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DECODEUR

#109 Bien Fait, le papier peint français et éco-responsable de Cécile Figuette

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52min |26/04/2024
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#109 Bien Fait, le papier peint français et éco-responsable de Cécile Figuette

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52min |26/04/2024
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Description

Un épisode autour des papiers peints, je sais que ça va vous plaire ! Surtout si ce papier peint est imprimé en France, avec du papier issu de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres éco-labellisées, fabriqué à la demande, bref tout ce qu'on aime savoir et entendre. 

Je suis donc ravie d'échanger avec Cécile Figuette sa fondatrice et créatrice engagée.

Ensemble on parle de ses dessins,

et de la façon dont elle travaille pour qu'ils deviennent des papiers peints,

ses collab' avec d'autres artistes,

tous ses critères éco-responsables sur lesquels elle s'engage,

à quel point le consommateur y est sensible,

si ça n'est pas un luxe de consommer durable,

de son parcours et ses inspirations évidemment,

de la tendance du panoramique qui est encore bien là,

du sur-mesure pour les pros,

de sa vie à la campagne,

de sa sensibilité,

bref la conversation est riche et très plaisante, c'était un bonheur d'échanger avec Cécile.

J'espère que cela vous plaira (n'hésitez pas à nous le dire, ça fait tjrs plaisir !).

Bonne écoute !


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

> à mettre un commentaire ou 5 étoiles (sous la liste des épisodes, rubrique "Laissez un avis")

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> à découvrir les 100 épisodes déjà en ligne et les différents formats de l'émission

> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...! 

Merci beaucoup 👍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco, et à chaque nouvel épisode, j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble, on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco, ou vers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, arrobase décodeur, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Cécile Figuette qui a fondé la marque de papier peint éco-responsable Bienfait. C'est une marque que je suis depuis le début, on avait même fait un talk en public ensemble pour les un an de décodeur sur l'engagement durable des marques. Mais j'ai réalisé il y a quelques mois seulement qu'on n'avait jamais fait d'épisode dédié, entier, ensemble. Donc on va y remédier tout de suite. Bonjour Cécile.

  • #1

    Bonjour Hortense.

  • #0

    Je ne vais pas vous détailler ici tout de suite, c'est Cécile qui va nous en parler, mais en gros, Bienfait, c'est une marque qui propose des papiers peints bien faits. Cécile, tu nous diras si c'est pour ça que tu as appelé ta marque Bienfait. Mais en tout cas, bien pensé, bien fabriqué, c'est imprimé en France avec des papiers issus de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres écolabélisées, fabriquées à la demande. etc. Et tout ça dans un style très contemporain, très inspiré, très fort avec les dessins de Cécile ou des très belles collabs qu'elle peut faire. Donc je suis vraiment ravie Cécile de papoter enfin officiellement avec toi aujourd'hui.

  • #1

    Merci de m'avoir invitée de nouveau Hortense.

  • #0

    Et avant de commencer, je voulais remercier Tom Guignon, Tom Guignon RP, une agence de relations presse qui est dédiée à la déco, au design, à l'art de vivre, qui nous accueille dans ces super bureaux du Marais. C'est parti, Cécile, depuis ce talk ensemble. Donc, c'était 6 décodeurs à 5 ans. C'était donc il y a 4 ans. Déjà. Oui, déjà. Sur l'éco-responsabilité, comment tu trouves, c'est une question très large pour commencer, comment tu trouves qu'a évolué justement la société, je dirais grosso modo, dans ce sens ? En fait, en 4 ans, par exemple, dans l'univers d'éco-design, est-ce que tu vois une différence ou pas vraiment ?

  • #1

    Alors oui, je vois une différence, j'entends une différence. J'entends des prises de parole plus fortes, j'entends qu'on communique quasiment systématiquement sur des process, sur des façons de fabriquer, sur des valeurs. Aujourd'hui, une nouvelle marque, elle a, à mon avis, tout à gagner à montrer qu'elle est engagée. Je pense que c'est un petit peu la base. Après, entre ce qu'on nous dit, ce qui est réel, et surtout la façon de consommer, je pense que là, il reste une marge de manœuvre importante. Et c'est là que j'essaie de me placer dans la façon dont nous, on aborde la production et le développement de notre marque. Dans le sens où... Bien produire, bien fabriquer, c'est ce que tu disais tout à l'heure, c'est vrai qu'il y a ça dans... C'est la notion d'exigence qu'il y a dans le nom de bienfait, c'est évident, mais il n'y a pas que ça. Il y a quelque chose de l'ordre de la quantité aussi et de la sobriété. Je sais que c'est un mot qu'on entend beaucoup en ce moment parce que ça fait partie de cet engagement écologique dont on parle énormément, et c'est très bien, mais j'y crois fermement. Nous, nos collections, elles sont courtes, on sort peu de choses. Et ce n'est pas tout à fait ce que je constate autour de moi. Je constate qu'il y a quand même énormément de concurrence, énormément de marques, tout le monde a quelque chose à vendre et un produit peut-être beau et intéressant à apporter, sans doute, et c'est parfois très bien. Mais cette offre pléthorique, elle finit par me gêner quand même. Donc à ce titre, je pense que la société est encore... Enfin, la société, c'est un grand mot, mais ce n'est pas seulement les valeurs que les marques portent, c'est aussi la façon dont le consommateur choisit. de se comporter.

  • #0

    Donc, il y a deux choses. Il y a le sujet des marques, peut-être même certaines qui vont communiquer en disant qu'elles sont engagées, en fait, pas tant que ça.

  • #1

    Alors, évidemment, ça fait une petite récupération, mais ça, oui.

  • #0

    Et il y a le côté consommateur aussi.

  • #1

    Voilà, je pense que le consommateur a une responsabilité par rapport à la façon dont il s'engage sur ce qu'il choisit de faire comme son choix, tout simplement.

  • #0

    Tu dis quoi ? T'es une marque engagée, on dit quoi ? Marque durable, éco-responsable, c'est quoi ? Quel mot on utilise ?

  • #1

    Éco-responsable, je trouve que c'est peut-être un peu fort, parce qu'on ne va pas se mentir, même si on fait tous les efforts dont tu as parlé, je te remercie, c'est vrai qu'on est hyper attentifs et qu'on en fait beaucoup, on a fait notre bilan carbone. on va assez loin dans la façon dont on travaille et dans l'attention qu'on porte à ces valeurs-là. Je dirais engager, ouais, engager.

  • #0

    Engager, c'est bien. Alors, quels sont ces critères sur lesquels tu t'engages, si on peut les balayer pour ceux qui ne connaîtraient pas forcément bien fait, parce qu'ils sont quand même nombreux. Il y a par exemple, c'est une fabrication française déjà.

  • #1

    Oui, nos imprimeurs sont en Ile-de-France et en Normandie. On travaille avec des petites structures qui sont très sensibles aux mêmes problématiques que nous. la gestion de leurs déchets, l'utilisation de papiers, tu l'as rappelé, issus de forêts éco-gérées, des encres éco-responsables, à base d'eau. Un emballage aussi, c'est important l'emballage, un emballage recyclé et recyclable, pas du tout de plastique. Et puis aussi, nous, on travaille énormément en surmesure, on ne fait jamais de stock, comme ça, pas d'invendus, pas de gaspillage.

  • #0

    Donc, ça veut dire quoi ? Quelqu'un qui commande, tu vas fabriquer à la demande ? Oui,

  • #1

    exactement.

  • #0

    Et sur quel délai ?

  • #1

    Dix jours maximum. Alors évidemment, après, si le client est très loin, il y a un temps d'expédition. qui s'y ajoutent, mais c'est aussi une des pistes d'amélioration sur lesquelles on essaie de travailler, à savoir trouver des... des imprimeurs qui répondent à nos critères d'exigence ailleurs, pour éviter d'avoir expédié, en particulier en Amérique du Nord, et à mettre du papier peint dans l'avion. Je préférais imprimer aux États-Unis et utiliser du ferroviaire pour la livraison sur place.

  • #0

    Donc là, tu cherches ?

  • #1

    Oui, on a commencé à faire des tests avec différentes structures. C'est long, c'est compliqué, on n'est pas tout à fait en capacité d'être sur place beaucoup. Mais oui, c'est un développement que j'ai vraiment à cœur d'avancer.

  • #0

    Tu parlais des encres à l'eau. Tu veux dire que si elles ne sont pas à l'eau, elles sont à quoi ?

  • #1

    Elles sont à base de solvants.

  • #0

    Et c'est ça qui fait qu'elles sont polluantes.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Et le papier peint COV, c'est quoi ? Sans rentrer vraiment dans les détails.

  • #1

    COV, c'est les composants. C'est comme les peintures, en fait. C'est cette capacité que le revêtement va dégager dans l'air quelque chose qui ne va pas être bon à respirer. Donc, si c'est ça en COV, ça veut dire que c'est ça en composants volatiles toxiques pour toi.

  • #0

    Et ça, typiquement, est-ce que pour toi, ce sont des arguments, enfin pas pour toi, mais pour d'autres marques ou sur notre sujet d'avant, c'est un argument marketing ou est-ce que tu crois que le consommateur, ça y est, il fait attention à ça ? Il a une connaissance de ses arguments ?

  • #1

    Je te dirais un peu des deux. Je pense que oui, pour malheureusement certaines marques, c'est un argument marketing. À mon sens, aujourd'hui, ça me semble un peu étonnant de ne pas y faire attention quand tu fais un choix de... Surtout quand on parle de l'intérieur de ta maison, on parle d'un endroit où tu auras tes fenêtres fermées, tes enfants, ta famille. Si tu ne fais pas attention à ce que tu mets chez toi, ça me semble un peu curieux, mais tout le monde n'a pas les moyens de faire ces choix-là. Et ça, je l'entends parfaitement. Les problématiques écologiques, elles ne sont pas pour tout le monde forcément.

  • #0

    Oui, c'est un vrai sujet. On va y revenir. Garde de bien ça. Il y a un sujet sur la quantité de matière aussi. Tu disais, comment tu gères ça ?

  • #1

    De toute façon, travailler le sur-mesure, elle est assez simple, à savoir qu'on demande au client de nous donner les dimensions du mur ou des murs qu'ils ont à recouvrir, et on va lui imprimer uniquement la quantité dont il a besoin. Parce que tu sais, le papier peint, quand on doit décaler la répétition, enfin, décaler les laits pour les poser côte à côte, pour que la répétition se fasse correctement, il y a beaucoup de gâches en haut et en bas, le papier peint en rouleau traditionnel. Ce qui est quelque chose qu'on évite absolument pour ne pas avoir tout ce gaspillage. Donc le client recevra uniquement le décor à la taille de son mur, sans gâche, avec peut-être 5 cm en haut et en bas, pour s'assurer qu'il ait bien pris ses cotes et qu'il n'en ait ni trop ni trop peu. Mais à mon sens, c'est quand même important.

  • #0

    On va revenir sur cette idée de pédagogie pour le consommateur. Tu disais, la vraie question, est-ce que ça ne reste pas un luxe de consommer durable ?

  • #1

    Alors, ouais, c'est... Allez, on y va ! Je pense que si, évidemment. Bien sûr.

  • #0

    Parce que les marques engagées, elles sont souvent plus chères.

  • #1

    Évidemment. Moi, le prix du produit bien fait, il n'est pas positionné dans une volonté de ne toucher qu'une catégorie de personnes. Il est ce qu'il est parce que ça coûte cher de fabriquer de la façon dont on a choisi de fabriquer. Ça coûte cher de fabriquer en France, ça coûte cher de ne pas faire de quantité, ça coûte cher d'expédier de la façon dont on fait. Tout ça, ça coûte de l'argent. C'est pas un choix d'économie, c'est un choix de qualité. Donc évidemment, je comprends et je déplore, mais c'est comme ça, je comprends que ça ne soit pas un prix très grand public. Évidemment que les problématiques écologiques, ou en tout cas les réponses qu'on essaye d'apporter à ces questions-là... Oui, elles ne vont toucher que des gens un petit peu plus privilégiés qui auront ce luxe de se préoccuper de ces questions-là.

  • #0

    Mais comment on peut changer ça ? Justement, tu vois, par exemple, l'impression, elle est chère. Est-ce que l'imprimeur peut aussi faire des efforts ?

  • #1

    Non, je réfléchis en même temps que tu me poses la question. Aujourd'hui, je ne sais pas comment te répondre parce que ça... Peut-être qu'il faut... Oui, tu peux le faire, tu peux faire imprimer à l'étranger, là où la moindre est moins chère, mais ça ne me paraît pas être une économie... Moi, en tout cas, je n'ai pas forcément envie d'aller vers ça. C'est autre chose.

  • #0

    Quelle solution tu verrais ? Tu vois, il n'y a pas de... En brainstormant à notre petit niveau, tu vois, il n'y a pas de...

  • #1

    À moins que ça devienne une nouvelle façon de faire tellement vulgarisée, tellement à très grande échelle que ça soit là. Mais tu sais, aujourd'hui, le prix du papier, c'est terrible. Ça a eu une augmentation folle depuis la guerre, etc. Tous ces coûts-là ont augmenté. Malheureusement, je sens qu'on est un petit peu coincé avec ça.

  • #0

    Dans le talk, je ne sais pas si tu te souviens, Mathieu Bourgeau de Tiptoe disait qu'il faudrait peut-être, je ne sais pas ton point de vue, que ce soit les grandes marques qui changent le game. Parce que tant qu'il y aura des très grandes marques qui feront à petit prix...

  • #1

    Alors oui, dans ce contexte-là, j'attends toujours qu'il y ait une espèce de porte-parole à la Stella McCartney, qui a fait énorme sur la mode pour... justement produire autrement, ne pas utiliser de matériaux. Son cheval de bataille, c'était justement beaucoup la souffrance animale. Mais au-delà de ça, elle a quand même eu une prise de parole pas du tout dans l'air du temps à une époque et qui a vraiment renversé le game. En décoration, moi, j'attends toujours. J'attends toujours, c'est ce que je me dis à chaque visite à Milan. On en parlait tout à l'heure, mais moi, j'attends qu'un énorme acteur qui est très en vue, extrêmement envié et dans la place... Disons, on arrête de travailler comme ça. Maintenant, ça va être sourcé, ça va être labellisé, ça va être qualitatif et ça va changer pour tout le monde. Toi,

  • #0

    comment tu... C'est bizarre, je vais essayer de te le former. Comment tu vis toutes ces marques de papier peint qui peuvent vendre justement des gros, gros tirages alors qu'ils sont moins bien en tout point ? Comment tu vis ça ?

  • #1

    Au début, pas très bien. Enfin, je te dis au début parce que quand on a commencé, tu sais, ça fait dix ans cette année.

  • #0

    Oui,

  • #1

    l'aventure bien faite.

  • #0

    Je sais, mais j'aurais dû le dire dans mon intro. Pardon, je ne l'ai pas dit.

  • #1

    Non, pas du tout.

  • #0

    C'était l'info hyper importante.

  • #1

    Ça fait dix ans à la fin de cette année. Et quand on s'est installé, il ne restait plus beaucoup de marques de papier peint en France. Il y avait les grands, grands acteurs, Pierre Fray et d'autres, mais quand même assez peu. et qui était sur un créneau très traditionnel. Donc on est arrivé avec une proposition qui bousculait et très différente. Aujourd'hui, c'est évidemment très différent. La concurrence est assez féroce. Je ne l'ai pas très bien vécue. Et puis assez vite, je me suis dit, tu sais, ça veut dire que voilà, tu es sur un segment de marché très porteur. Les gens vont avoir envie de ce produit et c'est très bien. Et d'ailleurs, tu sais, je ne la regarde pas, la concurrence. Très peu.

  • #0

    Ah ouais, c'est marrant.

  • #1

    Je ne fais pas de veille, je ne regarde pas ce que sortent les autres parce que... Au moment où on fait nos collections, si, là je regarde, je vérifie que ce que j'ai envie de sortir n'existe pas ailleurs, parce que ça, en général, pour moi c'est limitant, c'est bloquant. Je ne veux pas aller sur les plates-bandes de quelqu'un, je n'ai pas envie de rajouter du bruit au bruit, ou de m'engouffrer dans une tendance parce que ça va être commercial et que c'est une valeur sûre. Ce n'est pas du tout la façon dont on travaille et dont on réfléchit aux collections. Mais non, j'évite de la regarder. Et comment je vis toutes ces marques qui se... Tu me disais quoi ?

  • #0

    Qui vendent des gros tirages pour rien du tout ? Tu peux avoir ton papier peint trois fois moins cher.

  • #1

    Il y a de la place pour tout le monde. Et puis les gens qui ont moins de moyens pour aller vers un produit plus qualitatif, il faut peut-être aussi qu'ils aient un produit qui leur place chez eux. Et tant mieux, tu sais.

  • #0

    Chacun fait avec ses moyens, c'est ce qu'on disait.

  • #1

    Chacun fait avec ses moyens.

  • #0

    On ne peut pas tous avoir les moyens.

  • #1

    Si les gens un peu plus privilégiés... on a les moyens de faire ces choix de décoration ou ces choix de consommation plus engagés, c'est très bien. C'est à ces gens-là qu'il faut persuader, c'est à ces gens-là qu'il faut s'adresser. Mais voilà, il en faut pour tout le monde.

  • #0

    Toi, tu n'as pas attendu qu'on tire cette sonnette un peu d'alarme ou que ce soit tendance, tout cet engagement ? C'est vraiment un positionnement évident depuis le début ?

  • #1

    Alors oui, et puis un petit non. C'est-à-dire que oui, c'est un positionnement évident parce que moi, j'ai travaillé dans le textile pendant dix ans avant cette... Cette activité de papier peint, je dessinais des motifs pour les tissus. Et cette expérience m'a permis de comprendre, la toxicité c'est peut-être un grand mot, mais en tout cas l'impact écologique très fort qu'a le monde du textile. Générer des déchets et cette masse de nouveautés tous les six mois, qui est vraiment problématique. Donc ça, ça a été un repoussoir. Ça a été au bout de dix ans, ok, je vais sortir de ce milieu, et je vais faire autre chose, et je vais surtout le faire d'une façon très différente. Donc, oui, c'est là depuis toujours. Après, pour être très honnête, au début, par manque de moyens, c'est évident que je n'avais pas de budget pour faire du stock et pour aller chercher de l'économie d'échelle de cette façon. Donc, il y a un petit peu des deux.

  • #0

    Tu disais, ton expérience avant, comment ça t'est venu, cette idée de créer bien fait il y a dix ans ?

  • #1

    Alors, j'ai travaillé pendant une autre période de dix ans dans ce milieu. C'est quoi un designer textile pour les éditeurs ? C'est une activité qui consiste à dessiner des motifs au raccord, des motifs qui se répètent, et à en vendre les droits de reproduction, parce qu'en France, le droit français n'autorise pas la vente d'une création de cette façon, mais on fait de la licence. Donc tu vends les droits de reproduction de ta création, de ton motif, de ton imprimé à un imprimeur qui va faire du tissu ou une marque de mode ou de décoration. Donc on avait avec mon collègue de l'époque des clients comme justement des très très grands acteurs de la fast fashion, Zara, H&M, Gap. Et puis des plus jolies, enfin jolies c'est peut-être pas le bon mot, mais en tout cas des maisons plus intéressantes du luxe, Kenzo, Le Lièvre. Des acteurs différents dans la maison. Et l'idée du papier peint, elle est arrivée par justement cette envie de changer d'échelle déjà, de passer du petit motif qui se répète à un motif qui va avoir une plus grande envergure. de maîtriser un peu la création et la production surtout. Parce que quand tu vends un dessin, il va être envoyé en général en Asie pour être imprimé sur un tissu et tu ne sais pas comment il va être colorié, tu ne sais pas quel tissu, quel vêtement, etc. Donc au début, ça ne te gêne pas et puis au bout de dix ans, tu es quand même assez curieux. Et puis, moi je suis née dans les années 70, donc le papier peint, ça fait partie de l'univers dans lequel j'ai grandi. J'en avais dans toutes les maisons, dans toutes les pièces surtout. Donc c'était un moyen d'expression qui m'intéressait et mon collègue avait la même envie que moi, donc c'est parti de ça. C'est parti de cette envie de maîtriser un petit peu la production, de nous-mêmes apporter un produit nouveau dans le milieu du papier peint qui à l'époque était... Un peu fleufleur, un peu ça se répète. Et puis, le panoramique n'existait pas vraiment encore, à part la maison Zuber qui faisait des panoramiques pour la maison Blanche et ses endroits d'exception. Donc, on a senti qu'il y avait une sorte de niche et d'endroit où exprimait quelque chose d'assez nouveau.

  • #0

    Et avant d'être designer textile, je remonte encore un peu plus loin. Qu'est-ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais plus jeune ?

  • #1

    J'étais photographe avant. Tu as fait des études de photos ?

  • #0

    Ah oui, d'accord.

  • #1

    J'ai fait les beaux-arts, des études de photos. et des études de mode.

  • #0

    Et où est-ce que t'as appris à dessiner ? C'est toi qui dessines, là, pour bienfaits ? Ah oui, au Beaux-Arts. Oui,

  • #1

    c'est moi qui dessine, mais pas que moi. J'invite plein de gens.

  • #0

    Raconte-nous, tu fais pas mal de collabs. Comment tu choisis les artistes ou les personnes avec qui tu fais des collaborations ? Alors,

  • #1

    écoute, c'est très variable. Ça peut être un mail qu'on m'envoie, ça peut être moi qui ai un coup de cœur sur le travail de quelqu'un que je découvre. au hasard des réseaux sociaux, d'une exposition ou d'une découverte qu'on présente, il n'y a pas de règles du tout, en fait. C'est assez spontané. Je reçois aussi beaucoup de portfolios maintenant parce que les illustrateurs ou les dessinateurs ont compris qu'on était une marque qui s'intéressait à la création, donc je reçois beaucoup de choses. C'est très variable, il n'y a pas de règles.

  • #0

    Et pourquoi faire des collabs ?

  • #1

    Parce que c'est la partie de mon travail que je préfère.

  • #0

    Oui, mais tu pourrais, toi, toute seule... Non,

  • #1

    non. J'ai un certain savoir-faire, mais je ne sais pas tout faire. Bien loin de là. Et puis, je trouve ça passionnant, en fait, de rencontrer un artiste, de l'inviter à s'exprimer sur un autre médium aussi. Ça aide beaucoup, ça. Aller chercher quelqu'un qui fait du dessin pour le livre, comme on avait fait il y a longtemps avec Béatrice Alemania, qui dessine pour la littérature jeunesse et qui est vraiment une très grande auteure dans ce milieu-là. ou travailler avec Mathilde Denis, qui est une artiste contemporaine signée chez Perrotin, qui a des expos partout sur le monde, qui a un travail pictural et de collage et de peinture hyper personnel, hyper beau. Elle a eu envie, elle aussi, de faire du papier peint, du décor, ça lui semblait intéressant. Je trouve que ces translations, en fait, d'un médium à un autre, c'est hyper réjouissant.

  • #0

    Et comment vous travaillez ensemble ?

  • #1

    C'est assez variable aussi, mais la plupart du temps, soit j'ai déjà une idée que je ne peux pas moi mettre en œuvre avec mes moyens, donc je la propose. J'ai envie d'un paysage où j'ai envie de... d'une jungle ou autre, et puis on travaille à quatre mains comme ça. Parfois, on me soumet des dessins un petit peu bruts. Ça m'est arrivé avec une artiste américaine. J'avais en tête un jardin, Audrey Hélène Weber, une fille super douée, et je lui ai demandé de me dessiner simplement des fleurs. Donc elle m'a fourni une trentaine de fleurs, et puis moi ensuite je les ai organisées dans l'image, dans l'idée que j'avais du jardin, avec son travail. Donc c'est vraiment une collaboration dans ces cas-là. Ça peut être de cette façon-là, ou ça peut être simplement je... Il me semble que telle œuvre serait très adaptable et très adaptée à la décoration murale. Je la fais numériser en très grand format. et on fait des tests d'impression avec nos imprimeurs et ça devient un décor. Et puis, ça peut aussi... Attends, je réfléchis à d'autres typologies de collaborations qu'on a eues plus récemment. Par exemple, là, va sortir dans quelques semaines, je ne sais pas quand sera diffusé cet épisode, mais en tout cas, à la fin du mois d'avril, une collaboration avec une artiste collagiste française qui s'appelle Lya Rochas Paris. Je suis son travail depuis longtemps et j'aime beaucoup cette façon de s'exprimer par le collage et les images qu'elle recompose. Et là, ça a été assez libre en fait. Comme j'aimais son travail et sa façon de s'exprimer, on s'est rencontrés pour un petit peu se renifler, j'ai envie de dire, se comprendre. Je vais expliquer un peu les contraintes que j'ai pour le décor, les contraintes d'échelle, les contraintes de définition. Et puis une œuvre d'art, ce n'est pas tout à fait comme un papier peint dans le sens où... Le papier peint, il faut qu'il discute avec ton sol parce qu'il va y être apposé. Enfin, il va être sujux que c'est apposé, on va dire. Donc, il faut penser à différentes nuances et à ces sujets-là de décoration. Et puis voilà, elle a travaillé, elle m'a fait des propositions et on a affiné ensemble ce qui nous semblait le plus adapté.

  • #0

    Et c'est plus facile ou plus difficile de travailler avec un créatif en étant deux créatifs, justement ?

  • #1

    Moi, je trouve ça assez intuitif, en fait. Surtout que j'ai longtemps été de l'autre côté, où j'étais celle à qui on demandait un motif ou un dessin. Donc je crois que je suis assez à l'aise dans cet exercice, j'ai l'impression. Il y a pas mal de sujets sur lesquels j'ai beaucoup de doutes et où je ne suis pas toujours à mon aise. Mais sur ce sujet-là, je me sens plutôt à ma place. C'est vraiment très agréable.

  • #0

    Et sur lesquels tu as des doutes ?

  • #1

    Tu me t'en es une, je sais. Non, disons que c'est un secret pour personne qui me connaît de près. Je suis moins à mon aise dans cette fonction de manager et de chef d'entreprise. Tu sais, je te disais, moi, j'ai fait des études artistiques, donc ce n'est pas ma passion, le tableur Excel et l'analyse du bilan comptable. Mais ça fait partie des choses qui sont absolument incontournables aussi. Donc, je suis très bien entourée. J'ai une équipe formidable et des consultants et des gens qui m'aident beaucoup, beaucoup. sans lesquels ça ne serait pas du tout aussi intéressant. Mais non, non, c'est sûr, je ne suis pas très amandaise à cette place-là.

  • #0

    Et c'est quoi une équipe ? Vous êtes combien à peu près ?

  • #1

    On est très peu, on est cinq personnes.

  • #0

    Quel est ton procédé ? J'en reviens à ton procédé un peu créatif, toi. Est-ce que tu te dis, tiens, je vais lancer une collection, j'ai une thématique ? Ou est-ce que tu te fixes des délais ? Et puis au moment où tu te décides, comment tu travailles ?

  • #1

    Alors, je vais te décevoir, mais il y a très peu de process, à part les process de fabrication. Non, moi, je... En fait, depuis la création de Bienfaits, j'ai à cœur de me sentir très libre. Ce n'est pas un caprice, c'est vraiment une nécessité. Je n'ai pas envie... J'ai eu pendant longtemps, justement, ces exigences de collection. Quand je faisais du textile, on participait à des salons, etc. Donc, j'ai eu envie de m'affranchir de ça. Il se trouve que c'est assez peu tenable, si on est sincère, parce qu'il faut quand même avoir un calendrier de sorties, de nouveautés qui correspondent à ce que le secteur attend, plus ou moins, parce qu'il y a une saisonnalité dans notre secteur d'activité. J'ai mis assez longtemps avant de la comprendre, mais maintenant c'est plus clair. Je ne construis pas de collection, mais en revanche, je sais que j'ai des temps forts de sorties dans l'année. Donc, on sort des nouveautés au printemps et à l'automne, au moment des grands salons, finalement.

  • #0

    C'est ça, cette saisonnalité dont tu parles ? Oui. C'est lié à quoi ?

  • #1

    C'est lié aux habitudes, je pense, de consommation, aux salons qui correspondent au secteur d'activité.

  • #0

    Donc les personnes achètent plutôt du papier peint, tu disais, en janvier ?

  • #1

    Alors, plutôt au printemps.

  • #0

    Au printemps.

  • #1

    À partir du début de l'année, il y a un temps, si tu veux, nous, la fin de l'année où les gens sont en termes de consommation sur leurs fêtes de fin d'année, les cadeaux, tout ça. Bon, on n'est pas du tout sur ce... secteur, enfin sur ce moment-là, sachant que nous, on a une clientèle assez mixte, c'est aussi un client final, un particulier, mais c'est quand même aussi beaucoup des architectes et des décorateurs qui sont sur des projets. mixtes également, des projets particuliers et des projets plus ERP ou contractes, on va dire. Donc oui, il y a une saisonnalité. On ne construit pas vraiment de collection, parce que je t'ai fait suivre les nouveautés qui sortent en avril, et tu as pu constater qu'il n'y a pas une thématique comme ce serait attendu. Je ne travaille pas du tout comme ça. Je l'ai fait pendant très longtemps, je vois bien comment le faire, mais ça m'intéresse beaucoup moins. Aujourd'hui, si tu veux, mon... Comment dirais-je ? J'ai à cœur de... De présenter des choses qui n'existent pas déjà. Je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est important de ne pas ajouter du bruit au bruit. Moi, je me sens un petit peu dépassée par l'abondance d'offres aujourd'hui. Ça me met assez mal à l'aise et je voudrais ne pas du tout fonctionner de cette façon. Donc, on sort très peu de choses. Tu vois, on sort trois, quatre nouveautés deux fois par an, ce qui est très, très peu par rapport à ce qui peut se faire par ailleurs. Mais je pense que ça nous convient parce que ce qu'on sort, c'est fort. Voilà, il faut laisser le temps à l'œil de se faire et aux clients de s'approprier un petit peu cette proposition. Et je crois que... En tout cas, moi, ça me correspond.

