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Des Racines et Des herbes

Épisode 5 - Dominique et la Ferme de Ste Marthe

Épisode 5 - Dominique et la Ferme de Ste Marthe

51min |30/09/2024|

84

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Épisode 5 - Dominique et la Ferme de Ste Marthe

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Description

Bienvenue sur Des Racines et des Herbes, le podcast pour parler plantes 🌿.


Dans cette série, nous partons à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au coeur ❤️ de leur existence. Ils sont naturopathes, herboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs, passeurs de savoirs... et nous les accueillons à notre table 🪑, pour qu'ils nous partagent leur quotidien.


Pour ce 5e épisode, nous partons à la rencontre de Dominique Velé, l'un des 2 dirigeants de la Ferme de Ste Marthe, productrice de semences bio 🌱 dans le Maine-et-Loire (Brain-sur-l'Authion 📌). Ici, vous entrez dans le coeur d'un métier méconnu, mais pourtant essentiel à la filière des plantes médicinales : les semenciers. On y parle parcours et chemin de vie, quotidien de la ferme, tri des graines à la voiturette de golf, sélection variétale 🔍... Bref, tout ce qui fait la richesse de ce métier passionnant, mais pourtant quelque peu oublié.


Un épisode à savourer avec un bon thé, en pause ou en préparant ses prochains semis 🥕.


Pour contacter la ferme de Ste Marthe : Ferme de Sainte Marthe

Leur insta : @fermedesaintemarthe

Leur facebook : La Ferme de Sainte Marthe

La B.D. "Les Ignorants" d'Étienne Davodeau et Richard Leroy : Les Ignorants


L'entreprise de Laureen Gautier : Laureen Naturopathe

Son insta : @laureen.naturopathe.lsf

Son facebook : @Laureen Naturopathe LSF


L'entreprise de Frédéric Michenet : Nature Ancestrale

Son insta : @natureancestrale

Son facebook : @NatureAncestrale


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Des Racines et des Herbes,

  • Speaker #1

    le podcast pour parler plantes.

  • Speaker #0

    Dans cette série, nous partons dans la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au cœur de leur existence. Ils sont naturopathes, arboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs et passeurs de savoirs, et nous les accueillons à notre table pour qu'ils nous partagent leur quotidien. Au travers de nos discussions, vous découvrirez des métiers méconnus, des savoirs ancestraux, et apprendrez à faire connaissance avec la nature qui vous entoure.

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Laurine !

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je m'appelle Laurine, je suis naturopathe, réflexologue et praticienne en massage à Saint-Barthélemy-d'Anjou à côté d'Angers et je fais aussi des animations autour du végétal et des thèmes de la naturopathie. Toi tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi c'est Frédéric, je suis installé sur Beaufort en Anjou dans le Médénoir et je fais de la cueillette de plantes sauvages, je fais aussi de la formation pour apprendre à utiliser les plantes sauvages auprès du grand public et aussi auprès des professionnels.

  • Speaker #2

    Super, et bien aujourd'hui pour ce cinquième épisode... nous vous emmenons au commencement de notre travail, là où commence la plante, la graine. Pour ce faire, nous recevons Dominique, l'un des deux dirigeants de la ferme de Sainte-Marthe, un producteur de semences bio dans le Ménéloir. Dominique, on te laisse te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous les deux. Donc Dominique, je suis directeur de la ferme de Sainte-Marthe depuis maintenant presque 20 ans. La ferme de Sainte-Marthe qui se situe historiquement dans le Loir-et-Cher, qu'on a déménagé effectivement en 2006 en Anjou. Dans un bassin bien connu de production horticole notamment, mais aussi de semences potagères. Nous produisons des semences potagères biologiques à destination des jardiniers amateurs en Anjou. La majorité de nos clients sont des jardiniers qui sont contents de trouver la diversité qu'on peut proposer.

  • Speaker #2

    Super.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de diversité. Qu'est-ce que vous proposez ? Vous avez un catalogue assez large, j'imagine ?

  • Speaker #1

    L'idée, effectivement, est de proposer toutes les variétés, qu'elles soient intéressantes ou non gustativement, qu'elles soient sensibles ou non aux maladies. Donc, on conserve même les mauvaises ventes. Depuis maintenant 20 ans que je dirige cette ferme, on a souhaité conserver toutes les variétés, tous les cultivars que nous avions. Donc, chaque année, nous rajoutons un petit peu de diversité. Nous avons 1500 variétés au catalogue que nous proposons sur Internet, par catalogue papier et dans notre graine-tri-épicerie.

  • Speaker #0

    Super. Vous avez toujours gardé ce côté catalogue papier quand même.

  • Speaker #1

    Le catalogue papier que je pensais éliminer il y a quelques années, effectivement pour des raisons évidemment écologiques, nous l'avons conservé puisque nos clients l'attendent aux alentours de Noël. Ça fait partie effectivement des livres ou en tout cas des catalogues qu'ils sont contents de conserver sur la table de chevet ou sur la table du salon pour effectivement préparer le jardin.

  • Speaker #2

    C'est le catalogue de Noël des grands corps.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ils font leur commande.

  • Speaker #2

    Et du coup, une petite question de curiosité, quelles graines ne se vendent pas mais que vous faites encore ?

  • Speaker #1

    Vous voyez... Un certain nombre de variétés de tomates, notamment les tomates jaunes, historiquement, sont moins bonnes. Par contre, elles présentent quelques intérêts comme les résistances aux maladies. Plutôt résistantes au mildiou, par contre, pas trop d'intérêt gustativement. Donc, on a fait le choix, effectivement, de les conserver pour cette diversité qui nous est chère.

  • Speaker #2

    D'accord, super. Du coup, quel est ton quotidien ? Qu'est-ce que c'est ta journée type ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de journée type, on peut dire ça. C'est l'intérêt de diriger une entreprise qui se développe sur des sujets assez divers et variés, puisqu'on a fait le choix effectivement d'être producteur et distributeur de semences. Donc, on a beaucoup de variétés en production sur notre site à Brun-sur-Laution. En l'occurrence, on fait entre 100 et 120 variétés tous les ans en production. Donc, on aide toute l'équipe de commercialisation, on peut aider à des moments dans la journée ou dans l'année à la production. On peut évidemment aider aussi en préparation de commandes, on peut aider dans le magasin, puisque parfois on a besoin de donner des conseils à nos amis jardiniers. Donc effectivement, mes journées de type sont assez variées, on fait parfois de la photo, parfois un podcast, parfois un peu de production. J'ai fait 4 heures de tracteur hier pour faucher le terrain, donc effectivement, journée assez variée et toutes les années ne se ressemblent pas. On ne s'ennuie pas quoi. On ne s'ennuie pas et on n'est pas là pour s'ennuyer, c'est l'idée.

  • Speaker #0

    Tu es quand même attaché à toutes les tâches que tu peux avoir et avec tes équipes aussi.

  • Speaker #1

    On a toujours aimé autant la diversité de nos produits que la diversité de nos métiers. On est une petite entreprise, une petite PME. Et l'idée, effectivement, c'est de faire en sorte que chacun soit polyvalent et puisse aider ses collègues et ses confrères dans la diversité de ses tâches. On est assez, effectivement, attaché à cette diversité de tâches.

  • Speaker #2

    Vous êtes combien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    On est 20 au niveau de la ferme de Sainte-Marthe historique, je dirais, donc avec la production des graines et la distribution par correspondance. Ils sont une équipe de cinq personnes au magasin, à la grainerie épicerie.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, la grainerie épicerie, elle est plus récente ?

  • Speaker #1

    La graine triépicerie a été lancée le 16 février 2023. C'était l'idée de proposer à notre clientèle locale nos graines, les quelques plants que l'on produit maintenant en interne, et puis aller de la graine à l'assiette. On ne souhaitait pas avoir un magasin ouvert uniquement sur février-mars, mais travailler toute l'année, puisqu'il faut s'assurer que l'équipe ait du travail toute l'année.

  • Speaker #2

    Oui, donc c'est-à-dire qu'avant, il n'y avait que de la correspondance. Il n'y avait pas de point de vente pour acheter vos graines. Oui. Mais c'est vrai que moi, il y a des années, mon beau-frère qui est jardinier et paysagiste m'avait donné un catalogue pour choisir des graines et c'était les vôtres.

  • Speaker #1

    Tu es sans crainte. Ouais,

  • Speaker #2

    et je ne connaissais pas lui. Il est au Mans, mais moi j'habitais à Paris.

  • Speaker #0

    Il connaissait quand même.

  • Speaker #2

    Oui, oui, il connaissait, mais...

  • Speaker #0

    Ça rayonnait bien.

  • Speaker #2

    C'est une marque qui est connue en fait à un peu.

  • Speaker #1

    On a une petite notoriété historiquement auprès des jardiniers amateurs, parce qu'on est dans les premiers, sûrement pas les premiers, mais en tout cas on est quelques-uns à avoir lancé la production en bio. en France à destination de jardiniers amateurs, avec un catalogue assez riche.

  • Speaker #0

    Ok. Et justement, toi, ton parcours, comment t'en es arrivé là ? Tu t'es repris un petit peu, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis de formation plutôt horticole, plutôt que de semences potagères. Mais bon, ça reste dans le végétal. Et mon associé, lui, Arnaud, que je viens de voir passer par la fenêtre, était effectivement, lui, plutôt chercheur à l'INRA sur des problèmes de phytopathologie, sur le haricot en l'occurrence. Donc on n'avait pas des parcours tout à fait orientés semences. potagère mais effectivement on s'est retrouvé autour du végétal donc moi j'ai pris la direction après divers rachats suite à la création de Philippe Desbrosses par Philippe Desbrosses dans le Loiret Cher il y a eu différents rachats puisque c'était une entreprise qui avait des difficultés financières semble être un peu un peu en avance sur son temps entre guillemets malheureusement le bio n'a pas marché tout de suite dans les années 60 70 c'était très compliqué et dans les années moi j'ai eu la chance d'arriver au moment où c'était quand même plus facile alors 2005 c'était pas tout de suite facile Mais on a lancé effectivement ce catalogue un peu diversifié par correspondance avec un site internet qui a tout de suite relativement marché, qui a permis surtout de toucher les jardiniers dans toute la France. Alors qu'on était très local. Donc effectivement, forcément, un certain nombre de jardiniers, ça permet effectivement de diffuser plus facilement les semences qui se vendent plutôt bien par correspondance puisqu'elles voyagent assez bien. C'est la graine, contrairement au plant. se transporte bien. Oui,

  • Speaker #0

    ils sont plus faciles à transporter.

  • Speaker #2

    Ils sont plus faciles à transporter, c'est léger, ça ne coûte pas cher en frais de port pour les gens. Et donc du coup, avec Arnaud, vous avez racheté en 2005, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, on a pris la direction en 2005, donc en simple salarié, et donc au fur et à mesure, on est monté au capital, et l'idée, effectivement, dès le départ, c'était de s'associer dans un projet végétal, et vu que j'étais déjà directeur, Arnaud est arrivé en 2008, et on a racheté seulement en 2018. Il a fallu laisser le temps à l'actionnaire d'avant de nous laisser les rênes petit à petit.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu disais que c'était dans le maraîcher avant, vous avez quand même été attaché à la région ici par les origines.

  • Speaker #1

    Moi j'étais angevin et l'idée c'était de se rapprocher sans doute inconsciemment du végétal angevin et de ses possibilités avec VG Police, avec le GNIS, EMA et maintenant, toutes les interprofessions et tout ce qui... tournent autour du végétal finalement se trouvent plutôt pas mal en enjoue. Donc effectivement, ça a facilité quand même les connexions, l'arrivée du salon du végétal, le retour du salon du végétal en enjoue. C'est un certain nombre de facteurs comme ça qui ont permis effectivement de se réinstaller.

  • Speaker #2

    VGpolis, c'est quoi pour les gens comme moi qui n'y connaissent rien ?

  • Speaker #1

    Alors VGpolis, c'est aujourd'hui un pôle de compétitivité autour du végétal qui regroupe les acteurs autant politiques, économiques... les entreprises, les institutions autour du végétal pour effectivement créer du réseau, travailler ensemble sur des projets à long terme.

  • Speaker #0

    Ça marche plutôt dans l'ouest il me semble ?

  • Speaker #1

    C'est VGpolis, le pôle de compétitivité se situe à Angers et après rayonne effectivement plutôt dans l'ouest et jusque dans le massif central.

  • Speaker #2

    Ok, est-ce que du coup il y a des choses que tu préfères faire toi aujourd'hui dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors, je préférerais et j'aimerais me retrouver dans la terre, ce que je n'arrive pas du tout à faire. Donc, quand j'arrive à m'échapper du quotidien, qui est plutôt de la gestion et du management, l'idée, c'est effectivement de trouver les clés pour qu'à terme, on puisse retrouver un peu de plaisir dans les champs. Donc, cette notion de la graine à l'assiette, elle nous est chère. Et c'est vraiment comme ça qu'on a souhaité développer l'entreprise avec Arnaud. Donc, se faire plaisir sur la diversité en graines, ça, c'est à peu près réglé. Ça fait commencer les plans, ça s'est lancé. Mais effectivement, on souhaite avoir une diversité qui puisse se permettre de faire découvrir aussi les graines que l'on a. Et le maraîchage est la prochaine étape. Donc la prochaine étape, c'est de commencer effectivement sur le site des ponts de C, puisqu'on ne peut pas mélanger les graines et le maraîchage, puisqu'on évite évidemment les pollinisations croisées. Donc l'idée sur le site des ponts de C, c'est de faire 90% de maraîchage et 10% de graines, alors qu'ici, à Brun-sur-Laution, c'est plutôt 90% de graines et 10% de maraîchage. Donc j'aimerais qu'à terme, effectivement, on puisse se libérer un peu de temps pour retrouver nos premiers amours. Et surtout, effectivement, passer un peu de temps sur le terrain, dans les champs, et effectivement avoir nos graines poussées.

  • Speaker #2

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer aux gens ? Comment on fait des graines pour les vendre en fait, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Alors, tout simplement, je ne sais pas, mais je vais essayer de faire au tout court. L'idée de faire pousser des graines, c'est d'abord évidemment du maraîchage, puisqu'effectivement pour extraire des graines, on a besoin de légumes ou de fleurs, et sans pollinisation, donc sans fructification, sans la fleur, on ne fait pas de légumes, donc on ne fait pas de graines, donc il y a un moment où on a besoin de la fécondation de ces fleurs. Donc l'idée c'est sur le site à Brun effectivement c'est d'abord de faire des tomates, de faire des haricots, de faire des fleurs pour ensuite en extraire les graines. Donc il y a deux types d'extraction de graines, il y a les graines dites humides où on va passer par une fermentation de la graine, enfin du fruit et de la graine. Donc les tomates par exemple pour citer les solanacées en général effectivement on va d'abord récolter des fruits à surmaturité pour effectivement avoir des graines qui ont déjà un pouvoir germinatif assez fort et ensuite on va les laisser fermenter dans leur jus pour ensuite les extraire à coup de grande eau, donc extraire la graine de la pulpe et de la peau, qui sont des déchets. Et une fois qu'on a laissé fermenter pendant trois jours, on va récupérer les graines dites lourdes, qui sont les graines qui ont un pouvoir germinatif plus important. Le poivre fait que ça va rester dans l'eau au fond du seau. alors que les graines légères vont être évacuées, elles vont flotter. Donc elles vont être évacuées avec les déchets tels que la pulpe et les pots qui elles aussi vont flotter. Donc on a ce type de graines. Et les deuxièmes graines sont plutôt les graines dites sèches que l'on va battre pour les extraire. Je pense au pois, aux haricots, à beaucoup de graines de fleurs. Là effectivement l'idée c'est par le battage d'extraire la partie végétale, la partie sèche de la graine que l'on va effectivement ensuite faire sécher et conserver. jusqu'à l'ensachage.

  • Speaker #2

    Quand tu dis bataille, je te vois avec un bâton t'attraper sur un truc.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, historiquement, les graines étaient plutôt fouettées. Le fléau notamment permettait effectivement d'extraire la graine de son enveloppe. Par exemple, les haricots ou les pois. Effectivement, on essaie de séparer la cosse de la graine. Aujourd'hui, il y a plein de méthodes, mais parfois on roule avec le tracteur, tout bêtement, la cosse étant sèche. Il faut casser cette cosse. et séparer la graine. Maintenant, on a une petite machine très mécanique qui vient broyer le végétal et extraire la graine. Parfois, on passe effectivement la petite voiture à deux golfs. Sur la graine, on fait aussi marcher tout ce qui est tamis, évidemment. Une fois qu'on a bien fait sécher les graines, l'idée, c'est d'extraire cette graine de la cosse, mais on fait moins au fléau comme on l'eut fait.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, tu disais que les graines les plus lourdes ont un taux de germination meilleur. C'est comme ça que vous faites la sélection ?

  • Speaker #1

    Alors après, une fois qu'on a extrait la graine de la partie végétale, soit la partie, effectivement, la chair et la peau, soit la partie, les tiges, les fruits, les feuilles, les fleurs, une fois qu'on a fait ça, c'est par le tri et l'extraction, enfin par le tri, pardon, des graines qu'on va effectivement essayer d'améliorer. Donc on fait des tris de graines par la densité, par la forme. Donc c'est là qu'on va extraire tous les déchets. Donc toutes les graines qui ne germent pas, qui ont une densité très légère, effectivement il y a des machines qui vont permettre de souffler les graines en hauteur, par un afflux d'air, et toutes les graines légères vont monter plus haut que les graines lourdes, donc qui vont avoir encore une fois une germination meilleure. Donc on va essayer de trier les déchets comme ça, dans la soufflerie. On essaie d'extraire les graines lourdes. des graines légères.

  • Speaker #2

    C'est un trim mécanique du coup.

  • Speaker #1

    C'est la mécanique. De la même façon, on a le nettoyeur séparateur, on a différentes grilles qui vont là plutôt différencier les graines rondes, des graines par rondes. Donc petit à petit, on va passer sur les différentes machines pour effectivement différencier les graines d'adventis, par exemple, parfois on a un lot qui est très pollué parce qu'on est dans un champ en extérieur où il y a énormément d'adventis, donc il y a beaucoup de graines de mauvaise herbe.

  • Speaker #2

    D'accord, adventiste, c'est une plante qui...

  • Speaker #1

    Indésirable.

  • Speaker #2

    Indésirable, oui.

  • Speaker #1

    C'est le mot plus savant, plus propre que mauvaises herbes. D'accord. Il n'y a pas de mauvaises herbes, tu le sais mieux que nous. Il y a des graines indésirables et des herbes indésirables dans notre culture, comme parfois, effectivement, le chevreuil ou le sanglier peuvent être indésirables à nos cultures, mais ce n'est surtout pas un ennemi de nos cultures. En tout cas, j'essaie de dire qu'il faut leur conserver des places. dans notre environnement puisque c'était l'heure avant d'être le nôtre donc c'est toute la difficulté de l'agriculture en bio et vous avez justement parfois des soucis avec tu parles des chevreuils,

  • Speaker #0

    des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    On a des soucis avec des plus ou moins grosses bêtes. On a des soucis avec les chevreuils, on a des soucis avec les sangliers, on a des soucis avec les alrodes, les tripes, qui sont des petites bêtes un peu embêtantes pour nos cultures. Moi, je dis souvent qu'étant plus fan de nature que de la culture, il faut leur laisser de la place. Je préfère observer les sangliers et les chevreuils dans la nature que les tomates poussées. Par contre, l'équipe et notre métier fait que à un moment, il faut qu'on fasse en sorte quand même de sortir des graines. Donc voilà, c'est des équilibres à trouver. Il faut cohabiter. C'est tout l'enjeu, il faut cohabiter. Ils étaient là avant nous, l'humain était là depuis longtemps, mais en tout cas, on a pris très certainement la place. Donc sur notre site, on était refusé de Pérou, on a dû malheureusement faire un peu d'enrobés pour notre parking. On est sorti du schéma classique du refuge LPO. J'espère qu'on va y revenir parce que... On a nettement progressé sur l'accueil de la faune. On avait 36 espèces d'oiseaux, on est plutôt à 50 sur le site.

  • Speaker #2

    L'enrobé, c'est du goudron par terre ?

  • Speaker #1

    C'est du goudron. Donc aujourd'hui, on a...

  • Speaker #2

    Tu ne peux pas être site LPO si tu as ce genre de...

  • Speaker #1

    C'est du P, des surfaces supplémentaires. Et je l'entends volontiers. Donc c'était un peu dur pour nous, effectivement, de se dire qu'on régressait sur un sujet. Mais on continue de progresser, effectivement, sur l'accueil de la faune et de la flore sauvage. aussi, parce qu'on a des orchides et des sauvages. On a des arbres qui poussent. On a planté beaucoup de haies depuis 10 ans, 15 ans. On est arrivés en 2014 sur ce site. Donc, il y a énormément de choses qui ont été faites en faveur de la biodiversité. Mais malheureusement, entre guillemets, on est une entreprise et il faut qu'on trouve les clés pour effectivement continuer à vivre de ce sujet qu'est la graine. Effectivement, il faut cohabiter.

  • Speaker #2

    Tu parlais de tout le tri mécanique, tout ça. C'est passé du manuel au mécanique quand ?

  • Speaker #1

    On continue à faire beaucoup de manuels, on est une petite société avec beaucoup de diversité. On n'a pas 10 hectares, encore moins 1000 hectares de maïs. On a cette année des solanacées, on a un peu de céréales, on a beaucoup de fleurs. Donc on a beaucoup de choses très différentes. Le fait est que ça nous fait des tout petits lots. Qui dit petit lot dit petite machine ou manuel, trimanuel. Donc on a encore beaucoup de trimanuel. en tamis. Par contre, nos machines de laboratoire, qui sont des petites machines, nous permettent effectivement de progresser, d'aller plus vite sur le trit, ces petits lots. Donc on a un partenariat avec une société hollandaise et danoise, en l'occurrence, qui fait des petites machines de trit comme ça, ce qu'on appelle machines de laboratoire, qui ne sont pas du tout prêtes à accueillir des tonnes, ni de matière sèche, ni de graines, mais qui justement permettent de trier des petits lots. On est sur 100-120 variétés tous les ans. C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Pour le catalogue de 1500, tu disais.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, vu que les germinations sur un certain nombre d'espèces peuvent nous permettre de conserver les graines 5, 6, 8 ans, notamment les solanacées, tout ce qui est poivrons, tomates, aubergines, on est de 4 à 8 ans d'espérance de germination. si c'est conservé dans des bonnes conditions. Donc ça nous permet effectivement de remettre en production une fois tous les quatre ans. Par exemple, pour les tomates. Les poivrons, on fait une fois tous les trois ans. Par contre, à l'inverse, les poireaux, c'est tous les ans. On est sur des aliacées, donc les aliacées, c'est des germinations qui ne durent malheureusement que un à trois ans. Donc on les remet en production régulièrement. On a tendance à malheureusement, entre guillemets, produire trop, plus qu'il n'en faut, mais on sait que tous les ans, on les remet en production.

  • Speaker #2

    Et vous faites quoi des graines qui sont du coup plus commercialisables ?

  • Speaker #1

    Les germinations, on fait les tests de germination. Ça y est, à la Bossem, qui est un laboratoire qui est à un kilomètre d'ici, c'est aussi l'intérêt de se trouver en Anjou, il y a beaucoup d'infrastructures qui permettent ça. Donc la Bossem est un laboratoire indépendant. Tous les ans, on teste toutes nos autres graines qui sont stockées dans nos friots. Et effectivement, après, quand on est en dessous de la germination, légal entre guillemets, puisqu'il y a des normes qui nous permettent effectivement de commercialiser nos graines. Là, du coup, on essaie de voir si c'est le volume qui reste en graines, évidemment, et en fonction de la mise en production du nouveau lot, soit c'est ce qu'on appelle les queues de lot. Donc les queues de lot, soit elles sont mélangées avec des lots qui germent mieux. C'est-à-dire que si on a un lot qui germe à 98% et un lot qui germe à 75%, mais qu'on a 50 grammes d'un côté et 10 kilos de l'autre, les 50 grammes vont permettre de faire un lot plus géré. de 10 kilos 50 grammes qui va germer à 95%. Oui, oui. C'est tout. C'est notre métier. C'est l'art, effectivement, de jeter le moins possible. et de s'assurer par contre qu'on a une qualité germinative qui permet à nos clients d'être rassurés, sachant qu'ils ne sont pas forcément professionnels. Mais c'est clairement ce qui nous a permis ces dernières années effectivement de progresser en qualité. On a deux ingénieurs semences sur le site qui font attention à ce que nos qualités soient bonnes. Oui,

  • Speaker #2

    pour que le jardinier lambda qui ne va pas forcément semer correctement ou à la bonne période ait quand même un résultat optimal.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, il y aura toujours des règles à respecter, quoi qu'il en soit. Mais du coup... Il y a déjà le tri mécanique que vous disiez, plus ensuite les taux de germination que vous faites chaque année.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc l'intérêt, c'est effectivement de suivre vraiment bien nos lots tous les ans et de s'assurer qu'on ne prend pas de risques. On a effectivement une chambre froide qui est maintenue à 40% d'humidité. Ça, c'est la priorité. C'est vraiment la température constante. On est à 15 degrés, on pourrait être à 20, tant que c'est constant. Par contre, surtout... pas d'hygrométrie pour pas que ça reparte en germination.

  • Speaker #2

    C'est ça, la chambre froide, pour des gens qui gouteraient et qui connaissent rien, ça veut dire que ça bloque le processus de germination de la graine.

  • Speaker #1

    Effectivement, on déshumidifie la pièce pour s'assurer qu'on n'ait que 40% d'humidité, surtout pas plus.

  • Speaker #2

    La graine, elle se croit en hiver, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour des annuels, elle se croit en hiver. Effectivement, ça dépend du type de graine, mais effectivement, il faut la mettre en dormance.

  • Speaker #0

    Et vous avez différents espaces pour différentes types de graines, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Non, même pas. On est à 40% d'humidité, 1°C. Par contre, avant de les mettre dans ce stockage dit de chambre froide, on passe beaucoup de graines en congélateur. C'est pour les passer en dessous de zéro, pour tuer notamment les petits insectes. Notamment la bruche, qui est un petit insecte qui fait des trous dans les graines, parfois de haricots notamment.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    On essaie de tuer les petites bêtes. indésirables, elles sont moins visibles que les sangliers, mais elles sont tout aussi indésirables.

  • Speaker #0

    On a ça aussi dans les plantes, Jérôme, on parlait sur le premier épisode, le fait de congeler aussi les plantes séchées, pour éviter, je pense notamment au calendula ou des choses comme ça, qui vont avoir justement des petites bêtes qu'on ne verra pas, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, qui ne sont pas visibles à vue. Et ça n'avise pas la graine du tout de la congeler.

  • Speaker #1

    Au contraire. Donc on voit, c'est en Islande, je crois qu'il y a effectivement un conservatoire de graines qui a été construit notamment par les grands semenciers qui s'inquiètent du fait que l'humanité pourrait ne pas survivre. Donc ils stockent un certain nombre d'espèces là-bas, de gros stocks, en espérant que l'Islande ne dégèle pas demain.

  • Speaker #0

    On ne le citera pas mais c'est des grands mots américains.

  • Speaker #1

    Toujours le même. On ne le citera pas.

  • Speaker #2

    Et du coup les cultures elles sont en intérieur, sous serre, en plein champ ? Comment ça se passe ? Comment on choisit aussi ?

  • Speaker #1

    Encore effectivement il y a des cultures en extérieur et des cultures en intérieur. L'intérêt de les mettre en intérieur, c'est-à-dire sous serre non chauffée, mais en tout cas on est sous tunnel froid, c'est de maîtriser à la fois la pollinisation, puisqu'on a des filets, ce qu'on appelle insect-proof, qui interdisent aux insectes extérieurs de rentrer dans le tunnel. Donc c'est nous qui favorisons effectivement l'apport d'insectes. En l'occurrence, on fait en sorte que les coccinelles, on les conserve d'une année sur l'autre avec des petits hôtels insectes. Mais on va aussi importer potentiellement des bourdons ou des mouches pour la pollinisation. Donc en fonction des espèces, la mouche a tendance à coûter moins cher, mais aussi à se multiplier plus vite. Donc ça marche très bien sur carottes, alors que sur solanacées, encore une fois, le bourdon, qui est un peu fainéant quand il fait trop chaud, fonctionne très bien sur tomates, notamment. Donc on a ces cultures effectivement qui ont besoin d'être plutôt en intérieur pour réussir. Là, c'est pour ne pas prendre de risques. Les solanacées étant plutôt des plantes historiquement d'Amérique du Sud. On est content de les protéger du milieu, par exemple, une année comme cette année, où la pression est très forte. On réussit plus facilement à l'intérieur. Après, c'est aussi des questions de pollinisation croisée pour les plantes dites allogames. Les plantes allogames étant celles qui se croisent, qui, effectivement, comme les courges, qui ont tendance à se croiser d'une variété à l'autre. Donc, effectivement, nous, on les met sous filet insectique. pour s'assurer que la pollinisation ne puisse pas se faire avec une autre variété de la même espèce.

