- Speaker #0
Et ça fait quoi de jouer à Montreux ? Et comment ça se passe l'ambiance entre vous, entre stand-uppers ? Vous connaissez tous, où il y a des gangs ?
- Speaker #1
Entre humoristes, on en discute de temps en temps. On part un peu à des sportifs sans en être vraiment.
- Speaker #0
Mario, t'as déjà eu des spectateurs relous ? Bonjour et bienvenue dans Libre comme l'air, le podcast qui met en lumière des histoires qui méritent d'être écoutées. J'ai découvert des gens comme vous, comme moi, des gens qui vivent des choses inspirantes, drôles, touchantes et même parfois tristes. Bref, des histoires de vie, des histoires vraies. Je m'appelle Edouard, et bienvenue dans Libre comme l'art. Bonjour PV.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Ça va,
- Speaker #1
tu vas bien ? Bah écoute, tranquille.
- Speaker #0
Merci d'avoir répondu présent. Je suis très content de t'avoir en face de moi. Parce que tu es humoriste, tu es membre du Jamel Comedy Club, du Fridge Comedy Club. Et l'an dernier, tu étais à Montreux en 2023, où tu as performé sur scène là-bas.
- Speaker #1
J'ai été exceptionnel, c'est ça qui m'a plu.
- Speaker #0
Il faut que j'ai juste mon vocabulaire. Mais à la base, tu avais d'autres ambitions. J'ai entendu dire que tu voulais être tennisman.
- Speaker #1
C'est pas impossible que j'ai eu envie, en tout cas quand j'étais petit.
- Speaker #0
Il y a eu d'autres, ouais. Et aujourd'hui, en tout cas, t'es sur scène et tu te produis dans différents théâtres à Paris. T'as plein de projets, j'ai vu que t'avais une série sur Canal aussi.
- Speaker #1
Yes, on a lancé une sur place à emporter sur Canal avec des potes, Boris Cholin, Samy Bell, Antonin Marcel, Romain Gentil, et j'en passe plein d'autres qui étaient sur le projet et tout. Franchement, un beau projet. Trop cool.
- Speaker #0
Et du coup, moi j'ai plein de questions à te poser. Mais un peu, tu vois, du quotidien d'un humoriste, comment tu te décides pour faire ce métier-là ? Comment tu t'inspires ? Comment tu écris tes textes ? Comment tu gères un bide quand tu fais un bide ? Et là, tu vois, comment tu te sors de tout ça ? Enfin, plein de questions un peu du quotidien de ta vie en tant qu'humoriste.
- Speaker #1
Je réponds à toutes les questions d'un coup.
- Speaker #0
Je l'ai posé là-dessus.
- Speaker #1
Ok, ça va. J'ai peur parce que là, j'aurais dû prendre des notes et tout. Moi j'ai toujours été nul à l'école, j'ai jamais pris des notes. J'aurais jamais pu faire un métier genre pilote, tu vois. Au hasard. Au hasard, franchement je choisis au hasard.
- Speaker #0
Mais avant qu'on aille plus loin, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #1
Bah du coup, tu l'as dit, je m'appelle PV, Pierre Vitor, je suis humoriste, j'ai fait du stand-up ma vie depuis plusieurs années. J'ai commencé avec l'improvisation théâtrale. Et puis je me retrouve à faire des podcasts maintenant pour parler de ma vie. C'est cool en vrai. Et voilà, c'est tout. J'ai fait du sport, pas mal de sport quand j'étais petit. Après j'ai pris du poids.
- Speaker #0
Mais tu connais encore le sport ?
- Speaker #1
Non, en vrai je continue, je continue, je continue. J'ai toujours un bon niveau sur certains sports. Après voilà, j'ai été très bon. C'était peut-être le mental quand j'étais petit. Maintenant j'ai plus de mental.
- Speaker #0
Et t'as toujours voulu faire du stand-up ?
