#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech cover
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É.vie.demment - Les mille et une facette de l'écologie - Ecolo imparfaite - Eco anxiété - Coach

#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech

#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech

51min |04/03/2025
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#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech cover
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É.vie.demment - Les mille et une facette de l'écologie - Ecolo imparfaite - Eco anxiété - Coach

#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech

#79 - La femme qui fait matcher écologie et entreprises avec Marta Agrech

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Description

Marta n’y connaissait rien en écologie. Juriste de formation, elle évolue dans des grands groupes, dont Airbus. Jusqu’au jour où un collègue lui demande : "Pourquoi tu bosses ici ?" Elle répond : "Pour qu'ils construisent des avions plus grands, plus vite." Et là… un grand vide.


Elle comprend qu’elle veut autre chose. Alors, fidèle à elle-même, elle ne tergiverse pas : elle quitte tout et se lance.


Elle fait les calculs : statistiquement, elle n’a que 0,016 % de chances de réussir. Alors autant y aller sans pression. Elle se tourne vers les scientifiques, absorbe leurs connaissances et réalise vite qu’il leur manque un chaînon essentiel : la compréhension du monde de l’entreprise. Et ça, elle l’a.


Elle décide alors de créer Oxie, une plateforme qui fait matcher des projets écologiques locaux avec des entreprises prêtes à les financer. Ici, on finance, on réhabilite des terres, on soutient des agriculteurs.


Dans cet épisode, on parle de ce moment où tout bascule, d’entrepreneuriat quand on part de zéro, et surtout, de la face cachée des crédits carbone : leur potentiel, leurs dérives et comment bien les utiliser pour financer la transition.


Installe-toi, respire : ce genre d’histoire redonne foi en l’action.


Entre l'enregistrement et la diffusion Marta cède les projets d'Oxie au fond Nature 2050 de CDC biodiversité dans sa quasi totalité. Les projets se feront mais sans la participation de Marta. 💜


On lui souhaite un super nouveau projet !!


Liens Marta Agrech :

Marta Agrech | LinkedIn

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Un podcast qui permet de répondre à vos questionnements, envies, besoins, peurs, colères, frustrations liés à l'écologie en vous transmettant de la joie, de l'espoir, des bonnes idées et des conseils.

Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Martha, comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bien, même si je ne suis pas très bas à Nantes, mais on commence à s'habituer cette année.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le département où il y a eu le moins de soleil cette année. Ça a été une catastrophe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une catastrophe, c'est clair.

  • Speaker #0

    Moi, je suis partie en Bretagne au moment où il faisait vraiment trop gris, et j'en suis bien contente, c'est la première fois que dans le Finistère, il faisait plus beau que dans Ausha Antique.

  • Speaker #1

    Vraiment, à Nantes, cette année, c'est une catastrophe.

  • Speaker #0

    Et sinon, comment vas-tu ? Mais si je te parle d'écologie cette fois.

  • Speaker #1

    C'est un truc sur lequel on a appris quelques mauvaises nouvelles récemment, mais aussi certains trucs et certaines initiatives qui donnent de l'espoir. Donc voilà, je dirais un peu mitigé, sans vouloir être naïf.

  • Speaker #0

    Et quel a été ton chemin à toi pour arriver à l'écologie ? Est-ce que tu as eu un déclic ou ça a toujours été là ?

  • Speaker #1

    Clairement, ça n'a pas toujours été là. Je suis un peu, plutôt le profil réconverti, c'est comme ça. Et ça, vraiment, c'est la théorie d'éponge. Donc, en fait, ça fait en sorte que tu prends l'information, au fur et à mesure, de plus en plus d'informations, à un moment donné, ça déborde. Donc, tu commences à, en fait, saisir, il faut que je fasse quelque chose avec ça. Et je pense qu'il y avait beaucoup d'informations que je n'avais pas. Et donc, en fait, qui faisaient en sorte qu'aujourd'hui, quand je pense à l'écologie et les gens qui ne sont pas nécessairement hypersensibles à ce sujet, je me rends compte que je me retrouve assez facilement dans cette personne-là. Et je pense qu'aujourd'hui, en fait, l'enjeu principal de l'écologie, c'est celui de l'information, parce qu'en fait, aujourd'hui, l'information est très peu accessible. Et donc, du coup, ça fait en sorte que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'impact qu'ils créent avec leur mode de vie. Mais en fait, je pense qu'il y avait vraiment un peu de trucs de quotidien. Je me rendais compte, par exemple, c'était une époque où on habitait à Marseille, que tu sors dans la rue, tu vois des poubelles qui débordent avec des grèves des éboueurs quasiment une fois par mois. Donc, en fait, tu te dis, mais comment on peut produire une quantité pareille ? Ensuite, on a commencé à faire attention à la façon dont on mange à la maison, mais ça reste toujours très compliqué parce que même quand tu essaies d'acheter des produits, il y a certains que tu n'as pas de choix dans l'emballage. Il y a effectivement des personnes qui sont ultra engagées, qui font leurs propres lessives et des choses comme ça. Je ne suis pas encore là, peut-être un jour, mais c'est surtout que j'ai un peu de problèmes d'intérêt qu'on perçut à la maison. Donc, je ne suis pas toute seule. Mais en tout cas, pour moi, c'était vraiment un schéma de petit geste à petit geste. Mais en fait, il y avait quand même un moment où j'ai décidé que j'ai envie de faire un truc qui a un peu plus de sens avec mon temps. Donc en fait, pour moi, il y avait un moment qui était important, c'est que je travaille dans le conseil digital pour les industries. De toute façon, je travaille quasiment toute ma carrière après mon parcours juriste tout début. Je travaille surtout dans la digitalisation des grandes industries pour CMACGM et Airbus, par exemple. Mais en fait, ma dernière mission, du coup, c'était chez Airbus. C'était super intéressant. J'ai travaillé avec des gens brillants, vraiment sur le projet, vraiment intellectuellement très stimulants. Et on avait une équipe, du coup, quand je suis arrivée à Nantes, il n'y avait pas vraiment d'industrie dans mon agence. Et donc, du coup, j'ai développé toute cette activité. Et du coup, de 0, on était à la fin d'année à 10 personnes. Et il y avait un consultant qui est arrivé, qui nous dit « Oh, moi j'ai envie d'aller chez Airbus, mais pour quoi faire ? » Et du coup, moi je dis « Mais pour qu'Airbus, plus produire, plus d'avions, plus vite. » Et je me suis dit, en fait, se formuler comme ça, c'est un peu, je me suis dit « Mais c'est tellement bête ! » En fait, vraiment, je trouve que c'est une belle boîte, il y a vraiment beaucoup de gens super smarts. Il y a quand même un sujet qui est très complexe, qui est vraiment la dépendance économique de toute la région Toulouse, qui fait en sorte qu'en fait, une personne sur deux à Toulouse travaille soit pour Airbus, soit pour un contracteur d'Airbus. Donc économiquement parlant, c'est quand même très compliqué aujourd'hui de blâmer tout sur l'aviation. Aujourd'hui, c'est quand même un moyen de transport qu'on ne pourrait pas supprimer réellement. Mais il faut juste réduire la consommation de façon évidente et éviter le déplacement un peu inutile, si on peut dire ça comme ça. Mais en tout cas, moi, je me suis dit, ce n'est pas ça que j'ai envie de faire. Et à coup, je me suis dit, comment je pourrais convertir ça en quelque chose qui a un peu plus de sens ? C'était vraiment un peu compliqué parce que je n'avais pas de formation particulièrement dans l'environnement. Et j'ai trouvé que les informations, il y avait tout et son contraire. Je trouve qu'en fait, même d'avoir une bonne façon de se former à l'écologie, il n'est pas évident. Et surtout quand tu ne connais pas de sujet très rapidement, tu te fais indoctriner un peu par certaines choses que tu lis en disant, ça c'est vrai, ça c'est pas vrai. Et en fait, sur ça, je me suis dit OK, donc je vais quand même essayer de prendre contact avec plusieurs scientifiques qui travaillent sur ce sujet pour discuter avec eux, en fait, pour qu'ils me donnent leur lecture de trucs en disant le sens critique un peu ramené par la recherche. Et j'ai trouvé ça super intéressant. Et en fait, j'ai tombé complètement par hasard sur un article des deux professeurs d'Harvard et d'Oxford qui écrivaient sur la comptabilité carbone et sur les inefficiences des calculs carbone. Et en fait, du coup, je les ai écrits en mail en disant « écoutez, j'ai lu votre article, je le trouve super intéressant, mais comment vous l'appliquez en réalité ? » Et ils m'ont répondu en disant « en fait, on est en train de mener l'épilogue parce qu'on ne sait pas comment ça s'applique en réalité. » Nous, on a posé comme chercheurs. En plus, c'était des chercheurs de comptabilité financière. Donc ils ont dit, on ne sait pas si ça s'appliquera dans l'environnement des entreprises. Donc moi, du coup, j'ai dit, OK, bon, mon entreprise, je la connais. Donc je l'ai appelée à trois, quatre personnes que je connaissais, que je savais qui vont être intéressées. Et du coup, on a amené les pilotes, on a amené les pilotes avec eux sur cette méthode-là. Il y avait un de notre entreprise que je peux saluer parce qu'ils sont extraordinaires. En fait, eux, ils ont été publiés. En fait, la base de cette recherche qu'on a menée ensemble, il a été publié dans Harvard Business Review. Donc on était super contents. Mais en fait, aujourd'hui, c'est vrai que c'est le sujet qui reste un peu compliqué à accéder à une personne lambda. Dans le sens que tu peux faire des efforts à ton échelle, mais en fait, des impacts un peu invisibles t'échappent et tu n'as aucun moyen de savoir. Moi, c'est pour ça aussi que je trouve qu'il y a un schéma à faire qui doit être hyper important qu'on fait aujourd'hui avec Nutri-Score, de faire en sorte qu'on commence à calculer de mieux en mieux l'impact écologique pour qui soit. hyper facilement accessible aux consommateurs. Ce qui, c'est en fait un peu, si tu n'as pas d'informations sur l'empreinte carbone de tes vêtements sur Shine, le seul critère de ta décision, ce sera le prix. Et donc, en fait, du coup, il faudra arriver à faire matcher les coûts environnementaux, les coûts financiers, voir comment le comportement des consommateurs change. Aujourd'hui, on fait des présumés sur l'effet qu'ils vont changer les comportements, mais en fait, on ne sait rien.

  • Speaker #0

    Et ça s'est fait rapidement entre ta prise de conscience en disant aux consultants « En fait, c'est pour qu'ils construisent des avions plus vite. » Et le moment où tu décides de te lancer dans ce projet-là, il y a eu un temps où vraiment tu t'es dit « Ah non, mais en fait, ce n'est plus possible et ça s'est fait très vite. »

  • Speaker #1

    Moi, je suis vraiment plutôt une personnalité de rupture. Donc, je me viens actionner vite. Là, en l'occurrence, je pense que j'ai peut-être actionné un peu trop vite. Dans le sens que la complexité de sujet, elle était tellement importante que le temps que j'ai pris pour trouver un sujet sur lequel je pense que la solution apportée peut être pertinente. Parce que c'est un peu ça, tu vois, quand tu quittes l'entreprise, la CDI, etc., tu te dis, en fait, où sont mes skills et qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils en soient utiles ? Et donc, moi, je me suis posé cette question-là et la réponse était quand même assez rigolo. Je me suis dit, bon, je connais bien le digital, j'ai quand même un peu la notion de justice, il y a mon parcours de juriste, on peut dire, mais surtout, en fait, j'essaie de ramener la thune. Mais j'essaie de ramener la thune aux mauvais acteurs, en fait. Donc, je me suis dit, j'ai envie de ramener la thune pour les bons acteurs. Et donc, du coup, c'était un peu la logique qui me ramenait à la création d'Oxy. Parce que je me suis dit, je comprends comment les entreprises font le processus de décision, et par contre, en fait, ils les placent au même endroit. Mais par contre, pas toujours de leur faute. Et donc, du coup, c'est pour ça, en fait, je me suis lancée dans l'aventure d'Oxy en juin l'année dernière. Et ça a pris un peu de temps parce que, tu vois, au début, l'idée, elle était posée plutôt sur les crédits carbone, qui étaient liés au fait que quand j'avais regardé le marché des crédits carbone volontaires, je me suis dit que c'est une délire totale, dans le sens que c'est un marché qui a une ultra-croissance. Mais pourtant, en fait, la fiabilité de Crédit Carbon, elle est juste quasi nulle. Genre, moi, je m'en vais à... C'était le période où Vera, elle était accusée que 42% de leur Crédit Carbon de plus haute qualité valait rien. Et du coup, tu te dis, mais en fait, comment c'est possible qu'il y ait quelque chose qui est censé être certifié, validé, avoir tous les processus qui viennent quand il faut, etc. Et en fait, je commence à m'intéresser beaucoup à ces sujets. Je fais aussi partie de comités... auprès des commissions européennes sur le sujet qu'elle discrepante, parce que je jouais un peu mes contacts de mon ancienne vie. Et en fait, quand j'ai écouté la discussion des experts et la recommandation finale, ça n'avait rien à voir. Et ça m'a désespérée. Je me suis dit qu'il n'y avait vraiment aucune volonté politique de réparer ce marché. Il y a beaucoup trop d'enjeux, on peut dire, des acteurs très puissants et très forts en lobbying pour que ce marché évolue.

  • Speaker #0

    Que tu peux expliquer aux auditeurs, c'est quoi un crédit carbone ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est un sujet qui est quand même complexe. Donc, je vais essayer de le présenter le plus simple possible. Donc, il y a deux marchés des crédits carbone. Il y a le marché des crédits carbone obligatoire. Donc, ça, c'est le fameux droit à polluer. C'est-à-dire, par exemple, si vous êtes industriel d'un secteur automobile, vous avez les quotas de pollution. Et si vous dépassez ces quotas, vous êtes obligé de payer les pénalités. Et ça, ça fait en sorte qu'il y a un marché qui s'écrit autour de ça, que le manufactureur d'automobiles, par exemple, comme Tesla, qui pollue moins. qui est leur quota, ils revendent leur quota à Volkswagen, etc. À savoir que la troisième source de revenus de Tesla, c'est son credit card, même sur le marché obligatoire. Donc, ce n'est quand même pas anodin au Tesla. Et c'est sur ces marchés-là qu'il y avait l'arnaque à taxe carbone. Très bonne affaire. Donc, ça, c'était sur les marchés obligatoires. Et à côté de ça, il y a le marché volontaire. Donc, ça, c'est un démarche volontaire des entreprises. Il n'y a pas de pénalité de participer. Ils ne sont pas obligés de le faire, comme le nom l'indique. Mais du coup, ce sont les fameux forêts en Amazonie, des choses comme ça. Et en fait, ça fait en sorte que les entreprises considèrent que pour une tonne de CO2 émis, ils rachètent une tonne de CO2 soit évitée, soit absorbée. Et là, du coup, c'est un vrai sujet, c'est que du coup, c'est cette distinction entre évitement et l'absorption. C'est un processus physique d'absorption, c'est-à-dire qu'il y a une tonne de CO2 dans l'atmosphère, on le récupère. et on les séquestre. Donc, il a enlevé de l'atmosphère. Donc ça, il y a beaucoup de discussions aujourd'hui sur l'absorption technologique. Donc, du coup, la direct capture, ou quelque chose comme ça, où il récupère des carbones, en fait, à la sortie de l'usine et qu'il injecte ensuite dans les terres. C'est la technologie aujourd'hui qui a assez, on peut dire, assez de niches. C'est, on peut dire, l'évolution. Mais aujourd'hui, ça reste quand même très énergivore et surtout, c'est un impact sur la biodiversité qui est quand même assez important. il y a quand même des faits rébonds d'importance sur ces technologies. Mais il y a une deuxième partie qui est plus loin encore, c'est, moi je n'ai pas de chiffres précis sur l'année 2024, mais je crois que c'est entre 80 et 85% du marché, c'est les évitements. Et là, du coup, c'est où se trouve la majorité du problème, c'est que du coup, moi j'ai fait une hypothèse, combien j'aurais émis et comment j'aimais pas finalement. Mais le problème, c'est que comme c'est déclaratif annoncé par les porteurs de projets, souvent, en fait, ils ont les tendances de prendre un scénario, le... pire possible pour dire mon activité, finalement, j'ai créé tant d'impact. Pour donner un petit exemple, j'organise un séminaire de l'entreprise et j'éprouve que tous les salariés viendront en avion. Mais c'est évidemment pas vrai. Il y a certains qui viendront en par train et donc du coup, tu es incentivé pour créer plus d'impact, à créer des scénarios de référence qui vont être, on peut dire, le plus avantageux pour toi. Donc du coup, ça ramène beaucoup d'abus. Évidemment, ça fait en sorte que typiquement, il y a de... des corruptions et des affaires comme ça qui sont qui qui qui ont lieu. Et surtout, les faits qui se passent dans les pays, on peut dire très en cours en voie de développement, si on peut dire ça comme ça. Il y a aussi beaucoup de mécompréhension en fait de ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Quand on regarde en Amazonie ce qui se passe, évidemment, il faut protéger à tout prix et trouver les leviers effectivement pour pour financer en fait, pour compenser en fait les gens pour qu'ils arrêtent à battre les forêts. Mais en fait, finalement, quand tu regardes un peu du près, moi, c'était le peu de choses aussi qui m'a choqué. il y avait très peu de l'information sur combien d'argent valait réellement aux acteurs du terrain. Parce que toi, si tu payes un dollar et tu ne sais même pas si 10 centimes vont réellement en agriculteur en Amazonie pour qu'ils ne continuent pas, tu te dis mais pourquoi faire ça en fait ? Et finalement, cet argent disparaît sur la route. Déjà, elle est juste marginale et ensuite du coup, elle disparaît sur la route et tu n'as aucune information sur l'impact réel de l'argent investi.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là, Oxy ?

  • Speaker #1

    En fait, Oxy est vraiment venu après beaucoup de réflexions sur ce sujet. Au début, je pensais que si on éduque les gens correctement sur l'impact des crédits carbone, etc., on va réussir à les expliquer la différence. Mais c'était beaucoup trop compliqué. Je pense qu'il y avait vraiment beaucoup de biais qui étaient faits par l'affaire d'arnaque au carbone. Donc, en fait, on peut changer la politique. C'est-à-dire, on a... Déjà, depuis le début, notre objectif était de se concentrer sur les projets locaux, donc qu'en Europe, pour faire en sorte qu'on puisse aller sur place, vérifier ce qui se passe, établir les qualités, le cahier de charge de chaque projet, et de faire en sorte que si on parle de carbone, parce que carbone fait partie d'une des trois piliers sur lesquels on évalue les projets, on ne parle que de l'absorption du carbone, donc on ne fait pas les scénarios d'évitement, mais on fait juste factuellement combien de carbone peut être absorbé grâce à ce projet. Ça reste des estimations parce qu'évidemment, on ne sait pas comment la nature va réagir, mais on essaye de faire notre mieux, d'avoir des estimations les plus justes possibles et ensuite, du coup, de varier entre les scénarios qu'on a proposés et ceux qui étaient réellement absorbés. Donc, on est en capacité de pouvoir comparer des résultats. Ensuite, une deuxième branche, c'est la biodiversité. Donc, on évalue l'impact sur la biodiversité. Ça, c'est extrêmement compliqué parce que déjà, c'est très local. Donc, tu n'as pas vraiment le standard où tu peux appliquer de façon générale. Tu as quelques KPIs aujourd'hui qui sont proposés. par la faune, fleurs, bactéries, etc., que tu peux utiliser. Mais tu vois, ça reste quand même quelque chose sur lequel on n'a pas l'uniformité. Et c'est normal et ça restera toujours comme ça. Mais pour les gens qui cherchent un peu la précision, en fait, c'est assez frustrant de se dire, en fait, il faut être humble sur le fait que la nature, en fait, elle ne le contrôle pas vraiment. Donc, on peut espérer certains résultats. Et ensuite, du coup, on verra qu'est-ce qui revient, qu'est-ce qui ne revient pas. Et troisième axe, c'est l'axe social qui, je pense, elle est hyper importante. pour nous, c'est vraiment s'assurer que l'argent qu'on investit dans le projet, il va aux acteurs de terrain. Parce qu'aujourd'hui, c'est un peu la détresse. Aujourd'hui, on voit ça avec les agriculteurs, mais ils ne sont pas les seuls. Mais bon, c'est quand même un groupe qui subit quand même depuis très longtemps une détresse écologique, on peut dire, en première franc. Et surtout, on le force à assumer, l'adresselle a assumé ces transitions. Donc ça, c'est vraiment dégueulasse, à mon sens. Mais en tout cas, les aspects sociaux sont aussi très importants pour nous, de vérifier déjà comment on peut utiliser ces projets pour augmenter la connaissance de gens dans les communes locales, etc. Il y a quand même des agriculteurs qui se font un peu maltraiter dans leurs communes parce qu'ils sont tenus responsables. de baisse des qualités de vie dans les villages, des choses comme ça. Donc, c'est vraiment une métier qui est hyper dur aujourd'hui. Mais voilà, c'est un peu le défi social qui est très important à enlever aussi. Donc,

  • Speaker #0

    si j'ai bien compris, en gros, Oxy, vous avez trois leviers, l'impact carbone, la biodiversité et le social. Et donc, vous avez un projet, par exemple, pour remettre de la biodiversité à un endroit. Et en fait, qui va venir co-financer ?

  • Speaker #1

    Donc en fait, là, on travaille déjà avec les entreprises. Donc en fait, peut-être pour clarifier, c'est qu'aujourd'hui, les porteurs de projets viennent vers nous, en disant nous on a tel projet, on essaye de voir avec nos équipes des agronomes pour voir comment on peut évaluer l'impact. Et ensuite, du coup, on propose ce projet aux entreprises avec lesquelles on travaille. En fonction de, par exemple, il y a certaines entreprises qui ont ajouté la biodiversité dans leur trajectoire, dans leur stratégie environnement. Donc, ils cherchent pour que ce soit des projets avec plus d'impact biodiversité. Il y a les autres qui restent un peu dans le fameux carbotunnel qui pilote toute la réactivité par carbone. Donc, ils chercheront des projets qui sont plus bénéfiques en carbone. Donc, nous, on essaye de matcher au maximum déjà l'impact local pour que du coup, ce soit dans le mesure où c'est possible, le plus proche de l'entreprise. Ensuite, du coup, ce qui ressort aussi très souvent, c'est l'impact direct de la protection des ressources à l'activité de l'entreprise. Donc, par exemple, si c'est une entreprise de BTP, c'est plutôt... la filière bois, la filière l'eau, choses comme ça. Autant que, par exemple, pour quelqu'un qui est un agroalimentaire dans la cosmétique, ce serait effectivement plus les agriculteurs de façon directe. Donc en fait, où il y a un peu de différenciation sur le marché, c'est qu'on adresse tous les écosystèmes. Donc c'est vraiment pour ça qu'on travaille sur la régénération des écosystèmes naturels européens. Mais en fait, les entreprises viennent pour des raisons différentes et variées. Et ensuite, nous, on est à la charge de trouver les projets qui, dans notre catalogue de projets, sont en plus en conformité avec ceux que recherche l'entreprise. Et en fait, chaque projet est évalué sur trois axes. Derrière ces trois axes, on a 75 KPIs qui nous permettent à quantifier l'impact. Donc, on choisit des KPIs qui sont les plus pertinents en typologie de projet.

  • Speaker #0

    OK. Et pour l'entreprise, elle rentre dans ce que tu racontais tout à l'heure par rapport au carbone. Il y avait de l'obligatoire et du volontaire. Là, c'est des entreprises qui font ça pour... C'est quelque chose de volontaire ou c'est quelque chose d'obligatoire ?

  • Speaker #1

    Non, non, ça, c'est la démarche volontaire. Ça,

  • Speaker #0

    c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a un peu de spécificité sur le secteur de BTP, parce qu'en fait, ils sont obligés, s'ils font des constructions neuves sur un terrain vierge, ils sont obligés de faire ce qu'on appelle les offsets biodiversité. Donc, eux sont quand même assez intéressés pour offseter. Donc, ça vient toucher la partie obligatoire. Par contre, la majorité des entreprises avec lesquelles on travaille font ça dans le démarrage volontaire, qui est porté par quand même plusieurs raisons, c'est-à-dire de façon indirecte, aussi liée à la réglementation. C'est SRD, donc Corporate Sustainability Reporting Directive, qui est rentrée en vigueur cette année. Donc déjà, les premières entreprises sont obligées de reporter là-dessus. Aujourd'hui, c'est SRD et ça reste un exercice de transparence. Pas genre, je peux dire, je suis dégueulasse et c'est OK. Par contre, en fait, à terme, on voit bien venir la réglementation. OK, donc là, aujourd'hui, on monite ce que tu fais. Mais ensuite, du coup, à terme, on veut aussi réduire ton impact. Donc, il y a des entreprises qui commencent à se dire, bon, il ne faut pas trop que ça s'affiche parce que ça nous... Ça nous blâmera un peu. Il y a des gens qui vont se mettre à les lire. Il y a quand même des écolos énervés qui vont lire tous ces rapports-là. Et donc, du coup, ça devient beaucoup plus intéressant. Et surtout, ça remonte aussi dans la hiérarchie de l'entreprise. Aujourd'hui, le fait que CSRD devient de plus en plus important, ça fait en sorte aussi que ça se retrouve plus facilement dans le scope, dans la visibilité un peu dure des directeurs financiers des entreprises. Donc, forcément, il y a plus d'intérêt pour faire ça correctement, pour que ce soit des trucs qui ne vont pas trop traîner. Avant, c'était très porté, on peut dire encore il y a quelques années, c'était très porté par les directeurs RSE, un peu sans budget, au fond du couloir quelque part. Aujourd'hui, on voit qu'ils sont de plus en plus invités vraiment avec leur expertise, tour de table quand c'est vraiment décidé. Ça passait aussi par la phase purement marketing, direction communication et aujourd'hui, ça arrive aux directeurs financiers. Donc, c'est un peu un circuit naturel, mais ça fait du bien parce que forcément, quand on commence à toucher à Acaias, les gens sont beaucoup plus attentifs. Et moi, il y a un autre sujet aussi sur lequel je vois beaucoup d'entreprises qui viennent, c'est le sujet des appels d'offres. Parce que précisément, et c'est pour ça que je parle de l'impact indirect, parce qu'il y a des grosses boîtes qui sont aujourd'hui obligées par ces CRD d'intervenir, bon, de reporter, pardon. En fait, eux, ils sont tellement lourds qu'ils ont beaucoup de mal à faire l'effort, on peut dire un peu à l'instantané. Donc, leur méthode, c'est la diffusion de leurs chaînes de valeur, donc d'obliger les plus petites entreprises d'avoir stratégie climat. qu'eux ensuite ils peuvent reporter en disant « je choisis bien mes fournisseurs parce qu'ils entourent cette stratégie climat » . Et il y a beaucoup d'entreprises qui n'ont pas les responsables RSE, beaucoup de PME et TI qui n'ont pas, c'est un peu le skills aujourd'hui qui va manquer clairement sur le marché. Et donc, du coup, en fait, ils sont un peu à la recherche de solutions un peu rapides qui sont claires et compréhensibles, dans lesquelles ils peuvent justifier sans trop risquer l'impact de la visibilité. Donc, ça, c'est aussi un sujet pour lequel, aussi, on essaie de les aider. C'est donc, du coup, de préparer pour les appels d'offres, leur partie stratégie climat pour pouvoir démontrer qu'ils s'investissent réellement dans la préservation des écosystèmes dans leur territoire.

  • Speaker #0

    OK. En gros, vous êtes un peu, vous faites matcher des entreprises avec des projets.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Pour que…

  • Speaker #1

    Simplement, tu as beaucoup… Je rentrais trop en détail, je suis désolée.

  • Speaker #0

    Non mais c'est grâce à ton détail qu'elle a compris.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il faut vraiment que je retravaille mon pitch élévateur.

  • Speaker #0

    Donc tu fais matcher des entreprises avec des projets pour qu'ensuite derrière, dans ce projet-là, on voit d'où ils partent, donc en termes de biodiversité sociale et impact carbone. Et après vous faites des calculs pour savoir si ça va mieux, si ça a bien fonctionné. Et l'entreprise peut montrer, regardez, on a financé des projets pour permettre plus de biodiversité ou moins d'impact carbone.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et surtout, le fait de matcher, parce qu'effectivement, c'est la partie matching et le calcul d'impact. Mais sans la partie matching, la majorité des projets, soit il n'aurait pas eu lieu, soit elle n'aurait pas été pérenne dans le temps, soit l'échelle aurait été beaucoup plus faible. Donc, c'est cette partie-là que je trouve hyper touchante. Quand je rencontre les porteurs de projets. C'est vraiment une forme de détresse, mais qui va dans leur tripe, parce que c'est des choses sur lesquelles ils travaillent depuis des années. C'est souvent des associations qui sont remplies de gens passionnés par ce qu'ils font, mais qui ont énormément de mal à créer un peu le modèle de financement viable. Et donc, du coup, même en les écoutant, tu te dis, mais en fait, je ne comprends pas comment on peut... Tout ce que tu veux faire, c'est génial, mais essayons de structurer ça. Et donc en fait vraiment c'est la question aussi de matcher les deux mondes qui ne se parlent pas la même langue en fait. Et ça c'est un enjeu qui est hyper important parce que moi je me souviens j'avais une fois la discussion avec l'ancienne directrice des RSE du groupe TF1 qui m'a parlé de, par exemple eux ils ont investi dans un projet agroécologique. Ils ont dit mais en fait on avait tellement mal à comprendre quel était l'impact de ce projet sur toute la groupe TF1. On était obligés d'aller chercher un agronome qu'on a fini par trouver pour qu'il nous évalue, est-ce qu'il se tient la route, tout ce qu'il nous donne ou pas. Donc tu te dis, mais en fait, c'est une pleine délire, il n'y a pas tout le monde qui a autant de ressources qui groupe des fins pour trouver la personne qu'il faut pour qu'elle puisse relire les dossiers pour dire si ça tient la route ou pas. Et c'est des projets qui sont super techniques. Donc en fait, nous, pour chaque projet, on a une fiche qui est plutôt business, donc combien ça coûte, où ça se passe, un peu le storytelling, etc. Et l'embarque macro. Et ensuite, fiche technique. pour ceux qui veulent regarder les détails, qui veulent regarder les scénarios qu'on prend, qui veulent creuser davantage. Donc, en fait, de faire un peu le meilleur de deux mondes. Parce qu'en fait, si on devient trop technique, ça devient trop compliqué. Si on n'est pas assez technique, on ne crée pas de la confiance. Donc, du coup, c'est un peu la façon à nous de mélanger un peu les deux mondes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu comme le Product Owner que j'étais avant, où il y a les devs d'un côté et puis les clients de l'autre. Et on doit faire en sorte qu'ils se comprennent.

