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ÉCHO société

Pourquoi on a-t-on peur de la mort ? - Le monde des adultes

Pourquoi on a-t-on peur de la mort ? - Le monde des adultes

38min |12/07/2024
Play
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38min |12/07/2024
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Description

La mort est un sujet souvent présenté comme négatif, sombre et parfois morbide. "Pourquoi on a-t-on peur de la mort" est un épisode qui vient s'inscrire dans la catégorie des podcasts -Le monde des adultes-. Avec notre invitée Éléonore D., on échange autour de la définition de la mort, de ce que cela implique et d'essayer de comprendre comment des facteurs extérieurs peuvent influencer ou non sur cette peur. Enfin, cette discussion a pour but de trouver des alternatives à cette angoisse que l'on ne peut contrôler et lui donner une potentielle utilité.


Æ Alexandre Espoir


Plan et sources :


1- Présentation

-invitée: Éléonore D. (garde l'anonymat) étudiante en Licence de Droit

-sujet

-contexte historique/politique protestation en 2002 les chiffres donnés par Lumni (https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000420/manifestation-a-paris-le-1er-mai-2002-contre-jean-marie-le-pen.html); en 2024 les chiffrés sont révélés par Le Nouvel Obs (https://www.nouvelobs.com/politique/20240704.OBS90642/rassemblement-contre-l-extreme-droite-a-paris-on-est-ici-pour-que-demain-il-y-ait-encore-un-nous.html#:~:text=Dans%20la%20soirée%20du%20mercredi,un%20autre%20gouvernement%20est%20possible).


2- Origines

-définition médicale : "la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral" L'OMS 2012

-définition philosophique : "passage vers un au-delà, soit par transmigration de l’âme" - Phytagore et Platon - 60 av JC

-définition thatanophobie "peur irraisonnée de la mort en général, de la mort de ses proches et de sa propre mort provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liés à la mort" - Passeportsanté

-d'où vient la peur de la mort individuellement ?


3- Réponses possibles

-l'inconnu

-les violences répétées à l'écran

-la mémoire de nos ancêtres

-notre conscience

-l'angoisse de vivre


4- Utilités possibles

-citation « Personne ne se soucie de bien vivre , mais de vivre longtemps, alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps » - Sénèque, philosophe -65 av JC

-Est-ce que ce dire que c’est naturel la mort peut nous apporter un certain réconfort ?

-pourquoi certains hommes veulent-ils être immortel ?

-Elon Musk, fin janvier 2024, un implant cérébral a été implanté à un homme

-Repousser le vieillissement est-ce une traduction de vouloir effacer la peur de la mort ?


5- Des solutions ?

-10 clés sur le site de clésanté

  • Clé n°1 : Accepter sa peur et la comprendre

  • Clé n°2 : Rester ancré dans le présent

  • Clé n°3 : Avoir un soutien émotionnel

  • Clé n°4 : Remplacer ses pensées négatives en affirmations positives

  • Clé n°5 : Réduire l’anxiété avec la planification anticipée

  • Clé n°6 : Consulter un psychologue

  • Clé n°7 : Utiliser des techniques de relaxation

  • Clé n°8 : Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale

  • Clé n°9 : Pratiquer la thérapie d’exposition

  • Clé n°10 : Surmonter un traumatisme avec l’EMDR


    Le prochain épisode portera sur l’ennui qui s’inscrira dans la catégorie le recueil des poèmes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à toutes, c'est Alexandre Espoir qui vous parle. On se retrouve aujourd'hui avec Eleonore Day, qui est étudiante en licence de droit. Aujourd'hui, nous allons parler de la peur de la mort sous forme d'échanges entre amis. Un petit parallèle s'impose au vu du contexte politique. Le 1er mai 2002, plus d'un million et demi de personnes se sont regroupées dans la rue pour manifester son mécontentement face aux idéologies et propos avancés par Jean-Marie Le Pen. Hier, c'était seulement 40 000 individus présents en place de la République. Entre-temps, il y a eu des dizaines d'années de propagande, de banalisation de propos prenant la haine de l'autre et une réappropriation des mots en les détruisant et en laissant place à la peur, à la violence et à l'insécurité. Cette montée de haine pourra être évoquée comme source d'inquiétude, de désespoir ou bien d'anxiété durant cet épisode. Vous pouvez retrouver les définitions et les personnes que je cite dans la description de ce podcast pour suivre ce qui va être dit. Alors la mort c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi la mort c'est ce qui vient du coup après la vie, une fois qu'on a fini notre vie. Et pour moi vu que je ne suis pas religieuse, pour moi c'est vraiment rien en fait. Et c'est ça pour moi qui nourrit ma peur de la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que l'acte du décès... ça est entouré un peu par autre chose. Est-ce que la mort, c'est davantage un ensemble que juste la mort en tant que telle ?

  • Speaker #1

    Moi, je vois plus au-delà de tout ce qui va être cérémonie, enterrement et tout, c'est vraiment plus l'après qui m'angoisse. C'est peut-être horrible, mais je n'ai pas du tout cette peur que mes enfants soient tristes parce que je décède et tout. Moi, c'est hyper égocentrique, mais c'est vraiment la peur de moi mourir et du moment où il n'y aura plus rien après pour moi. Parce que vu que je vis la vie à travers mes yeux, Pour moi, elle ne peut pas exister si je ne suis plus là.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques définitions de disciplines différentes pour les comparer. Et on va pouvoir en discuter ensemble. Alors, j'ai pris une définition médicale. Je cite la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral. C'est un petit peu technique comme définition. Donc, ça va être plus, je pense, une explication par rapport à ce qui peut se passer quand on meurt. Et moi... Voilà. à ce que l'on ressent sur le moment. Une définition philosophique, elle s'apparenterait davantage à un passage vers un au-delà, soit par une transmigration de l'âme. Le concept de l'âme, on y reviendra tout à l'heure. Mais du coup, c'est la différence entre l'acte de mourir et ce qui se passe après. Est-ce que tu sais ce que c'est la tatanophobie ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    c'est la peur de la mort exactement c'est une peur irrationnée de la mort en général de ses proches de sa propre mort qui est provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liée à la mort est-ce que c'est plutôt la peur de la mort ou la peur de mourir

  • Speaker #1

    qui te touche le plus dans mon expérience c'est vraiment la peur de la mort parce que je ne sais pas ce qu'il y a après et c'est vraiment une source d'angoisse même l'idée que là je suis en train de vivre mais qu'un jour il n'y aura plus rien parce que pour moi c'est comme ça que je le crois... C'est vraiment horrible, alors que la peur de mourir, en soi, je sais que c'est une finalité, tu vois, et qu'on ne peut pas y échapper, et que c'est comme ça. Mais pour des exemples plus concrets, j'ai pas peur de me faire tirer dessus, j'ai pas peur de me faire renverser, j'ai vraiment peur de l'après, quand il n'y aura plus rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est plus une angoisse qu'une peur ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment possible, parce que ça me met dans des états où vraiment, si j'y pense trop longtemps, et en y réfléchissant trop, je peux me mettre à pleurer, à hyperventiler et tout. Genre vraiment horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des gens qui sont plus exposés à avoir cette peur ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Et même quand on voit que les personnes qui sont malades et qui savent qu'ils vont mourir sont peut-être souvent moins effrayées que moi, du moins je peux avoir l'impression, ou qui disent que pour eux ils ont accepté ça et que justement il faut le vivre pleinement, je pense que vraiment ça peut dépendre des personnes et peut-être moitié exposées, plus ça te fait peur, parce que c'est de l'inconnu encore plus. Je ne sais pas, après c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Peur de la mort, ça vient généralement avec l'âge de la raison, c'est-à-dire 7 ans. Est-ce qu'on peut avoir 7 ans toute notre vie d'après toi ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi j'ai 7 ans encore. Je pense que oui c'est possible, mais en plus je ne savais même pas que c'était avec l'âge de la raison. Et vraiment j'ai un souvenir de quand j'ai la première fois eu peur de la mort, et je crois que vraiment ça devait être vers cet âge-là, donc peut-être que tu viens de dire un truc hyper vrai.

  • Speaker #0

    Ça a commencé par quoi cette peur de la mort pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est hyper précis, mais c'est vraiment vrai. Je regardais un documentaire avec mon papa, ça devait être des Racines des ailes ou un truc comme ça. Et ça parlait de Jésus et de son passage sur la terre. Et il y avait vraiment un passage où il expliquait que c'était religieux. Et à quel point il avait sauvé des personnes qui étaient aveugles. Il leur a rendu la vue et tout. Et après, du coup, ça parlait forcément de la mort. Et j'ai été hyper intriguée. J'ai dit à mon papa en mode, mais qu'est-ce que c'est ? Mais c'est hyper bizarre, c'est angoissant et tout. Et il m'avait vraiment dit cette phrase basique. Mais je pense que aussi, c'est difficile d'appréhender ça avec un enfant. Mais il m'avait dit en mode, mais ne pense pas à la mort, pense à la vie. Et j'étais vraiment... Et depuis vraiment ça m'a suivi, même quand j'étais petite dans ma douche j'angoissais parce que j'y pensais et là maintenant ces derniers temps j'y repense encore un peu plus. Et voilà donc depuis petite.

  • Speaker #0

    Est-ce que le contexte peut influencer sur la fréquence à avoir peur de la main ?

  • Speaker #1

    C'est à dire ?

  • Speaker #0

    Par exemple est-ce que si on est souvent confronté à la violence on est plus ou moins pensif s'agissant de la main ? Oui. Alors à l'inverse est-ce qu'elle peut être complémentaire ? Ouais je suis contente.

  • Speaker #1

    par rapport à ce que je disais tout à l'heure, même les personnes malades et qui savent que leur fin va arriver plus tôt, je pense que du coup, ils sont amenés à y penser, à y réfléchir et du coup, peut-être à l'accepter. Ou certains, j'imagine, doivent rester hyper anxieux à cette idée, mais je pense que selon ce que tu vis, tu peux y penser beaucoup plus. Et puis même, je pense que rien que dans les guerres, ceux qui voient leurs proches tomber un à un, forcément, ils y pensent plus et ils savent que ça peut être leur tour.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur, elle te stimule ? Donc elle te pousse à faire quelque chose, à créer, à aller vers les gens ? Ou est-ce qu'à l'inverse, elle te tétanise ?

  • Speaker #1

    Moi, vraiment, ça me tétanise. J'ai eu la discussion récemment avec quelqu'un à une soirée. Et vraiment, pour lui, c'était genre un moteur. C'était un peu de je vais aller de l'avant, je vais faire des trucs et je vais profiter de ma vie. Moi, je ne peux pas y penser parce que c'est horrible. Mais je pense que ça dépend vraiment des gens.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur s'est accélérée avec l'âge ?

  • Speaker #1

    Du coup, je ne crois pas. Je pense que j'étais… Là, récemment, j'y repense beaucoup. Alors que pendant, je sais pas, peut-être les trois dernières années, même plus, j'avais fait un peu la paix avec ça, j'y pensais pas en fait juste. Mais là ça recommence, du coup peut-être que c'est l'âge, mais vu que ça avait commencé tôt, je sais pas vraiment si tout est lié tu vois.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un lieu précis quand tu y penses ? Un endroit où il y a quelque chose qui te fait écho, mis à part un cimetière ? Ouais. Mais est-ce que par exemple dans ta maison ou quand t'es dans la rue ?

  • Speaker #1

    En fait je pense que c'est vraiment quand je suis toute seule et que... Mais c'est souvent le soir parce que du coup, je sais pas, j'ai cette... C'est là où je suis le plus susceptible de penser à la mort et c'est souvent quand je suis toute seule. Il n'y a pas spécialement un lieu qui me stimule le plus, mais c'est vraiment quand je suis toute seule. Parce que quand je suis avec des amis, ma famille, j'y pense pas vu que je vis. Mais je pense que dès le moment où je suis laissée toute seule à réfléchir, c'est là où je peux y penser.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu te retrouves avec des personnes de ton entourage, des personnes avec qui tu te sens en sécurité ou épanouie, est-ce que ça t'arrive d'y penser ?

  • Speaker #1

    Pas si le sujet n'est pas amené. C'est vraiment, si on en discute, oui, je vais être en train d'y penser, mais sinon, c'est vraiment quand je suis toute seule que ça m'arrive le plus souvent.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux ont-ils un rôle sur cette anxiété vis-à-vis de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense dans le sens où quand tu vois tout le monde vivre et tout le monde faire des choses et que tu te dis, mais j'ai pas fait tout ça, est-ce que je ferais tout ça avant de mourir ? Ils sont tellement plus accomplis que si... Tu sais, quand tu t'entends les gens dire, ouais, moi, si je meurs maintenant, ben, j'ai fait tout ce que je voulais faire. Est-ce que moi, oui, non, je pense pas, tu vois ? Et du coup, je pense que ça peut t'amener à plus y penser. mais c'est pas nécessairement quand je regarde les réseaux sociaux que je suis plus amenée à y penser.

  • Speaker #0

    D'après toi, quels réseaux sociaux impactent le plus cette anxiété ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est parce que c'est celui que je consomme le plus, donc je sais pas si c'est pareil pour tout le monde, mais moi, Insta, c'est là où je vois le plus de contenu de gens qui vivent, donc c'est là où je peux le plus y penser, ou même YouTube quand je regarde des vlogs beaucoup, parce que c'est ce que je consomme. De gens qui vivent leur vie, qui font des voyages, c'est là où tu peux être le plus amené à y penser. Mais même sur les réseaux, quand tu vois des vidéos horribles de personnes qui perdent leurs proches, de personnes qui sont malades, etc. Des témoignages. Ouais, c'est ça. Tu peux que y penser après.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'informes pour savoir un peu ce qui se passe dans l'actualité sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis beaucoup, de plus en plus, vu que je suis de plus en plus concernée par les situations et que je suis plus exposée à ça avec les réseaux sociaux. J'essaye de me renseigner, et même pour me faire un avis aussi, surtout à part les temps qui courent.

  • Speaker #0

    Les médias sont une source, c'est un flux d'informations qui est infini, qui peut être difficile à accepter, et surtout difficile de pouvoir y faire face tout seul, du fait d'une nouvelle qui peut être choquante. Est-ce que ce sentiment d'anxiété, il peut se décupler,

  • Speaker #1

    tu penses ? Avec les réseaux sociaux ? Oui, je pense tellement. Et je pense que c'est pour ça qu'il faut, de nous-mêmes, essayer de faire le choix de filtrer. se conçu etc parce que sinon c'est très c'est intense quoi tout ce que tu vois tout ce que tu ressens est vraiment dans un monde où du coup c'est plus explosé je trouve que c'est une super chose parce que de plus en plus de personnes sont informés mais par contre Il faut aussi réussir à se détacher de ça parce que c'est très anxiogène.

  • Speaker #0

    Pourquoi est-ce qu'on y pense ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on a peur, je pense. En tout cas, moi, c'est pour ça. Parce qu'on a peur et parce que c'est une fin et que vraiment, tu ne peux pas l'éviter. Je pense que tu as le sentiment de peut-être injustice parfois où tu te dis qu'on ne peut pas l'éviter et ça arrivera. On est né pour mourir, c'est étrange et c'est quelque chose qui peut être dur à comprendre. Donc, je pense que c'est pour ça qu'on y pense aussi.

  • Speaker #0

    Lorsque l'on est exposé à des émotions fortes, est-ce qu'on est plus à même d'y penser ? Quand on est troublé par un gros chagrin, ou quand on est très en colère, c'est une dimension très forte.

  • Speaker #1

    Je pense que même quand tu es très heureux, tu peux y penser, puisque tu te dis que tu aimerais que ça dure et que...

  • Speaker #0

    Tu n'as pas envie que ça cesse.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et à l'issue, ça va cesser. Donc je pense que oui, et même quand tu es très triste, quand tu es très anxieux, quand tu es très déprimé, forcément, on le sait, c'est des choses qui viennent des pensées de mort et des pensées même suicidaires parfois. Donc je pense que c'est inévitable et qu'on y pense. Mais je pense que c'est pas une mauvaise chose en soi d'y penser, mais il faut essayer de gérer ça pour pas que ça devienne horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce que le stress, il peut avoir une influence quand on a beaucoup de partiels à passer ou bien un examen médical très important ? Pense-t-on à plus de choses qui nous angoissent, qui nous font peur de manière délibérée ? Ou est-ce que ces inquiétudes, elles arrivent à s'ajouter de notre... enfin de leur plein gré en profitant de notre état ?

  • Speaker #1

    Je pense que plus tu es stressée, plus tu vas être amenée à penser à des choses stressantes et que tu vas réveiller tes propres angoisses. Moi, c'est la mort, mais je pense qu'il y a d'autres gens qui savent d'autres choses et ils peuvent se laisser angoisser par tout ça. Mais je pense que, oui, pendant des périodes intenses de stress, de choses, tu peux penser à des choses plus horribles. Je pense que tout ça, c'est lié et c'est un cercle vicieux au final.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on y pense toujours quand ça ne va pas ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas. Je pense que c'est propre à chacun. Moi, j'y pense... très souvent quand ça va pas, mais aussi parfois juste ça peut ne pas aller pour quelque chose de complètement différent sans que j'y pense, enfin je pense que ça dépend des périodes.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques solutions possibles, parfois d'expériences personnelles ou des échanges que j'ai pu avoir, avec toi notamment. Par exemple sur l'inconnu, on s'est toujours pris comme exemple, comme source de peur ou d'insécurité. Les religions viennent rassurer sur ce qu'on ne contrôle pas, la peur de l'autre. Elle peut se traduire par l'aide qu'on peut apporter à notre prochain ou bien être généreux et hospitalier. Est-ce que tu penses que les religions peuvent être une alternative à cette peur ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est comme ça que je le vois. Je sais très bien que ce n'est pas le seul but et ce n'est pas le seul moteur de la religion. Mais pour moi, je pense que ça aide parce que du coup... pour les personnes religieuses, c'est pas vraiment l'inconnu. Même s'ils ne l'ont jamais vécu, ils ont une image de ce qui les attend après. Et c'est pas nécessairement une mauvaise chose, notamment ça peut leur inspirer à faire le bien sur Terre, vu qu'il y a cette idée dans certaines religions d'enfer et paradis. Mais je pense que ça rassure, en plus rien que le mot paradis, t'as envie d'y être et c'est génial d'y penser, donc je pense que la religion ça peut aider. Après je pense que c'est pas parce que t'es religieux que tu n'as pas cette angoisse, parce que malgré tout ça reste quelque chose que t'as jamais expérimenté. Mais je pense que oui, ça peut aider les personnes.

  • Speaker #0

    Donc les religions, elles proposent des alternatives à notre impuissance face à la mort. Lorsque la mort, elle frappe, certains peuvent aller au paradis, comme tu l'as dit. D'autres peuvent se réincarner en animal ou autre chose. D'autres encore voient leur âme vivre éternellement dans notre monde. Il y a aussi l'idée de cette âme qui se sépare du corps. Ça passe également par les artistes de Donatello à Michel-Ange. Cette peur existe depuis très très longtemps, d'où la nécessité d'avoir une réponse pas forcément vraie ou vérifiable, en l'occurrence avec l'irrélusion, mais qui nous permet de ne plus y penser et de pouvoir se rassurer aussi soi-même. Parmi les réponses possibles, il y a s'agissant des violences qui sont répétées sur les écrans qu'on peut voir, donc ça peut être dans les séries, les réseaux sociaux, les films. ces sentiments d'insécurité. Quand la violence passe par les mots ou les gestes, elle crée ce sentiment parfois de dégoût ou de révolte qui peut amener à un sentiment d'insécurité. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'après toi pour ne plus penser à la mort après qu'on ait vu ces images ou qu'on ait pu entendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour ce qui est des séries, etc., il faut vraiment se détacher du côté fictif. Et se rappeler que tout ça, ce n'est que fictif. Et je pense aussi, vraiment, qu'il faut limiter sa consommation. Surtout quand on sait qu'on est apte à... Enfin, qu'on va être amené à penser à la mort et à s'angoisser à propos de ça. Je pense qu'il faut essayer de se limiter. Mais après, encore une fois, je pense qu'y penser, c'est pas une mauvaise chose. Ça peut être même bien pour toi. d'essayer de trouver la paix là-dedans et de se dire ça va arriver, mais je vais m'en servir pour faire quelque chose de bien. Après, c'est pas pour autant que je pense que la vision de violence, c'est une bonne chose, parce que je pense que ça n'apporte rien de positif. Mais après aussi, ça dépend, la violence ça existe, je veux dire, dans le monde, il y en a partout, il faut rester informé, mais encore une fois, sans s'angoisser trop, et rester dans la limite de ce qu'on peut faire et de quelle manière on peut être responsable.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette peur de la mort, c'est la mémoire de nos ancêtres qui nous reste ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça peut jouer. Et surtout, tu veux éviter la mort, tu sais que c'est sur laquelle tes ancêtres sont passés, etc. Et même des réflexes qu'ils ont pour te protéger. Donc je pense que ça peut jouer. Et même cette volonté justement de toujours se protéger, c'est parce que t'as peur de mourir. Moi je pense que toutes les phobies, toutes les peurs, la peur de la mort. Donc je pense que bien sûr c'est lié.

  • Speaker #0

    Rappel d'un danger qui peut être imminent parfois, qui peut impacter notre entourage aussi. Et qui vient nous faire souvenir de notre condition, parce qu'on est fragile. Cette mémoire transgénérationnelle, elle est difficile à vivre. Elle est nécessaire pour ne pas oublier qui nous sommes en tant qu'êtres humains. Et que cette mort, elle n'est pas forcément obligée d'être opposée à la vie. Je voulais parler maintenant de notre conscience, la conscience qu'on a de la mort et de notre finalité. A défaut de pouvoir vérifier ou de comprendre le langage des autres êtres vivants, on peut considérer que nous sommes les seuls êtres dotés de conscience. Donc la conscience de notre naissance, de notre longévité, mais surtout de notre finalité, c'est la conscience de vivre, de voir le temps qui passe, qui nous rapproche de la fin comme un minuteur qui peut nous faire peur. Est-ce que tu penses que notre conscience, elle est... elle nous amène à être plus exposés à cette peur et à nous enfermer dans cet état d'anxiété.

  • Speaker #1

    Je pense complètement, rien que quand tu vois des enfants qui s'amusent, etc., du coup avant l'âge de raison, je pense qu'ils n'ont pas cette conscience, ils vivent peut-être plus pleinement que nous. Après je pense qu'en être conscient, du coup c'est vraiment pas une mauvaise chose, vu que peut-être ça peut t'amener à vivre plus pleinement, mais je pense que bien sûr être conscient de la mort, c'est ça qui va t'amener à éviter de te... De t'exposer au risque, au danger. Mais bien sûr que ça t'amène à plus d'angoisse. Parce que tu sais que c'est la finalité, tu sais que ça va arriver. Et tu vas plus s'y penser, tu vas plus être angoissée. Et parfois peut-être être plus paranoïaque. A avoir le danger partout, la mort partout. Je pense que c'est ça qui est le danger là-dedans, de la conscience.

  • Speaker #0

    Traduire une angoisse, c'est de vivre. Si on a peur fréquemment de passer à côté de quelque chose, de ne pas assez bien vivre, de vivre comme les autres de notre âge le font. de passer à côté de quelque chose ou de bien de sa propre vie. Est-ce que parfois ça t'arrive, cette angoisse de vivre ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai parfois l'angoisse de ne pas faire les choses assez bien. J'ai l'impression d'être en retard par rapport aux gens de mon âge. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la peur de la mort. Je pense aussi, d'un côté, parce que tu as ce côté échéance et du coup, j'ai peur de ne pas le faire à temps. Mais je pense que de manière générale, j'ai vraiment peur d'être en retard par rapport aux autres, de louper des choses ou même de ne pas... de perdre du temps ou de ne pas faire les choses comme je devrais. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que par exemple, pour le 31, si tu ne fais pas de soirée et que tu restes chez toi ou que tu es juste avec deux ou trois amis, est-ce que tu vas dire que tu n'as pas assez bien vécu ton 31, ta soirée ? Et après, tu vas être plus à même de penser à la mort et de te dire, oui, mais quand je vais mourir ou là, je vais mourir et du coup, je n'ai pas assez vécu. Parce que je suis pas allée à cette soirée ou parce que j'ai pas fait assez de 31 ou j'étais avec plein de gens, etc.

