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Edward wkl

Violette et Bruno, ensemble dans les airs

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42min |21/05/2024
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Violette et Bruno, ensemble dans les airs

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Description

Violette et Bruno forment un duo d’acrobates aériens. Ensemble, ils se sont produits jusqu’en Chine. Pourtant, rien ne les prédestinait à cette carrière. Bruno étudiait la médecine tandis que Violette travaillait dans l’hôtellerie. Comment ont-ils fait le grand saut ? Pourquoi ont-ils tout quitté pour se lancer dans cette nouvelle vie ? À quoi ressemble le quotidien des artistes de cirque ?


Bonne écoute


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    dans cet appartement.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis il y a des moments forts.

  • Speaker #0

    Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ? Il ne se met pas à votre place.

  • Speaker #0

    On peut vraiment mourir.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées. De découvrir des gens comme vous, comme moi, des gens qui vivent des choses inspirantes, drôles, touchantes et même parfois tristes. Bref, des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard et bienvenue dans Libre comme l'air. Bonjour Yolette, bonjour Bruno.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Ça va, vous allez bien ?

  • Speaker #0

    Au top.

  • Speaker #1

    Bon, super. Violette et Bruno, je suis très content de vous avoir en face de moi parce que vous êtes un couple extraordinaire. Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot. Vous avez une vie très riche qui est nourrie de plein de projets et pas grand-chose vous prédestiner à la vie d'acrobat aérien. Enfin, vous confirmerez ça après. Et surtout toi, Bruno, parce que tu es actuellement en études de médecine et tu as fait une pause pour commencer votre projet de duo. Et votre duo, il cartonne parce que vous revenez d'une tournée On a un séjour en Chine et vous avez d'autres projets. Je ne vais pas tout spoiler parce que vous en parlerez un peu plus à la fin. Mais avant ça, est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Oui, je vais commencer. Bonjour à tous, bonjour Edouard. Moi c'est Bruno, j'ai 28 ans et je suis kinésithérapeute de formation. J'ai du coup changé après avoir fait deux ans de kinésithérapie. J'ai pasculé pour faire l'étude de médicale qui m'ont toujours passionné. Et j'ai basculé grâce à la passerelle, je suis arrivé en deuxième année de médecine. Et c'est à ce moment-là, un peu avant, que j'ai rencontré Violette, qui m'a donné goût aux arts du cirque. Et grâce à elle, aujourd'hui, on a formé ce duo d'artistes de cirque. Et j'ai mis en pause mes études médicales entre la troisième année et la quatrième année. Et aujourd'hui, on performe ensemble.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Violette, j'ai 27 ans. Alors moi j'avais fait 12 ans de gymnastique en sport et études jusqu'au lycée globalement et après ça j'ai fait des études de gestion, de commerce et un master en entrepreneuriat dans une école hôtelière donc vraiment rien à voir. J'ai travaillé au Club Med pendant quelques années, qui m'ont redonné goût, enfin qui m'ont donné goût plutôt au cirque, redonné goût à des activités plus sportives et artistiques. Et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour réaliser mes rêves pendant le Covid, et entreprendre une vie d'artiste, comme je l'avais toujours secrètement rêvé.

  • Speaker #1

    Et vous avez toujours voulu être acrobate aérien ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que oui. Puisque tu sais il y a des stages à faire en seconde ou en première au lycée. Et en fait, déjà à l'époque, j'étais la seule personne, je pense, à avoir fait un stage à l'école de cirque professionnelle de Rony-sous-Bois. Donc tout le monde allait faire des stages chez des médecins, chez des vétos, etc. Et moi, j'avais postulé dans l'école de cirque professionnelle à Rony-sous-Bois pour juste venir faire un stage d'observation. Donc clairement, personne ne faisait ça, ils n'avaient jamais vu ça. Mais du coup, j'avais déjà dans la tête, j'étais déjà passionnée un peu par ce secteur qui m'attirait énormément. Mais je ne m'étais pas pour autant dit que j'en ferais mon métier.

  • Speaker #2

    Moi, c'est différent. Je n'avais pas trop dans l'esprit, quand j'étais jeune, de faire acrobat et aérien. Pas du tout, même.

  • Speaker #0

    Tu ne connaissais même pas ?

  • Speaker #2

    Je connaissais très peu le domaine rencontrer Violette. Après, j'ai toujours été attiré par le sport. J'ai adoré faire... J'ai toujours adoré faire du sport et avant de faire la faculté de médecine pour faire kiné, j'ai fait une faculté de sport à Marseille. Et donc j'ai fait STAPS parce que j'adorais le sport.

  • Speaker #1

    Le sport en général mais pas forcément les métiers du cirque.

  • Speaker #2

    La scène quoi.

  • Speaker #1

    Alors que toi, il y avait quand même un peu plus. C'était ta...

  • Speaker #0

    Ouais, bah en fait, déjà avec les 12 ans de gym, je faisais que ça. Je faisais, je sais pas combien d'heures de gym par semaine. Je ne pensais qu'à ça. J'étais en compét'le week-end. Donc tout ne tournait qu'autour de ça, un petit peu, du moins dans ma tête. Et en fait, j'avais toujours rêvé un peu de faire des écoles de cirque, de faire du cirque derrière. Honnêtement, je sais pas pourquoi. Ce cirque, ça a été vraiment quelque chose de super présent. Et... comme un objectif, mais durant mon parcours, j'étais déjà très jeune, vers 16-17 ans, et on me disait que c'était déjà trop tard en fait. Je ne sais pas, il y a des personnes bêtes en France comme ça qui te disent des choses improbables. Mais on me disait, c'est trop tard pour être artiste de cirque, si tu n'as pas commencé à 6 ans, 7 ans, c'est mort. Parce que c'est vrai qu'en France, il y a quand même les écoles de cirque professionnelles subventionnées par l'État ne te prennent que jusqu'à 18 ou 20 ans. Donc au final, il y avait une part de vérité. mais je me disais dans ma tête que c'était trop tard, que c'était un rêve qu'il fallait arrêter d'y penser.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est concrétisé du coup ? Comment tu es passée du rêve à la réalité ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai vraiment tout essayé de faire autre chose quand même. J'ai, disons, l'option être artiste était mon option 1 dans mon cœur, mais par l'instabilité du secteur, par le risque lié au métier, par toutes les choses qu'on connaît du domaine artistique encore plus, en tant que circassien, qui sont quand même avec pas mal de préjugés, pas toujours positifs, etc. J'avais vraiment essayé de faire toutes les autres options. Et donc les autres options, c'était notamment dans l'hôtellerie. J'ai toujours été un peu attirée par les métiers où on bouge, d'accueil, etc. Par les métiers du sport que je fais aussi parce que je donne aussi des cours de fitness, de yoga, de pilates, etc. Et du coup, j'ai fait des études là-dedans et je suis arrivée au cirque après parce que vraiment, j'ai essayé de faire d'autres métiers, mais rien ne me passionnait autant. Voir même, j'ai quand même passé une période assez difficile post-master où je me suis dit c'est quoi le sens de ma vie ? En fait, je ne suis pas heureuse dans ce que je fais, je n'arrive pas à trouver du sens dans rien. J'ai que 24 ans, la vie va être longue en faisant un métier où le matin, tu te réveilles, tu es déprimée. Donc disons que c'est cette période un peu de... assez sombre de ma vie qui a été quand même un peu douloureuse aussi jeune, où je me suis dit ok, tente-le. Essaye de réaliser ton rêve, essaye de voir si tu peux sortir de cette période sombre en faisant quelque chose de mieux. Est-ce que c'est ça la clé de cette obscurité ? C'est parce que tu fais quelque chose de professionnel qui ne te plaît pas ? Ou est-ce que peut-être que le problème venait d'ailleurs ? En l'occurrence, le problème venait de ça majoritairement, c'est que je n'étais pas en accord avec moi-même au niveau pro et que ça ne me convenait pas.

  • Speaker #1

    Et pour toi Bruno, je crois que pour toi le passage à la réalité, ça passe par votre rencontre aussi ? Comment ça s'est organisé ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, alors pour être honnête, je suis tombé amoureux de Violette et elle m'a parlé justement des arts du cirque que je ne connaissais pas trop. Donc ça m'a beaucoup intrigué aussi quand elle me disait qu'elle était artiste. Parce que quand on s'est rencontrés, tu ne sais pas, on m'était été du coup dans cette école dont tu parlais. Et euh... Et c'est là où elle m'a dit tu ne voudrais pas essayer ? Je me suis dit je vais essayer quand même de faire de mon mieux. Elle m'a emmené dans un studio et elle m'a montré certaines choses, le tissu aérien, le cerceau, etc. C'était quand même très difficile au début. Très très difficile. Des douleurs.

  • Speaker #1

    Des courbatures de la mort.

  • Speaker #0

    Au final, au début, ça a été un peu comme un engrenage. C'est qu'en fait, Quand on s'est rencontrés, moi, j'étais vraiment que en école de cirque pro et il fallait que je m'entraîne, j'avais des rêves plein la tête. Et c'est vrai qu'au début, tu t'es un peu mis au cirque en m'accompagnant sur deux, trois projets que j'avais perso. Bruno m'accompagnait un peu en tant que technicien au support psychologique. Et puis, de fil en aiguille, il allait m'accrocher mon tissu pour que moi, je puisse me reposer ou ce genre de choses. Et puis après, on était juste en entraînement plaisir ensemble.

  • Speaker #2

    Parce qu'après, on s'est rencontrés en école, mais elle a quand même fait des spectacles assez rapidement. Et du coup, pour l'anecdote, pour faire un spectacle en aérien, il faut quand même une structure. On ne peut pas faire partout. Et du coup, on avait un tripod à monter. Donc, c'est une structure avec trois pieds qui monte à 8 mètres. Et ça tout seul on peut pas le monter quoi. Donc c'est vrai que je l'ai pas mal accompagné sur ses premières saisons, ses premiers spectacles. Et effectivement, un peu de fil en aiguille, il fallait monter au tissu, il fallait faire certaines choses. Et puis j'étais aussi dans une période de ma vie où... Après le Covid, je n'avais plus trop de sens dans mon activité physique. Je ne savais pas trop ce que je pouvais faire. J'avais fait de la course à pied, mais je m'étais blessé. Il y avait beaucoup de choses qui me manquaient dans l'activité physique. Ça m'a donné quand même envie de retravailler au niveau de mon corps. C'est quand même une grande partie du physique, surtout au début.

  • Speaker #1

    ça te donnait un peu un objectif tu disais j'ai envie de faire ça exactement,

  • Speaker #2

    de me sentir plus à l'aise de me dire ok qu'est-ce qu'il me faut pour pour essayer de faire ses agrès, il faut 10 tractions, 15 tractions. Donc, OK, vas-y. Au début. Remets-toi à faire ce genre de choses. Et puis, comme ça, tu pourras trouver du plaisir aussi avec elle.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites, on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre parce que c'est une petite anecdote. Mais quand on s'est rencontrés... On a passé beaucoup de temps ensemble, c'est normal. Mais voilà, elle m'a raconté tous les détails de ce qui la faisait rêver aussi dans ce parcours-là, parce que c'était un parcours un peu atypique. Et elle me disait, moi, vraiment, mon rêve, c'est de travailler, d'avoir un partenaire et d'avoir un duo. Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit... Si elle a son rêve et vu comment elle est déterminée, elle risque d'y arriver. Et moi je me suis dit, ça veut dire qu'elle va être avec un autre mec ? Alors je parle du féminin, mais moi ce qui est passé dans ma tête c'était ça, et j'ai dit bon bah tant qu'à faire, on peut quand même essayer de faire ça ensemble. J'avoue que sur le coup, je n'ai peut-être pas réalisé la difficulté.

  • Speaker #0

    Pourquoi je m'embarque ?

  • Speaker #2

    Pourquoi je m'embarque, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que pour être artiste et en vivre, il y a tellement l'offre et la demande, c'est vraiment compliqué. Il y a beaucoup plus d'artistes quand même que d'offres. L'une des choses vraiment chouettes, c'est quand on a la mobilité géographique. Ça nous permet de prendre des contrats à l'étranger, de pouvoir vivre des expériences plus fortes quand même. Parce que c'est vrai qu'être artiste en France, ça veut dire travailler sur des contrats français, beaucoup en événementiel aussi. C'est chouette aussi et c'est ce qu'on a fait dans le passé, ce qu'on fera sûrement dans l'avenir. Mais moi, j'avais vraiment cette volonté d'avoir un peu la vie de saletain banque, entre guillemets. En tout cas, de pouvoir bouger, réaliser plein de projets, pas trop avoir de maison, être un peu SDF. Et c'est vrai que ça, c'est possible que... Si la personne avec qui on partage notre vie se joint à nous, c'est pour ça qu'il y a quand même beaucoup de duos en aérien qui sont des couples. Et c'est vrai que ça serait, d'une certaine manière, en rejoignant cette aventure, il nous a permis aussi, il m'a permis vraiment pleinement de réaliser mon rêve et de prendre des contrats à l'étranger. Parce que sinon c'est compliqué, il y a quand même vraiment de la concurrence en France et il y a moins d'opportunités.

  • Speaker #2

    Il y a aussi moins de... Il y a moins de duo aussi en France. Il y a beaucoup d'artistes féminins surtout dans ce domaine-là. Donc il y a énormément de concurrence et moins d'offres comme elle l'a dit. Mais par contre dans les duos, il y en a quand même un peu moins. C'est plus compliqué d'avoir un duo parce qu'il faut du coup avoir un partenaire ou une partenaire. Et il faut que ça matche. Et en plus, il faut qu'il y ait beaucoup de disponibilité. Donc si on est en couple encore, ça peut aller. Mais il y a des duos qui ne sont pas en couple, qui sont formés dans des écoles. Mais s'ils n'ont pas la même localisation géographique ou les mêmes envies, c'est très compliqué. Donc c'est sûr qu'il y a... Il y a plus de demandes dans les duos.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, tellement de choses. Tellement de choses, déjà forcément l'aspect physique, inévitablement, parce que moi je suis tellement hyper active que j'ai besoin de faire du sport tous les jours, sinon ce n'est pas possible. Donc déjà l'aspect d'utiliser son corps, de bouger toute la journée, etc. L'aspect social aussi énormément, c'est qu'on rencontre des personnes tellement riches, socialement, culturellement, des gens de tout univers, de tout horizon, de toute zone géographique. C'est vraiment quand même un secteur d'activité où... où tu rencontres des gens incroyables, je trouve, avec des parcours si différents d'une autre. Et du coup, ça t'enrichit personnellement énormément. Le fait de pouvoir bouger, d'avoir cette vie un peu, où parfois tu es sur un contrat à l'autre bout du monde, puis tu reviens, puis tu fais ça. Puis c'est vrai que tu n'as pas du tout une vie comme les autres. Tu as vraiment une vie atypique. Donc je pense le côté aussi rêver secrètement d'avoir une vie différente des autres. Il y a une part aussi chez nous deux, mais je pense surtout encore plus chez toi, mais je pense chez moi aussi, c'est que c'est vraiment un secteur extrêmement difficile. D'être artiste de cirque, ça demande quand même énormément de choses. Et du coup, je pense que le challenge est tellement grand qu'il y a un petit peu peut-être ce qui nous plaît, c'était d'avoir choisi quelque chose avec un challenge énorme. C'est de ne pas choisir forcément quelque chose de simple et de se dire, ok, je me mets le maxi objectif.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans l'intelligence, je pense que les gens ne se rendent pas vraiment compte de la difficulté du secteur et du travail qu'il faut quand même pour aboutir.

  • Speaker #0

    De la rigueur en fait, de la rigueur qu'il faut pour...

  • Speaker #1

    pour tout ça après moi quand je vois des je vois des athlètes ou des acrobates faire ça je vois le truc je me dis mais je suis incapable peut-être que je ne me rends pas compte du travail mais je me rends compte que c'est un truc ça te demande tellement d'investissement tout ça quand tu les vois enfin ouais ouais c'est ça c'est exactement ça mais derrière ça derrière on peut dire dans les coulisses mais c'est vraiment il y a il y a un travail personnel il y a un travail euh

  • Speaker #2

    mental et physique qui est très important et c'est vrai qu'on aime tous les deux les challenges et au début je pense pas que je le voyais vraiment comme ça, c'est venu petit à petit moi pour répondre à ta question ce métier ce que j'aime vraiment Alors au début surtout, et ça a changé là, je vais le dire après, mais c'était vraiment faire du sport. Et je sais que quand j'étais jeune, c'était toujours dit que si je pouvais vraiment gagner ma vie en faisant du sport, c'était un peu une sorte de petite réussite quand même pour moi parce que j'ai toujours adoré ça. Et là, le fait est que nos journées, c'est un peu ça. C'est faire du sport parce que principalement, il faut s'entretenir. Mais quand même, derrière ça... Pour répondre à ta question, il y a aussi tout le côté artistique qui, moi, je ne connaissais pas vraiment au début. Et ça, au final, ça développe quelque chose en toi qui est assez... Des sensations qui sont nouvelles et qui sont très agréables de découverte de soi-même. Et c'est aussi pour ça, moi, aujourd'hui, que je fais ce métier et que je me lance vraiment à 100% là-dedans. C'est qu'il y a une découverte qui est quand même très intéressante.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que... C'est vrai que je commençais un peu par les éléments... Ou on s'en doute le moins, mais pareil, moi, je fais ce métier avant tout déjà pour les sensations que ça procure. Aussi, l'adrénaline, je pense, en ayant fait beaucoup de gym dans le passé, avec des compètes, etc. Le fait de faire de la scène, c'est quand même, ça te crée des choses dans ton corps exceptionnelles. Et je pense que la chose qu'on aime le plus tous les deux actuellement, que moi, je ne connaissais pas non plus avant, parce que je ne connaissais pas Bruno et je n'avais jamais vraiment travaillé en duo, c'est ce moment de partage ensemble. En fait, c'est... C'est créé artistiquement, essayé de... de faire passer un message au public, essayer de montrer quelque chose au public. On est vraiment de plus en plus là-dedans, plus que dans l'aspect physique et l'aspect technique, où au final on réalise qu'on ne connaissait que l'aspect physique du métier. Mais plus on va dans un chemin artistique, plus c'est ce qu'on aime. Nous, notre objectif maintenant, c'est vraiment de faire passer un message, d'essayer de montrer notre amour à travers nos numéros, de montrer autre chose, de démocratiser un peu aussi peut-être les arts du cirque. Et d'ailleurs, c'est pour ça que quand je retravaille en solo, parfois, ça m'intéresse moins parce que je ne suis qu'en partage qu'avec moi-même. Donc, il se passe moins de choses. Alors que ce qu'on aime le plus, c'est juste, c'est des moments forts. Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend. C'est quand même un partage dans un couple qui est exceptionnel, mais du coup qui peut être aussi, heureusement qu'on s'entend merveilleusement bien, etc. Mais c'est vrai que ça peut être double tranchant, puisque c'est comme on est une entreprise au final, donc il faut vraiment très bien s'entendre avec la personne en face, tant le relationnel et le... le lien entre les deux personnes est puissant en fait, d'autant plus quand t'es à 15 mètres et qu'il me tient que par un bras s'il me lâche, ciao quoi donc d'une certaine manière c'est un meurtre qui pourrait être réalisé assez facilement on règle ses comptes et ça vous fait quoi quand vous êtes justement tu disais à 15 mètres et tout ça,

  • Speaker #1

    vous êtes suspendu, genre vous pensez à quoi à ce moment là ?

  • Speaker #2

    Généralement, on est quand même relativement concentrés.

  • Speaker #0

    On est concentrés.

  • Speaker #2

    Mais nos numéros, on travaille énormément pour les connaître à la perfection. Et quand on les joue, quand on se produit, tout doit être millimétré. Donc généralement, moi je sais que je ne pense pas forcément... Je sais très bien ce que je dois faire. qu'est-ce que je vais faire par la suite ? Et c'est des petits moments où des fois, ça te rappelle à l'ordre, ou en entraînement, ou quoi, si tu perds un peu de concentration, ou il y a quelque chose qui est un peu différent dans le numéro qu'on fait, qu'on est en train de renaître, par exemple. Et là, tu te dis, ok, il faut quand même rester focus. Donc, généralement, on pense vraiment à 100% à ce qu'on est en train de faire. Mais c'est tellement ancré dans nous que...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne pense pas tant que ça à l'aspect physique et au mouvement. On ne se dit pas tiens là, il faut faire ça, il faut faire ça, etc. Parce que ça, entre guillemets, c'est chose où on réfléchit à l'aspect mouvement, séquence. On l'a tellement répété que c'est presque ancré dans le corps. Mais je pense qu'on réfléchit encore plus aux messages qu'on est en train de divulguer. C'est vrai que quand on est en spectacle, c'est le moment où on est à fond et où c'est là où d'un point de vue émotionnel, c'est riche. D'un point de vue sentimental, c'est riche aussi. Et donc c'est le moment où je pense que les émotions sont les plus puissantes. Donc on pense plutôt à... Ah bah, au moment présent... à la connexion entre nous, à tout l'aspect un petit peu artistique et beauté du geste plutôt que l'aspect technique ?

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a différentes étapes. Mais au début, quand on monte un numéro, c'est assez long. Déjà, il faut penser à comment est-ce qu'on le fait, aux séquences, à plein de choses. Et après, il faut les intégrer dans le corps. Donc au début, c'est très technique. Donc il faut, dans les répétitions, on dit OK, là, maintenant, je fais ça. Là, maintenant, il me faut que je fasse ça. Ah mince, qu'est-ce que je devais faire ? Ah, j'ai oublié de faire ça. Et donc tout ça, si jamais on doit faire un spectacle alors qu'on est en train de créer le numéro, ce n'est pas possible parce qu'on va faire des gestes un peu comme au robot. Et ça, ce n'est pas trop possible parce que ce n'est pas trop ce qu'on aime montrer. Mais je pense que ça nous est arrivé surtout au début. Et après, quand le numéro, quand le spectacle, il est dans toi, que tu sais parfaitement qu'est-ce que... Sans y penser, tu fais ton geste.

  • Speaker #0

    Tu profites juste en fait.

