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Du Grand Art

[Rediff] Le Swoosh de Nike : l'histoire du logo à 35$ qui vaut des milliards

[Rediff] Le Swoosh de Nike : l'histoire du logo à 35$ qui vaut des milliards

10min |04/08/2025
Play
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Description

Cet été, Du Grand Art part en vacances !


Je vous propose de (re)découvrir des épisodes qui vous ont particulièrement fait réagir, le temps de recharger les batteries, et vous retrouver pour pleins de beaux projets à partir de mi-août...

Si jamais vous souhaitez commenter les épisodes, m'écrire ou parler collabs, n'hésitez pas à m'envoyer un message à l'adresse marianne[@]du-grand-art.fr.


Je vous lirai avec plaisir !😉


✔️ Un simple logo. Une étudiante fauchée. Une marque mondiale.

Dans cet épisode de Du Grand Art, on revient sur l’histoire fascinante d’un logo iconique, né dans un petit coin de l’Oregon, payé 35 dollars, et qui vaut aujourd’hui des milliards.

L’histoire du Swoosh de Nike, c’est celle d’un pari visuel fait à la va-vite, d’un brief flou (“quelque chose qui ressemble à la vitesse”), et d’un destin marketing totalement imprévu.

Derrière ce logo devenu mondialement reconnaissable en un clin d’œil, se cache Carolyn Davidson, une étudiante en graphisme qui ne se doutait pas que ses 17h30 de travail allaient laisser une trace indélébile dans l’histoire du design.

🏃‍♂️ Mais comment une virgule dessinée au crayon peut-elle incarner à elle seule la performance, la victoire et l’élan ?
💸 Comment une création “à petit budget” est-elle devenue un symbole mondial de réussite et d’innovation ?

Cet épisode décrypte un moment-clé de l’histoire du branding, à travers anecdotes méconnues, bruitages immersifs, et humour bien placé.

Vous découvrirez :
– Comment Nike est née dans une salle de sport universitaire
– Pourquoi le nom “Nike” n’a rien d’anodin
– Ce que le graphisme peut révéler de notre besoin universel d’harmonie
– Et pourquoi le design ne devrait jamais être bradé