- Speaker #1
Non, franchement, le stand-up, c'était pas mon rêve au tout début. Moi, franchement, l'impro à fond, quand j'ai découvert l'impro, l'improvisation théâtrale, ça m'a fait juste kiffer, c'était incroyable. C'était un plaisir, je pouvais mélanger ce que j'aimais, le sport, parce qu'il y avait un côté sportif un peu avec le match d'impro. Et puis ce truc de monter sur scène et ce... créer quoi, en direct quelque chose, c'était assez fou. Mais pour moi, pendant longtemps, même en seconde, pour moi, le théâtre, c'était des gens qui sont en tutu et qui font... Un truc comme ça. C'était ça pour moi, le théâtre, quand j'étais petit. Donc non, le stand-up, ça arrivait tard. Ça arrivait tard avec les potes à l'entière université. Ils ont créé un concours qui s'appelait l'Arty Show. Camille Masley, Ace Mborgi. Il y en a plein qui ont commencé le stand-up avec ce concours. Et du coup, voilà.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui t'a plu là-dedans ?
- Speaker #1
Le stand-up, ça rassemble... Moi, j'étais... En impro, on dit que quand on fait rire, qu'on fait que rire, on n'est pas trop dans la construction, on n'est pas assez. On est cabotin. Et donc, moi, j'étais souvent désigné comme le cabotin. Malgré le fait que j'aimais bien construire les histoires, et je le fais toujours, j'étais vraiment considéré comme le cabotin parce que je faisais rire le public. Et donc, du coup, en fait, c'est un peu devenu une évidence aussi, tu vois, avec le stand-up. Après, arriver à trouver son personnage, travailler, tout ça, c'est un autre délire.
- Speaker #0
Et tu te rappelles de ta première représentation ? Enfin, première fois, comme c'est arrivé graduellement, je sais pas, la première fois que t'étais peut-être sur scène, dans un théâtre ou un truc comme ça ?
- Speaker #1
La toute première fois que je monte sur scène, j'ai deux souvenirs. C'est en terminale. D'abord, en fait, moi, je rejoins l'option S, en option théâtre en terminale S, tu vois. Et en gros, il y a ma prof Julie, que je salue Julie, qui me dit, qui nous dit, voilà, en fait, il y a Lucas Prost et Charlotte Thébault qui me disent, ouais, viens jouer, viens faire du théâtre et tout. Sauf qu'en vrai, normalement, tu inscris à l'option théâtre en première, tu vois. Tu peux pas arriver en terminale. Et donc elle me dit, bon bah, il écrit un truc pour... Elle dit à mes potes, tu écris un truc pour la semaine prochaine, et tu montes sur scène. Et du coup j'ai écrit un truc un peu... Je me rappelle même plus ce que j'ai dit. Et elle me dit, bon bah après ça, on peut pas ne pas te prendre. Du coup ça m'a marqué cette phrase. Et puis après il y a eu cette première fois où j'ai joué au théâtre de Sartreville, qui était un magnifique théâtre, où j'ai joué avec plein d'autres jeunes. Et du coup c'est là je pense que j'ai pris mes premiers kiffs. Puis après il y a eu plein d'autres moments marquants, qui sont un peu des démarrages d'une autre façon de pratiquer la scène.
- Speaker #0
Et quand tu écris un sketch, comment tu trouves l'inspiration ? Comment tu te dis, ouais, ok, ça c'est une bonne blague, ça a marché ? Parce que, mine de rien, quand tu fais un sketch ou dans un comedy club, tu tiens 10 minutes, il faut les tenir, tu vois ? Ou là, ce soir, tu joues, c'est une heure, il faut tenir, il faut avoir de la réserve.
- Speaker #1
ça peut partir de tout ou de rien. Des fois, tu dois écrire sur un sujet, on te donne un sujet et tu pars sur un sujet. Donc après, chacun a sa théorie, chacun a sa manière de fonctionner et de travailler pour arriver à écrire sur un sujet. Après, moi, il y a un truc que je conseille à tout le monde, s'ils veulent réussir dans n'importe quel métier, je pense, c'est de prendre des notes un peu tous les jours. Tous les jours, tu prends des notes dans ton téléphone, d'idées, que ce soit des idées drôles, ou des idées de ciné, ou des idées de... de je ne sais quelle connerie que tu peux avoir en tête, tu vois. Et en fait, tout ça, tu les écris, tu les écris tous les jours. Et à un moment, juste, tu reprends ce truc-là et tu le développes. Et tu vois, par exemple, le amontreux, je fais le dinosaure. C'est juste, j'ai écrit un jour, putain, en vrai, je fais plutôt bien le bruit du dinosaure, tu vois. Et c'est parti de là. Et c'est parti de là. Et des fois, j'écris des trucs, ça part de rien du tout. Ça part d'une constatation. Les Français, on parle beaucoup en onomatopée, et je commence à faire, à écrire, toc, toc, toc, nia, nia, nia, nia. Et voilà, tu vois. Et ça part de là.
