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Lum'ACTEE : favoriser un éclairage public économique et écologique

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11min |08/10/2024
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Description

La rénovation de l'éclairage public est un enjeu majeur pour les collectivités territoriales. Dans ce nouvel épisode du podcast ACTEE, direction les Côtes d’Armor pour mettre en lumière les défis et les solutions pour un éclairage plus économique, écologique et adapté aux besoins des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ACTEE, Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique. Lum'ACTEE : favoriser un éclairage public, économique et écologique. Il fait beau en ce matin d'hiver dans les Côtes d'Armor. Aux alentours de Saint-Brieuc, l'arrivée imminente du printemps se fait sentir et Dominique RAMARD, Président du syndicat d'énergie du département, n'est pas peu fier de faire découvrir sa région. Aujourd'hui, il discute de l'éclairage public dans son département. Ici, cela fait longtemps que laisser les lampadaires allumées toute la nuit n'est plus la règle.

  • Speaker #1

    En Côtes d'Armor, quand on parle d'éclairage public, il y a une formule qu'on utilise souvent, c'est éclairer juste. Donc ça veut dire, juste au bon endroit, juste quand il faut et aussi juste en fonction de la réalité du besoin et de l'usage de l'espace public. Moi, je suis maire dans ma commune, et on s'est toujours dit qu'il ne servait à rien d'éclairer quand il n'y avait personne qui était sur l'espace public et que l'usage n'était pas avéré. Donc, on a adapté les horaires d'éclairage public déjà, par exemple, aux horaires des commerces ou aux horaires des bus scolaires. Et l'évolution plus récente, elle a été d'intégrer la question environnementale.

  • Speaker #0

    En 2020, 24 communes de Dinan Agglomération ont lancé un atlas de la biodiversité intercommunale. Le but est de recenser la faune et la flore de la région afin de mieux les préserver. Or, l'éclairage public est un facteur qui peut largement perturber cette biodiversité. La lumière artificielle est ainsi la deuxième cause d'extinction des insectes, après les pesticides. Cela peut aussi perturber la migration des oiseaux ou encore dérégler l'horloge physiologique de certaines plantes. Les communes de Dinan Agglomérations ont donc souhaité adapter au mieux leur éclairage public et elles ont fait appel au syndicat d'énergie pour les aider. Si le syndicat avait déjà une bonne connaissance de l'état de son parc de luminaires, il n'avait pas toutes les ressources pour aborder cette nouvelle problématique, comme l'explique Dominique Ramard.

  • Speaker #1

    On avait déjà cette démarche qui était engagée sur le renouvellement de notre éclairage public, principalement pour des questions énergétiques. On avait envie aussi de continuer à adapter l'éclairage public par rapport à l'ensemble des besoins identifiés. Et donc, on sentait que même si on connaissait bien notre patrimoine d'éclairage public, même si parfois les communes avaient déjà, elles, amené des données de terrain qui nous permettaient d'adapter cet éclairage public, il nous manquait une expertise spécifique à la question environnementale.

  • Speaker #0

    Pour obtenir cette expertise, le syndicat d'énergie des Côtes d'Armor a fait appel au programme Lum'ACTEE, anciennement Lum'ACTE. Ce sous-programme d'ACTEE a été lancé en 2022 pour accompagner les collectivités qui souhaitent rénover leur parc d'éclairage public. Clément KREBS, responsable de ce sous-programme, insiste sur l'importance des enjeux de cette rénovation. En France, on dénombre entre 9 et 11 millions de points lumineux publics.

  • Speaker #2

    La consommation actuelle du parc d'éclairage public français tourne autour de 5,7 TWh. Et plus de 40% du parc d'éclairage public français est constitué de luminaires qui ont plus de 25 ans. Sachant que la durée de vie d'un luminaire, c'est d'environ 25 ans, ce qui appelle, on va dire, des axes de travaux aussi à réaliser dans ce cadre-là. L'éclairage public représente 40% des consommations électriques des collectivités. Et on estime que le taux de pénétration de la LED est entre 15 et 20% sur le parc d'éclairage français.

  • Speaker #0

    Le parc doit donc être renouvelé. à la fois pour faire face à la fin de vie des luminaires, mais aussi pour installer de nouvelles technologies, moins gourmandes en énergie, comme les LED. Étant donné la hausse des prix de l'électricité, cela peut amener des économies importantes. Philippe Courcoux, responsable du bureau d'études et de la cartographie au sein du syndicat d'énergie des Côtes d'Armor, note également un autre avantage à la rénovation de son parc de luminaires.

  • Speaker #3

    Oui, le fait d'engager une rénovation, ça nous permet de rénover nos matériels et donc de réduire l'âge de nos lanternes. Mais ça nous permet aussi de réduire au niveau des coûts de maintenance, parce que qui dit lanternes vieillissantes, dit augmentation des interventions au niveau maintenance. Et c'est vrai que par rapport aux usages, le fait que si on met de l'éclairage, c'est pour qu'il fonctionne et qu'il fonctionne bien. Donc c'est gênant d'avoir un matériel en place qui peut tomber en panne du fait de sa vétusté.

  • Speaker #0

    La première édition du sous-programme Lum'ACTEE a été dotée de 10 millions d'euros. Ces financements doivent notamment permettre aux collectivités de financer des audits de leur parc d'éclairage public afin d'en connaître l'état exact et de pouvoir faire un plan de rénovation pertinent. Toutefois, le nombre et l'âge des luminaires ne sont pas les seules données à prendre en compte, comme l'explique Vincent Espinasse, chargé de mission Lum'ACTEE.

  • Speaker #4

    Sur le volet biodiversité, effectivement, chaque collectivité est à prendre au cas par cas, et chaque territoire est à prendre au cas par cas. D'où encore une fois l'intérêt d'étudier concrètement l'environnement du parc d'éclairage public, l'environnement au sens large, les infrastructures, mais aussi la biodiversité. la végétation et la vie qui tournent autour de ce parc d'éclairage public, avec des espèces qui vont réagir différemment en fonction des températures de couleur, de la quantité de lumière, des zones où on va vraiment avoir une nécessité d'avoir une sorte de corridor et un espace entièrement noir pour pouvoir faire migrer certaines espèces. Sur la partie sécurité, là encore une fois, c'est selon la typologie du territoire, selon les enjeux qui sont à prendre en compte. Donc nous, on voit un certain nombre d'études de sécurité qui sont menées et financées dans le cadre de Lum'ACTEE, qui vont permettre de soulever ces questions : "éclairer d'accord, comment? pendant combien de temps? de quelle manière? est-ce qu'il y a des quartiers, des voies, des axes à prioriser sur lesquels on ne peut pas se passer d'éclairage?" parce que c'est des réalités sur certains territoires.

