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Dedicated Podcast avec Abi

Intégration, art et culture en Suisse : un débat nécessaire — Dedicated Podcast Live

Intégration, art et culture en Suisse : un débat nécessaire — Dedicated Podcast Live

1h03 |17/06/2025
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1h03 |17/06/2025
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Description

Bienvenue dans cet épisode spécial du Dedicated Podcast, enregistré en live à Neuchâtel à la Brasserie B'art.

Au programme :

  • Une présentation passionnante de Dawit, doctorant en sciences économiques à l’Université de Genève, sur l’intégration des réfugiés et le marché du travail en Suisse.

  • Un échange sincère et sans langue de bois autour de la place de la culture et de l’art en Suisse, avec les interventions de plusieurs invités : Karim, Tieums, Djeson, Riza, Amber et Eli.

Un grand merci à toutes les personnes présentes, et à ceux qui soutiennent le podcast au quotidien.

➡ Pense à mettre 5 étoiles sur Spotify & Apple Podcasts, ça aide énormément.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcast ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out. What's up,

  • Speaker #1

    y'all ?

  • Speaker #0

    You're tuning in to the Dedicated Podcast. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et pour une fois je peux dire que j'espère que vous allez bien avec un public. Donc on est à Neuchâtel à la Brasserie Barthes et on a un joli public qui est venu pour faire un épisode en live. Donc c'est la première fois que je fais un épisode en live. Donc déjà merci à tout le public, vous pouvez faire quelques applaudissements. Voilà, magnifique, superbe. Alors, avant de démarrer, évidemment... Merci à tous d'être venus. Merci à l'équipe de la Brasserie Barthes. Merci à Karim et Marc qui sont là. N'hésitez pas à vous abreuver. Je vous ai déjà donné quelques explications en off concernant le bruit. Donc, on est au carré à ce niveau-là. Merci à toutes les personnes qui m'ont aidé aussi pour cet événement. Et on va tout de suite démarrer. Donc, ça va se passer en plusieurs étapes. Alors, il y aura une première étape. une sorte de préface comme les préfaces d'un livre qui n'est pas forcément lié à la suite, mais ça je vais vous l'expliquer en deuxième. Et la deuxième étape, on va évoquer un voire deux sujets, et c'est là que je vous inviterai à participer, c'est-à-dire que là, comme vous voyez, il y a un deuxième micro. Donc il ne faut pas faire les timides, si vous voulez venir participer, venez vous asseoir, et on va discuter un petit peu, ça peut être une personne, deux personnes. Si vous avez des questions, comme en classe, n'hésitez pas à lever la main. et on essaiera de répondre à votre question, peut-être qu'on attendra la fin. Et voilà, comme je vous ai déjà dit, merci à Annick de Koums Cookies qui nous a mis à disposition des cookies qui sont succulents. Et voilà, on va passer à la première étape que je n'ai pas encore expliquée. Alors, je vais vous expliquer comment cette idée m'est venue. Donc il y a 3-4 semaines, environ 3 semaines, je suis allé à une conférence à l'Université de Genève. Il y avait environ 400 personnes, si je ne me trompe pas. Et ça parlait d'un sujet. Alors, la personne qui va faire la présentation va me corriger. Mais ça mettait en lien l'intégration des étrangers en lien avec le marché du travail. Et j'ai vu à ce moment-là et entendu des informations très importantes et très intéressantes. qui sont souvent utilisés par les politiques et les médias. Et quand je rentrais, je me disais, mais en fait, on devrait tous savoir ce genre de choses, on devrait tous être informés, parce que souvent, ces informations, elles sont utilisées et on n'a pas vraiment la connaissance. Donc pour l'instant, ça vous paraît très flou, mais la personne va venir. Cette présentation, elle a été faite par mon frère, Dawit, qui est juste là. et qui va venir la présenter ici également. Et il va vous parler de différentes choses, mais une fois encore, je pense que, comme je l'ai dit auparavant, ça concerne l'intégration des étrangers, les réfugiés et le marché du travail. Alors, loin de moi, l'envie de vous influencer sur vos choix politiques, etc. Mais je pense que c'est des informations qui sont très intéressantes. Donc, Dawit, je te laisse venir. Et peut-être qu'avant que tu démarres, tu peux venir là. Très bien. Alors moi, je vais mettre sa présentation, mais David, peut-être, est-ce que tu peux déjà expliquer ce que tu fais comme doctorat et sur quel sujet la thèse de ton doctorat est ?

  • Speaker #1

    Je suis doctorant en sciences économiques à l'Université de Genève et ma recherche porte sur deux sujets. Le premier est l'impact du vote par correspondance sur la participation en votation. Et le deuxième sujet est donc comme l'a expliqué Abby. l'intégration des réfugiés sur le marché du travail.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais me mettre sur le côté. Lui, il va faire sa présentation. Si vous avez des questions, vous pouvez lever votre main. Moi, je vous répéterai votre question au micro pour que tout le monde l'entende lorsque ce sera diffusé. Et sinon, on prendra un peu le temps à la fin aussi si vous voulez poser quelques questions.

  • Speaker #1

    Alors, comme vous le savez, il y a quelques épisodes du podcast qui ont traité des sujets touchant de près ou de loin à l'immigration. Donc, c'est une thématique sur laquelle je travaille, comme je viens de l'expliquer. Et je présente parfois au grand public. dans des conférences et donc Abby qui a participé à la dernière m'a proposé de venir partager avec vous son contenu. Donc je vais vous proposer une petite revue de la littérature scientifique couvrant l'intégration des réfugiés sur le marché du travail et plus particulièrement les diverses politiques d'intégration qui ont été mises en place en Suisse et au Danemark qui est un pays dans lequel pas mal de recherches sont effectuées aussi sur cette thématique. Et bien sûr je vais faire un effort pour vulgariser au maximum le sujet. Donc, il m'est bien évidemment impossible d'entrer dans le détail des études que j'ai sélectionnées pour cette revue, ou sur les méthodes qui ont été employées pour réévaluer les politiques d'intégration. Cependant, je crois qu'il est important de vous souligner à quel point cet exercice est délicat, et de vous introduire brièvement à la stratégie qui est adoptée pour étudier l'intégration des réfugiés dans le contexte suisse. Donc, pour cela, il nous est d'abord crucial de distinguer corrélation et causalité. Donc, sur le graphique... A votre gauche, vous trouverez sur l'axe horizontal la consommation de chocolat par habitant chaque année d'un pays. Et à la verticale, le nombre de prix Nobel qui a été attribué aux ressortissants de ce même pays. C'est-à-dire que plus un pays se situe à la droite du graphique, et plus la consommation de chocolat de ses habitants est élevée. Et plus il est haut, et plus il compte de prix Nobel. donc quand on voit ce graphique la relation entre la consommation de chocolat et le nombre de prix Nobel est assez flagrante plus on mange de chocolat dans un pays et plus on y trouve de prix Nobel donc malheureusement pour les addicts au chocolat qui sont présents dans la salle et je crois que que je peux vous reconnaître avec la lumière qui brille dans vos yeux, ça ne veut pas dire que vous avez une meilleure chance de gagner un prix Nobel. Donc ce n'est évidemment pas grâce aux vertus du chocolat que Jacques Dubochet, Michel Maillot ou Didier Quelleau ont remporté leur prix Nobel en tant que Suisses en physique et en chimie, mais à une série d'autres facteurs, comme les ressources allouées à la recherche, la qualité des infrastructures du pays ou son niveau de richesse, qui influent aussi sur la consommation de chocolat. On dit donc que la consommation de chocolat est corrélée avec le nombre de prix Nobel. et le cœur de mon métier en tant qu'économiste spécialisé en économie appliquée consiste à prouver que les relations que j'observe dans le cadre de mes études sont causales. Donc pour identifier ce type de relation, on a trois éléments qui nous sont indispensables. Tout d'abord, il nous faut un contexte, idéalement avec un changement de politique ou de comportement qui nous permet de répondre à nos questions de recherche. Je vois que Jason est présent dans la salle. Si je veux savoir si les produits LVDD... ont une bonne influence sur la santé, il me faut idéalement un contexte où les gens commencent à consommer du LVDD, un minimum de recul dans le temps, et ensuite des outils statistiques qui me permettent de mesurer cet impact. Il nous faut aussi un accès aux données qui nous permettent d'exploiter le contexte identifié. Ça peut paraître assez évident comme ça, mais ce n'est pas un accès qui nous est facile en tant que chercheurs, notamment dans l'analyse de l'intégration des réfugiés, parce qu'il y a certains pays qui interdisent l'association des données qui sont... liées aux migrants avec les données qui sont liées à l'emploi. Donc c'est pourquoi la plupart de ces études en Europe sont menées dans les pays scandinaves et en Suisse. Et enfin, et là il s'agit ici plutôt de notre mission en tant que chercheur, il nous faut proposer une approche méthodologique qui est crédible et pour ça, il nous faut parfois aussi faire preuve de parma de créativité. Tu peux passer la prochaine slide, merci. Alors, là-dessus... Vous pouvez constater que, dans le cadre de nos recherches en Suisse, on s'inspire énormément de ce qui se fait en médecine. Ici, vous avez ce qu'on appelle une expérience contrôlée. L'exemple, plus précisément, est un essai technique randomisé. Comme vous le savez certainement, dans le cadre de la médecine, si on veut évaluer l'efficacité d'un nouveau traitement, On prend un certain nombre de patients qu'on va allouer aléatoirement dans deux groupes, un groupe de contrôle et un groupe de traitement. On va donner au groupe de contrôle un placebo et à l'autre groupe le traitement qui est en phase de test. Et si le nombre de patients est élevé, Ces deux groupes sont statistiquement comparables, ce qui veut dire que dans le long terme, la différence dans l'état de santé du groupe du traitement avec celui de contrôle nous permet de mesurer l'impact du médicament. Donc, que fait-on dans le cadre de notre recherche en Suisse ? Alors, il s'avère qu'en Suisse, on a un certain nombre de personnes qui sont admises et admises en tant que réfugiés. que ces personnes-là sont allouées de manière quasi-aléatoire dans un canton et que, de par des raisons statistiques, les réfugiés qui se retrouvent dans les cantons A et B deviennent comparables. Ce qui veut dire que si un réfugié dans un canton A est exposé à une politique, le réfugié qui n'est pas exposé à cette politique dans le canton B nous permet de mesurer l'impact de la politique qui est introduite. Ma présentation va se structurer autour de trois dimensions. La première qui est l'apprentissage de la langue locale, la deuxième qui est le statut de résidence et la troisième qui est l'aide sociale. Avant de me lancer dans ma revue, je voudrais quand même vous prévenir que je vais parfois discuter de délinquance ou de délit. Il ne s'agit bien évidemment pas d'établir un lien entre délinquance et réfugiés. Les données nous le montrent, l'écrasante majorité des réfugiés étaient réprochables aux yeux de la loi. mais si j'en parle aujourd'hui c'est parce que l'existence d'un lien évident entre réfugiés et délinquants est malgré tout évoqué dans certains discours et la recherche dans sa mission de contribution au débat public s'est donc attardée sur lui, même en avant des mesures qui permettent de réduire le nombre de délits chez les réfugiés. Donc tout d'abord, l'apprentissage de la langue locale. Donc, on a un premier papier qui concerne la Suisse. Alors, la première question qu'on peut se poser quand on parle de l'allocation aléatoire des réfugiés dans les différents cantons, c'est mais on a un certain nombre de personnes qui viennent d'Afrique et dans ces pays d'Afrique, le français est parfois parlé, ce qui veut dire qu'on peut se retrouver de par cette politique d'allocation avec des réfugiés. originaires d'Afrique francophone dans des cantons alémaniques. Et donc, là, la question qu'on peut se poser, mais est-ce que c'est pertinent ? Et donc, ce qu'ont fait ces chercheurs, c'est qu'ils ont exploité cet aspect-là pour voir si l'intégration des réfugiés est meilleure dans les cantons, l'intégration des réfugiés venant de pays francophones est meilleure dans les cantons romands. Et donc, là, il y a un autre élément qu'on peut souligner, c'est que Merci. Les dynamiques du travail sur les marchés du travail alémaniques ne sont peut-être pas les mêmes que sur les marchés romans. Et donc, comment fait-on pour tenir compte de ça ? Et ce que ces chercheurs ont fait, c'est qu'ils ont utilisé les réfugiés qui viennent de pays d'Afrique anglophones pour pouvoir tenir compte de ça. Ce qu'ils constatent, c'est que, alors, tout d'abord, vous avez un premier graphique où, sur l'axe horizontal, vous avez le nombre d'années depuis leur arrivée des réfugiés et, sur l'axe horizontal, leur probabilité d'emploi. Pour chacune de ces années, vous avez deux informations. En gris foncé, vous avez le taux d'emploi des francophones en Suisse romande. Et en gris clair, vous avez le contrefactuel, qui est ce taux d'emploi des francophones en Suisse romande, moins l'effet estimé de la connaissance de la langue locale. Ce qu'on peut constater déjà dans les premières années, c'est que l'écart dans le niveau d'emploi est important, mais encore plus frappant, cet écart reste très important au fil du temps. On dit dans le cadre de la recherche que cet effet est persistant. On a ici une autre étude qui a été menée au Danemark. En janvier 1999, les personnes réfugiées sont devenues éligibles à plus de 400 heures de cours de langue, donc de danois supplémentaires. Cette mesure a été accompagnée d'investissements massifs dans la qualité des cours proposés. On parle ici de formation des enseignants, d'harmonisation des cours, de mise en place de tests pour s'assurer que les gens apprennent bien le danois. Cette mesure a eu un impact. assez important sur les réfugiés parce qu'on a vu une probabilité d'emploi qui augmente de 5 à 6 points de pourcentage. Alors cet effet-là peut paraître petit, mais ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le taux d'emploi des réfugiés est relativement bas, notamment au Danemark à cette époque. On parle de taux autour de 15 à 20%, donc ces 5 à 6 points de pourcentage sont assez énormes. Et en plus de cela, cette mesure a eu pour effet d'augmenter le revenu annuel de ces réfugiés de 3 000 dollars dans le long terme. Il y a aussi des effets indirects qu'on n'a pas anticipé, que les Danois n'ont certainement pas anticipé quand ils ont mis en place cette mesure. C'est qu'on a observé une meilleure performance scolaire de la part des enfants de réfugiés. Les garçons ont notamment un plus haut taux de complétion de l'école secondaire et les filles ont même de meilleures notes. Et on voit aussi une baisse du taux de délinquance juvénile chez les enfants de réfugiés. Et si je parle de cette mesure qui touche à l'apprentissage de la langue locale, c'est particulièrement parce que c'est la mesure d'intégration avec le plus grand impact. Ensuite, nous avons le statut de résidence. Donc, lorsqu'on parle de statut de résidence, certains parmi vous doivent penser aux différents permis de résidence octroyés aux réfugiés en Suisse, notamment les permis F qui sont attribués aux personnes admises à titre provisoire et l'incertitude qui est liée à leur avenir. Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune étude. sur ce sujet en Suisse, ce qui est très dommage dans le contexte actuel parce qu'avec les nombreuses voix qui s'élèvent pour que le droit de résider en Suisse et bien d'autres soient accordés que sous condition, c'est une information qui serait hyper importante. Mais le Danemark et ses nombreux changements de politique permettent d'apporter quelques éléments de réponse à ces débats, notamment sur l'introduction d'incitation, tel que le fait de conditionner l'octroi à un réfugié le droit de résider dans un pays à la qualité de son intégration. Ici, nous avons le parcours du réfugié au Danemark jusqu'en 2002. Donc, le réfugié lambda commence par faire sa demande d'asile. Si elle a accepté, cette personne est admise à titre provisoire. Et ensuite, au bout de trois ans, si on estime que le retour de cette personne dans son pays d'origine est impossible ou que cette personne est suffisamment intégrée, elle obtient un droit de résidence permanent. Après 2002. On a eu un premier changement de politique où la procédure de la demande d'asile vers l'admission provisoire est toujours la même, sauf que le délai qui lui permettait d'obtenir la résidence permanente a été étendu de 3 ans à 7 ans. Quel était le but de cette mesure ? Évidemment, pour le Danemark, il était de rendre le pays moins attractif pour les personnes qui déposent une demande d'asile. Et ce qu'on a constaté sur l'employabilité de ces réfugiés, c'est qu'en fait, on n'a observé qu'un plus haut niveau de formation, mais pas d'effet significatif sur le taux d'emploi, le revenu ou même la probabilité qu'ils restent au Danemark sur le long terme. On a ensuite eu un deuxième changement de politique en 2007. Tu peux passer à la prochaine. Alors, là encore, de la demande d'asile à l'admission provisoire, pas de changement. Il faut toujours 7 ans pour passer à la résidence permanente. Mais cette fois, ils ont ajouté des conditions pour l'obtenir, notamment le fait d'être employé pendant 2 ans et demi, équivalent plein temps, en plus d'atteindre un niveau de Danois qui est intermédiaire. Et là, les résultats ont été visibles, en tout cas à court terme. On a vu le nombre d'heures travaillées de 30%. et pas d'effet significatif sur le niveau de langue. Par contre, sur le long terme, on n'a observé aucun effet de cette mesure. Et là, il nous faut nous poser la question de pourquoi cette mesure ? Au final, l'idée derrière était d'introduire une incitation chez les réfugiés pour trouver du travail. Et cette incitation était donc liée à ce droit de résistance permanente. Et si dans le court terme, on observe un effet, sur le long terme, coup d'épée dans l'eau. Ils ont quand même mené leur étude un peu plus loin. Ils ont pu identifier dans le cadre de leur étude des réfugiés qui avaient un haut niveau, un haut potentiel d'intégration plutôt, et ceux qui avaient un bas potentiel d'intégration. Et ce qu'ils observent, c'est que cette mesure, elle n'a pas d'effet sur l'emploi chez les personnes à haut potentiel, ce qui est prévisé parce qu'on peut estimer que ces personnes auraient, quoi qu'il arrive, trouvé un emploi, mais que leur niveau de langue s'est amélioré. Par contre, chez les bas potentiels, cette mesure était en fait... un découragement si vous voulez parce qu'ils estimaient tout simplement qu'il n'était pas possible pour eux d'atteindre les prérequis pour la résidence permanente et donc c'est chez eux qu'on observe la très grosse baisse d'heures travaillées et enfin passons à l'aide sociale donc Je vais maintenant aborder ces dernières thématiques et je vais notamment mentionner le coût que représente le système d'asile et plus particulièrement celui de l'aide sociale. J'insiste, il ne s'agit pas de remettre en question de l'aide sociale versée aux réfugiés. Cependant, comme les discussions sur son coût reviennent régulièrement dans les débats et que l'idée de baisser l'aide sociale versée aux réfugiés pour leur créer une nouvelle incitation à travailler est souvent émise, il me paraissait important de partager ça avec vous. Donc on a ici un premier cas avec le Danemark encore une fois. Donc, en 2002, le gouvernement danois a viré un petit peu à droite et a décidé de réduire de 40% le montant versé par l'aide sociale. On parle donc ici d'une baisse de l'équivalent de 6 000 dollars. Donc, encore une fois, je prends des chiffres qui peut-être vont frapper un peu plus. L'aide sociale était de 15 000 dollars et elle a été réduite à 9 000 dollars. Donc, qu'est-ce qu'on a constaté ? La hausse de la probabilité d'emploi chez les réfugiés a été de 5 points de pourcentage et le revenu a augmenté. que de 1 900 $. Pourquoi je dis que ? Parce que, comme je viens de le mentionner, la baisse de l'aide sociale était de 6 000 $. Ce qui veut dire que le fait de travailler n'a pu le permettre que de couvrir qu'un tiers de ce revenu perdu. Et à long terme, cette mesure n'a eu aucun effet. Alors, ce que ces chercheurs se sont demandé, c'est comment est-ce que ces réfugiés ont-ils fait pour nous et les debout ? Et ce qu'ils ont vu, c'est que le nombre de délits qui étaient commis par des personnes réfugiées... ont plus que doublé et que ces délits étaient principalement des vols à l'étalage qui étaient commis par des femmes. Pourquoi est-ce qu'il est important de souligner ici qu'il s'agit de femmes ? C'est tout simplement qu'il s'agit d'une population qu'on n'a pas l'habitude de voir commettre des délits et que très souvent, même dans la plupart des cas, c'est elles qui sont en charge de la majeure partie, si ce n'est toute, la gestion d'un ménage. Donc si elles ont commissé d'allier, c'est nécessairement ou quasi assurément. Parce qu'elle n'avait pas le choix. C'était des délits de subsistance, si vous voulez. Et ensuite, on a une étude similaire qui a été menée où là, on a profité des différences, des montants d'aide sociale qui sont versés aux réfugiés dans les différents cantons. Et les différences d'aide sociale, du niveau de l'aide sociale, n'a aucun impact sur la probabilité d'emploi des réfugiés. En revanche, ce qu'on constate, c'est que pour 100 francs supplémentaires chaque mois qui est versé aux réfugiés. on génère une baisse des infractions de l'ordre de 6,5% et des petits délits de 15,5%. Et par petits délits, j'entends vol, resquis, c'est-à-dire ne pas payer vos titres de transport, par exemple, le deal, et par deal, j'entends pas du deal de grand mafieux, mais du petit trafic de rue, ce qui est énorme. Et enfin, dernier point, Quand on pense à ces baisses des aides sociales, bien évidemment, de la part des gens qui mènent ces politiques, on a en tête les économies qui sont réalisées. Mais on voit qu'avec ces économies qui sont réalisées, il y a une précarité qui est renforcée et qui, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, augmente les délits de subsistance chez une population qui est déjà extrêmement vulnérable. Et en plus de ça, il y a un autre coût qu'on n'anticipe pas, mais que d'autres chercheurs ont essayé d'évaluer, c'est celui... qui est associée à cette hausse des délits. On a des chercheurs qui ont constaté que l'appareil judiciaire était extrêmement coûteux et que pour chacun de ces délits, il y a une affaire qui est menée. Et ils ont donc estimé ces coûts. Et ce qu'ils ont pu observer, c'est que ces coûts dépassent très probablement et très largement les économies qui sont réalisées avec la baisse de l'aide sociale. Donc si on analyse cette politique de baisse de l'aide sociale, Mais d'un point de vue global, en prenant absolument tout en considération, il n'est pas sûr qu'il vaille la peine de la poursuivre. Et j'arrive au bout de ma présentation. C'est ici qu'une petite revue de la littérature si certaines thématiques vous intéressent et que vous voulez aller chercher ça de votre côté. Et puis voilà. Si vous avez des questions, je les prends volontiers. Je ne sais pas s'il reste un peu de temps.

  • Speaker #0

    Là, vous vous rendez compte que ce que nous, on fait dans notre vie, ça ne sert à rien, en fait. Nous, on fait un job très bien. Il y avait une question, ouais. Je vais juste répéter la question. Donc, la question, c'est est-ce qu'on connaît le temps que ça prend de passer du statut de réfugié, demandeur requérant d'asile, à un titre provisoire ?

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans le cadre de ma recherche... Je suis intéressé que par les demandeurs d'asile qui sont arrivés jusqu'à 2018, plus ou moins. Mais jusqu'en 2019, la procédure en moyenne prenait deux ans. Donc les personnes demandaient l'asile. Et donc c'était deux ans, mais avec pas mal de variations d'une personne à l'autre. Mais en 2019, il y a eu un changement de loi qui visait à accélérer la procédure. Et depuis, elle a été sensiblement raccourcie. Mais je ne peux pas vous donner un chiffre très précis. Donc quand il y a un réfugié qui arrive en Suisse, il y a une interdiction de travailler. Alors ce que vous demandez, c'est si l'aide sociale que je traite dans les dernières slides, donc sur l'aide sociale, est-ce qu'elle concerne les personnes qui sont requérantes d'asile ou si elles se poursuivent une fois la décision obtenue de la part de la Confédération avec le permis qui vient ? Alors, ce que je n'ai peut-être pas précisé parce que je devais aller relativement vite, c'est que les personnes qui ont été étudiées dans le cadre de la dernière étude étaient des personnes admises à titre provisoire, donc des permis F. Et pour l'interdiction de travailler dans les premières années, en fait la réponse n'est plus nul, c'est les personnes avec un permis N, donc on parle ici des requérants d'asile qui ont déposé leur demande d'asile et qui sont dans l'attente d'une décision, ont le droit de travailler mais sous des conditions très strictes. Donc on a ce qui s'appelle la priorité indigène qui s'applique. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire qu'un employeur qui veut engager quelqu'un qui a fait une demande d'asile, mais qui n'a pas encore reçu de décision, doit pouvoir prouver que dans la population résidente permanente, elle ne parvient pas à engager quelqu'un. Donc théoriquement, elles ont le droit de travailler, mais restriction quand même assez importante. Donc voilà, je ne sais pas si ça répond plus ou moins à votre question.

  • Speaker #0

    Ça, c'est toujours valable, ça, maintenant ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est toujours valable.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Oui, Jason. Donc Jason demande, et si je répète les questions, c'est pour que ce soit enregistré. Donc Jason dit que c'est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que si on doit prouver qu'on n'a pas pu trouver quelqu'un dans la société pour engager quelqu'un qui est un réfugié, alors comment est-ce qu'on fait ? Et pour donner un exemple plus parlant, c'est comme le mec qui va en boîte et qui se fait toujours refoule parce qu'il ne s'est pas habitué. Comment on devient habitué si tu ne me laisses jamais rentrer ? C'est un peu ça le truc.

  • Speaker #1

    Alors cette priorité indigène que j'ai expliquée à madame, elle ne s'applique qu'aux personnes qui ont un permis N. Et ces personnes qui ont un permis N, c'est des personnes qui ont déposé une demande d'asile, mais qui ne savent pas encore si un droit de résidence va leur être attribué par la suite. Mais une fois qu'une personne reçoit sa décision et qu'elle obtient un permis F qu'elle a mentionné avant, un permis B, qui sont des permis qui permettent de s'établir en Suisse, là, elles n'ont plus de restriction à l'emploi. C'est-à-dire que si une personne veut l'engager... Il y a une mini procédure qui est à faire, mais cette personne doit annoncer aux autorités locales qu'elle va employer un ou une réfugiée. Mais cette autorité n'a pas son mot à dire dans le fait qu'elle l'engage.

  • Speaker #0

    Et là, on parle juste de la comparaison entre est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut faire ce travail, mais après, ajouter encore à ça le chômage. C'est-à-dire qu'il y a les gens d'abord, souvent maintenant, les employeurs doivent annoncer les postes au chômage. Donc, il y a plusieurs étapes avant ça. Tu vois, Jason parle de l'Ukraine, il va foutre en l'air l'épisode. C'est la prochaine étape, on mentionne Israël, c'est bon, je coupe tout. Vas-y, pose ta question, excuse. Donc Jason demande par rapport à la vague d'Ukrainiens qui sont arrivés et qui avaient donc une intégration et un accès au travail facilité. Il me semble qu'il y a même un... Tu peux répondre ou pas ? Oui, bien sûr, mais ils ont même créé... Enfin, ils ont un permis spécial, permis S.

  • Speaker #1

    C'est bien ça, ils ont un permis...

  • Speaker #0

    En gros, Jason mentionne qu'il y a eu vraiment quelque chose qui a été facilité pour les Ukrainiens qui sont arrivés en termes d'intégration, de logement, d'accès au travail. Et il y a énormément d'autres peuples qui arrivent en tant que réfugiés en Suisse et pourquoi il y a un traitement qui est différent. Alors j'ai une réponse, mais je vais laisser Daoud. Witt qui est l'expert, répondre. On a tous la réponse, je crois. Oui,

  • Speaker #1

    alors, c'est une question plus politique qu'autre chose que tu poses là, donc c'est compliqué pour moi d'y répondre. Mais je pense qu'il est important de souligner que ce permis S n'a pas été créé spécialement pour les Ukrainiens. Il existait déjà avant. D'accord ? Il l'utilisait pour qui alors ? Absolument personne jusqu'à maintenant. Et non, je dis les termes tels qu'ils sont. Ce statut existait déjà, mais avant eux, il n'avait jamais été utilisé. Et donc, la décision a été prise par le gouvernement d'attribuer ce permis S aux Ukrainiens, qui est un permis assez bizarre. C'est pas qu'il est bizarre, mais il est un peu entre le permis F, donc le permis d'admis à titre provisoire, et le permis B, c'est-à-dire que... Il donne accès au marché du travail, c'est vrai, mais le permis F le donne aussi. Je dois me faire la défense de ces permis qui sont attribués plus souvent à ces personnes auxquelles tu faisais référence avant, donc à ces gens qui sont issus d'autres pays. Il y a un autre avantage qui est assez important du permis S qu'on ne mentionne pas assez souvent, à mon avis, c'est que chez les permis F, les personnes admissibles... à titre provisoire, venant d'autres pays, il y a la possibilité d'obtenir un permis B, qui est donc le permis qui permet de s'établir de manière permanente en Suisse. Et le moyen de transformer ce permis F en permis B, c'est qu'au bout de cinq ans, cette personne est suffisamment intégrée sur le marché de l'emploi, elle ne prend pas de lait social, et c'est chaque canton qui décide pour ses réfugiés. Et donc, on peut aussi observer des variations en fonction des cantons. un petit bordel les permis S la différence qui pour moi me marque le plus encore une fois c'est celle que c'est que au bout de ces 5 ans si ces personnes ne peuvent pas retourner dans leur pays ce permis permanent leur attribuer automatiquement donc voilà mais sur les différentes nuances entre les deux permis on pourrait en parler pendant des heures et ce serait compliqué enfin c'est une décision politique je ne peux pas je voudrais pouvoir t'en dire plus mais

  • Speaker #0

    En gros, ça veut dire qu'on en discute tout à l'heure. C'est ça qu'il veut dire. Est-ce qu'il y a une dernière question ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Alors, la question, merci Akram. La question, c'est, dans la présentation, il y avait une corrélation entre la baisse de l'aide sociale et l'augmentation de la délinquance, mais aussi une augmentation des frais judiciaires. par conséquent et la question c'est qu'est-ce qu'on devrait dire aux détracteurs et c'est pour ça que tout à l'heure je vous ai mentionné que c'était intéressant d'avoir ces informations parce que souvent c'est des choses qui sont utilisées par les médias et les politiques mais que dirais-tu aux personnes qui utilisent ces informations à mauvais escient parce que Voilà, je te laisse avec ça.

  • Speaker #1

    C'est du loin pas évident de répondre à cette question, mais je vais peut-être me mouiller un peu plus qu'avant. Je pense qu'il y a un truc dont on doit se souvenir quand on parle du système d'asile, c'est qu'avant toute chose, il incarne une promesse. Et cette promesse, elle a été faite au lendemain de certaines des pires heures du siècle dernier.