  • Speaker #2

    Vous gérez la pollinisation en décidant quel type d'insecte vous mettez dans la serre ?

  • Speaker #1

    Exactement. On les met sous filet pour les protéger d'une pollinisation d'une variété, d'un voisin par exemple, qui aurait dans son potager une courgette. On est obligé de s'assurer qu'on n'a pas de pollinisation croisée. Ce qui fait ça aussi la difficulté,

  • Speaker #0

    c'est que vous n'avez pas de visibilité sur ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc là, au niveau de l'interprofession, on fait une cartographie pour, entre semenciers, définir et décrire ce qu'on a sur notre site. Mais par exemple, si on faisait des courges en extérieur, il faudrait s'assurer que 3,5 km autour de chez nous, il n'y ait pas une courge ou une courgette de produite. C'est impossible, évidemment, à savoir. Donc effectivement, c'est pour les semenciers qui font des hectares et des hectares. qui sont obligés de faire en extérieur et qui ont des méthodes pour s'assurer que les petits jardiniers amateurs autour, ça ne prend pas trop de risques. Par contre nous, entre osmanciers, on s'assure qu'on ne va pas mettre de betteraves côte à côte.

  • Speaker #0

    On a eu le cas sur l'épisode 4 avec Maryse Berthier qui fait du chanvre, elle, et elle a parlé justement de la coopérative avec M'Pitt où il y a une zone d'exclusivité pour éviter qu'il y ait du croisement dans le chanvre.

  • Speaker #2

    Et je lui disais en rigolant, ça se trouve au bout de ta rue, tu n'as pas le droit de produire du chandre. Elle m'a dit oui, c'est exactement ça. Là où elle est, au bout de sa rue, elle n'aurait pas le droit d'avoir sa culture en fait. C'est intéressant pour les gens qui ne savent pas qu'il y a des zones où en fait on n'a pas le droit, enfin pour qu'on puisse produire des graines, il y a des zones où il ne faut pas. Et en extérieur du coup, qu'est-ce que vous...

  • Speaker #1

    Alors on fait plutôt les solanacées, les laitues, des choses comme ça. Alors typiquement les carottes aussi, il y a des solutions. C'est-à-dire que si on maîtrise la floraison, la période de floraison, et typiquement... on arrache les carottes en fleurs avant que la carotte sauvage ne soit fleurie normalement on n'a pas de pollinisation je dis bien normalement donc c'est tous ces sujets là on a parlé du chanvre à l'instant le chanvre effectivement il peut y avoir des barrières physiques en plantant des plantes qui attirent plus les pollinisateurs autour donc on va essayer d'isoler le chanvre donc nous l'idée ça a été évidemment de reproduire de nombreuses haies C'était un champ de maïs en 2014 quand on est arrivé, donc on a planté beaucoup de haies. Là, c'est autant pour éliminer les problèmes du vent, en tout cas pour protéger les cultures du vent, que protéger les cultures potentiellement des pollutions extérieures, puisqu'on est entouré de maraîchers qui ne sont pas tous tout à fait en bio. C'est peu de le dire. Et après, aussi s'assurer qu'effectivement, il y ait moins d'échanges avec d'autres jardins aux alentours.

  • Speaker #2

    Et si, comme tu dis, il y a des maraîchers pas forcément bio, vous avez quand même le droit de produire du bio ici ? Je connais pas moi la réglementation. Oui,

  • Speaker #1

    la problématique de la réglementation actuelle, et que je trouve scandaleuse, et contre laquelle je me bats depuis des années, c'est que c'est à nous de nous protéger des pollutions de nos voisins, et pas l'inverse.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de zone d'exclusion ? C'est-à-dire que tu t'installes en bio, il faut qu'à 5 km autour...

  • Speaker #1

    Non, malheureusement...

  • Speaker #2

    Alors oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    malheureusement, c'est même plutôt nous qui sommes combattus entre guillemets parce que soi-disant on ne nettoie pas assez nos champs de la mauvaise herbe, la fameuse mauvaise herbe, donc effectivement c'est à nous de nous protéger, donc typiquement les maraîchers nantais puisqu'ils sont arrivés jusqu'ici, effectivement on nous a, EcoCert en nous contrôlant nous a demandé à planter des haies pour nous protéger potentiellement de la pollution qui soit engendrée par les autres. Sauf que c'est pas une haie qui protège par ailleurs de la pollution, déjà, pour commencer. Et puis ça reste scandaleux que ce soit au bio de se protéger, et même au bio d'être certifié, alors que ceux qui font du caca ne sont pas certifiés.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours le même problème de prouver qu'on fait bien notre travail. On a le cas aussi avec le syndicat des simples. Les critères, tu parles des haies, justement, et souvent quand les gens s'installent dans des fermes, ils appellent ça des... Aujourd'hui des fermes de sauvegarde, ils essaient de s'installer dans des zones où c'est souvent compliqué avec la pression qu'on a sur les terrains agricoles. Donc ils s'installent, mais autour il y a quand même beaucoup de champs cultivés qui ne sont pas forcément en bio. Et eux conseillent justement de mettre des haies, et en fonction de l'épaisseur de la haie aussi ça va jouer. Donc aujourd'hui, moi je le vois pour le terrain de cueillette, c'est en effet assez compliqué. Parce qu'on est dans une région assez dense, en effet, mais on est dans une région dense qui n'a pas beaucoup de représentation en bio.

  • Speaker #1

    Ça évolue,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Doucement.

  • Speaker #0

    Mais doucement.

  • Speaker #1

    Pas doucement. Et effectivement, c'est toujours à nous de faire en sorte de prouver qu'on fait bien, de suivre le cahier des charges, alors qu'en face, on voit bien qu'effectivement, il y a des travers et c'est dommage d'avoir à prouver en sachant qu'à partir du moment, alors c'est peut-être pas le cas de tout le monde, mais j'entends qu'on ait besoin d'être contrôlé, mais c'est vrai que quand on a un engagement bio depuis plus de 20 ans... évidemment que notre sujet dépasse le bio. C'est-à-dire que nous, le bio, ça n'a jamais été une fin en soi. C'était juste un label dont on avait besoin pour commercialiser nos produits et dire voilà le cahier des charges que l'on suit. Mais encore une fois, la biodiversité et l'impact que l'on a potentiellement à la fois sur la société, mais aussi sur la culture et la biodiversité qui nous entoure est bien plus importante que le simple fait d'être en bio. Ça a toujours été tellement plus un engagement de notre part. Plus intéressant par ailleurs à notre petit niveau, s'intéresser effectivement à ce qui nous entoure, le terrain tel qu'il était quand on est arrivé, qu'est-ce qu'on en fait et comment on veut le laisser aux générations futures. Et c'est vrai qu'aujourd'hui le plaisir que l'on a c'est de voir comment depuis 2014, quand on est arrivé ici, C'était un champ de maïs. Aujourd'hui, on a planté un certain nombre de haies. Il y a beaucoup autour des étangs, effectivement, de biodiversité qui s'est installée. Donc, on arrive à faire progresser. Il suffit de laisser faire la nature, en fait. Ce n'est pas très compliqué. Mais c'est long. Mais c'est long. En fait, c'est long, mais en même temps, on voit que la période Covid, par exemple, très vite, la nature reprenait ses droits. C'est juste qu'on nous impose effectivement des cahiers des charges. On nous impose des sujets. Et si on veut lutter contre le mouvement qui est majoritaire, notamment en agriculture, on a des cahiers des charges qui sont très lourds, donc on sait quoi.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont des fois compliqués. Est-ce qu'il y a des gens qui vont en arrière ? Pas forcément des semenciers, mais à cause de la lourdeur des cahiers des charges.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, malheureusement, il y a eu un retour en arrière d'un certain nombre de personnes, d'agriculteurs, qui étaient trop contraintes. qui souffraient des prix de revient qui n'étaient pas suffisants et donc qui ont essayé pendant x années le cahier des charges bio qui aujourd'hui reviennent en arrière en disant finalement je le valorise pas mieux en bio pourquoi m'emmerder mais cela ne sont pas forcément convaincu du bien fait du bio et surtout de la nécessité de la vie sur une planète qui est finie et de la logique on voit bien que de toute façon malheureusement elle va nous survivre mais Mais pas forcément nous, parce que je pense qu'on a dépassé le point de non-retour. Et puis il y a ceux qui ne font pas. Là, je pense plus à des véticulteurs. Il y en a peu en semence, mais ça pourrait venir. Des véticulteurs qui, eux, sont très nombreux. Et à un moment, quand ils ont fait le choix du vin, on va dire vivant ou du vin nature, ils ne se sentent plus obligés d'afficher le fait qu'ils soient bio. Ils respectent évidemment le cahier des charges. Par contre, ils ne se sentent plus obligés. Moi, je trouve ça très dommage parce que du coup, on commence à dire, mais tu n'es pas certifié. Donc, nous, dans nos magasins, par exemple, on a du mal à vendre du vin nature, vin vivant, parce qu'il n'est pas certifié. Et quand on met non bio, autant dire que ça se vend moins bien. Par contre, il est bio, mais il n'est pas certifié. Et donc, ça donne un peu trop de pouvoir, à mon avis, à ceux qui ne sont clairement pas bio dans la démarche, qui sont soi-disant raisonnés, qui sont soi-disant français. mais ça ne veut rien dire ça ne veut rien dire,

  • Speaker #2

    après il y a des gens moi je vais faire mes courses des fois dans un petit marché à Trélazé, je suis sur un verger et la propriétaire a décidé, certains légumes de ne pas afficher que c'est bio parce qu'elle a des papys, moi j'ai des voisins et quand je leur parle de bio ils ne croivent pas dans le bio, enfin les anciens tous mes voisins ils ont 80 ans et ils sont là mais si c'est bio j'achète pas et là elle, elle a eu le cas dans son magasin parce que les papys qui fréquentent sont commerce sont en mode non mais moi je n'aimais rien je suis pas bio il aime ils ont un ils ont un blocage ça fait un peu un bloc pour moi un blocage de génération ma génération on comprend on est ouvert et eux ils ont cette espèce de blocage en disant ah non mais moi je veux pas payer du bio parce

  • Speaker #0

    que dans leur tête le bio à ce truc un peu nouveau entre guillemets enfin dans ce que j'entends de ce que tu dis alors que c'est ce qu'ils faisaient avant C'est peut-être plus une critique, en fait, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je pense qu'ils ont peur que ça ne nourrisse pas le monde. Il y a tellement de choses qui leur ont été inculquées après-guerre, en disant qu'il faut nourrir le monde, donc il n'y a pas mieux que tel produit, tel produit, tel... Donc, sans désherbant, on ne peut pas nourrir le monde dans leur tête.

  • Speaker #2

    Alors là, moi, mon petit papy, il ne met rien. Il dit, moi, je ne suis pas bio, mais je ne mets rien. C'est plus le mot, en fait.

  • Speaker #0

    C'est des choix,

  • Speaker #1

    après. Et après... Je ne sais pas de qui on parle, mais on en parlera après. Pour moi, il y en a qui profitent énormément de cette situation. Moi, je ne mets pas... C'est bio, mais je ne l'affiche pas parce que... Et ça, je ne suis pas d'accord parce que je sais ce qu'ils font.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'est comme le raisonner, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça veut dire quoi ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis raisonné. Je mets du pesticide un jour sur deux.

  • Speaker #1

    Quelle limite on se donne ? Parce que sur de l'enrobé, nous on a beaucoup d'herbes qui commencent à pousser puisque là encore la nature reprend ses droits, même sur un enrobé, même sur un goudron. La nature finit par reprendre ses droits parce qu'il y a trois graines qui sont tombées sur un tout petit peu de terre sur l'enrobé et c'est reparti. La seule solution c'est évidemment soit de désherber tous les jours, soit le Roundup, le glyphosate. Quelle limite on se donne quand on est en raisonnée ? En bio, non, point, on fait une croix là-dessus, on sait que ce n'est pas nécessaire, tant pis, il y a trois herbes qui se battent en belle sur le parking.

  • Speaker #2

    Après, il y a aussi quelque chose, je ne sais pas, donc je vais te poser la question, mais moi je sais que j'ai déjà vu un maraîcher au marché Lafayette à Angers, et ces deux jeunes, ils écrivent, nous, on n'est pas bio, mais on ne met rien, pour moi, dans ma tête, ça se paye, pour être labellisé, c'est monétisé. Du coup, est-ce qu'il y a un peu de... Un petit maraîcher comme là, les deux jeunes que je voyais, est-ce qu'il y a un tarif, une grille ? Combien ça coûte ? Est-ce que c'est viable pour un petit producteur ou un petit semencier de payer ça ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça l'est. Parce que ce n'est pas une charge énorme. Maintenant, c'est toujours ça de plus. Et on sait les difficultés de vivre de son maraîchage et certaines années de ses semences. Parce que des années comme cette année où il pleut, où en vigne, ils ont fait 12 traitements en cuivre, ce n'est pas un plaisir pour les bio de faire 12 traitements en cuivre. mais on en est là parce qu'effectivement on a un climat qui part un peu en sucette. Donc comment faire pour se payer cette certification, en plus des charges que l'on n'a pas prévues, comme les douze traitements au cuivre, comme évidemment plus on est petit, plus c'est difficile à vivre. Par contre, moi je reste persuadé que c'est aussi une façon de défendre nos pratiques et de faire connaître nos façons de faire, et justement d'éduquer cette génération après-guerre qui, elle, disait Il faut absolument qu'on vous nourrisse.

  • Speaker #2

    Peu importe le moyen.

  • Speaker #1

    Voilà, peu importe le moyen. Une haie, ça nous emmerde. On va produire plus sur plus, plus grand. Tout ce qui embête, entre guillemets, le productivisme, on l'élimine. Donc le sanglier, l'aé, le chevreuil, le tripes, tout ça, c'est à coup de biocide.

  • Speaker #2

    C'est du nuisible à différentes tailles.

  • Speaker #1

    Et donc le bio est un nuisible aussi parce qu'il laisse pousser l'herbe. parce que dans le périmètre, dans l'écosystème, il prend de la place, il prend une place.

  • Speaker #2

    Et du coup, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des semenciers qui s'installent ?

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de semenciers qui s'installent, parce que moi, je reste persuadé qu'après Covid, on s'est quand même tous rendu compte qu'on avait besoin de revenir à quelque chose de plus sain. Est-ce que c'était un feu de paille ou est-ce que c'est un mouvement sur le plus long terme ? Ça, c'est l'avenir qui le dira. Mais il y a quand même beaucoup de gens qui s'installent en agriculture. d'une manière générale, soit en production maraîchère, soit en production de semences. Et je pense qu'il y aura des îlots comme ça, des petits producteurs de semences dans les régions qui vont défendre des patrimoines vivants, parce que ça reste effectivement du patrimoine vivant. Et il n'y a pas de raison qu'on ait autant de richesses viticoles et pas autant de richesses en semences potagées.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est notre base.

  • Speaker #1

    C'est la base de nos nourritures. C'est vrai qu'il y a eu un effet mode sur le vin, il y a eu un effet mode sans doute sur la bière, les microbrasseries. qui se sont multipliées ces derniers temps. Je reste persuadé qu'effectivement, il faut qu'on ait des semences qui s'adaptent à nos terroirs. Il y a des semences qui vont mieux s'adapter en haute altitude, parce qu'effectivement, elles ont été sélectionnées pour ça. Des semences, évidemment, qui vont mieux s'adapter à la sécheresse, parce qu'elles ont été sélectionnées pour ça. Des années comme cette année, on peut peut-être avoir des variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Très bien, sélectionnons les variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Donc ce métier, on a vu qu'il se régionalisait. Il était national ou international. Les acteurs étaient toujours plus gros. Évidemment, face à ça, je dirais que l'opposition s'organise, les petits producteurs s'organisent, et il commence à y avoir un mouvement qui est fort en France, avec le mouvement bio, mais aussi les petits agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence localement.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais tout à l'heure qu'il y a quand même de l'équipement pour. Tu parlais de ce que vous travaillez avec l'Allemagne,

  • Speaker #1

    disons ? La Hollande, les producteurs de machines. Je crois que c'est typiquement en Anjou, on a énormément d'agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence, notamment pour des semenciers, mais évidemment qu'ils font aussi pour des horticulteurs, ils font aussi pour le marché local, on va dire. À nous de faire en sorte que toute cette richesse, ils permettent des mises en service communes, que l'on parait ensemble, que l'on mutualise nos sujets. Je pense que là encore, en bio, si on veut exister demain, il faut, pour essayer d'économiser ces charges qui nous incombent, cette dépollution qui nous incombe, cette mise aux normes qui nous coûtent cher au quotidien. Si on mutualise en tracteur, évidemment que ça va nous permettre effectivement de perdurer.

  • Speaker #2

    Et du coup, les semences, tu parlais de résistance. Est-ce que tout ce que tu produis ici, du coup, les semences seront plus résistantes à ce qu'elles ont vécu ici ? Par exemple, si tu parles de sécheresse, il faudrait que les semences aient été produites dans le sud ? C'est une question un peu...

  • Speaker #1

    C'est tout l'enjeu, mais on sait aujourd'hui démontrer que, effectivement, la semence, c'est un peu la mémoire. des générations d'avant, comme un loup, un louveteau va effectivement avoir des choses innées et d'autres acquises par des générations de loups avant lui. De la même façon, on sait qu'effectivement on peut marquer une semence par le terroir, par la sécheresse, par les événements climatiques, les éléments climatiques par le passé. Donc c'est à nous de faire en sorte effectivement qu'on les marque. Alors typiquement... Attention aux passages trop répétés dans les serres, dans les tunnels où on a une atmosphère contrôlée. Faire en sorte qu'effectivement le terroir puisse aussi y jouer. Alors là encore, je dis ça tout en sachant que les organismes qui nous contrôlent veulent s'assurer qu'une semence est distincte, homogène et stable dans le temps. C'est un test qui s'appelle le test DHS. Ça fait partie des normes que nous seuls, Français, sommes capables de créer. Et qui part d'un sentiment qui est noble, puisque l'idée c'est de dire que quand on vend une tomate andine cornue dans un sachet de tomates andine cornue, le client il a une tomate andine cornue. Donc ça part évidemment d'un bon sentiment qui est de protéger le consommateur. Par contre le revers de ça, c'est que la semence d'andine cornue, qui est une variété très sensible au cul noir, elle a le cul noir. Une carence, notamment les années où il y a un peu des carences, parce que trop d'humidité, trop de sécheresse, elle peut avoir ce cul noir, donc on jette beaucoup de fruits. Est-ce qu'on sélectionne la semence sur les pieds uniquement qui ne présente pas la maladie, ou est-ce qu'au contraire on est censé faire perdurer la variété telle qu'elle était décrite à l'époque ? Le GVS, qui nous contrôle sur ces questions de distinction, homogénéité, stabilité, dit qu'une variété sensible au milieu doit rester sensible au milieu. Nous, on dit que c'est du vivant, mais la patte de l'homme potentiellement influe, et on a tout intérêt à sélectionner des variétés en fonction des événements climatiques que l'on risque de subir de plus en plus.

  • Speaker #2

    C'est plus intéressant et c'est plus intelligent.

  • Speaker #0

    Merci,

  • Speaker #1

    Laurie. Je prends. Au risque derrière de faire disparaître parfois la souche originale. Mais moi, ma défense vis-à-vis de ça, et ce sont des débats ouverts et par ailleurs intéressants. Ma défense, c'est de dire de toute façon que l'Andine Cornu, elle a été un moment arrêté, parce qu'un semencier a dit l'Andine Cornu, c'est celle-là et on se réfère à une description de 1930, mais peut-être qu'avant ça, il y a eu 15 générations d'Andine Cornu, sauf qu'elles n'ont pas été décrites, parce qu'on remonte à 1870 ou avant, et qu'effectivement, il n'y a pas un mec, un botaniste, qui a dit je la décris, et ça doit rester comme ça

  • Speaker #2

    C'est un peu bizarre de se dire que... comme c'est du végétal, que c'est dans un catalogue, je ne sais pas quoi, ça doit être figé, alors que nous, on sait bien qu'à l'intérieur de nous, notre génétique évolue avec l'environnement, avec ce qu'on fait, avec ce qu'on vit, avec ce que nos générations ont vécu. C'est un peu bizarre de dire, ah bah non, elle doit rester comme ça à la vie, à la mort.

  • Speaker #1

    C'est toute la difficulté de vouloir protéger par des appellations, par des normes, par des cahiers des charges, vouloir protéger le consommateur tout en respectant le travail du vivant que l'on fait. Encore une fois, quelqu'un qui fait du vin vivant, il est en dehors d'une AOC. Parce que l'AOC va lui dire, c'est tant de pourcentage de chenin, tant de pourcentage de... Si quelqu'un a envie de mettre ce qu'il veut de chenin, et puis d'aller chercher un cépage qui vient de Suisse, la petite arvine, parce qu'il a envie de se dire...

  • Speaker #2

    Il a envie de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    La petite arvine, le chenin, ça peut être quelque chose d'intéressant. Et bien qu'il y aille. Donc c'est... Aujourd'hui, il y a tout un renouveau. Sur le sujet, je pense qu'on a été bassiné par les normes, la nécessité effectivement de respecter le cahier des charges et notre clientèle. Aujourd'hui, on sait qu'en étant transparent, en se rapprochant d'eux, on peut aussi faire en dehors des normes. Mais par contre, il faut montrer, il ne faut pas hésiter à faire visiter nos sites de production et leur dire voilà ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Ce que vous faites aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ce qu'on fait de plus en plus. Aujourd'hui, on fait tous les mois des visites du site et puis on a eu nos portes ouvertes la semaine dernière. effectivement on est ravi d'accueillir la clientèle locale ou pas puisque les gens viennent d'un peu plus loin parfois pour découvrir où vient la graine un pépin de tomate ce n'est pas qu'un pépin c'est une graine donc c'est un pied de tomate donc c'est 3 à 5 kilos jusqu'à 10 kilos de tomate donc il faut voir un petit peu différemment les choses et puis effectivement déséduquer les gens et se dire que la nature qui nous entoure nous offre des belles choses et puis les gens sont curieux du coup de ça

  • Speaker #2

    C'est intéressant. Et encore, quelqu'un comme moi qui apprend à semer, qui dit planter à la place de semer à chaque fois, ça veut dire que les gens qui achètent vos graines, qui vont faire pousser des légumes, ils peuvent récupérer leurs graines et les refaire, ou après il y a une dégénérescence ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de ce pensier, mais là encore, effectivement, il y a un mouvement depuis 20 ans qui permet de proposer des variétés dites populations, donc des variétés reproductibles en l'état. Donc si vous semez effectivement des grains issus des légumes, issus des graines que vous avez achetées à la ferme, il n'y a aucun problème pour les multiplier. Évidemment, on considère que c'est du clonage, puisqu'on va multiplier systématiquement les mêmes graines. Donc là, sur le long terme, la dégénérescence est possible, effectivement, puisqu'on fait des enfants toujours de la même touche. Donc au niveau humain, on ne le fait pas. Il y a des raisons. Voilà, donc on essaie de faire attention à ça, mais il faut recroiser avec une autre souche régulièrement.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, c'est quoi la difficulté pour toi dans le métier ?

  • Speaker #1

    La difficulté, c'est évidemment les phénomènes climatiques, de plus en plus compliqués à gérer. Cette année, on s'est fait pirater notre site internet et nos données. Ça, c'est quelque chose qu'on ne connaissait pas. Pendant un mois et demi, on n'a pas fait de chiffre d'affaires. On a relancé en urgence un petit site internet pour essayer de se faire connaître à nouveau. Parce que Google et les moteurs de recherche ont tendance à très vite vous oublier. Donc chaque année, je dirais, les années se suivent et ne se ressemblent pas. On découvre, c'est la joie de l'entreprise. On a des années de réussite, comme les années Covid, où effectivement, les gens étaient malheureusement enfermés chez eux, mais ils ont découvert qu'effectivement, ils pouvaient aussi autoconsommer beaucoup de choses, produire leurs propres légumes, leurs propres petits fruits, faire de la cueillette dans leur jardin avec des enfants. qu'ils ont redécouvert peut-être cette période-là. Donc il y a eu beaucoup de semis près. Malheureusement, c'était un peu là encore un feu de paille. Il y a eu un effet inverse depuis 2-3 ans. On sent que malheureusement, les anciens sont des valeurs sûres parce que justement, ils connaissent le jardin, ils ont envie de semer. On a sans doute des gens qui ont été déçus parce qu'ils ont semé en 20-21. Et puis tout d'un coup, ils ont peut-être eu moins de réussite parce que l'été, ils ne sont pas chez eux. Donc ils cueillent moins leurs légumes. Donc ça a découragé certains qui en plus ont eu le droit de reprendre l'avion, de retourner au resto. Voilà, c'est la vie de l'entreprise, c'est la vie de l'espace libre. On découvre ça tous les jours.

  • Speaker #0

    On va arriver à la fin de ce podcast. Est-ce que toi tu aurais quelque chose qui t'aurait marqué, que ce soit un livre qui t'aurait inspiré dans ta carrière, dans ton évolution, un livre ou un film, une personne ?

  • Speaker #1

    Je vais parler d'un domaine qui n'est pas le nôtre, mais qui est quand même agricole, c'est le domaine viticole, peut-être les ignorants, d'un local de l'État, puisqu'effectivement c'est Étienne Davodo qui a écrit cette BD, je dirais à quatre mains, mais avec le vigneron. Alors Richard Leroy, en l'occurrence, n'a pas écrit la BD, mais c'était cette rencontre entre quelqu'un qui ne connaissait pas l'agriculture bio, en l'occurrence. et qui a ouvert ses écoutilles pour découvrir ce monde de l'agriculture vivante qui veut surtout laisser une empreinte minimale sur notre environnement et qui fait en sorte d'intégrer l'écologie dans ses réflexions et dans ses pratiques. Donc oui, ça a été ça parmi d'autres. Je suis assez friand de BD. Effectivement, la BD se met là aussi au reportage et au militantisme. Il y a de plus en plus de très beaux ouvrages qui parlent de ça. de l'écologie et ça fait partie effectivement, la lecture fait partie effectivement de notre enrichissement quotidien. Ok, on aime ça.

  • Speaker #0

    Une bonne piste à mettre sous le sapin prochainement.

  • Speaker #2

    On mettra le lien vers la BD sous le podcast. Et est-ce que tu as une plante coup de cœur ?

  • Speaker #1

    Une plante coup de cœur ?

  • Speaker #2

    Quelle est ta plante préférée ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je reste dans les potagères ?

  • Speaker #2

    Ah bah...

  • Speaker #1

    Ou dans les arastiques, dans les fleurs ? Je découvre beaucoup de fleurs aujourd'hui parce qu'effectivement l'équipe... l'équipe s'amuse, on a toujours tendance à dire que tant qu'on s'amuse, la ferme ça fonctionne. Donc l'équipe s'amuse beaucoup sur les fleurs et il y a eu cette année le chanvre du dacan, qui est une fleur hibiscus cannabis quelque chose, donc je vais mal dire le nom latin, mais Julien saura mieux que moi. Et c'est une fleur qui est magnifique, qui fait des très belles haies assez denses avec une feuille je dirais de cannabis qui ne se fume pas. mais en l'occurrence une très très très belle fleur un peu de type hibiscus et qui dure un temps flou donc à tester au jardin c'est une annuelle une très belle annuelle à tester dans le jardin qu'on a mis dans le potager devant le magasin qui permet effectivement de fleurir le long de la route et ça fait bien un mois et demi que c'est en fleurs et ça prend suite au cosmos donc on a besoin de mettre des fleurs aussi dans nos devises et vous en vendez bien sûr Merci

  • Speaker #2

    plante-là.

  • Speaker #1

    Et l'an prochain, une fois qu'on aura fait les graines, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc prochainement au catalogue.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et bien Dominique, on va te remercier du coup de ton temps, de ta parole. C'était très intéressant de voir aussi le quotidien des semenciers d'une entreprise qui est assez petite, c'est une PME. et de voir un peu ton parcours, de voir le parcours de l'entreprise, et de voir un peu les tenants, les aboutissants, les difficultés aussi que tu peux rencontrer. Donc merci pour ton temps.

  • Speaker #2

    Merci. Oui, merci d'avoir partagé tout ça, d'avoir répondu à mes questions un peu d'ignorantes de la semence et de la culture, et au plaisir de se recroiser un de ces jours.

  • Speaker #1

    Dans un jardin, oui. Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Dans un jardin, c'est un beau mot pour la fin.

  • Speaker #0

    On va remercier également nos auditeurs. pour votre temps d'écoute. On espère que vous avez apprécié l'émission. N'hésitez pas à liker, à abonner, à partager, notamment sur les réseaux. Partagez éventuellement vos commentaires, vos questions pour les prochains épisodes puisque l'émission vit grâce à vous aussi. On est très curieux d'avoir aussi vos retours.

