- Speaker #0
L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcast ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out. What's up, y'all ? You're tuning in to the Dedicated Podcast. Dedicated Podcast. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. On est de retour pour un épisode avec un invité. Et aujourd'hui, c'est l'épisode 36. Alors, j'ai cherché des sportifs avec le numéro 36, c'est plutôt éclaté. Donc, je vais faire référence au numéro 36, comme l'album The Wu-Tang, Enter the Wu-Tang, 36 Chambers. Alors aujourd'hui, avec moi, j'ai un danseur. et un artiste, je veux dire même, The John, a.k.a. Blood, a.k.a. Lil Style Weeper. Comment ça va ? J'ai tout dit, c'est bon ?
- Speaker #1
Ouais, t'as oublié Junior Eazy.
- Speaker #0
Junior Eazy, pardon. Non, mince, Eazy, la famille Yard Eazy, c'est ça ? C'est ça, j'ai compris. Voilà, très bien, merci. Alors, on est là aujourd'hui pour parler de pas mal de choses, notamment, évidemment, de danse et le krump, qui est ta discipline de prédilection. mais on va démarrer tout doucement et peut-être que tu pourrais nous parler de ton parcours dans le krump mais surtout comment tu as découvert cette danse tu vois et qu'est ce qui t'a poussé à t'y consacrer donc on démarre juste avec comment tu découvres et puis après comment tu dis mais en fait ça je vais l'essayer en fait.
- Speaker #1
Ouais écoute c'est arrivé dans la période où est sorti Strip Dancer.
- Speaker #0
fameux film avec les B2K tout ça là, quel film ?
- Speaker #1
Je trouve qu'on parle pas assez de ces films qui c'est même pas une grosse prod ou le meilleur jeu d'acteur mais alors au niveau de l'impact
- Speaker #0
Non mais laisse tomber, les battles de danse là ? C'est vrai Y'a des sons, ils sont connus grâce à ça
- Speaker #1
Si c'était que ça, y'a des carrières qui se sont forgées à cause de ça Tu te rends pas compte et bref on parlera aussi sûrement après de Rise qui a je pense eu à peu près le même effet peut-être dans une Merci. Il y a eu plus un effet niche, mais ça a eu cet effet-là qui a changé des vies. Moi, en tout cas, avant Street Dancer, je ne dansais pas du tout. Il n'y a pas du tout là-dedans de moi, ni dans ma famille, etc. Il y a les danses traditionnelles, mais ce n'est pas un truc qui est chez nous. Il est l'heure des mariages, mais sinon, tu n'es pas dans la danse spécifiquement. Et Street Dancer, je ne sais pas. C'est un film qui a choqué. Mec, ça a été un trauma dans ma vie. Je sais qu'après ça... J'étais un danseur, genre. J'étais un danseur. Il n'y avait aucune connaissance, aucun knowledge sur rien du tout. Mais je me la tuais. J'étais chez ma cousine, je faisais des battles contre le voisin, à l'école. Il y avait la fête de l'escalade,
- Speaker #0
une fête de Genève.
- Speaker #1
Il y a le rond, moi je rentre dedans, je batte contre les mecs qui ont trois ans de plus.
- Speaker #0
Mais tu dansais quoi ? Je faisais du smer.
- Speaker #1
je faisais du smurf tu connais rien donc tu dis que je fais du c'était même pas encore du hip hop je faisais du smurf je savais pas ce que je faisais tu reproduisais ce que tu avais je le faisais exactement c'est un but c'était c'était c'était quand même un sacré raz-de-marée cette histoire et après ça c'était c'était clair pour moi que le mouvement je me retrouvais dans les maisons de quartier à danser je me retrouvais dans les fêtes à danser mais tous ces moments là tu danses toujours du smurf ?
- Speaker #0
toujours du smurf
- Speaker #1
Tu le développes après, parce que t'es pas comme les autres, t'as compris le film. J'étais dans les garages, on était dans les garages des soirées d'anniversaire à se la mettre, à battle les uns contre les autres, vraiment tout le temps, tout le temps, tout le temps. Jusqu'à ce que je rencontre un pote à moi qui est devenu mon partenaire de vie. Ok, pause. Beaucoup trop de pause pour ce début bizarre. Non, qui est devenu mon partenaire de danse et mon partenaire dans la vie de tous les jours, mon jumeau, on va dire. qui lui m'a parlé de ça Colbert qui m'a parlé du crump, qu'il y avait des crumpers sur Genève vers Montbrillant dans une salle comme ça là où une fois par semaine les gens allaient danser là-bas et il m'a dit viens on y va et c'était déjà toute une excursion, aller à la maison en pleine semaine pour aller voir des gens danser le soir et un jour on a réussi à y aller et là on était comme happé en fait par tout ce qui se passait, on les regardait, on était comme sur une sorte d'étage qui surplombait un peu la scène sur laquelle eux ils dansaient et on les regarde et puis genre on est en mode qu'est-ce qui se passe ? Que ce soit à travers leur interaction, leur style d'habillement, ils le vivaient en fait, ils étaient pas en train de refaire un film, genre là ils étaient hyper premier degré et hyper forts, et je me rappelle que la première fois on les a juste regardés pendant peut-être deux heures de temps, et après on a repris le bus et on est rentrés. Et ça nous a suffit, on a pris une gifle tellement forte.
- Speaker #0
Et puis t'es jeune, c'est pas à cet âge-là te dire bon bah on va descendre. A l'époque ces mecs ils ont peut-être juste deux, trois ans de plus, mais à l'époque c'est... C'est énorme.
- Speaker #1
Et tu te dis,
- Speaker #0
je ne vais pas rentrer dans cette salle comme ça.
- Speaker #1
C'est des mecs de d'autres quartiers. C'est des mecs de la ville. Nous, on était des gens, mais chez nous, dans notre quartier. On arrive là, on n'est à Genève. Le mec d'un village d'à côté, à Versoix, etc. Et là, tu es à Genève, tu es au centre. Et là, tu as tous ces jeunes qui viennent de partout. Et bref. Donc, tu te le prends comme ça la première fois. Et on se dit, il faut qu'on y retourne. Et la deuxième fois, on y retourne. Et heureusement que Colbert était là. Il a initié le pas et puis il est allé les voir et puis je les suivis et là ils nous ont accueillis et c'est à partir de là que tout a commencé. Ils nous ont accueillis et puis ils nous ont appris un peu quelques trucs et puis à partir de là notre chemin a commencé.
- Speaker #0
Mais la fois où tu vas avec ton twin et puis vous les regardez pendant deux heures, vous appréciez ce que vous voyez ou pas ? Parce que tu vois, au-delà d'être choqué, est-ce que... Parce que tu vois, avant tu faisais... Tu avais cette référence de street dancer, c'est ce style là qui t'avait plus et de là que tu as commencé à danser un peu partout. Mais là tu vois une autre danse, c'est vraiment différent. Le krump est assez singulier dans son style. Est-ce que vous avez kiffé ce que vous avez vu ou bien vous êtes allé pour le mouvement, pour faire partie d'un truc ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a quelque chose qui résonne en nous à ce moment là, que nous-mêmes on ne comprend pas. On sent qu'il y a quelque chose qui est cru en fait. Et c'est fort quand tu le ressens la première fois, où tu te dis mais c'est pas l'esthétique le plus important. Il y a un autre look. Tu n'arrives pas à mettre le doigt dessus, mais tu le ressens et tu es en mode, ok, stop. Il n'y a rien d'autre qui a du sens. À ce moment-là, il n'y a rien d'autre qui a du sens. Comme je te dis, on n'avait aucune connaissance des danses avant ça. Dans leurs termes, d'où vient quoi, etc. On avait, je me rappelle, un ancien dans notre quartier à Versoilles qui s'appelait Brian. qui avait quelques années depuis que nous, lui faisait du break et lui était déjà, tu vois, il avait déjà ses connaissances de les musiques qui viennent de quel quartier, tu vois, les NWA sont là-bas, la culture telle, elle a amené tel genre de danse, le Harlem Shake, tu vois, on apprenait doucement à connaître ce genre de musique à travers lui, tu vois, le Harlem Shake, mais on le mélangeait avec les pas de la West Coast, on faisait n'importe quoi. Je te dis, on faisait n'importe quoi. Je me rappelle une fois, j'étais à une de ces fêtes-là et puis à force de... Au bout d'un moment, tu fais une petite renommée comme ça, de danser dans les rangs. Et je fais un pas, je fais des pas de la West Coast, j'enchaîne avec un Harlem Shake, je ne me sentais plus, je volais. Et quand ça s'est terminé, c'était dans une fête pour moins de 16 ans, il y a un mec qui m'a dit, ouais, mais gros, tu mélanges tout là. Qu'est-ce que tu me racontes ?
- Speaker #0
Moi, je danse.
- Speaker #1
Moi, je fais du Smurf. Qu'est-ce que tu me racontes ? Bref, je ne sais plus pourquoi j'en revenais là, mais à ce moment-là, on comprend qu'il se passe quelque chose. et qu'on veut en faire partie en fait. Oui,
- Speaker #0
vous avez voulu faire partie d'un mouvement aussi, je pense que c'est ce qu'on recherche aussi à ces âges-là. Juste pour ceux qui ne connaissent pas du tout, alors évidemment le krump est une danse qui fait partie du système ou de l'environnement hip-hop de manière générale, avec comme tu as déjà dit le break, le hip-hop de manière générale, après il y a d'autres danses aussi qui sont là. C'est quoi Krump ? Ça s'écrit donc K-R-U-M-P. Est-ce que ça a une signification déjà ?
- Speaker #1
Pour revenir sur ce que tu viens de dire, tu sais que c'est un débat au sein même de la culture. Est-ce que le Krump est hip-hop ou est-ce qu'il ne l'est pas ?
- Speaker #0
Il naît quand même de gens, je pense, qui sont fortement influencés par la culture hip-hop de manière générale.
- Speaker #1
Est-ce que ça le rend la culture hip-hop ? C'est une très bonne question. En tout cas, c'est un débat que nous, on a chez nous parce que... Parce que le krump a sa propre culture à travers son langage, sa musique, son mouvement, même presque son accoutrement, même si tout ça a eu l'inspiration de base. Beaucoup de gens essayent de le... Bref, c'est un débat en tout cas. Ouais, ouais, krump, K-R-U-M-P, Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise. Le royaume, Kingdom Royaume Radically Uplifted, c'est élevé de manière radicale. Mighty Praise comme un éloge qui est élevé de manière radicale.
- Speaker #0
Et je pense que pour la suite, c'est important de l'évoquer, moi je le vois, il y a quand même une structure qui est très... hiérarchique. C'est-à-dire que ce n'est pas comme dans les autres danses. Moi qui ai grandi dans un quartier où il y avait beaucoup de break, alors oui il y a les grands, mais il n'y a pas les grands comme il y a les grands au krump. Au krump, il y a des statues et il y a des noms carrément par rapport à ces statues. Est-ce que peut-être tu peux toucher un ou deux mots là-dessus pour que les gens par la suite y comprennent aussi ?
