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Ecoute-moi bien dans les yeux, l'éveil au langage par une orthophoniste

Éveil au langage de 0 à 5 ans : conseils d'orthophoniste et astuces langage pour communiquer efficacement avec l'enfant

Éveil au langage de 0 à 5 ans : conseils d'orthophoniste et astuces langage pour communiquer efficacement avec l'enfant

19min |23/08/2023
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19min |23/08/2023
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Description

EPISODE 9 : Savez-vous que les premières années de la vie d'un enfant sont cruciales pour son éveil au langage ?


Dans cet épisode d'Ecoute-moi bien dans les yeux, Céline Devillers, orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr, explore les astuces langage essentielles pour accompagner le développement langagier des enfants de 0 à 5 ans. Elle met en lumière le rôle fondamental des parents en fournissant des conseils pratiques pour favoriser une communication efficace avec leur bout'chou.


Cet épisode est une "boite à outils" qui met l'accent sur les stratégies qui contribuent à l'éveil langagier, mais aussi sur les écueils à éviter. Comment faire évoluer sa manière de parler, comment aider l'enfant à dire JE, quel est l'impact de la tétine, dois-je faire répéter l'enfant ? 

Des questions qui trouveront réponses dans cet épisode grâce aux nombreux conseils et astuces langage partagés. 

Céline présente la méthode O-A-E, une approche innovante qui encourage les enfants à s'exprimer librement. En instaurant un environnement calme et en utilisant un langage adapté, les parents peuvent créer un terreau fertile pour le développement du langage. Ces conseils d'orthophoniste et astuces langage sont précieux pour tous les parents soucieux de l'éveil du langage de leur enfant.


Que vous soyez parent, professionnel de l'enfance ou simplement passionné par la parentalité positive, cet épisode regorge d'informations utiles pour enrichir votre approche éducative.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'orthophonie pour enfants et les astuces pour les parents qui favorisent l'épanouissement de leur enfant.

Instaurer des moments de silence et devenir un modèle linguistique exemplaire sont des clés pour un développement de l'enfant harmonieux.

Écoutez dès maintenant et transformez votre manière d'interagir avec votre enfant !


Lien ressources :

Vidéo : "Pourquoi la tétine peut gêner la mise en place de la parole ? " 

Vidéo : "Dois-je faire répéter mon enfant ? " 

Vidéo : " Comment favoriser l'articulation de mon enfant ? " 

Post : "Comment pratiquer la gym de la bouche" 

Post : "Impact de la tétine sur le langage 


©loulilou

Podcast créé par loulilou.fr et produit par Logarythm 

Tags : #astuceslangage #orthophoniste #éveilauLangage #communicationaveclenfant #développementduLangage #conseilsPourParents #orthophoniePourEnfants #stadesDeLangage #langageBébé #communicationBébé #développementDeLEnfant #conseilsDorthophoniste #langage0-5ans #podcastLoulilou #podcastParentalité #conseilsPourLesParents #éveilDuLangage #langageEnfant #podcastÉducation #podcastEnfance #préventionDesTroublesDuDéveloppement #accompagnementParental #professionnelDeLEnfance #parentalitéPositive #aideÀLaParole #louliloufr #astucesPourLesParents #écoute #troubleDuLangage #bébé #troubleLangage #langage #parole #parentalité #tnd #dysphasie #écoleMaternelle