  • Speaker #0

    et donc c'est notre mission que de continuer à tenir cette promesse d'accord ouais non mais cette promesse pires horreurs du siècle dernier, c'est des guerres qu'on a connues un peu partout dans le monde et de manière assez dure ici aussi. Et on a des populations qui ont été persécutées durant ces guerres. Et on a décidé de les refouler dans pas mal de pays. Presque tous les pays. Et donc, on s'est dit plus jamais. Et aujourd'hui, il faut que ça, on l'applique à tout le monde. C'est ce qui a été promis à ce moment-là. Dès le moment où quelqu'un est menacé dans son pays d'origine, on a promis à ce moment-là qu'on accueillerait cette personne. C'est aussi simple que ça. Et donc ici, on ne répond à aucune logique économique. D'accord ? Si le système d'asile existe, ce n'est pas pour servir l'économie suisse ou l'économie européenne ou l'économie américaine. C'est avant tout parce qu'on a fait cette promesse.

  • Speaker #1

    On ne respecte pas tous nos promesses. C'est vrai. Non, mais c'est ce que j'observe. Ok, très bien. Merci, Dawit. Je pense qu'on peut round up applause. Merci. Pour ceux qui veulent revoir la présentation, ce qui avait été fait à l'Université de Genève, il y a une vidéo. Donc, si vous voulez le lien, il y a environ une heure et demie de vidéo. Il y a des collègues à lui qui font une présentation qui est sur d'autres aspects, etc. Donc, voilà. Très bien. Alors, on va complètement changer de sujet. On va rester là-dessus. sinon on va plomber l'ambiance alors là je vais gentiment passer à la partie où vous pouvez activement venir vous asseoir à côté de moi faut pas faire les timides pour ceux qui ont écouté des épisodes évidemment il y a Moussa qui est là à côté de moi et qui a participé ça s'est toujours bien passé donc vous inquiétez pas, je suis pas là pour vous piéger je vois que Karim il s'en est allé, je sais pas où il est Il va revenir. Alors moi, j'ai une question à vous poser. Enfin, c'est une question que je me suis posée, c'est que souvent en Suisse, et là, on va passer sur un aspect plutôt culturel, artistique. On entend souvent, il n'y a rien qui se passe, que la scène est morte, qu'il n'y a pas assez d'événements artistiques, etc. Pourtant, beaucoup de choses se passent. Et quand on va à Paris, par exemple, on s'arrête devant des affiches. théatrales, et puis on se dit « Ah, mais pourquoi j'irais pas au théâtre ? » Et il y a des talks qui se font, et les gens se disent « Pourquoi pas ? » Par contre, quand ça se passe ici, j'ai l'impression qu'on est un peu plus répractaires, un peu moins curieux, un peu moins engagés. Alors ça n'engage pas tout le monde, évidemment. Vous êtes peut-être le contraire de ce que je viens de mentionner, parce que vous êtes là aujourd'hui. mais je crois qu'on a tous ce... cette impression-là. Alors oui, on a tous la culture du festival, etc. Et on va régulièrement tous à des festivals. Mais au-delà de ça, qui c'est ici qui va régulièrement à des vernissages, à des événements culturels dans des musées, à Neuchâtel, on a le NIF. Qui c'est ici qui est allé voir un film au NIF ? Trois personnes, quatre, cinq si je me compte. Mais qui c'est qui va vraiment à des événements cinématographiques ? C'est l'exemple aujourd'hui. Vous, vous êtes là, mais ce n'est pas forcément des événements qui parlent aux personnes. Par contre, comme j'ai dit, si ça se passait à Londres, à Paris, à... Amsterdam, ils se seraient peut-être motivés à le faire. Karim, je t'appelle à la barre comme ça. Oui, évidemment. Afro, je t'avais prévenu. Alors, je te piège un peu. Karim, pour information, évidemment, c'est la personne qui gère ce bar. Mais c'est quelqu'un avec qui on a organisé... Une cinquantaine d'événements, je pense, avec Cotton Musique. C'est quelqu'un qui a aussi travaillé énormément dans la musique, l'événementiel, je vais dire, en étant, je peux dire, tourneur. C'est juste, Karim ? C'est juste. Très bien. Et qui a organisé un grand nombre de festivals également. Vous avez peut-être entendu parler du Beat Festival. Et qui garde un pied là-dedans. Donc Karim, toi qui organise et tu as organisé même des concerts régulièrement à la Casa Choc, juste avant que je pose des questions un peu plus précises, est-ce que par exemple tu sens ou tu as senti la difficulté à par exemple attirer du monde, à découvrir un artiste ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle de découverte, c'est pas du tout la même chose qu'un artiste confirmé pour lequel on va se déplacer parce qu'on connaît effectivement sa discographie. On utilise souvent cette expression de donner de la force, que ce soit sur les réseaux ou effectivement sur des événements, etc. J'ai l'impression effectivement que sur le territoire suisse, c'est quelque chose qui est beaucoup moins présent que ce qu'on voit. qu'on retrouve en France finalement. Et comme s'il y avait moins de fierté ou l'envie de donner justement de la force à son entourage et parce qu'on ne valide peut-être pas les projets faits par ses proches. ses amis etc. Et du coup on est plus sur la réserve peut-être que ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Jusqu'à ce que ça marche ?

  • Speaker #2

    Jusqu'à ce que ça marche et c'est vrai. C'est bien triste parce qu'au final pour que ça marche, effectivement la première pierre à l'édifice elle est clairement donnée par l'entourage direct de ces personnes et malheureusement effectivement c'est extrêmement complexe. pour ces artistes et de retrouver cette force. Et je pense qu'il y a deux, trois personnes ici présentes dans la salle qui peuvent mieux en parler que moi, qui sont eux-mêmes artistes en l'occurrence. Ils vivent ça au quotidien parce qu'ils engagent beaucoup. beaucoup de temps dans leur passion. Ils ont envie de transformer cette passion peut-être en profession. Et lorsqu'il s'agit justement de faire cette conversion, puis qu'ils commencent à taper à quelques portes et à lever la tête et regarder un peu dans l'entourage, tout d'un coup, j'utilise souvent cette expression, mais ça parle chinois, ça n'a même pas de réponse. Et voilà, ça se mouille effectivement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu m'as fait une très belle passe-dé là.

  • Speaker #2

    T'as vu ça ? C'est parce que j'ai probablement envie de quitter la base.

  • Speaker #1

    Thiems, t'es ok de nous dire deux, trois mots ? Allez, viens.

  • Speaker #2

    Il a plus l'habitude que moi du micro.

  • Speaker #1

    Donc là, vous avez Mathieu, Thiems, Thiema. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez aller streamer. ses musiques sur Spotify. Thiumz qui fait du R'n'B, quelques influences afro quand même, et qui est artiste. Alors Thiumz, on a parlé tout à l'heure de donner la force. Est-ce que... L'énergie que tu mets dans ta musique, enfin non, pardon, je reprends. Les attentes que tu as des gens autour de toi quand tu as commencé la musique et maintenant, est-ce que ça a varié ? Est-ce que ça a changé ? Parce que... chercher de la force, c'est très dur, c'est très frustrant et ça peut décevoir. Est-ce que toi, tes attentes par rapport aux gens de ta ville, de ton entourage ont changé avec les années ?

  • Speaker #3

    Franchement, après, j'avais des attentes pour... par rapport à mon entourage, j'aurais pas commencé la musique. C'est vrai. Donc j'ai aucune attente par rapport aux gens autour de moi, je vais juste tout droit et puis personne n'est professeur chez soi dans un premier temps. Donc c'est comme tu l'as dit avant, faut attendre qu'il y ait la lumière sur toi de la part d'étrangers pour qu'on te donne une crédibilité en fait. Donc ça a jamais été dans mon viseur le fait d'être validé autour de moi. Je fais juste ce que j'aime, je fais là cette chose, c'est ce que je star pour moi déjà à la base. Je veux juste essayer de parler à un maximum de personnes avec des créations qui me sont propres. Les choses, si elles sont qualitatives, elles se font toutes seules, normalement. Je suis dans cet état d'esprit-là, plutôt que de dire « t'as pas reposté, t'as pas fait ça, je veux pas qu'on allait commander quoi que ce soit. » Si c'est bon, ce sera reposté automatiquement. Si c'est pas bon, tu changes de secte.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais on connaît tous le mec qui t'envoie son nouveau son en DM et il te demande de repost. Ah, frérot.

  • Speaker #3

    J'ai jamais fait ça.

  • Speaker #1

    Non, je ne t'ai pas... C'est vrai, pardon. Tu ne l'as jamais fait, mais c'est vrai qu'on connaît tous cette personne qui le fait. C'est gênant. Souvent, on n'aime pas le son en plus. Non, c'est vrai. Mais est-ce qu'on peut l'en vouloir ? C'est une vraie question, ça. Est-ce qu'on peut lui en vouloir ? En vrai, il y a une expression en anglais, you miss every shot you don't take. Donc, si tu n'essayes pas, Qui c'est qui va te le reprocher ? Est-ce que toi par rapport à la scène locale, maintenant, enfin depuis que tu es dans la musique, est-ce que même toi tu as changé ton habitude ? Est-ce que tu vas, est-ce que tu essaies d'être plus curieux, de donner de la force ?

  • Speaker #3

    ou pas parce que donne de la force principalement à ce qui me parle ouais donc je donne pas beaucoup de force je suis sincère au moins je vais pas tout faire les trucs en démarche de peut-être obtenir une force en retour un moment ou un autre quand j'en aurai besoin Je préfère vraiment privilégier les coups de cœur et me concentrer sur moi avant tout. Je donne de la force à qui le mérite. En l'occurrence, ton événement, je l'ai fait. Ça n'a pas été forcément proche de moi par rapport au fait que ce n'est pas de la musique. Mais ce n'est pas très loin parce que tu essaies de mettre en avant des artistes locaux de nos vies de tous les jours. C'est hyper louable. Pour moi, comme ça me parle, ce n'est pas compliqué de faire deux clics avec son pouce.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il a tout dit. Merci Thium. Attends, mais peut-être, c'est vrai, parle-nous de ton dernier projet rapidement, comme ça je passe quand même la petite promo. C'est gentil déjà,

  • Speaker #3

    oui, dernier projet que j'ai sorti en décembre dernier, ça s'appelle Vision, on peut le retrouver un petit peu partout, pour les curieux ce sera un plaisir de vous avoir comme nouveaux auditeurs, même si c'est éphémère. Et puis il y a quelque chose qui va arriver le mois prochain, donc merci pour la promo.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. Merci à toi. Allez, tchuss. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent venir monter ? Riza, viens t'asseoir. Riza qui est là pour filmer si jamais. Et Riza qui a aussi, avec son équipe, vous avez secoué un petit peu sur TikTok.

  • Speaker #4

    C'est intéressant de savoir ce que toi t'en penses. Comment tu décris ce qu'on a fait ? Comment tu pourrais le décrire ? Là, il y a des gens qui ne connaissent pas ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Ouais, alors Risa, avec une équipe qui est de différentes parties de la Suisse, je dirais, a créé le parc. C'est des lives sur TikTok où ils parlent de musique, principalement d'artistes suisses, et qui couvrent aussi certaines parties de ce qui se passe en France. Aux Etats-Unis, ils ont même aussi couvert deux, trois fois des sujets d'actualité. Si je ne me trompe pas, c'est bien décrit là ? Oui. Ok, très bien. Alors, qu'est-ce que j'ai pensé du parc ? Alors déjà, premièrement... Moi, je peux être très sévère des fois. J'ai trouvé que c'était une très bonne initiative de venir et de parler d'artistes et de ne pas parler chinois. De mentionner les personnes qui font des choses bien, des artistes qui passent les frontières. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret. Quand on voit Tyrone Quiddance... et ce que mairo font en ce moment en france il est temps d'être fier des gens qui partent d'ici il ya énormément d'autres artistes qui ont été mentionnés moi j'ai eu plaisir à suivre quelques live je trouvais que alors Est-ce que je peux dire qu'on n'a pas de médias en Suisse ? Je ne sais pas. Je ne vais pas commencer à dire Tataki ou nanani, nanana. Il y en a qui essayent. Il y en a pas assez, je pense, qui sont centrés sur l'aspect rap et hip-hop. Même moi, je veux dire, certaines fois, je le mentionne, des fois, je ne le fais pas. Et du coup, j'étais très content de voir... certaines choses qui étaient évoquées notamment vous avez démarré au moment où Mairo sortait son album donc moi c'était très bien pour que je puisse observer et voir ce qu'il se disait mais Je pense qu'il faudrait un peu plus de structure et un peu plus de régularité. C'est-à-dire qu'on traite deux sujets, par exemple, souvent, et peut-être aussi mieux gérer les temps de parole, etc. Mais en tout cas, moi, ça me divertit. Et quand je viens sur TikTok, j'ai envie d'être diverti. Que ce soit un sujet profond ou que ce soit un sujet qu'on parle de la dernière tenue ou d'un tel ou de Kanye West ou de sa femme, je m'en fous, mais j'ai envie d'être diverti. Et là, j'étais diverti, ouais.

  • Speaker #4

    Juste pour reprendre un petit peu, donc en fait le parc c'est un peu comme une discussion de bar entre potes qui se passe sur TikTok et en fait on traite de ce qui est généralement des actualités du divertissement suisse, principalement de la musique. On rebondit des fois aussi sur, je peux le monter un peu, le tiré vers le bas. Ouais. Aussi, sur ce qui se fait... principalement du côté de la France et aussi aux Etats-Unis. Et la particularité, c'est qu'on estime être assez cru et être assez sincère dans nos avis. Parce qu'au final, dans toutes les structures, tous les médias, c'est ce qu'on a eu comme sentiment. Langue de bois. Voilà, c'est du copinage et puis les avis ne sont pas forcément sincères. Sincère et nous... Et nous, justement, vu que dans ce groupe-là, on a autant des artistes que des personnes qui ont côtoyé aussi l'envers du décor, on arrive à dire certaines choses et on se donne cette liberté de, pas de critiquer, mais de donner un avis et que ce soit dirigé de manière assez constructive. Et du coup, on a remarqué qu'il y a beaucoup de gens qui avaient besoin de ça en Suisse, qui trouvaient qu'il y avait besoin de cette... cette franchise et du coup, on fait des lives peut-être deux à trois fois par mois où on parle des actus quand il y en a et voilà. Et après, malheureusement, vu qu'on n'est pas tous en Suisse... On a des fois des problèmes d'organisation, comme tu le relevais tout à l'heure. Et du coup, avec le temps, on va essayer de structurer un peu tout ça et puis de ramener quelque chose de plus qualitatif.

  • Speaker #1

    Superbe. En tout cas, je vous souhaite de continuer, d'être plus régulier et de parler de Thium's. Voilà. C'est comme ça, c'est placé, t'as vu ?

  • Speaker #4

    Il ne fait pas du rap.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas que du rap, c'est bon. Tyrone, c'est du rap ?

  • Speaker #4

    Non, t'as raison.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #4

    Mais mis à part ça, tu disais, tu posais la question du fait que pourquoi on n'était pas forcément intéressé à aller dans des musées ou autre. C'était ça de base.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça aussi. Il y avait cette partie aussi.

  • Speaker #4

    Et nous aussi. c'est un peu des choses dans le parc qu'on traite on se dit voilà t'as parlé de la force avec pardon et en fait c'est aussi par rapport à l'intérêt parce qu'il y a un truc que t'as relevé c'est que tu donnes la force à ce qui te plaît. Donc, est-ce qu'à quelque part, ici en Suisse, on n'est pas plutôt nombriliste, égoïste par rapport à ce qui nous intéresse ? Et on n'est pas dans une démarche collective de faire évoluer la culture du pays, par exemple.

  • Speaker #1

    Là, on peut aller beaucoup plus loin. Est-ce que la culture artistique du pays est vraiment présente. Est-ce que... Je sais pas. J'ai vu une statistique intéressante. C'est qu'en Suisse, des 15 à 30 ans, 70% des Suisses consomment des activités culturelles, événements culturels. Et en France, le pourcentage est à 88%. Donc, ce qui est énorme comme différence, et encore plus quand on voit la différence de population. Donc, est-ce qu'il y a aussi même peut-être quelque chose dans la culture suisse, où on ne laisse pas assez de place à l'art ? Moi, je n'ai pas vraiment l'impression qu'on avait énormément de spectacles en fin d'année, où on pouvait se représenter. Je n'ai pas l'impression que... Enfin, je ne sais pas vous, mais en tout cas, moi, le souvenir que j'ai à l'école, c'est que les trucs qu'on allait voir les événements artistiques qu'on allait voir, souvent, soit c'était une représentation de, comment il s'appelle, honoré de Balzac, et je m'endors après cinq minutes, mais je n'ai pas l'impression qu'on nous a emmené dans des choses qui nous parlaient aussi. Je pense que là, il y a aussi un souci.

  • Speaker #4

    Il faut forcément que ça te parle. quand tu es jeune, quand tu es à l'école, vu que tu découvres, il ne faut pas forcément que ça te parle.

  • Speaker #1

    Mon ami, un petit peu quand même. Je ne dis pas que quand je suis à l'école, j'ai envie d'aller voir Damso. Mais... J'ai envie que certaines fois, en tout cas, la performance artistique, elle soit un peu transgénérationnelle. Je pense qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau-là. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #4

    Je vois ce que tu veux dire, mais vous, vous en pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Oui, Jay. Attends, tu crois ? Viens là. Parce que sinon, je dois répéter ta question à chaque fois. Tu peux venir à ma place.

  • Speaker #5

    C'est intimide. Je pense qu'il y a aussi une question de contexte, dans le sens où, quand tu vas en vacances... Tu vas à l'étranger, tu vas en vacances, donc tu as un temps qui est à ta disposition, qui est différent quand tu es sur ton territoire autochtone. Et par conséquent, quand tu es dans un train-train, métro, boulot, dodo, ça requiert un effort supplémentaire que de se renseigner, que d'être alerte sur ce qui se passe, même si c'est à côté de chez toi. Et qu'on a peut-être tendance à ne pas forcément faire, à part si on y est soumis de façon involontaire. Une publicité qui passe sur les réseaux, ou un pote qui te dit... il y a le nouveau EP de Thumes qui sort, viens on va au vernissage, ou il y a un truc qui se passe au Barthes, ainsi de suite, on y va. Donc du coup, quand c'est facile à faire, ok, on peut y aller, et puis là on a l'opportunité d'eux, mais quand on est en vacances, on va aussi déjà se renseigner sur, ok, là j'arrive à Paris, ça coïncide avec un événement, ça coïncide avec un truc, et je pense qu'il y a ça qui est à prendre en considération dans la question que tu posais initialement.

  • Speaker #1

    Très juste. C'est vrai, Karim mentionne qu'en France, ils travaillent un peu moins qu'en Suisse, 7 heures de moins par jour. Par jour, c'est ça ? Et ça, c'est pour qui ? Non, c'est vrai, ils travaillent moins, mais ils ont peut-être aussi moins de moyens, je ne sais pas. Donc à voir, mais c'est vrai que j'ai l'impression, en tout cas, même moi, je ne suis pas là pour faire... donneur de leçons. Même moi, quand je suis à Paris, je ne vais plus volontiers à un vernissage, je ne vais plus volontiers à une expo, etc. Mais je pense quand même que ça mérite une réflexion de est-ce qu'il ne faudrait pas un peu plus d'expos qui nous parlent ? Je vois que... J'arrive tout de suite. Mais c'était... J'étais à Paris il n'y a pas longtemps... Non, bon, je ne vais pas utiliser l'exemple américain, parce que ça n'a rien à voir, mais je vais quand même l'utiliser. À New York, quand j'étais à Brooklyn, il y avait un musée entier pour Jay-Z, où ils ont fait quelque chose de complet sur sa carrière. Alors, je sais qu'on parle de choses qui sont totalement différentes parce qu'il est de Brooklyn, parce qu'il est aux Etats-Unis, etc. mais en France je suis allé, je sais plus c'était quoi le nom de l'expo mais qui relatait pas mal de choses autour du hip-hop et j'ai l'impression que j'en vois pas assez ici. Je sais qu'à Genève, il se trame quelque chose autour de quelque chose qui s'appelle la maison du hip-hop, si je ne me trompe pas. Mais je trouve que faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi... Attends, je termine. Faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi peut-être s'approcher de la nouvelle culture pop. La nouvelle culture pop, elle n'est pas autour que de l'art. Il y a je ne sais pas combien de temps, il faudrait aussi peut-être intégrer des choses qui sont plus liées au hip-hop. Alors, il y a plusieurs personnes qui ont levé la main, mais totalement. C'était quand ? Il y a trois semaines, je suis allé à une expo photo, chose que je fais très rarement, dans un centre culturel. Attends, je ne vais pas me tromper. Il s'appelle iLab, c'est un centre culturel africain d'art contemporain à Genève, géré par deux femmes que je ne connaissais pas. Donc il y a des choses qui se font, mais je pense que de manière générale, on doit ouvrir les yeux. Il y a d'autres personnes qui avaient levé la main ? Excusez-moi. Oui, toi, Arisa. Ah.

  • Speaker #4

    sur un label suisse, de musique suisse, et c'était un truc super intéressant.

  • Speaker #1

    C'était quel label ?

  • Speaker #4

    Cobra.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #4

    Cobra Records ou je sais pas, quelque chose comme ça. Mais le problème aussi, c'est que la communication par rapport à cette expo, comment elle s'est faite ? Elle s'est faite plus de bouche à oreille que... des affiches ou autre. Au final, on n'est pas forcément tenu au courant de ce genre d'expo. Toi, ce que tu disais, tu allais visiter, tu l'as su comment ? Du bouche à oreille ou tu as eu un flyer ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais simplement en train de boire un verre.

  • Speaker #4

    aux eaux vives et j'ai une amie qui est passée elle m'a dit ouais il y a ce truc je suis allé sinon j'aurais pas su ouais donc après il y a peut-être un problème aussi par rapport à ça ouais totalement la communication des événements parce que des événements il y en a des centres comme tu viens de dire quand on en parlait le jour je t'ai dit ah bah moi j'en avais eu une autre à telle période je sais pas si tu te souviens il y a des événements mais la communication par rapport à ces événements peut-être qu'elle est bancale.

  • Speaker #1

    D'où l'importance d'avoir des vrais médias qui relaient des choses. C'est vrai. C'est vrai. Merci, Riza. Attends, viens t'asseoir là. Ouais, c'est mieux. Alors, il faut savoir que Ellie est suisse, mais elle vit à Rotterdam, donc elle va peut-être nous apporter un aspect différent.

  • Speaker #6

    Désolée, je mesure 1m50, donc voilà. J'avoue que moi, avant, lorsque je vivais en Suisse, je faisais partie de ces gens qui... Je ne donnais pas forcément de la force aux artistes. Je ne cherchais pas s'il y avait des événements. Je n'étais pas vraiment intéressée. Pourtant, j'ai toujours été dans le milieu artiste, dans ses avants et tout. Mais maintenant que je vis à Rotterdam, je remarque en fait la force que les artistes donnent aux autres. Donc, moi je suis dans le monde de la musique. J'entends qu'il y a un ami d'un ami qui fait quelque chose, une exposition, une pièce, whatever. en fait je remarque que tout le monde se déplace et tout le monde va donner de la force, peu importe si on connaît ou pas. Et ça c'est vraiment quelque chose d'ancré. En tout cas là-bas à Rotterdam, si vous montez quelque chose, il y aura du monde qui va venir et qui va vous soutenir. Et c'est vrai qu'en Suisse, je ne vois pas ça.

  • Speaker #1

    Ou alors moins, plutôt.

  • Speaker #6

    Moins.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne observation. Alors, je n'ai pas du tout de solution à tout ça, il faut que vous le sachiez. Mais je pense que c'est des bonnes réflexions, c'est des bonnes choses qu'il faut aussi cultiver. Là, vous êtes là. La majorité des personnes, vous êtes venues me donner de la force, principalement. Donc, je pense qu'il faut essayer de cultiver ces choses, cultiver ces choses autour de nous. J'espère que la prochaine fois que je ferai un événement, il y aura un maximum de monde qui viendra et surtout des gens que je ne connais pas. Mais je pense que c'est des choses qu'il faut cultiver de manière générale et se rendre peut-être un peu plus à des choses, à des événements où on ne connaît pas forcément. Les choses, ouais. Amber, tu voulais dire quelque chose ? Tu prends ton téléphone, t'as des notes ? Elle a fait des notes en plus pour de vrai ! Pourquoi ?

  • Speaker #7

    J'ai essayé de ne pas vous embêter longtemps. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #1

    Tu veux ta soeur ou pas ?

  • Speaker #7

    Ouais, ouais, j'aime ma soeur. C'est un sujet hyper intéressant en fait, la culture en Suisse. Je pense que c'est déjà un problème, enfin, si on peut appeler ça un problème, de culture justement. On est dans un pays qui est connu pour être très pudique. On respecte la qualité en Suisse, donc on ne va pas forcément soutenir quelque chose pour lequel on n'est pas forcément convaincu de la qualité et du succès. On attend vraiment de voir que quelque chose décolle avant de le soutenir. Et c'est en fait à ce niveau-là que je trouve qu'il faut qu'il y ait un switch, où on fasse plus confiance aux artistes et aux personnes qui osent, parce qu'on n'est pas un pays qui ose, on est un pays qui est très timide. Pour montrer que ce soit dans l'art par exemple, il y a aussi tout ce côté où on ne donne pas forcément les possibilités, que ce soit financières ou de moyens tout simplement, de donner la place aux artistes de s'exprimer. Parce qu'on est un pays qui est axé sur la productivité, on travaille énormément comme on l'a évoqué avant, on n'a pas forcément le temps. Pour les loisirs, pour tout ce qui est artistique, qui ne va pas forcément tout de suite amener concrètement du revenu et de l'argent à la Suisse. Comme on l'a vu, on travaille plus de 40 heures par semaine pour la plupart. Donc c'est sûr que déjà, si on part de ces bases-là, ça ne donne pas beaucoup de place à la créativité et à l'art. Mais avec les jeunes générations qu'il y a aujourd'hui, maintenant qui commencent à arriver, les réseaux sociaux, les gens qui osent de plus en plus faire des choses, des métiers moins conventionnels et plus peut-être artistiques, on arrive à voir un petit peu la différence. On arrive à voir aussi le talent qu'on a en Suisse. Même les jeunes entreprises qui ne sont pas forcément dans l'art, je pense à la volonté du dé par exemple, ils communiquent un certain message. par ce qu'ils commercialisent et c'est aussi quelque chose qu'on trouve important. J'ai l'impression en Suisse, s'attacher à un concept, un message, quelque chose qu'on communique et dans lequel on peut se retrouver. Et c'est là où on va commencer à apporter de l'importance aux choses et à les soutenir d'autant plus si on se reconnaît dedans. Donc je pense que pour un pays comme nous... ou en a-t-on vraiment de la qualité ? Il faut se concentrer sur ce qu'on nous fait ressentir dans ce qu'on nous propose au niveau artistique ou autre. Et là, vu qu'on ne peut pas donner de la force aveuglément à quelque chose qu'on ne croit pas, comme par exemple dans d'autres pays européens, eh bien...

  • Speaker #0

    Il faut qu'on s'intéresse d'autant plus aux choses qu'on nous propose pour leur donner de la force. Et c'est comme ça qu'on va réussir, je pense, à émanciper un petit peu plus ce côté art qu'on a et en le rendant beaucoup plus accessible à une plus grande communauté que juste à une communauté privilégiée. C'est en fait la communauté privilégiée qui a accès le plus à l'art, parce que l'art, ça coûte de l'argent même d'aller voir des expositions. c'est pour une pour une population un petit peu plus aisée, et donc pas forcément accessible à toute la communauté suisse, et encore moins aux jeunes qui sont souvent en précarité, aux jeunes étudiants, donc qui ne peuvent pas encore, déjà qui doivent s'acheter à manger, ils ne peuvent pas encore aller voir des expos, et ça c'est dommage en fait. Parce que c'est comme ça qu'on cultive la culture. Et c'est comme ça qu'on va réussir à toucher de plus en plus de monde et à faire qu'on arrive à s'émanciper au niveau de la culture en Suisse. Désolée, je suis allée un peu dans tous les sens, mais j'espère que vous avez compris le message.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Karim, on a quelques minutes, mais tu peux ouvrir. Cinq minutes, j'ai. Non, mais sinon, si. Sûr ? Ok, très bien. On va boucler. Après, au pire, ça peut être ouvert. Et puis voilà, je m'adapterai. On arrive à la fin de l'épisode, mais je ne sais pas si vous avez des questions générales, de manière générale, sur le podcast, etc. Je vais en prendre une ou deux. Et comme ça, après, on va pouvoir boucler, que ce soit sur cet épisode ou quoi que ce soit. OK, j'arrive tout de suite. Et si, après, il y a des gens qui veulent venir voir comment ça fonctionne, etc., je vous montre bien sûr volontiers. Et une fois encore, merci Karim pour la flexibilité. Ouais, Akram, je t'écoute. Alors pour les auditeurs à Crame de Molday, si j'ai passé un bon moment, si je suis content du rendu, parce que le temps apparemment est passé très vite. Alors je suis très content, je suis très content. C'était un peu un parti pris de faire une préface où il y avait une présentation de quelqu'un d'autre. Mais je pense que j'ai l'impression en tout cas que ça a parlé à la plus grande majorité des personnes ici. pour moi c'est passé hyper vite, je suis hyper content je suis très content de voir les gens qui sont là, je suis très content de faire ça ici, je trouve que le setup il est méga carré et oui ça va se faire encore une fois, ça va se faire sûrement aussi à Lausanne et à Genève mais on va dire que c'était ici que ça devait commencer est-ce que ça va se refaire ici ? J'espère, on verra et voilà je suis très très très content Merci, merci beaucoup. C'est bon ? Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Très bien. Alors, je vais faire la conclusion comme d'habitude. Alors, je remercie toutes les personnes qui sont ici. Je remercie le BART, encore une fois. Merci à tous d'être venus. Pour les auditrices et les auditeurs qui sont encore là. Comme d'hab, je vous rappelle, les 5 étoiles sur Spotify, la section sondage sur Spotify, Deezer, Apple Music. N'hésitez pas, c'est gratuit et ça donne de la force et ça favorise les algorithmes, chose qu'on ne maîtrise pas et on galère tous avec. Je crois qu'il y a quelques créateurs de contenu ici, donc vous savez ô combien c'est compliqué. Et on s'attrape au prochain épisode. Merci à tous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté, bye bye !