  • Speaker #0

    Faire un plan de rénovation de l'éclairage public, qui répond à la fois aux enjeux de sécurité, de biodiversité ou encore d'attractivité, relève donc du travail d'Orfèvre. Pour les communes de Dinan Agglomération, Lum'ACTEE leur a notamment permis de financer le recours à différents experts, dont Nicolas Houel. Ce dernier a fondé l'Observatoire de la nuit, un cabinet d'études spécialisé dans l'éclairage artificiel. Et comme il l'a parfois constaté, réduire l'éclairage public peut se heurter à des résistances.

  • Speaker #5

    Ce qui pourrait empêcher la sobriété aujourd'hui, c'est des questions très culturelles de rapport à la sécurité en ville, de rapport à l'attractivité d'une ville la nuit. Que ce soit une toute petite ville en milieu rural ou une plus grande métropole très urbanisée, on a depuis presque un siècle créé un rapport à l'éclairage artificiel qui fait que la quantité est souvent synonyme de sécurité, d'attractivité, de récréation, en l'occurrence, et les enjeux qui sont, on va dire, sous-jacents à la sobriété lumineuse, c'est-à-dire moins d'éclairage, voire parfois plus d'éclairage du tout sur certaines zones, vient heurter assez frontalement des critères culturels qu'on a construits autour d'un rapport à la ville la nuit qui est éclairée, donc sécuritaire et attractive.

  • Speaker #0

    Nous avons donc un rapport à l'éclairage la nuit profondément ancré dans nos représentations culturelles. Dominique Ramard l'a aussi remarqué dans sa commune. Pour ses administrés, l'éclairage public est encore synonyme de sécurité, tandis que la biodiversité n'est pas forcément leur priorité. Or, si le maire peut décider seul des horaires d'allumage des luminaires, il n'a pas forcément envie de provoquer d'incompréhension dans sa commune. C'est pour cela que Nicolas Houel insiste beaucoup sur la nécessité d'une approche pédagogique et circulaire qui implique aussi bien les élus que les techniciens et les citoyens. Pour écrire une trajectoire politique solide et durable sur la question de l'éclairage, les données techniques ne suffisent pas. Il faut aussi bien prendre en compte les expériences des citoyens qui vivent, travaillent ou s'amusent dans la commune. Une approche approuvée par Jean-Marc Labbé, il est maire de La Méaugon, une petite ville près de Saint-Brieuc.

  • Speaker #6

    Avant la Covid, déjà, nous avons supprimé l'éclairage public sur l'ensemble de la commune sur la période estivale, qui va, on va dire, de début mai jusqu'au début septembre. Et depuis deux ans, nous avons, via une application propre à la commune, nous avions fait un sondage pour supprimer l'éclairage public le dimanche. On s'est aperçu qu'il y avait peu ou pas beaucoup d'activités le dimanche matin et le dimanche soir, donc on a supprimé tout au long de l'année l'éclairage public le dimanche, en concertation avec la population. On a eu un taux de retour de ce sondage qui était de 82%, donc pas très dur de prendre la décision politique. Mais en amont, il y a eu un vrai travail aussi de pédagogie pour justement justifier de cette limitation de l'éclairage public.

  • Speaker #0

    Le mot d'ordre est donc "proposer, ne rien imposer et surtout expliquer". Ainsi, pour sensibiliser les habitants de La Méaugon aux bienfaits de l'obscurité, Jean-Marc Labbé a fait appel à une association d'astronomes amateurs. Il aimerait maintenant aller encore plus loin et rejoindre la démarche des 24 communes de Dinan Agglomération. Grâce à l'aide de Lum'ACTEE, ces communes ont en effet défini une charte éclairage public et biodiversité. Ce document définit les grandes lignes pour respecter au mieux la faune et la flore. Mais reste à savoir comment l'appliquer dans chaque commune. Pour les aider, Nicolas Houel et son équipe ont conçu des fascicules territorialisés.

  • Speaker #5

    Donc on zoome sur la commune, on regarde quel est l'état actuelle du patrimoine technique de la commune en termes d'éclairage, quel est l'état actuel de son patrimoine environnemental, on fait la croisée des deux et on fait un diagnostic et des préconisations sur : telle commune, il faudrait à cet endroit mettre un luminaire de tel type parce que vous avez tel et tel indicateur qui nous encourage à préserver la faune de telle manière.

  • Speaker #0

    Les collectivités lauréates du programme Lum'ACTEE ont également eu l'occasion de participer au Lum'ACTEE Game. Animé par Nicolas Houel, ces journées de jeux ont été organisées dans différentes villes de France. Après une introduction sur les enjeux culturels et historiques de l'éclairage public, les participants et participantes ont découvert des outils numériques innovants qui peuvent les aider à prendre des décisions en matière d'éclairage. Parmi ces outils, on retrouve Obscura, développé par l'Observatoire de la nuit.

  • Speaker #5

    Obscura, c'est la maquette 3D de la ville, donc un modèle virtuel dans lequel on vient simuler les ambiances lumineuses avec du contenu professionnel. Donc on n'est pas juste en train de placer des petits lampes de ci, de là pour s'amuser. On est vraiment sur une démarche professionnelle de dimensionner un projet d'éclairage avec les indicateurs énergétiques, avec les indicateurs environnementaux et avec cette fois la représentation sensible de la lumière dans l'espace en 3D d'une ville reconstituée.

  • Speaker #0

    Le programme Lum'ACTEE a impacté de près ou de loin environ 3 millions de points lumineux sur tout le territoire. Fort de ce premier succès, ACTEE a donc lancé en 2024 Lum'ACTEE+, doté cette fois de 15 millions d'euros, pour une période de 3 ans. Toutes les collectivités peuvent candidater sur le site d'ACTEE pour en bénéficier. A noter cependant qu'une mutualisation est obligatoire pour les communes de moins de 3 500 habitants.

