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Economie & perspectives agricoles par les Chambres d'agriculture

Bouleversements dans les grandes cultures : Ep 1 - Blé Maïs

Bouleversements dans les grandes cultures : Ep 1 - Blé Maïs

08min |20/06/2024
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Description

Le marché des grandes cultures : bouleversements et recompositions majeures

 

Depuis 2014, les marchés des grandes cultures, comme le blé et le maïs, subissent des turbulences sans précédent. Crises, chocs climatiques et guerre en Ukraine ont amplifié les tensions et provoqué un bouleversement géopolitique majeur.

 

➡️ La Russie, nouvelle puissance céréalière

➡️ Les États-Unis perdent du terrain

➡️ La Chine, nouvel ogre du maïs

➡️ L'Europe, deuxième importateur de maïs

 

Dans ce premier épisode de notre série de podcasts, nous explorons les mutations profondes que subissent les marchés du blé et du maïs.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les marchés des grandes cultures subissent de profondes mutations et bouleversements. Le service Analyse économique et prospective de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés sur ses productions et sur ses marchés. Ce volet fait état de la situation du blé et du maïs avec Thierry Pouch, économiste à Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #1

    Le service des études économiques et prospectives de Champs d'Agriculture France a réalisé au mois d'avril un analyse et perspective dans lequel sont abordés les bouleversements des marchés des produits de grande culture. Donc successivement, blé, maïs, orge, soja, sucre et nous terminons par des éléments fondamentaux de conclusion. Vous retrouverez donc tous ces éléments que nous allons développer ici. dans le numéro 2219 d'Analyse et Perspective. Depuis 2014 jusqu'à aujourd'hui, les marchés des produits de grande culture ont connu un certain nombre de turbulences. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, puisqu'il y a eu des chocs dans le passé, notamment des chocs climatiques. La crise économique et financière de 2008 a aussi occasionné un certain nombre de turbulences très fortes sur les marchés des produits de grande culture. et qui se sont traduites notamment par des flambées de prix. Mais la guerre en Ukraine, évidemment, a amplifié ces secousses, non seulement sur les prix, sur les volumes, mais ce qui est très important de rappeler, c'est que ces secousses, ces crises, ces chocs, sont à l'origine d'une recomposition structurelle de l'échiquier international des produits de grande culture. On commencera ici par le blé. D'abord quelques rappels, c'est la denrée la plus consommée au monde. 25% de la production mondiale font l'objet d'exportations. Cela représente 18% des apports caloriques et 25% des apports en protéines d'origine végétale. D'autant plus que la perspective démographique à l'horizon 2050 montre que les bouches à nourrir devront être plus nombreuses. et qu'il va falloir continuer à produire. En 20 ans, les exportations mondiales de blé ont été multipliées par deux. Mais ce qui caractérise aujourd'hui le marché mondial du blé, ce sont d'abord les tensions concurrentielles, et ensuite, et c'est une conséquence de ces tensions, un bouleversement des équilibres, de l'échiquier, de la hiérarchie des pays producteurs et exportateurs, au point que nous avons aujourd'hui un basculement du centre de gravité du marché céréalier dans le monde.

  • Speaker #0

    Une nouvelle hiérarchie de producteurs et d'exportateurs s'est-elle installée dans le monde ?

  • Speaker #1

    Le premier constat fondamental qui s'impose, c'est l'affirmation de la Russie. Aujourd'hui, la Russie représente 13% de la production mondiale et 24% des exportations mondiales de blé, ce qui représente pour les exportations à peu près 50 millions de tonnes en moyenne. L'Ukraine a de son côté opéré une percée importante, mais qui a été entravée bien évidemment par le conflit, par la guerre. Et en contrepartie, nous avons observé un recul de la position des États-Unis, du Canada, de l'Australie sur les marchés internationaux de blé. L'Union européenne a légèrement régressé, mais reste le deuxième exportateur mondial de cette céréale.

  • Speaker #0

    La demande mondiale de blé a-t-elle également évolué ?