- Speaker #0
Et quand t'arrives sur scène, t'as cette boule au ventre, un peu cette peur, cette appréhension, avant de...
- Speaker #1
Tu l'as toujours un petit peu, mais ça s'atténue avec le temps. Tu l'as quand même un peu moins. Après, il faut l'avoir quand même un peu. Je pense que n'importe quel truc, avant de monter sur scène, il faut quand même se créer un petit stress. Ne pas le prendre trop à la légère. Parce que si tu le prends trop à la légère, tu le fais ressentir aux autres. Il y a beaucoup de choses qui se jouent avec les émotions. Les émotions, c'est quelque chose de très important, que souvent on met de côté dans la vie. On essaye même de ne pas les laisser aller, etc. On n'essaie pas de les comprendre. Pourtant, les émotions, c'est quelque chose qu'il faut apprendre à appréhender, à comprendre, à gérer. Et nous, on est beaucoup dans la gestion de nos émotions. Donc, des fois, je suis capable de mettre un petit stress. de aussi le diminuer et de prendre le temps avant de l'avoir, de gérer mon énergie avant, de ne pas s'épuiser avant de monter sur scène, mais ne pas non plus être trop bas en énergie. Il y a toute une question de gestion. Et des fois, c'est un peu dur. Des fois, tu n'as pas la gestion, c'est difficile. Tu as passé une journée compliquée et pourtant, il va falloir faire rire. Des fois, tu as des gens qui sont soi-disant importants dans la salle. Pendant longtemps, tu prends vraiment beaucoup d'importance. Et petit à petit, tu... c'est le destin qui fera les choses.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Tu vois, ce que tu dis par rapport à la gestion de l'énergie, l'état émotionnel, genre c'est... Les grands sportifs, les athlètes, c'est comme ça, tu vois.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
le télismane large.
- Speaker #1
Mais tu sais qu'entre humoristes, on en discute de temps en temps. On se compare un peu à des sportifs sans en être vraiment, parce qu'on n'a pas ce truc où on doit... développer notre corps dans la précision pour atteindre des objectifs. Mais par contre, on a le même travail peut-être à faire mental que peuvent avoir des sportifs pour arriver à des performances de qualité aussi. C'est-à-dire qu'un sportif de haut niveau qui est très haut, il a un mental incroyable. Je pense que les meilleurs humoristes actuellement ont des mentales d'acier aussi. Parce qu'ils sont capables de gérer une pression, d'emmagasiner du texte vite, de réagir instinctivement avec la bonne manière de réagir, surtout avec la société dans laquelle on vit encore plus maintenant. Tu dis une petite connerie et ça peut être une dinguerie, alors que c'est juste une mauvaise manipulation de la langue ou une mauvaise façon de dire la chose. Donc il faut faire attention. Faire attention à son état émotionnel, c'est sûr.
- Speaker #0
Et comment tu gères les passages un peu vides sur scène, sur une heure ? Tu as forcément un passage un peu où une blague, tu t'attendais à un rire et ça ne vient pas. Comment tu arrives à te sortir de là ?
- Speaker #1
Alors moi, mon spectacle n'a aucun moment creux. C'est fantastique. Je suis vraiment zéro minuellement en train de monter. Le public est hilar jusqu'à la fin. Il sort avec des crampes. Je suis en haut. Non, de vrai, écoute, il y a toujours un moment où tu as un public qui va un petit peu descendre en énergie et tout, et il faut l'anticiper, c'est-à-dire qu'il faut avoir une partie de sketch qui est peut-être un petit peu plus posée. Moi, j'aime bien aller vers quelque chose de tendre, en tout cas. J'aime bien, souvent les gens sortent de mon spectacle et ils ont ce truc où ils disent en même temps il est touchant. Et j'aime bien avoir un petit côté touchant dans mon spectacle. tout en restant drôle et en ayant des moments forts avec des gros rires et tout ça. Mais ouais, il faut alterner un peu les émotions, alterner tout ça et le sentir. Mais il ne faut pas se laisser emporter par un bad mood du public. Un public qui peut avoir peut-être une énergie basse, parce que je ne sais pas, il n'y a plus, les gens sont fatigués. C'est plus des gens qui sont plus dans des rires de... que dans des vrais éclats tu vois, et il faut pas se laisser emporter par ça, et donc ça c'est aussi très mental de travail et tout j'aurais eu le mental que j'ai maintenant, en faisant du tennis quand j'étais petit, je vais me dire j'aurais tout baisé parce que sportivement, athlétiquement j'étais puissant, mais mentalement j'étais vraiment merdique je pouvais perdre des matchs bêtement et là c'est le contraire athlétiquement je suis vraiment un chien mais mentalement je commence à être bien je commence à être bien
- Speaker #0
T'étais classé au tennis ?
