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Demain Deux Bottes

Les nouveaux visages des exploitations agricoles, avec Vianney, Georges et Damien

Les nouveaux visages des exploitations agricoles, avec Vianney, Georges et Damien

28min |06/01/2025
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Demain Deux Bottes

Les nouveaux visages des exploitations agricoles, avec Vianney, Georges et Damien

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28min |06/01/2025
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Description

Dans ce quatrième épisode de Demain deux Bottes, enregistré lors de l'Assemblée Générale d'Agora 2023, nous donnons la parole à trois jeunes agriculteurs passionnés : Vianney Sainte-Beuve, Georges Lhotte et Damien Dubois, qui partagent leurs témoignages inspirants sur un sujet clé : comment engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs ?


Alors que le nombre d’agriculteurs a chuté de 36% entre 2000 et 2020, ces passionnés nous livrent à travers une discussion spontanée, leur vision de l’avenir du métier. Ils expliquent comment ils réinventent leur relation avec les coopératives, s’adaptent aux nouvelles mutations et parviennent à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle dans un secteur en pleine transformation.


🎤 Ces témoignages illustrent comment la réussite collective repose sur la collaboration, l’innovation et la solidarité. Vianney, Georges et Damien nous rappellent que l’agriculture n'est pas seulement un travail, mais un engagement vers un avenir plus résilient et responsable.


💡 Vous êtes agriculteur, membre d'une coopérative, acteur de l’agriculture ou tout simplement curieux de comprendre comment l’agriculture de demain se construit ? Cet épisode est une véritable source d’inspiration, remplie de témoignages et de solutions concrètes pour bâtir une agriculture plus solidaire et pérenne.

Retrouvez une réflexion profonde sur l’importance de la collaboration intergénérationnelle, des valeurs collectives et de l’innovation dans un secteur agricole plus résilient face aux défis de demain.


🎧 Demain, Deux Bottes : le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val-d’Oise, pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.


Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Demain de Bot. Aujourd'hui, nous faisons face à un constat alarmant. Entre 2000 et 2020, le nombre d'agriculteurs a diminué de 36% rien que sur notre territoire de la coopérative Agora dans l'Oise et le Val d'Oise. Un chiffre qui interpelle et qui nous pousse à nous poser la question comment les jeunes agriculteurs qui reprennent le flambeau perçoivent-ils leur métier ? Qu'est-ce qui les motive à s'installer malgré les défis ? les incertitudes et les mutations profondes qui touchent notre secteur. Pour répondre à ces questions, nous avons accueilli trois jeunes agriculteurs passionnés et inspirants autour d'une table ronde lors de notre Assemblée Générale 2023. Damien Dubois, Vianney Sainte-Beuve et Georges Lotte ont témoigné et nous allons découvrir comment ils repensent leur relation avec la coopérative, comment ils s'adaptent aux nouvelles technologies et comment ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle et personnel dans un métier en pleine mutation. Ces trois entrepreneurs du vivant, chacun avec un parcours unique, nous montrent qu'être agriculteur aujourd'hui, c'est bien plus qu'un simple métier, c'est une mission, une responsabilité envers l'environnement et la société. Je vous invite à écouter cette conversation enrichissante et pleine d'humanité avec trois jeunes profils, tous les trois singuliers.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on imagine que cette diminution du nombre d'agriculteurs va complètement bouleverser la relation qu'on a entre adhérents et coopératives. Aujourd'hui, on souhaitait se mettre à votre écoute en tant que jeunes installés. Je vous présente Damien Dubois, agriculteur en Pays de France installé depuis deux ans et double actif. Georges Lotte, agriculteur dans le Noyonnais installé depuis 2015. Et puis Vianney, agriculteur en pleine détrée. et tu t'installeras l'année prochaine en 2024. Donc, on va commencer par les plus jeunes, donc Vianney. Qu'est-ce qu'aujourd'hui, quels horizons s'offrent à toi dans ton métier d'agriculteur ?

  • Speaker #2

    Bonjour Honorine. Donc moi, l'agriculture, les horizons qui s'offrent à moi, moi j'ai vraiment une vision comme il y a beaucoup de menaces et beaucoup d'opportunités, peut-être même plus qu'avant. On l'a vu avec ce qu'Agnès disait par rapport aux cours en 20 ans qui ont fait plus 20%, et là en 3 ans qui ont fait plus 300%, quelque chose comme ça. Et ça symbolise beaucoup de choses dans l'agriculture. Donc moi, je vois beaucoup de menaces. Les menaces, ça peut être les aléas climatiques. Par exemple, pour les producteurs de légumes, de céréales, de lin, etc., on voit que les années se suivent ne se ressemblent pas du tout. par exemple on l'a vu cette année avec les semis de céréales d'hiver la réglementation c'est une grosse menace au niveau des betteraves on en a tous entendu parler mais peut-être que demain ce sera avec un produit concernant les céréales il y a aussi beaucoup de menaces par rapport à la concurrence mondiale mais il y a aussi beaucoup d'opportunités donc au niveau des opportunités il y a l'énergie il y a 20 ans on n'en entendait pas parler... déjà moi parce que j'ai 5 ans mais aussi les autres parce que le photovoltaïque que ce soit au sol, en toiture après il y a le gaz, le biogaz il y a aussi les critiques carbone donc il y a énormément d'opportunités qu'il n'y avait pas avant Donc l'autre jour en préparant ça, j'ai pensé à quelque chose. Bon mon grand-père est plus de ce monde, mais si je disais à mon grand-père, aujourd'hui là seulement on va faire un hectare Ausha solaire, deux hectares de cives pour faire du gaz et un hectare de couvertes pour vendre des crédits carbone, il m'aurait pris pour un fou. Mais c'est quelque chose avec laquelle on est obligé d'évoluer et qui peut être rémunératrice. Mais d'un autre côté c'est mon grand-père, il va dire à mon arrière-grand-père, cette année au lieu des vaches, on va prendre un engin plein de ferraille dans lequel on va mettre... du pétrole et on va tirer une charrue, il aurait été la même chose. Chaque génération, je pense, apporte son lot de nouveautés. Ce n'est pas nouveau. Mais aujourd'hui, ça va très vite, notamment avec le numérique. Et en tant que jeune, je trouve que nous, par exemple, tous les trois, on en parle en réunion, mais on veut plus faire une distinction entre vie professionnelle et vie privée. Par exemple, Damien et Georges, ils ont un bureau à part de leur maison pour leur exploitation agricole. Et moi, je suis en train de le faire à la ferme. Et les jeunes de mon âge avec qui j'ai fait mon école, c'est vraiment quelque chose qui est important pour nous, de bien séparer, dans tous les cas plus qu'avant, le pro et le privé. Aujourd'hui, faire une réunion avec un fournisseur, avec sa femme dans la cuisine et ses frères et soeurs en train de jouer... dans nos pattes c'est plus trop possible on se professionnalise vraiment et puis par rapport à tous ces horizons il ya tellement de choses qui arrivent on a vraiment besoin de références et d'être accompagné mais ça ce sera peut-être dans la deuxième partie de la discussion

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Donc ton métier a son lot de mutations par rapport à tes prédécesseurs. En parlant de mutations, Georges, comment tu les vis toi au quotidien sur ton exploitation, toutes ces mutations ?

  • Speaker #3

    Moi je ne sais pas si je peux parler de mutations mais... Sur ma ferme, j'ai eu le besoin de me diversifier pour payer ce que la terre avait coûté. Le modèle Scope ne suffisait pas pour payer les intrants, la banque, etc. Et j'ai pris le parti de la diversification qui m'a amené à une rédemption financière. mais qui m'a surtout ouvert les yeux sur les nouveaux enjeux auxquels je suis confronté tous les jours. Des enjeux managériaux, parce qu'aujourd'hui on a une équipe, donc on est comme Agora, il faut qu'on soit attractif, il faut qu'on ait un organigramme, il faut qu'on sache déléguer, il faut qu'on sache organiser sans être là. On a les enjeux commerciaux parce que notre activité aujourd'hui nous oblige à prospecter, à fidéliser des clients, et on a l'opportunité de fixer nos prix et de ne pas vendre. J'ai noté les enjeux techniques, parce que quand on se diversifie, on ne peut pas forcément être accompagné, parce que la coopérative ne peut pas dire à chacun diversifie-toi par là, on va t'aider diversifie-toi par là, on va t'aider Donc on découvre aussi de nouveaux métiers, et chacun, tous les trois, on sera agriculteurs différents et on aura des compétences différentes. Des enjeux administratifs qui ont été évoqués aussi tout à l'heure, avec la traçabilité, les enjeux écologiques, la nécessité de montrer ce qu'on fait et de l'expliquer. et des enjeux stratégiques aussi. Parce qu'il ne faut pas oublier la raison d'être de nos entreprises, qui est quand même de créer de la valeur ajoutée. Et qu'il est nécessaire que nos entreprises gagnent de l'argent pour investir, pour être plus dynamiques, pour être plus écologiques. La double activité, la diversification, l'intensification, ou même l'association, seront pour moi les stratégies des fermes de demain. Et je suis convaincu que l'agriculteur de demain ne sera pas forcément un meilleur producteur. mais qui sera un meilleur chef d'entreprise.

  • Speaker #0

    Merci. Donc un esprit vraiment, je dirais, presque plus analytique du chef d'entreprise que peut-être on pouvait connaître sur d'autres systèmes. Damien, toi, en tant que double actif, j'imagine... que tu as une approche tout à fait singulière de ton métier. Qu'est-ce qui t'interpelle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #4

    moi j'ai une double activité qui est absolument différente. Une part de ma vie qui est dans l'agriculture et une autre part qui est dans un autre environnement professionnel où je suis salarié d'un groupe international. Et moi, ce que je remarque dans l'agriculture, c'est qu'elle est très mal connue. Elle est mal connue autour de nous, mais peut-être aussi elle est mal connue parce qu'elle fait face à des défis qui sont différents, certains, de ceux que rencontrent l'autre monde, si on peut parler comme ça. Je voudrais en prendre un par exemple qui m'a un peu interpellé. quand on a pu échanger aussi c'est le fait que les agriculteurs français pour moi entre eux ils sont pas concurrents mais doivent s'entraider et faire face ensemble aux réalités du monde contrairement au monde de l'entreprise à l'économie de marché où tous les matins on pense à prendre des parts marchés à manger son concurrent nous ensemble et avec la coopérative notamment à tout ce qu'on produira ça sera vendu si on produit bien et je pense que un des enjeux pour les double actifs comme moi, c'est de produire, de bien produire avec des coûts économiques et environnementaux qui soient acceptables par moi-même mais autour de nous. Le modèle coopératif pour moi c'est quelque chose de très fort qui va nous donner des outils et des moyens de nous approvisionner à tous à peu près dans les mêmes conditions. Bien évidemment on aura des résultats qui seront différents mais rien ne devrait nous empêcher de partager nos facteurs de réussite au sein de la coopérative entre nous. notamment avec des personnes qui sont plus ou moins investies en temps dans leur métier.

  • Speaker #0

    Merci Damien. Je vois plusieurs casquettes. On parle de diversité de profils, je pense que là on est en plein dedans. Plusieurs casquettes de métiers aussi. Et donc, on disait que ça remettait en cause la relation que la coopérative aura avec ses adhérents, parce que selon les profils, elle ne va parler pas des mêmes sujets et elle ne va pas parler à la même personne. Donc, finalement, dans tout ça... Qu'est-ce que ta relation avec la coopérative Vianney, qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui et quelles sont tes attentes de demain envers elle pour s'adapter à toutes les opportunités que tu as mentionnées ?

  • Speaker #2

    ferme on est adhérent de trois coopératives une pour les betteraves une pour le lin et puis une pour les pour les céréales et c'est vrai que là où il ya beaucoup d'événements et où je trouve on est très bien accueilli c'est spécialement à gora c'est à dire qu'il ya beaucoup de choses qui sont obligatoires par exemple dans l'assemblée générale ça il y en a partout c'est obligatoire mais je peux les citer mais par exemple je fais partie de l'agro club donc ça c'est pas obligatoire et c'est ce que la coopérative a proposé je trouve ça vraiment très très bien c'est facultatif il y a l'Agora des collèges, moi j'ai fait l'année dernière et là je le refais cette année, donc ça je trouve que c'est une super initiative et moi je suis très content de communiquer, c'est le dernier intervenant, j'ai cité Ludovic peut-être, qui parlait de communiquer positivement sur son métier, ça c'est vraiment super moyen de le faire, donc je trouve que déjà Agora propose pas mal de choses qui sont facultatives et je trouve ça génial et on peut s'impliquer dedans. Et en s'impliquant dedans ça permet de faire du relationnel, de découvrir des collègues. Par exemple, j'ai découvert mes collègues Georges et Damien, que je ne connaissais pas grâce à ça. C'est vraiment super. On est dans un réseau, ça nous donne d'autres perspectives. On voit d'autres productions qui peuvent peut-être nous donner des idées en futur. Du coup, Agora, ce n'est pas qu'un client et un fournisseur. C'est vraiment un acteur de confiance qui permet d'élargir les horizons. Donc, moi, mes attentes par rapport à Agora, c'est que ça continue d'être comme ça. Donc, vraiment un acteur pour créer du lien dans nos campagnes. surtout nous on est une région l'oise qui agricole mais pas si agricole que ça quand on part région d'élevage on sert tous les coups tout le monde se connaît où il ya beaucoup d'événements de faits de village etc on malheureusement loi c'est pas forcément ça donc quand on fait par exemple comme moi j'ai fait cinq ans d'études d'ingénieur à l'isabelle on a plein de copains plein d'événements etc puisque maintenant on arrive dans un village de 300 habitants le temps paraît un peu long parfois c'est hyper important tout ça en fait la groupe c'est génial enfin tous les mots moment où on est avec d'autres personnes, d'autres agriculteurs, pour moi, ça compte vraiment. Et je pense que pour les jeunes aussi. Après, on pourrait peut-être aller plus loin avec des groupes de partage sur certaines thématiques. On pourrait peut-être créer chez Agora des groupes de partage, par exemple, sur l'énergie. Il y en a un qui a été fait sur l'agriculture de conservation des sols. Il pourrait peut-être y en avoir d'autres. malheureusement le public est majoritairement masculin exactement et aussi il va falloir en fait que les systèmes vont changer donc il y a une chute du nombre d'agriculteurs les cinq prochaines années, je sais que c'est statistique, mais il va y avoir peut-être 30% d'agriculteurs en moins, peut-être même plus. Et en fait, il va y avoir beaucoup de fermes qui vont rester dans les mains, dans un cercle familial, mais ils vont déléguer à des prestations de service, à des EPA, à des agriculteurs, et du coup, ceux qui vont détenir les parts sociales des fermes, ils vont hériter de parts sociales de coopératives, mais ils ne vont plus être impliqués, vu qu'ils auront un travail, ils ne vont plus savoir ce que c'est une coopérative. C'est ma vision des choses. Et il faut vraiment multiplier ces groupes de partage et l'explication à ces jeunes qui garderont des fermes, qui télègreront leur travail, mais il faut que ces jeunes-là sachent ce que c'est une coopérative. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Je ne l'ai pas payé, pour dire qu'Agora était mieux que les autres.