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr. Pour ceux qui sont intéressés un peu plus sur l'histoire du krump, je pense que le film Rise, il exprime bien. il exprime bien la naissance et puis la raison pour laquelle ça a été créé et aussi sous quelle influence tu vois hors même du clowning qui est la danse on va dire qui a fait naître un peu le crump d'où est né le crump parce que les gens qui ont créé le crump on faisait du clowning avant clowning, Tommy the clown c'est une danse hyper hype hyper rapide que tu peux retrouver dernièrement qui est revenue à fond dans la culture tout simplement West dans le clip de Kendrick Lamar dans le pop out show aussi il ressort pas mal parce que c'est une danse qui a été créée dans la West et du coup le krump aussi qui a été créé à South Central a été beaucoup inspiré par la culture des gangs et du coup tout simplement cette idée d'hierarchie naît de ça, de cette culture là des gangs en fait et il y a plein de choses que les krumpers ont essayé de se réapproprier que ce soit à certains moves du hip hop, que ce soit à certaines cultures de chez The South Central, pour essayer aussi de s'émanciper de certains codes qui les étouffaient. Que ce soit à travers les gangs où littéralement tu n'avais plus beaucoup de choix dans la société qui était la leur, que ce soit aller dans un gang, que ce soit se chercher à côté. Et ils en ont tiré dans ces codes-là certains préceptes et puis certains codes de vie. Et donc dans le krump on retrouve cette idée de hiérarchie que... qui vient tout droit des gangs ou même les mots qu'on parle, lesquels on nous appelle, viennent même des gangs. Tu vois, t'as un big homie, dans la rue t'as ton big homie, tu vois ? Et tu peux être ton big homie, je sais pas, il peut s'appeler comme toi, Abii. Tu vois, Abii, et toi t'as Lil Abii par exemple. Et ça, ça vient tout droit des gangs. Baby, Kid, les premiers blasts qu'on a eu dans le krump, ils viennent des gangs. Et après, ça s'est développé, puis on y a mis notre touche et puis on y a mis aussi un autre sens. Mais il y a beaucoup de choses qui reviennent des gangs. le fait de comment est-ce que tu... t'acquérir un de ces noms, tu dois passer par une sorte de bizutage, par une sorte de...
- Speaker #0
Ouais, de bizutage.
- Speaker #1
Ouais, on peut dire ça comme ça, tu vois. Une sorte de rite de passage par lequel tu dois passer, exactement comme dans les gangs, où par exemple dans certains gangs, tu dois te faire taper un certain nombre de temps. Et voilà, tu dois passer par certaines épreuves au moment où, ce qu'on appelle le cage, pour pouvoir acquérir le nom dans une fame.
- Speaker #0
Et vous ne tapez évidemment pas les gens. littéralement parlant, c'est à travers la danse mais c'est le système qui est un peu similaire. Donc il y a le big homie qui est donc finalement le boss et puis ensuite les membres de son équipe, de sa famille auront des noms par rapport à leur position, Key, D. Young, Lil, Baby, etc. Continuer dans la traduction, le Crump ça se donne sur tout type de musique ou il y a un style spécifique ? Parce que de nos jours aussi, si je viens aujourd'hui, fast forward, il y a beaucoup de battles où on voit des mélanges de sons etc. Mais le Crump a sa propre musique, mais comment est-ce qu'on le décrit ? Comment on décrit cette musique ?
- Speaker #1
Alors comment est-ce qu'on peut la décrire ? Je pense que le meilleur moyen c'est de l'écouter, mais elle est née je pense dans quelque chose de... Dans le son lui-même, c'était quelque chose d'assez saturé, pas expérimental, mais assez cru. Comme dans le mouvement, on avait le désir de pouvoir, à l'oreille, ressentir ce que tu peux voir à l'œil nu. Donc il y avait ce désir que ce soit aussi up-tempo, avec une certaine rapidité, mais aussi que les percussions puissent s'entendre, comme quand tu vas voir quelqu'un danser. Et après, elle s'est développée, bien sûr. à travers le temps, tu vois. Mais aujourd'hui, tu peux danser du Kram sur absolument ce que tu veux. Et je trouve qu'il se marie bien dans plein d'autres danses, dans plein d'autres styles musicaux.
- Speaker #0
Je trouve aussi. On va revenir, donc, du coup, tu as expliqué que tu vas cette première fois, puis les regarder, ensuite tu commences. J'imagine que là, les semaines, les mois s'enchaînent. Tu obtiens, évidemment, tu intègres une fame. à partir de ce moment là C'est quoi qui continue à vous, à te motiver, à t'entraîner ? Tu as pris ça comme un sport, est-ce que ta passion elle grandit ? Parce qu'on grandit et on apprend plus de choses et on comprend plus de choses. Est-ce que cette passion elle continue à grandir en fait à travers les années ?
- Speaker #1
Alors ouais, directement en fait, comme je t'ai dit, on a été happé par cette danse et puis aussi par la culture et par le groupe qui nous a accueillis, tu vois c'était les Warriors, qui doucement commençaient à se faire une renommée dans la ville et dans le pays. Et on a pu participer aussi à cette...
- Speaker #0
À l'effervescence. Oui,
- Speaker #1
à l'émergence de ce monde. L'émergence, oui. Dans les arts qu'on appelle aujourd'hui des arts urbains. Et sur la scène suisse, en fait, et internationale. Il y a eu des championnats du monde qui ont été gagnés, de manière singulière ou en groupe. Et nous, petit à petit, on a pu aussi amener notre pierre à l'édifice. Donc, on faisait partie... entièrement de ce groupe et on a pu amener nos singularités et nos styles aussi à ce groupe-là. Et puis être reconnus comme des acteurs majeurs de ce crew. Mais ouais, c'était quelque chose les Warriors en Suisse.
- Speaker #0
C'était à tous les shows, ils étaient en boîte, ils étaient partout. T'allais en deux boîtes, tu les voyais. T'allais en concert, tu les voyais. T'allais à des battles, tu les voyais. Attendez les gars.
- Speaker #1
Non mais c'est tombé, on se faisait reconnaître dans la rue, c'est quelque chose de fou en fait. C'était une expérience...
- Speaker #0
J'étais très reconnaissable aussi. aussi non mais pour dire que c'est vrai qu'il y avait un style vestimentaire et puis tu vois quand vous dansez dans la rue on va dire déjà il y a beaucoup de monde c'est une danse je dirais qu'il y a une énergie qui résonne beaucoup je voulais pas dire qu'il fait beaucoup de bruit parce qu'après ça fait cliché mais qui résonne beaucoup quand on a 15-16 ans qu'on fait partie des Warriors etc qu'on fait donc de la danse, qu'on participe à des événements, etc. Qu'est-ce qu'on est prêt à faire ? Wow ! Non mais dans le sens, qu'est-ce qu'on est prêt à faire ? Parce que, comme tu as dit, ça vous a emmené à gauche, à droite, dans différents pays, dans différentes villes. Mais quand on a 15-16 ans, on ne peut pas se déplacer comme ça en fait.
- Speaker #1
C'est gentil ça, commencer à 13 ans, 14 ans. Ouais ouais, totalement.
- Speaker #0
Si jamais quelqu'un écoute, que ça rende un peu plus légit.
- Speaker #1
pour moi d'abord mais ouais effectivement les gens des fois ils réalisent pas qu'au début c'était violent pour les familles et après ça dépend d'où tu viens mais moi j'ai eu de la chance là où on va dire une de mes premières inspirations en bien ou pour certains peut-être en mauvais c'était justement mon jumeau, mon bras droit mon frère d'armes Colbert qui lui m'a montré en fait de quelle manière santé De quelle manière vivre sa passion, en fait. Il m'a montré...
- Speaker #0
Lui, il était à fond.
- Speaker #1
Qu'est-ce que c'est le sacrifice ? Jusqu'à prêter où aller ? Jusqu'à où tu es prêt à aller ? Et lui, il était prêt. Et moi, en le voyant, je ne pouvais pas faire marche arrière. Il était en mode, je veux le vivre comme toi, je suis prêt à prendre les risques, en fait. Et on commençait à voyager, tout simplement même pour aller s'entraîner. Tu vois, celui qui nous a formés, moi au début ceux qui m'informaient ils vivaient à Genève enfin Celui avec qui je me suis allié, qui m'a appris dans sa fée, Badlix vivait à Genève. Mais du fait qu'il ne me formait pas, on n'avait pas cette relation-là. C'était plus une relation frère qu'une relation frère dans la danse. Et tout de suite, j'ai ressenti le besoin d'être formé, etc. Donc je suis allé voir un des autres fondateurs des Warriors, qui était Yardjack, qui vivait à Bienne. Et quand tu as 14 ans et que tu montes à Bienne...
- Speaker #0
En plus de Bienne, hein ? En plus de juste dire « je vais à Bienne » .
- Speaker #1
Juste de dire tu vas à la gare c'était quelque chose. Du coup c'était des micmacs pas possible pour y aller. Mais je pense qu'on se rendait pas compte parce que c'était dangereux en fait ce qu'on faisait. C'était dangereux mais on voyait pas le danger parce que on voyait que le reward, on voyait que le prix qu'il allait être à la fin de pouvoir apprendre plus et progresser en fait.
- Speaker #0
De la part avec d'une très très bonne mentalité en soi. Mais le chemin il peut être très compliqué.
- Speaker #1
Il peut être très compliqué ouais. Et ça bah en fait t'es prêt à tout à ce moment là. t'es prêt à tout, t'es prêt à mentir t'es prêt à tricher, t'es prêt à mettre en priorité des choses qui peut-être à ce moment-là de ton âge c'est peut-être pas le bon moment la société elle te pousse peut-être à ce moment-là à rechercher peut-être beaucoup de peut-être dans cette fois la société elle te pousse à ce moment-là à te concentrer sur qu'est-ce que tu veux faire de ton avenir et moi là il n'y avait pas d'avenir pour moi c'était le crump en fait et je sortais de la maison je dansais partout où j'allais sauf
- Speaker #0
à la maison
- Speaker #1
Donc ouais non, on a beaucoup voyagé, un peu trop peut-être pour cet âge là.
- Speaker #0
Le grump c'est une danse qui est très expressive je vais dire, avec une forte composante émotionnelle dans l'expression. Qu'est-ce que ça représente réellement le krump ou la danse pour toi ?
- Speaker #1
Écoute, je pense que dans son terme en lui-même, dans krump, qui est un radicale lié à Plifted Mighty Praise, on passe souvent à côté de l'essence même de cette danse, qui est quand même le but de vivre une connexion spirituelle entre toi et le toi intérieur et plus. Et maintenant, le krump, c'est devenu presque comme une... Comme un sport, en fait, qui pourrait être vu comme quelque chose que tu pourrais même peut-être demain voir aux Jeux Olympiques. C'est quelque chose qui a ses codes, mais qui a aussi des bases, qui peut être posé sur une plateforme internationale, donc sur un style d'événement international qui fonctionne aussi très bien, qui peut être vécu à la télé ou comme dans la rue. Bref, ça s'est tellement développé même dans ses bases et dans son expression qu'on peut des fois perdre l'essence. ou la raison pour laquelle c'est né et la réalité c'est que c'est né aussi pour répondre à un besoin qui était de survie en fait à ce moment là totalement c'était un exutoire en fait pour ces jeunes qui n'avaient plus beaucoup de choix et je trouve que comme tu vois souvent dans l'histoire de l'humanité quand l'homme ou quand l'humain est oppressé c'est là où l'art est à son maximum en fait et le crump il est né de ça d'une oppression d'un certain groupe social qui devait trouver un moyen de s'échapper Et c'est dans ces périodes-là, dans les débuts des années 2000 aussi, qu'il y a eu l'expansion des gangs à ce moment-là. Beaucoup de gangs ont été créés à ce moment-là. Et de l'autre côté, l'art aussi s'est beaucoup développé dans ces endroits-là à ce moment-là. Et le krump est né de cette situation sociétale, de ce groupe social oppressé. Et c'est né comme un besoin, comme une réponse et comme une prière. Et donc aujourd'hui, quand tu vas rechercher à krumper, C'est ça aussi souvent qui fait que les gens sont attirés par le cramp. C'est qu'on sent ce désir de transcendance. De se connecter à soi-même. Et d'aller chercher à juste se dépasser. Et ça, c'est l'essence même de cette danse qui fait que les gens, quand je pense qu'ils mettent un pied dedans, c'est comme dans une guépière. Il n'y a pas de retour en arrière. Moi, une fois que j'ai touché au cramp, je vais faire un peu de break, c'est fini. Il n'y a que ça. Je ne vois que ça. Comment me développer ? exprimer mon caractère comment ? Je sais pas. Il y a quelque chose d'assez radical comme dans son nom.