- Speaker #1
Je jouais 15 ans. C'était sympatoche, c'était pas non plus un niveau incroyable. Mais j'arrivais à battre en tout cas des 15 ans et j'étais à un bon niveau. Mais à un moment, il faut passer une autre étape. Il faut essayer de s'imposer. Moi, j'avais pas les parents qui étaient à fond avec moi sur tout ça. Et tu vois que tous les autres qui sont dans l'équipe, ils ont les parents derrière. Ils sont mentalement beaucoup plus... beaucoup plus fort en fait. Moi, je perdais mes matchs juste parce que l'autre, il disait Allez ! Allez ! Je faisais Allez ! Et moi, j'étais m'énerve. Je m'énervais pour rien.
- Speaker #0
Je crois que c'est l'un des sports les plus frustrants, le tennis.
- Speaker #1
Le tennis, c'est frustrant. C'est un sport individuel. Moi, je partais avec ma raquette, ma bouteille d'eau et mon vélo. J'arrivais, le gars, il arrivait avec son sac à dos avec 12 raquettes. Une serviette, un père qui est avec lui, il enlève le plastique de la raquette. Mais t'es qui toi ? T'es qui ? Et le gars il arrive, il sert, il fait Allez ! Tu vois qu'il n'est pas très bon. Mais t'as le père derrière qui est à la vitre comme ça, qui regarde. Vas-y, c'est ça mon fils, c'est ça. Et toi t'es en mode Allez, faut ! Et t'as le père, il tape à la vitre. Elle est pas faute, j'ai vécu plein de trucs comme ça. C'est des dingueries. Mais bon, c'est un...
- Speaker #0
Ça t'a forgé du coup.
- Speaker #1
Ça m'a forgé, ça m'a forgé. Ça m'a fait toujours kiffer sur le sport. Je pense que j'ai toujours eu besoin de liberté, d'être dans un univers où on pense à soi pour une activité. C'était pas très précis comme phrase, mais t'as compris l'idée.
- Speaker #0
Ouais, je crois.
- Speaker #1
Je voulais dire ça, j'étais nul à l'école, c'est ça que je voulais dire.
- Speaker #0
Et comment ça se passe l'ambiance entre vous, entre stand-uppers, à Paris ou dans les autres villes ou en France ? Vous vous connaissez tous ? Ou il y a des gangs ?
- Speaker #1
Écoute, on se connaît pas mal, on se connaît bien. Je pense que si, quand t'es dans le milieu, t'es obligé de connaître une grande partie des humoristes. Je dirais que les comédie clubs sont devenus un peu des bureaux. C'est un peu le bureau, c'est l'endroit, vas-y on y va, on va voir les collègues. Et quand tu commences à jouer ton spectacle et tu tournes, etc., comme beaucoup font, tu vois un peu moins les collègues, mais t'es concentré sur ton taf aussi. et ça te fait avancer et des fois t'as pas besoin spécialement de passer voir les collègues, t'arrives à avancer tout seul dans ta taf quoi. Donc est-ce qu'on se connait, est-ce qu'il y a des gangs et tout ? Bon écoute, il y a toujours des gens qui sont plus amis avec d'autres qu'avec d'autres, tu vois. Moi je suis parti de ces gens qui sont de manière générale assez aimés par tout le monde, enfin je crois.
- Speaker #0
On verra dans les commentaires. Règlement de compte ou pas ?
