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Quand Channel 4 mise (gros) sur l'IA et le contrat de confiance 🎙️ Deep Capsule #12 - Deep Media 🎧 cover
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Deep Media

Quand Channel 4 mise (gros) sur l'IA et le contrat de confiance 🎙️ Deep Capsule #12 - Deep Media 🎧

Quand Channel 4 mise (gros) sur l'IA et le contrat de confiance 🎙️ Deep Capsule #12 - Deep Media 🎧

04min |11/11/2025|

21

Play
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Quand Channel 4 mise (gros) sur l'IA et le contrat de confiance 🎙️ Deep Capsule #12 - Deep Media 🎧

Quand Channel 4 mise (gros) sur l'IA et le contrat de confiance 🎙️ Deep Capsule #12 - Deep Media 🎧

04min |11/11/2025|

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Description

Il y a quelques semaines Channel 4 a proposé un documentaire intitulé « Will AI take my job » dans le cadre de son émission d’investigation Dispatches. Un documentaire sur l'IA générative, rien de bien surprenant à l'heure actuelle. Mais ce qui fait la particularité de ce projet, c'est que celui-ci a été incarné par une journaliste 100% synthétique, intégralement générée par l'IA appelée Aisha Gaban. Cette "prouesse" n'a été révélée qu'une fois le documentaire terminé ce qui est une grande première.


Au-delà de l'usage performatif de l'outil, c'est toute la relation aux téléspectateurs qui se trouve être questionnée, le maintient du contrat de confiance entre média et public. Dans une version très proche du réel, cette simulation tend à altérer la perception des informations. Les médias se diffusent historiquement grâce à un contrat implicite de médiation entre émetteur et récepteur. Les journalistes prennent le rôle de garant et nous public avons pour mission d'interpréter l'information. Dans le cas présent, c'est une partie non négligeable de ce contrat qui est questionnée. Cette expérience est-elle et demeurera-t-elle une situation isolée ? Ouvre t elle les portes vers une nouvelle forme de production journalistique avec un rôle amoindri des humains ? Le champ des possibles est large, les doutes sont nombreux, les opportunités le sont tout autant et la vigilance doit, une fois encore demeurer.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant en social media, IA générative et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Dans un écosystème en perpétuelle transformation, comment les médias s'adaptent-ils ? Comment se réinventer face aux nouvelles technologies et aux géants du numérique ? Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. Deep Media, la capsule épisode 12, c'est parti ! Aujourd'hui, pas d'invité, mais un sujet que je vous propose de mettre en perspective en quelques minutes. Et si le futur de l'information télévisée n'était plus présenté par un humain ? C'est la question vertigineuse que vient d'ouvrir Channel 4 au Royaume-Uni. La chaîne britannique a diffusé un documentaire intitulé « Will AI take my job ? » , dont la particularité a été d'être présentée par une animatrice... entièrement générée par intelligence artificielle. Un visage crédible, une voix fluide, un ton maîtrisé. Une expérience télévisuelle inédite, mais aussi un test grandeur nature sur un terrain hautement sensible, la confiance du public. Car Channel 4 n'a pas prévenu les téléspectateurs. Le programme a d'abord été présenté comme une émission classique, avant que la chaîne ne révèle, en toute fin de documentaire, que la présentatrice n'existait pas. Un choix assumé. Provoquer le débat, interroger notre rapport à l'image, tester la porosité entre vrais... est faux. Mais derrière cette audace, un malaise. Celui d'un média qui joue avec la frontière entre l'information et la simulation. Quand l'IA devient présentatrice, ce n'est plus seulement une prouesse technique, c'est un véritable stress test de confiance avec le public qui se crée. Et dans cette expérience, une partie du contrat entre le média et son public se trouve, au moins temporairement, rompue. Ce geste de Channel 4 n'arrive pas par hasard. La télévision, bousculée par les plateformes et la vidéo sociale, cherche à se réinventer. Face à des publics qui zappent, comment alors capter leur attention ? En expérimentant, en provoquant, parfois en transgressant ses propres codes. Mais cette logique de la rupture héritée des plateformes a un coût, celui de la crédibilité. Une chaîne privée peut se permettre d'en jouer, non sans risque. Elle cherche l'effet, la viralité, le débat. Mais du côté des médias publics, la question se pose autrement. Peut-on manipuler le réel pour mieux le questionner ? Ou pour le dire plus simplement, on ne peut pas éduquer à la vigilance en semant la confusion. Ce que montre l'expérience de Channel 4, c'est que l'IA ne menace pas directement les journalistes. Elle interroge la nature même du contrat médiatique. Si l'image peut mentir avec autant de justesse, si une présentatrice peut exister sans avoir jamais respiré, alors le critère de vérité ne réside plus dans la forme, mais dans la transparence. L'avenir des médias ne se jouera donc pas sur la capacité à simuler le réel, mais à signaler clairement ce qui est simulé. C'est là que se dessinera la frontière entre médias responsables et médias opportunistes. entre ceux qui utilisent l'IA pour enrichir la narration et ceux qui s'en servent pour tester la crédulité du public. Channel 4 a voulu explorer les limites de la confiance, elle vient peut-être, sans le vouloir, d'en dessiner les contours. Je vous remercie d'avoir écouté cette douzième capsule de Deep Media, n'hésitez pas à réagir à ce sujet en commentaire, on se retrouve très bientôt pour un nouvel entretien avec celles et ceux qui font l'avenir des médias. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner et de déposer les commentaires adéquats sur toutes les plateformes de podcast. A très bientôt !

