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Il quitte tout pour Tokyo et tourne pour PNL, QUAVO, Adidas et HypeBeast cover
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Dedicated Podcast avec Abi

Il quitte tout pour Tokyo et tourne pour PNL, QUAVO, Adidas et HypeBeast

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1h27 |23/10/2025
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Dedicated Podcast avec Abi

Il quitte tout pour Tokyo et tourne pour PNL, QUAVO, Adidas et HypeBeast

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1h27 |23/10/2025
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Description

De Bienne à Tokyo, de Hypebeast à Adidas, jusqu’à Quavo à Dubaï — Antoine , alias Antonio Delavega, revient sur dix ans d’un parcours marqué par le risque, la foi et l’évolution.

Dans cet épisode, on retrace son chemin : ses débuts en Suisse et le manque de reconnaissance locale, son départ pour le Japon sans argent mais avec une vision, les collaborations avec Dr. Dre, PNL ou Ateyaba, et son retour gagnant dans l’industrie avec Hypebeast, Uniqlo, Rimowa et Adidas.

Antoine parle sans filtre de ce que ça coûte de croire en soi, de la solitude de l’expatrié, du stress de la performance, mais aussi de la puissance de la visualisation et de la foi dans les moments les plus durs.

Un échange brut, inspirant, et rempli d’anecdotes folles sur dix ans d’évolution créative.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcasts ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out.

  • Speaker #1

    What's up, y'all ? You're tuning in to the Dedicated Podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. On est de retour pour cet épisode numéro 37. Alors comme vous le savez bien, j'aime bien faire des références au sport numéro 37 comme Ron Artest qui s'est ensuite renommé Meta World Peace. C'est quand même une folie au vu des choses qui se passent en ce moment. Aujourd'hui, j'ai la chance d'enregistrer dans un cadre incroyable à la Villa Castellana Neuchâtel. Donc déjà tout premièrement, merci à eux. J'ai un invité qui nous vient de très très loin, qui nous vient de très très loin, il a été au Japon, il a été évidemment en Suisse pour démarrer mais il a été au Japon, il a été à Londres, il a été à plusieurs endroits, aujourd'hui il est plutôt du côté des Émirats et c'est assez fou parce qu'aujourd'hui, le jour où on enregistre, on est le 3 octobre et le jour où cet épisode sortira, ce sera sûrement bien après, mais... Ça fait exactement dix ans qu'il a quitté la Suisse parce qu'il a quitté la Suisse le 6 octobre 2015. Je suis avec Antoine, a.k.a. Antonio de la Vega. Je ne sais plus s'il va toujours à travers ce nom, mais Antoine, comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Salut, salut, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, c'était quelque chose qui était prévu depuis longtemps, mais bon, tu t'es exilé, donc on ne maîtrise pas toujours ton timing. Antoine, on va parler de beaucoup de choses pour que les gens puissent comprendre. Alors tu es, on pourrait donner plein de noms, réalisateur de vidéos, vidéaste, vidéoéditeur, etc. Créateur de contenu d'une certaine manière pour tes clients. Tu as grandi en Suisse. Aujourd'hui, comme j'ai dit, tu vis aux Émirats. Donc on va essayer d'aller à travers toute cette époque. On a parlé de dix ans là, presque à trois jours près. Donc on va essayer de parler de tout ça, mais on va commencer avec une première question. J'ai dit que tu faisais de la vidéo, etc. Tu m'avais dit dans un appel que la vidéo, elle t'est tombée dessus un peu.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est un peu une histoire incroyable. Déjà, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #2

    Ça me fait plaisir depuis l'époque où on devait organiser cette discussion.

  • Speaker #0

    C'est très vrai.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que, comme tu disais, la vidéo, elle m'est tombée dessus. En fait, à l'époque, j'avais aucune idée de l'ampleur du marché digital et comment ça allait prendre.

  • Speaker #0

    C'est une autre époque aussi.

  • Speaker #2

    C'est une autre époque, on n'avait pas assez de recul.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux sont encore pas faibles parce que Facebook est là, mais il n'y a pas les réels.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas l'époque des réels, le vertical c'était inconnu. Et aussi la manière dont on consommait les vidéos. Aujourd'hui, le nombre de vidéos qu'on regarde par jour, que ce soit... en scrollant, que ce soit à l'extérieur, tu vois, il y a des supports, il y a des écrans. Je te parle d'une époque, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, mais ça fait déjà 10 ans, ça n'existait pas. Tu avais une chaîne YouTube, tu regardais la télé et puis voilà.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu démarres comment toi ?

  • Speaker #2

    Comment je démarre ?

  • Speaker #0

    Ta première vidéo, c'est quoi en fait ?

  • Speaker #2

    La première vidéo que je fais... C'est une after movie dans un club.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    À Bienne. Exactement. Je start à Bienne, j'ai un ami qui organise une soirée, voilà. J'avais une caméra à l'époque. C'était aussi un concours de circonstances, c'était pas prévu, mais c'est comme ça que je commence.

  • Speaker #0

    Et la vidéo, elle était bien ou ?

  • Speaker #2

    Je peux plus la regarder. Ça a tellement mal vieilli, laisse-moi dire.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, sur le moment, t'étais à ton max.

  • Speaker #2

    Ouais, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, quoi. Donc ça, c'était tes premiers projets. Puis après, j'imagine qu'il y a d'autres projets qui s'enchaînent. Mais qu'est-ce qui te fait te dire, OK, là, maintenant, j'ai fait quelques after-movies, j'ai fait telle vidéo, peut-être que tu t'es même approché de certains rapports. Qu'est-ce qui te fait te dire, OK, j'aimerais faire ça pour de vrai ?

  • Speaker #2

    En fait, je commence à prendre goût. En fait à l'époque je travaillais dans un magasin Apple, l'équivalent, ça s'appelle Comac. Xavier Comac, tu te rappelles du magasin Comac ? On avait l'équivalent mais à Bienne. Et je me rapproche petit à petit de ces logiciels de montage. J'avais aucune idée.

  • Speaker #0

    Parce que jusque là tu bricolais ?

  • Speaker #2

    J'ai bricolé, voilà c'était des outils gratuits qui étaient à disposition et ça m'intéressait, j'avais envie de changer aussi, j'en avais marre. J'ai beaucoup d'anecdotes à te raconter par rapport à ça. Mais ouais j'ai senti qu'il y avait quelque chose et il fallait que je pousse le truc. Comment je ne savais pas mais il fallait que je le pousse.

  • Speaker #0

    Donc là tu avais ton petit taf et en même temps tu faisais tes vidéos, tu t'équipais etc. Exactement. Au fil du temps. Exactement. À partir de ce moment-là, comme on a dit il y a quelques secondes, les réseaux sociaux c'est très limité. Donc c'est quoi le marché ? C'est quoi qu'on a à disposition ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que même avant de parler de marché, je dirais le rapprochement, l'approche. Comment les gens perçoivent la vidéo, c'est totalement différent de comment on voit les choses aujourd'hui. Tu vois si maintenant je prends une caméra, je commence à filmer, les gens ont l'habitude, ils vont peut-être te laisser faire ton move, mais on va pas trop se poser de questions. A l'époque, en tout cas pour moi, 2015 ou même avant en fait, je te parle de ça, voilà 2013, quelque chose comme ça, on a l'habitude de prendre des photos. Donc les gens te laissent prendre des photos. Tu sors une caméra tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est un peu flippant.

  • Speaker #2

    C'est flippant. Les gens sont nerveux, font des gestes.

  • Speaker #0

    Alors qu'aujourd'hui, on a des lunettes qui filment.

  • Speaker #2

    On a des lunettes qui filment. À l'époque, c'était vraiment quelque chose. Mais qu'est-ce que tu vas faire avec cette vidéo ? Je ne comprends pas. C'est quoi ? C'est la télé ? Ah, ce n'est pas la télé. Tu es quoi ? Tu es YouTuber ? C'est un peu là où je me positionne. Je commence à comprendre qu'il y a quelque chose d'autre. Je n'ai pas envie d'être YouTuber et je ne travaille pas pour une télé. Donc ouais.

  • Speaker #0

    Mais l'inspiration tu vas la chercher où ? Parce que tu vois je sais pas, aujourd'hui tu te dis ok si quelqu'un démarre maintenant il peut se dire ok je vais voir ce que Antoine y fait, ce que un tel y fait etc à l'époque comme on a dit sur les réseaux c'est pas trop ça encore. Il y a Youtube par contre c'est vrai il y a des noms qui deviennent connus, enfin moi un nom qui me vient en tête c'est genre Chris Macari tu vois avec les clips de Booba qui a vraiment implémenté son nom tu vois. J'en regardais beaucoup à l'époque. Où est-ce que tu as cherché ton inspiration en disant « Ok, moi je vais faire de la vidéo, mais j'aimerais que ça ressemble à ça ou à ça. »

  • Speaker #2

    Franchement, je n'étais pas vraiment branché clip au début. Je me souviens même regarder des clips avec des amis. Ils étaient beaucoup plus intéressés que moi. Et d'ailleurs, ils me faisaient la remarque. Ils me disaient « Ah, mais tu n'es pas vraiment branché clip, toi. De toute façon, tu ne comprends pas. » Aujourd'hui, on en rigole parce que ça peut changer. Mais c'est vrai que Chris Macari, tu citais. C'est clair, c'est des artistes que j'ai suivis dès le début et c'est vrai, ça donnait envie. En fait, je pense que c'est l'idée aussi de pouvoir créer, de pouvoir t'exprimer. On est clairement des artistes en fait. Donc tu vas avoir des peintres, tu vas avoir des musiciens, tu vas avoir des chanteurs. En fait, tu as en plus des photographes, tu as les vidéographes. Tu peux utiliser des mouvements, un espace, rajouter une... En fait, tu peux jouer avec les lumières, tu peux jouer avec... les acteurs ou les figurants qui sont dans ta composition, mais tu peux aussi rajouter une musique. Tu peux passer un message différent.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que les vidéastes, les photographes, les graphistes, vous êtes dans un monde qui est très compliqué parce que non seulement tout le monde a besoin de vos services, mais souvent les gens n'ont pas beaucoup de budget. Donc en fait, ils veulent un truc bien, pas cher. je vois souvent sur les réseaux je cherche graphiste, pas trop cher je cherche vidéaste, pas trop cher mais au début toi quand t'es à Bienne, tu fais tout ça donc t'as ton petit job à côté pour faire un peu de l'argent mais est-ce que tu t'arrives facturé dès le début ou au début c'était échange de bons procédés et surtout comment tu gérais cette frustration parce que tu le fais une fois, deux fois, trois fois après je pense que ça génère un peu de frustration

  • Speaker #2

    Ouais, intéressante ta question. Je pense que c'est un peu tout. Grâce aux soirées par exemple, à l'époque je travaillais plutôt vers les clubs, vers les DJ, je pouvais me faire quelques centaines de francs. À l'époque c'était beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et j'expliquais aussi à ma mère, j'habitais avec ma mère à l'époque, que je pouvais faire par exemple une vidéo le vendredi soir, je vais filmer, je reviens, je vais faire une deuxième le samedi. Et peut-être une fois, si c'est un week-end prolongé, le dimanche également, tu fais un prix et je peux... A l'époque, je ne sais plus, je recevais quelque chose comme 600 francs suisse. Et tu vois, c'est la moitié d'un bon petit salaire pour certaines personnes. C'est le salaire d'un apprenti, tout dépend de l'âge. Moi, j'étais vraiment jeune à cette époque. J'avais la vingtaine, j'avais le début vingtaine, 21, quelque chose comme ça. Donc oui, j'arrivais à avoir un peu d'argent de poche. Par contre, j'étais passionné aussi. J'avais envie de travailler avec des artistes. J'avais envie de pousser ce côté directeur artistique. À l'époque, je ne le savais pas encore. mais j'avais envie de créer des univers visuels. Et tu vois, l'approche, elle était belle. Donc là, il n'y a pas vraiment un aspect financier.

  • Speaker #0

    Oui, la passion prenait le dessus. En fait, quand le projet t'intéressait, tu étais prêt à le faire parce que... Tu avais l'impression d'être aligné avec le projet artistique.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu fais combien de temps à filmer à Bienne ? Parce qu'après, on en a déjà parlé, après tu vas bouger, mais tu filmes pendant combien de temps ?

  • Speaker #2

    Écoute, comme je te disais, c'est un peu un concours de circonstances. J'ai mon voisin, à l'époque il avait 86 ans, je le croise dans l'ascenseur et il me montre sa caméra. Et il me dit, je viens d'acheter cette caméra, je vais pouvoir filmer. Il me montre un peu ses clips, complètement flingué, il ne savait pas l'utiliser. et il s'énerve un peu en me montrant en me disant je sais pas trop bien l'utiliser si tu connais quelqu'un qui est intéressé et qui voudrait l'acheter passe me voir et en fait moi ça me fait tilt je me dis mais il faut que je l'achète moi donc j'avais pas d'argent j'étais vraiment super jeune je lui propose de faire un crédit donc je sais plus ce que c'était mais tu vois aux alentours de 50 francs par mois sur 6 mois tu vois un truc comme ça et je réussis pas à payer les échelons Merci. Donc il me donne la caméra, je fais mes projets, mais il y a un moment donné où je foire avec le paiement. Au poursuite avec lui. Ouais voilà, il vient, il sonne chez ma mère. Ma mère n'était pas au courant. Le but c'était qu'elle ne le sache pas. Et elle a pété les plombs. Elle dit que c'est quoi cette histoire, tu vois, tu dois de l'argent du voisin, c'est compliqué. Et là, elle en parle à mon grand frère et mon grand frère lui dit, mais écoute, s'il est arrivé à faire un crédit derrière notre dos, c'est qu'il a une vision. Je connais mon petit frère, c'est pas pour rien, tu vois. Et là, ça me fait tilt. Donc en fait, je continue, pour répondre à ta question, je continue à faire des projets à Bienne, mais il y a un nouvel élan. C'est comme si j'avais Unlock, un nouveau chapitre. Donc j'ai envie de le pousser plus loin. Je ne sais pas encore que je vais partir, où partir et combien de temps, mais je sais que j'ai envie de pousser le truc.

  • Speaker #0

    Et est-ce que même la vidéo, on parle de Bienne, mais est-ce que ça t'a ouvert aussi à des projets sur d'autres villes, que ce soit Lausanne, Genève, etc. ? Bien sûr,

  • Speaker #2

    bien sûr. Lausanne et Genève particulièrement. Là je rencontre aussi d'autres créateurs, tu vois, donc on commence à faire équipe et ouais c'était un beau chapitre de ma vie. C'est le début de tout. Shout out à Mike, High Attraction, on a commencé de zéro en fait.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je pense que quand tu démarres, tu as surtout... Dans notre génération et dans la culture dans laquelle on baigne, on a la tendance à faire un peu les mêmes choses. On va faire un after-movie de soirée, on va faire peut-être quelques images pour un artiste, éventuellement une petite expo d'un mec que tu connais, etc. Mais ce n'est pas là qu'il y a la vraie moula. Elle n'est pas là. Le vrai argent... Il est, quand tu passes dans le monde professionnel, et puis là, que ce soit le monde de l'horlogerie, de la mode, etc. Il n'y a presque plus de limites. Est-ce que quand tu es à Bienne, tu arrives touché à ça ? Enfin, quand je dis à Bienne, tu habites à Bienne. Est-ce que tu arrives touché à ça ?

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. En fait, je me sentais aussi coincé. J'étais au bas de l'échelle, si je peux dire, entre guillemets. Tout simplement parce que je n'avais aucune valeur sur le marché. j'avais aucune connaissance aussi du truc, je savais pas il y avait aussi comme on disait, le marché du digital n'était pas du tout le même, tu voulais faire un projet une publicité, imaginons t'as une entreprise ou tu as une marque et tu voulais faire appel à une équipe professionnelle t'as trois camions qui vont venir te filmer c'est un crew de 50 personnes ils vont te charger je sais pas combien et puis la distribution c'est tu passeras à la télé donc en fait et J'avais aucune valeur sur le marché parce qu'en fait le marché n'était pas encore prêt et je ne le savais pas à cette époque. Mais c'était le dernier tournant avant l'arrivée, tu vois, la vague du marché digital qui allait être une énorme vague. Donc, ouais, je ne savais pas que j'allais partir, mais j'avais envie de faire des gros projets.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va commencer à aller vers là, mais tu pars à Tokyo, en fait.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait choisir cette ville ? Comment tu pars là-bas ? Et surtout, tu pars là-bas avec quoi ?

  • Speaker #2

    Avec rien !

  • Speaker #0

    Bah ta caméra quand même je pense !

  • Speaker #2

    Une valise, une caméra, ouais c'était n'importe quoi ! Bah en fait, comment t'expliquer ? La raison pour laquelle je pars, déjà il n'y avait pas de but précis, je pense que je le voyais déjà un peu comme, je vais dire, un état d'urgence. Je me suis retrouvé dans une situation où... Déjà, professionnellement, j'en avais marre. Je n'aimais pas ce que je faisais. Je startais, tu vois, j'étais très jeune à cette époque-là. Comme je disais, 21 ans, un truc comme ça. Je n'aimais pas du tout ce que je faisais. Donc déjà, cette routine me...

  • Speaker #0

    Elle ne te convait plus ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, j'en avais marre. Et aussi, la situation familiale à cette époque faisait qu'au plus je restais en Suisse, au plus je me sentais mal.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin d'air ?

  • Speaker #2

    J'avais besoin d'air. C'était un concours de circonstances. Ça, c'était un premier facteur. Le deuxième facteur, maintenant, c'est... Je parle pour moi. À cette époque-là, c'était le support local. C'est un gros sujet, ça peut tendre certains.

  • Speaker #0

    Le support local, tu parles d'institutions, tu parles de gens, tu parles de quoi ?

  • Speaker #2

    Un peu de tout. C'est normal, tu commences, tu fais tes projets, tu as envie. d'avoir un peu de soutien, pas forcément un soutien financier, mais déjà peut-être de reconnaissance, si je peux dire ça comme ça. Tu as envie de proposer un service, tu as envie de créer avec des artistes ou avec des entreprises. Je ne sais pas, je n'ai pas senti... En fait, tu parlais de Chris Macari tout à l'heure. J'en avais marre de voir des amis, des gens de la même ville que toi, qui donnent du crédit en regardant des clips sur YouTube de créateurs. français, canariens et américains encore pire tu vois ces créations là ça aurait pu être toi qui les fais et par contre on te le donne pas à toi toi tu viens tu montres ça représente rien donc j'ai compris qu'il y avait un gap je le savais pas encore mais j'ai compris que partir de la Suisse et de nouveau c'est pour moi donc c'est par rapport à mon expérience c'était comme ça il fallait partir pour pouvoir être entre guillemets, validé par la Suisse.

  • Speaker #0

    Après, c'est un sujet qu'on entend souvent aussi. C'est un sujet qui fâche.

  • Speaker #2

    Je te dis la vérité, ça fâche.

  • Speaker #0

    Ça fâche, mais après, pour faire l'avocat du diable, il y a des gens qui arrivent sans sortir, mais ça reste une minorité. Mais souvent, c'est vrai que si tu vas à l'extérieur et puis ça se passe bien pour toi, souvent quand tu reviens, ça se passe très très bien ici. Après, je pense que c'est un secret pour personne de dire qu'en Suisse, la place de l'art est limitée et encore limitée. On n'est pas comme en France ou d'autres pays nordiques où il y a des choses qui sont mises en place. Ça évolue, franchement, c'est de mieux en mieux. Mais on n'a jamais mis l'art et le sport au centre des intérêts de la société. mais ça change et je veux dire ce que tu fais comme move au final tu te fais violence mais au final tu te donnes les moyens aussi.

  • Speaker #2

    Non je me suis fait violence et c'est vrai que comme tu expliquais il y a énormément de pépites en Suisse, il y a énormément de talent et c'est peut-être aussi ça qui m'a frustré c'est qu'en fait si c'était peine perdue j'aurais dit bon ben tu vois j'aurais accepté mais c'était le contraire j'en avais marre de me retrouver dans ce... piège et j'ai un autre exemple pour toi, tu vois typiquement un vidéographe qui habite à Londres, il va avoir une film school à côté de chez lui, il va commencer à faire ses projets avec passion, il a une culture UK propre à lui donc il va pouvoir s'exprimer comme il veut, il peut avoir une visibilité à MTV, tu vois qui est à l'autre bout de la rue au final et puis ensuite il feature avec un artiste international qui passe par là, il parle anglais donc voilà il y a une connexion et puis

  • Speaker #0

    Il y a des choses qui se font qui ne sont juste pas accessibles depuis chez nous.

  • Speaker #2

    Il n'a pas besoin d'aller quelque part d'autre pour pouvoir se faire reconnaître. Il y avait un système qui tenait bien et l'exemple que je te donne est bien concret. J'en ai beaucoup des directeurs à ton cité, comme Daps par exemple, qui est un directeur UK qui a fait tous les clips des Migos. Aujourd'hui, il va en Afrique, il travaille avec les plus grands, il va aux Etats-Unis, il travaille avec les plus grands. Voilà, moi j'en avais juste marre de me sentir freiné.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu avais envie d'avoir accès à tous ces endroits et tout ce marché-là aussi. Parce que c'est vrai qu'être vidéographe, ce n'est pas comme présentateur télé. Si tu es présentateur télé suisse, roman, tu vois, ok, éventuellement tu peux travailler en France, mais ça va être compliqué de travailler aux Etats-Unis, etc. La vidéo, elle n'a pas de limites, c'est un art international. Donc tu arrives à Tokyo, tu t'installes là-bas. Tu t'installes dans quelles conditions ? Déjà c'est la galère ?

  • Speaker #2

    Bon je suis parti là-bas, c'était un peu un concours de circonstances aussi. Je suis parti aller simple. En fait j'arrive là-bas en vacances pour la première fois. J'avais envie de partir, j'avais envie de pouvoir revenir et de dire j'ai un contact dans la vidéo. Si je pouvais avoir juste un contact au Japon, j'étais refait. en fait je prends une claque monumentale parce qu'en fait le marché du digital il est extrêmement grand et puis il est en avance je vois des freelancers tu vois à leur compte de mon âge qui travaillent avec des grandes marques ils montrent leur travail sur des écrans géants je pète les plombs je suis complètement dépassé par ce que je vois et c'est vrai que j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment C'était super symbolique pour moi et ça répondait en fait c'était la réponse à toutes ces questions que je me posais par rapport à la suite de ma vie et en même temps j'étais super jeune tu vois j'avais je voulais prendre des risques et surtout j'avais rien à perdre.

  • Speaker #0

    Ouais et puis la chance que tu as c'est que tu pars pour toutes les raisons que tu as cité et puis tu arrives là bas et tu obtiens tes réponses ces réponses là en fait donc en fait tu es parti et tu as confirmé ce que tu pensais là bas et Je me souviens que tu m'avais dit dans une autre discussion que voilà au début c'était évidemment la galère financièrement Tu vivais dans des conditions très compliquées on va dire

  • Speaker #2

    Ouais c'était chaud

  • Speaker #0

    Mais en termes de vidéos, après très peu de temps tu rencontres des gens qui ont peut-être changé ta carrière carrément tu vois

  • Speaker #2

    Qui ont créé carrément une carrière en fait Ouais exact

  • Speaker #0

    Alors, avant évidemment de faire cet épisode, on a parlé de quelques anecdotes, mais après une semaine, tu rencontres... Attends, je vais lire le nom, Kingmez. Ouais, grave histoire. Qui est un artiste multidisciplinaire, parce qu'il faisait du son, mais il faisait aussi de la vidéo, si je ne me trompe pas, non ?

  • Speaker #2

    Ouais, en fait, c'était... C'était un artiste signé par Dr Dre en fait.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc là, faut t'imaginer, j'arrive. Donc pour te resituer, j'en avais marre d'où j'étais, j'ai tout fait. Je vois ce pays, et d'ailleurs j'ai toujours été très proche de la culture japonaise, ça m'a toujours intéressé. Je vois cette ville qui est Tokyo, je m'installe, je ne pouvais plus entendre les conseils des grands du quartier qui me disaient « Nous on touche chez des caméras, t'étais pas né, de toute façon aujourd'hui pour toi, tu peux acheter des vues, t'as une carrière faite de toutes pièces. » On l'a fait avant toi, arrête, tu vois, à essayer de te freiner. Je me suis tiré, j'arrive et en fait, comme tu disais, une semaine après, je suis en train de faire des projets avec des artistes signés par Dr Dre. Et en fait, à l'époque, donc 2015, il a sorti son film qui était Straight Outta Canton, qui était un film, je pense, on l'a tous regardé au moins une fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et l'album musical qui va avec, la compilation, fait vraiment partie du projet entièrement. Et je l'écoute dans la voiture ou dans à l'époque tu vois dans mon iPod et j'arrive et je le rencontre et je commence à bosser avec lui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi bosser avec lui jusqu'à ce qu'on comprenne vraiment ?

  • Speaker #2

    Bah à l'époque il est venu faire un interview avec la marque Bape, qui est donc 100% Tokyo, c'est dans la culture. Et il vient avec Universal, Universal Music Studio, il lui laisse une vie là. C'est une espèce de villa studio où il peut rester, c'est comme une chambre d'hôtel gigantesque avec des instruments de musique partout. Là il nous invite, mes amis japonais et moi, que je venais de rencontrer d'ailleurs, c'était vraiment un tout nouveau chapitre, mais on est avec lui. Et en fait il nous raconte le workflow de ce que c'est de travailler avec Dr Dre. Moi je pète des plombs, je pète vraiment des plombs, je l'écoute pendant des heures, il nous raconte qu'il fait des journées 18h par jour. Apparemment Dre il laisse des... des matelas sous les tables de mix pour tout le monde dans le studio. Tu peux faire 18 heures non-stop et dormir au moins 6 heures pour reprendre le lendemain et refaire un 18 heures non-stop. Donc il m'apprend toutes ces choses-là, toutes ces paroles, je les dévore. J'ai vraiment la dalle à l'époque. Donc ouais, incroyable. Et en fait il nous dit écoute, viens. On crée du contenu, j'ai besoin de faire des teasers, j'ai besoin de faire des clips, j'ai besoin de faire des photos. Et voilà, c'est une énorme expérience pour nous d'être avec lui. Et il s'avère qu'en fait...

  • Speaker #0

    Ça c'est dans le cadre de son projet à lui.

  • Speaker #2

    De son projet à lui, et en fait il a un petit peu changé de carrière après. Il a monté sa boîte de prod et en fait il a fait tous les clips de J. Cole.

  • Speaker #0

    Exact, justement, c'est ce que j'ai vu.

  • Speaker #2

    C'est un mec du Caroline du Nord en fait, donc il était déjà proche de Cole.

  • Speaker #0

    Et maintenant il est plutôt dans ça quoi. lui il est partout incroyable alors nous on vient on a grandi en Suisse donc on a une culture quand même très carrée très sharp les japonais c'est aussi dans ça mais à leur manière voire plus quoi ça ça a influencé ta manière de travailler ou pas ?

  • Speaker #2

    complètement j'ai pensé que j'étais carré parce que j'étais suisse mais Les Japonais c'est un game, c'est totalement différent. La culture du travail là-bas, je leur dis merci tous les jours parce qu'ils m'ont appris quelque chose que je pense que je n'aurais jamais appris ailleurs, qui me sert à vivre. Tu sais la manière dont ils voient le travail, toute la culture du travail en général, et même leur culture qui est hyper compliquée à comprendre pour un Européen. On a un peu ce sang méditerranéen, c'est cool, c'est sympa. Tu brises la glace assez facilement. Tu te rapproches des gens et ça ne marche pas du tout comme ça là-bas. Je me retrouve au milieu de ça et en même temps, j'ai énormément la pression de travailler avec des Japonais et d'être maintenant sur des tournages dans une langue qui n'est même pas la mienne. Donc ça a été compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ta manière de filmer, elle était peut-être pas mature à ce moment-là, mais est-ce qu'elle a changé aussi à ce niveau-là ? Est-ce que tu t'es adapté au code de film, de recording des japonais ? Oui.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une différence. En fait, il n'y a qu'un seul pas entre un mec sympa qui fait des petites vidéos Un gars qui travaille pour des marques, qui comprend les codes du marketing, mais aussi qui sait comment l'industrie fonctionne. Et c'est ça qu'ils m'ont appris. C'était pour moi la meilleure école, parce que le marché du digital est arrivé comme une vague. J'étais bien positionné, j'étais un surfeur vraiment positionné au bon endroit au bon moment puisque j'étais au Japon. Ils m'ont vraiment montré toutes ces choses-là. J'étais en tout cas prêt à surfer pour quelques années.

  • Speaker #0

    Et le premier vrai projet au Japon, c'est déjà dans cette période-là ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu travailles avec qui à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Les marques, tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    À cette époque-là, je travaillais dans... un petit peu avec l'industrie de la musique, l'industrie de la pub. J'ai commencé à faire des projets pour Starbucks, Amazon Prime. Je fais un projet, ça c'est un des premiers d'ailleurs, pour un magasin, pour une marque très connue au Japon. En tout cas, le magasin est très iconique à Tokyo. Il est au centre de la ville. Et pour la petite histoire, je vois la première fois mon pote japonais qui me montre un peu l'endroit et il me... Il me montre le bâtiment qui est vraiment pour le coup impressionnant, des écrans partout. Il me dit tu vois là ça c'est mon taf, c'est moi qui ai fait la dernière campagne. Et je vois ça et je me dis mais il bluffe, c'est pas possible. C'est la première fois que je voyais, t'imaginais tu vois, je viens de Bienne. Il n'y a pas d'écran, il n'y a pas de truc, c'était complètement différent. Et là tu vois 15 écrans ensemble, donc déjà un écran 55 pouces ou 85 pouces, assemblés. pour que ça fasse un écran géant et là il y a une vidéo qui tourne et il me dit ça c'est moi ça c'est moi donc je fais la prochaine campagne automne hiver, je sais plus c'était... lui il a fait printemps été il fallait faire automne hiver et il me dit est ce que tu es chaud de me rejoindre ?

  • Speaker #0

    Je lui dis donc moi je vais faire ça là. Il me dit oui. Bien sûr je suis chaud. Non mais bien sûr que je suis chaud. Et en fait c'est ce genre d'expérience là où bien sûr que ça m'a poussé à rentrer, de prendre mes affaires et de partir. Et de laisser aucune nouvelle en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu te vois, je pense aussi que c'est pas un secret de dire que une fois que tu étais là-bas tu travaillais pas dans la même dynamique que quand tu étais en Suisse aussi. Non pas du tout. Donc, tu as changé d'endroit, mais tu as changé toi aussi. Finalement, on est le produit de son environnement.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais là, finalement, tu as trouvé la langue qui te parlait le mieux, tu vois.

  • Speaker #0

    Et là,

  • Speaker #1

    tu travailles avec des grosses marques.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça. En fait, j'ai eu la chance de pouvoir être très vite. Enfin, j'ai compris tout de suite. Ça me parlait bien, tu vois, ce système hiérarchique où tu peux te rapprocher de tes objectifs, en tout cas à la japonaise, quand tu sais faire profil bas et apprendre. C'est un peu ce concept de karaté, ceinture blanche, ceinture jaune, ceinture noire. Venir avec un ego européen, et d'ailleurs je me suis beaucoup calmé aussi par rapport à ça. J'étais très jeune de toute façon, j'étais bête, mais ça m'a bien fait comprendre aussi. Tu veux apprendre, tu peux avoir des résultats, en tout cas là-bas, mais il va falloir que tu fasses profil bas et que tu saches aussi comment observer. Et j'ai eu cette chance de pouvoir comprendre ça vite. Donc je me suis entouré des bonnes personnes. Donc j'ai eu accès aussi à d'autres choses peut-être que je n'aurais pas eu si j'avais une grande gueule western qui veut prouver, qui veut montrer. Non, non, ça ne marche pas là-bas.

  • Speaker #1

    Ça ne marche pas du tout. C'est vrai que... Après, moi, ce que j'aime bien, c'est que surtout dans ces pays... Le Japon, c'est assez spécial, je trouve. Oui,

  • Speaker #0

    complètement.

  • Speaker #1

    Mais cette culture, tu la retrouves depuis qu'ils sont gamins, tu vois. C'est pas genre les adultes sont comme ça ou que les personnes âgées sont comme ça. On retrouve ça vraiment dans les 7 à 77 ans.

  • Speaker #0

    Plus, plus même.

  • Speaker #1

    77 ans,

  • Speaker #0

    ils travaillent encore 10 heures par jour à cet âge-là. Mais tu as raison, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    À partir de là, parce qu'il y a beaucoup d'endroits... Tu rentres en Europe quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors ce que je fais, c'est que j'utilise un peu les codes. J'avais pas un visa solide à cette époque. Pour te résumer, j'arrive, le but c'est de faire deux fois six mois, en faisant un petit aller-retour, j'étais en mon visa touriste, et de surtout trouver un moyen de rester. J'ai compris aussi plus tard que c'était pas facile. Tu parlais des Émirats tout à l'heure, Dubaï c'est très business welcome. On t'encourage à venir même t'installer. Au Japon, il faut vraiment t'imaginer, t'es pas le bienvenu du tout. On t'est pas attendu en fait.

  • Speaker #1

    Administrativement en tout cas.

  • Speaker #0

    On te veut pas en fait.

  • Speaker #1

    Soit tu viens en vacances,

  • Speaker #0

    soit tu travailles pour une entreprise dans ton pays et t'as une succursale au Japon donc tu fais le transfert, ou alors t'arrives avec un bagage de, je sais pas moi, 10 ans d'expérience dans ton domaine. J'étais undergraduate en fait. Donc déjà rien que ça, auprès de l'immigration, ils te disent mais t'as quel papier universitaire ? Et combien d'années t'as fait après High School ?

  • Speaker #1

    Tu pouvais pas juste leur montrer tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ça marche pas comme ça, ça marche pas comme ça. Donc ça a été très compliqué, mais je réussis à faire un petit peu moins d'une année. Beaucoup pour le coup, pour une première expérience dans un pays comme celui-ci. Et ouais, là je reviens en Suisse et je déprime, je pète les plombs.

  • Speaker #1

    Mais tu continues à travailler ou pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je continue à faire mes projets à une autre échelle.

  • Speaker #1

    Mais en Suisse ou bien à distance ?

  • Speaker #0

    Non, je continue, je fais des allers-retours. Mais bon, voilà, je suis en Suisse et là je pars à Londres.

  • Speaker #1

    Parce que tu as signé un truc plutôt important là-bas.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai rejoint High Beast, High Beast London qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #1

    High Beast qui est pour les gens qui ne connaissent pas, alors c'est difficile mais c'est un peu une... pages,

  • Speaker #0

    magazines de tendances pop j'ai envie de dire pop mais la nouvelle pop c'était le site en tout cas numéro 1 pour tout ce qui était hype que ce soit pour le fashion la musique ils font même du sport en fait aujourd'hui on le voit plus parce que les comptes Instagram d'aujourd'hui sont déjà des petits sites internet mais en fait à l'époque De nouveau, c'était il n'y a pas très longtemps. Tu es allé sur le site,

  • Speaker #1

    je me souviens.

  • Speaker #0

    Le site hypebeast.com, c'était l'AREF. Ils ouvrent une succursale un peu à London, ça commence à grandir. Et ouais, je le reçois sur un plateau. Je rencontre les bonnes personnes là-bas. Il y a un mec qui bosse là-bas qui me dit, écoute, quand t'arrives, tu mentionnes mon nom. Je vais te faire un email d'introduction. Je te plug avec lui et let's go.

  • Speaker #1

    Mais tu vas faire quoi ? C'est ça que... À London ? Ouais, pour Hypebeast, tu vas leur faire des vidéos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors là, je commence à faire... En fait, c'est intéressant parce que le Japon m'a vraiment appris une chose, à créer un produit. Et le produit il était simple, c'était des vidéos plus courtes. Aujourd'hui ça semble complètement logique, tout le monde sait que faire un reel de quelques secondes c'est vraiment viral. A l'époque fallait les outils et fallait la vision pour le faire. Donc j'arrive avec un produit qui existe déjà sur le marché, je ne l'ai pas créé moi mais ça correspond parfaitement à ce que les sites internet comme High Beast voulaient être. Et ouais, donc j'arrive là-bas et je commence à bosser par exemple avec un mec de... Je fais un interview, une vidéo de présentation pour un mec de Maison Margiela.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça ouvre... En fait, travailler pour une sorte de média, ça t'ouvre la porte à tellement, tellement, tellement de marques. Parce que toutes les marques veulent travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc j'imagine que là, alors ça sert à rien qu'on cite, tu vois, mais... Mais en vrai, tu as dû travailler avec un nombre de marques.

  • Speaker #0

    Mais là, en fait, c'est un chapitre de ma vie qui est très important parce que déjà la culture UK et la manière dont, tu sais, leur état d'esprit m'a donné beaucoup de maturité aussi dans la manière dont je vois les choses, dont je travaille, etc. Mais c'est du grand n'importe quoi. C'est-à-dire qu'on t'écrit un email, on te dit la semaine prochaine, il y a un ASAP Rocky qui est à London. Viens, on fait du contenu quand il va faire du shopping à Selfridges. fais la vidéo et tu vois je te resitue c'est normal comme je t'expliquais tu vois en Suisse il y a ce truc où tu devais justement prouver et encore c'est très difficile d'avoir des gros plans et là t'arrives on t'envoie un email on te dit rendez-vous semaine prochaine avec Aesap ça c'est pas fait pour le coup c'est un autre gars qui l'a fait mais c'est un exemple concret pour te resituer et ça c'est une période que tu kiffes Moi, je pète les plombs. En fait, ce qui est fou, c'est que la hype, c'est la nouvelle monnaie. Et tu vois, c'est très important de le citer, c'est qu'être un caméraman, un créateur de contenu ou un vidéographe, c'est une forme de puissance parce que la caméra est une arme. Parce que tu peux propager des messages et tu peux créer, en fait, tu peux embellir quelqu'un ou une structure. et leur donner de l'attention. Donc en fait, tu deviens puissant. Et là, je le comprends. Je commence à réaliser. Je dis, je ne fais pas que des petites vidéos qui sont sympas. Ce ne sont plus des dessins que tu offres à tes parents qui mettent sur le frigo. Là, ça prend une autre ampleur. Et j'adore, en tout cas à l'époque, j'étais aussi très jeune, j'adorais avoir accès à des endroits exclusifs, travailler avec...

  • Speaker #1

    des grands artistes mais je vais te dégoûter très vite de ça aussi mais ton égo à ce moment là il est comment ? on aime trop dire j'ai la tête sur les épaules mais il y a des situations quand même ouais c'est sympa tu parles de Hissab, tu parles de Maison Margiela et on peut en citer plein j'ai envie de te dire qu'à ce moment là si... Une petite entreprise suisse t'appelle et te dit est-ce que vous pourriez faire une vidéo de notre structure, etc. Peut-être qu'à ce moment-là tu te dis ah gros, là demain j'ai rendez-vous avec Balenciaga, de quoi il me parle ? Tu peux réagir comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. C'est intéressant ce que tu dis parce que chacun réagit différemment, mais j'ai été exposé très vite à ça. En fait, tu vois, quel nombre de followers, combien de followers tu as, est-ce que cette personne est intéressante ou pas par rapport à ça, quel projet ou quelle marque est autour de lui, et ça commence à me dégoûter. En fait, pour te situer, je suis à une époque où il y a un artiste qui commence à prendre un peu d'ampleur là-bas, c'est Stormzy. Qui aujourd'hui,

  • Speaker #1

    on ne le présente plus.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a un truc qui se passe. Moi, je blogue avec un autre vidéographe de London. qui est DJ résident à BBC One Extra.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je commence à voir un peu cet univers. Lui s'occupe d'une artiste à l'époque qui s'appelait Miss Banks, qui est avec Steph London, la soeur de Chavelli. Enfin bref, c'est tout un nouveau marché au studio.

  • Speaker #1

    Attention quand tu cites ses noms là.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Il est dans des sauces lui.

  • Speaker #0

    Pardon, pardon, pardon. Non mais pour dire, je commence à découvrir un nouveau truc et j'adore cette hype. mais J'ai horreur, en fait ça correspond pas à mes valeurs, je te dis la vérité. J'ai horreur d'être dans ce truc, cette culture de vide, je commence à le comprendre tu vois.

  • Speaker #1

    Mais quand tu travailles pour Hypebeast, quand tu crées le contenu et tu leur sers le contenu qu'ils ont demandé, t'as l'impression qu'ils... Il se concentrait sur la qualité du contenu ou alors sur la réaction au contenu ? Est-ce qu'il se concentrait sur le fait que ça faisait tant de vues, tant de likes ou alors c'était sur la qualité du contenu ? Ou les deux, évidemment.

  • Speaker #0

    J'ai compris plus tard, mais c'est juste mon avis encore une fois. Mais la hype, c'est vraiment la culture du vide pour moi. C'est-à-dire que tu crées de l'argent à partir de rien. Tu vas décider ce soir que ce verre va être super hype et super tendance. C'est un verre d'eau. Et tu vas le vendre, je ne sais pas combien. Et c'est vraiment... Eux en fait ce qu'ils voulaient justement c'est créer ce buzz. La manière dont ils travaillaient c'était un peu différent. Déjà j'ai pensé qu'ils étaient tous hyper hype et super bien habillés connectés à ce genre de mouvement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est plus des gens qui écrivent bien qui... Ils s'en foutent complètement.

  • Speaker #0

    Et pour te donner un exemple ben il m'explique, il y avait un... Je sais pas par exemple il y a un événement une marque comme Palace qui va faire une collaboration, rendez-vous à 9h le matin pour l'ouverture du magasin, ils n'y vont même pas. Je leur dis, mais attends, il y a du contenu à faire, t'inquiète pas. Je leur dis, t'inquiète pas quoi. Et ils m'expliquent, ils me disent, non, nous on va se lever, on va aller au travail à 10h. Les photos seront déjà sur notre boîte mail, par des photographes ou vidéographes indépendants. qu'ils leur envoient gratuitement. Donc en fait, eux, ils ne prennent même pas la peine d'aller au... Non, même de payer quelqu'un. Ils vont recevoir le matériel sans communication.

  • Speaker #1

    C'est tellement gros.