  • #0

    Alors une fois que tu as ton dessin comment on travaille ? Tu as un dessin en A4 et après tu le mets sur ton ordinateur tu le mets à l'échelle ou c'est l'imprimeur quelles sont les étapes ?

  • #1

    Par exemple quand c'est moi qui dessine dans les nouveautés il y a un grand décor qu'on appelle Vélouto et qui est comme une sorte d'aquarelle floue ça c'est des peintures que j'ai fait l'été dernier c'est pas très grand ça doit faire un A3 Je l'ai numérisé en très haute définition. Et puis, ça me permet d'en avoir un fichier digital que je peux ensuite retravailler sur Photoshop, vérifier que la qualité soit bonne. On fait des tests d'impression ensuite. On adapte la chromie avec nos imprimeurs. Et puis, on le teste. On vérifie que cet agrandissement, ce changement d'échelle... l'huissier et sera quelque chose de pertinent dans un intérieur.

  • #0

    Parce que oui, la translation du dessin au décor, elle n'est pas toujours très heureuse. Parfois, ça ne fonctionne pas du tout. Et ça se passe la plupart du temps comme ça. Donc des fois, c'est des petits dessins qui ne sont pas très grands, qui sont scannés et très agrandis. Donc il faut faire attention avec quoi on dessine ou avec quoi on peint pour qu'une fois que c'est changé d'échelle, ça reste charmant et séduisant. Voilà, c'est à peu près comme ça.

  • #1

    Mais tu dessines et tu peins en disant tiens, je vais créer un... Tu vois ?

  • #0

    Pas vraiment. Ça dépend. Je te dirais, moi, c'est vraiment beaucoup de choses à l'instinct. C'est très agaçant de travailler avec moi d'ailleurs, parce que je réfléchis pas. Les choses, elles se font parfois un tout petit peu malgré moi. Donc, ça peut rester là. Ce qui va sortir, c'est dans mon bureau depuis presque un an, et j'y pensais pas du tout. Et puis, il y a deux mois, Ou trois, j'ai eu tout à coup... Enfin, pas tout à coup, il n'y a pas de révélation, ce n'est pas la foudre qui me frappe, mais disons que j'ai eu cette envie de choses floues. En fait, j'ai eu envie de douceur. et de légèreté. Et puis ces harmonies de couleurs, c'était peut-être parce que c'était au creux de l'hiver, ça m'a semblé être intéressant. Et j'ai fait des tests, et puis il se trouve que ça marche très bien, et je suis très contente du résultat. Et donc, c'est vraiment très varié. Là, il y a une autre référence qui ressemble à un grand herbier. C'est pareil, c'est des plantes que je dessine depuis, je ne sais pas, 3 ou 4 ans. Il y a eu un point de départ un jour, j'ai certainement complètement oublié d'où ça vient. Il y a eu un livre qui m'a inspirée, et puis ensuite c'est parti dans tous les sens. et ils sont au mur derrière mon bureau chez moi, et quand je suis en Zoom avec mon équipe, les gens le voient et me disent mais dis-donc, c'est très joli, on n'en ferait pas un papier peint et voilà, on a fait un test, et en effet, ça fonctionne très bien, mais tu vois, c'est décevant, il n'y a pas vraiment de process très...

  • #1

    Non, mais pourquoi tu dis que c'est décevant ?

  • #0

    Non, parce que je vends... Disons que c'est très organique, et c'est parfois un peu... Je pense que ça doit être un peu compliqué pour une partie de mon équipe, mais bon, maintenant, on les a habituées, et puis ça va, mais... ça peut être un peu pénible, je pense.

  • #1

    Oui, mais c'est le résultat final qui compte. C'est tes créations, plutôt que ton fonctionnement créatif. Comment tu définirais ton style ? Là, on est un podcast, donc imagine, ceux qui ne te connaissent pas, comment tu décris ? Typiquement, tu parlais tout à l'heure, tu m'envoyais le dossier avec tes nouveautés, ce sont trois univers complètement différents.

  • #0

    Oui, très différents. Alors ça, c'est une question qu'on m'a parfois posée et à laquelle j'ai du mal à répondre, parce que précisément, À part peut-être le travail sur l'échelle du motif, ça c'est important. J'en ai parlé tout à l'heure un petit peu et c'est vrai que ça reste assez différenciant par rapport à d'autres marques. On a aussi beaucoup de décors panoramiques, mais pas que. Un style... J'ai l'impression que les gens ont cette idée qu'on est une marque ludique. Alors c'est toujours un petit peu étonnant pour moi, parce que c'est pas vraiment ça que je sais... Moi, en tout cas, que je veux faire passer comme idée, mais c'est pas grave du tout, ça me gêne pas, cet adjectif, au contraire. J'aime bien l'idée qu'il y ait de la joie et de l'optimisme dans la décoration. Oui, je te dirais, non, il n'y a pas de style, il y a une attention portée à l'échelle, il y a... Des gammes de couleurs très travaillées, il me semble, c'est important pour moi.

  • #1

    Ou alors, comment tu décrirais ton univers ? Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? Qu'est-ce qui te nourrit ? Ça, c'est nous, les journalistes,

  • #0

    on adore cette question. Tellement de choses, et en même temps, comment te raconter l'art de façon très générale ? Tu vois, là, je sors de l'exposition de Brancusi, ça m'a électrisée tellement c'est beau. Je connaissais peu cet artiste et c'est très, très, très, très beau. Oui, l'art, évidemment, l'illustration beaucoup. C'est ma formation, j'ai étudié l'illustration et le beaux-arts. Le dessin, évidemment, mais la musique, les voyages, le cinéma, la culture. Enfin, je crois que comme plein de créatifs, on baigne dans une grande soupe d'inspiration. On est un petit peu entouré d'images et à un moment, il y a quelque chose, tu vois, comme un filtre qui se fait. Et puis ça émerge, mais oh là là, ça sonne un peu pompeux tout ça. Il n'y a pas de recette magique. Je crois que ça arrive des fois, et puis des fois pas du tout. Je cherche et je me trompe et c'est moche. Il y a pas mal de hasards.

  • #1

    Où est-ce que tu travailles, justement ? Est-ce que tu as un bureau ou pas forcément ? Il y a des moments précis ? Enfin oui, j'imagine qu'il y a des moments précis, mais tu vois.

  • #0

    Oui, alors depuis le Covid, on est une équipe... qui est un petit peu en télétravail et en présentiel au showroom de Paris. Tu sais, on a une boutique que tu connais dans le Marais. Et puis, c'est là où l'équipe reçoit nos clients. Et c'est là où je viens faire les réunions et où je passe du temps, évidemment. Mais par contre, quand je suis en période de création, on va dire, ça, c'est plutôt chez moi. Donc oui, j'habite... J'ai une pièce, j'ai la chance d'avoir une maison, et donc j'ai une pièce pour moi. C'est un grand luxe et je peux travailler.

  • #1

    Tu peux laisser les choses en plan,

  • #0

    etc. Je peux les étaler dans la cuisine. C'est très agréable.

  • #1

    J'imagine. Tu parlais, on dit une boutique ou un showroom,

  • #0

    n'importe qui peut venir pour vos rendez-vous ? Oui, bien sûr. C'est plutôt sur rendez-vous, mais comme on est là la semaine, on ne refusera pas les gens qui se présentent, évidemment.

  • #1

    Est-ce que tu as des modèles qui sont les mêmes depuis le début ? Oui. Ou, parce que j'ai l'impression, je suis allée voir sur le site, tu en arrêtes ou tu les continues tous ? Comment ça se passe ?

  • #0

    Alors, on a une collection qu'on appelle plutôt perpétuelle. Moi, j'ai dans l'idée que quand un motif est juste, il n'y a pas vocation à le supprimer deux ou trois ans après sa sortie. On en a délisté un ou deux, mais vraiment très peu. Soit parce que la collaboration s'était arrêtée avec un artiste, soit parce que c'était son moment de partir, de le retirer. Mais non, c'est une collection qui est là pour durer.

  • #1

    Et sinon, est-ce qu'il y a des tendances en papier peint ? Tu vois, des choses qui marchent bien ?

  • #0

    Oui, je crois. Moi, ça ne m'intéresse pas tellement. Mais bien sûr, je les vois. C'est vrai que j'achète quand même la presse pour regarder un peu. Mais bien sûr qu'il y a eu des grandes tendances de panoramique, il y a eu des grandes tendances de décors végétaux et foisonnants qui emportent dans des paysages un peu de rêve, de voyage. Toi,

  • #1

    tu ne suis pas...

  • #0

    Mais si, je serais malhonnête de dire que ce n'est pas le cas, bien sûr, parce que, comme je te disais, je baigne un peu dans... dans le même bain que tout le monde. Donc, bien sûr que j'ai envie de rayures et de fleurs. Mais disons que cette histoire de tendance, ce n'est pas ça qui va nous driver.

  • #1

    Toi, est-ce que tu as un best chez toi ?

  • #0

    Oui. Enfin, ils sont en train de se remplacer là, mais oui, on a un best qui est un décor panoramique qui s'appelle Bahamas et qui représente... Un grand décor de fleurs, de gravures du XVIIIe, qui représente la flore des Bahamas, justement, qui est un petit peu en train d'être remplacée par un décor de rayures qui s'appelle Diabolo, très coloré, qui plaît beaucoup. Et puis, Claudie. Claudie qui existe depuis, mon Dieu, au moins 15 ans maintenant et qui a un dessin très léger, très facile de nuages au point, aux traits, noir et blanc. Ouais, on en a quand même certains qui sont des... des iconiques de la marque qui sont très demandées, que du coup, on a décliné dans plusieurs coloris.

  • #1

    Et toi, est-ce que tu as un chouchou ? Tu vois, vraiment, que tu as adoré créer ou pour une collab qui existe encore ou pas ?

  • #0

    Oui, mais ça change. Ça change parce que, comme pas mal de gens qui créent, je crois que je me lasse aussi pas mal des choses que je fais moi-même. Donc là, je suis encore très excitée par ce qui va sortir parce que ça fait peu de temps que c'est créé et donc, j'ai très envie de les voir. J'ai des gens, j'ai hâte de comprendre si ça va rencontrer son public ou pas. Ce n'est pas toujours le cas. Mais oui, mon préféré depuis tous les temps, depuis tout le temps, c'est Birds. C'est un très grand oiseau qui est aussi un dessin, une gravure du 18e qu'on a. dont on a agrandi l'échelle et qu'on a composé de façon assez géométrique et qui devient un décor très très puissant. Et en même temps assez classique, parce que c'est juste un oiseau, c'est juste de couleur, donc il y a quelque chose d'assez simple, mais en même temps très fort par son échelle. Et celui-là, je trouve qu'il est très très intemporel. Et il voyage vraiment partout. Il est beau dans les chambres, il est beau dans les bureaux. Moi, je l'ai eu deux ou trois fois dans différents lieux où j'ai vécu et je ne me suis pas encore lassée.

  • #1

    C'est en lien avec son tatouage qu'on peut voir qu'il y a un oiseau. Oui. Ah, c'est fou, c'est l'oiseau du papier peint.

  • #0

    C'est le même.

  • #1

    Ah, canon. Comment, toi, en 2008, t'as proposé des grands panoramiques. Aujourd'hui, c'est vraiment très tendance. Toi, t'en fais toujours beaucoup. Pourquoi ça plaît autant ? Et pourquoi, toi, tu te concentres aussi beaucoup sur le panoramique ?

  • #0

    Alors, en fait, le panoramique, je crois que, en tout cas pour moi, c'est comme une fenêtre. Et c'est cette espèce de façon de... C'est pas ornemental comme un motif. Un motif, ça décore. Un motif qui se répète, ça décore. Et c'est comme une petite... Je sais pas, une musique ou... Alors qu'un panoramique, à mon sens, c'est plus comme un... C'est un paysage vers lequel le regard peut s'enfuir et la rêverie ou en tout cas l'imagination est convoquée d'une autre façon. Et je crois que ça fait appel à ça. à l'imaginaire, à l'idée que tu regardes à travers une fenêtre quelque chose et que ça n'est plus un mur qui t'enferme ou qui en tout cas fait une limite. Bien au contraire, là, la limite n'existe plus avec cette histoire de jardin ou de vue vers un horizon. Moi, c'est ça qui me plaît dans l'histoire du panoramique, que le mur devienne une sorte de page illustrée qui te raconte quelque chose et où tu peux vraiment projeter un imaginaire.

  • #1

    Et comment on ose ça ? Parce que justement, il y a peut-être des personnes que ça freine justement de raconter autant une histoire.

  • #0

    Alors ça, moi je pense qu'il ne faut jamais regretter d'avoir pris des risques en fait. Et si on n'ose pas, il faut choisir un lieu ou un mur qui soit suffisamment... Il y a des murs comme ça dans un lieu de vie. Il y a des murs où tu passes devant, ils plantent l'ambiance dans ton décor, dans ton lieu, que ce soit un couloir ou... Le premier mur à droite quand tu rentres dans un salon, ça donne l'idée de ce que tu veux installer comme ambiance dans cette pièce-là, mais tu ne vas pas passer ta journée devant si tu as peur de te lasser. Parce que c'est ça, les gens, souvent, ils ont peur de se lasser ou ils ne savent pas si ça va leur plaire longtemps. Bon, je ne sais pas moi, c'est comme... À ce moment-là, il faut choisir cet endroit-là. Il faut choisir un endroit soit de passage, un endroit où tu ne restes pas, soit un endroit où tu vas rester mais tu ne vas pas le regarder. Ça va être derrière ton lit, ça va être derrière ton canapé. Donc quand tu rentres, tu le vois et c'est beau et l'ambiance est là. Et voilà, mais une fois que t'es assis, tu peux te concentrer sur ta discussion et avoir ta vie dans ce lieu sans que le papier peint prenne toute la place.

  • #1

    Oui, pour toi, il y a des nouveaux usages, utilisations du papier peint. C'est pas forcément dans le salon, sur les quatre murs.

  • #0

    Non, non, non, c'est dans le bureau, dans la salle de bain. Moi, je sais pas pour toi, mais ma grand-mère, elle fait du papier peint dans la salle de bain partout. Ils se décollaient, c'était un enfer. Mais c'était des pièces où, voilà, on peut en mettre partout. Y a pas de restrictions. Et puis, ces dernières années, on s'est dit, on va en mettre que sur un mur parce que, justement... On n'est pas prêt à lâcher le tout blanc et les murs tout blancs ? Oui, bon, peut-être. Il y a toujours une certaine frilosité, mais ça, c'est comme pour tout, dans la mode ou dans les choix que tu fais. Mais quatre murs de papier peint, si c'est le bon papier pour la bonne pièce, c'est magique. C'est quand même un effet que tu n'auras pas avec une couleur. Non, non, c'est un vrai booster de morale. Ça change ton état d'esprit, je pense. Comme une musique, à mon avis.

  • #1

    Et aujourd'hui, en plus, c'est plus facile à poser.

  • #0

    Ah oui, clairement. C'est plus facile que la peinture, c'est plus facile que le papier peint traditionnel, en tout cas l'intissé dont on parle, puisque c'est avec ça qu'on travaille, nous. Oui, c'est extrêmement facile à poser. La colle sur le mur, tu présentes ton lait de papier peint, tu le maroufles, tu l'essuies bien, et puis c'est réglé. Ça dépend de la hauteur de ton mur, etc., bien sûr. Mais franchement, moi, je l'ai fait souvent, et je ne suis pas... exceptionnel en bricolage.

  • #1

    Toi, tu changes souvent ton... Est-ce que tu as du papier peint ?

  • #0

    Je me demandais si ça me faisait cette question. Oui, j'en ai, mais très peu, et dans des pièces où je ne vais jamais.

  • #1

    Ah ouais, tu pourrais pas avoir ton papier peint sous le nez tous les jours ?

  • #0

    Non, c'est compliqué, ça, je pense.

  • #1

    Et des papiers peints d'autres marques ?

  • #0

    Oui, j'en ai. Oui, j'en ai dans les chambres des enfants, du papier peint, bien fait pour le coup, dans un bureau et dans la chambre d'amis. Il y a du papier peint qui n'est pas un papier peint bien fait.

  • #1

    À quoi ça ressemble justement chez toi ? Tu vis où ? Tu dis dans une maison ? C'est quel style ? Déjà une maison, on sait que tu as un peu plus de place pour exprimer tes goûts. Est-ce que tu aimes la déco ? Est-ce que c'est plutôt un style ?

  • #0

    Alors j'habite à la campagne, j'habite dans la forêt, etc. Je suis d'ailleurs de Paris, en Seine-et-Marne, et je vis dans une très très vieille maison du XVIe siècle, donc hyper rustique, avec des tomates au sol, des grosses poutres. Il y a de très grandes fenêtres et j'ai un grand jardin, j'ai cette grande, grande chance. On est loin de Paris, donc c'est plus facile d'avoir accès à ce genre de lieu. Et alors la déco, oui, je te le disais tout à l'heure, moi je ne suis pas décoratrice. Les gens me posent ces questions-là. Et en fait, mon expertise, c'est quand même plutôt la couleur et le motif. Donc c'est vrai que bien sûr, j'aime les belles choses et j'aime m'entourer d'objets qui ont... Voilà, qui sont beaux à regarder, mais ce n'est pas une maison décorée chez moi, du tout. C'est une maison confortable, c'est un vrai refuge. Tout a été acheté de seconde main, chiné en brocante ou autre. J'ai très peu de choses récentes. J'ai une belle cuisine moderne, mais je veux dire, tu ne l'as pas souvent vue dans des magazines de déco.

  • #1

    Même si ce n'est pas récent, ça peut être joli et décoré.

  • #0

    C'est très agréable.

  • #1

    C'est pas décoré.

  • #0

    C'est pas que ce n'est pas décoré, mais je n'y réfléchis pas, je pense, comme un décorateur ou une décoratrice. Contrairement à ce que peut-être tu peux projeter sur mon activité en se disant, ah ben tiens, non, du tout. Donc... Moi, je m'y sens très bien. Je la trouve hyper agréable et confortable. Et je pense que c'est le cas pour les gens qui y vivent et les gens qui viennent nous voir. Mais voilà, ce n'est pas une maison décorée de décorateurs.

  • #1

    Tu as toujours habité là ?

  • #0

    Non, non.

  • #1

    Tu as toujours habité dans une grande maison à la campagne ?

  • #0

    Non, avant, je vivais à Paris. On est partis de Paris il y a huit ans. Mais j'ai grandi à la campagne. Donc, c'est un peu un grand retour au calme.

  • #1

    Et tu penses que tu aurais été moins créative en restant à Paris ?

  • #0

    Non. Non, je crois pas. Je crois pas que ça vient du lieu. Non, ça je crois que c'est pas corrélé. Mais certainement que d'être au creux de la nature comme on l'est aujourd'hui nourrit autre chose. et amène autre chose dans la façon dont je travaille et dans les rencontres que je fais et les choses qui me plaisent, ça c'est certain.

  • #1

    Et apporte quoi, par exemple ?

  • #0

    Un peu de recul, je pense déjà. Un peu de recul, parce que je te disais, je ne regarde pas trop la concurrence. Je suis assez introvertie, en fait. Je resterais volontiers chez moi tout le temps, toute seule. Mais je suis quand même très heureuse de travailler avec mon équipe et ça m'apporte quand même beaucoup de joie. Mais...

  • #1

    Comment on stimule la créativité ?

  • #0

    Au contact de la création des autres. Pour moi, c'est vraiment un moteur, à chaque fois. Donc, à ce titre, alors, quand je te dis la création des autres, oui, c'est soit une exposition, mais ça peut être une balade en forêt ou un tour au bord de la mer, dans le sens où la création que tu as sous les yeux, elle est tout aussi inspirante et nourrissante. Mais, ouais, il faut que ce soit plus grand que toi, plus... Ça t'amène vers autre chose. La sculpture, ce n'est pas du tout mon domaine. Et Brancusil, c'était vraiment très beau.

  • #1

    J'ai une question sans être intrusive, parce qu'on se connaît un peu. Tu as une personnalité qui est très sensible, qui est créative en tout cas. Comment on avance dans le monde dans lequel on vit, où tout va de plus en plus vite, les infos sont hyper anxiogènes, etc. Toi qui parles de ce recul, comment tu vis ça ?

  • #0

    Je me protège, en fait.

  • #1

    Et comment on se protège ?

  • #0

    Je n'ai pas la télé, j'écoute la radio, mais je n'ai pas la télé. Je lis les journaux une fois par semaine maximum. Je ne lis pas tout et je ne veux pas tout savoir. Franchement, je n'ai pas besoin de tout savoir. Je suis assez en paix avec certaines choses. Alors oui, les choses qui vont trop vite, je n'ai pas du tout peur de l'intelligence artificielle ou de ce qu'on lit, de ce qu'on entend en ce moment là-dessus. Je trouve que c'est intéressant, c'est stimulant, c'est une autre façon de créer. Moi, ça m'intéresse, j'ai fait plein d'essais. Je trouve qu'il y a des choses que je ne m'approprierais pas parce que ça m'intéresse moins. C'est intéressant que ça existe. Oui, on se protège.

  • #1

    Et là, on traverse une période quand même un peu de crise. Toi, comment tu vis ça avec Bienfait ?

  • #0

    Alors, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué. Ça, il faut être honnête. On va chercher des clients qu'on n'avait pas avant. Comment on fait ? On ne se décourage pas déjà, mais...

  • #1

    Est-ce que c'est compliqué déjà ? Oui, c'est des boîtes.

  • #0

    Je ne vais pas dire n'importe quoi. Non, non, c'est plus compliqué qu'avant. C'est plus compliqué qu'avant. J'ai quand même l'impression qu'on ne s'en sort pas si mal par rapport à ce que je comprends du milieu qui est en grande récession. Je trouve qu'après une année difficile, là, ça reprend et on travaille bien. Mais oui, c'est difficile. C'est difficile. Moi, j'ai des projets pour agrandir un petit peu la typologie de produit. J'ai très envie de ne pas faire que du papier peint et d'essayer de travailler le motif sur d'autres supports. Je t'en avais un petit peu parlé, là c'est un peu tôt pour tout dévoiler parce que les choses sont in progress. Je pense que ça va passer par là aussi, tu vois, une forme de diversification.

  • #1

    Tu travailles beaucoup avec les pros, en fait, aussi. Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais du sur-mesure, en fait, pour les pros ?

  • #0

    Pour les architectes, pour les décorateurs, on fait des projets sur-mesure vraiment, avec leur visuel à eux, avec leur projet à eux. Quand ils ont un projet d'hôtel qui leur demande de faire voyager tel motif, nous, on peut développer le motif pour eux, on peut faire tout le déploiement sur les chambres. les plans de montage, etc. Et ça, si tu veux, un décorateur, un architecte ne peut pas forcément faire ce lien avec directement un imprimeur. Donc nous, avec le studio graphique et avec notre capacité d'impression, ça nous permet de répondre à cette demande très facilement. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on fait de plus en plus. Et c'est assez passionnant.

  • #1

    À part le papier peint, toi, qu'est-ce que tu fais d'engagé dans ton quotidien qui pourrait nous inspirer ? On est tous en quête.

  • #0

    Je ne fais pas un exemple, je n'ai pas de leçons à donner, Hortense.

  • #1

    Je suis sûre que tu as des petites choses que tu fais.

  • #0

    J'essaie de faire un peu le minimum, genre manger de viande rouge ou presque plus, un petit burger de temps en temps. Mais enfin, tu vois, je n'en achète plus, moi. Ça fait longtemps. Si, on fait des efforts quand même, c'est vrai. Moi, 70% de ma consommation vestimentaire, que ce soit pour moi, les enfants, même mon mari, c'est tout seconde main. Enfin, 70%, c'est seconde main, vraiment. Donc, on n'est pas parfait, tu vois, mais on fait cet effort-là. On prend un peu moins l'avion qu'avant. On le prend encore, mais on le prend beaucoup moins qu'avant. tu sais c'est très banal on fait ce qu'on peut mais c'est pas parfait moi je trouve que demander à l'individu de changer fondamentalement sa façon de consommer et de vivre alors que rien pas rien mais en tout cas les décisions ne sont pas prises à un niveau politique ça me met un petit peu en colère tu veux creuser ? non je peux pas creuser vraiment c'est pas le sujet du podcast mais tu vois non ça C'est pas à nous de tout faire, faut pas déconner. Faut qu'il y ait des taxes. Faut qu'on dise aux gens arrêtez de prendre l'avion et puis c'est tout. Ou alors prenez-le 4 fois dans votre vie ou 7 fois maximum. Faut que ce soit... Et puis arrêtez... Si vous voulez des bananes et des notes coco, faudra les payer très cher et viennent de très loin, c'est tout, ça coûte cher. Etc. Mais ça, tu vois, c'est difficile de demander à quelqu'un qui a toujours mangé... Des bananes d'arrêté, parce que c'est pas bien. Des framboises, le 15 février. Des framboises, voilà. Bon, alors, voilà, on fait ces efforts-là, ça fait longtemps qu'on les fait, mais tu vois, je pense pas que ça soit fondamentalement là, que ça se tienne, quoi. Moi, je suis dans ma voiture, j'habite à la campagne, je suis dans ma voiture. Alors oui, je prends le train tout le temps pour venir à Paris, etc., mais... Enfin, non, vraiment, j'ai pas d'exemple, j'ai pas de leçon à donner, quoi. C'est difficile.

  • #1

    Dernière question, si tu faisais un dîner avec six personnalités, tout à l'heure, j'ai failli te demander, en gros, c'est est-ce qu'il y a des personnalités qui t'inspirent, tu vois, et si tu faisais un dîner avec qui t'aimerais être ?

  • #0

    En sortant de cette exposition, je suis allée voir la salle Renan Bouroulek à Pompidou. J'aimerais beaucoup rencontrer ce monsieur, je suis très admirative de... la multiplicité des médias qu'il utilise pour s'exprimer. Depuis longtemps, je l'avais même contacté il y a très longtemps.

  • #1

    Est-ce qu'il avait répondu ?

  • #0

    C'était il y a très longtemps. Mais oui, il avait répondu. Il avait dit, pourquoi pas, le papier peint ? Bon, bref, c'est une anecdote. Je suis très admirative du parcours d'entrepreneur de Ramdan Touami. Et j'aimerais beaucoup comprendre comment il fonctionne.

  • #1

    Est-ce que tu peux dire aux auditeurs ?

  • #0

    Ramdan Touami, c'est un entrepreneur français qui a... eu plusieurs vies et plusieurs carrières, plusieurs marques. Ça a été les Sir Trudon, ça a été l'Office Universel Bulli, et aujourd'hui, son projet, son dernier projet, c'est un hôtel... en Suisse, qui s'appelle Draiberg, qui est tout décoré par ses soins. Il intervient aussi sur des projets pour des clients de typographie, de graphisme. C'est vraiment quelqu'un qui est multidisciplinaire, enfin, narriste, je ne sais pas comment on dit, qui sait faire énormément de choses et qui a l'air foisonnant de créativité. Je me souviens que pendant le Covid, il avait un podcast et il mettait du son à la radio pour faire danser les gens. Je trouvais ça hyper drôle et hyper joyeux, en fait, et simple. Alors, tu m'as demandé beaucoup. Six, tu m'as dit ? Six.

  • #1

    Six avec toi. Allez, ça fait cinq. Alors là... Donc, tu en as déjà deux.

  • #0

    Est-ce que t'as vu ce court-métrage d'animation sur Arte qui s'appelle Samuel ? Non. Bon, alors je te l'enverrai. Mais regardez ce petit bijou d'animation. Enfin, c'est pas surtout l'animation qui est intéressante, mais c'est le propos, c'est l'histoire d'un petit garçon qui a 10 ans qui s'appelle Samuel. Et c'est d'une poésie et d'une beauté. La créatrice de ce petit film en épisode, il y a une vingtaine d'épisodes, s'appelle Émilie Tronche, c'est une jeune femme. que je ne connais pas du tout et dont je ne connais pas le parcours, mais elle, j'aimerais bien la rencontrer. J'aimerais bien comprendre ce qu'il y a dans sa tête pour avoir créé cette petite chose merveilleuse. Je crois que j'aimerais bien rencontrer les créateurs d'Astide Villatte, parce que c'est une énorme inspiration pour moi depuis toujours. La façon dont, justement, ils se sont autorisés.

  • #1

    tout.

  • #0

    Il y a eu de la céramique, mais il y a eu du liquide vaisselle. Il y a eu des bougies, mais il y a eu des gommes. Tu vois ? Et puis, cette façon de faire produire aussi. Tu sais que c'est des réfugiés tibétains qui font leur céramique. Moi, ça me fascine. Les gens qui s'autorisent ces libertés-là et ces carambolages d'idées, je trouve ça passionnant. Pendant longtemps, j'ai rêvé de rencontrer Francis Allais, ce botaniste français. Mais mon rêve s'est réalisé puisqu'on a fait cette collaboration ensemble. Donc, ça ne compte pas. J'aimerais bien rencontrer Constance Guisset. Parce que je l'ai écoutée parler l'année dernière à Milan. Je ne sais pas si tu étais là.

  • #1

    Elle avait une rétrospective.

  • #0

    Elle avait une rétrospective. Et j'ai eu l'impression que c'était une personne très humaine. Et cette qualité-là, enrobée dans cette créativité foisonnante, c'est pareil, ça m'a vachement intriguée. Et puis là... Puis c'est une femme et elle est... Elle intervient sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs d'activité. Sa créativité, c'est vraiment niché dans énormément de produits. Et ça m'intéresse, ça.

  • #1

    Elle est brillante.

  • #0

    Oui, je pense qu'elle est... Je la rencontrerai bien, avec plaisir.

  • #1

    Sinon, tu peux écouter l'épisode 6 de Décodeur.

  • #0

    Mais je le connais.