  • Speaker #1

    Je pense que, tu vois, tout ce côté ne pas faire de grosses soirées et tout, je suis beaucoup plus en paix avec ça parce que je sais que dans ma personnalité, c'est plus comme ça que je suis. Et même être avec mes amis proches, je sais que pour moi, ça me rend autant joyeuse que de faire une grosse soirée. Et même, je pense que je suis mieux comme ça. Donc je sais que dans mes sentiments et dans mes souvenirs, je serais contente d'avoir fait ça. Mais par contre, ouais, en termes de certaines expériences et tout... Je me dis, j'ai pas fait ça, si je meurs demain, c'est chiant. Parfois, si on me dit, il te reste une journée à vivre, qu'est-ce que tu fais ? J'ai plein de choses à faire en vrai que j'ai pas encore fait. Mais là, vu que je sais que j'ai, en principe, et que je touche du bois de longues années devant moi, je me mets moins la pression. Mais bien sûr que si je pense à si demain je meurs, là c'est hyper stressant.

  • Speaker #0

    Cette angoisse à vivre, elle peut être aussi un symptôme de la dépression ? également ça peut être une idée où tu dois faire la balance entre vivre et mourir est-ce qu'aujourd'hui je me sens mieux, est-ce que parfois je préférais pas mourir parce qu'il se passe trop de choses ou que c'est trop difficile à vivre etc. cette angoisse de vivre elle peut se traduire aussi par ça on va passer à une nouvelle partie, ça va être sur Quelle est l'utilité de penser à la mort ou d'avoir cette peur ? Pour toi, est-ce que tu penses que ça t'apporte quelque chose ? Est-ce que ça peut avoir une utilité ?

  • Speaker #1

    Je pense que personnellement, je ne suis pas du tout encore arrivée au stade où ça m'apporte quelque chose de positif. Comme je l'ai dit, j'ai discuté récemment avec quelqu'un pour qui vraiment c'était un moteur. Et il savait qu'il allait mourir. Du coup, je vais faire de mes journées des trucs incroyables comme ça. Je serai contente si demain je meurs. Moi, je n'en suis pas à ce stade-là parce que je pense que... Je suis encore trop dans l'angoisse et je sais que certaines personnes disent qu'il faut vraiment se poser et y réfléchir et tout pour réussir à arriver à ce stade et même à accepter et à savoir et à ce que ça ne te stresse plus. Moi, je n'y arrive pas encore. Je pense que c'est encore trop source d'angoisse. Pour moi, ça m'apporte rien de très positif pour l'instant, mais je suis consciente que ça peut apporter quelque chose pour quelqu'un.

  • Speaker #0

    Le philosophe Sénèque, il disait Personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps Alors que tous peuvent se donner le bonheur de vivre bien, aucun de vivre longtemps. Est-ce que ça te parle comme situation ?

  • Speaker #1

    C'est très beau et c'est très vrai parce que tu n'as pas du tout le contrôle sur le temps pour lequel tu vas vivre. C'est aussi ça qui est stressant d'ailleurs je pense. Mais par contre tu peux faire des choses de tes journées et faire en sorte de vivre mieux, de te faire des bons souvenirs. Même s'il ne faut pas non plus que ce soit une pression. C'est normal d'avoir des jours où tu ne te sentiras pas bien et des jours où c'est un peu off. Ouais c'est ça, parce qu'en vrai c'est aussi ça qui fait ta vie, tu vois, et qui fait une vie bien, parce que tu peux pas avoir des jours tout le temps très intenses et plein de joie, etc. Mais je pense que c'est comme ça qu'il faudrait voir les choses, parce que vraiment on a aucun contrôle sur combien de temps on va vivre, parce que même si tu te protèges à l'issue, il peut arriver des accidents qui sont complètement imprévisibles, et voilà.

  • Speaker #0

    Et quand t'as l'impression de passer un peu à côté de quelque chose, ou de pas être dans ta vie pleinement ? qu'est-ce que tu fais ou est-ce que tu t'en parles à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi en tout cas ce qui me fait du bien c'est de voir des gens parce que du coup parler discuter, même quand tu vois des gens t'es plus amené à rire, à t'empirer ouais c'est ça, à t'empirer de bonnes émotions et à faire des choses, après je pense qu'aussi prendre du temps avec soi-même ou juste tu te laisses rien faire et être complètement molle pour une journée franchement c'est ok et peut-être que tu repasseras des meilleures journées après grâce à ça mais je pense qu'il faut essayer de Même si c'est pas facile de prendre conscience de ce que tu ressens, pour voir après comment tu vas le faire. Et en vrai, c'est trop bateau, mais sortir, respirer de l'air, ça fait que du bien.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une nécessité pour l'homme grand H de laisser sa place au suivant, de ne pas complètement disparaître. Est-ce que tu ressens aussi cette envie de laisser un peu ta trace, pas forcément dans l'histoire ou en écrivant des livres, mais genre... qu'il y ait quelques personnes qui se souviennent de toi pour que tu aies fait quelque chose ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah je pense que, enfin tu vois, je pense que, enfin je ne pense pas en tout cas que je vais laisser ma trace en mode je vais être une grande actrice, je vais écrire des livres hyper importants, mais je pense qu'en vrai, bah pareil, c'est aussi hyper cliché, mais chacun, on laisse notre trace dans la vie de tous les gens qu'on côtoie, tu vois, en vrai, parce que, je sais pas, tu vas parler de quelque chose à quelqu'un, maintenant il connaîtra cette musique grâce à toi et ça deviendra peut-être sa musique préférée et tout, et je pense que c'est comme ça qu'il faut voir les choses, tu vois, essayer de... aux gens autour de toi, leur laisser quelque chose, même sans faire exprès, tu vois, genre juste vivre. Et je pense que rien que comme ça, tu laisses les traces aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    L'amour, est-ce que tu peux le percevoir comme un peu un cercle de la vie humaine où on vit, enfin on naît plutôt, après on vit, et ensuite on meurt ? Est-ce que te dire que c'est un peu nécessaire et normal, est-ce que ça peut être une sorte de... Enfin, pour te réconforter,

  • Speaker #1

    pardon. Je crois que non. Je ne suis pas encore assez mature pour voir les choses comme ça. Mais pour moi, je trouve toujours ça... En fait, je sais que c'est factuel, ça va arriver, et c'est comme ça que ça se passe. Mais pour moi, ça reste toujours assez injuste parce que, tu vois, goûter la vie, c'est incroyable. On ressent des trucs de fous, et c'est génial. Mais du coup, on va nous retirer tout ça. Après, je conçois aussi que, par exemple, pour les gens qui meurent de vieillesse, quand ça arrive à un certain âge, tu ne peux plus faire tout ça, tu ne peux plus ressentir tout ça. Enfin, du moins, plus autant. Je pense que du coup peut-être à ce moment-là tu pars plus en paix, mais pour toutes les choses où ça va être des morts assez tragiques ou subites, ça peut être plus dur à accepter et moi encore aujourd'hui je sais pas, j'ai du mal à comprendre ça. Mais ça je le ressens plus avec la mort des gens autour de moi que ma propre mort parce que c'est factuel.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi pour essayer de te rassurer toi-même quand tu y penses et que t'arrives à un moment de ta réflexion où ça t'angoisse tellement que t'essayes de t'auto-rassurer ? Qu'est-ce que tu te dis ? Tu penses à un truc en particulier, un souvenir ?

  • Speaker #1

    Moi j'essaie vraiment de me... De penser à autre chose, parce que vraiment j'arrive pas à m'y pencher trop longtemps. Je pense qu'il y a des méthodes, mais moi j'essaie vraiment de penser à autre chose, parce que sinon ça... me rend vraiment triste et angoissée. Mais je pense que oui, après, il faut arriver à comprendre que ça va arriver, et s'en servir comme motivation. Je pense que je ne le fais pas encore très bien, mais malgré tout, à l'issue, il faut penser à ça, et se dire que c'est comme ça qu'il faut voir les choses. Et si tu as la chance de vivre une longue vie, ou même juste une vie très intense et très bien, tu seras content d'avoir vécu tout ça, tu vois. Je pense qu'il faut voir la chose comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que si je te dis que mourir, c'est comme s'endormir et faire des rêves ? Est-ce que ça te parle ?

  • Speaker #1

    Mais en fait, la petite anecdote, c'est un peu nul, mais quand même. J'ai fait un malaise pour la première fois de ma vie où j'ai perdu connaissance. Et en fait, je me suis dit, en vrai, ça va juste être comme ça quand je vais mourir. Parce que du coup, j'ai aucun souvenir pendant le petit laps de temps où j'ai perdu connaissance. Mais en fait, je ne sais pas si ça me rassure. D'un côté, oui, parce que je me dis que c'est hyper paisible. Enfin, tu vois, tu ne penses à rien. Mais pour moi, ça me renvoie au fait que c'est rien, dans ma vision du rien. C'est la douleur. Ouais, c'est ça. Et vraiment, il n'y avait aucune douleur, et même de manière générale. Pour moi, je dis il n'y a rien dans le sens où il fait tout noir, tes pensées ne pensent pas. Exactement. Oui, je n'ai pas vu ça comme quelque chose de douloureux ou de négatif.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une idée de pourquoi certains hommes veulent devenir immortels ? Pourquoi est-ce qu'ils veulent tellement repousser l'échéance de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on en revient à la peur de l'inconnu. Même moi j'ai déjà eu cette pensée où je me disais j'aimerais trop être immortelle. Et tu vois même quand tout le monde me dit oui mais ça veut dire que tu feras tous tes proches mourir. Bah ouais mais... Enfin c'est horrible parce que bien sûr que j'ai pas du tout envie de voir mes proches mourir. Et encore plus maintenant que j'ai un neveu donc quelqu'un qui est né après moi. Ça serait horrible je pense de devoir mourir avant moi. Du coup je pense que j'ai pas envie d'être immortelle. Mais en même temps l'idée d'échapper au passage de la mort genre c'est le rêve. Enfin parce que j'ai pas envie qu'il y ait plus rien en fait.

  • Speaker #0

    À titre d'exemple, Elon Musk avait des vérités de faire de l'humain un cyborg pour qu'il ou elle vive plus longtemps. Et fin janvier 2024, ça a un petit peu échappé à quelques médias, un implant cérébral a été implanté à un homme. Et cet acte marque le début d'un nouveau contrôle de l'homme et de soumission en l'occurrence. Mais du coup, est-ce que tu penses que cette vérité de repousser le vieillissement... c'est une façon de montrer aux gens qu'ils n'ont pas peur de la mort, de l'effacer un petit peu en l'occurrence.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Mais je pense que c'est encore... Pareil, ça aussi, ça reste assez inconnu. Comme tu l'as dit, ça a échappé aux médias, moi je ne le savais pas. Et ça reste quelque chose qui n'est pas hyper démocratisé. Ce n'est pas commun.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas encore arrivé.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que ça laisse aussi encore beaucoup place à l'imagination et peut-être parfois à prendre ça mieux que ce n'est. Du coup, je pense que, je ne sais pas, c'est... Je ne sais pas si c'est encore un bon outil ou... Je pense que ça laisse encore trop place à la réflexion. Et je ne sais même pas si ça a été fait dans une bonne volonté ou pas. Je ne sais pas si c'est des bonnes motivations. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

  • Speaker #0

    C'est ceux qui font de la chirurgie esthétique. Est-ce qu'ils veulent toujours paraître plus jeunes ? Est-ce que c'est pour s'auto-convaincre qu'ils mourront dans très longtemps ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas en vrai. Je pense qu'il y a aussi cette question d'esthétique.

  • Speaker #0

    Il y a une volonté dans notre société de toujours paraître jeunes aussi. Mais est-ce que vis-à-vis de la mort... c'est aussi pour se dire que comme ils paraissent jeunes à l'intérieur ils le sont tout le temps pour se rassurer peut-être parce que je pense que t'as l'impression que la jeunesse c'est la santé,

  • Speaker #1

    la vivacité tu vois tout ça et du coup peut-être que tu te dis que si tu ressembles à ça à l'intérieur ça sera comme ça mais ça pour le coup je pense pas du tout que c'est la bonne solution parce que non parce qu'en réalité c'est ça et au final peut-être que tu te fais plus de mal à te laisser penser à être dans le déni, à te dire tout va bien alors que non

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a des solutions pour éviter ou pour moins penser à la mort ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'à partir du moment où t'es OK avec ça, tu sais que t'y as pensé et que tu sais... Enfin, dans tout cas, ça arrivera, je veux dire. Ça, c'est un des seuls trucs auxquels on n'a aucun contrôle. Et tant que tu sais que ça arrivera, mais que tu fais en sorte de rendre ça positif, même si, en vrai, il n'y a rien de vraiment positif à la mort, mais voilà. Je pense que si tu donnes... Comme on l'a dit, de vivre pleinement, etc. Ça peut être plus facile pour toi de ne pas y penser et juste de penser à ta vie. En vrai, c'est comme mon papa m'avait dit, juste pense à la vie. En vrai, c'est la chose à faire. Pense à ta vie que tu es en train de mener, réfléchis pour ta vie et pas à la mort. Mais je pense aussi qu'il faut accepter de parfois y penser et c'est normal. En vrai, c'est humain.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en discuter, ça peut suffire pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'en discuter, ça me fait du bien. Mais après, là, comme je l'ai dit, parfois, rentrer Trop dans les détails, ça peut être intense parce que parfois, si même moi j'y suis pas encore allée.

  • Speaker #0

    Même en parler, tu vois, ça peut être trop... Parce que parfois, certaines personnes sont plus ok avec ça. Et du coup, en parler avec eux, ça peut être difficile parce qu'ils sont carrément ok. Mais je pense qu'en parler, déjà, c'est une bonne étape.

  • Speaker #1

    Je suis allée chercher dix solutions. La première, c'est accepter sa peur et la comprendre. Du coup, au début, on a dit que c'était pas que l'acte en lui-même de la mort, mais c'était par rapport à nous, ce qu'il allait se passer dans notre propre corps. Et quand on voyait aussi des personnes de notre tournage mourir. Donc on l'a comprise, notre peur, comment est-ce qu'on pourrait l'accepter ?

  • Speaker #0

    Se dire que c'est rationnel, que c'est normal et ne pas avoir honte d'avoir cette peur, parce que c'est normal, il n'y a rien de mal et ça peut arriver à tout le monde, mais faire en sorte qu'on s'en serve pour faire quelque chose de bien. Et même si tu n'as pas envie encore, si tu n'en es pas encore là et que tu n'as pas encore envie de voir ça comme quelque chose de positif, c'est ok, il y en a qui ont peur des araignées, toi tu as peur de la mort et...

  • Speaker #1

    La deuxième solution, c'est rester ancré dans le présent, donc être trop nostalgique. Est-ce que tu penses que ça peut être une solution pour toi,

  • Speaker #0

    le respect ancré dans le présent ? La meilleure solution, enfin, tu sais ce qu'on a dit, mais pour moi, ça reste une solution, les meilleures. Mais je pense que pour les gens qui ont une tendance anxieuse, c'est hyper difficile. Parce que, surtout pour le futur, du coup, tu as tendance à voir le futur et à te dire, mais s'il se passe ça, mais s'il se passe ça. Et c'est... C'est une caractéristique aussi de l'ancien vouloir voir le futur. Du coup, je pense que c'est difficile, mais que ça reste une très bonne solution pour moi.

  • Speaker #1

    Troisième solution, avoir un soutien émotionnel. Donc discuter. Chose qu'on est en train de faire. Est-ce qu'avec un peu tout ce qu'on s'est dit depuis tout à l'heure, est-ce que ça te fait du bien ?

  • Speaker #0

    En vrai, ouais. Parce que tu vois, on a évoqué plein de sujets aussi. C'est bien qu'on ne soit pas resté que dans l'aspect inconnu et tout, parce que c'est ça qui me met personnellement dans le mal. Mais je pense que discuter de tout ce qu'il y a autour et tout ce à quoi c'est relié, c'est bien. Parce que tu y réfléchis sans être angoissée justement. Et j'aime bien, je ne me suis pas du tout sentie angoissée en en parlant. Et je pense que c'est déjà un pas dans la discussion.

  • Speaker #1

    Quatrième solution, remplacer ses pensées négatives en affirmations positives. Est-ce que tu as déjà réussi à faire ça ?

  • Speaker #0

    Pas par rapport à la mort, à vrai dire. Parce que pour moi, ça reste quelque chose de connoté négatif. Comme on l'a dit, ça peut être positif. En mode de dire, c'est bon, j'ai vécu ma vie, là, si je meurs, c'est OK. Moi, j'ai du mal à voir ça comme quelque chose de positif encore. Mais tu vois, par exemple, pour les personnes qui souffrent avant de mourir, qui sont malades, etc., je pense que pour eux, la mort, c'est comme une libération. Je pense que selon les situations, c'est vraiment une solution qui est plus facile dans certains cas que d'autres.

  • Speaker #1

    Réduire l'anxiété avec la planification anticipée. Donc tout planifier. Est-ce que pour toi, c'est une... Ça peut être une possibilité où tu te dis, oui, tu ne passes pas à côté de ta vie, puisque comme tu planifies tout, tu fais des choses et après tu as quelque chose à raconter aux gens autour de toi. Et donc, du coup, tu n'as pas l'impression, puis tu n'as pas le temps aussi d'y penser. Est-ce que ça peut être une alternative ?

  • Speaker #0

    Moi, je vois ça comme une alternative, mais dans la situation où tu meurs de vieillesse, tu vois. Genre, tu arrives à un âge où tu es en paix et tu sais que, je ne sais pas, là, j'ai 80 ans. Rationnellement, je vais bientôt mourir. Vas-y viens je commence à planifier, je rends la chose plus facile pour mes enfants si j'en ai, pour ma famille s'il en reste etc.

  • Speaker #1

    Mais par exemple aujourd'hui est-ce que tu devrais vraiment planifier ?

  • Speaker #0

    En vrai non parce que déjà en plus je... enfin je suis un peu... Enfin même pas si je suis superstitieuse mais je crois que quand même dans un fond de ma tête j'aurais peur de me porter l'oeil. Et ouais je sais pas, je me vois pas faire ça, je crois que ça m'angoisserait encore plus de penser genre là et... Je me vois pas appuyer les bombes funèbres et dire...

  • Speaker #1

    Non pas de se faire parler jusque là mais par exemple moi j'ai tendance à tout organiser. et du coup ça me permet de faire énormément de choses dans une journée où je la remplis j'optimise au max de 8h du matin à 2h comme ça j'ai le temps de tout faire et je me dis qu'à la fin de la journée j'ai fait tout ce que j'avais à faire il y a des moments qui sont un peu plus calmes parce que comme il y a des grosses journées il y en a d'autres qui sont plus courtes mais comme ça ça me permet aussi de me dire que j'ai fait ce que je voulais faire dans la journée et que bah ce soir je vais m'endormir et je n'aurai pas le temps de me dire que je vais avoir peur de la mort ou d'angoisser dessus. Donc du coup je vais m'endormir de fatigue concrètement. Et le lendemain, j'aurais fait tellement de trucs la veille que je n'aurais pas forcément besoin de faire autant de choses. Et je n'aurais pas le temps non plus d'y penser parce que j'aurais fait beaucoup de choses la veille. Et je me dirais le lendemain, ah bah j'ai autre chose à faire parce que j'ai prévu d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok, bah je n'avais pas vu ça comme ça. Mais oui, à ce moment-là, moi j'aime bien me prévoir des choses, tu vois, des activités. Ou savoir qu'à tel moment je vais faire ça. Du coup je suis contente de me dire à l'avance, ok bah je vais faire ça. Enfin, ouais, remplir ses journées je pense que c'est une bonne chose. Et oui, en plus faire des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prévois des choses qui sont positives, par exemple tu vas voir tes amis.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça. Bah de toute façon je l'essaye de... Et même quand je sais qu'il va y avoir des périodes assez stressantes, tu vois notamment les partiels, bah je sais que ça va être une période intense où je vais être chez moi, je vais quand même pas voir beaucoup de monde. Bah je sais qu'à la fin des partiels je vais me prévoir une sortie, un restaurant, un truc avec des copines, pour être en mode... une récompense tu vois mais qui déjà ça donne une motivation pour travailler et en plus après tu es apaisé tu vois donc je pense que c'est une bonne solution consulter un psychologue est ce que ça peut être une solution pour toi oui mais une solution pour beaucoup de choses en plus et j'invite les gens à y aller pas encore j'ai pas encore été depuis que je suis petite mais ben j'y pense de plus en plus tu vois et même je pense que discuter de la mort bas enfin il n'y a rien de mieux que de le faire avec une personne professionnelle qui peut écouter En plus, selon les pensées que tu as, pour des personnes dépressives, c'est le meilleur endroit pour le faire. Je pense que vraiment, c'est une bonne solution.

  • Speaker #1

    Septième solution, utiliser des techniques de relaxation.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien. Je suis hyper adepte de la méditation. Ça me fait du bien. Du coup, là, je parle de la méditation, mais c'est vraiment le truc d'accepter tes pensées qui passent. Je pense que c'est une bonne étape. Surtout, si tu es dans une... une crise d'angoisse, un truc comme ça, à cause de ses pensées, directement, ça va te calmer. Ça peut paraître hyper bateau et t'as peut-être pas envie d'entendre ça quand t'es en crise d'angoisse, mais pourtant, te concentrer sur ta respiration, te relaxer, c'est la solution.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des musiques relaxantes que t'écoutes, comme écouter des bruits de la mer, des oiseaux ?

  • Speaker #0

    Les bruits de la mer, ça marche hyper bien. Et sinon, vraiment, je tape sur YouTube, musique relaxation et ça marche hyper bien.

  • Speaker #1

    Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale. C'est un petit peu la même solution que de consulter un psychologue, mais c'est d'être vraiment accompagné, puisque c'est par une thérapie. Neuvième solution, pratiquer la thérapie d'exposition.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je disais, et je cherchais le mot en français, pardon. Mais en fait, ça, je pense que c'est vraiment utile. Je ne pense pas que c'est directement s'exposer à la mort, parce qu'on a envie de rester en vie à l'issue. Mais je pense que c'est cette idée de vraiment en parler, y penser et aller dans le brut. Mais je pense que ça, c'est une très bonne solution. Mais je ne suis pas encore prête mentalement pour le faire, mais je sais que c'est une vraie solution.

  • Speaker #1

    Dernière solution, surmonter un traumatisme avec le MDR, donc c'est ce que je te disais. Mais est-ce que tu penses que surmonter un traumatisme est plus ou moins éloigné par rapport à la mort ? Donc il y a un lien. Est-ce que tu penses que ça serait une solution d'aller voir un psychologue ou un psychiatre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça serait une solution, mais je pense que c'est difficile. C'est un travail aussi. Il faut accepter de se prêter à ça et ça va être intense. Je pense que c'est vraiment une solution, mais il faut savoir à quoi tu t'engages.

  • Speaker #1

    Parmi toutes les solutions, c'est des solutions qui sont plus ou moins avancées. Je pense que tu as compris. Tu penses que tu es à quel niveau sur de 1 à 10 ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis à 5 tout pile. Mais un petit 7 également pour la technique de relaxation. Tu as sauté une étape. Oui, c'est ça. Si, je n'y suis pas encore, mais on y pense. Mais je pense que oui, moi, je suis jusqu'aux techniques de relaxation. Après, je n'ai pas encore engagé des trucs. C'est vraiment quelque chose qui est issue de réflexion. Donc, je sais que ça vient de moi, tu vois, et je peux aussi... m'aider moi-même, même s'il n'y a rien de mal à aller voir un psychologue. Je sais que je suis encore assez en contrôle de mes pensées. C'est pour ça que je ne suis pas dans les solutions les plus intenses.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Eleonore D. d'avoir accepté d'être venue aujourd'hui pour discuter de ce sujet avec moi. C'est un thème qui a une particularité du fait que nous avons eu un début de cette conversation qui abordait ce sujet et que c'est la première fois que je partageais cette inquiétude avec une amie. Il ne faut pas oublier que vous n'êtes pas seul, chose que j'ai faite. Si vous pensez ou craignez quelque chose, les personnes autour de vous l'ont sûrement vécu ou sûrement fait, alors n'oubliez pas, vous n'êtes pas seul. Merci de m'avoir écoutée, au plaisir de vous retrouver, Alexandre Espoir. L'ennui qui s'inscrira dans la catégorie des recueils de poèmes.

