undefined cover
undefined cover
Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée cover
Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée cover
"En Plein Coeur", par un cardiologue

Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée

Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée

34min |30/04/2025|

117

Play
undefined cover
undefined cover
Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée cover
Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée cover
"En Plein Coeur", par un cardiologue

Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée

Cholestérol : Et si votre foie était le vrai coupable ? La synthèse du cholestérol démystifiée

34min |30/04/2025|

117

Play

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans ce nouvel épisode d’En Plein Cœur ! Aujourd’hui, on part à la découverte d’un organe clé dans la production du cholestérol : le foie. 🏭🫀


Eh oui, 75 % du cholestérol dans votre corps ne vient pas de votre assiette… mais de votre propre foie ! Et c’est une enzyme bien particulière, l’HMG-CoA réductase, qui orchestre tout ce beau monde. 🎼🧬⚙️


Vous allez comprendre pourquoi le sucre et l’insuline jouent un rôle capital dans cette production, et pourquoi réduire uniquement les graisses ne suffit pas toujours. 🍬🍔📈


Et si vous pensez que le cholestérol est votre ennemi… vous risquez d’être surpris. Il est essentiel, à condition qu’il soit bien régulé. 🔄❤️🧠

🎧 Alors installez-vous, et laissez-vous guider dans les coulisses de cette incroyable usine interne.


Si cet épisode vous plaît, pensez à le partager, à vous abonner, et à cliquer sur le petit cœur ❤️ pour m’aider à faire grandir cette communauté.

Bonne écoute, et prenez soin de votre cœur ! ❤️🎧🫶🏼


---------------------------------------------------

🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Russell DW. Cholesterol biosynthesis and metabolism. Cardiovasc Drugs Ther. 1992 Apr;6(2):103-10. doi: 10.1007/BF00054556

2️⃣ Braunwald’s Heart Disease: A Textbook of Cardiovascular Medicine, Twelfth Edition

3️⃣ The Effect of Diet on Cardiovascular Disease and Lipid and Lipoprotein Levels - Kenneth R, Feingold, MD. 2024


—————————————————————————


🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com etstudio.youtube.com)


