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Demain Deux Bottes

Céréales : la qualité sous contrôle avec Elise

Céréales : la qualité sous contrôle avec Elise

36min |05/05/2025
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36min |05/05/2025
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Description

À l’heure de la préparation de la moisson, on vous emmène au cœur de la qualité des céréales. Un monde inconnu et pourtant passionnant !


🎙️ Formée à l’industrie céréalière, Élise nous dévoile avec passion les coulisses de la qualité, de la réception des céréales jusqu’à leur commercialisation, en passant par les certifications, les audits et la traçabilité.


🌾 À travers cet échange technique mais accessible, nous tentons en toute humilité de répondre à des questions clés :
• Pourquoi la qualité ne s’arrête-t-elle pas à la porte du silo ?
• Comment les coopératives garantissent-elles équité, sécurité alimentaire et conformité réglementaire ?
• Quel rôle l’agriculteur joue-t-il dans la qualité finale de sa récolte ?
• Quels sont les défis de demain pour répondre aux exigences des marchés et de la réglementation ?


💡 Que vous soyez agriculteur, salarié de coopérative ou simplement curieux de découvrir l’envers du décor, cet épisode vous plonge dans l’univers rigoureux mais essentiel du métier du grain. Un voyage au cœur de la valorisation des productions et de la pérennité des filières agricoles.


🎧 Demain Deux Bottes : les voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre.


Écoutez cet épisode qui met en lumière l’engagement et l’expertise d’Élise pour une agriculture exigeante, équitable et durable.


📍 Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. À l'heure où je vous parle... Les silos se vident avec les expéditions, les audits et la maintenance préventive se met en place. On prépare dans les coopératives agricoles céréalières la moisson 2025. Dans ce nouvel épisode de Demain de Bot, on parle de ce qu'il se passe après la livraison des céréales. Que se passe-t-il vraiment dans ces grands silos ? Une partie de la réponse aujourd'hui avec Élise, responsable qualité au sein de la coopérative Agora dans l'OAS. Car non. Le chemin du grain ne s'arrête pas au silo. Il y a toutes les étapes de stockage, d'analyse, de sécurité alimentaire, de conformité. Et oui, on travaille avec du vivant. Et le travail du grain, ça ne s'improvise pas. C'est ce que va vous expliquer Élise aujourd'hui, avec qui on a parlé de l'importance des pratiques agricoles, sur la qualité, de la traçabilité et des certifications, et bien sûr de la rigueur réglementaire qui encadre toutes les filières. Je vous invite à écouter cet épisode jusqu'au bout. Parce qu'avec Élise, après avoir planté le décor, de la qualité des céréales, on va plus loin sur tout ce qui fait la richesse et parfois la complexité de notre métier. Bonne écoute ! Bonjour Élise, peux-tu te présenter et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine, je suis Élise Lequeré, la responsable qualité de la coopérative Agora. Aujourd'hui nous sommes sur le site d'Atenville. C'est un silo important que j'affectionne car ici on retrouve... Toutes les étapes du métier du grain qui sont réunies sur un même outil.

  • Speaker #0

    Super. Et peux-tu nous retracer un petit peu ton parcours et nous en dire un peu plus sur ton rôle à la coopérative, qui est parfois méconnue, c'est un peu, on peut dire, un métier de l'ombre, alors que pourtant c'est la base de notre métier. Donc je voulais en savoir un peu plus sur tes missions, quelles sont-elles au quotidien ?

  • Speaker #1

    D'abord, j'ai suivi un BTS industrie céréalière à l'ENSMIC, qui est une école à Paris. L'objectif, c'était l'apprentissage de toute la filière de la livraison de la graine jusqu'à la transformation industrielle, comme la meunerie, la bidonnerie, boulangerie, alimentation animale. Ensuite, j'ai réalisé un certificat de spécialisation assurance qualité.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu as choisi la qualité ?

  • Speaker #1

    J'ai réalisé plusieurs stages dans un moulin où j'accompagnais le responsable qualité et j'ai observé que ce métier était au contact des différents services de l'entreprise. C'était un métier transversal. Il me semblait que c'était intéressant et j'ai poursuivi dans cette voie. Ensuite, je suis arrivée chez Capafrance, qui souhaitait développer une filière de blé Labelle Rouge. Capafrance, c'est anciennement la coopérative qui se situe dans la zone valdoise d'Agora.

  • Speaker #0

    Et ton rôle de responsable qualité aujourd'hui consiste en quoi ?

  • Speaker #1

    Mon rôle, c'est de formaliser les méthodes de travail pour que tous les sites travaillent de la même manière, de la collecte jusqu'à l'expédition. L'objectif, c'est l'équité pour tous les adhérents d'Agora. Et c'est des conditions de livraison homogènes pour tous nos clients industriels. Mon travail, c'est aussi de vérifier, de contrôler et de garantir la qualité des produits par rapport à la réglementation et au cahier des charges des clients industriels. Et une partie de mon travail, c'est aussi la valorisation des méthodes et des marchandises à travers les certifications.

  • Speaker #0

    Ok, très clair. Et donc, toi, en fait, tu es au milieu du processus entre... Les agriculteurs qui nous livrent et le marché à qui on vend, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Mon rôle, c'est plutôt l'analyse technique et l'étude de la faisabilité des cahiers des charges des clients industriels. Par rapport à la demande des clients industriels, il faut retransmettre leurs besoins aux agriculteurs par l'intermédiaire des contrats de production, par exemple, comme notre filière Poire-Roquette. Il faut aussi mettre en place des méthodes de travail particulières au niveau de la collecte, au niveau du stockage, au niveau d'exposition. pour assurer le respect des cahiers des charges des clients tout au long de la chaîne de valeur. Je dirais que toutes les demandes des clients sont réalisables. C'est surtout la rentabilité économique qu'il faut vérifier.

  • Speaker #0

    Oui, on ne fait pas ça n'importe comment. Et pourquoi la qualité, c'est important pour une coopérative ? Pourquoi on ne se dit pas on reçoit tout et on vend tout ? C'est quoi l'enjeu derrière ?

  • Speaker #1

    D'abord... puisque nous sommes dans une coopérative, il faut respecter les statuts de la coopérative au niveau de l'équité des adhérents. Cela implique que les méthodes de travail soient uniformisées, que tous les sites de collecte On travaille de la même manière avec les mêmes critères de réception. Je vais dire un peu, on ne réceptionne pas à la tête du client. On n'a pas le droit de faire ça. Pour vérifier que cette uniformité soit respectée, on met en place des audits internes. Tous les sites sont audités une fois par an. D'ailleurs, à ce moment, on vérifie que nos appareils de contrôle et de mesure sont également vérifiés. Ça fait partie de la préparation de la moisson. Ensuite, pour la commercialisation des marchandises, Si la qualité est au rendez-vous, elle sera plus rémunératrice pour la coopérative et donc pour les adhérents. Et c'est ainsi que la qualité est importante. Attention, il faut que la qualité soit au plus proche des besoins des clients industriels pour ne pas faire non plus de la surqualité. Enfin, j'ai envie de dire que la qualité, c'est aussi l'image de marque de la coopérative. Si on respecte les contrats, ça favorise la confiance auprès des clients et ça permet de créer des partenariats et de poursuivre ces mêmes contrats à l'avenir.

  • Speaker #0

    Je retiens que la qualité, c'est important pour l'équité des adhérents, pour bien commercialiser les marchandises et pour l'image de marque de la coopérative. Mais est-ce que tu peux nous expliquer, je pense que c'est assez flou pour beaucoup de monde, comment ça marche, quels critères vraiment on regarde et nous prendre par la main peut-être au fur et à mesure des étapes qualité qu'on contrôle pour comprendre comment ça se passe au sein de la coop ?

  • Speaker #1

    D'abord, en amont, on peut anticiper la qualité de la collecte. La qualité est susceptible d'être livrée par les agriculteurs par des outils comme le Calimètre, par exemple. C'est un outil d'aide à la décision qui permet de savoir en fonction des pratiques des agriculteurs, de la météo, quel sera notre niveau de PS, quel sera le niveau de mycotoxines. On va incorporer dans le Calimètre les itinéraires techniques des agriculteurs, de la météo, et en fonction des indicateurs, il nous identifie les points. où il faudra certainement être vigilant pendant cette moisson. En fonction de la météo, on peut estimer aussi la qualité amidonnière ou boulangère du blé. En cas de pluie, par exemple, les céréales vont germer et le temps de chute va se dégrader. Toutes ces anticipations permettent d'organiser la collecte, ça permet d'organiser la logistique et la réalisation des analyses complémentaires pendant la moisson ou post-moisson. Après ça, la moisson, c'est le moment vraiment le plus important, le métier du chef de silo. A la réception, c'est de faire correspondre ces allotements aux demandes de ses clients industriels. Donc quand une benne arrive, on mesure tout un tas de critères, par exemple l'humidité. L'humidité pour les cultures, c'est important car une graine trop humide va se dégrader pendant le stockage. On mesure le PS, c'est le poids de la graine dans un volume défini. Ça donne une indication sur la taille de la graine.

  • Speaker #0

    Oui, on parle souvent du PS, je me permets de te couper. Qu'est-ce que c'est concrètement ? Parce qu'on dit PS poids spécifique mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, dans ton panier, si tu mets des grosses oranges, ça sera lourd, tu n'en auras pas beaucoup. Par contre, si tu mets des clémentines, tu auras plus de clémentines mais ça sera moins lourd. Le client, lui, il préfère des oranges car il aura moins de peau par rapport à la quantité d'oranges que par rapport aux clémentines. Donc moins de peau, il aura moins de pertes. En fait, pour le meunier... ou l'amidonier, ce qu'ils recherchent c'est l'amande du blé. Donc ils ne veulent pas l'enveloppe. Donc plus le grain est gros, plus l'amande sera importante.

  • Speaker #0

    Donc un gros PS, ça se rapproche d'une orange, et un petit PS d'une clémentine, on va dire. Ça nous aide à imager un petit peu. Et après, il y a d'autres critères qui sont importants quand une benne arrive à la moisson ?

  • Speaker #1

    Donc on continue les analyses avec la protéine, c'est un critère important pour les amidoniers et l'amanderie. Le midonnier veut de l'amidon mais il veut aussi du gluten. Donc plus il y a de protéines, plus il y aura de gluten. Et en meunerie, s'il n'y a pas de protéines, le pain ne va pas gonfler, la pâte ne va pas se lier. Pour l'orge, la protéine c'est aussi un critère important pour faire de la bière. Pour l'orge aussi, on mesure le calibrage. Ça donne une indication sur la taille des grains. car les grains trop petits ne sont pas acceptés dans la filière brassicole. Pour certaines graines, on va mesurer les impuretés. Les clients industriels, ce qu'ils achètent, par exemple, ça va être du colza. Ils n'achètent pas des impuretés. Donc c'est très important, car le colza, c'est une petite graine. Donc en volume, les impuretés peuvent représenter un certain poids. Enfin, la présence d'insectes est contrôlée systématiquement. Sur toutes les livraisons, que ce soit en moisson ou hors moisson.

  • Speaker #0

    Et après, en fonction de la qualité, qu'est-ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    En fonction de l'estimation de la qualité qu'on a fait en amont de la moisson, on peut faire au cas par cas des analyses complémentaires. Ça peut être le temps de chute, le taux de grains germés, le taux de mycotoxines. C'est pour ça qu'on garde les échantillons des agriculteurs car à la moisson, on n'a pas le temps par rapport au flux de la collecte de réaliser ces analyses. Donc ces analyses seront faites à la fin de la moisson.

  • Speaker #0

    C'est des analyses plus complexes parce que du coup, pour bien expliquer à nos auditeurs, Quand un agriculteur est livré à l'amoissement avec sa benne, nous on garde un petit sachet en tissu avec une partie de ses graines dedans. Et donc c'est ça qui représente l'échantillon de la benne livrée qu'on pourra analyser. Voilà,

  • Speaker #1

    si besoin on peut réaliser des analyses complémentaires qui sont beaucoup plus longues à réaliser. Donc une fois que tout est en cellules, on reprend les échantillons des cellules pour faire l'analyse du taux moyen de toutes ces caractéristiques. On refait humidité, PS, protéines, temps de chute, mycotoxines, pour avoir des valeurs par cellule. Ça représente environ 500 échantillons sur toute la coopérative. Ces analyses permettent au service céréal d'affecter les silos ou les cellules de stockage par rapport aux différents contrats de vente. Il faut savoir qu'il y a souvent des hétérogénéités dans la collecte, selon la région, la période de collecte, la météo. Selon la qualité, ça peut engendrer des transferts entre silos pour passer les grains en nettoyeur séparateur, trier les impuretés, améliorer le PS, ou même parfois au calibreur pour améliorer le calibrage des orges. Le cas extrême, c'est d'utiliser les tables d'ensymétrique pour ôter les grains germés et améliorer les temps de chute. Ça reste exceptionnel car ça amène beaucoup de logistique, mais dans tous les cas, ça permet la valorisation du produit. et la création de cette valeur compense l'impact logistique. Mais en tous les cas, c'est le but. Donc là, je vous ai expliqué les contrôles internes, mais on a aussi des contrôles externes qui nécessitent du matériel que nous n'avons pas à la coopérative. C'est pour ça qu'on envoie des échantillons de certaines cellules à un laboratoire indépendant pour vérifier que nous sommes conformes à la réglementation. Au niveau de certains contaminants, ça peut être par exemple les métaux lourds, les OGM, les résidus phytosanitaires, le Natura, l'Ergo, les mycotoxines, les salmonelles. Nous réalisons ces analyses dans le cadre de la sécurité alimentaire, c'est une réglementation européenne. Les analyses qu'on fait, ça dépend des débouchés. Soit ça va en alimentation animale, soit ça va en alimentation humaine. Et ce n'est pas forcément les mêmes analyses en fonction de tel ou tel débouché.

  • Speaker #0

    Merci Élise, c'est super technique. On voit que rien n'est fait au hasard. Du coup, le chef de silo, il est un peu aussi au cœur du processus parce qu'à la collecte, quand la benne arrive, la qualité finalement, c'est une de ses casquettes. Mais tout ne se passe pas au silo. Les conditions climatiques et les pratiques culturelles en amont. Est-ce qu'elles ont un impact sur la qualité ?

  • Speaker #1

    Oui, elles ont un impact énorme. Je dirais que 95% de la qualité dépend des conditions climatiques et des pratiques culturales de l'agriculteur. En fait, au silo, on peut simplement trier, nettoyer, assembler ou sécher la marchandise. L'objectif, c'est d'améliorer la qualité pour répondre aux besoins du client. Mais certains critères ne peuvent pas être améliorés au silo, comme l'ergot, le datura, la présence de mycotoxines. Et ça, il n'y a que l'agriculteur par ses pratiques culturales qui pourra avoir un impact là-dessus.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc pour bien comprendre, si on prend un exemple concret sur le poids spécifique avec nos oranges tout à l'heure, une année où le poids spécifique ne va pas être terrible, qu'est-ce qu'il faut faire ? Comment on s'adapte ?

  • Speaker #1

    Le tri se fait à la collecte par les critères de réception qu'on mentionnait tout à l'heure. Mais l'idée... C'est aussi que chaque agriculteur doit faire un effort de son côté, car au collectif, ça permet de moins nettoyer. C'est une économie d'échelle de nettoyage et gagner en rentabilité. En contrepartie, en cas de problématique qualité ou climatique, la coopérative sécurise quelque part la valorisation par son travail de métier du grain.

  • Speaker #0

    Et donc, comment la coopérative travaille avec les agriculteurs pour les aider à améliorer justement la qualité des céréales qu'ils vont livrer ?

  • Speaker #1

    D'abord, la variété a un impact sur la qualité. Les variétés qu'on sélectionne chez Agora et qui sont mises en vente, outre le rendement, elles ont une bonne résistance aux maladies. Donc ça, c'est favorable contre les mycotoxines. Elles sont moins sensibles aux conditions climatiques. Donc ça permet d'avoir un meilleur PS, un meilleur temps de chute, plus de protéines éventuellement. Et ça fait beaucoup, puisqu'on avait dit que 95% de la qualité était faite Pas l'agriculteur et la météo. Tout est lié. Ensuite, la fertilisation, la nutrition de la plante, la bonne qualité au bon moment, ça permet de sécuriser le taux de protéines. Le taux de protéines, c'est important pour nos clients. Enfin, le désherbage, qu'il soit mécanique ou chimique, ça évite les graines étrangères et toxiques, par exemple. Dans certaines filières, les chardons pour les poids roquettes sont totalement exclus. et quand le client retrouve des chardons Ils nous refusent la marchandise, donc c'est une perte économique. Donc les pratiques de l'agriculteur ont un impact important sur la récolte.

  • Speaker #0

    Et il y a des agriculteurs qui livrent à la COP, mais il y a aussi des stockeurs. Donc comment ça s'organise ? Est-ce que toi, tu as un regard sur ce qui est stocké chez eux ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est indispensable. À la fin de la moisson, l'agriculteur peut amener son échantillon de son stockage ferme pour avoir une idée de ce qu'il stocke. et de la qualité du lot. C'est important pour la commercialisation. Nous, on analyse notre échantillon de cellules. Donc l'agriculteur peut en faire de même pour savoir quel agriculteur peut correspondre à quel débouché.

  • Speaker #0

    Tu as parlé au début de l'importance de la qualité pour préserver l'équité entre les adhérents. Mais du coup, si un agriculteur livre une mauvaise qualité, est-ce qu'il prive les autres ? ou au contraire celui qui livre une belle qualité et ce qui valorise les autres. C'est un peu difficile à matérialiser ce principe d'équité. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est tout l'intérêt du collectif. En fait, les agriculteurs qui livrent de la qualité ne doivent pas être pénalisés par des marchandises moins bonnes. Si on doit remettre aux normes une marchandise, ce sont les agriculteurs concernés qui vont être pénalisés. Donc il y a un système de réfaction pour assurer l'équité. Remettre aux normes, c'est par exemple la lutte contre les insectes, ôter les impuretés, etc. En parallèle, ceux qui ont une bonne qualité, en protéines par exemple, ont accès à une prime protéine.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, tu dis une bonne qualité, mais qu'est-ce qui fait qu'une qualité est bonne ?

