- Speaker #0
Bienvenue dans Dopamine, le podcast qui accueille aussi bien des soignants que des soignés et toute personne qui gravite autour du monde du soin. Je m'appelle Jérémy, je suis infirme anesthésiste et créateur de la chaîne de vulgarisation médicale Les Minutes de Jérémy. Je suis accompagné de Louis, qui est infirmier en réanimation, et lui aussi créateur d'une chaîne de vulgarisation médicale qui s'appelle Un Homme en Blanc. Et aujourd'hui, on est ravis d'accueillir Michael Worms-Herminger, diplômé de l'École Nationale Supérieure en Sciences Cognitives et docteur en Santé Publique, spécialisé dans les troubles psychiatriques. Il est très engagé dans le domaine de la santé mentale à travers notamment son podcast Les mots bleus qu'il a créé en 2021 et son livre Vivre avec un trouble de santé mentale Bienvenue Michael à ce podcast de planète.
- Speaker #1
Pour lancer un petit peu l'émission, pour lancer le truc et briser la glace, je te propose un petit échauffement. Un exercice relativement facile, on va te poser une série de questions courtes où l'objectif c'est de répondre uniquement, vrai ou faux, oui ou non. Pour l'instant on ne justifie pas, on aura l'occasion d'en parler après. C'est bon pour toi ? Alors, la santé mentale est encore stigmatisée en France.
- Speaker #2
On reviendra tout à l'heure, mais là pour l'instant je dirais vrai, mais je nuancerai tout à l'heure.
- Speaker #0
Ok, parfait. Le patient connaît mieux son trouble mental que le professionnel de santé.
- Speaker #2
Pareil, je nuancerais, mais je dirais vrai.
- Speaker #1
Normalement, t'as pas le droit. Les campagnes de sensibilisation sur la santé mentale sont efficientes.
- Speaker #2
Plutôt faux.
- Speaker #0
Ok. La prévention du risque suicidaire est efficiente en France.
- Speaker #2
Plutôt vrai.
- Speaker #1
Les handicaps invisibles sont mieux pris en compte dans le milieu professionnel.
- Speaker #2
Très faux.
- Speaker #0
Les soignants sont une population plus à risque de troubles mentaux. Ouais.
- Speaker #1
Les réseaux sociaux sont un bon vecteur pour l'information.
- Speaker #2
Je nuancerais, mais... Allez, je saurais même pas dire vrai ou faux. Pour le coup, faut un... Allez, on va dire vrai avec beaucoup de précautions.
- Speaker #1
On en reparle après.
- Speaker #0
Investir sur l'éducation aux populations pourrait permettre de réduire les dépenses de soins.
- Speaker #2
Plutôt vrai.
- Speaker #1
Et les professionnels de santé sont bien formés à la santé mentale. Faux. Et c'est là tout le problème.
- Speaker #0
On revient directement sur les nuancés ?
- Speaker #1
Ah, on va revenir. Alors après, il y a un truc qu'on pourrait peut-être préciser dès le début. C'est vrai qu'on avait eu la chance d'intervenir ensemble sur une table ronde concernant les fake news. Et c'est pour ça que j'ai vu tout à l'heure, quand on parlait des réseaux sociaux, je ne sais pas si c'est que pour ça, mais le fait que... Est-ce que les réseaux sociaux sont un vecteur d'information ? Oui, mais est-ce que c'est toujours de la bonne information ?
- Speaker #0
On aura l'occasion d'un sujet dédié là-dessus. On passe à l'iPad ou tu veux revenir ?
- Speaker #1
Non, pas tout de suite. On va détailler des réponses au fur et à mesure. Je te montre un petit peu. On a une roue des thèmes. En fonction de ce que tu vas tirer, il y aura juste à appuyer une fois pour démarrer. En fonction de ce sur quoi tu vas tomber, on aura une question derrière qui est adaptée. Tu partes. À toi de jouer quand tu veux.
- Speaker #2
Qu'il y ait ton cadeau.
- Speaker #1
La montagne. Le cadeau nous viendra. Tu vois tout à l'heure on parlait de la santé mentale en France, la prise en charge de la santé mentale toi c'est un peu ton domaine la santé publique et la santé mentale c'est un peu ton domaine de prédilection la première question déjà c'est qu'est-ce qui t'a emmené sur ça, parce que c'est quand même quelque chose qui, je sais pas si quand on a 5 ans on se dit plus tard quand je serai grand je serai docteur en santé publique qu'est-ce qui t'a emmené sur ça déjà ?
- Speaker #2
Qu'est-ce qui m'a emmené sur ça c'est mon histoire perso mon histoire perso a fait que quand j'ai eu 18 ans j'ai voulu être médecin puis je me suis confronté au premier stage en troisième année et je me suis dit non j'ai pas du tout envie d'être médecin parce que pour le coup j'avais pas trop envie de faire l'externat prendre plein de spécialités en fait qui ne m'intéressaient pas forcément je m'intéressais vraiment au départ au cerveau, à la neurologie, à la psychiatrie et faire des stages de pneumo, de cardio, de gynéco pendant des années ça ne m'intéressait pas forcément donc je me suis dit que j'allais me spécialiser entre guillemets plus tôt plus tôt, donc après j'ai fait de la neuropsycho et des sciences cognitives pour le côté recherche et ensuite c'est venu tout seul de faire de la santé publique parce que ça je m'intéresse pas mal à la prévention, à la promotion de la santé et c'est vrai que les sciences cognitives peuvent être pas mal utilisées en fait mises à profit pour la promotion l'éducation à la santé et la prévention
- Speaker #1
Et je rebondis un petit peu, t'en as parlé dans ton podcast, donc là les mots bleus tu parles de neuropsycho et il y a un truc, je suis pas sûr d'avoir saisi la nuance pourquoi est-ce qu'en France apparemment spécifiquement, la neuro et la psychose notamment les soins psychiatriques sont aussi séparés c'est une bonne question,
- Speaker #2
c'est assez récent en fait jusque dans les années assez récente, je ne saurais pas tout dater exactement, mais 70, il me semble, le titre de neuropsychiatre existait. Il y en a certains qui s'en prévalent encore aujourd'hui, donc c'est des médecins qui sont très vieux aujourd'hui, mais qui ont eu ce titre il y a une certaine période. C'est vrai qu'il y a eu une séparation ensuite, c'est tout le débat aujourd'hui en fait de qu'est-ce qui distingue la neurologie de la psychiatrie. Assez souvent en neurologie, il y a des symptômes psychiatriques qui sont retrouvés. Par exemple, dans la maladie d'Alzheimer, dans la maladie de Parkinson, il y a énormément de symptômes. psychiatriques et c'est pour ça qu'on a de plus en plus tendance à parler plutôt que de maladies neurologiques de maladies neuropsychiatriques. Donc on se rend compte qu'il y a quand même une refusion qui se fait mais c'est vrai que l'internat reste séparé et les approches sont différentes. Alors qu'est-ce qui explique ça ? C'est une bonne question. C'est une bonne question. Après c'est vrai qu'il y a eu des différences philosophiques entre les deux. C'est vrai que la neurologie s'intéresse plus au cerveau comme une entité organique alors que la psychiatrie s'intéresse plus au cerveau de manière un peu indirecte par le vécu de la personne et potentiellement des traitements médicamenteux qui peuvent exister mais dont la plupart, on ne sait pas du tout comment ils fonctionnent mais il se trouve que c'est des médicaments qui agissent sur le cerveau qui la plupart du temps sont efficaces donc c'est une bonne question c'est vrai que moi j'aurais plutôt tendance à les mettre ensemble
- Speaker #0
Donc la neuro c'est plus une approche somatique si on veut séparer les deux Voilà C'est vrai qu'en géréatrie aussi, par exemple, il y a ce qu'on appelle la démence vasculaire, qui est à la fois très somatique et aussi très psychiatrique. Je ne sais pas si en géréatrie, ils doivent faire quand même un semestre en gérontopsychiatrie. Je ne sais pas du tout. Non,
- Speaker #2
c'est quelque chose qui est assez rare. J'en parle souvent avec des psychiatres qui travaillent sur la personne âgée, qui n'y ont jamais été formés et qui se rendent compte qu'en fait, c'est extrêmement compliqué de s'y former parce qu'il n'y a quasiment personne, quasiment aucune fac qui propose spécifiquement des stages. Dans ce domaine-là.
- Speaker #1
Et du coup, c'est dingue, parce que le problème de la... Pour moi, un des problèmes de la santé mentale en France, c'est que c'est très éthéré, presque. C'est un peu nébuleux, et c'est pour ça qu'il y a eu tous les stigmates pendant un temps, y compris au niveau des soignants. Et en gros, dès qu'on a réussi... Toi, tu parles de la démence vasculaire. Dès qu'on a réussi à mettre le doigt sur quelque chose, hop, hop, hop, ça c'est neuro.
- Speaker #0
C'est plus psy. Non, c'est ça.
- Speaker #1
Mais du coup, en fait, on n'en sort jamais. Il n'y a aucun moment où on arrive à avoir...
- Speaker #0
Moi, t'as des cases, quoi. Et puis non mais c'est pas bien, moi je discutais avec une interne en psychiatrie qui disait qu'elle de son vécu du coup psychiatre mais qu'elle est jeune interne, donc c'est à dire qu'elle sort de l'externat et du coup elle avait vraiment une approche somato avant et elle disait que ce qui est très compliqué aux urgences c'est que des patients qui sont déjà suivis pour des troubles psychiatriques, ils vont être étiquetés, ils vont venir pour un symptôme. Et ils vont être étiquetés que c'est à cause de leur maladie psychiatrique. Alors moi, pour le moment, quand j'ai été formé à l'école infirmier, ce qu'on nous disait, c'est avant de dire que c'est quelque chose de psychiatrique, il faut éliminer tout le côté somato, parce que sinon tu peux passer à côté du perna-prémi. Oui, mais elle disait que, même dans les urgences, maintenant, il y en a beaucoup qui sont stigmatisés en disant Non, mais lui, il est schizophrène, c'est à cause de sa pathologie. Alors que derrière, ils vont pas faire un bilan de sang. Toi, c'est quelque chose dont t'as... Ta connaissance aussi de ça ?
