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Drôle de planète

Le couple sens dessus dessous (2)

Le couple sens dessus dessous (2)

09min |22/05/2024|

29

Play
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Drôle de planète

Le couple sens dessus dessous (2)

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Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Dans cette 2ème partie, nous continuons d'explorer le thème du couple sous la perspective de son évolution à travers les âges de la vie, et des grandes crises qu'il traversera.

Si dans la 1ère partie nous avons parlé des petites crises et des clés principales pour les désamorcer, nous évoquons cette fois les grandes crises. Que faire quand tout semble mal aller que l'on songe sérieusement à faire sa valise ?

Vous le saurez en écoutant ce second volet.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Myriam avec vous pour Drôles de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou un thème de société. Aujourd'hui, il s'agit du couple pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Alors Sanjirambo Atiana, tout à l'heure, vous nous avez donné deux petites clés pour sortir des mini-crises. Donc surtout dans les situations de conflit, comment on peut revenir dessus après le regret ? Comment on peut aussi peut-être prévenir ? le conflit en amont. Mais ça revient quand même, si je comprends bien, à se donner le droit. Il y a toujours cette porte-là, se donner le droit à la colère. Et la dernière fois, vous aviez même dit que la critique était nécessaire. On avait à apprendre quelque chose dans le couple quand on se sent critiqué. Et il y a toujours un endroit où on a aussi raison. Il ne faut pas se dire... Se culpabiliser, si j'entends bien, voilà, je cherche les histoires, mais il y a quand même un endroit où je peux avoir raison, mais c'est dans la manière dont je le dis. que je n'ai pas raison. Ça, c'est important de l'entendre.

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout à fait ça. Parfois, nous avons de toute façon raison depuis notre monde. Ça ne veut pas dire que c'est toute la vérité. Mais nous, on contient quelque chose dans ce couple. Si on a une souffrance, c'est qu'on a à l'exprimer et à chercher ensemble, à deux, puisqu'on est des partenaires, parce qu'on sème des solutions à notre souffrance. Mais ça veut dire aussi qu'on est capable de prêter son oreille à la souffrance de l'autre. et que nous sommes capables d'accorter crédit au fait que s'il souffre, nous avons aussi à nous mettre à sa disposition, à son service, pour essayer de chercher ensemble une solution. Je pense que ça, c'est fondamental. Et ça, ça va bien avec les petites crises. Après, ce que vous évoquiez tout à l'heure, c'est qu'il y a parfois des crises un peu plus importantes.

  • Speaker #0

    Voilà, je voulais aussi qu'on aborde ce sujet des grandes crises. Alors, comment on fait lorsqu'on est dans une période où tout semble mal aller et où on songe sérieusement à faire ses bagages et à partir ?

  • Speaker #1

    Je pense que dans ces grandes crises-là, en fait, il y a sans doute une étape du couple. qui est arrivé à son terme et une nouvelle étape qui est à inventer. Le couple, ce n'est pas quelque chose de linéaire, c'est quelque chose qui se construit dans le temps. Allez, on vient de se mettre en couple, on est tous heureux, etc. Et puis, la vie du quotidien vient éroder cet amour idéal qu'on est en train de vivre. OK, c'est la fin d'une première étape. Nous allons attaquer une deuxième étape qui consiste à apprendre à vivre avec l'autre. Et dans cette étape, nous avons des apprentissages à faire. Et chacune des crises va nous signaler que, ben voilà, écoute, tu croyais être au bout de cet apprentissage, mais encore, il y a encore un apprentissage à faire. Par exemple, je vais vous donner des exemples, il y a des fois où on est ensemble, et puis ça fait un bout de temps qu'on est ensemble, on a passé un bout de la journée ensemble, on a fait beaucoup de choses ensemble, et soudain l'autre commence à nous agacer parce qu'on le trouve trop présent, trop présent sur notre dos. et peut-être que là on est en train d'apprendre quelque chose de fondamental c'est au lieu de s'agacer de la présence de l'autre peut-être qu'on est en train d'apprendre que dans le couple il y a un rythme un rythme pour être ensemble, un rythme pour faire chacun des choses de notre côté et puis s'apercevoir qu'en fait lorsqu'il y a cette tension qui est entre nous ça veut dire qu'on a été trop ensemble, on a besoin de ça on a besoin de passer à un moment où on a besoin d'exister que pour nous et puis à un moment donné l'autre va nous manquer Alors c'est l'heure qu'on revienne. Ce que j'essaie de dire, c'est que chaque crise, chaque tension comporte aussi un apprentissage d'un des grands piliers du couple, le rythme juste. l'écoute juste de l'autre. Nous avons à entendre ce que l'autre a dit, comme nous l'avons évoqué tout à l'heure. Nous avons à entendre qu'il a son monde, qu'il a ses goûts, et que ça ne peut pas être toujours le nôtre qui prédomine, et que parfois, on voudrait qu'il n'y ait que nous dans ce couple, et que ce soit nos idées, nos envies, nos goûts qui prédominent. Et que peut-être que la tension qui est en train de se produire là, à cet instant, nous montre que nous ne sommes pas assez à l'écoute de l'autre, et que nous avons à rentrer dans un moment où nous allons devoir nous effacer, pour que ce soit lui qui existe. Je dirais que dans tout couple, il y a du rythme. Un rythme ensemble séparé, un deuxième rythme qui est... moi d'abord, l'autre, moi, l'autre, et qu'il faut que nous trouvions le rythme de je suis présent, je m'efface, je suis présent, je m'efface Un peu plus tard, quand on a appris ça, il y a un moment donné où le couple ne peut plus se satisfaire d'être seul, c'est bon, les apprentissages ont été faits, on a appris à négocier avec l'autre, on a appris les compromis qui permettent aux deux d'exister, on a trouvé le rythme de présent-absent, et bien soudain le couple n'a plus envie, en tout cas... il lui manque un ciment supplémentaire. C'est souvent l'âge où on a besoin de faire des enfants. Ça y est, le couple est prêt, il y a suffisamment d'ententes, maintenant un enfant peut arriver, parce qu'on sait qu'on pourra s'entendre pour l'éduquer ensemble. Et dans tout cet apprentissage du couple devenu parent, il va y avoir à nouveau des apprentissages nouveaux qui vont devoir se faire. Dans le couple devenu parent, il y a un autre rythme à trouver. C'est le rythme de parents-amants. Nous avons besoin, tous les deux, mari et femme, de nous tourner vers nos enfants pour essayer de les éduquer, essayer de nous entendre tous les deux pour trouver les principes éducatifs communs, parce que c'est sûr qu'on a deux histoires différentes, parce que c'est sûr qu'on n'a pas été éduqués de la même façon. Mais peut-être que cette différence est une richesse, pour qu'on essaye de se mettre d'accord sur des principes nouveaux qui vont nous permettre de nous inventer parents et de mieux prendre soin de nos enfants. Mais il y a aussi une deuxième dimension, c'est que lorsque les enfants sont présents, très souvent nous faisons passer notre rôle de parent devant notre rôle de mari et d'époux. Mais le couple a besoin par moments de se retrouver seul.

