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Episode 12 - Born To Kill de Robert Wise - Quand la Femme Fatale est un homme cover
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Emotion Side Story

Episode 12 - Born To Kill de Robert Wise - Quand la Femme Fatale est un homme

Episode 12 - Born To Kill de Robert Wise - Quand la Femme Fatale est un homme

12min |07/05/2024|

26

Play
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12min |07/05/2024|

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Play

Description

🔥 Born To Kill : le film noir où l’homme incarne la femme fatale

 

👀 Un Apollon un peu dérangé
Born To Kill est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l’âge d’or hollywoodien. Ce film implacable de 1947 renverse les codes du genre en faisant de l'homme la femme fatale. On suit l'histoire de Sam Wilde, un homme séduisant, qui fait tourner bien des têtes féminines. Seul problème : c’est un psychopathe. Et Helen Brent, une femme de la haute société récemment divorcée, se sent irrésistiblement attirée par cet homme violent.

💀 Noir, tout simplement noir

Born To Kill est un film incroyable de cynisme et de noirceur, qui se caractérise par son absence totale de morale. Les héros sont des marionnettes tirées par les fils de leurs pulsions inavouables. Des héros avides de pouvoir, de sexe et où la violence joue le rôle d’aphrodisiaque.

✨Une équipe de grands artistes
Born To Kill est un film remarquable d’abord grâce au talent du réalisateur Robert Wise, qui sait créer une atmosphère au service du nihilisme de l'histoire. Il y a aussi la performance d’acteurs d'exception : Claire Trevor, qui joue une femme froide et autoritaire succombant peu à peu aux feux de (l'auto)-destruction, et des seconds rôles mémorables : le détective cupide et philosophe incarné par Walter Slezak, ou Elisha Cook Jr. qui interprète un sympathique criminel, meilleur ami de Sam.

Born To Kill est un film que l'on peut regarder encore et encore sans se lasser, un signe distinctif des grands films. Faites le test, vous verrez.

 

CREDITS:

Extraits films:

Born To Kill, Robert Wise, 1947


Extrait Interview :
Jim Whaley - Atlanta PBS show Cinema Showcase -1973


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il existe un film où la femme fatale est incarnée par un homme. Un film où les héros sont des méchants, accros au sexe et à l'argent. Un film où les gentils sont des endives sans charme et sans intérêt. Ce film est un classique du genre noir et il s'appelle Born to Kill. Et on en parle pour l'épisode 12 d'Emotion Side Story. Aujourd'hui, on va explorer un de mes films noirs préférés, Born to Kill, Né pour tuer. Sous-titrage ST'50 Ce film implacable, brutal, irrésistible est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. Born to Kill est une oeuvre très originale qui retourne les codes du film noir en faisant de l'homme la femme fatale. Et oui, toutes les femmes du film sont irrésistiblement attirées par l'aura magnétique de Sam Wilde, un beau gosse, psychopathe et légèrement meurtrier sur les bords. Pour ces femmes, malheureusement, comme on peut s'en douter, ça va mal finir. Sous-titrage Société Radio-Canada De quoi ça parle ? Hélène Brent, Claire Trevor, rencontre Sam White, Laurence Tierney, un tueur obsédé par la volonté de dominer les autres. Hélène est attirée par Sam. Faut dire qu'il est pas mal. Grand, musclé, avec une expression obtue qui n'est pas sans charme. Mais malgré cette attirance, Hélène reste avec son riche fiancé, tandis que Sam, qui ne perd pas de temps, épouse sa sœur de lait. Georgia, héritière d'une immense fortune. Mais lorsqu'un détective privé, joué par l'excellent Walter Slezak, informe Hélène de la possible culpabilité de Sam dans un double meurtre, elle tente d'acheter le silence du détective. Pendant ce temps, Sam continue de sombrer dans sa folie meurtrière. Un film brut de décoffrage. Born to Kill est un film noir comme on les aime, avec tous les ingrédients de rigueur. Cynisme, pulsions inavouables, plans clairs obscurs, femmes, enfin, hommes fatales. Sauf que ces ingrédients sont dosés au maximum, tout est plus intense. Dans ce film sans morale, il n'y a aucune introspection, aucun tourment, aucune culpabilité. Born to Kill est le résultat d'une alchimie particulière. D'abord, le talent d'un réalisateur, Robert Wise. Robert Wise a su installer une atmosphère et un rythme incomparables en adéquation totale avec le ton nihiliste du film. Ensuite, il y a l'histoire. Une histoire tirée de l'unique roman de James Gunn, un roman noir titré Deadlier Than The Men. dont la traduction littérale est plus mortelle que l'homme. Car en effet, on peut affirmer qu'Hélène Brent est peut-être encore plus cruelle que Sam Wyde, dans le sens où elle est pleinement consciente de ses actes. Sam, quant à lui, peut être perçue comme une personne souffrant de troubles mentaux. La réussite du film tient aussi à l'interprétation de ses magnifiques acteurs. Pas seulement les personnages principaux, enfin, surtout l'incroyable Claire Trevor, mais aussi... Des seconds rôles, comme Elisha Cook Jr. qui joue le meilleur ami de Sam. Elisha Cook Jr. s'est joué comme Person, le voyou sympathique. Et une fois encore dans le film, il nous montre l'étendue de son talent. Il y a aussi Esther Howard qui veut venger sa copine assassinée et qui est magnifique de goye et de sensibilité. Et enfin, Walter Slezak, le détective qui récite du Shakespeare à longueur de journée et qui est toujours prêt à entendre une proposition intéressante. Il est calculateur, fourbe et pourtant... C'est un fin observateur de la nature humaine. Une vamp au masculin. Je l'ai déjà dit, c'est Sam White, la femme fatale du film. Ellen Brent est transie d'amour et de désir pour lui, ce qui va la pousser à faire des choses horribles. Tandis que sa sœur par alliance, la douce et fadasse Georgia Staples, va l'épouser. Le caractère irrésistible de Sam White est très bien montré dans le film. Son côté sauvage, indompté, et peut-être même sa violence, sont des aphrodisiaques pour toutes ces femmes. Cette volonté de montrer une certaine idée de la perversion, du sadisme, est très présente dans le film. C'est l'une de ses singularités. Mais au fait, c'est quoi une femme fatale ? Si vous avez écouté l'épisode 3 d'Emotion Side Story consacré au film Laura d'Otto Preminger, je fais un petit focus sur cet acte et type incontournable du film noir. Dans les films noirs, la femme fatale est une figure de transgression, des codes moraux et sociaux. Mais c'est aussi une représentation moderne qui donne à voir une image de femme libre, indépendante et déterminée dans ses désirs. Dans Born to Kill, c'est Sam White qui joue ce rôle. Il est le moteur de l'action. et le révélateur des névroses et fantasmes des personnages féminins. Et telle une femme fatale, Sam White utilise son pouvoir sexuel pour manipuler les deux sœurs, Hélène et Georgia. Quelle émotion m'inspire ce film. Dans Born to Kill, l'émotion qui prédomine, c'est l'avidité. Le Robert définit l'avidité comme, je cite, le désir ardent, immodéré de quelque chose, vivacité avec laquelle on le satisfait Fin de citation. Dans Born to Kill, on a affaire à un récit brutal, sur un homme et une femme qui veulent tout, principalement l'argent et la luxure, et tout de suite. Et pour cela, ils ne vont pas hésiter à jouer du revolver ou du couteau. Sam et Hélène sont des pantins, à la merci de leur pulsion.