- Speaker #1
Est-ce que vous aimez PV ou pas ? Lâchez-vous en commentaire. Non, c'est qui cette merde ? Non, en vrai, je suis quand même le bon copain normalement. C'est un peu l'image aussi que je fais ressortir. Et puis c'est moi, j'essaie d'être moi-même. Je ne suis pas trop dans le conflit et tout. J'essaie de comprendre souvent pourquoi une personne, elle a réagi de cette manière-là ou tout ça. Maintenant, des fois, il y en a qui font des non-dits, qui disent des choses, qui parlent dans ton dos. Tu as toujours un peu ce truc. Mais c'est une grande entreprise. C'est comme si, tu vois, il y a peut-être 1000 humoristes à Paris. C'est une entreprise avec 1000 humoristes. C'est une grosse boîte. Il y a 1000 personnes. Alors, dans les 1000 personnes, il y en a que tu connais. Il y en a avec qui tu travailles souvent. Il y en a avec qui tu n'as presque jamais joué. Et pourtant, ils sont tous forts, etc. Après voilà, il y a des affinités, il y a des gens qui sont un peu Comedy Club et tout. Tu vois, quand tu dis que je fais partie de la troupe du Fridge Comedy Club, il n'y a pas vraiment de troupe, mais c'est juste que au Fridge, j'y suis souvent. C'est un peu eux qui m'ont ouvert les portes un peu à mon métier. C'est-à-dire qu'ils m'ont donné les premiers cachets et les choses comme ça qui m'ont permis de pouvoir en vivre véritablement. Parce qu'après, il y a le Paname, c'est là où j'ai commencé. Mais bon, je n'en vivais pas en étant là-bas. Il y en a qui vivent maintenant en étant au Paname. Tu vois, chacun un peu à ses... A ces lieux, on est peut-être plus à l'aise, on est peut-être plus souvent, mais pour autant, on peut jouer dans plusieurs endroits et être à l'aise un peu partout.
- Speaker #0
Et c'est quoi l'objectif ? Par exemple, un tennisman, ce serait gagner Roland-Garros. Et pour un stand-upper, faire un Olympia, c'est une fin en soi, un objectif en soi ?
- Speaker #1
C'est un peu un goal. Après, chacun peut avoir ses objectifs. Je crois que chacun peut avoir ses objectifs. Tu vois, intégrer la troupe du Jamel Comedy Club, pour moi, c'en était un. Je ne l'étais pas mis dans ma tête, je ne l'avais pas marqué, au moment où il faut que j'intègre la troupe. Mais je me disais, si un jour j'arrive à faire ça, waouh, quelle dinguerie, tu vois. Et puis un jour, tu le fais. Et tu te dis, c'est trop bien, tu t'en rends compte toi-même. Puis un jour, tu te dis, je kifferais faire le montre-eux. Puis tu te remences et tu fais le montre-eux. Et bon, après, c'est quoi ? C'est quoi l'objectif d'après ? En fait, toujours, tu te fixes un peu des objectifs plus grands. Et après, tout dépend de ta personnalité, ta manière de voir le stand-up. Il y en a qui sont un peu des fonctionnaires du stand-up, qui sont là à faire 2-3 plateaux par soir pendant 4 jours. Et puis, ça suffit. Ils vivent avec 2000 balles par mois et ils sont bien. Ils ont 15-20 minutes qui sont un peu souvent similaires où ils n'ont jamais vraiment leur heure en entier. Après, des fois, ils tournent sur leur sketch, etc. Mais ils sont bien, ils vivent très bien. Ils ont moins l'objectif d'aller faire un Olympia. Mais c'est vrai que l'Olympia, c'en est un. C'est des salles un peu mythiques, un peu stylées. Moi, quand j'ai lancé mon spectacle au Point Virgule, c'était aussi un bel objectif que j'ai réalisé. Je voulais le faire au Point Virgule. Après, avoir une régularité au Point Virgule, c'était un autre truc qui, pour d'autres personnes, aurait été kiffant. Moi, ce n'était pas mon objectif à fond.
- Speaker #0
Et ça fait quoi de jouer à Montreux ?