- Speaker #2
Oui, bien sûr, c'est quelque chose qui est assez problématique. D'ailleurs, on se rend compte dans les études que les personnes avec un trouble psychique ont une expérience de vie qui est réduite jusqu'à 15 à 25 ans selon la pathologie, avec très souvent des problèmes somatiques qui viennent expliquer la mortalité précoce, parce que très souvent, quand il y a un problème somatique, on va leur dire c'est un peu dans votre tête, c'est vous qui l'avez inventé, ou c'est des symptômes de votre maladie C'est ce que tu dis aux urgences. c'est quand un patient qui est connu de l'hôpital pour avoir une schizophrénie vient avec, je ne sais pas quel type de douleur ou autre, on va regarder son dossier, on va voir qu'il est suivi en psychiatrie, et on va lui dire, rentre chez toi.
- Speaker #1
En fait, c'est du retard de prise en charge.
- Speaker #2
Ou même du déni de prise en charge.
- Speaker #0
Oui, il rate de diagnostic. Je crois que l'exemple qu'elle me donnait, c'était un AVC, où pareil, elle disait, non, mais il est complètement confus, c'est parce qu'il est schizophrène. En fait, non, non, il était confus parce qu'il avait ce qu'il était en train de saigner dans sa tête. Donc, c'est assez triste comme exemple.
- Speaker #1
Il y a une perte comme ça.
- Speaker #0
Moi, l'exemple que j'ai à la rigueur d'une SP, j'ai l'exemple de mon meilleur ami qui a fait médecine générale, mais qui a voulu se spécialiser dans le sommeil. Et pour le coup, dans sa FST, son année supplémentaire, il a dû faire six mois en psychiatrie. Et pas que, justement. Et c'est ça que je trouve intéressant. Du coup, l'exemple vient de lui-même. C'est un peu la seule, alors sur SP, mais c'est un an, où il y a mi-psychiatrie. Et l'autre moitié, il le fait en pneumologie et en sommeil. Comme quoi, ça existe, mais pas forcément aux endroits où tu t'attendrais forcément à le voir.
- Speaker #2
C'est vrai qu'en sommeil, on a quand même une grosse part psychique de déficit de sommeil. Et assez souvent, quand des personnes se plaignent d'insomnie fréquente, récurrente et assez handicapante, et qu'elles vont passer une police somno, on se rend compte qu'il n'y a pas de problème pneumo, il n'y a pas de problème cardio, il n'y a aucun problème non plus en termes de G, etc. Le seul problème, c'est que la plupart du temps, il y a une anxiété derrière, il y a une dépression. et d'autres symptômes psychiques finalement qui expliquent en fait cette insomnie qui est secondaire à des troubles psy. Donc c'est super important justement que les médecins du sommeil soient formés à ça parce qu'on peut passer à côté de troubles psy sinon qui peuvent expliquer et qui peuvent être la plupart du temps traités de manière correcte pour résorber justement les troubles du sommeil.
- Speaker #1
Alors du coup, c'est quoi ? C'est en France, la santé mentale et la santé psychique sont trop séparés, y compris dans les études de santé ? Ou c'est parce que ce sont des pathologies qui ne sont pas encore suffisamment connues, maîtrisées, avec les dizaines d'années de recul qu'on a ?
- Speaker #2
C'est une bonne question. C'est vrai que c'est assez séparé du cursus classique et on se rend compte aussi dans les demandes, enfin dans les demandes, dans les souhaits d'interna chez les étudiants en médecine, la psychiatrie est très souvent parmi les dernières spécialités. choisis. Après, pourquoi ? Il y a aussi la question des conditions d'exercice en psychiatrie, du fait qu'il peut persister encore de mauvaises pratiques à beaucoup d'endroits parce qu'il y a des courants philosophiques qui sont appliqués de manière plus ou moins sectaire. Typiquement, il y a quand même pas mal de courants théoriques dans le champ de la psychiatrie. On va parler par exemple d'un des plus anciens, la psychanalyse, qui peut être appliquée de manière extrêmement sectaire dans certains domaines avec des prises en charge dont on sait qu'elles ne sont pas du tout efficientes, parfois dangereuses. Mais ça peut être la même chose pour d'autres courants philosophiques. À vouloir appliquer strictement la théorie à des personnes qui sont des personnes réelles, ça peut être assez compliqué. Donc il y a aussi ce problème-là qui se pose, c'est qu'il y a des mauvaises pratiques qui sont aussi liées à un certain sectarisme dans les pratiques. Et puis c'est vrai que les conditions de travail, c'est un peu l'hôpital de manière générale. Enfin, c'est tout à fait l'hôpital de manière générale. Mais c'est vrai qu'en psychiatrie, comme c'est des pathologies qui sont assez... Assez peu connu, tu l'as dit, aujourd'hui on ne sait pas grand chose en psychiatrie. Il y a un peu ce truc de, on ne sait pas trop, qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que c'est vraiment de la médecine ? Il y a ce truc-là, un peu de la médecine floue, la question de, est-ce que je vais être considéré comme vraiment un médecin ?
- Speaker #0
Il y a beaucoup de représentations du coup, beaucoup.
- Speaker #1
Oui, mais pourtant il y a quand même, il y a beaucoup de représentations, beaucoup d'imaginaires, mais pourtant il y a, avec ce qui vaut le DSM, le dictionnaire des maladies mentales. qui existe aussi version somatique, le CM10, j'ai pas de bêtises. J'ai complètement oublié ma question. Alors qu'il y a ça, qui définit vraiment, voilà, telle pathologie, on va retrouver tel, tel, tel symptôme. Alors c'est vrai que les barrières sont peut-être pas parfaitement rétablies, mais globalement, donc on sait, c'est établi, on peut diagnostiquer. Ah ouais ? C'est compliqué ?
- Speaker #2
C'est compliqué, d'ailleurs on en revient pas mal. En France, on a encore un peu du mal, mais dans pas mal d'autres pays, par exemple aux Etats-Unis, ça fait assez longtemps que la plus... plupart des psychiatres et psychologues sont des tâches, parce que c'est quand même un manuel qui est très contesté, avec une inflation diagnostique qui a eu dedans, qui a été multipliée par je ne sais plus combien depuis la première édition, avec justement des pathologies, des choses qui sont considérées comme des pathologies, qui à la base sont des choses tout à fait normales, mais qu'on a considérées un jour, comme sur le coin d'un bureau entre cinq psychiatres, que ça posait problème. Donc on s'en éloigne un peu, ça a du mal à venir, mais pour aller vers... Un processus qui est moins diagnostique, vraiment de catégoriser, de dire c'est cette maladie, a une approche qu'on dit processuelle, c'est-à-dire qu'il y a des processus psychiques qui dysfonctionnent et on va traiter la souffrance de la personne à travers ces différents processus, plutôt que de lui dire vous avez une schizophrénie et donc on va pouvoir faire suivre le plan de traitement pour la schizophrénie. Certes c'est une pathologie qui est quand même assez bien caractérisée depuis longtemps, mais il y a d'autres choses qui sont peut-être un peu plus floues, des troubles anxieux par exemple qui peuvent être plus ou moins... important, là aussi, en fait, on va regarder plutôt les processus, en fait, psychiques qui sont derrière pour agir sur ces processus-là, plutôt que de juste dire on va vous donner des bains d'eau pendant trois mois, et après si ça passe pas, vous aurez des antidépresseurs. Mais finalement, la souffrance de la personne là-dedans, on s'y intéresse pas trop trop. Donc on y revient, enfin, on en revient plutôt pas mal, même si ça reste quand même la solution qui est la plus utilisée aujourd'hui, mais... C'est ce que je disais tout à l'heure. Quand on applique avec sectarisme ce qui est marqué dans le DSM, c'est des choses où on pourra peut-être revenir quand on parlera des réseaux sociaux. On peut passer à côté de choses, on peut surdiagnostiquer, on peut sous-diagnostiquer. Donc c'est assez complexe comme utilisation. C'est vrai que ça a tendance à se perdre, et c'est tant mieux.
- Speaker #0
J'ai envie de dire, en même temps, c'est quand même rare que les grands bouquins Ouh, toute la solution est marquée d'emblée, ça me fait penser à d'autres grands bouquins qui existent et qui prennent un peu la poussière avec le temps. Et j'ai l'impression que ce problème, quand tu parles pour l'adulte, il est encore plus vrai des personnes que je connais qui font de la psychiatrie, il est encore plus vrai en pédiatrie, avec pour le coup, tu parlais d'une pratique un peu archaïque, j'ai perdu le nom. la psychanalyse, que pour le coup en pédiatrie c'est encore vraiment le dogme et que ça gêne beaucoup d'internautes en psychiatrie qui du coup ne veulent pas trop s'orienter en pédopsychiatrie justement à cause de ces... donc c'est un exemple mais...