  • Speaker #1

    Si l'on se penche maintenant du côté des importations, il y a là aussi un bouleversement de la hiérarchie des nations importatrices. La Chine est devenue le premier importateur mondial de blé, et pourtant il s'agit d'un pays qui est gros producteur de cette céréale, puisqu'on est au-delà des 100 millions de tonnes en moyenne. La Chine importe désormais en moyenne 12 millions de tonnes et elle a dépassé les traditionnels importateurs qui étaient l'Egypte et l'Indonésie et bien entendu l'Algérie et la Turquie dans une moindre mesure. Donc le premier renseignement qu'on peut retenir sur le blé. C'est l'affirmation de la Russie qui détient aujourd'hui un pouvoir colossal pour approvisionner les principaux pays importateurs et qui développe toute une diplomatie alimentaire centrée sur le blé.

  • Speaker #0

    Ces mêmes évolutions sont-elles constatées pour le maïs ?

  • Speaker #1

    Si je passe maintenant au cas du maïs, qui est une autre denrée importante, puisqu'elle est principalement dédiée à l'alimentation animale, beaucoup moins à l'alimentation humaine, et puis depuis quelques années, évidemment, le développement des productions de biocarburants à base de maïs. La production mondiale de maïs a doublé depuis 2000. On est aujourd'hui à environ 1 ou 1,2 milliard de tonnes en moyenne. C'est la céréale la plus produite dans le monde et 17% de cette production mondiale sont exportées. Parmi les pays qui ont le plus progressé en termes de production, on trouve la Chine, les États-Unis et le Brésil. Depuis 2000,

  • Speaker #0

    Que dire sur les grands échanges et la commercialisation du maïs dans le monde ?

  • Speaker #1

    En matière d'échanges, c'est plus 124 millions de tonnes qui ont été changées supplémentaires sur le marché international. Pour les exportations, ce qu'on constate, c'est un déclassement des États-Unis qui était pourtant... prédominant jusqu'en 2005, puisqu'il représentait à peu près 65% des exportations mondiales en 2005, contre 28% aujourd'hui. Donc la chute est quand même assez sévère, et ça s'est fait au profit du Brésil, qui dispute aujourd'hui la place de premier exportateur mondial aux États-Unis. Ensuite l'Argentine et l'Ukraine, mais là aussi le positionnement de l'Ukraine a été malmené par le conflit militaire. En matière d'importation... Quelque chose d'assez important à retenir, c'est que la Chine, pourtant grosse productrice de maïs, est devenue une grosse puissance importatrice. C'est en moyenne 25 à 30 millions de tonnes de maïs qui sont importées par la Chine chaque année, alors qu'en 2006, elle pouvait exporter, étant donné l'importance de sa production. Cela signifie que la Chine a des besoins importants de plus en plus élevés en maïs, notamment pour nourrir son bétail et plus particulièrement ses porcins. En revanche, pour l'Union européenne, les importations sont en constante progression depuis 2010 et elle est précédée par le Japon et le Mexique, qui sont deux autres grandes puissances importatrices de cette céréale. Mais il faut quand même ajouter que pour l'Union européenne, en maïs, les exportations continuent à progresser, bien qu'elles soient devenues la deuxième puissance importatrice de maïs, mais ces exportations continuent à progresser du fait de l'importance de la production française qui nous permet d'exporter cette denrée vers le monde entier. Donc nous sommes depuis une décennie face à des bouleversements qui sont en cours, qui ne sont pas achevés. et on pourra le montrer, notamment sur le sucre, la fois prochaine. Vous pouvez retrouver tous ces chiffres et toutes ces analyses dans le numéro 2 219 d'Analyse et Perspective, qui est sur le site de Chambre d'Agriculture France.

Description

Le marché des grandes cultures : bouleversements et recompositions majeures

 

Depuis 2014, les marchés des grandes cultures, comme le blé et le maïs, subissent des turbulences sans précédent. Crises, chocs climatiques et guerre en Ukraine ont amplifié les tensions et provoqué un bouleversement géopolitique majeur.