  • Speaker #2

    Et là, par exemple, c'est là où il y a le vrai plaisir, où il y a la connexion que les gens peuvent ressentir. Et c'est là où l'émotion se transmet et que les gens ressentent quelque chose qu'on essaie de transmettre justement. et que les gens apprécient.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est le moment aussi où nous-mêmes, on récupère un peu les fruits du travail, pas tant d'un point de vue du public, parce que bien sûr, on est toujours trop contents quand le public applaudit, etc. Mais même nous, c'est un moment un peu suspendu où on partage quelque chose d'extrêmement puissant ensemble sur scène, et où on se dit, c'est tellement fort ce qu'on vient de vivre, ces six minutes qu'on vient de vivre, que ça valait le coup de travailler six mois sur ce numéro-là, ou cinq ans en plein de choses. Donc c'est vraiment un peu pour nous aussi le cadeau qu'on se fait à soi-même suite à autant de travail.

  • Speaker #1

    C'est une belle manière de porter. Et avant de faire une représentation, avant de faire une figure, vous avez de l'appréhension ? J'imagine qu'il y a du stress ou comment vous vivez ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça dépend, parce que soit c'est en apprentissage, mais si c'est en spectacle, donc comme on le disait, on l'a tellement répété que... Alors peut-être la première fois qu'on fait une nouvelle figure en spectacle, on a peut-être un peu d'appréhension, mais avant le spectacle, pas pendant. Mais par contre, quand on apprend quelque chose de nouveau, il y a quand même pas mal d'appréhension. Même si quand on apprend, il y a beaucoup de sécurité, on met des matelas. Il y a des parades, il y a aussi un apprentissage avant sur pas mal de choses, mais là il y a de l'appréhension. Parce que quand on fait un nœud au tissu, qu'on est du coup à 6-7 mètres et qu'il faut lâcher pour faire ce qu'on appelle une chute, et que le nœud n'arrête un peu plus bas quoi. Et généralement, il faut s'arrêter le proche du sol. C'est ça où ça fait un peu l'effet waouh, ce que les gens aiment bien aussi des fois. Il y a un peu d'appréhension sur l'apprentissage.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand c'est des séquences, parce qu'en fait, soit il y a aussi un petit peu dans le cirque. des choses qui sont connues, des séquences, des mouvements qui sont un peu connus du grand public, entre guillemets, et qu'on apprend, et qu'on fait. Donc il y a toujours un peu la peur la première fois que tu le fais, etc. Mais quand on travaille en duo, il y a quand même il y a moins de vocabulaire entre guillemets que tout le monde connaît et nous l'objectif, petit à petit, on essaye d'aller de chercher notre propre vocabulaire, d'où la recherche artistique. Et donc là il y a de l'appréhension aussi d'une certaine manière où parfois on essaye des choses, on sait pas du tout si ça va marcher, on sait pas comment nos corps vont réagir. Comment nos vêtements vont réagir ? Est-ce que là, si je lâche les mains, je tombe ? Est-ce que je tombe pas ? Puisque c'est des séquences qu'on n'a pas forcément vu faire par d'autres artistes, on ne sait pas si ça marche. Et il y a des trucs, parfois, on imagine dans notre tête, en fait, on essaye, ça ne fonctionne pas. D'autres trucs, ça fonctionne. Parfois, ça fonctionne, le lendemain, ça ne fonctionne plus parce qu'on n'a pas mis le même pantalon et qu'en fait, du coup, là, on glisse, qu'il fait chaud aujourd'hui, il arrive, c'est froid. Il y a pas mal de choses. Donc, c'est vrai que quand on est en recherche artistique, Il peut y avoir une sorte d'appréhension, en tout cas une peur, mais on essaie toujours d'être proche du sol ou de se sécuriser un maximum, même s'il y a eu des chutes et il y en aura aussi, c'est inévitable. Et après, en spectacle, c'est vraiment plus du track lié à l'événement du spectacle plutôt qu'à l'appréhension du mouvement en tant que tel.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis, Yeah, putain !

  • Speaker #0

    Bah oui, plein de fois.

  • Speaker #2

    Oui, on a déjà eu peur. En fait, ce qui est intéressant, ce qui est important surtout, c'est de maîtriser l'équipement, d'avoir une totale maîtrise sur l'équipement qu'on utilise. Parce que l'erreur humaine sur nos actes à nous, elle peut être présente, mais on fait tout quand même pour en mettre des barrières sur beaucoup de choses et beaucoup de sécurité. Et l'aspect matériel, on peut le négliger des fois, on peut trop avoir confiance dans notre matériel, et c'est ça où on peut avoir peur sur ça. Moi je sais que j'essaie de mettre, tous les deux, on sécurise à 100% sur nos matériels, on sait où les achèter, on sait nos mousquetons, on sait les charges maximales d'utilisation, on sait où est-ce qu'on s'accroche.

  • Speaker #0

    Ça va pas tout fort justement j'allais dire moi.

  • Speaker #2

    Ouais mais grâce aux pratiques qu'on a ou des choses comme ça, voilà on vérifie à chaque fois avant un spectacle, on essaie de tout vérifier parce que là il peut y avoir un peu de peur, un peu d'appréhension, et voilà après tous les deux, moi je sais que j'ai jamais eu peur quand je tiens à Violette quoi, c'est sûr que... C'est avant, je dis là je ne peux pas. Ça, il faut savoir le dire. Il faut savoir dire cette position-là, moi je ne la sens pas. Je pense qu'on l'essaye, mais on met trois mètres là. c'est là où on peut avoir peur.

  • Speaker #0

    Parfois, on a des piqûres de rappel aussi. Moi, ça me fait penser à... Il y a un an et demi, on avait essayé une nouvelle position et on était proche du sol, mais on n'avait pas mis de matelas. Et je suis tombée comme sur une pierre, le coccyx, etc. Et en soi, je ne me suis pas fait trop mal parce que je n'étais pas haute. Mais ce genre de moment, on se dit, OK, piqûre de rappel. En fait, là, on s'est senti pousser des ailes. Quoi qu'il arrive, quand on fait quelque chose de nouveau, il faut se sécuriser. Après, je dirais que plus on avance dans le secteur, plus on devient un peu professionnel de ce métier-là, plus on devient peureux et on réalise que c'est quand même vraiment compliqué d'un point de vue sécuritaire et on ne peut jamais vraiment savoir. En fait, on fait un spectacle, il y a toujours une part d'incertitude sur l'aspect sécuritaire parce que bien sûr, nous, on essaye d'être au maximum de notre forme et d'avoir un corps fonctionnel au maximum. Et en fait, c'est vrai qu'on se sent aussi quand on est fatigué, on se sent glisser mutuellement. Donc, il y a quand même souvent, on arrive à se rattraper. Si ça arrive, il y a l'aspect technique au niveau du matériel. Donc, comme disait Bruno, on essaie d'avoir des équipements qu'on a vérifiés, on sait où on les achète, on vérifie qu'ils ne sont pas abîmés, etc. Mais il y a l'aspect humain aussi quand on travaille sur moteur, où on essaie de prendre des personnes de confiance, quand on a le choix des personnes avec qui on travaille, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais il y a quand même un dernier aspect, c'est l'aspect équipement, dû au lieu où on travaille ou dû au plafond, etc. Et ça, il y a une part de confiance, où on fait quand même confiance au lieu qui nous accueille, aux compagnies qui nous embauchent, etc. On essaye de vérifier, mais parfois, ce n'est pas toujours OK. Et c'est vrai que comme souvent, on est embauché par des personnes qui ne sont pas eux-mêmes artistes, ils n'ont pas la même peur. Pour eux, ils se disent, ils n'imaginent pas qu'on peut vraiment mourir. Quand tu demandes, tu as fait vérifier ton accroche au plafond, on te dit toujours oui, oui, c'est bon, c'est OK, etc. Et je pense qu'il y a un manque de réglementation à ce niveau-là. En France, heureusement, sur les gros événements, parfois on a fait un très gros événement l'été dernier au Positif Festival à Orange. Il y avait je ne sais pas combien de personnes. Et il y a eu un inspecteur qui est venu vérifier. Et ça, d'une certaine manière, c'est super parce que du coup, quand tu fais ton numéro, ton spectacle, tu es vraiment détendu. Tu sais que quelqu'un a vérifié, que c'est un ingénieur qui a tout vérifié, etc. Mais parfois, plus la compagnie ou plus les lieux sont petits, plus il y a une part d'obscurité. On ne sait pas trop quoi. Les cabarets, ce genre de choses, parfois, ils ont des accroches, c'est fait pour. Mais depuis combien de temps ils n'ont pas fait vérifier leurs accroches ? On ne sait pas. et je ne sais pas vraiment s'il y a des spécificités, s'il y a des réglementations. Je pense qu'il doit y en avoir, mais en tout cas, comme personne ne vérifie trop, il n'y a personne qui va venir vérifier, que du coup, je pense qu'ils se disent, bon, ça le fait. Donc, il y a quand même vraiment une part de, on fait confiance, même si on se renseigne au maximum, qu'on essaye d'avoir des contrats de travail qui sont de plus en plus ficelés à ce niveau-là pour s'assurer une sécurité. La réalité, c'est que c'est quand même un peu un métier à risque et que, ben, il y a... il y a toujours une petite part d'insécurité. Après, comme dans tout, tu traverses la route. Voilà quoi, c'est toi par exemple aussi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait aussi un peu la beauté de tout ça. Quand on vous voit, on se dit ouais...

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de personnes qui pensent qu'on est accrochés. Même des amis proches nous disent mais vous n'êtes pas accrochés ? Vous avez un petit mousqueton, discrétos, un baudrier. Mais non, non, non, jamais quoi. Même à 15 mètres de haut, on n'a jamais... Ou sinon c'est quand il y a du trapèze volant ou ce genre de choses où il y a vraiment... des filets. Mais d'ailleurs, c'est vrai que certaines personnes me disaient pourquoi ils ne mettent pas de tapis, en fait, même en spectacle. Ça n'enlève pas en soi la beauté. Et parfois, du coup, ça... Il y en a qui, par exemple, n'aiment pas le cirque parce qu'ils ont peur, justement. Ils disent Non, moi, je ne veux pas aller voir des spectacles de cirque parce que j'ai toujours peur pour les artistes. Il y en a d'autres qui disent Moi, si on mettait un tapis, au moins je réaliserais que les artistes n'ont pas de sécurité au niveau du baudrier et donc je serais presque plus impressionnée. Et il y en a qui disent Non, mais mettre un tapis, ça veut dire qu'on n'est pas professionnel et qu'on ne maîtrise pas ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    mais moi je suis plutôt partisane de dire que ce serait pas mal d'avoir un tapis au final on fait aussi pas mal de chorégraphie au sol donc c'est vrai que ça gênerait un petit peu mais ça pourrait être réalisable quand même oui c'est vrai que quand tu passes au sol je

  • Speaker #2

    viens de me rendre compte que je suis méga malpli parce que je ne vous ai pas servi à moi je vous ai servi à un thèse et et Et du coup vous avez travaillé dans plusieurs lieux différents et plusieurs pays différents, dont la Chine. C'était comment les méthodes de travail ? Comment ça s'est passé en général votre séjour là-bas ?

  • Speaker #1

    C'était vraiment une super expérience. C'était très riche. Je dirais qu'au niveau professionnel, c'était top sur énormément de choses. Le plus dur c'était quand même le contraste de culture avec la Chine parce qu'on y a vécu 5 mois et en fait s'adapter à la Chine c'était du travail quand même, c'était quelque chose parce que c'est vraiment une autre planète. On ne se rend pas trop compte je pense tant qu'on n'y est pas mais quand on arrive et que personne ne parle anglais et que tout est écrit en mandarin... On est un peu perdu, ils font aussi beaucoup de choses par leur téléphone, tout passe par le téléphone. Professionnellement c'était bien parce qu'il y avait quand même pas mal d'anglais, la langue principale c'était quand même l'anglais, donc ça ça allait, on pouvait se comprendre, etc. Et c'était un super contrat avec des scènes magnifiques. Mais ouais, l'adaptation là-bas, c'était un peu dur.

  • Speaker #0

    Je pense même qu'on ne réalisait pas... Parce qu'on voyage tous les deux énormément. On a beaucoup voyagé avec nos familles quand on était jeunes. Et c'est vrai que c'est la première fois qu'on a eu un tel choc culturel. Pourtant, j'avais été déjà à Hong Kong, à Shanghai, etc. Et en fait, d'être dans une ville de Chine qui ne fait pas partie des plus grandes au niveau international, ça n'a rien à voir. Et en fait, c'est la première fois de ta vie que tu te retrouves au milieu d'une population qui ne parle pas un mot d'anglais. Et en fait, on ne se rend pas compte comme c'est compliqué. Et c'était exceptionnel, franchement, cette aventure, professionnellement surtout, c'était exceptionnel. C'était un spectacle d'une scène extrêmement digitale et très novatrice, avec des sièges qui bougeaient, une scène de 100 mètres de long, 15 mètres de haut, donc des possibilités techniques et artistiques exceptionnelles. Mais c'est vrai que c'était vraiment un choc des cultures et on était très contents d'être ensemble. Si j'avais été seule, par exemple, je pense que j'aurais rentré. Parce que c'est si dur d'habiter en Chine, vraiment, la nourriture, les logements, rien ne se fait comme... Comme en France, par exemple, pour la petite anecdote, par exemple, tu as quand même des flics qui viennent chez toi pour vérifier que tu habites bien là, qui nous demandaient le soir d'envoyer des photos de nous tous les deux dans l'appartement pour être sûr qu'on était vraiment en couple dans cet appartement. On est partis à Hong Kong un week-end et on n'est pas retournés à la police. Il faut s'enregistrer à chaque fois que tu sors du pays. Il faut revenir dire que tu es à nouveau dans le pays, même si tu as un visa, etc. Et du coup, on est parti à Hong Kong, qui appartient à la Chine, et on s'est pris une amende. Surtout, le théâtre, là où on travaillait, a eu une amende. Et nous, on a eu un papier de...

  • Speaker #1

    Un avertissement.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'est pas retournés s'enregistrer à la police après un débat comme ça.

  • Speaker #1

    On s'est réunis, et en fait, on s'est réunis partout.

  • Speaker #2

    C'est sévère.

  • Speaker #0

    Où on t'envoie des textos pour te dire, êtes-vous vraiment encore en Chine ? C'est très intrusif. Et ça va, on savait pourquoi on était là et qu'on est super ouvert d'esprit, mais c'est vrai que toi, en tant que Français, où tu as eu l'habitude de cacher un peu ton quotidien, tu as vraiment ta vie perso, etc. Là-bas, la Chine, tu ne peux pas tout dire sur les réseaux sociaux, il te faut un VPN pour appeler tes parents en France. On te demande d'envoyer des photos de toi dans ton appart le soir à 22h. Enfin, à ce côté où tu dois faire confiance parce que tu te dis, mais c'est qui ce gars ?

  • Speaker #2

    C'est un ex-janou pour en fait.

  • Speaker #0

    Exactement. Comme il était chinois.

  • Speaker #2

    Et on arrive vers la fin de l'épisode. Et c'est quoi vos prochains projets ? Vous pouvez en parler ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous attend du coup ?

  • Speaker #1

    Du coup, on a quitté la Chine il y a maintenant trois semaines. Et là on part au Canada pour monter des spectacles, pour partir après sur un bateau de croisière. Voilà donc on est super contents de ce projet. On part avec la compagnie qui s'appelle Cirque Éloise, qui est une super compagnie, que Violette elle arrivait secrètement de travailler pour cette compagnie aussi depuis longtemps. Donc on la connaît bien, c'est une très très belle compagnie. Donc on est super contents, on va créer pendant deux mois à Montréal, et après à partir du mois d'août, on part six mois sur les bateaux de croisière, on va tourner, du coup faire ces spectacles, deux mois en Europe, et après quatre mois Amérique, on va partir de la Floride je crois, et on va redescendre en face du Mexique. Voilà, donc ça c'est les projets, on est vraiment très très contents de ces projets-là.

  • Speaker #0

    Oui, donc Bono avait fait une pause dans ses études de médecine et l'objectif c'était vraiment de prendre des contrats à l'étranger et de pouvoir vivre notre rêve ensemble. Et c'est vrai qu'on avait quand même travaillé énormément pendant trois ans avant ça, avant que Bono prenne une pause dans ses études. Il était à la fois étudiant et à la fois il s'entraînait toute la journée. Et donc c'était un peu un pari quoi, c'était aller on se tue pendant trois ans, on fait que travailler, que ce soit en médecine ou au niveau du cirque, et on espère que ça va marcher quoi, on espère qu'on va réussir à trouver des contrats, tu mettras juste ta vie médicale en pause pendant deux ans pour prendre des contrats à l'étranger, donc c'était vraiment un pari. Et c'est vrai que pour le moment, on est trop contents, on touche du bois pour que ça continue aussi, mais ça a fonctionné. C'est vrai que Bruno a pris une pause dans ses études de médecine, on a réussi à avoir ce contrat en Chine. Direct derrière, on a un contrat au Canada et sur les bateaux. Et c'est vrai que c'est rare parce qu'il y a ce côté où parfois dans la vie artistique, tu as des grands battements. Parfois, tu as vraiment des grandes périodes de vie entre différents contrats où il faut trouver d'autres contrats, c'est compliqué. Il y a aussi des blessures parfois qui s'installent. Et puisqu'on est vraiment limité par le temps, Bruno, on n'a que deux ans pour réaliser ce rêve commun. Et surtout, après autant de travail. C'est surtout ça, puisque pendant trois ans, on travaillait et on se disait, il y a des matins, tu te réveilles et tu te dis, mais est-ce qu'on n'est pas fou de travailler autant ? Est-ce que si ça ne marche pas, est-ce que ça ne sera pas une perte de temps ? Il y a quand même eu beaucoup, là on est vraiment super positif, mais il y a eu beaucoup de moments où tu te dis, mais on va tout arrêter. on travaille autant mais ça fonctionnera pas, dans tous les cas on a commencé trop tard.

  • Speaker #1

    La certitude, mais moi pour être honnête, et Violette aussi, ce que j'aime beaucoup et ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le chemin pour y arriver.

  • Speaker #0

    D'ailleurs.

  • Speaker #1

    S'entraîner tous les deux à avoir ses projets, ses espérances. Ça nous a donné une énergie folle où... C'est vrai que Mélé médecine, parce que c'était la deuxième et troisième année de médecine, qui était à Bordeaux, et les entraînements étaient à Paris. Et du coup, c'est sûr qu'il y avait beaucoup de travail, mais ça a été beaucoup de plaisir aussi.

  • Speaker #0

    Surtout sur la fin.

  • Speaker #1

    Et on n'espérait pas. On avait vraiment envie de ça, de là où on est aujourd'hui, mais on le rêvait vraiment un peu secrètement. C'était des rêves. Et le fait de l'accomplir aujourd'hui, ça, dans ce timing-là, effectivement, comme tu dis, parce que je prends une pause de deux ans, mais... Si ça se trouve, en fait, il y a un an, même il y a un an, on ne pouvait pas savoir qu'on serait là aujourd'hui. Donc c'était un pari un peu risqué et on est content d'avoir réussi. Mais c'est vrai que des fois, on se demande si les gens réalisent vraiment le chemin qu'il y a eu pour en arriver là. Parce que ça parle aux gens du cirque, ce qu'on fait. Mais souvent, nos familles, nos amis... Je peux comprendre. Ils n'ont pas le même regard, ils n'ont pas la même attention sur ce qu'on a fait, ce qu'on fait et ce qu'on vit. Mais en tout cas, nous, on est très heureux et on est fiers de notre parcours et du travail qu'on a réalisé pour arriver là.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'au niveau du parcours, je me souviens, parce qu'en fait, quand on a débuté ensemble, j'avais fait une deuxième école de cirque pro que Bruno a rejoint. qui était une école très difficile physiquement et psychologiquement, qui nous a autant fait évoluer physiquement que détruire psychologiquement. Et en fait, c'est un moment où on s'est posé tous les deux et on s'est dit Ok, en fait, c'est plus possible que ton quotidien soit presque négatif et de travailler dans une ambiance un peu négative que dans l'objectif d'être heureux et que tes projets aboutissent dans quelques mois ou dans quelques années. Est-ce que c'est un pari trop risqué ? À la limite, par exemple, t'es en médecine, ça doit être très dur psychologiquement, etc. Mais tu sais qu'in fine, t'es médecin. Donc, je pense que tu vis vraiment dans l'espoir d'après, dans l'attente de. Quand t'es artiste, quand t'essayes d'être artiste, c'est super dur psychologiquement, physiquement, etc. Et tu sais même pas si ça va marcher. Et du coup, c'est pour ça qu'à un moment avec Bruno, au bout de un an et demi, où on professionnalisait ensemble, où c'était vraiment dur. On découvrait la difficulté du secteur petit à petit, on était encore d'un niveau assez léger, etc. Et en fait, j'ai dit à Bru, il faut que le chemin soit beau, parce que comme on ne sait pas si ça va marcher, si le chemin a été dur, la déception, si ça ne fonctionne pas, elle sera encore plus grande. Et du coup, c'est là où aussi on a changé. On a changé vraiment d'état d'esprit. On a poussé les portes pour rencontrer des personnes positives, dont un couple, Emile et Johan, qu'on a rencontré. S'ils passent par là, on leur fait des bisous. Et on a rencontré vraiment des personnes ultra positives sur notre chemin qui nous ont fait changer notre vision des choses. qui ont vraiment tout fait basculer en fait, et le chemin est devenu vraiment positif. On a arrêté de faire trop de conditions physiques si au final notre corps n'en voulait pas, on est allé vers des choses qui nous faisaient plus plaisir, parfois on s'est moins forcé, on a été moins dur avec nous-mêmes, on a plus écouté nos blessures, etc. Et du coup forcément le chemin est devenu beau, et c'est peut-être grâce à ça au final qu'on a eu des chouettes contrats derrière, mais même si ces contrats n'avaient pas fonctionné. dans tous les cas, ce qu'on a vécu avant ça, maintenant, ça a été tellement puissant que le chemin valait la peine, même s'il n'y avait rien derrière.

  • Speaker #2

    On finit avec une note très belle et très positive. Merci beaucoup d'être venu et je vous souhaite plein de bonnes choses pour la suite, plein de beaux spectacles et de beaux entraînements, du coup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Edouard. Merci pour l'interview et toutes les questions intéressantes.

  • Speaker #2

    Merci à tous d'avoir écouté cet épisode, j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram. Écrivez-nous si vous avez une histoire à nous partager. Je vous dis à très vite dans un livre comme l'un. Ciao ciao !