Chapters

  • Introduction au podcast et à l'éclairage public

    00:06

  • L'éclairage public en Côtes d'Armor : enjeux et adaptations

    00:29

  • Atlas de la biodiversité et impact de l'éclairage

    01:29

  • Le programme Lum'ACTEE et ses enjeux

    02:49

  • Avantages de la rénovation du parc de luminaires

    04:00

  • Prendre en compte la biodiversité dans l'éclairage public

    04:57

  • Résistances culturelles face à la sobriété lumineuse

    06:20

  • Exemples concrets de réduction de l'éclairage public

    08:18

  • Outils et méthodes pour une meilleure gestion de l'éclairage

    09:42

  • Lancement de Lum'ACTEE+ et opportunités pour les collectivités

    11:12

Description

La rénovation de l'éclairage public est un enjeu majeur pour les collectivités territoriales. Dans ce nouvel épisode du podcast ACTEE, direction les Côtes d’Armor pour mettre en lumière les défis et les solutions pour un éclairage plus économique, écologique et adapté aux besoins des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ACTEE, Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique. Lum'ACTEE : favoriser un éclairage public, économique et écologique. Il fait beau en ce matin d'hiver dans les Côtes d'Armor. Aux alentours de Saint-Brieuc, l'arrivée imminente du printemps se fait sentir et Dominique RAMARD, Président du syndicat d'énergie du département, n'est pas peu fier de faire découvrir sa région. Aujourd'hui, il discute de l'éclairage public dans son département. Ici, cela fait longtemps que laisser les lampadaires allumées toute la nuit n'est plus la règle.

  • Speaker #1

    En Côtes d'Armor, quand on parle d'éclairage public, il y a une formule qu'on utilise souvent, c'est éclairer juste. Donc ça veut dire, juste au bon endroit, juste quand il faut et aussi juste en fonction de la réalité du besoin et de l'usage de l'espace public. Moi, je suis maire dans ma commune, et on s'est toujours dit qu'il ne servait à rien d'éclairer quand il n'y avait personne qui était sur l'espace public et que l'usage n'était pas avéré. Donc, on a adapté les horaires d'éclairage public déjà, par exemple, aux horaires des commerces ou aux horaires des bus scolaires. Et l'évolution plus récente, elle a été d'intégrer la question environnementale.

  • Speaker #0

    En 2020, 24 communes de Dinan Agglomération ont lancé un atlas de la biodiversité intercommunale. Le but est de recenser la faune et la flore de la région afin de mieux les préserver. Or, l'éclairage public est un facteur qui peut largement perturber cette biodiversité. La lumière artificielle est ainsi la deuxième cause d'extinction des insectes, après les pesticides. Cela peut aussi perturber la migration des oiseaux ou encore dérégler l'horloge physiologique de certaines plantes. Les communes de Dinan Agglomérations ont donc souhaité adapter au mieux leur éclairage public et elles ont fait appel au syndicat d'énergie pour les aider. Si le syndicat avait déjà une bonne connaissance de l'état de son parc de luminaires, il n'avait pas toutes les ressources pour aborder cette nouvelle problématique, comme l'explique Dominique Ramard.

  • Speaker #1

    On avait déjà cette démarche qui était engagée sur le renouvellement de notre éclairage public, principalement pour des questions énergétiques. On avait envie aussi de continuer à adapter l'éclairage public par rapport à l'ensemble des besoins identifiés. Et donc, on sentait que même si on connaissait bien notre patrimoine d'éclairage public, même si parfois les communes avaient déjà, elles, amené des données de terrain qui nous permettaient d'adapter cet éclairage public, il nous manquait une expertise spécifique à la question environnementale.

  • Speaker #0

    Pour obtenir cette expertise, le syndicat d'énergie des Côtes d'Armor a fait appel au programme Lum'ACTEE, anciennement Lum'ACTE. Ce sous-programme d'ACTEE a été lancé en 2022 pour accompagner les collectivités qui souhaitent rénover leur parc d'éclairage public. Clément KREBS, responsable de ce sous-programme, insiste sur l'importance des enjeux de cette rénovation. En France, on dénombre entre 9 et 11 millions de points lumineux publics.

  • Speaker #2

    La consommation actuelle du parc d'éclairage public français tourne autour de 5,7 TWh. Et plus de 40% du parc d'éclairage public français est constitué de luminaires qui ont plus de 25 ans. Sachant que la durée de vie d'un luminaire, c'est d'environ 25 ans, ce qui appelle, on va dire, des axes de travaux aussi à réaliser dans ce cadre-là. L'éclairage public représente 40% des consommations électriques des collectivités. Et on estime que le taux de pénétration de la LED est entre 15 et 20% sur le parc d'éclairage français.

  • Speaker #0

    Le parc doit donc être renouvelé. à la fois pour faire face à la fin de vie des luminaires, mais aussi pour installer de nouvelles technologies, moins gourmandes en énergie, comme les LED. Étant donné la hausse des prix de l'électricité, cela peut amener des économies importantes. Philippe Courcoux, responsable du bureau d'études et de la cartographie au sein du syndicat d'énergie des Côtes d'Armor, note également un autre avantage à la rénovation de son parc de luminaires.

  • Speaker #3

    Oui, le fait d'engager une rénovation, ça nous permet de rénover nos matériels et donc de réduire l'âge de nos lanternes. Mais ça nous permet aussi de réduire au niveau des coûts de maintenance, parce que qui dit lanternes vieillissantes, dit augmentation des interventions au niveau maintenance. Et c'est vrai que par rapport aux usages, le fait que si on met de l'éclairage, c'est pour qu'il fonctionne et qu'il fonctionne bien. Donc c'est gênant d'avoir un matériel en place qui peut tomber en panne du fait de sa vétusté.

  • Speaker #0

    La première édition du sous-programme Lum'ACTEE a été dotée de 10 millions d'euros. Ces financements doivent notamment permettre aux collectivités de financer des audits de leur parc d'éclairage public afin d'en connaître l'état exact et de pouvoir faire un plan de rénovation pertinent. Toutefois, le nombre et l'âge des luminaires ne sont pas les seules données à prendre en compte, comme l'explique Vincent Espinasse, chargé de mission Lum'ACTEE.

  • Speaker #4

    Sur le volet biodiversité, effectivement, chaque collectivité est à prendre au cas par cas, et chaque territoire est à prendre au cas par cas. D'où encore une fois l'intérêt d'étudier concrètement l'environnement du parc d'éclairage public, l'environnement au sens large, les infrastructures, mais aussi la biodiversité. la végétation et la vie qui tournent autour de ce parc d'éclairage public, avec des espèces qui vont réagir différemment en fonction des températures de couleur, de la quantité de lumière, des zones où on va vraiment avoir une nécessité d'avoir une sorte de corridor et un espace entièrement noir pour pouvoir faire migrer certaines espèces. Sur la partie sécurité, là encore une fois, c'est selon la typologie du territoire, selon les enjeux qui sont à prendre en compte. Donc nous, on voit un certain nombre d'études de sécurité qui sont menées et financées dans le cadre de Lum'ACTEE, qui vont permettre de soulever ces questions : "éclairer d'accord, comment? pendant combien de temps? de quelle manière? est-ce qu'il y a des quartiers, des voies, des axes à prioriser sur lesquels on ne peut pas se passer d'éclairage?" parce que c'est des réalités sur certains territoires.