  • Speaker #0

    Juste parce que quelqu'un voudra sa signature sur le site. Et ça leur suffit. Donc il faut t'imaginer, moi je découvre ça et je réalise qu'en fait c'est pas du tout ce que je suis venu chercher. J'en avais marre.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'imagine que ça mène tout ça à une fin. Et du coup, tu décides juste de partir ? Après, c'est jamais vraiment des gros... Dans tout ce qui est artistique, tu rentres et tu sors aussi vite. Non,

  • Speaker #0

    bien sûr, bien sûr. Non, mais voilà, c'est une autre époque. Je commence à... Voilà, j'en avais marre. Porteur situé, c'était à l'époque de la collaboration suprême Louis Vuitton. Donc on est vraiment dans du... Virgil Abloh c'était ça ? Non c'était Kim Jones qui est le créatif directeur de Dior aujourd'hui mais on est au summum de la culture hype c'est la première fois que cette street hype commence à être dans d'autres milieux, commence à fusionner et j'en ai marre je grandis aussi, ça m'intéresse plus il y a le Brexit bon voilà je suis parti, j'en avais marre

  • Speaker #1

    Et quand tu dis je suis parti, tu reviens en Suisse, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je reviens en Suisse et là j'arrive, en fait mon plan Tokyo se solidifie. Et il arrive sur un plateau. Ok, structure, contrat, visa, agence, il faut partir demain.

  • Speaker #1

    Donc là tu signes avec une agence ?

  • Speaker #0

    J'étais parfaitement prêt, je prends mes valises, on va.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas du coup, qu'est-ce qui a débloqué ? Il y avait un projet ou il y avait quelque chose ? Comment tu pars ? Avant t'avais pas tout ça, puis maintenant là t'as Visa et tout, clés en main. C'est quoi qui crée ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais le chapitre Hypebeast pour moi ça a été un gros tremplin parce qu'on te voit différemment. En fait on te met un label, on te crée une étiquette, c'est pour que t'aies un peu plus de crédibilité.

  • Speaker #1

    C'est Antoine de Hypebeast.

  • Speaker #0

    Exactement, donc ça m'a beaucoup aidé à toquer aux bonnes portes et puis tu vois généralement quand tu... tu as des bonnes relations avec les gens, ça finit par te revenir en retour. Oui, exactement. Ce n'était pas une histoire d'intérêt, mais c'était un projet qui me tenait à cœur. Il fallait que je reparte.

  • Speaker #1

    Et là, tu reviens à Tokyo.

  • Speaker #0

    Là, j'arrive à Tokyo.

  • Speaker #1

    Et tu arrives à Tokyo en artiste confirmé, on va dire un peu.

  • Speaker #0

    Oui. Là, c'est bon, j'ai une valeur sur le marché. Je suis jeune, donc je suis encore au bas de l'échelle. J'arrive avec un produit, j'ai une valeur sur le marché et surtout, je commence à frapper des agences.

  • Speaker #1

    Et là, tu commences à travailler avec... Enfin, j'ai vu qu'un des gros projets, c'est Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc, Uniqlo, c'était avant ou après ?

  • Speaker #0

    C'est après, c'est après.

  • Speaker #1

    Alors, je vous ai spoil. Tu travailles avec Adidas. Ça, c'est le premier gros projet à Tokyo. Ça, ça se fait comment ?

  • Speaker #0

    On dit aussi qu'il suffit d'une chance, des fois une opportunité suffit. Pour moi, en l'occurrence, c'était Adidas. Je ne le savais pas à l'époque. Et je pourrais même dire qu'eux ne le savaient pas non plus. C'est-à-dire que je frappe aux bonnes portes, je commence à me pluguer avec des agences digitales. à Tokyo avec des japonais vraiment made in Tokyo quoi et ouais il y a ce projet avec adidas on me dit écoute on sait pas trop peut-être que toi tu pourrais le faire tu vois mais en même temps il y avait aussi un il y avait une partie curieuse tu vois genre qu'est ce qu'il est capable de faire et moi fallait pas aller on voulait être challenge quoi non fallait pas et j'ai tout donné Ouais j'ai fait cette vidéo qui est très dynamique, très court en fait aujourd'hui on les voit sur...

  • Speaker #1

    C'est sur quoi en fait ? Dans le sens où c'était pour présenter une paire...

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une collaboration d'une... je sais plus quelle brand c'était Night Jogger de Adidas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc c'était un modèle de chaussures collaboration avec des artistes de Tokyo tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ouais j'arrive je fais la vidéo, aujourd'hui c'est vu et revu tu vois c'est un format court. C'est des effets très vintage, c'est un cut très dynamique. Moi j'arrivais avec ce truc et le mec il me dit « Ah mais je savais pas ! »

  • Speaker #1

    Mais toi à ce moment-là, quand tu fais ça, t'es sûr de ton karaté ?

  • Speaker #0

    Je suis plus que sûr. Franchement, je balance le truc, j'ai fait une nuit blanche, j'avais investi dans des plugins, donc en gros des assets digitaux que tu peux acheter pour avoir des meilleurs filtres, etc. J'ai mis un peu d'argent. Je te parle de ça, vraiment à l'époque c'était une petite échelle. Mais j'arrive avec ce contenu, c'est un nouveau produit, je maîtrise totalement les codes grâce à Hypebeast. Il y a un côté urbain, street, qui correspondait aussi aux codes des marques. Ils avaient envie de se rapprocher de ça aussi. C'était une époque, c'était quoi ? 2018 ?

  • Speaker #1

    2018, c'est vraiment la culture street. Elle a tout bouffé.

  • Speaker #0

    Louis Vuitton fait des pubs. des parties de basket dans la rue on casse les codes et de nouveau comme un surfeur j'étais au bon moment, au bon endroit pour surfer sur la vague donc là le mec me dit si tu peux faire ça, on peut le refaire et je crois que c'est 2019, j'ai dû faire 10 projets candidats très très chaud ils t'ont mis bien,

  • Speaker #1

    ils t'ont mis de la sape un peu ou pas ?

  • Speaker #0

    des Yeezy, des trucs, laisse tomber je regrette cette époque

  • Speaker #1

    je n'ai pas assez profité et financièrement à cette époque là est-ce que tu peux tu factures pour de vrai ou c'est comment ? parce que tu vois c'est c'est un long chapitre ça si tu veux mettre dans une sauce directement non mais c'est important de savoir parce que là tu travailles là on dit des noms, on a parlé de Maison Margiela donc il faut que les gens sachent si à ce moment là financièrement on arrive à être bien ou si c'est toujours la galère en fait

  • Speaker #0

    ou si ça va tu vois c'est vrai non c'est une bonne question il ya plusieurs éléments il ya plusieurs facteurs comparé à une ou deux années en arrière à cette époque là c'est beaucoup mieux beaucoup mieux j'ai vraiment start est de zéro en fait il ya des jours où j'avais tu me parlais de struggle tout à l'heure je n'ai pas dit mais quand je suis arrivé au japon la première fois on a les simples tu vois quand j'ai quitté tout derrière j'avais une caméra d'une marque américaine qui s'appelle Blackmagic je peux pas faire de promotion non tu peux qui s'appelle Blackmagic aujourd'hui est beaucoup plus gros mais à l'époque c'était un truc qui je veux pas dire venait d'arriver mais pas tout le monde l'avait bah en fait j'ignorais ce détail mais les japonais travaillent qu'avec des marques japonaises donc si t'as pas une caméra Sony si t'as pas une caméra Canon bah tu sais ce que tu veux ils calculent un peu exactement donc en fait j'arrive je reçois une claque parce qu'ils me disent non mais c'était pas calculé soit tu achètes une caméra maintenant et tu travailles avec nous Soit tu rentres chez toi. Je crois que la caméra me coûtait 2500 francs suisse, un truc comme ça. J'arrive avec 3000 francs d'économie pour une année ou pour six mois. Je me retrouve avec trois fois rien. Il y a des jours où j'avais un franc pour manger. Un franc par jour pour manger trois plats. Mais en même temps, j'avais des artistes à Dr. Dre la semaine d'après. Je suis dans un tout autre game.

  • Speaker #1

    Fluit tendu.

  • Speaker #0

    Très tendu. Donc je passe de ça à des projets payés.

  • Speaker #1

    Tu pouvais te payer un loyer, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    mais non, je pouvais pas me plaindre, tu vois. Ouais, tu vivais,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, je vivais bien.

  • Speaker #1

    Parce que le truc, c'est que aussi, ce qu'on oublie, c'est que quelqu'un qui a un salaire moyen ici, il vit sa vie, etc., puis ça avance. Moi, mon idéologie, c'est que si t'es dans l'artistique, il faut que t'encaisses un max, tu vois. Parce que tu sais pas ce que t'as dans six mois. Mais oui, il faut tout prendre. Donc il faut tout prendre, mais si tu vis déjà de ça confortablement, que je dis confortable, c'est-à-dire que par rapport à ce que tu as vécu la première fois, je pense que tu es plus serein aussi dans tes projets. Alors, on a parlé de ce passage Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Là, j'ai envie de te parler d'autre chose qui va peut-être parler un peu plus à nos auditeurs. Alors, aujourd'hui, c'est à Teyaba. Avant, c'était Joke.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors c'est un artiste qui a toujours été attiré par le Japon, mais toi tu te retrouves à le rencontrer en fait. Et ça se passe comment ça ? Est-ce que tu as travaillé avec lui ? Est-ce que vous avez filmé ? Je ne sais pas si vous avez fait des clips. Comment ça se passe cette connexion ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que tu citais tout à l'heure, lui il a toujours été intéressé par le Japon.

  • Speaker #1

    D'ailleurs il a un projet Tokyo, un projet Kyoto.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de la mixture, c'est aussi une des raisons. pour laquelle j'avais envie de partir, c'est qu'il m'a énormément influencé par rapport à ça. Et ouais, déjà en fait, à l'époque, quand j'habitais en Suisse, déjà j'étais en plan, j'avais envie de tourner un de ses clips à l'époque, un de ses sons qui s'appelle Amidala, qui a été tourné par un autre directeur qui s'appelle Nicolas Noël, qui est beaucoup plus grand que moi, mais c'est pas grave. On est resté en contact, mais plus rien. Et en fait, là, il revient au Japon. Et vraiment, je respecte beaucoup sa musique. On ne se rend pas compte, mais tu vois, Ateyaba, c'était une conséquence énergétique de 10 ans.

  • Speaker #1

    Attention, attention, lui.

  • Speaker #0

    10 ans d'impact sur le rap français. L'impact qu'il a eu,

  • Speaker #1

    je trouve qu'il n'a pas eu la carrière qu'il devait avoir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Par des choses qui sont... Il y a plein de raisons, dont des choses de son côté sûrement. Mais l'énergie avec laquelle il est arrivé, alors je n'ai pas envie de comparer à Chief Keef, mais c'est ce type d'énergie, tu arrives et puis il y a un truc qu'on n'arrive pas à palper. Et puis tu arrives avec une énergie et ça a mis une claque.

  • Speaker #0

    Je le précise bien parce qu'en fait, c'est un gros facteur. C'est une rencontre vraiment impactante. Tu parlais d'Adidas tout à l'heure. Il faut t'imaginer le mastermind qu'on a fait quand il est venu à Tokyo. j'aurais pas pensé qu'il allait être autant il fait des conséquences énergétiques tout ce qu'il fait il crée un impact et on oublie parce que les gens comme tu disais s'arrêtent à internet on peut le voir non productif donc on se dit on a tendance peut-être à parler mal de lui mais l'époque en plus 2018 il commence à sortir d'autres projets il a sorti Rock With You qui est un clip, c'est une claque visuelle il est vraiment en place et on plug là bas on tourne là bas on tourne un clip qui s'appelle solitaire avec un son qu'il a sorti avec un américain en featuring mais jamais sorti jamais sorti c'est pas grave les gens qui travaillent des artistes ils savent il y a énormément de projets que tu produis que tu ne balancera pas forcément il y a même des clips qui ont été tournés par 4

  • Speaker #1

    être directeur différent et puis voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Typiquement DJ Snake, par exemple, quand il fait un hit, c'est tellement gros qu'il ne s'arrêtera pas qu'à un clip. Il fait quatre clips à 100 000 dollars et puis il choisit le plus impactant. Donc c'est bon, c'est une habitude. Mais oui, bien sûr. Et d'ailleurs, ce jour-là, le lendemain, je devais faire mon tournage pour Adidas, qui était une campagne US. Donc c'est une collaboration avec Foot Locker. C'était dans tous les magasins Foot Locker des Etats-Unis. et je voulais me coucher tôt et finalement je suis resté avec lui, on parlait jusqu'à genre des 3h du mat et il m'a dit non t'inquiète pas, tu verras, ça va bien se passer et depuis ce projet là j'ai dû en faire 10 dans l'année tu vois donc vraiment big respect à lui parce qu'il a vraiment ce truc de, il a de la bienveillance

  • Speaker #1

    Bon bah dommage que le clip soit pas sorti mais j'imagine que ça t'apporte aussi tu vois Une certaine satisfaction et réalisation de te dire je suis au Japon et je travaille avec des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je suis reconnu par des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ensuite vient Uniqlo.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui tout le monde connaît Uniqlo. À cette époque-là, je pense qu'on a encore très peu de magasins en Europe.

  • Speaker #0

    En Europe, ouais.

  • Speaker #1

    Mais c'est déjà une bombe là-bas.

  • Speaker #0

    C'est une marque japonaise de base.

  • Speaker #1

    Et du coup... Ça j'imagine comme Adidas, ça se fait avec un contact ou un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Là c'est une ampleur encore plus grosse. En fait, je rencontre une personne à London, une japonaise, une produceur, pour un projet avec High Beast. C'est une japonaise qui était à London, elle est rentrée au Japon. Je n'ai plus eu contact, on s'est perdu de vue. Et je la croise par hasard dans... Dans une rue bien mouvementée, Tokyo c'est 36 millions d'habitants avec countryside et superficie. C'est 36 millions d'habitants. Tu ne croises personne. Tu ne croises personne. Ce n'est pas la Suisse. Et là je la croise par hasard. Elle me dit mais tu fais quoi ici ? J'habite là. Et elle me recontacte une semaine après en me disant « Tiens, j'aurais quelque chose à te proposer, peut-être ça peut te parler. » Et là, c'était mon premier mandat en tant que directeur. Donc là, c'est une autre ampleur, c'est un autre budget aussi, c'est d'autres responsabilités. Mais voilà, c'était la collaboration Uniqlo-Star Wars. Donc, gros projet. Et même moi, je suis fan de Star Wars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ça te parlait.

  • Speaker #0

    J'ai pété les plombs. J'étais bien sûr que... C'était un gros saut quand même, tu vois. J'avais 25, 26 ans à l'époque. Donc, ouais, ça s'est pas forcément passé comme je pensais.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Ça s'est pas bien passé ?

  • Speaker #0

    Bah déjà, ouais, comment dire ? Déjà, il fallait la structure aussi pour... Il fallait un certain permis, il fallait une certaine assurance, et même auprès des autorités en vrai. J'avais pas forcément le visa pour... Chargé comme ça des campagnes internationales, c'est une vidéo qui est passée dans tous les Uniqlo du monde entier sur des écrans gigantesques avec des prints que ce soit dans les étiquettes des vêtements mais aussi sur des murs géants tu vois et je suis à la tête de ça enfin en tant que directeur.

  • Speaker #1

    Ce qui est une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui c'est énorme mais tu vois j'avais pas la structure pour je pense même pas que légalement j'avais même pas le droit de faire ce projet.

  • Speaker #1

    Mais c'est arrivé trop tôt selon toi ?

  • Speaker #0

    C'est arrivé très tôt, ouais.

  • Speaker #1

    Et trop tôt ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je m'en suis sorti, donc tu vois, c'est allé. Mais j'avais peu de bagages. De ressources. Voilà, voilà, exactement. Il faut bien commencer, tu vois. Tu peux le voir comme ça. Soit il suffit d'une opportunité et puis ce sera toujours challengeant. Ou alors... prépare-toi et reviens une année après.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas hyper satisfait du processus, mais le résultat, tu en es content ? Non,

  • Speaker #0

    le résultat, j'étais très content. Et de voir, vraiment, j'avais des gens un peu partout dans le globe qui m'envoyaient des photos ou des vidéos de l'écran. Par exemple, le Vietnam. Je ne suis jamais allé au Vietnam, mais mon taf passe dans les écrans du Vietnam. Donc, c'était incroyable. J'ai eu des galères techniques. Je crois que je t'en ai parlé. Ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'il y a une histoire de photo, non ?

  • Speaker #0

    Compliqué.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    En fait, tu vois, je ne vais pas dire une partie de bluff, mais disons les choses comme elles sont. Je ne veux pas faire mon podcasteur, influenceur, un flux voleur, tu vois, qui maîtrise tout, qui connaît tout et qui ne connaît rien. Pas du tout. J'habite à Bienne, je start de zéro. Bien sûr qu'il y a... plein de codes et plein de choses que je ne maîtrise pas sur le moment. Et je ne peux pas le montrer. Peut-être que la meuf qui m'a donné le plan en question est peut-être sortie d'une université ou d'une école de film school, ou de marketing, etc. Je ne l'ai pas forcément. Pas du tout même.

  • Speaker #1

    Donc en fait,

  • Speaker #0

    c'est Challenger. Je dois m'occuper de la partie photo. C'est la partie la plus importante, c'est la partie print. et je loupe le setting par erreur donc t'as fait le mauvais réglage dans le stress et en fait j'ai shooté toute la campagne en JPEG qui veut dire dans le jargon la qualité la plus petite possible par erreur en fait, des photos qui devaient être exposées sur des murs donc tu vois...

  • Speaker #1

    Du coup il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    C'est... C'est très compliqué sur le moment pour te donner... Un exemple pour te donner un peu des grandeurs, travailler une journée sur un appareil photo, à la fin de la journée, tu vas avoir une carte mémoire très remplie. C'est très lourd. Là, je rentre, je termine ma journée, on me demande si je peux me transférer les fichiers, ça va prendre un peu de temps, donc prépare-toi à l'avance, comme ça, à la fin de la journée, ça va être bon. Et je vois le transfert se fait en 30 secondes. Ça pesait trois fois rien. Tu peux le mettre sur une clé USB. Ce n'est pas normal du tout. Et en fait, je clique et je réalise qu'en fait, c'est une qualité iPhone. C'est très, très léger. Donc, c'est très, très risqué.

  • Speaker #1

    Mais du coup, vous faites quoi ? Il n'y a rien. Mais du coup, ils ne peuvent pas utiliser ces photos.

  • Speaker #0

    Ça a été très compliqué à justifier. Je m'en suis sorti. Finalement, j'ai utilisé quelques excuses. Au final, on va... utiliser cette série pour peut-être faire que des étiquettes donc voilà je m'en suis sorti mais j'allais sauter par la fenêtre il n'y a pas de place pour l'erreur dans leur culture de toute façon c'est des gens ils travaillent à en mourir c'est une erreur que tu as refaite ensuite ? non non non tu le fais une fois pas deux non non le niveau de stress oublie peut-être une des dernières

  • Speaker #1

    anecdote qu'on va mentionner PNL donc tout le monde connait PNL on a pas besoin de les présenter les deux frères tu finis aussi par travailler avec eux en fait au Japon et il faut savoir que PNL aussi bon bah évidemment ils arrivent ils retournent la musique hip hop en France en francophonie quoi euh... Au début, c'est musical, ensuite il y a tout cet aspect, ils ne font pas d'interview, ensuite ils sortent les clips, tout le monde prend des claques. Comment la connexion se fait déjà ?

  • Speaker #0

    C'est un sujet sensible, c'est très sensible, c'est des gens mystérieux. Bon, de toute façon avec le temps, ça fait maintenant 6 ans et plus, c'est bon mais je les gardais pendant très longtemps. En fait, c'est des personnes très discrètes. J'ai énormément de respect pour ces personnes. Et même par rapport à leur vie privée. Ce n'est pas quelque chose que j'ai tenu à mettre en avant très longtemps, parce que humainement, c'est déjà des magnifiques personnes. Mais je connais bien leur caméraman, leur vidéographe, qui a fait tous les premiers projets avec eux pendant des années. D'ailleurs, je pense qu'ils sont encore très proches. J'habitais en Suisse encore à l'époque. Donc ils viennent une fois à Zurich. C'était le main concert. J'étais avec Slim K pour sa première partie à l'époque. Il faisait la première partie et je suis allé prendre des images pour lui. Et c'est là que je rencontre vraiment les frères physiquement. Ouais, non, c'était cool. On s'est échangé les contacts, mais on ne s'est jamais revus. Mais j'étais toujours très proche du caméraman. Et en fait, pour te resituer, c'était en 2016. Donc, ils venaient de sortir leur projet dans La Légende, qui était quand même un des plus gros projets à l'époque qu'ils ont proposé. Et plus rien. En fait, là, je m'installe à Tokyo et ils reviennent. Donc, ils ne m'ont jamais oublié.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est eux qui te recontactent à ce moment ? Ouais,

  • Speaker #0

    donc par le biais du cameraman, mais on se revoit là-bas, ouais. Et aussi, anecdote incroyable, là c'est 2019, ils sortent deux frères, donc leur album où ils sont sur le toit de la Tour Eiffel.

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut t'imaginer, ils viennent... On se voit et on clipe.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu vois, donc c'est difficilement imaginable, mais oui, ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Et puis du coup, vous faites un clip, donc j'imagine que tu passes quelques temps avec eux, mais ce clip, du coup, il est sorti, il n'est pas sorti, comment ça s'est passé par la suite ?

  • Speaker #0

    Bon, on était plusieurs sur le projet, moi j'étais proche du caméraman qui était là, donc leur vidéographe. Il y avait d'autres personnes sur le projet mais ouais le clip se fait et le clip ne sort pas.

  • Speaker #1

    Un autre clip qui ne sort pas.

  • Speaker #0

    Un autre clip qui ne sort pas, j'ai l'habitude en vrai. C'est dommage, ça aurait été incroyable et je crois qu'ils n'ont plus jamais rien sorti depuis sans faire de...

  • Speaker #1

    Mais ça fait très longtemps que...

  • Speaker #0

    2019, ouais ça fait six ans tu vois.

  • Speaker #1

    Bah je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Ils n'ont plus jamais rien sorti mais je respecte. Comme je disais, je ne veux faire aucune promotion sur ce qu'ils font. Je les laisse, si ce n'était pas online, il y a assez de sites internet qui en parlent, donc je me permets, mais à l'époque, je le gardais pour moi.

  • Speaker #1

    Mais là, je parle de différentes personnes, différents artistes. On parle de clips qui ne sortent pas. Finalement, est-ce que tu arrives quand même à avoir cette réalisation ou bien c'est un petit peu frustrant ? Parce que si ça sortait... Si tu avais sorti le clip d'Atelier Abba et si tu avais sorti le clip de PNL, ça aurait été un peu autre chose aussi en termes de satisfaction. Mais est-ce qu'il y a de la frustration ?

  • Speaker #0

    En fait, sur le moment, c'est clair, tu as envie que le projet sorte, tu as envie de pouvoir te construire par-dessus. Mais je me fais vraiment zéro souci par rapport à ça. Je pars vraiment du principe que les artistes créent beaucoup de contenu. Ils ont une direction artistique qui n'est pas forcément linéaire. Et c'est normal. Si ça se trouve demain, ce sera le clip de l'année. Mais c'est vrai que ça peut être frustrant si tu n'as pas le bon mindset. Très frustrant. Très frustrant. Et puis même de créer des anecdotes autour. Peu importe, essayer de rattraper ta frustration. Moi, ça ne me parle pas, comme je disais. Cette hype et ce côté « m'as-tu vu ? » C'est la chose que je déteste le plus dans le milieu où je suis. donc pas de problème on passe à un autre j'ai jamais vraiment arrêté de produire et puis tout va bien aujourd'hui tu vis aux Émirats ouais déjà alors j'imagine que ça change encore d'environnement

  • Speaker #1

    par rapport au Japon mais qu'est-ce qui te fait bouger là-bas ?

  • Speaker #0

    écoute bon bah là chapitre comme tu disais les deux frères je te recite, on est juste un peu avant le Covid et puis ensuite après le Covid en fait moi je l'ai bien vécu parce que tout le monde voulait créer du contenu c'était une autre formule qu'il fallait proposer mais voilà je m'en sors bien et en fait je commence à travailler avec des marques un peu plus grosses et là j'enchaîne, je suis en agence à Tokyo donc je fais des marques du LVMH Rimoa, Moet Chandon l'Europiana des marques Johnny Walker, des marques d'alcool, je fais des pubs, vraiment ça me crée un portfolio. Et ce qui me pousse, au moment où je finis sur les écrans de Shibuya, t'es déjà allé à Tokyo ?

  • Speaker #1

    Non, je suis jamais allé. Tu vois les écrans ? Oui, bien sûr, Shibuya.

  • Speaker #0

    C'est 2 millions de personnes qui le traversent par jour. Donc c'est très symbolique. C'est la première chose que tu regardes quand t'arrives.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si t'es dans le milieu...

  • Speaker #1

    C'est ça qui te met la claque, au-delà du fait que ce soit un carrefour...

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    c'est le bruit,

  • Speaker #0

    les lumières pour moi c'était l'objectif et en fait j'ai une photo aussi d'ailleurs sur mes réseaux qui date d'il y a 10 ans je fais une photo devant les écrans et je dis oui un jour mon travail finira sur ces écrans et j'ai refait la même photo genre 5 ans après avec la vidéo que j'ai produit qui tourne et je l'ai fait en indépendant donc en fait voilà accomplissement, mission accomplie je peux fermer ce chapitre et en fait Tokyo aussi ça commençait un peu à me fatiguer, c'est trop loin la culture est trop différente et j'avais envie de me challenger en fait j'avais envie d'un autre confort de vie et là tu vas aux Émirats je vais au show tu vas même au très très chaud je vais au show c'est d'autres conditions

  • Speaker #1

    Tu vois, on parlait de Tokyo tout à l'heure, du fait que tu as travaillé avec Adidas, Uniqlo, tu as cité plein d'autres marques, etc. Après, Tokyo, c'est une capitale. C'est un centre où la mode bouge beaucoup aussi, etc. Les Émirats, ce n'est pas tout à fait ça encore. En gros, Dubaï, c'est Dubaï, mais ce n'est pas New York, ce n'est pas Paris, ce n'est pas Tokyo, ce n'est pas ces villes-là. Est-ce que le marché existe aussi là-bas ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, le marché digital est vraiment gros pour le coup. C'est le culte de l'ego. Il faut créer du contenu, il faut attirer, donc oui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que le type de client que tu as là-bas, avec qui tu travailles, change ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non ? Ça reste les mêmes marques ? Enfin, les mêmes marques, le même type de segment, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut t'imaginer, pour moi, Dubaï, je le vois comme un grand aéroport. Tu vois, personne vient de là, tout le monde parle anglais. Et puis, tu as déjà vu dans les aéroports, tu as toutes les boutiques. Toutes les plus grosses boutiques, etc. Très condensées. Je le vois, la même chose. En fait, tu peux boire un café, rencontrer quelqu'un. Et là, je ne sais pas, tous les moteurs groupes possibles, elles possèdent toutes les marques. Donc Lamborghini, Rolls-Royce. En fait, tu te retrouves à faire des vidéos pour Lamborghini demain. Et ça c'est vraiment, déjà c'est un sentiment de satisfaction parce que tu as envie de, déjà c'est challengeant, tu te dis ah ben peu importe. Là tu vois les choses différemment, tu regardes, tu fais tes recherches, tu te dis bon j'aimerais beaucoup travailler avec cette marque là, oh ok, fais tes recherches, tu trouveras la personne. On dit qu'on est à cinq personnes je crois de Barack Obama. Donc on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît Obama. Et là c'est pas cinq, c'est genre deux quoi. Tu connais une personne qui va te pluguer et j'aime beaucoup ce côté là, stratégique.

  • Speaker #1

    Cette expérience Hypebeast, cette expérience Tokyo, cette expérience Shibuya, PNL, etc. Est-ce que ça t'ouvre aussi beaucoup des portes aux Émirats ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les Émirats, il faut leur faire confiance. C'est un pays qui a une très grande culture. Le pays, on dit qu'il a 50-60 ans, mais ce n'est pas vrai. C'est une très grande culture.

  • Speaker #1

    C'est Dubaï qui a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est Dubaï qui a 50 ans, exactement. Mais il faut leur donner leur chance. Je suis entre Dubaï et Abu Dhabi, et ils ont énormément de choses à faire. Au final, il se passe tellement de trucs là-bas. Il y a tellement de projets. Quand tu regardes, je suis désolé, mais c'est vrai, quand je reviens en Suisse, des fois, je me fais un peu chier. c'est différent, c'est une autre dynamique en fait, c'est très agréable j'adore venir, les vacances rester proche de ma famille, mais c'est une autre dynamique, donc ouais j'aime beaucoup

  • Speaker #1

    Là donc t'es venu ici en Suisse pour travailler sur un petit projet ici, mais aux Émirats t'es occupé de ouf ou bien est-ce qu'il y a toujours pas mal de comment prospecting à faire de ton côté au niveau où t'en es maintenant est-ce que vraiment tu dois toujours continuer à passer des coups de fil faire des contacts etc moi je pense que c'est important de toujours faire des coups de fil c'est important de te

  • Speaker #0

    promouvoir, c'est important de te marketer c'est important de faire du networking et on a tous un moment un quart d'heure entre guillemets de gloire où les gens vont t'appeler donc tu vas éviter de faire des emails Mais c'est une erreur de penser que c'est comme ça éternellement. Je pense que c'est vraiment une vague. Ça vient, ça repart. Donc moi, je le fais constamment. Et oui, je ne manque pas de projets là-bas, c'est clair. Je pense que je suis au bon endroit, mais c'est cool, j'aime bien.

  • Speaker #1

    Tu as travaillé avec beaucoup de marques. On a parlé de plusieurs choses. selon moi on a parlé d'assez d'artistes tu m'avais parlé de Cuevo aussi j'ai fait un clip avec Cuevo il est sorti ou pas ? il est pas sorti attention les gars c'est important qu'on dise que t'as fait des clips qui sont sortis aussi en même temps

  • Speaker #0

    Cuevo je suis directeur en photographie je l'ai pas filmé en soirée dans un showcase on a fait un clip officiel on est trois d'ailleurs à Bienne à avoir travaillé avec Cuevo il y a le beatmaker il y a Sluzy qui est le plus jeune mais qui est le plus plugué le plus expérimenté qui est très actif en tout cas avec Cuevo Charlotte à lui il y a un autre un ami de Bien qui est parti lui par contre il habite à New York et il a fait tout le monde Offset Cuevo Moi-même. Le truc c'est que Cuevo il fait un son qui s'appelle Put it in the Bible. Et il met un vêtement traditionnel émiratique qu'on appelle la candola. Donc c'est cette robe blanche, tu vois, pour jouer un peu le chèque arabe. Et le refrain c'est Put it in the Bible, tu vois. Et en fait tu... C'est déjà, tu tires déjà une balle dans le pied. Le clip ne sortira jamais.

  • Speaker #1

    Ça va pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu le truc arriver au moment où je vois la direction. En fait je l'ai vu plus tard qu'en fait le refrain va s'appeler comme ça. Tu peux pas... Concentrez-vous. Mais j'ai des anecdotes incroyables. J'étais avec... Genre là pendant le tournage, il y a Fabulous qui passe. On voit l'arrêt de caméra, les gilets en main, on se check. Je parle avec Fabulous. à voir il y a French Montana qui passe et Dubaï c'est vraiment c'est un monde imaginaire c'est un truc de ouf mais c'est normal c'est normal enfin c'est pas normal mais enfin dans le sens c'est pas normal mais c'est normal c'est exactement tout le monde vient là-bas pour passer un bon moment donc c'est beaucoup plus accessible je pense aussi que les artistes américains aux Etats-Unis doivent être aussi un peu bloqués ils ont leur image ouais ils bougent plus facilement là-bas ils viennent à Dubaï et ils s'en foutent quoi ils rigolent ils font des photos Mais oui, pour le coup, le clip n'est pas sorti. Et sinon, des projets, cette année, j'ai fait un projet avec Megadoubaï pour Dior. Dior, j'ai shooté Longines ici, à Zurich. Donc ouais, c'est toujours un peu la même direction.

  • Speaker #1

    Mais justement, on a parlé de plusieurs marques, etc. Mais c'est quoi la suite ? Tu as filmé beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de marques. Beaucoup de vêtements, beaucoup de musique, mais on n'a toujours pas parlé de films, de court-métrages ou autre. Ça c'est des choses qui te parlent, c'est des choses sur lesquelles tu aimerais travailler ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, j'ai rejoint un collectif qui s'appelle Abu Dhabi Film Commission, le ADFC. Et en gros c'est ceux qui font les films. Tu as probablement vu F1 avec Brad Pitt ou

  • Speaker #1

    Dune. Tu as travaillé sur F1 ?

  • Speaker #0

    Pas moi, mais je connais quelques personnes qui étaient sur le set. Abu Dhabi, c'est vraiment une petite ville. C'est incroyable ce qu'ils font. Il faut s'imaginer qu'ils investissent des milliards de dirhams dans l'industrie du film pour pouvoir créer un peu de culture.

  • Speaker #1

    Un studio.

  • Speaker #0

    Plus que ça, même impacter l'industrie du film. Par exemple, Formula One, ils sont à Abu Dhabi. Dune, c'est la même chose. C'est avec ADFC, comme je t'ai parlé. Tu les vois dans le désert d'Abu Dhabi. Il y a vraiment un truc qui se passe. Pourquoi pas, j'aimerais bien. Là, il y a Dune 3 qui est en production. J'aimerais me retrouver sur le set. N'importe quelle position, n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Attention les photos en JPEG.

  • Speaker #0

    t'es chaud ça ça n'arrivera plus je t'embête mais ouais Inch'Allah d'une 3 ok magnifique on a dit tout à l'heure le 6 octobre 2015 t'as quitté la Suisse pour aller à Tokyo pour transformer

  • Speaker #1

    ton loisir ta passion en métier c'est quoi qui te rend le plus fier sur ces 10 années là ?

  • Speaker #0

    je pense que

  • Speaker #1

    Ça peut être un projet ou bien la réalisation totale.

  • Speaker #0

    Tu dis le plus gros highlight ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, non. Toi, ce qui te rend le plus fier, et tu me dis ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir, entre guillemets, tenu parole, tu vois, et de tenir la promesse que j'avais, que je m'étais faite quand j'avais la vingtaine. Et je voulais absolument faire des grandes choses. Je n'avais pas un but précis, mais je voulais faire des grands projets. Je m'étais juré que je pouvais le faire en venant de bien avec rien et que ça allait se faire quoi qu'il arrive. Je pense qu'aujourd'hui, je peux fermer ce chapitre des dix premières années en pouvant dire que c'était quand même sympa. J'ai beaucoup aimé voir mon taf sur les écrans, de pouvoir rencontrer toutes ces personnes aussi. de prendre un peu plus au sérieux digitalement, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu vois, aujourd'hui en Suisse, il y a beaucoup de choses qui se développent. On en parlait tout à l'heure. Oui, ça a changé. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a des choses qui deviennent très dynamiques. On parlait de My Switzerland tout à l'heure. Incroyable. Je refais derrière qu'il faut croire à plein de trucs.

  • Speaker #0

    Burn a boy. Oui, exact.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça te donne envie de revenir ou de travailler plus avec la Suisse ? Est-ce que tu as l'impression que... Ce que tu avais en tête match plus avec ce qui se passe maintenant ?

  • Speaker #0

    Moi j'ai toujours adoré ce qui se fait en Suisse de base, les artistes suisses, les mouvements suisses, j'ai toujours été grave dans le support. Donc oui, et en même temps tu vois, là il y a dix ans qu'est passé les choix, je suis... Là je suis chez ma mère pour deux semaines et elle prend de l'âge. Donc ça me fait mal au cœur aussi. J'ai dû prendre des risques, il a fallu que je parte. Et ça fait partie du risque, je le savais, c'était calculé. Mais c'est vrai que quand je vois sa vie au jour le jour, elle est malvoyante, il peut lui arriver n'importe quoi. Par exemple, par erreur, elle casse un verre, c'est vite fait. pour qu'elle puisse ramasser les livres Les bouts de verre, tu vois, c'est compliqué pour elle. Donc en fait, il y a une partie de moi qui a envie de revenir de plus en plus. Je pense que c'est bon, j'ai assez couru.

  • Speaker #1

    Après, il y a une réalité aussi du job.

  • Speaker #0

    Il y a une réalité du job où il faut le vouloir aussi.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il n'y aura pas autant de projets en étant ici.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. C'est différent, c'est différent. En tout cas, la porte est toujours ouverte. J'adore venir en Suisse, faire des projets avec les Suisses. Ouais, à mon avis je vais venir un peu plus là.

  • Speaker #1

    Et tu parlais, tu vois on a rapidement touché, mais tu parlais du fait que si la culture suisse c'est compliqué de se développer dans l'artistique, etc. Peut-être que ça peut être quelque chose à développer en revenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que, pour faire l'avocat du diable, souvent, tu vois, beaucoup d'artistes vont à l'étranger, ils reviennent en ayant réussi. Mais après, une fois qu'ils sont ici, tu vois, et bien, c'est pas forcément les premiers à soutenir ce qui est local. Du coup, ça fait le serpent qui se mord la queue. Parce que, je sais pas, je prends un artiste, disons un artiste, il est passé dans les radios un peu locales ici, puis après, il va en France ou autre, il devient méga connu. Et quand il revient en Suisse, peut-être qu'il va plus dans ses radios parce qu'il a plus besoin ou peut-être ça lui parle plus, etc. Donc, ça fait un peu le serpent qui se mord la queue. est-ce qu'il n'y a peut-être pas quelque chose comme ça parce que moi j'ai vraiment l'impression que tu as le profil du mec qui va être dans Dune 3 et puis on va se dire ah mais en fait vous savez qu'il y avait un Suisse et puis on sera là oh purée mais non mais c'est pas possible non mais en fait il a vécu à Tokyo il a vécu aux Élysées, aux Émirats etc t'as un peu ce profil là du mec qu'on retrouve c'est un Suisse de là-bas donc est-ce qu'il n'y a pas peut-être quelque chose à faire avec les institutions, avec le gouvernement, tu vois, pour continuer à développer tout ça,

  • Speaker #0

    tu vois. Je le ferai direct. Et vraiment, on en parlait tout à l'heure en off, c'est complètement différent. Ce qui se passe aujourd'hui en Suisse est complètement différent de ce qui se passait il y a dix ans. Et ça fait une parole d'ancien. Mais au final, il faut... C'est la réalité. Voilà, il faut dire les choses comme elles sont. Et le marché a bien évolué ici. Il y a plein de projets. de nouveau, les Suisses sont créatifs. C'est une erreur de pensée. Les structures autour de la Suisse ou ce qui se passe ici sont peut-être moins grandes et ont peut-être moins une vision sharp. On veut prendre des risques, mais parle avec des Suisses, regarde comment ils créent.

  • Speaker #1

    Il y en a dans tous les menus. Antoine, je crois qu'on a bien parlé. On a parlé de pas mal de choses. Et puis... Je suis pas frustré si on a oublié des sujets parce que ça veut peut-être dire qu'on devra refaire. Quand tu veux mon gars. Il y a juste une ou deux questions que je voulais te poser. D'habitude je les envoie à l'avance mais j'ai un peu oublié. Si tu pouvais passer une heure avec une personnalité de ton choix, ce serait qui ?

  • Speaker #0

    Une seule ?

  • Speaker #1

    Ouais, ou un groupe. Tu peux, ça peut être un groupe. Si tu veux me dire les Beatles, si tu veux me dire les Beatles...

  • Speaker #0

    Ah ok, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Ça peut être des personnes vivantes. Ouais, ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Christopher Nolan.

  • Speaker #1

    Christopher Nolan.

  • Speaker #0

    Donc le mec a fait tous les films, tous les blockbusters.

  • Speaker #1

    Tous ceux que... Inception,

  • Speaker #0

    Interstellar...

  • Speaker #1

    Tous ceux qu'on comprend pas, là.

  • Speaker #0

    Memento, Ténèth, exactement. Si je pouvais parler avec lui une heure directe, ouais.

  • Speaker #1

    t'as un son du moment là ? un son que t'écoutes en ce moment ? Ratchet Paradise même si c'est pas actuel en plus il vient de faire son concert sa boule noire sold out en boucle magnifique si t'avais un compte Instagram à recommander ?

  • Speaker #0

    un compte Insta Lens Distortion

  • Speaker #1

    Ok, ça parle de quoi ? C'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu... C'est... Comment je pourrais te dire ? C'est pour les créateurs de contenu visuel qui vont te donner pas mal de tips ou qui vont te proposer aussi des assets pour tes vidéos, que ce soit dans le son mais aussi dans l'image. Et j'aime bien cette communauté en fait.

  • Speaker #1

    Magnifique. Et finalement, si tu avais une question à poser aux prochains invités ?

  • Speaker #0

    Une question très Ausha, bien vue.

  • Speaker #1

    Mais j'aurais pu te les envoyer avant.

  • Speaker #0

    Une question aux prochains invités. comment as-tu rencontré Abby et qu'est-ce que tu peux apporter au podcast ok,

  • Speaker #1

    appreciate it Antoine, merci infiniment pour ton temps alors avant de partir évidemment j'ai quelque chose pour toi enfin plusieurs choses d'ailleurs alors je vais démarrer c'était ça, c'est pas un placement de produit c'est un placement de produit c'est un peu un placement de produit alors mon partenaire cadeau depuis le premier épisode LVDD Et... Et j'ai pour toi le sel pimenté et la nouvelle Spicy Mayo qui vient de sortir et qui est sûrement sold out. Donc voilà, tu en as une là. Jason,

  • Speaker #0

    merci du fond du cœur.

  • Speaker #1

    Donc voilà pour toi, j'espère que tu te feras un régal. LVDD.ch pour tout le monde.

  • Speaker #0

    LVDD comme jamais.

  • Speaker #1

    Donc voilà, je les mets là comme ça, on peut bien voir. LVDD.ch présent à Manor aussi pour toutes les personnes qui veulent. se procurer les produits et j'ai un autre partenaire cadeau un instant ça était trop chaud c'est ce jebouna roster en fait c'est du café et là tu as un arabica d'éthiopie donc jebouna underscore poster pour pour les gens qui veulent aller découvrir moi je bois que ça donc n'hésitez pas les gens et voilà et pour lvdd pour venir nous les pas du lundi au mercredi vous pouvez le contacter pour griot food Oui, il fait son crispy chicken burger du lundi au mercredi à Pickup à Boudry.

  • Speaker #0

    Incroyable. Tu m'as mis vraiment bien. Je me réjouis de goûter tout.

  • Speaker #1

    Ben, mets-toi bien. T'es là un petit peu en Suisse. Ben oui, c'est des cadeaux,

  • Speaker #0

    évidemment. J'ai resté des sponsors.

  • Speaker #1

    Ben, pas que. En tout cas, Antoine, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Merci à toi. On a respecté le timing. Merci, merci. T'es trop carré,

  • Speaker #1

    j'apprécie. Bonne suite à toi, bonne suite aux Émirats, bonne suite à la Suisse, si c'est en Suisse. Et pour toutes les auditrices et les auditeurs qui sont encore là, je vous remercie d'avoir écouté l'épisode. N'hésitez pas, les 5 étoiles sur toutes les plateformes, dont Spotify, vous pouvez aussi mettre ça sur la section sondage dans Spotify. Sinon, les 5 étoiles sur Apple Podcast. Et voilà, on s'attrape au prochain épisode. Allez, bye.