Description

Violette et Bruno forment un duo d’acrobates aériens. Ensemble, ils se sont produits jusqu’en Chine. Pourtant, rien ne les prédestinait à cette carrière. Bruno étudiait la médecine tandis que Violette travaillait dans l’hôtellerie. Comment ont-ils fait le grand saut ? Pourquoi ont-ils tout quitté pour se lancer dans cette nouvelle vie ? À quoi ressemble le quotidien des artistes de cirque ?


Bonne écoute


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    dans cet appartement.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis il y a des moments forts.

  • Speaker #0

    Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ? Il ne se met pas à votre place.

  • Speaker #0

    On peut vraiment mourir.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées. De découvrir des gens comme vous, comme moi, des gens qui vivent des choses inspirantes, drôles, touchantes et même parfois tristes. Bref, des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard et bienvenue dans Libre comme l'air. Bonjour Yolette, bonjour Bruno.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Ça va, vous allez bien ?

  • Speaker #0

    Au top.

  • Speaker #1

    Bon, super. Violette et Bruno, je suis très content de vous avoir en face de moi parce que vous êtes un couple extraordinaire. Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot. Vous avez une vie très riche qui est nourrie de plein de projets et pas grand-chose vous prédestiner à la vie d'acrobat aérien. Enfin, vous confirmerez ça après. Et surtout toi, Bruno, parce que tu es actuellement en études de médecine et tu as fait une pause pour commencer votre projet de duo. Et votre duo, il cartonne parce que vous revenez d'une tournée On a un séjour en Chine et vous avez d'autres projets. Je ne vais pas tout spoiler parce que vous en parlerez un peu plus à la fin. Mais avant ça, est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Oui, je vais commencer. Bonjour à tous, bonjour Edouard. Moi c'est Bruno, j'ai 28 ans et je suis kinésithérapeute de formation. J'ai du coup changé après avoir fait deux ans de kinésithérapie. J'ai pasculé pour faire l'étude de médicale qui m'ont toujours passionné. Et j'ai basculé grâce à la passerelle, je suis arrivé en deuxième année de médecine. Et c'est à ce moment-là, un peu avant, que j'ai rencontré Violette, qui m'a donné goût aux arts du cirque. Et grâce à elle, aujourd'hui, on a formé ce duo d'artistes de cirque. Et j'ai mis en pause mes études médicales entre la troisième année et la quatrième année. Et aujourd'hui, on performe ensemble.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Violette, j'ai 27 ans. Alors moi j'avais fait 12 ans de gymnastique en sport et études jusqu'au lycée globalement et après ça j'ai fait des études de gestion, de commerce et un master en entrepreneuriat dans une école hôtelière donc vraiment rien à voir. J'ai travaillé au Club Med pendant quelques années, qui m'ont redonné goût, enfin qui m'ont donné goût plutôt au cirque, redonné goût à des activités plus sportives et artistiques. Et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour réaliser mes rêves pendant le Covid, et entreprendre une vie d'artiste, comme je l'avais toujours secrètement rêvé.

  • Speaker #1

    Et vous avez toujours voulu être acrobate aérien ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que oui. Puisque tu sais il y a des stages à faire en seconde ou en première au lycée. Et en fait, déjà à l'époque, j'étais la seule personne, je pense, à avoir fait un stage à l'école de cirque professionnelle de Rony-sous-Bois. Donc tout le monde allait faire des stages chez des médecins, chez des vétos, etc. Et moi, j'avais postulé dans l'école de cirque professionnelle à Rony-sous-Bois pour juste venir faire un stage d'observation. Donc clairement, personne ne faisait ça, ils n'avaient jamais vu ça. Mais du coup, j'avais déjà dans la tête, j'étais déjà passionnée un peu par ce secteur qui m'attirait énormément. Mais je ne m'étais pas pour autant dit que j'en ferais mon métier.

  • Speaker #2

    Moi, c'est différent. Je n'avais pas trop dans l'esprit, quand j'étais jeune, de faire acrobat et aérien. Pas du tout, même.

  • Speaker #0

    Tu ne connaissais même pas ?

  • Speaker #2

    Je connaissais très peu le domaine rencontrer Violette. Après, j'ai toujours été attiré par le sport. J'ai adoré faire... J'ai toujours adoré faire du sport et avant de faire la faculté de médecine pour faire kiné, j'ai fait une faculté de sport à Marseille. Et donc j'ai fait STAPS parce que j'adorais le sport.

  • Speaker #1

    Le sport en général mais pas forcément les métiers du cirque.

  • Speaker #2

    La scène quoi.

  • Speaker #1

    Alors que toi, il y avait quand même un peu plus. C'était ta...

  • Speaker #0

    Ouais, bah en fait, déjà avec les 12 ans de gym, je faisais que ça. Je faisais, je sais pas combien d'heures de gym par semaine. Je ne pensais qu'à ça. J'étais en compét'le week-end. Donc tout ne tournait qu'autour de ça, un petit peu, du moins dans ma tête. Et en fait, j'avais toujours rêvé un peu de faire des écoles de cirque, de faire du cirque derrière. Honnêtement, je sais pas pourquoi. Ce cirque, ça a été vraiment quelque chose de super présent. Et... comme un objectif, mais durant mon parcours, j'étais déjà très jeune, vers 16-17 ans, et on me disait que c'était déjà trop tard en fait. Je ne sais pas, il y a des personnes bêtes en France comme ça qui te disent des choses improbables. Mais on me disait, c'est trop tard pour être artiste de cirque, si tu n'as pas commencé à 6 ans, 7 ans, c'est mort. Parce que c'est vrai qu'en France, il y a quand même les écoles de cirque professionnelles subventionnées par l'État ne te prennent que jusqu'à 18 ou 20 ans. Donc au final, il y avait une part de vérité. mais je me disais dans ma tête que c'était trop tard, que c'était un rêve qu'il fallait arrêter d'y penser.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est concrétisé du coup ? Comment tu es passée du rêve à la réalité ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai vraiment tout essayé de faire autre chose quand même. J'ai, disons, l'option être artiste était mon option 1 dans mon cœur, mais par l'instabilité du secteur, par le risque lié au métier, par toutes les choses qu'on connaît du domaine artistique encore plus, en tant que circassien, qui sont quand même avec pas mal de préjugés, pas toujours positifs, etc. J'avais vraiment essayé de faire toutes les autres options. Et donc les autres options, c'était notamment dans l'hôtellerie. J'ai toujours été un peu attirée par les métiers où on bouge, d'accueil, etc. Par les métiers du sport que je fais aussi parce que je donne aussi des cours de fitness, de yoga, de pilates, etc. Et du coup, j'ai fait des études là-dedans et je suis arrivée au cirque après parce que vraiment, j'ai essayé de faire d'autres métiers, mais rien ne me passionnait autant. Voir même, j'ai quand même passé une période assez difficile post-master où je me suis dit c'est quoi le sens de ma vie ? En fait, je ne suis pas heureuse dans ce que je fais, je n'arrive pas à trouver du sens dans rien. J'ai que 24 ans, la vie va être longue en faisant un métier où le matin, tu te réveilles, tu es déprimée. Donc disons que c'est cette période un peu de... assez sombre de ma vie qui a été quand même un peu douloureuse aussi jeune, où je me suis dit ok, tente-le. Essaye de réaliser ton rêve, essaye de voir si tu peux sortir de cette période sombre en faisant quelque chose de mieux. Est-ce que c'est ça la clé de cette obscurité ? C'est parce que tu fais quelque chose de professionnel qui ne te plaît pas ? Ou est-ce que peut-être que le problème venait d'ailleurs ? En l'occurrence, le problème venait de ça majoritairement, c'est que je n'étais pas en accord avec moi-même au niveau pro et que ça ne me convenait pas.

  • Speaker #1

    Et pour toi Bruno, je crois que pour toi le passage à la réalité, ça passe par votre rencontre aussi ? Comment ça s'est organisé ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, alors pour être honnête, je suis tombé amoureux de Violette et elle m'a parlé justement des arts du cirque que je ne connaissais pas trop. Donc ça m'a beaucoup intrigué aussi quand elle me disait qu'elle était artiste. Parce que quand on s'est rencontrés, tu ne sais pas, on m'était été du coup dans cette école dont tu parlais. Et euh... Et c'est là où elle m'a dit tu ne voudrais pas essayer ? Je me suis dit je vais essayer quand même de faire de mon mieux. Elle m'a emmené dans un studio et elle m'a montré certaines choses, le tissu aérien, le cerceau, etc. C'était quand même très difficile au début. Très très difficile. Des douleurs.

  • Speaker #1

    Des courbatures de la mort.

  • Speaker #0

    Au final, au début, ça a été un peu comme un engrenage. C'est qu'en fait, Quand on s'est rencontrés, moi, j'étais vraiment que en école de cirque pro et il fallait que je m'entraîne, j'avais des rêves plein la tête. Et c'est vrai qu'au début, tu t'es un peu mis au cirque en m'accompagnant sur deux, trois projets que j'avais perso. Bruno m'accompagnait un peu en tant que technicien au support psychologique. Et puis, de fil en aiguille, il allait m'accrocher mon tissu pour que moi, je puisse me reposer ou ce genre de choses. Et puis après, on était juste en entraînement plaisir ensemble.

  • Speaker #2

    Parce qu'après, on s'est rencontrés en école, mais elle a quand même fait des spectacles assez rapidement. Et du coup, pour l'anecdote, pour faire un spectacle en aérien, il faut quand même une structure. On ne peut pas faire partout. Et du coup, on avait un tripod à monter. Donc, c'est une structure avec trois pieds qui monte à 8 mètres. Et ça tout seul on peut pas le monter quoi. Donc c'est vrai que je l'ai pas mal accompagné sur ses premières saisons, ses premiers spectacles. Et effectivement, un peu de fil en aiguille, il fallait monter au tissu, il fallait faire certaines choses. Et puis j'étais aussi dans une période de ma vie où... Après le Covid, je n'avais plus trop de sens dans mon activité physique. Je ne savais pas trop ce que je pouvais faire. J'avais fait de la course à pied, mais je m'étais blessé. Il y avait beaucoup de choses qui me manquaient dans l'activité physique. Ça m'a donné quand même envie de retravailler au niveau de mon corps. C'est quand même une grande partie du physique, surtout au début.

  • Speaker #1

    ça te donnait un peu un objectif tu disais j'ai envie de faire ça exactement,

  • Speaker #2

    de me sentir plus à l'aise de me dire ok qu'est-ce qu'il me faut pour pour essayer de faire ses agrès, il faut 10 tractions, 15 tractions. Donc, OK, vas-y. Au début. Remets-toi à faire ce genre de choses. Et puis, comme ça, tu pourras trouver du plaisir aussi avec elle.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites, on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre parce que c'est une petite anecdote. Mais quand on s'est rencontrés... On a passé beaucoup de temps ensemble, c'est normal. Mais voilà, elle m'a raconté tous les détails de ce qui la faisait rêver aussi dans ce parcours-là, parce que c'était un parcours un peu atypique. Et elle me disait, moi, vraiment, mon rêve, c'est de travailler, d'avoir un partenaire et d'avoir un duo. Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit... Si elle a son rêve et vu comment elle est déterminée, elle risque d'y arriver. Et moi je me suis dit, ça veut dire qu'elle va être avec un autre mec ? Alors je parle du féminin, mais moi ce qui est passé dans ma tête c'était ça, et j'ai dit bon bah tant qu'à faire, on peut quand même essayer de faire ça ensemble. J'avoue que sur le coup, je n'ai peut-être pas réalisé la difficulté.

  • Speaker #0

    Pourquoi je m'embarque ?

  • Speaker #2

    Pourquoi je m'embarque, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que pour être artiste et en vivre, il y a tellement l'offre et la demande, c'est vraiment compliqué. Il y a beaucoup plus d'artistes quand même que d'offres. L'une des choses vraiment chouettes, c'est quand on a la mobilité géographique. Ça nous permet de prendre des contrats à l'étranger, de pouvoir vivre des expériences plus fortes quand même. Parce que c'est vrai qu'être artiste en France, ça veut dire travailler sur des contrats français, beaucoup en événementiel aussi. C'est chouette aussi et c'est ce qu'on a fait dans le passé, ce qu'on fera sûrement dans l'avenir. Mais moi, j'avais vraiment cette volonté d'avoir un peu la vie de saletain banque, entre guillemets. En tout cas, de pouvoir bouger, réaliser plein de projets, pas trop avoir de maison, être un peu SDF. Et c'est vrai que ça, c'est possible que... Si la personne avec qui on partage notre vie se joint à nous, c'est pour ça qu'il y a quand même beaucoup de duos en aérien qui sont des couples. Et c'est vrai que ça serait, d'une certaine manière, en rejoignant cette aventure, il nous a permis aussi, il m'a permis vraiment pleinement de réaliser mon rêve et de prendre des contrats à l'étranger. Parce que sinon c'est compliqué, il y a quand même vraiment de la concurrence en France et il y a moins d'opportunités.

  • Speaker #2

    Il y a aussi moins de... Il y a moins de duo aussi en France. Il y a beaucoup d'artistes féminins surtout dans ce domaine-là. Donc il y a énormément de concurrence et moins d'offres comme elle l'a dit. Mais par contre dans les duos, il y en a quand même un peu moins. C'est plus compliqué d'avoir un duo parce qu'il faut du coup avoir un partenaire ou une partenaire. Et il faut que ça matche. Et en plus, il faut qu'il y ait beaucoup de disponibilité. Donc si on est en couple encore, ça peut aller. Mais il y a des duos qui ne sont pas en couple, qui sont formés dans des écoles. Mais s'ils n'ont pas la même localisation géographique ou les mêmes envies, c'est très compliqué. Donc c'est sûr qu'il y a... Il y a plus de demandes dans les duos.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, tellement de choses. Tellement de choses, déjà forcément l'aspect physique, inévitablement, parce que moi je suis tellement hyper active que j'ai besoin de faire du sport tous les jours, sinon ce n'est pas possible. Donc déjà l'aspect d'utiliser son corps, de bouger toute la journée, etc. L'aspect social aussi énormément, c'est qu'on rencontre des personnes tellement riches, socialement, culturellement, des gens de tout univers, de tout horizon, de toute zone géographique. C'est vraiment quand même un secteur d'activité où... où tu rencontres des gens incroyables, je trouve, avec des parcours si différents d'une autre. Et du coup, ça t'enrichit personnellement énormément. Le fait de pouvoir bouger, d'avoir cette vie un peu, où parfois tu es sur un contrat à l'autre bout du monde, puis tu reviens, puis tu fais ça. Puis c'est vrai que tu n'as pas du tout une vie comme les autres. Tu as vraiment une vie atypique. Donc je pense le côté aussi rêver secrètement d'avoir une vie différente des autres. Il y a une part aussi chez nous deux, mais je pense surtout encore plus chez toi, mais je pense chez moi aussi, c'est que c'est vraiment un secteur extrêmement difficile. D'être artiste de cirque, ça demande quand même énormément de choses. Et du coup, je pense que le challenge est tellement grand qu'il y a un petit peu peut-être ce qui nous plaît, c'était d'avoir choisi quelque chose avec un challenge énorme. C'est de ne pas choisir forcément quelque chose de simple et de se dire, ok, je me mets le maxi objectif.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans l'intelligence, je pense que les gens ne se rendent pas vraiment compte de la difficulté du secteur et du travail qu'il faut quand même pour aboutir.

  • Speaker #0

    De la rigueur en fait, de la rigueur qu'il faut pour...

  • Speaker #1

    pour tout ça après moi quand je vois des je vois des athlètes ou des acrobates faire ça je vois le truc je me dis mais je suis incapable peut-être que je ne me rends pas compte du travail mais je me rends compte que c'est un truc ça te demande tellement d'investissement tout ça quand tu les vois enfin ouais ouais c'est ça c'est exactement ça mais derrière ça derrière on peut dire dans les coulisses mais c'est vraiment il y a il y a un travail personnel il y a un travail euh

  • Speaker #2

    mental et physique qui est très important et c'est vrai qu'on aime tous les deux les challenges et au début je pense pas que je le voyais vraiment comme ça, c'est venu petit à petit moi pour répondre à ta question ce métier ce que j'aime vraiment Alors au début surtout, et ça a changé là, je vais le dire après, mais c'était vraiment faire du sport. Et je sais que quand j'étais jeune, c'était toujours dit que si je pouvais vraiment gagner ma vie en faisant du sport, c'était un peu une sorte de petite réussite quand même pour moi parce que j'ai toujours adoré ça. Et là, le fait est que nos journées, c'est un peu ça. C'est faire du sport parce que principalement, il faut s'entretenir. Mais quand même, derrière ça... Pour répondre à ta question, il y a aussi tout le côté artistique qui, moi, je ne connaissais pas vraiment au début. Et ça, au final, ça développe quelque chose en toi qui est assez... Des sensations qui sont nouvelles et qui sont très agréables de découverte de soi-même. Et c'est aussi pour ça, moi, aujourd'hui, que je fais ce métier et que je me lance vraiment à 100% là-dedans. C'est qu'il y a une découverte qui est quand même très intéressante.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que... C'est vrai que je commençais un peu par les éléments... Ou on s'en doute le moins, mais pareil, moi, je fais ce métier avant tout déjà pour les sensations que ça procure. Aussi, l'adrénaline, je pense, en ayant fait beaucoup de gym dans le passé, avec des compètes, etc. Le fait de faire de la scène, c'est quand même, ça te crée des choses dans ton corps exceptionnelles. Et je pense que la chose qu'on aime le plus tous les deux actuellement, que moi, je ne connaissais pas non plus avant, parce que je ne connaissais pas Bruno et je n'avais jamais vraiment travaillé en duo, c'est ce moment de partage ensemble. En fait, c'est... C'est créé artistiquement, essayé de... de faire passer un message au public, essayer de montrer quelque chose au public. On est vraiment de plus en plus là-dedans, plus que dans l'aspect physique et l'aspect technique, où au final on réalise qu'on ne connaissait que l'aspect physique du métier. Mais plus on va dans un chemin artistique, plus c'est ce qu'on aime. Nous, notre objectif maintenant, c'est vraiment de faire passer un message, d'essayer de montrer notre amour à travers nos numéros, de montrer autre chose, de démocratiser un peu aussi peut-être les arts du cirque. Et d'ailleurs, c'est pour ça que quand je retravaille en solo, parfois, ça m'intéresse moins parce que je ne suis qu'en partage qu'avec moi-même. Donc, il se passe moins de choses. Alors que ce qu'on aime le plus, c'est juste, c'est des moments forts. Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend. C'est quand même un partage dans un couple qui est exceptionnel, mais du coup qui peut être aussi, heureusement qu'on s'entend merveilleusement bien, etc. Mais c'est vrai que ça peut être double tranchant, puisque c'est comme on est une entreprise au final, donc il faut vraiment très bien s'entendre avec la personne en face, tant le relationnel et le... le lien entre les deux personnes est puissant en fait, d'autant plus quand t'es à 15 mètres et qu'il me tient que par un bras s'il me lâche, ciao quoi donc d'une certaine manière c'est un meurtre qui pourrait être réalisé assez facilement on règle ses comptes et ça vous fait quoi quand vous êtes justement tu disais à 15 mètres et tout ça,

  • Speaker #1

    vous êtes suspendu, genre vous pensez à quoi à ce moment là ?

  • Speaker #2

    Généralement, on est quand même relativement concentrés.

  • Speaker #0

    On est concentrés.

  • Speaker #2

    Mais nos numéros, on travaille énormément pour les connaître à la perfection. Et quand on les joue, quand on se produit, tout doit être millimétré. Donc généralement, moi je sais que je ne pense pas forcément... Je sais très bien ce que je dois faire. qu'est-ce que je vais faire par la suite ? Et c'est des petits moments où des fois, ça te rappelle à l'ordre, ou en entraînement, ou quoi, si tu perds un peu de concentration, ou il y a quelque chose qui est un peu différent dans le numéro qu'on fait, qu'on est en train de renaître, par exemple. Et là, tu te dis, ok, il faut quand même rester focus. Donc, généralement, on pense vraiment à 100% à ce qu'on est en train de faire. Mais c'est tellement ancré dans nous que...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne pense pas tant que ça à l'aspect physique et au mouvement. On ne se dit pas tiens là, il faut faire ça, il faut faire ça, etc. Parce que ça, entre guillemets, c'est chose où on réfléchit à l'aspect mouvement, séquence. On l'a tellement répété que c'est presque ancré dans le corps. Mais je pense qu'on réfléchit encore plus aux messages qu'on est en train de divulguer. C'est vrai que quand on est en spectacle, c'est le moment où on est à fond et où c'est là où d'un point de vue émotionnel, c'est riche. D'un point de vue sentimental, c'est riche aussi. Et donc c'est le moment où je pense que les émotions sont les plus puissantes. Donc on pense plutôt à... Ah bah, au moment présent... à la connexion entre nous, à tout l'aspect un petit peu artistique et beauté du geste plutôt que l'aspect technique ?

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a différentes étapes. Mais au début, quand on monte un numéro, c'est assez long. Déjà, il faut penser à comment est-ce qu'on le fait, aux séquences, à plein de choses. Et après, il faut les intégrer dans le corps. Donc au début, c'est très technique. Donc il faut, dans les répétitions, on dit OK, là, maintenant, je fais ça. Là, maintenant, il me faut que je fasse ça. Ah mince, qu'est-ce que je devais faire ? Ah, j'ai oublié de faire ça. Et donc tout ça, si jamais on doit faire un spectacle alors qu'on est en train de créer le numéro, ce n'est pas possible parce qu'on va faire des gestes un peu comme au robot. Et ça, ce n'est pas trop possible parce que ce n'est pas trop ce qu'on aime montrer. Mais je pense que ça nous est arrivé surtout au début. Et après, quand le numéro, quand le spectacle, il est dans toi, que tu sais parfaitement qu'est-ce que... Sans y penser, tu fais ton geste.

  • Speaker #0

    Tu profites juste en fait.

  • Speaker #2

    Et là, par exemple, c'est là où il y a le vrai plaisir, où il y a la connexion que les gens peuvent ressentir. Et c'est là où l'émotion se transmet et que les gens ressentent quelque chose qu'on essaie de transmettre justement. et que les gens apprécient.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est le moment aussi où nous-mêmes, on récupère un peu les fruits du travail, pas tant d'un point de vue du public, parce que bien sûr, on est toujours trop contents quand le public applaudit, etc. Mais même nous, c'est un moment un peu suspendu où on partage quelque chose d'extrêmement puissant ensemble sur scène, et où on se dit, c'est tellement fort ce qu'on vient de vivre, ces six minutes qu'on vient de vivre, que ça valait le coup de travailler six mois sur ce numéro-là, ou cinq ans en plein de choses. Donc c'est vraiment un peu pour nous aussi le cadeau qu'on se fait à soi-même suite à autant de travail.