  • Speaker #1

    La qualité, c'est répondre au cahier des charges du client. Voilà, tout simplement. L'important, c'est de livrer ce que le client nous a demandé. Il ne faut pas faire moins. pas faire plus.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe quand un client vient nous voir et dit écoutez Agora, moi je veux bien travailler avec vous, qu'est-ce qui se met en place ?

  • Speaker #1

    Si un client vient nous voir, c'est souvent parce qu'il a une demande particulière. Donc dans ce cas-là, on fait une étude de faisabilité. C'est par exemple pour la filière poids sans allergènes, filière meunière avec des variétés spécifiques. On étudie les moyens dont on a besoin pour mettre en place cette filière. Donc humain, est-ce qu'on a besoin de saisonniers supplémentaires ? Est-ce qu'on a besoin de matériel pour préparer la marchandise ? Les moyens financiers, est-ce qu'on a besoin d'une certification complémentaire ? Combien ça va coûter ? Cette analyse technique, ça permet de mesurer la rentabilité de la filière proposée.

  • Speaker #0

    On parle beaucoup de critères qualité. Finalement, quels sont les critères les plus stricts qui peuvent être imposés par nos clients qui sont des meuniers, des industriels ? Au niveau de l'export ?

  • Speaker #1

    Pour les menu, le premier critère c'est la variété car tous les blés ne sont pas aptes à faire du pain. Donc c'est les premiers critères qui vont être demandés. Pour les amidonniers, c'est le PS et le taux de protéines. Pour le colza et le tournesol, les transformateurs veulent une graine riche en huile. En fonction de la qualité de l'huile, présence ou non d'acide gras, les graines sont orientées soit en huile alimentaire ou dans la filière des biocarburants. Pour les pois, c'est surtout la protéine qui est recherchée. Le client souhaite une graine riche en protéines et sans céréales pour se substituer au blé dans le cadre d'une alimentation sans gluten. On a aussi un client important, c'est l'exportation. L'exportation, c'est de l'alimentation humaine. Ils veulent les mêmes critères que les amidonniers, les meuniers, c'est-à-dire 76 de PS mini, 11 de protéines, pas d'insectes. Surtout pas d'asynctes. Car en bateau, le temps de faire le trajet, les insectes peuvent se développer. Donc ils sont très exigeants sur la qualité. Dans l'imaginaire collectif, l'export était plus accessible au niveau de la qualité, alors que ce n'est plus vrai aujourd'hui. Souvent, les meuniers des pays exportateurs sont formés dans des écoles françaises. Donc ils ont les mêmes exigences qualité que les Français. Ils apprennent exactement la même chose que nous. Donc ils ont aussi beaucoup de besoins pour l'alimentation humaine. C'est pour ça qu'ils sont exigeants sur la qualité.

  • Speaker #0

    Très clair. Donc, selon le débouché, on ne va pas avoir les mêmes cahiers des charges. Et si on va un peu plus loin, comme tu as parlé de l'export, en effet, chez Agora, sur la dernière campagne, 95% de nos blés partaient de l'export. Est-ce que la France, par ce moyen, participe à nourrir la planète ? C'est un sujet qui te parle, toi, dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'export participe à la sécurité alimentaire mondiale. On a dit que la fertilisation, le désherbage, etc. avaient un fort impact sur la qualité. Si on ne respecte pas ces critères, on aura moins de rendement. Dans un premier temps, moins de rentabilité économique pour nos agriculteurs, mais aussi dans un second temps. Moins de marchandises pour nourrir la planète.

  • Speaker #0

    Et donc, en plus de la qualité de la marchandise, c'est de l'agroalimentaire. Nous, notre métier, finalement, participe au filet agroalimentaire. Et donc, qui dit alimentation, dit traçabilité, dit certification. Je crois que c'est des mots qui te parlent dans tes missions aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est moi aussi qui gère cela. D'abord, la traçabilité, c'est une réglementation européenne. Donc ce n'est pas pour se faire plaisir, c'est obligatoire. En cas de crise alimentaire, on doit être capable de retrouver l'origine du produit jusqu'à la parcelle de l'agriculteur. Et si nécessaire, identifier l'ensemble des livraisons pour faire un rappel de marchandises. C'est pour ça, par exemple, qu'on garde les échantillons à la benne. C'est la traçabilité qui est assurée avec le scellé de l'échantillon.

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour vendre, justement, par rapport à ça, il y a des certifications spécifiques que la coopérative doit avoir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a des certifications obligatoires qu'on passe avec un organisme de contrôle indépendant parce qu'en fait, l'État français n'a pas les moyens de contrôler toutes les entreprises agroalimentaires. Donc, on doit se débrouiller par nous-mêmes pour être certifié et envoyer notre certification à l'État. Par exemple, on a la CSA-GTP, c'est pour garantir la sécurité alimentaire de nos produits. On a le Calimat Transport. Donc ça c'est la sécurité alimentaire, mais liée au transport, donc ça va être pour notre filiale Synergis Logistique par exemple. Ensuite on a une certification qui s'appelle le DBSVS, c'est pour les productions agricoles transformées en biocarburant. Donc en France, en Europe, on a le droit d'utiliser des matières agricoles pour faire des biocarburants, mais ça doit être dans le respect de l'environnement, et dans certains cas, cela ne doit pas faire concurrence à une culture alimentaire. parce que ok on va pouvoir rouler on va pouvoir voler en avion mais on n'aura plus rien à manger donc il y a certains critères à respecter ensuite chez Agora on a la certification agriculture biologique c'est pour prouver qu'on n'a pas vendu plus de bio qu'on en a collecté et ce sont des certifications obligatoires pour bien faire notre métier et pour prouver qu'on n'a pas de fraude et qu'on respecte bien la réglementation

  • Speaker #0

    Oui. donc aller jusqu'au bout de la filière. Je sais que chez Agora, il y a les certifications que tu viens de mentionner qui sont obligatoires. Il y a aussi d'autres certifications ou filières sur lesquelles parfois on communique. Quel est ton point de vue là-dessus, sur les filières, et si tu as quelques exemples ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a d'autres certifications qui sont volontaires pour le coup, pour entrer dans les filières de nos clients industriels. Par exemple, on a le FSASAI, c'est une certification qui permet de qualifier notre production de durable. Ça permet aux clients de mettre des allégations sur leur emballage. On a par exemple la filière Joshua, c'est l'équivalent mais pour la malterie. Encore, on propose aussi à nos agriculteurs le HVE, c'est la certification haute valeur environnementale. On est capable d'accompagner les exploitations dans cette certification. Mon point de vue, entrer dans une filière permet de valoriser davantage les cultures avec un minimum d'effort. Et ça, les agriculteurs ne se rendent pas compte forcément. Souvent, ce que demande le client industriel, c'est simplement d'obtenir l'itinéraire technique, la localisation et l'historique de la parcelle. Comme l'agriculture française est plutôt verte, l'effort de fournir de la data et de la traçage permet d'accéder rapidement à de la valorisation. Par exemple, avec les colzas, on demande aux agriculteurs le RPG en version XLM. On peut le télécharger sur Telepak. Grâce à ce formulaire, Agora vend ses colzas dites durables et ça permet une valorisation supplémentaire. Pour le colza Bages US, il suffit de donner en plus l'ITK de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'ITK, c'est l'itinéraire technique. Donc ce que tu dis, c'est qu'à partir de quelques... documents de traçabilité que souvent les agriculteurs ont déjà, on peut accéder à de la valorisation et c'est vrai que l'exemple du colza Bages il est assez parlant parce que ça représente aujourd'hui entre 10 et 20% des colzas de la COP donc c'est quand même des... des beaux volumes. Qu'est-ce que tu penses des autres petites filières qu'on a ? Toi, quand est-ce que tu interviens ?

  • Speaker #1

    Moi, j'interviens à mon niveau quand ça touche le produit, comme les poireaux-quêtes, le colza bas GES, car c'est le produit qui est certifié.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc parfois, quand il y a d'autres filières avec les industriels, où là on certifie les pratiques de l'agriculteur, ou alors quand c'est l'exploitation qui est certifiée. C'est plus un service à l'adhérent au niveau de notre pôle service et pas vraiment à la qualité parce que toi c'est le produit. Sur ces filières là aujourd'hui, si on prend un peu de hauteur, c'est l'exploitation qui est certifiée. Mais demain est-ce que justement nos industriels ils vont pas vouloir valoriser la durabilité du produit sur lequel tu interviens et pas forcément de l'exploitation ? Parce qu'on va avoir de plus en plus besoin de preuves pour montrer ce qu'on fait de bien. C'est quoi les défis futurs en matière de qualité finalement sur la filière céréalière ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a beaucoup de mouvements dans la réglementation en ce moment. Par exemple, les clients industriels vont devoir mesurer leur bilan carbone et donc c'est dans leur intérêt d'acheter des marchandises avec un faible impact d'émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cadre-là, ils vont certainement nous demander de calculer le gaz à effet de serre de toutes les cultures et pas que pour le colza qu'on fait actuellement. Chez Agora, on vend nos matières avec soit une valeur moyenne de GES régionale ou alors avec une valeur réelle. Du coup, le client achète les valeurs les plus basses pour faire son bilan carbone et l'améliorer. C'est dans ce contexte où tous les acteurs vont tendre vers la neutralité carbone et prouver leur pratique. J'ai parlé de réglementation, mais quand on vend du bas GES, la coopérative s'expose à un contrôle annuel d'une durée de 3 jours c'est une certification assez compliquée où tous les documents fournis par les agriculteurs sont contrôlés on doit prouver qu'on n'achète pas plus de colza bas GES qu'on en a collecté c'est de plus en plus strict et plus ça va aller plus on aura besoin de preuves sur ces sujets pour vendre et valoriser ça concerne directement les agriculteurs qui vont nous fournir les ITK pour faire ce calcul par exemple.

  • Speaker #0

    Ils ne peuvent plus vraiment passer à côté de ces choses-là. Et qu'est-ce qui peut simplifier leur démarche ?

  • Speaker #1

    Pour l'agriculteur qui est équipé d'une traçabilité informatique, c'est beaucoup plus simple qu'une traçabilité manuelle. Surtout chez nous, on récupère automatiquement ces données. Le calcul de GES est fait en direct, j'ai envie de dire. En plus, s'il abonné avec la COP, c'est beaucoup plus simple. Ça facilite le processus et ça améliore la performance.

  • Speaker #0

    Parce que les processus globaux entre les services vont être facilités et donc ça fait gagner en performance tout le monde. Donc on l'a vu, les attentes des clients, tu l'as mentionné, un peu sous-jacent, elles évoluent. Et la réglementation, elle est de plus en plus stricte. Qu'est-ce que nous, on fait pour s'adapter ? à tout ça chez Agora en tant que COP ?

  • Speaker #1

    En ce moment, actuellement, les attentes des clients, ce sont les filières. On sait y répondre avec du formalisme. Ce qui est plus difficile, l'enjeu, c'est l'accès à la donnée de traçabilité. Là, je parle des données des agriculteurs. La réglementation devient plus stricte, oui, c'est le cas pour les contaminants. Et pourquoi ? Parce que les méthodes d'analyse sont plus poussées. Surtout pour les mycotoxines et les résidus de pesticides. Par conséquent, le travail de l'agriculteur doit être irréprochable. Et c'est inhérent à la traçabilité des pratiques et au respect de la réglementation dans la traçabilité.

  • Speaker #0

    Mais si c'était si simple, tout le monde le ferait ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ce qu'il faut avoir en tête, c'est faire du mieux qu'on peut. Et d'où l'intérêt d'avoir la COP pour aider au formalisme. L'enjeu, c'est de trouver le juste équilibre, la qualité et la rentabilité.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, quel... Si jamais tu pouvais discuter avec un agriculteur et lui donner des conseils pour optimiser la qualité de ses productions, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce qu'il faut savoir, et c'est une bonne chose, c'est que si l'agriculteur est vigilant, la qualité est au rendez-vous, sauf accident climatique. Actuellement, la qualité répond à nos cahiers des charges.

  • Speaker #0

    Un point amélioré, ce serait au niveau des stockages fermes, pour la gestion des insectes, parce qu'on travaille avec du vivant. Donc, ce sera plutôt ici notre point d'amélioration, notre point de travail.

  • Speaker #1

    En un mot, si tu devais résumer l'enjeu qualité, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    La qualité, ça participe à la valorisation des denrées agricoles et ça pérennise les filières et l'image de marque de la coopérative.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de notre épisode. Le temps passe vite et j'ai toujours quelques petites... de questions signatures dans le podcast. Je vais en ajouter une inédite spécialement pour toi parce que je pense qu'elle est importante. Quelles sont les qualités requises justement pour une responsable qualité ?

  • Speaker #0

    Pour être responsable qualité, je dirais il faut être ferme et souple à la fois. Ferme pour respecter la réglementation mais pragmatique pour commercialiser la marchandise. C'est l'objectif premier de la qualité. Deux autres... Deux autres qualités, curiosité, voilà, il faut être curieux et surtout on est tout le temps en apprentissage car c'est le monde du vivant. Chaque moisson est différente d'une année sur l'autre, donc on est toujours en cours d'apprentissage.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un jeune que ça intéresse, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Il faut être rigoureux. Mais l'avantage de cette mission, c'est qu'on est au contact de tous les services et parties prenantes de la coopérative, de l'amont à l'aval, donc c'est stimulant. Et l'avantage aussi dans la coopérative, c'est qu'on travaille avec beaucoup de produits et beaucoup de filières différentes, plutôt que chez un industriel agroalimentaire ou un transformateur qui va être plutôt monoproduit. Si quelqu'un s'intéresse à ces sujets, je peux lui conseiller de commencer par être saisonnier à la coopérative. Au niveau de la réception, il verra tous les contrôles qu'on réalise à l'arrivée des bennes des agriculteurs et c'est un bon moyen de voir les aspects qualité produit.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à postuler si vous avez plus de 18 ans. Appel à candidature pour être saisonnier à la moisson 2025 qu'on est en train de préparer. Une autre question signature que je pose à mes invités, c'est quelle idée reçue aimerais-tu lever ? Sur l'agriculture ou sur ton métier ?

  • Speaker #0

    Qu'on ait des pollueurs.

  • Speaker #1

    Ça revient souvent. Qu'est-ce qui te rend fier dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'Agora bénéficie d'une bonne image des marques, une bonne image au niveau de la qualité auprès de ses clients. C'est mon objectif et c'est ce qui m'anime tous les jours.

  • Speaker #1

    Grâce à quoi ? Tu me dis qu'on a une image plutôt satisfaisante.

  • Speaker #0

    C'est grâce au travail accompli au quotidien auprès des équipes et surtout l'anticipation.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout le monde qui est concerné dans la COP. Alors, lors de mon précédent podcast avec Victor Parmentier, agriculteur, il t'a laissé une question. Et la question, c'est, penses-tu que les pratiques agricoles évoluent aussi vite que la société ?

  • Speaker #0

    Je suis mal placée pour dire, concernant les pratiques agricoles, qu'elles évoluent aussi vite que la société. Mais ce que j'ai remarqué, c'est une évolution des assolements. Le tournesol, par exemple, on n'en faisait pas du tout il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Maintenant,

  • Speaker #0

    on en retrouve sur toute la zone d'Agora. Le blé dur commence à arriver un peu. L'évolution, je le vois là. Donc,

  • Speaker #2

    c'est à nous d'anticiper au même titre que les agriculteurs.

  • Speaker #0

    Nous devons adapter notre outil industriel. Ça, c'est sur du long terme.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu aurais une question à poser à notre prochaine invitée ?

  • Speaker #0

    C'est un agriculteur ? Oui. J'aimerais savoir si la connaissance de ce qui se passe après sa livraison, ok, livre pendant la moisson, mais est-ce qu'il sait exactement ce qui se passe, ce que nous on fait à la coopérative pour valoriser ses productions et les commercialiser ?

  • Speaker #1

    Très bien, elle sera posée. Dernière question, une petite question insolite du podcast qu'on adapte à chaque fois. Pour toi, la question, c'est quel est ta céréale préférée finalement ?

  • Speaker #0

    Ma céréale préférée, je dirais le colza, parce qu'il a plusieurs débouchés. Il a à la fois un débouché alimentaire, mais aussi industriel, pour les biocarburants. Et pour aller dans les biocarburants, on doit avoir une certification qui est très difficile à obtenir, mais aussi très valorisante. Le plus difficile, c'est de valoriser sans contrainte. Et en fait, c'est ce que je fais au jour le jour pour essayer de rendre un peu transparent toutes les contraintes de la réglementation.

  • Speaker #1

    Très clair, merci. Est-ce que tu as un dernier message à transmettre à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Si les auditeurs sont des agriculteurs, je dirais globalement, essayez de répondre aux sollicitations de la coopérative sur les documents qu'on vous demande, votre RPG. Voilà, le formalisme, ça permet d'alimenter la filière et de participer à la valorisation des productions.

  • Speaker #1

    Et donc, tu l'as dit, on travaille avec du vivant et donc il faut s'adapter tout le temps. Merci beaucoup Élise.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup Élise d'avoir joué le jeu de passer derrière le micro pour nous ouvrir les portes de la qualité des céréales. Un sujet pas facile à vulgariser, mais tellement essentiel pour assurer la pérennité des filières sur le long terme et sur nos territoires. Notre objectif dans Demain de Bot, nourrir votre curiosité, donner des clés de compréhension et surtout mettre en lumière celles et ceux qui font l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise avec pédagogie, authenticité et sans préjugés. Parce qu'on est convaincu que quand on comprend mieux, on travaille mieux et avec plus de sens. Alors merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Et si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager autour de vous. C'est la meilleure façon de soutenir ceux qui passent derrière le micro. A très vite dans Demain de Bot.