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur cette série de podcasts conçus pour vous aider à communiquer le mieux possible avec votre enfant. Aux jeunes parents, on demande souvent si l'enfant dort bien ou mange bien, plus rarement s'il parle bien. Pourtant, bien parler est tout aussi vital. Je m'appelle Céline de Villers, je suis orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr. Je forme depuis des années les professionnels de la petite enfance au développement et à l'éveil au langage. Au cours de ma carrière, j'ai rencontré de nombreux parents et j'ai remarqué que très peu d'entre eux sont conscients du rôle crucial qu'ils ont à jouer dans le développement du langage de leur enfant. Voilà pourquoi j'ai créé cette série de podcasts. Pour vous parler gazouillis, babillages, en attendant les premiers mots, vous guider pour accompagner les premières phrases, mais aussi vous partager astuces, conseils et anecdotes pour vous éviter certains écueils. Pas de formule magique, mais une formule toute simple. Un beau langage permet de mieux s'épanouir. Écoute-moi bien dans les yeux. Le podcast sur l'éveil au langage chez l'enfant de 0 à 5 ans. Aujourd'hui, place à la pratique. Cet épisode est un podcast bonus pour vous guider. Vous partagez des astuces et vous évitez certains écueils tout au long du développement du langage de votre enfant. Bienvenue dans l'épisode 9, comment aider l'enfant à mieux parler. Je précise que tous les exemples cités dans ce podcast sont issus de mon expérience, fruit de mes échanges avec les parents, de mes observations ou de cas pratiques partagés avec les professionnels de la petite enfance. Nous avons vu lors des précédents épisodes que l'acquisition du langage est un processus complexe et remarquable qui prend sa source pendant la grossesse Pour terminer sa mise en place quelques années plus tard, le langage se développe dans l'interaction, dans la relation à l'autre, et repose énormément sur les réactions d'un interlocuteur. En première ligne, le parent, d'où votre rôle à jouer dans l'éveil langagier. Nous savons que pour avancer dans sa conquête du langage, et ce, quelle que soit la langue maternelle, le jeune enfant a besoin avant tout d'amour et d'écoute. D'autres éléments peuvent avoir un impact positif sur son langage. Je vais vous parler d'une stratégie qui permet d'éveiller le langage de l'enfant en développant ses habiletés de communication et en favorisant sa prise d'initiative. Il s'agit de la stratégie O-A-E. Observer, attendez, écoutez. O comme observer. Par votre observation, vous montrez votre intérêt à l'enfant. L'attention à ses mimiques, à son langage corporel, à ses centres d'intérêt, à son regard ou à ce qu'il pointe, tout cela permet d'être au plus près de ses envies ou de ses besoins. A comme attendez. Votre attente permet de prendre le temps d'observer. Nous sommes si enclins à agir de nos jours dans l'immédiateté, alors qu'une attente de 7 secondes peut être hautement profitable à l'enfant. Cette attente se fait dans le silence. pour accueillir la parole de l'enfant. En vous mettant à sa hauteur, yeux dans les siens, vous lui montrez ainsi que vous êtes pleinement disponible pour l'écouter et que vous attendez qu'il vous transmette son message. E comme écouter. Par votre écoute, vous êtes réceptif à son intention, à ses mots, et vous lui montrez que vous lui accordez toute votre attention. Vous laissez l'enfant dire et vous attendez sa réponse. Bref, vous l'écoutez dans les yeux. Grâce à cette stratégie, l'enfant ressent que sa parole est digne d'intérêt. Ceci forge sa propre estime et sa confiance en lui. Alors, de manière concrète, comment favoriser un beau langage ? En premier, pour échanger avec l'enfant, le mieux est de parler dans un environnement calme, sans télévision. même en bruit de fond, ni notification incessante du téléphone. Toutes les études actuelles sur les écrans montrent l'impact négatif de l'exposition aux écrans avant 3 ans sur le développement du langage. Ensuite, le langage que j'utilise doit être exemplaire. Présenter un bon modèle à mon enfant quand je lui parle est crucial, car le langage s'acquiert par imitation. Mieux vaut bannir le langage raccourci. Tu veux la téteille ? Pour la bouteille. Ou tu veux néné ? Pour aller te promener. Dans la pratique, mon débit de parole est calme. Je regarde l'enfant. et je me place à sa hauteur. Pour amorcer un échange, le mieux est de m'inspirer de ce qui intéresse l'enfant. Par exemple, s'il est occupé avec des cubes de construction, alors je peux l'observer, laisser un silence, et lui dire « C'est haut, dis donc ! Qu'est-ce que tu construis ? » Dans l'absolu, vous remarquez que je privilégie le mode « conversation » plutôt que la « consigne » . C'est la différence entre « parler » Avec et parler à l'enfant. Certains parents disent « oui, je parle à mon enfant » . Quand je leur demande des exemples d'échange, ils me disent « viens ici, mets-toi là, mets ton chapeau » , comme la chanson de Jacques Dutronc « fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets-toi là » . En réalité, ils sont plus dans l'adressage injonctif que dans la conversation. Évidemment, certains moments de la journée nécessitent quelques injonctions. Je pense aux moments où l'enfant doit se préparer, mais ils ne doivent pas représenter la majorité de vos interactions. Pour tout vous dire, il m'est arrivé avec mon troisième enfant de passer par une phase où j'avais l'impression d'être un gendarme toute la journée. À l'écoute de ma petite voix intérieure, j'ai réalisé que je commençais à dévier des interactions de qualité auxquelles j'aspirais. J'ai réajusté ma manière de parler et j'ai constaté des effets bénéfiques très rapidement. Ainsi, avec les plus petits et jusqu'à un an, je joue avec mon intonation. J'associe aussi à ma parole des gestes spontanés et des mimiques. Cela donne tous les moyens à l'enfant de bien comprendre mon message. Dans l'épisode 5, je vous ai confié que dès que j'en ai la possibilité, autour de 18 mois, je m'amuse à dire des onomatopées. Splash ! Paf ! Pada-boom ! S'amuser et éprouver un plaisir partagé dans les échanges est primordial, car cela facilite l'apprentissage naturel de votre bouchou. Autre point important. Lorsque l'enfant me parle, s'il écorche des mots, je reformule simplement son mot ou sa phrase. Ton doudou ? Puis je le renforce avec un oui bienveillant, en le répétant. Oui, c'est ton doudou. Enfin, j'enrichis l'énoncé de l'enfant en ajoutant un mot de plus. C'est ton doudou lapin. L'épisode 6 a mis l'accent sur l'importance du vocabulaire, autant dans la variété du lexique que dans l'importance de la répétition. Je m'explique. La redondance des nouveaux mots est très différente du radotage. Regarde le koala. Oui, c'est un koala. Il est dans l'arbre, le koala. En répétant les mots de vocabulaire et en les variant, vous aidez votre enfant à enrichir plus rapidement son lexique. Un dernier point très important est de féliciter ses efforts pour communiquer. Car pour l'adulte comme pour l'enfant, la valorisation et les encouragements sont des puissants moteurs qui aident à avancer. N'hésitez pas à le complimenter sur ce qu'il vous raconte. Tu sais ? Ce que tu dis m'intéresse. Ou à le féliciter pour son beau langage. Oh, j'entends que ta parole est belle. Tu parles drôlement bien, dis donc. Malgré toute notre bonne volonté et les efforts déployés, nous sommes des parents perfectibles. Voyons maintenant quelques écueils à éviter concernant le langage. Certains parents, conscients du rôle de modèle qu'ils ont à jouer en termes d'éveil au langage, décident dès la naissance de parler à bébé comme à un adulte. Même si cela part d'une bonne intention, je vous invite à vous référer aux épisodes 2 et 3. Je ne parle pas à un bébé comme à un adulte, ne serait-ce que pour la longueur des phrases. Si je n'adapte pas ma manière de parler à un bébé, je risque de le noyer d'informations inutiles. Par contre, parler à un bébé de manière simple ne veut pas dire lui parler de manière gaga. Vos mots doivent être précis pour lui apprendre à étiqueter les choses du monde. Au revoir la phrase, tu vas miam miam ? Bienvenue à. Tu vas déjeuner ? Au revoir la phrase, regarde la vroom ? Bienvenue à. Regarde la voiture ! Les phrases courtes et simples, caractérisant le langage adressé à l'enfant, sont adaptées jusqu'à 18 mois. Au-delà, il est important de faire évoluer votre manière de parler. L'enfant a besoin de mots précis et non plus de mots de bébé. Fini le bibi pour le biberon. C'est quoi ? Au lieu de « qu'est-ce que c'est ? » Votre langage doit être simple, mais sans abêtir non plus l'enfant. Au revoir la phrase « Tintin a fait pipi au popo » et bienvenue à... Tu as fait pipi dans ton pot. Au-delà de deux ans et demi, les parents jouent un rôle déterminant pour accompagner l'enfant à dire « je » . En fait, ils doivent eux-mêmes cesser de parler d'eux en utilisant « papa » ou « maman » , voire même le « on » et arrêter de parler de l'enfant à la troisième personne. L'objectif est de se réapproprier le « je » et le « tu » pour que l'enfant l'acquiert par imitation. Et croyez-moi, cela n'est pas le cas. pas une mince affaire. Au placard, les « Maman part au travail et Mathéo reste à l'école » . Vive les « Je pars au travail et toi, tu restes à l'école » . Je vous ai également partagé plusieurs fois l'importance de parler avec l'enfant. Mais aujourd'hui, je souhaite mettre l'accent sur le silence. Parler, c'est bien, mais inutile de partir non plus dans une logorée. communément appelée la diarrhée verbale. C'est vrai, quoi ! On a tellement entendu qu'il fallait parler au bébé, tout lui expliquer, que parfois, l'adulte pense qu'il doit parler en continu. Par exemple, tu vois, je prends le gant, je mets du savon, je te lave le ventre, je le passe sur tes bras, je rince le gant, je remets du savon, blablabla, Autre exemple, quand l'enfant fait son entrée en maternelle, l'adulte qui le récupère le soir peut parfois le bombarder de questions. Qu'as-tu fait comme travail ? Avec qui tu as déjeuné ? Qu'est-ce que tu as mangé ? Qu'as-tu fait comme atelier cet après-midi ? C'est d'autant plus inutile et frustrant pour l'adulte qu'à 3 ou 4 ans, l'enfant n'est pas encore tout à fait en mesure de raconter ses journées. Comme dans beaucoup de domaines, tout est question de dosage. Parler avec l'enfant, certes, est primordial, mais savoir se taire est tout aussi important. Évitons à l'enfant nos tirades ou nos interrogatoires pour laisser sa parole émerger spontanément dans le silence. Un autre point crucial pour l'aider à mieux parler est de ne pas anticiper les demandes de l'enfant. Je rencontre souvent des parents inquiets car leur enfant ne dit que très peu de mots à deux ans. Il m'arrive de constater qu'il est bien normal que l'enfant n'exprime pas plus. En effet, son entourage anticipe toutes ces demandes, donc l'enfant n'a pas réellement besoin de parler. À peine s'approche-t-il de ses parents qu'on lui dit « tu veux un gâteau ? » avec le biscuit déjà dans la main. Ce point précis de laisser le temps et l'espace de parole à l'enfant pour formuler sa demande est très important. Laissons-le verbaliser ce dont il a besoin ou envie, même si sa demande n'est pas encore totalement aboutie dans la forme. Pour aider votre enfant à faire une demande, vous pouvez créer une occasion en plaçant l'un de ses objets préférés visible, mais hors de portée. Il vous suffit d'attendre. Il y a de bonnes chances que votre enfant utilise le pointage ou des mots pour vous signifier sa volonté de récupérer l'objet. Un autre moyen est de pratiquer une activité avec lui et tout à coup de vous interrompre. Observez, attendez, écoutez. dont je vous ai parlé en début d'épisode, sera utile pour faire émerger sa demande. Parlons d'un autre cas de figure, lorsque je ne comprends pas ce que verbalise l'enfant. Plutôt qu'un simple « je ne comprends pas » , je peux tenter en premier la reformulation de ce qu'il dit, ou m'aider du contexte pour lui soumettre des hypothèses d'interprétation. Jusqu'à deux ans et demi, il est normal que la parole de l'enfant puisse être en partie jargonnée, c'est-à-dire incompréhensible. Je voudrais maintenant vous parler de la tétine et de son impact sur le langage. Une utilisation prolongée de la bien nommée tute, tutute ou tete peut avoir des conséquences néfastes sur le langage de l'enfant. La sucion est certes un phénomène naturel permettant un apaisement grâce à la sécrétion d'endomorphine. Elle peut même réduire de 92% le risque de mort subite du nourrisson. Néanmoins, la tétine est loin d'être un besoin universel. Certains bébés seront têteurs et d'autres recrachent immédiatement ce bout de silicone qu'on leur colle dans la bouche. Ils trouvent d'autres moyens pour assouvir leurs besoins de sussion, par le sein de maman ou simplement le biberon. Vos bras et vos mots sont aussi des ressources de consolation hautement réconfortantes. Au-delà de deux ans, une étude a montré que la tétine peut avoir un effet néfaste sur la morphologie du palais et augmenter les infections ORL. Je ne vous cache pas qu'à cet âge, la tétine devient un bouchon à parole qui vient gêner la mise en place du langage et la bonne articulation. Car la langue n'est plus libre d'explorer naturellement la bouche avec ce bout de silicone tout le temps à l'intérieur. Elle peine à se muscler. Conséquence ? La respiration est buccale. La déglutition de l'enfant reste souvent primaire. La mastication peut également être impactée. Et la réalisation de certains sons devient souvent compliquée. J'encourage donc passé deux ans à libérer la bouche de votre enfant pour favoriser son langage et son élocution. Vous pouvez vous faire aider par les professionnels de la petite enfance ou votre médecin pour accompagner votre enfant à s'en détacher progressivement, car bien évidemment, il ne s'agit pas de le sevrer brutalement du jour au lendemain. Je préconise souvent à partir de deux ans et demi de faire pratiquer à l'enfant la gym de la bouche. au moment du bain par exemple, pour l'aider à devenir acteur de ce qui se passe dans sa bouche, en sollicitant sa langue et ses lèvres, afin de les muscler. Je vous invite à consulter mon article sur le site internet lulilou.fr qui décrit précisément comment pratiquer la gym de la bouche. Concernant l'articulation, Dimitri, un papa avec qui j'ai changé récemment, m'a posé une question qui intéresse beaucoup de parents. Dois-je faire répéter mon enfant ? Si vous insistez pour que l'enfant répète de manière correcte, alors vous lui soulignez son erreur plus que vous ne l'écoutez. C'est-à-dire que vous vous attardez sur la forme et non sur le fond de son message. À vouloir lui faire répéter coûte que coûte, croco-deal, alors qu'il dit cro-cro-deal. Votre insistance risque d'entacher sa confiance en lui et de diminuer son plaisir de parler. En fait, je vous conseille de laisser tomber cette casquette d'examinateur. Vous êtes simplement un parent à l'écoute. Jusqu'à trois ans et demi, il est complètement inutile de s'entêter à vouloir faire répéter un mot, car votre enfant n'a pas encore toutes ses possibilités articulatoires. La reformulation systématique suffit amplement. Par exemple, si l'enfant dit sur le quai de la gare « Regarde le crin ! » , vous pouvez simplement lui dire « Oui, tu as raison, c'est un train ! » . En plus, quand l'enfant vous dit « crin ! » , il est persuadé de bien le dire. Vos remarques risquent donc de l'énerver. Je tiens beaucoup à ce que la confiance de l'enfant en sa parole ne soit pas remise en question. D'ailleurs, une bonne astuce pour faire parler les plus timides ou pour valoriser la parole de l'enfant est de faire exprès de se tromper. L'enfant adore nous voir perfectibles et bien souvent, il n'a qu'une envie, nous corriger et nous montrer qu'il sait le dire, à notre place. Nous venons de voir différentes stratégies et astuces pour bien accompagner la parole de l'enfant selon son âge et se rendre pleinement disponible pour... parler avec l'enfant. Il ne vous reste plus qu'à instaurer des silences, respecter ses initiatives de parole pour favoriser son éveil langagier et cultiver l'exemplarité, l'écoute et la valorisation de sa parole. Ainsi se termine l'épisode 9, intitulé « Comment aider l'enfant à mieux parler » . J'espère qu'il vous a plu. Je vous donne rendez-vous avec l'épisode 10, à partir de quand s'inquiéter. Vous pourrez trouver davantage de ressources gratuites sur le sujet, vidéos et articles sur le site loulilou.fr ou la chaîne YouTube. C'était Écoute-moi bien dans les yeux, la série de podcasts sur l'éveil au langage de 0 à 5 ans, imaginée et écrite par Céline De Villers, produite par Logarith.