Description

Bienvenue dans cet épisode spécial du Dedicated Podcast, enregistré en live à Neuchâtel à la Brasserie B'art.

Au programme :

  • Une présentation passionnante de Dawit, doctorant en sciences économiques à l’Université de Genève, sur l’intégration des réfugiés et le marché du travail en Suisse.

  • Un échange sincère et sans langue de bois autour de la place de la culture et de l’art en Suisse, avec les interventions de plusieurs invités : Karim, Tieums, Djeson, Riza, Amber et Eli.

Un grand merci à toutes les personnes présentes, et à ceux qui soutiennent le podcast au quotidien.

➡ Pense à mettre 5 étoiles sur Spotify & Apple Podcasts, ça aide énormément.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcast ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out. What's up,

  • Speaker #1

    y'all ?

  • Speaker #0

    You're tuning in to the Dedicated Podcast. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et pour une fois je peux dire que j'espère que vous allez bien avec un public. Donc on est à Neuchâtel à la Brasserie Barthes et on a un joli public qui est venu pour faire un épisode en live. Donc c'est la première fois que je fais un épisode en live. Donc déjà merci à tout le public, vous pouvez faire quelques applaudissements. Voilà, magnifique, superbe. Alors, avant de démarrer, évidemment... Merci à tous d'être venus. Merci à l'équipe de la Brasserie Barthes. Merci à Karim et Marc qui sont là. N'hésitez pas à vous abreuver. Je vous ai déjà donné quelques explications en off concernant le bruit. Donc, on est au carré à ce niveau-là. Merci à toutes les personnes qui m'ont aidé aussi pour cet événement. Et on va tout de suite démarrer. Donc, ça va se passer en plusieurs étapes. Alors, il y aura une première étape. une sorte de préface comme les préfaces d'un livre qui n'est pas forcément lié à la suite, mais ça je vais vous l'expliquer en deuxième. Et la deuxième étape, on va évoquer un voire deux sujets, et c'est là que je vous inviterai à participer, c'est-à-dire que là, comme vous voyez, il y a un deuxième micro. Donc il ne faut pas faire les timides, si vous voulez venir participer, venez vous asseoir, et on va discuter un petit peu, ça peut être une personne, deux personnes. Si vous avez des questions, comme en classe, n'hésitez pas à lever la main. et on essaiera de répondre à votre question, peut-être qu'on attendra la fin. Et voilà, comme je vous ai déjà dit, merci à Annick de Koums Cookies qui nous a mis à disposition des cookies qui sont succulents. Et voilà, on va passer à la première étape que je n'ai pas encore expliquée. Alors, je vais vous expliquer comment cette idée m'est venue. Donc il y a 3-4 semaines, environ 3 semaines, je suis allé à une conférence à l'Université de Genève. Il y avait environ 400 personnes, si je ne me trompe pas. Et ça parlait d'un sujet. Alors, la personne qui va faire la présentation va me corriger. Mais ça mettait en lien l'intégration des étrangers en lien avec le marché du travail. Et j'ai vu à ce moment-là et entendu des informations très importantes et très intéressantes. qui sont souvent utilisés par les politiques et les médias. Et quand je rentrais, je me disais, mais en fait, on devrait tous savoir ce genre de choses, on devrait tous être informés, parce que souvent, ces informations, elles sont utilisées et on n'a pas vraiment la connaissance. Donc pour l'instant, ça vous paraît très flou, mais la personne va venir. Cette présentation, elle a été faite par mon frère, Dawit, qui est juste là. et qui va venir la présenter ici également. Et il va vous parler de différentes choses, mais une fois encore, je pense que, comme je l'ai dit auparavant, ça concerne l'intégration des étrangers, les réfugiés et le marché du travail. Alors, loin de moi, l'envie de vous influencer sur vos choix politiques, etc. Mais je pense que c'est des informations qui sont très intéressantes. Donc, Dawit, je te laisse venir. Et peut-être qu'avant que tu démarres, tu peux venir là. Très bien. Alors moi, je vais mettre sa présentation, mais David, peut-être, est-ce que tu peux déjà expliquer ce que tu fais comme doctorat et sur quel sujet la thèse de ton doctorat est ?

  • Speaker #1

    Je suis doctorant en sciences économiques à l'Université de Genève et ma recherche porte sur deux sujets. Le premier est l'impact du vote par correspondance sur la participation en votation. Et le deuxième sujet est donc comme l'a expliqué Abby. l'intégration des réfugiés sur le marché du travail.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais me mettre sur le côté. Lui, il va faire sa présentation. Si vous avez des questions, vous pouvez lever votre main. Moi, je vous répéterai votre question au micro pour que tout le monde l'entende lorsque ce sera diffusé. Et sinon, on prendra un peu le temps à la fin aussi si vous voulez poser quelques questions.

  • Speaker #1

    Alors, comme vous le savez, il y a quelques épisodes du podcast qui ont traité des sujets touchant de près ou de loin à l'immigration. Donc, c'est une thématique sur laquelle je travaille, comme je viens de l'expliquer. Et je présente parfois au grand public. dans des conférences et donc Abby qui a participé à la dernière m'a proposé de venir partager avec vous son contenu. Donc je vais vous proposer une petite revue de la littérature scientifique couvrant l'intégration des réfugiés sur le marché du travail et plus particulièrement les diverses politiques d'intégration qui ont été mises en place en Suisse et au Danemark qui est un pays dans lequel pas mal de recherches sont effectuées aussi sur cette thématique. Et bien sûr je vais faire un effort pour vulgariser au maximum le sujet. Donc, il m'est bien évidemment impossible d'entrer dans le détail des études que j'ai sélectionnées pour cette revue, ou sur les méthodes qui ont été employées pour réévaluer les politiques d'intégration. Cependant, je crois qu'il est important de vous souligner à quel point cet exercice est délicat, et de vous introduire brièvement à la stratégie qui est adoptée pour étudier l'intégration des réfugiés dans le contexte suisse. Donc, pour cela, il nous est d'abord crucial de distinguer corrélation et causalité. Donc, sur le graphique... A votre gauche, vous trouverez sur l'axe horizontal la consommation de chocolat par habitant chaque année d'un pays. Et à la verticale, le nombre de prix Nobel qui a été attribué aux ressortissants de ce même pays. C'est-à-dire que plus un pays se situe à la droite du graphique, et plus la consommation de chocolat de ses habitants est élevée. Et plus il est haut, et plus il compte de prix Nobel. donc quand on voit ce graphique la relation entre la consommation de chocolat et le nombre de prix Nobel est assez flagrante plus on mange de chocolat dans un pays et plus on y trouve de prix Nobel donc malheureusement pour les addicts au chocolat qui sont présents dans la salle et je crois que que je peux vous reconnaître avec la lumière qui brille dans vos yeux, ça ne veut pas dire que vous avez une meilleure chance de gagner un prix Nobel. Donc ce n'est évidemment pas grâce aux vertus du chocolat que Jacques Dubochet, Michel Maillot ou Didier Quelleau ont remporté leur prix Nobel en tant que Suisses en physique et en chimie, mais à une série d'autres facteurs, comme les ressources allouées à la recherche, la qualité des infrastructures du pays ou son niveau de richesse, qui influent aussi sur la consommation de chocolat. On dit donc que la consommation de chocolat est corrélée avec le nombre de prix Nobel. et le cœur de mon métier en tant qu'économiste spécialisé en économie appliquée consiste à prouver que les relations que j'observe dans le cadre de mes études sont causales. Donc pour identifier ce type de relation, on a trois éléments qui nous sont indispensables. Tout d'abord, il nous faut un contexte, idéalement avec un changement de politique ou de comportement qui nous permet de répondre à nos questions de recherche. Je vois que Jason est présent dans la salle. Si je veux savoir si les produits LVDD... ont une bonne influence sur la santé, il me faut idéalement un contexte où les gens commencent à consommer du LVDD, un minimum de recul dans le temps, et ensuite des outils statistiques qui me permettent de mesurer cet impact. Il nous faut aussi un accès aux données qui nous permettent d'exploiter le contexte identifié. Ça peut paraître assez évident comme ça, mais ce n'est pas un accès qui nous est facile en tant que chercheurs, notamment dans l'analyse de l'intégration des réfugiés, parce qu'il y a certains pays qui interdisent l'association des données qui sont... liées aux migrants avec les données qui sont liées à l'emploi. Donc c'est pourquoi la plupart de ces études en Europe sont menées dans les pays scandinaves et en Suisse. Et enfin, et là il s'agit ici plutôt de notre mission en tant que chercheur, il nous faut proposer une approche méthodologique qui est crédible et pour ça, il nous faut parfois aussi faire preuve de parma de créativité. Tu peux passer la prochaine slide, merci. Alors, là-dessus... Vous pouvez constater que, dans le cadre de nos recherches en Suisse, on s'inspire énormément de ce qui se fait en médecine. Ici, vous avez ce qu'on appelle une expérience contrôlée. L'exemple, plus précisément, est un essai technique randomisé. Comme vous le savez certainement, dans le cadre de la médecine, si on veut évaluer l'efficacité d'un nouveau traitement, On prend un certain nombre de patients qu'on va allouer aléatoirement dans deux groupes, un groupe de contrôle et un groupe de traitement. On va donner au groupe de contrôle un placebo et à l'autre groupe le traitement qui est en phase de test. Et si le nombre de patients est élevé, Ces deux groupes sont statistiquement comparables, ce qui veut dire que dans le long terme, la différence dans l'état de santé du groupe du traitement avec celui de contrôle nous permet de mesurer l'impact du médicament. Donc, que fait-on dans le cadre de notre recherche en Suisse ? Alors, il s'avère qu'en Suisse, on a un certain nombre de personnes qui sont admises et admises en tant que réfugiés. que ces personnes-là sont allouées de manière quasi-aléatoire dans un canton et que, de par des raisons statistiques, les réfugiés qui se retrouvent dans les cantons A et B deviennent comparables. Ce qui veut dire que si un réfugié dans un canton A est exposé à une politique, le réfugié qui n'est pas exposé à cette politique dans le canton B nous permet de mesurer l'impact de la politique qui est introduite. Ma présentation va se structurer autour de trois dimensions. La première qui est l'apprentissage de la langue locale, la deuxième qui est le statut de résidence et la troisième qui est l'aide sociale. Avant de me lancer dans ma revue, je voudrais quand même vous prévenir que je vais parfois discuter de délinquance ou de délit. Il ne s'agit bien évidemment pas d'établir un lien entre délinquance et réfugiés. Les données nous le montrent, l'écrasante majorité des réfugiés étaient réprochables aux yeux de la loi. mais si j'en parle aujourd'hui c'est parce que l'existence d'un lien évident entre réfugiés et délinquants est malgré tout évoqué dans certains discours et la recherche dans sa mission de contribution au débat public s'est donc attardée sur lui, même en avant des mesures qui permettent de réduire le nombre de délits chez les réfugiés. Donc tout d'abord, l'apprentissage de la langue locale. Donc, on a un premier papier qui concerne la Suisse. Alors, la première question qu'on peut se poser quand on parle de l'allocation aléatoire des réfugiés dans les différents cantons, c'est mais on a un certain nombre de personnes qui viennent d'Afrique et dans ces pays d'Afrique, le français est parfois parlé, ce qui veut dire qu'on peut se retrouver de par cette politique d'allocation avec des réfugiés. originaires d'Afrique francophone dans des cantons alémaniques. Et donc, là, la question qu'on peut se poser, mais est-ce que c'est pertinent ? Et donc, ce qu'ont fait ces chercheurs, c'est qu'ils ont exploité cet aspect-là pour voir si l'intégration des réfugiés est meilleure dans les cantons, l'intégration des réfugiés venant de pays francophones est meilleure dans les cantons romands. Et donc, là, il y a un autre élément qu'on peut souligner, c'est que Merci. Les dynamiques du travail sur les marchés du travail alémaniques ne sont peut-être pas les mêmes que sur les marchés romans. Et donc, comment fait-on pour tenir compte de ça ? Et ce que ces chercheurs ont fait, c'est qu'ils ont utilisé les réfugiés qui viennent de pays d'Afrique anglophones pour pouvoir tenir compte de ça. Ce qu'ils constatent, c'est que, alors, tout d'abord, vous avez un premier graphique où, sur l'axe horizontal, vous avez le nombre d'années depuis leur arrivée des réfugiés et, sur l'axe horizontal, leur probabilité d'emploi. Pour chacune de ces années, vous avez deux informations. En gris foncé, vous avez le taux d'emploi des francophones en Suisse romande. Et en gris clair, vous avez le contrefactuel, qui est ce taux d'emploi des francophones en Suisse romande, moins l'effet estimé de la connaissance de la langue locale. Ce qu'on peut constater déjà dans les premières années, c'est que l'écart dans le niveau d'emploi est important, mais encore plus frappant, cet écart reste très important au fil du temps. On dit dans le cadre de la recherche que cet effet est persistant. On a ici une autre étude qui a été menée au Danemark. En janvier 1999, les personnes réfugiées sont devenues éligibles à plus de 400 heures de cours de langue, donc de danois supplémentaires. Cette mesure a été accompagnée d'investissements massifs dans la qualité des cours proposés. On parle ici de formation des enseignants, d'harmonisation des cours, de mise en place de tests pour s'assurer que les gens apprennent bien le danois. Cette mesure a eu un impact. assez important sur les réfugiés parce qu'on a vu une probabilité d'emploi qui augmente de 5 à 6 points de pourcentage. Alors cet effet-là peut paraître petit, mais ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le taux d'emploi des réfugiés est relativement bas, notamment au Danemark à cette époque. On parle de taux autour de 15 à 20%, donc ces 5 à 6 points de pourcentage sont assez énormes. Et en plus de cela, cette mesure a eu pour effet d'augmenter le revenu annuel de ces réfugiés de 3 000 dollars dans le long terme. Il y a aussi des effets indirects qu'on n'a pas anticipé, que les Danois n'ont certainement pas anticipé quand ils ont mis en place cette mesure. C'est qu'on a observé une meilleure performance scolaire de la part des enfants de réfugiés. Les garçons ont notamment un plus haut taux de complétion de l'école secondaire et les filles ont même de meilleures notes. Et on voit aussi une baisse du taux de délinquance juvénile chez les enfants de réfugiés. Et si je parle de cette mesure qui touche à l'apprentissage de la langue locale, c'est particulièrement parce que c'est la mesure d'intégration avec le plus grand impact. Ensuite, nous avons le statut de résidence. Donc, lorsqu'on parle de statut de résidence, certains parmi vous doivent penser aux différents permis de résidence octroyés aux réfugiés en Suisse, notamment les permis F qui sont attribués aux personnes admises à titre provisoire et l'incertitude qui est liée à leur avenir. Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune étude. sur ce sujet en Suisse, ce qui est très dommage dans le contexte actuel parce qu'avec les nombreuses voix qui s'élèvent pour que le droit de résider en Suisse et bien d'autres soient accordés que sous condition, c'est une information qui serait hyper importante. Mais le Danemark et ses nombreux changements de politique permettent d'apporter quelques éléments de réponse à ces débats, notamment sur l'introduction d'incitation, tel que le fait de conditionner l'octroi à un réfugié le droit de résider dans un pays à la qualité de son intégration. Ici, nous avons le parcours du réfugié au Danemark jusqu'en 2002. Donc, le réfugié lambda commence par faire sa demande d'asile. Si elle a accepté, cette personne est admise à titre provisoire. Et ensuite, au bout de trois ans, si on estime que le retour de cette personne dans son pays d'origine est impossible ou que cette personne est suffisamment intégrée, elle obtient un droit de résidence permanent. Après 2002. On a eu un premier changement de politique où la procédure de la demande d'asile vers l'admission provisoire est toujours la même, sauf que le délai qui lui permettait d'obtenir la résidence permanente a été étendu de 3 ans à 7 ans. Quel était le but de cette mesure ? Évidemment, pour le Danemark, il était de rendre le pays moins attractif pour les personnes qui déposent une demande d'asile. Et ce qu'on a constaté sur l'employabilité de ces réfugiés, c'est qu'en fait, on n'a observé qu'un plus haut niveau de formation, mais pas d'effet significatif sur le taux d'emploi, le revenu ou même la probabilité qu'ils restent au Danemark sur le long terme. On a ensuite eu un deuxième changement de politique en 2007. Tu peux passer à la prochaine. Alors, là encore, de la demande d'asile à l'admission provisoire, pas de changement. Il faut toujours 7 ans pour passer à la résidence permanente. Mais cette fois, ils ont ajouté des conditions pour l'obtenir, notamment le fait d'être employé pendant 2 ans et demi, équivalent plein temps, en plus d'atteindre un niveau de Danois qui est intermédiaire. Et là, les résultats ont été visibles, en tout cas à court terme. On a vu le nombre d'heures travaillées de 30%. et pas d'effet significatif sur le niveau de langue. Par contre, sur le long terme, on n'a observé aucun effet de cette mesure. Et là, il nous faut nous poser la question de pourquoi cette mesure ? Au final, l'idée derrière était d'introduire une incitation chez les réfugiés pour trouver du travail. Et cette incitation était donc liée à ce droit de résistance permanente. Et si dans le court terme, on observe un effet, sur le long terme, coup d'épée dans l'eau. Ils ont quand même mené leur étude un peu plus loin. Ils ont pu identifier dans le cadre de leur étude des réfugiés qui avaient un haut niveau, un haut potentiel d'intégration plutôt, et ceux qui avaient un bas potentiel d'intégration. Et ce qu'ils observent, c'est que cette mesure, elle n'a pas d'effet sur l'emploi chez les personnes à haut potentiel, ce qui est prévisé parce qu'on peut estimer que ces personnes auraient, quoi qu'il arrive, trouvé un emploi, mais que leur niveau de langue s'est amélioré. Par contre, chez les bas potentiels, cette mesure était en fait... un découragement si vous voulez parce qu'ils estimaient tout simplement qu'il n'était pas possible pour eux d'atteindre les prérequis pour la résidence permanente et donc c'est chez eux qu'on observe la très grosse baisse d'heures travaillées et enfin passons à l'aide sociale donc Je vais maintenant aborder ces dernières thématiques et je vais notamment mentionner le coût que représente le système d'asile et plus particulièrement celui de l'aide sociale. J'insiste, il ne s'agit pas de remettre en question de l'aide sociale versée aux réfugiés. Cependant, comme les discussions sur son coût reviennent régulièrement dans les débats et que l'idée de baisser l'aide sociale versée aux réfugiés pour leur créer une nouvelle incitation à travailler est souvent émise, il me paraissait important de partager ça avec vous. Donc on a ici un premier cas avec le Danemark encore une fois. Donc, en 2002, le gouvernement danois a viré un petit peu à droite et a décidé de réduire de 40% le montant versé par l'aide sociale. On parle donc ici d'une baisse de l'équivalent de 6 000 dollars. Donc, encore une fois, je prends des chiffres qui peut-être vont frapper un peu plus. L'aide sociale était de 15 000 dollars et elle a été réduite à 9 000 dollars. Donc, qu'est-ce qu'on a constaté ? La hausse de la probabilité d'emploi chez les réfugiés a été de 5 points de pourcentage et le revenu a augmenté. que de 1 900 $. Pourquoi je dis que ? Parce que, comme je viens de le mentionner, la baisse de l'aide sociale était de 6 000 $. Ce qui veut dire que le fait de travailler n'a pu le permettre que de couvrir qu'un tiers de ce revenu perdu. Et à long terme, cette mesure n'a eu aucun effet. Alors, ce que ces chercheurs se sont demandé, c'est comment est-ce que ces réfugiés ont-ils fait pour nous et les debout ? Et ce qu'ils ont vu, c'est que le nombre de délits qui étaient commis par des personnes réfugiées... ont plus que doublé et que ces délits étaient principalement des vols à l'étalage qui étaient commis par des femmes. Pourquoi est-ce qu'il est important de souligner ici qu'il s'agit de femmes ? C'est tout simplement qu'il s'agit d'une population qu'on n'a pas l'habitude de voir commettre des délits et que très souvent, même dans la plupart des cas, c'est elles qui sont en charge de la majeure partie, si ce n'est toute, la gestion d'un ménage. Donc si elles ont commissé d'allier, c'est nécessairement ou quasi assurément. Parce qu'elle n'avait pas le choix. C'était des délits de subsistance, si vous voulez. Et ensuite, on a une étude similaire qui a été menée où là, on a profité des différences, des montants d'aide sociale qui sont versés aux réfugiés dans les différents cantons. Et les différences d'aide sociale, du niveau de l'aide sociale, n'a aucun impact sur la probabilité d'emploi des réfugiés. En revanche, ce qu'on constate, c'est que pour 100 francs supplémentaires chaque mois qui est versé aux réfugiés. on génère une baisse des infractions de l'ordre de 6,5% et des petits délits de 15,5%. Et par petits délits, j'entends vol, resquis, c'est-à-dire ne pas payer vos titres de transport, par exemple, le deal, et par deal, j'entends pas du deal de grand mafieux, mais du petit trafic de rue, ce qui est énorme. Et enfin, dernier point, Quand on pense à ces baisses des aides sociales, bien évidemment, de la part des gens qui mènent ces politiques, on a en tête les économies qui sont réalisées. Mais on voit qu'avec ces économies qui sont réalisées, il y a une précarité qui est renforcée et qui, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, augmente les délits de subsistance chez une population qui est déjà extrêmement vulnérable. Et en plus de ça, il y a un autre coût qu'on n'anticipe pas, mais que d'autres chercheurs ont essayé d'évaluer, c'est celui... qui est associée à cette hausse des délits. On a des chercheurs qui ont constaté que l'appareil judiciaire était extrêmement coûteux et que pour chacun de ces délits, il y a une affaire qui est menée. Et ils ont donc estimé ces coûts. Et ce qu'ils ont pu observer, c'est que ces coûts dépassent très probablement et très largement les économies qui sont réalisées avec la baisse de l'aide sociale. Donc si on analyse cette politique de baisse de l'aide sociale, Mais d'un point de vue global, en prenant absolument tout en considération, il n'est pas sûr qu'il vaille la peine de la poursuivre. Et j'arrive au bout de ma présentation. C'est ici qu'une petite revue de la littérature si certaines thématiques vous intéressent et que vous voulez aller chercher ça de votre côté. Et puis voilà. Si vous avez des questions, je les prends volontiers. Je ne sais pas s'il reste un peu de temps.

  • Speaker #0

    Là, vous vous rendez compte que ce que nous, on fait dans notre vie, ça ne sert à rien, en fait. Nous, on fait un job très bien. Il y avait une question, ouais. Je vais juste répéter la question. Donc, la question, c'est est-ce qu'on connaît le temps que ça prend de passer du statut de réfugié, demandeur requérant d'asile, à un titre provisoire ?

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans le cadre de ma recherche... Je suis intéressé que par les demandeurs d'asile qui sont arrivés jusqu'à 2018, plus ou moins. Mais jusqu'en 2019, la procédure en moyenne prenait deux ans. Donc les personnes demandaient l'asile. Et donc c'était deux ans, mais avec pas mal de variations d'une personne à l'autre. Mais en 2019, il y a eu un changement de loi qui visait à accélérer la procédure. Et depuis, elle a été sensiblement raccourcie. Mais je ne peux pas vous donner un chiffre très précis. Donc quand il y a un réfugié qui arrive en Suisse, il y a une interdiction de travailler. Alors ce que vous demandez, c'est si l'aide sociale que je traite dans les dernières slides, donc sur l'aide sociale, est-ce qu'elle concerne les personnes qui sont requérantes d'asile ou si elles se poursuivent une fois la décision obtenue de la part de la Confédération avec le permis qui vient ? Alors, ce que je n'ai peut-être pas précisé parce que je devais aller relativement vite, c'est que les personnes qui ont été étudiées dans le cadre de la dernière étude étaient des personnes admises à titre provisoire, donc des permis F. Et pour l'interdiction de travailler dans les premières années, en fait la réponse n'est plus nul, c'est les personnes avec un permis N, donc on parle ici des requérants d'asile qui ont déposé leur demande d'asile et qui sont dans l'attente d'une décision, ont le droit de travailler mais sous des conditions très strictes. Donc on a ce qui s'appelle la priorité indigène qui s'applique. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire qu'un employeur qui veut engager quelqu'un qui a fait une demande d'asile, mais qui n'a pas encore reçu de décision, doit pouvoir prouver que dans la population résidente permanente, elle ne parvient pas à engager quelqu'un. Donc théoriquement, elles ont le droit de travailler, mais restriction quand même assez importante. Donc voilà, je ne sais pas si ça répond plus ou moins à votre question.

  • Speaker #0

    Ça, c'est toujours valable, ça, maintenant ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est toujours valable.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Oui, Jason. Donc Jason demande, et si je répète les questions, c'est pour que ce soit enregistré. Donc Jason dit que c'est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que si on doit prouver qu'on n'a pas pu trouver quelqu'un dans la société pour engager quelqu'un qui est un réfugié, alors comment est-ce qu'on fait ? Et pour donner un exemple plus parlant, c'est comme le mec qui va en boîte et qui se fait toujours refoule parce qu'il ne s'est pas habitué. Comment on devient habitué si tu ne me laisses jamais rentrer ? C'est un peu ça le truc.

  • Speaker #1

    Alors cette priorité indigène que j'ai expliquée à madame, elle ne s'applique qu'aux personnes qui ont un permis N. Et ces personnes qui ont un permis N, c'est des personnes qui ont déposé une demande d'asile, mais qui ne savent pas encore si un droit de résidence va leur être attribué par la suite. Mais une fois qu'une personne reçoit sa décision et qu'elle obtient un permis F qu'elle a mentionné avant, un permis B, qui sont des permis qui permettent de s'établir en Suisse, là, elles n'ont plus de restriction à l'emploi. C'est-à-dire que si une personne veut l'engager... Il y a une mini procédure qui est à faire, mais cette personne doit annoncer aux autorités locales qu'elle va employer un ou une réfugiée. Mais cette autorité n'a pas son mot à dire dans le fait qu'elle l'engage.

  • Speaker #0

    Et là, on parle juste de la comparaison entre est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut faire ce travail, mais après, ajouter encore à ça le chômage. C'est-à-dire qu'il y a les gens d'abord, souvent maintenant, les employeurs doivent annoncer les postes au chômage. Donc, il y a plusieurs étapes avant ça. Tu vois, Jason parle de l'Ukraine, il va foutre en l'air l'épisode. C'est la prochaine étape, on mentionne Israël, c'est bon, je coupe tout. Vas-y, pose ta question, excuse. Donc Jason demande par rapport à la vague d'Ukrainiens qui sont arrivés et qui avaient donc une intégration et un accès au travail facilité. Il me semble qu'il y a même un... Tu peux répondre ou pas ? Oui, bien sûr, mais ils ont même créé... Enfin, ils ont un permis spécial, permis S.

  • Speaker #1

    C'est bien ça, ils ont un permis...

  • Speaker #0

    En gros, Jason mentionne qu'il y a eu vraiment quelque chose qui a été facilité pour les Ukrainiens qui sont arrivés en termes d'intégration, de logement, d'accès au travail. Et il y a énormément d'autres peuples qui arrivent en tant que réfugiés en Suisse et pourquoi il y a un traitement qui est différent. Alors j'ai une réponse, mais je vais laisser Daoud. Witt qui est l'expert, répondre. On a tous la réponse, je crois. Oui,

  • Speaker #1

    alors, c'est une question plus politique qu'autre chose que tu poses là, donc c'est compliqué pour moi d'y répondre. Mais je pense qu'il est important de souligner que ce permis S n'a pas été créé spécialement pour les Ukrainiens. Il existait déjà avant. D'accord ? Il l'utilisait pour qui alors ? Absolument personne jusqu'à maintenant. Et non, je dis les termes tels qu'ils sont. Ce statut existait déjà, mais avant eux, il n'avait jamais été utilisé. Et donc, la décision a été prise par le gouvernement d'attribuer ce permis S aux Ukrainiens, qui est un permis assez bizarre. C'est pas qu'il est bizarre, mais il est un peu entre le permis F, donc le permis d'admis à titre provisoire, et le permis B, c'est-à-dire que... Il donne accès au marché du travail, c'est vrai, mais le permis F le donne aussi. Je dois me faire la défense de ces permis qui sont attribués plus souvent à ces personnes auxquelles tu faisais référence avant, donc à ces gens qui sont issus d'autres pays. Il y a un autre avantage qui est assez important du permis S qu'on ne mentionne pas assez souvent, à mon avis, c'est que chez les permis F, les personnes admissibles... à titre provisoire, venant d'autres pays, il y a la possibilité d'obtenir un permis B, qui est donc le permis qui permet de s'établir de manière permanente en Suisse. Et le moyen de transformer ce permis F en permis B, c'est qu'au bout de cinq ans, cette personne est suffisamment intégrée sur le marché de l'emploi, elle ne prend pas de lait social, et c'est chaque canton qui décide pour ses réfugiés. Et donc, on peut aussi observer des variations en fonction des cantons. un petit bordel les permis S la différence qui pour moi me marque le plus encore une fois c'est celle que c'est que au bout de ces 5 ans si ces personnes ne peuvent pas retourner dans leur pays ce permis permanent leur attribuer automatiquement donc voilà mais sur les différentes nuances entre les deux permis on pourrait en parler pendant des heures et ce serait compliqué enfin c'est une décision politique je ne peux pas je voudrais pouvoir t'en dire plus mais

  • Speaker #0

    En gros, ça veut dire qu'on en discute tout à l'heure. C'est ça qu'il veut dire. Est-ce qu'il y a une dernière question ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Alors, la question, merci Akram. La question, c'est, dans la présentation, il y avait une corrélation entre la baisse de l'aide sociale et l'augmentation de la délinquance, mais aussi une augmentation des frais judiciaires. par conséquent et la question c'est qu'est-ce qu'on devrait dire aux détracteurs et c'est pour ça que tout à l'heure je vous ai mentionné que c'était intéressant d'avoir ces informations parce que souvent c'est des choses qui sont utilisées par les médias et les politiques mais que dirais-tu aux personnes qui utilisent ces informations à mauvais escient parce que Voilà, je te laisse avec ça.

  • Speaker #1

    C'est du loin pas évident de répondre à cette question, mais je vais peut-être me mouiller un peu plus qu'avant. Je pense qu'il y a un truc dont on doit se souvenir quand on parle du système d'asile, c'est qu'avant toute chose, il incarne une promesse. Et cette promesse, elle a été faite au lendemain de certaines des pires heures du siècle dernier.