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussion avec Elise

    01:40

  • Conclusion

    35:31

Description

À l’heure de la préparation de la moisson, on vous emmène au cœur de la qualité des céréales. Un monde inconnu et pourtant passionnant !


🎙️ Formée à l’industrie céréalière, Élise nous dévoile avec passion les coulisses de la qualité, de la réception des céréales jusqu’à leur commercialisation, en passant par les certifications, les audits et la traçabilité.


🌾 À travers cet échange technique mais accessible, nous tentons en toute humilité de répondre à des questions clés :
• Pourquoi la qualité ne s’arrête-t-elle pas à la porte du silo ?
• Comment les coopératives garantissent-elles équité, sécurité alimentaire et conformité réglementaire ?
• Quel rôle l’agriculteur joue-t-il dans la qualité finale de sa récolte ?
• Quels sont les défis de demain pour répondre aux exigences des marchés et de la réglementation ?


💡 Que vous soyez agriculteur, salarié de coopérative ou simplement curieux de découvrir l’envers du décor, cet épisode vous plonge dans l’univers rigoureux mais essentiel du métier du grain. Un voyage au cœur de la valorisation des productions et de la pérennité des filières agricoles.


🎧 Demain Deux Bottes : les voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre.


Écoutez cet épisode qui met en lumière l’engagement et l’expertise d’Élise pour une agriculture exigeante, équitable et durable.


📍 Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. À l'heure où je vous parle... Les silos se vident avec les expéditions, les audits et la maintenance préventive se met en place. On prépare dans les coopératives agricoles céréalières la moisson 2025. Dans ce nouvel épisode de Demain de Bot, on parle de ce qu'il se passe après la livraison des céréales. Que se passe-t-il vraiment dans ces grands silos ? Une partie de la réponse aujourd'hui avec Élise, responsable qualité au sein de la coopérative Agora dans l'OAS. Car non. Le chemin du grain ne s'arrête pas au silo. Il y a toutes les étapes de stockage, d'analyse, de sécurité alimentaire, de conformité. Et oui, on travaille avec du vivant. Et le travail du grain, ça ne s'improvise pas. C'est ce que va vous expliquer Élise aujourd'hui, avec qui on a parlé de l'importance des pratiques agricoles, sur la qualité, de la traçabilité et des certifications, et bien sûr de la rigueur réglementaire qui encadre toutes les filières. Je vous invite à écouter cet épisode jusqu'au bout. Parce qu'avec Élise, après avoir planté le décor, de la qualité des céréales, on va plus loin sur tout ce qui fait la richesse et parfois la complexité de notre métier. Bonne écoute ! Bonjour Élise, peux-tu te présenter et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine, je suis Élise Lequeré, la responsable qualité de la coopérative Agora. Aujourd'hui nous sommes sur le site d'Atenville. C'est un silo important que j'affectionne car ici on retrouve... Toutes les étapes du métier du grain qui sont réunies sur un même outil.

  • Speaker #0

    Super. Et peux-tu nous retracer un petit peu ton parcours et nous en dire un peu plus sur ton rôle à la coopérative, qui est parfois méconnue, c'est un peu, on peut dire, un métier de l'ombre, alors que pourtant c'est la base de notre métier. Donc je voulais en savoir un peu plus sur tes missions, quelles sont-elles au quotidien ?

  • Speaker #1

    D'abord, j'ai suivi un BTS industrie céréalière à l'ENSMIC, qui est une école à Paris. L'objectif, c'était l'apprentissage de toute la filière de la livraison de la graine jusqu'à la transformation industrielle, comme la meunerie, la bidonnerie, boulangerie, alimentation animale. Ensuite, j'ai réalisé un certificat de spécialisation assurance qualité.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu as choisi la qualité ?

  • Speaker #1

    J'ai réalisé plusieurs stages dans un moulin où j'accompagnais le responsable qualité et j'ai observé que ce métier était au contact des différents services de l'entreprise. C'était un métier transversal. Il me semblait que c'était intéressant et j'ai poursuivi dans cette voie. Ensuite, je suis arrivée chez Capafrance, qui souhaitait développer une filière de blé Labelle Rouge. Capafrance, c'est anciennement la coopérative qui se situe dans la zone valdoise d'Agora.

  • Speaker #0

    Et ton rôle de responsable qualité aujourd'hui consiste en quoi ?

  • Speaker #1

    Mon rôle, c'est de formaliser les méthodes de travail pour que tous les sites travaillent de la même manière, de la collecte jusqu'à l'expédition. L'objectif, c'est l'équité pour tous les adhérents d'Agora. Et c'est des conditions de livraison homogènes pour tous nos clients industriels. Mon travail, c'est aussi de vérifier, de contrôler et de garantir la qualité des produits par rapport à la réglementation et au cahier des charges des clients industriels. Et une partie de mon travail, c'est aussi la valorisation des méthodes et des marchandises à travers les certifications.

  • Speaker #0

    Ok, très clair. Et donc, toi, en fait, tu es au milieu du processus entre... Les agriculteurs qui nous livrent et le marché à qui on vend, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Mon rôle, c'est plutôt l'analyse technique et l'étude de la faisabilité des cahiers des charges des clients industriels. Par rapport à la demande des clients industriels, il faut retransmettre leurs besoins aux agriculteurs par l'intermédiaire des contrats de production, par exemple, comme notre filière Poire-Roquette. Il faut aussi mettre en place des méthodes de travail particulières au niveau de la collecte, au niveau du stockage, au niveau d'exposition. pour assurer le respect des cahiers des charges des clients tout au long de la chaîne de valeur. Je dirais que toutes les demandes des clients sont réalisables. C'est surtout la rentabilité économique qu'il faut vérifier.

  • Speaker #0

    Oui, on ne fait pas ça n'importe comment. Et pourquoi la qualité, c'est important pour une coopérative ? Pourquoi on ne se dit pas on reçoit tout et on vend tout ? C'est quoi l'enjeu derrière ?

  • Speaker #1

    D'abord... puisque nous sommes dans une coopérative, il faut respecter les statuts de la coopérative au niveau de l'équité des adhérents. Cela implique que les méthodes de travail soient uniformisées, que tous les sites de collecte On travaille de la même manière avec les mêmes critères de réception. Je vais dire un peu, on ne réceptionne pas à la tête du client. On n'a pas le droit de faire ça. Pour vérifier que cette uniformité soit respectée, on met en place des audits internes. Tous les sites sont audités une fois par an. D'ailleurs, à ce moment, on vérifie que nos appareils de contrôle et de mesure sont également vérifiés. Ça fait partie de la préparation de la moisson. Ensuite, pour la commercialisation des marchandises, Si la qualité est au rendez-vous, elle sera plus rémunératrice pour la coopérative et donc pour les adhérents. Et c'est ainsi que la qualité est importante. Attention, il faut que la qualité soit au plus proche des besoins des clients industriels pour ne pas faire non plus de la surqualité. Enfin, j'ai envie de dire que la qualité, c'est aussi l'image de marque de la coopérative. Si on respecte les contrats, ça favorise la confiance auprès des clients et ça permet de créer des partenariats et de poursuivre ces mêmes contrats à l'avenir.

  • Speaker #0

    Je retiens que la qualité, c'est important pour l'équité des adhérents, pour bien commercialiser les marchandises et pour l'image de marque de la coopérative. Mais est-ce que tu peux nous expliquer, je pense que c'est assez flou pour beaucoup de monde, comment ça marche, quels critères vraiment on regarde et nous prendre par la main peut-être au fur et à mesure des étapes qualité qu'on contrôle pour comprendre comment ça se passe au sein de la coop ?

  • Speaker #1

    D'abord, en amont, on peut anticiper la qualité de la collecte. La qualité est susceptible d'être livrée par les agriculteurs par des outils comme le Calimètre, par exemple. C'est un outil d'aide à la décision qui permet de savoir en fonction des pratiques des agriculteurs, de la météo, quel sera notre niveau de PS, quel sera le niveau de mycotoxines. On va incorporer dans le Calimètre les itinéraires techniques des agriculteurs, de la météo, et en fonction des indicateurs, il nous identifie les points. où il faudra certainement être vigilant pendant cette moisson. En fonction de la météo, on peut estimer aussi la qualité amidonnière ou boulangère du blé. En cas de pluie, par exemple, les céréales vont germer et le temps de chute va se dégrader. Toutes ces anticipations permettent d'organiser la collecte, ça permet d'organiser la logistique et la réalisation des analyses complémentaires pendant la moisson ou post-moisson. Après ça, la moisson, c'est le moment vraiment le plus important, le métier du chef de silo. A la réception, c'est de faire correspondre ces allotements aux demandes de ses clients industriels. Donc quand une benne arrive, on mesure tout un tas de critères, par exemple l'humidité. L'humidité pour les cultures, c'est important car une graine trop humide va se dégrader pendant le stockage. On mesure le PS, c'est le poids de la graine dans un volume défini. Ça donne une indication sur la taille de la graine.

  • Speaker #0

    Oui, on parle souvent du PS, je me permets de te couper. Qu'est-ce que c'est concrètement ? Parce qu'on dit PS poids spécifique mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, dans ton panier, si tu mets des grosses oranges, ça sera lourd, tu n'en auras pas beaucoup. Par contre, si tu mets des clémentines, tu auras plus de clémentines mais ça sera moins lourd. Le client, lui, il préfère des oranges car il aura moins de peau par rapport à la quantité d'oranges que par rapport aux clémentines. Donc moins de peau, il aura moins de pertes. En fait, pour le meunier... ou l'amidonier, ce qu'ils recherchent c'est l'amande du blé. Donc ils ne veulent pas l'enveloppe. Donc plus le grain est gros, plus l'amande sera importante.

  • Speaker #0

    Donc un gros PS, ça se rapproche d'une orange, et un petit PS d'une clémentine, on va dire. Ça nous aide à imager un petit peu. Et après, il y a d'autres critères qui sont importants quand une benne arrive à la moisson ?

  • Speaker #1

    Donc on continue les analyses avec la protéine, c'est un critère important pour les amidoniers et l'amanderie. Le midonnier veut de l'amidon mais il veut aussi du gluten. Donc plus il y a de protéines, plus il y aura de gluten. Et en meunerie, s'il n'y a pas de protéines, le pain ne va pas gonfler, la pâte ne va pas se lier. Pour l'orge, la protéine c'est aussi un critère important pour faire de la bière. Pour l'orge aussi, on mesure le calibrage. Ça donne une indication sur la taille des grains. car les grains trop petits ne sont pas acceptés dans la filière brassicole. Pour certaines graines, on va mesurer les impuretés. Les clients industriels, ce qu'ils achètent, par exemple, ça va être du colza. Ils n'achètent pas des impuretés. Donc c'est très important, car le colza, c'est une petite graine. Donc en volume, les impuretés peuvent représenter un certain poids. Enfin, la présence d'insectes est contrôlée systématiquement. Sur toutes les livraisons, que ce soit en moisson ou hors moisson.

  • Speaker #0

    Et après, en fonction de la qualité, qu'est-ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    En fonction de l'estimation de la qualité qu'on a fait en amont de la moisson, on peut faire au cas par cas des analyses complémentaires. Ça peut être le temps de chute, le taux de grains germés, le taux de mycotoxines. C'est pour ça qu'on garde les échantillons des agriculteurs car à la moisson, on n'a pas le temps par rapport au flux de la collecte de réaliser ces analyses. Donc ces analyses seront faites à la fin de la moisson.

  • Speaker #0

    C'est des analyses plus complexes parce que du coup, pour bien expliquer à nos auditeurs, Quand un agriculteur est livré à l'amoissement avec sa benne, nous on garde un petit sachet en tissu avec une partie de ses graines dedans. Et donc c'est ça qui représente l'échantillon de la benne livrée qu'on pourra analyser. Voilà,

  • Speaker #1

    si besoin on peut réaliser des analyses complémentaires qui sont beaucoup plus longues à réaliser. Donc une fois que tout est en cellules, on reprend les échantillons des cellules pour faire l'analyse du taux moyen de toutes ces caractéristiques. On refait humidité, PS, protéines, temps de chute, mycotoxines, pour avoir des valeurs par cellule. Ça représente environ 500 échantillons sur toute la coopérative. Ces analyses permettent au service céréal d'affecter les silos ou les cellules de stockage par rapport aux différents contrats de vente. Il faut savoir qu'il y a souvent des hétérogénéités dans la collecte, selon la région, la période de collecte, la météo. Selon la qualité, ça peut engendrer des transferts entre silos pour passer les grains en nettoyeur séparateur, trier les impuretés, améliorer le PS, ou même parfois au calibreur pour améliorer le calibrage des orges. Le cas extrême, c'est d'utiliser les tables d'ensymétrique pour ôter les grains germés et améliorer les temps de chute. Ça reste exceptionnel car ça amène beaucoup de logistique, mais dans tous les cas, ça permet la valorisation du produit. et la création de cette valeur compense l'impact logistique. Mais en tous les cas, c'est le but. Donc là, je vous ai expliqué les contrôles internes, mais on a aussi des contrôles externes qui nécessitent du matériel que nous n'avons pas à la coopérative. C'est pour ça qu'on envoie des échantillons de certaines cellules à un laboratoire indépendant pour vérifier que nous sommes conformes à la réglementation. Au niveau de certains contaminants, ça peut être par exemple les métaux lourds, les OGM, les résidus phytosanitaires, le Natura, l'Ergo, les mycotoxines, les salmonelles. Nous réalisons ces analyses dans le cadre de la sécurité alimentaire, c'est une réglementation européenne. Les analyses qu'on fait, ça dépend des débouchés. Soit ça va en alimentation animale, soit ça va en alimentation humaine. Et ce n'est pas forcément les mêmes analyses en fonction de tel ou tel débouché.

  • Speaker #0

    Merci Élise, c'est super technique. On voit que rien n'est fait au hasard. Du coup, le chef de silo, il est un peu aussi au cœur du processus parce qu'à la collecte, quand la benne arrive, la qualité finalement, c'est une de ses casquettes. Mais tout ne se passe pas au silo. Les conditions climatiques et les pratiques culturelles en amont. Est-ce qu'elles ont un impact sur la qualité ?

  • Speaker #1

    Oui, elles ont un impact énorme. Je dirais que 95% de la qualité dépend des conditions climatiques et des pratiques culturales de l'agriculteur. En fait, au silo, on peut simplement trier, nettoyer, assembler ou sécher la marchandise. L'objectif, c'est d'améliorer la qualité pour répondre aux besoins du client. Mais certains critères ne peuvent pas être améliorés au silo, comme l'ergot, le datura, la présence de mycotoxines. Et ça, il n'y a que l'agriculteur par ses pratiques culturales qui pourra avoir un impact là-dessus.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc pour bien comprendre, si on prend un exemple concret sur le poids spécifique avec nos oranges tout à l'heure, une année où le poids spécifique ne va pas être terrible, qu'est-ce qu'il faut faire ? Comment on s'adapte ?

  • Speaker #1

    Le tri se fait à la collecte par les critères de réception qu'on mentionnait tout à l'heure. Mais l'idée... C'est aussi que chaque agriculteur doit faire un effort de son côté, car au collectif, ça permet de moins nettoyer. C'est une économie d'échelle de nettoyage et gagner en rentabilité. En contrepartie, en cas de problématique qualité ou climatique, la coopérative sécurise quelque part la valorisation par son travail de métier du grain.

  • Speaker #0

    Et donc, comment la coopérative travaille avec les agriculteurs pour les aider à améliorer justement la qualité des céréales qu'ils vont livrer ?

  • Speaker #1

    D'abord, la variété a un impact sur la qualité. Les variétés qu'on sélectionne chez Agora et qui sont mises en vente, outre le rendement, elles ont une bonne résistance aux maladies. Donc ça, c'est favorable contre les mycotoxines. Elles sont moins sensibles aux conditions climatiques. Donc ça permet d'avoir un meilleur PS, un meilleur temps de chute, plus de protéines éventuellement. Et ça fait beaucoup, puisqu'on avait dit que 95% de la qualité était faite Pas l'agriculteur et la météo. Tout est lié. Ensuite, la fertilisation, la nutrition de la plante, la bonne qualité au bon moment, ça permet de sécuriser le taux de protéines. Le taux de protéines, c'est important pour nos clients. Enfin, le désherbage, qu'il soit mécanique ou chimique, ça évite les graines étrangères et toxiques, par exemple. Dans certaines filières, les chardons pour les poids roquettes sont totalement exclus. et quand le client retrouve des chardons Ils nous refusent la marchandise, donc c'est une perte économique. Donc les pratiques de l'agriculteur ont un impact important sur la récolte.

  • Speaker #0

    Et il y a des agriculteurs qui livrent à la COP, mais il y a aussi des stockeurs. Donc comment ça s'organise ? Est-ce que toi, tu as un regard sur ce qui est stocké chez eux ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est indispensable. À la fin de la moisson, l'agriculteur peut amener son échantillon de son stockage ferme pour avoir une idée de ce qu'il stocke. et de la qualité du lot. C'est important pour la commercialisation. Nous, on analyse notre échantillon de cellules. Donc l'agriculteur peut en faire de même pour savoir quel agriculteur peut correspondre à quel débouché.

  • Speaker #0

    Tu as parlé au début de l'importance de la qualité pour préserver l'équité entre les adhérents. Mais du coup, si un agriculteur livre une mauvaise qualité, est-ce qu'il prive les autres ? ou au contraire celui qui livre une belle qualité et ce qui valorise les autres. C'est un peu difficile à matérialiser ce principe d'équité. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est tout l'intérêt du collectif. En fait, les agriculteurs qui livrent de la qualité ne doivent pas être pénalisés par des marchandises moins bonnes. Si on doit remettre aux normes une marchandise, ce sont les agriculteurs concernés qui vont être pénalisés. Donc il y a un système de réfaction pour assurer l'équité. Remettre aux normes, c'est par exemple la lutte contre les insectes, ôter les impuretés, etc. En parallèle, ceux qui ont une bonne qualité, en protéines par exemple, ont accès à une prime protéine.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, tu dis une bonne qualité, mais qu'est-ce qui fait qu'une qualité est bonne ?