  • #1

    photo promo et bah génial tu vois tu les as t'as trouvé bon merci beaucoup Cécile c'est toujours trop sympa d'échanger avec toi merci pour tout ce que tu nous as partagé merci beaucoup merci beaucoup bye bye à bientôt salut Le décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Merci

Description

Un épisode autour des papiers peints, je sais que ça va vous plaire ! Surtout si ce papier peint est imprimé en France, avec du papier issu de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres éco-labellisées, fabriqué à la demande, bref tout ce qu'on aime savoir et entendre. 

Je suis donc ravie d'échanger avec Cécile Figuette sa fondatrice et créatrice engagée.

Ensemble on parle de ses dessins,

et de la façon dont elle travaille pour qu'ils deviennent des papiers peints,

ses collab' avec d'autres artistes,

tous ses critères éco-responsables sur lesquels elle s'engage,

à quel point le consommateur y est sensible,

si ça n'est pas un luxe de consommer durable,

de son parcours et ses inspirations évidemment,

de la tendance du panoramique qui est encore bien là,

du sur-mesure pour les pros,

de sa vie à la campagne,

de sa sensibilité,

bref la conversation est riche et très plaisante, c'était un bonheur d'échanger avec Cécile.

J'espère que cela vous plaira (n'hésitez pas à nous le dire, ça fait tjrs plaisir !).

Bonne écoute !


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

> à mettre un commentaire ou 5 étoiles (sous la liste des épisodes, rubrique "Laissez un avis")

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> à découvrir les 100 épisodes déjà en ligne et les différents formats de l'émission

> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...! 

Merci beaucoup 👍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco, et à chaque nouvel épisode, j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble, on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco, ou vers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, arrobase décodeur, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Cécile Figuette qui a fondé la marque de papier peint éco-responsable Bienfait. C'est une marque que je suis depuis le début, on avait même fait un talk en public ensemble pour les un an de décodeur sur l'engagement durable des marques. Mais j'ai réalisé il y a quelques mois seulement qu'on n'avait jamais fait d'épisode dédié, entier, ensemble. Donc on va y remédier tout de suite. Bonjour Cécile.

  • #1

    Bonjour Hortense.

  • #0

    Je ne vais pas vous détailler ici tout de suite, c'est Cécile qui va nous en parler, mais en gros, Bienfait, c'est une marque qui propose des papiers peints bien faits. Cécile, tu nous diras si c'est pour ça que tu as appelé ta marque Bienfait. Mais en tout cas, bien pensé, bien fabriqué, c'est imprimé en France avec des papiers issus de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres écolabélisées, fabriquées à la demande. etc. Et tout ça dans un style très contemporain, très inspiré, très fort avec les dessins de Cécile ou des très belles collabs qu'elle peut faire. Donc je suis vraiment ravie Cécile de papoter enfin officiellement avec toi aujourd'hui.

  • #1

    Merci de m'avoir invitée de nouveau Hortense.

  • #0

    Et avant de commencer, je voulais remercier Tom Guignon, Tom Guignon RP, une agence de relations presse qui est dédiée à la déco, au design, à l'art de vivre, qui nous accueille dans ces super bureaux du Marais. C'est parti, Cécile, depuis ce talk ensemble. Donc, c'était 6 décodeurs à 5 ans. C'était donc il y a 4 ans. Déjà. Oui, déjà. Sur l'éco-responsabilité, comment tu trouves, c'est une question très large pour commencer, comment tu trouves qu'a évolué justement la société, je dirais grosso modo, dans ce sens ? En fait, en 4 ans, par exemple, dans l'univers d'éco-design, est-ce que tu vois une différence ou pas vraiment ?

  • #1

    Alors oui, je vois une différence, j'entends une différence. J'entends des prises de parole plus fortes, j'entends qu'on communique quasiment systématiquement sur des process, sur des façons de fabriquer, sur des valeurs. Aujourd'hui, une nouvelle marque, elle a, à mon avis, tout à gagner à montrer qu'elle est engagée. Je pense que c'est un petit peu la base. Après, entre ce qu'on nous dit, ce qui est réel, et surtout la façon de consommer, je pense que là, il reste une marge de manœuvre importante. Et c'est là que j'essaie de me placer dans la façon dont nous, on aborde la production et le développement de notre marque. Dans le sens où... Bien produire, bien fabriquer, c'est ce que tu disais tout à l'heure, c'est vrai qu'il y a ça dans... C'est la notion d'exigence qu'il y a dans le nom de bienfait, c'est évident, mais il n'y a pas que ça. Il y a quelque chose de l'ordre de la quantité aussi et de la sobriété. Je sais que c'est un mot qu'on entend beaucoup en ce moment parce que ça fait partie de cet engagement écologique dont on parle énormément, et c'est très bien, mais j'y crois fermement. Nous, nos collections, elles sont courtes, on sort peu de choses. Et ce n'est pas tout à fait ce que je constate autour de moi. Je constate qu'il y a quand même énormément de concurrence, énormément de marques, tout le monde a quelque chose à vendre et un produit peut-être beau et intéressant à apporter, sans doute, et c'est parfois très bien. Mais cette offre pléthorique, elle finit par me gêner quand même. Donc à ce titre, je pense que la société est encore... Enfin, la société, c'est un grand mot, mais ce n'est pas seulement les valeurs que les marques portent, c'est aussi la façon dont le consommateur choisit. de se comporter.

  • #0

    Donc, il y a deux choses. Il y a le sujet des marques, peut-être même certaines qui vont communiquer en disant qu'elles sont engagées, en fait, pas tant que ça.

  • #1

    Alors, évidemment, ça fait une petite récupération, mais ça, oui.

  • #0

    Et il y a le côté consommateur aussi.

  • #1

    Voilà, je pense que le consommateur a une responsabilité par rapport à la façon dont il s'engage sur ce qu'il choisit de faire comme son choix, tout simplement.

  • #0

    Tu dis quoi ? T'es une marque engagée, on dit quoi ? Marque durable, éco-responsable, c'est quoi ? Quel mot on utilise ?

  • #1

    Éco-responsable, je trouve que c'est peut-être un peu fort, parce qu'on ne va pas se mentir, même si on fait tous les efforts dont tu as parlé, je te remercie, c'est vrai qu'on est hyper attentifs et qu'on en fait beaucoup, on a fait notre bilan carbone. on va assez loin dans la façon dont on travaille et dans l'attention qu'on porte à ces valeurs-là. Je dirais engager, ouais, engager.

  • #0

    Engager, c'est bien. Alors, quels sont ces critères sur lesquels tu t'engages, si on peut les balayer pour ceux qui ne connaîtraient pas forcément bien fait, parce qu'ils sont quand même nombreux. Il y a par exemple, c'est une fabrication française déjà.

  • #1

    Oui, nos imprimeurs sont en Ile-de-France et en Normandie. On travaille avec des petites structures qui sont très sensibles aux mêmes problématiques que nous. la gestion de leurs déchets, l'utilisation de papiers, tu l'as rappelé, issus de forêts éco-gérées, des encres éco-responsables, à base d'eau. Un emballage aussi, c'est important l'emballage, un emballage recyclé et recyclable, pas du tout de plastique. Et puis aussi, nous, on travaille énormément en surmesure, on ne fait jamais de stock, comme ça, pas d'invendus, pas de gaspillage.

  • #0

    Donc, ça veut dire quoi ? Quelqu'un qui commande, tu vas fabriquer à la demande ? Oui,

  • #1

    exactement.

  • #0

    Et sur quel délai ?

  • #1

    Dix jours maximum. Alors évidemment, après, si le client est très loin, il y a un temps d'expédition. qui s'y ajoutent, mais c'est aussi une des pistes d'amélioration sur lesquelles on essaie de travailler, à savoir trouver des... des imprimeurs qui répondent à nos critères d'exigence ailleurs, pour éviter d'avoir expédié, en particulier en Amérique du Nord, et à mettre du papier peint dans l'avion. Je préférais imprimer aux États-Unis et utiliser du ferroviaire pour la livraison sur place.

  • #0

    Donc là, tu cherches ?

  • #1

    Oui, on a commencé à faire des tests avec différentes structures. C'est long, c'est compliqué, on n'est pas tout à fait en capacité d'être sur place beaucoup. Mais oui, c'est un développement que j'ai vraiment à cœur d'avancer.

  • #0

    Tu parlais des encres à l'eau. Tu veux dire que si elles ne sont pas à l'eau, elles sont à quoi ?

  • #1

    Elles sont à base de solvants.

  • #0

    Et c'est ça qui fait qu'elles sont polluantes.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Et le papier peint COV, c'est quoi ? Sans rentrer vraiment dans les détails.

  • #1

    COV, c'est les composants. C'est comme les peintures, en fait. C'est cette capacité que le revêtement va dégager dans l'air quelque chose qui ne va pas être bon à respirer. Donc, si c'est ça en COV, ça veut dire que c'est ça en composants volatiles toxiques pour toi.

  • #0

    Et ça, typiquement, est-ce que pour toi, ce sont des arguments, enfin pas pour toi, mais pour d'autres marques ou sur notre sujet d'avant, c'est un argument marketing ou est-ce que tu crois que le consommateur, ça y est, il fait attention à ça ? Il a une connaissance de ses arguments ?

  • #1

    Je te dirais un peu des deux. Je pense que oui, pour malheureusement certaines marques, c'est un argument marketing. À mon sens, aujourd'hui, ça me semble un peu étonnant de ne pas y faire attention quand tu fais un choix de... Surtout quand on parle de l'intérieur de ta maison, on parle d'un endroit où tu auras tes fenêtres fermées, tes enfants, ta famille. Si tu ne fais pas attention à ce que tu mets chez toi, ça me semble un peu curieux, mais tout le monde n'a pas les moyens de faire ces choix-là. Et ça, je l'entends parfaitement. Les problématiques écologiques, elles ne sont pas pour tout le monde forcément.

  • #0

    Oui, c'est un vrai sujet. On va y revenir. Garde de bien ça. Il y a un sujet sur la quantité de matière aussi. Tu disais, comment tu gères ça ?

  • #1

    De toute façon, travailler le sur-mesure, elle est assez simple, à savoir qu'on demande au client de nous donner les dimensions du mur ou des murs qu'ils ont à recouvrir, et on va lui imprimer uniquement la quantité dont il a besoin. Parce que tu sais, le papier peint, quand on doit décaler la répétition, enfin, décaler les laits pour les poser côte à côte, pour que la répétition se fasse correctement, il y a beaucoup de gâches en haut et en bas, le papier peint en rouleau traditionnel. Ce qui est quelque chose qu'on évite absolument pour ne pas avoir tout ce gaspillage. Donc le client recevra uniquement le décor à la taille de son mur, sans gâche, avec peut-être 5 cm en haut et en bas, pour s'assurer qu'il ait bien pris ses cotes et qu'il n'en ait ni trop ni trop peu. Mais à mon sens, c'est quand même important.

  • #0

    On va revenir sur cette idée de pédagogie pour le consommateur. Tu disais, la vraie question, est-ce que ça ne reste pas un luxe de consommer durable ?

  • #1

    Alors, ouais, c'est... Allez, on y va ! Je pense que si, évidemment. Bien sûr.

  • #0

    Parce que les marques engagées, elles sont souvent plus chères.

  • #1

    Évidemment. Moi, le prix du produit bien fait, il n'est pas positionné dans une volonté de ne toucher qu'une catégorie de personnes. Il est ce qu'il est parce que ça coûte cher de fabriquer de la façon dont on a choisi de fabriquer. Ça coûte cher de fabriquer en France, ça coûte cher de ne pas faire de quantité, ça coûte cher d'expédier de la façon dont on fait. Tout ça, ça coûte de l'argent. C'est pas un choix d'économie, c'est un choix de qualité. Donc évidemment, je comprends et je déplore, mais c'est comme ça, je comprends que ça ne soit pas un prix très grand public. Évidemment que les problématiques écologiques, ou en tout cas les réponses qu'on essaye d'apporter à ces questions-là... Oui, elles ne vont toucher que des gens un petit peu plus privilégiés qui auront ce luxe de se préoccuper de ces questions-là.

  • #0

    Mais comment on peut changer ça ? Justement, tu vois, par exemple, l'impression, elle est chère. Est-ce que l'imprimeur peut aussi faire des efforts ?

  • #1

    Non, je réfléchis en même temps que tu me poses la question. Aujourd'hui, je ne sais pas comment te répondre parce que ça... Peut-être qu'il faut... Oui, tu peux le faire, tu peux faire imprimer à l'étranger, là où la moindre est moins chère, mais ça ne me paraît pas être une économie... Moi, en tout cas, je n'ai pas forcément envie d'aller vers ça. C'est autre chose.

  • #0

    Quelle solution tu verrais ? Tu vois, il n'y a pas de... En brainstormant à notre petit niveau, tu vois, il n'y a pas de...

  • #1

    À moins que ça devienne une nouvelle façon de faire tellement vulgarisée, tellement à très grande échelle que ça soit là. Mais tu sais, aujourd'hui, le prix du papier, c'est terrible. Ça a eu une augmentation folle depuis la guerre, etc. Tous ces coûts-là ont augmenté. Malheureusement, je sens qu'on est un petit peu coincé avec ça.

  • #0

    Dans le talk, je ne sais pas si tu te souviens, Mathieu Bourgeau de Tiptoe disait qu'il faudrait peut-être, je ne sais pas ton point de vue, que ce soit les grandes marques qui changent le game. Parce que tant qu'il y aura des très grandes marques qui feront à petit prix...

  • #1

    Alors oui, dans ce contexte-là, j'attends toujours qu'il y ait une espèce de porte-parole à la Stella McCartney, qui a fait énorme sur la mode pour... justement produire autrement, ne pas utiliser de matériaux. Son cheval de bataille, c'était justement beaucoup la souffrance animale. Mais au-delà de ça, elle a quand même eu une prise de parole pas du tout dans l'air du temps à une époque et qui a vraiment renversé le game. En décoration, moi, j'attends toujours. J'attends toujours, c'est ce que je me dis à chaque visite à Milan. On en parlait tout à l'heure, mais moi, j'attends qu'un énorme acteur qui est très en vue, extrêmement envié et dans la place... Disons, on arrête de travailler comme ça. Maintenant, ça va être sourcé, ça va être labellisé, ça va être qualitatif et ça va changer pour tout le monde. Toi,

  • #0

    comment tu... C'est bizarre, je vais essayer de te le former. Comment tu vis toutes ces marques de papier peint qui peuvent vendre justement des gros, gros tirages alors qu'ils sont moins bien en tout point ? Comment tu vis ça ?

  • #1

    Au début, pas très bien. Enfin, je te dis au début parce que quand on a commencé, tu sais, ça fait dix ans cette année.

  • #0

    Oui,

  • #1

    l'aventure bien faite.

  • #0

    Je sais, mais j'aurais dû le dire dans mon intro. Pardon, je ne l'ai pas dit.

  • #1

    Non, pas du tout.

  • #0

    C'était l'info hyper importante.

  • #1

    Ça fait dix ans à la fin de cette année. Et quand on s'est installé, il ne restait plus beaucoup de marques de papier peint en France. Il y avait les grands, grands acteurs, Pierre Fray et d'autres, mais quand même assez peu. et qui était sur un créneau très traditionnel. Donc on est arrivé avec une proposition qui bousculait et très différente. Aujourd'hui, c'est évidemment très différent. La concurrence est assez féroce. Je ne l'ai pas très bien vécue. Et puis assez vite, je me suis dit, tu sais, ça veut dire que voilà, tu es sur un segment de marché très porteur. Les gens vont avoir envie de ce produit et c'est très bien. Et d'ailleurs, tu sais, je ne la regarde pas, la concurrence. Très peu.

  • #0

    Ah ouais, c'est marrant.

  • #1

    Je ne fais pas de veille, je ne regarde pas ce que sortent les autres parce que... Au moment où on fait nos collections, si, là je regarde, je vérifie que ce que j'ai envie de sortir n'existe pas ailleurs, parce que ça, en général, pour moi c'est limitant, c'est bloquant. Je ne veux pas aller sur les plates-bandes de quelqu'un, je n'ai pas envie de rajouter du bruit au bruit, ou de m'engouffrer dans une tendance parce que ça va être commercial et que c'est une valeur sûre. Ce n'est pas du tout la façon dont on travaille et dont on réfléchit aux collections. Mais non, j'évite de la regarder. Et comment je vis toutes ces marques qui se... Tu me disais quoi ?

  • #0

    Qui vendent des gros tirages pour rien du tout ? Tu peux avoir ton papier peint trois fois moins cher.

  • #1

    Il y a de la place pour tout le monde. Et puis les gens qui ont moins de moyens pour aller vers un produit plus qualitatif, il faut peut-être aussi qu'ils aient un produit qui leur place chez eux. Et tant mieux, tu sais.

  • #0

    Chacun fait avec ses moyens, c'est ce qu'on disait.

  • #1

    Chacun fait avec ses moyens.

  • #0

    On ne peut pas tous avoir les moyens.

  • #1

    Si les gens un peu plus privilégiés... on a les moyens de faire ces choix de décoration ou ces choix de consommation plus engagés, c'est très bien. C'est à ces gens-là qu'il faut persuader, c'est à ces gens-là qu'il faut s'adresser. Mais voilà, il en faut pour tout le monde.

  • #0

    Toi, tu n'as pas attendu qu'on tire cette sonnette un peu d'alarme ou que ce soit tendance, tout cet engagement ? C'est vraiment un positionnement évident depuis le début ?

  • #1

    Alors oui, et puis un petit non. C'est-à-dire que oui, c'est un positionnement évident parce que moi, j'ai travaillé dans le textile pendant dix ans avant cette... Cette activité de papier peint, je dessinais des motifs pour les tissus. Et cette expérience m'a permis de comprendre, la toxicité c'est peut-être un grand mot, mais en tout cas l'impact écologique très fort qu'a le monde du textile. Générer des déchets et cette masse de nouveautés tous les six mois, qui est vraiment problématique. Donc ça, ça a été un repoussoir. Ça a été au bout de dix ans, ok, je vais sortir de ce milieu, et je vais faire autre chose, et je vais surtout le faire d'une façon très différente. Donc, oui, c'est là depuis toujours. Après, pour être très honnête, au début, par manque de moyens, c'est évident que je n'avais pas de budget pour faire du stock et pour aller chercher de l'économie d'échelle de cette façon. Donc, il y a un petit peu des deux.

  • #0

    Tu disais, ton expérience avant, comment ça t'est venu, cette idée de créer bien fait il y a dix ans ?

  • #1

    Alors, j'ai travaillé pendant une autre période de dix ans dans ce milieu. C'est quoi un designer textile pour les éditeurs ? C'est une activité qui consiste à dessiner des motifs au raccord, des motifs qui se répètent, et à en vendre les droits de reproduction, parce qu'en France, le droit français n'autorise pas la vente d'une création de cette façon, mais on fait de la licence. Donc tu vends les droits de reproduction de ta création, de ton motif, de ton imprimé à un imprimeur qui va faire du tissu ou une marque de mode ou de décoration. Donc on avait avec mon collègue de l'époque des clients comme justement des très très grands acteurs de la fast fashion, Zara, H&M, Gap. Et puis des plus jolies, enfin jolies c'est peut-être pas le bon mot, mais en tout cas des maisons plus intéressantes du luxe, Kenzo, Le Lièvre. Des acteurs différents dans la maison. Et l'idée du papier peint, elle est arrivée par justement cette envie de changer d'échelle déjà, de passer du petit motif qui se répète à un motif qui va avoir une plus grande envergure. de maîtriser un peu la création et la production surtout. Parce que quand tu vends un dessin, il va être envoyé en général en Asie pour être imprimé sur un tissu et tu ne sais pas comment il va être colorié, tu ne sais pas quel tissu, quel vêtement, etc. Donc au début, ça ne te gêne pas et puis au bout de dix ans, tu es quand même assez curieux. Et puis, moi je suis née dans les années 70, donc le papier peint, ça fait partie de l'univers dans lequel j'ai grandi. J'en avais dans toutes les maisons, dans toutes les pièces surtout. Donc c'était un moyen d'expression qui m'intéressait et mon collègue avait la même envie que moi, donc c'est parti de ça. C'est parti de cette envie de maîtriser un petit peu la production, de nous-mêmes apporter un produit nouveau dans le milieu du papier peint qui à l'époque était... Un peu fleufleur, un peu ça se répète. Et puis, le panoramique n'existait pas vraiment encore, à part la maison Zuber qui faisait des panoramiques pour la maison Blanche et ses endroits d'exception. Donc, on a senti qu'il y avait une sorte de niche et d'endroit où exprimait quelque chose d'assez nouveau.

  • #0

    Et avant d'être designer textile, je remonte encore un peu plus loin. Qu'est-ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais plus jeune ?

  • #1

    J'étais photographe avant. Tu as fait des études de photos ?

  • #0

    Ah oui, d'accord.

  • #1

    J'ai fait les beaux-arts, des études de photos. et des études de mode.

  • #0

    Et où est-ce que t'as appris à dessiner ? C'est toi qui dessines, là, pour bienfaits ? Ah oui, au Beaux-Arts. Oui,

  • #1

    c'est moi qui dessine, mais pas que moi. J'invite plein de gens.

  • #0

    Raconte-nous, tu fais pas mal de collabs. Comment tu choisis les artistes ou les personnes avec qui tu fais des collaborations ? Alors,

  • #1

    écoute, c'est très variable. Ça peut être un mail qu'on m'envoie, ça peut être moi qui ai un coup de cœur sur le travail de quelqu'un que je découvre. au hasard des réseaux sociaux, d'une exposition ou d'une découverte qu'on présente, il n'y a pas de règles du tout, en fait. C'est assez spontané. Je reçois aussi beaucoup de portfolios maintenant parce que les illustrateurs ou les dessinateurs ont compris qu'on était une marque qui s'intéressait à la création, donc je reçois beaucoup de choses. C'est très variable, il n'y a pas de règles.

  • #0

    Et pourquoi faire des collabs ?

  • #1

    Parce que c'est la partie de mon travail que je préfère.

  • #0

    Oui, mais tu pourrais, toi, toute seule... Non,

  • #1

    non. J'ai un certain savoir-faire, mais je ne sais pas tout faire. Bien loin de là. Et puis, je trouve ça passionnant, en fait, de rencontrer un artiste, de l'inviter à s'exprimer sur un autre médium aussi. Ça aide beaucoup, ça. Aller chercher quelqu'un qui fait du dessin pour le livre, comme on avait fait il y a longtemps avec Béatrice Alemania, qui dessine pour la littérature jeunesse et qui est vraiment une très grande auteure dans ce milieu-là. ou travailler avec Mathilde Denis, qui est une artiste contemporaine signée chez Perrotin, qui a des expos partout sur le monde, qui a un travail pictural et de collage et de peinture hyper personnel, hyper beau. Elle a eu envie, elle aussi, de faire du papier peint, du décor, ça lui semblait intéressant. Je trouve que ces translations, en fait, d'un médium à un autre, c'est hyper réjouissant.

  • #0

    Et comment vous travaillez ensemble ?

  • #1

    C'est assez variable aussi, mais la plupart du temps, soit j'ai déjà une idée que je ne peux pas moi mettre en œuvre avec mes moyens, donc je la propose. J'ai envie d'un paysage où j'ai envie de... d'une jungle ou autre, et puis on travaille à quatre mains comme ça. Parfois, on me soumet des dessins un petit peu bruts. Ça m'est arrivé avec une artiste américaine. J'avais en tête un jardin, Audrey Hélène Weber, une fille super douée, et je lui ai demandé de me dessiner simplement des fleurs. Donc elle m'a fourni une trentaine de fleurs, et puis moi ensuite je les ai organisées dans l'image, dans l'idée que j'avais du jardin, avec son travail. Donc c'est vraiment une collaboration dans ces cas-là. Ça peut être de cette façon-là, ou ça peut être simplement je... Il me semble que telle œuvre serait très adaptable et très adaptée à la décoration murale. Je la fais numériser en très grand format. et on fait des tests d'impression avec nos imprimeurs et ça devient un décor. Et puis, ça peut aussi... Attends, je réfléchis à d'autres typologies de collaborations qu'on a eues plus récemment. Par exemple, là, va sortir dans quelques semaines, je ne sais pas quand sera diffusé cet épisode, mais en tout cas, à la fin du mois d'avril, une collaboration avec une artiste collagiste française qui s'appelle Lya Rochas Paris. Je suis son travail depuis longtemps et j'aime beaucoup cette façon de s'exprimer par le collage et les images qu'elle recompose. Et là, ça a été assez libre en fait. Comme j'aimais son travail et sa façon de s'exprimer, on s'est rencontrés pour un petit peu se renifler, j'ai envie de dire, se comprendre. Je vais expliquer un peu les contraintes que j'ai pour le décor, les contraintes d'échelle, les contraintes de définition. Et puis une œuvre d'art, ce n'est pas tout à fait comme un papier peint dans le sens où... Le papier peint, il faut qu'il discute avec ton sol parce qu'il va y être apposé. Enfin, il va être sujux que c'est apposé, on va dire. Donc, il faut penser à différentes nuances et à ces sujets-là de décoration. Et puis voilà, elle a travaillé, elle m'a fait des propositions et on a affiné ensemble ce qui nous semblait le plus adapté.

  • #0

    Et c'est plus facile ou plus difficile de travailler avec un créatif en étant deux créatifs, justement ?

  • #1

    Moi, je trouve ça assez intuitif, en fait. Surtout que j'ai longtemps été de l'autre côté, où j'étais celle à qui on demandait un motif ou un dessin. Donc je crois que je suis assez à l'aise dans cet exercice, j'ai l'impression. Il y a pas mal de sujets sur lesquels j'ai beaucoup de doutes et où je ne suis pas toujours à mon aise. Mais sur ce sujet-là, je me sens plutôt à ma place. C'est vraiment très agréable.

  • #0

    Et sur lesquels tu as des doutes ?

  • #1

    Tu me t'en es une, je sais. Non, disons que c'est un secret pour personne qui me connaît de près. Je suis moins à mon aise dans cette fonction de manager et de chef d'entreprise. Tu sais, je te disais, moi, j'ai fait des études artistiques, donc ce n'est pas ma passion, le tableur Excel et l'analyse du bilan comptable. Mais ça fait partie des choses qui sont absolument incontournables aussi. Donc, je suis très bien entourée. J'ai une équipe formidable et des consultants et des gens qui m'aident beaucoup, beaucoup. sans lesquels ça ne serait pas du tout aussi intéressant. Mais non, non, c'est sûr, je ne suis pas très amandaise à cette place-là.

  • #0

    Et c'est quoi une équipe ? Vous êtes combien à peu près ?

  • #1

    On est très peu, on est cinq personnes.

  • #0

    Quel est ton procédé ? J'en reviens à ton procédé un peu créatif, toi. Est-ce que tu te dis, tiens, je vais lancer une collection, j'ai une thématique ? Ou est-ce que tu te fixes des délais ? Et puis au moment où tu te décides, comment tu travailles ?

  • #1

    Alors, je vais te décevoir, mais il y a très peu de process, à part les process de fabrication. Non, moi, je... En fait, depuis la création de Bienfaits, j'ai à cœur de me sentir très libre. Ce n'est pas un caprice, c'est vraiment une nécessité. Je n'ai pas envie... J'ai eu pendant longtemps, justement, ces exigences de collection. Quand je faisais du textile, on participait à des salons, etc. Donc, j'ai eu envie de m'affranchir de ça. Il se trouve que c'est assez peu tenable, si on est sincère, parce qu'il faut quand même avoir un calendrier de sorties, de nouveautés qui correspondent à ce que le secteur attend, plus ou moins, parce qu'il y a une saisonnalité dans notre secteur d'activité. J'ai mis assez longtemps avant de la comprendre, mais maintenant c'est plus clair. Je ne construis pas de collection, mais en revanche, je sais que j'ai des temps forts de sorties dans l'année. Donc, on sort des nouveautés au printemps et à l'automne, au moment des grands salons, finalement.

  • #0

    C'est ça, cette saisonnalité dont tu parles ? Oui. C'est lié à quoi ?

  • #1

    C'est lié aux habitudes, je pense, de consommation, aux salons qui correspondent au secteur d'activité.

  • #0

    Donc les personnes achètent plutôt du papier peint, tu disais, en janvier ?

  • #1

    Alors, plutôt au printemps.

  • #0

    Au printemps.

  • #1

    À partir du début de l'année, il y a un temps, si tu veux, nous, la fin de l'année où les gens sont en termes de consommation sur leurs fêtes de fin d'année, les cadeaux, tout ça. Bon, on n'est pas du tout sur ce... secteur, enfin sur ce moment-là, sachant que nous, on a une clientèle assez mixte, c'est aussi un client final, un particulier, mais c'est quand même aussi beaucoup des architectes et des décorateurs qui sont sur des projets. mixtes également, des projets particuliers et des projets plus ERP ou contractes, on va dire. Donc oui, il y a une saisonnalité. On ne construit pas vraiment de collection, parce que je t'ai fait suivre les nouveautés qui sortent en avril, et tu as pu constater qu'il n'y a pas une thématique comme ce serait attendu. Je ne travaille pas du tout comme ça. Je l'ai fait pendant très longtemps, je vois bien comment le faire, mais ça m'intéresse beaucoup moins. Aujourd'hui, si tu veux, mon... Comment dirais-je ? J'ai à cœur de... De présenter des choses qui n'existent pas déjà. Je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est important de ne pas ajouter du bruit au bruit. Moi, je me sens un petit peu dépassée par l'abondance d'offres aujourd'hui. Ça me met assez mal à l'aise et je voudrais ne pas du tout fonctionner de cette façon. Donc, on sort très peu de choses. Tu vois, on sort trois, quatre nouveautés deux fois par an, ce qui est très, très peu par rapport à ce qui peut se faire par ailleurs. Mais je pense que ça nous convient parce que ce qu'on sort, c'est fort. Voilà, il faut laisser le temps à l'œil de se faire et aux clients de s'approprier un petit peu cette proposition. Et je crois que... En tout cas, moi, ça me correspond.