  • Speaker #1

    Et qui suis-je ?

  • Speaker #0

    Toi.

  • Speaker #1

    Ta force. Ta fierté.

  • Speaker #0

    Le héros masculin, Sam, veut l'argent, la femme, le statut social. Pour lui, la violence peut être un moyen d'y parvenir, mais pas uniquement. Quand il veut séduire l'héritière Georgia Staples, il sait se montrer charmant tout en ne cachant pas ses désirs. Ce sont précisément cette sincérité et ce côté direct qui le rendent séduisant. L'habilité, on la voit aussi, et peut-être surtout, chez Hélène Brent, magnifiquement interprétée par Claire Trevor. Depuis toujours, Hélène recherche une vie confortable, à l'abri de tout souci d'argent. D'ailleurs, on ressent très nettement la jalousie d'Hélène envers sa sœur, Paralliance, qui détient les cordons de la bourse. Mais quand ça montre en scène, ses priorités évoluent. Elle aussi convoite cet homme dont elle n'arrive plus à se passer. L'avidité est clairement ici représentée comme une forme de perversion. Hélène Brent parle clairement de l'excitation sexuelle qui peut naître du meurtre et de la violence. On voit dans le film que plus l'avidité s'empare de nos deux héros, plus elle grossit, plus elle devient incontrôlable, et c'est elle qui les aspire tous les deux vers leur propre destruction. Claire Trévor, la queen du film noir. Faisons un petit détour pour parler un peu plus de Claire Trévor, une actrice malheureusement un peu oubliée aujourd'hui. Claire Trévor sait tout jouer. L'ingénuité, la vulnérabilité, la force, la manipulation froide. On peut la voir en prostituée blonde et naïve, ou en femme du monde brune et dédaigneuse. Elle excelle aussi bien dans les westerns comme La chevauchée fantastique, Stagecoach de John Ford en 1939 que dans les films noirs, et pas des moindres comme Murder, My Sweet d'Edward Mitrick ou Killargo de John Huston. Claire Trevor est une icône du film noir et pour moi, elle est une des plus belles C'est dans Born to Kill qu'elle trouve son meilleur rôle. Elle incarne à la perfection la bad girl, snob et audacieuse, qui oscille entre froideur et passion en un clin d'œil, n'hésitant pas à dévoiler une intensité perverse. Un artisan devenu artiste. Robert Wise est la figure du réalisateur autodidacte qui a gravi un par un les échelons très normés de l'industrie hollywoodienne de l'époque. Je parle des années 30. Robert Wise a d'abord été coursier, puis il est devenu un immense monteur. Il a monté les films des plus grands réalisateurs de la RKO, des plus grands réalisateurs tout court, comme Orson Welles ou Grigori Lakava. C'est Val Newton, l'immense producteur de la RKO, toujours, qui va lui faire réaliser son premier film, La malédiction des hommes-chats, The Curse of Cat People. Robert Wise a travaillé avec les plus grands, et ça se voit. Mais cela ne l'empêche pas de développer sa propre signature artistique. Voici un extrait d'une interview de Robert Wise datant de 1973, où il est question de l'importance de l'atmosphère dans un film. Dans cet extrait, Robert Wise souligne que l'atmosphère est terriblement importante dans tout film, quel qu'il soit, même si ça ne fait pas tout. Pour lui, le premier plan de ce que vous racontez aux gens est primordial, mais si vous l'entourez d'un arrière-plan approprié et en lien avec l'histoire que vous racontez, cela ne fait que renforcer l'attraction et l'engagement que le public peut avoir avec le film. La grandeur de Robert Wise se manifeste dans le fait qui d'excellents dans tous les genres. Si vous ne connaissez pas sa filmographie, je vous conseille de jeter un coup d'œil et vous aurez le vertige. Vous y verrez des chefs-d'œuvre de science-fiction, comme par exemple Le jour où la Terre s'arrêta, The Day the Earth Stood Still, immense film de 1951, des classiques du film noir comme Nous avons gagné ce soir, The Set-Up, 1949, ou Le coup de l'escalier, Odds Against Tomorrow. 1959. Il y a aussi The Hunting, La maison du diable, 1963, un classique du film d'horreur, et je ne vous parle même pas des comédies musicales. Ces quelques exemples nous donnent un aperçu de l'immense talent et de l'élasticité de Robert Wise. Une inépuisable source de plaisir. J'ai mentionné les grands interprètes de ce film, mais vous aurez remarqué que je n'ai pas beaucoup parlé de Laurence Tierney. C'est normal, car dans Born to Kill, il ne joue pas vraiment. Il est presque lui-même. L'écrivain Eddie Muller, spécialiste du film noir, raconte qu'il a demandé à Laurence Tierney, lors d'une projection de Born to Kill, s'il avait des conseils à partager pour naviguer dans une vie aussi tumultueuse que la sienne. Laurence Tierney l'a regardée trois dans les yeux et lui a dit... Ouais, ne vous battez jamais avec un gars qui sait manier un couteau. Fin de citation. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de films dont on ne se lasse jamais. Born to Kill fait partie de ces films rares et remarquables que l'on peut regarder des dizaines de fois avec le même plaisir. Je l'ai vu peut-être 20 fois et c'est toujours un régal. Si vous ne me croyez pas, faites le test et vous verrez. Merci de m'avoir écoutée. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner et à partager autour de vous. Si vous avez des idées de films que vous aimeriez que l'on aborde, dites-le-moi en commentaire. En attendant, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Emotion Side Story. D'ici là, n'oubliez pas de plonger dans le bain des émotions et du cinéma.

