undefined cover
undefined cover
Le design postal, une histoire complètement timbrée cover
Le design postal, une histoire complètement timbrée cover
Du Grand Art

Le design postal, une histoire complètement timbrée

Le design postal, une histoire complètement timbrée

12min |18/08/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Le design postal, une histoire complètement timbrée cover
Le design postal, une histoire complètement timbrée cover
Du Grand Art

Le design postal, une histoire complètement timbrée

Le design postal, une histoire complètement timbrée

12min |18/08/2025
Play

Description

Saviez-vous que ces petits rectangles collés sur nos enveloppes ont derrière eux des histoires dignes des plus grandes œuvres d’art ? Qu’ils sont à la fois objets du quotidien, outils diplomatiques, supports artistiques… et parfois sources d’erreurs devenues cultes ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, on plonge dans l’univers fascinant des timbres, là où le design miniature rencontre la grande histoire. Vous découvrirez comment un objet aussi discret peut incarner des choix artistiques, politiques et culturels… tout en voyageant à travers le monde.

Entre anecdotes surprenantes, secrets de fabrication et petites pépites de culture générale, on explore l’art minuscule mais stratégique qui se cache derrière chaque timbre. Du graphisme millimétré à la symbolique cachée, de l’art visuel à l’histoire du design, préparez-vous à changer à jamais la façon dont vous regardez vos cartes postales et votre courrier.

Et si le timbre n’était pas juste un moyen d’envoyer une lettre… mais un véritable chef-d’œuvre miniature ?