Description

EPISODE 9 : Savez-vous que les premières années de la vie d'un enfant sont cruciales pour son éveil au langage ?


Dans cet épisode d'Ecoute-moi bien dans les yeux, Céline Devillers, orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr, explore les astuces langage essentielles pour accompagner le développement langagier des enfants de 0 à 5 ans. Elle met en lumière le rôle fondamental des parents en fournissant des conseils pratiques pour favoriser une communication efficace avec leur bout'chou.


Cet épisode est une "boite à outils" qui met l'accent sur les stratégies qui contribuent à l'éveil langagier, mais aussi sur les écueils à éviter. Comment faire évoluer sa manière de parler, comment aider l'enfant à dire JE, quel est l'impact de la tétine, dois-je faire répéter l'enfant ? 

Des questions qui trouveront réponses dans cet épisode grâce aux nombreux conseils et astuces langage partagés. 

Céline présente la méthode O-A-E, une approche innovante qui encourage les enfants à s'exprimer librement. En instaurant un environnement calme et en utilisant un langage adapté, les parents peuvent créer un terreau fertile pour le développement du langage. Ces conseils d'orthophoniste et astuces langage sont précieux pour tous les parents soucieux de l'éveil du langage de leur enfant.


Que vous soyez parent, professionnel de l'enfance ou simplement passionné par la parentalité positive, cet épisode regorge d'informations utiles pour enrichir votre approche éducative.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'orthophonie pour enfants et les astuces pour les parents qui favorisent l'épanouissement de leur enfant.

Instaurer des moments de silence et devenir un modèle linguistique exemplaire sont des clés pour un développement de l'enfant harmonieux.

Écoutez dès maintenant et transformez votre manière d'interagir avec votre enfant !


Lien ressources :

Vidéo : "Pourquoi la tétine peut gêner la mise en place de la parole ? " 

Vidéo : "Dois-je faire répéter mon enfant ? " 

Vidéo : " Comment favoriser l'articulation de mon enfant ? " 

Post : "Comment pratiquer la gym de la bouche" 

Post : "Impact de la tétine sur le langage 


©loulilou

Podcast créé par loulilou.fr et produit par Logarythm 

Tags : #astuceslangage #orthophoniste #éveilauLangage #communicationaveclenfant #développementduLangage #conseilsPourParents #orthophoniePourEnfants #stadesDeLangage #langageBébé #communicationBébé #développementDeLEnfant #conseilsDorthophoniste #langage0-5ans #podcastLoulilou #podcastParentalité #conseilsPourLesParents #éveilDuLangage #langageEnfant #podcastÉducation #podcastEnfance #préventionDesTroublesDuDéveloppement #accompagnementParental #professionnelDeLEnfance #parentalitéPositive #aideÀLaParole #louliloufr #astucesPourLesParents #écoute #troubleDuLangage #bébé #troubleLangage #langage #parole #parentalité #tnd #dysphasie #écoleMaternelle