---------------------------------------------------


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. A travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, nous allons continuer notre saga sur le cholestérol. Dans cet épisode, je vous emmène au cœur de notre incroyable usine intérieure, le foie. Comment notre corps fabrique-t-il du cholestérol ? Quel est réellement l'impact de notre alimentation sur cette production ? Vous allez voir que ce n'est pas si simple et que réduire les graisses dans l'assiette n'est pas toujours la solution miracle. Comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi notre santé cardiovasculaire repose sur un subtil équilibre. Alors, installez-vous confortablement car ce que vous allez découvrir pourrait bien changer votre regard sur ce que vous saviez de la fabrication du cholestérol et sur ce que vous mangez. Allez, c'est parti ! Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. N'hésitez pas à me faire part dans les commentaires des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Alors, est-ce que vous êtes bien installés ? Parce qu'on y va ! Le cholestérol, il fait toujours coller autant d'encre. Et pour preuve, vous l'avez compris, il y a beaucoup d'incompréhension sur le sujet. On ne parle pas toujours de la même chose quand il s'agit de son métabolisme. des traitements, de l'alimentation, de l'hygiène de vie, etc. Ça crée une cacophonie assez indigeste et le problème quand il s'agit de santé, c'est que l'émotion se mêle à tout cela et ce bruit nous ferait prendre parfois de mauvais comportements. Il était donc important pour moi de vous proposer cette saga afin de comprendre réellement les enjeux que le cholestérol a sur notre santé, pour le meilleur et pour le pire. Cela fait bientôt 6 semaines que je vous parle du cholestérol. Mais il était évident que vous proposer 2 heures entières consacrées au cholestérol aurait été assez indigeste, comme certains me l'ont fait remarquer en commentaire. Oui. Il faut du teasing, et y aller doucement, c'est un sujet extrêmement technique, même pour les médecins, alors imaginez si vous n'avez pas le bagage scientifique pour bien comprendre de quoi on parle. Aussi, si vous avez aimé l'émission, et l'approche que je vous ai proposée dans les différentes émissions sur le cholestérol, faites-le moi savoir dans les commentaires également. Petite piqûre de rappel donc, un peu comme dans toute saga, j'invente rien ici, regardez Dallas ou même Derrick par exemple, vous comprendrez de quoi je parle. Le premier épisode, il y a 6 semaines, était consacré aux bases sur le cholestérol, à savoir sa structure et ses fonctions dans le corps humain. Vous pouvez déjà cliquer sur le lien qui se retrouve en haut de la vidéo pour vous rafraîchir la mémoire. Ensuite, je vous ai parlé de la façon dont le corps assurait le transport du cholestérol dans l'organisme à travers des véhicules que l'on appelle des lipoprotéines. C'était l'occasion de vous expliquer que les maladies cardiovasculaires étaient finalement davantage liées à la façon dont l'organisme n'arrivait pas à éliminer les excès de ces lipoprotéines. Je commençais à vous expliquer que finalement, les fameux dépôts qui se font au niveau de nos artères que l'on appelle l'athérome et qui les encrassent au risque de provoquer un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral étaient davantage liés à des problématiques de protéines plus qu'à un problème de lipides comme beaucoup le pensent. Et vous pouvez accéder à l'émission également dans le lien qui s'affiche en haut de la vidéo. Le dernier épisode, il y a 15 jours, traitait des trois lipoprotéines clés qui servent au transport du cholestérol dans l'organisme. Cela me permettait de vous expliquer que, finalement, la clé du problème, c'était davantage le temps où les lipoprotéines atérogènes, que l'on appelle globalement le non-HDL, et notamment le LDL cholestérol et son bon ami la lipoprotéine petit a, rester trop longtemps dans les vaisseaux au lieu d'être... éliminés au risque qu'ils se trouvent oxydés notamment à cause des facteurs de risque cardiovasculaire. La conséquence, vous la connaissez maintenant, les lipoprotéines chargées en cholestérol et ne pouvant être éliminées par le foie vont finir par se déposer et s'accumuler au niveau de la paroi des vaisseaux artériels, ce qui conduit à leur obstruction. Et si besoin, je vous invite à la réécouter si vous souhaitez rafraîchir vos idées avec le lien également en haut de la vidéo. Aujourd'hui, on va s'intéresser particulièrement à la synthèse du cholestérol. Non pas à la production des véhicules qui transportent le cholestérol, les fameuses hélipoprotéines, mais vraiment en amont sur la façon dont le corps produit ce cholestérol. Cela fait intervenir majoritairement le foie, Évidemment, mais aussi l'alimentation. Je sais que beaucoup attendaient cet épisode pour mieux comprendre l'impact de l'alimentation sur les fameux taux de cholestérol. Et vous allez voir, c'est assez surprenant. Alors, attention, je vois déjà certains arriver avec un bazooka. Je vais parler des... macronutriments ici qui conduisent à la synthèse du cholestérol. On va vraiment rester dans cet épisode en amont de la synthèse des lipoprotéines et non pas des aliments en aval, ceux qui auraient pour effet de limiter l'inflammation et l'oxydation des LDL-cholestérol, les fameux aliments antioxydants, car ce sont deux choses vraiment différentes et il faudrait que je fasse un épisode complet là-dessus. Encore une fois... L'épisode est technique, mais prenez le temps de bien tout écouter et puis il y aura la fameuse synthèse que je vous fais en fin d'émission. Allez, c'est parti ! Le cholestérol, il entre dans la composition des membranes cellulaires et il sert de précurseur à la vitamine D, aux acides biliaires et à de nombreuses hormones essentielles. Notre organisme l'a bien compris, puisqu'il fabrique lui-même la majeure partie du cholestérol dont il a besoin au quotidien. Mais alors, comment notre corps, et en particulier notre foie, synthétise-t-il cette molécule pourtant si décriée ? Eh bien, il existe une balance entre la production et l'élimination du cholestérol, si bien que le corps ne devrait pas avoir à gérer des excès de cholestérol. Et c'est pourtant cela qui conduit aux maladies cardiovasculaires. C'est ce déséquilibre entre trop de production et pas assez d'élimination des lipoprotéines qui transportent le cholestérol. Encore une fois, le vrai méchant de l'histoire, ça n'est pas le cholestérol en lui-même. Et cet épisode, il est intéressant si vous voulez comprendre comment l'organisme produit ce cholestérol et l'impact aussi de l'alimentation sur sa production. On va donc entrer ensemble dans la plus grosse usine du corps humain, et j'appelle pour cela le foie. Le foie, c'est un peu la méga-usine du corps humain. Le foie va fabriquer notamment le cholestérol et on parle alors de synthèse endogène. Dans les faits, le foie produit la grande majorité du cholestérol et comme tout processus biologique du corps humain, la production s'adapte aux besoins du corps humain. C'est ce que l'on appelle l'homéostasie. Je parle de régulation car le foie est capable de diminuer aussi sa production de cholestérol et cela fait intervenir une enzyme clé dans la synthèse du cholestérol. Retenez son nom un peu compliqué mais très impliqué à la fois dans la régulation de cette synthèse mais aussi comme cible de traitement dans l'hypercholestérolémie. Cette enzyme, elle s'appelle l'HMG-CoA réductase pour la 3-hydroxy... 3-méthylglutaril-coenzyme A-réductase. Le nom est un peu barbare. Alors, on y va par étapes, car c'est un peu technique encore une fois, mais écoutez bien, ça n'est pas insurmontable. En biochimie, il y a une molécule clé dans beaucoup de voies métaboliques communes issues des macronutriments, vous savez, ces briques énergétiques de base qui servent à apporter de l'énergie à nos cellules, les glucides, les lipides et les protides. Quand vous mangez un morceau de sucre ou un morceau de beurre par exemple, ils vont contenir respectivement des glucides et des lipides. Une fois digérée et absorbée en toutes petites molécules qui bassent la barrière intestinale, les macronutriments se retrouvent dans le sang puis au niveau du foie. Comme toute usine, le foie va les faire passer dans différentes petites machines pour les transformer, un peu comme une chaîne de production dans les usines de fabrication de voitures. Un coup, la machine leur retire un carbone, une fois elle va ajouter un hydrogène, puis elle va lui coller des petits goodies par oxydation. En gros, vous faites passer tout ça à la moulinette, et voilà, les glucides et les lipides se sont transformés en acétyl-coenzyme A, appelé aussi acétyl-CoA. C'est plutôt magique. Voilà, vous avez ici une molécule de base commune à beaucoup de voies métaboliques pour produire de l'énergie disponible à tout le corps humain, mais aussi des molécules de structure et de fonction comme le cholestérol. Sous l'action de différentes enzymes, vous allez passer de l'acétyl-CoA à du cholestérol qui pourra ensuite être incorporé dans les fameuses petites billes que l'on appelle des lipoprotéines et qui vont donc circuler dans les vaisseaux sanguins avant d'être délivrés au niveau des cellules qui en auraient besoin. Alors, je suis obligé de vous expliquer les différentes étapes biochimiques qui conduisent de l'acétyl-CoA au cholestérol, car il y a une enzyme très importante, comme je vous le disais, qui s'appelle l'HMG-CoA réductase. Je vous nomme les noms, évidemment, ils sont assez indigestes, mais restons scientifiques quand même. Dans la cellule du foie, l'acétyl-CoA va se transformer en acétoacétyl-CoA, puis en 3-HMG-CoA. Ensuite, cette molécule sous l'action de l'enzyme clé, l'HMG-CoA réductase, va se transformer en mévalonate. puis en isopentényl pyrophosphate, en scalène, en lanostérole, pour terminer en cholestérol, sous l'action d'une enzyme également importante que l'on appelle l'ACAT pour acyl-CoA, cholestérol-acyl-transferase. C'est donc alors que le cholestérol est mis dans des lipoprotéines, puis donc libéré dans les vaisseaux sanguins. Le foie va se réserver aussi du cholestérol pour le fonctionnement de ses propres cellules, que l'on appelle les hépatocytes, sous forme de cholestérol estérifié, qui sera beaucoup plus facile à stocker que du cholestérol libre qui lui n'est pas stable. Alors, j'espère jusque là ne pas vous avoir perdu. Sachez que le meilleur est à venir. Maintenant que l'on sait comment le foie synthétise du cholestérol à partir de l'acétyl-CoA, une question qui doit certainement arriver est, est-ce que le foie a la capacité d'augmenter la cadence ou à l'inverse de la diminuer s'agissant de la production du cholestérol ? Eh bien oui, et c'est justement en agissant sur cette fameuse enzyme que l'on appelle l'HMG-CoA réductase. Cette étape détermine grandement la vitesse et la quantité produite de cholestérol. Et heureusement, car sinon, vous imaginez bien qu'à chaque molécule d'acétyl-CoA produite, le foie irait directement vers la voie de synthèse du cholestérol. Autrement dit, plus vous apporteriez des molécules d'acétyl-CoA par les aliments, plus votre foie produirait du cholestérol. Vous auriez alors des taux infinis de cholestérol dans le sang, et cela serait la mort assurée. Heureusement, le corps humain est une machine plutôt bien foutue et elle sait donc réguler la production en fonction à la fois des besoins de l'organisme mais aussi des apports alimentaires en agissant pour une bonne partie sur ce garde-fou qui est l'HMG-CoA réductase et personnellement je trouve ça fascinant. On va donc s'intéresser maintenant à cette enzyme. Il est important de comprendre un peu comment fonctionne cette enzyme car elle va recevoir des signaux pour accélérer ou ralentir la cadence dans la production du cholestérol. Mais elle sait aussi être inhibée et encore une fois heureusement car une production infinie de cholestérol serait évidemment délétère pour notre santé. En ce qui concerne l'activation de cette enzyme, il y a une hormone très importante que vous connaissez certainement pour beaucoup qui s'appelle l'insuline. L'insuline, elle va stimuler cette enzyme pour produire plus de cholestérol. Vous y verrez au passage un rapport entre diabète et cholestérol puisque les patients qui sont sous insuline ou ceux qui ont une résistance à l'insuline, le fameux diabète de type 2, vont avoir des taux d'insuline beaucoup plus fluctuant et élevé, ce qui va indirectement stimuler la synthèse du cholestérol et les patients qui sont donc dans cette situation sont à plus haut risque de désordre dans le métabolisme du cholestérol et donc d'accidents cardiovasculaires. Par conséquent, les médecins sont plus vigilants pour surveiller les différents taux de lipoprotéines dans le sang, au risque parfois de les traiter par des médicaments plus vite qu'on pourrait l'imaginer. Tout simplement parce que l'insuline va stimuler d'une part la synthèse du cholestérol, mais va produire aussi des LDL de plus petite taille, qui sont donc plus à risque athérogène. Ces LDL de plus petite taille vont pouvoir se déposer plus facilement dans les parois des artères, et donc les boucher. Vous comprenez donc pourquoi, quand vous avez des problèmes de cholestérol, qu'il faut dans l'idéal éviter d'avoir aussi du diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2 par manque d'insuline ou par résistance à l'insuline respectivement. Et c'est réciproque également, si vous avez du diabète, d'éviter d'avoir des surcharges en cholestérol. Et c'est là donc que je vous parle de la résistance à l'insuline et du syndrome métabolique, pour me l'avoir demandé en commentaire. Est-ce que vous saviez quel est directement ce syndrome métabolique lié à votre masse grasse, notamment la graisse viscérale, via le périmètre abdominal ? Autrement dit, plus les cellules ont du mal à faire rentrer les glucides dans les cellules à cause de cette résistance à l'insuline, plus votre pancréas va produire de l'insuline en contrepartie. Cela va stimuler la synthèse du cholestérol et donc entraîner des désordres métaboliques importants dans votre corps. Je vais faire une petite parenthèse sur ce que l'on appelle le syndrome métabolique, car c'est