  • Speaker #2

    Non, c'est Thierry qui m'a payé.

  • Speaker #0

    Non, merci Vianney. J'entends tes clubs de partage. En effet, c'est ce qu'on fait dans les agroclubs. Donc, c'est des clubs de partage pour parler d'agriculture, de conservation notamment. Et donc, j'entends l'enjeu de devoir prendre du temps pour... expliquer à cette nouvelle génération qui on est et peut-être rappeler des fondamentaux de pourquoi on a été créé. Et finalement, ça a été dit tout à l'heure, d'expliquer en quoi la coopérative est un outil moderne aujourd'hui. Damien, est-ce que tu... tu partages cette vision de Vianney qui trouve que finalement la coopérative, son rôle qui est très important, c'est le lien social qu'elle crée.

  • Speaker #4

    En effet, moi je me sens souvent isolé, isolé géographiquement, dans mon îlot de terre très près de Paris, entouré par la métropole croissante, mais isolé aussi, je vais dire le mot, sociologiquement. car je ne suis pas quotidiennement à la ferme, je suis parfois loin. La coopérative fait vraiment partie des lieux de vie et d'échange pour moi dans le monde agricole. Pour moi, la coopérative, ce n'est pas juste un simple client et fournisseur, mais c'est un lieu qui me permet d'échanger entre professionnels, avec des conseillers d'une part, mais avec des homologues d'autre part. Pour mon exploitation, la coopérative est un point fixe depuis longtemps, même si elle a nettement changé dans sa façon de... Elle a grandi, elle a beaucoup évolué depuis que je l'observe, il y a très longtemps. Elle permet de travailler dans un cadre... de sérénité et de confiance. On peut travailler comme je vous disais tout à l'heure à produire, qui est pour moi l'essentiel de ma vision du métier. A travers tout cela en fait... La coopérative est pour moi un lieu d'engagement à long terme. Je m'engage à être fidèle à la coopérative. Certains vont s'y investir davantage, d'autres comme moi peut-être un peu moins, mais à la fin, on bénéficie tous des travaux, des résultats qu'Agora arrive. On en profite tous. C'est ce partage qui est important. Et pour moi, cet élan de l'avant permet de répondre aux différents défis qui est crucial.

  • Speaker #0

    Marie le disait en introduction dans sa vidéo du rôle de la coopérative d'anticiper les visions de demain. Par exemple, si Vianney s'investit dans des agroclubs et qu'il y prend du temps, toi tu te dis qu'un jour... va bénéficier de ce temps qui a été accordé à l'évolution et à l'innovation.

  • Speaker #4

    On pourra allouer du temps à des collaborateurs pour animer ces clubs, financer certaines choses, parce qu'il y a des agriculteurs qui sont... pas juste pour apporter leur récolte une année et pas l'année d'après, mais qui s'investissent dans le temps long. Donc comme nous, on s'investit dans le temps long, la coopérative peut aussi s'investir et nous aider en retour par un travail collaboratif avec certains des adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, donc par ce partage, finalement, tu parles d'engagement réciproque entre toi et la coopérative, donc ses adhérents et la coop. Je crois que tu as une vision aussi. de cet engagement. Quelle est ta vision de l'engagement aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    En 2016, j'ai été mis en difficulté quand les récoltes de céréales n'étaient pas terribles. La direction des finances d'Agora m'a donné un coup de main. Sur le coup, je n'ai pas mesuré la force de ce coup de main et la force de notre groupe. J'ai pu céder à la tentation d'acheter des phytos après cette période-là et des engrais pas trop chers parce que la ligne était moins chère. Livrer peut-être un peu de blé à la moisson chez le négociant, comme ça on prenait un chèque pour avoir un peu de trésorerie. Mais j'ai vite compris la nécessité d'être fidèle à sa coop. Parce que le contexte géopolitique en Europe de l'Est nous est plutôt favorable depuis 2-3 ans, mais le tableau est à mon sens bien plus sombre que l'image du marché aujourd'hui pour le business des céréales, qui soit paille ou oléo etc. Et nous agriculteurs, on n'est pas capables d'aller acheter directement des produits chez Inoxa, on n'est pas capables d'emmener directement notre blé à Rouen, on n'est capable de faire du commerce avec de l'autre côté de la méditerranée et pour moi on n'a pas tant de levier possible que ça pour gagner des sous avec les céréales on en a deux le premier c'est la chronologie pour arriver à produire autant avec moi et le deuxième c'est d'acheter moins cher aux intrants et de vendre plus cher nos céréales et ça c'est la raison de d'être de la cop La COP, si aujourd'hui tous nos associés, nous autant que nous sommes, qui avons mis des ronds sur la table pour fabriquer nos silos, on n'est pas capable de garantir au staff Agora, ça va être temps. nous les déflue. On ne peut pas anticiper des stockages. Donc on participe allègrement à la diminution de la performance de notre COP. Selon moi, la réussite d'une COP, elle tient entre la main de ses agriculteurs. C'est nous qui sommes les patrons de Agnès, d'Honorine, des gars qui sont dans les silos. On a obligation envers eux de bienveillance, de fidélité. Parce qu'envers un salarié, on a des obligations. Ils n'ont pas que des devoirs envers le patron. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, les anciens, c'était une poignée d'agriculteurs. Ils se sont tapés dans la main pour avoir un silo, un camion, pour avoir un numéro de téléphone qui achète des engrais et des phytos. Et c'est ça une COP en fait. Aujourd'hui on est 2000, c'est beaucoup moins perceptible, mais il faut redonner naissance à cette association, à cette fidélité, à cette force de groupe, à cette envie managériale de chacun. Parce que participer à la COP quand on est agriculteur, c'est pas forcément venir aux réunions. Mais c'est passer un coup de fil à son technicien, comment ça va. Je vais faire plus de ci, je vais faire plus de ça. Est-ce que tu n'as pas été emmerdé là-bas de l'autre côté ? Ça fait partie d'un mouvement général. Le staff, Thierry, le conseil d'administration, tout seul, il ne peut pas faire si nous, les collègues, on met des bâtons. dans les rouages de l'organisation qui n'est pas toujours si facile. Surtout avec la mutation qu'on vient de vivre, le changement de pouvoir, le conseil d'administration qui veut se renouveler. Il y a des défis et on a les portes ouvertes, nous, à Gora, avec le paquet d'argent que nos collègues nous ont laissé, à avoir la COP la plus performante du point. Parce qu'on a la capacité d'investir que les collègues n'ont pas. On va peut-être acheter des fois des produits à d'autres coopératives qui n'ont pas. n'auront pas les mêmes moyens de croissance que la coopérative Agora. Je pense que notre fidélité paiera et que le conseil d'administration est assez motivé pour redonner sens au métier du grain, au métier en station. aux métiers du transport, aux métiers du conseil, dans l'accompagnement, même la disponibilité qu'ils mettent. Et j'ai bon espoir que la COP va grandir et ne grossira pas. Parce que quand on grossit,

  • Speaker #2

    on devient gras.

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si c'est le mot de la fin. Merci, Georges. On a un peu le temps d'approfondir. Et du coup, je me disais, pour avancer sur ce que tu disais, je sais qu'aujourd'hui, tu t'investis un petit peu dans le conseil d'administration. Enfin, tu es invitée. Et donc, finalement, est-ce que c'est mettre ta pierre à l'édifice à tout ça ? Comment tu... Comment tu vois ça ?

  • Speaker #3

    Ce n'est pas tant mettre papier à l'édifice. C'est qu'il y a deux ans, Emar Lavocoupé m'avait fait rentrer dans le cursus à tout jeune. Donc, en fait, j'ai simplement, au travers des formations, ouvert les yeux sur... sur le métier d'agriculteur. C'est là que j'ai pris conscience que le métier du grain était en grande difficulté. Il se peut que dans 100 ans, la moitié de la Picardie ne produise plus de blé. C'est un peu de ce constat-là, où dans 50 ans, il y a de grandes chances que je ne sois peut-être pas agriculteur, mais mes enfants peut-être. Tout seul, on n'y arrivera pas, c'est certain, c'est inéluctable. On est obligé de continuer à investir dans nos silos, investir dans tout ça. Merci. Si on perd la foi, nous, agriculteurs, la coopérative ne peut plus exister. Ce n'est pas possible. C'est impossible. C'est pour ça qu'il faut, chacun avec son temps, ses capacités. Je ne sais pas si c'est moi qui aurai le plus de temps accordé à la COP, mais quand on me demande un coup de main, j'essaie de me rendre disponible et bienveillant avec les collègues de Noyon. C'est l'initiative de chacun qui fera la réussite. Ce n'est pas forcément une personne qui fera que la coopérative sera grande et puissante. C'est le sentiment. tout le monde d'appartenir à cette COP.

  • Speaker #0

    En plus, tu t'exprimes devant l'Assemblée aujourd'hui, donc c'est déjà beaucoup. Pour continuer, Vianney, toi, quand on parlait des groupes de partage, est-ce que finalement, c'est ça que tu attends de partager avec d'autres agriculteurs ? Parce que du coup, Georges dit... coopérative a besoin de ses adhérents pour travailler, ses adhérents ont besoin de la coopérative pour travailler, donc c'est logique que ce cercle vertueux se crée. Et donc, toi, finalement, là-dedans, comment tu souhaites t'insérer dans cette globalisation ?

  • Speaker #2

    en m'engageant dans tout ce que je peux et en tenant un peu de temps c'est vrai que moi je partage totalement ce que jean jeudi faut être déjà plus réveillant à l'égard des collaborateurs d'agora et ensuite enfin moi la vision c'est essayer de m'impliquer dans le plus possible dans la coopérative et ce qu'elle propose et d'être aussi à l'initiative de certains projets puisque par exemple je sais pas mais ce qu'elle propose aujourd'hui comme l'agro club la grande des collèges ça vient bien d'agriculteurs à la base qui ont dit et moi je vais mettre culture de conservation je n'aborde plus j'aimerais bien avoir quelque chose qui m'est proposé par la coopérative la ferme fameux mode de culture que de genre on a un peu parlé en réunion pour apparaître aujourd'hui ça m'a interpellé d'ailleurs georges tout à l'heure je suis dans un visite à faire Et peut-être qu'avec ça, ça va vous donner une idée, que lui, il va venir chez moi, je vais lui donner une idée, et ça ne peut que être vertueux. Et Damien l'a dit tout à l'heure, on n'est pas du tout concurrent. Et ça, c'est hyper important de le rappeler. Parce que dans n'importe quel autre domaine d'activité, le but, c'est de gagner des parts de marché, et c'est un peu de détruire son concurrent, entre guillemets. Alors que nous, ce n'est pas du tout le maître mot dans l'agriculture, et encore moins dans le système coopératif.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas concurrent sur la commercialisation, en tout cas, des... de vos productions.

  • Speaker #2

    Oui, et puis si mon voisin fait 85 tonnes de blé, ou l'inverse, je fais 85 tonnes de blé, je demande des conseils à mon voisin, j'en fais 90, ça ne change rien pour personne, et moi je serais le plus heureux, lui aussi, il m'en rendra un conseil, il ouvrirait une caisse de vin, et voilà.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien être ton voisin. Je pense qu'on a compris les messages. On a essayé de vous proposer aujourd'hui quelques témoignages pour savoir comment attirer les jeunes talents demain, comment répondre à cette nouvelle génération. qui arrivent, on voit qu'il y a une diversité des profils, des changements de code, donc beaucoup d'enjeux pour les coopératives en général dont fait partie Agora. Et donc, je pense qu'il faut finalement investir du temps dans le recrutement, tant collaborateurs que... temps d'investir du temps pour expliquer aux nouveaux arrivants dans le métier ce que qui on est qu'est ce qu'on fait et comment on souhaite le faire et donc aujourd'hui je pense qu'on a des défis à relever mais en fil rouge je parlerais bien de confiance parce que finalement la confiance elle a été mentionnée en introduction de parler des consommateurs la confiance qu'ils ont envers les agrées nos agriculteurs mais c'est aussi la confiance de la coopérative envers ses adhérents et ses partenaires qui sont aussi aujourd'hui dans la salle. C'est l'engagement de ses adhérents envers la coopérative et l'engagement des partenaires envers la coopérative, donc réciproquement. Et puis finalement, sur ces nouvelles générations, je dirais qu'il faut faire confiance à la nouvelle génération qui arrive. OK, il y a des changements de code, mais faire confiance à cette nouvelle vision qu'elle apporte et puis embarquer tout le monde dans ces nouvelles perspectives. Merci les garçons, on peut les applaudir aussi.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Vianney, Georges et Damien d'être intervenus lors de notre Assemblée générale 2023. On le voit, les attentes des agriculteurs envers leurs partenaires agricoles ou paragricoles évoluent au même rythme que les profils se diversifient. Pour progresser ensemble, finalement... Ils ont tous les trois parlé de partage, d'échange, du besoin de se rencontrer. C'est aussi le rôle de la coopérative de se faire rencontrer tous ces profils diversifiés et de se réinventer pour répondre à leurs besoins. C'est un peu ce qu'ont voulu nous partager Georges, Vianney et Damien, c'est qu'on est mieux à progresser ensemble pour être résilients demain face à des contextes de plus en plus exigeants et emprunts d'incertitude. Merci à eux pour leur éclairage de jeunes installés. Des témoignages emprunts de spontanéité qui donnent de belles perspectives pour l'avenir de l'agriculture. J'espère que ces témoignages vous ont plu. Si vous avez trouvé cela intéressant, nous vous invitons à le partager autour de vous. Et pour aller encore plus loin dans le sujet d'engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs, je vous invite à vous abonner à notre podcast Demain de Bot. A très vite pour de nouveaux épisodes.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:31

  • Chapitre 4

    01:56

  • Conclusion

    27:26

Description

Dans ce quatrième épisode de Demain deux Bottes, enregistré lors de l'Assemblée Générale d'Agora 2023, nous donnons la parole à trois jeunes agriculteurs passionnés : Vianney Sainte-Beuve, Georges Lhotte et Damien Dubois, qui partagent leurs témoignages inspirants sur un sujet clé : comment engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs ?