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur cette série de podcasts conçus pour vous aider à communiquer le mieux possible avec votre enfant. Aux jeunes parents, on demande souvent si l'enfant dort bien ou mange bien, plus rarement s'il parle bien. Pourtant, bien parler est tout aussi vital. Je m'appelle Céline de Villers, je suis orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr. Je forme depuis des années les professionnels de la petite enfance au développement et à l'éveil au langage. Au cours de ma carrière, j'ai rencontré de nombreux parents et j'ai remarqué que très peu d'entre eux sont conscients du rôle crucial qu'ils ont à jouer dans le développement du langage de leur enfant. Voilà pourquoi j'ai créé cette série de podcasts. Pour vous parler gazouillis, babillages, en attendant les premiers mots, vous guider pour accompagner les premières phrases, mais aussi vous partager astuces, conseils et anecdotes pour vous éviter certains écueils. Pas de formule magique, mais une formule toute simple. Un beau langage permet de mieux s'épanouir. Écoute-moi bien dans les yeux. Le podcast sur l'éveil au langage chez l'enfant de 0 à 5 ans. Aujourd'hui, place à la pratique. Cet épisode est un podcast bonus pour vous guider. Vous partagez des astuces et vous évitez certains écueils tout au long du développement du langage de votre enfant. Bienvenue dans l'épisode 9, comment aider l'enfant à mieux parler. Je précise que tous les exemples cités dans ce podcast sont issus de mon expérience, fruit de mes échanges avec les parents, de mes observations ou de cas pratiques partagés avec les professionnels de la petite enfance. Nous avons vu lors des précédents épisodes que l'acquisition du langage est un processus complexe et remarquable qui prend sa source pendant la grossesse Pour terminer sa mise en place quelques années plus tard, le langage se développe dans l'interaction, dans la relation à l'autre, et repose énormément sur les réactions d'un interlocuteur. En première ligne, le parent, d'où votre rôle à jouer dans l'éveil langagier. Nous savons que pour avancer dans sa conquête du langage, et ce, quelle que soit la langue maternelle, le jeune enfant a besoin avant tout d'amour et d'écoute. D'autres éléments peuvent avoir un impact positif sur son langage. Je vais vous parler d'une stratégie qui permet d'éveiller le langage de l'enfant en développant ses habiletés de communication et en favorisant sa prise d'initiative. Il s'agit de la stratégie O-A-E. Observer, attendez, écoutez. O comme observer. Par votre observation, vous montrez votre intérêt à l'enfant. L'attention à ses mimiques, à son langage corporel, à ses centres d'intérêt, à son regard ou à ce qu'il pointe, tout cela permet d'être au plus près de ses envies ou de ses besoins. A comme attendez. Votre attente permet de prendre le temps d'observer. Nous sommes si enclins à agir de nos jours dans l'immédiateté, alors qu'une attente de 7 secondes peut être hautement profitable à l'enfant. Cette attente se fait dans le silence. pour accueillir la parole de l'enfant. En vous mettant à sa hauteur, yeux dans les siens, vous lui montrez ainsi que vous êtes pleinement disponible pour l'écouter et que vous attendez qu'il vous transmette son message. E comme écouter. Par votre écoute, vous êtes réceptif à son intention, à ses mots, et vous lui montrez que vous lui accordez toute votre attention. Vous laissez l'enfant dire et vous attendez sa réponse. Bref, vous l'écoutez dans les yeux. Grâce à cette stratégie, l'enfant ressent que sa parole est digne d'intérêt. Ceci forge sa propre estime et sa confiance en lui. Alors, de manière concrète, comment favoriser un beau langage ? En premier, pour échanger avec l'enfant, le mieux est de parler dans un environnement calme, sans télévision. même en bruit de fond, ni notification incessante du téléphone. Toutes les études actuelles sur les écrans montrent l'impact négatif de l'exposition aux écrans avant 3 ans sur le développement du langage. Ensuite, le langage que j'utilise doit être exemplaire. Présenter un bon modèle à mon enfant quand je lui parle est crucial, car le langage s'acquiert par imitation. Mieux vaut bannir le langage raccourci. Tu veux la téteille ? Pour la bouteille. Ou tu veux néné ? Pour aller te promener. Dans la pratique, mon débit de parole est calme. Je regarde l'enfant. et je me place à sa hauteur. Pour amorcer un échange, le mieux est de m'inspirer de ce qui intéresse l'enfant. Par exemple, s'il est occupé avec des cubes de construction, alors je peux l'observer, laisser un silence, et lui dire « C'est haut, dis donc ! Qu'est-ce que tu construis ? » Dans l'absolu, vous remarquez que je privilégie le mode « conversation » plutôt que la « consigne » . C'est la différence entre « parler » Avec et parler à l'enfant. Certains parents disent « oui, je parle à mon enfant » . Quand je leur demande des exemples d'échange, ils me disent « viens ici, mets-toi là, mets ton chapeau » , comme la chanson de Jacques Dutronc « fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets-toi là » . En réalité, ils sont plus dans l'adressage injonctif que dans la conversation. Évidemment, certains moments de la journée nécessitent quelques injonctions. Je pense aux moments où l'enfant doit se préparer, mais ils ne doivent pas représenter la majorité de vos interactions. Pour tout vous dire, il m'est arrivé avec mon troisième enfant de passer par une phase où j'avais l'impression d'être un gendarme toute la journée. À l'écoute de ma petite voix intérieure, j'ai réalisé que je commençais à dévier des interactions de qualité auxquelles j'aspirais. J'ai réajusté ma manière de parler et j'ai constaté des effets bénéfiques très rapidement. Ainsi, avec les plus petits et jusqu'à un an, je joue avec mon intonation. J'associe aussi à ma parole des gestes spontanés et des mimiques. Cela donne tous les moyens à l'enfant de bien comprendre mon message. Dans l'épisode 5, je vous ai confié que dès que j'en ai la possibilité, autour de 18 mois, je m'amuse à dire des onomatopées. Splash ! Paf ! Pada-boom ! S'amuser et éprouver un plaisir partagé dans les échanges est primordial, car cela facilite l'apprentissage naturel de votre bouchou. Autre point important. Lorsque l'enfant me parle, s'il écorche des mots, je reformule simplement son mot ou sa phrase. Ton doudou ? Puis je le renforce avec un oui bienveillant, en le répétant. Oui, c'est ton doudou. Enfin, j'enrichis l'énoncé de l'enfant en ajoutant un mot de plus. C'est ton doudou lapin. L'épisode 6 a mis l'accent sur l'importance du vocabulaire, autant dans la variété du lexique que dans l'importance de la répétition. Je m'explique. La redondance des nouveaux mots est très différente du radotage. Regarde le koala. Oui, c'est un koala. Il est dans l'arbre, le koala. En répétant les mots de vocabulaire et en les variant, vous aidez votre enfant à enrichir plus rapidement son lexique. Un dernier point très important est de féliciter ses efforts pour communiquer. Car pour l'adulte comme pour l'enfant, la valorisation et les encouragements sont des puissants moteurs qui aident à avancer. N'hésitez pas à le complimenter sur ce qu'il vous raconte. Tu sais ? Ce que tu dis m'intéresse. Ou à le féliciter pour son beau langage. Oh, j'entends que ta parole est belle. Tu parles drôlement bien, dis donc. Malgré toute notre bonne volonté et les efforts déployés, nous sommes des parents perfectibles. Voyons maintenant quelques écueils à éviter concernant le langage. Certains parents, conscients du rôle de modèle qu'ils ont à jouer en termes d'éveil au langage, décident dès la naissance de parler à bébé comme à un adulte. Même si cela part d'une bonne intention, je vous invite à vous référer aux épisodes 2 et 3. Je ne parle pas à un bébé comme à un adulte, ne serait-ce que pour la longueur des phrases. Si je n'adapte pas ma manière de parler à un bébé, je risque de le noyer d'informations inutiles. Par contre, parler à un bébé de manière simple ne veut pas dire lui parler de manière gaga. Vos mots doivent être précis pour lui apprendre à étiqueter les choses du monde. Au revoir la phrase, tu vas miam miam ? Bienvenue à. Tu vas déjeuner ? Au revoir la phrase, regarde la vroom ? Bienvenue à. Regarde la voiture ! Les phrases courtes et simples, caractérisant le langage adressé à l'enfant, sont adaptées jusqu'à 18 mois. Au-delà, il est important de faire évoluer votre manière de parler. L'enfant a besoin de mots précis et non plus de mots de bébé. Fini le bibi pour le biberon. C'est quoi ? Au lieu de « qu'est-ce que c'est ? » Votre langage doit être simple, mais sans abêtir non plus l'enfant. Au revoir la phrase « Tintin a fait pipi au popo » et bienvenue à... Tu as fait pipi dans ton pot. Au-delà de deux ans et demi, les parents jouent un rôle déterminant pour accompagner l'enfant à dire « je » . En fait, ils doivent eux-mêmes cesser de parler d'eux en utilisant « papa » ou « maman » , voire même le « on » et arrêter de parler de l'enfant à la troisième personne. L'objectif est de se réapproprier le « je » et le « tu » pour que l'enfant l'acquiert par imitation. Et croyez-moi, cela n'est pas le cas. pas une mince affaire. Au placard, les « Maman part au travail et Mathéo reste à l'école » . Vive les « Je pars au travail et toi, tu restes à l'école » . Je vous ai également partagé plusieurs fois l'importance de parler avec l'enfant. Mais aujourd'hui, je souhaite mettre l'accent sur le silence. Parler, c'est bien, mais inutile de partir non plus dans une logorée. communément appelée la diarrhée verbale. C'est vrai, quoi ! On a tellement entendu qu'il fallait parler au bébé, tout lui expliquer, que parfois, l'adulte pense qu'il doit parler en continu. Par exemple, tu vois, je prends le gant, je mets du savon, je te lave le ventre, je le passe sur tes bras, je rince le gant, je remets du savon, blablabla, Autre exemple, quand l'enfant fait son entrée en maternelle, l'adulte qui le récupère le soir peut parfois le bombarder de questions. Qu'as-tu fait comme travail ? Avec qui tu as déjeuné ? Qu'est-ce que tu as mangé ? Qu'as-tu fait comme atelier cet après-midi ? C'est d'autant plus inutile et frustrant pour l'adulte qu'à 3 ou 4 ans, l'enfant n'est pas encore tout à fait en mesure de raconter ses journées. Comme dans beaucoup de domaines, tout est question de dosage. Parler avec l'enfant, certes, est primordial, mais savoir se taire est tout aussi important. Évitons à l'enfant nos tirades ou nos interrogatoires pour laisser sa parole émerger spontanément dans le silence. Un autre point crucial pour l'aider à mieux parler est de ne pas anticiper les demandes de l'enfant. Je rencontre souvent des parents inquiets car leur enfant ne dit que très peu de mots à deux ans. Il m'arrive de constater qu'il est bien normal que l'enfant n'exprime pas plus. En effet, son entourage anticipe toutes ces demandes, donc l'enfant n'a pas réellement besoin de parler. À peine s'approche-t-il de ses parents qu'on lui dit « tu veux un gâteau ? » avec le biscuit déjà dans la main. Ce point précis de laisser le temps et l'espace de parole à l'enfant pour formuler sa demande est très important. Laissons-le verbaliser ce dont il a besoin ou envie, même si sa demande n'est pas encore totalement aboutie dans la forme. Pour aider votre enfant à faire une demande, vous pouvez créer une occasion en plaçant l'un de ses objets préférés visible, mais hors de portée. Il vous suffit d'attendre. Il y a de bonnes chances que votre enfant utilise le pointage ou des mots pour vous signifier sa volonté de récupérer l'objet. Un autre moyen est de pratiquer une activité avec lui et tout à coup de vous interrompre. Observez, attendez, écoutez. dont je vous ai parlé en début d'épisode, sera utile pour faire émerger sa demande. Parlons d'un autre cas de figure, lorsque je ne comprends pas ce que verbalise l'enfant. Plutôt qu'un simple « je ne comprends pas » , je peux tenter en premier la reformulation de ce qu'il dit, ou m'aider du contexte pour lui soumettre des hypothèses d'interprétation. Jusqu'à deux ans et demi, il est normal que la parole de l'enfant puisse être en partie jargonnée, c'est-à-dire incompréhensible. Je voudrais maintenant vous parler de la tétine et de son impact sur le langage. Une utilisation prolongée de la bien nommée tute, tutute ou tete peut avoir des conséquences néfastes sur le langage de l'enfant. La sucion est certes un phénomène naturel permettant un apaisement grâce à la sécrétion d'endomorphine. Elle peut même réduire de 92% le risque de mort subite du nourrisson. Néanmoins, la tétine est loin d'être un besoin universel. Certains bébés seront têteurs et d'autres recrachent immédiatement ce bout de silicone qu'on leur colle dans la bouche. Ils trouvent d'autres moyens pour assouvir leurs besoins de sussion, par le sein de maman ou simplement le biberon. Vos bras et vos mots sont aussi des ressources de consolation hautement réconfortantes. Au-delà de deux ans, une étude a montré que la tétine peut avoir un effet néfaste sur la morphologie du palais et augmenter les infections ORL. Je ne vous cache pas qu'à cet âge, la tétine devient un bouchon à parole qui vient gêner la mise en place du langage et la bonne articulation. Car la langue n'est plus libre d'explorer naturellement la bouche avec ce bout de silicone tout le temps à l'intérieur. Elle peine à se muscler. Conséquence ? La respiration est buccale. La déglutition de l'enfant reste souvent primaire. La mastication peut également être impactée. Et la réalisation de certains sons devient souvent compliquée. J'encourage donc passé deux ans à libérer la bouche de votre enfant pour favoriser son langage et son élocution. Vous pouvez vous faire aider par les professionnels de la petite enfance ou votre médecin pour accompagner votre enfant à s'en détacher progressivement, car bien évidemment, il ne s'agit pas de le sevrer brutalement du jour au lendemain. Je préconise souvent à partir de deux ans et demi de faire pratiquer à l'enfant la gym de la bouche. au moment du bain par exemple, pour l'aider à devenir acteur de ce qui se passe dans sa bouche, en sollicitant sa langue et ses lèvres, afin de les muscler. Je vous invite à consulter mon article sur le site internet lulilou.fr qui décrit précisément comment pratiquer la gym de la bouche. Concernant l'articulation, Dimitri, un papa avec qui j'ai changé récemment, m'a posé une question qui intéresse beaucoup de parents. Dois-je faire répéter mon enfant ? Si vous insistez pour que l'enfant répète de manière correcte, alors vous lui soulignez son erreur plus que vous ne l'écoutez. C'est-à-dire que vous vous attardez sur la forme et non sur le fond de son message. À vouloir lui faire répéter coûte que coûte, croco-deal, alors qu'il dit cro-cro-deal. Votre insistance risque d'entacher sa confiance en lui et de diminuer son plaisir de parler. En fait, je vous conseille de laisser tomber cette casquette d'examinateur. Vous êtes simplement un parent à l'écoute. Jusqu'à trois ans et demi, il est complètement inutile de s'entêter à vouloir faire répéter un mot, car votre enfant n'a pas encore toutes ses possibilités articulatoires. La reformulation systématique suffit amplement. Par exemple, si l'enfant dit sur le quai de la gare « Regarde le crin ! » , vous pouvez simplement lui dire « Oui, tu as raison, c'est un train ! » . En plus, quand l'enfant vous dit « crin ! » , il est persuadé de bien le dire. Vos remarques risquent donc de l'énerver. Je tiens beaucoup à ce que la confiance de l'enfant en sa parole ne soit pas remise en question. D'ailleurs, une bonne astuce pour faire parler les plus timides ou pour valoriser la parole de l'enfant est de faire exprès de se tromper. L'enfant adore nous voir perfectibles et bien souvent, il n'a qu'une envie, nous corriger et nous montrer qu'il sait le dire, à notre place. Nous venons de voir différentes stratégies et astuces pour bien accompagner la parole de l'enfant selon son âge et se rendre pleinement disponible pour... parler avec l'enfant. Il ne vous reste plus qu'à instaurer des silences, respecter ses initiatives de parole pour favoriser son éveil langagier et cultiver l'exemplarité, l'écoute et la valorisation de sa parole. Ainsi se termine l'épisode 9, intitulé « Comment aider l'enfant à mieux parler » . J'espère qu'il vous a plu. Je vous donne rendez-vous avec l'épisode 10, à partir de quand s'inquiéter. Vous pourrez trouver davantage de ressources gratuites sur le sujet, vidéos et articles sur le site loulilou.fr ou la chaîne YouTube. C'était Écoute-moi bien dans les yeux, la série de podcasts sur l'éveil au langage de 0 à 5 ans, imaginée et écrite par Céline De Villers, produite par Logarith.