Description

Il y a quelques semaines Channel 4 a proposé un documentaire intitulé « Will AI take my job » dans le cadre de son émission d’investigation Dispatches. Un documentaire sur l'IA générative, rien de bien surprenant à l'heure actuelle. Mais ce qui fait la particularité de ce projet, c'est que celui-ci a été incarné par une journaliste 100% synthétique, intégralement générée par l'IA appelée Aisha Gaban. Cette "prouesse" n'a été révélée qu'une fois le documentaire terminé ce qui est une grande première.


Au-delà de l'usage performatif de l'outil, c'est toute la relation aux téléspectateurs qui se trouve être questionnée, le maintient du contrat de confiance entre média et public. Dans une version très proche du réel, cette simulation tend à altérer la perception des informations. Les médias se diffusent historiquement grâce à un contrat implicite de médiation entre émetteur et récepteur. Les journalistes prennent le rôle de garant et nous public avons pour mission d'interpréter l'information. Dans le cas présent, c'est une partie non négligeable de ce contrat qui est questionnée. Cette expérience est-elle et demeurera-t-elle une situation isolée ? Ouvre t elle les portes vers une nouvelle forme de production journalistique avec un rôle amoindri des humains ? Le champ des possibles est large, les doutes sont nombreux, les opportunités le sont tout autant et la vigilance doit, une fois encore demeurer.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant en social media, IA générative et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Dans un écosystème en perpétuelle transformation, comment les médias s'adaptent-ils ? Comment se réinventer face aux nouvelles technologies et aux géants du numérique ? Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. Deep Media, la capsule épisode 12, c'est parti ! Aujourd'hui, pas d'invité, mais un sujet que je vous propose de mettre en perspective en quelques minutes. Et si le futur de l'information télévisée n'était plus présenté par un humain ? C'est la question vertigineuse que vient d'ouvrir Channel 4 au Royaume-Uni. La chaîne britannique a diffusé un documentaire intitulé « Will AI take my job ? » , dont la particularité a été d'être présentée par une animatrice... entièrement générée par intelligence artificielle. Un visage crédible, une voix fluide, un ton maîtrisé. Une expérience télévisuelle inédite, mais aussi un test grandeur nature sur un terrain hautement sensible, la confiance du public. Car Channel 4 n'a pas prévenu les téléspectateurs. Le programme a d'abord été présenté comme une émission classique, avant que la chaîne ne révèle, en toute fin de documentaire, que la présentatrice n'existait pas. Un choix assumé. Provoquer le débat, interroger notre rapport à l'image, tester la porosité entre vrais... est faux. Mais derrière cette audace, un malaise. Celui d'un média qui joue avec la frontière entre l'information et la simulation. Quand l'IA devient présentatrice, ce n'est plus seulement une prouesse technique, c'est un véritable stress test de confiance avec le public qui se crée. Et dans cette expérience, une partie du contrat entre le média et son public se trouve, au moins temporairement, rompue. Ce geste de Channel 4 n'arrive pas par hasard. La télévision, bousculée par les plateformes et la vidéo sociale, cherche à se réinventer. Face à des publics qui zappent, comment alors capter leur attention ? En expérimentant, en provoquant, parfois en transgressant ses propres codes. Mais cette logique de la rupture héritée des plateformes a un coût, celui de la crédibilité. Une chaîne privée peut se permettre d'en jouer, non sans risque. Elle cherche l'effet, la viralité, le débat. Mais du côté des médias publics, la question se pose autrement. Peut-on manipuler le réel pour mieux le questionner ? Ou pour le dire plus simplement, on ne peut pas éduquer à la vigilance en semant la confusion. Ce que montre l'expérience de Channel 4, c'est que l'IA ne menace pas directement les journalistes. Elle interroge la nature même du contrat médiatique. Si l'image peut mentir avec autant de justesse, si une présentatrice peut exister sans avoir jamais respiré, alors le critère de vérité ne réside plus dans la forme, mais dans la transparence. L'avenir des médias ne se jouera donc pas sur la capacité à simuler le réel, mais à signaler clairement ce qui est simulé. C'est là que se dessinera la frontière entre médias responsables et médias opportunistes. entre ceux qui utilisent l'IA pour enrichir la narration et ceux qui s'en servent pour tester la crédulité du public. Channel 4 a voulu explorer les limites de la confiance, elle vient peut-être, sans le vouloir, d'en dessiner les contours. Je vous remercie d'avoir écouté cette douzième capsule de Deep Media, n'hésitez pas à réagir à ce sujet en commentaire, on se retrouve très bientôt pour un nouvel entretien avec celles et ceux qui font l'avenir des médias. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner et de déposer les commentaires adéquats sur toutes les plateformes de podcast. A très bientôt !

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Il y a quelques semaines Channel 4 a proposé un documentaire intitulé « Will AI take my job » dans le cadre de son émission d’investigation Dispatches. Un documentaire sur l'IA générative, rien de bien surprenant à l'heure actuelle. Mais ce qui fait la particularité de ce projet, c'est que celui-ci a été incarné par une journaliste 100% synthétique, intégralement générée par l'IA appelée Aisha Gaban. Cette "prouesse" n'a été révélée qu'une fois le documentaire terminé ce qui est une grande première.


