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Economie & perspectives agricoles

Bouleversements dans les grandes cultures - Ep 2 : Orge et Soja

Bouleversements dans les grandes cultures - Ep 2 : Orge et Soja

08min |20/06/2024|

15

Play
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08min |20/06/2024|

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Description

Dans ce 2ème épisode, nous nous focalisons sur la production d'orge et de soja : bouleversements géopolitiques et nouveaux acteurs sur les marchés mondiaux.


Si l'Union européenne reste le premier producteur mondial d'orge, sa domination s'érode. La Russie et l'Australie gagnent du terrain, profitant de variations de production liées aux aléas climatiques et à la concurrence avec d'autres cultures.

Quant au marché du soja, lui est ultra-concentré, avec trois pays (Brésil, États-Unis, Argentine) assurant 80% de la production mondiale. Le Brésil, nouveau leader, a vu sa production exploser ces dernières années, supplantant les États-Unis.


➡️ L'orge : l'Union européenne talonnée par la Russie et l'Australie

➡️ La Chine, nouvel ogre sur le marché de l'orge

➡️ Le soja : le règne sans partage du continent américain

➡️ La Chine, insatiable importateur de soja

➡️ Un marché fragile, dépendant de quelques acteurs clés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ordre et désordre sur le marché des grandes cultures. Le service Économie et Prospectives de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés et les turbulences constatées sur ces productions et sur les échanges et marchés internationaux. Nous effectuons donc une série de podcasts avec, pour cet épisode, le point sur l'orge et le soja.

  • Speaker #1

    Bonjour, Clarisse Bonhomme, chargée de mission au service études économiques et prospectives de Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #0

    Vous avez réalisé une étude sur les 24 dernières années concernant la production d'orge. Quels sont les enseignements que vous en avez tirés ?

  • Speaker #1

    Nous allons parler de la production mondiale d'orge. L'orge est une céréale secondaire, donc il se caractérise par des volumes bien moins importants que ceux produits pour le blé et le maïs. Le maïs en dépasse les 1,2 milliard de tonnes, là on parle de 150 millions de tonnes à peu près. Donc depuis le début du siècle, la production d'orge a légèrement augmenté, on est à plus de 10 millions de tonnes. sachant que les surfaces consacrées à l'orge ont diminué de plus de 10%, mais que c'est l'augmentation des rendements qui a permis d'accroître la production. Le premier producteur mondial, c'est l'Union européenne, et c'est resté l'Union européenne pendant toute cette période, mais la part de marché de l'Union européenne diminue, avec une production qui diminue en valeur absolue. Par contre, les productions de la Russie, de l'Australie et de l'Argentine ont enregistré des hausses pendant cette période. Donc on retrouve un peu les mêmes acteurs que sur le marché du blé. C'est logique puisque les conditions de culture du blé et de l'or sont à peu près similaires.

  • Speaker #0

    Et du côté des échanges et des marchés internationaux, y a-t-il eu également quelques bouleversements ?

