Speaker #0Et salut mes petits poulets, j'espère que vous allez bien. Alors, si je devais teaser le pitch de ce numéro de Design Café, je dirais qu'aujourd'hui je suis particulièrement excité de vous proposer ce qui sera sûrement l'épisode le plus cash jusqu'à présent et le plus incarné depuis la création du podcast. Il y a quelques jours à peine avait lieu la vente aux enchères du stock de mobilier et d'accessoires de Beauconcept Réunion, une enseigne de meubles et de décoration qui a ouvert à Saint-Denis de La Réunion donc en janvier 2020 et qui a été liquidée en avril dernier. en 2024, après seulement cinq années d'exercice. Même pas. L'événement aurait réuni, d'après ce que je sais, à peu près 200 personnes qui se sont partagées l'achat par lot de ce qui restait du magasin. Inutile de vous dire que tout est parti en une après-midi et il y a fort à parier que, globalement, il y avait de bonnes affaires à faire. D'ailleurs, si vous en étiez, je veux bien avoir le retour de votre expérience en commentaire. Dites-nous si ça valait le coup et si vous avez pu récupérer des produits sympas à prix vraiment intéressant. Enfin, récupérer. Acheter, surtout. Quoi qu'il en soit, cet événement a sonné pour moi le top départ idéal pour publier ce nouveau numéro. En effet, le faire avant aurait été un peu compliqué, car comme vous le savez, et si vous ne le savez pas, je dois vous le dire tout de suite pour une écoute honnête et transparente de cet épisode, j'ai été employé de cette enseigne entre avril 2021 et juillet 2023, c'est-à-dire un peu plus de deux ans. Et j'en ai donc démissionné quatre mois avant que la société ne soit mise en redressement. Publier cet épisode avant la liquidation totale aurait donc été prématuré, surtout si l'on prend également en compte le fait que je n'ai reçu, à la suite de ma démission, mon solde de tout compte que vers la fin du mois dernier, après 15 mois de réclamation auprès de mes anciens employeurs, puis finalement auprès du liquidateur. Aujourd'hui, le magasin est bien fermé, l'entreprise est liquidée et moi, j'ai enfin été payé. J'ai donc considéré que le moment était venu de vous faire part de mon expérience Beau Concept à La Réunion. Alors, je vous préviens tout de suite, et même si j'ai pris grand soin à écrire cet épisode de la façon la plus objective qu'il soit, il n'est pas impossible qu'à certains moments, je puisse faire preuve d'un petit parti pris. Et si c'est le cas, je vous demande par avance d'être indulgent, et j'espère que le cas échéant, vous me pardonnerez ces dérapages. Parce que, même si du coup, je ne suis pas la personne la plus impartiale pour en parler, je reste néanmoins assez bien placé pour le faire, il me semble. D'autant que, fidèle au principe de l'émission, je vais surtout et bien évidemment me servir de ce contexte précis et local pour élargir le sujet et faire en sorte que son contenu soit intéressant pour tout le monde et à plus d'un titre. Ainsi, nous aurons de la matière pour parler de la marque Beauconcept en général, du concept de franchise dans sa globalité, puisque Beauconcept Réunion était gérée par un franchisé, de ce que sont les procédures collectives d'entreprises en difficulté financière. ou défaillantes, et là on parlera de sauvegarde, de redressement et de liquidation judiciaire, et surtout de ce que signifie d'offrir un commerce sur un territoire aussi particulier comme peut l'être celui de l'île de la Réunion. Pour, à partir de toutes ces informations, essayer de comprendre pourquoi, alors que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un succès, l'expérience Beauconcette à la Réunion est allée droit dans le mur. Alors, on va commencer par le début et parler de la marque Beauconcept. Alors, Beauconcept est une marque de magasins de meubles scandinaves, plus précisément danoises, comptant pas moins aujourd'hui de 337 magasins dans 65 pays à travers le monde. Le premier magasin de la marque Beauconcept a ouvert à Paris en 1993, mais depuis 2006, tous les meubles sont vendus par l'intermédiaire de franchisés. Beauconcept est spécialisé dans les meubles et accessoires modernes personnalisables conçus par des designers internationaux. L'entreprise a été fondée au tout début en 1952 par deux artisans et ébénistes danois, Jens Arthodj et Tej Molom. Alors excusez la prononciation, je ne suis pas danois. Leur premier meuble à sortir de l'usine était des armoires en plaquage de chêne avec une partie centrale en noyer. Deux ans plus tard, en 1954, les propriétaires et les quatre employés de l'époque ont emménagé dans leur nouvelle usine de meubles Arthod Jensen et Molomne Mobile Fabric. Le fonctionnalisme qui a balayé le design danois dans les années 1950 a fortement influencé les créations d'Arthod Jensen et Molomne. Et en 1962, les fondateurs ont ouvert une nouvelle usine de 1300 m² à Erning, où l'entreprise est d'ailleurs toujours