  • Speaker #1

    La qualité, c'est répondre au cahier des charges du client. Voilà, tout simplement. L'important, c'est de livrer ce que le client nous a demandé. Il ne faut pas faire moins. pas faire plus.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe quand un client vient nous voir et dit écoutez Agora, moi je veux bien travailler avec vous, qu'est-ce qui se met en place ?

  • Speaker #1

    Si un client vient nous voir, c'est souvent parce qu'il a une demande particulière. Donc dans ce cas-là, on fait une étude de faisabilité. C'est par exemple pour la filière poids sans allergènes, filière meunière avec des variétés spécifiques. On étudie les moyens dont on a besoin pour mettre en place cette filière. Donc humain, est-ce qu'on a besoin de saisonniers supplémentaires ? Est-ce qu'on a besoin de matériel pour préparer la marchandise ? Les moyens financiers, est-ce qu'on a besoin d'une certification complémentaire ? Combien ça va coûter ? Cette analyse technique, ça permet de mesurer la rentabilité de la filière proposée.

  • Speaker #0

    On parle beaucoup de critères qualité. Finalement, quels sont les critères les plus stricts qui peuvent être imposés par nos clients qui sont des meuniers, des industriels ? Au niveau de l'export ?

  • Speaker #1

    Pour les menu, le premier critère c'est la variété car tous les blés ne sont pas aptes à faire du pain. Donc c'est les premiers critères qui vont être demandés. Pour les amidonniers, c'est le PS et le taux de protéines. Pour le colza et le tournesol, les transformateurs veulent une graine riche en huile. En fonction de la qualité de l'huile, présence ou non d'acide gras, les graines sont orientées soit en huile alimentaire ou dans la filière des biocarburants. Pour les pois, c'est surtout la protéine qui est recherchée. Le client souhaite une graine riche en protéines et sans céréales pour se substituer au blé dans le cadre d'une alimentation sans gluten. On a aussi un client important, c'est l'exportation. L'exportation, c'est de l'alimentation humaine. Ils veulent les mêmes critères que les amidonniers, les meuniers, c'est-à-dire 76 de PS mini, 11 de protéines, pas d'insectes. Surtout pas d'asynctes. Car en bateau, le temps de faire le trajet, les insectes peuvent se développer. Donc ils sont très exigeants sur la qualité. Dans l'imaginaire collectif, l'export était plus accessible au niveau de la qualité, alors que ce n'est plus vrai aujourd'hui. Souvent, les meuniers des pays exportateurs sont formés dans des écoles françaises. Donc ils ont les mêmes exigences qualité que les Français. Ils apprennent exactement la même chose que nous. Donc ils ont aussi beaucoup de besoins pour l'alimentation humaine. C'est pour ça qu'ils sont exigeants sur la qualité.

  • Speaker #0

    Très clair. Donc, selon le débouché, on ne va pas avoir les mêmes cahiers des charges. Et si on va un peu plus loin, comme tu as parlé de l'export, en effet, chez Agora, sur la dernière campagne, 95% de nos blés partaient de l'export. Est-ce que la France, par ce moyen, participe à nourrir la planète ? C'est un sujet qui te parle, toi, dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'export participe à la sécurité alimentaire mondiale. On a dit que la fertilisation, le désherbage, etc. avaient un fort impact sur la qualité. Si on ne respecte pas ces critères, on aura moins de rendement. Dans un premier temps, moins de rentabilité économique pour nos agriculteurs, mais aussi dans un second temps. Moins de marchandises pour nourrir la planète.

  • Speaker #0

    Et donc, en plus de la qualité de la marchandise, c'est de l'agroalimentaire. Nous, notre métier, finalement, participe au filet agroalimentaire. Et donc, qui dit alimentation, dit traçabilité, dit certification. Je crois que c'est des mots qui te parlent dans tes missions aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est moi aussi qui gère cela. D'abord, la traçabilité, c'est une réglementation européenne. Donc ce n'est pas pour se faire plaisir, c'est obligatoire. En cas de crise alimentaire, on doit être capable de retrouver l'origine du produit jusqu'à la parcelle de l'agriculteur. Et si nécessaire, identifier l'ensemble des livraisons pour faire un rappel de marchandises. C'est pour ça, par exemple, qu'on garde les échantillons à la benne. C'est la traçabilité qui est assurée avec le scellé de l'échantillon.

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour vendre, justement, par rapport à ça, il y a des certifications spécifiques que la coopérative doit avoir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a des certifications obligatoires qu'on passe avec un organisme de contrôle indépendant parce qu'en fait, l'État français n'a pas les moyens de contrôler toutes les entreprises agroalimentaires. Donc, on doit se débrouiller par nous-mêmes pour être certifié et envoyer notre certification à l'État. Par exemple, on a la CSA-GTP, c'est pour garantir la sécurité alimentaire de nos produits. On a le Calimat Transport. Donc ça c'est la sécurité alimentaire, mais liée au transport, donc ça va être pour notre filiale Synergis Logistique par exemple. Ensuite on a une certification qui s'appelle le DBSVS, c'est pour les productions agricoles transformées en biocarburant. Donc en France, en Europe, on a le droit d'utiliser des matières agricoles pour faire des biocarburants, mais ça doit être dans le respect de l'environnement, et dans certains cas, cela ne doit pas faire concurrence à une culture alimentaire. parce que ok on va pouvoir rouler on va pouvoir voler en avion mais on n'aura plus rien à manger donc il y a certains critères à respecter ensuite chez Agora on a la certification agriculture biologique c'est pour prouver qu'on n'a pas vendu plus de bio qu'on en a collecté et ce sont des certifications obligatoires pour bien faire notre métier et pour prouver qu'on n'a pas de fraude et qu'on respecte bien la réglementation

  • Speaker #0

    Oui. donc aller jusqu'au bout de la filière. Je sais que chez Agora, il y a les certifications que tu viens de mentionner qui sont obligatoires. Il y a aussi d'autres certifications ou filières sur lesquelles parfois on communique. Quel est ton point de vue là-dessus, sur les filières, et si tu as quelques exemples ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a d'autres certifications qui sont volontaires pour le coup, pour entrer dans les filières de nos clients industriels. Par exemple, on a le FSASAI, c'est une certification qui permet de qualifier notre production de durable. Ça permet aux clients de mettre des allégations sur leur emballage. On a par exemple la filière Joshua, c'est l'équivalent mais pour la malterie. Encore, on propose aussi à nos agriculteurs le HVE, c'est la certification haute valeur environnementale. On est capable d'accompagner les exploitations dans cette certification. Mon point de vue, entrer dans une filière permet de valoriser davantage les cultures avec un minimum d'effort. Et ça, les agriculteurs ne se rendent pas compte forcément. Souvent, ce que demande le client industriel, c'est simplement d'obtenir l'itinéraire technique, la localisation et l'historique de la parcelle. Comme l'agriculture française est plutôt verte, l'effort de fournir de la data et de la traçage permet d'accéder rapidement à de la valorisation. Par exemple, avec les colzas, on demande aux agriculteurs le RPG en version XLM. On peut le télécharger sur Telepak. Grâce à ce formulaire, Agora vend ses colzas dites durables et ça permet une valorisation supplémentaire. Pour le colza Bages US, il suffit de donner en plus l'ITK de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'ITK, c'est l'itinéraire technique. Donc ce que tu dis, c'est qu'à partir de quelques... documents de traçabilité que souvent les agriculteurs ont déjà, on peut accéder à de la valorisation et c'est vrai que l'exemple du colza Bages il est assez parlant parce que ça représente aujourd'hui entre 10 et 20% des colzas de la COP donc c'est quand même des... des beaux volumes. Qu'est-ce que tu penses des autres petites filières qu'on a ? Toi, quand est-ce que tu interviens ?

  • Speaker #1

    Moi, j'interviens à mon niveau quand ça touche le produit, comme les poireaux-quêtes, le colza bas GES, car c'est le produit qui est certifié.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc parfois, quand il y a d'autres filières avec les industriels, où là on certifie les pratiques de l'agriculteur, ou alors quand c'est l'exploitation qui est certifiée. C'est plus un service à l'adhérent au niveau de notre pôle service et pas vraiment à la qualité parce que toi c'est le produit. Sur ces filières là aujourd'hui, si on prend un peu de hauteur, c'est l'exploitation qui est certifiée. Mais demain est-ce que justement nos industriels ils vont pas vouloir valoriser la durabilité du produit sur lequel tu interviens et pas forcément de l'exploitation ? Parce qu'on va avoir de plus en plus besoin de preuves pour montrer ce qu'on fait de bien. C'est quoi les défis futurs en matière de qualité finalement sur la filière céréalière ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a beaucoup de mouvements dans la réglementation en ce moment. Par exemple, les clients industriels vont devoir mesurer leur bilan carbone et donc c'est dans leur intérêt d'acheter des marchandises avec un faible impact d'émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cadre-là, ils vont certainement nous demander de calculer le gaz à effet de serre de toutes les cultures et pas que pour le colza qu'on fait actuellement. Chez Agora, on vend nos matières avec soit une valeur moyenne de GES régionale ou alors avec une valeur réelle. Du coup, le client achète les valeurs les plus basses pour faire son bilan carbone et l'améliorer. C'est dans ce contexte où tous les acteurs vont tendre vers la neutralité carbone et prouver leur pratique. J'ai parlé de réglementation, mais quand on vend du bas GES, la coopérative s'expose à un contrôle annuel d'une durée de 3 jours c'est une certification assez compliquée où tous les documents fournis par les agriculteurs sont contrôlés on doit prouver qu'on n'achète pas plus de colza bas GES qu'on en a collecté c'est de plus en plus strict et plus ça va aller plus on aura besoin de preuves sur ces sujets pour vendre et valoriser ça concerne directement les agriculteurs qui vont nous fournir les ITK pour faire ce calcul par exemple.

  • Speaker #0

    Ils ne peuvent plus vraiment passer à côté de ces choses-là. Et qu'est-ce qui peut simplifier leur démarche ?

  • Speaker #1

    Pour l'agriculteur qui est équipé d'une traçabilité informatique, c'est beaucoup plus simple qu'une traçabilité manuelle. Surtout chez nous, on récupère automatiquement ces données. Le calcul de GES est fait en direct, j'ai envie de dire. En plus, s'il abonné avec la COP, c'est beaucoup plus simple. Ça facilite le processus et ça améliore la performance.

  • Speaker #0

    Parce que les processus globaux entre les services vont être facilités et donc ça fait gagner en performance tout le monde. Donc on l'a vu, les attentes des clients, tu l'as mentionné, un peu sous-jacent, elles évoluent. Et la réglementation, elle est de plus en plus stricte. Qu'est-ce que nous, on fait pour s'adapter ? à tout ça chez Agora en tant que COP ?

  • Speaker #1

    En ce moment, actuellement, les attentes des clients, ce sont les filières. On sait y répondre avec du formalisme. Ce qui est plus difficile, l'enjeu, c'est l'accès à la donnée de traçabilité. Là, je parle des données des agriculteurs. La réglementation devient plus stricte, oui, c'est le cas pour les contaminants. Et pourquoi ? Parce que les méthodes d'analyse sont plus poussées. Surtout pour les mycotoxines et les résidus de pesticides. Par conséquent, le travail de l'agriculteur doit être irréprochable. Et c'est inhérent à la traçabilité des pratiques et au respect de la réglementation dans la traçabilité.

  • Speaker #0

    Mais si c'était si simple, tout le monde le ferait ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ce qu'il faut avoir en tête, c'est faire du mieux qu'on peut. Et d'où l'intérêt d'avoir la COP pour aider au formalisme. L'enjeu, c'est de trouver le juste équilibre, la qualité et la rentabilité.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, quel... Si jamais tu pouvais discuter avec un agriculteur et lui donner des conseils pour optimiser la qualité de ses productions, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce qu'il faut savoir, et c'est une bonne chose, c'est que si l'agriculteur est vigilant, la qualité est au rendez-vous, sauf accident climatique. Actuellement, la qualité répond à nos cahiers des charges.

  • Speaker #0

    Un point amélioré, ce serait au niveau des stockages fermes, pour la gestion des insectes, parce qu'on travaille avec du vivant. Donc, ce sera plutôt ici notre point d'amélioration, notre point de travail.

  • Speaker #1

    En un mot, si tu devais résumer l'enjeu qualité, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    La qualité, ça participe à la valorisation des denrées agricoles et ça pérennise les filières et l'image de marque de la coopérative.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de notre épisode. Le temps passe vite et j'ai toujours quelques petites... de questions signatures dans le podcast. Je vais en ajouter une inédite spécialement pour toi parce que je pense qu'elle est importante. Quelles sont les qualités requises justement pour une responsable qualité ?

  • Speaker #0

    Pour être responsable qualité, je dirais il faut être ferme et souple à la fois. Ferme pour respecter la réglementation mais pragmatique pour commercialiser la marchandise. C'est l'objectif premier de la qualité. Deux autres... Deux autres qualités, curiosité, voilà, il faut être curieux et surtout on est tout le temps en apprentissage car c'est le monde du vivant. Chaque moisson est différente d'une année sur l'autre, donc on est toujours en cours d'apprentissage.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un jeune que ça intéresse, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Il faut être rigoureux. Mais l'avantage de cette mission, c'est qu'on est au contact de tous les services et parties prenantes de la coopérative, de l'amont à l'aval, donc c'est stimulant. Et l'avantage aussi dans la coopérative, c'est qu'on travaille avec beaucoup de produits et beaucoup de filières différentes, plutôt que chez un industriel agroalimentaire ou un transformateur qui va être plutôt monoproduit. Si quelqu'un s'intéresse à ces sujets, je peux lui conseiller de commencer par être saisonnier à la coopérative. Au niveau de la réception, il verra tous les contrôles qu'on réalise à l'arrivée des bennes des agriculteurs et c'est un bon moyen de voir les aspects qualité produit.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à postuler si vous avez plus de 18 ans. Appel à candidature pour être saisonnier à la moisson 2025 qu'on est en train de préparer. Une autre question signature que je pose à mes invités, c'est quelle idée reçue aimerais-tu lever ? Sur l'agriculture ou sur ton métier ?

  • Speaker #0

    Qu'on ait des pollueurs.

  • Speaker #1

    Ça revient souvent. Qu'est-ce qui te rend fier dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'Agora bénéficie d'une bonne image des marques, une bonne image au niveau de la qualité auprès de ses clients. C'est mon objectif et c'est ce qui m'anime tous les jours.

  • Speaker #1

    Grâce à quoi ? Tu me dis qu'on a une image plutôt satisfaisante.

  • Speaker #0

    C'est grâce au travail accompli au quotidien auprès des équipes et surtout l'anticipation.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout le monde qui est concerné dans la COP. Alors, lors de mon précédent podcast avec Victor Parmentier, agriculteur, il t'a laissé une question. Et la question, c'est, penses-tu que les pratiques agricoles évoluent aussi vite que la société ?

  • Speaker #0

    Je suis mal placée pour dire, concernant les pratiques agricoles, qu'elles évoluent aussi vite que la société. Mais ce que j'ai remarqué, c'est une évolution des assolements. Le tournesol, par exemple, on n'en faisait pas du tout il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Maintenant,

  • Speaker #0

    on en retrouve sur toute la zone d'Agora. Le blé dur commence à arriver un peu. L'évolution, je le vois là. Donc,

  • Speaker #2

    c'est à nous d'anticiper au même titre que les agriculteurs.

  • Speaker #0

    Nous devons adapter notre outil industriel. Ça, c'est sur du long terme.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu aurais une question à poser à notre prochaine invitée ?

  • Speaker #0

    C'est un agriculteur ? Oui. J'aimerais savoir si la connaissance de ce qui se passe après sa livraison, ok, livre pendant la moisson, mais est-ce qu'il sait exactement ce qui se passe, ce que nous on fait à la coopérative pour valoriser ses productions et les commercialiser ?

  • Speaker #1

    Très bien, elle sera posée. Dernière question, une petite question insolite du podcast qu'on adapte à chaque fois. Pour toi, la question, c'est quel est ta céréale préférée finalement ?

  • Speaker #0

    Ma céréale préférée, je dirais le colza, parce qu'il a plusieurs débouchés. Il a à la fois un débouché alimentaire, mais aussi industriel, pour les biocarburants. Et pour aller dans les biocarburants, on doit avoir une certification qui est très difficile à obtenir, mais aussi très valorisante. Le plus difficile, c'est de valoriser sans contrainte. Et en fait, c'est ce que je fais au jour le jour pour essayer de rendre un peu transparent toutes les contraintes de la réglementation.

  • Speaker #1

    Très clair, merci. Est-ce que tu as un dernier message à transmettre à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Si les auditeurs sont des agriculteurs, je dirais globalement, essayez de répondre aux sollicitations de la coopérative sur les documents qu'on vous demande, votre RPG. Voilà, le formalisme, ça permet d'alimenter la filière et de participer à la valorisation des productions.

  • Speaker #1

    Et donc, tu l'as dit, on travaille avec du vivant et donc il faut s'adapter tout le temps. Merci beaucoup Élise.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup Élise d'avoir joué le jeu de passer derrière le micro pour nous ouvrir les portes de la qualité des céréales. Un sujet pas facile à vulgariser, mais tellement essentiel pour assurer la pérennité des filières sur le long terme et sur nos territoires. Notre objectif dans Demain de Bot, nourrir votre curiosité, donner des clés de compréhension et surtout mettre en lumière celles et ceux qui font l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise avec pédagogie, authenticité et sans préjugés. Parce qu'on est convaincu que quand on comprend mieux, on travaille mieux et avec plus de sens. Alors merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Et si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager autour de vous. C'est la meilleure façon de soutenir ceux qui passent derrière le micro. A très vite dans Demain de Bot.