  • Speaker #1

    La plus grande évolution notable sur ce marché est à chercher du côté des importateurs, puisqu'au début des années 2000, le principal importateur était l'Arabie saoudite, qui concentrait 30 à 45 des importations mondiales d'orge. Et un nouvel acteur est apparu à partir de 2013-2014, c'est la Chine. qui maintenant capte 30% des importations mondiales d'orge, reléguant l'Arabie saoudite au rang de deuxième importateur avec 13% des volumes. Et c'est vraiment l'irruption de ce nouvel acteur sur le marché qui a modifié le profil aussi des exportateurs, comme on va le voir. Côté exportateur, en fait, il y a une forte variation dans la hiérarchie. La première place est disputée entre l'Union européenne, l'Australie et l'Ukraine. En fonction des années, ce n'est pas le même. pays qui se rend de premiers exportateurs mondiaux. Et ce qui fait varier ce rang d'exportateur, c'est surtout les variations liées à la production. D'abord, il peut y avoir des accidents climatiques. C'était le cas de la Russie en 2010, par exemple. Et c'est souvent le cas en Australie, où on a des variations de production assez importantes qui expliquent une présence de l'Australie sur le marché qui peut fortement varier. Autre point, c'est qu'on a une compétition avec d'autres matières premières, notamment avec le maïs. C'est le cas en Ukraine, où les surfaces de maïs sont fortement augmentées durant ces 20 dernières années, au détriment notamment de l'orge de printemps. C'est aussi le cas en Union européenne, ce qui explique aussi qu'on a une moindre place sur ce marché. Un autre point qui fait varier le rang des exportateurs, c'est justement cet importateur mondial qu'est la Chine, qui peut avoir des relations commerciales parfois délicates avec certains pays. Notamment, il y a eu un différent commercial récemment avec l'Australie. L'Australie était le fournisseur naturel d'orge de la Chine. et durant cette période de différends commerciales, la Chine s'est tournée vers les autres exportateurs pour assurer ses achats. Depuis quelques mois, le différend s'est résorbé et la Chine est revenue aux achats auprès de l'Australie, délaissant les autres exportateurs. On voit que la Chine, qui a émergé sur ce marché, fait un peu la pluie et le beau temps.

  • Speaker #0

    Que dire maintenant du soja, tant en termes de production que d'échange ?

  • Speaker #1

    Alors là, on passe dans un autre univers, qui est celui des oléagineux. Pourquoi on s'intéresse au soja ? Parce que c'est la principale graine oléagineuse produite dans le monde et que le soja sert de marché directeur pour les autres graines oléagineuses. Petit rappel quand même sur la spécificité de ce marché, c'est qu'on produit de la graine dont la majeure partie est ensuite friturée pour donner d'un côté de l'huile et de l'autre côté du tourteau, avec des utilisations très multiples, puisqu'on va avoir des débouchés en nutrition humaine, en industrie, aussi des débouchés biocarburants et en alimentation animale, notamment avec le tourteau. Pour aujourd'hui, je vais me consacrer au marché de la graine de soja en tant que telle. C'est un marché qui est ultra concentré et qui a fortement évolué depuis le début du siècle. On a une production qui a été multipliée par 2,3, c'est-à-dire que chaque année, on produit 222 millions de tonnes de graines de soja de plus qu'en 2000, avec une augmentation de la production qui découle d'une forte hausse des surfaces, plus 84% sur cette période, accentuée par la progression des rendements. Le marché est très concentré puisqu'on a trois pays qui continuent de représenter 80% de la production mondiale. Le Brésil, les États-Unis, l'Argentine. C'est le continent américain qui produit du soja dans le monde. Le Brésil est apparu comme étant maintenant le premier producteur mondial. Il a supplanté les États-Unis à cette place depuis 2019-2020. La production brésilienne a été multipliée par 4 en 25 ans. En face, on a une hausse de la production de soja. pour répondre à des besoins. Effectivement, on a un importateur qui prend une place de plus en plus importante sur ce marché, c'est encore une fois la Chine. La Chine qui représentait 25% des importations mondiales de soja au début du siècle, capte maintenant 60% des échanges mondiaux. L'Union européenne était le premier importateur mondial de soja en 2000, c'est devenu le deuxième avec seulement 8% des importations mondiales. Donc la Chine a des besoins croissants en soja et va se fournir auprès des principaux producteurs. Donc on a quatre pays qui représentent 90% des exportations mondiales, le Brésil, les États-Unis, le Paraguay et l'Argentine. à peu près la moitié du soja produit dans le monde est échangé. Donc c'est une grande fragilité aussi sur ce marché de voir qu'on dépend de 3-4 pays pour la production et les exportations, et d'un pays qui capte une majorité des achats mondiaux et qui donc a un poids très important sur ce marché. Si vous voulez en savoir plus sur le soja et sur le marché des huiles et des tourteaux ou sur d'autres matières premières, je vous invite à lire l'analyse et perspective du mois d'avril 2024 qui est présent sur le site internet de Chambre d'agriculture France.