- Speaker #1
Bah écoute, Montreux, stylé, qu'est-ce que je peux te dire de plus ? J'ai pris énormément, avant d'arriver à Montreux, j'ai pris énormément d'expérience avec la troupe du Jamel en faisant les tournées. Et je leur remercie énormément parce que ça m'a appris énormément à jouer dans des grandes salles, à prendre l'espace, à jouer mon skate différemment, à comprendre les réactions d'un grand public de 2000 personnes, etc. Donc quand je suis arrivé à Montreux, j'étais détendu. J'étais beaucoup plus détendu que je n'aurais pu l'être si je n'avais pas eu... toute cette expérience accumulée. Et donc du coup, j'ai vécu l'expérience comme un grand kiff, quoi. Parce que juste, je me suis pas du tout occupé des caméras, je voulais juste être précis dans mon sketch, être précis dans mon texte, et m'amuser, et jouer, et faire kiffer le public. Et j'ai l'impression que ça s'est bien passé. Donc c'est cool.
- Speaker #0
J'ai des types de questions, j'ai aussi des questions un peu personnalité ou questions vie quotidienne. Il n'y a pas de logique dans mes questions.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
c'est bien. Est-ce que tu te fais des paris internes ? Genre si j'atteins le poteau avant la voiture, ça veut dire que je vais avoir une bonne note à mes partiels. Et si oui, tu paries quoi ?
- Speaker #1
Est-ce que je fais des paris internes ? T'as pas ça toi ? Ouais, si, je peux avoir ça. Des fois, je me fais des petits paris comme ça. Avant j'en avais beaucoup, avant j'étais, quand j'étais petit j'étais à fond dans mon imaginaire, à fond, je raconte ça beaucoup dans mon spectacle, que tu viendras voir bien sûr, et en gros je parle de ça et des fois je me faisais un peu des défis comme ça, mais là, tente de sortir un précisément, je sais voir, mais oh, ça m'est arrivé. T'as ça toi. J'ai senti que c'était très personnel. Vous n'avez pas ça ? Je suis le seul à le voir ? Non.
- Speaker #0
Je crois, quand j'étais à l'école, oui. Beaucoup. Toutes mes notes dépendait de mes paris internes.
- Speaker #1
Toutes tes notes d'ailleurs, tu as fini pilote quoi, c'est fort.
- Speaker #0
Après mes paris étaient faciles du coup.
- Speaker #1
Le mec je te mettais des paris de ouf.
- Speaker #0
Mais aujourd'hui, non un peu moins,
- Speaker #1
même plus trop.
- Speaker #0
Et tout de suivant, c'était quoi ton meilleur souvenir sur scène ?
- Speaker #1
Meilleur souvenir sur scène ? Il y en a eu pas mal. J'essayais de me rappeler un souvenir dernièrement quand j'avais vécu, qui était vraiment cool, avec des potes. Déjà, avec la troupe de l'Artico, en gros, on a commencé à Nanterre Université avec un petit groupe d'une dizaine d'humoristes, etc. Il n'y a pas si longtemps, on avait fait une scène ensemble avant que le théâtre du Deezer ferme. On avait tous été ensemble. Pour moi, c'était vraiment un moment très cool parce que j'étais avec tous les potes et c'était vraiment un moment stylé. Après, écoute, si tiens, celui-là il m'a bien marqué dernièrement. J'étais à La Rochelle, on avait joué avec la troupe du Jamel à La Rochelle, et vraiment c'était un mur devant nous quand on jouait et tout, et c'était stylé, belle ambiance et tout, et à la fin, le public d'un coup, mais sans qu'on demande quoi que ce soit, d'un coup il crie Ici, ici, c'est La Rochelle ! Et là t'as 850 personnes, 900 personnes qui te crient comme ça Ici, ici, c'est La Rochelle ! Et là t'es en mode... Et là c'était un kiff, je me suis dit putain les sportifs de haut niveau quand ils ont ce truc de tout stade, ça doit être une dinguerie, ça doit être une dinguerie. Donc ouais c'était un beau moment que j'ai vécu à ce moment là.
- Speaker #0
Et à contrario t'as déjà eu des spectateurs relous ?