  • Speaker #1

    C'est une belle manière de porter. Et avant de faire une représentation, avant de faire une figure, vous avez de l'appréhension ? J'imagine qu'il y a du stress ou comment vous vivez ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça dépend, parce que soit c'est en apprentissage, mais si c'est en spectacle, donc comme on le disait, on l'a tellement répété que... Alors peut-être la première fois qu'on fait une nouvelle figure en spectacle, on a peut-être un peu d'appréhension, mais avant le spectacle, pas pendant. Mais par contre, quand on apprend quelque chose de nouveau, il y a quand même pas mal d'appréhension. Même si quand on apprend, il y a beaucoup de sécurité, on met des matelas. Il y a des parades, il y a aussi un apprentissage avant sur pas mal de choses, mais là il y a de l'appréhension. Parce que quand on fait un nœud au tissu, qu'on est du coup à 6-7 mètres et qu'il faut lâcher pour faire ce qu'on appelle une chute, et que le nœud n'arrête un peu plus bas quoi. Et généralement, il faut s'arrêter le proche du sol. C'est ça où ça fait un peu l'effet waouh, ce que les gens aiment bien aussi des fois. Il y a un peu d'appréhension sur l'apprentissage.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand c'est des séquences, parce qu'en fait, soit il y a aussi un petit peu dans le cirque. des choses qui sont connues, des séquences, des mouvements qui sont un peu connus du grand public, entre guillemets, et qu'on apprend, et qu'on fait. Donc il y a toujours un peu la peur la première fois que tu le fais, etc. Mais quand on travaille en duo, il y a quand même il y a moins de vocabulaire entre guillemets que tout le monde connaît et nous l'objectif, petit à petit, on essaye d'aller de chercher notre propre vocabulaire, d'où la recherche artistique. Et donc là il y a de l'appréhension aussi d'une certaine manière où parfois on essaye des choses, on sait pas du tout si ça va marcher, on sait pas comment nos corps vont réagir. Comment nos vêtements vont réagir ? Est-ce que là, si je lâche les mains, je tombe ? Est-ce que je tombe pas ? Puisque c'est des séquences qu'on n'a pas forcément vu faire par d'autres artistes, on ne sait pas si ça marche. Et il y a des trucs, parfois, on imagine dans notre tête, en fait, on essaye, ça ne fonctionne pas. D'autres trucs, ça fonctionne. Parfois, ça fonctionne, le lendemain, ça ne fonctionne plus parce qu'on n'a pas mis le même pantalon et qu'en fait, du coup, là, on glisse, qu'il fait chaud aujourd'hui, il arrive, c'est froid. Il y a pas mal de choses. Donc, c'est vrai que quand on est en recherche artistique, Il peut y avoir une sorte d'appréhension, en tout cas une peur, mais on essaie toujours d'être proche du sol ou de se sécuriser un maximum, même s'il y a eu des chutes et il y en aura aussi, c'est inévitable. Et après, en spectacle, c'est vraiment plus du track lié à l'événement du spectacle plutôt qu'à l'appréhension du mouvement en tant que tel.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis, Yeah, putain !

  • Speaker #0

    Bah oui, plein de fois.

  • Speaker #2

    Oui, on a déjà eu peur. En fait, ce qui est intéressant, ce qui est important surtout, c'est de maîtriser l'équipement, d'avoir une totale maîtrise sur l'équipement qu'on utilise. Parce que l'erreur humaine sur nos actes à nous, elle peut être présente, mais on fait tout quand même pour en mettre des barrières sur beaucoup de choses et beaucoup de sécurité. Et l'aspect matériel, on peut le négliger des fois, on peut trop avoir confiance dans notre matériel, et c'est ça où on peut avoir peur sur ça. Moi je sais que j'essaie de mettre, tous les deux, on sécurise à 100% sur nos matériels, on sait où les achèter, on sait nos mousquetons, on sait les charges maximales d'utilisation, on sait où est-ce qu'on s'accroche.

  • Speaker #0

    Ça va pas tout fort justement j'allais dire moi.

  • Speaker #2

    Ouais mais grâce aux pratiques qu'on a ou des choses comme ça, voilà on vérifie à chaque fois avant un spectacle, on essaie de tout vérifier parce que là il peut y avoir un peu de peur, un peu d'appréhension, et voilà après tous les deux, moi je sais que j'ai jamais eu peur quand je tiens à Violette quoi, c'est sûr que... C'est avant, je dis là je ne peux pas. Ça, il faut savoir le dire. Il faut savoir dire cette position-là, moi je ne la sens pas. Je pense qu'on l'essaye, mais on met trois mètres là. c'est là où on peut avoir peur.

  • Speaker #0

    Parfois, on a des piqûres de rappel aussi. Moi, ça me fait penser à... Il y a un an et demi, on avait essayé une nouvelle position et on était proche du sol, mais on n'avait pas mis de matelas. Et je suis tombée comme sur une pierre, le coccyx, etc. Et en soi, je ne me suis pas fait trop mal parce que je n'étais pas haute. Mais ce genre de moment, on se dit, OK, piqûre de rappel. En fait, là, on s'est senti pousser des ailes. Quoi qu'il arrive, quand on fait quelque chose de nouveau, il faut se sécuriser. Après, je dirais que plus on avance dans le secteur, plus on devient un peu professionnel de ce métier-là, plus on devient peureux et on réalise que c'est quand même vraiment compliqué d'un point de vue sécuritaire et on ne peut jamais vraiment savoir. En fait, on fait un spectacle, il y a toujours une part d'incertitude sur l'aspect sécuritaire parce que bien sûr, nous, on essaye d'être au maximum de notre forme et d'avoir un corps fonctionnel au maximum. Et en fait, c'est vrai qu'on se sent aussi quand on est fatigué, on se sent glisser mutuellement. Donc, il y a quand même souvent, on arrive à se rattraper. Si ça arrive, il y a l'aspect technique au niveau du matériel. Donc, comme disait Bruno, on essaie d'avoir des équipements qu'on a vérifiés, on sait où on les achète, on vérifie qu'ils ne sont pas abîmés, etc. Mais il y a l'aspect humain aussi quand on travaille sur moteur, où on essaie de prendre des personnes de confiance, quand on a le choix des personnes avec qui on travaille, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais il y a quand même un dernier aspect, c'est l'aspect équipement, dû au lieu où on travaille ou dû au plafond, etc. Et ça, il y a une part de confiance, où on fait quand même confiance au lieu qui nous accueille, aux compagnies qui nous embauchent, etc. On essaye de vérifier, mais parfois, ce n'est pas toujours OK. Et c'est vrai que comme souvent, on est embauché par des personnes qui ne sont pas eux-mêmes artistes, ils n'ont pas la même peur. Pour eux, ils se disent, ils n'imaginent pas qu'on peut vraiment mourir. Quand tu demandes, tu as fait vérifier ton accroche au plafond, on te dit toujours oui, oui, c'est bon, c'est OK, etc. Et je pense qu'il y a un manque de réglementation à ce niveau-là. En France, heureusement, sur les gros événements, parfois on a fait un très gros événement l'été dernier au Positif Festival à Orange. Il y avait je ne sais pas combien de personnes. Et il y a eu un inspecteur qui est venu vérifier. Et ça, d'une certaine manière, c'est super parce que du coup, quand tu fais ton numéro, ton spectacle, tu es vraiment détendu. Tu sais que quelqu'un a vérifié, que c'est un ingénieur qui a tout vérifié, etc. Mais parfois, plus la compagnie ou plus les lieux sont petits, plus il y a une part d'obscurité. On ne sait pas trop quoi. Les cabarets, ce genre de choses, parfois, ils ont des accroches, c'est fait pour. Mais depuis combien de temps ils n'ont pas fait vérifier leurs accroches ? On ne sait pas. et je ne sais pas vraiment s'il y a des spécificités, s'il y a des réglementations. Je pense qu'il doit y en avoir, mais en tout cas, comme personne ne vérifie trop, il n'y a personne qui va venir vérifier, que du coup, je pense qu'ils se disent, bon, ça le fait. Donc, il y a quand même vraiment une part de, on fait confiance, même si on se renseigne au maximum, qu'on essaye d'avoir des contrats de travail qui sont de plus en plus ficelés à ce niveau-là pour s'assurer une sécurité. La réalité, c'est que c'est quand même un peu un métier à risque et que, ben, il y a... il y a toujours une petite part d'insécurité. Après, comme dans tout, tu traverses la route. Voilà quoi, c'est toi par exemple aussi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait aussi un peu la beauté de tout ça. Quand on vous voit, on se dit ouais...

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de personnes qui pensent qu'on est accrochés. Même des amis proches nous disent mais vous n'êtes pas accrochés ? Vous avez un petit mousqueton, discrétos, un baudrier. Mais non, non, non, jamais quoi. Même à 15 mètres de haut, on n'a jamais... Ou sinon c'est quand il y a du trapèze volant ou ce genre de choses où il y a vraiment... des filets. Mais d'ailleurs, c'est vrai que certaines personnes me disaient pourquoi ils ne mettent pas de tapis, en fait, même en spectacle. Ça n'enlève pas en soi la beauté. Et parfois, du coup, ça... Il y en a qui, par exemple, n'aiment pas le cirque parce qu'ils ont peur, justement. Ils disent Non, moi, je ne veux pas aller voir des spectacles de cirque parce que j'ai toujours peur pour les artistes. Il y en a d'autres qui disent Moi, si on mettait un tapis, au moins je réaliserais que les artistes n'ont pas de sécurité au niveau du baudrier et donc je serais presque plus impressionnée. Et il y en a qui disent Non, mais mettre un tapis, ça veut dire qu'on n'est pas professionnel et qu'on ne maîtrise pas ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    mais moi je suis plutôt partisane de dire que ce serait pas mal d'avoir un tapis au final on fait aussi pas mal de chorégraphie au sol donc c'est vrai que ça gênerait un petit peu mais ça pourrait être réalisable quand même oui c'est vrai que quand tu passes au sol je

  • Speaker #2

    viens de me rendre compte que je suis méga malpli parce que je ne vous ai pas servi à moi je vous ai servi à un thèse et et Et du coup vous avez travaillé dans plusieurs lieux différents et plusieurs pays différents, dont la Chine. C'était comment les méthodes de travail ? Comment ça s'est passé en général votre séjour là-bas ?

  • Speaker #1

    C'était vraiment une super expérience. C'était très riche. Je dirais qu'au niveau professionnel, c'était top sur énormément de choses. Le plus dur c'était quand même le contraste de culture avec la Chine parce qu'on y a vécu 5 mois et en fait s'adapter à la Chine c'était du travail quand même, c'était quelque chose parce que c'est vraiment une autre planète. On ne se rend pas trop compte je pense tant qu'on n'y est pas mais quand on arrive et que personne ne parle anglais et que tout est écrit en mandarin... On est un peu perdu, ils font aussi beaucoup de choses par leur téléphone, tout passe par le téléphone. Professionnellement c'était bien parce qu'il y avait quand même pas mal d'anglais, la langue principale c'était quand même l'anglais, donc ça ça allait, on pouvait se comprendre, etc. Et c'était un super contrat avec des scènes magnifiques. Mais ouais, l'adaptation là-bas, c'était un peu dur.

  • Speaker #0

    Je pense même qu'on ne réalisait pas... Parce qu'on voyage tous les deux énormément. On a beaucoup voyagé avec nos familles quand on était jeunes. Et c'est vrai que c'est la première fois qu'on a eu un tel choc culturel. Pourtant, j'avais été déjà à Hong Kong, à Shanghai, etc. Et en fait, d'être dans une ville de Chine qui ne fait pas partie des plus grandes au niveau international, ça n'a rien à voir. Et en fait, c'est la première fois de ta vie que tu te retrouves au milieu d'une population qui ne parle pas un mot d'anglais. Et en fait, on ne se rend pas compte comme c'est compliqué. Et c'était exceptionnel, franchement, cette aventure, professionnellement surtout, c'était exceptionnel. C'était un spectacle d'une scène extrêmement digitale et très novatrice, avec des sièges qui bougeaient, une scène de 100 mètres de long, 15 mètres de haut, donc des possibilités techniques et artistiques exceptionnelles. Mais c'est vrai que c'était vraiment un choc des cultures et on était très contents d'être ensemble. Si j'avais été seule, par exemple, je pense que j'aurais rentré. Parce que c'est si dur d'habiter en Chine, vraiment, la nourriture, les logements, rien ne se fait comme... Comme en France, par exemple, pour la petite anecdote, par exemple, tu as quand même des flics qui viennent chez toi pour vérifier que tu habites bien là, qui nous demandaient le soir d'envoyer des photos de nous tous les deux dans l'appartement pour être sûr qu'on était vraiment en couple dans cet appartement. On est partis à Hong Kong un week-end et on n'est pas retournés à la police. Il faut s'enregistrer à chaque fois que tu sors du pays. Il faut revenir dire que tu es à nouveau dans le pays, même si tu as un visa, etc. Et du coup, on est parti à Hong Kong, qui appartient à la Chine, et on s'est pris une amende. Surtout, le théâtre, là où on travaillait, a eu une amende. Et nous, on a eu un papier de...

  • Speaker #1

    Un avertissement.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'est pas retournés s'enregistrer à la police après un débat comme ça.

  • Speaker #1

    On s'est réunis, et en fait, on s'est réunis partout.

  • Speaker #2

    C'est sévère.

  • Speaker #0

    Où on t'envoie des textos pour te dire, êtes-vous vraiment encore en Chine ? C'est très intrusif. Et ça va, on savait pourquoi on était là et qu'on est super ouvert d'esprit, mais c'est vrai que toi, en tant que Français, où tu as eu l'habitude de cacher un peu ton quotidien, tu as vraiment ta vie perso, etc. Là-bas, la Chine, tu ne peux pas tout dire sur les réseaux sociaux, il te faut un VPN pour appeler tes parents en France. On te demande d'envoyer des photos de toi dans ton appart le soir à 22h. Enfin, à ce côté où tu dois faire confiance parce que tu te dis, mais c'est qui ce gars ?

  • Speaker #2

    C'est un ex-janou pour en fait.

  • Speaker #0

    Exactement. Comme il était chinois.

  • Speaker #2

    Et on arrive vers la fin de l'épisode. Et c'est quoi vos prochains projets ? Vous pouvez en parler ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous attend du coup ?

  • Speaker #1

    Du coup, on a quitté la Chine il y a maintenant trois semaines. Et là on part au Canada pour monter des spectacles, pour partir après sur un bateau de croisière. Voilà donc on est super contents de ce projet. On part avec la compagnie qui s'appelle Cirque Éloise, qui est une super compagnie, que Violette elle arrivait secrètement de travailler pour cette compagnie aussi depuis longtemps. Donc on la connaît bien, c'est une très très belle compagnie. Donc on est super contents, on va créer pendant deux mois à Montréal, et après à partir du mois d'août, on part six mois sur les bateaux de croisière, on va tourner, du coup faire ces spectacles, deux mois en Europe, et après quatre mois Amérique, on va partir de la Floride je crois, et on va redescendre en face du Mexique. Voilà, donc ça c'est les projets, on est vraiment très très contents de ces projets-là.

  • Speaker #0

    Oui, donc Bono avait fait une pause dans ses études de médecine et l'objectif c'était vraiment de prendre des contrats à l'étranger et de pouvoir vivre notre rêve ensemble. Et c'est vrai qu'on avait quand même travaillé énormément pendant trois ans avant ça, avant que Bono prenne une pause dans ses études. Il était à la fois étudiant et à la fois il s'entraînait toute la journée. Et donc c'était un peu un pari quoi, c'était aller on se tue pendant trois ans, on fait que travailler, que ce soit en médecine ou au niveau du cirque, et on espère que ça va marcher quoi, on espère qu'on va réussir à trouver des contrats, tu mettras juste ta vie médicale en pause pendant deux ans pour prendre des contrats à l'étranger, donc c'était vraiment un pari. Et c'est vrai que pour le moment, on est trop contents, on touche du bois pour que ça continue aussi, mais ça a fonctionné. C'est vrai que Bruno a pris une pause dans ses études de médecine, on a réussi à avoir ce contrat en Chine. Direct derrière, on a un contrat au Canada et sur les bateaux. Et c'est vrai que c'est rare parce qu'il y a ce côté où parfois dans la vie artistique, tu as des grands battements. Parfois, tu as vraiment des grandes périodes de vie entre différents contrats où il faut trouver d'autres contrats, c'est compliqué. Il y a aussi des blessures parfois qui s'installent. Et puisqu'on est vraiment limité par le temps, Bruno, on n'a que deux ans pour réaliser ce rêve commun. Et surtout, après autant de travail. C'est surtout ça, puisque pendant trois ans, on travaillait et on se disait, il y a des matins, tu te réveilles et tu te dis, mais est-ce qu'on n'est pas fou de travailler autant ? Est-ce que si ça ne marche pas, est-ce que ça ne sera pas une perte de temps ? Il y a quand même eu beaucoup, là on est vraiment super positif, mais il y a eu beaucoup de moments où tu te dis, mais on va tout arrêter. on travaille autant mais ça fonctionnera pas, dans tous les cas on a commencé trop tard.

  • Speaker #1

    La certitude, mais moi pour être honnête, et Violette aussi, ce que j'aime beaucoup et ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le chemin pour y arriver.

  • Speaker #0

    D'ailleurs.

  • Speaker #1

    S'entraîner tous les deux à avoir ses projets, ses espérances. Ça nous a donné une énergie folle où... C'est vrai que Mélé médecine, parce que c'était la deuxième et troisième année de médecine, qui était à Bordeaux, et les entraînements étaient à Paris. Et du coup, c'est sûr qu'il y avait beaucoup de travail, mais ça a été beaucoup de plaisir aussi.

  • Speaker #0

    Surtout sur la fin.

  • Speaker #1

    Et on n'espérait pas. On avait vraiment envie de ça, de là où on est aujourd'hui, mais on le rêvait vraiment un peu secrètement. C'était des rêves. Et le fait de l'accomplir aujourd'hui, ça, dans ce timing-là, effectivement, comme tu dis, parce que je prends une pause de deux ans, mais... Si ça se trouve, en fait, il y a un an, même il y a un an, on ne pouvait pas savoir qu'on serait là aujourd'hui. Donc c'était un pari un peu risqué et on est content d'avoir réussi. Mais c'est vrai que des fois, on se demande si les gens réalisent vraiment le chemin qu'il y a eu pour en arriver là. Parce que ça parle aux gens du cirque, ce qu'on fait. Mais souvent, nos familles, nos amis... Je peux comprendre. Ils n'ont pas le même regard, ils n'ont pas la même attention sur ce qu'on a fait, ce qu'on fait et ce qu'on vit. Mais en tout cas, nous, on est très heureux et on est fiers de notre parcours et du travail qu'on a réalisé pour arriver là.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'au niveau du parcours, je me souviens, parce qu'en fait, quand on a débuté ensemble, j'avais fait une deuxième école de cirque pro que Bruno a rejoint. qui était une école très difficile physiquement et psychologiquement, qui nous a autant fait évoluer physiquement que détruire psychologiquement. Et en fait, c'est un moment où on s'est posé tous les deux et on s'est dit Ok, en fait, c'est plus possible que ton quotidien soit presque négatif et de travailler dans une ambiance un peu négative que dans l'objectif d'être heureux et que tes projets aboutissent dans quelques mois ou dans quelques années. Est-ce que c'est un pari trop risqué ? À la limite, par exemple, t'es en médecine, ça doit être très dur psychologiquement, etc. Mais tu sais qu'in fine, t'es médecin. Donc, je pense que tu vis vraiment dans l'espoir d'après, dans l'attente de. Quand t'es artiste, quand t'essayes d'être artiste, c'est super dur psychologiquement, physiquement, etc. Et tu sais même pas si ça va marcher. Et du coup, c'est pour ça qu'à un moment avec Bruno, au bout de un an et demi, où on professionnalisait ensemble, où c'était vraiment dur. On découvrait la difficulté du secteur petit à petit, on était encore d'un niveau assez léger, etc. Et en fait, j'ai dit à Bru, il faut que le chemin soit beau, parce que comme on ne sait pas si ça va marcher, si le chemin a été dur, la déception, si ça ne fonctionne pas, elle sera encore plus grande. Et du coup, c'est là où aussi on a changé. On a changé vraiment d'état d'esprit. On a poussé les portes pour rencontrer des personnes positives, dont un couple, Emile et Johan, qu'on a rencontré. S'ils passent par là, on leur fait des bisous. Et on a rencontré vraiment des personnes ultra positives sur notre chemin qui nous ont fait changer notre vision des choses. qui ont vraiment tout fait basculer en fait, et le chemin est devenu vraiment positif. On a arrêté de faire trop de conditions physiques si au final notre corps n'en voulait pas, on est allé vers des choses qui nous faisaient plus plaisir, parfois on s'est moins forcé, on a été moins dur avec nous-mêmes, on a plus écouté nos blessures, etc. Et du coup forcément le chemin est devenu beau, et c'est peut-être grâce à ça au final qu'on a eu des chouettes contrats derrière, mais même si ces contrats n'avaient pas fonctionné. dans tous les cas, ce qu'on a vécu avant ça, maintenant, ça a été tellement puissant que le chemin valait la peine, même s'il n'y avait rien derrière.

  • Speaker #2

    On finit avec une note très belle et très positive. Merci beaucoup d'être venu et je vous souhaite plein de bonnes choses pour la suite, plein de beaux spectacles et de beaux entraînements, du coup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Edouard. Merci pour l'interview et toutes les questions intéressantes.

  • Speaker #2

    Merci à tous d'avoir écouté cet épisode, j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram. Écrivez-nous si vous avez une histoire à nous partager. Je vous dis à très vite dans un livre comme l'un. Ciao ciao !

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Description

Violette et Bruno forment un duo d’acrobates aériens. Ensemble, ils se sont produits jusqu’en Chine. Pourtant, rien ne les prédestinait à cette carrière. Bruno étudiait la médecine tandis que Violette travaillait dans l’hôtellerie. Comment ont-ils fait le grand saut ? Pourquoi ont-ils tout quitté pour se lancer dans cette nouvelle vie ? À quoi ressemble le quotidien des artistes de cirque ?