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussion avec Elise

    01:40

  • Conclusion

    35:31

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Description

À l’heure de la préparation de la moisson, on vous emmène au cœur de la qualité des céréales. Un monde inconnu et pourtant passionnant !


🎙️ Formée à l’industrie céréalière, Élise nous dévoile avec passion les coulisses de la qualité, de la réception des céréales jusqu’à leur commercialisation, en passant par les certifications, les audits et la traçabilité.


🌾 À travers cet échange technique mais accessible, nous tentons en toute humilité de répondre à des questions clés :
• Pourquoi la qualité ne s’arrête-t-elle pas à la porte du silo ?
• Comment les coopératives garantissent-elles équité, sécurité alimentaire et conformité réglementaire ?
• Quel rôle l’agriculteur joue-t-il dans la qualité finale de sa récolte ?
• Quels sont les défis de demain pour répondre aux exigences des marchés et de la réglementation ?


💡 Que vous soyez agriculteur, salarié de coopérative ou simplement curieux de découvrir l’envers du décor, cet épisode vous plonge dans l’univers rigoureux mais essentiel du métier du grain. Un voyage au cœur de la valorisation des productions et de la pérennité des filières agricoles.


🎧 Demain Deux Bottes : les voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre.


Écoutez cet épisode qui met en lumière l’engagement et l’expertise d’Élise pour une agriculture exigeante, équitable et durable.


📍 Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. À l'heure où je vous parle... Les silos se vident avec les expéditions, les audits et la maintenance préventive se met en place. On prépare dans les coopératives agricoles céréalières la moisson 2025. Dans ce nouvel épisode de Demain de Bot, on parle de ce qu'il se passe après la livraison des céréales. Que se passe-t-il vraiment dans ces grands silos ? Une partie de la réponse aujourd'hui avec Élise, responsable qualité au sein de la coopérative Agora dans l'OAS. Car non. Le chemin du grain ne s'arrête pas au silo. Il y a toutes les étapes de stockage, d'analyse, de sécurité alimentaire, de conformité. Et oui, on travaille avec du vivant. Et le travail du grain, ça ne s'improvise pas. C'est ce que va vous expliquer Élise aujourd'hui, avec qui on a parlé de l'importance des pratiques agricoles, sur la qualité, de la traçabilité et des certifications, et bien sûr de la rigueur réglementaire qui encadre toutes les filières. Je vous invite à écouter cet épisode jusqu'au bout. Parce qu'avec Élise, après avoir planté le décor, de la qualité des céréales, on va plus loin sur tout ce qui fait la richesse et parfois la complexité de notre métier. Bonne écoute ! Bonjour Élise, peux-tu te présenter et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine, je suis Élise Lequeré, la responsable qualité de la coopérative Agora. Aujourd'hui nous sommes sur le site d'Atenville. C'est un silo important que j'affectionne car ici on retrouve... Toutes les étapes du métier du grain qui sont réunies sur un même outil.

  • Speaker #0

    Super. Et peux-tu nous retracer un petit peu ton parcours et nous en dire un peu plus sur ton rôle à la coopérative, qui est parfois méconnue, c'est un peu, on peut dire, un métier de l'ombre, alors que pourtant c'est la base de notre métier. Donc je voulais en savoir un peu plus sur tes missions, quelles sont-elles au quotidien ?

  • Speaker #1

    D'abord, j'ai suivi un BTS industrie céréalière à l'ENSMIC, qui est une école à Paris. L'objectif, c'était l'apprentissage de toute la filière de la livraison de la graine jusqu'à la transformation industrielle, comme la meunerie, la bidonnerie, boulangerie, alimentation animale. Ensuite, j'ai réalisé un certificat de spécialisation assurance qualité.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu as choisi la qualité ?

  • Speaker #1

    J'ai réalisé plusieurs stages dans un moulin où j'accompagnais le responsable qualité et j'ai observé que ce métier était au contact des différents services de l'entreprise. C'était un métier transversal. Il me semblait que c'était intéressant et j'ai poursuivi dans cette voie. Ensuite, je suis arrivée chez Capafrance, qui souhaitait développer une filière de blé Labelle Rouge. Capafrance, c'est anciennement la coopérative qui se situe dans la zone valdoise d'Agora.

  • Speaker #0

    Et ton rôle de responsable qualité aujourd'hui consiste en quoi ?

  • Speaker #1

    Mon rôle, c'est de formaliser les méthodes de travail pour que tous les sites travaillent de la même manière, de la collecte jusqu'à l'expédition. L'objectif, c'est l'équité pour tous les adhérents d'Agora. Et c'est des conditions de livraison homogènes pour tous nos clients industriels. Mon travail, c'est aussi de vérifier, de contrôler et de garantir la qualité des produits par rapport à la réglementation et au cahier des charges des clients industriels. Et une partie de mon travail, c'est aussi la valorisation des méthodes et des marchandises à travers les certifications.

  • Speaker #0

    Ok, très clair. Et donc, toi, en fait, tu es au milieu du processus entre... Les agriculteurs qui nous livrent et le marché à qui on vend, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Mon rôle, c'est plutôt l'analyse technique et l'étude de la faisabilité des cahiers des charges des clients industriels. Par rapport à la demande des clients industriels, il faut retransmettre leurs besoins aux agriculteurs par l'intermédiaire des contrats de production, par exemple, comme notre filière Poire-Roquette. Il faut aussi mettre en place des méthodes de travail particulières au niveau de la collecte, au niveau du stockage, au niveau d'exposition. pour assurer le respect des cahiers des charges des clients tout au long de la chaîne de valeur. Je dirais que toutes les demandes des clients sont réalisables. C'est surtout la rentabilité économique qu'il faut vérifier.

  • Speaker #0

    Oui, on ne fait pas ça n'importe comment. Et pourquoi la qualité, c'est important pour une coopérative ? Pourquoi on ne se dit pas on reçoit tout et on vend tout ? C'est quoi l'enjeu derrière ?

  • Speaker #1

    D'abord... puisque nous sommes dans une coopérative, il faut respecter les statuts de la coopérative au niveau de l'équité des adhérents. Cela implique que les méthodes de travail soient uniformisées, que tous les sites de collecte On travaille de la même manière avec les mêmes critères de réception. Je vais dire un peu, on ne réceptionne pas à la tête du client. On n'a pas le droit de faire ça. Pour vérifier que cette uniformité soit respectée, on met en place des audits internes. Tous les sites sont audités une fois par an. D'ailleurs, à ce moment, on vérifie que nos appareils de contrôle et de mesure sont également vérifiés. Ça fait partie de la préparation de la moisson. Ensuite, pour la commercialisation des marchandises, Si la qualité est au rendez-vous, elle sera plus rémunératrice pour la coopérative et donc pour les adhérents. Et c'est ainsi que la qualité est importante. Attention, il faut que la qualité soit au plus proche des besoins des clients industriels pour ne pas faire non plus de la surqualité. Enfin, j'ai envie de dire que la qualité, c'est aussi l'image de marque de la coopérative. Si on respecte les contrats, ça favorise la confiance auprès des clients et ça permet de créer des partenariats et de poursuivre ces mêmes contrats à l'avenir.

  • Speaker #0

    Je retiens que la qualité, c'est important pour l'équité des adhérents, pour bien commercialiser les marchandises et pour l'image de marque de la coopérative. Mais est-ce que tu peux nous expliquer, je pense que c'est assez flou pour beaucoup de monde, comment ça marche, quels critères vraiment on regarde et nous prendre par la main peut-être au fur et à mesure des étapes qualité qu'on contrôle pour comprendre comment ça se passe au sein de la coop ?

  • Speaker #1

    D'abord, en amont, on peut anticiper la qualité de la collecte. La qualité est susceptible d'être livrée par les agriculteurs par des outils comme le Calimètre, par exemple. C'est un outil d'aide à la décision qui permet de savoir en fonction des pratiques des agriculteurs, de la météo, quel sera notre niveau de PS, quel sera le niveau de mycotoxines. On va incorporer dans le Calimètre les itinéraires techniques des agriculteurs, de la météo, et en fonction des indicateurs, il nous identifie les points. où il faudra certainement être vigilant pendant cette moisson. En fonction de la météo, on peut estimer aussi la qualité amidonnière ou boulangère du blé. En cas de pluie, par exemple, les céréales vont germer et le temps de chute va se dégrader. Toutes ces anticipations permettent d'organiser la collecte, ça permet d'organiser la logistique et la réalisation des analyses complémentaires pendant la moisson ou post-moisson. Après ça, la moisson, c'est le moment vraiment le plus important, le métier du chef de silo. A la réception, c'est de faire correspondre ces allotements aux demandes de ses clients industriels. Donc quand une benne arrive, on mesure tout un tas de critères, par exemple l'humidité. L'humidité pour les cultures, c'est important car une graine trop humide va se dégrader pendant le stockage. On mesure le PS, c'est le poids de la graine dans un volume défini. Ça donne une indication sur la taille de la graine.

  • Speaker #0

    Oui, on parle souvent du PS, je me permets de te couper. Qu'est-ce que c'est concrètement ? Parce qu'on dit PS poids spécifique mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, dans ton panier, si tu mets des grosses oranges, ça sera lourd, tu n'en auras pas beaucoup. Par contre, si tu mets des clémentines, tu auras plus de clémentines mais ça sera moins lourd. Le client, lui, il préfère des oranges car il aura moins de peau par rapport à la quantité d'oranges que par rapport aux clémentines. Donc moins de peau, il aura moins de pertes. En fait, pour le meunier... ou l'amidonier, ce qu'ils recherchent c'est l'amande du blé. Donc ils ne veulent pas l'enveloppe. Donc plus le grain est gros, plus l'amande sera importante.

  • Speaker #0

    Donc un gros PS, ça se rapproche d'une orange, et un petit PS d'une clémentine, on va dire. Ça nous aide à imager un petit peu. Et après, il y a d'autres critères qui sont importants quand une benne arrive à la moisson ?

  • Speaker #1

    Donc on continue les analyses avec la protéine, c'est un critère important pour les amidoniers et l'amanderie. Le midonnier veut de l'amidon mais il veut aussi du gluten. Donc plus il y a de protéines, plus il y aura de gluten. Et en meunerie, s'il n'y a pas de protéines, le pain ne va pas gonfler, la pâte ne va pas se lier. Pour l'orge, la protéine c'est aussi un critère important pour faire de la bière. Pour l'orge aussi, on mesure le calibrage. Ça donne une indication sur la taille des grains. car les grains trop petits ne sont pas acceptés dans la filière brassicole. Pour certaines graines, on va mesurer les impuretés. Les clients industriels, ce qu'ils achètent, par exemple, ça va être du colza. Ils n'achètent pas des impuretés. Donc c'est très important, car le colza, c'est une petite graine. Donc en volume, les impuretés peuvent représenter un certain poids. Enfin, la présence d'insectes est contrôlée systématiquement. Sur toutes les livraisons, que ce soit en moisson ou hors moisson.

  • Speaker #0

    Et après, en fonction de la qualité, qu'est-ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    En fonction de l'estimation de la qualité qu'on a fait en amont de la moisson, on peut faire au cas par cas des analyses complémentaires. Ça peut être le temps de chute, le taux de grains germés, le taux de mycotoxines. C'est pour ça qu'on garde les échantillons des agriculteurs car à la moisson, on n'a pas le temps par rapport au flux de la collecte de réaliser ces analyses. Donc ces analyses seront faites à la fin de la moisson.

  • Speaker #0

    C'est des analyses plus complexes parce que du coup, pour bien expliquer à nos auditeurs, Quand un agriculteur est livré à l'amoissement avec sa benne, nous on garde un petit sachet en tissu avec une partie de ses graines dedans. Et donc c'est ça qui représente l'échantillon de la benne livrée qu'on pourra analyser. Voilà,

  • Speaker #1

    si besoin on peut réaliser des analyses complémentaires qui sont beaucoup plus longues à réaliser. Donc une fois que tout est en cellules, on reprend les échantillons des cellules pour faire l'analyse du taux moyen de toutes ces caractéristiques. On refait humidité, PS, protéines, temps de chute, mycotoxines, pour avoir des valeurs par cellule. Ça représente environ 500 échantillons sur toute la coopérative. Ces analyses permettent au service céréal d'affecter les silos ou les cellules de stockage par rapport aux différents contrats de vente. Il faut savoir qu'il y a souvent des hétérogénéités dans la collecte, selon la région, la période de collecte, la météo. Selon la qualité, ça peut engendrer des transferts entre silos pour passer les grains en nettoyeur séparateur, trier les impuretés, améliorer le PS, ou même parfois au calibreur pour améliorer le calibrage des orges. Le cas extrême, c'est d'utiliser les tables d'ensymétrique pour ôter les grains germés et améliorer les temps de chute. Ça reste exceptionnel car ça amène beaucoup de logistique, mais dans tous les cas, ça permet la valorisation du produit. et la création de cette valeur compense l'impact logistique. Mais en tous les cas, c'est le but. Donc là, je vous ai expliqué les contrôles internes, mais on a aussi des contrôles externes qui nécessitent du matériel que nous n'avons pas à la coopérative. C'est pour ça qu'on envoie des échantillons de certaines cellules à un laboratoire indépendant pour vérifier que nous sommes conformes à la réglementation. Au niveau de certains contaminants, ça peut être par exemple les métaux lourds, les OGM, les résidus phytosanitaires, le Natura, l'Ergo, les mycotoxines, les salmonelles. Nous réalisons ces analyses dans le cadre de la sécurité alimentaire, c'est une réglementation européenne. Les analyses qu'on fait, ça dépend des débouchés. Soit ça va en alimentation animale, soit ça va en alimentation humaine. Et ce n'est pas forcément les mêmes analyses en fonction de tel ou tel débouché.

  • Speaker #0

    Merci Élise, c'est super technique. On voit que rien n'est fait au hasard. Du coup, le chef de silo, il est un peu aussi au cœur du processus parce qu'à la collecte, quand la benne arrive, la qualité finalement, c'est une de ses casquettes. Mais tout ne se passe pas au silo. Les conditions climatiques et les pratiques culturelles en amont. Est-ce qu'elles ont un impact sur la qualité ?

  • Speaker #1

    Oui, elles ont un impact énorme. Je dirais que 95% de la qualité dépend des conditions climatiques et des pratiques culturales de l'agriculteur. En fait, au silo, on peut simplement trier, nettoyer, assembler ou sécher la marchandise. L'objectif, c'est d'améliorer la qualité pour répondre aux besoins du client. Mais certains critères ne peuvent pas être améliorés au silo, comme l'ergot, le datura, la présence de mycotoxines. Et ça, il n'y a que l'agriculteur par ses pratiques culturales qui pourra avoir un impact là-dessus.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc pour bien comprendre, si on prend un exemple concret sur le poids spécifique avec nos oranges tout à l'heure, une année où le poids spécifique ne va pas être terrible, qu'est-ce qu'il faut faire ? Comment on s'adapte ?

  • Speaker #1

    Le tri se fait à la collecte par les critères de réception qu'on mentionnait tout à l'heure. Mais l'idée... C'est aussi que chaque agriculteur doit faire un effort de son côté, car au collectif, ça permet de moins nettoyer. C'est une économie d'échelle de nettoyage et gagner en rentabilité. En contrepartie, en cas de problématique qualité ou climatique, la coopérative sécurise quelque part la valorisation par son travail de métier du grain.

  • Speaker #0

    Et donc, comment la coopérative travaille avec les agriculteurs pour les aider à améliorer justement la qualité des céréales qu'ils vont livrer ?

  • Speaker #1

    D'abord, la variété a un impact sur la qualité. Les variétés qu'on sélectionne chez Agora et qui sont mises en vente, outre le rendement, elles ont une bonne résistance aux maladies. Donc ça, c'est favorable contre les mycotoxines. Elles sont moins sensibles aux conditions climatiques. Donc ça permet d'avoir un meilleur PS, un meilleur temps de chute, plus de protéines éventuellement. Et ça fait beaucoup, puisqu'on avait dit que 95% de la qualité était faite Pas l'agriculteur et la météo. Tout est lié. Ensuite, la fertilisation, la nutrition de la plante, la bonne qualité au bon moment, ça permet de sécuriser le taux de protéines. Le taux de protéines, c'est important pour nos clients. Enfin, le désherbage, qu'il soit mécanique ou chimique, ça évite les graines étrangères et toxiques, par exemple. Dans certaines filières, les chardons pour les poids roquettes sont totalement exclus. et quand le client retrouve des chardons Ils nous refusent la marchandise, donc c'est une perte économique. Donc les pratiques de l'agriculteur ont un impact important sur la récolte.

  • Speaker #0

    Et il y a des agriculteurs qui livrent à la COP, mais il y a aussi des stockeurs. Donc comment ça s'organise ? Est-ce que toi, tu as un regard sur ce qui est stocké chez eux ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est indispensable. À la fin de la moisson, l'agriculteur peut amener son échantillon de son stockage ferme pour avoir une idée de ce qu'il stocke. et de la qualité du lot. C'est important pour la commercialisation. Nous, on analyse notre échantillon de cellules. Donc l'agriculteur peut en faire de même pour savoir quel agriculteur peut correspondre à quel débouché.

  • Speaker #0

    Tu as parlé au début de l'importance de la qualité pour préserver l'équité entre les adhérents. Mais du coup, si un agriculteur livre une mauvaise qualité, est-ce qu'il prive les autres ? ou au contraire celui qui livre une belle qualité et ce qui valorise les autres. C'est un peu difficile à matérialiser ce principe d'équité. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est tout l'intérêt du collectif. En fait, les agriculteurs qui livrent de la qualité ne doivent pas être pénalisés par des marchandises moins bonnes. Si on doit remettre aux normes une marchandise, ce sont les agriculteurs concernés qui vont être pénalisés. Donc il y a un système de réfaction pour assurer l'équité. Remettre aux normes, c'est par exemple la lutte contre les insectes, ôter les impuretés, etc. En parallèle, ceux qui ont une bonne qualité, en protéines par exemple, ont accès à une prime protéine.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, tu dis une bonne qualité, mais qu'est-ce qui fait qu'une qualité est bonne ?