- Speaker #1
ou des spectateurs relous ou des situations délicates ça arrive que des fois la personne soit alcoolisée alcoolisée dans la salle elle est chelou elle te répond un peu agressivement des fois tu arrives à la maîtriser par le rire pendant un petit moment mais bon Si la personne elle veut être vraiment relou, elle peut continuer. J'ai eu plein de fois des genres de trucs comme ça. Après, il y a longtemps, mon premier gros gros bide, mon première fois où vraiment ça s'est mal passé, c'était la scène du loup comédie avec des potes et le public. Je fais une blague sur le foot et tout. Et d'un coup, il y a un gars au fond qui crie Ouais, Barcelone, Real Madrid ! Et je comprends pas la ref. Je vois pas pourquoi il crie ça. Et genre le public, qui devait être peut-être des potes à lui, j'en sais rien, est d'accord avec lui. Mais n'est pas d'accord avec moi, le fait que je comprenne pas. Oh putain. Et d'un coup il y a une ambiance qui se crée mais vraiment très dure et insupportable quoi. Et genre vraiment il y a un silence complet de tout mon sketch. Je sors, je suis énervé, plus au point contre moi-même, je comprends pas. Et ouais, j'ai jamais compris ce qui s'était passé. Mais ça m'a fait prendre conscience qu'il fallait que je bosse plus.
- Speaker #0
Sur le foot, sur les stades de foot ?
- Speaker #1
Non, sur ce que je fais, sur scène, tu vois. Que ça allait pas. Si j'arrive pas à rebondir sur un mec alors qu'il me dit juste une dinguerie comme ça, c'est que ça va pas.
- Speaker #0
Tu bosses cette... T'as réparti ? Tu le bosses ça ?
- Speaker #1
Ouais l'interaction, faut le bosser un petit peu après tu le bosses en montant souvent sur scène etc. Mais tu vois des fois c'est la manière de réagir par rapport à quelque chose tu vois. Par exemple on se dit toujours que ceux qui ont le meilleur réparti c'est quand ils répondent au tac au tac Regarde tous ceux qui ont de la répartie, souvent ils prennent le temps d'encaisser le truc. D'abord t'encaisses le truc, tu le réfléchis un petit peu, des fois même tu dis des petits mots ou des questions pour pouvoir bien prendre le temps d'avoir la chose en tête, la chose en soi, et d'un coup tu réagis. Des fois tu peux aussi avoir des réflexes, des blagues sûres que t'as, des trucs dont on appelle un peu les... le high-clout de blague ou les bonus qu'on a dans la tête et bam on te dit ça, tu l'as déjà vécu donc tu redis,
- Speaker #0
tu dis ça et tu sais que ça va rigoler ouais tu t'en sors avec ça voilà sans transition mais sans transition c'est question tu te souviens la première fois quand t'as reconnu dans la rue ?
- Speaker #1
la première fois la première fois je sais pas la première fois et bien écoute c'est Ça a dû être ma mère après. Je pense que c'est ça. Oranje était dans la rue. Maman, ça me fait plaisir. Jamais que ce soit mon père. Non, écoute, la première personne qui m'a reconnu dans la rue, vraiment, je ne sais pas. Je ne me rappelle plus. En tout cas, je n'ai pas le souvenir de me dire. de me dire, tiens, cette personne me reconnaît. Écoute, s'il y a eu un moment où, avec ma chérie, on avait pas mal percé sur TikTok, tu vois, et on faisait pas mal de vidéos et tout, et à un moment donné, on est dans Carrefour, et genre, c'est pendant le Covid et tout, et genre, vraiment, mais d'un coup, il y a plein de gens qui nous reconnaissent, etc. Mais c'était un peu dingue, tu sais, parce que t'es chez toi et tout, t'es en mode Covid et tout, et d'un coup, les gens commencent à te reconnaître, etc. C'était un peu improbable, ça. Ouais. C'est sympa.
- Speaker #0
Une autre question du quotidien.
- Speaker #1
Allez, vas-y.
- Speaker #0
Quand tu marches sur un trottoir pavé, est-ce que tu marches dans les pavés ou tu t'autorises à faire un pas qui franchit les deux pavés ?
- Speaker #1
Écoute, moi, je suis du genre à éviter les pavés. Voilà.
- Speaker #0
D'accord, donc tu marches dedans.
- Speaker #1
Je marche dedans. Non, ouais, ça va.
- Speaker #0
Tu es une personne normale.
- Speaker #1
Une personne normale. On aurait un pas qui chevauche. Franchement, en fait, je pense que ce truc-là, tout dépend comment est à jouer. C'est-à-dire que si tu es pressé, tu arrives sur des pavés, je pense que tu n'en as rien à battre des pavés, quoi, tu vois. À part, c'était complètement fou, quoi. Mais sinon, si tu as un peu le temps, tu te balades et que tu vois qu'il y a des pavés, peut-être que tu vas à mode.