- Speaker #2
Ouais mais c'est très français ça pour le coup, c'est très français la prépondérance de la psychanalyse encore aujourd'hui dans le champ de la psychiatrie. Après je suis pas dans la critique absolue de ce courant théorique, chaque courant théorique a apporté des choses, des réflexions philosophiques etc. Après, les pratiques, elles se discutent, il y en a certaines qui sont mauvaises, d'autres qui, finalement, sont communes à tous les courants théoriques, notamment le fait que ce soit des thérapies par la parole. Et voilà, il y a des études aussi comparatives entre les différents courants qui montrent que, finalement, les thérapies, quelle que soit la méthode employée, en fait, c'est le fait de parler, d'avoir une bonne alliance thérapeutique avec son psy qui est le plus efficace. Après, le reste, c'est à la marge, sauf quand il y a des mauvaises pratiques qui sont connues pour être dangereuses. Mais c'est très français, pour le coup, quand on regarde un peu... ce qui se passe à l'étranger, ce qu'ils appellent la psychanalyse ou finalement la psychopathologie dynamique, c'est pas du tout la même chose. C'est pas du tout la même chose, c'est des choses qui sont beaucoup plus intégratives, qui s'adaptent aux patients, voilà, si le patient a quelque chose qui peut finalement... Enfin, selon à quoi il est sensible, en fait. S'il y a un patient qui est là pour traiter un problème, là, dans l'ici et maintenant, on va plutôt proposer des thérapies courtes, comme les TCC, thérapie cognitive et comportementale. Et s'il y a un patient qui est plutôt là dans une optique de régler une souffrance un peu latente, qui est là depuis longtemps, de se connaître, etc. C'est vrai que le temps d'analyse peut permettre un peu de mieux se connaître, mais c'est vrai qu'en termes thérapeutiques, il y a quand même des spécificités. Mais ça reste très français, cette prépondérance-là. Et chez l'enfant, ça peut poser problème. Ça peut poser problème, notamment par la prise en charge des troubles du spectre autistique, avec des pratiques qui sont... connues pour être dangereuses aujourd'hui. Donc c'est... Comment est-ce qu'on l'explique ? C'est aussi le fait qu'on a beaucoup de psychiatres qui sont assez âgés, de manière générale, la démographie médicale est, enfin, tend vers les 50-60 ans. Et donc forcément, les nouveaux courants qui sont plus étayés, etc., sont plus récents. Et il faut s'y former. C'est vrai qu'une fois qu'on a passé les 50 ans dans son métier, suivre des nouveaux, des formations, ça peut être compliqué.
- Speaker #0
Oui, je ne sais pas comment est la formation continue, la culture de la formation continue en psychanalyse. Si c'est comme en médecine générale, par exemple, c'est très compliqué. Donc ça peut s'expliquer.
- Speaker #2
Puisque là aussi, à l'intérieur du courant, il y a plein de courants différents, entre les lacaniens, les freudiens, les yonguiens, etc. Là, c'est pareil. Quand on est sur une application sectaire des dogmes qui ont 50, 60, 100 ans,
- Speaker #1
on va dire que c'est quand même pas très utile tout à fait on relance la roue le problème c'est qu'on va pas s'arrêter je trouve ça hyper intéressant oui pour le coup je pense qu'on pourrait tenir juste une heure sur ce sujet là vraiment il y a tellement de choses à dire à toi de jouer ils
- Speaker #0
veulent ok donc t'as écrit un livre On va afficher parce que je crois que j'ai un peu abîmé le mien, vu que je l'ai vu en série.
- Speaker #1
Entre deux urgences. Il m'a expliqué ça à la fin, il n'osait pas te le demander.
- Speaker #0
Ah peut-être, c'est chaud. Anthony, en fait, tu parles beaucoup de, en prenant l'exemple des troubles anxieux, les troubles du comportement alimentaire. Aujourd'hui en France et dans le monde, c'est quelque chose qu'on voit énormément sur les réseaux sociaux, des personnes qui ont des vrais problèmes, des personnes qui... aimerait avoir des problèmes et qui se rendent dans la case histoire d'avoir quelque chose. Et puis j'aimerais bien avoir un peu ton avis sur justement la prise en charge, la communication, au delà de la santé mentale, au delà de la pathologie, il y a toute la communication santé pub. Un peu ton avis sur la santé pub sur ce sujet en France.
- Speaker #2
Sur ce sujet, en France, on a une autorité, une agence qui est Santé publique France, qui gère justement tout ce qui va être communication autour de la santé et donc un service santé mentale également. Forcément, la communication, c'est un aspect qui est une partie de leurs actions. Ils font aussi de l'épidémio, des études, etc. Mais c'est vrai que jusqu'à présent, il n'y a pas eu, là en 2024, de campagne de prévention, de promotion de la santé en santé mentale ou en psychiatrie. Il y a eu une affiche. qui est paru juste après le premier confinement, il me semble. On parlait, c'est déjà allé mieux ou quelque chose comme ça. On parlait, c'est tout changé. C'est sorti, personne ne l'a vu. Mais il y a eu une étude, une évaluation qui a été faite. L'évaluation d'efficacité a été faite en nombre d'affichages sur les réseaux sociaux. Autant vous dire que l'efficacité n'est pas du tout dans l'étude. Et visiblement, c'était un énorme succès parce qu'il y a eu quelques centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux. L'impact derrière, et c'est un peu le problème qu'on a, c'est qu'on a une culture de ne jamais évaluer ce qu'on fait. Typiquement, dans les cas de communication, on se dit que c'est de la communication, on balance des trucs et puis on verra bien. On ne se dit pas que ça puisse avoir un impact négatif, par exemple. Ce qui arrive, c'est aussi pas mal étayé, l'impact négatif des campagnes de sensibilisation, etc. Donc en France, on est assez mauvais, mais ce n'est pas forcément le cas qu'en France. Mais c'est aussi le problème qui est qu'on n'a pas de fédération, en fait, une fédération des professionnels qui arrivent à s'accorder, etc. On a une fédération qui s'appelle Santé Mentale France, qui n'est pas forcément hyper connue, qui n'a pas forcément beaucoup de moyens non plus, qui, justement, essaye de fédérer les différents acteurs. C'est vrai qu'avec le manque de moyens, ce n'est pas des moyens d'une agence gouvernementale ou autre. Par exemple, aux États-Unis, il y a une association nationale de la santé mentale qui produit des contenus... en permanence en fait des contenus, des kits d'aide qui produisent des événements etc.
- Speaker #0
Des mises à l'oeil et qui sont évaluées.
- Speaker #2
Qui sont évaluées pour certains, ça aussi c'est un truc qui n'est pas forcément partout, sinon en France on a le PSYCOM aussi, qui est aussi un organisme public qui produit des supports, pas forcément de communication, mais surtout d'éducation thérapeutique, avec plein de pâteaux, ou sur les traitements, ou sur les thérapies. Donc là, qui est plus destiné à fournir des ressources en début de parcours aux patients. Mais c'est vrai qu'en termes de communication publique, santé publique, ce n'est pas trop leur créneau. C'est vraiment des informations très concrètes pour les patients, pour les proches, des annuaires d'associations et autres. Mais c'est vrai qu'en termes de communication santé publique, sur la santé mentale ou sur la psychiatrie, à l'heure actuelle, c'est...
- Speaker #1
Oui parce qu'on voit, il y a manger 5 fruits et légumes par jour, parler de l'AVC, tout ça, encore on arrive à en voir à la télé, mais c'est vrai que les... Mais même on parlait, alors j'en reviens sur le risque suicidaire aussi, mais on en parle un petit peu, mais c'est pas non plus les pubs... Enfin je veux dire, c'est vrai que la santé mentale en France, on parle pas énormément, on le voit jamais à la télé quoi.
- Speaker #2
Mais pour le coup là, il y a le 3114 qui existe, si je me trompe pas, depuis 2021. Je ne sais jamais si c'est 2021 ou 2022, il me semble que c'est 2021.
- Speaker #1
Numéro vert pour le suicide.
- Speaker #2
C'est ça, c'est le numéro 1 national de prévention du suicide et de la souffrance. Alors déjà, on a attendu les années 2020 pour ouvrir un numéro de soutien pour les personnes qui sont en crise suicidaire ou pour leurs proches ou pour les pros. Sachant que le taux de suicide a quand même été très très important en France il y a une vingtaine d'années, c'était parmi les plus hauts des pays de l'OCDE. On a quand même attendu, à partir de ce moment-là, plus de 20 ans pour mettre en place une ligne et avec une promotion qui est relativement faible. On n'en entend quasiment jamais parler dans les médias, il n'y a pas d'affiche. Donc savoir que ce numéro existe c'est quand même assez compliqué. Et j'étais à Barcelone en vacances il y a quelques années et quand ils ont lancé leur ligne, eux, il y avait des affiches qui étaient placardées dans tous les affichages publicitaires de la ville. C'était quasiment que cette campagne là qui était affichée, numéro, valet de prévention du suicide, etc. Et c'était
- Speaker #0
partout dans la ville. C'est ce que j'avais te demandé un petit peu, pour Barcelone, mais dans les autres pays globalement, on s'en est où en termes d'informations ?
- Speaker #2
En termes d'informations, ça dépend vraiment des pays. Il y a des pays qui ont été très actifs sur le sujet, par exemple au Canada, au Royaume-Uni. Au Royaume-Uni, ils ont été extrêmement actifs sur ce sujet-là depuis le début des années 2000. Ils ont mis en place plusieurs plans en santé mentale. Le NHS produit pas mal de choses. C'est vrai que c'est assez fréquent quand on va à Londres ou ailleurs, d'avoir derrière les bus, en fait, des numéros d'aide, voilà, des... des publicités, entre guillemets, de promotion de numéros d'aide et autres. Après, dans les autres pays, ça dépend vraiment. Souvent, c'est des organisations locales aussi. Par exemple, en Allemagne, on ne peut pas parler du pays en soi, parce que c'est à chaque lande qu'il y a un ministère de la Santé. Donc, ça va dépendre aussi à l'intérieur du pays. Mais c'est vrai que dans d'autres pays, après, ce n'est pas forcément la panacée non plus, ce n'est pas forcément parfait. On parle souvent du Canada comme un exemple. Quand on regarde d'un peu plus près, ce n'est pas si exemplaire que ça. Il y a aussi des difficultés d'accès aux soins. Mais c'est vrai qu'on politichise aussi beaucoup certains pays.