Description

Dans ce 2ème épisode, nous nous focalisons sur la production d'orge et de soja : bouleversements géopolitiques et nouveaux acteurs sur les marchés mondiaux.


Si l'Union européenne reste le premier producteur mondial d'orge, sa domination s'érode. La Russie et l'Australie gagnent du terrain, profitant de variations de production liées aux aléas climatiques et à la concurrence avec d'autres cultures.

Quant au marché du soja, lui est ultra-concentré, avec trois pays (Brésil, États-Unis, Argentine) assurant 80% de la production mondiale. Le Brésil, nouveau leader, a vu sa production exploser ces dernières années, supplantant les États-Unis.


➡️ L'orge : l'Union européenne talonnée par la Russie et l'Australie

➡️ La Chine, nouvel ogre sur le marché de l'orge

➡️ Le soja : le règne sans partage du continent américain

➡️ La Chine, insatiable importateur de soja

➡️ Un marché fragile, dépendant de quelques acteurs clés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ordre et désordre sur le marché des grandes cultures. Le service Économie et Prospectives de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés et les turbulences constatées sur ces productions et sur les échanges et marchés internationaux. Nous effectuons donc une série de podcasts avec, pour cet épisode, le point sur l'orge et le soja.

  • Speaker #1

    Bonjour, Clarisse Bonhomme, chargée de mission au service études économiques et prospectives de Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #0

    Vous avez réalisé une étude sur les 24 dernières années concernant la production d'orge. Quels sont les enseignements que vous en avez tirés ?

  • Speaker #1

    Nous allons parler de la production mondiale d'orge. L'orge est une céréale secondaire, donc il se caractérise par des volumes bien moins importants que ceux produits pour le blé et le maïs. Le maïs en dépasse les 1,2 milliard de tonnes, là on parle de 150 millions de tonnes à peu près. Donc depuis le début du siècle, la production d'orge a légèrement augmenté, on est à plus de 10 millions de tonnes. sachant que les surfaces consacrées à l'orge ont diminué de plus de 10%, mais que c'est l'augmentation des rendements qui a permis d'accroître la production. Le premier producteur mondial, c'est l'Union européenne, et c'est resté l'Union européenne pendant toute cette période, mais la part de marché de l'Union européenne diminue, avec une production qui diminue en valeur absolue. Par contre, les productions de la Russie, de l'Australie et de l'Argentine ont enregistré des hausses pendant cette période. Donc on retrouve un peu les mêmes acteurs que sur le marché du blé. C'est logique puisque les conditions de culture du blé et de l'or sont à peu près similaires.

  • Speaker #0

    Et du côté des échanges et des marchés internationaux, y a-t-il eu également quelques bouleversements ?