  • Speaker #2

    Belle fin de journée.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Description

Bienvenue sur Des Racines et des Herbes, le podcast pour parler plantes 🌿.


Dans cette série, nous partons à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au coeur ❤️ de leur existence. Ils sont naturopathes, herboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs, passeurs de savoirs... et nous les accueillons à notre table 🪑, pour qu'ils nous partagent leur quotidien.


Pour ce 5e épisode, nous partons à la rencontre de Dominique Velé, l'un des 2 dirigeants de la Ferme de Ste Marthe, productrice de semences bio 🌱 dans le Maine-et-Loire (Brain-sur-l'Authion 📌). Ici, vous entrez dans le coeur d'un métier méconnu, mais pourtant essentiel à la filière des plantes médicinales : les semenciers. On y parle parcours et chemin de vie, quotidien de la ferme, tri des graines à la voiturette de golf, sélection variétale 🔍... Bref, tout ce qui fait la richesse de ce métier passionnant, mais pourtant quelque peu oublié.


Un épisode à savourer avec un bon thé, en pause ou en préparant ses prochains semis 🥕.


Pour contacter la ferme de Ste Marthe : Ferme de Sainte Marthe

Leur insta : @fermedesaintemarthe

Leur facebook : La Ferme de Sainte Marthe

La B.D. "Les Ignorants" d'Étienne Davodeau et Richard Leroy : Les Ignorants


L'entreprise de Laureen Gautier : Laureen Naturopathe

Son insta : @laureen.naturopathe.lsf

Son facebook : @Laureen Naturopathe LSF


L'entreprise de Frédéric Michenet : Nature Ancestrale

Son insta : @natureancestrale

Son facebook : @NatureAncestrale


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Des Racines et des Herbes,

  • Speaker #1

    le podcast pour parler plantes.

  • Speaker #0

    Dans cette série, nous partons dans la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au cœur de leur existence. Ils sont naturopathes, arboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs et passeurs de savoirs, et nous les accueillons à notre table pour qu'ils nous partagent leur quotidien. Au travers de nos discussions, vous découvrirez des métiers méconnus, des savoirs ancestraux, et apprendrez à faire connaissance avec la nature qui vous entoure.

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Laurine !

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je m'appelle Laurine, je suis naturopathe, réflexologue et praticienne en massage à Saint-Barthélemy-d'Anjou à côté d'Angers et je fais aussi des animations autour du végétal et des thèmes de la naturopathie. Toi tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi c'est Frédéric, je suis installé sur Beaufort en Anjou dans le Médénoir et je fais de la cueillette de plantes sauvages, je fais aussi de la formation pour apprendre à utiliser les plantes sauvages auprès du grand public et aussi auprès des professionnels.

  • Speaker #2

    Super, et bien aujourd'hui pour ce cinquième épisode... nous vous emmenons au commencement de notre travail, là où commence la plante, la graine. Pour ce faire, nous recevons Dominique, l'un des deux dirigeants de la ferme de Sainte-Marthe, un producteur de semences bio dans le Ménéloir. Dominique, on te laisse te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous les deux. Donc Dominique, je suis directeur de la ferme de Sainte-Marthe depuis maintenant presque 20 ans. La ferme de Sainte-Marthe qui se situe historiquement dans le Loir-et-Cher, qu'on a déménagé effectivement en 2006 en Anjou. Dans un bassin bien connu de production horticole notamment, mais aussi de semences potagères. Nous produisons des semences potagères biologiques à destination des jardiniers amateurs en Anjou. La majorité de nos clients sont des jardiniers qui sont contents de trouver la diversité qu'on peut proposer.

  • Speaker #2

    Super.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de diversité. Qu'est-ce que vous proposez ? Vous avez un catalogue assez large, j'imagine ?

  • Speaker #1

    L'idée, effectivement, est de proposer toutes les variétés, qu'elles soient intéressantes ou non gustativement, qu'elles soient sensibles ou non aux maladies. Donc, on conserve même les mauvaises ventes. Depuis maintenant 20 ans que je dirige cette ferme, on a souhaité conserver toutes les variétés, tous les cultivars que nous avions. Donc, chaque année, nous rajoutons un petit peu de diversité. Nous avons 1500 variétés au catalogue que nous proposons sur Internet, par catalogue papier et dans notre graine-tri-épicerie.

  • Speaker #0

    Super. Vous avez toujours gardé ce côté catalogue papier quand même.

  • Speaker #1

    Le catalogue papier que je pensais éliminer il y a quelques années, effectivement pour des raisons évidemment écologiques, nous l'avons conservé puisque nos clients l'attendent aux alentours de Noël. Ça fait partie effectivement des livres ou en tout cas des catalogues qu'ils sont contents de conserver sur la table de chevet ou sur la table du salon pour effectivement préparer le jardin.

  • Speaker #2

    C'est le catalogue de Noël des grands corps.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ils font leur commande.

  • Speaker #2

    Et du coup, une petite question de curiosité, quelles graines ne se vendent pas mais que vous faites encore ?

  • Speaker #1

    Vous voyez... Un certain nombre de variétés de tomates, notamment les tomates jaunes, historiquement, sont moins bonnes. Par contre, elles présentent quelques intérêts comme les résistances aux maladies. Plutôt résistantes au mildiou, par contre, pas trop d'intérêt gustativement. Donc, on a fait le choix, effectivement, de les conserver pour cette diversité qui nous est chère.

  • Speaker #2

    D'accord, super. Du coup, quel est ton quotidien ? Qu'est-ce que c'est ta journée type ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de journée type, on peut dire ça. C'est l'intérêt de diriger une entreprise qui se développe sur des sujets assez divers et variés, puisqu'on a fait le choix effectivement d'être producteur et distributeur de semences. Donc, on a beaucoup de variétés en production sur notre site à Brun-sur-Laution. En l'occurrence, on fait entre 100 et 120 variétés tous les ans en production. Donc, on aide toute l'équipe de commercialisation, on peut aider à des moments dans la journée ou dans l'année à la production. On peut évidemment aider aussi en préparation de commandes, on peut aider dans le magasin, puisque parfois on a besoin de donner des conseils à nos amis jardiniers. Donc effectivement, mes journées de type sont assez variées, on fait parfois de la photo, parfois un podcast, parfois un peu de production. J'ai fait 4 heures de tracteur hier pour faucher le terrain, donc effectivement, journée assez variée et toutes les années ne se ressemblent pas. On ne s'ennuie pas quoi. On ne s'ennuie pas et on n'est pas là pour s'ennuyer, c'est l'idée.

  • Speaker #0

    Tu es quand même attaché à toutes les tâches que tu peux avoir et avec tes équipes aussi.

  • Speaker #1

    On a toujours aimé autant la diversité de nos produits que la diversité de nos métiers. On est une petite entreprise, une petite PME. Et l'idée, effectivement, c'est de faire en sorte que chacun soit polyvalent et puisse aider ses collègues et ses confrères dans la diversité de ses tâches. On est assez, effectivement, attaché à cette diversité de tâches.

  • Speaker #2

    Vous êtes combien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    On est 20 au niveau de la ferme de Sainte-Marthe historique, je dirais, donc avec la production des graines et la distribution par correspondance. Ils sont une équipe de cinq personnes au magasin, à la grainerie épicerie.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, la grainerie épicerie, elle est plus récente ?

  • Speaker #1

    La graine triépicerie a été lancée le 16 février 2023. C'était l'idée de proposer à notre clientèle locale nos graines, les quelques plants que l'on produit maintenant en interne, et puis aller de la graine à l'assiette. On ne souhaitait pas avoir un magasin ouvert uniquement sur février-mars, mais travailler toute l'année, puisqu'il faut s'assurer que l'équipe ait du travail toute l'année.

  • Speaker #2

    Oui, donc c'est-à-dire qu'avant, il n'y avait que de la correspondance. Il n'y avait pas de point de vente pour acheter vos graines. Oui. Mais c'est vrai que moi, il y a des années, mon beau-frère qui est jardinier et paysagiste m'avait donné un catalogue pour choisir des graines et c'était les vôtres.

  • Speaker #1

    Tu es sans crainte. Ouais,

  • Speaker #2

    et je ne connaissais pas lui. Il est au Mans, mais moi j'habitais à Paris.

  • Speaker #0

    Il connaissait quand même.

  • Speaker #2

    Oui, oui, il connaissait, mais...

  • Speaker #0

    Ça rayonnait bien.

  • Speaker #2

    C'est une marque qui est connue en fait à un peu.

  • Speaker #1

    On a une petite notoriété historiquement auprès des jardiniers amateurs, parce qu'on est dans les premiers, sûrement pas les premiers, mais en tout cas on est quelques-uns à avoir lancé la production en bio. en France à destination de jardiniers amateurs, avec un catalogue assez riche.

  • Speaker #0

    Ok. Et justement, toi, ton parcours, comment t'en es arrivé là ? Tu t'es repris un petit peu, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis de formation plutôt horticole, plutôt que de semences potagères. Mais bon, ça reste dans le végétal. Et mon associé, lui, Arnaud, que je viens de voir passer par la fenêtre, était effectivement, lui, plutôt chercheur à l'INRA sur des problèmes de phytopathologie, sur le haricot en l'occurrence. Donc on n'avait pas des parcours tout à fait orientés semences. potagère mais effectivement on s'est retrouvé autour du végétal donc moi j'ai pris la direction après divers rachats suite à la création de Philippe Desbrosses par Philippe Desbrosses dans le Loiret Cher il y a eu différents rachats puisque c'était une entreprise qui avait des difficultés financières semble être un peu un peu en avance sur son temps entre guillemets malheureusement le bio n'a pas marché tout de suite dans les années 60 70 c'était très compliqué et dans les années moi j'ai eu la chance d'arriver au moment où c'était quand même plus facile alors 2005 c'était pas tout de suite facile Mais on a lancé effectivement ce catalogue un peu diversifié par correspondance avec un site internet qui a tout de suite relativement marché, qui a permis surtout de toucher les jardiniers dans toute la France. Alors qu'on était très local. Donc effectivement, forcément, un certain nombre de jardiniers, ça permet effectivement de diffuser plus facilement les semences qui se vendent plutôt bien par correspondance puisqu'elles voyagent assez bien. C'est la graine, contrairement au plant. se transporte bien. Oui,

  • Speaker #0

    ils sont plus faciles à transporter.

  • Speaker #2

    Ils sont plus faciles à transporter, c'est léger, ça ne coûte pas cher en frais de port pour les gens. Et donc du coup, avec Arnaud, vous avez racheté en 2005, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, on a pris la direction en 2005, donc en simple salarié, et donc au fur et à mesure, on est monté au capital, et l'idée, effectivement, dès le départ, c'était de s'associer dans un projet végétal, et vu que j'étais déjà directeur, Arnaud est arrivé en 2008, et on a racheté seulement en 2018. Il a fallu laisser le temps à l'actionnaire d'avant de nous laisser les rênes petit à petit.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu disais que c'était dans le maraîcher avant, vous avez quand même été attaché à la région ici par les origines.

  • Speaker #1

    Moi j'étais angevin et l'idée c'était de se rapprocher sans doute inconsciemment du végétal angevin et de ses possibilités avec VG Police, avec le GNIS, EMA et maintenant, toutes les interprofessions et tout ce qui... tournent autour du végétal finalement se trouvent plutôt pas mal en enjoue. Donc effectivement, ça a facilité quand même les connexions, l'arrivée du salon du végétal, le retour du salon du végétal en enjoue. C'est un certain nombre de facteurs comme ça qui ont permis effectivement de se réinstaller.

  • Speaker #2

    VGpolis, c'est quoi pour les gens comme moi qui n'y connaissent rien ?

  • Speaker #1

    Alors VGpolis, c'est aujourd'hui un pôle de compétitivité autour du végétal qui regroupe les acteurs autant politiques, économiques... les entreprises, les institutions autour du végétal pour effectivement créer du réseau, travailler ensemble sur des projets à long terme.

  • Speaker #0

    Ça marche plutôt dans l'ouest il me semble ?

  • Speaker #1

    C'est VGpolis, le pôle de compétitivité se situe à Angers et après rayonne effectivement plutôt dans l'ouest et jusque dans le massif central.

  • Speaker #2

    Ok, est-ce que du coup il y a des choses que tu préfères faire toi aujourd'hui dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors, je préférerais et j'aimerais me retrouver dans la terre, ce que je n'arrive pas du tout à faire. Donc, quand j'arrive à m'échapper du quotidien, qui est plutôt de la gestion et du management, l'idée, c'est effectivement de trouver les clés pour qu'à terme, on puisse retrouver un peu de plaisir dans les champs. Donc, cette notion de la graine à l'assiette, elle nous est chère. Et c'est vraiment comme ça qu'on a souhaité développer l'entreprise avec Arnaud. Donc, se faire plaisir sur la diversité en graines, ça, c'est à peu près réglé. Ça fait commencer les plans, ça s'est lancé. Mais effectivement, on souhaite avoir une diversité qui puisse se permettre de faire découvrir aussi les graines que l'on a. Et le maraîchage est la prochaine étape. Donc la prochaine étape, c'est de commencer effectivement sur le site des ponts de C, puisqu'on ne peut pas mélanger les graines et le maraîchage, puisqu'on évite évidemment les pollinisations croisées. Donc l'idée sur le site des ponts de C, c'est de faire 90% de maraîchage et 10% de graines, alors qu'ici, à Brun-sur-Laution, c'est plutôt 90% de graines et 10% de maraîchage. Donc j'aimerais qu'à terme, effectivement, on puisse se libérer un peu de temps pour retrouver nos premiers amours. Et surtout, effectivement, passer un peu de temps sur le terrain, dans les champs, et effectivement avoir nos graines poussées.

  • Speaker #2

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer aux gens ? Comment on fait des graines pour les vendre en fait, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Alors, tout simplement, je ne sais pas, mais je vais essayer de faire au tout court. L'idée de faire pousser des graines, c'est d'abord évidemment du maraîchage, puisqu'effectivement pour extraire des graines, on a besoin de légumes ou de fleurs, et sans pollinisation, donc sans fructification, sans la fleur, on ne fait pas de légumes, donc on ne fait pas de graines, donc il y a un moment où on a besoin de la fécondation de ces fleurs. Donc l'idée c'est sur le site à Brun effectivement c'est d'abord de faire des tomates, de faire des haricots, de faire des fleurs pour ensuite en extraire les graines. Donc il y a deux types d'extraction de graines, il y a les graines dites humides où on va passer par une fermentation de la graine, enfin du fruit et de la graine. Donc les tomates par exemple pour citer les solanacées en général effectivement on va d'abord récolter des fruits à surmaturité pour effectivement avoir des graines qui ont déjà un pouvoir germinatif assez fort et ensuite on va les laisser fermenter dans leur jus pour ensuite les extraire à coup de grande eau, donc extraire la graine de la pulpe et de la peau, qui sont des déchets. Et une fois qu'on a laissé fermenter pendant trois jours, on va récupérer les graines dites lourdes, qui sont les graines qui ont un pouvoir germinatif plus important. Le poivre fait que ça va rester dans l'eau au fond du seau. alors que les graines légères vont être évacuées, elles vont flotter. Donc elles vont être évacuées avec les déchets tels que la pulpe et les pots qui elles aussi vont flotter. Donc on a ce type de graines. Et les deuxièmes graines sont plutôt les graines dites sèches que l'on va battre pour les extraire. Je pense au pois, aux haricots, à beaucoup de graines de fleurs. Là effectivement l'idée c'est par le battage d'extraire la partie végétale, la partie sèche de la graine que l'on va effectivement ensuite faire sécher et conserver. jusqu'à l'ensachage.

  • Speaker #2

    Quand tu dis bataille, je te vois avec un bâton t'attraper sur un truc.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, historiquement, les graines étaient plutôt fouettées. Le fléau notamment permettait effectivement d'extraire la graine de son enveloppe. Par exemple, les haricots ou les pois. Effectivement, on essaie de séparer la cosse de la graine. Aujourd'hui, il y a plein de méthodes, mais parfois on roule avec le tracteur, tout bêtement, la cosse étant sèche. Il faut casser cette cosse. et séparer la graine. Maintenant, on a une petite machine très mécanique qui vient broyer le végétal et extraire la graine. Parfois, on passe effectivement la petite voiture à deux golfs. Sur la graine, on fait aussi marcher tout ce qui est tamis, évidemment. Une fois qu'on a bien fait sécher les graines, l'idée, c'est d'extraire cette graine de la cosse, mais on fait moins au fléau comme on l'eut fait.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, tu disais que les graines les plus lourdes ont un taux de germination meilleur. C'est comme ça que vous faites la sélection ?

  • Speaker #1

    Alors après, une fois qu'on a extrait la graine de la partie végétale, soit la partie, effectivement, la chair et la peau, soit la partie, les tiges, les fruits, les feuilles, les fleurs, une fois qu'on a fait ça, c'est par le tri et l'extraction, enfin par le tri, pardon, des graines qu'on va effectivement essayer d'améliorer. Donc on fait des tris de graines par la densité, par la forme. Donc c'est là qu'on va extraire tous les déchets. Donc toutes les graines qui ne germent pas, qui ont une densité très légère, effectivement il y a des machines qui vont permettre de souffler les graines en hauteur, par un afflux d'air, et toutes les graines légères vont monter plus haut que les graines lourdes, donc qui vont avoir encore une fois une germination meilleure. Donc on va essayer de trier les déchets comme ça, dans la soufflerie. On essaie d'extraire les graines lourdes. des graines légères.

  • Speaker #2

    C'est un trim mécanique du coup.

  • Speaker #1

    C'est la mécanique. De la même façon, on a le nettoyeur séparateur, on a différentes grilles qui vont là plutôt différencier les graines rondes, des graines par rondes. Donc petit à petit, on va passer sur les différentes machines pour effectivement différencier les graines d'adventis, par exemple, parfois on a un lot qui est très pollué parce qu'on est dans un champ en extérieur où il y a énormément d'adventis, donc il y a beaucoup de graines de mauvaise herbe.

  • Speaker #2

    D'accord, adventiste, c'est une plante qui...

  • Speaker #1

    Indésirable.

  • Speaker #2

    Indésirable, oui.

  • Speaker #1

    C'est le mot plus savant, plus propre que mauvaises herbes. D'accord. Il n'y a pas de mauvaises herbes, tu le sais mieux que nous. Il y a des graines indésirables et des herbes indésirables dans notre culture, comme parfois, effectivement, le chevreuil ou le sanglier peuvent être indésirables à nos cultures, mais ce n'est surtout pas un ennemi de nos cultures. En tout cas, j'essaie de dire qu'il faut leur conserver des places. dans notre environnement puisque c'était l'heure avant d'être le nôtre donc c'est toute la difficulté de l'agriculture en bio et vous avez justement parfois des soucis avec tu parles des chevreuils,

  • Speaker #0

    des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    On a des soucis avec des plus ou moins grosses bêtes. On a des soucis avec les chevreuils, on a des soucis avec les sangliers, on a des soucis avec les alrodes, les tripes, qui sont des petites bêtes un peu embêtantes pour nos cultures. Moi, je dis souvent qu'étant plus fan de nature que de la culture, il faut leur laisser de la place. Je préfère observer les sangliers et les chevreuils dans la nature que les tomates poussées. Par contre, l'équipe et notre métier fait que à un moment, il faut qu'on fasse en sorte quand même de sortir des graines. Donc voilà, c'est des équilibres à trouver. Il faut cohabiter. C'est tout l'enjeu, il faut cohabiter. Ils étaient là avant nous, l'humain était là depuis longtemps, mais en tout cas, on a pris très certainement la place. Donc sur notre site, on était refusé de Pérou, on a dû malheureusement faire un peu d'enrobés pour notre parking. On est sorti du schéma classique du refuge LPO. J'espère qu'on va y revenir parce que... On a nettement progressé sur l'accueil de la faune. On avait 36 espèces d'oiseaux, on est plutôt à 50 sur le site.

  • Speaker #2

    L'enrobé, c'est du goudron par terre ?

  • Speaker #1

    C'est du goudron. Donc aujourd'hui, on a...

  • Speaker #2

    Tu ne peux pas être site LPO si tu as ce genre de...

  • Speaker #1

    C'est du P, des surfaces supplémentaires. Et je l'entends volontiers. Donc c'était un peu dur pour nous, effectivement, de se dire qu'on régressait sur un sujet. Mais on continue de progresser, effectivement, sur l'accueil de la faune et de la flore sauvage. aussi, parce qu'on a des orchides et des sauvages. On a des arbres qui poussent. On a planté beaucoup de haies depuis 10 ans, 15 ans. On est arrivés en 2014 sur ce site. Donc, il y a énormément de choses qui ont été faites en faveur de la biodiversité. Mais malheureusement, entre guillemets, on est une entreprise et il faut qu'on trouve les clés pour effectivement continuer à vivre de ce sujet qu'est la graine. Effectivement, il faut cohabiter.

  • Speaker #2

    Tu parlais de tout le tri mécanique, tout ça. C'est passé du manuel au mécanique quand ?

  • Speaker #1

    On continue à faire beaucoup de manuels, on est une petite société avec beaucoup de diversité. On n'a pas 10 hectares, encore moins 1000 hectares de maïs. On a cette année des solanacées, on a un peu de céréales, on a beaucoup de fleurs. Donc on a beaucoup de choses très différentes. Le fait est que ça nous fait des tout petits lots. Qui dit petit lot dit petite machine ou manuel, trimanuel. Donc on a encore beaucoup de trimanuel. en tamis. Par contre, nos machines de laboratoire, qui sont des petites machines, nous permettent effectivement de progresser, d'aller plus vite sur le trit, ces petits lots. Donc on a un partenariat avec une société hollandaise et danoise, en l'occurrence, qui fait des petites machines de trit comme ça, ce qu'on appelle machines de laboratoire, qui ne sont pas du tout prêtes à accueillir des tonnes, ni de matière sèche, ni de graines, mais qui justement permettent de trier des petits lots. On est sur 100-120 variétés tous les ans. C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Pour le catalogue de 1500, tu disais.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, vu que les germinations sur un certain nombre d'espèces peuvent nous permettre de conserver les graines 5, 6, 8 ans, notamment les solanacées, tout ce qui est poivrons, tomates, aubergines, on est de 4 à 8 ans d'espérance de germination. si c'est conservé dans des bonnes conditions. Donc ça nous permet effectivement de remettre en production une fois tous les quatre ans. Par exemple, pour les tomates. Les poivrons, on fait une fois tous les trois ans. Par contre, à l'inverse, les poireaux, c'est tous les ans. On est sur des aliacées, donc les aliacées, c'est des germinations qui ne durent malheureusement que un à trois ans. Donc on les remet en production régulièrement. On a tendance à malheureusement, entre guillemets, produire trop, plus qu'il n'en faut, mais on sait que tous les ans, on les remet en production.

  • Speaker #2

    Et vous faites quoi des graines qui sont du coup plus commercialisables ?

  • Speaker #1

    Les germinations, on fait les tests de germination. Ça y est, à la Bossem, qui est un laboratoire qui est à un kilomètre d'ici, c'est aussi l'intérêt de se trouver en Anjou, il y a beaucoup d'infrastructures qui permettent ça. Donc la Bossem est un laboratoire indépendant. Tous les ans, on teste toutes nos autres graines qui sont stockées dans nos friots. Et effectivement, après, quand on est en dessous de la germination, légal entre guillemets, puisqu'il y a des normes qui nous permettent effectivement de commercialiser nos graines. Là, du coup, on essaie de voir si c'est le volume qui reste en graines, évidemment, et en fonction de la mise en production du nouveau lot, soit c'est ce qu'on appelle les queues de lot. Donc les queues de lot, soit elles sont mélangées avec des lots qui germent mieux. C'est-à-dire que si on a un lot qui germe à 98% et un lot qui germe à 75%, mais qu'on a 50 grammes d'un côté et 10 kilos de l'autre, les 50 grammes vont permettre de faire un lot plus géré. de 10 kilos 50 grammes qui va germer à 95%. Oui, oui. C'est tout. C'est notre métier. C'est l'art, effectivement, de jeter le moins possible. et de s'assurer par contre qu'on a une qualité germinative qui permet à nos clients d'être rassurés, sachant qu'ils ne sont pas forcément professionnels. Mais c'est clairement ce qui nous a permis ces dernières années effectivement de progresser en qualité. On a deux ingénieurs semences sur le site qui font attention à ce que nos qualités soient bonnes. Oui,

  • Speaker #2

    pour que le jardinier lambda qui ne va pas forcément semer correctement ou à la bonne période ait quand même un résultat optimal.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, il y aura toujours des règles à respecter, quoi qu'il en soit. Mais du coup... Il y a déjà le tri mécanique que vous disiez, plus ensuite les taux de germination que vous faites chaque année.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc l'intérêt, c'est effectivement de suivre vraiment bien nos lots tous les ans et de s'assurer qu'on ne prend pas de risques. On a effectivement une chambre froide qui est maintenue à 40% d'humidité. Ça, c'est la priorité. C'est vraiment la température constante. On est à 15 degrés, on pourrait être à 20, tant que c'est constant. Par contre, surtout... pas d'hygrométrie pour pas que ça reparte en germination.

  • Speaker #2

    C'est ça, la chambre froide, pour des gens qui gouteraient et qui connaissent rien, ça veut dire que ça bloque le processus de germination de la graine.

  • Speaker #1

    Effectivement, on déshumidifie la pièce pour s'assurer qu'on n'ait que 40% d'humidité, surtout pas plus.

  • Speaker #2

    La graine, elle se croit en hiver, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour des annuels, elle se croit en hiver. Effectivement, ça dépend du type de graine, mais effectivement, il faut la mettre en dormance.

  • Speaker #0

    Et vous avez différents espaces pour différentes types de graines, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Non, même pas. On est à 40% d'humidité, 1°C. Par contre, avant de les mettre dans ce stockage dit de chambre froide, on passe beaucoup de graines en congélateur. C'est pour les passer en dessous de zéro, pour tuer notamment les petits insectes. Notamment la bruche, qui est un petit insecte qui fait des trous dans les graines, parfois de haricots notamment.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    On essaie de tuer les petites bêtes. indésirables, elles sont moins visibles que les sangliers, mais elles sont tout aussi indésirables.

  • Speaker #0

    On a ça aussi dans les plantes, Jérôme, on parlait sur le premier épisode, le fait de congeler aussi les plantes séchées, pour éviter, je pense notamment au calendula ou des choses comme ça, qui vont avoir justement des petites bêtes qu'on ne verra pas, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, qui ne sont pas visibles à vue. Et ça n'avise pas la graine du tout de la congeler.

  • Speaker #1

    Au contraire. Donc on voit, c'est en Islande, je crois qu'il y a effectivement un conservatoire de graines qui a été construit notamment par les grands semenciers qui s'inquiètent du fait que l'humanité pourrait ne pas survivre. Donc ils stockent un certain nombre d'espèces là-bas, de gros stocks, en espérant que l'Islande ne dégèle pas demain.

  • Speaker #0

    On ne le citera pas mais c'est des grands mots américains.

  • Speaker #1

    Toujours le même. On ne le citera pas.

  • Speaker #2

    Et du coup les cultures elles sont en intérieur, sous serre, en plein champ ? Comment ça se passe ? Comment on choisit aussi ?

  • Speaker #1

    Encore effectivement il y a des cultures en extérieur et des cultures en intérieur. L'intérêt de les mettre en intérieur, c'est-à-dire sous serre non chauffée, mais en tout cas on est sous tunnel froid, c'est de maîtriser à la fois la pollinisation, puisqu'on a des filets, ce qu'on appelle insect-proof, qui interdisent aux insectes extérieurs de rentrer dans le tunnel. Donc c'est nous qui favorisons effectivement l'apport d'insectes. En l'occurrence, on fait en sorte que les coccinelles, on les conserve d'une année sur l'autre avec des petits hôtels insectes. Mais on va aussi importer potentiellement des bourdons ou des mouches pour la pollinisation. Donc en fonction des espèces, la mouche a tendance à coûter moins cher, mais aussi à se multiplier plus vite. Donc ça marche très bien sur carottes, alors que sur solanacées, encore une fois, le bourdon, qui est un peu fainéant quand il fait trop chaud, fonctionne très bien sur tomates, notamment. Donc on a ces cultures effectivement qui ont besoin d'être plutôt en intérieur pour réussir. Là, c'est pour ne pas prendre de risques. Les solanacées étant plutôt des plantes historiquement d'Amérique du Sud. On est content de les protéger du milieu, par exemple, une année comme cette année, où la pression est très forte. On réussit plus facilement à l'intérieur. Après, c'est aussi des questions de pollinisation croisée pour les plantes dites allogames. Les plantes allogames étant celles qui se croisent, qui, effectivement, comme les courges, qui ont tendance à se croiser d'une variété à l'autre. Donc, effectivement, nous, on les met sous filet insectique. pour s'assurer que la pollinisation ne puisse pas se faire avec une autre variété de la même espèce.