Alors que le nombre d’agriculteurs a chuté de 36% entre 2000 et 2020, ces passionnés nous livrent à travers une discussion spontanée, leur vision de l’avenir du métier. Ils expliquent comment ils réinventent leur relation avec les coopératives, s’adaptent aux nouvelles mutations et parviennent à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle dans un secteur en pleine transformation.


🎤 Ces témoignages illustrent comment la réussite collective repose sur la collaboration, l’innovation et la solidarité. Vianney, Georges et Damien nous rappellent que l’agriculture n'est pas seulement un travail, mais un engagement vers un avenir plus résilient et responsable.


💡 Vous êtes agriculteur, membre d'une coopérative, acteur de l’agriculture ou tout simplement curieux de comprendre comment l’agriculture de demain se construit ? Cet épisode est une véritable source d’inspiration, remplie de témoignages et de solutions concrètes pour bâtir une agriculture plus solidaire et pérenne.

Retrouvez une réflexion profonde sur l’importance de la collaboration intergénérationnelle, des valeurs collectives et de l’innovation dans un secteur agricole plus résilient face aux défis de demain.


🎧 Demain, Deux Bottes : le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val-d’Oise, pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Demain de Bot. Aujourd'hui, nous faisons face à un constat alarmant. Entre 2000 et 2020, le nombre d'agriculteurs a diminué de 36% rien que sur notre territoire de la coopérative Agora dans l'Oise et le Val d'Oise. Un chiffre qui interpelle et qui nous pousse à nous poser la question comment les jeunes agriculteurs qui reprennent le flambeau perçoivent-ils leur métier ? Qu'est-ce qui les motive à s'installer malgré les défis ? les incertitudes et les mutations profondes qui touchent notre secteur. Pour répondre à ces questions, nous avons accueilli trois jeunes agriculteurs passionnés et inspirants autour d'une table ronde lors de notre Assemblée Générale 2023. Damien Dubois, Vianney Sainte-Beuve et Georges Lotte ont témoigné et nous allons découvrir comment ils repensent leur relation avec la coopérative, comment ils s'adaptent aux nouvelles technologies et comment ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle et personnel dans un métier en pleine mutation. Ces trois entrepreneurs du vivant, chacun avec un parcours unique, nous montrent qu'être agriculteur aujourd'hui, c'est bien plus qu'un simple métier, c'est une mission, une responsabilité envers l'environnement et la société. Je vous invite à écouter cette conversation enrichissante et pleine d'humanité avec trois jeunes profils, tous les trois singuliers.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on imagine que cette diminution du nombre d'agriculteurs va complètement bouleverser la relation qu'on a entre adhérents et coopératives. Aujourd'hui, on souhaitait se mettre à votre écoute en tant que jeunes installés. Je vous présente Damien Dubois, agriculteur en Pays de France installé depuis deux ans et double actif. Georges Lotte, agriculteur dans le Noyonnais installé depuis 2015. Et puis Vianney, agriculteur en pleine détrée. et tu t'installeras l'année prochaine en 2024. Donc, on va commencer par les plus jeunes, donc Vianney. Qu'est-ce qu'aujourd'hui, quels horizons s'offrent à toi dans ton métier d'agriculteur ?

  • Speaker #2

    Bonjour Honorine. Donc moi, l'agriculture, les horizons qui s'offrent à moi, moi j'ai vraiment une vision comme il y a beaucoup de menaces et beaucoup d'opportunités, peut-être même plus qu'avant. On l'a vu avec ce qu'Agnès disait par rapport aux cours en 20 ans qui ont fait plus 20%, et là en 3 ans qui ont fait plus 300%, quelque chose comme ça. Et ça symbolise beaucoup de choses dans l'agriculture. Donc moi, je vois beaucoup de menaces. Les menaces, ça peut être les aléas climatiques. Par exemple, pour les producteurs de légumes, de céréales, de lin, etc., on voit que les années se suivent ne se ressemblent pas du tout. par exemple on l'a vu cette année avec les semis de céréales d'hiver la réglementation c'est une grosse menace au niveau des betteraves on en a tous entendu parler mais peut-être que demain ce sera avec un produit concernant les céréales il y a aussi beaucoup de menaces par rapport à la concurrence mondiale mais il y a aussi beaucoup d'opportunités donc au niveau des opportunités il y a l'énergie il y a 20 ans on n'en entendait pas parler... déjà moi parce que j'ai 5 ans mais aussi les autres parce que le photovoltaïque que ce soit au sol, en toiture après il y a le gaz, le biogaz il y a aussi les critiques carbone donc il y a énormément d'opportunités qu'il n'y avait pas avant Donc l'autre jour en préparant ça, j'ai pensé à quelque chose. Bon mon grand-père est plus de ce monde, mais si je disais à mon grand-père, aujourd'hui là seulement on va faire un hectare Ausha solaire, deux hectares de cives pour faire du gaz et un hectare de couvertes pour vendre des crédits carbone, il m'aurait pris pour un fou. Mais c'est quelque chose avec laquelle on est obligé d'évoluer et qui peut être rémunératrice. Mais d'un autre côté c'est mon grand-père, il va dire à mon arrière-grand-père, cette année au lieu des vaches, on va prendre un engin plein de ferraille dans lequel on va mettre... du pétrole et on va tirer une charrue, il aurait été la même chose. Chaque génération, je pense, apporte son lot de nouveautés. Ce n'est pas nouveau. Mais aujourd'hui, ça va très vite, notamment avec le numérique. Et en tant que jeune, je trouve que nous, par exemple, tous les trois, on en parle en réunion, mais on veut plus faire une distinction entre vie professionnelle et vie privée. Par exemple, Damien et Georges, ils ont un bureau à part de leur maison pour leur exploitation agricole. Et moi, je suis en train de le faire à la ferme. Et les jeunes de mon âge avec qui j'ai fait mon école, c'est vraiment quelque chose qui est important pour nous, de bien séparer, dans tous les cas plus qu'avant, le pro et le privé. Aujourd'hui, faire une réunion avec un fournisseur, avec sa femme dans la cuisine et ses frères et soeurs en train de jouer... dans nos pattes c'est plus trop possible on se professionnalise vraiment et puis par rapport à tous ces horizons il ya tellement de choses qui arrivent on a vraiment besoin de références et d'être accompagné mais ça ce sera peut-être dans la deuxième partie de la discussion

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Donc ton métier a son lot de mutations par rapport à tes prédécesseurs. En parlant de mutations, Georges, comment tu les vis toi au quotidien sur ton exploitation, toutes ces mutations ?

  • Speaker #3

    Moi je ne sais pas si je peux parler de mutations mais... Sur ma ferme, j'ai eu le besoin de me diversifier pour payer ce que la terre avait coûté. Le modèle Scope ne suffisait pas pour payer les intrants, la banque, etc. Et j'ai pris le parti de la diversification qui m'a amené à une rédemption financière. mais qui m'a surtout ouvert les yeux sur les nouveaux enjeux auxquels je suis confronté tous les jours. Des enjeux managériaux, parce qu'aujourd'hui on a une équipe, donc on est comme Agora, il faut qu'on soit attractif, il faut qu'on ait un organigramme, il faut qu'on sache déléguer, il faut qu'on sache organiser sans être là. On a les enjeux commerciaux parce que notre activité aujourd'hui nous oblige à prospecter, à fidéliser des clients, et on a l'opportunité de fixer nos prix et de ne pas vendre. J'ai noté les enjeux techniques, parce que quand on se diversifie, on ne peut pas forcément être accompagné, parce que la coopérative ne peut pas dire à chacun diversifie-toi par là, on va t'aider diversifie-toi par là, on va t'aider Donc on découvre aussi de nouveaux métiers, et chacun, tous les trois, on sera agriculteurs différents et on aura des compétences différentes. Des enjeux administratifs qui ont été évoqués aussi tout à l'heure, avec la traçabilité, les enjeux écologiques, la nécessité de montrer ce qu'on fait et de l'expliquer. et des enjeux stratégiques aussi. Parce qu'il ne faut pas oublier la raison d'être de nos entreprises, qui est quand même de créer de la valeur ajoutée. Et qu'il est nécessaire que nos entreprises gagnent de l'argent pour investir, pour être plus dynamiques, pour être plus écologiques. La double activité, la diversification, l'intensification, ou même l'association, seront pour moi les stratégies des fermes de demain. Et je suis convaincu que l'agriculteur de demain ne sera pas forcément un meilleur producteur. mais qui sera un meilleur chef d'entreprise.

  • Speaker #0

    Merci. Donc un esprit vraiment, je dirais, presque plus analytique du chef d'entreprise que peut-être on pouvait connaître sur d'autres systèmes. Damien, toi, en tant que double actif, j'imagine... que tu as une approche tout à fait singulière de ton métier. Qu'est-ce qui t'interpelle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #4

    moi j'ai une double activité qui est absolument différente. Une part de ma vie qui est dans l'agriculture et une autre part qui est dans un autre environnement professionnel où je suis salarié d'un groupe international. Et moi, ce que je remarque dans l'agriculture, c'est qu'elle est très mal connue. Elle est mal connue autour de nous, mais peut-être aussi elle est mal connue parce qu'elle fait face à des défis qui sont différents, certains, de ceux que rencontrent l'autre monde, si on peut parler comme ça. Je voudrais en prendre un par exemple qui m'a un peu interpellé. quand on a pu échanger aussi c'est le fait que les agriculteurs français pour moi entre eux ils sont pas concurrents mais doivent s'entraider et faire face ensemble aux réalités du monde contrairement au monde de l'entreprise à l'économie de marché où tous les matins on pense à prendre des parts marchés à manger son concurrent nous ensemble et avec la coopérative notamment à tout ce qu'on produira ça sera vendu si on produit bien et je pense que un des enjeux pour les double actifs comme moi, c'est de produire, de bien produire avec des coûts économiques et environnementaux qui soient acceptables par moi-même mais autour de nous. Le modèle coopératif pour moi c'est quelque chose de très fort qui va nous donner des outils et des moyens de nous approvisionner à tous à peu près dans les mêmes conditions. Bien évidemment on aura des résultats qui seront différents mais rien ne devrait nous empêcher de partager nos facteurs de réussite au sein de la coopérative entre nous. notamment avec des personnes qui sont plus ou moins investies en temps dans leur métier.

  • Speaker #0

    Merci Damien. Je vois plusieurs casquettes. On parle de diversité de profils, je pense que là on est en plein dedans. Plusieurs casquettes de métiers aussi. Et donc, on disait que ça remettait en cause la relation que la coopérative aura avec ses adhérents, parce que selon les profils, elle ne va parler pas des mêmes sujets et elle ne va pas parler à la même personne. Donc, finalement, dans tout ça... Qu'est-ce que ta relation avec la coopérative Vianney, qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui et quelles sont tes attentes de demain envers elle pour s'adapter à toutes les opportunités que tu as mentionnées ?

  • Speaker #2

    ferme on est adhérent de trois coopératives une pour les betteraves une pour le lin et puis une pour les pour les céréales et c'est vrai que là où il ya beaucoup d'événements et où je trouve on est très bien accueilli c'est spécialement à gora c'est à dire qu'il ya beaucoup de choses qui sont obligatoires par exemple dans l'assemblée générale ça il y en a partout c'est obligatoire mais je peux les citer mais par exemple je fais partie de l'agro club donc ça c'est pas obligatoire et c'est ce que la coopérative a proposé je trouve ça vraiment très très bien c'est facultatif il y a l'Agora des collèges, moi j'ai fait l'année dernière et là je le refais cette année, donc ça je trouve que c'est une super initiative et moi je suis très content de communiquer, c'est le dernier intervenant, j'ai cité Ludovic peut-être, qui parlait de communiquer positivement sur son métier, ça c'est vraiment super moyen de le faire, donc je trouve que déjà Agora propose pas mal de choses qui sont facultatives et je trouve ça génial et on peut s'impliquer dedans. Et en s'impliquant dedans ça permet de faire du relationnel, de découvrir des collègues. Par exemple, j'ai découvert mes collègues Georges et Damien, que je ne connaissais pas grâce à ça. C'est vraiment super. On est dans un réseau, ça nous donne d'autres perspectives. On voit d'autres productions qui peuvent peut-être nous donner des idées en futur. Du coup, Agora, ce n'est pas qu'un client et un fournisseur. C'est vraiment un acteur de confiance qui permet d'élargir les horizons. Donc, moi, mes attentes par rapport à Agora, c'est que ça continue d'être comme ça. Donc, vraiment un acteur pour créer du lien dans nos campagnes. surtout nous on est une région l'oise qui agricole mais pas si agricole que ça quand on part région d'élevage on sert tous les coups tout le monde se connaît où il ya beaucoup d'événements de faits de village etc on malheureusement loi c'est pas forcément ça donc quand on fait par exemple comme moi j'ai fait cinq ans d'études d'ingénieur à l'isabelle on a plein de copains plein d'événements etc puisque maintenant on arrive dans un village de 300 habitants le temps paraît un peu long parfois c'est hyper important tout ça en fait la groupe c'est génial enfin tous les mots moment où on est avec d'autres personnes, d'autres agriculteurs, pour moi, ça compte vraiment. Et je pense que pour les jeunes aussi. Après, on pourrait peut-être aller plus loin avec des groupes de partage sur certaines thématiques. On pourrait peut-être créer chez Agora des groupes de partage, par exemple, sur l'énergie. Il y en a un qui a été fait sur l'agriculture de conservation des sols. Il pourrait peut-être y en avoir d'autres. malheureusement le public est majoritairement masculin exactement et aussi il va falloir en fait que les systèmes vont changer donc il y a une chute du nombre d'agriculteurs les cinq prochaines années, je sais que c'est statistique, mais il va y avoir peut-être 30% d'agriculteurs en moins, peut-être même plus. Et en fait, il va y avoir beaucoup de fermes qui vont rester dans les mains, dans un cercle familial, mais ils vont déléguer à des prestations de service, à des EPA, à des agriculteurs, et du coup, ceux qui vont détenir les parts sociales des fermes, ils vont hériter de parts sociales de coopératives, mais ils ne vont plus être impliqués, vu qu'ils auront un travail, ils ne vont plus savoir ce que c'est une coopérative. C'est ma vision des choses. Et il faut vraiment multiplier ces groupes de partage et l'explication à ces jeunes qui garderont des fermes, qui télègreront leur travail, mais il faut que ces jeunes-là sachent ce que c'est une coopérative. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Je ne l'ai pas payé, pour dire qu'Agora était mieux que les autres.