✏️ Si vous êtes graphiste, designer, créateur·rice, ou juste passionné·e de logos et d’histoires inspirantes, cet épisode va vous parler… fort.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet été, du grand art prend des vacances bien méritées. Pas d'inquiétude, je ne vous laisse pas les écouteurs vides. Depuis le début du podcast, nous avons vécu ensemble une trentaine d'épisodes sur l'histoire de l'art, du design et de l'artisanat. Aussi, je vous propose un petit best-of pour vous accompagner durant cette période de farniente. Chaque semaine, redécouvrez un épisode qui vous a particulièrement marqué. L'occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir des anecdotes qui ont fait le... plus réagir la communauté. On se revoit, enfin plutôt, on se réécoute mi-woot. D'ici là, prenez soin de vous. Et n'hésitez pas à m'écrire ou me partager vos retours, vos commentaires, vos idées d'épisodes ou de collabs. Je lirai chacun de vos messages. Bonnes vacances et à tout de suite pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design. Bonjour ! Et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Durant les quatre premiers épisodes, nous nous sommes intéressés au design et à l'architecture en haute montagne. Mais si l'art s'exprime à travers le produit ou le bâti, il peut aussi s'illustrer à travers l'écriture et aux représentations graphiques. C'est ce qu'on appelle bien évidemment le graphisme. Il n'est pas rare que des artistes soient mandatés pour réaliser des affiches, des polices d'écriture ou des logos. Par exemple, chaque année, les affiches du tournoi de Roland Garros sont dessinées par un artiste différent. Elles sont d'ailleurs exposées par ordre chronologique près du cours central, si vous souhaitez les admirer. La marque Ausha Choups également a fait appel à Salvador Dali pour son logo emblématique. Mais parfois, certaines marques, par manque de ressources ou d'intérêt, choisissent leur logo à la va-vite ou ne confient qu'une poignée de dollars pour un dessin qui va incarner leur marque pour des décennies. Et parfois, Les résultats sont assez inattendus. Vous voulez découvrir comment un logo peut transformer une marque méconnue en un empire ? Ça tombe bien, c'est l'histoire de notre anecdote du jour, comment un logo à 35 dollars a transformé une micro-entreprise en empire de la chaussure. Nous sommes en 1963 à l'université de l'Oregon aux USA. C'est là que travaille Bill Bowerman, l'entraîneur d'athlétisme de la fac. Parmi ces poulains, on retrouve un certain Philippe Knight, étudiant en comptabilité, qui se spécialise en course de demi-fond. Les deux sportifs ont l'idée d'importer du Japon des chaussures d'athlétisme peu chères et de bonne qualité. A cette époque, l'offre n'est pas aussi vaste qu'aujourd'hui, donc les athlètes s'orientent majoritairement soit vers Adidas, soit vers Puma. Philippe prend en charge l'affaire et crée l'entreprise BRF pour Blue Ribbon Sports. Il commande des échantillons et les montre à son entraîneur Bill. Ce dernier décide d'en équiper la team d'athlétisme de l'université et devient ainsi le partenaire officiel de Blue Ribbon Sports. Le deal est somme toute assez classique. Les athlètes portent les chaussures et en échange, Bill partage ses feedbacks à Philippe pour améliorer son produit. La collaboration fonctionne bien. Un an plus tard, Bill et Philippe discutent autour d'un bon repas et se serrent la pince. C'est décidé, chacun apporte 500 dollars sur la table pour monter une boîte digne de ce nom. Pendant 7 ans, Bill et Philippe vont poursuivre leur business d'import. Mais, et il fallait s'en douter, les Japonais finissent logiquement par décider de vendre eux-mêmes leurs produits sur le marché américain. Les deux associés font le point et prennent une décision qui va changer leur histoire. Ils décident de créer une toute nouvelle paire de chaussures d'athlétisme américaine. Ils sont rapidement rejoints par Jeff Johnson, qui sera leur VRP à plein temps. Seulement voilà, pour qu'une marque se vende, il lui faut une âme. Avance rapide, s'il vous plaît. Nous sommes maintenant en 1968. La collaboration évolue entre nos trois compères. Jeff décide de rebaptiser Blue Ribbon Sports pour Nike, un nom plus court, facile à retenir, et qui fait référence à la déesse grecque de la victoire. C'est prometteur. De son côté, Bill prend en charge le design. Donc si je résume à ce stade, on a le produit, on a le prix, on a le design. Bref, il ne manque plus qu'une vraie signature pour compléter le tout. Et pas n'importe laquelle. En fait, si. Ils vont choisir un peu n'importe comment. Je vous ai dit que Phil avait étudié la comptabilité. Eh bien, en 1971, il enseigne à l'Université d'État de Portland, toujours dans l'Oregon. Il y rencontre une certaine Caroline Davidson, qui suit l'une de ses classes. Il est bluffé par une création de cette jeune étudiante en graphisme. Il lui demande alors si elle serait d'accord pour dessiner le logo de sa petite marque Nike. Son brief est probablement le plus claqué au sol de l'histoire. Il a uniquement deux critères. Le logo doit se différencier de celui d'Adidas et il veut que le dessin ressemble à la vitesse. Bien essayé. Ouais, il doit bien essayer. Ça se reflète pas. Ceci dit, Caroline ne se débine pas et elle s'appelle à la tâche. Elle propose plusieurs versions, dont un dessin de virgule. qu'elle appelle le « swoosh » . Cette virgule s'inspire de la ligne des ailes de la déesse Niké et représente à la fois la ligne temporelle d'un mouvement, appuyé au début et fugace à la fin. Il est simple et en même temps très travaillé. Bref, une véritable œuvre graphique. Mais bon, tout le monde semble n'en avoir rien à faire. Parmi les différentes propositions, Philippe retient le swoosh, mais sans grande conviction. Il déclare carrément « je ne l'aime pas vraiment, mais je vais m'y faire » . En plus de ça, la société paye Caroline, accrochez-vous, eh bien tout juste 35 dollars pour une mission de 17 heures aiguë. Ça revient à 2 dollars de l'heure. Aujourd'hui, la marque Nike est capitalisée à 115 milliards de dollars US. Ça ferait presque pince, non ? En réalité, Caroline va gagner bien d'autres récompenses avec ce design. Lors de l'entrée en bourse de Nike en 1980, Philippe va lui offrir des actions. Et puis, Caroline possède un trophée inestimable, celui d'avoir dessiné l'un des logos les plus célèbres au monde. « Souviens-toi que la souffrance est temporaire, mais que la gloire est éternelle. Fais confiance à tes pensées. » Figurez-vous qu'elle a elle-même déclaré qu'elle avait été plutôt satisfaite de ce salaire à l'époque. Après tout, elle n'était qu'une jeune étudiante. Ce qui est fou, c'est qu'a priori, Philippe n'a pas trop de goût en matière de graphisme, mais ça ne l'a pas empêché de faire d'excellents choix par la suite. Après ce premier logo, validé un peu à la hâte et sans grande conviction, mais qui a cartonné, Nike n'a pas eu de charte graphique jusqu'en 1995. C'est d'ailleurs depuis cette année-là que le logo ne représente plus que les chouches, sans le nom Nike à coller. En conclusion, on peut tirer deux morales de cette histoire. La première... c'est qu'il ne faut jamais se sous-vendre. Et je m'adresse à vous, chers amis artistes, graphistes, designers et artisans. S'il est difficile de chiffrer l'impact qu'a eu le logo sur l'essor de la marque Nike, il a forcément marqué un tournant. Bien sûr, les premiers modèles se vendaient grâce aux capacités techniques de ces chaussures méconnues. Mais quand la marque est devenue grand public, avec des modèles casual éloignés des pistes d'athlétisme, c'est évident que le design et le look ont tout changé. Donc ne minimisez jamais la valeur de la beauté que vous mettez dans vos créations. La deuxième morale, c'est peut-être que la beauté se trouve dans la simplicité et l'organique. Au début du XXe siècle, la psychologie de la forme, qu'on appelle aussi la théorie de Gestalt, s'est intéressée au principe de l'harmonie. Tous, quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou notre langue, tous, sans exception donc, nous recherchons systématiquement l'harmonie sans le savoir. Le cerveau humain est ainsi construit. Nous aimons ce qui prend forme parce que ça nous rassure et ça nous inspire. C'est pour ça qu'il est aussi satisfaisant de regarder des vidéos de rangement sur Instagram ou bien de voir une haie bien taillée. A contrario, un léger décalage de forme sur une affiche peut créer une illusion d'optique et carrément vous donner la nausée. Je le sais car j'ai été voir une expo sur l'illusion il n'y a pas si longtemps et tout ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé. Bref, en graphisme, qui finalement ont l'art de créer et organiser des éléments graphiques pour transmettre un message, la théorie de Gestalt prend tout son sens. Le logo originel de Nike a pris 17h30 pour être dessiné. Pourtant, si vous regardez vos chaussures, vous ne voyez qu'une simple virgule, mais une virgule parfaitement équilibrée. Cette recherche d'équilibre, c'est ce qui explique les plus grandes œuvres graphiques. Par exemple, prenons le logo Apple que nous connaissons tous. Saviez-vous que la tige de la pomme correspond parfaitement à la taille du morceau manquant sur le côté droit ? Et qu'un croc dans une pomme, en anglais, Ça se dit Byte, homonyme de Byte, B-Y-T-E, l'unité de base en informatique. Encore plus fou, les rondeurs de la pomme suivent très exactement la courbe de la suite de Fibonacci, la formule mathématique mystérieuse qui définit l'harmonie divine. Bref, il y en a des choses à dire sur le graphisme. Ça vous intéresse ? Ça fera l'objet d'un futur épisode. Si celui-ci vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser un avis, ou encore mieux, un gentil commentaire pour nous encourager, et puis vous abonner pour ne manquer aucun des futurs épisodes. À la semaine prochaine ! pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    02:23

  • Conclusion

    07:50

Description

Cet été, Du Grand Art part en vacances !


