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Elles Agissent & Octobre Rose : Maëva Fischer Médecin radiologue spécialisé en cancer du sein Episode spécial : Prévention cancer du sein cover
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Elles Agissent

Elles Agissent & Octobre Rose : Maëva Fischer Médecin radiologue spécialisé en cancer du sein Episode spécial : Prévention cancer du sein

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24min |01/10/2024
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24min |01/10/2024
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Description

Pour ce mois d'Octobre Rose, je suis heureuse de vous proposer une série de podcasts Hors Série Elles Agissent & Octobre Rose.


Pour ce premier épiosde, je suis ravie de recevoir une nouvelle fois à mon micro Maeva Fischer, médecin radiologue spécialisée dans le cancer du sein.


Un épisode sous la signe de la prévention. Nous abordons ensemble des sujets clés tels que le dépistage, les facteurs de risques et l’importance de la prise en charge précoce.


Merci à Maeva Fischer d'avoir partagé à mon micro son expertise avec clarté et bienveillance, pour aider à mieux comprendre ce que chaque femme peut faire pour protéger sa santé.


Dans cet épisode on aborde différents sujets :


Les facteurs de risques

Le déroulement d'un dépistage

Les méthodes actuelles du dépistage

Le rythme des examens

Une présentation de ce qu'est une mammographie / une échographie mammaire / une biopsie / une IRM

Les réticences persistantes

L'impact positif d'une détection précoce d'un cancer du sein

La prise en charge des examens


💡 Un épisode à ne pas manquer !


🔔 L'épisode est disponible dès maintenant sur toutes les plateformes d'écoutes. N’hésitez pas à écouter, partager, et à en parler autour de vous pour soutenir Octobre Rose !


https://www.ligue-cancer.net/octobre-rose


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Écoutez, agir,

  • Speaker #1

    je pense que vous l'agissez tous, sur la matière et sur le monde en permanence.

  • Speaker #0

    Agir, c'est aimer. Être soi,

  • Speaker #1

    c'est agir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est.

  • Speaker #1

    Jamais,

  • Speaker #0

    jamais, jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Agir, c'est mettre en œuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal.

  • Speaker #0

    Oui, y aller. Sans fou, on casse tout,

  • Speaker #1

    on y va, on rêve grand.

  • Speaker #0

    Bonjour Maïva.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Re-bonjour dans Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Oui, merci de m'accueillir à nouveau.

  • Speaker #0

    Je suis très contente. Je t'avais accueillie pour un épisode où on retracait ton parcours. J'invite tous les auditeurs à l'écouter. C'est l'épisode 44, pour être précise. Et là, je te réinvite dans un cadre un peu plus particulier pour parler prévention de ton métier plus profondément, on va dire, d'utilité autour de la prévention du cancer du sein. Oui, merci d'avoir accepté de venir.

  • Speaker #1

    Merci, merci de m'accueillir sur cet épisode. C'est un sujet qui me tient forcément très très à cœur. Donc ça me fait toujours plaisir de communiquer sur le sujet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux juste nous redire en quelques mots qui tu es par rapport au sujet sur lequel on va traiter ? Là, je parle à Maëva, la médecin. Est-ce que tu peux nous resituer ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis Maëva Fischer et je suis médecin radiologue spécialisée en cancer du sein. Donc je dépiste. et je diagnostique et je suis les cancers du sein.

  • Speaker #0

    Ok, donc du coup, on va rentrer dans le vif du sujet, notamment autour de la prévention. J'aimerais déjà que tu nous expliques en quoi la prévention, c'est un élément crucial dans ce cancer, justement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, il faut savoir d'abord que le cancer du sein, c'est le premier cancer chez la femme en France et pas que en France, d'ailleurs, aussi en Europe, aux États-Unis et dans beaucoup de pays du monde. Donc, nous sommes... toutes concernées. Le cancer du sein touche une femme sur huit dans sa vie, ce qui est énorme. Ça veut dire qu'on a toutes autour de nous une femme qui a déjà eu ou qui aura un cancer du sein si ce n'est pas nous. Donc, il y a l'incidence de ce cancer qui augmente. En fait, avec le temps, on ne connaît pas exactement toutes les raisons. Enfin, si tu veux, on en parlera tout à l'heure un peu des facteurs de risque. Mais il y a quand même une incidence qui monte. Et à côté de ça, grâce... Grâce aux travaux qui sont faits dans le domaine, on a une mortalité qui baisse parce que la prise en charge est de meilleure en meilleure. Et donc c'est pour ça que le dépistage est hyper important parce que plus un cancer du sein est pris en charge à temps, plus il est pris en charge précocement, plus les chances de guérison définitives avec des traitements qui sont moins lourds sont importantes.

  • Speaker #0

    Justement, tu parlais des facteurs. Est-ce qu'on peut revenir dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, les facteurs de risque. Le premier facteur de risque, c'est l'âge, puisqu'on sait que la majeure partie des cancers du sein arrive entre 50 ans et 74 ans. C'est d'ailleurs l'âge où les femmes sont invitées à un dépistage organisé du cancer du sein. On commence à recevoir les courriers par la Sécurité sociale nous invitant à faire le dépistage, même si le dépistage, c'est quand même mieux de le commencer avant. Parce qu'on va dire qu'il y a à peu près 80% des cancers du sein dont il y a... qui surviennent entre 50 et 74 ans, mais on a quand même 20% des cancers du sein qui arrivent avant et après. Donc l'âge, le facteur héréditaire, bien sûr. Si on a quelqu'un dans la famille, surtout au premier degré, on va dire une mère, une sœur, qui ont été touchées, on est plus à risque d'avoir un cancer du sein. Il y a l'exposition aux hormones qui est... qui est impliquée aussi, donc ça peut être les hormones endogènes, c'est-à-dire nos hormones. Plus une femme a eu sa puberté tôt, plus elle a eu sa ménopause tard, plus elle a été exposée aux hormones, et l'exposition aux hormones aussi exogènes, avec la pilule contraceptive et les traitements hormonaux substitutifs pour la ménopause. C'est quelque chose qui est discuté en ce moment. Donc c'est pas un facteur de risque majeur mais on sait que c'est quand même un facteur de risque. Après il y a des cas un petit peu particuliers, par exemple des femmes qui ont eu des irradiations thoraciques dans la jeunesse ou dans l'enfance, par exemple des femmes qui ont été traitées pour des lymphomes, donc une radiothérapie au niveau du thorax, on sait que c'est un facteur de risque également. Et depuis, l'alcool a toujours été suspecté d'être un facteur de risque et depuis peu. On suspecte aussi le tabagisme d'être un facteur de risque. notamment parce qu'on a constaté qu'en France, on était les championnes, malheureusement, d'incidence de cancer du sein, c'est qu'on a le plus de cancer du sein en France, et dans tout le monde entier, ce qui est assez incroyable. Et donc, ils ont amputé ça, eux, enfin les études ont amputé ça à la consommation d'alcool et au tabagisme. A mon avis, il y a d'autres choses. On n'est pas au courant de tout.

  • Speaker #0

    Mais c'est des éléments à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Plus on prend soin de soi, plus on va faire du sport, plus on fait attention à son alimentation, plus on fait attention à ce qu'on consomme au niveau des hormones et des médicaments et du reste. Plus on a de chances de s'épargner ça, même si on sait qu'il n'y a pas que ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Est-ce que tu peux nous présenter les méthodes actuelles de dépistage ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je sais qu'on parle beaucoup de l'autopalpation, c'est quelque chose qui est très bien. Je pense qu'on en parle beaucoup parce que les femmes ont besoin d'agir en fait sur elles-mêmes. Elles agissent, on aime bien pouvoir faire les choses un peu en autonomie et c'est super. Donc effectivement l'autopalpation c'est important, c'est important de connaître son corps, de savoir s'examiner, de savoir se regarder. Ça ne suffit pas du tout évidemment et le plus important c'est surtout. de se faire palper aussi par son gynécologue qui a plus l'habitude pour les femmes qui ont moins de 40 ans, donc aller le voir une ou deux fois par an pour qu'il nous examine la poitrine, être alerte des signes qui peuvent être des signes de cancer du sein, et puis à partir de 40 ans, faire des mammographies tous les deux ans pour les femmes lambda, pour les femmes qui n'ont pas de facteur de risque particulier. Et à la mammographie, en général, ça se dit... Une échographie, ça c'est le...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux justement nous expliquer c'est quoi les différences en fait ? Oui, une mammo et une écho parce que c'est pas forcément évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est pas évident. Donc en fait, la mammographie, on va dire, c'est l'examen dont on ne peut pas se passer pour dépister un cancer du sein. Donc c'est un examen qui fait appel au rayon X. C'est pour ça qu'il y a pas mal de femmes qui sont un peu réticentes à cet examen, qui disent Oui, mais moi si on miradit la poitrine, je risque de développer un cancer du sein. Alors... Elles n'ont pas tort. Les rayonnements X peuvent être un facteur déclencheur de cancer, sauf que la technologie a beaucoup évolué et qu'aujourd'hui, quand on fait une mammographie, on délivre très peu de rayons X sur la poitrine. Et d'ailleurs, les études ont prouvé qu'on avait beaucoup plus de chances de dépister un cancer du sein précocement et de le guérir en faisant une mammo tous les deux ans plutôt que d'en déclencher un. Donc voilà, la mammographie, c'est un examen... donc de radiologie, où le sein est posé, compressé entre deux plaques sous plusieurs angles. Et donc c'est l'examen principal qui permet de voir s'il y a une anomalie dans le sein. Alors bien sûr, ça ne permet pas de tout voir. Par contre, il y a des anomalies que seule la mammographie peut voir et c'est en ça que c'est l'examen clé. On commence toujours par une mammographie parce que, par exemple, le cancer du sein peut se traduire par une masse où... par des microcalcifications. Et les microcalcifications, le seul moyen de les objectiver, c'est par la mammographie. C'est pour ça qu'autre chose ne suffit pas. Donc après, souvent, chez 70 à 80 des femmes, le sein est très dense. Et donc on sait, sur la mammographie, qu'on n'est pas à 100 On peut passer à côté d'une masse. Donc on arrive à voir s'il y a des microcalcifications ou pas. On peut voir s'il y a une masse ou pas, mais on sait parfois qu'on n'a rien vu et qu'on peut passer à côté de quelque chose. Donc on complète l'examen par une échographie, qui là est un examen qui est fait grâce aux ultrasons. Donc c'est ce qu'on fait aux femmes enceintes. Donc là pour le coup, on ne délivre pas de rayon X. Mais c'est un examen qui ne peut pas vraiment, à partir de 40 ans, être séparé de la mammographie. C'est-à-dire que c'est un non-sens de faire une échographie sans mammographie. sauf dans des cas particuliers où on surveille une masse en particulier, où on va aller regarder une petite anomalie, et la patiente a déjà eu sa maman il y a moins de deux ans. Mais faire l'un sans l'autre, c'est vraiment un non-sens en fait. Et donc cet examen permet de voir les masses, et permet de voir aussi les ganglions sous les aisselles pour voir s'il n'y a pas un ganglion qui serait anormal. Après ces deux examens, il peut persister un doute. Donc soit on a vu quelque chose, on est un petit peu inquiet, donc on demande une biopsie. Donc là c'est un examen, c'est un prélèvement et c'est un examen, donc c'est l'anatomo-pathologiste qui va examiner les prélèvements sous son microscope et qui va dire si oui ou non il y a des cellules cancéreuses ou des cellules atypiques ou des cellules qui pourraient dégénérer. Et puis parfois c'est pas une biopsie qu'il nous faut, c'est une IRM. Donc l'IRM du sein c'est un examen qui s'est bien développé ces dernières années et c'est un examen qui est très très très sensible. Ça veut dire que quand l'IRM est négative, qu'on ne trouve pas d'anomalie sur l'IRM, on est sûr qu'il n'y a rien, presque sûr qu'il n'y a rien, parce que bien sûr l'IRM ne voit pas les micro-classifications, toujours. Mais voilà, c'est un examen qui a une très bonne valeur prédictive négative, c'est-à-dire si l'IRM est négative, a priori on est bon. Sauf que, je ne sais pas si je dois rentrer dans les détails jusque-là, alors on se dit j'espère que je vais perdre personne au passage donc là dans ce cas là quand je dis ça on se dit super alors pourquoi on ferait pas une MAMO et une IRM dans ce cas là comme ça au moins on est sûr qu'on l'oprient en fait le souci c'est que l'IRM c'est un examen qui est tellement sensible qui va dépister plein de petites choses il va voir plein de petites choses donc souvent à l'issue de l'IRM on est obligé de retourner en échographie pour aller voir s'il n'y a pas des choses et puis on se retrouve avec des choses à surveiller dans le temps donc l'IRM c'est vraiment à réserver aux femmes qui sont à risque ou chez qui on n'arrive pas du tout à démêler la situation juste avec la mammo et l'écho, ce qui doit rester quand même assez rare parce que sinon on va se retrouver à faire des contrôles dans tous les sens et puis pour le coup là ça devient très anxiogène pour la patiente

  • Speaker #0

    Et on est d'accord que on commence par la mammo à partir de 40 ans, c'est ça, et si il n'y a rien, on ne fait pas d'écho ou est-ce qu'on fait quand même comme tu disais, pour aller voir plus loin parce qu'on ne voit pas tout C'est systématique en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ce n'est pas systématique. C'est-à-dire, on va dire, chez à peu près 80% des femmes, le sein est trop dense pour qu'on puisse tout voir en mammographie. Donc, on décide de faire une échographie. En fait, le sein, il est constitué de graisse et de glandes. Pour faire simple, la glande, ça va être tout blanc sur la mammographie et la graisse, ça va être tout noir. Et un cancer, il va être blanc. Donc, en fait, quand le sein est très graisseux, qu'il n'est pas dense, En fait, on va avoir beaucoup de facilité à voir une boule blanche sur un fond noir, ça c'est très facile. Sauf que quand le sein est dense, par exemple chez les patientes, ce n'est pas forcément des gros seins ou des petits seins. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que je voulais dire. On va se dire, est-ce que c'est la taille ? Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas du tout la taille. Il y a des femmes qui vont avoir des très gros seins, qui vont avoir des seins qui sont très graisseux, donc on va très bien voir dans leurs seins. Et à l'inverse, il y a des femmes qui vont être très minces et qui vont avoir juste de la glande au niveau des seins. Et là, on sait que pour le coup, trouver une boule blanche sur un fond blanc, c'est très compliqué. Donc on complète par l'échographie. Mais la mammographie reste nécessaire puisqu'elle permet de détecter des micro-classifications qu'aucun autre examen ne peut détecter.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux venir te voir en disant je veux une mammographie ou est-ce que je dois passer par un médecin ou une gynéco avant ?