  • Speaker #1

    La plus grande évolution notable sur ce marché est à chercher du côté des importateurs, puisqu'au début des années 2000, le principal importateur était l'Arabie saoudite, qui concentrait 30 à 45 des importations mondiales d'orge. Et un nouvel acteur est apparu à partir de 2013-2014, c'est la Chine. qui maintenant capte 30% des importations mondiales d'orge, reléguant l'Arabie saoudite au rang de deuxième importateur avec 13% des volumes. Et c'est vraiment l'irruption de ce nouvel acteur sur le marché qui a modifié le profil aussi des exportateurs, comme on va le voir. Côté exportateur, en fait, il y a une forte variation dans la hiérarchie. La première place est disputée entre l'Union européenne, l'Australie et l'Ukraine. En fonction des années, ce n'est pas le même. pays qui se rend de premiers exportateurs mondiaux. Et ce qui fait varier ce rang d'exportateur, c'est surtout les variations liées à la production. D'abord, il peut y avoir des accidents climatiques. C'était le cas de la Russie en 2010, par exemple. Et c'est souvent le cas en Australie, où on a des variations de production assez importantes qui expliquent une présence de l'Australie sur le marché qui peut fortement varier. Autre point, c'est qu'on a une compétition avec d'autres matières premières, notamment avec le maïs. C'est le cas en Ukraine, où les surfaces de maïs sont fortement augmentées durant ces 20 dernières années, au détriment notamment de l'orge de printemps. C'est aussi le cas en Union européenne, ce qui explique aussi qu'on a une moindre place sur ce marché. Un autre point qui fait varier le rang des exportateurs, c'est justement cet importateur mondial qu'est la Chine, qui peut avoir des relations commerciales parfois délicates avec certains pays. Notamment, il y a eu un différent commercial récemment avec l'Australie. L'Australie était le fournisseur naturel d'orge de la Chine. et durant cette période de différends commerciales, la Chine s'est tournée vers les autres exportateurs pour assurer ses achats. Depuis quelques mois, le différend s'est résorbé et la Chine est revenue aux achats auprès de l'Australie, délaissant les autres exportateurs. On voit que la Chine, qui a émergé sur ce marché, fait un peu la pluie et le beau temps.

  • Speaker #0

    Que dire maintenant du soja, tant en termes de production que d'échange ?

  • Speaker #1

    Alors là, on passe dans un autre univers, qui est celui des oléagineux. Pourquoi on s'intéresse au soja ? Parce que c'est la principale graine oléagineuse produite dans le monde et que le soja sert de marché directeur pour les autres graines oléagineuses. Petit rappel quand même sur la spécificité de ce marché, c'est qu'on produit de la graine dont la majeure partie est ensuite friturée pour donner d'un côté de l'huile et de l'autre côté du tourteau, avec des utilisations très multiples, puisqu'on va avoir des débouchés en nutrition humaine, en industrie, aussi des débouchés biocarburants et en alimentation animale, notamment avec le tourteau. Pour aujourd'hui, je vais me consacrer au marché de la graine de soja en tant que telle. C'est un marché qui est ultra concentré et qui a fortement évolué depuis le début du siècle. On a une production qui a été multipliée par 2,3, c'est-à-dire que chaque année, on produit 222 millions de tonnes de graines de soja de plus qu'en 2000, avec une augmentation de la production qui découle d'une forte hausse des surfaces, plus 84% sur cette période, accentuée par la progression des rendements. Le marché est très concentré puisqu'on a trois pays qui continuent de représenter 80% de la production mondiale. Le Brésil, les États-Unis, l'Argentine. C'est le continent américain qui produit du soja dans le monde. Le Brésil est apparu comme étant maintenant le premier producteur mondial. Il a supplanté les États-Unis à cette place depuis 2019-2020. La production brésilienne a été multipliée par 4 en 25 ans. En face, on a une hausse de la production de soja. pour répondre à des besoins. Effectivement, on a un importateur qui prend une place de plus en plus importante sur ce marché, c'est encore une fois la Chine. La Chine qui représentait 25% des importations mondiales de soja au début du siècle, capte maintenant 60% des échanges mondiaux. L'Union européenne était le premier importateur mondial de soja en 2000, c'est devenu le deuxième avec seulement 8% des importations mondiales. Donc la Chine a des besoins croissants en soja et va se fournir auprès des principaux producteurs. Donc on a quatre pays qui représentent 90% des exportations mondiales, le Brésil, les États-Unis, le Paraguay et l'Argentine. à peu près la moitié du soja produit dans le monde est échangé. Donc c'est une grande fragilité aussi sur ce marché de voir qu'on dépend de 3-4 pays pour la production et les exportations, et d'un pays qui capte une majorité des achats mondiaux et qui donc a un poids très important sur ce marché. Si vous voulez en savoir plus sur le soja et sur le marché des huiles et des tourteaux ou sur d'autres matières premières, je vous invite à lire l'analyse et perspective du mois d'avril 2024 qui est présent sur le site internet de Chambre d'agriculture France.