- Speaker #0
Là, tu fais gaffe. Oui, mais mes questions du quotidien sont vachement axées sur les tocs. Je viens de m'en rendre compte.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais te dire. C'est moi qui fais les tocs. Est-ce que quand tu prends l'avion, tu fais des sous-tours ? C'est un chèque qui est complet, c'est pour ça aussi. Est-ce que le bouton est là ? Tu dois avoir des tocs très précis. Quelqu'un a bougé ma bouteille d'eau ? C'est ça. On va pas décoller, le pilote n'est pas prêt.
- Speaker #0
C'est ça. On arrive vers la fin du podcast.
- Speaker #1
C'est rapide !
- Speaker #0
Ça va vite, ça passe très vite. Et c'est quoi tes futurs projets du coup ?
- Speaker #1
Ecoute, mon spectacle à fond, venez voir mon spectacle, ça marche plutôt bien en ce moment, j'enchaîne les complets, ça fait plaisir, au beau Saint-Martin jusqu'à fin juin. On a ce projet-là du coup qui est en place depuis un petit moment et je suis fier de ce spectacle que j'ai écrit et co-écrit avec Camille Masselet et que j'autoproduis actuellement et je suis content. Depuis Montreux, il y a vraiment beaucoup de gens qui sont venus, donc c'est un vrai spectacle qui me tient à cœur, parce que je voulais un premier spectacle qui parle de moi et de ma famille, et avoir un premier spectacle qui ne soit pas obligatoirement tourné vers la société, et après les spectacles 2, 3, 4, tous les autres qui suivront, je pense sont beaucoup plus tournés vers la société, vers ce qu'on vit, et moins vers ce que je suis, donc ça c'est un peu le gros projet. Il y a un autre projet qu'on a lancé avec des amis qui s'appelle l'impro chaud patate, qui marche plutôt bien sur les réseaux, qui est le développement de l'impro solo, que j'ai aussi développé avec un autre concept qui s'appelle l'impro club, où vraiment c'est de l'improvisation théâtrale en solo, sur scène, pendant 15 minutes. Donc tout ça c'est des concepts qui me font kiffer, et je pense que les gens vont... Voilà, si vous allez sur ma bio Insta, vous allez trouver toutes les infos et tout.
- Speaker #0
Tu veux, t'as des... Des ambitions pour faire de la télé ou des projets pour faire de la télé ou des trucs comme ça ou du cinéma ?
- Speaker #1
Ouais, cinéma, ça me ferait kiffer. Écoute, j'essaye de passer les castings, de rencontrer de plus en plus de gens, d'avancer dans cette partie-là. On parle beaucoup de faire de la voix-off, de faire plein de choses, etc. Je suis d'accord qu'il y a plein de projets qui peuvent être hyper intéressants, hyper cools. Mais dans la vie, moi, je me suis toujours dit ça depuis longtemps. Avoir un seul plan A, ça permet d'avancer. Quand tu commences à avoir un plan B, un plan C... Un plan D, ton plan A est un petit peu moins conséquent, t'es un peu moins impliqué dedans. J'essaye d'être à fond en ce moment sur le stand-up et mon spectacle. Et en même temps, je développe quand même un peu en parallèle les autres choses, parce que c'est lié. Mais en ce moment, je suis à fond sur le spectacle.
- Speaker #0
ok je te souhaite plein de réussite plein de bonnes choses merci beaucoup d'être venu sur le podcast merci à toi de m'avoir invité et j'irai voir ton spectacle je crois qu'en plus il reste quelques places ce soir tu
- Speaker #1
peux toujours venir donc ouais je vais y réfléchir ça fait plaisir moi je viendrai te voir dans l'avion ok allez dis les vols vers loin j'espère
- Speaker #2
ouais je vais trouver une destination sympa tu vas voir très bien merci bébé merci à tous d'avoir écouté cet épisode j'espère que ça vous a plu n'hésitez
- Speaker #3
pas à vous abonner à la chaîne et à nous suivre sur Instagram écrivez nous si vous avez une histoire à nous partager je vous dis à très vite dans Libre comme l'App ciao ciao