🎙️ Un épisode à écouter absolument si vous aimez l’histoire de l’art, les anecdotes artistiques, et toutes ces petites histoires qui ont fait la grande.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Après un repos bien mérité, on se retrouve enfin pour de tout nouveaux épisodes exclusifs. Car oui, ça y est, les vacances c'est terminé. Enfin, de mon côté en tout cas. Peut-être que du vôtre vous apprêtez à partir, ou bien que vous y êtes encore. D'ailleurs, est-ce que vous avez pensé à envoyer des cartes postales cette année ? Si oui, sachez que vous avez... activement soutenu un corps de métier artistique très niche, les dessinateurs de timbres postes. Parce que oui, à chaque fois que vous achetez un timbre un peu original, ce qui est souvent le cas en été, une partie de votre argent est redistribuée sous forme de royalties à une communauté de designers très méconnues. Des designers spécialisés dans le microformat, mais dont les planches préparatoires sont paradoxalement gigantesques. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien ! C'est notre anecdote du jour, le design postal, une histoire complètement timbrée. Nous sommes en 1837. L'Empire britannique est à son apogée, mais côté courrier, c'est un peu le chaos. Le prix d'une lettre dépend de la distance, du nombre de pages, de l'humeur du facteur peut-être, et surtout, à cette époque, c'est le destinataire qui paye. Imaginez un peu, on vous apporte une lettre, mais pour la lire... Vous devez sortir votre porte-monnaie et le prix est plus qu'aléatoire. Vous conviendrez que ça n'est pas très pratique, ni très glamour. Enfin du moins, antipathie pour l'expéditeur. Dans cette configuration, il arrive très fréquemment que les destinataires refusent l'enveloppe pour s'éviter une potentielle mauvaise nouvelle et économiser des sous par la même occasion. Or, un jour, un homme d'État britannique décide de révolutionner le système. Sir Roland Hill, instituteur et homme politique, déjeune dans une auberge anglaise. Tout à coup, il aperçoit un facteur venu apporter une lettre à une servante. Roland Hill observe la scène. La servante se saisit de la lettre, l'examine comme si elle essayait d'en scanner le contenu à travers l'enveloppe, puis tend la lettre au facteur pour la lui rendre. Elle refuse de payer et le facteur repart brodouiller. Notre brillante instituteur est stupéfait de la scène et décide de demander à la servante pourquoi elle a refusé son courrier. Et celle-ci éclate de rire. Tu sais, tout le monde croit que je suis débile. Je suis très maligne. Très, très, très, très, très maligne. En fait, elle explique qu'il s'agit d'une lettre de son fiancé. Ils s'écrivent souvent, si bien que le budget et courrier du cœur est devenu trop élevé pour eux. Donc, ils ont mis au point un stratagème pour s'écrire sans payer. Ils s'écrivent de manière codée. Selon la manière dont ils rédigent l'adresse de destination sur l'enveloppe, ils savent si l'autre est en bonne santé, si tout va bien. Et s'ils vont bientôt se revoir comme prévu, grâce à leurs artifices de graphistes en herbe, ils se donnent des nouvelles à la barbe du facteur. Il se dit juste qu'une fois de plus, il a affaire à un destinataire trop radin pour payer son courrier. A défaut de courrier du cœur, il est faire part. 11 morts. Plutôt maligne l'amoureuse, non ? Enfin, pas tant que ça, puisqu'elle vient d'avouer une fraude d'État à un fonctionnaire. Mais bouh, ça peut arriver à tout le monde ça, non ? Je n'ai pas, monsieur le député. Je n'ai jamais eu. De compte à l'étranger, ni maintenant. ni avant. Sœur Roland est ébahie par cette histoire. En fait, en y réfléchissant bien, il y a deux problèmes avec la poste. D'abord, les prix sont trop aléatoires. Tout le monde ne peut pas se permettre d'ouvrir son courrier. Et ensuite, les prix sont trop élevés. Les utilisateurs sont quelque part poussés à la fraude. Notre héros décide alors de révolutionner le système. Désormais, chaque lettre expédiée au sein de l'Empire sera payée par l'émetteur sur la base d'un tarif unique. Ok, mais comment s'assurer que l'expéditeur a bien payé ? Me demanderez-vous si vous n'avez jamais vu une lettre de votre vie ? Eh bien en adoptant un système de cachet faisant foi, collé sur chaque lettre, et bien sûr inimitable pour lutter contre les fraudeurs. Et c'est ainsi qu'a été brandé le tout premier timbre-poste, le 6 mai 1840. Le Royaume-Uni met en circulation ce qu'on appelle le Penny Black. Penny car le timbre coûte un penny et black car le dessin du timbre est sur fond noir. Côté marketing, tout est fluide. Côté design, on a également pensé à tout. Le modèle du timbre n'est autre qu'un portrait gravé de la reine Victoria. Et ce pour deux raisons principales. D'abord, la reine est l'icône de la nation. Chaque membre de l'Empire doit connaître son visage. Le design est donc avant tout un rappel poli. C'est un timbre de pote, ça oui. Ensuite, le modèle original de la gravure est beaucoup plus grand que la surface du timbre. L'artiste qui l'a réalisé a pu y intégrer de nombreux détails qu'il est impossible de reproduire manuellement à si petite échelle. C'est un design résolument anti-fraude. Le succès est fulgurant. Et surtout, le design du timbre devient une affaire très sérieuse. Progressivement, ce système innovant est adopté dans toute l'Europe et la France n'y fait pas exception. Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, ça vaut le coup ! On pourrait croire que le design d'un timbre, c'est secondaire. Mais non, c'est une mini-affiche de propagande, une galerie d'art portative ou encore un outil diplomatique. Et surtout, c'est un travail d'orfèvre réalisé par une communauté très réduite. Mais alors, comment est-ce que ces artistes designent vraiment les timbres ? Eh bien concrètement, concevoir un timbre, c'est un savant mélange entre art minutieux, contraintes techniques et choix politiques ou symboliques. Tout commence par un dessin, souvent réalisé par un artiste graveur. Ce dessin est gravé à l'envers sur un poinçon en métal, une matrice minuscule, réalisé au burin et à la loupe, qui servira d'impression. Longtemps, on a utilisé la typographie ou la taille douce pour leur finesse et leur relief, qui sont aujourd'hui complétés par des techniques modernes comme l'offset ou l'héliogravure qui permettent de reproduire fidèlement les couleurs ou les œuvres d'art. Depuis les années 1960, le thème devient hausse. une toile miniature pour les artistes contemporains. Miro, Soulages ou encore Zao Wukong ont designé leur propre timbre. Le timbre n'est plus seulement un multipostal, c'est une micro-œuvre d'art à diffuser au bout du monde. En France, le tout premier timbre date de 1849. Et non, ce n'est pas Napoléon dessus, mais c'est la déesse Thérèse. Parce qu'en fait, la République veut éviter toute référence monarchique un petit peu trop directe. On vient de vivre plusieurs décennies. plutôt intense côté politique en cause. Donc ce qu'on veut c'est de la neutralité, de la symbolique agricole, de la gravité, de la barbe bouclée. Le design est confié au graveur Jean-Jacques Barre. Chaque trait est pensé, chaque centimètre millimétrisé. Il faut que ce soit difficile à contrefaire, reconnaissable au premier coup d'œil, beau et porteur de sens. Pas mal pour un autocollant de 2 cm sur 3. Et puis, au fil du temps, le timbre devient une façon de raconter le monde. Il devient inspirationnel. On sollicite des artistes, on y intègre des paysages, des inventions, des sports, des grands discours, des petits animaux. Et chaque pays commence à affirmer son propre style, sa culture et son obsession nationale. Tiens, faisons un rapide tour du monde du timbre. En URSS, Les timbres montrent la technologie et le travailleur héroïque. Aux Etats-Unis, vous glorifiez les pionniers, l'aviation ou encore Elvis Presley. Au Japon, on a de véritables chefs-d'œuvre miniatures peints avec un soin qui… C'est mon truc préféré, le plus glam, le plus magnifique. Et en France, le choix des visuels est supervisé par la Poste. en lien avec des graveurs, des artistes et des experts historiques. Des beaux timbres, s'il vous plaît ! Je ne sais pas mentir, on les collectionne ! Timbres événements, comme pour le Tour de France, timbres hommages, comme pour Gisèle Halmy, ou encore des timbres solidaires en partenariat avec l'UNICEF ou les pièces jaunes. Bref, le but, c'est de trouver le juste équilibre entre identité nationale et désir de collection. Mais, si vous suivez ce podcast depuis un moment, vous savez que les erreurs en design sont fréquentes. Et évidemment, Le monde du timbre n'échappe pas aux petits accidents de design qui deviennent, avec le temps, complètement cultes. L'Inverted Jenny est probablement l'erreur la plus célèbre de toute l'histoire philatélie. En 1918 aux USA, un nouveau modèle de timbre est prévu pour les envois aériens. Concernant le design, on opte pour la représentation d'un avion emblématique, le Curtis Jenny. Et on choisit de l'imprimer en couleurs. Avion en bleu et encadrement en rouge. Pour rappeler les couleurs de drapeaux américains. Sauf que cela nécessite une technique d'impression en deux étapes. Dont une étape d'impression en miroir que l'imprimeur loupe complètement. Résultat, le texte en rouge est bien inscrit correctement. Mais l'avion, lui, il vole à l'envers. Ça c'est pas trop. Et ça, ça va vous obliger de t'énerver. T'as envie de lui mettre... Mais des fois t'as envie de lui mettre une droite, hein ? Non mais sérieux ! Seuls 100 exemplaires de cette bourde ont été mises en circulation, et aujourd'hui, chacun d'entre eux vaut plus d'un million de dollars. Pas mal pour une petite erreur d'alignement. 50 ans plus tard, une autre erreur de design va donner naissance à l'un des timbres les plus chers au monde. Quelques heures à peine après son lancement, l'impression du timbre chinois « Tout le pays est rouge » est annulée. Et pour cause, un souci d'impression et à deux doigts de créer une polémique dans tout le pays. En fait, le dessin du timbre représente le peuple chinois, une femme, un ouvrier et un soldat, souriant et brandissant le petit livre rouge de Mao. Au-dessus, le slogan « Tout le pays est rouge » est inscrit en grand sur la carte de la Chine imprimée en rouge. Sauf que Taïwan, elle, est imprimée en blanc. Oups, la boulette ! Une erreur d'impression qui envoie le message opposé à ce que le régime voudrait transmettre. Si dans les faits, Taïwan est indépendante depuis 1949, Pékin affirme le contraire. Une erreur qui a fait peur au gouvernement, mais surtout au designer Wang Weisheng, qui a déclaré plus tard à l'AFP, pendant très longtemps, je craignais vraiment d'être emprisonné. Tu crois que je rigole moi ? Tu te coltes pas moi ? Tu crois que c'est... Je crois que je suis ta copine ! Je suis pas ta copine, je suis pas ta mère ! Il paraîtrait que seuls 9 exemplaires de ce teindre glorifiant le communisme sont connus et répertoriés. L'un d'entre eux aurait même été vendu 2 millions de dollars. Alors finalement, si le teindre n'est qu'un petit bout de papier posé sur nos enveloppes, c'est aussi l'illustration qui accompagne les grandes lettres d'amour, les cartes postales aux grands-mères et les amendes pour excès de vitesse sur les routes de vacances. En fait, c'est avant tout un petit bout d'histoire d'art, de politique et de rêves miniatures. Alors, la prochaine fois que vous en voyez un, ou que vous en choisissez un, demandez-vous si ce petit rectangle en disait plus sur le monde qu'un journal entier. Quel timbre, vous, vous aimeriez inventer ? Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:10

  • Conclusion

    11:11

Description

Saviez-vous que ces petits rectangles collés sur nos enveloppes ont derrière eux des histoires dignes des plus grandes œuvres d’art ? Qu’ils sont à la fois objets du quotidien, outils diplomatiques, supports artistiques… et parfois sources d’erreurs devenues cultes ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, on plonge dans l’univers fascinant des timbres, là où le design miniature rencontre la grande histoire. Vous découvrirez comment un objet aussi discret peut incarner des choix artistiques, politiques et culturels… tout en voyageant à travers le monde.