Bonne écoute


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Transfert , interview à la table , legend , les baladeurs , small talk , Ben névert , la table ovale , un bon moment avec kyan , ultra talk , toast , 4 quarts d’heure , Bourlinguez , les couilles sur la table , le coeur sur la table , Brut.podcast , arteradio , les gentilshommes , on s’tient au jus , l’histoire de , les locomotives , les lueurs , le pompon ,  floodcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    dans cet appartement.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis il y a des moments forts.

  • Speaker #0

    Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ? Il ne se met pas à votre place.

  • Speaker #0

    On peut vraiment mourir.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées. De découvrir des gens comme vous, comme moi, des gens qui vivent des choses inspirantes, drôles, touchantes et même parfois tristes. Bref, des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard et bienvenue dans Libre comme l'air. Bonjour Yolette, bonjour Bruno.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Ça va, vous allez bien ?

  • Speaker #0

    Au top.

  • Speaker #1

    Bon, super. Violette et Bruno, je suis très content de vous avoir en face de moi parce que vous êtes un couple extraordinaire. Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot. Vous avez une vie très riche qui est nourrie de plein de projets et pas grand-chose vous prédestiner à la vie d'acrobat aérien. Enfin, vous confirmerez ça après. Et surtout toi, Bruno, parce que tu es actuellement en études de médecine et tu as fait une pause pour commencer votre projet de duo. Et votre duo, il cartonne parce que vous revenez d'une tournée On a un séjour en Chine et vous avez d'autres projets. Je ne vais pas tout spoiler parce que vous en parlerez un peu plus à la fin. Mais avant ça, est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Oui, je vais commencer. Bonjour à tous, bonjour Edouard. Moi c'est Bruno, j'ai 28 ans et je suis kinésithérapeute de formation. J'ai du coup changé après avoir fait deux ans de kinésithérapie. J'ai pasculé pour faire l'étude de médicale qui m'ont toujours passionné. Et j'ai basculé grâce à la passerelle, je suis arrivé en deuxième année de médecine. Et c'est à ce moment-là, un peu avant, que j'ai rencontré Violette, qui m'a donné goût aux arts du cirque. Et grâce à elle, aujourd'hui, on a formé ce duo d'artistes de cirque. Et j'ai mis en pause mes études médicales entre la troisième année et la quatrième année. Et aujourd'hui, on performe ensemble.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Violette, j'ai 27 ans. Alors moi j'avais fait 12 ans de gymnastique en sport et études jusqu'au lycée globalement et après ça j'ai fait des études de gestion, de commerce et un master en entrepreneuriat dans une école hôtelière donc vraiment rien à voir. J'ai travaillé au Club Med pendant quelques années, qui m'ont redonné goût, enfin qui m'ont donné goût plutôt au cirque, redonné goût à des activités plus sportives et artistiques. Et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour réaliser mes rêves pendant le Covid, et entreprendre une vie d'artiste, comme je l'avais toujours secrètement rêvé.

  • Speaker #1

    Et vous avez toujours voulu être acrobate aérien ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que oui. Puisque tu sais il y a des stages à faire en seconde ou en première au lycée. Et en fait, déjà à l'époque, j'étais la seule personne, je pense, à avoir fait un stage à l'école de cirque professionnelle de Rony-sous-Bois. Donc tout le monde allait faire des stages chez des médecins, chez des vétos, etc. Et moi, j'avais postulé dans l'école de cirque professionnelle à Rony-sous-Bois pour juste venir faire un stage d'observation. Donc clairement, personne ne faisait ça, ils n'avaient jamais vu ça. Mais du coup, j'avais déjà dans la tête, j'étais déjà passionnée un peu par ce secteur qui m'attirait énormément. Mais je ne m'étais pas pour autant dit que j'en ferais mon métier.

  • Speaker #2

    Moi, c'est différent. Je n'avais pas trop dans l'esprit, quand j'étais jeune, de faire acrobat et aérien. Pas du tout, même.

  • Speaker #0

    Tu ne connaissais même pas ?

  • Speaker #2

    Je connaissais très peu le domaine rencontrer Violette. Après, j'ai toujours été attiré par le sport. J'ai adoré faire... J'ai toujours adoré faire du sport et avant de faire la faculté de médecine pour faire kiné, j'ai fait une faculté de sport à Marseille. Et donc j'ai fait STAPS parce que j'adorais le sport.

  • Speaker #1

    Le sport en général mais pas forcément les métiers du cirque.

  • Speaker #2

    La scène quoi.

  • Speaker #1

    Alors que toi, il y avait quand même un peu plus. C'était ta...

  • Speaker #0

    Ouais, bah en fait, déjà avec les 12 ans de gym, je faisais que ça. Je faisais, je sais pas combien d'heures de gym par semaine. Je ne pensais qu'à ça. J'étais en compét'le week-end. Donc tout ne tournait qu'autour de ça, un petit peu, du moins dans ma tête. Et en fait, j'avais toujours rêvé un peu de faire des écoles de cirque, de faire du cirque derrière. Honnêtement, je sais pas pourquoi. Ce cirque, ça a été vraiment quelque chose de super présent. Et... comme un objectif, mais durant mon parcours, j'étais déjà très jeune, vers 16-17 ans, et on me disait que c'était déjà trop tard en fait. Je ne sais pas, il y a des personnes bêtes en France comme ça qui te disent des choses improbables. Mais on me disait, c'est trop tard pour être artiste de cirque, si tu n'as pas commencé à 6 ans, 7 ans, c'est mort. Parce que c'est vrai qu'en France, il y a quand même les écoles de cirque professionnelles subventionnées par l'État ne te prennent que jusqu'à 18 ou 20 ans. Donc au final, il y avait une part de vérité. mais je me disais dans ma tête que c'était trop tard, que c'était un rêve qu'il fallait arrêter d'y penser.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est concrétisé du coup ? Comment tu es passée du rêve à la réalité ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai vraiment tout essayé de faire autre chose quand même. J'ai, disons, l'option être artiste était mon option 1 dans mon cœur, mais par l'instabilité du secteur, par le risque lié au métier, par toutes les choses qu'on connaît du domaine artistique encore plus, en tant que circassien, qui sont quand même avec pas mal de préjugés, pas toujours positifs, etc. J'avais vraiment essayé de faire toutes les autres options. Et donc les autres options, c'était notamment dans l'hôtellerie. J'ai toujours été un peu attirée par les métiers où on bouge, d'accueil, etc. Par les métiers du sport que je fais aussi parce que je donne aussi des cours de fitness, de yoga, de pilates, etc. Et du coup, j'ai fait des études là-dedans et je suis arrivée au cirque après parce que vraiment, j'ai essayé de faire d'autres métiers, mais rien ne me passionnait autant. Voir même, j'ai quand même passé une période assez difficile post-master où je me suis dit c'est quoi le sens de ma vie ? En fait, je ne suis pas heureuse dans ce que je fais, je n'arrive pas à trouver du sens dans rien. J'ai que 24 ans, la vie va être longue en faisant un métier où le matin, tu te réveilles, tu es déprimée. Donc disons que c'est cette période un peu de... assez sombre de ma vie qui a été quand même un peu douloureuse aussi jeune, où je me suis dit ok, tente-le. Essaye de réaliser ton rêve, essaye de voir si tu peux sortir de cette période sombre en faisant quelque chose de mieux. Est-ce que c'est ça la clé de cette obscurité ? C'est parce que tu fais quelque chose de professionnel qui ne te plaît pas ? Ou est-ce que peut-être que le problème venait d'ailleurs ? En l'occurrence, le problème venait de ça majoritairement, c'est que je n'étais pas en accord avec moi-même au niveau pro et que ça ne me convenait pas.

  • Speaker #1

    Et pour toi Bruno, je crois que pour toi le passage à la réalité, ça passe par votre rencontre aussi ? Comment ça s'est organisé ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, alors pour être honnête, je suis tombé amoureux de Violette et elle m'a parlé justement des arts du cirque que je ne connaissais pas trop. Donc ça m'a beaucoup intrigué aussi quand elle me disait qu'elle était artiste. Parce que quand on s'est rencontrés, tu ne sais pas, on m'était été du coup dans cette école dont tu parlais. Et euh... Et c'est là où elle m'a dit tu ne voudrais pas essayer ? Je me suis dit je vais essayer quand même de faire de mon mieux. Elle m'a emmené dans un studio et elle m'a montré certaines choses, le tissu aérien, le cerceau, etc. C'était quand même très difficile au début. Très très difficile. Des douleurs.

  • Speaker #1

    Des courbatures de la mort.

  • Speaker #0

    Au final, au début, ça a été un peu comme un engrenage. C'est qu'en fait, Quand on s'est rencontrés, moi, j'étais vraiment que en école de cirque pro et il fallait que je m'entraîne, j'avais des rêves plein la tête. Et c'est vrai qu'au début, tu t'es un peu mis au cirque en m'accompagnant sur deux, trois projets que j'avais perso. Bruno m'accompagnait un peu en tant que technicien au support psychologique. Et puis, de fil en aiguille, il allait m'accrocher mon tissu pour que moi, je puisse me reposer ou ce genre de choses. Et puis après, on était juste en entraînement plaisir ensemble.

  • Speaker #2

    Parce qu'après, on s'est rencontrés en école, mais elle a quand même fait des spectacles assez rapidement. Et du coup, pour l'anecdote, pour faire un spectacle en aérien, il faut quand même une structure. On ne peut pas faire partout. Et du coup, on avait un tripod à monter. Donc, c'est une structure avec trois pieds qui monte à 8 mètres. Et ça tout seul on peut pas le monter quoi. Donc c'est vrai que je l'ai pas mal accompagné sur ses premières saisons, ses premiers spectacles. Et effectivement, un peu de fil en aiguille, il fallait monter au tissu, il fallait faire certaines choses. Et puis j'étais aussi dans une période de ma vie où... Après le Covid, je n'avais plus trop de sens dans mon activité physique. Je ne savais pas trop ce que je pouvais faire. J'avais fait de la course à pied, mais je m'étais blessé. Il y avait beaucoup de choses qui me manquaient dans l'activité physique. Ça m'a donné quand même envie de retravailler au niveau de mon corps. C'est quand même une grande partie du physique, surtout au début.

  • Speaker #1

    ça te donnait un peu un objectif tu disais j'ai envie de faire ça exactement,

  • Speaker #2

    de me sentir plus à l'aise de me dire ok qu'est-ce qu'il me faut pour pour essayer de faire ses agrès, il faut 10 tractions, 15 tractions. Donc, OK, vas-y. Au début. Remets-toi à faire ce genre de choses. Et puis, comme ça, tu pourras trouver du plaisir aussi avec elle.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites, on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre parce que c'est une petite anecdote. Mais quand on s'est rencontrés... On a passé beaucoup de temps ensemble, c'est normal. Mais voilà, elle m'a raconté tous les détails de ce qui la faisait rêver aussi dans ce parcours-là, parce que c'était un parcours un peu atypique. Et elle me disait, moi, vraiment, mon rêve, c'est de travailler, d'avoir un partenaire et d'avoir un duo. Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit... Si elle a son rêve et vu comment elle est déterminée, elle risque d'y arriver. Et moi je me suis dit, ça veut dire qu'elle va être avec un autre mec ? Alors je parle du féminin, mais moi ce qui est passé dans ma tête c'était ça, et j'ai dit bon bah tant qu'à faire, on peut quand même essayer de faire ça ensemble. J'avoue que sur le coup, je n'ai peut-être pas réalisé la difficulté.

  • Speaker #0

    Pourquoi je m'embarque ?

  • Speaker #2

    Pourquoi je m'embarque, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que pour être artiste et en vivre, il y a tellement l'offre et la demande, c'est vraiment compliqué. Il y a beaucoup plus d'artistes quand même que d'offres. L'une des choses vraiment chouettes, c'est quand on a la mobilité géographique. Ça nous permet de prendre des contrats à l'étranger, de pouvoir vivre des expériences plus fortes quand même. Parce que c'est vrai qu'être artiste en France, ça veut dire travailler sur des contrats français, beaucoup en événementiel aussi. C'est chouette aussi et c'est ce qu'on a fait dans le passé, ce qu'on fera sûrement dans l'avenir. Mais moi, j'avais vraiment cette volonté d'avoir un peu la vie de saletain banque, entre guillemets. En tout cas, de pouvoir bouger, réaliser plein de projets, pas trop avoir de maison, être un peu SDF. Et c'est vrai que ça, c'est possible que... Si la personne avec qui on partage notre vie se joint à nous, c'est pour ça qu'il y a quand même beaucoup de duos en aérien qui sont des couples. Et c'est vrai que ça serait, d'une certaine manière, en rejoignant cette aventure, il nous a permis aussi, il m'a permis vraiment pleinement de réaliser mon rêve et de prendre des contrats à l'étranger. Parce que sinon c'est compliqué, il y a quand même vraiment de la concurrence en France et il y a moins d'opportunités.

  • Speaker #2

    Il y a aussi moins de... Il y a moins de duo aussi en France. Il y a beaucoup d'artistes féminins surtout dans ce domaine-là. Donc il y a énormément de concurrence et moins d'offres comme elle l'a dit. Mais par contre dans les duos, il y en a quand même un peu moins. C'est plus compliqué d'avoir un duo parce qu'il faut du coup avoir un partenaire ou une partenaire. Et il faut que ça matche. Et en plus, il faut qu'il y ait beaucoup de disponibilité. Donc si on est en couple encore, ça peut aller. Mais il y a des duos qui ne sont pas en couple, qui sont formés dans des écoles. Mais s'ils n'ont pas la même localisation géographique ou les mêmes envies, c'est très compliqué. Donc c'est sûr qu'il y a... Il y a plus de demandes dans les duos.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, tellement de choses. Tellement de choses, déjà forcément l'aspect physique, inévitablement, parce que moi je suis tellement hyper active que j'ai besoin de faire du sport tous les jours, sinon ce n'est pas possible. Donc déjà l'aspect d'utiliser son corps, de bouger toute la journée, etc. L'aspect social aussi énormément, c'est qu'on rencontre des personnes tellement riches, socialement, culturellement, des gens de tout univers, de tout horizon, de toute zone géographique. C'est vraiment quand même un secteur d'activité où... où tu rencontres des gens incroyables, je trouve, avec des parcours si différents d'une autre. Et du coup, ça t'enrichit personnellement énormément. Le fait de pouvoir bouger, d'avoir cette vie un peu, où parfois tu es sur un contrat à l'autre bout du monde, puis tu reviens, puis tu fais ça. Puis c'est vrai que tu n'as pas du tout une vie comme les autres. Tu as vraiment une vie atypique. Donc je pense le côté aussi rêver secrètement d'avoir une vie différente des autres. Il y a une part aussi chez nous deux, mais je pense surtout encore plus chez toi, mais je pense chez moi aussi, c'est que c'est vraiment un secteur extrêmement difficile. D'être artiste de cirque, ça demande quand même énormément de choses. Et du coup, je pense que le challenge est tellement grand qu'il y a un petit peu peut-être ce qui nous plaît, c'était d'avoir choisi quelque chose avec un challenge énorme. C'est de ne pas choisir forcément quelque chose de simple et de se dire, ok, je me mets le maxi objectif.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans l'intelligence, je pense que les gens ne se rendent pas vraiment compte de la difficulté du secteur et du travail qu'il faut quand même pour aboutir.

  • Speaker #0

    De la rigueur en fait, de la rigueur qu'il faut pour...

  • Speaker #1

    pour tout ça après moi quand je vois des je vois des athlètes ou des acrobates faire ça je vois le truc je me dis mais je suis incapable peut-être que je ne me rends pas compte du travail mais je me rends compte que c'est un truc ça te demande tellement d'investissement tout ça quand tu les vois enfin ouais ouais c'est ça c'est exactement ça mais derrière ça derrière on peut dire dans les coulisses mais c'est vraiment il y a il y a un travail personnel il y a un travail euh

  • Speaker #2

    mental et physique qui est très important et c'est vrai qu'on aime tous les deux les challenges et au début je pense pas que je le voyais vraiment comme ça, c'est venu petit à petit moi pour répondre à ta question ce métier ce que j'aime vraiment Alors au début surtout, et ça a changé là, je vais le dire après, mais c'était vraiment faire du sport. Et je sais que quand j'étais jeune, c'était toujours dit que si je pouvais vraiment gagner ma vie en faisant du sport, c'était un peu une sorte de petite réussite quand même pour moi parce que j'ai toujours adoré ça. Et là, le fait est que nos journées, c'est un peu ça. C'est faire du sport parce que principalement, il faut s'entretenir. Mais quand même, derrière ça... Pour répondre à ta question, il y a aussi tout le côté artistique qui, moi, je ne connaissais pas vraiment au début. Et ça, au final, ça développe quelque chose en toi qui est assez... Des sensations qui sont nouvelles et qui sont très agréables de découverte de soi-même. Et c'est aussi pour ça, moi, aujourd'hui, que je fais ce métier et que je me lance vraiment à 100% là-dedans. C'est qu'il y a une découverte qui est quand même très intéressante.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que... C'est vrai que je commençais un peu par les éléments... Ou on s'en doute le moins, mais pareil, moi, je fais ce métier avant tout déjà pour les sensations que ça procure. Aussi, l'adrénaline, je pense, en ayant fait beaucoup de gym dans le passé, avec des compètes, etc. Le fait de faire de la scène, c'est quand même, ça te crée des choses dans ton corps exceptionnelles. Et je pense que la chose qu'on aime le plus tous les deux actuellement, que moi, je ne connaissais pas non plus avant, parce que je ne connaissais pas Bruno et je n'avais jamais vraiment travaillé en duo, c'est ce moment de partage ensemble. En fait, c'est... C'est créé artistiquement, essayé de... de faire passer un message au public, essayer de montrer quelque chose au public. On est vraiment de plus en plus là-dedans, plus que dans l'aspect physique et l'aspect technique, où au final on réalise qu'on ne connaissait que l'aspect physique du métier. Mais plus on va dans un chemin artistique, plus c'est ce qu'on aime. Nous, notre objectif maintenant, c'est vraiment de faire passer un message, d'essayer de montrer notre amour à travers nos numéros, de montrer autre chose, de démocratiser un peu aussi peut-être les arts du cirque. Et d'ailleurs, c'est pour ça que quand je retravaille en solo, parfois, ça m'intéresse moins parce que je ne suis qu'en partage qu'avec moi-même. Donc, il se passe moins de choses. Alors que ce qu'on aime le plus, c'est juste, c'est des moments forts. Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend. C'est quand même un partage dans un couple qui est exceptionnel, mais du coup qui peut être aussi, heureusement qu'on s'entend merveilleusement bien, etc. Mais c'est vrai que ça peut être double tranchant, puisque c'est comme on est une entreprise au final, donc il faut vraiment très bien s'entendre avec la personne en face, tant le relationnel et le... le lien entre les deux personnes est puissant en fait, d'autant plus quand t'es à 15 mètres et qu'il me tient que par un bras s'il me lâche, ciao quoi donc d'une certaine manière c'est un meurtre qui pourrait être réalisé assez facilement on règle ses comptes et ça vous fait quoi quand vous êtes justement tu disais à 15 mètres et tout ça,

  • Speaker #1

    vous êtes suspendu, genre vous pensez à quoi à ce moment là ?

  • Speaker #2

    Généralement, on est quand même relativement concentrés.

  • Speaker #0

    On est concentrés.

  • Speaker #2

    Mais nos numéros, on travaille énormément pour les connaître à la perfection. Et quand on les joue, quand on se produit, tout doit être millimétré. Donc généralement, moi je sais que je ne pense pas forcément... Je sais très bien ce que je dois faire. qu'est-ce que je vais faire par la suite ? Et c'est des petits moments où des fois, ça te rappelle à l'ordre, ou en entraînement, ou quoi, si tu perds un peu de concentration, ou il y a quelque chose qui est un peu différent dans le numéro qu'on fait, qu'on est en train de renaître, par exemple. Et là, tu te dis, ok, il faut quand même rester focus. Donc, généralement, on pense vraiment à 100% à ce qu'on est en train de faire. Mais c'est tellement ancré dans nous que...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne pense pas tant que ça à l'aspect physique et au mouvement. On ne se dit pas tiens là, il faut faire ça, il faut faire ça, etc. Parce que ça, entre guillemets, c'est chose où on réfléchit à l'aspect mouvement, séquence. On l'a tellement répété que c'est presque ancré dans le corps. Mais je pense qu'on réfléchit encore plus aux messages qu'on est en train de divulguer. C'est vrai que quand on est en spectacle, c'est le moment où on est à fond et où c'est là où d'un point de vue émotionnel, c'est riche. D'un point de vue sentimental, c'est riche aussi. Et donc c'est le moment où je pense que les émotions sont les plus puissantes. Donc on pense plutôt à... Ah bah, au moment présent... à la connexion entre nous, à tout l'aspect un petit peu artistique et beauté du geste plutôt que l'aspect technique ?

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a différentes étapes. Mais au début, quand on monte un numéro, c'est assez long. Déjà, il faut penser à comment est-ce qu'on le fait, aux séquences, à plein de choses. Et après, il faut les intégrer dans le corps. Donc au début, c'est très technique. Donc il faut, dans les répétitions, on dit OK, là, maintenant, je fais ça. Là, maintenant, il me faut que je fasse ça. Ah mince, qu'est-ce que je devais faire ? Ah, j'ai oublié de faire ça. Et donc tout ça, si jamais on doit faire un spectacle alors qu'on est en train de créer le numéro, ce n'est pas possible parce qu'on va faire des gestes un peu comme au robot. Et ça, ce n'est pas trop possible parce que ce n'est pas trop ce qu'on aime montrer. Mais je pense que ça nous est arrivé surtout au début. Et après, quand le numéro, quand le spectacle, il est dans toi, que tu sais parfaitement qu'est-ce que... Sans y penser, tu fais ton geste.

  • Speaker #0

    Tu profites juste en fait.

