    Ça t'a appris quoi sur toi, de vivre vraiment avec finalement des gens qui n'ont rien et qui ont une vision du monde diamétralement opposée à la tienne de par leur situation ?

  • Speaker #0

    Ça m'a appris énormément de choses déjà. Je me suis rendue compte de la chance que j'avais. de pouvoir respirer dans un endroit qui n'est pas pollué. L'Inde, par exemple, là où j'étais en Inde, c'était l'une des villes les plus polluées au monde. Je crois que selon un site internet, c'est la 25e ville la plus polluée au monde. Donc je sortais, je me mouchais, c'était noir. Il y a des milliers de personnes qui décèdent à cause de la pollution. Et je me suis dit, waouh, mais en fait... Ce qui paraît logique pour nous chez eux, c'est un privilège de pouvoir respirer. Et je me suis dit, mais ouf ! En fait, j'ai eu une énorme prise de conscience sur tout ce qu'on avait. Le chauffage, des lits confortables, des douches chaudes. Au Népal, j'étais en janvier, je me souviens, je me caillais. Je devais me doucher avec des sauts d'eau. Je devais faire mes besoins dans un trou. Et s'il était la nuit, j'étais au milieu de la jungle. Je me suis dit, waouh ! Et en fait, nous, on a... On a de l'eau potable dans nos toilettes, juste ça. J'étais confronter à une espèce de non-sens de tout ce qu'on avait, de tout le choix qu'on pouvait avoir. C'est juste, par exemple, les supermarchés. Quand je vois le nombre de paquets de trucs différents qu'on a, de choix, de marques, de machins, je me dis, on est fous. On est complètement fous. Eux, ils ont leurs légumes, leurs riz, et ça va très bien, ils s'occupent. Plus de l'humain autour que tout ce qu'on a. Bref, je pourrais en étaler des couches, mais ça m'a vraiment...

  • Speaker #1

    C'est ça qui, du coup, a aussi développé ta gratitude.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clairement. Et puis même, je me suis rendue compte que moi-même, finalement, j'étais ingrate aussi de certains comportements que je pouvais avoir. Ça m'a mise face aussi à mon privilège de pouvoir voyager. Et ça m'a aussi mis en question ce côté humanitaire où... Finalement, toi, en tant que privilégié européen ou, je ne sais pas, pays privilégié, tu peux aller voyager pour faire de l'humanitaire. Nous, après, on s'en va et on les laisse. Il y a plein de trucs qui se sont confrontés dans mon esprit. Je me suis dit, j'ai envie de pouvoir donner plus, avoir plus d'impact que d'aller juste venir, repartir, apporter mon aide, des enfants qui s'attachent à moi et je m'en vais parce que moi... J'ai fait mon humanitaire, c'est trop bien, j'ai fait ma bonne action. Donc il y a plein de choses qui sont venues dans ma tête, bien que ce soit une action noble de partir faire de l'humanitaire. Mais n'empêche que ça soulève certaines questions qui m'ont pas mal taraudé. Donc ça m'a vraiment cultivé ma gratitude et ma passion.

  • Speaker #1

    Et tu peux te faire entrer différente.

  • Speaker #0

    Ouais. Ouais, je suis rentrée différente et c'était très dur en plus, je me souviendrai toute ma vie. J'avais plus beaucoup d'argent au dernier jour, enfin les derniers moments où j'étais au Sri Lanka encore. Et je me suis mise à rechercher un emploi les jours avant et j'ai été prise le jour où je rentrais. Et en fait, j'ai pris l'avion, je me suis habillée en espèce d'hôtesse parce qu'à l'époque, je devais faire de l'hôtesse dans un château de vin. Et je me retrouve le lendemain, je rentre d'une mission humanitaire de trois mois et je me retrouve devant un hôtel avec une jupe serrée, des talons. Et je devais accueillir des gens friqués qui venaient s'inscrire sur des listes pour aller goûter des vins. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que je suis en train de faire là ? Choc de culture. Choc de culture, mais hyper intéressant. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir finalement, mais non, je me suis beaucoup plus... En fait, j'ai eu beaucoup... J'allumais plus forcément mon chauffage super tôt, je faisais attention quand je me douchais. J'avais beaucoup plus de conscience sur toutes les petites actions du quotidien qui me paraissaient normales. Le gaspillage, le plastique, enfin tout. J'essayais encore, c'est pas facile de penser à tout, mais d'avoir le moins d'impact possible. Parce que finalement, j'ai été confrontée aussi à la réalité du plastique au Sri Lanka. Et tous les matins, on nettoyait une plage, la même plage. sur 100 mètres, je pense, on était un groupe de 5, et on remplissait, je crois, 5 sacs plastiques de 100 litres de plastique, tous les matins. Et là, je me dis, c'est chaud, quoi. On le sait, on le voit, on comprend derrière nos écrans qu'il y a toute cette réalité du plastique qui est horrible, mais là, je l'ai vu en vrai, et comme je m'occupais des tortues, qui avaient soit des handicaps, soit des problèmes autres, eh bien, il y a une tortue, je me suis... Lucie, qui a je sais pas combien d'années, qui avait une patte sectionnée à cause des filets de pêche, et en fait elle est vouée à rester dans ce bac toute sa vie parce qu'en fait elle a incurgité tellement de plastique qu'elle ne peut plus plonger pour aller manger et se nourrir. Donc en gros on lui donnait du poisson, on devait appuyer sur sa carapace pour qu'elle coule et pour qu'elle puisse se nourrir. Et là, deuxième électrochoc quoi. Donc la réalité du plastique c'est pas un mythe, on le sait tous, mais là je l'ai vu sur un animal. qui ne peut plus nourrir, se nourrir. Donc, combien de tortues dans l'océan, dans la mer, ne peuvent plus couler ou ne peuvent plus se nourrir ? C'était dur. Franchement, c'était super dur. Mais du coup, j'ai appris. J'ai vu et appris beaucoup de choses. Ça a dû...

  • Speaker #1

    Te demander d'être vraiment sincère et honnête envers toi vis-à-vis de ta propre situation, non ?

  • Speaker #0

    Oui. Et aussi, j'ai longtemps été très dure avec moi-même et les autres en étant plus non, mais c'est nul, toi tu fais ça, c'est pas bien, moi mince, j'ai mangé ci, c'est du plastique, oh non, ça craint J'ai eu une période comme ça, sauf qu'à un moment donné, on ne peut pas non plus... C'est une réalité de la société. On peut avoir des actions qui mènent à des changements, mais il faut faire de son mieux. J'ai appris à être plus douce avec moi-même. Oui, j'utilise du plastique. Je l'utilise le moins possible, mais malheureusement, il y en a absolument partout. Des fois, on ne s'en rend même pas compte qu'on en utilise. Mais je fais de mon mieux. Je fais de mon mieux. J'essaye de... de parler sur les réseaux sociaux aussi. Je suis très présente sur LinkedIn. Et donc, je parle un peu de ces choses que j'ai expérimentées, que j'ai vues pour sensibiliser à mon échelle. Ça m'a donné une profonde volonté de vouloir contribuer et apporter plus au monde. Je ne sais pas encore comment. Mais je rejoins ce que je disais tout à l'heure. J'essaye maintenant, quand je voyage, d'avoir une action qui me permette... d'avoir localement, aidé localement. Donc là, je reviens de six mois de voyage au Maroc et j'avais créé une cagnotte pour un refuge animalier. On avait réuni 800 euros, on a fait un chantier participatif, on a pu refaire toute la clôture du refuge. Donc des petites actions comme ça, qui sont pas gigantesques, mais en tout cas ça change la vie d'une personne qui gère tout cet assaut, ce refuge. Et voilà, j'essaye. Je fais de mon mieux. En tout cas, ça... Ça m'anime et ça me fait du bien de pouvoir contribuer. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est hyper inspirant ce que tu partages, à la fois en termes de voyage, d'impact que ça peut avoir sur la planète, mais aussi dans nos vies, parce que je crois vraiment qu'effectivement, on a tous un rôle à jouer et qu'on ne pourra pas être parfait à part sortir de cette société. Et ce n'est pas possible, en fait. enfin je n'y crois pas, je vais plutôt le formuler comme ça est-ce qu'il y a des leçons que tu as tirées de ces expériences de ces personnes que tu as pu rencontrer qui aujourd'hui te permettent de dire ok voilà c'est comme ça que j'ai envie de contribuer parce que ça peut être dans tes expériences vraiment on va dire années de césure mais peut-être là tes expériences récentes où en fait tu te rends compte que L'image que tu avais de la vie n'est pas forcément celle que tu entretiens au quotidien là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a quand même un gros clivage entre la vie que j'avais il y a six mois et maintenant. Parce que du coup, je suis rentrée en me disant, je me lance dans l'entrepreneuriat, je monte mon activité. Et j'essaye de... Parce que je voyageais beaucoup. En fait, pour remettre du contexte, en 2022... J'ai fini mes études un an avant, peut-être à peu près. J'ai un peu pété un câble parce que du coup j'étais à Paris, en couple, dans un appart. J'avais envie d'aller continuer à voyager mais je ne le faisais pas. Puis je me suis séparée, je me suis dit ok, je prends mon sac à dos, je pars à l'aventure. Et donc finalement j'ai bougé pendant deux ans. J'ai vécu en Espagne, je suis remontée un peu en France, j'ai acheté un van, je suis repartie. Et en fait j'ai traversé toute l'Espagne, le Maroc et j'ai vécu six mois au Maroc. Et je suis revenue seulement là, fin avril dernier. Et direct, bam, derrière mon ordi, après avoir... J'ai travaillé six mois en auberge de jeunesse. J'étais tout le temps entourée de gens, en coloc, en famille, avec des gens du désert. Et donc, ça n'a pas été facile. Mais ces voyages m'ont appris beaucoup de choses. Et notamment, là récemment, en fait, ce dernier voyage que j'ai fait, je l'ai fait parce que je pense que j'étais vraiment perdue quand on rentre, quand on fait toutes ces études et que finalement, on perd un peu son identité. Parce que j'ai fait ça pour ne pas décevoir ma grand-mère et parce que c'est ce que un peu la société nous disait de faire, la Bac plus 5, sinon t'es rien. Je ressors et moi, je me dis mais qui suis-je en fait ? Ça fait des années que je fais ça pour les autres et je ne me suis jamais écoutée. J'étais en couple et finalement j'étais hyper dépendante, donc du coup je ne me reconnaissais plus non plus. Et donc je suis partie et en fait j'ai réalisé que j'étais partie pour me retrouver. J'ai fait un grand grand voyage introspectif, on va dire. J'avais besoin d'être seule, seule, sans amis, sans famille, sans chéri, sans rien, parce que je n'arrivais plus à me retrouver, je ne comprenais plus ce que je voulais. C'était vraiment très compliqué. Et donc, il y a un moment donné où, ça, je m'en suis rendue compte qu'après. Mais sur le moment, je pensais juste voyager, partir, découvrir des choses. Et c'est en début d'année, là, je me suis dit, mais en fait... Là, avec toutes les expériences que je viens de vivre depuis un an et demi, j'ai fait beaucoup de choses, j'ai fait une marche dans le désert, j'ai fait une école d'art martiaux, j'ai fait le refuge animalier, je me suis un peu baladée, et j'ai appris énormément de choses sur moi. Et à un moment donné, je me suis dit, mais je suis en train de construire quoi ? Je me voyage, c'est bien, j'ai rencontré des gens exceptionnels, j'ai grandi, j'ai eu énormément de leçons de beaucoup de personnes, notamment du... sur soi et notre position en tant que personne occidentale qui court après le temps, j'étais tout le temps pressée, tout le temps stressée de ce que je devais faire, donc j'ai eu une énorme leçon vis-à-vis du temps, notamment au Maroc, et justement c'est ça qui m'a dit mais qu'est-ce que je suis en train de construire ? Et donc j'ai décidé de rentrer, et c'est là que je me suis dit je veux contribuer J'ai besoin de contribuer. Je vois toute cette misère, je vois tous ces problèmes qu'il y a, que ce soit en France ou que ce soit à l'étranger. Et donc, le seul moyen de pouvoir construire quelque chose de plus stable, je dois moi-même établir mes racines. Je dois être plus stable, je dois créer. Et ensuite, je pourrais avoir plus de liberté pour pouvoir contribuer à l'échelle que je souhaite.