- Speaker #1
Il y a l'hospisme au Canada,
- Speaker #2
c'est beaucoup de choses. Mais c'est vrai que dans certains autres pays, qui sont sans doute minoritaires, on n'a pas le décompte, on n'a pas forcément l'information de tout ce qui se passe partout, mais c'est quand même un faible nombre.
- Speaker #1
MediVo, par exemple, si on faisait une campagne, moi je me souviens qu'on était plus jeunes, il y a eu la campagne sur les enfants battus et le numéro pour les enfants en danger. Ils ont martelé, ça a été assez rapide, ils n'ont pas fait des animés, ils ont inondé. Et je pense qu'il n'y a pas un enfant, même un adulte, qui ne connaît pas le numéro, parce qu'on a grandi avec ce numéro-là. Et du coup, tu te dis, il suffirait de mettre du budget pour faire la même chose. Mais du coup, bon, des enfants qui se font battre, on peut.
- Speaker #2
Après, il y a la particularité aussi, qui est que dans le cas d'enfants qui subissent des violences intrafamiliales ou autres, il y a ce ressenti, justement, de là, ce qui se passe, ce n'est pas normal et j'ai besoin d'aide, on m'en propose, je peux la saisir. Il y a la barrière quand on parle de prévention du suicide aussi de se dire là je suis en crise suicidaire, j'ai envie d'arrêter de souffrir, est-ce que finalement j'ai vraiment envie là d'appeler une ligne de prévention ? Il y a aussi ce truc là de, enfin ça dépend aussi du stade dans lequel on est de la crise, ça dépend aussi si on a l'insight suffisant, par exemple on sait que dans les troubles schizophréniques, on a 12 fois plus de risques de se suicider, de mourir par suicide que dans la population générale, parce que souvent il y a un manque d'insight dans la schizophrénie. et ça peut être le cas pour d'autres pathologies donc c'est aussi ça, c'est est-ce que les personnes y auraient recours avec cette chose aussi qui est souvent est-ce que ce que j'éprouve c'est vraiment quelque chose de pathologique est-ce que c'est pas juste un épisode qui va durer quelques temps, donc il y a ça aussi de se dire finalement les moyens existent c'est récent, mais est-ce que les personnes l'utiliseraient ?
- Speaker #1
Donc c'est-à-dire que tu dirais qu'il y a même un manque d'informations de santé publique et du coup de vulgarisation en amont pour que les personnes puissent être capables de reconnaître elles-mêmes... Si elles sont dans le besoin de demander de l'aide, en fait, pour traiter le problème à la source. Ok, c'est intéressant.
- Speaker #0
Dans le 31-14, il y a les personnes concernées, mais aussi l'entourage qui peut l'appeler.
- Speaker #2
L'entourage et les professionnels aussi qui veulent des infos.
- Speaker #0
Les professionnels, ok. C'est important à préciser peut-être. Moi, il y a quelque chose qui m'a particulièrement surpris, c'est que quand on cherche les grands plans santé, en cardio, on trouve l'hypertension, le diabète, tout ça, on trouve. Je n'ai rien trouvé sur la santé mentale.
- Speaker #2
C'est difficile à trouver, il y en a un. Il y en a depuis quelques années, mais sur la carte place, c'est...
- Speaker #0
J'ai bien trouvé le cas d'adier. Je suis le premier lien.
- Speaker #2
C'est vrai que ça tourne pas mal en rond, le constat. C'est toujours le même qui est fait depuis 20-30 ans. On sait les problèmes. Le problème, c'est surtout celui d'accès aux soins. Si les personnes qui ont un trouble psychique peuvent se soigner, c'est quand même assez souvent un chemin vers le rétablissement, et donc la réinsertion, la citoyenneté, etc. Le concert, on le fait. Il y a 50 000 livres qui existent, qui sortent tous les 3, 4, 5, 6 mois, qui disent la même chose depuis 20 ans. C'est un peu une redite permanente. C'est vrai que des plans santé mentale, il y en a eu assez récemment. Il y avait Franck Bélivier qui était délégué ministériel à la santé mentale, délégué du coup au ministère de la Santé. Mais c'est vrai qu'après, l'action de la délégation n'a pas été hyper visible, hyper relayée. Donc il y a ce problème-là aussi de, finalement, la psychiatrie c'est un peu quelque chose de coté. On devait avoir les assises, enfin il y a eu les assises de la santé mentale il y a quelques années, qu'est-ce qui en est sorti ? Pas grand-chose. Pas grand-chose, c'est souvent des événements qui sont dominés par les psychiatres. La santé mentale, c'est pas que les psychiatres, les médecins généralistes interviennent dessus, les infirmiers, infirmiers de pratique avancée, les psychologues, les assistants sociaux, etc. C'est typiquement les assises de la santé mentale, il y avait un noyau de professionnels de santé, il me semble qu'il y avait une psychologue... qui est universitaire et qui n'exerce pas. La seule. Le reste, c'était que des psychiatres. Donc ils ont une vision quand même très orientée des psychiatres hospitaliers. Donc voilà, c'est des choses qui sont très finalement biaisées par leur propre regard. Et il devait y avoir là le Conseil National de la refondation de la psychiatrie juste avant les législatives, qui a été reporté s'y nédier pour le coup. Donc là aussi, pareil, c'est pas la priorité.
- Speaker #1
C'est pas... Oui, oui. Mais du coup, t'as mentionné... Tu as mentionné, pour avoir discuté avec quelques psychiatres, il y a quand même justement, les psychiatres parlent beaucoup du fait qu'ils ne sont pas assez nombreux, et il y a un petit vent d'espoir quand même, comme pour d'autres filières, avec les infirmières de pratiques avancées en santé mentale. Donc nous on est infirmier, même par exemple, c'est ce que je disais à Louis quand on a préparé ton émission, moi je suis infirmier mais je suis zéro en santé mentale. Genre vraiment j'ai aucune honte à le dire, c'est que maintenant notre formation est très généraliste. Justement tu disais avant c'était séparé somatique psychiatrie, maintenant c'est réuni mais du coup on fait moins bien les deux je pense. Mais d'un côté au moins on est un peu sensibilisés à la psychiatrie, mais par contre du coup les infirmiers qui font que de la psychiatrie déjà j'ai l'impression que même que ce soit côté patient ou psychiatre ils étaient vraiment déjà reconnus, mais le fait de leur donner en plus deux années supplémentaires ça c'est quelque chose qui pour toi pourrait être une solution dans l'accès aux soins ?
- Speaker #2
C'est vrai que l'infirmier spécialisé en psychiatrie ça n'existe plus depuis quelques années, ça existait avant l'infirmier psychiatrique je crois.
- Speaker #1
En 1996 ? Non, non, le casquette, non, non, c'est vraiment beaucoup plus j'ai peur.
- Speaker #2
Ça n'existe plus et c'est vrai que là avec les IPA, donc avec le master qui s'ajoute à la formation en IFSI, il y a un parcours sentimental et psychiatrique. Il y a une spécialisation en psychiatrie qui intervient. C'est vrai que le statut légal est quand même très récent, quand même très récent pour justement permettre l'exercice des IPA. Avec là aussi souvent des résistances en fait, des résistances des professionnels de santé, notamment médicaux. Justement, j'ai le même débat qu'il y a eu pour les psychologues. Quand Marisol Touraine a commencé à parler du remboursement des psychologues, c'était quand même sous François Hollande. C'était quand même sous François Hollande, on est sous le deuxième mandat d'Emmanuel Macron. On n'a toujours pas le truc acquis. Il y a eu des grosses résistances de la part des psychiatres.
- Speaker #1
Je me demandais s'il y avait le même... parce que les IPA se heurtent à ça, à un niveau médical, mais je pensais pas qu'en psychiatrie... je pensais justement qu'en psychiatrie ça se faisait de façon plus souple, parce que de base il y avait une frontière un peu plus faible entre les infirmières et les psychiatres, mais même en psychiatrie...
- Speaker #2
Ouais, même en psychiatrie, je me rappelle très bien les vidéos des manifs... Moi c'est surtout les psychiatres libéraux, les psychiatres hospitaliers sont très friands, ils sont des psychologues, parce qu'ils ont besoin d'une prise en charge qui soit globale. C'est vrai qu'en psychiatrie libérale, je me rappelle très bien des phrases qui étaient, par exemple, on va nous enlever des... part de marché, c'était littéralement ça. Les patients sont des produits et on va perdre de l'argent. C'est vrai que les IPA maintenant sont bien formés, notamment en psychiatrie, quand ils choisissent cette spécialité-là. Mais qu'est-ce qu'ils vont pouvoir faire aujourd'hui sans qu'il y ait de résistance d'un côté ou de l'autre ? Ça reste encore compliqué parce que ça fait un an ou deux ans qu'il y a cet exercice qui est possible.
- Speaker #1
2018. Mais le temps qu'il soit formé, 2020. Oui, c'est ça. Donc 4 ans, il y a eu 4 promos déjà.
- Speaker #0
Il y a eu une mention de psychiatrie dès le début ?
- Speaker #1
Non, en 2017, les premières mentions, la santé mentale, elle a été ajoutée en 2018 et l'IUPAU en 2021.