Description

La mort est un sujet souvent présenté comme négatif, sombre et parfois morbide. "Pourquoi on a-t-on peur de la mort" est un épisode qui vient s'inscrire dans la catégorie des podcasts -Le monde des adultes-. Avec notre invitée Éléonore D., on échange autour de la définition de la mort, de ce que cela implique et d'essayer de comprendre comment des facteurs extérieurs peuvent influencer ou non sur cette peur. Enfin, cette discussion a pour but de trouver des alternatives à cette angoisse que l'on ne peut contrôler et lui donner une potentielle utilité.


Æ Alexandre Espoir


Plan et sources :


1- Présentation

-invitée: Éléonore D. (garde l'anonymat) étudiante en Licence de Droit

-sujet

-contexte historique/politique protestation en 2002 les chiffres donnés par Lumni (https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000420/manifestation-a-paris-le-1er-mai-2002-contre-jean-marie-le-pen.html); en 2024 les chiffrés sont révélés par Le Nouvel Obs (https://www.nouvelobs.com/politique/20240704.OBS90642/rassemblement-contre-l-extreme-droite-a-paris-on-est-ici-pour-que-demain-il-y-ait-encore-un-nous.html#:~:text=Dans%20la%20soirée%20du%20mercredi,un%20autre%20gouvernement%20est%20possible).


2- Origines

-définition médicale : "la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral" L'OMS 2012

-définition philosophique : "passage vers un au-delà, soit par transmigration de l’âme" - Phytagore et Platon - 60 av JC

-définition thatanophobie "peur irraisonnée de la mort en général, de la mort de ses proches et de sa propre mort provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liés à la mort" - Passeportsanté

-d'où vient la peur de la mort individuellement ?


3- Réponses possibles

-l'inconnu

-les violences répétées à l'écran

-la mémoire de nos ancêtres

-notre conscience

-l'angoisse de vivre


4- Utilités possibles

-citation « Personne ne se soucie de bien vivre , mais de vivre longtemps, alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps » - Sénèque, philosophe -65 av JC

-Est-ce que ce dire que c’est naturel la mort peut nous apporter un certain réconfort ?

-pourquoi certains hommes veulent-ils être immortel ?

-Elon Musk, fin janvier 2024, un implant cérébral a été implanté à un homme

-Repousser le vieillissement est-ce une traduction de vouloir effacer la peur de la mort ?


5- Des solutions ?

-10 clés sur le site de clésanté

  • Clé n°1 : Accepter sa peur et la comprendre

  • Clé n°2 : Rester ancré dans le présent

  • Clé n°3 : Avoir un soutien émotionnel

  • Clé n°4 : Remplacer ses pensées négatives en affirmations positives

  • Clé n°5 : Réduire l’anxiété avec la planification anticipée

  • Clé n°6 : Consulter un psychologue

  • Clé n°7 : Utiliser des techniques de relaxation

  • Clé n°8 : Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale

  • Clé n°9 : Pratiquer la thérapie d’exposition

  • Clé n°10 : Surmonter un traumatisme avec l’EMDR


    Le prochain épisode portera sur l’ennui qui s’inscrira dans la catégorie le recueil des poèmes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à toutes, c'est Alexandre Espoir qui vous parle. On se retrouve aujourd'hui avec Eleonore Day, qui est étudiante en licence de droit. Aujourd'hui, nous allons parler de la peur de la mort sous forme d'échanges entre amis. Un petit parallèle s'impose au vu du contexte politique. Le 1er mai 2002, plus d'un million et demi de personnes se sont regroupées dans la rue pour manifester son mécontentement face aux idéologies et propos avancés par Jean-Marie Le Pen. Hier, c'était seulement 40 000 individus présents en place de la République. Entre-temps, il y a eu des dizaines d'années de propagande, de banalisation de propos prenant la haine de l'autre et une réappropriation des mots en les détruisant et en laissant place à la peur, à la violence et à l'insécurité. Cette montée de haine pourra être évoquée comme source d'inquiétude, de désespoir ou bien d'anxiété durant cet épisode. Vous pouvez retrouver les définitions et les personnes que je cite dans la description de ce podcast pour suivre ce qui va être dit. Alors la mort c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi la mort c'est ce qui vient du coup après la vie, une fois qu'on a fini notre vie. Et pour moi vu que je ne suis pas religieuse, pour moi c'est vraiment rien en fait. Et c'est ça pour moi qui nourrit ma peur de la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que l'acte du décès... ça est entouré un peu par autre chose. Est-ce que la mort, c'est davantage un ensemble que juste la mort en tant que telle ?

  • Speaker #1

    Moi, je vois plus au-delà de tout ce qui va être cérémonie, enterrement et tout, c'est vraiment plus l'après qui m'angoisse. C'est peut-être horrible, mais je n'ai pas du tout cette peur que mes enfants soient tristes parce que je décède et tout. Moi, c'est hyper égocentrique, mais c'est vraiment la peur de moi mourir et du moment où il n'y aura plus rien après pour moi. Parce que vu que je vis la vie à travers mes yeux, Pour moi, elle ne peut pas exister si je ne suis plus là.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques définitions de disciplines différentes pour les comparer. Et on va pouvoir en discuter ensemble. Alors, j'ai pris une définition médicale. Je cite la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral. C'est un petit peu technique comme définition. Donc, ça va être plus, je pense, une explication par rapport à ce qui peut se passer quand on meurt. Et moi... Voilà. à ce que l'on ressent sur le moment. Une définition philosophique, elle s'apparenterait davantage à un passage vers un au-delà, soit par une transmigration de l'âme. Le concept de l'âme, on y reviendra tout à l'heure. Mais du coup, c'est la différence entre l'acte de mourir et ce qui se passe après. Est-ce que tu sais ce que c'est la tatanophobie ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    c'est la peur de la mort exactement c'est une peur irrationnée de la mort en général de ses proches de sa propre mort qui est provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liée à la mort est-ce que c'est plutôt la peur de la mort ou la peur de mourir

  • Speaker #1

    qui te touche le plus dans mon expérience c'est vraiment la peur de la mort parce que je ne sais pas ce qu'il y a après et c'est vraiment une source d'angoisse même l'idée que là je suis en train de vivre mais qu'un jour il n'y aura plus rien parce que pour moi c'est comme ça que je le crois... C'est vraiment horrible, alors que la peur de mourir, en soi, je sais que c'est une finalité, tu vois, et qu'on ne peut pas y échapper, et que c'est comme ça. Mais pour des exemples plus concrets, j'ai pas peur de me faire tirer dessus, j'ai pas peur de me faire renverser, j'ai vraiment peur de l'après, quand il n'y aura plus rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est plus une angoisse qu'une peur ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment possible, parce que ça me met dans des états où vraiment, si j'y pense trop longtemps, et en y réfléchissant trop, je peux me mettre à pleurer, à hyperventiler et tout. Genre vraiment horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des gens qui sont plus exposés à avoir cette peur ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Et même quand on voit que les personnes qui sont malades et qui savent qu'ils vont mourir sont peut-être souvent moins effrayées que moi, du moins je peux avoir l'impression, ou qui disent que pour eux ils ont accepté ça et que justement il faut le vivre pleinement, je pense que vraiment ça peut dépendre des personnes et peut-être moitié exposées, plus ça te fait peur, parce que c'est de l'inconnu encore plus. Je ne sais pas, après c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Peur de la mort, ça vient généralement avec l'âge de la raison, c'est-à-dire 7 ans. Est-ce qu'on peut avoir 7 ans toute notre vie d'après toi ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi j'ai 7 ans encore. Je pense que oui c'est possible, mais en plus je ne savais même pas que c'était avec l'âge de la raison. Et vraiment j'ai un souvenir de quand j'ai la première fois eu peur de la mort, et je crois que vraiment ça devait être vers cet âge-là, donc peut-être que tu viens de dire un truc hyper vrai.

  • Speaker #0

    Ça a commencé par quoi cette peur de la mort pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est hyper précis, mais c'est vraiment vrai. Je regardais un documentaire avec mon papa, ça devait être des Racines des ailes ou un truc comme ça. Et ça parlait de Jésus et de son passage sur la terre. Et il y avait vraiment un passage où il expliquait que c'était religieux. Et à quel point il avait sauvé des personnes qui étaient aveugles. Il leur a rendu la vue et tout. Et après, du coup, ça parlait forcément de la mort. Et j'ai été hyper intriguée. J'ai dit à mon papa en mode, mais qu'est-ce que c'est ? Mais c'est hyper bizarre, c'est angoissant et tout. Et il m'avait vraiment dit cette phrase basique. Mais je pense que aussi, c'est difficile d'appréhender ça avec un enfant. Mais il m'avait dit en mode, mais ne pense pas à la mort, pense à la vie. Et j'étais vraiment... Et depuis vraiment ça m'a suivi, même quand j'étais petite dans ma douche j'angoissais parce que j'y pensais et là maintenant ces derniers temps j'y repense encore un peu plus. Et voilà donc depuis petite.

  • Speaker #0

    Est-ce que le contexte peut influencer sur la fréquence à avoir peur de la main ?

  • Speaker #1

    C'est à dire ?

  • Speaker #0

    Par exemple est-ce que si on est souvent confronté à la violence on est plus ou moins pensif s'agissant de la main ? Oui. Alors à l'inverse est-ce qu'elle peut être complémentaire ? Ouais je suis contente.

  • Speaker #1

    par rapport à ce que je disais tout à l'heure, même les personnes malades et qui savent que leur fin va arriver plus tôt, je pense que du coup, ils sont amenés à y penser, à y réfléchir et du coup, peut-être à l'accepter. Ou certains, j'imagine, doivent rester hyper anxieux à cette idée, mais je pense que selon ce que tu vis, tu peux y penser beaucoup plus. Et puis même, je pense que rien que dans les guerres, ceux qui voient leurs proches tomber un à un, forcément, ils y pensent plus et ils savent que ça peut être leur tour.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur, elle te stimule ? Donc elle te pousse à faire quelque chose, à créer, à aller vers les gens ? Ou est-ce qu'à l'inverse, elle te tétanise ?

  • Speaker #1

    Moi, vraiment, ça me tétanise. J'ai eu la discussion récemment avec quelqu'un à une soirée. Et vraiment, pour lui, c'était genre un moteur. C'était un peu de je vais aller de l'avant, je vais faire des trucs et je vais profiter de ma vie. Moi, je ne peux pas y penser parce que c'est horrible. Mais je pense que ça dépend vraiment des gens.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur s'est accélérée avec l'âge ?

  • Speaker #1

    Du coup, je ne crois pas. Je pense que j'étais… Là, récemment, j'y repense beaucoup. Alors que pendant, je sais pas, peut-être les trois dernières années, même plus, j'avais fait un peu la paix avec ça, j'y pensais pas en fait juste. Mais là ça recommence, du coup peut-être que c'est l'âge, mais vu que ça avait commencé tôt, je sais pas vraiment si tout est lié tu vois.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un lieu précis quand tu y penses ? Un endroit où il y a quelque chose qui te fait écho, mis à part un cimetière ? Ouais. Mais est-ce que par exemple dans ta maison ou quand t'es dans la rue ?

  • Speaker #1

    En fait je pense que c'est vraiment quand je suis toute seule et que... Mais c'est souvent le soir parce que du coup, je sais pas, j'ai cette... C'est là où je suis le plus susceptible de penser à la mort et c'est souvent quand je suis toute seule. Il n'y a pas spécialement un lieu qui me stimule le plus, mais c'est vraiment quand je suis toute seule. Parce que quand je suis avec des amis, ma famille, j'y pense pas vu que je vis. Mais je pense que dès le moment où je suis laissée toute seule à réfléchir, c'est là où je peux y penser.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu te retrouves avec des personnes de ton entourage, des personnes avec qui tu te sens en sécurité ou épanouie, est-ce que ça t'arrive d'y penser ?

  • Speaker #1

    Pas si le sujet n'est pas amené. C'est vraiment, si on en discute, oui, je vais être en train d'y penser, mais sinon, c'est vraiment quand je suis toute seule que ça m'arrive le plus souvent.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux ont-ils un rôle sur cette anxiété vis-à-vis de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense dans le sens où quand tu vois tout le monde vivre et tout le monde faire des choses et que tu te dis, mais j'ai pas fait tout ça, est-ce que je ferais tout ça avant de mourir ? Ils sont tellement plus accomplis que si... Tu sais, quand tu t'entends les gens dire, ouais, moi, si je meurs maintenant, ben, j'ai fait tout ce que je voulais faire. Est-ce que moi, oui, non, je pense pas, tu vois ? Et du coup, je pense que ça peut t'amener à plus y penser. mais c'est pas nécessairement quand je regarde les réseaux sociaux que je suis plus amenée à y penser.

  • Speaker #0

    D'après toi, quels réseaux sociaux impactent le plus cette anxiété ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est parce que c'est celui que je consomme le plus, donc je sais pas si c'est pareil pour tout le monde, mais moi, Insta, c'est là où je vois le plus de contenu de gens qui vivent, donc c'est là où je peux le plus y penser, ou même YouTube quand je regarde des vlogs beaucoup, parce que c'est ce que je consomme. De gens qui vivent leur vie, qui font des voyages, c'est là où tu peux être le plus amené à y penser. Mais même sur les réseaux, quand tu vois des vidéos horribles de personnes qui perdent leurs proches, de personnes qui sont malades, etc. Des témoignages. Ouais, c'est ça. Tu peux que y penser après.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'informes pour savoir un peu ce qui se passe dans l'actualité sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis beaucoup, de plus en plus, vu que je suis de plus en plus concernée par les situations et que je suis plus exposée à ça avec les réseaux sociaux. J'essaye de me renseigner, et même pour me faire un avis aussi, surtout à part les temps qui courent.

  • Speaker #0

    Les médias sont une source, c'est un flux d'informations qui est infini, qui peut être difficile à accepter, et surtout difficile de pouvoir y faire face tout seul, du fait d'une nouvelle qui peut être choquante. Est-ce que ce sentiment d'anxiété, il peut se décupler,

  • Speaker #1

    tu penses ? Avec les réseaux sociaux ? Oui, je pense tellement. Et je pense que c'est pour ça qu'il faut, de nous-mêmes, essayer de faire le choix de filtrer. se conçu etc parce que sinon c'est très c'est intense quoi tout ce que tu vois tout ce que tu ressens est vraiment dans un monde où du coup c'est plus explosé je trouve que c'est une super chose parce que de plus en plus de personnes sont informés mais par contre Il faut aussi réussir à se détacher de ça parce que c'est très anxiogène.

  • Speaker #0

    Pourquoi est-ce qu'on y pense ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on a peur, je pense. En tout cas, moi, c'est pour ça. Parce qu'on a peur et parce que c'est une fin et que vraiment, tu ne peux pas l'éviter. Je pense que tu as le sentiment de peut-être injustice parfois où tu te dis qu'on ne peut pas l'éviter et ça arrivera. On est né pour mourir, c'est étrange et c'est quelque chose qui peut être dur à comprendre. Donc, je pense que c'est pour ça qu'on y pense aussi.

  • Speaker #0

    Lorsque l'on est exposé à des émotions fortes, est-ce qu'on est plus à même d'y penser ? Quand on est troublé par un gros chagrin, ou quand on est très en colère, c'est une dimension très forte.

  • Speaker #1

    Je pense que même quand tu es très heureux, tu peux y penser, puisque tu te dis que tu aimerais que ça dure et que...

  • Speaker #0

    Tu n'as pas envie que ça cesse.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et à l'issue, ça va cesser. Donc je pense que oui, et même quand tu es très triste, quand tu es très anxieux, quand tu es très déprimé, forcément, on le sait, c'est des choses qui viennent des pensées de mort et des pensées même suicidaires parfois. Donc je pense que c'est inévitable et qu'on y pense. Mais je pense que c'est pas une mauvaise chose en soi d'y penser, mais il faut essayer de gérer ça pour pas que ça devienne horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce que le stress, il peut avoir une influence quand on a beaucoup de partiels à passer ou bien un examen médical très important ? Pense-t-on à plus de choses qui nous angoissent, qui nous font peur de manière délibérée ? Ou est-ce que ces inquiétudes, elles arrivent à s'ajouter de notre... enfin de leur plein gré en profitant de notre état ?

  • Speaker #1

    Je pense que plus tu es stressée, plus tu vas être amenée à penser à des choses stressantes et que tu vas réveiller tes propres angoisses. Moi, c'est la mort, mais je pense qu'il y a d'autres gens qui savent d'autres choses et ils peuvent se laisser angoisser par tout ça. Mais je pense que, oui, pendant des périodes intenses de stress, de choses, tu peux penser à des choses plus horribles. Je pense que tout ça, c'est lié et c'est un cercle vicieux au final.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on y pense toujours quand ça ne va pas ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas. Je pense que c'est propre à chacun. Moi, j'y pense... très souvent quand ça va pas, mais aussi parfois juste ça peut ne pas aller pour quelque chose de complètement différent sans que j'y pense, enfin je pense que ça dépend des périodes.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques solutions possibles, parfois d'expériences personnelles ou des échanges que j'ai pu avoir, avec toi notamment. Par exemple sur l'inconnu, on s'est toujours pris comme exemple, comme source de peur ou d'insécurité. Les religions viennent rassurer sur ce qu'on ne contrôle pas, la peur de l'autre. Elle peut se traduire par l'aide qu'on peut apporter à notre prochain ou bien être généreux et hospitalier. Est-ce que tu penses que les religions peuvent être une alternative à cette peur ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est comme ça que je le vois. Je sais très bien que ce n'est pas le seul but et ce n'est pas le seul moteur de la religion. Mais pour moi, je pense que ça aide parce que du coup... pour les personnes religieuses, c'est pas vraiment l'inconnu. Même s'ils ne l'ont jamais vécu, ils ont une image de ce qui les attend après. Et c'est pas nécessairement une mauvaise chose, notamment ça peut leur inspirer à faire le bien sur Terre, vu qu'il y a cette idée dans certaines religions d'enfer et paradis. Mais je pense que ça rassure, en plus rien que le mot paradis, t'as envie d'y être et c'est génial d'y penser, donc je pense que la religion ça peut aider. Après je pense que c'est pas parce que t'es religieux que tu n'as pas cette angoisse, parce que malgré tout ça reste quelque chose que t'as jamais expérimenté. Mais je pense que oui, ça peut aider les personnes.

  • Speaker #0

    Donc les religions, elles proposent des alternatives à notre impuissance face à la mort. Lorsque la mort, elle frappe, certains peuvent aller au paradis, comme tu l'as dit. D'autres peuvent se réincarner en animal ou autre chose. D'autres encore voient leur âme vivre éternellement dans notre monde. Il y a aussi l'idée de cette âme qui se sépare du corps. Ça passe également par les artistes de Donatello à Michel-Ange. Cette peur existe depuis très très longtemps, d'où la nécessité d'avoir une réponse pas forcément vraie ou vérifiable, en l'occurrence avec l'irrélusion, mais qui nous permet de ne plus y penser et de pouvoir se rassurer aussi soi-même. Parmi les réponses possibles, il y a s'agissant des violences qui sont répétées sur les écrans qu'on peut voir, donc ça peut être dans les séries, les réseaux sociaux, les films. ces sentiments d'insécurité. Quand la violence passe par les mots ou les gestes, elle crée ce sentiment parfois de dégoût ou de révolte qui peut amener à un sentiment d'insécurité. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'après toi pour ne plus penser à la mort après qu'on ait vu ces images ou qu'on ait pu entendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour ce qui est des séries, etc., il faut vraiment se détacher du côté fictif. Et se rappeler que tout ça, ce n'est que fictif. Et je pense aussi, vraiment, qu'il faut limiter sa consommation. Surtout quand on sait qu'on est apte à... Enfin, qu'on va être amené à penser à la mort et à s'angoisser à propos de ça. Je pense qu'il faut essayer de se limiter. Mais après, encore une fois, je pense qu'y penser, c'est pas une mauvaise chose. Ça peut être même bien pour toi. d'essayer de trouver la paix là-dedans et de se dire ça va arriver, mais je vais m'en servir pour faire quelque chose de bien. Après, c'est pas pour autant que je pense que la vision de violence, c'est une bonne chose, parce que je pense que ça n'apporte rien de positif. Mais après aussi, ça dépend, la violence ça existe, je veux dire, dans le monde, il y en a partout, il faut rester informé, mais encore une fois, sans s'angoisser trop, et rester dans la limite de ce qu'on peut faire et de quelle manière on peut être responsable.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette peur de la mort, c'est la mémoire de nos ancêtres qui nous reste ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça peut jouer. Et surtout, tu veux éviter la mort, tu sais que c'est sur laquelle tes ancêtres sont passés, etc. Et même des réflexes qu'ils ont pour te protéger. Donc je pense que ça peut jouer. Et même cette volonté justement de toujours se protéger, c'est parce que t'as peur de mourir. Moi je pense que toutes les phobies, toutes les peurs, la peur de la mort. Donc je pense que bien sûr c'est lié.

  • Speaker #0

    Rappel d'un danger qui peut être imminent parfois, qui peut impacter notre entourage aussi. Et qui vient nous faire souvenir de notre condition, parce qu'on est fragile. Cette mémoire transgénérationnelle, elle est difficile à vivre. Elle est nécessaire pour ne pas oublier qui nous sommes en tant qu'êtres humains. Et que cette mort, elle n'est pas forcément obligée d'être opposée à la vie. Je voulais parler maintenant de notre conscience, la conscience qu'on a de la mort et de notre finalité. A défaut de pouvoir vérifier ou de comprendre le langage des autres êtres vivants, on peut considérer que nous sommes les seuls êtres dotés de conscience. Donc la conscience de notre naissance, de notre longévité, mais surtout de notre finalité, c'est la conscience de vivre, de voir le temps qui passe, qui nous rapproche de la fin comme un minuteur qui peut nous faire peur. Est-ce que tu penses que notre conscience, elle est... elle nous amène à être plus exposés à cette peur et à nous enfermer dans cet état d'anxiété.

  • Speaker #1

    Je pense complètement, rien que quand tu vois des enfants qui s'amusent, etc., du coup avant l'âge de raison, je pense qu'ils n'ont pas cette conscience, ils vivent peut-être plus pleinement que nous. Après je pense qu'en être conscient, du coup c'est vraiment pas une mauvaise chose, vu que peut-être ça peut t'amener à vivre plus pleinement, mais je pense que bien sûr être conscient de la mort, c'est ça qui va t'amener à éviter de te... De t'exposer au risque, au danger. Mais bien sûr que ça t'amène à plus d'angoisse. Parce que tu sais que c'est la finalité, tu sais que ça va arriver. Et tu vas plus s'y penser, tu vas plus être angoissée. Et parfois peut-être être plus paranoïaque. A avoir le danger partout, la mort partout. Je pense que c'est ça qui est le danger là-dedans, de la conscience.

  • Speaker #0

    Traduire une angoisse, c'est de vivre. Si on a peur fréquemment de passer à côté de quelque chose, de ne pas assez bien vivre, de vivre comme les autres de notre âge le font. de passer à côté de quelque chose ou de bien de sa propre vie. Est-ce que parfois ça t'arrive, cette angoisse de vivre ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai parfois l'angoisse de ne pas faire les choses assez bien. J'ai l'impression d'être en retard par rapport aux gens de mon âge. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la peur de la mort. Je pense aussi, d'un côté, parce que tu as ce côté échéance et du coup, j'ai peur de ne pas le faire à temps. Mais je pense que de manière générale, j'ai vraiment peur d'être en retard par rapport aux autres, de louper des choses ou même de ne pas... de perdre du temps ou de ne pas faire les choses comme je devrais. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que par exemple, pour le 31, si tu ne fais pas de soirée et que tu restes chez toi ou que tu es juste avec deux ou trois amis, est-ce que tu vas dire que tu n'as pas assez bien vécu ton 31, ta soirée ? Et après, tu vas être plus à même de penser à la mort et de te dire, oui, mais quand je vais mourir ou là, je vais mourir et du coup, je n'ai pas assez vécu. Parce que je suis pas allée à cette soirée ou parce que j'ai pas fait assez de 31 ou j'étais avec plein de gens, etc.