 

➡️ La Russie, nouvelle puissance céréalière

➡️ Les États-Unis perdent du terrain

➡️ La Chine, nouvel ogre du maïs

➡️ L'Europe, deuxième importateur de maïs

 

Dans ce premier épisode de notre série de podcasts, nous explorons les mutations profondes que subissent les marchés du blé et du maïs.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Les marchés des grandes cultures subissent de profondes mutations et bouleversements. Le service Analyse économique et prospective de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés sur ses productions et sur ses marchés. Ce volet fait état de la situation du blé et du maïs avec Thierry Pouch, économiste à Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #1

    Le service des études économiques et prospectives de Champs d'Agriculture France a réalisé au mois d'avril un analyse et perspective dans lequel sont abordés les bouleversements des marchés des produits de grande culture. Donc successivement, blé, maïs, orge, soja, sucre et nous terminons par des éléments fondamentaux de conclusion. Vous retrouverez donc tous ces éléments que nous allons développer ici. dans le numéro 2219 d'Analyse et Perspective. Depuis 2014 jusqu'à aujourd'hui, les marchés des produits de grande culture ont connu un certain nombre de turbulences. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, puisqu'il y a eu des chocs dans le passé, notamment des chocs climatiques. La crise économique et financière de 2008 a aussi occasionné un certain nombre de turbulences très fortes sur les marchés des produits de grande culture. et qui se sont traduites notamment par des flambées de prix. Mais la guerre en Ukraine, évidemment, a amplifié ces secousses, non seulement sur les prix, sur les volumes, mais ce qui est très important de rappeler, c'est que ces secousses, ces crises, ces chocs, sont à l'origine d'une recomposition structurelle de l'échiquier international des produits de grande culture. On commencera ici par le blé. D'abord quelques rappels, c'est la denrée la plus consommée au monde. 25% de la production mondiale font l'objet d'exportations. Cela représente 18% des apports caloriques et 25% des apports en protéines d'origine végétale. D'autant plus que la perspective démographique à l'horizon 2050 montre que les bouches à nourrir devront être plus nombreuses. et qu'il va falloir continuer à produire. En 20 ans, les exportations mondiales de blé ont été multipliées par deux. Mais ce qui caractérise aujourd'hui le marché mondial du blé, ce sont d'abord les tensions concurrentielles, et ensuite, et c'est une conséquence de ces tensions, un bouleversement des équilibres, de l'échiquier, de la hiérarchie des pays producteurs et exportateurs, au point que nous avons aujourd'hui un basculement du centre de gravité du marché céréalier dans le monde.

  • Speaker #0

    Une nouvelle hiérarchie de producteurs et d'exportateurs s'est-elle installée dans le monde ?

  • Speaker #1

    Le premier constat fondamental qui s'impose, c'est l'affirmation de la Russie. Aujourd'hui, la Russie représente 13% de la production mondiale et 24% des exportations mondiales de blé, ce qui représente pour les exportations à peu près 50 millions de tonnes en moyenne. L'Ukraine a de son côté opéré une percée importante, mais qui a été entravée bien évidemment par le conflit, par la guerre. Et en contrepartie, nous avons observé un recul de la position des États-Unis, du Canada, de l'Australie sur les marchés internationaux de blé. L'Union européenne a légèrement régressé, mais reste le deuxième exportateur mondial de cette céréale.

  • Speaker #0

    La demande mondiale de blé a-t-elle également évolué ?

  • Speaker #1

    Si l'on se penche maintenant du côté des importations, il y a là aussi un bouleversement de la hiérarchie des nations importatrices. La Chine est devenue le premier importateur mondial de blé, et pourtant il s'agit d'un pays qui est gros producteur de cette céréale, puisqu'on est au-delà des 100 millions de tonnes en moyenne. La Chine importe désormais en moyenne 12 millions de tonnes et elle a dépassé les traditionnels importateurs qui étaient l'Egypte et l'Indonésie et bien entendu l'Algérie et la Turquie dans une moindre mesure. Donc le premier renseignement qu'on peut retenir sur le blé. C'est l'affirmation de la Russie qui détient aujourd'hui un pouvoir colossal pour approvisionner les principaux pays importateurs et qui développe toute une diplomatie alimentaire centrée sur le blé.

  • Speaker #0

    Ces mêmes évolutions sont-elles constatées pour le maïs ?

  • Speaker #1

    Si je passe maintenant au cas du maïs, qui est une autre denrée importante, puisqu'elle est principalement dédiée à l'alimentation animale, beaucoup moins à l'alimentation humaine, et puis depuis quelques années, évidemment, le développement des productions de biocarburants à base de maïs. La production mondiale de maïs a doublé depuis 2000. On est aujourd'hui à environ 1 ou 1,2 milliard de tonnes en moyenne. C'est la céréale la plus produite dans le monde et 17% de cette production mondiale sont exportées. Parmi les pays qui ont le plus progressé en termes de production, on trouve la Chine, les États-Unis et le Brésil. Depuis 2000,

  • Speaker #0

    Que dire sur les grands échanges et la commercialisation du maïs dans le monde ?