Description

🔥 Born To Kill : le film noir où l’homme incarne la femme fatale

 

👀 Un Apollon un peu dérangé
Born To Kill est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l’âge d’or hollywoodien. Ce film implacable de 1947 renverse les codes du genre en faisant de l'homme la femme fatale. On suit l'histoire de Sam Wilde, un homme séduisant, qui fait tourner bien des têtes féminines. Seul problème : c’est un psychopathe. Et Helen Brent, une femme de la haute société récemment divorcée, se sent irrésistiblement attirée par cet homme violent.

💀 Noir, tout simplement noir

Born To Kill est un film incroyable de cynisme et de noirceur, qui se caractérise par son absence totale de morale. Les héros sont des marionnettes tirées par les fils de leurs pulsions inavouables. Des héros avides de pouvoir, de sexe et où la violence joue le rôle d’aphrodisiaque.

✨Une équipe de grands artistes
Born To Kill est un film remarquable d’abord grâce au talent du réalisateur Robert Wise, qui sait créer une atmosphère au service du nihilisme de l'histoire. Il y a aussi la performance d’acteurs d'exception : Claire Trevor, qui joue une femme froide et autoritaire succombant peu à peu aux feux de (l'auto)-destruction, et des seconds rôles mémorables : le détective cupide et philosophe incarné par Walter Slezak, ou Elisha Cook Jr. qui interprète un sympathique criminel, meilleur ami de Sam.

Born To Kill est un film que l'on peut regarder encore et encore sans se lasser, un signe distinctif des grands films. Faites le test, vous verrez.

 

CREDITS:

Extraits films:

Born To Kill, Robert Wise, 1947


Extrait Interview :
Jim Whaley - Atlanta PBS show Cinema Showcase -1973


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il existe un film où la femme fatale est incarnée par un homme. Un film où les héros sont des méchants, accros au sexe et à l'argent. Un film où les gentils sont des endives sans charme et sans intérêt. Ce film est un classique du genre noir et il s'appelle Born to Kill. Et on en parle pour l'épisode 12 d'Emotion Side Story. Aujourd'hui, on va explorer un de mes films noirs préférés, Born to Kill, Né pour tuer. Sous-titrage ST'50 Ce film implacable, brutal, irrésistible est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. Born to Kill est une oeuvre très originale qui retourne les codes du film noir en faisant de l'homme la femme fatale. Et oui, toutes les femmes du film sont irrésistiblement attirées par l'aura magnétique de Sam Wilde, un beau gosse, psychopathe et légèrement meurtrier sur les bords. Pour ces femmes, malheureusement, comme on peut s'en douter, ça va mal finir. Sous-titrage Société Radio-Canada De quoi ça parle ? Hélène Brent, Claire Trevor, rencontre Sam White, Laurence Tierney, un tueur obsédé par la volonté de dominer les autres. Hélène est attirée par Sam. Faut dire qu'il est pas mal. Grand, musclé, avec une expression obtue qui n'est pas sans charme. Mais malgré cette attirance, Hélène reste avec son riche fiancé, tandis que Sam, qui ne perd pas de temps, épouse sa sœur de lait. Georgia, héritière d'une immense fortune. Mais lorsqu'un détective privé, joué par l'excellent Walter Slezak, informe Hélène de la possible culpabilité de Sam dans un double meurtre, elle tente d'acheter le silence du détective. Pendant ce temps, Sam continue de sombrer dans sa folie meurtrière. Un film brut de décoffrage. Born to Kill est un film noir comme on les aime, avec tous les ingrédients de rigueur. Cynisme, pulsions inavouables, plans clairs obscurs, femmes, enfin, hommes fatales. Sauf que ces ingrédients sont dosés au maximum, tout est plus intense. Dans ce film sans morale, il n'y a aucune introspection, aucun tourment, aucune culpabilité. Born to Kill est le résultat d'une alchimie particulière. D'abord, le talent d'un réalisateur, Robert Wise. Robert Wise a su installer une atmosphère et un rythme incomparables en adéquation totale avec le ton nihiliste du film. Ensuite, il y a l'histoire. Une histoire tirée de l'unique roman de James Gunn, un roman noir titré Deadlier Than The Men. dont la traduction littérale est plus mortelle que l'homme. Car en effet, on peut affirmer qu'Hélène Brent est peut-être encore plus cruelle que Sam Wyde, dans le sens où elle est pleinement consciente de ses actes. Sam, quant à lui, peut être perçue comme une personne souffrant de troubles mentaux. La réussite du film tient aussi à l'interprétation de ses magnifiques acteurs. Pas seulement les personnages principaux, enfin, surtout l'incroyable Claire Trevor, mais aussi... Des seconds rôles, comme Elisha Cook Jr. qui joue le meilleur ami de Sam. Elisha Cook Jr. s'est joué comme Person, le voyou sympathique. Et une fois encore dans le film, il nous montre l'étendue de son talent. Il y a aussi Esther Howard qui veut venger sa copine assassinée et qui est magnifique de goye et de sensibilité. Et enfin, Walter Slezak, le détective qui récite du Shakespeare à longueur de journée et qui est toujours prêt à entendre une proposition intéressante. Il est calculateur, fourbe et pourtant... C'est un fin observateur de la nature humaine. Une vamp au masculin. Je l'ai déjà dit, c'est Sam White, la femme fatale du film. Ellen Brent est transie d'amour et de désir pour lui, ce qui va la pousser à faire des choses horribles. Tandis que sa sœur par alliance, la douce et fadasse Georgia Staples, va l'épouser. Le caractère irrésistible de Sam White est très bien montré dans le film. Son côté sauvage, indompté, et peut-être même sa violence, sont des aphrodisiaques pour toutes ces femmes. Cette volonté de montrer une certaine idée de la perversion, du sadisme, est très présente dans le film. C'est l'une de ses singularités. Mais au fait, c'est quoi une femme fatale ? Si vous avez écouté l'épisode 3 d'Emotion Side Story consacré au film Laura d'Otto Preminger, je fais un petit focus sur cet acte et type incontournable du film noir. Dans les films noirs, la femme fatale est une figure de transgression, des codes moraux et sociaux. Mais c'est aussi une représentation moderne qui donne à voir une image de femme libre, indépendante et déterminée dans ses désirs. Dans Born to Kill, c'est Sam White qui joue ce rôle. Il est le moteur de l'action. et le révélateur des névroses et fantasmes des personnages féminins. Et telle une femme fatale, Sam White utilise son pouvoir sexuel pour manipuler les deux sœurs, Hélène et Georgia. Quelle émotion m'inspire ce film. Dans Born to Kill, l'émotion qui prédomine, c'est l'avidité. Le Robert définit l'avidité comme, je cite, le désir ardent, immodéré de quelque chose, vivacité avec laquelle on le satisfait Fin de citation. Dans Born to Kill, on a affaire à un récit brutal, sur un homme et une femme qui veulent tout, principalement l'argent et la luxure, et tout de suite. Et pour cela, ils ne vont pas hésiter à jouer du revolver ou du couteau. Sam et Hélène sont des pantins, à la merci de leur pulsion.