  • Speaker #0

    Faire un plan de rénovation de l'éclairage public, qui répond à la fois aux enjeux de sécurité, de biodiversité ou encore d'attractivité, relève donc du travail d'Orfèvre. Pour les communes de Dinan Agglomération, Lum'ACTEE leur a notamment permis de financer le recours à différents experts, dont Nicolas Houel. Ce dernier a fondé l'Observatoire de la nuit, un cabinet d'études spécialisé dans l'éclairage artificiel. Et comme il l'a parfois constaté, réduire l'éclairage public peut se heurter à des résistances.

  • Speaker #5

    Ce qui pourrait empêcher la sobriété aujourd'hui, c'est des questions très culturelles de rapport à la sécurité en ville, de rapport à l'attractivité d'une ville la nuit. Que ce soit une toute petite ville en milieu rural ou une plus grande métropole très urbanisée, on a depuis presque un siècle créé un rapport à l'éclairage artificiel qui fait que la quantité est souvent synonyme de sécurité, d'attractivité, de récréation, en l'occurrence, et les enjeux qui sont, on va dire, sous-jacents à la sobriété lumineuse, c'est-à-dire moins d'éclairage, voire parfois plus d'éclairage du tout sur certaines zones, vient heurter assez frontalement des critères culturels qu'on a construits autour d'un rapport à la ville la nuit qui est éclairée, donc sécuritaire et attractive.

  • Speaker #0

    Nous avons donc un rapport à l'éclairage la nuit profondément ancré dans nos représentations culturelles. Dominique Ramard l'a aussi remarqué dans sa commune. Pour ses administrés, l'éclairage public est encore synonyme de sécurité, tandis que la biodiversité n'est pas forcément leur priorité. Or, si le maire peut décider seul des horaires d'allumage des luminaires, il n'a pas forcément envie de provoquer d'incompréhension dans sa commune. C'est pour cela que Nicolas Houel insiste beaucoup sur la nécessité d'une approche pédagogique et circulaire qui implique aussi bien les élus que les techniciens et les citoyens. Pour écrire une trajectoire politique solide et durable sur la question de l'éclairage, les données techniques ne suffisent pas. Il faut aussi bien prendre en compte les expériences des citoyens qui vivent, travaillent ou s'amusent dans la commune. Une approche approuvée par Jean-Marc Labbé, il est maire de La Méaugon, une petite ville près de Saint-Brieuc.

  • Speaker #6

    Avant la Covid, déjà, nous avons supprimé l'éclairage public sur l'ensemble de la commune sur la période estivale, qui va, on va dire, de début mai jusqu'au début septembre. Et depuis deux ans, nous avons, via une application propre à la commune, nous avions fait un sondage pour supprimer l'éclairage public le dimanche. On s'est aperçu qu'il y avait peu ou pas beaucoup d'activités le dimanche matin et le dimanche soir, donc on a supprimé tout au long de l'année l'éclairage public le dimanche, en concertation avec la population. On a eu un taux de retour de ce sondage qui était de 82%, donc pas très dur de prendre la décision politique. Mais en amont, il y a eu un vrai travail aussi de pédagogie pour justement justifier de cette limitation de l'éclairage public.

  • Speaker #0

    Le mot d'ordre est donc "proposer, ne rien imposer et surtout expliquer". Ainsi, pour sensibiliser les habitants de La Méaugon aux bienfaits de l'obscurité, Jean-Marc Labbé a fait appel à une association d'astronomes amateurs. Il aimerait maintenant aller encore plus loin et rejoindre la démarche des 24 communes de Dinan Agglomération. Grâce à l'aide de Lum'ACTEE, ces communes ont en effet défini une charte éclairage public et biodiversité. Ce document définit les grandes lignes pour respecter au mieux la faune et la flore. Mais reste à savoir comment l'appliquer dans chaque commune. Pour les aider, Nicolas Houel et son équipe ont conçu des fascicules territorialisés.

  • Speaker #5

    Donc on zoome sur la commune, on regarde quel est l'état actuelle du patrimoine technique de la commune en termes d'éclairage, quel est l'état actuel de son patrimoine environnemental, on fait la croisée des deux et on fait un diagnostic et des préconisations sur : telle commune, il faudrait à cet endroit mettre un luminaire de tel type parce que vous avez tel et tel indicateur qui nous encourage à préserver la faune de telle manière.

  • Speaker #0

    Les collectivités lauréates du programme Lum'ACTEE ont également eu l'occasion de participer au Lum'ACTEE Game. Animé par Nicolas Houel, ces journées de jeux ont été organisées dans différentes villes de France. Après une introduction sur les enjeux culturels et historiques de l'éclairage public, les participants et participantes ont découvert des outils numériques innovants qui peuvent les aider à prendre des décisions en matière d'éclairage. Parmi ces outils, on retrouve Obscura, développé par l'Observatoire de la nuit.

  • Speaker #5

    Obscura, c'est la maquette 3D de la ville, donc un modèle virtuel dans lequel on vient simuler les ambiances lumineuses avec du contenu professionnel. Donc on n'est pas juste en train de placer des petits lampes de ci, de là pour s'amuser. On est vraiment sur une démarche professionnelle de dimensionner un projet d'éclairage avec les indicateurs énergétiques, avec les indicateurs environnementaux et avec cette fois la représentation sensible de la lumière dans l'espace en 3D d'une ville reconstituée.

  • Speaker #0

    Le programme Lum'ACTEE a impacté de près ou de loin environ 3 millions de points lumineux sur tout le territoire. Fort de ce premier succès, ACTEE a donc lancé en 2024 Lum'ACTEE+, doté cette fois de 15 millions d'euros, pour une période de 3 ans. Toutes les collectivités peuvent candidater sur le site d'ACTEE pour en bénéficier. A noter cependant qu'une mutualisation est obligatoire pour les communes de moins de 3 500 habitants.