située. En 1976, l'entreprise a changé de nom pour devenir D'Arthod Jensen. d'ENCA, dans le but de pénétrer les marchés internationaux. L'avantage concurrentiel de l'entreprise reposait à l'époque sur des commandes sur mesure basées sur les caractéristiques des consommateurs des différents marchés. La personnalisation des meubles en fonction du client individuel est toujours une partie importante du modèle commercial de Beauconcept. Beauconcept emploie des designers d'intérieur pour aider les clients à créer leurs propres solutions de mobilier et d'aménagement intérieur. L'entreprise a été introduite à la Bourse de Copenhague en 1984 et appartient désormais à Troisy, un investisseur international de premier plan depuis 2016. Beauconcept appartient donc aujourd'hui à un groupe d'investisseurs britanniques coté à la Bourse de Londres. Pour tous ceux qui sont friands d'anecdotes géopolitiques, sachez qu'en 2022, l'entreprise a été fortement critiquée pour avoir poursuivi ses activités en Russie suite à l'invasion de l'Ukraine. On vient d'évoquer le terme de magasin franchisé et je pense que dès le début, il faut faire un petit point sur ce qu'est une franchise, notamment en France. La franchise est un accord contractuel commercial et juridique par lequel une entreprise appelée franchiseur s'engage à fournir à une seconde entreprise dite franchisée une marque, un savoir-faire et une assistance permanente de service en contrepartie d'une rémunération. Le terme franchise ne s'applique que si les trois conditions précédentes sont réunies. Il existe de nombreux exemples de franchises. McDonald's, Domino's Pizza, les nombreuses enseignes du groupe Accor, AXA, Yves Rocher. Ça peut aussi être des magasins de vêtements, d'électroménagers, des boulangeries et donc aussi d'ameublements et de décorations comme Habitat, Maison du Monde, La Redoute Intérieure plus récemment, qui a rejoint toutes les marques franchisées déjà détenues. chez nous à La Réunion, par le groupe Ganti, par exemple. Ou même vraiment très, très, très, très, très récemment, le magasin Cave Home, qui est un partenariat avec l'entreprise réunionnaise Zadvat, au Fital. En plus de la franchise, il existe d'autres formes de coopération entre entreprises développées en réseau, comme la licence, la commission, l'affiliation, le master franchise, le partenariat, etc., etc. En gros, ce que vous devez retenir pour comprendre, c'est que seul le nom, la marque, appartient à la maison mère. Ensuite, l'entreprise locale appartient donc aux associés gérants qui l'ont montée. Ils ont des engagements interconnectés les uns envers les autres. Mais par exemple, un McDonald's de la Réunion n'est pas forcément sous la responsabilité, même pas du tout sous la responsabilité de McDonald's France ou même de McDonald's Monde. Ils louent le nom McDonald's, mais l'entreprise reste locale. Donc un McDonald's réunionnais est une entreprise réunionnaise. Sur ce principe, ici à La Réunion, Beauconcept Réunion était donc une entreprise gérée par une société indépendante qui s'appelait d'ailleurs Living Concept 974, enregistrée au tribunal de commerce de Saint-Denis et gérée par deux résidents réunionnais et qui possédait un seul magasin mais qui à terme aurait pu en ouvrir d'autres sur l'île, toujours sur le principe de la franchise. Pour bénéficier de la réputation de la marque, pouvoir apposer le nom de l'enseigne mondiale sur son magasin, profiter du savoir-faire de production et de communication, d'un accompagnement au développement au travers de multiples services mutualisés. Living Concept 974, gestionnaire du magasin Beauconcept Réunion, versait donc une rémunération à la maison mère Beauconcept SA, en plus de payer, bien sûr, à l'avance, tous les meubles et accessoires présentés en magasin et ceux que les clients commandaient. Beauconcept Réunion était donc un magasin franchisé à mettre en opposition avec, par exemple, un magasin en nom propre qui, lui, aurait appartenu à la marque. Ce qui n'était donc pas le cas. pour le Beauconcept Réunion. Voilà, j'espère que c'est clair. Comme vous le savez sans doute, parce que vous êtes des petits malins, depuis le 10 avril dernier, Beauconcept Réunion était en liquidation judiciaire, c'est-à-dire que l'enseigne était totalement fermée et ne pouvait donc plus exercer d'activité commerciale, même si les gérants ont obtenu une autorisation exceptionnelle, finalement, d'exercer jusqu'au 11 juillet 2024. On y reviendra. En gros, l'entreprise était dans des difficultés financières. telle qu'il n'y avait plus aucune solution pour rattraper la sauce et qu'il fallait la liquider. En gros, la fermer définitivement. Cela nous donne donc l'occasion, avant de parler plus précisément de cette fermeture, de revenir rapidement sur les différentes procédures collectives d'entreprises en difficulté financière ou défaillante. C'est comme ça qu'on appelle