  • Speaker #1

    Non, bien sûr qu'on peut voir le radiologue directement pour lui demander une mammographie.

  • Speaker #0

    On a un rendez-vous ?

  • Speaker #1

    Oui, on les fait, on refuse personne parce qu'évidemment quand une patiente est inquiète, il faut la prendre en charge tout de suite. Et puis après s'il y a quelque chose, on l'envoie voir son gynécologue. pour qu'elles puissent voir la suite.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une question de délai ? Alors là, nous, on est en Paris, région parisienne. Est-ce qu'il y a aussi une notion de... Il faut être prévoyante ? Enfin, tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    À Paris, non. Non, il y a des trompes. On trouve de la place. Après, j'ai... Enfin, voilà, je trouve ça... Enfin, je suis peut-être très biaisée du fait d'avoir été formée dans des centres spécialisés, de travailler dans des centres spécialisés, mais... Mais je trouve que la mammographie, c'est quand même très bien de la faire dans des endroits où il y a des gens qui sont spécialisés là-dedans et qui ne font pas de tout, parce que c'est un... C'est un métier,

  • Speaker #0

    pas une spécialisation.

  • Speaker #1

    C'est un domaine à part. Et voilà, donc peut-être prévoir, on va dire, 10-15 jours, mais en général, en région parisienne, c'est quand même assez accessible. Et puis, il ne faut pas hésiter à appeler quand il y a une urgence, à dire, voilà, est-ce qu'on peut me caser entre deux, parce que parfois, il y a des situations qui nécessitent vraiment d'être prises en charge rapidement. Mais on sait que ce n'est pas le cas partout. Par exemple, ce qui est étonnant, c'est que l'incidence du cancer du sein est la même partout en France. Elle est très homogène. En revanche, le taux de mortalité n'est pas du tout le même. Elle est très hétérogène suivant les régions à cause de l'accès aux soins.

  • Speaker #0

    Ah oui, comme quoi. Tout à l'heure, on parlait d'auto. palpation. En quoi, quels sont les signes précoces, en fait, qu'est-ce qu'on peut détecter et qui doit, là, nous alerter ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, je te reprends parce que, du coup, ce n'est pas un signe précoce parce que, malheureusement... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est très bien.

  • Speaker #1

    C'est très bien de s'examiner et c'est très bien d'avoir un truc à faire. Mais en fait, il faut savoir que ce qu'on va détecter par l'autopalpation, souvent malheureusement, c'est des signes qui ne sont pas précoces. C'est des choses qui ont un petit peu traîné, parce que la mammographie, tout l'examen mammographique, va permettre de dépister des petites anomalies qui font quelques millimètres. Et la palpation, en général, ça va plutôt être des choses de centimétrique qu'on va réussir à sentir. Bien sûr, ça dépend de la taille du sein, ça dépend de la taille de l'eau,

  • Speaker #0

    plein de choses, mais disons qu'il faut se dire que...

  • Speaker #1

    on peut pas rester que sur ça voilà on peut tout dire il ya plein de patients qui arrivent et qui se n'en met moi ça va je suis en super forme puis j'ai rien senti de particulier mais en fait ça ça veut absolument rien dire le cancer du sein il fait pas mal la plupart du temps on le palpe pas donc ça c'est important parce que souvent on se dit bon une fois que j'ai une boule et que j'ai une douleur là ça peut être voilà

  • Speaker #0

    mais ça peut ne pas faire mal où ça peut faire mal voilà oui avoir voilà les deux les deux mais voilà il faut pas être sur des Avoir, oui, croire qu'on sait en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, c'est pas croire qu'on sait, c'est la politique de... On fonctionne tous comme ça, on a envie d'aller bien, on a pas envie d'avoir de problèmes, on n'a pas trop le temps pour aller faire une mammographie, pour aller voir si éventuellement on a un cancer. C'est vraiment pas un truc qui est très sympathique à faire. Donc on aime bien se rassurer par des petites choses. Moi, je suis pareille avec le dentiste, j'ai pas mal aux dents, donc j'ai pas besoin d'aller voir. Tout ça, je connais, je jette pas la pierre, mais en tout cas, c'est vrai qu'en mammographie, je trouve ça... Enfin, c'est important en tout cas d'en parler. Mais donc en tout cas pour l'autopalpation, c'est important déjà d'avoir l'habitude de se regarder dans le miroir, de voir s'il n'y a pas quelque chose qui a changé visuellement, une plaque rouge au niveau du sein.

  • Speaker #0

    Des symptômes d'alerte qui te disent, oula, il y a quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Effectivement, il vaut mieux quand même en avoir conscience parce que, admettons, même une patiente qui fait ses mammographies sagement tous les deux ans, elle peut quand même développer quelque chose. Il y a quand même des cancers de l'intervalle qui arrivent, c'est rare mais ça arrive. Et donc c'est important d'avoir une petite notion. Donc s'il y a un aspect visuel qui a changé, une plaque rouge, un aspect peau d'orange, un creux au niveau du sein, une bosse, il ne faut pas hésiter à consulter. Un écoulement mamelonnaire aussi, alors ça ce n'est pas forcément grave, mais s'il y a des femmes qui vont le soir quand elles retirent leur soutien-gorge, retrouver des gouttes au niveau de leur soutien-gorge, ça c'est toujours pareil. C'est assez fréquent de pouvoir avoir un écoulement mammonaire. C'est rare qu'il soit signe de cancer, mais il peut l'être, surtout si ça sort d'un seul côté, d'un seul trou et que c'est sanglant. Au niveau de la palpation, ce qu'on peut faire, c'est, on peut dire que tous les six mois, pour les patients qui se sentent de le faire, parce qu'il y en a qui ne se sentent pas du tout, c'est possible de s'examiner les seins en position debout et allongée. Et dans ce cas-là, il faut prendre ses doigts et appuyer quand même fermement. Moi j'aime bien examiner les seins comme ça, je prends les seins comme des horloges et donc je fais cadran horaire par cadran horaire, donc on va dire sur le rayon de midi et tu fais des petits cercles avec tes doigts en appuyant quand même assez fort et donc sur tous les cadrans horaires, donc ça prend quand même on va dire 5 bonnes minutes et c'est pas mal de le faire en position debout allongée, regardez bien au niveau des sillons sous les seins donc on soulève, pour les femmes qui ont des gros seins, on soulève les seins et bien regarder devant le sternum, donc entre les deux seins Appuyer aussi pour voir s'il n'y a pas une masse. Et donc là, c'est une masse qu'on recherche, un truc qui ne serait pas normal. Et puis, il faut aussi impliquer les partenaires. Il y a pas mal de cancers qui sont détectés par les partenaires, parce qu'ils ont plus l'habitude de côtoyer la poitrine que la patiente elle-même. Et ils peuvent sauver des vies aussi. Donc voilà, grosso modo, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour bien se rendre compte, toi, tu vois concrètement que cette imagerie médicale, enfin cet examen... sauve des vies en fait, enfin en tout cas voilà tout de suite on peut prendre en charge c'est ce qui est important aussi je pense à faire passer comme message c'est que une fois qu'on voit qu'il y a quelque chose ça veut pas dire non plus que c'est la fin enfin voilà on s'imagine aussi c'est un facteur de peur aussi c'est pour ça que tu disais on n'a pas envie d'y aller parce qu'on n'a pas envie d'avoir de nouvelles nouvelles et même si on voit quelque chose là il y a tout un système qui rentre en compte qui se met en place et de soins qui doit être rassurant aussi pour les femmes

  • Speaker #1

    C'est très important ce que tu dis, parce que si le cancer du sein avait été un cancer qu'on ne savait pas traiter, je pense qu'il n'y aurait absolument aucun intérêt à ce qu'on fasse ce dépistage. On laisserait les patientes tranquilles, au moins elles auraient la conscience tranquille pendant quelques mois ou années supplémentaires. Sauf que la chance qu'on a, c'est que la médecine a bien évolué et que c'est un cancer qui se traite globalement bien. Et puis avec des traitements moins lourds, si le cancer est pris en charge à temps, bien sûr. Là on fait des généralités, chaque cas est très différent, mais en tout cas, par exemple, si on détecte des microcalcifications, comme je viens de t'en parler, qui peuvent être un signe de cancer in situ, dans ce cas-là, la patiente va être opérée dans les 15 jours qui suivent, elle va avoir une radiothérapie, je parle du meilleur cas, elle va avoir une radiothérapie qui va durer quelques semaines, et vraiment, quelques mois plus tard, c'est un mauvais souvenir. Alors bien sûr, chaque année, elle se souviendra, elle verra peut-être sa petite cicatrice, mais ça cicatrise hyper bien le sein, enfin, elle ne sera pas... Ce ne sera pas comme si elle n'avait jamais rien eu, mais ça se soigne hyper bien, rapidement, dans certains cas. Et puis les patientes ressortent très fortes. Quand ça évolue plus, après, c'est des traitements qui sont un peu plus compliqués, un peu plus lourds, un peu plus durs à accepter aussi. Quand on parle de chimiothérapie, on parle de perdre les cheveux. Et pour une femme, se faire opérer le sein et perdre les cheveux, ça fait quand même pas mal. Mais ça aussi, il y a beaucoup de femmes qui s'en sortent très fortes. Et un an après, c'est un mauvais souvenir et on avance.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un coût qui est pris en charge ? Une mammographie, une échographie ? Qu'est-ce qui reste en charge par rapport à...

  • Speaker #1

    Alors, normalement, la mammographie et l'échographie sont prises en charge. Donc, si la patiente passe par le dépistage organisé, il me semble que la mammographie est complètement prise en charge et l'échographie est à 50%, je crois, à la charge de la patiente. Mais en général, tout est carré avec... Enfin, il ne reste vraiment pas grand-chose à payer. À mon avis, sur ordonnance, c'est à peu près pareil. Bien sûr pour la prise en charge, c'est pris en charge complètement, sauf tout ce qui est dépassement d'honoraires. Qui est lié au lieu où on va. Mais après il y a des endroits qui ne dépassent pas et qui sont hyper bien. Et il faut savoir aussi que typiquement moi je suis humaine, je travaille dans des endroits qui dépassent et d'autres qui ne dépassent pas. Et quand il y a une patiente qui est en difficulté, évidemment que... Il y a des patientes parfois qui viennent pour faire une mammographie et puis quand je leur dis qu'il faut faire une échographie, elles disent Non mais je ne peux pas, je n'ai pas...

  • Speaker #0

    Financièrement.

  • Speaker #1

    Oui. Et je leur dis Mais moi je préfère que vous la fassiez gratuitement plutôt que de vous laisser repartir ça avec le travail à moitié fait. Donc les médecins sont humains quand même. Je ne crois pas qu'il y ait un endroit où la patiente se retrouve en difficulté après une mammographie.

  • Speaker #0

    Bon, merci pour ces infos. Est-ce que tu aurais quand même un... conseil, une ligne de conduite, voilà, on a abordé un petit peu tout, mais là j'aimerais en parler aussi à la femme, tu t'en es aussi en parallèle du médecin. Qu'est-ce que tu aurais envie que les femmes retiennent justement de cet épisode déjà, et de tout ce qu'on vient d'aborder en prévention, et d'ailleurs si tu as autre chose à rajouter, que je n'ai pas posé de question, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #1

    Non, mais je voudrais faire passer un message à... d'espoir parce que c'est un épisode même si on parle de choses qui sont très lourdes on parle de choses qui se soignent donc c'est un message d'espoir que je voudrais faire passer je parle souvent de mes premiers pas en mammographie parce que quand j'étais étudiante en radiologie j'ai commencé mon stage en scénologie à l'Institut Curie et quand je suis arrivée dans cet endroit j'appréhendais énormément ce stage que j'allais faire j'étais jeune... Et je me disais, oh là là, c'est horrible parce que je vais voir des patientes qui ont eu un cancer du sein. Enfin, il n'y a rien de pire. Ça touche à leur féminité. Il y en a qui perdent leurs cheveux. Enfin, c'est horrible. Et en fait, quand j'ai commencé à bosser là-dedans, je me suis rendue compte à quel point déjà, il y avait des chances de guérison qui étaient immenses. Et à quel point les femmes qui ressortaient de cette épreuve étaient fortes et déterminées à croquer leur vie. Et enfin, vraiment, j'ai trouvé vraiment des lionnes. Donc, en fait... L'incidence du cancer du sein, on peut faire ce qu'on veut. Bien sûr, on fait du sport, on fait attention à ce qu'on fait. On ne va pas non plus se pourrir la vie, mais on sait que c'est une possibilité, que ça peut nous arriver. Moi-même, je vis avec cette idée-là, même s'il ne faut pas non plus manifester pour que ça arrive. Mais il faut vivre normalement. En revanche, il faut vraiment faire son suivi. C'est hyper important. Et puis, si jamais ça doit arriver, il faut se dire, OK, on y va. On part sur les rails de la guérison et on guérit. Et puis, on en parlera au passé très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maïva.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Émilie. Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas,

  • Speaker #0

    si vous avez aimé, à le partager, à le commenter,

  • Speaker #1

    à faire vivre la communauté Elsagis.