Entre anecdotes surprenantes, secrets de fabrication et petites pépites de culture générale, on explore l’art minuscule mais stratégique qui se cache derrière chaque timbre. Du graphisme millimétré à la symbolique cachée, de l’art visuel à l’histoire du design, préparez-vous à changer à jamais la façon dont vous regardez vos cartes postales et votre courrier.

Et si le timbre n’était pas juste un moyen d’envoyer une lettre… mais un véritable chef-d’œuvre miniature ?

🎙️ Un épisode à écouter absolument si vous aimez l’histoire de l’art, les anecdotes artistiques, et toutes ces petites histoires qui ont fait la grande.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Après un repos bien mérité, on se retrouve enfin pour de tout nouveaux épisodes exclusifs. Car oui, ça y est, les vacances c'est terminé. Enfin, de mon côté en tout cas. Peut-être que du vôtre vous apprêtez à partir, ou bien que vous y êtes encore. D'ailleurs, est-ce que vous avez pensé à envoyer des cartes postales cette année ? Si oui, sachez que vous avez... activement soutenu un corps de métier artistique très niche, les dessinateurs de timbres postes. Parce que oui, à chaque fois que vous achetez un timbre un peu original, ce qui est souvent le cas en été, une partie de votre argent est redistribuée sous forme de royalties à une communauté de designers très méconnues. Des designers spécialisés dans le microformat, mais dont les planches préparatoires sont paradoxalement gigantesques. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien ! C'est notre anecdote du jour, le design postal, une histoire complètement timbrée. Nous sommes en 1837. L'Empire britannique est à son apogée, mais côté courrier, c'est un peu le chaos. Le prix d'une lettre dépend de la distance, du nombre de pages, de l'humeur du facteur peut-être, et surtout, à cette époque, c'est le destinataire qui paye. Imaginez un peu, on vous apporte une lettre, mais pour la lire... Vous devez sortir votre porte-monnaie et le prix est plus qu'aléatoire. Vous conviendrez que ça n'est pas très pratique, ni très glamour. Enfin du moins, antipathie pour l'expéditeur. Dans cette configuration, il arrive très fréquemment que les destinataires refusent l'enveloppe pour s'éviter une potentielle mauvaise nouvelle et économiser des sous par la même occasion. Or, un jour, un homme d'État britannique décide de révolutionner le système. Sir Roland Hill, instituteur et homme politique, déjeune dans une auberge anglaise. Tout à coup, il aperçoit un facteur venu apporter une lettre à une servante. Roland Hill observe la scène. La servante se saisit de la lettre, l'examine comme si elle essayait d'en scanner le contenu à travers l'enveloppe, puis tend la lettre au facteur pour la lui rendre. Elle refuse de payer et le facteur repart brodouiller. Notre brillante instituteur est stupéfait de la scène et décide de demander à la servante pourquoi elle a refusé son courrier. Et celle-ci éclate de rire. Tu sais, tout le monde croit que je suis débile. Je suis très maligne. Très, très, très, très, très maligne. En fait, elle explique qu'il s'agit d'une lettre de son fiancé. Ils s'écrivent souvent, si bien que le budget et courrier du cœur est devenu trop élevé pour eux. Donc, ils ont mis au point un stratagème pour s'écrire sans payer. Ils s'écrivent de manière codée. Selon la manière dont ils rédigent l'adresse de destination sur l'enveloppe, ils savent si l'autre est en bonne santé, si tout va bien. Et s'ils vont bientôt se revoir comme prévu, grâce à leurs artifices de graphistes en herbe, ils se donnent des nouvelles à la barbe du facteur. Il se dit juste qu'une fois de plus, il a affaire à un destinataire trop radin pour payer son courrier. A défaut de courrier du cœur, il est faire part. 11 morts. Plutôt maligne l'amoureuse, non ? Enfin, pas tant que ça, puisqu'elle vient d'avouer une fraude d'État à un fonctionnaire. Mais bouh, ça peut arriver à tout le monde ça, non ? Je n'ai pas, monsieur le député. Je n'ai jamais eu. De compte à l'étranger, ni maintenant. ni avant. Sœur Roland est ébahie par cette histoire. En fait, en y réfléchissant bien, il y a deux problèmes avec la poste. D'abord, les prix sont trop aléatoires. Tout le monde ne peut pas se permettre d'ouvrir son courrier. Et ensuite, les prix sont trop élevés. Les utilisateurs sont quelque part poussés à la fraude. Notre héros décide alors de révolutionner le système. Désormais, chaque lettre expédiée au sein de l'Empire sera payée par l'émetteur sur la base d'un tarif unique. Ok, mais comment s'assurer que l'expéditeur a bien payé ? Me demanderez-vous si vous n'avez jamais vu une lettre de votre vie ? Eh bien en adoptant un système de cachet faisant foi, collé sur chaque lettre, et bien sûr inimitable pour lutter contre les fraudeurs. Et c'est ainsi qu'a été brandé le tout premier timbre-poste, le 6 mai 1840. Le Royaume-Uni met en circulation ce qu'on appelle le Penny Black. Penny car le timbre coûte un penny et black car le dessin du timbre est sur fond noir. Côté marketing, tout est fluide. Côté design, on a également pensé à tout. Le modèle du timbre n'est autre qu'un portrait gravé de la reine Victoria. Et ce pour deux raisons principales. D'abord, la reine est l'icône de la nation. Chaque membre de l'Empire doit connaître son visage. Le design est donc avant tout un rappel poli. C'est un timbre de pote, ça oui. Ensuite, le modèle original de la gravure est beaucoup plus grand que la surface du timbre. L'artiste qui l'a réalisé a pu y intégrer de nombreux détails qu'il est impossible de reproduire manuellement à si petite échelle. C'est un design résolument anti-fraude. Le succès est fulgurant. Et surtout, le design du timbre devient une affaire très sérieuse. Progressivement, ce système innovant est adopté dans toute l'Europe et la France n'y fait pas exception. Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, ça vaut le coup ! On pourrait croire que le design d'un timbre, c'est secondaire. Mais non, c'est une mini-affiche de propagande, une galerie d'art portative ou encore un outil diplomatique. Et surtout, c'est un travail d'orfèvre réalisé par une communauté très réduite. Mais alors, comment est-ce que ces artistes designent vraiment les timbres ? Eh bien concrètement, concevoir un timbre, c'est un savant mélange entre art minutieux, contraintes techniques et choix politiques ou symboliques. Tout commence par un dessin, souvent réalisé par un artiste graveur. Ce dessin est gravé à l'envers sur un poinçon en métal, une matrice minuscule, réalisé au burin et à la loupe, qui servira d'impression. Longtemps, on a utilisé la typographie ou la taille douce pour leur finesse et leur relief, qui sont aujourd'hui complétés par des techniques modernes comme l'offset ou l'héliogravure qui permettent de reproduire fidèlement les couleurs ou les œuvres d'art. Depuis les années 1960, le thème devient hausse. une toile miniature pour les artistes contemporains. Miro, Soulages ou encore Zao Wukong ont designé leur propre timbre. Le timbre n'est plus seulement un multipostal, c'est une micro-œuvre d'art à diffuser au bout du monde. En France, le tout premier timbre date de 1849. Et non, ce n'est pas Napoléon dessus, mais c'est la déesse Thérèse. Parce qu'en fait, la République veut éviter toute référence monarchique un petit peu trop directe. On vient de vivre plusieurs décennies. plutôt intense côté politique en cause. Donc ce qu'on veut c'est de la neutralité, de la symbolique agricole, de la gravité, de la barbe bouclée. Le design est confié au graveur Jean-Jacques Barre. Chaque trait est pensé, chaque centimètre millimétrisé. Il faut que ce soit difficile à contrefaire, reconnaissable au premier coup d'œil, beau et porteur de sens. Pas mal pour un autocollant de 2 cm sur 3. Et puis, au fil du temps, le timbre devient une façon de raconter le monde. Il devient inspirationnel. On sollicite des artistes, on y intègre des paysages, des inventions, des sports, des grands discours, des petits animaux. Et chaque pays commence à affirmer son propre style, sa culture et son obsession nationale. Tiens, faisons un rapide tour du monde du timbre. En URSS, Les timbres montrent la technologie et le travailleur héroïque. Aux Etats-Unis, vous glorifiez les pionniers, l'aviation ou encore Elvis Presley. Au Japon, on a de véritables chefs-d'œuvre miniatures peints avec un soin qui… C'est mon truc préféré, le plus glam, le plus magnifique. Et en France, le choix des visuels est supervisé par la Poste. en lien avec des graveurs, des artistes et des experts historiques. Des beaux timbres, s'il vous plaît ! Je ne sais pas mentir, on les collectionne ! Timbres événements, comme pour le Tour de France, timbres hommages, comme pour Gisèle Halmy, ou encore des timbres solidaires en partenariat avec l'UNICEF ou les pièces jaunes. Bref, le but, c'est de trouver le juste équilibre entre identité nationale et désir de collection. Mais, si vous suivez ce podcast depuis un moment, vous savez que les erreurs en design sont fréquentes. Et évidemment, Le monde du timbre n'échappe pas aux petits accidents de design qui deviennent, avec le temps, complètement cultes. L'Inverted Jenny est probablement l'erreur la plus célèbre de toute l'histoire philatélie. En 1918 aux USA, un nouveau modèle de timbre est prévu pour les envois aériens. Concernant le design, on opte pour la représentation d'un avion emblématique, le Curtis Jenny. Et on choisit de l'imprimer en couleurs. Avion en bleu et encadrement en rouge. Pour rappeler les couleurs de drapeaux américains. Sauf que cela nécessite une technique d'impression en deux étapes. Dont une étape d'impression en miroir que l'imprimeur loupe complètement. Résultat, le texte en rouge est bien inscrit correctement. Mais l'avion, lui, il vole à l'envers. Ça c'est pas trop. Et ça, ça va vous obliger de t'énerver. T'as envie de lui mettre... Mais des fois t'as envie de lui mettre une droite, hein ? Non mais sérieux ! Seuls 100 exemplaires de cette bourde ont été mises en circulation, et aujourd'hui, chacun d'entre eux vaut plus d'un million de dollars. Pas mal pour une petite erreur d'alignement. 50 ans plus tard, une autre erreur de design va donner naissance à l'un des timbres les plus chers au monde. Quelques heures à peine après son lancement, l'impression du timbre chinois « Tout le pays est rouge » est annulée. Et pour cause, un souci d'impression et à deux doigts de créer une polémique dans tout le pays. En fait, le dessin du timbre représente le peuple chinois, une femme, un ouvrier et un soldat, souriant et brandissant le petit livre rouge de Mao. Au-dessus, le slogan « Tout le pays est rouge » est inscrit en grand sur la carte de la Chine imprimée en rouge. Sauf que Taïwan, elle, est imprimée en blanc. Oups, la boulette ! Une erreur d'impression qui envoie le message opposé à ce que le régime voudrait transmettre. Si dans les faits, Taïwan est indépendante depuis 1949, Pékin affirme le contraire. Une erreur qui a fait peur au gouvernement, mais surtout au designer Wang Weisheng, qui a déclaré plus tard à l'AFP, pendant très longtemps, je craignais vraiment d'être emprisonné. Tu crois que je rigole moi ? Tu te coltes pas moi ? Tu crois que c'est... Je crois que je suis ta copine ! Je suis pas ta copine, je suis pas ta mère ! Il paraîtrait que seuls 9 exemplaires de ce teindre glorifiant le communisme sont connus et répertoriés. L'un d'entre eux aurait même été vendu 2 millions de dollars. Alors finalement, si le teindre n'est qu'un petit bout de papier posé sur nos enveloppes, c'est aussi l'illustration qui accompagne les grandes lettres d'amour, les cartes postales aux grands-mères et les amendes pour excès de vitesse sur les routes de vacances. En fait, c'est avant tout un petit bout d'histoire d'art, de politique et de rêves miniatures. Alors, la prochaine fois que vous en voyez un, ou que vous en choisissez un, demandez-vous si ce petit rectangle en disait plus sur le monde qu'un journal entier. Quel timbre, vous, vous aimeriez inventer ? Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:10

  • Conclusion

    11:11

Share

Embed

You may also like

Description

Saviez-vous que ces petits rectangles collés sur nos enveloppes ont derrière eux des histoires dignes des plus grandes œuvres d’art ? Qu’ils sont à la fois objets du quotidien, outils diplomatiques, supports artistiques… et parfois sources d’erreurs devenues cultes ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, on plonge dans l’univers fascinant des timbres, là où le design miniature rencontre la grande histoire. Vous découvrirez comment un objet aussi discret peut incarner des choix artistiques, politiques et culturels… tout en voyageant à travers le monde.