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Dans ce 2ème épisode, nous nous focalisons sur la production d'orge et de soja : bouleversements géopolitiques et nouveaux acteurs sur les marchés mondiaux.


Si l'Union européenne reste le premier producteur mondial d'orge, sa domination s'érode. La Russie et l'Australie gagnent du terrain, profitant de variations de production liées aux aléas climatiques et à la concurrence avec d'autres cultures.

Quant au marché du soja, lui est ultra-concentré, avec trois pays (Brésil, États-Unis, Argentine) assurant 80% de la production mondiale. Le Brésil, nouveau leader, a vu sa production exploser ces dernières années, supplantant les États-Unis.


➡️ L'orge : l'Union européenne talonnée par la Russie et l'Australie

➡️ La Chine, nouvel ogre sur le marché de l'orge

➡️ Le soja : le règne sans partage du continent américain

➡️ La Chine, insatiable importateur de soja

➡️ Un marché fragile, dépendant de quelques acteurs clés


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  • Speaker #0

    Ordre et désordre sur le marché des grandes cultures. Le service Économie et Prospectives de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés et les turbulences constatées sur ces productions et sur les échanges et marchés internationaux. Nous effectuons donc une série de podcasts avec, pour cet épisode, le point sur l'orge et le soja.

  • Speaker #1

    Bonjour, Clarisse Bonhomme, chargée de mission au service études économiques et prospectives de Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #0

    Vous avez réalisé une étude sur les 24 dernières années concernant la production d'orge. Quels sont les enseignements que vous en avez tirés ?

  • Speaker #1

    Nous allons parler de la production mondiale d'orge. L'orge est une céréale secondaire, donc il se caractérise par des volumes bien moins importants que ceux produits pour le blé et le maïs. Le maïs en dépasse les 1,2 milliard de tonnes, là on parle de 150 millions de tonnes à peu près. Donc depuis le début du siècle, la production d'orge a légèrement augmenté, on est à plus de 10 millions de tonnes. sachant que les surfaces consacrées à l'orge ont diminué de plus de 10%, mais que c'est l'augmentation des rendements qui a permis d'accroître la production. Le premier producteur mondial, c'est l'Union européenne, et c'est resté l'Union européenne pendant toute cette période, mais la part de marché de l'Union européenne diminue, avec une production qui diminue en valeur absolue. Par contre, les productions de la Russie, de l'Australie et de l'Argentine ont enregistré des hausses pendant cette période. Donc on retrouve un peu les mêmes acteurs que sur le marché du blé. C'est logique puisque les conditions de culture du blé et de l'or sont à peu près similaires.

  • Speaker #0

    Et du côté des échanges et des marchés internationaux, y a-t-il eu également quelques bouleversements ?

  • Speaker #1

    La plus grande évolution notable sur ce marché est à chercher du côté des importateurs, puisqu'au début des années 2000, le principal importateur était l'Arabie saoudite, qui concentrait 30 à 45 des importations mondiales d'orge. Et un nouvel acteur est apparu à partir de 2013-2014, c'est la Chine. qui maintenant capte 30% des importations mondiales d'orge, reléguant l'Arabie saoudite au rang de deuxième importateur avec 13% des volumes. Et c'est vraiment l'irruption de ce nouvel acteur sur le marché qui a modifié le profil aussi des exportateurs, comme on va le voir. Côté exportateur, en fait, il y a une forte variation dans la hiérarchie. La première place est disputée entre l'Union européenne, l'Australie et l'Ukraine. En fonction des années, ce n'est pas le même. pays qui se rend de premiers exportateurs mondiaux. Et ce qui fait varier ce rang d'exportateur, c'est surtout les variations liées à la production. D'abord, il peut y avoir des accidents climatiques. C'était le cas de la Russie en 2010, par exemple. Et c'est souvent le cas en Australie, où on a des variations de production assez importantes qui expliquent une présence de l'Australie sur le marché qui peut fortement varier. Autre point, c'est qu'on a une compétition avec d'autres matières premières, notamment avec le maïs. C'est le cas en Ukraine, où les surfaces de maïs sont fortement augmentées durant ces 20 dernières années, au détriment notamment de l'orge de printemps. C'est aussi le cas en Union européenne, ce qui explique aussi qu'on a une moindre place sur ce marché. Un autre point qui fait varier le rang des exportateurs, c'est justement cet importateur mondial qu'est la Chine, qui peut avoir des relations commerciales parfois délicates avec certains pays. Notamment, il y a eu un différent commercial récemment avec l'Australie. L'Australie était le fournisseur naturel d'orge de la Chine. et durant cette période de différends commerciales, la Chine s'est tournée vers les autres exportateurs pour assurer ses achats. Depuis quelques mois, le différend s'est résorbé et la Chine est revenue aux achats auprès de l'Australie, délaissant les autres exportateurs. On voit que la Chine, qui a émergé sur ce marché, fait un peu la pluie et le beau temps.