Au-delà de l'usage performatif de l'outil, c'est toute la relation aux téléspectateurs qui se trouve être questionnée, le maintient du contrat de confiance entre média et public. Dans une version très proche du réel, cette simulation tend à altérer la perception des informations. Les médias se diffusent historiquement grâce à un contrat implicite de médiation entre émetteur et récepteur. Les journalistes prennent le rôle de garant et nous public avons pour mission d'interpréter l'information. Dans le cas présent, c'est une partie non négligeable de ce contrat qui est questionnée. Cette expérience est-elle et demeurera-t-elle une situation isolée ? Ouvre t elle les portes vers une nouvelle forme de production journalistique avec un rôle amoindri des humains ? Le champ des possibles est large, les doutes sont nombreux, les opportunités le sont tout autant et la vigilance doit, une fois encore demeurer.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant en social media, IA générative et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Dans un écosystème en perpétuelle transformation, comment les médias s'adaptent-ils ? Comment se réinventer face aux nouvelles technologies et aux géants du numérique ? Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. Deep Media, la capsule épisode 12, c'est parti ! Aujourd'hui, pas d'invité, mais un sujet que je vous propose de mettre en perspective en quelques minutes. Et si le futur de l'information télévisée n'était plus présenté par un humain ? C'est la question vertigineuse que vient d'ouvrir Channel 4 au Royaume-Uni. La chaîne britannique a diffusé un documentaire intitulé « Will AI take my job ? » , dont la particularité a été d'être présentée par une animatrice... entièrement générée par intelligence artificielle. Un visage crédible, une voix fluide, un ton maîtrisé. Une expérience télévisuelle inédite, mais aussi un test grandeur nature sur un terrain hautement sensible, la confiance du public. Car Channel 4 n'a pas prévenu les téléspectateurs. Le programme a d'abord été présenté comme une émission classique, avant que la chaîne ne révèle, en toute fin de documentaire, que la présentatrice n'existait pas. Un choix assumé. Provoquer le débat, interroger notre rapport à l'image, tester la porosité entre vrais... est faux. Mais derrière cette audace, un malaise. Celui d'un média qui joue avec la frontière entre l'information et la simulation. Quand l'IA devient présentatrice, ce n'est plus seulement une prouesse technique, c'est un véritable stress test de confiance avec le public qui se crée. Et dans cette expérience, une partie du contrat entre le média et son public se trouve, au moins temporairement, rompue. Ce geste de Channel 4 n'arrive pas par hasard. La télévision, bousculée par les plateformes et la vidéo sociale, cherche à se réinventer. Face à des publics qui zappent, comment alors capter leur attention ? En expérimentant, en provoquant, parfois en transgressant ses propres codes. Mais cette logique de la rupture héritée des plateformes a un coût, celui de la crédibilité. Une chaîne privée peut se permettre d'en jouer, non sans risque. Elle cherche l'effet, la viralité, le débat. Mais du côté des médias publics, la question se pose autrement. Peut-on manipuler le réel pour mieux le questionner ? Ou pour le dire plus simplement, on ne peut pas éduquer à la vigilance en semant la confusion. Ce que montre l'expérience de Channel 4, c'est que l'IA ne menace pas directement les journalistes. Elle interroge la nature même du contrat médiatique. Si l'image peut mentir avec autant de justesse, si une présentatrice peut exister sans avoir jamais respiré, alors le critère de vérité ne réside plus dans la forme, mais dans la transparence. L'avenir des médias ne se jouera donc pas sur la capacité à simuler le réel, mais à signaler clairement ce qui est simulé. C'est là que se dessinera la frontière entre médias responsables et médias opportunistes. entre ceux qui utilisent l'IA pour enrichir la narration et ceux qui s'en servent pour tester la crédulité du public. Channel 4 a voulu explorer les limites de la confiance, elle vient peut-être, sans le vouloir, d'en dessiner les contours. Je vous remercie d'avoir écouté cette douzième capsule de Deep Media, n'hésitez pas à réagir à ce sujet en commentaire, on se retrouve très bientôt pour un nouvel entretien avec celles et ceux qui font l'avenir des médias. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner et de déposer les commentaires adéquats sur toutes les plateformes de podcast. A très bientôt !

Description

Il y a quelques semaines Channel 4 a proposé un documentaire intitulé « Will AI take my job » dans le cadre de son émission d’investigation Dispatches. Un documentaire sur l'IA générative, rien de bien surprenant à l'heure actuelle. Mais ce qui fait la particularité de ce projet, c'est que celui-ci a été incarné par une journaliste 100% synthétique, intégralement générée par l'IA appelée Aisha Gaban. Cette "prouesse" n'a été révélée qu'une fois le documentaire terminé ce qui est une grande première.