- Speaker #0
C'est vrai et ça se ressent. Toujours pour continuer à comprendre la danse ou la manière dont toi tu l'exerces. Dans les vidéos qu'on voit de plus en plus sur les réseaux etc. On voit que ça hype beaucoup. On comprend pas toujours. surtout tu vois les novices ou les mecs comme moi qui regardent qui connaissent peu mais est-ce que la hype ça fait partie de la culture crumb tu vois est ce que ça fait partie de l'échange ?
- Speaker #1
Ouais la hype en fait pour ceux qui savent pas ce que c'est c'est l'encouragement qui va venir des autres donc tu as le danseur et les autres sont acteurs principales aussi de ce qui se passe en fait. Et ça, c'est quelque chose qu'on essaye d'exprimer, en tout cas pour ceux qui ont cette connaissance-là et cet intérêt-là pour la culture. C'est quelque chose qu'on essaye d'introduire dans la tête des gens très vite. Quand tu leur apprends les bases, c'est aussi la hype. Quand tu ne danses pas, tu es tout autant important dans l'expression de celui qui va danser. Et dans cet encouragement, il y a le fait de le pousser à lui, vu qu'on a tous le même désir, c'est de se transcender, c'est d'aider cette personne, c'est de l'accompagner à aller là. Et la personne, du moment où elle démarre, c'est un défi et elle est en train de te parler. Et la hype, en fait, c'est littéralement toi qui lui dis je t'écoute. Tu vois, de la même manière que tu Ausha tête. Dans le krump, ce hochement de tête là, c'est un let's go. C'est un tu fais quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Let's go ! Ce genre d'encouragement là, c'est une manière de dire à la personne, ok, je suis connecté à ce que tu fais, je t'écoute, allons-y ensemble. Et la personne, ça l'encourage et ça la... C'est comme un ascenseur là où il veut aller.
- Speaker #0
Comme des supporters dans un stade, etc. Ça te permet de te surpasser, on va dire.
- Speaker #1
Exactement. Et de vivre l'entièreté de l'expérience que tu es en train de faire. Parce qu'à un moment donné, tu le fais pour toi. Il y a plusieurs étapes aussi dans un round de cramp. Et dans ces étapes-là, il y a un moment où tu connectes avec les gens. Et si ces personnes-là ne se connectent pas avec toi, tu peux rater une de ces étapes et du coup, le désir final qui est la transcendance, tu peux passer à côté à cause de ça. Et donc le fait qu'eux t'aident, c'est comme je t'ai dit, c'est un ascenseur pour atteindre cette étape-là de transcendance comme dans toutes les danses,
- Speaker #0
je pense que au sein d'une seule danse il y a des gens qui ont différents styles on peut le voir dans d'autres disciplines aussi la danse de Blood C'est quoi son ADN ? Comment tu la décrirais ?
- Speaker #1
Dégueu conscient.
- Speaker #0
Tu vomis tes phases.
- Speaker #1
Exactement. Je pense qu'il n'y a pas un meilleur terme que dégueu conscient. Dès le début, j'avais ce désir, et c'est ça qui m'a attiré vers le bigomi que j'ai, Yardjack, de bien. j'avais ce désir d'exprimer une certaine créativité singulière pas qui ne se faisait pas avant mais au début c'était pas le premier trait que les gens recherchaient quand j'ai commencé le Crump c'était plus quelque chose qui était dans l'idée du partage, dans la musicalité, dans quelque chose de assez hype, sauté et j'avais tout de suite moi une autre approche qui était un peu plus je sais même pas comment te l'exprimer mais singulière c'est clair il y avait une recherche d'expression qui était différente ... Et j'ai eu du mal à le comprendre, mais je le voyais chez les gens, et je savais le pointer du doigt quand je le voyais. Et c'était cette recherche que j'ai encore aujourd'hui, sur comment ce que j'aime, le trouver en moi. Parce que je suis persuadé que c'est plus une découverte qu'une création, c'est comme si tu enlèves le couvercle et tu te découvres ton style, ton caractère. Ce personnage duquel on parle beaucoup dans le krump, c'est quelque chose que tu découvres, c'est quelque chose qui est déjà en toi, mais que tu apprends à enlever un peu les... les layers comme ça, pour apprendre à apprivoiser aussi, tu vois. Et donc moi, dès le début, j'ai senti qu'il y avait cette approche que je ne voyais pas chez beaucoup de gens. Et du coup, quand je la voyais, je l'étudiais à max, tu vois. Et c'était dans une créativité, dans quelque chose de poussé au niveau des chemins, de poussé au niveau de l'explicité, ça se dit ? De ce côté explicite, un petit peu...
- Speaker #0
Je ne sais pas si on dit explicité,
- Speaker #1
je ne crois pas. De ce côté un peu explicite, j'ai toujours aimé voir ça et aimé l'exprimer aussi, tu vois.
- Speaker #0
D'égo conscient ?
- Speaker #1
D'égo conscient.
- Speaker #0
Singulier. Ok, très bien. Avant qu'on passe aux prochaines étapes, juste par curiosité, quand on est en fin d'adolescence, entre 15 et 18, je vais prendre large, évidemment on apprend avec les big homies, mais comment est-ce qu'on s'informe ? Où est-ce qu'on va chercher des informations ? Là tu as parlé du film Rise, je pense, qui sort même avant ça. Ça sort avant que tu démarres à danser. Oui,
- Speaker #1
je ne sais plus exactement quelle année. En tout cas, moi je l'ai découvert et il existait déjà.
- Speaker #0
Donc est-ce qu'il y a des plateformes qui mettent des vidéos déjà ? Est-ce qu'il y a YouTube déjà ?
- Speaker #1
Non, en tout cas, s'il existait, il n'était pas exploité. Mais non, on n'avait pas YouTube. C'était un petit peu avant Dailymotion. ça veut dire que moi quand ça a commencé c'était littéralement Rise et les premiers DVD qui sortaient et donc les DVD ils se partageaient j'ai jamais su vraiment comment les gens mettaient la main dessus mais moi j'étais j'ai eu de la chance du fait que j'apprenne assez rapidement à parler un peu l'anglais et du coup je captais même dans les paroles il y a certains petits diamants comme ça qui se balançaient dans les paroles des fois où ils pouvaient t'expliquer un truc je fais un stomp après je fais ça et puis je captais le stomp et qui se suivait de ça bref j'essayais d'apprendre un maximum des peu d'instruments qu'on avait et maintenant bien sûr avec l'émergence de la connaissance et puis des outils d'internet, t'as de la connaissance partout en fait, mais quand j'ai commencé c'était, tu prends les informations que ton bigomi te donne et c'est la bible genre tu te bases là dessus et c'est tout c'est tout ce que t'as, et les DVD tu copies, les clips de Busta Rhymes ou des fois il y avait des clips, tu copies Il y a Stepin où tu vois Eyes arriver dans Stepin, tu copies et puis tu prends ce qu'ils t'ont donné et puis tu développes. Et petit à petit, on a eu une ou deux personnes qui sont venues pour donner des workshops et puis on a eu un peu plus d'outils. Puis petit à petit, on a commencé à affiner nos outils de connaissances à travers aussi le fait que ces bases, elles se développent. Parce que la vérité, c'est quand on a commencé, comme je t'ai dit, c'est né d'un besoin. Eux-mêmes, je pense qu'ils ne se rendaient pas compte de ce qu'ils créaient. Et petit à petit, ils ont commencé à le former. Et c'est ça qui a créé aussi le fait que certains leaders soient au-dessus d'autres ou certains créateurs au-dessus d'autres. C'est qu'ils ont investi beaucoup plus dans cette formation, dans cette création.
- Speaker #0
Il y a quelques secondes, tu as mentionné le film Rise, tu as mentionné Ice, Tire Ice, j'imagine. En introduction, j'ai dit Lil Style Reaper, qui est donc un des... Taraz. Et lui, c'est quoi son nom du coup, dans cette... Big Style Ripper.
- Speaker #1
Ah ok, Big Style Ripper, pardon. Donc tu as intégré sa fame en fait. C'est ça. Donc tout a commencé avec un film et là maintenant tu fais partie de sa fame. Ça se fait comment et surtout ça représente quoi ? C'est ce qui m'importe le plus.
- Speaker #0
Ça se fait comment ? Ça se fait, je ne sais pas, peut-être pour chacune des personnes qui sont rentrées dans sa fame, ça s'est sûrement fait différemment. Pour moi c'était le processus... Une carrière entière, tu vois, les fois où je pense qu'il a vu, des fois où il n'a pas calculé. Moi, je le regardais comme une légende, en fait. Tu le regardes comme celui qui est l'acteur principal de cette danse, celui qui a le plus fait dans cette danse. Et on est tous unanimes sur sa danse, tu vois. Pour la plupart des gens, leur danseur favori,
- Speaker #1
c'est le goat, quoi.
- Speaker #0
Le goat, mais même toute danse confondue, tu vois. Et donc, il n'est pas intouchable, mais il existe comme une légende, en fait, tu vois. Et petit à petit tu grandis, on grandit, on fait des compétitions, on développe nos styles, on avance et puis on devient de plus en plus légitime et puis les chemins se croisent et l'intérêt se fait de l'autre côté et après des portes s'ouvrent. Et qu'est-ce que ça représente ? Écoute, c'est plus la même chose que quand on était jeune, où c'était des fantasmes et je suis bien content que ce soit pas arrivé quand j'étais jeune parce que je ne sais pas comment j'aurais dealé avec ça, tu vois. C'est quand même, je pense que que ce soit la danse ou plein d'autres arts, ça... ça a le don de révéler ton ego en fait. Et je pense pas qu'aujourd'hui tu puisses fonctionner sans ego, mais tu cherches à le connaître au mieux pour essayer de pas te laisser aller. Et je pense qu'à cette époque-là, ça aurait été dévastateur. Être warrior, ça suffisait déjà pour faire n'importe quoi. Alors être un Lilomia à ta rise ? Non, laisse tomber. Mais ouais, écoute, maintenant c'est une joie, tu vois. Et puis c'est une fierté aussi. Bien sûr. Je sais pas si je suis en fin de carrière, mais d'arriver à ce niveau de maturité, et puis il y a cette... à ce tournant de ma carrière que je ne pensais pas atteindre et d'avoir ce reward là qui arrive c'est beau j'en suis très fier et je suis très content magnifique,
- Speaker #1
bravo, félicitations déjà pour la petite anecdote moi je crois que Rise je l'ai vu mais c'est une dinguerie en plus il me semble que c'est toi qui m'as dit de le regarder et je l'ai regardé, j'étais en vacances en Espagne et au lieu de sortir j'avais regardé Rise t'as pas craqué ?
- Speaker #0
t'as dansé ?