  • Speaker #2

    Dédicé podcast.

  • Speaker #3

    Coutu, bye bye.

Description

De Bienne à Tokyo, de Hypebeast à Adidas, jusqu’à Quavo à Dubaï — Antoine , alias Antonio Delavega, revient sur dix ans d’un parcours marqué par le risque, la foi et l’évolution.

Dans cet épisode, on retrace son chemin : ses débuts en Suisse et le manque de reconnaissance locale, son départ pour le Japon sans argent mais avec une vision, les collaborations avec Dr. Dre, PNL ou Ateyaba, et son retour gagnant dans l’industrie avec Hypebeast, Uniqlo, Rimowa et Adidas.

Antoine parle sans filtre de ce que ça coûte de croire en soi, de la solitude de l’expatrié, du stress de la performance, mais aussi de la puissance de la visualisation et de la foi dans les moments les plus durs.

Un échange brut, inspirant, et rempli d’anecdotes folles sur dix ans d’évolution créative.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcasts ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out.

  • Speaker #1

    What's up, y'all ? You're tuning in to the Dedicated Podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. On est de retour pour cet épisode numéro 37. Alors comme vous le savez bien, j'aime bien faire des références au sport numéro 37 comme Ron Artest qui s'est ensuite renommé Meta World Peace. C'est quand même une folie au vu des choses qui se passent en ce moment. Aujourd'hui, j'ai la chance d'enregistrer dans un cadre incroyable à la Villa Castellana Neuchâtel. Donc déjà tout premièrement, merci à eux. J'ai un invité qui nous vient de très très loin, qui nous vient de très très loin, il a été au Japon, il a été évidemment en Suisse pour démarrer mais il a été au Japon, il a été à Londres, il a été à plusieurs endroits, aujourd'hui il est plutôt du côté des Émirats et c'est assez fou parce qu'aujourd'hui, le jour où on enregistre, on est le 3 octobre et le jour où cet épisode sortira, ce sera sûrement bien après, mais... Ça fait exactement dix ans qu'il a quitté la Suisse parce qu'il a quitté la Suisse le 6 octobre 2015. Je suis avec Antoine, a.k.a. Antonio de la Vega. Je ne sais plus s'il va toujours à travers ce nom, mais Antoine, comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Salut, salut, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, c'était quelque chose qui était prévu depuis longtemps, mais bon, tu t'es exilé, donc on ne maîtrise pas toujours ton timing. Antoine, on va parler de beaucoup de choses pour que les gens puissent comprendre. Alors tu es, on pourrait donner plein de noms, réalisateur de vidéos, vidéaste, vidéoéditeur, etc. Créateur de contenu d'une certaine manière pour tes clients. Tu as grandi en Suisse. Aujourd'hui, comme j'ai dit, tu vis aux Émirats. Donc on va essayer d'aller à travers toute cette époque. On a parlé de dix ans là, presque à trois jours près. Donc on va essayer de parler de tout ça, mais on va commencer avec une première question. J'ai dit que tu faisais de la vidéo, etc. Tu m'avais dit dans un appel que la vidéo, elle t'est tombée dessus un peu.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est un peu une histoire incroyable. Déjà, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #2

    Ça me fait plaisir depuis l'époque où on devait organiser cette discussion.

  • Speaker #0

    C'est très vrai.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que, comme tu disais, la vidéo, elle m'est tombée dessus. En fait, à l'époque, j'avais aucune idée de l'ampleur du marché digital et comment ça allait prendre.

  • Speaker #0

    C'est une autre époque aussi.

  • Speaker #2

    C'est une autre époque, on n'avait pas assez de recul.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux sont encore pas faibles parce que Facebook est là, mais il n'y a pas les réels.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas l'époque des réels, le vertical c'était inconnu. Et aussi la manière dont on consommait les vidéos. Aujourd'hui, le nombre de vidéos qu'on regarde par jour, que ce soit... en scrollant, que ce soit à l'extérieur, tu vois, il y a des supports, il y a des écrans. Je te parle d'une époque, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, mais ça fait déjà 10 ans, ça n'existait pas. Tu avais une chaîne YouTube, tu regardais la télé et puis voilà.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu démarres comment toi ?

  • Speaker #2

    Comment je démarre ?

  • Speaker #0

    Ta première vidéo, c'est quoi en fait ?

  • Speaker #2

    La première vidéo que je fais... C'est une after movie dans un club.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    À Bienne. Exactement. Je start à Bienne, j'ai un ami qui organise une soirée, voilà. J'avais une caméra à l'époque. C'était aussi un concours de circonstances, c'était pas prévu, mais c'est comme ça que je commence.

  • Speaker #0

    Et la vidéo, elle était bien ou ?

  • Speaker #2

    Je peux plus la regarder. Ça a tellement mal vieilli, laisse-moi dire.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, sur le moment, t'étais à ton max.

  • Speaker #2

    Ouais, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, quoi. Donc ça, c'était tes premiers projets. Puis après, j'imagine qu'il y a d'autres projets qui s'enchaînent. Mais qu'est-ce qui te fait te dire, OK, là, maintenant, j'ai fait quelques after-movies, j'ai fait telle vidéo, peut-être que tu t'es même approché de certains rapports. Qu'est-ce qui te fait te dire, OK, j'aimerais faire ça pour de vrai ?

  • Speaker #2

    En fait, je commence à prendre goût. En fait à l'époque je travaillais dans un magasin Apple, l'équivalent, ça s'appelle Comac. Xavier Comac, tu te rappelles du magasin Comac ? On avait l'équivalent mais à Bienne. Et je me rapproche petit à petit de ces logiciels de montage. J'avais aucune idée.

  • Speaker #0

    Parce que jusque là tu bricolais ?

  • Speaker #2

    J'ai bricolé, voilà c'était des outils gratuits qui étaient à disposition et ça m'intéressait, j'avais envie de changer aussi, j'en avais marre. J'ai beaucoup d'anecdotes à te raconter par rapport à ça. Mais ouais j'ai senti qu'il y avait quelque chose et il fallait que je pousse le truc. Comment je ne savais pas mais il fallait que je le pousse.

  • Speaker #0

    Donc là tu avais ton petit taf et en même temps tu faisais tes vidéos, tu t'équipais etc. Exactement. Au fil du temps. Exactement. À partir de ce moment-là, comme on a dit il y a quelques secondes, les réseaux sociaux c'est très limité. Donc c'est quoi le marché ? C'est quoi qu'on a à disposition ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que même avant de parler de marché, je dirais le rapprochement, l'approche. Comment les gens perçoivent la vidéo, c'est totalement différent de comment on voit les choses aujourd'hui. Tu vois si maintenant je prends une caméra, je commence à filmer, les gens ont l'habitude, ils vont peut-être te laisser faire ton move, mais on va pas trop se poser de questions. A l'époque, en tout cas pour moi, 2015 ou même avant en fait, je te parle de ça, voilà 2013, quelque chose comme ça, on a l'habitude de prendre des photos. Donc les gens te laissent prendre des photos. Tu sors une caméra tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est un peu flippant.

  • Speaker #2

    C'est flippant. Les gens sont nerveux, font des gestes.

  • Speaker #0

    Alors qu'aujourd'hui, on a des lunettes qui filment.

  • Speaker #2

    On a des lunettes qui filment. À l'époque, c'était vraiment quelque chose. Mais qu'est-ce que tu vas faire avec cette vidéo ? Je ne comprends pas. C'est quoi ? C'est la télé ? Ah, ce n'est pas la télé. Tu es quoi ? Tu es YouTuber ? C'est un peu là où je me positionne. Je commence à comprendre qu'il y a quelque chose d'autre. Je n'ai pas envie d'être YouTuber et je ne travaille pas pour une télé. Donc ouais.

  • Speaker #0

    Mais l'inspiration tu vas la chercher où ? Parce que tu vois je sais pas, aujourd'hui tu te dis ok si quelqu'un démarre maintenant il peut se dire ok je vais voir ce que Antoine y fait, ce que un tel y fait etc à l'époque comme on a dit sur les réseaux c'est pas trop ça encore. Il y a Youtube par contre c'est vrai il y a des noms qui deviennent connus, enfin moi un nom qui me vient en tête c'est genre Chris Macari tu vois avec les clips de Booba qui a vraiment implémenté son nom tu vois. J'en regardais beaucoup à l'époque. Où est-ce que tu as cherché ton inspiration en disant « Ok, moi je vais faire de la vidéo, mais j'aimerais que ça ressemble à ça ou à ça. »

  • Speaker #2

    Franchement, je n'étais pas vraiment branché clip au début. Je me souviens même regarder des clips avec des amis. Ils étaient beaucoup plus intéressés que moi. Et d'ailleurs, ils me faisaient la remarque. Ils me disaient « Ah, mais tu n'es pas vraiment branché clip, toi. De toute façon, tu ne comprends pas. » Aujourd'hui, on en rigole parce que ça peut changer. Mais c'est vrai que Chris Macari, tu citais. C'est clair, c'est des artistes que j'ai suivis dès le début et c'est vrai, ça donnait envie. En fait, je pense que c'est l'idée aussi de pouvoir créer, de pouvoir t'exprimer. On est clairement des artistes en fait. Donc tu vas avoir des peintres, tu vas avoir des musiciens, tu vas avoir des chanteurs. En fait, tu as en plus des photographes, tu as les vidéographes. Tu peux utiliser des mouvements, un espace, rajouter une... En fait, tu peux jouer avec les lumières, tu peux jouer avec... les acteurs ou les figurants qui sont dans ta composition, mais tu peux aussi rajouter une musique. Tu peux passer un message différent.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que les vidéastes, les photographes, les graphistes, vous êtes dans un monde qui est très compliqué parce que non seulement tout le monde a besoin de vos services, mais souvent les gens n'ont pas beaucoup de budget. Donc en fait, ils veulent un truc bien, pas cher. je vois souvent sur les réseaux je cherche graphiste, pas trop cher je cherche vidéaste, pas trop cher mais au début toi quand t'es à Bienne, tu fais tout ça donc t'as ton petit job à côté pour faire un peu de l'argent mais est-ce que tu t'arrives facturé dès le début ou au début c'était échange de bons procédés et surtout comment tu gérais cette frustration parce que tu le fais une fois, deux fois, trois fois après je pense que ça génère un peu de frustration

  • Speaker #2

    Ouais, intéressante ta question. Je pense que c'est un peu tout. Grâce aux soirées par exemple, à l'époque je travaillais plutôt vers les clubs, vers les DJ, je pouvais me faire quelques centaines de francs. À l'époque c'était beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et j'expliquais aussi à ma mère, j'habitais avec ma mère à l'époque, que je pouvais faire par exemple une vidéo le vendredi soir, je vais filmer, je reviens, je vais faire une deuxième le samedi. Et peut-être une fois, si c'est un week-end prolongé, le dimanche également, tu fais un prix et je peux... A l'époque, je ne sais plus, je recevais quelque chose comme 600 francs suisse. Et tu vois, c'est la moitié d'un bon petit salaire pour certaines personnes. C'est le salaire d'un apprenti, tout dépend de l'âge. Moi, j'étais vraiment jeune à cette époque. J'avais la vingtaine, j'avais le début vingtaine, 21, quelque chose comme ça. Donc oui, j'arrivais à avoir un peu d'argent de poche. Par contre, j'étais passionné aussi. J'avais envie de travailler avec des artistes. J'avais envie de pousser ce côté directeur artistique. À l'époque, je ne le savais pas encore. mais j'avais envie de créer des univers visuels. Et tu vois, l'approche, elle était belle. Donc là, il n'y a pas vraiment un aspect financier.

  • Speaker #0

    Oui, la passion prenait le dessus. En fait, quand le projet t'intéressait, tu étais prêt à le faire parce que... Tu avais l'impression d'être aligné avec le projet artistique.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu fais combien de temps à filmer à Bienne ? Parce qu'après, on en a déjà parlé, après tu vas bouger, mais tu filmes pendant combien de temps ?

  • Speaker #2

    Écoute, comme je te disais, c'est un peu un concours de circonstances. J'ai mon voisin, à l'époque il avait 86 ans, je le croise dans l'ascenseur et il me montre sa caméra. Et il me dit, je viens d'acheter cette caméra, je vais pouvoir filmer. Il me montre un peu ses clips, complètement flingué, il ne savait pas l'utiliser. et il s'énerve un peu en me montrant en me disant je sais pas trop bien l'utiliser si tu connais quelqu'un qui est intéressé et qui voudrait l'acheter passe me voir et en fait moi ça me fait tilt je me dis mais il faut que je l'achète moi donc j'avais pas d'argent j'étais vraiment super jeune je lui propose de faire un crédit donc je sais plus ce que c'était mais tu vois aux alentours de 50 francs par mois sur 6 mois tu vois un truc comme ça et je réussis pas à payer les échelons Merci. Donc il me donne la caméra, je fais mes projets, mais il y a un moment donné où je foire avec le paiement. Au poursuite avec lui. Ouais voilà, il vient, il sonne chez ma mère. Ma mère n'était pas au courant. Le but c'était qu'elle ne le sache pas. Et elle a pété les plombs. Elle dit que c'est quoi cette histoire, tu vois, tu dois de l'argent du voisin, c'est compliqué. Et là, elle en parle à mon grand frère et mon grand frère lui dit, mais écoute, s'il est arrivé à faire un crédit derrière notre dos, c'est qu'il a une vision. Je connais mon petit frère, c'est pas pour rien, tu vois. Et là, ça me fait tilt. Donc en fait, je continue, pour répondre à ta question, je continue à faire des projets à Bienne, mais il y a un nouvel élan. C'est comme si j'avais Unlock, un nouveau chapitre. Donc j'ai envie de le pousser plus loin. Je ne sais pas encore que je vais partir, où partir et combien de temps, mais je sais que j'ai envie de pousser le truc.

  • Speaker #0

    Et est-ce que même la vidéo, on parle de Bienne, mais est-ce que ça t'a ouvert aussi à des projets sur d'autres villes, que ce soit Lausanne, Genève, etc. ? Bien sûr,

  • Speaker #2

    bien sûr. Lausanne et Genève particulièrement. Là je rencontre aussi d'autres créateurs, tu vois, donc on commence à faire équipe et ouais c'était un beau chapitre de ma vie. C'est le début de tout. Shout out à Mike, High Attraction, on a commencé de zéro en fait.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je pense que quand tu démarres, tu as surtout... Dans notre génération et dans la culture dans laquelle on baigne, on a la tendance à faire un peu les mêmes choses. On va faire un after-movie de soirée, on va faire peut-être quelques images pour un artiste, éventuellement une petite expo d'un mec que tu connais, etc. Mais ce n'est pas là qu'il y a la vraie moula. Elle n'est pas là. Le vrai argent... Il est, quand tu passes dans le monde professionnel, et puis là, que ce soit le monde de l'horlogerie, de la mode, etc. Il n'y a presque plus de limites. Est-ce que quand tu es à Bienne, tu arrives touché à ça ? Enfin, quand je dis à Bienne, tu habites à Bienne. Est-ce que tu arrives touché à ça ?

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. En fait, je me sentais aussi coincé. J'étais au bas de l'échelle, si je peux dire, entre guillemets. Tout simplement parce que je n'avais aucune valeur sur le marché. j'avais aucune connaissance aussi du truc, je savais pas il y avait aussi comme on disait, le marché du digital n'était pas du tout le même, tu voulais faire un projet une publicité, imaginons t'as une entreprise ou tu as une marque et tu voulais faire appel à une équipe professionnelle t'as trois camions qui vont venir te filmer c'est un crew de 50 personnes ils vont te charger je sais pas combien et puis la distribution c'est tu passeras à la télé donc en fait et J'avais aucune valeur sur le marché parce qu'en fait le marché n'était pas encore prêt et je ne le savais pas à cette époque. Mais c'était le dernier tournant avant l'arrivée, tu vois, la vague du marché digital qui allait être une énorme vague. Donc, ouais, je ne savais pas que j'allais partir, mais j'avais envie de faire des gros projets.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va commencer à aller vers là, mais tu pars à Tokyo, en fait.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait choisir cette ville ? Comment tu pars là-bas ? Et surtout, tu pars là-bas avec quoi ?

  • Speaker #2

    Avec rien !

  • Speaker #0

    Bah ta caméra quand même je pense !

  • Speaker #2

    Une valise, une caméra, ouais c'était n'importe quoi ! Bah en fait, comment t'expliquer ? La raison pour laquelle je pars, déjà il n'y avait pas de but précis, je pense que je le voyais déjà un peu comme, je vais dire, un état d'urgence. Je me suis retrouvé dans une situation où... Déjà, professionnellement, j'en avais marre. Je n'aimais pas ce que je faisais. Je startais, tu vois, j'étais très jeune à cette époque-là. Comme je disais, 21 ans, un truc comme ça. Je n'aimais pas du tout ce que je faisais. Donc déjà, cette routine me...

  • Speaker #0

    Elle ne te convait plus ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, j'en avais marre. Et aussi, la situation familiale à cette époque faisait qu'au plus je restais en Suisse, au plus je me sentais mal.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin d'air ?

  • Speaker #2

    J'avais besoin d'air. C'était un concours de circonstances. Ça, c'était un premier facteur. Le deuxième facteur, maintenant, c'est... Je parle pour moi. À cette époque-là, c'était le support local. C'est un gros sujet, ça peut tendre certains.

  • Speaker #0

    Le support local, tu parles d'institutions, tu parles de gens, tu parles de quoi ?

  • Speaker #2

    Un peu de tout. C'est normal, tu commences, tu fais tes projets, tu as envie. d'avoir un peu de soutien, pas forcément un soutien financier, mais déjà peut-être de reconnaissance, si je peux dire ça comme ça. Tu as envie de proposer un service, tu as envie de créer avec des artistes ou avec des entreprises. Je ne sais pas, je n'ai pas senti... En fait, tu parlais de Chris Macari tout à l'heure. J'en avais marre de voir des amis, des gens de la même ville que toi, qui donnent du crédit en regardant des clips sur YouTube de créateurs. français, canariens et américains encore pire tu vois ces créations là ça aurait pu être toi qui les fais et par contre on te le donne pas à toi toi tu viens tu montres ça représente rien donc j'ai compris qu'il y avait un gap je le savais pas encore mais j'ai compris que partir de la Suisse et de nouveau c'est pour moi donc c'est par rapport à mon expérience c'était comme ça il fallait partir pour pouvoir être entre guillemets, validé par la Suisse.

  • Speaker #0

    Après, c'est un sujet qu'on entend souvent aussi. C'est un sujet qui fâche.

  • Speaker #2

    Je te dis la vérité, ça fâche.

  • Speaker #0

    Ça fâche, mais après, pour faire l'avocat du diable, il y a des gens qui arrivent sans sortir, mais ça reste une minorité. Mais souvent, c'est vrai que si tu vas à l'extérieur et puis ça se passe bien pour toi, souvent quand tu reviens, ça se passe très très bien ici. Après, je pense que c'est un secret pour personne de dire qu'en Suisse, la place de l'art est limitée et encore limitée. On n'est pas comme en France ou d'autres pays nordiques où il y a des choses qui sont mises en place. Ça évolue, franchement, c'est de mieux en mieux. Mais on n'a jamais mis l'art et le sport au centre des intérêts de la société. mais ça change et je veux dire ce que tu fais comme move au final tu te fais violence mais au final tu te donnes les moyens aussi.

  • Speaker #2

    Non je me suis fait violence et c'est vrai que comme tu expliquais il y a énormément de pépites en Suisse, il y a énormément de talent et c'est peut-être aussi ça qui m'a frustré c'est qu'en fait si c'était peine perdue j'aurais dit bon ben tu vois j'aurais accepté mais c'était le contraire j'en avais marre de me retrouver dans ce... piège et j'ai un autre exemple pour toi, tu vois typiquement un vidéographe qui habite à Londres, il va avoir une film school à côté de chez lui, il va commencer à faire ses projets avec passion, il a une culture UK propre à lui donc il va pouvoir s'exprimer comme il veut, il peut avoir une visibilité à MTV, tu vois qui est à l'autre bout de la rue au final et puis ensuite il feature avec un artiste international qui passe par là, il parle anglais donc voilà il y a une connexion et puis

  • Speaker #0

    Il y a des choses qui se font qui ne sont juste pas accessibles depuis chez nous.

  • Speaker #2

    Il n'a pas besoin d'aller quelque part d'autre pour pouvoir se faire reconnaître. Il y avait un système qui tenait bien et l'exemple que je te donne est bien concret. J'en ai beaucoup des directeurs à ton cité, comme Daps par exemple, qui est un directeur UK qui a fait tous les clips des Migos. Aujourd'hui, il va en Afrique, il travaille avec les plus grands, il va aux Etats-Unis, il travaille avec les plus grands. Voilà, moi j'en avais juste marre de me sentir freiné.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu avais envie d'avoir accès à tous ces endroits et tout ce marché-là aussi. Parce que c'est vrai qu'être vidéographe, ce n'est pas comme présentateur télé. Si tu es présentateur télé suisse, roman, tu vois, ok, éventuellement tu peux travailler en France, mais ça va être compliqué de travailler aux Etats-Unis, etc. La vidéo, elle n'a pas de limites, c'est un art international. Donc tu arrives à Tokyo, tu t'installes là-bas. Tu t'installes dans quelles conditions ? Déjà c'est la galère ?

  • Speaker #2

    Bon je suis parti là-bas, c'était un peu un concours de circonstances aussi. Je suis parti aller simple. En fait j'arrive là-bas en vacances pour la première fois. J'avais envie de partir, j'avais envie de pouvoir revenir et de dire j'ai un contact dans la vidéo. Si je pouvais avoir juste un contact au Japon, j'étais refait. en fait je prends une claque monumentale parce qu'en fait le marché du digital il est extrêmement grand et puis il est en avance je vois des freelancers tu vois à leur compte de mon âge qui travaillent avec des grandes marques ils montrent leur travail sur des écrans géants je pète les plombs je suis complètement dépassé par ce que je vois et c'est vrai que j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment C'était super symbolique pour moi et ça répondait en fait c'était la réponse à toutes ces questions que je me posais par rapport à la suite de ma vie et en même temps j'étais super jeune tu vois j'avais je voulais prendre des risques et surtout j'avais rien à perdre.

  • Speaker #0

    Ouais et puis la chance que tu as c'est que tu pars pour toutes les raisons que tu as cité et puis tu arrives là bas et tu obtiens tes réponses ces réponses là en fait donc en fait tu es parti et tu as confirmé ce que tu pensais là bas et Je me souviens que tu m'avais dit dans une autre discussion que voilà au début c'était évidemment la galère financièrement Tu vivais dans des conditions très compliquées on va dire

  • Speaker #2

    Ouais c'était chaud

  • Speaker #0

    Mais en termes de vidéos, après très peu de temps tu rencontres des gens qui ont peut-être changé ta carrière carrément tu vois

  • Speaker #2

    Qui ont créé carrément une carrière en fait Ouais exact

  • Speaker #0

    Alors, avant évidemment de faire cet épisode, on a parlé de quelques anecdotes, mais après une semaine, tu rencontres... Attends, je vais lire le nom, Kingmez. Ouais, grave histoire. Qui est un artiste multidisciplinaire, parce qu'il faisait du son, mais il faisait aussi de la vidéo, si je ne me trompe pas, non ?

  • Speaker #2

    Ouais, en fait, c'était... C'était un artiste signé par Dr Dre en fait.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc là, faut t'imaginer, j'arrive. Donc pour te resituer, j'en avais marre d'où j'étais, j'ai tout fait. Je vois ce pays, et d'ailleurs j'ai toujours été très proche de la culture japonaise, ça m'a toujours intéressé. Je vois cette ville qui est Tokyo, je m'installe, je ne pouvais plus entendre les conseils des grands du quartier qui me disaient « Nous on touche chez des caméras, t'étais pas né, de toute façon aujourd'hui pour toi, tu peux acheter des vues, t'as une carrière faite de toutes pièces. » On l'a fait avant toi, arrête, tu vois, à essayer de te freiner. Je me suis tiré, j'arrive et en fait, comme tu disais, une semaine après, je suis en train de faire des projets avec des artistes signés par Dr Dre. Et en fait, à l'époque, donc 2015, il a sorti son film qui était Straight Outta Canton, qui était un film, je pense, on l'a tous regardé au moins une fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et l'album musical qui va avec, la compilation, fait vraiment partie du projet entièrement. Et je l'écoute dans la voiture ou dans à l'époque tu vois dans mon iPod et j'arrive et je le rencontre et je commence à bosser avec lui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi bosser avec lui jusqu'à ce qu'on comprenne vraiment ?

  • Speaker #2

    Bah à l'époque il est venu faire un interview avec la marque Bape, qui est donc 100% Tokyo, c'est dans la culture. Et il vient avec Universal, Universal Music Studio, il lui laisse une vie là. C'est une espèce de villa studio où il peut rester, c'est comme une chambre d'hôtel gigantesque avec des instruments de musique partout. Là il nous invite, mes amis japonais et moi, que je venais de rencontrer d'ailleurs, c'était vraiment un tout nouveau chapitre, mais on est avec lui. Et en fait il nous raconte le workflow de ce que c'est de travailler avec Dr Dre. Moi je pète des plombs, je pète vraiment des plombs, je l'écoute pendant des heures, il nous raconte qu'il fait des journées 18h par jour. Apparemment Dre il laisse des... des matelas sous les tables de mix pour tout le monde dans le studio. Tu peux faire 18 heures non-stop et dormir au moins 6 heures pour reprendre le lendemain et refaire un 18 heures non-stop. Donc il m'apprend toutes ces choses-là, toutes ces paroles, je les dévore. J'ai vraiment la dalle à l'époque. Donc ouais, incroyable. Et en fait il nous dit écoute, viens. On crée du contenu, j'ai besoin de faire des teasers, j'ai besoin de faire des clips, j'ai besoin de faire des photos. Et voilà, c'est une énorme expérience pour nous d'être avec lui. Et il s'avère qu'en fait...

  • Speaker #0

    Ça c'est dans le cadre de son projet à lui.

  • Speaker #2

    De son projet à lui, et en fait il a un petit peu changé de carrière après. Il a monté sa boîte de prod et en fait il a fait tous les clips de J. Cole.

  • Speaker #0

    Exact, justement, c'est ce que j'ai vu.

  • Speaker #2

    C'est un mec du Caroline du Nord en fait, donc il était déjà proche de Cole.

  • Speaker #0

    Et maintenant il est plutôt dans ça quoi. lui il est partout incroyable alors nous on vient on a grandi en Suisse donc on a une culture quand même très carrée très sharp les japonais c'est aussi dans ça mais à leur manière voire plus quoi ça ça a influencé ta manière de travailler ou pas ?

  • Speaker #2

    complètement j'ai pensé que j'étais carré parce que j'étais suisse mais Les Japonais c'est un game, c'est totalement différent. La culture du travail là-bas, je leur dis merci tous les jours parce qu'ils m'ont appris quelque chose que je pense que je n'aurais jamais appris ailleurs, qui me sert à vivre. Tu sais la manière dont ils voient le travail, toute la culture du travail en général, et même leur culture qui est hyper compliquée à comprendre pour un Européen. On a un peu ce sang méditerranéen, c'est cool, c'est sympa. Tu brises la glace assez facilement. Tu te rapproches des gens et ça ne marche pas du tout comme ça là-bas. Je me retrouve au milieu de ça et en même temps, j'ai énormément la pression de travailler avec des Japonais et d'être maintenant sur des tournages dans une langue qui n'est même pas la mienne. Donc ça a été compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ta manière de filmer, elle était peut-être pas mature à ce moment-là, mais est-ce qu'elle a changé aussi à ce niveau-là ? Est-ce que tu t'es adapté au code de film, de recording des japonais ? Oui.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une différence. En fait, il n'y a qu'un seul pas entre un mec sympa qui fait des petites vidéos Un gars qui travaille pour des marques, qui comprend les codes du marketing, mais aussi qui sait comment l'industrie fonctionne. Et c'est ça qu'ils m'ont appris. C'était pour moi la meilleure école, parce que le marché du digital est arrivé comme une vague. J'étais bien positionné, j'étais un surfeur vraiment positionné au bon endroit au bon moment puisque j'étais au Japon. Ils m'ont vraiment montré toutes ces choses-là. J'étais en tout cas prêt à surfer pour quelques années.

  • Speaker #0

    Et le premier vrai projet au Japon, c'est déjà dans cette période-là ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu travailles avec qui à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Les marques, tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    À cette époque-là, je travaillais dans... un petit peu avec l'industrie de la musique, l'industrie de la pub. J'ai commencé à faire des projets pour Starbucks, Amazon Prime. Je fais un projet, ça c'est un des premiers d'ailleurs, pour un magasin, pour une marque très connue au Japon. En tout cas, le magasin est très iconique à Tokyo. Il est au centre de la ville. Et pour la petite histoire, je vois la première fois mon pote japonais qui me montre un peu l'endroit et il me... Il me montre le bâtiment qui est vraiment pour le coup impressionnant, des écrans partout. Il me dit tu vois là ça c'est mon taf, c'est moi qui ai fait la dernière campagne. Et je vois ça et je me dis mais il bluffe, c'est pas possible. C'est la première fois que je voyais, t'imaginais tu vois, je viens de Bienne. Il n'y a pas d'écran, il n'y a pas de truc, c'était complètement différent. Et là tu vois 15 écrans ensemble, donc déjà un écran 55 pouces ou 85 pouces, assemblés. pour que ça fasse un écran géant et là il y a une vidéo qui tourne et il me dit ça c'est moi ça c'est moi donc je fais la prochaine campagne automne hiver, je sais plus c'était... lui il a fait printemps été il fallait faire automne hiver et il me dit est ce que tu es chaud de me rejoindre ?

  • Speaker #0

    Je lui dis donc moi je vais faire ça là. Il me dit oui. Bien sûr je suis chaud. Non mais bien sûr que je suis chaud. Et en fait c'est ce genre d'expérience là où bien sûr que ça m'a poussé à rentrer, de prendre mes affaires et de partir. Et de laisser aucune nouvelle en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu te vois, je pense aussi que c'est pas un secret de dire que une fois que tu étais là-bas tu travaillais pas dans la même dynamique que quand tu étais en Suisse aussi. Non pas du tout. Donc, tu as changé d'endroit, mais tu as changé toi aussi. Finalement, on est le produit de son environnement.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais là, finalement, tu as trouvé la langue qui te parlait le mieux, tu vois.

  • Speaker #0

    Et là,

  • Speaker #1

    tu travailles avec des grosses marques.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça. En fait, j'ai eu la chance de pouvoir être très vite. Enfin, j'ai compris tout de suite. Ça me parlait bien, tu vois, ce système hiérarchique où tu peux te rapprocher de tes objectifs, en tout cas à la japonaise, quand tu sais faire profil bas et apprendre. C'est un peu ce concept de karaté, ceinture blanche, ceinture jaune, ceinture noire. Venir avec un ego européen, et d'ailleurs je me suis beaucoup calmé aussi par rapport à ça. J'étais très jeune de toute façon, j'étais bête, mais ça m'a bien fait comprendre aussi. Tu veux apprendre, tu peux avoir des résultats, en tout cas là-bas, mais il va falloir que tu fasses profil bas et que tu saches aussi comment observer. Et j'ai eu cette chance de pouvoir comprendre ça vite. Donc je me suis entouré des bonnes personnes. Donc j'ai eu accès aussi à d'autres choses peut-être que je n'aurais pas eu si j'avais une grande gueule western qui veut prouver, qui veut montrer. Non, non, ça ne marche pas là-bas.

  • Speaker #1

    Ça ne marche pas du tout. C'est vrai que... Après, moi, ce que j'aime bien, c'est que surtout dans ces pays... Le Japon, c'est assez spécial, je trouve. Oui,

  • Speaker #0

    complètement.

  • Speaker #1

    Mais cette culture, tu la retrouves depuis qu'ils sont gamins, tu vois. C'est pas genre les adultes sont comme ça ou que les personnes âgées sont comme ça. On retrouve ça vraiment dans les 7 à 77 ans.

  • Speaker #0

    Plus, plus même.

  • Speaker #1

    77 ans,

  • Speaker #0

    ils travaillent encore 10 heures par jour à cet âge-là. Mais tu as raison, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    À partir de là, parce qu'il y a beaucoup d'endroits... Tu rentres en Europe quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors ce que je fais, c'est que j'utilise un peu les codes. J'avais pas un visa solide à cette époque. Pour te résumer, j'arrive, le but c'est de faire deux fois six mois, en faisant un petit aller-retour, j'étais en mon visa touriste, et de surtout trouver un moyen de rester. J'ai compris aussi plus tard que c'était pas facile. Tu parlais des Émirats tout à l'heure, Dubaï c'est très business welcome. On t'encourage à venir même t'installer. Au Japon, il faut vraiment t'imaginer, t'es pas le bienvenu du tout. On t'est pas attendu en fait.

  • Speaker #1

    Administrativement en tout cas.

  • Speaker #0

    On te veut pas en fait.

  • Speaker #1

    Soit tu viens en vacances,

  • Speaker #0

    soit tu travailles pour une entreprise dans ton pays et t'as une succursale au Japon donc tu fais le transfert, ou alors t'arrives avec un bagage de, je sais pas moi, 10 ans d'expérience dans ton domaine. J'étais undergraduate en fait. Donc déjà rien que ça, auprès de l'immigration, ils te disent mais t'as quel papier universitaire ? Et combien d'années t'as fait après High School ?

  • Speaker #1

    Tu pouvais pas juste leur montrer tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ça marche pas comme ça, ça marche pas comme ça. Donc ça a été très compliqué, mais je réussis à faire un petit peu moins d'une année. Beaucoup pour le coup, pour une première expérience dans un pays comme celui-ci. Et ouais, là je reviens en Suisse et je déprime, je pète les plombs.

  • Speaker #1

    Mais tu continues à travailler ou pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je continue à faire mes projets à une autre échelle.

  • Speaker #1

    Mais en Suisse ou bien à distance ?

  • Speaker #0

    Non, je continue, je fais des allers-retours. Mais bon, voilà, je suis en Suisse et là je pars à Londres.

  • Speaker #1

    Parce que tu as signé un truc plutôt important là-bas.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai rejoint High Beast, High Beast London qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #1

    High Beast qui est pour les gens qui ne connaissent pas, alors c'est difficile mais c'est un peu une... pages,

  • Speaker #0

    magazines de tendances pop j'ai envie de dire pop mais la nouvelle pop c'était le site en tout cas numéro 1 pour tout ce qui était hype que ce soit pour le fashion la musique ils font même du sport en fait aujourd'hui on le voit plus parce que les comptes Instagram d'aujourd'hui sont déjà des petits sites internet mais en fait à l'époque De nouveau, c'était il n'y a pas très longtemps. Tu es allé sur le site,

  • Speaker #1

    je me souviens.

  • Speaker #0

    Le site hypebeast.com, c'était l'AREF. Ils ouvrent une succursale un peu à London, ça commence à grandir. Et ouais, je le reçois sur un plateau. Je rencontre les bonnes personnes là-bas. Il y a un mec qui bosse là-bas qui me dit, écoute, quand t'arrives, tu mentionnes mon nom. Je vais te faire un email d'introduction. Je te plug avec lui et let's go.

  • Speaker #1

    Mais tu vas faire quoi ? C'est ça que... À London ? Ouais, pour Hypebeast, tu vas leur faire des vidéos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors là, je commence à faire... En fait, c'est intéressant parce que le Japon m'a vraiment appris une chose, à créer un produit. Et le produit il était simple, c'était des vidéos plus courtes. Aujourd'hui ça semble complètement logique, tout le monde sait que faire un reel de quelques secondes c'est vraiment viral. A l'époque fallait les outils et fallait la vision pour le faire. Donc j'arrive avec un produit qui existe déjà sur le marché, je ne l'ai pas créé moi mais ça correspond parfaitement à ce que les sites internet comme High Beast voulaient être. Et ouais, donc j'arrive là-bas et je commence à bosser par exemple avec un mec de... Je fais un interview, une vidéo de présentation pour un mec de Maison Margiela.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça ouvre... En fait, travailler pour une sorte de média, ça t'ouvre la porte à tellement, tellement, tellement de marques. Parce que toutes les marques veulent travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc j'imagine que là, alors ça sert à rien qu'on cite, tu vois, mais... Mais en vrai, tu as dû travailler avec un nombre de marques.

  • Speaker #0

    Mais là, en fait, c'est un chapitre de ma vie qui est très important parce que déjà la culture UK et la manière dont, tu sais, leur état d'esprit m'a donné beaucoup de maturité aussi dans la manière dont je vois les choses, dont je travaille, etc. Mais c'est du grand n'importe quoi. C'est-à-dire qu'on t'écrit un email, on te dit la semaine prochaine, il y a un ASAP Rocky qui est à London. Viens, on fait du contenu quand il va faire du shopping à Selfridges. fais la vidéo et tu vois je te resitue c'est normal comme je t'expliquais tu vois en Suisse il y a ce truc où tu devais justement prouver et encore c'est très difficile d'avoir des gros plans et là t'arrives on t'envoie un email on te dit rendez-vous semaine prochaine avec Aesap ça c'est pas fait pour le coup c'est un autre gars qui l'a fait mais c'est un exemple concret pour te resituer et ça c'est une période que tu kiffes Moi, je pète les plombs. En fait, ce qui est fou, c'est que la hype, c'est la nouvelle monnaie. Et tu vois, c'est très important de le citer, c'est qu'être un caméraman, un créateur de contenu ou un vidéographe, c'est une forme de puissance parce que la caméra est une arme. Parce que tu peux propager des messages et tu peux créer, en fait, tu peux embellir quelqu'un ou une structure. et leur donner de l'attention. Donc en fait, tu deviens puissant. Et là, je le comprends. Je commence à réaliser. Je dis, je ne fais pas que des petites vidéos qui sont sympas. Ce ne sont plus des dessins que tu offres à tes parents qui mettent sur le frigo. Là, ça prend une autre ampleur. Et j'adore, en tout cas à l'époque, j'étais aussi très jeune, j'adorais avoir accès à des endroits exclusifs, travailler avec...

  • Speaker #1

    des grands artistes mais je vais te dégoûter très vite de ça aussi mais ton égo à ce moment là il est comment ? on aime trop dire j'ai la tête sur les épaules mais il y a des situations quand même ouais c'est sympa tu parles de Hissab, tu parles de Maison Margiela et on peut en citer plein j'ai envie de te dire qu'à ce moment là si... Une petite entreprise suisse t'appelle et te dit est-ce que vous pourriez faire une vidéo de notre structure, etc. Peut-être qu'à ce moment-là tu te dis ah gros, là demain j'ai rendez-vous avec Balenciaga, de quoi il me parle ? Tu peux réagir comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. C'est intéressant ce que tu dis parce que chacun réagit différemment, mais j'ai été exposé très vite à ça. En fait, tu vois, quel nombre de followers, combien de followers tu as, est-ce que cette personne est intéressante ou pas par rapport à ça, quel projet ou quelle marque est autour de lui, et ça commence à me dégoûter. En fait, pour te situer, je suis à une époque où il y a un artiste qui commence à prendre un peu d'ampleur là-bas, c'est Stormzy. Qui aujourd'hui,

  • Speaker #1

    on ne le présente plus.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a un truc qui se passe. Moi, je blogue avec un autre vidéographe de London. qui est DJ résident à BBC One Extra.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je commence à voir un peu cet univers. Lui s'occupe d'une artiste à l'époque qui s'appelait Miss Banks, qui est avec Steph London, la soeur de Chavelli. Enfin bref, c'est tout un nouveau marché au studio.

  • Speaker #1

    Attention quand tu cites ses noms là.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Il est dans des sauces lui.

  • Speaker #0

    Pardon, pardon, pardon. Non mais pour dire, je commence à découvrir un nouveau truc et j'adore cette hype. mais J'ai horreur, en fait ça correspond pas à mes valeurs, je te dis la vérité. J'ai horreur d'être dans ce truc, cette culture de vide, je commence à le comprendre tu vois.

  • Speaker #1

    Mais quand tu travailles pour Hypebeast, quand tu crées le contenu et tu leur sers le contenu qu'ils ont demandé, t'as l'impression qu'ils... Il se concentrait sur la qualité du contenu ou alors sur la réaction au contenu ? Est-ce qu'il se concentrait sur le fait que ça faisait tant de vues, tant de likes ou alors c'était sur la qualité du contenu ? Ou les deux, évidemment.

  • Speaker #0

    J'ai compris plus tard, mais c'est juste mon avis encore une fois. Mais la hype, c'est vraiment la culture du vide pour moi. C'est-à-dire que tu crées de l'argent à partir de rien. Tu vas décider ce soir que ce verre va être super hype et super tendance. C'est un verre d'eau. Et tu vas le vendre, je ne sais pas combien. Et c'est vraiment... Eux en fait ce qu'ils voulaient justement c'est créer ce buzz. La manière dont ils travaillaient c'était un peu différent. Déjà j'ai pensé qu'ils étaient tous hyper hype et super bien habillés connectés à ce genre de mouvement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est plus des gens qui écrivent bien qui... Ils s'en foutent complètement.

  • Speaker #0

    Et pour te donner un exemple ben il m'explique, il y avait un... Je sais pas par exemple il y a un événement une marque comme Palace qui va faire une collaboration, rendez-vous à 9h le matin pour l'ouverture du magasin, ils n'y vont même pas. Je leur dis, mais attends, il y a du contenu à faire, t'inquiète pas. Je leur dis, t'inquiète pas quoi. Et ils m'expliquent, ils me disent, non, nous on va se lever, on va aller au travail à 10h. Les photos seront déjà sur notre boîte mail, par des photographes ou vidéographes indépendants. qu'ils leur envoient gratuitement. Donc en fait, eux, ils ne prennent même pas la peine d'aller au... Non, même de payer quelqu'un. Ils vont recevoir le matériel sans communication.

  • Speaker #1

    C'est tellement gros.

  • Speaker #0

    Juste parce que quelqu'un voudra sa signature sur le site. Et ça leur suffit. Donc il faut t'imaginer, moi je découvre ça et je réalise qu'en fait c'est pas du tout ce que je suis venu chercher. J'en avais marre.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'imagine que ça mène tout ça à une fin. Et du coup, tu décides juste de partir ? Après, c'est jamais vraiment des gros... Dans tout ce qui est artistique, tu rentres et tu sors aussi vite. Non,

  • Speaker #0

    bien sûr, bien sûr. Non, mais voilà, c'est une autre époque. Je commence à... Voilà, j'en avais marre. Porteur situé, c'était à l'époque de la collaboration suprême Louis Vuitton. Donc on est vraiment dans du... Virgil Abloh c'était ça ? Non c'était Kim Jones qui est le créatif directeur de Dior aujourd'hui mais on est au summum de la culture hype c'est la première fois que cette street hype commence à être dans d'autres milieux, commence à fusionner et j'en ai marre je grandis aussi, ça m'intéresse plus il y a le Brexit bon voilà je suis parti, j'en avais marre

  • Speaker #1

    Et quand tu dis je suis parti, tu reviens en Suisse, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je reviens en Suisse et là j'arrive, en fait mon plan Tokyo se solidifie. Et il arrive sur un plateau. Ok, structure, contrat, visa, agence, il faut partir demain.