  • Speaker #0

    et donc c'est notre mission que de continuer à tenir cette promesse d'accord ouais non mais cette promesse pires horreurs du siècle dernier, c'est des guerres qu'on a connues un peu partout dans le monde et de manière assez dure ici aussi. Et on a des populations qui ont été persécutées durant ces guerres. Et on a décidé de les refouler dans pas mal de pays. Presque tous les pays. Et donc, on s'est dit plus jamais. Et aujourd'hui, il faut que ça, on l'applique à tout le monde. C'est ce qui a été promis à ce moment-là. Dès le moment où quelqu'un est menacé dans son pays d'origine, on a promis à ce moment-là qu'on accueillerait cette personne. C'est aussi simple que ça. Et donc ici, on ne répond à aucune logique économique. D'accord ? Si le système d'asile existe, ce n'est pas pour servir l'économie suisse ou l'économie européenne ou l'économie américaine. C'est avant tout parce qu'on a fait cette promesse.

  • Speaker #1

    On ne respecte pas tous nos promesses. C'est vrai. Non, mais c'est ce que j'observe. Ok, très bien. Merci, Dawit. Je pense qu'on peut round up applause. Merci. Pour ceux qui veulent revoir la présentation, ce qui avait été fait à l'Université de Genève, il y a une vidéo. Donc, si vous voulez le lien, il y a environ une heure et demie de vidéo. Il y a des collègues à lui qui font une présentation qui est sur d'autres aspects, etc. Donc, voilà. Très bien. Alors, on va complètement changer de sujet. On va rester là-dessus. sinon on va plomber l'ambiance alors là je vais gentiment passer à la partie où vous pouvez activement venir vous asseoir à côté de moi faut pas faire les timides pour ceux qui ont écouté des épisodes évidemment il y a Moussa qui est là à côté de moi et qui a participé ça s'est toujours bien passé donc vous inquiétez pas, je suis pas là pour vous piéger je vois que Karim il s'en est allé, je sais pas où il est Il va revenir. Alors moi, j'ai une question à vous poser. Enfin, c'est une question que je me suis posée, c'est que souvent en Suisse, et là, on va passer sur un aspect plutôt culturel, artistique. On entend souvent, il n'y a rien qui se passe, que la scène est morte, qu'il n'y a pas assez d'événements artistiques, etc. Pourtant, beaucoup de choses se passent. Et quand on va à Paris, par exemple, on s'arrête devant des affiches. théatrales, et puis on se dit « Ah, mais pourquoi j'irais pas au théâtre ? » Et il y a des talks qui se font, et les gens se disent « Pourquoi pas ? » Par contre, quand ça se passe ici, j'ai l'impression qu'on est un peu plus répractaires, un peu moins curieux, un peu moins engagés. Alors ça n'engage pas tout le monde, évidemment. Vous êtes peut-être le contraire de ce que je viens de mentionner, parce que vous êtes là aujourd'hui. mais je crois qu'on a tous ce... cette impression-là. Alors oui, on a tous la culture du festival, etc. Et on va régulièrement tous à des festivals. Mais au-delà de ça, qui c'est ici qui va régulièrement à des vernissages, à des événements culturels dans des musées, à Neuchâtel, on a le NIF. Qui c'est ici qui est allé voir un film au NIF ? Trois personnes, quatre, cinq si je me compte. Mais qui c'est qui va vraiment à des événements cinématographiques ? C'est l'exemple aujourd'hui. Vous, vous êtes là, mais ce n'est pas forcément des événements qui parlent aux personnes. Par contre, comme j'ai dit, si ça se passait à Londres, à Paris, à... Amsterdam, ils se seraient peut-être motivés à le faire. Karim, je t'appelle à la barre comme ça. Oui, évidemment. Afro, je t'avais prévenu. Alors, je te piège un peu. Karim, pour information, évidemment, c'est la personne qui gère ce bar. Mais c'est quelqu'un avec qui on a organisé... Une cinquantaine d'événements, je pense, avec Cotton Musique. C'est quelqu'un qui a aussi travaillé énormément dans la musique, l'événementiel, je vais dire, en étant, je peux dire, tourneur. C'est juste, Karim ? C'est juste. Très bien. Et qui a organisé un grand nombre de festivals également. Vous avez peut-être entendu parler du Beat Festival. Et qui garde un pied là-dedans. Donc Karim, toi qui organise et tu as organisé même des concerts régulièrement à la Casa Choc, juste avant que je pose des questions un peu plus précises, est-ce que par exemple tu sens ou tu as senti la difficulté à par exemple attirer du monde, à découvrir un artiste ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle de découverte, c'est pas du tout la même chose qu'un artiste confirmé pour lequel on va se déplacer parce qu'on connaît effectivement sa discographie. On utilise souvent cette expression de donner de la force, que ce soit sur les réseaux ou effectivement sur des événements, etc. J'ai l'impression effectivement que sur le territoire suisse, c'est quelque chose qui est beaucoup moins présent que ce qu'on voit. qu'on retrouve en France finalement. Et comme s'il y avait moins de fierté ou l'envie de donner justement de la force à son entourage et parce qu'on ne valide peut-être pas les projets faits par ses proches. ses amis etc. Et du coup on est plus sur la réserve peut-être que ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Jusqu'à ce que ça marche ?

  • Speaker #2

    Jusqu'à ce que ça marche et c'est vrai. C'est bien triste parce qu'au final pour que ça marche, effectivement la première pierre à l'édifice elle est clairement donnée par l'entourage direct de ces personnes et malheureusement effectivement c'est extrêmement complexe. pour ces artistes et de retrouver cette force. Et je pense qu'il y a deux, trois personnes ici présentes dans la salle qui peuvent mieux en parler que moi, qui sont eux-mêmes artistes en l'occurrence. Ils vivent ça au quotidien parce qu'ils engagent beaucoup. beaucoup de temps dans leur passion. Ils ont envie de transformer cette passion peut-être en profession. Et lorsqu'il s'agit justement de faire cette conversion, puis qu'ils commencent à taper à quelques portes et à lever la tête et regarder un peu dans l'entourage, tout d'un coup, j'utilise souvent cette expression, mais ça parle chinois, ça n'a même pas de réponse. Et voilà, ça se mouille effectivement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu m'as fait une très belle passe-dé là.

  • Speaker #2

    T'as vu ça ? C'est parce que j'ai probablement envie de quitter la base.

  • Speaker #1

    Thiems, t'es ok de nous dire deux, trois mots ? Allez, viens.

  • Speaker #2

    Il a plus l'habitude que moi du micro.

  • Speaker #1

    Donc là, vous avez Mathieu, Thiems, Thiema. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez aller streamer. ses musiques sur Spotify. Thiumz qui fait du R'n'B, quelques influences afro quand même, et qui est artiste. Alors Thiumz, on a parlé tout à l'heure de donner la force. Est-ce que... L'énergie que tu mets dans ta musique, enfin non, pardon, je reprends. Les attentes que tu as des gens autour de toi quand tu as commencé la musique et maintenant, est-ce que ça a varié ? Est-ce que ça a changé ? Parce que... chercher de la force, c'est très dur, c'est très frustrant et ça peut décevoir. Est-ce que toi, tes attentes par rapport aux gens de ta ville, de ton entourage ont changé avec les années ?

  • Speaker #3

    Franchement, après, j'avais des attentes pour... par rapport à mon entourage, j'aurais pas commencé la musique. C'est vrai. Donc j'ai aucune attente par rapport aux gens autour de moi, je vais juste tout droit et puis personne n'est professeur chez soi dans un premier temps. Donc c'est comme tu l'as dit avant, faut attendre qu'il y ait la lumière sur toi de la part d'étrangers pour qu'on te donne une crédibilité en fait. Donc ça a jamais été dans mon viseur le fait d'être validé autour de moi. Je fais juste ce que j'aime, je fais là cette chose, c'est ce que je star pour moi déjà à la base. Je veux juste essayer de parler à un maximum de personnes avec des créations qui me sont propres. Les choses, si elles sont qualitatives, elles se font toutes seules, normalement. Je suis dans cet état d'esprit-là, plutôt que de dire « t'as pas reposté, t'as pas fait ça, je veux pas qu'on allait commander quoi que ce soit. » Si c'est bon, ce sera reposté automatiquement. Si c'est pas bon, tu changes de secte.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais on connaît tous le mec qui t'envoie son nouveau son en DM et il te demande de repost. Ah, frérot.

  • Speaker #3

    J'ai jamais fait ça.

  • Speaker #1

    Non, je ne t'ai pas... C'est vrai, pardon. Tu ne l'as jamais fait, mais c'est vrai qu'on connaît tous cette personne qui le fait. C'est gênant. Souvent, on n'aime pas le son en plus. Non, c'est vrai. Mais est-ce qu'on peut l'en vouloir ? C'est une vraie question, ça. Est-ce qu'on peut lui en vouloir ? En vrai, il y a une expression en anglais, you miss every shot you don't take. Donc, si tu n'essayes pas, Qui c'est qui va te le reprocher ? Est-ce que toi par rapport à la scène locale, maintenant, enfin depuis que tu es dans la musique, est-ce que même toi tu as changé ton habitude ? Est-ce que tu vas, est-ce que tu essaies d'être plus curieux, de donner de la force ?

  • Speaker #3

    ou pas parce que donne de la force principalement à ce qui me parle ouais donc je donne pas beaucoup de force je suis sincère au moins je vais pas tout faire les trucs en démarche de peut-être obtenir une force en retour un moment ou un autre quand j'en aurai besoin Je préfère vraiment privilégier les coups de cœur et me concentrer sur moi avant tout. Je donne de la force à qui le mérite. En l'occurrence, ton événement, je l'ai fait. Ça n'a pas été forcément proche de moi par rapport au fait que ce n'est pas de la musique. Mais ce n'est pas très loin parce que tu essaies de mettre en avant des artistes locaux de nos vies de tous les jours. C'est hyper louable. Pour moi, comme ça me parle, ce n'est pas compliqué de faire deux clics avec son pouce.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il a tout dit. Merci Thium. Attends, mais peut-être, c'est vrai, parle-nous de ton dernier projet rapidement, comme ça je passe quand même la petite promo. C'est gentil déjà,

  • Speaker #3

    oui, dernier projet que j'ai sorti en décembre dernier, ça s'appelle Vision, on peut le retrouver un petit peu partout, pour les curieux ce sera un plaisir de vous avoir comme nouveaux auditeurs, même si c'est éphémère. Et puis il y a quelque chose qui va arriver le mois prochain, donc merci pour la promo.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. Merci à toi. Allez, tchuss. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent venir monter ? Riza, viens t'asseoir. Riza qui est là pour filmer si jamais. Et Riza qui a aussi, avec son équipe, vous avez secoué un petit peu sur TikTok.

  • Speaker #4

    C'est intéressant de savoir ce que toi t'en penses. Comment tu décris ce qu'on a fait ? Comment tu pourrais le décrire ? Là, il y a des gens qui ne connaissent pas ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Ouais, alors Risa, avec une équipe qui est de différentes parties de la Suisse, je dirais, a créé le parc. C'est des lives sur TikTok où ils parlent de musique, principalement d'artistes suisses, et qui couvrent aussi certaines parties de ce qui se passe en France. Aux Etats-Unis, ils ont même aussi couvert deux, trois fois des sujets d'actualité. Si je ne me trompe pas, c'est bien décrit là ? Oui. Ok, très bien. Alors, qu'est-ce que j'ai pensé du parc ? Alors déjà, premièrement... Moi, je peux être très sévère des fois. J'ai trouvé que c'était une très bonne initiative de venir et de parler d'artistes et de ne pas parler chinois. De mentionner les personnes qui font des choses bien, des artistes qui passent les frontières. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret. Quand on voit Tyrone Quiddance... et ce que mairo font en ce moment en france il est temps d'être fier des gens qui partent d'ici il ya énormément d'autres artistes qui ont été mentionnés moi j'ai eu plaisir à suivre quelques live je trouvais que alors Est-ce que je peux dire qu'on n'a pas de médias en Suisse ? Je ne sais pas. Je ne vais pas commencer à dire Tataki ou nanani, nanana. Il y en a qui essayent. Il y en a pas assez, je pense, qui sont centrés sur l'aspect rap et hip-hop. Même moi, je veux dire, certaines fois, je le mentionne, des fois, je ne le fais pas. Et du coup, j'étais très content de voir... certaines choses qui étaient évoquées notamment vous avez démarré au moment où Mairo sortait son album donc moi c'était très bien pour que je puisse observer et voir ce qu'il se disait mais Je pense qu'il faudrait un peu plus de structure et un peu plus de régularité. C'est-à-dire qu'on traite deux sujets, par exemple, souvent, et peut-être aussi mieux gérer les temps de parole, etc. Mais en tout cas, moi, ça me divertit. Et quand je viens sur TikTok, j'ai envie d'être diverti. Que ce soit un sujet profond ou que ce soit un sujet qu'on parle de la dernière tenue ou d'un tel ou de Kanye West ou de sa femme, je m'en fous, mais j'ai envie d'être diverti. Et là, j'étais diverti, ouais.

  • Speaker #4

    Juste pour reprendre un petit peu, donc en fait le parc c'est un peu comme une discussion de bar entre potes qui se passe sur TikTok et en fait on traite de ce qui est généralement des actualités du divertissement suisse, principalement de la musique. On rebondit des fois aussi sur, je peux le monter un peu, le tiré vers le bas. Ouais. Aussi, sur ce qui se fait... principalement du côté de la France et aussi aux Etats-Unis. Et la particularité, c'est qu'on estime être assez cru et être assez sincère dans nos avis. Parce qu'au final, dans toutes les structures, tous les médias, c'est ce qu'on a eu comme sentiment. Langue de bois. Voilà, c'est du copinage et puis les avis ne sont pas forcément sincères. Sincère et nous... Et nous, justement, vu que dans ce groupe-là, on a autant des artistes que des personnes qui ont côtoyé aussi l'envers du décor, on arrive à dire certaines choses et on se donne cette liberté de, pas de critiquer, mais de donner un avis et que ce soit dirigé de manière assez constructive. Et du coup, on a remarqué qu'il y a beaucoup de gens qui avaient besoin de ça en Suisse, qui trouvaient qu'il y avait besoin de cette... cette franchise et du coup, on fait des lives peut-être deux à trois fois par mois où on parle des actus quand il y en a et voilà. Et après, malheureusement, vu qu'on n'est pas tous en Suisse... On a des fois des problèmes d'organisation, comme tu le relevais tout à l'heure. Et du coup, avec le temps, on va essayer de structurer un peu tout ça et puis de ramener quelque chose de plus qualitatif.

  • Speaker #1

    Superbe. En tout cas, je vous souhaite de continuer, d'être plus régulier et de parler de Thium's. Voilà. C'est comme ça, c'est placé, t'as vu ?

  • Speaker #4

    Il ne fait pas du rap.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas que du rap, c'est bon. Tyrone, c'est du rap ?

  • Speaker #4

    Non, t'as raison.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #4

    Mais mis à part ça, tu disais, tu posais la question du fait que pourquoi on n'était pas forcément intéressé à aller dans des musées ou autre. C'était ça de base.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça aussi. Il y avait cette partie aussi.

  • Speaker #4

    Et nous aussi. c'est un peu des choses dans le parc qu'on traite on se dit voilà t'as parlé de la force avec pardon et en fait c'est aussi par rapport à l'intérêt parce qu'il y a un truc que t'as relevé c'est que tu donnes la force à ce qui te plaît. Donc, est-ce qu'à quelque part, ici en Suisse, on n'est pas plutôt nombriliste, égoïste par rapport à ce qui nous intéresse ? Et on n'est pas dans une démarche collective de faire évoluer la culture du pays, par exemple.

  • Speaker #1

    Là, on peut aller beaucoup plus loin. Est-ce que la culture artistique du pays est vraiment présente. Est-ce que... Je sais pas. J'ai vu une statistique intéressante. C'est qu'en Suisse, des 15 à 30 ans, 70% des Suisses consomment des activités culturelles, événements culturels. Et en France, le pourcentage est à 88%. Donc, ce qui est énorme comme différence, et encore plus quand on voit la différence de population. Donc, est-ce qu'il y a aussi même peut-être quelque chose dans la culture suisse, où on ne laisse pas assez de place à l'art ? Moi, je n'ai pas vraiment l'impression qu'on avait énormément de spectacles en fin d'année, où on pouvait se représenter. Je n'ai pas l'impression que... Enfin, je ne sais pas vous, mais en tout cas, moi, le souvenir que j'ai à l'école, c'est que les trucs qu'on allait voir les événements artistiques qu'on allait voir, souvent, soit c'était une représentation de, comment il s'appelle, honoré de Balzac, et je m'endors après cinq minutes, mais je n'ai pas l'impression qu'on nous a emmené dans des choses qui nous parlaient aussi. Je pense que là, il y a aussi un souci.

  • Speaker #4

    Il faut forcément que ça te parle. quand tu es jeune, quand tu es à l'école, vu que tu découvres, il ne faut pas forcément que ça te parle.

  • Speaker #1

    Mon ami, un petit peu quand même. Je ne dis pas que quand je suis à l'école, j'ai envie d'aller voir Damso. Mais... J'ai envie que certaines fois, en tout cas, la performance artistique, elle soit un peu transgénérationnelle. Je pense qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau-là. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #4

    Je vois ce que tu veux dire, mais vous, vous en pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Oui, Jay. Attends, tu crois ? Viens là. Parce que sinon, je dois répéter ta question à chaque fois. Tu peux venir à ma place.

  • Speaker #5

    C'est intimide. Je pense qu'il y a aussi une question de contexte, dans le sens où, quand tu vas en vacances... Tu vas à l'étranger, tu vas en vacances, donc tu as un temps qui est à ta disposition, qui est différent quand tu es sur ton territoire autochtone. Et par conséquent, quand tu es dans un train-train, métro, boulot, dodo, ça requiert un effort supplémentaire que de se renseigner, que d'être alerte sur ce qui se passe, même si c'est à côté de chez toi. Et qu'on a peut-être tendance à ne pas forcément faire, à part si on y est soumis de façon involontaire. Une publicité qui passe sur les réseaux, ou un pote qui te dit... il y a le nouveau EP de Thumes qui sort, viens on va au vernissage, ou il y a un truc qui se passe au Barthes, ainsi de suite, on y va. Donc du coup, quand c'est facile à faire, ok, on peut y aller, et puis là on a l'opportunité d'eux, mais quand on est en vacances, on va aussi déjà se renseigner sur, ok, là j'arrive à Paris, ça coïncide avec un événement, ça coïncide avec un truc, et je pense qu'il y a ça qui est à prendre en considération dans la question que tu posais initialement.

  • Speaker #1

    Très juste. C'est vrai, Karim mentionne qu'en France, ils travaillent un peu moins qu'en Suisse, 7 heures de moins par jour. Par jour, c'est ça ? Et ça, c'est pour qui ? Non, c'est vrai, ils travaillent moins, mais ils ont peut-être aussi moins de moyens, je ne sais pas. Donc à voir, mais c'est vrai que j'ai l'impression, en tout cas, même moi, je ne suis pas là pour faire... donneur de leçons. Même moi, quand je suis à Paris, je ne vais plus volontiers à un vernissage, je ne vais plus volontiers à une expo, etc. Mais je pense quand même que ça mérite une réflexion de est-ce qu'il ne faudrait pas un peu plus d'expos qui nous parlent ? Je vois que... J'arrive tout de suite. Mais c'était... J'étais à Paris il n'y a pas longtemps... Non, bon, je ne vais pas utiliser l'exemple américain, parce que ça n'a rien à voir, mais je vais quand même l'utiliser. À New York, quand j'étais à Brooklyn, il y avait un musée entier pour Jay-Z, où ils ont fait quelque chose de complet sur sa carrière. Alors, je sais qu'on parle de choses qui sont totalement différentes parce qu'il est de Brooklyn, parce qu'il est aux Etats-Unis, etc. mais en France je suis allé, je sais plus c'était quoi le nom de l'expo mais qui relatait pas mal de choses autour du hip-hop et j'ai l'impression que j'en vois pas assez ici. Je sais qu'à Genève, il se trame quelque chose autour de quelque chose qui s'appelle la maison du hip-hop, si je ne me trompe pas. Mais je trouve que faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi... Attends, je termine. Faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi peut-être s'approcher de la nouvelle culture pop. La nouvelle culture pop, elle n'est pas autour que de l'art. Il y a je ne sais pas combien de temps, il faudrait aussi peut-être intégrer des choses qui sont plus liées au hip-hop. Alors, il y a plusieurs personnes qui ont levé la main, mais totalement. C'était quand ? Il y a trois semaines, je suis allé à une expo photo, chose que je fais très rarement, dans un centre culturel. Attends, je ne vais pas me tromper. Il s'appelle iLab, c'est un centre culturel africain d'art contemporain à Genève, géré par deux femmes que je ne connaissais pas. Donc il y a des choses qui se font, mais je pense que de manière générale, on doit ouvrir les yeux. Il y a d'autres personnes qui avaient levé la main ? Excusez-moi. Oui, toi, Arisa. Ah.

  • Speaker #4

    sur un label suisse, de musique suisse, et c'était un truc super intéressant.

  • Speaker #1

    C'était quel label ?

  • Speaker #4

    Cobra.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #4

    Cobra Records ou je sais pas, quelque chose comme ça. Mais le problème aussi, c'est que la communication par rapport à cette expo, comment elle s'est faite ? Elle s'est faite plus de bouche à oreille que... des affiches ou autre. Au final, on n'est pas forcément tenu au courant de ce genre d'expo. Toi, ce que tu disais, tu allais visiter, tu l'as su comment ? Du bouche à oreille ou tu as eu un flyer ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais simplement en train de boire un verre.

  • Speaker #4

    aux eaux vives et j'ai une amie qui est passée elle m'a dit ouais il y a ce truc je suis allé sinon j'aurais pas su ouais donc après il y a peut-être un problème aussi par rapport à ça ouais totalement la communication des événements parce que des événements il y en a des centres comme tu viens de dire quand on en parlait le jour je t'ai dit ah bah moi j'en avais eu une autre à telle période je sais pas si tu te souviens il y a des événements mais la communication par rapport à ces événements peut-être qu'elle est bancale.

  • Speaker #1

    D'où l'importance d'avoir des vrais médias qui relaient des choses. C'est vrai. C'est vrai. Merci, Riza. Attends, viens t'asseoir là. Ouais, c'est mieux. Alors, il faut savoir que Ellie est suisse, mais elle vit à Rotterdam, donc elle va peut-être nous apporter un aspect différent.

  • Speaker #6

    Désolée, je mesure 1m50, donc voilà. J'avoue que moi, avant, lorsque je vivais en Suisse, je faisais partie de ces gens qui... Je ne donnais pas forcément de la force aux artistes. Je ne cherchais pas s'il y avait des événements. Je n'étais pas vraiment intéressée. Pourtant, j'ai toujours été dans le milieu artiste, dans ses avants et tout. Mais maintenant que je vis à Rotterdam, je remarque en fait la force que les artistes donnent aux autres. Donc, moi je suis dans le monde de la musique. J'entends qu'il y a un ami d'un ami qui fait quelque chose, une exposition, une pièce, whatever. en fait je remarque que tout le monde se déplace et tout le monde va donner de la force, peu importe si on connaît ou pas. Et ça c'est vraiment quelque chose d'ancré. En tout cas là-bas à Rotterdam, si vous montez quelque chose, il y aura du monde qui va venir et qui va vous soutenir. Et c'est vrai qu'en Suisse, je ne vois pas ça.

  • Speaker #1

    Ou alors moins, plutôt.

  • Speaker #6

    Moins.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne observation. Alors, je n'ai pas du tout de solution à tout ça, il faut que vous le sachiez. Mais je pense que c'est des bonnes réflexions, c'est des bonnes choses qu'il faut aussi cultiver. Là, vous êtes là. La majorité des personnes, vous êtes venues me donner de la force, principalement. Donc, je pense qu'il faut essayer de cultiver ces choses, cultiver ces choses autour de nous. J'espère que la prochaine fois que je ferai un événement, il y aura un maximum de monde qui viendra et surtout des gens que je ne connais pas. Mais je pense que c'est des choses qu'il faut cultiver de manière générale et se rendre peut-être un peu plus à des choses, à des événements où on ne connaît pas forcément. Les choses, ouais. Amber, tu voulais dire quelque chose ? Tu prends ton téléphone, t'as des notes ? Elle a fait des notes en plus pour de vrai ! Pourquoi ?

  • Speaker #7

    J'ai essayé de ne pas vous embêter longtemps. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #1

    Tu veux ta soeur ou pas ?

  • Speaker #7

    Ouais, ouais, j'aime ma soeur. C'est un sujet hyper intéressant en fait, la culture en Suisse. Je pense que c'est déjà un problème, enfin, si on peut appeler ça un problème, de culture justement. On est dans un pays qui est connu pour être très pudique. On respecte la qualité en Suisse, donc on ne va pas forcément soutenir quelque chose pour lequel on n'est pas forcément convaincu de la qualité et du succès. On attend vraiment de voir que quelque chose décolle avant de le soutenir. Et c'est en fait à ce niveau-là que je trouve qu'il faut qu'il y ait un switch, où on fasse plus confiance aux artistes et aux personnes qui osent, parce qu'on n'est pas un pays qui ose, on est un pays qui est très timide. Pour montrer que ce soit dans l'art par exemple, il y a aussi tout ce côté où on ne donne pas forcément les possibilités, que ce soit financières ou de moyens tout simplement, de donner la place aux artistes de s'exprimer. Parce qu'on est un pays qui est axé sur la productivité, on travaille énormément comme on l'a évoqué avant, on n'a pas forcément le temps. Pour les loisirs, pour tout ce qui est artistique, qui ne va pas forcément tout de suite amener concrètement du revenu et de l'argent à la Suisse. Comme on l'a vu, on travaille plus de 40 heures par semaine pour la plupart. Donc c'est sûr que déjà, si on part de ces bases-là, ça ne donne pas beaucoup de place à la créativité et à l'art. Mais avec les jeunes générations qu'il y a aujourd'hui, maintenant qui commencent à arriver, les réseaux sociaux, les gens qui osent de plus en plus faire des choses, des métiers moins conventionnels et plus peut-être artistiques, on arrive à voir un petit peu la différence. On arrive à voir aussi le talent qu'on a en Suisse. Même les jeunes entreprises qui ne sont pas forcément dans l'art, je pense à la volonté du dé par exemple, ils communiquent un certain message. par ce qu'ils commercialisent et c'est aussi quelque chose qu'on trouve important. J'ai l'impression en Suisse, s'attacher à un concept, un message, quelque chose qu'on communique et dans lequel on peut se retrouver. Et c'est là où on va commencer à apporter de l'importance aux choses et à les soutenir d'autant plus si on se reconnaît dedans. Donc je pense que pour un pays comme nous... ou en a-t-on vraiment de la qualité ? Il faut se concentrer sur ce qu'on nous fait ressentir dans ce qu'on nous propose au niveau artistique ou autre. Et là, vu qu'on ne peut pas donner de la force aveuglément à quelque chose qu'on ne croit pas, comme par exemple dans d'autres pays européens, eh bien...

  • Speaker #0

    Il faut qu'on s'intéresse d'autant plus aux choses qu'on nous propose pour leur donner de la force. Et c'est comme ça qu'on va réussir, je pense, à émanciper un petit peu plus ce côté art qu'on a et en le rendant beaucoup plus accessible à une plus grande communauté que juste à une communauté privilégiée. C'est en fait la communauté privilégiée qui a accès le plus à l'art, parce que l'art, ça coûte de l'argent même d'aller voir des expositions. c'est pour une pour une population un petit peu plus aisée, et donc pas forcément accessible à toute la communauté suisse, et encore moins aux jeunes qui sont souvent en précarité, aux jeunes étudiants, donc qui ne peuvent pas encore, déjà qui doivent s'acheter à manger, ils ne peuvent pas encore aller voir des expos, et ça c'est dommage en fait. Parce que c'est comme ça qu'on cultive la culture. Et c'est comme ça qu'on va réussir à toucher de plus en plus de monde et à faire qu'on arrive à s'émanciper au niveau de la culture en Suisse. Désolée, je suis allée un peu dans tous les sens, mais j'espère que vous avez compris le message.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Karim, on a quelques minutes, mais tu peux ouvrir. Cinq minutes, j'ai. Non, mais sinon, si. Sûr ? Ok, très bien. On va boucler. Après, au pire, ça peut être ouvert. Et puis voilà, je m'adapterai. On arrive à la fin de l'épisode, mais je ne sais pas si vous avez des questions générales, de manière générale, sur le podcast, etc. Je vais en prendre une ou deux. Et comme ça, après, on va pouvoir boucler, que ce soit sur cet épisode ou quoi que ce soit. OK, j'arrive tout de suite. Et si, après, il y a des gens qui veulent venir voir comment ça fonctionne, etc., je vous montre bien sûr volontiers. Et une fois encore, merci Karim pour la flexibilité. Ouais, Akram, je t'écoute. Alors pour les auditeurs à Crame de Molday, si j'ai passé un bon moment, si je suis content du rendu, parce que le temps apparemment est passé très vite. Alors je suis très content, je suis très content. C'était un peu un parti pris de faire une préface où il y avait une présentation de quelqu'un d'autre. Mais je pense que j'ai l'impression en tout cas que ça a parlé à la plus grande majorité des personnes ici. pour moi c'est passé hyper vite, je suis hyper content je suis très content de voir les gens qui sont là, je suis très content de faire ça ici, je trouve que le setup il est méga carré et oui ça va se faire encore une fois, ça va se faire sûrement aussi à Lausanne et à Genève mais on va dire que c'était ici que ça devait commencer est-ce que ça va se refaire ici ? J'espère, on verra et voilà je suis très très très content Merci, merci beaucoup. C'est bon ? Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Très bien. Alors, je vais faire la conclusion comme d'habitude. Alors, je remercie toutes les personnes qui sont ici. Je remercie le BART, encore une fois. Merci à tous d'être venus. Pour les auditrices et les auditeurs qui sont encore là. Comme d'hab, je vous rappelle, les 5 étoiles sur Spotify, la section sondage sur Spotify, Deezer, Apple Music. N'hésitez pas, c'est gratuit et ça donne de la force et ça favorise les algorithmes, chose qu'on ne maîtrise pas et on galère tous avec. Je crois qu'il y a quelques créateurs de contenu ici, donc vous savez ô combien c'est compliqué. Et on s'attrape au prochain épisode. Merci à tous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté, bye bye !