- Speaker #1
Non, peut-être que j'ai fait quelques moves, je ne sais pas. Peut-être qu'après, quand tu vas aller en soirée, j'ai fait quelques moves. Mais parce que c'est obligatoire. Tu sais, tu regardes Street Dancer, tu vas à la cuisine, tu ne peux pas aller en marchant. Tu ne peux pas aller juste en marchant. Ou tu prends ton verre, tu es obligé de faire un move. Il y a une vague, il y a un truc, tu vois. Il y a le son de Freeway, tu vois. C'est automatique. Là, je voulais parler un peu plus de transmission nouvelle génération. Évidemment, on aurait pu parler encore des heures et des heures de comment tu as découvert, comment tu as développé. Mais je voulais parler un peu de transmission à la nouvelle génération. Parce que toi, tu as parlé du fait qu'évidemment, tu as rejoint une fame. Tu as eu tes big homies qui t'ont aidé à te développer, etc. Aujourd'hui, tu vois, et depuis quelques années maintenant, tu as créé ta fame. Déjà, j'aimerais comprendre qu'est-ce que ça implique en termes de transmission, implication, engagement. Parce que toi, tu l'as vu, le moment où tu as intégré cette fame, c'est une autre période. Le crump est beaucoup plus brut, il y a beaucoup moins de connaissances. Là, ça vient, je pense, avec d'autres mentalités, d'autres connaissances, etc. Au moment où tu te dis, ok, je vais commencer ma fame, c'est quoi que tu as dans ta tête ? Quel est ton engagement par rapport à ça ?
- Speaker #0
Écoute, je n'ai pas le souvenir exact de quel a été le déclic. Ce qui est sûr, c'est que je suis arrivé à un stade où je jugeais être assez mature par exemple dans mes bases pour pouvoir juste exprimer à quelqu'un. C'était déjà un désir qui était en moi et j'avais cette fibre pédagogue. J'avais déjà cette fibre-là en moi et dès le début, j'étais tout le temps en train d'aider que ce soit mon pote qui a un Lilo-mi en train d'aider son Lilo-mi, que ce soit hôtel. à train de l'aider, que ce soit un bro derrière lui, avec le peu de connaissances que j'avais, vu que j'étais tout le temps à la recherche de ces connaissances, de ces bases, de la compréhension de la danse qu'on avait. Et une fois de plus, mon anglais m'a aidé à cet endroit-là, c'est d'aider les bros, de leur traduire telle chose. Et du coup, j'étais souvent là en train d'aider les gens. Et puis, ça arrive au stade où l'intérêt en face était plus accru envers ma personne et mon style. Et là, du coup, la question se pose plus trop. Je sentais que j'étais prêt. Et la personne était dans le désir, et moi aussi, et puis on a avancé.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu décrirais ton approche, tu as mentionné quelques trucs, mais ton approche de l'enseignement du krump ? Chaque big homie a une façon différente, et applique des idéologies différentes. La tienne, elle ressemble à quoi ?
- Speaker #0
Elle ressemble un peu à celle qu'on m'a inculquée dès le début, c'était la famille d'abord. En fait, le fait qu'on appelle ça des fame, c'est vraiment cet esprit-là. Ça veut dire que même si tu es super fort, tu comprends bien le style, si on n'a pas un certain niveau de connexion, ça ne peut pas le faire. Et nous, on nous a teaché ça, même si on nous amenait à frauder pour aller à Paris, à des compétitions ou en Allemagne ou à Bienne tout simplement. Malgré tout ça... Il y a toujours eu cet esprit de famille où on a été toujours couverts par ses grands frères, où ils nous apprenaient les choses, où ils essayaient de mettre ce qui était pour eux des priorités dans nos vies. Et une certaine éthique de travail, une certaine éthique de vie et ce que tu t'as à représenter. Parce que quand tu représentes un certain Blas, qu'est-ce qui vient avec ? Et du coup, moi, c'est à peu près ça que j'essaie d'avoir avec mes Lilomi et puis ma fée, moi, en général. C'est, est-ce que dans ta vie, ça va ? Et c'est la priorité. et après on avance sur le crime on a des désirs communs mais la première chose qui nous relie c'est le fait qu'on s'aime en tant qu'être humain en fait et donc moi mon focus premier c'est pour les plus jeunes que j'ai les filles les plus jeunes qui sont dans ma femme c'est les études pour elles et leur santé mentale et
- Speaker #1
à côté de ça on avance sur le crime dès que je vois qu'il y a une fenêtre on crame tout à l'heure dans la description de ta danse tu disais que c'était du conscient dégueulasse dégueu conscient pardon est-ce que les gens qui font partie de ta fame ont cet aspect là ou alors pas forcément ?
- Speaker #0
si totalement après moi je suis un bigomi il y en a certains qui prennent beaucoup de plaisir ou bien qui poussent des fois même le bigomi à récupérer la même esthétique moi c'est pas vraiment le coeur de mon style pédagogique c'est plus moi j'ai plus à coeur que tu te développes en tant qu'artiste, si toi t'as envie de l'utiliser pour aller dans des clips vidéos, alors je vais essayer de t'aider à le rendre lisible pour ce chemin-là. Et si c'est pour toi, ton hobby, pour te développer en tant que personne, parce que le crump, il a plein d'outils qui peuvent t'aider à te développer en tant que personne, ça va être que ça. J'ai pas spécialement un désir, si ce n'est que tu te prennes au sérieux, et que tu te pousses, et que tu te donnes les moyens. Et pour le style, c'est ça qui nous attire les uns vers les autres la plupart. En tout cas dans ma fame, c'est ce désir d'exprimer quelque chose. Donc il y a ce besoin de parler et de le faire de manière explicite et intelligente. C'est de là que vient un peu ce style.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, vous êtes combien dans ta fame ?
- Speaker #0
Alors, on va te les nommer tous.
- Speaker #1
Tu veux que je te le dise ?
- Speaker #0
Vas-y.
- Speaker #1
Tu veux que je te le dise ? Alors, je vais commencer.
- Speaker #0
Faut savoir pour les gens que ça c'est le test à chaque fois qu'Abime. Je peux venir à un cage, je peux venir à un battle. Je lui dis tout le temps, tu veux venir dans un rendez-vous de fame ?
- Speaker #1
Je ne connais pas tout le monde. Alors, il y a Killer Blood. Juste ?
- Speaker #0
Juste.
- Speaker #1
Il y a Baby. Il y a Baby Girl. Il y a Princess. Il y a ton twin, Colbert. Je ne crois pas qu'il a un blase.
- Speaker #0
Twin.
- Speaker #1
Ouais, juste twin. Mais je crois que c'est bon, là.
- Speaker #0
Ouais, t'es bon. Merci. Pas du tout, il manque Jay.
- Speaker #1
En qui ?
- Speaker #0
Junior. Junior.
- Speaker #1
Ah purée ! Oh là là là ! Je l'ai oublié.
- Speaker #0
T'es toujours pas invité,
- Speaker #1
désolé. Mince. Bon voilà, vous êtes 6. Ça s'entraîne comment ? Ça s'entraîne régulièrement ? C'est comment ? Vous appelez ça des labs ? Quand vous allez vous entraîner, c'est une fois par semaine ? Comme on va au foot, on est une fois par semaine tel jour ?
- Speaker #0
Après, c'est plus en rapport avec ce que... t'es capable de faire ou t'en es dans ta vie. Il y a une époque où on s'entraînait tous les jours. Là, tu fais comme tu peux. Mais on va dire que de manière régulière, pour ceux qui sont à Genève, on a un à deux entraînements par semaine. Et pour ceux qui ne sont pas sur Genève, qui sont déjà plus développés, par exemple mon junior qui ne vit pas ici, mais qui est quand même très avancé dans sa carrière, qui a aussi ouvert sa fême, etc. Lui s'entraîne aussi comme moi. ça veut dire dès qu'il peut, dès qu'il a le temps, dès qu'il a l'occasion il entraîne, donc non j'ai pas à me plaindre Là on va dire que le défi de mon côté il est plus pour les plus jeunes qui ont des études dans leur période critique d'exam. Comment est-ce que j'arrive à les aider à garder cette... Même pas cette flamme mais ce... Cette organisation, comment est ce que je les aide à s'organiser, à discipliner et à rester, à s'entraîner ? Parce que demain, ça va être leur richesse aussi, tu vois, de ne pas perdre les acquis et de continuer à les développer. Malgré le fait que tu aies des choses à faire, tu auras toujours des choses à faire.
- Speaker #1
En tant que big homie, c'est comment tu les accompagnes même au niveau des battles ? Tu vois, est ce que toi aussi ? Je ne sais pas si c'est toi qui a cette décision, mais tu leur dis écoute, t'es pas encore prêt pour ce battle ou va plutôt à ce battle ou tu dois. Je t'oblige carrément à t'inscrire à ce battle. Est-ce qu'il y a aussi un truc un peu comme ça ?
- Speaker #0
Je ne sais pas. Écoute-moi, de mon côté, c'est plus... Je pense que si on a un bon style de communication, il y a des choses qui coulent de source. Et vu qu'on parle beaucoup, même sans parler des uns des autres, vu qu'on parle en général beaucoup sur des sujets de la vie ou du crump en général, dès qu'on voit un sujet, on se l'envoie, on en discute. Il y a une certaine éthique de travail qui est là, une éthique aussi de comment eux, ils se voient. qui fait qu'ils ne vont pas se lancer s'ils ne sont pas prêts. Mais des fois, il y a des défis. Du coup, on en parle. Qu'est-ce que tu en penses ? Je leur réponds. Mais pour la plupart du temps, j'ai presque rien à dire. J'ai l'impression d'avoir rien à leur dire parce que peut-être on a assez discuté avant.
- Speaker #1
Ils sont au clair.
- Speaker #0
Ils sont assez au clair. Mais je les motive tout le temps quand il y a des événements. Au contraire.
- Speaker #1
La majorité des gens, l'entièreté, à part ton twin, qui sont dans ta fame, ils n'ont pas le même âge que toi. Ils sont un peu plus jeunes, beaucoup plus jeunes pour certains. C'est quoi les plus gros challenges que tu rencontres par rapport à la différence de génération ?
- Speaker #0
J'ai l'impression d'être pas trop déconnecté avec les générations. Ma plus jeune, elle a 16 ans, mais c'est une pépite, c'est une perle. Elle passe son temps soit à danser, soit à préparer ses études, elle passe beaucoup de temps avec sa famille, elle est déjà très bien entourée. J'essaie juste de faire partie de cet entourage-là et d'être un bon conseiller à ses côtés. Donc d'être un bon grand frère, être à ses côtés, la conseiller. Et puis de la hyper surtout. La hyper pour lui montrer que ce qu'elle fait, c'est bien.
- Speaker #1
Donc il n'y a pas de culture, de choc générationnel. C'est assez fluide. Toi, tu as eu tes grands, je l'ai déjà dit avant. et c'était à l'impression que... Vous avez su à vos tours créer des meilleurs espaces, des meilleures structures et vulgariser encore plus la discipline et la danse, sachant qu'avant c'était très très brut.
- Speaker #0
Ouais. Écoute, je sais pas, pour moi le défi qu'on a réellement, c'est quelque chose qui me semblait tellement naturel quand j'ai commencé, c'est ce qui vient avec la communauté. Et c'est plus les règles de communauté, les règles sociétales, Crump. qui coulaient de source parce qu'on vivait ensemble on passait tous nos temps ensemble tu finis l'école, t'es avec les bros t'as un week-end, t'es avec les bros et on passait tellement de temps ensemble à développer ce crumb qu'il y avait certaines choses qui coulaient de source et maintenant les gens démarrent un peu plus tard leur vie active qui les prend et du coup ils sont hyper avancés avec ce qui concerne les connaissances comme je t'ai parlé de l'émergence ils sont
- Speaker #1
beaucoup plus d'outils aussi.
- Speaker #0
Bien sûr. Tu vas sur YouTube, tu peux prendre le crumb gratuitement aujourd'hui. Alors qu'à notre époque, si tu vas pas dans certains cercles sociaux, tu peux pas apprendre le crumb. Ouais, c'est vrai. C'était pas à l'école. Nous, on se faisait jeter de partout, tu vois. On se faisait jeter des parcs, on se faisait jeter de la rue. On avait pas de salle. Donc, on était sur la défensive avec les gens presque, mais du moment où t'étais intéressé, on était tout de suite très ouvert.