  • Speaker #1

    C'est clair. Non, mais c'est... Tu vois, d'une autre façon, c'est qu'on en a déjà parlé en préparation de cette interview, mais je trouve qu'on est vraiment dans la phase où si on veut parler de l'écologie sérieusement, c'est le plus grand projet de change management mondial, dans le sens que déjà il y a la question de l'accès à l'information, facilité de compréhension et facilité de possibilité d'agir, parce que de plomber l'ambiance à tout le monde en disant « mais on va tous créer » , c'est bon, il y en a plein qui le disent, et c'est vraiment un peu le... Moi j'appelle ça le syndrome des pulpes. Quand la pulpe se cache et tu te dis je ne te vois pas, tu ne me vois pas. Et tu te dis non mais en fait tu dépasses un peu du rocher quand même. C'est pas parce que toi tu ne me vois pas que moi je ne te vois plus. C'est pas comme ça que ça fonctionne. Mais je pense qu'en fait on fait un peu le syndrome de la pulpe avec l'environnement. Et qui est très lié au fait que les gens ont l'impression qu'ils ne peuvent pas agir à leur échelle. Donc après je veux dire réellement ça reste un parcours de combattant. Et aujourd'hui, tout est designé pour que ça ne dure pas. Et donc, du coup, c'est assez frustrant pour tout le monde. Mais il faut faire en sorte de créer ces points de dialogue. Je trouve ça important.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez choisi les mesures que vous mettez dans vos KPI ?

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'est des parties que moi, j'ai travaillé avec du coup, le groupe des agronomes qui sont incroyables. Je les salue, ils sont super. Et en fait, on choisit le KPI, encore une fois, en fonction du projet. Et ces 75, c'était, on peut dire, le plus naturel. Donc c'est notre première base, après plus on aura des projets complexes, plus on aura besoin de rajouter dans cette base des KPI et des références. Donc voilà, là aujourd'hui par exemple on est en train de discuter sur un projet autour de Marais-Salon. On n'a pas encore fait les projets sur Marais-Salon, il faut qu'on regarde lesquels seront pertinents pour traiter ce type de demande. Donc, tout va dépendre. Donc, aujourd'hui, on part avec une base et au fur et à mesure, plus on aura de projets, plus on aura de KPI à faire référence. Et donc, ce sera un travail au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, la base de données, vous partez de rien, vous partez par rapport à des recherches qui ont déjà été faites.

  • Speaker #1

    Non, non, on a déjà des prélèvements, soit qui ont été réalisés déjà sur les parcelles, soit c'est le prélèvement que nous avons fait avant le lancement du projet. Du coup, effectivement, pour après mesurer au bout de deux, trois ans. Et c'est en fait, cette temporalité aussi, c'est quelque chose que je voulais qu'on en parle parce que je trouve ça hyper intéressant. Parce que moi, venant de mon UTEC, je me souviens très bien, à tout prix, au début, j'étais genre, ouais, mais en fait, on va utiliser les satellites, on va utiliser les IOT, on va utiliser toute la technologie qui existe pour être le plus précis dans mes yeux. Et aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était absurde comme façon de réfléchir, parce que c'était une belle preuve du fait que je ne comprends pas le monde de projets basés sur la nature. Parce qu'en fait, pour réellement avoir l'impact carbone visible, il faut au minimum trois ans. Donc pourquoi installer les IOT qui te prend les mesures tous les dix secondes et dans lesquels tu as un matériau rare, l'excès de données, et donc en fait finalement ton impact se neutralise dans le temps, ou tu as de toute façon à attendre trois ans. Et ça c'est quelque chose aussi qui est quand même assez... important comme changement de paradigme et changement de pensée parce que quand on pense au KPI, souvent on pense quasiment instantané, on a besoin de monitorer les résultats tout de suite. Encore une fois, vraiment en travaillant avec des industriels, on était capable de tracer des bateaux à 10 minutes près. On savait où sont nos conteneurs, on donnait vraiment de la données à la temps réel, etc. Et tu te dis, mais en fait, c'est dire, je te donnerai les données mais d'ici trois ans. J'ai dit trois ans, on se donnera le plan d'action si l'écart est trop important. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire pour aider à améliorer ce résultat ? Ou est-ce que c'est lié au fait qu'il y avait la sécheresse et donc la terre n'a rien absorbé parce que tout simplement, il ne faisait pas beau ? Là, il faut aussi accepter le fait qu'en fait, aujourd'hui, il y a plein d'éléments qu'on ne pourra plus contrôler. Et du coup, c'est aussi des choses que les entreprises doivent assumer en signant ça. Mais aujourd'hui, les entreprises, de toute façon, qui rentrent dans les démarches avec nous, je pense qu'elles sont quand même relativement matures sur le marché.

  • Speaker #0

    En fait, c'est revoir son lien au temps. On va en compte.

  • Speaker #1

    Complètement. Mais surtout, en fait, c'est ça qui est absurde, parce qu'on a l'impression qu'il y a une urgence. Et il y a une urgence. Mais de l'autre côté, les mesures qu'on peut réellement prendre, elles prendront du temps. Et tu vois cette fameuse phrase, la technologie va nous sauver. Honnêtement, venant du monde des technologies, je ne suis pas sûre que la technologie va réellement nous sauver. Je pense qu'il y a plein d'initiatives qui sont importantes à mettre en place, qui peuvent nous aider. Mais c'est une partie des solutions. Pourquoi typiquement on est parti sur les solutions basées sur la nature ? Je le dis à chaque fois, c'est parce que c'est une solution qui a un milliard d'années de R&D. Je veux dire, toi, tu as deux, trois ans de R&D, et là, c'est des solutions qui ont fonctionné avant qu'on n'était tous nés. Donc, je veux dire, c'était réfléchi pour que l'écosystème se répare elle-même. Je pense que c'est quand même un truc sur lequel il faut avoir aussi beaucoup d'humilité. Et aujourd'hui, en fait, c'est souvent la compréhension de ce monde-là qui manque. problème de humilité, effectivement. C'est-à-dire, on est impuissant et on veut réagir vite sur quelque chose qui finalement prendra forcément du temps à être mis en place.

  • Speaker #0

    Et toi, tu disais que maintenant, plus ça l'est, plus dans les entreprises, c'était le directeur financier qui se retrouvait aussi avec l'écologie sur son bureau. Et est-ce que, parce que souvent l'économie, on lit ça à quelque chose de très rapide dans le temps. Genre, tout de suite, il faut qu'on que le business fonctionne. Alors que là, tu dis que la nature, à l'inverse, il faut lui laisser le temps. Est ce que les directeurs financiers que tu peux croiser, tu te rends compte qu'ils arrivent à comprendre que l'économie et l'écologie, ils n'ont pas du tout le même la même notion de temps ? Ou alors c'est encore quelque chose de compliqué et ils aimeraient que la nature aille aussi vite que l'économie ?

  • Speaker #1

    À l'occurrence, je pense que les directeurs financiers, il y a du travail à faire. Je pense que l'éducation aussi, parce que c'est vraiment un sujet qui est Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'arrive pas à comprendre pourquoi c'est considéré comme une croyance.

  • Speaker #0

    Donc il y a beaucoup de gens qui verrouillent en disant pour l'écologie, bon c'est bon, j'ai entendu, j'étais formée, je fais ma demi-journée de e-learning quand j'étais en vacances. Mais honnêtement, tu vois les gens qui réalisent l'impact qu'ils peuvent avoir au niveau de l'entreprise. Par contre, c'est plus important qu'il y ait une seule personne. Moi, je dis souvent que les gens à l'entreprise sont toujours en retard de la personne qui est en dehors de l'entreprise. Donc forcément, c'est plus difficile même en étant convaincue dans ta vie personnelle. de faire des efforts pour tes enfants, de faire de bons choix, etc. Dans l'entreprise, forcément, tu es freiné par tes investisseurs, par tes actionnaires, par ton direction, par tes équipes, etc. Donc il y a beaucoup de ralentissement, si on peut dire ça comme ça. Mais en fait, je trouve que l'entreprise qui réfléchit à plus que trois ans, c'est déjà une entreprise extraordinaire. Pour la majorité des entreprises, c'est trois mois, six mois, un an au max des opérations. Donc, c'est quand même assez dur de le demander d'investir dans quelque chose qu'il va peut-être avoir des résultats dans trois ans, mais il veut reporter déjà cette année sur des résultats potentiels. Donc, tu vois, ça reste quand même un truc sur lequel il faut vraiment que ce soit, on peut dire, que ce soit rassurant sur le fait que le projet va être réalisé. Je pense que c'est à l'occurrence, c'est plus ça qui les intéresse. C'est la proximité du projet. Donc, en fait, on peut créer un levier, en fait, pour organiser les événements pour les collaborateurs, pour qu'ils viennent voir un agriculteur, pour créer un lien. où on restaure une rivière et donc du coup les gens peuvent se déplacer là-bas, on peut organiser un pique-nique de l'entreprise. Plutôt que d'aller tous au resto, on dit mais finalement c'est nous qui avons participé à préserver cette Ausha qui est la plus inondable pour les communautés locales. Donc il y a plein d'initiatives qui créent cette mémorandum et qui du coup aujourd'hui quand il y a beaucoup d'entreprises qui ont du mal à recruter, pour eux c'est un levier intéressant. Donc c'est souvent par l'attractivité pour leurs salariés, donc c'est plus ça qui les intéresse. Et les KPI en quelque sorte c'est vraiment un... un gardien de rassurance, si je peux dire ça comme ça. Donc, à terme, est-ce que ça se fera ou ne se fera pas, c'est plus important qu'est-ce qu'on est vraiment super juste sur le KPI ou pas. Mais on essaye en tout cas d'être juste parce que c'est un peu ce qui manque aujourd'hui. Et ça, je salue l'entreprise comme Genesys, par exemple, qui essaie de ramener vraiment la donnée sur les qualités du sol parce qu'aujourd'hui, on sait que ça se dégrade, mais on ne sait pas réellement comment et on ne sait pas comment agir. Mais en tout cas, nous, on essaie de ramener notre petite pièce à ça avec les données les plus fiables qu'on peut trouver.

  • Speaker #1

    Et là, elle a un an, un peu plus d'un an, presque un an et demi.

  • Speaker #0

    Oui, mais du coup, il y avait un peu de ralentissement avec mon arrêt. Ah oui, c'est vrai. J'ai décidé de glisser sur les escaliers en sortant du compost. Donc forcément, les gestes écolos, ils ont aussi leurs limites. Mais voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    elle est toute jeune, quoi, comme entreprise.

  • Speaker #0

    Après, tu vois, tout est relatif. Il y a des gens qui considèrent qu'au bout d'un an, l'entreprise est déjà de vraie. Avoir 25 personnes, il y a des stories comme ça. Je ne pense pas que je me retrouverai dans les Forbes 30, déjà parce que j'ai plus de 30 ans. Mais en tout cas, on ne va pas être l'icône française, je pense. Mais on va doucement à notre rythme et on avance comme ça. Donc, tout est relatif. Est-ce qu'on est jeune, est-ce qu'on est vieux ? Je pense que voilà.

  • Speaker #1

    Selon moi, j'aime un grand, un grand-enfant.

  • Speaker #0

    Parfait, on va moins de près comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi les prochains objectifs que tu vas avoir sur trois ans, vu que...

  • Speaker #0

    Soyez fous ! Donc en fait déjà, nous on a essayé de quantifier notre impact à nous tous seuls aussi, pour faire en sorte qu'on ne donne pas des leçons aux autres, mais aussi on pilote les nôtres. Et en fait aujourd'hui, c'est un peu la phase dans laquelle on est, je pense qu'aujourd'hui on est à peu près à la finishing line de cette phase, c'était vraiment la validation de structuration besoin côté business. et la façon dans laquelle on peut récolter et matcher ça à côté du porteur de projet. Donc là, maintenant, en fait, on a trois projets qui sont en phase pilote, on peut dire de structuration de financement et ensuite, du coup, de définition des KPIs qu'on pilotera sur ces projets-là et on est sur les enveloppes à environ 250 000 euros. Donc, ce n'est pas excessif, mais en même temps, ça devient quand même une enveloppe suffisante pour nous permettre à, on peut dire, à justifier en fait notre capacité de vraiment trouver des financements. Et ça, c'est un peu le fameux problème de toute le... La solution, on peut dire, digitale comme plateforme et marketplace, c'est le fameux problème chicken and egg. Donc, est-ce qu'on commence par les porteurs de projets ? Est-ce qu'on commence par les entreprises ? Donc, plus tu as les entreprises, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as l'entreprise. Et ça, c'est une partie qui est un peu compliquée parce qu'en fait, à chaque rencontre avec les porteurs de projets, on peut dire que ça, c'est la partie de marché qui est beaucoup plus simple à rattraper parce que ce sont déjà des gens qui sont très en difficulté, que les projets ne se réaliseront pas s'ils n'ont pas d'argent. Mais en fait, je trouve qu'il y a une... un peu une forme de fausse promesse à ces gens-là de dire en fait on va vous trouver de financement. Donc aujourd'hui on essaie d'aller doucement en disant on a besoin de référencer, donc voilà, on ne vous promet rien. Donc, il y a aussi des coûts qui sont liés à certains prélèvements, mais on dit, typiquement, c'est là, on ne fera que quand on retrouvera la structure de financement. Donc, on essaye de ne pas faire les fausses avances, parce que je sais qu'humainement, c'est très dur pour cette personne-là d'espérer qu'ils vont pouvoir continuer à agir et que ça ne matche pas. Et c'est surtout très lié au monde agricole, parce qu'il y a de plus en plus, on peut dire, des agriculteurs qui commencent à en avoir un peu marre des fausses promesses qui leur ont été faites. des années en fait. Ils ont un levier de protéger nous tous aussi des produits alimentaires et environnementaux. Mais en fait, tous les dispositifs qui sont mis en place pour eux, ils se font une par une. Donc voilà, je trouve que c'est un univers qui est très compliqué et surtout que le monde agricole, il est quand même assez difficile à financer. Parce qu'à part l'agroalimentaire ou cosmétique à la limite, si on n'a pas d'agroalimentaire directement dans notre chaîne de valeur, c'est très compliqué de convaincre les entreprises d'investir dans ces projets-là. Donc en fait, c'est pour ça qu'on essaie de jouer sous les enjeux de l'eau. Parce que l'eau, c'est un truc que nous on a trouvé qui marche bien. Parce que forcément, toutes les entreprises, à un moment donné, dans leur processus de production, peu importe, ils ont besoin de l'eau. Je ne vais pas dire un an, tout cette année, on a plus qu'assez. Mais de façon générale, effectivement, c'est un ressource qui va nous couramment manquer. Donc, en fait, les entreprises s'accrochent à ça beaucoup plus rapidement. Donc, on voit de plus en plus de projets qui emportent sous l'eau, sous les terrains agricoles. mais qui sont basés sur l'oeil, qui nous permettent du coup à saignir le terrain chez les agriculteurs. Mais bon, ce n'est pas un changement de la couverture, par exemple, qui pourrait être encore plus bénéfique. Mais aujourd'hui, on a du mal à trouver le financement pour ce type de projet.

  • Speaker #1

    Donc là, d'ici trois ans, ce serait trouver ce type de financement.

  • Speaker #0

    Si je devrais vraiment me projeter sur trois ans, en fait, le meilleur, ce sera d'activer les financements privés pour réaliser les projets et ensuite les pérenniser avec l'argent public. Et je ne parle pas de l'argent de l'État parce qu'aujourd'hui... Salut à Monsieur Bernier, mais je pense qu'il fait vraiment l'état. L'état français n'est pas en mesure, mais il y a plein de dispositifs internationaux et européens. Surtout qu'il y a une loi qui est passée récemment sur la protection des écosystèmes naturels au niveau européen qui oblige la restauration de 20% des écosystèmes naturels dégradés d'ici 2030 et 420% d'ici 2050. Donc, forcément, il faut qu'il y ait un financement qui va pour la restauration de ces projets. Donc, aujourd'hui, on peut dire d'ici trois ans. On a des projets qu'on a mis en place avec le financement privé parce qu'il est beaucoup plus accessible, beaucoup plus mobile, agile. Mais en fait, on pérennise cet impact une fois qu'on a réussi à prouver ça avec le financement public, parce que c'est beaucoup plus compliqué qu'avec l'entreprise de rajouter les enveloppes, ce projet qui l'a déjà capitalisé dessus. Donc, c'est sur cette partie-là qu'on aimerait mieux travailler. Et surtout, moi, j'ai regardé une trentaine de fonds internationaux sur le sujet de la nature. Et typiquement, il y a un exemple que je donne à chaque fois, c'est la Banque européenne d'investissement. Ils ont mis en place les milliards d'euros pour la restauration de la nature sur le programme 2020-2025. On est quand même en novembre 2024. Il y avait à peine 5% de ces budgets qui étaient consommés. Parce que les critères d'accessibilité sont tellement élevés pour éviter toutes les arnaques, etc. Mais du coup, ça devient inactionnable. En fait, ce sont des enveloppes qui sont trop difficiles à obtenir. Donc du coup, on s'est dit, on va essayer de faire en sorte qu'il y en aura plus de pouvoir. de négociations, d'accéder aux bonnes personnes, d'arriver à démontrer ce qu'on a déjà prouvé qu'on a des projets qui sont en place, qui sont des projets déjà, aujourd'hui je suis en discussion aussi avec des entreprises en Belgique, en Espagne, on a des porteurs de projets en Irlande, donc il y a des écosystèmes européens qui commencent à se créer autour de nous, qui est super, mais du coup en fait aujourd'hui il faut qu'on arrive à, sur les trois prochaines années, qu'on arrive à reconvertir ça sur une vraie méthodologie, un vrai accompagnement au niveau européen pour aller chercher les fonds. public européen pérennisé impact.

  • Speaker #1

    Gagné en légitimité pour pouvoir aborder fonds publics.

  • Speaker #0

    Ouais mais surtout en fait même pas parce qu'à la limite honnêtement c'est pas la question d'ego tu vois c'est mais je trouve qu'en fait aujourd'hui on est on sera pas une solution on peut dire une baguette magique solution à tout mais si on arrive à réparer dix écosystèmes d'ici trois ans moi je trouve ça génial tu vois genre vraiment ça va être trop bien quoi c'est moi je me baladerais d'un écosystème à l'autre tu vois j'irais à un marais salon en me disant ouh c'est super ! notre agricultrice à côté de Clisson, on ira là-bas pour prendre un jus de pomme à côté de son nouveau puits d'eau. Donc c'est un peu le petit kiff de faire un petit voyage dans les écosystèmes restaurés.

  • Speaker #1

    Par contre, toi dans ce projet-là, tu as eu 10 000 casquettes.

  • Speaker #0

    Je pense que quand tu te lances dans l'entrepreneuriat, c'est toujours le cas.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est encore plus parce que tu es partie, tu ne connaissais rien de l'écologie, de l'environnement. Donc tu as eu toute la phase d'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'y continue quand même parce que c'est vraiment super complexe. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'écologie, une fois qu'on est né dedans, on ne s'arrête jamais d'apprendre.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Mais heureusement, il y a des gens aussi que j'ai eu la chance de rencontrer, des gens qui ont cette expertise-là et qui veulent travailler avec moi. Donc là, c'est des années d'expérience, les agronomes, les gars et consultants avec lesquels on travaille, c'est des agronomes de des années et des années. C'est les exploitants eux-mêmes, donc ils ont vraiment une connaissance et le savoir-faire. qui est hyper poussé. Donc moi, sur ça, j'ai fait confiance. Il m'explique comme ça, moi j'apprends. Mais en fait, tu vois, je me... Moi, de toute façon, en fait, je crois beaucoup à la travail des écosystèmes. Donc moi, je suis vraiment... Toi, tu es dans la tech, donc tu étais dans la tech. Donc moi, je suis un API, tu vois. Je continue, je suis un API. C'est à dire que je connecte les gens les uns avec les autres. Mais en fait, j'ai essayé d'apprendre entre temps, tu vois. Donc en mettant ce genre de relation, chaque fois quand je rencontre les porteurs de projets avec du coup les entreprises financeurs. Les discussions partent d'une façon super intéressante et moi je me dis « c'est encore mieux, on va pas faire comme ça, c'est ça que cette entreprise recherche, ça me fait penser plein d'idées » . Et là du coup c'est hyper riche à chaque fois, mais c'est vrai qu'il y a plein de trucs, plein de casquettes à avoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ressens de la joie à travailler, à avoir créé Oxy ?

  • Speaker #0

    Il y a de haut et de bas. Je pense que c'est encore un peu naturel dans l'entrepreneuriat qui est un peu le moment où tu te dis, mais qu'est-ce que je me suis embarquée dans un truc là, genre vraiment je ne m'en sortirai jamais. Je pense que c'était mon cas en fin d'année dernière où je me suis dit, mais en fait j'imaginais un truc tellement compliqué et mon mari qui est juste incroyable soutien pour moi dans cette aventure, il me dit, tu vois quand les gens c'est lent dans l'entrepreneuriat et je ne sais pas, ils commencent à vendre des stylos, ils vont voir un resto, et il me dit, toi ça fait six mois que tu m'expliques ce que tu veux faire, mais c'est tellement compliqué que je ne comprends toujours pas. Donc je me suis dit, mais... C'est vrai que peut-être, ça je pense que c'est aussi très lié, on peut dire, de mon expérience professionnelle, c'est que je travaille toujours sur des projets industriels très complexes. Donc du coup, en fait, tout de suite, je me suis orientée pour adresser les complexités de certains trucs qui étaient déjà assez complexes. Et donc, en fait, ça te ramène dans le fait que la différenciation de ta solution va se trouver dans le détail et pas dans le macro. Mais du coup, en fait, je me suis dit, c'est la façon de faire. Et je me dis, bon, en fin d'année dernière, j'étais un peu devant l'énorme mur. En somme, je n'y arriverai jamais, c'est trop compliqué et tout. Et du coup, il y avait un proverbe chinois que je trouvais excellent qui dit qu'il y a un vieux homme qui marche sur une montagne et qu'à chaque fois qu'il monte, il descend un caillou. Et son fils me dit « Pourquoi tu fais ça ? » et il me dit « Parce qu'un jour, cette montagne va disparaître. » Et du coup, je me suis dit « C'est vraiment petit caillou par petit caillou, tu finiras par le faire. » Et c'est un peu le changement de mindset qu'il fallait que je fasse. Mais je me suis dit « Comment je peux rendre ça plus petit ? » Et là, pareil, c'était un peu la réflexion, comment rendre ça plus petit pour que ce soit actionnable et que ça ne reste pas juste sur le papier. Et ça, c'est toujours un peu la difficulté de ce projet, c'est vraiment de le rendre le plus opérationnel possible, le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Mais à la fin, tu as l'air quand même d'avoir un peu de joie.

  • Speaker #0

    Oui, mais il y a des moments de joie extraordinaires. C'est vraiment quand tu rencontres des gens et que tu as l'impression que les choses avancent. C'est très aventure humaine, en fait, que je trouve incroyable. Après, honnêtement, si j'arrive à faire en sorte que ma première boîte fonctionne, Je veux dire, franchement, je me féliciterais d'antan, tu vois, je m'arrêterais, je me disais, ah, j'ai les chances de réussite. Et c'était un truc calculé, mais il y a longtemps, mais il y a quelques facteurs qui ont changé entre temps. Mais j'ai calculé qu'en montant mon première entreprise en étant une femme et selon, à l'époque, j'étais seule fondateur. En fait, mes chances de réussite, c'était des 0,0016%. Donc, tu te dis, mais en fait, je suis là, du coup, ça me faisait grave du bien parce que je me suis dit, en fait, pas de pression. Honnêtement, avec des choses comme ça, avec des choses comme ça, je statistiquement parlant, j'ai aucune chance de réussir ce projet. Donc, au fur et à mesure, j'ai commencé à trouver les petites niches du marché qui répondaient OK, je ne m'attendais pas du tout. Et qui avait des porteurs de projets qui nous contactaient par un moyen ou l'autre parce qu'ils ont entendu parler de nous et du coup, ils venaient avec des projets. Il y avait plein de moments où tu t'es dit je ne marcherai pas. Et là, du coup, il y a de bonnes nouvelles qui arrivent. Et tu dis yes, OK, cool. De toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça la vie d'entrepreneur. C'est une journée ou même dans une même journée, en fait. Tu vas être en train de pleurer en fin de matinée parce que le truc que tu pensais que ça allait fonctionner, en fait, ça ne fonctionne pas. Et une heure après, tu te connectes sur ta boîte mail et tu as une putain de bonne nouvelle.

  • Speaker #0

    C'est clair. Non, mais là, du coup, c'est ça, c'est une bonne nouvelle. Il y avait récemment un moment où je me suis dit quand même, je discutais avec une grand groupe industriel qui, en fait, que je connaissais très bien. Parce que de toute façon, au début, quand tu commences, tu travailles beaucoup avec ton family, family and friends. Et en fait, du coup, ils m'ont dit, ouais, mais donc, du coup, cette année, on peut mettre 10 000 euros sur ce type de projet. Et bon, de toute façon, dans le principe d'Oxy, c'est la partie cofinancement parce que beaucoup de ces projets sont très coûteux. Donc, l'objectif, c'est d'écrire l'enveloppe. Je dis OK, 10 000 euros, c'est déjà un bon début. Mais par contre, vu la taille de votre groupe, en fait, vous ne pouvez pas communiquer à l'extérieur. On va vous préparer les packages de communication, mais en interne. Mais par contre, vous ne pouvez pas communiquer par un acteur parce que c'est la définition même de la gridwashing. Et en fait, du coup, ça devait être un projet en cofinancement. Et eux, ils répondent en disant non, on n'a pas envie que ce soit en cofinancement, on veut que ce soit notre projet. Donc moi, dans ma tête, je me dis pour 10 000 euros, moi, je peux rénover une piscine, mais pas un écosystème naturel. On n'est vraiment pas sur le bon bon bon bon valeur. Et en fait, ils ont revenu en deux, trois mois après en disant OK, on passe de 10 000 à 200 000. Et tu dis mais ça, c'est génial. Tu dis mais OK, donc là, du coup, tu dis mais ils ont pris les arguments. Ça a pris du temps de négociation interne. Tu sais, il y avait un peu de réflexion de leur côté. Ils m'ont dit qu'ils peuvent aller jusqu'au 200 000 euros, vu leur budget cette année. Donc tu te dis, ok, ça change la dimension. Là, on peut faire vraiment des trucs cools. Et là, on peut vous proposer des projets beaucoup plus intéressants, beaucoup plus ambitieux qu'on aurait pu faire à 10K. Donc ça, c'était un exemple de super bonne nouvelle que tu n'entendais pas du tout. Parce que tu te dis, bon, je lâche. Parce que si ce n'est pas ça, il faut avoir un peu du backbone aussi. Parce que sinon, après, il faut trouver toujours cet un peu middle ground de ne pas décourager les gens dans l'action. mais de faire en sorte aussi que tu t'assures que tu ne deviens pas à une façon de se laver la conscience par un peu le mauvais biais, les mauvaises raisons.

  • Speaker #1

    Pour terminer, je vais te poser la dernière question qui est un petit peu plus philosophique. C'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est l'apprentissage des complexités. Oui, je pense que je dirais ça. Parce qu'en fait, il y a tellement... action-réaction à chaque niveau, à chaque instance. Vraiment, en plus, on a designé un peu le monde d'aujourd'hui qui nous fait oublier les effets de tout ce qu'on est en train de faire. C'est d'obsolescence programmée, où le fait que tu as des objets qui sont collés les uns aux autres, tu ne peux pas les réparer, tu es obligé de jeter les trucs. Moi, je ne sais pas vraiment. Encore une fois, mon profil de reconverti fait en sorte que j'ai réfléchi un mois avant, quand j'avais zéro prise de conscience sur ces sujets. Et donc, du coup, j'ai fait aussi partie du problème, évidemment. Et aujourd'hui, je continue à faire la partie du problème parce qu'il y a des moments où je prends l'avion pour rentrer en Pologne, voir ma famille ou des choses comme ça. J'ai essayé de prendre mes billets de train pour aller en Pologne, mais en fait, les Deutsche Bahn n'ont pas affiché le billet jusqu'en octobre. Donc, je me suis dit finalement, je n'arriverai pas à aller pour Noël en Pologne. Donc, j'ai pris la décision de prendre l'avion. Cette complexité, en fait, et cette opacité, elle est volontaire. Donc, en fait, il faut que volontairement, on s'y intéresse.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    C'est cool comme discussion, donc merci beaucoup à toi aussi de prendre ton temps. Et surtout, je trouve ça important le travail que tu essaies de faire aussi sur le côté positif de l'écologie. Parce que c'est vrai qu'il y en a souvent, ça sert à rien de tout, que moi je reçois souvent en disant « c'est vrai que c'est tellement compliqué, je ne m'intéresse pas » ou « ça me déprime » . Mais moi, c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de regarder les actualités. Et je me suis abonnée à Disney+. Parce que je me suis dit... Si je bosse dans l'environnement et j'ai que des mauvaises nouvelles, et en côté de ça, je regarde les actualités et j'ai que des mauvaises nouvelles, en fait, ça te fait trop de déprime. Donc, pour tous ceux qui se battent et qui angoissent, je vous propose Disney+, c'est super. La réponse, ça me fait toujours marrer. Ma dessin animé préférée, c'est Coco. Donc, franchement, je recommande l'abonnement à Disney+. Je peux vous pariner si vous voulez.