  • Speaker #1

    Donc là tu signes avec une agence ?

  • Speaker #0

    J'étais parfaitement prêt, je prends mes valises, on va.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas du coup, qu'est-ce qui a débloqué ? Il y avait un projet ou il y avait quelque chose ? Comment tu pars ? Avant t'avais pas tout ça, puis maintenant là t'as Visa et tout, clés en main. C'est quoi qui crée ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais le chapitre Hypebeast pour moi ça a été un gros tremplin parce qu'on te voit différemment. En fait on te met un label, on te crée une étiquette, c'est pour que t'aies un peu plus de crédibilité.

  • Speaker #1

    C'est Antoine de Hypebeast.

  • Speaker #0

    Exactement, donc ça m'a beaucoup aidé à toquer aux bonnes portes et puis tu vois généralement quand tu... tu as des bonnes relations avec les gens, ça finit par te revenir en retour. Oui, exactement. Ce n'était pas une histoire d'intérêt, mais c'était un projet qui me tenait à cœur. Il fallait que je reparte.

  • Speaker #1

    Et là, tu reviens à Tokyo.

  • Speaker #0

    Là, j'arrive à Tokyo.

  • Speaker #1

    Et tu arrives à Tokyo en artiste confirmé, on va dire un peu.

  • Speaker #0

    Oui. Là, c'est bon, j'ai une valeur sur le marché. Je suis jeune, donc je suis encore au bas de l'échelle. J'arrive avec un produit, j'ai une valeur sur le marché et surtout, je commence à frapper des agences.

  • Speaker #1

    Et là, tu commences à travailler avec... Enfin, j'ai vu qu'un des gros projets, c'est Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc, Uniqlo, c'était avant ou après ?

  • Speaker #0

    C'est après, c'est après.

  • Speaker #1

    Alors, je vous ai spoil. Tu travailles avec Adidas. Ça, c'est le premier gros projet à Tokyo. Ça, ça se fait comment ?

  • Speaker #0

    On dit aussi qu'il suffit d'une chance, des fois une opportunité suffit. Pour moi, en l'occurrence, c'était Adidas. Je ne le savais pas à l'époque. Et je pourrais même dire qu'eux ne le savaient pas non plus. C'est-à-dire que je frappe aux bonnes portes, je commence à me pluguer avec des agences digitales. à Tokyo avec des japonais vraiment made in Tokyo quoi et ouais il y a ce projet avec adidas on me dit écoute on sait pas trop peut-être que toi tu pourrais le faire tu vois mais en même temps il y avait aussi un il y avait une partie curieuse tu vois genre qu'est ce qu'il est capable de faire et moi fallait pas aller on voulait être challenge quoi non fallait pas et j'ai tout donné Ouais j'ai fait cette vidéo qui est très dynamique, très court en fait aujourd'hui on les voit sur...

  • Speaker #1

    C'est sur quoi en fait ? Dans le sens où c'était pour présenter une paire...

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une collaboration d'une... je sais plus quelle brand c'était Night Jogger de Adidas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc c'était un modèle de chaussures collaboration avec des artistes de Tokyo tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ouais j'arrive je fais la vidéo, aujourd'hui c'est vu et revu tu vois c'est un format court. C'est des effets très vintage, c'est un cut très dynamique. Moi j'arrivais avec ce truc et le mec il me dit « Ah mais je savais pas ! »

  • Speaker #1

    Mais toi à ce moment-là, quand tu fais ça, t'es sûr de ton karaté ?

  • Speaker #0

    Je suis plus que sûr. Franchement, je balance le truc, j'ai fait une nuit blanche, j'avais investi dans des plugins, donc en gros des assets digitaux que tu peux acheter pour avoir des meilleurs filtres, etc. J'ai mis un peu d'argent. Je te parle de ça, vraiment à l'époque c'était une petite échelle. Mais j'arrive avec ce contenu, c'est un nouveau produit, je maîtrise totalement les codes grâce à Hypebeast. Il y a un côté urbain, street, qui correspondait aussi aux codes des marques. Ils avaient envie de se rapprocher de ça aussi. C'était une époque, c'était quoi ? 2018 ?

  • Speaker #1

    2018, c'est vraiment la culture street. Elle a tout bouffé.

  • Speaker #0

    Louis Vuitton fait des pubs. des parties de basket dans la rue on casse les codes et de nouveau comme un surfeur j'étais au bon moment, au bon endroit pour surfer sur la vague donc là le mec me dit si tu peux faire ça, on peut le refaire et je crois que c'est 2019, j'ai dû faire 10 projets candidats très très chaud ils t'ont mis bien,

  • Speaker #1

    ils t'ont mis de la sape un peu ou pas ?

  • Speaker #0

    des Yeezy, des trucs, laisse tomber je regrette cette époque

  • Speaker #1

    je n'ai pas assez profité et financièrement à cette époque là est-ce que tu peux tu factures pour de vrai ou c'est comment ? parce que tu vois c'est c'est un long chapitre ça si tu veux mettre dans une sauce directement non mais c'est important de savoir parce que là tu travailles là on dit des noms, on a parlé de Maison Margiela donc il faut que les gens sachent si à ce moment là financièrement on arrive à être bien ou si c'est toujours la galère en fait

  • Speaker #0

    ou si ça va tu vois c'est vrai non c'est une bonne question il ya plusieurs éléments il ya plusieurs facteurs comparé à une ou deux années en arrière à cette époque là c'est beaucoup mieux beaucoup mieux j'ai vraiment start est de zéro en fait il ya des jours où j'avais tu me parlais de struggle tout à l'heure je n'ai pas dit mais quand je suis arrivé au japon la première fois on a les simples tu vois quand j'ai quitté tout derrière j'avais une caméra d'une marque américaine qui s'appelle Blackmagic je peux pas faire de promotion non tu peux qui s'appelle Blackmagic aujourd'hui est beaucoup plus gros mais à l'époque c'était un truc qui je veux pas dire venait d'arriver mais pas tout le monde l'avait bah en fait j'ignorais ce détail mais les japonais travaillent qu'avec des marques japonaises donc si t'as pas une caméra Sony si t'as pas une caméra Canon bah tu sais ce que tu veux ils calculent un peu exactement donc en fait j'arrive je reçois une claque parce qu'ils me disent non mais c'était pas calculé soit tu achètes une caméra maintenant et tu travailles avec nous Soit tu rentres chez toi. Je crois que la caméra me coûtait 2500 francs suisse, un truc comme ça. J'arrive avec 3000 francs d'économie pour une année ou pour six mois. Je me retrouve avec trois fois rien. Il y a des jours où j'avais un franc pour manger. Un franc par jour pour manger trois plats. Mais en même temps, j'avais des artistes à Dr. Dre la semaine d'après. Je suis dans un tout autre game.

  • Speaker #1

    Fluit tendu.

  • Speaker #0

    Très tendu. Donc je passe de ça à des projets payés.

  • Speaker #1

    Tu pouvais te payer un loyer, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    mais non, je pouvais pas me plaindre, tu vois. Ouais, tu vivais,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, je vivais bien.

  • Speaker #1

    Parce que le truc, c'est que aussi, ce qu'on oublie, c'est que quelqu'un qui a un salaire moyen ici, il vit sa vie, etc., puis ça avance. Moi, mon idéologie, c'est que si t'es dans l'artistique, il faut que t'encaisses un max, tu vois. Parce que tu sais pas ce que t'as dans six mois. Mais oui, il faut tout prendre. Donc il faut tout prendre, mais si tu vis déjà de ça confortablement, que je dis confortable, c'est-à-dire que par rapport à ce que tu as vécu la première fois, je pense que tu es plus serein aussi dans tes projets. Alors, on a parlé de ce passage Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Là, j'ai envie de te parler d'autre chose qui va peut-être parler un peu plus à nos auditeurs. Alors, aujourd'hui, c'est à Teyaba. Avant, c'était Joke.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors c'est un artiste qui a toujours été attiré par le Japon, mais toi tu te retrouves à le rencontrer en fait. Et ça se passe comment ça ? Est-ce que tu as travaillé avec lui ? Est-ce que vous avez filmé ? Je ne sais pas si vous avez fait des clips. Comment ça se passe cette connexion ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que tu citais tout à l'heure, lui il a toujours été intéressé par le Japon.

  • Speaker #1

    D'ailleurs il a un projet Tokyo, un projet Kyoto.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de la mixture, c'est aussi une des raisons. pour laquelle j'avais envie de partir, c'est qu'il m'a énormément influencé par rapport à ça. Et ouais, déjà en fait, à l'époque, quand j'habitais en Suisse, déjà j'étais en plan, j'avais envie de tourner un de ses clips à l'époque, un de ses sons qui s'appelle Amidala, qui a été tourné par un autre directeur qui s'appelle Nicolas Noël, qui est beaucoup plus grand que moi, mais c'est pas grave. On est resté en contact, mais plus rien. Et en fait, là, il revient au Japon. Et vraiment, je respecte beaucoup sa musique. On ne se rend pas compte, mais tu vois, Ateyaba, c'était une conséquence énergétique de 10 ans.

  • Speaker #1

    Attention, attention, lui.

  • Speaker #0

    10 ans d'impact sur le rap français. L'impact qu'il a eu,

  • Speaker #1

    je trouve qu'il n'a pas eu la carrière qu'il devait avoir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Par des choses qui sont... Il y a plein de raisons, dont des choses de son côté sûrement. Mais l'énergie avec laquelle il est arrivé, alors je n'ai pas envie de comparer à Chief Keef, mais c'est ce type d'énergie, tu arrives et puis il y a un truc qu'on n'arrive pas à palper. Et puis tu arrives avec une énergie et ça a mis une claque.

  • Speaker #0

    Je le précise bien parce qu'en fait, c'est un gros facteur. C'est une rencontre vraiment impactante. Tu parlais d'Adidas tout à l'heure. Il faut t'imaginer le mastermind qu'on a fait quand il est venu à Tokyo. j'aurais pas pensé qu'il allait être autant il fait des conséquences énergétiques tout ce qu'il fait il crée un impact et on oublie parce que les gens comme tu disais s'arrêtent à internet on peut le voir non productif donc on se dit on a tendance peut-être à parler mal de lui mais l'époque en plus 2018 il commence à sortir d'autres projets il a sorti Rock With You qui est un clip, c'est une claque visuelle il est vraiment en place et on plug là bas on tourne là bas on tourne un clip qui s'appelle solitaire avec un son qu'il a sorti avec un américain en featuring mais jamais sorti jamais sorti c'est pas grave les gens qui travaillent des artistes ils savent il y a énormément de projets que tu produis que tu ne balancera pas forcément il y a même des clips qui ont été tournés par 4

  • Speaker #1

    être directeur différent et puis voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Typiquement DJ Snake, par exemple, quand il fait un hit, c'est tellement gros qu'il ne s'arrêtera pas qu'à un clip. Il fait quatre clips à 100 000 dollars et puis il choisit le plus impactant. Donc c'est bon, c'est une habitude. Mais oui, bien sûr. Et d'ailleurs, ce jour-là, le lendemain, je devais faire mon tournage pour Adidas, qui était une campagne US. Donc c'est une collaboration avec Foot Locker. C'était dans tous les magasins Foot Locker des Etats-Unis. et je voulais me coucher tôt et finalement je suis resté avec lui, on parlait jusqu'à genre des 3h du mat et il m'a dit non t'inquiète pas, tu verras, ça va bien se passer et depuis ce projet là j'ai dû en faire 10 dans l'année tu vois donc vraiment big respect à lui parce qu'il a vraiment ce truc de, il a de la bienveillance

  • Speaker #1

    Bon bah dommage que le clip soit pas sorti mais j'imagine que ça t'apporte aussi tu vois Une certaine satisfaction et réalisation de te dire je suis au Japon et je travaille avec des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je suis reconnu par des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ensuite vient Uniqlo.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui tout le monde connaît Uniqlo. À cette époque-là, je pense qu'on a encore très peu de magasins en Europe.

  • Speaker #0

    En Europe, ouais.

  • Speaker #1

    Mais c'est déjà une bombe là-bas.

  • Speaker #0

    C'est une marque japonaise de base.

  • Speaker #1

    Et du coup... Ça j'imagine comme Adidas, ça se fait avec un contact ou un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Là c'est une ampleur encore plus grosse. En fait, je rencontre une personne à London, une japonaise, une produceur, pour un projet avec High Beast. C'est une japonaise qui était à London, elle est rentrée au Japon. Je n'ai plus eu contact, on s'est perdu de vue. Et je la croise par hasard dans... Dans une rue bien mouvementée, Tokyo c'est 36 millions d'habitants avec countryside et superficie. C'est 36 millions d'habitants. Tu ne croises personne. Tu ne croises personne. Ce n'est pas la Suisse. Et là je la croise par hasard. Elle me dit mais tu fais quoi ici ? J'habite là. Et elle me recontacte une semaine après en me disant « Tiens, j'aurais quelque chose à te proposer, peut-être ça peut te parler. » Et là, c'était mon premier mandat en tant que directeur. Donc là, c'est une autre ampleur, c'est un autre budget aussi, c'est d'autres responsabilités. Mais voilà, c'était la collaboration Uniqlo-Star Wars. Donc, gros projet. Et même moi, je suis fan de Star Wars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ça te parlait.

  • Speaker #0

    J'ai pété les plombs. J'étais bien sûr que... C'était un gros saut quand même, tu vois. J'avais 25, 26 ans à l'époque. Donc, ouais, ça s'est pas forcément passé comme je pensais.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Ça s'est pas bien passé ?

  • Speaker #0

    Bah déjà, ouais, comment dire ? Déjà, il fallait la structure aussi pour... Il fallait un certain permis, il fallait une certaine assurance, et même auprès des autorités en vrai. J'avais pas forcément le visa pour... Chargé comme ça des campagnes internationales, c'est une vidéo qui est passée dans tous les Uniqlo du monde entier sur des écrans gigantesques avec des prints que ce soit dans les étiquettes des vêtements mais aussi sur des murs géants tu vois et je suis à la tête de ça enfin en tant que directeur.

  • Speaker #1

    Ce qui est une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui c'est énorme mais tu vois j'avais pas la structure pour je pense même pas que légalement j'avais même pas le droit de faire ce projet.

  • Speaker #1

    Mais c'est arrivé trop tôt selon toi ?

  • Speaker #0

    C'est arrivé très tôt, ouais.

  • Speaker #1

    Et trop tôt ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je m'en suis sorti, donc tu vois, c'est allé. Mais j'avais peu de bagages. De ressources. Voilà, voilà, exactement. Il faut bien commencer, tu vois. Tu peux le voir comme ça. Soit il suffit d'une opportunité et puis ce sera toujours challengeant. Ou alors... prépare-toi et reviens une année après.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas hyper satisfait du processus, mais le résultat, tu en es content ? Non,

  • Speaker #0

    le résultat, j'étais très content. Et de voir, vraiment, j'avais des gens un peu partout dans le globe qui m'envoyaient des photos ou des vidéos de l'écran. Par exemple, le Vietnam. Je ne suis jamais allé au Vietnam, mais mon taf passe dans les écrans du Vietnam. Donc, c'était incroyable. J'ai eu des galères techniques. Je crois que je t'en ai parlé. Ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'il y a une histoire de photo, non ?

  • Speaker #0

    Compliqué.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    En fait, tu vois, je ne vais pas dire une partie de bluff, mais disons les choses comme elles sont. Je ne veux pas faire mon podcasteur, influenceur, un flux voleur, tu vois, qui maîtrise tout, qui connaît tout et qui ne connaît rien. Pas du tout. J'habite à Bienne, je start de zéro. Bien sûr qu'il y a... plein de codes et plein de choses que je ne maîtrise pas sur le moment. Et je ne peux pas le montrer. Peut-être que la meuf qui m'a donné le plan en question est peut-être sortie d'une université ou d'une école de film school, ou de marketing, etc. Je ne l'ai pas forcément. Pas du tout même.

  • Speaker #1

    Donc en fait,

  • Speaker #0

    c'est Challenger. Je dois m'occuper de la partie photo. C'est la partie la plus importante, c'est la partie print. et je loupe le setting par erreur donc t'as fait le mauvais réglage dans le stress et en fait j'ai shooté toute la campagne en JPEG qui veut dire dans le jargon la qualité la plus petite possible par erreur en fait, des photos qui devaient être exposées sur des murs donc tu vois...

  • Speaker #1

    Du coup il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    C'est... C'est très compliqué sur le moment pour te donner... Un exemple pour te donner un peu des grandeurs, travailler une journée sur un appareil photo, à la fin de la journée, tu vas avoir une carte mémoire très remplie. C'est très lourd. Là, je rentre, je termine ma journée, on me demande si je peux me transférer les fichiers, ça va prendre un peu de temps, donc prépare-toi à l'avance, comme ça, à la fin de la journée, ça va être bon. Et je vois le transfert se fait en 30 secondes. Ça pesait trois fois rien. Tu peux le mettre sur une clé USB. Ce n'est pas normal du tout. Et en fait, je clique et je réalise qu'en fait, c'est une qualité iPhone. C'est très, très léger. Donc, c'est très, très risqué.

  • Speaker #1

    Mais du coup, vous faites quoi ? Il n'y a rien. Mais du coup, ils ne peuvent pas utiliser ces photos.

  • Speaker #0

    Ça a été très compliqué à justifier. Je m'en suis sorti. Finalement, j'ai utilisé quelques excuses. Au final, on va... utiliser cette série pour peut-être faire que des étiquettes donc voilà je m'en suis sorti mais j'allais sauter par la fenêtre il n'y a pas de place pour l'erreur dans leur culture de toute façon c'est des gens ils travaillent à en mourir c'est une erreur que tu as refaite ensuite ? non non non tu le fais une fois pas deux non non le niveau de stress oublie peut-être une des dernières

  • Speaker #1

    anecdote qu'on va mentionner PNL donc tout le monde connait PNL on a pas besoin de les présenter les deux frères tu finis aussi par travailler avec eux en fait au Japon et il faut savoir que PNL aussi bon bah évidemment ils arrivent ils retournent la musique hip hop en France en francophonie quoi euh... Au début, c'est musical, ensuite il y a tout cet aspect, ils ne font pas d'interview, ensuite ils sortent les clips, tout le monde prend des claques. Comment la connexion se fait déjà ?

  • Speaker #0

    C'est un sujet sensible, c'est très sensible, c'est des gens mystérieux. Bon, de toute façon avec le temps, ça fait maintenant 6 ans et plus, c'est bon mais je les gardais pendant très longtemps. En fait, c'est des personnes très discrètes. J'ai énormément de respect pour ces personnes. Et même par rapport à leur vie privée. Ce n'est pas quelque chose que j'ai tenu à mettre en avant très longtemps, parce que humainement, c'est déjà des magnifiques personnes. Mais je connais bien leur caméraman, leur vidéographe, qui a fait tous les premiers projets avec eux pendant des années. D'ailleurs, je pense qu'ils sont encore très proches. J'habitais en Suisse encore à l'époque. Donc ils viennent une fois à Zurich. C'était le main concert. J'étais avec Slim K pour sa première partie à l'époque. Il faisait la première partie et je suis allé prendre des images pour lui. Et c'est là que je rencontre vraiment les frères physiquement. Ouais, non, c'était cool. On s'est échangé les contacts, mais on ne s'est jamais revus. Mais j'étais toujours très proche du caméraman. Et en fait, pour te resituer, c'était en 2016. Donc, ils venaient de sortir leur projet dans La Légende, qui était quand même un des plus gros projets à l'époque qu'ils ont proposé. Et plus rien. En fait, là, je m'installe à Tokyo et ils reviennent. Donc, ils ne m'ont jamais oublié.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est eux qui te recontactent à ce moment ? Ouais,

  • Speaker #0

    donc par le biais du cameraman, mais on se revoit là-bas, ouais. Et aussi, anecdote incroyable, là c'est 2019, ils sortent deux frères, donc leur album où ils sont sur le toit de la Tour Eiffel.

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut t'imaginer, ils viennent... On se voit et on clipe.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu vois, donc c'est difficilement imaginable, mais oui, ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Et puis du coup, vous faites un clip, donc j'imagine que tu passes quelques temps avec eux, mais ce clip, du coup, il est sorti, il n'est pas sorti, comment ça s'est passé par la suite ?

  • Speaker #0

    Bon, on était plusieurs sur le projet, moi j'étais proche du caméraman qui était là, donc leur vidéographe. Il y avait d'autres personnes sur le projet mais ouais le clip se fait et le clip ne sort pas.

  • Speaker #1

    Un autre clip qui ne sort pas.

  • Speaker #0

    Un autre clip qui ne sort pas, j'ai l'habitude en vrai. C'est dommage, ça aurait été incroyable et je crois qu'ils n'ont plus jamais rien sorti depuis sans faire de...

  • Speaker #1

    Mais ça fait très longtemps que...

  • Speaker #0

    2019, ouais ça fait six ans tu vois.

  • Speaker #1

    Bah je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Ils n'ont plus jamais rien sorti mais je respecte. Comme je disais, je ne veux faire aucune promotion sur ce qu'ils font. Je les laisse, si ce n'était pas online, il y a assez de sites internet qui en parlent, donc je me permets, mais à l'époque, je le gardais pour moi.

  • Speaker #1

    Mais là, je parle de différentes personnes, différents artistes. On parle de clips qui ne sortent pas. Finalement, est-ce que tu arrives quand même à avoir cette réalisation ou bien c'est un petit peu frustrant ? Parce que si ça sortait... Si tu avais sorti le clip d'Atelier Abba et si tu avais sorti le clip de PNL, ça aurait été un peu autre chose aussi en termes de satisfaction. Mais est-ce qu'il y a de la frustration ?

  • Speaker #0

    En fait, sur le moment, c'est clair, tu as envie que le projet sorte, tu as envie de pouvoir te construire par-dessus. Mais je me fais vraiment zéro souci par rapport à ça. Je pars vraiment du principe que les artistes créent beaucoup de contenu. Ils ont une direction artistique qui n'est pas forcément linéaire. Et c'est normal. Si ça se trouve demain, ce sera le clip de l'année. Mais c'est vrai que ça peut être frustrant si tu n'as pas le bon mindset. Très frustrant. Très frustrant. Et puis même de créer des anecdotes autour. Peu importe, essayer de rattraper ta frustration. Moi, ça ne me parle pas, comme je disais. Cette hype et ce côté « m'as-tu vu ? » C'est la chose que je déteste le plus dans le milieu où je suis. donc pas de problème on passe à un autre j'ai jamais vraiment arrêté de produire et puis tout va bien aujourd'hui tu vis aux Émirats ouais déjà alors j'imagine que ça change encore d'environnement

  • Speaker #1

    par rapport au Japon mais qu'est-ce qui te fait bouger là-bas ?

  • Speaker #0

    écoute bon bah là chapitre comme tu disais les deux frères je te recite, on est juste un peu avant le Covid et puis ensuite après le Covid en fait moi je l'ai bien vécu parce que tout le monde voulait créer du contenu c'était une autre formule qu'il fallait proposer mais voilà je m'en sors bien et en fait je commence à travailler avec des marques un peu plus grosses et là j'enchaîne, je suis en agence à Tokyo donc je fais des marques du LVMH Rimoa, Moet Chandon l'Europiana des marques Johnny Walker, des marques d'alcool, je fais des pubs, vraiment ça me crée un portfolio. Et ce qui me pousse, au moment où je finis sur les écrans de Shibuya, t'es déjà allé à Tokyo ?

  • Speaker #1

    Non, je suis jamais allé. Tu vois les écrans ? Oui, bien sûr, Shibuya.

  • Speaker #0

    C'est 2 millions de personnes qui le traversent par jour. Donc c'est très symbolique. C'est la première chose que tu regardes quand t'arrives.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si t'es dans le milieu...

  • Speaker #1

    C'est ça qui te met la claque, au-delà du fait que ce soit un carrefour...

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    c'est le bruit,

  • Speaker #0

    les lumières pour moi c'était l'objectif et en fait j'ai une photo aussi d'ailleurs sur mes réseaux qui date d'il y a 10 ans je fais une photo devant les écrans et je dis oui un jour mon travail finira sur ces écrans et j'ai refait la même photo genre 5 ans après avec la vidéo que j'ai produit qui tourne et je l'ai fait en indépendant donc en fait voilà accomplissement, mission accomplie je peux fermer ce chapitre et en fait Tokyo aussi ça commençait un peu à me fatiguer, c'est trop loin la culture est trop différente et j'avais envie de me challenger en fait j'avais envie d'un autre confort de vie et là tu vas aux Émirats je vais au show tu vas même au très très chaud je vais au show c'est d'autres conditions

  • Speaker #1

    Tu vois, on parlait de Tokyo tout à l'heure, du fait que tu as travaillé avec Adidas, Uniqlo, tu as cité plein d'autres marques, etc. Après, Tokyo, c'est une capitale. C'est un centre où la mode bouge beaucoup aussi, etc. Les Émirats, ce n'est pas tout à fait ça encore. En gros, Dubaï, c'est Dubaï, mais ce n'est pas New York, ce n'est pas Paris, ce n'est pas Tokyo, ce n'est pas ces villes-là. Est-ce que le marché existe aussi là-bas ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, le marché digital est vraiment gros pour le coup. C'est le culte de l'ego. Il faut créer du contenu, il faut attirer, donc oui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que le type de client que tu as là-bas, avec qui tu travailles, change ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non ? Ça reste les mêmes marques ? Enfin, les mêmes marques, le même type de segment, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut t'imaginer, pour moi, Dubaï, je le vois comme un grand aéroport. Tu vois, personne vient de là, tout le monde parle anglais. Et puis, tu as déjà vu dans les aéroports, tu as toutes les boutiques. Toutes les plus grosses boutiques, etc. Très condensées. Je le vois, la même chose. En fait, tu peux boire un café, rencontrer quelqu'un. Et là, je ne sais pas, tous les moteurs groupes possibles, elles possèdent toutes les marques. Donc Lamborghini, Rolls-Royce. En fait, tu te retrouves à faire des vidéos pour Lamborghini demain. Et ça c'est vraiment, déjà c'est un sentiment de satisfaction parce que tu as envie de, déjà c'est challengeant, tu te dis ah ben peu importe. Là tu vois les choses différemment, tu regardes, tu fais tes recherches, tu te dis bon j'aimerais beaucoup travailler avec cette marque là, oh ok, fais tes recherches, tu trouveras la personne. On dit qu'on est à cinq personnes je crois de Barack Obama. Donc on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît Obama. Et là c'est pas cinq, c'est genre deux quoi. Tu connais une personne qui va te pluguer et j'aime beaucoup ce côté là, stratégique.

  • Speaker #1

    Cette expérience Hypebeast, cette expérience Tokyo, cette expérience Shibuya, PNL, etc. Est-ce que ça t'ouvre aussi beaucoup des portes aux Émirats ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les Émirats, il faut leur faire confiance. C'est un pays qui a une très grande culture. Le pays, on dit qu'il a 50-60 ans, mais ce n'est pas vrai. C'est une très grande culture.

  • Speaker #1

    C'est Dubaï qui a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est Dubaï qui a 50 ans, exactement. Mais il faut leur donner leur chance. Je suis entre Dubaï et Abu Dhabi, et ils ont énormément de choses à faire. Au final, il se passe tellement de trucs là-bas. Il y a tellement de projets. Quand tu regardes, je suis désolé, mais c'est vrai, quand je reviens en Suisse, des fois, je me fais un peu chier. c'est différent, c'est une autre dynamique en fait, c'est très agréable j'adore venir, les vacances rester proche de ma famille, mais c'est une autre dynamique, donc ouais j'aime beaucoup

  • Speaker #1

    Là donc t'es venu ici en Suisse pour travailler sur un petit projet ici, mais aux Émirats t'es occupé de ouf ou bien est-ce qu'il y a toujours pas mal de comment prospecting à faire de ton côté au niveau où t'en es maintenant est-ce que vraiment tu dois toujours continuer à passer des coups de fil faire des contacts etc moi je pense que c'est important de toujours faire des coups de fil c'est important de te

  • Speaker #0

    promouvoir, c'est important de te marketer c'est important de faire du networking et on a tous un moment un quart d'heure entre guillemets de gloire où les gens vont t'appeler donc tu vas éviter de faire des emails Mais c'est une erreur de penser que c'est comme ça éternellement. Je pense que c'est vraiment une vague. Ça vient, ça repart. Donc moi, je le fais constamment. Et oui, je ne manque pas de projets là-bas, c'est clair. Je pense que je suis au bon endroit, mais c'est cool, j'aime bien.

  • Speaker #1

    Tu as travaillé avec beaucoup de marques. On a parlé de plusieurs choses. selon moi on a parlé d'assez d'artistes tu m'avais parlé de Cuevo aussi j'ai fait un clip avec Cuevo il est sorti ou pas ? il est pas sorti attention les gars c'est important qu'on dise que t'as fait des clips qui sont sortis aussi en même temps

  • Speaker #0

    Cuevo je suis directeur en photographie je l'ai pas filmé en soirée dans un showcase on a fait un clip officiel on est trois d'ailleurs à Bienne à avoir travaillé avec Cuevo il y a le beatmaker il y a Sluzy qui est le plus jeune mais qui est le plus plugué le plus expérimenté qui est très actif en tout cas avec Cuevo Charlotte à lui il y a un autre un ami de Bien qui est parti lui par contre il habite à New York et il a fait tout le monde Offset Cuevo Moi-même. Le truc c'est que Cuevo il fait un son qui s'appelle Put it in the Bible. Et il met un vêtement traditionnel émiratique qu'on appelle la candola. Donc c'est cette robe blanche, tu vois, pour jouer un peu le chèque arabe. Et le refrain c'est Put it in the Bible, tu vois. Et en fait tu... C'est déjà, tu tires déjà une balle dans le pied. Le clip ne sortira jamais.

  • Speaker #1

    Ça va pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu le truc arriver au moment où je vois la direction. En fait je l'ai vu plus tard qu'en fait le refrain va s'appeler comme ça. Tu peux pas... Concentrez-vous. Mais j'ai des anecdotes incroyables. J'étais avec... Genre là pendant le tournage, il y a Fabulous qui passe. On voit l'arrêt de caméra, les gilets en main, on se check. Je parle avec Fabulous. à voir il y a French Montana qui passe et Dubaï c'est vraiment c'est un monde imaginaire c'est un truc de ouf mais c'est normal c'est normal enfin c'est pas normal mais enfin dans le sens c'est pas normal mais c'est normal c'est exactement tout le monde vient là-bas pour passer un bon moment donc c'est beaucoup plus accessible je pense aussi que les artistes américains aux Etats-Unis doivent être aussi un peu bloqués ils ont leur image ouais ils bougent plus facilement là-bas ils viennent à Dubaï et ils s'en foutent quoi ils rigolent ils font des photos Mais oui, pour le coup, le clip n'est pas sorti. Et sinon, des projets, cette année, j'ai fait un projet avec Megadoubaï pour Dior. Dior, j'ai shooté Longines ici, à Zurich. Donc ouais, c'est toujours un peu la même direction.

  • Speaker #1

    Mais justement, on a parlé de plusieurs marques, etc. Mais c'est quoi la suite ? Tu as filmé beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de marques. Beaucoup de vêtements, beaucoup de musique, mais on n'a toujours pas parlé de films, de court-métrages ou autre. Ça c'est des choses qui te parlent, c'est des choses sur lesquelles tu aimerais travailler ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, j'ai rejoint un collectif qui s'appelle Abu Dhabi Film Commission, le ADFC. Et en gros c'est ceux qui font les films. Tu as probablement vu F1 avec Brad Pitt ou

  • Speaker #1

    Dune. Tu as travaillé sur F1 ?

  • Speaker #0

    Pas moi, mais je connais quelques personnes qui étaient sur le set. Abu Dhabi, c'est vraiment une petite ville. C'est incroyable ce qu'ils font. Il faut s'imaginer qu'ils investissent des milliards de dirhams dans l'industrie du film pour pouvoir créer un peu de culture.

  • Speaker #1

    Un studio.

  • Speaker #0

    Plus que ça, même impacter l'industrie du film. Par exemple, Formula One, ils sont à Abu Dhabi. Dune, c'est la même chose. C'est avec ADFC, comme je t'ai parlé. Tu les vois dans le désert d'Abu Dhabi. Il y a vraiment un truc qui se passe. Pourquoi pas, j'aimerais bien. Là, il y a Dune 3 qui est en production. J'aimerais me retrouver sur le set. N'importe quelle position, n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Attention les photos en JPEG.

  • Speaker #0

    t'es chaud ça ça n'arrivera plus je t'embête mais ouais Inch'Allah d'une 3 ok magnifique on a dit tout à l'heure le 6 octobre 2015 t'as quitté la Suisse pour aller à Tokyo pour transformer

  • Speaker #1

    ton loisir ta passion en métier c'est quoi qui te rend le plus fier sur ces 10 années là ?

  • Speaker #0

    je pense que

  • Speaker #1

    Ça peut être un projet ou bien la réalisation totale.

  • Speaker #0

    Tu dis le plus gros highlight ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, non. Toi, ce qui te rend le plus fier, et tu me dis ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir, entre guillemets, tenu parole, tu vois, et de tenir la promesse que j'avais, que je m'étais faite quand j'avais la vingtaine. Et je voulais absolument faire des grandes choses. Je n'avais pas un but précis, mais je voulais faire des grands projets. Je m'étais juré que je pouvais le faire en venant de bien avec rien et que ça allait se faire quoi qu'il arrive. Je pense qu'aujourd'hui, je peux fermer ce chapitre des dix premières années en pouvant dire que c'était quand même sympa. J'ai beaucoup aimé voir mon taf sur les écrans, de pouvoir rencontrer toutes ces personnes aussi. de prendre un peu plus au sérieux digitalement, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu vois, aujourd'hui en Suisse, il y a beaucoup de choses qui se développent. On en parlait tout à l'heure. Oui, ça a changé. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a des choses qui deviennent très dynamiques. On parlait de My Switzerland tout à l'heure. Incroyable. Je refais derrière qu'il faut croire à plein de trucs.

  • Speaker #0

    Burn a boy. Oui, exact.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça te donne envie de revenir ou de travailler plus avec la Suisse ? Est-ce que tu as l'impression que... Ce que tu avais en tête match plus avec ce qui se passe maintenant ?

  • Speaker #0

    Moi j'ai toujours adoré ce qui se fait en Suisse de base, les artistes suisses, les mouvements suisses, j'ai toujours été grave dans le support. Donc oui, et en même temps tu vois, là il y a dix ans qu'est passé les choix, je suis... Là je suis chez ma mère pour deux semaines et elle prend de l'âge. Donc ça me fait mal au cœur aussi. J'ai dû prendre des risques, il a fallu que je parte. Et ça fait partie du risque, je le savais, c'était calculé. Mais c'est vrai que quand je vois sa vie au jour le jour, elle est malvoyante, il peut lui arriver n'importe quoi. Par exemple, par erreur, elle casse un verre, c'est vite fait. pour qu'elle puisse ramasser les livres Les bouts de verre, tu vois, c'est compliqué pour elle. Donc en fait, il y a une partie de moi qui a envie de revenir de plus en plus. Je pense que c'est bon, j'ai assez couru.

  • Speaker #1

    Après, il y a une réalité aussi du job.

  • Speaker #0

    Il y a une réalité du job où il faut le vouloir aussi.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il n'y aura pas autant de projets en étant ici.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. C'est différent, c'est différent. En tout cas, la porte est toujours ouverte. J'adore venir en Suisse, faire des projets avec les Suisses. Ouais, à mon avis je vais venir un peu plus là.

  • Speaker #1

    Et tu parlais, tu vois on a rapidement touché, mais tu parlais du fait que si la culture suisse c'est compliqué de se développer dans l'artistique, etc. Peut-être que ça peut être quelque chose à développer en revenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que, pour faire l'avocat du diable, souvent, tu vois, beaucoup d'artistes vont à l'étranger, ils reviennent en ayant réussi. Mais après, une fois qu'ils sont ici, tu vois, et bien, c'est pas forcément les premiers à soutenir ce qui est local. Du coup, ça fait le serpent qui se mord la queue. Parce que, je sais pas, je prends un artiste, disons un artiste, il est passé dans les radios un peu locales ici, puis après, il va en France ou autre, il devient méga connu. Et quand il revient en Suisse, peut-être qu'il va plus dans ses radios parce qu'il a plus besoin ou peut-être ça lui parle plus, etc. Donc, ça fait un peu le serpent qui se mord la queue. est-ce qu'il n'y a peut-être pas quelque chose comme ça parce que moi j'ai vraiment l'impression que tu as le profil du mec qui va être dans Dune 3 et puis on va se dire ah mais en fait vous savez qu'il y avait un Suisse et puis on sera là oh purée mais non mais c'est pas possible non mais en fait il a vécu à Tokyo il a vécu aux Élysées, aux Émirats etc t'as un peu ce profil là du mec qu'on retrouve c'est un Suisse de là-bas donc est-ce qu'il n'y a pas peut-être quelque chose à faire avec les institutions, avec le gouvernement, tu vois, pour continuer à développer tout ça,

  • Speaker #0

    tu vois. Je le ferai direct. Et vraiment, on en parlait tout à l'heure en off, c'est complètement différent. Ce qui se passe aujourd'hui en Suisse est complètement différent de ce qui se passait il y a dix ans. Et ça fait une parole d'ancien. Mais au final, il faut... C'est la réalité. Voilà, il faut dire les choses comme elles sont. Et le marché a bien évolué ici. Il y a plein de projets. de nouveau, les Suisses sont créatifs. C'est une erreur de pensée. Les structures autour de la Suisse ou ce qui se passe ici sont peut-être moins grandes et ont peut-être moins une vision sharp. On veut prendre des risques, mais parle avec des Suisses, regarde comment ils créent.

  • Speaker #1

    Il y en a dans tous les menus. Antoine, je crois qu'on a bien parlé. On a parlé de pas mal de choses. Et puis... Je suis pas frustré si on a oublié des sujets parce que ça veut peut-être dire qu'on devra refaire. Quand tu veux mon gars. Il y a juste une ou deux questions que je voulais te poser. D'habitude je les envoie à l'avance mais j'ai un peu oublié. Si tu pouvais passer une heure avec une personnalité de ton choix, ce serait qui ?

  • Speaker #0

    Une seule ?

  • Speaker #1

    Ouais, ou un groupe. Tu peux, ça peut être un groupe. Si tu veux me dire les Beatles, si tu veux me dire les Beatles...

  • Speaker #0

    Ah ok, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Ça peut être des personnes vivantes. Ouais, ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Christopher Nolan.

  • Speaker #1

    Christopher Nolan.

  • Speaker #0

    Donc le mec a fait tous les films, tous les blockbusters.

  • Speaker #1

    Tous ceux que... Inception,

  • Speaker #0

    Interstellar...

  • Speaker #1

    Tous ceux qu'on comprend pas, là.

  • Speaker #0

    Memento, Ténèth, exactement. Si je pouvais parler avec lui une heure directe, ouais.

  • Speaker #1

    t'as un son du moment là ? un son que t'écoutes en ce moment ? Ratchet Paradise même si c'est pas actuel en plus il vient de faire son concert sa boule noire sold out en boucle magnifique si t'avais un compte Instagram à recommander ?

  • Speaker #0

    un compte Insta Lens Distortion

  • Speaker #1

    Ok, ça parle de quoi ? C'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu... C'est... Comment je pourrais te dire ? C'est pour les créateurs de contenu visuel qui vont te donner pas mal de tips ou qui vont te proposer aussi des assets pour tes vidéos, que ce soit dans le son mais aussi dans l'image. Et j'aime bien cette communauté en fait.

  • Speaker #1

    Magnifique. Et finalement, si tu avais une question à poser aux prochains invités ?

  • Speaker #0

    Une question très Ausha, bien vue.

  • Speaker #1

    Mais j'aurais pu te les envoyer avant.

  • Speaker #0

    Une question aux prochains invités. comment as-tu rencontré Abby et qu'est-ce que tu peux apporter au podcast ok,

  • Speaker #1

    appreciate it Antoine, merci infiniment pour ton temps alors avant de partir évidemment j'ai quelque chose pour toi enfin plusieurs choses d'ailleurs alors je vais démarrer c'était ça, c'est pas un placement de produit c'est un placement de produit c'est un peu un placement de produit alors mon partenaire cadeau depuis le premier épisode LVDD Et... Et j'ai pour toi le sel pimenté et la nouvelle Spicy Mayo qui vient de sortir et qui est sûrement sold out. Donc voilà, tu en as une là. Jason,

  • Speaker #0

    merci du fond du cœur.

  • Speaker #1

    Donc voilà pour toi, j'espère que tu te feras un régal. LVDD.ch pour tout le monde.

  • Speaker #0

    LVDD comme jamais.

  • Speaker #1

    Donc voilà, je les mets là comme ça, on peut bien voir. LVDD.ch présent à Manor aussi pour toutes les personnes qui veulent. se procurer les produits et j'ai un autre partenaire cadeau un instant ça était trop chaud c'est ce jebouna roster en fait c'est du café et là tu as un arabica d'éthiopie donc jebouna underscore poster pour pour les gens qui veulent aller découvrir moi je bois que ça donc n'hésitez pas les gens et voilà et pour lvdd pour venir nous les pas du lundi au mercredi vous pouvez le contacter pour griot food Oui, il fait son crispy chicken burger du lundi au mercredi à Pickup à Boudry.

  • Speaker #0

    Incroyable. Tu m'as mis vraiment bien. Je me réjouis de goûter tout.

  • Speaker #1

    Ben, mets-toi bien. T'es là un petit peu en Suisse. Ben oui, c'est des cadeaux,

  • Speaker #0

    évidemment. J'ai resté des sponsors.

  • Speaker #1

    Ben, pas que. En tout cas, Antoine, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Merci à toi. On a respecté le timing. Merci, merci. T'es trop carré,

  • Speaker #1

    j'apprécie. Bonne suite à toi, bonne suite aux Émirats, bonne suite à la Suisse, si c'est en Suisse. Et pour toutes les auditrices et les auditeurs qui sont encore là, je vous remercie d'avoir écouté l'épisode. N'hésitez pas, les 5 étoiles sur toutes les plateformes, dont Spotify, vous pouvez aussi mettre ça sur la section sondage dans Spotify. Sinon, les 5 étoiles sur Apple Podcast. Et voilà, on s'attrape au prochain épisode. Allez, bye.