- Speaker #1
Je trouve que ça se voit encore plus aujourd'hui que maintenant il y a eu une j'ai pas envie de dire une acceptation parce que c'est pas vraiment ça mais il y a vraiment le krump qui s'est un peu mélangé aux autres à l'époque t'allais facilement à un battle de danse et il y avait la discipline break, hip hop, popping et voilà et maintenant le krump est là aussi donc c'est vrai qu'on sent qu'il y a eu quelque chose qui a grandi en tout cas ou alors qui s'est mieux intégré je pense qu'il y a eu le travail du temps Ouais.
- Speaker #0
il y a aussi le fait qu'on l'ait développé dans le sens où avant c'était très compliqué de l'expliquer parce que c'était compliqué de le comprendre il fallait juste le vivre et il y a certaines personnes qui sont pas là pour le vivre tu me l'expliques sinon t'auras pas de salle non mais faut que tu regardes vous mettez de la musique forte et puis comme je t'ai dit elle s'était mal mixée à l'époque c'était hyper saturé c'était compliqué mais ça a aussi permis qu'on garde dans ce noyau identité puissante en fait et dès que les gens venaient, ils étaient tout de suite aussi attirés par hors du mouvement et de la danse on avait un peu les les amis du krump, qui aimaient être là parce que parce qu'il y avait une culture qui allait avec Comme je t'ai dit, on avait nos musiques, on avait même un style d'accoutrement qui était différent des autres. On avait notre langage. Depuis tout à l'heure, on parle Crump, Lab, Fame, Big. On avait notre langage qui n'était dans aucune autre danse. Et ces choses-là, ça attire. Mais ça peut aussi repousser quand on ne connaît pas. Et quand tu ne peux pas l'expliquer, c'est là où les ponts se brisent. Et je trouve qu'aujourd'hui, il y a des gens comme toi ou comme moi qui ont cet intérêt de créer des ponts qui font que c'est plus facile pour les autres de comprendre.
- Speaker #1
aujourd'hui t'enseignes au sein d'une école à Genève et c'est carrément l'entièreté de tes élèves ne sont pas des crumpers voilà totalement ils font partie d'une école artistique je sais pas une académie de
- Speaker #0
mouvement en général les gens viennent du ballet depuis 15 ans d'autres viennent du contemporain, du cirque du parcours le mouvement il est mis euh... Il est mis en valeur dans cette académie. C'est toute une nouvelle aventure. Je m'étais dit que j'arrêtais de donner des cours dans les écoles de danse parce qu'il y avait ce côté aussi où on arrachait un petit peu à travers le fait que ce soit un hobby, que les gens viennent après le travail pour une heure de cramp. C'était plus, je viens des fois pour me relaxer. Et je ne me retrouve pas moi dans cette manière-là, aujourd'hui en tout cas dans mon...
- Speaker #1
Ce n'est pas comme tu l'as appris.
- Speaker #0
Ce n'est pas comme je l'ai appris, mais à un moment... Pour l'exprimer, pour que le crumb soit ouvert, on était obligé de passer par là et ça m'allait. Ça m'allait de pouvoir, c'est mieux que rien, si tu me donnes une heure, en tout cas je suis content de pouvoir te parler du crumb. Et aujourd'hui,
- Speaker #1
il était payé aussi.
- Speaker #0
Ouais, ouais. Il y a beaucoup de gens qui ont profité du crumb parce qu'on n'avait aucune connaissance de ce qu'on proposait aux gens. C'est un moment où, je me rappelle, on était payé avec des cheeseburgers pour des shows qu'on faisait. C'était très très compliqué, les cachets qu'on prenait à l'époque. compliqué. On était juste contents d'être acceptés. Dis-toi que tu passes une semaine à te faire rejeter tous les jours, de tous les points et tout d'un coup, à la fête de la musique, on te dit « Ouais, t'as une scène. » Mais me parlez pas d'argent. J'ai le droit de danser devant des gens. C'est tout. Et bien sûr que certains en ont profité. Et nous, ça nous a appris aussi à comprendre l'importance de notre danse, tu vois. Mais pour revenir à l'école dans laquelle je donne des cours aujourd'hui, l'histoire, en fait, c'est qu'on m'a proposé ce projet dans lequel le krump a une grande partie. Et surtout qu'il y ait un suivi intéressant, vu que c'est eux ce qu'ils veulent faire de leur vie. Et là où moi je me retrouve, c'est que je peux les suivre. Ils sont là lundi, mais ils sont là aussi lundi prochain. Et le lundi d'après. Et ils veulent que leur vie, ce soit la danse et le mouvement. Et là moi je me retrouve, parce que je peux t'apporter quelque chose en fait. Et je peux le suivre, c'est quelque chose.
- Speaker #1
Mais c'est une nouvelle manière d'enseigner du coup que tu as dû appliquer.
- Speaker #0
Alors elle ressemble plus presque à ce que je fais avec les gens avec qui je suis proche. Dans le sens où il y a un vrai suivi des bases qui sont apprises. Et puis il y a le temps pour moi. de t'expliquer la culture. Et donc, en fait, j'étais beaucoup plus proche de ce que moi, comment on me l'a appris et de comment j'aime l'apprendre aux gens, en fait. Donc, c'est une aventure dans laquelle je me retrouve.
- Speaker #1
C'est beau.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
c'est beau. C'est surprenant, surtout, je trouve. La première fois que j'ai vu certains des élèves, je me suis dit, mais en fait, c'est des mecs qui font du parkour, c'est des gens qui font du ballet et d'un coup, ils vont faire du krump.
- Speaker #0
c'est fou et puis de voir en fait Le niveau de connexion qu'ils ont avec leur corps, c'est ça qui est fort. Et de dire que tu peux leur... C'était même challengeant au début, parce qu'ils ont des capacités physiques qui sont bien au-dessus des miennes, la plupart. Et je leur apprends les trucs, et puis eux le dépassent presque. Mais de l'autre côté, t'es le gardien aussi d'une éthique de travail, d'une direction, et puis aussi d'un message qui vient avec. Et c'est pas juste l'esthétique. il est là le combat avec ces danseurs surdéveloppés physiquement de quoi on parle en fait, quel est ton message est-ce que t'as envie de dire quelque chose ou t'as juste envie de mettre en avant une esthétique donc t'es connecté à ton corps mais pour lui faire dire quoi c'est comme avoir une très belle diction avoir un contrôle de ta langue et de la langue française parfaite mais si t'as pas de message, ça m'intéresse pas de t'entendre parler je préfère mille fois quelqu'un qui a trois mots mais qui a beaucoup de choses à dire. Et donc, avec ces danseurs-là, le combat, il est plus, maintenant que vous avez compris un peu les bases physiques et comment vous connecter avec ces bases-là, avec votre corps, qu'est-ce qu'on a envie de dire ? Et là, tu es obligé de puiser en toi et tu en reviens à quelque chose qui est du niveau d'une prière un peu et tu reviens à l'essence du krump, que tu ne peux pas éviter. Tu peux l'amener aux Jeux Olympiques, tu peux l'amener où tu veux dans les clips, à un moment donné, tu dis quoi avec ? Et si tu veux puiser dans le crème, tu vas finir par arriver à ce stade-là de l'essence, à ses origines en fait. Word
- Speaker #1
Très bien. Ces dernières années, on va parler de... Il y a une ou deux questions un peu plus générales, mais ces dernières années, on a vu beaucoup de crumps sur les réseaux, de plus en plus. En tout cas, j'ai l'impression que c'est revenu quand même assez en force après plusieurs années. Donc, on a vu une sorte de retour sur le devant de la scène. et notamment moi je justifie ça par exemple en voyant des crumpers qui font des vues énormes sur Instagram, des crumpers qui vont en finale d'énormes battles internationaux. Ce comeback, il correspond à quoi ? Il vient d'où ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si j'arriverai à mettre le doigt sur d'où il vient. Ce qui est sûr, c'est que maintenant sur... Toutes les plateformes de danse que les gens appellent les danses urbaines, tu retrouves du krump. Et les gens qui sont les acteurs principaux d'autres danses urbaines sont inspirés par le krump et l'avouent. Et maintenant, le krump est un peu plus bankable. Tu retrouves des gars comme Outrage qui fait la tournée avec Usher, Mio. qui fait la tournée avec Maria Carey, qui ressort d'une tournée avec Madonna ou avec Beyoncé, Concrète qui était avec Beyoncé, Concrète qui était avec Kendrick Lamar, enfin, c'est sur les grandes scènes du hip-hop, tu retrouves du crump. Sur les grandes scènes des danses hip-hop, par exemple des grands battles Red Bull ou des grands battles Fusion Concept ou les plus grands battles internationaux, All Style, ceux qui arrivent en finale ou qui gagnent la plupart, ils font du crump. Donc en fait, si tu peux plus échapper, tu regardes aux danses Merci. Tu ne peux plus y échapper. Et même sur les théâtres, tu retrouves certaines des plus grandes représentations qui se font actuellement, il y a des krumpers dedans. Donc je pense que tu ne peux plus vraiment passer à côté.
- Speaker #1
Comme tu t'es dit, ça s'est un peu démocratisé, etc. En termes de niveau, est-ce que les niveaux se sont égalés ? Parce que c'est un peu comme dans tout, quand on commence une danse en Europe... On regarde les Américains d'une certaine manière. Pour le break, je sais que ça regardait les Américains d'une certaine manière, les Japonais, etc. Puis il a fallu qu'il y ait des Français qui fassent aussi, qui gagnent des concours internationaux pour se dire non mais en fait, notre danse, elle est valide aussi et on sait bien le faire. Est-ce que déjà, premièrement, il y avait cette appréhension dans le krump et est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire assez facilement que le niveau suisse européen et ben
- Speaker #0
il est legit je pense que comme tu viens de dire au début c'est toujours d'où vient l'endroit on touche pas Los Angeles ils appellent ça la Mecca pour le krump les légendes, les premières inspirations que t'as eu elles venaient de là bas mais au jour d'aujourd'hui je pense que c'est un fait pour tout le monde la scène européenne est bien plus développée et le niveau est bien plus haut qu'aux Etats-Unis au jour d'aujourd'hui et les événements proposent ici en Europe aujourd'hui les championnats du monde que ce soit E-Lest, Battle ou EBS sont au dessus de tout événement mondial il y en a un au Japon aussi, KYOBI mais ils n'en ont plus vraiment au state qui sont à ce niveau là et si on prend au chiffre t'as beaucoup plus de meilleurs crumpers européens qu'aux Etats-Unis et les américains pour ceux qui ont l'humilité de le dire pour la plupart avouent que c'est la scène européenne qui regarde YouTube en fait tu vois Ah,
- Speaker #1
c'est vrai.
- Speaker #0
Donc oui, bien sûr, on n'a pas à avoir honte de notre scène et encore moins de notre scène suisse pour nous. Où on a notre scène suisse féminine qui est à un niveau intouchable. On a une Soli, une Valaisanne qui est multiple championne du monde. Presque imbattable. Aujourd'hui, c'est le plus haut niveau que tu puisses atteindre. On n'a vraiment pas à avoir honte.
- Speaker #1
Et ça, tu penses que ce côté-là... ça aide les plus jeunes aujourd'hui à travailler plus dur, à y croire et vouloir aller aussi haut. Parce que tu vois, quand toi tu es avec 15-16 ans, ton but ce n'était pas d'être champion du monde.
- Speaker #0
Non, loin de là, moi je voulais...
- Speaker #1
Toi tu voulais faire partie d'un truc peut-être juste.
- Speaker #0
Je voulais juste faire la différence dans les Warriors.
- Speaker #1
Exact, au Chrome Game peut-être que c'est là que tu voulais performer. C'est tout ce que j'imaginais.