  • Speaker #1

    Donc si ça ne va pas, regardez les dessins du mec.

  • Speaker #0

    Exactement. La simplicité de l'enfant, ça nous fera tous un bien fou.

Description

Marta n’y connaissait rien en écologie. Juriste de formation, elle évolue dans des grands groupes, dont Airbus. Jusqu’au jour où un collègue lui demande : "Pourquoi tu bosses ici ?" Elle répond : "Pour qu'ils construisent des avions plus grands, plus vite." Et là… un grand vide.


Elle comprend qu’elle veut autre chose. Alors, fidèle à elle-même, elle ne tergiverse pas : elle quitte tout et se lance.


Elle fait les calculs : statistiquement, elle n’a que 0,016 % de chances de réussir. Alors autant y aller sans pression. Elle se tourne vers les scientifiques, absorbe leurs connaissances et réalise vite qu’il leur manque un chaînon essentiel : la compréhension du monde de l’entreprise. Et ça, elle l’a.


Elle décide alors de créer Oxie, une plateforme qui fait matcher des projets écologiques locaux avec des entreprises prêtes à les financer. Ici, on finance, on réhabilite des terres, on soutient des agriculteurs.


Dans cet épisode, on parle de ce moment où tout bascule, d’entrepreneuriat quand on part de zéro, et surtout, de la face cachée des crédits carbone : leur potentiel, leurs dérives et comment bien les utiliser pour financer la transition.


Installe-toi, respire : ce genre d’histoire redonne foi en l’action.


Entre l'enregistrement et la diffusion Marta cède les projets d'Oxie au fond Nature 2050 de CDC biodiversité dans sa quasi totalité. Les projets se feront mais sans la participation de Marta. 💜


On lui souhaite un super nouveau projet !!


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Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Martha, comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bien, même si je ne suis pas très bas à Nantes, mais on commence à s'habituer cette année.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le département où il y a eu le moins de soleil cette année. Ça a été une catastrophe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une catastrophe, c'est clair.

  • Speaker #0

    Moi, je suis partie en Bretagne au moment où il faisait vraiment trop gris, et j'en suis bien contente, c'est la première fois que dans le Finistère, il faisait plus beau que dans Ausha Antique.

  • Speaker #1

    Vraiment, à Nantes, cette année, c'est une catastrophe.

  • Speaker #0

    Et sinon, comment vas-tu ? Mais si je te parle d'écologie cette fois.

  • Speaker #1

    C'est un truc sur lequel on a appris quelques mauvaises nouvelles récemment, mais aussi certains trucs et certaines initiatives qui donnent de l'espoir. Donc voilà, je dirais un peu mitigé, sans vouloir être naïf.

  • Speaker #0

    Et quel a été ton chemin à toi pour arriver à l'écologie ? Est-ce que tu as eu un déclic ou ça a toujours été là ?

  • Speaker #1

    Clairement, ça n'a pas toujours été là. Je suis un peu, plutôt le profil réconverti, c'est comme ça. Et ça, vraiment, c'est la théorie d'éponge. Donc, en fait, ça fait en sorte que tu prends l'information, au fur et à mesure, de plus en plus d'informations, à un moment donné, ça déborde. Donc, tu commences à, en fait, saisir, il faut que je fasse quelque chose avec ça. Et je pense qu'il y avait beaucoup d'informations que je n'avais pas. Et donc, en fait, qui faisaient en sorte qu'aujourd'hui, quand je pense à l'écologie et les gens qui ne sont pas nécessairement hypersensibles à ce sujet, je me rends compte que je me retrouve assez facilement dans cette personne-là. Et je pense qu'aujourd'hui, en fait, l'enjeu principal de l'écologie, c'est celui de l'information, parce qu'en fait, aujourd'hui, l'information est très peu accessible. Et donc, du coup, ça fait en sorte que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'impact qu'ils créent avec leur mode de vie. Mais en fait, je pense qu'il y avait vraiment un peu de trucs de quotidien. Je me rendais compte, par exemple, c'était une époque où on habitait à Marseille, que tu sors dans la rue, tu vois des poubelles qui débordent avec des grèves des éboueurs quasiment une fois par mois. Donc, en fait, tu te dis, mais comment on peut produire une quantité pareille ? Ensuite, on a commencé à faire attention à la façon dont on mange à la maison, mais ça reste toujours très compliqué parce que même quand tu essaies d'acheter des produits, il y a certains que tu n'as pas de choix dans l'emballage. Il y a effectivement des personnes qui sont ultra engagées, qui font leurs propres lessives et des choses comme ça. Je ne suis pas encore là, peut-être un jour, mais c'est surtout que j'ai un peu de problèmes d'intérêt qu'on perçut à la maison. Donc, je ne suis pas toute seule. Mais en tout cas, pour moi, c'était vraiment un schéma de petit geste à petit geste. Mais en fait, il y avait quand même un moment où j'ai décidé que j'ai envie de faire un truc qui a un peu plus de sens avec mon temps. Donc en fait, pour moi, il y avait un moment qui était important, c'est que je travaille dans le conseil digital pour les industries. De toute façon, je travaille quasiment toute ma carrière après mon parcours juriste tout début. Je travaille surtout dans la digitalisation des grandes industries pour CMACGM et Airbus, par exemple. Mais en fait, ma dernière mission, du coup, c'était chez Airbus. C'était super intéressant. J'ai travaillé avec des gens brillants, vraiment sur le projet, vraiment intellectuellement très stimulants. Et on avait une équipe, du coup, quand je suis arrivée à Nantes, il n'y avait pas vraiment d'industrie dans mon agence. Et donc, du coup, j'ai développé toute cette activité. Et du coup, de 0, on était à la fin d'année à 10 personnes. Et il y avait un consultant qui est arrivé, qui nous dit « Oh, moi j'ai envie d'aller chez Airbus, mais pour quoi faire ? » Et du coup, moi je dis « Mais pour qu'Airbus, plus produire, plus d'avions, plus vite. » Et je me suis dit, en fait, se formuler comme ça, c'est un peu, je me suis dit « Mais c'est tellement bête ! » En fait, vraiment, je trouve que c'est une belle boîte, il y a vraiment beaucoup de gens super smarts. Il y a quand même un sujet qui est très complexe, qui est vraiment la dépendance économique de toute la région Toulouse, qui fait en sorte qu'en fait, une personne sur deux à Toulouse travaille soit pour Airbus, soit pour un contracteur d'Airbus. Donc économiquement parlant, c'est quand même très compliqué aujourd'hui de blâmer tout sur l'aviation. Aujourd'hui, c'est quand même un moyen de transport qu'on ne pourrait pas supprimer réellement. Mais il faut juste réduire la consommation de façon évidente et éviter le déplacement un peu inutile, si on peut dire ça comme ça. Mais en tout cas, moi, je me suis dit, ce n'est pas ça que j'ai envie de faire. Et à coup, je me suis dit, comment je pourrais convertir ça en quelque chose qui a un peu plus de sens ? C'était vraiment un peu compliqué parce que je n'avais pas de formation particulièrement dans l'environnement. Et j'ai trouvé que les informations, il y avait tout et son contraire. Je trouve qu'en fait, même d'avoir une bonne façon de se former à l'écologie, il n'est pas évident. Et surtout quand tu ne connais pas de sujet très rapidement, tu te fais indoctriner un peu par certaines choses que tu lis en disant, ça c'est vrai, ça c'est pas vrai. Et en fait, sur ça, je me suis dit OK, donc je vais quand même essayer de prendre contact avec plusieurs scientifiques qui travaillent sur ce sujet pour discuter avec eux, en fait, pour qu'ils me donnent leur lecture de trucs en disant le sens critique un peu ramené par la recherche. Et j'ai trouvé ça super intéressant. Et en fait, j'ai tombé complètement par hasard sur un article des deux professeurs d'Harvard et d'Oxford qui écrivaient sur la comptabilité carbone et sur les inefficiences des calculs carbone. Et en fait, du coup, je les ai écrits en mail en disant « écoutez, j'ai lu votre article, je le trouve super intéressant, mais comment vous l'appliquez en réalité ? » Et ils m'ont répondu en disant « en fait, on est en train de mener l'épilogue parce qu'on ne sait pas comment ça s'applique en réalité. » Nous, on a posé comme chercheurs. En plus, c'était des chercheurs de comptabilité financière. Donc ils ont dit, on ne sait pas si ça s'appliquera dans l'environnement des entreprises. Donc moi, du coup, j'ai dit, OK, bon, mon entreprise, je la connais. Donc je l'ai appelée à trois, quatre personnes que je connaissais, que je savais qui vont être intéressées. Et du coup, on a amené les pilotes, on a amené les pilotes avec eux sur cette méthode-là. Il y avait un de notre entreprise que je peux saluer parce qu'ils sont extraordinaires. En fait, eux, ils ont été publiés. En fait, la base de cette recherche qu'on a menée ensemble, il a été publié dans Harvard Business Review. Donc on était super contents. Mais en fait, aujourd'hui, c'est vrai que c'est le sujet qui reste un peu compliqué à accéder à une personne lambda. Dans le sens que tu peux faire des efforts à ton échelle, mais en fait, des impacts un peu invisibles t'échappent et tu n'as aucun moyen de savoir. Moi, c'est pour ça aussi que je trouve qu'il y a un schéma à faire qui doit être hyper important qu'on fait aujourd'hui avec Nutri-Score, de faire en sorte qu'on commence à calculer de mieux en mieux l'impact écologique pour qui soit. hyper facilement accessible aux consommateurs. Ce qui, c'est en fait un peu, si tu n'as pas d'informations sur l'empreinte carbone de tes vêtements sur Shine, le seul critère de ta décision, ce sera le prix. Et donc, en fait, du coup, il faudra arriver à faire matcher les coûts environnementaux, les coûts financiers, voir comment le comportement des consommateurs change. Aujourd'hui, on fait des présumés sur l'effet qu'ils vont changer les comportements, mais en fait, on ne sait rien.

  • Speaker #0

    Et ça s'est fait rapidement entre ta prise de conscience en disant aux consultants « En fait, c'est pour qu'ils construisent des avions plus vite. » Et le moment où tu décides de te lancer dans ce projet-là, il y a eu un temps où vraiment tu t'es dit « Ah non, mais en fait, ce n'est plus possible et ça s'est fait très vite. »

  • Speaker #1

    Moi, je suis vraiment plutôt une personnalité de rupture. Donc, je me viens actionner vite. Là, en l'occurrence, je pense que j'ai peut-être actionné un peu trop vite. Dans le sens que la complexité de sujet, elle était tellement importante que le temps que j'ai pris pour trouver un sujet sur lequel je pense que la solution apportée peut être pertinente. Parce que c'est un peu ça, tu vois, quand tu quittes l'entreprise, la CDI, etc., tu te dis, en fait, où sont mes skills et qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils en soient utiles ? Et donc, moi, je me suis posé cette question-là et la réponse était quand même assez rigolo. Je me suis dit, bon, je connais bien le digital, j'ai quand même un peu la notion de justice, il y a mon parcours de juriste, on peut dire, mais surtout, en fait, j'essaie de ramener la thune. Mais j'essaie de ramener la thune aux mauvais acteurs, en fait. Donc, je me suis dit, j'ai envie de ramener la thune pour les bons acteurs. Et donc, du coup, c'était un peu la logique qui me ramenait à la création d'Oxy. Parce que je me suis dit, je comprends comment les entreprises font le processus de décision, et par contre, en fait, ils les placent au même endroit. Mais par contre, pas toujours de leur faute. Et donc, du coup, c'est pour ça, en fait, je me suis lancée dans l'aventure d'Oxy en juin l'année dernière. Et ça a pris un peu de temps parce que, tu vois, au début, l'idée, elle était posée plutôt sur les crédits carbone, qui étaient liés au fait que quand j'avais regardé le marché des crédits carbone volontaires, je me suis dit que c'est une délire totale, dans le sens que c'est un marché qui a une ultra-croissance. Mais pourtant, en fait, la fiabilité de Crédit Carbon, elle est juste quasi nulle. Genre, moi, je m'en vais à... C'était le période où Vera, elle était accusée que 42% de leur Crédit Carbon de plus haute qualité valait rien. Et du coup, tu te dis, mais en fait, comment c'est possible qu'il y ait quelque chose qui est censé être certifié, validé, avoir tous les processus qui viennent quand il faut, etc. Et en fait, je commence à m'intéresser beaucoup à ces sujets. Je fais aussi partie de comités... auprès des commissions européennes sur le sujet qu'elle discrepante, parce que je jouais un peu mes contacts de mon ancienne vie. Et en fait, quand j'ai écouté la discussion des experts et la recommandation finale, ça n'avait rien à voir. Et ça m'a désespérée. Je me suis dit qu'il n'y avait vraiment aucune volonté politique de réparer ce marché. Il y a beaucoup trop d'enjeux, on peut dire, des acteurs très puissants et très forts en lobbying pour que ce marché évolue.

  • Speaker #0

    Que tu peux expliquer aux auditeurs, c'est quoi un crédit carbone ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est un sujet qui est quand même complexe. Donc, je vais essayer de le présenter le plus simple possible. Donc, il y a deux marchés des crédits carbone. Il y a le marché des crédits carbone obligatoire. Donc, ça, c'est le fameux droit à polluer. C'est-à-dire, par exemple, si vous êtes industriel d'un secteur automobile, vous avez les quotas de pollution. Et si vous dépassez ces quotas, vous êtes obligé de payer les pénalités. Et ça, ça fait en sorte qu'il y a un marché qui s'écrit autour de ça, que le manufactureur d'automobiles, par exemple, comme Tesla, qui pollue moins. qui est leur quota, ils revendent leur quota à Volkswagen, etc. À savoir que la troisième source de revenus de Tesla, c'est son credit card, même sur le marché obligatoire. Donc, ce n'est quand même pas anodin au Tesla. Et c'est sur ces marchés-là qu'il y avait l'arnaque à taxe carbone. Très bonne affaire. Donc, ça, c'était sur les marchés obligatoires. Et à côté de ça, il y a le marché volontaire. Donc, ça, c'est un démarche volontaire des entreprises. Il n'y a pas de pénalité de participer. Ils ne sont pas obligés de le faire, comme le nom l'indique. Mais du coup, ce sont les fameux forêts en Amazonie, des choses comme ça. Et en fait, ça fait en sorte que les entreprises considèrent que pour une tonne de CO2 émis, ils rachètent une tonne de CO2 soit évitée, soit absorbée. Et là, du coup, c'est un vrai sujet, c'est que du coup, c'est cette distinction entre évitement et l'absorption. C'est un processus physique d'absorption, c'est-à-dire qu'il y a une tonne de CO2 dans l'atmosphère, on le récupère. et on les séquestre. Donc, il a enlevé de l'atmosphère. Donc ça, il y a beaucoup de discussions aujourd'hui sur l'absorption technologique. Donc, du coup, la direct capture, ou quelque chose comme ça, où il récupère des carbones, en fait, à la sortie de l'usine et qu'il injecte ensuite dans les terres. C'est la technologie aujourd'hui qui a assez, on peut dire, assez de niches. C'est, on peut dire, l'évolution. Mais aujourd'hui, ça reste quand même très énergivore et surtout, c'est un impact sur la biodiversité qui est quand même assez important. il y a quand même des faits rébonds d'importance sur ces technologies. Mais il y a une deuxième partie qui est plus loin encore, c'est, moi je n'ai pas de chiffres précis sur l'année 2024, mais je crois que c'est entre 80 et 85% du marché, c'est les évitements. Et là, du coup, c'est où se trouve la majorité du problème, c'est que du coup, moi j'ai fait une hypothèse, combien j'aurais émis et comment j'aimais pas finalement. Mais le problème, c'est que comme c'est déclaratif annoncé par les porteurs de projets, souvent, en fait, ils ont les tendances de prendre un scénario, le... pire possible pour dire mon activité, finalement, j'ai créé tant d'impact. Pour donner un petit exemple, j'organise un séminaire de l'entreprise et j'éprouve que tous les salariés viendront en avion. Mais c'est évidemment pas vrai. Il y a certains qui viendront en par train et donc du coup, tu es incentivé pour créer plus d'impact, à créer des scénarios de référence qui vont être, on peut dire, le plus avantageux pour toi. Donc du coup, ça ramène beaucoup d'abus. Évidemment, ça fait en sorte que typiquement, il y a de... des corruptions et des affaires comme ça qui sont qui qui qui ont lieu. Et surtout, les faits qui se passent dans les pays, on peut dire très en cours en voie de développement, si on peut dire ça comme ça. Il y a aussi beaucoup de mécompréhension en fait de ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Quand on regarde en Amazonie ce qui se passe, évidemment, il faut protéger à tout prix et trouver les leviers effectivement pour pour financer en fait, pour compenser en fait les gens pour qu'ils arrêtent à battre les forêts. Mais en fait, finalement, quand tu regardes un peu du près, moi, c'était le peu de choses aussi qui m'a choqué. il y avait très peu de l'information sur combien d'argent valait réellement aux acteurs du terrain. Parce que toi, si tu payes un dollar et tu ne sais même pas si 10 centimes vont réellement en agriculteur en Amazonie pour qu'ils ne continuent pas, tu te dis mais pourquoi faire ça en fait ? Et finalement, cet argent disparaît sur la route. Déjà, elle est juste marginale et ensuite du coup, elle disparaît sur la route et tu n'as aucune information sur l'impact réel de l'argent investi.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là, Oxy ?

  • Speaker #1

    En fait, Oxy est vraiment venu après beaucoup de réflexions sur ce sujet. Au début, je pensais que si on éduque les gens correctement sur l'impact des crédits carbone, etc., on va réussir à les expliquer la différence. Mais c'était beaucoup trop compliqué. Je pense qu'il y avait vraiment beaucoup de biais qui étaient faits par l'affaire d'arnaque au carbone. Donc, en fait, on peut changer la politique. C'est-à-dire, on a... Déjà, depuis le début, notre objectif était de se concentrer sur les projets locaux, donc qu'en Europe, pour faire en sorte qu'on puisse aller sur place, vérifier ce qui se passe, établir les qualités, le cahier de charge de chaque projet, et de faire en sorte que si on parle de carbone, parce que carbone fait partie d'une des trois piliers sur lesquels on évalue les projets, on ne parle que de l'absorption du carbone, donc on ne fait pas les scénarios d'évitement, mais on fait juste factuellement combien de carbone peut être absorbé grâce à ce projet. Ça reste des estimations parce qu'évidemment, on ne sait pas comment la nature va réagir, mais on essaye de faire notre mieux, d'avoir des estimations les plus justes possibles et ensuite, du coup, de varier entre les scénarios qu'on a proposés et ceux qui étaient réellement absorbés. Donc, on est en capacité de pouvoir comparer des résultats. Ensuite, une deuxième branche, c'est la biodiversité. Donc, on évalue l'impact sur la biodiversité. Ça, c'est extrêmement compliqué parce que déjà, c'est très local. Donc, tu n'as pas vraiment le standard où tu peux appliquer de façon générale. Tu as quelques KPIs aujourd'hui qui sont proposés. par la faune, fleurs, bactéries, etc., que tu peux utiliser. Mais tu vois, ça reste quand même quelque chose sur lequel on n'a pas l'uniformité. Et c'est normal et ça restera toujours comme ça. Mais pour les gens qui cherchent un peu la précision, en fait, c'est assez frustrant de se dire, en fait, il faut être humble sur le fait que la nature, en fait, elle ne le contrôle pas vraiment. Donc, on peut espérer certains résultats. Et ensuite, du coup, on verra qu'est-ce qui revient, qu'est-ce qui ne revient pas. Et troisième axe, c'est l'axe social qui, je pense, elle est hyper importante. pour nous, c'est vraiment s'assurer que l'argent qu'on investit dans le projet, il va aux acteurs de terrain. Parce qu'aujourd'hui, c'est un peu la détresse. Aujourd'hui, on voit ça avec les agriculteurs, mais ils ne sont pas les seuls. Mais bon, c'est quand même un groupe qui subit quand même depuis très longtemps une détresse écologique, on peut dire, en première franc. Et surtout, on le force à assumer, l'adresselle a assumé ces transitions. Donc ça, c'est vraiment dégueulasse, à mon sens. Mais en tout cas, les aspects sociaux sont aussi très importants pour nous, de vérifier déjà comment on peut utiliser ces projets pour augmenter la connaissance de gens dans les communes locales, etc. Il y a quand même des agriculteurs qui se font un peu maltraiter dans leurs communes parce qu'ils sont tenus responsables. de baisse des qualités de vie dans les villages, des choses comme ça. Donc, c'est vraiment une métier qui est hyper dur aujourd'hui. Mais voilà, c'est un peu le défi social qui est très important à enlever aussi. Donc,

  • Speaker #0

    si j'ai bien compris, en gros, Oxy, vous avez trois leviers, l'impact carbone, la biodiversité et le social. Et donc, vous avez un projet, par exemple, pour remettre de la biodiversité à un endroit. Et en fait, qui va venir co-financer ?

  • Speaker #1

    Donc en fait, là, on travaille déjà avec les entreprises. Donc en fait, peut-être pour clarifier, c'est qu'aujourd'hui, les porteurs de projets viennent vers nous, en disant nous on a tel projet, on essaye de voir avec nos équipes des agronomes pour voir comment on peut évaluer l'impact. Et ensuite, du coup, on propose ce projet aux entreprises avec lesquelles on travaille. En fonction de, par exemple, il y a certaines entreprises qui ont ajouté la biodiversité dans leur trajectoire, dans leur stratégie environnement. Donc, ils cherchent pour que ce soit des projets avec plus d'impact biodiversité. Il y a les autres qui restent un peu dans le fameux carbotunnel qui pilote toute la réactivité par carbone. Donc, ils chercheront des projets qui sont plus bénéfiques en carbone. Donc, nous, on essaye de matcher au maximum déjà l'impact local pour que du coup, ce soit dans le mesure où c'est possible, le plus proche de l'entreprise. Ensuite, du coup, ce qui ressort aussi très souvent, c'est l'impact direct de la protection des ressources à l'activité de l'entreprise. Donc, par exemple, si c'est une entreprise de BTP, c'est plutôt... la filière bois, la filière l'eau, choses comme ça. Autant que, par exemple, pour quelqu'un qui est un agroalimentaire dans la cosmétique, ce serait effectivement plus les agriculteurs de façon directe. Donc en fait, où il y a un peu de différenciation sur le marché, c'est qu'on adresse tous les écosystèmes. Donc c'est vraiment pour ça qu'on travaille sur la régénération des écosystèmes naturels européens. Mais en fait, les entreprises viennent pour des raisons différentes et variées. Et ensuite, nous, on est à la charge de trouver les projets qui, dans notre catalogue de projets, sont en plus en conformité avec ceux que recherche l'entreprise. Et en fait, chaque projet est évalué sur trois axes. Derrière ces trois axes, on a 75 KPIs qui nous permettent à quantifier l'impact. Donc, on choisit des KPIs qui sont les plus pertinents en typologie de projet.

  • Speaker #0

    OK. Et pour l'entreprise, elle rentre dans ce que tu racontais tout à l'heure par rapport au carbone. Il y avait de l'obligatoire et du volontaire. Là, c'est des entreprises qui font ça pour... C'est quelque chose de volontaire ou c'est quelque chose d'obligatoire ?

  • Speaker #1

    Non, non, ça, c'est la démarche volontaire. Ça,

  • Speaker #0

    c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a un peu de spécificité sur le secteur de BTP, parce qu'en fait, ils sont obligés, s'ils font des constructions neuves sur un terrain vierge, ils sont obligés de faire ce qu'on appelle les offsets biodiversité. Donc, eux sont quand même assez intéressés pour offseter. Donc, ça vient toucher la partie obligatoire. Par contre, la majorité des entreprises avec lesquelles on travaille font ça dans le démarrage volontaire, qui est porté par quand même plusieurs raisons, c'est-à-dire de façon indirecte, aussi liée à la réglementation. C'est SRD, donc Corporate Sustainability Reporting Directive, qui est rentrée en vigueur cette année. Donc déjà, les premières entreprises sont obligées de reporter là-dessus. Aujourd'hui, c'est SRD et ça reste un exercice de transparence. Pas genre, je peux dire, je suis dégueulasse et c'est OK. Par contre, en fait, à terme, on voit bien venir la réglementation. OK, donc là, aujourd'hui, on monite ce que tu fais. Mais ensuite, du coup, à terme, on veut aussi réduire ton impact. Donc, il y a des entreprises qui commencent à se dire, bon, il ne faut pas trop que ça s'affiche parce que ça nous... Ça nous blâmera un peu. Il y a des gens qui vont se mettre à les lire. Il y a quand même des écolos énervés qui vont lire tous ces rapports-là. Et donc, du coup, ça devient beaucoup plus intéressant. Et surtout, ça remonte aussi dans la hiérarchie de l'entreprise. Aujourd'hui, le fait que CSRD devient de plus en plus important, ça fait en sorte aussi que ça se retrouve plus facilement dans le scope, dans la visibilité un peu dure des directeurs financiers des entreprises. Donc, forcément, il y a plus d'intérêt pour faire ça correctement, pour que ce soit des trucs qui ne vont pas trop traîner. Avant, c'était très porté, on peut dire encore il y a quelques années, c'était très porté par les directeurs RSE, un peu sans budget, au fond du couloir quelque part. Aujourd'hui, on voit qu'ils sont de plus en plus invités vraiment avec leur expertise, tour de table quand c'est vraiment décidé. Ça passait aussi par la phase purement marketing, direction communication et aujourd'hui, ça arrive aux directeurs financiers. Donc, c'est un peu un circuit naturel, mais ça fait du bien parce que forcément, quand on commence à toucher à Acaias, les gens sont beaucoup plus attentifs. Et moi, il y a un autre sujet aussi sur lequel je vois beaucoup d'entreprises qui viennent, c'est le sujet des appels d'offres. Parce que précisément, et c'est pour ça que je parle de l'impact indirect, parce qu'il y a des grosses boîtes qui sont aujourd'hui obligées par ces CRD d'intervenir, bon, de reporter, pardon. En fait, eux, ils sont tellement lourds qu'ils ont beaucoup de mal à faire l'effort, on peut dire un peu à l'instantané. Donc, leur méthode, c'est la diffusion de leurs chaînes de valeur, donc d'obliger les plus petites entreprises d'avoir stratégie climat. qu'eux ensuite ils peuvent reporter en disant « je choisis bien mes fournisseurs parce qu'ils entourent cette stratégie climat » . Et il y a beaucoup d'entreprises qui n'ont pas les responsables RSE, beaucoup de PME et TI qui n'ont pas, c'est un peu le skills aujourd'hui qui va manquer clairement sur le marché. Et donc, du coup, en fait, ils sont un peu à la recherche de solutions un peu rapides qui sont claires et compréhensibles, dans lesquelles ils peuvent justifier sans trop risquer l'impact de la visibilité. Donc, ça, c'est aussi un sujet pour lequel, aussi, on essaie de les aider. C'est donc, du coup, de préparer pour les appels d'offres, leur partie stratégie climat pour pouvoir démontrer qu'ils s'investissent réellement dans la préservation des écosystèmes dans leur territoire.

  • Speaker #0

    OK. En gros, vous êtes un peu, vous faites matcher des entreprises avec des projets.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Pour que…

  • Speaker #1

    Simplement, tu as beaucoup… Je rentrais trop en détail, je suis désolée.

  • Speaker #0

    Non mais c'est grâce à ton détail qu'elle a compris.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il faut vraiment que je retravaille mon pitch élévateur.

  • Speaker #0

    Donc tu fais matcher des entreprises avec des projets pour qu'ensuite derrière, dans ce projet-là, on voit d'où ils partent, donc en termes de biodiversité sociale et impact carbone. Et après vous faites des calculs pour savoir si ça va mieux, si ça a bien fonctionné. Et l'entreprise peut montrer, regardez, on a financé des projets pour permettre plus de biodiversité ou moins d'impact carbone.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et surtout, le fait de matcher, parce qu'effectivement, c'est la partie matching et le calcul d'impact. Mais sans la partie matching, la majorité des projets, soit il n'aurait pas eu lieu, soit elle n'aurait pas été pérenne dans le temps, soit l'échelle aurait été beaucoup plus faible. Donc, c'est cette partie-là que je trouve hyper touchante. Quand je rencontre les porteurs de projets. C'est vraiment une forme de détresse, mais qui va dans leur tripe, parce que c'est des choses sur lesquelles ils travaillent depuis des années. C'est souvent des associations qui sont remplies de gens passionnés par ce qu'ils font, mais qui ont énormément de mal à créer un peu le modèle de financement viable. Et donc, du coup, même en les écoutant, tu te dis, mais en fait, je ne comprends pas comment on peut... Tout ce que tu veux faire, c'est génial, mais essayons de structurer ça. Et donc en fait vraiment c'est la question aussi de matcher les deux mondes qui ne se parlent pas la même langue en fait. Et ça c'est un enjeu qui est hyper important parce que moi je me souviens j'avais une fois la discussion avec l'ancienne directrice des RSE du groupe TF1 qui m'a parlé de, par exemple eux ils ont investi dans un projet agroécologique. Ils ont dit mais en fait on avait tellement mal à comprendre quel était l'impact de ce projet sur toute la groupe TF1. On était obligés d'aller chercher un agronome qu'on a fini par trouver pour qu'il nous évalue, est-ce qu'il se tient la route, tout ce qu'il nous donne ou pas. Donc tu te dis, mais en fait, c'est une pleine délire, il n'y a pas tout le monde qui a autant de ressources qui groupe des fins pour trouver la personne qu'il faut pour qu'elle puisse relire les dossiers pour dire si ça tient la route ou pas. Et c'est des projets qui sont super techniques. Donc en fait, nous, pour chaque projet, on a une fiche qui est plutôt business, donc combien ça coûte, où ça se passe, un peu le storytelling, etc. Et l'embarque macro. Et ensuite, fiche technique. pour ceux qui veulent regarder les détails, qui veulent regarder les scénarios qu'on prend, qui veulent creuser davantage. Donc, en fait, de faire un peu le meilleur de deux mondes. Parce qu'en fait, si on devient trop technique, ça devient trop compliqué. Si on n'est pas assez technique, on ne crée pas de la confiance. Donc, du coup, c'est un peu la façon à nous de mélanger un peu les deux mondes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu comme le Product Owner que j'étais avant, où il y a les devs d'un côté et puis les clients de l'autre. Et on doit faire en sorte qu'ils se comprennent.