  • Speaker #2

    Vous gérez la pollinisation en décidant quel type d'insecte vous mettez dans la serre ?

  • Speaker #1

    Exactement. On les met sous filet pour les protéger d'une pollinisation d'une variété, d'un voisin par exemple, qui aurait dans son potager une courgette. On est obligé de s'assurer qu'on n'a pas de pollinisation croisée. Ce qui fait ça aussi la difficulté,

  • Speaker #0

    c'est que vous n'avez pas de visibilité sur ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc là, au niveau de l'interprofession, on fait une cartographie pour, entre semenciers, définir et décrire ce qu'on a sur notre site. Mais par exemple, si on faisait des courges en extérieur, il faudrait s'assurer que 3,5 km autour de chez nous, il n'y ait pas une courge ou une courgette de produite. C'est impossible, évidemment, à savoir. Donc effectivement, c'est pour les semenciers qui font des hectares et des hectares. qui sont obligés de faire en extérieur et qui ont des méthodes pour s'assurer que les petits jardiniers amateurs autour, ça ne prend pas trop de risques. Par contre nous, entre osmanciers, on s'assure qu'on ne va pas mettre de betteraves côte à côte.

  • Speaker #0

    On a eu le cas sur l'épisode 4 avec Maryse Berthier qui fait du chanvre, elle, et elle a parlé justement de la coopérative avec M'Pitt où il y a une zone d'exclusivité pour éviter qu'il y ait du croisement dans le chanvre.

  • Speaker #2

    Et je lui disais en rigolant, ça se trouve au bout de ta rue, tu n'as pas le droit de produire du chandre. Elle m'a dit oui, c'est exactement ça. Là où elle est, au bout de sa rue, elle n'aurait pas le droit d'avoir sa culture en fait. C'est intéressant pour les gens qui ne savent pas qu'il y a des zones où en fait on n'a pas le droit, enfin pour qu'on puisse produire des graines, il y a des zones où il ne faut pas. Et en extérieur du coup, qu'est-ce que vous...

  • Speaker #1

    Alors on fait plutôt les solanacées, les laitues, des choses comme ça. Alors typiquement les carottes aussi, il y a des solutions. C'est-à-dire que si on maîtrise la floraison, la période de floraison, et typiquement... on arrache les carottes en fleurs avant que la carotte sauvage ne soit fleurie normalement on n'a pas de pollinisation je dis bien normalement donc c'est tous ces sujets là on a parlé du chanvre à l'instant le chanvre effectivement il peut y avoir des barrières physiques en plantant des plantes qui attirent plus les pollinisateurs autour donc on va essayer d'isoler le chanvre donc nous l'idée ça a été évidemment de reproduire de nombreuses haies C'était un champ de maïs en 2014 quand on est arrivé, donc on a planté beaucoup de haies. Là, c'est autant pour éliminer les problèmes du vent, en tout cas pour protéger les cultures du vent, que protéger les cultures potentiellement des pollutions extérieures, puisqu'on est entouré de maraîchers qui ne sont pas tous tout à fait en bio. C'est peu de le dire. Et après, aussi s'assurer qu'effectivement, il y ait moins d'échanges avec d'autres jardins aux alentours.

  • Speaker #2

    Et si, comme tu dis, il y a des maraîchers pas forcément bio, vous avez quand même le droit de produire du bio ici ? Je connais pas moi la réglementation. Oui,

  • Speaker #1

    la problématique de la réglementation actuelle, et que je trouve scandaleuse, et contre laquelle je me bats depuis des années, c'est que c'est à nous de nous protéger des pollutions de nos voisins, et pas l'inverse.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de zone d'exclusion ? C'est-à-dire que tu t'installes en bio, il faut qu'à 5 km autour...

  • Speaker #1

    Non, malheureusement...

  • Speaker #2

    Alors oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    malheureusement, c'est même plutôt nous qui sommes combattus entre guillemets parce que soi-disant on ne nettoie pas assez nos champs de la mauvaise herbe, la fameuse mauvaise herbe, donc effectivement c'est à nous de nous protéger, donc typiquement les maraîchers nantais puisqu'ils sont arrivés jusqu'ici, effectivement on nous a, EcoCert en nous contrôlant nous a demandé à planter des haies pour nous protéger potentiellement de la pollution qui soit engendrée par les autres. Sauf que c'est pas une haie qui protège par ailleurs de la pollution, déjà, pour commencer. Et puis ça reste scandaleux que ce soit au bio de se protéger, et même au bio d'être certifié, alors que ceux qui font du caca ne sont pas certifiés.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours le même problème de prouver qu'on fait bien notre travail. On a le cas aussi avec le syndicat des simples. Les critères, tu parles des haies, justement, et souvent quand les gens s'installent dans des fermes, ils appellent ça des... Aujourd'hui des fermes de sauvegarde, ils essaient de s'installer dans des zones où c'est souvent compliqué avec la pression qu'on a sur les terrains agricoles. Donc ils s'installent, mais autour il y a quand même beaucoup de champs cultivés qui ne sont pas forcément en bio. Et eux conseillent justement de mettre des haies, et en fonction de l'épaisseur de la haie aussi ça va jouer. Donc aujourd'hui, moi je le vois pour le terrain de cueillette, c'est en effet assez compliqué. Parce qu'on est dans une région assez dense, en effet, mais on est dans une région dense qui n'a pas beaucoup de représentation en bio.

  • Speaker #1

    Ça évolue,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Doucement.

  • Speaker #0

    Mais doucement.

  • Speaker #1

    Pas doucement. Et effectivement, c'est toujours à nous de faire en sorte de prouver qu'on fait bien, de suivre le cahier des charges, alors qu'en face, on voit bien qu'effectivement, il y a des travers et c'est dommage d'avoir à prouver en sachant qu'à partir du moment, alors c'est peut-être pas le cas de tout le monde, mais j'entends qu'on ait besoin d'être contrôlé, mais c'est vrai que quand on a un engagement bio depuis plus de 20 ans... évidemment que notre sujet dépasse le bio. C'est-à-dire que nous, le bio, ça n'a jamais été une fin en soi. C'était juste un label dont on avait besoin pour commercialiser nos produits et dire voilà le cahier des charges que l'on suit. Mais encore une fois, la biodiversité et l'impact que l'on a potentiellement à la fois sur la société, mais aussi sur la culture et la biodiversité qui nous entoure est bien plus importante que le simple fait d'être en bio. Ça a toujours été tellement plus un engagement de notre part. Plus intéressant par ailleurs à notre petit niveau, s'intéresser effectivement à ce qui nous entoure, le terrain tel qu'il était quand on est arrivé, qu'est-ce qu'on en fait et comment on veut le laisser aux générations futures. Et c'est vrai qu'aujourd'hui le plaisir que l'on a c'est de voir comment depuis 2014, quand on est arrivé ici, C'était un champ de maïs. Aujourd'hui, on a planté un certain nombre de haies. Il y a beaucoup autour des étangs, effectivement, de biodiversité qui s'est installée. Donc, on arrive à faire progresser. Il suffit de laisser faire la nature, en fait. Ce n'est pas très compliqué. Mais c'est long. Mais c'est long. En fait, c'est long, mais en même temps, on voit que la période Covid, par exemple, très vite, la nature reprenait ses droits. C'est juste qu'on nous impose effectivement des cahiers des charges. On nous impose des sujets. Et si on veut lutter contre le mouvement qui est majoritaire, notamment en agriculture, on a des cahiers des charges qui sont très lourds, donc on sait quoi.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont des fois compliqués. Est-ce qu'il y a des gens qui vont en arrière ? Pas forcément des semenciers, mais à cause de la lourdeur des cahiers des charges.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, malheureusement, il y a eu un retour en arrière d'un certain nombre de personnes, d'agriculteurs, qui étaient trop contraintes. qui souffraient des prix de revient qui n'étaient pas suffisants et donc qui ont essayé pendant x années le cahier des charges bio qui aujourd'hui reviennent en arrière en disant finalement je le valorise pas mieux en bio pourquoi m'emmerder mais cela ne sont pas forcément convaincu du bien fait du bio et surtout de la nécessité de la vie sur une planète qui est finie et de la logique on voit bien que de toute façon malheureusement elle va nous survivre mais Mais pas forcément nous, parce que je pense qu'on a dépassé le point de non-retour. Et puis il y a ceux qui ne font pas. Là, je pense plus à des véticulteurs. Il y en a peu en semence, mais ça pourrait venir. Des véticulteurs qui, eux, sont très nombreux. Et à un moment, quand ils ont fait le choix du vin, on va dire vivant ou du vin nature, ils ne se sentent plus obligés d'afficher le fait qu'ils soient bio. Ils respectent évidemment le cahier des charges. Par contre, ils ne se sentent plus obligés. Moi, je trouve ça très dommage parce que du coup, on commence à dire, mais tu n'es pas certifié. Donc, nous, dans nos magasins, par exemple, on a du mal à vendre du vin nature, vin vivant, parce qu'il n'est pas certifié. Et quand on met non bio, autant dire que ça se vend moins bien. Par contre, il est bio, mais il n'est pas certifié. Et donc, ça donne un peu trop de pouvoir, à mon avis, à ceux qui ne sont clairement pas bio dans la démarche, qui sont soi-disant raisonnés, qui sont soi-disant français. mais ça ne veut rien dire ça ne veut rien dire,

  • Speaker #2

    après il y a des gens moi je vais faire mes courses des fois dans un petit marché à Trélazé, je suis sur un verger et la propriétaire a décidé, certains légumes de ne pas afficher que c'est bio parce qu'elle a des papys, moi j'ai des voisins et quand je leur parle de bio ils ne croivent pas dans le bio, enfin les anciens tous mes voisins ils ont 80 ans et ils sont là mais si c'est bio j'achète pas et là elle, elle a eu le cas dans son magasin parce que les papys qui fréquentent sont commerce sont en mode non mais moi je n'aimais rien je suis pas bio il aime ils ont un ils ont un blocage ça fait un peu un bloc pour moi un blocage de génération ma génération on comprend on est ouvert et eux ils ont cette espèce de blocage en disant ah non mais moi je veux pas payer du bio parce

  • Speaker #0

    que dans leur tête le bio à ce truc un peu nouveau entre guillemets enfin dans ce que j'entends de ce que tu dis alors que c'est ce qu'ils faisaient avant C'est peut-être plus une critique, en fait, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je pense qu'ils ont peur que ça ne nourrisse pas le monde. Il y a tellement de choses qui leur ont été inculquées après-guerre, en disant qu'il faut nourrir le monde, donc il n'y a pas mieux que tel produit, tel produit, tel... Donc, sans désherbant, on ne peut pas nourrir le monde dans leur tête.

  • Speaker #2

    Alors là, moi, mon petit papy, il ne met rien. Il dit, moi, je ne suis pas bio, mais je ne mets rien. C'est plus le mot, en fait.

  • Speaker #0

    C'est des choix,

  • Speaker #1

    après. Et après... Je ne sais pas de qui on parle, mais on en parlera après. Pour moi, il y en a qui profitent énormément de cette situation. Moi, je ne mets pas... C'est bio, mais je ne l'affiche pas parce que... Et ça, je ne suis pas d'accord parce que je sais ce qu'ils font.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'est comme le raisonner, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça veut dire quoi ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis raisonné. Je mets du pesticide un jour sur deux.

  • Speaker #1

    Quelle limite on se donne ? Parce que sur de l'enrobé, nous on a beaucoup d'herbes qui commencent à pousser puisque là encore la nature reprend ses droits, même sur un enrobé, même sur un goudron. La nature finit par reprendre ses droits parce qu'il y a trois graines qui sont tombées sur un tout petit peu de terre sur l'enrobé et c'est reparti. La seule solution c'est évidemment soit de désherber tous les jours, soit le Roundup, le glyphosate. Quelle limite on se donne quand on est en raisonnée ? En bio, non, point, on fait une croix là-dessus, on sait que ce n'est pas nécessaire, tant pis, il y a trois herbes qui se battent en belle sur le parking.

  • Speaker #2

    Après, il y a aussi quelque chose, je ne sais pas, donc je vais te poser la question, mais moi je sais que j'ai déjà vu un maraîcher au marché Lafayette à Angers, et ces deux jeunes, ils écrivent, nous, on n'est pas bio, mais on ne met rien, pour moi, dans ma tête, ça se paye, pour être labellisé, c'est monétisé. Du coup, est-ce qu'il y a un peu de... Un petit maraîcher comme là, les deux jeunes que je voyais, est-ce qu'il y a un tarif, une grille ? Combien ça coûte ? Est-ce que c'est viable pour un petit producteur ou un petit semencier de payer ça ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça l'est. Parce que ce n'est pas une charge énorme. Maintenant, c'est toujours ça de plus. Et on sait les difficultés de vivre de son maraîchage et certaines années de ses semences. Parce que des années comme cette année où il pleut, où en vigne, ils ont fait 12 traitements en cuivre, ce n'est pas un plaisir pour les bio de faire 12 traitements en cuivre. mais on en est là parce qu'effectivement on a un climat qui part un peu en sucette. Donc comment faire pour se payer cette certification, en plus des charges que l'on n'a pas prévues, comme les douze traitements au cuivre, comme évidemment plus on est petit, plus c'est difficile à vivre. Par contre, moi je reste persuadé que c'est aussi une façon de défendre nos pratiques et de faire connaître nos façons de faire, et justement d'éduquer cette génération après-guerre qui, elle, disait Il faut absolument qu'on vous nourrisse.

  • Speaker #2

    Peu importe le moyen.

  • Speaker #1

    Voilà, peu importe le moyen. Une haie, ça nous emmerde. On va produire plus sur plus, plus grand. Tout ce qui embête, entre guillemets, le productivisme, on l'élimine. Donc le sanglier, l'aé, le chevreuil, le tripes, tout ça, c'est à coup de biocide.

  • Speaker #2

    C'est du nuisible à différentes tailles.

  • Speaker #1

    Et donc le bio est un nuisible aussi parce qu'il laisse pousser l'herbe. parce que dans le périmètre, dans l'écosystème, il prend de la place, il prend une place.

  • Speaker #2

    Et du coup, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des semenciers qui s'installent ?

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de semenciers qui s'installent, parce que moi, je reste persuadé qu'après Covid, on s'est quand même tous rendu compte qu'on avait besoin de revenir à quelque chose de plus sain. Est-ce que c'était un feu de paille ou est-ce que c'est un mouvement sur le plus long terme ? Ça, c'est l'avenir qui le dira. Mais il y a quand même beaucoup de gens qui s'installent en agriculture. d'une manière générale, soit en production maraîchère, soit en production de semences. Et je pense qu'il y aura des îlots comme ça, des petits producteurs de semences dans les régions qui vont défendre des patrimoines vivants, parce que ça reste effectivement du patrimoine vivant. Et il n'y a pas de raison qu'on ait autant de richesses viticoles et pas autant de richesses en semences potagées.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est notre base.

  • Speaker #1

    C'est la base de nos nourritures. C'est vrai qu'il y a eu un effet mode sur le vin, il y a eu un effet mode sans doute sur la bière, les microbrasseries. qui se sont multipliées ces derniers temps. Je reste persuadé qu'effectivement, il faut qu'on ait des semences qui s'adaptent à nos terroirs. Il y a des semences qui vont mieux s'adapter en haute altitude, parce qu'effectivement, elles ont été sélectionnées pour ça. Des semences, évidemment, qui vont mieux s'adapter à la sécheresse, parce qu'elles ont été sélectionnées pour ça. Des années comme cette année, on peut peut-être avoir des variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Très bien, sélectionnons les variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Donc ce métier, on a vu qu'il se régionalisait. Il était national ou international. Les acteurs étaient toujours plus gros. Évidemment, face à ça, je dirais que l'opposition s'organise, les petits producteurs s'organisent, et il commence à y avoir un mouvement qui est fort en France, avec le mouvement bio, mais aussi les petits agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence localement.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais tout à l'heure qu'il y a quand même de l'équipement pour. Tu parlais de ce que vous travaillez avec l'Allemagne,

  • Speaker #1

    disons ? La Hollande, les producteurs de machines. Je crois que c'est typiquement en Anjou, on a énormément d'agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence, notamment pour des semenciers, mais évidemment qu'ils font aussi pour des horticulteurs, ils font aussi pour le marché local, on va dire. À nous de faire en sorte que toute cette richesse, ils permettent des mises en service communes, que l'on parait ensemble, que l'on mutualise nos sujets. Je pense que là encore, en bio, si on veut exister demain, il faut, pour essayer d'économiser ces charges qui nous incombent, cette dépollution qui nous incombe, cette mise aux normes qui nous coûtent cher au quotidien. Si on mutualise en tracteur, évidemment que ça va nous permettre effectivement de perdurer.

  • Speaker #2

    Et du coup, les semences, tu parlais de résistance. Est-ce que tout ce que tu produis ici, du coup, les semences seront plus résistantes à ce qu'elles ont vécu ici ? Par exemple, si tu parles de sécheresse, il faudrait que les semences aient été produites dans le sud ? C'est une question un peu...

  • Speaker #1

    C'est tout l'enjeu, mais on sait aujourd'hui démontrer que, effectivement, la semence, c'est un peu la mémoire. des générations d'avant, comme un loup, un louveteau va effectivement avoir des choses innées et d'autres acquises par des générations de loups avant lui. De la même façon, on sait qu'effectivement on peut marquer une semence par le terroir, par la sécheresse, par les événements climatiques, les éléments climatiques par le passé. Donc c'est à nous de faire en sorte effectivement qu'on les marque. Alors typiquement... Attention aux passages trop répétés dans les serres, dans les tunnels où on a une atmosphère contrôlée. Faire en sorte qu'effectivement le terroir puisse aussi y jouer. Alors là encore, je dis ça tout en sachant que les organismes qui nous contrôlent veulent s'assurer qu'une semence est distincte, homogène et stable dans le temps. C'est un test qui s'appelle le test DHS. Ça fait partie des normes que nous seuls, Français, sommes capables de créer. Et qui part d'un sentiment qui est noble, puisque l'idée c'est de dire que quand on vend une tomate andine cornue dans un sachet de tomates andine cornue, le client il a une tomate andine cornue. Donc ça part évidemment d'un bon sentiment qui est de protéger le consommateur. Par contre le revers de ça, c'est que la semence d'andine cornue, qui est une variété très sensible au cul noir, elle a le cul noir. Une carence, notamment les années où il y a un peu des carences, parce que trop d'humidité, trop de sécheresse, elle peut avoir ce cul noir, donc on jette beaucoup de fruits. Est-ce qu'on sélectionne la semence sur les pieds uniquement qui ne présente pas la maladie, ou est-ce qu'au contraire on est censé faire perdurer la variété telle qu'elle était décrite à l'époque ? Le GVS, qui nous contrôle sur ces questions de distinction, homogénéité, stabilité, dit qu'une variété sensible au milieu doit rester sensible au milieu. Nous, on dit que c'est du vivant, mais la patte de l'homme potentiellement influe, et on a tout intérêt à sélectionner des variétés en fonction des événements climatiques que l'on risque de subir de plus en plus.

  • Speaker #2

    C'est plus intéressant et c'est plus intelligent.

  • Speaker #0

    Merci,

  • Speaker #1

    Laurie. Je prends. Au risque derrière de faire disparaître parfois la souche originale. Mais moi, ma défense vis-à-vis de ça, et ce sont des débats ouverts et par ailleurs intéressants. Ma défense, c'est de dire de toute façon que l'Andine Cornu, elle a été un moment arrêté, parce qu'un semencier a dit l'Andine Cornu, c'est celle-là et on se réfère à une description de 1930, mais peut-être qu'avant ça, il y a eu 15 générations d'Andine Cornu, sauf qu'elles n'ont pas été décrites, parce qu'on remonte à 1870 ou avant, et qu'effectivement, il n'y a pas un mec, un botaniste, qui a dit je la décris, et ça doit rester comme ça

  • Speaker #2

    C'est un peu bizarre de se dire que... comme c'est du végétal, que c'est dans un catalogue, je ne sais pas quoi, ça doit être figé, alors que nous, on sait bien qu'à l'intérieur de nous, notre génétique évolue avec l'environnement, avec ce qu'on fait, avec ce qu'on vit, avec ce que nos générations ont vécu. C'est un peu bizarre de dire, ah bah non, elle doit rester comme ça à la vie, à la mort.

  • Speaker #1

    C'est toute la difficulté de vouloir protéger par des appellations, par des normes, par des cahiers des charges, vouloir protéger le consommateur tout en respectant le travail du vivant que l'on fait. Encore une fois, quelqu'un qui fait du vin vivant, il est en dehors d'une AOC. Parce que l'AOC va lui dire, c'est tant de pourcentage de chenin, tant de pourcentage de... Si quelqu'un a envie de mettre ce qu'il veut de chenin, et puis d'aller chercher un cépage qui vient de Suisse, la petite arvine, parce qu'il a envie de se dire...

  • Speaker #2

    Il a envie de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    La petite arvine, le chenin, ça peut être quelque chose d'intéressant. Et bien qu'il y aille. Donc c'est... Aujourd'hui, il y a tout un renouveau. Sur le sujet, je pense qu'on a été bassiné par les normes, la nécessité effectivement de respecter le cahier des charges et notre clientèle. Aujourd'hui, on sait qu'en étant transparent, en se rapprochant d'eux, on peut aussi faire en dehors des normes. Mais par contre, il faut montrer, il ne faut pas hésiter à faire visiter nos sites de production et leur dire voilà ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Ce que vous faites aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ce qu'on fait de plus en plus. Aujourd'hui, on fait tous les mois des visites du site et puis on a eu nos portes ouvertes la semaine dernière. effectivement on est ravi d'accueillir la clientèle locale ou pas puisque les gens viennent d'un peu plus loin parfois pour découvrir où vient la graine un pépin de tomate ce n'est pas qu'un pépin c'est une graine donc c'est un pied de tomate donc c'est 3 à 5 kilos jusqu'à 10 kilos de tomate donc il faut voir un petit peu différemment les choses et puis effectivement déséduquer les gens et se dire que la nature qui nous entoure nous offre des belles choses et puis les gens sont curieux du coup de ça

  • Speaker #2

    C'est intéressant. Et encore, quelqu'un comme moi qui apprend à semer, qui dit planter à la place de semer à chaque fois, ça veut dire que les gens qui achètent vos graines, qui vont faire pousser des légumes, ils peuvent récupérer leurs graines et les refaire, ou après il y a une dégénérescence ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de ce pensier, mais là encore, effectivement, il y a un mouvement depuis 20 ans qui permet de proposer des variétés dites populations, donc des variétés reproductibles en l'état. Donc si vous semez effectivement des grains issus des légumes, issus des graines que vous avez achetées à la ferme, il n'y a aucun problème pour les multiplier. Évidemment, on considère que c'est du clonage, puisqu'on va multiplier systématiquement les mêmes graines. Donc là, sur le long terme, la dégénérescence est possible, effectivement, puisqu'on fait des enfants toujours de la même touche. Donc au niveau humain, on ne le fait pas. Il y a des raisons. Voilà, donc on essaie de faire attention à ça, mais il faut recroiser avec une autre souche régulièrement.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, c'est quoi la difficulté pour toi dans le métier ?

  • Speaker #1

    La difficulté, c'est évidemment les phénomènes climatiques, de plus en plus compliqués à gérer. Cette année, on s'est fait pirater notre site internet et nos données. Ça, c'est quelque chose qu'on ne connaissait pas. Pendant un mois et demi, on n'a pas fait de chiffre d'affaires. On a relancé en urgence un petit site internet pour essayer de se faire connaître à nouveau. Parce que Google et les moteurs de recherche ont tendance à très vite vous oublier. Donc chaque année, je dirais, les années se suivent et ne se ressemblent pas. On découvre, c'est la joie de l'entreprise. On a des années de réussite, comme les années Covid, où effectivement, les gens étaient malheureusement enfermés chez eux, mais ils ont découvert qu'effectivement, ils pouvaient aussi autoconsommer beaucoup de choses, produire leurs propres légumes, leurs propres petits fruits, faire de la cueillette dans leur jardin avec des enfants. qu'ils ont redécouvert peut-être cette période-là. Donc il y a eu beaucoup de semis près. Malheureusement, c'était un peu là encore un feu de paille. Il y a eu un effet inverse depuis 2-3 ans. On sent que malheureusement, les anciens sont des valeurs sûres parce que justement, ils connaissent le jardin, ils ont envie de semer. On a sans doute des gens qui ont été déçus parce qu'ils ont semé en 20-21. Et puis tout d'un coup, ils ont peut-être eu moins de réussite parce que l'été, ils ne sont pas chez eux. Donc ils cueillent moins leurs légumes. Donc ça a découragé certains qui en plus ont eu le droit de reprendre l'avion, de retourner au resto. Voilà, c'est la vie de l'entreprise, c'est la vie de l'espace libre. On découvre ça tous les jours.

  • Speaker #0

    On va arriver à la fin de ce podcast. Est-ce que toi tu aurais quelque chose qui t'aurait marqué, que ce soit un livre qui t'aurait inspiré dans ta carrière, dans ton évolution, un livre ou un film, une personne ?

  • Speaker #1

    Je vais parler d'un domaine qui n'est pas le nôtre, mais qui est quand même agricole, c'est le domaine viticole, peut-être les ignorants, d'un local de l'État, puisqu'effectivement c'est Étienne Davodo qui a écrit cette BD, je dirais à quatre mains, mais avec le vigneron. Alors Richard Leroy, en l'occurrence, n'a pas écrit la BD, mais c'était cette rencontre entre quelqu'un qui ne connaissait pas l'agriculture bio, en l'occurrence. et qui a ouvert ses écoutilles pour découvrir ce monde de l'agriculture vivante qui veut surtout laisser une empreinte minimale sur notre environnement et qui fait en sorte d'intégrer l'écologie dans ses réflexions et dans ses pratiques. Donc oui, ça a été ça parmi d'autres. Je suis assez friand de BD. Effectivement, la BD se met là aussi au reportage et au militantisme. Il y a de plus en plus de très beaux ouvrages qui parlent de ça. de l'écologie et ça fait partie effectivement, la lecture fait partie effectivement de notre enrichissement quotidien. Ok, on aime ça.

  • Speaker #0

    Une bonne piste à mettre sous le sapin prochainement.

  • Speaker #2

    On mettra le lien vers la BD sous le podcast. Et est-ce que tu as une plante coup de cœur ?

  • Speaker #1

    Une plante coup de cœur ?

  • Speaker #2

    Quelle est ta plante préférée ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je reste dans les potagères ?

  • Speaker #2

    Ah bah...

  • Speaker #1

    Ou dans les arastiques, dans les fleurs ? Je découvre beaucoup de fleurs aujourd'hui parce qu'effectivement l'équipe... l'équipe s'amuse, on a toujours tendance à dire que tant qu'on s'amuse, la ferme ça fonctionne. Donc l'équipe s'amuse beaucoup sur les fleurs et il y a eu cette année le chanvre du dacan, qui est une fleur hibiscus cannabis quelque chose, donc je vais mal dire le nom latin, mais Julien saura mieux que moi. Et c'est une fleur qui est magnifique, qui fait des très belles haies assez denses avec une feuille je dirais de cannabis qui ne se fume pas. mais en l'occurrence une très très très belle fleur un peu de type hibiscus et qui dure un temps flou donc à tester au jardin c'est une annuelle une très belle annuelle à tester dans le jardin qu'on a mis dans le potager devant le magasin qui permet effectivement de fleurir le long de la route et ça fait bien un mois et demi que c'est en fleurs et ça prend suite au cosmos donc on a besoin de mettre des fleurs aussi dans nos devises et vous en vendez bien sûr Merci

  • Speaker #2

    plante-là.

  • Speaker #1

    Et l'an prochain, une fois qu'on aura fait les graines, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc prochainement au catalogue.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et bien Dominique, on va te remercier du coup de ton temps, de ta parole. C'était très intéressant de voir aussi le quotidien des semenciers d'une entreprise qui est assez petite, c'est une PME. et de voir un peu ton parcours, de voir le parcours de l'entreprise, et de voir un peu les tenants, les aboutissants, les difficultés aussi que tu peux rencontrer. Donc merci pour ton temps.

  • Speaker #2

    Merci. Oui, merci d'avoir partagé tout ça, d'avoir répondu à mes questions un peu d'ignorantes de la semence et de la culture, et au plaisir de se recroiser un de ces jours.

  • Speaker #1

    Dans un jardin, oui. Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Dans un jardin, c'est un beau mot pour la fin.

  • Speaker #0

    On va remercier également nos auditeurs. pour votre temps d'écoute. On espère que vous avez apprécié l'émission. N'hésitez pas à liker, à abonner, à partager, notamment sur les réseaux. Partagez éventuellement vos commentaires, vos questions pour les prochains épisodes puisque l'émission vit grâce à vous aussi. On est très curieux d'avoir aussi vos retours.

  • Speaker #2

    Belle fin de journée.

  • Speaker #1

    Au revoir.