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EPISODE 9 : Savez-vous que les premières années de la vie d'un enfant sont cruciales pour son éveil au langage ?


Dans cet épisode d'Ecoute-moi bien dans les yeux, Céline Devillers, orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr, explore les astuces langage essentielles pour accompagner le développement langagier des enfants de 0 à 5 ans. Elle met en lumière le rôle fondamental des parents en fournissant des conseils pratiques pour favoriser une communication efficace avec leur bout'chou.


Cet épisode est une "boite à outils" qui met l'accent sur les stratégies qui contribuent à l'éveil langagier, mais aussi sur les écueils à éviter. Comment faire évoluer sa manière de parler, comment aider l'enfant à dire JE, quel est l'impact de la tétine, dois-je faire répéter l'enfant ? 

Des questions qui trouveront réponses dans cet épisode grâce aux nombreux conseils et astuces langage partagés. 

Céline présente la méthode O-A-E, une approche innovante qui encourage les enfants à s'exprimer librement. En instaurant un environnement calme et en utilisant un langage adapté, les parents peuvent créer un terreau fertile pour le développement du langage. Ces conseils d'orthophoniste et astuces langage sont précieux pour tous les parents soucieux de l'éveil du langage de leur enfant.


Que vous soyez parent, professionnel de l'enfance ou simplement passionné par la parentalité positive, cet épisode regorge d'informations utiles pour enrichir votre approche éducative.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'orthophonie pour enfants et les astuces pour les parents qui favorisent l'épanouissement de leur enfant.

Instaurer des moments de silence et devenir un modèle linguistique exemplaire sont des clés pour un développement de l'enfant harmonieux.

Écoutez dès maintenant et transformez votre manière d'interagir avec votre enfant !


Lien ressources :

Vidéo : "Pourquoi la tétine peut gêner la mise en place de la parole ? " 

Vidéo : "Dois-je faire répéter mon enfant ? " 

Vidéo : " Comment favoriser l'articulation de mon enfant ? " 

Post : "Comment pratiquer la gym de la bouche" 

Post : "Impact de la tétine sur le langage 


©loulilou

Podcast créé par loulilou.fr et produit par Logarythm 

Tags : #astuceslangage #orthophoniste #éveilauLangage #communicationaveclenfant #développementduLangage #conseilsPourParents #orthophoniePourEnfants #stadesDeLangage #langageBébé #communicationBébé #développementDeLEnfant #conseilsDorthophoniste #langage0-5ans #podcastLoulilou #podcastParentalité #conseilsPourLesParents #éveilDuLangage #langageEnfant #podcastÉducation #podcastEnfance #préventionDesTroublesDuDéveloppement #accompagnementParental #professionnelDeLEnfance #parentalitéPositive #aideÀLaParole #louliloufr #astucesPourLesParents #écoute #troubleDuLangage #bébé #troubleLangage #langage #parole #parentalité #tnd #dysphasie #écoleMaternelle