- Speaker #2
Donc il y a ce problème-là, mais ça peut être très utile justement, parce qu'il y a eu une approche qui est différente. Et la plupart du temps, dans les pathologies qui sont chroniques, il n'y a pas forcément besoin. Souvent, les psychiatres, ces consultations sont assez courtes. Ce n'est pas pour cracher sur les psychiatres, mais la plupart du temps, les consultations en psychiatrie sont extrêmement courtes. Avec très peu de considérations pour le vécu de la personne, la souffrance, ce qui se passe vraiment au quotidien. Ça se fait plus à l'hôpital, mais c'est vrai qu'en libéral, c'est assez compliqué de trouver un psychiatre qui fasse vraiment des consultations longues, ou alors qui sont excessivement chères et totalement inaccessibles pour les personnes qui ont une pathologie chronique. Donc il va y avoir ce problème-là, on se voit dans un ou deux mois, on renouvelle l'ordonnance, et puis on se revoit un ou deux mois après, de le fait d'avoir des IPA qui... puissent faire justement le suivi de ces prises en charge de pathologies chroniques c'est quelque chose qui est pas mal mais c'est vrai qu'il y a ces résistances justement sur la péridence, sur les hyper...
- Speaker #1
enfin tous les nouveaux statuts de finalement est-ce que ça va pas empiéter sur notre exercice c'est vraiment un discours juste avant toi en fait c'était une hyper urgence pour le coup donc tu me parlais des mêmes problèmes mais ce qui est rigolo c'est que du coup côté patient et du coup côté des autres professionnels de santé, la pratique avancée c'est une super chose pour tout le monde et au final les seuls à émettre des avis négatifs c'est effectivement ceux qui ont peur que les infirmières pratiquent avant ça, peut-être.
- Speaker #0
Ils nous volent notre trace.
- Speaker #2
Mais c'est le débat qui est de choix avec les délégations d'actes. Il y a beaucoup de médecins généralistes, en tout cas, qui s'exprimaient dans les médias. Je ne sais pas si c'est quelque chose qui est extrêmement répandu, mais en tout cas, il faisait beaucoup de bruit. Deux, en fait, si on délègue les tâches qui peuvent être faites par des paramédicaux, en fait, on nous enlève toute la bobologie. Et donc, en fait, on va avoir que des cas compliqués. En même temps, à un moment, quand on est médecin, on se reine des gens. On se reine des gens. Peu importe que le cas soit simple ou compliqué, il y avait cette question-là de si on nous enlevait la morbologie. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai que c'est un des meilleurs revenus, un peu mal.
- Speaker #0
Ouais, ok. Allez, Zou, on va lancer un petit peu la roue pour péter ça. Alors la lettre, le courrier. On aimerait bien savoir un petit peu avec ton parcours de vie, avec le recul que tu as aujourd'hui, si tu devais te donner des conseils à ton toi quand tu avais 10 ans.
- Speaker #1
Il y a 10 ans, vraiment, quand tu avais 10 ans, avec ton parcours de vie.
- Speaker #0
Tu peux parler à toi-même, tout petit. à tout petit j'en sais rien, peut-être que tu faisais déjà 1m70 je sais pas,
- Speaker #2
je me souviens plus si je devais me donner des conseils à mon moi de 10 ans très clairement je ne saurais pas te répondre parce que c'était une époque où j'allais pas forcément très bien j'en parle assez librement j'ai des troubles anxieux, des tocs des tics depuis que j'ai 3 ans depuis que j'ai 3 ans et c'est vrai qu'après le faire reconnaître par son entourage dire là ça va pas j'ai besoin d'aide très clairement quand t'es enfant je pense que c'est la pire des situations, c'est de faire entendre à tes parents que tu as besoin d'aller consulter un psy. Pour les parents, c'est la catastrophe. Mon enfant, il n'est pas cinglé, on ne va pas lécher le psychiatre, n'importe quoi. Les gens vont le savoir. Et c'est vrai que c'est le gros problème. Quand tu es un enfant, tu fais comment pour faire accepter aux parents qu'il y a une souffrance qui, la plupart du temps, assez souvent, est liée au fonctionnement intrafamilial. Des violences faites aux enfants, de l'inceste, des choses qui, on ne dirait pas comme ça, mais qui sont relativement fréquentes et qui sont souvent à la base de problèmes psy. de stress post-traumatique, de dépression chronique, etc. Donc il y a ce sujet-là, en fait. Donc moi, je ne saurais même pas me donner de conseils, parce que la seule chose que j'aurais pu faire, c'est de demander à mes parents d'aller... Enfin, si je l'avais su, parce qu'à l'époque, je ne savais pas forcément qu'est-ce qui pouvait être pris en charge par quelqu'un ou par quelqu'un d'autre. Donc de conseils... Prendre mon mal en patience.
- Speaker #1
Et justement, du coup, vu que tu as connu à partir de quel moment tu t'es senti mieux, Tu dirais que tu t'es senti mieux à quel âge ? Justement, à ton toit de 10 ans, tu dirais attends, il te reste combien d'années avant d'être... Non mais... Il te reste combien d'années avant d'être bien ?
- Speaker #2
21 ans.
- Speaker #1
Enfin,
- Speaker #2
pas à 21 ans, il me reste 21 ans. Ah, il me reste 21 ans. Parce que t'as vécu plus de deux fois.
- Speaker #1
Ouais, il y aura peut-être mieux valu que tu n'aimes pas tout. Non, non, non. T'es senti bien à 31 ans, du coup ?
- Speaker #2
C'est là que j'ai commencé à avoir une vraie prise en charge.
- Speaker #1
C'est à 30, d'accord. Donc t'as été vraiment... Comment on appelle ça ? C'est pas en errance, c'est ça ? Je trouve plus mes mots à cette heure-ci. T'as été en errance pendant toute l'instant ?
- Speaker #0
Juste pour rebondir, tu parles de conflits intrafamiliaux assez graves. Je cherche son prénom, j'ai oublié, mais dans les mots bleus, il y a un épisode où il y a une invitée qui parle qu'il y a des troubles anxieux, si je dis pas de bêtises. Son cocon familial est relativement équilibré. C'est juste que voilà, c'est comme ça. Et assez jeune, je crois qu'elle avait 3 ans, où elle va consulter pour une première fois alors qu'elle souffrait énormément de l'eczéma et le simple fait d'avoir fait une première consultation, d'avoir pu décharger, d'avoir pu verbaliser alors qu'elle était dans un cocon familial simple, ça lui avait fait énormément de bien. Ça n'avait pas été poursuivi, enfin peu importe, mais ça n'a pas été poursuivi, c'est pas le sujet. C'est juste pour dire que ce n'est pas que dans les familles...
- Speaker #2
Il n'y a pas de déterminant unique, c'est jamais juste la famille, parfois c'est pas du tout la famille, ça peut être le milieu professionnel, ça peut être le milieu social, parfois il n'y a rien du tout de social, parfois ça va être que des développements de personnalités qui ont été pathologiques, parce qu'il y a eu du harcèlement à l'école, parce qu'il y a eu des brimades, etc. Donc il y a vraiment plein de facteurs, on est dans ce qu'on appelle le modèle bio-psycho-social, donc il y a des facteurs biologiques, donc il peut y avoir des dysfonctionnements cérébraux, neuronaux, il peut y avoir des retards de développement aussi, ça arrive. Il peut y avoir des facteurs psychologiques, la manière dont on arrive à fonctionner selon les différents processus psychologiques qui peuvent parfois être déréglés, entre guillemets, et les facteurs sociaux qui peuvent être en familiaux, professionnels, scolaires, etc.
- Speaker #0
Parce qu'il y a aussi un truc, pourquoi je voulais juste préciser ça, relancer ça, c'est le côté, pour les parents, pour les proches, le côté un peu culpabilisant. À la fois culpabilisant, dire c'est ma faute, des fois peut-être, et des fois non. Et le côté... Ça m'embête de le dire ça, et en même temps, c'est ça, le côté honteux. Enfin, tu vois, pas de ça chez moi. Mais ouais, mais en fait... De même manière que tu ne vas pas dire pas d'hypertension chez moi.
- Speaker #2
C'est vrai que ce côté culpabilisation, il est extrêmement important. C'est justement le problème quand on est enfant, c'est de dire, là je ne vais pas bien. Peu importe pour quelles raisons, je ne vais pas bien, il y a ceci, cela. Le fait de se dire, quand on est parent, c'est potentiellement de ma faute. Et si c'est potentiellement de ma faute, est-ce que j'ai vraiment envie d'amener mon enfant chez le psychiatre ou le psychologue ? Ou il risque de parler de choses dont je n'ai pas envie qu'il parle, qui se passent dans la famille ou autre. C'est vraiment le gros problème pour les enfants. Le plus important selon moi, c'est le fait de... pas avoir la liberté de consulter sans ses parents, qui parfois, pas toujours, peuvent être à la source des problèmes.
- Speaker #1
C'est là aussi où toute l'importance des professeurs d'élémentaire, qui revoient aussi, ça doit être un rôle, la responsabilité que tu as en tant que... Toi, justement, dans ton enfance, les maîtres ou maîtresses que tu as eues, pour reprendre les mots qu'on utilisait, ils n'ont pas vu cette souffrance que tu avais et que tu...