ces différents groupes de procédures. Procédure collective d'entreprises en difficulté financière ou défaillante. En gros, ça ne va pas bien. Mais dans le ça ne va pas bien, il peut y avoir des degrés dans le pire du pire. Ces procédures sont au nombre de trois et ont quand même tout un objectif en commun, qui est de trouver un équilibre entre la continuité de l'activité quand c'est possible, activité de l'entreprise, et les intérêts des créanciers, dont les clients, mais pas seulement les clients. C'est le degré de difficulté rencontré par l'entreprise qui détermine le choix de la procédure. La première, c'est la sauvegarde. Pour autant, la sauvegarde n'est pas l'unique procédure préventive, parce que la sauvegarde, c'est vraiment le premier degré. Il en existe principalement deux autres. Vous avez le mandat ad hoc ou la procédure de conciliation. Toutefois, ces deux procédures ne sont pas collectives, contrairement à la sauvegarde, et les créanciers ne sont pas dans l'obligation d'accepter les mesures mises en place. Il s'agit de procédures amiables, pour faire simple. La sauvegarde, quant à elle, est en revanche une procédure collective qui déclenche des mesures judiciaires applicables à tous les créanciers. C'est-à-dire que tous les créanciers vont être concernés par la mesure de sauvegarde. L'ouverture de la procédure de conciliation peut uniquement être demandée par le dirigeant de l'entreprise en difficulté, lorsque l'entreprise n'est pas en cessation des paiements, c'est-à-dire qu'elle peut encore faire face à ses dettes avec sa trésorerie, mais néanmoins qu'elle fait face à des difficultés difficilement surmontables. Une fois la procédure ouverte, une période d'observation est initiée. Le but est de parvenir à élaborer ce qu'on appelle donc un plan de sauvegarde. qui présente la stratégie à venir pour que l'entreprise se remette de ses difficultés. C'est-à-dire qu'à ce stade-là, la vapeur peut encore être renversée et on peut rattraper la situation. Certaines entreprises peuvent bénéficier d'une sauvegarde accélérée, ce qui leur permet de mettre en place un plan de sauvegarde dans un délai compris entre un et trois mois. Après la sauvegarde, quand ça n'a pas suffi, vous avez le redressement. La procédure de redressement judiciaire présente des caractéristiques similaires à la procédure de sauvegarde, le but étant toujours d'encadrer l'activité de la société afin de remédier aux difficultés qu'elle rencontre. Pour ouvrir une procédure de redressement judiciaire, l'entreprise doit être en état de cessation de paiement, donc là elle ne peut plus faire face à ses dépenses. Le dirigeant a donc l'obligation de faire un dépôt de bilan. L'entreprise rencontre des difficultés plus importantes qu'en procédure de sauvegarde puisqu'elle n'est plus en mesure de payer ses dettes. L'ouverture peut se faire à la demande du dirigeant de l'entreprise, du ministère public ou d'un créancier. Sachez enfin que si une entreprise se retrouve en état de cessation des paiements alors qu'elle est déjà en procédure de sauvegarde, le juge peut convertir la procédure de sauvegarde en procédure de redressement judiciaire. À l'ouverture de la procédure, là aussi une période d'observation permet de dresser le bilan économique et social et à partir de ce constat, un plan de continuation ou plan de redressement est élaboré. pour la suite de la vie de l'entreprise. La différence entre le plan de sauvegarde et le plan de redressement judiciaire tient à la nature des difficultés rencontrées. La cessation des paiements correspond à des difficultés plus prononcées qu'une simple gêne momentanée de trésorerie. Pour en revenir à notre entreprise locale franchisée Beauconcept, je vous rappelle que le redressement judiciaire de Living Concept 974 a été prononcé le 25 octobre 2023. Et malheureusement, Quand les procédures de sauvegarde puis de redressement ne suffisent pas, vous en venez à la liquidation. La procédure de liquidation judiciaire se démarque des deux autres procédures car son objectif n'est plus la continuité de l'entreprise. Le but de la procédure de liquidation est de vendre les actifs de la société afin de rembourser les créanciers. Il s'agit de la différence entre le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire. La liquidation judiciaire vise à encadrer la liquidation et la clôture définitive de la société. Il est donc possible d'ouvrir une procédure de liquidation judiciaire si l'entreprise est soit en état de cessation des paiements, soit la situation de l'entreprise est irrémédiablement compromise. L'ouverture peut se faire à la demande du dirigeant de l'entreprise lui-même, du ministère public ou d'un créancier, ou en convertissant une procédure de sauvegarde ou de redressement en procédure de liquidation. Toujours dans notre exemple, et plus que notre exemple d'ailleurs, toujours pour le sujet de ce numéro. La