  • Speaker #1

    C'est clair. Non, mais c'est... Tu vois, d'une autre façon, c'est qu'on en a déjà parlé en préparation de cette interview, mais je trouve qu'on est vraiment dans la phase où si on veut parler de l'écologie sérieusement, c'est le plus grand projet de change management mondial, dans le sens que déjà il y a la question de l'accès à l'information, facilité de compréhension et facilité de possibilité d'agir, parce que de plomber l'ambiance à tout le monde en disant « mais on va tous créer » , c'est bon, il y en a plein qui le disent, et c'est vraiment un peu le... Moi j'appelle ça le syndrome des pulpes. Quand la pulpe se cache et tu te dis je ne te vois pas, tu ne me vois pas. Et tu te dis non mais en fait tu dépasses un peu du rocher quand même. C'est pas parce que toi tu ne me vois pas que moi je ne te vois plus. C'est pas comme ça que ça fonctionne. Mais je pense qu'en fait on fait un peu le syndrome de la pulpe avec l'environnement. Et qui est très lié au fait que les gens ont l'impression qu'ils ne peuvent pas agir à leur échelle. Donc après je veux dire réellement ça reste un parcours de combattant. Et aujourd'hui, tout est designé pour que ça ne dure pas. Et donc, du coup, c'est assez frustrant pour tout le monde. Mais il faut faire en sorte de créer ces points de dialogue. Je trouve ça important.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez choisi les mesures que vous mettez dans vos KPI ?

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'est des parties que moi, j'ai travaillé avec du coup, le groupe des agronomes qui sont incroyables. Je les salue, ils sont super. Et en fait, on choisit le KPI, encore une fois, en fonction du projet. Et ces 75, c'était, on peut dire, le plus naturel. Donc c'est notre première base, après plus on aura des projets complexes, plus on aura besoin de rajouter dans cette base des KPI et des références. Donc voilà, là aujourd'hui par exemple on est en train de discuter sur un projet autour de Marais-Salon. On n'a pas encore fait les projets sur Marais-Salon, il faut qu'on regarde lesquels seront pertinents pour traiter ce type de demande. Donc, tout va dépendre. Donc, aujourd'hui, on part avec une base et au fur et à mesure, plus on aura de projets, plus on aura de KPI à faire référence. Et donc, ce sera un travail au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, la base de données, vous partez de rien, vous partez par rapport à des recherches qui ont déjà été faites.

  • Speaker #1

    Non, non, on a déjà des prélèvements, soit qui ont été réalisés déjà sur les parcelles, soit c'est le prélèvement que nous avons fait avant le lancement du projet. Du coup, effectivement, pour après mesurer au bout de deux, trois ans. Et c'est en fait, cette temporalité aussi, c'est quelque chose que je voulais qu'on en parle parce que je trouve ça hyper intéressant. Parce que moi, venant de mon UTEC, je me souviens très bien, à tout prix, au début, j'étais genre, ouais, mais en fait, on va utiliser les satellites, on va utiliser les IOT, on va utiliser toute la technologie qui existe pour être le plus précis dans mes yeux. Et aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était absurde comme façon de réfléchir, parce que c'était une belle preuve du fait que je ne comprends pas le monde de projets basés sur la nature. Parce qu'en fait, pour réellement avoir l'impact carbone visible, il faut au minimum trois ans. Donc pourquoi installer les IOT qui te prend les mesures tous les dix secondes et dans lesquels tu as un matériau rare, l'excès de données, et donc en fait finalement ton impact se neutralise dans le temps, ou tu as de toute façon à attendre trois ans. Et ça c'est quelque chose aussi qui est quand même assez... important comme changement de paradigme et changement de pensée parce que quand on pense au KPI, souvent on pense quasiment instantané, on a besoin de monitorer les résultats tout de suite. Encore une fois, vraiment en travaillant avec des industriels, on était capable de tracer des bateaux à 10 minutes près. On savait où sont nos conteneurs, on donnait vraiment de la données à la temps réel, etc. Et tu te dis, mais en fait, c'est dire, je te donnerai les données mais d'ici trois ans. J'ai dit trois ans, on se donnera le plan d'action si l'écart est trop important. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire pour aider à améliorer ce résultat ? Ou est-ce que c'est lié au fait qu'il y avait la sécheresse et donc la terre n'a rien absorbé parce que tout simplement, il ne faisait pas beau ? Là, il faut aussi accepter le fait qu'en fait, aujourd'hui, il y a plein d'éléments qu'on ne pourra plus contrôler. Et du coup, c'est aussi des choses que les entreprises doivent assumer en signant ça. Mais aujourd'hui, les entreprises, de toute façon, qui rentrent dans les démarches avec nous, je pense qu'elles sont quand même relativement matures sur le marché.

  • Speaker #0

    En fait, c'est revoir son lien au temps. On va en compte.

  • Speaker #1

    Complètement. Mais surtout, en fait, c'est ça qui est absurde, parce qu'on a l'impression qu'il y a une urgence. Et il y a une urgence. Mais de l'autre côté, les mesures qu'on peut réellement prendre, elles prendront du temps. Et tu vois cette fameuse phrase, la technologie va nous sauver. Honnêtement, venant du monde des technologies, je ne suis pas sûre que la technologie va réellement nous sauver. Je pense qu'il y a plein d'initiatives qui sont importantes à mettre en place, qui peuvent nous aider. Mais c'est une partie des solutions. Pourquoi typiquement on est parti sur les solutions basées sur la nature ? Je le dis à chaque fois, c'est parce que c'est une solution qui a un milliard d'années de R&D. Je veux dire, toi, tu as deux, trois ans de R&D, et là, c'est des solutions qui ont fonctionné avant qu'on n'était tous nés. Donc, je veux dire, c'était réfléchi pour que l'écosystème se répare elle-même. Je pense que c'est quand même un truc sur lequel il faut avoir aussi beaucoup d'humilité. Et aujourd'hui, en fait, c'est souvent la compréhension de ce monde-là qui manque. problème de humilité, effectivement. C'est-à-dire, on est impuissant et on veut réagir vite sur quelque chose qui finalement prendra forcément du temps à être mis en place.

  • Speaker #0

    Et toi, tu disais que maintenant, plus ça l'est, plus dans les entreprises, c'était le directeur financier qui se retrouvait aussi avec l'écologie sur son bureau. Et est-ce que, parce que souvent l'économie, on lit ça à quelque chose de très rapide dans le temps. Genre, tout de suite, il faut qu'on que le business fonctionne. Alors que là, tu dis que la nature, à l'inverse, il faut lui laisser le temps. Est ce que les directeurs financiers que tu peux croiser, tu te rends compte qu'ils arrivent à comprendre que l'économie et l'écologie, ils n'ont pas du tout le même la même notion de temps ? Ou alors c'est encore quelque chose de compliqué et ils aimeraient que la nature aille aussi vite que l'économie ?

  • Speaker #1

    À l'occurrence, je pense que les directeurs financiers, il y a du travail à faire. Je pense que l'éducation aussi, parce que c'est vraiment un sujet qui est Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'arrive pas à comprendre pourquoi c'est considéré comme une croyance.

  • Speaker #0

    Donc il y a beaucoup de gens qui verrouillent en disant pour l'écologie, bon c'est bon, j'ai entendu, j'étais formée, je fais ma demi-journée de e-learning quand j'étais en vacances. Mais honnêtement, tu vois les gens qui réalisent l'impact qu'ils peuvent avoir au niveau de l'entreprise. Par contre, c'est plus important qu'il y ait une seule personne. Moi, je dis souvent que les gens à l'entreprise sont toujours en retard de la personne qui est en dehors de l'entreprise. Donc forcément, c'est plus difficile même en étant convaincue dans ta vie personnelle. de faire des efforts pour tes enfants, de faire de bons choix, etc. Dans l'entreprise, forcément, tu es freiné par tes investisseurs, par tes actionnaires, par ton direction, par tes équipes, etc. Donc il y a beaucoup de ralentissement, si on peut dire ça comme ça. Mais en fait, je trouve que l'entreprise qui réfléchit à plus que trois ans, c'est déjà une entreprise extraordinaire. Pour la majorité des entreprises, c'est trois mois, six mois, un an au max des opérations. Donc, c'est quand même assez dur de le demander d'investir dans quelque chose qu'il va peut-être avoir des résultats dans trois ans, mais il veut reporter déjà cette année sur des résultats potentiels. Donc, tu vois, ça reste quand même un truc sur lequel il faut vraiment que ce soit, on peut dire, que ce soit rassurant sur le fait que le projet va être réalisé. Je pense que c'est à l'occurrence, c'est plus ça qui les intéresse. C'est la proximité du projet. Donc, en fait, on peut créer un levier, en fait, pour organiser les événements pour les collaborateurs, pour qu'ils viennent voir un agriculteur, pour créer un lien. où on restaure une rivière et donc du coup les gens peuvent se déplacer là-bas, on peut organiser un pique-nique de l'entreprise. Plutôt que d'aller tous au resto, on dit mais finalement c'est nous qui avons participé à préserver cette Ausha qui est la plus inondable pour les communautés locales. Donc il y a plein d'initiatives qui créent cette mémorandum et qui du coup aujourd'hui quand il y a beaucoup d'entreprises qui ont du mal à recruter, pour eux c'est un levier intéressant. Donc c'est souvent par l'attractivité pour leurs salariés, donc c'est plus ça qui les intéresse. Et les KPI en quelque sorte c'est vraiment un... un gardien de rassurance, si je peux dire ça comme ça. Donc, à terme, est-ce que ça se fera ou ne se fera pas, c'est plus important qu'est-ce qu'on est vraiment super juste sur le KPI ou pas. Mais on essaye en tout cas d'être juste parce que c'est un peu ce qui manque aujourd'hui. Et ça, je salue l'entreprise comme Genesys, par exemple, qui essaie de ramener vraiment la donnée sur les qualités du sol parce qu'aujourd'hui, on sait que ça se dégrade, mais on ne sait pas réellement comment et on ne sait pas comment agir. Mais en tout cas, nous, on essaie de ramener notre petite pièce à ça avec les données les plus fiables qu'on peut trouver.

  • Speaker #1

    Et là, elle a un an, un peu plus d'un an, presque un an et demi.

  • Speaker #0

    Oui, mais du coup, il y avait un peu de ralentissement avec mon arrêt. Ah oui, c'est vrai. J'ai décidé de glisser sur les escaliers en sortant du compost. Donc forcément, les gestes écolos, ils ont aussi leurs limites. Mais voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    elle est toute jeune, quoi, comme entreprise.

  • Speaker #0

    Après, tu vois, tout est relatif. Il y a des gens qui considèrent qu'au bout d'un an, l'entreprise est déjà de vraie. Avoir 25 personnes, il y a des stories comme ça. Je ne pense pas que je me retrouverai dans les Forbes 30, déjà parce que j'ai plus de 30 ans. Mais en tout cas, on ne va pas être l'icône française, je pense. Mais on va doucement à notre rythme et on avance comme ça. Donc, tout est relatif. Est-ce qu'on est jeune, est-ce qu'on est vieux ? Je pense que voilà.

  • Speaker #1

    Selon moi, j'aime un grand, un grand-enfant.

  • Speaker #0

    Parfait, on va moins de près comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi les prochains objectifs que tu vas avoir sur trois ans, vu que...

  • Speaker #0

    Soyez fous ! Donc en fait déjà, nous on a essayé de quantifier notre impact à nous tous seuls aussi, pour faire en sorte qu'on ne donne pas des leçons aux autres, mais aussi on pilote les nôtres. Et en fait aujourd'hui, c'est un peu la phase dans laquelle on est, je pense qu'aujourd'hui on est à peu près à la finishing line de cette phase, c'était vraiment la validation de structuration besoin côté business. et la façon dans laquelle on peut récolter et matcher ça à côté du porteur de projet. Donc là, maintenant, en fait, on a trois projets qui sont en phase pilote, on peut dire de structuration de financement et ensuite, du coup, de définition des KPIs qu'on pilotera sur ces projets-là et on est sur les enveloppes à environ 250 000 euros. Donc, ce n'est pas excessif, mais en même temps, ça devient quand même une enveloppe suffisante pour nous permettre à, on peut dire, à justifier en fait notre capacité de vraiment trouver des financements. Et ça, c'est un peu le fameux problème de toute le... La solution, on peut dire, digitale comme plateforme et marketplace, c'est le fameux problème chicken and egg. Donc, est-ce qu'on commence par les porteurs de projets ? Est-ce qu'on commence par les entreprises ? Donc, plus tu as les entreprises, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as l'entreprise. Et ça, c'est une partie qui est un peu compliquée parce qu'en fait, à chaque rencontre avec les porteurs de projets, on peut dire que ça, c'est la partie de marché qui est beaucoup plus simple à rattraper parce que ce sont déjà des gens qui sont très en difficulté, que les projets ne se réaliseront pas s'ils n'ont pas d'argent. Mais en fait, je trouve qu'il y a une... un peu une forme de fausse promesse à ces gens-là de dire en fait on va vous trouver de financement. Donc aujourd'hui on essaie d'aller doucement en disant on a besoin de référencer, donc voilà, on ne vous promet rien. Donc, il y a aussi des coûts qui sont liés à certains prélèvements, mais on dit, typiquement, c'est là, on ne fera que quand on retrouvera la structure de financement. Donc, on essaye de ne pas faire les fausses avances, parce que je sais qu'humainement, c'est très dur pour cette personne-là d'espérer qu'ils vont pouvoir continuer à agir et que ça ne matche pas. Et c'est surtout très lié au monde agricole, parce qu'il y a de plus en plus, on peut dire, des agriculteurs qui commencent à en avoir un peu marre des fausses promesses qui leur ont été faites. des années en fait. Ils ont un levier de protéger nous tous aussi des produits alimentaires et environnementaux. Mais en fait, tous les dispositifs qui sont mis en place pour eux, ils se font une par une. Donc voilà, je trouve que c'est un univers qui est très compliqué et surtout que le monde agricole, il est quand même assez difficile à financer. Parce qu'à part l'agroalimentaire ou cosmétique à la limite, si on n'a pas d'agroalimentaire directement dans notre chaîne de valeur, c'est très compliqué de convaincre les entreprises d'investir dans ces projets-là. Donc en fait, c'est pour ça qu'on essaie de jouer sous les enjeux de l'eau. Parce que l'eau, c'est un truc que nous on a trouvé qui marche bien. Parce que forcément, toutes les entreprises, à un moment donné, dans leur processus de production, peu importe, ils ont besoin de l'eau. Je ne vais pas dire un an, tout cette année, on a plus qu'assez. Mais de façon générale, effectivement, c'est un ressource qui va nous couramment manquer. Donc, en fait, les entreprises s'accrochent à ça beaucoup plus rapidement. Donc, on voit de plus en plus de projets qui emportent sous l'eau, sous les terrains agricoles. mais qui sont basés sur l'oeil, qui nous permettent du coup à saignir le terrain chez les agriculteurs. Mais bon, ce n'est pas un changement de la couverture, par exemple, qui pourrait être encore plus bénéfique. Mais aujourd'hui, on a du mal à trouver le financement pour ce type de projet.

  • Speaker #1

    Donc là, d'ici trois ans, ce serait trouver ce type de financement.

  • Speaker #0

    Si je devrais vraiment me projeter sur trois ans, en fait, le meilleur, ce sera d'activer les financements privés pour réaliser les projets et ensuite les pérenniser avec l'argent public. Et je ne parle pas de l'argent de l'État parce qu'aujourd'hui... Salut à Monsieur Bernier, mais je pense qu'il fait vraiment l'état. L'état français n'est pas en mesure, mais il y a plein de dispositifs internationaux et européens. Surtout qu'il y a une loi qui est passée récemment sur la protection des écosystèmes naturels au niveau européen qui oblige la restauration de 20% des écosystèmes naturels dégradés d'ici 2030 et 420% d'ici 2050. Donc, forcément, il faut qu'il y ait un financement qui va pour la restauration de ces projets. Donc, aujourd'hui, on peut dire d'ici trois ans. On a des projets qu'on a mis en place avec le financement privé parce qu'il est beaucoup plus accessible, beaucoup plus mobile, agile. Mais en fait, on pérennise cet impact une fois qu'on a réussi à prouver ça avec le financement public, parce que c'est beaucoup plus compliqué qu'avec l'entreprise de rajouter les enveloppes, ce projet qui l'a déjà capitalisé dessus. Donc, c'est sur cette partie-là qu'on aimerait mieux travailler. Et surtout, moi, j'ai regardé une trentaine de fonds internationaux sur le sujet de la nature. Et typiquement, il y a un exemple que je donne à chaque fois, c'est la Banque européenne d'investissement. Ils ont mis en place les milliards d'euros pour la restauration de la nature sur le programme 2020-2025. On est quand même en novembre 2024. Il y avait à peine 5% de ces budgets qui étaient consommés. Parce que les critères d'accessibilité sont tellement élevés pour éviter toutes les arnaques, etc. Mais du coup, ça devient inactionnable. En fait, ce sont des enveloppes qui sont trop difficiles à obtenir. Donc du coup, on s'est dit, on va essayer de faire en sorte qu'il y en aura plus de pouvoir. de négociations, d'accéder aux bonnes personnes, d'arriver à démontrer ce qu'on a déjà prouvé qu'on a des projets qui sont en place, qui sont des projets déjà, aujourd'hui je suis en discussion aussi avec des entreprises en Belgique, en Espagne, on a des porteurs de projets en Irlande, donc il y a des écosystèmes européens qui commencent à se créer autour de nous, qui est super, mais du coup en fait aujourd'hui il faut qu'on arrive à, sur les trois prochaines années, qu'on arrive à reconvertir ça sur une vraie méthodologie, un vrai accompagnement au niveau européen pour aller chercher les fonds. public européen pérennisé impact.

  • Speaker #1

    Gagné en légitimité pour pouvoir aborder fonds publics.

  • Speaker #0

    Ouais mais surtout en fait même pas parce qu'à la limite honnêtement c'est pas la question d'ego tu vois c'est mais je trouve qu'en fait aujourd'hui on est on sera pas une solution on peut dire une baguette magique solution à tout mais si on arrive à réparer dix écosystèmes d'ici trois ans moi je trouve ça génial tu vois genre vraiment ça va être trop bien quoi c'est moi je me baladerais d'un écosystème à l'autre tu vois j'irais à un marais salon en me disant ouh c'est super ! notre agricultrice à côté de Clisson, on ira là-bas pour prendre un jus de pomme à côté de son nouveau puits d'eau. Donc c'est un peu le petit kiff de faire un petit voyage dans les écosystèmes restaurés.

  • Speaker #1

    Par contre, toi dans ce projet-là, tu as eu 10 000 casquettes.

  • Speaker #0

    Je pense que quand tu te lances dans l'entrepreneuriat, c'est toujours le cas.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est encore plus parce que tu es partie, tu ne connaissais rien de l'écologie, de l'environnement. Donc tu as eu toute la phase d'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'y continue quand même parce que c'est vraiment super complexe. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'écologie, une fois qu'on est né dedans, on ne s'arrête jamais d'apprendre.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Mais heureusement, il y a des gens aussi que j'ai eu la chance de rencontrer, des gens qui ont cette expertise-là et qui veulent travailler avec moi. Donc là, c'est des années d'expérience, les agronomes, les gars et consultants avec lesquels on travaille, c'est des agronomes de des années et des années. C'est les exploitants eux-mêmes, donc ils ont vraiment une connaissance et le savoir-faire. qui est hyper poussé. Donc moi, sur ça, j'ai fait confiance. Il m'explique comme ça, moi j'apprends. Mais en fait, tu vois, je me... Moi, de toute façon, en fait, je crois beaucoup à la travail des écosystèmes. Donc moi, je suis vraiment... Toi, tu es dans la tech, donc tu étais dans la tech. Donc moi, je suis un API, tu vois. Je continue, je suis un API. C'est à dire que je connecte les gens les uns avec les autres. Mais en fait, j'ai essayé d'apprendre entre temps, tu vois. Donc en mettant ce genre de relation, chaque fois quand je rencontre les porteurs de projets avec du coup les entreprises financeurs. Les discussions partent d'une façon super intéressante et moi je me dis « c'est encore mieux, on va pas faire comme ça, c'est ça que cette entreprise recherche, ça me fait penser plein d'idées » . Et là du coup c'est hyper riche à chaque fois, mais c'est vrai qu'il y a plein de trucs, plein de casquettes à avoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ressens de la joie à travailler, à avoir créé Oxy ?

  • Speaker #0

    Il y a de haut et de bas. Je pense que c'est encore un peu naturel dans l'entrepreneuriat qui est un peu le moment où tu te dis, mais qu'est-ce que je me suis embarquée dans un truc là, genre vraiment je ne m'en sortirai jamais. Je pense que c'était mon cas en fin d'année dernière où je me suis dit, mais en fait j'imaginais un truc tellement compliqué et mon mari qui est juste incroyable soutien pour moi dans cette aventure, il me dit, tu vois quand les gens c'est lent dans l'entrepreneuriat et je ne sais pas, ils commencent à vendre des stylos, ils vont voir un resto, et il me dit, toi ça fait six mois que tu m'expliques ce que tu veux faire, mais c'est tellement compliqué que je ne comprends toujours pas. Donc je me suis dit, mais... C'est vrai que peut-être, ça je pense que c'est aussi très lié, on peut dire, de mon expérience professionnelle, c'est que je travaille toujours sur des projets industriels très complexes. Donc du coup, en fait, tout de suite, je me suis orientée pour adresser les complexités de certains trucs qui étaient déjà assez complexes. Et donc, en fait, ça te ramène dans le fait que la différenciation de ta solution va se trouver dans le détail et pas dans le macro. Mais du coup, en fait, je me suis dit, c'est la façon de faire. Et je me dis, bon, en fin d'année dernière, j'étais un peu devant l'énorme mur. En somme, je n'y arriverai jamais, c'est trop compliqué et tout. Et du coup, il y avait un proverbe chinois que je trouvais excellent qui dit qu'il y a un vieux homme qui marche sur une montagne et qu'à chaque fois qu'il monte, il descend un caillou. Et son fils me dit « Pourquoi tu fais ça ? » et il me dit « Parce qu'un jour, cette montagne va disparaître. » Et du coup, je me suis dit « C'est vraiment petit caillou par petit caillou, tu finiras par le faire. » Et c'est un peu le changement de mindset qu'il fallait que je fasse. Mais je me suis dit « Comment je peux rendre ça plus petit ? » Et là, pareil, c'était un peu la réflexion, comment rendre ça plus petit pour que ce soit actionnable et que ça ne reste pas juste sur le papier. Et ça, c'est toujours un peu la difficulté de ce projet, c'est vraiment de le rendre le plus opérationnel possible, le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Mais à la fin, tu as l'air quand même d'avoir un peu de joie.

  • Speaker #0

    Oui, mais il y a des moments de joie extraordinaires. C'est vraiment quand tu rencontres des gens et que tu as l'impression que les choses avancent. C'est très aventure humaine, en fait, que je trouve incroyable. Après, honnêtement, si j'arrive à faire en sorte que ma première boîte fonctionne, Je veux dire, franchement, je me féliciterais d'antan, tu vois, je m'arrêterais, je me disais, ah, j'ai les chances de réussite. Et c'était un truc calculé, mais il y a longtemps, mais il y a quelques facteurs qui ont changé entre temps. Mais j'ai calculé qu'en montant mon première entreprise en étant une femme et selon, à l'époque, j'étais seule fondateur. En fait, mes chances de réussite, c'était des 0,0016%. Donc, tu te dis, mais en fait, je suis là, du coup, ça me faisait grave du bien parce que je me suis dit, en fait, pas de pression. Honnêtement, avec des choses comme ça, avec des choses comme ça, je statistiquement parlant, j'ai aucune chance de réussir ce projet. Donc, au fur et à mesure, j'ai commencé à trouver les petites niches du marché qui répondaient OK, je ne m'attendais pas du tout. Et qui avait des porteurs de projets qui nous contactaient par un moyen ou l'autre parce qu'ils ont entendu parler de nous et du coup, ils venaient avec des projets. Il y avait plein de moments où tu t'es dit je ne marcherai pas. Et là, du coup, il y a de bonnes nouvelles qui arrivent. Et tu dis yes, OK, cool. De toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça la vie d'entrepreneur. C'est une journée ou même dans une même journée, en fait. Tu vas être en train de pleurer en fin de matinée parce que le truc que tu pensais que ça allait fonctionner, en fait, ça ne fonctionne pas. Et une heure après, tu te connectes sur ta boîte mail et tu as une putain de bonne nouvelle.

  • Speaker #0

    C'est clair. Non, mais là, du coup, c'est ça, c'est une bonne nouvelle. Il y avait récemment un moment où je me suis dit quand même, je discutais avec une grand groupe industriel qui, en fait, que je connaissais très bien. Parce que de toute façon, au début, quand tu commences, tu travailles beaucoup avec ton family, family and friends. Et en fait, du coup, ils m'ont dit, ouais, mais donc, du coup, cette année, on peut mettre 10 000 euros sur ce type de projet. Et bon, de toute façon, dans le principe d'Oxy, c'est la partie cofinancement parce que beaucoup de ces projets sont très coûteux. Donc, l'objectif, c'est d'écrire l'enveloppe. Je dis OK, 10 000 euros, c'est déjà un bon début. Mais par contre, vu la taille de votre groupe, en fait, vous ne pouvez pas communiquer à l'extérieur. On va vous préparer les packages de communication, mais en interne. Mais par contre, vous ne pouvez pas communiquer par un acteur parce que c'est la définition même de la gridwashing. Et en fait, du coup, ça devait être un projet en cofinancement. Et eux, ils répondent en disant non, on n'a pas envie que ce soit en cofinancement, on veut que ce soit notre projet. Donc moi, dans ma tête, je me dis pour 10 000 euros, moi, je peux rénover une piscine, mais pas un écosystème naturel. On n'est vraiment pas sur le bon bon bon bon valeur. Et en fait, ils ont revenu en deux, trois mois après en disant OK, on passe de 10 000 à 200 000. Et tu dis mais ça, c'est génial. Tu dis mais OK, donc là, du coup, tu dis mais ils ont pris les arguments. Ça a pris du temps de négociation interne. Tu sais, il y avait un peu de réflexion de leur côté. Ils m'ont dit qu'ils peuvent aller jusqu'au 200 000 euros, vu leur budget cette année. Donc tu te dis, ok, ça change la dimension. Là, on peut faire vraiment des trucs cools. Et là, on peut vous proposer des projets beaucoup plus intéressants, beaucoup plus ambitieux qu'on aurait pu faire à 10K. Donc ça, c'était un exemple de super bonne nouvelle que tu n'entendais pas du tout. Parce que tu te dis, bon, je lâche. Parce que si ce n'est pas ça, il faut avoir un peu du backbone aussi. Parce que sinon, après, il faut trouver toujours cet un peu middle ground de ne pas décourager les gens dans l'action. mais de faire en sorte aussi que tu t'assures que tu ne deviens pas à une façon de se laver la conscience par un peu le mauvais biais, les mauvaises raisons.

  • Speaker #1

    Pour terminer, je vais te poser la dernière question qui est un petit peu plus philosophique. C'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est l'apprentissage des complexités. Oui, je pense que je dirais ça. Parce qu'en fait, il y a tellement... action-réaction à chaque niveau, à chaque instance. Vraiment, en plus, on a designé un peu le monde d'aujourd'hui qui nous fait oublier les effets de tout ce qu'on est en train de faire. C'est d'obsolescence programmée, où le fait que tu as des objets qui sont collés les uns aux autres, tu ne peux pas les réparer, tu es obligé de jeter les trucs. Moi, je ne sais pas vraiment. Encore une fois, mon profil de reconverti fait en sorte que j'ai réfléchi un mois avant, quand j'avais zéro prise de conscience sur ces sujets. Et donc, du coup, j'ai fait aussi partie du problème, évidemment. Et aujourd'hui, je continue à faire la partie du problème parce qu'il y a des moments où je prends l'avion pour rentrer en Pologne, voir ma famille ou des choses comme ça. J'ai essayé de prendre mes billets de train pour aller en Pologne, mais en fait, les Deutsche Bahn n'ont pas affiché le billet jusqu'en octobre. Donc, je me suis dit finalement, je n'arriverai pas à aller pour Noël en Pologne. Donc, j'ai pris la décision de prendre l'avion. Cette complexité, en fait, et cette opacité, elle est volontaire. Donc, en fait, il faut que volontairement, on s'y intéresse.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    C'est cool comme discussion, donc merci beaucoup à toi aussi de prendre ton temps. Et surtout, je trouve ça important le travail que tu essaies de faire aussi sur le côté positif de l'écologie. Parce que c'est vrai qu'il y en a souvent, ça sert à rien de tout, que moi je reçois souvent en disant « c'est vrai que c'est tellement compliqué, je ne m'intéresse pas » ou « ça me déprime » . Mais moi, c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de regarder les actualités. Et je me suis abonnée à Disney+. Parce que je me suis dit... Si je bosse dans l'environnement et j'ai que des mauvaises nouvelles, et en côté de ça, je regarde les actualités et j'ai que des mauvaises nouvelles, en fait, ça te fait trop de déprime. Donc, pour tous ceux qui se battent et qui angoissent, je vous propose Disney+, c'est super. La réponse, ça me fait toujours marrer. Ma dessin animé préférée, c'est Coco. Donc, franchement, je recommande l'abonnement à Disney+. Je peux vous pariner si vous voulez.

  • Speaker #1

    Donc si ça ne va pas, regardez les dessins du mec.

  • Speaker #0

    Exactement. La simplicité de l'enfant, ça nous fera tous un bien fou.