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Description

Bienvenue dans cet épisode spécial du Dedicated Podcast, enregistré en live à Neuchâtel à la Brasserie B'art.

Au programme :

  • Une présentation passionnante de Dawit, doctorant en sciences économiques à l’Université de Genève, sur l’intégration des réfugiés et le marché du travail en Suisse.

  • Un échange sincère et sans langue de bois autour de la place de la culture et de l’art en Suisse, avec les interventions de plusieurs invités : Karim, Tieums, Djeson, Riza, Amber et Eli.

Un grand merci à toutes les personnes présentes, et à ceux qui soutiennent le podcast au quotidien.

➡ Pense à mettre 5 étoiles sur Spotify & Apple Podcasts, ça aide énormément.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcast ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out. What's up,

  • Speaker #1

    y'all ?

  • Speaker #0

    You're tuning in to the Dedicated Podcast. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et pour une fois je peux dire que j'espère que vous allez bien avec un public. Donc on est à Neuchâtel à la Brasserie Barthes et on a un joli public qui est venu pour faire un épisode en live. Donc c'est la première fois que je fais un épisode en live. Donc déjà merci à tout le public, vous pouvez faire quelques applaudissements. Voilà, magnifique, superbe. Alors, avant de démarrer, évidemment... Merci à tous d'être venus. Merci à l'équipe de la Brasserie Barthes. Merci à Karim et Marc qui sont là. N'hésitez pas à vous abreuver. Je vous ai déjà donné quelques explications en off concernant le bruit. Donc, on est au carré à ce niveau-là. Merci à toutes les personnes qui m'ont aidé aussi pour cet événement. Et on va tout de suite démarrer. Donc, ça va se passer en plusieurs étapes. Alors, il y aura une première étape. une sorte de préface comme les préfaces d'un livre qui n'est pas forcément lié à la suite, mais ça je vais vous l'expliquer en deuxième. Et la deuxième étape, on va évoquer un voire deux sujets, et c'est là que je vous inviterai à participer, c'est-à-dire que là, comme vous voyez, il y a un deuxième micro. Donc il ne faut pas faire les timides, si vous voulez venir participer, venez vous asseoir, et on va discuter un petit peu, ça peut être une personne, deux personnes. Si vous avez des questions, comme en classe, n'hésitez pas à lever la main. et on essaiera de répondre à votre question, peut-être qu'on attendra la fin. Et voilà, comme je vous ai déjà dit, merci à Annick de Koums Cookies qui nous a mis à disposition des cookies qui sont succulents. Et voilà, on va passer à la première étape que je n'ai pas encore expliquée. Alors, je vais vous expliquer comment cette idée m'est venue. Donc il y a 3-4 semaines, environ 3 semaines, je suis allé à une conférence à l'Université de Genève. Il y avait environ 400 personnes, si je ne me trompe pas. Et ça parlait d'un sujet. Alors, la personne qui va faire la présentation va me corriger. Mais ça mettait en lien l'intégration des étrangers en lien avec le marché du travail. Et j'ai vu à ce moment-là et entendu des informations très importantes et très intéressantes. qui sont souvent utilisés par les politiques et les médias. Et quand je rentrais, je me disais, mais en fait, on devrait tous savoir ce genre de choses, on devrait tous être informés, parce que souvent, ces informations, elles sont utilisées et on n'a pas vraiment la connaissance. Donc pour l'instant, ça vous paraît très flou, mais la personne va venir. Cette présentation, elle a été faite par mon frère, Dawit, qui est juste là. et qui va venir la présenter ici également. Et il va vous parler de différentes choses, mais une fois encore, je pense que, comme je l'ai dit auparavant, ça concerne l'intégration des étrangers, les réfugiés et le marché du travail. Alors, loin de moi, l'envie de vous influencer sur vos choix politiques, etc. Mais je pense que c'est des informations qui sont très intéressantes. Donc, Dawit, je te laisse venir. Et peut-être qu'avant que tu démarres, tu peux venir là. Très bien. Alors moi, je vais mettre sa présentation, mais David, peut-être, est-ce que tu peux déjà expliquer ce que tu fais comme doctorat et sur quel sujet la thèse de ton doctorat est ?

  • Speaker #1

    Je suis doctorant en sciences économiques à l'Université de Genève et ma recherche porte sur deux sujets. Le premier est l'impact du vote par correspondance sur la participation en votation. Et le deuxième sujet est donc comme l'a expliqué Abby. l'intégration des réfugiés sur le marché du travail.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais me mettre sur le côté. Lui, il va faire sa présentation. Si vous avez des questions, vous pouvez lever votre main. Moi, je vous répéterai votre question au micro pour que tout le monde l'entende lorsque ce sera diffusé. Et sinon, on prendra un peu le temps à la fin aussi si vous voulez poser quelques questions.

  • Speaker #1

    Alors, comme vous le savez, il y a quelques épisodes du podcast qui ont traité des sujets touchant de près ou de loin à l'immigration. Donc, c'est une thématique sur laquelle je travaille, comme je viens de l'expliquer. Et je présente parfois au grand public. dans des conférences et donc Abby qui a participé à la dernière m'a proposé de venir partager avec vous son contenu. Donc je vais vous proposer une petite revue de la littérature scientifique couvrant l'intégration des réfugiés sur le marché du travail et plus particulièrement les diverses politiques d'intégration qui ont été mises en place en Suisse et au Danemark qui est un pays dans lequel pas mal de recherches sont effectuées aussi sur cette thématique. Et bien sûr je vais faire un effort pour vulgariser au maximum le sujet. Donc, il m'est bien évidemment impossible d'entrer dans le détail des études que j'ai sélectionnées pour cette revue, ou sur les méthodes qui ont été employées pour réévaluer les politiques d'intégration. Cependant, je crois qu'il est important de vous souligner à quel point cet exercice est délicat, et de vous introduire brièvement à la stratégie qui est adoptée pour étudier l'intégration des réfugiés dans le contexte suisse. Donc, pour cela, il nous est d'abord crucial de distinguer corrélation et causalité. Donc, sur le graphique... A votre gauche, vous trouverez sur l'axe horizontal la consommation de chocolat par habitant chaque année d'un pays. Et à la verticale, le nombre de prix Nobel qui a été attribué aux ressortissants de ce même pays. C'est-à-dire que plus un pays se situe à la droite du graphique, et plus la consommation de chocolat de ses habitants est élevée. Et plus il est haut, et plus il compte de prix Nobel. donc quand on voit ce graphique la relation entre la consommation de chocolat et le nombre de prix Nobel est assez flagrante plus on mange de chocolat dans un pays et plus on y trouve de prix Nobel donc malheureusement pour les addicts au chocolat qui sont présents dans la salle et je crois que que je peux vous reconnaître avec la lumière qui brille dans vos yeux, ça ne veut pas dire que vous avez une meilleure chance de gagner un prix Nobel. Donc ce n'est évidemment pas grâce aux vertus du chocolat que Jacques Dubochet, Michel Maillot ou Didier Quelleau ont remporté leur prix Nobel en tant que Suisses en physique et en chimie, mais à une série d'autres facteurs, comme les ressources allouées à la recherche, la qualité des infrastructures du pays ou son niveau de richesse, qui influent aussi sur la consommation de chocolat. On dit donc que la consommation de chocolat est corrélée avec le nombre de prix Nobel. et le cœur de mon métier en tant qu'économiste spécialisé en économie appliquée consiste à prouver que les relations que j'observe dans le cadre de mes études sont causales. Donc pour identifier ce type de relation, on a trois éléments qui nous sont indispensables. Tout d'abord, il nous faut un contexte, idéalement avec un changement de politique ou de comportement qui nous permet de répondre à nos questions de recherche. Je vois que Jason est présent dans la salle. Si je veux savoir si les produits LVDD... ont une bonne influence sur la santé, il me faut idéalement un contexte où les gens commencent à consommer du LVDD, un minimum de recul dans le temps, et ensuite des outils statistiques qui me permettent de mesurer cet impact. Il nous faut aussi un accès aux données qui nous permettent d'exploiter le contexte identifié. Ça peut paraître assez évident comme ça, mais ce n'est pas un accès qui nous est facile en tant que chercheurs, notamment dans l'analyse de l'intégration des réfugiés, parce qu'il y a certains pays qui interdisent l'association des données qui sont... liées aux migrants avec les données qui sont liées à l'emploi. Donc c'est pourquoi la plupart de ces études en Europe sont menées dans les pays scandinaves et en Suisse. Et enfin, et là il s'agit ici plutôt de notre mission en tant que chercheur, il nous faut proposer une approche méthodologique qui est crédible et pour ça, il nous faut parfois aussi faire preuve de parma de créativité. Tu peux passer la prochaine slide, merci. Alors, là-dessus... Vous pouvez constater que, dans le cadre de nos recherches en Suisse, on s'inspire énormément de ce qui se fait en médecine. Ici, vous avez ce qu'on appelle une expérience contrôlée. L'exemple, plus précisément, est un essai technique randomisé. Comme vous le savez certainement, dans le cadre de la médecine, si on veut évaluer l'efficacité d'un nouveau traitement, On prend un certain nombre de patients qu'on va allouer aléatoirement dans deux groupes, un groupe de contrôle et un groupe de traitement. On va donner au groupe de contrôle un placebo et à l'autre groupe le traitement qui est en phase de test. Et si le nombre de patients est élevé, Ces deux groupes sont statistiquement comparables, ce qui veut dire que dans le long terme, la différence dans l'état de santé du groupe du traitement avec celui de contrôle nous permet de mesurer l'impact du médicament. Donc, que fait-on dans le cadre de notre recherche en Suisse ? Alors, il s'avère qu'en Suisse, on a un certain nombre de personnes qui sont admises et admises en tant que réfugiés. que ces personnes-là sont allouées de manière quasi-aléatoire dans un canton et que, de par des raisons statistiques, les réfugiés qui se retrouvent dans les cantons A et B deviennent comparables. Ce qui veut dire que si un réfugié dans un canton A est exposé à une politique, le réfugié qui n'est pas exposé à cette politique dans le canton B nous permet de mesurer l'impact de la politique qui est introduite. Ma présentation va se structurer autour de trois dimensions. La première qui est l'apprentissage de la langue locale, la deuxième qui est le statut de résidence et la troisième qui est l'aide sociale. Avant de me lancer dans ma revue, je voudrais quand même vous prévenir que je vais parfois discuter de délinquance ou de délit. Il ne s'agit bien évidemment pas d'établir un lien entre délinquance et réfugiés. Les données nous le montrent, l'écrasante majorité des réfugiés étaient réprochables aux yeux de la loi. mais si j'en parle aujourd'hui c'est parce que l'existence d'un lien évident entre réfugiés et délinquants est malgré tout évoqué dans certains discours et la recherche dans sa mission de contribution au débat public s'est donc attardée sur lui, même en avant des mesures qui permettent de réduire le nombre de délits chez les réfugiés. Donc tout d'abord, l'apprentissage de la langue locale. Donc, on a un premier papier qui concerne la Suisse. Alors, la première question qu'on peut se poser quand on parle de l'allocation aléatoire des réfugiés dans les différents cantons, c'est mais on a un certain nombre de personnes qui viennent d'Afrique et dans ces pays d'Afrique, le français est parfois parlé, ce qui veut dire qu'on peut se retrouver de par cette politique d'allocation avec des réfugiés. originaires d'Afrique francophone dans des cantons alémaniques. Et donc, là, la question qu'on peut se poser, mais est-ce que c'est pertinent ? Et donc, ce qu'ont fait ces chercheurs, c'est qu'ils ont exploité cet aspect-là pour voir si l'intégration des réfugiés est meilleure dans les cantons, l'intégration des réfugiés venant de pays francophones est meilleure dans les cantons romands. Et donc, là, il y a un autre élément qu'on peut souligner, c'est que Merci. Les dynamiques du travail sur les marchés du travail alémaniques ne sont peut-être pas les mêmes que sur les marchés romans. Et donc, comment fait-on pour tenir compte de ça ? Et ce que ces chercheurs ont fait, c'est qu'ils ont utilisé les réfugiés qui viennent de pays d'Afrique anglophones pour pouvoir tenir compte de ça. Ce qu'ils constatent, c'est que, alors, tout d'abord, vous avez un premier graphique où, sur l'axe horizontal, vous avez le nombre d'années depuis leur arrivée des réfugiés et, sur l'axe horizontal, leur probabilité d'emploi. Pour chacune de ces années, vous avez deux informations. En gris foncé, vous avez le taux d'emploi des francophones en Suisse romande. Et en gris clair, vous avez le contrefactuel, qui est ce taux d'emploi des francophones en Suisse romande, moins l'effet estimé de la connaissance de la langue locale. Ce qu'on peut constater déjà dans les premières années, c'est que l'écart dans le niveau d'emploi est important, mais encore plus frappant, cet écart reste très important au fil du temps. On dit dans le cadre de la recherche que cet effet est persistant. On a ici une autre étude qui a été menée au Danemark. En janvier 1999, les personnes réfugiées sont devenues éligibles à plus de 400 heures de cours de langue, donc de danois supplémentaires. Cette mesure a été accompagnée d'investissements massifs dans la qualité des cours proposés. On parle ici de formation des enseignants, d'harmonisation des cours, de mise en place de tests pour s'assurer que les gens apprennent bien le danois. Cette mesure a eu un impact. assez important sur les réfugiés parce qu'on a vu une probabilité d'emploi qui augmente de 5 à 6 points de pourcentage. Alors cet effet-là peut paraître petit, mais ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le taux d'emploi des réfugiés est relativement bas, notamment au Danemark à cette époque. On parle de taux autour de 15 à 20%, donc ces 5 à 6 points de pourcentage sont assez énormes. Et en plus de cela, cette mesure a eu pour effet d'augmenter le revenu annuel de ces réfugiés de 3 000 dollars dans le long terme. Il y a aussi des effets indirects qu'on n'a pas anticipé, que les Danois n'ont certainement pas anticipé quand ils ont mis en place cette mesure. C'est qu'on a observé une meilleure performance scolaire de la part des enfants de réfugiés. Les garçons ont notamment un plus haut taux de complétion de l'école secondaire et les filles ont même de meilleures notes. Et on voit aussi une baisse du taux de délinquance juvénile chez les enfants de réfugiés. Et si je parle de cette mesure qui touche à l'apprentissage de la langue locale, c'est particulièrement parce que c'est la mesure d'intégration avec le plus grand impact. Ensuite, nous avons le statut de résidence. Donc, lorsqu'on parle de statut de résidence, certains parmi vous doivent penser aux différents permis de résidence octroyés aux réfugiés en Suisse, notamment les permis F qui sont attribués aux personnes admises à titre provisoire et l'incertitude qui est liée à leur avenir. Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune étude. sur ce sujet en Suisse, ce qui est très dommage dans le contexte actuel parce qu'avec les nombreuses voix qui s'élèvent pour que le droit de résider en Suisse et bien d'autres soient accordés que sous condition, c'est une information qui serait hyper importante. Mais le Danemark et ses nombreux changements de politique permettent d'apporter quelques éléments de réponse à ces débats, notamment sur l'introduction d'incitation, tel que le fait de conditionner l'octroi à un réfugié le droit de résider dans un pays à la qualité de son intégration. Ici, nous avons le parcours du réfugié au Danemark jusqu'en 2002. Donc, le réfugié lambda commence par faire sa demande d'asile. Si elle a accepté, cette personne est admise à titre provisoire. Et ensuite, au bout de trois ans, si on estime que le retour de cette personne dans son pays d'origine est impossible ou que cette personne est suffisamment intégrée, elle obtient un droit de résidence permanent. Après 2002. On a eu un premier changement de politique où la procédure de la demande d'asile vers l'admission provisoire est toujours la même, sauf que le délai qui lui permettait d'obtenir la résidence permanente a été étendu de 3 ans à 7 ans. Quel était le but de cette mesure ? Évidemment, pour le Danemark, il était de rendre le pays moins attractif pour les personnes qui déposent une demande d'asile. Et ce qu'on a constaté sur l'employabilité de ces réfugiés, c'est qu'en fait, on n'a observé qu'un plus haut niveau de formation, mais pas d'effet significatif sur le taux d'emploi, le revenu ou même la probabilité qu'ils restent au Danemark sur le long terme. On a ensuite eu un deuxième changement de politique en 2007. Tu peux passer à la prochaine. Alors, là encore, de la demande d'asile à l'admission provisoire, pas de changement. Il faut toujours 7 ans pour passer à la résidence permanente. Mais cette fois, ils ont ajouté des conditions pour l'obtenir, notamment le fait d'être employé pendant 2 ans et demi, équivalent plein temps, en plus d'atteindre un niveau de Danois qui est intermédiaire. Et là, les résultats ont été visibles, en tout cas à court terme. On a vu le nombre d'heures travaillées de 30%. et pas d'effet significatif sur le niveau de langue. Par contre, sur le long terme, on n'a observé aucun effet de cette mesure. Et là, il nous faut nous poser la question de pourquoi cette mesure ? Au final, l'idée derrière était d'introduire une incitation chez les réfugiés pour trouver du travail. Et cette incitation était donc liée à ce droit de résistance permanente. Et si dans le court terme, on observe un effet, sur le long terme, coup d'épée dans l'eau. Ils ont quand même mené leur étude un peu plus loin. Ils ont pu identifier dans le cadre de leur étude des réfugiés qui avaient un haut niveau, un haut potentiel d'intégration plutôt, et ceux qui avaient un bas potentiel d'intégration. Et ce qu'ils observent, c'est que cette mesure, elle n'a pas d'effet sur l'emploi chez les personnes à haut potentiel, ce qui est prévisé parce qu'on peut estimer que ces personnes auraient, quoi qu'il arrive, trouvé un emploi, mais que leur niveau de langue s'est amélioré. Par contre, chez les bas potentiels, cette mesure était en fait... un découragement si vous voulez parce qu'ils estimaient tout simplement qu'il n'était pas possible pour eux d'atteindre les prérequis pour la résidence permanente et donc c'est chez eux qu'on observe la très grosse baisse d'heures travaillées et enfin passons à l'aide sociale donc Je vais maintenant aborder ces dernières thématiques et je vais notamment mentionner le coût que représente le système d'asile et plus particulièrement celui de l'aide sociale. J'insiste, il ne s'agit pas de remettre en question de l'aide sociale versée aux réfugiés. Cependant, comme les discussions sur son coût reviennent régulièrement dans les débats et que l'idée de baisser l'aide sociale versée aux réfugiés pour leur créer une nouvelle incitation à travailler est souvent émise, il me paraissait important de partager ça avec vous. Donc on a ici un premier cas avec le Danemark encore une fois. Donc, en 2002, le gouvernement danois a viré un petit peu à droite et a décidé de réduire de 40% le montant versé par l'aide sociale. On parle donc ici d'une baisse de l'équivalent de 6 000 dollars. Donc, encore une fois, je prends des chiffres qui peut-être vont frapper un peu plus. L'aide sociale était de 15 000 dollars et elle a été réduite à 9 000 dollars. Donc, qu'est-ce qu'on a constaté ? La hausse de la probabilité d'emploi chez les réfugiés a été de 5 points de pourcentage et le revenu a augmenté. que de 1 900 $. Pourquoi je dis que ? Parce que, comme je viens de le mentionner, la baisse de l'aide sociale était de 6 000 $. Ce qui veut dire que le fait de travailler n'a pu le permettre que de couvrir qu'un tiers de ce revenu perdu. Et à long terme, cette mesure n'a eu aucun effet. Alors, ce que ces chercheurs se sont demandé, c'est comment est-ce que ces réfugiés ont-ils fait pour nous et les debout ? Et ce qu'ils ont vu, c'est que le nombre de délits qui étaient commis par des personnes réfugiées... ont plus que doublé et que ces délits étaient principalement des vols à l'étalage qui étaient commis par des femmes. Pourquoi est-ce qu'il est important de souligner ici qu'il s'agit de femmes ? C'est tout simplement qu'il s'agit d'une population qu'on n'a pas l'habitude de voir commettre des délits et que très souvent, même dans la plupart des cas, c'est elles qui sont en charge de la majeure partie, si ce n'est toute, la gestion d'un ménage. Donc si elles ont commissé d'allier, c'est nécessairement ou quasi assurément. Parce qu'elle n'avait pas le choix. C'était des délits de subsistance, si vous voulez. Et ensuite, on a une étude similaire qui a été menée où là, on a profité des différences, des montants d'aide sociale qui sont versés aux réfugiés dans les différents cantons. Et les différences d'aide sociale, du niveau de l'aide sociale, n'a aucun impact sur la probabilité d'emploi des réfugiés. En revanche, ce qu'on constate, c'est que pour 100 francs supplémentaires chaque mois qui est versé aux réfugiés. on génère une baisse des infractions de l'ordre de 6,5% et des petits délits de 15,5%. Et par petits délits, j'entends vol, resquis, c'est-à-dire ne pas payer vos titres de transport, par exemple, le deal, et par deal, j'entends pas du deal de grand mafieux, mais du petit trafic de rue, ce qui est énorme. Et enfin, dernier point, Quand on pense à ces baisses des aides sociales, bien évidemment, de la part des gens qui mènent ces politiques, on a en tête les économies qui sont réalisées. Mais on voit qu'avec ces économies qui sont réalisées, il y a une précarité qui est renforcée et qui, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, augmente les délits de subsistance chez une population qui est déjà extrêmement vulnérable. Et en plus de ça, il y a un autre coût qu'on n'anticipe pas, mais que d'autres chercheurs ont essayé d'évaluer, c'est celui... qui est associée à cette hausse des délits. On a des chercheurs qui ont constaté que l'appareil judiciaire était extrêmement coûteux et que pour chacun de ces délits, il y a une affaire qui est menée. Et ils ont donc estimé ces coûts. Et ce qu'ils ont pu observer, c'est que ces coûts dépassent très probablement et très largement les économies qui sont réalisées avec la baisse de l'aide sociale. Donc si on analyse cette politique de baisse de l'aide sociale, Mais d'un point de vue global, en prenant absolument tout en considération, il n'est pas sûr qu'il vaille la peine de la poursuivre. Et j'arrive au bout de ma présentation. C'est ici qu'une petite revue de la littérature si certaines thématiques vous intéressent et que vous voulez aller chercher ça de votre côté. Et puis voilà. Si vous avez des questions, je les prends volontiers. Je ne sais pas s'il reste un peu de temps.

  • Speaker #0

    Là, vous vous rendez compte que ce que nous, on fait dans notre vie, ça ne sert à rien, en fait. Nous, on fait un job très bien. Il y avait une question, ouais. Je vais juste répéter la question. Donc, la question, c'est est-ce qu'on connaît le temps que ça prend de passer du statut de réfugié, demandeur requérant d'asile, à un titre provisoire ?

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans le cadre de ma recherche... Je suis intéressé que par les demandeurs d'asile qui sont arrivés jusqu'à 2018, plus ou moins. Mais jusqu'en 2019, la procédure en moyenne prenait deux ans. Donc les personnes demandaient l'asile. Et donc c'était deux ans, mais avec pas mal de variations d'une personne à l'autre. Mais en 2019, il y a eu un changement de loi qui visait à accélérer la procédure. Et depuis, elle a été sensiblement raccourcie. Mais je ne peux pas vous donner un chiffre très précis. Donc quand il y a un réfugié qui arrive en Suisse, il y a une interdiction de travailler. Alors ce que vous demandez, c'est si l'aide sociale que je traite dans les dernières slides, donc sur l'aide sociale, est-ce qu'elle concerne les personnes qui sont requérantes d'asile ou si elles se poursuivent une fois la décision obtenue de la part de la Confédération avec le permis qui vient ? Alors, ce que je n'ai peut-être pas précisé parce que je devais aller relativement vite, c'est que les personnes qui ont été étudiées dans le cadre de la dernière étude étaient des personnes admises à titre provisoire, donc des permis F. Et pour l'interdiction de travailler dans les premières années, en fait la réponse n'est plus nul, c'est les personnes avec un permis N, donc on parle ici des requérants d'asile qui ont déposé leur demande d'asile et qui sont dans l'attente d'une décision, ont le droit de travailler mais sous des conditions très strictes. Donc on a ce qui s'appelle la priorité indigène qui s'applique. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire qu'un employeur qui veut engager quelqu'un qui a fait une demande d'asile, mais qui n'a pas encore reçu de décision, doit pouvoir prouver que dans la population résidente permanente, elle ne parvient pas à engager quelqu'un. Donc théoriquement, elles ont le droit de travailler, mais restriction quand même assez importante. Donc voilà, je ne sais pas si ça répond plus ou moins à votre question.

  • Speaker #0

    Ça, c'est toujours valable, ça, maintenant ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est toujours valable.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Oui, Jason. Donc Jason demande, et si je répète les questions, c'est pour que ce soit enregistré. Donc Jason dit que c'est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que si on doit prouver qu'on n'a pas pu trouver quelqu'un dans la société pour engager quelqu'un qui est un réfugié, alors comment est-ce qu'on fait ? Et pour donner un exemple plus parlant, c'est comme le mec qui va en boîte et qui se fait toujours refoule parce qu'il ne s'est pas habitué. Comment on devient habitué si tu ne me laisses jamais rentrer ? C'est un peu ça le truc.

  • Speaker #1

    Alors cette priorité indigène que j'ai expliquée à madame, elle ne s'applique qu'aux personnes qui ont un permis N. Et ces personnes qui ont un permis N, c'est des personnes qui ont déposé une demande d'asile, mais qui ne savent pas encore si un droit de résidence va leur être attribué par la suite. Mais une fois qu'une personne reçoit sa décision et qu'elle obtient un permis F qu'elle a mentionné avant, un permis B, qui sont des permis qui permettent de s'établir en Suisse, là, elles n'ont plus de restriction à l'emploi. C'est-à-dire que si une personne veut l'engager... Il y a une mini procédure qui est à faire, mais cette personne doit annoncer aux autorités locales qu'elle va employer un ou une réfugiée. Mais cette autorité n'a pas son mot à dire dans le fait qu'elle l'engage.

  • Speaker #0

    Et là, on parle juste de la comparaison entre est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut faire ce travail, mais après, ajouter encore à ça le chômage. C'est-à-dire qu'il y a les gens d'abord, souvent maintenant, les employeurs doivent annoncer les postes au chômage. Donc, il y a plusieurs étapes avant ça. Tu vois, Jason parle de l'Ukraine, il va foutre en l'air l'épisode. C'est la prochaine étape, on mentionne Israël, c'est bon, je coupe tout. Vas-y, pose ta question, excuse. Donc Jason demande par rapport à la vague d'Ukrainiens qui sont arrivés et qui avaient donc une intégration et un accès au travail facilité. Il me semble qu'il y a même un... Tu peux répondre ou pas ? Oui, bien sûr, mais ils ont même créé... Enfin, ils ont un permis spécial, permis S.

  • Speaker #1

    C'est bien ça, ils ont un permis...

  • Speaker #0

    En gros, Jason mentionne qu'il y a eu vraiment quelque chose qui a été facilité pour les Ukrainiens qui sont arrivés en termes d'intégration, de logement, d'accès au travail. Et il y a énormément d'autres peuples qui arrivent en tant que réfugiés en Suisse et pourquoi il y a un traitement qui est différent. Alors j'ai une réponse, mais je vais laisser Daoud. Witt qui est l'expert, répondre. On a tous la réponse, je crois. Oui,

  • Speaker #1

    alors, c'est une question plus politique qu'autre chose que tu poses là, donc c'est compliqué pour moi d'y répondre. Mais je pense qu'il est important de souligner que ce permis S n'a pas été créé spécialement pour les Ukrainiens. Il existait déjà avant. D'accord ? Il l'utilisait pour qui alors ? Absolument personne jusqu'à maintenant. Et non, je dis les termes tels qu'ils sont. Ce statut existait déjà, mais avant eux, il n'avait jamais été utilisé. Et donc, la décision a été prise par le gouvernement d'attribuer ce permis S aux Ukrainiens, qui est un permis assez bizarre. C'est pas qu'il est bizarre, mais il est un peu entre le permis F, donc le permis d'admis à titre provisoire, et le permis B, c'est-à-dire que... Il donne accès au marché du travail, c'est vrai, mais le permis F le donne aussi. Je dois me faire la défense de ces permis qui sont attribués plus souvent à ces personnes auxquelles tu faisais référence avant, donc à ces gens qui sont issus d'autres pays. Il y a un autre avantage qui est assez important du permis S qu'on ne mentionne pas assez souvent, à mon avis, c'est que chez les permis F, les personnes admissibles... à titre provisoire, venant d'autres pays, il y a la possibilité d'obtenir un permis B, qui est donc le permis qui permet de s'établir de manière permanente en Suisse. Et le moyen de transformer ce permis F en permis B, c'est qu'au bout de cinq ans, cette personne est suffisamment intégrée sur le marché de l'emploi, elle ne prend pas de lait social, et c'est chaque canton qui décide pour ses réfugiés. Et donc, on peut aussi observer des variations en fonction des cantons. un petit bordel les permis S la différence qui pour moi me marque le plus encore une fois c'est celle que c'est que au bout de ces 5 ans si ces personnes ne peuvent pas retourner dans leur pays ce permis permanent leur attribuer automatiquement donc voilà mais sur les différentes nuances entre les deux permis on pourrait en parler pendant des heures et ce serait compliqué enfin c'est une décision politique je ne peux pas je voudrais pouvoir t'en dire plus mais

  • Speaker #0

    En gros, ça veut dire qu'on en discute tout à l'heure. C'est ça qu'il veut dire. Est-ce qu'il y a une dernière question ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Alors, la question, merci Akram. La question, c'est, dans la présentation, il y avait une corrélation entre la baisse de l'aide sociale et l'augmentation de la délinquance, mais aussi une augmentation des frais judiciaires. par conséquent et la question c'est qu'est-ce qu'on devrait dire aux détracteurs et c'est pour ça que tout à l'heure je vous ai mentionné que c'était intéressant d'avoir ces informations parce que souvent c'est des choses qui sont utilisées par les médias et les politiques mais que dirais-tu aux personnes qui utilisent ces informations à mauvais escient parce que Voilà, je te laisse avec ça.

  • Speaker #1

    C'est du loin pas évident de répondre à cette question, mais je vais peut-être me mouiller un peu plus qu'avant. Je pense qu'il y a un truc dont on doit se souvenir quand on parle du système d'asile, c'est qu'avant toute chose, il incarne une promesse. Et cette promesse, elle a été faite au lendemain de certaines des pires heures du siècle dernier.