  • Speaker #2

    Dédicé podcast.

  • Speaker #3

    Coutu, bye bye.

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Description

De Bienne à Tokyo, de Hypebeast à Adidas, jusqu’à Quavo à Dubaï — Antoine , alias Antonio Delavega, revient sur dix ans d’un parcours marqué par le risque, la foi et l’évolution.

Dans cet épisode, on retrace son chemin : ses débuts en Suisse et le manque de reconnaissance locale, son départ pour le Japon sans argent mais avec une vision, les collaborations avec Dr. Dre, PNL ou Ateyaba, et son retour gagnant dans l’industrie avec Hypebeast, Uniqlo, Rimowa et Adidas.

Antoine parle sans filtre de ce que ça coûte de croire en soi, de la solitude de l’expatrié, du stress de la performance, mais aussi de la puissance de la visualisation et de la foi dans les moments les plus durs.

Un échange brut, inspirant, et rempli d’anecdotes folles sur dix ans d’évolution créative.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcasts ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out.

  • Speaker #1

    What's up, y'all ? You're tuning in to the Dedicated Podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. On est de retour pour cet épisode numéro 37. Alors comme vous le savez bien, j'aime bien faire des références au sport numéro 37 comme Ron Artest qui s'est ensuite renommé Meta World Peace. C'est quand même une folie au vu des choses qui se passent en ce moment. Aujourd'hui, j'ai la chance d'enregistrer dans un cadre incroyable à la Villa Castellana Neuchâtel. Donc déjà tout premièrement, merci à eux. J'ai un invité qui nous vient de très très loin, qui nous vient de très très loin, il a été au Japon, il a été évidemment en Suisse pour démarrer mais il a été au Japon, il a été à Londres, il a été à plusieurs endroits, aujourd'hui il est plutôt du côté des Émirats et c'est assez fou parce qu'aujourd'hui, le jour où on enregistre, on est le 3 octobre et le jour où cet épisode sortira, ce sera sûrement bien après, mais... Ça fait exactement dix ans qu'il a quitté la Suisse parce qu'il a quitté la Suisse le 6 octobre 2015. Je suis avec Antoine, a.k.a. Antonio de la Vega. Je ne sais plus s'il va toujours à travers ce nom, mais Antoine, comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Salut, salut, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, c'était quelque chose qui était prévu depuis longtemps, mais bon, tu t'es exilé, donc on ne maîtrise pas toujours ton timing. Antoine, on va parler de beaucoup de choses pour que les gens puissent comprendre. Alors tu es, on pourrait donner plein de noms, réalisateur de vidéos, vidéaste, vidéoéditeur, etc. Créateur de contenu d'une certaine manière pour tes clients. Tu as grandi en Suisse. Aujourd'hui, comme j'ai dit, tu vis aux Émirats. Donc on va essayer d'aller à travers toute cette époque. On a parlé de dix ans là, presque à trois jours près. Donc on va essayer de parler de tout ça, mais on va commencer avec une première question. J'ai dit que tu faisais de la vidéo, etc. Tu m'avais dit dans un appel que la vidéo, elle t'est tombée dessus un peu.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est un peu une histoire incroyable. Déjà, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #2

    Ça me fait plaisir depuis l'époque où on devait organiser cette discussion.

  • Speaker #0

    C'est très vrai.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que, comme tu disais, la vidéo, elle m'est tombée dessus. En fait, à l'époque, j'avais aucune idée de l'ampleur du marché digital et comment ça allait prendre.

  • Speaker #0

    C'est une autre époque aussi.

  • Speaker #2

    C'est une autre époque, on n'avait pas assez de recul.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux sont encore pas faibles parce que Facebook est là, mais il n'y a pas les réels.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas l'époque des réels, le vertical c'était inconnu. Et aussi la manière dont on consommait les vidéos. Aujourd'hui, le nombre de vidéos qu'on regarde par jour, que ce soit... en scrollant, que ce soit à l'extérieur, tu vois, il y a des supports, il y a des écrans. Je te parle d'une époque, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, mais ça fait déjà 10 ans, ça n'existait pas. Tu avais une chaîne YouTube, tu regardais la télé et puis voilà.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu démarres comment toi ?

  • Speaker #2

    Comment je démarre ?

  • Speaker #0

    Ta première vidéo, c'est quoi en fait ?

  • Speaker #2

    La première vidéo que je fais... C'est une after movie dans un club.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    À Bienne. Exactement. Je start à Bienne, j'ai un ami qui organise une soirée, voilà. J'avais une caméra à l'époque. C'était aussi un concours de circonstances, c'était pas prévu, mais c'est comme ça que je commence.

  • Speaker #0

    Et la vidéo, elle était bien ou ?

  • Speaker #2

    Je peux plus la regarder. Ça a tellement mal vieilli, laisse-moi dire.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, sur le moment, t'étais à ton max.

  • Speaker #2

    Ouais, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, quoi. Donc ça, c'était tes premiers projets. Puis après, j'imagine qu'il y a d'autres projets qui s'enchaînent. Mais qu'est-ce qui te fait te dire, OK, là, maintenant, j'ai fait quelques after-movies, j'ai fait telle vidéo, peut-être que tu t'es même approché de certains rapports. Qu'est-ce qui te fait te dire, OK, j'aimerais faire ça pour de vrai ?

  • Speaker #2

    En fait, je commence à prendre goût. En fait à l'époque je travaillais dans un magasin Apple, l'équivalent, ça s'appelle Comac. Xavier Comac, tu te rappelles du magasin Comac ? On avait l'équivalent mais à Bienne. Et je me rapproche petit à petit de ces logiciels de montage. J'avais aucune idée.

  • Speaker #0

    Parce que jusque là tu bricolais ?

  • Speaker #2

    J'ai bricolé, voilà c'était des outils gratuits qui étaient à disposition et ça m'intéressait, j'avais envie de changer aussi, j'en avais marre. J'ai beaucoup d'anecdotes à te raconter par rapport à ça. Mais ouais j'ai senti qu'il y avait quelque chose et il fallait que je pousse le truc. Comment je ne savais pas mais il fallait que je le pousse.

  • Speaker #0

    Donc là tu avais ton petit taf et en même temps tu faisais tes vidéos, tu t'équipais etc. Exactement. Au fil du temps. Exactement. À partir de ce moment-là, comme on a dit il y a quelques secondes, les réseaux sociaux c'est très limité. Donc c'est quoi le marché ? C'est quoi qu'on a à disposition ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que même avant de parler de marché, je dirais le rapprochement, l'approche. Comment les gens perçoivent la vidéo, c'est totalement différent de comment on voit les choses aujourd'hui. Tu vois si maintenant je prends une caméra, je commence à filmer, les gens ont l'habitude, ils vont peut-être te laisser faire ton move, mais on va pas trop se poser de questions. A l'époque, en tout cas pour moi, 2015 ou même avant en fait, je te parle de ça, voilà 2013, quelque chose comme ça, on a l'habitude de prendre des photos. Donc les gens te laissent prendre des photos. Tu sors une caméra tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est un peu flippant.

  • Speaker #2

    C'est flippant. Les gens sont nerveux, font des gestes.

  • Speaker #0

    Alors qu'aujourd'hui, on a des lunettes qui filment.

  • Speaker #2

    On a des lunettes qui filment. À l'époque, c'était vraiment quelque chose. Mais qu'est-ce que tu vas faire avec cette vidéo ? Je ne comprends pas. C'est quoi ? C'est la télé ? Ah, ce n'est pas la télé. Tu es quoi ? Tu es YouTuber ? C'est un peu là où je me positionne. Je commence à comprendre qu'il y a quelque chose d'autre. Je n'ai pas envie d'être YouTuber et je ne travaille pas pour une télé. Donc ouais.

  • Speaker #0

    Mais l'inspiration tu vas la chercher où ? Parce que tu vois je sais pas, aujourd'hui tu te dis ok si quelqu'un démarre maintenant il peut se dire ok je vais voir ce que Antoine y fait, ce que un tel y fait etc à l'époque comme on a dit sur les réseaux c'est pas trop ça encore. Il y a Youtube par contre c'est vrai il y a des noms qui deviennent connus, enfin moi un nom qui me vient en tête c'est genre Chris Macari tu vois avec les clips de Booba qui a vraiment implémenté son nom tu vois. J'en regardais beaucoup à l'époque. Où est-ce que tu as cherché ton inspiration en disant « Ok, moi je vais faire de la vidéo, mais j'aimerais que ça ressemble à ça ou à ça. »

  • Speaker #2

    Franchement, je n'étais pas vraiment branché clip au début. Je me souviens même regarder des clips avec des amis. Ils étaient beaucoup plus intéressés que moi. Et d'ailleurs, ils me faisaient la remarque. Ils me disaient « Ah, mais tu n'es pas vraiment branché clip, toi. De toute façon, tu ne comprends pas. » Aujourd'hui, on en rigole parce que ça peut changer. Mais c'est vrai que Chris Macari, tu citais. C'est clair, c'est des artistes que j'ai suivis dès le début et c'est vrai, ça donnait envie. En fait, je pense que c'est l'idée aussi de pouvoir créer, de pouvoir t'exprimer. On est clairement des artistes en fait. Donc tu vas avoir des peintres, tu vas avoir des musiciens, tu vas avoir des chanteurs. En fait, tu as en plus des photographes, tu as les vidéographes. Tu peux utiliser des mouvements, un espace, rajouter une... En fait, tu peux jouer avec les lumières, tu peux jouer avec... les acteurs ou les figurants qui sont dans ta composition, mais tu peux aussi rajouter une musique. Tu peux passer un message différent.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que les vidéastes, les photographes, les graphistes, vous êtes dans un monde qui est très compliqué parce que non seulement tout le monde a besoin de vos services, mais souvent les gens n'ont pas beaucoup de budget. Donc en fait, ils veulent un truc bien, pas cher. je vois souvent sur les réseaux je cherche graphiste, pas trop cher je cherche vidéaste, pas trop cher mais au début toi quand t'es à Bienne, tu fais tout ça donc t'as ton petit job à côté pour faire un peu de l'argent mais est-ce que tu t'arrives facturé dès le début ou au début c'était échange de bons procédés et surtout comment tu gérais cette frustration parce que tu le fais une fois, deux fois, trois fois après je pense que ça génère un peu de frustration

  • Speaker #2

    Ouais, intéressante ta question. Je pense que c'est un peu tout. Grâce aux soirées par exemple, à l'époque je travaillais plutôt vers les clubs, vers les DJ, je pouvais me faire quelques centaines de francs. À l'époque c'était beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et j'expliquais aussi à ma mère, j'habitais avec ma mère à l'époque, que je pouvais faire par exemple une vidéo le vendredi soir, je vais filmer, je reviens, je vais faire une deuxième le samedi. Et peut-être une fois, si c'est un week-end prolongé, le dimanche également, tu fais un prix et je peux... A l'époque, je ne sais plus, je recevais quelque chose comme 600 francs suisse. Et tu vois, c'est la moitié d'un bon petit salaire pour certaines personnes. C'est le salaire d'un apprenti, tout dépend de l'âge. Moi, j'étais vraiment jeune à cette époque. J'avais la vingtaine, j'avais le début vingtaine, 21, quelque chose comme ça. Donc oui, j'arrivais à avoir un peu d'argent de poche. Par contre, j'étais passionné aussi. J'avais envie de travailler avec des artistes. J'avais envie de pousser ce côté directeur artistique. À l'époque, je ne le savais pas encore. mais j'avais envie de créer des univers visuels. Et tu vois, l'approche, elle était belle. Donc là, il n'y a pas vraiment un aspect financier.

  • Speaker #0

    Oui, la passion prenait le dessus. En fait, quand le projet t'intéressait, tu étais prêt à le faire parce que... Tu avais l'impression d'être aligné avec le projet artistique.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu fais combien de temps à filmer à Bienne ? Parce qu'après, on en a déjà parlé, après tu vas bouger, mais tu filmes pendant combien de temps ?

  • Speaker #2

    Écoute, comme je te disais, c'est un peu un concours de circonstances. J'ai mon voisin, à l'époque il avait 86 ans, je le croise dans l'ascenseur et il me montre sa caméra. Et il me dit, je viens d'acheter cette caméra, je vais pouvoir filmer. Il me montre un peu ses clips, complètement flingué, il ne savait pas l'utiliser. et il s'énerve un peu en me montrant en me disant je sais pas trop bien l'utiliser si tu connais quelqu'un qui est intéressé et qui voudrait l'acheter passe me voir et en fait moi ça me fait tilt je me dis mais il faut que je l'achète moi donc j'avais pas d'argent j'étais vraiment super jeune je lui propose de faire un crédit donc je sais plus ce que c'était mais tu vois aux alentours de 50 francs par mois sur 6 mois tu vois un truc comme ça et je réussis pas à payer les échelons Merci. Donc il me donne la caméra, je fais mes projets, mais il y a un moment donné où je foire avec le paiement. Au poursuite avec lui. Ouais voilà, il vient, il sonne chez ma mère. Ma mère n'était pas au courant. Le but c'était qu'elle ne le sache pas. Et elle a pété les plombs. Elle dit que c'est quoi cette histoire, tu vois, tu dois de l'argent du voisin, c'est compliqué. Et là, elle en parle à mon grand frère et mon grand frère lui dit, mais écoute, s'il est arrivé à faire un crédit derrière notre dos, c'est qu'il a une vision. Je connais mon petit frère, c'est pas pour rien, tu vois. Et là, ça me fait tilt. Donc en fait, je continue, pour répondre à ta question, je continue à faire des projets à Bienne, mais il y a un nouvel élan. C'est comme si j'avais Unlock, un nouveau chapitre. Donc j'ai envie de le pousser plus loin. Je ne sais pas encore que je vais partir, où partir et combien de temps, mais je sais que j'ai envie de pousser le truc.

  • Speaker #0

    Et est-ce que même la vidéo, on parle de Bienne, mais est-ce que ça t'a ouvert aussi à des projets sur d'autres villes, que ce soit Lausanne, Genève, etc. ? Bien sûr,

  • Speaker #2

    bien sûr. Lausanne et Genève particulièrement. Là je rencontre aussi d'autres créateurs, tu vois, donc on commence à faire équipe et ouais c'était un beau chapitre de ma vie. C'est le début de tout. Shout out à Mike, High Attraction, on a commencé de zéro en fait.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je pense que quand tu démarres, tu as surtout... Dans notre génération et dans la culture dans laquelle on baigne, on a la tendance à faire un peu les mêmes choses. On va faire un after-movie de soirée, on va faire peut-être quelques images pour un artiste, éventuellement une petite expo d'un mec que tu connais, etc. Mais ce n'est pas là qu'il y a la vraie moula. Elle n'est pas là. Le vrai argent... Il est, quand tu passes dans le monde professionnel, et puis là, que ce soit le monde de l'horlogerie, de la mode, etc. Il n'y a presque plus de limites. Est-ce que quand tu es à Bienne, tu arrives touché à ça ? Enfin, quand je dis à Bienne, tu habites à Bienne. Est-ce que tu arrives touché à ça ?

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. En fait, je me sentais aussi coincé. J'étais au bas de l'échelle, si je peux dire, entre guillemets. Tout simplement parce que je n'avais aucune valeur sur le marché. j'avais aucune connaissance aussi du truc, je savais pas il y avait aussi comme on disait, le marché du digital n'était pas du tout le même, tu voulais faire un projet une publicité, imaginons t'as une entreprise ou tu as une marque et tu voulais faire appel à une équipe professionnelle t'as trois camions qui vont venir te filmer c'est un crew de 50 personnes ils vont te charger je sais pas combien et puis la distribution c'est tu passeras à la télé donc en fait et J'avais aucune valeur sur le marché parce qu'en fait le marché n'était pas encore prêt et je ne le savais pas à cette époque. Mais c'était le dernier tournant avant l'arrivée, tu vois, la vague du marché digital qui allait être une énorme vague. Donc, ouais, je ne savais pas que j'allais partir, mais j'avais envie de faire des gros projets.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va commencer à aller vers là, mais tu pars à Tokyo, en fait.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait choisir cette ville ? Comment tu pars là-bas ? Et surtout, tu pars là-bas avec quoi ?

  • Speaker #2

    Avec rien !

  • Speaker #0

    Bah ta caméra quand même je pense !

  • Speaker #2

    Une valise, une caméra, ouais c'était n'importe quoi ! Bah en fait, comment t'expliquer ? La raison pour laquelle je pars, déjà il n'y avait pas de but précis, je pense que je le voyais déjà un peu comme, je vais dire, un état d'urgence. Je me suis retrouvé dans une situation où... Déjà, professionnellement, j'en avais marre. Je n'aimais pas ce que je faisais. Je startais, tu vois, j'étais très jeune à cette époque-là. Comme je disais, 21 ans, un truc comme ça. Je n'aimais pas du tout ce que je faisais. Donc déjà, cette routine me...

  • Speaker #0

    Elle ne te convait plus ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, j'en avais marre. Et aussi, la situation familiale à cette époque faisait qu'au plus je restais en Suisse, au plus je me sentais mal.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin d'air ?

  • Speaker #2

    J'avais besoin d'air. C'était un concours de circonstances. Ça, c'était un premier facteur. Le deuxième facteur, maintenant, c'est... Je parle pour moi. À cette époque-là, c'était le support local. C'est un gros sujet, ça peut tendre certains.

  • Speaker #0

    Le support local, tu parles d'institutions, tu parles de gens, tu parles de quoi ?

  • Speaker #2

    Un peu de tout. C'est normal, tu commences, tu fais tes projets, tu as envie. d'avoir un peu de soutien, pas forcément un soutien financier, mais déjà peut-être de reconnaissance, si je peux dire ça comme ça. Tu as envie de proposer un service, tu as envie de créer avec des artistes ou avec des entreprises. Je ne sais pas, je n'ai pas senti... En fait, tu parlais de Chris Macari tout à l'heure. J'en avais marre de voir des amis, des gens de la même ville que toi, qui donnent du crédit en regardant des clips sur YouTube de créateurs. français, canariens et américains encore pire tu vois ces créations là ça aurait pu être toi qui les fais et par contre on te le donne pas à toi toi tu viens tu montres ça représente rien donc j'ai compris qu'il y avait un gap je le savais pas encore mais j'ai compris que partir de la Suisse et de nouveau c'est pour moi donc c'est par rapport à mon expérience c'était comme ça il fallait partir pour pouvoir être entre guillemets, validé par la Suisse.

  • Speaker #0

    Après, c'est un sujet qu'on entend souvent aussi. C'est un sujet qui fâche.

  • Speaker #2

    Je te dis la vérité, ça fâche.

  • Speaker #0

    Ça fâche, mais après, pour faire l'avocat du diable, il y a des gens qui arrivent sans sortir, mais ça reste une minorité. Mais souvent, c'est vrai que si tu vas à l'extérieur et puis ça se passe bien pour toi, souvent quand tu reviens, ça se passe très très bien ici. Après, je pense que c'est un secret pour personne de dire qu'en Suisse, la place de l'art est limitée et encore limitée. On n'est pas comme en France ou d'autres pays nordiques où il y a des choses qui sont mises en place. Ça évolue, franchement, c'est de mieux en mieux. Mais on n'a jamais mis l'art et le sport au centre des intérêts de la société. mais ça change et je veux dire ce que tu fais comme move au final tu te fais violence mais au final tu te donnes les moyens aussi.

  • Speaker #2

    Non je me suis fait violence et c'est vrai que comme tu expliquais il y a énormément de pépites en Suisse, il y a énormément de talent et c'est peut-être aussi ça qui m'a frustré c'est qu'en fait si c'était peine perdue j'aurais dit bon ben tu vois j'aurais accepté mais c'était le contraire j'en avais marre de me retrouver dans ce... piège et j'ai un autre exemple pour toi, tu vois typiquement un vidéographe qui habite à Londres, il va avoir une film school à côté de chez lui, il va commencer à faire ses projets avec passion, il a une culture UK propre à lui donc il va pouvoir s'exprimer comme il veut, il peut avoir une visibilité à MTV, tu vois qui est à l'autre bout de la rue au final et puis ensuite il feature avec un artiste international qui passe par là, il parle anglais donc voilà il y a une connexion et puis

  • Speaker #0

    Il y a des choses qui se font qui ne sont juste pas accessibles depuis chez nous.

  • Speaker #2

    Il n'a pas besoin d'aller quelque part d'autre pour pouvoir se faire reconnaître. Il y avait un système qui tenait bien et l'exemple que je te donne est bien concret. J'en ai beaucoup des directeurs à ton cité, comme Daps par exemple, qui est un directeur UK qui a fait tous les clips des Migos. Aujourd'hui, il va en Afrique, il travaille avec les plus grands, il va aux Etats-Unis, il travaille avec les plus grands. Voilà, moi j'en avais juste marre de me sentir freiné.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu avais envie d'avoir accès à tous ces endroits et tout ce marché-là aussi. Parce que c'est vrai qu'être vidéographe, ce n'est pas comme présentateur télé. Si tu es présentateur télé suisse, roman, tu vois, ok, éventuellement tu peux travailler en France, mais ça va être compliqué de travailler aux Etats-Unis, etc. La vidéo, elle n'a pas de limites, c'est un art international. Donc tu arrives à Tokyo, tu t'installes là-bas. Tu t'installes dans quelles conditions ? Déjà c'est la galère ?

  • Speaker #2

    Bon je suis parti là-bas, c'était un peu un concours de circonstances aussi. Je suis parti aller simple. En fait j'arrive là-bas en vacances pour la première fois. J'avais envie de partir, j'avais envie de pouvoir revenir et de dire j'ai un contact dans la vidéo. Si je pouvais avoir juste un contact au Japon, j'étais refait. en fait je prends une claque monumentale parce qu'en fait le marché du digital il est extrêmement grand et puis il est en avance je vois des freelancers tu vois à leur compte de mon âge qui travaillent avec des grandes marques ils montrent leur travail sur des écrans géants je pète les plombs je suis complètement dépassé par ce que je vois et c'est vrai que j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment C'était super symbolique pour moi et ça répondait en fait c'était la réponse à toutes ces questions que je me posais par rapport à la suite de ma vie et en même temps j'étais super jeune tu vois j'avais je voulais prendre des risques et surtout j'avais rien à perdre.

  • Speaker #0

    Ouais et puis la chance que tu as c'est que tu pars pour toutes les raisons que tu as cité et puis tu arrives là bas et tu obtiens tes réponses ces réponses là en fait donc en fait tu es parti et tu as confirmé ce que tu pensais là bas et Je me souviens que tu m'avais dit dans une autre discussion que voilà au début c'était évidemment la galère financièrement Tu vivais dans des conditions très compliquées on va dire

  • Speaker #2

    Ouais c'était chaud

  • Speaker #0

    Mais en termes de vidéos, après très peu de temps tu rencontres des gens qui ont peut-être changé ta carrière carrément tu vois

  • Speaker #2

    Qui ont créé carrément une carrière en fait Ouais exact

  • Speaker #0

    Alors, avant évidemment de faire cet épisode, on a parlé de quelques anecdotes, mais après une semaine, tu rencontres... Attends, je vais lire le nom, Kingmez. Ouais, grave histoire. Qui est un artiste multidisciplinaire, parce qu'il faisait du son, mais il faisait aussi de la vidéo, si je ne me trompe pas, non ?

  • Speaker #2

    Ouais, en fait, c'était... C'était un artiste signé par Dr Dre en fait.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc là, faut t'imaginer, j'arrive. Donc pour te resituer, j'en avais marre d'où j'étais, j'ai tout fait. Je vois ce pays, et d'ailleurs j'ai toujours été très proche de la culture japonaise, ça m'a toujours intéressé. Je vois cette ville qui est Tokyo, je m'installe, je ne pouvais plus entendre les conseils des grands du quartier qui me disaient « Nous on touche chez des caméras, t'étais pas né, de toute façon aujourd'hui pour toi, tu peux acheter des vues, t'as une carrière faite de toutes pièces. » On l'a fait avant toi, arrête, tu vois, à essayer de te freiner. Je me suis tiré, j'arrive et en fait, comme tu disais, une semaine après, je suis en train de faire des projets avec des artistes signés par Dr Dre. Et en fait, à l'époque, donc 2015, il a sorti son film qui était Straight Outta Canton, qui était un film, je pense, on l'a tous regardé au moins une fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et l'album musical qui va avec, la compilation, fait vraiment partie du projet entièrement. Et je l'écoute dans la voiture ou dans à l'époque tu vois dans mon iPod et j'arrive et je le rencontre et je commence à bosser avec lui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi bosser avec lui jusqu'à ce qu'on comprenne vraiment ?

  • Speaker #2

    Bah à l'époque il est venu faire un interview avec la marque Bape, qui est donc 100% Tokyo, c'est dans la culture. Et il vient avec Universal, Universal Music Studio, il lui laisse une vie là. C'est une espèce de villa studio où il peut rester, c'est comme une chambre d'hôtel gigantesque avec des instruments de musique partout. Là il nous invite, mes amis japonais et moi, que je venais de rencontrer d'ailleurs, c'était vraiment un tout nouveau chapitre, mais on est avec lui. Et en fait il nous raconte le workflow de ce que c'est de travailler avec Dr Dre. Moi je pète des plombs, je pète vraiment des plombs, je l'écoute pendant des heures, il nous raconte qu'il fait des journées 18h par jour. Apparemment Dre il laisse des... des matelas sous les tables de mix pour tout le monde dans le studio. Tu peux faire 18 heures non-stop et dormir au moins 6 heures pour reprendre le lendemain et refaire un 18 heures non-stop. Donc il m'apprend toutes ces choses-là, toutes ces paroles, je les dévore. J'ai vraiment la dalle à l'époque. Donc ouais, incroyable. Et en fait il nous dit écoute, viens. On crée du contenu, j'ai besoin de faire des teasers, j'ai besoin de faire des clips, j'ai besoin de faire des photos. Et voilà, c'est une énorme expérience pour nous d'être avec lui. Et il s'avère qu'en fait...

  • Speaker #0

    Ça c'est dans le cadre de son projet à lui.

  • Speaker #2

    De son projet à lui, et en fait il a un petit peu changé de carrière après. Il a monté sa boîte de prod et en fait il a fait tous les clips de J. Cole.

  • Speaker #0

    Exact, justement, c'est ce que j'ai vu.

  • Speaker #2

    C'est un mec du Caroline du Nord en fait, donc il était déjà proche de Cole.

  • Speaker #0

    Et maintenant il est plutôt dans ça quoi. lui il est partout incroyable alors nous on vient on a grandi en Suisse donc on a une culture quand même très carrée très sharp les japonais c'est aussi dans ça mais à leur manière voire plus quoi ça ça a influencé ta manière de travailler ou pas ?

  • Speaker #2

    complètement j'ai pensé que j'étais carré parce que j'étais suisse mais Les Japonais c'est un game, c'est totalement différent. La culture du travail là-bas, je leur dis merci tous les jours parce qu'ils m'ont appris quelque chose que je pense que je n'aurais jamais appris ailleurs, qui me sert à vivre. Tu sais la manière dont ils voient le travail, toute la culture du travail en général, et même leur culture qui est hyper compliquée à comprendre pour un Européen. On a un peu ce sang méditerranéen, c'est cool, c'est sympa. Tu brises la glace assez facilement. Tu te rapproches des gens et ça ne marche pas du tout comme ça là-bas. Je me retrouve au milieu de ça et en même temps, j'ai énormément la pression de travailler avec des Japonais et d'être maintenant sur des tournages dans une langue qui n'est même pas la mienne. Donc ça a été compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ta manière de filmer, elle était peut-être pas mature à ce moment-là, mais est-ce qu'elle a changé aussi à ce niveau-là ? Est-ce que tu t'es adapté au code de film, de recording des japonais ? Oui.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une différence. En fait, il n'y a qu'un seul pas entre un mec sympa qui fait des petites vidéos Un gars qui travaille pour des marques, qui comprend les codes du marketing, mais aussi qui sait comment l'industrie fonctionne. Et c'est ça qu'ils m'ont appris. C'était pour moi la meilleure école, parce que le marché du digital est arrivé comme une vague. J'étais bien positionné, j'étais un surfeur vraiment positionné au bon endroit au bon moment puisque j'étais au Japon. Ils m'ont vraiment montré toutes ces choses-là. J'étais en tout cas prêt à surfer pour quelques années.

  • Speaker #0

    Et le premier vrai projet au Japon, c'est déjà dans cette période-là ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu travailles avec qui à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Les marques, tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    À cette époque-là, je travaillais dans... un petit peu avec l'industrie de la musique, l'industrie de la pub. J'ai commencé à faire des projets pour Starbucks, Amazon Prime. Je fais un projet, ça c'est un des premiers d'ailleurs, pour un magasin, pour une marque très connue au Japon. En tout cas, le magasin est très iconique à Tokyo. Il est au centre de la ville. Et pour la petite histoire, je vois la première fois mon pote japonais qui me montre un peu l'endroit et il me... Il me montre le bâtiment qui est vraiment pour le coup impressionnant, des écrans partout. Il me dit tu vois là ça c'est mon taf, c'est moi qui ai fait la dernière campagne. Et je vois ça et je me dis mais il bluffe, c'est pas possible. C'est la première fois que je voyais, t'imaginais tu vois, je viens de Bienne. Il n'y a pas d'écran, il n'y a pas de truc, c'était complètement différent. Et là tu vois 15 écrans ensemble, donc déjà un écran 55 pouces ou 85 pouces, assemblés. pour que ça fasse un écran géant et là il y a une vidéo qui tourne et il me dit ça c'est moi ça c'est moi donc je fais la prochaine campagne automne hiver, je sais plus c'était... lui il a fait printemps été il fallait faire automne hiver et il me dit est ce que tu es chaud de me rejoindre ?

  • Speaker #0

    Je lui dis donc moi je vais faire ça là. Il me dit oui. Bien sûr je suis chaud. Non mais bien sûr que je suis chaud. Et en fait c'est ce genre d'expérience là où bien sûr que ça m'a poussé à rentrer, de prendre mes affaires et de partir. Et de laisser aucune nouvelle en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu te vois, je pense aussi que c'est pas un secret de dire que une fois que tu étais là-bas tu travaillais pas dans la même dynamique que quand tu étais en Suisse aussi. Non pas du tout. Donc, tu as changé d'endroit, mais tu as changé toi aussi. Finalement, on est le produit de son environnement.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais là, finalement, tu as trouvé la langue qui te parlait le mieux, tu vois.

  • Speaker #0

    Et là,

  • Speaker #1

    tu travailles avec des grosses marques.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça. En fait, j'ai eu la chance de pouvoir être très vite. Enfin, j'ai compris tout de suite. Ça me parlait bien, tu vois, ce système hiérarchique où tu peux te rapprocher de tes objectifs, en tout cas à la japonaise, quand tu sais faire profil bas et apprendre. C'est un peu ce concept de karaté, ceinture blanche, ceinture jaune, ceinture noire. Venir avec un ego européen, et d'ailleurs je me suis beaucoup calmé aussi par rapport à ça. J'étais très jeune de toute façon, j'étais bête, mais ça m'a bien fait comprendre aussi. Tu veux apprendre, tu peux avoir des résultats, en tout cas là-bas, mais il va falloir que tu fasses profil bas et que tu saches aussi comment observer. Et j'ai eu cette chance de pouvoir comprendre ça vite. Donc je me suis entouré des bonnes personnes. Donc j'ai eu accès aussi à d'autres choses peut-être que je n'aurais pas eu si j'avais une grande gueule western qui veut prouver, qui veut montrer. Non, non, ça ne marche pas là-bas.

  • Speaker #1

    Ça ne marche pas du tout. C'est vrai que... Après, moi, ce que j'aime bien, c'est que surtout dans ces pays... Le Japon, c'est assez spécial, je trouve. Oui,

  • Speaker #0

    complètement.

  • Speaker #1

    Mais cette culture, tu la retrouves depuis qu'ils sont gamins, tu vois. C'est pas genre les adultes sont comme ça ou que les personnes âgées sont comme ça. On retrouve ça vraiment dans les 7 à 77 ans.

  • Speaker #0

    Plus, plus même.

  • Speaker #1

    77 ans,

  • Speaker #0

    ils travaillent encore 10 heures par jour à cet âge-là. Mais tu as raison, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    À partir de là, parce qu'il y a beaucoup d'endroits... Tu rentres en Europe quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors ce que je fais, c'est que j'utilise un peu les codes. J'avais pas un visa solide à cette époque. Pour te résumer, j'arrive, le but c'est de faire deux fois six mois, en faisant un petit aller-retour, j'étais en mon visa touriste, et de surtout trouver un moyen de rester. J'ai compris aussi plus tard que c'était pas facile. Tu parlais des Émirats tout à l'heure, Dubaï c'est très business welcome. On t'encourage à venir même t'installer. Au Japon, il faut vraiment t'imaginer, t'es pas le bienvenu du tout. On t'est pas attendu en fait.

  • Speaker #1

    Administrativement en tout cas.

  • Speaker #0

    On te veut pas en fait.

  • Speaker #1

    Soit tu viens en vacances,

  • Speaker #0

    soit tu travailles pour une entreprise dans ton pays et t'as une succursale au Japon donc tu fais le transfert, ou alors t'arrives avec un bagage de, je sais pas moi, 10 ans d'expérience dans ton domaine. J'étais undergraduate en fait. Donc déjà rien que ça, auprès de l'immigration, ils te disent mais t'as quel papier universitaire ? Et combien d'années t'as fait après High School ?

  • Speaker #1

    Tu pouvais pas juste leur montrer tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ça marche pas comme ça, ça marche pas comme ça. Donc ça a été très compliqué, mais je réussis à faire un petit peu moins d'une année. Beaucoup pour le coup, pour une première expérience dans un pays comme celui-ci. Et ouais, là je reviens en Suisse et je déprime, je pète les plombs.

  • Speaker #1

    Mais tu continues à travailler ou pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je continue à faire mes projets à une autre échelle.

  • Speaker #1

    Mais en Suisse ou bien à distance ?

  • Speaker #0

    Non, je continue, je fais des allers-retours. Mais bon, voilà, je suis en Suisse et là je pars à Londres.

  • Speaker #1

    Parce que tu as signé un truc plutôt important là-bas.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai rejoint High Beast, High Beast London qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #1

    High Beast qui est pour les gens qui ne connaissent pas, alors c'est difficile mais c'est un peu une... pages,

  • Speaker #0

    magazines de tendances pop j'ai envie de dire pop mais la nouvelle pop c'était le site en tout cas numéro 1 pour tout ce qui était hype que ce soit pour le fashion la musique ils font même du sport en fait aujourd'hui on le voit plus parce que les comptes Instagram d'aujourd'hui sont déjà des petits sites internet mais en fait à l'époque De nouveau, c'était il n'y a pas très longtemps. Tu es allé sur le site,

  • Speaker #1

    je me souviens.

  • Speaker #0

    Le site hypebeast.com, c'était l'AREF. Ils ouvrent une succursale un peu à London, ça commence à grandir. Et ouais, je le reçois sur un plateau. Je rencontre les bonnes personnes là-bas. Il y a un mec qui bosse là-bas qui me dit, écoute, quand t'arrives, tu mentionnes mon nom. Je vais te faire un email d'introduction. Je te plug avec lui et let's go.

  • Speaker #1

    Mais tu vas faire quoi ? C'est ça que... À London ? Ouais, pour Hypebeast, tu vas leur faire des vidéos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors là, je commence à faire... En fait, c'est intéressant parce que le Japon m'a vraiment appris une chose, à créer un produit. Et le produit il était simple, c'était des vidéos plus courtes. Aujourd'hui ça semble complètement logique, tout le monde sait que faire un reel de quelques secondes c'est vraiment viral. A l'époque fallait les outils et fallait la vision pour le faire. Donc j'arrive avec un produit qui existe déjà sur le marché, je ne l'ai pas créé moi mais ça correspond parfaitement à ce que les sites internet comme High Beast voulaient être. Et ouais, donc j'arrive là-bas et je commence à bosser par exemple avec un mec de... Je fais un interview, une vidéo de présentation pour un mec de Maison Margiela.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça ouvre... En fait, travailler pour une sorte de média, ça t'ouvre la porte à tellement, tellement, tellement de marques. Parce que toutes les marques veulent travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc j'imagine que là, alors ça sert à rien qu'on cite, tu vois, mais... Mais en vrai, tu as dû travailler avec un nombre de marques.

  • Speaker #0

    Mais là, en fait, c'est un chapitre de ma vie qui est très important parce que déjà la culture UK et la manière dont, tu sais, leur état d'esprit m'a donné beaucoup de maturité aussi dans la manière dont je vois les choses, dont je travaille, etc. Mais c'est du grand n'importe quoi. C'est-à-dire qu'on t'écrit un email, on te dit la semaine prochaine, il y a un ASAP Rocky qui est à London. Viens, on fait du contenu quand il va faire du shopping à Selfridges. fais la vidéo et tu vois je te resitue c'est normal comme je t'expliquais tu vois en Suisse il y a ce truc où tu devais justement prouver et encore c'est très difficile d'avoir des gros plans et là t'arrives on t'envoie un email on te dit rendez-vous semaine prochaine avec Aesap ça c'est pas fait pour le coup c'est un autre gars qui l'a fait mais c'est un exemple concret pour te resituer et ça c'est une période que tu kiffes Moi, je pète les plombs. En fait, ce qui est fou, c'est que la hype, c'est la nouvelle monnaie. Et tu vois, c'est très important de le citer, c'est qu'être un caméraman, un créateur de contenu ou un vidéographe, c'est une forme de puissance parce que la caméra est une arme. Parce que tu peux propager des messages et tu peux créer, en fait, tu peux embellir quelqu'un ou une structure. et leur donner de l'attention. Donc en fait, tu deviens puissant. Et là, je le comprends. Je commence à réaliser. Je dis, je ne fais pas que des petites vidéos qui sont sympas. Ce ne sont plus des dessins que tu offres à tes parents qui mettent sur le frigo. Là, ça prend une autre ampleur. Et j'adore, en tout cas à l'époque, j'étais aussi très jeune, j'adorais avoir accès à des endroits exclusifs, travailler avec...

  • Speaker #1

    des grands artistes mais je vais te dégoûter très vite de ça aussi mais ton égo à ce moment là il est comment ? on aime trop dire j'ai la tête sur les épaules mais il y a des situations quand même ouais c'est sympa tu parles de Hissab, tu parles de Maison Margiela et on peut en citer plein j'ai envie de te dire qu'à ce moment là si... Une petite entreprise suisse t'appelle et te dit est-ce que vous pourriez faire une vidéo de notre structure, etc. Peut-être qu'à ce moment-là tu te dis ah gros, là demain j'ai rendez-vous avec Balenciaga, de quoi il me parle ? Tu peux réagir comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. C'est intéressant ce que tu dis parce que chacun réagit différemment, mais j'ai été exposé très vite à ça. En fait, tu vois, quel nombre de followers, combien de followers tu as, est-ce que cette personne est intéressante ou pas par rapport à ça, quel projet ou quelle marque est autour de lui, et ça commence à me dégoûter. En fait, pour te situer, je suis à une époque où il y a un artiste qui commence à prendre un peu d'ampleur là-bas, c'est Stormzy. Qui aujourd'hui,

  • Speaker #1

    on ne le présente plus.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a un truc qui se passe. Moi, je blogue avec un autre vidéographe de London. qui est DJ résident à BBC One Extra.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je commence à voir un peu cet univers. Lui s'occupe d'une artiste à l'époque qui s'appelait Miss Banks, qui est avec Steph London, la soeur de Chavelli. Enfin bref, c'est tout un nouveau marché au studio.

  • Speaker #1

    Attention quand tu cites ses noms là.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Il est dans des sauces lui.

  • Speaker #0

    Pardon, pardon, pardon. Non mais pour dire, je commence à découvrir un nouveau truc et j'adore cette hype. mais J'ai horreur, en fait ça correspond pas à mes valeurs, je te dis la vérité. J'ai horreur d'être dans ce truc, cette culture de vide, je commence à le comprendre tu vois.

  • Speaker #1

    Mais quand tu travailles pour Hypebeast, quand tu crées le contenu et tu leur sers le contenu qu'ils ont demandé, t'as l'impression qu'ils... Il se concentrait sur la qualité du contenu ou alors sur la réaction au contenu ? Est-ce qu'il se concentrait sur le fait que ça faisait tant de vues, tant de likes ou alors c'était sur la qualité du contenu ? Ou les deux, évidemment.

  • Speaker #0

    J'ai compris plus tard, mais c'est juste mon avis encore une fois. Mais la hype, c'est vraiment la culture du vide pour moi. C'est-à-dire que tu crées de l'argent à partir de rien. Tu vas décider ce soir que ce verre va être super hype et super tendance. C'est un verre d'eau. Et tu vas le vendre, je ne sais pas combien. Et c'est vraiment... Eux en fait ce qu'ils voulaient justement c'est créer ce buzz. La manière dont ils travaillaient c'était un peu différent. Déjà j'ai pensé qu'ils étaient tous hyper hype et super bien habillés connectés à ce genre de mouvement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est plus des gens qui écrivent bien qui... Ils s'en foutent complètement.

  • Speaker #0

    Et pour te donner un exemple ben il m'explique, il y avait un... Je sais pas par exemple il y a un événement une marque comme Palace qui va faire une collaboration, rendez-vous à 9h le matin pour l'ouverture du magasin, ils n'y vont même pas. Je leur dis, mais attends, il y a du contenu à faire, t'inquiète pas. Je leur dis, t'inquiète pas quoi. Et ils m'expliquent, ils me disent, non, nous on va se lever, on va aller au travail à 10h. Les photos seront déjà sur notre boîte mail, par des photographes ou vidéographes indépendants. qu'ils leur envoient gratuitement. Donc en fait, eux, ils ne prennent même pas la peine d'aller au... Non, même de payer quelqu'un. Ils vont recevoir le matériel sans communication.

  • Speaker #1

    C'est tellement gros.

  • Speaker #0

    Juste parce que quelqu'un voudra sa signature sur le site. Et ça leur suffit. Donc il faut t'imaginer, moi je découvre ça et je réalise qu'en fait c'est pas du tout ce que je suis venu chercher. J'en avais marre.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'imagine que ça mène tout ça à une fin. Et du coup, tu décides juste de partir ? Après, c'est jamais vraiment des gros... Dans tout ce qui est artistique, tu rentres et tu sors aussi vite. Non,

  • Speaker #0

    bien sûr, bien sûr. Non, mais voilà, c'est une autre époque. Je commence à... Voilà, j'en avais marre. Porteur situé, c'était à l'époque de la collaboration suprême Louis Vuitton. Donc on est vraiment dans du... Virgil Abloh c'était ça ? Non c'était Kim Jones qui est le créatif directeur de Dior aujourd'hui mais on est au summum de la culture hype c'est la première fois que cette street hype commence à être dans d'autres milieux, commence à fusionner et j'en ai marre je grandis aussi, ça m'intéresse plus il y a le Brexit bon voilà je suis parti, j'en avais marre

  • Speaker #1

    Et quand tu dis je suis parti, tu reviens en Suisse, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je reviens en Suisse et là j'arrive, en fait mon plan Tokyo se solidifie. Et il arrive sur un plateau. Ok, structure, contrat, visa, agence, il faut partir demain.