  • #0

    Alors une fois que tu as ton dessin comment on travaille ? Tu as un dessin en A4 et après tu le mets sur ton ordinateur tu le mets à l'échelle ou c'est l'imprimeur quelles sont les étapes ?

  • #1

    Par exemple quand c'est moi qui dessine dans les nouveautés il y a un grand décor qu'on appelle Vélouto et qui est comme une sorte d'aquarelle floue ça c'est des peintures que j'ai fait l'été dernier c'est pas très grand ça doit faire un A3 Je l'ai numérisé en très haute définition. Et puis, ça me permet d'en avoir un fichier digital que je peux ensuite retravailler sur Photoshop, vérifier que la qualité soit bonne. On fait des tests d'impression ensuite. On adapte la chromie avec nos imprimeurs. Et puis, on le teste. On vérifie que cet agrandissement, ce changement d'échelle... l'huissier et sera quelque chose de pertinent dans un intérieur.

  • #0

    Parce que oui, la translation du dessin au décor, elle n'est pas toujours très heureuse. Parfois, ça ne fonctionne pas du tout. Et ça se passe la plupart du temps comme ça. Donc des fois, c'est des petits dessins qui ne sont pas très grands, qui sont scannés et très agrandis. Donc il faut faire attention avec quoi on dessine ou avec quoi on peint pour qu'une fois que c'est changé d'échelle, ça reste charmant et séduisant. Voilà, c'est à peu près comme ça.

  • #1

    Mais tu dessines et tu peins en disant tiens, je vais créer un... Tu vois ?

  • #0

    Pas vraiment. Ça dépend. Je te dirais, moi, c'est vraiment beaucoup de choses à l'instinct. C'est très agaçant de travailler avec moi d'ailleurs, parce que je réfléchis pas. Les choses, elles se font parfois un tout petit peu malgré moi. Donc, ça peut rester là. Ce qui va sortir, c'est dans mon bureau depuis presque un an, et j'y pensais pas du tout. Et puis, il y a deux mois, Ou trois, j'ai eu tout à coup... Enfin, pas tout à coup, il n'y a pas de révélation, ce n'est pas la foudre qui me frappe, mais disons que j'ai eu cette envie de choses floues. En fait, j'ai eu envie de douceur. et de légèreté. Et puis ces harmonies de couleurs, c'était peut-être parce que c'était au creux de l'hiver, ça m'a semblé être intéressant. Et j'ai fait des tests, et puis il se trouve que ça marche très bien, et je suis très contente du résultat. Et donc, c'est vraiment très varié. Là, il y a une autre référence qui ressemble à un grand herbier. C'est pareil, c'est des plantes que je dessine depuis, je ne sais pas, 3 ou 4 ans. Il y a eu un point de départ un jour, j'ai certainement complètement oublié d'où ça vient. Il y a eu un livre qui m'a inspirée, et puis ensuite c'est parti dans tous les sens. et ils sont au mur derrière mon bureau chez moi, et quand je suis en Zoom avec mon équipe, les gens le voient et me disent mais dis-donc, c'est très joli, on n'en ferait pas un papier peint et voilà, on a fait un test, et en effet, ça fonctionne très bien, mais tu vois, c'est décevant, il n'y a pas vraiment de process très...

  • #1

    Non, mais pourquoi tu dis que c'est décevant ?

  • #0

    Non, parce que je vends... Disons que c'est très organique, et c'est parfois un peu... Je pense que ça doit être un peu compliqué pour une partie de mon équipe, mais bon, maintenant, on les a habituées, et puis ça va, mais... ça peut être un peu pénible, je pense.

  • #1

    Oui, mais c'est le résultat final qui compte. C'est tes créations, plutôt que ton fonctionnement créatif. Comment tu définirais ton style ? Là, on est un podcast, donc imagine, ceux qui ne te connaissent pas, comment tu décris ? Typiquement, tu parlais tout à l'heure, tu m'envoyais le dossier avec tes nouveautés, ce sont trois univers complètement différents.

  • #0

    Oui, très différents. Alors ça, c'est une question qu'on m'a parfois posée et à laquelle j'ai du mal à répondre, parce que précisément, À part peut-être le travail sur l'échelle du motif, ça c'est important. J'en ai parlé tout à l'heure un petit peu et c'est vrai que ça reste assez différenciant par rapport à d'autres marques. On a aussi beaucoup de décors panoramiques, mais pas que. Un style... J'ai l'impression que les gens ont cette idée qu'on est une marque ludique. Alors c'est toujours un petit peu étonnant pour moi, parce que c'est pas vraiment ça que je sais... Moi, en tout cas, que je veux faire passer comme idée, mais c'est pas grave du tout, ça me gêne pas, cet adjectif, au contraire. J'aime bien l'idée qu'il y ait de la joie et de l'optimisme dans la décoration. Oui, je te dirais, non, il n'y a pas de style, il y a une attention portée à l'échelle, il y a... Des gammes de couleurs très travaillées, il me semble, c'est important pour moi.

  • #1

    Ou alors, comment tu décrirais ton univers ? Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? Qu'est-ce qui te nourrit ? Ça, c'est nous, les journalistes,

  • #0

    on adore cette question. Tellement de choses, et en même temps, comment te raconter l'art de façon très générale ? Tu vois, là, je sors de l'exposition de Brancusi, ça m'a électrisée tellement c'est beau. Je connaissais peu cet artiste et c'est très, très, très, très beau. Oui, l'art, évidemment, l'illustration beaucoup. C'est ma formation, j'ai étudié l'illustration et le beaux-arts. Le dessin, évidemment, mais la musique, les voyages, le cinéma, la culture. Enfin, je crois que comme plein de créatifs, on baigne dans une grande soupe d'inspiration. On est un petit peu entouré d'images et à un moment, il y a quelque chose, tu vois, comme un filtre qui se fait. Et puis ça émerge, mais oh là là, ça sonne un peu pompeux tout ça. Il n'y a pas de recette magique. Je crois que ça arrive des fois, et puis des fois pas du tout. Je cherche et je me trompe et c'est moche. Il y a pas mal de hasards.

  • #1

    Où est-ce que tu travailles, justement ? Est-ce que tu as un bureau ou pas forcément ? Il y a des moments précis ? Enfin oui, j'imagine qu'il y a des moments précis, mais tu vois.

  • #0

    Oui, alors depuis le Covid, on est une équipe... qui est un petit peu en télétravail et en présentiel au showroom de Paris. Tu sais, on a une boutique que tu connais dans le Marais. Et puis, c'est là où l'équipe reçoit nos clients. Et c'est là où je viens faire les réunions et où je passe du temps, évidemment. Mais par contre, quand je suis en période de création, on va dire, ça, c'est plutôt chez moi. Donc oui, j'habite... J'ai une pièce, j'ai la chance d'avoir une maison, et donc j'ai une pièce pour moi. C'est un grand luxe et je peux travailler.

  • #1

    Tu peux laisser les choses en plan,

  • #0

    etc. Je peux les étaler dans la cuisine. C'est très agréable.

  • #1

    J'imagine. Tu parlais, on dit une boutique ou un showroom,

  • #0

    n'importe qui peut venir pour vos rendez-vous ? Oui, bien sûr. C'est plutôt sur rendez-vous, mais comme on est là la semaine, on ne refusera pas les gens qui se présentent, évidemment.

  • #1

    Est-ce que tu as des modèles qui sont les mêmes depuis le début ? Oui. Ou, parce que j'ai l'impression, je suis allée voir sur le site, tu en arrêtes ou tu les continues tous ? Comment ça se passe ?

  • #0

    Alors, on a une collection qu'on appelle plutôt perpétuelle. Moi, j'ai dans l'idée que quand un motif est juste, il n'y a pas vocation à le supprimer deux ou trois ans après sa sortie. On en a délisté un ou deux, mais vraiment très peu. Soit parce que la collaboration s'était arrêtée avec un artiste, soit parce que c'était son moment de partir, de le retirer. Mais non, c'est une collection qui est là pour durer.

  • #1

    Et sinon, est-ce qu'il y a des tendances en papier peint ? Tu vois, des choses qui marchent bien ?

  • #0

    Oui, je crois. Moi, ça ne m'intéresse pas tellement. Mais bien sûr, je les vois. C'est vrai que j'achète quand même la presse pour regarder un peu. Mais bien sûr qu'il y a eu des grandes tendances de panoramique, il y a eu des grandes tendances de décors végétaux et foisonnants qui emportent dans des paysages un peu de rêve, de voyage. Toi,

  • #1

    tu ne suis pas...

  • #0

    Mais si, je serais malhonnête de dire que ce n'est pas le cas, bien sûr, parce que, comme je te disais, je baigne un peu dans... dans le même bain que tout le monde. Donc, bien sûr que j'ai envie de rayures et de fleurs. Mais disons que cette histoire de tendance, ce n'est pas ça qui va nous driver.

  • #1

    Toi, est-ce que tu as un best chez toi ?

  • #0

    Oui. Enfin, ils sont en train de se remplacer là, mais oui, on a un best qui est un décor panoramique qui s'appelle Bahamas et qui représente... Un grand décor de fleurs, de gravures du XVIIIe, qui représente la flore des Bahamas, justement, qui est un petit peu en train d'être remplacée par un décor de rayures qui s'appelle Diabolo, très coloré, qui plaît beaucoup. Et puis, Claudie. Claudie qui existe depuis, mon Dieu, au moins 15 ans maintenant et qui a un dessin très léger, très facile de nuages au point, aux traits, noir et blanc. Ouais, on en a quand même certains qui sont des... des iconiques de la marque qui sont très demandées, que du coup, on a décliné dans plusieurs coloris.

  • #1

    Et toi, est-ce que tu as un chouchou ? Tu vois, vraiment, que tu as adoré créer ou pour une collab qui existe encore ou pas ?

  • #0

    Oui, mais ça change. Ça change parce que, comme pas mal de gens qui créent, je crois que je me lasse aussi pas mal des choses que je fais moi-même. Donc là, je suis encore très excitée par ce qui va sortir parce que ça fait peu de temps que c'est créé et donc, j'ai très envie de les voir. J'ai des gens, j'ai hâte de comprendre si ça va rencontrer son public ou pas. Ce n'est pas toujours le cas. Mais oui, mon préféré depuis tous les temps, depuis tout le temps, c'est Birds. C'est un très grand oiseau qui est aussi un dessin, une gravure du 18e qu'on a. dont on a agrandi l'échelle et qu'on a composé de façon assez géométrique et qui devient un décor très très puissant. Et en même temps assez classique, parce que c'est juste un oiseau, c'est juste de couleur, donc il y a quelque chose d'assez simple, mais en même temps très fort par son échelle. Et celui-là, je trouve qu'il est très très intemporel. Et il voyage vraiment partout. Il est beau dans les chambres, il est beau dans les bureaux. Moi, je l'ai eu deux ou trois fois dans différents lieux où j'ai vécu et je ne me suis pas encore lassée.

  • #1

    C'est en lien avec son tatouage qu'on peut voir qu'il y a un oiseau. Oui. Ah, c'est fou, c'est l'oiseau du papier peint.

  • #0

    C'est le même.

  • #1

    Ah, canon. Comment, toi, en 2008, t'as proposé des grands panoramiques. Aujourd'hui, c'est vraiment très tendance. Toi, t'en fais toujours beaucoup. Pourquoi ça plaît autant ? Et pourquoi, toi, tu te concentres aussi beaucoup sur le panoramique ?

  • #0

    Alors, en fait, le panoramique, je crois que, en tout cas pour moi, c'est comme une fenêtre. Et c'est cette espèce de façon de... C'est pas ornemental comme un motif. Un motif, ça décore. Un motif qui se répète, ça décore. Et c'est comme une petite... Je sais pas, une musique ou... Alors qu'un panoramique, à mon sens, c'est plus comme un... C'est un paysage vers lequel le regard peut s'enfuir et la rêverie ou en tout cas l'imagination est convoquée d'une autre façon. Et je crois que ça fait appel à ça. à l'imaginaire, à l'idée que tu regardes à travers une fenêtre quelque chose et que ça n'est plus un mur qui t'enferme ou qui en tout cas fait une limite. Bien au contraire, là, la limite n'existe plus avec cette histoire de jardin ou de vue vers un horizon. Moi, c'est ça qui me plaît dans l'histoire du panoramique, que le mur devienne une sorte de page illustrée qui te raconte quelque chose et où tu peux vraiment projeter un imaginaire.

  • #1

    Et comment on ose ça ? Parce que justement, il y a peut-être des personnes que ça freine justement de raconter autant une histoire.

  • #0

    Alors ça, moi je pense qu'il ne faut jamais regretter d'avoir pris des risques en fait. Et si on n'ose pas, il faut choisir un lieu ou un mur qui soit suffisamment... Il y a des murs comme ça dans un lieu de vie. Il y a des murs où tu passes devant, ils plantent l'ambiance dans ton décor, dans ton lieu, que ce soit un couloir ou... Le premier mur à droite quand tu rentres dans un salon, ça donne l'idée de ce que tu veux installer comme ambiance dans cette pièce-là, mais tu ne vas pas passer ta journée devant si tu as peur de te lasser. Parce que c'est ça, les gens, souvent, ils ont peur de se lasser ou ils ne savent pas si ça va leur plaire longtemps. Bon, je ne sais pas moi, c'est comme... À ce moment-là, il faut choisir cet endroit-là. Il faut choisir un endroit soit de passage, un endroit où tu ne restes pas, soit un endroit où tu vas rester mais tu ne vas pas le regarder. Ça va être derrière ton lit, ça va être derrière ton canapé. Donc quand tu rentres, tu le vois et c'est beau et l'ambiance est là. Et voilà, mais une fois que t'es assis, tu peux te concentrer sur ta discussion et avoir ta vie dans ce lieu sans que le papier peint prenne toute la place.

  • #1

    Oui, pour toi, il y a des nouveaux usages, utilisations du papier peint. C'est pas forcément dans le salon, sur les quatre murs.

  • #0

    Non, non, non, c'est dans le bureau, dans la salle de bain. Moi, je sais pas pour toi, mais ma grand-mère, elle fait du papier peint dans la salle de bain partout. Ils se décollaient, c'était un enfer. Mais c'était des pièces où, voilà, on peut en mettre partout. Y a pas de restrictions. Et puis, ces dernières années, on s'est dit, on va en mettre que sur un mur parce que, justement... On n'est pas prêt à lâcher le tout blanc et les murs tout blancs ? Oui, bon, peut-être. Il y a toujours une certaine frilosité, mais ça, c'est comme pour tout, dans la mode ou dans les choix que tu fais. Mais quatre murs de papier peint, si c'est le bon papier pour la bonne pièce, c'est magique. C'est quand même un effet que tu n'auras pas avec une couleur. Non, non, c'est un vrai booster de morale. Ça change ton état d'esprit, je pense. Comme une musique, à mon avis.

  • #1

    Et aujourd'hui, en plus, c'est plus facile à poser.

  • #0

    Ah oui, clairement. C'est plus facile que la peinture, c'est plus facile que le papier peint traditionnel, en tout cas l'intissé dont on parle, puisque c'est avec ça qu'on travaille, nous. Oui, c'est extrêmement facile à poser. La colle sur le mur, tu présentes ton lait de papier peint, tu le maroufles, tu l'essuies bien, et puis c'est réglé. Ça dépend de la hauteur de ton mur, etc., bien sûr. Mais franchement, moi, je l'ai fait souvent, et je ne suis pas... exceptionnel en bricolage.

  • #1

    Toi, tu changes souvent ton... Est-ce que tu as du papier peint ?

  • #0

    Je me demandais si ça me faisait cette question. Oui, j'en ai, mais très peu, et dans des pièces où je ne vais jamais.

  • #1

    Ah ouais, tu pourrais pas avoir ton papier peint sous le nez tous les jours ?

  • #0

    Non, c'est compliqué, ça, je pense.

  • #1

    Et des papiers peints d'autres marques ?

  • #0

    Oui, j'en ai. Oui, j'en ai dans les chambres des enfants, du papier peint, bien fait pour le coup, dans un bureau et dans la chambre d'amis. Il y a du papier peint qui n'est pas un papier peint bien fait.

  • #1

    À quoi ça ressemble justement chez toi ? Tu vis où ? Tu dis dans une maison ? C'est quel style ? Déjà une maison, on sait que tu as un peu plus de place pour exprimer tes goûts. Est-ce que tu aimes la déco ? Est-ce que c'est plutôt un style ?

  • #0

    Alors j'habite à la campagne, j'habite dans la forêt, etc. Je suis d'ailleurs de Paris, en Seine-et-Marne, et je vis dans une très très vieille maison du XVIe siècle, donc hyper rustique, avec des tomates au sol, des grosses poutres. Il y a de très grandes fenêtres et j'ai un grand jardin, j'ai cette grande, grande chance. On est loin de Paris, donc c'est plus facile d'avoir accès à ce genre de lieu. Et alors la déco, oui, je te le disais tout à l'heure, moi je ne suis pas décoratrice. Les gens me posent ces questions-là. Et en fait, mon expertise, c'est quand même plutôt la couleur et le motif. Donc c'est vrai que bien sûr, j'aime les belles choses et j'aime m'entourer d'objets qui ont... Voilà, qui sont beaux à regarder, mais ce n'est pas une maison décorée chez moi, du tout. C'est une maison confortable, c'est un vrai refuge. Tout a été acheté de seconde main, chiné en brocante ou autre. J'ai très peu de choses récentes. J'ai une belle cuisine moderne, mais je veux dire, tu ne l'as pas souvent vue dans des magazines de déco.

  • #1

    Même si ce n'est pas récent, ça peut être joli et décoré.

  • #0

    C'est très agréable.

  • #1

    C'est pas décoré.

  • #0

    C'est pas que ce n'est pas décoré, mais je n'y réfléchis pas, je pense, comme un décorateur ou une décoratrice. Contrairement à ce que peut-être tu peux projeter sur mon activité en se disant, ah ben tiens, non, du tout. Donc... Moi, je m'y sens très bien. Je la trouve hyper agréable et confortable. Et je pense que c'est le cas pour les gens qui y vivent et les gens qui viennent nous voir. Mais voilà, ce n'est pas une maison décorée de décorateurs.

  • #1

    Tu as toujours habité là ?

  • #0

    Non, non.

  • #1

    Tu as toujours habité dans une grande maison à la campagne ?

  • #0

    Non, avant, je vivais à Paris. On est partis de Paris il y a huit ans. Mais j'ai grandi à la campagne. Donc, c'est un peu un grand retour au calme.

  • #1

    Et tu penses que tu aurais été moins créative en restant à Paris ?

  • #0

    Non. Non, je crois pas. Je crois pas que ça vient du lieu. Non, ça je crois que c'est pas corrélé. Mais certainement que d'être au creux de la nature comme on l'est aujourd'hui nourrit autre chose. et amène autre chose dans la façon dont je travaille et dans les rencontres que je fais et les choses qui me plaisent, ça c'est certain.

  • #1

    Et apporte quoi, par exemple ?

  • #0

    Un peu de recul, je pense déjà. Un peu de recul, parce que je te disais, je ne regarde pas trop la concurrence. Je suis assez introvertie, en fait. Je resterais volontiers chez moi tout le temps, toute seule. Mais je suis quand même très heureuse de travailler avec mon équipe et ça m'apporte quand même beaucoup de joie. Mais...

  • #1

    Comment on stimule la créativité ?

  • #0

    Au contact de la création des autres. Pour moi, c'est vraiment un moteur, à chaque fois. Donc, à ce titre, alors, quand je te dis la création des autres, oui, c'est soit une exposition, mais ça peut être une balade en forêt ou un tour au bord de la mer, dans le sens où la création que tu as sous les yeux, elle est tout aussi inspirante et nourrissante. Mais, ouais, il faut que ce soit plus grand que toi, plus... Ça t'amène vers autre chose. La sculpture, ce n'est pas du tout mon domaine. Et Brancusil, c'était vraiment très beau.

  • #1

    J'ai une question sans être intrusive, parce qu'on se connaît un peu. Tu as une personnalité qui est très sensible, qui est créative en tout cas. Comment on avance dans le monde dans lequel on vit, où tout va de plus en plus vite, les infos sont hyper anxiogènes, etc. Toi qui parles de ce recul, comment tu vis ça ?

  • #0

    Je me protège, en fait.

  • #1

    Et comment on se protège ?

  • #0

    Je n'ai pas la télé, j'écoute la radio, mais je n'ai pas la télé. Je lis les journaux une fois par semaine maximum. Je ne lis pas tout et je ne veux pas tout savoir. Franchement, je n'ai pas besoin de tout savoir. Je suis assez en paix avec certaines choses. Alors oui, les choses qui vont trop vite, je n'ai pas du tout peur de l'intelligence artificielle ou de ce qu'on lit, de ce qu'on entend en ce moment là-dessus. Je trouve que c'est intéressant, c'est stimulant, c'est une autre façon de créer. Moi, ça m'intéresse, j'ai fait plein d'essais. Je trouve qu'il y a des choses que je ne m'approprierais pas parce que ça m'intéresse moins. C'est intéressant que ça existe. Oui, on se protège.

  • #1

    Et là, on traverse une période quand même un peu de crise. Toi, comment tu vis ça avec Bienfait ?

  • #0

    Alors, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué. Ça, il faut être honnête. On va chercher des clients qu'on n'avait pas avant. Comment on fait ? On ne se décourage pas déjà, mais...

  • #1

    Est-ce que c'est compliqué déjà ? Oui, c'est des boîtes.

  • #0

    Je ne vais pas dire n'importe quoi. Non, non, c'est plus compliqué qu'avant. C'est plus compliqué qu'avant. J'ai quand même l'impression qu'on ne s'en sort pas si mal par rapport à ce que je comprends du milieu qui est en grande récession. Je trouve qu'après une année difficile, là, ça reprend et on travaille bien. Mais oui, c'est difficile. C'est difficile. Moi, j'ai des projets pour agrandir un petit peu la typologie de produit. J'ai très envie de ne pas faire que du papier peint et d'essayer de travailler le motif sur d'autres supports. Je t'en avais un petit peu parlé, là c'est un peu tôt pour tout dévoiler parce que les choses sont in progress. Je pense que ça va passer par là aussi, tu vois, une forme de diversification.

  • #1

    Tu travailles beaucoup avec les pros, en fait, aussi. Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais du sur-mesure, en fait, pour les pros ?

  • #0

    Pour les architectes, pour les décorateurs, on fait des projets sur-mesure vraiment, avec leur visuel à eux, avec leur projet à eux. Quand ils ont un projet d'hôtel qui leur demande de faire voyager tel motif, nous, on peut développer le motif pour eux, on peut faire tout le déploiement sur les chambres. les plans de montage, etc. Et ça, si tu veux, un décorateur, un architecte ne peut pas forcément faire ce lien avec directement un imprimeur. Donc nous, avec le studio graphique et avec notre capacité d'impression, ça nous permet de répondre à cette demande très facilement. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on fait de plus en plus. Et c'est assez passionnant.

  • #1

    À part le papier peint, toi, qu'est-ce que tu fais d'engagé dans ton quotidien qui pourrait nous inspirer ? On est tous en quête.

  • #0

    Je ne fais pas un exemple, je n'ai pas de leçons à donner, Hortense.

  • #1

    Je suis sûre que tu as des petites choses que tu fais.

  • #0

    J'essaie de faire un peu le minimum, genre manger de viande rouge ou presque plus, un petit burger de temps en temps. Mais enfin, tu vois, je n'en achète plus, moi. Ça fait longtemps. Si, on fait des efforts quand même, c'est vrai. Moi, 70% de ma consommation vestimentaire, que ce soit pour moi, les enfants, même mon mari, c'est tout seconde main. Enfin, 70%, c'est seconde main, vraiment. Donc, on n'est pas parfait, tu vois, mais on fait cet effort-là. On prend un peu moins l'avion qu'avant. On le prend encore, mais on le prend beaucoup moins qu'avant. tu sais c'est très banal on fait ce qu'on peut mais c'est pas parfait moi je trouve que demander à l'individu de changer fondamentalement sa façon de consommer et de vivre alors que rien pas rien mais en tout cas les décisions ne sont pas prises à un niveau politique ça me met un petit peu en colère tu veux creuser ? non je peux pas creuser vraiment c'est pas le sujet du podcast mais tu vois non ça C'est pas à nous de tout faire, faut pas déconner. Faut qu'il y ait des taxes. Faut qu'on dise aux gens arrêtez de prendre l'avion et puis c'est tout. Ou alors prenez-le 4 fois dans votre vie ou 7 fois maximum. Faut que ce soit... Et puis arrêtez... Si vous voulez des bananes et des notes coco, faudra les payer très cher et viennent de très loin, c'est tout, ça coûte cher. Etc. Mais ça, tu vois, c'est difficile de demander à quelqu'un qui a toujours mangé... Des bananes d'arrêté, parce que c'est pas bien. Des framboises, le 15 février. Des framboises, voilà. Bon, alors, voilà, on fait ces efforts-là, ça fait longtemps qu'on les fait, mais tu vois, je pense pas que ça soit fondamentalement là, que ça se tienne, quoi. Moi, je suis dans ma voiture, j'habite à la campagne, je suis dans ma voiture. Alors oui, je prends le train tout le temps pour venir à Paris, etc., mais... Enfin, non, vraiment, j'ai pas d'exemple, j'ai pas de leçon à donner, quoi. C'est difficile.

  • #1

    Dernière question, si tu faisais un dîner avec six personnalités, tout à l'heure, j'ai failli te demander, en gros, c'est est-ce qu'il y a des personnalités qui t'inspirent, tu vois, et si tu faisais un dîner avec qui t'aimerais être ?

  • #0

    En sortant de cette exposition, je suis allée voir la salle Renan Bouroulek à Pompidou. J'aimerais beaucoup rencontrer ce monsieur, je suis très admirative de... la multiplicité des médias qu'il utilise pour s'exprimer. Depuis longtemps, je l'avais même contacté il y a très longtemps.

  • #1

    Est-ce qu'il avait répondu ?

  • #0

    C'était il y a très longtemps. Mais oui, il avait répondu. Il avait dit, pourquoi pas, le papier peint ? Bon, bref, c'est une anecdote. Je suis très admirative du parcours d'entrepreneur de Ramdan Touami. Et j'aimerais beaucoup comprendre comment il fonctionne.

  • #1

    Est-ce que tu peux dire aux auditeurs ?

  • #0

    Ramdan Touami, c'est un entrepreneur français qui a... eu plusieurs vies et plusieurs carrières, plusieurs marques. Ça a été les Sir Trudon, ça a été l'Office Universel Bulli, et aujourd'hui, son projet, son dernier projet, c'est un hôtel... en Suisse, qui s'appelle Draiberg, qui est tout décoré par ses soins. Il intervient aussi sur des projets pour des clients de typographie, de graphisme. C'est vraiment quelqu'un qui est multidisciplinaire, enfin, narriste, je ne sais pas comment on dit, qui sait faire énormément de choses et qui a l'air foisonnant de créativité. Je me souviens que pendant le Covid, il avait un podcast et il mettait du son à la radio pour faire danser les gens. Je trouvais ça hyper drôle et hyper joyeux, en fait, et simple. Alors, tu m'as demandé beaucoup. Six, tu m'as dit ? Six.

  • #1

    Six avec toi. Allez, ça fait cinq. Alors là... Donc, tu en as déjà deux.

  • #0

    Est-ce que t'as vu ce court-métrage d'animation sur Arte qui s'appelle Samuel ? Non. Bon, alors je te l'enverrai. Mais regardez ce petit bijou d'animation. Enfin, c'est pas surtout l'animation qui est intéressante, mais c'est le propos, c'est l'histoire d'un petit garçon qui a 10 ans qui s'appelle Samuel. Et c'est d'une poésie et d'une beauté. La créatrice de ce petit film en épisode, il y a une vingtaine d'épisodes, s'appelle Émilie Tronche, c'est une jeune femme. que je ne connais pas du tout et dont je ne connais pas le parcours, mais elle, j'aimerais bien la rencontrer. J'aimerais bien comprendre ce qu'il y a dans sa tête pour avoir créé cette petite chose merveilleuse. Je crois que j'aimerais bien rencontrer les créateurs d'Astide Villatte, parce que c'est une énorme inspiration pour moi depuis toujours. La façon dont, justement, ils se sont autorisés.

  • #1

    tout.

  • #0

    Il y a eu de la céramique, mais il y a eu du liquide vaisselle. Il y a eu des bougies, mais il y a eu des gommes. Tu vois ? Et puis, cette façon de faire produire aussi. Tu sais que c'est des réfugiés tibétains qui font leur céramique. Moi, ça me fascine. Les gens qui s'autorisent ces libertés-là et ces carambolages d'idées, je trouve ça passionnant. Pendant longtemps, j'ai rêvé de rencontrer Francis Allais, ce botaniste français. Mais mon rêve s'est réalisé puisqu'on a fait cette collaboration ensemble. Donc, ça ne compte pas. J'aimerais bien rencontrer Constance Guisset. Parce que je l'ai écoutée parler l'année dernière à Milan. Je ne sais pas si tu étais là.

  • #1

    Elle avait une rétrospective.

  • #0

    Elle avait une rétrospective. Et j'ai eu l'impression que c'était une personne très humaine. Et cette qualité-là, enrobée dans cette créativité foisonnante, c'est pareil, ça m'a vachement intriguée. Et puis là... Puis c'est une femme et elle est... Elle intervient sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs d'activité. Sa créativité, c'est vraiment niché dans énormément de produits. Et ça m'intéresse, ça.

  • #1

    Elle est brillante.

  • #0

    Oui, je pense qu'elle est... Je la rencontrerai bien, avec plaisir.

  • #1

    Sinon, tu peux écouter l'épisode 6 de Décodeur.

  • #0

    Mais je le connais.