  • Speaker #1

    Je pense que, tu vois, tout ce côté ne pas faire de grosses soirées et tout, je suis beaucoup plus en paix avec ça parce que je sais que dans ma personnalité, c'est plus comme ça que je suis. Et même être avec mes amis proches, je sais que pour moi, ça me rend autant joyeuse que de faire une grosse soirée. Et même, je pense que je suis mieux comme ça. Donc je sais que dans mes sentiments et dans mes souvenirs, je serais contente d'avoir fait ça. Mais par contre, ouais, en termes de certaines expériences et tout... Je me dis, j'ai pas fait ça, si je meurs demain, c'est chiant. Parfois, si on me dit, il te reste une journée à vivre, qu'est-ce que tu fais ? J'ai plein de choses à faire en vrai que j'ai pas encore fait. Mais là, vu que je sais que j'ai, en principe, et que je touche du bois de longues années devant moi, je me mets moins la pression. Mais bien sûr que si je pense à si demain je meurs, là c'est hyper stressant.

  • Speaker #0

    Cette angoisse à vivre, elle peut être aussi un symptôme de la dépression ? également ça peut être une idée où tu dois faire la balance entre vivre et mourir est-ce qu'aujourd'hui je me sens mieux, est-ce que parfois je préférais pas mourir parce qu'il se passe trop de choses ou que c'est trop difficile à vivre etc. cette angoisse de vivre elle peut se traduire aussi par ça on va passer à une nouvelle partie, ça va être sur Quelle est l'utilité de penser à la mort ou d'avoir cette peur ? Pour toi, est-ce que tu penses que ça t'apporte quelque chose ? Est-ce que ça peut avoir une utilité ?

  • Speaker #1

    Je pense que personnellement, je ne suis pas du tout encore arrivée au stade où ça m'apporte quelque chose de positif. Comme je l'ai dit, j'ai discuté récemment avec quelqu'un pour qui vraiment c'était un moteur. Et il savait qu'il allait mourir. Du coup, je vais faire de mes journées des trucs incroyables comme ça. Je serai contente si demain je meurs. Moi, je n'en suis pas à ce stade-là parce que je pense que... Je suis encore trop dans l'angoisse et je sais que certaines personnes disent qu'il faut vraiment se poser et y réfléchir et tout pour réussir à arriver à ce stade et même à accepter et à savoir et à ce que ça ne te stresse plus. Moi, je n'y arrive pas encore. Je pense que c'est encore trop source d'angoisse. Pour moi, ça m'apporte rien de très positif pour l'instant, mais je suis consciente que ça peut apporter quelque chose pour quelqu'un.

  • Speaker #0

    Le philosophe Sénèque, il disait Personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps Alors que tous peuvent se donner le bonheur de vivre bien, aucun de vivre longtemps. Est-ce que ça te parle comme situation ?

  • Speaker #1

    C'est très beau et c'est très vrai parce que tu n'as pas du tout le contrôle sur le temps pour lequel tu vas vivre. C'est aussi ça qui est stressant d'ailleurs je pense. Mais par contre tu peux faire des choses de tes journées et faire en sorte de vivre mieux, de te faire des bons souvenirs. Même s'il ne faut pas non plus que ce soit une pression. C'est normal d'avoir des jours où tu ne te sentiras pas bien et des jours où c'est un peu off. Ouais c'est ça, parce qu'en vrai c'est aussi ça qui fait ta vie, tu vois, et qui fait une vie bien, parce que tu peux pas avoir des jours tout le temps très intenses et plein de joie, etc. Mais je pense que c'est comme ça qu'il faudrait voir les choses, parce que vraiment on a aucun contrôle sur combien de temps on va vivre, parce que même si tu te protèges à l'issue, il peut arriver des accidents qui sont complètement imprévisibles, et voilà.

  • Speaker #0

    Et quand t'as l'impression de passer un peu à côté de quelque chose, ou de pas être dans ta vie pleinement ? qu'est-ce que tu fais ou est-ce que tu t'en parles à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi en tout cas ce qui me fait du bien c'est de voir des gens parce que du coup parler discuter, même quand tu vois des gens t'es plus amené à rire, à t'empirer ouais c'est ça, à t'empirer de bonnes émotions et à faire des choses, après je pense qu'aussi prendre du temps avec soi-même ou juste tu te laisses rien faire et être complètement molle pour une journée franchement c'est ok et peut-être que tu repasseras des meilleures journées après grâce à ça mais je pense qu'il faut essayer de Même si c'est pas facile de prendre conscience de ce que tu ressens, pour voir après comment tu vas le faire. Et en vrai, c'est trop bateau, mais sortir, respirer de l'air, ça fait que du bien.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une nécessité pour l'homme grand H de laisser sa place au suivant, de ne pas complètement disparaître. Est-ce que tu ressens aussi cette envie de laisser un peu ta trace, pas forcément dans l'histoire ou en écrivant des livres, mais genre... qu'il y ait quelques personnes qui se souviennent de toi pour que tu aies fait quelque chose ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah je pense que, enfin tu vois, je pense que, enfin je ne pense pas en tout cas que je vais laisser ma trace en mode je vais être une grande actrice, je vais écrire des livres hyper importants, mais je pense qu'en vrai, bah pareil, c'est aussi hyper cliché, mais chacun, on laisse notre trace dans la vie de tous les gens qu'on côtoie, tu vois, en vrai, parce que, je sais pas, tu vas parler de quelque chose à quelqu'un, maintenant il connaîtra cette musique grâce à toi et ça deviendra peut-être sa musique préférée et tout, et je pense que c'est comme ça qu'il faut voir les choses, tu vois, essayer de... aux gens autour de toi, leur laisser quelque chose, même sans faire exprès, tu vois, genre juste vivre. Et je pense que rien que comme ça, tu laisses les traces aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    L'amour, est-ce que tu peux le percevoir comme un peu un cercle de la vie humaine où on vit, enfin on naît plutôt, après on vit, et ensuite on meurt ? Est-ce que te dire que c'est un peu nécessaire et normal, est-ce que ça peut être une sorte de... Enfin, pour te réconforter,

  • Speaker #1

    pardon. Je crois que non. Je ne suis pas encore assez mature pour voir les choses comme ça. Mais pour moi, je trouve toujours ça... En fait, je sais que c'est factuel, ça va arriver, et c'est comme ça que ça se passe. Mais pour moi, ça reste toujours assez injuste parce que, tu vois, goûter la vie, c'est incroyable. On ressent des trucs de fous, et c'est génial. Mais du coup, on va nous retirer tout ça. Après, je conçois aussi que, par exemple, pour les gens qui meurent de vieillesse, quand ça arrive à un certain âge, tu ne peux plus faire tout ça, tu ne peux plus ressentir tout ça. Enfin, du moins, plus autant. Je pense que du coup peut-être à ce moment-là tu pars plus en paix, mais pour toutes les choses où ça va être des morts assez tragiques ou subites, ça peut être plus dur à accepter et moi encore aujourd'hui je sais pas, j'ai du mal à comprendre ça. Mais ça je le ressens plus avec la mort des gens autour de moi que ma propre mort parce que c'est factuel.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi pour essayer de te rassurer toi-même quand tu y penses et que t'arrives à un moment de ta réflexion où ça t'angoisse tellement que t'essayes de t'auto-rassurer ? Qu'est-ce que tu te dis ? Tu penses à un truc en particulier, un souvenir ?

  • Speaker #1

    Moi j'essaie vraiment de me... De penser à autre chose, parce que vraiment j'arrive pas à m'y pencher trop longtemps. Je pense qu'il y a des méthodes, mais moi j'essaie vraiment de penser à autre chose, parce que sinon ça... me rend vraiment triste et angoissée. Mais je pense que oui, après, il faut arriver à comprendre que ça va arriver, et s'en servir comme motivation. Je pense que je ne le fais pas encore très bien, mais malgré tout, à l'issue, il faut penser à ça, et se dire que c'est comme ça qu'il faut voir les choses. Et si tu as la chance de vivre une longue vie, ou même juste une vie très intense et très bien, tu seras content d'avoir vécu tout ça, tu vois. Je pense qu'il faut voir la chose comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que si je te dis que mourir, c'est comme s'endormir et faire des rêves ? Est-ce que ça te parle ?

  • Speaker #1

    Mais en fait, la petite anecdote, c'est un peu nul, mais quand même. J'ai fait un malaise pour la première fois de ma vie où j'ai perdu connaissance. Et en fait, je me suis dit, en vrai, ça va juste être comme ça quand je vais mourir. Parce que du coup, j'ai aucun souvenir pendant le petit laps de temps où j'ai perdu connaissance. Mais en fait, je ne sais pas si ça me rassure. D'un côté, oui, parce que je me dis que c'est hyper paisible. Enfin, tu vois, tu ne penses à rien. Mais pour moi, ça me renvoie au fait que c'est rien, dans ma vision du rien. C'est la douleur. Ouais, c'est ça. Et vraiment, il n'y avait aucune douleur, et même de manière générale. Pour moi, je dis il n'y a rien dans le sens où il fait tout noir, tes pensées ne pensent pas. Exactement. Oui, je n'ai pas vu ça comme quelque chose de douloureux ou de négatif.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une idée de pourquoi certains hommes veulent devenir immortels ? Pourquoi est-ce qu'ils veulent tellement repousser l'échéance de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on en revient à la peur de l'inconnu. Même moi j'ai déjà eu cette pensée où je me disais j'aimerais trop être immortelle. Et tu vois même quand tout le monde me dit oui mais ça veut dire que tu feras tous tes proches mourir. Bah ouais mais... Enfin c'est horrible parce que bien sûr que j'ai pas du tout envie de voir mes proches mourir. Et encore plus maintenant que j'ai un neveu donc quelqu'un qui est né après moi. Ça serait horrible je pense de devoir mourir avant moi. Du coup je pense que j'ai pas envie d'être immortelle. Mais en même temps l'idée d'échapper au passage de la mort genre c'est le rêve. Enfin parce que j'ai pas envie qu'il y ait plus rien en fait.

  • Speaker #0

    À titre d'exemple, Elon Musk avait des vérités de faire de l'humain un cyborg pour qu'il ou elle vive plus longtemps. Et fin janvier 2024, ça a un petit peu échappé à quelques médias, un implant cérébral a été implanté à un homme. Et cet acte marque le début d'un nouveau contrôle de l'homme et de soumission en l'occurrence. Mais du coup, est-ce que tu penses que cette vérité de repousser le vieillissement... c'est une façon de montrer aux gens qu'ils n'ont pas peur de la mort, de l'effacer un petit peu en l'occurrence.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Mais je pense que c'est encore... Pareil, ça aussi, ça reste assez inconnu. Comme tu l'as dit, ça a échappé aux médias, moi je ne le savais pas. Et ça reste quelque chose qui n'est pas hyper démocratisé. Ce n'est pas commun.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas encore arrivé.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que ça laisse aussi encore beaucoup place à l'imagination et peut-être parfois à prendre ça mieux que ce n'est. Du coup, je pense que, je ne sais pas, c'est... Je ne sais pas si c'est encore un bon outil ou... Je pense que ça laisse encore trop place à la réflexion. Et je ne sais même pas si ça a été fait dans une bonne volonté ou pas. Je ne sais pas si c'est des bonnes motivations. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

  • Speaker #0

    C'est ceux qui font de la chirurgie esthétique. Est-ce qu'ils veulent toujours paraître plus jeunes ? Est-ce que c'est pour s'auto-convaincre qu'ils mourront dans très longtemps ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas en vrai. Je pense qu'il y a aussi cette question d'esthétique.

  • Speaker #0

    Il y a une volonté dans notre société de toujours paraître jeunes aussi. Mais est-ce que vis-à-vis de la mort... c'est aussi pour se dire que comme ils paraissent jeunes à l'intérieur ils le sont tout le temps pour se rassurer peut-être parce que je pense que t'as l'impression que la jeunesse c'est la santé,

  • Speaker #1

    la vivacité tu vois tout ça et du coup peut-être que tu te dis que si tu ressembles à ça à l'intérieur ça sera comme ça mais ça pour le coup je pense pas du tout que c'est la bonne solution parce que non parce qu'en réalité c'est ça et au final peut-être que tu te fais plus de mal à te laisser penser à être dans le déni, à te dire tout va bien alors que non

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a des solutions pour éviter ou pour moins penser à la mort ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'à partir du moment où t'es OK avec ça, tu sais que t'y as pensé et que tu sais... Enfin, dans tout cas, ça arrivera, je veux dire. Ça, c'est un des seuls trucs auxquels on n'a aucun contrôle. Et tant que tu sais que ça arrivera, mais que tu fais en sorte de rendre ça positif, même si, en vrai, il n'y a rien de vraiment positif à la mort, mais voilà. Je pense que si tu donnes... Comme on l'a dit, de vivre pleinement, etc. Ça peut être plus facile pour toi de ne pas y penser et juste de penser à ta vie. En vrai, c'est comme mon papa m'avait dit, juste pense à la vie. En vrai, c'est la chose à faire. Pense à ta vie que tu es en train de mener, réfléchis pour ta vie et pas à la mort. Mais je pense aussi qu'il faut accepter de parfois y penser et c'est normal. En vrai, c'est humain.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en discuter, ça peut suffire pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'en discuter, ça me fait du bien. Mais après, là, comme je l'ai dit, parfois, rentrer Trop dans les détails, ça peut être intense parce que parfois, si même moi j'y suis pas encore allée.

  • Speaker #0

    Même en parler, tu vois, ça peut être trop... Parce que parfois, certaines personnes sont plus ok avec ça. Et du coup, en parler avec eux, ça peut être difficile parce qu'ils sont carrément ok. Mais je pense qu'en parler, déjà, c'est une bonne étape.

  • Speaker #1

    Je suis allée chercher dix solutions. La première, c'est accepter sa peur et la comprendre. Du coup, au début, on a dit que c'était pas que l'acte en lui-même de la mort, mais c'était par rapport à nous, ce qu'il allait se passer dans notre propre corps. Et quand on voyait aussi des personnes de notre tournage mourir. Donc on l'a comprise, notre peur, comment est-ce qu'on pourrait l'accepter ?

  • Speaker #0

    Se dire que c'est rationnel, que c'est normal et ne pas avoir honte d'avoir cette peur, parce que c'est normal, il n'y a rien de mal et ça peut arriver à tout le monde, mais faire en sorte qu'on s'en serve pour faire quelque chose de bien. Et même si tu n'as pas envie encore, si tu n'en es pas encore là et que tu n'as pas encore envie de voir ça comme quelque chose de positif, c'est ok, il y en a qui ont peur des araignées, toi tu as peur de la mort et...

  • Speaker #1

    La deuxième solution, c'est rester ancré dans le présent, donc être trop nostalgique. Est-ce que tu penses que ça peut être une solution pour toi,

  • Speaker #0

    le respect ancré dans le présent ? La meilleure solution, enfin, tu sais ce qu'on a dit, mais pour moi, ça reste une solution, les meilleures. Mais je pense que pour les gens qui ont une tendance anxieuse, c'est hyper difficile. Parce que, surtout pour le futur, du coup, tu as tendance à voir le futur et à te dire, mais s'il se passe ça, mais s'il se passe ça. Et c'est... C'est une caractéristique aussi de l'ancien vouloir voir le futur. Du coup, je pense que c'est difficile, mais que ça reste une très bonne solution pour moi.

  • Speaker #1

    Troisième solution, avoir un soutien émotionnel. Donc discuter. Chose qu'on est en train de faire. Est-ce qu'avec un peu tout ce qu'on s'est dit depuis tout à l'heure, est-ce que ça te fait du bien ?

  • Speaker #0

    En vrai, ouais. Parce que tu vois, on a évoqué plein de sujets aussi. C'est bien qu'on ne soit pas resté que dans l'aspect inconnu et tout, parce que c'est ça qui me met personnellement dans le mal. Mais je pense que discuter de tout ce qu'il y a autour et tout ce à quoi c'est relié, c'est bien. Parce que tu y réfléchis sans être angoissée justement. Et j'aime bien, je ne me suis pas du tout sentie angoissée en en parlant. Et je pense que c'est déjà un pas dans la discussion.

  • Speaker #1

    Quatrième solution, remplacer ses pensées négatives en affirmations positives. Est-ce que tu as déjà réussi à faire ça ?

  • Speaker #0

    Pas par rapport à la mort, à vrai dire. Parce que pour moi, ça reste quelque chose de connoté négatif. Comme on l'a dit, ça peut être positif. En mode de dire, c'est bon, j'ai vécu ma vie, là, si je meurs, c'est OK. Moi, j'ai du mal à voir ça comme quelque chose de positif encore. Mais tu vois, par exemple, pour les personnes qui souffrent avant de mourir, qui sont malades, etc., je pense que pour eux, la mort, c'est comme une libération. Je pense que selon les situations, c'est vraiment une solution qui est plus facile dans certains cas que d'autres.

  • Speaker #1

    Réduire l'anxiété avec la planification anticipée. Donc tout planifier. Est-ce que pour toi, c'est une... Ça peut être une possibilité où tu te dis, oui, tu ne passes pas à côté de ta vie, puisque comme tu planifies tout, tu fais des choses et après tu as quelque chose à raconter aux gens autour de toi. Et donc, du coup, tu n'as pas l'impression, puis tu n'as pas le temps aussi d'y penser. Est-ce que ça peut être une alternative ?

  • Speaker #0

    Moi, je vois ça comme une alternative, mais dans la situation où tu meurs de vieillesse, tu vois. Genre, tu arrives à un âge où tu es en paix et tu sais que, je ne sais pas, là, j'ai 80 ans. Rationnellement, je vais bientôt mourir. Vas-y viens je commence à planifier, je rends la chose plus facile pour mes enfants si j'en ai, pour ma famille s'il en reste etc.

  • Speaker #1

    Mais par exemple aujourd'hui est-ce que tu devrais vraiment planifier ?

  • Speaker #0

    En vrai non parce que déjà en plus je... enfin je suis un peu... Enfin même pas si je suis superstitieuse mais je crois que quand même dans un fond de ma tête j'aurais peur de me porter l'oeil. Et ouais je sais pas, je me vois pas faire ça, je crois que ça m'angoisserait encore plus de penser genre là et... Je me vois pas appuyer les bombes funèbres et dire...

  • Speaker #1

    Non pas de se faire parler jusque là mais par exemple moi j'ai tendance à tout organiser. et du coup ça me permet de faire énormément de choses dans une journée où je la remplis j'optimise au max de 8h du matin à 2h comme ça j'ai le temps de tout faire et je me dis qu'à la fin de la journée j'ai fait tout ce que j'avais à faire il y a des moments qui sont un peu plus calmes parce que comme il y a des grosses journées il y en a d'autres qui sont plus courtes mais comme ça ça me permet aussi de me dire que j'ai fait ce que je voulais faire dans la journée et que bah ce soir je vais m'endormir et je n'aurai pas le temps de me dire que je vais avoir peur de la mort ou d'angoisser dessus. Donc du coup je vais m'endormir de fatigue concrètement. Et le lendemain, j'aurais fait tellement de trucs la veille que je n'aurais pas forcément besoin de faire autant de choses. Et je n'aurais pas le temps non plus d'y penser parce que j'aurais fait beaucoup de choses la veille. Et je me dirais le lendemain, ah bah j'ai autre chose à faire parce que j'ai prévu d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok, bah je n'avais pas vu ça comme ça. Mais oui, à ce moment-là, moi j'aime bien me prévoir des choses, tu vois, des activités. Ou savoir qu'à tel moment je vais faire ça. Du coup je suis contente de me dire à l'avance, ok bah je vais faire ça. Enfin, ouais, remplir ses journées je pense que c'est une bonne chose. Et oui, en plus faire des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prévois des choses qui sont positives, par exemple tu vas voir tes amis.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça. Bah de toute façon je l'essaye de... Et même quand je sais qu'il va y avoir des périodes assez stressantes, tu vois notamment les partiels, bah je sais que ça va être une période intense où je vais être chez moi, je vais quand même pas voir beaucoup de monde. Bah je sais qu'à la fin des partiels je vais me prévoir une sortie, un restaurant, un truc avec des copines, pour être en mode... une récompense tu vois mais qui déjà ça donne une motivation pour travailler et en plus après tu es apaisé tu vois donc je pense que c'est une bonne solution consulter un psychologue est ce que ça peut être une solution pour toi oui mais une solution pour beaucoup de choses en plus et j'invite les gens à y aller pas encore j'ai pas encore été depuis que je suis petite mais ben j'y pense de plus en plus tu vois et même je pense que discuter de la mort bas enfin il n'y a rien de mieux que de le faire avec une personne professionnelle qui peut écouter En plus, selon les pensées que tu as, pour des personnes dépressives, c'est le meilleur endroit pour le faire. Je pense que vraiment, c'est une bonne solution.

  • Speaker #1

    Septième solution, utiliser des techniques de relaxation.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien. Je suis hyper adepte de la méditation. Ça me fait du bien. Du coup, là, je parle de la méditation, mais c'est vraiment le truc d'accepter tes pensées qui passent. Je pense que c'est une bonne étape. Surtout, si tu es dans une... une crise d'angoisse, un truc comme ça, à cause de ses pensées, directement, ça va te calmer. Ça peut paraître hyper bateau et t'as peut-être pas envie d'entendre ça quand t'es en crise d'angoisse, mais pourtant, te concentrer sur ta respiration, te relaxer, c'est la solution.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des musiques relaxantes que t'écoutes, comme écouter des bruits de la mer, des oiseaux ?

  • Speaker #0

    Les bruits de la mer, ça marche hyper bien. Et sinon, vraiment, je tape sur YouTube, musique relaxation et ça marche hyper bien.

  • Speaker #1

    Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale. C'est un petit peu la même solution que de consulter un psychologue, mais c'est d'être vraiment accompagné, puisque c'est par une thérapie. Neuvième solution, pratiquer la thérapie d'exposition.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je disais, et je cherchais le mot en français, pardon. Mais en fait, ça, je pense que c'est vraiment utile. Je ne pense pas que c'est directement s'exposer à la mort, parce qu'on a envie de rester en vie à l'issue. Mais je pense que c'est cette idée de vraiment en parler, y penser et aller dans le brut. Mais je pense que ça, c'est une très bonne solution. Mais je ne suis pas encore prête mentalement pour le faire, mais je sais que c'est une vraie solution.

  • Speaker #1

    Dernière solution, surmonter un traumatisme avec le MDR, donc c'est ce que je te disais. Mais est-ce que tu penses que surmonter un traumatisme est plus ou moins éloigné par rapport à la mort ? Donc il y a un lien. Est-ce que tu penses que ça serait une solution d'aller voir un psychologue ou un psychiatre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça serait une solution, mais je pense que c'est difficile. C'est un travail aussi. Il faut accepter de se prêter à ça et ça va être intense. Je pense que c'est vraiment une solution, mais il faut savoir à quoi tu t'engages.

  • Speaker #1

    Parmi toutes les solutions, c'est des solutions qui sont plus ou moins avancées. Je pense que tu as compris. Tu penses que tu es à quel niveau sur de 1 à 10 ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis à 5 tout pile. Mais un petit 7 également pour la technique de relaxation. Tu as sauté une étape. Oui, c'est ça. Si, je n'y suis pas encore, mais on y pense. Mais je pense que oui, moi, je suis jusqu'aux techniques de relaxation. Après, je n'ai pas encore engagé des trucs. C'est vraiment quelque chose qui est issue de réflexion. Donc, je sais que ça vient de moi, tu vois, et je peux aussi... m'aider moi-même, même s'il n'y a rien de mal à aller voir un psychologue. Je sais que je suis encore assez en contrôle de mes pensées. C'est pour ça que je ne suis pas dans les solutions les plus intenses.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Eleonore D. d'avoir accepté d'être venue aujourd'hui pour discuter de ce sujet avec moi. C'est un thème qui a une particularité du fait que nous avons eu un début de cette conversation qui abordait ce sujet et que c'est la première fois que je partageais cette inquiétude avec une amie. Il ne faut pas oublier que vous n'êtes pas seul, chose que j'ai faite. Si vous pensez ou craignez quelque chose, les personnes autour de vous l'ont sûrement vécu ou sûrement fait, alors n'oubliez pas, vous n'êtes pas seul. Merci de m'avoir écoutée, au plaisir de vous retrouver, Alexandre Espoir. L'ennui qui s'inscrira dans la catégorie des recueils de poèmes.