Entre anecdotes surprenantes, secrets de fabrication et petites pépites de culture générale, on explore l’art minuscule mais stratégique qui se cache derrière chaque timbre. Du graphisme millimétré à la symbolique cachée, de l’art visuel à l’histoire du design, préparez-vous à changer à jamais la façon dont vous regardez vos cartes postales et votre courrier.

Et si le timbre n’était pas juste un moyen d’envoyer une lettre… mais un véritable chef-d’œuvre miniature ?

🎙️ Un épisode à écouter absolument si vous aimez l’histoire de l’art, les anecdotes artistiques, et toutes ces petites histoires qui ont fait la grande.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Après un repos bien mérité, on se retrouve enfin pour de tout nouveaux épisodes exclusifs. Car oui, ça y est, les vacances c'est terminé. Enfin, de mon côté en tout cas. Peut-être que du vôtre vous apprêtez à partir, ou bien que vous y êtes encore. D'ailleurs, est-ce que vous avez pensé à envoyer des cartes postales cette année ? Si oui, sachez que vous avez... activement soutenu un corps de métier artistique très niche, les dessinateurs de timbres postes. Parce que oui, à chaque fois que vous achetez un timbre un peu original, ce qui est souvent le cas en été, une partie de votre argent est redistribuée sous forme de royalties à une communauté de designers très méconnues. Des designers spécialisés dans le microformat, mais dont les planches préparatoires sont paradoxalement gigantesques. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien ! C'est notre anecdote du jour, le design postal, une histoire complètement timbrée. Nous sommes en 1837. L'Empire britannique est à son apogée, mais côté courrier, c'est un peu le chaos. Le prix d'une lettre dépend de la distance, du nombre de pages, de l'humeur du facteur peut-être, et surtout, à cette époque, c'est le destinataire qui paye. Imaginez un peu, on vous apporte une lettre, mais pour la lire... Vous devez sortir votre porte-monnaie et le prix est plus qu'aléatoire. Vous conviendrez que ça n'est pas très pratique, ni très glamour. Enfin du moins, antipathie pour l'expéditeur. Dans cette configuration, il arrive très fréquemment que les destinataires refusent l'enveloppe pour s'éviter une potentielle mauvaise nouvelle et économiser des sous par la même occasion. Or, un jour, un homme d'État britannique décide de révolutionner le système. Sir Roland Hill, instituteur et homme politique, déjeune dans une auberge anglaise. Tout à coup, il aperçoit un facteur venu apporter une lettre à une servante. Roland Hill observe la scène. La servante se saisit de la lettre, l'examine comme si elle essayait d'en scanner le contenu à travers l'enveloppe, puis tend la lettre au facteur pour la lui rendre. Elle refuse de payer et le facteur repart brodouiller. Notre brillante instituteur est stupéfait de la scène et décide de demander à la servante pourquoi elle a refusé son courrier. Et celle-ci éclate de rire. Tu sais, tout le monde croit que je suis débile. Je suis très maligne. Très, très, très, très, très maligne. En fait, elle explique qu'il s'agit d'une lettre de son fiancé. Ils s'écrivent souvent, si bien que le budget et courrier du cœur est devenu trop élevé pour eux. Donc, ils ont mis au point un stratagème pour s'écrire sans payer. Ils s'écrivent de manière codée. Selon la manière dont ils rédigent l'adresse de destination sur l'enveloppe, ils savent si l'autre est en bonne santé, si tout va bien. Et s'ils vont bientôt se revoir comme prévu, grâce à leurs artifices de graphistes en herbe, ils se donnent des nouvelles à la barbe du facteur. Il se dit juste qu'une fois de plus, il a affaire à un destinataire trop radin pour payer son courrier. A défaut de courrier du cœur, il est faire part. 11 morts. Plutôt maligne l'amoureuse, non ? Enfin, pas tant que ça, puisqu'elle vient d'avouer une fraude d'État à un fonctionnaire. Mais bouh, ça peut arriver à tout le monde ça, non ? Je n'ai pas, monsieur le député. Je n'ai jamais eu. De compte à l'étranger, ni maintenant. ni avant. Sœur Roland est ébahie par cette histoire. En fait, en y réfléchissant bien, il y a deux problèmes avec la poste. D'abord, les prix sont trop aléatoires. Tout le monde ne peut pas se permettre d'ouvrir son courrier. Et ensuite, les prix sont trop élevés. Les utilisateurs sont quelque part poussés à la fraude. Notre héros décide alors de révolutionner le système. Désormais, chaque lettre expédiée au sein de l'Empire sera payée par l'émetteur sur la base d'un tarif unique. Ok, mais comment s'assurer que l'expéditeur a bien payé ? Me demanderez-vous si vous n'avez jamais vu une lettre de votre vie ? Eh bien en adoptant un système de cachet faisant foi, collé sur chaque lettre, et bien sûr inimitable pour lutter contre les fraudeurs. Et c'est ainsi qu'a été brandé le tout premier timbre-poste, le 6 mai 1840. Le Royaume-Uni met en circulation ce qu'on appelle le Penny Black. Penny car le timbre coûte un penny et black car le dessin du timbre est sur fond noir. Côté marketing, tout est fluide. Côté design, on a également pensé à tout. Le modèle du timbre n'est autre qu'un portrait gravé de la reine Victoria. Et ce pour deux raisons principales. D'abord, la reine est l'icône de la nation. Chaque membre de l'Empire doit connaître son visage. Le design est donc avant tout un rappel poli. C'est un timbre de pote, ça oui. Ensuite, le modèle original de la gravure est beaucoup plus grand que la surface du timbre. L'artiste qui l'a réalisé a pu y intégrer de nombreux détails qu'il est impossible de reproduire manuellement à si petite échelle. C'est un design résolument anti-fraude. Le succès est fulgurant. Et surtout, le design du timbre devient une affaire très sérieuse. Progressivement, ce système innovant est adopté dans toute l'Europe et la France n'y fait pas exception. Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, ça vaut le coup ! On pourrait croire que le design d'un timbre, c'est secondaire. Mais non, c'est une mini-affiche de propagande, une galerie d'art portative ou encore un outil diplomatique. Et surtout, c'est un travail d'orfèvre réalisé par une communauté très réduite. Mais alors, comment est-ce que ces artistes designent vraiment les timbres ? Eh bien concrètement, concevoir un timbre, c'est un savant mélange entre art minutieux, contraintes techniques et choix politiques ou symboliques. Tout commence par un dessin, souvent réalisé par un artiste graveur. Ce dessin est gravé à l'envers sur un poinçon en métal, une matrice minuscule, réalisé au burin et à la loupe, qui servira d'impression. Longtemps, on a utilisé la typographie ou la taille douce pour leur finesse et leur relief, qui sont aujourd'hui complétés par des techniques modernes comme l'offset ou l'héliogravure qui permettent de reproduire fidèlement les couleurs ou les œuvres d'art. Depuis les années 1960, le thème devient hausse. une toile miniature pour les artistes contemporains. Miro, Soulages ou encore Zao Wukong ont designé leur propre timbre. Le timbre n'est plus seulement un multipostal, c'est une micro-œuvre d'art à diffuser au bout du monde. En France, le tout premier timbre date de 1849. Et non, ce n'est pas Napoléon dessus, mais c'est la déesse Thérèse. Parce qu'en fait, la République veut éviter toute référence monarchique un petit peu trop directe. On vient de vivre plusieurs décennies. plutôt intense côté politique en cause. Donc ce qu'on veut c'est de la neutralité, de la symbolique agricole, de la gravité, de la barbe bouclée. Le design est confié au graveur Jean-Jacques Barre. Chaque trait est pensé, chaque centimètre millimétrisé. Il faut que ce soit difficile à contrefaire, reconnaissable au premier coup d'œil, beau et porteur de sens. Pas mal pour un autocollant de 2 cm sur 3. Et puis, au fil du temps, le timbre devient une façon de raconter le monde. Il devient inspirationnel. On sollicite des artistes, on y intègre des paysages, des inventions, des sports, des grands discours, des petits animaux. Et chaque pays commence à affirmer son propre style, sa culture et son obsession nationale. Tiens, faisons un rapide tour du monde du timbre. En URSS, Les timbres montrent la technologie et le travailleur héroïque. Aux Etats-Unis, vous glorifiez les pionniers, l'aviation ou encore Elvis Presley. Au Japon, on a de véritables chefs-d'œuvre miniatures peints avec un soin qui… C'est mon truc préféré, le plus glam, le plus magnifique. Et en France, le choix des visuels est supervisé par la Poste. en lien avec des graveurs, des artistes et des experts historiques. Des beaux timbres, s'il vous plaît ! Je ne sais pas mentir, on les collectionne ! Timbres événements, comme pour le Tour de France, timbres hommages, comme pour Gisèle Halmy, ou encore des timbres solidaires en partenariat avec l'UNICEF ou les pièces jaunes. Bref, le but, c'est de trouver le juste équilibre entre identité nationale et désir de collection. Mais, si vous suivez ce podcast depuis un moment, vous savez que les erreurs en design sont fréquentes. Et évidemment, Le monde du timbre n'échappe pas aux petits accidents de design qui deviennent, avec le temps, complètement cultes. L'Inverted Jenny est probablement l'erreur la plus célèbre de toute l'histoire philatélie. En 1918 aux USA, un nouveau modèle de timbre est prévu pour les envois aériens. Concernant le design, on opte pour la représentation d'un avion emblématique, le Curtis Jenny. Et on choisit de l'imprimer en couleurs. Avion en bleu et encadrement en rouge. Pour rappeler les couleurs de drapeaux américains. Sauf que cela nécessite une technique d'impression en deux étapes. Dont une étape d'impression en miroir que l'imprimeur loupe complètement. Résultat, le texte en rouge est bien inscrit correctement. Mais l'avion, lui, il vole à l'envers. Ça c'est pas trop. Et ça, ça va vous obliger de t'énerver. T'as envie de lui mettre... Mais des fois t'as envie de lui mettre une droite, hein ? Non mais sérieux ! Seuls 100 exemplaires de cette bourde ont été mises en circulation, et aujourd'hui, chacun d'entre eux vaut plus d'un million de dollars. Pas mal pour une petite erreur d'alignement. 50 ans plus tard, une autre erreur de design va donner naissance à l'un des timbres les plus chers au monde. Quelques heures à peine après son lancement, l'impression du timbre chinois « Tout le pays est rouge » est annulée. Et pour cause, un souci d'impression et à deux doigts de créer une polémique dans tout le pays. En fait, le dessin du timbre représente le peuple chinois, une femme, un ouvrier et un soldat, souriant et brandissant le petit livre rouge de Mao. Au-dessus, le slogan « Tout le pays est rouge » est inscrit en grand sur la carte de la Chine imprimée en rouge. Sauf que Taïwan, elle, est imprimée en blanc. Oups, la boulette ! Une erreur d'impression qui envoie le message opposé à ce que le régime voudrait transmettre. Si dans les faits, Taïwan est indépendante depuis 1949, Pékin affirme le contraire. Une erreur qui a fait peur au gouvernement, mais surtout au designer Wang Weisheng, qui a déclaré plus tard à l'AFP, pendant très longtemps, je craignais vraiment d'être emprisonné. Tu crois que je rigole moi ? Tu te coltes pas moi ? Tu crois que c'est... Je crois que je suis ta copine ! Je suis pas ta copine, je suis pas ta mère ! Il paraîtrait que seuls 9 exemplaires de ce teindre glorifiant le communisme sont connus et répertoriés. L'un d'entre eux aurait même été vendu 2 millions de dollars. Alors finalement, si le teindre n'est qu'un petit bout de papier posé sur nos enveloppes, c'est aussi l'illustration qui accompagne les grandes lettres d'amour, les cartes postales aux grands-mères et les amendes pour excès de vitesse sur les routes de vacances. En fait, c'est avant tout un petit bout d'histoire d'art, de politique et de rêves miniatures. Alors, la prochaine fois que vous en voyez un, ou que vous en choisissez un, demandez-vous si ce petit rectangle en disait plus sur le monde qu'un journal entier. Quel timbre, vous, vous aimeriez inventer ? Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:10

  • Conclusion

    11:11

Description

Saviez-vous que ces petits rectangles collés sur nos enveloppes ont derrière eux des histoires dignes des plus grandes œuvres d’art ? Qu’ils sont à la fois objets du quotidien, outils diplomatiques, supports artistiques… et parfois sources d’erreurs devenues cultes ?