  • Speaker #0

    Que dire maintenant du soja, tant en termes de production que d'échange ?

  • Speaker #1

    Alors là, on passe dans un autre univers, qui est celui des oléagineux. Pourquoi on s'intéresse au soja ? Parce que c'est la principale graine oléagineuse produite dans le monde et que le soja sert de marché directeur pour les autres graines oléagineuses. Petit rappel quand même sur la spécificité de ce marché, c'est qu'on produit de la graine dont la majeure partie est ensuite friturée pour donner d'un côté de l'huile et de l'autre côté du tourteau, avec des utilisations très multiples, puisqu'on va avoir des débouchés en nutrition humaine, en industrie, aussi des débouchés biocarburants et en alimentation animale, notamment avec le tourteau. Pour aujourd'hui, je vais me consacrer au marché de la graine de soja en tant que telle. C'est un marché qui est ultra concentré et qui a fortement évolué depuis le début du siècle. On a une production qui a été multipliée par 2,3, c'est-à-dire que chaque année, on produit 222 millions de tonnes de graines de soja de plus qu'en 2000, avec une augmentation de la production qui découle d'une forte hausse des surfaces, plus 84% sur cette période, accentuée par la progression des rendements. Le marché est très concentré puisqu'on a trois pays qui continuent de représenter 80% de la production mondiale. Le Brésil, les États-Unis, l'Argentine. C'est le continent américain qui produit du soja dans le monde. Le Brésil est apparu comme étant maintenant le premier producteur mondial. Il a supplanté les États-Unis à cette place depuis 2019-2020. La production brésilienne a été multipliée par 4 en 25 ans. En face, on a une hausse de la production de soja. pour répondre à des besoins. Effectivement, on a un importateur qui prend une place de plus en plus importante sur ce marché, c'est encore une fois la Chine. La Chine qui représentait 25% des importations mondiales de soja au début du siècle, capte maintenant 60% des échanges mondiaux. L'Union européenne était le premier importateur mondial de soja en 2000, c'est devenu le deuxième avec seulement 8% des importations mondiales. Donc la Chine a des besoins croissants en soja et va se fournir auprès des principaux producteurs. Donc on a quatre pays qui représentent 90% des exportations mondiales, le Brésil, les États-Unis, le Paraguay et l'Argentine. à peu près la moitié du soja produit dans le monde est échangé. Donc c'est une grande fragilité aussi sur ce marché de voir qu'on dépend de 3-4 pays pour la production et les exportations, et d'un pays qui capte une majorité des achats mondiaux et qui donc a un poids très important sur ce marché. Si vous voulez en savoir plus sur le soja et sur le marché des huiles et des tourteaux ou sur d'autres matières premières, je vous invite à lire l'analyse et perspective du mois d'avril 2024 qui est présent sur le site internet de Chambre d'agriculture France.