  • Speaker #1

    Du coup, ce que j'entends, il y a vraiment cette idée de partir à l'aventure pour aller à la rencontre de toi, mais ton essence profonde, pas juste l'identité que la société a voulu te coller et de rentrer pour, comme tu l'as dit, installer, solidifier tes racines pour que ton arbre puisse rayonner de façon beaucoup plus large. Est-ce que tu pourrais nous parler davantage de cette vie nomade ? Parce que je pense que dans ceux qui nous écoutent, il y en a qui peut-être aspirent à ça ou qui le vivent. Est-ce que toi, il y a des choses que tu peux nous transmettre en termes de leçons que tu as pu tirer de cette vie, même si ce sera évidemment que pour toi, mais comme si tu pouvais tirer un bilan de les avantages, c'est ça, les inconvénients, c'est ça et voilà ce que je fais avec.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas partie pour avoir un mode de vie nomade de base. Bon, là, je suis un petit peu posée depuis quelque temps, mais... De base, je devais juste partir un mois. Je devais juste partir un mois, ça s'est fini en presque deux ans. Et en fait, les avantages, c'est qu'on commence à se détacher de toutes ces croyances que l'on peut avoir déjà mentalement, le fait d'avoir peur d'oser, d'avoir peur d'aller vers les autres, d'avoir peur de... peut-être soit finalement, en fait, quand on est seul, on décuple des capacités incroyables que je n'aurais jamais cru avoir. De base, j'avais peur juste de commander à manger dans un restaurant. Et là, je me retrouve à limite toquer chez des gens pour leur demander si on peut m'huberger. Donc, le fait de se retrouver seule avec soi-même, c'est vraiment hyper intéressant parce qu'on commence à comprendre les capacités qu'on peut avoir et toutes ces peurs. à la con, qu'on a. Ils sont totalement des constructions mentales. Donc, grâce à cette période nomade que j'ai eue, j'ai pu vraiment grandir vis-à-vis de ça. Également, toutes ces questions de timidité, d'aller vers l'autre, de... J'ai rencontré, je crois, quand j'étais en auberge de jeunesse, j'ai rencontré peut-être en deux semaines 35 nationalités différentes. Donc, je me suis retrouvée culturellement à rencontrer des gens du monde entier. Donc ça, pareil, être nomade, ça te permet de rencontrer avec beaucoup de personnes. Et donc, tu changes ton état d'esprit, ta façon d'être, ton ouverture. Aussi, j'ai... je me suis rendu compte de tout ce dont je n'avais pas besoin. Parce que quand tu es avec ton sac à dos, Tu fais ton sac déjà en partant, tu ne sais pas trop combien de temps tu pars, tu dis un mois, mais c'est quand même dur de faire un sac pour un mois. Et je me dis, qu'est-ce que j'ai emmené ? Et je me suis rendue compte de toutes les conneries que j'avais emmenées, qui ne servaient à rien. Et en fait, au fur et à mesure du voyage et de cette période où j'allais de ville en ville, généralement je restais plutôt longtemps dans les endroits où j'aimais bien. C'est pour ça que je suis restée, que j'aimais bien, c'est pour ça que je suis restée six mois au même endroit quand j'étais en Espagne, à Grenade. Mais c'est là que je me suis rendue compte que je n'ai pas besoin de toutes ces gadgets, je n'ai pas besoin de tous ces habits, je n'ai pas besoin de... Donc ça m'a rendue vraiment très minimaliste. Et voilà. Non, vraiment, ça m'a énormément appris. Après, dans les inconvénients, personnellement... Après un long moment de nomadisme, je me suis rendu compte qu'il y a aussi une certaine solitude qui se crée. On est tout le temps avec du monde, mais on ne peut pas connecter très profondément avec tout le monde, ou certains, comme il y en a. Mais il y a un moment donné où ça reste en surface, parce que quand on rencontre des gens tout le temps, qu'on se présente, qu'on dit les mêmes choses, il y a une certaine routine qui s'installe. Je sais que dans l'auberge de jeunesse, il y a un moment donné où... Je ne pouvais plus m'ouvrir et raconter mon histoire 15 000 fois avec les mêmes personnes. Il y avait des connexions qui se faisaient un peu plus. Donc peut-être que c'est un avantage finalement parce qu'on commence à comprendre quels gens raisonnent plus avec nous, avec qui il y a plus peut-être d'intérêt à avoir des discussions plus profondes et échanger. Mais j'ai été confrontée à une certaine solitude aussi et puis la fatigue. Parce qu'il faut constamment chercher qu'est-ce qui va se passer après ? Est-ce que je reste là ? Est-ce que je rentre en France ? Est-ce que je visite un autre pays ? Et l'argent, ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Tout le temps dans une anticipation de la suite.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Et donc, j'ai décidé de rentrer parce que... Donc, comme je disais, poser mes racines, être stable et avoir mon pied à terre, en fait. Et je pense que c'est ça qui me manquait, c'est que je n'avais pas... de lieu où revenir vraiment pour me poser avec moi-même et repartir de plus belle avec plus d'énergie. Donc, ouais, c'est mes petits avantages.

  • Speaker #1

    Parlez de profondeur dans les relations. Qu'est-ce que ça a changé, justement, vis-à-vis des relations que tu as laissées en France quand tu es partie à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Eh bien... C'est assez intéressant ce qui s'est passé. C'est que pendant longtemps, j'ai été quelqu'un qui voulait être amie avec tout le monde. Trop peur de ne pas être aimée, parce que sûrement trop mal familieuse, chose là bien profonde. Et du coup, je voulais être amie avec tout le monde. Et en fait, le voyage m'a permis de faire un tri énorme de personnes qui finalement, on n'allait peut-être jamais se revoir. C'était ma période où j'étais à Paris, donc j'ai rencontré énormément de personnes, mais finalement, sur toutes ces personnes, il y en a très peu qui sont restées. Et en fait, ça m'a vraiment fait comprendre qu'ils sont mes amis, qu'ils restent, qu'ils sont là, et avec qui, bien que je parte pendant 5 ans, ils seront toujours là. Donc maintenant, c'est vrai, je les compte sur les doigts de ma main. Et également, chose assez intéressante, c'est que... Je suis partie de ma région et de chez mes parents avec, on va dire, une certaine haine de ma région, de ma famille, de la France. Oh, tout est nul, tout n'est pas bien. De toute façon, ici, vous ne comprenez rien. Nous, on se plaint trop. Moi, j'ai compris la vie. Je suis partie à l'étranger. Et en fait, je suis revenue avec beaucoup plus d'humilité et je me dis, mais en fait... Je critiquais les endroits où je vivais parce que je n'étais pas bien à l'intérieur de moi. Et je me suis rendue compte de ça parce que je n'étais pas bien aussi en voyage. Enfin, j'étais bien, mais il y avait un espèce de vide en moi encore. Et en fait, tout simplement parce qu'il y avait un truc en moi qui n'était pas réglé. Et maintenant, tout va mieux. Et en fait, j'ai reconnecté avec des gens avec qui j'étais au lycée, au collège, des amis d'enfance qui finalement sont toujours mes amis et ont toujours été là pour moi. C'est moi qui y ai fui et qui ne voulais plus entendre parler de ma région. En fait, je commence d'apprécier ma région autrement, j'ai reconnecté avec mon père, enfin, tout s'est embriqué. Avant, j'étais plus noir, blanc, c'est le voyage ou rien, c'est la famille ou rien, c'est les amis. Et en fait, maintenant, je me dis, mais il n'y a pas besoin de faire des conditions un peu... être bien partout. Donc, ouais, très, très, très, très belle leçon, ces voyages.

  • Speaker #1

    Avec du recul, justement, sur quoi tu t'es le plus mentie ?

  • Speaker #0

    J'aime bien cette question. Sur quoi je me suis le plus mentie ? Je pense que j'étais, ouais, très longtemps dans un égo de j'ai compris la vie. J'ai compris la vie. Et puis limite, je me demande si je n'avais pas eu une partie de moi qui était un peu dans cette prétention d'avoir tout compris parce que moi, je suis allée faire de l'humanitaire et je suis allée voir ailleurs. Alors qu'en fait, mais pas du tout. J'avais encore plus rien compris en fait. J'étais à désaller lumière d'avoir compris quoi que ce soit et je pense que je suis encore plus ignorante maintenant. En fait, ça m'a juste remis dans une position de... Je ne sais rien, j'ai tout à apprendre. Et tout ce que je vis sont des expériences qui me permettent de me grandir, moi, intérieurement. Et si je peux apporter à côté, par mes expériences, à d'autres personnes, très bien. En tout cas, c'est avant tout très personnel, je pense. Tout ce qui se passe, c'est tout mon vécu. Et donc, je me suis beaucoup mentie sur toute ma certitude de la vie et de ce que je pensais avoir compris. Ben non.

  • Speaker #1

    pas du tout c'est génial parce que justement la vie a mis sur ton chemin plein d'expériences pour que tu puisses déconstruire ces certitudes, que tu puisses remettre de la nuance aussi sur tes perceptions que ce soit vis-à-vis de toi-même des autres et de la façon de vivre et en fait ce que j'entends c'est que il y a beaucoup d'humilité maintenant et de tolérance sur le fait que d'autres vivent différemment que toi et c'est pas... Un qui a raison, l'autre qui a tort. C'est au contraire, on est tous là pour vivre l'expérience de comment je me reconnecte à cette vie qu'il y a en moi. Et tant que je crois avoir compris comment elle fonctionne, on va te présenter des expériences pour te dire que tu n'as rien compris.

  • Speaker #0

    C'est tellement ça. Vraiment, à chaque fois, c'est fou. La vie m'a mis sur mon chemin à chaque fois des expériences qui me disent Ah oui, ok, merci la vie, tu me fais comprendre encore ça. Et c'est vrai que je... Durant mon voyage, j'ai été dans différentes communautés, différents styles. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai été par exemple faire du woofing dans une ferme où c'était des militants qu'on pourrait appeler anarchistes, mais je n'ai pas envie de les appeler comme ça. Et puis c'était génial, j'ai appris leur façon de voir les choses. J'ai été avec des gens aussi, beaucoup de gens en van, en caravane, et j'ai appris une autre façon de voir les choses. Au Maroc, j'étais avec beaucoup de religieux. de personnes qui pratiquaient. Et j'ai essayé de comprendre tout ce qui... En fait, j'ai essayé vraiment de comprendre chaque aspect de l'humain et j'ai pris du bon partout qui me servait, qui m'apporte. Et j'ai grandi avec toutes mes expériences. Et je pense finalement qu'on a tous les jours à apprendre de quelqu'un, de l'humain. Et maintenant, je suis constamment dans cette position de... OK, on est en face à face. C'est sûr que tu as quelque chose, que tu peux m'apporter quelque chose, tu peux m'apprendre quelque chose. Et c'est tellement enrichissant. Je vois la vie comme un jeu où chaque personne que je vais croiser va m'apprendre quelque chose et je trouve ça incroyable.

  • Speaker #1

    Je trouve ça effectivement hyper riche de se dire qu'on est tous là dans le même jeu de la vie et qu'on va s'entraider, qu'on va co-créer une facette de nous, une facette du monde qu'on a envie d'explorer. Tu disais que tu es rentrée aussi pour déployer tes racines. Aujourd'hui, qu'est-ce qui te tient particulièrement à cœur ? Tu as envie de contribuer à quoi et comment ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui n'est pas encore hyper facile ni très claire pour moi actuellement. Parce que c'est vrai que pour contribuer à la hauteur que j'aimerais le faire, je rêverais de fonder une école, je rêverais de créer un refuge animalier. Mais ça demande quand même... des fonds, ça demande du temps, ça demande argent, temps, tous les moyens possibles, en fait. L'ultime,

  • Speaker #1

    c'est ça ? C'est ça. C'est le refuge ?