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Description

La mort est un sujet souvent présenté comme négatif, sombre et parfois morbide. "Pourquoi on a-t-on peur de la mort" est un épisode qui vient s'inscrire dans la catégorie des podcasts -Le monde des adultes-. Avec notre invitée Éléonore D., on échange autour de la définition de la mort, de ce que cela implique et d'essayer de comprendre comment des facteurs extérieurs peuvent influencer ou non sur cette peur. Enfin, cette discussion a pour but de trouver des alternatives à cette angoisse que l'on ne peut contrôler et lui donner une potentielle utilité.


Æ Alexandre Espoir


Plan et sources :


1- Présentation

-invitée: Éléonore D. (garde l'anonymat) étudiante en Licence de Droit

-sujet

-contexte historique/politique protestation en 2002 les chiffres donnés par Lumni (https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000420/manifestation-a-paris-le-1er-mai-2002-contre-jean-marie-le-pen.html); en 2024 les chiffrés sont révélés par Le Nouvel Obs (https://www.nouvelobs.com/politique/20240704.OBS90642/rassemblement-contre-l-extreme-droite-a-paris-on-est-ici-pour-que-demain-il-y-ait-encore-un-nous.html#:~:text=Dans%20la%20soirée%20du%20mercredi,un%20autre%20gouvernement%20est%20possible).


2- Origines

-définition médicale : "la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral" L'OMS 2012

-définition philosophique : "passage vers un au-delà, soit par transmigration de l’âme" - Phytagore et Platon - 60 av JC

-définition thatanophobie "peur irraisonnée de la mort en général, de la mort de ses proches et de sa propre mort provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liés à la mort" - Passeportsanté

-d'où vient la peur de la mort individuellement ?


3- Réponses possibles

-l'inconnu

-les violences répétées à l'écran

-la mémoire de nos ancêtres

-notre conscience

-l'angoisse de vivre


4- Utilités possibles

-citation « Personne ne se soucie de bien vivre , mais de vivre longtemps, alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps » - Sénèque, philosophe -65 av JC

-Est-ce que ce dire que c’est naturel la mort peut nous apporter un certain réconfort ?

-pourquoi certains hommes veulent-ils être immortel ?

-Elon Musk, fin janvier 2024, un implant cérébral a été implanté à un homme

-Repousser le vieillissement est-ce une traduction de vouloir effacer la peur de la mort ?


5- Des solutions ?

-10 clés sur le site de clésanté

  • Clé n°1 : Accepter sa peur et la comprendre

  • Clé n°2 : Rester ancré dans le présent

  • Clé n°3 : Avoir un soutien émotionnel

  • Clé n°4 : Remplacer ses pensées négatives en affirmations positives

  • Clé n°5 : Réduire l’anxiété avec la planification anticipée

  • Clé n°6 : Consulter un psychologue

  • Clé n°7 : Utiliser des techniques de relaxation

  • Clé n°8 : Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale

  • Clé n°9 : Pratiquer la thérapie d’exposition

  • Clé n°10 : Surmonter un traumatisme avec l’EMDR


    Le prochain épisode portera sur l’ennui qui s’inscrira dans la catégorie le recueil des poèmes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à toutes, c'est Alexandre Espoir qui vous parle. On se retrouve aujourd'hui avec Eleonore Day, qui est étudiante en licence de droit. Aujourd'hui, nous allons parler de la peur de la mort sous forme d'échanges entre amis. Un petit parallèle s'impose au vu du contexte politique. Le 1er mai 2002, plus d'un million et demi de personnes se sont regroupées dans la rue pour manifester son mécontentement face aux idéologies et propos avancés par Jean-Marie Le Pen. Hier, c'était seulement 40 000 individus présents en place de la République. Entre-temps, il y a eu des dizaines d'années de propagande, de banalisation de propos prenant la haine de l'autre et une réappropriation des mots en les détruisant et en laissant place à la peur, à la violence et à l'insécurité. Cette montée de haine pourra être évoquée comme source d'inquiétude, de désespoir ou bien d'anxiété durant cet épisode. Vous pouvez retrouver les définitions et les personnes que je cite dans la description de ce podcast pour suivre ce qui va être dit. Alors la mort c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi la mort c'est ce qui vient du coup après la vie, une fois qu'on a fini notre vie. Et pour moi vu que je ne suis pas religieuse, pour moi c'est vraiment rien en fait. Et c'est ça pour moi qui nourrit ma peur de la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que l'acte du décès... ça est entouré un peu par autre chose. Est-ce que la mort, c'est davantage un ensemble que juste la mort en tant que telle ?

  • Speaker #1

    Moi, je vois plus au-delà de tout ce qui va être cérémonie, enterrement et tout, c'est vraiment plus l'après qui m'angoisse. C'est peut-être horrible, mais je n'ai pas du tout cette peur que mes enfants soient tristes parce que je décède et tout. Moi, c'est hyper égocentrique, mais c'est vraiment la peur de moi mourir et du moment où il n'y aura plus rien après pour moi. Parce que vu que je vis la vie à travers mes yeux, Pour moi, elle ne peut pas exister si je ne suis plus là.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques définitions de disciplines différentes pour les comparer. Et on va pouvoir en discuter ensemble. Alors, j'ai pris une définition médicale. Je cite la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral. C'est un petit peu technique comme définition. Donc, ça va être plus, je pense, une explication par rapport à ce qui peut se passer quand on meurt. Et moi... Voilà. à ce que l'on ressent sur le moment. Une définition philosophique, elle s'apparenterait davantage à un passage vers un au-delà, soit par une transmigration de l'âme. Le concept de l'âme, on y reviendra tout à l'heure. Mais du coup, c'est la différence entre l'acte de mourir et ce qui se passe après. Est-ce que tu sais ce que c'est la tatanophobie ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    c'est la peur de la mort exactement c'est une peur irrationnée de la mort en général de ses proches de sa propre mort qui est provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liée à la mort est-ce que c'est plutôt la peur de la mort ou la peur de mourir

  • Speaker #1

    qui te touche le plus dans mon expérience c'est vraiment la peur de la mort parce que je ne sais pas ce qu'il y a après et c'est vraiment une source d'angoisse même l'idée que là je suis en train de vivre mais qu'un jour il n'y aura plus rien parce que pour moi c'est comme ça que je le crois... C'est vraiment horrible, alors que la peur de mourir, en soi, je sais que c'est une finalité, tu vois, et qu'on ne peut pas y échapper, et que c'est comme ça. Mais pour des exemples plus concrets, j'ai pas peur de me faire tirer dessus, j'ai pas peur de me faire renverser, j'ai vraiment peur de l'après, quand il n'y aura plus rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est plus une angoisse qu'une peur ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment possible, parce que ça me met dans des états où vraiment, si j'y pense trop longtemps, et en y réfléchissant trop, je peux me mettre à pleurer, à hyperventiler et tout. Genre vraiment horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des gens qui sont plus exposés à avoir cette peur ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Et même quand on voit que les personnes qui sont malades et qui savent qu'ils vont mourir sont peut-être souvent moins effrayées que moi, du moins je peux avoir l'impression, ou qui disent que pour eux ils ont accepté ça et que justement il faut le vivre pleinement, je pense que vraiment ça peut dépendre des personnes et peut-être moitié exposées, plus ça te fait peur, parce que c'est de l'inconnu encore plus. Je ne sais pas, après c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Peur de la mort, ça vient généralement avec l'âge de la raison, c'est-à-dire 7 ans. Est-ce qu'on peut avoir 7 ans toute notre vie d'après toi ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi j'ai 7 ans encore. Je pense que oui c'est possible, mais en plus je ne savais même pas que c'était avec l'âge de la raison. Et vraiment j'ai un souvenir de quand j'ai la première fois eu peur de la mort, et je crois que vraiment ça devait être vers cet âge-là, donc peut-être que tu viens de dire un truc hyper vrai.

  • Speaker #0

    Ça a commencé par quoi cette peur de la mort pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est hyper précis, mais c'est vraiment vrai. Je regardais un documentaire avec mon papa, ça devait être des Racines des ailes ou un truc comme ça. Et ça parlait de Jésus et de son passage sur la terre. Et il y avait vraiment un passage où il expliquait que c'était religieux. Et à quel point il avait sauvé des personnes qui étaient aveugles. Il leur a rendu la vue et tout. Et après, du coup, ça parlait forcément de la mort. Et j'ai été hyper intriguée. J'ai dit à mon papa en mode, mais qu'est-ce que c'est ? Mais c'est hyper bizarre, c'est angoissant et tout. Et il m'avait vraiment dit cette phrase basique. Mais je pense que aussi, c'est difficile d'appréhender ça avec un enfant. Mais il m'avait dit en mode, mais ne pense pas à la mort, pense à la vie. Et j'étais vraiment... Et depuis vraiment ça m'a suivi, même quand j'étais petite dans ma douche j'angoissais parce que j'y pensais et là maintenant ces derniers temps j'y repense encore un peu plus. Et voilà donc depuis petite.

  • Speaker #0

    Est-ce que le contexte peut influencer sur la fréquence à avoir peur de la main ?

  • Speaker #1

    C'est à dire ?

  • Speaker #0

    Par exemple est-ce que si on est souvent confronté à la violence on est plus ou moins pensif s'agissant de la main ? Oui. Alors à l'inverse est-ce qu'elle peut être complémentaire ? Ouais je suis contente.

  • Speaker #1

    par rapport à ce que je disais tout à l'heure, même les personnes malades et qui savent que leur fin va arriver plus tôt, je pense que du coup, ils sont amenés à y penser, à y réfléchir et du coup, peut-être à l'accepter. Ou certains, j'imagine, doivent rester hyper anxieux à cette idée, mais je pense que selon ce que tu vis, tu peux y penser beaucoup plus. Et puis même, je pense que rien que dans les guerres, ceux qui voient leurs proches tomber un à un, forcément, ils y pensent plus et ils savent que ça peut être leur tour.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur, elle te stimule ? Donc elle te pousse à faire quelque chose, à créer, à aller vers les gens ? Ou est-ce qu'à l'inverse, elle te tétanise ?

  • Speaker #1

    Moi, vraiment, ça me tétanise. J'ai eu la discussion récemment avec quelqu'un à une soirée. Et vraiment, pour lui, c'était genre un moteur. C'était un peu de je vais aller de l'avant, je vais faire des trucs et je vais profiter de ma vie. Moi, je ne peux pas y penser parce que c'est horrible. Mais je pense que ça dépend vraiment des gens.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur s'est accélérée avec l'âge ?

  • Speaker #1

    Du coup, je ne crois pas. Je pense que j'étais… Là, récemment, j'y repense beaucoup. Alors que pendant, je sais pas, peut-être les trois dernières années, même plus, j'avais fait un peu la paix avec ça, j'y pensais pas en fait juste. Mais là ça recommence, du coup peut-être que c'est l'âge, mais vu que ça avait commencé tôt, je sais pas vraiment si tout est lié tu vois.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un lieu précis quand tu y penses ? Un endroit où il y a quelque chose qui te fait écho, mis à part un cimetière ? Ouais. Mais est-ce que par exemple dans ta maison ou quand t'es dans la rue ?

  • Speaker #1

    En fait je pense que c'est vraiment quand je suis toute seule et que... Mais c'est souvent le soir parce que du coup, je sais pas, j'ai cette... C'est là où je suis le plus susceptible de penser à la mort et c'est souvent quand je suis toute seule. Il n'y a pas spécialement un lieu qui me stimule le plus, mais c'est vraiment quand je suis toute seule. Parce que quand je suis avec des amis, ma famille, j'y pense pas vu que je vis. Mais je pense que dès le moment où je suis laissée toute seule à réfléchir, c'est là où je peux y penser.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu te retrouves avec des personnes de ton entourage, des personnes avec qui tu te sens en sécurité ou épanouie, est-ce que ça t'arrive d'y penser ?

  • Speaker #1

    Pas si le sujet n'est pas amené. C'est vraiment, si on en discute, oui, je vais être en train d'y penser, mais sinon, c'est vraiment quand je suis toute seule que ça m'arrive le plus souvent.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux ont-ils un rôle sur cette anxiété vis-à-vis de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense dans le sens où quand tu vois tout le monde vivre et tout le monde faire des choses et que tu te dis, mais j'ai pas fait tout ça, est-ce que je ferais tout ça avant de mourir ? Ils sont tellement plus accomplis que si... Tu sais, quand tu t'entends les gens dire, ouais, moi, si je meurs maintenant, ben, j'ai fait tout ce que je voulais faire. Est-ce que moi, oui, non, je pense pas, tu vois ? Et du coup, je pense que ça peut t'amener à plus y penser. mais c'est pas nécessairement quand je regarde les réseaux sociaux que je suis plus amenée à y penser.

  • Speaker #0

    D'après toi, quels réseaux sociaux impactent le plus cette anxiété ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est parce que c'est celui que je consomme le plus, donc je sais pas si c'est pareil pour tout le monde, mais moi, Insta, c'est là où je vois le plus de contenu de gens qui vivent, donc c'est là où je peux le plus y penser, ou même YouTube quand je regarde des vlogs beaucoup, parce que c'est ce que je consomme. De gens qui vivent leur vie, qui font des voyages, c'est là où tu peux être le plus amené à y penser. Mais même sur les réseaux, quand tu vois des vidéos horribles de personnes qui perdent leurs proches, de personnes qui sont malades, etc. Des témoignages. Ouais, c'est ça. Tu peux que y penser après.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'informes pour savoir un peu ce qui se passe dans l'actualité sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis beaucoup, de plus en plus, vu que je suis de plus en plus concernée par les situations et que je suis plus exposée à ça avec les réseaux sociaux. J'essaye de me renseigner, et même pour me faire un avis aussi, surtout à part les temps qui courent.

  • Speaker #0

    Les médias sont une source, c'est un flux d'informations qui est infini, qui peut être difficile à accepter, et surtout difficile de pouvoir y faire face tout seul, du fait d'une nouvelle qui peut être choquante. Est-ce que ce sentiment d'anxiété, il peut se décupler,

  • Speaker #1

    tu penses ? Avec les réseaux sociaux ? Oui, je pense tellement. Et je pense que c'est pour ça qu'il faut, de nous-mêmes, essayer de faire le choix de filtrer. se conçu etc parce que sinon c'est très c'est intense quoi tout ce que tu vois tout ce que tu ressens est vraiment dans un monde où du coup c'est plus explosé je trouve que c'est une super chose parce que de plus en plus de personnes sont informés mais par contre Il faut aussi réussir à se détacher de ça parce que c'est très anxiogène.

  • Speaker #0

    Pourquoi est-ce qu'on y pense ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on a peur, je pense. En tout cas, moi, c'est pour ça. Parce qu'on a peur et parce que c'est une fin et que vraiment, tu ne peux pas l'éviter. Je pense que tu as le sentiment de peut-être injustice parfois où tu te dis qu'on ne peut pas l'éviter et ça arrivera. On est né pour mourir, c'est étrange et c'est quelque chose qui peut être dur à comprendre. Donc, je pense que c'est pour ça qu'on y pense aussi.

  • Speaker #0

    Lorsque l'on est exposé à des émotions fortes, est-ce qu'on est plus à même d'y penser ? Quand on est troublé par un gros chagrin, ou quand on est très en colère, c'est une dimension très forte.

  • Speaker #1

    Je pense que même quand tu es très heureux, tu peux y penser, puisque tu te dis que tu aimerais que ça dure et que...

  • Speaker #0

    Tu n'as pas envie que ça cesse.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et à l'issue, ça va cesser. Donc je pense que oui, et même quand tu es très triste, quand tu es très anxieux, quand tu es très déprimé, forcément, on le sait, c'est des choses qui viennent des pensées de mort et des pensées même suicidaires parfois. Donc je pense que c'est inévitable et qu'on y pense. Mais je pense que c'est pas une mauvaise chose en soi d'y penser, mais il faut essayer de gérer ça pour pas que ça devienne horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce que le stress, il peut avoir une influence quand on a beaucoup de partiels à passer ou bien un examen médical très important ? Pense-t-on à plus de choses qui nous angoissent, qui nous font peur de manière délibérée ? Ou est-ce que ces inquiétudes, elles arrivent à s'ajouter de notre... enfin de leur plein gré en profitant de notre état ?

  • Speaker #1

    Je pense que plus tu es stressée, plus tu vas être amenée à penser à des choses stressantes et que tu vas réveiller tes propres angoisses. Moi, c'est la mort, mais je pense qu'il y a d'autres gens qui savent d'autres choses et ils peuvent se laisser angoisser par tout ça. Mais je pense que, oui, pendant des périodes intenses de stress, de choses, tu peux penser à des choses plus horribles. Je pense que tout ça, c'est lié et c'est un cercle vicieux au final.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on y pense toujours quand ça ne va pas ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas. Je pense que c'est propre à chacun. Moi, j'y pense... très souvent quand ça va pas, mais aussi parfois juste ça peut ne pas aller pour quelque chose de complètement différent sans que j'y pense, enfin je pense que ça dépend des périodes.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques solutions possibles, parfois d'expériences personnelles ou des échanges que j'ai pu avoir, avec toi notamment. Par exemple sur l'inconnu, on s'est toujours pris comme exemple, comme source de peur ou d'insécurité. Les religions viennent rassurer sur ce qu'on ne contrôle pas, la peur de l'autre. Elle peut se traduire par l'aide qu'on peut apporter à notre prochain ou bien être généreux et hospitalier. Est-ce que tu penses que les religions peuvent être une alternative à cette peur ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est comme ça que je le vois. Je sais très bien que ce n'est pas le seul but et ce n'est pas le seul moteur de la religion. Mais pour moi, je pense que ça aide parce que du coup... pour les personnes religieuses, c'est pas vraiment l'inconnu. Même s'ils ne l'ont jamais vécu, ils ont une image de ce qui les attend après. Et c'est pas nécessairement une mauvaise chose, notamment ça peut leur inspirer à faire le bien sur Terre, vu qu'il y a cette idée dans certaines religions d'enfer et paradis. Mais je pense que ça rassure, en plus rien que le mot paradis, t'as envie d'y être et c'est génial d'y penser, donc je pense que la religion ça peut aider. Après je pense que c'est pas parce que t'es religieux que tu n'as pas cette angoisse, parce que malgré tout ça reste quelque chose que t'as jamais expérimenté. Mais je pense que oui, ça peut aider les personnes.

  • Speaker #0

    Donc les religions, elles proposent des alternatives à notre impuissance face à la mort. Lorsque la mort, elle frappe, certains peuvent aller au paradis, comme tu l'as dit. D'autres peuvent se réincarner en animal ou autre chose. D'autres encore voient leur âme vivre éternellement dans notre monde. Il y a aussi l'idée de cette âme qui se sépare du corps. Ça passe également par les artistes de Donatello à Michel-Ange. Cette peur existe depuis très très longtemps, d'où la nécessité d'avoir une réponse pas forcément vraie ou vérifiable, en l'occurrence avec l'irrélusion, mais qui nous permet de ne plus y penser et de pouvoir se rassurer aussi soi-même. Parmi les réponses possibles, il y a s'agissant des violences qui sont répétées sur les écrans qu'on peut voir, donc ça peut être dans les séries, les réseaux sociaux, les films. ces sentiments d'insécurité. Quand la violence passe par les mots ou les gestes, elle crée ce sentiment parfois de dégoût ou de révolte qui peut amener à un sentiment d'insécurité. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'après toi pour ne plus penser à la mort après qu'on ait vu ces images ou qu'on ait pu entendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour ce qui est des séries, etc., il faut vraiment se détacher du côté fictif. Et se rappeler que tout ça, ce n'est que fictif. Et je pense aussi, vraiment, qu'il faut limiter sa consommation. Surtout quand on sait qu'on est apte à... Enfin, qu'on va être amené à penser à la mort et à s'angoisser à propos de ça. Je pense qu'il faut essayer de se limiter. Mais après, encore une fois, je pense qu'y penser, c'est pas une mauvaise chose. Ça peut être même bien pour toi. d'essayer de trouver la paix là-dedans et de se dire ça va arriver, mais je vais m'en servir pour faire quelque chose de bien. Après, c'est pas pour autant que je pense que la vision de violence, c'est une bonne chose, parce que je pense que ça n'apporte rien de positif. Mais après aussi, ça dépend, la violence ça existe, je veux dire, dans le monde, il y en a partout, il faut rester informé, mais encore une fois, sans s'angoisser trop, et rester dans la limite de ce qu'on peut faire et de quelle manière on peut être responsable.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette peur de la mort, c'est la mémoire de nos ancêtres qui nous reste ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça peut jouer. Et surtout, tu veux éviter la mort, tu sais que c'est sur laquelle tes ancêtres sont passés, etc. Et même des réflexes qu'ils ont pour te protéger. Donc je pense que ça peut jouer. Et même cette volonté justement de toujours se protéger, c'est parce que t'as peur de mourir. Moi je pense que toutes les phobies, toutes les peurs, la peur de la mort. Donc je pense que bien sûr c'est lié.

  • Speaker #0

    Rappel d'un danger qui peut être imminent parfois, qui peut impacter notre entourage aussi. Et qui vient nous faire souvenir de notre condition, parce qu'on est fragile. Cette mémoire transgénérationnelle, elle est difficile à vivre. Elle est nécessaire pour ne pas oublier qui nous sommes en tant qu'êtres humains. Et que cette mort, elle n'est pas forcément obligée d'être opposée à la vie. Je voulais parler maintenant de notre conscience, la conscience qu'on a de la mort et de notre finalité. A défaut de pouvoir vérifier ou de comprendre le langage des autres êtres vivants, on peut considérer que nous sommes les seuls êtres dotés de conscience. Donc la conscience de notre naissance, de notre longévité, mais surtout de notre finalité, c'est la conscience de vivre, de voir le temps qui passe, qui nous rapproche de la fin comme un minuteur qui peut nous faire peur. Est-ce que tu penses que notre conscience, elle est... elle nous amène à être plus exposés à cette peur et à nous enfermer dans cet état d'anxiété.

  • Speaker #1

    Je pense complètement, rien que quand tu vois des enfants qui s'amusent, etc., du coup avant l'âge de raison, je pense qu'ils n'ont pas cette conscience, ils vivent peut-être plus pleinement que nous. Après je pense qu'en être conscient, du coup c'est vraiment pas une mauvaise chose, vu que peut-être ça peut t'amener à vivre plus pleinement, mais je pense que bien sûr être conscient de la mort, c'est ça qui va t'amener à éviter de te... De t'exposer au risque, au danger. Mais bien sûr que ça t'amène à plus d'angoisse. Parce que tu sais que c'est la finalité, tu sais que ça va arriver. Et tu vas plus s'y penser, tu vas plus être angoissée. Et parfois peut-être être plus paranoïaque. A avoir le danger partout, la mort partout. Je pense que c'est ça qui est le danger là-dedans, de la conscience.

  • Speaker #0

    Traduire une angoisse, c'est de vivre. Si on a peur fréquemment de passer à côté de quelque chose, de ne pas assez bien vivre, de vivre comme les autres de notre âge le font. de passer à côté de quelque chose ou de bien de sa propre vie. Est-ce que parfois ça t'arrive, cette angoisse de vivre ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai parfois l'angoisse de ne pas faire les choses assez bien. J'ai l'impression d'être en retard par rapport aux gens de mon âge. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la peur de la mort. Je pense aussi, d'un côté, parce que tu as ce côté échéance et du coup, j'ai peur de ne pas le faire à temps. Mais je pense que de manière générale, j'ai vraiment peur d'être en retard par rapport aux autres, de louper des choses ou même de ne pas... de perdre du temps ou de ne pas faire les choses comme je devrais. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que par exemple, pour le 31, si tu ne fais pas de soirée et que tu restes chez toi ou que tu es juste avec deux ou trois amis, est-ce que tu vas dire que tu n'as pas assez bien vécu ton 31, ta soirée ? Et après, tu vas être plus à même de penser à la mort et de te dire, oui, mais quand je vais mourir ou là, je vais mourir et du coup, je n'ai pas assez vécu. Parce que je suis pas allée à cette soirée ou parce que j'ai pas fait assez de 31 ou j'étais avec plein de gens, etc.