liquidation judiciaire de Living Concept 974 a été quant à elle prononcée le 24 avril 2024, avec une autorisation exceptionnelle de continuer à exercer jusqu'au 11 juillet 2024 pour essayer de vendre le plus possible de mobilier restant en stock avant que le liquidateur ne s'en charge lors d'une liquidation totale qui a eu lieu le 26 octobre 2024. Liquidation où vous étiez peut-être et dont vous avez éventuellement pu profiter. Essayons à présent de comprendre pourquoi, alors que les conditions semblaient sur le papier réunies pour le succès, cette entreprise s'est plantée en moins de 4 ans et surtout pourquoi c'était finalement et très rapidement prévisible. Alors tout d'abord, je vous disais en préambule que cet épisode serait sans doute l'un des plus incarnés depuis la création du podcast Design Café et pour cause. Comme toujours, je me dois d'être honnête avec vous en vous disant que j'ai été salarié de Beauconcept Réunion, plus précisément donc vous l'avez compris, de la société Living Concept 974, franchisée Beauconcept. Et ce, pendant deux ans. Et que de fait, je suis relativement bien placé pour vous en parler et vous donner mon avis et mon analyse. Et j'insiste sur le fait que c'est mon avis et mon analyse et que ce n'est pas forcément celle de quelqu'un d'autre. Mais en tout cas, j'y crois et c'est pour ça que je vous la livre. Mais bien évidemment, je ne peux vous garantir une neutralité intégrale car je vais être par la force des choses à la fois analyste et parti. Et donc, par définition, pas totalement neutre. Je dois bien l'avouer. Je vais commencer par insister sur un fait très important. J'étais salarié. Pas associé, pas gérant, pas propriétaire, mais un employé. En un mot, je n'étais pas le patron, même si les apparences des derniers mois, avant que je ne démissionne, pouvaient laisser penser le contraire, tant j'étais seul, du mardi au samedi, de 10h à 18h, à ouvrir et à fermer le magasin du 41 Bice rue Alexis de Villeneuve à Saint-Denis de la Réunion. À le nettoyer, même parfois, à accueillir les clients, à présenter la marque. à vendre le mobilier et les accessoires, à préparer les commandes, à les suivre, à organiser les livraisons, etc. Bref, sur la fin, à part décharger les conteneurs et livrer les clients, je faisais quasiment tout et tout seul. Et je comprends donc que certains clients aient pu croire que c'était mon entreprise, car il n'y avait finalement que moi de réellement visible. Mais j'étais juste l'employé d'une direction très peu présente physiquement, voire même plus du tout présente sur la fin. Cette personnification forcée par les apparences m'aura finalement beaucoup coûté et sur bien des plans, au sens propre comme au sens figuré, mais on y reviendra plus tard quand je traiterai des conséquences de la chute libre du magasin. Revenons avant sur les raisons qui faisaient que, sur le papier, cette entreprise était bien partie. Tout d'abord et tout simplement parce que c'était nouveau sur le territoire. Aussi parce que Beauconcept, c'est et ça reste une belle marque. Également parce que le placement tarifaire venait se placer dans un segment longtemps laissé vacant et que l'on pouvait qualifier de premium, exactement situé entre le bon rapport qualité-prix et, juste avant, le luxe. Parce que l'outil de vente, c'est-à-dire le magasin, le personnel commercial, logistique, l'emplacement et la qualité des produits, tout ça, tout ça, constituait un package de départ très rassurant. Bref, tout ça pour vous dire que toutes les conditions étaient réunies pour que ça marche et en tout cas pour que je m'éclate pendant un petit peu plus d'un an et demi. Parce que je dois le reconnaître, au début, je me suis éclaté et c'était vraiment super intéressant, super grisant, super épanouissant. J'y ai appris plein de choses avec des expériences très enrichissantes. J'ai travaillé des produits de qualité et aux côtés d'une marque sérieuse. Petite précision toutefois, je n'ai pas fait l'ouverture du magasin. Je suis arrivé plus tard, en avril 2021, alors que l'entreprise était déjà lancée depuis un petit peu plus d'un an. Quand je suis arrivé, nous étions deux conseillers commerciaux, une jeune femme et moi. Elle a fini par décider de démissionner et je me suis retrouvé seul jusqu'à ce que j'en fasse autant avant d'y laisser ma peau. car je sentais bien que ça allait vriller. Alors pourquoi ça a vrillé ? On pourrait résumer l'explication avec quelques mots clés tout simples. Mauvais timing, prétention des associés gérants, excès de confiance, mauvaise analyse et donc mauvaise étude du marché du mobilier à La Réunion, laxisme des dirigeants et pour terminer, s'il en fallait encore, mauvais choix stratégiques, commerciaux et de gestion. Encore une fois, c'est mon interprétation. Alors, je ne doute pas que certaines personnes ne seront sans doute pas d'accord, mais c'est mon podcast et donc c'est