  • Speaker #1

    Donc là tu signes avec une agence ?

  • Speaker #0

    J'étais parfaitement prêt, je prends mes valises, on va.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas du coup, qu'est-ce qui a débloqué ? Il y avait un projet ou il y avait quelque chose ? Comment tu pars ? Avant t'avais pas tout ça, puis maintenant là t'as Visa et tout, clés en main. C'est quoi qui crée ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais le chapitre Hypebeast pour moi ça a été un gros tremplin parce qu'on te voit différemment. En fait on te met un label, on te crée une étiquette, c'est pour que t'aies un peu plus de crédibilité.

  • Speaker #1

    C'est Antoine de Hypebeast.

  • Speaker #0

    Exactement, donc ça m'a beaucoup aidé à toquer aux bonnes portes et puis tu vois généralement quand tu... tu as des bonnes relations avec les gens, ça finit par te revenir en retour. Oui, exactement. Ce n'était pas une histoire d'intérêt, mais c'était un projet qui me tenait à cœur. Il fallait que je reparte.

  • Speaker #1

    Et là, tu reviens à Tokyo.

  • Speaker #0

    Là, j'arrive à Tokyo.

  • Speaker #1

    Et tu arrives à Tokyo en artiste confirmé, on va dire un peu.

  • Speaker #0

    Oui. Là, c'est bon, j'ai une valeur sur le marché. Je suis jeune, donc je suis encore au bas de l'échelle. J'arrive avec un produit, j'ai une valeur sur le marché et surtout, je commence à frapper des agences.

  • Speaker #1

    Et là, tu commences à travailler avec... Enfin, j'ai vu qu'un des gros projets, c'est Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc, Uniqlo, c'était avant ou après ?

  • Speaker #0

    C'est après, c'est après.

  • Speaker #1

    Alors, je vous ai spoil. Tu travailles avec Adidas. Ça, c'est le premier gros projet à Tokyo. Ça, ça se fait comment ?

  • Speaker #0

    On dit aussi qu'il suffit d'une chance, des fois une opportunité suffit. Pour moi, en l'occurrence, c'était Adidas. Je ne le savais pas à l'époque. Et je pourrais même dire qu'eux ne le savaient pas non plus. C'est-à-dire que je frappe aux bonnes portes, je commence à me pluguer avec des agences digitales. à Tokyo avec des japonais vraiment made in Tokyo quoi et ouais il y a ce projet avec adidas on me dit écoute on sait pas trop peut-être que toi tu pourrais le faire tu vois mais en même temps il y avait aussi un il y avait une partie curieuse tu vois genre qu'est ce qu'il est capable de faire et moi fallait pas aller on voulait être challenge quoi non fallait pas et j'ai tout donné Ouais j'ai fait cette vidéo qui est très dynamique, très court en fait aujourd'hui on les voit sur...

  • Speaker #1

    C'est sur quoi en fait ? Dans le sens où c'était pour présenter une paire...

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une collaboration d'une... je sais plus quelle brand c'était Night Jogger de Adidas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc c'était un modèle de chaussures collaboration avec des artistes de Tokyo tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ouais j'arrive je fais la vidéo, aujourd'hui c'est vu et revu tu vois c'est un format court. C'est des effets très vintage, c'est un cut très dynamique. Moi j'arrivais avec ce truc et le mec il me dit « Ah mais je savais pas ! »

  • Speaker #1

    Mais toi à ce moment-là, quand tu fais ça, t'es sûr de ton karaté ?

  • Speaker #0

    Je suis plus que sûr. Franchement, je balance le truc, j'ai fait une nuit blanche, j'avais investi dans des plugins, donc en gros des assets digitaux que tu peux acheter pour avoir des meilleurs filtres, etc. J'ai mis un peu d'argent. Je te parle de ça, vraiment à l'époque c'était une petite échelle. Mais j'arrive avec ce contenu, c'est un nouveau produit, je maîtrise totalement les codes grâce à Hypebeast. Il y a un côté urbain, street, qui correspondait aussi aux codes des marques. Ils avaient envie de se rapprocher de ça aussi. C'était une époque, c'était quoi ? 2018 ?

  • Speaker #1

    2018, c'est vraiment la culture street. Elle a tout bouffé.

  • Speaker #0

    Louis Vuitton fait des pubs. des parties de basket dans la rue on casse les codes et de nouveau comme un surfeur j'étais au bon moment, au bon endroit pour surfer sur la vague donc là le mec me dit si tu peux faire ça, on peut le refaire et je crois que c'est 2019, j'ai dû faire 10 projets candidats très très chaud ils t'ont mis bien,

  • Speaker #1

    ils t'ont mis de la sape un peu ou pas ?

  • Speaker #0

    des Yeezy, des trucs, laisse tomber je regrette cette époque

  • Speaker #1

    je n'ai pas assez profité et financièrement à cette époque là est-ce que tu peux tu factures pour de vrai ou c'est comment ? parce que tu vois c'est c'est un long chapitre ça si tu veux mettre dans une sauce directement non mais c'est important de savoir parce que là tu travailles là on dit des noms, on a parlé de Maison Margiela donc il faut que les gens sachent si à ce moment là financièrement on arrive à être bien ou si c'est toujours la galère en fait

  • Speaker #0

    ou si ça va tu vois c'est vrai non c'est une bonne question il ya plusieurs éléments il ya plusieurs facteurs comparé à une ou deux années en arrière à cette époque là c'est beaucoup mieux beaucoup mieux j'ai vraiment start est de zéro en fait il ya des jours où j'avais tu me parlais de struggle tout à l'heure je n'ai pas dit mais quand je suis arrivé au japon la première fois on a les simples tu vois quand j'ai quitté tout derrière j'avais une caméra d'une marque américaine qui s'appelle Blackmagic je peux pas faire de promotion non tu peux qui s'appelle Blackmagic aujourd'hui est beaucoup plus gros mais à l'époque c'était un truc qui je veux pas dire venait d'arriver mais pas tout le monde l'avait bah en fait j'ignorais ce détail mais les japonais travaillent qu'avec des marques japonaises donc si t'as pas une caméra Sony si t'as pas une caméra Canon bah tu sais ce que tu veux ils calculent un peu exactement donc en fait j'arrive je reçois une claque parce qu'ils me disent non mais c'était pas calculé soit tu achètes une caméra maintenant et tu travailles avec nous Soit tu rentres chez toi. Je crois que la caméra me coûtait 2500 francs suisse, un truc comme ça. J'arrive avec 3000 francs d'économie pour une année ou pour six mois. Je me retrouve avec trois fois rien. Il y a des jours où j'avais un franc pour manger. Un franc par jour pour manger trois plats. Mais en même temps, j'avais des artistes à Dr. Dre la semaine d'après. Je suis dans un tout autre game.

  • Speaker #1

    Fluit tendu.

  • Speaker #0

    Très tendu. Donc je passe de ça à des projets payés.

  • Speaker #1

    Tu pouvais te payer un loyer, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    mais non, je pouvais pas me plaindre, tu vois. Ouais, tu vivais,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, je vivais bien.

  • Speaker #1

    Parce que le truc, c'est que aussi, ce qu'on oublie, c'est que quelqu'un qui a un salaire moyen ici, il vit sa vie, etc., puis ça avance. Moi, mon idéologie, c'est que si t'es dans l'artistique, il faut que t'encaisses un max, tu vois. Parce que tu sais pas ce que t'as dans six mois. Mais oui, il faut tout prendre. Donc il faut tout prendre, mais si tu vis déjà de ça confortablement, que je dis confortable, c'est-à-dire que par rapport à ce que tu as vécu la première fois, je pense que tu es plus serein aussi dans tes projets. Alors, on a parlé de ce passage Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Là, j'ai envie de te parler d'autre chose qui va peut-être parler un peu plus à nos auditeurs. Alors, aujourd'hui, c'est à Teyaba. Avant, c'était Joke.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors c'est un artiste qui a toujours été attiré par le Japon, mais toi tu te retrouves à le rencontrer en fait. Et ça se passe comment ça ? Est-ce que tu as travaillé avec lui ? Est-ce que vous avez filmé ? Je ne sais pas si vous avez fait des clips. Comment ça se passe cette connexion ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que tu citais tout à l'heure, lui il a toujours été intéressé par le Japon.

  • Speaker #1

    D'ailleurs il a un projet Tokyo, un projet Kyoto.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de la mixture, c'est aussi une des raisons. pour laquelle j'avais envie de partir, c'est qu'il m'a énormément influencé par rapport à ça. Et ouais, déjà en fait, à l'époque, quand j'habitais en Suisse, déjà j'étais en plan, j'avais envie de tourner un de ses clips à l'époque, un de ses sons qui s'appelle Amidala, qui a été tourné par un autre directeur qui s'appelle Nicolas Noël, qui est beaucoup plus grand que moi, mais c'est pas grave. On est resté en contact, mais plus rien. Et en fait, là, il revient au Japon. Et vraiment, je respecte beaucoup sa musique. On ne se rend pas compte, mais tu vois, Ateyaba, c'était une conséquence énergétique de 10 ans.

  • Speaker #1

    Attention, attention, lui.

  • Speaker #0

    10 ans d'impact sur le rap français. L'impact qu'il a eu,

  • Speaker #1

    je trouve qu'il n'a pas eu la carrière qu'il devait avoir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Par des choses qui sont... Il y a plein de raisons, dont des choses de son côté sûrement. Mais l'énergie avec laquelle il est arrivé, alors je n'ai pas envie de comparer à Chief Keef, mais c'est ce type d'énergie, tu arrives et puis il y a un truc qu'on n'arrive pas à palper. Et puis tu arrives avec une énergie et ça a mis une claque.

  • Speaker #0

    Je le précise bien parce qu'en fait, c'est un gros facteur. C'est une rencontre vraiment impactante. Tu parlais d'Adidas tout à l'heure. Il faut t'imaginer le mastermind qu'on a fait quand il est venu à Tokyo. j'aurais pas pensé qu'il allait être autant il fait des conséquences énergétiques tout ce qu'il fait il crée un impact et on oublie parce que les gens comme tu disais s'arrêtent à internet on peut le voir non productif donc on se dit on a tendance peut-être à parler mal de lui mais l'époque en plus 2018 il commence à sortir d'autres projets il a sorti Rock With You qui est un clip, c'est une claque visuelle il est vraiment en place et on plug là bas on tourne là bas on tourne un clip qui s'appelle solitaire avec un son qu'il a sorti avec un américain en featuring mais jamais sorti jamais sorti c'est pas grave les gens qui travaillent des artistes ils savent il y a énormément de projets que tu produis que tu ne balancera pas forcément il y a même des clips qui ont été tournés par 4

  • Speaker #1

    être directeur différent et puis voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Typiquement DJ Snake, par exemple, quand il fait un hit, c'est tellement gros qu'il ne s'arrêtera pas qu'à un clip. Il fait quatre clips à 100 000 dollars et puis il choisit le plus impactant. Donc c'est bon, c'est une habitude. Mais oui, bien sûr. Et d'ailleurs, ce jour-là, le lendemain, je devais faire mon tournage pour Adidas, qui était une campagne US. Donc c'est une collaboration avec Foot Locker. C'était dans tous les magasins Foot Locker des Etats-Unis. et je voulais me coucher tôt et finalement je suis resté avec lui, on parlait jusqu'à genre des 3h du mat et il m'a dit non t'inquiète pas, tu verras, ça va bien se passer et depuis ce projet là j'ai dû en faire 10 dans l'année tu vois donc vraiment big respect à lui parce qu'il a vraiment ce truc de, il a de la bienveillance

  • Speaker #1

    Bon bah dommage que le clip soit pas sorti mais j'imagine que ça t'apporte aussi tu vois Une certaine satisfaction et réalisation de te dire je suis au Japon et je travaille avec des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je suis reconnu par des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ensuite vient Uniqlo.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui tout le monde connaît Uniqlo. À cette époque-là, je pense qu'on a encore très peu de magasins en Europe.

  • Speaker #0

    En Europe, ouais.

  • Speaker #1

    Mais c'est déjà une bombe là-bas.

  • Speaker #0

    C'est une marque japonaise de base.

  • Speaker #1

    Et du coup... Ça j'imagine comme Adidas, ça se fait avec un contact ou un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Là c'est une ampleur encore plus grosse. En fait, je rencontre une personne à London, une japonaise, une produceur, pour un projet avec High Beast. C'est une japonaise qui était à London, elle est rentrée au Japon. Je n'ai plus eu contact, on s'est perdu de vue. Et je la croise par hasard dans... Dans une rue bien mouvementée, Tokyo c'est 36 millions d'habitants avec countryside et superficie. C'est 36 millions d'habitants. Tu ne croises personne. Tu ne croises personne. Ce n'est pas la Suisse. Et là je la croise par hasard. Elle me dit mais tu fais quoi ici ? J'habite là. Et elle me recontacte une semaine après en me disant « Tiens, j'aurais quelque chose à te proposer, peut-être ça peut te parler. » Et là, c'était mon premier mandat en tant que directeur. Donc là, c'est une autre ampleur, c'est un autre budget aussi, c'est d'autres responsabilités. Mais voilà, c'était la collaboration Uniqlo-Star Wars. Donc, gros projet. Et même moi, je suis fan de Star Wars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ça te parlait.

  • Speaker #0

    J'ai pété les plombs. J'étais bien sûr que... C'était un gros saut quand même, tu vois. J'avais 25, 26 ans à l'époque. Donc, ouais, ça s'est pas forcément passé comme je pensais.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Ça s'est pas bien passé ?

  • Speaker #0

    Bah déjà, ouais, comment dire ? Déjà, il fallait la structure aussi pour... Il fallait un certain permis, il fallait une certaine assurance, et même auprès des autorités en vrai. J'avais pas forcément le visa pour... Chargé comme ça des campagnes internationales, c'est une vidéo qui est passée dans tous les Uniqlo du monde entier sur des écrans gigantesques avec des prints que ce soit dans les étiquettes des vêtements mais aussi sur des murs géants tu vois et je suis à la tête de ça enfin en tant que directeur.

  • Speaker #1

    Ce qui est une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui c'est énorme mais tu vois j'avais pas la structure pour je pense même pas que légalement j'avais même pas le droit de faire ce projet.

  • Speaker #1

    Mais c'est arrivé trop tôt selon toi ?

  • Speaker #0

    C'est arrivé très tôt, ouais.

  • Speaker #1

    Et trop tôt ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je m'en suis sorti, donc tu vois, c'est allé. Mais j'avais peu de bagages. De ressources. Voilà, voilà, exactement. Il faut bien commencer, tu vois. Tu peux le voir comme ça. Soit il suffit d'une opportunité et puis ce sera toujours challengeant. Ou alors... prépare-toi et reviens une année après.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas hyper satisfait du processus, mais le résultat, tu en es content ? Non,

  • Speaker #0

    le résultat, j'étais très content. Et de voir, vraiment, j'avais des gens un peu partout dans le globe qui m'envoyaient des photos ou des vidéos de l'écran. Par exemple, le Vietnam. Je ne suis jamais allé au Vietnam, mais mon taf passe dans les écrans du Vietnam. Donc, c'était incroyable. J'ai eu des galères techniques. Je crois que je t'en ai parlé. Ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'il y a une histoire de photo, non ?

  • Speaker #0

    Compliqué.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    En fait, tu vois, je ne vais pas dire une partie de bluff, mais disons les choses comme elles sont. Je ne veux pas faire mon podcasteur, influenceur, un flux voleur, tu vois, qui maîtrise tout, qui connaît tout et qui ne connaît rien. Pas du tout. J'habite à Bienne, je start de zéro. Bien sûr qu'il y a... plein de codes et plein de choses que je ne maîtrise pas sur le moment. Et je ne peux pas le montrer. Peut-être que la meuf qui m'a donné le plan en question est peut-être sortie d'une université ou d'une école de film school, ou de marketing, etc. Je ne l'ai pas forcément. Pas du tout même.

  • Speaker #1

    Donc en fait,

  • Speaker #0

    c'est Challenger. Je dois m'occuper de la partie photo. C'est la partie la plus importante, c'est la partie print. et je loupe le setting par erreur donc t'as fait le mauvais réglage dans le stress et en fait j'ai shooté toute la campagne en JPEG qui veut dire dans le jargon la qualité la plus petite possible par erreur en fait, des photos qui devaient être exposées sur des murs donc tu vois...

  • Speaker #1

    Du coup il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    C'est... C'est très compliqué sur le moment pour te donner... Un exemple pour te donner un peu des grandeurs, travailler une journée sur un appareil photo, à la fin de la journée, tu vas avoir une carte mémoire très remplie. C'est très lourd. Là, je rentre, je termine ma journée, on me demande si je peux me transférer les fichiers, ça va prendre un peu de temps, donc prépare-toi à l'avance, comme ça, à la fin de la journée, ça va être bon. Et je vois le transfert se fait en 30 secondes. Ça pesait trois fois rien. Tu peux le mettre sur une clé USB. Ce n'est pas normal du tout. Et en fait, je clique et je réalise qu'en fait, c'est une qualité iPhone. C'est très, très léger. Donc, c'est très, très risqué.

  • Speaker #1

    Mais du coup, vous faites quoi ? Il n'y a rien. Mais du coup, ils ne peuvent pas utiliser ces photos.

  • Speaker #0

    Ça a été très compliqué à justifier. Je m'en suis sorti. Finalement, j'ai utilisé quelques excuses. Au final, on va... utiliser cette série pour peut-être faire que des étiquettes donc voilà je m'en suis sorti mais j'allais sauter par la fenêtre il n'y a pas de place pour l'erreur dans leur culture de toute façon c'est des gens ils travaillent à en mourir c'est une erreur que tu as refaite ensuite ? non non non tu le fais une fois pas deux non non le niveau de stress oublie peut-être une des dernières

  • Speaker #1

    anecdote qu'on va mentionner PNL donc tout le monde connait PNL on a pas besoin de les présenter les deux frères tu finis aussi par travailler avec eux en fait au Japon et il faut savoir que PNL aussi bon bah évidemment ils arrivent ils retournent la musique hip hop en France en francophonie quoi euh... Au début, c'est musical, ensuite il y a tout cet aspect, ils ne font pas d'interview, ensuite ils sortent les clips, tout le monde prend des claques. Comment la connexion se fait déjà ?

  • Speaker #0

    C'est un sujet sensible, c'est très sensible, c'est des gens mystérieux. Bon, de toute façon avec le temps, ça fait maintenant 6 ans et plus, c'est bon mais je les gardais pendant très longtemps. En fait, c'est des personnes très discrètes. J'ai énormément de respect pour ces personnes. Et même par rapport à leur vie privée. Ce n'est pas quelque chose que j'ai tenu à mettre en avant très longtemps, parce que humainement, c'est déjà des magnifiques personnes. Mais je connais bien leur caméraman, leur vidéographe, qui a fait tous les premiers projets avec eux pendant des années. D'ailleurs, je pense qu'ils sont encore très proches. J'habitais en Suisse encore à l'époque. Donc ils viennent une fois à Zurich. C'était le main concert. J'étais avec Slim K pour sa première partie à l'époque. Il faisait la première partie et je suis allé prendre des images pour lui. Et c'est là que je rencontre vraiment les frères physiquement. Ouais, non, c'était cool. On s'est échangé les contacts, mais on ne s'est jamais revus. Mais j'étais toujours très proche du caméraman. Et en fait, pour te resituer, c'était en 2016. Donc, ils venaient de sortir leur projet dans La Légende, qui était quand même un des plus gros projets à l'époque qu'ils ont proposé. Et plus rien. En fait, là, je m'installe à Tokyo et ils reviennent. Donc, ils ne m'ont jamais oublié.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est eux qui te recontactent à ce moment ? Ouais,

  • Speaker #0

    donc par le biais du cameraman, mais on se revoit là-bas, ouais. Et aussi, anecdote incroyable, là c'est 2019, ils sortent deux frères, donc leur album où ils sont sur le toit de la Tour Eiffel.

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut t'imaginer, ils viennent... On se voit et on clipe.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu vois, donc c'est difficilement imaginable, mais oui, ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Et puis du coup, vous faites un clip, donc j'imagine que tu passes quelques temps avec eux, mais ce clip, du coup, il est sorti, il n'est pas sorti, comment ça s'est passé par la suite ?

  • Speaker #0

    Bon, on était plusieurs sur le projet, moi j'étais proche du caméraman qui était là, donc leur vidéographe. Il y avait d'autres personnes sur le projet mais ouais le clip se fait et le clip ne sort pas.

  • Speaker #1

    Un autre clip qui ne sort pas.

  • Speaker #0

    Un autre clip qui ne sort pas, j'ai l'habitude en vrai. C'est dommage, ça aurait été incroyable et je crois qu'ils n'ont plus jamais rien sorti depuis sans faire de...

  • Speaker #1

    Mais ça fait très longtemps que...

  • Speaker #0

    2019, ouais ça fait six ans tu vois.

  • Speaker #1

    Bah je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Ils n'ont plus jamais rien sorti mais je respecte. Comme je disais, je ne veux faire aucune promotion sur ce qu'ils font. Je les laisse, si ce n'était pas online, il y a assez de sites internet qui en parlent, donc je me permets, mais à l'époque, je le gardais pour moi.

  • Speaker #1

    Mais là, je parle de différentes personnes, différents artistes. On parle de clips qui ne sortent pas. Finalement, est-ce que tu arrives quand même à avoir cette réalisation ou bien c'est un petit peu frustrant ? Parce que si ça sortait... Si tu avais sorti le clip d'Atelier Abba et si tu avais sorti le clip de PNL, ça aurait été un peu autre chose aussi en termes de satisfaction. Mais est-ce qu'il y a de la frustration ?

  • Speaker #0

    En fait, sur le moment, c'est clair, tu as envie que le projet sorte, tu as envie de pouvoir te construire par-dessus. Mais je me fais vraiment zéro souci par rapport à ça. Je pars vraiment du principe que les artistes créent beaucoup de contenu. Ils ont une direction artistique qui n'est pas forcément linéaire. Et c'est normal. Si ça se trouve demain, ce sera le clip de l'année. Mais c'est vrai que ça peut être frustrant si tu n'as pas le bon mindset. Très frustrant. Très frustrant. Et puis même de créer des anecdotes autour. Peu importe, essayer de rattraper ta frustration. Moi, ça ne me parle pas, comme je disais. Cette hype et ce côté « m'as-tu vu ? » C'est la chose que je déteste le plus dans le milieu où je suis. donc pas de problème on passe à un autre j'ai jamais vraiment arrêté de produire et puis tout va bien aujourd'hui tu vis aux Émirats ouais déjà alors j'imagine que ça change encore d'environnement

  • Speaker #1

    par rapport au Japon mais qu'est-ce qui te fait bouger là-bas ?

  • Speaker #0

    écoute bon bah là chapitre comme tu disais les deux frères je te recite, on est juste un peu avant le Covid et puis ensuite après le Covid en fait moi je l'ai bien vécu parce que tout le monde voulait créer du contenu c'était une autre formule qu'il fallait proposer mais voilà je m'en sors bien et en fait je commence à travailler avec des marques un peu plus grosses et là j'enchaîne, je suis en agence à Tokyo donc je fais des marques du LVMH Rimoa, Moet Chandon l'Europiana des marques Johnny Walker, des marques d'alcool, je fais des pubs, vraiment ça me crée un portfolio. Et ce qui me pousse, au moment où je finis sur les écrans de Shibuya, t'es déjà allé à Tokyo ?

  • Speaker #1

    Non, je suis jamais allé. Tu vois les écrans ? Oui, bien sûr, Shibuya.

  • Speaker #0

    C'est 2 millions de personnes qui le traversent par jour. Donc c'est très symbolique. C'est la première chose que tu regardes quand t'arrives.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si t'es dans le milieu...

  • Speaker #1

    C'est ça qui te met la claque, au-delà du fait que ce soit un carrefour...

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    c'est le bruit,

  • Speaker #0

    les lumières pour moi c'était l'objectif et en fait j'ai une photo aussi d'ailleurs sur mes réseaux qui date d'il y a 10 ans je fais une photo devant les écrans et je dis oui un jour mon travail finira sur ces écrans et j'ai refait la même photo genre 5 ans après avec la vidéo que j'ai produit qui tourne et je l'ai fait en indépendant donc en fait voilà accomplissement, mission accomplie je peux fermer ce chapitre et en fait Tokyo aussi ça commençait un peu à me fatiguer, c'est trop loin la culture est trop différente et j'avais envie de me challenger en fait j'avais envie d'un autre confort de vie et là tu vas aux Émirats je vais au show tu vas même au très très chaud je vais au show c'est d'autres conditions

  • Speaker #1

    Tu vois, on parlait de Tokyo tout à l'heure, du fait que tu as travaillé avec Adidas, Uniqlo, tu as cité plein d'autres marques, etc. Après, Tokyo, c'est une capitale. C'est un centre où la mode bouge beaucoup aussi, etc. Les Émirats, ce n'est pas tout à fait ça encore. En gros, Dubaï, c'est Dubaï, mais ce n'est pas New York, ce n'est pas Paris, ce n'est pas Tokyo, ce n'est pas ces villes-là. Est-ce que le marché existe aussi là-bas ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, le marché digital est vraiment gros pour le coup. C'est le culte de l'ego. Il faut créer du contenu, il faut attirer, donc oui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que le type de client que tu as là-bas, avec qui tu travailles, change ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non ? Ça reste les mêmes marques ? Enfin, les mêmes marques, le même type de segment, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut t'imaginer, pour moi, Dubaï, je le vois comme un grand aéroport. Tu vois, personne vient de là, tout le monde parle anglais. Et puis, tu as déjà vu dans les aéroports, tu as toutes les boutiques. Toutes les plus grosses boutiques, etc. Très condensées. Je le vois, la même chose. En fait, tu peux boire un café, rencontrer quelqu'un. Et là, je ne sais pas, tous les moteurs groupes possibles, elles possèdent toutes les marques. Donc Lamborghini, Rolls-Royce. En fait, tu te retrouves à faire des vidéos pour Lamborghini demain. Et ça c'est vraiment, déjà c'est un sentiment de satisfaction parce que tu as envie de, déjà c'est challengeant, tu te dis ah ben peu importe. Là tu vois les choses différemment, tu regardes, tu fais tes recherches, tu te dis bon j'aimerais beaucoup travailler avec cette marque là, oh ok, fais tes recherches, tu trouveras la personne. On dit qu'on est à cinq personnes je crois de Barack Obama. Donc on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît Obama. Et là c'est pas cinq, c'est genre deux quoi. Tu connais une personne qui va te pluguer et j'aime beaucoup ce côté là, stratégique.

  • Speaker #1

    Cette expérience Hypebeast, cette expérience Tokyo, cette expérience Shibuya, PNL, etc. Est-ce que ça t'ouvre aussi beaucoup des portes aux Émirats ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les Émirats, il faut leur faire confiance. C'est un pays qui a une très grande culture. Le pays, on dit qu'il a 50-60 ans, mais ce n'est pas vrai. C'est une très grande culture.

  • Speaker #1

    C'est Dubaï qui a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est Dubaï qui a 50 ans, exactement. Mais il faut leur donner leur chance. Je suis entre Dubaï et Abu Dhabi, et ils ont énormément de choses à faire. Au final, il se passe tellement de trucs là-bas. Il y a tellement de projets. Quand tu regardes, je suis désolé, mais c'est vrai, quand je reviens en Suisse, des fois, je me fais un peu chier. c'est différent, c'est une autre dynamique en fait, c'est très agréable j'adore venir, les vacances rester proche de ma famille, mais c'est une autre dynamique, donc ouais j'aime beaucoup

  • Speaker #1

    Là donc t'es venu ici en Suisse pour travailler sur un petit projet ici, mais aux Émirats t'es occupé de ouf ou bien est-ce qu'il y a toujours pas mal de comment prospecting à faire de ton côté au niveau où t'en es maintenant est-ce que vraiment tu dois toujours continuer à passer des coups de fil faire des contacts etc moi je pense que c'est important de toujours faire des coups de fil c'est important de te

  • Speaker #0

    promouvoir, c'est important de te marketer c'est important de faire du networking et on a tous un moment un quart d'heure entre guillemets de gloire où les gens vont t'appeler donc tu vas éviter de faire des emails Mais c'est une erreur de penser que c'est comme ça éternellement. Je pense que c'est vraiment une vague. Ça vient, ça repart. Donc moi, je le fais constamment. Et oui, je ne manque pas de projets là-bas, c'est clair. Je pense que je suis au bon endroit, mais c'est cool, j'aime bien.

  • Speaker #1

    Tu as travaillé avec beaucoup de marques. On a parlé de plusieurs choses. selon moi on a parlé d'assez d'artistes tu m'avais parlé de Cuevo aussi j'ai fait un clip avec Cuevo il est sorti ou pas ? il est pas sorti attention les gars c'est important qu'on dise que t'as fait des clips qui sont sortis aussi en même temps

  • Speaker #0

    Cuevo je suis directeur en photographie je l'ai pas filmé en soirée dans un showcase on a fait un clip officiel on est trois d'ailleurs à Bienne à avoir travaillé avec Cuevo il y a le beatmaker il y a Sluzy qui est le plus jeune mais qui est le plus plugué le plus expérimenté qui est très actif en tout cas avec Cuevo Charlotte à lui il y a un autre un ami de Bien qui est parti lui par contre il habite à New York et il a fait tout le monde Offset Cuevo Moi-même. Le truc c'est que Cuevo il fait un son qui s'appelle Put it in the Bible. Et il met un vêtement traditionnel émiratique qu'on appelle la candola. Donc c'est cette robe blanche, tu vois, pour jouer un peu le chèque arabe. Et le refrain c'est Put it in the Bible, tu vois. Et en fait tu... C'est déjà, tu tires déjà une balle dans le pied. Le clip ne sortira jamais.

  • Speaker #1

    Ça va pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu le truc arriver au moment où je vois la direction. En fait je l'ai vu plus tard qu'en fait le refrain va s'appeler comme ça. Tu peux pas... Concentrez-vous. Mais j'ai des anecdotes incroyables. J'étais avec... Genre là pendant le tournage, il y a Fabulous qui passe. On voit l'arrêt de caméra, les gilets en main, on se check. Je parle avec Fabulous. à voir il y a French Montana qui passe et Dubaï c'est vraiment c'est un monde imaginaire c'est un truc de ouf mais c'est normal c'est normal enfin c'est pas normal mais enfin dans le sens c'est pas normal mais c'est normal c'est exactement tout le monde vient là-bas pour passer un bon moment donc c'est beaucoup plus accessible je pense aussi que les artistes américains aux Etats-Unis doivent être aussi un peu bloqués ils ont leur image ouais ils bougent plus facilement là-bas ils viennent à Dubaï et ils s'en foutent quoi ils rigolent ils font des photos Mais oui, pour le coup, le clip n'est pas sorti. Et sinon, des projets, cette année, j'ai fait un projet avec Megadoubaï pour Dior. Dior, j'ai shooté Longines ici, à Zurich. Donc ouais, c'est toujours un peu la même direction.

  • Speaker #1

    Mais justement, on a parlé de plusieurs marques, etc. Mais c'est quoi la suite ? Tu as filmé beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de marques. Beaucoup de vêtements, beaucoup de musique, mais on n'a toujours pas parlé de films, de court-métrages ou autre. Ça c'est des choses qui te parlent, c'est des choses sur lesquelles tu aimerais travailler ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, j'ai rejoint un collectif qui s'appelle Abu Dhabi Film Commission, le ADFC. Et en gros c'est ceux qui font les films. Tu as probablement vu F1 avec Brad Pitt ou

  • Speaker #1

    Dune. Tu as travaillé sur F1 ?

  • Speaker #0

    Pas moi, mais je connais quelques personnes qui étaient sur le set. Abu Dhabi, c'est vraiment une petite ville. C'est incroyable ce qu'ils font. Il faut s'imaginer qu'ils investissent des milliards de dirhams dans l'industrie du film pour pouvoir créer un peu de culture.

  • Speaker #1

    Un studio.

  • Speaker #0

    Plus que ça, même impacter l'industrie du film. Par exemple, Formula One, ils sont à Abu Dhabi. Dune, c'est la même chose. C'est avec ADFC, comme je t'ai parlé. Tu les vois dans le désert d'Abu Dhabi. Il y a vraiment un truc qui se passe. Pourquoi pas, j'aimerais bien. Là, il y a Dune 3 qui est en production. J'aimerais me retrouver sur le set. N'importe quelle position, n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Attention les photos en JPEG.

  • Speaker #0

    t'es chaud ça ça n'arrivera plus je t'embête mais ouais Inch'Allah d'une 3 ok magnifique on a dit tout à l'heure le 6 octobre 2015 t'as quitté la Suisse pour aller à Tokyo pour transformer

  • Speaker #1

    ton loisir ta passion en métier c'est quoi qui te rend le plus fier sur ces 10 années là ?

  • Speaker #0

    je pense que

  • Speaker #1

    Ça peut être un projet ou bien la réalisation totale.

  • Speaker #0

    Tu dis le plus gros highlight ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, non. Toi, ce qui te rend le plus fier, et tu me dis ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir, entre guillemets, tenu parole, tu vois, et de tenir la promesse que j'avais, que je m'étais faite quand j'avais la vingtaine. Et je voulais absolument faire des grandes choses. Je n'avais pas un but précis, mais je voulais faire des grands projets. Je m'étais juré que je pouvais le faire en venant de bien avec rien et que ça allait se faire quoi qu'il arrive. Je pense qu'aujourd'hui, je peux fermer ce chapitre des dix premières années en pouvant dire que c'était quand même sympa. J'ai beaucoup aimé voir mon taf sur les écrans, de pouvoir rencontrer toutes ces personnes aussi. de prendre un peu plus au sérieux digitalement, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu vois, aujourd'hui en Suisse, il y a beaucoup de choses qui se développent. On en parlait tout à l'heure. Oui, ça a changé. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a des choses qui deviennent très dynamiques. On parlait de My Switzerland tout à l'heure. Incroyable. Je refais derrière qu'il faut croire à plein de trucs.

  • Speaker #0

    Burn a boy. Oui, exact.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça te donne envie de revenir ou de travailler plus avec la Suisse ? Est-ce que tu as l'impression que... Ce que tu avais en tête match plus avec ce qui se passe maintenant ?

  • Speaker #0

    Moi j'ai toujours adoré ce qui se fait en Suisse de base, les artistes suisses, les mouvements suisses, j'ai toujours été grave dans le support. Donc oui, et en même temps tu vois, là il y a dix ans qu'est passé les choix, je suis... Là je suis chez ma mère pour deux semaines et elle prend de l'âge. Donc ça me fait mal au cœur aussi. J'ai dû prendre des risques, il a fallu que je parte. Et ça fait partie du risque, je le savais, c'était calculé. Mais c'est vrai que quand je vois sa vie au jour le jour, elle est malvoyante, il peut lui arriver n'importe quoi. Par exemple, par erreur, elle casse un verre, c'est vite fait. pour qu'elle puisse ramasser les livres Les bouts de verre, tu vois, c'est compliqué pour elle. Donc en fait, il y a une partie de moi qui a envie de revenir de plus en plus. Je pense que c'est bon, j'ai assez couru.

  • Speaker #1

    Après, il y a une réalité aussi du job.

  • Speaker #0

    Il y a une réalité du job où il faut le vouloir aussi.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il n'y aura pas autant de projets en étant ici.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. C'est différent, c'est différent. En tout cas, la porte est toujours ouverte. J'adore venir en Suisse, faire des projets avec les Suisses. Ouais, à mon avis je vais venir un peu plus là.

  • Speaker #1

    Et tu parlais, tu vois on a rapidement touché, mais tu parlais du fait que si la culture suisse c'est compliqué de se développer dans l'artistique, etc. Peut-être que ça peut être quelque chose à développer en revenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que, pour faire l'avocat du diable, souvent, tu vois, beaucoup d'artistes vont à l'étranger, ils reviennent en ayant réussi. Mais après, une fois qu'ils sont ici, tu vois, et bien, c'est pas forcément les premiers à soutenir ce qui est local. Du coup, ça fait le serpent qui se mord la queue. Parce que, je sais pas, je prends un artiste, disons un artiste, il est passé dans les radios un peu locales ici, puis après, il va en France ou autre, il devient méga connu. Et quand il revient en Suisse, peut-être qu'il va plus dans ses radios parce qu'il a plus besoin ou peut-être ça lui parle plus, etc. Donc, ça fait un peu le serpent qui se mord la queue. est-ce qu'il n'y a peut-être pas quelque chose comme ça parce que moi j'ai vraiment l'impression que tu as le profil du mec qui va être dans Dune 3 et puis on va se dire ah mais en fait vous savez qu'il y avait un Suisse et puis on sera là oh purée mais non mais c'est pas possible non mais en fait il a vécu à Tokyo il a vécu aux Élysées, aux Émirats etc t'as un peu ce profil là du mec qu'on retrouve c'est un Suisse de là-bas donc est-ce qu'il n'y a pas peut-être quelque chose à faire avec les institutions, avec le gouvernement, tu vois, pour continuer à développer tout ça,

  • Speaker #0

    tu vois. Je le ferai direct. Et vraiment, on en parlait tout à l'heure en off, c'est complètement différent. Ce qui se passe aujourd'hui en Suisse est complètement différent de ce qui se passait il y a dix ans. Et ça fait une parole d'ancien. Mais au final, il faut... C'est la réalité. Voilà, il faut dire les choses comme elles sont. Et le marché a bien évolué ici. Il y a plein de projets. de nouveau, les Suisses sont créatifs. C'est une erreur de pensée. Les structures autour de la Suisse ou ce qui se passe ici sont peut-être moins grandes et ont peut-être moins une vision sharp. On veut prendre des risques, mais parle avec des Suisses, regarde comment ils créent.

  • Speaker #1

    Il y en a dans tous les menus. Antoine, je crois qu'on a bien parlé. On a parlé de pas mal de choses. Et puis... Je suis pas frustré si on a oublié des sujets parce que ça veut peut-être dire qu'on devra refaire. Quand tu veux mon gars. Il y a juste une ou deux questions que je voulais te poser. D'habitude je les envoie à l'avance mais j'ai un peu oublié. Si tu pouvais passer une heure avec une personnalité de ton choix, ce serait qui ?

  • Speaker #0

    Une seule ?

  • Speaker #1

    Ouais, ou un groupe. Tu peux, ça peut être un groupe. Si tu veux me dire les Beatles, si tu veux me dire les Beatles...

  • Speaker #0

    Ah ok, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Ça peut être des personnes vivantes. Ouais, ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Christopher Nolan.

  • Speaker #1

    Christopher Nolan.

  • Speaker #0

    Donc le mec a fait tous les films, tous les blockbusters.

  • Speaker #1

    Tous ceux que... Inception,

  • Speaker #0

    Interstellar...

  • Speaker #1

    Tous ceux qu'on comprend pas, là.

  • Speaker #0

    Memento, Ténèth, exactement. Si je pouvais parler avec lui une heure directe, ouais.

  • Speaker #1

    t'as un son du moment là ? un son que t'écoutes en ce moment ? Ratchet Paradise même si c'est pas actuel en plus il vient de faire son concert sa boule noire sold out en boucle magnifique si t'avais un compte Instagram à recommander ?

  • Speaker #0

    un compte Insta Lens Distortion

  • Speaker #1

    Ok, ça parle de quoi ? C'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu... C'est... Comment je pourrais te dire ? C'est pour les créateurs de contenu visuel qui vont te donner pas mal de tips ou qui vont te proposer aussi des assets pour tes vidéos, que ce soit dans le son mais aussi dans l'image. Et j'aime bien cette communauté en fait.

  • Speaker #1

    Magnifique. Et finalement, si tu avais une question à poser aux prochains invités ?

  • Speaker #0

    Une question très Ausha, bien vue.

  • Speaker #1

    Mais j'aurais pu te les envoyer avant.

  • Speaker #0

    Une question aux prochains invités. comment as-tu rencontré Abby et qu'est-ce que tu peux apporter au podcast ok,

  • Speaker #1

    appreciate it Antoine, merci infiniment pour ton temps alors avant de partir évidemment j'ai quelque chose pour toi enfin plusieurs choses d'ailleurs alors je vais démarrer c'était ça, c'est pas un placement de produit c'est un placement de produit c'est un peu un placement de produit alors mon partenaire cadeau depuis le premier épisode LVDD Et... Et j'ai pour toi le sel pimenté et la nouvelle Spicy Mayo qui vient de sortir et qui est sûrement sold out. Donc voilà, tu en as une là. Jason,

  • Speaker #0

    merci du fond du cœur.

  • Speaker #1

    Donc voilà pour toi, j'espère que tu te feras un régal. LVDD.ch pour tout le monde.

  • Speaker #0

    LVDD comme jamais.

  • Speaker #1

    Donc voilà, je les mets là comme ça, on peut bien voir. LVDD.ch présent à Manor aussi pour toutes les personnes qui veulent. se procurer les produits et j'ai un autre partenaire cadeau un instant ça était trop chaud c'est ce jebouna roster en fait c'est du café et là tu as un arabica d'éthiopie donc jebouna underscore poster pour pour les gens qui veulent aller découvrir moi je bois que ça donc n'hésitez pas les gens et voilà et pour lvdd pour venir nous les pas du lundi au mercredi vous pouvez le contacter pour griot food Oui, il fait son crispy chicken burger du lundi au mercredi à Pickup à Boudry.

  • Speaker #0

    Incroyable. Tu m'as mis vraiment bien. Je me réjouis de goûter tout.

  • Speaker #1

    Ben, mets-toi bien. T'es là un petit peu en Suisse. Ben oui, c'est des cadeaux,

  • Speaker #0

    évidemment. J'ai resté des sponsors.

  • Speaker #1

    Ben, pas que. En tout cas, Antoine, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Merci à toi. On a respecté le timing. Merci, merci. T'es trop carré,

  • Speaker #1

    j'apprécie. Bonne suite à toi, bonne suite aux Émirats, bonne suite à la Suisse, si c'est en Suisse. Et pour toutes les auditrices et les auditeurs qui sont encore là, je vous remercie d'avoir écouté l'épisode. N'hésitez pas, les 5 étoiles sur toutes les plateformes, dont Spotify, vous pouvez aussi mettre ça sur la section sondage dans Spotify. Sinon, les 5 étoiles sur Apple Podcast. Et voilà, on s'attrape au prochain épisode. Allez, bye.

  • Speaker #2

    Dédicé podcast.

  • Speaker #3

    Coutu, bye bye.