  • Speaker #0

    Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram.

  • Speaker #1

    emily.b-sophrologue et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com

  • Speaker #0

    A très bientôt !

Description

Pour ce mois d'Octobre Rose, je suis heureuse de vous proposer une série de podcasts Hors Série Elles Agissent & Octobre Rose.


Pour ce premier épiosde, je suis ravie de recevoir une nouvelle fois à mon micro Maeva Fischer, médecin radiologue spécialisée dans le cancer du sein.


Un épisode sous la signe de la prévention. Nous abordons ensemble des sujets clés tels que le dépistage, les facteurs de risques et l’importance de la prise en charge précoce.


Merci à Maeva Fischer d'avoir partagé à mon micro son expertise avec clarté et bienveillance, pour aider à mieux comprendre ce que chaque femme peut faire pour protéger sa santé.


Dans cet épisode on aborde différents sujets :


Les facteurs de risques

Le déroulement d'un dépistage

Les méthodes actuelles du dépistage

Le rythme des examens

Une présentation de ce qu'est une mammographie / une échographie mammaire / une biopsie / une IRM

Les réticences persistantes

L'impact positif d'une détection précoce d'un cancer du sein

La prise en charge des examens


💡 Un épisode à ne pas manquer !


🔔 L'épisode est disponible dès maintenant sur toutes les plateformes d'écoutes. N’hésitez pas à écouter, partager, et à en parler autour de vous pour soutenir Octobre Rose !


https://www.ligue-cancer.net/octobre-rose


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Écoutez, agir,

  • Speaker #1

    je pense que vous l'agissez tous, sur la matière et sur le monde en permanence.

  • Speaker #0

    Agir, c'est aimer. Être soi,

  • Speaker #1

    c'est agir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est.

  • Speaker #1

    Jamais,

  • Speaker #0

    jamais, jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Agir, c'est mettre en œuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal.

  • Speaker #0

    Oui, y aller. Sans fou, on casse tout,

  • Speaker #1

    on y va, on rêve grand.

  • Speaker #0

    Bonjour Maïva.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Re-bonjour dans Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Oui, merci de m'accueillir à nouveau.

  • Speaker #0

    Je suis très contente. Je t'avais accueillie pour un épisode où on retracait ton parcours. J'invite tous les auditeurs à l'écouter. C'est l'épisode 44, pour être précise. Et là, je te réinvite dans un cadre un peu plus particulier pour parler prévention de ton métier plus profondément, on va dire, d'utilité autour de la prévention du cancer du sein. Oui, merci d'avoir accepté de venir.

  • Speaker #1

    Merci, merci de m'accueillir sur cet épisode. C'est un sujet qui me tient forcément très très à cœur. Donc ça me fait toujours plaisir de communiquer sur le sujet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux juste nous redire en quelques mots qui tu es par rapport au sujet sur lequel on va traiter ? Là, je parle à Maëva, la médecin. Est-ce que tu peux nous resituer ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis Maëva Fischer et je suis médecin radiologue spécialisée en cancer du sein. Donc je dépiste. et je diagnostique et je suis les cancers du sein.

  • Speaker #0

    Ok, donc du coup, on va rentrer dans le vif du sujet, notamment autour de la prévention. J'aimerais déjà que tu nous expliques en quoi la prévention, c'est un élément crucial dans ce cancer, justement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, il faut savoir d'abord que le cancer du sein, c'est le premier cancer chez la femme en France et pas que en France, d'ailleurs, aussi en Europe, aux États-Unis et dans beaucoup de pays du monde. Donc, nous sommes... toutes concernées. Le cancer du sein touche une femme sur huit dans sa vie, ce qui est énorme. Ça veut dire qu'on a toutes autour de nous une femme qui a déjà eu ou qui aura un cancer du sein si ce n'est pas nous. Donc, il y a l'incidence de ce cancer qui augmente. En fait, avec le temps, on ne connaît pas exactement toutes les raisons. Enfin, si tu veux, on en parlera tout à l'heure un peu des facteurs de risque. Mais il y a quand même une incidence qui monte. Et à côté de ça, grâce... Grâce aux travaux qui sont faits dans le domaine, on a une mortalité qui baisse parce que la prise en charge est de meilleure en meilleure. Et donc c'est pour ça que le dépistage est hyper important parce que plus un cancer du sein est pris en charge à temps, plus il est pris en charge précocement, plus les chances de guérison définitives avec des traitements qui sont moins lourds sont importantes.

  • Speaker #0

    Justement, tu parlais des facteurs. Est-ce qu'on peut revenir dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, les facteurs de risque. Le premier facteur de risque, c'est l'âge, puisqu'on sait que la majeure partie des cancers du sein arrive entre 50 ans et 74 ans. C'est d'ailleurs l'âge où les femmes sont invitées à un dépistage organisé du cancer du sein. On commence à recevoir les courriers par la Sécurité sociale nous invitant à faire le dépistage, même si le dépistage, c'est quand même mieux de le commencer avant. Parce qu'on va dire qu'il y a à peu près 80% des cancers du sein dont il y a... qui surviennent entre 50 et 74 ans, mais on a quand même 20% des cancers du sein qui arrivent avant et après. Donc l'âge, le facteur héréditaire, bien sûr. Si on a quelqu'un dans la famille, surtout au premier degré, on va dire une mère, une sœur, qui ont été touchées, on est plus à risque d'avoir un cancer du sein. Il y a l'exposition aux hormones qui est... qui est impliquée aussi, donc ça peut être les hormones endogènes, c'est-à-dire nos hormones. Plus une femme a eu sa puberté tôt, plus elle a eu sa ménopause tard, plus elle a été exposée aux hormones, et l'exposition aux hormones aussi exogènes, avec la pilule contraceptive et les traitements hormonaux substitutifs pour la ménopause. C'est quelque chose qui est discuté en ce moment. Donc c'est pas un facteur de risque majeur mais on sait que c'est quand même un facteur de risque. Après il y a des cas un petit peu particuliers, par exemple des femmes qui ont eu des irradiations thoraciques dans la jeunesse ou dans l'enfance, par exemple des femmes qui ont été traitées pour des lymphomes, donc une radiothérapie au niveau du thorax, on sait que c'est un facteur de risque également. Et depuis, l'alcool a toujours été suspecté d'être un facteur de risque et depuis peu. On suspecte aussi le tabagisme d'être un facteur de risque. notamment parce qu'on a constaté qu'en France, on était les championnes, malheureusement, d'incidence de cancer du sein, c'est qu'on a le plus de cancer du sein en France, et dans tout le monde entier, ce qui est assez incroyable. Et donc, ils ont amputé ça, eux, enfin les études ont amputé ça à la consommation d'alcool et au tabagisme. A mon avis, il y a d'autres choses. On n'est pas au courant de tout.

  • Speaker #0

    Mais c'est des éléments à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Plus on prend soin de soi, plus on va faire du sport, plus on fait attention à son alimentation, plus on fait attention à ce qu'on consomme au niveau des hormones et des médicaments et du reste. Plus on a de chances de s'épargner ça, même si on sait qu'il n'y a pas que ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Est-ce que tu peux nous présenter les méthodes actuelles de dépistage ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je sais qu'on parle beaucoup de l'autopalpation, c'est quelque chose qui est très bien. Je pense qu'on en parle beaucoup parce que les femmes ont besoin d'agir en fait sur elles-mêmes. Elles agissent, on aime bien pouvoir faire les choses un peu en autonomie et c'est super. Donc effectivement l'autopalpation c'est important, c'est important de connaître son corps, de savoir s'examiner, de savoir se regarder. Ça ne suffit pas du tout évidemment et le plus important c'est surtout. de se faire palper aussi par son gynécologue qui a plus l'habitude pour les femmes qui ont moins de 40 ans, donc aller le voir une ou deux fois par an pour qu'il nous examine la poitrine, être alerte des signes qui peuvent être des signes de cancer du sein, et puis à partir de 40 ans, faire des mammographies tous les deux ans pour les femmes lambda, pour les femmes qui n'ont pas de facteur de risque particulier. Et à la mammographie, en général, ça se dit... Une échographie, ça c'est le...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux justement nous expliquer c'est quoi les différences en fait ? Oui, une mammo et une écho parce que c'est pas forcément évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est pas évident. Donc en fait, la mammographie, on va dire, c'est l'examen dont on ne peut pas se passer pour dépister un cancer du sein. Donc c'est un examen qui fait appel au rayon X. C'est pour ça qu'il y a pas mal de femmes qui sont un peu réticentes à cet examen, qui disent Oui, mais moi si on miradit la poitrine, je risque de développer un cancer du sein. Alors... Elles n'ont pas tort. Les rayonnements X peuvent être un facteur déclencheur de cancer, sauf que la technologie a beaucoup évolué et qu'aujourd'hui, quand on fait une mammographie, on délivre très peu de rayons X sur la poitrine. Et d'ailleurs, les études ont prouvé qu'on avait beaucoup plus de chances de dépister un cancer du sein précocement et de le guérir en faisant une mammo tous les deux ans plutôt que d'en déclencher un. Donc voilà, la mammographie, c'est un examen... donc de radiologie, où le sein est posé, compressé entre deux plaques sous plusieurs angles. Et donc c'est l'examen principal qui permet de voir s'il y a une anomalie dans le sein. Alors bien sûr, ça ne permet pas de tout voir. Par contre, il y a des anomalies que seule la mammographie peut voir et c'est en ça que c'est l'examen clé. On commence toujours par une mammographie parce que, par exemple, le cancer du sein peut se traduire par une masse où... par des microcalcifications. Et les microcalcifications, le seul moyen de les objectiver, c'est par la mammographie. C'est pour ça qu'autre chose ne suffit pas. Donc après, souvent, chez 70 à 80 des femmes, le sein est très dense. Et donc on sait, sur la mammographie, qu'on n'est pas à 100 On peut passer à côté d'une masse. Donc on arrive à voir s'il y a des microcalcifications ou pas. On peut voir s'il y a une masse ou pas, mais on sait parfois qu'on n'a rien vu et qu'on peut passer à côté de quelque chose. Donc on complète l'examen par une échographie, qui là est un examen qui est fait grâce aux ultrasons. Donc c'est ce qu'on fait aux femmes enceintes. Donc là pour le coup, on ne délivre pas de rayon X. Mais c'est un examen qui ne peut pas vraiment, à partir de 40 ans, être séparé de la mammographie. C'est-à-dire que c'est un non-sens de faire une échographie sans mammographie. sauf dans des cas particuliers où on surveille une masse en particulier, où on va aller regarder une petite anomalie, et la patiente a déjà eu sa maman il y a moins de deux ans. Mais faire l'un sans l'autre, c'est vraiment un non-sens en fait. Et donc cet examen permet de voir les masses, et permet de voir aussi les ganglions sous les aisselles pour voir s'il n'y a pas un ganglion qui serait anormal. Après ces deux examens, il peut persister un doute. Donc soit on a vu quelque chose, on est un petit peu inquiet, donc on demande une biopsie. Donc là c'est un examen, c'est un prélèvement et c'est un examen, donc c'est l'anatomo-pathologiste qui va examiner les prélèvements sous son microscope et qui va dire si oui ou non il y a des cellules cancéreuses ou des cellules atypiques ou des cellules qui pourraient dégénérer. Et puis parfois c'est pas une biopsie qu'il nous faut, c'est une IRM. Donc l'IRM du sein c'est un examen qui s'est bien développé ces dernières années et c'est un examen qui est très très très sensible. Ça veut dire que quand l'IRM est négative, qu'on ne trouve pas d'anomalie sur l'IRM, on est sûr qu'il n'y a rien, presque sûr qu'il n'y a rien, parce que bien sûr l'IRM ne voit pas les micro-classifications, toujours. Mais voilà, c'est un examen qui a une très bonne valeur prédictive négative, c'est-à-dire si l'IRM est négative, a priori on est bon. Sauf que, je ne sais pas si je dois rentrer dans les détails jusque-là, alors on se dit j'espère que je vais perdre personne au passage donc là dans ce cas là quand je dis ça on se dit super alors pourquoi on ferait pas une MAMO et une IRM dans ce cas là comme ça au moins on est sûr qu'on l'oprient en fait le souci c'est que l'IRM c'est un examen qui est tellement sensible qui va dépister plein de petites choses il va voir plein de petites choses donc souvent à l'issue de l'IRM on est obligé de retourner en échographie pour aller voir s'il n'y a pas des choses et puis on se retrouve avec des choses à surveiller dans le temps donc l'IRM c'est vraiment à réserver aux femmes qui sont à risque ou chez qui on n'arrive pas du tout à démêler la situation juste avec la mammo et l'écho, ce qui doit rester quand même assez rare parce que sinon on va se retrouver à faire des contrôles dans tous les sens et puis pour le coup là ça devient très anxiogène pour la patiente

  • Speaker #0

    Et on est d'accord que on commence par la mammo à partir de 40 ans, c'est ça, et si il n'y a rien, on ne fait pas d'écho ou est-ce qu'on fait quand même comme tu disais, pour aller voir plus loin parce qu'on ne voit pas tout C'est systématique en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ce n'est pas systématique. C'est-à-dire, on va dire, chez à peu près 80% des femmes, le sein est trop dense pour qu'on puisse tout voir en mammographie. Donc, on décide de faire une échographie. En fait, le sein, il est constitué de graisse et de glandes. Pour faire simple, la glande, ça va être tout blanc sur la mammographie et la graisse, ça va être tout noir. Et un cancer, il va être blanc. Donc, en fait, quand le sein est très graisseux, qu'il n'est pas dense, En fait, on va avoir beaucoup de facilité à voir une boule blanche sur un fond noir, ça c'est très facile. Sauf que quand le sein est dense, par exemple chez les patientes, ce n'est pas forcément des gros seins ou des petits seins. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que je voulais dire. On va se dire, est-ce que c'est la taille ? Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas du tout la taille. Il y a des femmes qui vont avoir des très gros seins, qui vont avoir des seins qui sont très graisseux, donc on va très bien voir dans leurs seins. Et à l'inverse, il y a des femmes qui vont être très minces et qui vont avoir juste de la glande au niveau des seins. Et là, on sait que pour le coup, trouver une boule blanche sur un fond blanc, c'est très compliqué. Donc on complète par l'échographie. Mais la mammographie reste nécessaire puisqu'elle permet de détecter des micro-classifications qu'aucun autre examen ne peut détecter.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux venir te voir en disant je veux une mammographie ou est-ce que je dois passer par un médecin ou une gynéco avant ?