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Description

Bienvenue sur Des Racines et des Herbes, le podcast pour parler plantes 🌿.


Dans cette série, nous partons à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au coeur ❤️ de leur existence. Ils sont naturopathes, herboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs, passeurs de savoirs... et nous les accueillons à notre table 🪑, pour qu'ils nous partagent leur quotidien.


Pour ce 5e épisode, nous partons à la rencontre de Dominique Velé, l'un des 2 dirigeants de la Ferme de Ste Marthe, productrice de semences bio 🌱 dans le Maine-et-Loire (Brain-sur-l'Authion 📌). Ici, vous entrez dans le coeur d'un métier méconnu, mais pourtant essentiel à la filière des plantes médicinales : les semenciers. On y parle parcours et chemin de vie, quotidien de la ferme, tri des graines à la voiturette de golf, sélection variétale 🔍... Bref, tout ce qui fait la richesse de ce métier passionnant, mais pourtant quelque peu oublié.


Un épisode à savourer avec un bon thé, en pause ou en préparant ses prochains semis 🥕.


Pour contacter la ferme de Ste Marthe : Ferme de Sainte Marthe

Leur insta : @fermedesaintemarthe

Leur facebook : La Ferme de Sainte Marthe

La B.D. "Les Ignorants" d'Étienne Davodeau et Richard Leroy : Les Ignorants


L'entreprise de Laureen Gautier : Laureen Naturopathe

Son insta : @laureen.naturopathe.lsf

Son facebook : @Laureen Naturopathe LSF


L'entreprise de Frédéric Michenet : Nature Ancestrale

Son insta : @natureancestrale

Son facebook : @NatureAncestrale


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Des Racines et des Herbes,

  • Speaker #1

    le podcast pour parler plantes.

  • Speaker #0

    Dans cette série, nous partons dans la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au cœur de leur existence. Ils sont naturopathes, arboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs et passeurs de savoirs, et nous les accueillons à notre table pour qu'ils nous partagent leur quotidien. Au travers de nos discussions, vous découvrirez des métiers méconnus, des savoirs ancestraux, et apprendrez à faire connaissance avec la nature qui vous entoure.

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Laurine !

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je m'appelle Laurine, je suis naturopathe, réflexologue et praticienne en massage à Saint-Barthélemy-d'Anjou à côté d'Angers et je fais aussi des animations autour du végétal et des thèmes de la naturopathie. Toi tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi c'est Frédéric, je suis installé sur Beaufort en Anjou dans le Médénoir et je fais de la cueillette de plantes sauvages, je fais aussi de la formation pour apprendre à utiliser les plantes sauvages auprès du grand public et aussi auprès des professionnels.

  • Speaker #2

    Super, et bien aujourd'hui pour ce cinquième épisode... nous vous emmenons au commencement de notre travail, là où commence la plante, la graine. Pour ce faire, nous recevons Dominique, l'un des deux dirigeants de la ferme de Sainte-Marthe, un producteur de semences bio dans le Ménéloir. Dominique, on te laisse te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous les deux. Donc Dominique, je suis directeur de la ferme de Sainte-Marthe depuis maintenant presque 20 ans. La ferme de Sainte-Marthe qui se situe historiquement dans le Loir-et-Cher, qu'on a déménagé effectivement en 2006 en Anjou. Dans un bassin bien connu de production horticole notamment, mais aussi de semences potagères. Nous produisons des semences potagères biologiques à destination des jardiniers amateurs en Anjou. La majorité de nos clients sont des jardiniers qui sont contents de trouver la diversité qu'on peut proposer.

  • Speaker #2

    Super.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de diversité. Qu'est-ce que vous proposez ? Vous avez un catalogue assez large, j'imagine ?

  • Speaker #1

    L'idée, effectivement, est de proposer toutes les variétés, qu'elles soient intéressantes ou non gustativement, qu'elles soient sensibles ou non aux maladies. Donc, on conserve même les mauvaises ventes. Depuis maintenant 20 ans que je dirige cette ferme, on a souhaité conserver toutes les variétés, tous les cultivars que nous avions. Donc, chaque année, nous rajoutons un petit peu de diversité. Nous avons 1500 variétés au catalogue que nous proposons sur Internet, par catalogue papier et dans notre graine-tri-épicerie.

  • Speaker #0

    Super. Vous avez toujours gardé ce côté catalogue papier quand même.

  • Speaker #1

    Le catalogue papier que je pensais éliminer il y a quelques années, effectivement pour des raisons évidemment écologiques, nous l'avons conservé puisque nos clients l'attendent aux alentours de Noël. Ça fait partie effectivement des livres ou en tout cas des catalogues qu'ils sont contents de conserver sur la table de chevet ou sur la table du salon pour effectivement préparer le jardin.

  • Speaker #2

    C'est le catalogue de Noël des grands corps.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ils font leur commande.

  • Speaker #2

    Et du coup, une petite question de curiosité, quelles graines ne se vendent pas mais que vous faites encore ?

  • Speaker #1

    Vous voyez... Un certain nombre de variétés de tomates, notamment les tomates jaunes, historiquement, sont moins bonnes. Par contre, elles présentent quelques intérêts comme les résistances aux maladies. Plutôt résistantes au mildiou, par contre, pas trop d'intérêt gustativement. Donc, on a fait le choix, effectivement, de les conserver pour cette diversité qui nous est chère.

  • Speaker #2

    D'accord, super. Du coup, quel est ton quotidien ? Qu'est-ce que c'est ta journée type ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de journée type, on peut dire ça. C'est l'intérêt de diriger une entreprise qui se développe sur des sujets assez divers et variés, puisqu'on a fait le choix effectivement d'être producteur et distributeur de semences. Donc, on a beaucoup de variétés en production sur notre site à Brun-sur-Laution. En l'occurrence, on fait entre 100 et 120 variétés tous les ans en production. Donc, on aide toute l'équipe de commercialisation, on peut aider à des moments dans la journée ou dans l'année à la production. On peut évidemment aider aussi en préparation de commandes, on peut aider dans le magasin, puisque parfois on a besoin de donner des conseils à nos amis jardiniers. Donc effectivement, mes journées de type sont assez variées, on fait parfois de la photo, parfois un podcast, parfois un peu de production. J'ai fait 4 heures de tracteur hier pour faucher le terrain, donc effectivement, journée assez variée et toutes les années ne se ressemblent pas. On ne s'ennuie pas quoi. On ne s'ennuie pas et on n'est pas là pour s'ennuyer, c'est l'idée.

  • Speaker #0

    Tu es quand même attaché à toutes les tâches que tu peux avoir et avec tes équipes aussi.

  • Speaker #1

    On a toujours aimé autant la diversité de nos produits que la diversité de nos métiers. On est une petite entreprise, une petite PME. Et l'idée, effectivement, c'est de faire en sorte que chacun soit polyvalent et puisse aider ses collègues et ses confrères dans la diversité de ses tâches. On est assez, effectivement, attaché à cette diversité de tâches.

  • Speaker #2

    Vous êtes combien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    On est 20 au niveau de la ferme de Sainte-Marthe historique, je dirais, donc avec la production des graines et la distribution par correspondance. Ils sont une équipe de cinq personnes au magasin, à la grainerie épicerie.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, la grainerie épicerie, elle est plus récente ?

  • Speaker #1

    La graine triépicerie a été lancée le 16 février 2023. C'était l'idée de proposer à notre clientèle locale nos graines, les quelques plants que l'on produit maintenant en interne, et puis aller de la graine à l'assiette. On ne souhaitait pas avoir un magasin ouvert uniquement sur février-mars, mais travailler toute l'année, puisqu'il faut s'assurer que l'équipe ait du travail toute l'année.

  • Speaker #2

    Oui, donc c'est-à-dire qu'avant, il n'y avait que de la correspondance. Il n'y avait pas de point de vente pour acheter vos graines. Oui. Mais c'est vrai que moi, il y a des années, mon beau-frère qui est jardinier et paysagiste m'avait donné un catalogue pour choisir des graines et c'était les vôtres.

  • Speaker #1

    Tu es sans crainte. Ouais,

  • Speaker #2

    et je ne connaissais pas lui. Il est au Mans, mais moi j'habitais à Paris.

  • Speaker #0

    Il connaissait quand même.

  • Speaker #2

    Oui, oui, il connaissait, mais...

  • Speaker #0

    Ça rayonnait bien.

  • Speaker #2

    C'est une marque qui est connue en fait à un peu.

  • Speaker #1

    On a une petite notoriété historiquement auprès des jardiniers amateurs, parce qu'on est dans les premiers, sûrement pas les premiers, mais en tout cas on est quelques-uns à avoir lancé la production en bio. en France à destination de jardiniers amateurs, avec un catalogue assez riche.

  • Speaker #0

    Ok. Et justement, toi, ton parcours, comment t'en es arrivé là ? Tu t'es repris un petit peu, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis de formation plutôt horticole, plutôt que de semences potagères. Mais bon, ça reste dans le végétal. Et mon associé, lui, Arnaud, que je viens de voir passer par la fenêtre, était effectivement, lui, plutôt chercheur à l'INRA sur des problèmes de phytopathologie, sur le haricot en l'occurrence. Donc on n'avait pas des parcours tout à fait orientés semences. potagère mais effectivement on s'est retrouvé autour du végétal donc moi j'ai pris la direction après divers rachats suite à la création de Philippe Desbrosses par Philippe Desbrosses dans le Loiret Cher il y a eu différents rachats puisque c'était une entreprise qui avait des difficultés financières semble être un peu un peu en avance sur son temps entre guillemets malheureusement le bio n'a pas marché tout de suite dans les années 60 70 c'était très compliqué et dans les années moi j'ai eu la chance d'arriver au moment où c'était quand même plus facile alors 2005 c'était pas tout de suite facile Mais on a lancé effectivement ce catalogue un peu diversifié par correspondance avec un site internet qui a tout de suite relativement marché, qui a permis surtout de toucher les jardiniers dans toute la France. Alors qu'on était très local. Donc effectivement, forcément, un certain nombre de jardiniers, ça permet effectivement de diffuser plus facilement les semences qui se vendent plutôt bien par correspondance puisqu'elles voyagent assez bien. C'est la graine, contrairement au plant. se transporte bien. Oui,

  • Speaker #0

    ils sont plus faciles à transporter.

  • Speaker #2

    Ils sont plus faciles à transporter, c'est léger, ça ne coûte pas cher en frais de port pour les gens. Et donc du coup, avec Arnaud, vous avez racheté en 2005, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, on a pris la direction en 2005, donc en simple salarié, et donc au fur et à mesure, on est monté au capital, et l'idée, effectivement, dès le départ, c'était de s'associer dans un projet végétal, et vu que j'étais déjà directeur, Arnaud est arrivé en 2008, et on a racheté seulement en 2018. Il a fallu laisser le temps à l'actionnaire d'avant de nous laisser les rênes petit à petit.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu disais que c'était dans le maraîcher avant, vous avez quand même été attaché à la région ici par les origines.

  • Speaker #1

    Moi j'étais angevin et l'idée c'était de se rapprocher sans doute inconsciemment du végétal angevin et de ses possibilités avec VG Police, avec le GNIS, EMA et maintenant, toutes les interprofessions et tout ce qui... tournent autour du végétal finalement se trouvent plutôt pas mal en enjoue. Donc effectivement, ça a facilité quand même les connexions, l'arrivée du salon du végétal, le retour du salon du végétal en enjoue. C'est un certain nombre de facteurs comme ça qui ont permis effectivement de se réinstaller.

  • Speaker #2

    VGpolis, c'est quoi pour les gens comme moi qui n'y connaissent rien ?

  • Speaker #1

    Alors VGpolis, c'est aujourd'hui un pôle de compétitivité autour du végétal qui regroupe les acteurs autant politiques, économiques... les entreprises, les institutions autour du végétal pour effectivement créer du réseau, travailler ensemble sur des projets à long terme.

  • Speaker #0

    Ça marche plutôt dans l'ouest il me semble ?

  • Speaker #1

    C'est VGpolis, le pôle de compétitivité se situe à Angers et après rayonne effectivement plutôt dans l'ouest et jusque dans le massif central.

  • Speaker #2

    Ok, est-ce que du coup il y a des choses que tu préfères faire toi aujourd'hui dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors, je préférerais et j'aimerais me retrouver dans la terre, ce que je n'arrive pas du tout à faire. Donc, quand j'arrive à m'échapper du quotidien, qui est plutôt de la gestion et du management, l'idée, c'est effectivement de trouver les clés pour qu'à terme, on puisse retrouver un peu de plaisir dans les champs. Donc, cette notion de la graine à l'assiette, elle nous est chère. Et c'est vraiment comme ça qu'on a souhaité développer l'entreprise avec Arnaud. Donc, se faire plaisir sur la diversité en graines, ça, c'est à peu près réglé. Ça fait commencer les plans, ça s'est lancé. Mais effectivement, on souhaite avoir une diversité qui puisse se permettre de faire découvrir aussi les graines que l'on a. Et le maraîchage est la prochaine étape. Donc la prochaine étape, c'est de commencer effectivement sur le site des ponts de C, puisqu'on ne peut pas mélanger les graines et le maraîchage, puisqu'on évite évidemment les pollinisations croisées. Donc l'idée sur le site des ponts de C, c'est de faire 90% de maraîchage et 10% de graines, alors qu'ici, à Brun-sur-Laution, c'est plutôt 90% de graines et 10% de maraîchage. Donc j'aimerais qu'à terme, effectivement, on puisse se libérer un peu de temps pour retrouver nos premiers amours. Et surtout, effectivement, passer un peu de temps sur le terrain, dans les champs, et effectivement avoir nos graines poussées.

  • Speaker #2

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer aux gens ? Comment on fait des graines pour les vendre en fait, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Alors, tout simplement, je ne sais pas, mais je vais essayer de faire au tout court. L'idée de faire pousser des graines, c'est d'abord évidemment du maraîchage, puisqu'effectivement pour extraire des graines, on a besoin de légumes ou de fleurs, et sans pollinisation, donc sans fructification, sans la fleur, on ne fait pas de légumes, donc on ne fait pas de graines, donc il y a un moment où on a besoin de la fécondation de ces fleurs. Donc l'idée c'est sur le site à Brun effectivement c'est d'abord de faire des tomates, de faire des haricots, de faire des fleurs pour ensuite en extraire les graines. Donc il y a deux types d'extraction de graines, il y a les graines dites humides où on va passer par une fermentation de la graine, enfin du fruit et de la graine. Donc les tomates par exemple pour citer les solanacées en général effectivement on va d'abord récolter des fruits à surmaturité pour effectivement avoir des graines qui ont déjà un pouvoir germinatif assez fort et ensuite on va les laisser fermenter dans leur jus pour ensuite les extraire à coup de grande eau, donc extraire la graine de la pulpe et de la peau, qui sont des déchets. Et une fois qu'on a laissé fermenter pendant trois jours, on va récupérer les graines dites lourdes, qui sont les graines qui ont un pouvoir germinatif plus important. Le poivre fait que ça va rester dans l'eau au fond du seau. alors que les graines légères vont être évacuées, elles vont flotter. Donc elles vont être évacuées avec les déchets tels que la pulpe et les pots qui elles aussi vont flotter. Donc on a ce type de graines. Et les deuxièmes graines sont plutôt les graines dites sèches que l'on va battre pour les extraire. Je pense au pois, aux haricots, à beaucoup de graines de fleurs. Là effectivement l'idée c'est par le battage d'extraire la partie végétale, la partie sèche de la graine que l'on va effectivement ensuite faire sécher et conserver. jusqu'à l'ensachage.

  • Speaker #2

    Quand tu dis bataille, je te vois avec un bâton t'attraper sur un truc.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, historiquement, les graines étaient plutôt fouettées. Le fléau notamment permettait effectivement d'extraire la graine de son enveloppe. Par exemple, les haricots ou les pois. Effectivement, on essaie de séparer la cosse de la graine. Aujourd'hui, il y a plein de méthodes, mais parfois on roule avec le tracteur, tout bêtement, la cosse étant sèche. Il faut casser cette cosse. et séparer la graine. Maintenant, on a une petite machine très mécanique qui vient broyer le végétal et extraire la graine. Parfois, on passe effectivement la petite voiture à deux golfs. Sur la graine, on fait aussi marcher tout ce qui est tamis, évidemment. Une fois qu'on a bien fait sécher les graines, l'idée, c'est d'extraire cette graine de la cosse, mais on fait moins au fléau comme on l'eut fait.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, tu disais que les graines les plus lourdes ont un taux de germination meilleur. C'est comme ça que vous faites la sélection ?

  • Speaker #1

    Alors après, une fois qu'on a extrait la graine de la partie végétale, soit la partie, effectivement, la chair et la peau, soit la partie, les tiges, les fruits, les feuilles, les fleurs, une fois qu'on a fait ça, c'est par le tri et l'extraction, enfin par le tri, pardon, des graines qu'on va effectivement essayer d'améliorer. Donc on fait des tris de graines par la densité, par la forme. Donc c'est là qu'on va extraire tous les déchets. Donc toutes les graines qui ne germent pas, qui ont une densité très légère, effectivement il y a des machines qui vont permettre de souffler les graines en hauteur, par un afflux d'air, et toutes les graines légères vont monter plus haut que les graines lourdes, donc qui vont avoir encore une fois une germination meilleure. Donc on va essayer de trier les déchets comme ça, dans la soufflerie. On essaie d'extraire les graines lourdes. des graines légères.

  • Speaker #2

    C'est un trim mécanique du coup.

  • Speaker #1

    C'est la mécanique. De la même façon, on a le nettoyeur séparateur, on a différentes grilles qui vont là plutôt différencier les graines rondes, des graines par rondes. Donc petit à petit, on va passer sur les différentes machines pour effectivement différencier les graines d'adventis, par exemple, parfois on a un lot qui est très pollué parce qu'on est dans un champ en extérieur où il y a énormément d'adventis, donc il y a beaucoup de graines de mauvaise herbe.

  • Speaker #2

    D'accord, adventiste, c'est une plante qui...

  • Speaker #1

    Indésirable.

  • Speaker #2

    Indésirable, oui.

  • Speaker #1

    C'est le mot plus savant, plus propre que mauvaises herbes. D'accord. Il n'y a pas de mauvaises herbes, tu le sais mieux que nous. Il y a des graines indésirables et des herbes indésirables dans notre culture, comme parfois, effectivement, le chevreuil ou le sanglier peuvent être indésirables à nos cultures, mais ce n'est surtout pas un ennemi de nos cultures. En tout cas, j'essaie de dire qu'il faut leur conserver des places. dans notre environnement puisque c'était l'heure avant d'être le nôtre donc c'est toute la difficulté de l'agriculture en bio et vous avez justement parfois des soucis avec tu parles des chevreuils,

  • Speaker #0

    des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    On a des soucis avec des plus ou moins grosses bêtes. On a des soucis avec les chevreuils, on a des soucis avec les sangliers, on a des soucis avec les alrodes, les tripes, qui sont des petites bêtes un peu embêtantes pour nos cultures. Moi, je dis souvent qu'étant plus fan de nature que de la culture, il faut leur laisser de la place. Je préfère observer les sangliers et les chevreuils dans la nature que les tomates poussées. Par contre, l'équipe et notre métier fait que à un moment, il faut qu'on fasse en sorte quand même de sortir des graines. Donc voilà, c'est des équilibres à trouver. Il faut cohabiter. C'est tout l'enjeu, il faut cohabiter. Ils étaient là avant nous, l'humain était là depuis longtemps, mais en tout cas, on a pris très certainement la place. Donc sur notre site, on était refusé de Pérou, on a dû malheureusement faire un peu d'enrobés pour notre parking. On est sorti du schéma classique du refuge LPO. J'espère qu'on va y revenir parce que... On a nettement progressé sur l'accueil de la faune. On avait 36 espèces d'oiseaux, on est plutôt à 50 sur le site.

  • Speaker #2

    L'enrobé, c'est du goudron par terre ?

  • Speaker #1

    C'est du goudron. Donc aujourd'hui, on a...

  • Speaker #2

    Tu ne peux pas être site LPO si tu as ce genre de...

  • Speaker #1

    C'est du P, des surfaces supplémentaires. Et je l'entends volontiers. Donc c'était un peu dur pour nous, effectivement, de se dire qu'on régressait sur un sujet. Mais on continue de progresser, effectivement, sur l'accueil de la faune et de la flore sauvage. aussi, parce qu'on a des orchides et des sauvages. On a des arbres qui poussent. On a planté beaucoup de haies depuis 10 ans, 15 ans. On est arrivés en 2014 sur ce site. Donc, il y a énormément de choses qui ont été faites en faveur de la biodiversité. Mais malheureusement, entre guillemets, on est une entreprise et il faut qu'on trouve les clés pour effectivement continuer à vivre de ce sujet qu'est la graine. Effectivement, il faut cohabiter.

  • Speaker #2

    Tu parlais de tout le tri mécanique, tout ça. C'est passé du manuel au mécanique quand ?

  • Speaker #1

    On continue à faire beaucoup de manuels, on est une petite société avec beaucoup de diversité. On n'a pas 10 hectares, encore moins 1000 hectares de maïs. On a cette année des solanacées, on a un peu de céréales, on a beaucoup de fleurs. Donc on a beaucoup de choses très différentes. Le fait est que ça nous fait des tout petits lots. Qui dit petit lot dit petite machine ou manuel, trimanuel. Donc on a encore beaucoup de trimanuel. en tamis. Par contre, nos machines de laboratoire, qui sont des petites machines, nous permettent effectivement de progresser, d'aller plus vite sur le trit, ces petits lots. Donc on a un partenariat avec une société hollandaise et danoise, en l'occurrence, qui fait des petites machines de trit comme ça, ce qu'on appelle machines de laboratoire, qui ne sont pas du tout prêtes à accueillir des tonnes, ni de matière sèche, ni de graines, mais qui justement permettent de trier des petits lots. On est sur 100-120 variétés tous les ans. C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Pour le catalogue de 1500, tu disais.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, vu que les germinations sur un certain nombre d'espèces peuvent nous permettre de conserver les graines 5, 6, 8 ans, notamment les solanacées, tout ce qui est poivrons, tomates, aubergines, on est de 4 à 8 ans d'espérance de germination. si c'est conservé dans des bonnes conditions. Donc ça nous permet effectivement de remettre en production une fois tous les quatre ans. Par exemple, pour les tomates. Les poivrons, on fait une fois tous les trois ans. Par contre, à l'inverse, les poireaux, c'est tous les ans. On est sur des aliacées, donc les aliacées, c'est des germinations qui ne durent malheureusement que un à trois ans. Donc on les remet en production régulièrement. On a tendance à malheureusement, entre guillemets, produire trop, plus qu'il n'en faut, mais on sait que tous les ans, on les remet en production.

  • Speaker #2

    Et vous faites quoi des graines qui sont du coup plus commercialisables ?

  • Speaker #1

    Les germinations, on fait les tests de germination. Ça y est, à la Bossem, qui est un laboratoire qui est à un kilomètre d'ici, c'est aussi l'intérêt de se trouver en Anjou, il y a beaucoup d'infrastructures qui permettent ça. Donc la Bossem est un laboratoire indépendant. Tous les ans, on teste toutes nos autres graines qui sont stockées dans nos friots. Et effectivement, après, quand on est en dessous de la germination, légal entre guillemets, puisqu'il y a des normes qui nous permettent effectivement de commercialiser nos graines. Là, du coup, on essaie de voir si c'est le volume qui reste en graines, évidemment, et en fonction de la mise en production du nouveau lot, soit c'est ce qu'on appelle les queues de lot. Donc les queues de lot, soit elles sont mélangées avec des lots qui germent mieux. C'est-à-dire que si on a un lot qui germe à 98% et un lot qui germe à 75%, mais qu'on a 50 grammes d'un côté et 10 kilos de l'autre, les 50 grammes vont permettre de faire un lot plus géré. de 10 kilos 50 grammes qui va germer à 95%. Oui, oui. C'est tout. C'est notre métier. C'est l'art, effectivement, de jeter le moins possible. et de s'assurer par contre qu'on a une qualité germinative qui permet à nos clients d'être rassurés, sachant qu'ils ne sont pas forcément professionnels. Mais c'est clairement ce qui nous a permis ces dernières années effectivement de progresser en qualité. On a deux ingénieurs semences sur le site qui font attention à ce que nos qualités soient bonnes. Oui,

  • Speaker #2

    pour que le jardinier lambda qui ne va pas forcément semer correctement ou à la bonne période ait quand même un résultat optimal.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, il y aura toujours des règles à respecter, quoi qu'il en soit. Mais du coup... Il y a déjà le tri mécanique que vous disiez, plus ensuite les taux de germination que vous faites chaque année.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc l'intérêt, c'est effectivement de suivre vraiment bien nos lots tous les ans et de s'assurer qu'on ne prend pas de risques. On a effectivement une chambre froide qui est maintenue à 40% d'humidité. Ça, c'est la priorité. C'est vraiment la température constante. On est à 15 degrés, on pourrait être à 20, tant que c'est constant. Par contre, surtout... pas d'hygrométrie pour pas que ça reparte en germination.

  • Speaker #2

    C'est ça, la chambre froide, pour des gens qui gouteraient et qui connaissent rien, ça veut dire que ça bloque le processus de germination de la graine.

  • Speaker #1

    Effectivement, on déshumidifie la pièce pour s'assurer qu'on n'ait que 40% d'humidité, surtout pas plus.

  • Speaker #2

    La graine, elle se croit en hiver, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour des annuels, elle se croit en hiver. Effectivement, ça dépend du type de graine, mais effectivement, il faut la mettre en dormance.

  • Speaker #0

    Et vous avez différents espaces pour différentes types de graines, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Non, même pas. On est à 40% d'humidité, 1°C. Par contre, avant de les mettre dans ce stockage dit de chambre froide, on passe beaucoup de graines en congélateur. C'est pour les passer en dessous de zéro, pour tuer notamment les petits insectes. Notamment la bruche, qui est un petit insecte qui fait des trous dans les graines, parfois de haricots notamment.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    On essaie de tuer les petites bêtes. indésirables, elles sont moins visibles que les sangliers, mais elles sont tout aussi indésirables.

  • Speaker #0

    On a ça aussi dans les plantes, Jérôme, on parlait sur le premier épisode, le fait de congeler aussi les plantes séchées, pour éviter, je pense notamment au calendula ou des choses comme ça, qui vont avoir justement des petites bêtes qu'on ne verra pas, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, qui ne sont pas visibles à vue. Et ça n'avise pas la graine du tout de la congeler.

  • Speaker #1

    Au contraire. Donc on voit, c'est en Islande, je crois qu'il y a effectivement un conservatoire de graines qui a été construit notamment par les grands semenciers qui s'inquiètent du fait que l'humanité pourrait ne pas survivre. Donc ils stockent un certain nombre d'espèces là-bas, de gros stocks, en espérant que l'Islande ne dégèle pas demain.

  • Speaker #0

    On ne le citera pas mais c'est des grands mots américains.

  • Speaker #1

    Toujours le même. On ne le citera pas.

  • Speaker #2

    Et du coup les cultures elles sont en intérieur, sous serre, en plein champ ? Comment ça se passe ? Comment on choisit aussi ?

  • Speaker #1

    Encore effectivement il y a des cultures en extérieur et des cultures en intérieur. L'intérêt de les mettre en intérieur, c'est-à-dire sous serre non chauffée, mais en tout cas on est sous tunnel froid, c'est de maîtriser à la fois la pollinisation, puisqu'on a des filets, ce qu'on appelle insect-proof, qui interdisent aux insectes extérieurs de rentrer dans le tunnel. Donc c'est nous qui favorisons effectivement l'apport d'insectes. En l'occurrence, on fait en sorte que les coccinelles, on les conserve d'une année sur l'autre avec des petits hôtels insectes. Mais on va aussi importer potentiellement des bourdons ou des mouches pour la pollinisation. Donc en fonction des espèces, la mouche a tendance à coûter moins cher, mais aussi à se multiplier plus vite. Donc ça marche très bien sur carottes, alors que sur solanacées, encore une fois, le bourdon, qui est un peu fainéant quand il fait trop chaud, fonctionne très bien sur tomates, notamment. Donc on a ces cultures effectivement qui ont besoin d'être plutôt en intérieur pour réussir. Là, c'est pour ne pas prendre de risques. Les solanacées étant plutôt des plantes historiquement d'Amérique du Sud. On est content de les protéger du milieu, par exemple, une année comme cette année, où la pression est très forte. On réussit plus facilement à l'intérieur. Après, c'est aussi des questions de pollinisation croisée pour les plantes dites allogames. Les plantes allogames étant celles qui se croisent, qui, effectivement, comme les courges, qui ont tendance à se croiser d'une variété à l'autre. Donc, effectivement, nous, on les met sous filet insectique. pour s'assurer que la pollinisation ne puisse pas se faire avec une autre variété de la même espèce.

  • Speaker #2

    Vous gérez la pollinisation en décidant quel type d'insecte vous mettez dans la serre ?