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup avoir une espèce de grande réserve ou aider les animaux à mon échelle, les enfants aussi. Tous ces enfants que j'ai vus au Népal. Alors, bien sûr, en France, il y a des enfants dans le besoin. Mais en fait, j'étais confrontée à ces enfants qui ont des rêves. et qui n'ont rien, mais qui sont là et te regardent et te disent Mais moi, je serai footballeur professionnel, moi, je serai médecin, je sauverai des vies, moi, je serai chanteur. Et ils y croient dur comme fer. Et finalement, je me dis, rien n'est impossible, mais ça va quand même être tellement compliqué pour eux. Ils sont dans le monastère bouddhiste. Ils n'ont jamais vu l'extérieur. À 18 ans, ils doivent choisir. Soit tu pars en études, soit tu deviens moine. Et là, je me dis, s'il part à Katmando, il n'a jamais vu la capitale, il n'a jamais vu tout. tout ce qui se passe, je me dis mais comment ça va se passer pour lui ou elle ? Et donc je me suis imaginé, j'ai été confrontée à ça et c'est loin d'être les seuls, tous ces enfants qui ont envie de pouvoir déployer leurs ailes et de faire des études. Donc je ne sais pas sous quelle forme, comment, mais en tout cas c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Mais bon, pour ça, il va falloir bosser autrement donc du coup là j'ai... J'ai plusieurs casquettes, on va dire. Je me lance dans de l'accompagnement sur LinkedIn. Je crée du contenu sur LinkedIn, mais j'aide aussi les personnes à le faire. J'écris aussi des posts pour des entrepreneurs. J'aide dans la communication, la stratégie de contenu, tout ça. Et je développe à côté des retraites dans le désert, donc des connexions pour se reconnecter. Donc ça, j'organise ma première au mois de mars, donc je suis trop contente parce que c'est un peu... Une retraite dans le désert, c'est la première chose dans laquelle j'ai investi en moi-même, en fait. Quand j'ai commencé à voyager dernièrement, dans tout ce cheminement d'introspection, c'est la première chose que j'ai faite. Et ça a été pour moi vraiment transformateur de me retrouver dans le désert avec des gens que je ne connais pas. suivre la lune, suivre le soleil, pas de temps, pas d'horloge, pas de pression, de faut que je me lève à telle heure, faut que je fasse ci, faut que je fasse ça. Donc simplement penser à soi. Et ça, c'est rare. Donc du coup, je vais proposer ça là au printemps. Et si ça se passe bien, le réitérer. Et également, j'écris un livre avec mon papa. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et il parle de quoi ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors... Il va y en avoir deux réellement. En fait, avec mon père, on va faire un road trip ensemble. Justement, on va refaire mon cheminement que j'ai fait jusqu'au Maroc. Donc, on va partir de la France et on va se faire tout un road trip ensemble pendant un mois ou plus jusqu'au Maroc, dans le désert. Et donc, j'ai aussi accessoirement, je rejoins l'organisation d'un festival de bien-être pour le Nouvel An au Maroc. Et donc, on va finir là-dessus. Et donc j'aimerais justement qu'on écrive un livre, lui et moi, sur ce parcours de reconnexion père-fille puisque pendant… Donc j'ai pas été proche de mes parents, après j'ai fui la maison familiale pendant dix ans et je suis revenue seulement, là j'ai reconnecté avec mon père au mois de mars dans le désert. Et donc là on va refaire ce chemin tout ensemble. J'aimerais qu'on écrive un livre ensemble là-dessus. Je ne sais pas encore comment il va être axé pour que les gens s'identifient. Et après, un livre un peu plus thématique, parce que mon père est un professionnel encyclopédie du vin. Il a tellement de savoir à retranscrire. Je vais l'aider à retranscrire 45 ans de sa vie professionnelle en bouquin. Et voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai une question. Comment tu fais pour faire le pont entre ce que tu as vécu dans des endroits loin, mais en tous sens ? Et comment aujourd'hui tu reviens finalement à ta formation d'origine ? Parce que je pense qu'il y a un monde entre LinkedIn et le Népal, tu vois. Donc, comment tu fais le lien entre les deux et comment toi aussi tu te sécurises ? intérieurement dans ta contribution ?

  • Speaker #0

    Déjà, je suis profondément rattachée à mon objectif ultime de, je ne sais pas quand ça va arriver, mais l'idée de pouvoir contribuer à la hauteur que je le veux à un moment donné dans ma vie, c'est ça qui me drive. Donc, je sais qu'à un moment donné, j'en suis persuadée, je vais réussir à faire quelque chose pour les animaux, pour les enfants. Je le sens profondément en moi. Et en fait, tous les jours, j'y pense. Et toutes mes actions sont par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment tes petites marches qui te conduisent à ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis finalement, LinkedIn, moi, j'ai... Si je me suis lancée récemment sur LinkedIn, c'est grâce à Ulysse Lubin. Je ne sais pas si ça te parle. J'ai participé à son challenge, ça s'est très bien passé. Il m'a aidée à ressortir, à oser parler sur les réseaux. Et de là, j'ai commencé à parler de mes expériences de voyage, de mes réflexions, etc. Donc, LinkedIn, finalement, permet de me raccrocher à ces parties de ma vie, de pouvoir... parler de ce que j'ai vécu, permettre à certaines personnes de réfléchir autrement sur certaines situations, sur certains privilèges qu'on peut avoir finalement. Et donc de mener des actions en fonction, de pouvoir les retranscrire en poste. Et du coup, ça me permet quand même de garder un lien entre les voyages, etc. Les expériences que je vais faire avec mon papa, par exemple, ou les futures expériences que j'aimerais vivre. Vu que je peux travailler partout, j'aimerais bien partir dans d'autres pays pour faire de l'humanitaire et pouvoir donc l'écrire et le partager. Donc, j'ai réussi à faire des liens qui ne me bloquent pas. J'ai du sens dans tout ce que je fais et c'est ça le plus important. Mais ce n'est pas toujours facile parce que des fois, on... on sait plus pourquoi on fait ce qu'on fait et donc on a perdu un peu cette vision long terme mais dès qu'on se raccroche en fait quand on perd sa vision long terme finalement on comprend plus pourquoi on fait ce qu'on fait voilà et donc tout est difficile tout est difficile pourquoi je fais ça quel est le but ça n'a pas de sens finalement de me poser de me raccrocher et ben hop tout devient logique et ça c'est c'est plus important

  • Speaker #1

    Justement, j'ai à cœur que ce podcast soit l'espace où on cultive notre esprit libre. Quel conseil tu donnerais aux gens qui nous écoutent pour qu'ils puissent cultiver leur esprit libre et garder en ligne de mire leur raison d'être, leur rêve le plus fou, leur élan de vie ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai envie de dire oser rêver parce que... En moi, je sentais qu'il y avait ce petit truc au fond de moi qui était très puissant, l'envie de contribuer, mais je le minimisais parce que mon entourage ou la société, ou je ne sais pas sur qui, je vais remettre ça, mais en tout cas me faisait comprendre, ou c'est comme ça que moi je l'associais, que ce n'était pas normal, c'était trop, ou alors il faut arrêter de rêver grand, c'est trop beau pour être vrai, ce genre de phrase, tu vois. Mais à un moment donné, non, en fait, on est capable de tout. Et c'est ça que j'ai envie que les gens comprennent, c'est que tout ce qui... Si c'est possible de le penser, c'est que tu peux le faire. Et sinon, tu ne pourrais même pas l'envisager dans ta tête. Donc, vas-y, fonce, fais ce qui te fait kiffer, arrête de penser au travail, l'horaire, machin. Moi, je n'ai jamais été salariée, je me suis toujours débrouillée. Je n'avais pas d'argent. Quand je n'en avais pas, j'allais travailler et on verra ce qui se passe. Maintenant, j'ai décidé de construire quelque chose qui me ressemble plus. Mais on a peur de choses qui n'existent pas, en fait. Et c'est ça que j'ai vraiment compris. J'ai envie de dire à les gens, s'il vous plaît, réalisez vos rêves, écoutez-vous, écoutez cette flamme en vous, cette petite voix qui vous dit, non, ce n'est pas possible, non, il ne faut pas l'écouter. C'est possible, vous pouvez. J'ai envie que tout le monde puisse se reconnecter à ça. C'est tellement puissant, c'est tellement beau. J'étais à une conférence dernièrement et la personne m'a un peu choquée avec sa phrase. Je me suis dit, mais il n'a pas tort. Il a dit, vous naissez, vous vivez et vous mourrez. En fait, vous êtes juste là pour nourrir la biosphère. Je me suis dit, c'est un peu violent, mais ce n'est pas faux finalement. Et donc ça, ça m'a encore donné un coup de bouche. C'est que non, je n'ai pas envie de me retrouver sur mon lit de mort en me disant, mince. j'aurais dû faire ça donc on a peur du regard des autres on a peur de se lancer on a peur d'être ridicule oui bah ça finalement on l'a tous donc oser rêver oser actionner faites voilà ouais c'est ce que tu partageais tout à l'heure ayez confiance dans

  • Speaker #1

    le fait que vous avez les capacités pour y arriver que moi j'aime bien être soutenue par ça que la vie est avec nous et pas contre nous donc en fait ces petites voix elles sont là aussi pour dire Ah mais c'est peut-être dans la direction que tu dois aller puisque ça te fait flipper. Sinon, tu ne serais pas flippée par ça, tu vois, on n'est pas flippée par aller chercher le pain le matin. Ce n'est pas des gros gros challenges. Donc en fait, si ce n'est pas des gros gros challenges, c'est peut-être que ça ne vient pas choquer la vie qu'il y a à l'intérieur de nous. Et que tout l'enjeu, c'est de se dire, ok, j'ai peur, mais je vais y aller quand même. Et voir, parfois, je vais m'asseoir avec cette peur pour comprendre pourquoi elle a peur. Parce que oui, ça peut être des traumas d'enfance, ça peut être tout ça, mais... Finalement, tout ça, ça peut aussi être des excuses pour ne pas y aller et se dire Comme tu aurais très bien pu te dire, j'ai vécu une enfance qui est comme ci, comme ça. Du coup, je ne vais pas y aller. Et non, la preuve vivante est là. Je décide de faire autrement.

  • Speaker #0

    Tellement. Et puis, j'ai écrit là-dessus justement il y a quelques semaines. Si j'avais écouté ce que tout le monde me disait, je ne serais jamais partie. Parce que tu es une femme, tu voyages seule, tu vas au Maroc, ça craint. Tu... Tu traverses des pays toute seule en camion. Enfin vraiment, j'avais tout, apparemment, tous les piliers pour ne pas partir. Et finalement, absolument rien de ce qu'on m'a dit était vrai. Je n'ai jamais eu un souci, je n'ai jamais été en danger, je n'ai jamais eu peur. Oui, si, j'ai eu peur, bien sûr, j'ai eu peur. Mais des choses normales, parce qu'il faut quand même rester alerte. Voilà, je n'avais pas de raison de m'inquiéter, finalement. Et c'est vrai que dans la vie, ce que j'ai compris, c'est qu'on est beaucoup plus malheureux quand on reste... Enfin, personnellement, j'ai été beaucoup malheureuse quand je restais dans ma zone de confort, quand je ne me challengeais pas, quand je restais dans ce qui était facile dans ce que je connaissais. Je n'étais pas nourrie, je n'étais pas du tout nourrie. C'était pas... Ouais, je vivotais, quoi. Et puis finalement, je me rends compte que c'est dans le challenge qu'on se rend compte que c'est derrière la peur qu'il y a le bonheur, finalement. Parce que c'est ce petit... Comme tu disais, c'est que la peur nous montre une indication qu'il y a quand même quelque chose au fond de nous qui nous donne envie. Par exemple, moi, j'avais toujours rêvé de chanter. Donc c'est un truc un peu bête. Mais j'ai pris mon premier cours de chant, là, il y a deux mois. Et pour moi, c'était une des choses les plus terrifiantes que je pouvais faire, de chanter. Et donc, je me suis dit, allez, je m'en fous, je vais prendre un cours de chant. Et finalement, je me suis rendu compte qu'un truc que je traîne depuis des années, dont j'ai peur, c'était rien. Et je pense qu'il y a tellement de gens qui sont face à leur peur en se disant, c'est impossible. Alors que, bah non, juste une petite action et tu verras, ce ne sera pas si méchant que ça.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu nous as appris aussi par ton témoignage, de ne pas forcément commencer par le rêve ultime. Tu ne commences pas par créer ton école et acheter un terrain pour faire tout ça. Non, en fait, il y a vraiment un découpage de rêve qui se crée, un chemin qui va amener à ça. Et donc, si ça paraît trop grand, faire en sorte de le découper pour que ce ne soit pas vertigineux pour abandonner en cours de route. Parce qu'il y a toujours moyen de faire des petites actions qui contribuent à, et peut-être que ça prendra plus de temps, mais au moins, il n'y a pas de dessoufflement en cours de route.

  • Speaker #0

    Totalement. Souvent, je me suis coupée la route parce que, justement, j'imaginais le plus gros, le plus haut, et je me dis que c'est impossible. Et c'est sûr, c'est comme si on te demandait... Enfin, je n'ai pas d'exemple. On ne peut pas aller de 0 à 100 en un claquement de doigts. Donc, ça passe par...