- Speaker #0
Mais est-ce que... Tu vois, c'est une très bonne question. Je me pose, je ne me suis jamais posé cette question, mais j'ai l'impression qu'il doit y avoir un hic à quelque part. Parce que je ne sais pas si c'est le vieux crumper en moi qui réagit comme ça, mais j'ai l'impression de ressentir que la soif est moins ardente que quand moi j'ai commencé.
- Speaker #1
Ils n'ont plus la dalle.
- Speaker #0
C'est ça que j'ai l'impression. Je ne sais pas si c'est le fait que les connaissances soient si facilement accessibles et aussi les crumpers de grand renom si facilement accessibles. Aujourd'hui, tu as n'importe qui que tu peux faire venir ici pour le bon prix. Tu vois, avant. Ils ne pouvaient même pas imaginer. Ils n'ont pas le passeport. Il n'y a aucun moyen. Tu regardes un DVD et tu te la fermes. Et c'est tout ce que tu auras. Et tu comprends ce que tu veux comprendre de ce DVD. Et maintenant, j'ai l'impression que l'appétit de prouver quelque chose, il est moins là. c'est peut-être un message qui est lancé c'est un bon message j'essaie de faire ma part en vrai peut-être que c'est plus la saison de prouver des choses peut-être que c'est la saison de se développer, je sais pas j'accepte ce qui se passe actuellement et j'essaie d'être une aide dans cette génération actuelle mais si tu veux la comparer, moi j'ai l'impression qu'il y avait plus de soif de prouver quelque chose avant et c'est peut-être aussi dû au fait que on n'était pas accepté, maintenant qu'on est accepté c'est plus facile, tu peux faire du cramp besoin vraiment de prouver quelque chose. Tu fais du krump, ben cool quoi.
- Speaker #1
Mais est-ce qu'on le veut si c'est possible ?
- Speaker #0
Ben ce serait beau.
- Speaker #1
Je veux dire, est-ce que tu serais devenu Lil Style Ripper si tu savais que c'était possible ? Est-ce que je veux dire c'est des self-reflection qui peuvent être discutées, mais je pense que c'est intéressant. Et big up évidemment à toutes ces personnes qui performent au niveau mondial et qui sont en Suisse. Tu es impliqué dans plusieurs projets. personnellement, comme la création d'un livre que j'ai juste derrière moi, Cramp Scene, ou alors l'organisation d'événements. C'est-à-dire qu'à Genève, en tout cas, je n'ai pas envie de blesser qui que ce soit, mais à Genève, c'est vrai que quand il y a des labs, c'est souvent sous une impulsion de ta part ou dans une salle que tu as à disposition. Après, il y en a peut-être d'autres qui le font aussi, mais moi, c'est ce que je vois. est-ce que tu peux nous dire où est-ce que ça se situe dans ta vision de la transmission ou de ta place dans la culture krump ? Est-ce que c'est quelque chose qui est hyper important pour toi et que tu veux continuer à cultiver ? Est-ce que c'est quelque chose qui incombe de ta responsabilité de big homie ? Ça vient d'où ces choses que tu fais, ces différentes choses que j'ai mentionnées ?
- Speaker #0
Ouais, écoute, pour moi, c'est... J'ai l'impression que c'est... C'est la seule chose qui me fait encore bouger aujourd'hui. La seule chose qui me fait vibrer, c'est comment impacter, comment laisser une sorte d'héritage derrière toi. Quand le jour où tu finisses, on puisse dire, « Dejen, il a aidé à ça. » Et même quand je te dis ça, j'entends encore de l'ego. L'ego, il est différent de quand j'ai commencé. Mais peut-être que c'est juste... Je sens que ça urge en moi ce besoin de laisser quelque chose en partant. Et c'est plus fort que moi. et de tout simplement assumer ma place. Parce qu'à un moment donné, tu ne peux pas... Et puis je le vois trop chez des gens qui étaient de la même génération que moi, qui vivent de la légende qui s'est faite sur eux. Et c'est ce que je refuse. Si je suis actif encore aujourd'hui, je veux être à mon prime. Que ce soit dans comment est-ce que je l'impacte, que ce soit dans ma danse, que ce soit dans mon discours, j'aimerais pouvoir être au top de mon game. Je pense que c'est de ma responsabilité de faire de mon mieux pour... Organiser quand je peux organiser, être là quand je peux être là, aider quand je peux aider. Je fais de mon mieux, j'essaie de faire de mon mieux actuellement et ce n'est pas facile.
- Speaker #1
Mais du coup, tu dis que tu veux rester au top, tu veux rester prêt. Ça veut dire que les battles aujourd'hui, ça te nourrit toujours ou juste être actif dans la culture ? J'ai évidemment des jolis souvenirs d'une vidéo, enfin une demi-vidéo, où tu es un... un américain et j'ai pas dit demi vidéo pour rien est-ce que c'est plus maintenant ces choses là participer à des projets d'ailleurs Big Up a j'ai pas envie de me tromper donc je vais prendre le livre Mamou et Ilaria c'est ce qui est mis sur le livre donc Big Up à vous les filles vous avez fait un travail incroyable j'ai ce livre en face de moi et d'ailleurs Pour ceux qui l'ont vu ou pour ceux qui veulent le découvrir, allez jeter un oeil, vous pouvez m'écrire aussi, je peux essayer de vous transmettre les liens, mais c'est un magnifique livre qui parle de toute la culture, enfin pas de toute, mais de plusieurs aspects de la culture krump, qui a énormément de photos, il y a quelques histoires, il y a quelques...
- Speaker #0
échanges, je ne sais pas si je dirais jusqu'à interview, mais il y a vraiment des images magnifiques, c'est un travail de qualité, il y a des super photos, la qualité du papier, bref, c'est vraiment un super livre à découvrir pour découvrir un peu le krump, la culture suisse, il y a pas mal d'acteurs suisses qui sont dedans et c'est aussi un parfait coffee table book. donc c'est magnifique mais c'est participer à ce genre de choses qui t'anime, c'est participer à des battles écoute ça en tout cas,
- Speaker #1
des choses comme ça qui sont timeless je pense que c'est ce qui me garde le plus actif c'est ce qui réveille encore en moi une fibre créative et puis quelque chose qui me fait vibrer en fait c'est ce qui te fait get off C'est si...
- Speaker #0
t'avais trop hâte j'avais trop hâte
- Speaker #1
Get Off explique ce que c'est Get Off parce que non mais les gens ils peuvent pas comprendre c'est quand on danse c'est c'est un état c'est quand on arrive à cet état que t'as décrit tout à l'heure non la transcendance on appelle ça plus le spaz le Get Off c'est plus quand t'es dans une sorte de cohésion totale entre la musique et toutes tes bases et ton groove t'es dans ton pace t'as ton rythme et là en gros c'est le C'est un peu le vrai toi dans son entièreté, on va dire, de manière organique. Oui, bien sûr que ce genre de projet, c'est ce qui me fait le plus vibrer. Les battles, un peu moins. D'ailleurs, pendant longtemps, j'ai arrêté les battles parce que j'étais dans une période de ma vie où j'avais un peu arrêté la danse. Je n'avais plus vraiment me situer. J'avais fait un gros travail sur moi, sur ma foi. Et quand j'ai découvert un petit peu là où je voulais aller avec ma foi et dans mes croyances, Je me suis dit mais ça colle plus du tout avec ma manière de voir les battles. Mon seul désir c'était d'éteindre. C'était mon seul désir.
- Speaker #0
Littéralement éteindre.
- Speaker #1
De détruire la personne d'en face. Et j'étais en mode mais Dieu ça colle pas du tout avec ce que tu veux que je fasse dans ma vie. Je peux pas te prier lundi et puis lundi soir éteindre les gens en voulant les tuer. Et puis je sentais que mon cœur il était pas bon quand je faisais ça. Donc j'ai arrêté les battles d'un coup, même la danse pendant un moment. Jusqu'à ce que je découvre et que je me rende compte que c'est un don la danse. C'est une grâce que Dieu me fait d'avoir ces talents-là, ces facilités, même si je travaille pour, d'avoir ces facilités, d'impacter les gens à travers ma danse. Et je me suis dit, OK, ça ne m'appartient pas, en fait. Je me dois de travailler pour et je me dois aussi de le proposer. Je ne peux pas le garder pour moi. Et là, toute ma démarche de danse, elle a complètement changé. Et mon regard sur ma danse aussi et mon entraînement. Et comment est-ce que je fais face à ça ? Et mon... Est-ce que je l'utilise pour mon égo ou est-ce que je l'utilise pour traduire quelque chose ou pour apporter un message ?
- Speaker #0
Bref,
- Speaker #1
on va dire que le plus grand tournant de ma vie de danse et de ma vie tout court, elle s'est faite à ce moment-là. Et ça m'a pris du temps avant de reprendre la danse et les battles bien plus tard. Quand j'ai appris à revoir qu'est-ce qu'un battle pour moi, qu'est-ce que je combattais, pour quelles raisons, qu'est-ce que je voulais dire. Et je me suis rendu compte qu'il n'y a pas tous les combats qui sont des mauvais combats et qu'il y a certains combats où tu peux aussi exprimer des choses et du coup j'ai revu le battle Je me suis retesté à cette expérience-là. Après, pour être honnête avec toi, je ne suis pas plus fan que ça des battles en grand événement où tu as 40 secondes de round. Après sélection, on est 400. Après, tu as 30 à 40 secondes de round par battle où j'ai l'impression que je pourrais faire une intro de 40 secondes. Mais c'est un bon exercice parce que ça t'apprend à synthétiser ta danse, ça t'apprend à synthétiser aussi ton message. Mais c'est très encombrant. Et ce n'est peut-être pas l'endroit où je me sens le mieux. J'aime les défis, donc je le fais. J'ai fait les deux derniers championnats du monde en Allemagne et puis en France, à Paris. Et j'ai pris du plaisir. Mais je préfère, moi, ce qu'on appelle les street battles où tu peux avoir deux à trois rounds et les règles sont un peu moins définies. Tu peux choisir ta musique ou pas et puis avoir des rounds un peu plus longs. Tu peux vraiment imposer ton style. Je me retrouve à prendre du plaisir dans ces styles de battles-là. Mais les projets comme ceux que tu as montrés là, c'est ce qui me fait le plus vibrer. Comment est-ce que... Je peux être une pièce maîtresse pour ma communauté. Et on nous voit beaucoup danser, mais ça, ça n'existe pas encore, un magazine comme ça. Et de savoir que tu peux participer à ça et y apporter une plus-value, moi, ça me fait tuer.
- Speaker #0
Mais il n'y a pas que ça que tu as fait.
- Speaker #1
Comment ça ?