  • Speaker #0

    C'est bien d'ailleurs ce qui cause souvent ces premières séparations et les premiers divorces, effectivement.

  • Speaker #1

    nous avons besoin de nous retrouver. C'est plus simple de nous occuper de nos enfants parce qu'avec nos enfants, il y a un rapport de je suis utile qui est plus visible, plus direct. Avec nos conjoints, c'est plus compliqué. Mais on a besoin de se retrouver seul pour passer du temps ensemble, pour stimuler notre vie intime, pour avoir une vie à deux. Et les enfants, ça leur fait extrêmement du bien. Beaucoup de parents se culpabilisent de laisser leurs enfants pour se tourner vers leurs conjoints. Mais en vérité, un enfant, il n'y a rien qui le rend plus heureux que de voir ses parents justement heureux ensemble. Ça lui donne le sentiment qu'il est en train d'aider, de servir, d'être utile à ce couple. À un moment donné, ce qu'on s'aperçoit, c'est quand les enfants grandissent et qu'ils commencent à prendre leur autonomie, nous nous retrouvons avec des temps libres plus importants. et très souvent lorsque les enfants quittent le foyer c'est une nouvelle source de conflit tout d'un coup on avait eu les enfants comme médiateurs entre l'un et l'autre des conjoints, soudain les enfants s'en vont et il n'y a plus cet outil de médiation il n'y a plus cet objet commun pour lequel on essayait de s'entendre et tout d'un coup, même si les couples restent ensemble parce qu'il y a les divorces visibles et puis il y a les divorces invisibles où chacun a sa vie de son côté là, il y a besoin de se préparer et de se remettre en cause sur ce couple. Qu'est-ce qu'il veut vivre ensemble maintenant qu'il a 45, 50 ans et que les enfants sont partis ? Qu'est-ce qu'il va faire le nouveau ciment entre nous ? Qu'est-ce qu'il va faire les nouveaux, mettez-le entre guillemets, enfants ou centres d'intérêt communs qui vont continuer à souder ce couple ? Je pense que ça, c'est un des grands virages du couple. Et qu'il faut le préparer quand les enfants ont 14, 15 ans déjà, commencer à s'interroger sur mais quand ils vont partir ? Quand ils vont partir travailler ? Quand ils vont partir faire leurs études supérieures ? Quelle vie de couple nouvelle voudrions-nous trouver ? Une vie de couple qui ne sera plus guidée par notre rôle de parent, mais peut-être une vie de couple qui se portera sur de nouveaux intérêts. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'à chaque fois, il y a des crises à chaque grand passage. Le passage du couple passion au couple on vit ensemble, le couple conjoint, le passage du couple conjoint au couple parent, le passage du couple parent au couple, je dirais, de nouveaux parents tournés vers l'extérieur, vers des intérêts nouveaux, des intérêts communs. Un couple peut-être de gens qui vont se mettre au service de causes communes, de causes sociales communes pour aider ensemble, couple de serviteurs. Chacun de ces passages, en fait, appelle des crises. Il y a une autre crise qui va être importante, c'est quand on va arrêter de travailler. Tout d'un coup, on n'aura plus le travail qui va occuper nos vies. On va se retrouver ensemble toute la journée, du matin au soir. Comment envisage-t-on le couple vieillissant ? quels nouveaux intérêts, quelles nouvelles fondations, quels nouveaux piliers vont soutenir ce couple qui tout d'un coup se retrouve 24 heures sur 24 ensemble et qui n'ont plus la possibilité de se sortir de chez eux à cause du travail. Là aussi, il va falloir réfléchir à cette nouvelle vie de couple, à ce nouveau rythme. Donc je pense que chaque âge de vie...

  • Speaker #0

    contient ces crises.