Je vous propose de (re)découvrir des épisodes qui vous ont particulièrement fait réagir, le temps de recharger les batteries, et vous retrouver pour pleins de beaux projets à partir de mi-août...

Si jamais vous souhaitez commenter les épisodes, m'écrire ou parler collabs, n'hésitez pas à m'envoyer un message à l'adresse marianne[@]du-grand-art.fr.


Je vous lirai avec plaisir !😉


✔️ Un simple logo. Une étudiante fauchée. Une marque mondiale.

Dans cet épisode de Du Grand Art, on revient sur l’histoire fascinante d’un logo iconique, né dans un petit coin de l’Oregon, payé 35 dollars, et qui vaut aujourd’hui des milliards.

L’histoire du Swoosh de Nike, c’est celle d’un pari visuel fait à la va-vite, d’un brief flou (“quelque chose qui ressemble à la vitesse”), et d’un destin marketing totalement imprévu.

Derrière ce logo devenu mondialement reconnaissable en un clin d’œil, se cache Carolyn Davidson, une étudiante en graphisme qui ne se doutait pas que ses 17h30 de travail allaient laisser une trace indélébile dans l’histoire du design.

🏃‍♂️ Mais comment une virgule dessinée au crayon peut-elle incarner à elle seule la performance, la victoire et l’élan ?
💸 Comment une création “à petit budget” est-elle devenue un symbole mondial de réussite et d’innovation ?

Cet épisode décrypte un moment-clé de l’histoire du branding, à travers anecdotes méconnues, bruitages immersifs, et humour bien placé.

Vous découvrirez :
– Comment Nike est née dans une salle de sport universitaire
– Pourquoi le nom “Nike” n’a rien d’anodin
– Ce que le graphisme peut révéler de notre besoin universel d’harmonie
– Et pourquoi le design ne devrait jamais être bradé