ma vision que je vous livre. En ce qui concerne le premier point, donc, que j'ai appelé mauvais timing, tout simplement parce que dès le début, il y a eu un retard des premières marchandises envoyées par la marque jusqu'à la réunion. Des retards qui ont donc entaché. et décalé l'ouverture du magasin de plusieurs mois, alors que les charges, notamment des charges importantes, comme le loyer et les remboursements d'emprunts, elles couraient déjà. Ensuite, on était en 2019-2020, donc c'était la crise des Gilets jaunes, donc mauvais karma. Ensuite, s'en est suivie la crise du fret, notamment maritime, parce que Beauconcept était essentiellement et même uniquement concerné par le fret maritime. Mais ça ne suffisait pas. Il y a eu ensuite le blocage du canal de Suez. Je ne sais pas si vous vous rappelez, un porte-conteneurs géant, l'Ever Given, qui était bloqué en travers du canal de Suez en Égypte depuis le 23 mars 2021. Ce blocage qui a paralysé tout le commerce mondial, immobilisant de nombreux navires. Des manœuvres ont eu lieu pour tenter de débloquer le porte-conteneurs, mais ça a pris énormément de temps. Et puis, ça a retardé un certain nombre de livraisons et donc du coup, de paiements de marchandises. Et puis, vraiment, parce que là, on n'en avait pas assez, la coupe n'était pas assez pleine. Il y a eu ensuite la crise Covid. Donc vraiment, en termes de timing, ce n'était pas joli joli. Mais ce n'était pas la seule raison. J'ai parlé aussi de prétention des associés gérants. Et là, il y a un jugement de valeur, mais je vais m'expliquer. C'est une des premières choses qui m'a frappé. dans les premières semaines qui ont suivi mon embauche. Les deux associés gérants savaient tout, et plus précisément, savaient tout mieux que tout le monde. Et alors qu'ils n'avaient jamais ouvert ni géré de commerce à La Réunion, ils ont décidé de ne pas écouter les personnes qui étaient pourtant bien intentionnées et qui, régulièrement, leur donnaient des conseils que je qualifierais de particulièrement avisés. Selon moi, nous y reviendrons. Mais au contraire, de préférer suivre ceux donnés par des soi-disant amis qui, forts de leur propre réussite toute relative, s'enorgueillait d'avoir réussi dans leur domaine et donc de faire autorité dans le commerce de mobilier sur une île alors qu'ils évoluaient dans des secteurs totalement différents. Tout ceci renforcé donc par un dangereux excès de confiance de la part des deux dirigeants qui étaient mes employeurs. L'un parce qu'il avait déjà été responsable d'un magasin Beauconcept mais au Luxembourg, qui comme tout le monde le sait ne ressemble en rien à La Réunion. Mais bon, du coup, lui savait mieux que les autres. et l'autre qui était persuadé que l'entreprise était rentable et qu'elle était déjà définitivement adoptée par la population dès la première année d'exercice, galvanisée par un démarrage encourageant, mais somme toute fragile, alors que l'on sait très bien que c'est seulement au bout de trois voire même quatre années sans pépins que l'on peut considérer, bien que toujours en restant prudent, qu'un cap fatidique est passé et que l'on peut commencer à respirer un peu plus sereinement. Vous ajoutez à ça un déni complet de ce qu'est véritablement le pouvoir d'achat et les habitudes d'achat d'un territoire comme la Réunion. Et il n'en faut pas plus pour revêtir l'étiquette des chefs d'entreprise qui viennent d'ailleurs, mais qui savent tout mieux que tout le monde et qui vont apprendre à ceux qui sont là depuis des années dans ce secteur comment bien travailler. Ça vous rappelle quelque chose, cette mentalité ? Eh bien, selon moi, nous étions en plein là-dedans. À ce stade de l'épisode, je voudrais marquer un point d'arrêt et faire une pause. pour préciser deux points qui sont quand même très importants. Je vais donc apporter deux précisions pour être parfaitement clair. La première, sur les dirigeants dont je suis en train de vous parler, et la seconde, concernant l'adéquation entre la marque Beauconcept et les capacités d'achat des réunionnais. Concernant les dirigeants, vous constatez que je ne suis pas tendre, mais je veux être clair. Quand je parle d'eux, je me contente... c'est déjà pas mal, de donner mon avis sur leur rôle au sein de l'entreprise et de sa chute. Et en aucun cas, je ne les résume à cela d'un point de vue de leur personnalité. Car il s'avère, en l'occurrence, qu'ils étaient et qu'ils sont sans doute toujours des personnes particulièrement sympathiques, d'une gentillesse qui ne peut pas être remise en cause, en tout cas pas par moi, et avec, malgré tout, ça peut être paradoxal, mais c'était vrai, une réelle envie de bien faire et même de réussir. Mais hélas, ces différents traits de caractère ne font pas de vous de bon chef d'entreprise. Et pour le second point, je voudrais vous dire quelque chose en quoi je crois profondément. Le mariage entre les