  • Speaker #1

    Je pense que, tu vois, tout ce côté ne pas faire de grosses soirées et tout, je suis beaucoup plus en paix avec ça parce que je sais que dans ma personnalité, c'est plus comme ça que je suis. Et même être avec mes amis proches, je sais que pour moi, ça me rend autant joyeuse que de faire une grosse soirée. Et même, je pense que je suis mieux comme ça. Donc je sais que dans mes sentiments et dans mes souvenirs, je serais contente d'avoir fait ça. Mais par contre, ouais, en termes de certaines expériences et tout... Je me dis, j'ai pas fait ça, si je meurs demain, c'est chiant. Parfois, si on me dit, il te reste une journée à vivre, qu'est-ce que tu fais ? J'ai plein de choses à faire en vrai que j'ai pas encore fait. Mais là, vu que je sais que j'ai, en principe, et que je touche du bois de longues années devant moi, je me mets moins la pression. Mais bien sûr que si je pense à si demain je meurs, là c'est hyper stressant.

  • Speaker #0

    Cette angoisse à vivre, elle peut être aussi un symptôme de la dépression ? également ça peut être une idée où tu dois faire la balance entre vivre et mourir est-ce qu'aujourd'hui je me sens mieux, est-ce que parfois je préférais pas mourir parce qu'il se passe trop de choses ou que c'est trop difficile à vivre etc. cette angoisse de vivre elle peut se traduire aussi par ça on va passer à une nouvelle partie, ça va être sur Quelle est l'utilité de penser à la mort ou d'avoir cette peur ? Pour toi, est-ce que tu penses que ça t'apporte quelque chose ? Est-ce que ça peut avoir une utilité ?

  • Speaker #1

    Je pense que personnellement, je ne suis pas du tout encore arrivée au stade où ça m'apporte quelque chose de positif. Comme je l'ai dit, j'ai discuté récemment avec quelqu'un pour qui vraiment c'était un moteur. Et il savait qu'il allait mourir. Du coup, je vais faire de mes journées des trucs incroyables comme ça. Je serai contente si demain je meurs. Moi, je n'en suis pas à ce stade-là parce que je pense que... Je suis encore trop dans l'angoisse et je sais que certaines personnes disent qu'il faut vraiment se poser et y réfléchir et tout pour réussir à arriver à ce stade et même à accepter et à savoir et à ce que ça ne te stresse plus. Moi, je n'y arrive pas encore. Je pense que c'est encore trop source d'angoisse. Pour moi, ça m'apporte rien de très positif pour l'instant, mais je suis consciente que ça peut apporter quelque chose pour quelqu'un.

  • Speaker #0

    Le philosophe Sénèque, il disait Personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps Alors que tous peuvent se donner le bonheur de vivre bien, aucun de vivre longtemps. Est-ce que ça te parle comme situation ?

  • Speaker #1

    C'est très beau et c'est très vrai parce que tu n'as pas du tout le contrôle sur le temps pour lequel tu vas vivre. C'est aussi ça qui est stressant d'ailleurs je pense. Mais par contre tu peux faire des choses de tes journées et faire en sorte de vivre mieux, de te faire des bons souvenirs. Même s'il ne faut pas non plus que ce soit une pression. C'est normal d'avoir des jours où tu ne te sentiras pas bien et des jours où c'est un peu off. Ouais c'est ça, parce qu'en vrai c'est aussi ça qui fait ta vie, tu vois, et qui fait une vie bien, parce que tu peux pas avoir des jours tout le temps très intenses et plein de joie, etc. Mais je pense que c'est comme ça qu'il faudrait voir les choses, parce que vraiment on a aucun contrôle sur combien de temps on va vivre, parce que même si tu te protèges à l'issue, il peut arriver des accidents qui sont complètement imprévisibles, et voilà.

  • Speaker #0

    Et quand t'as l'impression de passer un peu à côté de quelque chose, ou de pas être dans ta vie pleinement ? qu'est-ce que tu fais ou est-ce que tu t'en parles à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi en tout cas ce qui me fait du bien c'est de voir des gens parce que du coup parler discuter, même quand tu vois des gens t'es plus amené à rire, à t'empirer ouais c'est ça, à t'empirer de bonnes émotions et à faire des choses, après je pense qu'aussi prendre du temps avec soi-même ou juste tu te laisses rien faire et être complètement molle pour une journée franchement c'est ok et peut-être que tu repasseras des meilleures journées après grâce à ça mais je pense qu'il faut essayer de Même si c'est pas facile de prendre conscience de ce que tu ressens, pour voir après comment tu vas le faire. Et en vrai, c'est trop bateau, mais sortir, respirer de l'air, ça fait que du bien.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une nécessité pour l'homme grand H de laisser sa place au suivant, de ne pas complètement disparaître. Est-ce que tu ressens aussi cette envie de laisser un peu ta trace, pas forcément dans l'histoire ou en écrivant des livres, mais genre... qu'il y ait quelques personnes qui se souviennent de toi pour que tu aies fait quelque chose ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah je pense que, enfin tu vois, je pense que, enfin je ne pense pas en tout cas que je vais laisser ma trace en mode je vais être une grande actrice, je vais écrire des livres hyper importants, mais je pense qu'en vrai, bah pareil, c'est aussi hyper cliché, mais chacun, on laisse notre trace dans la vie de tous les gens qu'on côtoie, tu vois, en vrai, parce que, je sais pas, tu vas parler de quelque chose à quelqu'un, maintenant il connaîtra cette musique grâce à toi et ça deviendra peut-être sa musique préférée et tout, et je pense que c'est comme ça qu'il faut voir les choses, tu vois, essayer de... aux gens autour de toi, leur laisser quelque chose, même sans faire exprès, tu vois, genre juste vivre. Et je pense que rien que comme ça, tu laisses les traces aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    L'amour, est-ce que tu peux le percevoir comme un peu un cercle de la vie humaine où on vit, enfin on naît plutôt, après on vit, et ensuite on meurt ? Est-ce que te dire que c'est un peu nécessaire et normal, est-ce que ça peut être une sorte de... Enfin, pour te réconforter,

  • Speaker #1

    pardon. Je crois que non. Je ne suis pas encore assez mature pour voir les choses comme ça. Mais pour moi, je trouve toujours ça... En fait, je sais que c'est factuel, ça va arriver, et c'est comme ça que ça se passe. Mais pour moi, ça reste toujours assez injuste parce que, tu vois, goûter la vie, c'est incroyable. On ressent des trucs de fous, et c'est génial. Mais du coup, on va nous retirer tout ça. Après, je conçois aussi que, par exemple, pour les gens qui meurent de vieillesse, quand ça arrive à un certain âge, tu ne peux plus faire tout ça, tu ne peux plus ressentir tout ça. Enfin, du moins, plus autant. Je pense que du coup peut-être à ce moment-là tu pars plus en paix, mais pour toutes les choses où ça va être des morts assez tragiques ou subites, ça peut être plus dur à accepter et moi encore aujourd'hui je sais pas, j'ai du mal à comprendre ça. Mais ça je le ressens plus avec la mort des gens autour de moi que ma propre mort parce que c'est factuel.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi pour essayer de te rassurer toi-même quand tu y penses et que t'arrives à un moment de ta réflexion où ça t'angoisse tellement que t'essayes de t'auto-rassurer ? Qu'est-ce que tu te dis ? Tu penses à un truc en particulier, un souvenir ?

  • Speaker #1

    Moi j'essaie vraiment de me... De penser à autre chose, parce que vraiment j'arrive pas à m'y pencher trop longtemps. Je pense qu'il y a des méthodes, mais moi j'essaie vraiment de penser à autre chose, parce que sinon ça... me rend vraiment triste et angoissée. Mais je pense que oui, après, il faut arriver à comprendre que ça va arriver, et s'en servir comme motivation. Je pense que je ne le fais pas encore très bien, mais malgré tout, à l'issue, il faut penser à ça, et se dire que c'est comme ça qu'il faut voir les choses. Et si tu as la chance de vivre une longue vie, ou même juste une vie très intense et très bien, tu seras content d'avoir vécu tout ça, tu vois. Je pense qu'il faut voir la chose comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que si je te dis que mourir, c'est comme s'endormir et faire des rêves ? Est-ce que ça te parle ?

  • Speaker #1

    Mais en fait, la petite anecdote, c'est un peu nul, mais quand même. J'ai fait un malaise pour la première fois de ma vie où j'ai perdu connaissance. Et en fait, je me suis dit, en vrai, ça va juste être comme ça quand je vais mourir. Parce que du coup, j'ai aucun souvenir pendant le petit laps de temps où j'ai perdu connaissance. Mais en fait, je ne sais pas si ça me rassure. D'un côté, oui, parce que je me dis que c'est hyper paisible. Enfin, tu vois, tu ne penses à rien. Mais pour moi, ça me renvoie au fait que c'est rien, dans ma vision du rien. C'est la douleur. Ouais, c'est ça. Et vraiment, il n'y avait aucune douleur, et même de manière générale. Pour moi, je dis il n'y a rien dans le sens où il fait tout noir, tes pensées ne pensent pas. Exactement. Oui, je n'ai pas vu ça comme quelque chose de douloureux ou de négatif.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une idée de pourquoi certains hommes veulent devenir immortels ? Pourquoi est-ce qu'ils veulent tellement repousser l'échéance de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on en revient à la peur de l'inconnu. Même moi j'ai déjà eu cette pensée où je me disais j'aimerais trop être immortelle. Et tu vois même quand tout le monde me dit oui mais ça veut dire que tu feras tous tes proches mourir. Bah ouais mais... Enfin c'est horrible parce que bien sûr que j'ai pas du tout envie de voir mes proches mourir. Et encore plus maintenant que j'ai un neveu donc quelqu'un qui est né après moi. Ça serait horrible je pense de devoir mourir avant moi. Du coup je pense que j'ai pas envie d'être immortelle. Mais en même temps l'idée d'échapper au passage de la mort genre c'est le rêve. Enfin parce que j'ai pas envie qu'il y ait plus rien en fait.

  • Speaker #0

    À titre d'exemple, Elon Musk avait des vérités de faire de l'humain un cyborg pour qu'il ou elle vive plus longtemps. Et fin janvier 2024, ça a un petit peu échappé à quelques médias, un implant cérébral a été implanté à un homme. Et cet acte marque le début d'un nouveau contrôle de l'homme et de soumission en l'occurrence. Mais du coup, est-ce que tu penses que cette vérité de repousser le vieillissement... c'est une façon de montrer aux gens qu'ils n'ont pas peur de la mort, de l'effacer un petit peu en l'occurrence.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Mais je pense que c'est encore... Pareil, ça aussi, ça reste assez inconnu. Comme tu l'as dit, ça a échappé aux médias, moi je ne le savais pas. Et ça reste quelque chose qui n'est pas hyper démocratisé. Ce n'est pas commun.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas encore arrivé.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que ça laisse aussi encore beaucoup place à l'imagination et peut-être parfois à prendre ça mieux que ce n'est. Du coup, je pense que, je ne sais pas, c'est... Je ne sais pas si c'est encore un bon outil ou... Je pense que ça laisse encore trop place à la réflexion. Et je ne sais même pas si ça a été fait dans une bonne volonté ou pas. Je ne sais pas si c'est des bonnes motivations. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

  • Speaker #0

    C'est ceux qui font de la chirurgie esthétique. Est-ce qu'ils veulent toujours paraître plus jeunes ? Est-ce que c'est pour s'auto-convaincre qu'ils mourront dans très longtemps ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas en vrai. Je pense qu'il y a aussi cette question d'esthétique.

  • Speaker #0

    Il y a une volonté dans notre société de toujours paraître jeunes aussi. Mais est-ce que vis-à-vis de la mort... c'est aussi pour se dire que comme ils paraissent jeunes à l'intérieur ils le sont tout le temps pour se rassurer peut-être parce que je pense que t'as l'impression que la jeunesse c'est la santé,

  • Speaker #1

    la vivacité tu vois tout ça et du coup peut-être que tu te dis que si tu ressembles à ça à l'intérieur ça sera comme ça mais ça pour le coup je pense pas du tout que c'est la bonne solution parce que non parce qu'en réalité c'est ça et au final peut-être que tu te fais plus de mal à te laisser penser à être dans le déni, à te dire tout va bien alors que non

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a des solutions pour éviter ou pour moins penser à la mort ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'à partir du moment où t'es OK avec ça, tu sais que t'y as pensé et que tu sais... Enfin, dans tout cas, ça arrivera, je veux dire. Ça, c'est un des seuls trucs auxquels on n'a aucun contrôle. Et tant que tu sais que ça arrivera, mais que tu fais en sorte de rendre ça positif, même si, en vrai, il n'y a rien de vraiment positif à la mort, mais voilà. Je pense que si tu donnes... Comme on l'a dit, de vivre pleinement, etc. Ça peut être plus facile pour toi de ne pas y penser et juste de penser à ta vie. En vrai, c'est comme mon papa m'avait dit, juste pense à la vie. En vrai, c'est la chose à faire. Pense à ta vie que tu es en train de mener, réfléchis pour ta vie et pas à la mort. Mais je pense aussi qu'il faut accepter de parfois y penser et c'est normal. En vrai, c'est humain.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en discuter, ça peut suffire pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'en discuter, ça me fait du bien. Mais après, là, comme je l'ai dit, parfois, rentrer Trop dans les détails, ça peut être intense parce que parfois, si même moi j'y suis pas encore allée.

  • Speaker #0

    Même en parler, tu vois, ça peut être trop... Parce que parfois, certaines personnes sont plus ok avec ça. Et du coup, en parler avec eux, ça peut être difficile parce qu'ils sont carrément ok. Mais je pense qu'en parler, déjà, c'est une bonne étape.

  • Speaker #1

    Je suis allée chercher dix solutions. La première, c'est accepter sa peur et la comprendre. Du coup, au début, on a dit que c'était pas que l'acte en lui-même de la mort, mais c'était par rapport à nous, ce qu'il allait se passer dans notre propre corps. Et quand on voyait aussi des personnes de notre tournage mourir. Donc on l'a comprise, notre peur, comment est-ce qu'on pourrait l'accepter ?

  • Speaker #0

    Se dire que c'est rationnel, que c'est normal et ne pas avoir honte d'avoir cette peur, parce que c'est normal, il n'y a rien de mal et ça peut arriver à tout le monde, mais faire en sorte qu'on s'en serve pour faire quelque chose de bien. Et même si tu n'as pas envie encore, si tu n'en es pas encore là et que tu n'as pas encore envie de voir ça comme quelque chose de positif, c'est ok, il y en a qui ont peur des araignées, toi tu as peur de la mort et...

  • Speaker #1

    La deuxième solution, c'est rester ancré dans le présent, donc être trop nostalgique. Est-ce que tu penses que ça peut être une solution pour toi,

  • Speaker #0

    le respect ancré dans le présent ? La meilleure solution, enfin, tu sais ce qu'on a dit, mais pour moi, ça reste une solution, les meilleures. Mais je pense que pour les gens qui ont une tendance anxieuse, c'est hyper difficile. Parce que, surtout pour le futur, du coup, tu as tendance à voir le futur et à te dire, mais s'il se passe ça, mais s'il se passe ça. Et c'est... C'est une caractéristique aussi de l'ancien vouloir voir le futur. Du coup, je pense que c'est difficile, mais que ça reste une très bonne solution pour moi.

  • Speaker #1

    Troisième solution, avoir un soutien émotionnel. Donc discuter. Chose qu'on est en train de faire. Est-ce qu'avec un peu tout ce qu'on s'est dit depuis tout à l'heure, est-ce que ça te fait du bien ?

  • Speaker #0

    En vrai, ouais. Parce que tu vois, on a évoqué plein de sujets aussi. C'est bien qu'on ne soit pas resté que dans l'aspect inconnu et tout, parce que c'est ça qui me met personnellement dans le mal. Mais je pense que discuter de tout ce qu'il y a autour et tout ce à quoi c'est relié, c'est bien. Parce que tu y réfléchis sans être angoissée justement. Et j'aime bien, je ne me suis pas du tout sentie angoissée en en parlant. Et je pense que c'est déjà un pas dans la discussion.

  • Speaker #1

    Quatrième solution, remplacer ses pensées négatives en affirmations positives. Est-ce que tu as déjà réussi à faire ça ?

  • Speaker #0

    Pas par rapport à la mort, à vrai dire. Parce que pour moi, ça reste quelque chose de connoté négatif. Comme on l'a dit, ça peut être positif. En mode de dire, c'est bon, j'ai vécu ma vie, là, si je meurs, c'est OK. Moi, j'ai du mal à voir ça comme quelque chose de positif encore. Mais tu vois, par exemple, pour les personnes qui souffrent avant de mourir, qui sont malades, etc., je pense que pour eux, la mort, c'est comme une libération. Je pense que selon les situations, c'est vraiment une solution qui est plus facile dans certains cas que d'autres.

  • Speaker #1

    Réduire l'anxiété avec la planification anticipée. Donc tout planifier. Est-ce que pour toi, c'est une... Ça peut être une possibilité où tu te dis, oui, tu ne passes pas à côté de ta vie, puisque comme tu planifies tout, tu fais des choses et après tu as quelque chose à raconter aux gens autour de toi. Et donc, du coup, tu n'as pas l'impression, puis tu n'as pas le temps aussi d'y penser. Est-ce que ça peut être une alternative ?

  • Speaker #0

    Moi, je vois ça comme une alternative, mais dans la situation où tu meurs de vieillesse, tu vois. Genre, tu arrives à un âge où tu es en paix et tu sais que, je ne sais pas, là, j'ai 80 ans. Rationnellement, je vais bientôt mourir. Vas-y viens je commence à planifier, je rends la chose plus facile pour mes enfants si j'en ai, pour ma famille s'il en reste etc.

  • Speaker #1

    Mais par exemple aujourd'hui est-ce que tu devrais vraiment planifier ?

  • Speaker #0

    En vrai non parce que déjà en plus je... enfin je suis un peu... Enfin même pas si je suis superstitieuse mais je crois que quand même dans un fond de ma tête j'aurais peur de me porter l'oeil. Et ouais je sais pas, je me vois pas faire ça, je crois que ça m'angoisserait encore plus de penser genre là et... Je me vois pas appuyer les bombes funèbres et dire...

  • Speaker #1

    Non pas de se faire parler jusque là mais par exemple moi j'ai tendance à tout organiser. et du coup ça me permet de faire énormément de choses dans une journée où je la remplis j'optimise au max de 8h du matin à 2h comme ça j'ai le temps de tout faire et je me dis qu'à la fin de la journée j'ai fait tout ce que j'avais à faire il y a des moments qui sont un peu plus calmes parce que comme il y a des grosses journées il y en a d'autres qui sont plus courtes mais comme ça ça me permet aussi de me dire que j'ai fait ce que je voulais faire dans la journée et que bah ce soir je vais m'endormir et je n'aurai pas le temps de me dire que je vais avoir peur de la mort ou d'angoisser dessus. Donc du coup je vais m'endormir de fatigue concrètement. Et le lendemain, j'aurais fait tellement de trucs la veille que je n'aurais pas forcément besoin de faire autant de choses. Et je n'aurais pas le temps non plus d'y penser parce que j'aurais fait beaucoup de choses la veille. Et je me dirais le lendemain, ah bah j'ai autre chose à faire parce que j'ai prévu d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok, bah je n'avais pas vu ça comme ça. Mais oui, à ce moment-là, moi j'aime bien me prévoir des choses, tu vois, des activités. Ou savoir qu'à tel moment je vais faire ça. Du coup je suis contente de me dire à l'avance, ok bah je vais faire ça. Enfin, ouais, remplir ses journées je pense que c'est une bonne chose. Et oui, en plus faire des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prévois des choses qui sont positives, par exemple tu vas voir tes amis.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça. Bah de toute façon je l'essaye de... Et même quand je sais qu'il va y avoir des périodes assez stressantes, tu vois notamment les partiels, bah je sais que ça va être une période intense où je vais être chez moi, je vais quand même pas voir beaucoup de monde. Bah je sais qu'à la fin des partiels je vais me prévoir une sortie, un restaurant, un truc avec des copines, pour être en mode... une récompense tu vois mais qui déjà ça donne une motivation pour travailler et en plus après tu es apaisé tu vois donc je pense que c'est une bonne solution consulter un psychologue est ce que ça peut être une solution pour toi oui mais une solution pour beaucoup de choses en plus et j'invite les gens à y aller pas encore j'ai pas encore été depuis que je suis petite mais ben j'y pense de plus en plus tu vois et même je pense que discuter de la mort bas enfin il n'y a rien de mieux que de le faire avec une personne professionnelle qui peut écouter En plus, selon les pensées que tu as, pour des personnes dépressives, c'est le meilleur endroit pour le faire. Je pense que vraiment, c'est une bonne solution.

  • Speaker #1

    Septième solution, utiliser des techniques de relaxation.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien. Je suis hyper adepte de la méditation. Ça me fait du bien. Du coup, là, je parle de la méditation, mais c'est vraiment le truc d'accepter tes pensées qui passent. Je pense que c'est une bonne étape. Surtout, si tu es dans une... une crise d'angoisse, un truc comme ça, à cause de ses pensées, directement, ça va te calmer. Ça peut paraître hyper bateau et t'as peut-être pas envie d'entendre ça quand t'es en crise d'angoisse, mais pourtant, te concentrer sur ta respiration, te relaxer, c'est la solution.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des musiques relaxantes que t'écoutes, comme écouter des bruits de la mer, des oiseaux ?

  • Speaker #0

    Les bruits de la mer, ça marche hyper bien. Et sinon, vraiment, je tape sur YouTube, musique relaxation et ça marche hyper bien.

  • Speaker #1

    Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale. C'est un petit peu la même solution que de consulter un psychologue, mais c'est d'être vraiment accompagné, puisque c'est par une thérapie. Neuvième solution, pratiquer la thérapie d'exposition.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je disais, et je cherchais le mot en français, pardon. Mais en fait, ça, je pense que c'est vraiment utile. Je ne pense pas que c'est directement s'exposer à la mort, parce qu'on a envie de rester en vie à l'issue. Mais je pense que c'est cette idée de vraiment en parler, y penser et aller dans le brut. Mais je pense que ça, c'est une très bonne solution. Mais je ne suis pas encore prête mentalement pour le faire, mais je sais que c'est une vraie solution.

  • Speaker #1

    Dernière solution, surmonter un traumatisme avec le MDR, donc c'est ce que je te disais. Mais est-ce que tu penses que surmonter un traumatisme est plus ou moins éloigné par rapport à la mort ? Donc il y a un lien. Est-ce que tu penses que ça serait une solution d'aller voir un psychologue ou un psychiatre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça serait une solution, mais je pense que c'est difficile. C'est un travail aussi. Il faut accepter de se prêter à ça et ça va être intense. Je pense que c'est vraiment une solution, mais il faut savoir à quoi tu t'engages.

  • Speaker #1

    Parmi toutes les solutions, c'est des solutions qui sont plus ou moins avancées. Je pense que tu as compris. Tu penses que tu es à quel niveau sur de 1 à 10 ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis à 5 tout pile. Mais un petit 7 également pour la technique de relaxation. Tu as sauté une étape. Oui, c'est ça. Si, je n'y suis pas encore, mais on y pense. Mais je pense que oui, moi, je suis jusqu'aux techniques de relaxation. Après, je n'ai pas encore engagé des trucs. C'est vraiment quelque chose qui est issue de réflexion. Donc, je sais que ça vient de moi, tu vois, et je peux aussi... m'aider moi-même, même s'il n'y a rien de mal à aller voir un psychologue. Je sais que je suis encore assez en contrôle de mes pensées. C'est pour ça que je ne suis pas dans les solutions les plus intenses.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Eleonore D. d'avoir accepté d'être venue aujourd'hui pour discuter de ce sujet avec moi. C'est un thème qui a une particularité du fait que nous avons eu un début de cette conversation qui abordait ce sujet et que c'est la première fois que je partageais cette inquiétude avec une amie. Il ne faut pas oublier que vous n'êtes pas seul, chose que j'ai faite. Si vous pensez ou craignez quelque chose, les personnes autour de vous l'ont sûrement vécu ou sûrement fait, alors n'oubliez pas, vous n'êtes pas seul. Merci de m'avoir écoutée, au plaisir de vous retrouver, Alexandre Espoir. L'ennui qui s'inscrira dans la catégorie des recueils de poèmes.