- Speaker #2
Si, mon enseignant de CE2, je crois. qui s'appelle presque comme moi lui il avait convoqué mes parents justement parce qu'il avait remarqué que j'avais des tics et que je bougeais pas mal mais qu'est-ce qu'il se passe après ça ? rien parce qu'il y a eu justement ce truc avec le médecin généraliste on est allé voir le médecin généraliste pour lui dire il n'y a rien c'est un enfant c'est normal qu'il soit anxieux c'est l'école ça va passer et voilà ce qu'il s'est passé
- Speaker #1
Ok, on parle de tics, moi j'aimerais bien avoir ton point de vue là-dessus, je sais pas si tu suis un petit peu Squeezie et le documentaire qu'il a sorti, pas du tout, Squeezie qui est jusque là le deuxième plus grand youtubeur de France, qui dit dans son documentaire qu'il avait des tics quand il était petit et il montre des vidéos, donc il avait effectivement des tics faciaux qui étaient violents, et le fait que, alors lui du coup il dit quand il est stressé ça revient etc. et je trouve que pour le coup c'est quelque chose dont on n'entend jamais parler d'éthique ou alors faut vraiment vouloir aller chercher et du coup t'en as pas entendu parler donc ça biaise ma question mais le fait qu'un aussi grand youtubeur que ça il a fait des millions de vues son documentaire en parle de façon complètement transparente en disant voilà j'avais ça et il montre des vidéos de lui et du coup ma question a pas de sens vu que t'en as pas entendu parler mais c'est vrai que de me dire que ça a peut-être eu un impact positif de ce genre de choses et que Si les personnes qui en ont en parlent et vulgarisent sur ce sujet-là, ça peut vraiment être positif.
- Speaker #0
Surtout qu'il s'adresse à une communauté assez jeune, donc ça permet d'être assez sceptique.
- Speaker #1
Et ça montre que ça n'a pas été un frein dans sa carrière pour autant.
- Speaker #2
Avec aussi un double tranchant, qui est que les témoignages de personnalités publiques peuvent être reçus de manière différente. Notamment, peuvent être perçus de manière positive quand on sent l'authenticité, quand on arrive à se connecter à la personne, etc. Il y a vraiment des facteurs qui vont influencer comment on va recevoir ce témoignage. d'autres qui vont recevoir ça de manière négative, de dire il fait de la pub, il ne sait pas de quoi parler, il va parler de ça pour se faire un peu d'auto-promo Et c'est un peu le même problème qu'il y a eu avec Stromae, en fait, quand il a chanté sa chanson L'Enfer au JTTF1. Il y a ce truc-là, à quel point c'est authentique, il est en pleine promo, il sort son single là, c'est à quel point on peut vraiment se... C'est vrai qu'on sent le jeu du coup. Du coup, là-dessus, il a pas mal évolué. Moi, je trouvais que c'était très bien à l'époque que Stromae en parle, même si lui-même a dit que c'était pas du tout pour en parler. Il a dit lui-même que c'est pas du tout pour faire la question du suicide. Mais ça a été, je pense, assez contre-productif, parce que c'est sorti comme ça, d'un coup. On n'a pas du tout prévenu les personnes, et Stromae qui commence à chanter d'un coup une chanson sur le suicide, sans prévenir personne, il y a certainement des gens qui n'allaient pas bien, qui regardaient le JT, qui potentiellement étaient... suicidaires qui voient ça d'un coup sans prévenir, ça peut être assez problématique et le fait qu'il n'y ait aucune ressource qui soit donnée, justement on parlait du 31-14 même au JTTF1, le 31-14 existait,
- Speaker #1
on parle de suicide et aucune ressource n'est donnée il n'y a rien eu c'est vraiment juste on expose un problème qui peut faire vibrer le problème d'autres personnes en fait c'était plus de l'info, c'était du show oui c'est ça c'était du show c'est dommage parce que ça aurait vraiment pu être il n'y aurait pas fallu grand chose pour que ça devienne quelque chose d'utilité et
- Speaker #2
Donc c'est vrai que...
- Speaker #1
C'est pas intéressant, je me souviens pas bien.
- Speaker #2
Ce qui fonctionne en prévention du suicide, c'est de fournir des ressources. Il y a même le président de l'OMS qui a renoncé à s'estromaler en disant c'est génial, mais à quoi ça sert si on ne dit pas aux gens qu'ils vont pas bien quoi faire ? Donc il y a ce sujet-là.
- Speaker #0
Elle est pas bien, elle doit être au courant, je pense.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Ah, et pour revenir justement sur les tics, pendant le Covid sur TikTok, il y a eu entre guillemets une tendance Il y a des personnes qui ont commencé justement à faire des vidéos ou à montrer leur tic, ce qui a provoqué une sorte d'épidémie collective chez des jeunes, avec un pic de déclarations de tics, de consultations pour potentiellement syndrome de Gilles de la Tourette ou autre. On s'est dit, c'est génial, ça montre que des gens peuvent finalement être sous-diagnostiqués, consulter et potentiellement aller mieux. Six mois plus tard, c'était fini. Toutes les personnes qui avaient consulté... C'est pas que c'était des numimétines, toutes les personnes qu'il y avait consultées, en fait, quand on les rappelait, quand elles reconsultaient, il n'y avait plus rien.
- Speaker #1
Ah oui, donc c'était qu'un effet de masse, en fait. Oui, donc ça peut comme... C'est bien, ça va peut-être enchaîner, on va voir ce qu'on repioche, mais sur l'effet des réseaux sociaux, sur les stats et tout ça, quoi, mais...
- Speaker #0
Ça pouvait pas être déclenché aussi par un climat particulièrement anxieux et augmenter le niveau de sensibilité du déclenchement ?
- Speaker #2
Mais pour le coup, on intervient plus dans un processus un peu normal de faire face à une situation qui est exceptionnelle. C'est vrai que quand ça ne dure pas dans le temps, qu'il n'y a pas forcément de souffrance associée, on ne peut pas parler vraiment de quelque chose de pathologique, ça reste quelque chose de transitoire.
- Speaker #0
Donc ça, pour le coup, ça a été relevé, mais on ne fait pas de campagne pour savoir si les informations ont été perçues.
- Speaker #1
C'est ça. Pourquoi il y a encore la lettre ?
- Speaker #2
Parce que je l'ai pas retirée.
- Speaker #0
On a envie de ne pas la retirer aussi.
- Speaker #1
Bon, voilà, c'est bien. C'est parfait, ça nous permet d'en revenir sur le fléau des... Des fake news qui étaient le... On a fait une table ronde, du coup, on met sur le sujet, sur le Covid. Ce n'était pas la première table ronde qu'on faisait ensemble. Et on a beaucoup parlé du coup du fléau que ça pouvait avoir sur les jeunes, et notamment en santé publique. Tu es docteur en santé publique, tu sais à quel point ça peut être compliqué, notamment avec les vaccins. Toi, est-ce que tu as identifié un moyen ? Je connais un peu la réponse parce qu'on en a discuté, mais pour les personnes qui nous écoutent, un moyen de lutter contre les fake news ? Est-ce qu'il existe une solution ?
- Speaker #0
Un moyen efficace, surtout.
- Speaker #2
Est-ce qu'il existe une solution qui soit efficace en plus ? Je dirais plutôt non. Je dirais plutôt non. C'est vrai que c'est un changement de pratique perso, de se dire, je vais essayer de creuser un peu, d'aller voir différents avis de différents pros, qui sont des personnes diplômées, qui travaillent sur le sujet, etc. Ça prend beaucoup de temps, ça prend beaucoup d'énergie. Et c'est vrai qu'on a cette facilité sur les réseaux sociaux, avoir un post, je vais le lire et puis je vais en tirer une info. D'ailleurs, les réseaux sociaux, et notamment TikTok, sont devenus la... première source d'informations chez la génération Z donc on est sur une problématique qui est vraiment globale, c'est cette information qui souvent n'en est même plus ça devient de la mésinformation, voire de la désinformation parce que c'est tellement raccourci finalement on dit totalement l'inverse de ce qu'on veut dire donc il y a ce problème là, est-ce qu'il y a une solution unique et efficace ? Je pense pas, après Youtube a commencé à mettre des choses en place sur cette vidéo et est issue d'une agence gouvernementale et autres Mais c'est vrai que c'est un sujet qui est assez épineux, puisque même des professionnels en fait, on peut en prendre la main dans le sac en train de raconter totalement n'importe quoi.
- Speaker #1
Moi j'avais un exemple comme ça de quelqu'un, donc il se donne un nom de ceux qui sont pas scientifiques ni je sais plus le nom qu'ils donnent, ceux qui sont dans l'EBM, donc l'Evidence Based Medicine.
- Speaker #0
Les zététistes. Les ? Les zététistes.
- Speaker #1
Voilà c'est ça, donc il y a quand même une communauté qui essaie de se former justement, qui sont pas du tout, qui sont pas du tout dans la science mais qui essaie... de faire cet effort d'aller faire la lecture d'articles au final. Et je ne donnerai pas de nom parce que c'est surtout quand on a discuté tout ça, mais il y en a un justement comme ça qui n'est pas professionnel de santé, qui fait du contenu qui est vraiment hyper sourcé, etc. Et il va faire une formation, il a créé une formation. Et au moment de la vendre, il va utiliser du marketing à base de... Ça a été validé par deux experts. Et dans les experts, il y a quelqu'un de sa famille. Et je lui ai topé en lui disant, mais tu te rends compte que c'est génial ce que tu fais ? Mais là tu fais un pas de côté qui peut genre complètement te décrédibiliser. Et j'ai fait le test de se dire, est-ce que quelqu'un dans ces cas-là va avouer qu'il a tort ? Les personnes n'avoueront jamais qu'elles sont tortes quand elles se trompent sur quelque chose de scientifique. C'est ça qui est terrible je trouve. J'ai jamais vu un grand expert s'avouer et s'être trompé.