✏️ Si vous êtes graphiste, designer, créateur·rice, ou juste passionné·e de logos et d’histoires inspirantes, cet épisode va vous parler… fort.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet été, du grand art prend des vacances bien méritées. Pas d'inquiétude, je ne vous laisse pas les écouteurs vides. Depuis le début du podcast, nous avons vécu ensemble une trentaine d'épisodes sur l'histoire de l'art, du design et de l'artisanat. Aussi, je vous propose un petit best-of pour vous accompagner durant cette période de farniente. Chaque semaine, redécouvrez un épisode qui vous a particulièrement marqué. L'occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir des anecdotes qui ont fait le... plus réagir la communauté. On se revoit, enfin plutôt, on se réécoute mi-woot. D'ici là, prenez soin de vous. Et n'hésitez pas à m'écrire ou me partager vos retours, vos commentaires, vos idées d'épisodes ou de collabs. Je lirai chacun de vos messages. Bonnes vacances et à tout de suite pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design. Bonjour ! Et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Durant les quatre premiers épisodes, nous nous sommes intéressés au design et à l'architecture en haute montagne. Mais si l'art s'exprime à travers le produit ou le bâti, il peut aussi s'illustrer à travers l'écriture et aux représentations graphiques. C'est ce qu'on appelle bien évidemment le graphisme. Il n'est pas rare que des artistes soient mandatés pour réaliser des affiches, des polices d'écriture ou des logos. Par exemple, chaque année, les affiches du tournoi de Roland Garros sont dessinées par un artiste différent. Elles sont d'ailleurs exposées par ordre chronologique près du cours central, si vous souhaitez les admirer. La marque Ausha Choups également a fait appel à Salvador Dali pour son logo emblématique. Mais parfois, certaines marques, par manque de ressources ou d'intérêt, choisissent leur logo à la va-vite ou ne confient qu'une poignée de dollars pour un dessin qui va incarner leur marque pour des décennies. Et parfois, Les résultats sont assez inattendus. Vous voulez découvrir comment un logo peut transformer une marque méconnue en un empire ? Ça tombe bien, c'est l'histoire de notre anecdote du jour, comment un logo à 35 dollars a transformé une micro-entreprise en empire de la chaussure. Nous sommes en 1963 à l'université de l'Oregon aux USA. C'est là que travaille Bill Bowerman, l'entraîneur d'athlétisme de la fac. Parmi ces poulains, on retrouve un certain Philippe Knight, étudiant en comptabilité, qui se spécialise en course de demi-fond. Les deux sportifs ont l'idée d'importer du Japon des chaussures d'athlétisme peu chères et de bonne qualité. A cette époque, l'offre n'est pas aussi vaste qu'aujourd'hui, donc les athlètes s'orientent majoritairement soit vers Adidas, soit vers Puma. Philippe prend en charge l'affaire et crée l'entreprise BRF pour Blue Ribbon Sports. Il commande des échantillons et les montre à son entraîneur Bill. Ce dernier décide d'en équiper la team d'athlétisme de l'université et devient ainsi le partenaire officiel de Blue Ribbon Sports. Le deal est somme toute assez classique. Les athlètes portent les chaussures et en échange, Bill partage ses feedbacks à Philippe pour améliorer son produit. La collaboration fonctionne bien. Un an plus tard, Bill et Philippe discutent autour d'un bon repas et se serrent la pince. C'est décidé, chacun apporte 500 dollars sur la table pour monter une boîte digne de ce nom. Pendant 7 ans, Bill et Philippe vont poursuivre leur business d'import. Mais, et il fallait s'en douter, les Japonais finissent logiquement par décider de vendre eux-mêmes leurs produits sur le marché américain. Les deux associés font le point et prennent une décision qui va changer leur histoire. Ils décident de créer une toute nouvelle paire de chaussures d'athlétisme américaine. Ils sont rapidement rejoints par Jeff Johnson, qui sera leur VRP à plein temps. Seulement voilà, pour qu'une marque se vende, il lui faut une âme. Avance rapide, s'il vous plaît. Nous sommes maintenant en 1968. La collaboration évolue entre nos trois compères. Jeff décide de rebaptiser Blue Ribbon Sports pour Nike, un nom plus court, facile à retenir, et qui fait référence à la déesse grecque de la victoire. C'est prometteur. De son côté, Bill prend en charge le design. Donc si je résume à ce stade, on a le produit, on a le prix, on a le design. Bref, il ne manque plus qu'une vraie signature pour compléter le tout. Et pas n'importe laquelle. En fait, si. Ils vont choisir un peu n'importe comment. Je vous ai dit que Phil avait étudié la comptabilité. Eh bien, en 1971, il enseigne à l'Université d'État de Portland, toujours dans l'Oregon. Il y rencontre une certaine Caroline Davidson, qui suit l'une de ses classes. Il est bluffé par une création de cette jeune étudiante en graphisme. Il lui demande alors si elle serait d'accord pour dessiner le logo de sa petite marque Nike. Son brief est probablement le plus claqué au sol de l'histoire. Il a uniquement deux critères. Le logo doit se différencier de celui d'Adidas et il veut que le dessin ressemble à la vitesse. Bien essayé. Ouais, il doit bien essayer. Ça se reflète pas. Ceci dit, Caroline ne se débine pas et elle s'appelle à la tâche. Elle propose plusieurs versions, dont un dessin de virgule. qu'elle appelle le « swoosh » . Cette virgule s'inspire de la ligne des ailes de la déesse Niké et représente à la fois la ligne temporelle d'un mouvement, appuyé au début et fugace à la fin. Il est simple et en même temps très travaillé. Bref, une véritable œuvre graphique. Mais bon, tout le monde semble n'en avoir rien à faire. Parmi les différentes propositions, Philippe retient le swoosh, mais sans grande conviction. Il déclare carrément « je ne l'aime pas vraiment, mais je vais m'y faire » . En plus de ça, la société paye Caroline, accrochez-vous, eh bien tout juste 35 dollars pour une mission de 17 heures aiguë. Ça revient à 2 dollars de l'heure. Aujourd'hui, la marque Nike est capitalisée à 115 milliards de dollars US. Ça ferait presque pince, non ? En réalité, Caroline va gagner bien d'autres récompenses avec ce design. Lors de l'entrée en bourse de Nike en 1980, Philippe va lui offrir des actions. Et puis, Caroline possède un trophée inestimable, celui d'avoir dessiné l'un des logos les plus célèbres au monde. « Souviens-toi que la souffrance est temporaire, mais que la gloire est éternelle. Fais confiance à tes pensées. » Figurez-vous qu'elle a elle-même déclaré qu'elle avait été plutôt satisfaite de ce salaire à l'époque. Après tout, elle n'était qu'une jeune étudiante. Ce qui est fou, c'est qu'a priori, Philippe n'a pas trop de goût en matière de graphisme, mais ça ne l'a pas empêché de faire d'excellents choix par la suite. Après ce premier logo, validé un peu à la hâte et sans grande conviction, mais qui a cartonné, Nike n'a pas eu de charte graphique jusqu'en 1995. C'est d'ailleurs depuis cette année-là que le logo ne représente plus que les chouches, sans le nom Nike à coller. En conclusion, on peut tirer deux morales de cette histoire. La première... c'est qu'il ne faut jamais se sous-vendre. Et je m'adresse à vous, chers amis artistes, graphistes, designers et artisans. S'il est difficile de chiffrer l'impact qu'a eu le logo sur l'essor de la marque Nike, il a forcément marqué un tournant. Bien sûr, les premiers modèles se vendaient grâce aux capacités techniques de ces chaussures méconnues. Mais quand la marque est devenue grand public, avec des modèles casual éloignés des pistes d'athlétisme, c'est évident que le design et le look ont tout changé. Donc ne minimisez jamais la valeur de la beauté que vous mettez dans vos créations. La deuxième morale, c'est peut-être que la beauté se trouve dans la simplicité et l'organique. Au début du XXe siècle, la psychologie de la forme, qu'on appelle aussi la théorie de Gestalt, s'est intéressée au principe de l'harmonie. Tous, quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou notre langue, tous, sans exception donc, nous recherchons systématiquement l'harmonie sans le savoir. Le cerveau humain est ainsi construit. Nous aimons ce qui prend forme parce que ça nous rassure et ça nous inspire. C'est pour ça qu'il est aussi satisfaisant de regarder des vidéos de rangement sur Instagram ou bien de voir une haie bien taillée. A contrario, un léger décalage de forme sur une affiche peut créer une illusion d'optique et carrément vous donner la nausée. Je le sais car j'ai été voir une expo sur l'illusion il n'y a pas si longtemps et tout ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé. Bref, en graphisme, qui finalement ont l'art de créer et organiser des éléments graphiques pour transmettre un message, la théorie de Gestalt prend tout son sens. Le logo originel de Nike a pris 17h30 pour être dessiné. Pourtant, si vous regardez vos chaussures, vous ne voyez qu'une simple virgule, mais une virgule parfaitement équilibrée. Cette recherche d'équilibre, c'est ce qui explique les plus grandes œuvres graphiques. Par exemple, prenons le logo Apple que nous connaissons tous. Saviez-vous que la tige de la pomme correspond parfaitement à la taille du morceau manquant sur le côté droit ? Et qu'un croc dans une pomme, en anglais, Ça se dit Byte, homonyme de Byte, B-Y-T-E, l'unité de base en informatique. Encore plus fou, les rondeurs de la pomme suivent très exactement la courbe de la suite de Fibonacci, la formule mathématique mystérieuse qui définit l'harmonie divine. Bref, il y en a des choses à dire sur le graphisme. Ça vous intéresse ? Ça fera l'objet d'un futur épisode. Si celui-ci vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser un avis, ou encore mieux, un gentil commentaire pour nous encourager, et puis vous abonner pour ne manquer aucun des futurs épisodes. À la semaine prochaine ! pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    02:23

  • Conclusion

    07:50

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Cet été, Du Grand Art part en vacances !