  • Speaker #1

    Et qui suis-je ?

  • Speaker #0

    Toi.

  • Speaker #1

    Ta force. Ta fierté.

  • Speaker #0

    Le héros masculin, Sam, veut l'argent, la femme, le statut social. Pour lui, la violence peut être un moyen d'y parvenir, mais pas uniquement. Quand il veut séduire l'héritière Georgia Staples, il sait se montrer charmant tout en ne cachant pas ses désirs. Ce sont précisément cette sincérité et ce côté direct qui le rendent séduisant. L'habilité, on la voit aussi, et peut-être surtout, chez Hélène Brent, magnifiquement interprétée par Claire Trevor. Depuis toujours, Hélène recherche une vie confortable, à l'abri de tout souci d'argent. D'ailleurs, on ressent très nettement la jalousie d'Hélène envers sa sœur, Paralliance, qui détient les cordons de la bourse. Mais quand ça montre en scène, ses priorités évoluent. Elle aussi convoite cet homme dont elle n'arrive plus à se passer. L'avidité est clairement ici représentée comme une forme de perversion. Hélène Brent parle clairement de l'excitation sexuelle qui peut naître du meurtre et de la violence. On voit dans le film que plus l'avidité s'empare de nos deux héros, plus elle grossit, plus elle devient incontrôlable, et c'est elle qui les aspire tous les deux vers leur propre destruction. Claire Trévor, la queen du film noir. Faisons un petit détour pour parler un peu plus de Claire Trévor, une actrice malheureusement un peu oubliée aujourd'hui. Claire Trévor sait tout jouer. L'ingénuité, la vulnérabilité, la force, la manipulation froide. On peut la voir en prostituée blonde et naïve, ou en femme du monde brune et dédaigneuse. Elle excelle aussi bien dans les westerns comme La chevauchée fantastique, Stagecoach de John Ford en 1939 que dans les films noirs, et pas des moindres comme Murder, My Sweet d'Edward Mitrick ou Killargo de John Huston. Claire Trevor est une icône du film noir et pour moi, elle est une des plus belles C'est dans Born to Kill qu'elle trouve son meilleur rôle. Elle incarne à la perfection la bad girl, snob et audacieuse, qui oscille entre froideur et passion en un clin d'œil, n'hésitant pas à dévoiler une intensité perverse. Un artisan devenu artiste. Robert Wise est la figure du réalisateur autodidacte qui a gravi un par un les échelons très normés de l'industrie hollywoodienne de l'époque. Je parle des années 30. Robert Wise a d'abord été coursier, puis il est devenu un immense monteur. Il a monté les films des plus grands réalisateurs de la RKO, des plus grands réalisateurs tout court, comme Orson Welles ou Grigori Lakava. C'est Val Newton, l'immense producteur de la RKO, toujours, qui va lui faire réaliser son premier film, La malédiction des hommes-chats, The Curse of Cat People. Robert Wise a travaillé avec les plus grands, et ça se voit. Mais cela ne l'empêche pas de développer sa propre signature artistique. Voici un extrait d'une interview de Robert Wise datant de 1973, où il est question de l'importance de l'atmosphère dans un film. Dans cet extrait, Robert Wise souligne que l'atmosphère est terriblement importante dans tout film, quel qu'il soit, même si ça ne fait pas tout. Pour lui, le premier plan de ce que vous racontez aux gens est primordial, mais si vous l'entourez d'un arrière-plan approprié et en lien avec l'histoire que vous racontez, cela ne fait que renforcer l'attraction et l'engagement que le public peut avoir avec le film. La grandeur de Robert Wise se manifeste dans le fait qui d'excellents dans tous les genres. Si vous ne connaissez pas sa filmographie, je vous conseille de jeter un coup d'œil et vous aurez le vertige. Vous y verrez des chefs-d'œuvre de science-fiction, comme par exemple Le jour où la Terre s'arrêta, The Day the Earth Stood Still, immense film de 1951, des classiques du film noir comme Nous avons gagné ce soir, The Set-Up, 1949, ou Le coup de l'escalier, Odds Against Tomorrow. 1959. Il y a aussi The Hunting, La maison du diable, 1963, un classique du film d'horreur, et je ne vous parle même pas des comédies musicales. Ces quelques exemples nous donnent un aperçu de l'immense talent et de l'élasticité de Robert Wise. Une inépuisable source de plaisir. J'ai mentionné les grands interprètes de ce film, mais vous aurez remarqué que je n'ai pas beaucoup parlé de Laurence Tierney. C'est normal, car dans Born to Kill, il ne joue pas vraiment. Il est presque lui-même. L'écrivain Eddie Muller, spécialiste du film noir, raconte qu'il a demandé à Laurence Tierney, lors d'une projection de Born to Kill, s'il avait des conseils à partager pour naviguer dans une vie aussi tumultueuse que la sienne. Laurence Tierney l'a regardée trois dans les yeux et lui a dit... Ouais, ne vous battez jamais avec un gars qui sait manier un couteau. Fin de citation. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de films dont on ne se lasse jamais. Born to Kill fait partie de ces films rares et remarquables que l'on peut regarder des dizaines de fois avec le même plaisir. Je l'ai vu peut-être 20 fois et c'est toujours un régal. Si vous ne me croyez pas, faites le test et vous verrez. Merci de m'avoir écoutée. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner et à partager autour de vous. Si vous avez des idées de films que vous aimeriez que l'on aborde, dites-le-moi en commentaire. En attendant, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Emotion Side Story. D'ici là, n'oubliez pas de plonger dans le bain des émotions et du cinéma.