  • Speaker #2

    Non, c'est Thierry qui m'a payé.

  • Speaker #0

    Non, merci Vianney. J'entends tes clubs de partage. En effet, c'est ce qu'on fait dans les agroclubs. Donc, c'est des clubs de partage pour parler d'agriculture, de conservation notamment. Et donc, j'entends l'enjeu de devoir prendre du temps pour... expliquer à cette nouvelle génération qui on est et peut-être rappeler des fondamentaux de pourquoi on a été créé. Et finalement, ça a été dit tout à l'heure, d'expliquer en quoi la coopérative est un outil moderne aujourd'hui. Damien, est-ce que tu... tu partages cette vision de Vianney qui trouve que finalement la coopérative, son rôle qui est très important, c'est le lien social qu'elle crée.

  • Speaker #4

    En effet, moi je me sens souvent isolé, isolé géographiquement, dans mon îlot de terre très près de Paris, entouré par la métropole croissante, mais isolé aussi, je vais dire le mot, sociologiquement. car je ne suis pas quotidiennement à la ferme, je suis parfois loin. La coopérative fait vraiment partie des lieux de vie et d'échange pour moi dans le monde agricole. Pour moi, la coopérative, ce n'est pas juste un simple client et fournisseur, mais c'est un lieu qui me permet d'échanger entre professionnels, avec des conseillers d'une part, mais avec des homologues d'autre part. Pour mon exploitation, la coopérative est un point fixe depuis longtemps, même si elle a nettement changé dans sa façon de... Elle a grandi, elle a beaucoup évolué depuis que je l'observe, il y a très longtemps. Elle permet de travailler dans un cadre... de sérénité et de confiance. On peut travailler comme je vous disais tout à l'heure à produire, qui est pour moi l'essentiel de ma vision du métier. A travers tout cela en fait... La coopérative est pour moi un lieu d'engagement à long terme. Je m'engage à être fidèle à la coopérative. Certains vont s'y investir davantage, d'autres comme moi peut-être un peu moins, mais à la fin, on bénéficie tous des travaux, des résultats qu'Agora arrive. On en profite tous. C'est ce partage qui est important. Et pour moi, cet élan de l'avant permet de répondre aux différents défis qui est crucial.

  • Speaker #0

    Marie le disait en introduction dans sa vidéo du rôle de la coopérative d'anticiper les visions de demain. Par exemple, si Vianney s'investit dans des agroclubs et qu'il y prend du temps, toi tu te dis qu'un jour... va bénéficier de ce temps qui a été accordé à l'évolution et à l'innovation.

  • Speaker #4

    On pourra allouer du temps à des collaborateurs pour animer ces clubs, financer certaines choses, parce qu'il y a des agriculteurs qui sont... pas juste pour apporter leur récolte une année et pas l'année d'après, mais qui s'investissent dans le temps long. Donc comme nous, on s'investit dans le temps long, la coopérative peut aussi s'investir et nous aider en retour par un travail collaboratif avec certains des adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, donc par ce partage, finalement, tu parles d'engagement réciproque entre toi et la coopérative, donc ses adhérents et la coop. Je crois que tu as une vision aussi. de cet engagement. Quelle est ta vision de l'engagement aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    En 2016, j'ai été mis en difficulté quand les récoltes de céréales n'étaient pas terribles. La direction des finances d'Agora m'a donné un coup de main. Sur le coup, je n'ai pas mesuré la force de ce coup de main et la force de notre groupe. J'ai pu céder à la tentation d'acheter des phytos après cette période-là et des engrais pas trop chers parce que la ligne était moins chère. Livrer peut-être un peu de blé à la moisson chez le négociant, comme ça on prenait un chèque pour avoir un peu de trésorerie. Mais j'ai vite compris la nécessité d'être fidèle à sa coop. Parce que le contexte géopolitique en Europe de l'Est nous est plutôt favorable depuis 2-3 ans, mais le tableau est à mon sens bien plus sombre que l'image du marché aujourd'hui pour le business des céréales, qui soit paille ou oléo etc. Et nous agriculteurs, on n'est pas capables d'aller acheter directement des produits chez Inoxa, on n'est pas capables d'emmener directement notre blé à Rouen, on n'est capable de faire du commerce avec de l'autre côté de la méditerranée et pour moi on n'a pas tant de levier possible que ça pour gagner des sous avec les céréales on en a deux le premier c'est la chronologie pour arriver à produire autant avec moi et le deuxième c'est d'acheter moins cher aux intrants et de vendre plus cher nos céréales et ça c'est la raison de d'être de la cop La COP, si aujourd'hui tous nos associés, nous autant que nous sommes, qui avons mis des ronds sur la table pour fabriquer nos silos, on n'est pas capable de garantir au staff Agora, ça va être temps. nous les déflue. On ne peut pas anticiper des stockages. Donc on participe allègrement à la diminution de la performance de notre COP. Selon moi, la réussite d'une COP, elle tient entre la main de ses agriculteurs. C'est nous qui sommes les patrons de Agnès, d'Honorine, des gars qui sont dans les silos. On a obligation envers eux de bienveillance, de fidélité. Parce qu'envers un salarié, on a des obligations. Ils n'ont pas que des devoirs envers le patron. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, les anciens, c'était une poignée d'agriculteurs. Ils se sont tapés dans la main pour avoir un silo, un camion, pour avoir un numéro de téléphone qui achète des engrais et des phytos. Et c'est ça une COP en fait. Aujourd'hui on est 2000, c'est beaucoup moins perceptible, mais il faut redonner naissance à cette association, à cette fidélité, à cette force de groupe, à cette envie managériale de chacun. Parce que participer à la COP quand on est agriculteur, c'est pas forcément venir aux réunions. Mais c'est passer un coup de fil à son technicien, comment ça va. Je vais faire plus de ci, je vais faire plus de ça. Est-ce que tu n'as pas été emmerdé là-bas de l'autre côté ? Ça fait partie d'un mouvement général. Le staff, Thierry, le conseil d'administration, tout seul, il ne peut pas faire si nous, les collègues, on met des bâtons. dans les rouages de l'organisation qui n'est pas toujours si facile. Surtout avec la mutation qu'on vient de vivre, le changement de pouvoir, le conseil d'administration qui veut se renouveler. Il y a des défis et on a les portes ouvertes, nous, à Gora, avec le paquet d'argent que nos collègues nous ont laissé, à avoir la COP la plus performante du point. Parce qu'on a la capacité d'investir que les collègues n'ont pas. On va peut-être acheter des fois des produits à d'autres coopératives qui n'ont pas. n'auront pas les mêmes moyens de croissance que la coopérative Agora. Je pense que notre fidélité paiera et que le conseil d'administration est assez motivé pour redonner sens au métier du grain, au métier en station. aux métiers du transport, aux métiers du conseil, dans l'accompagnement, même la disponibilité qu'ils mettent. Et j'ai bon espoir que la COP va grandir et ne grossira pas. Parce que quand on grossit,

  • Speaker #2

    on devient gras.

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si c'est le mot de la fin. Merci, Georges. On a un peu le temps d'approfondir. Et du coup, je me disais, pour avancer sur ce que tu disais, je sais qu'aujourd'hui, tu t'investis un petit peu dans le conseil d'administration. Enfin, tu es invitée. Et donc, finalement, est-ce que c'est mettre ta pierre à l'édifice à tout ça ? Comment tu... Comment tu vois ça ?

  • Speaker #3

    Ce n'est pas tant mettre papier à l'édifice. C'est qu'il y a deux ans, Emar Lavocoupé m'avait fait rentrer dans le cursus à tout jeune. Donc, en fait, j'ai simplement, au travers des formations, ouvert les yeux sur... sur le métier d'agriculteur. C'est là que j'ai pris conscience que le métier du grain était en grande difficulté. Il se peut que dans 100 ans, la moitié de la Picardie ne produise plus de blé. C'est un peu de ce constat-là, où dans 50 ans, il y a de grandes chances que je ne sois peut-être pas agriculteur, mais mes enfants peut-être. Tout seul, on n'y arrivera pas, c'est certain, c'est inéluctable. On est obligé de continuer à investir dans nos silos, investir dans tout ça. Merci. Si on perd la foi, nous, agriculteurs, la coopérative ne peut plus exister. Ce n'est pas possible. C'est impossible. C'est pour ça qu'il faut, chacun avec son temps, ses capacités. Je ne sais pas si c'est moi qui aurai le plus de temps accordé à la COP, mais quand on me demande un coup de main, j'essaie de me rendre disponible et bienveillant avec les collègues de Noyon. C'est l'initiative de chacun qui fera la réussite. Ce n'est pas forcément une personne qui fera que la coopérative sera grande et puissante. C'est le sentiment. tout le monde d'appartenir à cette COP.

  • Speaker #0

    En plus, tu t'exprimes devant l'Assemblée aujourd'hui, donc c'est déjà beaucoup. Pour continuer, Vianney, toi, quand on parlait des groupes de partage, est-ce que finalement, c'est ça que tu attends de partager avec d'autres agriculteurs ? Parce que du coup, Georges dit... coopérative a besoin de ses adhérents pour travailler, ses adhérents ont besoin de la coopérative pour travailler, donc c'est logique que ce cercle vertueux se crée. Et donc, toi, finalement, là-dedans, comment tu souhaites t'insérer dans cette globalisation ?

  • Speaker #2

    en m'engageant dans tout ce que je peux et en tenant un peu de temps c'est vrai que moi je partage totalement ce que jean jeudi faut être déjà plus réveillant à l'égard des collaborateurs d'agora et ensuite enfin moi la vision c'est essayer de m'impliquer dans le plus possible dans la coopérative et ce qu'elle propose et d'être aussi à l'initiative de certains projets puisque par exemple je sais pas mais ce qu'elle propose aujourd'hui comme l'agro club la grande des collèges ça vient bien d'agriculteurs à la base qui ont dit et moi je vais mettre culture de conservation je n'aborde plus j'aimerais bien avoir quelque chose qui m'est proposé par la coopérative la ferme fameux mode de culture que de genre on a un peu parlé en réunion pour apparaître aujourd'hui ça m'a interpellé d'ailleurs georges tout à l'heure je suis dans un visite à faire Et peut-être qu'avec ça, ça va vous donner une idée, que lui, il va venir chez moi, je vais lui donner une idée, et ça ne peut que être vertueux. Et Damien l'a dit tout à l'heure, on n'est pas du tout concurrent. Et ça, c'est hyper important de le rappeler. Parce que dans n'importe quel autre domaine d'activité, le but, c'est de gagner des parts de marché, et c'est un peu de détruire son concurrent, entre guillemets. Alors que nous, ce n'est pas du tout le maître mot dans l'agriculture, et encore moins dans le système coopératif.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas concurrent sur la commercialisation, en tout cas, des... de vos productions.

  • Speaker #2

    Oui, et puis si mon voisin fait 85 tonnes de blé, ou l'inverse, je fais 85 tonnes de blé, je demande des conseils à mon voisin, j'en fais 90, ça ne change rien pour personne, et moi je serais le plus heureux, lui aussi, il m'en rendra un conseil, il ouvrirait une caisse de vin, et voilà.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien être ton voisin. Je pense qu'on a compris les messages. On a essayé de vous proposer aujourd'hui quelques témoignages pour savoir comment attirer les jeunes talents demain, comment répondre à cette nouvelle génération. qui arrivent, on voit qu'il y a une diversité des profils, des changements de code, donc beaucoup d'enjeux pour les coopératives en général dont fait partie Agora. Et donc, je pense qu'il faut finalement investir du temps dans le recrutement, tant collaborateurs que... temps d'investir du temps pour expliquer aux nouveaux arrivants dans le métier ce que qui on est qu'est ce qu'on fait et comment on souhaite le faire et donc aujourd'hui je pense qu'on a des défis à relever mais en fil rouge je parlerais bien de confiance parce que finalement la confiance elle a été mentionnée en introduction de parler des consommateurs la confiance qu'ils ont envers les agrées nos agriculteurs mais c'est aussi la confiance de la coopérative envers ses adhérents et ses partenaires qui sont aussi aujourd'hui dans la salle. C'est l'engagement de ses adhérents envers la coopérative et l'engagement des partenaires envers la coopérative, donc réciproquement. Et puis finalement, sur ces nouvelles générations, je dirais qu'il faut faire confiance à la nouvelle génération qui arrive. OK, il y a des changements de code, mais faire confiance à cette nouvelle vision qu'elle apporte et puis embarquer tout le monde dans ces nouvelles perspectives. Merci les garçons, on peut les applaudir aussi.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Vianney, Georges et Damien d'être intervenus lors de notre Assemblée générale 2023. On le voit, les attentes des agriculteurs envers leurs partenaires agricoles ou paragricoles évoluent au même rythme que les profils se diversifient. Pour progresser ensemble, finalement... Ils ont tous les trois parlé de partage, d'échange, du besoin de se rencontrer. C'est aussi le rôle de la coopérative de se faire rencontrer tous ces profils diversifiés et de se réinventer pour répondre à leurs besoins. C'est un peu ce qu'ont voulu nous partager Georges, Vianney et Damien, c'est qu'on est mieux à progresser ensemble pour être résilients demain face à des contextes de plus en plus exigeants et emprunts d'incertitude. Merci à eux pour leur éclairage de jeunes installés. Des témoignages emprunts de spontanéité qui donnent de belles perspectives pour l'avenir de l'agriculture. J'espère que ces témoignages vous ont plu. Si vous avez trouvé cela intéressant, nous vous invitons à le partager autour de vous. Et pour aller encore plus loin dans le sujet d'engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs, je vous invite à vous abonner à notre podcast Demain de Bot. A très vite pour de nouveaux épisodes.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:31

  • Chapitre 4

    01:56

  • Conclusion

    27:26

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Description

Dans ce quatrième épisode de Demain deux Bottes, enregistré lors de l'Assemblée Générale d'Agora 2023, nous donnons la parole à trois jeunes agriculteurs passionnés : Vianney Sainte-Beuve, Georges Lhotte et Damien Dubois, qui partagent leurs témoignages inspirants sur un sujet clé : comment engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs ?