  • Speaker #1

    En matière d'échanges, c'est plus 124 millions de tonnes qui ont été changées supplémentaires sur le marché international. Pour les exportations, ce qu'on constate, c'est un déclassement des États-Unis qui était pourtant... prédominant jusqu'en 2005, puisqu'il représentait à peu près 65% des exportations mondiales en 2005, contre 28% aujourd'hui. Donc la chute est quand même assez sévère, et ça s'est fait au profit du Brésil, qui dispute aujourd'hui la place de premier exportateur mondial aux États-Unis. Ensuite l'Argentine et l'Ukraine, mais là aussi le positionnement de l'Ukraine a été malmené par le conflit militaire. En matière d'importation... Quelque chose d'assez important à retenir, c'est que la Chine, pourtant grosse productrice de maïs, est devenue une grosse puissance importatrice. C'est en moyenne 25 à 30 millions de tonnes de maïs qui sont importées par la Chine chaque année, alors qu'en 2006, elle pouvait exporter, étant donné l'importance de sa production. Cela signifie que la Chine a des besoins importants de plus en plus élevés en maïs, notamment pour nourrir son bétail et plus particulièrement ses porcins. En revanche, pour l'Union européenne, les importations sont en constante progression depuis 2010 et elle est précédée par le Japon et le Mexique, qui sont deux autres grandes puissances importatrices de cette céréale. Mais il faut quand même ajouter que pour l'Union européenne, en maïs, les exportations continuent à progresser, bien qu'elles soient devenues la deuxième puissance importatrice de maïs, mais ces exportations continuent à progresser du fait de l'importance de la production française qui nous permet d'exporter cette denrée vers le monde entier. Donc nous sommes depuis une décennie face à des bouleversements qui sont en cours, qui ne sont pas achevés. et on pourra le montrer, notamment sur le sucre, la fois prochaine. Vous pouvez retrouver tous ces chiffres et toutes ces analyses dans le numéro 2 219 d'Analyse et Perspective, qui est sur le site de Chambre d'Agriculture France.

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Le marché des grandes cultures : bouleversements et recompositions majeures

 

Depuis 2014, les marchés des grandes cultures, comme le blé et le maïs, subissent des turbulences sans précédent. Crises, chocs climatiques et guerre en Ukraine ont amplifié les tensions et provoqué un bouleversement géopolitique majeur.

 

➡️ La Russie, nouvelle puissance céréalière

➡️ Les États-Unis perdent du terrain

➡️ La Chine, nouvel ogre du maïs

➡️ L'Europe, deuxième importateur de maïs

 

Dans ce premier épisode de notre série de podcasts, nous explorons les mutations profondes que subissent les marchés du blé et du maïs.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Les marchés des grandes cultures subissent de profondes mutations et bouleversements. Le service Analyse économique et prospective de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés sur ses productions et sur ses marchés. Ce volet fait état de la situation du blé et du maïs avec Thierry Pouch, économiste à Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #1

    Le service des études économiques et prospectives de Champs d'Agriculture France a réalisé au mois d'avril un analyse et perspective dans lequel sont abordés les bouleversements des marchés des produits de grande culture. Donc successivement, blé, maïs, orge, soja, sucre et nous terminons par des éléments fondamentaux de conclusion. Vous retrouverez donc tous ces éléments que nous allons développer ici. dans le numéro 2219 d'Analyse et Perspective. Depuis 2014 jusqu'à aujourd'hui, les marchés des produits de grande culture ont connu un certain nombre de turbulences. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, puisqu'il y a eu des chocs dans le passé, notamment des chocs climatiques. La crise économique et financière de 2008 a aussi occasionné un certain nombre de turbulences très fortes sur les marchés des produits de grande culture. et qui se sont traduites notamment par des flambées de prix. Mais la guerre en Ukraine, évidemment, a amplifié ces secousses, non seulement sur les prix, sur les volumes, mais ce qui est très important de rappeler, c'est que ces secousses, ces crises, ces chocs, sont à l'origine d'une recomposition structurelle de l'échiquier international des produits de grande culture. On commencera ici par le blé. D'abord quelques rappels, c'est la denrée la plus consommée au monde. 25% de la production mondiale font l'objet d'exportations. Cela représente 18% des apports caloriques et 25% des apports en protéines d'origine végétale. D'autant plus que la perspective démographique à l'horizon 2050 montre que les bouches à nourrir devront être plus nombreuses. et qu'il va falloir continuer à produire. En 20 ans, les exportations mondiales de blé ont été multipliées par deux. Mais ce qui caractérise aujourd'hui le marché mondial du blé, ce sont d'abord les tensions concurrentielles, et ensuite, et c'est une conséquence de ces tensions, un bouleversement des équilibres, de l'échiquier, de la hiérarchie des pays producteurs et exportateurs, au point que nous avons aujourd'hui un basculement du centre de gravité du marché céréalier dans le monde.