Au-delà de l'usage performatif de l'outil, c'est toute la relation aux téléspectateurs qui se trouve être questionnée, le maintient du contrat de confiance entre média et public. Dans une version très proche du réel, cette simulation tend à altérer la perception des informations. Les médias se diffusent historiquement grâce à un contrat implicite de médiation entre émetteur et récepteur. Les journalistes prennent le rôle de garant et nous public avons pour mission d'interpréter l'information. Dans le cas présent, c'est une partie non négligeable de ce contrat qui est questionnée. Cette expérience est-elle et demeurera-t-elle une situation isolée ? Ouvre t elle les portes vers une nouvelle forme de production journalistique avec un rôle amoindri des humains ? Le champ des possibles est large, les doutes sont nombreux, les opportunités le sont tout autant et la vigilance doit, une fois encore demeurer.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant en social media, IA générative et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Dans un écosystème en perpétuelle transformation, comment les médias s'adaptent-ils ? Comment se réinventer face aux nouvelles technologies et aux géants du numérique ? Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. Deep Media, la capsule épisode 12, c'est parti ! Aujourd'hui, pas d'invité, mais un sujet que je vous propose de mettre en perspective en quelques minutes. Et si le futur de l'information télévisée n'était plus présenté par un humain ? C'est la question vertigineuse que vient d'ouvrir Channel 4 au Royaume-Uni. La chaîne britannique a diffusé un documentaire intitulé « Will AI take my job ? » , dont la particularité a été d'être présentée par une animatrice... entièrement générée par intelligence artificielle. Un visage crédible, une voix fluide, un ton maîtrisé. Une expérience télévisuelle inédite, mais aussi un test grandeur nature sur un terrain hautement sensible, la confiance du public. Car Channel 4 n'a pas prévenu les téléspectateurs. Le programme a d'abord été présenté comme une émission classique, avant que la chaîne ne révèle, en toute fin de documentaire, que la présentatrice n'existait pas. Un choix assumé. Provoquer le débat, interroger notre rapport à l'image, tester la porosité entre vrais... est faux. Mais derrière cette audace, un malaise. Celui d'un média qui joue avec la frontière entre l'information et la simulation. Quand l'IA devient présentatrice, ce n'est plus seulement une prouesse technique, c'est un véritable stress test de confiance avec le public qui se crée. Et dans cette expérience, une partie du contrat entre le média et son public se trouve, au moins temporairement, rompue. Ce geste de Channel 4 n'arrive pas par hasard. La télévision, bousculée par les plateformes et la vidéo sociale, cherche à se réinventer. Face à des publics qui zappent, comment alors capter leur attention ? En expérimentant, en provoquant, parfois en transgressant ses propres codes. Mais cette logique de la rupture héritée des plateformes a un coût, celui de la crédibilité. Une chaîne privée peut se permettre d'en jouer, non sans risque. Elle cherche l'effet, la viralité, le débat. Mais du côté des médias publics, la question se pose autrement. Peut-on manipuler le réel pour mieux le questionner ? Ou pour le dire plus simplement, on ne peut pas éduquer à la vigilance en semant la confusion. Ce que montre l'expérience de Channel 4, c'est que l'IA ne menace pas directement les journalistes. Elle interroge la nature même du contrat médiatique. Si l'image peut mentir avec autant de justesse, si une présentatrice peut exister sans avoir jamais respiré, alors le critère de vérité ne réside plus dans la forme, mais dans la transparence. L'avenir des médias ne se jouera donc pas sur la capacité à simuler le réel, mais à signaler clairement ce qui est simulé. C'est là que se dessinera la frontière entre médias responsables et médias opportunistes. entre ceux qui utilisent l'IA pour enrichir la narration et ceux qui s'en servent pour tester la crédulité du public. Channel 4 a voulu explorer les limites de la confiance, elle vient peut-être, sans le vouloir, d'en dessiner les contours. Je vous remercie d'avoir écouté cette douzième capsule de Deep Media, n'hésitez pas à réagir à ce sujet en commentaire, on se retrouve très bientôt pour un nouvel entretien avec celles et ceux qui font l'avenir des médias. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner et de déposer les commentaires adéquats sur toutes les plateformes de podcast. A très bientôt !

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