Alors que le nombre d’agriculteurs a chuté de 36% entre 2000 et 2020, ces passionnés nous livrent à travers une discussion spontanée, leur vision de l’avenir du métier. Ils expliquent comment ils réinventent leur relation avec les coopératives, s’adaptent aux nouvelles mutations et parviennent à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle dans un secteur en pleine transformation.


🎤 Ces témoignages illustrent comment la réussite collective repose sur la collaboration, l’innovation et la solidarité. Vianney, Georges et Damien nous rappellent que l’agriculture n'est pas seulement un travail, mais un engagement vers un avenir plus résilient et responsable.


💡 Vous êtes agriculteur, membre d'une coopérative, acteur de l’agriculture ou tout simplement curieux de comprendre comment l’agriculture de demain se construit ? Cet épisode est une véritable source d’inspiration, remplie de témoignages et de solutions concrètes pour bâtir une agriculture plus solidaire et pérenne.

Retrouvez une réflexion profonde sur l’importance de la collaboration intergénérationnelle, des valeurs collectives et de l’innovation dans un secteur agricole plus résilient face aux défis de demain.


🎧 Demain, Deux Bottes : le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val-d’Oise, pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Demain de Bot. Aujourd'hui, nous faisons face à un constat alarmant. Entre 2000 et 2020, le nombre d'agriculteurs a diminué de 36% rien que sur notre territoire de la coopérative Agora dans l'Oise et le Val d'Oise. Un chiffre qui interpelle et qui nous pousse à nous poser la question comment les jeunes agriculteurs qui reprennent le flambeau perçoivent-ils leur métier ? Qu'est-ce qui les motive à s'installer malgré les défis ? les incertitudes et les mutations profondes qui touchent notre secteur. Pour répondre à ces questions, nous avons accueilli trois jeunes agriculteurs passionnés et inspirants autour d'une table ronde lors de notre Assemblée Générale 2023. Damien Dubois, Vianney Sainte-Beuve et Georges Lotte ont témoigné et nous allons découvrir comment ils repensent leur relation avec la coopérative, comment ils s'adaptent aux nouvelles technologies et comment ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle et personnel dans un métier en pleine mutation. Ces trois entrepreneurs du vivant, chacun avec un parcours unique, nous montrent qu'être agriculteur aujourd'hui, c'est bien plus qu'un simple métier, c'est une mission, une responsabilité envers l'environnement et la société. Je vous invite à écouter cette conversation enrichissante et pleine d'humanité avec trois jeunes profils, tous les trois singuliers.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on imagine que cette diminution du nombre d'agriculteurs va complètement bouleverser la relation qu'on a entre adhérents et coopératives. Aujourd'hui, on souhaitait se mettre à votre écoute en tant que jeunes installés. Je vous présente Damien Dubois, agriculteur en Pays de France installé depuis deux ans et double actif. Georges Lotte, agriculteur dans le Noyonnais installé depuis 2015. Et puis Vianney, agriculteur en pleine détrée. et tu t'installeras l'année prochaine en 2024. Donc, on va commencer par les plus jeunes, donc Vianney. Qu'est-ce qu'aujourd'hui, quels horizons s'offrent à toi dans ton métier d'agriculteur ?

  • Speaker #2

    Bonjour Honorine. Donc moi, l'agriculture, les horizons qui s'offrent à moi, moi j'ai vraiment une vision comme il y a beaucoup de menaces et beaucoup d'opportunités, peut-être même plus qu'avant. On l'a vu avec ce qu'Agnès disait par rapport aux cours en 20 ans qui ont fait plus 20%, et là en 3 ans qui ont fait plus 300%, quelque chose comme ça. Et ça symbolise beaucoup de choses dans l'agriculture. Donc moi, je vois beaucoup de menaces. Les menaces, ça peut être les aléas climatiques. Par exemple, pour les producteurs de légumes, de céréales, de lin, etc., on voit que les années se suivent ne se ressemblent pas du tout. par exemple on l'a vu cette année avec les semis de céréales d'hiver la réglementation c'est une grosse menace au niveau des betteraves on en a tous entendu parler mais peut-être que demain ce sera avec un produit concernant les céréales il y a aussi beaucoup de menaces par rapport à la concurrence mondiale mais il y a aussi beaucoup d'opportunités donc au niveau des opportunités il y a l'énergie il y a 20 ans on n'en entendait pas parler... déjà moi parce que j'ai 5 ans mais aussi les autres parce que le photovoltaïque que ce soit au sol, en toiture après il y a le gaz, le biogaz il y a aussi les critiques carbone donc il y a énormément d'opportunités qu'il n'y avait pas avant Donc l'autre jour en préparant ça, j'ai pensé à quelque chose. Bon mon grand-père est plus de ce monde, mais si je disais à mon grand-père, aujourd'hui là seulement on va faire un hectare Ausha solaire, deux hectares de cives pour faire du gaz et un hectare de couvertes pour vendre des crédits carbone, il m'aurait pris pour un fou. Mais c'est quelque chose avec laquelle on est obligé d'évoluer et qui peut être rémunératrice. Mais d'un autre côté c'est mon grand-père, il va dire à mon arrière-grand-père, cette année au lieu des vaches, on va prendre un engin plein de ferraille dans lequel on va mettre... du pétrole et on va tirer une charrue, il aurait été la même chose. Chaque génération, je pense, apporte son lot de nouveautés. Ce n'est pas nouveau. Mais aujourd'hui, ça va très vite, notamment avec le numérique. Et en tant que jeune, je trouve que nous, par exemple, tous les trois, on en parle en réunion, mais on veut plus faire une distinction entre vie professionnelle et vie privée. Par exemple, Damien et Georges, ils ont un bureau à part de leur maison pour leur exploitation agricole. Et moi, je suis en train de le faire à la ferme. Et les jeunes de mon âge avec qui j'ai fait mon école, c'est vraiment quelque chose qui est important pour nous, de bien séparer, dans tous les cas plus qu'avant, le pro et le privé. Aujourd'hui, faire une réunion avec un fournisseur, avec sa femme dans la cuisine et ses frères et soeurs en train de jouer... dans nos pattes c'est plus trop possible on se professionnalise vraiment et puis par rapport à tous ces horizons il ya tellement de choses qui arrivent on a vraiment besoin de références et d'être accompagné mais ça ce sera peut-être dans la deuxième partie de la discussion

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Donc ton métier a son lot de mutations par rapport à tes prédécesseurs. En parlant de mutations, Georges, comment tu les vis toi au quotidien sur ton exploitation, toutes ces mutations ?

  • Speaker #3

    Moi je ne sais pas si je peux parler de mutations mais... Sur ma ferme, j'ai eu le besoin de me diversifier pour payer ce que la terre avait coûté. Le modèle Scope ne suffisait pas pour payer les intrants, la banque, etc. Et j'ai pris le parti de la diversification qui m'a amené à une rédemption financière. mais qui m'a surtout ouvert les yeux sur les nouveaux enjeux auxquels je suis confronté tous les jours. Des enjeux managériaux, parce qu'aujourd'hui on a une équipe, donc on est comme Agora, il faut qu'on soit attractif, il faut qu'on ait un organigramme, il faut qu'on sache déléguer, il faut qu'on sache organiser sans être là. On a les enjeux commerciaux parce que notre activité aujourd'hui nous oblige à prospecter, à fidéliser des clients, et on a l'opportunité de fixer nos prix et de ne pas vendre. J'ai noté les enjeux techniques, parce que quand on se diversifie, on ne peut pas forcément être accompagné, parce que la coopérative ne peut pas dire à chacun diversifie-toi par là, on va t'aider diversifie-toi par là, on va t'aider Donc on découvre aussi de nouveaux métiers, et chacun, tous les trois, on sera agriculteurs différents et on aura des compétences différentes. Des enjeux administratifs qui ont été évoqués aussi tout à l'heure, avec la traçabilité, les enjeux écologiques, la nécessité de montrer ce qu'on fait et de l'expliquer. et des enjeux stratégiques aussi. Parce qu'il ne faut pas oublier la raison d'être de nos entreprises, qui est quand même de créer de la valeur ajoutée. Et qu'il est nécessaire que nos entreprises gagnent de l'argent pour investir, pour être plus dynamiques, pour être plus écologiques. La double activité, la diversification, l'intensification, ou même l'association, seront pour moi les stratégies des fermes de demain. Et je suis convaincu que l'agriculteur de demain ne sera pas forcément un meilleur producteur. mais qui sera un meilleur chef d'entreprise.

  • Speaker #0

    Merci. Donc un esprit vraiment, je dirais, presque plus analytique du chef d'entreprise que peut-être on pouvait connaître sur d'autres systèmes. Damien, toi, en tant que double actif, j'imagine... que tu as une approche tout à fait singulière de ton métier. Qu'est-ce qui t'interpelle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #4

    moi j'ai une double activité qui est absolument différente. Une part de ma vie qui est dans l'agriculture et une autre part qui est dans un autre environnement professionnel où je suis salarié d'un groupe international. Et moi, ce que je remarque dans l'agriculture, c'est qu'elle est très mal connue. Elle est mal connue autour de nous, mais peut-être aussi elle est mal connue parce qu'elle fait face à des défis qui sont différents, certains, de ceux que rencontrent l'autre monde, si on peut parler comme ça. Je voudrais en prendre un par exemple qui m'a un peu interpellé. quand on a pu échanger aussi c'est le fait que les agriculteurs français pour moi entre eux ils sont pas concurrents mais doivent s'entraider et faire face ensemble aux réalités du monde contrairement au monde de l'entreprise à l'économie de marché où tous les matins on pense à prendre des parts marchés à manger son concurrent nous ensemble et avec la coopérative notamment à tout ce qu'on produira ça sera vendu si on produit bien et je pense que un des enjeux pour les double actifs comme moi, c'est de produire, de bien produire avec des coûts économiques et environnementaux qui soient acceptables par moi-même mais autour de nous. Le modèle coopératif pour moi c'est quelque chose de très fort qui va nous donner des outils et des moyens de nous approvisionner à tous à peu près dans les mêmes conditions. Bien évidemment on aura des résultats qui seront différents mais rien ne devrait nous empêcher de partager nos facteurs de réussite au sein de la coopérative entre nous. notamment avec des personnes qui sont plus ou moins investies en temps dans leur métier.

  • Speaker #0

    Merci Damien. Je vois plusieurs casquettes. On parle de diversité de profils, je pense que là on est en plein dedans. Plusieurs casquettes de métiers aussi. Et donc, on disait que ça remettait en cause la relation que la coopérative aura avec ses adhérents, parce que selon les profils, elle ne va parler pas des mêmes sujets et elle ne va pas parler à la même personne. Donc, finalement, dans tout ça... Qu'est-ce que ta relation avec la coopérative Vianney, qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui et quelles sont tes attentes de demain envers elle pour s'adapter à toutes les opportunités que tu as mentionnées ?

  • Speaker #2

    ferme on est adhérent de trois coopératives une pour les betteraves une pour le lin et puis une pour les pour les céréales et c'est vrai que là où il ya beaucoup d'événements et où je trouve on est très bien accueilli c'est spécialement à gora c'est à dire qu'il ya beaucoup de choses qui sont obligatoires par exemple dans l'assemblée générale ça il y en a partout c'est obligatoire mais je peux les citer mais par exemple je fais partie de l'agro club donc ça c'est pas obligatoire et c'est ce que la coopérative a proposé je trouve ça vraiment très très bien c'est facultatif il y a l'Agora des collèges, moi j'ai fait l'année dernière et là je le refais cette année, donc ça je trouve que c'est une super initiative et moi je suis très content de communiquer, c'est le dernier intervenant, j'ai cité Ludovic peut-être, qui parlait de communiquer positivement sur son métier, ça c'est vraiment super moyen de le faire, donc je trouve que déjà Agora propose pas mal de choses qui sont facultatives et je trouve ça génial et on peut s'impliquer dedans. Et en s'impliquant dedans ça permet de faire du relationnel, de découvrir des collègues. Par exemple, j'ai découvert mes collègues Georges et Damien, que je ne connaissais pas grâce à ça. C'est vraiment super. On est dans un réseau, ça nous donne d'autres perspectives. On voit d'autres productions qui peuvent peut-être nous donner des idées en futur. Du coup, Agora, ce n'est pas qu'un client et un fournisseur. C'est vraiment un acteur de confiance qui permet d'élargir les horizons. Donc, moi, mes attentes par rapport à Agora, c'est que ça continue d'être comme ça. Donc, vraiment un acteur pour créer du lien dans nos campagnes. surtout nous on est une région l'oise qui agricole mais pas si agricole que ça quand on part région d'élevage on sert tous les coups tout le monde se connaît où il ya beaucoup d'événements de faits de village etc on malheureusement loi c'est pas forcément ça donc quand on fait par exemple comme moi j'ai fait cinq ans d'études d'ingénieur à l'isabelle on a plein de copains plein d'événements etc puisque maintenant on arrive dans un village de 300 habitants le temps paraît un peu long parfois c'est hyper important tout ça en fait la groupe c'est génial enfin tous les mots moment où on est avec d'autres personnes, d'autres agriculteurs, pour moi, ça compte vraiment. Et je pense que pour les jeunes aussi. Après, on pourrait peut-être aller plus loin avec des groupes de partage sur certaines thématiques. On pourrait peut-être créer chez Agora des groupes de partage, par exemple, sur l'énergie. Il y en a un qui a été fait sur l'agriculture de conservation des sols. Il pourrait peut-être y en avoir d'autres. malheureusement le public est majoritairement masculin exactement et aussi il va falloir en fait que les systèmes vont changer donc il y a une chute du nombre d'agriculteurs les cinq prochaines années, je sais que c'est statistique, mais il va y avoir peut-être 30% d'agriculteurs en moins, peut-être même plus. Et en fait, il va y avoir beaucoup de fermes qui vont rester dans les mains, dans un cercle familial, mais ils vont déléguer à des prestations de service, à des EPA, à des agriculteurs, et du coup, ceux qui vont détenir les parts sociales des fermes, ils vont hériter de parts sociales de coopératives, mais ils ne vont plus être impliqués, vu qu'ils auront un travail, ils ne vont plus savoir ce que c'est une coopérative. C'est ma vision des choses. Et il faut vraiment multiplier ces groupes de partage et l'explication à ces jeunes qui garderont des fermes, qui télègreront leur travail, mais il faut que ces jeunes-là sachent ce que c'est une coopérative. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Je ne l'ai pas payé, pour dire qu'Agora était mieux que les autres.