  • Speaker #1

    Exactement. On les met sous filet pour les protéger d'une pollinisation d'une variété, d'un voisin par exemple, qui aurait dans son potager une courgette. On est obligé de s'assurer qu'on n'a pas de pollinisation croisée. Ce qui fait ça aussi la difficulté,

  • Speaker #0

    c'est que vous n'avez pas de visibilité sur ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc là, au niveau de l'interprofession, on fait une cartographie pour, entre semenciers, définir et décrire ce qu'on a sur notre site. Mais par exemple, si on faisait des courges en extérieur, il faudrait s'assurer que 3,5 km autour de chez nous, il n'y ait pas une courge ou une courgette de produite. C'est impossible, évidemment, à savoir. Donc effectivement, c'est pour les semenciers qui font des hectares et des hectares. qui sont obligés de faire en extérieur et qui ont des méthodes pour s'assurer que les petits jardiniers amateurs autour, ça ne prend pas trop de risques. Par contre nous, entre osmanciers, on s'assure qu'on ne va pas mettre de betteraves côte à côte.

  • Speaker #0

    On a eu le cas sur l'épisode 4 avec Maryse Berthier qui fait du chanvre, elle, et elle a parlé justement de la coopérative avec M'Pitt où il y a une zone d'exclusivité pour éviter qu'il y ait du croisement dans le chanvre.

  • Speaker #2

    Et je lui disais en rigolant, ça se trouve au bout de ta rue, tu n'as pas le droit de produire du chandre. Elle m'a dit oui, c'est exactement ça. Là où elle est, au bout de sa rue, elle n'aurait pas le droit d'avoir sa culture en fait. C'est intéressant pour les gens qui ne savent pas qu'il y a des zones où en fait on n'a pas le droit, enfin pour qu'on puisse produire des graines, il y a des zones où il ne faut pas. Et en extérieur du coup, qu'est-ce que vous...

  • Speaker #1

    Alors on fait plutôt les solanacées, les laitues, des choses comme ça. Alors typiquement les carottes aussi, il y a des solutions. C'est-à-dire que si on maîtrise la floraison, la période de floraison, et typiquement... on arrache les carottes en fleurs avant que la carotte sauvage ne soit fleurie normalement on n'a pas de pollinisation je dis bien normalement donc c'est tous ces sujets là on a parlé du chanvre à l'instant le chanvre effectivement il peut y avoir des barrières physiques en plantant des plantes qui attirent plus les pollinisateurs autour donc on va essayer d'isoler le chanvre donc nous l'idée ça a été évidemment de reproduire de nombreuses haies C'était un champ de maïs en 2014 quand on est arrivé, donc on a planté beaucoup de haies. Là, c'est autant pour éliminer les problèmes du vent, en tout cas pour protéger les cultures du vent, que protéger les cultures potentiellement des pollutions extérieures, puisqu'on est entouré de maraîchers qui ne sont pas tous tout à fait en bio. C'est peu de le dire. Et après, aussi s'assurer qu'effectivement, il y ait moins d'échanges avec d'autres jardins aux alentours.

  • Speaker #2

    Et si, comme tu dis, il y a des maraîchers pas forcément bio, vous avez quand même le droit de produire du bio ici ? Je connais pas moi la réglementation. Oui,

  • Speaker #1

    la problématique de la réglementation actuelle, et que je trouve scandaleuse, et contre laquelle je me bats depuis des années, c'est que c'est à nous de nous protéger des pollutions de nos voisins, et pas l'inverse.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de zone d'exclusion ? C'est-à-dire que tu t'installes en bio, il faut qu'à 5 km autour...

  • Speaker #1

    Non, malheureusement...

  • Speaker #2

    Alors oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    malheureusement, c'est même plutôt nous qui sommes combattus entre guillemets parce que soi-disant on ne nettoie pas assez nos champs de la mauvaise herbe, la fameuse mauvaise herbe, donc effectivement c'est à nous de nous protéger, donc typiquement les maraîchers nantais puisqu'ils sont arrivés jusqu'ici, effectivement on nous a, EcoCert en nous contrôlant nous a demandé à planter des haies pour nous protéger potentiellement de la pollution qui soit engendrée par les autres. Sauf que c'est pas une haie qui protège par ailleurs de la pollution, déjà, pour commencer. Et puis ça reste scandaleux que ce soit au bio de se protéger, et même au bio d'être certifié, alors que ceux qui font du caca ne sont pas certifiés.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours le même problème de prouver qu'on fait bien notre travail. On a le cas aussi avec le syndicat des simples. Les critères, tu parles des haies, justement, et souvent quand les gens s'installent dans des fermes, ils appellent ça des... Aujourd'hui des fermes de sauvegarde, ils essaient de s'installer dans des zones où c'est souvent compliqué avec la pression qu'on a sur les terrains agricoles. Donc ils s'installent, mais autour il y a quand même beaucoup de champs cultivés qui ne sont pas forcément en bio. Et eux conseillent justement de mettre des haies, et en fonction de l'épaisseur de la haie aussi ça va jouer. Donc aujourd'hui, moi je le vois pour le terrain de cueillette, c'est en effet assez compliqué. Parce qu'on est dans une région assez dense, en effet, mais on est dans une région dense qui n'a pas beaucoup de représentation en bio.

  • Speaker #1

    Ça évolue,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Doucement.

  • Speaker #0

    Mais doucement.

  • Speaker #1

    Pas doucement. Et effectivement, c'est toujours à nous de faire en sorte de prouver qu'on fait bien, de suivre le cahier des charges, alors qu'en face, on voit bien qu'effectivement, il y a des travers et c'est dommage d'avoir à prouver en sachant qu'à partir du moment, alors c'est peut-être pas le cas de tout le monde, mais j'entends qu'on ait besoin d'être contrôlé, mais c'est vrai que quand on a un engagement bio depuis plus de 20 ans... évidemment que notre sujet dépasse le bio. C'est-à-dire que nous, le bio, ça n'a jamais été une fin en soi. C'était juste un label dont on avait besoin pour commercialiser nos produits et dire voilà le cahier des charges que l'on suit. Mais encore une fois, la biodiversité et l'impact que l'on a potentiellement à la fois sur la société, mais aussi sur la culture et la biodiversité qui nous entoure est bien plus importante que le simple fait d'être en bio. Ça a toujours été tellement plus un engagement de notre part. Plus intéressant par ailleurs à notre petit niveau, s'intéresser effectivement à ce qui nous entoure, le terrain tel qu'il était quand on est arrivé, qu'est-ce qu'on en fait et comment on veut le laisser aux générations futures. Et c'est vrai qu'aujourd'hui le plaisir que l'on a c'est de voir comment depuis 2014, quand on est arrivé ici, C'était un champ de maïs. Aujourd'hui, on a planté un certain nombre de haies. Il y a beaucoup autour des étangs, effectivement, de biodiversité qui s'est installée. Donc, on arrive à faire progresser. Il suffit de laisser faire la nature, en fait. Ce n'est pas très compliqué. Mais c'est long. Mais c'est long. En fait, c'est long, mais en même temps, on voit que la période Covid, par exemple, très vite, la nature reprenait ses droits. C'est juste qu'on nous impose effectivement des cahiers des charges. On nous impose des sujets. Et si on veut lutter contre le mouvement qui est majoritaire, notamment en agriculture, on a des cahiers des charges qui sont très lourds, donc on sait quoi.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont des fois compliqués. Est-ce qu'il y a des gens qui vont en arrière ? Pas forcément des semenciers, mais à cause de la lourdeur des cahiers des charges.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, malheureusement, il y a eu un retour en arrière d'un certain nombre de personnes, d'agriculteurs, qui étaient trop contraintes. qui souffraient des prix de revient qui n'étaient pas suffisants et donc qui ont essayé pendant x années le cahier des charges bio qui aujourd'hui reviennent en arrière en disant finalement je le valorise pas mieux en bio pourquoi m'emmerder mais cela ne sont pas forcément convaincu du bien fait du bio et surtout de la nécessité de la vie sur une planète qui est finie et de la logique on voit bien que de toute façon malheureusement elle va nous survivre mais Mais pas forcément nous, parce que je pense qu'on a dépassé le point de non-retour. Et puis il y a ceux qui ne font pas. Là, je pense plus à des véticulteurs. Il y en a peu en semence, mais ça pourrait venir. Des véticulteurs qui, eux, sont très nombreux. Et à un moment, quand ils ont fait le choix du vin, on va dire vivant ou du vin nature, ils ne se sentent plus obligés d'afficher le fait qu'ils soient bio. Ils respectent évidemment le cahier des charges. Par contre, ils ne se sentent plus obligés. Moi, je trouve ça très dommage parce que du coup, on commence à dire, mais tu n'es pas certifié. Donc, nous, dans nos magasins, par exemple, on a du mal à vendre du vin nature, vin vivant, parce qu'il n'est pas certifié. Et quand on met non bio, autant dire que ça se vend moins bien. Par contre, il est bio, mais il n'est pas certifié. Et donc, ça donne un peu trop de pouvoir, à mon avis, à ceux qui ne sont clairement pas bio dans la démarche, qui sont soi-disant raisonnés, qui sont soi-disant français. mais ça ne veut rien dire ça ne veut rien dire,

  • Speaker #2

    après il y a des gens moi je vais faire mes courses des fois dans un petit marché à Trélazé, je suis sur un verger et la propriétaire a décidé, certains légumes de ne pas afficher que c'est bio parce qu'elle a des papys, moi j'ai des voisins et quand je leur parle de bio ils ne croivent pas dans le bio, enfin les anciens tous mes voisins ils ont 80 ans et ils sont là mais si c'est bio j'achète pas et là elle, elle a eu le cas dans son magasin parce que les papys qui fréquentent sont commerce sont en mode non mais moi je n'aimais rien je suis pas bio il aime ils ont un ils ont un blocage ça fait un peu un bloc pour moi un blocage de génération ma génération on comprend on est ouvert et eux ils ont cette espèce de blocage en disant ah non mais moi je veux pas payer du bio parce

  • Speaker #0

    que dans leur tête le bio à ce truc un peu nouveau entre guillemets enfin dans ce que j'entends de ce que tu dis alors que c'est ce qu'ils faisaient avant C'est peut-être plus une critique, en fait, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je pense qu'ils ont peur que ça ne nourrisse pas le monde. Il y a tellement de choses qui leur ont été inculquées après-guerre, en disant qu'il faut nourrir le monde, donc il n'y a pas mieux que tel produit, tel produit, tel... Donc, sans désherbant, on ne peut pas nourrir le monde dans leur tête.

  • Speaker #2

    Alors là, moi, mon petit papy, il ne met rien. Il dit, moi, je ne suis pas bio, mais je ne mets rien. C'est plus le mot, en fait.

  • Speaker #0

    C'est des choix,

  • Speaker #1

    après. Et après... Je ne sais pas de qui on parle, mais on en parlera après. Pour moi, il y en a qui profitent énormément de cette situation. Moi, je ne mets pas... C'est bio, mais je ne l'affiche pas parce que... Et ça, je ne suis pas d'accord parce que je sais ce qu'ils font.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'est comme le raisonner, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça veut dire quoi ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis raisonné. Je mets du pesticide un jour sur deux.

  • Speaker #1

    Quelle limite on se donne ? Parce que sur de l'enrobé, nous on a beaucoup d'herbes qui commencent à pousser puisque là encore la nature reprend ses droits, même sur un enrobé, même sur un goudron. La nature finit par reprendre ses droits parce qu'il y a trois graines qui sont tombées sur un tout petit peu de terre sur l'enrobé et c'est reparti. La seule solution c'est évidemment soit de désherber tous les jours, soit le Roundup, le glyphosate. Quelle limite on se donne quand on est en raisonnée ? En bio, non, point, on fait une croix là-dessus, on sait que ce n'est pas nécessaire, tant pis, il y a trois herbes qui se battent en belle sur le parking.

  • Speaker #2

    Après, il y a aussi quelque chose, je ne sais pas, donc je vais te poser la question, mais moi je sais que j'ai déjà vu un maraîcher au marché Lafayette à Angers, et ces deux jeunes, ils écrivent, nous, on n'est pas bio, mais on ne met rien, pour moi, dans ma tête, ça se paye, pour être labellisé, c'est monétisé. Du coup, est-ce qu'il y a un peu de... Un petit maraîcher comme là, les deux jeunes que je voyais, est-ce qu'il y a un tarif, une grille ? Combien ça coûte ? Est-ce que c'est viable pour un petit producteur ou un petit semencier de payer ça ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça l'est. Parce que ce n'est pas une charge énorme. Maintenant, c'est toujours ça de plus. Et on sait les difficultés de vivre de son maraîchage et certaines années de ses semences. Parce que des années comme cette année où il pleut, où en vigne, ils ont fait 12 traitements en cuivre, ce n'est pas un plaisir pour les bio de faire 12 traitements en cuivre. mais on en est là parce qu'effectivement on a un climat qui part un peu en sucette. Donc comment faire pour se payer cette certification, en plus des charges que l'on n'a pas prévues, comme les douze traitements au cuivre, comme évidemment plus on est petit, plus c'est difficile à vivre. Par contre, moi je reste persuadé que c'est aussi une façon de défendre nos pratiques et de faire connaître nos façons de faire, et justement d'éduquer cette génération après-guerre qui, elle, disait Il faut absolument qu'on vous nourrisse.

  • Speaker #2

    Peu importe le moyen.

  • Speaker #1

    Voilà, peu importe le moyen. Une haie, ça nous emmerde. On va produire plus sur plus, plus grand. Tout ce qui embête, entre guillemets, le productivisme, on l'élimine. Donc le sanglier, l'aé, le chevreuil, le tripes, tout ça, c'est à coup de biocide.

  • Speaker #2

    C'est du nuisible à différentes tailles.

  • Speaker #1

    Et donc le bio est un nuisible aussi parce qu'il laisse pousser l'herbe. parce que dans le périmètre, dans l'écosystème, il prend de la place, il prend une place.

  • Speaker #2

    Et du coup, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des semenciers qui s'installent ?

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de semenciers qui s'installent, parce que moi, je reste persuadé qu'après Covid, on s'est quand même tous rendu compte qu'on avait besoin de revenir à quelque chose de plus sain. Est-ce que c'était un feu de paille ou est-ce que c'est un mouvement sur le plus long terme ? Ça, c'est l'avenir qui le dira. Mais il y a quand même beaucoup de gens qui s'installent en agriculture. d'une manière générale, soit en production maraîchère, soit en production de semences. Et je pense qu'il y aura des îlots comme ça, des petits producteurs de semences dans les régions qui vont défendre des patrimoines vivants, parce que ça reste effectivement du patrimoine vivant. Et il n'y a pas de raison qu'on ait autant de richesses viticoles et pas autant de richesses en semences potagées.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est notre base.

  • Speaker #1

    C'est la base de nos nourritures. C'est vrai qu'il y a eu un effet mode sur le vin, il y a eu un effet mode sans doute sur la bière, les microbrasseries. qui se sont multipliées ces derniers temps. Je reste persuadé qu'effectivement, il faut qu'on ait des semences qui s'adaptent à nos terroirs. Il y a des semences qui vont mieux s'adapter en haute altitude, parce qu'effectivement, elles ont été sélectionnées pour ça. Des semences, évidemment, qui vont mieux s'adapter à la sécheresse, parce qu'elles ont été sélectionnées pour ça. Des années comme cette année, on peut peut-être avoir des variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Très bien, sélectionnons les variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Donc ce métier, on a vu qu'il se régionalisait. Il était national ou international. Les acteurs étaient toujours plus gros. Évidemment, face à ça, je dirais que l'opposition s'organise, les petits producteurs s'organisent, et il commence à y avoir un mouvement qui est fort en France, avec le mouvement bio, mais aussi les petits agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence localement.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais tout à l'heure qu'il y a quand même de l'équipement pour. Tu parlais de ce que vous travaillez avec l'Allemagne,

  • Speaker #1

    disons ? La Hollande, les producteurs de machines. Je crois que c'est typiquement en Anjou, on a énormément d'agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence, notamment pour des semenciers, mais évidemment qu'ils font aussi pour des horticulteurs, ils font aussi pour le marché local, on va dire. À nous de faire en sorte que toute cette richesse, ils permettent des mises en service communes, que l'on parait ensemble, que l'on mutualise nos sujets. Je pense que là encore, en bio, si on veut exister demain, il faut, pour essayer d'économiser ces charges qui nous incombent, cette dépollution qui nous incombe, cette mise aux normes qui nous coûtent cher au quotidien. Si on mutualise en tracteur, évidemment que ça va nous permettre effectivement de perdurer.

  • Speaker #2

    Et du coup, les semences, tu parlais de résistance. Est-ce que tout ce que tu produis ici, du coup, les semences seront plus résistantes à ce qu'elles ont vécu ici ? Par exemple, si tu parles de sécheresse, il faudrait que les semences aient été produites dans le sud ? C'est une question un peu...

  • Speaker #1

    C'est tout l'enjeu, mais on sait aujourd'hui démontrer que, effectivement, la semence, c'est un peu la mémoire. des générations d'avant, comme un loup, un louveteau va effectivement avoir des choses innées et d'autres acquises par des générations de loups avant lui. De la même façon, on sait qu'effectivement on peut marquer une semence par le terroir, par la sécheresse, par les événements climatiques, les éléments climatiques par le passé. Donc c'est à nous de faire en sorte effectivement qu'on les marque. Alors typiquement... Attention aux passages trop répétés dans les serres, dans les tunnels où on a une atmosphère contrôlée. Faire en sorte qu'effectivement le terroir puisse aussi y jouer. Alors là encore, je dis ça tout en sachant que les organismes qui nous contrôlent veulent s'assurer qu'une semence est distincte, homogène et stable dans le temps. C'est un test qui s'appelle le test DHS. Ça fait partie des normes que nous seuls, Français, sommes capables de créer. Et qui part d'un sentiment qui est noble, puisque l'idée c'est de dire que quand on vend une tomate andine cornue dans un sachet de tomates andine cornue, le client il a une tomate andine cornue. Donc ça part évidemment d'un bon sentiment qui est de protéger le consommateur. Par contre le revers de ça, c'est que la semence d'andine cornue, qui est une variété très sensible au cul noir, elle a le cul noir. Une carence, notamment les années où il y a un peu des carences, parce que trop d'humidité, trop de sécheresse, elle peut avoir ce cul noir, donc on jette beaucoup de fruits. Est-ce qu'on sélectionne la semence sur les pieds uniquement qui ne présente pas la maladie, ou est-ce qu'au contraire on est censé faire perdurer la variété telle qu'elle était décrite à l'époque ? Le GVS, qui nous contrôle sur ces questions de distinction, homogénéité, stabilité, dit qu'une variété sensible au milieu doit rester sensible au milieu. Nous, on dit que c'est du vivant, mais la patte de l'homme potentiellement influe, et on a tout intérêt à sélectionner des variétés en fonction des événements climatiques que l'on risque de subir de plus en plus.

  • Speaker #2

    C'est plus intéressant et c'est plus intelligent.

  • Speaker #0

    Merci,

  • Speaker #1

    Laurie. Je prends. Au risque derrière de faire disparaître parfois la souche originale. Mais moi, ma défense vis-à-vis de ça, et ce sont des débats ouverts et par ailleurs intéressants. Ma défense, c'est de dire de toute façon que l'Andine Cornu, elle a été un moment arrêté, parce qu'un semencier a dit l'Andine Cornu, c'est celle-là et on se réfère à une description de 1930, mais peut-être qu'avant ça, il y a eu 15 générations d'Andine Cornu, sauf qu'elles n'ont pas été décrites, parce qu'on remonte à 1870 ou avant, et qu'effectivement, il n'y a pas un mec, un botaniste, qui a dit je la décris, et ça doit rester comme ça

  • Speaker #2

    C'est un peu bizarre de se dire que... comme c'est du végétal, que c'est dans un catalogue, je ne sais pas quoi, ça doit être figé, alors que nous, on sait bien qu'à l'intérieur de nous, notre génétique évolue avec l'environnement, avec ce qu'on fait, avec ce qu'on vit, avec ce que nos générations ont vécu. C'est un peu bizarre de dire, ah bah non, elle doit rester comme ça à la vie, à la mort.

  • Speaker #1

    C'est toute la difficulté de vouloir protéger par des appellations, par des normes, par des cahiers des charges, vouloir protéger le consommateur tout en respectant le travail du vivant que l'on fait. Encore une fois, quelqu'un qui fait du vin vivant, il est en dehors d'une AOC. Parce que l'AOC va lui dire, c'est tant de pourcentage de chenin, tant de pourcentage de... Si quelqu'un a envie de mettre ce qu'il veut de chenin, et puis d'aller chercher un cépage qui vient de Suisse, la petite arvine, parce qu'il a envie de se dire...

  • Speaker #2

    Il a envie de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    La petite arvine, le chenin, ça peut être quelque chose d'intéressant. Et bien qu'il y aille. Donc c'est... Aujourd'hui, il y a tout un renouveau. Sur le sujet, je pense qu'on a été bassiné par les normes, la nécessité effectivement de respecter le cahier des charges et notre clientèle. Aujourd'hui, on sait qu'en étant transparent, en se rapprochant d'eux, on peut aussi faire en dehors des normes. Mais par contre, il faut montrer, il ne faut pas hésiter à faire visiter nos sites de production et leur dire voilà ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Ce que vous faites aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ce qu'on fait de plus en plus. Aujourd'hui, on fait tous les mois des visites du site et puis on a eu nos portes ouvertes la semaine dernière. effectivement on est ravi d'accueillir la clientèle locale ou pas puisque les gens viennent d'un peu plus loin parfois pour découvrir où vient la graine un pépin de tomate ce n'est pas qu'un pépin c'est une graine donc c'est un pied de tomate donc c'est 3 à 5 kilos jusqu'à 10 kilos de tomate donc il faut voir un petit peu différemment les choses et puis effectivement déséduquer les gens et se dire que la nature qui nous entoure nous offre des belles choses et puis les gens sont curieux du coup de ça

  • Speaker #2

    C'est intéressant. Et encore, quelqu'un comme moi qui apprend à semer, qui dit planter à la place de semer à chaque fois, ça veut dire que les gens qui achètent vos graines, qui vont faire pousser des légumes, ils peuvent récupérer leurs graines et les refaire, ou après il y a une dégénérescence ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de ce pensier, mais là encore, effectivement, il y a un mouvement depuis 20 ans qui permet de proposer des variétés dites populations, donc des variétés reproductibles en l'état. Donc si vous semez effectivement des grains issus des légumes, issus des graines que vous avez achetées à la ferme, il n'y a aucun problème pour les multiplier. Évidemment, on considère que c'est du clonage, puisqu'on va multiplier systématiquement les mêmes graines. Donc là, sur le long terme, la dégénérescence est possible, effectivement, puisqu'on fait des enfants toujours de la même touche. Donc au niveau humain, on ne le fait pas. Il y a des raisons. Voilà, donc on essaie de faire attention à ça, mais il faut recroiser avec une autre souche régulièrement.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, c'est quoi la difficulté pour toi dans le métier ?

  • Speaker #1

    La difficulté, c'est évidemment les phénomènes climatiques, de plus en plus compliqués à gérer. Cette année, on s'est fait pirater notre site internet et nos données. Ça, c'est quelque chose qu'on ne connaissait pas. Pendant un mois et demi, on n'a pas fait de chiffre d'affaires. On a relancé en urgence un petit site internet pour essayer de se faire connaître à nouveau. Parce que Google et les moteurs de recherche ont tendance à très vite vous oublier. Donc chaque année, je dirais, les années se suivent et ne se ressemblent pas. On découvre, c'est la joie de l'entreprise. On a des années de réussite, comme les années Covid, où effectivement, les gens étaient malheureusement enfermés chez eux, mais ils ont découvert qu'effectivement, ils pouvaient aussi autoconsommer beaucoup de choses, produire leurs propres légumes, leurs propres petits fruits, faire de la cueillette dans leur jardin avec des enfants. qu'ils ont redécouvert peut-être cette période-là. Donc il y a eu beaucoup de semis près. Malheureusement, c'était un peu là encore un feu de paille. Il y a eu un effet inverse depuis 2-3 ans. On sent que malheureusement, les anciens sont des valeurs sûres parce que justement, ils connaissent le jardin, ils ont envie de semer. On a sans doute des gens qui ont été déçus parce qu'ils ont semé en 20-21. Et puis tout d'un coup, ils ont peut-être eu moins de réussite parce que l'été, ils ne sont pas chez eux. Donc ils cueillent moins leurs légumes. Donc ça a découragé certains qui en plus ont eu le droit de reprendre l'avion, de retourner au resto. Voilà, c'est la vie de l'entreprise, c'est la vie de l'espace libre. On découvre ça tous les jours.

  • Speaker #0

    On va arriver à la fin de ce podcast. Est-ce que toi tu aurais quelque chose qui t'aurait marqué, que ce soit un livre qui t'aurait inspiré dans ta carrière, dans ton évolution, un livre ou un film, une personne ?

  • Speaker #1

    Je vais parler d'un domaine qui n'est pas le nôtre, mais qui est quand même agricole, c'est le domaine viticole, peut-être les ignorants, d'un local de l'État, puisqu'effectivement c'est Étienne Davodo qui a écrit cette BD, je dirais à quatre mains, mais avec le vigneron. Alors Richard Leroy, en l'occurrence, n'a pas écrit la BD, mais c'était cette rencontre entre quelqu'un qui ne connaissait pas l'agriculture bio, en l'occurrence. et qui a ouvert ses écoutilles pour découvrir ce monde de l'agriculture vivante qui veut surtout laisser une empreinte minimale sur notre environnement et qui fait en sorte d'intégrer l'écologie dans ses réflexions et dans ses pratiques. Donc oui, ça a été ça parmi d'autres. Je suis assez friand de BD. Effectivement, la BD se met là aussi au reportage et au militantisme. Il y a de plus en plus de très beaux ouvrages qui parlent de ça. de l'écologie et ça fait partie effectivement, la lecture fait partie effectivement de notre enrichissement quotidien. Ok, on aime ça.

  • Speaker #0

    Une bonne piste à mettre sous le sapin prochainement.

  • Speaker #2

    On mettra le lien vers la BD sous le podcast. Et est-ce que tu as une plante coup de cœur ?

  • Speaker #1

    Une plante coup de cœur ?

  • Speaker #2

    Quelle est ta plante préférée ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je reste dans les potagères ?

  • Speaker #2

    Ah bah...

  • Speaker #1

    Ou dans les arastiques, dans les fleurs ? Je découvre beaucoup de fleurs aujourd'hui parce qu'effectivement l'équipe... l'équipe s'amuse, on a toujours tendance à dire que tant qu'on s'amuse, la ferme ça fonctionne. Donc l'équipe s'amuse beaucoup sur les fleurs et il y a eu cette année le chanvre du dacan, qui est une fleur hibiscus cannabis quelque chose, donc je vais mal dire le nom latin, mais Julien saura mieux que moi. Et c'est une fleur qui est magnifique, qui fait des très belles haies assez denses avec une feuille je dirais de cannabis qui ne se fume pas. mais en l'occurrence une très très très belle fleur un peu de type hibiscus et qui dure un temps flou donc à tester au jardin c'est une annuelle une très belle annuelle à tester dans le jardin qu'on a mis dans le potager devant le magasin qui permet effectivement de fleurir le long de la route et ça fait bien un mois et demi que c'est en fleurs et ça prend suite au cosmos donc on a besoin de mettre des fleurs aussi dans nos devises et vous en vendez bien sûr Merci

  • Speaker #2

    plante-là.

  • Speaker #1

    Et l'an prochain, une fois qu'on aura fait les graines, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc prochainement au catalogue.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et bien Dominique, on va te remercier du coup de ton temps, de ta parole. C'était très intéressant de voir aussi le quotidien des semenciers d'une entreprise qui est assez petite, c'est une PME. et de voir un peu ton parcours, de voir le parcours de l'entreprise, et de voir un peu les tenants, les aboutissants, les difficultés aussi que tu peux rencontrer. Donc merci pour ton temps.

  • Speaker #2

    Merci. Oui, merci d'avoir partagé tout ça, d'avoir répondu à mes questions un peu d'ignorantes de la semence et de la culture, et au plaisir de se recroiser un de ces jours.

  • Speaker #1

    Dans un jardin, oui. Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Dans un jardin, c'est un beau mot pour la fin.

  • Speaker #0

    On va remercier également nos auditeurs. pour votre temps d'écoute. On espère que vous avez apprécié l'émission. N'hésitez pas à liker, à abonner, à partager, notamment sur les réseaux. Partagez éventuellement vos commentaires, vos questions pour les prochains épisodes puisque l'émission vit grâce à vous aussi. On est très curieux d'avoir aussi vos retours.

  • Speaker #2

    Belle fin de journée.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Description

Bienvenue sur Des Racines et des Herbes, le podcast pour parler plantes 🌿.