  • Speaker #1

    Contient ces crises par des grandes crises. Et que chaque crise appelle le couple à se prendre du recul pour essayer de trouver ensemble des solutions.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour nous avoir fait apercevoir. C'est assez vertigineux d'apercevoir le couple comme ça, mais c'est une belle perspective. Et je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour la dernière partie de cette émission.

Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Dans cette 2ème partie, nous continuons d'explorer le thème du couple sous la perspective de son évolution à travers les âges de la vie, et des grandes crises qu'il traversera.

Si dans la 1ère partie nous avons parlé des petites crises et des clés principales pour les désamorcer, nous évoquons cette fois les grandes crises. Que faire quand tout semble mal aller que l'on songe sérieusement à faire sa valise ?

Vous le saurez en écoutant ce second volet.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Myriam avec vous pour Drôles de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou un thème de société. Aujourd'hui, il s'agit du couple pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Alors Sanjirambo Atiana, tout à l'heure, vous nous avez donné deux petites clés pour sortir des mini-crises. Donc surtout dans les situations de conflit, comment on peut revenir dessus après le regret ? Comment on peut aussi peut-être prévenir ? le conflit en amont. Mais ça revient quand même, si je comprends bien, à se donner le droit. Il y a toujours cette porte-là, se donner le droit à la colère. Et la dernière fois, vous aviez même dit que la critique était nécessaire. On avait à apprendre quelque chose dans le couple quand on se sent critiqué. Et il y a toujours un endroit où on a aussi raison. Il ne faut pas se dire... Se culpabiliser, si j'entends bien, voilà, je cherche les histoires, mais il y a quand même un endroit où je peux avoir raison, mais c'est dans la manière dont je le dis. que je n'ai pas raison. Ça, c'est important de l'entendre.

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout à fait ça. Parfois, nous avons de toute façon raison depuis notre monde. Ça ne veut pas dire que c'est toute la vérité. Mais nous, on contient quelque chose dans ce couple. Si on a une souffrance, c'est qu'on a à l'exprimer et à chercher ensemble, à deux, puisqu'on est des partenaires, parce qu'on sème des solutions à notre souffrance. Mais ça veut dire aussi qu'on est capable de prêter son oreille à la souffrance de l'autre. et que nous sommes capables d'accorter crédit au fait que s'il souffre, nous avons aussi à nous mettre à sa disposition, à son service, pour essayer de chercher ensemble une solution. Je pense que ça, c'est fondamental. Et ça, ça va bien avec les petites crises. Après, ce que vous évoquiez tout à l'heure, c'est qu'il y a parfois des crises un peu plus importantes.

  • Speaker #0

    Voilà, je voulais aussi qu'on aborde ce sujet des grandes crises. Alors, comment on fait lorsqu'on est dans une période où tout semble mal aller et où on songe sérieusement à faire ses bagages et à partir ?

  • Speaker #1

    Je pense que dans ces grandes crises-là, en fait, il y a sans doute une étape du couple. qui est arrivé à son terme et une nouvelle étape qui est à inventer. Le couple, ce n'est pas quelque chose de linéaire, c'est quelque chose qui se construit dans le temps. Allez, on vient de se mettre en couple, on est tous heureux, etc. Et puis, la vie du quotidien vient éroder cet amour idéal qu'on est en train de vivre. OK, c'est la fin d'une première étape. Nous allons attaquer une deuxième étape qui consiste à apprendre à vivre avec l'autre. Et dans cette étape, nous avons des apprentissages à faire. Et chacune des crises va nous signaler que, ben voilà, écoute, tu croyais être au bout de cet apprentissage, mais encore, il y a encore un apprentissage à faire. Par exemple, je vais vous donner des exemples, il y a des fois où on est ensemble, et puis ça fait un bout de temps qu'on est ensemble, on a passé un bout de la journée ensemble, on a fait beaucoup de choses ensemble, et soudain l'autre commence à nous agacer parce qu'on le trouve trop présent, trop présent sur notre dos. et peut-être que là on est en train d'apprendre quelque chose de fondamental c'est au lieu de s'agacer de la présence de l'autre peut-être qu'on est en train d'apprendre que dans le couple il y a un rythme un rythme pour être ensemble, un rythme pour faire chacun des choses de notre côté et puis s'apercevoir qu'en fait lorsqu'il y a cette tension qui est entre nous ça veut dire qu'on a été trop ensemble, on a besoin de ça on a besoin de passer à un moment où on a besoin d'exister que pour nous et puis à un moment donné l'autre va nous manquer Alors c'est l'heure qu'on revienne. Ce que j'essaie de dire, c'est que chaque crise, chaque tension comporte aussi un apprentissage d'un des grands piliers du couple, le rythme juste. l'écoute juste de l'autre. Nous avons à entendre ce que l'autre a dit, comme nous l'avons évoqué tout à l'heure. Nous avons à entendre qu'il a son monde, qu'il a ses goûts, et que ça ne peut pas être toujours le nôtre qui prédomine, et que parfois, on voudrait qu'il n'y ait que nous dans ce couple, et que ce soit nos idées, nos envies, nos goûts qui prédominent. Et que peut-être que la tension qui est en train de se produire là, à cet instant, nous montre que nous ne sommes pas assez à l'écoute de l'autre, et que nous avons à rentrer dans un moment où nous allons devoir nous effacer, pour que ce soit lui qui existe. Je dirais que dans tout couple, il y a du rythme. Un rythme ensemble séparé, un deuxième rythme qui est... moi d'abord, l'autre, moi, l'autre, et qu'il faut que nous trouvions le rythme de je suis présent, je m'efface, je suis présent, je m'efface Un peu plus tard, quand on a appris ça, il y a un moment donné où le couple ne peut plus se satisfaire d'être seul, c'est bon, les apprentissages ont été faits, on a appris à négocier avec l'autre, on a appris les compromis qui permettent aux deux d'exister, on a trouvé le rythme de présent-absent, et bien soudain le couple n'a plus envie, en tout cas... il lui manque un ciment supplémentaire. C'est souvent l'âge où on a besoin de faire des enfants. Ça y est, le couple est prêt, il y a suffisamment d'ententes, maintenant un enfant peut arriver, parce qu'on sait qu'on pourra s'entendre pour l'éduquer ensemble. Et dans tout cet apprentissage du couple devenu parent, il va y avoir à nouveau des apprentissages nouveaux qui vont devoir se faire. Dans le couple devenu parent, il y a un autre rythme à trouver. C'est le rythme de parents-amants. Nous avons besoin, tous les deux, mari et femme, de nous tourner vers nos enfants pour essayer de les éduquer, essayer de nous entendre tous les deux pour trouver les principes éducatifs communs, parce que c'est sûr qu'on a deux histoires différentes, parce que c'est sûr qu'on n'a pas été éduqués de la même façon. Mais peut-être que cette différence est une richesse, pour qu'on essaye de se mettre d'accord sur des principes nouveaux qui vont nous permettre de nous inventer parents et de mieux prendre soin de nos enfants. Mais il y a aussi une deuxième dimension, c'est que lorsque les enfants sont présents, très souvent nous faisons passer notre rôle de parent devant notre rôle de mari et d'époux. Mais le couple a besoin par moments de se retrouver seul.