important aussi de le comprendre chez des patients par exemple qui seraient en situation d'obésité. Une chose assez facile à comprendre, c'est que si vous ingérez trop de calories à travers trop d'aliments par rapport à ce que vous brûlez, notamment par l'activité physique, alors vous allez prendre du poids. Quand vous prenez du poids, c'est majoritairement de la masse graisseuse qui va augmenter. Le problème de ces cellules graisseuses en excès, c'est qu'elles vont induire une moins bonne sensibilité à l'insuline avec le temps, et de ce fait, le glucose va avoir plus de mal à rentrer dans les cellules pour être stocké sous forme de triglycérides au niveau des cellules graisseuses. Par conséquent, plus de glycémie dans le sang va stimuler la sécrétion d'insuline par le pancréas, cet hyperinsulinisme dure un certain temps, et avec les années, les cellules du pancréas vont s'épuiser, et un diabète insulino-requérant va alors apparaître. La suite, vous pouvez l'imaginer, cela ne sera évidemment pas bon pour votre santé. Je voulais vous faire cette parenthèse pour que vous compreniez l'importance du traitement de l'hypercholestérolémie en cas de diabète particulièrement. A l'inverse de l'insuline, qui est donc produite en période d'alimentation et dont l'objectif est de bien faire rentrer les glucides dans nos cellules pour leur servir de carburant ou bien être stockées, il y a le glucagon qui est l'hormone inverse de l'insuline. Le glucagon est sécrété en période de jeûne ou de faible taux de sucre dans le sang. Le glucagon a pour effet de freiner l'activité de l'enzyme HMG-CoA-Réductase. Pour faire simple, après un repas riche en glucides, l'insuline est abondante et va constituer un feu vert pour le foie en lui disant « les ressources arrivent en masse, tu peux fabriquer du cholestérol et des lipides » . A l'inverse, pendant un jeûne prolongé ou une nuit de sommeil, quand l'insuline est basse et le glucagon élevé, c'est un feu rouge. Ralentis la production, concentre-toi sur la libération de glucose pour le cerveau, inutile de faire du cholestérol maintenant. Il y a d'autres hormones qui peuvent jouer un rôle un peu plus mineur dans la régulation du cholestérol. Ce sont les hormones thyroïdiennes qui tentent à augmenter l'activité métabolique globale, y compris sur la synthèse du cholestérol. Cela explique qu'un manque d'hormones thyroïdiennes s'accompagne souvent d'un cholestérol élevé. Il y a également les glucocorticoïdes, qui sont les hormones du stress, comme le cortisol, qui peuvent moduler la distribution des lipides. Toutefois, ces effets vont être plus secondaires comparés à l'axe insuline-glucagon. Une question que vous devez vous poser certainement est la suivante. Comment le foie régule-t-il sa production en cholestérol ? Eh bien, de deux façons. soit parce que les cellules du corps humain n'ont pas besoin de cholestérol et va donc renvoyer ce cholestérol en excès vers le foie via les lipoprotéines, le LDL puis le HDL notamment et les fameux récepteurs du LDL-cholestérol. Je simplifie beaucoup mais c'est pour avoir des idées claires. Le foie reçoit alors le signal de baisser la production de cholestérol. Ou bien, deuxième situation, le foie a reçu trop de cholestérol qui provient de l'alimentation, ce sont les fameux apports exogènes en cholestérol. La conséquence de tout cela, c'est que le foie va faire moins tourner l'usine à produire du cholestérol, à savoir l'HMG-CoA réductase, l'enzyme va se trouver alors inhibé. Et donc, il y a un médicament aussi très important en santé cardiovasculaire dont vous avez pour beaucoup déjà entendu parler, ce sont les statines ou inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase. Ce médicament est très puissant pour faire baisser la production de cholestérol par le foie, et donc de VLDL puis de LDL cholestérol, et cela sera l'objet de la prochaine émission. Si vous m'avez suivi, vous devez certainement vous dire quelle est donc la proportion que le foie assure dans la production du cholestérol, les apports endogènes versus les apports exogènes par l'alimentation. Eh bien, tenez-vous bien, sur les 1 g de cholestérol produit par jour, les apports alimentaires ne représentent que 25% des sources de cholestérol dans l'organisme. Le reste, donc les 75%, sont produits par l'organisme, notamment par le foie. Autrement dit, si vous pensiez que ne plus manger du tout de cholestérol, que vous retrouvez de façon non exhaustive majoritairement dans les graisses saturées, essentiellement les graisses animales comme le beurre, la crème, le fromage, la viande rouge, la charcuterie, les œufs, etc. Et bien, même en ayant zéro apport de cholestérol par l'alimentation, votre foie saurait très bien en produire à partir des glucides et des lipides, justement grâce aux voies métaboliques que nous avons vues via la c'est-il quoi. Je consacrerai une émission sur la place des œufs par rapport au cholestérol puisqu'il y a beaucoup d'idées reçues également à son sujet. En fonction donc des signaux que le foie reçoit, il va essayer de maintenir un taux constant de cholestérol dans le sang. Cela fait intervenir des mécanismes de rétro contrôle que l'on appelle des feedbacks négatifs ou rétro contrôle inédit. Et cela devrait donc rassurer certains qui, malgré une très bonne hygiène de vie, ont des taux de cholestérol élevés. Ce n'est pas forcément de votre faute, mais peut-être plus en partie de votre génétique, car votre corps en produit peut-être trop, mais surtout, il ne va pas savoir assez éliminer ces excès de cholestérol, on l'a déjà un peu vu il y a 15 jours. Et puis, cela devrait aussi sensibiliser les personnes qui pensaient qu'une simple bonne hygiène de vie suffisait à maîtriser leur taux de cholestérol trop élevé. Vous avez compris que l'alimentation ne permet pas toujours de normaliser des taux de cholestérol et qu'il faudra des fois ajouter des médicaments pour faire baisser les taux de lipoprotéines dont les statines. Nous en parlerons encore une fois dans le prochain épisode. Un petit mot quand même sur l'impact de l'alimentation quand on a trop de cholestérol, car je sais que certains arriveraient à faire croire que je prônerais l'idée qu'un régime ne serait pas utile, voire que tout ça, ça serait pour faire prendre plus de statin aux gens, j'en vois venir vraiment certains de très loin. Eh bien... Il serait plus juste de dire que la majorité de la population a une faible sensibilité du cholestérol sanguin à l'alimentation. Mais quand même, 5 à 10% des gens sont dits hyper-répondeurs et chez eux, l'alimentation va influencer plus nettement le LDL. On pourra donc dire que cela vaut quand même évidemment le coup de tenter un régime pendant quelques mois pour voir l'effet que cela aura sur le taux de cholestérol LDL. Mais en tout cas, si ce régime ne suffit pas, alors il faudra certainement envisager d'autres solutions, dont certaines fois des médicaments. Et puis, de manière plus globale, une meilleure alimentation et une meilleure hygiène de vie ne pourraient être que bénéfiques pour votre santé, et pas seulement sur le plan cardiovasculaire. Le foie s'est fabriqué du cholestérol, mais est-ce que d'autres organes savent aussi en fabriquer ? Eh bien oui, en réalité cette production en dehors du foie est plus modeste. Mais l'intestin et les glandes surrénales, qui sont des petites glandes au-dessus des reins, savent aussi le faire. C'est le cas aussi des testicules et des ovaires, qui, en cas de besoin accru de production d'hormones stéroïdiennes, savent produire ce cholestérol. L'intestin grêle, lui, va le faire, plus pour le mettre dans des chylomicrons, mais ces chylomicrons vont rester malgré tout beaucoup plus riches en triglycérides. S'agissant spécifiquement de l'alimentation, il est évident que la composition des aliments que l'on mange va influencer grandement la synthèse de cholestérol par le foie. Il est vrai que l'on pointe souvent du doigt les aliments riches en cholestérol ou en chlore. en graisse saturée, mais il ne faut pas oublier le rôle des glucides, à savoir les sucres. Le foie utilise surtout le glucose pour fabriquer de l'acétyl-CoA, qui est la petite brique de base du cholestérol, et c'est une des principales causes de la maladie. une voie qui demande finalement peu d'énergie. C'est donc assez logique que le foie va utiliser cette énergie qui provient des glucides pour former l'acétyl-CoA. Cela signifie que si vous mangez beaucoup de glucides et notamment des aliments avec un index glycémique élevé qui vont donc avoir pour conséquence d'élever rapidement l'insuline, eh bien... Vous allez fournir à votre corps non seulement beaucoup de matières premières pour fabriquer du cholestérol, mais aussi vous allez stimuler des signaux hormonaux qui vont favoriser la synthèse du cholestérol via l'insuline. Le problème d'une alimentation riche en sucre raffiné mais aussi en graisse saturée, ce que l'on appellerait communément la malbouffe ou la junk food essentiellement issue de l'alimentation industrielle, c'est qu'elle contribue à augmenter le mauvais cholestérol LDL et à diminuer le bon cholestérol HDL. Trop de glucides donc, notamment d'un coup ou de manière régulière, aura pour effet de stimuler la fabrication de cholestérol et aussi de triglycérides par le foie, ce qui va aboutir à ce que l'on appelle le foie gras, ou plutôt stéatose hépatique. Vous voyez que quand il s'agit de dire, lorsqu'il y a trop de cholestérol dans votre sang, qu'il faut adopter une alimentation saine, souvent les gens ont tendance à dire que lorsqu'il y a trop de cholestérol, il faut limiter les graisses. Et bien maintenant, vous savez que les sucres ont aussi une place très importante dans la production de cholestérol, qu'il faut donc fortement diminuer. Pour résumer ce point, on pourrait dire que beaucoup de sucre et beaucoup de graisse saturée constituent un cocktail propice à une surproduction de cholestérol par le foie et qu'à l'inverse, une alimentation riche en fibres, en bonnes graisses insaturées comme les huiles végétales ou le poisson et raisonnable en sucre va aider à réguler ce processus. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Que faut-il retenir ? Eh bien, que la synthèse du cholestérol, c'est un processus biologique finement régulé et indispensable. Chaque jour, notre foie fabrique l'essentiel du cholestérol dont nous avons besoin à partir de molécules de base comme l'acétyl-CoA via une véritable chaîne de montage biochimique dont l'enzyme HMG-CoA réductase est le maître d'œuvre. Cette production interne associée au cholestérol, qui sera fournie par notre alimentation, va permettre de répondre aux besoins vitaux en cholestérol, à savoir construire des membranes cellulaires, fabriquer des hormones, digérer des graisses via les sels biliaires, etc., tout en maintenant un équilibre pour éviter les excès. L'organisme dispose de mécanismes de contrôle sophistiqués. il va ajuster la production hépatique selon les apports alimentaires via un rétro contrôle négatif et fait intervenir des signaux hormonaux comme l'insuline pour augmenter la cadence en phase d'abondance ou le glucagon pour la freiner en phase de pénurie. Grâce à ces régulations chez une personne notamment en bonne santé avec une alimentation équilibrée et bien le taux de cholestérol va rester relativement stable. En revanche, nos choix de mode de vie peuvent perturber cette belle machinerie. C'est le cas d'une alimentation trop riche en sucre et en graisse saturée qui vont donc provoquer un afflux de substrats et d'insuline pouvant pousser le foie à surproduire du cholestérol, notamment le fameux mauvais cholestérol LDL, dans le sang. Et donc, comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi il est si important d'avoir une alimentation équilibrée et au besoin de recourir à des traitements comme les statines qui vont cibler spécifiquement cet enzyme, HMG-CoA-réductase, pour corriger un excès. C'est aussi réaliser que le cholestérol n'est pas qu'un nutriment qu'on avale ou une simple donnée sur une prise de sang, mais c'est bien le produit d'une usine interne. hautement régulé, un peu comme le ferait un orfèvre. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Dans 15 jours, nous continuerons notre saga sur le cholestérol, car il y a encore des points importants à aborder ensemble. Vous comprenez maintenant que réduire l'apport de cholestérol par l'alimentation seule a un effet plutôt modéré sur les taux de cholestérol sanguin chez la plupart des gens, parce que le foie ajuste sa production de cholestérol endogène pour compenser partiellement les apports. La production de lipoprotéines, surtout les LDL, n'est pas majoritairement déterminée par le cholestérol alimentaire mais par des mécanismes internes de régulation, notamment la génétique, l'insulinorésistance, l'inflammation et d'autres processus. En réalité, vous l'avez compris, la vraie cible des traitements cardiovasculaires plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol, et qui reste malgré tout importante, elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire. La vraie cible des traitements cardiovasculaires, plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol qui reste malgré tout importante car elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire, c'est réellement de réduire le nombre de LDL circulant, notamment en améliorant leur élimination par les récepteurs LDL au niveau du foie. C'est majoritairement comme cela que l'on arrive à diminuer le risque de faire un infarctus du myocarde ou un AVC, c'est ce que l'on appelle la prévention primaire, et chez des gens qui auraient déjà eu cet accident, d'éviter d'en refaire un, et c'est ce que l'on appelle la prévention secondaire. On parlera donc dans 15 jours des thérapeutiques principales connues en 2025 dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, à savoir les statines, les étimibs et les inhibiteurs de PCSK9. Vous allez voir, c'est passionnant ! Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur le cholestérol vous intéressent, Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là... Je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans ce nouvel épisode d’En Plein Cœur ! Aujourd’hui, on part à la découverte d’un organe clé dans la production du cholestérol : le foie. 🏭🫀