Dans cette série, nous partons à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au coeur ❤️ de leur existence. Ils sont naturopathes, herboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs, passeurs de savoirs... et nous les accueillons à notre table 🪑, pour qu'ils nous partagent leur quotidien.


Pour ce 5e épisode, nous partons à la rencontre de Dominique Velé, l'un des 2 dirigeants de la Ferme de Ste Marthe, productrice de semences bio 🌱 dans le Maine-et-Loire (Brain-sur-l'Authion 📌). Ici, vous entrez dans le coeur d'un métier méconnu, mais pourtant essentiel à la filière des plantes médicinales : les semenciers. On y parle parcours et chemin de vie, quotidien de la ferme, tri des graines à la voiturette de golf, sélection variétale 🔍... Bref, tout ce qui fait la richesse de ce métier passionnant, mais pourtant quelque peu oublié.


Un épisode à savourer avec un bon thé, en pause ou en préparant ses prochains semis 🥕.


Pour contacter la ferme de Ste Marthe : Ferme de Sainte Marthe

Leur insta : @fermedesaintemarthe

Leur facebook : La Ferme de Sainte Marthe

La B.D. "Les Ignorants" d'Étienne Davodeau et Richard Leroy : Les Ignorants


L'entreprise de Laureen Gautier : Laureen Naturopathe

Son insta : @laureen.naturopathe.lsf

Son facebook : @Laureen Naturopathe LSF


L'entreprise de Frédéric Michenet : Nature Ancestrale

Son insta : @natureancestrale

Son facebook : @NatureAncestrale


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Des Racines et des Herbes,

  • Speaker #1

    le podcast pour parler plantes.

  • Speaker #0

    Dans cette série, nous partons dans la rencontre d'hommes et de femmes qui ont mis le végétal au cœur de leur existence. Ils sont naturopathes, arboristes, producteurs, cueilleurs, transformateurs et passeurs de savoirs, et nous les accueillons à notre table pour qu'ils nous partagent leur quotidien. Au travers de nos discussions, vous découvrirez des métiers méconnus, des savoirs ancestraux, et apprendrez à faire connaissance avec la nature qui vous entoure.

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Laurine !

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi je m'appelle Laurine, je suis naturopathe, réflexologue et praticienne en massage à Saint-Barthélemy-d'Anjou à côté d'Angers et je fais aussi des animations autour du végétal et des thèmes de la naturopathie. Toi tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi c'est Frédéric, je suis installé sur Beaufort en Anjou dans le Médénoir et je fais de la cueillette de plantes sauvages, je fais aussi de la formation pour apprendre à utiliser les plantes sauvages auprès du grand public et aussi auprès des professionnels.

  • Speaker #2

    Super, et bien aujourd'hui pour ce cinquième épisode... nous vous emmenons au commencement de notre travail, là où commence la plante, la graine. Pour ce faire, nous recevons Dominique, l'un des deux dirigeants de la ferme de Sainte-Marthe, un producteur de semences bio dans le Ménéloir. Dominique, on te laisse te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous les deux. Donc Dominique, je suis directeur de la ferme de Sainte-Marthe depuis maintenant presque 20 ans. La ferme de Sainte-Marthe qui se situe historiquement dans le Loir-et-Cher, qu'on a déménagé effectivement en 2006 en Anjou. Dans un bassin bien connu de production horticole notamment, mais aussi de semences potagères. Nous produisons des semences potagères biologiques à destination des jardiniers amateurs en Anjou. La majorité de nos clients sont des jardiniers qui sont contents de trouver la diversité qu'on peut proposer.

  • Speaker #2

    Super.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de diversité. Qu'est-ce que vous proposez ? Vous avez un catalogue assez large, j'imagine ?

  • Speaker #1

    L'idée, effectivement, est de proposer toutes les variétés, qu'elles soient intéressantes ou non gustativement, qu'elles soient sensibles ou non aux maladies. Donc, on conserve même les mauvaises ventes. Depuis maintenant 20 ans que je dirige cette ferme, on a souhaité conserver toutes les variétés, tous les cultivars que nous avions. Donc, chaque année, nous rajoutons un petit peu de diversité. Nous avons 1500 variétés au catalogue que nous proposons sur Internet, par catalogue papier et dans notre graine-tri-épicerie.

  • Speaker #0

    Super. Vous avez toujours gardé ce côté catalogue papier quand même.

  • Speaker #1

    Le catalogue papier que je pensais éliminer il y a quelques années, effectivement pour des raisons évidemment écologiques, nous l'avons conservé puisque nos clients l'attendent aux alentours de Noël. Ça fait partie effectivement des livres ou en tout cas des catalogues qu'ils sont contents de conserver sur la table de chevet ou sur la table du salon pour effectivement préparer le jardin.

  • Speaker #2

    C'est le catalogue de Noël des grands corps.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ils font leur commande.

  • Speaker #2

    Et du coup, une petite question de curiosité, quelles graines ne se vendent pas mais que vous faites encore ?

  • Speaker #1

    Vous voyez... Un certain nombre de variétés de tomates, notamment les tomates jaunes, historiquement, sont moins bonnes. Par contre, elles présentent quelques intérêts comme les résistances aux maladies. Plutôt résistantes au mildiou, par contre, pas trop d'intérêt gustativement. Donc, on a fait le choix, effectivement, de les conserver pour cette diversité qui nous est chère.

  • Speaker #2

    D'accord, super. Du coup, quel est ton quotidien ? Qu'est-ce que c'est ta journée type ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de journée type, on peut dire ça. C'est l'intérêt de diriger une entreprise qui se développe sur des sujets assez divers et variés, puisqu'on a fait le choix effectivement d'être producteur et distributeur de semences. Donc, on a beaucoup de variétés en production sur notre site à Brun-sur-Laution. En l'occurrence, on fait entre 100 et 120 variétés tous les ans en production. Donc, on aide toute l'équipe de commercialisation, on peut aider à des moments dans la journée ou dans l'année à la production. On peut évidemment aider aussi en préparation de commandes, on peut aider dans le magasin, puisque parfois on a besoin de donner des conseils à nos amis jardiniers. Donc effectivement, mes journées de type sont assez variées, on fait parfois de la photo, parfois un podcast, parfois un peu de production. J'ai fait 4 heures de tracteur hier pour faucher le terrain, donc effectivement, journée assez variée et toutes les années ne se ressemblent pas. On ne s'ennuie pas quoi. On ne s'ennuie pas et on n'est pas là pour s'ennuyer, c'est l'idée.

  • Speaker #0

    Tu es quand même attaché à toutes les tâches que tu peux avoir et avec tes équipes aussi.

  • Speaker #1

    On a toujours aimé autant la diversité de nos produits que la diversité de nos métiers. On est une petite entreprise, une petite PME. Et l'idée, effectivement, c'est de faire en sorte que chacun soit polyvalent et puisse aider ses collègues et ses confrères dans la diversité de ses tâches. On est assez, effectivement, attaché à cette diversité de tâches.

  • Speaker #2

    Vous êtes combien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    On est 20 au niveau de la ferme de Sainte-Marthe historique, je dirais, donc avec la production des graines et la distribution par correspondance. Ils sont une équipe de cinq personnes au magasin, à la grainerie épicerie.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, la grainerie épicerie, elle est plus récente ?

  • Speaker #1

    La graine triépicerie a été lancée le 16 février 2023. C'était l'idée de proposer à notre clientèle locale nos graines, les quelques plants que l'on produit maintenant en interne, et puis aller de la graine à l'assiette. On ne souhaitait pas avoir un magasin ouvert uniquement sur février-mars, mais travailler toute l'année, puisqu'il faut s'assurer que l'équipe ait du travail toute l'année.

  • Speaker #2

    Oui, donc c'est-à-dire qu'avant, il n'y avait que de la correspondance. Il n'y avait pas de point de vente pour acheter vos graines. Oui. Mais c'est vrai que moi, il y a des années, mon beau-frère qui est jardinier et paysagiste m'avait donné un catalogue pour choisir des graines et c'était les vôtres.

  • Speaker #1

    Tu es sans crainte. Ouais,

  • Speaker #2

    et je ne connaissais pas lui. Il est au Mans, mais moi j'habitais à Paris.

  • Speaker #0

    Il connaissait quand même.

  • Speaker #2

    Oui, oui, il connaissait, mais...

  • Speaker #0

    Ça rayonnait bien.

  • Speaker #2

    C'est une marque qui est connue en fait à un peu.

  • Speaker #1

    On a une petite notoriété historiquement auprès des jardiniers amateurs, parce qu'on est dans les premiers, sûrement pas les premiers, mais en tout cas on est quelques-uns à avoir lancé la production en bio. en France à destination de jardiniers amateurs, avec un catalogue assez riche.

  • Speaker #0

    Ok. Et justement, toi, ton parcours, comment t'en es arrivé là ? Tu t'es repris un petit peu, c'est ça ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis de formation plutôt horticole, plutôt que de semences potagères. Mais bon, ça reste dans le végétal. Et mon associé, lui, Arnaud, que je viens de voir passer par la fenêtre, était effectivement, lui, plutôt chercheur à l'INRA sur des problèmes de phytopathologie, sur le haricot en l'occurrence. Donc on n'avait pas des parcours tout à fait orientés semences. potagère mais effectivement on s'est retrouvé autour du végétal donc moi j'ai pris la direction après divers rachats suite à la création de Philippe Desbrosses par Philippe Desbrosses dans le Loiret Cher il y a eu différents rachats puisque c'était une entreprise qui avait des difficultés financières semble être un peu un peu en avance sur son temps entre guillemets malheureusement le bio n'a pas marché tout de suite dans les années 60 70 c'était très compliqué et dans les années moi j'ai eu la chance d'arriver au moment où c'était quand même plus facile alors 2005 c'était pas tout de suite facile Mais on a lancé effectivement ce catalogue un peu diversifié par correspondance avec un site internet qui a tout de suite relativement marché, qui a permis surtout de toucher les jardiniers dans toute la France. Alors qu'on était très local. Donc effectivement, forcément, un certain nombre de jardiniers, ça permet effectivement de diffuser plus facilement les semences qui se vendent plutôt bien par correspondance puisqu'elles voyagent assez bien. C'est la graine, contrairement au plant. se transporte bien. Oui,

  • Speaker #0

    ils sont plus faciles à transporter.

  • Speaker #2

    Ils sont plus faciles à transporter, c'est léger, ça ne coûte pas cher en frais de port pour les gens. Et donc du coup, avec Arnaud, vous avez racheté en 2005, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, on a pris la direction en 2005, donc en simple salarié, et donc au fur et à mesure, on est monté au capital, et l'idée, effectivement, dès le départ, c'était de s'associer dans un projet végétal, et vu que j'étais déjà directeur, Arnaud est arrivé en 2008, et on a racheté seulement en 2018. Il a fallu laisser le temps à l'actionnaire d'avant de nous laisser les rênes petit à petit.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu disais que c'était dans le maraîcher avant, vous avez quand même été attaché à la région ici par les origines.

  • Speaker #1

    Moi j'étais angevin et l'idée c'était de se rapprocher sans doute inconsciemment du végétal angevin et de ses possibilités avec VG Police, avec le GNIS, EMA et maintenant, toutes les interprofessions et tout ce qui... tournent autour du végétal finalement se trouvent plutôt pas mal en enjoue. Donc effectivement, ça a facilité quand même les connexions, l'arrivée du salon du végétal, le retour du salon du végétal en enjoue. C'est un certain nombre de facteurs comme ça qui ont permis effectivement de se réinstaller.

  • Speaker #2

    VGpolis, c'est quoi pour les gens comme moi qui n'y connaissent rien ?

  • Speaker #1

    Alors VGpolis, c'est aujourd'hui un pôle de compétitivité autour du végétal qui regroupe les acteurs autant politiques, économiques... les entreprises, les institutions autour du végétal pour effectivement créer du réseau, travailler ensemble sur des projets à long terme.

  • Speaker #0

    Ça marche plutôt dans l'ouest il me semble ?

  • Speaker #1

    C'est VGpolis, le pôle de compétitivité se situe à Angers et après rayonne effectivement plutôt dans l'ouest et jusque dans le massif central.

  • Speaker #2

    Ok, est-ce que du coup il y a des choses que tu préfères faire toi aujourd'hui dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors, je préférerais et j'aimerais me retrouver dans la terre, ce que je n'arrive pas du tout à faire. Donc, quand j'arrive à m'échapper du quotidien, qui est plutôt de la gestion et du management, l'idée, c'est effectivement de trouver les clés pour qu'à terme, on puisse retrouver un peu de plaisir dans les champs. Donc, cette notion de la graine à l'assiette, elle nous est chère. Et c'est vraiment comme ça qu'on a souhaité développer l'entreprise avec Arnaud. Donc, se faire plaisir sur la diversité en graines, ça, c'est à peu près réglé. Ça fait commencer les plans, ça s'est lancé. Mais effectivement, on souhaite avoir une diversité qui puisse se permettre de faire découvrir aussi les graines que l'on a. Et le maraîchage est la prochaine étape. Donc la prochaine étape, c'est de commencer effectivement sur le site des ponts de C, puisqu'on ne peut pas mélanger les graines et le maraîchage, puisqu'on évite évidemment les pollinisations croisées. Donc l'idée sur le site des ponts de C, c'est de faire 90% de maraîchage et 10% de graines, alors qu'ici, à Brun-sur-Laution, c'est plutôt 90% de graines et 10% de maraîchage. Donc j'aimerais qu'à terme, effectivement, on puisse se libérer un peu de temps pour retrouver nos premiers amours. Et surtout, effectivement, passer un peu de temps sur le terrain, dans les champs, et effectivement avoir nos graines poussées.

  • Speaker #2

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer aux gens ? Comment on fait des graines pour les vendre en fait, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Alors, tout simplement, je ne sais pas, mais je vais essayer de faire au tout court. L'idée de faire pousser des graines, c'est d'abord évidemment du maraîchage, puisqu'effectivement pour extraire des graines, on a besoin de légumes ou de fleurs, et sans pollinisation, donc sans fructification, sans la fleur, on ne fait pas de légumes, donc on ne fait pas de graines, donc il y a un moment où on a besoin de la fécondation de ces fleurs. Donc l'idée c'est sur le site à Brun effectivement c'est d'abord de faire des tomates, de faire des haricots, de faire des fleurs pour ensuite en extraire les graines. Donc il y a deux types d'extraction de graines, il y a les graines dites humides où on va passer par une fermentation de la graine, enfin du fruit et de la graine. Donc les tomates par exemple pour citer les solanacées en général effectivement on va d'abord récolter des fruits à surmaturité pour effectivement avoir des graines qui ont déjà un pouvoir germinatif assez fort et ensuite on va les laisser fermenter dans leur jus pour ensuite les extraire à coup de grande eau, donc extraire la graine de la pulpe et de la peau, qui sont des déchets. Et une fois qu'on a laissé fermenter pendant trois jours, on va récupérer les graines dites lourdes, qui sont les graines qui ont un pouvoir germinatif plus important. Le poivre fait que ça va rester dans l'eau au fond du seau. alors que les graines légères vont être évacuées, elles vont flotter. Donc elles vont être évacuées avec les déchets tels que la pulpe et les pots qui elles aussi vont flotter. Donc on a ce type de graines. Et les deuxièmes graines sont plutôt les graines dites sèches que l'on va battre pour les extraire. Je pense au pois, aux haricots, à beaucoup de graines de fleurs. Là effectivement l'idée c'est par le battage d'extraire la partie végétale, la partie sèche de la graine que l'on va effectivement ensuite faire sécher et conserver. jusqu'à l'ensachage.

  • Speaker #2

    Quand tu dis bataille, je te vois avec un bâton t'attraper sur un truc.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, historiquement, les graines étaient plutôt fouettées. Le fléau notamment permettait effectivement d'extraire la graine de son enveloppe. Par exemple, les haricots ou les pois. Effectivement, on essaie de séparer la cosse de la graine. Aujourd'hui, il y a plein de méthodes, mais parfois on roule avec le tracteur, tout bêtement, la cosse étant sèche. Il faut casser cette cosse. et séparer la graine. Maintenant, on a une petite machine très mécanique qui vient broyer le végétal et extraire la graine. Parfois, on passe effectivement la petite voiture à deux golfs. Sur la graine, on fait aussi marcher tout ce qui est tamis, évidemment. Une fois qu'on a bien fait sécher les graines, l'idée, c'est d'extraire cette graine de la cosse, mais on fait moins au fléau comme on l'eut fait.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, tu disais que les graines les plus lourdes ont un taux de germination meilleur. C'est comme ça que vous faites la sélection ?

  • Speaker #1

    Alors après, une fois qu'on a extrait la graine de la partie végétale, soit la partie, effectivement, la chair et la peau, soit la partie, les tiges, les fruits, les feuilles, les fleurs, une fois qu'on a fait ça, c'est par le tri et l'extraction, enfin par le tri, pardon, des graines qu'on va effectivement essayer d'améliorer. Donc on fait des tris de graines par la densité, par la forme. Donc c'est là qu'on va extraire tous les déchets. Donc toutes les graines qui ne germent pas, qui ont une densité très légère, effectivement il y a des machines qui vont permettre de souffler les graines en hauteur, par un afflux d'air, et toutes les graines légères vont monter plus haut que les graines lourdes, donc qui vont avoir encore une fois une germination meilleure. Donc on va essayer de trier les déchets comme ça, dans la soufflerie. On essaie d'extraire les graines lourdes. des graines légères.

  • Speaker #2

    C'est un trim mécanique du coup.

  • Speaker #1

    C'est la mécanique. De la même façon, on a le nettoyeur séparateur, on a différentes grilles qui vont là plutôt différencier les graines rondes, des graines par rondes. Donc petit à petit, on va passer sur les différentes machines pour effectivement différencier les graines d'adventis, par exemple, parfois on a un lot qui est très pollué parce qu'on est dans un champ en extérieur où il y a énormément d'adventis, donc il y a beaucoup de graines de mauvaise herbe.

  • Speaker #2

    D'accord, adventiste, c'est une plante qui...

  • Speaker #1

    Indésirable.

  • Speaker #2

    Indésirable, oui.

  • Speaker #1

    C'est le mot plus savant, plus propre que mauvaises herbes. D'accord. Il n'y a pas de mauvaises herbes, tu le sais mieux que nous. Il y a des graines indésirables et des herbes indésirables dans notre culture, comme parfois, effectivement, le chevreuil ou le sanglier peuvent être indésirables à nos cultures, mais ce n'est surtout pas un ennemi de nos cultures. En tout cas, j'essaie de dire qu'il faut leur conserver des places. dans notre environnement puisque c'était l'heure avant d'être le nôtre donc c'est toute la difficulté de l'agriculture en bio et vous avez justement parfois des soucis avec tu parles des chevreuils,

  • Speaker #0

    des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    On a des soucis avec des plus ou moins grosses bêtes. On a des soucis avec les chevreuils, on a des soucis avec les sangliers, on a des soucis avec les alrodes, les tripes, qui sont des petites bêtes un peu embêtantes pour nos cultures. Moi, je dis souvent qu'étant plus fan de nature que de la culture, il faut leur laisser de la place. Je préfère observer les sangliers et les chevreuils dans la nature que les tomates poussées. Par contre, l'équipe et notre métier fait que à un moment, il faut qu'on fasse en sorte quand même de sortir des graines. Donc voilà, c'est des équilibres à trouver. Il faut cohabiter. C'est tout l'enjeu, il faut cohabiter. Ils étaient là avant nous, l'humain était là depuis longtemps, mais en tout cas, on a pris très certainement la place. Donc sur notre site, on était refusé de Pérou, on a dû malheureusement faire un peu d'enrobés pour notre parking. On est sorti du schéma classique du refuge LPO. J'espère qu'on va y revenir parce que... On a nettement progressé sur l'accueil de la faune. On avait 36 espèces d'oiseaux, on est plutôt à 50 sur le site.

  • Speaker #2

    L'enrobé, c'est du goudron par terre ?

  • Speaker #1

    C'est du goudron. Donc aujourd'hui, on a...

  • Speaker #2

    Tu ne peux pas être site LPO si tu as ce genre de...

  • Speaker #1

    C'est du P, des surfaces supplémentaires. Et je l'entends volontiers. Donc c'était un peu dur pour nous, effectivement, de se dire qu'on régressait sur un sujet. Mais on continue de progresser, effectivement, sur l'accueil de la faune et de la flore sauvage. aussi, parce qu'on a des orchides et des sauvages. On a des arbres qui poussent. On a planté beaucoup de haies depuis 10 ans, 15 ans. On est arrivés en 2014 sur ce site. Donc, il y a énormément de choses qui ont été faites en faveur de la biodiversité. Mais malheureusement, entre guillemets, on est une entreprise et il faut qu'on trouve les clés pour effectivement continuer à vivre de ce sujet qu'est la graine. Effectivement, il faut cohabiter.

  • Speaker #2

    Tu parlais de tout le tri mécanique, tout ça. C'est passé du manuel au mécanique quand ?

  • Speaker #1

    On continue à faire beaucoup de manuels, on est une petite société avec beaucoup de diversité. On n'a pas 10 hectares, encore moins 1000 hectares de maïs. On a cette année des solanacées, on a un peu de céréales, on a beaucoup de fleurs. Donc on a beaucoup de choses très différentes. Le fait est que ça nous fait des tout petits lots. Qui dit petit lot dit petite machine ou manuel, trimanuel. Donc on a encore beaucoup de trimanuel. en tamis. Par contre, nos machines de laboratoire, qui sont des petites machines, nous permettent effectivement de progresser, d'aller plus vite sur le trit, ces petits lots. Donc on a un partenariat avec une société hollandaise et danoise, en l'occurrence, qui fait des petites machines de trit comme ça, ce qu'on appelle machines de laboratoire, qui ne sont pas du tout prêtes à accueillir des tonnes, ni de matière sèche, ni de graines, mais qui justement permettent de trier des petits lots. On est sur 100-120 variétés tous les ans. C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Pour le catalogue de 1500, tu disais.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, vu que les germinations sur un certain nombre d'espèces peuvent nous permettre de conserver les graines 5, 6, 8 ans, notamment les solanacées, tout ce qui est poivrons, tomates, aubergines, on est de 4 à 8 ans d'espérance de germination. si c'est conservé dans des bonnes conditions. Donc ça nous permet effectivement de remettre en production une fois tous les quatre ans. Par exemple, pour les tomates. Les poivrons, on fait une fois tous les trois ans. Par contre, à l'inverse, les poireaux, c'est tous les ans. On est sur des aliacées, donc les aliacées, c'est des germinations qui ne durent malheureusement que un à trois ans. Donc on les remet en production régulièrement. On a tendance à malheureusement, entre guillemets, produire trop, plus qu'il n'en faut, mais on sait que tous les ans, on les remet en production.

  • Speaker #2

    Et vous faites quoi des graines qui sont du coup plus commercialisables ?

  • Speaker #1

    Les germinations, on fait les tests de germination. Ça y est, à la Bossem, qui est un laboratoire qui est à un kilomètre d'ici, c'est aussi l'intérêt de se trouver en Anjou, il y a beaucoup d'infrastructures qui permettent ça. Donc la Bossem est un laboratoire indépendant. Tous les ans, on teste toutes nos autres graines qui sont stockées dans nos friots. Et effectivement, après, quand on est en dessous de la germination, légal entre guillemets, puisqu'il y a des normes qui nous permettent effectivement de commercialiser nos graines. Là, du coup, on essaie de voir si c'est le volume qui reste en graines, évidemment, et en fonction de la mise en production du nouveau lot, soit c'est ce qu'on appelle les queues de lot. Donc les queues de lot, soit elles sont mélangées avec des lots qui germent mieux. C'est-à-dire que si on a un lot qui germe à 98% et un lot qui germe à 75%, mais qu'on a 50 grammes d'un côté et 10 kilos de l'autre, les 50 grammes vont permettre de faire un lot plus géré. de 10 kilos 50 grammes qui va germer à 95%. Oui, oui. C'est tout. C'est notre métier. C'est l'art, effectivement, de jeter le moins possible. et de s'assurer par contre qu'on a une qualité germinative qui permet à nos clients d'être rassurés, sachant qu'ils ne sont pas forcément professionnels. Mais c'est clairement ce qui nous a permis ces dernières années effectivement de progresser en qualité. On a deux ingénieurs semences sur le site qui font attention à ce que nos qualités soient bonnes. Oui,

  • Speaker #2

    pour que le jardinier lambda qui ne va pas forcément semer correctement ou à la bonne période ait quand même un résultat optimal.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, il y aura toujours des règles à respecter, quoi qu'il en soit. Mais du coup... Il y a déjà le tri mécanique que vous disiez, plus ensuite les taux de germination que vous faites chaque année.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc l'intérêt, c'est effectivement de suivre vraiment bien nos lots tous les ans et de s'assurer qu'on ne prend pas de risques. On a effectivement une chambre froide qui est maintenue à 40% d'humidité. Ça, c'est la priorité. C'est vraiment la température constante. On est à 15 degrés, on pourrait être à 20, tant que c'est constant. Par contre, surtout... pas d'hygrométrie pour pas que ça reparte en germination.

  • Speaker #2

    C'est ça, la chambre froide, pour des gens qui gouteraient et qui connaissent rien, ça veut dire que ça bloque le processus de germination de la graine.

  • Speaker #1

    Effectivement, on déshumidifie la pièce pour s'assurer qu'on n'ait que 40% d'humidité, surtout pas plus.

  • Speaker #2

    La graine, elle se croit en hiver, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour des annuels, elle se croit en hiver. Effectivement, ça dépend du type de graine, mais effectivement, il faut la mettre en dormance.

  • Speaker #0

    Et vous avez différents espaces pour différentes types de graines, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Non, même pas. On est à 40% d'humidité, 1°C. Par contre, avant de les mettre dans ce stockage dit de chambre froide, on passe beaucoup de graines en congélateur. C'est pour les passer en dessous de zéro, pour tuer notamment les petits insectes. Notamment la bruche, qui est un petit insecte qui fait des trous dans les graines, parfois de haricots notamment.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    On essaie de tuer les petites bêtes. indésirables, elles sont moins visibles que les sangliers, mais elles sont tout aussi indésirables.

  • Speaker #0

    On a ça aussi dans les plantes, Jérôme, on parlait sur le premier épisode, le fait de congeler aussi les plantes séchées, pour éviter, je pense notamment au calendula ou des choses comme ça, qui vont avoir justement des petites bêtes qu'on ne verra pas, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, qui ne sont pas visibles à vue. Et ça n'avise pas la graine du tout de la congeler.

  • Speaker #1

    Au contraire. Donc on voit, c'est en Islande, je crois qu'il y a effectivement un conservatoire de graines qui a été construit notamment par les grands semenciers qui s'inquiètent du fait que l'humanité pourrait ne pas survivre. Donc ils stockent un certain nombre d'espèces là-bas, de gros stocks, en espérant que l'Islande ne dégèle pas demain.

  • Speaker #0

    On ne le citera pas mais c'est des grands mots américains.

  • Speaker #1

    Toujours le même. On ne le citera pas.

  • Speaker #2

    Et du coup les cultures elles sont en intérieur, sous serre, en plein champ ? Comment ça se passe ? Comment on choisit aussi ?

  • Speaker #1

    Encore effectivement il y a des cultures en extérieur et des cultures en intérieur. L'intérêt de les mettre en intérieur, c'est-à-dire sous serre non chauffée, mais en tout cas on est sous tunnel froid, c'est de maîtriser à la fois la pollinisation, puisqu'on a des filets, ce qu'on appelle insect-proof, qui interdisent aux insectes extérieurs de rentrer dans le tunnel. Donc c'est nous qui favorisons effectivement l'apport d'insectes. En l'occurrence, on fait en sorte que les coccinelles, on les conserve d'une année sur l'autre avec des petits hôtels insectes. Mais on va aussi importer potentiellement des bourdons ou des mouches pour la pollinisation. Donc en fonction des espèces, la mouche a tendance à coûter moins cher, mais aussi à se multiplier plus vite. Donc ça marche très bien sur carottes, alors que sur solanacées, encore une fois, le bourdon, qui est un peu fainéant quand il fait trop chaud, fonctionne très bien sur tomates, notamment. Donc on a ces cultures effectivement qui ont besoin d'être plutôt en intérieur pour réussir. Là, c'est pour ne pas prendre de risques. Les solanacées étant plutôt des plantes historiquement d'Amérique du Sud. On est content de les protéger du milieu, par exemple, une année comme cette année, où la pression est très forte. On réussit plus facilement à l'intérieur. Après, c'est aussi des questions de pollinisation croisée pour les plantes dites allogames. Les plantes allogames étant celles qui se croisent, qui, effectivement, comme les courges, qui ont tendance à se croiser d'une variété à l'autre. Donc, effectivement, nous, on les met sous filet insectique. pour s'assurer que la pollinisation ne puisse pas se faire avec une autre variété de la même espèce.

  • Speaker #2

    Vous gérez la pollinisation en décidant quel type d'insecte vous mettez dans la serre ?