  • Speaker #0

    Une nouvelle hiérarchie de producteurs et d'exportateurs s'est-elle installée dans le monde ?

  • Speaker #1

    Le premier constat fondamental qui s'impose, c'est l'affirmation de la Russie. Aujourd'hui, la Russie représente 13% de la production mondiale et 24% des exportations mondiales de blé, ce qui représente pour les exportations à peu près 50 millions de tonnes en moyenne. L'Ukraine a de son côté opéré une percée importante, mais qui a été entravée bien évidemment par le conflit, par la guerre. Et en contrepartie, nous avons observé un recul de la position des États-Unis, du Canada, de l'Australie sur les marchés internationaux de blé. L'Union européenne a légèrement régressé, mais reste le deuxième exportateur mondial de cette céréale.

  • Speaker #0

    La demande mondiale de blé a-t-elle également évolué ?

  • Speaker #1

    Si l'on se penche maintenant du côté des importations, il y a là aussi un bouleversement de la hiérarchie des nations importatrices. La Chine est devenue le premier importateur mondial de blé, et pourtant il s'agit d'un pays qui est gros producteur de cette céréale, puisqu'on est au-delà des 100 millions de tonnes en moyenne. La Chine importe désormais en moyenne 12 millions de tonnes et elle a dépassé les traditionnels importateurs qui étaient l'Egypte et l'Indonésie et bien entendu l'Algérie et la Turquie dans une moindre mesure. Donc le premier renseignement qu'on peut retenir sur le blé. C'est l'affirmation de la Russie qui détient aujourd'hui un pouvoir colossal pour approvisionner les principaux pays importateurs et qui développe toute une diplomatie alimentaire centrée sur le blé.

  • Speaker #0

    Ces mêmes évolutions sont-elles constatées pour le maïs ?

  • Speaker #1

    Si je passe maintenant au cas du maïs, qui est une autre denrée importante, puisqu'elle est principalement dédiée à l'alimentation animale, beaucoup moins à l'alimentation humaine, et puis depuis quelques années, évidemment, le développement des productions de biocarburants à base de maïs. La production mondiale de maïs a doublé depuis 2000. On est aujourd'hui à environ 1 ou 1,2 milliard de tonnes en moyenne. C'est la céréale la plus produite dans le monde et 17% de cette production mondiale sont exportées. Parmi les pays qui ont le plus progressé en termes de production, on trouve la Chine, les États-Unis et le Brésil. Depuis 2000,

  • Speaker #0

    Que dire sur les grands échanges et la commercialisation du maïs dans le monde ?