- Speaker #2
Alors que justement le... La profession de chercheur, c'est de dire je ne sais rien. Et quand je faisais quelque chose, c'est jusqu'à preuve du contraire. Et c'est pour ça qu'on évolue aussi. Il y a des choses sur lesquelles j'étais vraiment indéboulonnable il y a quelques années. Maintenant, je me dis en fait, non. J'ai parlé avec des gens, j'ai fait de la littérature, j'ai regardé un peu ce qui se passe sur le terrain, des initiatives, etc. Et je me rends compte, en fait, non, je croyais savoir ça. En tout cas, je pensais. savoir, en fait, j'ai interprété comme étant une connaissance, quelque chose qui n'était qu'une croyance, qui finalement n'était pas un savoir étayé. Ce n'était pas consensuel, il y a beaucoup de nuances. C'est vrai que quand tu lis les articles scientifiques, la première partie que je lis, c'est la partie limite à la fin. Ça permet de cadrer la lecture que tu vas en avoir. Si par exemple dans la partie limite, on te dit finalement l'échantillon, c'était que 90% d'hommes et 10% de femmes, déjà tu vas te dire, ok, les résultats sont quand même à prendre. avec un certain recul, puisqu'on a quand même 55 ans d'hommes et de femmes. C'est vrai que moi, c'est vraiment le premier truc que je regarde et ça permet vraiment de nuancer, de lire avec un certain recul les articles. C'est vrai que c'est quelque chose qui est assez rarement fait. Souvent, je suis content de lire l'abstract, qui est justement, comme tu disais, un argument marketing, en fait, parce que l'abstract, c'est ce qui va déterminer si l'éditeur va lire justement la publie en entier, donc si c'est un sujet qui est intéressant, si les résultats sont un peu bankable, etc. donc forcément c'est des paragraphes qui sont censés être vendeurs on le voit sur pas mal d'études on parlait des campagnes de sensibilisation il y en a certaines qui sont évaluées y compris dans des grosses études qui ont été faites au Royaume-Uni avec des dizaines de milliers de personnes incluses etc on regarde l'abstract, ils disent que c'est génial que ça fonctionne, tu regardes la partie résultat et discussion,
- Speaker #1
ils te disent que ça fonctionne pas mais ça je ne comprends même pas que ce soit possible de faire un abstract qui contredit tes résultats
- Speaker #0
C'est pour pouvoir le vendre. Typiquement, quand on regarde tout ce qui est relié par les journalistes, pas tous, mais il y a beaucoup de journalistes qui vont relayer Voilà ce que nous dit une étude Non, non, l'étude ne dit pas du tout ça. Et de toute façon, à partir du moment où quelqu'un te dit Une étude a dit ça allez hop, c'est bon, ça dégage.
- Speaker #1
Du coup, moi, je suis en train d'écrire un mini-docu sur Didier Raoult. Alors là, je m'expose à un truc qui va être magnifique.
- Speaker #0
Peut-être la fois qu'on travaille avec Jérémie.
- Speaker #1
Voilà, après je vais disparaître dans les méandres. Mais du coup, il y a Mediapart qui a fait une grosse enquête sur lui et qui s'est rendu compte que lui, il a beaucoup basé sa réputation sur ces abstracts et qu'en fait, quand justement ils sont intéressés, ils ont fait l'enquête sur ces études, il a publié des milliers et des milliers de papiers, mais en fait, il y a moins de 10% de ces papiers qui ont été publiés déjà dans des revues intéressantes et surtout qui montrent des résultats significatifs. C'est-à-dire qu'une branche de son labo, par exemple, était dédiée au juste découvert des nouvelles bactéries. Et à chaque nouvelle découverte... Ils disaient à un papier en disant Cool, on a découvert une nouvelle bactérie. Et en fait, ils se sont fait toper du coup par les agences qui contrôlent. J'ai plus les noms. Et ils disaient Mais en fait, on n'en fait rien. Donc ça n'a aucun intérêt. On ne vous finance pour cataloguer. Et lui, il est doré comme ça. Et c'est d'ailleurs le premier argument quand j'ai annoncé sur Twitter que j'allais faire ça, c'est Mais tu es qui ? Lui, c'est un grand professeur.
- Speaker #2
Mais il y a eu ce problème-là pendant le Covid, justement, les premiers mois. où il y avait ce camp des anti-vax, anti-covid qui disaient que c'était n'importe quoi et le camp justement des professionnels de santé qui disaient on voit des patients, ça existe etc avec justement le cas des professionnels de santé qui disaient en fait si ça existe qu'ils se sont mis à insulter toute la journée sur Twitter les anti-vax, anti-covid en disant qu'ils travaillaient 25h sur 24 mais qu'ils passaient leur journée sur Twitter à insulter des gens déjà ça c'est problématique mais qui finalement utilisait les mêmes méthodes en fait. Ils se sont mis à utiliser les mêmes méthodes, à relayer 50 pré-prints dans la journée qui n'ont jamais été publiés ensuite, de dire il y a ça, il y a ça, il y a ça. Mais en fait non, c'est une étude, tu ne sais même pas par qui elle a été faite, tu ne sais pas comment ça a été fait, elle n'a jamais été publiée après, pas revue par les pairs, de se dire en fait tous les jours on balance des trucs comme ça pour montrer qu'on a raison. Mais en fait ils se sont versés dans exactement les mêmes méthodes que les antivax. Et c'est ça que j'ai trouvé assez problématique, parce que la confiance dans les scientifiques, dans les précieux de santé, elle peut aussi être entachée par ça.
- Speaker #0
C'est ça, c'est contre-productif en fait, c'est même pas problématique, c'est que clairement s'il y a aussi une base de complotistes, et pourquoi pas en vrai, ce que tu disais tout à l'heure, remettre en question une étude, très bien, fais ton étude, et c'est comme ça que ça marche en fait, ça va les mettre à scientifique, mais le fait qu'on a du complotisme et on les bâche avec leur propre méthode, du coup en fait les deux camps sont à relier. Et ce qui m'a épaté, et qui a quand même mis Raoult et d'autres personnes vachement en avant, c'est que tout le monde avait un avis. Les vaccins, l'hydroxychloroquine, tout le monde avait un avis. C'est-à-dire qu'il y avait des milliers de spécialistes à travers le monde qui disaient, bah on sait pas, mais tout le monde disait que ça, ça marche ou ça, ça marche pas. De manière franche.
- Speaker #1
Comment s'appelle ce truc-là ?
- Speaker #0
Ultra-crépidiarisme ? Je sais pas,
- Speaker #2
crépidariatisme.
- Speaker #1
C'est l'exemple, oui, c'est l'éternel exemple que j'avais donné à la conférence de Fabrice Ebué, qui disait qu'avant, quand il n'y avait pas les réseaux, tu avais Didier du Village qui disait que la Terre était plate et qu'Internet a permis de connecter tous les diniers ensemble et ça a donné... Mais effectivement, tu le disais très bien, les scientifiques, on leur part, comme le gouvernement, de communications désastreuses pendant le Covid et qui a permis derrière de défier tout ça. Parce que la façon dont le président a imposé la vaccination aurait pu être faite de façon plus intelligente, que des éléments de com'comme ça. Mais c'est intéressant de dire que les fake news, en fait, elles ne sont pas faites que par les antivax, elles peuvent être faites par les scientifiques et je pense que c'est elle les plus dangereuses. Raoul fait énormément de mal à cause de ça, parce qu'il a ce prisme.
- Speaker #0
Je me souviens, j'étais enrayé à Covid, le médecin, le chef de service du... L'étage du dessous qui disait que le Covid n'existe pas.
- Speaker #1
C'était quand ? C'était...
- Speaker #0
Le Covid n'existe pas. Je fais 16 marches. Il y avait 16 marches pour venir chez nous, pour regarder. Que tu sois pour chloroquine, pour vaccin, peu importe, mais ne dis pas que ça n'existe pas. Ok, donc tu viens de tomber sur la balance. Et la balance, on va reprendre un petit peu une nouvelle série de questions, un peu comme pour l'échauffement. Sauf que cette fois-ci, au lieu d'avoir vrai ou faux, on va partir sur quelque chose. surcotées ou souscotées en fonction du thème qu'on va aborder. La bonne nouvelle, c'est que ce coup-ci, tu vas pouvoir, si tu as besoin de nuancer, tu vas pouvoir expliquer un petit peu ton choix dans la foulée. C'est bon pour toi ? Ok, top. Je vais commencer avec l'éducation à la santé dans les écoles, la santé mentale dans les écoles.
- Speaker #2
Totalement sous-cotées. Il n'y en a quasiment pas, en fait. Il n'a quasiment pas... Et c'est vraiment un problème. C'est vraiment un problème, parce que très souvent, ce qui est entendu dans l'éducation nationale, c'est qu'ils sont... Enfin, les enfants sont trop jeunes pour entendre parler de ces sujets-là. Sauf qu'on n'est pas trop jeunes pour tomber malade.
- Speaker #0
Donc on peut parler de sexualité, mais on ne peut pas parler de...
- Speaker #1
C'est ce que je voulais dire.
- Speaker #0
Ça commence au collège, même pas.
- Speaker #1
L'éducation à la sexualité ?
- Speaker #0
Non, à la santé mentale.
- Speaker #2
Moi, c'était il y a très longtemps. Je sais qu'on en parlait à l'école primaire, mais très rapidement.
- Speaker #1
Oui, c'était rapide. Les initiatives pour réduire les inégalités en santé ?
- Speaker #2
Sous-côté, il y en a quelques-unes qui existent, mais c'est vrai qu'il y a aussi le problème du non-recours, parce que très souvent, c'est des initiatives qui ne sont pas connues. Par exemple, on parle de l'aide à la complémentaire santé, par exemple, il y a un taux de non-recours qui est énorme. Je n'ai pas les chiffres actuels, mais il y a quelques années, c'était énorme, parce qu'en fait, personne ne connaît. parce qu'en fait personne ne connait et toutes les personnes qui pourraient y avoir droit ne la demandent pas donc c'est des choses qui gagneraient à être promues mais c'est vrai que c'est pas forcément ce qui a l'avantage du budget du budget de l'Etat
- Speaker #0
Le rôle d'un comité d'éthique dans la recherche
- Speaker #2
Je dirais sous-côté, c'est vrai que ça dépend des recherches, parfois il y a des recherches qui ne nécessitent pas d'avis éthique, quand c'est des questionnaires qui sont bateaux, etc. C'est vrai que de devoir attendre pendant des mois et des mois l'avis d'un comité éthique, ça peut vraiment freiner la recherche, alors que le design de l'étude fait qu'il ne peut pas y avoir de problème. En tout cas, c'est extrêmement improbable, mais sinon, après, forcément, il y a des choses qu'on oublie dans des études qui ont plus d'impact sur l'humain qui participe. Et c'est vrai que c'est des choses qu'on a tendance un peu à oublier, parce que quand on a le nez dans le guidon, dans son projet de recherche, il y a des choses qu'on peut oublier, de dire en fait ce truc-là, oui ça peut poser problème, mais s'il n'y a pas la vie externe justement, de dire en fait ton truc-là vaut mieux éviter, il faut le faire autrement, c'est important.