Je vous propose de (re)découvrir des épisodes qui vous ont particulièrement fait réagir, le temps de recharger les batteries, et vous retrouver pour pleins de beaux projets à partir de mi-août...

Si jamais vous souhaitez commenter les épisodes, m'écrire ou parler collabs, n'hésitez pas à m'envoyer un message à l'adresse marianne[@]du-grand-art.fr.


Je vous lirai avec plaisir !😉


✔️ Un simple logo. Une étudiante fauchée. Une marque mondiale.

Dans cet épisode de Du Grand Art, on revient sur l’histoire fascinante d’un logo iconique, né dans un petit coin de l’Oregon, payé 35 dollars, et qui vaut aujourd’hui des milliards.

L’histoire du Swoosh de Nike, c’est celle d’un pari visuel fait à la va-vite, d’un brief flou (“quelque chose qui ressemble à la vitesse”), et d’un destin marketing totalement imprévu.

Derrière ce logo devenu mondialement reconnaissable en un clin d’œil, se cache Carolyn Davidson, une étudiante en graphisme qui ne se doutait pas que ses 17h30 de travail allaient laisser une trace indélébile dans l’histoire du design.

🏃‍♂️ Mais comment une virgule dessinée au crayon peut-elle incarner à elle seule la performance, la victoire et l’élan ?
💸 Comment une création “à petit budget” est-elle devenue un symbole mondial de réussite et d’innovation ?

Cet épisode décrypte un moment-clé de l’histoire du branding, à travers anecdotes méconnues, bruitages immersifs, et humour bien placé.

Vous découvrirez :
– Comment Nike est née dans une salle de sport universitaire
– Pourquoi le nom “Nike” n’a rien d’anodin
– Ce que le graphisme peut révéler de notre besoin universel d’harmonie
– Et pourquoi le design ne devrait jamais être bradé