  • #1

    photo promo et bah génial tu vois tu les as t'as trouvé bon merci beaucoup Cécile c'est toujours trop sympa d'échanger avec toi merci pour tout ce que tu nous as partagé merci beaucoup merci beaucoup bye bye à bientôt salut Le décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Merci

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Description

Un épisode autour des papiers peints, je sais que ça va vous plaire ! Surtout si ce papier peint est imprimé en France, avec du papier issu de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres éco-labellisées, fabriqué à la demande, bref tout ce qu'on aime savoir et entendre. 

Je suis donc ravie d'échanger avec Cécile Figuette sa fondatrice et créatrice engagée.

Ensemble on parle de ses dessins,

et de la façon dont elle travaille pour qu'ils deviennent des papiers peints,

ses collab' avec d'autres artistes,

tous ses critères éco-responsables sur lesquels elle s'engage,

à quel point le consommateur y est sensible,

si ça n'est pas un luxe de consommer durable,

de son parcours et ses inspirations évidemment,

de la tendance du panoramique qui est encore bien là,

du sur-mesure pour les pros,

de sa vie à la campagne,

de sa sensibilité,

bref la conversation est riche et très plaisante, c'était un bonheur d'échanger avec Cécile.

J'espère que cela vous plaira (n'hésitez pas à nous le dire, ça fait tjrs plaisir !).

Bonne écoute !


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

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> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...! 

Merci beaucoup 👍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco, et à chaque nouvel épisode, j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble, on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco, ou vers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, arrobase décodeur, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Cécile Figuette qui a fondé la marque de papier peint éco-responsable Bienfait. C'est une marque que je suis depuis le début, on avait même fait un talk en public ensemble pour les un an de décodeur sur l'engagement durable des marques. Mais j'ai réalisé il y a quelques mois seulement qu'on n'avait jamais fait d'épisode dédié, entier, ensemble. Donc on va y remédier tout de suite. Bonjour Cécile.

  • #1

    Bonjour Hortense.

  • #0

    Je ne vais pas vous détailler ici tout de suite, c'est Cécile qui va nous en parler, mais en gros, Bienfait, c'est une marque qui propose des papiers peints bien faits. Cécile, tu nous diras si c'est pour ça que tu as appelé ta marque Bienfait. Mais en tout cas, bien pensé, bien fabriqué, c'est imprimé en France avec des papiers issus de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres écolabélisées, fabriquées à la demande. etc. Et tout ça dans un style très contemporain, très inspiré, très fort avec les dessins de Cécile ou des très belles collabs qu'elle peut faire. Donc je suis vraiment ravie Cécile de papoter enfin officiellement avec toi aujourd'hui.

  • #1

    Merci de m'avoir invitée de nouveau Hortense.

  • #0

    Et avant de commencer, je voulais remercier Tom Guignon, Tom Guignon RP, une agence de relations presse qui est dédiée à la déco, au design, à l'art de vivre, qui nous accueille dans ces super bureaux du Marais. C'est parti, Cécile, depuis ce talk ensemble. Donc, c'était 6 décodeurs à 5 ans. C'était donc il y a 4 ans. Déjà. Oui, déjà. Sur l'éco-responsabilité, comment tu trouves, c'est une question très large pour commencer, comment tu trouves qu'a évolué justement la société, je dirais grosso modo, dans ce sens ? En fait, en 4 ans, par exemple, dans l'univers d'éco-design, est-ce que tu vois une différence ou pas vraiment ?

  • #1

    Alors oui, je vois une différence, j'entends une différence. J'entends des prises de parole plus fortes, j'entends qu'on communique quasiment systématiquement sur des process, sur des façons de fabriquer, sur des valeurs. Aujourd'hui, une nouvelle marque, elle a, à mon avis, tout à gagner à montrer qu'elle est engagée. Je pense que c'est un petit peu la base. Après, entre ce qu'on nous dit, ce qui est réel, et surtout la façon de consommer, je pense que là, il reste une marge de manœuvre importante. Et c'est là que j'essaie de me placer dans la façon dont nous, on aborde la production et le développement de notre marque. Dans le sens où... Bien produire, bien fabriquer, c'est ce que tu disais tout à l'heure, c'est vrai qu'il y a ça dans... C'est la notion d'exigence qu'il y a dans le nom de bienfait, c'est évident, mais il n'y a pas que ça. Il y a quelque chose de l'ordre de la quantité aussi et de la sobriété. Je sais que c'est un mot qu'on entend beaucoup en ce moment parce que ça fait partie de cet engagement écologique dont on parle énormément, et c'est très bien, mais j'y crois fermement. Nous, nos collections, elles sont courtes, on sort peu de choses. Et ce n'est pas tout à fait ce que je constate autour de moi. Je constate qu'il y a quand même énormément de concurrence, énormément de marques, tout le monde a quelque chose à vendre et un produit peut-être beau et intéressant à apporter, sans doute, et c'est parfois très bien. Mais cette offre pléthorique, elle finit par me gêner quand même. Donc à ce titre, je pense que la société est encore... Enfin, la société, c'est un grand mot, mais ce n'est pas seulement les valeurs que les marques portent, c'est aussi la façon dont le consommateur choisit. de se comporter.

  • #0

    Donc, il y a deux choses. Il y a le sujet des marques, peut-être même certaines qui vont communiquer en disant qu'elles sont engagées, en fait, pas tant que ça.

  • #1

    Alors, évidemment, ça fait une petite récupération, mais ça, oui.

  • #0

    Et il y a le côté consommateur aussi.

  • #1

    Voilà, je pense que le consommateur a une responsabilité par rapport à la façon dont il s'engage sur ce qu'il choisit de faire comme son choix, tout simplement.

  • #0

    Tu dis quoi ? T'es une marque engagée, on dit quoi ? Marque durable, éco-responsable, c'est quoi ? Quel mot on utilise ?

  • #1

    Éco-responsable, je trouve que c'est peut-être un peu fort, parce qu'on ne va pas se mentir, même si on fait tous les efforts dont tu as parlé, je te remercie, c'est vrai qu'on est hyper attentifs et qu'on en fait beaucoup, on a fait notre bilan carbone. on va assez loin dans la façon dont on travaille et dans l'attention qu'on porte à ces valeurs-là. Je dirais engager, ouais, engager.

  • #0

    Engager, c'est bien. Alors, quels sont ces critères sur lesquels tu t'engages, si on peut les balayer pour ceux qui ne connaîtraient pas forcément bien fait, parce qu'ils sont quand même nombreux. Il y a par exemple, c'est une fabrication française déjà.

  • #1

    Oui, nos imprimeurs sont en Ile-de-France et en Normandie. On travaille avec des petites structures qui sont très sensibles aux mêmes problématiques que nous. la gestion de leurs déchets, l'utilisation de papiers, tu l'as rappelé, issus de forêts éco-gérées, des encres éco-responsables, à base d'eau. Un emballage aussi, c'est important l'emballage, un emballage recyclé et recyclable, pas du tout de plastique. Et puis aussi, nous, on travaille énormément en surmesure, on ne fait jamais de stock, comme ça, pas d'invendus, pas de gaspillage.

  • #0

    Donc, ça veut dire quoi ? Quelqu'un qui commande, tu vas fabriquer à la demande ? Oui,

  • #1

    exactement.

  • #0

    Et sur quel délai ?

  • #1

    Dix jours maximum. Alors évidemment, après, si le client est très loin, il y a un temps d'expédition. qui s'y ajoutent, mais c'est aussi une des pistes d'amélioration sur lesquelles on essaie de travailler, à savoir trouver des... des imprimeurs qui répondent à nos critères d'exigence ailleurs, pour éviter d'avoir expédié, en particulier en Amérique du Nord, et à mettre du papier peint dans l'avion. Je préférais imprimer aux États-Unis et utiliser du ferroviaire pour la livraison sur place.

  • #0

    Donc là, tu cherches ?

  • #1

    Oui, on a commencé à faire des tests avec différentes structures. C'est long, c'est compliqué, on n'est pas tout à fait en capacité d'être sur place beaucoup. Mais oui, c'est un développement que j'ai vraiment à cœur d'avancer.

  • #0

    Tu parlais des encres à l'eau. Tu veux dire que si elles ne sont pas à l'eau, elles sont à quoi ?

  • #1

    Elles sont à base de solvants.

  • #0

    Et c'est ça qui fait qu'elles sont polluantes.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Et le papier peint COV, c'est quoi ? Sans rentrer vraiment dans les détails.

  • #1

    COV, c'est les composants. C'est comme les peintures, en fait. C'est cette capacité que le revêtement va dégager dans l'air quelque chose qui ne va pas être bon à respirer. Donc, si c'est ça en COV, ça veut dire que c'est ça en composants volatiles toxiques pour toi.

  • #0

    Et ça, typiquement, est-ce que pour toi, ce sont des arguments, enfin pas pour toi, mais pour d'autres marques ou sur notre sujet d'avant, c'est un argument marketing ou est-ce que tu crois que le consommateur, ça y est, il fait attention à ça ? Il a une connaissance de ses arguments ?

  • #1

    Je te dirais un peu des deux. Je pense que oui, pour malheureusement certaines marques, c'est un argument marketing. À mon sens, aujourd'hui, ça me semble un peu étonnant de ne pas y faire attention quand tu fais un choix de... Surtout quand on parle de l'intérieur de ta maison, on parle d'un endroit où tu auras tes fenêtres fermées, tes enfants, ta famille. Si tu ne fais pas attention à ce que tu mets chez toi, ça me semble un peu curieux, mais tout le monde n'a pas les moyens de faire ces choix-là. Et ça, je l'entends parfaitement. Les problématiques écologiques, elles ne sont pas pour tout le monde forcément.

  • #0

    Oui, c'est un vrai sujet. On va y revenir. Garde de bien ça. Il y a un sujet sur la quantité de matière aussi. Tu disais, comment tu gères ça ?

  • #1

    De toute façon, travailler le sur-mesure, elle est assez simple, à savoir qu'on demande au client de nous donner les dimensions du mur ou des murs qu'ils ont à recouvrir, et on va lui imprimer uniquement la quantité dont il a besoin. Parce que tu sais, le papier peint, quand on doit décaler la répétition, enfin, décaler les laits pour les poser côte à côte, pour que la répétition se fasse correctement, il y a beaucoup de gâches en haut et en bas, le papier peint en rouleau traditionnel. Ce qui est quelque chose qu'on évite absolument pour ne pas avoir tout ce gaspillage. Donc le client recevra uniquement le décor à la taille de son mur, sans gâche, avec peut-être 5 cm en haut et en bas, pour s'assurer qu'il ait bien pris ses cotes et qu'il n'en ait ni trop ni trop peu. Mais à mon sens, c'est quand même important.

  • #0

    On va revenir sur cette idée de pédagogie pour le consommateur. Tu disais, la vraie question, est-ce que ça ne reste pas un luxe de consommer durable ?

  • #1

    Alors, ouais, c'est... Allez, on y va ! Je pense que si, évidemment. Bien sûr.

  • #0

    Parce que les marques engagées, elles sont souvent plus chères.

  • #1

    Évidemment. Moi, le prix du produit bien fait, il n'est pas positionné dans une volonté de ne toucher qu'une catégorie de personnes. Il est ce qu'il est parce que ça coûte cher de fabriquer de la façon dont on a choisi de fabriquer. Ça coûte cher de fabriquer en France, ça coûte cher de ne pas faire de quantité, ça coûte cher d'expédier de la façon dont on fait. Tout ça, ça coûte de l'argent. C'est pas un choix d'économie, c'est un choix de qualité. Donc évidemment, je comprends et je déplore, mais c'est comme ça, je comprends que ça ne soit pas un prix très grand public. Évidemment que les problématiques écologiques, ou en tout cas les réponses qu'on essaye d'apporter à ces questions-là... Oui, elles ne vont toucher que des gens un petit peu plus privilégiés qui auront ce luxe de se préoccuper de ces questions-là.

  • #0

    Mais comment on peut changer ça ? Justement, tu vois, par exemple, l'impression, elle est chère. Est-ce que l'imprimeur peut aussi faire des efforts ?

  • #1

    Non, je réfléchis en même temps que tu me poses la question. Aujourd'hui, je ne sais pas comment te répondre parce que ça... Peut-être qu'il faut... Oui, tu peux le faire, tu peux faire imprimer à l'étranger, là où la moindre est moins chère, mais ça ne me paraît pas être une économie... Moi, en tout cas, je n'ai pas forcément envie d'aller vers ça. C'est autre chose.

  • #0

    Quelle solution tu verrais ? Tu vois, il n'y a pas de... En brainstormant à notre petit niveau, tu vois, il n'y a pas de...

  • #1

    À moins que ça devienne une nouvelle façon de faire tellement vulgarisée, tellement à très grande échelle que ça soit là. Mais tu sais, aujourd'hui, le prix du papier, c'est terrible. Ça a eu une augmentation folle depuis la guerre, etc. Tous ces coûts-là ont augmenté. Malheureusement, je sens qu'on est un petit peu coincé avec ça.

  • #0

    Dans le talk, je ne sais pas si tu te souviens, Mathieu Bourgeau de Tiptoe disait qu'il faudrait peut-être, je ne sais pas ton point de vue, que ce soit les grandes marques qui changent le game. Parce que tant qu'il y aura des très grandes marques qui feront à petit prix...

  • #1

    Alors oui, dans ce contexte-là, j'attends toujours qu'il y ait une espèce de porte-parole à la Stella McCartney, qui a fait énorme sur la mode pour... justement produire autrement, ne pas utiliser de matériaux. Son cheval de bataille, c'était justement beaucoup la souffrance animale. Mais au-delà de ça, elle a quand même eu une prise de parole pas du tout dans l'air du temps à une époque et qui a vraiment renversé le game. En décoration, moi, j'attends toujours. J'attends toujours, c'est ce que je me dis à chaque visite à Milan. On en parlait tout à l'heure, mais moi, j'attends qu'un énorme acteur qui est très en vue, extrêmement envié et dans la place... Disons, on arrête de travailler comme ça. Maintenant, ça va être sourcé, ça va être labellisé, ça va être qualitatif et ça va changer pour tout le monde. Toi,

  • #0

    comment tu... C'est bizarre, je vais essayer de te le former. Comment tu vis toutes ces marques de papier peint qui peuvent vendre justement des gros, gros tirages alors qu'ils sont moins bien en tout point ? Comment tu vis ça ?

  • #1

    Au début, pas très bien. Enfin, je te dis au début parce que quand on a commencé, tu sais, ça fait dix ans cette année.

  • #0

    Oui,

  • #1

    l'aventure bien faite.

  • #0

    Je sais, mais j'aurais dû le dire dans mon intro. Pardon, je ne l'ai pas dit.

  • #1

    Non, pas du tout.

  • #0

    C'était l'info hyper importante.

  • #1

    Ça fait dix ans à la fin de cette année. Et quand on s'est installé, il ne restait plus beaucoup de marques de papier peint en France. Il y avait les grands, grands acteurs, Pierre Fray et d'autres, mais quand même assez peu. et qui était sur un créneau très traditionnel. Donc on est arrivé avec une proposition qui bousculait et très différente. Aujourd'hui, c'est évidemment très différent. La concurrence est assez féroce. Je ne l'ai pas très bien vécue. Et puis assez vite, je me suis dit, tu sais, ça veut dire que voilà, tu es sur un segment de marché très porteur. Les gens vont avoir envie de ce produit et c'est très bien. Et d'ailleurs, tu sais, je ne la regarde pas, la concurrence. Très peu.

  • #0

    Ah ouais, c'est marrant.

  • #1

    Je ne fais pas de veille, je ne regarde pas ce que sortent les autres parce que... Au moment où on fait nos collections, si, là je regarde, je vérifie que ce que j'ai envie de sortir n'existe pas ailleurs, parce que ça, en général, pour moi c'est limitant, c'est bloquant. Je ne veux pas aller sur les plates-bandes de quelqu'un, je n'ai pas envie de rajouter du bruit au bruit, ou de m'engouffrer dans une tendance parce que ça va être commercial et que c'est une valeur sûre. Ce n'est pas du tout la façon dont on travaille et dont on réfléchit aux collections. Mais non, j'évite de la regarder. Et comment je vis toutes ces marques qui se... Tu me disais quoi ?

  • #0

    Qui vendent des gros tirages pour rien du tout ? Tu peux avoir ton papier peint trois fois moins cher.

  • #1

    Il y a de la place pour tout le monde. Et puis les gens qui ont moins de moyens pour aller vers un produit plus qualitatif, il faut peut-être aussi qu'ils aient un produit qui leur place chez eux. Et tant mieux, tu sais.

  • #0

    Chacun fait avec ses moyens, c'est ce qu'on disait.

  • #1

    Chacun fait avec ses moyens.

  • #0

    On ne peut pas tous avoir les moyens.

  • #1

    Si les gens un peu plus privilégiés... on a les moyens de faire ces choix de décoration ou ces choix de consommation plus engagés, c'est très bien. C'est à ces gens-là qu'il faut persuader, c'est à ces gens-là qu'il faut s'adresser. Mais voilà, il en faut pour tout le monde.

  • #0

    Toi, tu n'as pas attendu qu'on tire cette sonnette un peu d'alarme ou que ce soit tendance, tout cet engagement ? C'est vraiment un positionnement évident depuis le début ?

  • #1

    Alors oui, et puis un petit non. C'est-à-dire que oui, c'est un positionnement évident parce que moi, j'ai travaillé dans le textile pendant dix ans avant cette... Cette activité de papier peint, je dessinais des motifs pour les tissus. Et cette expérience m'a permis de comprendre, la toxicité c'est peut-être un grand mot, mais en tout cas l'impact écologique très fort qu'a le monde du textile. Générer des déchets et cette masse de nouveautés tous les six mois, qui est vraiment problématique. Donc ça, ça a été un repoussoir. Ça a été au bout de dix ans, ok, je vais sortir de ce milieu, et je vais faire autre chose, et je vais surtout le faire d'une façon très différente. Donc, oui, c'est là depuis toujours. Après, pour être très honnête, au début, par manque de moyens, c'est évident que je n'avais pas de budget pour faire du stock et pour aller chercher de l'économie d'échelle de cette façon. Donc, il y a un petit peu des deux.

  • #0

    Tu disais, ton expérience avant, comment ça t'est venu, cette idée de créer bien fait il y a dix ans ?

  • #1

    Alors, j'ai travaillé pendant une autre période de dix ans dans ce milieu. C'est quoi un designer textile pour les éditeurs ? C'est une activité qui consiste à dessiner des motifs au raccord, des motifs qui se répètent, et à en vendre les droits de reproduction, parce qu'en France, le droit français n'autorise pas la vente d'une création de cette façon, mais on fait de la licence. Donc tu vends les droits de reproduction de ta création, de ton motif, de ton imprimé à un imprimeur qui va faire du tissu ou une marque de mode ou de décoration. Donc on avait avec mon collègue de l'époque des clients comme justement des très très grands acteurs de la fast fashion, Zara, H&M, Gap. Et puis des plus jolies, enfin jolies c'est peut-être pas le bon mot, mais en tout cas des maisons plus intéressantes du luxe, Kenzo, Le Lièvre. Des acteurs différents dans la maison. Et l'idée du papier peint, elle est arrivée par justement cette envie de changer d'échelle déjà, de passer du petit motif qui se répète à un motif qui va avoir une plus grande envergure. de maîtriser un peu la création et la production surtout. Parce que quand tu vends un dessin, il va être envoyé en général en Asie pour être imprimé sur un tissu et tu ne sais pas comment il va être colorié, tu ne sais pas quel tissu, quel vêtement, etc. Donc au début, ça ne te gêne pas et puis au bout de dix ans, tu es quand même assez curieux. Et puis, moi je suis née dans les années 70, donc le papier peint, ça fait partie de l'univers dans lequel j'ai grandi. J'en avais dans toutes les maisons, dans toutes les pièces surtout. Donc c'était un moyen d'expression qui m'intéressait et mon collègue avait la même envie que moi, donc c'est parti de ça. C'est parti de cette envie de maîtriser un petit peu la production, de nous-mêmes apporter un produit nouveau dans le milieu du papier peint qui à l'époque était... Un peu fleufleur, un peu ça se répète. Et puis, le panoramique n'existait pas vraiment encore, à part la maison Zuber qui faisait des panoramiques pour la maison Blanche et ses endroits d'exception. Donc, on a senti qu'il y avait une sorte de niche et d'endroit où exprimait quelque chose d'assez nouveau.

  • #0

    Et avant d'être designer textile, je remonte encore un peu plus loin. Qu'est-ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais plus jeune ?

  • #1

    J'étais photographe avant. Tu as fait des études de photos ?

  • #0

    Ah oui, d'accord.

  • #1

    J'ai fait les beaux-arts, des études de photos. et des études de mode.

  • #0

    Et où est-ce que t'as appris à dessiner ? C'est toi qui dessines, là, pour bienfaits ? Ah oui, au Beaux-Arts. Oui,

  • #1

    c'est moi qui dessine, mais pas que moi. J'invite plein de gens.

  • #0

    Raconte-nous, tu fais pas mal de collabs. Comment tu choisis les artistes ou les personnes avec qui tu fais des collaborations ? Alors,

  • #1

    écoute, c'est très variable. Ça peut être un mail qu'on m'envoie, ça peut être moi qui ai un coup de cœur sur le travail de quelqu'un que je découvre. au hasard des réseaux sociaux, d'une exposition ou d'une découverte qu'on présente, il n'y a pas de règles du tout, en fait. C'est assez spontané. Je reçois aussi beaucoup de portfolios maintenant parce que les illustrateurs ou les dessinateurs ont compris qu'on était une marque qui s'intéressait à la création, donc je reçois beaucoup de choses. C'est très variable, il n'y a pas de règles.

  • #0

    Et pourquoi faire des collabs ?

  • #1

    Parce que c'est la partie de mon travail que je préfère.

  • #0

    Oui, mais tu pourrais, toi, toute seule... Non,

  • #1

    non. J'ai un certain savoir-faire, mais je ne sais pas tout faire. Bien loin de là. Et puis, je trouve ça passionnant, en fait, de rencontrer un artiste, de l'inviter à s'exprimer sur un autre médium aussi. Ça aide beaucoup, ça. Aller chercher quelqu'un qui fait du dessin pour le livre, comme on avait fait il y a longtemps avec Béatrice Alemania, qui dessine pour la littérature jeunesse et qui est vraiment une très grande auteure dans ce milieu-là. ou travailler avec Mathilde Denis, qui est une artiste contemporaine signée chez Perrotin, qui a des expos partout sur le monde, qui a un travail pictural et de collage et de peinture hyper personnel, hyper beau. Elle a eu envie, elle aussi, de faire du papier peint, du décor, ça lui semblait intéressant. Je trouve que ces translations, en fait, d'un médium à un autre, c'est hyper réjouissant.

  • #0

    Et comment vous travaillez ensemble ?

  • #1

    C'est assez variable aussi, mais la plupart du temps, soit j'ai déjà une idée que je ne peux pas moi mettre en œuvre avec mes moyens, donc je la propose. J'ai envie d'un paysage où j'ai envie de... d'une jungle ou autre, et puis on travaille à quatre mains comme ça. Parfois, on me soumet des dessins un petit peu bruts. Ça m'est arrivé avec une artiste américaine. J'avais en tête un jardin, Audrey Hélène Weber, une fille super douée, et je lui ai demandé de me dessiner simplement des fleurs. Donc elle m'a fourni une trentaine de fleurs, et puis moi ensuite je les ai organisées dans l'image, dans l'idée que j'avais du jardin, avec son travail. Donc c'est vraiment une collaboration dans ces cas-là. Ça peut être de cette façon-là, ou ça peut être simplement je... Il me semble que telle œuvre serait très adaptable et très adaptée à la décoration murale. Je la fais numériser en très grand format. et on fait des tests d'impression avec nos imprimeurs et ça devient un décor. Et puis, ça peut aussi... Attends, je réfléchis à d'autres typologies de collaborations qu'on a eues plus récemment. Par exemple, là, va sortir dans quelques semaines, je ne sais pas quand sera diffusé cet épisode, mais en tout cas, à la fin du mois d'avril, une collaboration avec une artiste collagiste française qui s'appelle Lya Rochas Paris. Je suis son travail depuis longtemps et j'aime beaucoup cette façon de s'exprimer par le collage et les images qu'elle recompose. Et là, ça a été assez libre en fait. Comme j'aimais son travail et sa façon de s'exprimer, on s'est rencontrés pour un petit peu se renifler, j'ai envie de dire, se comprendre. Je vais expliquer un peu les contraintes que j'ai pour le décor, les contraintes d'échelle, les contraintes de définition. Et puis une œuvre d'art, ce n'est pas tout à fait comme un papier peint dans le sens où... Le papier peint, il faut qu'il discute avec ton sol parce qu'il va y être apposé. Enfin, il va être sujux que c'est apposé, on va dire. Donc, il faut penser à différentes nuances et à ces sujets-là de décoration. Et puis voilà, elle a travaillé, elle m'a fait des propositions et on a affiné ensemble ce qui nous semblait le plus adapté.

  • #0

    Et c'est plus facile ou plus difficile de travailler avec un créatif en étant deux créatifs, justement ?

  • #1

    Moi, je trouve ça assez intuitif, en fait. Surtout que j'ai longtemps été de l'autre côté, où j'étais celle à qui on demandait un motif ou un dessin. Donc je crois que je suis assez à l'aise dans cet exercice, j'ai l'impression. Il y a pas mal de sujets sur lesquels j'ai beaucoup de doutes et où je ne suis pas toujours à mon aise. Mais sur ce sujet-là, je me sens plutôt à ma place. C'est vraiment très agréable.

  • #0

    Et sur lesquels tu as des doutes ?

  • #1

    Tu me t'en es une, je sais. Non, disons que c'est un secret pour personne qui me connaît de près. Je suis moins à mon aise dans cette fonction de manager et de chef d'entreprise. Tu sais, je te disais, moi, j'ai fait des études artistiques, donc ce n'est pas ma passion, le tableur Excel et l'analyse du bilan comptable. Mais ça fait partie des choses qui sont absolument incontournables aussi. Donc, je suis très bien entourée. J'ai une équipe formidable et des consultants et des gens qui m'aident beaucoup, beaucoup. sans lesquels ça ne serait pas du tout aussi intéressant. Mais non, non, c'est sûr, je ne suis pas très amandaise à cette place-là.

  • #0

    Et c'est quoi une équipe ? Vous êtes combien à peu près ?

  • #1

    On est très peu, on est cinq personnes.

  • #0

    Quel est ton procédé ? J'en reviens à ton procédé un peu créatif, toi. Est-ce que tu te dis, tiens, je vais lancer une collection, j'ai une thématique ? Ou est-ce que tu te fixes des délais ? Et puis au moment où tu te décides, comment tu travailles ?

  • #1

    Alors, je vais te décevoir, mais il y a très peu de process, à part les process de fabrication. Non, moi, je... En fait, depuis la création de Bienfaits, j'ai à cœur de me sentir très libre. Ce n'est pas un caprice, c'est vraiment une nécessité. Je n'ai pas envie... J'ai eu pendant longtemps, justement, ces exigences de collection. Quand je faisais du textile, on participait à des salons, etc. Donc, j'ai eu envie de m'affranchir de ça. Il se trouve que c'est assez peu tenable, si on est sincère, parce qu'il faut quand même avoir un calendrier de sorties, de nouveautés qui correspondent à ce que le secteur attend, plus ou moins, parce qu'il y a une saisonnalité dans notre secteur d'activité. J'ai mis assez longtemps avant de la comprendre, mais maintenant c'est plus clair. Je ne construis pas de collection, mais en revanche, je sais que j'ai des temps forts de sorties dans l'année. Donc, on sort des nouveautés au printemps et à l'automne, au moment des grands salons, finalement.

  • #0

    C'est ça, cette saisonnalité dont tu parles ? Oui. C'est lié à quoi ?

  • #1

    C'est lié aux habitudes, je pense, de consommation, aux salons qui correspondent au secteur d'activité.

  • #0

    Donc les personnes achètent plutôt du papier peint, tu disais, en janvier ?

  • #1

    Alors, plutôt au printemps.

  • #0

    Au printemps.

  • #1

    À partir du début de l'année, il y a un temps, si tu veux, nous, la fin de l'année où les gens sont en termes de consommation sur leurs fêtes de fin d'année, les cadeaux, tout ça. Bon, on n'est pas du tout sur ce... secteur, enfin sur ce moment-là, sachant que nous, on a une clientèle assez mixte, c'est aussi un client final, un particulier, mais c'est quand même aussi beaucoup des architectes et des décorateurs qui sont sur des projets. mixtes également, des projets particuliers et des projets plus ERP ou contractes, on va dire. Donc oui, il y a une saisonnalité. On ne construit pas vraiment de collection, parce que je t'ai fait suivre les nouveautés qui sortent en avril, et tu as pu constater qu'il n'y a pas une thématique comme ce serait attendu. Je ne travaille pas du tout comme ça. Je l'ai fait pendant très longtemps, je vois bien comment le faire, mais ça m'intéresse beaucoup moins. Aujourd'hui, si tu veux, mon... Comment dirais-je ? J'ai à cœur de... De présenter des choses qui n'existent pas déjà. Je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est important de ne pas ajouter du bruit au bruit. Moi, je me sens un petit peu dépassée par l'abondance d'offres aujourd'hui. Ça me met assez mal à l'aise et je voudrais ne pas du tout fonctionner de cette façon. Donc, on sort très peu de choses. Tu vois, on sort trois, quatre nouveautés deux fois par an, ce qui est très, très peu par rapport à ce qui peut se faire par ailleurs. Mais je pense que ça nous convient parce que ce qu'on sort, c'est fort. Voilà, il faut laisser le temps à l'œil de se faire et aux clients de s'approprier un petit peu cette proposition. Et je crois que... En tout cas, moi, ça me correspond.

  • #0

    Alors une fois que tu as ton dessin comment on travaille ? Tu as un dessin en A4 et après tu le mets sur ton ordinateur tu le mets à l'échelle ou c'est l'imprimeur quelles sont les étapes ?