  • Speaker #1

    C'est comme si on venait de faire un marathon, alors que toi, tu as juste envie d'aller courir au bord de la mer tranquille.

  • Speaker #0

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Comme si on part faire des petites courses et après, on envisagera le marathon.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Mais ça, il faut le savoir, entre guillemets. C'est logique, mais c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui s'imaginent tellement grandes et du coup, ça leur scie les pieds. Ils n'avancent pas. Non, c'est impossible. Tant pis. C'est trop beau pour être vrai.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Mais il y a un côté quand même réaliste qu'il faut avoir, c'est que ça ne passe pas par des phases qui sont forcément très agréables. Donc là, moi personnellement, j'ai décidé à 30 ans de retourner chez mon père pour planter mes racines, pour monter mon entreprise. Donc c'est dur. Je me suis mise dans la solitude encore plus, derrière mon écran après du voyage. Je retournais chez son père à 30 ans, ce n'est pas forcément hyper gratifiant, mais je sais que c'est le prix à payer. C'est le prix à payer à l'heure actuelle, après deux ans de voyage, avoir compris certaines choses. C'est ce que je me donne quelques mois, j'ai ma deadline, mais c'est mon prix à payer. Donc je pense aussi qu'il y a cette notion de prix à payer qui est bien d'inclure, parce que des fois on pense vouloir faire quelque chose, mais quand on se rend compte du prix à payer qu'il y a derrière, on se dit ah non, peut-être pas Carrément. Peut-être pas. Pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Avant que je te pose la dernière question de cet épisode, est-ce que tu as envie de transmettre quelque chose que tu n'aurais pas forcément dit ? Un conseil, une citation, un regard que tu portes ?

  • Speaker #0

    La première chose qui me vient en tête, c'est la phrase qui m'a beaucoup suivie. Je ne sais plus qui a dit ça, mais c'est une phrase qui m'a suivie au début de mon voyage, justement, où je me suis dit j'ai envie de faire plein de choses, mais j'ai peur. Et c'est là que j'ai compris à quel point se lancer permettait de justement tourir le chemin. Et il y a cette citation de trois mots, enfin quatre mots, saute et le filet apparaîtra Et en fait, ça montre bien... Je l'image bien cette phrase parce que saute, on a peur, t'es là, t'es dans le vide, t'as le vertige, tu sais pas ce qui va se passer, t'as cette espèce d'adrénaline qui te dit saute, vas-y ! Mais tu sais pas ce qui va se passer. Et finalement tu sautes et tu te dis ça va, le filet apparaît, tout va bien en fait, t'es pas mort, t'as un toit, t'as des gens à qui parler et en fait y'a rien qui peut t'arriver finalement de... Bon y'a des choses extrêmes, mais bon on peut pas... Voilà. Mais... Il n'y a rien de mal, généralement, qui peut t'arriver. Donc, juste saute, fais, et tu verras. Il y a un petit coussin très confortable après tes actions. Et c'est là que je rejoins ta phrase, que la vie, justement, elle est là pour nous. Enfin, elle n'agit pas contre nous, justement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    Même si c'est inconfortable, même si parfois on se pose plein de questions, elle est là pour nous. Exactement. Ce podcast s'appelle Décide, et donc, du coup, j'aime bien clôturer... avec une simple question et en même temps si profonde. Qu'est-ce que toi, tu décides de continuer ou commencer ?

  • Speaker #0

    C'est bien. Ça me met dans mon état d'esprit de m'engager et de faire. Là, je m'engage réellement à mettre en place mon futur accompagnement de voyage. Parce que j'ai envie de pouvoir retranscrire tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai compris, et pouvoir l'offrir aux gens. Et c'est quelque chose que je remets un peu toujours après. Parce que c'est tellement important pour moi que finalement j'ai trop peur de m'y mettre. Et j'ai l'impression qu'il y a ça aussi dans les rêves, c'est que des fois ils sont tellement importants qu'on croit que si on s'y met et qu'on n'y arrive pas, on va les perdre. alors qu'en fait non on fait que sans rapprocher si on fait des actions donc là voilà je m'engage à mettre en place tout mon programme mes futurs programmes pour pouvoir proposer des accompagnements des voyages immersifs dans le désert dans un premier temps voilà merci

  • Speaker #1

    infiniment Gaëlle merci à toi tu es merveilleuse et j'ai adoré cet échange oui c'était trop bien merci beaucoup Et merci à vous pour votre écoute. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à découvrir l'univers de Gaëlle. Je vous mets toutes les informations en description. Et en plus, en ce moment, elle est en plein défi, comme moi. Mais au lieu de vous proposer d'arrêter de vous dévaloriser, elle vous propose d'oser. Si c'est pas bien complémentaire tout ça. Et surtout, si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser une note sur Apple Podcasts et Spotify. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Je vous embrasse. Décide !

Description

Dans cet épisode duo de DECIDE, rencontrez Gaëlle Wagner, une exploratrice au grand cœur, dont le parcours de vie nous inspire à oser et à nous reconnecter à notre humanité !


Elle nous plonge au cœur de son histoire, là où la vulnérabilité et la résilience se rencontrent. De son enfance marquante à ses voyages transformateurs, elle dévoile comment elle a puisé dans ses moments les plus sombres pour allumer sa propre lumière.


À travers ses explorations de nomadisme, ses engagements humanitaires, Gaëlle nous entraîne dans un périple à la découverte de soi. Ici on ne parle pas d'une simple quête géographique mais d'un voyage intérieur, où elle a appris à naviguer dans les tumultes de ses émotions et à embrasser sa vulnérabilité. Elle évoque les leçons précieuses, soulignant comment chaque choix l’a rapprochée de la femme qu'elle est aujourd'hui.


Cet épisode est une ode au courage et à la résilience, où Gaëlle montre qu'il est possible de se réinventer, de choisir sa propre voie et de vivre sans s'excuser.


Si vous êtes prêts à embrasser la puissance de la vulnérabilité et du courage, cet épisode est fait pour vous.

Préparez-vous à être inspiré à oser, à explorer et à vous ouvrir au monde.

Belle écoute ✨


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu n'as pas le choix.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que tu dois faire.

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout avoir.

  • Speaker #1

    Ne cherche pas. Fais comme tout le monde. Stop. Décide. Ce podcast, c'est le repère des esprits libres, de ceux qui veulent bousculer les normes, remettre en question les limites, les modèles, qui en ont marre qu'on leur dise quoi faire ou que ce n'est pas possible. Je m'appelle Joy et je serai votre hôte. Ici, on va parler sans tabou de tout ce qui peut brider ou pimper notre vie. Dans ce podcast, on va booster ton courage et ta sincérité, pour oser ne pas plaire à tout le monde, assumer tes choix et cesser de chercher la normalité, la conformité ou le sans-erreur. Parce qu'être libre, ça se décide. Décide. Bienvenue, aujourd'hui j'ai le plaisir de vous partager un épisode en duo où vous allez pouvoir écouter l'histoire de Gaëlle Wagner, exploratrice, voyageuse, altruiste et surtout profondément humaine, je vous embarque avec moi à la découverte de son voyage intérieur qui nous fait naviguer à la fois entre le nomadisme, l'humanitaire, les choix de vie, l'humilité, la recherche d'identité. Vous allez voir, grâce à elle, vous allez avoir envie d'oser, d'explorer, de donner et de vous délester. Je vous souhaite une très belle écoute. Salut Gaëlle, merci d'être sur Décide.

  • Speaker #0

    Bonjour Joy, c'est un plaisir d'être avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de cet échange parce que, comme on le disait en off, je ne sais pas ce qui nous attend comme à chaque fois. Je me laisse porter dans l'élan, la vision de chacun de mes invités. Mais par contre, j'aime bien commencer toujours avec la même question pour qu'on sache un petit peu qui tu es et pas de façon traditionnelle puisque j'aimerais savoir quelles sont les trois facettes de toi. que tu as envie de mettre à l'honneur aujourd'hui et qui t'ont permis d'être la personne que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    J'aime bien, ça change. Je me posais la question en plus, comment je vais me présenter, qu'est-ce que ça va être ? Et du coup, j'aime bien parce que c'est justement très spontané et ça me force à réfléchir sur un autre axe. Les trois points, je dirais, ma facette du courage justement, c'est vraiment de... d'avoir osé faire pas mal de choses dans ma vie qui m'ont pas mise dans des situations hyper confortables mais qui m'ont permise d'arriver où j'en suis actuellement et on en parlera du coup Ma facette, ma vulnérabilité aussi j'ai je tiens beaucoup à laisser passer, parler justement toutes les facettes de moi et j'ai un côté très vulnérable et donc il est souvent mis en lumière et Et je dirais mon enfant intérieur. Je suis quelqu'un qui aime jouer, qui joue toujours, qui a gardé son enfant depuis toujours. Et donc, je suis adulte, mais avec une grande part d'enfant et ça ne me quittera jamais. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Alors déjà, ça pose bien le cadre. Je sens que cet échange... Enfin, moi, perso, j'adore ces facettes, même si on les prend toutes. Mais alors, le courage, la vulnérabilité et le côté insouciance de l'enfance. Ça me parle beaucoup, beaucoup. Alors, du coup, pour rentrer dans le vif du sujet, je pense que si tu as choisi ces trois facettes, c'était aussi relié à certains événements de ta vie. Est-ce que tu as envie de direct nous mettre sur la table quels sont les événements qui t'ont permis de développer à la fois le courage, la vulnérabilité et l'insouciance ? Parce que je pense que tout est imbriqué et puis que tu as tiré des fils un petit peu comme ça, par hasard.

  • Speaker #0

    Alors, oui. Déjà, je suis née dans une famille qui était assez compliquée en termes de... Voilà, mes deux parents, c'était l'amour très vache, beaucoup de disputes, de bagarres. Et je n'irai pas encore plus dans les détails, mais c'était quand même plutôt très sombre. Et j'étais fille unique, donc je me suis retrouvée plutôt face à beaucoup de solitude. Ce qui fait que j'ai dû m'inventer un peu mes moyens de me... de m'occuper, donc j'étais beaucoup avec les animaux, j'allais beaucoup faire des aventures dans les villages, dans les maisons abandonnées, donc tout ça, ça m'a créé vraiment un état d'esprit un peu sauvage, un peu... J'allais aussi beaucoup aider les personnes âgées, donc ça m'avait créé une sensibilité, une envie de connexion en dehors de ma maison, et aussi un côté d'indépendance quand j'étais très jeune, donc ça, ça m'a beaucoup forgée. Ensuite, à l'école c'était compliqué, je suis restée à l'école, je me suis un peu conformée, on va dire. Et ça fait que... J'ai un peu éteint ma petite flamme, ma créativité, à un moment donné dans ma vie. Et donc j'ai continué un peu le cheminement, les études classiques, tout ça. Et en fait, à un moment donné, ma mère est tombée gravement dans l'alcoolisme. Donc il y a eu une autre période comme ça dans ma vie qui était assez compliquée parce que j'ai dû gérer mon école, mes études. Ma mère qui était au fond du gouffre, elle a fait un AVC à 40 ans, elle en a fait deux de plus. Après, il y a eu l'alcool. Oui, c'était là. Vraiment, c'était... C'était plutôt l'enfer. Donc ça m'a permis de rencontrer une grande partie de résilience en moi et justement d'accepter. J'ai été très longtemps contre ma mère, Mais pourquoi tu fais ça ? Et finalement, j'ai essayé d'avoir plus de compassion pour elle et jusqu'à comprendre aussi pourquoi elle en était devenue là. Donc ça, ça a été une autre épreuve de ma vie qui m'a mis face à beaucoup de doutes. courage, j'ai dû puiser dans ma force, j'étais pas très proche de mes parents, j'ai dû aider ma mère, c'était très compliqué.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement sur ce point-là, tu dirais qu'avec du recul, sans cet événement, tu développes pas le courage nécessaire pour la suite ?