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur cette série de podcasts conçus pour vous aider à communiquer le mieux possible avec votre enfant. Aux jeunes parents, on demande souvent si l'enfant dort bien ou mange bien, plus rarement s'il parle bien. Pourtant, bien parler est tout aussi vital. Je m'appelle Céline de Villers, je suis orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr. Je forme depuis des années les professionnels de la petite enfance au développement et à l'éveil au langage. Au cours de ma carrière, j'ai rencontré de nombreux parents et j'ai remarqué que très peu d'entre eux sont conscients du rôle crucial qu'ils ont à jouer dans le développement du langage de leur enfant. Voilà pourquoi j'ai créé cette série de podcasts. Pour vous parler gazouillis, babillages, en attendant les premiers mots, vous guider pour accompagner les premières phrases, mais aussi vous partager astuces, conseils et anecdotes pour vous éviter certains écueils. Pas de formule magique, mais une formule toute simple. Un beau langage permet de mieux s'épanouir. Écoute-moi bien dans les yeux. Le podcast sur l'éveil au langage chez l'enfant de 0 à 5 ans. Aujourd'hui, place à la pratique. Cet épisode est un podcast bonus pour vous guider. Vous partagez des astuces et vous évitez certains écueils tout au long du développement du langage de votre enfant. Bienvenue dans l'épisode 9, comment aider l'enfant à mieux parler. Je précise que tous les exemples cités dans ce podcast sont issus de mon expérience, fruit de mes échanges avec les parents, de mes observations ou de cas pratiques partagés avec les professionnels de la petite enfance. Nous avons vu lors des précédents épisodes que l'acquisition du langage est un processus complexe et remarquable qui prend sa source pendant la grossesse Pour terminer sa mise en place quelques années plus tard, le langage se développe dans l'interaction, dans la relation à l'autre, et repose énormément sur les réactions d'un interlocuteur. En première ligne, le parent, d'où votre rôle à jouer dans l'éveil langagier. Nous savons que pour avancer dans sa conquête du langage, et ce, quelle que soit la langue maternelle, le jeune enfant a besoin avant tout d'amour et d'écoute. D'autres éléments peuvent avoir un impact positif sur son langage. Je vais vous parler d'une stratégie qui permet d'éveiller le langage de l'enfant en développant ses habiletés de communication et en favorisant sa prise d'initiative. Il s'agit de la stratégie O-A-E. Observer, attendez, écoutez. O comme observer. Par votre observation, vous montrez votre intérêt à l'enfant. L'attention à ses mimiques, à son langage corporel, à ses centres d'intérêt, à son regard ou à ce qu'il pointe, tout cela permet d'être au plus près de ses envies ou de ses besoins. A comme attendez. Votre attente permet de prendre le temps d'observer. Nous sommes si enclins à agir de nos jours dans l'immédiateté, alors qu'une attente de 7 secondes peut être hautement profitable à l'enfant. Cette attente se fait dans le silence. pour accueillir la parole de l'enfant. En vous mettant à sa hauteur, yeux dans les siens, vous lui montrez ainsi que vous êtes pleinement disponible pour l'écouter et que vous attendez qu'il vous transmette son message. E comme écouter. Par votre écoute, vous êtes réceptif à son intention, à ses mots, et vous lui montrez que vous lui accordez toute votre attention. Vous laissez l'enfant dire et vous attendez sa réponse. Bref, vous l'écoutez dans les yeux. Grâce à cette stratégie, l'enfant ressent que sa parole est digne d'intérêt. Ceci forge sa propre estime et sa confiance en lui. Alors, de manière concrète, comment favoriser un beau langage ? En premier, pour échanger avec l'enfant, le mieux est de parler dans un environnement calme, sans télévision. même en bruit de fond, ni notification incessante du téléphone. Toutes les études actuelles sur les écrans montrent l'impact négatif de l'exposition aux écrans avant 3 ans sur le développement du langage. Ensuite, le langage que j'utilise doit être exemplaire. Présenter un bon modèle à mon enfant quand je lui parle est crucial, car le langage s'acquiert par imitation. Mieux vaut bannir le langage raccourci. Tu veux la téteille ? Pour la bouteille. Ou tu veux néné ? Pour aller te promener. Dans la pratique, mon débit de parole est calme. Je regarde l'enfant. et je me place à sa hauteur. Pour amorcer un échange, le mieux est de m'inspirer de ce qui intéresse l'enfant. Par exemple, s'il est occupé avec des cubes de construction, alors je peux l'observer, laisser un silence, et lui dire « C'est haut, dis donc ! Qu'est-ce que tu construis ? » Dans l'absolu, vous remarquez que je privilégie le mode « conversation » plutôt que la « consigne » . C'est la différence entre « parler » Avec et parler à l'enfant. Certains parents disent « oui, je parle à mon enfant » . Quand je leur demande des exemples d'échange, ils me disent « viens ici, mets-toi là, mets ton chapeau » , comme la chanson de Jacques Dutronc « fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets-toi là » . En réalité, ils sont plus dans l'adressage injonctif que dans la conversation. Évidemment, certains moments de la journée nécessitent quelques injonctions. Je pense aux moments où l'enfant doit se préparer, mais ils ne doivent pas représenter la majorité de vos interactions. Pour tout vous dire, il m'est arrivé avec mon troisième enfant de passer par une phase où j'avais l'impression d'être un gendarme toute la journée. À l'écoute de ma petite voix intérieure, j'ai réalisé que je commençais à dévier des interactions de qualité auxquelles j'aspirais. J'ai réajusté ma manière de parler et j'ai constaté des effets bénéfiques très rapidement. Ainsi, avec les plus petits et jusqu'à un an, je joue avec mon intonation. J'associe aussi à ma parole des gestes spontanés et des mimiques. Cela donne tous les moyens à l'enfant de bien comprendre mon message. Dans l'épisode 5, je vous ai confié que dès que j'en ai la possibilité, autour de 18 mois, je m'amuse à dire des onomatopées. Splash ! Paf ! Pada-boom ! S'amuser et éprouver un plaisir partagé dans les échanges est primordial, car cela facilite l'apprentissage naturel de votre bouchou. Autre point important. Lorsque l'enfant me parle, s'il écorche des mots, je reformule simplement son mot ou sa phrase. Ton doudou ? Puis je le renforce avec un oui bienveillant, en le répétant. Oui, c'est ton doudou. Enfin, j'enrichis l'énoncé de l'enfant en ajoutant un mot de plus. C'est ton doudou lapin. L'épisode 6 a mis l'accent sur l'importance du vocabulaire, autant dans la variété du lexique que dans l'importance de la répétition. Je m'explique. La redondance des nouveaux mots est très différente du radotage. Regarde le koala. Oui, c'est un koala. Il est dans l'arbre, le koala. En répétant les mots de vocabulaire et en les variant, vous aidez votre enfant à enrichir plus rapidement son lexique. Un dernier point très important est de féliciter ses efforts pour communiquer. Car pour l'adulte comme pour l'enfant, la valorisation et les encouragements sont des puissants moteurs qui aident à avancer. N'hésitez pas à le complimenter sur ce qu'il vous raconte. Tu sais ? Ce que tu dis m'intéresse. Ou à le féliciter pour son beau langage. Oh, j'entends que ta parole est belle. Tu parles drôlement bien, dis donc. Malgré toute notre bonne volonté et les efforts déployés, nous sommes des parents perfectibles. Voyons maintenant quelques écueils à éviter concernant le langage. Certains parents, conscients du rôle de modèle qu'ils ont à jouer en termes d'éveil au langage, décident dès la naissance de parler à bébé comme à un adulte. Même si cela part d'une bonne intention, je vous invite à vous référer aux épisodes 2 et 3. Je ne parle pas à un bébé comme à un adulte, ne serait-ce que pour la longueur des phrases. Si je n'adapte pas ma manière de parler à un bébé, je risque de le noyer d'informations inutiles. Par contre, parler à un bébé de manière simple ne veut pas dire lui parler de manière gaga. Vos mots doivent être précis pour lui apprendre à étiqueter les choses du monde. Au revoir la phrase, tu vas miam miam ? Bienvenue à. Tu vas déjeuner ? Au revoir la phrase, regarde la vroom ? Bienvenue à. Regarde la voiture ! Les phrases courtes et simples, caractérisant le langage adressé à l'enfant, sont adaptées jusqu'à 18 mois. Au-delà, il est important de faire évoluer votre manière de parler. L'enfant a besoin de mots précis et non plus de mots de bébé. Fini le bibi pour le biberon. C'est quoi ? Au lieu de « qu'est-ce que c'est ? » Votre langage doit être simple, mais sans abêtir non plus l'enfant. Au revoir la phrase « Tintin a fait pipi au popo » et bienvenue à... Tu as fait pipi dans ton pot. Au-delà de deux ans et demi, les parents jouent un rôle déterminant pour accompagner l'enfant à dire « je » . En fait, ils doivent eux-mêmes cesser de parler d'eux en utilisant « papa » ou « maman » , voire même le « on » et arrêter de parler de l'enfant à la troisième personne. L'objectif est de se réapproprier le « je » et le « tu » pour que l'enfant l'acquiert par imitation. Et croyez-moi, cela n'est pas le cas. pas une mince affaire. Au placard, les « Maman part au travail et Mathéo reste à l'école » . Vive les « Je pars au travail et toi, tu restes à l'école » . Je vous ai également partagé plusieurs fois l'importance de parler avec l'enfant. Mais aujourd'hui, je souhaite mettre l'accent sur le silence. Parler, c'est bien, mais inutile de partir non plus dans une logorée. communément appelée la diarrhée verbale. C'est vrai, quoi ! On a tellement entendu qu'il fallait parler au bébé, tout lui expliquer, que parfois, l'adulte pense qu'il doit parler en continu. Par exemple, tu vois, je prends le gant, je mets du savon, je te lave le ventre, je le passe sur tes bras, je rince le gant, je remets du savon, blablabla, Autre exemple, quand l'enfant fait son entrée en maternelle, l'adulte qui le récupère le soir peut parfois le bombarder de questions. Qu'as-tu fait comme travail ? Avec qui tu as déjeuné ? Qu'est-ce que tu as mangé ? Qu'as-tu fait comme atelier cet après-midi ? C'est d'autant plus inutile et frustrant pour l'adulte qu'à 3 ou 4 ans, l'enfant n'est pas encore tout à fait en mesure de raconter ses journées. Comme dans beaucoup de domaines, tout est question de dosage. Parler avec l'enfant, certes, est primordial, mais savoir se taire est tout aussi important. Évitons à l'enfant nos tirades ou nos interrogatoires pour laisser sa parole émerger spontanément dans le silence. Un autre point crucial pour l'aider à mieux parler est de ne pas anticiper les demandes de l'enfant. Je rencontre souvent des parents inquiets car leur enfant ne dit que très peu de mots à deux ans. Il m'arrive de constater qu'il est bien normal que l'enfant n'exprime pas plus. En effet, son entourage anticipe toutes ces demandes, donc l'enfant n'a pas réellement besoin de parler. À peine s'approche-t-il de ses parents qu'on lui dit « tu veux un gâteau ? » avec le biscuit déjà dans la main. Ce point précis de laisser le temps et l'espace de parole à l'enfant pour formuler sa demande est très important. Laissons-le verbaliser ce dont il a besoin ou envie, même si sa demande n'est pas encore totalement aboutie dans la forme. Pour aider votre enfant à faire une demande, vous pouvez créer une occasion en plaçant l'un de ses objets préférés visible, mais hors de portée. Il vous suffit d'attendre. Il y a de bonnes chances que votre enfant utilise le pointage ou des mots pour vous signifier sa volonté de récupérer l'objet. Un autre moyen est de pratiquer une activité avec lui et tout à coup de vous interrompre. Observez, attendez, écoutez. dont je vous ai parlé en début d'épisode, sera utile pour faire émerger sa demande. Parlons d'un autre cas de figure, lorsque je ne comprends pas ce que verbalise l'enfant. Plutôt qu'un simple « je ne comprends pas » , je peux tenter en premier la reformulation de ce qu'il dit, ou m'aider du contexte pour lui soumettre des hypothèses d'interprétation. Jusqu'à deux ans et demi, il est normal que la parole de l'enfant puisse être en partie jargonnée, c'est-à-dire incompréhensible. Je voudrais maintenant vous parler de la tétine et de son impact sur le langage. Une utilisation prolongée de la bien nommée tute, tutute ou tete peut avoir des conséquences néfastes sur le langage de l'enfant. La sucion est certes un phénomène naturel permettant un apaisement grâce à la sécrétion d'endomorphine. Elle peut même réduire de 92% le risque de mort subite du nourrisson. Néanmoins, la tétine est loin d'être un besoin universel. Certains bébés seront têteurs et d'autres recrachent immédiatement ce bout de silicone qu'on leur colle dans la bouche. Ils trouvent d'autres moyens pour assouvir leurs besoins de sussion, par le sein de maman ou simplement le biberon. Vos bras et vos mots sont aussi des ressources de consolation hautement réconfortantes. Au-delà de deux ans, une étude a montré que la tétine peut avoir un effet néfaste sur la morphologie du palais et augmenter les infections ORL. Je ne vous cache pas qu'à cet âge, la tétine devient un bouchon à parole qui vient gêner la mise en place du langage et la bonne articulation. Car la langue n'est plus libre d'explorer naturellement la bouche avec ce bout de silicone tout le temps à l'intérieur. Elle peine à se muscler. Conséquence ? La respiration est buccale. La déglutition de l'enfant reste souvent primaire. La mastication peut également être impactée. Et la réalisation de certains sons devient souvent compliquée. J'encourage donc passé deux ans à libérer la bouche de votre enfant pour favoriser son langage et son élocution. Vous pouvez vous faire aider par les professionnels de la petite enfance ou votre médecin pour accompagner votre enfant à s'en détacher progressivement, car bien évidemment, il ne s'agit pas de le sevrer brutalement du jour au lendemain. Je préconise souvent à partir de deux ans et demi de faire pratiquer à l'enfant la gym de la bouche. au moment du bain par exemple, pour l'aider à devenir acteur de ce qui se passe dans sa bouche, en sollicitant sa langue et ses lèvres, afin de les muscler. Je vous invite à consulter mon article sur le site internet lulilou.fr qui décrit précisément comment pratiquer la gym de la bouche. Concernant l'articulation, Dimitri, un papa avec qui j'ai changé récemment, m'a posé une question qui intéresse beaucoup de parents. Dois-je faire répéter mon enfant ? Si vous insistez pour que l'enfant répète de manière correcte, alors vous lui soulignez son erreur plus que vous ne l'écoutez. C'est-à-dire que vous vous attardez sur la forme et non sur le fond de son message. À vouloir lui faire répéter coûte que coûte, croco-deal, alors qu'il dit cro-cro-deal. Votre insistance risque d'entacher sa confiance en lui et de diminuer son plaisir de parler. En fait, je vous conseille de laisser tomber cette casquette d'examinateur. Vous êtes simplement un parent à l'écoute. Jusqu'à trois ans et demi, il est complètement inutile de s'entêter à vouloir faire répéter un mot, car votre enfant n'a pas encore toutes ses possibilités articulatoires. La reformulation systématique suffit amplement. Par exemple, si l'enfant dit sur le quai de la gare « Regarde le crin ! » , vous pouvez simplement lui dire « Oui, tu as raison, c'est un train ! » . En plus, quand l'enfant vous dit « crin ! » , il est persuadé de bien le dire. Vos remarques risquent donc de l'énerver. Je tiens beaucoup à ce que la confiance de l'enfant en sa parole ne soit pas remise en question. D'ailleurs, une bonne astuce pour faire parler les plus timides ou pour valoriser la parole de l'enfant est de faire exprès de se tromper. L'enfant adore nous voir perfectibles et bien souvent, il n'a qu'une envie, nous corriger et nous montrer qu'il sait le dire, à notre place. Nous venons de voir différentes stratégies et astuces pour bien accompagner la parole de l'enfant selon son âge et se rendre pleinement disponible pour... parler avec l'enfant. Il ne vous reste plus qu'à instaurer des silences, respecter ses initiatives de parole pour favoriser son éveil langagier et cultiver l'exemplarité, l'écoute et la valorisation de sa parole. Ainsi se termine l'épisode 9, intitulé « Comment aider l'enfant à mieux parler » . J'espère qu'il vous a plu. Je vous donne rendez-vous avec l'épisode 10, à partir de quand s'inquiéter. Vous pourrez trouver davantage de ressources gratuites sur le sujet, vidéos et articles sur le site loulilou.fr ou la chaîne YouTube. C'était Écoute-moi bien dans les yeux, la série de podcasts sur l'éveil au langage de 0 à 5 ans, imaginée et écrite par Céline De Villers, produite par Logarith.