  • Speaker #2

    Et là, par exemple, c'est là où il y a le vrai plaisir, où il y a la connexion que les gens peuvent ressentir. Et c'est là où l'émotion se transmet et que les gens ressentent quelque chose qu'on essaie de transmettre justement. et que les gens apprécient.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est le moment aussi où nous-mêmes, on récupère un peu les fruits du travail, pas tant d'un point de vue du public, parce que bien sûr, on est toujours trop contents quand le public applaudit, etc. Mais même nous, c'est un moment un peu suspendu où on partage quelque chose d'extrêmement puissant ensemble sur scène, et où on se dit, c'est tellement fort ce qu'on vient de vivre, ces six minutes qu'on vient de vivre, que ça valait le coup de travailler six mois sur ce numéro-là, ou cinq ans en plein de choses. Donc c'est vraiment un peu pour nous aussi le cadeau qu'on se fait à soi-même suite à autant de travail.

  • Speaker #1

    C'est une belle manière de porter. Et avant de faire une représentation, avant de faire une figure, vous avez de l'appréhension ? J'imagine qu'il y a du stress ou comment vous vivez ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça dépend, parce que soit c'est en apprentissage, mais si c'est en spectacle, donc comme on le disait, on l'a tellement répété que... Alors peut-être la première fois qu'on fait une nouvelle figure en spectacle, on a peut-être un peu d'appréhension, mais avant le spectacle, pas pendant. Mais par contre, quand on apprend quelque chose de nouveau, il y a quand même pas mal d'appréhension. Même si quand on apprend, il y a beaucoup de sécurité, on met des matelas. Il y a des parades, il y a aussi un apprentissage avant sur pas mal de choses, mais là il y a de l'appréhension. Parce que quand on fait un nœud au tissu, qu'on est du coup à 6-7 mètres et qu'il faut lâcher pour faire ce qu'on appelle une chute, et que le nœud n'arrête un peu plus bas quoi. Et généralement, il faut s'arrêter le proche du sol. C'est ça où ça fait un peu l'effet waouh, ce que les gens aiment bien aussi des fois. Il y a un peu d'appréhension sur l'apprentissage.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand c'est des séquences, parce qu'en fait, soit il y a aussi un petit peu dans le cirque. des choses qui sont connues, des séquences, des mouvements qui sont un peu connus du grand public, entre guillemets, et qu'on apprend, et qu'on fait. Donc il y a toujours un peu la peur la première fois que tu le fais, etc. Mais quand on travaille en duo, il y a quand même il y a moins de vocabulaire entre guillemets que tout le monde connaît et nous l'objectif, petit à petit, on essaye d'aller de chercher notre propre vocabulaire, d'où la recherche artistique. Et donc là il y a de l'appréhension aussi d'une certaine manière où parfois on essaye des choses, on sait pas du tout si ça va marcher, on sait pas comment nos corps vont réagir. Comment nos vêtements vont réagir ? Est-ce que là, si je lâche les mains, je tombe ? Est-ce que je tombe pas ? Puisque c'est des séquences qu'on n'a pas forcément vu faire par d'autres artistes, on ne sait pas si ça marche. Et il y a des trucs, parfois, on imagine dans notre tête, en fait, on essaye, ça ne fonctionne pas. D'autres trucs, ça fonctionne. Parfois, ça fonctionne, le lendemain, ça ne fonctionne plus parce qu'on n'a pas mis le même pantalon et qu'en fait, du coup, là, on glisse, qu'il fait chaud aujourd'hui, il arrive, c'est froid. Il y a pas mal de choses. Donc, c'est vrai que quand on est en recherche artistique, Il peut y avoir une sorte d'appréhension, en tout cas une peur, mais on essaie toujours d'être proche du sol ou de se sécuriser un maximum, même s'il y a eu des chutes et il y en aura aussi, c'est inévitable. Et après, en spectacle, c'est vraiment plus du track lié à l'événement du spectacle plutôt qu'à l'appréhension du mouvement en tant que tel.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis, Yeah, putain !

  • Speaker #0

    Bah oui, plein de fois.

  • Speaker #2

    Oui, on a déjà eu peur. En fait, ce qui est intéressant, ce qui est important surtout, c'est de maîtriser l'équipement, d'avoir une totale maîtrise sur l'équipement qu'on utilise. Parce que l'erreur humaine sur nos actes à nous, elle peut être présente, mais on fait tout quand même pour en mettre des barrières sur beaucoup de choses et beaucoup de sécurité. Et l'aspect matériel, on peut le négliger des fois, on peut trop avoir confiance dans notre matériel, et c'est ça où on peut avoir peur sur ça. Moi je sais que j'essaie de mettre, tous les deux, on sécurise à 100% sur nos matériels, on sait où les achèter, on sait nos mousquetons, on sait les charges maximales d'utilisation, on sait où est-ce qu'on s'accroche.

  • Speaker #0

    Ça va pas tout fort justement j'allais dire moi.

  • Speaker #2

    Ouais mais grâce aux pratiques qu'on a ou des choses comme ça, voilà on vérifie à chaque fois avant un spectacle, on essaie de tout vérifier parce que là il peut y avoir un peu de peur, un peu d'appréhension, et voilà après tous les deux, moi je sais que j'ai jamais eu peur quand je tiens à Violette quoi, c'est sûr que... C'est avant, je dis là je ne peux pas. Ça, il faut savoir le dire. Il faut savoir dire cette position-là, moi je ne la sens pas. Je pense qu'on l'essaye, mais on met trois mètres là. c'est là où on peut avoir peur.

  • Speaker #0

    Parfois, on a des piqûres de rappel aussi. Moi, ça me fait penser à... Il y a un an et demi, on avait essayé une nouvelle position et on était proche du sol, mais on n'avait pas mis de matelas. Et je suis tombée comme sur une pierre, le coccyx, etc. Et en soi, je ne me suis pas fait trop mal parce que je n'étais pas haute. Mais ce genre de moment, on se dit, OK, piqûre de rappel. En fait, là, on s'est senti pousser des ailes. Quoi qu'il arrive, quand on fait quelque chose de nouveau, il faut se sécuriser. Après, je dirais que plus on avance dans le secteur, plus on devient un peu professionnel de ce métier-là, plus on devient peureux et on réalise que c'est quand même vraiment compliqué d'un point de vue sécuritaire et on ne peut jamais vraiment savoir. En fait, on fait un spectacle, il y a toujours une part d'incertitude sur l'aspect sécuritaire parce que bien sûr, nous, on essaye d'être au maximum de notre forme et d'avoir un corps fonctionnel au maximum. Et en fait, c'est vrai qu'on se sent aussi quand on est fatigué, on se sent glisser mutuellement. Donc, il y a quand même souvent, on arrive à se rattraper. Si ça arrive, il y a l'aspect technique au niveau du matériel. Donc, comme disait Bruno, on essaie d'avoir des équipements qu'on a vérifiés, on sait où on les achète, on vérifie qu'ils ne sont pas abîmés, etc. Mais il y a l'aspect humain aussi quand on travaille sur moteur, où on essaie de prendre des personnes de confiance, quand on a le choix des personnes avec qui on travaille, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais il y a quand même un dernier aspect, c'est l'aspect équipement, dû au lieu où on travaille ou dû au plafond, etc. Et ça, il y a une part de confiance, où on fait quand même confiance au lieu qui nous accueille, aux compagnies qui nous embauchent, etc. On essaye de vérifier, mais parfois, ce n'est pas toujours OK. Et c'est vrai que comme souvent, on est embauché par des personnes qui ne sont pas eux-mêmes artistes, ils n'ont pas la même peur. Pour eux, ils se disent, ils n'imaginent pas qu'on peut vraiment mourir. Quand tu demandes, tu as fait vérifier ton accroche au plafond, on te dit toujours oui, oui, c'est bon, c'est OK, etc. Et je pense qu'il y a un manque de réglementation à ce niveau-là. En France, heureusement, sur les gros événements, parfois on a fait un très gros événement l'été dernier au Positif Festival à Orange. Il y avait je ne sais pas combien de personnes. Et il y a eu un inspecteur qui est venu vérifier. Et ça, d'une certaine manière, c'est super parce que du coup, quand tu fais ton numéro, ton spectacle, tu es vraiment détendu. Tu sais que quelqu'un a vérifié, que c'est un ingénieur qui a tout vérifié, etc. Mais parfois, plus la compagnie ou plus les lieux sont petits, plus il y a une part d'obscurité. On ne sait pas trop quoi. Les cabarets, ce genre de choses, parfois, ils ont des accroches, c'est fait pour. Mais depuis combien de temps ils n'ont pas fait vérifier leurs accroches ? On ne sait pas. et je ne sais pas vraiment s'il y a des spécificités, s'il y a des réglementations. Je pense qu'il doit y en avoir, mais en tout cas, comme personne ne vérifie trop, il n'y a personne qui va venir vérifier, que du coup, je pense qu'ils se disent, bon, ça le fait. Donc, il y a quand même vraiment une part de, on fait confiance, même si on se renseigne au maximum, qu'on essaye d'avoir des contrats de travail qui sont de plus en plus ficelés à ce niveau-là pour s'assurer une sécurité. La réalité, c'est que c'est quand même un peu un métier à risque et que, ben, il y a... il y a toujours une petite part d'insécurité. Après, comme dans tout, tu traverses la route. Voilà quoi, c'est toi par exemple aussi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait aussi un peu la beauté de tout ça. Quand on vous voit, on se dit ouais...

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de personnes qui pensent qu'on est accrochés. Même des amis proches nous disent mais vous n'êtes pas accrochés ? Vous avez un petit mousqueton, discrétos, un baudrier. Mais non, non, non, jamais quoi. Même à 15 mètres de haut, on n'a jamais... Ou sinon c'est quand il y a du trapèze volant ou ce genre de choses où il y a vraiment... des filets. Mais d'ailleurs, c'est vrai que certaines personnes me disaient pourquoi ils ne mettent pas de tapis, en fait, même en spectacle. Ça n'enlève pas en soi la beauté. Et parfois, du coup, ça... Il y en a qui, par exemple, n'aiment pas le cirque parce qu'ils ont peur, justement. Ils disent Non, moi, je ne veux pas aller voir des spectacles de cirque parce que j'ai toujours peur pour les artistes. Il y en a d'autres qui disent Moi, si on mettait un tapis, au moins je réaliserais que les artistes n'ont pas de sécurité au niveau du baudrier et donc je serais presque plus impressionnée. Et il y en a qui disent Non, mais mettre un tapis, ça veut dire qu'on n'est pas professionnel et qu'on ne maîtrise pas ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    mais moi je suis plutôt partisane de dire que ce serait pas mal d'avoir un tapis au final on fait aussi pas mal de chorégraphie au sol donc c'est vrai que ça gênerait un petit peu mais ça pourrait être réalisable quand même oui c'est vrai que quand tu passes au sol je

  • Speaker #2

    viens de me rendre compte que je suis méga malpli parce que je ne vous ai pas servi à moi je vous ai servi à un thèse et et Et du coup vous avez travaillé dans plusieurs lieux différents et plusieurs pays différents, dont la Chine. C'était comment les méthodes de travail ? Comment ça s'est passé en général votre séjour là-bas ?

  • Speaker #1

    C'était vraiment une super expérience. C'était très riche. Je dirais qu'au niveau professionnel, c'était top sur énormément de choses. Le plus dur c'était quand même le contraste de culture avec la Chine parce qu'on y a vécu 5 mois et en fait s'adapter à la Chine c'était du travail quand même, c'était quelque chose parce que c'est vraiment une autre planète. On ne se rend pas trop compte je pense tant qu'on n'y est pas mais quand on arrive et que personne ne parle anglais et que tout est écrit en mandarin... On est un peu perdu, ils font aussi beaucoup de choses par leur téléphone, tout passe par le téléphone. Professionnellement c'était bien parce qu'il y avait quand même pas mal d'anglais, la langue principale c'était quand même l'anglais, donc ça ça allait, on pouvait se comprendre, etc. Et c'était un super contrat avec des scènes magnifiques. Mais ouais, l'adaptation là-bas, c'était un peu dur.

  • Speaker #0

    Je pense même qu'on ne réalisait pas... Parce qu'on voyage tous les deux énormément. On a beaucoup voyagé avec nos familles quand on était jeunes. Et c'est vrai que c'est la première fois qu'on a eu un tel choc culturel. Pourtant, j'avais été déjà à Hong Kong, à Shanghai, etc. Et en fait, d'être dans une ville de Chine qui ne fait pas partie des plus grandes au niveau international, ça n'a rien à voir. Et en fait, c'est la première fois de ta vie que tu te retrouves au milieu d'une population qui ne parle pas un mot d'anglais. Et en fait, on ne se rend pas compte comme c'est compliqué. Et c'était exceptionnel, franchement, cette aventure, professionnellement surtout, c'était exceptionnel. C'était un spectacle d'une scène extrêmement digitale et très novatrice, avec des sièges qui bougeaient, une scène de 100 mètres de long, 15 mètres de haut, donc des possibilités techniques et artistiques exceptionnelles. Mais c'est vrai que c'était vraiment un choc des cultures et on était très contents d'être ensemble. Si j'avais été seule, par exemple, je pense que j'aurais rentré. Parce que c'est si dur d'habiter en Chine, vraiment, la nourriture, les logements, rien ne se fait comme... Comme en France, par exemple, pour la petite anecdote, par exemple, tu as quand même des flics qui viennent chez toi pour vérifier que tu habites bien là, qui nous demandaient le soir d'envoyer des photos de nous tous les deux dans l'appartement pour être sûr qu'on était vraiment en couple dans cet appartement. On est partis à Hong Kong un week-end et on n'est pas retournés à la police. Il faut s'enregistrer à chaque fois que tu sors du pays. Il faut revenir dire que tu es à nouveau dans le pays, même si tu as un visa, etc. Et du coup, on est parti à Hong Kong, qui appartient à la Chine, et on s'est pris une amende. Surtout, le théâtre, là où on travaillait, a eu une amende. Et nous, on a eu un papier de...

  • Speaker #1

    Un avertissement.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'est pas retournés s'enregistrer à la police après un débat comme ça.

  • Speaker #1

    On s'est réunis, et en fait, on s'est réunis partout.

  • Speaker #2

    C'est sévère.

  • Speaker #0

    Où on t'envoie des textos pour te dire, êtes-vous vraiment encore en Chine ? C'est très intrusif. Et ça va, on savait pourquoi on était là et qu'on est super ouvert d'esprit, mais c'est vrai que toi, en tant que Français, où tu as eu l'habitude de cacher un peu ton quotidien, tu as vraiment ta vie perso, etc. Là-bas, la Chine, tu ne peux pas tout dire sur les réseaux sociaux, il te faut un VPN pour appeler tes parents en France. On te demande d'envoyer des photos de toi dans ton appart le soir à 22h. Enfin, à ce côté où tu dois faire confiance parce que tu te dis, mais c'est qui ce gars ?

  • Speaker #2

    C'est un ex-janou pour en fait.

  • Speaker #0

    Exactement. Comme il était chinois.

  • Speaker #2

    Et on arrive vers la fin de l'épisode. Et c'est quoi vos prochains projets ? Vous pouvez en parler ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous attend du coup ?

  • Speaker #1

    Du coup, on a quitté la Chine il y a maintenant trois semaines. Et là on part au Canada pour monter des spectacles, pour partir après sur un bateau de croisière. Voilà donc on est super contents de ce projet. On part avec la compagnie qui s'appelle Cirque Éloise, qui est une super compagnie, que Violette elle arrivait secrètement de travailler pour cette compagnie aussi depuis longtemps. Donc on la connaît bien, c'est une très très belle compagnie. Donc on est super contents, on va créer pendant deux mois à Montréal, et après à partir du mois d'août, on part six mois sur les bateaux de croisière, on va tourner, du coup faire ces spectacles, deux mois en Europe, et après quatre mois Amérique, on va partir de la Floride je crois, et on va redescendre en face du Mexique. Voilà, donc ça c'est les projets, on est vraiment très très contents de ces projets-là.

  • Speaker #0

    Oui, donc Bono avait fait une pause dans ses études de médecine et l'objectif c'était vraiment de prendre des contrats à l'étranger et de pouvoir vivre notre rêve ensemble. Et c'est vrai qu'on avait quand même travaillé énormément pendant trois ans avant ça, avant que Bono prenne une pause dans ses études. Il était à la fois étudiant et à la fois il s'entraînait toute la journée. Et donc c'était un peu un pari quoi, c'était aller on se tue pendant trois ans, on fait que travailler, que ce soit en médecine ou au niveau du cirque, et on espère que ça va marcher quoi, on espère qu'on va réussir à trouver des contrats, tu mettras juste ta vie médicale en pause pendant deux ans pour prendre des contrats à l'étranger, donc c'était vraiment un pari. Et c'est vrai que pour le moment, on est trop contents, on touche du bois pour que ça continue aussi, mais ça a fonctionné. C'est vrai que Bruno a pris une pause dans ses études de médecine, on a réussi à avoir ce contrat en Chine. Direct derrière, on a un contrat au Canada et sur les bateaux. Et c'est vrai que c'est rare parce qu'il y a ce côté où parfois dans la vie artistique, tu as des grands battements. Parfois, tu as vraiment des grandes périodes de vie entre différents contrats où il faut trouver d'autres contrats, c'est compliqué. Il y a aussi des blessures parfois qui s'installent. Et puisqu'on est vraiment limité par le temps, Bruno, on n'a que deux ans pour réaliser ce rêve commun. Et surtout, après autant de travail. C'est surtout ça, puisque pendant trois ans, on travaillait et on se disait, il y a des matins, tu te réveilles et tu te dis, mais est-ce qu'on n'est pas fou de travailler autant ? Est-ce que si ça ne marche pas, est-ce que ça ne sera pas une perte de temps ? Il y a quand même eu beaucoup, là on est vraiment super positif, mais il y a eu beaucoup de moments où tu te dis, mais on va tout arrêter. on travaille autant mais ça fonctionnera pas, dans tous les cas on a commencé trop tard.

  • Speaker #1

    La certitude, mais moi pour être honnête, et Violette aussi, ce que j'aime beaucoup et ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le chemin pour y arriver.

  • Speaker #0

    D'ailleurs.

  • Speaker #1

    S'entraîner tous les deux à avoir ses projets, ses espérances. Ça nous a donné une énergie folle où... C'est vrai que Mélé médecine, parce que c'était la deuxième et troisième année de médecine, qui était à Bordeaux, et les entraînements étaient à Paris. Et du coup, c'est sûr qu'il y avait beaucoup de travail, mais ça a été beaucoup de plaisir aussi.

  • Speaker #0

    Surtout sur la fin.

  • Speaker #1

    Et on n'espérait pas. On avait vraiment envie de ça, de là où on est aujourd'hui, mais on le rêvait vraiment un peu secrètement. C'était des rêves. Et le fait de l'accomplir aujourd'hui, ça, dans ce timing-là, effectivement, comme tu dis, parce que je prends une pause de deux ans, mais... Si ça se trouve, en fait, il y a un an, même il y a un an, on ne pouvait pas savoir qu'on serait là aujourd'hui. Donc c'était un pari un peu risqué et on est content d'avoir réussi. Mais c'est vrai que des fois, on se demande si les gens réalisent vraiment le chemin qu'il y a eu pour en arriver là. Parce que ça parle aux gens du cirque, ce qu'on fait. Mais souvent, nos familles, nos amis... Je peux comprendre. Ils n'ont pas le même regard, ils n'ont pas la même attention sur ce qu'on a fait, ce qu'on fait et ce qu'on vit. Mais en tout cas, nous, on est très heureux et on est fiers de notre parcours et du travail qu'on a réalisé pour arriver là.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'au niveau du parcours, je me souviens, parce qu'en fait, quand on a débuté ensemble, j'avais fait une deuxième école de cirque pro que Bruno a rejoint. qui était une école très difficile physiquement et psychologiquement, qui nous a autant fait évoluer physiquement que détruire psychologiquement. Et en fait, c'est un moment où on s'est posé tous les deux et on s'est dit Ok, en fait, c'est plus possible que ton quotidien soit presque négatif et de travailler dans une ambiance un peu négative que dans l'objectif d'être heureux et que tes projets aboutissent dans quelques mois ou dans quelques années. Est-ce que c'est un pari trop risqué ? À la limite, par exemple, t'es en médecine, ça doit être très dur psychologiquement, etc. Mais tu sais qu'in fine, t'es médecin. Donc, je pense que tu vis vraiment dans l'espoir d'après, dans l'attente de. Quand t'es artiste, quand t'essayes d'être artiste, c'est super dur psychologiquement, physiquement, etc. Et tu sais même pas si ça va marcher. Et du coup, c'est pour ça qu'à un moment avec Bruno, au bout de un an et demi, où on professionnalisait ensemble, où c'était vraiment dur. On découvrait la difficulté du secteur petit à petit, on était encore d'un niveau assez léger, etc. Et en fait, j'ai dit à Bru, il faut que le chemin soit beau, parce que comme on ne sait pas si ça va marcher, si le chemin a été dur, la déception, si ça ne fonctionne pas, elle sera encore plus grande. Et du coup, c'est là où aussi on a changé. On a changé vraiment d'état d'esprit. On a poussé les portes pour rencontrer des personnes positives, dont un couple, Emile et Johan, qu'on a rencontré. S'ils passent par là, on leur fait des bisous. Et on a rencontré vraiment des personnes ultra positives sur notre chemin qui nous ont fait changer notre vision des choses. qui ont vraiment tout fait basculer en fait, et le chemin est devenu vraiment positif. On a arrêté de faire trop de conditions physiques si au final notre corps n'en voulait pas, on est allé vers des choses qui nous faisaient plus plaisir, parfois on s'est moins forcé, on a été moins dur avec nous-mêmes, on a plus écouté nos blessures, etc. Et du coup forcément le chemin est devenu beau, et c'est peut-être grâce à ça au final qu'on a eu des chouettes contrats derrière, mais même si ces contrats n'avaient pas fonctionné. dans tous les cas, ce qu'on a vécu avant ça, maintenant, ça a été tellement puissant que le chemin valait la peine, même s'il n'y avait rien derrière.

  • Speaker #2

    On finit avec une note très belle et très positive. Merci beaucoup d'être venu et je vous souhaite plein de bonnes choses pour la suite, plein de beaux spectacles et de beaux entraînements, du coup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Edouard. Merci pour l'interview et toutes les questions intéressantes.

  • Speaker #2

    Merci à tous d'avoir écouté cet épisode, j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram. Écrivez-nous si vous avez une histoire à nous partager. Je vous dis à très vite dans un livre comme l'un. Ciao ciao !

Description

Violette et Bruno forment un duo d’acrobates aériens. Ensemble, ils se sont produits jusqu’en Chine. Pourtant, rien ne les prédestinait à cette carrière. Bruno étudiait la médecine tandis que Violette travaillait dans l’hôtellerie. Comment ont-ils fait le grand saut ? Pourquoi ont-ils tout quitté pour se lancer dans cette nouvelle vie ? À quoi ressemble le quotidien des artistes de cirque ?