  • Speaker #0

    Maintenant, j'ai réussi, il y a quelques mois, à ressentir presque de la gratitude pour ce moment de ma vie, parce que, en fait... Elle m'a montré l'exemple, dans un certain sens, de qu'est-ce qu'on pouvait devenir si on ne s'écoutait pas, si on ne faisait pas ce qu'on avait envie de faire au fond de nous, notre raison d'être. Voilà, elle vit avec le regret et elle l'a noyée dans l'alcool. Donc, d'avoir vécu avec une personne qui regrette sa vie, ça m'a donné cette raison d'être de ne jamais regretter la mienne. Donc, c'est pour ça que j'ai toujours écouté. J'ai fait mes études. Si c'était à refaire, je ne referais pas d'études. Clairement pas. Mais voilà, je suis allée jusqu'au master parce que c'était un peu ce qu'il fallait faire. Mais je me suis mis une règle, c'est que je suivrais toujours mon instinct, je suivrais toujours mon intuition pour faire ce qui me fait vibrer. Et merci maman, du coup. Dans le malheur, elle m'a quand même fait un énorme cadeau. Et voilà, donc ça m'a vraiment développé beaucoup de courage. Je ne pense pas que... Je ne peux pas savoir, mais je ne pense pas que j'aurais pu faire tout ce que j'ai fait, ou en tout cas avec cette force et cette volonté, si je n'avais pas grandi avec ma mère qui était dans cet état de dépression et d'alcoolisme.

  • Speaker #1

    Je trouve ça fascinant parce qu'on a souvent tendance à oublier qu'on grandit soit par mimétisme, soit par opposition. Et donc, du coup, quel que soit le miroir qu'on nous propose, il va nous permettre en fait ce rebond. Et aussi, ce que tu nous offres par cette immersion au cœur de ta jeunesse, c'est vraiment ton choix. Tu as choisi de ne pas subir la situation et de te dire en fait, comment je vais m'en extraire. Parce que tu aurais très bien pu aussi, toi, sombrer plus tard dans les addictions, parce que justement, mimétisme, et donc la vie c'est comme ça, et on est tous là en train de regretter, mais tu as choisi l'autre pan de l'histoire, et de ne pas juste subir, donc merci pour ce partage.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que souvent, ma grand-mère m'a dit une fois, mais je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas sombrer aussi, et en fait c'est vrai que... Il y a une grande partie de ma vie où j'étais un peu victime. Oui, mais moi, ma mère, elle était comme ça. Donc, du coup, c'est normal que je ne vais pas bien. Oui. Et puis, à un moment donné, un déclic qui se fait et qui dit, mais en fait, ce n'est pas ça ma vie. Je suis en train de me créer ce personnage de victime parce que j'ai eu une enfance compliquée. Ma maman a un passif compliqué. Donc, je suis comme ça. Je dois me plaindre. Et puis, à un moment donné, je me suis dit non, non, ça ne peut pas durer comme ça. J'ai des envies, j'ai des rêves, j'ai des choses que j'ai envie de faire dans ma vie. Donc je ne peux pas... Puis je n'aiderai pas ma mère si je mime justement son état. Donc à un moment donné, je ne sais pas à quelle période, il y a un switch qui s'est fait dans mon état d'esprit et hop, je suis passée de la gratitude à l'acceptation et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça t'a permis de concrétiser quoi ? Parce que tu parlais d'écouter ton instinct, d'élan. Donc je suppose qu'il y a eu des... des poussées de vie qui se sont manifestées. Et tu parlais de feu aussi, de flamme intérieure. J'adore cette notion qu'on est des êtres faits pour exprimer la vie qui nous traverse. Et comment tu as pu exprimer, toi, cette vie ?

  • Speaker #0

    Alors... Ma maman n'est pas le seul élément déclencheur, mais ça a été un très, très gros levier. Mais disons que c'est peut-être lié finalement à cette enfance un peu solo, l'envie d'aller voir ailleurs, parce que chez moi, ça n'allait pas. Mais toujours été attirée par le voyage, toujours été attirée par mener des expériences. Et donc, déjà très jeune, mon premier voyage, j'avais 15 ans, j'étais toute seule avec quelqu'un que je ne connais pas. Je suis partie à Londres et de là, j'ai commencé les voyages très souvent. J'ai vécu à Londres quand j'avais 18 ans et puis ça ne m'a jamais quittée. Et en fait, quand j'ai fait mes études, c'est là que j'ai beaucoup de choses qui sont venues dans ma tête en me disant je suis en train de faire des études que je n'aime pas parce que j'ai des comptes à rendre entre guillemets à ma grand-mère qui m'a aidée financièrement parce que mes parents ne pouvaient pas. Donc je n'osais pas lui dire que je voulais arrêter. Donc j'ai continué, je me suis forcée et finalement je sors de là et je me dis mon Dieu, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc j'ai un master en management international. Sur le papier, c'est magnifique, ça a fait très, très stylé, mais je suis sortie de là, je me suis dit, mais quelle horreur, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Et donc du coup, j'ai commencé par faire, donc entre mes deux années de master, j'avais fait une césure et j'étais partie en Asie. Donc c'est là que mon esprit s'est encore plus ouvert et que je me suis connectée à toute cette dimension d'humanitaire, de partage. Et donc j'ai vécu une expérience de trois mois. au Népal, en Inde et au Sri Lanka. Et là, au Népal, j'ai vécu un mois dans un monastère bouddhiste où je devais donner des cours d'anglais à des enfants orphelins. C'était un monastère qui récupérait les enfants soit parce que la famille n'avait pas d'argent, soit les parents étaient alcooliques, soit les parents décédés. Et donc, j'ai passé un mois là-bas et je me souviendrai toujours, je suis arrivée, j'ai pleuré, je me suis dit mais c'est magique et j'ai passé un moment mais... incroyable finalement, je me suis rendue compte que j'avais pas grand chose on va dire matériellement là-bas c'était la galère financière pour eux, la nourriture les habits, il n'y avait pas internet et pourtant je me sentais si riche en termes d'amour, en termes de connexion humaine de partage, enfin tout était en fait je me suis sentie si bien et Après, je suis partie en Inde. Je me suis occupée des enfants handicapés et de la conservation des tortues au Sri Lanka. Donc, c'était vraiment... C'était incroyable. Ça a été un premier gros déclic pour moi. Et donc, j'ai fini mes études. Après, je suis rentrée.

  • Speaker #1

    Alors, attends, déjà, tu t'es poussée parce que tu aurais pu faire un voyage classique. Tu peux faire un tour du monde pour voir les paysages. Là, tu choisis quand même trois univers. hyper puissant pour te reconnecter. Enfin, moi, c'est ce que j'entends à l'humanité, la plus profonde et la plus belle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. J'ai jamais, ou très rarement, j'ai jamais voyagé juste pour voyager. Enfin, si, ça m'est déjà arrivé, mais dans mes grands voyages, généralement, j'essaie toujours d'intégrer une part d'humanitaire. Et c'est vrai que là, j'ai commencé directement avec uniquement de l'humanitaire. Je ne sais pas d'où ça vient, mais depuis toute petite, j'ai une grande sensibilité pour les humains, les animaux. À 14 ans, 15 ans, je suis devenue végétarienne parce que je me suis forcée à regarder toutes ces vidéos qu'il y avait sur Internet. J'ai passé des heures à pleurer devant mon ordi, à regarder tout ce qui se passait. Je voulais vraiment affronter la réalité du monde. Et de là, j'ai vu aussi tout ce qui se passait socialement entre humains. Et en fait... J'avais cette volonté profonde, je veux aider, je veux apporter mon aide, je veux contribuer. Et à cette époque-là, j'avais besoin de partir, j'avais besoin de voyager, j'avais aussi envie d'apprendre l'anglais, tout était un peu lié. Et puis j'ai vu cet espèce de parcours humanitaire, c'était un truc organisé auquel on pouvait souscrire, et donc je suis partie. Je suis partie, je me suis dit, je ne veux pas refaire de l'humanitaire pendant trois mois. Je ne sais plus quel âge j'avais, c'était en 2019 à cette époque.

  • Speaker #1

    Ça t'a appris quoi sur toi, de vivre vraiment avec finalement des gens qui n'ont rien et qui ont une vision du monde diamétralement opposée à la tienne de par leur situation ?

  • Speaker #0

    Ça m'a appris énormément de choses déjà. Je me suis rendue compte de la chance que j'avais. de pouvoir respirer dans un endroit qui n'est pas pollué. L'Inde, par exemple, là où j'étais en Inde, c'était l'une des villes les plus polluées au monde. Je crois que selon un site internet, c'est la 25e ville la plus polluée au monde. Donc je sortais, je me mouchais, c'était noir. Il y a des milliers de personnes qui décèdent à cause de la pollution. Et je me suis dit, waouh, mais en fait... Ce qui paraît logique pour nous chez eux, c'est un privilège de pouvoir respirer. Et je me suis dit, mais ouf ! En fait, j'ai eu une énorme prise de conscience sur tout ce qu'on avait. Le chauffage, des lits confortables, des douches chaudes. Au Népal, j'étais en janvier, je me souviens, je me caillais. Je devais me doucher avec des sauts d'eau. Je devais faire mes besoins dans un trou. Et s'il était la nuit, j'étais au milieu de la jungle. Je me suis dit, waouh ! Et en fait, nous, on a... On a de l'eau potable dans nos toilettes, juste ça. J'étais confronter à une espèce de non-sens de tout ce qu'on avait, de tout le choix qu'on pouvait avoir. C'est juste, par exemple, les supermarchés. Quand je vois le nombre de paquets de trucs différents qu'on a, de choix, de marques, de machins, je me dis, on est fous. On est complètement fous. Eux, ils ont leurs légumes, leurs riz, et ça va très bien, ils s'occupent. Plus de l'humain autour que tout ce qu'on a. Bref, je pourrais en étaler des couches, mais ça m'a vraiment...

  • Speaker #1

    C'est ça qui, du coup, a aussi développé ta gratitude.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clairement. Et puis même, je me suis rendue compte que moi-même, finalement, j'étais ingrate aussi de certains comportements que je pouvais avoir. Ça m'a mise face aussi à mon privilège de pouvoir voyager. Et ça m'a aussi mis en question ce côté humanitaire où... Finalement, toi, en tant que privilégié européen ou, je ne sais pas, pays privilégié, tu peux aller voyager pour faire de l'humanitaire. Nous, après, on s'en va et on les laisse. Il y a plein de trucs qui se sont confrontés dans mon esprit. Je me suis dit, j'ai envie de pouvoir donner plus, avoir plus d'impact que d'aller juste venir, repartir, apporter mon aide, des enfants qui s'attachent à moi et je m'en vais parce que moi... J'ai fait mon humanitaire, c'est trop bien, j'ai fait ma bonne action. Donc il y a plein de choses qui sont venues dans ma tête, bien que ce soit une action noble de partir faire de l'humanitaire. Mais n'empêche que ça soulève certaines questions qui m'ont pas mal taraudé. Donc ça m'a vraiment cultivé ma gratitude et ma passion.

  • Speaker #1

    Et tu peux te faire entrer différente.

  • Speaker #0

    Ouais. Ouais, je suis rentrée différente et c'était très dur en plus, je me souviendrai toute ma vie. J'avais plus beaucoup d'argent au dernier jour, enfin les derniers moments où j'étais au Sri Lanka encore. Et je me suis mise à rechercher un emploi les jours avant et j'ai été prise le jour où je rentrais. Et en fait, j'ai pris l'avion, je me suis habillée en espèce d'hôtesse parce qu'à l'époque, je devais faire de l'hôtesse dans un château de vin. Et je me retrouve le lendemain, je rentre d'une mission humanitaire de trois mois et je me retrouve devant un hôtel avec une jupe serrée, des talons. Et je devais accueillir des gens friqués qui venaient s'inscrire sur des listes pour aller goûter des vins. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que je suis en train de faire là ? Choc de culture. Choc de culture, mais hyper intéressant. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir finalement, mais non, je me suis beaucoup plus... En fait, j'ai eu beaucoup... J'allumais plus forcément mon chauffage super tôt, je faisais attention quand je me douchais. J'avais beaucoup plus de conscience sur toutes les petites actions du quotidien qui me paraissaient normales. Le gaspillage, le plastique, enfin tout. J'essayais encore, c'est pas facile de penser à tout, mais d'avoir le moins d'impact possible. Parce que finalement, j'ai été confrontée aussi à la réalité du plastique au Sri Lanka. Et tous les matins, on nettoyait une plage, la même plage. sur 100 mètres, je pense, on était un groupe de 5, et on remplissait, je crois, 5 sacs plastiques de 100 litres de plastique, tous les matins. Et là, je me dis, c'est chaud, quoi. On le sait, on le voit, on comprend derrière nos écrans qu'il y a toute cette réalité du plastique qui est horrible, mais là, je l'ai vu en vrai, et comme je m'occupais des tortues, qui avaient soit des handicaps, soit des problèmes autres, eh bien, il y a une tortue, je me suis... Lucie, qui a je sais pas combien d'années, qui avait une patte sectionnée à cause des filets de pêche, et en fait elle est vouée à rester dans ce bac toute sa vie parce qu'en fait elle a incurgité tellement de plastique qu'elle ne peut plus plonger pour aller manger et se nourrir. Donc en gros on lui donnait du poisson, on devait appuyer sur sa carapace pour qu'elle coule et pour qu'elle puisse se nourrir. Et là, deuxième électrochoc quoi. Donc la réalité du plastique c'est pas un mythe, on le sait tous, mais là je l'ai vu sur un animal. qui ne peut plus nourrir, se nourrir. Donc, combien de tortues dans l'océan, dans la mer, ne peuvent plus couler ou ne peuvent plus se nourrir ? C'était dur. Franchement, c'était super dur. Mais du coup, j'ai appris. J'ai vu et appris beaucoup de choses. Ça a dû...