  • Speaker #0

    C'est bien d'ailleurs ce qui cause souvent ces premières séparations et les premiers divorces, effectivement.

  • Speaker #1

    nous avons besoin de nous retrouver. C'est plus simple de nous occuper de nos enfants parce qu'avec nos enfants, il y a un rapport de je suis utile qui est plus visible, plus direct. Avec nos conjoints, c'est plus compliqué. Mais on a besoin de se retrouver seul pour passer du temps ensemble, pour stimuler notre vie intime, pour avoir une vie à deux. Et les enfants, ça leur fait extrêmement du bien. Beaucoup de parents se culpabilisent de laisser leurs enfants pour se tourner vers leurs conjoints. Mais en vérité, un enfant, il n'y a rien qui le rend plus heureux que de voir ses parents justement heureux ensemble. Ça lui donne le sentiment qu'il est en train d'aider, de servir, d'être utile à ce couple. À un moment donné, ce qu'on s'aperçoit, c'est quand les enfants grandissent et qu'ils commencent à prendre leur autonomie, nous nous retrouvons avec des temps libres plus importants. et très souvent lorsque les enfants quittent le foyer c'est une nouvelle source de conflit tout d'un coup on avait eu les enfants comme médiateurs entre l'un et l'autre des conjoints, soudain les enfants s'en vont et il n'y a plus cet outil de médiation il n'y a plus cet objet commun pour lequel on essayait de s'entendre et tout d'un coup, même si les couples restent ensemble parce qu'il y a les divorces visibles et puis il y a les divorces invisibles où chacun a sa vie de son côté là, il y a besoin de se préparer et de se remettre en cause sur ce couple. Qu'est-ce qu'il veut vivre ensemble maintenant qu'il a 45, 50 ans et que les enfants sont partis ? Qu'est-ce qu'il va faire le nouveau ciment entre nous ? Qu'est-ce qu'il va faire les nouveaux, mettez-le entre guillemets, enfants ou centres d'intérêt communs qui vont continuer à souder ce couple ? Je pense que ça, c'est un des grands virages du couple. Et qu'il faut le préparer quand les enfants ont 14, 15 ans déjà, commencer à s'interroger sur mais quand ils vont partir ? Quand ils vont partir travailler ? Quand ils vont partir faire leurs études supérieures ? Quelle vie de couple nouvelle voudrions-nous trouver ? Une vie de couple qui ne sera plus guidée par notre rôle de parent, mais peut-être une vie de couple qui se portera sur de nouveaux intérêts. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'à chaque fois, il y a des crises à chaque grand passage. Le passage du couple passion au couple on vit ensemble, le couple conjoint, le passage du couple conjoint au couple parent, le passage du couple parent au couple, je dirais, de nouveaux parents tournés vers l'extérieur, vers des intérêts nouveaux, des intérêts communs. Un couple peut-être de gens qui vont se mettre au service de causes communes, de causes sociales communes pour aider ensemble, couple de serviteurs. Chacun de ces passages, en fait, appelle des crises. Il y a une autre crise qui va être importante, c'est quand on va arrêter de travailler. Tout d'un coup, on n'aura plus le travail qui va occuper nos vies. On va se retrouver ensemble toute la journée, du matin au soir. Comment envisage-t-on le couple vieillissant ? quels nouveaux intérêts, quelles nouvelles fondations, quels nouveaux piliers vont soutenir ce couple qui tout d'un coup se retrouve 24 heures sur 24 ensemble et qui n'ont plus la possibilité de se sortir de chez eux à cause du travail. Là aussi, il va falloir réfléchir à cette nouvelle vie de couple, à ce nouveau rythme. Donc je pense que chaque âge de vie...

  • Speaker #0

    contient ces crises.