  • Speaker #1

    La qualité, c'est répondre au cahier des charges du client. Voilà, tout simplement. L'important, c'est de livrer ce que le client nous a demandé. Il ne faut pas faire moins. pas faire plus.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe quand un client vient nous voir et dit écoutez Agora, moi je veux bien travailler avec vous, qu'est-ce qui se met en place ?

  • Speaker #1

    Si un client vient nous voir, c'est souvent parce qu'il a une demande particulière. Donc dans ce cas-là, on fait une étude de faisabilité. C'est par exemple pour la filière poids sans allergènes, filière meunière avec des variétés spécifiques. On étudie les moyens dont on a besoin pour mettre en place cette filière. Donc humain, est-ce qu'on a besoin de saisonniers supplémentaires ? Est-ce qu'on a besoin de matériel pour préparer la marchandise ? Les moyens financiers, est-ce qu'on a besoin d'une certification complémentaire ? Combien ça va coûter ? Cette analyse technique, ça permet de mesurer la rentabilité de la filière proposée.

  • Speaker #0

    On parle beaucoup de critères qualité. Finalement, quels sont les critères les plus stricts qui peuvent être imposés par nos clients qui sont des meuniers, des industriels ? Au niveau de l'export ?

  • Speaker #1

    Pour les menu, le premier critère c'est la variété car tous les blés ne sont pas aptes à faire du pain. Donc c'est les premiers critères qui vont être demandés. Pour les amidonniers, c'est le PS et le taux de protéines. Pour le colza et le tournesol, les transformateurs veulent une graine riche en huile. En fonction de la qualité de l'huile, présence ou non d'acide gras, les graines sont orientées soit en huile alimentaire ou dans la filière des biocarburants. Pour les pois, c'est surtout la protéine qui est recherchée. Le client souhaite une graine riche en protéines et sans céréales pour se substituer au blé dans le cadre d'une alimentation sans gluten. On a aussi un client important, c'est l'exportation. L'exportation, c'est de l'alimentation humaine. Ils veulent les mêmes critères que les amidonniers, les meuniers, c'est-à-dire 76 de PS mini, 11 de protéines, pas d'insectes. Surtout pas d'asynctes. Car en bateau, le temps de faire le trajet, les insectes peuvent se développer. Donc ils sont très exigeants sur la qualité. Dans l'imaginaire collectif, l'export était plus accessible au niveau de la qualité, alors que ce n'est plus vrai aujourd'hui. Souvent, les meuniers des pays exportateurs sont formés dans des écoles françaises. Donc ils ont les mêmes exigences qualité que les Français. Ils apprennent exactement la même chose que nous. Donc ils ont aussi beaucoup de besoins pour l'alimentation humaine. C'est pour ça qu'ils sont exigeants sur la qualité.

  • Speaker #0

    Très clair. Donc, selon le débouché, on ne va pas avoir les mêmes cahiers des charges. Et si on va un peu plus loin, comme tu as parlé de l'export, en effet, chez Agora, sur la dernière campagne, 95% de nos blés partaient de l'export. Est-ce que la France, par ce moyen, participe à nourrir la planète ? C'est un sujet qui te parle, toi, dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'export participe à la sécurité alimentaire mondiale. On a dit que la fertilisation, le désherbage, etc. avaient un fort impact sur la qualité. Si on ne respecte pas ces critères, on aura moins de rendement. Dans un premier temps, moins de rentabilité économique pour nos agriculteurs, mais aussi dans un second temps. Moins de marchandises pour nourrir la planète.

  • Speaker #0

    Et donc, en plus de la qualité de la marchandise, c'est de l'agroalimentaire. Nous, notre métier, finalement, participe au filet agroalimentaire. Et donc, qui dit alimentation, dit traçabilité, dit certification. Je crois que c'est des mots qui te parlent dans tes missions aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est moi aussi qui gère cela. D'abord, la traçabilité, c'est une réglementation européenne. Donc ce n'est pas pour se faire plaisir, c'est obligatoire. En cas de crise alimentaire, on doit être capable de retrouver l'origine du produit jusqu'à la parcelle de l'agriculteur. Et si nécessaire, identifier l'ensemble des livraisons pour faire un rappel de marchandises. C'est pour ça, par exemple, qu'on garde les échantillons à la benne. C'est la traçabilité qui est assurée avec le scellé de l'échantillon.

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour vendre, justement, par rapport à ça, il y a des certifications spécifiques que la coopérative doit avoir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a des certifications obligatoires qu'on passe avec un organisme de contrôle indépendant parce qu'en fait, l'État français n'a pas les moyens de contrôler toutes les entreprises agroalimentaires. Donc, on doit se débrouiller par nous-mêmes pour être certifié et envoyer notre certification à l'État. Par exemple, on a la CSA-GTP, c'est pour garantir la sécurité alimentaire de nos produits. On a le Calimat Transport. Donc ça c'est la sécurité alimentaire, mais liée au transport, donc ça va être pour notre filiale Synergis Logistique par exemple. Ensuite on a une certification qui s'appelle le DBSVS, c'est pour les productions agricoles transformées en biocarburant. Donc en France, en Europe, on a le droit d'utiliser des matières agricoles pour faire des biocarburants, mais ça doit être dans le respect de l'environnement, et dans certains cas, cela ne doit pas faire concurrence à une culture alimentaire. parce que ok on va pouvoir rouler on va pouvoir voler en avion mais on n'aura plus rien à manger donc il y a certains critères à respecter ensuite chez Agora on a la certification agriculture biologique c'est pour prouver qu'on n'a pas vendu plus de bio qu'on en a collecté et ce sont des certifications obligatoires pour bien faire notre métier et pour prouver qu'on n'a pas de fraude et qu'on respecte bien la réglementation

  • Speaker #0

    Oui. donc aller jusqu'au bout de la filière. Je sais que chez Agora, il y a les certifications que tu viens de mentionner qui sont obligatoires. Il y a aussi d'autres certifications ou filières sur lesquelles parfois on communique. Quel est ton point de vue là-dessus, sur les filières, et si tu as quelques exemples ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a d'autres certifications qui sont volontaires pour le coup, pour entrer dans les filières de nos clients industriels. Par exemple, on a le FSASAI, c'est une certification qui permet de qualifier notre production de durable. Ça permet aux clients de mettre des allégations sur leur emballage. On a par exemple la filière Joshua, c'est l'équivalent mais pour la malterie. Encore, on propose aussi à nos agriculteurs le HVE, c'est la certification haute valeur environnementale. On est capable d'accompagner les exploitations dans cette certification. Mon point de vue, entrer dans une filière permet de valoriser davantage les cultures avec un minimum d'effort. Et ça, les agriculteurs ne se rendent pas compte forcément. Souvent, ce que demande le client industriel, c'est simplement d'obtenir l'itinéraire technique, la localisation et l'historique de la parcelle. Comme l'agriculture française est plutôt verte, l'effort de fournir de la data et de la traçage permet d'accéder rapidement à de la valorisation. Par exemple, avec les colzas, on demande aux agriculteurs le RPG en version XLM. On peut le télécharger sur Telepak. Grâce à ce formulaire, Agora vend ses colzas dites durables et ça permet une valorisation supplémentaire. Pour le colza Bages US, il suffit de donner en plus l'ITK de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'ITK, c'est l'itinéraire technique. Donc ce que tu dis, c'est qu'à partir de quelques... documents de traçabilité que souvent les agriculteurs ont déjà, on peut accéder à de la valorisation et c'est vrai que l'exemple du colza Bages il est assez parlant parce que ça représente aujourd'hui entre 10 et 20% des colzas de la COP donc c'est quand même des... des beaux volumes. Qu'est-ce que tu penses des autres petites filières qu'on a ? Toi, quand est-ce que tu interviens ?

  • Speaker #1

    Moi, j'interviens à mon niveau quand ça touche le produit, comme les poireaux-quêtes, le colza bas GES, car c'est le produit qui est certifié.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc parfois, quand il y a d'autres filières avec les industriels, où là on certifie les pratiques de l'agriculteur, ou alors quand c'est l'exploitation qui est certifiée. C'est plus un service à l'adhérent au niveau de notre pôle service et pas vraiment à la qualité parce que toi c'est le produit. Sur ces filières là aujourd'hui, si on prend un peu de hauteur, c'est l'exploitation qui est certifiée. Mais demain est-ce que justement nos industriels ils vont pas vouloir valoriser la durabilité du produit sur lequel tu interviens et pas forcément de l'exploitation ? Parce qu'on va avoir de plus en plus besoin de preuves pour montrer ce qu'on fait de bien. C'est quoi les défis futurs en matière de qualité finalement sur la filière céréalière ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a beaucoup de mouvements dans la réglementation en ce moment. Par exemple, les clients industriels vont devoir mesurer leur bilan carbone et donc c'est dans leur intérêt d'acheter des marchandises avec un faible impact d'émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cadre-là, ils vont certainement nous demander de calculer le gaz à effet de serre de toutes les cultures et pas que pour le colza qu'on fait actuellement. Chez Agora, on vend nos matières avec soit une valeur moyenne de GES régionale ou alors avec une valeur réelle. Du coup, le client achète les valeurs les plus basses pour faire son bilan carbone et l'améliorer. C'est dans ce contexte où tous les acteurs vont tendre vers la neutralité carbone et prouver leur pratique. J'ai parlé de réglementation, mais quand on vend du bas GES, la coopérative s'expose à un contrôle annuel d'une durée de 3 jours c'est une certification assez compliquée où tous les documents fournis par les agriculteurs sont contrôlés on doit prouver qu'on n'achète pas plus de colza bas GES qu'on en a collecté c'est de plus en plus strict et plus ça va aller plus on aura besoin de preuves sur ces sujets pour vendre et valoriser ça concerne directement les agriculteurs qui vont nous fournir les ITK pour faire ce calcul par exemple.

  • Speaker #0

    Ils ne peuvent plus vraiment passer à côté de ces choses-là. Et qu'est-ce qui peut simplifier leur démarche ?

  • Speaker #1

    Pour l'agriculteur qui est équipé d'une traçabilité informatique, c'est beaucoup plus simple qu'une traçabilité manuelle. Surtout chez nous, on récupère automatiquement ces données. Le calcul de GES est fait en direct, j'ai envie de dire. En plus, s'il abonné avec la COP, c'est beaucoup plus simple. Ça facilite le processus et ça améliore la performance.

  • Speaker #0

    Parce que les processus globaux entre les services vont être facilités et donc ça fait gagner en performance tout le monde. Donc on l'a vu, les attentes des clients, tu l'as mentionné, un peu sous-jacent, elles évoluent. Et la réglementation, elle est de plus en plus stricte. Qu'est-ce que nous, on fait pour s'adapter ? à tout ça chez Agora en tant que COP ?

  • Speaker #1

    En ce moment, actuellement, les attentes des clients, ce sont les filières. On sait y répondre avec du formalisme. Ce qui est plus difficile, l'enjeu, c'est l'accès à la donnée de traçabilité. Là, je parle des données des agriculteurs. La réglementation devient plus stricte, oui, c'est le cas pour les contaminants. Et pourquoi ? Parce que les méthodes d'analyse sont plus poussées. Surtout pour les mycotoxines et les résidus de pesticides. Par conséquent, le travail de l'agriculteur doit être irréprochable. Et c'est inhérent à la traçabilité des pratiques et au respect de la réglementation dans la traçabilité.

  • Speaker #0

    Mais si c'était si simple, tout le monde le ferait ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ce qu'il faut avoir en tête, c'est faire du mieux qu'on peut. Et d'où l'intérêt d'avoir la COP pour aider au formalisme. L'enjeu, c'est de trouver le juste équilibre, la qualité et la rentabilité.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, quel... Si jamais tu pouvais discuter avec un agriculteur et lui donner des conseils pour optimiser la qualité de ses productions, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce qu'il faut savoir, et c'est une bonne chose, c'est que si l'agriculteur est vigilant, la qualité est au rendez-vous, sauf accident climatique. Actuellement, la qualité répond à nos cahiers des charges.

  • Speaker #0

    Un point amélioré, ce serait au niveau des stockages fermes, pour la gestion des insectes, parce qu'on travaille avec du vivant. Donc, ce sera plutôt ici notre point d'amélioration, notre point de travail.

  • Speaker #1

    En un mot, si tu devais résumer l'enjeu qualité, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    La qualité, ça participe à la valorisation des denrées agricoles et ça pérennise les filières et l'image de marque de la coopérative.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de notre épisode. Le temps passe vite et j'ai toujours quelques petites... de questions signatures dans le podcast. Je vais en ajouter une inédite spécialement pour toi parce que je pense qu'elle est importante. Quelles sont les qualités requises justement pour une responsable qualité ?

  • Speaker #0

    Pour être responsable qualité, je dirais il faut être ferme et souple à la fois. Ferme pour respecter la réglementation mais pragmatique pour commercialiser la marchandise. C'est l'objectif premier de la qualité. Deux autres... Deux autres qualités, curiosité, voilà, il faut être curieux et surtout on est tout le temps en apprentissage car c'est le monde du vivant. Chaque moisson est différente d'une année sur l'autre, donc on est toujours en cours d'apprentissage.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un jeune que ça intéresse, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Il faut être rigoureux. Mais l'avantage de cette mission, c'est qu'on est au contact de tous les services et parties prenantes de la coopérative, de l'amont à l'aval, donc c'est stimulant. Et l'avantage aussi dans la coopérative, c'est qu'on travaille avec beaucoup de produits et beaucoup de filières différentes, plutôt que chez un industriel agroalimentaire ou un transformateur qui va être plutôt monoproduit. Si quelqu'un s'intéresse à ces sujets, je peux lui conseiller de commencer par être saisonnier à la coopérative. Au niveau de la réception, il verra tous les contrôles qu'on réalise à l'arrivée des bennes des agriculteurs et c'est un bon moyen de voir les aspects qualité produit.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à postuler si vous avez plus de 18 ans. Appel à candidature pour être saisonnier à la moisson 2025 qu'on est en train de préparer. Une autre question signature que je pose à mes invités, c'est quelle idée reçue aimerais-tu lever ? Sur l'agriculture ou sur ton métier ?

  • Speaker #0

    Qu'on ait des pollueurs.

  • Speaker #1

    Ça revient souvent. Qu'est-ce qui te rend fier dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'Agora bénéficie d'une bonne image des marques, une bonne image au niveau de la qualité auprès de ses clients. C'est mon objectif et c'est ce qui m'anime tous les jours.

  • Speaker #1

    Grâce à quoi ? Tu me dis qu'on a une image plutôt satisfaisante.

  • Speaker #0

    C'est grâce au travail accompli au quotidien auprès des équipes et surtout l'anticipation.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout le monde qui est concerné dans la COP. Alors, lors de mon précédent podcast avec Victor Parmentier, agriculteur, il t'a laissé une question. Et la question, c'est, penses-tu que les pratiques agricoles évoluent aussi vite que la société ?

  • Speaker #0

    Je suis mal placée pour dire, concernant les pratiques agricoles, qu'elles évoluent aussi vite que la société. Mais ce que j'ai remarqué, c'est une évolution des assolements. Le tournesol, par exemple, on n'en faisait pas du tout il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Maintenant,

  • Speaker #0

    on en retrouve sur toute la zone d'Agora. Le blé dur commence à arriver un peu. L'évolution, je le vois là. Donc,

  • Speaker #2

    c'est à nous d'anticiper au même titre que les agriculteurs.

  • Speaker #0

    Nous devons adapter notre outil industriel. Ça, c'est sur du long terme.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu aurais une question à poser à notre prochaine invitée ?

  • Speaker #0

    C'est un agriculteur ? Oui. J'aimerais savoir si la connaissance de ce qui se passe après sa livraison, ok, livre pendant la moisson, mais est-ce qu'il sait exactement ce qui se passe, ce que nous on fait à la coopérative pour valoriser ses productions et les commercialiser ?

  • Speaker #1

    Très bien, elle sera posée. Dernière question, une petite question insolite du podcast qu'on adapte à chaque fois. Pour toi, la question, c'est quel est ta céréale préférée finalement ?

  • Speaker #0

    Ma céréale préférée, je dirais le colza, parce qu'il a plusieurs débouchés. Il a à la fois un débouché alimentaire, mais aussi industriel, pour les biocarburants. Et pour aller dans les biocarburants, on doit avoir une certification qui est très difficile à obtenir, mais aussi très valorisante. Le plus difficile, c'est de valoriser sans contrainte. Et en fait, c'est ce que je fais au jour le jour pour essayer de rendre un peu transparent toutes les contraintes de la réglementation.

  • Speaker #1

    Très clair, merci. Est-ce que tu as un dernier message à transmettre à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Si les auditeurs sont des agriculteurs, je dirais globalement, essayez de répondre aux sollicitations de la coopérative sur les documents qu'on vous demande, votre RPG. Voilà, le formalisme, ça permet d'alimenter la filière et de participer à la valorisation des productions.

  • Speaker #1

    Et donc, tu l'as dit, on travaille avec du vivant et donc il faut s'adapter tout le temps. Merci beaucoup Élise.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup Élise d'avoir joué le jeu de passer derrière le micro pour nous ouvrir les portes de la qualité des céréales. Un sujet pas facile à vulgariser, mais tellement essentiel pour assurer la pérennité des filières sur le long terme et sur nos territoires. Notre objectif dans Demain de Bot, nourrir votre curiosité, donner des clés de compréhension et surtout mettre en lumière celles et ceux qui font l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise avec pédagogie, authenticité et sans préjugés. Parce qu'on est convaincu que quand on comprend mieux, on travaille mieux et avec plus de sens. Alors merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Et si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager autour de vous. C'est la meilleure façon de soutenir ceux qui passent derrière le micro. A très vite dans Demain de Bot.