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Description

Marta n’y connaissait rien en écologie. Juriste de formation, elle évolue dans des grands groupes, dont Airbus. Jusqu’au jour où un collègue lui demande : "Pourquoi tu bosses ici ?" Elle répond : "Pour qu'ils construisent des avions plus grands, plus vite." Et là… un grand vide.


Elle comprend qu’elle veut autre chose. Alors, fidèle à elle-même, elle ne tergiverse pas : elle quitte tout et se lance.


Elle fait les calculs : statistiquement, elle n’a que 0,016 % de chances de réussir. Alors autant y aller sans pression. Elle se tourne vers les scientifiques, absorbe leurs connaissances et réalise vite qu’il leur manque un chaînon essentiel : la compréhension du monde de l’entreprise. Et ça, elle l’a.


Elle décide alors de créer Oxie, une plateforme qui fait matcher des projets écologiques locaux avec des entreprises prêtes à les financer. Ici, on finance, on réhabilite des terres, on soutient des agriculteurs.


Dans cet épisode, on parle de ce moment où tout bascule, d’entrepreneuriat quand on part de zéro, et surtout, de la face cachée des crédits carbone : leur potentiel, leurs dérives et comment bien les utiliser pour financer la transition.


Installe-toi, respire : ce genre d’histoire redonne foi en l’action.


Entre l'enregistrement et la diffusion Marta cède les projets d'Oxie au fond Nature 2050 de CDC biodiversité dans sa quasi totalité. Les projets se feront mais sans la participation de Marta. 💜


On lui souhaite un super nouveau projet !!


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Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Martha, comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bien, même si je ne suis pas très bas à Nantes, mais on commence à s'habituer cette année.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le département où il y a eu le moins de soleil cette année. Ça a été une catastrophe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une catastrophe, c'est clair.

  • Speaker #0

    Moi, je suis partie en Bretagne au moment où il faisait vraiment trop gris, et j'en suis bien contente, c'est la première fois que dans le Finistère, il faisait plus beau que dans Ausha Antique.

  • Speaker #1

    Vraiment, à Nantes, cette année, c'est une catastrophe.

  • Speaker #0

    Et sinon, comment vas-tu ? Mais si je te parle d'écologie cette fois.

  • Speaker #1

    C'est un truc sur lequel on a appris quelques mauvaises nouvelles récemment, mais aussi certains trucs et certaines initiatives qui donnent de l'espoir. Donc voilà, je dirais un peu mitigé, sans vouloir être naïf.

  • Speaker #0

    Et quel a été ton chemin à toi pour arriver à l'écologie ? Est-ce que tu as eu un déclic ou ça a toujours été là ?

  • Speaker #1

    Clairement, ça n'a pas toujours été là. Je suis un peu, plutôt le profil réconverti, c'est comme ça. Et ça, vraiment, c'est la théorie d'éponge. Donc, en fait, ça fait en sorte que tu prends l'information, au fur et à mesure, de plus en plus d'informations, à un moment donné, ça déborde. Donc, tu commences à, en fait, saisir, il faut que je fasse quelque chose avec ça. Et je pense qu'il y avait beaucoup d'informations que je n'avais pas. Et donc, en fait, qui faisaient en sorte qu'aujourd'hui, quand je pense à l'écologie et les gens qui ne sont pas nécessairement hypersensibles à ce sujet, je me rends compte que je me retrouve assez facilement dans cette personne-là. Et je pense qu'aujourd'hui, en fait, l'enjeu principal de l'écologie, c'est celui de l'information, parce qu'en fait, aujourd'hui, l'information est très peu accessible. Et donc, du coup, ça fait en sorte que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'impact qu'ils créent avec leur mode de vie. Mais en fait, je pense qu'il y avait vraiment un peu de trucs de quotidien. Je me rendais compte, par exemple, c'était une époque où on habitait à Marseille, que tu sors dans la rue, tu vois des poubelles qui débordent avec des grèves des éboueurs quasiment une fois par mois. Donc, en fait, tu te dis, mais comment on peut produire une quantité pareille ? Ensuite, on a commencé à faire attention à la façon dont on mange à la maison, mais ça reste toujours très compliqué parce que même quand tu essaies d'acheter des produits, il y a certains que tu n'as pas de choix dans l'emballage. Il y a effectivement des personnes qui sont ultra engagées, qui font leurs propres lessives et des choses comme ça. Je ne suis pas encore là, peut-être un jour, mais c'est surtout que j'ai un peu de problèmes d'intérêt qu'on perçut à la maison. Donc, je ne suis pas toute seule. Mais en tout cas, pour moi, c'était vraiment un schéma de petit geste à petit geste. Mais en fait, il y avait quand même un moment où j'ai décidé que j'ai envie de faire un truc qui a un peu plus de sens avec mon temps. Donc en fait, pour moi, il y avait un moment qui était important, c'est que je travaille dans le conseil digital pour les industries. De toute façon, je travaille quasiment toute ma carrière après mon parcours juriste tout début. Je travaille surtout dans la digitalisation des grandes industries pour CMACGM et Airbus, par exemple. Mais en fait, ma dernière mission, du coup, c'était chez Airbus. C'était super intéressant. J'ai travaillé avec des gens brillants, vraiment sur le projet, vraiment intellectuellement très stimulants. Et on avait une équipe, du coup, quand je suis arrivée à Nantes, il n'y avait pas vraiment d'industrie dans mon agence. Et donc, du coup, j'ai développé toute cette activité. Et du coup, de 0, on était à la fin d'année à 10 personnes. Et il y avait un consultant qui est arrivé, qui nous dit « Oh, moi j'ai envie d'aller chez Airbus, mais pour quoi faire ? » Et du coup, moi je dis « Mais pour qu'Airbus, plus produire, plus d'avions, plus vite. » Et je me suis dit, en fait, se formuler comme ça, c'est un peu, je me suis dit « Mais c'est tellement bête ! » En fait, vraiment, je trouve que c'est une belle boîte, il y a vraiment beaucoup de gens super smarts. Il y a quand même un sujet qui est très complexe, qui est vraiment la dépendance économique de toute la région Toulouse, qui fait en sorte qu'en fait, une personne sur deux à Toulouse travaille soit pour Airbus, soit pour un contracteur d'Airbus. Donc économiquement parlant, c'est quand même très compliqué aujourd'hui de blâmer tout sur l'aviation. Aujourd'hui, c'est quand même un moyen de transport qu'on ne pourrait pas supprimer réellement. Mais il faut juste réduire la consommation de façon évidente et éviter le déplacement un peu inutile, si on peut dire ça comme ça. Mais en tout cas, moi, je me suis dit, ce n'est pas ça que j'ai envie de faire. Et à coup, je me suis dit, comment je pourrais convertir ça en quelque chose qui a un peu plus de sens ? C'était vraiment un peu compliqué parce que je n'avais pas de formation particulièrement dans l'environnement. Et j'ai trouvé que les informations, il y avait tout et son contraire. Je trouve qu'en fait, même d'avoir une bonne façon de se former à l'écologie, il n'est pas évident. Et surtout quand tu ne connais pas de sujet très rapidement, tu te fais indoctriner un peu par certaines choses que tu lis en disant, ça c'est vrai, ça c'est pas vrai. Et en fait, sur ça, je me suis dit OK, donc je vais quand même essayer de prendre contact avec plusieurs scientifiques qui travaillent sur ce sujet pour discuter avec eux, en fait, pour qu'ils me donnent leur lecture de trucs en disant le sens critique un peu ramené par la recherche. Et j'ai trouvé ça super intéressant. Et en fait, j'ai tombé complètement par hasard sur un article des deux professeurs d'Harvard et d'Oxford qui écrivaient sur la comptabilité carbone et sur les inefficiences des calculs carbone. Et en fait, du coup, je les ai écrits en mail en disant « écoutez, j'ai lu votre article, je le trouve super intéressant, mais comment vous l'appliquez en réalité ? » Et ils m'ont répondu en disant « en fait, on est en train de mener l'épilogue parce qu'on ne sait pas comment ça s'applique en réalité. » Nous, on a posé comme chercheurs. En plus, c'était des chercheurs de comptabilité financière. Donc ils ont dit, on ne sait pas si ça s'appliquera dans l'environnement des entreprises. Donc moi, du coup, j'ai dit, OK, bon, mon entreprise, je la connais. Donc je l'ai appelée à trois, quatre personnes que je connaissais, que je savais qui vont être intéressées. Et du coup, on a amené les pilotes, on a amené les pilotes avec eux sur cette méthode-là. Il y avait un de notre entreprise que je peux saluer parce qu'ils sont extraordinaires. En fait, eux, ils ont été publiés. En fait, la base de cette recherche qu'on a menée ensemble, il a été publié dans Harvard Business Review. Donc on était super contents. Mais en fait, aujourd'hui, c'est vrai que c'est le sujet qui reste un peu compliqué à accéder à une personne lambda. Dans le sens que tu peux faire des efforts à ton échelle, mais en fait, des impacts un peu invisibles t'échappent et tu n'as aucun moyen de savoir. Moi, c'est pour ça aussi que je trouve qu'il y a un schéma à faire qui doit être hyper important qu'on fait aujourd'hui avec Nutri-Score, de faire en sorte qu'on commence à calculer de mieux en mieux l'impact écologique pour qui soit. hyper facilement accessible aux consommateurs. Ce qui, c'est en fait un peu, si tu n'as pas d'informations sur l'empreinte carbone de tes vêtements sur Shine, le seul critère de ta décision, ce sera le prix. Et donc, en fait, du coup, il faudra arriver à faire matcher les coûts environnementaux, les coûts financiers, voir comment le comportement des consommateurs change. Aujourd'hui, on fait des présumés sur l'effet qu'ils vont changer les comportements, mais en fait, on ne sait rien.

  • Speaker #0

    Et ça s'est fait rapidement entre ta prise de conscience en disant aux consultants « En fait, c'est pour qu'ils construisent des avions plus vite. » Et le moment où tu décides de te lancer dans ce projet-là, il y a eu un temps où vraiment tu t'es dit « Ah non, mais en fait, ce n'est plus possible et ça s'est fait très vite. »

  • Speaker #1

    Moi, je suis vraiment plutôt une personnalité de rupture. Donc, je me viens actionner vite. Là, en l'occurrence, je pense que j'ai peut-être actionné un peu trop vite. Dans le sens que la complexité de sujet, elle était tellement importante que le temps que j'ai pris pour trouver un sujet sur lequel je pense que la solution apportée peut être pertinente. Parce que c'est un peu ça, tu vois, quand tu quittes l'entreprise, la CDI, etc., tu te dis, en fait, où sont mes skills et qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils en soient utiles ? Et donc, moi, je me suis posé cette question-là et la réponse était quand même assez rigolo. Je me suis dit, bon, je connais bien le digital, j'ai quand même un peu la notion de justice, il y a mon parcours de juriste, on peut dire, mais surtout, en fait, j'essaie de ramener la thune. Mais j'essaie de ramener la thune aux mauvais acteurs, en fait. Donc, je me suis dit, j'ai envie de ramener la thune pour les bons acteurs. Et donc, du coup, c'était un peu la logique qui me ramenait à la création d'Oxy. Parce que je me suis dit, je comprends comment les entreprises font le processus de décision, et par contre, en fait, ils les placent au même endroit. Mais par contre, pas toujours de leur faute. Et donc, du coup, c'est pour ça, en fait, je me suis lancée dans l'aventure d'Oxy en juin l'année dernière. Et ça a pris un peu de temps parce que, tu vois, au début, l'idée, elle était posée plutôt sur les crédits carbone, qui étaient liés au fait que quand j'avais regardé le marché des crédits carbone volontaires, je me suis dit que c'est une délire totale, dans le sens que c'est un marché qui a une ultra-croissance. Mais pourtant, en fait, la fiabilité de Crédit Carbon, elle est juste quasi nulle. Genre, moi, je m'en vais à... C'était le période où Vera, elle était accusée que 42% de leur Crédit Carbon de plus haute qualité valait rien. Et du coup, tu te dis, mais en fait, comment c'est possible qu'il y ait quelque chose qui est censé être certifié, validé, avoir tous les processus qui viennent quand il faut, etc. Et en fait, je commence à m'intéresser beaucoup à ces sujets. Je fais aussi partie de comités... auprès des commissions européennes sur le sujet qu'elle discrepante, parce que je jouais un peu mes contacts de mon ancienne vie. Et en fait, quand j'ai écouté la discussion des experts et la recommandation finale, ça n'avait rien à voir. Et ça m'a désespérée. Je me suis dit qu'il n'y avait vraiment aucune volonté politique de réparer ce marché. Il y a beaucoup trop d'enjeux, on peut dire, des acteurs très puissants et très forts en lobbying pour que ce marché évolue.

  • Speaker #0

    Que tu peux expliquer aux auditeurs, c'est quoi un crédit carbone ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est un sujet qui est quand même complexe. Donc, je vais essayer de le présenter le plus simple possible. Donc, il y a deux marchés des crédits carbone. Il y a le marché des crédits carbone obligatoire. Donc, ça, c'est le fameux droit à polluer. C'est-à-dire, par exemple, si vous êtes industriel d'un secteur automobile, vous avez les quotas de pollution. Et si vous dépassez ces quotas, vous êtes obligé de payer les pénalités. Et ça, ça fait en sorte qu'il y a un marché qui s'écrit autour de ça, que le manufactureur d'automobiles, par exemple, comme Tesla, qui pollue moins. qui est leur quota, ils revendent leur quota à Volkswagen, etc. À savoir que la troisième source de revenus de Tesla, c'est son credit card, même sur le marché obligatoire. Donc, ce n'est quand même pas anodin au Tesla. Et c'est sur ces marchés-là qu'il y avait l'arnaque à taxe carbone. Très bonne affaire. Donc, ça, c'était sur les marchés obligatoires. Et à côté de ça, il y a le marché volontaire. Donc, ça, c'est un démarche volontaire des entreprises. Il n'y a pas de pénalité de participer. Ils ne sont pas obligés de le faire, comme le nom l'indique. Mais du coup, ce sont les fameux forêts en Amazonie, des choses comme ça. Et en fait, ça fait en sorte que les entreprises considèrent que pour une tonne de CO2 émis, ils rachètent une tonne de CO2 soit évitée, soit absorbée. Et là, du coup, c'est un vrai sujet, c'est que du coup, c'est cette distinction entre évitement et l'absorption. C'est un processus physique d'absorption, c'est-à-dire qu'il y a une tonne de CO2 dans l'atmosphère, on le récupère. et on les séquestre. Donc, il a enlevé de l'atmosphère. Donc ça, il y a beaucoup de discussions aujourd'hui sur l'absorption technologique. Donc, du coup, la direct capture, ou quelque chose comme ça, où il récupère des carbones, en fait, à la sortie de l'usine et qu'il injecte ensuite dans les terres. C'est la technologie aujourd'hui qui a assez, on peut dire, assez de niches. C'est, on peut dire, l'évolution. Mais aujourd'hui, ça reste quand même très énergivore et surtout, c'est un impact sur la biodiversité qui est quand même assez important. il y a quand même des faits rébonds d'importance sur ces technologies. Mais il y a une deuxième partie qui est plus loin encore, c'est, moi je n'ai pas de chiffres précis sur l'année 2024, mais je crois que c'est entre 80 et 85% du marché, c'est les évitements. Et là, du coup, c'est où se trouve la majorité du problème, c'est que du coup, moi j'ai fait une hypothèse, combien j'aurais émis et comment j'aimais pas finalement. Mais le problème, c'est que comme c'est déclaratif annoncé par les porteurs de projets, souvent, en fait, ils ont les tendances de prendre un scénario, le... pire possible pour dire mon activité, finalement, j'ai créé tant d'impact. Pour donner un petit exemple, j'organise un séminaire de l'entreprise et j'éprouve que tous les salariés viendront en avion. Mais c'est évidemment pas vrai. Il y a certains qui viendront en par train et donc du coup, tu es incentivé pour créer plus d'impact, à créer des scénarios de référence qui vont être, on peut dire, le plus avantageux pour toi. Donc du coup, ça ramène beaucoup d'abus. Évidemment, ça fait en sorte que typiquement, il y a de... des corruptions et des affaires comme ça qui sont qui qui qui ont lieu. Et surtout, les faits qui se passent dans les pays, on peut dire très en cours en voie de développement, si on peut dire ça comme ça. Il y a aussi beaucoup de mécompréhension en fait de ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Quand on regarde en Amazonie ce qui se passe, évidemment, il faut protéger à tout prix et trouver les leviers effectivement pour pour financer en fait, pour compenser en fait les gens pour qu'ils arrêtent à battre les forêts. Mais en fait, finalement, quand tu regardes un peu du près, moi, c'était le peu de choses aussi qui m'a choqué. il y avait très peu de l'information sur combien d'argent valait réellement aux acteurs du terrain. Parce que toi, si tu payes un dollar et tu ne sais même pas si 10 centimes vont réellement en agriculteur en Amazonie pour qu'ils ne continuent pas, tu te dis mais pourquoi faire ça en fait ? Et finalement, cet argent disparaît sur la route. Déjà, elle est juste marginale et ensuite du coup, elle disparaît sur la route et tu n'as aucune information sur l'impact réel de l'argent investi.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là, Oxy ?

  • Speaker #1

    En fait, Oxy est vraiment venu après beaucoup de réflexions sur ce sujet. Au début, je pensais que si on éduque les gens correctement sur l'impact des crédits carbone, etc., on va réussir à les expliquer la différence. Mais c'était beaucoup trop compliqué. Je pense qu'il y avait vraiment beaucoup de biais qui étaient faits par l'affaire d'arnaque au carbone. Donc, en fait, on peut changer la politique. C'est-à-dire, on a... Déjà, depuis le début, notre objectif était de se concentrer sur les projets locaux, donc qu'en Europe, pour faire en sorte qu'on puisse aller sur place, vérifier ce qui se passe, établir les qualités, le cahier de charge de chaque projet, et de faire en sorte que si on parle de carbone, parce que carbone fait partie d'une des trois piliers sur lesquels on évalue les projets, on ne parle que de l'absorption du carbone, donc on ne fait pas les scénarios d'évitement, mais on fait juste factuellement combien de carbone peut être absorbé grâce à ce projet. Ça reste des estimations parce qu'évidemment, on ne sait pas comment la nature va réagir, mais on essaye de faire notre mieux, d'avoir des estimations les plus justes possibles et ensuite, du coup, de varier entre les scénarios qu'on a proposés et ceux qui étaient réellement absorbés. Donc, on est en capacité de pouvoir comparer des résultats. Ensuite, une deuxième branche, c'est la biodiversité. Donc, on évalue l'impact sur la biodiversité. Ça, c'est extrêmement compliqué parce que déjà, c'est très local. Donc, tu n'as pas vraiment le standard où tu peux appliquer de façon générale. Tu as quelques KPIs aujourd'hui qui sont proposés. par la faune, fleurs, bactéries, etc., que tu peux utiliser. Mais tu vois, ça reste quand même quelque chose sur lequel on n'a pas l'uniformité. Et c'est normal et ça restera toujours comme ça. Mais pour les gens qui cherchent un peu la précision, en fait, c'est assez frustrant de se dire, en fait, il faut être humble sur le fait que la nature, en fait, elle ne le contrôle pas vraiment. Donc, on peut espérer certains résultats. Et ensuite, du coup, on verra qu'est-ce qui revient, qu'est-ce qui ne revient pas. Et troisième axe, c'est l'axe social qui, je pense, elle est hyper importante. pour nous, c'est vraiment s'assurer que l'argent qu'on investit dans le projet, il va aux acteurs de terrain. Parce qu'aujourd'hui, c'est un peu la détresse. Aujourd'hui, on voit ça avec les agriculteurs, mais ils ne sont pas les seuls. Mais bon, c'est quand même un groupe qui subit quand même depuis très longtemps une détresse écologique, on peut dire, en première franc. Et surtout, on le force à assumer, l'adresselle a assumé ces transitions. Donc ça, c'est vraiment dégueulasse, à mon sens. Mais en tout cas, les aspects sociaux sont aussi très importants pour nous, de vérifier déjà comment on peut utiliser ces projets pour augmenter la connaissance de gens dans les communes locales, etc. Il y a quand même des agriculteurs qui se font un peu maltraiter dans leurs communes parce qu'ils sont tenus responsables. de baisse des qualités de vie dans les villages, des choses comme ça. Donc, c'est vraiment une métier qui est hyper dur aujourd'hui. Mais voilà, c'est un peu le défi social qui est très important à enlever aussi. Donc,

  • Speaker #0

    si j'ai bien compris, en gros, Oxy, vous avez trois leviers, l'impact carbone, la biodiversité et le social. Et donc, vous avez un projet, par exemple, pour remettre de la biodiversité à un endroit. Et en fait, qui va venir co-financer ?

  • Speaker #1

    Donc en fait, là, on travaille déjà avec les entreprises. Donc en fait, peut-être pour clarifier, c'est qu'aujourd'hui, les porteurs de projets viennent vers nous, en disant nous on a tel projet, on essaye de voir avec nos équipes des agronomes pour voir comment on peut évaluer l'impact. Et ensuite, du coup, on propose ce projet aux entreprises avec lesquelles on travaille. En fonction de, par exemple, il y a certaines entreprises qui ont ajouté la biodiversité dans leur trajectoire, dans leur stratégie environnement. Donc, ils cherchent pour que ce soit des projets avec plus d'impact biodiversité. Il y a les autres qui restent un peu dans le fameux carbotunnel qui pilote toute la réactivité par carbone. Donc, ils chercheront des projets qui sont plus bénéfiques en carbone. Donc, nous, on essaye de matcher au maximum déjà l'impact local pour que du coup, ce soit dans le mesure où c'est possible, le plus proche de l'entreprise. Ensuite, du coup, ce qui ressort aussi très souvent, c'est l'impact direct de la protection des ressources à l'activité de l'entreprise. Donc, par exemple, si c'est une entreprise de BTP, c'est plutôt... la filière bois, la filière l'eau, choses comme ça. Autant que, par exemple, pour quelqu'un qui est un agroalimentaire dans la cosmétique, ce serait effectivement plus les agriculteurs de façon directe. Donc en fait, où il y a un peu de différenciation sur le marché, c'est qu'on adresse tous les écosystèmes. Donc c'est vraiment pour ça qu'on travaille sur la régénération des écosystèmes naturels européens. Mais en fait, les entreprises viennent pour des raisons différentes et variées. Et ensuite, nous, on est à la charge de trouver les projets qui, dans notre catalogue de projets, sont en plus en conformité avec ceux que recherche l'entreprise. Et en fait, chaque projet est évalué sur trois axes. Derrière ces trois axes, on a 75 KPIs qui nous permettent à quantifier l'impact. Donc, on choisit des KPIs qui sont les plus pertinents en typologie de projet.

  • Speaker #0

    OK. Et pour l'entreprise, elle rentre dans ce que tu racontais tout à l'heure par rapport au carbone. Il y avait de l'obligatoire et du volontaire. Là, c'est des entreprises qui font ça pour... C'est quelque chose de volontaire ou c'est quelque chose d'obligatoire ?

  • Speaker #1

    Non, non, ça, c'est la démarche volontaire. Ça,

  • Speaker #0

    c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a un peu de spécificité sur le secteur de BTP, parce qu'en fait, ils sont obligés, s'ils font des constructions neuves sur un terrain vierge, ils sont obligés de faire ce qu'on appelle les offsets biodiversité. Donc, eux sont quand même assez intéressés pour offseter. Donc, ça vient toucher la partie obligatoire. Par contre, la majorité des entreprises avec lesquelles on travaille font ça dans le démarrage volontaire, qui est porté par quand même plusieurs raisons, c'est-à-dire de façon indirecte, aussi liée à la réglementation. C'est SRD, donc Corporate Sustainability Reporting Directive, qui est rentrée en vigueur cette année. Donc déjà, les premières entreprises sont obligées de reporter là-dessus. Aujourd'hui, c'est SRD et ça reste un exercice de transparence. Pas genre, je peux dire, je suis dégueulasse et c'est OK. Par contre, en fait, à terme, on voit bien venir la réglementation. OK, donc là, aujourd'hui, on monite ce que tu fais. Mais ensuite, du coup, à terme, on veut aussi réduire ton impact. Donc, il y a des entreprises qui commencent à se dire, bon, il ne faut pas trop que ça s'affiche parce que ça nous... Ça nous blâmera un peu. Il y a des gens qui vont se mettre à les lire. Il y a quand même des écolos énervés qui vont lire tous ces rapports-là. Et donc, du coup, ça devient beaucoup plus intéressant. Et surtout, ça remonte aussi dans la hiérarchie de l'entreprise. Aujourd'hui, le fait que CSRD devient de plus en plus important, ça fait en sorte aussi que ça se retrouve plus facilement dans le scope, dans la visibilité un peu dure des directeurs financiers des entreprises. Donc, forcément, il y a plus d'intérêt pour faire ça correctement, pour que ce soit des trucs qui ne vont pas trop traîner. Avant, c'était très porté, on peut dire encore il y a quelques années, c'était très porté par les directeurs RSE, un peu sans budget, au fond du couloir quelque part. Aujourd'hui, on voit qu'ils sont de plus en plus invités vraiment avec leur expertise, tour de table quand c'est vraiment décidé. Ça passait aussi par la phase purement marketing, direction communication et aujourd'hui, ça arrive aux directeurs financiers. Donc, c'est un peu un circuit naturel, mais ça fait du bien parce que forcément, quand on commence à toucher à Acaias, les gens sont beaucoup plus attentifs. Et moi, il y a un autre sujet aussi sur lequel je vois beaucoup d'entreprises qui viennent, c'est le sujet des appels d'offres. Parce que précisément, et c'est pour ça que je parle de l'impact indirect, parce qu'il y a des grosses boîtes qui sont aujourd'hui obligées par ces CRD d'intervenir, bon, de reporter, pardon. En fait, eux, ils sont tellement lourds qu'ils ont beaucoup de mal à faire l'effort, on peut dire un peu à l'instantané. Donc, leur méthode, c'est la diffusion de leurs chaînes de valeur, donc d'obliger les plus petites entreprises d'avoir stratégie climat. qu'eux ensuite ils peuvent reporter en disant « je choisis bien mes fournisseurs parce qu'ils entourent cette stratégie climat » . Et il y a beaucoup d'entreprises qui n'ont pas les responsables RSE, beaucoup de PME et TI qui n'ont pas, c'est un peu le skills aujourd'hui qui va manquer clairement sur le marché. Et donc, du coup, en fait, ils sont un peu à la recherche de solutions un peu rapides qui sont claires et compréhensibles, dans lesquelles ils peuvent justifier sans trop risquer l'impact de la visibilité. Donc, ça, c'est aussi un sujet pour lequel, aussi, on essaie de les aider. C'est donc, du coup, de préparer pour les appels d'offres, leur partie stratégie climat pour pouvoir démontrer qu'ils s'investissent réellement dans la préservation des écosystèmes dans leur territoire.

  • Speaker #0

    OK. En gros, vous êtes un peu, vous faites matcher des entreprises avec des projets.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Pour que…

  • Speaker #1

    Simplement, tu as beaucoup… Je rentrais trop en détail, je suis désolée.

  • Speaker #0

    Non mais c'est grâce à ton détail qu'elle a compris.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il faut vraiment que je retravaille mon pitch élévateur.

  • Speaker #0

    Donc tu fais matcher des entreprises avec des projets pour qu'ensuite derrière, dans ce projet-là, on voit d'où ils partent, donc en termes de biodiversité sociale et impact carbone. Et après vous faites des calculs pour savoir si ça va mieux, si ça a bien fonctionné. Et l'entreprise peut montrer, regardez, on a financé des projets pour permettre plus de biodiversité ou moins d'impact carbone.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et surtout, le fait de matcher, parce qu'effectivement, c'est la partie matching et le calcul d'impact. Mais sans la partie matching, la majorité des projets, soit il n'aurait pas eu lieu, soit elle n'aurait pas été pérenne dans le temps, soit l'échelle aurait été beaucoup plus faible. Donc, c'est cette partie-là que je trouve hyper touchante. Quand je rencontre les porteurs de projets. C'est vraiment une forme de détresse, mais qui va dans leur tripe, parce que c'est des choses sur lesquelles ils travaillent depuis des années. C'est souvent des associations qui sont remplies de gens passionnés par ce qu'ils font, mais qui ont énormément de mal à créer un peu le modèle de financement viable. Et donc, du coup, même en les écoutant, tu te dis, mais en fait, je ne comprends pas comment on peut... Tout ce que tu veux faire, c'est génial, mais essayons de structurer ça. Et donc en fait vraiment c'est la question aussi de matcher les deux mondes qui ne se parlent pas la même langue en fait. Et ça c'est un enjeu qui est hyper important parce que moi je me souviens j'avais une fois la discussion avec l'ancienne directrice des RSE du groupe TF1 qui m'a parlé de, par exemple eux ils ont investi dans un projet agroécologique. Ils ont dit mais en fait on avait tellement mal à comprendre quel était l'impact de ce projet sur toute la groupe TF1. On était obligés d'aller chercher un agronome qu'on a fini par trouver pour qu'il nous évalue, est-ce qu'il se tient la route, tout ce qu'il nous donne ou pas. Donc tu te dis, mais en fait, c'est une pleine délire, il n'y a pas tout le monde qui a autant de ressources qui groupe des fins pour trouver la personne qu'il faut pour qu'elle puisse relire les dossiers pour dire si ça tient la route ou pas. Et c'est des projets qui sont super techniques. Donc en fait, nous, pour chaque projet, on a une fiche qui est plutôt business, donc combien ça coûte, où ça se passe, un peu le storytelling, etc. Et l'embarque macro. Et ensuite, fiche technique. pour ceux qui veulent regarder les détails, qui veulent regarder les scénarios qu'on prend, qui veulent creuser davantage. Donc, en fait, de faire un peu le meilleur de deux mondes. Parce qu'en fait, si on devient trop technique, ça devient trop compliqué. Si on n'est pas assez technique, on ne crée pas de la confiance. Donc, du coup, c'est un peu la façon à nous de mélanger un peu les deux mondes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu comme le Product Owner que j'étais avant, où il y a les devs d'un côté et puis les clients de l'autre. Et on doit faire en sorte qu'ils se comprennent.