  • Speaker #1

    Te demander d'être vraiment sincère et honnête envers toi vis-à-vis de ta propre situation, non ?

  • Speaker #0

    Oui. Et aussi, j'ai longtemps été très dure avec moi-même et les autres en étant plus non, mais c'est nul, toi tu fais ça, c'est pas bien, moi mince, j'ai mangé ci, c'est du plastique, oh non, ça craint J'ai eu une période comme ça, sauf qu'à un moment donné, on ne peut pas non plus... C'est une réalité de la société. On peut avoir des actions qui mènent à des changements, mais il faut faire de son mieux. J'ai appris à être plus douce avec moi-même. Oui, j'utilise du plastique. Je l'utilise le moins possible, mais malheureusement, il y en a absolument partout. Des fois, on ne s'en rend même pas compte qu'on en utilise. Mais je fais de mon mieux. Je fais de mon mieux. J'essaye de... de parler sur les réseaux sociaux aussi. Je suis très présente sur LinkedIn. Et donc, je parle un peu de ces choses que j'ai expérimentées, que j'ai vues pour sensibiliser à mon échelle. Ça m'a donné une profonde volonté de vouloir contribuer et apporter plus au monde. Je ne sais pas encore comment. Mais je rejoins ce que je disais tout à l'heure. J'essaye maintenant, quand je voyage, d'avoir une action qui me permette... d'avoir localement, aidé localement. Donc là, je reviens de six mois de voyage au Maroc et j'avais créé une cagnotte pour un refuge animalier. On avait réuni 800 euros, on a fait un chantier participatif, on a pu refaire toute la clôture du refuge. Donc des petites actions comme ça, qui sont pas gigantesques, mais en tout cas ça change la vie d'une personne qui gère tout cet assaut, ce refuge. Et voilà, j'essaye. Je fais de mon mieux. En tout cas, ça... Ça m'anime et ça me fait du bien de pouvoir contribuer. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est hyper inspirant ce que tu partages, à la fois en termes de voyage, d'impact que ça peut avoir sur la planète, mais aussi dans nos vies, parce que je crois vraiment qu'effectivement, on a tous un rôle à jouer et qu'on ne pourra pas être parfait à part sortir de cette société. Et ce n'est pas possible, en fait. enfin je n'y crois pas, je vais plutôt le formuler comme ça est-ce qu'il y a des leçons que tu as tirées de ces expériences de ces personnes que tu as pu rencontrer qui aujourd'hui te permettent de dire ok voilà c'est comme ça que j'ai envie de contribuer parce que ça peut être dans tes expériences vraiment on va dire années de césure mais peut-être là tes expériences récentes où en fait tu te rends compte que L'image que tu avais de la vie n'est pas forcément celle que tu entretiens au quotidien là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a quand même un gros clivage entre la vie que j'avais il y a six mois et maintenant. Parce que du coup, je suis rentrée en me disant, je me lance dans l'entrepreneuriat, je monte mon activité. Et j'essaye de... Parce que je voyageais beaucoup. En fait, pour remettre du contexte, en 2022... J'ai fini mes études un an avant, peut-être à peu près. J'ai un peu pété un câble parce que du coup j'étais à Paris, en couple, dans un appart. J'avais envie d'aller continuer à voyager mais je ne le faisais pas. Puis je me suis séparée, je me suis dit ok, je prends mon sac à dos, je pars à l'aventure. Et donc finalement j'ai bougé pendant deux ans. J'ai vécu en Espagne, je suis remontée un peu en France, j'ai acheté un van, je suis repartie. Et en fait j'ai traversé toute l'Espagne, le Maroc et j'ai vécu six mois au Maroc. Et je suis revenue seulement là, fin avril dernier. Et direct, bam, derrière mon ordi, après avoir... J'ai travaillé six mois en auberge de jeunesse. J'étais tout le temps entourée de gens, en coloc, en famille, avec des gens du désert. Et donc, ça n'a pas été facile. Mais ces voyages m'ont appris beaucoup de choses. Et notamment, là récemment, en fait, ce dernier voyage que j'ai fait, je l'ai fait parce que je pense que j'étais vraiment perdue quand on rentre, quand on fait toutes ces études et que finalement, on perd un peu son identité. Parce que j'ai fait ça pour ne pas décevoir ma grand-mère et parce que c'est ce que un peu la société nous disait de faire, la Bac plus 5, sinon t'es rien. Je ressors et moi, je me dis mais qui suis-je en fait ? Ça fait des années que je fais ça pour les autres et je ne me suis jamais écoutée. J'étais en couple et finalement j'étais hyper dépendante, donc du coup je ne me reconnaissais plus non plus. Et donc je suis partie et en fait j'ai réalisé que j'étais partie pour me retrouver. J'ai fait un grand grand voyage introspectif, on va dire. J'avais besoin d'être seule, seule, sans amis, sans famille, sans chéri, sans rien, parce que je n'arrivais plus à me retrouver, je ne comprenais plus ce que je voulais. C'était vraiment très compliqué. Et donc, il y a un moment donné où, ça, je m'en suis rendue compte qu'après. Mais sur le moment, je pensais juste voyager, partir, découvrir des choses. Et c'est en début d'année, là, je me suis dit, mais en fait... Là, avec toutes les expériences que je viens de vivre depuis un an et demi, j'ai fait beaucoup de choses, j'ai fait une marche dans le désert, j'ai fait une école d'art martiaux, j'ai fait le refuge animalier, je me suis un peu baladée, et j'ai appris énormément de choses sur moi. Et à un moment donné, je me suis dit, mais je suis en train de construire quoi ? Je me voyage, c'est bien, j'ai rencontré des gens exceptionnels, j'ai grandi, j'ai eu énormément de leçons de beaucoup de personnes, notamment du... sur soi et notre position en tant que personne occidentale qui court après le temps, j'étais tout le temps pressée, tout le temps stressée de ce que je devais faire, donc j'ai eu une énorme leçon vis-à-vis du temps, notamment au Maroc, et justement c'est ça qui m'a dit mais qu'est-ce que je suis en train de construire ? Et donc j'ai décidé de rentrer, et c'est là que je me suis dit je veux contribuer J'ai besoin de contribuer. Je vois toute cette misère, je vois tous ces problèmes qu'il y a, que ce soit en France ou que ce soit à l'étranger. Et donc, le seul moyen de pouvoir construire quelque chose de plus stable, je dois moi-même établir mes racines. Je dois être plus stable, je dois créer. Et ensuite, je pourrais avoir plus de liberté pour pouvoir contribuer à l'échelle que je souhaite.

  • Speaker #1

    Du coup, ce que j'entends, il y a vraiment cette idée de partir à l'aventure pour aller à la rencontre de toi, mais ton essence profonde, pas juste l'identité que la société a voulu te coller et de rentrer pour, comme tu l'as dit, installer, solidifier tes racines pour que ton arbre puisse rayonner de façon beaucoup plus large. Est-ce que tu pourrais nous parler davantage de cette vie nomade ? Parce que je pense que dans ceux qui nous écoutent, il y en a qui peut-être aspirent à ça ou qui le vivent. Est-ce que toi, il y a des choses que tu peux nous transmettre en termes de leçons que tu as pu tirer de cette vie, même si ce sera évidemment que pour toi, mais comme si tu pouvais tirer un bilan de les avantages, c'est ça, les inconvénients, c'est ça et voilà ce que je fais avec.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas partie pour avoir un mode de vie nomade de base. Bon, là, je suis un petit peu posée depuis quelque temps, mais... De base, je devais juste partir un mois. Je devais juste partir un mois, ça s'est fini en presque deux ans. Et en fait, les avantages, c'est qu'on commence à se détacher de toutes ces croyances que l'on peut avoir déjà mentalement, le fait d'avoir peur d'oser, d'avoir peur d'aller vers les autres, d'avoir peur de... peut-être soit finalement, en fait, quand on est seul, on décuple des capacités incroyables que je n'aurais jamais cru avoir. De base, j'avais peur juste de commander à manger dans un restaurant. Et là, je me retrouve à limite toquer chez des gens pour leur demander si on peut m'huberger. Donc, le fait de se retrouver seule avec soi-même, c'est vraiment hyper intéressant parce qu'on commence à comprendre les capacités qu'on peut avoir et toutes ces peurs. à la con, qu'on a. Ils sont totalement des constructions mentales. Donc, grâce à cette période nomade que j'ai eue, j'ai pu vraiment grandir vis-à-vis de ça. Également, toutes ces questions de timidité, d'aller vers l'autre, de... J'ai rencontré, je crois, quand j'étais en auberge de jeunesse, j'ai rencontré peut-être en deux semaines 35 nationalités différentes. Donc, je me suis retrouvée culturellement à rencontrer des gens du monde entier. Donc ça, pareil, être nomade, ça te permet de rencontrer avec beaucoup de personnes. Et donc, tu changes ton état d'esprit, ta façon d'être, ton ouverture. Aussi, j'ai... je me suis rendu compte de tout ce dont je n'avais pas besoin. Parce que quand tu es avec ton sac à dos, Tu fais ton sac déjà en partant, tu ne sais pas trop combien de temps tu pars, tu dis un mois, mais c'est quand même dur de faire un sac pour un mois. Et je me dis, qu'est-ce que j'ai emmené ? Et je me suis rendue compte de toutes les conneries que j'avais emmenées, qui ne servaient à rien. Et en fait, au fur et à mesure du voyage et de cette période où j'allais de ville en ville, généralement je restais plutôt longtemps dans les endroits où j'aimais bien. C'est pour ça que je suis restée, que j'aimais bien, c'est pour ça que je suis restée six mois au même endroit quand j'étais en Espagne, à Grenade. Mais c'est là que je me suis rendue compte que je n'ai pas besoin de toutes ces gadgets, je n'ai pas besoin de tous ces habits, je n'ai pas besoin de... Donc ça m'a rendue vraiment très minimaliste. Et voilà. Non, vraiment, ça m'a énormément appris. Après, dans les inconvénients, personnellement... Après un long moment de nomadisme, je me suis rendu compte qu'il y a aussi une certaine solitude qui se crée. On est tout le temps avec du monde, mais on ne peut pas connecter très profondément avec tout le monde, ou certains, comme il y en a. Mais il y a un moment donné où ça reste en surface, parce que quand on rencontre des gens tout le temps, qu'on se présente, qu'on dit les mêmes choses, il y a une certaine routine qui s'installe. Je sais que dans l'auberge de jeunesse, il y a un moment donné où... Je ne pouvais plus m'ouvrir et raconter mon histoire 15 000 fois avec les mêmes personnes. Il y avait des connexions qui se faisaient un peu plus. Donc peut-être que c'est un avantage finalement parce qu'on commence à comprendre quels gens raisonnent plus avec nous, avec qui il y a plus peut-être d'intérêt à avoir des discussions plus profondes et échanger. Mais j'ai été confrontée à une certaine solitude aussi et puis la fatigue. Parce qu'il faut constamment chercher qu'est-ce qui va se passer après ? Est-ce que je reste là ? Est-ce que je rentre en France ? Est-ce que je visite un autre pays ? Et l'argent, ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Tout le temps dans une anticipation de la suite.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Et donc, j'ai décidé de rentrer parce que... Donc, comme je disais, poser mes racines, être stable et avoir mon pied à terre, en fait. Et je pense que c'est ça qui me manquait, c'est que je n'avais pas... de lieu où revenir vraiment pour me poser avec moi-même et repartir de plus belle avec plus d'énergie. Donc, ouais, c'est mes petits avantages.