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussion avec Elise

    01:40

  • Conclusion

    35:31

Description

À l’heure de la préparation de la moisson, on vous emmène au cœur de la qualité des céréales. Un monde inconnu et pourtant passionnant !


🎙️ Formée à l’industrie céréalière, Élise nous dévoile avec passion les coulisses de la qualité, de la réception des céréales jusqu’à leur commercialisation, en passant par les certifications, les audits et la traçabilité.


🌾 À travers cet échange technique mais accessible, nous tentons en toute humilité de répondre à des questions clés :
• Pourquoi la qualité ne s’arrête-t-elle pas à la porte du silo ?
• Comment les coopératives garantissent-elles équité, sécurité alimentaire et conformité réglementaire ?
• Quel rôle l’agriculteur joue-t-il dans la qualité finale de sa récolte ?
• Quels sont les défis de demain pour répondre aux exigences des marchés et de la réglementation ?


💡 Que vous soyez agriculteur, salarié de coopérative ou simplement curieux de découvrir l’envers du décor, cet épisode vous plonge dans l’univers rigoureux mais essentiel du métier du grain. Un voyage au cœur de la valorisation des productions et de la pérennité des filières agricoles.


🎧 Demain Deux Bottes : les voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre.


Écoutez cet épisode qui met en lumière l’engagement et l’expertise d’Élise pour une agriculture exigeante, équitable et durable.


📍 Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. À l'heure où je vous parle... Les silos se vident avec les expéditions, les audits et la maintenance préventive se met en place. On prépare dans les coopératives agricoles céréalières la moisson 2025. Dans ce nouvel épisode de Demain de Bot, on parle de ce qu'il se passe après la livraison des céréales. Que se passe-t-il vraiment dans ces grands silos ? Une partie de la réponse aujourd'hui avec Élise, responsable qualité au sein de la coopérative Agora dans l'OAS. Car non. Le chemin du grain ne s'arrête pas au silo. Il y a toutes les étapes de stockage, d'analyse, de sécurité alimentaire, de conformité. Et oui, on travaille avec du vivant. Et le travail du grain, ça ne s'improvise pas. C'est ce que va vous expliquer Élise aujourd'hui, avec qui on a parlé de l'importance des pratiques agricoles, sur la qualité, de la traçabilité et des certifications, et bien sûr de la rigueur réglementaire qui encadre toutes les filières. Je vous invite à écouter cet épisode jusqu'au bout. Parce qu'avec Élise, après avoir planté le décor, de la qualité des céréales, on va plus loin sur tout ce qui fait la richesse et parfois la complexité de notre métier. Bonne écoute ! Bonjour Élise, peux-tu te présenter et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine, je suis Élise Lequeré, la responsable qualité de la coopérative Agora. Aujourd'hui nous sommes sur le site d'Atenville. C'est un silo important que j'affectionne car ici on retrouve... Toutes les étapes du métier du grain qui sont réunies sur un même outil.

  • Speaker #0

    Super. Et peux-tu nous retracer un petit peu ton parcours et nous en dire un peu plus sur ton rôle à la coopérative, qui est parfois méconnue, c'est un peu, on peut dire, un métier de l'ombre, alors que pourtant c'est la base de notre métier. Donc je voulais en savoir un peu plus sur tes missions, quelles sont-elles au quotidien ?

  • Speaker #1

    D'abord, j'ai suivi un BTS industrie céréalière à l'ENSMIC, qui est une école à Paris. L'objectif, c'était l'apprentissage de toute la filière de la livraison de la graine jusqu'à la transformation industrielle, comme la meunerie, la bidonnerie, boulangerie, alimentation animale. Ensuite, j'ai réalisé un certificat de spécialisation assurance qualité.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu as choisi la qualité ?

  • Speaker #1

    J'ai réalisé plusieurs stages dans un moulin où j'accompagnais le responsable qualité et j'ai observé que ce métier était au contact des différents services de l'entreprise. C'était un métier transversal. Il me semblait que c'était intéressant et j'ai poursuivi dans cette voie. Ensuite, je suis arrivée chez Capafrance, qui souhaitait développer une filière de blé Labelle Rouge. Capafrance, c'est anciennement la coopérative qui se situe dans la zone valdoise d'Agora.

  • Speaker #0

    Et ton rôle de responsable qualité aujourd'hui consiste en quoi ?

  • Speaker #1

    Mon rôle, c'est de formaliser les méthodes de travail pour que tous les sites travaillent de la même manière, de la collecte jusqu'à l'expédition. L'objectif, c'est l'équité pour tous les adhérents d'Agora. Et c'est des conditions de livraison homogènes pour tous nos clients industriels. Mon travail, c'est aussi de vérifier, de contrôler et de garantir la qualité des produits par rapport à la réglementation et au cahier des charges des clients industriels. Et une partie de mon travail, c'est aussi la valorisation des méthodes et des marchandises à travers les certifications.

  • Speaker #0

    Ok, très clair. Et donc, toi, en fait, tu es au milieu du processus entre... Les agriculteurs qui nous livrent et le marché à qui on vend, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Mon rôle, c'est plutôt l'analyse technique et l'étude de la faisabilité des cahiers des charges des clients industriels. Par rapport à la demande des clients industriels, il faut retransmettre leurs besoins aux agriculteurs par l'intermédiaire des contrats de production, par exemple, comme notre filière Poire-Roquette. Il faut aussi mettre en place des méthodes de travail particulières au niveau de la collecte, au niveau du stockage, au niveau d'exposition. pour assurer le respect des cahiers des charges des clients tout au long de la chaîne de valeur. Je dirais que toutes les demandes des clients sont réalisables. C'est surtout la rentabilité économique qu'il faut vérifier.

  • Speaker #0

    Oui, on ne fait pas ça n'importe comment. Et pourquoi la qualité, c'est important pour une coopérative ? Pourquoi on ne se dit pas on reçoit tout et on vend tout ? C'est quoi l'enjeu derrière ?

  • Speaker #1

    D'abord... puisque nous sommes dans une coopérative, il faut respecter les statuts de la coopérative au niveau de l'équité des adhérents. Cela implique que les méthodes de travail soient uniformisées, que tous les sites de collecte On travaille de la même manière avec les mêmes critères de réception. Je vais dire un peu, on ne réceptionne pas à la tête du client. On n'a pas le droit de faire ça. Pour vérifier que cette uniformité soit respectée, on met en place des audits internes. Tous les sites sont audités une fois par an. D'ailleurs, à ce moment, on vérifie que nos appareils de contrôle et de mesure sont également vérifiés. Ça fait partie de la préparation de la moisson. Ensuite, pour la commercialisation des marchandises, Si la qualité est au rendez-vous, elle sera plus rémunératrice pour la coopérative et donc pour les adhérents. Et c'est ainsi que la qualité est importante. Attention, il faut que la qualité soit au plus proche des besoins des clients industriels pour ne pas faire non plus de la surqualité. Enfin, j'ai envie de dire que la qualité, c'est aussi l'image de marque de la coopérative. Si on respecte les contrats, ça favorise la confiance auprès des clients et ça permet de créer des partenariats et de poursuivre ces mêmes contrats à l'avenir.

  • Speaker #0

    Je retiens que la qualité, c'est important pour l'équité des adhérents, pour bien commercialiser les marchandises et pour l'image de marque de la coopérative. Mais est-ce que tu peux nous expliquer, je pense que c'est assez flou pour beaucoup de monde, comment ça marche, quels critères vraiment on regarde et nous prendre par la main peut-être au fur et à mesure des étapes qualité qu'on contrôle pour comprendre comment ça se passe au sein de la coop ?

  • Speaker #1

    D'abord, en amont, on peut anticiper la qualité de la collecte. La qualité est susceptible d'être livrée par les agriculteurs par des outils comme le Calimètre, par exemple. C'est un outil d'aide à la décision qui permet de savoir en fonction des pratiques des agriculteurs, de la météo, quel sera notre niveau de PS, quel sera le niveau de mycotoxines. On va incorporer dans le Calimètre les itinéraires techniques des agriculteurs, de la météo, et en fonction des indicateurs, il nous identifie les points. où il faudra certainement être vigilant pendant cette moisson. En fonction de la météo, on peut estimer aussi la qualité amidonnière ou boulangère du blé. En cas de pluie, par exemple, les céréales vont germer et le temps de chute va se dégrader. Toutes ces anticipations permettent d'organiser la collecte, ça permet d'organiser la logistique et la réalisation des analyses complémentaires pendant la moisson ou post-moisson. Après ça, la moisson, c'est le moment vraiment le plus important, le métier du chef de silo. A la réception, c'est de faire correspondre ces allotements aux demandes de ses clients industriels. Donc quand une benne arrive, on mesure tout un tas de critères, par exemple l'humidité. L'humidité pour les cultures, c'est important car une graine trop humide va se dégrader pendant le stockage. On mesure le PS, c'est le poids de la graine dans un volume défini. Ça donne une indication sur la taille de la graine.

  • Speaker #0

    Oui, on parle souvent du PS, je me permets de te couper. Qu'est-ce que c'est concrètement ? Parce qu'on dit PS poids spécifique mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, dans ton panier, si tu mets des grosses oranges, ça sera lourd, tu n'en auras pas beaucoup. Par contre, si tu mets des clémentines, tu auras plus de clémentines mais ça sera moins lourd. Le client, lui, il préfère des oranges car il aura moins de peau par rapport à la quantité d'oranges que par rapport aux clémentines. Donc moins de peau, il aura moins de pertes. En fait, pour le meunier... ou l'amidonier, ce qu'ils recherchent c'est l'amande du blé. Donc ils ne veulent pas l'enveloppe. Donc plus le grain est gros, plus l'amande sera importante.

  • Speaker #0

    Donc un gros PS, ça se rapproche d'une orange, et un petit PS d'une clémentine, on va dire. Ça nous aide à imager un petit peu. Et après, il y a d'autres critères qui sont importants quand une benne arrive à la moisson ?

  • Speaker #1

    Donc on continue les analyses avec la protéine, c'est un critère important pour les amidoniers et l'amanderie. Le midonnier veut de l'amidon mais il veut aussi du gluten. Donc plus il y a de protéines, plus il y aura de gluten. Et en meunerie, s'il n'y a pas de protéines, le pain ne va pas gonfler, la pâte ne va pas se lier. Pour l'orge, la protéine c'est aussi un critère important pour faire de la bière. Pour l'orge aussi, on mesure le calibrage. Ça donne une indication sur la taille des grains. car les grains trop petits ne sont pas acceptés dans la filière brassicole. Pour certaines graines, on va mesurer les impuretés. Les clients industriels, ce qu'ils achètent, par exemple, ça va être du colza. Ils n'achètent pas des impuretés. Donc c'est très important, car le colza, c'est une petite graine. Donc en volume, les impuretés peuvent représenter un certain poids. Enfin, la présence d'insectes est contrôlée systématiquement. Sur toutes les livraisons, que ce soit en moisson ou hors moisson.

  • Speaker #0

    Et après, en fonction de la qualité, qu'est-ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    En fonction de l'estimation de la qualité qu'on a fait en amont de la moisson, on peut faire au cas par cas des analyses complémentaires. Ça peut être le temps de chute, le taux de grains germés, le taux de mycotoxines. C'est pour ça qu'on garde les échantillons des agriculteurs car à la moisson, on n'a pas le temps par rapport au flux de la collecte de réaliser ces analyses. Donc ces analyses seront faites à la fin de la moisson.

  • Speaker #0

    C'est des analyses plus complexes parce que du coup, pour bien expliquer à nos auditeurs, Quand un agriculteur est livré à l'amoissement avec sa benne, nous on garde un petit sachet en tissu avec une partie de ses graines dedans. Et donc c'est ça qui représente l'échantillon de la benne livrée qu'on pourra analyser. Voilà,

  • Speaker #1

    si besoin on peut réaliser des analyses complémentaires qui sont beaucoup plus longues à réaliser. Donc une fois que tout est en cellules, on reprend les échantillons des cellules pour faire l'analyse du taux moyen de toutes ces caractéristiques. On refait humidité, PS, protéines, temps de chute, mycotoxines, pour avoir des valeurs par cellule. Ça représente environ 500 échantillons sur toute la coopérative. Ces analyses permettent au service céréal d'affecter les silos ou les cellules de stockage par rapport aux différents contrats de vente. Il faut savoir qu'il y a souvent des hétérogénéités dans la collecte, selon la région, la période de collecte, la météo. Selon la qualité, ça peut engendrer des transferts entre silos pour passer les grains en nettoyeur séparateur, trier les impuretés, améliorer le PS, ou même parfois au calibreur pour améliorer le calibrage des orges. Le cas extrême, c'est d'utiliser les tables d'ensymétrique pour ôter les grains germés et améliorer les temps de chute. Ça reste exceptionnel car ça amène beaucoup de logistique, mais dans tous les cas, ça permet la valorisation du produit. et la création de cette valeur compense l'impact logistique. Mais en tous les cas, c'est le but. Donc là, je vous ai expliqué les contrôles internes, mais on a aussi des contrôles externes qui nécessitent du matériel que nous n'avons pas à la coopérative. C'est pour ça qu'on envoie des échantillons de certaines cellules à un laboratoire indépendant pour vérifier que nous sommes conformes à la réglementation. Au niveau de certains contaminants, ça peut être par exemple les métaux lourds, les OGM, les résidus phytosanitaires, le Natura, l'Ergo, les mycotoxines, les salmonelles. Nous réalisons ces analyses dans le cadre de la sécurité alimentaire, c'est une réglementation européenne. Les analyses qu'on fait, ça dépend des débouchés. Soit ça va en alimentation animale, soit ça va en alimentation humaine. Et ce n'est pas forcément les mêmes analyses en fonction de tel ou tel débouché.

  • Speaker #0

    Merci Élise, c'est super technique. On voit que rien n'est fait au hasard. Du coup, le chef de silo, il est un peu aussi au cœur du processus parce qu'à la collecte, quand la benne arrive, la qualité finalement, c'est une de ses casquettes. Mais tout ne se passe pas au silo. Les conditions climatiques et les pratiques culturelles en amont. Est-ce qu'elles ont un impact sur la qualité ?

  • Speaker #1

    Oui, elles ont un impact énorme. Je dirais que 95% de la qualité dépend des conditions climatiques et des pratiques culturales de l'agriculteur. En fait, au silo, on peut simplement trier, nettoyer, assembler ou sécher la marchandise. L'objectif, c'est d'améliorer la qualité pour répondre aux besoins du client. Mais certains critères ne peuvent pas être améliorés au silo, comme l'ergot, le datura, la présence de mycotoxines. Et ça, il n'y a que l'agriculteur par ses pratiques culturales qui pourra avoir un impact là-dessus.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc pour bien comprendre, si on prend un exemple concret sur le poids spécifique avec nos oranges tout à l'heure, une année où le poids spécifique ne va pas être terrible, qu'est-ce qu'il faut faire ? Comment on s'adapte ?

  • Speaker #1

    Le tri se fait à la collecte par les critères de réception qu'on mentionnait tout à l'heure. Mais l'idée... C'est aussi que chaque agriculteur doit faire un effort de son côté, car au collectif, ça permet de moins nettoyer. C'est une économie d'échelle de nettoyage et gagner en rentabilité. En contrepartie, en cas de problématique qualité ou climatique, la coopérative sécurise quelque part la valorisation par son travail de métier du grain.

  • Speaker #0

    Et donc, comment la coopérative travaille avec les agriculteurs pour les aider à améliorer justement la qualité des céréales qu'ils vont livrer ?

  • Speaker #1

    D'abord, la variété a un impact sur la qualité. Les variétés qu'on sélectionne chez Agora et qui sont mises en vente, outre le rendement, elles ont une bonne résistance aux maladies. Donc ça, c'est favorable contre les mycotoxines. Elles sont moins sensibles aux conditions climatiques. Donc ça permet d'avoir un meilleur PS, un meilleur temps de chute, plus de protéines éventuellement. Et ça fait beaucoup, puisqu'on avait dit que 95% de la qualité était faite Pas l'agriculteur et la météo. Tout est lié. Ensuite, la fertilisation, la nutrition de la plante, la bonne qualité au bon moment, ça permet de sécuriser le taux de protéines. Le taux de protéines, c'est important pour nos clients. Enfin, le désherbage, qu'il soit mécanique ou chimique, ça évite les graines étrangères et toxiques, par exemple. Dans certaines filières, les chardons pour les poids roquettes sont totalement exclus. et quand le client retrouve des chardons Ils nous refusent la marchandise, donc c'est une perte économique. Donc les pratiques de l'agriculteur ont un impact important sur la récolte.

  • Speaker #0

    Et il y a des agriculteurs qui livrent à la COP, mais il y a aussi des stockeurs. Donc comment ça s'organise ? Est-ce que toi, tu as un regard sur ce qui est stocké chez eux ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est indispensable. À la fin de la moisson, l'agriculteur peut amener son échantillon de son stockage ferme pour avoir une idée de ce qu'il stocke. et de la qualité du lot. C'est important pour la commercialisation. Nous, on analyse notre échantillon de cellules. Donc l'agriculteur peut en faire de même pour savoir quel agriculteur peut correspondre à quel débouché.

  • Speaker #0

    Tu as parlé au début de l'importance de la qualité pour préserver l'équité entre les adhérents. Mais du coup, si un agriculteur livre une mauvaise qualité, est-ce qu'il prive les autres ? ou au contraire celui qui livre une belle qualité et ce qui valorise les autres. C'est un peu difficile à matérialiser ce principe d'équité. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est tout l'intérêt du collectif. En fait, les agriculteurs qui livrent de la qualité ne doivent pas être pénalisés par des marchandises moins bonnes. Si on doit remettre aux normes une marchandise, ce sont les agriculteurs concernés qui vont être pénalisés. Donc il y a un système de réfaction pour assurer l'équité. Remettre aux normes, c'est par exemple la lutte contre les insectes, ôter les impuretés, etc. En parallèle, ceux qui ont une bonne qualité, en protéines par exemple, ont accès à une prime protéine.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, tu dis une bonne qualité, mais qu'est-ce qui fait qu'une qualité est bonne ?