  • Speaker #1

    C'est clair. Non, mais c'est... Tu vois, d'une autre façon, c'est qu'on en a déjà parlé en préparation de cette interview, mais je trouve qu'on est vraiment dans la phase où si on veut parler de l'écologie sérieusement, c'est le plus grand projet de change management mondial, dans le sens que déjà il y a la question de l'accès à l'information, facilité de compréhension et facilité de possibilité d'agir, parce que de plomber l'ambiance à tout le monde en disant « mais on va tous créer » , c'est bon, il y en a plein qui le disent, et c'est vraiment un peu le... Moi j'appelle ça le syndrome des pulpes. Quand la pulpe se cache et tu te dis je ne te vois pas, tu ne me vois pas. Et tu te dis non mais en fait tu dépasses un peu du rocher quand même. C'est pas parce que toi tu ne me vois pas que moi je ne te vois plus. C'est pas comme ça que ça fonctionne. Mais je pense qu'en fait on fait un peu le syndrome de la pulpe avec l'environnement. Et qui est très lié au fait que les gens ont l'impression qu'ils ne peuvent pas agir à leur échelle. Donc après je veux dire réellement ça reste un parcours de combattant. Et aujourd'hui, tout est designé pour que ça ne dure pas. Et donc, du coup, c'est assez frustrant pour tout le monde. Mais il faut faire en sorte de créer ces points de dialogue. Je trouve ça important.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez choisi les mesures que vous mettez dans vos KPI ?

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'est des parties que moi, j'ai travaillé avec du coup, le groupe des agronomes qui sont incroyables. Je les salue, ils sont super. Et en fait, on choisit le KPI, encore une fois, en fonction du projet. Et ces 75, c'était, on peut dire, le plus naturel. Donc c'est notre première base, après plus on aura des projets complexes, plus on aura besoin de rajouter dans cette base des KPI et des références. Donc voilà, là aujourd'hui par exemple on est en train de discuter sur un projet autour de Marais-Salon. On n'a pas encore fait les projets sur Marais-Salon, il faut qu'on regarde lesquels seront pertinents pour traiter ce type de demande. Donc, tout va dépendre. Donc, aujourd'hui, on part avec une base et au fur et à mesure, plus on aura de projets, plus on aura de KPI à faire référence. Et donc, ce sera un travail au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, la base de données, vous partez de rien, vous partez par rapport à des recherches qui ont déjà été faites.

  • Speaker #1

    Non, non, on a déjà des prélèvements, soit qui ont été réalisés déjà sur les parcelles, soit c'est le prélèvement que nous avons fait avant le lancement du projet. Du coup, effectivement, pour après mesurer au bout de deux, trois ans. Et c'est en fait, cette temporalité aussi, c'est quelque chose que je voulais qu'on en parle parce que je trouve ça hyper intéressant. Parce que moi, venant de mon UTEC, je me souviens très bien, à tout prix, au début, j'étais genre, ouais, mais en fait, on va utiliser les satellites, on va utiliser les IOT, on va utiliser toute la technologie qui existe pour être le plus précis dans mes yeux. Et aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était absurde comme façon de réfléchir, parce que c'était une belle preuve du fait que je ne comprends pas le monde de projets basés sur la nature. Parce qu'en fait, pour réellement avoir l'impact carbone visible, il faut au minimum trois ans. Donc pourquoi installer les IOT qui te prend les mesures tous les dix secondes et dans lesquels tu as un matériau rare, l'excès de données, et donc en fait finalement ton impact se neutralise dans le temps, ou tu as de toute façon à attendre trois ans. Et ça c'est quelque chose aussi qui est quand même assez... important comme changement de paradigme et changement de pensée parce que quand on pense au KPI, souvent on pense quasiment instantané, on a besoin de monitorer les résultats tout de suite. Encore une fois, vraiment en travaillant avec des industriels, on était capable de tracer des bateaux à 10 minutes près. On savait où sont nos conteneurs, on donnait vraiment de la données à la temps réel, etc. Et tu te dis, mais en fait, c'est dire, je te donnerai les données mais d'ici trois ans. J'ai dit trois ans, on se donnera le plan d'action si l'écart est trop important. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire pour aider à améliorer ce résultat ? Ou est-ce que c'est lié au fait qu'il y avait la sécheresse et donc la terre n'a rien absorbé parce que tout simplement, il ne faisait pas beau ? Là, il faut aussi accepter le fait qu'en fait, aujourd'hui, il y a plein d'éléments qu'on ne pourra plus contrôler. Et du coup, c'est aussi des choses que les entreprises doivent assumer en signant ça. Mais aujourd'hui, les entreprises, de toute façon, qui rentrent dans les démarches avec nous, je pense qu'elles sont quand même relativement matures sur le marché.

  • Speaker #0

    En fait, c'est revoir son lien au temps. On va en compte.

  • Speaker #1

    Complètement. Mais surtout, en fait, c'est ça qui est absurde, parce qu'on a l'impression qu'il y a une urgence. Et il y a une urgence. Mais de l'autre côté, les mesures qu'on peut réellement prendre, elles prendront du temps. Et tu vois cette fameuse phrase, la technologie va nous sauver. Honnêtement, venant du monde des technologies, je ne suis pas sûre que la technologie va réellement nous sauver. Je pense qu'il y a plein d'initiatives qui sont importantes à mettre en place, qui peuvent nous aider. Mais c'est une partie des solutions. Pourquoi typiquement on est parti sur les solutions basées sur la nature ? Je le dis à chaque fois, c'est parce que c'est une solution qui a un milliard d'années de R&D. Je veux dire, toi, tu as deux, trois ans de R&D, et là, c'est des solutions qui ont fonctionné avant qu'on n'était tous nés. Donc, je veux dire, c'était réfléchi pour que l'écosystème se répare elle-même. Je pense que c'est quand même un truc sur lequel il faut avoir aussi beaucoup d'humilité. Et aujourd'hui, en fait, c'est souvent la compréhension de ce monde-là qui manque. problème de humilité, effectivement. C'est-à-dire, on est impuissant et on veut réagir vite sur quelque chose qui finalement prendra forcément du temps à être mis en place.

  • Speaker #0

    Et toi, tu disais que maintenant, plus ça l'est, plus dans les entreprises, c'était le directeur financier qui se retrouvait aussi avec l'écologie sur son bureau. Et est-ce que, parce que souvent l'économie, on lit ça à quelque chose de très rapide dans le temps. Genre, tout de suite, il faut qu'on que le business fonctionne. Alors que là, tu dis que la nature, à l'inverse, il faut lui laisser le temps. Est ce que les directeurs financiers que tu peux croiser, tu te rends compte qu'ils arrivent à comprendre que l'économie et l'écologie, ils n'ont pas du tout le même la même notion de temps ? Ou alors c'est encore quelque chose de compliqué et ils aimeraient que la nature aille aussi vite que l'économie ?

  • Speaker #1

    À l'occurrence, je pense que les directeurs financiers, il y a du travail à faire. Je pense que l'éducation aussi, parce que c'est vraiment un sujet qui est Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'arrive pas à comprendre pourquoi c'est considéré comme une croyance.

  • Speaker #0

    Donc il y a beaucoup de gens qui verrouillent en disant pour l'écologie, bon c'est bon, j'ai entendu, j'étais formée, je fais ma demi-journée de e-learning quand j'étais en vacances. Mais honnêtement, tu vois les gens qui réalisent l'impact qu'ils peuvent avoir au niveau de l'entreprise. Par contre, c'est plus important qu'il y ait une seule personne. Moi, je dis souvent que les gens à l'entreprise sont toujours en retard de la personne qui est en dehors de l'entreprise. Donc forcément, c'est plus difficile même en étant convaincue dans ta vie personnelle. de faire des efforts pour tes enfants, de faire de bons choix, etc. Dans l'entreprise, forcément, tu es freiné par tes investisseurs, par tes actionnaires, par ton direction, par tes équipes, etc. Donc il y a beaucoup de ralentissement, si on peut dire ça comme ça. Mais en fait, je trouve que l'entreprise qui réfléchit à plus que trois ans, c'est déjà une entreprise extraordinaire. Pour la majorité des entreprises, c'est trois mois, six mois, un an au max des opérations. Donc, c'est quand même assez dur de le demander d'investir dans quelque chose qu'il va peut-être avoir des résultats dans trois ans, mais il veut reporter déjà cette année sur des résultats potentiels. Donc, tu vois, ça reste quand même un truc sur lequel il faut vraiment que ce soit, on peut dire, que ce soit rassurant sur le fait que le projet va être réalisé. Je pense que c'est à l'occurrence, c'est plus ça qui les intéresse. C'est la proximité du projet. Donc, en fait, on peut créer un levier, en fait, pour organiser les événements pour les collaborateurs, pour qu'ils viennent voir un agriculteur, pour créer un lien. où on restaure une rivière et donc du coup les gens peuvent se déplacer là-bas, on peut organiser un pique-nique de l'entreprise. Plutôt que d'aller tous au resto, on dit mais finalement c'est nous qui avons participé à préserver cette Ausha qui est la plus inondable pour les communautés locales. Donc il y a plein d'initiatives qui créent cette mémorandum et qui du coup aujourd'hui quand il y a beaucoup d'entreprises qui ont du mal à recruter, pour eux c'est un levier intéressant. Donc c'est souvent par l'attractivité pour leurs salariés, donc c'est plus ça qui les intéresse. Et les KPI en quelque sorte c'est vraiment un... un gardien de rassurance, si je peux dire ça comme ça. Donc, à terme, est-ce que ça se fera ou ne se fera pas, c'est plus important qu'est-ce qu'on est vraiment super juste sur le KPI ou pas. Mais on essaye en tout cas d'être juste parce que c'est un peu ce qui manque aujourd'hui. Et ça, je salue l'entreprise comme Genesys, par exemple, qui essaie de ramener vraiment la donnée sur les qualités du sol parce qu'aujourd'hui, on sait que ça se dégrade, mais on ne sait pas réellement comment et on ne sait pas comment agir. Mais en tout cas, nous, on essaie de ramener notre petite pièce à ça avec les données les plus fiables qu'on peut trouver.

  • Speaker #1

    Et là, elle a un an, un peu plus d'un an, presque un an et demi.

  • Speaker #0

    Oui, mais du coup, il y avait un peu de ralentissement avec mon arrêt. Ah oui, c'est vrai. J'ai décidé de glisser sur les escaliers en sortant du compost. Donc forcément, les gestes écolos, ils ont aussi leurs limites. Mais voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    elle est toute jeune, quoi, comme entreprise.

  • Speaker #0

    Après, tu vois, tout est relatif. Il y a des gens qui considèrent qu'au bout d'un an, l'entreprise est déjà de vraie. Avoir 25 personnes, il y a des stories comme ça. Je ne pense pas que je me retrouverai dans les Forbes 30, déjà parce que j'ai plus de 30 ans. Mais en tout cas, on ne va pas être l'icône française, je pense. Mais on va doucement à notre rythme et on avance comme ça. Donc, tout est relatif. Est-ce qu'on est jeune, est-ce qu'on est vieux ? Je pense que voilà.

  • Speaker #1

    Selon moi, j'aime un grand, un grand-enfant.

  • Speaker #0

    Parfait, on va moins de près comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi les prochains objectifs que tu vas avoir sur trois ans, vu que...

  • Speaker #0

    Soyez fous ! Donc en fait déjà, nous on a essayé de quantifier notre impact à nous tous seuls aussi, pour faire en sorte qu'on ne donne pas des leçons aux autres, mais aussi on pilote les nôtres. Et en fait aujourd'hui, c'est un peu la phase dans laquelle on est, je pense qu'aujourd'hui on est à peu près à la finishing line de cette phase, c'était vraiment la validation de structuration besoin côté business. et la façon dans laquelle on peut récolter et matcher ça à côté du porteur de projet. Donc là, maintenant, en fait, on a trois projets qui sont en phase pilote, on peut dire de structuration de financement et ensuite, du coup, de définition des KPIs qu'on pilotera sur ces projets-là et on est sur les enveloppes à environ 250 000 euros. Donc, ce n'est pas excessif, mais en même temps, ça devient quand même une enveloppe suffisante pour nous permettre à, on peut dire, à justifier en fait notre capacité de vraiment trouver des financements. Et ça, c'est un peu le fameux problème de toute le... La solution, on peut dire, digitale comme plateforme et marketplace, c'est le fameux problème chicken and egg. Donc, est-ce qu'on commence par les porteurs de projets ? Est-ce qu'on commence par les entreprises ? Donc, plus tu as les entreprises, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as l'entreprise. Et ça, c'est une partie qui est un peu compliquée parce qu'en fait, à chaque rencontre avec les porteurs de projets, on peut dire que ça, c'est la partie de marché qui est beaucoup plus simple à rattraper parce que ce sont déjà des gens qui sont très en difficulté, que les projets ne se réaliseront pas s'ils n'ont pas d'argent. Mais en fait, je trouve qu'il y a une... un peu une forme de fausse promesse à ces gens-là de dire en fait on va vous trouver de financement. Donc aujourd'hui on essaie d'aller doucement en disant on a besoin de référencer, donc voilà, on ne vous promet rien. Donc, il y a aussi des coûts qui sont liés à certains prélèvements, mais on dit, typiquement, c'est là, on ne fera que quand on retrouvera la structure de financement. Donc, on essaye de ne pas faire les fausses avances, parce que je sais qu'humainement, c'est très dur pour cette personne-là d'espérer qu'ils vont pouvoir continuer à agir et que ça ne matche pas. Et c'est surtout très lié au monde agricole, parce qu'il y a de plus en plus, on peut dire, des agriculteurs qui commencent à en avoir un peu marre des fausses promesses qui leur ont été faites. des années en fait. Ils ont un levier de protéger nous tous aussi des produits alimentaires et environnementaux. Mais en fait, tous les dispositifs qui sont mis en place pour eux, ils se font une par une. Donc voilà, je trouve que c'est un univers qui est très compliqué et surtout que le monde agricole, il est quand même assez difficile à financer. Parce qu'à part l'agroalimentaire ou cosmétique à la limite, si on n'a pas d'agroalimentaire directement dans notre chaîne de valeur, c'est très compliqué de convaincre les entreprises d'investir dans ces projets-là. Donc en fait, c'est pour ça qu'on essaie de jouer sous les enjeux de l'eau. Parce que l'eau, c'est un truc que nous on a trouvé qui marche bien. Parce que forcément, toutes les entreprises, à un moment donné, dans leur processus de production, peu importe, ils ont besoin de l'eau. Je ne vais pas dire un an, tout cette année, on a plus qu'assez. Mais de façon générale, effectivement, c'est un ressource qui va nous couramment manquer. Donc, en fait, les entreprises s'accrochent à ça beaucoup plus rapidement. Donc, on voit de plus en plus de projets qui emportent sous l'eau, sous les terrains agricoles. mais qui sont basés sur l'oeil, qui nous permettent du coup à saignir le terrain chez les agriculteurs. Mais bon, ce n'est pas un changement de la couverture, par exemple, qui pourrait être encore plus bénéfique. Mais aujourd'hui, on a du mal à trouver le financement pour ce type de projet.

  • Speaker #1

    Donc là, d'ici trois ans, ce serait trouver ce type de financement.

  • Speaker #0

    Si je devrais vraiment me projeter sur trois ans, en fait, le meilleur, ce sera d'activer les financements privés pour réaliser les projets et ensuite les pérenniser avec l'argent public. Et je ne parle pas de l'argent de l'État parce qu'aujourd'hui... Salut à Monsieur Bernier, mais je pense qu'il fait vraiment l'état. L'état français n'est pas en mesure, mais il y a plein de dispositifs internationaux et européens. Surtout qu'il y a une loi qui est passée récemment sur la protection des écosystèmes naturels au niveau européen qui oblige la restauration de 20% des écosystèmes naturels dégradés d'ici 2030 et 420% d'ici 2050. Donc, forcément, il faut qu'il y ait un financement qui va pour la restauration de ces projets. Donc, aujourd'hui, on peut dire d'ici trois ans. On a des projets qu'on a mis en place avec le financement privé parce qu'il est beaucoup plus accessible, beaucoup plus mobile, agile. Mais en fait, on pérennise cet impact une fois qu'on a réussi à prouver ça avec le financement public, parce que c'est beaucoup plus compliqué qu'avec l'entreprise de rajouter les enveloppes, ce projet qui l'a déjà capitalisé dessus. Donc, c'est sur cette partie-là qu'on aimerait mieux travailler. Et surtout, moi, j'ai regardé une trentaine de fonds internationaux sur le sujet de la nature. Et typiquement, il y a un exemple que je donne à chaque fois, c'est la Banque européenne d'investissement. Ils ont mis en place les milliards d'euros pour la restauration de la nature sur le programme 2020-2025. On est quand même en novembre 2024. Il y avait à peine 5% de ces budgets qui étaient consommés. Parce que les critères d'accessibilité sont tellement élevés pour éviter toutes les arnaques, etc. Mais du coup, ça devient inactionnable. En fait, ce sont des enveloppes qui sont trop difficiles à obtenir. Donc du coup, on s'est dit, on va essayer de faire en sorte qu'il y en aura plus de pouvoir. de négociations, d'accéder aux bonnes personnes, d'arriver à démontrer ce qu'on a déjà prouvé qu'on a des projets qui sont en place, qui sont des projets déjà, aujourd'hui je suis en discussion aussi avec des entreprises en Belgique, en Espagne, on a des porteurs de projets en Irlande, donc il y a des écosystèmes européens qui commencent à se créer autour de nous, qui est super, mais du coup en fait aujourd'hui il faut qu'on arrive à, sur les trois prochaines années, qu'on arrive à reconvertir ça sur une vraie méthodologie, un vrai accompagnement au niveau européen pour aller chercher les fonds. public européen pérennisé impact.

  • Speaker #1

    Gagné en légitimité pour pouvoir aborder fonds publics.

  • Speaker #0

    Ouais mais surtout en fait même pas parce qu'à la limite honnêtement c'est pas la question d'ego tu vois c'est mais je trouve qu'en fait aujourd'hui on est on sera pas une solution on peut dire une baguette magique solution à tout mais si on arrive à réparer dix écosystèmes d'ici trois ans moi je trouve ça génial tu vois genre vraiment ça va être trop bien quoi c'est moi je me baladerais d'un écosystème à l'autre tu vois j'irais à un marais salon en me disant ouh c'est super ! notre agricultrice à côté de Clisson, on ira là-bas pour prendre un jus de pomme à côté de son nouveau puits d'eau. Donc c'est un peu le petit kiff de faire un petit voyage dans les écosystèmes restaurés.

  • Speaker #1

    Par contre, toi dans ce projet-là, tu as eu 10 000 casquettes.

  • Speaker #0

    Je pense que quand tu te lances dans l'entrepreneuriat, c'est toujours le cas.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est encore plus parce que tu es partie, tu ne connaissais rien de l'écologie, de l'environnement. Donc tu as eu toute la phase d'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'y continue quand même parce que c'est vraiment super complexe. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'écologie, une fois qu'on est né dedans, on ne s'arrête jamais d'apprendre.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Mais heureusement, il y a des gens aussi que j'ai eu la chance de rencontrer, des gens qui ont cette expertise-là et qui veulent travailler avec moi. Donc là, c'est des années d'expérience, les agronomes, les gars et consultants avec lesquels on travaille, c'est des agronomes de des années et des années. C'est les exploitants eux-mêmes, donc ils ont vraiment une connaissance et le savoir-faire. qui est hyper poussé. Donc moi, sur ça, j'ai fait confiance. Il m'explique comme ça, moi j'apprends. Mais en fait, tu vois, je me... Moi, de toute façon, en fait, je crois beaucoup à la travail des écosystèmes. Donc moi, je suis vraiment... Toi, tu es dans la tech, donc tu étais dans la tech. Donc moi, je suis un API, tu vois. Je continue, je suis un API. C'est à dire que je connecte les gens les uns avec les autres. Mais en fait, j'ai essayé d'apprendre entre temps, tu vois. Donc en mettant ce genre de relation, chaque fois quand je rencontre les porteurs de projets avec du coup les entreprises financeurs. Les discussions partent d'une façon super intéressante et moi je me dis « c'est encore mieux, on va pas faire comme ça, c'est ça que cette entreprise recherche, ça me fait penser plein d'idées » . Et là du coup c'est hyper riche à chaque fois, mais c'est vrai qu'il y a plein de trucs, plein de casquettes à avoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ressens de la joie à travailler, à avoir créé Oxy ?

  • Speaker #0

    Il y a de haut et de bas. Je pense que c'est encore un peu naturel dans l'entrepreneuriat qui est un peu le moment où tu te dis, mais qu'est-ce que je me suis embarquée dans un truc là, genre vraiment je ne m'en sortirai jamais. Je pense que c'était mon cas en fin d'année dernière où je me suis dit, mais en fait j'imaginais un truc tellement compliqué et mon mari qui est juste incroyable soutien pour moi dans cette aventure, il me dit, tu vois quand les gens c'est lent dans l'entrepreneuriat et je ne sais pas, ils commencent à vendre des stylos, ils vont voir un resto, et il me dit, toi ça fait six mois que tu m'expliques ce que tu veux faire, mais c'est tellement compliqué que je ne comprends toujours pas. Donc je me suis dit, mais... C'est vrai que peut-être, ça je pense que c'est aussi très lié, on peut dire, de mon expérience professionnelle, c'est que je travaille toujours sur des projets industriels très complexes. Donc du coup, en fait, tout de suite, je me suis orientée pour adresser les complexités de certains trucs qui étaient déjà assez complexes. Et donc, en fait, ça te ramène dans le fait que la différenciation de ta solution va se trouver dans le détail et pas dans le macro. Mais du coup, en fait, je me suis dit, c'est la façon de faire. Et je me dis, bon, en fin d'année dernière, j'étais un peu devant l'énorme mur. En somme, je n'y arriverai jamais, c'est trop compliqué et tout. Et du coup, il y avait un proverbe chinois que je trouvais excellent qui dit qu'il y a un vieux homme qui marche sur une montagne et qu'à chaque fois qu'il monte, il descend un caillou. Et son fils me dit « Pourquoi tu fais ça ? » et il me dit « Parce qu'un jour, cette montagne va disparaître. » Et du coup, je me suis dit « C'est vraiment petit caillou par petit caillou, tu finiras par le faire. » Et c'est un peu le changement de mindset qu'il fallait que je fasse. Mais je me suis dit « Comment je peux rendre ça plus petit ? » Et là, pareil, c'était un peu la réflexion, comment rendre ça plus petit pour que ce soit actionnable et que ça ne reste pas juste sur le papier. Et ça, c'est toujours un peu la difficulté de ce projet, c'est vraiment de le rendre le plus opérationnel possible, le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Mais à la fin, tu as l'air quand même d'avoir un peu de joie.

  • Speaker #0

    Oui, mais il y a des moments de joie extraordinaires. C'est vraiment quand tu rencontres des gens et que tu as l'impression que les choses avancent. C'est très aventure humaine, en fait, que je trouve incroyable. Après, honnêtement, si j'arrive à faire en sorte que ma première boîte fonctionne, Je veux dire, franchement, je me féliciterais d'antan, tu vois, je m'arrêterais, je me disais, ah, j'ai les chances de réussite. Et c'était un truc calculé, mais il y a longtemps, mais il y a quelques facteurs qui ont changé entre temps. Mais j'ai calculé qu'en montant mon première entreprise en étant une femme et selon, à l'époque, j'étais seule fondateur. En fait, mes chances de réussite, c'était des 0,0016%. Donc, tu te dis, mais en fait, je suis là, du coup, ça me faisait grave du bien parce que je me suis dit, en fait, pas de pression. Honnêtement, avec des choses comme ça, avec des choses comme ça, je statistiquement parlant, j'ai aucune chance de réussir ce projet. Donc, au fur et à mesure, j'ai commencé à trouver les petites niches du marché qui répondaient OK, je ne m'attendais pas du tout. Et qui avait des porteurs de projets qui nous contactaient par un moyen ou l'autre parce qu'ils ont entendu parler de nous et du coup, ils venaient avec des projets. Il y avait plein de moments où tu t'es dit je ne marcherai pas. Et là, du coup, il y a de bonnes nouvelles qui arrivent. Et tu dis yes, OK, cool. De toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça la vie d'entrepreneur. C'est une journée ou même dans une même journée, en fait. Tu vas être en train de pleurer en fin de matinée parce que le truc que tu pensais que ça allait fonctionner, en fait, ça ne fonctionne pas. Et une heure après, tu te connectes sur ta boîte mail et tu as une putain de bonne nouvelle.

  • Speaker #0

    C'est clair. Non, mais là, du coup, c'est ça, c'est une bonne nouvelle. Il y avait récemment un moment où je me suis dit quand même, je discutais avec une grand groupe industriel qui, en fait, que je connaissais très bien. Parce que de toute façon, au début, quand tu commences, tu travailles beaucoup avec ton family, family and friends. Et en fait, du coup, ils m'ont dit, ouais, mais donc, du coup, cette année, on peut mettre 10 000 euros sur ce type de projet. Et bon, de toute façon, dans le principe d'Oxy, c'est la partie cofinancement parce que beaucoup de ces projets sont très coûteux. Donc, l'objectif, c'est d'écrire l'enveloppe. Je dis OK, 10 000 euros, c'est déjà un bon début. Mais par contre, vu la taille de votre groupe, en fait, vous ne pouvez pas communiquer à l'extérieur. On va vous préparer les packages de communication, mais en interne. Mais par contre, vous ne pouvez pas communiquer par un acteur parce que c'est la définition même de la gridwashing. Et en fait, du coup, ça devait être un projet en cofinancement. Et eux, ils répondent en disant non, on n'a pas envie que ce soit en cofinancement, on veut que ce soit notre projet. Donc moi, dans ma tête, je me dis pour 10 000 euros, moi, je peux rénover une piscine, mais pas un écosystème naturel. On n'est vraiment pas sur le bon bon bon bon valeur. Et en fait, ils ont revenu en deux, trois mois après en disant OK, on passe de 10 000 à 200 000. Et tu dis mais ça, c'est génial. Tu dis mais OK, donc là, du coup, tu dis mais ils ont pris les arguments. Ça a pris du temps de négociation interne. Tu sais, il y avait un peu de réflexion de leur côté. Ils m'ont dit qu'ils peuvent aller jusqu'au 200 000 euros, vu leur budget cette année. Donc tu te dis, ok, ça change la dimension. Là, on peut faire vraiment des trucs cools. Et là, on peut vous proposer des projets beaucoup plus intéressants, beaucoup plus ambitieux qu'on aurait pu faire à 10K. Donc ça, c'était un exemple de super bonne nouvelle que tu n'entendais pas du tout. Parce que tu te dis, bon, je lâche. Parce que si ce n'est pas ça, il faut avoir un peu du backbone aussi. Parce que sinon, après, il faut trouver toujours cet un peu middle ground de ne pas décourager les gens dans l'action. mais de faire en sorte aussi que tu t'assures que tu ne deviens pas à une façon de se laver la conscience par un peu le mauvais biais, les mauvaises raisons.

  • Speaker #1

    Pour terminer, je vais te poser la dernière question qui est un petit peu plus philosophique. C'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est l'apprentissage des complexités. Oui, je pense que je dirais ça. Parce qu'en fait, il y a tellement... action-réaction à chaque niveau, à chaque instance. Vraiment, en plus, on a designé un peu le monde d'aujourd'hui qui nous fait oublier les effets de tout ce qu'on est en train de faire. C'est d'obsolescence programmée, où le fait que tu as des objets qui sont collés les uns aux autres, tu ne peux pas les réparer, tu es obligé de jeter les trucs. Moi, je ne sais pas vraiment. Encore une fois, mon profil de reconverti fait en sorte que j'ai réfléchi un mois avant, quand j'avais zéro prise de conscience sur ces sujets. Et donc, du coup, j'ai fait aussi partie du problème, évidemment. Et aujourd'hui, je continue à faire la partie du problème parce qu'il y a des moments où je prends l'avion pour rentrer en Pologne, voir ma famille ou des choses comme ça. J'ai essayé de prendre mes billets de train pour aller en Pologne, mais en fait, les Deutsche Bahn n'ont pas affiché le billet jusqu'en octobre. Donc, je me suis dit finalement, je n'arriverai pas à aller pour Noël en Pologne. Donc, j'ai pris la décision de prendre l'avion. Cette complexité, en fait, et cette opacité, elle est volontaire. Donc, en fait, il faut que volontairement, on s'y intéresse.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    C'est cool comme discussion, donc merci beaucoup à toi aussi de prendre ton temps. Et surtout, je trouve ça important le travail que tu essaies de faire aussi sur le côté positif de l'écologie. Parce que c'est vrai qu'il y en a souvent, ça sert à rien de tout, que moi je reçois souvent en disant « c'est vrai que c'est tellement compliqué, je ne m'intéresse pas » ou « ça me déprime » . Mais moi, c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de regarder les actualités. Et je me suis abonnée à Disney+. Parce que je me suis dit... Si je bosse dans l'environnement et j'ai que des mauvaises nouvelles, et en côté de ça, je regarde les actualités et j'ai que des mauvaises nouvelles, en fait, ça te fait trop de déprime. Donc, pour tous ceux qui se battent et qui angoissent, je vous propose Disney+, c'est super. La réponse, ça me fait toujours marrer. Ma dessin animé préférée, c'est Coco. Donc, franchement, je recommande l'abonnement à Disney+. Je peux vous pariner si vous voulez.

  • Speaker #1

    Donc si ça ne va pas, regardez les dessins du mec.

  • Speaker #0

    Exactement. La simplicité de l'enfant, ça nous fera tous un bien fou.

Description

Marta n’y connaissait rien en écologie. Juriste de formation, elle évolue dans des grands groupes, dont Airbus. Jusqu’au jour où un collègue lui demande : "Pourquoi tu bosses ici ?" Elle répond : "Pour qu'ils construisent des avions plus grands, plus vite." Et là… un grand vide.


