Speaker #1Nous avons précédemment étudié l'évolution et les transformations sur les marchés du blé, du maïs, de l'orge et du soja. Aujourd'hui, nous allons terminer par le marché mondial du sucre, puis dresser une conclusion de tout ce panorama. Concernant le sucre, il faut rappeler que l'Union européenne était un acteur décisif jusqu'au début des années 2000 dans le domaine du sucre, étant donné l'importance de sa production betteravière, en particulier en France et en Allemagne. À partir de 2003, l'Union européenne est attaquée à l'Organisation mondiale du commerce par le Brésil, qui dénonce la concurrence déloyale qui est en résultant de son régime sucrier. Le Brésil ayant obtenu gain de cause à l'OMC, l'OMC est obligé de réformer son organisation commune de marché du sucre, de plafonner ses exportations et d'ouvrir son marché intérieur au sucre en provenance de pays étrangers comme le Brésil. D'autant plus que 2017 est une date importante puisque l'Union européenne abandonne les quotas sucriers instaurés plusieurs décennies auparavant. Il en résulte que l'Union européenne va produire beaucoup moins de sucre dans les années à venir, au point de devenir importatrice nette à partir de 2010-2015. L'Union européenne, qui représentait 4% des exportations mondiales en 2017, n'en représente plus que... 0,9%, soit moins de 1% en 2022. Parallèlement, on observe une montée en puissance de certaines nations, productrices et exportatrices de sucre. C'est le cas bien entendu du Brésil, même si sa montée en puissance remonte aux années 70. Il n'en reste pas moins qu'à partir du début des années 2000, le Brésil va s'imposer comme acteur décidif sur le marché sucrier mondial. C'est désormais le premier producteur mondial et le plus... Le premier exportateur mondial de sucre, obtenu à partir des cultures cannes, évidemment. Et en 2022, le Brésil représentait 25% des exportations mondiales. Devant l'Inde, 12%, dont le deuxième grand acteur du marché mondial sucrier. Et devant la Thaïlande, 8%. Il ne faut pas oublier aussi la montée en puissance de l'Ukraine, même si avec la guerre, les productions et les exportations peuvent être endommagées. Mais du fait de l'aide apportée... A l'Ukraine par l'Union Européenne, notamment par le démantèlement des droits de douane, on s'est aperçu que, avant-guerre, l'Ukraine exportait 20 000 tonnes de sucre vers l'Union Européenne, alors que l'année dernière, en 2023, ses exportations ont atteint 400 000 tonnes. Par ailleurs, la Russie est devenue le premier producteur mondial de betterave, et la perspective d'une production sucrière à partir d'unités de production appropriées semble se décider. Cette offre mondiale de sucre, qui est en réalité particulièrement concentrée autour de ces grands, Le pôle fait face à une demande mondiale qui est prévue en hausse à l'horizon 2050. En Occident, on prône la sobriété en matière de consommation de sucre et de produits sucrés. En Asie et en Afrique subsaharienne, la demande est attendue en hausse, en particulier pour ce qui est de l'Asie, en Chine et en Indonésie. On voit bien qu'il y a depuis maintenant le début des années 2000 une recomposition de la hiérarchie des nations productrices. de sucre, thé, exportatrice, qui font face à une demande mondiale dont les projections montrent qu'elle devrait être orientée à la hausse dans les années à venir.