✏️ Si vous êtes graphiste, designer, créateur·rice, ou juste passionné·e de logos et d’histoires inspirantes, cet épisode va vous parler… fort.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet été, du grand art prend des vacances bien méritées. Pas d'inquiétude, je ne vous laisse pas les écouteurs vides. Depuis le début du podcast, nous avons vécu ensemble une trentaine d'épisodes sur l'histoire de l'art, du design et de l'artisanat. Aussi, je vous propose un petit best-of pour vous accompagner durant cette période de farniente. Chaque semaine, redécouvrez un épisode qui vous a particulièrement marqué. L'occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir des anecdotes qui ont fait le... plus réagir la communauté. On se revoit, enfin plutôt, on se réécoute mi-woot. D'ici là, prenez soin de vous. Et n'hésitez pas à m'écrire ou me partager vos retours, vos commentaires, vos idées d'épisodes ou de collabs. Je lirai chacun de vos messages. Bonnes vacances et à tout de suite pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design. Bonjour ! Et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Durant les quatre premiers épisodes, nous nous sommes intéressés au design et à l'architecture en haute montagne. Mais si l'art s'exprime à travers le produit ou le bâti, il peut aussi s'illustrer à travers l'écriture et aux représentations graphiques. C'est ce qu'on appelle bien évidemment le graphisme. Il n'est pas rare que des artistes soient mandatés pour réaliser des affiches, des polices d'écriture ou des logos. Par exemple, chaque année, les affiches du tournoi de Roland Garros sont dessinées par un artiste différent. Elles sont d'ailleurs exposées par ordre chronologique près du cours central, si vous souhaitez les admirer. La marque Ausha Choups également a fait appel à Salvador Dali pour son logo emblématique. Mais parfois, certaines marques, par manque de ressources ou d'intérêt, choisissent leur logo à la va-vite ou ne confient qu'une poignée de dollars pour un dessin qui va incarner leur marque pour des décennies. Et parfois, Les résultats sont assez inattendus. Vous voulez découvrir comment un logo peut transformer une marque méconnue en un empire ? Ça tombe bien, c'est l'histoire de notre anecdote du jour, comment un logo à 35 dollars a transformé une micro-entreprise en empire de la chaussure. Nous sommes en 1963 à l'université de l'Oregon aux USA. C'est là que travaille Bill Bowerman, l'entraîneur d'athlétisme de la fac. Parmi ces poulains, on retrouve un certain Philippe Knight, étudiant en comptabilité, qui se spécialise en course de demi-fond. Les deux sportifs ont l'idée d'importer du Japon des chaussures d'athlétisme peu chères et de bonne qualité. A cette époque, l'offre n'est pas aussi vaste qu'aujourd'hui, donc les athlètes s'orientent majoritairement soit vers Adidas, soit vers Puma. Philippe prend en charge l'affaire et crée l'entreprise BRF pour Blue Ribbon Sports. Il commande des échantillons et les montre à son entraîneur Bill. Ce dernier décide d'en équiper la team d'athlétisme de l'université et devient ainsi le partenaire officiel de Blue Ribbon Sports. Le deal est somme toute assez classique. Les athlètes portent les chaussures et en échange, Bill partage ses feedbacks à Philippe pour améliorer son produit. La collaboration fonctionne bien. Un an plus tard, Bill et Philippe discutent autour d'un bon repas et se serrent la pince. C'est décidé, chacun apporte 500 dollars sur la table pour monter une boîte digne de ce nom. Pendant 7 ans, Bill et Philippe vont poursuivre leur business d'import. Mais, et il fallait s'en douter, les Japonais finissent logiquement par décider de vendre eux-mêmes leurs produits sur le marché américain. Les deux associés font le point et prennent une décision qui va changer leur histoire. Ils décident de créer une toute nouvelle paire de chaussures d'athlétisme américaine. Ils sont rapidement rejoints par Jeff Johnson, qui sera leur VRP à plein temps. Seulement voilà, pour qu'une marque se vende, il lui faut une âme. Avance rapide, s'il vous plaît. Nous sommes maintenant en 1968. La collaboration évolue entre nos trois compères. Jeff décide de rebaptiser Blue Ribbon Sports pour Nike, un nom plus court, facile à retenir, et qui fait référence à la déesse grecque de la victoire. C'est prometteur. De son côté, Bill prend en charge le design. Donc si je résume à ce stade, on a le produit, on a le prix, on a le design. Bref, il ne manque plus qu'une vraie signature pour compléter le tout. Et pas n'importe laquelle. En fait, si. Ils vont choisir un peu n'importe comment. Je vous ai dit que Phil avait étudié la comptabilité. Eh bien, en 1971, il enseigne à l'Université d'État de Portland, toujours dans l'Oregon. Il y rencontre une certaine Caroline Davidson, qui suit l'une de ses classes. Il est bluffé par une création de cette jeune étudiante en graphisme. Il lui demande alors si elle serait d'accord pour dessiner le logo de sa petite marque Nike. Son brief est probablement le plus claqué au sol de l'histoire. Il a uniquement deux critères. Le logo doit se différencier de celui d'Adidas et il veut que le dessin ressemble à la vitesse. Bien essayé. Ouais, il doit bien essayer. Ça se reflète pas. Ceci dit, Caroline ne se débine pas et elle s'appelle à la tâche. Elle propose plusieurs versions, dont un dessin de virgule. qu'elle appelle le « swoosh » . Cette virgule s'inspire de la ligne des ailes de la déesse Niké et représente à la fois la ligne temporelle d'un mouvement, appuyé au début et fugace à la fin. Il est simple et en même temps très travaillé. Bref, une véritable œuvre graphique. Mais bon, tout le monde semble n'en avoir rien à faire. Parmi les différentes propositions, Philippe retient le swoosh, mais sans grande conviction. Il déclare carrément « je ne l'aime pas vraiment, mais je vais m'y faire » . En plus de ça, la société paye Caroline, accrochez-vous, eh bien tout juste 35 dollars pour une mission de 17 heures aiguë. Ça revient à 2 dollars de l'heure. Aujourd'hui, la marque Nike est capitalisée à 115 milliards de dollars US. Ça ferait presque pince, non ? En réalité, Caroline va gagner bien d'autres récompenses avec ce design. Lors de l'entrée en bourse de Nike en 1980, Philippe va lui offrir des actions. Et puis, Caroline possède un trophée inestimable, celui d'avoir dessiné l'un des logos les plus célèbres au monde. « Souviens-toi que la souffrance est temporaire, mais que la gloire est éternelle. Fais confiance à tes pensées. » Figurez-vous qu'elle a elle-même déclaré qu'elle avait été plutôt satisfaite de ce salaire à l'époque. Après tout, elle n'était qu'une jeune étudiante. Ce qui est fou, c'est qu'a priori, Philippe n'a pas trop de goût en matière de graphisme, mais ça ne l'a pas empêché de faire d'excellents choix par la suite. Après ce premier logo, validé un peu à la hâte et sans grande conviction, mais qui a cartonné, Nike n'a pas eu de charte graphique jusqu'en 1995. C'est d'ailleurs depuis cette année-là que le logo ne représente plus que les chouches, sans le nom Nike à coller. En conclusion, on peut tirer deux morales de cette histoire. La première... c'est qu'il ne faut jamais se sous-vendre. Et je m'adresse à vous, chers amis artistes, graphistes, designers et artisans. S'il est difficile de chiffrer l'impact qu'a eu le logo sur l'essor de la marque Nike, il a forcément marqué un tournant. Bien sûr, les premiers modèles se vendaient grâce aux capacités techniques de ces chaussures méconnues. Mais quand la marque est devenue grand public, avec des modèles casual éloignés des pistes d'athlétisme, c'est évident que le design et le look ont tout changé. Donc ne minimisez jamais la valeur de la beauté que vous mettez dans vos créations. La deuxième morale, c'est peut-être que la beauté se trouve dans la simplicité et l'organique. Au début du XXe siècle, la psychologie de la forme, qu'on appelle aussi la théorie de Gestalt, s'est intéressée au principe de l'harmonie. Tous, quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou notre langue, tous, sans exception donc, nous recherchons systématiquement l'harmonie sans le savoir. Le cerveau humain est ainsi construit. Nous aimons ce qui prend forme parce que ça nous rassure et ça nous inspire. C'est pour ça qu'il est aussi satisfaisant de regarder des vidéos de rangement sur Instagram ou bien de voir une haie bien taillée. A contrario, un léger décalage de forme sur une affiche peut créer une illusion d'optique et carrément vous donner la nausée. Je le sais car j'ai été voir une expo sur l'illusion il n'y a pas si longtemps et tout ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé. Bref, en graphisme, qui finalement ont l'art de créer et organiser des éléments graphiques pour transmettre un message, la théorie de Gestalt prend tout son sens. Le logo originel de Nike a pris 17h30 pour être dessiné. Pourtant, si vous regardez vos chaussures, vous ne voyez qu'une simple virgule, mais une virgule parfaitement équilibrée. Cette recherche d'équilibre, c'est ce qui explique les plus grandes œuvres graphiques. Par exemple, prenons le logo Apple que nous connaissons tous. Saviez-vous que la tige de la pomme correspond parfaitement à la taille du morceau manquant sur le côté droit ? Et qu'un croc dans une pomme, en anglais, Ça se dit Byte, homonyme de Byte, B-Y-T-E, l'unité de base en informatique. Encore plus fou, les rondeurs de la pomme suivent très exactement la courbe de la suite de Fibonacci, la formule mathématique mystérieuse qui définit l'harmonie divine. Bref, il y en a des choses à dire sur le graphisme. Ça vous intéresse ? Ça fera l'objet d'un futur épisode. Si celui-ci vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser un avis, ou encore mieux, un gentil commentaire pour nous encourager, et puis vous abonner pour ne manquer aucun des futurs épisodes. À la semaine prochaine ! pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    02:23

  • Conclusion

    07:50

Description

Cet été, Du Grand Art part en vacances !