- Speaker #0
Ben évidemment que non. Parce qu'écoute... Ben il y a eu évidemment des t-shirts qu'on a beaucoup vus à beaucoup de battles. Donc des t-shirts qui portent des messages en lien avec le krump. Et ça c'est des choses qui ont plutôt bien résonné. J'ai pas envie de dire bien marché parce qu'après on voit l'aspect pécunier. Mais qui ont bien résonné. Et ça c'était quelque chose dont tu avais envie depuis longtemps.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
en toute honnêteté,
- Speaker #1
ça s'est fait comme ça. Je me suis écouté, j'y suis allé. Je préparais ce championnat du monde en Allemagne, qui était exactement l'année dernière, fin septembre de l'année dernière, fin août de l'année dernière. Et j'avais à cœur d'aller là-bas en portant quelque chose. Plus que mes habits, c'est en portant un message. Et pendant que je préparais mon corps et ma danse, j'essayais aussi de préparer mon cœur. Qu'est-ce que je vais dire là-bas ? Et c'était tellement fort en moi que c'est arrivé à la finalisation de dire je veux le porter physiquement. Il faut que même quand je ne le danse pas, on puisse sentir que je viens avec quelque chose. Et je me suis questionné sur comment est-ce que moi je vois ce championnat du monde. Et c'est souvent quelque chose où dans ma jeunesse, c'était le moment où tu vas pour prouver ou bien pour essayer de voir les Américains ou de voir tel et tel. Et je trouvais que c'était le bon moment pour rappeler aux gens que tu viens de quelque part. tu viens de quelque part et que tu peux en être fier tout autant que que t'aimes voir les autres tu devrais pouvoir être tout aussi fier de venir d'un mouvement en fait qui a sa richesse qui est qui a son c'est une mine d'or en elle-même tu vois et de porter ce message là ça me tenait à coeur donc j'ai fait ce t-shirt là supporter local cramp movement qui était comme un trait de photo d'ailleurs ouais c'était comme un rappel en fait c'était juste un rappel on est tous là on vient tous d'ailleurs mais oublie pas que tu viens de quelque part en fait tu vois parce qu'on se perdait souvent quand on allait dans ces événements plus jeunes t'es avec les français, tu veux faire comme les français t'es avec les kinris,
- Speaker #0
tu veux faire comme les kinris et c'est très suisse je trouve que certaines fois et peut-être que ça peut aussi être causé parce qu'on est un pays où il y a plusieurs langues donc on a plus de mal à créer une identité mais c'est pas dans tous les aspects mais je trouve que ça c'est assez Enfin, ça arrive assez souvent avec les Suisses.
- Speaker #1
En tout cas, ça résonnait beaucoup avec nous.
- Speaker #0
Et surtout avec la langue, tu vois. On va plus facilement vers un tel ou une telle culture, etc.
- Speaker #1
Je pense. Pour moi, en fait, ce rendez-vous, c'est le rendez-vous de la crise identitaire. C'est l'endroit où tu as des gens qui sont trop forts. C'est les championnats du monde. C'est les mecs que tu vois sur Internet. Ils viennent avec leur groupe. Et si toi, tu n'es pas stable et que tu n'es pas stable dans ton identité, ça peut être un moment où ça te fait flancher. Plein de Suisses sont retrouvés ou plein de gens sont retrouvés là-bas et n'ont pas réussi à proposer leur propre crump à eux parce qu'ils voyaient d'autres personnes à vouloir crumper pour plaire à ces gens-là. Ouais, tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, là, c'était un moment pour moi de leur rappeler « Eh, tu viens de quelque part, viens avec ça aussi,
- Speaker #0
tu vois. » « Viens avec ton quelque part. »
- Speaker #1
« Viens avec ton quelque part, supporte-le, tu vois ou pas. » Et Dieu merci, ça... Je ne sais pas si c'est les gens qui ont senti que ça venait du cœur et puis bon le design qui l'aura plu, bref plein de choses mais en tout cas à chaque fois que j'en sors, j'en ai plus après. Ça part comme des petits pains.
- Speaker #0
Magnifique. J'espère que ça va continuer et qu'il y aura d'autres inspirations à ce niveau-là. C'est vrai que les t-shirts sont très sympas. Je mettrais évidemment des photos. Il y a du stock là ou pas ? Si d'un coup ils demandent, j'en sais rien. Non,
- Speaker #1
il n'y a plus rien. Mais ça va revenir pour EBS. Je suis allé du Kwaïl Est et puis tout est parti.
- Speaker #0
Magnifique. Qu'est-ce qui te ferait arrêter de danser ? Je ne parle pas de malheur ou de choses comme ça, mais qu'est-ce qui te pousserait aujourd'hui à dire « enough » ? Je ne sais pas,
- Speaker #1
je ne pensais jamais continuer avec des enfants, continuer avec le style de vie que je mène.
- Speaker #0
Ton fils, s'il fait du crumb, tu es comment ?
- Speaker #1
Si ça lui plaît.
- Speaker #0
Ok, tu me répondras après. Non,
- Speaker #1
en toute honnêteté, si ça lui plaît. Je me suis retrouvé pas mal de fois à me challenger là-dessus. Au début, j'étais en mode, non, non. Je me suis dit, mais comment est-ce que tu peux défendre un art et puis ne pas vouloir que... Mais c'est venu très vite. Mais j'ai senti en moi ce premier, cette première réaction qui m'a fait penser à mes darons. Et je me suis dit, wow, non, non, non, non, non. On arrête ça.
- Speaker #0
Inception.
- Speaker #1
C'est ça. Bref, il y a du travail. Mais non, écoute, en toute honnêteté, je n'aurais jamais cru. Si tu me mettais le profil que j'ai de ma vie aujourd'hui, il y a 15 ans, 20 ans. J'aurais dit non, j'arrête de danser à ce moment-là. Jamais je danse avec trois enfants, un travail, plein de choses à faire de ma vie, jamais. Et pourtant, je n'ai jamais été aussi à mon prime qu'aujourd'hui. Je n'ai jamais été aussi in touch avec ma danse et avec mon message qu'aujourd'hui.
- Speaker #0
Parce que tu n'as jamais été aussi aligné, je pense.
- Speaker #1
Je pense.
- Speaker #0
Mais du coup, qu'est-ce qui te ferait arrêter ? Tu sais pas ?
- Speaker #1
Je sais pas.
- Speaker #0
On te fait pas d'arrêter, de toute façon.
- Speaker #1
C'est une très bonne question. En tout cas, je le vis comme si j'arrête demain. C'est littéralement, je me dis, quitte à que je danse encore, même si ce n'est qu'un mois, il faut que pendant ce mois-ci, ça rigole pas.
- Speaker #0
Et si t'as un message à passer au Crump Suisse, et je te demande pas d'envoyer des messages pour battle des gens, etc. Pas du tout, mais... Mais tu vois, s'il y avait un message à passer, que ce soit un message de motivation, un message de rappel ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. En tout cas, ce que j'aime chez nous, c'est qu'on a un des seuls pays, et il était reconnu aussi pour ça, c'était notre richesse. Quand on voyageait, c'est le fait d'avoir plusieurs fames,
- Speaker #0
mais un crew.
- Speaker #1
Il n'y avait pas un crew à gauche, on avait un seul crew en Suisse.
- Speaker #0
Est-ce que c'est aussi parce que tout le monde sort d'un seul crew ? En Suisse ? Oui, totalement. Ah ok, c'est pour ça. On avait un crew parce qu'on était deux.
- Speaker #1
naissait de ce crew-là, même s'il y avait quatre femmes, les quatre fondateurs de ce mouvement ici en Suisse. Ils ont réussi à faire un crew et cet esprit-là faisait partie de nous. On est tous dans le même crew. On est tous ensemble, littéralement. Et t'allais en Allemagne ou t'allais en France et chacun a son crew, chacun a sa femme. Des femmes font des crews ensemble, mais t'avais pas cette union qui existait en Suisse. Et les gens venaient ici pour vivre ça, cet état de paix, cet état d'union. C'était notre identité.
- Speaker #0
Ouais, ça se ressent beaucoup.
- Speaker #1
Ouais. Et je pense que ça l'est encore, mais de chercher à être un acteur de cette identité-là. De chercher à... Comment est-ce que moi, je peux amener ma pierre à l'édifice qui est un seul édifice ? Tu vois ou pas ? Je pense que si je pouvais dire quelque chose, c'est... Ok, toi, tu es un crumper suisse. Comment est-ce que toi, à travers ta danse, à travers tes dons et tes talents, comment est-ce que tu permets que la Suisse, elle reste unie aujourd'hui ? Oui.
- Speaker #0
Moi, je ne te gâche pas que c'est quelque chose que j'aime beaucoup. dans le Crump pour avoir été à plusieurs événements. J'aime beaucoup ce côté... En fait, OK, vous venez tous d'une fame, mais il y a assez de monde pour que vous ne vous entendiez pas. Et le fait que... Tu vois, attends, je n'ai pas envie de faire de bêtises ou de manquer de respect, mais... Main event, pardon. Main event, tu vois, l'événement à Lausanne.
- Speaker #1
Royal Rumble.
- Speaker #0
Royal Rumble. Moi, chaque fois que je vais là-bas, je kiffe, tu vois. Je kiffe de ouf. Et je trouve que c'est une organisation de malades. Et vous êtes tous là. Et d'un coup, vous allez faire... Alors, je ne sais pas comment on appelle ça, mais d'un coup, vous êtes tous du côté de Fribourg. Et là, il faut que tu me rappelles le nom de la personne qui donne un peu de mouvement là-bas. Abul, c'était ?
- Speaker #1
Abul Infinite ?
- Speaker #0
Oui, je ne sais pas. Mais de temps en temps, j'ai vu des lives, c'est pour ça. Mais il fait quelques. Du coup, lui, il va organiser ces trucs-là. Et vous allez... tous là-bas. Et puis après, vous allez faire un lab à Genève au Parc des Bastions et vous serez tous là-bas. Et ça, je trouve que c'est une richesse. Et vous avez su, malgré le changement de génération, et là je ne suis pas en train de dire que les grands n'ont pas fait le job, je suis en train de dire juste qu'il y a eu une nouvelle génération et vous le perpétuez. Et je pense que ça, je pense que c'est probablement votre plus grande force. Au-delà de dire Solier, elle a fait championne du monde, etc., ce qui est incroyable. Mais votre plus grande force, moi je pense vraiment que c'est ça. Et c'est ce qui va perpétuer. Il suffit qu'un crumper suisse gagne un concours suisse ou international, tous les crumpers de Suisse vont partager. Et ça franchement, je pense que c'est quelque chose que énormément de gens recherchent, que ce soit dans la musique, que ce soit... dans les eaux de danse, que ce soit dans la vie en général. En permanence, les gens sont en recherche, pas en recherche, mais en attente de la force de la communauté. Et vous, vous l'avez.
- Speaker #1
Là, on en revient à l'éducation. C'est quelque chose qui fait partie de notre ADN, qui nous a été instauré. Et c'est là où les plus anciens, on est aussi gardien de ça. Tu vois ce que je veux dire ? Gardien de... de notre identité, un rappel de quel est l'ADN suisse. Après, tu en fais ce que tu veux. Mais d'où toi tu viens, celui qui t'a appris, il vient d'où ? Celui qui lui a appris, il vient de là, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Ces rappels, des fois, c'est compliqué.
- Speaker #0
Et là, on a mentionné plusieurs noms de crampeurs. Pour tous les crampeurs que je connais, que je ne vous ai pas cités, il n'y a rien de personnel. Il n'y a pas de mal, mais c'est les personnes qui étaient... Le plus à même d'être cité à ce moment-là. Aujourd'hui, si quelqu'un veut rentrer dans ta fame, c'est peut-être possible, c'est peut-être pas possible, je ne sais pas, mais c'est quoi que tu conseillerais à cette personne ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si j'ai des conseils.
- Speaker #0
Un gamin qui rentre dans cette salle, tu sais le gamin que tu étais, qui est rentré dans la salle, qui rentre dans cette salle où vous l'avez, et qui dit, moi j'aimerais crumper.
- Speaker #1
Moi, je serai toujours là. Je pense qu'il n'y a personne en Suisse, en tout cas dans les plus anciens, qui ne pourra pas dire que j'ai été une aide. À un moment donné, moi, je demande des conseils et j'ai été là pour la plupart d'entre eux. Mais de là à rentrer dans une famille, pour moi, c'est une autre chose. Moi, je dirais à la personne qui veut s'entraîner, je suis là, comme je l'ai toujours été. Je t'apprends les bases, je suis là pour t'aider à te développer. Mais si c'est mon style qui t'intéresse, alors là, on peut discuter et apprendre à se connaître premièrement. qu'est-ce qui te plaît, est-ce que tu comprends vraiment et quand je vais te l'expliquer, et pour plein de personnes c'est déjà arrivé où t'as la première étape ça fonctionne, deuxième étape le rendez-vous ça marche un peu moins bien, après ou bien ça marche super bien mais quand je t'apprends le style, ça colle pas et puis là moi ça me décourage ou bien toi ça te décourage, bref c'est comme toute relation humaine, on essaye, on a un projet et sur sa route de ce projet là il peut se passer plein de choses, et peut-être qu'il y a une embûche ou c'est l'embûche de trop et puis on s'abandonne à ce moment là mais moi je pense que ma priorité c'est Merci. c'est pas que tu rentres dans ma fame. C'est de pouvoir t'aider à toi de te développer.