Description

De Bienne à Tokyo, de Hypebeast à Adidas, jusqu’à Quavo à Dubaï — Antoine , alias Antonio Delavega, revient sur dix ans d’un parcours marqué par le risque, la foi et l’évolution.

Dans cet épisode, on retrace son chemin : ses débuts en Suisse et le manque de reconnaissance locale, son départ pour le Japon sans argent mais avec une vision, les collaborations avec Dr. Dre, PNL ou Ateyaba, et son retour gagnant dans l’industrie avec Hypebeast, Uniqlo, Rimowa et Adidas.

Antoine parle sans filtre de ce que ça coûte de croire en soi, de la solitude de l’expatrié, du stress de la performance, mais aussi de la puissance de la visualisation et de la foi dans les moments les plus durs.

Un échange brut, inspirant, et rempli d’anecdotes folles sur dix ans d’évolution créative.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcasts ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out.

  • Speaker #1

    What's up, y'all ? You're tuning in to the Dedicated Podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. On est de retour pour cet épisode numéro 37. Alors comme vous le savez bien, j'aime bien faire des références au sport numéro 37 comme Ron Artest qui s'est ensuite renommé Meta World Peace. C'est quand même une folie au vu des choses qui se passent en ce moment. Aujourd'hui, j'ai la chance d'enregistrer dans un cadre incroyable à la Villa Castellana Neuchâtel. Donc déjà tout premièrement, merci à eux. J'ai un invité qui nous vient de très très loin, qui nous vient de très très loin, il a été au Japon, il a été évidemment en Suisse pour démarrer mais il a été au Japon, il a été à Londres, il a été à plusieurs endroits, aujourd'hui il est plutôt du côté des Émirats et c'est assez fou parce qu'aujourd'hui, le jour où on enregistre, on est le 3 octobre et le jour où cet épisode sortira, ce sera sûrement bien après, mais... Ça fait exactement dix ans qu'il a quitté la Suisse parce qu'il a quitté la Suisse le 6 octobre 2015. Je suis avec Antoine, a.k.a. Antonio de la Vega. Je ne sais plus s'il va toujours à travers ce nom, mais Antoine, comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Salut, salut, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, c'était quelque chose qui était prévu depuis longtemps, mais bon, tu t'es exilé, donc on ne maîtrise pas toujours ton timing. Antoine, on va parler de beaucoup de choses pour que les gens puissent comprendre. Alors tu es, on pourrait donner plein de noms, réalisateur de vidéos, vidéaste, vidéoéditeur, etc. Créateur de contenu d'une certaine manière pour tes clients. Tu as grandi en Suisse. Aujourd'hui, comme j'ai dit, tu vis aux Émirats. Donc on va essayer d'aller à travers toute cette époque. On a parlé de dix ans là, presque à trois jours près. Donc on va essayer de parler de tout ça, mais on va commencer avec une première question. J'ai dit que tu faisais de la vidéo, etc. Tu m'avais dit dans un appel que la vidéo, elle t'est tombée dessus un peu.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est un peu une histoire incroyable. Déjà, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #2

    Ça me fait plaisir depuis l'époque où on devait organiser cette discussion.

  • Speaker #0

    C'est très vrai.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que, comme tu disais, la vidéo, elle m'est tombée dessus. En fait, à l'époque, j'avais aucune idée de l'ampleur du marché digital et comment ça allait prendre.

  • Speaker #0

    C'est une autre époque aussi.

  • Speaker #2

    C'est une autre époque, on n'avait pas assez de recul.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux sont encore pas faibles parce que Facebook est là, mais il n'y a pas les réels.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas l'époque des réels, le vertical c'était inconnu. Et aussi la manière dont on consommait les vidéos. Aujourd'hui, le nombre de vidéos qu'on regarde par jour, que ce soit... en scrollant, que ce soit à l'extérieur, tu vois, il y a des supports, il y a des écrans. Je te parle d'une époque, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, mais ça fait déjà 10 ans, ça n'existait pas. Tu avais une chaîne YouTube, tu regardais la télé et puis voilà.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu démarres comment toi ?

  • Speaker #2

    Comment je démarre ?

  • Speaker #0

    Ta première vidéo, c'est quoi en fait ?

  • Speaker #2

    La première vidéo que je fais... C'est une after movie dans un club.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    À Bienne. Exactement. Je start à Bienne, j'ai un ami qui organise une soirée, voilà. J'avais une caméra à l'époque. C'était aussi un concours de circonstances, c'était pas prévu, mais c'est comme ça que je commence.

  • Speaker #0

    Et la vidéo, elle était bien ou ?

  • Speaker #2

    Je peux plus la regarder. Ça a tellement mal vieilli, laisse-moi dire.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, sur le moment, t'étais à ton max.

  • Speaker #2

    Ouais, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, quoi. Donc ça, c'était tes premiers projets. Puis après, j'imagine qu'il y a d'autres projets qui s'enchaînent. Mais qu'est-ce qui te fait te dire, OK, là, maintenant, j'ai fait quelques after-movies, j'ai fait telle vidéo, peut-être que tu t'es même approché de certains rapports. Qu'est-ce qui te fait te dire, OK, j'aimerais faire ça pour de vrai ?

  • Speaker #2

    En fait, je commence à prendre goût. En fait à l'époque je travaillais dans un magasin Apple, l'équivalent, ça s'appelle Comac. Xavier Comac, tu te rappelles du magasin Comac ? On avait l'équivalent mais à Bienne. Et je me rapproche petit à petit de ces logiciels de montage. J'avais aucune idée.

  • Speaker #0

    Parce que jusque là tu bricolais ?

  • Speaker #2

    J'ai bricolé, voilà c'était des outils gratuits qui étaient à disposition et ça m'intéressait, j'avais envie de changer aussi, j'en avais marre. J'ai beaucoup d'anecdotes à te raconter par rapport à ça. Mais ouais j'ai senti qu'il y avait quelque chose et il fallait que je pousse le truc. Comment je ne savais pas mais il fallait que je le pousse.

  • Speaker #0

    Donc là tu avais ton petit taf et en même temps tu faisais tes vidéos, tu t'équipais etc. Exactement. Au fil du temps. Exactement. À partir de ce moment-là, comme on a dit il y a quelques secondes, les réseaux sociaux c'est très limité. Donc c'est quoi le marché ? C'est quoi qu'on a à disposition ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que même avant de parler de marché, je dirais le rapprochement, l'approche. Comment les gens perçoivent la vidéo, c'est totalement différent de comment on voit les choses aujourd'hui. Tu vois si maintenant je prends une caméra, je commence à filmer, les gens ont l'habitude, ils vont peut-être te laisser faire ton move, mais on va pas trop se poser de questions. A l'époque, en tout cas pour moi, 2015 ou même avant en fait, je te parle de ça, voilà 2013, quelque chose comme ça, on a l'habitude de prendre des photos. Donc les gens te laissent prendre des photos. Tu sors une caméra tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est un peu flippant.

  • Speaker #2

    C'est flippant. Les gens sont nerveux, font des gestes.

  • Speaker #0

    Alors qu'aujourd'hui, on a des lunettes qui filment.

  • Speaker #2

    On a des lunettes qui filment. À l'époque, c'était vraiment quelque chose. Mais qu'est-ce que tu vas faire avec cette vidéo ? Je ne comprends pas. C'est quoi ? C'est la télé ? Ah, ce n'est pas la télé. Tu es quoi ? Tu es YouTuber ? C'est un peu là où je me positionne. Je commence à comprendre qu'il y a quelque chose d'autre. Je n'ai pas envie d'être YouTuber et je ne travaille pas pour une télé. Donc ouais.

  • Speaker #0

    Mais l'inspiration tu vas la chercher où ? Parce que tu vois je sais pas, aujourd'hui tu te dis ok si quelqu'un démarre maintenant il peut se dire ok je vais voir ce que Antoine y fait, ce que un tel y fait etc à l'époque comme on a dit sur les réseaux c'est pas trop ça encore. Il y a Youtube par contre c'est vrai il y a des noms qui deviennent connus, enfin moi un nom qui me vient en tête c'est genre Chris Macari tu vois avec les clips de Booba qui a vraiment implémenté son nom tu vois. J'en regardais beaucoup à l'époque. Où est-ce que tu as cherché ton inspiration en disant « Ok, moi je vais faire de la vidéo, mais j'aimerais que ça ressemble à ça ou à ça. »

  • Speaker #2

    Franchement, je n'étais pas vraiment branché clip au début. Je me souviens même regarder des clips avec des amis. Ils étaient beaucoup plus intéressés que moi. Et d'ailleurs, ils me faisaient la remarque. Ils me disaient « Ah, mais tu n'es pas vraiment branché clip, toi. De toute façon, tu ne comprends pas. » Aujourd'hui, on en rigole parce que ça peut changer. Mais c'est vrai que Chris Macari, tu citais. C'est clair, c'est des artistes que j'ai suivis dès le début et c'est vrai, ça donnait envie. En fait, je pense que c'est l'idée aussi de pouvoir créer, de pouvoir t'exprimer. On est clairement des artistes en fait. Donc tu vas avoir des peintres, tu vas avoir des musiciens, tu vas avoir des chanteurs. En fait, tu as en plus des photographes, tu as les vidéographes. Tu peux utiliser des mouvements, un espace, rajouter une... En fait, tu peux jouer avec les lumières, tu peux jouer avec... les acteurs ou les figurants qui sont dans ta composition, mais tu peux aussi rajouter une musique. Tu peux passer un message différent.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que les vidéastes, les photographes, les graphistes, vous êtes dans un monde qui est très compliqué parce que non seulement tout le monde a besoin de vos services, mais souvent les gens n'ont pas beaucoup de budget. Donc en fait, ils veulent un truc bien, pas cher. je vois souvent sur les réseaux je cherche graphiste, pas trop cher je cherche vidéaste, pas trop cher mais au début toi quand t'es à Bienne, tu fais tout ça donc t'as ton petit job à côté pour faire un peu de l'argent mais est-ce que tu t'arrives facturé dès le début ou au début c'était échange de bons procédés et surtout comment tu gérais cette frustration parce que tu le fais une fois, deux fois, trois fois après je pense que ça génère un peu de frustration

  • Speaker #2

    Ouais, intéressante ta question. Je pense que c'est un peu tout. Grâce aux soirées par exemple, à l'époque je travaillais plutôt vers les clubs, vers les DJ, je pouvais me faire quelques centaines de francs. À l'époque c'était beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et j'expliquais aussi à ma mère, j'habitais avec ma mère à l'époque, que je pouvais faire par exemple une vidéo le vendredi soir, je vais filmer, je reviens, je vais faire une deuxième le samedi. Et peut-être une fois, si c'est un week-end prolongé, le dimanche également, tu fais un prix et je peux... A l'époque, je ne sais plus, je recevais quelque chose comme 600 francs suisse. Et tu vois, c'est la moitié d'un bon petit salaire pour certaines personnes. C'est le salaire d'un apprenti, tout dépend de l'âge. Moi, j'étais vraiment jeune à cette époque. J'avais la vingtaine, j'avais le début vingtaine, 21, quelque chose comme ça. Donc oui, j'arrivais à avoir un peu d'argent de poche. Par contre, j'étais passionné aussi. J'avais envie de travailler avec des artistes. J'avais envie de pousser ce côté directeur artistique. À l'époque, je ne le savais pas encore. mais j'avais envie de créer des univers visuels. Et tu vois, l'approche, elle était belle. Donc là, il n'y a pas vraiment un aspect financier.

  • Speaker #0

    Oui, la passion prenait le dessus. En fait, quand le projet t'intéressait, tu étais prêt à le faire parce que... Tu avais l'impression d'être aligné avec le projet artistique.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu fais combien de temps à filmer à Bienne ? Parce qu'après, on en a déjà parlé, après tu vas bouger, mais tu filmes pendant combien de temps ?

  • Speaker #2

    Écoute, comme je te disais, c'est un peu un concours de circonstances. J'ai mon voisin, à l'époque il avait 86 ans, je le croise dans l'ascenseur et il me montre sa caméra. Et il me dit, je viens d'acheter cette caméra, je vais pouvoir filmer. Il me montre un peu ses clips, complètement flingué, il ne savait pas l'utiliser. et il s'énerve un peu en me montrant en me disant je sais pas trop bien l'utiliser si tu connais quelqu'un qui est intéressé et qui voudrait l'acheter passe me voir et en fait moi ça me fait tilt je me dis mais il faut que je l'achète moi donc j'avais pas d'argent j'étais vraiment super jeune je lui propose de faire un crédit donc je sais plus ce que c'était mais tu vois aux alentours de 50 francs par mois sur 6 mois tu vois un truc comme ça et je réussis pas à payer les échelons Merci. Donc il me donne la caméra, je fais mes projets, mais il y a un moment donné où je foire avec le paiement. Au poursuite avec lui. Ouais voilà, il vient, il sonne chez ma mère. Ma mère n'était pas au courant. Le but c'était qu'elle ne le sache pas. Et elle a pété les plombs. Elle dit que c'est quoi cette histoire, tu vois, tu dois de l'argent du voisin, c'est compliqué. Et là, elle en parle à mon grand frère et mon grand frère lui dit, mais écoute, s'il est arrivé à faire un crédit derrière notre dos, c'est qu'il a une vision. Je connais mon petit frère, c'est pas pour rien, tu vois. Et là, ça me fait tilt. Donc en fait, je continue, pour répondre à ta question, je continue à faire des projets à Bienne, mais il y a un nouvel élan. C'est comme si j'avais Unlock, un nouveau chapitre. Donc j'ai envie de le pousser plus loin. Je ne sais pas encore que je vais partir, où partir et combien de temps, mais je sais que j'ai envie de pousser le truc.

  • Speaker #0

    Et est-ce que même la vidéo, on parle de Bienne, mais est-ce que ça t'a ouvert aussi à des projets sur d'autres villes, que ce soit Lausanne, Genève, etc. ? Bien sûr,

  • Speaker #2

    bien sûr. Lausanne et Genève particulièrement. Là je rencontre aussi d'autres créateurs, tu vois, donc on commence à faire équipe et ouais c'était un beau chapitre de ma vie. C'est le début de tout. Shout out à Mike, High Attraction, on a commencé de zéro en fait.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je pense que quand tu démarres, tu as surtout... Dans notre génération et dans la culture dans laquelle on baigne, on a la tendance à faire un peu les mêmes choses. On va faire un after-movie de soirée, on va faire peut-être quelques images pour un artiste, éventuellement une petite expo d'un mec que tu connais, etc. Mais ce n'est pas là qu'il y a la vraie moula. Elle n'est pas là. Le vrai argent... Il est, quand tu passes dans le monde professionnel, et puis là, que ce soit le monde de l'horlogerie, de la mode, etc. Il n'y a presque plus de limites. Est-ce que quand tu es à Bienne, tu arrives touché à ça ? Enfin, quand je dis à Bienne, tu habites à Bienne. Est-ce que tu arrives touché à ça ?

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. En fait, je me sentais aussi coincé. J'étais au bas de l'échelle, si je peux dire, entre guillemets. Tout simplement parce que je n'avais aucune valeur sur le marché. j'avais aucune connaissance aussi du truc, je savais pas il y avait aussi comme on disait, le marché du digital n'était pas du tout le même, tu voulais faire un projet une publicité, imaginons t'as une entreprise ou tu as une marque et tu voulais faire appel à une équipe professionnelle t'as trois camions qui vont venir te filmer c'est un crew de 50 personnes ils vont te charger je sais pas combien et puis la distribution c'est tu passeras à la télé donc en fait et J'avais aucune valeur sur le marché parce qu'en fait le marché n'était pas encore prêt et je ne le savais pas à cette époque. Mais c'était le dernier tournant avant l'arrivée, tu vois, la vague du marché digital qui allait être une énorme vague. Donc, ouais, je ne savais pas que j'allais partir, mais j'avais envie de faire des gros projets.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va commencer à aller vers là, mais tu pars à Tokyo, en fait.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait choisir cette ville ? Comment tu pars là-bas ? Et surtout, tu pars là-bas avec quoi ?

  • Speaker #2

    Avec rien !

  • Speaker #0

    Bah ta caméra quand même je pense !

  • Speaker #2

    Une valise, une caméra, ouais c'était n'importe quoi ! Bah en fait, comment t'expliquer ? La raison pour laquelle je pars, déjà il n'y avait pas de but précis, je pense que je le voyais déjà un peu comme, je vais dire, un état d'urgence. Je me suis retrouvé dans une situation où... Déjà, professionnellement, j'en avais marre. Je n'aimais pas ce que je faisais. Je startais, tu vois, j'étais très jeune à cette époque-là. Comme je disais, 21 ans, un truc comme ça. Je n'aimais pas du tout ce que je faisais. Donc déjà, cette routine me...

  • Speaker #0

    Elle ne te convait plus ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, j'en avais marre. Et aussi, la situation familiale à cette époque faisait qu'au plus je restais en Suisse, au plus je me sentais mal.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin d'air ?

  • Speaker #2

    J'avais besoin d'air. C'était un concours de circonstances. Ça, c'était un premier facteur. Le deuxième facteur, maintenant, c'est... Je parle pour moi. À cette époque-là, c'était le support local. C'est un gros sujet, ça peut tendre certains.

  • Speaker #0

    Le support local, tu parles d'institutions, tu parles de gens, tu parles de quoi ?

  • Speaker #2

    Un peu de tout. C'est normal, tu commences, tu fais tes projets, tu as envie. d'avoir un peu de soutien, pas forcément un soutien financier, mais déjà peut-être de reconnaissance, si je peux dire ça comme ça. Tu as envie de proposer un service, tu as envie de créer avec des artistes ou avec des entreprises. Je ne sais pas, je n'ai pas senti... En fait, tu parlais de Chris Macari tout à l'heure. J'en avais marre de voir des amis, des gens de la même ville que toi, qui donnent du crédit en regardant des clips sur YouTube de créateurs. français, canariens et américains encore pire tu vois ces créations là ça aurait pu être toi qui les fais et par contre on te le donne pas à toi toi tu viens tu montres ça représente rien donc j'ai compris qu'il y avait un gap je le savais pas encore mais j'ai compris que partir de la Suisse et de nouveau c'est pour moi donc c'est par rapport à mon expérience c'était comme ça il fallait partir pour pouvoir être entre guillemets, validé par la Suisse.

  • Speaker #0

    Après, c'est un sujet qu'on entend souvent aussi. C'est un sujet qui fâche.

  • Speaker #2

    Je te dis la vérité, ça fâche.

  • Speaker #0

    Ça fâche, mais après, pour faire l'avocat du diable, il y a des gens qui arrivent sans sortir, mais ça reste une minorité. Mais souvent, c'est vrai que si tu vas à l'extérieur et puis ça se passe bien pour toi, souvent quand tu reviens, ça se passe très très bien ici. Après, je pense que c'est un secret pour personne de dire qu'en Suisse, la place de l'art est limitée et encore limitée. On n'est pas comme en France ou d'autres pays nordiques où il y a des choses qui sont mises en place. Ça évolue, franchement, c'est de mieux en mieux. Mais on n'a jamais mis l'art et le sport au centre des intérêts de la société. mais ça change et je veux dire ce que tu fais comme move au final tu te fais violence mais au final tu te donnes les moyens aussi.

  • Speaker #2

    Non je me suis fait violence et c'est vrai que comme tu expliquais il y a énormément de pépites en Suisse, il y a énormément de talent et c'est peut-être aussi ça qui m'a frustré c'est qu'en fait si c'était peine perdue j'aurais dit bon ben tu vois j'aurais accepté mais c'était le contraire j'en avais marre de me retrouver dans ce... piège et j'ai un autre exemple pour toi, tu vois typiquement un vidéographe qui habite à Londres, il va avoir une film school à côté de chez lui, il va commencer à faire ses projets avec passion, il a une culture UK propre à lui donc il va pouvoir s'exprimer comme il veut, il peut avoir une visibilité à MTV, tu vois qui est à l'autre bout de la rue au final et puis ensuite il feature avec un artiste international qui passe par là, il parle anglais donc voilà il y a une connexion et puis

  • Speaker #0

    Il y a des choses qui se font qui ne sont juste pas accessibles depuis chez nous.

  • Speaker #2

    Il n'a pas besoin d'aller quelque part d'autre pour pouvoir se faire reconnaître. Il y avait un système qui tenait bien et l'exemple que je te donne est bien concret. J'en ai beaucoup des directeurs à ton cité, comme Daps par exemple, qui est un directeur UK qui a fait tous les clips des Migos. Aujourd'hui, il va en Afrique, il travaille avec les plus grands, il va aux Etats-Unis, il travaille avec les plus grands. Voilà, moi j'en avais juste marre de me sentir freiné.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu avais envie d'avoir accès à tous ces endroits et tout ce marché-là aussi. Parce que c'est vrai qu'être vidéographe, ce n'est pas comme présentateur télé. Si tu es présentateur télé suisse, roman, tu vois, ok, éventuellement tu peux travailler en France, mais ça va être compliqué de travailler aux Etats-Unis, etc. La vidéo, elle n'a pas de limites, c'est un art international. Donc tu arrives à Tokyo, tu t'installes là-bas. Tu t'installes dans quelles conditions ? Déjà c'est la galère ?

  • Speaker #2

    Bon je suis parti là-bas, c'était un peu un concours de circonstances aussi. Je suis parti aller simple. En fait j'arrive là-bas en vacances pour la première fois. J'avais envie de partir, j'avais envie de pouvoir revenir et de dire j'ai un contact dans la vidéo. Si je pouvais avoir juste un contact au Japon, j'étais refait. en fait je prends une claque monumentale parce qu'en fait le marché du digital il est extrêmement grand et puis il est en avance je vois des freelancers tu vois à leur compte de mon âge qui travaillent avec des grandes marques ils montrent leur travail sur des écrans géants je pète les plombs je suis complètement dépassé par ce que je vois et c'est vrai que j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment C'était super symbolique pour moi et ça répondait en fait c'était la réponse à toutes ces questions que je me posais par rapport à la suite de ma vie et en même temps j'étais super jeune tu vois j'avais je voulais prendre des risques et surtout j'avais rien à perdre.

  • Speaker #0

    Ouais et puis la chance que tu as c'est que tu pars pour toutes les raisons que tu as cité et puis tu arrives là bas et tu obtiens tes réponses ces réponses là en fait donc en fait tu es parti et tu as confirmé ce que tu pensais là bas et Je me souviens que tu m'avais dit dans une autre discussion que voilà au début c'était évidemment la galère financièrement Tu vivais dans des conditions très compliquées on va dire

  • Speaker #2

    Ouais c'était chaud

  • Speaker #0

    Mais en termes de vidéos, après très peu de temps tu rencontres des gens qui ont peut-être changé ta carrière carrément tu vois

  • Speaker #2

    Qui ont créé carrément une carrière en fait Ouais exact

  • Speaker #0

    Alors, avant évidemment de faire cet épisode, on a parlé de quelques anecdotes, mais après une semaine, tu rencontres... Attends, je vais lire le nom, Kingmez. Ouais, grave histoire. Qui est un artiste multidisciplinaire, parce qu'il faisait du son, mais il faisait aussi de la vidéo, si je ne me trompe pas, non ?

  • Speaker #2

    Ouais, en fait, c'était... C'était un artiste signé par Dr Dre en fait.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc là, faut t'imaginer, j'arrive. Donc pour te resituer, j'en avais marre d'où j'étais, j'ai tout fait. Je vois ce pays, et d'ailleurs j'ai toujours été très proche de la culture japonaise, ça m'a toujours intéressé. Je vois cette ville qui est Tokyo, je m'installe, je ne pouvais plus entendre les conseils des grands du quartier qui me disaient « Nous on touche chez des caméras, t'étais pas né, de toute façon aujourd'hui pour toi, tu peux acheter des vues, t'as une carrière faite de toutes pièces. » On l'a fait avant toi, arrête, tu vois, à essayer de te freiner. Je me suis tiré, j'arrive et en fait, comme tu disais, une semaine après, je suis en train de faire des projets avec des artistes signés par Dr Dre. Et en fait, à l'époque, donc 2015, il a sorti son film qui était Straight Outta Canton, qui était un film, je pense, on l'a tous regardé au moins une fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Et l'album musical qui va avec, la compilation, fait vraiment partie du projet entièrement. Et je l'écoute dans la voiture ou dans à l'époque tu vois dans mon iPod et j'arrive et je le rencontre et je commence à bosser avec lui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi bosser avec lui jusqu'à ce qu'on comprenne vraiment ?

  • Speaker #2

    Bah à l'époque il est venu faire un interview avec la marque Bape, qui est donc 100% Tokyo, c'est dans la culture. Et il vient avec Universal, Universal Music Studio, il lui laisse une vie là. C'est une espèce de villa studio où il peut rester, c'est comme une chambre d'hôtel gigantesque avec des instruments de musique partout. Là il nous invite, mes amis japonais et moi, que je venais de rencontrer d'ailleurs, c'était vraiment un tout nouveau chapitre, mais on est avec lui. Et en fait il nous raconte le workflow de ce que c'est de travailler avec Dr Dre. Moi je pète des plombs, je pète vraiment des plombs, je l'écoute pendant des heures, il nous raconte qu'il fait des journées 18h par jour. Apparemment Dre il laisse des... des matelas sous les tables de mix pour tout le monde dans le studio. Tu peux faire 18 heures non-stop et dormir au moins 6 heures pour reprendre le lendemain et refaire un 18 heures non-stop. Donc il m'apprend toutes ces choses-là, toutes ces paroles, je les dévore. J'ai vraiment la dalle à l'époque. Donc ouais, incroyable. Et en fait il nous dit écoute, viens. On crée du contenu, j'ai besoin de faire des teasers, j'ai besoin de faire des clips, j'ai besoin de faire des photos. Et voilà, c'est une énorme expérience pour nous d'être avec lui. Et il s'avère qu'en fait...

  • Speaker #0

    Ça c'est dans le cadre de son projet à lui.

  • Speaker #2

    De son projet à lui, et en fait il a un petit peu changé de carrière après. Il a monté sa boîte de prod et en fait il a fait tous les clips de J. Cole.

  • Speaker #0

    Exact, justement, c'est ce que j'ai vu.

  • Speaker #2

    C'est un mec du Caroline du Nord en fait, donc il était déjà proche de Cole.

  • Speaker #0

    Et maintenant il est plutôt dans ça quoi. lui il est partout incroyable alors nous on vient on a grandi en Suisse donc on a une culture quand même très carrée très sharp les japonais c'est aussi dans ça mais à leur manière voire plus quoi ça ça a influencé ta manière de travailler ou pas ?

  • Speaker #2

    complètement j'ai pensé que j'étais carré parce que j'étais suisse mais Les Japonais c'est un game, c'est totalement différent. La culture du travail là-bas, je leur dis merci tous les jours parce qu'ils m'ont appris quelque chose que je pense que je n'aurais jamais appris ailleurs, qui me sert à vivre. Tu sais la manière dont ils voient le travail, toute la culture du travail en général, et même leur culture qui est hyper compliquée à comprendre pour un Européen. On a un peu ce sang méditerranéen, c'est cool, c'est sympa. Tu brises la glace assez facilement. Tu te rapproches des gens et ça ne marche pas du tout comme ça là-bas. Je me retrouve au milieu de ça et en même temps, j'ai énormément la pression de travailler avec des Japonais et d'être maintenant sur des tournages dans une langue qui n'est même pas la mienne. Donc ça a été compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ta manière de filmer, elle était peut-être pas mature à ce moment-là, mais est-ce qu'elle a changé aussi à ce niveau-là ? Est-ce que tu t'es adapté au code de film, de recording des japonais ? Oui.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une différence. En fait, il n'y a qu'un seul pas entre un mec sympa qui fait des petites vidéos Un gars qui travaille pour des marques, qui comprend les codes du marketing, mais aussi qui sait comment l'industrie fonctionne. Et c'est ça qu'ils m'ont appris. C'était pour moi la meilleure école, parce que le marché du digital est arrivé comme une vague. J'étais bien positionné, j'étais un surfeur vraiment positionné au bon endroit au bon moment puisque j'étais au Japon. Ils m'ont vraiment montré toutes ces choses-là. J'étais en tout cas prêt à surfer pour quelques années.

  • Speaker #0

    Et le premier vrai projet au Japon, c'est déjà dans cette période-là ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu travailles avec qui à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Les marques, tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    À cette époque-là, je travaillais dans... un petit peu avec l'industrie de la musique, l'industrie de la pub. J'ai commencé à faire des projets pour Starbucks, Amazon Prime. Je fais un projet, ça c'est un des premiers d'ailleurs, pour un magasin, pour une marque très connue au Japon. En tout cas, le magasin est très iconique à Tokyo. Il est au centre de la ville. Et pour la petite histoire, je vois la première fois mon pote japonais qui me montre un peu l'endroit et il me... Il me montre le bâtiment qui est vraiment pour le coup impressionnant, des écrans partout. Il me dit tu vois là ça c'est mon taf, c'est moi qui ai fait la dernière campagne. Et je vois ça et je me dis mais il bluffe, c'est pas possible. C'est la première fois que je voyais, t'imaginais tu vois, je viens de Bienne. Il n'y a pas d'écran, il n'y a pas de truc, c'était complètement différent. Et là tu vois 15 écrans ensemble, donc déjà un écran 55 pouces ou 85 pouces, assemblés. pour que ça fasse un écran géant et là il y a une vidéo qui tourne et il me dit ça c'est moi ça c'est moi donc je fais la prochaine campagne automne hiver, je sais plus c'était... lui il a fait printemps été il fallait faire automne hiver et il me dit est ce que tu es chaud de me rejoindre ?

  • Speaker #0

    Je lui dis donc moi je vais faire ça là. Il me dit oui. Bien sûr je suis chaud. Non mais bien sûr que je suis chaud. Et en fait c'est ce genre d'expérience là où bien sûr que ça m'a poussé à rentrer, de prendre mes affaires et de partir. Et de laisser aucune nouvelle en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu te vois, je pense aussi que c'est pas un secret de dire que une fois que tu étais là-bas tu travaillais pas dans la même dynamique que quand tu étais en Suisse aussi. Non pas du tout. Donc, tu as changé d'endroit, mais tu as changé toi aussi. Finalement, on est le produit de son environnement.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais là, finalement, tu as trouvé la langue qui te parlait le mieux, tu vois.

  • Speaker #0

    Et là,

  • Speaker #1

    tu travailles avec des grosses marques.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça. En fait, j'ai eu la chance de pouvoir être très vite. Enfin, j'ai compris tout de suite. Ça me parlait bien, tu vois, ce système hiérarchique où tu peux te rapprocher de tes objectifs, en tout cas à la japonaise, quand tu sais faire profil bas et apprendre. C'est un peu ce concept de karaté, ceinture blanche, ceinture jaune, ceinture noire. Venir avec un ego européen, et d'ailleurs je me suis beaucoup calmé aussi par rapport à ça. J'étais très jeune de toute façon, j'étais bête, mais ça m'a bien fait comprendre aussi. Tu veux apprendre, tu peux avoir des résultats, en tout cas là-bas, mais il va falloir que tu fasses profil bas et que tu saches aussi comment observer. Et j'ai eu cette chance de pouvoir comprendre ça vite. Donc je me suis entouré des bonnes personnes. Donc j'ai eu accès aussi à d'autres choses peut-être que je n'aurais pas eu si j'avais une grande gueule western qui veut prouver, qui veut montrer. Non, non, ça ne marche pas là-bas.

  • Speaker #1

    Ça ne marche pas du tout. C'est vrai que... Après, moi, ce que j'aime bien, c'est que surtout dans ces pays... Le Japon, c'est assez spécial, je trouve. Oui,

  • Speaker #0

    complètement.

  • Speaker #1

    Mais cette culture, tu la retrouves depuis qu'ils sont gamins, tu vois. C'est pas genre les adultes sont comme ça ou que les personnes âgées sont comme ça. On retrouve ça vraiment dans les 7 à 77 ans.

  • Speaker #0

    Plus, plus même.

  • Speaker #1

    77 ans,

  • Speaker #0

    ils travaillent encore 10 heures par jour à cet âge-là. Mais tu as raison, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    À partir de là, parce qu'il y a beaucoup d'endroits... Tu rentres en Europe quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors ce que je fais, c'est que j'utilise un peu les codes. J'avais pas un visa solide à cette époque. Pour te résumer, j'arrive, le but c'est de faire deux fois six mois, en faisant un petit aller-retour, j'étais en mon visa touriste, et de surtout trouver un moyen de rester. J'ai compris aussi plus tard que c'était pas facile. Tu parlais des Émirats tout à l'heure, Dubaï c'est très business welcome. On t'encourage à venir même t'installer. Au Japon, il faut vraiment t'imaginer, t'es pas le bienvenu du tout. On t'est pas attendu en fait.

  • Speaker #1

    Administrativement en tout cas.

  • Speaker #0

    On te veut pas en fait.

  • Speaker #1

    Soit tu viens en vacances,

  • Speaker #0

    soit tu travailles pour une entreprise dans ton pays et t'as une succursale au Japon donc tu fais le transfert, ou alors t'arrives avec un bagage de, je sais pas moi, 10 ans d'expérience dans ton domaine. J'étais undergraduate en fait. Donc déjà rien que ça, auprès de l'immigration, ils te disent mais t'as quel papier universitaire ? Et combien d'années t'as fait après High School ?

  • Speaker #1

    Tu pouvais pas juste leur montrer tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ça marche pas comme ça, ça marche pas comme ça. Donc ça a été très compliqué, mais je réussis à faire un petit peu moins d'une année. Beaucoup pour le coup, pour une première expérience dans un pays comme celui-ci. Et ouais, là je reviens en Suisse et je déprime, je pète les plombs.

  • Speaker #1

    Mais tu continues à travailler ou pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je continue à faire mes projets à une autre échelle.

  • Speaker #1

    Mais en Suisse ou bien à distance ?

  • Speaker #0

    Non, je continue, je fais des allers-retours. Mais bon, voilà, je suis en Suisse et là je pars à Londres.

  • Speaker #1

    Parce que tu as signé un truc plutôt important là-bas.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai rejoint High Beast, High Beast London qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #1

    High Beast qui est pour les gens qui ne connaissent pas, alors c'est difficile mais c'est un peu une... pages,

  • Speaker #0

    magazines de tendances pop j'ai envie de dire pop mais la nouvelle pop c'était le site en tout cas numéro 1 pour tout ce qui était hype que ce soit pour le fashion la musique ils font même du sport en fait aujourd'hui on le voit plus parce que les comptes Instagram d'aujourd'hui sont déjà des petits sites internet mais en fait à l'époque De nouveau, c'était il n'y a pas très longtemps. Tu es allé sur le site,

  • Speaker #1

    je me souviens.

  • Speaker #0

    Le site hypebeast.com, c'était l'AREF. Ils ouvrent une succursale un peu à London, ça commence à grandir. Et ouais, je le reçois sur un plateau. Je rencontre les bonnes personnes là-bas. Il y a un mec qui bosse là-bas qui me dit, écoute, quand t'arrives, tu mentionnes mon nom. Je vais te faire un email d'introduction. Je te plug avec lui et let's go.

  • Speaker #1

    Mais tu vas faire quoi ? C'est ça que... À London ? Ouais, pour Hypebeast, tu vas leur faire des vidéos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors là, je commence à faire... En fait, c'est intéressant parce que le Japon m'a vraiment appris une chose, à créer un produit. Et le produit il était simple, c'était des vidéos plus courtes. Aujourd'hui ça semble complètement logique, tout le monde sait que faire un reel de quelques secondes c'est vraiment viral. A l'époque fallait les outils et fallait la vision pour le faire. Donc j'arrive avec un produit qui existe déjà sur le marché, je ne l'ai pas créé moi mais ça correspond parfaitement à ce que les sites internet comme High Beast voulaient être. Et ouais, donc j'arrive là-bas et je commence à bosser par exemple avec un mec de... Je fais un interview, une vidéo de présentation pour un mec de Maison Margiela.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça ouvre... En fait, travailler pour une sorte de média, ça t'ouvre la porte à tellement, tellement, tellement de marques. Parce que toutes les marques veulent travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Donc j'imagine que là, alors ça sert à rien qu'on cite, tu vois, mais... Mais en vrai, tu as dû travailler avec un nombre de marques.

  • Speaker #0

    Mais là, en fait, c'est un chapitre de ma vie qui est très important parce que déjà la culture UK et la manière dont, tu sais, leur état d'esprit m'a donné beaucoup de maturité aussi dans la manière dont je vois les choses, dont je travaille, etc. Mais c'est du grand n'importe quoi. C'est-à-dire qu'on t'écrit un email, on te dit la semaine prochaine, il y a un ASAP Rocky qui est à London. Viens, on fait du contenu quand il va faire du shopping à Selfridges. fais la vidéo et tu vois je te resitue c'est normal comme je t'expliquais tu vois en Suisse il y a ce truc où tu devais justement prouver et encore c'est très difficile d'avoir des gros plans et là t'arrives on t'envoie un email on te dit rendez-vous semaine prochaine avec Aesap ça c'est pas fait pour le coup c'est un autre gars qui l'a fait mais c'est un exemple concret pour te resituer et ça c'est une période que tu kiffes Moi, je pète les plombs. En fait, ce qui est fou, c'est que la hype, c'est la nouvelle monnaie. Et tu vois, c'est très important de le citer, c'est qu'être un caméraman, un créateur de contenu ou un vidéographe, c'est une forme de puissance parce que la caméra est une arme. Parce que tu peux propager des messages et tu peux créer, en fait, tu peux embellir quelqu'un ou une structure. et leur donner de l'attention. Donc en fait, tu deviens puissant. Et là, je le comprends. Je commence à réaliser. Je dis, je ne fais pas que des petites vidéos qui sont sympas. Ce ne sont plus des dessins que tu offres à tes parents qui mettent sur le frigo. Là, ça prend une autre ampleur. Et j'adore, en tout cas à l'époque, j'étais aussi très jeune, j'adorais avoir accès à des endroits exclusifs, travailler avec...

  • Speaker #1

    des grands artistes mais je vais te dégoûter très vite de ça aussi mais ton égo à ce moment là il est comment ? on aime trop dire j'ai la tête sur les épaules mais il y a des situations quand même ouais c'est sympa tu parles de Hissab, tu parles de Maison Margiela et on peut en citer plein j'ai envie de te dire qu'à ce moment là si... Une petite entreprise suisse t'appelle et te dit est-ce que vous pourriez faire une vidéo de notre structure, etc. Peut-être qu'à ce moment-là tu te dis ah gros, là demain j'ai rendez-vous avec Balenciaga, de quoi il me parle ? Tu peux réagir comme ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. C'est intéressant ce que tu dis parce que chacun réagit différemment, mais j'ai été exposé très vite à ça. En fait, tu vois, quel nombre de followers, combien de followers tu as, est-ce que cette personne est intéressante ou pas par rapport à ça, quel projet ou quelle marque est autour de lui, et ça commence à me dégoûter. En fait, pour te situer, je suis à une époque où il y a un artiste qui commence à prendre un peu d'ampleur là-bas, c'est Stormzy. Qui aujourd'hui,

  • Speaker #1

    on ne le présente plus.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a un truc qui se passe. Moi, je blogue avec un autre vidéographe de London. qui est DJ résident à BBC One Extra.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je commence à voir un peu cet univers. Lui s'occupe d'une artiste à l'époque qui s'appelait Miss Banks, qui est avec Steph London, la soeur de Chavelli. Enfin bref, c'est tout un nouveau marché au studio.

  • Speaker #1

    Attention quand tu cites ses noms là.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Il est dans des sauces lui.

  • Speaker #0

    Pardon, pardon, pardon. Non mais pour dire, je commence à découvrir un nouveau truc et j'adore cette hype. mais J'ai horreur, en fait ça correspond pas à mes valeurs, je te dis la vérité. J'ai horreur d'être dans ce truc, cette culture de vide, je commence à le comprendre tu vois.

  • Speaker #1

    Mais quand tu travailles pour Hypebeast, quand tu crées le contenu et tu leur sers le contenu qu'ils ont demandé, t'as l'impression qu'ils... Il se concentrait sur la qualité du contenu ou alors sur la réaction au contenu ? Est-ce qu'il se concentrait sur le fait que ça faisait tant de vues, tant de likes ou alors c'était sur la qualité du contenu ? Ou les deux, évidemment.

  • Speaker #0

    J'ai compris plus tard, mais c'est juste mon avis encore une fois. Mais la hype, c'est vraiment la culture du vide pour moi. C'est-à-dire que tu crées de l'argent à partir de rien. Tu vas décider ce soir que ce verre va être super hype et super tendance. C'est un verre d'eau. Et tu vas le vendre, je ne sais pas combien. Et c'est vraiment... Eux en fait ce qu'ils voulaient justement c'est créer ce buzz. La manière dont ils travaillaient c'était un peu différent. Déjà j'ai pensé qu'ils étaient tous hyper hype et super bien habillés connectés à ce genre de mouvement. Pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est plus des gens qui écrivent bien qui... Ils s'en foutent complètement.

  • Speaker #0

    Et pour te donner un exemple ben il m'explique, il y avait un... Je sais pas par exemple il y a un événement une marque comme Palace qui va faire une collaboration, rendez-vous à 9h le matin pour l'ouverture du magasin, ils n'y vont même pas. Je leur dis, mais attends, il y a du contenu à faire, t'inquiète pas. Je leur dis, t'inquiète pas quoi. Et ils m'expliquent, ils me disent, non, nous on va se lever, on va aller au travail à 10h. Les photos seront déjà sur notre boîte mail, par des photographes ou vidéographes indépendants. qu'ils leur envoient gratuitement. Donc en fait, eux, ils ne prennent même pas la peine d'aller au... Non, même de payer quelqu'un. Ils vont recevoir le matériel sans communication.

  • Speaker #1

    C'est tellement gros.

  • Speaker #0

    Juste parce que quelqu'un voudra sa signature sur le site. Et ça leur suffit. Donc il faut t'imaginer, moi je découvre ça et je réalise qu'en fait c'est pas du tout ce que je suis venu chercher. J'en avais marre.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'imagine que ça mène tout ça à une fin. Et du coup, tu décides juste de partir ? Après, c'est jamais vraiment des gros... Dans tout ce qui est artistique, tu rentres et tu sors aussi vite. Non,

  • Speaker #0

    bien sûr, bien sûr. Non, mais voilà, c'est une autre époque. Je commence à... Voilà, j'en avais marre. Porteur situé, c'était à l'époque de la collaboration suprême Louis Vuitton. Donc on est vraiment dans du... Virgil Abloh c'était ça ? Non c'était Kim Jones qui est le créatif directeur de Dior aujourd'hui mais on est au summum de la culture hype c'est la première fois que cette street hype commence à être dans d'autres milieux, commence à fusionner et j'en ai marre je grandis aussi, ça m'intéresse plus il y a le Brexit bon voilà je suis parti, j'en avais marre

  • Speaker #1

    Et quand tu dis je suis parti, tu reviens en Suisse, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je reviens en Suisse et là j'arrive, en fait mon plan Tokyo se solidifie. Et il arrive sur un plateau. Ok, structure, contrat, visa, agence, il faut partir demain.