Réunionnais et la marque Beauconcept aurait carrément pu être heureux et durable, tant avec les clients aisés qu'avec ceux qui le sont moins. J'en suis convaincu et j'en ai fréquemment parlé avec mes patrons sans jamais être entendu, et encore moins écouté. Et pour être complet, je n'étais pas le seul à leur tenir ce discours. Je vous explique. En fait, le catalogue Beauconcept est ainsi fait que vous avez trois gammes de produits. La gamme Starter, on va dire entrée de collection, pas bas de gamme, entrée de gamme sans compromis sur le design ni la qualité et avec des tarifs plutôt accessibles. Vous avez la gamme Essentiel qui est au milieu, au-dessus, donc avec des produits un petit peu plus chers, mais avec aussi des matériaux légèrement plus en vogue. Un peu comme une voiture dont le prix change entre sa version peinture blanche basique et sa finition métallisée, par exemple. Et enfin, pour terminer, la gamme Starter. premium, toujours sur le même principe, avec des finitions plus prestigieuses, pas mieux finies, mais avec des tissus ou des revêtements un petit peu plus chers. Un peu comme cette fois, une voiture toujours grise métallisée, plutôt que blanche basique, mais avec en plus des jantes en alu. Vous avez toujours une voiture de la même marque, mais avec trois finitions et donc trois tarifs différents. Eh bien, c'est donc la même chose avec un canapé beau concept. Si on prend le modèle chouchou des clients, le Modena 2 places. Vous pouvez l'avoir à 1750 euros avec un tissu nani gris, mais vous pouvez aussi l'avoir à 2000 euros avec un tissu tomé lila, et enfin à 2750 euros en cuir York. Au final, vous avez toujours un canapé de place de qualité beau concept, mais à trois segments tarifaires différents. Pareil pour une même gamme de tables à manger, dont le prix varierait en fonction de la nature du plateau, soit en stratifié, en plaquage ou en bois massif. Et donc, à La Réunion, le problème du magasin, c'est que, très loin de la réalité du marché, vous n'aviez quasiment que de l'essentiel et surtout du premium de présenter et très peu de starters, ce qui, selon moi, était une erreur. En effet, c'est beaucoup plus facile d'expliquer à un client qu'il peut changer la finition du produit qui a retenu son attention en augmentant son prix s'il le souhaite, plutôt que d'essayer de le convaincre que le canapé qu'il a fait flasher peut être moins cher s'il choisit de baisser en gamme, moyennant en plus trois mois d'attente minimum, parce qu'évidemment, nous avions très très peu de stock. Une autre erreur, mais toujours selon moi. Certes, le stock, ça coûte cher, mais ça se vend mieux et plus vite que de la commande, toujours chez nous, à La Réunion. Naïvement, j'avais alors confiance encore au début en la capacité de mes patrons à se rendre compte de la situation et à modifier la politique du magasin pour coller au mieux aux attentes et aux capacités du marché. Mais malgré les conseils et les demandes du personnel et des clients, nous n'étions pas aussi audibles que la confiance disproportionnée qui les habitait, couplée au conseil d'un entourage qui les encourageait plus à profiter de la vie et de leur statut de chef d'entreprise qu'à rester aux commandes d'un bateau qui fonçait tout droit vers l'iceberg en préférant espérer qu'il allait fondre avant l'impact plutôt que de modifier la feuille de route pour le contourner. Franchement, dans le business, quand vous avez des amis comme ça, vous n'avez pas besoin d'ennemis. Quand on vous dit que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, amis qui ont d'ailleurs, et très bizarrement, bien disparu depuis le naufrage. Remarquez, de mon côté, ce n'est pas mieux. J'ai quand même préféré prendre un canot de sauvetage avant que le bateau ne sombre complètement. Mais ce n'est pas faute d'avoir crié iceberg, iceberg à de nombreuses reprises, d'avoir limité la casse pour les passagers qui étaient les clients et d'avoir écopé le pont tant que j'en étais encore capable et que j'en avais l'envie et la force. Mais à un moment donné, vous pensez à votre peau et vous faites ce qu'il faut pour la sauver. C'est ce que j'ai fait. Après, il y a d'autres paramètres qui, bien qu'ils n'aient pas à eux tous seuls constitué une explication à l'échec, y ont néanmoins grandement participé. Situé au 41 Bissru Alexis de Villeneuve à Saint-Denis, le loyer pour un grand local comme celui-ci, autour de 500 m2, était très élevé. Mais bon, ce n'était pas une découverte. La concurrence également était à prendre en compte, mais là encore, plus fort que tout le monde, elle n'a jamais été prise comme une menace. Combien de fois ai-je entendu on ne joue pas dans la même cour inutile de s'inquiéter. Bah si, justement. On joue dans la même cour, et elle est petite, cette cour. Elle fait 2500 km² et est composée de 885 000 habitants avec un taux de chômage de 18,9%. Et plus de la moitié de la