Dans cet épisode de Du Grand Art, on plonge dans l’univers fascinant des timbres, là où le design miniature rencontre la grande histoire. Vous découvrirez comment un objet aussi discret peut incarner des choix artistiques, politiques et culturels… tout en voyageant à travers le monde.

Entre anecdotes surprenantes, secrets de fabrication et petites pépites de culture générale, on explore l’art minuscule mais stratégique qui se cache derrière chaque timbre. Du graphisme millimétré à la symbolique cachée, de l’art visuel à l’histoire du design, préparez-vous à changer à jamais la façon dont vous regardez vos cartes postales et votre courrier.

Et si le timbre n’était pas juste un moyen d’envoyer une lettre… mais un véritable chef-d’œuvre miniature ?

🎙️ Un épisode à écouter absolument si vous aimez l’histoire de l’art, les anecdotes artistiques, et toutes ces petites histoires qui ont fait la grande.


📢Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous 🗣️



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intéresse aux petites histoires qui ont fait la grande. Après un repos bien mérité, on se retrouve enfin pour de tout nouveaux épisodes exclusifs. Car oui, ça y est, les vacances c'est terminé. Enfin, de mon côté en tout cas. Peut-être que du vôtre vous apprêtez à partir, ou bien que vous y êtes encore. D'ailleurs, est-ce que vous avez pensé à envoyer des cartes postales cette année ? Si oui, sachez que vous avez... activement soutenu un corps de métier artistique très niche, les dessinateurs de timbres postes. Parce que oui, à chaque fois que vous achetez un timbre un peu original, ce qui est souvent le cas en été, une partie de votre argent est redistribuée sous forme de royalties à une communauté de designers très méconnues. Des designers spécialisés dans le microformat, mais dont les planches préparatoires sont paradoxalement gigantesques. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien ! C'est notre anecdote du jour, le design postal, une histoire complètement timbrée. Nous sommes en 1837. L'Empire britannique est à son apogée, mais côté courrier, c'est un peu le chaos. Le prix d'une lettre dépend de la distance, du nombre de pages, de l'humeur du facteur peut-être, et surtout, à cette époque, c'est le destinataire qui paye. Imaginez un peu, on vous apporte une lettre, mais pour la lire... Vous devez sortir votre porte-monnaie et le prix est plus qu'aléatoire. Vous conviendrez que ça n'est pas très pratique, ni très glamour. Enfin du moins, antipathie pour l'expéditeur. Dans cette configuration, il arrive très fréquemment que les destinataires refusent l'enveloppe pour s'éviter une potentielle mauvaise nouvelle et économiser des sous par la même occasion. Or, un jour, un homme d'État britannique décide de révolutionner le système. Sir Roland Hill, instituteur et homme politique, déjeune dans une auberge anglaise. Tout à coup, il aperçoit un facteur venu apporter une lettre à une servante. Roland Hill observe la scène. La servante se saisit de la lettre, l'examine comme si elle essayait d'en scanner le contenu à travers l'enveloppe, puis tend la lettre au facteur pour la lui rendre. Elle refuse de payer et le facteur repart brodouiller. Notre brillante instituteur est stupéfait de la scène et décide de demander à la servante pourquoi elle a refusé son courrier. Et celle-ci éclate de rire. Tu sais, tout le monde croit que je suis débile. Je suis très maligne. Très, très, très, très, très maligne. En fait, elle explique qu'il s'agit d'une lettre de son fiancé. Ils s'écrivent souvent, si bien que le budget et courrier du cœur est devenu trop élevé pour eux. Donc, ils ont mis au point un stratagème pour s'écrire sans payer. Ils s'écrivent de manière codée. Selon la manière dont ils rédigent l'adresse de destination sur l'enveloppe, ils savent si l'autre est en bonne santé, si tout va bien. Et s'ils vont bientôt se revoir comme prévu, grâce à leurs artifices de graphistes en herbe, ils se donnent des nouvelles à la barbe du facteur. Il se dit juste qu'une fois de plus, il a affaire à un destinataire trop radin pour payer son courrier. A défaut de courrier du cœur, il est faire part. 11 morts. Plutôt maligne l'amoureuse, non ? Enfin, pas tant que ça, puisqu'elle vient d'avouer une fraude d'État à un fonctionnaire. Mais bouh, ça peut arriver à tout le monde ça, non ? Je n'ai pas, monsieur le député. Je n'ai jamais eu. De compte à l'étranger, ni maintenant. ni avant. Sœur Roland est ébahie par cette histoire. En fait, en y réfléchissant bien, il y a deux problèmes avec la poste. D'abord, les prix sont trop aléatoires. Tout le monde ne peut pas se permettre d'ouvrir son courrier. Et ensuite, les prix sont trop élevés. Les utilisateurs sont quelque part poussés à la fraude. Notre héros décide alors de révolutionner le système. Désormais, chaque lettre expédiée au sein de l'Empire sera payée par l'émetteur sur la base d'un tarif unique. Ok, mais comment s'assurer que l'expéditeur a bien payé ? Me demanderez-vous si vous n'avez jamais vu une lettre de votre vie ? Eh bien en adoptant un système de cachet faisant foi, collé sur chaque lettre, et bien sûr inimitable pour lutter contre les fraudeurs. Et c'est ainsi qu'a été brandé le tout premier timbre-poste, le 6 mai 1840. Le Royaume-Uni met en circulation ce qu'on appelle le Penny Black. Penny car le timbre coûte un penny et black car le dessin du timbre est sur fond noir. Côté marketing, tout est fluide. Côté design, on a également pensé à tout. Le modèle du timbre n'est autre qu'un portrait gravé de la reine Victoria. Et ce pour deux raisons principales. D'abord, la reine est l'icône de la nation. Chaque membre de l'Empire doit connaître son visage. Le design est donc avant tout un rappel poli. C'est un timbre de pote, ça oui. Ensuite, le modèle original de la gravure est beaucoup plus grand que la surface du timbre. L'artiste qui l'a réalisé a pu y intégrer de nombreux détails qu'il est impossible de reproduire manuellement à si petite échelle. C'est un design résolument anti-fraude. Le succès est fulgurant. Et surtout, le design du timbre devient une affaire très sérieuse. Progressivement, ce système innovant est adopté dans toute l'Europe et la France n'y fait pas exception. Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, ça vaut le coup ! On pourrait croire que le design d'un timbre, c'est secondaire. Mais non, c'est une mini-affiche de propagande, une galerie d'art portative ou encore un outil diplomatique. Et surtout, c'est un travail d'orfèvre réalisé par une communauté très réduite. Mais alors, comment est-ce que ces artistes designent vraiment les timbres ? Eh bien concrètement, concevoir un timbre, c'est un savant mélange entre art minutieux, contraintes techniques et choix politiques ou symboliques. Tout commence par un dessin, souvent réalisé par un artiste graveur. Ce dessin est gravé à l'envers sur un poinçon en métal, une matrice minuscule, réalisé au burin et à la loupe, qui servira d'impression. Longtemps, on a utilisé la typographie ou la taille douce pour leur finesse et leur relief, qui sont aujourd'hui complétés par des techniques modernes comme l'offset ou l'héliogravure qui permettent de reproduire fidèlement les couleurs ou les œuvres d'art. Depuis les années 1960, le thème devient hausse. une toile miniature pour les artistes contemporains. Miro, Soulages ou encore Zao Wukong ont designé leur propre timbre. Le timbre n'est plus seulement un multipostal, c'est une micro-œuvre d'art à diffuser au bout du monde. En France, le tout premier timbre date de 1849. Et non, ce n'est pas Napoléon dessus, mais c'est la déesse Thérèse. Parce qu'en fait, la République veut éviter toute référence monarchique un petit peu trop directe. On vient de vivre plusieurs décennies. plutôt intense côté politique en cause. Donc ce qu'on veut c'est de la neutralité, de la symbolique agricole, de la gravité, de la barbe bouclée. Le design est confié au graveur Jean-Jacques Barre. Chaque trait est pensé, chaque centimètre millimétrisé. Il faut que ce soit difficile à contrefaire, reconnaissable au premier coup d'œil, beau et porteur de sens. Pas mal pour un autocollant de 2 cm sur 3. Et puis, au fil du temps, le timbre devient une façon de raconter le monde. Il devient inspirationnel. On sollicite des artistes, on y intègre des paysages, des inventions, des sports, des grands discours, des petits animaux. Et chaque pays commence à affirmer son propre style, sa culture et son obsession nationale. Tiens, faisons un rapide tour du monde du timbre. En URSS, Les timbres montrent la technologie et le travailleur héroïque. Aux Etats-Unis, vous glorifiez les pionniers, l'aviation ou encore Elvis Presley. Au Japon, on a de véritables chefs-d'œuvre miniatures peints avec un soin qui… C'est mon truc préféré, le plus glam, le plus magnifique. Et en France, le choix des visuels est supervisé par la Poste. en lien avec des graveurs, des artistes et des experts historiques. Des beaux timbres, s'il vous plaît ! Je ne sais pas mentir, on les collectionne ! Timbres événements, comme pour le Tour de France, timbres hommages, comme pour Gisèle Halmy, ou encore des timbres solidaires en partenariat avec l'UNICEF ou les pièces jaunes. Bref, le but, c'est de trouver le juste équilibre entre identité nationale et désir de collection. Mais, si vous suivez ce podcast depuis un moment, vous savez que les erreurs en design sont fréquentes. Et évidemment, Le monde du timbre n'échappe pas aux petits accidents de design qui deviennent, avec le temps, complètement cultes. L'Inverted Jenny est probablement l'erreur la plus célèbre de toute l'histoire philatélie. En 1918 aux USA, un nouveau modèle de timbre est prévu pour les envois aériens. Concernant le design, on opte pour la représentation d'un avion emblématique, le Curtis Jenny. Et on choisit de l'imprimer en couleurs. Avion en bleu et encadrement en rouge. Pour rappeler les couleurs de drapeaux américains. Sauf que cela nécessite une technique d'impression en deux étapes. Dont une étape d'impression en miroir que l'imprimeur loupe complètement. Résultat, le texte en rouge est bien inscrit correctement. Mais l'avion, lui, il vole à l'envers. Ça c'est pas trop. Et ça, ça va vous obliger de t'énerver. T'as envie de lui mettre... Mais des fois t'as envie de lui mettre une droite, hein ? Non mais sérieux ! Seuls 100 exemplaires de cette bourde ont été mises en circulation, et aujourd'hui, chacun d'entre eux vaut plus d'un million de dollars. Pas mal pour une petite erreur d'alignement. 50 ans plus tard, une autre erreur de design va donner naissance à l'un des timbres les plus chers au monde. Quelques heures à peine après son lancement, l'impression du timbre chinois « Tout le pays est rouge » est annulée. Et pour cause, un souci d'impression et à deux doigts de créer une polémique dans tout le pays. En fait, le dessin du timbre représente le peuple chinois, une femme, un ouvrier et un soldat, souriant et brandissant le petit livre rouge de Mao. Au-dessus, le slogan « Tout le pays est rouge » est inscrit en grand sur la carte de la Chine imprimée en rouge. Sauf que Taïwan, elle, est imprimée en blanc. Oups, la boulette ! Une erreur d'impression qui envoie le message opposé à ce que le régime voudrait transmettre. Si dans les faits, Taïwan est indépendante depuis 1949, Pékin affirme le contraire. Une erreur qui a fait peur au gouvernement, mais surtout au designer Wang Weisheng, qui a déclaré plus tard à l'AFP, pendant très longtemps, je craignais vraiment d'être emprisonné. Tu crois que je rigole moi ? Tu te coltes pas moi ? Tu crois que c'est... Je crois que je suis ta copine ! Je suis pas ta copine, je suis pas ta mère ! Il paraîtrait que seuls 9 exemplaires de ce teindre glorifiant le communisme sont connus et répertoriés. L'un d'entre eux aurait même été vendu 2 millions de dollars. Alors finalement, si le teindre n'est qu'un petit bout de papier posé sur nos enveloppes, c'est aussi l'illustration qui accompagne les grandes lettres d'amour, les cartes postales aux grands-mères et les amendes pour excès de vitesse sur les routes de vacances. En fait, c'est avant tout un petit bout d'histoire d'art, de politique et de rêves miniatures. Alors, la prochaine fois que vous en voyez un, ou que vous en choisissez un, demandez-vous si ce petit rectangle en disait plus sur le monde qu'un journal entier. Quel timbre, vous, vous aimeriez inventer ? Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'art et le design.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:10

  • Conclusion

    11:11

Share

Embed

You may also like