  • Speaker #2

    Non, c'est Thierry qui m'a payé.

  • Speaker #0

    Non, merci Vianney. J'entends tes clubs de partage. En effet, c'est ce qu'on fait dans les agroclubs. Donc, c'est des clubs de partage pour parler d'agriculture, de conservation notamment. Et donc, j'entends l'enjeu de devoir prendre du temps pour... expliquer à cette nouvelle génération qui on est et peut-être rappeler des fondamentaux de pourquoi on a été créé. Et finalement, ça a été dit tout à l'heure, d'expliquer en quoi la coopérative est un outil moderne aujourd'hui. Damien, est-ce que tu... tu partages cette vision de Vianney qui trouve que finalement la coopérative, son rôle qui est très important, c'est le lien social qu'elle crée.

  • Speaker #4

    En effet, moi je me sens souvent isolé, isolé géographiquement, dans mon îlot de terre très près de Paris, entouré par la métropole croissante, mais isolé aussi, je vais dire le mot, sociologiquement. car je ne suis pas quotidiennement à la ferme, je suis parfois loin. La coopérative fait vraiment partie des lieux de vie et d'échange pour moi dans le monde agricole. Pour moi, la coopérative, ce n'est pas juste un simple client et fournisseur, mais c'est un lieu qui me permet d'échanger entre professionnels, avec des conseillers d'une part, mais avec des homologues d'autre part. Pour mon exploitation, la coopérative est un point fixe depuis longtemps, même si elle a nettement changé dans sa façon de... Elle a grandi, elle a beaucoup évolué depuis que je l'observe, il y a très longtemps. Elle permet de travailler dans un cadre... de sérénité et de confiance. On peut travailler comme je vous disais tout à l'heure à produire, qui est pour moi l'essentiel de ma vision du métier. A travers tout cela en fait... La coopérative est pour moi un lieu d'engagement à long terme. Je m'engage à être fidèle à la coopérative. Certains vont s'y investir davantage, d'autres comme moi peut-être un peu moins, mais à la fin, on bénéficie tous des travaux, des résultats qu'Agora arrive. On en profite tous. C'est ce partage qui est important. Et pour moi, cet élan de l'avant permet de répondre aux différents défis qui est crucial.

  • Speaker #0

    Marie le disait en introduction dans sa vidéo du rôle de la coopérative d'anticiper les visions de demain. Par exemple, si Vianney s'investit dans des agroclubs et qu'il y prend du temps, toi tu te dis qu'un jour... va bénéficier de ce temps qui a été accordé à l'évolution et à l'innovation.

  • Speaker #4

    On pourra allouer du temps à des collaborateurs pour animer ces clubs, financer certaines choses, parce qu'il y a des agriculteurs qui sont... pas juste pour apporter leur récolte une année et pas l'année d'après, mais qui s'investissent dans le temps long. Donc comme nous, on s'investit dans le temps long, la coopérative peut aussi s'investir et nous aider en retour par un travail collaboratif avec certains des adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, donc par ce partage, finalement, tu parles d'engagement réciproque entre toi et la coopérative, donc ses adhérents et la coop. Je crois que tu as une vision aussi. de cet engagement. Quelle est ta vision de l'engagement aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    En 2016, j'ai été mis en difficulté quand les récoltes de céréales n'étaient pas terribles. La direction des finances d'Agora m'a donné un coup de main. Sur le coup, je n'ai pas mesuré la force de ce coup de main et la force de notre groupe. J'ai pu céder à la tentation d'acheter des phytos après cette période-là et des engrais pas trop chers parce que la ligne était moins chère. Livrer peut-être un peu de blé à la moisson chez le négociant, comme ça on prenait un chèque pour avoir un peu de trésorerie. Mais j'ai vite compris la nécessité d'être fidèle à sa coop. Parce que le contexte géopolitique en Europe de l'Est nous est plutôt favorable depuis 2-3 ans, mais le tableau est à mon sens bien plus sombre que l'image du marché aujourd'hui pour le business des céréales, qui soit paille ou oléo etc. Et nous agriculteurs, on n'est pas capables d'aller acheter directement des produits chez Inoxa, on n'est pas capables d'emmener directement notre blé à Rouen, on n'est capable de faire du commerce avec de l'autre côté de la méditerranée et pour moi on n'a pas tant de levier possible que ça pour gagner des sous avec les céréales on en a deux le premier c'est la chronologie pour arriver à produire autant avec moi et le deuxième c'est d'acheter moins cher aux intrants et de vendre plus cher nos céréales et ça c'est la raison de d'être de la cop La COP, si aujourd'hui tous nos associés, nous autant que nous sommes, qui avons mis des ronds sur la table pour fabriquer nos silos, on n'est pas capable de garantir au staff Agora, ça va être temps. nous les déflue. On ne peut pas anticiper des stockages. Donc on participe allègrement à la diminution de la performance de notre COP. Selon moi, la réussite d'une COP, elle tient entre la main de ses agriculteurs. C'est nous qui sommes les patrons de Agnès, d'Honorine, des gars qui sont dans les silos. On a obligation envers eux de bienveillance, de fidélité. Parce qu'envers un salarié, on a des obligations. Ils n'ont pas que des devoirs envers le patron. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, les anciens, c'était une poignée d'agriculteurs. Ils se sont tapés dans la main pour avoir un silo, un camion, pour avoir un numéro de téléphone qui achète des engrais et des phytos. Et c'est ça une COP en fait. Aujourd'hui on est 2000, c'est beaucoup moins perceptible, mais il faut redonner naissance à cette association, à cette fidélité, à cette force de groupe, à cette envie managériale de chacun. Parce que participer à la COP quand on est agriculteur, c'est pas forcément venir aux réunions. Mais c'est passer un coup de fil à son technicien, comment ça va. Je vais faire plus de ci, je vais faire plus de ça. Est-ce que tu n'as pas été emmerdé là-bas de l'autre côté ? Ça fait partie d'un mouvement général. Le staff, Thierry, le conseil d'administration, tout seul, il ne peut pas faire si nous, les collègues, on met des bâtons. dans les rouages de l'organisation qui n'est pas toujours si facile. Surtout avec la mutation qu'on vient de vivre, le changement de pouvoir, le conseil d'administration qui veut se renouveler. Il y a des défis et on a les portes ouvertes, nous, à Gora, avec le paquet d'argent que nos collègues nous ont laissé, à avoir la COP la plus performante du point. Parce qu'on a la capacité d'investir que les collègues n'ont pas. On va peut-être acheter des fois des produits à d'autres coopératives qui n'ont pas. n'auront pas les mêmes moyens de croissance que la coopérative Agora. Je pense que notre fidélité paiera et que le conseil d'administration est assez motivé pour redonner sens au métier du grain, au métier en station. aux métiers du transport, aux métiers du conseil, dans l'accompagnement, même la disponibilité qu'ils mettent. Et j'ai bon espoir que la COP va grandir et ne grossira pas. Parce que quand on grossit,

  • Speaker #2

    on devient gras.

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si c'est le mot de la fin. Merci, Georges. On a un peu le temps d'approfondir. Et du coup, je me disais, pour avancer sur ce que tu disais, je sais qu'aujourd'hui, tu t'investis un petit peu dans le conseil d'administration. Enfin, tu es invitée. Et donc, finalement, est-ce que c'est mettre ta pierre à l'édifice à tout ça ? Comment tu... Comment tu vois ça ?

  • Speaker #3

    Ce n'est pas tant mettre papier à l'édifice. C'est qu'il y a deux ans, Emar Lavocoupé m'avait fait rentrer dans le cursus à tout jeune. Donc, en fait, j'ai simplement, au travers des formations, ouvert les yeux sur... sur le métier d'agriculteur. C'est là que j'ai pris conscience que le métier du grain était en grande difficulté. Il se peut que dans 100 ans, la moitié de la Picardie ne produise plus de blé. C'est un peu de ce constat-là, où dans 50 ans, il y a de grandes chances que je ne sois peut-être pas agriculteur, mais mes enfants peut-être. Tout seul, on n'y arrivera pas, c'est certain, c'est inéluctable. On est obligé de continuer à investir dans nos silos, investir dans tout ça. Merci. Si on perd la foi, nous, agriculteurs, la coopérative ne peut plus exister. Ce n'est pas possible. C'est impossible. C'est pour ça qu'il faut, chacun avec son temps, ses capacités. Je ne sais pas si c'est moi qui aurai le plus de temps accordé à la COP, mais quand on me demande un coup de main, j'essaie de me rendre disponible et bienveillant avec les collègues de Noyon. C'est l'initiative de chacun qui fera la réussite. Ce n'est pas forcément une personne qui fera que la coopérative sera grande et puissante. C'est le sentiment. tout le monde d'appartenir à cette COP.

  • Speaker #0

    En plus, tu t'exprimes devant l'Assemblée aujourd'hui, donc c'est déjà beaucoup. Pour continuer, Vianney, toi, quand on parlait des groupes de partage, est-ce que finalement, c'est ça que tu attends de partager avec d'autres agriculteurs ? Parce que du coup, Georges dit... coopérative a besoin de ses adhérents pour travailler, ses adhérents ont besoin de la coopérative pour travailler, donc c'est logique que ce cercle vertueux se crée. Et donc, toi, finalement, là-dedans, comment tu souhaites t'insérer dans cette globalisation ?

  • Speaker #2

    en m'engageant dans tout ce que je peux et en tenant un peu de temps c'est vrai que moi je partage totalement ce que jean jeudi faut être déjà plus réveillant à l'égard des collaborateurs d'agora et ensuite enfin moi la vision c'est essayer de m'impliquer dans le plus possible dans la coopérative et ce qu'elle propose et d'être aussi à l'initiative de certains projets puisque par exemple je sais pas mais ce qu'elle propose aujourd'hui comme l'agro club la grande des collèges ça vient bien d'agriculteurs à la base qui ont dit et moi je vais mettre culture de conservation je n'aborde plus j'aimerais bien avoir quelque chose qui m'est proposé par la coopérative la ferme fameux mode de culture que de genre on a un peu parlé en réunion pour apparaître aujourd'hui ça m'a interpellé d'ailleurs georges tout à l'heure je suis dans un visite à faire Et peut-être qu'avec ça, ça va vous donner une idée, que lui, il va venir chez moi, je vais lui donner une idée, et ça ne peut que être vertueux. Et Damien l'a dit tout à l'heure, on n'est pas du tout concurrent. Et ça, c'est hyper important de le rappeler. Parce que dans n'importe quel autre domaine d'activité, le but, c'est de gagner des parts de marché, et c'est un peu de détruire son concurrent, entre guillemets. Alors que nous, ce n'est pas du tout le maître mot dans l'agriculture, et encore moins dans le système coopératif.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas concurrent sur la commercialisation, en tout cas, des... de vos productions.

  • Speaker #2

    Oui, et puis si mon voisin fait 85 tonnes de blé, ou l'inverse, je fais 85 tonnes de blé, je demande des conseils à mon voisin, j'en fais 90, ça ne change rien pour personne, et moi je serais le plus heureux, lui aussi, il m'en rendra un conseil, il ouvrirait une caisse de vin, et voilà.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien être ton voisin. Je pense qu'on a compris les messages. On a essayé de vous proposer aujourd'hui quelques témoignages pour savoir comment attirer les jeunes talents demain, comment répondre à cette nouvelle génération. qui arrivent, on voit qu'il y a une diversité des profils, des changements de code, donc beaucoup d'enjeux pour les coopératives en général dont fait partie Agora. Et donc, je pense qu'il faut finalement investir du temps dans le recrutement, tant collaborateurs que... temps d'investir du temps pour expliquer aux nouveaux arrivants dans le métier ce que qui on est qu'est ce qu'on fait et comment on souhaite le faire et donc aujourd'hui je pense qu'on a des défis à relever mais en fil rouge je parlerais bien de confiance parce que finalement la confiance elle a été mentionnée en introduction de parler des consommateurs la confiance qu'ils ont envers les agrées nos agriculteurs mais c'est aussi la confiance de la coopérative envers ses adhérents et ses partenaires qui sont aussi aujourd'hui dans la salle. C'est l'engagement de ses adhérents envers la coopérative et l'engagement des partenaires envers la coopérative, donc réciproquement. Et puis finalement, sur ces nouvelles générations, je dirais qu'il faut faire confiance à la nouvelle génération qui arrive. OK, il y a des changements de code, mais faire confiance à cette nouvelle vision qu'elle apporte et puis embarquer tout le monde dans ces nouvelles perspectives. Merci les garçons, on peut les applaudir aussi.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Vianney, Georges et Damien d'être intervenus lors de notre Assemblée générale 2023. On le voit, les attentes des agriculteurs envers leurs partenaires agricoles ou paragricoles évoluent au même rythme que les profils se diversifient. Pour progresser ensemble, finalement... Ils ont tous les trois parlé de partage, d'échange, du besoin de se rencontrer. C'est aussi le rôle de la coopérative de se faire rencontrer tous ces profils diversifiés et de se réinventer pour répondre à leurs besoins. C'est un peu ce qu'ont voulu nous partager Georges, Vianney et Damien, c'est qu'on est mieux à progresser ensemble pour être résilients demain face à des contextes de plus en plus exigeants et emprunts d'incertitude. Merci à eux pour leur éclairage de jeunes installés. Des témoignages emprunts de spontanéité qui donnent de belles perspectives pour l'avenir de l'agriculture. J'espère que ces témoignages vous ont plu. Si vous avez trouvé cela intéressant, nous vous invitons à le partager autour de vous. Et pour aller encore plus loin dans le sujet d'engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs, je vous invite à vous abonner à notre podcast Demain de Bot. A très vite pour de nouveaux épisodes.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:31

  • Chapitre 4

    01:56

  • Conclusion

    27:26

Description

Dans ce quatrième épisode de Demain deux Bottes, enregistré lors de l'Assemblée Générale d'Agora 2023, nous donnons la parole à trois jeunes agriculteurs passionnés : Vianney Sainte-Beuve, Georges Lhotte et Damien Dubois, qui partagent leurs témoignages inspirants sur un sujet clé : comment engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs ?