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🔥 Born To Kill : le film noir où l’homme incarne la femme fatale

 

👀 Un Apollon un peu dérangé
Born To Kill est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l’âge d’or hollywoodien. Ce film implacable de 1947 renverse les codes du genre en faisant de l'homme la femme fatale. On suit l'histoire de Sam Wilde, un homme séduisant, qui fait tourner bien des têtes féminines. Seul problème : c’est un psychopathe. Et Helen Brent, une femme de la haute société récemment divorcée, se sent irrésistiblement attirée par cet homme violent.

💀 Noir, tout simplement noir

Born To Kill est un film incroyable de cynisme et de noirceur, qui se caractérise par son absence totale de morale. Les héros sont des marionnettes tirées par les fils de leurs pulsions inavouables. Des héros avides de pouvoir, de sexe et où la violence joue le rôle d’aphrodisiaque.

✨Une équipe de grands artistes
Born To Kill est un film remarquable d’abord grâce au talent du réalisateur Robert Wise, qui sait créer une atmosphère au service du nihilisme de l'histoire. Il y a aussi la performance d’acteurs d'exception : Claire Trevor, qui joue une femme froide et autoritaire succombant peu à peu aux feux de (l'auto)-destruction, et des seconds rôles mémorables : le détective cupide et philosophe incarné par Walter Slezak, ou Elisha Cook Jr. qui interprète un sympathique criminel, meilleur ami de Sam.

Born To Kill est un film que l'on peut regarder encore et encore sans se lasser, un signe distinctif des grands films. Faites le test, vous verrez.

 

CREDITS:

Extraits films:

Born To Kill, Robert Wise, 1947


Extrait Interview :
Jim Whaley - Atlanta PBS show Cinema Showcase -1973


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il existe un film où la femme fatale est incarnée par un homme. Un film où les héros sont des méchants, accros au sexe et à l'argent. Un film où les gentils sont des endives sans charme et sans intérêt. Ce film est un classique du genre noir et il s'appelle Born to Kill. Et on en parle pour l'épisode 12 d'Emotion Side Story. Aujourd'hui, on va explorer un de mes films noirs préférés, Born to Kill, Né pour tuer. Sous-titrage ST'50 Ce film implacable, brutal, irrésistible est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. Born to Kill est une oeuvre très originale qui retourne les codes du film noir en faisant de l'homme la femme fatale. Et oui, toutes les femmes du film sont irrésistiblement attirées par l'aura magnétique de Sam Wilde, un beau gosse, psychopathe et légèrement meurtrier sur les bords. Pour ces femmes, malheureusement, comme on peut s'en douter, ça va mal finir. Sous-titrage Société Radio-Canada De quoi ça parle ? Hélène Brent, Claire Trevor, rencontre Sam White, Laurence Tierney, un tueur obsédé par la volonté de dominer les autres. Hélène est attirée par Sam. Faut dire qu'il est pas mal. Grand, musclé, avec une expression obtue qui n'est pas sans charme. Mais malgré cette attirance, Hélène reste avec son riche fiancé, tandis que Sam, qui ne perd pas de temps, épouse sa sœur de lait. Georgia, héritière d'une immense fortune. Mais lorsqu'un détective privé, joué par l'excellent Walter Slezak, informe Hélène de la possible culpabilité de Sam dans un double meurtre, elle tente d'acheter le silence du détective. Pendant ce temps, Sam continue de sombrer dans sa folie meurtrière. Un film brut de décoffrage. Born to Kill est un film noir comme on les aime, avec tous les ingrédients de rigueur. Cynisme, pulsions inavouables, plans clairs obscurs, femmes, enfin, hommes fatales. Sauf que ces ingrédients sont dosés au maximum, tout est plus intense. Dans ce film sans morale, il n'y a aucune introspection, aucun tourment, aucune culpabilité. Born to Kill est le résultat d'une alchimie particulière. D'abord, le talent d'un réalisateur, Robert Wise. Robert Wise a su installer une atmosphère et un rythme incomparables en adéquation totale avec le ton nihiliste du film. Ensuite, il y a l'histoire. Une histoire tirée de l'unique roman de James Gunn, un roman noir titré Deadlier Than The Men. dont la traduction littérale est plus mortelle que l'homme. Car en effet, on peut affirmer qu'Hélène Brent est peut-être encore plus cruelle que Sam Wyde, dans le sens où elle est pleinement consciente de ses actes. Sam, quant à lui, peut être perçue comme une personne souffrant de troubles mentaux. La réussite du film tient aussi à l'interprétation de ses magnifiques acteurs. Pas seulement les personnages principaux, enfin, surtout l'incroyable Claire Trevor, mais aussi... Des seconds rôles, comme Elisha Cook Jr. qui joue le meilleur ami de Sam. Elisha Cook Jr. s'est joué comme Person, le voyou sympathique. Et une fois encore dans le film, il nous montre l'étendue de son talent. Il y a aussi Esther Howard qui veut venger sa copine assassinée et qui est magnifique de goye et de sensibilité. Et enfin, Walter Slezak, le détective qui récite du Shakespeare à longueur de journée et qui est toujours prêt à entendre une proposition intéressante. Il est calculateur, fourbe et pourtant... C'est un fin observateur de la nature humaine. Une vamp au masculin. Je l'ai déjà dit, c'est Sam White, la femme fatale du film. Ellen Brent est transie d'amour et de désir pour lui, ce qui va la pousser à faire des choses horribles. Tandis que sa sœur par alliance, la douce et fadasse Georgia Staples, va l'épouser. Le caractère irrésistible de Sam White est très bien montré dans le film. Son côté sauvage, indompté, et peut-être même sa violence, sont des aphrodisiaques pour toutes ces femmes. Cette volonté de montrer une certaine idée de la perversion, du sadisme, est très présente dans le film. C'est l'une de ses singularités. Mais au fait, c'est quoi une femme fatale ? Si vous avez écouté l'épisode 3 d'Emotion Side Story consacré au film Laura d'Otto Preminger, je fais un petit focus sur cet acte et type incontournable du film noir. Dans les films noirs, la femme fatale est une figure de transgression, des codes moraux et sociaux. Mais c'est aussi une représentation moderne qui donne à voir une image de femme libre, indépendante et déterminée dans ses désirs. Dans Born to Kill, c'est Sam White qui joue ce rôle. Il est le moteur de l'action. et le révélateur des névroses et fantasmes des personnages féminins. Et telle une femme fatale, Sam White utilise son pouvoir sexuel pour manipuler les deux sœurs, Hélène et Georgia. Quelle émotion m'inspire ce film. Dans Born to Kill, l'émotion qui prédomine, c'est l'avidité. Le Robert définit l'avidité comme, je cite, le désir ardent, immodéré de quelque chose, vivacité avec laquelle on le satisfait Fin de citation. Dans Born to Kill, on a affaire à un récit brutal, sur un homme et une femme qui veulent tout, principalement l'argent et la luxure, et tout de suite. Et pour cela, ils ne vont pas hésiter à jouer du revolver ou du couteau. Sam et Hélène sont des pantins, à la merci de leur pulsion.