  • Speaker #1

    Non, bien sûr qu'on peut voir le radiologue directement pour lui demander une mammographie.

  • Speaker #0

    On a un rendez-vous ?

  • Speaker #1

    Oui, on les fait, on refuse personne parce qu'évidemment quand une patiente est inquiète, il faut la prendre en charge tout de suite. Et puis après s'il y a quelque chose, on l'envoie voir son gynécologue. pour qu'elles puissent voir la suite.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une question de délai ? Alors là, nous, on est en Paris, région parisienne. Est-ce qu'il y a aussi une notion de... Il faut être prévoyante ? Enfin, tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    À Paris, non. Non, il y a des trompes. On trouve de la place. Après, j'ai... Enfin, voilà, je trouve ça... Enfin, je suis peut-être très biaisée du fait d'avoir été formée dans des centres spécialisés, de travailler dans des centres spécialisés, mais... Mais je trouve que la mammographie, c'est quand même très bien de la faire dans des endroits où il y a des gens qui sont spécialisés là-dedans et qui ne font pas de tout, parce que c'est un... C'est un métier,

  • Speaker #0

    pas une spécialisation.

  • Speaker #1

    C'est un domaine à part. Et voilà, donc peut-être prévoir, on va dire, 10-15 jours, mais en général, en région parisienne, c'est quand même assez accessible. Et puis, il ne faut pas hésiter à appeler quand il y a une urgence, à dire, voilà, est-ce qu'on peut me caser entre deux, parce que parfois, il y a des situations qui nécessitent vraiment d'être prises en charge rapidement. Mais on sait que ce n'est pas le cas partout. Par exemple, ce qui est étonnant, c'est que l'incidence du cancer du sein est la même partout en France. Elle est très homogène. En revanche, le taux de mortalité n'est pas du tout le même. Elle est très hétérogène suivant les régions à cause de l'accès aux soins.

  • Speaker #0

    Ah oui, comme quoi. Tout à l'heure, on parlait d'auto. palpation. En quoi, quels sont les signes précoces, en fait, qu'est-ce qu'on peut détecter et qui doit, là, nous alerter ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, je te reprends parce que, du coup, ce n'est pas un signe précoce parce que, malheureusement... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est très bien.

  • Speaker #1

    C'est très bien de s'examiner et c'est très bien d'avoir un truc à faire. Mais en fait, il faut savoir que ce qu'on va détecter par l'autopalpation, souvent malheureusement, c'est des signes qui ne sont pas précoces. C'est des choses qui ont un petit peu traîné, parce que la mammographie, tout l'examen mammographique, va permettre de dépister des petites anomalies qui font quelques millimètres. Et la palpation, en général, ça va plutôt être des choses de centimétrique qu'on va réussir à sentir. Bien sûr, ça dépend de la taille du sein, ça dépend de la taille de l'eau,

  • Speaker #0

    plein de choses, mais disons qu'il faut se dire que...

  • Speaker #1

    on peut pas rester que sur ça voilà on peut tout dire il ya plein de patients qui arrivent et qui se n'en met moi ça va je suis en super forme puis j'ai rien senti de particulier mais en fait ça ça veut absolument rien dire le cancer du sein il fait pas mal la plupart du temps on le palpe pas donc ça c'est important parce que souvent on se dit bon une fois que j'ai une boule et que j'ai une douleur là ça peut être voilà

  • Speaker #0

    mais ça peut ne pas faire mal où ça peut faire mal voilà oui avoir voilà les deux les deux mais voilà il faut pas être sur des Avoir, oui, croire qu'on sait en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, c'est pas croire qu'on sait, c'est la politique de... On fonctionne tous comme ça, on a envie d'aller bien, on a pas envie d'avoir de problèmes, on n'a pas trop le temps pour aller faire une mammographie, pour aller voir si éventuellement on a un cancer. C'est vraiment pas un truc qui est très sympathique à faire. Donc on aime bien se rassurer par des petites choses. Moi, je suis pareille avec le dentiste, j'ai pas mal aux dents, donc j'ai pas besoin d'aller voir. Tout ça, je connais, je jette pas la pierre, mais en tout cas, c'est vrai qu'en mammographie, je trouve ça... Enfin, c'est important en tout cas d'en parler. Mais donc en tout cas pour l'autopalpation, c'est important déjà d'avoir l'habitude de se regarder dans le miroir, de voir s'il n'y a pas quelque chose qui a changé visuellement, une plaque rouge au niveau du sein.

  • Speaker #0

    Des symptômes d'alerte qui te disent, oula, il y a quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Effectivement, il vaut mieux quand même en avoir conscience parce que, admettons, même une patiente qui fait ses mammographies sagement tous les deux ans, elle peut quand même développer quelque chose. Il y a quand même des cancers de l'intervalle qui arrivent, c'est rare mais ça arrive. Et donc c'est important d'avoir une petite notion. Donc s'il y a un aspect visuel qui a changé, une plaque rouge, un aspect peau d'orange, un creux au niveau du sein, une bosse, il ne faut pas hésiter à consulter. Un écoulement mamelonnaire aussi, alors ça ce n'est pas forcément grave, mais s'il y a des femmes qui vont le soir quand elles retirent leur soutien-gorge, retrouver des gouttes au niveau de leur soutien-gorge, ça c'est toujours pareil. C'est assez fréquent de pouvoir avoir un écoulement mammonaire. C'est rare qu'il soit signe de cancer, mais il peut l'être, surtout si ça sort d'un seul côté, d'un seul trou et que c'est sanglant. Au niveau de la palpation, ce qu'on peut faire, c'est, on peut dire que tous les six mois, pour les patients qui se sentent de le faire, parce qu'il y en a qui ne se sentent pas du tout, c'est possible de s'examiner les seins en position debout et allongée. Et dans ce cas-là, il faut prendre ses doigts et appuyer quand même fermement. Moi j'aime bien examiner les seins comme ça, je prends les seins comme des horloges et donc je fais cadran horaire par cadran horaire, donc on va dire sur le rayon de midi et tu fais des petits cercles avec tes doigts en appuyant quand même assez fort et donc sur tous les cadrans horaires, donc ça prend quand même on va dire 5 bonnes minutes et c'est pas mal de le faire en position debout allongée, regardez bien au niveau des sillons sous les seins donc on soulève, pour les femmes qui ont des gros seins, on soulève les seins et bien regarder devant le sternum, donc entre les deux seins Appuyer aussi pour voir s'il n'y a pas une masse. Et donc là, c'est une masse qu'on recherche, un truc qui ne serait pas normal. Et puis, il faut aussi impliquer les partenaires. Il y a pas mal de cancers qui sont détectés par les partenaires, parce qu'ils ont plus l'habitude de côtoyer la poitrine que la patiente elle-même. Et ils peuvent sauver des vies aussi. Donc voilà, grosso modo, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour bien se rendre compte, toi, tu vois concrètement que cette imagerie médicale, enfin cet examen... sauve des vies en fait, enfin en tout cas voilà tout de suite on peut prendre en charge c'est ce qui est important aussi je pense à faire passer comme message c'est que une fois qu'on voit qu'il y a quelque chose ça veut pas dire non plus que c'est la fin enfin voilà on s'imagine aussi c'est un facteur de peur aussi c'est pour ça que tu disais on n'a pas envie d'y aller parce qu'on n'a pas envie d'avoir de nouvelles nouvelles et même si on voit quelque chose là il y a tout un système qui rentre en compte qui se met en place et de soins qui doit être rassurant aussi pour les femmes

  • Speaker #1

    C'est très important ce que tu dis, parce que si le cancer du sein avait été un cancer qu'on ne savait pas traiter, je pense qu'il n'y aurait absolument aucun intérêt à ce qu'on fasse ce dépistage. On laisserait les patientes tranquilles, au moins elles auraient la conscience tranquille pendant quelques mois ou années supplémentaires. Sauf que la chance qu'on a, c'est que la médecine a bien évolué et que c'est un cancer qui se traite globalement bien. Et puis avec des traitements moins lourds, si le cancer est pris en charge à temps, bien sûr. Là on fait des généralités, chaque cas est très différent, mais en tout cas, par exemple, si on détecte des microcalcifications, comme je viens de t'en parler, qui peuvent être un signe de cancer in situ, dans ce cas-là, la patiente va être opérée dans les 15 jours qui suivent, elle va avoir une radiothérapie, je parle du meilleur cas, elle va avoir une radiothérapie qui va durer quelques semaines, et vraiment, quelques mois plus tard, c'est un mauvais souvenir. Alors bien sûr, chaque année, elle se souviendra, elle verra peut-être sa petite cicatrice, mais ça cicatrise hyper bien le sein, enfin, elle ne sera pas... Ce ne sera pas comme si elle n'avait jamais rien eu, mais ça se soigne hyper bien, rapidement, dans certains cas. Et puis les patientes ressortent très fortes. Quand ça évolue plus, après, c'est des traitements qui sont un peu plus compliqués, un peu plus lourds, un peu plus durs à accepter aussi. Quand on parle de chimiothérapie, on parle de perdre les cheveux. Et pour une femme, se faire opérer le sein et perdre les cheveux, ça fait quand même pas mal. Mais ça aussi, il y a beaucoup de femmes qui s'en sortent très fortes. Et un an après, c'est un mauvais souvenir et on avance.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un coût qui est pris en charge ? Une mammographie, une échographie ? Qu'est-ce qui reste en charge par rapport à...

  • Speaker #1

    Alors, normalement, la mammographie et l'échographie sont prises en charge. Donc, si la patiente passe par le dépistage organisé, il me semble que la mammographie est complètement prise en charge et l'échographie est à 50%, je crois, à la charge de la patiente. Mais en général, tout est carré avec... Enfin, il ne reste vraiment pas grand-chose à payer. À mon avis, sur ordonnance, c'est à peu près pareil. Bien sûr pour la prise en charge, c'est pris en charge complètement, sauf tout ce qui est dépassement d'honoraires. Qui est lié au lieu où on va. Mais après il y a des endroits qui ne dépassent pas et qui sont hyper bien. Et il faut savoir aussi que typiquement moi je suis humaine, je travaille dans des endroits qui dépassent et d'autres qui ne dépassent pas. Et quand il y a une patiente qui est en difficulté, évidemment que... Il y a des patientes parfois qui viennent pour faire une mammographie et puis quand je leur dis qu'il faut faire une échographie, elles disent Non mais je ne peux pas, je n'ai pas...

  • Speaker #0

    Financièrement.

  • Speaker #1

    Oui. Et je leur dis Mais moi je préfère que vous la fassiez gratuitement plutôt que de vous laisser repartir ça avec le travail à moitié fait. Donc les médecins sont humains quand même. Je ne crois pas qu'il y ait un endroit où la patiente se retrouve en difficulté après une mammographie.

  • Speaker #0

    Bon, merci pour ces infos. Est-ce que tu aurais quand même un... conseil, une ligne de conduite, voilà, on a abordé un petit peu tout, mais là j'aimerais en parler aussi à la femme, tu t'en es aussi en parallèle du médecin. Qu'est-ce que tu aurais envie que les femmes retiennent justement de cet épisode déjà, et de tout ce qu'on vient d'aborder en prévention, et d'ailleurs si tu as autre chose à rajouter, que je n'ai pas posé de question, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #1

    Non, mais je voudrais faire passer un message à... d'espoir parce que c'est un épisode même si on parle de choses qui sont très lourdes on parle de choses qui se soignent donc c'est un message d'espoir que je voudrais faire passer je parle souvent de mes premiers pas en mammographie parce que quand j'étais étudiante en radiologie j'ai commencé mon stage en scénologie à l'Institut Curie et quand je suis arrivée dans cet endroit j'appréhendais énormément ce stage que j'allais faire j'étais jeune... Et je me disais, oh là là, c'est horrible parce que je vais voir des patientes qui ont eu un cancer du sein. Enfin, il n'y a rien de pire. Ça touche à leur féminité. Il y en a qui perdent leurs cheveux. Enfin, c'est horrible. Et en fait, quand j'ai commencé à bosser là-dedans, je me suis rendue compte à quel point déjà, il y avait des chances de guérison qui étaient immenses. Et à quel point les femmes qui ressortaient de cette épreuve étaient fortes et déterminées à croquer leur vie. Et enfin, vraiment, j'ai trouvé vraiment des lionnes. Donc, en fait... L'incidence du cancer du sein, on peut faire ce qu'on veut. Bien sûr, on fait du sport, on fait attention à ce qu'on fait. On ne va pas non plus se pourrir la vie, mais on sait que c'est une possibilité, que ça peut nous arriver. Moi-même, je vis avec cette idée-là, même s'il ne faut pas non plus manifester pour que ça arrive. Mais il faut vivre normalement. En revanche, il faut vraiment faire son suivi. C'est hyper important. Et puis, si jamais ça doit arriver, il faut se dire, OK, on y va. On part sur les rails de la guérison et on guérit. Et puis, on en parlera au passé très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maïva.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Émilie. Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas,

  • Speaker #0

    si vous avez aimé, à le partager, à le commenter,

  • Speaker #1

    à faire vivre la communauté Elsagis.