  • Speaker #1

    Exactement. On les met sous filet pour les protéger d'une pollinisation d'une variété, d'un voisin par exemple, qui aurait dans son potager une courgette. On est obligé de s'assurer qu'on n'a pas de pollinisation croisée. Ce qui fait ça aussi la difficulté,

  • Speaker #0

    c'est que vous n'avez pas de visibilité sur ce qui se passe autour.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc là, au niveau de l'interprofession, on fait une cartographie pour, entre semenciers, définir et décrire ce qu'on a sur notre site. Mais par exemple, si on faisait des courges en extérieur, il faudrait s'assurer que 3,5 km autour de chez nous, il n'y ait pas une courge ou une courgette de produite. C'est impossible, évidemment, à savoir. Donc effectivement, c'est pour les semenciers qui font des hectares et des hectares. qui sont obligés de faire en extérieur et qui ont des méthodes pour s'assurer que les petits jardiniers amateurs autour, ça ne prend pas trop de risques. Par contre nous, entre osmanciers, on s'assure qu'on ne va pas mettre de betteraves côte à côte.

  • Speaker #0

    On a eu le cas sur l'épisode 4 avec Maryse Berthier qui fait du chanvre, elle, et elle a parlé justement de la coopérative avec M'Pitt où il y a une zone d'exclusivité pour éviter qu'il y ait du croisement dans le chanvre.

  • Speaker #2

    Et je lui disais en rigolant, ça se trouve au bout de ta rue, tu n'as pas le droit de produire du chandre. Elle m'a dit oui, c'est exactement ça. Là où elle est, au bout de sa rue, elle n'aurait pas le droit d'avoir sa culture en fait. C'est intéressant pour les gens qui ne savent pas qu'il y a des zones où en fait on n'a pas le droit, enfin pour qu'on puisse produire des graines, il y a des zones où il ne faut pas. Et en extérieur du coup, qu'est-ce que vous...

  • Speaker #1

    Alors on fait plutôt les solanacées, les laitues, des choses comme ça. Alors typiquement les carottes aussi, il y a des solutions. C'est-à-dire que si on maîtrise la floraison, la période de floraison, et typiquement... on arrache les carottes en fleurs avant que la carotte sauvage ne soit fleurie normalement on n'a pas de pollinisation je dis bien normalement donc c'est tous ces sujets là on a parlé du chanvre à l'instant le chanvre effectivement il peut y avoir des barrières physiques en plantant des plantes qui attirent plus les pollinisateurs autour donc on va essayer d'isoler le chanvre donc nous l'idée ça a été évidemment de reproduire de nombreuses haies C'était un champ de maïs en 2014 quand on est arrivé, donc on a planté beaucoup de haies. Là, c'est autant pour éliminer les problèmes du vent, en tout cas pour protéger les cultures du vent, que protéger les cultures potentiellement des pollutions extérieures, puisqu'on est entouré de maraîchers qui ne sont pas tous tout à fait en bio. C'est peu de le dire. Et après, aussi s'assurer qu'effectivement, il y ait moins d'échanges avec d'autres jardins aux alentours.

  • Speaker #2

    Et si, comme tu dis, il y a des maraîchers pas forcément bio, vous avez quand même le droit de produire du bio ici ? Je connais pas moi la réglementation. Oui,

  • Speaker #1

    la problématique de la réglementation actuelle, et que je trouve scandaleuse, et contre laquelle je me bats depuis des années, c'est que c'est à nous de nous protéger des pollutions de nos voisins, et pas l'inverse.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de zone d'exclusion ? C'est-à-dire que tu t'installes en bio, il faut qu'à 5 km autour...

  • Speaker #1

    Non, malheureusement...

  • Speaker #2

    Alors oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    malheureusement, c'est même plutôt nous qui sommes combattus entre guillemets parce que soi-disant on ne nettoie pas assez nos champs de la mauvaise herbe, la fameuse mauvaise herbe, donc effectivement c'est à nous de nous protéger, donc typiquement les maraîchers nantais puisqu'ils sont arrivés jusqu'ici, effectivement on nous a, EcoCert en nous contrôlant nous a demandé à planter des haies pour nous protéger potentiellement de la pollution qui soit engendrée par les autres. Sauf que c'est pas une haie qui protège par ailleurs de la pollution, déjà, pour commencer. Et puis ça reste scandaleux que ce soit au bio de se protéger, et même au bio d'être certifié, alors que ceux qui font du caca ne sont pas certifiés.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours le même problème de prouver qu'on fait bien notre travail. On a le cas aussi avec le syndicat des simples. Les critères, tu parles des haies, justement, et souvent quand les gens s'installent dans des fermes, ils appellent ça des... Aujourd'hui des fermes de sauvegarde, ils essaient de s'installer dans des zones où c'est souvent compliqué avec la pression qu'on a sur les terrains agricoles. Donc ils s'installent, mais autour il y a quand même beaucoup de champs cultivés qui ne sont pas forcément en bio. Et eux conseillent justement de mettre des haies, et en fonction de l'épaisseur de la haie aussi ça va jouer. Donc aujourd'hui, moi je le vois pour le terrain de cueillette, c'est en effet assez compliqué. Parce qu'on est dans une région assez dense, en effet, mais on est dans une région dense qui n'a pas beaucoup de représentation en bio.

  • Speaker #1

    Ça évolue,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Doucement.

  • Speaker #0

    Mais doucement.

  • Speaker #1

    Pas doucement. Et effectivement, c'est toujours à nous de faire en sorte de prouver qu'on fait bien, de suivre le cahier des charges, alors qu'en face, on voit bien qu'effectivement, il y a des travers et c'est dommage d'avoir à prouver en sachant qu'à partir du moment, alors c'est peut-être pas le cas de tout le monde, mais j'entends qu'on ait besoin d'être contrôlé, mais c'est vrai que quand on a un engagement bio depuis plus de 20 ans... évidemment que notre sujet dépasse le bio. C'est-à-dire que nous, le bio, ça n'a jamais été une fin en soi. C'était juste un label dont on avait besoin pour commercialiser nos produits et dire voilà le cahier des charges que l'on suit. Mais encore une fois, la biodiversité et l'impact que l'on a potentiellement à la fois sur la société, mais aussi sur la culture et la biodiversité qui nous entoure est bien plus importante que le simple fait d'être en bio. Ça a toujours été tellement plus un engagement de notre part. Plus intéressant par ailleurs à notre petit niveau, s'intéresser effectivement à ce qui nous entoure, le terrain tel qu'il était quand on est arrivé, qu'est-ce qu'on en fait et comment on veut le laisser aux générations futures. Et c'est vrai qu'aujourd'hui le plaisir que l'on a c'est de voir comment depuis 2014, quand on est arrivé ici, C'était un champ de maïs. Aujourd'hui, on a planté un certain nombre de haies. Il y a beaucoup autour des étangs, effectivement, de biodiversité qui s'est installée. Donc, on arrive à faire progresser. Il suffit de laisser faire la nature, en fait. Ce n'est pas très compliqué. Mais c'est long. Mais c'est long. En fait, c'est long, mais en même temps, on voit que la période Covid, par exemple, très vite, la nature reprenait ses droits. C'est juste qu'on nous impose effectivement des cahiers des charges. On nous impose des sujets. Et si on veut lutter contre le mouvement qui est majoritaire, notamment en agriculture, on a des cahiers des charges qui sont très lourds, donc on sait quoi.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont des fois compliqués. Est-ce qu'il y a des gens qui vont en arrière ? Pas forcément des semenciers, mais à cause de la lourdeur des cahiers des charges.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, malheureusement, il y a eu un retour en arrière d'un certain nombre de personnes, d'agriculteurs, qui étaient trop contraintes. qui souffraient des prix de revient qui n'étaient pas suffisants et donc qui ont essayé pendant x années le cahier des charges bio qui aujourd'hui reviennent en arrière en disant finalement je le valorise pas mieux en bio pourquoi m'emmerder mais cela ne sont pas forcément convaincu du bien fait du bio et surtout de la nécessité de la vie sur une planète qui est finie et de la logique on voit bien que de toute façon malheureusement elle va nous survivre mais Mais pas forcément nous, parce que je pense qu'on a dépassé le point de non-retour. Et puis il y a ceux qui ne font pas. Là, je pense plus à des véticulteurs. Il y en a peu en semence, mais ça pourrait venir. Des véticulteurs qui, eux, sont très nombreux. Et à un moment, quand ils ont fait le choix du vin, on va dire vivant ou du vin nature, ils ne se sentent plus obligés d'afficher le fait qu'ils soient bio. Ils respectent évidemment le cahier des charges. Par contre, ils ne se sentent plus obligés. Moi, je trouve ça très dommage parce que du coup, on commence à dire, mais tu n'es pas certifié. Donc, nous, dans nos magasins, par exemple, on a du mal à vendre du vin nature, vin vivant, parce qu'il n'est pas certifié. Et quand on met non bio, autant dire que ça se vend moins bien. Par contre, il est bio, mais il n'est pas certifié. Et donc, ça donne un peu trop de pouvoir, à mon avis, à ceux qui ne sont clairement pas bio dans la démarche, qui sont soi-disant raisonnés, qui sont soi-disant français. mais ça ne veut rien dire ça ne veut rien dire,

  • Speaker #2

    après il y a des gens moi je vais faire mes courses des fois dans un petit marché à Trélazé, je suis sur un verger et la propriétaire a décidé, certains légumes de ne pas afficher que c'est bio parce qu'elle a des papys, moi j'ai des voisins et quand je leur parle de bio ils ne croivent pas dans le bio, enfin les anciens tous mes voisins ils ont 80 ans et ils sont là mais si c'est bio j'achète pas et là elle, elle a eu le cas dans son magasin parce que les papys qui fréquentent sont commerce sont en mode non mais moi je n'aimais rien je suis pas bio il aime ils ont un ils ont un blocage ça fait un peu un bloc pour moi un blocage de génération ma génération on comprend on est ouvert et eux ils ont cette espèce de blocage en disant ah non mais moi je veux pas payer du bio parce

  • Speaker #0

    que dans leur tête le bio à ce truc un peu nouveau entre guillemets enfin dans ce que j'entends de ce que tu dis alors que c'est ce qu'ils faisaient avant C'est peut-être plus une critique, en fait, dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je pense qu'ils ont peur que ça ne nourrisse pas le monde. Il y a tellement de choses qui leur ont été inculquées après-guerre, en disant qu'il faut nourrir le monde, donc il n'y a pas mieux que tel produit, tel produit, tel... Donc, sans désherbant, on ne peut pas nourrir le monde dans leur tête.

  • Speaker #2

    Alors là, moi, mon petit papy, il ne met rien. Il dit, moi, je ne suis pas bio, mais je ne mets rien. C'est plus le mot, en fait.

  • Speaker #0

    C'est des choix,

  • Speaker #1

    après. Et après... Je ne sais pas de qui on parle, mais on en parlera après. Pour moi, il y en a qui profitent énormément de cette situation. Moi, je ne mets pas... C'est bio, mais je ne l'affiche pas parce que... Et ça, je ne suis pas d'accord parce que je sais ce qu'ils font.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'est comme le raisonner, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça veut dire quoi ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis raisonné. Je mets du pesticide un jour sur deux.

  • Speaker #1

    Quelle limite on se donne ? Parce que sur de l'enrobé, nous on a beaucoup d'herbes qui commencent à pousser puisque là encore la nature reprend ses droits, même sur un enrobé, même sur un goudron. La nature finit par reprendre ses droits parce qu'il y a trois graines qui sont tombées sur un tout petit peu de terre sur l'enrobé et c'est reparti. La seule solution c'est évidemment soit de désherber tous les jours, soit le Roundup, le glyphosate. Quelle limite on se donne quand on est en raisonnée ? En bio, non, point, on fait une croix là-dessus, on sait que ce n'est pas nécessaire, tant pis, il y a trois herbes qui se battent en belle sur le parking.

  • Speaker #2

    Après, il y a aussi quelque chose, je ne sais pas, donc je vais te poser la question, mais moi je sais que j'ai déjà vu un maraîcher au marché Lafayette à Angers, et ces deux jeunes, ils écrivent, nous, on n'est pas bio, mais on ne met rien, pour moi, dans ma tête, ça se paye, pour être labellisé, c'est monétisé. Du coup, est-ce qu'il y a un peu de... Un petit maraîcher comme là, les deux jeunes que je voyais, est-ce qu'il y a un tarif, une grille ? Combien ça coûte ? Est-ce que c'est viable pour un petit producteur ou un petit semencier de payer ça ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça l'est. Parce que ce n'est pas une charge énorme. Maintenant, c'est toujours ça de plus. Et on sait les difficultés de vivre de son maraîchage et certaines années de ses semences. Parce que des années comme cette année où il pleut, où en vigne, ils ont fait 12 traitements en cuivre, ce n'est pas un plaisir pour les bio de faire 12 traitements en cuivre. mais on en est là parce qu'effectivement on a un climat qui part un peu en sucette. Donc comment faire pour se payer cette certification, en plus des charges que l'on n'a pas prévues, comme les douze traitements au cuivre, comme évidemment plus on est petit, plus c'est difficile à vivre. Par contre, moi je reste persuadé que c'est aussi une façon de défendre nos pratiques et de faire connaître nos façons de faire, et justement d'éduquer cette génération après-guerre qui, elle, disait Il faut absolument qu'on vous nourrisse.

  • Speaker #2

    Peu importe le moyen.

  • Speaker #1

    Voilà, peu importe le moyen. Une haie, ça nous emmerde. On va produire plus sur plus, plus grand. Tout ce qui embête, entre guillemets, le productivisme, on l'élimine. Donc le sanglier, l'aé, le chevreuil, le tripes, tout ça, c'est à coup de biocide.

  • Speaker #2

    C'est du nuisible à différentes tailles.

  • Speaker #1

    Et donc le bio est un nuisible aussi parce qu'il laisse pousser l'herbe. parce que dans le périmètre, dans l'écosystème, il prend de la place, il prend une place.

  • Speaker #2

    Et du coup, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des semenciers qui s'installent ?

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de semenciers qui s'installent, parce que moi, je reste persuadé qu'après Covid, on s'est quand même tous rendu compte qu'on avait besoin de revenir à quelque chose de plus sain. Est-ce que c'était un feu de paille ou est-ce que c'est un mouvement sur le plus long terme ? Ça, c'est l'avenir qui le dira. Mais il y a quand même beaucoup de gens qui s'installent en agriculture. d'une manière générale, soit en production maraîchère, soit en production de semences. Et je pense qu'il y aura des îlots comme ça, des petits producteurs de semences dans les régions qui vont défendre des patrimoines vivants, parce que ça reste effectivement du patrimoine vivant. Et il n'y a pas de raison qu'on ait autant de richesses viticoles et pas autant de richesses en semences potagées.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est notre base.

  • Speaker #1

    C'est la base de nos nourritures. C'est vrai qu'il y a eu un effet mode sur le vin, il y a eu un effet mode sans doute sur la bière, les microbrasseries. qui se sont multipliées ces derniers temps. Je reste persuadé qu'effectivement, il faut qu'on ait des semences qui s'adaptent à nos terroirs. Il y a des semences qui vont mieux s'adapter en haute altitude, parce qu'effectivement, elles ont été sélectionnées pour ça. Des semences, évidemment, qui vont mieux s'adapter à la sécheresse, parce qu'elles ont été sélectionnées pour ça. Des années comme cette année, on peut peut-être avoir des variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Très bien, sélectionnons les variétés plus résistantes à l'humidité au milieu. Donc ce métier, on a vu qu'il se régionalisait. Il était national ou international. Les acteurs étaient toujours plus gros. Évidemment, face à ça, je dirais que l'opposition s'organise, les petits producteurs s'organisent, et il commence à y avoir un mouvement qui est fort en France, avec le mouvement bio, mais aussi les petits agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence localement.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais tout à l'heure qu'il y a quand même de l'équipement pour. Tu parlais de ce que vous travaillez avec l'Allemagne,

  • Speaker #1

    disons ? La Hollande, les producteurs de machines. Je crois que c'est typiquement en Anjou, on a énormément d'agriculteurs multiplicateurs qui font de la semence, notamment pour des semenciers, mais évidemment qu'ils font aussi pour des horticulteurs, ils font aussi pour le marché local, on va dire. À nous de faire en sorte que toute cette richesse, ils permettent des mises en service communes, que l'on parait ensemble, que l'on mutualise nos sujets. Je pense que là encore, en bio, si on veut exister demain, il faut, pour essayer d'économiser ces charges qui nous incombent, cette dépollution qui nous incombe, cette mise aux normes qui nous coûtent cher au quotidien. Si on mutualise en tracteur, évidemment que ça va nous permettre effectivement de perdurer.

  • Speaker #2

    Et du coup, les semences, tu parlais de résistance. Est-ce que tout ce que tu produis ici, du coup, les semences seront plus résistantes à ce qu'elles ont vécu ici ? Par exemple, si tu parles de sécheresse, il faudrait que les semences aient été produites dans le sud ? C'est une question un peu...

  • Speaker #1

    C'est tout l'enjeu, mais on sait aujourd'hui démontrer que, effectivement, la semence, c'est un peu la mémoire. des générations d'avant, comme un loup, un louveteau va effectivement avoir des choses innées et d'autres acquises par des générations de loups avant lui. De la même façon, on sait qu'effectivement on peut marquer une semence par le terroir, par la sécheresse, par les événements climatiques, les éléments climatiques par le passé. Donc c'est à nous de faire en sorte effectivement qu'on les marque. Alors typiquement... Attention aux passages trop répétés dans les serres, dans les tunnels où on a une atmosphère contrôlée. Faire en sorte qu'effectivement le terroir puisse aussi y jouer. Alors là encore, je dis ça tout en sachant que les organismes qui nous contrôlent veulent s'assurer qu'une semence est distincte, homogène et stable dans le temps. C'est un test qui s'appelle le test DHS. Ça fait partie des normes que nous seuls, Français, sommes capables de créer. Et qui part d'un sentiment qui est noble, puisque l'idée c'est de dire que quand on vend une tomate andine cornue dans un sachet de tomates andine cornue, le client il a une tomate andine cornue. Donc ça part évidemment d'un bon sentiment qui est de protéger le consommateur. Par contre le revers de ça, c'est que la semence d'andine cornue, qui est une variété très sensible au cul noir, elle a le cul noir. Une carence, notamment les années où il y a un peu des carences, parce que trop d'humidité, trop de sécheresse, elle peut avoir ce cul noir, donc on jette beaucoup de fruits. Est-ce qu'on sélectionne la semence sur les pieds uniquement qui ne présente pas la maladie, ou est-ce qu'au contraire on est censé faire perdurer la variété telle qu'elle était décrite à l'époque ? Le GVS, qui nous contrôle sur ces questions de distinction, homogénéité, stabilité, dit qu'une variété sensible au milieu doit rester sensible au milieu. Nous, on dit que c'est du vivant, mais la patte de l'homme potentiellement influe, et on a tout intérêt à sélectionner des variétés en fonction des événements climatiques que l'on risque de subir de plus en plus.

  • Speaker #2

    C'est plus intéressant et c'est plus intelligent.

  • Speaker #0

    Merci,

  • Speaker #1

    Laurie. Je prends. Au risque derrière de faire disparaître parfois la souche originale. Mais moi, ma défense vis-à-vis de ça, et ce sont des débats ouverts et par ailleurs intéressants. Ma défense, c'est de dire de toute façon que l'Andine Cornu, elle a été un moment arrêté, parce qu'un semencier a dit l'Andine Cornu, c'est celle-là et on se réfère à une description de 1930, mais peut-être qu'avant ça, il y a eu 15 générations d'Andine Cornu, sauf qu'elles n'ont pas été décrites, parce qu'on remonte à 1870 ou avant, et qu'effectivement, il n'y a pas un mec, un botaniste, qui a dit je la décris, et ça doit rester comme ça

  • Speaker #2

    C'est un peu bizarre de se dire que... comme c'est du végétal, que c'est dans un catalogue, je ne sais pas quoi, ça doit être figé, alors que nous, on sait bien qu'à l'intérieur de nous, notre génétique évolue avec l'environnement, avec ce qu'on fait, avec ce qu'on vit, avec ce que nos générations ont vécu. C'est un peu bizarre de dire, ah bah non, elle doit rester comme ça à la vie, à la mort.

  • Speaker #1

    C'est toute la difficulté de vouloir protéger par des appellations, par des normes, par des cahiers des charges, vouloir protéger le consommateur tout en respectant le travail du vivant que l'on fait. Encore une fois, quelqu'un qui fait du vin vivant, il est en dehors d'une AOC. Parce que l'AOC va lui dire, c'est tant de pourcentage de chenin, tant de pourcentage de... Si quelqu'un a envie de mettre ce qu'il veut de chenin, et puis d'aller chercher un cépage qui vient de Suisse, la petite arvine, parce qu'il a envie de se dire...

  • Speaker #2

    Il a envie de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    La petite arvine, le chenin, ça peut être quelque chose d'intéressant. Et bien qu'il y aille. Donc c'est... Aujourd'hui, il y a tout un renouveau. Sur le sujet, je pense qu'on a été bassiné par les normes, la nécessité effectivement de respecter le cahier des charges et notre clientèle. Aujourd'hui, on sait qu'en étant transparent, en se rapprochant d'eux, on peut aussi faire en dehors des normes. Mais par contre, il faut montrer, il ne faut pas hésiter à faire visiter nos sites de production et leur dire voilà ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Ce que vous faites aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ce qu'on fait de plus en plus. Aujourd'hui, on fait tous les mois des visites du site et puis on a eu nos portes ouvertes la semaine dernière. effectivement on est ravi d'accueillir la clientèle locale ou pas puisque les gens viennent d'un peu plus loin parfois pour découvrir où vient la graine un pépin de tomate ce n'est pas qu'un pépin c'est une graine donc c'est un pied de tomate donc c'est 3 à 5 kilos jusqu'à 10 kilos de tomate donc il faut voir un petit peu différemment les choses et puis effectivement déséduquer les gens et se dire que la nature qui nous entoure nous offre des belles choses et puis les gens sont curieux du coup de ça

  • Speaker #2

    C'est intéressant. Et encore, quelqu'un comme moi qui apprend à semer, qui dit planter à la place de semer à chaque fois, ça veut dire que les gens qui achètent vos graines, qui vont faire pousser des légumes, ils peuvent récupérer leurs graines et les refaire, ou après il y a une dégénérescence ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de ce pensier, mais là encore, effectivement, il y a un mouvement depuis 20 ans qui permet de proposer des variétés dites populations, donc des variétés reproductibles en l'état. Donc si vous semez effectivement des grains issus des légumes, issus des graines que vous avez achetées à la ferme, il n'y a aucun problème pour les multiplier. Évidemment, on considère que c'est du clonage, puisqu'on va multiplier systématiquement les mêmes graines. Donc là, sur le long terme, la dégénérescence est possible, effectivement, puisqu'on fait des enfants toujours de la même touche. Donc au niveau humain, on ne le fait pas. Il y a des raisons. Voilà, donc on essaie de faire attention à ça, mais il faut recroiser avec une autre souche régulièrement.

  • Speaker #2

    D'accord. Et du coup, c'est quoi la difficulté pour toi dans le métier ?

  • Speaker #1

    La difficulté, c'est évidemment les phénomènes climatiques, de plus en plus compliqués à gérer. Cette année, on s'est fait pirater notre site internet et nos données. Ça, c'est quelque chose qu'on ne connaissait pas. Pendant un mois et demi, on n'a pas fait de chiffre d'affaires. On a relancé en urgence un petit site internet pour essayer de se faire connaître à nouveau. Parce que Google et les moteurs de recherche ont tendance à très vite vous oublier. Donc chaque année, je dirais, les années se suivent et ne se ressemblent pas. On découvre, c'est la joie de l'entreprise. On a des années de réussite, comme les années Covid, où effectivement, les gens étaient malheureusement enfermés chez eux, mais ils ont découvert qu'effectivement, ils pouvaient aussi autoconsommer beaucoup de choses, produire leurs propres légumes, leurs propres petits fruits, faire de la cueillette dans leur jardin avec des enfants. qu'ils ont redécouvert peut-être cette période-là. Donc il y a eu beaucoup de semis près. Malheureusement, c'était un peu là encore un feu de paille. Il y a eu un effet inverse depuis 2-3 ans. On sent que malheureusement, les anciens sont des valeurs sûres parce que justement, ils connaissent le jardin, ils ont envie de semer. On a sans doute des gens qui ont été déçus parce qu'ils ont semé en 20-21. Et puis tout d'un coup, ils ont peut-être eu moins de réussite parce que l'été, ils ne sont pas chez eux. Donc ils cueillent moins leurs légumes. Donc ça a découragé certains qui en plus ont eu le droit de reprendre l'avion, de retourner au resto. Voilà, c'est la vie de l'entreprise, c'est la vie de l'espace libre. On découvre ça tous les jours.

  • Speaker #0

    On va arriver à la fin de ce podcast. Est-ce que toi tu aurais quelque chose qui t'aurait marqué, que ce soit un livre qui t'aurait inspiré dans ta carrière, dans ton évolution, un livre ou un film, une personne ?

  • Speaker #1

    Je vais parler d'un domaine qui n'est pas le nôtre, mais qui est quand même agricole, c'est le domaine viticole, peut-être les ignorants, d'un local de l'État, puisqu'effectivement c'est Étienne Davodo qui a écrit cette BD, je dirais à quatre mains, mais avec le vigneron. Alors Richard Leroy, en l'occurrence, n'a pas écrit la BD, mais c'était cette rencontre entre quelqu'un qui ne connaissait pas l'agriculture bio, en l'occurrence. et qui a ouvert ses écoutilles pour découvrir ce monde de l'agriculture vivante qui veut surtout laisser une empreinte minimale sur notre environnement et qui fait en sorte d'intégrer l'écologie dans ses réflexions et dans ses pratiques. Donc oui, ça a été ça parmi d'autres. Je suis assez friand de BD. Effectivement, la BD se met là aussi au reportage et au militantisme. Il y a de plus en plus de très beaux ouvrages qui parlent de ça. de l'écologie et ça fait partie effectivement, la lecture fait partie effectivement de notre enrichissement quotidien. Ok, on aime ça.

  • Speaker #0

    Une bonne piste à mettre sous le sapin prochainement.

  • Speaker #2

    On mettra le lien vers la BD sous le podcast. Et est-ce que tu as une plante coup de cœur ?

  • Speaker #1

    Une plante coup de cœur ?

  • Speaker #2

    Quelle est ta plante préférée ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je reste dans les potagères ?

  • Speaker #2

    Ah bah...

  • Speaker #1

    Ou dans les arastiques, dans les fleurs ? Je découvre beaucoup de fleurs aujourd'hui parce qu'effectivement l'équipe... l'équipe s'amuse, on a toujours tendance à dire que tant qu'on s'amuse, la ferme ça fonctionne. Donc l'équipe s'amuse beaucoup sur les fleurs et il y a eu cette année le chanvre du dacan, qui est une fleur hibiscus cannabis quelque chose, donc je vais mal dire le nom latin, mais Julien saura mieux que moi. Et c'est une fleur qui est magnifique, qui fait des très belles haies assez denses avec une feuille je dirais de cannabis qui ne se fume pas. mais en l'occurrence une très très très belle fleur un peu de type hibiscus et qui dure un temps flou donc à tester au jardin c'est une annuelle une très belle annuelle à tester dans le jardin qu'on a mis dans le potager devant le magasin qui permet effectivement de fleurir le long de la route et ça fait bien un mois et demi que c'est en fleurs et ça prend suite au cosmos donc on a besoin de mettre des fleurs aussi dans nos devises et vous en vendez bien sûr Merci

  • Speaker #2

    plante-là.

  • Speaker #1

    Et l'an prochain, une fois qu'on aura fait les graines, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc prochainement au catalogue.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et bien Dominique, on va te remercier du coup de ton temps, de ta parole. C'était très intéressant de voir aussi le quotidien des semenciers d'une entreprise qui est assez petite, c'est une PME. et de voir un peu ton parcours, de voir le parcours de l'entreprise, et de voir un peu les tenants, les aboutissants, les difficultés aussi que tu peux rencontrer. Donc merci pour ton temps.

  • Speaker #2

    Merci. Oui, merci d'avoir partagé tout ça, d'avoir répondu à mes questions un peu d'ignorantes de la semence et de la culture, et au plaisir de se recroiser un de ces jours.

  • Speaker #1

    Dans un jardin, oui. Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Dans un jardin, c'est un beau mot pour la fin.

  • Speaker #0

    On va remercier également nos auditeurs. pour votre temps d'écoute. On espère que vous avez apprécié l'émission. N'hésitez pas à liker, à abonner, à partager, notamment sur les réseaux. Partagez éventuellement vos commentaires, vos questions pour les prochains épisodes puisque l'émission vit grâce à vous aussi. On est très curieux d'avoir aussi vos retours.

  • Speaker #2

    Belle fin de journée.

  • Speaker #1

    Au revoir.

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