  • Speaker #1

    Contient ces crises par des grandes crises. Et que chaque crise appelle le couple à se prendre du recul pour essayer de trouver ensemble des solutions.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour nous avoir fait apercevoir. C'est assez vertigineux d'apercevoir le couple comme ça, mais c'est une belle perspective. Et je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour la dernière partie de cette émission.

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Si dans la 1ère partie nous avons parlé des petites crises et des clés principales pour les désamorcer, nous évoquons cette fois les grandes crises. Que faire quand tout semble mal aller que l'on songe sérieusement à faire sa valise ?

Vous le saurez en écoutant ce second volet.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Myriam avec vous pour Drôles de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou un thème de société. Aujourd'hui, il s'agit du couple pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Alors Sanjirambo Atiana, tout à l'heure, vous nous avez donné deux petites clés pour sortir des mini-crises. Donc surtout dans les situations de conflit, comment on peut revenir dessus après le regret ? Comment on peut aussi peut-être prévenir ? le conflit en amont. Mais ça revient quand même, si je comprends bien, à se donner le droit. Il y a toujours cette porte-là, se donner le droit à la colère. Et la dernière fois, vous aviez même dit que la critique était nécessaire. On avait à apprendre quelque chose dans le couple quand on se sent critiqué. Et il y a toujours un endroit où on a aussi raison. Il ne faut pas se dire... Se culpabiliser, si j'entends bien, voilà, je cherche les histoires, mais il y a quand même un endroit où je peux avoir raison, mais c'est dans la manière dont je le dis. que je n'ai pas raison. Ça, c'est important de l'entendre.

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout à fait ça. Parfois, nous avons de toute façon raison depuis notre monde. Ça ne veut pas dire que c'est toute la vérité. Mais nous, on contient quelque chose dans ce couple. Si on a une souffrance, c'est qu'on a à l'exprimer et à chercher ensemble, à deux, puisqu'on est des partenaires, parce qu'on sème des solutions à notre souffrance. Mais ça veut dire aussi qu'on est capable de prêter son oreille à la souffrance de l'autre. et que nous sommes capables d'accorter crédit au fait que s'il souffre, nous avons aussi à nous mettre à sa disposition, à son service, pour essayer de chercher ensemble une solution. Je pense que ça, c'est fondamental. Et ça, ça va bien avec les petites crises. Après, ce que vous évoquiez tout à l'heure, c'est qu'il y a parfois des crises un peu plus importantes.

  • Speaker #0

    Voilà, je voulais aussi qu'on aborde ce sujet des grandes crises. Alors, comment on fait lorsqu'on est dans une période où tout semble mal aller et où on songe sérieusement à faire ses bagages et à partir ?

  • Speaker #1

    Je pense que dans ces grandes crises-là, en fait, il y a sans doute une étape du couple. qui est arrivé à son terme et une nouvelle étape qui est à inventer. Le couple, ce n'est pas quelque chose de linéaire, c'est quelque chose qui se construit dans le temps. Allez, on vient de se mettre en couple, on est tous heureux, etc. Et puis, la vie du quotidien vient éroder cet amour idéal qu'on est en train de vivre. OK, c'est la fin d'une première étape. Nous allons attaquer une deuxième étape qui consiste à apprendre à vivre avec l'autre. Et dans cette étape, nous avons des apprentissages à faire. Et chacune des crises va nous signaler que, ben voilà, écoute, tu croyais être au bout de cet apprentissage, mais encore, il y a encore un apprentissage à faire. Par exemple, je vais vous donner des exemples, il y a des fois où on est ensemble, et puis ça fait un bout de temps qu'on est ensemble, on a passé un bout de la journée ensemble, on a fait beaucoup de choses ensemble, et soudain l'autre commence à nous agacer parce qu'on le trouve trop présent, trop présent sur notre dos. et peut-être que là on est en train d'apprendre quelque chose de fondamental c'est au lieu de s'agacer de la présence de l'autre peut-être qu'on est en train d'apprendre que dans le couple il y a un rythme un rythme pour être ensemble, un rythme pour faire chacun des choses de notre côté et puis s'apercevoir qu'en fait lorsqu'il y a cette tension qui est entre nous ça veut dire qu'on a été trop ensemble, on a besoin de ça on a besoin de passer à un moment où on a besoin d'exister que pour nous et puis à un moment donné l'autre va nous manquer Alors c'est l'heure qu'on revienne. Ce que j'essaie de dire, c'est que chaque crise, chaque tension comporte aussi un apprentissage d'un des grands piliers du couple, le rythme juste. l'écoute juste de l'autre. Nous avons à entendre ce que l'autre a dit, comme nous l'avons évoqué tout à l'heure. Nous avons à entendre qu'il a son monde, qu'il a ses goûts, et que ça ne peut pas être toujours le nôtre qui prédomine, et que parfois, on voudrait qu'il n'y ait que nous dans ce couple, et que ce soit nos idées, nos envies, nos goûts qui prédominent. Et que peut-être que la tension qui est en train de se produire là, à cet instant, nous montre que nous ne sommes pas assez à l'écoute de l'autre, et que nous avons à rentrer dans un moment où nous allons devoir nous effacer, pour que ce soit lui qui existe. Je dirais que dans tout couple, il y a du rythme. Un rythme ensemble séparé, un deuxième rythme qui est... moi d'abord, l'autre, moi, l'autre, et qu'il faut que nous trouvions le rythme de je suis présent, je m'efface, je suis présent, je m'efface Un peu plus tard, quand on a appris ça, il y a un moment donné où le couple ne peut plus se satisfaire d'être seul, c'est bon, les apprentissages ont été faits, on a appris à négocier avec l'autre, on a appris les compromis qui permettent aux deux d'exister, on a trouvé le rythme de présent-absent, et bien soudain le couple n'a plus envie, en tout cas... il lui manque un ciment supplémentaire. C'est souvent l'âge où on a besoin de faire des enfants. Ça y est, le couple est prêt, il y a suffisamment d'ententes, maintenant un enfant peut arriver, parce qu'on sait qu'on pourra s'entendre pour l'éduquer ensemble. Et dans tout cet apprentissage du couple devenu parent, il va y avoir à nouveau des apprentissages nouveaux qui vont devoir se faire. Dans le couple devenu parent, il y a un autre rythme à trouver. C'est le rythme de parents-amants. Nous avons besoin, tous les deux, mari et femme, de nous tourner vers nos enfants pour essayer de les éduquer, essayer de nous entendre tous les deux pour trouver les principes éducatifs communs, parce que c'est sûr qu'on a deux histoires différentes, parce que c'est sûr qu'on n'a pas été éduqués de la même façon. Mais peut-être que cette différence est une richesse, pour qu'on essaye de se mettre d'accord sur des principes nouveaux qui vont nous permettre de nous inventer parents et de mieux prendre soin de nos enfants. Mais il y a aussi une deuxième dimension, c'est que lorsque les enfants sont présents, très souvent nous faisons passer notre rôle de parent devant notre rôle de mari et d'époux. Mais le couple a besoin par moments de se retrouver seul.