Elle comprend qu’elle veut autre chose. Alors, fidèle à elle-même, elle ne tergiverse pas : elle quitte tout et se lance.


Elle fait les calculs : statistiquement, elle n’a que 0,016 % de chances de réussir. Alors autant y aller sans pression. Elle se tourne vers les scientifiques, absorbe leurs connaissances et réalise vite qu’il leur manque un chaînon essentiel : la compréhension du monde de l’entreprise. Et ça, elle l’a.


Elle décide alors de créer Oxie, une plateforme qui fait matcher des projets écologiques locaux avec des entreprises prêtes à les financer. Ici, on finance, on réhabilite des terres, on soutient des agriculteurs.


Dans cet épisode, on parle de ce moment où tout bascule, d’entrepreneuriat quand on part de zéro, et surtout, de la face cachée des crédits carbone : leur potentiel, leurs dérives et comment bien les utiliser pour financer la transition.


Installe-toi, respire : ce genre d’histoire redonne foi en l’action.


Entre l'enregistrement et la diffusion Marta cède les projets d'Oxie au fond Nature 2050 de CDC biodiversité dans sa quasi totalité. Les projets se feront mais sans la participation de Marta. 💜


On lui souhaite un super nouveau projet !!


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Si tu es éco-anxieux(ses), que tu as envie de changer le monde ou ton monde, que tu as un projet à impact en tête, en cours ou déjà florissant ou si tu es tout simplement curieux(ses) alors bienvenue sur E.vie.demment !!

Tu auras tous les mardi dans tes oreilles, un.e éco-témoins parlant de son aventure écologique, un.e expert.e en écologie intérieure ou extérieure mais aussi mes tips de coach ainsi que mes propres expériences.


Je te donne rendez-vous sur É.vie.demment tous les mardi pour des tonnes de minutes de partage. 🍀☀️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Martha, comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bien, même si je ne suis pas très bas à Nantes, mais on commence à s'habituer cette année.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le département où il y a eu le moins de soleil cette année. Ça a été une catastrophe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une catastrophe, c'est clair.

  • Speaker #0

    Moi, je suis partie en Bretagne au moment où il faisait vraiment trop gris, et j'en suis bien contente, c'est la première fois que dans le Finistère, il faisait plus beau que dans Ausha Antique.

  • Speaker #1

    Vraiment, à Nantes, cette année, c'est une catastrophe.

  • Speaker #0

    Et sinon, comment vas-tu ? Mais si je te parle d'écologie cette fois.

  • Speaker #1

    C'est un truc sur lequel on a appris quelques mauvaises nouvelles récemment, mais aussi certains trucs et certaines initiatives qui donnent de l'espoir. Donc voilà, je dirais un peu mitigé, sans vouloir être naïf.

  • Speaker #0

    Et quel a été ton chemin à toi pour arriver à l'écologie ? Est-ce que tu as eu un déclic ou ça a toujours été là ?

  • Speaker #1

    Clairement, ça n'a pas toujours été là. Je suis un peu, plutôt le profil réconverti, c'est comme ça. Et ça, vraiment, c'est la théorie d'éponge. Donc, en fait, ça fait en sorte que tu prends l'information, au fur et à mesure, de plus en plus d'informations, à un moment donné, ça déborde. Donc, tu commences à, en fait, saisir, il faut que je fasse quelque chose avec ça. Et je pense qu'il y avait beaucoup d'informations que je n'avais pas. Et donc, en fait, qui faisaient en sorte qu'aujourd'hui, quand je pense à l'écologie et les gens qui ne sont pas nécessairement hypersensibles à ce sujet, je me rends compte que je me retrouve assez facilement dans cette personne-là. Et je pense qu'aujourd'hui, en fait, l'enjeu principal de l'écologie, c'est celui de l'information, parce qu'en fait, aujourd'hui, l'information est très peu accessible. Et donc, du coup, ça fait en sorte que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'impact qu'ils créent avec leur mode de vie. Mais en fait, je pense qu'il y avait vraiment un peu de trucs de quotidien. Je me rendais compte, par exemple, c'était une époque où on habitait à Marseille, que tu sors dans la rue, tu vois des poubelles qui débordent avec des grèves des éboueurs quasiment une fois par mois. Donc, en fait, tu te dis, mais comment on peut produire une quantité pareille ? Ensuite, on a commencé à faire attention à la façon dont on mange à la maison, mais ça reste toujours très compliqué parce que même quand tu essaies d'acheter des produits, il y a certains que tu n'as pas de choix dans l'emballage. Il y a effectivement des personnes qui sont ultra engagées, qui font leurs propres lessives et des choses comme ça. Je ne suis pas encore là, peut-être un jour, mais c'est surtout que j'ai un peu de problèmes d'intérêt qu'on perçut à la maison. Donc, je ne suis pas toute seule. Mais en tout cas, pour moi, c'était vraiment un schéma de petit geste à petit geste. Mais en fait, il y avait quand même un moment où j'ai décidé que j'ai envie de faire un truc qui a un peu plus de sens avec mon temps. Donc en fait, pour moi, il y avait un moment qui était important, c'est que je travaille dans le conseil digital pour les industries. De toute façon, je travaille quasiment toute ma carrière après mon parcours juriste tout début. Je travaille surtout dans la digitalisation des grandes industries pour CMACGM et Airbus, par exemple. Mais en fait, ma dernière mission, du coup, c'était chez Airbus. C'était super intéressant. J'ai travaillé avec des gens brillants, vraiment sur le projet, vraiment intellectuellement très stimulants. Et on avait une équipe, du coup, quand je suis arrivée à Nantes, il n'y avait pas vraiment d'industrie dans mon agence. Et donc, du coup, j'ai développé toute cette activité. Et du coup, de 0, on était à la fin d'année à 10 personnes. Et il y avait un consultant qui est arrivé, qui nous dit « Oh, moi j'ai envie d'aller chez Airbus, mais pour quoi faire ? » Et du coup, moi je dis « Mais pour qu'Airbus, plus produire, plus d'avions, plus vite. » Et je me suis dit, en fait, se formuler comme ça, c'est un peu, je me suis dit « Mais c'est tellement bête ! » En fait, vraiment, je trouve que c'est une belle boîte, il y a vraiment beaucoup de gens super smarts. Il y a quand même un sujet qui est très complexe, qui est vraiment la dépendance économique de toute la région Toulouse, qui fait en sorte qu'en fait, une personne sur deux à Toulouse travaille soit pour Airbus, soit pour un contracteur d'Airbus. Donc économiquement parlant, c'est quand même très compliqué aujourd'hui de blâmer tout sur l'aviation. Aujourd'hui, c'est quand même un moyen de transport qu'on ne pourrait pas supprimer réellement. Mais il faut juste réduire la consommation de façon évidente et éviter le déplacement un peu inutile, si on peut dire ça comme ça. Mais en tout cas, moi, je me suis dit, ce n'est pas ça que j'ai envie de faire. Et à coup, je me suis dit, comment je pourrais convertir ça en quelque chose qui a un peu plus de sens ? C'était vraiment un peu compliqué parce que je n'avais pas de formation particulièrement dans l'environnement. Et j'ai trouvé que les informations, il y avait tout et son contraire. Je trouve qu'en fait, même d'avoir une bonne façon de se former à l'écologie, il n'est pas évident. Et surtout quand tu ne connais pas de sujet très rapidement, tu te fais indoctriner un peu par certaines choses que tu lis en disant, ça c'est vrai, ça c'est pas vrai. Et en fait, sur ça, je me suis dit OK, donc je vais quand même essayer de prendre contact avec plusieurs scientifiques qui travaillent sur ce sujet pour discuter avec eux, en fait, pour qu'ils me donnent leur lecture de trucs en disant le sens critique un peu ramené par la recherche. Et j'ai trouvé ça super intéressant. Et en fait, j'ai tombé complètement par hasard sur un article des deux professeurs d'Harvard et d'Oxford qui écrivaient sur la comptabilité carbone et sur les inefficiences des calculs carbone. Et en fait, du coup, je les ai écrits en mail en disant « écoutez, j'ai lu votre article, je le trouve super intéressant, mais comment vous l'appliquez en réalité ? » Et ils m'ont répondu en disant « en fait, on est en train de mener l'épilogue parce qu'on ne sait pas comment ça s'applique en réalité. » Nous, on a posé comme chercheurs. En plus, c'était des chercheurs de comptabilité financière. Donc ils ont dit, on ne sait pas si ça s'appliquera dans l'environnement des entreprises. Donc moi, du coup, j'ai dit, OK, bon, mon entreprise, je la connais. Donc je l'ai appelée à trois, quatre personnes que je connaissais, que je savais qui vont être intéressées. Et du coup, on a amené les pilotes, on a amené les pilotes avec eux sur cette méthode-là. Il y avait un de notre entreprise que je peux saluer parce qu'ils sont extraordinaires. En fait, eux, ils ont été publiés. En fait, la base de cette recherche qu'on a menée ensemble, il a été publié dans Harvard Business Review. Donc on était super contents. Mais en fait, aujourd'hui, c'est vrai que c'est le sujet qui reste un peu compliqué à accéder à une personne lambda. Dans le sens que tu peux faire des efforts à ton échelle, mais en fait, des impacts un peu invisibles t'échappent et tu n'as aucun moyen de savoir. Moi, c'est pour ça aussi que je trouve qu'il y a un schéma à faire qui doit être hyper important qu'on fait aujourd'hui avec Nutri-Score, de faire en sorte qu'on commence à calculer de mieux en mieux l'impact écologique pour qui soit. hyper facilement accessible aux consommateurs. Ce qui, c'est en fait un peu, si tu n'as pas d'informations sur l'empreinte carbone de tes vêtements sur Shine, le seul critère de ta décision, ce sera le prix. Et donc, en fait, du coup, il faudra arriver à faire matcher les coûts environnementaux, les coûts financiers, voir comment le comportement des consommateurs change. Aujourd'hui, on fait des présumés sur l'effet qu'ils vont changer les comportements, mais en fait, on ne sait rien.

  • Speaker #0

    Et ça s'est fait rapidement entre ta prise de conscience en disant aux consultants « En fait, c'est pour qu'ils construisent des avions plus vite. » Et le moment où tu décides de te lancer dans ce projet-là, il y a eu un temps où vraiment tu t'es dit « Ah non, mais en fait, ce n'est plus possible et ça s'est fait très vite. »

  • Speaker #1

    Moi, je suis vraiment plutôt une personnalité de rupture. Donc, je me viens actionner vite. Là, en l'occurrence, je pense que j'ai peut-être actionné un peu trop vite. Dans le sens que la complexité de sujet, elle était tellement importante que le temps que j'ai pris pour trouver un sujet sur lequel je pense que la solution apportée peut être pertinente. Parce que c'est un peu ça, tu vois, quand tu quittes l'entreprise, la CDI, etc., tu te dis, en fait, où sont mes skills et qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils en soient utiles ? Et donc, moi, je me suis posé cette question-là et la réponse était quand même assez rigolo. Je me suis dit, bon, je connais bien le digital, j'ai quand même un peu la notion de justice, il y a mon parcours de juriste, on peut dire, mais surtout, en fait, j'essaie de ramener la thune. Mais j'essaie de ramener la thune aux mauvais acteurs, en fait. Donc, je me suis dit, j'ai envie de ramener la thune pour les bons acteurs. Et donc, du coup, c'était un peu la logique qui me ramenait à la création d'Oxy. Parce que je me suis dit, je comprends comment les entreprises font le processus de décision, et par contre, en fait, ils les placent au même endroit. Mais par contre, pas toujours de leur faute. Et donc, du coup, c'est pour ça, en fait, je me suis lancée dans l'aventure d'Oxy en juin l'année dernière. Et ça a pris un peu de temps parce que, tu vois, au début, l'idée, elle était posée plutôt sur les crédits carbone, qui étaient liés au fait que quand j'avais regardé le marché des crédits carbone volontaires, je me suis dit que c'est une délire totale, dans le sens que c'est un marché qui a une ultra-croissance. Mais pourtant, en fait, la fiabilité de Crédit Carbon, elle est juste quasi nulle. Genre, moi, je m'en vais à... C'était le période où Vera, elle était accusée que 42% de leur Crédit Carbon de plus haute qualité valait rien. Et du coup, tu te dis, mais en fait, comment c'est possible qu'il y ait quelque chose qui est censé être certifié, validé, avoir tous les processus qui viennent quand il faut, etc. Et en fait, je commence à m'intéresser beaucoup à ces sujets. Je fais aussi partie de comités... auprès des commissions européennes sur le sujet qu'elle discrepante, parce que je jouais un peu mes contacts de mon ancienne vie. Et en fait, quand j'ai écouté la discussion des experts et la recommandation finale, ça n'avait rien à voir. Et ça m'a désespérée. Je me suis dit qu'il n'y avait vraiment aucune volonté politique de réparer ce marché. Il y a beaucoup trop d'enjeux, on peut dire, des acteurs très puissants et très forts en lobbying pour que ce marché évolue.

  • Speaker #0

    Que tu peux expliquer aux auditeurs, c'est quoi un crédit carbone ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est un sujet qui est quand même complexe. Donc, je vais essayer de le présenter le plus simple possible. Donc, il y a deux marchés des crédits carbone. Il y a le marché des crédits carbone obligatoire. Donc, ça, c'est le fameux droit à polluer. C'est-à-dire, par exemple, si vous êtes industriel d'un secteur automobile, vous avez les quotas de pollution. Et si vous dépassez ces quotas, vous êtes obligé de payer les pénalités. Et ça, ça fait en sorte qu'il y a un marché qui s'écrit autour de ça, que le manufactureur d'automobiles, par exemple, comme Tesla, qui pollue moins. qui est leur quota, ils revendent leur quota à Volkswagen, etc. À savoir que la troisième source de revenus de Tesla, c'est son credit card, même sur le marché obligatoire. Donc, ce n'est quand même pas anodin au Tesla. Et c'est sur ces marchés-là qu'il y avait l'arnaque à taxe carbone. Très bonne affaire. Donc, ça, c'était sur les marchés obligatoires. Et à côté de ça, il y a le marché volontaire. Donc, ça, c'est un démarche volontaire des entreprises. Il n'y a pas de pénalité de participer. Ils ne sont pas obligés de le faire, comme le nom l'indique. Mais du coup, ce sont les fameux forêts en Amazonie, des choses comme ça. Et en fait, ça fait en sorte que les entreprises considèrent que pour une tonne de CO2 émis, ils rachètent une tonne de CO2 soit évitée, soit absorbée. Et là, du coup, c'est un vrai sujet, c'est que du coup, c'est cette distinction entre évitement et l'absorption. C'est un processus physique d'absorption, c'est-à-dire qu'il y a une tonne de CO2 dans l'atmosphère, on le récupère. et on les séquestre. Donc, il a enlevé de l'atmosphère. Donc ça, il y a beaucoup de discussions aujourd'hui sur l'absorption technologique. Donc, du coup, la direct capture, ou quelque chose comme ça, où il récupère des carbones, en fait, à la sortie de l'usine et qu'il injecte ensuite dans les terres. C'est la technologie aujourd'hui qui a assez, on peut dire, assez de niches. C'est, on peut dire, l'évolution. Mais aujourd'hui, ça reste quand même très énergivore et surtout, c'est un impact sur la biodiversité qui est quand même assez important. il y a quand même des faits rébonds d'importance sur ces technologies. Mais il y a une deuxième partie qui est plus loin encore, c'est, moi je n'ai pas de chiffres précis sur l'année 2024, mais je crois que c'est entre 80 et 85% du marché, c'est les évitements. Et là, du coup, c'est où se trouve la majorité du problème, c'est que du coup, moi j'ai fait une hypothèse, combien j'aurais émis et comment j'aimais pas finalement. Mais le problème, c'est que comme c'est déclaratif annoncé par les porteurs de projets, souvent, en fait, ils ont les tendances de prendre un scénario, le... pire possible pour dire mon activité, finalement, j'ai créé tant d'impact. Pour donner un petit exemple, j'organise un séminaire de l'entreprise et j'éprouve que tous les salariés viendront en avion. Mais c'est évidemment pas vrai. Il y a certains qui viendront en par train et donc du coup, tu es incentivé pour créer plus d'impact, à créer des scénarios de référence qui vont être, on peut dire, le plus avantageux pour toi. Donc du coup, ça ramène beaucoup d'abus. Évidemment, ça fait en sorte que typiquement, il y a de... des corruptions et des affaires comme ça qui sont qui qui qui ont lieu. Et surtout, les faits qui se passent dans les pays, on peut dire très en cours en voie de développement, si on peut dire ça comme ça. Il y a aussi beaucoup de mécompréhension en fait de ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Quand on regarde en Amazonie ce qui se passe, évidemment, il faut protéger à tout prix et trouver les leviers effectivement pour pour financer en fait, pour compenser en fait les gens pour qu'ils arrêtent à battre les forêts. Mais en fait, finalement, quand tu regardes un peu du près, moi, c'était le peu de choses aussi qui m'a choqué. il y avait très peu de l'information sur combien d'argent valait réellement aux acteurs du terrain. Parce que toi, si tu payes un dollar et tu ne sais même pas si 10 centimes vont réellement en agriculteur en Amazonie pour qu'ils ne continuent pas, tu te dis mais pourquoi faire ça en fait ? Et finalement, cet argent disparaît sur la route. Déjà, elle est juste marginale et ensuite du coup, elle disparaît sur la route et tu n'as aucune information sur l'impact réel de l'argent investi.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là, Oxy ?

  • Speaker #1

    En fait, Oxy est vraiment venu après beaucoup de réflexions sur ce sujet. Au début, je pensais que si on éduque les gens correctement sur l'impact des crédits carbone, etc., on va réussir à les expliquer la différence. Mais c'était beaucoup trop compliqué. Je pense qu'il y avait vraiment beaucoup de biais qui étaient faits par l'affaire d'arnaque au carbone. Donc, en fait, on peut changer la politique. C'est-à-dire, on a... Déjà, depuis le début, notre objectif était de se concentrer sur les projets locaux, donc qu'en Europe, pour faire en sorte qu'on puisse aller sur place, vérifier ce qui se passe, établir les qualités, le cahier de charge de chaque projet, et de faire en sorte que si on parle de carbone, parce que carbone fait partie d'une des trois piliers sur lesquels on évalue les projets, on ne parle que de l'absorption du carbone, donc on ne fait pas les scénarios d'évitement, mais on fait juste factuellement combien de carbone peut être absorbé grâce à ce projet. Ça reste des estimations parce qu'évidemment, on ne sait pas comment la nature va réagir, mais on essaye de faire notre mieux, d'avoir des estimations les plus justes possibles et ensuite, du coup, de varier entre les scénarios qu'on a proposés et ceux qui étaient réellement absorbés. Donc, on est en capacité de pouvoir comparer des résultats. Ensuite, une deuxième branche, c'est la biodiversité. Donc, on évalue l'impact sur la biodiversité. Ça, c'est extrêmement compliqué parce que déjà, c'est très local. Donc, tu n'as pas vraiment le standard où tu peux appliquer de façon générale. Tu as quelques KPIs aujourd'hui qui sont proposés. par la faune, fleurs, bactéries, etc., que tu peux utiliser. Mais tu vois, ça reste quand même quelque chose sur lequel on n'a pas l'uniformité. Et c'est normal et ça restera toujours comme ça. Mais pour les gens qui cherchent un peu la précision, en fait, c'est assez frustrant de se dire, en fait, il faut être humble sur le fait que la nature, en fait, elle ne le contrôle pas vraiment. Donc, on peut espérer certains résultats. Et ensuite, du coup, on verra qu'est-ce qui revient, qu'est-ce qui ne revient pas. Et troisième axe, c'est l'axe social qui, je pense, elle est hyper importante. pour nous, c'est vraiment s'assurer que l'argent qu'on investit dans le projet, il va aux acteurs de terrain. Parce qu'aujourd'hui, c'est un peu la détresse. Aujourd'hui, on voit ça avec les agriculteurs, mais ils ne sont pas les seuls. Mais bon, c'est quand même un groupe qui subit quand même depuis très longtemps une détresse écologique, on peut dire, en première franc. Et surtout, on le force à assumer, l'adresselle a assumé ces transitions. Donc ça, c'est vraiment dégueulasse, à mon sens. Mais en tout cas, les aspects sociaux sont aussi très importants pour nous, de vérifier déjà comment on peut utiliser ces projets pour augmenter la connaissance de gens dans les communes locales, etc. Il y a quand même des agriculteurs qui se font un peu maltraiter dans leurs communes parce qu'ils sont tenus responsables. de baisse des qualités de vie dans les villages, des choses comme ça. Donc, c'est vraiment une métier qui est hyper dur aujourd'hui. Mais voilà, c'est un peu le défi social qui est très important à enlever aussi. Donc,

  • Speaker #0

    si j'ai bien compris, en gros, Oxy, vous avez trois leviers, l'impact carbone, la biodiversité et le social. Et donc, vous avez un projet, par exemple, pour remettre de la biodiversité à un endroit. Et en fait, qui va venir co-financer ?

  • Speaker #1

    Donc en fait, là, on travaille déjà avec les entreprises. Donc en fait, peut-être pour clarifier, c'est qu'aujourd'hui, les porteurs de projets viennent vers nous, en disant nous on a tel projet, on essaye de voir avec nos équipes des agronomes pour voir comment on peut évaluer l'impact. Et ensuite, du coup, on propose ce projet aux entreprises avec lesquelles on travaille. En fonction de, par exemple, il y a certaines entreprises qui ont ajouté la biodiversité dans leur trajectoire, dans leur stratégie environnement. Donc, ils cherchent pour que ce soit des projets avec plus d'impact biodiversité. Il y a les autres qui restent un peu dans le fameux carbotunnel qui pilote toute la réactivité par carbone. Donc, ils chercheront des projets qui sont plus bénéfiques en carbone. Donc, nous, on essaye de matcher au maximum déjà l'impact local pour que du coup, ce soit dans le mesure où c'est possible, le plus proche de l'entreprise. Ensuite, du coup, ce qui ressort aussi très souvent, c'est l'impact direct de la protection des ressources à l'activité de l'entreprise. Donc, par exemple, si c'est une entreprise de BTP, c'est plutôt... la filière bois, la filière l'eau, choses comme ça. Autant que, par exemple, pour quelqu'un qui est un agroalimentaire dans la cosmétique, ce serait effectivement plus les agriculteurs de façon directe. Donc en fait, où il y a un peu de différenciation sur le marché, c'est qu'on adresse tous les écosystèmes. Donc c'est vraiment pour ça qu'on travaille sur la régénération des écosystèmes naturels européens. Mais en fait, les entreprises viennent pour des raisons différentes et variées. Et ensuite, nous, on est à la charge de trouver les projets qui, dans notre catalogue de projets, sont en plus en conformité avec ceux que recherche l'entreprise. Et en fait, chaque projet est évalué sur trois axes. Derrière ces trois axes, on a 75 KPIs qui nous permettent à quantifier l'impact. Donc, on choisit des KPIs qui sont les plus pertinents en typologie de projet.

  • Speaker #0

    OK. Et pour l'entreprise, elle rentre dans ce que tu racontais tout à l'heure par rapport au carbone. Il y avait de l'obligatoire et du volontaire. Là, c'est des entreprises qui font ça pour... C'est quelque chose de volontaire ou c'est quelque chose d'obligatoire ?

  • Speaker #1

    Non, non, ça, c'est la démarche volontaire. Ça,

  • Speaker #0

    c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a un peu de spécificité sur le secteur de BTP, parce qu'en fait, ils sont obligés, s'ils font des constructions neuves sur un terrain vierge, ils sont obligés de faire ce qu'on appelle les offsets biodiversité. Donc, eux sont quand même assez intéressés pour offseter. Donc, ça vient toucher la partie obligatoire. Par contre, la majorité des entreprises avec lesquelles on travaille font ça dans le démarrage volontaire, qui est porté par quand même plusieurs raisons, c'est-à-dire de façon indirecte, aussi liée à la réglementation. C'est SRD, donc Corporate Sustainability Reporting Directive, qui est rentrée en vigueur cette année. Donc déjà, les premières entreprises sont obligées de reporter là-dessus. Aujourd'hui, c'est SRD et ça reste un exercice de transparence. Pas genre, je peux dire, je suis dégueulasse et c'est OK. Par contre, en fait, à terme, on voit bien venir la réglementation. OK, donc là, aujourd'hui, on monite ce que tu fais. Mais ensuite, du coup, à terme, on veut aussi réduire ton impact. Donc, il y a des entreprises qui commencent à se dire, bon, il ne faut pas trop que ça s'affiche parce que ça nous... Ça nous blâmera un peu. Il y a des gens qui vont se mettre à les lire. Il y a quand même des écolos énervés qui vont lire tous ces rapports-là. Et donc, du coup, ça devient beaucoup plus intéressant. Et surtout, ça remonte aussi dans la hiérarchie de l'entreprise. Aujourd'hui, le fait que CSRD devient de plus en plus important, ça fait en sorte aussi que ça se retrouve plus facilement dans le scope, dans la visibilité un peu dure des directeurs financiers des entreprises. Donc, forcément, il y a plus d'intérêt pour faire ça correctement, pour que ce soit des trucs qui ne vont pas trop traîner. Avant, c'était très porté, on peut dire encore il y a quelques années, c'était très porté par les directeurs RSE, un peu sans budget, au fond du couloir quelque part. Aujourd'hui, on voit qu'ils sont de plus en plus invités vraiment avec leur expertise, tour de table quand c'est vraiment décidé. Ça passait aussi par la phase purement marketing, direction communication et aujourd'hui, ça arrive aux directeurs financiers. Donc, c'est un peu un circuit naturel, mais ça fait du bien parce que forcément, quand on commence à toucher à Acaias, les gens sont beaucoup plus attentifs. Et moi, il y a un autre sujet aussi sur lequel je vois beaucoup d'entreprises qui viennent, c'est le sujet des appels d'offres. Parce que précisément, et c'est pour ça que je parle de l'impact indirect, parce qu'il y a des grosses boîtes qui sont aujourd'hui obligées par ces CRD d'intervenir, bon, de reporter, pardon. En fait, eux, ils sont tellement lourds qu'ils ont beaucoup de mal à faire l'effort, on peut dire un peu à l'instantané. Donc, leur méthode, c'est la diffusion de leurs chaînes de valeur, donc d'obliger les plus petites entreprises d'avoir stratégie climat. qu'eux ensuite ils peuvent reporter en disant « je choisis bien mes fournisseurs parce qu'ils entourent cette stratégie climat » . Et il y a beaucoup d'entreprises qui n'ont pas les responsables RSE, beaucoup de PME et TI qui n'ont pas, c'est un peu le skills aujourd'hui qui va manquer clairement sur le marché. Et donc, du coup, en fait, ils sont un peu à la recherche de solutions un peu rapides qui sont claires et compréhensibles, dans lesquelles ils peuvent justifier sans trop risquer l'impact de la visibilité. Donc, ça, c'est aussi un sujet pour lequel, aussi, on essaie de les aider. C'est donc, du coup, de préparer pour les appels d'offres, leur partie stratégie climat pour pouvoir démontrer qu'ils s'investissent réellement dans la préservation des écosystèmes dans leur territoire.

  • Speaker #0

    OK. En gros, vous êtes un peu, vous faites matcher des entreprises avec des projets.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Pour que…

  • Speaker #1

    Simplement, tu as beaucoup… Je rentrais trop en détail, je suis désolée.

  • Speaker #0

    Non mais c'est grâce à ton détail qu'elle a compris.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il faut vraiment que je retravaille mon pitch élévateur.

  • Speaker #0

    Donc tu fais matcher des entreprises avec des projets pour qu'ensuite derrière, dans ce projet-là, on voit d'où ils partent, donc en termes de biodiversité sociale et impact carbone. Et après vous faites des calculs pour savoir si ça va mieux, si ça a bien fonctionné. Et l'entreprise peut montrer, regardez, on a financé des projets pour permettre plus de biodiversité ou moins d'impact carbone.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et surtout, le fait de matcher, parce qu'effectivement, c'est la partie matching et le calcul d'impact. Mais sans la partie matching, la majorité des projets, soit il n'aurait pas eu lieu, soit elle n'aurait pas été pérenne dans le temps, soit l'échelle aurait été beaucoup plus faible. Donc, c'est cette partie-là que je trouve hyper touchante. Quand je rencontre les porteurs de projets. C'est vraiment une forme de détresse, mais qui va dans leur tripe, parce que c'est des choses sur lesquelles ils travaillent depuis des années. C'est souvent des associations qui sont remplies de gens passionnés par ce qu'ils font, mais qui ont énormément de mal à créer un peu le modèle de financement viable. Et donc, du coup, même en les écoutant, tu te dis, mais en fait, je ne comprends pas comment on peut... Tout ce que tu veux faire, c'est génial, mais essayons de structurer ça. Et donc en fait vraiment c'est la question aussi de matcher les deux mondes qui ne se parlent pas la même langue en fait. Et ça c'est un enjeu qui est hyper important parce que moi je me souviens j'avais une fois la discussion avec l'ancienne directrice des RSE du groupe TF1 qui m'a parlé de, par exemple eux ils ont investi dans un projet agroécologique. Ils ont dit mais en fait on avait tellement mal à comprendre quel était l'impact de ce projet sur toute la groupe TF1. On était obligés d'aller chercher un agronome qu'on a fini par trouver pour qu'il nous évalue, est-ce qu'il se tient la route, tout ce qu'il nous donne ou pas. Donc tu te dis, mais en fait, c'est une pleine délire, il n'y a pas tout le monde qui a autant de ressources qui groupe des fins pour trouver la personne qu'il faut pour qu'elle puisse relire les dossiers pour dire si ça tient la route ou pas. Et c'est des projets qui sont super techniques. Donc en fait, nous, pour chaque projet, on a une fiche qui est plutôt business, donc combien ça coûte, où ça se passe, un peu le storytelling, etc. Et l'embarque macro. Et ensuite, fiche technique. pour ceux qui veulent regarder les détails, qui veulent regarder les scénarios qu'on prend, qui veulent creuser davantage. Donc, en fait, de faire un peu le meilleur de deux mondes. Parce qu'en fait, si on devient trop technique, ça devient trop compliqué. Si on n'est pas assez technique, on ne crée pas de la confiance. Donc, du coup, c'est un peu la façon à nous de mélanger un peu les deux mondes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu comme le Product Owner que j'étais avant, où il y a les devs d'un côté et puis les clients de l'autre. Et on doit faire en sorte qu'ils se comprennent.