Chapters

  • Introduction au podcast et à l'éclairage public

    00:06

  • L'éclairage public en Côtes d'Armor : enjeux et adaptations

    00:29

  • Atlas de la biodiversité et impact de l'éclairage

    01:29

  • Le programme Lum'ACTEE et ses enjeux

    02:49

  • Avantages de la rénovation du parc de luminaires

    04:00

  • Prendre en compte la biodiversité dans l'éclairage public

    04:57

  • Résistances culturelles face à la sobriété lumineuse

    06:20

  • Exemples concrets de réduction de l'éclairage public

    08:18

  • Outils et méthodes pour une meilleure gestion de l'éclairage

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  • Lancement de Lum'ACTEE+ et opportunités pour les collectivités

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La rénovation de l'éclairage public est un enjeu majeur pour les collectivités territoriales. Dans ce nouvel épisode du podcast ACTEE, direction les Côtes d’Armor pour mettre en lumière les défis et les solutions pour un éclairage plus économique, écologique et adapté aux besoins des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ACTEE, Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique. Lum'ACTEE : favoriser un éclairage public, économique et écologique. Il fait beau en ce matin d'hiver dans les Côtes d'Armor. Aux alentours de Saint-Brieuc, l'arrivée imminente du printemps se fait sentir et Dominique RAMARD, Président du syndicat d'énergie du département, n'est pas peu fier de faire découvrir sa région. Aujourd'hui, il discute de l'éclairage public dans son département. Ici, cela fait longtemps que laisser les lampadaires allumées toute la nuit n'est plus la règle.

  • Speaker #1

    En Côtes d'Armor, quand on parle d'éclairage public, il y a une formule qu'on utilise souvent, c'est éclairer juste. Donc ça veut dire, juste au bon endroit, juste quand il faut et aussi juste en fonction de la réalité du besoin et de l'usage de l'espace public. Moi, je suis maire dans ma commune, et on s'est toujours dit qu'il ne servait à rien d'éclairer quand il n'y avait personne qui était sur l'espace public et que l'usage n'était pas avéré. Donc, on a adapté les horaires d'éclairage public déjà, par exemple, aux horaires des commerces ou aux horaires des bus scolaires. Et l'évolution plus récente, elle a été d'intégrer la question environnementale.

  • Speaker #0

    En 2020, 24 communes de Dinan Agglomération ont lancé un atlas de la biodiversité intercommunale. Le but est de recenser la faune et la flore de la région afin de mieux les préserver. Or, l'éclairage public est un facteur qui peut largement perturber cette biodiversité. La lumière artificielle est ainsi la deuxième cause d'extinction des insectes, après les pesticides. Cela peut aussi perturber la migration des oiseaux ou encore dérégler l'horloge physiologique de certaines plantes. Les communes de Dinan Agglomérations ont donc souhaité adapter au mieux leur éclairage public et elles ont fait appel au syndicat d'énergie pour les aider. Si le syndicat avait déjà une bonne connaissance de l'état de son parc de luminaires, il n'avait pas toutes les ressources pour aborder cette nouvelle problématique, comme l'explique Dominique Ramard.

  • Speaker #1

    On avait déjà cette démarche qui était engagée sur le renouvellement de notre éclairage public, principalement pour des questions énergétiques. On avait envie aussi de continuer à adapter l'éclairage public par rapport à l'ensemble des besoins identifiés. Et donc, on sentait que même si on connaissait bien notre patrimoine d'éclairage public, même si parfois les communes avaient déjà, elles, amené des données de terrain qui nous permettaient d'adapter cet éclairage public, il nous manquait une expertise spécifique à la question environnementale.

  • Speaker #0

    Pour obtenir cette expertise, le syndicat d'énergie des Côtes d'Armor a fait appel au programme Lum'ACTEE, anciennement Lum'ACTE. Ce sous-programme d'ACTEE a été lancé en 2022 pour accompagner les collectivités qui souhaitent rénover leur parc d'éclairage public. Clément KREBS, responsable de ce sous-programme, insiste sur l'importance des enjeux de cette rénovation. En France, on dénombre entre 9 et 11 millions de points lumineux publics.

  • Speaker #2

    La consommation actuelle du parc d'éclairage public français tourne autour de 5,7 TWh. Et plus de 40% du parc d'éclairage public français est constitué de luminaires qui ont plus de 25 ans. Sachant que la durée de vie d'un luminaire, c'est d'environ 25 ans, ce qui appelle, on va dire, des axes de travaux aussi à réaliser dans ce cadre-là. L'éclairage public représente 40% des consommations électriques des collectivités. Et on estime que le taux de pénétration de la LED est entre 15 et 20% sur le parc d'éclairage français.

  • Speaker #0

    Le parc doit donc être renouvelé. à la fois pour faire face à la fin de vie des luminaires, mais aussi pour installer de nouvelles technologies, moins gourmandes en énergie, comme les LED. Étant donné la hausse des prix de l'électricité, cela peut amener des économies importantes. Philippe Courcoux, responsable du bureau d'études et de la cartographie au sein du syndicat d'énergie des Côtes d'Armor, note également un autre avantage à la rénovation de son parc de luminaires.

  • Speaker #3

    Oui, le fait d'engager une rénovation, ça nous permet de rénover nos matériels et donc de réduire l'âge de nos lanternes. Mais ça nous permet aussi de réduire au niveau des coûts de maintenance, parce que qui dit lanternes vieillissantes, dit augmentation des interventions au niveau maintenance. Et c'est vrai que par rapport aux usages, le fait que si on met de l'éclairage, c'est pour qu'il fonctionne et qu'il fonctionne bien. Donc c'est gênant d'avoir un matériel en place qui peut tomber en panne du fait de sa vétusté.

  • Speaker #0

    La première édition du sous-programme Lum'ACTEE a été dotée de 10 millions d'euros. Ces financements doivent notamment permettre aux collectivités de financer des audits de leur parc d'éclairage public afin d'en connaître l'état exact et de pouvoir faire un plan de rénovation pertinent. Toutefois, le nombre et l'âge des luminaires ne sont pas les seules données à prendre en compte, comme l'explique Vincent Espinasse, chargé de mission Lum'ACTEE.

  • Speaker #4

    Sur le volet biodiversité, effectivement, chaque collectivité est à prendre au cas par cas, et chaque territoire est à prendre au cas par cas. D'où encore une fois l'intérêt d'étudier concrètement l'environnement du parc d'éclairage public, l'environnement au sens large, les infrastructures, mais aussi la biodiversité. la végétation et la vie qui tournent autour de ce parc d'éclairage public, avec des espèces qui vont réagir différemment en fonction des températures de couleur, de la quantité de lumière, des zones où on va vraiment avoir une nécessité d'avoir une sorte de corridor et un espace entièrement noir pour pouvoir faire migrer certaines espèces. Sur la partie sécurité, là encore une fois, c'est selon la typologie du territoire, selon les enjeux qui sont à prendre en compte. Donc nous, on voit un certain nombre d'études de sécurité qui sont menées et financées dans le cadre de Lum'ACTEE, qui vont permettre de soulever ces questions : "éclairer d'accord, comment? pendant combien de temps? de quelle manière? est-ce qu'il y a des quartiers, des voies, des axes à prioriser sur lesquels on ne peut pas se passer d'éclairage?" parce que c'est des réalités sur certains territoires.