  • Speaker #0

    C'est bien d'ailleurs ce qui cause souvent ces premières séparations et les premiers divorces, effectivement.

  • Speaker #1

    nous avons besoin de nous retrouver. C'est plus simple de nous occuper de nos enfants parce qu'avec nos enfants, il y a un rapport de je suis utile qui est plus visible, plus direct. Avec nos conjoints, c'est plus compliqué. Mais on a besoin de se retrouver seul pour passer du temps ensemble, pour stimuler notre vie intime, pour avoir une vie à deux. Et les enfants, ça leur fait extrêmement du bien. Beaucoup de parents se culpabilisent de laisser leurs enfants pour se tourner vers leurs conjoints. Mais en vérité, un enfant, il n'y a rien qui le rend plus heureux que de voir ses parents justement heureux ensemble. Ça lui donne le sentiment qu'il est en train d'aider, de servir, d'être utile à ce couple. À un moment donné, ce qu'on s'aperçoit, c'est quand les enfants grandissent et qu'ils commencent à prendre leur autonomie, nous nous retrouvons avec des temps libres plus importants. et très souvent lorsque les enfants quittent le foyer c'est une nouvelle source de conflit tout d'un coup on avait eu les enfants comme médiateurs entre l'un et l'autre des conjoints, soudain les enfants s'en vont et il n'y a plus cet outil de médiation il n'y a plus cet objet commun pour lequel on essayait de s'entendre et tout d'un coup, même si les couples restent ensemble parce qu'il y a les divorces visibles et puis il y a les divorces invisibles où chacun a sa vie de son côté là, il y a besoin de se préparer et de se remettre en cause sur ce couple. Qu'est-ce qu'il veut vivre ensemble maintenant qu'il a 45, 50 ans et que les enfants sont partis ? Qu'est-ce qu'il va faire le nouveau ciment entre nous ? Qu'est-ce qu'il va faire les nouveaux, mettez-le entre guillemets, enfants ou centres d'intérêt communs qui vont continuer à souder ce couple ? Je pense que ça, c'est un des grands virages du couple. Et qu'il faut le préparer quand les enfants ont 14, 15 ans déjà, commencer à s'interroger sur mais quand ils vont partir ? Quand ils vont partir travailler ? Quand ils vont partir faire leurs études supérieures ? Quelle vie de couple nouvelle voudrions-nous trouver ? Une vie de couple qui ne sera plus guidée par notre rôle de parent, mais peut-être une vie de couple qui se portera sur de nouveaux intérêts. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'à chaque fois, il y a des crises à chaque grand passage. Le passage du couple passion au couple on vit ensemble, le couple conjoint, le passage du couple conjoint au couple parent, le passage du couple parent au couple, je dirais, de nouveaux parents tournés vers l'extérieur, vers des intérêts nouveaux, des intérêts communs. Un couple peut-être de gens qui vont se mettre au service de causes communes, de causes sociales communes pour aider ensemble, couple de serviteurs. Chacun de ces passages, en fait, appelle des crises. Il y a une autre crise qui va être importante, c'est quand on va arrêter de travailler. Tout d'un coup, on n'aura plus le travail qui va occuper nos vies. On va se retrouver ensemble toute la journée, du matin au soir. Comment envisage-t-on le couple vieillissant ? quels nouveaux intérêts, quelles nouvelles fondations, quels nouveaux piliers vont soutenir ce couple qui tout d'un coup se retrouve 24 heures sur 24 ensemble et qui n'ont plus la possibilité de se sortir de chez eux à cause du travail. Là aussi, il va falloir réfléchir à cette nouvelle vie de couple, à ce nouveau rythme. Donc je pense que chaque âge de vie...

  • Speaker #0

    contient ces crises.

  • Speaker #1

    Contient ces crises par des grandes crises. Et que chaque crise appelle le couple à se prendre du recul pour essayer de trouver ensemble des solutions.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour nous avoir fait apercevoir. C'est assez vertigineux d'apercevoir le couple comme ça, mais c'est une belle perspective. Et je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour la dernière partie de cette émission.

Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Dans cette 2ème partie, nous continuons d'explorer le thème du couple sous la perspective de son évolution à travers les âges de la vie, et des grandes crises qu'il traversera.

Si dans la 1ère partie nous avons parlé des petites crises et des clés principales pour les désamorcer, nous évoquons cette fois les grandes crises. Que faire quand tout semble mal aller que l'on songe sérieusement à faire sa valise ?

Vous le saurez en écoutant ce second volet.

En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Myriam avec vous pour Drôles de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou un thème de société. Aujourd'hui, il s'agit du couple pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Alors Sanjirambo Atiana, tout à l'heure, vous nous avez donné deux petites clés pour sortir des mini-crises. Donc surtout dans les situations de conflit, comment on peut revenir dessus après le regret ? Comment on peut aussi peut-être prévenir ? le conflit en amont. Mais ça revient quand même, si je comprends bien, à se donner le droit. Il y a toujours cette porte-là, se donner le droit à la colère. Et la dernière fois, vous aviez même dit que la critique était nécessaire. On avait à apprendre quelque chose dans le couple quand on se sent critiqué. Et il y a toujours un endroit où on a aussi raison. Il ne faut pas se dire... Se culpabiliser, si j'entends bien, voilà, je cherche les histoires, mais il y a quand même un endroit où je peux avoir raison, mais c'est dans la manière dont je le dis. que je n'ai pas raison. Ça, c'est important de l'entendre.

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout à fait ça. Parfois, nous avons de toute façon raison depuis notre monde. Ça ne veut pas dire que c'est toute la vérité. Mais nous, on contient quelque chose dans ce couple. Si on a une souffrance, c'est qu'on a à l'exprimer et à chercher ensemble, à deux, puisqu'on est des partenaires, parce qu'on sème des solutions à notre souffrance. Mais ça veut dire aussi qu'on est capable de prêter son oreille à la souffrance de l'autre. et que nous sommes capables d'accorter crédit au fait que s'il souffre, nous avons aussi à nous mettre à sa disposition, à son service, pour essayer de chercher ensemble une solution. Je pense que ça, c'est fondamental. Et ça, ça va bien avec les petites crises. Après, ce que vous évoquiez tout à l'heure, c'est qu'il y a parfois des crises un peu plus importantes.

  • Speaker #0

    Voilà, je voulais aussi qu'on aborde ce sujet des grandes crises. Alors, comment on fait lorsqu'on est dans une période où tout semble mal aller et où on songe sérieusement à faire ses bagages et à partir ?

  • Speaker #1

    Je pense que dans ces grandes crises-là, en fait, il y a sans doute une étape du couple. qui est arrivé à son terme et une nouvelle étape qui est à inventer. Le couple, ce n'est pas quelque chose de linéaire, c'est quelque chose qui se construit dans le temps. Allez, on vient de se mettre en couple, on est tous heureux, etc. Et puis, la vie du quotidien vient éroder cet amour idéal qu'on est en train de vivre. OK, c'est la fin d'une première étape. Nous allons attaquer une deuxième étape qui consiste à apprendre à vivre avec l'autre. Et dans cette étape, nous avons des apprentissages à faire. Et chacune des crises va nous signaler que, ben voilà, écoute, tu croyais être au bout de cet apprentissage, mais encore, il y a encore un apprentissage à faire. Par exemple, je vais vous donner des exemples, il y a des fois où on est ensemble, et puis ça fait un bout de temps qu'on est ensemble, on a passé un bout de la journée ensemble, on a fait beaucoup de choses ensemble, et soudain l'autre commence à nous agacer parce qu'on le trouve trop présent, trop présent sur notre dos. et peut-être que là on est en train d'apprendre quelque chose de fondamental c'est au lieu de s'agacer de la présence de l'autre peut-être qu'on est en train d'apprendre que dans le couple il y a un rythme un rythme pour être ensemble, un rythme pour faire chacun des choses de notre côté et puis s'apercevoir qu'en fait lorsqu'il y a cette tension qui est entre nous ça veut dire qu'on a été trop ensemble, on a besoin de ça on a besoin de passer à un moment où on a besoin d'exister que pour nous et puis à un moment donné l'autre va nous manquer Alors c'est l'heure qu'on revienne. Ce que j'essaie de dire, c'est que chaque crise, chaque tension comporte aussi un apprentissage d'un des grands piliers du couple, le rythme juste. l'écoute juste de l'autre. Nous avons à entendre ce que l'autre a dit, comme nous l'avons évoqué tout à l'heure. Nous avons à entendre qu'il a son monde, qu'il a ses goûts, et que ça ne peut pas être toujours le nôtre qui prédomine, et que parfois, on voudrait qu'il n'y ait que nous dans ce couple, et que ce soit nos idées, nos envies, nos goûts qui prédominent. Et que peut-être que la tension qui est en train de se produire là, à cet instant, nous montre que nous ne sommes pas assez à l'écoute de l'autre, et que nous avons à rentrer dans un moment où nous allons devoir nous effacer, pour que ce soit lui qui existe. Je dirais que dans tout couple, il y a du rythme. Un rythme ensemble séparé, un deuxième rythme qui est... moi d'abord, l'autre, moi, l'autre, et qu'il faut que nous trouvions le rythme de je suis présent, je m'efface, je suis présent, je m'efface Un peu plus tard, quand on a appris ça, il y a un moment donné où le couple ne peut plus se satisfaire d'être seul, c'est bon, les apprentissages ont été faits, on a appris à négocier avec l'autre, on a appris les compromis qui permettent aux deux d'exister, on a trouvé le rythme de présent-absent, et bien soudain le couple n'a plus envie, en tout cas... il lui manque un ciment supplémentaire. C'est souvent l'âge où on a besoin de faire des enfants. Ça y est, le couple est prêt, il y a suffisamment d'ententes, maintenant un enfant peut arriver, parce qu'on sait qu'on pourra s'entendre pour l'éduquer ensemble. Et dans tout cet apprentissage du couple devenu parent, il va y avoir à nouveau des apprentissages nouveaux qui vont devoir se faire. Dans le couple devenu parent, il y a un autre rythme à trouver. C'est le rythme de parents-amants. Nous avons besoin, tous les deux, mari et femme, de nous tourner vers nos enfants pour essayer de les éduquer, essayer de nous entendre tous les deux pour trouver les principes éducatifs communs, parce que c'est sûr qu'on a deux histoires différentes, parce que c'est sûr qu'on n'a pas été éduqués de la même façon. Mais peut-être que cette différence est une richesse, pour qu'on essaye de se mettre d'accord sur des principes nouveaux qui vont nous permettre de nous inventer parents et de mieux prendre soin de nos enfants. Mais il y a aussi une deuxième dimension, c'est que lorsque les enfants sont présents, très souvent nous faisons passer notre rôle de parent devant notre rôle de mari et d'époux. Mais le couple a besoin par moments de se retrouver seul.