  • Speaker #0

    Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram.

  • Speaker #1

    emily.b-sophrologue et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com

  • Speaker #0

    A très bientôt !

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Pour ce premier épiosde, je suis ravie de recevoir une nouvelle fois à mon micro Maeva Fischer, médecin radiologue spécialisée dans le cancer du sein.


Un épisode sous la signe de la prévention. Nous abordons ensemble des sujets clés tels que le dépistage, les facteurs de risques et l’importance de la prise en charge précoce.


Merci à Maeva Fischer d'avoir partagé à mon micro son expertise avec clarté et bienveillance, pour aider à mieux comprendre ce que chaque femme peut faire pour protéger sa santé.


Dans cet épisode on aborde différents sujets :


Les facteurs de risques

Le déroulement d'un dépistage

Les méthodes actuelles du dépistage

Le rythme des examens

Une présentation de ce qu'est une mammographie / une échographie mammaire / une biopsie / une IRM

Les réticences persistantes

L'impact positif d'une détection précoce d'un cancer du sein

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Transcription

  • Speaker #0

    Écoutez, agir,

  • Speaker #1

    je pense que vous l'agissez tous, sur la matière et sur le monde en permanence.

  • Speaker #0

    Agir, c'est aimer. Être soi,

  • Speaker #1

    c'est agir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est.

  • Speaker #1

    Jamais,

  • Speaker #0

    jamais, jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Agir, c'est mettre en œuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal.

  • Speaker #0

    Oui, y aller. Sans fou, on casse tout,

  • Speaker #1

    on y va, on rêve grand.

  • Speaker #0

    Bonjour Maïva.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Re-bonjour dans Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Oui, merci de m'accueillir à nouveau.

  • Speaker #0

    Je suis très contente. Je t'avais accueillie pour un épisode où on retracait ton parcours. J'invite tous les auditeurs à l'écouter. C'est l'épisode 44, pour être précise. Et là, je te réinvite dans un cadre un peu plus particulier pour parler prévention de ton métier plus profondément, on va dire, d'utilité autour de la prévention du cancer du sein. Oui, merci d'avoir accepté de venir.

  • Speaker #1

    Merci, merci de m'accueillir sur cet épisode. C'est un sujet qui me tient forcément très très à cœur. Donc ça me fait toujours plaisir de communiquer sur le sujet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux juste nous redire en quelques mots qui tu es par rapport au sujet sur lequel on va traiter ? Là, je parle à Maëva, la médecin. Est-ce que tu peux nous resituer ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis Maëva Fischer et je suis médecin radiologue spécialisée en cancer du sein. Donc je dépiste. et je diagnostique et je suis les cancers du sein.

  • Speaker #0

    Ok, donc du coup, on va rentrer dans le vif du sujet, notamment autour de la prévention. J'aimerais déjà que tu nous expliques en quoi la prévention, c'est un élément crucial dans ce cancer, justement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, il faut savoir d'abord que le cancer du sein, c'est le premier cancer chez la femme en France et pas que en France, d'ailleurs, aussi en Europe, aux États-Unis et dans beaucoup de pays du monde. Donc, nous sommes... toutes concernées. Le cancer du sein touche une femme sur huit dans sa vie, ce qui est énorme. Ça veut dire qu'on a toutes autour de nous une femme qui a déjà eu ou qui aura un cancer du sein si ce n'est pas nous. Donc, il y a l'incidence de ce cancer qui augmente. En fait, avec le temps, on ne connaît pas exactement toutes les raisons. Enfin, si tu veux, on en parlera tout à l'heure un peu des facteurs de risque. Mais il y a quand même une incidence qui monte. Et à côté de ça, grâce... Grâce aux travaux qui sont faits dans le domaine, on a une mortalité qui baisse parce que la prise en charge est de meilleure en meilleure. Et donc c'est pour ça que le dépistage est hyper important parce que plus un cancer du sein est pris en charge à temps, plus il est pris en charge précocement, plus les chances de guérison définitives avec des traitements qui sont moins lourds sont importantes.

  • Speaker #0

    Justement, tu parlais des facteurs. Est-ce qu'on peut revenir dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, les facteurs de risque. Le premier facteur de risque, c'est l'âge, puisqu'on sait que la majeure partie des cancers du sein arrive entre 50 ans et 74 ans. C'est d'ailleurs l'âge où les femmes sont invitées à un dépistage organisé du cancer du sein. On commence à recevoir les courriers par la Sécurité sociale nous invitant à faire le dépistage, même si le dépistage, c'est quand même mieux de le commencer avant. Parce qu'on va dire qu'il y a à peu près 80% des cancers du sein dont il y a... qui surviennent entre 50 et 74 ans, mais on a quand même 20% des cancers du sein qui arrivent avant et après. Donc l'âge, le facteur héréditaire, bien sûr. Si on a quelqu'un dans la famille, surtout au premier degré, on va dire une mère, une sœur, qui ont été touchées, on est plus à risque d'avoir un cancer du sein. Il y a l'exposition aux hormones qui est... qui est impliquée aussi, donc ça peut être les hormones endogènes, c'est-à-dire nos hormones. Plus une femme a eu sa puberté tôt, plus elle a eu sa ménopause tard, plus elle a été exposée aux hormones, et l'exposition aux hormones aussi exogènes, avec la pilule contraceptive et les traitements hormonaux substitutifs pour la ménopause. C'est quelque chose qui est discuté en ce moment. Donc c'est pas un facteur de risque majeur mais on sait que c'est quand même un facteur de risque. Après il y a des cas un petit peu particuliers, par exemple des femmes qui ont eu des irradiations thoraciques dans la jeunesse ou dans l'enfance, par exemple des femmes qui ont été traitées pour des lymphomes, donc une radiothérapie au niveau du thorax, on sait que c'est un facteur de risque également. Et depuis, l'alcool a toujours été suspecté d'être un facteur de risque et depuis peu. On suspecte aussi le tabagisme d'être un facteur de risque. notamment parce qu'on a constaté qu'en France, on était les championnes, malheureusement, d'incidence de cancer du sein, c'est qu'on a le plus de cancer du sein en France, et dans tout le monde entier, ce qui est assez incroyable. Et donc, ils ont amputé ça, eux, enfin les études ont amputé ça à la consommation d'alcool et au tabagisme. A mon avis, il y a d'autres choses. On n'est pas au courant de tout.

  • Speaker #0

    Mais c'est des éléments à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Plus on prend soin de soi, plus on va faire du sport, plus on fait attention à son alimentation, plus on fait attention à ce qu'on consomme au niveau des hormones et des médicaments et du reste. Plus on a de chances de s'épargner ça, même si on sait qu'il n'y a pas que ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Est-ce que tu peux nous présenter les méthodes actuelles de dépistage ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je sais qu'on parle beaucoup de l'autopalpation, c'est quelque chose qui est très bien. Je pense qu'on en parle beaucoup parce que les femmes ont besoin d'agir en fait sur elles-mêmes. Elles agissent, on aime bien pouvoir faire les choses un peu en autonomie et c'est super. Donc effectivement l'autopalpation c'est important, c'est important de connaître son corps, de savoir s'examiner, de savoir se regarder. Ça ne suffit pas du tout évidemment et le plus important c'est surtout. de se faire palper aussi par son gynécologue qui a plus l'habitude pour les femmes qui ont moins de 40 ans, donc aller le voir une ou deux fois par an pour qu'il nous examine la poitrine, être alerte des signes qui peuvent être des signes de cancer du sein, et puis à partir de 40 ans, faire des mammographies tous les deux ans pour les femmes lambda, pour les femmes qui n'ont pas de facteur de risque particulier. Et à la mammographie, en général, ça se dit... Une échographie, ça c'est le...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux justement nous expliquer c'est quoi les différences en fait ? Oui, une mammo et une écho parce que c'est pas forcément évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est pas évident. Donc en fait, la mammographie, on va dire, c'est l'examen dont on ne peut pas se passer pour dépister un cancer du sein. Donc c'est un examen qui fait appel au rayon X. C'est pour ça qu'il y a pas mal de femmes qui sont un peu réticentes à cet examen, qui disent Oui, mais moi si on miradit la poitrine, je risque de développer un cancer du sein. Alors... Elles n'ont pas tort. Les rayonnements X peuvent être un facteur déclencheur de cancer, sauf que la technologie a beaucoup évolué et qu'aujourd'hui, quand on fait une mammographie, on délivre très peu de rayons X sur la poitrine. Et d'ailleurs, les études ont prouvé qu'on avait beaucoup plus de chances de dépister un cancer du sein précocement et de le guérir en faisant une mammo tous les deux ans plutôt que d'en déclencher un. Donc voilà, la mammographie, c'est un examen... donc de radiologie, où le sein est posé, compressé entre deux plaques sous plusieurs angles. Et donc c'est l'examen principal qui permet de voir s'il y a une anomalie dans le sein. Alors bien sûr, ça ne permet pas de tout voir. Par contre, il y a des anomalies que seule la mammographie peut voir et c'est en ça que c'est l'examen clé. On commence toujours par une mammographie parce que, par exemple, le cancer du sein peut se traduire par une masse où... par des microcalcifications. Et les microcalcifications, le seul moyen de les objectiver, c'est par la mammographie. C'est pour ça qu'autre chose ne suffit pas. Donc après, souvent, chez 70 à 80 des femmes, le sein est très dense. Et donc on sait, sur la mammographie, qu'on n'est pas à 100 On peut passer à côté d'une masse. Donc on arrive à voir s'il y a des microcalcifications ou pas. On peut voir s'il y a une masse ou pas, mais on sait parfois qu'on n'a rien vu et qu'on peut passer à côté de quelque chose. Donc on complète l'examen par une échographie, qui là est un examen qui est fait grâce aux ultrasons. Donc c'est ce qu'on fait aux femmes enceintes. Donc là pour le coup, on ne délivre pas de rayon X. Mais c'est un examen qui ne peut pas vraiment, à partir de 40 ans, être séparé de la mammographie. C'est-à-dire que c'est un non-sens de faire une échographie sans mammographie. sauf dans des cas particuliers où on surveille une masse en particulier, où on va aller regarder une petite anomalie, et la patiente a déjà eu sa maman il y a moins de deux ans. Mais faire l'un sans l'autre, c'est vraiment un non-sens en fait. Et donc cet examen permet de voir les masses, et permet de voir aussi les ganglions sous les aisselles pour voir s'il n'y a pas un ganglion qui serait anormal. Après ces deux examens, il peut persister un doute. Donc soit on a vu quelque chose, on est un petit peu inquiet, donc on demande une biopsie. Donc là c'est un examen, c'est un prélèvement et c'est un examen, donc c'est l'anatomo-pathologiste qui va examiner les prélèvements sous son microscope et qui va dire si oui ou non il y a des cellules cancéreuses ou des cellules atypiques ou des cellules qui pourraient dégénérer. Et puis parfois c'est pas une biopsie qu'il nous faut, c'est une IRM. Donc l'IRM du sein c'est un examen qui s'est bien développé ces dernières années et c'est un examen qui est très très très sensible. Ça veut dire que quand l'IRM est négative, qu'on ne trouve pas d'anomalie sur l'IRM, on est sûr qu'il n'y a rien, presque sûr qu'il n'y a rien, parce que bien sûr l'IRM ne voit pas les micro-classifications, toujours. Mais voilà, c'est un examen qui a une très bonne valeur prédictive négative, c'est-à-dire si l'IRM est négative, a priori on est bon. Sauf que, je ne sais pas si je dois rentrer dans les détails jusque-là, alors on se dit j'espère que je vais perdre personne au passage donc là dans ce cas là quand je dis ça on se dit super alors pourquoi on ferait pas une MAMO et une IRM dans ce cas là comme ça au moins on est sûr qu'on l'oprient en fait le souci c'est que l'IRM c'est un examen qui est tellement sensible qui va dépister plein de petites choses il va voir plein de petites choses donc souvent à l'issue de l'IRM on est obligé de retourner en échographie pour aller voir s'il n'y a pas des choses et puis on se retrouve avec des choses à surveiller dans le temps donc l'IRM c'est vraiment à réserver aux femmes qui sont à risque ou chez qui on n'arrive pas du tout à démêler la situation juste avec la mammo et l'écho, ce qui doit rester quand même assez rare parce que sinon on va se retrouver à faire des contrôles dans tous les sens et puis pour le coup là ça devient très anxiogène pour la patiente

  • Speaker #0

    Et on est d'accord que on commence par la mammo à partir de 40 ans, c'est ça, et si il n'y a rien, on ne fait pas d'écho ou est-ce qu'on fait quand même comme tu disais, pour aller voir plus loin parce qu'on ne voit pas tout C'est systématique en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ce n'est pas systématique. C'est-à-dire, on va dire, chez à peu près 80% des femmes, le sein est trop dense pour qu'on puisse tout voir en mammographie. Donc, on décide de faire une échographie. En fait, le sein, il est constitué de graisse et de glandes. Pour faire simple, la glande, ça va être tout blanc sur la mammographie et la graisse, ça va être tout noir. Et un cancer, il va être blanc. Donc, en fait, quand le sein est très graisseux, qu'il n'est pas dense, En fait, on va avoir beaucoup de facilité à voir une boule blanche sur un fond noir, ça c'est très facile. Sauf que quand le sein est dense, par exemple chez les patientes, ce n'est pas forcément des gros seins ou des petits seins. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que je voulais dire. On va se dire, est-ce que c'est la taille ? Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas du tout la taille. Il y a des femmes qui vont avoir des très gros seins, qui vont avoir des seins qui sont très graisseux, donc on va très bien voir dans leurs seins. Et à l'inverse, il y a des femmes qui vont être très minces et qui vont avoir juste de la glande au niveau des seins. Et là, on sait que pour le coup, trouver une boule blanche sur un fond blanc, c'est très compliqué. Donc on complète par l'échographie. Mais la mammographie reste nécessaire puisqu'elle permet de détecter des micro-classifications qu'aucun autre examen ne peut détecter.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux venir te voir en disant je veux une mammographie ou est-ce que je dois passer par un médecin ou une gynéco avant ?