  • Speaker #0

    Faire un plan de rénovation de l'éclairage public, qui répond à la fois aux enjeux de sécurité, de biodiversité ou encore d'attractivité, relève donc du travail d'Orfèvre. Pour les communes de Dinan Agglomération, Lum'ACTEE leur a notamment permis de financer le recours à différents experts, dont Nicolas Houel. Ce dernier a fondé l'Observatoire de la nuit, un cabinet d'études spécialisé dans l'éclairage artificiel. Et comme il l'a parfois constaté, réduire l'éclairage public peut se heurter à des résistances.

  • Speaker #5

    Ce qui pourrait empêcher la sobriété aujourd'hui, c'est des questions très culturelles de rapport à la sécurité en ville, de rapport à l'attractivité d'une ville la nuit. Que ce soit une toute petite ville en milieu rural ou une plus grande métropole très urbanisée, on a depuis presque un siècle créé un rapport à l'éclairage artificiel qui fait que la quantité est souvent synonyme de sécurité, d'attractivité, de récréation, en l'occurrence, et les enjeux qui sont, on va dire, sous-jacents à la sobriété lumineuse, c'est-à-dire moins d'éclairage, voire parfois plus d'éclairage du tout sur certaines zones, vient heurter assez frontalement des critères culturels qu'on a construits autour d'un rapport à la ville la nuit qui est éclairée, donc sécuritaire et attractive.

  • Speaker #0

    Nous avons donc un rapport à l'éclairage la nuit profondément ancré dans nos représentations culturelles. Dominique Ramard l'a aussi remarqué dans sa commune. Pour ses administrés, l'éclairage public est encore synonyme de sécurité, tandis que la biodiversité n'est pas forcément leur priorité. Or, si le maire peut décider seul des horaires d'allumage des luminaires, il n'a pas forcément envie de provoquer d'incompréhension dans sa commune. C'est pour cela que Nicolas Houel insiste beaucoup sur la nécessité d'une approche pédagogique et circulaire qui implique aussi bien les élus que les techniciens et les citoyens. Pour écrire une trajectoire politique solide et durable sur la question de l'éclairage, les données techniques ne suffisent pas. Il faut aussi bien prendre en compte les expériences des citoyens qui vivent, travaillent ou s'amusent dans la commune. Une approche approuvée par Jean-Marc Labbé, il est maire de La Méaugon, une petite ville près de Saint-Brieuc.

  • Speaker #6

    Avant la Covid, déjà, nous avons supprimé l'éclairage public sur l'ensemble de la commune sur la période estivale, qui va, on va dire, de début mai jusqu'au début septembre. Et depuis deux ans, nous avons, via une application propre à la commune, nous avions fait un sondage pour supprimer l'éclairage public le dimanche. On s'est aperçu qu'il y avait peu ou pas beaucoup d'activités le dimanche matin et le dimanche soir, donc on a supprimé tout au long de l'année l'éclairage public le dimanche, en concertation avec la population. On a eu un taux de retour de ce sondage qui était de 82%, donc pas très dur de prendre la décision politique. Mais en amont, il y a eu un vrai travail aussi de pédagogie pour justement justifier de cette limitation de l'éclairage public.

  • Speaker #0

    Le mot d'ordre est donc "proposer, ne rien imposer et surtout expliquer". Ainsi, pour sensibiliser les habitants de La Méaugon aux bienfaits de l'obscurité, Jean-Marc Labbé a fait appel à une association d'astronomes amateurs. Il aimerait maintenant aller encore plus loin et rejoindre la démarche des 24 communes de Dinan Agglomération. Grâce à l'aide de Lum'ACTEE, ces communes ont en effet défini une charte éclairage public et biodiversité. Ce document définit les grandes lignes pour respecter au mieux la faune et la flore. Mais reste à savoir comment l'appliquer dans chaque commune. Pour les aider, Nicolas Houel et son équipe ont conçu des fascicules territorialisés.

  • Speaker #5

    Donc on zoome sur la commune, on regarde quel est l'état actuelle du patrimoine technique de la commune en termes d'éclairage, quel est l'état actuel de son patrimoine environnemental, on fait la croisée des deux et on fait un diagnostic et des préconisations sur : telle commune, il faudrait à cet endroit mettre un luminaire de tel type parce que vous avez tel et tel indicateur qui nous encourage à préserver la faune de telle manière.

  • Speaker #0

    Les collectivités lauréates du programme Lum'ACTEE ont également eu l'occasion de participer au Lum'ACTEE Game. Animé par Nicolas Houel, ces journées de jeux ont été organisées dans différentes villes de France. Après une introduction sur les enjeux culturels et historiques de l'éclairage public, les participants et participantes ont découvert des outils numériques innovants qui peuvent les aider à prendre des décisions en matière d'éclairage. Parmi ces outils, on retrouve Obscura, développé par l'Observatoire de la nuit.

  • Speaker #5

    Obscura, c'est la maquette 3D de la ville, donc un modèle virtuel dans lequel on vient simuler les ambiances lumineuses avec du contenu professionnel. Donc on n'est pas juste en train de placer des petits lampes de ci, de là pour s'amuser. On est vraiment sur une démarche professionnelle de dimensionner un projet d'éclairage avec les indicateurs énergétiques, avec les indicateurs environnementaux et avec cette fois la représentation sensible de la lumière dans l'espace en 3D d'une ville reconstituée.

  • Speaker #0

    Le programme Lum'ACTEE a impacté de près ou de loin environ 3 millions de points lumineux sur tout le territoire. Fort de ce premier succès, ACTEE a donc lancé en 2024 Lum'ACTEE+, doté cette fois de 15 millions d'euros, pour une période de 3 ans. Toutes les collectivités peuvent candidater sur le site d'ACTEE pour en bénéficier. A noter cependant qu'une mutualisation est obligatoire pour les communes de moins de 3 500 habitants.