- Speaker #1
Pardon, la communication scientifique sur les réseaux sociaux.
- Speaker #2
Tout dépend de ce qu'on a par communication scientifique.
- Speaker #1
Comme communication, je ne sais pas si tu connais, j'en avais parlé, The French Virologist, par exemple, ce type de contenu sur sale. Alors,
- Speaker #2
je dirais sous-coté, sur-coté, dans la mesure où je pense qu'il devrait y en avoir beaucoup plus, justement, il y a des gens qui sont sérieux, mais le problème, je dirais que c'est sur-coté, parce qu'il n'y a que les personnes qui sont déjà d'accord pour changer leur avis qui vont regarder. On ne va jamais convaincre un anti-vax d'aller regarder, justement, The French Virologist. Donc c'est ça un peu le problème de ces ressources-là, c'est qu'il faut déjà s'intéresser à la chose pour les regarder. Il faut déjà se dire, là j'ai peut-être tort, donc je vais aller m'enseigner un peu plus. Donc d'un côté, je trouve qu'il n'y a pas suffisamment de personnes sérieuses qui le font. Et de l'autre côté, il y en a, mais c'est vrai qu'il faut essayer d'atteindre des cibles qui ne sont pas la cible principale.
- Speaker #0
Moi je vais revenir, les essais cliniques financés par l'industrie pharmaceutique.
- Speaker #2
Je ne dirais pas surcoté ou secoté, mais pour le coup, c'est utile parce que c'est eux qui ont l'argent pour le faire. Il n'y a pas de budget public qui sont dégagés, donc pour l'instant, c'est utile. On trouvera peut-être une alternative à un moment ou à un autre, mais là, pour l'instant, c'est des essais pour des produits qui sont développés au sein d'entreprises privées. Donc forcément, le fait qu'il y ait des évaluations derrière tout... processus de la NSM, etc. C'est quand même des choses qui sont encadrées. Les labos ne font pas comme ça une étude à la va-vite en disant Coucou, ça marche, vendez-moi
- Speaker #0
La NSM, l'Agence nationale de santé et de médicaments. Surveillance de médicaments.
- Speaker #2
Et pour le coup, bien entendu, il y a toujours des limites. Le fait de parfois couper des données quand ça arrange bien, etc. c'est pour ça aussi qu'il y a des médicaments qui sont assez souvent enfin assez régulièrement déremboursés ou qui parlent d'autorisation donc forcément ça fait une base ça fait une base décisionnelle pour autoriser le remboursement, la mise sur le marché mais après il faut voir sur le long terme parce qu'un traitement qu'on évalue à un moment peut finalement s'avérer sur le long terme pas si positif que ça etc donc c'est un processus continu
- Speaker #1
Dernière question, ça te va ? Je sais pas combien de temps on est.
- Speaker #0
La prise en charge de la santé mentale chez les étudiants. Tout étudiant confondu.
- Speaker #2
Totalement sous-côté. Totalement sous-côté. Et c'est vrai qu'au-delà de la santé mentale, il y a des troubles psy aussi. C'est vrai qu'on confond souvent les deux mots. On a tendance à faire un mix des deux. C'est vrai que la santé mentale et la psychiatrie, on ne parle pas forcément de la même chose. Mais c'est vrai qu'il y a un gros problème. Il y a un gros problème à ce niveau-là. On sait que c'est des périodes qui sont charnières. Il y a justement, à 18 ans, on entre à la fac. C'est un cadre totalement nouveau par rapport au lycée. Souvent, on part de chez ses parents. On a un appart. Il y a plein de... nouvelles responsabilités en gros qui se placent. Donc un soutien psychologique à ce niveau-là, c'est quand même quelque chose qui est très important. Et on a quand même des statistiques qui sont assez importantes sur la souffrance psychique et les troubles psychiques chez les étudiants, aussi avec des conditions d'études qui ne sont pas forcément toujours adéquates. C'est vrai qu'il n'y a pas grand-chose qui est proposé, à part des consultations en libéral qui sont totalement inaccessibles la plupart du temps pour un budget étudiant.
- Speaker #0
Parce qu'il y a la séparation entre les deux et il y a quelque chose qui m'a marqué, en parlant, en cherchant, parce que comme toi Jérémy, moi ce qui est santé mentale, je suis très mal formé et il y a un truc par contre qui m'a particulièrement marqué, c'est qu'on parle de pathologies, de maladies, de ceci, de cela, à quel moment on parle d'hygiène mentale ? Alors que par contre pour le somatique, pour le corps, pour tout ça, on en parle, les règles d'hygiène, on en parle tout le temps.
- Speaker #1
C'est peut-être plus ça qui rentre dans la santé mentale au final. L'hygiène mentale va rentrer.
- Speaker #0
La santé, elle peut être bonne ou mauvaise. Par l'hygiène aussi, tu me diras, mais...
- Speaker #2
C'est vrai qu'on a tendance à ne pas trop parler d'hygiène mentale. C'est un terme qui a été utilisé pas mal il y a 100 ans. Ça a changé justement après pour aller vers la psychiatrie. C'est vrai qu'au départ, entre l'aliénisme et la psychiatrie, il y avait l'hygiène mentale. C'est vrai qu'on parle plus d'hygiène de vie, en fait, parce qu'on sait que des choses qui peuvent influencer sur le fonctionnement psychique, ça va être le sommeil, ça va être l'alimentation aussi, ça va être les relations sociales, le fait d'avoir une activité physique. En fait, on parle plus d'hygiène de vie parce que c'est des facteurs un peu transversaux qui vont agir. Après, c'est vrai que si on devait parler d'hygiène mentale, c'est des choses qui sont quand même assez délicates à mettre en place. Si on dit aux personnes, voilà, il faut tenir un journal, il faut méditer, il faut ceci, il faut cela. Une personne qui est en souffrance, c'est compliqué.
- Speaker #0
Complètement, mais est-ce que tu vois de la même manière qu'avant d'avoir du diabète, avant d'avoir de l'hypertension, on te le dit déjà, il faut faire de l'activité, Ça, c'est de l'hygiène physique. Même pas, c'est de l'hygiène à la santé, parce que de toute façon, c'est tellement lié. Tu ne peux pas faire l'un sans l'autre. Pourquoi ? Ce n'est pas toi qui as la réponse, parce que je ne vais pas t'agresser, mais pourquoi est-ce qu'on n'a pas un hygiène ?
- Speaker #2
C'est surtout parce que ce ne sont pas des pathologies somatiques qui sont chiffrées, en fait. On sait que le diabète du type 2, ça se développe chez certaines personnes quand il y a eu la malbouffe, du tabac ou autre. Et c'est vrai que finalement, une dépression... arriver à 50 ans sans qu'il y ait eu grand chose avant, on peut avoir été épanoui, etc. Puis un jour, il y a un événement qui s'ajoute à une vulnérabilité génétique, qui s'ajoute à aussi des processus psychologiques qui sont pas forcément adaptés, mais qui posaient pas problème jusque-là, et un événement qui fait que là, ça va être déclenché. Donc c'est extrêmement compliqué de faire de la prévention en réalité des troubles psychiques, donc il y a ce problème-là. C'est qu'on ne sait pas prévenir.
- Speaker #1
C'est un peu se battre à l'avance contre un ennemi qu'on ne connaît pas en fait. contre un problème qui n'est pas encore arrivé, mais on va dire qu'en somatique, peut-être qu'on connaît mieux les problèmes qui peuvent arriver, les chemins pour lesquels les problèmes vont arriver, alors qu'en santé mentale, peut-être moins.
- Speaker #2
En termes d'éthiologie,
- Speaker #1
on ne sait pas. Oui, d'éthiologie, c'est ça. Merci,
- Speaker #0
on va arriver à la fin.
- Speaker #1
C'était trop chouette. Je dis ça à la fin de chaque épisode, mais c'est le premier épisode préféré.
- Speaker #2
Ouais,
- Speaker #1
super. Non, franchement, merci beaucoup d'avoir accepté. En plus, je crois que je t'ai demandé un peu tard, donc t'as juste répondu oui. Et du coup, ça m'a l'air très bien, mais franchement, c'était super chouette, et comme je te disais, vraiment cool de pouvoir discuter en plus petit comité, parce qu'on a quand même la troisième fois qu'on discute autour de caméras et de micros, mais là, c'est vraiment en mode plus intimiste, et en plus sur notre truc à nous, donc c'est vraiment chouette. Merci à toi.
- Speaker #2
Merci pour l'invitation.
- Speaker #1
Avec plaisir. N'hésitez pas à retrouver aussi ton podcast Les mots bleus qui se dispose sur toutes les plateformes. Tu es assez actif sur LinkedIn aussi. Tu peux te retrouver dessus. Tu as sorti quand ce bouquin ? 2023.
- Speaker #2
2023,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Il va être en plus grand, je pense.
- Speaker #1
On le remettra en grand, qui est disponible à la vente de partout. Merci encore.