  • Speaker #0

    et donc c'est notre mission que de continuer à tenir cette promesse d'accord ouais non mais cette promesse pires horreurs du siècle dernier, c'est des guerres qu'on a connues un peu partout dans le monde et de manière assez dure ici aussi. Et on a des populations qui ont été persécutées durant ces guerres. Et on a décidé de les refouler dans pas mal de pays. Presque tous les pays. Et donc, on s'est dit plus jamais. Et aujourd'hui, il faut que ça, on l'applique à tout le monde. C'est ce qui a été promis à ce moment-là. Dès le moment où quelqu'un est menacé dans son pays d'origine, on a promis à ce moment-là qu'on accueillerait cette personne. C'est aussi simple que ça. Et donc ici, on ne répond à aucune logique économique. D'accord ? Si le système d'asile existe, ce n'est pas pour servir l'économie suisse ou l'économie européenne ou l'économie américaine. C'est avant tout parce qu'on a fait cette promesse.

  • Speaker #1

    On ne respecte pas tous nos promesses. C'est vrai. Non, mais c'est ce que j'observe. Ok, très bien. Merci, Dawit. Je pense qu'on peut round up applause. Merci. Pour ceux qui veulent revoir la présentation, ce qui avait été fait à l'Université de Genève, il y a une vidéo. Donc, si vous voulez le lien, il y a environ une heure et demie de vidéo. Il y a des collègues à lui qui font une présentation qui est sur d'autres aspects, etc. Donc, voilà. Très bien. Alors, on va complètement changer de sujet. On va rester là-dessus. sinon on va plomber l'ambiance alors là je vais gentiment passer à la partie où vous pouvez activement venir vous asseoir à côté de moi faut pas faire les timides pour ceux qui ont écouté des épisodes évidemment il y a Moussa qui est là à côté de moi et qui a participé ça s'est toujours bien passé donc vous inquiétez pas, je suis pas là pour vous piéger je vois que Karim il s'en est allé, je sais pas où il est Il va revenir. Alors moi, j'ai une question à vous poser. Enfin, c'est une question que je me suis posée, c'est que souvent en Suisse, et là, on va passer sur un aspect plutôt culturel, artistique. On entend souvent, il n'y a rien qui se passe, que la scène est morte, qu'il n'y a pas assez d'événements artistiques, etc. Pourtant, beaucoup de choses se passent. Et quand on va à Paris, par exemple, on s'arrête devant des affiches. théatrales, et puis on se dit « Ah, mais pourquoi j'irais pas au théâtre ? » Et il y a des talks qui se font, et les gens se disent « Pourquoi pas ? » Par contre, quand ça se passe ici, j'ai l'impression qu'on est un peu plus répractaires, un peu moins curieux, un peu moins engagés. Alors ça n'engage pas tout le monde, évidemment. Vous êtes peut-être le contraire de ce que je viens de mentionner, parce que vous êtes là aujourd'hui. mais je crois qu'on a tous ce... cette impression-là. Alors oui, on a tous la culture du festival, etc. Et on va régulièrement tous à des festivals. Mais au-delà de ça, qui c'est ici qui va régulièrement à des vernissages, à des événements culturels dans des musées, à Neuchâtel, on a le NIF. Qui c'est ici qui est allé voir un film au NIF ? Trois personnes, quatre, cinq si je me compte. Mais qui c'est qui va vraiment à des événements cinématographiques ? C'est l'exemple aujourd'hui. Vous, vous êtes là, mais ce n'est pas forcément des événements qui parlent aux personnes. Par contre, comme j'ai dit, si ça se passait à Londres, à Paris, à... Amsterdam, ils se seraient peut-être motivés à le faire. Karim, je t'appelle à la barre comme ça. Oui, évidemment. Afro, je t'avais prévenu. Alors, je te piège un peu. Karim, pour information, évidemment, c'est la personne qui gère ce bar. Mais c'est quelqu'un avec qui on a organisé... Une cinquantaine d'événements, je pense, avec Cotton Musique. C'est quelqu'un qui a aussi travaillé énormément dans la musique, l'événementiel, je vais dire, en étant, je peux dire, tourneur. C'est juste, Karim ? C'est juste. Très bien. Et qui a organisé un grand nombre de festivals également. Vous avez peut-être entendu parler du Beat Festival. Et qui garde un pied là-dedans. Donc Karim, toi qui organise et tu as organisé même des concerts régulièrement à la Casa Choc, juste avant que je pose des questions un peu plus précises, est-ce que par exemple tu sens ou tu as senti la difficulté à par exemple attirer du monde, à découvrir un artiste ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle de découverte, c'est pas du tout la même chose qu'un artiste confirmé pour lequel on va se déplacer parce qu'on connaît effectivement sa discographie. On utilise souvent cette expression de donner de la force, que ce soit sur les réseaux ou effectivement sur des événements, etc. J'ai l'impression effectivement que sur le territoire suisse, c'est quelque chose qui est beaucoup moins présent que ce qu'on voit. qu'on retrouve en France finalement. Et comme s'il y avait moins de fierté ou l'envie de donner justement de la force à son entourage et parce qu'on ne valide peut-être pas les projets faits par ses proches. ses amis etc. Et du coup on est plus sur la réserve peut-être que ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Jusqu'à ce que ça marche ?

  • Speaker #2

    Jusqu'à ce que ça marche et c'est vrai. C'est bien triste parce qu'au final pour que ça marche, effectivement la première pierre à l'édifice elle est clairement donnée par l'entourage direct de ces personnes et malheureusement effectivement c'est extrêmement complexe. pour ces artistes et de retrouver cette force. Et je pense qu'il y a deux, trois personnes ici présentes dans la salle qui peuvent mieux en parler que moi, qui sont eux-mêmes artistes en l'occurrence. Ils vivent ça au quotidien parce qu'ils engagent beaucoup. beaucoup de temps dans leur passion. Ils ont envie de transformer cette passion peut-être en profession. Et lorsqu'il s'agit justement de faire cette conversion, puis qu'ils commencent à taper à quelques portes et à lever la tête et regarder un peu dans l'entourage, tout d'un coup, j'utilise souvent cette expression, mais ça parle chinois, ça n'a même pas de réponse. Et voilà, ça se mouille effectivement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu m'as fait une très belle passe-dé là.

  • Speaker #2

    T'as vu ça ? C'est parce que j'ai probablement envie de quitter la base.

  • Speaker #1

    Thiems, t'es ok de nous dire deux, trois mots ? Allez, viens.

  • Speaker #2

    Il a plus l'habitude que moi du micro.

  • Speaker #1

    Donc là, vous avez Mathieu, Thiems, Thiema. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez aller streamer. ses musiques sur Spotify. Thiumz qui fait du R'n'B, quelques influences afro quand même, et qui est artiste. Alors Thiumz, on a parlé tout à l'heure de donner la force. Est-ce que... L'énergie que tu mets dans ta musique, enfin non, pardon, je reprends. Les attentes que tu as des gens autour de toi quand tu as commencé la musique et maintenant, est-ce que ça a varié ? Est-ce que ça a changé ? Parce que... chercher de la force, c'est très dur, c'est très frustrant et ça peut décevoir. Est-ce que toi, tes attentes par rapport aux gens de ta ville, de ton entourage ont changé avec les années ?

  • Speaker #3

    Franchement, après, j'avais des attentes pour... par rapport à mon entourage, j'aurais pas commencé la musique. C'est vrai. Donc j'ai aucune attente par rapport aux gens autour de moi, je vais juste tout droit et puis personne n'est professeur chez soi dans un premier temps. Donc c'est comme tu l'as dit avant, faut attendre qu'il y ait la lumière sur toi de la part d'étrangers pour qu'on te donne une crédibilité en fait. Donc ça a jamais été dans mon viseur le fait d'être validé autour de moi. Je fais juste ce que j'aime, je fais là cette chose, c'est ce que je star pour moi déjà à la base. Je veux juste essayer de parler à un maximum de personnes avec des créations qui me sont propres. Les choses, si elles sont qualitatives, elles se font toutes seules, normalement. Je suis dans cet état d'esprit-là, plutôt que de dire « t'as pas reposté, t'as pas fait ça, je veux pas qu'on allait commander quoi que ce soit. » Si c'est bon, ce sera reposté automatiquement. Si c'est pas bon, tu changes de secte.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais on connaît tous le mec qui t'envoie son nouveau son en DM et il te demande de repost. Ah, frérot.

  • Speaker #3

    J'ai jamais fait ça.

  • Speaker #1

    Non, je ne t'ai pas... C'est vrai, pardon. Tu ne l'as jamais fait, mais c'est vrai qu'on connaît tous cette personne qui le fait. C'est gênant. Souvent, on n'aime pas le son en plus. Non, c'est vrai. Mais est-ce qu'on peut l'en vouloir ? C'est une vraie question, ça. Est-ce qu'on peut lui en vouloir ? En vrai, il y a une expression en anglais, you miss every shot you don't take. Donc, si tu n'essayes pas, Qui c'est qui va te le reprocher ? Est-ce que toi par rapport à la scène locale, maintenant, enfin depuis que tu es dans la musique, est-ce que même toi tu as changé ton habitude ? Est-ce que tu vas, est-ce que tu essaies d'être plus curieux, de donner de la force ?

  • Speaker #3

    ou pas parce que donne de la force principalement à ce qui me parle ouais donc je donne pas beaucoup de force je suis sincère au moins je vais pas tout faire les trucs en démarche de peut-être obtenir une force en retour un moment ou un autre quand j'en aurai besoin Je préfère vraiment privilégier les coups de cœur et me concentrer sur moi avant tout. Je donne de la force à qui le mérite. En l'occurrence, ton événement, je l'ai fait. Ça n'a pas été forcément proche de moi par rapport au fait que ce n'est pas de la musique. Mais ce n'est pas très loin parce que tu essaies de mettre en avant des artistes locaux de nos vies de tous les jours. C'est hyper louable. Pour moi, comme ça me parle, ce n'est pas compliqué de faire deux clics avec son pouce.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il a tout dit. Merci Thium. Attends, mais peut-être, c'est vrai, parle-nous de ton dernier projet rapidement, comme ça je passe quand même la petite promo. C'est gentil déjà,

  • Speaker #3

    oui, dernier projet que j'ai sorti en décembre dernier, ça s'appelle Vision, on peut le retrouver un petit peu partout, pour les curieux ce sera un plaisir de vous avoir comme nouveaux auditeurs, même si c'est éphémère. Et puis il y a quelque chose qui va arriver le mois prochain, donc merci pour la promo.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. Merci à toi. Allez, tchuss. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent venir monter ? Riza, viens t'asseoir. Riza qui est là pour filmer si jamais. Et Riza qui a aussi, avec son équipe, vous avez secoué un petit peu sur TikTok.

  • Speaker #4

    C'est intéressant de savoir ce que toi t'en penses. Comment tu décris ce qu'on a fait ? Comment tu pourrais le décrire ? Là, il y a des gens qui ne connaissent pas ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Ouais, alors Risa, avec une équipe qui est de différentes parties de la Suisse, je dirais, a créé le parc. C'est des lives sur TikTok où ils parlent de musique, principalement d'artistes suisses, et qui couvrent aussi certaines parties de ce qui se passe en France. Aux Etats-Unis, ils ont même aussi couvert deux, trois fois des sujets d'actualité. Si je ne me trompe pas, c'est bien décrit là ? Oui. Ok, très bien. Alors, qu'est-ce que j'ai pensé du parc ? Alors déjà, premièrement... Moi, je peux être très sévère des fois. J'ai trouvé que c'était une très bonne initiative de venir et de parler d'artistes et de ne pas parler chinois. De mentionner les personnes qui font des choses bien, des artistes qui passent les frontières. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret. Quand on voit Tyrone Quiddance... et ce que mairo font en ce moment en france il est temps d'être fier des gens qui partent d'ici il ya énormément d'autres artistes qui ont été mentionnés moi j'ai eu plaisir à suivre quelques live je trouvais que alors Est-ce que je peux dire qu'on n'a pas de médias en Suisse ? Je ne sais pas. Je ne vais pas commencer à dire Tataki ou nanani, nanana. Il y en a qui essayent. Il y en a pas assez, je pense, qui sont centrés sur l'aspect rap et hip-hop. Même moi, je veux dire, certaines fois, je le mentionne, des fois, je ne le fais pas. Et du coup, j'étais très content de voir... certaines choses qui étaient évoquées notamment vous avez démarré au moment où Mairo sortait son album donc moi c'était très bien pour que je puisse observer et voir ce qu'il se disait mais Je pense qu'il faudrait un peu plus de structure et un peu plus de régularité. C'est-à-dire qu'on traite deux sujets, par exemple, souvent, et peut-être aussi mieux gérer les temps de parole, etc. Mais en tout cas, moi, ça me divertit. Et quand je viens sur TikTok, j'ai envie d'être diverti. Que ce soit un sujet profond ou que ce soit un sujet qu'on parle de la dernière tenue ou d'un tel ou de Kanye West ou de sa femme, je m'en fous, mais j'ai envie d'être diverti. Et là, j'étais diverti, ouais.

  • Speaker #4

    Juste pour reprendre un petit peu, donc en fait le parc c'est un peu comme une discussion de bar entre potes qui se passe sur TikTok et en fait on traite de ce qui est généralement des actualités du divertissement suisse, principalement de la musique. On rebondit des fois aussi sur, je peux le monter un peu, le tiré vers le bas. Ouais. Aussi, sur ce qui se fait... principalement du côté de la France et aussi aux Etats-Unis. Et la particularité, c'est qu'on estime être assez cru et être assez sincère dans nos avis. Parce qu'au final, dans toutes les structures, tous les médias, c'est ce qu'on a eu comme sentiment. Langue de bois. Voilà, c'est du copinage et puis les avis ne sont pas forcément sincères. Sincère et nous... Et nous, justement, vu que dans ce groupe-là, on a autant des artistes que des personnes qui ont côtoyé aussi l'envers du décor, on arrive à dire certaines choses et on se donne cette liberté de, pas de critiquer, mais de donner un avis et que ce soit dirigé de manière assez constructive. Et du coup, on a remarqué qu'il y a beaucoup de gens qui avaient besoin de ça en Suisse, qui trouvaient qu'il y avait besoin de cette... cette franchise et du coup, on fait des lives peut-être deux à trois fois par mois où on parle des actus quand il y en a et voilà. Et après, malheureusement, vu qu'on n'est pas tous en Suisse... On a des fois des problèmes d'organisation, comme tu le relevais tout à l'heure. Et du coup, avec le temps, on va essayer de structurer un peu tout ça et puis de ramener quelque chose de plus qualitatif.

  • Speaker #1

    Superbe. En tout cas, je vous souhaite de continuer, d'être plus régulier et de parler de Thium's. Voilà. C'est comme ça, c'est placé, t'as vu ?

  • Speaker #4

    Il ne fait pas du rap.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas que du rap, c'est bon. Tyrone, c'est du rap ?

  • Speaker #4

    Non, t'as raison.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #4

    Mais mis à part ça, tu disais, tu posais la question du fait que pourquoi on n'était pas forcément intéressé à aller dans des musées ou autre. C'était ça de base.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça aussi. Il y avait cette partie aussi.

  • Speaker #4

    Et nous aussi. c'est un peu des choses dans le parc qu'on traite on se dit voilà t'as parlé de la force avec pardon et en fait c'est aussi par rapport à l'intérêt parce qu'il y a un truc que t'as relevé c'est que tu donnes la force à ce qui te plaît. Donc, est-ce qu'à quelque part, ici en Suisse, on n'est pas plutôt nombriliste, égoïste par rapport à ce qui nous intéresse ? Et on n'est pas dans une démarche collective de faire évoluer la culture du pays, par exemple.

  • Speaker #1

    Là, on peut aller beaucoup plus loin. Est-ce que la culture artistique du pays est vraiment présente. Est-ce que... Je sais pas. J'ai vu une statistique intéressante. C'est qu'en Suisse, des 15 à 30 ans, 70% des Suisses consomment des activités culturelles, événements culturels. Et en France, le pourcentage est à 88%. Donc, ce qui est énorme comme différence, et encore plus quand on voit la différence de population. Donc, est-ce qu'il y a aussi même peut-être quelque chose dans la culture suisse, où on ne laisse pas assez de place à l'art ? Moi, je n'ai pas vraiment l'impression qu'on avait énormément de spectacles en fin d'année, où on pouvait se représenter. Je n'ai pas l'impression que... Enfin, je ne sais pas vous, mais en tout cas, moi, le souvenir que j'ai à l'école, c'est que les trucs qu'on allait voir les événements artistiques qu'on allait voir, souvent, soit c'était une représentation de, comment il s'appelle, honoré de Balzac, et je m'endors après cinq minutes, mais je n'ai pas l'impression qu'on nous a emmené dans des choses qui nous parlaient aussi. Je pense que là, il y a aussi un souci.

  • Speaker #4

    Il faut forcément que ça te parle. quand tu es jeune, quand tu es à l'école, vu que tu découvres, il ne faut pas forcément que ça te parle.

  • Speaker #1

    Mon ami, un petit peu quand même. Je ne dis pas que quand je suis à l'école, j'ai envie d'aller voir Damso. Mais... J'ai envie que certaines fois, en tout cas, la performance artistique, elle soit un peu transgénérationnelle. Je pense qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau-là. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #4

    Je vois ce que tu veux dire, mais vous, vous en pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Oui, Jay. Attends, tu crois ? Viens là. Parce que sinon, je dois répéter ta question à chaque fois. Tu peux venir à ma place.

  • Speaker #5

    C'est intimide. Je pense qu'il y a aussi une question de contexte, dans le sens où, quand tu vas en vacances... Tu vas à l'étranger, tu vas en vacances, donc tu as un temps qui est à ta disposition, qui est différent quand tu es sur ton territoire autochtone. Et par conséquent, quand tu es dans un train-train, métro, boulot, dodo, ça requiert un effort supplémentaire que de se renseigner, que d'être alerte sur ce qui se passe, même si c'est à côté de chez toi. Et qu'on a peut-être tendance à ne pas forcément faire, à part si on y est soumis de façon involontaire. Une publicité qui passe sur les réseaux, ou un pote qui te dit... il y a le nouveau EP de Thumes qui sort, viens on va au vernissage, ou il y a un truc qui se passe au Barthes, ainsi de suite, on y va. Donc du coup, quand c'est facile à faire, ok, on peut y aller, et puis là on a l'opportunité d'eux, mais quand on est en vacances, on va aussi déjà se renseigner sur, ok, là j'arrive à Paris, ça coïncide avec un événement, ça coïncide avec un truc, et je pense qu'il y a ça qui est à prendre en considération dans la question que tu posais initialement.

  • Speaker #1

    Très juste. C'est vrai, Karim mentionne qu'en France, ils travaillent un peu moins qu'en Suisse, 7 heures de moins par jour. Par jour, c'est ça ? Et ça, c'est pour qui ? Non, c'est vrai, ils travaillent moins, mais ils ont peut-être aussi moins de moyens, je ne sais pas. Donc à voir, mais c'est vrai que j'ai l'impression, en tout cas, même moi, je ne suis pas là pour faire... donneur de leçons. Même moi, quand je suis à Paris, je ne vais plus volontiers à un vernissage, je ne vais plus volontiers à une expo, etc. Mais je pense quand même que ça mérite une réflexion de est-ce qu'il ne faudrait pas un peu plus d'expos qui nous parlent ? Je vois que... J'arrive tout de suite. Mais c'était... J'étais à Paris il n'y a pas longtemps... Non, bon, je ne vais pas utiliser l'exemple américain, parce que ça n'a rien à voir, mais je vais quand même l'utiliser. À New York, quand j'étais à Brooklyn, il y avait un musée entier pour Jay-Z, où ils ont fait quelque chose de complet sur sa carrière. Alors, je sais qu'on parle de choses qui sont totalement différentes parce qu'il est de Brooklyn, parce qu'il est aux Etats-Unis, etc. mais en France je suis allé, je sais plus c'était quoi le nom de l'expo mais qui relatait pas mal de choses autour du hip-hop et j'ai l'impression que j'en vois pas assez ici. Je sais qu'à Genève, il se trame quelque chose autour de quelque chose qui s'appelle la maison du hip-hop, si je ne me trompe pas. Mais je trouve que faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi... Attends, je termine. Faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi peut-être s'approcher de la nouvelle culture pop. La nouvelle culture pop, elle n'est pas autour que de l'art. Il y a je ne sais pas combien de temps, il faudrait aussi peut-être intégrer des choses qui sont plus liées au hip-hop. Alors, il y a plusieurs personnes qui ont levé la main, mais totalement. C'était quand ? Il y a trois semaines, je suis allé à une expo photo, chose que je fais très rarement, dans un centre culturel. Attends, je ne vais pas me tromper. Il s'appelle iLab, c'est un centre culturel africain d'art contemporain à Genève, géré par deux femmes que je ne connaissais pas. Donc il y a des choses qui se font, mais je pense que de manière générale, on doit ouvrir les yeux. Il y a d'autres personnes qui avaient levé la main ? Excusez-moi. Oui, toi, Arisa. Ah.

  • Speaker #4

    sur un label suisse, de musique suisse, et c'était un truc super intéressant.

  • Speaker #1

    C'était quel label ?

  • Speaker #4

    Cobra.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #4

    Cobra Records ou je sais pas, quelque chose comme ça. Mais le problème aussi, c'est que la communication par rapport à cette expo, comment elle s'est faite ? Elle s'est faite plus de bouche à oreille que... des affiches ou autre. Au final, on n'est pas forcément tenu au courant de ce genre d'expo. Toi, ce que tu disais, tu allais visiter, tu l'as su comment ? Du bouche à oreille ou tu as eu un flyer ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais simplement en train de boire un verre.

  • Speaker #4

    aux eaux vives et j'ai une amie qui est passée elle m'a dit ouais il y a ce truc je suis allé sinon j'aurais pas su ouais donc après il y a peut-être un problème aussi par rapport à ça ouais totalement la communication des événements parce que des événements il y en a des centres comme tu viens de dire quand on en parlait le jour je t'ai dit ah bah moi j'en avais eu une autre à telle période je sais pas si tu te souviens il y a des événements mais la communication par rapport à ces événements peut-être qu'elle est bancale.

  • Speaker #1

    D'où l'importance d'avoir des vrais médias qui relaient des choses. C'est vrai. C'est vrai. Merci, Riza. Attends, viens t'asseoir là. Ouais, c'est mieux. Alors, il faut savoir que Ellie est suisse, mais elle vit à Rotterdam, donc elle va peut-être nous apporter un aspect différent.

  • Speaker #6

    Désolée, je mesure 1m50, donc voilà. J'avoue que moi, avant, lorsque je vivais en Suisse, je faisais partie de ces gens qui... Je ne donnais pas forcément de la force aux artistes. Je ne cherchais pas s'il y avait des événements. Je n'étais pas vraiment intéressée. Pourtant, j'ai toujours été dans le milieu artiste, dans ses avants et tout. Mais maintenant que je vis à Rotterdam, je remarque en fait la force que les artistes donnent aux autres. Donc, moi je suis dans le monde de la musique. J'entends qu'il y a un ami d'un ami qui fait quelque chose, une exposition, une pièce, whatever. en fait je remarque que tout le monde se déplace et tout le monde va donner de la force, peu importe si on connaît ou pas. Et ça c'est vraiment quelque chose d'ancré. En tout cas là-bas à Rotterdam, si vous montez quelque chose, il y aura du monde qui va venir et qui va vous soutenir. Et c'est vrai qu'en Suisse, je ne vois pas ça.

  • Speaker #1

    Ou alors moins, plutôt.

  • Speaker #6

    Moins.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne observation. Alors, je n'ai pas du tout de solution à tout ça, il faut que vous le sachiez. Mais je pense que c'est des bonnes réflexions, c'est des bonnes choses qu'il faut aussi cultiver. Là, vous êtes là. La majorité des personnes, vous êtes venues me donner de la force, principalement. Donc, je pense qu'il faut essayer de cultiver ces choses, cultiver ces choses autour de nous. J'espère que la prochaine fois que je ferai un événement, il y aura un maximum de monde qui viendra et surtout des gens que je ne connais pas. Mais je pense que c'est des choses qu'il faut cultiver de manière générale et se rendre peut-être un peu plus à des choses, à des événements où on ne connaît pas forcément. Les choses, ouais. Amber, tu voulais dire quelque chose ? Tu prends ton téléphone, t'as des notes ? Elle a fait des notes en plus pour de vrai ! Pourquoi ?

  • Speaker #7

    J'ai essayé de ne pas vous embêter longtemps. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #1

    Tu veux ta soeur ou pas ?

  • Speaker #7

    Ouais, ouais, j'aime ma soeur. C'est un sujet hyper intéressant en fait, la culture en Suisse. Je pense que c'est déjà un problème, enfin, si on peut appeler ça un problème, de culture justement. On est dans un pays qui est connu pour être très pudique. On respecte la qualité en Suisse, donc on ne va pas forcément soutenir quelque chose pour lequel on n'est pas forcément convaincu de la qualité et du succès. On attend vraiment de voir que quelque chose décolle avant de le soutenir. Et c'est en fait à ce niveau-là que je trouve qu'il faut qu'il y ait un switch, où on fasse plus confiance aux artistes et aux personnes qui osent, parce qu'on n'est pas un pays qui ose, on est un pays qui est très timide. Pour montrer que ce soit dans l'art par exemple, il y a aussi tout ce côté où on ne donne pas forcément les possibilités, que ce soit financières ou de moyens tout simplement, de donner la place aux artistes de s'exprimer. Parce qu'on est un pays qui est axé sur la productivité, on travaille énormément comme on l'a évoqué avant, on n'a pas forcément le temps. Pour les loisirs, pour tout ce qui est artistique, qui ne va pas forcément tout de suite amener concrètement du revenu et de l'argent à la Suisse. Comme on l'a vu, on travaille plus de 40 heures par semaine pour la plupart. Donc c'est sûr que déjà, si on part de ces bases-là, ça ne donne pas beaucoup de place à la créativité et à l'art. Mais avec les jeunes générations qu'il y a aujourd'hui, maintenant qui commencent à arriver, les réseaux sociaux, les gens qui osent de plus en plus faire des choses, des métiers moins conventionnels et plus peut-être artistiques, on arrive à voir un petit peu la différence. On arrive à voir aussi le talent qu'on a en Suisse. Même les jeunes entreprises qui ne sont pas forcément dans l'art, je pense à la volonté du dé par exemple, ils communiquent un certain message. par ce qu'ils commercialisent et c'est aussi quelque chose qu'on trouve important. J'ai l'impression en Suisse, s'attacher à un concept, un message, quelque chose qu'on communique et dans lequel on peut se retrouver. Et c'est là où on va commencer à apporter de l'importance aux choses et à les soutenir d'autant plus si on se reconnaît dedans. Donc je pense que pour un pays comme nous... ou en a-t-on vraiment de la qualité ? Il faut se concentrer sur ce qu'on nous fait ressentir dans ce qu'on nous propose au niveau artistique ou autre. Et là, vu qu'on ne peut pas donner de la force aveuglément à quelque chose qu'on ne croit pas, comme par exemple dans d'autres pays européens, eh bien...

  • Speaker #0

    Il faut qu'on s'intéresse d'autant plus aux choses qu'on nous propose pour leur donner de la force. Et c'est comme ça qu'on va réussir, je pense, à émanciper un petit peu plus ce côté art qu'on a et en le rendant beaucoup plus accessible à une plus grande communauté que juste à une communauté privilégiée. C'est en fait la communauté privilégiée qui a accès le plus à l'art, parce que l'art, ça coûte de l'argent même d'aller voir des expositions. c'est pour une pour une population un petit peu plus aisée, et donc pas forcément accessible à toute la communauté suisse, et encore moins aux jeunes qui sont souvent en précarité, aux jeunes étudiants, donc qui ne peuvent pas encore, déjà qui doivent s'acheter à manger, ils ne peuvent pas encore aller voir des expos, et ça c'est dommage en fait. Parce que c'est comme ça qu'on cultive la culture. Et c'est comme ça qu'on va réussir à toucher de plus en plus de monde et à faire qu'on arrive à s'émanciper au niveau de la culture en Suisse. Désolée, je suis allée un peu dans tous les sens, mais j'espère que vous avez compris le message.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Karim, on a quelques minutes, mais tu peux ouvrir. Cinq minutes, j'ai. Non, mais sinon, si. Sûr ? Ok, très bien. On va boucler. Après, au pire, ça peut être ouvert. Et puis voilà, je m'adapterai. On arrive à la fin de l'épisode, mais je ne sais pas si vous avez des questions générales, de manière générale, sur le podcast, etc. Je vais en prendre une ou deux. Et comme ça, après, on va pouvoir boucler, que ce soit sur cet épisode ou quoi que ce soit. OK, j'arrive tout de suite. Et si, après, il y a des gens qui veulent venir voir comment ça fonctionne, etc., je vous montre bien sûr volontiers. Et une fois encore, merci Karim pour la flexibilité. Ouais, Akram, je t'écoute. Alors pour les auditeurs à Crame de Molday, si j'ai passé un bon moment, si je suis content du rendu, parce que le temps apparemment est passé très vite. Alors je suis très content, je suis très content. C'était un peu un parti pris de faire une préface où il y avait une présentation de quelqu'un d'autre. Mais je pense que j'ai l'impression en tout cas que ça a parlé à la plus grande majorité des personnes ici. pour moi c'est passé hyper vite, je suis hyper content je suis très content de voir les gens qui sont là, je suis très content de faire ça ici, je trouve que le setup il est méga carré et oui ça va se faire encore une fois, ça va se faire sûrement aussi à Lausanne et à Genève mais on va dire que c'était ici que ça devait commencer est-ce que ça va se refaire ici ? J'espère, on verra et voilà je suis très très très content Merci, merci beaucoup. C'est bon ? Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Très bien. Alors, je vais faire la conclusion comme d'habitude. Alors, je remercie toutes les personnes qui sont ici. Je remercie le BART, encore une fois. Merci à tous d'être venus. Pour les auditrices et les auditeurs qui sont encore là. Comme d'hab, je vous rappelle, les 5 étoiles sur Spotify, la section sondage sur Spotify, Deezer, Apple Music. N'hésitez pas, c'est gratuit et ça donne de la force et ça favorise les algorithmes, chose qu'on ne maîtrise pas et on galère tous avec. Je crois qu'il y a quelques créateurs de contenu ici, donc vous savez ô combien c'est compliqué. Et on s'attrape au prochain épisode. Merci à tous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté, bye bye !

Description

Bienvenue dans cet épisode spécial du Dedicated Podcast, enregistré en live à Neuchâtel à la Brasserie B'art.