  • Speaker #1

    Parlez de profondeur dans les relations. Qu'est-ce que ça a changé, justement, vis-à-vis des relations que tu as laissées en France quand tu es partie à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Eh bien... C'est assez intéressant ce qui s'est passé. C'est que pendant longtemps, j'ai été quelqu'un qui voulait être amie avec tout le monde. Trop peur de ne pas être aimée, parce que sûrement trop mal familieuse, chose là bien profonde. Et du coup, je voulais être amie avec tout le monde. Et en fait, le voyage m'a permis de faire un tri énorme de personnes qui finalement, on n'allait peut-être jamais se revoir. C'était ma période où j'étais à Paris, donc j'ai rencontré énormément de personnes, mais finalement, sur toutes ces personnes, il y en a très peu qui sont restées. Et en fait, ça m'a vraiment fait comprendre qu'ils sont mes amis, qu'ils restent, qu'ils sont là, et avec qui, bien que je parte pendant 5 ans, ils seront toujours là. Donc maintenant, c'est vrai, je les compte sur les doigts de ma main. Et également, chose assez intéressante, c'est que... Je suis partie de ma région et de chez mes parents avec, on va dire, une certaine haine de ma région, de ma famille, de la France. Oh, tout est nul, tout n'est pas bien. De toute façon, ici, vous ne comprenez rien. Nous, on se plaint trop. Moi, j'ai compris la vie. Je suis partie à l'étranger. Et en fait, je suis revenue avec beaucoup plus d'humilité et je me dis, mais en fait... Je critiquais les endroits où je vivais parce que je n'étais pas bien à l'intérieur de moi. Et je me suis rendue compte de ça parce que je n'étais pas bien aussi en voyage. Enfin, j'étais bien, mais il y avait un espèce de vide en moi encore. Et en fait, tout simplement parce qu'il y avait un truc en moi qui n'était pas réglé. Et maintenant, tout va mieux. Et en fait, j'ai reconnecté avec des gens avec qui j'étais au lycée, au collège, des amis d'enfance qui finalement sont toujours mes amis et ont toujours été là pour moi. C'est moi qui y ai fui et qui ne voulais plus entendre parler de ma région. En fait, je commence d'apprécier ma région autrement, j'ai reconnecté avec mon père, enfin, tout s'est embriqué. Avant, j'étais plus noir, blanc, c'est le voyage ou rien, c'est la famille ou rien, c'est les amis. Et en fait, maintenant, je me dis, mais il n'y a pas besoin de faire des conditions un peu... être bien partout. Donc, ouais, très, très, très, très belle leçon, ces voyages.

  • Speaker #1

    Avec du recul, justement, sur quoi tu t'es le plus mentie ?

  • Speaker #0

    J'aime bien cette question. Sur quoi je me suis le plus mentie ? Je pense que j'étais, ouais, très longtemps dans un égo de j'ai compris la vie. J'ai compris la vie. Et puis limite, je me demande si je n'avais pas eu une partie de moi qui était un peu dans cette prétention d'avoir tout compris parce que moi, je suis allée faire de l'humanitaire et je suis allée voir ailleurs. Alors qu'en fait, mais pas du tout. J'avais encore plus rien compris en fait. J'étais à désaller lumière d'avoir compris quoi que ce soit et je pense que je suis encore plus ignorante maintenant. En fait, ça m'a juste remis dans une position de... Je ne sais rien, j'ai tout à apprendre. Et tout ce que je vis sont des expériences qui me permettent de me grandir, moi, intérieurement. Et si je peux apporter à côté, par mes expériences, à d'autres personnes, très bien. En tout cas, c'est avant tout très personnel, je pense. Tout ce qui se passe, c'est tout mon vécu. Et donc, je me suis beaucoup mentie sur toute ma certitude de la vie et de ce que je pensais avoir compris. Ben non.

  • Speaker #1

    pas du tout c'est génial parce que justement la vie a mis sur ton chemin plein d'expériences pour que tu puisses déconstruire ces certitudes, que tu puisses remettre de la nuance aussi sur tes perceptions que ce soit vis-à-vis de toi-même des autres et de la façon de vivre et en fait ce que j'entends c'est que il y a beaucoup d'humilité maintenant et de tolérance sur le fait que d'autres vivent différemment que toi et c'est pas... Un qui a raison, l'autre qui a tort. C'est au contraire, on est tous là pour vivre l'expérience de comment je me reconnecte à cette vie qu'il y a en moi. Et tant que je crois avoir compris comment elle fonctionne, on va te présenter des expériences pour te dire que tu n'as rien compris.

  • Speaker #0

    C'est tellement ça. Vraiment, à chaque fois, c'est fou. La vie m'a mis sur mon chemin à chaque fois des expériences qui me disent Ah oui, ok, merci la vie, tu me fais comprendre encore ça. Et c'est vrai que je... Durant mon voyage, j'ai été dans différentes communautés, différents styles. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai été par exemple faire du woofing dans une ferme où c'était des militants qu'on pourrait appeler anarchistes, mais je n'ai pas envie de les appeler comme ça. Et puis c'était génial, j'ai appris leur façon de voir les choses. J'ai été avec des gens aussi, beaucoup de gens en van, en caravane, et j'ai appris une autre façon de voir les choses. Au Maroc, j'étais avec beaucoup de religieux. de personnes qui pratiquaient. Et j'ai essayé de comprendre tout ce qui... En fait, j'ai essayé vraiment de comprendre chaque aspect de l'humain et j'ai pris du bon partout qui me servait, qui m'apporte. Et j'ai grandi avec toutes mes expériences. Et je pense finalement qu'on a tous les jours à apprendre de quelqu'un, de l'humain. Et maintenant, je suis constamment dans cette position de... OK, on est en face à face. C'est sûr que tu as quelque chose, que tu peux m'apporter quelque chose, tu peux m'apprendre quelque chose. Et c'est tellement enrichissant. Je vois la vie comme un jeu où chaque personne que je vais croiser va m'apprendre quelque chose et je trouve ça incroyable.

  • Speaker #1

    Je trouve ça effectivement hyper riche de se dire qu'on est tous là dans le même jeu de la vie et qu'on va s'entraider, qu'on va co-créer une facette de nous, une facette du monde qu'on a envie d'explorer. Tu disais que tu es rentrée aussi pour déployer tes racines. Aujourd'hui, qu'est-ce qui te tient particulièrement à cœur ? Tu as envie de contribuer à quoi et comment ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui n'est pas encore hyper facile ni très claire pour moi actuellement. Parce que c'est vrai que pour contribuer à la hauteur que j'aimerais le faire, je rêverais de fonder une école, je rêverais de créer un refuge animalier. Mais ça demande quand même... des fonds, ça demande du temps, ça demande argent, temps, tous les moyens possibles, en fait. L'ultime,

  • Speaker #1

    c'est ça ? C'est ça. C'est le refuge ?

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup avoir une espèce de grande réserve ou aider les animaux à mon échelle, les enfants aussi. Tous ces enfants que j'ai vus au Népal. Alors, bien sûr, en France, il y a des enfants dans le besoin. Mais en fait, j'étais confrontée à ces enfants qui ont des rêves. et qui n'ont rien, mais qui sont là et te regardent et te disent Mais moi, je serai footballeur professionnel, moi, je serai médecin, je sauverai des vies, moi, je serai chanteur. Et ils y croient dur comme fer. Et finalement, je me dis, rien n'est impossible, mais ça va quand même être tellement compliqué pour eux. Ils sont dans le monastère bouddhiste. Ils n'ont jamais vu l'extérieur. À 18 ans, ils doivent choisir. Soit tu pars en études, soit tu deviens moine. Et là, je me dis, s'il part à Katmando, il n'a jamais vu la capitale, il n'a jamais vu tout. tout ce qui se passe, je me dis mais comment ça va se passer pour lui ou elle ? Et donc je me suis imaginé, j'ai été confrontée à ça et c'est loin d'être les seuls, tous ces enfants qui ont envie de pouvoir déployer leurs ailes et de faire des études. Donc je ne sais pas sous quelle forme, comment, mais en tout cas c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Mais bon, pour ça, il va falloir bosser autrement donc du coup là j'ai... J'ai plusieurs casquettes, on va dire. Je me lance dans de l'accompagnement sur LinkedIn. Je crée du contenu sur LinkedIn, mais j'aide aussi les personnes à le faire. J'écris aussi des posts pour des entrepreneurs. J'aide dans la communication, la stratégie de contenu, tout ça. Et je développe à côté des retraites dans le désert, donc des connexions pour se reconnecter. Donc ça, j'organise ma première au mois de mars, donc je suis trop contente parce que c'est un peu... Une retraite dans le désert, c'est la première chose dans laquelle j'ai investi en moi-même, en fait. Quand j'ai commencé à voyager dernièrement, dans tout ce cheminement d'introspection, c'est la première chose que j'ai faite. Et ça a été pour moi vraiment transformateur de me retrouver dans le désert avec des gens que je ne connais pas. suivre la lune, suivre le soleil, pas de temps, pas d'horloge, pas de pression, de faut que je me lève à telle heure, faut que je fasse ci, faut que je fasse ça. Donc simplement penser à soi. Et ça, c'est rare. Donc du coup, je vais proposer ça là au printemps. Et si ça se passe bien, le réitérer. Et également, j'écris un livre avec mon papa. Voilà.

  • Speaker #1

    Waouh ! Et il parle de quoi ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors... Il va y en avoir deux réellement. En fait, avec mon père, on va faire un road trip ensemble. Justement, on va refaire mon cheminement que j'ai fait jusqu'au Maroc. Donc, on va partir de la France et on va se faire tout un road trip ensemble pendant un mois ou plus jusqu'au Maroc, dans le désert. Et donc, j'ai aussi accessoirement, je rejoins l'organisation d'un festival de bien-être pour le Nouvel An au Maroc. Et donc, on va finir là-dessus. Et donc j'aimerais justement qu'on écrive un livre, lui et moi, sur ce parcours de reconnexion père-fille puisque pendant… Donc j'ai pas été proche de mes parents, après j'ai fui la maison familiale pendant dix ans et je suis revenue seulement, là j'ai reconnecté avec mon père au mois de mars dans le désert. Et donc là on va refaire ce chemin tout ensemble. J'aimerais qu'on écrive un livre ensemble là-dessus. Je ne sais pas encore comment il va être axé pour que les gens s'identifient. Et après, un livre un peu plus thématique, parce que mon père est un professionnel encyclopédie du vin. Il a tellement de savoir à retranscrire. Je vais l'aider à retranscrire 45 ans de sa vie professionnelle en bouquin. Et voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai une question. Comment tu fais pour faire le pont entre ce que tu as vécu dans des endroits loin, mais en tous sens ? Et comment aujourd'hui tu reviens finalement à ta formation d'origine ? Parce que je pense qu'il y a un monde entre LinkedIn et le Népal, tu vois. Donc, comment tu fais le lien entre les deux et comment toi aussi tu te sécurises ? intérieurement dans ta contribution ?