  • Speaker #1

    Et qui suis-je ?

  • Speaker #0

    Toi.

  • Speaker #1

    Ta force. Ta fierté.

  • Speaker #0

    Le héros masculin, Sam, veut l'argent, la femme, le statut social. Pour lui, la violence peut être un moyen d'y parvenir, mais pas uniquement. Quand il veut séduire l'héritière Georgia Staples, il sait se montrer charmant tout en ne cachant pas ses désirs. Ce sont précisément cette sincérité et ce côté direct qui le rendent séduisant. L'habilité, on la voit aussi, et peut-être surtout, chez Hélène Brent, magnifiquement interprétée par Claire Trevor. Depuis toujours, Hélène recherche une vie confortable, à l'abri de tout souci d'argent. D'ailleurs, on ressent très nettement la jalousie d'Hélène envers sa sœur, Paralliance, qui détient les cordons de la bourse. Mais quand ça montre en scène, ses priorités évoluent. Elle aussi convoite cet homme dont elle n'arrive plus à se passer. L'avidité est clairement ici représentée comme une forme de perversion. Hélène Brent parle clairement de l'excitation sexuelle qui peut naître du meurtre et de la violence. On voit dans le film que plus l'avidité s'empare de nos deux héros, plus elle grossit, plus elle devient incontrôlable, et c'est elle qui les aspire tous les deux vers leur propre destruction. Claire Trévor, la queen du film noir. Faisons un petit détour pour parler un peu plus de Claire Trévor, une actrice malheureusement un peu oubliée aujourd'hui. Claire Trévor sait tout jouer. L'ingénuité, la vulnérabilité, la force, la manipulation froide. On peut la voir en prostituée blonde et naïve, ou en femme du monde brune et dédaigneuse. Elle excelle aussi bien dans les westerns comme La chevauchée fantastique, Stagecoach de John Ford en 1939 que dans les films noirs, et pas des moindres comme Murder, My Sweet d'Edward Mitrick ou Killargo de John Huston. Claire Trevor est une icône du film noir et pour moi, elle est une des plus belles C'est dans Born to Kill qu'elle trouve son meilleur rôle. Elle incarne à la perfection la bad girl, snob et audacieuse, qui oscille entre froideur et passion en un clin d'œil, n'hésitant pas à dévoiler une intensité perverse. Un artisan devenu artiste. Robert Wise est la figure du réalisateur autodidacte qui a gravi un par un les échelons très normés de l'industrie hollywoodienne de l'époque. Je parle des années 30. Robert Wise a d'abord été coursier, puis il est devenu un immense monteur. Il a monté les films des plus grands réalisateurs de la RKO, des plus grands réalisateurs tout court, comme Orson Welles ou Grigori Lakava. C'est Val Newton, l'immense producteur de la RKO, toujours, qui va lui faire réaliser son premier film, La malédiction des hommes-chats, The Curse of Cat People. Robert Wise a travaillé avec les plus grands, et ça se voit. Mais cela ne l'empêche pas de développer sa propre signature artistique. Voici un extrait d'une interview de Robert Wise datant de 1973, où il est question de l'importance de l'atmosphère dans un film. Dans cet extrait, Robert Wise souligne que l'atmosphère est terriblement importante dans tout film, quel qu'il soit, même si ça ne fait pas tout. Pour lui, le premier plan de ce que vous racontez aux gens est primordial, mais si vous l'entourez d'un arrière-plan approprié et en lien avec l'histoire que vous racontez, cela ne fait que renforcer l'attraction et l'engagement que le public peut avoir avec le film. La grandeur de Robert Wise se manifeste dans le fait qui d'excellents dans tous les genres. Si vous ne connaissez pas sa filmographie, je vous conseille de jeter un coup d'œil et vous aurez le vertige. Vous y verrez des chefs-d'œuvre de science-fiction, comme par exemple Le jour où la Terre s'arrêta, The Day the Earth Stood Still, immense film de 1951, des classiques du film noir comme Nous avons gagné ce soir, The Set-Up, 1949, ou Le coup de l'escalier, Odds Against Tomorrow. 1959. Il y a aussi The Hunting, La maison du diable, 1963, un classique du film d'horreur, et je ne vous parle même pas des comédies musicales. Ces quelques exemples nous donnent un aperçu de l'immense talent et de l'élasticité de Robert Wise. Une inépuisable source de plaisir. J'ai mentionné les grands interprètes de ce film, mais vous aurez remarqué que je n'ai pas beaucoup parlé de Laurence Tierney. C'est normal, car dans Born to Kill, il ne joue pas vraiment. Il est presque lui-même. L'écrivain Eddie Muller, spécialiste du film noir, raconte qu'il a demandé à Laurence Tierney, lors d'une projection de Born to Kill, s'il avait des conseils à partager pour naviguer dans une vie aussi tumultueuse que la sienne. Laurence Tierney l'a regardée trois dans les yeux et lui a dit... Ouais, ne vous battez jamais avec un gars qui sait manier un couteau. Fin de citation. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de films dont on ne se lasse jamais. Born to Kill fait partie de ces films rares et remarquables que l'on peut regarder des dizaines de fois avec le même plaisir. Je l'ai vu peut-être 20 fois et c'est toujours un régal. Si vous ne me croyez pas, faites le test et vous verrez. Merci de m'avoir écoutée. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner et à partager autour de vous. Si vous avez des idées de films que vous aimeriez que l'on aborde, dites-le-moi en commentaire. En attendant, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Emotion Side Story. D'ici là, n'oubliez pas de plonger dans le bain des émotions et du cinéma.