Eh oui, 75 % du cholestérol dans votre corps ne vient pas de votre assiette… mais de votre propre foie ! Et c’est une enzyme bien particulière, l’HMG-CoA réductase, qui orchestre tout ce beau monde. 🎼🧬⚙️


Vous allez comprendre pourquoi le sucre et l’insuline jouent un rôle capital dans cette production, et pourquoi réduire uniquement les graisses ne suffit pas toujours. 🍬🍔📈


Et si vous pensez que le cholestérol est votre ennemi… vous risquez d’être surpris. Il est essentiel, à condition qu’il soit bien régulé. 🔄❤️🧠

🎧 Alors installez-vous, et laissez-vous guider dans les coulisses de cette incroyable usine interne.


Si cet épisode vous plaît, pensez à le partager, à vous abonner, et à cliquer sur le petit cœur ❤️ pour m’aider à faire grandir cette communauté.

Bonne écoute, et prenez soin de votre cœur ! ❤️🎧🫶🏼


---------------------------------------------------

🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Russell DW. Cholesterol biosynthesis and metabolism. Cardiovasc Drugs Ther. 1992 Apr;6(2):103-10. doi: 10.1007/BF00054556

2️⃣ Braunwald’s Heart Disease: A Textbook of Cardiovascular Medicine, Twelfth Edition

3️⃣ The Effect of Diet on Cardiovascular Disease and Lipid and Lipoprotein Levels - Kenneth R, Feingold, MD. 2024


—————————————————————————


🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com etstudio.youtube.com)