  • #1

    Par exemple quand c'est moi qui dessine dans les nouveautés il y a un grand décor qu'on appelle Vélouto et qui est comme une sorte d'aquarelle floue ça c'est des peintures que j'ai fait l'été dernier c'est pas très grand ça doit faire un A3 Je l'ai numérisé en très haute définition. Et puis, ça me permet d'en avoir un fichier digital que je peux ensuite retravailler sur Photoshop, vérifier que la qualité soit bonne. On fait des tests d'impression ensuite. On adapte la chromie avec nos imprimeurs. Et puis, on le teste. On vérifie que cet agrandissement, ce changement d'échelle... l'huissier et sera quelque chose de pertinent dans un intérieur.

  • #0

    Parce que oui, la translation du dessin au décor, elle n'est pas toujours très heureuse. Parfois, ça ne fonctionne pas du tout. Et ça se passe la plupart du temps comme ça. Donc des fois, c'est des petits dessins qui ne sont pas très grands, qui sont scannés et très agrandis. Donc il faut faire attention avec quoi on dessine ou avec quoi on peint pour qu'une fois que c'est changé d'échelle, ça reste charmant et séduisant. Voilà, c'est à peu près comme ça.

  • #1

    Mais tu dessines et tu peins en disant tiens, je vais créer un... Tu vois ?

  • #0

    Pas vraiment. Ça dépend. Je te dirais, moi, c'est vraiment beaucoup de choses à l'instinct. C'est très agaçant de travailler avec moi d'ailleurs, parce que je réfléchis pas. Les choses, elles se font parfois un tout petit peu malgré moi. Donc, ça peut rester là. Ce qui va sortir, c'est dans mon bureau depuis presque un an, et j'y pensais pas du tout. Et puis, il y a deux mois, Ou trois, j'ai eu tout à coup... Enfin, pas tout à coup, il n'y a pas de révélation, ce n'est pas la foudre qui me frappe, mais disons que j'ai eu cette envie de choses floues. En fait, j'ai eu envie de douceur. et de légèreté. Et puis ces harmonies de couleurs, c'était peut-être parce que c'était au creux de l'hiver, ça m'a semblé être intéressant. Et j'ai fait des tests, et puis il se trouve que ça marche très bien, et je suis très contente du résultat. Et donc, c'est vraiment très varié. Là, il y a une autre référence qui ressemble à un grand herbier. C'est pareil, c'est des plantes que je dessine depuis, je ne sais pas, 3 ou 4 ans. Il y a eu un point de départ un jour, j'ai certainement complètement oublié d'où ça vient. Il y a eu un livre qui m'a inspirée, et puis ensuite c'est parti dans tous les sens. et ils sont au mur derrière mon bureau chez moi, et quand je suis en Zoom avec mon équipe, les gens le voient et me disent mais dis-donc, c'est très joli, on n'en ferait pas un papier peint et voilà, on a fait un test, et en effet, ça fonctionne très bien, mais tu vois, c'est décevant, il n'y a pas vraiment de process très...

  • #1

    Non, mais pourquoi tu dis que c'est décevant ?

  • #0

    Non, parce que je vends... Disons que c'est très organique, et c'est parfois un peu... Je pense que ça doit être un peu compliqué pour une partie de mon équipe, mais bon, maintenant, on les a habituées, et puis ça va, mais... ça peut être un peu pénible, je pense.

  • #1

    Oui, mais c'est le résultat final qui compte. C'est tes créations, plutôt que ton fonctionnement créatif. Comment tu définirais ton style ? Là, on est un podcast, donc imagine, ceux qui ne te connaissent pas, comment tu décris ? Typiquement, tu parlais tout à l'heure, tu m'envoyais le dossier avec tes nouveautés, ce sont trois univers complètement différents.

  • #0

    Oui, très différents. Alors ça, c'est une question qu'on m'a parfois posée et à laquelle j'ai du mal à répondre, parce que précisément, À part peut-être le travail sur l'échelle du motif, ça c'est important. J'en ai parlé tout à l'heure un petit peu et c'est vrai que ça reste assez différenciant par rapport à d'autres marques. On a aussi beaucoup de décors panoramiques, mais pas que. Un style... J'ai l'impression que les gens ont cette idée qu'on est une marque ludique. Alors c'est toujours un petit peu étonnant pour moi, parce que c'est pas vraiment ça que je sais... Moi, en tout cas, que je veux faire passer comme idée, mais c'est pas grave du tout, ça me gêne pas, cet adjectif, au contraire. J'aime bien l'idée qu'il y ait de la joie et de l'optimisme dans la décoration. Oui, je te dirais, non, il n'y a pas de style, il y a une attention portée à l'échelle, il y a... Des gammes de couleurs très travaillées, il me semble, c'est important pour moi.

  • #1

    Ou alors, comment tu décrirais ton univers ? Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? Qu'est-ce qui te nourrit ? Ça, c'est nous, les journalistes,

  • #0

    on adore cette question. Tellement de choses, et en même temps, comment te raconter l'art de façon très générale ? Tu vois, là, je sors de l'exposition de Brancusi, ça m'a électrisée tellement c'est beau. Je connaissais peu cet artiste et c'est très, très, très, très beau. Oui, l'art, évidemment, l'illustration beaucoup. C'est ma formation, j'ai étudié l'illustration et le beaux-arts. Le dessin, évidemment, mais la musique, les voyages, le cinéma, la culture. Enfin, je crois que comme plein de créatifs, on baigne dans une grande soupe d'inspiration. On est un petit peu entouré d'images et à un moment, il y a quelque chose, tu vois, comme un filtre qui se fait. Et puis ça émerge, mais oh là là, ça sonne un peu pompeux tout ça. Il n'y a pas de recette magique. Je crois que ça arrive des fois, et puis des fois pas du tout. Je cherche et je me trompe et c'est moche. Il y a pas mal de hasards.

  • #1

    Où est-ce que tu travailles, justement ? Est-ce que tu as un bureau ou pas forcément ? Il y a des moments précis ? Enfin oui, j'imagine qu'il y a des moments précis, mais tu vois.

  • #0

    Oui, alors depuis le Covid, on est une équipe... qui est un petit peu en télétravail et en présentiel au showroom de Paris. Tu sais, on a une boutique que tu connais dans le Marais. Et puis, c'est là où l'équipe reçoit nos clients. Et c'est là où je viens faire les réunions et où je passe du temps, évidemment. Mais par contre, quand je suis en période de création, on va dire, ça, c'est plutôt chez moi. Donc oui, j'habite... J'ai une pièce, j'ai la chance d'avoir une maison, et donc j'ai une pièce pour moi. C'est un grand luxe et je peux travailler.

  • #1

    Tu peux laisser les choses en plan,

  • #0

    etc. Je peux les étaler dans la cuisine. C'est très agréable.

  • #1

    J'imagine. Tu parlais, on dit une boutique ou un showroom,

  • #0

    n'importe qui peut venir pour vos rendez-vous ? Oui, bien sûr. C'est plutôt sur rendez-vous, mais comme on est là la semaine, on ne refusera pas les gens qui se présentent, évidemment.

  • #1

    Est-ce que tu as des modèles qui sont les mêmes depuis le début ? Oui. Ou, parce que j'ai l'impression, je suis allée voir sur le site, tu en arrêtes ou tu les continues tous ? Comment ça se passe ?

  • #0

    Alors, on a une collection qu'on appelle plutôt perpétuelle. Moi, j'ai dans l'idée que quand un motif est juste, il n'y a pas vocation à le supprimer deux ou trois ans après sa sortie. On en a délisté un ou deux, mais vraiment très peu. Soit parce que la collaboration s'était arrêtée avec un artiste, soit parce que c'était son moment de partir, de le retirer. Mais non, c'est une collection qui est là pour durer.

  • #1

    Et sinon, est-ce qu'il y a des tendances en papier peint ? Tu vois, des choses qui marchent bien ?

  • #0

    Oui, je crois. Moi, ça ne m'intéresse pas tellement. Mais bien sûr, je les vois. C'est vrai que j'achète quand même la presse pour regarder un peu. Mais bien sûr qu'il y a eu des grandes tendances de panoramique, il y a eu des grandes tendances de décors végétaux et foisonnants qui emportent dans des paysages un peu de rêve, de voyage. Toi,

  • #1

    tu ne suis pas...

  • #0

    Mais si, je serais malhonnête de dire que ce n'est pas le cas, bien sûr, parce que, comme je te disais, je baigne un peu dans... dans le même bain que tout le monde. Donc, bien sûr que j'ai envie de rayures et de fleurs. Mais disons que cette histoire de tendance, ce n'est pas ça qui va nous driver.

  • #1

    Toi, est-ce que tu as un best chez toi ?

  • #0

    Oui. Enfin, ils sont en train de se remplacer là, mais oui, on a un best qui est un décor panoramique qui s'appelle Bahamas et qui représente... Un grand décor de fleurs, de gravures du XVIIIe, qui représente la flore des Bahamas, justement, qui est un petit peu en train d'être remplacée par un décor de rayures qui s'appelle Diabolo, très coloré, qui plaît beaucoup. Et puis, Claudie. Claudie qui existe depuis, mon Dieu, au moins 15 ans maintenant et qui a un dessin très léger, très facile de nuages au point, aux traits, noir et blanc. Ouais, on en a quand même certains qui sont des... des iconiques de la marque qui sont très demandées, que du coup, on a décliné dans plusieurs coloris.

  • #1

    Et toi, est-ce que tu as un chouchou ? Tu vois, vraiment, que tu as adoré créer ou pour une collab qui existe encore ou pas ?

  • #0

    Oui, mais ça change. Ça change parce que, comme pas mal de gens qui créent, je crois que je me lasse aussi pas mal des choses que je fais moi-même. Donc là, je suis encore très excitée par ce qui va sortir parce que ça fait peu de temps que c'est créé et donc, j'ai très envie de les voir. J'ai des gens, j'ai hâte de comprendre si ça va rencontrer son public ou pas. Ce n'est pas toujours le cas. Mais oui, mon préféré depuis tous les temps, depuis tout le temps, c'est Birds. C'est un très grand oiseau qui est aussi un dessin, une gravure du 18e qu'on a. dont on a agrandi l'échelle et qu'on a composé de façon assez géométrique et qui devient un décor très très puissant. Et en même temps assez classique, parce que c'est juste un oiseau, c'est juste de couleur, donc il y a quelque chose d'assez simple, mais en même temps très fort par son échelle. Et celui-là, je trouve qu'il est très très intemporel. Et il voyage vraiment partout. Il est beau dans les chambres, il est beau dans les bureaux. Moi, je l'ai eu deux ou trois fois dans différents lieux où j'ai vécu et je ne me suis pas encore lassée.

  • #1

    C'est en lien avec son tatouage qu'on peut voir qu'il y a un oiseau. Oui. Ah, c'est fou, c'est l'oiseau du papier peint.

  • #0

    C'est le même.

  • #1

    Ah, canon. Comment, toi, en 2008, t'as proposé des grands panoramiques. Aujourd'hui, c'est vraiment très tendance. Toi, t'en fais toujours beaucoup. Pourquoi ça plaît autant ? Et pourquoi, toi, tu te concentres aussi beaucoup sur le panoramique ?

  • #0

    Alors, en fait, le panoramique, je crois que, en tout cas pour moi, c'est comme une fenêtre. Et c'est cette espèce de façon de... C'est pas ornemental comme un motif. Un motif, ça décore. Un motif qui se répète, ça décore. Et c'est comme une petite... Je sais pas, une musique ou... Alors qu'un panoramique, à mon sens, c'est plus comme un... C'est un paysage vers lequel le regard peut s'enfuir et la rêverie ou en tout cas l'imagination est convoquée d'une autre façon. Et je crois que ça fait appel à ça. à l'imaginaire, à l'idée que tu regardes à travers une fenêtre quelque chose et que ça n'est plus un mur qui t'enferme ou qui en tout cas fait une limite. Bien au contraire, là, la limite n'existe plus avec cette histoire de jardin ou de vue vers un horizon. Moi, c'est ça qui me plaît dans l'histoire du panoramique, que le mur devienne une sorte de page illustrée qui te raconte quelque chose et où tu peux vraiment projeter un imaginaire.

  • #1

    Et comment on ose ça ? Parce que justement, il y a peut-être des personnes que ça freine justement de raconter autant une histoire.

  • #0

    Alors ça, moi je pense qu'il ne faut jamais regretter d'avoir pris des risques en fait. Et si on n'ose pas, il faut choisir un lieu ou un mur qui soit suffisamment... Il y a des murs comme ça dans un lieu de vie. Il y a des murs où tu passes devant, ils plantent l'ambiance dans ton décor, dans ton lieu, que ce soit un couloir ou... Le premier mur à droite quand tu rentres dans un salon, ça donne l'idée de ce que tu veux installer comme ambiance dans cette pièce-là, mais tu ne vas pas passer ta journée devant si tu as peur de te lasser. Parce que c'est ça, les gens, souvent, ils ont peur de se lasser ou ils ne savent pas si ça va leur plaire longtemps. Bon, je ne sais pas moi, c'est comme... À ce moment-là, il faut choisir cet endroit-là. Il faut choisir un endroit soit de passage, un endroit où tu ne restes pas, soit un endroit où tu vas rester mais tu ne vas pas le regarder. Ça va être derrière ton lit, ça va être derrière ton canapé. Donc quand tu rentres, tu le vois et c'est beau et l'ambiance est là. Et voilà, mais une fois que t'es assis, tu peux te concentrer sur ta discussion et avoir ta vie dans ce lieu sans que le papier peint prenne toute la place.

  • #1

    Oui, pour toi, il y a des nouveaux usages, utilisations du papier peint. C'est pas forcément dans le salon, sur les quatre murs.

  • #0

    Non, non, non, c'est dans le bureau, dans la salle de bain. Moi, je sais pas pour toi, mais ma grand-mère, elle fait du papier peint dans la salle de bain partout. Ils se décollaient, c'était un enfer. Mais c'était des pièces où, voilà, on peut en mettre partout. Y a pas de restrictions. Et puis, ces dernières années, on s'est dit, on va en mettre que sur un mur parce que, justement... On n'est pas prêt à lâcher le tout blanc et les murs tout blancs ? Oui, bon, peut-être. Il y a toujours une certaine frilosité, mais ça, c'est comme pour tout, dans la mode ou dans les choix que tu fais. Mais quatre murs de papier peint, si c'est le bon papier pour la bonne pièce, c'est magique. C'est quand même un effet que tu n'auras pas avec une couleur. Non, non, c'est un vrai booster de morale. Ça change ton état d'esprit, je pense. Comme une musique, à mon avis.

  • #1

    Et aujourd'hui, en plus, c'est plus facile à poser.

  • #0

    Ah oui, clairement. C'est plus facile que la peinture, c'est plus facile que le papier peint traditionnel, en tout cas l'intissé dont on parle, puisque c'est avec ça qu'on travaille, nous. Oui, c'est extrêmement facile à poser. La colle sur le mur, tu présentes ton lait de papier peint, tu le maroufles, tu l'essuies bien, et puis c'est réglé. Ça dépend de la hauteur de ton mur, etc., bien sûr. Mais franchement, moi, je l'ai fait souvent, et je ne suis pas... exceptionnel en bricolage.

  • #1

    Toi, tu changes souvent ton... Est-ce que tu as du papier peint ?

  • #0

    Je me demandais si ça me faisait cette question. Oui, j'en ai, mais très peu, et dans des pièces où je ne vais jamais.

  • #1

    Ah ouais, tu pourrais pas avoir ton papier peint sous le nez tous les jours ?

  • #0

    Non, c'est compliqué, ça, je pense.

  • #1

    Et des papiers peints d'autres marques ?

  • #0

    Oui, j'en ai. Oui, j'en ai dans les chambres des enfants, du papier peint, bien fait pour le coup, dans un bureau et dans la chambre d'amis. Il y a du papier peint qui n'est pas un papier peint bien fait.

  • #1

    À quoi ça ressemble justement chez toi ? Tu vis où ? Tu dis dans une maison ? C'est quel style ? Déjà une maison, on sait que tu as un peu plus de place pour exprimer tes goûts. Est-ce que tu aimes la déco ? Est-ce que c'est plutôt un style ?

  • #0

    Alors j'habite à la campagne, j'habite dans la forêt, etc. Je suis d'ailleurs de Paris, en Seine-et-Marne, et je vis dans une très très vieille maison du XVIe siècle, donc hyper rustique, avec des tomates au sol, des grosses poutres. Il y a de très grandes fenêtres et j'ai un grand jardin, j'ai cette grande, grande chance. On est loin de Paris, donc c'est plus facile d'avoir accès à ce genre de lieu. Et alors la déco, oui, je te le disais tout à l'heure, moi je ne suis pas décoratrice. Les gens me posent ces questions-là. Et en fait, mon expertise, c'est quand même plutôt la couleur et le motif. Donc c'est vrai que bien sûr, j'aime les belles choses et j'aime m'entourer d'objets qui ont... Voilà, qui sont beaux à regarder, mais ce n'est pas une maison décorée chez moi, du tout. C'est une maison confortable, c'est un vrai refuge. Tout a été acheté de seconde main, chiné en brocante ou autre. J'ai très peu de choses récentes. J'ai une belle cuisine moderne, mais je veux dire, tu ne l'as pas souvent vue dans des magazines de déco.

  • #1

    Même si ce n'est pas récent, ça peut être joli et décoré.

  • #0

    C'est très agréable.

  • #1

    C'est pas décoré.

  • #0

    C'est pas que ce n'est pas décoré, mais je n'y réfléchis pas, je pense, comme un décorateur ou une décoratrice. Contrairement à ce que peut-être tu peux projeter sur mon activité en se disant, ah ben tiens, non, du tout. Donc... Moi, je m'y sens très bien. Je la trouve hyper agréable et confortable. Et je pense que c'est le cas pour les gens qui y vivent et les gens qui viennent nous voir. Mais voilà, ce n'est pas une maison décorée de décorateurs.

  • #1

    Tu as toujours habité là ?

  • #0

    Non, non.

  • #1

    Tu as toujours habité dans une grande maison à la campagne ?

  • #0

    Non, avant, je vivais à Paris. On est partis de Paris il y a huit ans. Mais j'ai grandi à la campagne. Donc, c'est un peu un grand retour au calme.

  • #1

    Et tu penses que tu aurais été moins créative en restant à Paris ?

  • #0

    Non. Non, je crois pas. Je crois pas que ça vient du lieu. Non, ça je crois que c'est pas corrélé. Mais certainement que d'être au creux de la nature comme on l'est aujourd'hui nourrit autre chose. et amène autre chose dans la façon dont je travaille et dans les rencontres que je fais et les choses qui me plaisent, ça c'est certain.

  • #1

    Et apporte quoi, par exemple ?

  • #0

    Un peu de recul, je pense déjà. Un peu de recul, parce que je te disais, je ne regarde pas trop la concurrence. Je suis assez introvertie, en fait. Je resterais volontiers chez moi tout le temps, toute seule. Mais je suis quand même très heureuse de travailler avec mon équipe et ça m'apporte quand même beaucoup de joie. Mais...

  • #1

    Comment on stimule la créativité ?

  • #0

    Au contact de la création des autres. Pour moi, c'est vraiment un moteur, à chaque fois. Donc, à ce titre, alors, quand je te dis la création des autres, oui, c'est soit une exposition, mais ça peut être une balade en forêt ou un tour au bord de la mer, dans le sens où la création que tu as sous les yeux, elle est tout aussi inspirante et nourrissante. Mais, ouais, il faut que ce soit plus grand que toi, plus... Ça t'amène vers autre chose. La sculpture, ce n'est pas du tout mon domaine. Et Brancusil, c'était vraiment très beau.

  • #1

    J'ai une question sans être intrusive, parce qu'on se connaît un peu. Tu as une personnalité qui est très sensible, qui est créative en tout cas. Comment on avance dans le monde dans lequel on vit, où tout va de plus en plus vite, les infos sont hyper anxiogènes, etc. Toi qui parles de ce recul, comment tu vis ça ?

  • #0

    Je me protège, en fait.

  • #1

    Et comment on se protège ?

  • #0

    Je n'ai pas la télé, j'écoute la radio, mais je n'ai pas la télé. Je lis les journaux une fois par semaine maximum. Je ne lis pas tout et je ne veux pas tout savoir. Franchement, je n'ai pas besoin de tout savoir. Je suis assez en paix avec certaines choses. Alors oui, les choses qui vont trop vite, je n'ai pas du tout peur de l'intelligence artificielle ou de ce qu'on lit, de ce qu'on entend en ce moment là-dessus. Je trouve que c'est intéressant, c'est stimulant, c'est une autre façon de créer. Moi, ça m'intéresse, j'ai fait plein d'essais. Je trouve qu'il y a des choses que je ne m'approprierais pas parce que ça m'intéresse moins. C'est intéressant que ça existe. Oui, on se protège.

  • #1

    Et là, on traverse une période quand même un peu de crise. Toi, comment tu vis ça avec Bienfait ?

  • #0

    Alors, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué. Ça, il faut être honnête. On va chercher des clients qu'on n'avait pas avant. Comment on fait ? On ne se décourage pas déjà, mais...

  • #1

    Est-ce que c'est compliqué déjà ? Oui, c'est des boîtes.

  • #0

    Je ne vais pas dire n'importe quoi. Non, non, c'est plus compliqué qu'avant. C'est plus compliqué qu'avant. J'ai quand même l'impression qu'on ne s'en sort pas si mal par rapport à ce que je comprends du milieu qui est en grande récession. Je trouve qu'après une année difficile, là, ça reprend et on travaille bien. Mais oui, c'est difficile. C'est difficile. Moi, j'ai des projets pour agrandir un petit peu la typologie de produit. J'ai très envie de ne pas faire que du papier peint et d'essayer de travailler le motif sur d'autres supports. Je t'en avais un petit peu parlé, là c'est un peu tôt pour tout dévoiler parce que les choses sont in progress. Je pense que ça va passer par là aussi, tu vois, une forme de diversification.

  • #1

    Tu travailles beaucoup avec les pros, en fait, aussi. Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais du sur-mesure, en fait, pour les pros ?

  • #0

    Pour les architectes, pour les décorateurs, on fait des projets sur-mesure vraiment, avec leur visuel à eux, avec leur projet à eux. Quand ils ont un projet d'hôtel qui leur demande de faire voyager tel motif, nous, on peut développer le motif pour eux, on peut faire tout le déploiement sur les chambres. les plans de montage, etc. Et ça, si tu veux, un décorateur, un architecte ne peut pas forcément faire ce lien avec directement un imprimeur. Donc nous, avec le studio graphique et avec notre capacité d'impression, ça nous permet de répondre à cette demande très facilement. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on fait de plus en plus. Et c'est assez passionnant.

  • #1

    À part le papier peint, toi, qu'est-ce que tu fais d'engagé dans ton quotidien qui pourrait nous inspirer ? On est tous en quête.

  • #0

    Je ne fais pas un exemple, je n'ai pas de leçons à donner, Hortense.

  • #1

    Je suis sûre que tu as des petites choses que tu fais.

  • #0

    J'essaie de faire un peu le minimum, genre manger de viande rouge ou presque plus, un petit burger de temps en temps. Mais enfin, tu vois, je n'en achète plus, moi. Ça fait longtemps. Si, on fait des efforts quand même, c'est vrai. Moi, 70% de ma consommation vestimentaire, que ce soit pour moi, les enfants, même mon mari, c'est tout seconde main. Enfin, 70%, c'est seconde main, vraiment. Donc, on n'est pas parfait, tu vois, mais on fait cet effort-là. On prend un peu moins l'avion qu'avant. On le prend encore, mais on le prend beaucoup moins qu'avant. tu sais c'est très banal on fait ce qu'on peut mais c'est pas parfait moi je trouve que demander à l'individu de changer fondamentalement sa façon de consommer et de vivre alors que rien pas rien mais en tout cas les décisions ne sont pas prises à un niveau politique ça me met un petit peu en colère tu veux creuser ? non je peux pas creuser vraiment c'est pas le sujet du podcast mais tu vois non ça C'est pas à nous de tout faire, faut pas déconner. Faut qu'il y ait des taxes. Faut qu'on dise aux gens arrêtez de prendre l'avion et puis c'est tout. Ou alors prenez-le 4 fois dans votre vie ou 7 fois maximum. Faut que ce soit... Et puis arrêtez... Si vous voulez des bananes et des notes coco, faudra les payer très cher et viennent de très loin, c'est tout, ça coûte cher. Etc. Mais ça, tu vois, c'est difficile de demander à quelqu'un qui a toujours mangé... Des bananes d'arrêté, parce que c'est pas bien. Des framboises, le 15 février. Des framboises, voilà. Bon, alors, voilà, on fait ces efforts-là, ça fait longtemps qu'on les fait, mais tu vois, je pense pas que ça soit fondamentalement là, que ça se tienne, quoi. Moi, je suis dans ma voiture, j'habite à la campagne, je suis dans ma voiture. Alors oui, je prends le train tout le temps pour venir à Paris, etc., mais... Enfin, non, vraiment, j'ai pas d'exemple, j'ai pas de leçon à donner, quoi. C'est difficile.

  • #1

    Dernière question, si tu faisais un dîner avec six personnalités, tout à l'heure, j'ai failli te demander, en gros, c'est est-ce qu'il y a des personnalités qui t'inspirent, tu vois, et si tu faisais un dîner avec qui t'aimerais être ?

  • #0

    En sortant de cette exposition, je suis allée voir la salle Renan Bouroulek à Pompidou. J'aimerais beaucoup rencontrer ce monsieur, je suis très admirative de... la multiplicité des médias qu'il utilise pour s'exprimer. Depuis longtemps, je l'avais même contacté il y a très longtemps.

  • #1

    Est-ce qu'il avait répondu ?

  • #0

    C'était il y a très longtemps. Mais oui, il avait répondu. Il avait dit, pourquoi pas, le papier peint ? Bon, bref, c'est une anecdote. Je suis très admirative du parcours d'entrepreneur de Ramdan Touami. Et j'aimerais beaucoup comprendre comment il fonctionne.

  • #1

    Est-ce que tu peux dire aux auditeurs ?

  • #0

    Ramdan Touami, c'est un entrepreneur français qui a... eu plusieurs vies et plusieurs carrières, plusieurs marques. Ça a été les Sir Trudon, ça a été l'Office Universel Bulli, et aujourd'hui, son projet, son dernier projet, c'est un hôtel... en Suisse, qui s'appelle Draiberg, qui est tout décoré par ses soins. Il intervient aussi sur des projets pour des clients de typographie, de graphisme. C'est vraiment quelqu'un qui est multidisciplinaire, enfin, narriste, je ne sais pas comment on dit, qui sait faire énormément de choses et qui a l'air foisonnant de créativité. Je me souviens que pendant le Covid, il avait un podcast et il mettait du son à la radio pour faire danser les gens. Je trouvais ça hyper drôle et hyper joyeux, en fait, et simple. Alors, tu m'as demandé beaucoup. Six, tu m'as dit ? Six.

  • #1

    Six avec toi. Allez, ça fait cinq. Alors là... Donc, tu en as déjà deux.

  • #0

    Est-ce que t'as vu ce court-métrage d'animation sur Arte qui s'appelle Samuel ? Non. Bon, alors je te l'enverrai. Mais regardez ce petit bijou d'animation. Enfin, c'est pas surtout l'animation qui est intéressante, mais c'est le propos, c'est l'histoire d'un petit garçon qui a 10 ans qui s'appelle Samuel. Et c'est d'une poésie et d'une beauté. La créatrice de ce petit film en épisode, il y a une vingtaine d'épisodes, s'appelle Émilie Tronche, c'est une jeune femme. que je ne connais pas du tout et dont je ne connais pas le parcours, mais elle, j'aimerais bien la rencontrer. J'aimerais bien comprendre ce qu'il y a dans sa tête pour avoir créé cette petite chose merveilleuse. Je crois que j'aimerais bien rencontrer les créateurs d'Astide Villatte, parce que c'est une énorme inspiration pour moi depuis toujours. La façon dont, justement, ils se sont autorisés.

  • #1

    tout.

  • #0

    Il y a eu de la céramique, mais il y a eu du liquide vaisselle. Il y a eu des bougies, mais il y a eu des gommes. Tu vois ? Et puis, cette façon de faire produire aussi. Tu sais que c'est des réfugiés tibétains qui font leur céramique. Moi, ça me fascine. Les gens qui s'autorisent ces libertés-là et ces carambolages d'idées, je trouve ça passionnant. Pendant longtemps, j'ai rêvé de rencontrer Francis Allais, ce botaniste français. Mais mon rêve s'est réalisé puisqu'on a fait cette collaboration ensemble. Donc, ça ne compte pas. J'aimerais bien rencontrer Constance Guisset. Parce que je l'ai écoutée parler l'année dernière à Milan. Je ne sais pas si tu étais là.

  • #1

    Elle avait une rétrospective.

  • #0

    Elle avait une rétrospective. Et j'ai eu l'impression que c'était une personne très humaine. Et cette qualité-là, enrobée dans cette créativité foisonnante, c'est pareil, ça m'a vachement intriguée. Et puis là... Puis c'est une femme et elle est... Elle intervient sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs d'activité. Sa créativité, c'est vraiment niché dans énormément de produits. Et ça m'intéresse, ça.

  • #1

    Elle est brillante.

  • #0

    Oui, je pense qu'elle est... Je la rencontrerai bien, avec plaisir.

  • #1

    Sinon, tu peux écouter l'épisode 6 de Décodeur.

  • #0

    Mais je le connais.

  • #1

    photo promo et bah génial tu vois tu les as t'as trouvé bon merci beaucoup Cécile c'est toujours trop sympa d'échanger avec toi merci pour tout ce que tu nous as partagé merci beaucoup merci beaucoup bye bye à bientôt salut Le décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Merci

Description

Un épisode autour des papiers peints, je sais que ça va vous plaire ! Surtout si ce papier peint est imprimé en France, avec du papier issu de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres éco-labellisées, fabriqué à la demande, bref tout ce qu'on aime savoir et entendre. 