  • Speaker #1

    C'est clair. Non, mais c'est... Tu vois, d'une autre façon, c'est qu'on en a déjà parlé en préparation de cette interview, mais je trouve qu'on est vraiment dans la phase où si on veut parler de l'écologie sérieusement, c'est le plus grand projet de change management mondial, dans le sens que déjà il y a la question de l'accès à l'information, facilité de compréhension et facilité de possibilité d'agir, parce que de plomber l'ambiance à tout le monde en disant « mais on va tous créer » , c'est bon, il y en a plein qui le disent, et c'est vraiment un peu le... Moi j'appelle ça le syndrome des pulpes. Quand la pulpe se cache et tu te dis je ne te vois pas, tu ne me vois pas. Et tu te dis non mais en fait tu dépasses un peu du rocher quand même. C'est pas parce que toi tu ne me vois pas que moi je ne te vois plus. C'est pas comme ça que ça fonctionne. Mais je pense qu'en fait on fait un peu le syndrome de la pulpe avec l'environnement. Et qui est très lié au fait que les gens ont l'impression qu'ils ne peuvent pas agir à leur échelle. Donc après je veux dire réellement ça reste un parcours de combattant. Et aujourd'hui, tout est designé pour que ça ne dure pas. Et donc, du coup, c'est assez frustrant pour tout le monde. Mais il faut faire en sorte de créer ces points de dialogue. Je trouve ça important.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez choisi les mesures que vous mettez dans vos KPI ?

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'est des parties que moi, j'ai travaillé avec du coup, le groupe des agronomes qui sont incroyables. Je les salue, ils sont super. Et en fait, on choisit le KPI, encore une fois, en fonction du projet. Et ces 75, c'était, on peut dire, le plus naturel. Donc c'est notre première base, après plus on aura des projets complexes, plus on aura besoin de rajouter dans cette base des KPI et des références. Donc voilà, là aujourd'hui par exemple on est en train de discuter sur un projet autour de Marais-Salon. On n'a pas encore fait les projets sur Marais-Salon, il faut qu'on regarde lesquels seront pertinents pour traiter ce type de demande. Donc, tout va dépendre. Donc, aujourd'hui, on part avec une base et au fur et à mesure, plus on aura de projets, plus on aura de KPI à faire référence. Et donc, ce sera un travail au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, la base de données, vous partez de rien, vous partez par rapport à des recherches qui ont déjà été faites.

  • Speaker #1

    Non, non, on a déjà des prélèvements, soit qui ont été réalisés déjà sur les parcelles, soit c'est le prélèvement que nous avons fait avant le lancement du projet. Du coup, effectivement, pour après mesurer au bout de deux, trois ans. Et c'est en fait, cette temporalité aussi, c'est quelque chose que je voulais qu'on en parle parce que je trouve ça hyper intéressant. Parce que moi, venant de mon UTEC, je me souviens très bien, à tout prix, au début, j'étais genre, ouais, mais en fait, on va utiliser les satellites, on va utiliser les IOT, on va utiliser toute la technologie qui existe pour être le plus précis dans mes yeux. Et aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était absurde comme façon de réfléchir, parce que c'était une belle preuve du fait que je ne comprends pas le monde de projets basés sur la nature. Parce qu'en fait, pour réellement avoir l'impact carbone visible, il faut au minimum trois ans. Donc pourquoi installer les IOT qui te prend les mesures tous les dix secondes et dans lesquels tu as un matériau rare, l'excès de données, et donc en fait finalement ton impact se neutralise dans le temps, ou tu as de toute façon à attendre trois ans. Et ça c'est quelque chose aussi qui est quand même assez... important comme changement de paradigme et changement de pensée parce que quand on pense au KPI, souvent on pense quasiment instantané, on a besoin de monitorer les résultats tout de suite. Encore une fois, vraiment en travaillant avec des industriels, on était capable de tracer des bateaux à 10 minutes près. On savait où sont nos conteneurs, on donnait vraiment de la données à la temps réel, etc. Et tu te dis, mais en fait, c'est dire, je te donnerai les données mais d'ici trois ans. J'ai dit trois ans, on se donnera le plan d'action si l'écart est trop important. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire pour aider à améliorer ce résultat ? Ou est-ce que c'est lié au fait qu'il y avait la sécheresse et donc la terre n'a rien absorbé parce que tout simplement, il ne faisait pas beau ? Là, il faut aussi accepter le fait qu'en fait, aujourd'hui, il y a plein d'éléments qu'on ne pourra plus contrôler. Et du coup, c'est aussi des choses que les entreprises doivent assumer en signant ça. Mais aujourd'hui, les entreprises, de toute façon, qui rentrent dans les démarches avec nous, je pense qu'elles sont quand même relativement matures sur le marché.

  • Speaker #0

    En fait, c'est revoir son lien au temps. On va en compte.

  • Speaker #1

    Complètement. Mais surtout, en fait, c'est ça qui est absurde, parce qu'on a l'impression qu'il y a une urgence. Et il y a une urgence. Mais de l'autre côté, les mesures qu'on peut réellement prendre, elles prendront du temps. Et tu vois cette fameuse phrase, la technologie va nous sauver. Honnêtement, venant du monde des technologies, je ne suis pas sûre que la technologie va réellement nous sauver. Je pense qu'il y a plein d'initiatives qui sont importantes à mettre en place, qui peuvent nous aider. Mais c'est une partie des solutions. Pourquoi typiquement on est parti sur les solutions basées sur la nature ? Je le dis à chaque fois, c'est parce que c'est une solution qui a un milliard d'années de R&D. Je veux dire, toi, tu as deux, trois ans de R&D, et là, c'est des solutions qui ont fonctionné avant qu'on n'était tous nés. Donc, je veux dire, c'était réfléchi pour que l'écosystème se répare elle-même. Je pense que c'est quand même un truc sur lequel il faut avoir aussi beaucoup d'humilité. Et aujourd'hui, en fait, c'est souvent la compréhension de ce monde-là qui manque. problème de humilité, effectivement. C'est-à-dire, on est impuissant et on veut réagir vite sur quelque chose qui finalement prendra forcément du temps à être mis en place.

  • Speaker #0

    Et toi, tu disais que maintenant, plus ça l'est, plus dans les entreprises, c'était le directeur financier qui se retrouvait aussi avec l'écologie sur son bureau. Et est-ce que, parce que souvent l'économie, on lit ça à quelque chose de très rapide dans le temps. Genre, tout de suite, il faut qu'on que le business fonctionne. Alors que là, tu dis que la nature, à l'inverse, il faut lui laisser le temps. Est ce que les directeurs financiers que tu peux croiser, tu te rends compte qu'ils arrivent à comprendre que l'économie et l'écologie, ils n'ont pas du tout le même la même notion de temps ? Ou alors c'est encore quelque chose de compliqué et ils aimeraient que la nature aille aussi vite que l'économie ?

  • Speaker #1

    À l'occurrence, je pense que les directeurs financiers, il y a du travail à faire. Je pense que l'éducation aussi, parce que c'est vraiment un sujet qui est Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'arrive pas à comprendre pourquoi c'est considéré comme une croyance.

  • Speaker #0

    Donc il y a beaucoup de gens qui verrouillent en disant pour l'écologie, bon c'est bon, j'ai entendu, j'étais formée, je fais ma demi-journée de e-learning quand j'étais en vacances. Mais honnêtement, tu vois les gens qui réalisent l'impact qu'ils peuvent avoir au niveau de l'entreprise. Par contre, c'est plus important qu'il y ait une seule personne. Moi, je dis souvent que les gens à l'entreprise sont toujours en retard de la personne qui est en dehors de l'entreprise. Donc forcément, c'est plus difficile même en étant convaincue dans ta vie personnelle. de faire des efforts pour tes enfants, de faire de bons choix, etc. Dans l'entreprise, forcément, tu es freiné par tes investisseurs, par tes actionnaires, par ton direction, par tes équipes, etc. Donc il y a beaucoup de ralentissement, si on peut dire ça comme ça. Mais en fait, je trouve que l'entreprise qui réfléchit à plus que trois ans, c'est déjà une entreprise extraordinaire. Pour la majorité des entreprises, c'est trois mois, six mois, un an au max des opérations. Donc, c'est quand même assez dur de le demander d'investir dans quelque chose qu'il va peut-être avoir des résultats dans trois ans, mais il veut reporter déjà cette année sur des résultats potentiels. Donc, tu vois, ça reste quand même un truc sur lequel il faut vraiment que ce soit, on peut dire, que ce soit rassurant sur le fait que le projet va être réalisé. Je pense que c'est à l'occurrence, c'est plus ça qui les intéresse. C'est la proximité du projet. Donc, en fait, on peut créer un levier, en fait, pour organiser les événements pour les collaborateurs, pour qu'ils viennent voir un agriculteur, pour créer un lien. où on restaure une rivière et donc du coup les gens peuvent se déplacer là-bas, on peut organiser un pique-nique de l'entreprise. Plutôt que d'aller tous au resto, on dit mais finalement c'est nous qui avons participé à préserver cette Ausha qui est la plus inondable pour les communautés locales. Donc il y a plein d'initiatives qui créent cette mémorandum et qui du coup aujourd'hui quand il y a beaucoup d'entreprises qui ont du mal à recruter, pour eux c'est un levier intéressant. Donc c'est souvent par l'attractivité pour leurs salariés, donc c'est plus ça qui les intéresse. Et les KPI en quelque sorte c'est vraiment un... un gardien de rassurance, si je peux dire ça comme ça. Donc, à terme, est-ce que ça se fera ou ne se fera pas, c'est plus important qu'est-ce qu'on est vraiment super juste sur le KPI ou pas. Mais on essaye en tout cas d'être juste parce que c'est un peu ce qui manque aujourd'hui. Et ça, je salue l'entreprise comme Genesys, par exemple, qui essaie de ramener vraiment la donnée sur les qualités du sol parce qu'aujourd'hui, on sait que ça se dégrade, mais on ne sait pas réellement comment et on ne sait pas comment agir. Mais en tout cas, nous, on essaie de ramener notre petite pièce à ça avec les données les plus fiables qu'on peut trouver.

  • Speaker #1

    Et là, elle a un an, un peu plus d'un an, presque un an et demi.

  • Speaker #0

    Oui, mais du coup, il y avait un peu de ralentissement avec mon arrêt. Ah oui, c'est vrai. J'ai décidé de glisser sur les escaliers en sortant du compost. Donc forcément, les gestes écolos, ils ont aussi leurs limites. Mais voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    elle est toute jeune, quoi, comme entreprise.

  • Speaker #0

    Après, tu vois, tout est relatif. Il y a des gens qui considèrent qu'au bout d'un an, l'entreprise est déjà de vraie. Avoir 25 personnes, il y a des stories comme ça. Je ne pense pas que je me retrouverai dans les Forbes 30, déjà parce que j'ai plus de 30 ans. Mais en tout cas, on ne va pas être l'icône française, je pense. Mais on va doucement à notre rythme et on avance comme ça. Donc, tout est relatif. Est-ce qu'on est jeune, est-ce qu'on est vieux ? Je pense que voilà.

  • Speaker #1

    Selon moi, j'aime un grand, un grand-enfant.

  • Speaker #0

    Parfait, on va moins de près comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi les prochains objectifs que tu vas avoir sur trois ans, vu que...

  • Speaker #0

    Soyez fous ! Donc en fait déjà, nous on a essayé de quantifier notre impact à nous tous seuls aussi, pour faire en sorte qu'on ne donne pas des leçons aux autres, mais aussi on pilote les nôtres. Et en fait aujourd'hui, c'est un peu la phase dans laquelle on est, je pense qu'aujourd'hui on est à peu près à la finishing line de cette phase, c'était vraiment la validation de structuration besoin côté business. et la façon dans laquelle on peut récolter et matcher ça à côté du porteur de projet. Donc là, maintenant, en fait, on a trois projets qui sont en phase pilote, on peut dire de structuration de financement et ensuite, du coup, de définition des KPIs qu'on pilotera sur ces projets-là et on est sur les enveloppes à environ 250 000 euros. Donc, ce n'est pas excessif, mais en même temps, ça devient quand même une enveloppe suffisante pour nous permettre à, on peut dire, à justifier en fait notre capacité de vraiment trouver des financements. Et ça, c'est un peu le fameux problème de toute le... La solution, on peut dire, digitale comme plateforme et marketplace, c'est le fameux problème chicken and egg. Donc, est-ce qu'on commence par les porteurs de projets ? Est-ce qu'on commence par les entreprises ? Donc, plus tu as les entreprises, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as les porteurs de projets, plus tu as l'entreprise. Et ça, c'est une partie qui est un peu compliquée parce qu'en fait, à chaque rencontre avec les porteurs de projets, on peut dire que ça, c'est la partie de marché qui est beaucoup plus simple à rattraper parce que ce sont déjà des gens qui sont très en difficulté, que les projets ne se réaliseront pas s'ils n'ont pas d'argent. Mais en fait, je trouve qu'il y a une... un peu une forme de fausse promesse à ces gens-là de dire en fait on va vous trouver de financement. Donc aujourd'hui on essaie d'aller doucement en disant on a besoin de référencer, donc voilà, on ne vous promet rien. Donc, il y a aussi des coûts qui sont liés à certains prélèvements, mais on dit, typiquement, c'est là, on ne fera que quand on retrouvera la structure de financement. Donc, on essaye de ne pas faire les fausses avances, parce que je sais qu'humainement, c'est très dur pour cette personne-là d'espérer qu'ils vont pouvoir continuer à agir et que ça ne matche pas. Et c'est surtout très lié au monde agricole, parce qu'il y a de plus en plus, on peut dire, des agriculteurs qui commencent à en avoir un peu marre des fausses promesses qui leur ont été faites. des années en fait. Ils ont un levier de protéger nous tous aussi des produits alimentaires et environnementaux. Mais en fait, tous les dispositifs qui sont mis en place pour eux, ils se font une par une. Donc voilà, je trouve que c'est un univers qui est très compliqué et surtout que le monde agricole, il est quand même assez difficile à financer. Parce qu'à part l'agroalimentaire ou cosmétique à la limite, si on n'a pas d'agroalimentaire directement dans notre chaîne de valeur, c'est très compliqué de convaincre les entreprises d'investir dans ces projets-là. Donc en fait, c'est pour ça qu'on essaie de jouer sous les enjeux de l'eau. Parce que l'eau, c'est un truc que nous on a trouvé qui marche bien. Parce que forcément, toutes les entreprises, à un moment donné, dans leur processus de production, peu importe, ils ont besoin de l'eau. Je ne vais pas dire un an, tout cette année, on a plus qu'assez. Mais de façon générale, effectivement, c'est un ressource qui va nous couramment manquer. Donc, en fait, les entreprises s'accrochent à ça beaucoup plus rapidement. Donc, on voit de plus en plus de projets qui emportent sous l'eau, sous les terrains agricoles. mais qui sont basés sur l'oeil, qui nous permettent du coup à saignir le terrain chez les agriculteurs. Mais bon, ce n'est pas un changement de la couverture, par exemple, qui pourrait être encore plus bénéfique. Mais aujourd'hui, on a du mal à trouver le financement pour ce type de projet.

  • Speaker #1

    Donc là, d'ici trois ans, ce serait trouver ce type de financement.

  • Speaker #0

    Si je devrais vraiment me projeter sur trois ans, en fait, le meilleur, ce sera d'activer les financements privés pour réaliser les projets et ensuite les pérenniser avec l'argent public. Et je ne parle pas de l'argent de l'État parce qu'aujourd'hui... Salut à Monsieur Bernier, mais je pense qu'il fait vraiment l'état. L'état français n'est pas en mesure, mais il y a plein de dispositifs internationaux et européens. Surtout qu'il y a une loi qui est passée récemment sur la protection des écosystèmes naturels au niveau européen qui oblige la restauration de 20% des écosystèmes naturels dégradés d'ici 2030 et 420% d'ici 2050. Donc, forcément, il faut qu'il y ait un financement qui va pour la restauration de ces projets. Donc, aujourd'hui, on peut dire d'ici trois ans. On a des projets qu'on a mis en place avec le financement privé parce qu'il est beaucoup plus accessible, beaucoup plus mobile, agile. Mais en fait, on pérennise cet impact une fois qu'on a réussi à prouver ça avec le financement public, parce que c'est beaucoup plus compliqué qu'avec l'entreprise de rajouter les enveloppes, ce projet qui l'a déjà capitalisé dessus. Donc, c'est sur cette partie-là qu'on aimerait mieux travailler. Et surtout, moi, j'ai regardé une trentaine de fonds internationaux sur le sujet de la nature. Et typiquement, il y a un exemple que je donne à chaque fois, c'est la Banque européenne d'investissement. Ils ont mis en place les milliards d'euros pour la restauration de la nature sur le programme 2020-2025. On est quand même en novembre 2024. Il y avait à peine 5% de ces budgets qui étaient consommés. Parce que les critères d'accessibilité sont tellement élevés pour éviter toutes les arnaques, etc. Mais du coup, ça devient inactionnable. En fait, ce sont des enveloppes qui sont trop difficiles à obtenir. Donc du coup, on s'est dit, on va essayer de faire en sorte qu'il y en aura plus de pouvoir. de négociations, d'accéder aux bonnes personnes, d'arriver à démontrer ce qu'on a déjà prouvé qu'on a des projets qui sont en place, qui sont des projets déjà, aujourd'hui je suis en discussion aussi avec des entreprises en Belgique, en Espagne, on a des porteurs de projets en Irlande, donc il y a des écosystèmes européens qui commencent à se créer autour de nous, qui est super, mais du coup en fait aujourd'hui il faut qu'on arrive à, sur les trois prochaines années, qu'on arrive à reconvertir ça sur une vraie méthodologie, un vrai accompagnement au niveau européen pour aller chercher les fonds. public européen pérennisé impact.

  • Speaker #1

    Gagné en légitimité pour pouvoir aborder fonds publics.

  • Speaker #0

    Ouais mais surtout en fait même pas parce qu'à la limite honnêtement c'est pas la question d'ego tu vois c'est mais je trouve qu'en fait aujourd'hui on est on sera pas une solution on peut dire une baguette magique solution à tout mais si on arrive à réparer dix écosystèmes d'ici trois ans moi je trouve ça génial tu vois genre vraiment ça va être trop bien quoi c'est moi je me baladerais d'un écosystème à l'autre tu vois j'irais à un marais salon en me disant ouh c'est super ! notre agricultrice à côté de Clisson, on ira là-bas pour prendre un jus de pomme à côté de son nouveau puits d'eau. Donc c'est un peu le petit kiff de faire un petit voyage dans les écosystèmes restaurés.

  • Speaker #1

    Par contre, toi dans ce projet-là, tu as eu 10 000 casquettes.

  • Speaker #0

    Je pense que quand tu te lances dans l'entrepreneuriat, c'est toujours le cas.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est encore plus parce que tu es partie, tu ne connaissais rien de l'écologie, de l'environnement. Donc tu as eu toute la phase d'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'y continue quand même parce que c'est vraiment super complexe. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'écologie, une fois qu'on est né dedans, on ne s'arrête jamais d'apprendre.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Mais heureusement, il y a des gens aussi que j'ai eu la chance de rencontrer, des gens qui ont cette expertise-là et qui veulent travailler avec moi. Donc là, c'est des années d'expérience, les agronomes, les gars et consultants avec lesquels on travaille, c'est des agronomes de des années et des années. C'est les exploitants eux-mêmes, donc ils ont vraiment une connaissance et le savoir-faire. qui est hyper poussé. Donc moi, sur ça, j'ai fait confiance. Il m'explique comme ça, moi j'apprends. Mais en fait, tu vois, je me... Moi, de toute façon, en fait, je crois beaucoup à la travail des écosystèmes. Donc moi, je suis vraiment... Toi, tu es dans la tech, donc tu étais dans la tech. Donc moi, je suis un API, tu vois. Je continue, je suis un API. C'est à dire que je connecte les gens les uns avec les autres. Mais en fait, j'ai essayé d'apprendre entre temps, tu vois. Donc en mettant ce genre de relation, chaque fois quand je rencontre les porteurs de projets avec du coup les entreprises financeurs. Les discussions partent d'une façon super intéressante et moi je me dis « c'est encore mieux, on va pas faire comme ça, c'est ça que cette entreprise recherche, ça me fait penser plein d'idées » . Et là du coup c'est hyper riche à chaque fois, mais c'est vrai qu'il y a plein de trucs, plein de casquettes à avoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ressens de la joie à travailler, à avoir créé Oxy ?

  • Speaker #0

    Il y a de haut et de bas. Je pense que c'est encore un peu naturel dans l'entrepreneuriat qui est un peu le moment où tu te dis, mais qu'est-ce que je me suis embarquée dans un truc là, genre vraiment je ne m'en sortirai jamais. Je pense que c'était mon cas en fin d'année dernière où je me suis dit, mais en fait j'imaginais un truc tellement compliqué et mon mari qui est juste incroyable soutien pour moi dans cette aventure, il me dit, tu vois quand les gens c'est lent dans l'entrepreneuriat et je ne sais pas, ils commencent à vendre des stylos, ils vont voir un resto, et il me dit, toi ça fait six mois que tu m'expliques ce que tu veux faire, mais c'est tellement compliqué que je ne comprends toujours pas. Donc je me suis dit, mais... C'est vrai que peut-être, ça je pense que c'est aussi très lié, on peut dire, de mon expérience professionnelle, c'est que je travaille toujours sur des projets industriels très complexes. Donc du coup, en fait, tout de suite, je me suis orientée pour adresser les complexités de certains trucs qui étaient déjà assez complexes. Et donc, en fait, ça te ramène dans le fait que la différenciation de ta solution va se trouver dans le détail et pas dans le macro. Mais du coup, en fait, je me suis dit, c'est la façon de faire. Et je me dis, bon, en fin d'année dernière, j'étais un peu devant l'énorme mur. En somme, je n'y arriverai jamais, c'est trop compliqué et tout. Et du coup, il y avait un proverbe chinois que je trouvais excellent qui dit qu'il y a un vieux homme qui marche sur une montagne et qu'à chaque fois qu'il monte, il descend un caillou. Et son fils me dit « Pourquoi tu fais ça ? » et il me dit « Parce qu'un jour, cette montagne va disparaître. » Et du coup, je me suis dit « C'est vraiment petit caillou par petit caillou, tu finiras par le faire. » Et c'est un peu le changement de mindset qu'il fallait que je fasse. Mais je me suis dit « Comment je peux rendre ça plus petit ? » Et là, pareil, c'était un peu la réflexion, comment rendre ça plus petit pour que ce soit actionnable et que ça ne reste pas juste sur le papier. Et ça, c'est toujours un peu la difficulté de ce projet, c'est vraiment de le rendre le plus opérationnel possible, le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Mais à la fin, tu as l'air quand même d'avoir un peu de joie.

  • Speaker #0

    Oui, mais il y a des moments de joie extraordinaires. C'est vraiment quand tu rencontres des gens et que tu as l'impression que les choses avancent. C'est très aventure humaine, en fait, que je trouve incroyable. Après, honnêtement, si j'arrive à faire en sorte que ma première boîte fonctionne, Je veux dire, franchement, je me féliciterais d'antan, tu vois, je m'arrêterais, je me disais, ah, j'ai les chances de réussite. Et c'était un truc calculé, mais il y a longtemps, mais il y a quelques facteurs qui ont changé entre temps. Mais j'ai calculé qu'en montant mon première entreprise en étant une femme et selon, à l'époque, j'étais seule fondateur. En fait, mes chances de réussite, c'était des 0,0016%. Donc, tu te dis, mais en fait, je suis là, du coup, ça me faisait grave du bien parce que je me suis dit, en fait, pas de pression. Honnêtement, avec des choses comme ça, avec des choses comme ça, je statistiquement parlant, j'ai aucune chance de réussir ce projet. Donc, au fur et à mesure, j'ai commencé à trouver les petites niches du marché qui répondaient OK, je ne m'attendais pas du tout. Et qui avait des porteurs de projets qui nous contactaient par un moyen ou l'autre parce qu'ils ont entendu parler de nous et du coup, ils venaient avec des projets. Il y avait plein de moments où tu t'es dit je ne marcherai pas. Et là, du coup, il y a de bonnes nouvelles qui arrivent. Et tu dis yes, OK, cool. De toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça la vie d'entrepreneur. C'est une journée ou même dans une même journée, en fait. Tu vas être en train de pleurer en fin de matinée parce que le truc que tu pensais que ça allait fonctionner, en fait, ça ne fonctionne pas. Et une heure après, tu te connectes sur ta boîte mail et tu as une putain de bonne nouvelle.

  • Speaker #0

    C'est clair. Non, mais là, du coup, c'est ça, c'est une bonne nouvelle. Il y avait récemment un moment où je me suis dit quand même, je discutais avec une grand groupe industriel qui, en fait, que je connaissais très bien. Parce que de toute façon, au début, quand tu commences, tu travailles beaucoup avec ton family, family and friends. Et en fait, du coup, ils m'ont dit, ouais, mais donc, du coup, cette année, on peut mettre 10 000 euros sur ce type de projet. Et bon, de toute façon, dans le principe d'Oxy, c'est la partie cofinancement parce que beaucoup de ces projets sont très coûteux. Donc, l'objectif, c'est d'écrire l'enveloppe. Je dis OK, 10 000 euros, c'est déjà un bon début. Mais par contre, vu la taille de votre groupe, en fait, vous ne pouvez pas communiquer à l'extérieur. On va vous préparer les packages de communication, mais en interne. Mais par contre, vous ne pouvez pas communiquer par un acteur parce que c'est la définition même de la gridwashing. Et en fait, du coup, ça devait être un projet en cofinancement. Et eux, ils répondent en disant non, on n'a pas envie que ce soit en cofinancement, on veut que ce soit notre projet. Donc moi, dans ma tête, je me dis pour 10 000 euros, moi, je peux rénover une piscine, mais pas un écosystème naturel. On n'est vraiment pas sur le bon bon bon bon valeur. Et en fait, ils ont revenu en deux, trois mois après en disant OK, on passe de 10 000 à 200 000. Et tu dis mais ça, c'est génial. Tu dis mais OK, donc là, du coup, tu dis mais ils ont pris les arguments. Ça a pris du temps de négociation interne. Tu sais, il y avait un peu de réflexion de leur côté. Ils m'ont dit qu'ils peuvent aller jusqu'au 200 000 euros, vu leur budget cette année. Donc tu te dis, ok, ça change la dimension. Là, on peut faire vraiment des trucs cools. Et là, on peut vous proposer des projets beaucoup plus intéressants, beaucoup plus ambitieux qu'on aurait pu faire à 10K. Donc ça, c'était un exemple de super bonne nouvelle que tu n'entendais pas du tout. Parce que tu te dis, bon, je lâche. Parce que si ce n'est pas ça, il faut avoir un peu du backbone aussi. Parce que sinon, après, il faut trouver toujours cet un peu middle ground de ne pas décourager les gens dans l'action. mais de faire en sorte aussi que tu t'assures que tu ne deviens pas à une façon de se laver la conscience par un peu le mauvais biais, les mauvaises raisons.

  • Speaker #1

    Pour terminer, je vais te poser la dernière question qui est un petit peu plus philosophique. C'est qu'est-ce que l'écologie pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est l'apprentissage des complexités. Oui, je pense que je dirais ça. Parce qu'en fait, il y a tellement... action-réaction à chaque niveau, à chaque instance. Vraiment, en plus, on a designé un peu le monde d'aujourd'hui qui nous fait oublier les effets de tout ce qu'on est en train de faire. C'est d'obsolescence programmée, où le fait que tu as des objets qui sont collés les uns aux autres, tu ne peux pas les réparer, tu es obligé de jeter les trucs. Moi, je ne sais pas vraiment. Encore une fois, mon profil de reconverti fait en sorte que j'ai réfléchi un mois avant, quand j'avais zéro prise de conscience sur ces sujets. Et donc, du coup, j'ai fait aussi partie du problème, évidemment. Et aujourd'hui, je continue à faire la partie du problème parce qu'il y a des moments où je prends l'avion pour rentrer en Pologne, voir ma famille ou des choses comme ça. J'ai essayé de prendre mes billets de train pour aller en Pologne, mais en fait, les Deutsche Bahn n'ont pas affiché le billet jusqu'en octobre. Donc, je me suis dit finalement, je n'arriverai pas à aller pour Noël en Pologne. Donc, j'ai pris la décision de prendre l'avion. Cette complexité, en fait, et cette opacité, elle est volontaire. Donc, en fait, il faut que volontairement, on s'y intéresse.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    C'est cool comme discussion, donc merci beaucoup à toi aussi de prendre ton temps. Et surtout, je trouve ça important le travail que tu essaies de faire aussi sur le côté positif de l'écologie. Parce que c'est vrai qu'il y en a souvent, ça sert à rien de tout, que moi je reçois souvent en disant « c'est vrai que c'est tellement compliqué, je ne m'intéresse pas » ou « ça me déprime » . Mais moi, c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de regarder les actualités. Et je me suis abonnée à Disney+. Parce que je me suis dit... Si je bosse dans l'environnement et j'ai que des mauvaises nouvelles, et en côté de ça, je regarde les actualités et j'ai que des mauvaises nouvelles, en fait, ça te fait trop de déprime. Donc, pour tous ceux qui se battent et qui angoissent, je vous propose Disney+, c'est super. La réponse, ça me fait toujours marrer. Ma dessin animé préférée, c'est Coco. Donc, franchement, je recommande l'abonnement à Disney+. Je peux vous pariner si vous voulez.

  • Speaker #1

    Donc si ça ne va pas, regardez les dessins du mec.

  • Speaker #0

    Exactement. La simplicité de l'enfant, ça nous fera tous un bien fou.

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