  • Speaker #1

    La qualité, c'est répondre au cahier des charges du client. Voilà, tout simplement. L'important, c'est de livrer ce que le client nous a demandé. Il ne faut pas faire moins. pas faire plus.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe quand un client vient nous voir et dit écoutez Agora, moi je veux bien travailler avec vous, qu'est-ce qui se met en place ?

  • Speaker #1

    Si un client vient nous voir, c'est souvent parce qu'il a une demande particulière. Donc dans ce cas-là, on fait une étude de faisabilité. C'est par exemple pour la filière poids sans allergènes, filière meunière avec des variétés spécifiques. On étudie les moyens dont on a besoin pour mettre en place cette filière. Donc humain, est-ce qu'on a besoin de saisonniers supplémentaires ? Est-ce qu'on a besoin de matériel pour préparer la marchandise ? Les moyens financiers, est-ce qu'on a besoin d'une certification complémentaire ? Combien ça va coûter ? Cette analyse technique, ça permet de mesurer la rentabilité de la filière proposée.

  • Speaker #0

    On parle beaucoup de critères qualité. Finalement, quels sont les critères les plus stricts qui peuvent être imposés par nos clients qui sont des meuniers, des industriels ? Au niveau de l'export ?

  • Speaker #1

    Pour les menu, le premier critère c'est la variété car tous les blés ne sont pas aptes à faire du pain. Donc c'est les premiers critères qui vont être demandés. Pour les amidonniers, c'est le PS et le taux de protéines. Pour le colza et le tournesol, les transformateurs veulent une graine riche en huile. En fonction de la qualité de l'huile, présence ou non d'acide gras, les graines sont orientées soit en huile alimentaire ou dans la filière des biocarburants. Pour les pois, c'est surtout la protéine qui est recherchée. Le client souhaite une graine riche en protéines et sans céréales pour se substituer au blé dans le cadre d'une alimentation sans gluten. On a aussi un client important, c'est l'exportation. L'exportation, c'est de l'alimentation humaine. Ils veulent les mêmes critères que les amidonniers, les meuniers, c'est-à-dire 76 de PS mini, 11 de protéines, pas d'insectes. Surtout pas d'asynctes. Car en bateau, le temps de faire le trajet, les insectes peuvent se développer. Donc ils sont très exigeants sur la qualité. Dans l'imaginaire collectif, l'export était plus accessible au niveau de la qualité, alors que ce n'est plus vrai aujourd'hui. Souvent, les meuniers des pays exportateurs sont formés dans des écoles françaises. Donc ils ont les mêmes exigences qualité que les Français. Ils apprennent exactement la même chose que nous. Donc ils ont aussi beaucoup de besoins pour l'alimentation humaine. C'est pour ça qu'ils sont exigeants sur la qualité.

  • Speaker #0

    Très clair. Donc, selon le débouché, on ne va pas avoir les mêmes cahiers des charges. Et si on va un peu plus loin, comme tu as parlé de l'export, en effet, chez Agora, sur la dernière campagne, 95% de nos blés partaient de l'export. Est-ce que la France, par ce moyen, participe à nourrir la planète ? C'est un sujet qui te parle, toi, dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'export participe à la sécurité alimentaire mondiale. On a dit que la fertilisation, le désherbage, etc. avaient un fort impact sur la qualité. Si on ne respecte pas ces critères, on aura moins de rendement. Dans un premier temps, moins de rentabilité économique pour nos agriculteurs, mais aussi dans un second temps. Moins de marchandises pour nourrir la planète.

  • Speaker #0

    Et donc, en plus de la qualité de la marchandise, c'est de l'agroalimentaire. Nous, notre métier, finalement, participe au filet agroalimentaire. Et donc, qui dit alimentation, dit traçabilité, dit certification. Je crois que c'est des mots qui te parlent dans tes missions aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est moi aussi qui gère cela. D'abord, la traçabilité, c'est une réglementation européenne. Donc ce n'est pas pour se faire plaisir, c'est obligatoire. En cas de crise alimentaire, on doit être capable de retrouver l'origine du produit jusqu'à la parcelle de l'agriculteur. Et si nécessaire, identifier l'ensemble des livraisons pour faire un rappel de marchandises. C'est pour ça, par exemple, qu'on garde les échantillons à la benne. C'est la traçabilité qui est assurée avec le scellé de l'échantillon.

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour vendre, justement, par rapport à ça, il y a des certifications spécifiques que la coopérative doit avoir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a des certifications obligatoires qu'on passe avec un organisme de contrôle indépendant parce qu'en fait, l'État français n'a pas les moyens de contrôler toutes les entreprises agroalimentaires. Donc, on doit se débrouiller par nous-mêmes pour être certifié et envoyer notre certification à l'État. Par exemple, on a la CSA-GTP, c'est pour garantir la sécurité alimentaire de nos produits. On a le Calimat Transport. Donc ça c'est la sécurité alimentaire, mais liée au transport, donc ça va être pour notre filiale Synergis Logistique par exemple. Ensuite on a une certification qui s'appelle le DBSVS, c'est pour les productions agricoles transformées en biocarburant. Donc en France, en Europe, on a le droit d'utiliser des matières agricoles pour faire des biocarburants, mais ça doit être dans le respect de l'environnement, et dans certains cas, cela ne doit pas faire concurrence à une culture alimentaire. parce que ok on va pouvoir rouler on va pouvoir voler en avion mais on n'aura plus rien à manger donc il y a certains critères à respecter ensuite chez Agora on a la certification agriculture biologique c'est pour prouver qu'on n'a pas vendu plus de bio qu'on en a collecté et ce sont des certifications obligatoires pour bien faire notre métier et pour prouver qu'on n'a pas de fraude et qu'on respecte bien la réglementation

  • Speaker #0

    Oui. donc aller jusqu'au bout de la filière. Je sais que chez Agora, il y a les certifications que tu viens de mentionner qui sont obligatoires. Il y a aussi d'autres certifications ou filières sur lesquelles parfois on communique. Quel est ton point de vue là-dessus, sur les filières, et si tu as quelques exemples ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On a d'autres certifications qui sont volontaires pour le coup, pour entrer dans les filières de nos clients industriels. Par exemple, on a le FSASAI, c'est une certification qui permet de qualifier notre production de durable. Ça permet aux clients de mettre des allégations sur leur emballage. On a par exemple la filière Joshua, c'est l'équivalent mais pour la malterie. Encore, on propose aussi à nos agriculteurs le HVE, c'est la certification haute valeur environnementale. On est capable d'accompagner les exploitations dans cette certification. Mon point de vue, entrer dans une filière permet de valoriser davantage les cultures avec un minimum d'effort. Et ça, les agriculteurs ne se rendent pas compte forcément. Souvent, ce que demande le client industriel, c'est simplement d'obtenir l'itinéraire technique, la localisation et l'historique de la parcelle. Comme l'agriculture française est plutôt verte, l'effort de fournir de la data et de la traçage permet d'accéder rapidement à de la valorisation. Par exemple, avec les colzas, on demande aux agriculteurs le RPG en version XLM. On peut le télécharger sur Telepak. Grâce à ce formulaire, Agora vend ses colzas dites durables et ça permet une valorisation supplémentaire. Pour le colza Bages US, il suffit de donner en plus l'ITK de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'ITK, c'est l'itinéraire technique. Donc ce que tu dis, c'est qu'à partir de quelques... documents de traçabilité que souvent les agriculteurs ont déjà, on peut accéder à de la valorisation et c'est vrai que l'exemple du colza Bages il est assez parlant parce que ça représente aujourd'hui entre 10 et 20% des colzas de la COP donc c'est quand même des... des beaux volumes. Qu'est-ce que tu penses des autres petites filières qu'on a ? Toi, quand est-ce que tu interviens ?

  • Speaker #1

    Moi, j'interviens à mon niveau quand ça touche le produit, comme les poireaux-quêtes, le colza bas GES, car c'est le produit qui est certifié.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc parfois, quand il y a d'autres filières avec les industriels, où là on certifie les pratiques de l'agriculteur, ou alors quand c'est l'exploitation qui est certifiée. C'est plus un service à l'adhérent au niveau de notre pôle service et pas vraiment à la qualité parce que toi c'est le produit. Sur ces filières là aujourd'hui, si on prend un peu de hauteur, c'est l'exploitation qui est certifiée. Mais demain est-ce que justement nos industriels ils vont pas vouloir valoriser la durabilité du produit sur lequel tu interviens et pas forcément de l'exploitation ? Parce qu'on va avoir de plus en plus besoin de preuves pour montrer ce qu'on fait de bien. C'est quoi les défis futurs en matière de qualité finalement sur la filière céréalière ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a beaucoup de mouvements dans la réglementation en ce moment. Par exemple, les clients industriels vont devoir mesurer leur bilan carbone et donc c'est dans leur intérêt d'acheter des marchandises avec un faible impact d'émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cadre-là, ils vont certainement nous demander de calculer le gaz à effet de serre de toutes les cultures et pas que pour le colza qu'on fait actuellement. Chez Agora, on vend nos matières avec soit une valeur moyenne de GES régionale ou alors avec une valeur réelle. Du coup, le client achète les valeurs les plus basses pour faire son bilan carbone et l'améliorer. C'est dans ce contexte où tous les acteurs vont tendre vers la neutralité carbone et prouver leur pratique. J'ai parlé de réglementation, mais quand on vend du bas GES, la coopérative s'expose à un contrôle annuel d'une durée de 3 jours c'est une certification assez compliquée où tous les documents fournis par les agriculteurs sont contrôlés on doit prouver qu'on n'achète pas plus de colza bas GES qu'on en a collecté c'est de plus en plus strict et plus ça va aller plus on aura besoin de preuves sur ces sujets pour vendre et valoriser ça concerne directement les agriculteurs qui vont nous fournir les ITK pour faire ce calcul par exemple.

  • Speaker #0

    Ils ne peuvent plus vraiment passer à côté de ces choses-là. Et qu'est-ce qui peut simplifier leur démarche ?

  • Speaker #1

    Pour l'agriculteur qui est équipé d'une traçabilité informatique, c'est beaucoup plus simple qu'une traçabilité manuelle. Surtout chez nous, on récupère automatiquement ces données. Le calcul de GES est fait en direct, j'ai envie de dire. En plus, s'il abonné avec la COP, c'est beaucoup plus simple. Ça facilite le processus et ça améliore la performance.

  • Speaker #0

    Parce que les processus globaux entre les services vont être facilités et donc ça fait gagner en performance tout le monde. Donc on l'a vu, les attentes des clients, tu l'as mentionné, un peu sous-jacent, elles évoluent. Et la réglementation, elle est de plus en plus stricte. Qu'est-ce que nous, on fait pour s'adapter ? à tout ça chez Agora en tant que COP ?

  • Speaker #1

    En ce moment, actuellement, les attentes des clients, ce sont les filières. On sait y répondre avec du formalisme. Ce qui est plus difficile, l'enjeu, c'est l'accès à la donnée de traçabilité. Là, je parle des données des agriculteurs. La réglementation devient plus stricte, oui, c'est le cas pour les contaminants. Et pourquoi ? Parce que les méthodes d'analyse sont plus poussées. Surtout pour les mycotoxines et les résidus de pesticides. Par conséquent, le travail de l'agriculteur doit être irréprochable. Et c'est inhérent à la traçabilité des pratiques et au respect de la réglementation dans la traçabilité.

  • Speaker #0

    Mais si c'était si simple, tout le monde le ferait ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ce qu'il faut avoir en tête, c'est faire du mieux qu'on peut. Et d'où l'intérêt d'avoir la COP pour aider au formalisme. L'enjeu, c'est de trouver le juste équilibre, la qualité et la rentabilité.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, quel... Si jamais tu pouvais discuter avec un agriculteur et lui donner des conseils pour optimiser la qualité de ses productions, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce qu'il faut savoir, et c'est une bonne chose, c'est que si l'agriculteur est vigilant, la qualité est au rendez-vous, sauf accident climatique. Actuellement, la qualité répond à nos cahiers des charges.

  • Speaker #0

    Un point amélioré, ce serait au niveau des stockages fermes, pour la gestion des insectes, parce qu'on travaille avec du vivant. Donc, ce sera plutôt ici notre point d'amélioration, notre point de travail.

  • Speaker #1

    En un mot, si tu devais résumer l'enjeu qualité, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    La qualité, ça participe à la valorisation des denrées agricoles et ça pérennise les filières et l'image de marque de la coopérative.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de notre épisode. Le temps passe vite et j'ai toujours quelques petites... de questions signatures dans le podcast. Je vais en ajouter une inédite spécialement pour toi parce que je pense qu'elle est importante. Quelles sont les qualités requises justement pour une responsable qualité ?

  • Speaker #0

    Pour être responsable qualité, je dirais il faut être ferme et souple à la fois. Ferme pour respecter la réglementation mais pragmatique pour commercialiser la marchandise. C'est l'objectif premier de la qualité. Deux autres... Deux autres qualités, curiosité, voilà, il faut être curieux et surtout on est tout le temps en apprentissage car c'est le monde du vivant. Chaque moisson est différente d'une année sur l'autre, donc on est toujours en cours d'apprentissage.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un jeune que ça intéresse, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Il faut être rigoureux. Mais l'avantage de cette mission, c'est qu'on est au contact de tous les services et parties prenantes de la coopérative, de l'amont à l'aval, donc c'est stimulant. Et l'avantage aussi dans la coopérative, c'est qu'on travaille avec beaucoup de produits et beaucoup de filières différentes, plutôt que chez un industriel agroalimentaire ou un transformateur qui va être plutôt monoproduit. Si quelqu'un s'intéresse à ces sujets, je peux lui conseiller de commencer par être saisonnier à la coopérative. Au niveau de la réception, il verra tous les contrôles qu'on réalise à l'arrivée des bennes des agriculteurs et c'est un bon moyen de voir les aspects qualité produit.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à postuler si vous avez plus de 18 ans. Appel à candidature pour être saisonnier à la moisson 2025 qu'on est en train de préparer. Une autre question signature que je pose à mes invités, c'est quelle idée reçue aimerais-tu lever ? Sur l'agriculture ou sur ton métier ?

  • Speaker #0

    Qu'on ait des pollueurs.

  • Speaker #1

    Ça revient souvent. Qu'est-ce qui te rend fier dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'Agora bénéficie d'une bonne image des marques, une bonne image au niveau de la qualité auprès de ses clients. C'est mon objectif et c'est ce qui m'anime tous les jours.

  • Speaker #1

    Grâce à quoi ? Tu me dis qu'on a une image plutôt satisfaisante.

  • Speaker #0

    C'est grâce au travail accompli au quotidien auprès des équipes et surtout l'anticipation.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout le monde qui est concerné dans la COP. Alors, lors de mon précédent podcast avec Victor Parmentier, agriculteur, il t'a laissé une question. Et la question, c'est, penses-tu que les pratiques agricoles évoluent aussi vite que la société ?

  • Speaker #0

    Je suis mal placée pour dire, concernant les pratiques agricoles, qu'elles évoluent aussi vite que la société. Mais ce que j'ai remarqué, c'est une évolution des assolements. Le tournesol, par exemple, on n'en faisait pas du tout il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Maintenant,

  • Speaker #0

    on en retrouve sur toute la zone d'Agora. Le blé dur commence à arriver un peu. L'évolution, je le vois là. Donc,

  • Speaker #2

    c'est à nous d'anticiper au même titre que les agriculteurs.

  • Speaker #0

    Nous devons adapter notre outil industriel. Ça, c'est sur du long terme.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu aurais une question à poser à notre prochaine invitée ?

  • Speaker #0

    C'est un agriculteur ? Oui. J'aimerais savoir si la connaissance de ce qui se passe après sa livraison, ok, livre pendant la moisson, mais est-ce qu'il sait exactement ce qui se passe, ce que nous on fait à la coopérative pour valoriser ses productions et les commercialiser ?

  • Speaker #1

    Très bien, elle sera posée. Dernière question, une petite question insolite du podcast qu'on adapte à chaque fois. Pour toi, la question, c'est quel est ta céréale préférée finalement ?

  • Speaker #0

    Ma céréale préférée, je dirais le colza, parce qu'il a plusieurs débouchés. Il a à la fois un débouché alimentaire, mais aussi industriel, pour les biocarburants. Et pour aller dans les biocarburants, on doit avoir une certification qui est très difficile à obtenir, mais aussi très valorisante. Le plus difficile, c'est de valoriser sans contrainte. Et en fait, c'est ce que je fais au jour le jour pour essayer de rendre un peu transparent toutes les contraintes de la réglementation.

  • Speaker #1

    Très clair, merci. Est-ce que tu as un dernier message à transmettre à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Si les auditeurs sont des agriculteurs, je dirais globalement, essayez de répondre aux sollicitations de la coopérative sur les documents qu'on vous demande, votre RPG. Voilà, le formalisme, ça permet d'alimenter la filière et de participer à la valorisation des productions.

  • Speaker #1

    Et donc, tu l'as dit, on travaille avec du vivant et donc il faut s'adapter tout le temps. Merci beaucoup Élise.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup Élise d'avoir joué le jeu de passer derrière le micro pour nous ouvrir les portes de la qualité des céréales. Un sujet pas facile à vulgariser, mais tellement essentiel pour assurer la pérennité des filières sur le long terme et sur nos territoires. Notre objectif dans Demain de Bot, nourrir votre curiosité, donner des clés de compréhension et surtout mettre en lumière celles et ceux qui font l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise avec pédagogie, authenticité et sans préjugés. Parce qu'on est convaincu que quand on comprend mieux, on travaille mieux et avec plus de sens. Alors merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Et si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager autour de vous. C'est la meilleure façon de soutenir ceux qui passent derrière le micro. A très vite dans Demain de Bot.

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussion avec Elise

    01:40

  • Conclusion

    35:31

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