Alors que le nombre d’agriculteurs a chuté de 36% entre 2000 et 2020, ces passionnés nous livrent à travers une discussion spontanée, leur vision de l’avenir du métier. Ils expliquent comment ils réinventent leur relation avec les coopératives, s’adaptent aux nouvelles mutations et parviennent à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle dans un secteur en pleine transformation.


🎤 Ces témoignages illustrent comment la réussite collective repose sur la collaboration, l’innovation et la solidarité. Vianney, Georges et Damien nous rappellent que l’agriculture n'est pas seulement un travail, mais un engagement vers un avenir plus résilient et responsable.


💡 Vous êtes agriculteur, membre d'une coopérative, acteur de l’agriculture ou tout simplement curieux de comprendre comment l’agriculture de demain se construit ? Cet épisode est une véritable source d’inspiration, remplie de témoignages et de solutions concrètes pour bâtir une agriculture plus solidaire et pérenne.

Retrouvez une réflexion profonde sur l’importance de la collaboration intergénérationnelle, des valeurs collectives et de l’innovation dans un secteur agricole plus résilient face aux défis de demain.


🎧 Demain, Deux Bottes : le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val-d’Oise, pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.


Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Demain de Bot. Aujourd'hui, nous faisons face à un constat alarmant. Entre 2000 et 2020, le nombre d'agriculteurs a diminué de 36% rien que sur notre territoire de la coopérative Agora dans l'Oise et le Val d'Oise. Un chiffre qui interpelle et qui nous pousse à nous poser la question comment les jeunes agriculteurs qui reprennent le flambeau perçoivent-ils leur métier ? Qu'est-ce qui les motive à s'installer malgré les défis ? les incertitudes et les mutations profondes qui touchent notre secteur. Pour répondre à ces questions, nous avons accueilli trois jeunes agriculteurs passionnés et inspirants autour d'une table ronde lors de notre Assemblée Générale 2023. Damien Dubois, Vianney Sainte-Beuve et Georges Lotte ont témoigné et nous allons découvrir comment ils repensent leur relation avec la coopérative, comment ils s'adaptent aux nouvelles technologies et comment ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle et personnel dans un métier en pleine mutation. Ces trois entrepreneurs du vivant, chacun avec un parcours unique, nous montrent qu'être agriculteur aujourd'hui, c'est bien plus qu'un simple métier, c'est une mission, une responsabilité envers l'environnement et la société. Je vous invite à écouter cette conversation enrichissante et pleine d'humanité avec trois jeunes profils, tous les trois singuliers.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on imagine que cette diminution du nombre d'agriculteurs va complètement bouleverser la relation qu'on a entre adhérents et coopératives. Aujourd'hui, on souhaitait se mettre à votre écoute en tant que jeunes installés. Je vous présente Damien Dubois, agriculteur en Pays de France installé depuis deux ans et double actif. Georges Lotte, agriculteur dans le Noyonnais installé depuis 2015. Et puis Vianney, agriculteur en pleine détrée. et tu t'installeras l'année prochaine en 2024. Donc, on va commencer par les plus jeunes, donc Vianney. Qu'est-ce qu'aujourd'hui, quels horizons s'offrent à toi dans ton métier d'agriculteur ?

  • Speaker #2

    Bonjour Honorine. Donc moi, l'agriculture, les horizons qui s'offrent à moi, moi j'ai vraiment une vision comme il y a beaucoup de menaces et beaucoup d'opportunités, peut-être même plus qu'avant. On l'a vu avec ce qu'Agnès disait par rapport aux cours en 20 ans qui ont fait plus 20%, et là en 3 ans qui ont fait plus 300%, quelque chose comme ça. Et ça symbolise beaucoup de choses dans l'agriculture. Donc moi, je vois beaucoup de menaces. Les menaces, ça peut être les aléas climatiques. Par exemple, pour les producteurs de légumes, de céréales, de lin, etc., on voit que les années se suivent ne se ressemblent pas du tout. par exemple on l'a vu cette année avec les semis de céréales d'hiver la réglementation c'est une grosse menace au niveau des betteraves on en a tous entendu parler mais peut-être que demain ce sera avec un produit concernant les céréales il y a aussi beaucoup de menaces par rapport à la concurrence mondiale mais il y a aussi beaucoup d'opportunités donc au niveau des opportunités il y a l'énergie il y a 20 ans on n'en entendait pas parler... déjà moi parce que j'ai 5 ans mais aussi les autres parce que le photovoltaïque que ce soit au sol, en toiture après il y a le gaz, le biogaz il y a aussi les critiques carbone donc il y a énormément d'opportunités qu'il n'y avait pas avant Donc l'autre jour en préparant ça, j'ai pensé à quelque chose. Bon mon grand-père est plus de ce monde, mais si je disais à mon grand-père, aujourd'hui là seulement on va faire un hectare Ausha solaire, deux hectares de cives pour faire du gaz et un hectare de couvertes pour vendre des crédits carbone, il m'aurait pris pour un fou. Mais c'est quelque chose avec laquelle on est obligé d'évoluer et qui peut être rémunératrice. Mais d'un autre côté c'est mon grand-père, il va dire à mon arrière-grand-père, cette année au lieu des vaches, on va prendre un engin plein de ferraille dans lequel on va mettre... du pétrole et on va tirer une charrue, il aurait été la même chose. Chaque génération, je pense, apporte son lot de nouveautés. Ce n'est pas nouveau. Mais aujourd'hui, ça va très vite, notamment avec le numérique. Et en tant que jeune, je trouve que nous, par exemple, tous les trois, on en parle en réunion, mais on veut plus faire une distinction entre vie professionnelle et vie privée. Par exemple, Damien et Georges, ils ont un bureau à part de leur maison pour leur exploitation agricole. Et moi, je suis en train de le faire à la ferme. Et les jeunes de mon âge avec qui j'ai fait mon école, c'est vraiment quelque chose qui est important pour nous, de bien séparer, dans tous les cas plus qu'avant, le pro et le privé. Aujourd'hui, faire une réunion avec un fournisseur, avec sa femme dans la cuisine et ses frères et soeurs en train de jouer... dans nos pattes c'est plus trop possible on se professionnalise vraiment et puis par rapport à tous ces horizons il ya tellement de choses qui arrivent on a vraiment besoin de références et d'être accompagné mais ça ce sera peut-être dans la deuxième partie de la discussion

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Donc ton métier a son lot de mutations par rapport à tes prédécesseurs. En parlant de mutations, Georges, comment tu les vis toi au quotidien sur ton exploitation, toutes ces mutations ?

  • Speaker #3

    Moi je ne sais pas si je peux parler de mutations mais... Sur ma ferme, j'ai eu le besoin de me diversifier pour payer ce que la terre avait coûté. Le modèle Scope ne suffisait pas pour payer les intrants, la banque, etc. Et j'ai pris le parti de la diversification qui m'a amené à une rédemption financière. mais qui m'a surtout ouvert les yeux sur les nouveaux enjeux auxquels je suis confronté tous les jours. Des enjeux managériaux, parce qu'aujourd'hui on a une équipe, donc on est comme Agora, il faut qu'on soit attractif, il faut qu'on ait un organigramme, il faut qu'on sache déléguer, il faut qu'on sache organiser sans être là. On a les enjeux commerciaux parce que notre activité aujourd'hui nous oblige à prospecter, à fidéliser des clients, et on a l'opportunité de fixer nos prix et de ne pas vendre. J'ai noté les enjeux techniques, parce que quand on se diversifie, on ne peut pas forcément être accompagné, parce que la coopérative ne peut pas dire à chacun diversifie-toi par là, on va t'aider diversifie-toi par là, on va t'aider Donc on découvre aussi de nouveaux métiers, et chacun, tous les trois, on sera agriculteurs différents et on aura des compétences différentes. Des enjeux administratifs qui ont été évoqués aussi tout à l'heure, avec la traçabilité, les enjeux écologiques, la nécessité de montrer ce qu'on fait et de l'expliquer. et des enjeux stratégiques aussi. Parce qu'il ne faut pas oublier la raison d'être de nos entreprises, qui est quand même de créer de la valeur ajoutée. Et qu'il est nécessaire que nos entreprises gagnent de l'argent pour investir, pour être plus dynamiques, pour être plus écologiques. La double activité, la diversification, l'intensification, ou même l'association, seront pour moi les stratégies des fermes de demain. Et je suis convaincu que l'agriculteur de demain ne sera pas forcément un meilleur producteur. mais qui sera un meilleur chef d'entreprise.

  • Speaker #0

    Merci. Donc un esprit vraiment, je dirais, presque plus analytique du chef d'entreprise que peut-être on pouvait connaître sur d'autres systèmes. Damien, toi, en tant que double actif, j'imagine... que tu as une approche tout à fait singulière de ton métier. Qu'est-ce qui t'interpelle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #4

    moi j'ai une double activité qui est absolument différente. Une part de ma vie qui est dans l'agriculture et une autre part qui est dans un autre environnement professionnel où je suis salarié d'un groupe international. Et moi, ce que je remarque dans l'agriculture, c'est qu'elle est très mal connue. Elle est mal connue autour de nous, mais peut-être aussi elle est mal connue parce qu'elle fait face à des défis qui sont différents, certains, de ceux que rencontrent l'autre monde, si on peut parler comme ça. Je voudrais en prendre un par exemple qui m'a un peu interpellé. quand on a pu échanger aussi c'est le fait que les agriculteurs français pour moi entre eux ils sont pas concurrents mais doivent s'entraider et faire face ensemble aux réalités du monde contrairement au monde de l'entreprise à l'économie de marché où tous les matins on pense à prendre des parts marchés à manger son concurrent nous ensemble et avec la coopérative notamment à tout ce qu'on produira ça sera vendu si on produit bien et je pense que un des enjeux pour les double actifs comme moi, c'est de produire, de bien produire avec des coûts économiques et environnementaux qui soient acceptables par moi-même mais autour de nous. Le modèle coopératif pour moi c'est quelque chose de très fort qui va nous donner des outils et des moyens de nous approvisionner à tous à peu près dans les mêmes conditions. Bien évidemment on aura des résultats qui seront différents mais rien ne devrait nous empêcher de partager nos facteurs de réussite au sein de la coopérative entre nous. notamment avec des personnes qui sont plus ou moins investies en temps dans leur métier.

  • Speaker #0

    Merci Damien. Je vois plusieurs casquettes. On parle de diversité de profils, je pense que là on est en plein dedans. Plusieurs casquettes de métiers aussi. Et donc, on disait que ça remettait en cause la relation que la coopérative aura avec ses adhérents, parce que selon les profils, elle ne va parler pas des mêmes sujets et elle ne va pas parler à la même personne. Donc, finalement, dans tout ça... Qu'est-ce que ta relation avec la coopérative Vianney, qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui et quelles sont tes attentes de demain envers elle pour s'adapter à toutes les opportunités que tu as mentionnées ?

  • Speaker #2

    ferme on est adhérent de trois coopératives une pour les betteraves une pour le lin et puis une pour les pour les céréales et c'est vrai que là où il ya beaucoup d'événements et où je trouve on est très bien accueilli c'est spécialement à gora c'est à dire qu'il ya beaucoup de choses qui sont obligatoires par exemple dans l'assemblée générale ça il y en a partout c'est obligatoire mais je peux les citer mais par exemple je fais partie de l'agro club donc ça c'est pas obligatoire et c'est ce que la coopérative a proposé je trouve ça vraiment très très bien c'est facultatif il y a l'Agora des collèges, moi j'ai fait l'année dernière et là je le refais cette année, donc ça je trouve que c'est une super initiative et moi je suis très content de communiquer, c'est le dernier intervenant, j'ai cité Ludovic peut-être, qui parlait de communiquer positivement sur son métier, ça c'est vraiment super moyen de le faire, donc je trouve que déjà Agora propose pas mal de choses qui sont facultatives et je trouve ça génial et on peut s'impliquer dedans. Et en s'impliquant dedans ça permet de faire du relationnel, de découvrir des collègues. Par exemple, j'ai découvert mes collègues Georges et Damien, que je ne connaissais pas grâce à ça. C'est vraiment super. On est dans un réseau, ça nous donne d'autres perspectives. On voit d'autres productions qui peuvent peut-être nous donner des idées en futur. Du coup, Agora, ce n'est pas qu'un client et un fournisseur. C'est vraiment un acteur de confiance qui permet d'élargir les horizons. Donc, moi, mes attentes par rapport à Agora, c'est que ça continue d'être comme ça. Donc, vraiment un acteur pour créer du lien dans nos campagnes. surtout nous on est une région l'oise qui agricole mais pas si agricole que ça quand on part région d'élevage on sert tous les coups tout le monde se connaît où il ya beaucoup d'événements de faits de village etc on malheureusement loi c'est pas forcément ça donc quand on fait par exemple comme moi j'ai fait cinq ans d'études d'ingénieur à l'isabelle on a plein de copains plein d'événements etc puisque maintenant on arrive dans un village de 300 habitants le temps paraît un peu long parfois c'est hyper important tout ça en fait la groupe c'est génial enfin tous les mots moment où on est avec d'autres personnes, d'autres agriculteurs, pour moi, ça compte vraiment. Et je pense que pour les jeunes aussi. Après, on pourrait peut-être aller plus loin avec des groupes de partage sur certaines thématiques. On pourrait peut-être créer chez Agora des groupes de partage, par exemple, sur l'énergie. Il y en a un qui a été fait sur l'agriculture de conservation des sols. Il pourrait peut-être y en avoir d'autres. malheureusement le public est majoritairement masculin exactement et aussi il va falloir en fait que les systèmes vont changer donc il y a une chute du nombre d'agriculteurs les cinq prochaines années, je sais que c'est statistique, mais il va y avoir peut-être 30% d'agriculteurs en moins, peut-être même plus. Et en fait, il va y avoir beaucoup de fermes qui vont rester dans les mains, dans un cercle familial, mais ils vont déléguer à des prestations de service, à des EPA, à des agriculteurs, et du coup, ceux qui vont détenir les parts sociales des fermes, ils vont hériter de parts sociales de coopératives, mais ils ne vont plus être impliqués, vu qu'ils auront un travail, ils ne vont plus savoir ce que c'est une coopérative. C'est ma vision des choses. Et il faut vraiment multiplier ces groupes de partage et l'explication à ces jeunes qui garderont des fermes, qui télègreront leur travail, mais il faut que ces jeunes-là sachent ce que c'est une coopérative. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Merci Vianney. Je ne l'ai pas payé, pour dire qu'Agora était mieux que les autres.