  • Speaker #1

    En matière d'échanges, c'est plus 124 millions de tonnes qui ont été changées supplémentaires sur le marché international. Pour les exportations, ce qu'on constate, c'est un déclassement des États-Unis qui était pourtant... prédominant jusqu'en 2005, puisqu'il représentait à peu près 65% des exportations mondiales en 2005, contre 28% aujourd'hui. Donc la chute est quand même assez sévère, et ça s'est fait au profit du Brésil, qui dispute aujourd'hui la place de premier exportateur mondial aux États-Unis. Ensuite l'Argentine et l'Ukraine, mais là aussi le positionnement de l'Ukraine a été malmené par le conflit militaire. En matière d'importation... Quelque chose d'assez important à retenir, c'est que la Chine, pourtant grosse productrice de maïs, est devenue une grosse puissance importatrice. C'est en moyenne 25 à 30 millions de tonnes de maïs qui sont importées par la Chine chaque année, alors qu'en 2006, elle pouvait exporter, étant donné l'importance de sa production. Cela signifie que la Chine a des besoins importants de plus en plus élevés en maïs, notamment pour nourrir son bétail et plus particulièrement ses porcins. En revanche, pour l'Union européenne, les importations sont en constante progression depuis 2010 et elle est précédée par le Japon et le Mexique, qui sont deux autres grandes puissances importatrices de cette céréale. Mais il faut quand même ajouter que pour l'Union européenne, en maïs, les exportations continuent à progresser, bien qu'elles soient devenues la deuxième puissance importatrice de maïs, mais ces exportations continuent à progresser du fait de l'importance de la production française qui nous permet d'exporter cette denrée vers le monde entier. Donc nous sommes depuis une décennie face à des bouleversements qui sont en cours, qui ne sont pas achevés. et on pourra le montrer, notamment sur le sucre, la fois prochaine. Vous pouvez retrouver tous ces chiffres et toutes ces analyses dans le numéro 2 219 d'Analyse et Perspective, qui est sur le site de Chambre d'Agriculture France.

Description

Le marché des grandes cultures : bouleversements et recompositions majeures

 

Depuis 2014, les marchés des grandes cultures, comme le blé et le maïs, subissent des turbulences sans précédent. Crises, chocs climatiques et guerre en Ukraine ont amplifié les tensions et provoqué un bouleversement géopolitique majeur.

 

➡️ La Russie, nouvelle puissance céréalière

➡️ Les États-Unis perdent du terrain

➡️ La Chine, nouvel ogre du maïs

➡️ L'Europe, deuxième importateur de maïs

 

Dans ce premier épisode de notre série de podcasts, nous explorons les mutations profondes que subissent les marchés du blé et du maïs.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les marchés des grandes cultures subissent de profondes mutations et bouleversements. Le service Analyse économique et prospective de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés sur ses productions et sur ses marchés. Ce volet fait état de la situation du blé et du maïs avec Thierry Pouch, économiste à Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #1

    Le service des études économiques et prospectives de Champs d'Agriculture France a réalisé au mois d'avril un analyse et perspective dans lequel sont abordés les bouleversements des marchés des produits de grande culture. Donc successivement, blé, maïs, orge, soja, sucre et nous terminons par des éléments fondamentaux de conclusion. Vous retrouverez donc tous ces éléments que nous allons développer ici. dans le numéro 2219 d'Analyse et Perspective. Depuis 2014 jusqu'à aujourd'hui, les marchés des produits de grande culture ont connu un certain nombre de turbulences. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, puisqu'il y a eu des chocs dans le passé, notamment des chocs climatiques. La crise économique et financière de 2008 a aussi occasionné un certain nombre de turbulences très fortes sur les marchés des produits de grande culture. et qui se sont traduites notamment par des flambées de prix. Mais la guerre en Ukraine, évidemment, a amplifié ces secousses, non seulement sur les prix, sur les volumes, mais ce qui est très important de rappeler, c'est que ces secousses, ces crises, ces chocs, sont à l'origine d'une recomposition structurelle de l'échiquier international des produits de grande culture. On commencera ici par le blé. D'abord quelques rappels, c'est la denrée la plus consommée au monde. 25% de la production mondiale font l'objet d'exportations. Cela représente 18% des apports caloriques et 25% des apports en protéines d'origine végétale. D'autant plus que la perspective démographique à l'horizon 2050 montre que les bouches à nourrir devront être plus nombreuses. et qu'il va falloir continuer à produire. En 20 ans, les exportations mondiales de blé ont été multipliées par deux. Mais ce qui caractérise aujourd'hui le marché mondial du blé, ce sont d'abord les tensions concurrentielles, et ensuite, et c'est une conséquence de ces tensions, un bouleversement des équilibres, de l'échiquier, de la hiérarchie des pays producteurs et exportateurs, au point que nous avons aujourd'hui un basculement du centre de gravité du marché céréalier dans le monde.

  • Speaker #0

    Une nouvelle hiérarchie de producteurs et d'exportateurs s'est-elle installée dans le monde ?