population qui vit avec moins de 1250 euros par mois et une population dite aisée, au moins 2960 euros mensuels, de seulement 10%. Rien que ces statistiques, accessibles à tous, auraient pu inspirer une stratégie entrepreneuriale plus empirique que... théoriques. Je pourrais parler également des nombreux cadeaux commerciaux faits aux fameux amis, soi-disant prescripteurs ou influenceurs qui n'ont d'ailleurs jamais ramené aucun autre client et qui eux-mêmes n'achetaient pas forcément des produits de la marque. En revanche, il ne manquait jamais une inauguration, une soirée de lancement, bref l'occasion de profiter des buffets solides ou liquides offrés du magasin sans jamais rien apporter en retour. Avec le recul, je suis un peu triste de me rappeler que la gentillesse de mes anciens patrons ait tant été abusée par des profiteurs qui ne leur ont jamais renvoyé l'ascenseur et qui n'ont pas hésité à les abandonner au pire moment, là où justement ils auraient eu besoin ne serait-ce que de leur soutien. Ils sont rares ceux qui ont prêté main forte, tendu la main, ou offert une épaule ou un bras pour s'appuyer, alors qu'ils ont tant profité des largesses des anciens gérants au travers de remises indécentes, de mobilier gratuitement prêté pour des événements pourtant payants, d'ardoise accordée aux clients qui ne payaient pas alors qu'ils en avaient largement les moyens. Et quant à moi, vous l'avez compris, je ne suis sans doute pas irréprochable non plus, mais j'ai tenu bon autant que j'ai pu. Je suis resté tant qu'il m'était humainement possible de le faire sans jamais trahir ni mes employeurs ni les clients. Quotidiennement, pendant les derniers mois et en l'absence physique de mes patrons, j'ai ouvert le magasin, je l'ai fermé, je l'ai entretenu. J'ai affronté seule la colère des clients qui ne voyaient pas arriver leur commande, faute d'avoir été enterrinés par la direction, mais que je leur avais pourtant fait signer de bonne foi, pensant que tout allait bien. tout allait bien et sans être au courant de la situation financière de l'entreprise à ce moment-là. On m'a menti, mais je n'ai jamais menti aux clients. Jamais je n'ai fait signer de commande de mobilier en sachant pertinemment qu'elle n'arriverait peut-être jamais. Ce n'est pas mon genre. Jamais je n'aurais fait ça. J'étais seul face aux créanciers qui se présentaient en boutique pour obtenir le paiement de leur facture en attente. Vers la fin, c'est angoissé et la boule au ventre que je reprenais mon poste chaque matin en me demandant quel client en colère allait passer la porte de la boutique en me déversant tantôt son incompréhension. tantôt sa colère, parfois sa haine et même ses menaces à mon encontre à deux ou trois reprises. Si je vous parle aujourd'hui, c'est pour vous donner ma version de l'histoire afin que vous puissiez la mettre en perspective avec ce que vous avez peut-être déjà pu entendre. C'est une démarche à la fois informative pour vous, mais aussi cathartique pour moi. Une manière de tourner définitivement la page après avoir pris une décision dans l'intérêt de ma santé. Une décision qui m'a coûté cher et qui n'a pas immédiatement réglé tous les problèmes d'ailleurs. Il m'a par exemple fallu... 15 mois de patience pour toucher mes derniers salaires dans un imbroglio interminable avec l'administrateur judiciaire et avec mes anciens employeurs qui n'avaient de cesse de se renvoyer la balle. Quelques clients qui ont obtenu mon numéro de téléphone personnel et qui m'ont harcelé pour obtenir leur mobilier en retard ou de l'argent pour les rembourser. Moi, le salarié. D'autres qui se sont présentés à mon domicile personnel pour les mêmes motifs. Et enfin, cette cliente en particulier qui a demandé par téléphone à mes nouveaux employeurs actuels de me virer parce que j'avais soi-disant volé son argent. qui m'a demandé de la rembourser sur mes fonds propres sous peine de me faire un procès pour escroquerie. J'ai tout supporté. J'ai tout encaissé et peu de gens étaient au courant de ma détresse jusqu'à aujourd'hui. Et forcément, en l'absence de direction, cela faisait des mois qu'ils ne connaissaient que moi. Vers qui d'autre pouvait-il avoir le réflexe de se retourner ? Je ne les excuse pas, mais je les comprends. J'aurais pu attaquer mes anciens patrons au titre des préjudices induits par la fuite de leurs responsabilités, mais je ne l'ai pas fait. On ne tire pas sur l'ambulance et après tout, c'est aussi un peu de ma faute. J'ai choisi de rester trop longtemps. J'aurais dû partir encore plus tôt. Moi aussi, j'ai fait confiance et j'ai cru en une prise de conscience patronale salvatrice. Moi aussi, j'ai été naïf et je l'ai payé. Aujourd'hui, et pour terminer, que pouvons-nous dire des conséquences de cet échec ? Pour les clients, je crois que tout est réglé, ou presque. Les mobiliers commandés ont soit fini par être livrés ou remboursés. Après