Je suis donc ravie d'échanger avec Cécile Figuette sa fondatrice et créatrice engagée.

Ensemble on parle de ses dessins,

et de la façon dont elle travaille pour qu'ils deviennent des papiers peints,

ses collab' avec d'autres artistes,

tous ses critères éco-responsables sur lesquels elle s'engage,

à quel point le consommateur y est sensible,

si ça n'est pas un luxe de consommer durable,

de son parcours et ses inspirations évidemment,

de la tendance du panoramique qui est encore bien là,

du sur-mesure pour les pros,

de sa vie à la campagne,

de sa sensibilité,

bref la conversation est riche et très plaisante, c'était un bonheur d'échanger avec Cécile.

J'espère que cela vous plaira (n'hésitez pas à nous le dire, ça fait tjrs plaisir !).

Bonne écoute !


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

> à mettre un commentaire ou 5 étoiles (sous la liste des épisodes, rubrique "Laissez un avis")

> à suivre @decodeur__ sur Instagram et à partager l'épisode en Story par exemple 

> à découvrir les 100 épisodes déjà en ligne et les différents formats de l'émission

> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...! 

Merci beaucoup 👍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco, et à chaque nouvel épisode, j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble, on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco, ou vers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, arrobase décodeur, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Cécile Figuette qui a fondé la marque de papier peint éco-responsable Bienfait. C'est une marque que je suis depuis le début, on avait même fait un talk en public ensemble pour les un an de décodeur sur l'engagement durable des marques. Mais j'ai réalisé il y a quelques mois seulement qu'on n'avait jamais fait d'épisode dédié, entier, ensemble. Donc on va y remédier tout de suite. Bonjour Cécile.

  • #1

    Bonjour Hortense.

  • #0

    Je ne vais pas vous détailler ici tout de suite, c'est Cécile qui va nous en parler, mais en gros, Bienfait, c'est une marque qui propose des papiers peints bien faits. Cécile, tu nous diras si c'est pour ça que tu as appelé ta marque Bienfait. Mais en tout cas, bien pensé, bien fabriqué, c'est imprimé en France avec des papiers issus de forêts éco-gérées FSC, sans PVC, avec des encres écolabélisées, fabriquées à la demande. etc. Et tout ça dans un style très contemporain, très inspiré, très fort avec les dessins de Cécile ou des très belles collabs qu'elle peut faire. Donc je suis vraiment ravie Cécile de papoter enfin officiellement avec toi aujourd'hui.

  • #1

    Merci de m'avoir invitée de nouveau Hortense.

  • #0

    Et avant de commencer, je voulais remercier Tom Guignon, Tom Guignon RP, une agence de relations presse qui est dédiée à la déco, au design, à l'art de vivre, qui nous accueille dans ces super bureaux du Marais. C'est parti, Cécile, depuis ce talk ensemble. Donc, c'était 6 décodeurs à 5 ans. C'était donc il y a 4 ans. Déjà. Oui, déjà. Sur l'éco-responsabilité, comment tu trouves, c'est une question très large pour commencer, comment tu trouves qu'a évolué justement la société, je dirais grosso modo, dans ce sens ? En fait, en 4 ans, par exemple, dans l'univers d'éco-design, est-ce que tu vois une différence ou pas vraiment ?

  • #1

    Alors oui, je vois une différence, j'entends une différence. J'entends des prises de parole plus fortes, j'entends qu'on communique quasiment systématiquement sur des process, sur des façons de fabriquer, sur des valeurs. Aujourd'hui, une nouvelle marque, elle a, à mon avis, tout à gagner à montrer qu'elle est engagée. Je pense que c'est un petit peu la base. Après, entre ce qu'on nous dit, ce qui est réel, et surtout la façon de consommer, je pense que là, il reste une marge de manœuvre importante. Et c'est là que j'essaie de me placer dans la façon dont nous, on aborde la production et le développement de notre marque. Dans le sens où... Bien produire, bien fabriquer, c'est ce que tu disais tout à l'heure, c'est vrai qu'il y a ça dans... C'est la notion d'exigence qu'il y a dans le nom de bienfait, c'est évident, mais il n'y a pas que ça. Il y a quelque chose de l'ordre de la quantité aussi et de la sobriété. Je sais que c'est un mot qu'on entend beaucoup en ce moment parce que ça fait partie de cet engagement écologique dont on parle énormément, et c'est très bien, mais j'y crois fermement. Nous, nos collections, elles sont courtes, on sort peu de choses. Et ce n'est pas tout à fait ce que je constate autour de moi. Je constate qu'il y a quand même énormément de concurrence, énormément de marques, tout le monde a quelque chose à vendre et un produit peut-être beau et intéressant à apporter, sans doute, et c'est parfois très bien. Mais cette offre pléthorique, elle finit par me gêner quand même. Donc à ce titre, je pense que la société est encore... Enfin, la société, c'est un grand mot, mais ce n'est pas seulement les valeurs que les marques portent, c'est aussi la façon dont le consommateur choisit. de se comporter.

  • #0

    Donc, il y a deux choses. Il y a le sujet des marques, peut-être même certaines qui vont communiquer en disant qu'elles sont engagées, en fait, pas tant que ça.

  • #1

    Alors, évidemment, ça fait une petite récupération, mais ça, oui.

  • #0

    Et il y a le côté consommateur aussi.

  • #1

    Voilà, je pense que le consommateur a une responsabilité par rapport à la façon dont il s'engage sur ce qu'il choisit de faire comme son choix, tout simplement.

  • #0

    Tu dis quoi ? T'es une marque engagée, on dit quoi ? Marque durable, éco-responsable, c'est quoi ? Quel mot on utilise ?

  • #1

    Éco-responsable, je trouve que c'est peut-être un peu fort, parce qu'on ne va pas se mentir, même si on fait tous les efforts dont tu as parlé, je te remercie, c'est vrai qu'on est hyper attentifs et qu'on en fait beaucoup, on a fait notre bilan carbone. on va assez loin dans la façon dont on travaille et dans l'attention qu'on porte à ces valeurs-là. Je dirais engager, ouais, engager.

  • #0

    Engager, c'est bien. Alors, quels sont ces critères sur lesquels tu t'engages, si on peut les balayer pour ceux qui ne connaîtraient pas forcément bien fait, parce qu'ils sont quand même nombreux. Il y a par exemple, c'est une fabrication française déjà.

  • #1

    Oui, nos imprimeurs sont en Ile-de-France et en Normandie. On travaille avec des petites structures qui sont très sensibles aux mêmes problématiques que nous. la gestion de leurs déchets, l'utilisation de papiers, tu l'as rappelé, issus de forêts éco-gérées, des encres éco-responsables, à base d'eau. Un emballage aussi, c'est important l'emballage, un emballage recyclé et recyclable, pas du tout de plastique. Et puis aussi, nous, on travaille énormément en surmesure, on ne fait jamais de stock, comme ça, pas d'invendus, pas de gaspillage.

  • #0

    Donc, ça veut dire quoi ? Quelqu'un qui commande, tu vas fabriquer à la demande ? Oui,

  • #1

    exactement.

  • #0

    Et sur quel délai ?

  • #1

    Dix jours maximum. Alors évidemment, après, si le client est très loin, il y a un temps d'expédition. qui s'y ajoutent, mais c'est aussi une des pistes d'amélioration sur lesquelles on essaie de travailler, à savoir trouver des... des imprimeurs qui répondent à nos critères d'exigence ailleurs, pour éviter d'avoir expédié, en particulier en Amérique du Nord, et à mettre du papier peint dans l'avion. Je préférais imprimer aux États-Unis et utiliser du ferroviaire pour la livraison sur place.

  • #0

    Donc là, tu cherches ?

  • #1

    Oui, on a commencé à faire des tests avec différentes structures. C'est long, c'est compliqué, on n'est pas tout à fait en capacité d'être sur place beaucoup. Mais oui, c'est un développement que j'ai vraiment à cœur d'avancer.

  • #0

    Tu parlais des encres à l'eau. Tu veux dire que si elles ne sont pas à l'eau, elles sont à quoi ?

  • #1

    Elles sont à base de solvants.

  • #0

    Et c'est ça qui fait qu'elles sont polluantes.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Et le papier peint COV, c'est quoi ? Sans rentrer vraiment dans les détails.

  • #1

    COV, c'est les composants. C'est comme les peintures, en fait. C'est cette capacité que le revêtement va dégager dans l'air quelque chose qui ne va pas être bon à respirer. Donc, si c'est ça en COV, ça veut dire que c'est ça en composants volatiles toxiques pour toi.

  • #0

    Et ça, typiquement, est-ce que pour toi, ce sont des arguments, enfin pas pour toi, mais pour d'autres marques ou sur notre sujet d'avant, c'est un argument marketing ou est-ce que tu crois que le consommateur, ça y est, il fait attention à ça ? Il a une connaissance de ses arguments ?

  • #1

    Je te dirais un peu des deux. Je pense que oui, pour malheureusement certaines marques, c'est un argument marketing. À mon sens, aujourd'hui, ça me semble un peu étonnant de ne pas y faire attention quand tu fais un choix de... Surtout quand on parle de l'intérieur de ta maison, on parle d'un endroit où tu auras tes fenêtres fermées, tes enfants, ta famille. Si tu ne fais pas attention à ce que tu mets chez toi, ça me semble un peu curieux, mais tout le monde n'a pas les moyens de faire ces choix-là. Et ça, je l'entends parfaitement. Les problématiques écologiques, elles ne sont pas pour tout le monde forcément.

  • #0

    Oui, c'est un vrai sujet. On va y revenir. Garde de bien ça. Il y a un sujet sur la quantité de matière aussi. Tu disais, comment tu gères ça ?

  • #1

    De toute façon, travailler le sur-mesure, elle est assez simple, à savoir qu'on demande au client de nous donner les dimensions du mur ou des murs qu'ils ont à recouvrir, et on va lui imprimer uniquement la quantité dont il a besoin. Parce que tu sais, le papier peint, quand on doit décaler la répétition, enfin, décaler les laits pour les poser côte à côte, pour que la répétition se fasse correctement, il y a beaucoup de gâches en haut et en bas, le papier peint en rouleau traditionnel. Ce qui est quelque chose qu'on évite absolument pour ne pas avoir tout ce gaspillage. Donc le client recevra uniquement le décor à la taille de son mur, sans gâche, avec peut-être 5 cm en haut et en bas, pour s'assurer qu'il ait bien pris ses cotes et qu'il n'en ait ni trop ni trop peu. Mais à mon sens, c'est quand même important.

  • #0

    On va revenir sur cette idée de pédagogie pour le consommateur. Tu disais, la vraie question, est-ce que ça ne reste pas un luxe de consommer durable ?

  • #1

    Alors, ouais, c'est... Allez, on y va ! Je pense que si, évidemment. Bien sûr.

  • #0

    Parce que les marques engagées, elles sont souvent plus chères.

  • #1

    Évidemment. Moi, le prix du produit bien fait, il n'est pas positionné dans une volonté de ne toucher qu'une catégorie de personnes. Il est ce qu'il est parce que ça coûte cher de fabriquer de la façon dont on a choisi de fabriquer. Ça coûte cher de fabriquer en France, ça coûte cher de ne pas faire de quantité, ça coûte cher d'expédier de la façon dont on fait. Tout ça, ça coûte de l'argent. C'est pas un choix d'économie, c'est un choix de qualité. Donc évidemment, je comprends et je déplore, mais c'est comme ça, je comprends que ça ne soit pas un prix très grand public. Évidemment que les problématiques écologiques, ou en tout cas les réponses qu'on essaye d'apporter à ces questions-là... Oui, elles ne vont toucher que des gens un petit peu plus privilégiés qui auront ce luxe de se préoccuper de ces questions-là.

  • #0

    Mais comment on peut changer ça ? Justement, tu vois, par exemple, l'impression, elle est chère. Est-ce que l'imprimeur peut aussi faire des efforts ?

  • #1

    Non, je réfléchis en même temps que tu me poses la question. Aujourd'hui, je ne sais pas comment te répondre parce que ça... Peut-être qu'il faut... Oui, tu peux le faire, tu peux faire imprimer à l'étranger, là où la moindre est moins chère, mais ça ne me paraît pas être une économie... Moi, en tout cas, je n'ai pas forcément envie d'aller vers ça. C'est autre chose.

  • #0

    Quelle solution tu verrais ? Tu vois, il n'y a pas de... En brainstormant à notre petit niveau, tu vois, il n'y a pas de...

  • #1

    À moins que ça devienne une nouvelle façon de faire tellement vulgarisée, tellement à très grande échelle que ça soit là. Mais tu sais, aujourd'hui, le prix du papier, c'est terrible. Ça a eu une augmentation folle depuis la guerre, etc. Tous ces coûts-là ont augmenté. Malheureusement, je sens qu'on est un petit peu coincé avec ça.

  • #0

    Dans le talk, je ne sais pas si tu te souviens, Mathieu Bourgeau de Tiptoe disait qu'il faudrait peut-être, je ne sais pas ton point de vue, que ce soit les grandes marques qui changent le game. Parce que tant qu'il y aura des très grandes marques qui feront à petit prix...

  • #1

    Alors oui, dans ce contexte-là, j'attends toujours qu'il y ait une espèce de porte-parole à la Stella McCartney, qui a fait énorme sur la mode pour... justement produire autrement, ne pas utiliser de matériaux. Son cheval de bataille, c'était justement beaucoup la souffrance animale. Mais au-delà de ça, elle a quand même eu une prise de parole pas du tout dans l'air du temps à une époque et qui a vraiment renversé le game. En décoration, moi, j'attends toujours. J'attends toujours, c'est ce que je me dis à chaque visite à Milan. On en parlait tout à l'heure, mais moi, j'attends qu'un énorme acteur qui est très en vue, extrêmement envié et dans la place... Disons, on arrête de travailler comme ça. Maintenant, ça va être sourcé, ça va être labellisé, ça va être qualitatif et ça va changer pour tout le monde. Toi,

  • #0

    comment tu... C'est bizarre, je vais essayer de te le former. Comment tu vis toutes ces marques de papier peint qui peuvent vendre justement des gros, gros tirages alors qu'ils sont moins bien en tout point ? Comment tu vis ça ?

  • #1

    Au début, pas très bien. Enfin, je te dis au début parce que quand on a commencé, tu sais, ça fait dix ans cette année.

  • #0

    Oui,

  • #1

    l'aventure bien faite.

  • #0

    Je sais, mais j'aurais dû le dire dans mon intro. Pardon, je ne l'ai pas dit.

  • #1

    Non, pas du tout.

  • #0

    C'était l'info hyper importante.

  • #1

    Ça fait dix ans à la fin de cette année. Et quand on s'est installé, il ne restait plus beaucoup de marques de papier peint en France. Il y avait les grands, grands acteurs, Pierre Fray et d'autres, mais quand même assez peu. et qui était sur un créneau très traditionnel. Donc on est arrivé avec une proposition qui bousculait et très différente. Aujourd'hui, c'est évidemment très différent. La concurrence est assez féroce. Je ne l'ai pas très bien vécue. Et puis assez vite, je me suis dit, tu sais, ça veut dire que voilà, tu es sur un segment de marché très porteur. Les gens vont avoir envie de ce produit et c'est très bien. Et d'ailleurs, tu sais, je ne la regarde pas, la concurrence. Très peu.

  • #0

    Ah ouais, c'est marrant.

  • #1

    Je ne fais pas de veille, je ne regarde pas ce que sortent les autres parce que... Au moment où on fait nos collections, si, là je regarde, je vérifie que ce que j'ai envie de sortir n'existe pas ailleurs, parce que ça, en général, pour moi c'est limitant, c'est bloquant. Je ne veux pas aller sur les plates-bandes de quelqu'un, je n'ai pas envie de rajouter du bruit au bruit, ou de m'engouffrer dans une tendance parce que ça va être commercial et que c'est une valeur sûre. Ce n'est pas du tout la façon dont on travaille et dont on réfléchit aux collections. Mais non, j'évite de la regarder. Et comment je vis toutes ces marques qui se... Tu me disais quoi ?

  • #0

    Qui vendent des gros tirages pour rien du tout ? Tu peux avoir ton papier peint trois fois moins cher.

  • #1

    Il y a de la place pour tout le monde. Et puis les gens qui ont moins de moyens pour aller vers un produit plus qualitatif, il faut peut-être aussi qu'ils aient un produit qui leur place chez eux. Et tant mieux, tu sais.

  • #0

    Chacun fait avec ses moyens, c'est ce qu'on disait.

  • #1

    Chacun fait avec ses moyens.

  • #0

    On ne peut pas tous avoir les moyens.

  • #1

    Si les gens un peu plus privilégiés... on a les moyens de faire ces choix de décoration ou ces choix de consommation plus engagés, c'est très bien. C'est à ces gens-là qu'il faut persuader, c'est à ces gens-là qu'il faut s'adresser. Mais voilà, il en faut pour tout le monde.

  • #0

    Toi, tu n'as pas attendu qu'on tire cette sonnette un peu d'alarme ou que ce soit tendance, tout cet engagement ? C'est vraiment un positionnement évident depuis le début ?

  • #1

    Alors oui, et puis un petit non. C'est-à-dire que oui, c'est un positionnement évident parce que moi, j'ai travaillé dans le textile pendant dix ans avant cette... Cette activité de papier peint, je dessinais des motifs pour les tissus. Et cette expérience m'a permis de comprendre, la toxicité c'est peut-être un grand mot, mais en tout cas l'impact écologique très fort qu'a le monde du textile. Générer des déchets et cette masse de nouveautés tous les six mois, qui est vraiment problématique. Donc ça, ça a été un repoussoir. Ça a été au bout de dix ans, ok, je vais sortir de ce milieu, et je vais faire autre chose, et je vais surtout le faire d'une façon très différente. Donc, oui, c'est là depuis toujours. Après, pour être très honnête, au début, par manque de moyens, c'est évident que je n'avais pas de budget pour faire du stock et pour aller chercher de l'économie d'échelle de cette façon. Donc, il y a un petit peu des deux.

  • #0

    Tu disais, ton expérience avant, comment ça t'est venu, cette idée de créer bien fait il y a dix ans ?

  • #1

    Alors, j'ai travaillé pendant une autre période de dix ans dans ce milieu. C'est quoi un designer textile pour les éditeurs ? C'est une activité qui consiste à dessiner des motifs au raccord, des motifs qui se répètent, et à en vendre les droits de reproduction, parce qu'en France, le droit français n'autorise pas la vente d'une création de cette façon, mais on fait de la licence. Donc tu vends les droits de reproduction de ta création, de ton motif, de ton imprimé à un imprimeur qui va faire du tissu ou une marque de mode ou de décoration. Donc on avait avec mon collègue de l'époque des clients comme justement des très très grands acteurs de la fast fashion, Zara, H&M, Gap. Et puis des plus jolies, enfin jolies c'est peut-être pas le bon mot, mais en tout cas des maisons plus intéressantes du luxe, Kenzo, Le Lièvre. Des acteurs différents dans la maison. Et l'idée du papier peint, elle est arrivée par justement cette envie de changer d'échelle déjà, de passer du petit motif qui se répète à un motif qui va avoir une plus grande envergure. de maîtriser un peu la création et la production surtout. Parce que quand tu vends un dessin, il va être envoyé en général en Asie pour être imprimé sur un tissu et tu ne sais pas comment il va être colorié, tu ne sais pas quel tissu, quel vêtement, etc. Donc au début, ça ne te gêne pas et puis au bout de dix ans, tu es quand même assez curieux. Et puis, moi je suis née dans les années 70, donc le papier peint, ça fait partie de l'univers dans lequel j'ai grandi. J'en avais dans toutes les maisons, dans toutes les pièces surtout. Donc c'était un moyen d'expression qui m'intéressait et mon collègue avait la même envie que moi, donc c'est parti de ça. C'est parti de cette envie de maîtriser un petit peu la production, de nous-mêmes apporter un produit nouveau dans le milieu du papier peint qui à l'époque était... Un peu fleufleur, un peu ça se répète. Et puis, le panoramique n'existait pas vraiment encore, à part la maison Zuber qui faisait des panoramiques pour la maison Blanche et ses endroits d'exception. Donc, on a senti qu'il y avait une sorte de niche et d'endroit où exprimait quelque chose d'assez nouveau.

  • #0

    Et avant d'être designer textile, je remonte encore un peu plus loin. Qu'est-ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais plus jeune ?

  • #1

    J'étais photographe avant. Tu as fait des études de photos ?

  • #0

    Ah oui, d'accord.

  • #1

    J'ai fait les beaux-arts, des études de photos. et des études de mode.

  • #0

    Et où est-ce que t'as appris à dessiner ? C'est toi qui dessines, là, pour bienfaits ? Ah oui, au Beaux-Arts. Oui,

  • #1

    c'est moi qui dessine, mais pas que moi. J'invite plein de gens.

  • #0

    Raconte-nous, tu fais pas mal de collabs. Comment tu choisis les artistes ou les personnes avec qui tu fais des collaborations ? Alors,

  • #1

    écoute, c'est très variable. Ça peut être un mail qu'on m'envoie, ça peut être moi qui ai un coup de cœur sur le travail de quelqu'un que je découvre. au hasard des réseaux sociaux, d'une exposition ou d'une découverte qu'on présente, il n'y a pas de règles du tout, en fait. C'est assez spontané. Je reçois aussi beaucoup de portfolios maintenant parce que les illustrateurs ou les dessinateurs ont compris qu'on était une marque qui s'intéressait à la création, donc je reçois beaucoup de choses. C'est très variable, il n'y a pas de règles.

  • #0

    Et pourquoi faire des collabs ?

  • #1

    Parce que c'est la partie de mon travail que je préfère.

  • #0

    Oui, mais tu pourrais, toi, toute seule... Non,

  • #1

    non. J'ai un certain savoir-faire, mais je ne sais pas tout faire. Bien loin de là. Et puis, je trouve ça passionnant, en fait, de rencontrer un artiste, de l'inviter à s'exprimer sur un autre médium aussi. Ça aide beaucoup, ça. Aller chercher quelqu'un qui fait du dessin pour le livre, comme on avait fait il y a longtemps avec Béatrice Alemania, qui dessine pour la littérature jeunesse et qui est vraiment une très grande auteure dans ce milieu-là. ou travailler avec Mathilde Denis, qui est une artiste contemporaine signée chez Perrotin, qui a des expos partout sur le monde, qui a un travail pictural et de collage et de peinture hyper personnel, hyper beau. Elle a eu envie, elle aussi, de faire du papier peint, du décor, ça lui semblait intéressant. Je trouve que ces translations, en fait, d'un médium à un autre, c'est hyper réjouissant.

  • #0

    Et comment vous travaillez ensemble ?

  • #1

    C'est assez variable aussi, mais la plupart du temps, soit j'ai déjà une idée que je ne peux pas moi mettre en œuvre avec mes moyens, donc je la propose. J'ai envie d'un paysage où j'ai envie de... d'une jungle ou autre, et puis on travaille à quatre mains comme ça. Parfois, on me soumet des dessins un petit peu bruts. Ça m'est arrivé avec une artiste américaine. J'avais en tête un jardin, Audrey Hélène Weber, une fille super douée, et je lui ai demandé de me dessiner simplement des fleurs. Donc elle m'a fourni une trentaine de fleurs, et puis moi ensuite je les ai organisées dans l'image, dans l'idée que j'avais du jardin, avec son travail. Donc c'est vraiment une collaboration dans ces cas-là. Ça peut être de cette façon-là, ou ça peut être simplement je... Il me semble que telle œuvre serait très adaptable et très adaptée à la décoration murale. Je la fais numériser en très grand format. et on fait des tests d'impression avec nos imprimeurs et ça devient un décor. Et puis, ça peut aussi... Attends, je réfléchis à d'autres typologies de collaborations qu'on a eues plus récemment. Par exemple, là, va sortir dans quelques semaines, je ne sais pas quand sera diffusé cet épisode, mais en tout cas, à la fin du mois d'avril, une collaboration avec une artiste collagiste française qui s'appelle Lya Rochas Paris. Je suis son travail depuis longtemps et j'aime beaucoup cette façon de s'exprimer par le collage et les images qu'elle recompose. Et là, ça a été assez libre en fait. Comme j'aimais son travail et sa façon de s'exprimer, on s'est rencontrés pour un petit peu se renifler, j'ai envie de dire, se comprendre. Je vais expliquer un peu les contraintes que j'ai pour le décor, les contraintes d'échelle, les contraintes de définition. Et puis une œuvre d'art, ce n'est pas tout à fait comme un papier peint dans le sens où... Le papier peint, il faut qu'il discute avec ton sol parce qu'il va y être apposé. Enfin, il va être sujux que c'est apposé, on va dire. Donc, il faut penser à différentes nuances et à ces sujets-là de décoration. Et puis voilà, elle a travaillé, elle m'a fait des propositions et on a affiné ensemble ce qui nous semblait le plus adapté.

  • #0

    Et c'est plus facile ou plus difficile de travailler avec un créatif en étant deux créatifs, justement ?

  • #1

    Moi, je trouve ça assez intuitif, en fait. Surtout que j'ai longtemps été de l'autre côté, où j'étais celle à qui on demandait un motif ou un dessin. Donc je crois que je suis assez à l'aise dans cet exercice, j'ai l'impression. Il y a pas mal de sujets sur lesquels j'ai beaucoup de doutes et où je ne suis pas toujours à mon aise. Mais sur ce sujet-là, je me sens plutôt à ma place. C'est vraiment très agréable.

  • #0

    Et sur lesquels tu as des doutes ?

  • #1

    Tu me t'en es une, je sais. Non, disons que c'est un secret pour personne qui me connaît de près. Je suis moins à mon aise dans cette fonction de manager et de chef d'entreprise. Tu sais, je te disais, moi, j'ai fait des études artistiques, donc ce n'est pas ma passion, le tableur Excel et l'analyse du bilan comptable. Mais ça fait partie des choses qui sont absolument incontournables aussi. Donc, je suis très bien entourée. J'ai une équipe formidable et des consultants et des gens qui m'aident beaucoup, beaucoup. sans lesquels ça ne serait pas du tout aussi intéressant. Mais non, non, c'est sûr, je ne suis pas très amandaise à cette place-là.

  • #0

    Et c'est quoi une équipe ? Vous êtes combien à peu près ?

  • #1

    On est très peu, on est cinq personnes.

  • #0

    Quel est ton procédé ? J'en reviens à ton procédé un peu créatif, toi. Est-ce que tu te dis, tiens, je vais lancer une collection, j'ai une thématique ? Ou est-ce que tu te fixes des délais ? Et puis au moment où tu te décides, comment tu travailles ?

  • #1

    Alors, je vais te décevoir, mais il y a très peu de process, à part les process de fabrication. Non, moi, je... En fait, depuis la création de Bienfaits, j'ai à cœur de me sentir très libre. Ce n'est pas un caprice, c'est vraiment une nécessité. Je n'ai pas envie... J'ai eu pendant longtemps, justement, ces exigences de collection. Quand je faisais du textile, on participait à des salons, etc. Donc, j'ai eu envie de m'affranchir de ça. Il se trouve que c'est assez peu tenable, si on est sincère, parce qu'il faut quand même avoir un calendrier de sorties, de nouveautés qui correspondent à ce que le secteur attend, plus ou moins, parce qu'il y a une saisonnalité dans notre secteur d'activité. J'ai mis assez longtemps avant de la comprendre, mais maintenant c'est plus clair. Je ne construis pas de collection, mais en revanche, je sais que j'ai des temps forts de sorties dans l'année. Donc, on sort des nouveautés au printemps et à l'automne, au moment des grands salons, finalement.

  • #0

    C'est ça, cette saisonnalité dont tu parles ? Oui. C'est lié à quoi ?

  • #1

    C'est lié aux habitudes, je pense, de consommation, aux salons qui correspondent au secteur d'activité.

  • #0

    Donc les personnes achètent plutôt du papier peint, tu disais, en janvier ?

  • #1

    Alors, plutôt au printemps.

  • #0

    Au printemps.

  • #1

    À partir du début de l'année, il y a un temps, si tu veux, nous, la fin de l'année où les gens sont en termes de consommation sur leurs fêtes de fin d'année, les cadeaux, tout ça. Bon, on n'est pas du tout sur ce... secteur, enfin sur ce moment-là, sachant que nous, on a une clientèle assez mixte, c'est aussi un client final, un particulier, mais c'est quand même aussi beaucoup des architectes et des décorateurs qui sont sur des projets. mixtes également, des projets particuliers et des projets plus ERP ou contractes, on va dire. Donc oui, il y a une saisonnalité. On ne construit pas vraiment de collection, parce que je t'ai fait suivre les nouveautés qui sortent en avril, et tu as pu constater qu'il n'y a pas une thématique comme ce serait attendu. Je ne travaille pas du tout comme ça. Je l'ai fait pendant très longtemps, je vois bien comment le faire, mais ça m'intéresse beaucoup moins. Aujourd'hui, si tu veux, mon... Comment dirais-je ? J'ai à cœur de... De présenter des choses qui n'existent pas déjà. Je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est important de ne pas ajouter du bruit au bruit. Moi, je me sens un petit peu dépassée par l'abondance d'offres aujourd'hui. Ça me met assez mal à l'aise et je voudrais ne pas du tout fonctionner de cette façon. Donc, on sort très peu de choses. Tu vois, on sort trois, quatre nouveautés deux fois par an, ce qui est très, très peu par rapport à ce qui peut se faire par ailleurs. Mais je pense que ça nous convient parce que ce qu'on sort, c'est fort. Voilà, il faut laisser le temps à l'œil de se faire et aux clients de s'approprier un petit peu cette proposition. Et je crois que... En tout cas, moi, ça me correspond.

  • #0

    Alors une fois que tu as ton dessin comment on travaille ? Tu as un dessin en A4 et après tu le mets sur ton ordinateur tu le mets à l'échelle ou c'est l'imprimeur quelles sont les étapes ?