Chapters

  • Introduction au podcast et à l'éclairage public

    00:06

  • L'éclairage public en Côtes d'Armor : enjeux et adaptations

    00:29

  • Atlas de la biodiversité et impact de l'éclairage

    01:29

  • Le programme Lum'ACTEE et ses enjeux

    02:49

  • Avantages de la rénovation du parc de luminaires

    04:00

  • Prendre en compte la biodiversité dans l'éclairage public

    04:57

  • Résistances culturelles face à la sobriété lumineuse

    06:20

  • Exemples concrets de réduction de l'éclairage public

    08:18

  • Outils et méthodes pour une meilleure gestion de l'éclairage

    09:42

  • Lancement de Lum'ACTEE+ et opportunités pour les collectivités

    11:12

Description

La rénovation de l'éclairage public est un enjeu majeur pour les collectivités territoriales. Dans ce nouvel épisode du podcast ACTEE, direction les Côtes d’Armor pour mettre en lumière les défis et les solutions pour un éclairage plus économique, écologique et adapté aux besoins des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast ACTEE, Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique. Lum'ACTEE : favoriser un éclairage public, économique et écologique. Il fait beau en ce matin d'hiver dans les Côtes d'Armor. Aux alentours de Saint-Brieuc, l'arrivée imminente du printemps se fait sentir et Dominique RAMARD, Président du syndicat d'énergie du département, n'est pas peu fier de faire découvrir sa région. Aujourd'hui, il discute de l'éclairage public dans son département. Ici, cela fait longtemps que laisser les lampadaires allumées toute la nuit n'est plus la règle.

  • Speaker #1

    En Côtes d'Armor, quand on parle d'éclairage public, il y a une formule qu'on utilise souvent, c'est éclairer juste. Donc ça veut dire, juste au bon endroit, juste quand il faut et aussi juste en fonction de la réalité du besoin et de l'usage de l'espace public. Moi, je suis maire dans ma commune, et on s'est toujours dit qu'il ne servait à rien d'éclairer quand il n'y avait personne qui était sur l'espace public et que l'usage n'était pas avéré. Donc, on a adapté les horaires d'éclairage public déjà, par exemple, aux horaires des commerces ou aux horaires des bus scolaires. Et l'évolution plus récente, elle a été d'intégrer la question environnementale.

  • Speaker #0

    En 2020, 24 communes de Dinan Agglomération ont lancé un atlas de la biodiversité intercommunale. Le but est de recenser la faune et la flore de la région afin de mieux les préserver. Or, l'éclairage public est un facteur qui peut largement perturber cette biodiversité. La lumière artificielle est ainsi la deuxième cause d'extinction des insectes, après les pesticides. Cela peut aussi perturber la migration des oiseaux ou encore dérégler l'horloge physiologique de certaines plantes. Les communes de Dinan Agglomérations ont donc souhaité adapter au mieux leur éclairage public et elles ont fait appel au syndicat d'énergie pour les aider. Si le syndicat avait déjà une bonne connaissance de l'état de son parc de luminaires, il n'avait pas toutes les ressources pour aborder cette nouvelle problématique, comme l'explique Dominique Ramard.

  • Speaker #1

    On avait déjà cette démarche qui était engagée sur le renouvellement de notre éclairage public, principalement pour des questions énergétiques. On avait envie aussi de continuer à adapter l'éclairage public par rapport à l'ensemble des besoins identifiés. Et donc, on sentait que même si on connaissait bien notre patrimoine d'éclairage public, même si parfois les communes avaient déjà, elles, amené des données de terrain qui nous permettaient d'adapter cet éclairage public, il nous manquait une expertise spécifique à la question environnementale.

  • Speaker #0

    Pour obtenir cette expertise, le syndicat d'énergie des Côtes d'Armor a fait appel au programme Lum'ACTEE, anciennement Lum'ACTE. Ce sous-programme d'ACTEE a été lancé en 2022 pour accompagner les collectivités qui souhaitent rénover leur parc d'éclairage public. Clément KREBS, responsable de ce sous-programme, insiste sur l'importance des enjeux de cette rénovation. En France, on dénombre entre 9 et 11 millions de points lumineux publics.

  • Speaker #2

    La consommation actuelle du parc d'éclairage public français tourne autour de 5,7 TWh. Et plus de 40% du parc d'éclairage public français est constitué de luminaires qui ont plus de 25 ans. Sachant que la durée de vie d'un luminaire, c'est d'environ 25 ans, ce qui appelle, on va dire, des axes de travaux aussi à réaliser dans ce cadre-là. L'éclairage public représente 40% des consommations électriques des collectivités. Et on estime que le taux de pénétration de la LED est entre 15 et 20% sur le parc d'éclairage français.

  • Speaker #0

    Le parc doit donc être renouvelé. à la fois pour faire face à la fin de vie des luminaires, mais aussi pour installer de nouvelles technologies, moins gourmandes en énergie, comme les LED. Étant donné la hausse des prix de l'électricité, cela peut amener des économies importantes. Philippe Courcoux, responsable du bureau d'études et de la cartographie au sein du syndicat d'énergie des Côtes d'Armor, note également un autre avantage à la rénovation de son parc de luminaires.

  • Speaker #3

    Oui, le fait d'engager une rénovation, ça nous permet de rénover nos matériels et donc de réduire l'âge de nos lanternes. Mais ça nous permet aussi de réduire au niveau des coûts de maintenance, parce que qui dit lanternes vieillissantes, dit augmentation des interventions au niveau maintenance. Et c'est vrai que par rapport aux usages, le fait que si on met de l'éclairage, c'est pour qu'il fonctionne et qu'il fonctionne bien. Donc c'est gênant d'avoir un matériel en place qui peut tomber en panne du fait de sa vétusté.

  • Speaker #0

    La première édition du sous-programme Lum'ACTEE a été dotée de 10 millions d'euros. Ces financements doivent notamment permettre aux collectivités de financer des audits de leur parc d'éclairage public afin d'en connaître l'état exact et de pouvoir faire un plan de rénovation pertinent. Toutefois, le nombre et l'âge des luminaires ne sont pas les seules données à prendre en compte, comme l'explique Vincent Espinasse, chargé de mission Lum'ACTEE.

  • Speaker #4

    Sur le volet biodiversité, effectivement, chaque collectivité est à prendre au cas par cas, et chaque territoire est à prendre au cas par cas. D'où encore une fois l'intérêt d'étudier concrètement l'environnement du parc d'éclairage public, l'environnement au sens large, les infrastructures, mais aussi la biodiversité. la végétation et la vie qui tournent autour de ce parc d'éclairage public, avec des espèces qui vont réagir différemment en fonction des températures de couleur, de la quantité de lumière, des zones où on va vraiment avoir une nécessité d'avoir une sorte de corridor et un espace entièrement noir pour pouvoir faire migrer certaines espèces. Sur la partie sécurité, là encore une fois, c'est selon la typologie du territoire, selon les enjeux qui sont à prendre en compte. Donc nous, on voit un certain nombre d'études de sécurité qui sont menées et financées dans le cadre de Lum'ACTEE, qui vont permettre de soulever ces questions : "éclairer d'accord, comment? pendant combien de temps? de quelle manière? est-ce qu'il y a des quartiers, des voies, des axes à prioriser sur lesquels on ne peut pas se passer d'éclairage?" parce que c'est des réalités sur certains territoires.