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EPISODE 9 : Savez-vous que les premières années de la vie d'un enfant sont cruciales pour son éveil au langage ?


Dans cet épisode d'Ecoute-moi bien dans les yeux, Céline Devillers, orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr, explore les astuces langage essentielles pour accompagner le développement langagier des enfants de 0 à 5 ans. Elle met en lumière le rôle fondamental des parents en fournissant des conseils pratiques pour favoriser une communication efficace avec leur bout'chou.


Cet épisode est une "boite à outils" qui met l'accent sur les stratégies qui contribuent à l'éveil langagier, mais aussi sur les écueils à éviter. Comment faire évoluer sa manière de parler, comment aider l'enfant à dire JE, quel est l'impact de la tétine, dois-je faire répéter l'enfant ? 

Des questions qui trouveront réponses dans cet épisode grâce aux nombreux conseils et astuces langage partagés. 

Céline présente la méthode O-A-E, une approche innovante qui encourage les enfants à s'exprimer librement. En instaurant un environnement calme et en utilisant un langage adapté, les parents peuvent créer un terreau fertile pour le développement du langage. Ces conseils d'orthophoniste et astuces langage sont précieux pour tous les parents soucieux de l'éveil du langage de leur enfant.


Que vous soyez parent, professionnel de l'enfance ou simplement passionné par la parentalité positive, cet épisode regorge d'informations utiles pour enrichir votre approche éducative.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'orthophonie pour enfants et les astuces pour les parents qui favorisent l'épanouissement de leur enfant.

Instaurer des moments de silence et devenir un modèle linguistique exemplaire sont des clés pour un développement de l'enfant harmonieux.

Écoutez dès maintenant et transformez votre manière d'interagir avec votre enfant !


Lien ressources :

Vidéo : "Pourquoi la tétine peut gêner la mise en place de la parole ? " 

Vidéo : "Dois-je faire répéter mon enfant ? " 