  • Speaker #0

    C'est bien d'ailleurs ce qui cause souvent ces premières séparations et les premiers divorces, effectivement.

  • Speaker #1

    nous avons besoin de nous retrouver. C'est plus simple de nous occuper de nos enfants parce qu'avec nos enfants, il y a un rapport de je suis utile qui est plus visible, plus direct. Avec nos conjoints, c'est plus compliqué. Mais on a besoin de se retrouver seul pour passer du temps ensemble, pour stimuler notre vie intime, pour avoir une vie à deux. Et les enfants, ça leur fait extrêmement du bien. Beaucoup de parents se culpabilisent de laisser leurs enfants pour se tourner vers leurs conjoints. Mais en vérité, un enfant, il n'y a rien qui le rend plus heureux que de voir ses parents justement heureux ensemble. Ça lui donne le sentiment qu'il est en train d'aider, de servir, d'être utile à ce couple. À un moment donné, ce qu'on s'aperçoit, c'est quand les enfants grandissent et qu'ils commencent à prendre leur autonomie, nous nous retrouvons avec des temps libres plus importants. et très souvent lorsque les enfants quittent le foyer c'est une nouvelle source de conflit tout d'un coup on avait eu les enfants comme médiateurs entre l'un et l'autre des conjoints, soudain les enfants s'en vont et il n'y a plus cet outil de médiation il n'y a plus cet objet commun pour lequel on essayait de s'entendre et tout d'un coup, même si les couples restent ensemble parce qu'il y a les divorces visibles et puis il y a les divorces invisibles où chacun a sa vie de son côté là, il y a besoin de se préparer et de se remettre en cause sur ce couple. Qu'est-ce qu'il veut vivre ensemble maintenant qu'il a 45, 50 ans et que les enfants sont partis ? Qu'est-ce qu'il va faire le nouveau ciment entre nous ? Qu'est-ce qu'il va faire les nouveaux, mettez-le entre guillemets, enfants ou centres d'intérêt communs qui vont continuer à souder ce couple ? Je pense que ça, c'est un des grands virages du couple. Et qu'il faut le préparer quand les enfants ont 14, 15 ans déjà, commencer à s'interroger sur mais quand ils vont partir ? Quand ils vont partir travailler ? Quand ils vont partir faire leurs études supérieures ? Quelle vie de couple nouvelle voudrions-nous trouver ? Une vie de couple qui ne sera plus guidée par notre rôle de parent, mais peut-être une vie de couple qui se portera sur de nouveaux intérêts. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'à chaque fois, il y a des crises à chaque grand passage. Le passage du couple passion au couple on vit ensemble, le couple conjoint, le passage du couple conjoint au couple parent, le passage du couple parent au couple, je dirais, de nouveaux parents tournés vers l'extérieur, vers des intérêts nouveaux, des intérêts communs. Un couple peut-être de gens qui vont se mettre au service de causes communes, de causes sociales communes pour aider ensemble, couple de serviteurs. Chacun de ces passages, en fait, appelle des crises. Il y a une autre crise qui va être importante, c'est quand on va arrêter de travailler. Tout d'un coup, on n'aura plus le travail qui va occuper nos vies. On va se retrouver ensemble toute la journée, du matin au soir. Comment envisage-t-on le couple vieillissant ? quels nouveaux intérêts, quelles nouvelles fondations, quels nouveaux piliers vont soutenir ce couple qui tout d'un coup se retrouve 24 heures sur 24 ensemble et qui n'ont plus la possibilité de se sortir de chez eux à cause du travail. Là aussi, il va falloir réfléchir à cette nouvelle vie de couple, à ce nouveau rythme. Donc je pense que chaque âge de vie...

  • Speaker #0

    contient ces crises.

  • Speaker #1

    Contient ces crises par des grandes crises. Et que chaque crise appelle le couple à se prendre du recul pour essayer de trouver ensemble des solutions.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour nous avoir fait apercevoir. C'est assez vertigineux d'apercevoir le couple comme ça, mais c'est une belle perspective. Et je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour la dernière partie de cette émission.

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