Description

🔥 Born To Kill : le film noir où l’homme incarne la femme fatale

 

👀 Un Apollon un peu dérangé
Born To Kill est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l’âge d’or hollywoodien. Ce film implacable de 1947 renverse les codes du genre en faisant de l'homme la femme fatale. On suit l'histoire de Sam Wilde, un homme séduisant, qui fait tourner bien des têtes féminines. Seul problème : c’est un psychopathe. Et Helen Brent, une femme de la haute société récemment divorcée, se sent irrésistiblement attirée par cet homme violent.

💀 Noir, tout simplement noir

Born To Kill est un film incroyable de cynisme et de noirceur, qui se caractérise par son absence totale de morale. Les héros sont des marionnettes tirées par les fils de leurs pulsions inavouables. Des héros avides de pouvoir, de sexe et où la violence joue le rôle d’aphrodisiaque.

✨Une équipe de grands artistes
Born To Kill est un film remarquable d’abord grâce au talent du réalisateur Robert Wise, qui sait créer une atmosphère au service du nihilisme de l'histoire. Il y a aussi la performance d’acteurs d'exception : Claire Trevor, qui joue une femme froide et autoritaire succombant peu à peu aux feux de (l'auto)-destruction, et des seconds rôles mémorables : le détective cupide et philosophe incarné par Walter Slezak, ou Elisha Cook Jr. qui interprète un sympathique criminel, meilleur ami de Sam.

Born To Kill est un film que l'on peut regarder encore et encore sans se lasser, un signe distinctif des grands films. Faites le test, vous verrez.

 

CREDITS:

Extraits films:

Born To Kill, Robert Wise, 1947


Extrait Interview :
Jim Whaley - Atlanta PBS show Cinema Showcase -1973


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il existe un film où la femme fatale est incarnée par un homme. Un film où les héros sont des méchants, accros au sexe et à l'argent. Un film où les gentils sont des endives sans charme et sans intérêt. Ce film est un classique du genre noir et il s'appelle Born to Kill. Et on en parle pour l'épisode 12 d'Emotion Side Story. Aujourd'hui, on va explorer un de mes films noirs préférés, Born to Kill, Né pour tuer. Sous-titrage ST'50 Ce film implacable, brutal, irrésistible est classé numéro 10 dans mon top 10 des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. Born to Kill est une oeuvre très originale qui retourne les codes du film noir en faisant de l'homme la femme fatale. Et oui, toutes les femmes du film sont irrésistiblement attirées par l'aura magnétique de Sam Wilde, un beau gosse, psychopathe et légèrement meurtrier sur les bords. Pour ces femmes, malheureusement, comme on peut s'en douter, ça va mal finir. Sous-titrage Société Radio-Canada De quoi ça parle ? Hélène Brent, Claire Trevor, rencontre Sam White, Laurence Tierney, un tueur obsédé par la volonté de dominer les autres. Hélène est attirée par Sam. Faut dire qu'il est pas mal. Grand, musclé, avec une expression obtue qui n'est pas sans charme. Mais malgré cette attirance, Hélène reste avec son riche fiancé, tandis que Sam, qui ne perd pas de temps, épouse sa sœur de lait. Georgia, héritière d'une immense fortune. Mais lorsqu'un détective privé, joué par l'excellent Walter Slezak, informe Hélène de la possible culpabilité de Sam dans un double meurtre, elle tente d'acheter le silence du détective. Pendant ce temps, Sam continue de sombrer dans sa folie meurtrière. Un film brut de décoffrage. Born to Kill est un film noir comme on les aime, avec tous les ingrédients de rigueur. Cynisme, pulsions inavouables, plans clairs obscurs, femmes, enfin, hommes fatales. Sauf que ces ingrédients sont dosés au maximum, tout est plus intense. Dans ce film sans morale, il n'y a aucune introspection, aucun tourment, aucune culpabilité. Born to Kill est le résultat d'une alchimie particulière. D'abord, le talent d'un réalisateur, Robert Wise. Robert Wise a su installer une atmosphère et un rythme incomparables en adéquation totale avec le ton nihiliste du film. Ensuite, il y a l'histoire. Une histoire tirée de l'unique roman de James Gunn, un roman noir titré Deadlier Than The Men. dont la traduction littérale est plus mortelle que l'homme. Car en effet, on peut affirmer qu'Hélène Brent est peut-être encore plus cruelle que Sam Wyde, dans le sens où elle est pleinement consciente de ses actes. Sam, quant à lui, peut être perçue comme une personne souffrant de troubles mentaux. La réussite du film tient aussi à l'interprétation de ses magnifiques acteurs. Pas seulement les personnages principaux, enfin, surtout l'incroyable Claire Trevor, mais aussi... Des seconds rôles, comme Elisha Cook Jr. qui joue le meilleur ami de Sam. Elisha Cook Jr. s'est joué comme Person, le voyou sympathique. Et une fois encore dans le film, il nous montre l'étendue de son talent. Il y a aussi Esther Howard qui veut venger sa copine assassinée et qui est magnifique de goye et de sensibilité. Et enfin, Walter Slezak, le détective qui récite du Shakespeare à longueur de journée et qui est toujours prêt à entendre une proposition intéressante. Il est calculateur, fourbe et pourtant... C'est un fin observateur de la nature humaine. Une vamp au masculin. Je l'ai déjà dit, c'est Sam White, la femme fatale du film. Ellen Brent est transie d'amour et de désir pour lui, ce qui va la pousser à faire des choses horribles. Tandis que sa sœur par alliance, la douce et fadasse Georgia Staples, va l'épouser. Le caractère irrésistible de Sam White est très bien montré dans le film. Son côté sauvage, indompté, et peut-être même sa violence, sont des aphrodisiaques pour toutes ces femmes. Cette volonté de montrer une certaine idée de la perversion, du sadisme, est très présente dans le film. C'est l'une de ses singularités. Mais au fait, c'est quoi une femme fatale ? Si vous avez écouté l'épisode 3 d'Emotion Side Story consacré au film Laura d'Otto Preminger, je fais un petit focus sur cet acte et type incontournable du film noir. Dans les films noirs, la femme fatale est une figure de transgression, des codes moraux et sociaux. Mais c'est aussi une représentation moderne qui donne à voir une image de femme libre, indépendante et déterminée dans ses désirs. Dans Born to Kill, c'est Sam White qui joue ce rôle. Il est le moteur de l'action. et le révélateur des névroses et fantasmes des personnages féminins. Et telle une femme fatale, Sam White utilise son pouvoir sexuel pour manipuler les deux sœurs, Hélène et Georgia. Quelle émotion m'inspire ce film. Dans Born to Kill, l'émotion qui prédomine, c'est l'avidité. Le Robert définit l'avidité comme, je cite, le désir ardent, immodéré de quelque chose, vivacité avec laquelle on le satisfait Fin de citation. Dans Born to Kill, on a affaire à un récit brutal, sur un homme et une femme qui veulent tout, principalement l'argent et la luxure, et tout de suite. Et pour cela, ils ne vont pas hésiter à jouer du revolver ou du couteau. Sam et Hélène sont des pantins, à la merci de leur pulsion.