  • Speaker #0

    Faire un plan de rénovation de l'éclairage public, qui répond à la fois aux enjeux de sécurité, de biodiversité ou encore d'attractivité, relève donc du travail d'Orfèvre. Pour les communes de Dinan Agglomération, Lum'ACTEE leur a notamment permis de financer le recours à différents experts, dont Nicolas Houel. Ce dernier a fondé l'Observatoire de la nuit, un cabinet d'études spécialisé dans l'éclairage artificiel. Et comme il l'a parfois constaté, réduire l'éclairage public peut se heurter à des résistances.

  • Speaker #5

    Ce qui pourrait empêcher la sobriété aujourd'hui, c'est des questions très culturelles de rapport à la sécurité en ville, de rapport à l'attractivité d'une ville la nuit. Que ce soit une toute petite ville en milieu rural ou une plus grande métropole très urbanisée, on a depuis presque un siècle créé un rapport à l'éclairage artificiel qui fait que la quantité est souvent synonyme de sécurité, d'attractivité, de récréation, en l'occurrence, et les enjeux qui sont, on va dire, sous-jacents à la sobriété lumineuse, c'est-à-dire moins d'éclairage, voire parfois plus d'éclairage du tout sur certaines zones, vient heurter assez frontalement des critères culturels qu'on a construits autour d'un rapport à la ville la nuit qui est éclairée, donc sécuritaire et attractive.

  • Speaker #0

    Nous avons donc un rapport à l'éclairage la nuit profondément ancré dans nos représentations culturelles. Dominique Ramard l'a aussi remarqué dans sa commune. Pour ses administrés, l'éclairage public est encore synonyme de sécurité, tandis que la biodiversité n'est pas forcément leur priorité. Or, si le maire peut décider seul des horaires d'allumage des luminaires, il n'a pas forcément envie de provoquer d'incompréhension dans sa commune. C'est pour cela que Nicolas Houel insiste beaucoup sur la nécessité d'une approche pédagogique et circulaire qui implique aussi bien les élus que les techniciens et les citoyens. Pour écrire une trajectoire politique solide et durable sur la question de l'éclairage, les données techniques ne suffisent pas. Il faut aussi bien prendre en compte les expériences des citoyens qui vivent, travaillent ou s'amusent dans la commune. Une approche approuvée par Jean-Marc Labbé, il est maire de La Méaugon, une petite ville près de Saint-Brieuc.

  • Speaker #6

    Avant la Covid, déjà, nous avons supprimé l'éclairage public sur l'ensemble de la commune sur la période estivale, qui va, on va dire, de début mai jusqu'au début septembre. Et depuis deux ans, nous avons, via une application propre à la commune, nous avions fait un sondage pour supprimer l'éclairage public le dimanche. On s'est aperçu qu'il y avait peu ou pas beaucoup d'activités le dimanche matin et le dimanche soir, donc on a supprimé tout au long de l'année l'éclairage public le dimanche, en concertation avec la population. On a eu un taux de retour de ce sondage qui était de 82%, donc pas très dur de prendre la décision politique. Mais en amont, il y a eu un vrai travail aussi de pédagogie pour justement justifier de cette limitation de l'éclairage public.

  • Speaker #0

    Le mot d'ordre est donc "proposer, ne rien imposer et surtout expliquer". Ainsi, pour sensibiliser les habitants de La Méaugon aux bienfaits de l'obscurité, Jean-Marc Labbé a fait appel à une association d'astronomes amateurs. Il aimerait maintenant aller encore plus loin et rejoindre la démarche des 24 communes de Dinan Agglomération. Grâce à l'aide de Lum'ACTEE, ces communes ont en effet défini une charte éclairage public et biodiversité. Ce document définit les grandes lignes pour respecter au mieux la faune et la flore. Mais reste à savoir comment l'appliquer dans chaque commune. Pour les aider, Nicolas Houel et son équipe ont conçu des fascicules territorialisés.

  • Speaker #5

    Donc on zoome sur la commune, on regarde quel est l'état actuelle du patrimoine technique de la commune en termes d'éclairage, quel est l'état actuel de son patrimoine environnemental, on fait la croisée des deux et on fait un diagnostic et des préconisations sur : telle commune, il faudrait à cet endroit mettre un luminaire de tel type parce que vous avez tel et tel indicateur qui nous encourage à préserver la faune de telle manière.

  • Speaker #0

    Les collectivités lauréates du programme Lum'ACTEE ont également eu l'occasion de participer au Lum'ACTEE Game. Animé par Nicolas Houel, ces journées de jeux ont été organisées dans différentes villes de France. Après une introduction sur les enjeux culturels et historiques de l'éclairage public, les participants et participantes ont découvert des outils numériques innovants qui peuvent les aider à prendre des décisions en matière d'éclairage. Parmi ces outils, on retrouve Obscura, développé par l'Observatoire de la nuit.

  • Speaker #5

    Obscura, c'est la maquette 3D de la ville, donc un modèle virtuel dans lequel on vient simuler les ambiances lumineuses avec du contenu professionnel. Donc on n'est pas juste en train de placer des petits lampes de ci, de là pour s'amuser. On est vraiment sur une démarche professionnelle de dimensionner un projet d'éclairage avec les indicateurs énergétiques, avec les indicateurs environnementaux et avec cette fois la représentation sensible de la lumière dans l'espace en 3D d'une ville reconstituée.

  • Speaker #0

    Le programme Lum'ACTEE a impacté de près ou de loin environ 3 millions de points lumineux sur tout le territoire. Fort de ce premier succès, ACTEE a donc lancé en 2024 Lum'ACTEE+, doté cette fois de 15 millions d'euros, pour une période de 3 ans. Toutes les collectivités peuvent candidater sur le site d'ACTEE pour en bénéficier. A noter cependant qu'une mutualisation est obligatoire pour les communes de moins de 3 500 habitants.

Chapters

  • Introduction au podcast et à l'éclairage public

    00:06

  • L'éclairage public en Côtes d'Armor : enjeux et adaptations

    00:29

  • Atlas de la biodiversité et impact de l'éclairage

    01:29

  • Le programme Lum'ACTEE et ses enjeux

    02:49

  • Avantages de la rénovation du parc de luminaires

    04:00

  • Prendre en compte la biodiversité dans l'éclairage public

    04:57

  • Résistances culturelles face à la sobriété lumineuse

    06:20

  • Exemples concrets de réduction de l'éclairage public

    08:18

  • Outils et méthodes pour une meilleure gestion de l'éclairage

    09:42

  • Lancement de Lum'ACTEE+ et opportunités pour les collectivités

    11:12

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