Je vous propose de (re)découvrir des épisodes qui vous ont particulièrement fait réagir, le temps de recharger les batteries, et vous retrouver pour pleins de beaux projets à partir de mi-août...

Si jamais vous souhaitez commenter les épisodes, m'écrire ou parler collabs, n'hésitez pas à m'envoyer un message à l'adresse marianne[@]du-grand-art.fr.


Je vous lirai avec plaisir !😉


✔️ Un simple logo. Une étudiante fauchée. Une marque mondiale.

Dans cet épisode de Du Grand Art, on revient sur l’histoire fascinante d’un logo iconique, né dans un petit coin de l’Oregon, payé 35 dollars, et qui vaut aujourd’hui des milliards.

L’histoire du Swoosh de Nike, c’est celle d’un pari visuel fait à la va-vite, d’un brief flou (“quelque chose qui ressemble à la vitesse”), et d’un destin marketing totalement imprévu.

Derrière ce logo devenu mondialement reconnaissable en un clin d’œil, se cache Carolyn Davidson, une étudiante en graphisme qui ne se doutait pas que ses 17h30 de travail allaient laisser une trace indélébile dans l’histoire du design.

🏃‍♂️ Mais comment une virgule dessinée au crayon peut-elle incarner à elle seule la performance, la victoire et l’élan ?
💸 Comment une création “à petit budget” est-elle devenue un symbole mondial de réussite et d’innovation ?

Cet épisode décrypte un moment-clé de l’histoire du branding, à travers anecdotes méconnues, bruitages immersifs, et humour bien placé.

Vous découvrirez :
– Comment Nike est née dans une salle de sport universitaire
– Pourquoi le nom “Nike” n’a rien d’anodin
– Ce que le graphisme peut révéler de notre besoin universel d’harmonie
– Et pourquoi le design ne devrait jamais être bradé