Vidéo : " Comment favoriser l'articulation de mon enfant ? " 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur cette série de podcasts conçus pour vous aider à communiquer le mieux possible avec votre enfant. Aux jeunes parents, on demande souvent si l'enfant dort bien ou mange bien, plus rarement s'il parle bien. Pourtant, bien parler est tout aussi vital. Je m'appelle Céline de Villers, je suis orthophoniste et fondatrice de loulilou.fr. Je forme depuis des années les professionnels de la petite enfance au développement et à l'éveil au langage. Au cours de ma carrière, j'ai rencontré de nombreux parents et j'ai remarqué que très peu d'entre eux sont conscients du rôle crucial qu'ils ont à jouer dans le développement du langage de leur enfant. Voilà pourquoi j'ai créé cette série de podcasts. Pour vous parler gazouillis, babillages, en attendant les premiers mots, vous guider pour accompagner les premières phrases, mais aussi vous partager astuces, conseils et anecdotes pour vous éviter certains écueils. Pas de formule magique, mais une formule toute simple. Un beau langage permet de mieux s'épanouir. Écoute-moi bien dans les yeux. Le podcast sur l'éveil au langage chez l'enfant de 0 à 5 ans. Aujourd'hui, place à la pratique. Cet épisode est un podcast bonus pour vous guider. Vous partagez des astuces et vous évitez certains écueils tout au long du développement du langage de votre enfant. Bienvenue dans l'épisode 9, comment aider l'enfant à mieux parler. Je précise que tous les exemples cités dans ce podcast sont issus de mon expérience, fruit de mes échanges avec les parents, de mes observations ou de cas pratiques partagés avec les professionnels de la petite enfance. Nous avons vu lors des précédents épisodes que l'acquisition du langage est un processus complexe et remarquable qui prend sa source pendant la grossesse Pour terminer sa mise en place quelques années plus tard, le langage se développe dans l'interaction, dans la relation à l'autre, et repose énormément sur les réactions d'un interlocuteur. En première ligne, le parent, d'où votre rôle à jouer dans l'éveil langagier. Nous savons que pour avancer dans sa conquête du langage, et ce, quelle que soit la langue maternelle, le jeune enfant a besoin avant tout d'amour et d'écoute. D'autres éléments peuvent avoir un impact positif sur son langage. Je vais vous parler d'une stratégie qui permet d'éveiller le langage de l'enfant en développant ses habiletés de communication et en favorisant sa prise d'initiative. Il s'agit de la stratégie O-A-E. Observer, attendez, écoutez. O comme observer. Par votre observation, vous montrez votre intérêt à l'enfant. L'attention à ses mimiques, à son langage corporel, à ses centres d'intérêt, à son regard ou à ce qu'il pointe, tout cela permet d'être au plus près de ses envies ou de ses besoins. A comme attendez. Votre attente permet de prendre le temps d'observer. Nous sommes si enclins à agir de nos jours dans l'immédiateté, alors qu'une attente de 7 secondes peut être hautement profitable à l'enfant. Cette attente se fait dans le silence. pour accueillir la parole de l'enfant. En vous mettant à sa hauteur, yeux dans les siens, vous lui montrez ainsi que vous êtes pleinement disponible pour l'écouter et que vous attendez qu'il vous transmette son message. E comme écouter. Par votre écoute, vous êtes réceptif à son intention, à ses mots, et vous lui montrez que vous lui accordez toute votre attention. Vous laissez l'enfant dire et vous attendez sa réponse. Bref, vous l'écoutez dans les yeux. Grâce à cette stratégie, l'enfant ressent que sa parole est digne d'intérêt. Ceci forge sa propre estime et sa confiance en lui. Alors, de manière concrète, comment favoriser un beau langage ? En premier, pour échanger avec l'enfant, le mieux est de parler dans un environnement calme, sans télévision. même en bruit de fond, ni notification incessante du téléphone. Toutes les études actuelles sur les écrans montrent l'impact négatif de l'exposition aux écrans avant 3 ans sur le développement du langage. Ensuite, le langage que j'utilise doit être exemplaire. Présenter un bon modèle à mon enfant quand je lui parle est crucial, car le langage s'acquiert par imitation. Mieux vaut bannir le langage raccourci. Tu veux la téteille ? Pour la bouteille. Ou tu veux néné ? Pour aller te promener. Dans la pratique, mon débit de parole est calme. Je regarde l'enfant. et je me place à sa hauteur. Pour amorcer un échange, le mieux est de m'inspirer de ce qui intéresse l'enfant. Par exemple, s'il est occupé avec des cubes de construction, alors je peux l'observer, laisser un silence, et lui dire « C'est haut, dis donc ! Qu'est-ce que tu construis ? » Dans l'absolu, vous remarquez que je privilégie le mode « conversation » plutôt que la « consigne » . C'est la différence entre « parler » Avec et parler à l'enfant. Certains parents disent « oui, je parle à mon enfant » . Quand je leur demande des exemples d'échange, ils me disent « viens ici, mets-toi là, mets ton chapeau » , comme la chanson de Jacques Dutronc « fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets-toi là » . En réalité, ils sont plus dans l'adressage injonctif que dans la conversation. Évidemment, certains moments de la journée nécessitent quelques injonctions. Je pense aux moments où l'enfant doit se préparer, mais ils ne doivent pas représenter la majorité de vos interactions. Pour tout vous dire, il m'est arrivé avec mon troisième enfant de passer par une phase où j'avais l'impression d'être un gendarme toute la journée. À l'écoute de ma petite voix intérieure, j'ai réalisé que je commençais à dévier des interactions de qualité auxquelles j'aspirais. J'ai réajusté ma manière de parler et j'ai constaté des effets bénéfiques très rapidement. Ainsi, avec les plus petits et jusqu'à un an, je joue avec mon intonation. J'associe aussi à ma parole des gestes spontanés et des mimiques. Cela donne tous les moyens à l'enfant de bien comprendre mon message. Dans l'épisode 5, je vous ai confié que dès que j'en ai la possibilité, autour de 18 mois, je m'amuse à dire des onomatopées. Splash ! Paf ! Pada-boom ! S'amuser et éprouver un plaisir partagé dans les échanges est primordial, car cela facilite l'apprentissage naturel de votre bouchou. Autre point important. Lorsque l'enfant me parle, s'il écorche des mots, je reformule simplement son mot ou sa phrase. Ton doudou ? Puis je le renforce avec un oui bienveillant, en le répétant. Oui, c'est ton doudou. Enfin, j'enrichis l'énoncé de l'enfant en ajoutant un mot de plus. C'est ton doudou lapin. L'épisode 6 a mis l'accent sur l'importance du vocabulaire, autant dans la variété du lexique que dans l'importance de la répétition. Je m'explique. La redondance des nouveaux mots est très différente du radotage. Regarde le koala. Oui, c'est un koala. Il est dans l'arbre, le koala. En répétant les mots de vocabulaire et en les variant, vous aidez votre enfant à enrichir plus rapidement son lexique. Un dernier point très important est de féliciter ses efforts pour communiquer. Car pour l'adulte comme pour l'enfant, la valorisation et les encouragements sont des puissants moteurs qui aident à avancer. N'hésitez pas à le complimenter sur ce qu'il vous raconte. Tu sais ? Ce que tu dis m'intéresse. Ou à le féliciter pour son beau langage. Oh, j'entends que ta parole est belle. Tu parles drôlement bien, dis donc. Malgré toute notre bonne volonté et les efforts déployés, nous sommes des parents perfectibles. Voyons maintenant quelques écueils à éviter concernant le langage. Certains parents, conscients du rôle de modèle qu'ils ont à jouer en termes d'éveil au langage, décident dès la naissance de parler à bébé comme à un adulte. Même si cela part d'une bonne intention, je vous invite à vous référer aux épisodes 2 et 3. Je ne parle pas à un bébé comme à un adulte, ne serait-ce que pour la longueur des phrases. Si je n'adapte pas ma manière de parler à un bébé, je risque de le noyer d'informations inutiles. Par contre, parler à un bébé de manière simple ne veut pas dire lui parler de manière gaga. Vos mots doivent être précis pour lui apprendre à étiqueter les choses du monde. Au revoir la phrase, tu vas miam miam ? Bienvenue à. Tu vas déjeuner ? Au revoir la phrase, regarde la vroom ? Bienvenue à. Regarde la voiture ! Les phrases courtes et simples, caractérisant le langage adressé à l'enfant, sont adaptées jusqu'à 18 mois. Au-delà, il est important de faire évoluer votre manière de parler. L'enfant a besoin de mots précis et non plus de mots de bébé. Fini le bibi pour le biberon. C'est quoi ? Au lieu de « qu'est-ce que c'est ? » Votre langage doit être simple, mais sans abêtir non plus l'enfant. Au revoir la phrase « Tintin a fait pipi au popo » et bienvenue à... Tu as fait pipi dans ton pot. Au-delà de deux ans et demi, les parents jouent un rôle déterminant pour accompagner l'enfant à dire « je » . En fait, ils doivent eux-mêmes cesser de parler d'eux en utilisant « papa » ou « maman » , voire même le « on » et arrêter de parler de l'enfant à la troisième personne. L'objectif est de se réapproprier le « je » et le « tu » pour que l'enfant l'acquiert par imitation. Et croyez-moi, cela n'est pas le cas. pas une mince affaire. Au placard, les « Maman part au travail et Mathéo reste à l'école » . Vive les « Je pars au travail et toi, tu restes à l'école » . Je vous ai également partagé plusieurs fois l'importance de parler avec l'enfant. Mais aujourd'hui, je souhaite mettre l'accent sur le silence. Parler, c'est bien, mais inutile de partir non plus dans une logorée. communément appelée la diarrhée verbale. C'est vrai, quoi ! On a tellement entendu qu'il fallait parler au bébé, tout lui expliquer, que parfois, l'adulte pense qu'il doit parler en continu. Par exemple, tu vois, je prends le gant, je mets du savon, je te lave le ventre, je le passe sur tes bras, je rince le gant, je remets du savon, blablabla, Autre exemple, quand l'enfant fait son entrée en maternelle, l'adulte qui le récupère le soir peut parfois le bombarder de questions. Qu'as-tu fait comme travail ? Avec qui tu as déjeuné ? Qu'est-ce que tu as mangé ? Qu'as-tu fait comme atelier cet après-midi ? C'est d'autant plus inutile et frustrant pour l'adulte qu'à 3 ou 4 ans, l'enfant n'est pas encore tout à fait en mesure de raconter ses journées. Comme dans beaucoup de domaines, tout est question de dosage. Parler avec l'enfant, certes, est primordial, mais savoir se taire est tout aussi important. Évitons à l'enfant nos tirades ou nos interrogatoires pour laisser sa parole émerger spontanément dans le silence. Un autre point crucial pour l'aider à mieux parler est de ne pas anticiper les demandes de l'enfant. Je rencontre souvent des parents inquiets car leur enfant ne dit que très peu de mots à deux ans. Il m'arrive de constater qu'il est bien normal que l'enfant n'exprime pas plus. En effet, son entourage anticipe toutes ces demandes, donc l'enfant n'a pas réellement besoin de parler. À peine s'approche-t-il de ses parents qu'on lui dit « tu veux un gâteau ? » avec le biscuit déjà dans la main. Ce point précis de laisser le temps et l'espace de parole à l'enfant pour formuler sa demande est très important. Laissons-le verbaliser ce dont il a besoin ou envie, même si sa demande n'est pas encore totalement aboutie dans la forme. Pour aider votre enfant à faire une demande, vous pouvez créer une occasion en plaçant l'un de ses objets préférés visible, mais hors de portée. Il vous suffit d'attendre. Il y a de bonnes chances que votre enfant utilise le pointage ou des mots pour vous signifier sa volonté de récupérer l'objet. Un autre moyen est de pratiquer une activité avec lui et tout à coup de vous interrompre. Observez, attendez, écoutez. dont je vous ai parlé en début d'épisode, sera utile pour faire émerger sa demande. Parlons d'un autre cas de figure, lorsque je ne comprends pas ce que verbalise l'enfant. Plutôt qu'un simple « je ne comprends pas » , je peux tenter en premier la reformulation de ce qu'il dit, ou m'aider du contexte pour lui soumettre des hypothèses d'interprétation. Jusqu'à deux ans et demi, il est normal que la parole de l'enfant puisse être en partie jargonnée, c'est-à-dire incompréhensible. Je voudrais maintenant vous parler de la tétine et de son impact sur le langage. Une utilisation prolongée de la bien nommée tute, tutute ou tete peut avoir des conséquences néfastes sur le langage de l'enfant. La sucion est certes un phénomène naturel permettant un apaisement grâce à la sécrétion d'endomorphine. Elle peut même réduire de 92% le risque de mort subite du nourrisson. Néanmoins, la tétine est loin d'être un besoin universel. Certains bébés seront têteurs et d'autres recrachent immédiatement ce bout de silicone qu'on leur colle dans la bouche. Ils trouvent d'autres moyens pour assouvir leurs besoins de sussion, par le sein de maman ou simplement le biberon. Vos bras et vos mots sont aussi des ressources de consolation hautement réconfortantes. Au-delà de deux ans, une étude a montré que la tétine peut avoir un effet néfaste sur la morphologie du palais et augmenter les infections ORL. Je ne vous cache pas qu'à cet âge, la tétine devient un bouchon à parole qui vient gêner la mise en place du langage et la bonne articulation. Car la langue n'est plus libre d'explorer naturellement la bouche avec ce bout de silicone tout le temps à l'intérieur. Elle peine à se muscler. Conséquence ? La respiration est buccale. La déglutition de l'enfant reste souvent primaire. La mastication peut également être impactée. Et la réalisation de certains sons devient souvent compliquée. J'encourage donc passé deux ans à libérer la bouche de votre enfant pour favoriser son langage et son élocution. Vous pouvez vous faire aider par les professionnels de la petite enfance ou votre médecin pour accompagner votre enfant à s'en détacher progressivement, car bien évidemment, il ne s'agit pas de le sevrer brutalement du jour au lendemain. Je préconise souvent à partir de deux ans et demi de faire pratiquer à l'enfant la gym de la bouche. au moment du bain par exemple, pour l'aider à devenir acteur de ce qui se passe dans sa bouche, en sollicitant sa langue et ses lèvres, afin de les muscler. Je vous invite à consulter mon article sur le site internet lulilou.fr qui décrit précisément comment pratiquer la gym de la bouche. Concernant l'articulation, Dimitri, un papa avec qui j'ai changé récemment, m'a posé une question qui intéresse beaucoup de parents. Dois-je faire répéter mon enfant ? Si vous insistez pour que l'enfant répète de manière correcte, alors vous lui soulignez son erreur plus que vous ne l'écoutez. C'est-à-dire que vous vous attardez sur la forme et non sur le fond de son message. À vouloir lui faire répéter coûte que coûte, croco-deal, alors qu'il dit cro-cro-deal. Votre insistance risque d'entacher sa confiance en lui et de diminuer son plaisir de parler. En fait, je vous conseille de laisser tomber cette casquette d'examinateur. Vous êtes simplement un parent à l'écoute. Jusqu'à trois ans et demi, il est complètement inutile de s'entêter à vouloir faire répéter un mot, car votre enfant n'a pas encore toutes ses possibilités articulatoires. La reformulation systématique suffit amplement. Par exemple, si l'enfant dit sur le quai de la gare « Regarde le crin ! » , vous pouvez simplement lui dire « Oui, tu as raison, c'est un train ! » . En plus, quand l'enfant vous dit « crin ! » , il est persuadé de bien le dire. Vos remarques risquent donc de l'énerver. Je tiens beaucoup à ce que la confiance de l'enfant en sa parole ne soit pas remise en question. D'ailleurs, une bonne astuce pour faire parler les plus timides ou pour valoriser la parole de l'enfant est de faire exprès de se tromper. L'enfant adore nous voir perfectibles et bien souvent, il n'a qu'une envie, nous corriger et nous montrer qu'il sait le dire, à notre place. Nous venons de voir différentes stratégies et astuces pour bien accompagner la parole de l'enfant selon son âge et se rendre pleinement disponible pour... parler avec l'enfant. Il ne vous reste plus qu'à instaurer des silences, respecter ses initiatives de parole pour favoriser son éveil langagier et cultiver l'exemplarité, l'écoute et la valorisation de sa parole. Ainsi se termine l'épisode 9, intitulé « Comment aider l'enfant à mieux parler » . J'espère qu'il vous a plu. Je vous donne rendez-vous avec l'épisode 10, à partir de quand s'inquiéter. Vous pourrez trouver davantage de ressources gratuites sur le sujet, vidéos et articles sur le site loulilou.fr ou la chaîne YouTube. C'était Écoute-moi bien dans les yeux, la série de podcasts sur l'éveil au langage de 0 à 5 ans, imaginée et écrite par Céline De Villers, produite par Logarith.

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