  • Speaker #1

    Et qui suis-je ?

  • Speaker #0

    Toi.

  • Speaker #1

    Ta force. Ta fierté.

  • Speaker #0

    Le héros masculin, Sam, veut l'argent, la femme, le statut social. Pour lui, la violence peut être un moyen d'y parvenir, mais pas uniquement. Quand il veut séduire l'héritière Georgia Staples, il sait se montrer charmant tout en ne cachant pas ses désirs. Ce sont précisément cette sincérité et ce côté direct qui le rendent séduisant. L'habilité, on la voit aussi, et peut-être surtout, chez Hélène Brent, magnifiquement interprétée par Claire Trevor. Depuis toujours, Hélène recherche une vie confortable, à l'abri de tout souci d'argent. D'ailleurs, on ressent très nettement la jalousie d'Hélène envers sa sœur, Paralliance, qui détient les cordons de la bourse. Mais quand ça montre en scène, ses priorités évoluent. Elle aussi convoite cet homme dont elle n'arrive plus à se passer. L'avidité est clairement ici représentée comme une forme de perversion. Hélène Brent parle clairement de l'excitation sexuelle qui peut naître du meurtre et de la violence. On voit dans le film que plus l'avidité s'empare de nos deux héros, plus elle grossit, plus elle devient incontrôlable, et c'est elle qui les aspire tous les deux vers leur propre destruction. Claire Trévor, la queen du film noir. Faisons un petit détour pour parler un peu plus de Claire Trévor, une actrice malheureusement un peu oubliée aujourd'hui. Claire Trévor sait tout jouer. L'ingénuité, la vulnérabilité, la force, la manipulation froide. On peut la voir en prostituée blonde et naïve, ou en femme du monde brune et dédaigneuse. Elle excelle aussi bien dans les westerns comme La chevauchée fantastique, Stagecoach de John Ford en 1939 que dans les films noirs, et pas des moindres comme Murder, My Sweet d'Edward Mitrick ou Killargo de John Huston. Claire Trevor est une icône du film noir et pour moi, elle est une des plus belles C'est dans Born to Kill qu'elle trouve son meilleur rôle. Elle incarne à la perfection la bad girl, snob et audacieuse, qui oscille entre froideur et passion en un clin d'œil, n'hésitant pas à dévoiler une intensité perverse. Un artisan devenu artiste. Robert Wise est la figure du réalisateur autodidacte qui a gravi un par un les échelons très normés de l'industrie hollywoodienne de l'époque. Je parle des années 30. Robert Wise a d'abord été coursier, puis il est devenu un immense monteur. Il a monté les films des plus grands réalisateurs de la RKO, des plus grands réalisateurs tout court, comme Orson Welles ou Grigori Lakava. C'est Val Newton, l'immense producteur de la RKO, toujours, qui va lui faire réaliser son premier film, La malédiction des hommes-chats, The Curse of Cat People. Robert Wise a travaillé avec les plus grands, et ça se voit. Mais cela ne l'empêche pas de développer sa propre signature artistique. Voici un extrait d'une interview de Robert Wise datant de 1973, où il est question de l'importance de l'atmosphère dans un film. Dans cet extrait, Robert Wise souligne que l'atmosphère est terriblement importante dans tout film, quel qu'il soit, même si ça ne fait pas tout. Pour lui, le premier plan de ce que vous racontez aux gens est primordial, mais si vous l'entourez d'un arrière-plan approprié et en lien avec l'histoire que vous racontez, cela ne fait que renforcer l'attraction et l'engagement que le public peut avoir avec le film. La grandeur de Robert Wise se manifeste dans le fait qui d'excellents dans tous les genres. Si vous ne connaissez pas sa filmographie, je vous conseille de jeter un coup d'œil et vous aurez le vertige. Vous y verrez des chefs-d'œuvre de science-fiction, comme par exemple Le jour où la Terre s'arrêta, The Day the Earth Stood Still, immense film de 1951, des classiques du film noir comme Nous avons gagné ce soir, The Set-Up, 1949, ou Le coup de l'escalier, Odds Against Tomorrow. 1959. Il y a aussi The Hunting, La maison du diable, 1963, un classique du film d'horreur, et je ne vous parle même pas des comédies musicales. Ces quelques exemples nous donnent un aperçu de l'immense talent et de l'élasticité de Robert Wise. Une inépuisable source de plaisir. J'ai mentionné les grands interprètes de ce film, mais vous aurez remarqué que je n'ai pas beaucoup parlé de Laurence Tierney. C'est normal, car dans Born to Kill, il ne joue pas vraiment. Il est presque lui-même. L'écrivain Eddie Muller, spécialiste du film noir, raconte qu'il a demandé à Laurence Tierney, lors d'une projection de Born to Kill, s'il avait des conseils à partager pour naviguer dans une vie aussi tumultueuse que la sienne. Laurence Tierney l'a regardée trois dans les yeux et lui a dit... Ouais, ne vous battez jamais avec un gars qui sait manier un couteau. Fin de citation. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de films dont on ne se lasse jamais. Born to Kill fait partie de ces films rares et remarquables que l'on peut regarder des dizaines de fois avec le même plaisir. Je l'ai vu peut-être 20 fois et c'est toujours un régal. Si vous ne me croyez pas, faites le test et vous verrez. Merci de m'avoir écoutée. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner et à partager autour de vous. Si vous avez des idées de films que vous aimeriez que l'on aborde, dites-le-moi en commentaire. En attendant, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Emotion Side Story. D'ici là, n'oubliez pas de plonger dans le bain des émotions et du cinéma.

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