---------------------------------------------------


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. A travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, nous allons continuer notre saga sur le cholestérol. Dans cet épisode, je vous emmène au cœur de notre incroyable usine intérieure, le foie. Comment notre corps fabrique-t-il du cholestérol ? Quel est réellement l'impact de notre alimentation sur cette production ? Vous allez voir que ce n'est pas si simple et que réduire les graisses dans l'assiette n'est pas toujours la solution miracle. Comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi notre santé cardiovasculaire repose sur un subtil équilibre. Alors, installez-vous confortablement car ce que vous allez découvrir pourrait bien changer votre regard sur ce que vous saviez de la fabrication du cholestérol et sur ce que vous mangez. Allez, c'est parti ! Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. N'hésitez pas à me faire part dans les commentaires des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Alors, est-ce que vous êtes bien installés ? Parce qu'on y va ! Le cholestérol, il fait toujours coller autant d'encre. Et pour preuve, vous l'avez compris, il y a beaucoup d'incompréhension sur le sujet. On ne parle pas toujours de la même chose quand il s'agit de son métabolisme. des traitements, de l'alimentation, de l'hygiène de vie, etc. Ça crée une cacophonie assez indigeste et le problème quand il s'agit de santé, c'est que l'émotion se mêle à tout cela et ce bruit nous ferait prendre parfois de mauvais comportements. Il était donc important pour moi de vous proposer cette saga afin de comprendre réellement les enjeux que le cholestérol a sur notre santé, pour le meilleur et pour le pire. Cela fait bientôt 6 semaines que je vous parle du cholestérol. Mais il était évident que vous proposer 2 heures entières consacrées au cholestérol aurait été assez indigeste, comme certains me l'ont fait remarquer en commentaire. Oui. Il faut du teasing, et y aller doucement, c'est un sujet extrêmement technique, même pour les médecins, alors imaginez si vous n'avez pas le bagage scientifique pour bien comprendre de quoi on parle. Aussi, si vous avez aimé l'émission, et l'approche que je vous ai proposée dans les différentes émissions sur le cholestérol, faites-le moi savoir dans les commentaires également. Petite piqûre de rappel donc, un peu comme dans toute saga, j'invente rien ici, regardez Dallas ou même Derrick par exemple, vous comprendrez de quoi je parle. Le premier épisode, il y a 6 semaines, était consacré aux bases sur le cholestérol, à savoir sa structure et ses fonctions dans le corps humain. Vous pouvez déjà cliquer sur le lien qui se retrouve en haut de la vidéo pour vous rafraîchir la mémoire. Ensuite, je vous ai parlé de la façon dont le corps assurait le transport du cholestérol dans l'organisme à travers des véhicules que l'on appelle des lipoprotéines. C'était l'occasion de vous expliquer que les maladies cardiovasculaires étaient finalement davantage liées à la façon dont l'organisme n'arrivait pas à éliminer les excès de ces lipoprotéines. Je commençais à vous expliquer que finalement, les fameux dépôts qui se font au niveau de nos artères que l'on appelle l'athérome et qui les encrassent au risque de provoquer un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral étaient davantage liés à des problématiques de protéines plus qu'à un problème de lipides comme beaucoup le pensent. Et vous pouvez accéder à l'émission également dans le lien qui s'affiche en haut de la vidéo. Le dernier épisode, il y a 15 jours, traitait des trois lipoprotéines clés qui servent au transport du cholestérol dans l'organisme. Cela me permettait de vous expliquer que, finalement, la clé du problème, c'était davantage le temps où les lipoprotéines atérogènes, que l'on appelle globalement le non-HDL, et notamment le LDL cholestérol et son bon ami la lipoprotéine petit a, rester trop longtemps dans les vaisseaux au lieu d'être... éliminés au risque qu'ils se trouvent oxydés notamment à cause des facteurs de risque cardiovasculaire. La conséquence, vous la connaissez maintenant, les lipoprotéines chargées en cholestérol et ne pouvant être éliminées par le foie vont finir par se déposer et s'accumuler au niveau de la paroi des vaisseaux artériels, ce qui conduit à leur obstruction. Et si besoin, je vous invite à la réécouter si vous souhaitez rafraîchir vos idées avec le lien également en haut de la vidéo. Aujourd'hui, on va s'intéresser particulièrement à la synthèse du cholestérol. Non pas à la production des véhicules qui transportent le cholestérol, les fameuses hélipoprotéines, mais vraiment en amont sur la façon dont le corps produit ce cholestérol. Cela fait intervenir majoritairement le foie, Évidemment, mais aussi l'alimentation. Je sais que beaucoup attendaient cet épisode pour mieux comprendre l'impact de l'alimentation sur les fameux taux de cholestérol. Et vous allez voir, c'est assez surprenant. Alors, attention, je vois déjà certains arriver avec un bazooka. Je vais parler des... macronutriments ici qui conduisent à la synthèse du cholestérol. On va vraiment rester dans cet épisode en amont de la synthèse des lipoprotéines et non pas des aliments en aval, ceux qui auraient pour effet de limiter l'inflammation et l'oxydation des LDL-cholestérol, les fameux aliments antioxydants, car ce sont deux choses vraiment différentes et il faudrait que je fasse un épisode complet là-dessus. Encore une fois... L'épisode est technique, mais prenez le temps de bien tout écouter et puis il y aura la fameuse synthèse que je vous fais en fin d'émission. Allez, c'est parti ! Le cholestérol, il entre dans la composition des membranes cellulaires et il sert de précurseur à la vitamine D, aux acides biliaires et à de nombreuses hormones essentielles. Notre organisme l'a bien compris, puisqu'il fabrique lui-même la majeure partie du cholestérol dont il a besoin au quotidien. Mais alors, comment notre corps, et en particulier notre foie, synthétise-t-il cette molécule pourtant si décriée ? Eh bien, il existe une balance entre la production et l'élimination du cholestérol, si bien que le corps ne devrait pas avoir à gérer des excès de cholestérol. Et c'est pourtant cela qui conduit aux maladies cardiovasculaires. C'est ce déséquilibre entre trop de production et pas assez d'élimination des lipoprotéines qui transportent le cholestérol. Encore une fois, le vrai méchant de l'histoire, ça n'est pas le cholestérol en lui-même. Et cet épisode, il est intéressant si vous voulez comprendre comment l'organisme produit ce cholestérol et l'impact aussi de l'alimentation sur sa production. On va donc entrer ensemble dans la plus grosse usine du corps humain, et j'appelle pour cela le foie. Le foie, c'est un peu la méga-usine du corps humain. Le foie va fabriquer notamment le cholestérol et on parle alors de synthèse endogène. Dans les faits, le foie produit la grande majorité du cholestérol et comme tout processus biologique du corps humain, la production s'adapte aux besoins du corps humain. C'est ce que l'on appelle l'homéostasie. Je parle de régulation car le foie est capable de diminuer aussi sa production de cholestérol et cela fait intervenir une enzyme clé dans la synthèse du cholestérol. Retenez son nom un peu compliqué mais très impliqué à la fois dans la régulation de cette synthèse mais aussi comme cible de traitement dans l'hypercholestérolémie. Cette enzyme, elle s'appelle l'HMG-CoA réductase pour la 3-hydroxy... 3-méthylglutaril-coenzyme A-réductase. Le nom est un peu barbare. Alors, on y va par étapes, car c'est un peu technique encore une fois, mais écoutez bien, ça n'est pas insurmontable. En biochimie, il y a une molécule clé dans beaucoup de voies métaboliques communes issues des macronutriments, vous savez, ces briques énergétiques de base qui servent à apporter de l'énergie à nos cellules, les glucides, les lipides et les protides. Quand vous mangez un morceau de sucre ou un morceau de beurre par exemple, ils vont contenir respectivement des glucides et des lipides. Une fois digérée et absorbée en toutes petites molécules qui bassent la barrière intestinale, les macronutriments se retrouvent dans le sang puis au niveau du foie. Comme toute usine, le foie va les faire passer dans différentes petites machines pour les transformer, un peu comme une chaîne de production dans les usines de fabrication de voitures. Un coup, la machine leur retire un carbone, une fois elle va ajouter un hydrogène, puis elle va lui coller des petits goodies par oxydation. En gros, vous faites passer tout ça à la moulinette, et voilà, les glucides et les lipides se sont transformés en acétyl-coenzyme A, appelé aussi acétyl-CoA. C'est plutôt magique. Voilà, vous avez ici une molécule de base commune à beaucoup de voies métaboliques pour produire de l'énergie disponible à tout le corps humain, mais aussi des molécules de structure et de fonction comme le cholestérol. Sous l'action de différentes enzymes, vous allez passer de l'acétyl-CoA à du cholestérol qui pourra ensuite être incorporé dans les fameuses petites billes que l'on appelle des lipoprotéines et qui vont donc circuler dans les vaisseaux sanguins avant d'être délivrés au niveau des cellules qui en auraient besoin. Alors, je suis obligé de vous expliquer les différentes étapes biochimiques qui conduisent de l'acétyl-CoA au cholestérol, car il y a une enzyme très importante, comme je vous le disais, qui s'appelle l'HMG-CoA réductase. Je vous nomme les noms, évidemment, ils sont assez indigestes, mais restons scientifiques quand même. Dans la cellule du foie, l'acétyl-CoA va se transformer en acétoacétyl-CoA, puis en 3-HMG-CoA. Ensuite, cette molécule sous l'action de l'enzyme clé, l'HMG-CoA réductase, va se transformer en mévalonate. puis en isopentényl pyrophosphate, en scalène, en lanostérole, pour terminer en cholestérol, sous l'action d'une enzyme également importante que l'on appelle l'ACAT pour acyl-CoA, cholestérol-acyl-transferase. C'est donc alors que le cholestérol est mis dans des lipoprotéines, puis donc libéré dans les vaisseaux sanguins. Le foie va se réserver aussi du cholestérol pour le fonctionnement de ses propres cellules, que l'on appelle les hépatocytes, sous forme de cholestérol estérifié, qui sera beaucoup plus facile à stocker que du cholestérol libre qui lui n'est pas stable. Alors, j'espère jusque là ne pas vous avoir perdu. Sachez que le meilleur est à venir. Maintenant que l'on sait comment le foie synthétise du cholestérol à partir de l'acétyl-CoA, une question qui doit certainement arriver est, est-ce que le foie a la capacité d'augmenter la cadence ou à l'inverse de la diminuer s'agissant de la production du cholestérol ? Eh bien oui, et c'est justement en agissant sur cette fameuse enzyme que l'on appelle l'HMG-CoA réductase. Cette étape détermine grandement la vitesse et la quantité produite de cholestérol. Et heureusement, car sinon, vous imaginez bien qu'à chaque molécule d'acétyl-CoA produite, le foie irait directement vers la voie de synthèse du cholestérol. Autrement dit, plus vous apporteriez des molécules d'acétyl-CoA par les aliments, plus votre foie produirait du cholestérol. Vous auriez alors des taux infinis de cholestérol dans le sang, et cela serait la mort assurée. Heureusement, le corps humain est une machine plutôt bien foutue et elle sait donc réguler la production en fonction à la fois des besoins de l'organisme mais aussi des apports alimentaires en agissant pour une bonne partie sur ce garde-fou qui est l'HMG-CoA réductase et personnellement je trouve ça fascinant. On va donc s'intéresser maintenant à cette enzyme. Il est important de comprendre un peu comment fonctionne cette enzyme car elle va recevoir des signaux pour accélérer ou ralentir la cadence dans la production du cholestérol. Mais elle sait aussi être inhibée et encore une fois heureusement car une production infinie de cholestérol serait évidemment délétère pour notre santé. En ce qui concerne l'activation de cette enzyme, il y a une hormone très importante que vous connaissez certainement pour beaucoup qui s'appelle l'insuline. L'insuline, elle va stimuler cette enzyme pour produire plus de cholestérol. Vous y verrez au passage un rapport entre diabète et cholestérol puisque les patients qui sont sous insuline ou ceux qui ont une résistance à l'insuline, le fameux diabète de type 2, vont avoir des taux d'insuline beaucoup plus fluctuant et élevé, ce qui va indirectement stimuler la synthèse du cholestérol et les patients qui sont donc dans cette situation sont à plus haut risque de désordre dans le métabolisme du cholestérol et donc d'accidents cardiovasculaires. Par conséquent, les médecins sont plus vigilants pour surveiller les différents taux de lipoprotéines dans le sang, au risque parfois de les traiter par des médicaments plus vite qu'on pourrait l'imaginer. Tout simplement parce que l'insuline va stimuler d'une part la synthèse du cholestérol, mais va produire aussi des LDL de plus petite taille, qui sont donc plus à risque athérogène. Ces LDL de plus petite taille vont pouvoir se déposer plus facilement dans les parois des artères, et donc les boucher. Vous comprenez donc pourquoi, quand vous avez des problèmes de cholestérol, qu'il faut dans l'idéal éviter d'avoir aussi du diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2 par manque d'insuline ou par résistance à l'insuline respectivement. Et c'est réciproque également, si vous avez du diabète, d'éviter d'avoir des surcharges en cholestérol. Et c'est là donc que je vous parle de la résistance à l'insuline et du syndrome métabolique, pour me l'avoir demandé en commentaire. Est-ce que vous saviez quel est directement ce syndrome métabolique lié à votre masse grasse, notamment la graisse viscérale, via le périmètre abdominal ? Autrement dit, plus les cellules ont du mal à faire rentrer les glucides dans les cellules à cause de cette résistance à l'insuline, plus votre pancréas va produire de l'insuline en contrepartie. Cela va stimuler la synthèse du cholestérol et donc entraîner des désordres métaboliques importants dans votre corps. Je vais faire une petite