  • Speaker #0

    Déjà, je suis profondément rattachée à mon objectif ultime de, je ne sais pas quand ça va arriver, mais l'idée de pouvoir contribuer à la hauteur que je le veux à un moment donné dans ma vie, c'est ça qui me drive. Donc, je sais qu'à un moment donné, j'en suis persuadée, je vais réussir à faire quelque chose pour les animaux, pour les enfants. Je le sens profondément en moi. Et en fait, tous les jours, j'y pense. Et toutes mes actions sont par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment tes petites marches qui te conduisent à ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis finalement, LinkedIn, moi, j'ai... Si je me suis lancée récemment sur LinkedIn, c'est grâce à Ulysse Lubin. Je ne sais pas si ça te parle. J'ai participé à son challenge, ça s'est très bien passé. Il m'a aidée à ressortir, à oser parler sur les réseaux. Et de là, j'ai commencé à parler de mes expériences de voyage, de mes réflexions, etc. Donc, LinkedIn, finalement, permet de me raccrocher à ces parties de ma vie, de pouvoir... parler de ce que j'ai vécu, permettre à certaines personnes de réfléchir autrement sur certaines situations, sur certains privilèges qu'on peut avoir finalement. Et donc de mener des actions en fonction, de pouvoir les retranscrire en poste. Et du coup, ça me permet quand même de garder un lien entre les voyages, etc. Les expériences que je vais faire avec mon papa, par exemple, ou les futures expériences que j'aimerais vivre. Vu que je peux travailler partout, j'aimerais bien partir dans d'autres pays pour faire de l'humanitaire et pouvoir donc l'écrire et le partager. Donc, j'ai réussi à faire des liens qui ne me bloquent pas. J'ai du sens dans tout ce que je fais et c'est ça le plus important. Mais ce n'est pas toujours facile parce que des fois, on... on sait plus pourquoi on fait ce qu'on fait et donc on a perdu un peu cette vision long terme mais dès qu'on se raccroche en fait quand on perd sa vision long terme finalement on comprend plus pourquoi on fait ce qu'on fait voilà et donc tout est difficile tout est difficile pourquoi je fais ça quel est le but ça n'a pas de sens finalement de me poser de me raccrocher et ben hop tout devient logique et ça c'est c'est plus important

  • Speaker #1

    Justement, j'ai à cœur que ce podcast soit l'espace où on cultive notre esprit libre. Quel conseil tu donnerais aux gens qui nous écoutent pour qu'ils puissent cultiver leur esprit libre et garder en ligne de mire leur raison d'être, leur rêve le plus fou, leur élan de vie ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai envie de dire oser rêver parce que... En moi, je sentais qu'il y avait ce petit truc au fond de moi qui était très puissant, l'envie de contribuer, mais je le minimisais parce que mon entourage ou la société, ou je ne sais pas sur qui, je vais remettre ça, mais en tout cas me faisait comprendre, ou c'est comme ça que moi je l'associais, que ce n'était pas normal, c'était trop, ou alors il faut arrêter de rêver grand, c'est trop beau pour être vrai, ce genre de phrase, tu vois. Mais à un moment donné, non, en fait, on est capable de tout. Et c'est ça que j'ai envie que les gens comprennent, c'est que tout ce qui... Si c'est possible de le penser, c'est que tu peux le faire. Et sinon, tu ne pourrais même pas l'envisager dans ta tête. Donc, vas-y, fonce, fais ce qui te fait kiffer, arrête de penser au travail, l'horaire, machin. Moi, je n'ai jamais été salariée, je me suis toujours débrouillée. Je n'avais pas d'argent. Quand je n'en avais pas, j'allais travailler et on verra ce qui se passe. Maintenant, j'ai décidé de construire quelque chose qui me ressemble plus. Mais on a peur de choses qui n'existent pas, en fait. Et c'est ça que j'ai vraiment compris. J'ai envie de dire à les gens, s'il vous plaît, réalisez vos rêves, écoutez-vous, écoutez cette flamme en vous, cette petite voix qui vous dit, non, ce n'est pas possible, non, il ne faut pas l'écouter. C'est possible, vous pouvez. J'ai envie que tout le monde puisse se reconnecter à ça. C'est tellement puissant, c'est tellement beau. J'étais à une conférence dernièrement et la personne m'a un peu choquée avec sa phrase. Je me suis dit, mais il n'a pas tort. Il a dit, vous naissez, vous vivez et vous mourrez. En fait, vous êtes juste là pour nourrir la biosphère. Je me suis dit, c'est un peu violent, mais ce n'est pas faux finalement. Et donc ça, ça m'a encore donné un coup de bouche. C'est que non, je n'ai pas envie de me retrouver sur mon lit de mort en me disant, mince. j'aurais dû faire ça donc on a peur du regard des autres on a peur de se lancer on a peur d'être ridicule oui bah ça finalement on l'a tous donc oser rêver oser actionner faites voilà ouais c'est ce que tu partageais tout à l'heure ayez confiance dans

  • Speaker #1

    le fait que vous avez les capacités pour y arriver que moi j'aime bien être soutenue par ça que la vie est avec nous et pas contre nous donc en fait ces petites voix elles sont là aussi pour dire Ah mais c'est peut-être dans la direction que tu dois aller puisque ça te fait flipper. Sinon, tu ne serais pas flippée par ça, tu vois, on n'est pas flippée par aller chercher le pain le matin. Ce n'est pas des gros gros challenges. Donc en fait, si ce n'est pas des gros gros challenges, c'est peut-être que ça ne vient pas choquer la vie qu'il y a à l'intérieur de nous. Et que tout l'enjeu, c'est de se dire, ok, j'ai peur, mais je vais y aller quand même. Et voir, parfois, je vais m'asseoir avec cette peur pour comprendre pourquoi elle a peur. Parce que oui, ça peut être des traumas d'enfance, ça peut être tout ça, mais... Finalement, tout ça, ça peut aussi être des excuses pour ne pas y aller et se dire Comme tu aurais très bien pu te dire, j'ai vécu une enfance qui est comme ci, comme ça. Du coup, je ne vais pas y aller. Et non, la preuve vivante est là. Je décide de faire autrement.

  • Speaker #0

    Tellement. Et puis, j'ai écrit là-dessus justement il y a quelques semaines. Si j'avais écouté ce que tout le monde me disait, je ne serais jamais partie. Parce que tu es une femme, tu voyages seule, tu vas au Maroc, ça craint. Tu... Tu traverses des pays toute seule en camion. Enfin vraiment, j'avais tout, apparemment, tous les piliers pour ne pas partir. Et finalement, absolument rien de ce qu'on m'a dit était vrai. Je n'ai jamais eu un souci, je n'ai jamais été en danger, je n'ai jamais eu peur. Oui, si, j'ai eu peur, bien sûr, j'ai eu peur. Mais des choses normales, parce qu'il faut quand même rester alerte. Voilà, je n'avais pas de raison de m'inquiéter, finalement. Et c'est vrai que dans la vie, ce que j'ai compris, c'est qu'on est beaucoup plus malheureux quand on reste... Enfin, personnellement, j'ai été beaucoup malheureuse quand je restais dans ma zone de confort, quand je ne me challengeais pas, quand je restais dans ce qui était facile dans ce que je connaissais. Je n'étais pas nourrie, je n'étais pas du tout nourrie. C'était pas... Ouais, je vivotais, quoi. Et puis finalement, je me rends compte que c'est dans le challenge qu'on se rend compte que c'est derrière la peur qu'il y a le bonheur, finalement. Parce que c'est ce petit... Comme tu disais, c'est que la peur nous montre une indication qu'il y a quand même quelque chose au fond de nous qui nous donne envie. Par exemple, moi, j'avais toujours rêvé de chanter. Donc c'est un truc un peu bête. Mais j'ai pris mon premier cours de chant, là, il y a deux mois. Et pour moi, c'était une des choses les plus terrifiantes que je pouvais faire, de chanter. Et donc, je me suis dit, allez, je m'en fous, je vais prendre un cours de chant. Et finalement, je me suis rendu compte qu'un truc que je traîne depuis des années, dont j'ai peur, c'était rien. Et je pense qu'il y a tellement de gens qui sont face à leur peur en se disant, c'est impossible. Alors que, bah non, juste une petite action et tu verras, ce ne sera pas si méchant que ça.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu nous as appris aussi par ton témoignage, de ne pas forcément commencer par le rêve ultime. Tu ne commences pas par créer ton école et acheter un terrain pour faire tout ça. Non, en fait, il y a vraiment un découpage de rêve qui se crée, un chemin qui va amener à ça. Et donc, si ça paraît trop grand, faire en sorte de le découper pour que ce ne soit pas vertigineux pour abandonner en cours de route. Parce qu'il y a toujours moyen de faire des petites actions qui contribuent à, et peut-être que ça prendra plus de temps, mais au moins, il n'y a pas de dessoufflement en cours de route.

  • Speaker #0

    Totalement. Souvent, je me suis coupée la route parce que, justement, j'imaginais le plus gros, le plus haut, et je me dis que c'est impossible. Et c'est sûr, c'est comme si on te demandait... Enfin, je n'ai pas d'exemple. On ne peut pas aller de 0 à 100 en un claquement de doigts. Donc, ça passe par...

  • Speaker #1

    C'est comme si on venait de faire un marathon, alors que toi, tu as juste envie d'aller courir au bord de la mer tranquille.

  • Speaker #0

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Comme si on part faire des petites courses et après, on envisagera le marathon.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Mais ça, il faut le savoir, entre guillemets. C'est logique, mais c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui s'imaginent tellement grandes et du coup, ça leur scie les pieds. Ils n'avancent pas. Non, c'est impossible. Tant pis. C'est trop beau pour être vrai.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Mais il y a un côté quand même réaliste qu'il faut avoir, c'est que ça ne passe pas par des phases qui sont forcément très agréables. Donc là, moi personnellement, j'ai décidé à 30 ans de retourner chez mon père pour planter mes racines, pour monter mon entreprise. Donc c'est dur. Je me suis mise dans la solitude encore plus, derrière mon écran après du voyage. Je retournais chez son père à 30 ans, ce n'est pas forcément hyper gratifiant, mais je sais que c'est le prix à payer. C'est le prix à payer à l'heure actuelle, après deux ans de voyage, avoir compris certaines choses. C'est ce que je me donne quelques mois, j'ai ma deadline, mais c'est mon prix à payer. Donc je pense aussi qu'il y a cette notion de prix à payer qui est bien d'inclure, parce que des fois on pense vouloir faire quelque chose, mais quand on se rend compte du prix à payer qu'il y a derrière, on se dit ah non, peut-être pas Carrément. Peut-être pas. Pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Avant que je te pose la dernière question de cet épisode, est-ce que tu as envie de transmettre quelque chose que tu n'aurais pas forcément dit ? Un conseil, une citation, un regard que tu portes ?

  • Speaker #0

    La première chose qui me vient en tête, c'est la phrase qui m'a beaucoup suivie. Je ne sais plus qui a dit ça, mais c'est une phrase qui m'a suivie au début de mon voyage, justement, où je me suis dit j'ai envie de faire plein de choses, mais j'ai peur. Et c'est là que j'ai compris à quel point se lancer permettait de justement tourir le chemin. Et il y a cette citation de trois mots, enfin quatre mots, saute et le filet apparaîtra Et en fait, ça montre bien... Je l'image bien cette phrase parce que saute, on a peur, t'es là, t'es dans le vide, t'as le vertige, tu sais pas ce qui va se passer, t'as cette espèce d'adrénaline qui te dit saute, vas-y ! Mais tu sais pas ce qui va se passer. Et finalement tu sautes et tu te dis ça va, le filet apparaît, tout va bien en fait, t'es pas mort, t'as un toit, t'as des gens à qui parler et en fait y'a rien qui peut t'arriver finalement de... Bon y'a des choses extrêmes, mais bon on peut pas... Voilà. Mais... Il n'y a rien de mal, généralement, qui peut t'arriver. Donc, juste saute, fais, et tu verras. Il y a un petit coussin très confortable après tes actions. Et c'est là que je rejoins ta phrase, que la vie, justement, elle est là pour nous. Enfin, elle n'agit pas contre nous, justement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    Même si c'est inconfortable, même si parfois on se pose plein de questions, elle est là pour nous. Exactement. Ce podcast s'appelle Décide, et donc, du coup, j'aime bien clôturer... avec une simple question et en même temps si profonde. Qu'est-ce que toi, tu décides de continuer ou commencer ?

  • Speaker #0

    C'est bien. Ça me met dans mon état d'esprit de m'engager et de faire. Là, je m'engage réellement à mettre en place mon futur accompagnement de voyage. Parce que j'ai envie de pouvoir retranscrire tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai compris, et pouvoir l'offrir aux gens. Et c'est quelque chose que je remets un peu toujours après. Parce que c'est tellement important pour moi que finalement j'ai trop peur de m'y mettre. Et j'ai l'impression qu'il y a ça aussi dans les rêves, c'est que des fois ils sont tellement importants qu'on croit que si on s'y met et qu'on n'y arrive pas, on va les perdre. alors qu'en fait non on fait que sans rapprocher si on fait des actions donc là voilà je m'engage à mettre en place tout mon programme mes futurs programmes pour pouvoir proposer des accompagnements des voyages immersifs dans le désert dans un premier temps voilà merci

  • Speaker #1

    infiniment Gaëlle merci à toi tu es merveilleuse et j'ai adoré cet échange oui c'était trop bien merci beaucoup Et merci à vous pour votre écoute. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à découvrir l'univers de Gaëlle. Je vous mets toutes les informations en description. Et en plus, en ce moment, elle est en plein défi, comme moi. Mais au lieu de vous proposer d'arrêter de vous dévaloriser, elle vous propose d'oser. Si c'est pas bien complémentaire tout ça. Et surtout, si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser une note sur Apple Podcasts et Spotify. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Je vous embrasse. Décide !

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