  • Speaker #1

    Non, bien sûr qu'on peut voir le radiologue directement pour lui demander une mammographie.

  • Speaker #0

    On a un rendez-vous ?

  • Speaker #1

    Oui, on les fait, on refuse personne parce qu'évidemment quand une patiente est inquiète, il faut la prendre en charge tout de suite. Et puis après s'il y a quelque chose, on l'envoie voir son gynécologue. pour qu'elles puissent voir la suite.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une question de délai ? Alors là, nous, on est en Paris, région parisienne. Est-ce qu'il y a aussi une notion de... Il faut être prévoyante ? Enfin, tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    À Paris, non. Non, il y a des trompes. On trouve de la place. Après, j'ai... Enfin, voilà, je trouve ça... Enfin, je suis peut-être très biaisée du fait d'avoir été formée dans des centres spécialisés, de travailler dans des centres spécialisés, mais... Mais je trouve que la mammographie, c'est quand même très bien de la faire dans des endroits où il y a des gens qui sont spécialisés là-dedans et qui ne font pas de tout, parce que c'est un... C'est un métier,

  • Speaker #0

    pas une spécialisation.

  • Speaker #1

    C'est un domaine à part. Et voilà, donc peut-être prévoir, on va dire, 10-15 jours, mais en général, en région parisienne, c'est quand même assez accessible. Et puis, il ne faut pas hésiter à appeler quand il y a une urgence, à dire, voilà, est-ce qu'on peut me caser entre deux, parce que parfois, il y a des situations qui nécessitent vraiment d'être prises en charge rapidement. Mais on sait que ce n'est pas le cas partout. Par exemple, ce qui est étonnant, c'est que l'incidence du cancer du sein est la même partout en France. Elle est très homogène. En revanche, le taux de mortalité n'est pas du tout le même. Elle est très hétérogène suivant les régions à cause de l'accès aux soins.

  • Speaker #0

    Ah oui, comme quoi. Tout à l'heure, on parlait d'auto. palpation. En quoi, quels sont les signes précoces, en fait, qu'est-ce qu'on peut détecter et qui doit, là, nous alerter ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, je te reprends parce que, du coup, ce n'est pas un signe précoce parce que, malheureusement... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est très bien.

  • Speaker #1

    C'est très bien de s'examiner et c'est très bien d'avoir un truc à faire. Mais en fait, il faut savoir que ce qu'on va détecter par l'autopalpation, souvent malheureusement, c'est des signes qui ne sont pas précoces. C'est des choses qui ont un petit peu traîné, parce que la mammographie, tout l'examen mammographique, va permettre de dépister des petites anomalies qui font quelques millimètres. Et la palpation, en général, ça va plutôt être des choses de centimétrique qu'on va réussir à sentir. Bien sûr, ça dépend de la taille du sein, ça dépend de la taille de l'eau,

  • Speaker #0

    plein de choses, mais disons qu'il faut se dire que...

  • Speaker #1

    on peut pas rester que sur ça voilà on peut tout dire il ya plein de patients qui arrivent et qui se n'en met moi ça va je suis en super forme puis j'ai rien senti de particulier mais en fait ça ça veut absolument rien dire le cancer du sein il fait pas mal la plupart du temps on le palpe pas donc ça c'est important parce que souvent on se dit bon une fois que j'ai une boule et que j'ai une douleur là ça peut être voilà

  • Speaker #0

    mais ça peut ne pas faire mal où ça peut faire mal voilà oui avoir voilà les deux les deux mais voilà il faut pas être sur des Avoir, oui, croire qu'on sait en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, c'est pas croire qu'on sait, c'est la politique de... On fonctionne tous comme ça, on a envie d'aller bien, on a pas envie d'avoir de problèmes, on n'a pas trop le temps pour aller faire une mammographie, pour aller voir si éventuellement on a un cancer. C'est vraiment pas un truc qui est très sympathique à faire. Donc on aime bien se rassurer par des petites choses. Moi, je suis pareille avec le dentiste, j'ai pas mal aux dents, donc j'ai pas besoin d'aller voir. Tout ça, je connais, je jette pas la pierre, mais en tout cas, c'est vrai qu'en mammographie, je trouve ça... Enfin, c'est important en tout cas d'en parler. Mais donc en tout cas pour l'autopalpation, c'est important déjà d'avoir l'habitude de se regarder dans le miroir, de voir s'il n'y a pas quelque chose qui a changé visuellement, une plaque rouge au niveau du sein.

  • Speaker #0

    Des symptômes d'alerte qui te disent, oula, il y a quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Effectivement, il vaut mieux quand même en avoir conscience parce que, admettons, même une patiente qui fait ses mammographies sagement tous les deux ans, elle peut quand même développer quelque chose. Il y a quand même des cancers de l'intervalle qui arrivent, c'est rare mais ça arrive. Et donc c'est important d'avoir une petite notion. Donc s'il y a un aspect visuel qui a changé, une plaque rouge, un aspect peau d'orange, un creux au niveau du sein, une bosse, il ne faut pas hésiter à consulter. Un écoulement mamelonnaire aussi, alors ça ce n'est pas forcément grave, mais s'il y a des femmes qui vont le soir quand elles retirent leur soutien-gorge, retrouver des gouttes au niveau de leur soutien-gorge, ça c'est toujours pareil. C'est assez fréquent de pouvoir avoir un écoulement mammonaire. C'est rare qu'il soit signe de cancer, mais il peut l'être, surtout si ça sort d'un seul côté, d'un seul trou et que c'est sanglant. Au niveau de la palpation, ce qu'on peut faire, c'est, on peut dire que tous les six mois, pour les patients qui se sentent de le faire, parce qu'il y en a qui ne se sentent pas du tout, c'est possible de s'examiner les seins en position debout et allongée. Et dans ce cas-là, il faut prendre ses doigts et appuyer quand même fermement. Moi j'aime bien examiner les seins comme ça, je prends les seins comme des horloges et donc je fais cadran horaire par cadran horaire, donc on va dire sur le rayon de midi et tu fais des petits cercles avec tes doigts en appuyant quand même assez fort et donc sur tous les cadrans horaires, donc ça prend quand même on va dire 5 bonnes minutes et c'est pas mal de le faire en position debout allongée, regardez bien au niveau des sillons sous les seins donc on soulève, pour les femmes qui ont des gros seins, on soulève les seins et bien regarder devant le sternum, donc entre les deux seins Appuyer aussi pour voir s'il n'y a pas une masse. Et donc là, c'est une masse qu'on recherche, un truc qui ne serait pas normal. Et puis, il faut aussi impliquer les partenaires. Il y a pas mal de cancers qui sont détectés par les partenaires, parce qu'ils ont plus l'habitude de côtoyer la poitrine que la patiente elle-même. Et ils peuvent sauver des vies aussi. Donc voilà, grosso modo, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour bien se rendre compte, toi, tu vois concrètement que cette imagerie médicale, enfin cet examen... sauve des vies en fait, enfin en tout cas voilà tout de suite on peut prendre en charge c'est ce qui est important aussi je pense à faire passer comme message c'est que une fois qu'on voit qu'il y a quelque chose ça veut pas dire non plus que c'est la fin enfin voilà on s'imagine aussi c'est un facteur de peur aussi c'est pour ça que tu disais on n'a pas envie d'y aller parce qu'on n'a pas envie d'avoir de nouvelles nouvelles et même si on voit quelque chose là il y a tout un système qui rentre en compte qui se met en place et de soins qui doit être rassurant aussi pour les femmes

  • Speaker #1

    C'est très important ce que tu dis, parce que si le cancer du sein avait été un cancer qu'on ne savait pas traiter, je pense qu'il n'y aurait absolument aucun intérêt à ce qu'on fasse ce dépistage. On laisserait les patientes tranquilles, au moins elles auraient la conscience tranquille pendant quelques mois ou années supplémentaires. Sauf que la chance qu'on a, c'est que la médecine a bien évolué et que c'est un cancer qui se traite globalement bien. Et puis avec des traitements moins lourds, si le cancer est pris en charge à temps, bien sûr. Là on fait des généralités, chaque cas est très différent, mais en tout cas, par exemple, si on détecte des microcalcifications, comme je viens de t'en parler, qui peuvent être un signe de cancer in situ, dans ce cas-là, la patiente va être opérée dans les 15 jours qui suivent, elle va avoir une radiothérapie, je parle du meilleur cas, elle va avoir une radiothérapie qui va durer quelques semaines, et vraiment, quelques mois plus tard, c'est un mauvais souvenir. Alors bien sûr, chaque année, elle se souviendra, elle verra peut-être sa petite cicatrice, mais ça cicatrise hyper bien le sein, enfin, elle ne sera pas... Ce ne sera pas comme si elle n'avait jamais rien eu, mais ça se soigne hyper bien, rapidement, dans certains cas. Et puis les patientes ressortent très fortes. Quand ça évolue plus, après, c'est des traitements qui sont un peu plus compliqués, un peu plus lourds, un peu plus durs à accepter aussi. Quand on parle de chimiothérapie, on parle de perdre les cheveux. Et pour une femme, se faire opérer le sein et perdre les cheveux, ça fait quand même pas mal. Mais ça aussi, il y a beaucoup de femmes qui s'en sortent très fortes. Et un an après, c'est un mauvais souvenir et on avance.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un coût qui est pris en charge ? Une mammographie, une échographie ? Qu'est-ce qui reste en charge par rapport à...

  • Speaker #1

    Alors, normalement, la mammographie et l'échographie sont prises en charge. Donc, si la patiente passe par le dépistage organisé, il me semble que la mammographie est complètement prise en charge et l'échographie est à 50%, je crois, à la charge de la patiente. Mais en général, tout est carré avec... Enfin, il ne reste vraiment pas grand-chose à payer. À mon avis, sur ordonnance, c'est à peu près pareil. Bien sûr pour la prise en charge, c'est pris en charge complètement, sauf tout ce qui est dépassement d'honoraires. Qui est lié au lieu où on va. Mais après il y a des endroits qui ne dépassent pas et qui sont hyper bien. Et il faut savoir aussi que typiquement moi je suis humaine, je travaille dans des endroits qui dépassent et d'autres qui ne dépassent pas. Et quand il y a une patiente qui est en difficulté, évidemment que... Il y a des patientes parfois qui viennent pour faire une mammographie et puis quand je leur dis qu'il faut faire une échographie, elles disent Non mais je ne peux pas, je n'ai pas...

  • Speaker #0

    Financièrement.

  • Speaker #1

    Oui. Et je leur dis Mais moi je préfère que vous la fassiez gratuitement plutôt que de vous laisser repartir ça avec le travail à moitié fait. Donc les médecins sont humains quand même. Je ne crois pas qu'il y ait un endroit où la patiente se retrouve en difficulté après une mammographie.

  • Speaker #0

    Bon, merci pour ces infos. Est-ce que tu aurais quand même un... conseil, une ligne de conduite, voilà, on a abordé un petit peu tout, mais là j'aimerais en parler aussi à la femme, tu t'en es aussi en parallèle du médecin. Qu'est-ce que tu aurais envie que les femmes retiennent justement de cet épisode déjà, et de tout ce qu'on vient d'aborder en prévention, et d'ailleurs si tu as autre chose à rajouter, que je n'ai pas posé de question, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #1

    Non, mais je voudrais faire passer un message à... d'espoir parce que c'est un épisode même si on parle de choses qui sont très lourdes on parle de choses qui se soignent donc c'est un message d'espoir que je voudrais faire passer je parle souvent de mes premiers pas en mammographie parce que quand j'étais étudiante en radiologie j'ai commencé mon stage en scénologie à l'Institut Curie et quand je suis arrivée dans cet endroit j'appréhendais énormément ce stage que j'allais faire j'étais jeune... Et je me disais, oh là là, c'est horrible parce que je vais voir des patientes qui ont eu un cancer du sein. Enfin, il n'y a rien de pire. Ça touche à leur féminité. Il y en a qui perdent leurs cheveux. Enfin, c'est horrible. Et en fait, quand j'ai commencé à bosser là-dedans, je me suis rendue compte à quel point déjà, il y avait des chances de guérison qui étaient immenses. Et à quel point les femmes qui ressortaient de cette épreuve étaient fortes et déterminées à croquer leur vie. Et enfin, vraiment, j'ai trouvé vraiment des lionnes. Donc, en fait... L'incidence du cancer du sein, on peut faire ce qu'on veut. Bien sûr, on fait du sport, on fait attention à ce qu'on fait. On ne va pas non plus se pourrir la vie, mais on sait que c'est une possibilité, que ça peut nous arriver. Moi-même, je vis avec cette idée-là, même s'il ne faut pas non plus manifester pour que ça arrive. Mais il faut vivre normalement. En revanche, il faut vraiment faire son suivi. C'est hyper important. Et puis, si jamais ça doit arriver, il faut se dire, OK, on y va. On part sur les rails de la guérison et on guérit. Et puis, on en parlera au passé très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maïva.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Émilie. Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas,

  • Speaker #0

    si vous avez aimé, à le partager, à le commenter,

  • Speaker #1

    à faire vivre la communauté Elsagis.