parenthèse sur ce que l'on appelle le syndrome métabolique, car c'est important aussi de le comprendre chez des patients par exemple qui seraient en situation d'obésité. Une chose assez facile à comprendre, c'est que si vous ingérez trop de calories à travers trop d'aliments par rapport à ce que vous brûlez, notamment par l'activité physique, alors vous allez prendre du poids. Quand vous prenez du poids, c'est majoritairement de la masse graisseuse qui va augmenter. Le problème de ces cellules graisseuses en excès, c'est qu'elles vont induire une moins bonne sensibilité à l'insuline avec le temps, et de ce fait, le glucose va avoir plus de mal à rentrer dans les cellules pour être stocké sous forme de triglycérides au niveau des cellules graisseuses. Par conséquent, plus de glycémie dans le sang va stimuler la sécrétion d'insuline par le pancréas, cet hyperinsulinisme dure un certain temps, et avec les années, les cellules du pancréas vont s'épuiser, et un diabète insulino-requérant va alors apparaître. La suite, vous pouvez l'imaginer, cela ne sera évidemment pas bon pour votre santé. Je voulais vous faire cette parenthèse pour que vous compreniez l'importance du traitement de l'hypercholestérolémie en cas de diabète particulièrement. A l'inverse de l'insuline, qui est donc produite en période d'alimentation et dont l'objectif est de bien faire rentrer les glucides dans nos cellules pour leur servir de carburant ou bien être stockées, il y a le glucagon qui est l'hormone inverse de l'insuline. Le glucagon est sécrété en période de jeûne ou de faible taux de sucre dans le sang. Le glucagon a pour effet de freiner l'activité de l'enzyme HMG-CoA-Réductase. Pour faire simple, après un repas riche en glucides, l'insuline est abondante et va constituer un feu vert pour le foie en lui disant « les ressources arrivent en masse, tu peux fabriquer du cholestérol et des lipides » . A l'inverse, pendant un jeûne prolongé ou une nuit de sommeil, quand l'insuline est basse et le glucagon élevé, c'est un feu rouge. Ralentis la production, concentre-toi sur la libération de glucose pour le cerveau, inutile de faire du cholestérol maintenant. Il y a d'autres hormones qui peuvent jouer un rôle un peu plus mineur dans la régulation du cholestérol. Ce sont les hormones thyroïdiennes qui tentent à augmenter l'activité métabolique globale, y compris sur la synthèse du cholestérol. Cela explique qu'un manque d'hormones thyroïdiennes s'accompagne souvent d'un cholestérol élevé. Il y a également les glucocorticoïdes, qui sont les hormones du stress, comme le cortisol, qui peuvent moduler la distribution des lipides. Toutefois, ces effets vont être plus secondaires comparés à l'axe insuline-glucagon. Une question que vous devez vous poser certainement est la suivante. Comment le foie régule-t-il sa production en cholestérol ? Eh bien, de deux façons. soit parce que les cellules du corps humain n'ont pas besoin de cholestérol et va donc renvoyer ce cholestérol en excès vers le foie via les lipoprotéines, le LDL puis le HDL notamment et les fameux récepteurs du LDL-cholestérol. Je simplifie beaucoup mais c'est pour avoir des idées claires. Le foie reçoit alors le signal de baisser la production de cholestérol. Ou bien, deuxième situation, le foie a reçu trop de cholestérol qui provient de l'alimentation, ce sont les fameux apports exogènes en cholestérol. La conséquence de tout cela, c'est que le foie va faire moins tourner l'usine à produire du cholestérol, à savoir l'HMG-CoA réductase, l'enzyme va se trouver alors inhibé. Et donc, il y a un médicament aussi très important en santé cardiovasculaire dont vous avez pour beaucoup déjà entendu parler, ce sont les statines ou inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase. Ce médicament est très puissant pour faire baisser la production de cholestérol par le foie, et donc de VLDL puis de LDL cholestérol, et cela sera l'objet de la prochaine émission. Si vous m'avez suivi, vous devez certainement vous dire quelle est donc la proportion que le foie assure dans la production du cholestérol, les apports endogènes versus les apports exogènes par l'alimentation. Eh bien, tenez-vous bien, sur les 1 g de cholestérol produit par jour, les apports alimentaires ne représentent que 25% des sources de cholestérol dans l'organisme. Le reste, donc les 75%, sont produits par l'organisme, notamment par le foie. Autrement dit, si vous pensiez que ne plus manger du tout de cholestérol, que vous retrouvez de façon non exhaustive majoritairement dans les graisses saturées, essentiellement les graisses animales comme le beurre, la crème, le fromage, la viande rouge, la charcuterie, les œufs, etc. Et bien, même en ayant zéro apport de cholestérol par l'alimentation, votre foie saurait très bien en produire à partir des glucides et des lipides, justement grâce aux voies métaboliques que nous avons vues via la c'est-il quoi. Je consacrerai une émission sur la place des œufs par rapport au cholestérol puisqu'il y a beaucoup d'idées reçues également à son sujet. En fonction donc des signaux que le foie reçoit, il va essayer de maintenir un taux constant de cholestérol dans le sang. Cela fait intervenir des mécanismes de rétro contrôle que l'on appelle des feedbacks négatifs ou rétro contrôle inédit. Et cela devrait donc rassurer certains qui, malgré une très bonne hygiène de vie, ont des taux de cholestérol élevés. Ce n'est pas forcément de votre faute, mais peut-être plus en partie de votre génétique, car votre corps en produit peut-être trop, mais surtout, il ne va pas savoir assez éliminer ces excès de cholestérol, on l'a déjà un peu vu il y a 15 jours. Et puis, cela devrait aussi sensibiliser les personnes qui pensaient qu'une simple bonne hygiène de vie suffisait à maîtriser leur taux de cholestérol trop élevé. Vous avez compris que l'alimentation ne permet pas toujours de normaliser des taux de cholestérol et qu'il faudra des fois ajouter des médicaments pour faire baisser les taux de lipoprotéines dont les statines. Nous en parlerons encore une fois dans le prochain épisode. Un petit mot quand même sur l'impact de l'alimentation quand on a trop de cholestérol, car je sais que certains arriveraient à faire croire que je prônerais l'idée qu'un régime ne serait pas utile, voire que tout ça, ça serait pour faire prendre plus de statin aux gens, j'en vois venir vraiment certains de très loin. Eh bien... Il serait plus juste de dire que la majorité de la population a une faible sensibilité du cholestérol sanguin à l'alimentation. Mais quand même, 5 à 10% des gens sont dits hyper-répondeurs et chez eux, l'alimentation va influencer plus nettement le LDL. On pourra donc dire que cela vaut quand même évidemment le coup de tenter un régime pendant quelques mois pour voir l'effet que cela aura sur le taux de cholestérol LDL. Mais en tout cas, si ce régime ne suffit pas, alors il faudra certainement envisager d'autres solutions, dont certaines fois des médicaments. Et puis, de manière plus globale, une meilleure alimentation et une meilleure hygiène de vie ne pourraient être que bénéfiques pour votre santé, et pas seulement sur le plan cardiovasculaire. Le foie s'est fabriqué du cholestérol, mais est-ce que d'autres organes savent aussi en fabriquer ? Eh bien oui, en réalité cette production en dehors du foie est plus modeste. Mais l'intestin et les glandes surrénales, qui sont des petites glandes au-dessus des reins, savent aussi le faire. C'est le cas aussi des testicules et des ovaires, qui, en cas de besoin accru de production d'hormones stéroïdiennes, savent produire ce cholestérol. L'intestin grêle, lui, va le faire, plus pour le mettre dans des chylomicrons, mais ces chylomicrons vont rester malgré tout beaucoup plus riches en triglycérides. S'agissant spécifiquement de l'alimentation, il est évident que la composition des aliments que l'on mange va influencer grandement la synthèse de cholestérol par le foie. Il est vrai que l'on pointe souvent du doigt les aliments riches en cholestérol ou en chlore. en graisse saturée, mais il ne faut pas oublier le rôle des glucides, à savoir les sucres. Le foie utilise surtout le glucose pour fabriquer de l'acétyl-CoA, qui est la petite brique de base du cholestérol, et c'est une des principales causes de la maladie. une voie qui demande finalement peu d'énergie. C'est donc assez logique que le foie va utiliser cette énergie qui provient des glucides pour former l'acétyl-CoA. Cela signifie que si vous mangez beaucoup de glucides et notamment des aliments avec un index glycémique élevé qui vont donc avoir pour conséquence d'élever rapidement l'insuline, eh bien... Vous allez fournir à votre corps non seulement beaucoup de matières premières pour fabriquer du cholestérol, mais aussi vous allez stimuler des signaux hormonaux qui vont favoriser la synthèse du cholestérol via l'insuline. Le problème d'une alimentation riche en sucre raffiné mais aussi en graisse saturée, ce que l'on appellerait communément la malbouffe ou la junk food essentiellement issue de l'alimentation industrielle, c'est qu'elle contribue à augmenter le mauvais cholestérol LDL et à diminuer le bon cholestérol HDL. Trop de glucides donc, notamment d'un coup ou de manière régulière, aura pour effet de stimuler la fabrication de cholestérol et aussi de triglycérides par le foie, ce qui va aboutir à ce que l'on appelle le foie gras, ou plutôt stéatose hépatique. Vous voyez que quand il s'agit de dire, lorsqu'il y a trop de cholestérol dans votre sang, qu'il faut adopter une alimentation saine, souvent les gens ont tendance à dire que lorsqu'il y a trop de cholestérol, il faut limiter les graisses. Et bien maintenant, vous savez que les sucres ont aussi une place très importante dans la production de cholestérol, qu'il faut donc fortement diminuer. Pour résumer ce point, on pourrait dire que beaucoup de sucre et beaucoup de graisse saturée constituent un cocktail propice à une surproduction de cholestérol par le foie et qu'à l'inverse, une alimentation riche en fibres, en bonnes graisses insaturées comme les huiles végétales ou le poisson et raisonnable en sucre va aider à réguler ce processus. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Que faut-il retenir ? Eh bien, que la synthèse du cholestérol, c'est un processus biologique finement régulé et indispensable. Chaque jour, notre foie fabrique l'essentiel du cholestérol dont nous avons besoin à partir de molécules de base comme l'acétyl-CoA via une véritable chaîne de montage biochimique dont l'enzyme HMG-CoA réductase est le maître d'œuvre. Cette production interne associée au cholestérol, qui sera fournie par notre alimentation, va permettre de répondre aux besoins vitaux en cholestérol, à savoir construire des membranes cellulaires, fabriquer des hormones, digérer des graisses via les sels biliaires, etc., tout en maintenant un équilibre pour éviter les excès. L'organisme dispose de mécanismes de contrôle sophistiqués. il va ajuster la production hépatique selon les apports alimentaires via un rétro contrôle négatif et fait intervenir des signaux hormonaux comme l'insuline pour augmenter la cadence en phase d'abondance ou le glucagon pour la freiner en phase de pénurie. Grâce à ces régulations chez une personne notamment en bonne santé avec une alimentation équilibrée et bien le taux de cholestérol va rester relativement stable. En revanche, nos choix de mode de vie peuvent perturber cette belle machinerie. C'est le cas d'une alimentation trop riche en sucre et en graisse saturée qui vont donc provoquer un afflux de substrats et d'insuline pouvant pousser le foie à surproduire du cholestérol, notamment le fameux mauvais cholestérol LDL, dans le sang. Et donc, comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi il est si important d'avoir une alimentation équilibrée et au besoin de recourir à des traitements comme les statines qui vont cibler spécifiquement cet enzyme, HMG-CoA-réductase, pour corriger un excès. C'est aussi réaliser que le cholestérol n'est pas qu'un nutriment qu'on avale ou une simple donnée sur une prise de sang, mais c'est bien le produit d'une usine interne. hautement régulé, un peu comme le ferait un orfèvre. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Dans 15 jours, nous continuerons notre saga sur le cholestérol, car il y a encore des points importants à aborder ensemble. Vous comprenez maintenant que réduire l'apport de cholestérol par l'alimentation seule a un effet plutôt modéré sur les taux de cholestérol sanguin chez la plupart des gens, parce que le foie ajuste sa production de cholestérol endogène pour compenser partiellement les apports. La production de lipoprotéines, surtout les LDL, n'est pas majoritairement déterminée par le cholestérol alimentaire mais par des mécanismes internes de régulation, notamment la génétique, l'insulinorésistance, l'inflammation et d'autres processus. En réalité, vous l'avez compris, la vraie cible des traitements cardiovasculaires plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol, et qui reste malgré tout importante, elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire. La vraie cible des traitements cardiovasculaires, plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol qui reste malgré tout importante car elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire, c'est réellement de réduire le nombre de LDL circulant, notamment en améliorant leur élimination par les récepteurs LDL au niveau du foie. C'est majoritairement comme cela que l'on arrive à diminuer le risque de faire un infarctus du myocarde ou un AVC, c'est ce que l'on appelle la prévention primaire, et chez des gens qui auraient déjà eu cet accident, d'éviter d'en refaire un, et c'est ce que l'on appelle la prévention secondaire. On parlera donc dans 15 jours des thérapeutiques principales connues en 2025 dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, à savoir les statines, les étimibs et les inhibiteurs de PCSK9. Vous allez voir, c'est passionnant ! Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur le cholestérol vous intéressent, Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là... Je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