- Speaker #0
Ça va bien par la suite.
- Speaker #1
Et si dans ce développement, tu te retrouves vraiment et que je me retrouve vraiment en toi, ça arrive rarement, mais travaillons.
- Speaker #0
Quand tu crumpes, toi, dans des battles, etc., surtout dans des battles, en fait, c'est des phases préparées ou bien c'est du freestyle ?
- Speaker #1
Freestyle.
- Speaker #0
Ça, c'est quelque chose de commun ou bien il y a aussi des crumpeurs à phase ?
- Speaker #1
Il y a des crumpers à phase, il y a tout style de crumpers aujourd'hui. Il y a des crumpers breakers. Quand je dis crumpers breakers, c'est des gens qui ont fait du break avant et qui aiment vraiment mettre en avant cette idée du break. Après, tu as des crumpers qui exploitent beaucoup le sol. Tu as plein de styles différents. Mais rappelle-moi ta question.
- Speaker #0
Toi, tu danses en freestyle ?
- Speaker #1
Oui, pour moi, en tout cas, je pense que pour la plupart, l'identité du crump se retrouve dans le freestyle. elle a été créée comme une danse de freestyle. Aujourd'hui, tu peux en faire une chorégraphie parce qu'il y a des steps, parce qu'il y a des bases identifiables et identifiées qui font que tu peux te permettre de les exploiter les uns après les autres, mais c'est une danse de freestyle. Et c'est là où tu retrouves l'essence. Parce que cette transcendance, elle vient à travers le fait que tu te confrontes à toi-même, en fait, à ce moment-là. Le fait de faire face à cette fenêtre de temps qui est minime entre le pas que tu viens de faire et le pas d'après, c'est ça qui va te permettre à toi de te dépasser, de faire face à ça et de réussir à le dépasser. et d'avoir ce courage-là. Et c'est ça aussi, des fois, qui va faire aussi que tu te répètes. Je pense qu'il y a beaucoup de choses, de ce que le krump te permet de vivre en toi, qui vient du fait que ce soit une danse du freestyle.
- Speaker #0
Ouais, ok. L'ADN même, c'est ça. Écoute, moi, j'ai posé toutes les questions que je voulais poser. Je ne sais pas, est-ce que tu as l'impression qu'il y a des choses qu'on n'a pas traitées ?
- Speaker #1
Il y a plein de choses qu'on n'a pas traitées.
- Speaker #0
Bien sûr, mais des choses qui méritaient de discuter.
- Speaker #1
Non, écoute, moi, je suis... Je suis satisfait. Si toi, les questions dans lesquelles tu voulais qu'on rentre, on a pu rentrer dedans, c'est bien.
- Speaker #0
Non, ça va. Moi, je suis très satisfait. Cool. Avant que je passe vraiment aux questions de fin, j'ai Adriane de Pretty Patty qui m'a posé la question précédente pour l'invité prochain. Et ça, tu ne pouvais pas te préparer, ne t'inquiète pas. Bien. Sa question, c'est... sachant qu'il a des restaurants, quel est ton souvenir le plus fort que tu as en toi, dans ta tête, sur l'aspect gustatif, nourriture ? Est-ce que tu as quelque chose qui t'a marqué ? Et ça peut être n'importe quoi au final. Ça peut être un biscuit, ça peut être une boisson, mais il y a un truc qui t'a choqué. Tu vois Street Dancer comme ça t'avait choqué ?
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
C'est ce type de choc qu'on recherche.
- Speaker #1
Je suis un mec de la graille. Là, le premier souvenir que je n'arrive pas à enlever de ma tête, donc tu me parles de ça, et pourtant aujourd'hui, je ne suis plus du tout un grand amateur de viande, mais mon premier tartare érythréen, enfin le Cote-Foix, mon tout premier Cote-Foix.
- Speaker #0
Tu vois, ça t'a choqué.
- Speaker #1
Mec, j'ai été traumatisé. Mon premier Cote-Foix, je me rappelle, je suis allé voir la cuisinière et je lui ai dit, dorénavant, quand je viens ici, je veux te dire seulement une chose, comme d'habitude. Je veux que tu me serves ça. magnifique je me rappelle abusé ce premier coup de foie il m'a chamboulé très bien quelque chose qui m'a choqué c'est très difficile tu vois je m'attendais pas à celle là mais
- Speaker #0
moi j'aime bien les desserts tu vois et je me souviens que la première fois que j'ai goûté un crumble à la pomme Ça m'a choqué. Comment ça il y a du biscuit ? Comment ça il y a tout ça ?
- Speaker #1
Premier Sunday Apple Pie, mec.
- Speaker #0
Sunday Apple Pie. Pour moi c'est presque un crumble, tu vois, avec une glace.
- Speaker #1
C'est des bigomis.
- Speaker #0
C'est eux qui m'ont montré ça. Ils l'ont payé ou pas ? Non, ils l'ont pas payé. Ils ont arrêté. En plus, le McDo, ils te le font plus maintenant.
- Speaker #1
J'ai essayé de faire ça la dernière fois, c'était une catastrophe. Ils me l'ont mis dans un carton d'hamburger.
- Speaker #0
Pourquoi ils peuvent pas mettre dans... on n'en parle pas de toute façon on ne va pas en McDon non exactement si tu pouvais passer une heure avec une personnalité de ton choix personne qui t'inspire, vivante, morte
- Speaker #1
Jésus Christ t'imagines une heure avec Jésus il y a quelqu'un qui m'a déjà répondu ça je suis pire premier degré je sais mais il n'y a rien qui a vraiment existé je ne te parle pas de Homer Simpson ou de Barthes Jésus Christ mon frère L'homme sans péché, comme ça.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de questions.
- Speaker #1
Mais qui a plus d'impact que lui ? Je ne sais même pas si j'arrive à en parler, mais Jésus.
- Speaker #0
Il y a deux ou trois personnes qui m'ont déjà dit ça. Et ça fait sens, en fait. Il y a trop de questions. Il y a beaucoup de questions, tu vois. Bien sûr, on a lu des choses, on a écouté, entendu, etc. Mais chaque personne, je pense, a ses propres questions aussi.
- Speaker #1
Je ne sais même pas si je le questionnerais d'abord. Je le regarderais à base de merci.
- Speaker #0
Ah bon bah, bien sûr.
- Speaker #1
T'imagines.
- Speaker #0
Sans transition, ton son du moment ?
- Speaker #1
En toute honnêteté, je n'écoute pas plus de musique que ça. Je n'écoute pas... Ce que j'écoute beaucoup ces temps-ci, je peux te faire écouter si tu veux, parce qu'il n'y a pas de titre en fait. C'est des sons soudanais. Tu ne vas pas te faire croire. J'écoute que de la musique soudanaise.
- Speaker #0
Tu fais la danse avec là ?
- Speaker #1
la danse du coup toi tu fais toi ?
- Speaker #0
moi je fais pas au moins moi je regarde je fais un peu des fois tu vois je savais que tu faisais mais on fait tous hein on regarde on a tous essayé mec attends attends parce que ça je fais ça tous les jours ça met tout de suite le sourire Pour ceux qui n'ont pas l'image, malheureusement, il fait la danse.
- Speaker #1
J'ai une playlist entière de sons soudanais.
- Speaker #0
Très bien. Si tu avais un compte à Instagram à recommander ?
- Speaker #1
FCD Crump, Swiss Crump Movement. Magnifique. FCD Crump, c'est ce qui englobe toute l'information. C'est notre CNN. Toutes les informations Crump mondiales.
- Speaker #0
Ah non. Révolve. C'est toutes nos informations. Shadow, Shade Room.
- Speaker #1
Toutes nos informations sur le Crump. Les événements, les livres, tout ce qui sort un peu va sortir là-bas dans le monde. Et puis, à notre échelle, Swiss Crump Movement.
- Speaker #0
Ok, très bien. Et si tu avais une question à poser au prochain invité ?
- Speaker #1
De quelle manière est-ce que tu impactes ta communauté ? Tu sais quoi ? Laisse-moi réfléchir à ma question.
- Speaker #0
En lien avec ton t-shirt, évidemment.
- Speaker #1
Non, j'ai une meilleure question, désolé.
- Speaker #0
Il a dit une question, moi.
- Speaker #1
Ouais, j'ai une meilleure. De quelle manière est-ce que tu peux supporter ton mouvement local ? Peut-être que ça peut aider pour les autres, parce que je pense que l'invité, il le fait déjà.
- Speaker #0
C'est vrai. Très bien. Je te remercie infiniment pour ton temps. Évidemment, comme chaque invité, tu vas recevoir le cadeau de l'invité. Évidemment, mon partenaire cadeau indissociable LVDD. LVDD.ch. Il a la Spicy Mayo. Alors, les gens, foncez sur la Spicy Mayo. Je te dis, ça va rentrer. C'est comme la bourse. Il y a des gens qui ont pris des 6-7 packs de Spicy Mayo.
- Speaker #1
Elle a duré deux semaines chez moi. C'est bon ? Ah ouais ? C'est bon ?
- Speaker #0
Vous êtes beaucoup.
- Speaker #1
Non, il n'y en a que moi.
- Speaker #0
Mince. Mais bref, LVDD.ch pour tous les produits, notamment la Spicy Mayo qui est le nouveau banger. Tous les manœuvres de Suisse pour les produits, que ce soit du sel pimenté, de l'huile pimentée, des pâtes pimentées, des... différents mélanges d'épices, de poivre. Voilà. Et pour toi, évidemment, j'ai un sel.
- Speaker #1
Pimenté de saut.
- Speaker #0
Donc voilà pour toi. Et pour tous les auditeurs, évidemment, LVDD.ch, je vous recommande fortement, très fortement, triple fortement, la Spicy Mayo. Voilà, le message est passé. Je pense que je suis prêt à m'avancer, que personne ne sera déçu. Et ça donnera un peu de... Ça relèvera un peu vos frites toutes sèches. Alors... Dejan, a.k.a. Blood, a.k.a. Lil Style Reaper, a.k.a. Junior Eazy. Merci. Merci pour ton temps. J'espère qu'on a... J'espère que... Et vraiment, toute la communauté, Chrome qui va écouter, n'hésitez pas à me faire un retour. Parce que j'ai essayé de toucher les points les plus importants, selon moi. Mais j'espère qu'on a touché les choses importantes. de manière générale et merci pour ton temps merci d'avoir transmis merci de continuer à transmettre et longue vie à la blood fame et à toutes les lille homies que je salue tous chaleureusement sans oublier évidemment junior blood et évidemment toute la communauté crump à toutes les personnes que j'ai pas cité à tous les lille homies de la warriors fame et voilà on va conclure comme ça c'est tout ce que j'avais à dire à toutes les auditrices et les auditeurs qui sont encore là, je vous remercie chaleureusement pour votre écoute comme d'habitude, les 5 étoiles sur Spotify Apple Podcast, évidemment il y a toujours la section sondage sur Spotify la section commentaires sur Apple Podcast vous pouvez toujours m'écrire sur Instagram sur le compte Delicated underscore podcast sur Instagram. On est aussi un petit peu sur TikTok, donc allez jeter un oeil. Et on se voit au prochain épisode. Merci et bye bye. Merci d'avoir écouté. Bye bye.