  • #1

    Par exemple quand c'est moi qui dessine dans les nouveautés il y a un grand décor qu'on appelle Vélouto et qui est comme une sorte d'aquarelle floue ça c'est des peintures que j'ai fait l'été dernier c'est pas très grand ça doit faire un A3 Je l'ai numérisé en très haute définition. Et puis, ça me permet d'en avoir un fichier digital que je peux ensuite retravailler sur Photoshop, vérifier que la qualité soit bonne. On fait des tests d'impression ensuite. On adapte la chromie avec nos imprimeurs. Et puis, on le teste. On vérifie que cet agrandissement, ce changement d'échelle... l'huissier et sera quelque chose de pertinent dans un intérieur.

  • #0

    Parce que oui, la translation du dessin au décor, elle n'est pas toujours très heureuse. Parfois, ça ne fonctionne pas du tout. Et ça se passe la plupart du temps comme ça. Donc des fois, c'est des petits dessins qui ne sont pas très grands, qui sont scannés et très agrandis. Donc il faut faire attention avec quoi on dessine ou avec quoi on peint pour qu'une fois que c'est changé d'échelle, ça reste charmant et séduisant. Voilà, c'est à peu près comme ça.

  • #1

    Mais tu dessines et tu peins en disant tiens, je vais créer un... Tu vois ?

  • #0

    Pas vraiment. Ça dépend. Je te dirais, moi, c'est vraiment beaucoup de choses à l'instinct. C'est très agaçant de travailler avec moi d'ailleurs, parce que je réfléchis pas. Les choses, elles se font parfois un tout petit peu malgré moi. Donc, ça peut rester là. Ce qui va sortir, c'est dans mon bureau depuis presque un an, et j'y pensais pas du tout. Et puis, il y a deux mois, Ou trois, j'ai eu tout à coup... Enfin, pas tout à coup, il n'y a pas de révélation, ce n'est pas la foudre qui me frappe, mais disons que j'ai eu cette envie de choses floues. En fait, j'ai eu envie de douceur. et de légèreté. Et puis ces harmonies de couleurs, c'était peut-être parce que c'était au creux de l'hiver, ça m'a semblé être intéressant. Et j'ai fait des tests, et puis il se trouve que ça marche très bien, et je suis très contente du résultat. Et donc, c'est vraiment très varié. Là, il y a une autre référence qui ressemble à un grand herbier. C'est pareil, c'est des plantes que je dessine depuis, je ne sais pas, 3 ou 4 ans. Il y a eu un point de départ un jour, j'ai certainement complètement oublié d'où ça vient. Il y a eu un livre qui m'a inspirée, et puis ensuite c'est parti dans tous les sens. et ils sont au mur derrière mon bureau chez moi, et quand je suis en Zoom avec mon équipe, les gens le voient et me disent mais dis-donc, c'est très joli, on n'en ferait pas un papier peint et voilà, on a fait un test, et en effet, ça fonctionne très bien, mais tu vois, c'est décevant, il n'y a pas vraiment de process très...

  • #1

    Non, mais pourquoi tu dis que c'est décevant ?

  • #0

    Non, parce que je vends... Disons que c'est très organique, et c'est parfois un peu... Je pense que ça doit être un peu compliqué pour une partie de mon équipe, mais bon, maintenant, on les a habituées, et puis ça va, mais... ça peut être un peu pénible, je pense.

  • #1

    Oui, mais c'est le résultat final qui compte. C'est tes créations, plutôt que ton fonctionnement créatif. Comment tu définirais ton style ? Là, on est un podcast, donc imagine, ceux qui ne te connaissent pas, comment tu décris ? Typiquement, tu parlais tout à l'heure, tu m'envoyais le dossier avec tes nouveautés, ce sont trois univers complètement différents.

  • #0

    Oui, très différents. Alors ça, c'est une question qu'on m'a parfois posée et à laquelle j'ai du mal à répondre, parce que précisément, À part peut-être le travail sur l'échelle du motif, ça c'est important. J'en ai parlé tout à l'heure un petit peu et c'est vrai que ça reste assez différenciant par rapport à d'autres marques. On a aussi beaucoup de décors panoramiques, mais pas que. Un style... J'ai l'impression que les gens ont cette idée qu'on est une marque ludique. Alors c'est toujours un petit peu étonnant pour moi, parce que c'est pas vraiment ça que je sais... Moi, en tout cas, que je veux faire passer comme idée, mais c'est pas grave du tout, ça me gêne pas, cet adjectif, au contraire. J'aime bien l'idée qu'il y ait de la joie et de l'optimisme dans la décoration. Oui, je te dirais, non, il n'y a pas de style, il y a une attention portée à l'échelle, il y a... Des gammes de couleurs très travaillées, il me semble, c'est important pour moi.

  • #1

    Ou alors, comment tu décrirais ton univers ? Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? Qu'est-ce qui te nourrit ? Ça, c'est nous, les journalistes,

  • #0

    on adore cette question. Tellement de choses, et en même temps, comment te raconter l'art de façon très générale ? Tu vois, là, je sors de l'exposition de Brancusi, ça m'a électrisée tellement c'est beau. Je connaissais peu cet artiste et c'est très, très, très, très beau. Oui, l'art, évidemment, l'illustration beaucoup. C'est ma formation, j'ai étudié l'illustration et le beaux-arts. Le dessin, évidemment, mais la musique, les voyages, le cinéma, la culture. Enfin, je crois que comme plein de créatifs, on baigne dans une grande soupe d'inspiration. On est un petit peu entouré d'images et à un moment, il y a quelque chose, tu vois, comme un filtre qui se fait. Et puis ça émerge, mais oh là là, ça sonne un peu pompeux tout ça. Il n'y a pas de recette magique. Je crois que ça arrive des fois, et puis des fois pas du tout. Je cherche et je me trompe et c'est moche. Il y a pas mal de hasards.

  • #1

    Où est-ce que tu travailles, justement ? Est-ce que tu as un bureau ou pas forcément ? Il y a des moments précis ? Enfin oui, j'imagine qu'il y a des moments précis, mais tu vois.

  • #0

    Oui, alors depuis le Covid, on est une équipe... qui est un petit peu en télétravail et en présentiel au showroom de Paris. Tu sais, on a une boutique que tu connais dans le Marais. Et puis, c'est là où l'équipe reçoit nos clients. Et c'est là où je viens faire les réunions et où je passe du temps, évidemment. Mais par contre, quand je suis en période de création, on va dire, ça, c'est plutôt chez moi. Donc oui, j'habite... J'ai une pièce, j'ai la chance d'avoir une maison, et donc j'ai une pièce pour moi. C'est un grand luxe et je peux travailler.

  • #1

    Tu peux laisser les choses en plan,

  • #0

    etc. Je peux les étaler dans la cuisine. C'est très agréable.

  • #1

    J'imagine. Tu parlais, on dit une boutique ou un showroom,

  • #0

    n'importe qui peut venir pour vos rendez-vous ? Oui, bien sûr. C'est plutôt sur rendez-vous, mais comme on est là la semaine, on ne refusera pas les gens qui se présentent, évidemment.

  • #1

    Est-ce que tu as des modèles qui sont les mêmes depuis le début ? Oui. Ou, parce que j'ai l'impression, je suis allée voir sur le site, tu en arrêtes ou tu les continues tous ? Comment ça se passe ?

  • #0

    Alors, on a une collection qu'on appelle plutôt perpétuelle. Moi, j'ai dans l'idée que quand un motif est juste, il n'y a pas vocation à le supprimer deux ou trois ans après sa sortie. On en a délisté un ou deux, mais vraiment très peu. Soit parce que la collaboration s'était arrêtée avec un artiste, soit parce que c'était son moment de partir, de le retirer. Mais non, c'est une collection qui est là pour durer.

  • #1

    Et sinon, est-ce qu'il y a des tendances en papier peint ? Tu vois, des choses qui marchent bien ?

  • #0

    Oui, je crois. Moi, ça ne m'intéresse pas tellement. Mais bien sûr, je les vois. C'est vrai que j'achète quand même la presse pour regarder un peu. Mais bien sûr qu'il y a eu des grandes tendances de panoramique, il y a eu des grandes tendances de décors végétaux et foisonnants qui emportent dans des paysages un peu de rêve, de voyage. Toi,

  • #1

    tu ne suis pas...

  • #0

    Mais si, je serais malhonnête de dire que ce n'est pas le cas, bien sûr, parce que, comme je te disais, je baigne un peu dans... dans le même bain que tout le monde. Donc, bien sûr que j'ai envie de rayures et de fleurs. Mais disons que cette histoire de tendance, ce n'est pas ça qui va nous driver.

  • #1

    Toi, est-ce que tu as un best chez toi ?

  • #0

    Oui. Enfin, ils sont en train de se remplacer là, mais oui, on a un best qui est un décor panoramique qui s'appelle Bahamas et qui représente... Un grand décor de fleurs, de gravures du XVIIIe, qui représente la flore des Bahamas, justement, qui est un petit peu en train d'être remplacée par un décor de rayures qui s'appelle Diabolo, très coloré, qui plaît beaucoup. Et puis, Claudie. Claudie qui existe depuis, mon Dieu, au moins 15 ans maintenant et qui a un dessin très léger, très facile de nuages au point, aux traits, noir et blanc. Ouais, on en a quand même certains qui sont des... des iconiques de la marque qui sont très demandées, que du coup, on a décliné dans plusieurs coloris.

  • #1

    Et toi, est-ce que tu as un chouchou ? Tu vois, vraiment, que tu as adoré créer ou pour une collab qui existe encore ou pas ?

  • #0

    Oui, mais ça change. Ça change parce que, comme pas mal de gens qui créent, je crois que je me lasse aussi pas mal des choses que je fais moi-même. Donc là, je suis encore très excitée par ce qui va sortir parce que ça fait peu de temps que c'est créé et donc, j'ai très envie de les voir. J'ai des gens, j'ai hâte de comprendre si ça va rencontrer son public ou pas. Ce n'est pas toujours le cas. Mais oui, mon préféré depuis tous les temps, depuis tout le temps, c'est Birds. C'est un très grand oiseau qui est aussi un dessin, une gravure du 18e qu'on a. dont on a agrandi l'échelle et qu'on a composé de façon assez géométrique et qui devient un décor très très puissant. Et en même temps assez classique, parce que c'est juste un oiseau, c'est juste de couleur, donc il y a quelque chose d'assez simple, mais en même temps très fort par son échelle. Et celui-là, je trouve qu'il est très très intemporel. Et il voyage vraiment partout. Il est beau dans les chambres, il est beau dans les bureaux. Moi, je l'ai eu deux ou trois fois dans différents lieux où j'ai vécu et je ne me suis pas encore lassée.

  • #1

    C'est en lien avec son tatouage qu'on peut voir qu'il y a un oiseau. Oui. Ah, c'est fou, c'est l'oiseau du papier peint.

  • #0

    C'est le même.

  • #1

    Ah, canon. Comment, toi, en 2008, t'as proposé des grands panoramiques. Aujourd'hui, c'est vraiment très tendance. Toi, t'en fais toujours beaucoup. Pourquoi ça plaît autant ? Et pourquoi, toi, tu te concentres aussi beaucoup sur le panoramique ?

  • #0

    Alors, en fait, le panoramique, je crois que, en tout cas pour moi, c'est comme une fenêtre. Et c'est cette espèce de façon de... C'est pas ornemental comme un motif. Un motif, ça décore. Un motif qui se répète, ça décore. Et c'est comme une petite... Je sais pas, une musique ou... Alors qu'un panoramique, à mon sens, c'est plus comme un... C'est un paysage vers lequel le regard peut s'enfuir et la rêverie ou en tout cas l'imagination est convoquée d'une autre façon. Et je crois que ça fait appel à ça. à l'imaginaire, à l'idée que tu regardes à travers une fenêtre quelque chose et que ça n'est plus un mur qui t'enferme ou qui en tout cas fait une limite. Bien au contraire, là, la limite n'existe plus avec cette histoire de jardin ou de vue vers un horizon. Moi, c'est ça qui me plaît dans l'histoire du panoramique, que le mur devienne une sorte de page illustrée qui te raconte quelque chose et où tu peux vraiment projeter un imaginaire.

  • #1

    Et comment on ose ça ? Parce que justement, il y a peut-être des personnes que ça freine justement de raconter autant une histoire.

  • #0

    Alors ça, moi je pense qu'il ne faut jamais regretter d'avoir pris des risques en fait. Et si on n'ose pas, il faut choisir un lieu ou un mur qui soit suffisamment... Il y a des murs comme ça dans un lieu de vie. Il y a des murs où tu passes devant, ils plantent l'ambiance dans ton décor, dans ton lieu, que ce soit un couloir ou... Le premier mur à droite quand tu rentres dans un salon, ça donne l'idée de ce que tu veux installer comme ambiance dans cette pièce-là, mais tu ne vas pas passer ta journée devant si tu as peur de te lasser. Parce que c'est ça, les gens, souvent, ils ont peur de se lasser ou ils ne savent pas si ça va leur plaire longtemps. Bon, je ne sais pas moi, c'est comme... À ce moment-là, il faut choisir cet endroit-là. Il faut choisir un endroit soit de passage, un endroit où tu ne restes pas, soit un endroit où tu vas rester mais tu ne vas pas le regarder. Ça va être derrière ton lit, ça va être derrière ton canapé. Donc quand tu rentres, tu le vois et c'est beau et l'ambiance est là. Et voilà, mais une fois que t'es assis, tu peux te concentrer sur ta discussion et avoir ta vie dans ce lieu sans que le papier peint prenne toute la place.

  • #1

    Oui, pour toi, il y a des nouveaux usages, utilisations du papier peint. C'est pas forcément dans le salon, sur les quatre murs.

  • #0

    Non, non, non, c'est dans le bureau, dans la salle de bain. Moi, je sais pas pour toi, mais ma grand-mère, elle fait du papier peint dans la salle de bain partout. Ils se décollaient, c'était un enfer. Mais c'était des pièces où, voilà, on peut en mettre partout. Y a pas de restrictions. Et puis, ces dernières années, on s'est dit, on va en mettre que sur un mur parce que, justement... On n'est pas prêt à lâcher le tout blanc et les murs tout blancs ? Oui, bon, peut-être. Il y a toujours une certaine frilosité, mais ça, c'est comme pour tout, dans la mode ou dans les choix que tu fais. Mais quatre murs de papier peint, si c'est le bon papier pour la bonne pièce, c'est magique. C'est quand même un effet que tu n'auras pas avec une couleur. Non, non, c'est un vrai booster de morale. Ça change ton état d'esprit, je pense. Comme une musique, à mon avis.

  • #1

    Et aujourd'hui, en plus, c'est plus facile à poser.

  • #0

    Ah oui, clairement. C'est plus facile que la peinture, c'est plus facile que le papier peint traditionnel, en tout cas l'intissé dont on parle, puisque c'est avec ça qu'on travaille, nous. Oui, c'est extrêmement facile à poser. La colle sur le mur, tu présentes ton lait de papier peint, tu le maroufles, tu l'essuies bien, et puis c'est réglé. Ça dépend de la hauteur de ton mur, etc., bien sûr. Mais franchement, moi, je l'ai fait souvent, et je ne suis pas... exceptionnel en bricolage.

  • #1

    Toi, tu changes souvent ton... Est-ce que tu as du papier peint ?

  • #0

    Je me demandais si ça me faisait cette question. Oui, j'en ai, mais très peu, et dans des pièces où je ne vais jamais.

  • #1

    Ah ouais, tu pourrais pas avoir ton papier peint sous le nez tous les jours ?

  • #0

    Non, c'est compliqué, ça, je pense.

  • #1

    Et des papiers peints d'autres marques ?

  • #0

    Oui, j'en ai. Oui, j'en ai dans les chambres des enfants, du papier peint, bien fait pour le coup, dans un bureau et dans la chambre d'amis. Il y a du papier peint qui n'est pas un papier peint bien fait.

  • #1

    À quoi ça ressemble justement chez toi ? Tu vis où ? Tu dis dans une maison ? C'est quel style ? Déjà une maison, on sait que tu as un peu plus de place pour exprimer tes goûts. Est-ce que tu aimes la déco ? Est-ce que c'est plutôt un style ?

  • #0

    Alors j'habite à la campagne, j'habite dans la forêt, etc. Je suis d'ailleurs de Paris, en Seine-et-Marne, et je vis dans une très très vieille maison du XVIe siècle, donc hyper rustique, avec des tomates au sol, des grosses poutres. Il y a de très grandes fenêtres et j'ai un grand jardin, j'ai cette grande, grande chance. On est loin de Paris, donc c'est plus facile d'avoir accès à ce genre de lieu. Et alors la déco, oui, je te le disais tout à l'heure, moi je ne suis pas décoratrice. Les gens me posent ces questions-là. Et en fait, mon expertise, c'est quand même plutôt la couleur et le motif. Donc c'est vrai que bien sûr, j'aime les belles choses et j'aime m'entourer d'objets qui ont... Voilà, qui sont beaux à regarder, mais ce n'est pas une maison décorée chez moi, du tout. C'est une maison confortable, c'est un vrai refuge. Tout a été acheté de seconde main, chiné en brocante ou autre. J'ai très peu de choses récentes. J'ai une belle cuisine moderne, mais je veux dire, tu ne l'as pas souvent vue dans des magazines de déco.

  • #1

    Même si ce n'est pas récent, ça peut être joli et décoré.

  • #0

    C'est très agréable.

  • #1

    C'est pas décoré.

  • #0

    C'est pas que ce n'est pas décoré, mais je n'y réfléchis pas, je pense, comme un décorateur ou une décoratrice. Contrairement à ce que peut-être tu peux projeter sur mon activité en se disant, ah ben tiens, non, du tout. Donc... Moi, je m'y sens très bien. Je la trouve hyper agréable et confortable. Et je pense que c'est le cas pour les gens qui y vivent et les gens qui viennent nous voir. Mais voilà, ce n'est pas une maison décorée de décorateurs.

  • #1

    Tu as toujours habité là ?

  • #0

    Non, non.

  • #1

    Tu as toujours habité dans une grande maison à la campagne ?

  • #0

    Non, avant, je vivais à Paris. On est partis de Paris il y a huit ans. Mais j'ai grandi à la campagne. Donc, c'est un peu un grand retour au calme.

  • #1

    Et tu penses que tu aurais été moins créative en restant à Paris ?

  • #0

    Non. Non, je crois pas. Je crois pas que ça vient du lieu. Non, ça je crois que c'est pas corrélé. Mais certainement que d'être au creux de la nature comme on l'est aujourd'hui nourrit autre chose. et amène autre chose dans la façon dont je travaille et dans les rencontres que je fais et les choses qui me plaisent, ça c'est certain.

  • #1

    Et apporte quoi, par exemple ?

  • #0

    Un peu de recul, je pense déjà. Un peu de recul, parce que je te disais, je ne regarde pas trop la concurrence. Je suis assez introvertie, en fait. Je resterais volontiers chez moi tout le temps, toute seule. Mais je suis quand même très heureuse de travailler avec mon équipe et ça m'apporte quand même beaucoup de joie. Mais...

  • #1

    Comment on stimule la créativité ?

  • #0

    Au contact de la création des autres. Pour moi, c'est vraiment un moteur, à chaque fois. Donc, à ce titre, alors, quand je te dis la création des autres, oui, c'est soit une exposition, mais ça peut être une balade en forêt ou un tour au bord de la mer, dans le sens où la création que tu as sous les yeux, elle est tout aussi inspirante et nourrissante. Mais, ouais, il faut que ce soit plus grand que toi, plus... Ça t'amène vers autre chose. La sculpture, ce n'est pas du tout mon domaine. Et Brancusil, c'était vraiment très beau.

  • #1

    J'ai une question sans être intrusive, parce qu'on se connaît un peu. Tu as une personnalité qui est très sensible, qui est créative en tout cas. Comment on avance dans le monde dans lequel on vit, où tout va de plus en plus vite, les infos sont hyper anxiogènes, etc. Toi qui parles de ce recul, comment tu vis ça ?

  • #0

    Je me protège, en fait.

  • #1

    Et comment on se protège ?

  • #0

    Je n'ai pas la télé, j'écoute la radio, mais je n'ai pas la télé. Je lis les journaux une fois par semaine maximum. Je ne lis pas tout et je ne veux pas tout savoir. Franchement, je n'ai pas besoin de tout savoir. Je suis assez en paix avec certaines choses. Alors oui, les choses qui vont trop vite, je n'ai pas du tout peur de l'intelligence artificielle ou de ce qu'on lit, de ce qu'on entend en ce moment là-dessus. Je trouve que c'est intéressant, c'est stimulant, c'est une autre façon de créer. Moi, ça m'intéresse, j'ai fait plein d'essais. Je trouve qu'il y a des choses que je ne m'approprierais pas parce que ça m'intéresse moins. C'est intéressant que ça existe. Oui, on se protège.

  • #1

    Et là, on traverse une période quand même un peu de crise. Toi, comment tu vis ça avec Bienfait ?

  • #0

    Alors, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué. Ça, il faut être honnête. On va chercher des clients qu'on n'avait pas avant. Comment on fait ? On ne se décourage pas déjà, mais...

  • #1

    Est-ce que c'est compliqué déjà ? Oui, c'est des boîtes.

  • #0

    Je ne vais pas dire n'importe quoi. Non, non, c'est plus compliqué qu'avant. C'est plus compliqué qu'avant. J'ai quand même l'impression qu'on ne s'en sort pas si mal par rapport à ce que je comprends du milieu qui est en grande récession. Je trouve qu'après une année difficile, là, ça reprend et on travaille bien. Mais oui, c'est difficile. C'est difficile. Moi, j'ai des projets pour agrandir un petit peu la typologie de produit. J'ai très envie de ne pas faire que du papier peint et d'essayer de travailler le motif sur d'autres supports. Je t'en avais un petit peu parlé, là c'est un peu tôt pour tout dévoiler parce que les choses sont in progress. Je pense que ça va passer par là aussi, tu vois, une forme de diversification.

  • #1

    Tu travailles beaucoup avec les pros, en fait, aussi. Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais du sur-mesure, en fait, pour les pros ?

  • #0

    Pour les architectes, pour les décorateurs, on fait des projets sur-mesure vraiment, avec leur visuel à eux, avec leur projet à eux. Quand ils ont un projet d'hôtel qui leur demande de faire voyager tel motif, nous, on peut développer le motif pour eux, on peut faire tout le déploiement sur les chambres. les plans de montage, etc. Et ça, si tu veux, un décorateur, un architecte ne peut pas forcément faire ce lien avec directement un imprimeur. Donc nous, avec le studio graphique et avec notre capacité d'impression, ça nous permet de répondre à cette demande très facilement. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on fait de plus en plus. Et c'est assez passionnant.

  • #1

    À part le papier peint, toi, qu'est-ce que tu fais d'engagé dans ton quotidien qui pourrait nous inspirer ? On est tous en quête.

  • #0

    Je ne fais pas un exemple, je n'ai pas de leçons à donner, Hortense.

  • #1

    Je suis sûre que tu as des petites choses que tu fais.

  • #0

    J'essaie de faire un peu le minimum, genre manger de viande rouge ou presque plus, un petit burger de temps en temps. Mais enfin, tu vois, je n'en achète plus, moi. Ça fait longtemps. Si, on fait des efforts quand même, c'est vrai. Moi, 70% de ma consommation vestimentaire, que ce soit pour moi, les enfants, même mon mari, c'est tout seconde main. Enfin, 70%, c'est seconde main, vraiment. Donc, on n'est pas parfait, tu vois, mais on fait cet effort-là. On prend un peu moins l'avion qu'avant. On le prend encore, mais on le prend beaucoup moins qu'avant. tu sais c'est très banal on fait ce qu'on peut mais c'est pas parfait moi je trouve que demander à l'individu de changer fondamentalement sa façon de consommer et de vivre alors que rien pas rien mais en tout cas les décisions ne sont pas prises à un niveau politique ça me met un petit peu en colère tu veux creuser ? non je peux pas creuser vraiment c'est pas le sujet du podcast mais tu vois non ça C'est pas à nous de tout faire, faut pas déconner. Faut qu'il y ait des taxes. Faut qu'on dise aux gens arrêtez de prendre l'avion et puis c'est tout. Ou alors prenez-le 4 fois dans votre vie ou 7 fois maximum. Faut que ce soit... Et puis arrêtez... Si vous voulez des bananes et des notes coco, faudra les payer très cher et viennent de très loin, c'est tout, ça coûte cher. Etc. Mais ça, tu vois, c'est difficile de demander à quelqu'un qui a toujours mangé... Des bananes d'arrêté, parce que c'est pas bien. Des framboises, le 15 février. Des framboises, voilà. Bon, alors, voilà, on fait ces efforts-là, ça fait longtemps qu'on les fait, mais tu vois, je pense pas que ça soit fondamentalement là, que ça se tienne, quoi. Moi, je suis dans ma voiture, j'habite à la campagne, je suis dans ma voiture. Alors oui, je prends le train tout le temps pour venir à Paris, etc., mais... Enfin, non, vraiment, j'ai pas d'exemple, j'ai pas de leçon à donner, quoi. C'est difficile.

  • #1

    Dernière question, si tu faisais un dîner avec six personnalités, tout à l'heure, j'ai failli te demander, en gros, c'est est-ce qu'il y a des personnalités qui t'inspirent, tu vois, et si tu faisais un dîner avec qui t'aimerais être ?

  • #0

    En sortant de cette exposition, je suis allée voir la salle Renan Bouroulek à Pompidou. J'aimerais beaucoup rencontrer ce monsieur, je suis très admirative de... la multiplicité des médias qu'il utilise pour s'exprimer. Depuis longtemps, je l'avais même contacté il y a très longtemps.

  • #1

    Est-ce qu'il avait répondu ?

  • #0

    C'était il y a très longtemps. Mais oui, il avait répondu. Il avait dit, pourquoi pas, le papier peint ? Bon, bref, c'est une anecdote. Je suis très admirative du parcours d'entrepreneur de Ramdan Touami. Et j'aimerais beaucoup comprendre comment il fonctionne.

  • #1

    Est-ce que tu peux dire aux auditeurs ?

  • #0

    Ramdan Touami, c'est un entrepreneur français qui a... eu plusieurs vies et plusieurs carrières, plusieurs marques. Ça a été les Sir Trudon, ça a été l'Office Universel Bulli, et aujourd'hui, son projet, son dernier projet, c'est un hôtel... en Suisse, qui s'appelle Draiberg, qui est tout décoré par ses soins. Il intervient aussi sur des projets pour des clients de typographie, de graphisme. C'est vraiment quelqu'un qui est multidisciplinaire, enfin, narriste, je ne sais pas comment on dit, qui sait faire énormément de choses et qui a l'air foisonnant de créativité. Je me souviens que pendant le Covid, il avait un podcast et il mettait du son à la radio pour faire danser les gens. Je trouvais ça hyper drôle et hyper joyeux, en fait, et simple. Alors, tu m'as demandé beaucoup. Six, tu m'as dit ? Six.

  • #1

    Six avec toi. Allez, ça fait cinq. Alors là... Donc, tu en as déjà deux.

  • #0

    Est-ce que t'as vu ce court-métrage d'animation sur Arte qui s'appelle Samuel ? Non. Bon, alors je te l'enverrai. Mais regardez ce petit bijou d'animation. Enfin, c'est pas surtout l'animation qui est intéressante, mais c'est le propos, c'est l'histoire d'un petit garçon qui a 10 ans qui s'appelle Samuel. Et c'est d'une poésie et d'une beauté. La créatrice de ce petit film en épisode, il y a une vingtaine d'épisodes, s'appelle Émilie Tronche, c'est une jeune femme. que je ne connais pas du tout et dont je ne connais pas le parcours, mais elle, j'aimerais bien la rencontrer. J'aimerais bien comprendre ce qu'il y a dans sa tête pour avoir créé cette petite chose merveilleuse. Je crois que j'aimerais bien rencontrer les créateurs d'Astide Villatte, parce que c'est une énorme inspiration pour moi depuis toujours. La façon dont, justement, ils se sont autorisés.

  • #1

    tout.

  • #0

    Il y a eu de la céramique, mais il y a eu du liquide vaisselle. Il y a eu des bougies, mais il y a eu des gommes. Tu vois ? Et puis, cette façon de faire produire aussi. Tu sais que c'est des réfugiés tibétains qui font leur céramique. Moi, ça me fascine. Les gens qui s'autorisent ces libertés-là et ces carambolages d'idées, je trouve ça passionnant. Pendant longtemps, j'ai rêvé de rencontrer Francis Allais, ce botaniste français. Mais mon rêve s'est réalisé puisqu'on a fait cette collaboration ensemble. Donc, ça ne compte pas. J'aimerais bien rencontrer Constance Guisset. Parce que je l'ai écoutée parler l'année dernière à Milan. Je ne sais pas si tu étais là.

  • #1

    Elle avait une rétrospective.

  • #0

    Elle avait une rétrospective. Et j'ai eu l'impression que c'était une personne très humaine. Et cette qualité-là, enrobée dans cette créativité foisonnante, c'est pareil, ça m'a vachement intriguée. Et puis là... Puis c'est une femme et elle est... Elle intervient sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs d'activité. Sa créativité, c'est vraiment niché dans énormément de produits. Et ça m'intéresse, ça.

  • #1

    Elle est brillante.

  • #0

    Oui, je pense qu'elle est... Je la rencontrerai bien, avec plaisir.

  • #1

    Sinon, tu peux écouter l'épisode 6 de Décodeur.

  • #0

    Mais je le connais.

  • #1

    photo promo et bah génial tu vois tu les as t'as trouvé bon merci beaucoup Cécile c'est toujours trop sympa d'échanger avec toi merci pour tout ce que tu nous as partagé merci beaucoup merci beaucoup bye bye à bientôt salut Le décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire, c'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

  • #0

    Sous-titrage ST'501 Merci

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