  • Speaker #1

    Le premier constat fondamental qui s'impose, c'est l'affirmation de la Russie. Aujourd'hui, la Russie représente 13% de la production mondiale et 24% des exportations mondiales de blé, ce qui représente pour les exportations à peu près 50 millions de tonnes en moyenne. L'Ukraine a de son côté opéré une percée importante, mais qui a été entravée bien évidemment par le conflit, par la guerre. Et en contrepartie, nous avons observé un recul de la position des États-Unis, du Canada, de l'Australie sur les marchés internationaux de blé. L'Union européenne a légèrement régressé, mais reste le deuxième exportateur mondial de cette céréale.

  • Speaker #0

    La demande mondiale de blé a-t-elle également évolué ?

  • Speaker #1

    Si l'on se penche maintenant du côté des importations, il y a là aussi un bouleversement de la hiérarchie des nations importatrices. La Chine est devenue le premier importateur mondial de blé, et pourtant il s'agit d'un pays qui est gros producteur de cette céréale, puisqu'on est au-delà des 100 millions de tonnes en moyenne. La Chine importe désormais en moyenne 12 millions de tonnes et elle a dépassé les traditionnels importateurs qui étaient l'Egypte et l'Indonésie et bien entendu l'Algérie et la Turquie dans une moindre mesure. Donc le premier renseignement qu'on peut retenir sur le blé. C'est l'affirmation de la Russie qui détient aujourd'hui un pouvoir colossal pour approvisionner les principaux pays importateurs et qui développe toute une diplomatie alimentaire centrée sur le blé.

  • Speaker #0

    Ces mêmes évolutions sont-elles constatées pour le maïs ?

  • Speaker #1

    Si je passe maintenant au cas du maïs, qui est une autre denrée importante, puisqu'elle est principalement dédiée à l'alimentation animale, beaucoup moins à l'alimentation humaine, et puis depuis quelques années, évidemment, le développement des productions de biocarburants à base de maïs. La production mondiale de maïs a doublé depuis 2000. On est aujourd'hui à environ 1 ou 1,2 milliard de tonnes en moyenne. C'est la céréale la plus produite dans le monde et 17% de cette production mondiale sont exportées. Parmi les pays qui ont le plus progressé en termes de production, on trouve la Chine, les États-Unis et le Brésil. Depuis 2000,

  • Speaker #0

    Que dire sur les grands échanges et la commercialisation du maïs dans le monde ?

  • Speaker #1

    En matière d'échanges, c'est plus 124 millions de tonnes qui ont été changées supplémentaires sur le marché international. Pour les exportations, ce qu'on constate, c'est un déclassement des États-Unis qui était pourtant... prédominant jusqu'en 2005, puisqu'il représentait à peu près 65% des exportations mondiales en 2005, contre 28% aujourd'hui. Donc la chute est quand même assez sévère, et ça s'est fait au profit du Brésil, qui dispute aujourd'hui la place de premier exportateur mondial aux États-Unis. Ensuite l'Argentine et l'Ukraine, mais là aussi le positionnement de l'Ukraine a été malmené par le conflit militaire. En matière d'importation... Quelque chose d'assez important à retenir, c'est que la Chine, pourtant grosse productrice de maïs, est devenue une grosse puissance importatrice. C'est en moyenne 25 à 30 millions de tonnes de maïs qui sont importées par la Chine chaque année, alors qu'en 2006, elle pouvait exporter, étant donné l'importance de sa production. Cela signifie que la Chine a des besoins importants de plus en plus élevés en maïs, notamment pour nourrir son bétail et plus particulièrement ses porcins. En revanche, pour l'Union européenne, les importations sont en constante progression depuis 2010 et elle est précédée par le Japon et le Mexique, qui sont deux autres grandes puissances importatrices de cette céréale. Mais il faut quand même ajouter que pour l'Union européenne, en maïs, les exportations continuent à progresser, bien qu'elles soient devenues la deuxième puissance importatrice de maïs, mais ces exportations continuent à progresser du fait de l'importance de la production française qui nous permet d'exporter cette denrée vers le monde entier. Donc nous sommes depuis une décennie face à des bouleversements qui sont en cours, qui ne sont pas achevés. et on pourra le montrer, notamment sur le sucre, la fois prochaine. Vous pouvez retrouver tous ces chiffres et toutes ces analyses dans le numéro 2 219 d'Analyse et Perspective, qui est sur le site de Chambre d'Agriculture France.

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