beaucoup trop de temps, c'est sûr, mais moins qu'il m'en a fallu pour récupérer mes salaires. Je ne prends pas beaucoup de risques en disant qu'ils sont sans doute déçus globalement par la marque, mais je le rappelle, ils peuvent être déçus par le magasin et sa gestion, mais pas automatiquement par la marque. Mais je me réjouis qu'une fin acceptable ait pu advenir pour eux, car n'oublions pas que c'est leur argent qui était dans la nature, et ça, ce n'est pas rien. Pour la marque Beauconcept, c'est évidemment un échec, mais ce n'est pas le premier. Ça arrive lorsque l'on est franchiseur d'avoir des ratés. Elle doit aussi faire face à ses propres conséquences, mais le siège français est loin, à Paris. Alors les conséquences dont on parle sont essentiellement logistiques, la partie financière étant de la responsabilité du franchisé réunionnais. Reste qu'en termes d'image, c'est quand même préjudiciable pour la marque. Je pense qu'il va falloir un peu de temps avant qu'un nouveau chef d'entreprise décide de reprendre la marque à La Réunion, tant le goût laissé est amer et sans doute encore un peu trop prononcé. Mais je ne m'inquiète pas pour eux. Ils ont plus de 300 autres magasins franchisés dans le monde, alors pour l'instant, tout va bien. Pour le personnel de Beauconcept Réunion, c'est un peu différent. Nous étions trois sur la fin et à ma connaissance, deux ont retrouvé un emploi, mais pas le troisième. Pour les anciens associés gérants, quoi qu'on en dise, ça reste triste et terrible, décevant et lourd de conséquences. C'est un investissement important qui est parti en fumée et notamment financier, car on parle peut-être d'économie de toute une vie et il faut du temps pour se relever d'une telle expérience. Et en ce moment, ils sont bien trop nombreux à mettre la clé sous la porte, et ce n'est pas toujours de leur faute. Et au-delà de ce cas précis, j'ai une pensée particulière pour tous ces chefs d'entreprise, justement, qui bossent tous les jours pour créer et maintenir leur boîte dans la course, qui ont la responsabilité de familles entières et qui ne doivent pas dormir toutes les nuits sur leurs deux oreilles. Je pense aussi à tous ces enseignes à la Réunion ou en métropole qui sont dans la tourmente, en difficulté, ou dans une situation préoccupante comme par exemple Beaumarchais, Gamme Vert, Kiabi. IKKS, Columbus Café, la Casa Pain, Canopy, la Javanès fermée depuis longtemps, le comptoir où l'Inrosé fermait plus récemment. Et sur le plan national, Maisons du Monde qui se restructure, ou encore Habitat dont on a beaucoup entendu parler. Sinon... Pour moi, ça va mieux. Ça va même plutôt pas mal en ce moment. J'ai développé un peu d'hypertension suite aux angoisses et au stress. Et je pense que ce n'est pas un hasard, même si de toute façon, et plus généralement, je dois quand même reconnaître que je n'ai plus 20 ans non plus. J'ai tout de suite trouvé un nouveau job et j'ai tourné la page Beauconcept. Et finalement, j'y ai appris des tas de trucs. D'abord, durant les 18 premiers mois, je me suis éclaté, comme je vous l'ai dit, à travailler pour une seule marque en retail, en magasin, dans le secteur de l'équipement de l'habitat. Moi qui jusque-là était un commercial multimarque pour des projets B2B. Je vous ai parlé des clients en colère et difficiles, et notamment parce qu'ils avaient des raisons de fond, même si dans la forme, certains ont quand même pas mal dépassé les bornes. Mais ils ne représentent évidemment qu'une infime partie, car la grande majorité était tout à fait humaine et passionnante. J'en revois d'ailleurs beaucoup dans le cadre de mon nouveau travail, et ça se passe très bien, dans le respect que devraient toujours offrir les relations commerciales saines et honnêtes. La recherche de la satisfaction client est un objectif compliqué. C'est un travail quotidien et comme la confiance, elle n'est jamais acquise à 100% et pour cause. Elle met des années à s'instaurer alors qu'elle peut s'évanouir en 5 minutes. Humainement, cette expérience beau concept m'aura servi au final. On ne sort pas indemne d'une telle aventure. Personne, d'ailleurs. J'en ai tiré des leçons importantes sur moi, sur le commerce, sur la réunion, sur les relations employeur-employé, sur le courage en entreprise et sur l'importance de tout le reste. Car oui. Nous consacrons en moyenne 25% de notre vie éveillée au travail, mais il ne faut pas oublier qu'en dehors de ce travail, aussi important soit-il, nous devons garder en tête la possibilité de consacrer les 75% restants de notre vie à toute autre chose. Moi, je vous assure que maintenant, je sais quoi en faire de ce temps, et j'espère que pour vous, c'est pareil. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'à la fin, car vous n'y étiez pas obligé. Je vous fais des bisous et je vous dis à très bientôt pour un nouveau numéro de Design Café. Allez ! A ciao !