Description

La mort est un sujet souvent présenté comme négatif, sombre et parfois morbide. "Pourquoi on a-t-on peur de la mort" est un épisode qui vient s'inscrire dans la catégorie des podcasts -Le monde des adultes-. Avec notre invitée Éléonore D., on échange autour de la définition de la mort, de ce que cela implique et d'essayer de comprendre comment des facteurs extérieurs peuvent influencer ou non sur cette peur. Enfin, cette discussion a pour but de trouver des alternatives à cette angoisse que l'on ne peut contrôler et lui donner une potentielle utilité.


Æ Alexandre Espoir


Plan et sources :


1- Présentation

-invitée: Éléonore D. (garde l'anonymat) étudiante en Licence de Droit

-sujet

-contexte historique/politique protestation en 2002 les chiffres donnés par Lumni (https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000420/manifestation-a-paris-le-1er-mai-2002-contre-jean-marie-le-pen.html); en 2024 les chiffrés sont révélés par Le Nouvel Obs (https://www.nouvelobs.com/politique/20240704.OBS90642/rassemblement-contre-l-extreme-droite-a-paris-on-est-ici-pour-que-demain-il-y-ait-encore-un-nous.html#:~:text=Dans%20la%20soirée%20du%20mercredi,un%20autre%20gouvernement%20est%20possible).


2- Origines

-définition médicale : "la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral" L'OMS 2012

-définition philosophique : "passage vers un au-delà, soit par transmigration de l’âme" - Phytagore et Platon - 60 av JC

-définition thatanophobie "peur irraisonnée de la mort en général, de la mort de ses proches et de sa propre mort provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liés à la mort" - Passeportsanté

-d'où vient la peur de la mort individuellement ?


3- Réponses possibles

-l'inconnu

-les violences répétées à l'écran

-la mémoire de nos ancêtres

-notre conscience

-l'angoisse de vivre


4- Utilités possibles

-citation « Personne ne se soucie de bien vivre , mais de vivre longtemps, alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps » - Sénèque, philosophe -65 av JC

-Est-ce que ce dire que c’est naturel la mort peut nous apporter un certain réconfort ?

-pourquoi certains hommes veulent-ils être immortel ?

-Elon Musk, fin janvier 2024, un implant cérébral a été implanté à un homme

-Repousser le vieillissement est-ce une traduction de vouloir effacer la peur de la mort ?


5- Des solutions ?

-10 clés sur le site de clésanté

  • Clé n°1 : Accepter sa peur et la comprendre

  • Clé n°2 : Rester ancré dans le présent

  • Clé n°3 : Avoir un soutien émotionnel

  • Clé n°4 : Remplacer ses pensées négatives en affirmations positives

  • Clé n°5 : Réduire l’anxiété avec la planification anticipée

  • Clé n°6 : Consulter un psychologue

  • Clé n°7 : Utiliser des techniques de relaxation

  • Clé n°8 : Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale

  • Clé n°9 : Pratiquer la thérapie d’exposition

  • Clé n°10 : Surmonter un traumatisme avec l’EMDR


    Le prochain épisode portera sur l’ennui qui s’inscrira dans la catégorie le recueil des poèmes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à toutes, c'est Alexandre Espoir qui vous parle. On se retrouve aujourd'hui avec Eleonore Day, qui est étudiante en licence de droit. Aujourd'hui, nous allons parler de la peur de la mort sous forme d'échanges entre amis. Un petit parallèle s'impose au vu du contexte politique. Le 1er mai 2002, plus d'un million et demi de personnes se sont regroupées dans la rue pour manifester son mécontentement face aux idéologies et propos avancés par Jean-Marie Le Pen. Hier, c'était seulement 40 000 individus présents en place de la République. Entre-temps, il y a eu des dizaines d'années de propagande, de banalisation de propos prenant la haine de l'autre et une réappropriation des mots en les détruisant et en laissant place à la peur, à la violence et à l'insécurité. Cette montée de haine pourra être évoquée comme source d'inquiétude, de désespoir ou bien d'anxiété durant cet épisode. Vous pouvez retrouver les définitions et les personnes que je cite dans la description de ce podcast pour suivre ce qui va être dit. Alors la mort c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi la mort c'est ce qui vient du coup après la vie, une fois qu'on a fini notre vie. Et pour moi vu que je ne suis pas religieuse, pour moi c'est vraiment rien en fait. Et c'est ça pour moi qui nourrit ma peur de la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que l'acte du décès... ça est entouré un peu par autre chose. Est-ce que la mort, c'est davantage un ensemble que juste la mort en tant que telle ?

  • Speaker #1

    Moi, je vois plus au-delà de tout ce qui va être cérémonie, enterrement et tout, c'est vraiment plus l'après qui m'angoisse. C'est peut-être horrible, mais je n'ai pas du tout cette peur que mes enfants soient tristes parce que je décède et tout. Moi, c'est hyper égocentrique, mais c'est vraiment la peur de moi mourir et du moment où il n'y aura plus rien après pour moi. Parce que vu que je vis la vie à travers mes yeux, Pour moi, elle ne peut pas exister si je ne suis plus là.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques définitions de disciplines différentes pour les comparer. Et on va pouvoir en discuter ensemble. Alors, j'ai pris une définition médicale. Je cite la disparition permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral. C'est un petit peu technique comme définition. Donc, ça va être plus, je pense, une explication par rapport à ce qui peut se passer quand on meurt. Et moi... Voilà. à ce que l'on ressent sur le moment. Une définition philosophique, elle s'apparenterait davantage à un passage vers un au-delà, soit par une transmigration de l'âme. Le concept de l'âme, on y reviendra tout à l'heure. Mais du coup, c'est la différence entre l'acte de mourir et ce qui se passe après. Est-ce que tu sais ce que c'est la tatanophobie ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    c'est la peur de la mort exactement c'est une peur irrationnée de la mort en général de ses proches de sa propre mort qui est provoquée par l'exposition à un objet ou une situation liée à la mort est-ce que c'est plutôt la peur de la mort ou la peur de mourir

  • Speaker #1

    qui te touche le plus dans mon expérience c'est vraiment la peur de la mort parce que je ne sais pas ce qu'il y a après et c'est vraiment une source d'angoisse même l'idée que là je suis en train de vivre mais qu'un jour il n'y aura plus rien parce que pour moi c'est comme ça que je le crois... C'est vraiment horrible, alors que la peur de mourir, en soi, je sais que c'est une finalité, tu vois, et qu'on ne peut pas y échapper, et que c'est comme ça. Mais pour des exemples plus concrets, j'ai pas peur de me faire tirer dessus, j'ai pas peur de me faire renverser, j'ai vraiment peur de l'après, quand il n'y aura plus rien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est plus une angoisse qu'une peur ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment possible, parce que ça me met dans des états où vraiment, si j'y pense trop longtemps, et en y réfléchissant trop, je peux me mettre à pleurer, à hyperventiler et tout. Genre vraiment horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des gens qui sont plus exposés à avoir cette peur ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Et même quand on voit que les personnes qui sont malades et qui savent qu'ils vont mourir sont peut-être souvent moins effrayées que moi, du moins je peux avoir l'impression, ou qui disent que pour eux ils ont accepté ça et que justement il faut le vivre pleinement, je pense que vraiment ça peut dépendre des personnes et peut-être moitié exposées, plus ça te fait peur, parce que c'est de l'inconnu encore plus. Je ne sais pas, après c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Peur de la mort, ça vient généralement avec l'âge de la raison, c'est-à-dire 7 ans. Est-ce qu'on peut avoir 7 ans toute notre vie d'après toi ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi j'ai 7 ans encore. Je pense que oui c'est possible, mais en plus je ne savais même pas que c'était avec l'âge de la raison. Et vraiment j'ai un souvenir de quand j'ai la première fois eu peur de la mort, et je crois que vraiment ça devait être vers cet âge-là, donc peut-être que tu viens de dire un truc hyper vrai.

  • Speaker #0

    Ça a commencé par quoi cette peur de la mort pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est hyper précis, mais c'est vraiment vrai. Je regardais un documentaire avec mon papa, ça devait être des Racines des ailes ou un truc comme ça. Et ça parlait de Jésus et de son passage sur la terre. Et il y avait vraiment un passage où il expliquait que c'était religieux. Et à quel point il avait sauvé des personnes qui étaient aveugles. Il leur a rendu la vue et tout. Et après, du coup, ça parlait forcément de la mort. Et j'ai été hyper intriguée. J'ai dit à mon papa en mode, mais qu'est-ce que c'est ? Mais c'est hyper bizarre, c'est angoissant et tout. Et il m'avait vraiment dit cette phrase basique. Mais je pense que aussi, c'est difficile d'appréhender ça avec un enfant. Mais il m'avait dit en mode, mais ne pense pas à la mort, pense à la vie. Et j'étais vraiment... Et depuis vraiment ça m'a suivi, même quand j'étais petite dans ma douche j'angoissais parce que j'y pensais et là maintenant ces derniers temps j'y repense encore un peu plus. Et voilà donc depuis petite.

  • Speaker #0

    Est-ce que le contexte peut influencer sur la fréquence à avoir peur de la main ?

  • Speaker #1

    C'est à dire ?

  • Speaker #0

    Par exemple est-ce que si on est souvent confronté à la violence on est plus ou moins pensif s'agissant de la main ? Oui. Alors à l'inverse est-ce qu'elle peut être complémentaire ? Ouais je suis contente.

  • Speaker #1

    par rapport à ce que je disais tout à l'heure, même les personnes malades et qui savent que leur fin va arriver plus tôt, je pense que du coup, ils sont amenés à y penser, à y réfléchir et du coup, peut-être à l'accepter. Ou certains, j'imagine, doivent rester hyper anxieux à cette idée, mais je pense que selon ce que tu vis, tu peux y penser beaucoup plus. Et puis même, je pense que rien que dans les guerres, ceux qui voient leurs proches tomber un à un, forcément, ils y pensent plus et ils savent que ça peut être leur tour.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur, elle te stimule ? Donc elle te pousse à faire quelque chose, à créer, à aller vers les gens ? Ou est-ce qu'à l'inverse, elle te tétanise ?

  • Speaker #1

    Moi, vraiment, ça me tétanise. J'ai eu la discussion récemment avec quelqu'un à une soirée. Et vraiment, pour lui, c'était genre un moteur. C'était un peu de je vais aller de l'avant, je vais faire des trucs et je vais profiter de ma vie. Moi, je ne peux pas y penser parce que c'est horrible. Mais je pense que ça dépend vraiment des gens.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette peur s'est accélérée avec l'âge ?

  • Speaker #1

    Du coup, je ne crois pas. Je pense que j'étais… Là, récemment, j'y repense beaucoup. Alors que pendant, je sais pas, peut-être les trois dernières années, même plus, j'avais fait un peu la paix avec ça, j'y pensais pas en fait juste. Mais là ça recommence, du coup peut-être que c'est l'âge, mais vu que ça avait commencé tôt, je sais pas vraiment si tout est lié tu vois.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un lieu précis quand tu y penses ? Un endroit où il y a quelque chose qui te fait écho, mis à part un cimetière ? Ouais. Mais est-ce que par exemple dans ta maison ou quand t'es dans la rue ?

  • Speaker #1

    En fait je pense que c'est vraiment quand je suis toute seule et que... Mais c'est souvent le soir parce que du coup, je sais pas, j'ai cette... C'est là où je suis le plus susceptible de penser à la mort et c'est souvent quand je suis toute seule. Il n'y a pas spécialement un lieu qui me stimule le plus, mais c'est vraiment quand je suis toute seule. Parce que quand je suis avec des amis, ma famille, j'y pense pas vu que je vis. Mais je pense que dès le moment où je suis laissée toute seule à réfléchir, c'est là où je peux y penser.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu te retrouves avec des personnes de ton entourage, des personnes avec qui tu te sens en sécurité ou épanouie, est-ce que ça t'arrive d'y penser ?

  • Speaker #1

    Pas si le sujet n'est pas amené. C'est vraiment, si on en discute, oui, je vais être en train d'y penser, mais sinon, c'est vraiment quand je suis toute seule que ça m'arrive le plus souvent.

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux ont-ils un rôle sur cette anxiété vis-à-vis de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense dans le sens où quand tu vois tout le monde vivre et tout le monde faire des choses et que tu te dis, mais j'ai pas fait tout ça, est-ce que je ferais tout ça avant de mourir ? Ils sont tellement plus accomplis que si... Tu sais, quand tu t'entends les gens dire, ouais, moi, si je meurs maintenant, ben, j'ai fait tout ce que je voulais faire. Est-ce que moi, oui, non, je pense pas, tu vois ? Et du coup, je pense que ça peut t'amener à plus y penser. mais c'est pas nécessairement quand je regarde les réseaux sociaux que je suis plus amenée à y penser.

  • Speaker #0

    D'après toi, quels réseaux sociaux impactent le plus cette anxiété ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est parce que c'est celui que je consomme le plus, donc je sais pas si c'est pareil pour tout le monde, mais moi, Insta, c'est là où je vois le plus de contenu de gens qui vivent, donc c'est là où je peux le plus y penser, ou même YouTube quand je regarde des vlogs beaucoup, parce que c'est ce que je consomme. De gens qui vivent leur vie, qui font des voyages, c'est là où tu peux être le plus amené à y penser. Mais même sur les réseaux, quand tu vois des vidéos horribles de personnes qui perdent leurs proches, de personnes qui sont malades, etc. Des témoignages. Ouais, c'est ça. Tu peux que y penser après.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'informes pour savoir un peu ce qui se passe dans l'actualité sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis beaucoup, de plus en plus, vu que je suis de plus en plus concernée par les situations et que je suis plus exposée à ça avec les réseaux sociaux. J'essaye de me renseigner, et même pour me faire un avis aussi, surtout à part les temps qui courent.

  • Speaker #0

    Les médias sont une source, c'est un flux d'informations qui est infini, qui peut être difficile à accepter, et surtout difficile de pouvoir y faire face tout seul, du fait d'une nouvelle qui peut être choquante. Est-ce que ce sentiment d'anxiété, il peut se décupler,

  • Speaker #1

    tu penses ? Avec les réseaux sociaux ? Oui, je pense tellement. Et je pense que c'est pour ça qu'il faut, de nous-mêmes, essayer de faire le choix de filtrer. se conçu etc parce que sinon c'est très c'est intense quoi tout ce que tu vois tout ce que tu ressens est vraiment dans un monde où du coup c'est plus explosé je trouve que c'est une super chose parce que de plus en plus de personnes sont informés mais par contre Il faut aussi réussir à se détacher de ça parce que c'est très anxiogène.

  • Speaker #0

    Pourquoi est-ce qu'on y pense ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on a peur, je pense. En tout cas, moi, c'est pour ça. Parce qu'on a peur et parce que c'est une fin et que vraiment, tu ne peux pas l'éviter. Je pense que tu as le sentiment de peut-être injustice parfois où tu te dis qu'on ne peut pas l'éviter et ça arrivera. On est né pour mourir, c'est étrange et c'est quelque chose qui peut être dur à comprendre. Donc, je pense que c'est pour ça qu'on y pense aussi.

  • Speaker #0

    Lorsque l'on est exposé à des émotions fortes, est-ce qu'on est plus à même d'y penser ? Quand on est troublé par un gros chagrin, ou quand on est très en colère, c'est une dimension très forte.

  • Speaker #1

    Je pense que même quand tu es très heureux, tu peux y penser, puisque tu te dis que tu aimerais que ça dure et que...

  • Speaker #0

    Tu n'as pas envie que ça cesse.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et à l'issue, ça va cesser. Donc je pense que oui, et même quand tu es très triste, quand tu es très anxieux, quand tu es très déprimé, forcément, on le sait, c'est des choses qui viennent des pensées de mort et des pensées même suicidaires parfois. Donc je pense que c'est inévitable et qu'on y pense. Mais je pense que c'est pas une mauvaise chose en soi d'y penser, mais il faut essayer de gérer ça pour pas que ça devienne horrible.

  • Speaker #0

    Est-ce que le stress, il peut avoir une influence quand on a beaucoup de partiels à passer ou bien un examen médical très important ? Pense-t-on à plus de choses qui nous angoissent, qui nous font peur de manière délibérée ? Ou est-ce que ces inquiétudes, elles arrivent à s'ajouter de notre... enfin de leur plein gré en profitant de notre état ?

  • Speaker #1

    Je pense que plus tu es stressée, plus tu vas être amenée à penser à des choses stressantes et que tu vas réveiller tes propres angoisses. Moi, c'est la mort, mais je pense qu'il y a d'autres gens qui savent d'autres choses et ils peuvent se laisser angoisser par tout ça. Mais je pense que, oui, pendant des périodes intenses de stress, de choses, tu peux penser à des choses plus horribles. Je pense que tout ça, c'est lié et c'est un cercle vicieux au final.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on y pense toujours quand ça ne va pas ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas. Je pense que c'est propre à chacun. Moi, j'y pense... très souvent quand ça va pas, mais aussi parfois juste ça peut ne pas aller pour quelque chose de complètement différent sans que j'y pense, enfin je pense que ça dépend des périodes.

  • Speaker #0

    Je suis allée chercher quelques solutions possibles, parfois d'expériences personnelles ou des échanges que j'ai pu avoir, avec toi notamment. Par exemple sur l'inconnu, on s'est toujours pris comme exemple, comme source de peur ou d'insécurité. Les religions viennent rassurer sur ce qu'on ne contrôle pas, la peur de l'autre. Elle peut se traduire par l'aide qu'on peut apporter à notre prochain ou bien être généreux et hospitalier. Est-ce que tu penses que les religions peuvent être une alternative à cette peur ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est comme ça que je le vois. Je sais très bien que ce n'est pas le seul but et ce n'est pas le seul moteur de la religion. Mais pour moi, je pense que ça aide parce que du coup... pour les personnes religieuses, c'est pas vraiment l'inconnu. Même s'ils ne l'ont jamais vécu, ils ont une image de ce qui les attend après. Et c'est pas nécessairement une mauvaise chose, notamment ça peut leur inspirer à faire le bien sur Terre, vu qu'il y a cette idée dans certaines religions d'enfer et paradis. Mais je pense que ça rassure, en plus rien que le mot paradis, t'as envie d'y être et c'est génial d'y penser, donc je pense que la religion ça peut aider. Après je pense que c'est pas parce que t'es religieux que tu n'as pas cette angoisse, parce que malgré tout ça reste quelque chose que t'as jamais expérimenté. Mais je pense que oui, ça peut aider les personnes.

  • Speaker #0

    Donc les religions, elles proposent des alternatives à notre impuissance face à la mort. Lorsque la mort, elle frappe, certains peuvent aller au paradis, comme tu l'as dit. D'autres peuvent se réincarner en animal ou autre chose. D'autres encore voient leur âme vivre éternellement dans notre monde. Il y a aussi l'idée de cette âme qui se sépare du corps. Ça passe également par les artistes de Donatello à Michel-Ange. Cette peur existe depuis très très longtemps, d'où la nécessité d'avoir une réponse pas forcément vraie ou vérifiable, en l'occurrence avec l'irrélusion, mais qui nous permet de ne plus y penser et de pouvoir se rassurer aussi soi-même. Parmi les réponses possibles, il y a s'agissant des violences qui sont répétées sur les écrans qu'on peut voir, donc ça peut être dans les séries, les réseaux sociaux, les films. ces sentiments d'insécurité. Quand la violence passe par les mots ou les gestes, elle crée ce sentiment parfois de dégoût ou de révolte qui peut amener à un sentiment d'insécurité. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'après toi pour ne plus penser à la mort après qu'on ait vu ces images ou qu'on ait pu entendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour ce qui est des séries, etc., il faut vraiment se détacher du côté fictif. Et se rappeler que tout ça, ce n'est que fictif. Et je pense aussi, vraiment, qu'il faut limiter sa consommation. Surtout quand on sait qu'on est apte à... Enfin, qu'on va être amené à penser à la mort et à s'angoisser à propos de ça. Je pense qu'il faut essayer de se limiter. Mais après, encore une fois, je pense qu'y penser, c'est pas une mauvaise chose. Ça peut être même bien pour toi. d'essayer de trouver la paix là-dedans et de se dire ça va arriver, mais je vais m'en servir pour faire quelque chose de bien. Après, c'est pas pour autant que je pense que la vision de violence, c'est une bonne chose, parce que je pense que ça n'apporte rien de positif. Mais après aussi, ça dépend, la violence ça existe, je veux dire, dans le monde, il y en a partout, il faut rester informé, mais encore une fois, sans s'angoisser trop, et rester dans la limite de ce qu'on peut faire et de quelle manière on peut être responsable.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette peur de la mort, c'est la mémoire de nos ancêtres qui nous reste ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça peut jouer. Et surtout, tu veux éviter la mort, tu sais que c'est sur laquelle tes ancêtres sont passés, etc. Et même des réflexes qu'ils ont pour te protéger. Donc je pense que ça peut jouer. Et même cette volonté justement de toujours se protéger, c'est parce que t'as peur de mourir. Moi je pense que toutes les phobies, toutes les peurs, la peur de la mort. Donc je pense que bien sûr c'est lié.

  • Speaker #0

    Rappel d'un danger qui peut être imminent parfois, qui peut impacter notre entourage aussi. Et qui vient nous faire souvenir de notre condition, parce qu'on est fragile. Cette mémoire transgénérationnelle, elle est difficile à vivre. Elle est nécessaire pour ne pas oublier qui nous sommes en tant qu'êtres humains. Et que cette mort, elle n'est pas forcément obligée d'être opposée à la vie. Je voulais parler maintenant de notre conscience, la conscience qu'on a de la mort et de notre finalité. A défaut de pouvoir vérifier ou de comprendre le langage des autres êtres vivants, on peut considérer que nous sommes les seuls êtres dotés de conscience. Donc la conscience de notre naissance, de notre longévité, mais surtout de notre finalité, c'est la conscience de vivre, de voir le temps qui passe, qui nous rapproche de la fin comme un minuteur qui peut nous faire peur. Est-ce que tu penses que notre conscience, elle est... elle nous amène à être plus exposés à cette peur et à nous enfermer dans cet état d'anxiété.

  • Speaker #1

    Je pense complètement, rien que quand tu vois des enfants qui s'amusent, etc., du coup avant l'âge de raison, je pense qu'ils n'ont pas cette conscience, ils vivent peut-être plus pleinement que nous. Après je pense qu'en être conscient, du coup c'est vraiment pas une mauvaise chose, vu que peut-être ça peut t'amener à vivre plus pleinement, mais je pense que bien sûr être conscient de la mort, c'est ça qui va t'amener à éviter de te... De t'exposer au risque, au danger. Mais bien sûr que ça t'amène à plus d'angoisse. Parce que tu sais que c'est la finalité, tu sais que ça va arriver. Et tu vas plus s'y penser, tu vas plus être angoissée. Et parfois peut-être être plus paranoïaque. A avoir le danger partout, la mort partout. Je pense que c'est ça qui est le danger là-dedans, de la conscience.

  • Speaker #0

    Traduire une angoisse, c'est de vivre. Si on a peur fréquemment de passer à côté de quelque chose, de ne pas assez bien vivre, de vivre comme les autres de notre âge le font. de passer à côté de quelque chose ou de bien de sa propre vie. Est-ce que parfois ça t'arrive, cette angoisse de vivre ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai parfois l'angoisse de ne pas faire les choses assez bien. J'ai l'impression d'être en retard par rapport aux gens de mon âge. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la peur de la mort. Je pense aussi, d'un côté, parce que tu as ce côté échéance et du coup, j'ai peur de ne pas le faire à temps. Mais je pense que de manière générale, j'ai vraiment peur d'être en retard par rapport aux autres, de louper des choses ou même de ne pas... de perdre du temps ou de ne pas faire les choses comme je devrais. Mais je ne sais pas si c'est directement lié à la mort.

  • Speaker #0

    Est-ce que par exemple, pour le 31, si tu ne fais pas de soirée et que tu restes chez toi ou que tu es juste avec deux ou trois amis, est-ce que tu vas dire que tu n'as pas assez bien vécu ton 31, ta soirée ? Et après, tu vas être plus à même de penser à la mort et de te dire, oui, mais quand je vais mourir ou là, je vais mourir et du coup, je n'ai pas assez vécu. Parce que je suis pas allée à cette soirée ou parce que j'ai pas fait assez de 31 ou j'étais avec plein de gens, etc.