Bonne écoute


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    dans cet appartement.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis il y a des moments forts.

  • Speaker #0

    Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ? Il ne se met pas à votre place.

  • Speaker #0

    On peut vraiment mourir.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées. De découvrir des gens comme vous, comme moi, des gens qui vivent des choses inspirantes, drôles, touchantes et même parfois tristes. Bref, des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard et bienvenue dans Libre comme l'air. Bonjour Yolette, bonjour Bruno.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Ça va, vous allez bien ?

  • Speaker #0

    Au top.

  • Speaker #1

    Bon, super. Violette et Bruno, je suis très content de vous avoir en face de moi parce que vous êtes un couple extraordinaire. Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot. Vous avez une vie très riche qui est nourrie de plein de projets et pas grand-chose vous prédestiner à la vie d'acrobat aérien. Enfin, vous confirmerez ça après. Et surtout toi, Bruno, parce que tu es actuellement en études de médecine et tu as fait une pause pour commencer votre projet de duo. Et votre duo, il cartonne parce que vous revenez d'une tournée On a un séjour en Chine et vous avez d'autres projets. Je ne vais pas tout spoiler parce que vous en parlerez un peu plus à la fin. Mais avant ça, est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Oui, je vais commencer. Bonjour à tous, bonjour Edouard. Moi c'est Bruno, j'ai 28 ans et je suis kinésithérapeute de formation. J'ai du coup changé après avoir fait deux ans de kinésithérapie. J'ai pasculé pour faire l'étude de médicale qui m'ont toujours passionné. Et j'ai basculé grâce à la passerelle, je suis arrivé en deuxième année de médecine. Et c'est à ce moment-là, un peu avant, que j'ai rencontré Violette, qui m'a donné goût aux arts du cirque. Et grâce à elle, aujourd'hui, on a formé ce duo d'artistes de cirque. Et j'ai mis en pause mes études médicales entre la troisième année et la quatrième année. Et aujourd'hui, on performe ensemble.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Violette, j'ai 27 ans. Alors moi j'avais fait 12 ans de gymnastique en sport et études jusqu'au lycée globalement et après ça j'ai fait des études de gestion, de commerce et un master en entrepreneuriat dans une école hôtelière donc vraiment rien à voir. J'ai travaillé au Club Med pendant quelques années, qui m'ont redonné goût, enfin qui m'ont donné goût plutôt au cirque, redonné goût à des activités plus sportives et artistiques. Et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour réaliser mes rêves pendant le Covid, et entreprendre une vie d'artiste, comme je l'avais toujours secrètement rêvé.

  • Speaker #1

    Et vous avez toujours voulu être acrobate aérien ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que oui. Puisque tu sais il y a des stages à faire en seconde ou en première au lycée. Et en fait, déjà à l'époque, j'étais la seule personne, je pense, à avoir fait un stage à l'école de cirque professionnelle de Rony-sous-Bois. Donc tout le monde allait faire des stages chez des médecins, chez des vétos, etc. Et moi, j'avais postulé dans l'école de cirque professionnelle à Rony-sous-Bois pour juste venir faire un stage d'observation. Donc clairement, personne ne faisait ça, ils n'avaient jamais vu ça. Mais du coup, j'avais déjà dans la tête, j'étais déjà passionnée un peu par ce secteur qui m'attirait énormément. Mais je ne m'étais pas pour autant dit que j'en ferais mon métier.

  • Speaker #2

    Moi, c'est différent. Je n'avais pas trop dans l'esprit, quand j'étais jeune, de faire acrobat et aérien. Pas du tout, même.

  • Speaker #0

    Tu ne connaissais même pas ?

  • Speaker #2

    Je connaissais très peu le domaine rencontrer Violette. Après, j'ai toujours été attiré par le sport. J'ai adoré faire... J'ai toujours adoré faire du sport et avant de faire la faculté de médecine pour faire kiné, j'ai fait une faculté de sport à Marseille. Et donc j'ai fait STAPS parce que j'adorais le sport.

  • Speaker #1

    Le sport en général mais pas forcément les métiers du cirque.

  • Speaker #2

    La scène quoi.

  • Speaker #1

    Alors que toi, il y avait quand même un peu plus. C'était ta...

  • Speaker #0

    Ouais, bah en fait, déjà avec les 12 ans de gym, je faisais que ça. Je faisais, je sais pas combien d'heures de gym par semaine. Je ne pensais qu'à ça. J'étais en compét'le week-end. Donc tout ne tournait qu'autour de ça, un petit peu, du moins dans ma tête. Et en fait, j'avais toujours rêvé un peu de faire des écoles de cirque, de faire du cirque derrière. Honnêtement, je sais pas pourquoi. Ce cirque, ça a été vraiment quelque chose de super présent. Et... comme un objectif, mais durant mon parcours, j'étais déjà très jeune, vers 16-17 ans, et on me disait que c'était déjà trop tard en fait. Je ne sais pas, il y a des personnes bêtes en France comme ça qui te disent des choses improbables. Mais on me disait, c'est trop tard pour être artiste de cirque, si tu n'as pas commencé à 6 ans, 7 ans, c'est mort. Parce que c'est vrai qu'en France, il y a quand même les écoles de cirque professionnelles subventionnées par l'État ne te prennent que jusqu'à 18 ou 20 ans. Donc au final, il y avait une part de vérité. mais je me disais dans ma tête que c'était trop tard, que c'était un rêve qu'il fallait arrêter d'y penser.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est concrétisé du coup ? Comment tu es passée du rêve à la réalité ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai vraiment tout essayé de faire autre chose quand même. J'ai, disons, l'option être artiste était mon option 1 dans mon cœur, mais par l'instabilité du secteur, par le risque lié au métier, par toutes les choses qu'on connaît du domaine artistique encore plus, en tant que circassien, qui sont quand même avec pas mal de préjugés, pas toujours positifs, etc. J'avais vraiment essayé de faire toutes les autres options. Et donc les autres options, c'était notamment dans l'hôtellerie. J'ai toujours été un peu attirée par les métiers où on bouge, d'accueil, etc. Par les métiers du sport que je fais aussi parce que je donne aussi des cours de fitness, de yoga, de pilates, etc. Et du coup, j'ai fait des études là-dedans et je suis arrivée au cirque après parce que vraiment, j'ai essayé de faire d'autres métiers, mais rien ne me passionnait autant. Voir même, j'ai quand même passé une période assez difficile post-master où je me suis dit c'est quoi le sens de ma vie ? En fait, je ne suis pas heureuse dans ce que je fais, je n'arrive pas à trouver du sens dans rien. J'ai que 24 ans, la vie va être longue en faisant un métier où le matin, tu te réveilles, tu es déprimée. Donc disons que c'est cette période un peu de... assez sombre de ma vie qui a été quand même un peu douloureuse aussi jeune, où je me suis dit ok, tente-le. Essaye de réaliser ton rêve, essaye de voir si tu peux sortir de cette période sombre en faisant quelque chose de mieux. Est-ce que c'est ça la clé de cette obscurité ? C'est parce que tu fais quelque chose de professionnel qui ne te plaît pas ? Ou est-ce que peut-être que le problème venait d'ailleurs ? En l'occurrence, le problème venait de ça majoritairement, c'est que je n'étais pas en accord avec moi-même au niveau pro et que ça ne me convenait pas.

  • Speaker #1

    Et pour toi Bruno, je crois que pour toi le passage à la réalité, ça passe par votre rencontre aussi ? Comment ça s'est organisé ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, alors pour être honnête, je suis tombé amoureux de Violette et elle m'a parlé justement des arts du cirque que je ne connaissais pas trop. Donc ça m'a beaucoup intrigué aussi quand elle me disait qu'elle était artiste. Parce que quand on s'est rencontrés, tu ne sais pas, on m'était été du coup dans cette école dont tu parlais. Et euh... Et c'est là où elle m'a dit tu ne voudrais pas essayer ? Je me suis dit je vais essayer quand même de faire de mon mieux. Elle m'a emmené dans un studio et elle m'a montré certaines choses, le tissu aérien, le cerceau, etc. C'était quand même très difficile au début. Très très difficile. Des douleurs.

  • Speaker #1

    Des courbatures de la mort.

  • Speaker #0

    Au final, au début, ça a été un peu comme un engrenage. C'est qu'en fait, Quand on s'est rencontrés, moi, j'étais vraiment que en école de cirque pro et il fallait que je m'entraîne, j'avais des rêves plein la tête. Et c'est vrai qu'au début, tu t'es un peu mis au cirque en m'accompagnant sur deux, trois projets que j'avais perso. Bruno m'accompagnait un peu en tant que technicien au support psychologique. Et puis, de fil en aiguille, il allait m'accrocher mon tissu pour que moi, je puisse me reposer ou ce genre de choses. Et puis après, on était juste en entraînement plaisir ensemble.

  • Speaker #2

    Parce qu'après, on s'est rencontrés en école, mais elle a quand même fait des spectacles assez rapidement. Et du coup, pour l'anecdote, pour faire un spectacle en aérien, il faut quand même une structure. On ne peut pas faire partout. Et du coup, on avait un tripod à monter. Donc, c'est une structure avec trois pieds qui monte à 8 mètres. Et ça tout seul on peut pas le monter quoi. Donc c'est vrai que je l'ai pas mal accompagné sur ses premières saisons, ses premiers spectacles. Et effectivement, un peu de fil en aiguille, il fallait monter au tissu, il fallait faire certaines choses. Et puis j'étais aussi dans une période de ma vie où... Après le Covid, je n'avais plus trop de sens dans mon activité physique. Je ne savais pas trop ce que je pouvais faire. J'avais fait de la course à pied, mais je m'étais blessé. Il y avait beaucoup de choses qui me manquaient dans l'activité physique. Ça m'a donné quand même envie de retravailler au niveau de mon corps. C'est quand même une grande partie du physique, surtout au début.

  • Speaker #1

    ça te donnait un peu un objectif tu disais j'ai envie de faire ça exactement,

  • Speaker #2

    de me sentir plus à l'aise de me dire ok qu'est-ce qu'il me faut pour pour essayer de faire ses agrès, il faut 10 tractions, 15 tractions. Donc, OK, vas-y. Au début. Remets-toi à faire ce genre de choses. Et puis, comme ça, tu pourras trouver du plaisir aussi avec elle.

  • Speaker #1

    Et à quel moment vous vous dites, on fait un duo, on forme un duo et on fait des spectacles ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre.

  • Speaker #0

    De quoi ?

  • Speaker #2

    Je vais répondre parce que c'est une petite anecdote. Mais quand on s'est rencontrés... On a passé beaucoup de temps ensemble, c'est normal. Mais voilà, elle m'a raconté tous les détails de ce qui la faisait rêver aussi dans ce parcours-là, parce que c'était un parcours un peu atypique. Et elle me disait, moi, vraiment, mon rêve, c'est de travailler, d'avoir un partenaire et d'avoir un duo. Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit... Si elle a son rêve et vu comment elle est déterminée, elle risque d'y arriver. Et moi je me suis dit, ça veut dire qu'elle va être avec un autre mec ? Alors je parle du féminin, mais moi ce qui est passé dans ma tête c'était ça, et j'ai dit bon bah tant qu'à faire, on peut quand même essayer de faire ça ensemble. J'avoue que sur le coup, je n'ai peut-être pas réalisé la difficulté.

  • Speaker #0

    Pourquoi je m'embarque ?

  • Speaker #2

    Pourquoi je m'embarque, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que pour être artiste et en vivre, il y a tellement l'offre et la demande, c'est vraiment compliqué. Il y a beaucoup plus d'artistes quand même que d'offres. L'une des choses vraiment chouettes, c'est quand on a la mobilité géographique. Ça nous permet de prendre des contrats à l'étranger, de pouvoir vivre des expériences plus fortes quand même. Parce que c'est vrai qu'être artiste en France, ça veut dire travailler sur des contrats français, beaucoup en événementiel aussi. C'est chouette aussi et c'est ce qu'on a fait dans le passé, ce qu'on fera sûrement dans l'avenir. Mais moi, j'avais vraiment cette volonté d'avoir un peu la vie de saletain banque, entre guillemets. En tout cas, de pouvoir bouger, réaliser plein de projets, pas trop avoir de maison, être un peu SDF. Et c'est vrai que ça, c'est possible que... Si la personne avec qui on partage notre vie se joint à nous, c'est pour ça qu'il y a quand même beaucoup de duos en aérien qui sont des couples. Et c'est vrai que ça serait, d'une certaine manière, en rejoignant cette aventure, il nous a permis aussi, il m'a permis vraiment pleinement de réaliser mon rêve et de prendre des contrats à l'étranger. Parce que sinon c'est compliqué, il y a quand même vraiment de la concurrence en France et il y a moins d'opportunités.

  • Speaker #2

    Il y a aussi moins de... Il y a moins de duo aussi en France. Il y a beaucoup d'artistes féminins surtout dans ce domaine-là. Donc il y a énormément de concurrence et moins d'offres comme elle l'a dit. Mais par contre dans les duos, il y en a quand même un peu moins. C'est plus compliqué d'avoir un duo parce qu'il faut du coup avoir un partenaire ou une partenaire. Et il faut que ça matche. Et en plus, il faut qu'il y ait beaucoup de disponibilité. Donc si on est en couple encore, ça peut aller. Mais il y a des duos qui ne sont pas en couple, qui sont formés dans des écoles. Mais s'ils n'ont pas la même localisation géographique ou les mêmes envies, c'est très compliqué. Donc c'est sûr qu'il y a... Il y a plus de demandes dans les duos.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, tellement de choses. Tellement de choses, déjà forcément l'aspect physique, inévitablement, parce que moi je suis tellement hyper active que j'ai besoin de faire du sport tous les jours, sinon ce n'est pas possible. Donc déjà l'aspect d'utiliser son corps, de bouger toute la journée, etc. L'aspect social aussi énormément, c'est qu'on rencontre des personnes tellement riches, socialement, culturellement, des gens de tout univers, de tout horizon, de toute zone géographique. C'est vraiment quand même un secteur d'activité où... où tu rencontres des gens incroyables, je trouve, avec des parcours si différents d'une autre. Et du coup, ça t'enrichit personnellement énormément. Le fait de pouvoir bouger, d'avoir cette vie un peu, où parfois tu es sur un contrat à l'autre bout du monde, puis tu reviens, puis tu fais ça. Puis c'est vrai que tu n'as pas du tout une vie comme les autres. Tu as vraiment une vie atypique. Donc je pense le côté aussi rêver secrètement d'avoir une vie différente des autres. Il y a une part aussi chez nous deux, mais je pense surtout encore plus chez toi, mais je pense chez moi aussi, c'est que c'est vraiment un secteur extrêmement difficile. D'être artiste de cirque, ça demande quand même énormément de choses. Et du coup, je pense que le challenge est tellement grand qu'il y a un petit peu peut-être ce qui nous plaît, c'était d'avoir choisi quelque chose avec un challenge énorme. C'est de ne pas choisir forcément quelque chose de simple et de se dire, ok, je me mets le maxi objectif.

  • Speaker #2

    C'est vrai que dans l'intelligence, je pense que les gens ne se rendent pas vraiment compte de la difficulté du secteur et du travail qu'il faut quand même pour aboutir.

  • Speaker #0

    De la rigueur en fait, de la rigueur qu'il faut pour...

  • Speaker #1

    pour tout ça après moi quand je vois des je vois des athlètes ou des acrobates faire ça je vois le truc je me dis mais je suis incapable peut-être que je ne me rends pas compte du travail mais je me rends compte que c'est un truc ça te demande tellement d'investissement tout ça quand tu les vois enfin ouais ouais c'est ça c'est exactement ça mais derrière ça derrière on peut dire dans les coulisses mais c'est vraiment il y a il y a un travail personnel il y a un travail euh

  • Speaker #2

    mental et physique qui est très important et c'est vrai qu'on aime tous les deux les challenges et au début je pense pas que je le voyais vraiment comme ça, c'est venu petit à petit moi pour répondre à ta question ce métier ce que j'aime vraiment Alors au début surtout, et ça a changé là, je vais le dire après, mais c'était vraiment faire du sport. Et je sais que quand j'étais jeune, c'était toujours dit que si je pouvais vraiment gagner ma vie en faisant du sport, c'était un peu une sorte de petite réussite quand même pour moi parce que j'ai toujours adoré ça. Et là, le fait est que nos journées, c'est un peu ça. C'est faire du sport parce que principalement, il faut s'entretenir. Mais quand même, derrière ça... Pour répondre à ta question, il y a aussi tout le côté artistique qui, moi, je ne connaissais pas vraiment au début. Et ça, au final, ça développe quelque chose en toi qui est assez... Des sensations qui sont nouvelles et qui sont très agréables de découverte de soi-même. Et c'est aussi pour ça, moi, aujourd'hui, que je fais ce métier et que je me lance vraiment à 100% là-dedans. C'est qu'il y a une découverte qui est quand même très intéressante.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que... C'est vrai que je commençais un peu par les éléments... Ou on s'en doute le moins, mais pareil, moi, je fais ce métier avant tout déjà pour les sensations que ça procure. Aussi, l'adrénaline, je pense, en ayant fait beaucoup de gym dans le passé, avec des compètes, etc. Le fait de faire de la scène, c'est quand même, ça te crée des choses dans ton corps exceptionnelles. Et je pense que la chose qu'on aime le plus tous les deux actuellement, que moi, je ne connaissais pas non plus avant, parce que je ne connaissais pas Bruno et je n'avais jamais vraiment travaillé en duo, c'est ce moment de partage ensemble. En fait, c'est... C'est créé artistiquement, essayé de... de faire passer un message au public, essayer de montrer quelque chose au public. On est vraiment de plus en plus là-dedans, plus que dans l'aspect physique et l'aspect technique, où au final on réalise qu'on ne connaissait que l'aspect physique du métier. Mais plus on va dans un chemin artistique, plus c'est ce qu'on aime. Nous, notre objectif maintenant, c'est vraiment de faire passer un message, d'essayer de montrer notre amour à travers nos numéros, de montrer autre chose, de démocratiser un peu aussi peut-être les arts du cirque. Et d'ailleurs, c'est pour ça que quand je retravaille en solo, parfois, ça m'intéresse moins parce que je ne suis qu'en partage qu'avec moi-même. Donc, il se passe moins de choses. Alors que ce qu'on aime le plus, c'est juste, c'est des moments forts. Parfois, on est à 15 mètres de haut, on se regarde, on ne se dit rien et on se comprend. C'est quand même un partage dans un couple qui est exceptionnel, mais du coup qui peut être aussi, heureusement qu'on s'entend merveilleusement bien, etc. Mais c'est vrai que ça peut être double tranchant, puisque c'est comme on est une entreprise au final, donc il faut vraiment très bien s'entendre avec la personne en face, tant le relationnel et le... le lien entre les deux personnes est puissant en fait, d'autant plus quand t'es à 15 mètres et qu'il me tient que par un bras s'il me lâche, ciao quoi donc d'une certaine manière c'est un meurtre qui pourrait être réalisé assez facilement on règle ses comptes et ça vous fait quoi quand vous êtes justement tu disais à 15 mètres et tout ça,

  • Speaker #1

    vous êtes suspendu, genre vous pensez à quoi à ce moment là ?

  • Speaker #2

    Généralement, on est quand même relativement concentrés.

  • Speaker #0

    On est concentrés.

  • Speaker #2

    Mais nos numéros, on travaille énormément pour les connaître à la perfection. Et quand on les joue, quand on se produit, tout doit être millimétré. Donc généralement, moi je sais que je ne pense pas forcément... Je sais très bien ce que je dois faire. qu'est-ce que je vais faire par la suite ? Et c'est des petits moments où des fois, ça te rappelle à l'ordre, ou en entraînement, ou quoi, si tu perds un peu de concentration, ou il y a quelque chose qui est un peu différent dans le numéro qu'on fait, qu'on est en train de renaître, par exemple. Et là, tu te dis, ok, il faut quand même rester focus. Donc, généralement, on pense vraiment à 100% à ce qu'on est en train de faire. Mais c'est tellement ancré dans nous que...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne pense pas tant que ça à l'aspect physique et au mouvement. On ne se dit pas tiens là, il faut faire ça, il faut faire ça, etc. Parce que ça, entre guillemets, c'est chose où on réfléchit à l'aspect mouvement, séquence. On l'a tellement répété que c'est presque ancré dans le corps. Mais je pense qu'on réfléchit encore plus aux messages qu'on est en train de divulguer. C'est vrai que quand on est en spectacle, c'est le moment où on est à fond et où c'est là où d'un point de vue émotionnel, c'est riche. D'un point de vue sentimental, c'est riche aussi. Et donc c'est le moment où je pense que les émotions sont les plus puissantes. Donc on pense plutôt à... Ah bah, au moment présent... à la connexion entre nous, à tout l'aspect un petit peu artistique et beauté du geste plutôt que l'aspect technique ?

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a différentes étapes. Mais au début, quand on monte un numéro, c'est assez long. Déjà, il faut penser à comment est-ce qu'on le fait, aux séquences, à plein de choses. Et après, il faut les intégrer dans le corps. Donc au début, c'est très technique. Donc il faut, dans les répétitions, on dit OK, là, maintenant, je fais ça. Là, maintenant, il me faut que je fasse ça. Ah mince, qu'est-ce que je devais faire ? Ah, j'ai oublié de faire ça. Et donc tout ça, si jamais on doit faire un spectacle alors qu'on est en train de créer le numéro, ce n'est pas possible parce qu'on va faire des gestes un peu comme au robot. Et ça, ce n'est pas trop possible parce que ce n'est pas trop ce qu'on aime montrer. Mais je pense que ça nous est arrivé surtout au début. Et après, quand le numéro, quand le spectacle, il est dans toi, que tu sais parfaitement qu'est-ce que... Sans y penser, tu fais ton geste.

  • Speaker #0

    Tu profites juste en fait.