Share

Embed

You may also like

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans ce nouvel épisode d’En Plein Cœur ! Aujourd’hui, on part à la découverte d’un organe clé dans la production du cholestérol : le foie. 🏭🫀


Eh oui, 75 % du cholestérol dans votre corps ne vient pas de votre assiette… mais de votre propre foie ! Et c’est une enzyme bien particulière, l’HMG-CoA réductase, qui orchestre tout ce beau monde. 🎼🧬⚙️


Vous allez comprendre pourquoi le sucre et l’insuline jouent un rôle capital dans cette production, et pourquoi réduire uniquement les graisses ne suffit pas toujours. 🍬🍔📈


Et si vous pensez que le cholestérol est votre ennemi… vous risquez d’être surpris. Il est essentiel, à condition qu’il soit bien régulé. 🔄❤️🧠

🎧 Alors installez-vous, et laissez-vous guider dans les coulisses de cette incroyable usine interne.


Si cet épisode vous plaît, pensez à le partager, à vous abonner, et à cliquer sur le petit cœur ❤️ pour m’aider à faire grandir cette communauté.

Bonne écoute, et prenez soin de votre cœur ! ❤️🎧🫶🏼


---------------------------------------------------

🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Russell DW. Cholesterol biosynthesis and metabolism. Cardiovasc Drugs Ther. 1992 Apr;6(2):103-10. doi: 10.1007/BF00054556

2️⃣ Braunwald’s Heart Disease: A Textbook of Cardiovascular Medicine, Twelfth Edition

3️⃣ The Effect of Diet on Cardiovascular Disease and Lipid and Lipoprotein Levels - Kenneth R, Feingold, MD. 2024


—————————————————————————


🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com etstudio.youtube.com)