  • Speaker #1

    Je pense que, tu vois, tout ce côté ne pas faire de grosses soirées et tout, je suis beaucoup plus en paix avec ça parce que je sais que dans ma personnalité, c'est plus comme ça que je suis. Et même être avec mes amis proches, je sais que pour moi, ça me rend autant joyeuse que de faire une grosse soirée. Et même, je pense que je suis mieux comme ça. Donc je sais que dans mes sentiments et dans mes souvenirs, je serais contente d'avoir fait ça. Mais par contre, ouais, en termes de certaines expériences et tout... Je me dis, j'ai pas fait ça, si je meurs demain, c'est chiant. Parfois, si on me dit, il te reste une journée à vivre, qu'est-ce que tu fais ? J'ai plein de choses à faire en vrai que j'ai pas encore fait. Mais là, vu que je sais que j'ai, en principe, et que je touche du bois de longues années devant moi, je me mets moins la pression. Mais bien sûr que si je pense à si demain je meurs, là c'est hyper stressant.

  • Speaker #0

    Cette angoisse à vivre, elle peut être aussi un symptôme de la dépression ? également ça peut être une idée où tu dois faire la balance entre vivre et mourir est-ce qu'aujourd'hui je me sens mieux, est-ce que parfois je préférais pas mourir parce qu'il se passe trop de choses ou que c'est trop difficile à vivre etc. cette angoisse de vivre elle peut se traduire aussi par ça on va passer à une nouvelle partie, ça va être sur Quelle est l'utilité de penser à la mort ou d'avoir cette peur ? Pour toi, est-ce que tu penses que ça t'apporte quelque chose ? Est-ce que ça peut avoir une utilité ?

  • Speaker #1

    Je pense que personnellement, je ne suis pas du tout encore arrivée au stade où ça m'apporte quelque chose de positif. Comme je l'ai dit, j'ai discuté récemment avec quelqu'un pour qui vraiment c'était un moteur. Et il savait qu'il allait mourir. Du coup, je vais faire de mes journées des trucs incroyables comme ça. Je serai contente si demain je meurs. Moi, je n'en suis pas à ce stade-là parce que je pense que... Je suis encore trop dans l'angoisse et je sais que certaines personnes disent qu'il faut vraiment se poser et y réfléchir et tout pour réussir à arriver à ce stade et même à accepter et à savoir et à ce que ça ne te stresse plus. Moi, je n'y arrive pas encore. Je pense que c'est encore trop source d'angoisse. Pour moi, ça m'apporte rien de très positif pour l'instant, mais je suis consciente que ça peut apporter quelque chose pour quelqu'un.

  • Speaker #0

    Le philosophe Sénèque, il disait Personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps Alors que tous peuvent se donner le bonheur de vivre bien, aucun de vivre longtemps. Est-ce que ça te parle comme situation ?

  • Speaker #1

    C'est très beau et c'est très vrai parce que tu n'as pas du tout le contrôle sur le temps pour lequel tu vas vivre. C'est aussi ça qui est stressant d'ailleurs je pense. Mais par contre tu peux faire des choses de tes journées et faire en sorte de vivre mieux, de te faire des bons souvenirs. Même s'il ne faut pas non plus que ce soit une pression. C'est normal d'avoir des jours où tu ne te sentiras pas bien et des jours où c'est un peu off. Ouais c'est ça, parce qu'en vrai c'est aussi ça qui fait ta vie, tu vois, et qui fait une vie bien, parce que tu peux pas avoir des jours tout le temps très intenses et plein de joie, etc. Mais je pense que c'est comme ça qu'il faudrait voir les choses, parce que vraiment on a aucun contrôle sur combien de temps on va vivre, parce que même si tu te protèges à l'issue, il peut arriver des accidents qui sont complètement imprévisibles, et voilà.

  • Speaker #0

    Et quand t'as l'impression de passer un peu à côté de quelque chose, ou de pas être dans ta vie pleinement ? qu'est-ce que tu fais ou est-ce que tu t'en parles à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #1

    Je pense que moi en tout cas ce qui me fait du bien c'est de voir des gens parce que du coup parler discuter, même quand tu vois des gens t'es plus amené à rire, à t'empirer ouais c'est ça, à t'empirer de bonnes émotions et à faire des choses, après je pense qu'aussi prendre du temps avec soi-même ou juste tu te laisses rien faire et être complètement molle pour une journée franchement c'est ok et peut-être que tu repasseras des meilleures journées après grâce à ça mais je pense qu'il faut essayer de Même si c'est pas facile de prendre conscience de ce que tu ressens, pour voir après comment tu vas le faire. Et en vrai, c'est trop bateau, mais sortir, respirer de l'air, ça fait que du bien.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une nécessité pour l'homme grand H de laisser sa place au suivant, de ne pas complètement disparaître. Est-ce que tu ressens aussi cette envie de laisser un peu ta trace, pas forcément dans l'histoire ou en écrivant des livres, mais genre... qu'il y ait quelques personnes qui se souviennent de toi pour que tu aies fait quelque chose ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah je pense que, enfin tu vois, je pense que, enfin je ne pense pas en tout cas que je vais laisser ma trace en mode je vais être une grande actrice, je vais écrire des livres hyper importants, mais je pense qu'en vrai, bah pareil, c'est aussi hyper cliché, mais chacun, on laisse notre trace dans la vie de tous les gens qu'on côtoie, tu vois, en vrai, parce que, je sais pas, tu vas parler de quelque chose à quelqu'un, maintenant il connaîtra cette musique grâce à toi et ça deviendra peut-être sa musique préférée et tout, et je pense que c'est comme ça qu'il faut voir les choses, tu vois, essayer de... aux gens autour de toi, leur laisser quelque chose, même sans faire exprès, tu vois, genre juste vivre. Et je pense que rien que comme ça, tu laisses les traces aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    L'amour, est-ce que tu peux le percevoir comme un peu un cercle de la vie humaine où on vit, enfin on naît plutôt, après on vit, et ensuite on meurt ? Est-ce que te dire que c'est un peu nécessaire et normal, est-ce que ça peut être une sorte de... Enfin, pour te réconforter,

  • Speaker #1

    pardon. Je crois que non. Je ne suis pas encore assez mature pour voir les choses comme ça. Mais pour moi, je trouve toujours ça... En fait, je sais que c'est factuel, ça va arriver, et c'est comme ça que ça se passe. Mais pour moi, ça reste toujours assez injuste parce que, tu vois, goûter la vie, c'est incroyable. On ressent des trucs de fous, et c'est génial. Mais du coup, on va nous retirer tout ça. Après, je conçois aussi que, par exemple, pour les gens qui meurent de vieillesse, quand ça arrive à un certain âge, tu ne peux plus faire tout ça, tu ne peux plus ressentir tout ça. Enfin, du moins, plus autant. Je pense que du coup peut-être à ce moment-là tu pars plus en paix, mais pour toutes les choses où ça va être des morts assez tragiques ou subites, ça peut être plus dur à accepter et moi encore aujourd'hui je sais pas, j'ai du mal à comprendre ça. Mais ça je le ressens plus avec la mort des gens autour de moi que ma propre mort parce que c'est factuel.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi pour essayer de te rassurer toi-même quand tu y penses et que t'arrives à un moment de ta réflexion où ça t'angoisse tellement que t'essayes de t'auto-rassurer ? Qu'est-ce que tu te dis ? Tu penses à un truc en particulier, un souvenir ?

  • Speaker #1

    Moi j'essaie vraiment de me... De penser à autre chose, parce que vraiment j'arrive pas à m'y pencher trop longtemps. Je pense qu'il y a des méthodes, mais moi j'essaie vraiment de penser à autre chose, parce que sinon ça... me rend vraiment triste et angoissée. Mais je pense que oui, après, il faut arriver à comprendre que ça va arriver, et s'en servir comme motivation. Je pense que je ne le fais pas encore très bien, mais malgré tout, à l'issue, il faut penser à ça, et se dire que c'est comme ça qu'il faut voir les choses. Et si tu as la chance de vivre une longue vie, ou même juste une vie très intense et très bien, tu seras content d'avoir vécu tout ça, tu vois. Je pense qu'il faut voir la chose comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que si je te dis que mourir, c'est comme s'endormir et faire des rêves ? Est-ce que ça te parle ?

  • Speaker #1

    Mais en fait, la petite anecdote, c'est un peu nul, mais quand même. J'ai fait un malaise pour la première fois de ma vie où j'ai perdu connaissance. Et en fait, je me suis dit, en vrai, ça va juste être comme ça quand je vais mourir. Parce que du coup, j'ai aucun souvenir pendant le petit laps de temps où j'ai perdu connaissance. Mais en fait, je ne sais pas si ça me rassure. D'un côté, oui, parce que je me dis que c'est hyper paisible. Enfin, tu vois, tu ne penses à rien. Mais pour moi, ça me renvoie au fait que c'est rien, dans ma vision du rien. C'est la douleur. Ouais, c'est ça. Et vraiment, il n'y avait aucune douleur, et même de manière générale. Pour moi, je dis il n'y a rien dans le sens où il fait tout noir, tes pensées ne pensent pas. Exactement. Oui, je n'ai pas vu ça comme quelque chose de douloureux ou de négatif.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une idée de pourquoi certains hommes veulent devenir immortels ? Pourquoi est-ce qu'ils veulent tellement repousser l'échéance de la mort ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on en revient à la peur de l'inconnu. Même moi j'ai déjà eu cette pensée où je me disais j'aimerais trop être immortelle. Et tu vois même quand tout le monde me dit oui mais ça veut dire que tu feras tous tes proches mourir. Bah ouais mais... Enfin c'est horrible parce que bien sûr que j'ai pas du tout envie de voir mes proches mourir. Et encore plus maintenant que j'ai un neveu donc quelqu'un qui est né après moi. Ça serait horrible je pense de devoir mourir avant moi. Du coup je pense que j'ai pas envie d'être immortelle. Mais en même temps l'idée d'échapper au passage de la mort genre c'est le rêve. Enfin parce que j'ai pas envie qu'il y ait plus rien en fait.

  • Speaker #0

    À titre d'exemple, Elon Musk avait des vérités de faire de l'humain un cyborg pour qu'il ou elle vive plus longtemps. Et fin janvier 2024, ça a un petit peu échappé à quelques médias, un implant cérébral a été implanté à un homme. Et cet acte marque le début d'un nouveau contrôle de l'homme et de soumission en l'occurrence. Mais du coup, est-ce que tu penses que cette vérité de repousser le vieillissement... c'est une façon de montrer aux gens qu'ils n'ont pas peur de la mort, de l'effacer un petit peu en l'occurrence.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Mais je pense que c'est encore... Pareil, ça aussi, ça reste assez inconnu. Comme tu l'as dit, ça a échappé aux médias, moi je ne le savais pas. Et ça reste quelque chose qui n'est pas hyper démocratisé. Ce n'est pas commun.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas encore arrivé.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que ça laisse aussi encore beaucoup place à l'imagination et peut-être parfois à prendre ça mieux que ce n'est. Du coup, je pense que, je ne sais pas, c'est... Je ne sais pas si c'est encore un bon outil ou... Je pense que ça laisse encore trop place à la réflexion. Et je ne sais même pas si ça a été fait dans une bonne volonté ou pas. Je ne sais pas si c'est des bonnes motivations. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

  • Speaker #0

    C'est ceux qui font de la chirurgie esthétique. Est-ce qu'ils veulent toujours paraître plus jeunes ? Est-ce que c'est pour s'auto-convaincre qu'ils mourront dans très longtemps ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas en vrai. Je pense qu'il y a aussi cette question d'esthétique.

  • Speaker #0

    Il y a une volonté dans notre société de toujours paraître jeunes aussi. Mais est-ce que vis-à-vis de la mort... c'est aussi pour se dire que comme ils paraissent jeunes à l'intérieur ils le sont tout le temps pour se rassurer peut-être parce que je pense que t'as l'impression que la jeunesse c'est la santé,

  • Speaker #1

    la vivacité tu vois tout ça et du coup peut-être que tu te dis que si tu ressembles à ça à l'intérieur ça sera comme ça mais ça pour le coup je pense pas du tout que c'est la bonne solution parce que non parce qu'en réalité c'est ça et au final peut-être que tu te fais plus de mal à te laisser penser à être dans le déni, à te dire tout va bien alors que non

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a des solutions pour éviter ou pour moins penser à la mort ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'à partir du moment où t'es OK avec ça, tu sais que t'y as pensé et que tu sais... Enfin, dans tout cas, ça arrivera, je veux dire. Ça, c'est un des seuls trucs auxquels on n'a aucun contrôle. Et tant que tu sais que ça arrivera, mais que tu fais en sorte de rendre ça positif, même si, en vrai, il n'y a rien de vraiment positif à la mort, mais voilà. Je pense que si tu donnes... Comme on l'a dit, de vivre pleinement, etc. Ça peut être plus facile pour toi de ne pas y penser et juste de penser à ta vie. En vrai, c'est comme mon papa m'avait dit, juste pense à la vie. En vrai, c'est la chose à faire. Pense à ta vie que tu es en train de mener, réfléchis pour ta vie et pas à la mort. Mais je pense aussi qu'il faut accepter de parfois y penser et c'est normal. En vrai, c'est humain.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en discuter, ça peut suffire pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'en discuter, ça me fait du bien. Mais après, là, comme je l'ai dit, parfois, rentrer Trop dans les détails, ça peut être intense parce que parfois, si même moi j'y suis pas encore allée.

  • Speaker #0

    Même en parler, tu vois, ça peut être trop... Parce que parfois, certaines personnes sont plus ok avec ça. Et du coup, en parler avec eux, ça peut être difficile parce qu'ils sont carrément ok. Mais je pense qu'en parler, déjà, c'est une bonne étape.

  • Speaker #1

    Je suis allée chercher dix solutions. La première, c'est accepter sa peur et la comprendre. Du coup, au début, on a dit que c'était pas que l'acte en lui-même de la mort, mais c'était par rapport à nous, ce qu'il allait se passer dans notre propre corps. Et quand on voyait aussi des personnes de notre tournage mourir. Donc on l'a comprise, notre peur, comment est-ce qu'on pourrait l'accepter ?

  • Speaker #0

    Se dire que c'est rationnel, que c'est normal et ne pas avoir honte d'avoir cette peur, parce que c'est normal, il n'y a rien de mal et ça peut arriver à tout le monde, mais faire en sorte qu'on s'en serve pour faire quelque chose de bien. Et même si tu n'as pas envie encore, si tu n'en es pas encore là et que tu n'as pas encore envie de voir ça comme quelque chose de positif, c'est ok, il y en a qui ont peur des araignées, toi tu as peur de la mort et...

  • Speaker #1

    La deuxième solution, c'est rester ancré dans le présent, donc être trop nostalgique. Est-ce que tu penses que ça peut être une solution pour toi,

  • Speaker #0

    le respect ancré dans le présent ? La meilleure solution, enfin, tu sais ce qu'on a dit, mais pour moi, ça reste une solution, les meilleures. Mais je pense que pour les gens qui ont une tendance anxieuse, c'est hyper difficile. Parce que, surtout pour le futur, du coup, tu as tendance à voir le futur et à te dire, mais s'il se passe ça, mais s'il se passe ça. Et c'est... C'est une caractéristique aussi de l'ancien vouloir voir le futur. Du coup, je pense que c'est difficile, mais que ça reste une très bonne solution pour moi.

  • Speaker #1

    Troisième solution, avoir un soutien émotionnel. Donc discuter. Chose qu'on est en train de faire. Est-ce qu'avec un peu tout ce qu'on s'est dit depuis tout à l'heure, est-ce que ça te fait du bien ?

  • Speaker #0

    En vrai, ouais. Parce que tu vois, on a évoqué plein de sujets aussi. C'est bien qu'on ne soit pas resté que dans l'aspect inconnu et tout, parce que c'est ça qui me met personnellement dans le mal. Mais je pense que discuter de tout ce qu'il y a autour et tout ce à quoi c'est relié, c'est bien. Parce que tu y réfléchis sans être angoissée justement. Et j'aime bien, je ne me suis pas du tout sentie angoissée en en parlant. Et je pense que c'est déjà un pas dans la discussion.

  • Speaker #1

    Quatrième solution, remplacer ses pensées négatives en affirmations positives. Est-ce que tu as déjà réussi à faire ça ?

  • Speaker #0

    Pas par rapport à la mort, à vrai dire. Parce que pour moi, ça reste quelque chose de connoté négatif. Comme on l'a dit, ça peut être positif. En mode de dire, c'est bon, j'ai vécu ma vie, là, si je meurs, c'est OK. Moi, j'ai du mal à voir ça comme quelque chose de positif encore. Mais tu vois, par exemple, pour les personnes qui souffrent avant de mourir, qui sont malades, etc., je pense que pour eux, la mort, c'est comme une libération. Je pense que selon les situations, c'est vraiment une solution qui est plus facile dans certains cas que d'autres.

  • Speaker #1

    Réduire l'anxiété avec la planification anticipée. Donc tout planifier. Est-ce que pour toi, c'est une... Ça peut être une possibilité où tu te dis, oui, tu ne passes pas à côté de ta vie, puisque comme tu planifies tout, tu fais des choses et après tu as quelque chose à raconter aux gens autour de toi. Et donc, du coup, tu n'as pas l'impression, puis tu n'as pas le temps aussi d'y penser. Est-ce que ça peut être une alternative ?

  • Speaker #0

    Moi, je vois ça comme une alternative, mais dans la situation où tu meurs de vieillesse, tu vois. Genre, tu arrives à un âge où tu es en paix et tu sais que, je ne sais pas, là, j'ai 80 ans. Rationnellement, je vais bientôt mourir. Vas-y viens je commence à planifier, je rends la chose plus facile pour mes enfants si j'en ai, pour ma famille s'il en reste etc.

  • Speaker #1

    Mais par exemple aujourd'hui est-ce que tu devrais vraiment planifier ?

  • Speaker #0

    En vrai non parce que déjà en plus je... enfin je suis un peu... Enfin même pas si je suis superstitieuse mais je crois que quand même dans un fond de ma tête j'aurais peur de me porter l'oeil. Et ouais je sais pas, je me vois pas faire ça, je crois que ça m'angoisserait encore plus de penser genre là et... Je me vois pas appuyer les bombes funèbres et dire...

  • Speaker #1

    Non pas de se faire parler jusque là mais par exemple moi j'ai tendance à tout organiser. et du coup ça me permet de faire énormément de choses dans une journée où je la remplis j'optimise au max de 8h du matin à 2h comme ça j'ai le temps de tout faire et je me dis qu'à la fin de la journée j'ai fait tout ce que j'avais à faire il y a des moments qui sont un peu plus calmes parce que comme il y a des grosses journées il y en a d'autres qui sont plus courtes mais comme ça ça me permet aussi de me dire que j'ai fait ce que je voulais faire dans la journée et que bah ce soir je vais m'endormir et je n'aurai pas le temps de me dire que je vais avoir peur de la mort ou d'angoisser dessus. Donc du coup je vais m'endormir de fatigue concrètement. Et le lendemain, j'aurais fait tellement de trucs la veille que je n'aurais pas forcément besoin de faire autant de choses. Et je n'aurais pas le temps non plus d'y penser parce que j'aurais fait beaucoup de choses la veille. Et je me dirais le lendemain, ah bah j'ai autre chose à faire parce que j'ai prévu d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok, bah je n'avais pas vu ça comme ça. Mais oui, à ce moment-là, moi j'aime bien me prévoir des choses, tu vois, des activités. Ou savoir qu'à tel moment je vais faire ça. Du coup je suis contente de me dire à l'avance, ok bah je vais faire ça. Enfin, ouais, remplir ses journées je pense que c'est une bonne chose. Et oui, en plus faire des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prévois des choses qui sont positives, par exemple tu vas voir tes amis.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça. Bah de toute façon je l'essaye de... Et même quand je sais qu'il va y avoir des périodes assez stressantes, tu vois notamment les partiels, bah je sais que ça va être une période intense où je vais être chez moi, je vais quand même pas voir beaucoup de monde. Bah je sais qu'à la fin des partiels je vais me prévoir une sortie, un restaurant, un truc avec des copines, pour être en mode... une récompense tu vois mais qui déjà ça donne une motivation pour travailler et en plus après tu es apaisé tu vois donc je pense que c'est une bonne solution consulter un psychologue est ce que ça peut être une solution pour toi oui mais une solution pour beaucoup de choses en plus et j'invite les gens à y aller pas encore j'ai pas encore été depuis que je suis petite mais ben j'y pense de plus en plus tu vois et même je pense que discuter de la mort bas enfin il n'y a rien de mieux que de le faire avec une personne professionnelle qui peut écouter En plus, selon les pensées que tu as, pour des personnes dépressives, c'est le meilleur endroit pour le faire. Je pense que vraiment, c'est une bonne solution.

  • Speaker #1

    Septième solution, utiliser des techniques de relaxation.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien. Je suis hyper adepte de la méditation. Ça me fait du bien. Du coup, là, je parle de la méditation, mais c'est vraiment le truc d'accepter tes pensées qui passent. Je pense que c'est une bonne étape. Surtout, si tu es dans une... une crise d'angoisse, un truc comme ça, à cause de ses pensées, directement, ça va te calmer. Ça peut paraître hyper bateau et t'as peut-être pas envie d'entendre ça quand t'es en crise d'angoisse, mais pourtant, te concentrer sur ta respiration, te relaxer, c'est la solution.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des musiques relaxantes que t'écoutes, comme écouter des bruits de la mer, des oiseaux ?

  • Speaker #0

    Les bruits de la mer, ça marche hyper bien. Et sinon, vraiment, je tape sur YouTube, musique relaxation et ça marche hyper bien.

  • Speaker #1

    Avoir recours à la thérapie cognitivo-comportementale. C'est un petit peu la même solution que de consulter un psychologue, mais c'est d'être vraiment accompagné, puisque c'est par une thérapie. Neuvième solution, pratiquer la thérapie d'exposition.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je disais, et je cherchais le mot en français, pardon. Mais en fait, ça, je pense que c'est vraiment utile. Je ne pense pas que c'est directement s'exposer à la mort, parce qu'on a envie de rester en vie à l'issue. Mais je pense que c'est cette idée de vraiment en parler, y penser et aller dans le brut. Mais je pense que ça, c'est une très bonne solution. Mais je ne suis pas encore prête mentalement pour le faire, mais je sais que c'est une vraie solution.

  • Speaker #1

    Dernière solution, surmonter un traumatisme avec le MDR, donc c'est ce que je te disais. Mais est-ce que tu penses que surmonter un traumatisme est plus ou moins éloigné par rapport à la mort ? Donc il y a un lien. Est-ce que tu penses que ça serait une solution d'aller voir un psychologue ou un psychiatre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça serait une solution, mais je pense que c'est difficile. C'est un travail aussi. Il faut accepter de se prêter à ça et ça va être intense. Je pense que c'est vraiment une solution, mais il faut savoir à quoi tu t'engages.

  • Speaker #1

    Parmi toutes les solutions, c'est des solutions qui sont plus ou moins avancées. Je pense que tu as compris. Tu penses que tu es à quel niveau sur de 1 à 10 ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis à 5 tout pile. Mais un petit 7 également pour la technique de relaxation. Tu as sauté une étape. Oui, c'est ça. Si, je n'y suis pas encore, mais on y pense. Mais je pense que oui, moi, je suis jusqu'aux techniques de relaxation. Après, je n'ai pas encore engagé des trucs. C'est vraiment quelque chose qui est issue de réflexion. Donc, je sais que ça vient de moi, tu vois, et je peux aussi... m'aider moi-même, même s'il n'y a rien de mal à aller voir un psychologue. Je sais que je suis encore assez en contrôle de mes pensées. C'est pour ça que je ne suis pas dans les solutions les plus intenses.

  • Speaker #1

    Un grand merci à Eleonore D. d'avoir accepté d'être venue aujourd'hui pour discuter de ce sujet avec moi. C'est un thème qui a une particularité du fait que nous avons eu un début de cette conversation qui abordait ce sujet et que c'est la première fois que je partageais cette inquiétude avec une amie. Il ne faut pas oublier que vous n'êtes pas seul, chose que j'ai faite. Si vous pensez ou craignez quelque chose, les personnes autour de vous l'ont sûrement vécu ou sûrement fait, alors n'oubliez pas, vous n'êtes pas seul. Merci de m'avoir écoutée, au plaisir de vous retrouver, Alexandre Espoir. L'ennui qui s'inscrira dans la catégorie des recueils de poèmes.

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