Description

Dans ce 2ème épisode, nous nous focalisons sur la production d'orge et de soja : bouleversements géopolitiques et nouveaux acteurs sur les marchés mondiaux.


Si l'Union européenne reste le premier producteur mondial d'orge, sa domination s'érode. La Russie et l'Australie gagnent du terrain, profitant de variations de production liées aux aléas climatiques et à la concurrence avec d'autres cultures.

Quant au marché du soja, lui est ultra-concentré, avec trois pays (Brésil, États-Unis, Argentine) assurant 80% de la production mondiale. Le Brésil, nouveau leader, a vu sa production exploser ces dernières années, supplantant les États-Unis.


➡️ L'orge : l'Union européenne talonnée par la Russie et l'Australie

➡️ La Chine, nouvel ogre sur le marché de l'orge

➡️ Le soja : le règne sans partage du continent américain

➡️ La Chine, insatiable importateur de soja

➡️ Un marché fragile, dépendant de quelques acteurs clés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ordre et désordre sur le marché des grandes cultures. Le service Économie et Prospectives de Chambre d'agriculture France vient de publier une analyse sur les grands changements opérés et les turbulences constatées sur ces productions et sur les échanges et marchés internationaux. Nous effectuons donc une série de podcasts avec, pour cet épisode, le point sur l'orge et le soja.

  • Speaker #1

    Bonjour, Clarisse Bonhomme, chargée de mission au service études économiques et prospectives de Chambre d'agriculture France.

  • Speaker #0

    Vous avez réalisé une étude sur les 24 dernières années concernant la production d'orge. Quels sont les enseignements que vous en avez tirés ?

  • Speaker #1

    Nous allons parler de la production mondiale d'orge. L'orge est une céréale secondaire, donc il se caractérise par des volumes bien moins importants que ceux produits pour le blé et le maïs. Le maïs en dépasse les 1,2 milliard de tonnes, là on parle de 150 millions de tonnes à peu près. Donc depuis le début du siècle, la production d'orge a légèrement augmenté, on est à plus de 10 millions de tonnes. sachant que les surfaces consacrées à l'orge ont diminué de plus de 10%, mais que c'est l'augmentation des rendements qui a permis d'accroître la production. Le premier producteur mondial, c'est l'Union européenne, et c'est resté l'Union européenne pendant toute cette période, mais la part de marché de l'Union européenne diminue, avec une production qui diminue en valeur absolue. Par contre, les productions de la Russie, de l'Australie et de l'Argentine ont enregistré des hausses pendant cette période. Donc on retrouve un peu les mêmes acteurs que sur le marché du blé. C'est logique puisque les conditions de culture du blé et de l'or sont à peu près similaires.

  • Speaker #0

    Et du côté des échanges et des marchés internationaux, y a-t-il eu également quelques bouleversements ?

  • Speaker #1

    La plus grande évolution notable sur ce marché est à chercher du côté des importateurs, puisqu'au début des années 2000, le principal importateur était l'Arabie saoudite, qui concentrait 30 à 45 des importations mondiales d'orge. Et un nouvel acteur est apparu à partir de 2013-2014, c'est la Chine. qui maintenant capte 30% des importations mondiales d'orge, reléguant l'Arabie saoudite au rang de deuxième importateur avec 13% des volumes. Et c'est vraiment l'irruption de ce nouvel acteur sur le marché qui a modifié le profil aussi des exportateurs, comme on va le voir. Côté exportateur, en fait, il y a une forte variation dans la hiérarchie. La première place est disputée entre l'Union européenne, l'Australie et l'Ukraine. En fonction des années, ce n'est pas le même. pays qui se rend de premiers exportateurs mondiaux. Et ce qui fait varier ce rang d'exportateur, c'est surtout les variations liées à la production. D'abord, il peut y avoir des accidents climatiques. C'était le cas de la Russie en 2010, par exemple. Et c'est souvent le cas en Australie, où on a des variations de production assez importantes qui expliquent une présence de l'Australie sur le marché qui peut fortement varier. Autre point, c'est qu'on a une compétition avec d'autres matières premières, notamment avec le maïs. C'est le cas en Ukraine, où les surfaces de maïs sont fortement augmentées durant ces 20 dernières années, au détriment notamment de l'orge de printemps. C'est aussi le cas en Union européenne, ce qui explique aussi qu'on a une moindre place sur ce marché. Un autre point qui fait varier le rang des exportateurs, c'est justement cet importateur mondial qu'est la Chine, qui peut avoir des relations commerciales parfois délicates avec certains pays. Notamment, il y a eu un différent commercial récemment avec l'Australie. L'Australie était le fournisseur naturel d'orge de la Chine. et durant cette période de différends commerciales, la Chine s'est tournée vers les autres exportateurs pour assurer ses achats. Depuis quelques mois, le différend s'est résorbé et la Chine est revenue aux achats auprès de l'Australie, délaissant les autres exportateurs. On voit que la Chine, qui a émergé sur ce marché, fait un peu la pluie et le beau temps.