  • Speaker #2

    Et là, par exemple, c'est là où il y a le vrai plaisir, où il y a la connexion que les gens peuvent ressentir. Et c'est là où l'émotion se transmet et que les gens ressentent quelque chose qu'on essaie de transmettre justement. et que les gens apprécient.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est le moment aussi où nous-mêmes, on récupère un peu les fruits du travail, pas tant d'un point de vue du public, parce que bien sûr, on est toujours trop contents quand le public applaudit, etc. Mais même nous, c'est un moment un peu suspendu où on partage quelque chose d'extrêmement puissant ensemble sur scène, et où on se dit, c'est tellement fort ce qu'on vient de vivre, ces six minutes qu'on vient de vivre, que ça valait le coup de travailler six mois sur ce numéro-là, ou cinq ans en plein de choses. Donc c'est vraiment un peu pour nous aussi le cadeau qu'on se fait à soi-même suite à autant de travail.

  • Speaker #1

    C'est une belle manière de porter. Et avant de faire une représentation, avant de faire une figure, vous avez de l'appréhension ? J'imagine qu'il y a du stress ou comment vous vivez ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça dépend, parce que soit c'est en apprentissage, mais si c'est en spectacle, donc comme on le disait, on l'a tellement répété que... Alors peut-être la première fois qu'on fait une nouvelle figure en spectacle, on a peut-être un peu d'appréhension, mais avant le spectacle, pas pendant. Mais par contre, quand on apprend quelque chose de nouveau, il y a quand même pas mal d'appréhension. Même si quand on apprend, il y a beaucoup de sécurité, on met des matelas. Il y a des parades, il y a aussi un apprentissage avant sur pas mal de choses, mais là il y a de l'appréhension. Parce que quand on fait un nœud au tissu, qu'on est du coup à 6-7 mètres et qu'il faut lâcher pour faire ce qu'on appelle une chute, et que le nœud n'arrête un peu plus bas quoi. Et généralement, il faut s'arrêter le proche du sol. C'est ça où ça fait un peu l'effet waouh, ce que les gens aiment bien aussi des fois. Il y a un peu d'appréhension sur l'apprentissage.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand c'est des séquences, parce qu'en fait, soit il y a aussi un petit peu dans le cirque. des choses qui sont connues, des séquences, des mouvements qui sont un peu connus du grand public, entre guillemets, et qu'on apprend, et qu'on fait. Donc il y a toujours un peu la peur la première fois que tu le fais, etc. Mais quand on travaille en duo, il y a quand même il y a moins de vocabulaire entre guillemets que tout le monde connaît et nous l'objectif, petit à petit, on essaye d'aller de chercher notre propre vocabulaire, d'où la recherche artistique. Et donc là il y a de l'appréhension aussi d'une certaine manière où parfois on essaye des choses, on sait pas du tout si ça va marcher, on sait pas comment nos corps vont réagir. Comment nos vêtements vont réagir ? Est-ce que là, si je lâche les mains, je tombe ? Est-ce que je tombe pas ? Puisque c'est des séquences qu'on n'a pas forcément vu faire par d'autres artistes, on ne sait pas si ça marche. Et il y a des trucs, parfois, on imagine dans notre tête, en fait, on essaye, ça ne fonctionne pas. D'autres trucs, ça fonctionne. Parfois, ça fonctionne, le lendemain, ça ne fonctionne plus parce qu'on n'a pas mis le même pantalon et qu'en fait, du coup, là, on glisse, qu'il fait chaud aujourd'hui, il arrive, c'est froid. Il y a pas mal de choses. Donc, c'est vrai que quand on est en recherche artistique, Il peut y avoir une sorte d'appréhension, en tout cas une peur, mais on essaie toujours d'être proche du sol ou de se sécuriser un maximum, même s'il y a eu des chutes et il y en aura aussi, c'est inévitable. Et après, en spectacle, c'est vraiment plus du track lié à l'événement du spectacle plutôt qu'à l'appréhension du mouvement en tant que tel.

  • Speaker #1

    Et vous avez déjà eu peur ou peur l'un pour l'autre ou des situations où tu te dis, Yeah, putain !

  • Speaker #0

    Bah oui, plein de fois.

  • Speaker #2

    Oui, on a déjà eu peur. En fait, ce qui est intéressant, ce qui est important surtout, c'est de maîtriser l'équipement, d'avoir une totale maîtrise sur l'équipement qu'on utilise. Parce que l'erreur humaine sur nos actes à nous, elle peut être présente, mais on fait tout quand même pour en mettre des barrières sur beaucoup de choses et beaucoup de sécurité. Et l'aspect matériel, on peut le négliger des fois, on peut trop avoir confiance dans notre matériel, et c'est ça où on peut avoir peur sur ça. Moi je sais que j'essaie de mettre, tous les deux, on sécurise à 100% sur nos matériels, on sait où les achèter, on sait nos mousquetons, on sait les charges maximales d'utilisation, on sait où est-ce qu'on s'accroche.

  • Speaker #0

    Ça va pas tout fort justement j'allais dire moi.

  • Speaker #2

    Ouais mais grâce aux pratiques qu'on a ou des choses comme ça, voilà on vérifie à chaque fois avant un spectacle, on essaie de tout vérifier parce que là il peut y avoir un peu de peur, un peu d'appréhension, et voilà après tous les deux, moi je sais que j'ai jamais eu peur quand je tiens à Violette quoi, c'est sûr que... C'est avant, je dis là je ne peux pas. Ça, il faut savoir le dire. Il faut savoir dire cette position-là, moi je ne la sens pas. Je pense qu'on l'essaye, mais on met trois mètres là. c'est là où on peut avoir peur.

  • Speaker #0

    Parfois, on a des piqûres de rappel aussi. Moi, ça me fait penser à... Il y a un an et demi, on avait essayé une nouvelle position et on était proche du sol, mais on n'avait pas mis de matelas. Et je suis tombée comme sur une pierre, le coccyx, etc. Et en soi, je ne me suis pas fait trop mal parce que je n'étais pas haute. Mais ce genre de moment, on se dit, OK, piqûre de rappel. En fait, là, on s'est senti pousser des ailes. Quoi qu'il arrive, quand on fait quelque chose de nouveau, il faut se sécuriser. Après, je dirais que plus on avance dans le secteur, plus on devient un peu professionnel de ce métier-là, plus on devient peureux et on réalise que c'est quand même vraiment compliqué d'un point de vue sécuritaire et on ne peut jamais vraiment savoir. En fait, on fait un spectacle, il y a toujours une part d'incertitude sur l'aspect sécuritaire parce que bien sûr, nous, on essaye d'être au maximum de notre forme et d'avoir un corps fonctionnel au maximum. Et en fait, c'est vrai qu'on se sent aussi quand on est fatigué, on se sent glisser mutuellement. Donc, il y a quand même souvent, on arrive à se rattraper. Si ça arrive, il y a l'aspect technique au niveau du matériel. Donc, comme disait Bruno, on essaie d'avoir des équipements qu'on a vérifiés, on sait où on les achète, on vérifie qu'ils ne sont pas abîmés, etc. Mais il y a l'aspect humain aussi quand on travaille sur moteur, où on essaie de prendre des personnes de confiance, quand on a le choix des personnes avec qui on travaille, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais il y a quand même un dernier aspect, c'est l'aspect équipement, dû au lieu où on travaille ou dû au plafond, etc. Et ça, il y a une part de confiance, où on fait quand même confiance au lieu qui nous accueille, aux compagnies qui nous embauchent, etc. On essaye de vérifier, mais parfois, ce n'est pas toujours OK. Et c'est vrai que comme souvent, on est embauché par des personnes qui ne sont pas eux-mêmes artistes, ils n'ont pas la même peur. Pour eux, ils se disent, ils n'imaginent pas qu'on peut vraiment mourir. Quand tu demandes, tu as fait vérifier ton accroche au plafond, on te dit toujours oui, oui, c'est bon, c'est OK, etc. Et je pense qu'il y a un manque de réglementation à ce niveau-là. En France, heureusement, sur les gros événements, parfois on a fait un très gros événement l'été dernier au Positif Festival à Orange. Il y avait je ne sais pas combien de personnes. Et il y a eu un inspecteur qui est venu vérifier. Et ça, d'une certaine manière, c'est super parce que du coup, quand tu fais ton numéro, ton spectacle, tu es vraiment détendu. Tu sais que quelqu'un a vérifié, que c'est un ingénieur qui a tout vérifié, etc. Mais parfois, plus la compagnie ou plus les lieux sont petits, plus il y a une part d'obscurité. On ne sait pas trop quoi. Les cabarets, ce genre de choses, parfois, ils ont des accroches, c'est fait pour. Mais depuis combien de temps ils n'ont pas fait vérifier leurs accroches ? On ne sait pas. et je ne sais pas vraiment s'il y a des spécificités, s'il y a des réglementations. Je pense qu'il doit y en avoir, mais en tout cas, comme personne ne vérifie trop, il n'y a personne qui va venir vérifier, que du coup, je pense qu'ils se disent, bon, ça le fait. Donc, il y a quand même vraiment une part de, on fait confiance, même si on se renseigne au maximum, qu'on essaye d'avoir des contrats de travail qui sont de plus en plus ficelés à ce niveau-là pour s'assurer une sécurité. La réalité, c'est que c'est quand même un peu un métier à risque et que, ben, il y a... il y a toujours une petite part d'insécurité. Après, comme dans tout, tu traverses la route. Voilà quoi, c'est toi par exemple aussi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait aussi un peu la beauté de tout ça. Quand on vous voit, on se dit ouais...

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de personnes qui pensent qu'on est accrochés. Même des amis proches nous disent mais vous n'êtes pas accrochés ? Vous avez un petit mousqueton, discrétos, un baudrier. Mais non, non, non, jamais quoi. Même à 15 mètres de haut, on n'a jamais... Ou sinon c'est quand il y a du trapèze volant ou ce genre de choses où il y a vraiment... des filets. Mais d'ailleurs, c'est vrai que certaines personnes me disaient pourquoi ils ne mettent pas de tapis, en fait, même en spectacle. Ça n'enlève pas en soi la beauté. Et parfois, du coup, ça... Il y en a qui, par exemple, n'aiment pas le cirque parce qu'ils ont peur, justement. Ils disent Non, moi, je ne veux pas aller voir des spectacles de cirque parce que j'ai toujours peur pour les artistes. Il y en a d'autres qui disent Moi, si on mettait un tapis, au moins je réaliserais que les artistes n'ont pas de sécurité au niveau du baudrier et donc je serais presque plus impressionnée. Et il y en a qui disent Non, mais mettre un tapis, ça veut dire qu'on n'est pas professionnel et qu'on ne maîtrise pas ce qu'on fait.

  • Speaker #1

    mais moi je suis plutôt partisane de dire que ce serait pas mal d'avoir un tapis au final on fait aussi pas mal de chorégraphie au sol donc c'est vrai que ça gênerait un petit peu mais ça pourrait être réalisable quand même oui c'est vrai que quand tu passes au sol je

  • Speaker #2

    viens de me rendre compte que je suis méga malpli parce que je ne vous ai pas servi à moi je vous ai servi à un thèse et et Et du coup vous avez travaillé dans plusieurs lieux différents et plusieurs pays différents, dont la Chine. C'était comment les méthodes de travail ? Comment ça s'est passé en général votre séjour là-bas ?

  • Speaker #1

    C'était vraiment une super expérience. C'était très riche. Je dirais qu'au niveau professionnel, c'était top sur énormément de choses. Le plus dur c'était quand même le contraste de culture avec la Chine parce qu'on y a vécu 5 mois et en fait s'adapter à la Chine c'était du travail quand même, c'était quelque chose parce que c'est vraiment une autre planète. On ne se rend pas trop compte je pense tant qu'on n'y est pas mais quand on arrive et que personne ne parle anglais et que tout est écrit en mandarin... On est un peu perdu, ils font aussi beaucoup de choses par leur téléphone, tout passe par le téléphone. Professionnellement c'était bien parce qu'il y avait quand même pas mal d'anglais, la langue principale c'était quand même l'anglais, donc ça ça allait, on pouvait se comprendre, etc. Et c'était un super contrat avec des scènes magnifiques. Mais ouais, l'adaptation là-bas, c'était un peu dur.

  • Speaker #0

    Je pense même qu'on ne réalisait pas... Parce qu'on voyage tous les deux énormément. On a beaucoup voyagé avec nos familles quand on était jeunes. Et c'est vrai que c'est la première fois qu'on a eu un tel choc culturel. Pourtant, j'avais été déjà à Hong Kong, à Shanghai, etc. Et en fait, d'être dans une ville de Chine qui ne fait pas partie des plus grandes au niveau international, ça n'a rien à voir. Et en fait, c'est la première fois de ta vie que tu te retrouves au milieu d'une population qui ne parle pas un mot d'anglais. Et en fait, on ne se rend pas compte comme c'est compliqué. Et c'était exceptionnel, franchement, cette aventure, professionnellement surtout, c'était exceptionnel. C'était un spectacle d'une scène extrêmement digitale et très novatrice, avec des sièges qui bougeaient, une scène de 100 mètres de long, 15 mètres de haut, donc des possibilités techniques et artistiques exceptionnelles. Mais c'est vrai que c'était vraiment un choc des cultures et on était très contents d'être ensemble. Si j'avais été seule, par exemple, je pense que j'aurais rentré. Parce que c'est si dur d'habiter en Chine, vraiment, la nourriture, les logements, rien ne se fait comme... Comme en France, par exemple, pour la petite anecdote, par exemple, tu as quand même des flics qui viennent chez toi pour vérifier que tu habites bien là, qui nous demandaient le soir d'envoyer des photos de nous tous les deux dans l'appartement pour être sûr qu'on était vraiment en couple dans cet appartement. On est partis à Hong Kong un week-end et on n'est pas retournés à la police. Il faut s'enregistrer à chaque fois que tu sors du pays. Il faut revenir dire que tu es à nouveau dans le pays, même si tu as un visa, etc. Et du coup, on est parti à Hong Kong, qui appartient à la Chine, et on s'est pris une amende. Surtout, le théâtre, là où on travaillait, a eu une amende. Et nous, on a eu un papier de...

  • Speaker #1

    Un avertissement.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'est pas retournés s'enregistrer à la police après un débat comme ça.

  • Speaker #1

    On s'est réunis, et en fait, on s'est réunis partout.

  • Speaker #2

    C'est sévère.

  • Speaker #0

    Où on t'envoie des textos pour te dire, êtes-vous vraiment encore en Chine ? C'est très intrusif. Et ça va, on savait pourquoi on était là et qu'on est super ouvert d'esprit, mais c'est vrai que toi, en tant que Français, où tu as eu l'habitude de cacher un peu ton quotidien, tu as vraiment ta vie perso, etc. Là-bas, la Chine, tu ne peux pas tout dire sur les réseaux sociaux, il te faut un VPN pour appeler tes parents en France. On te demande d'envoyer des photos de toi dans ton appart le soir à 22h. Enfin, à ce côté où tu dois faire confiance parce que tu te dis, mais c'est qui ce gars ?

  • Speaker #2

    C'est un ex-janou pour en fait.

  • Speaker #0

    Exactement. Comme il était chinois.

  • Speaker #2

    Et on arrive vers la fin de l'épisode. Et c'est quoi vos prochains projets ? Vous pouvez en parler ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous attend du coup ?

  • Speaker #1

    Du coup, on a quitté la Chine il y a maintenant trois semaines. Et là on part au Canada pour monter des spectacles, pour partir après sur un bateau de croisière. Voilà donc on est super contents de ce projet. On part avec la compagnie qui s'appelle Cirque Éloise, qui est une super compagnie, que Violette elle arrivait secrètement de travailler pour cette compagnie aussi depuis longtemps. Donc on la connaît bien, c'est une très très belle compagnie. Donc on est super contents, on va créer pendant deux mois à Montréal, et après à partir du mois d'août, on part six mois sur les bateaux de croisière, on va tourner, du coup faire ces spectacles, deux mois en Europe, et après quatre mois Amérique, on va partir de la Floride je crois, et on va redescendre en face du Mexique. Voilà, donc ça c'est les projets, on est vraiment très très contents de ces projets-là.

  • Speaker #0

    Oui, donc Bono avait fait une pause dans ses études de médecine et l'objectif c'était vraiment de prendre des contrats à l'étranger et de pouvoir vivre notre rêve ensemble. Et c'est vrai qu'on avait quand même travaillé énormément pendant trois ans avant ça, avant que Bono prenne une pause dans ses études. Il était à la fois étudiant et à la fois il s'entraînait toute la journée. Et donc c'était un peu un pari quoi, c'était aller on se tue pendant trois ans, on fait que travailler, que ce soit en médecine ou au niveau du cirque, et on espère que ça va marcher quoi, on espère qu'on va réussir à trouver des contrats, tu mettras juste ta vie médicale en pause pendant deux ans pour prendre des contrats à l'étranger, donc c'était vraiment un pari. Et c'est vrai que pour le moment, on est trop contents, on touche du bois pour que ça continue aussi, mais ça a fonctionné. C'est vrai que Bruno a pris une pause dans ses études de médecine, on a réussi à avoir ce contrat en Chine. Direct derrière, on a un contrat au Canada et sur les bateaux. Et c'est vrai que c'est rare parce qu'il y a ce côté où parfois dans la vie artistique, tu as des grands battements. Parfois, tu as vraiment des grandes périodes de vie entre différents contrats où il faut trouver d'autres contrats, c'est compliqué. Il y a aussi des blessures parfois qui s'installent. Et puisqu'on est vraiment limité par le temps, Bruno, on n'a que deux ans pour réaliser ce rêve commun. Et surtout, après autant de travail. C'est surtout ça, puisque pendant trois ans, on travaillait et on se disait, il y a des matins, tu te réveilles et tu te dis, mais est-ce qu'on n'est pas fou de travailler autant ? Est-ce que si ça ne marche pas, est-ce que ça ne sera pas une perte de temps ? Il y a quand même eu beaucoup, là on est vraiment super positif, mais il y a eu beaucoup de moments où tu te dis, mais on va tout arrêter. on travaille autant mais ça fonctionnera pas, dans tous les cas on a commencé trop tard.

  • Speaker #1

    La certitude, mais moi pour être honnête, et Violette aussi, ce que j'aime beaucoup et ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le chemin pour y arriver.

  • Speaker #0

    D'ailleurs.

  • Speaker #1

    S'entraîner tous les deux à avoir ses projets, ses espérances. Ça nous a donné une énergie folle où... C'est vrai que Mélé médecine, parce que c'était la deuxième et troisième année de médecine, qui était à Bordeaux, et les entraînements étaient à Paris. Et du coup, c'est sûr qu'il y avait beaucoup de travail, mais ça a été beaucoup de plaisir aussi.

  • Speaker #0

    Surtout sur la fin.

  • Speaker #1

    Et on n'espérait pas. On avait vraiment envie de ça, de là où on est aujourd'hui, mais on le rêvait vraiment un peu secrètement. C'était des rêves. Et le fait de l'accomplir aujourd'hui, ça, dans ce timing-là, effectivement, comme tu dis, parce que je prends une pause de deux ans, mais... Si ça se trouve, en fait, il y a un an, même il y a un an, on ne pouvait pas savoir qu'on serait là aujourd'hui. Donc c'était un pari un peu risqué et on est content d'avoir réussi. Mais c'est vrai que des fois, on se demande si les gens réalisent vraiment le chemin qu'il y a eu pour en arriver là. Parce que ça parle aux gens du cirque, ce qu'on fait. Mais souvent, nos familles, nos amis... Je peux comprendre. Ils n'ont pas le même regard, ils n'ont pas la même attention sur ce qu'on a fait, ce qu'on fait et ce qu'on vit. Mais en tout cas, nous, on est très heureux et on est fiers de notre parcours et du travail qu'on a réalisé pour arriver là.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'au niveau du parcours, je me souviens, parce qu'en fait, quand on a débuté ensemble, j'avais fait une deuxième école de cirque pro que Bruno a rejoint. qui était une école très difficile physiquement et psychologiquement, qui nous a autant fait évoluer physiquement que détruire psychologiquement. Et en fait, c'est un moment où on s'est posé tous les deux et on s'est dit Ok, en fait, c'est plus possible que ton quotidien soit presque négatif et de travailler dans une ambiance un peu négative que dans l'objectif d'être heureux et que tes projets aboutissent dans quelques mois ou dans quelques années. Est-ce que c'est un pari trop risqué ? À la limite, par exemple, t'es en médecine, ça doit être très dur psychologiquement, etc. Mais tu sais qu'in fine, t'es médecin. Donc, je pense que tu vis vraiment dans l'espoir d'après, dans l'attente de. Quand t'es artiste, quand t'essayes d'être artiste, c'est super dur psychologiquement, physiquement, etc. Et tu sais même pas si ça va marcher. Et du coup, c'est pour ça qu'à un moment avec Bruno, au bout de un an et demi, où on professionnalisait ensemble, où c'était vraiment dur. On découvrait la difficulté du secteur petit à petit, on était encore d'un niveau assez léger, etc. Et en fait, j'ai dit à Bru, il faut que le chemin soit beau, parce que comme on ne sait pas si ça va marcher, si le chemin a été dur, la déception, si ça ne fonctionne pas, elle sera encore plus grande. Et du coup, c'est là où aussi on a changé. On a changé vraiment d'état d'esprit. On a poussé les portes pour rencontrer des personnes positives, dont un couple, Emile et Johan, qu'on a rencontré. S'ils passent par là, on leur fait des bisous. Et on a rencontré vraiment des personnes ultra positives sur notre chemin qui nous ont fait changer notre vision des choses. qui ont vraiment tout fait basculer en fait, et le chemin est devenu vraiment positif. On a arrêté de faire trop de conditions physiques si au final notre corps n'en voulait pas, on est allé vers des choses qui nous faisaient plus plaisir, parfois on s'est moins forcé, on a été moins dur avec nous-mêmes, on a plus écouté nos blessures, etc. Et du coup forcément le chemin est devenu beau, et c'est peut-être grâce à ça au final qu'on a eu des chouettes contrats derrière, mais même si ces contrats n'avaient pas fonctionné. dans tous les cas, ce qu'on a vécu avant ça, maintenant, ça a été tellement puissant que le chemin valait la peine, même s'il n'y avait rien derrière.

  • Speaker #2

    On finit avec une note très belle et très positive. Merci beaucoup d'être venu et je vous souhaite plein de bonnes choses pour la suite, plein de beaux spectacles et de beaux entraînements, du coup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Edouard. Merci pour l'interview et toutes les questions intéressantes.

  • Speaker #2

    Merci à tous d'avoir écouté cet épisode, j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram. Écrivez-nous si vous avez une histoire à nous partager. Je vous dis à très vite dans un livre comme l'un. Ciao ciao !

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