Au programme :

  • Une présentation passionnante de Dawit, doctorant en sciences économiques à l’Université de Genève, sur l’intégration des réfugiés et le marché du travail en Suisse.

  • Un échange sincère et sans langue de bois autour de la place de la culture et de l’art en Suisse, avec les interventions de plusieurs invités : Karim, Tieums, Djeson, Riza, Amber et Eli.

Un grand merci à toutes les personnes présentes, et à ceux qui soutiennent le podcast au quotidien.

➡ Pense à mettre 5 étoiles sur Spotify & Apple Podcasts, ça aide énormément.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'épisode, il démarre dans quelques secondes, mais avant ça, je te rappelle, tu peux mettre 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Tu peux aussi mettre un commentaire sur Apple Podcast ou la section sondage sur Spotify. Et finalement, si tu veux me faire un retour sur Instagram, c'est dedicated underscore podcast. Je te remercie d'avance. Bonne écoute. Peace out. What's up,

  • Speaker #1

    y'all ?

  • Speaker #0

    You're tuning in to the Dedicated Podcast. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et pour une fois je peux dire que j'espère que vous allez bien avec un public. Donc on est à Neuchâtel à la Brasserie Barthes et on a un joli public qui est venu pour faire un épisode en live. Donc c'est la première fois que je fais un épisode en live. Donc déjà merci à tout le public, vous pouvez faire quelques applaudissements. Voilà, magnifique, superbe. Alors, avant de démarrer, évidemment... Merci à tous d'être venus. Merci à l'équipe de la Brasserie Barthes. Merci à Karim et Marc qui sont là. N'hésitez pas à vous abreuver. Je vous ai déjà donné quelques explications en off concernant le bruit. Donc, on est au carré à ce niveau-là. Merci à toutes les personnes qui m'ont aidé aussi pour cet événement. Et on va tout de suite démarrer. Donc, ça va se passer en plusieurs étapes. Alors, il y aura une première étape. une sorte de préface comme les préfaces d'un livre qui n'est pas forcément lié à la suite, mais ça je vais vous l'expliquer en deuxième. Et la deuxième étape, on va évoquer un voire deux sujets, et c'est là que je vous inviterai à participer, c'est-à-dire que là, comme vous voyez, il y a un deuxième micro. Donc il ne faut pas faire les timides, si vous voulez venir participer, venez vous asseoir, et on va discuter un petit peu, ça peut être une personne, deux personnes. Si vous avez des questions, comme en classe, n'hésitez pas à lever la main. et on essaiera de répondre à votre question, peut-être qu'on attendra la fin. Et voilà, comme je vous ai déjà dit, merci à Annick de Koums Cookies qui nous a mis à disposition des cookies qui sont succulents. Et voilà, on va passer à la première étape que je n'ai pas encore expliquée. Alors, je vais vous expliquer comment cette idée m'est venue. Donc il y a 3-4 semaines, environ 3 semaines, je suis allé à une conférence à l'Université de Genève. Il y avait environ 400 personnes, si je ne me trompe pas. Et ça parlait d'un sujet. Alors, la personne qui va faire la présentation va me corriger. Mais ça mettait en lien l'intégration des étrangers en lien avec le marché du travail. Et j'ai vu à ce moment-là et entendu des informations très importantes et très intéressantes. qui sont souvent utilisés par les politiques et les médias. Et quand je rentrais, je me disais, mais en fait, on devrait tous savoir ce genre de choses, on devrait tous être informés, parce que souvent, ces informations, elles sont utilisées et on n'a pas vraiment la connaissance. Donc pour l'instant, ça vous paraît très flou, mais la personne va venir. Cette présentation, elle a été faite par mon frère, Dawit, qui est juste là. et qui va venir la présenter ici également. Et il va vous parler de différentes choses, mais une fois encore, je pense que, comme je l'ai dit auparavant, ça concerne l'intégration des étrangers, les réfugiés et le marché du travail. Alors, loin de moi, l'envie de vous influencer sur vos choix politiques, etc. Mais je pense que c'est des informations qui sont très intéressantes. Donc, Dawit, je te laisse venir. Et peut-être qu'avant que tu démarres, tu peux venir là. Très bien. Alors moi, je vais mettre sa présentation, mais David, peut-être, est-ce que tu peux déjà expliquer ce que tu fais comme doctorat et sur quel sujet la thèse de ton doctorat est ?

  • Speaker #1

    Je suis doctorant en sciences économiques à l'Université de Genève et ma recherche porte sur deux sujets. Le premier est l'impact du vote par correspondance sur la participation en votation. Et le deuxième sujet est donc comme l'a expliqué Abby. l'intégration des réfugiés sur le marché du travail.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais me mettre sur le côté. Lui, il va faire sa présentation. Si vous avez des questions, vous pouvez lever votre main. Moi, je vous répéterai votre question au micro pour que tout le monde l'entende lorsque ce sera diffusé. Et sinon, on prendra un peu le temps à la fin aussi si vous voulez poser quelques questions.

  • Speaker #1

    Alors, comme vous le savez, il y a quelques épisodes du podcast qui ont traité des sujets touchant de près ou de loin à l'immigration. Donc, c'est une thématique sur laquelle je travaille, comme je viens de l'expliquer. Et je présente parfois au grand public. dans des conférences et donc Abby qui a participé à la dernière m'a proposé de venir partager avec vous son contenu. Donc je vais vous proposer une petite revue de la littérature scientifique couvrant l'intégration des réfugiés sur le marché du travail et plus particulièrement les diverses politiques d'intégration qui ont été mises en place en Suisse et au Danemark qui est un pays dans lequel pas mal de recherches sont effectuées aussi sur cette thématique. Et bien sûr je vais faire un effort pour vulgariser au maximum le sujet. Donc, il m'est bien évidemment impossible d'entrer dans le détail des études que j'ai sélectionnées pour cette revue, ou sur les méthodes qui ont été employées pour réévaluer les politiques d'intégration. Cependant, je crois qu'il est important de vous souligner à quel point cet exercice est délicat, et de vous introduire brièvement à la stratégie qui est adoptée pour étudier l'intégration des réfugiés dans le contexte suisse. Donc, pour cela, il nous est d'abord crucial de distinguer corrélation et causalité. Donc, sur le graphique... A votre gauche, vous trouverez sur l'axe horizontal la consommation de chocolat par habitant chaque année d'un pays. Et à la verticale, le nombre de prix Nobel qui a été attribué aux ressortissants de ce même pays. C'est-à-dire que plus un pays se situe à la droite du graphique, et plus la consommation de chocolat de ses habitants est élevée. Et plus il est haut, et plus il compte de prix Nobel. donc quand on voit ce graphique la relation entre la consommation de chocolat et le nombre de prix Nobel est assez flagrante plus on mange de chocolat dans un pays et plus on y trouve de prix Nobel donc malheureusement pour les addicts au chocolat qui sont présents dans la salle et je crois que que je peux vous reconnaître avec la lumière qui brille dans vos yeux, ça ne veut pas dire que vous avez une meilleure chance de gagner un prix Nobel. Donc ce n'est évidemment pas grâce aux vertus du chocolat que Jacques Dubochet, Michel Maillot ou Didier Quelleau ont remporté leur prix Nobel en tant que Suisses en physique et en chimie, mais à une série d'autres facteurs, comme les ressources allouées à la recherche, la qualité des infrastructures du pays ou son niveau de richesse, qui influent aussi sur la consommation de chocolat. On dit donc que la consommation de chocolat est corrélée avec le nombre de prix Nobel. et le cœur de mon métier en tant qu'économiste spécialisé en économie appliquée consiste à prouver que les relations que j'observe dans le cadre de mes études sont causales. Donc pour identifier ce type de relation, on a trois éléments qui nous sont indispensables. Tout d'abord, il nous faut un contexte, idéalement avec un changement de politique ou de comportement qui nous permet de répondre à nos questions de recherche. Je vois que Jason est présent dans la salle. Si je veux savoir si les produits LVDD... ont une bonne influence sur la santé, il me faut idéalement un contexte où les gens commencent à consommer du LVDD, un minimum de recul dans le temps, et ensuite des outils statistiques qui me permettent de mesurer cet impact. Il nous faut aussi un accès aux données qui nous permettent d'exploiter le contexte identifié. Ça peut paraître assez évident comme ça, mais ce n'est pas un accès qui nous est facile en tant que chercheurs, notamment dans l'analyse de l'intégration des réfugiés, parce qu'il y a certains pays qui interdisent l'association des données qui sont... liées aux migrants avec les données qui sont liées à l'emploi. Donc c'est pourquoi la plupart de ces études en Europe sont menées dans les pays scandinaves et en Suisse. Et enfin, et là il s'agit ici plutôt de notre mission en tant que chercheur, il nous faut proposer une approche méthodologique qui est crédible et pour ça, il nous faut parfois aussi faire preuve de parma de créativité. Tu peux passer la prochaine slide, merci. Alors, là-dessus... Vous pouvez constater que, dans le cadre de nos recherches en Suisse, on s'inspire énormément de ce qui se fait en médecine. Ici, vous avez ce qu'on appelle une expérience contrôlée. L'exemple, plus précisément, est un essai technique randomisé. Comme vous le savez certainement, dans le cadre de la médecine, si on veut évaluer l'efficacité d'un nouveau traitement, On prend un certain nombre de patients qu'on va allouer aléatoirement dans deux groupes, un groupe de contrôle et un groupe de traitement. On va donner au groupe de contrôle un placebo et à l'autre groupe le traitement qui est en phase de test. Et si le nombre de patients est élevé, Ces deux groupes sont statistiquement comparables, ce qui veut dire que dans le long terme, la différence dans l'état de santé du groupe du traitement avec celui de contrôle nous permet de mesurer l'impact du médicament. Donc, que fait-on dans le cadre de notre recherche en Suisse ? Alors, il s'avère qu'en Suisse, on a un certain nombre de personnes qui sont admises et admises en tant que réfugiés. que ces personnes-là sont allouées de manière quasi-aléatoire dans un canton et que, de par des raisons statistiques, les réfugiés qui se retrouvent dans les cantons A et B deviennent comparables. Ce qui veut dire que si un réfugié dans un canton A est exposé à une politique, le réfugié qui n'est pas exposé à cette politique dans le canton B nous permet de mesurer l'impact de la politique qui est introduite. Ma présentation va se structurer autour de trois dimensions. La première qui est l'apprentissage de la langue locale, la deuxième qui est le statut de résidence et la troisième qui est l'aide sociale. Avant de me lancer dans ma revue, je voudrais quand même vous prévenir que je vais parfois discuter de délinquance ou de délit. Il ne s'agit bien évidemment pas d'établir un lien entre délinquance et réfugiés. Les données nous le montrent, l'écrasante majorité des réfugiés étaient réprochables aux yeux de la loi. mais si j'en parle aujourd'hui c'est parce que l'existence d'un lien évident entre réfugiés et délinquants est malgré tout évoqué dans certains discours et la recherche dans sa mission de contribution au débat public s'est donc attardée sur lui, même en avant des mesures qui permettent de réduire le nombre de délits chez les réfugiés. Donc tout d'abord, l'apprentissage de la langue locale. Donc, on a un premier papier qui concerne la Suisse. Alors, la première question qu'on peut se poser quand on parle de l'allocation aléatoire des réfugiés dans les différents cantons, c'est mais on a un certain nombre de personnes qui viennent d'Afrique et dans ces pays d'Afrique, le français est parfois parlé, ce qui veut dire qu'on peut se retrouver de par cette politique d'allocation avec des réfugiés. originaires d'Afrique francophone dans des cantons alémaniques. Et donc, là, la question qu'on peut se poser, mais est-ce que c'est pertinent ? Et donc, ce qu'ont fait ces chercheurs, c'est qu'ils ont exploité cet aspect-là pour voir si l'intégration des réfugiés est meilleure dans les cantons, l'intégration des réfugiés venant de pays francophones est meilleure dans les cantons romands. Et donc, là, il y a un autre élément qu'on peut souligner, c'est que Merci. Les dynamiques du travail sur les marchés du travail alémaniques ne sont peut-être pas les mêmes que sur les marchés romans. Et donc, comment fait-on pour tenir compte de ça ? Et ce que ces chercheurs ont fait, c'est qu'ils ont utilisé les réfugiés qui viennent de pays d'Afrique anglophones pour pouvoir tenir compte de ça. Ce qu'ils constatent, c'est que, alors, tout d'abord, vous avez un premier graphique où, sur l'axe horizontal, vous avez le nombre d'années depuis leur arrivée des réfugiés et, sur l'axe horizontal, leur probabilité d'emploi. Pour chacune de ces années, vous avez deux informations. En gris foncé, vous avez le taux d'emploi des francophones en Suisse romande. Et en gris clair, vous avez le contrefactuel, qui est ce taux d'emploi des francophones en Suisse romande, moins l'effet estimé de la connaissance de la langue locale. Ce qu'on peut constater déjà dans les premières années, c'est que l'écart dans le niveau d'emploi est important, mais encore plus frappant, cet écart reste très important au fil du temps. On dit dans le cadre de la recherche que cet effet est persistant. On a ici une autre étude qui a été menée au Danemark. En janvier 1999, les personnes réfugiées sont devenues éligibles à plus de 400 heures de cours de langue, donc de danois supplémentaires. Cette mesure a été accompagnée d'investissements massifs dans la qualité des cours proposés. On parle ici de formation des enseignants, d'harmonisation des cours, de mise en place de tests pour s'assurer que les gens apprennent bien le danois. Cette mesure a eu un impact. assez important sur les réfugiés parce qu'on a vu une probabilité d'emploi qui augmente de 5 à 6 points de pourcentage. Alors cet effet-là peut paraître petit, mais ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le taux d'emploi des réfugiés est relativement bas, notamment au Danemark à cette époque. On parle de taux autour de 15 à 20%, donc ces 5 à 6 points de pourcentage sont assez énormes. Et en plus de cela, cette mesure a eu pour effet d'augmenter le revenu annuel de ces réfugiés de 3 000 dollars dans le long terme. Il y a aussi des effets indirects qu'on n'a pas anticipé, que les Danois n'ont certainement pas anticipé quand ils ont mis en place cette mesure. C'est qu'on a observé une meilleure performance scolaire de la part des enfants de réfugiés. Les garçons ont notamment un plus haut taux de complétion de l'école secondaire et les filles ont même de meilleures notes. Et on voit aussi une baisse du taux de délinquance juvénile chez les enfants de réfugiés. Et si je parle de cette mesure qui touche à l'apprentissage de la langue locale, c'est particulièrement parce que c'est la mesure d'intégration avec le plus grand impact. Ensuite, nous avons le statut de résidence. Donc, lorsqu'on parle de statut de résidence, certains parmi vous doivent penser aux différents permis de résidence octroyés aux réfugiés en Suisse, notamment les permis F qui sont attribués aux personnes admises à titre provisoire et l'incertitude qui est liée à leur avenir. Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune étude. sur ce sujet en Suisse, ce qui est très dommage dans le contexte actuel parce qu'avec les nombreuses voix qui s'élèvent pour que le droit de résider en Suisse et bien d'autres soient accordés que sous condition, c'est une information qui serait hyper importante. Mais le Danemark et ses nombreux changements de politique permettent d'apporter quelques éléments de réponse à ces débats, notamment sur l'introduction d'incitation, tel que le fait de conditionner l'octroi à un réfugié le droit de résider dans un pays à la qualité de son intégration. Ici, nous avons le parcours du réfugié au Danemark jusqu'en 2002. Donc, le réfugié lambda commence par faire sa demande d'asile. Si elle a accepté, cette personne est admise à titre provisoire. Et ensuite, au bout de trois ans, si on estime que le retour de cette personne dans son pays d'origine est impossible ou que cette personne est suffisamment intégrée, elle obtient un droit de résidence permanent. Après 2002. On a eu un premier changement de politique où la procédure de la demande d'asile vers l'admission provisoire est toujours la même, sauf que le délai qui lui permettait d'obtenir la résidence permanente a été étendu de 3 ans à 7 ans. Quel était le but de cette mesure ? Évidemment, pour le Danemark, il était de rendre le pays moins attractif pour les personnes qui déposent une demande d'asile. Et ce qu'on a constaté sur l'employabilité de ces réfugiés, c'est qu'en fait, on n'a observé qu'un plus haut niveau de formation, mais pas d'effet significatif sur le taux d'emploi, le revenu ou même la probabilité qu'ils restent au Danemark sur le long terme. On a ensuite eu un deuxième changement de politique en 2007. Tu peux passer à la prochaine. Alors, là encore, de la demande d'asile à l'admission provisoire, pas de changement. Il faut toujours 7 ans pour passer à la résidence permanente. Mais cette fois, ils ont ajouté des conditions pour l'obtenir, notamment le fait d'être employé pendant 2 ans et demi, équivalent plein temps, en plus d'atteindre un niveau de Danois qui est intermédiaire. Et là, les résultats ont été visibles, en tout cas à court terme. On a vu le nombre d'heures travaillées de 30%. et pas d'effet significatif sur le niveau de langue. Par contre, sur le long terme, on n'a observé aucun effet de cette mesure. Et là, il nous faut nous poser la question de pourquoi cette mesure ? Au final, l'idée derrière était d'introduire une incitation chez les réfugiés pour trouver du travail. Et cette incitation était donc liée à ce droit de résistance permanente. Et si dans le court terme, on observe un effet, sur le long terme, coup d'épée dans l'eau. Ils ont quand même mené leur étude un peu plus loin. Ils ont pu identifier dans le cadre de leur étude des réfugiés qui avaient un haut niveau, un haut potentiel d'intégration plutôt, et ceux qui avaient un bas potentiel d'intégration. Et ce qu'ils observent, c'est que cette mesure, elle n'a pas d'effet sur l'emploi chez les personnes à haut potentiel, ce qui est prévisé parce qu'on peut estimer que ces personnes auraient, quoi qu'il arrive, trouvé un emploi, mais que leur niveau de langue s'est amélioré. Par contre, chez les bas potentiels, cette mesure était en fait... un découragement si vous voulez parce qu'ils estimaient tout simplement qu'il n'était pas possible pour eux d'atteindre les prérequis pour la résidence permanente et donc c'est chez eux qu'on observe la très grosse baisse d'heures travaillées et enfin passons à l'aide sociale donc Je vais maintenant aborder ces dernières thématiques et je vais notamment mentionner le coût que représente le système d'asile et plus particulièrement celui de l'aide sociale. J'insiste, il ne s'agit pas de remettre en question de l'aide sociale versée aux réfugiés. Cependant, comme les discussions sur son coût reviennent régulièrement dans les débats et que l'idée de baisser l'aide sociale versée aux réfugiés pour leur créer une nouvelle incitation à travailler est souvent émise, il me paraissait important de partager ça avec vous. Donc on a ici un premier cas avec le Danemark encore une fois. Donc, en 2002, le gouvernement danois a viré un petit peu à droite et a décidé de réduire de 40% le montant versé par l'aide sociale. On parle donc ici d'une baisse de l'équivalent de 6 000 dollars. Donc, encore une fois, je prends des chiffres qui peut-être vont frapper un peu plus. L'aide sociale était de 15 000 dollars et elle a été réduite à 9 000 dollars. Donc, qu'est-ce qu'on a constaté ? La hausse de la probabilité d'emploi chez les réfugiés a été de 5 points de pourcentage et le revenu a augmenté. que de 1 900 $. Pourquoi je dis que ? Parce que, comme je viens de le mentionner, la baisse de l'aide sociale était de 6 000 $. Ce qui veut dire que le fait de travailler n'a pu le permettre que de couvrir qu'un tiers de ce revenu perdu. Et à long terme, cette mesure n'a eu aucun effet. Alors, ce que ces chercheurs se sont demandé, c'est comment est-ce que ces réfugiés ont-ils fait pour nous et les debout ? Et ce qu'ils ont vu, c'est que le nombre de délits qui étaient commis par des personnes réfugiées... ont plus que doublé et que ces délits étaient principalement des vols à l'étalage qui étaient commis par des femmes. Pourquoi est-ce qu'il est important de souligner ici qu'il s'agit de femmes ? C'est tout simplement qu'il s'agit d'une population qu'on n'a pas l'habitude de voir commettre des délits et que très souvent, même dans la plupart des cas, c'est elles qui sont en charge de la majeure partie, si ce n'est toute, la gestion d'un ménage. Donc si elles ont commissé d'allier, c'est nécessairement ou quasi assurément. Parce qu'elle n'avait pas le choix. C'était des délits de subsistance, si vous voulez. Et ensuite, on a une étude similaire qui a été menée où là, on a profité des différences, des montants d'aide sociale qui sont versés aux réfugiés dans les différents cantons. Et les différences d'aide sociale, du niveau de l'aide sociale, n'a aucun impact sur la probabilité d'emploi des réfugiés. En revanche, ce qu'on constate, c'est que pour 100 francs supplémentaires chaque mois qui est versé aux réfugiés. on génère une baisse des infractions de l'ordre de 6,5% et des petits délits de 15,5%. Et par petits délits, j'entends vol, resquis, c'est-à-dire ne pas payer vos titres de transport, par exemple, le deal, et par deal, j'entends pas du deal de grand mafieux, mais du petit trafic de rue, ce qui est énorme. Et enfin, dernier point, Quand on pense à ces baisses des aides sociales, bien évidemment, de la part des gens qui mènent ces politiques, on a en tête les économies qui sont réalisées. Mais on voit qu'avec ces économies qui sont réalisées, il y a une précarité qui est renforcée et qui, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, augmente les délits de subsistance chez une population qui est déjà extrêmement vulnérable. Et en plus de ça, il y a un autre coût qu'on n'anticipe pas, mais que d'autres chercheurs ont essayé d'évaluer, c'est celui... qui est associée à cette hausse des délits. On a des chercheurs qui ont constaté que l'appareil judiciaire était extrêmement coûteux et que pour chacun de ces délits, il y a une affaire qui est menée. Et ils ont donc estimé ces coûts. Et ce qu'ils ont pu observer, c'est que ces coûts dépassent très probablement et très largement les économies qui sont réalisées avec la baisse de l'aide sociale. Donc si on analyse cette politique de baisse de l'aide sociale, Mais d'un point de vue global, en prenant absolument tout en considération, il n'est pas sûr qu'il vaille la peine de la poursuivre. Et j'arrive au bout de ma présentation. C'est ici qu'une petite revue de la littérature si certaines thématiques vous intéressent et que vous voulez aller chercher ça de votre côté. Et puis voilà. Si vous avez des questions, je les prends volontiers. Je ne sais pas s'il reste un peu de temps.

  • Speaker #0

    Là, vous vous rendez compte que ce que nous, on fait dans notre vie, ça ne sert à rien, en fait. Nous, on fait un job très bien. Il y avait une question, ouais. Je vais juste répéter la question. Donc, la question, c'est est-ce qu'on connaît le temps que ça prend de passer du statut de réfugié, demandeur requérant d'asile, à un titre provisoire ?

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans le cadre de ma recherche... Je suis intéressé que par les demandeurs d'asile qui sont arrivés jusqu'à 2018, plus ou moins. Mais jusqu'en 2019, la procédure en moyenne prenait deux ans. Donc les personnes demandaient l'asile. Et donc c'était deux ans, mais avec pas mal de variations d'une personne à l'autre. Mais en 2019, il y a eu un changement de loi qui visait à accélérer la procédure. Et depuis, elle a été sensiblement raccourcie. Mais je ne peux pas vous donner un chiffre très précis. Donc quand il y a un réfugié qui arrive en Suisse, il y a une interdiction de travailler. Alors ce que vous demandez, c'est si l'aide sociale que je traite dans les dernières slides, donc sur l'aide sociale, est-ce qu'elle concerne les personnes qui sont requérantes d'asile ou si elles se poursuivent une fois la décision obtenue de la part de la Confédération avec le permis qui vient ? Alors, ce que je n'ai peut-être pas précisé parce que je devais aller relativement vite, c'est que les personnes qui ont été étudiées dans le cadre de la dernière étude étaient des personnes admises à titre provisoire, donc des permis F. Et pour l'interdiction de travailler dans les premières années, en fait la réponse n'est plus nul, c'est les personnes avec un permis N, donc on parle ici des requérants d'asile qui ont déposé leur demande d'asile et qui sont dans l'attente d'une décision, ont le droit de travailler mais sous des conditions très strictes. Donc on a ce qui s'appelle la priorité indigène qui s'applique. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire qu'un employeur qui veut engager quelqu'un qui a fait une demande d'asile, mais qui n'a pas encore reçu de décision, doit pouvoir prouver que dans la population résidente permanente, elle ne parvient pas à engager quelqu'un. Donc théoriquement, elles ont le droit de travailler, mais restriction quand même assez importante. Donc voilà, je ne sais pas si ça répond plus ou moins à votre question.

  • Speaker #0

    Ça, c'est toujours valable, ça, maintenant ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est toujours valable.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Oui, Jason. Donc Jason demande, et si je répète les questions, c'est pour que ce soit enregistré. Donc Jason dit que c'est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que si on doit prouver qu'on n'a pas pu trouver quelqu'un dans la société pour engager quelqu'un qui est un réfugié, alors comment est-ce qu'on fait ? Et pour donner un exemple plus parlant, c'est comme le mec qui va en boîte et qui se fait toujours refoule parce qu'il ne s'est pas habitué. Comment on devient habitué si tu ne me laisses jamais rentrer ? C'est un peu ça le truc.

  • Speaker #1

    Alors cette priorité indigène que j'ai expliquée à madame, elle ne s'applique qu'aux personnes qui ont un permis N. Et ces personnes qui ont un permis N, c'est des personnes qui ont déposé une demande d'asile, mais qui ne savent pas encore si un droit de résidence va leur être attribué par la suite. Mais une fois qu'une personne reçoit sa décision et qu'elle obtient un permis F qu'elle a mentionné avant, un permis B, qui sont des permis qui permettent de s'établir en Suisse, là, elles n'ont plus de restriction à l'emploi. C'est-à-dire que si une personne veut l'engager... Il y a une mini procédure qui est à faire, mais cette personne doit annoncer aux autorités locales qu'elle va employer un ou une réfugiée. Mais cette autorité n'a pas son mot à dire dans le fait qu'elle l'engage.

  • Speaker #0

    Et là, on parle juste de la comparaison entre est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut faire ce travail, mais après, ajouter encore à ça le chômage. C'est-à-dire qu'il y a les gens d'abord, souvent maintenant, les employeurs doivent annoncer les postes au chômage. Donc, il y a plusieurs étapes avant ça. Tu vois, Jason parle de l'Ukraine, il va foutre en l'air l'épisode. C'est la prochaine étape, on mentionne Israël, c'est bon, je coupe tout. Vas-y, pose ta question, excuse. Donc Jason demande par rapport à la vague d'Ukrainiens qui sont arrivés et qui avaient donc une intégration et un accès au travail facilité. Il me semble qu'il y a même un... Tu peux répondre ou pas ? Oui, bien sûr, mais ils ont même créé... Enfin, ils ont un permis spécial, permis S.

  • Speaker #1

    C'est bien ça, ils ont un permis...

  • Speaker #0

    En gros, Jason mentionne qu'il y a eu vraiment quelque chose qui a été facilité pour les Ukrainiens qui sont arrivés en termes d'intégration, de logement, d'accès au travail. Et il y a énormément d'autres peuples qui arrivent en tant que réfugiés en Suisse et pourquoi il y a un traitement qui est différent. Alors j'ai une réponse, mais je vais laisser Daoud. Witt qui est l'expert, répondre. On a tous la réponse, je crois. Oui,

  • Speaker #1

    alors, c'est une question plus politique qu'autre chose que tu poses là, donc c'est compliqué pour moi d'y répondre. Mais je pense qu'il est important de souligner que ce permis S n'a pas été créé spécialement pour les Ukrainiens. Il existait déjà avant. D'accord ? Il l'utilisait pour qui alors ? Absolument personne jusqu'à maintenant. Et non, je dis les termes tels qu'ils sont. Ce statut existait déjà, mais avant eux, il n'avait jamais été utilisé. Et donc, la décision a été prise par le gouvernement d'attribuer ce permis S aux Ukrainiens, qui est un permis assez bizarre. C'est pas qu'il est bizarre, mais il est un peu entre le permis F, donc le permis d'admis à titre provisoire, et le permis B, c'est-à-dire que... Il donne accès au marché du travail, c'est vrai, mais le permis F le donne aussi. Je dois me faire la défense de ces permis qui sont attribués plus souvent à ces personnes auxquelles tu faisais référence avant, donc à ces gens qui sont issus d'autres pays. Il y a un autre avantage qui est assez important du permis S qu'on ne mentionne pas assez souvent, à mon avis, c'est que chez les permis F, les personnes admissibles... à titre provisoire, venant d'autres pays, il y a la possibilité d'obtenir un permis B, qui est donc le permis qui permet de s'établir de manière permanente en Suisse. Et le moyen de transformer ce permis F en permis B, c'est qu'au bout de cinq ans, cette personne est suffisamment intégrée sur le marché de l'emploi, elle ne prend pas de lait social, et c'est chaque canton qui décide pour ses réfugiés. Et donc, on peut aussi observer des variations en fonction des cantons. un petit bordel les permis S la différence qui pour moi me marque le plus encore une fois c'est celle que c'est que au bout de ces 5 ans si ces personnes ne peuvent pas retourner dans leur pays ce permis permanent leur attribuer automatiquement donc voilà mais sur les différentes nuances entre les deux permis on pourrait en parler pendant des heures et ce serait compliqué enfin c'est une décision politique je ne peux pas je voudrais pouvoir t'en dire plus mais

  • Speaker #0

    En gros, ça veut dire qu'on en discute tout à l'heure. C'est ça qu'il veut dire. Est-ce qu'il y a une dernière question ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Alors, la question, merci Akram. La question, c'est, dans la présentation, il y avait une corrélation entre la baisse de l'aide sociale et l'augmentation de la délinquance, mais aussi une augmentation des frais judiciaires. par conséquent et la question c'est qu'est-ce qu'on devrait dire aux détracteurs et c'est pour ça que tout à l'heure je vous ai mentionné que c'était intéressant d'avoir ces informations parce que souvent c'est des choses qui sont utilisées par les médias et les politiques mais que dirais-tu aux personnes qui utilisent ces informations à mauvais escient parce que Voilà, je te laisse avec ça.

  • Speaker #1

    C'est du loin pas évident de répondre à cette question, mais je vais peut-être me mouiller un peu plus qu'avant. Je pense qu'il y a un truc dont on doit se souvenir quand on parle du système d'asile, c'est qu'avant toute chose, il incarne une promesse. Et cette promesse, elle a été faite au lendemain de certaines des pires heures du siècle dernier.