✏️ Si vous êtes graphiste, designer, créateur·rice, ou juste passionné·e de logos et d’histoires inspirantes, cet épisode va vous parler… fort.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet été, du grand art prend des vacances bien méritées. Pas d'inquiétude, je ne vous laisse pas les écouteurs vides. Depuis le début du podcast, nous avons vécu ensemble une trentaine d'épisodes sur l'histoire de l'art, du design et de l'artisanat. Aussi, je vous propose un petit best-of pour vous accompagner durant cette période de farniente. Chaque semaine, redécouvrez un épisode qui vous a particulièrement marqué. L'occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir des anecdotes qui ont fait le... plus réagir la communauté. On se revoit, enfin plutôt, on se réécoute mi-woot. D'ici là, prenez soin de vous. Et n'hésitez pas à m'écrire ou me partager vos retours, vos commentaires, vos idées d'épisodes ou de collabs. Je lirai chacun de vos messages. Bonnes vacances et à tout de suite pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design. Bonjour ! Et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Durant les quatre premiers épisodes, nous nous sommes intéressés au design et à l'architecture en haute montagne. Mais si l'art s'exprime à travers le produit ou le bâti, il peut aussi s'illustrer à travers l'écriture et aux représentations graphiques. C'est ce qu'on appelle bien évidemment le graphisme. Il n'est pas rare que des artistes soient mandatés pour réaliser des affiches, des polices d'écriture ou des logos. Par exemple, chaque année, les affiches du tournoi de Roland Garros sont dessinées par un artiste différent. Elles sont d'ailleurs exposées par ordre chronologique près du cours central, si vous souhaitez les admirer. La marque Ausha Choups également a fait appel à Salvador Dali pour son logo emblématique. Mais parfois, certaines marques, par manque de ressources ou d'intérêt, choisissent leur logo à la va-vite ou ne confient qu'une poignée de dollars pour un dessin qui va incarner leur marque pour des décennies. Et parfois, Les résultats sont assez inattendus. Vous voulez découvrir comment un logo peut transformer une marque méconnue en un empire ? Ça tombe bien, c'est l'histoire de notre anecdote du jour, comment un logo à 35 dollars a transformé une micro-entreprise en empire de la chaussure. Nous sommes en 1963 à l'université de l'Oregon aux USA. C'est là que travaille Bill Bowerman, l'entraîneur d'athlétisme de la fac. Parmi ces poulains, on retrouve un certain Philippe Knight, étudiant en comptabilité, qui se spécialise en course de demi-fond. Les deux sportifs ont l'idée d'importer du Japon des chaussures d'athlétisme peu chères et de bonne qualité. A cette époque, l'offre n'est pas aussi vaste qu'aujourd'hui, donc les athlètes s'orientent majoritairement soit vers Adidas, soit vers Puma. Philippe prend en charge l'affaire et crée l'entreprise BRF pour Blue Ribbon Sports. Il commande des échantillons et les montre à son entraîneur Bill. Ce dernier décide d'en équiper la team d'athlétisme de l'université et devient ainsi le partenaire officiel de Blue Ribbon Sports. Le deal est somme toute assez classique. Les athlètes portent les chaussures et en échange, Bill partage ses feedbacks à Philippe pour améliorer son produit. La collaboration fonctionne bien. Un an plus tard, Bill et Philippe discutent autour d'un bon repas et se serrent la pince. C'est décidé, chacun apporte 500 dollars sur la table pour monter une boîte digne de ce nom. Pendant 7 ans, Bill et Philippe vont poursuivre leur business d'import. Mais, et il fallait s'en douter, les Japonais finissent logiquement par décider de vendre eux-mêmes leurs produits sur le marché américain. Les deux associés font le point et prennent une décision qui va changer leur histoire. Ils décident de créer une toute nouvelle paire de chaussures d'athlétisme américaine. Ils sont rapidement rejoints par Jeff Johnson, qui sera leur VRP à plein temps. Seulement voilà, pour qu'une marque se vende, il lui faut une âme. Avance rapide, s'il vous plaît. Nous sommes maintenant en 1968. La collaboration évolue entre nos trois compères. Jeff décide de rebaptiser Blue Ribbon Sports pour Nike, un nom plus court, facile à retenir, et qui fait référence à la déesse grecque de la victoire. C'est prometteur. De son côté, Bill prend en charge le design. Donc si je résume à ce stade, on a le produit, on a le prix, on a le design. Bref, il ne manque plus qu'une vraie signature pour compléter le tout. Et pas n'importe laquelle. En fait, si. Ils vont choisir un peu n'importe comment. Je vous ai dit que Phil avait étudié la comptabilité. Eh bien, en 1971, il enseigne à l'Université d'État de Portland, toujours dans l'Oregon. Il y rencontre une certaine Caroline Davidson, qui suit l'une de ses classes. Il est bluffé par une création de cette jeune étudiante en graphisme. Il lui demande alors si elle serait d'accord pour dessiner le logo de sa petite marque Nike. Son brief est probablement le plus claqué au sol de l'histoire. Il a uniquement deux critères. Le logo doit se différencier de celui d'Adidas et il veut que le dessin ressemble à la vitesse. Bien essayé. Ouais, il doit bien essayer. Ça se reflète pas. Ceci dit, Caroline ne se débine pas et elle s'appelle à la tâche. Elle propose plusieurs versions, dont un dessin de virgule. qu'elle appelle le « swoosh » . Cette virgule s'inspire de la ligne des ailes de la déesse Niké et représente à la fois la ligne temporelle d'un mouvement, appuyé au début et fugace à la fin. Il est simple et en même temps très travaillé. Bref, une véritable œuvre graphique. Mais bon, tout le monde semble n'en avoir rien à faire. Parmi les différentes propositions, Philippe retient le swoosh, mais sans grande conviction. Il déclare carrément « je ne l'aime pas vraiment, mais je vais m'y faire » . En plus de ça, la société paye Caroline, accrochez-vous, eh bien tout juste 35 dollars pour une mission de 17 heures aiguë. Ça revient à 2 dollars de l'heure. Aujourd'hui, la marque Nike est capitalisée à 115 milliards de dollars US. Ça ferait presque pince, non ? En réalité, Caroline va gagner bien d'autres récompenses avec ce design. Lors de l'entrée en bourse de Nike en 1980, Philippe va lui offrir des actions. Et puis, Caroline possède un trophée inestimable, celui d'avoir dessiné l'un des logos les plus célèbres au monde. « Souviens-toi que la souffrance est temporaire, mais que la gloire est éternelle. Fais confiance à tes pensées. » Figurez-vous qu'elle a elle-même déclaré qu'elle avait été plutôt satisfaite de ce salaire à l'époque. Après tout, elle n'était qu'une jeune étudiante. Ce qui est fou, c'est qu'a priori, Philippe n'a pas trop de goût en matière de graphisme, mais ça ne l'a pas empêché de faire d'excellents choix par la suite. Après ce premier logo, validé un peu à la hâte et sans grande conviction, mais qui a cartonné, Nike n'a pas eu de charte graphique jusqu'en 1995. C'est d'ailleurs depuis cette année-là que le logo ne représente plus que les chouches, sans le nom Nike à coller. En conclusion, on peut tirer deux morales de cette histoire. La première... c'est qu'il ne faut jamais se sous-vendre. Et je m'adresse à vous, chers amis artistes, graphistes, designers et artisans. S'il est difficile de chiffrer l'impact qu'a eu le logo sur l'essor de la marque Nike, il a forcément marqué un tournant. Bien sûr, les premiers modèles se vendaient grâce aux capacités techniques de ces chaussures méconnues. Mais quand la marque est devenue grand public, avec des modèles casual éloignés des pistes d'athlétisme, c'est évident que le design et le look ont tout changé. Donc ne minimisez jamais la valeur de la beauté que vous mettez dans vos créations. La deuxième morale, c'est peut-être que la beauté se trouve dans la simplicité et l'organique. Au début du XXe siècle, la psychologie de la forme, qu'on appelle aussi la théorie de Gestalt, s'est intéressée au principe de l'harmonie. Tous, quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou notre langue, tous, sans exception donc, nous recherchons systématiquement l'harmonie sans le savoir. Le cerveau humain est ainsi construit. Nous aimons ce qui prend forme parce que ça nous rassure et ça nous inspire. C'est pour ça qu'il est aussi satisfaisant de regarder des vidéos de rangement sur Instagram ou bien de voir une haie bien taillée. A contrario, un léger décalage de forme sur une affiche peut créer une illusion d'optique et carrément vous donner la nausée. Je le sais car j'ai été voir une expo sur l'illusion il n'y a pas si longtemps et tout ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé. Bref, en graphisme, qui finalement ont l'art de créer et organiser des éléments graphiques pour transmettre un message, la théorie de Gestalt prend tout son sens. Le logo originel de Nike a pris 17h30 pour être dessiné. Pourtant, si vous regardez vos chaussures, vous ne voyez qu'une simple virgule, mais une virgule parfaitement équilibrée. Cette recherche d'équilibre, c'est ce qui explique les plus grandes œuvres graphiques. Par exemple, prenons le logo Apple que nous connaissons tous. Saviez-vous que la tige de la pomme correspond parfaitement à la taille du morceau manquant sur le côté droit ? Et qu'un croc dans une pomme, en anglais, Ça se dit Byte, homonyme de Byte, B-Y-T-E, l'unité de base en informatique. Encore plus fou, les rondeurs de la pomme suivent très exactement la courbe de la suite de Fibonacci, la formule mathématique mystérieuse qui définit l'harmonie divine. Bref, il y en a des choses à dire sur le graphisme. Ça vous intéresse ? Ça fera l'objet d'un futur épisode. Si celui-ci vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser un avis, ou encore mieux, un gentil commentaire pour nous encourager, et puis vous abonner pour ne manquer aucun des futurs épisodes. À la semaine prochaine ! pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

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  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    02:23

  • Conclusion

    07:50

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