  • Speaker #0

    Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram.

  • Speaker #1

    emily.b-sophrologue et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com

  • Speaker #0

    A très bientôt !

Description

Pour ce mois d'Octobre Rose, je suis heureuse de vous proposer une série de podcasts Hors Série Elles Agissent & Octobre Rose.


Pour ce premier épiosde, je suis ravie de recevoir une nouvelle fois à mon micro Maeva Fischer, médecin radiologue spécialisée dans le cancer du sein.


Un épisode sous la signe de la prévention. Nous abordons ensemble des sujets clés tels que le dépistage, les facteurs de risques et l’importance de la prise en charge précoce.


Merci à Maeva Fischer d'avoir partagé à mon micro son expertise avec clarté et bienveillance, pour aider à mieux comprendre ce que chaque femme peut faire pour protéger sa santé.


Dans cet épisode on aborde différents sujets :


Les facteurs de risques

Le déroulement d'un dépistage

Les méthodes actuelles du dépistage

Le rythme des examens

Une présentation de ce qu'est une mammographie / une échographie mammaire / une biopsie / une IRM

Les réticences persistantes

L'impact positif d'une détection précoce d'un cancer du sein

La prise en charge des examens


💡 Un épisode à ne pas manquer !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Écoutez, agir,

  • Speaker #1

    je pense que vous l'agissez tous, sur la matière et sur le monde en permanence.

  • Speaker #0

    Agir, c'est aimer. Être soi,

  • Speaker #1

    c'est agir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est.

  • Speaker #1

    Jamais,

  • Speaker #0

    jamais, jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Agir, c'est mettre en œuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal.

  • Speaker #0

    Oui, y aller. Sans fou, on casse tout,

  • Speaker #1

    on y va, on rêve grand.

  • Speaker #0

    Bonjour Maïva.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Re-bonjour dans Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Oui, merci de m'accueillir à nouveau.

  • Speaker #0

    Je suis très contente. Je t'avais accueillie pour un épisode où on retracait ton parcours. J'invite tous les auditeurs à l'écouter. C'est l'épisode 44, pour être précise. Et là, je te réinvite dans un cadre un peu plus particulier pour parler prévention de ton métier plus profondément, on va dire, d'utilité autour de la prévention du cancer du sein. Oui, merci d'avoir accepté de venir.

  • Speaker #1

    Merci, merci de m'accueillir sur cet épisode. C'est un sujet qui me tient forcément très très à cœur. Donc ça me fait toujours plaisir de communiquer sur le sujet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux juste nous redire en quelques mots qui tu es par rapport au sujet sur lequel on va traiter ? Là, je parle à Maëva, la médecin. Est-ce que tu peux nous resituer ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis Maëva Fischer et je suis médecin radiologue spécialisée en cancer du sein. Donc je dépiste. et je diagnostique et je suis les cancers du sein.

  • Speaker #0

    Ok, donc du coup, on va rentrer dans le vif du sujet, notamment autour de la prévention. J'aimerais déjà que tu nous expliques en quoi la prévention, c'est un élément crucial dans ce cancer, justement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, il faut savoir d'abord que le cancer du sein, c'est le premier cancer chez la femme en France et pas que en France, d'ailleurs, aussi en Europe, aux États-Unis et dans beaucoup de pays du monde. Donc, nous sommes... toutes concernées. Le cancer du sein touche une femme sur huit dans sa vie, ce qui est énorme. Ça veut dire qu'on a toutes autour de nous une femme qui a déjà eu ou qui aura un cancer du sein si ce n'est pas nous. Donc, il y a l'incidence de ce cancer qui augmente. En fait, avec le temps, on ne connaît pas exactement toutes les raisons. Enfin, si tu veux, on en parlera tout à l'heure un peu des facteurs de risque. Mais il y a quand même une incidence qui monte. Et à côté de ça, grâce... Grâce aux travaux qui sont faits dans le domaine, on a une mortalité qui baisse parce que la prise en charge est de meilleure en meilleure. Et donc c'est pour ça que le dépistage est hyper important parce que plus un cancer du sein est pris en charge à temps, plus il est pris en charge précocement, plus les chances de guérison définitives avec des traitements qui sont moins lourds sont importantes.

  • Speaker #0

    Justement, tu parlais des facteurs. Est-ce qu'on peut revenir dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, les facteurs de risque. Le premier facteur de risque, c'est l'âge, puisqu'on sait que la majeure partie des cancers du sein arrive entre 50 ans et 74 ans. C'est d'ailleurs l'âge où les femmes sont invitées à un dépistage organisé du cancer du sein. On commence à recevoir les courriers par la Sécurité sociale nous invitant à faire le dépistage, même si le dépistage, c'est quand même mieux de le commencer avant. Parce qu'on va dire qu'il y a à peu près 80% des cancers du sein dont il y a... qui surviennent entre 50 et 74 ans, mais on a quand même 20% des cancers du sein qui arrivent avant et après. Donc l'âge, le facteur héréditaire, bien sûr. Si on a quelqu'un dans la famille, surtout au premier degré, on va dire une mère, une sœur, qui ont été touchées, on est plus à risque d'avoir un cancer du sein. Il y a l'exposition aux hormones qui est... qui est impliquée aussi, donc ça peut être les hormones endogènes, c'est-à-dire nos hormones. Plus une femme a eu sa puberté tôt, plus elle a eu sa ménopause tard, plus elle a été exposée aux hormones, et l'exposition aux hormones aussi exogènes, avec la pilule contraceptive et les traitements hormonaux substitutifs pour la ménopause. C'est quelque chose qui est discuté en ce moment. Donc c'est pas un facteur de risque majeur mais on sait que c'est quand même un facteur de risque. Après il y a des cas un petit peu particuliers, par exemple des femmes qui ont eu des irradiations thoraciques dans la jeunesse ou dans l'enfance, par exemple des femmes qui ont été traitées pour des lymphomes, donc une radiothérapie au niveau du thorax, on sait que c'est un facteur de risque également. Et depuis, l'alcool a toujours été suspecté d'être un facteur de risque et depuis peu. On suspecte aussi le tabagisme d'être un facteur de risque. notamment parce qu'on a constaté qu'en France, on était les championnes, malheureusement, d'incidence de cancer du sein, c'est qu'on a le plus de cancer du sein en France, et dans tout le monde entier, ce qui est assez incroyable. Et donc, ils ont amputé ça, eux, enfin les études ont amputé ça à la consommation d'alcool et au tabagisme. A mon avis, il y a d'autres choses. On n'est pas au courant de tout.

  • Speaker #0

    Mais c'est des éléments à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Plus on prend soin de soi, plus on va faire du sport, plus on fait attention à son alimentation, plus on fait attention à ce qu'on consomme au niveau des hormones et des médicaments et du reste. Plus on a de chances de s'épargner ça, même si on sait qu'il n'y a pas que ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Est-ce que tu peux nous présenter les méthodes actuelles de dépistage ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je sais qu'on parle beaucoup de l'autopalpation, c'est quelque chose qui est très bien. Je pense qu'on en parle beaucoup parce que les femmes ont besoin d'agir en fait sur elles-mêmes. Elles agissent, on aime bien pouvoir faire les choses un peu en autonomie et c'est super. Donc effectivement l'autopalpation c'est important, c'est important de connaître son corps, de savoir s'examiner, de savoir se regarder. Ça ne suffit pas du tout évidemment et le plus important c'est surtout. de se faire palper aussi par son gynécologue qui a plus l'habitude pour les femmes qui ont moins de 40 ans, donc aller le voir une ou deux fois par an pour qu'il nous examine la poitrine, être alerte des signes qui peuvent être des signes de cancer du sein, et puis à partir de 40 ans, faire des mammographies tous les deux ans pour les femmes lambda, pour les femmes qui n'ont pas de facteur de risque particulier. Et à la mammographie, en général, ça se dit... Une échographie, ça c'est le...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux justement nous expliquer c'est quoi les différences en fait ? Oui, une mammo et une écho parce que c'est pas forcément évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est pas évident. Donc en fait, la mammographie, on va dire, c'est l'examen dont on ne peut pas se passer pour dépister un cancer du sein. Donc c'est un examen qui fait appel au rayon X. C'est pour ça qu'il y a pas mal de femmes qui sont un peu réticentes à cet examen, qui disent Oui, mais moi si on miradit la poitrine, je risque de développer un cancer du sein. Alors... Elles n'ont pas tort. Les rayonnements X peuvent être un facteur déclencheur de cancer, sauf que la technologie a beaucoup évolué et qu'aujourd'hui, quand on fait une mammographie, on délivre très peu de rayons X sur la poitrine. Et d'ailleurs, les études ont prouvé qu'on avait beaucoup plus de chances de dépister un cancer du sein précocement et de le guérir en faisant une mammo tous les deux ans plutôt que d'en déclencher un. Donc voilà, la mammographie, c'est un examen... donc de radiologie, où le sein est posé, compressé entre deux plaques sous plusieurs angles. Et donc c'est l'examen principal qui permet de voir s'il y a une anomalie dans le sein. Alors bien sûr, ça ne permet pas de tout voir. Par contre, il y a des anomalies que seule la mammographie peut voir et c'est en ça que c'est l'examen clé. On commence toujours par une mammographie parce que, par exemple, le cancer du sein peut se traduire par une masse où... par des microcalcifications. Et les microcalcifications, le seul moyen de les objectiver, c'est par la mammographie. C'est pour ça qu'autre chose ne suffit pas. Donc après, souvent, chez 70 à 80 des femmes, le sein est très dense. Et donc on sait, sur la mammographie, qu'on n'est pas à 100 On peut passer à côté d'une masse. Donc on arrive à voir s'il y a des microcalcifications ou pas. On peut voir s'il y a une masse ou pas, mais on sait parfois qu'on n'a rien vu et qu'on peut passer à côté de quelque chose. Donc on complète l'examen par une échographie, qui là est un examen qui est fait grâce aux ultrasons. Donc c'est ce qu'on fait aux femmes enceintes. Donc là pour le coup, on ne délivre pas de rayon X. Mais c'est un examen qui ne peut pas vraiment, à partir de 40 ans, être séparé de la mammographie. C'est-à-dire que c'est un non-sens de faire une échographie sans mammographie. sauf dans des cas particuliers où on surveille une masse en particulier, où on va aller regarder une petite anomalie, et la patiente a déjà eu sa maman il y a moins de deux ans. Mais faire l'un sans l'autre, c'est vraiment un non-sens en fait. Et donc cet examen permet de voir les masses, et permet de voir aussi les ganglions sous les aisselles pour voir s'il n'y a pas un ganglion qui serait anormal. Après ces deux examens, il peut persister un doute. Donc soit on a vu quelque chose, on est un petit peu inquiet, donc on demande une biopsie. Donc là c'est un examen, c'est un prélèvement et c'est un examen, donc c'est l'anatomo-pathologiste qui va examiner les prélèvements sous son microscope et qui va dire si oui ou non il y a des cellules cancéreuses ou des cellules atypiques ou des cellules qui pourraient dégénérer. Et puis parfois c'est pas une biopsie qu'il nous faut, c'est une IRM. Donc l'IRM du sein c'est un examen qui s'est bien développé ces dernières années et c'est un examen qui est très très très sensible. Ça veut dire que quand l'IRM est négative, qu'on ne trouve pas d'anomalie sur l'IRM, on est sûr qu'il n'y a rien, presque sûr qu'il n'y a rien, parce que bien sûr l'IRM ne voit pas les micro-classifications, toujours. Mais voilà, c'est un examen qui a une très bonne valeur prédictive négative, c'est-à-dire si l'IRM est négative, a priori on est bon. Sauf que, je ne sais pas si je dois rentrer dans les détails jusque-là, alors on se dit j'espère que je vais perdre personne au passage donc là dans ce cas là quand je dis ça on se dit super alors pourquoi on ferait pas une MAMO et une IRM dans ce cas là comme ça au moins on est sûr qu'on l'oprient en fait le souci c'est que l'IRM c'est un examen qui est tellement sensible qui va dépister plein de petites choses il va voir plein de petites choses donc souvent à l'issue de l'IRM on est obligé de retourner en échographie pour aller voir s'il n'y a pas des choses et puis on se retrouve avec des choses à surveiller dans le temps donc l'IRM c'est vraiment à réserver aux femmes qui sont à risque ou chez qui on n'arrive pas du tout à démêler la situation juste avec la mammo et l'écho, ce qui doit rester quand même assez rare parce que sinon on va se retrouver à faire des contrôles dans tous les sens et puis pour le coup là ça devient très anxiogène pour la patiente

  • Speaker #0

    Et on est d'accord que on commence par la mammo à partir de 40 ans, c'est ça, et si il n'y a rien, on ne fait pas d'écho ou est-ce qu'on fait quand même comme tu disais, pour aller voir plus loin parce qu'on ne voit pas tout C'est systématique en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ce n'est pas systématique. C'est-à-dire, on va dire, chez à peu près 80% des femmes, le sein est trop dense pour qu'on puisse tout voir en mammographie. Donc, on décide de faire une échographie. En fait, le sein, il est constitué de graisse et de glandes. Pour faire simple, la glande, ça va être tout blanc sur la mammographie et la graisse, ça va être tout noir. Et un cancer, il va être blanc. Donc, en fait, quand le sein est très graisseux, qu'il n'est pas dense, En fait, on va avoir beaucoup de facilité à voir une boule blanche sur un fond noir, ça c'est très facile. Sauf que quand le sein est dense, par exemple chez les patientes, ce n'est pas forcément des gros seins ou des petits seins. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que je voulais dire. On va se dire, est-ce que c'est la taille ? Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas du tout la taille. Il y a des femmes qui vont avoir des très gros seins, qui vont avoir des seins qui sont très graisseux, donc on va très bien voir dans leurs seins. Et à l'inverse, il y a des femmes qui vont être très minces et qui vont avoir juste de la glande au niveau des seins. Et là, on sait que pour le coup, trouver une boule blanche sur un fond blanc, c'est très compliqué. Donc on complète par l'échographie. Mais la mammographie reste nécessaire puisqu'elle permet de détecter des micro-classifications qu'aucun autre examen ne peut détecter.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux venir te voir en disant je veux une mammographie ou est-ce que je dois passer par un médecin ou une gynéco avant ?