  • Speaker #0

    et donc c'est notre mission que de continuer à tenir cette promesse d'accord ouais non mais cette promesse pires horreurs du siècle dernier, c'est des guerres qu'on a connues un peu partout dans le monde et de manière assez dure ici aussi. Et on a des populations qui ont été persécutées durant ces guerres. Et on a décidé de les refouler dans pas mal de pays. Presque tous les pays. Et donc, on s'est dit plus jamais. Et aujourd'hui, il faut que ça, on l'applique à tout le monde. C'est ce qui a été promis à ce moment-là. Dès le moment où quelqu'un est menacé dans son pays d'origine, on a promis à ce moment-là qu'on accueillerait cette personne. C'est aussi simple que ça. Et donc ici, on ne répond à aucune logique économique. D'accord ? Si le système d'asile existe, ce n'est pas pour servir l'économie suisse ou l'économie européenne ou l'économie américaine. C'est avant tout parce qu'on a fait cette promesse.

  • Speaker #1

    On ne respecte pas tous nos promesses. C'est vrai. Non, mais c'est ce que j'observe. Ok, très bien. Merci, Dawit. Je pense qu'on peut round up applause. Merci. Pour ceux qui veulent revoir la présentation, ce qui avait été fait à l'Université de Genève, il y a une vidéo. Donc, si vous voulez le lien, il y a environ une heure et demie de vidéo. Il y a des collègues à lui qui font une présentation qui est sur d'autres aspects, etc. Donc, voilà. Très bien. Alors, on va complètement changer de sujet. On va rester là-dessus. sinon on va plomber l'ambiance alors là je vais gentiment passer à la partie où vous pouvez activement venir vous asseoir à côté de moi faut pas faire les timides pour ceux qui ont écouté des épisodes évidemment il y a Moussa qui est là à côté de moi et qui a participé ça s'est toujours bien passé donc vous inquiétez pas, je suis pas là pour vous piéger je vois que Karim il s'en est allé, je sais pas où il est Il va revenir. Alors moi, j'ai une question à vous poser. Enfin, c'est une question que je me suis posée, c'est que souvent en Suisse, et là, on va passer sur un aspect plutôt culturel, artistique. On entend souvent, il n'y a rien qui se passe, que la scène est morte, qu'il n'y a pas assez d'événements artistiques, etc. Pourtant, beaucoup de choses se passent. Et quand on va à Paris, par exemple, on s'arrête devant des affiches. théatrales, et puis on se dit « Ah, mais pourquoi j'irais pas au théâtre ? » Et il y a des talks qui se font, et les gens se disent « Pourquoi pas ? » Par contre, quand ça se passe ici, j'ai l'impression qu'on est un peu plus répractaires, un peu moins curieux, un peu moins engagés. Alors ça n'engage pas tout le monde, évidemment. Vous êtes peut-être le contraire de ce que je viens de mentionner, parce que vous êtes là aujourd'hui. mais je crois qu'on a tous ce... cette impression-là. Alors oui, on a tous la culture du festival, etc. Et on va régulièrement tous à des festivals. Mais au-delà de ça, qui c'est ici qui va régulièrement à des vernissages, à des événements culturels dans des musées, à Neuchâtel, on a le NIF. Qui c'est ici qui est allé voir un film au NIF ? Trois personnes, quatre, cinq si je me compte. Mais qui c'est qui va vraiment à des événements cinématographiques ? C'est l'exemple aujourd'hui. Vous, vous êtes là, mais ce n'est pas forcément des événements qui parlent aux personnes. Par contre, comme j'ai dit, si ça se passait à Londres, à Paris, à... Amsterdam, ils se seraient peut-être motivés à le faire. Karim, je t'appelle à la barre comme ça. Oui, évidemment. Afro, je t'avais prévenu. Alors, je te piège un peu. Karim, pour information, évidemment, c'est la personne qui gère ce bar. Mais c'est quelqu'un avec qui on a organisé... Une cinquantaine d'événements, je pense, avec Cotton Musique. C'est quelqu'un qui a aussi travaillé énormément dans la musique, l'événementiel, je vais dire, en étant, je peux dire, tourneur. C'est juste, Karim ? C'est juste. Très bien. Et qui a organisé un grand nombre de festivals également. Vous avez peut-être entendu parler du Beat Festival. Et qui garde un pied là-dedans. Donc Karim, toi qui organise et tu as organisé même des concerts régulièrement à la Casa Choc, juste avant que je pose des questions un peu plus précises, est-ce que par exemple tu sens ou tu as senti la difficulté à par exemple attirer du monde, à découvrir un artiste ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle de découverte, c'est pas du tout la même chose qu'un artiste confirmé pour lequel on va se déplacer parce qu'on connaît effectivement sa discographie. On utilise souvent cette expression de donner de la force, que ce soit sur les réseaux ou effectivement sur des événements, etc. J'ai l'impression effectivement que sur le territoire suisse, c'est quelque chose qui est beaucoup moins présent que ce qu'on voit. qu'on retrouve en France finalement. Et comme s'il y avait moins de fierté ou l'envie de donner justement de la force à son entourage et parce qu'on ne valide peut-être pas les projets faits par ses proches. ses amis etc. Et du coup on est plus sur la réserve peut-être que ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Jusqu'à ce que ça marche ?

  • Speaker #2

    Jusqu'à ce que ça marche et c'est vrai. C'est bien triste parce qu'au final pour que ça marche, effectivement la première pierre à l'édifice elle est clairement donnée par l'entourage direct de ces personnes et malheureusement effectivement c'est extrêmement complexe. pour ces artistes et de retrouver cette force. Et je pense qu'il y a deux, trois personnes ici présentes dans la salle qui peuvent mieux en parler que moi, qui sont eux-mêmes artistes en l'occurrence. Ils vivent ça au quotidien parce qu'ils engagent beaucoup. beaucoup de temps dans leur passion. Ils ont envie de transformer cette passion peut-être en profession. Et lorsqu'il s'agit justement de faire cette conversion, puis qu'ils commencent à taper à quelques portes et à lever la tête et regarder un peu dans l'entourage, tout d'un coup, j'utilise souvent cette expression, mais ça parle chinois, ça n'a même pas de réponse. Et voilà, ça se mouille effectivement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu m'as fait une très belle passe-dé là.

  • Speaker #2

    T'as vu ça ? C'est parce que j'ai probablement envie de quitter la base.

  • Speaker #1

    Thiems, t'es ok de nous dire deux, trois mots ? Allez, viens.

  • Speaker #2

    Il a plus l'habitude que moi du micro.

  • Speaker #1

    Donc là, vous avez Mathieu, Thiems, Thiema. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez aller streamer. ses musiques sur Spotify. Thiumz qui fait du R'n'B, quelques influences afro quand même, et qui est artiste. Alors Thiumz, on a parlé tout à l'heure de donner la force. Est-ce que... L'énergie que tu mets dans ta musique, enfin non, pardon, je reprends. Les attentes que tu as des gens autour de toi quand tu as commencé la musique et maintenant, est-ce que ça a varié ? Est-ce que ça a changé ? Parce que... chercher de la force, c'est très dur, c'est très frustrant et ça peut décevoir. Est-ce que toi, tes attentes par rapport aux gens de ta ville, de ton entourage ont changé avec les années ?

  • Speaker #3

    Franchement, après, j'avais des attentes pour... par rapport à mon entourage, j'aurais pas commencé la musique. C'est vrai. Donc j'ai aucune attente par rapport aux gens autour de moi, je vais juste tout droit et puis personne n'est professeur chez soi dans un premier temps. Donc c'est comme tu l'as dit avant, faut attendre qu'il y ait la lumière sur toi de la part d'étrangers pour qu'on te donne une crédibilité en fait. Donc ça a jamais été dans mon viseur le fait d'être validé autour de moi. Je fais juste ce que j'aime, je fais là cette chose, c'est ce que je star pour moi déjà à la base. Je veux juste essayer de parler à un maximum de personnes avec des créations qui me sont propres. Les choses, si elles sont qualitatives, elles se font toutes seules, normalement. Je suis dans cet état d'esprit-là, plutôt que de dire « t'as pas reposté, t'as pas fait ça, je veux pas qu'on allait commander quoi que ce soit. » Si c'est bon, ce sera reposté automatiquement. Si c'est pas bon, tu changes de secte.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais on connaît tous le mec qui t'envoie son nouveau son en DM et il te demande de repost. Ah, frérot.

  • Speaker #3

    J'ai jamais fait ça.

  • Speaker #1

    Non, je ne t'ai pas... C'est vrai, pardon. Tu ne l'as jamais fait, mais c'est vrai qu'on connaît tous cette personne qui le fait. C'est gênant. Souvent, on n'aime pas le son en plus. Non, c'est vrai. Mais est-ce qu'on peut l'en vouloir ? C'est une vraie question, ça. Est-ce qu'on peut lui en vouloir ? En vrai, il y a une expression en anglais, you miss every shot you don't take. Donc, si tu n'essayes pas, Qui c'est qui va te le reprocher ? Est-ce que toi par rapport à la scène locale, maintenant, enfin depuis que tu es dans la musique, est-ce que même toi tu as changé ton habitude ? Est-ce que tu vas, est-ce que tu essaies d'être plus curieux, de donner de la force ?

  • Speaker #3

    ou pas parce que donne de la force principalement à ce qui me parle ouais donc je donne pas beaucoup de force je suis sincère au moins je vais pas tout faire les trucs en démarche de peut-être obtenir une force en retour un moment ou un autre quand j'en aurai besoin Je préfère vraiment privilégier les coups de cœur et me concentrer sur moi avant tout. Je donne de la force à qui le mérite. En l'occurrence, ton événement, je l'ai fait. Ça n'a pas été forcément proche de moi par rapport au fait que ce n'est pas de la musique. Mais ce n'est pas très loin parce que tu essaies de mettre en avant des artistes locaux de nos vies de tous les jours. C'est hyper louable. Pour moi, comme ça me parle, ce n'est pas compliqué de faire deux clics avec son pouce.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il a tout dit. Merci Thium. Attends, mais peut-être, c'est vrai, parle-nous de ton dernier projet rapidement, comme ça je passe quand même la petite promo. C'est gentil déjà,

  • Speaker #3

    oui, dernier projet que j'ai sorti en décembre dernier, ça s'appelle Vision, on peut le retrouver un petit peu partout, pour les curieux ce sera un plaisir de vous avoir comme nouveaux auditeurs, même si c'est éphémère. Et puis il y a quelque chose qui va arriver le mois prochain, donc merci pour la promo.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. Merci à toi. Allez, tchuss. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent venir monter ? Riza, viens t'asseoir. Riza qui est là pour filmer si jamais. Et Riza qui a aussi, avec son équipe, vous avez secoué un petit peu sur TikTok.

  • Speaker #4

    C'est intéressant de savoir ce que toi t'en penses. Comment tu décris ce qu'on a fait ? Comment tu pourrais le décrire ? Là, il y a des gens qui ne connaissent pas ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Ouais, alors Risa, avec une équipe qui est de différentes parties de la Suisse, je dirais, a créé le parc. C'est des lives sur TikTok où ils parlent de musique, principalement d'artistes suisses, et qui couvrent aussi certaines parties de ce qui se passe en France. Aux Etats-Unis, ils ont même aussi couvert deux, trois fois des sujets d'actualité. Si je ne me trompe pas, c'est bien décrit là ? Oui. Ok, très bien. Alors, qu'est-ce que j'ai pensé du parc ? Alors déjà, premièrement... Moi, je peux être très sévère des fois. J'ai trouvé que c'était une très bonne initiative de venir et de parler d'artistes et de ne pas parler chinois. De mentionner les personnes qui font des choses bien, des artistes qui passent les frontières. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret. Quand on voit Tyrone Quiddance... et ce que mairo font en ce moment en france il est temps d'être fier des gens qui partent d'ici il ya énormément d'autres artistes qui ont été mentionnés moi j'ai eu plaisir à suivre quelques live je trouvais que alors Est-ce que je peux dire qu'on n'a pas de médias en Suisse ? Je ne sais pas. Je ne vais pas commencer à dire Tataki ou nanani, nanana. Il y en a qui essayent. Il y en a pas assez, je pense, qui sont centrés sur l'aspect rap et hip-hop. Même moi, je veux dire, certaines fois, je le mentionne, des fois, je ne le fais pas. Et du coup, j'étais très content de voir... certaines choses qui étaient évoquées notamment vous avez démarré au moment où Mairo sortait son album donc moi c'était très bien pour que je puisse observer et voir ce qu'il se disait mais Je pense qu'il faudrait un peu plus de structure et un peu plus de régularité. C'est-à-dire qu'on traite deux sujets, par exemple, souvent, et peut-être aussi mieux gérer les temps de parole, etc. Mais en tout cas, moi, ça me divertit. Et quand je viens sur TikTok, j'ai envie d'être diverti. Que ce soit un sujet profond ou que ce soit un sujet qu'on parle de la dernière tenue ou d'un tel ou de Kanye West ou de sa femme, je m'en fous, mais j'ai envie d'être diverti. Et là, j'étais diverti, ouais.

  • Speaker #4

    Juste pour reprendre un petit peu, donc en fait le parc c'est un peu comme une discussion de bar entre potes qui se passe sur TikTok et en fait on traite de ce qui est généralement des actualités du divertissement suisse, principalement de la musique. On rebondit des fois aussi sur, je peux le monter un peu, le tiré vers le bas. Ouais. Aussi, sur ce qui se fait... principalement du côté de la France et aussi aux Etats-Unis. Et la particularité, c'est qu'on estime être assez cru et être assez sincère dans nos avis. Parce qu'au final, dans toutes les structures, tous les médias, c'est ce qu'on a eu comme sentiment. Langue de bois. Voilà, c'est du copinage et puis les avis ne sont pas forcément sincères. Sincère et nous... Et nous, justement, vu que dans ce groupe-là, on a autant des artistes que des personnes qui ont côtoyé aussi l'envers du décor, on arrive à dire certaines choses et on se donne cette liberté de, pas de critiquer, mais de donner un avis et que ce soit dirigé de manière assez constructive. Et du coup, on a remarqué qu'il y a beaucoup de gens qui avaient besoin de ça en Suisse, qui trouvaient qu'il y avait besoin de cette... cette franchise et du coup, on fait des lives peut-être deux à trois fois par mois où on parle des actus quand il y en a et voilà. Et après, malheureusement, vu qu'on n'est pas tous en Suisse... On a des fois des problèmes d'organisation, comme tu le relevais tout à l'heure. Et du coup, avec le temps, on va essayer de structurer un peu tout ça et puis de ramener quelque chose de plus qualitatif.

  • Speaker #1

    Superbe. En tout cas, je vous souhaite de continuer, d'être plus régulier et de parler de Thium's. Voilà. C'est comme ça, c'est placé, t'as vu ?

  • Speaker #4

    Il ne fait pas du rap.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas que du rap, c'est bon. Tyrone, c'est du rap ?

  • Speaker #4

    Non, t'as raison.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #4

    Mais mis à part ça, tu disais, tu posais la question du fait que pourquoi on n'était pas forcément intéressé à aller dans des musées ou autre. C'était ça de base.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça aussi. Il y avait cette partie aussi.

  • Speaker #4

    Et nous aussi. c'est un peu des choses dans le parc qu'on traite on se dit voilà t'as parlé de la force avec pardon et en fait c'est aussi par rapport à l'intérêt parce qu'il y a un truc que t'as relevé c'est que tu donnes la force à ce qui te plaît. Donc, est-ce qu'à quelque part, ici en Suisse, on n'est pas plutôt nombriliste, égoïste par rapport à ce qui nous intéresse ? Et on n'est pas dans une démarche collective de faire évoluer la culture du pays, par exemple.

  • Speaker #1

    Là, on peut aller beaucoup plus loin. Est-ce que la culture artistique du pays est vraiment présente. Est-ce que... Je sais pas. J'ai vu une statistique intéressante. C'est qu'en Suisse, des 15 à 30 ans, 70% des Suisses consomment des activités culturelles, événements culturels. Et en France, le pourcentage est à 88%. Donc, ce qui est énorme comme différence, et encore plus quand on voit la différence de population. Donc, est-ce qu'il y a aussi même peut-être quelque chose dans la culture suisse, où on ne laisse pas assez de place à l'art ? Moi, je n'ai pas vraiment l'impression qu'on avait énormément de spectacles en fin d'année, où on pouvait se représenter. Je n'ai pas l'impression que... Enfin, je ne sais pas vous, mais en tout cas, moi, le souvenir que j'ai à l'école, c'est que les trucs qu'on allait voir les événements artistiques qu'on allait voir, souvent, soit c'était une représentation de, comment il s'appelle, honoré de Balzac, et je m'endors après cinq minutes, mais je n'ai pas l'impression qu'on nous a emmené dans des choses qui nous parlaient aussi. Je pense que là, il y a aussi un souci.

  • Speaker #4

    Il faut forcément que ça te parle. quand tu es jeune, quand tu es à l'école, vu que tu découvres, il ne faut pas forcément que ça te parle.

  • Speaker #1

    Mon ami, un petit peu quand même. Je ne dis pas que quand je suis à l'école, j'ai envie d'aller voir Damso. Mais... J'ai envie que certaines fois, en tout cas, la performance artistique, elle soit un peu transgénérationnelle. Je pense qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau-là. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #4

    Je vois ce que tu veux dire, mais vous, vous en pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Oui, Jay. Attends, tu crois ? Viens là. Parce que sinon, je dois répéter ta question à chaque fois. Tu peux venir à ma place.

  • Speaker #5

    C'est intimide. Je pense qu'il y a aussi une question de contexte, dans le sens où, quand tu vas en vacances... Tu vas à l'étranger, tu vas en vacances, donc tu as un temps qui est à ta disposition, qui est différent quand tu es sur ton territoire autochtone. Et par conséquent, quand tu es dans un train-train, métro, boulot, dodo, ça requiert un effort supplémentaire que de se renseigner, que d'être alerte sur ce qui se passe, même si c'est à côté de chez toi. Et qu'on a peut-être tendance à ne pas forcément faire, à part si on y est soumis de façon involontaire. Une publicité qui passe sur les réseaux, ou un pote qui te dit... il y a le nouveau EP de Thumes qui sort, viens on va au vernissage, ou il y a un truc qui se passe au Barthes, ainsi de suite, on y va. Donc du coup, quand c'est facile à faire, ok, on peut y aller, et puis là on a l'opportunité d'eux, mais quand on est en vacances, on va aussi déjà se renseigner sur, ok, là j'arrive à Paris, ça coïncide avec un événement, ça coïncide avec un truc, et je pense qu'il y a ça qui est à prendre en considération dans la question que tu posais initialement.

  • Speaker #1

    Très juste. C'est vrai, Karim mentionne qu'en France, ils travaillent un peu moins qu'en Suisse, 7 heures de moins par jour. Par jour, c'est ça ? Et ça, c'est pour qui ? Non, c'est vrai, ils travaillent moins, mais ils ont peut-être aussi moins de moyens, je ne sais pas. Donc à voir, mais c'est vrai que j'ai l'impression, en tout cas, même moi, je ne suis pas là pour faire... donneur de leçons. Même moi, quand je suis à Paris, je ne vais plus volontiers à un vernissage, je ne vais plus volontiers à une expo, etc. Mais je pense quand même que ça mérite une réflexion de est-ce qu'il ne faudrait pas un peu plus d'expos qui nous parlent ? Je vois que... J'arrive tout de suite. Mais c'était... J'étais à Paris il n'y a pas longtemps... Non, bon, je ne vais pas utiliser l'exemple américain, parce que ça n'a rien à voir, mais je vais quand même l'utiliser. À New York, quand j'étais à Brooklyn, il y avait un musée entier pour Jay-Z, où ils ont fait quelque chose de complet sur sa carrière. Alors, je sais qu'on parle de choses qui sont totalement différentes parce qu'il est de Brooklyn, parce qu'il est aux Etats-Unis, etc. mais en France je suis allé, je sais plus c'était quoi le nom de l'expo mais qui relatait pas mal de choses autour du hip-hop et j'ai l'impression que j'en vois pas assez ici. Je sais qu'à Genève, il se trame quelque chose autour de quelque chose qui s'appelle la maison du hip-hop, si je ne me trompe pas. Mais je trouve que faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi... Attends, je termine. Faire des choses qui nous parlent plus, c'est aussi peut-être s'approcher de la nouvelle culture pop. La nouvelle culture pop, elle n'est pas autour que de l'art. Il y a je ne sais pas combien de temps, il faudrait aussi peut-être intégrer des choses qui sont plus liées au hip-hop. Alors, il y a plusieurs personnes qui ont levé la main, mais totalement. C'était quand ? Il y a trois semaines, je suis allé à une expo photo, chose que je fais très rarement, dans un centre culturel. Attends, je ne vais pas me tromper. Il s'appelle iLab, c'est un centre culturel africain d'art contemporain à Genève, géré par deux femmes que je ne connaissais pas. Donc il y a des choses qui se font, mais je pense que de manière générale, on doit ouvrir les yeux. Il y a d'autres personnes qui avaient levé la main ? Excusez-moi. Oui, toi, Arisa. Ah.

  • Speaker #4

    sur un label suisse, de musique suisse, et c'était un truc super intéressant.

  • Speaker #1

    C'était quel label ?

  • Speaker #4

    Cobra.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #4

    Cobra Records ou je sais pas, quelque chose comme ça. Mais le problème aussi, c'est que la communication par rapport à cette expo, comment elle s'est faite ? Elle s'est faite plus de bouche à oreille que... des affiches ou autre. Au final, on n'est pas forcément tenu au courant de ce genre d'expo. Toi, ce que tu disais, tu allais visiter, tu l'as su comment ? Du bouche à oreille ou tu as eu un flyer ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais simplement en train de boire un verre.

  • Speaker #4

    aux eaux vives et j'ai une amie qui est passée elle m'a dit ouais il y a ce truc je suis allé sinon j'aurais pas su ouais donc après il y a peut-être un problème aussi par rapport à ça ouais totalement la communication des événements parce que des événements il y en a des centres comme tu viens de dire quand on en parlait le jour je t'ai dit ah bah moi j'en avais eu une autre à telle période je sais pas si tu te souviens il y a des événements mais la communication par rapport à ces événements peut-être qu'elle est bancale.

  • Speaker #1

    D'où l'importance d'avoir des vrais médias qui relaient des choses. C'est vrai. C'est vrai. Merci, Riza. Attends, viens t'asseoir là. Ouais, c'est mieux. Alors, il faut savoir que Ellie est suisse, mais elle vit à Rotterdam, donc elle va peut-être nous apporter un aspect différent.

  • Speaker #6

    Désolée, je mesure 1m50, donc voilà. J'avoue que moi, avant, lorsque je vivais en Suisse, je faisais partie de ces gens qui... Je ne donnais pas forcément de la force aux artistes. Je ne cherchais pas s'il y avait des événements. Je n'étais pas vraiment intéressée. Pourtant, j'ai toujours été dans le milieu artiste, dans ses avants et tout. Mais maintenant que je vis à Rotterdam, je remarque en fait la force que les artistes donnent aux autres. Donc, moi je suis dans le monde de la musique. J'entends qu'il y a un ami d'un ami qui fait quelque chose, une exposition, une pièce, whatever. en fait je remarque que tout le monde se déplace et tout le monde va donner de la force, peu importe si on connaît ou pas. Et ça c'est vraiment quelque chose d'ancré. En tout cas là-bas à Rotterdam, si vous montez quelque chose, il y aura du monde qui va venir et qui va vous soutenir. Et c'est vrai qu'en Suisse, je ne vois pas ça.

  • Speaker #1

    Ou alors moins, plutôt.

  • Speaker #6

    Moins.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne observation. Alors, je n'ai pas du tout de solution à tout ça, il faut que vous le sachiez. Mais je pense que c'est des bonnes réflexions, c'est des bonnes choses qu'il faut aussi cultiver. Là, vous êtes là. La majorité des personnes, vous êtes venues me donner de la force, principalement. Donc, je pense qu'il faut essayer de cultiver ces choses, cultiver ces choses autour de nous. J'espère que la prochaine fois que je ferai un événement, il y aura un maximum de monde qui viendra et surtout des gens que je ne connais pas. Mais je pense que c'est des choses qu'il faut cultiver de manière générale et se rendre peut-être un peu plus à des choses, à des événements où on ne connaît pas forcément. Les choses, ouais. Amber, tu voulais dire quelque chose ? Tu prends ton téléphone, t'as des notes ? Elle a fait des notes en plus pour de vrai ! Pourquoi ?

  • Speaker #7

    J'ai essayé de ne pas vous embêter longtemps. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #1

    Tu veux ta soeur ou pas ?

  • Speaker #7

    Ouais, ouais, j'aime ma soeur. C'est un sujet hyper intéressant en fait, la culture en Suisse. Je pense que c'est déjà un problème, enfin, si on peut appeler ça un problème, de culture justement. On est dans un pays qui est connu pour être très pudique. On respecte la qualité en Suisse, donc on ne va pas forcément soutenir quelque chose pour lequel on n'est pas forcément convaincu de la qualité et du succès. On attend vraiment de voir que quelque chose décolle avant de le soutenir. Et c'est en fait à ce niveau-là que je trouve qu'il faut qu'il y ait un switch, où on fasse plus confiance aux artistes et aux personnes qui osent, parce qu'on n'est pas un pays qui ose, on est un pays qui est très timide. Pour montrer que ce soit dans l'art par exemple, il y a aussi tout ce côté où on ne donne pas forcément les possibilités, que ce soit financières ou de moyens tout simplement, de donner la place aux artistes de s'exprimer. Parce qu'on est un pays qui est axé sur la productivité, on travaille énormément comme on l'a évoqué avant, on n'a pas forcément le temps. Pour les loisirs, pour tout ce qui est artistique, qui ne va pas forcément tout de suite amener concrètement du revenu et de l'argent à la Suisse. Comme on l'a vu, on travaille plus de 40 heures par semaine pour la plupart. Donc c'est sûr que déjà, si on part de ces bases-là, ça ne donne pas beaucoup de place à la créativité et à l'art. Mais avec les jeunes générations qu'il y a aujourd'hui, maintenant qui commencent à arriver, les réseaux sociaux, les gens qui osent de plus en plus faire des choses, des métiers moins conventionnels et plus peut-être artistiques, on arrive à voir un petit peu la différence. On arrive à voir aussi le talent qu'on a en Suisse. Même les jeunes entreprises qui ne sont pas forcément dans l'art, je pense à la volonté du dé par exemple, ils communiquent un certain message. par ce qu'ils commercialisent et c'est aussi quelque chose qu'on trouve important. J'ai l'impression en Suisse, s'attacher à un concept, un message, quelque chose qu'on communique et dans lequel on peut se retrouver. Et c'est là où on va commencer à apporter de l'importance aux choses et à les soutenir d'autant plus si on se reconnaît dedans. Donc je pense que pour un pays comme nous... ou en a-t-on vraiment de la qualité ? Il faut se concentrer sur ce qu'on nous fait ressentir dans ce qu'on nous propose au niveau artistique ou autre. Et là, vu qu'on ne peut pas donner de la force aveuglément à quelque chose qu'on ne croit pas, comme par exemple dans d'autres pays européens, eh bien...

  • Speaker #0

    Il faut qu'on s'intéresse d'autant plus aux choses qu'on nous propose pour leur donner de la force. Et c'est comme ça qu'on va réussir, je pense, à émanciper un petit peu plus ce côté art qu'on a et en le rendant beaucoup plus accessible à une plus grande communauté que juste à une communauté privilégiée. C'est en fait la communauté privilégiée qui a accès le plus à l'art, parce que l'art, ça coûte de l'argent même d'aller voir des expositions. c'est pour une pour une population un petit peu plus aisée, et donc pas forcément accessible à toute la communauté suisse, et encore moins aux jeunes qui sont souvent en précarité, aux jeunes étudiants, donc qui ne peuvent pas encore, déjà qui doivent s'acheter à manger, ils ne peuvent pas encore aller voir des expos, et ça c'est dommage en fait. Parce que c'est comme ça qu'on cultive la culture. Et c'est comme ça qu'on va réussir à toucher de plus en plus de monde et à faire qu'on arrive à s'émanciper au niveau de la culture en Suisse. Désolée, je suis allée un peu dans tous les sens, mais j'espère que vous avez compris le message.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Karim, on a quelques minutes, mais tu peux ouvrir. Cinq minutes, j'ai. Non, mais sinon, si. Sûr ? Ok, très bien. On va boucler. Après, au pire, ça peut être ouvert. Et puis voilà, je m'adapterai. On arrive à la fin de l'épisode, mais je ne sais pas si vous avez des questions générales, de manière générale, sur le podcast, etc. Je vais en prendre une ou deux. Et comme ça, après, on va pouvoir boucler, que ce soit sur cet épisode ou quoi que ce soit. OK, j'arrive tout de suite. Et si, après, il y a des gens qui veulent venir voir comment ça fonctionne, etc., je vous montre bien sûr volontiers. Et une fois encore, merci Karim pour la flexibilité. Ouais, Akram, je t'écoute. Alors pour les auditeurs à Crame de Molday, si j'ai passé un bon moment, si je suis content du rendu, parce que le temps apparemment est passé très vite. Alors je suis très content, je suis très content. C'était un peu un parti pris de faire une préface où il y avait une présentation de quelqu'un d'autre. Mais je pense que j'ai l'impression en tout cas que ça a parlé à la plus grande majorité des personnes ici. pour moi c'est passé hyper vite, je suis hyper content je suis très content de voir les gens qui sont là, je suis très content de faire ça ici, je trouve que le setup il est méga carré et oui ça va se faire encore une fois, ça va se faire sûrement aussi à Lausanne et à Genève mais on va dire que c'était ici que ça devait commencer est-ce que ça va se refaire ici ? J'espère, on verra et voilà je suis très très très content Merci, merci beaucoup. C'est bon ? Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Non ? Très bien. Alors, je vais faire la conclusion comme d'habitude. Alors, je remercie toutes les personnes qui sont ici. Je remercie le BART, encore une fois. Merci à tous d'être venus. Pour les auditrices et les auditeurs qui sont encore là. Comme d'hab, je vous rappelle, les 5 étoiles sur Spotify, la section sondage sur Spotify, Deezer, Apple Music. N'hésitez pas, c'est gratuit et ça donne de la force et ça favorise les algorithmes, chose qu'on ne maîtrise pas et on galère tous avec. Je crois qu'il y a quelques créateurs de contenu ici, donc vous savez ô combien c'est compliqué. Et on s'attrape au prochain épisode. Merci à tous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté, bye bye !

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