  • Speaker #2

    Non, c'est Thierry qui m'a payé.

  • Speaker #0

    Non, merci Vianney. J'entends tes clubs de partage. En effet, c'est ce qu'on fait dans les agroclubs. Donc, c'est des clubs de partage pour parler d'agriculture, de conservation notamment. Et donc, j'entends l'enjeu de devoir prendre du temps pour... expliquer à cette nouvelle génération qui on est et peut-être rappeler des fondamentaux de pourquoi on a été créé. Et finalement, ça a été dit tout à l'heure, d'expliquer en quoi la coopérative est un outil moderne aujourd'hui. Damien, est-ce que tu... tu partages cette vision de Vianney qui trouve que finalement la coopérative, son rôle qui est très important, c'est le lien social qu'elle crée.

  • Speaker #4

    En effet, moi je me sens souvent isolé, isolé géographiquement, dans mon îlot de terre très près de Paris, entouré par la métropole croissante, mais isolé aussi, je vais dire le mot, sociologiquement. car je ne suis pas quotidiennement à la ferme, je suis parfois loin. La coopérative fait vraiment partie des lieux de vie et d'échange pour moi dans le monde agricole. Pour moi, la coopérative, ce n'est pas juste un simple client et fournisseur, mais c'est un lieu qui me permet d'échanger entre professionnels, avec des conseillers d'une part, mais avec des homologues d'autre part. Pour mon exploitation, la coopérative est un point fixe depuis longtemps, même si elle a nettement changé dans sa façon de... Elle a grandi, elle a beaucoup évolué depuis que je l'observe, il y a très longtemps. Elle permet de travailler dans un cadre... de sérénité et de confiance. On peut travailler comme je vous disais tout à l'heure à produire, qui est pour moi l'essentiel de ma vision du métier. A travers tout cela en fait... La coopérative est pour moi un lieu d'engagement à long terme. Je m'engage à être fidèle à la coopérative. Certains vont s'y investir davantage, d'autres comme moi peut-être un peu moins, mais à la fin, on bénéficie tous des travaux, des résultats qu'Agora arrive. On en profite tous. C'est ce partage qui est important. Et pour moi, cet élan de l'avant permet de répondre aux différents défis qui est crucial.

  • Speaker #0

    Marie le disait en introduction dans sa vidéo du rôle de la coopérative d'anticiper les visions de demain. Par exemple, si Vianney s'investit dans des agroclubs et qu'il y prend du temps, toi tu te dis qu'un jour... va bénéficier de ce temps qui a été accordé à l'évolution et à l'innovation.

  • Speaker #4

    On pourra allouer du temps à des collaborateurs pour animer ces clubs, financer certaines choses, parce qu'il y a des agriculteurs qui sont... pas juste pour apporter leur récolte une année et pas l'année d'après, mais qui s'investissent dans le temps long. Donc comme nous, on s'investit dans le temps long, la coopérative peut aussi s'investir et nous aider en retour par un travail collaboratif avec certains des adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, donc par ce partage, finalement, tu parles d'engagement réciproque entre toi et la coopérative, donc ses adhérents et la coop. Je crois que tu as une vision aussi. de cet engagement. Quelle est ta vision de l'engagement aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    En 2016, j'ai été mis en difficulté quand les récoltes de céréales n'étaient pas terribles. La direction des finances d'Agora m'a donné un coup de main. Sur le coup, je n'ai pas mesuré la force de ce coup de main et la force de notre groupe. J'ai pu céder à la tentation d'acheter des phytos après cette période-là et des engrais pas trop chers parce que la ligne était moins chère. Livrer peut-être un peu de blé à la moisson chez le négociant, comme ça on prenait un chèque pour avoir un peu de trésorerie. Mais j'ai vite compris la nécessité d'être fidèle à sa coop. Parce que le contexte géopolitique en Europe de l'Est nous est plutôt favorable depuis 2-3 ans, mais le tableau est à mon sens bien plus sombre que l'image du marché aujourd'hui pour le business des céréales, qui soit paille ou oléo etc. Et nous agriculteurs, on n'est pas capables d'aller acheter directement des produits chez Inoxa, on n'est pas capables d'emmener directement notre blé à Rouen, on n'est capable de faire du commerce avec de l'autre côté de la méditerranée et pour moi on n'a pas tant de levier possible que ça pour gagner des sous avec les céréales on en a deux le premier c'est la chronologie pour arriver à produire autant avec moi et le deuxième c'est d'acheter moins cher aux intrants et de vendre plus cher nos céréales et ça c'est la raison de d'être de la cop La COP, si aujourd'hui tous nos associés, nous autant que nous sommes, qui avons mis des ronds sur la table pour fabriquer nos silos, on n'est pas capable de garantir au staff Agora, ça va être temps. nous les déflue. On ne peut pas anticiper des stockages. Donc on participe allègrement à la diminution de la performance de notre COP. Selon moi, la réussite d'une COP, elle tient entre la main de ses agriculteurs. C'est nous qui sommes les patrons de Agnès, d'Honorine, des gars qui sont dans les silos. On a obligation envers eux de bienveillance, de fidélité. Parce qu'envers un salarié, on a des obligations. Ils n'ont pas que des devoirs envers le patron. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, les anciens, c'était une poignée d'agriculteurs. Ils se sont tapés dans la main pour avoir un silo, un camion, pour avoir un numéro de téléphone qui achète des engrais et des phytos. Et c'est ça une COP en fait. Aujourd'hui on est 2000, c'est beaucoup moins perceptible, mais il faut redonner naissance à cette association, à cette fidélité, à cette force de groupe, à cette envie managériale de chacun. Parce que participer à la COP quand on est agriculteur, c'est pas forcément venir aux réunions. Mais c'est passer un coup de fil à son technicien, comment ça va. Je vais faire plus de ci, je vais faire plus de ça. Est-ce que tu n'as pas été emmerdé là-bas de l'autre côté ? Ça fait partie d'un mouvement général. Le staff, Thierry, le conseil d'administration, tout seul, il ne peut pas faire si nous, les collègues, on met des bâtons. dans les rouages de l'organisation qui n'est pas toujours si facile. Surtout avec la mutation qu'on vient de vivre, le changement de pouvoir, le conseil d'administration qui veut se renouveler. Il y a des défis et on a les portes ouvertes, nous, à Gora, avec le paquet d'argent que nos collègues nous ont laissé, à avoir la COP la plus performante du point. Parce qu'on a la capacité d'investir que les collègues n'ont pas. On va peut-être acheter des fois des produits à d'autres coopératives qui n'ont pas. n'auront pas les mêmes moyens de croissance que la coopérative Agora. Je pense que notre fidélité paiera et que le conseil d'administration est assez motivé pour redonner sens au métier du grain, au métier en station. aux métiers du transport, aux métiers du conseil, dans l'accompagnement, même la disponibilité qu'ils mettent. Et j'ai bon espoir que la COP va grandir et ne grossira pas. Parce que quand on grossit,

  • Speaker #2

    on devient gras.

  • Speaker #0

    Alors, je ne sais pas si c'est le mot de la fin. Merci, Georges. On a un peu le temps d'approfondir. Et du coup, je me disais, pour avancer sur ce que tu disais, je sais qu'aujourd'hui, tu t'investis un petit peu dans le conseil d'administration. Enfin, tu es invitée. Et donc, finalement, est-ce que c'est mettre ta pierre à l'édifice à tout ça ? Comment tu... Comment tu vois ça ?

  • Speaker #3

    Ce n'est pas tant mettre papier à l'édifice. C'est qu'il y a deux ans, Emar Lavocoupé m'avait fait rentrer dans le cursus à tout jeune. Donc, en fait, j'ai simplement, au travers des formations, ouvert les yeux sur... sur le métier d'agriculteur. C'est là que j'ai pris conscience que le métier du grain était en grande difficulté. Il se peut que dans 100 ans, la moitié de la Picardie ne produise plus de blé. C'est un peu de ce constat-là, où dans 50 ans, il y a de grandes chances que je ne sois peut-être pas agriculteur, mais mes enfants peut-être. Tout seul, on n'y arrivera pas, c'est certain, c'est inéluctable. On est obligé de continuer à investir dans nos silos, investir dans tout ça. Merci. Si on perd la foi, nous, agriculteurs, la coopérative ne peut plus exister. Ce n'est pas possible. C'est impossible. C'est pour ça qu'il faut, chacun avec son temps, ses capacités. Je ne sais pas si c'est moi qui aurai le plus de temps accordé à la COP, mais quand on me demande un coup de main, j'essaie de me rendre disponible et bienveillant avec les collègues de Noyon. C'est l'initiative de chacun qui fera la réussite. Ce n'est pas forcément une personne qui fera que la coopérative sera grande et puissante. C'est le sentiment. tout le monde d'appartenir à cette COP.

  • Speaker #0

    En plus, tu t'exprimes devant l'Assemblée aujourd'hui, donc c'est déjà beaucoup. Pour continuer, Vianney, toi, quand on parlait des groupes de partage, est-ce que finalement, c'est ça que tu attends de partager avec d'autres agriculteurs ? Parce que du coup, Georges dit... coopérative a besoin de ses adhérents pour travailler, ses adhérents ont besoin de la coopérative pour travailler, donc c'est logique que ce cercle vertueux se crée. Et donc, toi, finalement, là-dedans, comment tu souhaites t'insérer dans cette globalisation ?

  • Speaker #2

    en m'engageant dans tout ce que je peux et en tenant un peu de temps c'est vrai que moi je partage totalement ce que jean jeudi faut être déjà plus réveillant à l'égard des collaborateurs d'agora et ensuite enfin moi la vision c'est essayer de m'impliquer dans le plus possible dans la coopérative et ce qu'elle propose et d'être aussi à l'initiative de certains projets puisque par exemple je sais pas mais ce qu'elle propose aujourd'hui comme l'agro club la grande des collèges ça vient bien d'agriculteurs à la base qui ont dit et moi je vais mettre culture de conservation je n'aborde plus j'aimerais bien avoir quelque chose qui m'est proposé par la coopérative la ferme fameux mode de culture que de genre on a un peu parlé en réunion pour apparaître aujourd'hui ça m'a interpellé d'ailleurs georges tout à l'heure je suis dans un visite à faire Et peut-être qu'avec ça, ça va vous donner une idée, que lui, il va venir chez moi, je vais lui donner une idée, et ça ne peut que être vertueux. Et Damien l'a dit tout à l'heure, on n'est pas du tout concurrent. Et ça, c'est hyper important de le rappeler. Parce que dans n'importe quel autre domaine d'activité, le but, c'est de gagner des parts de marché, et c'est un peu de détruire son concurrent, entre guillemets. Alors que nous, ce n'est pas du tout le maître mot dans l'agriculture, et encore moins dans le système coopératif.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas concurrent sur la commercialisation, en tout cas, des... de vos productions.

  • Speaker #2

    Oui, et puis si mon voisin fait 85 tonnes de blé, ou l'inverse, je fais 85 tonnes de blé, je demande des conseils à mon voisin, j'en fais 90, ça ne change rien pour personne, et moi je serais le plus heureux, lui aussi, il m'en rendra un conseil, il ouvrirait une caisse de vin, et voilà.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien être ton voisin. Je pense qu'on a compris les messages. On a essayé de vous proposer aujourd'hui quelques témoignages pour savoir comment attirer les jeunes talents demain, comment répondre à cette nouvelle génération. qui arrivent, on voit qu'il y a une diversité des profils, des changements de code, donc beaucoup d'enjeux pour les coopératives en général dont fait partie Agora. Et donc, je pense qu'il faut finalement investir du temps dans le recrutement, tant collaborateurs que... temps d'investir du temps pour expliquer aux nouveaux arrivants dans le métier ce que qui on est qu'est ce qu'on fait et comment on souhaite le faire et donc aujourd'hui je pense qu'on a des défis à relever mais en fil rouge je parlerais bien de confiance parce que finalement la confiance elle a été mentionnée en introduction de parler des consommateurs la confiance qu'ils ont envers les agrées nos agriculteurs mais c'est aussi la confiance de la coopérative envers ses adhérents et ses partenaires qui sont aussi aujourd'hui dans la salle. C'est l'engagement de ses adhérents envers la coopérative et l'engagement des partenaires envers la coopérative, donc réciproquement. Et puis finalement, sur ces nouvelles générations, je dirais qu'il faut faire confiance à la nouvelle génération qui arrive. OK, il y a des changements de code, mais faire confiance à cette nouvelle vision qu'elle apporte et puis embarquer tout le monde dans ces nouvelles perspectives. Merci les garçons, on peut les applaudir aussi.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Vianney, Georges et Damien d'être intervenus lors de notre Assemblée générale 2023. On le voit, les attentes des agriculteurs envers leurs partenaires agricoles ou paragricoles évoluent au même rythme que les profils se diversifient. Pour progresser ensemble, finalement... Ils ont tous les trois parlé de partage, d'échange, du besoin de se rencontrer. C'est aussi le rôle de la coopérative de se faire rencontrer tous ces profils diversifiés et de se réinventer pour répondre à leurs besoins. C'est un peu ce qu'ont voulu nous partager Georges, Vianney et Damien, c'est qu'on est mieux à progresser ensemble pour être résilients demain face à des contextes de plus en plus exigeants et emprunts d'incertitude. Merci à eux pour leur éclairage de jeunes installés. Des témoignages emprunts de spontanéité qui donnent de belles perspectives pour l'avenir de l'agriculture. J'espère que ces témoignages vous ont plu. Si vous avez trouvé cela intéressant, nous vous invitons à le partager autour de vous. Et pour aller encore plus loin dans le sujet d'engager les nouvelles générations dans le collectif et ses valeurs, je vous invite à vous abonner à notre podcast Demain de Bot. A très vite pour de nouveaux épisodes.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:31

  • Chapitre 4

    01:56

  • Conclusion

    27:26

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