  • Speaker #0

    Que dire maintenant du soja, tant en termes de production que d'échange ?

  • Speaker #1

    Alors là, on passe dans un autre univers, qui est celui des oléagineux. Pourquoi on s'intéresse au soja ? Parce que c'est la principale graine oléagineuse produite dans le monde et que le soja sert de marché directeur pour les autres graines oléagineuses. Petit rappel quand même sur la spécificité de ce marché, c'est qu'on produit de la graine dont la majeure partie est ensuite friturée pour donner d'un côté de l'huile et de l'autre côté du tourteau, avec des utilisations très multiples, puisqu'on va avoir des débouchés en nutrition humaine, en industrie, aussi des débouchés biocarburants et en alimentation animale, notamment avec le tourteau. Pour aujourd'hui, je vais me consacrer au marché de la graine de soja en tant que telle. C'est un marché qui est ultra concentré et qui a fortement évolué depuis le début du siècle. On a une production qui a été multipliée par 2,3, c'est-à-dire que chaque année, on produit 222 millions de tonnes de graines de soja de plus qu'en 2000, avec une augmentation de la production qui découle d'une forte hausse des surfaces, plus 84% sur cette période, accentuée par la progression des rendements. Le marché est très concentré puisqu'on a trois pays qui continuent de représenter 80% de la production mondiale. Le Brésil, les États-Unis, l'Argentine. C'est le continent américain qui produit du soja dans le monde. Le Brésil est apparu comme étant maintenant le premier producteur mondial. Il a supplanté les États-Unis à cette place depuis 2019-2020. La production brésilienne a été multipliée par 4 en 25 ans. En face, on a une hausse de la production de soja. pour répondre à des besoins. Effectivement, on a un importateur qui prend une place de plus en plus importante sur ce marché, c'est encore une fois la Chine. La Chine qui représentait 25% des importations mondiales de soja au début du siècle, capte maintenant 60% des échanges mondiaux. L'Union européenne était le premier importateur mondial de soja en 2000, c'est devenu le deuxième avec seulement 8% des importations mondiales. Donc la Chine a des besoins croissants en soja et va se fournir auprès des principaux producteurs. Donc on a quatre pays qui représentent 90% des exportations mondiales, le Brésil, les États-Unis, le Paraguay et l'Argentine. à peu près la moitié du soja produit dans le monde est échangé. Donc c'est une grande fragilité aussi sur ce marché de voir qu'on dépend de 3-4 pays pour la production et les exportations, et d'un pays qui capte une majorité des achats mondiaux et qui donc a un poids très important sur ce marché. Si vous voulez en savoir plus sur le soja et sur le marché des huiles et des tourteaux ou sur d'autres matières premières, je vous invite à lire l'analyse et perspective du mois d'avril 2024 qui est présent sur le site internet de Chambre d'agriculture France.

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