  • Speaker #1

    Donc là tu signes avec une agence ?

  • Speaker #0

    J'étais parfaitement prêt, je prends mes valises, on va.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas du coup, qu'est-ce qui a débloqué ? Il y avait un projet ou il y avait quelque chose ? Comment tu pars ? Avant t'avais pas tout ça, puis maintenant là t'as Visa et tout, clés en main. C'est quoi qui crée ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais le chapitre Hypebeast pour moi ça a été un gros tremplin parce qu'on te voit différemment. En fait on te met un label, on te crée une étiquette, c'est pour que t'aies un peu plus de crédibilité.

  • Speaker #1

    C'est Antoine de Hypebeast.

  • Speaker #0

    Exactement, donc ça m'a beaucoup aidé à toquer aux bonnes portes et puis tu vois généralement quand tu... tu as des bonnes relations avec les gens, ça finit par te revenir en retour. Oui, exactement. Ce n'était pas une histoire d'intérêt, mais c'était un projet qui me tenait à cœur. Il fallait que je reparte.

  • Speaker #1

    Et là, tu reviens à Tokyo.

  • Speaker #0

    Là, j'arrive à Tokyo.

  • Speaker #1

    Et tu arrives à Tokyo en artiste confirmé, on va dire un peu.

  • Speaker #0

    Oui. Là, c'est bon, j'ai une valeur sur le marché. Je suis jeune, donc je suis encore au bas de l'échelle. J'arrive avec un produit, j'ai une valeur sur le marché et surtout, je commence à frapper des agences.

  • Speaker #1

    Et là, tu commences à travailler avec... Enfin, j'ai vu qu'un des gros projets, c'est Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc, Uniqlo, c'était avant ou après ?

  • Speaker #0

    C'est après, c'est après.

  • Speaker #1

    Alors, je vous ai spoil. Tu travailles avec Adidas. Ça, c'est le premier gros projet à Tokyo. Ça, ça se fait comment ?

  • Speaker #0

    On dit aussi qu'il suffit d'une chance, des fois une opportunité suffit. Pour moi, en l'occurrence, c'était Adidas. Je ne le savais pas à l'époque. Et je pourrais même dire qu'eux ne le savaient pas non plus. C'est-à-dire que je frappe aux bonnes portes, je commence à me pluguer avec des agences digitales. à Tokyo avec des japonais vraiment made in Tokyo quoi et ouais il y a ce projet avec adidas on me dit écoute on sait pas trop peut-être que toi tu pourrais le faire tu vois mais en même temps il y avait aussi un il y avait une partie curieuse tu vois genre qu'est ce qu'il est capable de faire et moi fallait pas aller on voulait être challenge quoi non fallait pas et j'ai tout donné Ouais j'ai fait cette vidéo qui est très dynamique, très court en fait aujourd'hui on les voit sur...

  • Speaker #1

    C'est sur quoi en fait ? Dans le sens où c'était pour présenter une paire...

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une collaboration d'une... je sais plus quelle brand c'était Night Jogger de Adidas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc c'était un modèle de chaussures collaboration avec des artistes de Tokyo tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ouais j'arrive je fais la vidéo, aujourd'hui c'est vu et revu tu vois c'est un format court. C'est des effets très vintage, c'est un cut très dynamique. Moi j'arrivais avec ce truc et le mec il me dit « Ah mais je savais pas ! »

  • Speaker #1

    Mais toi à ce moment-là, quand tu fais ça, t'es sûr de ton karaté ?

  • Speaker #0

    Je suis plus que sûr. Franchement, je balance le truc, j'ai fait une nuit blanche, j'avais investi dans des plugins, donc en gros des assets digitaux que tu peux acheter pour avoir des meilleurs filtres, etc. J'ai mis un peu d'argent. Je te parle de ça, vraiment à l'époque c'était une petite échelle. Mais j'arrive avec ce contenu, c'est un nouveau produit, je maîtrise totalement les codes grâce à Hypebeast. Il y a un côté urbain, street, qui correspondait aussi aux codes des marques. Ils avaient envie de se rapprocher de ça aussi. C'était une époque, c'était quoi ? 2018 ?

  • Speaker #1

    2018, c'est vraiment la culture street. Elle a tout bouffé.

  • Speaker #0

    Louis Vuitton fait des pubs. des parties de basket dans la rue on casse les codes et de nouveau comme un surfeur j'étais au bon moment, au bon endroit pour surfer sur la vague donc là le mec me dit si tu peux faire ça, on peut le refaire et je crois que c'est 2019, j'ai dû faire 10 projets candidats très très chaud ils t'ont mis bien,

  • Speaker #1

    ils t'ont mis de la sape un peu ou pas ?

  • Speaker #0

    des Yeezy, des trucs, laisse tomber je regrette cette époque

  • Speaker #1

    je n'ai pas assez profité et financièrement à cette époque là est-ce que tu peux tu factures pour de vrai ou c'est comment ? parce que tu vois c'est c'est un long chapitre ça si tu veux mettre dans une sauce directement non mais c'est important de savoir parce que là tu travailles là on dit des noms, on a parlé de Maison Margiela donc il faut que les gens sachent si à ce moment là financièrement on arrive à être bien ou si c'est toujours la galère en fait

  • Speaker #0

    ou si ça va tu vois c'est vrai non c'est une bonne question il ya plusieurs éléments il ya plusieurs facteurs comparé à une ou deux années en arrière à cette époque là c'est beaucoup mieux beaucoup mieux j'ai vraiment start est de zéro en fait il ya des jours où j'avais tu me parlais de struggle tout à l'heure je n'ai pas dit mais quand je suis arrivé au japon la première fois on a les simples tu vois quand j'ai quitté tout derrière j'avais une caméra d'une marque américaine qui s'appelle Blackmagic je peux pas faire de promotion non tu peux qui s'appelle Blackmagic aujourd'hui est beaucoup plus gros mais à l'époque c'était un truc qui je veux pas dire venait d'arriver mais pas tout le monde l'avait bah en fait j'ignorais ce détail mais les japonais travaillent qu'avec des marques japonaises donc si t'as pas une caméra Sony si t'as pas une caméra Canon bah tu sais ce que tu veux ils calculent un peu exactement donc en fait j'arrive je reçois une claque parce qu'ils me disent non mais c'était pas calculé soit tu achètes une caméra maintenant et tu travailles avec nous Soit tu rentres chez toi. Je crois que la caméra me coûtait 2500 francs suisse, un truc comme ça. J'arrive avec 3000 francs d'économie pour une année ou pour six mois. Je me retrouve avec trois fois rien. Il y a des jours où j'avais un franc pour manger. Un franc par jour pour manger trois plats. Mais en même temps, j'avais des artistes à Dr. Dre la semaine d'après. Je suis dans un tout autre game.

  • Speaker #1

    Fluit tendu.

  • Speaker #0

    Très tendu. Donc je passe de ça à des projets payés.

  • Speaker #1

    Tu pouvais te payer un loyer, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    mais non, je pouvais pas me plaindre, tu vois. Ouais, tu vivais,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, je vivais bien.

  • Speaker #1

    Parce que le truc, c'est que aussi, ce qu'on oublie, c'est que quelqu'un qui a un salaire moyen ici, il vit sa vie, etc., puis ça avance. Moi, mon idéologie, c'est que si t'es dans l'artistique, il faut que t'encaisses un max, tu vois. Parce que tu sais pas ce que t'as dans six mois. Mais oui, il faut tout prendre. Donc il faut tout prendre, mais si tu vis déjà de ça confortablement, que je dis confortable, c'est-à-dire que par rapport à ce que tu as vécu la première fois, je pense que tu es plus serein aussi dans tes projets. Alors, on a parlé de ce passage Adidas.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Là, j'ai envie de te parler d'autre chose qui va peut-être parler un peu plus à nos auditeurs. Alors, aujourd'hui, c'est à Teyaba. Avant, c'était Joke.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors c'est un artiste qui a toujours été attiré par le Japon, mais toi tu te retrouves à le rencontrer en fait. Et ça se passe comment ça ? Est-ce que tu as travaillé avec lui ? Est-ce que vous avez filmé ? Je ne sais pas si vous avez fait des clips. Comment ça se passe cette connexion ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment intéressant parce que tu citais tout à l'heure, lui il a toujours été intéressé par le Japon.

  • Speaker #1

    D'ailleurs il a un projet Tokyo, un projet Kyoto.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de la mixture, c'est aussi une des raisons. pour laquelle j'avais envie de partir, c'est qu'il m'a énormément influencé par rapport à ça. Et ouais, déjà en fait, à l'époque, quand j'habitais en Suisse, déjà j'étais en plan, j'avais envie de tourner un de ses clips à l'époque, un de ses sons qui s'appelle Amidala, qui a été tourné par un autre directeur qui s'appelle Nicolas Noël, qui est beaucoup plus grand que moi, mais c'est pas grave. On est resté en contact, mais plus rien. Et en fait, là, il revient au Japon. Et vraiment, je respecte beaucoup sa musique. On ne se rend pas compte, mais tu vois, Ateyaba, c'était une conséquence énergétique de 10 ans.

  • Speaker #1

    Attention, attention, lui.

  • Speaker #0

    10 ans d'impact sur le rap français. L'impact qu'il a eu,

  • Speaker #1

    je trouve qu'il n'a pas eu la carrière qu'il devait avoir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Par des choses qui sont... Il y a plein de raisons, dont des choses de son côté sûrement. Mais l'énergie avec laquelle il est arrivé, alors je n'ai pas envie de comparer à Chief Keef, mais c'est ce type d'énergie, tu arrives et puis il y a un truc qu'on n'arrive pas à palper. Et puis tu arrives avec une énergie et ça a mis une claque.

  • Speaker #0

    Je le précise bien parce qu'en fait, c'est un gros facteur. C'est une rencontre vraiment impactante. Tu parlais d'Adidas tout à l'heure. Il faut t'imaginer le mastermind qu'on a fait quand il est venu à Tokyo. j'aurais pas pensé qu'il allait être autant il fait des conséquences énergétiques tout ce qu'il fait il crée un impact et on oublie parce que les gens comme tu disais s'arrêtent à internet on peut le voir non productif donc on se dit on a tendance peut-être à parler mal de lui mais l'époque en plus 2018 il commence à sortir d'autres projets il a sorti Rock With You qui est un clip, c'est une claque visuelle il est vraiment en place et on plug là bas on tourne là bas on tourne un clip qui s'appelle solitaire avec un son qu'il a sorti avec un américain en featuring mais jamais sorti jamais sorti c'est pas grave les gens qui travaillent des artistes ils savent il y a énormément de projets que tu produis que tu ne balancera pas forcément il y a même des clips qui ont été tournés par 4

  • Speaker #1

    être directeur différent et puis voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Typiquement DJ Snake, par exemple, quand il fait un hit, c'est tellement gros qu'il ne s'arrêtera pas qu'à un clip. Il fait quatre clips à 100 000 dollars et puis il choisit le plus impactant. Donc c'est bon, c'est une habitude. Mais oui, bien sûr. Et d'ailleurs, ce jour-là, le lendemain, je devais faire mon tournage pour Adidas, qui était une campagne US. Donc c'est une collaboration avec Foot Locker. C'était dans tous les magasins Foot Locker des Etats-Unis. et je voulais me coucher tôt et finalement je suis resté avec lui, on parlait jusqu'à genre des 3h du mat et il m'a dit non t'inquiète pas, tu verras, ça va bien se passer et depuis ce projet là j'ai dû en faire 10 dans l'année tu vois donc vraiment big respect à lui parce qu'il a vraiment ce truc de, il a de la bienveillance

  • Speaker #1

    Bon bah dommage que le clip soit pas sorti mais j'imagine que ça t'apporte aussi tu vois Une certaine satisfaction et réalisation de te dire je suis au Japon et je travaille avec des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je suis reconnu par des gens plus ou moins de chez nous.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ensuite vient Uniqlo.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui tout le monde connaît Uniqlo. À cette époque-là, je pense qu'on a encore très peu de magasins en Europe.

  • Speaker #0

    En Europe, ouais.

  • Speaker #1

    Mais c'est déjà une bombe là-bas.

  • Speaker #0

    C'est une marque japonaise de base.

  • Speaker #1

    Et du coup... Ça j'imagine comme Adidas, ça se fait avec un contact ou un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Là c'est une ampleur encore plus grosse. En fait, je rencontre une personne à London, une japonaise, une produceur, pour un projet avec High Beast. C'est une japonaise qui était à London, elle est rentrée au Japon. Je n'ai plus eu contact, on s'est perdu de vue. Et je la croise par hasard dans... Dans une rue bien mouvementée, Tokyo c'est 36 millions d'habitants avec countryside et superficie. C'est 36 millions d'habitants. Tu ne croises personne. Tu ne croises personne. Ce n'est pas la Suisse. Et là je la croise par hasard. Elle me dit mais tu fais quoi ici ? J'habite là. Et elle me recontacte une semaine après en me disant « Tiens, j'aurais quelque chose à te proposer, peut-être ça peut te parler. » Et là, c'était mon premier mandat en tant que directeur. Donc là, c'est une autre ampleur, c'est un autre budget aussi, c'est d'autres responsabilités. Mais voilà, c'était la collaboration Uniqlo-Star Wars. Donc, gros projet. Et même moi, je suis fan de Star Wars. Ok,

  • Speaker #1

    donc ça te parlait.

  • Speaker #0

    J'ai pété les plombs. J'étais bien sûr que... C'était un gros saut quand même, tu vois. J'avais 25, 26 ans à l'époque. Donc, ouais, ça s'est pas forcément passé comme je pensais.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Ça s'est pas bien passé ?

  • Speaker #0

    Bah déjà, ouais, comment dire ? Déjà, il fallait la structure aussi pour... Il fallait un certain permis, il fallait une certaine assurance, et même auprès des autorités en vrai. J'avais pas forcément le visa pour... Chargé comme ça des campagnes internationales, c'est une vidéo qui est passée dans tous les Uniqlo du monde entier sur des écrans gigantesques avec des prints que ce soit dans les étiquettes des vêtements mais aussi sur des murs géants tu vois et je suis à la tête de ça enfin en tant que directeur.

  • Speaker #1

    Ce qui est une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui c'est énorme mais tu vois j'avais pas la structure pour je pense même pas que légalement j'avais même pas le droit de faire ce projet.

  • Speaker #1

    Mais c'est arrivé trop tôt selon toi ?

  • Speaker #0

    C'est arrivé très tôt, ouais.

  • Speaker #1

    Et trop tôt ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je m'en suis sorti, donc tu vois, c'est allé. Mais j'avais peu de bagages. De ressources. Voilà, voilà, exactement. Il faut bien commencer, tu vois. Tu peux le voir comme ça. Soit il suffit d'une opportunité et puis ce sera toujours challengeant. Ou alors... prépare-toi et reviens une année après.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas hyper satisfait du processus, mais le résultat, tu en es content ? Non,

  • Speaker #0

    le résultat, j'étais très content. Et de voir, vraiment, j'avais des gens un peu partout dans le globe qui m'envoyaient des photos ou des vidéos de l'écran. Par exemple, le Vietnam. Je ne suis jamais allé au Vietnam, mais mon taf passe dans les écrans du Vietnam. Donc, c'était incroyable. J'ai eu des galères techniques. Je crois que je t'en ai parlé. Ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'il y a une histoire de photo, non ?

  • Speaker #0

    Compliqué.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    En fait, tu vois, je ne vais pas dire une partie de bluff, mais disons les choses comme elles sont. Je ne veux pas faire mon podcasteur, influenceur, un flux voleur, tu vois, qui maîtrise tout, qui connaît tout et qui ne connaît rien. Pas du tout. J'habite à Bienne, je start de zéro. Bien sûr qu'il y a... plein de codes et plein de choses que je ne maîtrise pas sur le moment. Et je ne peux pas le montrer. Peut-être que la meuf qui m'a donné le plan en question est peut-être sortie d'une université ou d'une école de film school, ou de marketing, etc. Je ne l'ai pas forcément. Pas du tout même.

  • Speaker #1

    Donc en fait,

  • Speaker #0

    c'est Challenger. Je dois m'occuper de la partie photo. C'est la partie la plus importante, c'est la partie print. et je loupe le setting par erreur donc t'as fait le mauvais réglage dans le stress et en fait j'ai shooté toute la campagne en JPEG qui veut dire dans le jargon la qualité la plus petite possible par erreur en fait, des photos qui devaient être exposées sur des murs donc tu vois...

  • Speaker #1

    Du coup il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    C'est... C'est très compliqué sur le moment pour te donner... Un exemple pour te donner un peu des grandeurs, travailler une journée sur un appareil photo, à la fin de la journée, tu vas avoir une carte mémoire très remplie. C'est très lourd. Là, je rentre, je termine ma journée, on me demande si je peux me transférer les fichiers, ça va prendre un peu de temps, donc prépare-toi à l'avance, comme ça, à la fin de la journée, ça va être bon. Et je vois le transfert se fait en 30 secondes. Ça pesait trois fois rien. Tu peux le mettre sur une clé USB. Ce n'est pas normal du tout. Et en fait, je clique et je réalise qu'en fait, c'est une qualité iPhone. C'est très, très léger. Donc, c'est très, très risqué.

  • Speaker #1

    Mais du coup, vous faites quoi ? Il n'y a rien. Mais du coup, ils ne peuvent pas utiliser ces photos.

  • Speaker #0

    Ça a été très compliqué à justifier. Je m'en suis sorti. Finalement, j'ai utilisé quelques excuses. Au final, on va... utiliser cette série pour peut-être faire que des étiquettes donc voilà je m'en suis sorti mais j'allais sauter par la fenêtre il n'y a pas de place pour l'erreur dans leur culture de toute façon c'est des gens ils travaillent à en mourir c'est une erreur que tu as refaite ensuite ? non non non tu le fais une fois pas deux non non le niveau de stress oublie peut-être une des dernières

  • Speaker #1

    anecdote qu'on va mentionner PNL donc tout le monde connait PNL on a pas besoin de les présenter les deux frères tu finis aussi par travailler avec eux en fait au Japon et il faut savoir que PNL aussi bon bah évidemment ils arrivent ils retournent la musique hip hop en France en francophonie quoi euh... Au début, c'est musical, ensuite il y a tout cet aspect, ils ne font pas d'interview, ensuite ils sortent les clips, tout le monde prend des claques. Comment la connexion se fait déjà ?

  • Speaker #0

    C'est un sujet sensible, c'est très sensible, c'est des gens mystérieux. Bon, de toute façon avec le temps, ça fait maintenant 6 ans et plus, c'est bon mais je les gardais pendant très longtemps. En fait, c'est des personnes très discrètes. J'ai énormément de respect pour ces personnes. Et même par rapport à leur vie privée. Ce n'est pas quelque chose que j'ai tenu à mettre en avant très longtemps, parce que humainement, c'est déjà des magnifiques personnes. Mais je connais bien leur caméraman, leur vidéographe, qui a fait tous les premiers projets avec eux pendant des années. D'ailleurs, je pense qu'ils sont encore très proches. J'habitais en Suisse encore à l'époque. Donc ils viennent une fois à Zurich. C'était le main concert. J'étais avec Slim K pour sa première partie à l'époque. Il faisait la première partie et je suis allé prendre des images pour lui. Et c'est là que je rencontre vraiment les frères physiquement. Ouais, non, c'était cool. On s'est échangé les contacts, mais on ne s'est jamais revus. Mais j'étais toujours très proche du caméraman. Et en fait, pour te resituer, c'était en 2016. Donc, ils venaient de sortir leur projet dans La Légende, qui était quand même un des plus gros projets à l'époque qu'ils ont proposé. Et plus rien. En fait, là, je m'installe à Tokyo et ils reviennent. Donc, ils ne m'ont jamais oublié.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est eux qui te recontactent à ce moment ? Ouais,

  • Speaker #0

    donc par le biais du cameraman, mais on se revoit là-bas, ouais. Et aussi, anecdote incroyable, là c'est 2019, ils sortent deux frères, donc leur album où ils sont sur le toit de la Tour Eiffel.

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut t'imaginer, ils viennent... On se voit et on clipe.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu vois, donc c'est difficilement imaginable, mais oui, ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Et puis du coup, vous faites un clip, donc j'imagine que tu passes quelques temps avec eux, mais ce clip, du coup, il est sorti, il n'est pas sorti, comment ça s'est passé par la suite ?

  • Speaker #0

    Bon, on était plusieurs sur le projet, moi j'étais proche du caméraman qui était là, donc leur vidéographe. Il y avait d'autres personnes sur le projet mais ouais le clip se fait et le clip ne sort pas.

  • Speaker #1

    Un autre clip qui ne sort pas.

  • Speaker #0

    Un autre clip qui ne sort pas, j'ai l'habitude en vrai. C'est dommage, ça aurait été incroyable et je crois qu'ils n'ont plus jamais rien sorti depuis sans faire de...

  • Speaker #1

    Mais ça fait très longtemps que...

  • Speaker #0

    2019, ouais ça fait six ans tu vois.

  • Speaker #1

    Bah je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Ils n'ont plus jamais rien sorti mais je respecte. Comme je disais, je ne veux faire aucune promotion sur ce qu'ils font. Je les laisse, si ce n'était pas online, il y a assez de sites internet qui en parlent, donc je me permets, mais à l'époque, je le gardais pour moi.

  • Speaker #1

    Mais là, je parle de différentes personnes, différents artistes. On parle de clips qui ne sortent pas. Finalement, est-ce que tu arrives quand même à avoir cette réalisation ou bien c'est un petit peu frustrant ? Parce que si ça sortait... Si tu avais sorti le clip d'Atelier Abba et si tu avais sorti le clip de PNL, ça aurait été un peu autre chose aussi en termes de satisfaction. Mais est-ce qu'il y a de la frustration ?

  • Speaker #0

    En fait, sur le moment, c'est clair, tu as envie que le projet sorte, tu as envie de pouvoir te construire par-dessus. Mais je me fais vraiment zéro souci par rapport à ça. Je pars vraiment du principe que les artistes créent beaucoup de contenu. Ils ont une direction artistique qui n'est pas forcément linéaire. Et c'est normal. Si ça se trouve demain, ce sera le clip de l'année. Mais c'est vrai que ça peut être frustrant si tu n'as pas le bon mindset. Très frustrant. Très frustrant. Et puis même de créer des anecdotes autour. Peu importe, essayer de rattraper ta frustration. Moi, ça ne me parle pas, comme je disais. Cette hype et ce côté « m'as-tu vu ? » C'est la chose que je déteste le plus dans le milieu où je suis. donc pas de problème on passe à un autre j'ai jamais vraiment arrêté de produire et puis tout va bien aujourd'hui tu vis aux Émirats ouais déjà alors j'imagine que ça change encore d'environnement

  • Speaker #1

    par rapport au Japon mais qu'est-ce qui te fait bouger là-bas ?

  • Speaker #0

    écoute bon bah là chapitre comme tu disais les deux frères je te recite, on est juste un peu avant le Covid et puis ensuite après le Covid en fait moi je l'ai bien vécu parce que tout le monde voulait créer du contenu c'était une autre formule qu'il fallait proposer mais voilà je m'en sors bien et en fait je commence à travailler avec des marques un peu plus grosses et là j'enchaîne, je suis en agence à Tokyo donc je fais des marques du LVMH Rimoa, Moet Chandon l'Europiana des marques Johnny Walker, des marques d'alcool, je fais des pubs, vraiment ça me crée un portfolio. Et ce qui me pousse, au moment où je finis sur les écrans de Shibuya, t'es déjà allé à Tokyo ?

  • Speaker #1

    Non, je suis jamais allé. Tu vois les écrans ? Oui, bien sûr, Shibuya.

  • Speaker #0

    C'est 2 millions de personnes qui le traversent par jour. Donc c'est très symbolique. C'est la première chose que tu regardes quand t'arrives.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si t'es dans le milieu...

  • Speaker #1

    C'est ça qui te met la claque, au-delà du fait que ce soit un carrefour...

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    c'est le bruit,

  • Speaker #0

    les lumières pour moi c'était l'objectif et en fait j'ai une photo aussi d'ailleurs sur mes réseaux qui date d'il y a 10 ans je fais une photo devant les écrans et je dis oui un jour mon travail finira sur ces écrans et j'ai refait la même photo genre 5 ans après avec la vidéo que j'ai produit qui tourne et je l'ai fait en indépendant donc en fait voilà accomplissement, mission accomplie je peux fermer ce chapitre et en fait Tokyo aussi ça commençait un peu à me fatiguer, c'est trop loin la culture est trop différente et j'avais envie de me challenger en fait j'avais envie d'un autre confort de vie et là tu vas aux Émirats je vais au show tu vas même au très très chaud je vais au show c'est d'autres conditions

  • Speaker #1

    Tu vois, on parlait de Tokyo tout à l'heure, du fait que tu as travaillé avec Adidas, Uniqlo, tu as cité plein d'autres marques, etc. Après, Tokyo, c'est une capitale. C'est un centre où la mode bouge beaucoup aussi, etc. Les Émirats, ce n'est pas tout à fait ça encore. En gros, Dubaï, c'est Dubaï, mais ce n'est pas New York, ce n'est pas Paris, ce n'est pas Tokyo, ce n'est pas ces villes-là. Est-ce que le marché existe aussi là-bas ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, le marché digital est vraiment gros pour le coup. C'est le culte de l'ego. Il faut créer du contenu, il faut attirer, donc oui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que le type de client que tu as là-bas, avec qui tu travailles, change ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non ? Ça reste les mêmes marques ? Enfin, les mêmes marques, le même type de segment, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, il faut t'imaginer, pour moi, Dubaï, je le vois comme un grand aéroport. Tu vois, personne vient de là, tout le monde parle anglais. Et puis, tu as déjà vu dans les aéroports, tu as toutes les boutiques. Toutes les plus grosses boutiques, etc. Très condensées. Je le vois, la même chose. En fait, tu peux boire un café, rencontrer quelqu'un. Et là, je ne sais pas, tous les moteurs groupes possibles, elles possèdent toutes les marques. Donc Lamborghini, Rolls-Royce. En fait, tu te retrouves à faire des vidéos pour Lamborghini demain. Et ça c'est vraiment, déjà c'est un sentiment de satisfaction parce que tu as envie de, déjà c'est challengeant, tu te dis ah ben peu importe. Là tu vois les choses différemment, tu regardes, tu fais tes recherches, tu te dis bon j'aimerais beaucoup travailler avec cette marque là, oh ok, fais tes recherches, tu trouveras la personne. On dit qu'on est à cinq personnes je crois de Barack Obama. Donc on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît Obama. Et là c'est pas cinq, c'est genre deux quoi. Tu connais une personne qui va te pluguer et j'aime beaucoup ce côté là, stratégique.

  • Speaker #1

    Cette expérience Hypebeast, cette expérience Tokyo, cette expérience Shibuya, PNL, etc. Est-ce que ça t'ouvre aussi beaucoup des portes aux Émirats ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les Émirats, il faut leur faire confiance. C'est un pays qui a une très grande culture. Le pays, on dit qu'il a 50-60 ans, mais ce n'est pas vrai. C'est une très grande culture.

  • Speaker #1

    C'est Dubaï qui a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est Dubaï qui a 50 ans, exactement. Mais il faut leur donner leur chance. Je suis entre Dubaï et Abu Dhabi, et ils ont énormément de choses à faire. Au final, il se passe tellement de trucs là-bas. Il y a tellement de projets. Quand tu regardes, je suis désolé, mais c'est vrai, quand je reviens en Suisse, des fois, je me fais un peu chier. c'est différent, c'est une autre dynamique en fait, c'est très agréable j'adore venir, les vacances rester proche de ma famille, mais c'est une autre dynamique, donc ouais j'aime beaucoup

  • Speaker #1

    Là donc t'es venu ici en Suisse pour travailler sur un petit projet ici, mais aux Émirats t'es occupé de ouf ou bien est-ce qu'il y a toujours pas mal de comment prospecting à faire de ton côté au niveau où t'en es maintenant est-ce que vraiment tu dois toujours continuer à passer des coups de fil faire des contacts etc moi je pense que c'est important de toujours faire des coups de fil c'est important de te

  • Speaker #0

    promouvoir, c'est important de te marketer c'est important de faire du networking et on a tous un moment un quart d'heure entre guillemets de gloire où les gens vont t'appeler donc tu vas éviter de faire des emails Mais c'est une erreur de penser que c'est comme ça éternellement. Je pense que c'est vraiment une vague. Ça vient, ça repart. Donc moi, je le fais constamment. Et oui, je ne manque pas de projets là-bas, c'est clair. Je pense que je suis au bon endroit, mais c'est cool, j'aime bien.

  • Speaker #1

    Tu as travaillé avec beaucoup de marques. On a parlé de plusieurs choses. selon moi on a parlé d'assez d'artistes tu m'avais parlé de Cuevo aussi j'ai fait un clip avec Cuevo il est sorti ou pas ? il est pas sorti attention les gars c'est important qu'on dise que t'as fait des clips qui sont sortis aussi en même temps

  • Speaker #0

    Cuevo je suis directeur en photographie je l'ai pas filmé en soirée dans un showcase on a fait un clip officiel on est trois d'ailleurs à Bienne à avoir travaillé avec Cuevo il y a le beatmaker il y a Sluzy qui est le plus jeune mais qui est le plus plugué le plus expérimenté qui est très actif en tout cas avec Cuevo Charlotte à lui il y a un autre un ami de Bien qui est parti lui par contre il habite à New York et il a fait tout le monde Offset Cuevo Moi-même. Le truc c'est que Cuevo il fait un son qui s'appelle Put it in the Bible. Et il met un vêtement traditionnel émiratique qu'on appelle la candola. Donc c'est cette robe blanche, tu vois, pour jouer un peu le chèque arabe. Et le refrain c'est Put it in the Bible, tu vois. Et en fait tu... C'est déjà, tu tires déjà une balle dans le pied. Le clip ne sortira jamais.

  • Speaker #1

    Ça va pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu le truc arriver au moment où je vois la direction. En fait je l'ai vu plus tard qu'en fait le refrain va s'appeler comme ça. Tu peux pas... Concentrez-vous. Mais j'ai des anecdotes incroyables. J'étais avec... Genre là pendant le tournage, il y a Fabulous qui passe. On voit l'arrêt de caméra, les gilets en main, on se check. Je parle avec Fabulous. à voir il y a French Montana qui passe et Dubaï c'est vraiment c'est un monde imaginaire c'est un truc de ouf mais c'est normal c'est normal enfin c'est pas normal mais enfin dans le sens c'est pas normal mais c'est normal c'est exactement tout le monde vient là-bas pour passer un bon moment donc c'est beaucoup plus accessible je pense aussi que les artistes américains aux Etats-Unis doivent être aussi un peu bloqués ils ont leur image ouais ils bougent plus facilement là-bas ils viennent à Dubaï et ils s'en foutent quoi ils rigolent ils font des photos Mais oui, pour le coup, le clip n'est pas sorti. Et sinon, des projets, cette année, j'ai fait un projet avec Megadoubaï pour Dior. Dior, j'ai shooté Longines ici, à Zurich. Donc ouais, c'est toujours un peu la même direction.

  • Speaker #1

    Mais justement, on a parlé de plusieurs marques, etc. Mais c'est quoi la suite ? Tu as filmé beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de marques. Beaucoup de vêtements, beaucoup de musique, mais on n'a toujours pas parlé de films, de court-métrages ou autre. Ça c'est des choses qui te parlent, c'est des choses sur lesquelles tu aimerais travailler ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, j'ai rejoint un collectif qui s'appelle Abu Dhabi Film Commission, le ADFC. Et en gros c'est ceux qui font les films. Tu as probablement vu F1 avec Brad Pitt ou

  • Speaker #1

    Dune. Tu as travaillé sur F1 ?

  • Speaker #0

    Pas moi, mais je connais quelques personnes qui étaient sur le set. Abu Dhabi, c'est vraiment une petite ville. C'est incroyable ce qu'ils font. Il faut s'imaginer qu'ils investissent des milliards de dirhams dans l'industrie du film pour pouvoir créer un peu de culture.

  • Speaker #1

    Un studio.

  • Speaker #0

    Plus que ça, même impacter l'industrie du film. Par exemple, Formula One, ils sont à Abu Dhabi. Dune, c'est la même chose. C'est avec ADFC, comme je t'ai parlé. Tu les vois dans le désert d'Abu Dhabi. Il y a vraiment un truc qui se passe. Pourquoi pas, j'aimerais bien. Là, il y a Dune 3 qui est en production. J'aimerais me retrouver sur le set. N'importe quelle position, n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Attention les photos en JPEG.

  • Speaker #0

    t'es chaud ça ça n'arrivera plus je t'embête mais ouais Inch'Allah d'une 3 ok magnifique on a dit tout à l'heure le 6 octobre 2015 t'as quitté la Suisse pour aller à Tokyo pour transformer

  • Speaker #1

    ton loisir ta passion en métier c'est quoi qui te rend le plus fier sur ces 10 années là ?

  • Speaker #0

    je pense que

  • Speaker #1

    Ça peut être un projet ou bien la réalisation totale.

  • Speaker #0

    Tu dis le plus gros highlight ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, non. Toi, ce qui te rend le plus fier, et tu me dis ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir, entre guillemets, tenu parole, tu vois, et de tenir la promesse que j'avais, que je m'étais faite quand j'avais la vingtaine. Et je voulais absolument faire des grandes choses. Je n'avais pas un but précis, mais je voulais faire des grands projets. Je m'étais juré que je pouvais le faire en venant de bien avec rien et que ça allait se faire quoi qu'il arrive. Je pense qu'aujourd'hui, je peux fermer ce chapitre des dix premières années en pouvant dire que c'était quand même sympa. J'ai beaucoup aimé voir mon taf sur les écrans, de pouvoir rencontrer toutes ces personnes aussi. de prendre un peu plus au sérieux digitalement, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et tu vois, aujourd'hui en Suisse, il y a beaucoup de choses qui se développent. On en parlait tout à l'heure. Oui, ça a changé. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a des choses qui deviennent très dynamiques. On parlait de My Switzerland tout à l'heure. Incroyable. Je refais derrière qu'il faut croire à plein de trucs.

  • Speaker #0

    Burn a boy. Oui, exact.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça te donne envie de revenir ou de travailler plus avec la Suisse ? Est-ce que tu as l'impression que... Ce que tu avais en tête match plus avec ce qui se passe maintenant ?

  • Speaker #0

    Moi j'ai toujours adoré ce qui se fait en Suisse de base, les artistes suisses, les mouvements suisses, j'ai toujours été grave dans le support. Donc oui, et en même temps tu vois, là il y a dix ans qu'est passé les choix, je suis... Là je suis chez ma mère pour deux semaines et elle prend de l'âge. Donc ça me fait mal au cœur aussi. J'ai dû prendre des risques, il a fallu que je parte. Et ça fait partie du risque, je le savais, c'était calculé. Mais c'est vrai que quand je vois sa vie au jour le jour, elle est malvoyante, il peut lui arriver n'importe quoi. Par exemple, par erreur, elle casse un verre, c'est vite fait. pour qu'elle puisse ramasser les livres Les bouts de verre, tu vois, c'est compliqué pour elle. Donc en fait, il y a une partie de moi qui a envie de revenir de plus en plus. Je pense que c'est bon, j'ai assez couru.

  • Speaker #1

    Après, il y a une réalité aussi du job.

  • Speaker #0

    Il y a une réalité du job où il faut le vouloir aussi.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il n'y aura pas autant de projets en étant ici.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. C'est différent, c'est différent. En tout cas, la porte est toujours ouverte. J'adore venir en Suisse, faire des projets avec les Suisses. Ouais, à mon avis je vais venir un peu plus là.

  • Speaker #1

    Et tu parlais, tu vois on a rapidement touché, mais tu parlais du fait que si la culture suisse c'est compliqué de se développer dans l'artistique, etc. Peut-être que ça peut être quelque chose à développer en revenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que, pour faire l'avocat du diable, souvent, tu vois, beaucoup d'artistes vont à l'étranger, ils reviennent en ayant réussi. Mais après, une fois qu'ils sont ici, tu vois, et bien, c'est pas forcément les premiers à soutenir ce qui est local. Du coup, ça fait le serpent qui se mord la queue. Parce que, je sais pas, je prends un artiste, disons un artiste, il est passé dans les radios un peu locales ici, puis après, il va en France ou autre, il devient méga connu. Et quand il revient en Suisse, peut-être qu'il va plus dans ses radios parce qu'il a plus besoin ou peut-être ça lui parle plus, etc. Donc, ça fait un peu le serpent qui se mord la queue. est-ce qu'il n'y a peut-être pas quelque chose comme ça parce que moi j'ai vraiment l'impression que tu as le profil du mec qui va être dans Dune 3 et puis on va se dire ah mais en fait vous savez qu'il y avait un Suisse et puis on sera là oh purée mais non mais c'est pas possible non mais en fait il a vécu à Tokyo il a vécu aux Élysées, aux Émirats etc t'as un peu ce profil là du mec qu'on retrouve c'est un Suisse de là-bas donc est-ce qu'il n'y a pas peut-être quelque chose à faire avec les institutions, avec le gouvernement, tu vois, pour continuer à développer tout ça,

  • Speaker #0

    tu vois. Je le ferai direct. Et vraiment, on en parlait tout à l'heure en off, c'est complètement différent. Ce qui se passe aujourd'hui en Suisse est complètement différent de ce qui se passait il y a dix ans. Et ça fait une parole d'ancien. Mais au final, il faut... C'est la réalité. Voilà, il faut dire les choses comme elles sont. Et le marché a bien évolué ici. Il y a plein de projets. de nouveau, les Suisses sont créatifs. C'est une erreur de pensée. Les structures autour de la Suisse ou ce qui se passe ici sont peut-être moins grandes et ont peut-être moins une vision sharp. On veut prendre des risques, mais parle avec des Suisses, regarde comment ils créent.

  • Speaker #1

    Il y en a dans tous les menus. Antoine, je crois qu'on a bien parlé. On a parlé de pas mal de choses. Et puis... Je suis pas frustré si on a oublié des sujets parce que ça veut peut-être dire qu'on devra refaire. Quand tu veux mon gars. Il y a juste une ou deux questions que je voulais te poser. D'habitude je les envoie à l'avance mais j'ai un peu oublié. Si tu pouvais passer une heure avec une personnalité de ton choix, ce serait qui ?

  • Speaker #0

    Une seule ?

  • Speaker #1

    Ouais, ou un groupe. Tu peux, ça peut être un groupe. Si tu veux me dire les Beatles, si tu veux me dire les Beatles...

  • Speaker #0

    Ah ok, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Ça peut être des personnes vivantes. Ouais, ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Christopher Nolan.

  • Speaker #1

    Christopher Nolan.

  • Speaker #0

    Donc le mec a fait tous les films, tous les blockbusters.

  • Speaker #1

    Tous ceux que... Inception,

  • Speaker #0

    Interstellar...

  • Speaker #1

    Tous ceux qu'on comprend pas, là.

  • Speaker #0

    Memento, Ténèth, exactement. Si je pouvais parler avec lui une heure directe, ouais.

  • Speaker #1

    t'as un son du moment là ? un son que t'écoutes en ce moment ? Ratchet Paradise même si c'est pas actuel en plus il vient de faire son concert sa boule noire sold out en boucle magnifique si t'avais un compte Instagram à recommander ?

  • Speaker #0

    un compte Insta Lens Distortion

  • Speaker #1

    Ok, ça parle de quoi ? C'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu... C'est... Comment je pourrais te dire ? C'est pour les créateurs de contenu visuel qui vont te donner pas mal de tips ou qui vont te proposer aussi des assets pour tes vidéos, que ce soit dans le son mais aussi dans l'image. Et j'aime bien cette communauté en fait.

  • Speaker #1

    Magnifique. Et finalement, si tu avais une question à poser aux prochains invités ?

  • Speaker #0

    Une question très Ausha, bien vue.

  • Speaker #1

    Mais j'aurais pu te les envoyer avant.

  • Speaker #0

    Une question aux prochains invités. comment as-tu rencontré Abby et qu'est-ce que tu peux apporter au podcast ok,

  • Speaker #1

    appreciate it Antoine, merci infiniment pour ton temps alors avant de partir évidemment j'ai quelque chose pour toi enfin plusieurs choses d'ailleurs alors je vais démarrer c'était ça, c'est pas un placement de produit c'est un placement de produit c'est un peu un placement de produit alors mon partenaire cadeau depuis le premier épisode LVDD Et... Et j'ai pour toi le sel pimenté et la nouvelle Spicy Mayo qui vient de sortir et qui est sûrement sold out. Donc voilà, tu en as une là. Jason,

  • Speaker #0

    merci du fond du cœur.

  • Speaker #1

    Donc voilà pour toi, j'espère que tu te feras un régal. LVDD.ch pour tout le monde.

  • Speaker #0

    LVDD comme jamais.

  • Speaker #1

    Donc voilà, je les mets là comme ça, on peut bien voir. LVDD.ch présent à Manor aussi pour toutes les personnes qui veulent. se procurer les produits et j'ai un autre partenaire cadeau un instant ça était trop chaud c'est ce jebouna roster en fait c'est du café et là tu as un arabica d'éthiopie donc jebouna underscore poster pour pour les gens qui veulent aller découvrir moi je bois que ça donc n'hésitez pas les gens et voilà et pour lvdd pour venir nous les pas du lundi au mercredi vous pouvez le contacter pour griot food Oui, il fait son crispy chicken burger du lundi au mercredi à Pickup à Boudry.

  • Speaker #0

    Incroyable. Tu m'as mis vraiment bien. Je me réjouis de goûter tout.

  • Speaker #1

    Ben, mets-toi bien. T'es là un petit peu en Suisse. Ben oui, c'est des cadeaux,

  • Speaker #0

    évidemment. J'ai resté des sponsors.

  • Speaker #1

    Ben, pas que. En tout cas, Antoine, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Merci à toi. On a respecté le timing. Merci, merci. T'es trop carré,

  • Speaker #1

    j'apprécie. Bonne suite à toi, bonne suite aux Émirats, bonne suite à la Suisse, si c'est en Suisse. Et pour toutes les auditrices et les auditeurs qui sont encore là, je vous remercie d'avoir écouté l'épisode. N'hésitez pas, les 5 étoiles sur toutes les plateformes, dont Spotify, vous pouvez aussi mettre ça sur la section sondage dans Spotify. Sinon, les 5 étoiles sur Apple Podcast. Et voilà, on s'attrape au prochain épisode. Allez, bye.

  • Speaker #2

    Dédicé podcast.

  • Speaker #3

    Coutu, bye bye.

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