  • Speaker #1

    Non, bien sûr qu'on peut voir le radiologue directement pour lui demander une mammographie.

  • Speaker #0

    On a un rendez-vous ?

  • Speaker #1

    Oui, on les fait, on refuse personne parce qu'évidemment quand une patiente est inquiète, il faut la prendre en charge tout de suite. Et puis après s'il y a quelque chose, on l'envoie voir son gynécologue. pour qu'elles puissent voir la suite.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une question de délai ? Alors là, nous, on est en Paris, région parisienne. Est-ce qu'il y a aussi une notion de... Il faut être prévoyante ? Enfin, tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    À Paris, non. Non, il y a des trompes. On trouve de la place. Après, j'ai... Enfin, voilà, je trouve ça... Enfin, je suis peut-être très biaisée du fait d'avoir été formée dans des centres spécialisés, de travailler dans des centres spécialisés, mais... Mais je trouve que la mammographie, c'est quand même très bien de la faire dans des endroits où il y a des gens qui sont spécialisés là-dedans et qui ne font pas de tout, parce que c'est un... C'est un métier,

  • Speaker #0

    pas une spécialisation.

  • Speaker #1

    C'est un domaine à part. Et voilà, donc peut-être prévoir, on va dire, 10-15 jours, mais en général, en région parisienne, c'est quand même assez accessible. Et puis, il ne faut pas hésiter à appeler quand il y a une urgence, à dire, voilà, est-ce qu'on peut me caser entre deux, parce que parfois, il y a des situations qui nécessitent vraiment d'être prises en charge rapidement. Mais on sait que ce n'est pas le cas partout. Par exemple, ce qui est étonnant, c'est que l'incidence du cancer du sein est la même partout en France. Elle est très homogène. En revanche, le taux de mortalité n'est pas du tout le même. Elle est très hétérogène suivant les régions à cause de l'accès aux soins.

  • Speaker #0

    Ah oui, comme quoi. Tout à l'heure, on parlait d'auto. palpation. En quoi, quels sont les signes précoces, en fait, qu'est-ce qu'on peut détecter et qui doit, là, nous alerter ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, je te reprends parce que, du coup, ce n'est pas un signe précoce parce que, malheureusement... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est très bien.

  • Speaker #1

    C'est très bien de s'examiner et c'est très bien d'avoir un truc à faire. Mais en fait, il faut savoir que ce qu'on va détecter par l'autopalpation, souvent malheureusement, c'est des signes qui ne sont pas précoces. C'est des choses qui ont un petit peu traîné, parce que la mammographie, tout l'examen mammographique, va permettre de dépister des petites anomalies qui font quelques millimètres. Et la palpation, en général, ça va plutôt être des choses de centimétrique qu'on va réussir à sentir. Bien sûr, ça dépend de la taille du sein, ça dépend de la taille de l'eau,

  • Speaker #0

    plein de choses, mais disons qu'il faut se dire que...

  • Speaker #1

    on peut pas rester que sur ça voilà on peut tout dire il ya plein de patients qui arrivent et qui se n'en met moi ça va je suis en super forme puis j'ai rien senti de particulier mais en fait ça ça veut absolument rien dire le cancer du sein il fait pas mal la plupart du temps on le palpe pas donc ça c'est important parce que souvent on se dit bon une fois que j'ai une boule et que j'ai une douleur là ça peut être voilà

  • Speaker #0

    mais ça peut ne pas faire mal où ça peut faire mal voilà oui avoir voilà les deux les deux mais voilà il faut pas être sur des Avoir, oui, croire qu'on sait en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, c'est pas croire qu'on sait, c'est la politique de... On fonctionne tous comme ça, on a envie d'aller bien, on a pas envie d'avoir de problèmes, on n'a pas trop le temps pour aller faire une mammographie, pour aller voir si éventuellement on a un cancer. C'est vraiment pas un truc qui est très sympathique à faire. Donc on aime bien se rassurer par des petites choses. Moi, je suis pareille avec le dentiste, j'ai pas mal aux dents, donc j'ai pas besoin d'aller voir. Tout ça, je connais, je jette pas la pierre, mais en tout cas, c'est vrai qu'en mammographie, je trouve ça... Enfin, c'est important en tout cas d'en parler. Mais donc en tout cas pour l'autopalpation, c'est important déjà d'avoir l'habitude de se regarder dans le miroir, de voir s'il n'y a pas quelque chose qui a changé visuellement, une plaque rouge au niveau du sein.

  • Speaker #0

    Des symptômes d'alerte qui te disent, oula, il y a quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Effectivement, il vaut mieux quand même en avoir conscience parce que, admettons, même une patiente qui fait ses mammographies sagement tous les deux ans, elle peut quand même développer quelque chose. Il y a quand même des cancers de l'intervalle qui arrivent, c'est rare mais ça arrive. Et donc c'est important d'avoir une petite notion. Donc s'il y a un aspect visuel qui a changé, une plaque rouge, un aspect peau d'orange, un creux au niveau du sein, une bosse, il ne faut pas hésiter à consulter. Un écoulement mamelonnaire aussi, alors ça ce n'est pas forcément grave, mais s'il y a des femmes qui vont le soir quand elles retirent leur soutien-gorge, retrouver des gouttes au niveau de leur soutien-gorge, ça c'est toujours pareil. C'est assez fréquent de pouvoir avoir un écoulement mammonaire. C'est rare qu'il soit signe de cancer, mais il peut l'être, surtout si ça sort d'un seul côté, d'un seul trou et que c'est sanglant. Au niveau de la palpation, ce qu'on peut faire, c'est, on peut dire que tous les six mois, pour les patients qui se sentent de le faire, parce qu'il y en a qui ne se sentent pas du tout, c'est possible de s'examiner les seins en position debout et allongée. Et dans ce cas-là, il faut prendre ses doigts et appuyer quand même fermement. Moi j'aime bien examiner les seins comme ça, je prends les seins comme des horloges et donc je fais cadran horaire par cadran horaire, donc on va dire sur le rayon de midi et tu fais des petits cercles avec tes doigts en appuyant quand même assez fort et donc sur tous les cadrans horaires, donc ça prend quand même on va dire 5 bonnes minutes et c'est pas mal de le faire en position debout allongée, regardez bien au niveau des sillons sous les seins donc on soulève, pour les femmes qui ont des gros seins, on soulève les seins et bien regarder devant le sternum, donc entre les deux seins Appuyer aussi pour voir s'il n'y a pas une masse. Et donc là, c'est une masse qu'on recherche, un truc qui ne serait pas normal. Et puis, il faut aussi impliquer les partenaires. Il y a pas mal de cancers qui sont détectés par les partenaires, parce qu'ils ont plus l'habitude de côtoyer la poitrine que la patiente elle-même. Et ils peuvent sauver des vies aussi. Donc voilà, grosso modo, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et pour bien se rendre compte, toi, tu vois concrètement que cette imagerie médicale, enfin cet examen... sauve des vies en fait, enfin en tout cas voilà tout de suite on peut prendre en charge c'est ce qui est important aussi je pense à faire passer comme message c'est que une fois qu'on voit qu'il y a quelque chose ça veut pas dire non plus que c'est la fin enfin voilà on s'imagine aussi c'est un facteur de peur aussi c'est pour ça que tu disais on n'a pas envie d'y aller parce qu'on n'a pas envie d'avoir de nouvelles nouvelles et même si on voit quelque chose là il y a tout un système qui rentre en compte qui se met en place et de soins qui doit être rassurant aussi pour les femmes

  • Speaker #1

    C'est très important ce que tu dis, parce que si le cancer du sein avait été un cancer qu'on ne savait pas traiter, je pense qu'il n'y aurait absolument aucun intérêt à ce qu'on fasse ce dépistage. On laisserait les patientes tranquilles, au moins elles auraient la conscience tranquille pendant quelques mois ou années supplémentaires. Sauf que la chance qu'on a, c'est que la médecine a bien évolué et que c'est un cancer qui se traite globalement bien. Et puis avec des traitements moins lourds, si le cancer est pris en charge à temps, bien sûr. Là on fait des généralités, chaque cas est très différent, mais en tout cas, par exemple, si on détecte des microcalcifications, comme je viens de t'en parler, qui peuvent être un signe de cancer in situ, dans ce cas-là, la patiente va être opérée dans les 15 jours qui suivent, elle va avoir une radiothérapie, je parle du meilleur cas, elle va avoir une radiothérapie qui va durer quelques semaines, et vraiment, quelques mois plus tard, c'est un mauvais souvenir. Alors bien sûr, chaque année, elle se souviendra, elle verra peut-être sa petite cicatrice, mais ça cicatrise hyper bien le sein, enfin, elle ne sera pas... Ce ne sera pas comme si elle n'avait jamais rien eu, mais ça se soigne hyper bien, rapidement, dans certains cas. Et puis les patientes ressortent très fortes. Quand ça évolue plus, après, c'est des traitements qui sont un peu plus compliqués, un peu plus lourds, un peu plus durs à accepter aussi. Quand on parle de chimiothérapie, on parle de perdre les cheveux. Et pour une femme, se faire opérer le sein et perdre les cheveux, ça fait quand même pas mal. Mais ça aussi, il y a beaucoup de femmes qui s'en sortent très fortes. Et un an après, c'est un mauvais souvenir et on avance.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un coût qui est pris en charge ? Une mammographie, une échographie ? Qu'est-ce qui reste en charge par rapport à...

  • Speaker #1

    Alors, normalement, la mammographie et l'échographie sont prises en charge. Donc, si la patiente passe par le dépistage organisé, il me semble que la mammographie est complètement prise en charge et l'échographie est à 50%, je crois, à la charge de la patiente. Mais en général, tout est carré avec... Enfin, il ne reste vraiment pas grand-chose à payer. À mon avis, sur ordonnance, c'est à peu près pareil. Bien sûr pour la prise en charge, c'est pris en charge complètement, sauf tout ce qui est dépassement d'honoraires. Qui est lié au lieu où on va. Mais après il y a des endroits qui ne dépassent pas et qui sont hyper bien. Et il faut savoir aussi que typiquement moi je suis humaine, je travaille dans des endroits qui dépassent et d'autres qui ne dépassent pas. Et quand il y a une patiente qui est en difficulté, évidemment que... Il y a des patientes parfois qui viennent pour faire une mammographie et puis quand je leur dis qu'il faut faire une échographie, elles disent Non mais je ne peux pas, je n'ai pas...

  • Speaker #0

    Financièrement.

  • Speaker #1

    Oui. Et je leur dis Mais moi je préfère que vous la fassiez gratuitement plutôt que de vous laisser repartir ça avec le travail à moitié fait. Donc les médecins sont humains quand même. Je ne crois pas qu'il y ait un endroit où la patiente se retrouve en difficulté après une mammographie.

  • Speaker #0

    Bon, merci pour ces infos. Est-ce que tu aurais quand même un... conseil, une ligne de conduite, voilà, on a abordé un petit peu tout, mais là j'aimerais en parler aussi à la femme, tu t'en es aussi en parallèle du médecin. Qu'est-ce que tu aurais envie que les femmes retiennent justement de cet épisode déjà, et de tout ce qu'on vient d'aborder en prévention, et d'ailleurs si tu as autre chose à rajouter, que je n'ai pas posé de question, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #1

    Non, mais je voudrais faire passer un message à... d'espoir parce que c'est un épisode même si on parle de choses qui sont très lourdes on parle de choses qui se soignent donc c'est un message d'espoir que je voudrais faire passer je parle souvent de mes premiers pas en mammographie parce que quand j'étais étudiante en radiologie j'ai commencé mon stage en scénologie à l'Institut Curie et quand je suis arrivée dans cet endroit j'appréhendais énormément ce stage que j'allais faire j'étais jeune... Et je me disais, oh là là, c'est horrible parce que je vais voir des patientes qui ont eu un cancer du sein. Enfin, il n'y a rien de pire. Ça touche à leur féminité. Il y en a qui perdent leurs cheveux. Enfin, c'est horrible. Et en fait, quand j'ai commencé à bosser là-dedans, je me suis rendue compte à quel point déjà, il y avait des chances de guérison qui étaient immenses. Et à quel point les femmes qui ressortaient de cette épreuve étaient fortes et déterminées à croquer leur vie. Et enfin, vraiment, j'ai trouvé vraiment des lionnes. Donc, en fait... L'incidence du cancer du sein, on peut faire ce qu'on veut. Bien sûr, on fait du sport, on fait attention à ce qu'on fait. On ne va pas non plus se pourrir la vie, mais on sait que c'est une possibilité, que ça peut nous arriver. Moi-même, je vis avec cette idée-là, même s'il ne faut pas non plus manifester pour que ça arrive. Mais il faut vivre normalement. En revanche, il faut vraiment faire son suivi. C'est hyper important. Et puis, si jamais ça doit arriver, il faut se dire, OK, on y va. On part sur les rails de la guérison et on guérit. Et puis, on en parlera au passé très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maïva.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Émilie. Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas,

  • Speaker #0

    si vous avez aimé, à le partager, à le commenter,

  • Speaker #1

    à faire vivre la communauté Elsagis.

  • Speaker #0

    Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram.

  • Speaker #1

    emily.b-sophrologue et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com

  • Speaker #0

    A très bientôt !

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