---------------------------------------------------


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. A travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, nous allons continuer notre saga sur le cholestérol. Dans cet épisode, je vous emmène au cœur de notre incroyable usine intérieure, le foie. Comment notre corps fabrique-t-il du cholestérol ? Quel est réellement l'impact de notre alimentation sur cette production ? Vous allez voir que ce n'est pas si simple et que réduire les graisses dans l'assiette n'est pas toujours la solution miracle. Comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi notre santé cardiovasculaire repose sur un subtil équilibre. Alors, installez-vous confortablement car ce que vous allez découvrir pourrait bien changer votre regard sur ce que vous saviez de la fabrication du cholestérol et sur ce que vous mangez. Allez, c'est parti ! Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. N'hésitez pas à me faire part dans les commentaires des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Alors, est-ce que vous êtes bien installés ? Parce qu'on y va ! Le cholestérol, il fait toujours coller autant d'encre. Et pour preuve, vous l'avez compris, il y a beaucoup d'incompréhension sur le sujet. On ne parle pas toujours de la même chose quand il s'agit de son métabolisme. des traitements, de l'alimentation, de l'hygiène de vie, etc. Ça crée une cacophonie assez indigeste et le problème quand il s'agit de santé, c'est que l'émotion se mêle à tout cela et ce bruit nous ferait prendre parfois de mauvais comportements. Il était donc important pour moi de vous proposer cette saga afin de comprendre réellement les enjeux que le cholestérol a sur notre santé, pour le meilleur et pour le pire. Cela fait bientôt 6 semaines que je vous parle du cholestérol. Mais il était évident que vous proposer 2 heures entières consacrées au cholestérol aurait été assez indigeste, comme certains me l'ont fait remarquer en commentaire. Oui. Il faut du teasing, et y aller doucement, c'est un sujet extrêmement technique, même pour les médecins, alors imaginez si vous n'avez pas le bagage scientifique pour bien comprendre de quoi on parle. Aussi, si vous avez aimé l'émission, et l'approche que je vous ai proposée dans les différentes émissions sur le cholestérol, faites-le moi savoir dans les commentaires également. Petite piqûre de rappel donc, un peu comme dans toute saga, j'invente rien ici, regardez Dallas ou même Derrick par exemple, vous comprendrez de quoi je parle. Le premier épisode, il y a 6 semaines, était consacré aux bases sur le cholestérol, à savoir sa structure et ses fonctions dans le corps humain. Vous pouvez déjà cliquer sur le lien qui se retrouve en haut de la vidéo pour vous rafraîchir la mémoire. Ensuite, je vous ai parlé de la façon dont le corps assurait le transport du cholestérol dans l'organisme à travers des véhicules que l'on appelle des lipoprotéines. C'était l'occasion de vous expliquer que les maladies cardiovasculaires étaient finalement davantage liées à la façon dont l'organisme n'arrivait pas à éliminer les excès de ces lipoprotéines. Je commençais à vous expliquer que finalement, les fameux dépôts qui se font au niveau de nos artères que l'on appelle l'athérome et qui les encrassent au risque de provoquer un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral étaient davantage liés à des problématiques de protéines plus qu'à un problème de lipides comme beaucoup le pensent. Et vous pouvez accéder à l'émission également dans le lien qui s'affiche en haut de la vidéo. Le dernier épisode, il y a 15 jours, traitait des trois lipoprotéines clés qui servent au transport du cholestérol dans l'organisme. Cela me permettait de vous expliquer que, finalement, la clé du problème, c'était davantage le temps où les lipoprotéines atérogènes, que l'on appelle globalement le non-HDL, et notamment le LDL cholestérol et son bon ami la lipoprotéine petit a, rester trop longtemps dans les vaisseaux au lieu d'être... éliminés au risque qu'ils se trouvent oxydés notamment à cause des facteurs de risque cardiovasculaire. La conséquence, vous la connaissez maintenant, les lipoprotéines chargées en cholestérol et ne pouvant être éliminées par le foie vont finir par se déposer et s'accumuler au niveau de la paroi des vaisseaux artériels, ce qui conduit à leur obstruction. Et si besoin, je vous invite à la réécouter si vous souhaitez rafraîchir vos idées avec le lien également en haut de la vidéo. Aujourd'hui, on va s'intéresser particulièrement à la synthèse du cholestérol. Non pas à la production des véhicules qui transportent le cholestérol, les fameuses hélipoprotéines, mais vraiment en amont sur la façon dont le corps produit ce cholestérol. Cela fait intervenir majoritairement le foie, Évidemment, mais aussi l'alimentation. Je sais que beaucoup attendaient cet épisode pour mieux comprendre l'impact de l'alimentation sur les fameux taux de cholestérol. Et vous allez voir, c'est assez surprenant. Alors, attention, je vois déjà certains arriver avec un bazooka. Je vais parler des... macronutriments ici qui conduisent à la synthèse du cholestérol. On va vraiment rester dans cet épisode en amont de la synthèse des lipoprotéines et non pas des aliments en aval, ceux qui auraient pour effet de limiter l'inflammation et l'oxydation des LDL-cholestérol, les fameux aliments antioxydants, car ce sont deux choses vraiment différentes et il faudrait que je fasse un épisode complet là-dessus. Encore une fois... L'épisode est technique, mais prenez le temps de bien tout écouter et puis il y aura la fameuse synthèse que je vous fais en fin d'émission. Allez, c'est parti ! Le cholestérol, il entre dans la composition des membranes cellulaires et il sert de précurseur à la vitamine D, aux acides biliaires et à de nombreuses hormones essentielles. Notre organisme l'a bien compris, puisqu'il fabrique lui-même la majeure partie du cholestérol dont il a besoin au quotidien. Mais alors, comment notre corps, et en particulier notre foie, synthétise-t-il cette molécule pourtant si décriée ? Eh bien, il existe une balance entre la production et l'élimination du cholestérol, si bien que le corps ne devrait pas avoir à gérer des excès de cholestérol. Et c'est pourtant cela qui conduit aux maladies cardiovasculaires. C'est ce déséquilibre entre trop de production et pas assez d'élimination des lipoprotéines qui transportent le cholestérol. Encore une fois, le vrai méchant de l'histoire, ça n'est pas le cholestérol en lui-même. Et cet épisode, il est intéressant si vous voulez comprendre comment l'organisme produit ce cholestérol et l'impact aussi de l'alimentation sur sa production. On va donc entrer ensemble dans la plus grosse usine du corps humain, et j'appelle pour cela le foie. Le foie, c'est un peu la méga-usine du corps humain. Le foie va fabriquer notamment le cholestérol et on parle alors de synthèse endogène. Dans les faits, le foie produit la grande majorité du cholestérol et comme tout processus biologique du corps humain, la production s'adapte aux besoins du corps humain. C'est ce que l'on appelle l'homéostasie. Je parle de régulation car le foie est capable de diminuer aussi sa production de cholestérol et cela fait intervenir une enzyme clé dans la synthèse du cholestérol. Retenez son nom un peu compliqué mais très impliqué à la fois dans la régulation de cette synthèse mais aussi comme cible de traitement dans l'hypercholestérolémie. Cette enzyme, elle s'appelle l'HMG-CoA réductase pour la 3-hydroxy... 3-méthylglutaril-coenzyme A-réductase. Le nom est un peu barbare. Alors, on y va par étapes, car c'est un peu technique encore une fois, mais écoutez bien, ça n'est pas insurmontable. En biochimie, il y a une molécule clé dans beaucoup de voies métaboliques communes issues des macronutriments, vous savez, ces briques énergétiques de base qui servent à apporter de l'énergie à nos cellules, les glucides, les lipides et les protides. Quand vous mangez un morceau de sucre ou un morceau de beurre par exemple, ils vont contenir respectivement des glucides et des lipides. Une fois digérée et absorbée en toutes petites molécules qui bassent la barrière intestinale, les macronutriments se retrouvent dans le sang puis au niveau du foie. Comme toute usine, le foie va les faire passer dans différentes petites machines pour les transformer, un peu comme une chaîne de production dans les usines de fabrication de voitures. Un coup, la machine leur retire un carbone, une fois elle va ajouter un hydrogène, puis elle va lui coller des petits goodies par oxydation. En gros, vous faites passer tout ça à la moulinette, et voilà, les glucides et les lipides se sont transformés en acétyl-coenzyme A, appelé aussi acétyl-CoA. C'est plutôt magique. Voilà, vous avez ici une molécule de base commune à beaucoup de voies métaboliques pour produire de l'énergie disponible à tout le corps humain, mais aussi des molécules de structure et de fonction comme le cholestérol. Sous l'action de différentes enzymes, vous allez passer de l'acétyl-CoA à du cholestérol qui pourra ensuite être incorporé dans les fameuses petites billes que l'on appelle des lipoprotéines et qui vont donc circuler dans les vaisseaux sanguins avant d'être délivrés au niveau des cellules qui en auraient besoin. Alors, je suis obligé de vous expliquer les différentes étapes biochimiques qui conduisent de l'acétyl-CoA au cholestérol, car il y a une enzyme très importante, comme je vous le disais, qui s'appelle l'HMG-CoA réductase. Je vous nomme les noms, évidemment, ils sont assez indigestes, mais restons scientifiques quand même. Dans la cellule du foie, l'acétyl-CoA va se transformer en acétoacétyl-CoA, puis en 3-HMG-CoA. Ensuite, cette molécule sous l'action de l'enzyme clé, l'HMG-CoA réductase, va se transformer en mévalonate. puis en isopentényl pyrophosphate, en scalène, en lanostérole, pour terminer en cholestérol, sous l'action d'une enzyme également importante que l'on appelle l'ACAT pour acyl-CoA, cholestérol-acyl-transferase. C'est donc alors que le cholestérol est mis dans des lipoprotéines, puis donc libéré dans les vaisseaux sanguins. Le foie va se réserver aussi du cholestérol pour le fonctionnement de ses propres cellules, que l'on appelle les hépatocytes, sous forme de cholestérol estérifié, qui sera beaucoup plus facile à stocker que du cholestérol libre qui lui n'est pas stable. Alors, j'espère jusque là ne pas vous avoir perdu. Sachez que le meilleur est à venir. Maintenant que l'on sait comment le foie synthétise du cholestérol à partir de l'acétyl-CoA, une question qui doit certainement arriver est, est-ce que le foie a la capacité d'augmenter la cadence ou à l'inverse de la diminuer s'agissant de la production du cholestérol ? Eh bien oui, et c'est justement en agissant sur cette fameuse enzyme que l'on appelle l'HMG-CoA réductase. Cette étape détermine grandement la vitesse et la quantité produite de cholestérol. Et heureusement, car sinon, vous imaginez bien qu'à chaque molécule d'acétyl-CoA produite, le foie irait directement vers la voie de synthèse du cholestérol. Autrement dit, plus vous apporteriez des molécules d'acétyl-CoA par les aliments, plus votre foie produirait du cholestérol. Vous auriez alors des taux infinis de cholestérol dans le sang, et cela serait la mort assurée. Heureusement, le corps humain est une machine plutôt bien foutue et elle sait donc réguler la production en fonction à la fois des besoins de l'organisme mais aussi des apports alimentaires en agissant pour une bonne partie sur ce garde-fou qui est l'HMG-CoA réductase et personnellement je trouve ça fascinant. On va donc s'intéresser maintenant à cette enzyme. Il est important de comprendre un peu comment fonctionne cette enzyme car elle va recevoir des signaux pour accélérer ou ralentir la cadence dans la production du cholestérol. Mais elle sait aussi être inhibée et encore une fois heureusement car une production infinie de cholestérol serait évidemment délétère pour notre santé. En ce qui concerne l'activation de cette enzyme, il y a une hormone très importante que vous connaissez certainement pour beaucoup qui s'appelle l'insuline. L'insuline, elle va stimuler cette enzyme pour produire plus de cholestérol. Vous y verrez au passage un rapport entre diabète et cholestérol puisque les patients qui sont sous insuline ou ceux qui ont une résistance à l'insuline, le fameux diabète de type 2, vont avoir des taux d'insuline beaucoup plus fluctuant et élevé, ce qui va indirectement stimuler la synthèse du cholestérol et les patients qui sont donc dans cette situation sont à plus haut risque de désordre dans le métabolisme du cholestérol et donc d'accidents cardiovasculaires. Par conséquent, les médecins sont plus vigilants pour surveiller les différents taux de lipoprotéines dans le sang, au risque parfois de les traiter par des médicaments plus vite qu'on pourrait l'imaginer. Tout simplement parce que l'insuline va stimuler d'une part la synthèse du cholestérol, mais va produire aussi des LDL de plus petite taille, qui sont donc plus à risque athérogène. Ces LDL de plus petite taille vont pouvoir se déposer plus facilement dans les parois des artères, et donc les boucher. Vous comprenez donc pourquoi, quand vous avez des problèmes de cholestérol, qu'il faut dans l'idéal éviter d'avoir aussi du diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2 par manque d'insuline ou par résistance à l'insuline respectivement. Et c'est réciproque également, si vous avez du diabète, d'éviter d'avoir des surcharges en cholestérol. Et c'est là donc que je vous parle de la résistance à l'insuline et du syndrome métabolique, pour me l'avoir demandé en commentaire. Est-ce que vous saviez quel est directement ce syndrome métabolique lié à votre masse grasse, notamment la graisse viscérale, via le périmètre abdominal ? Autrement dit, plus les cellules ont du mal à faire rentrer les glucides dans les cellules à cause de cette résistance à l'insuline, plus votre pancréas va produire de l'insuline en contrepartie. Cela va stimuler la synthèse du cholestérol et donc entraîner des désordres métaboliques importants dans votre corps. Je vais faire une petite parenthèse sur ce que l'on appelle le syndrome métabolique, car c'est important aussi de le comprendre chez des patients par exemple qui seraient en situation d'obésité. Une chose assez facile à comprendre, c'est que si vous ingérez trop de calories à travers trop d'aliments par rapport à ce que vous brûlez, notamment par l'activité physique, alors vous allez prendre du poids. Quand vous prenez du poids, c'est majoritairement de la masse graisseuse qui va augmenter. Le problème de ces cellules graisseuses en excès, c'est qu'elles vont induire une moins bonne sensibilité à l'insuline avec le temps, et de ce fait, le glucose va avoir plus de mal à rentrer dans les cellules pour être stocké sous forme de triglycérides au niveau des cellules graisseuses. Par conséquent, plus de glycémie dans le sang va stimuler la sécrétion d'insuline par le pancréas, cet hyperinsulinisme dure un certain temps, et avec les années, les cellules du pancréas vont s'épuiser, et un diabète insulino-requérant va alors apparaître. La suite, vous pouvez l'imaginer, cela ne sera évidemment pas bon pour votre santé. Je voulais vous faire cette parenthèse pour que vous compreniez l'importance du traitement de l'hypercholestérolémie en cas de diabète particulièrement. A l'inverse de l'insuline, qui est donc produite en période d'alimentation et dont l'objectif est de bien faire rentrer les glucides dans nos cellules pour leur servir de carburant ou bien être stockées, il y a le glucagon qui est l'hormone inverse de l'insuline. Le glucagon est sécrété en période de jeûne ou de faible taux de sucre dans le sang. Le glucagon a pour effet de freiner l'activité de l'enzyme HMG-CoA-Réductase. Pour faire simple, après un repas riche en glucides, l'insuline est abondante et va constituer un feu vert pour le foie en lui disant « les ressources arrivent en masse, tu peux fabriquer du cholestérol et des lipides » . A l'inverse, pendant un jeûne prolongé ou une nuit de sommeil, quand l'insuline est basse et le glucagon élevé, c'est un feu rouge. Ralentis la production, concentre-toi sur la libération de glucose pour le cerveau, inutile de faire du cholestérol maintenant. Il y a d'autres hormones qui peuvent jouer un rôle un peu plus mineur dans la régulation du cholestérol. Ce sont les hormones thyroïdiennes qui tentent à augmenter l'activité métabolique globale, y compris sur la synthèse du cholestérol. Cela explique qu'un manque d'hormones thyroïdiennes s'accompagne souvent d'un cholestérol élevé. Il y a également les glucocorticoïdes, qui sont les hormones du stress, comme le cortisol, qui peuvent moduler la distribution des lipides. Toutefois, ces effets vont être plus secondaires comparés à l'axe insuline-glucagon. Une question que vous devez vous poser certainement est la suivante. Comment le foie régule-t-il sa production en cholestérol ? Eh bien, de deux façons. soit parce que les cellules du corps humain n'ont pas besoin de cholestérol et va donc renvoyer ce cholestérol en excès vers le foie via les lipoprotéines, le LDL puis le HDL notamment et les fameux récepteurs du LDL-cholestérol. Je simplifie beaucoup mais c'est pour avoir des idées claires. Le foie reçoit alors le signal de baisser la production de cholestérol. Ou bien, deuxième situation, le foie a reçu trop de cholestérol qui provient de l'alimentation, ce sont les fameux apports exogènes en cholestérol. La conséquence de tout cela, c'est que le foie va faire moins tourner l'usine à produire du cholestérol, à savoir l'HMG-CoA réductase, l'enzyme va se trouver alors inhibé. Et donc, il y a un médicament aussi très important en santé cardiovasculaire dont vous avez pour beaucoup déjà entendu parler, ce sont les statines ou inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase. Ce médicament est très puissant pour faire baisser la production de cholestérol par le foie, et donc de VLDL puis de LDL cholestérol, et cela sera l'objet de la prochaine émission. Si vous m'avez suivi, vous devez certainement vous dire quelle est donc la proportion que le foie assure dans la production du cholestérol, les apports endogènes versus les apports exogènes par l'alimentation. Eh bien, tenez-vous bien, sur les 1 g de cholestérol produit par jour, les apports alimentaires ne représentent que 25% des sources de cholestérol dans l'organisme. Le reste, donc les 75%, sont produits par l'organisme, notamment par le foie. Autrement dit, si vous pensiez que ne plus manger du tout de cholestérol, que vous retrouvez de façon non exhaustive majoritairement dans les graisses saturées, essentiellement les graisses animales comme le beurre, la crème, le fromage, la viande rouge, la charcuterie, les œufs, etc. Et bien, même en ayant zéro apport de cholestérol par l'alimentation, votre foie saurait très bien en produire à partir des glucides et des lipides, justement grâce aux voies métaboliques que nous avons vues via la c'est-il quoi. Je consacrerai une émission sur la place des œufs par rapport au cholestérol puisqu'il y a beaucoup d'idées reçues également à son sujet. En fonction donc des signaux que le foie reçoit, il va essayer de maintenir un taux constant de cholestérol dans le sang. Cela fait intervenir des mécanismes de rétro contrôle que l'on appelle des feedbacks négatifs ou rétro contrôle inédit. Et cela devrait donc rassurer certains qui, malgré une très bonne hygiène de vie, ont des taux de cholestérol élevés. Ce n'est pas forcément de votre faute, mais peut-être plus en partie de votre génétique, car votre corps en produit peut-être trop, mais surtout, il ne va pas savoir assez éliminer ces excès de cholestérol, on l'a déjà un peu vu il y a 15 jours. Et puis, cela devrait aussi sensibiliser les personnes qui pensaient qu'une simple bonne hygiène de vie suffisait à maîtriser leur taux de cholestérol trop élevé. Vous avez compris que l'alimentation ne permet pas toujours de normaliser des taux de cholestérol et qu'il faudra des fois ajouter des médicaments pour faire baisser les taux de lipoprotéines dont les statines. Nous en parlerons encore une fois dans le prochain épisode. Un petit mot quand même sur l'impact de l'alimentation quand on a trop de cholestérol, car je sais que certains arriveraient à faire croire que je prônerais l'idée qu'un régime ne serait pas utile, voire que tout ça, ça serait pour faire prendre plus de statin aux gens, j'en vois venir vraiment certains de très loin. Eh bien... Il serait plus juste de dire que la majorité de la population a une faible sensibilité du cholestérol sanguin à l'alimentation. Mais quand même, 5 à 10% des gens sont dits hyper-répondeurs et chez eux, l'alimentation va influencer plus nettement le LDL. On pourra donc dire que cela vaut quand même évidemment le coup de tenter un régime pendant quelques mois pour voir l'effet que cela aura sur le taux de cholestérol LDL. Mais en tout cas, si ce régime ne suffit pas, alors il faudra certainement envisager d'autres solutions, dont certaines fois des médicaments. Et puis, de manière plus globale, une meilleure alimentation et une meilleure hygiène de vie ne pourraient être que bénéfiques pour votre santé, et pas seulement sur le plan cardiovasculaire. Le foie s'est fabriqué du cholestérol, mais est-ce que d'autres organes savent aussi en fabriquer ? Eh bien oui, en réalité cette production en dehors du foie est plus modeste. Mais l'intestin et les glandes surrénales, qui sont des petites glandes au-dessus des reins, savent aussi le faire. C'est le cas aussi des testicules et des ovaires, qui, en cas de besoin accru de production d'hormones stéroïdiennes, savent produire ce cholestérol. L'intestin grêle, lui, va le faire, plus pour le mettre dans des chylomicrons, mais ces chylomicrons vont rester malgré tout beaucoup plus riches en triglycérides. S'agissant spécifiquement de l'alimentation, il est évident que la composition des aliments que l'on mange va influencer grandement la synthèse de cholestérol par le foie. Il est vrai que l'on pointe souvent du doigt les aliments riches en cholestérol ou en chlore. en graisse saturée, mais il ne faut pas oublier le rôle des glucides, à savoir les sucres. Le foie utilise surtout le glucose pour fabriquer de l'acétyl-CoA, qui est la petite brique de base du cholestérol, et c'est une des principales causes de la maladie. une voie qui demande finalement peu d'énergie. C'est donc assez logique que le foie va utiliser cette énergie qui provient des glucides pour former l'acétyl-CoA. Cela signifie que si vous mangez beaucoup de glucides et notamment des aliments avec un index glycémique élevé qui vont donc avoir pour conséquence d'élever rapidement l'insuline, eh bien... Vous allez fournir à votre corps non seulement beaucoup de matières premières pour fabriquer du cholestérol, mais aussi vous allez stimuler des signaux hormonaux qui vont favoriser la synthèse du cholestérol via l'insuline. Le problème d'une alimentation riche en sucre raffiné mais aussi en graisse saturée, ce que l'on appellerait communément la malbouffe ou la junk food essentiellement issue de l'alimentation industrielle, c'est qu'elle contribue à augmenter le mauvais cholestérol LDL et à diminuer le bon cholestérol HDL. Trop de glucides donc, notamment d'un coup ou de manière régulière, aura pour effet de stimuler la fabrication de cholestérol et aussi de triglycérides par le foie, ce qui va aboutir à ce que l'on appelle le foie gras, ou plutôt stéatose hépatique. Vous voyez que quand il s'agit de dire, lorsqu'il y a trop de cholestérol dans votre sang, qu'il faut adopter une alimentation saine, souvent les gens ont tendance à dire que lorsqu'il y a trop de cholestérol, il faut limiter les graisses. Et bien maintenant, vous savez que les sucres ont aussi une place très importante dans la production de cholestérol, qu'il faut donc fortement diminuer. Pour résumer ce point, on pourrait dire que beaucoup de sucre et beaucoup de graisse saturée constituent un cocktail propice à une surproduction de cholestérol par le foie et qu'à l'inverse, une alimentation riche en fibres, en bonnes graisses insaturées comme les huiles végétales ou le poisson et raisonnable en sucre va aider à réguler ce processus. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Que faut-il retenir ? Eh bien, que la synthèse du cholestérol, c'est un processus biologique finement régulé et indispensable. Chaque jour, notre foie fabrique l'essentiel du cholestérol dont nous avons besoin à partir de molécules de base comme l'acétyl-CoA via une véritable chaîne de montage biochimique dont l'enzyme HMG-CoA réductase est le maître d'œuvre. Cette production interne associée au cholestérol, qui sera fournie par notre alimentation, va permettre de répondre aux besoins vitaux en cholestérol, à savoir construire des membranes cellulaires, fabriquer des hormones, digérer des graisses via les sels biliaires, etc., tout en maintenant un équilibre pour éviter les excès. L'organisme dispose de mécanismes de contrôle sophistiqués. il va ajuster la production hépatique selon les apports alimentaires via un rétro contrôle négatif et fait intervenir des signaux hormonaux comme l'insuline pour augmenter la cadence en phase d'abondance ou le glucagon pour la freiner en phase de pénurie. Grâce à ces régulations chez une personne notamment en bonne santé avec une alimentation équilibrée et bien le taux de cholestérol va rester relativement stable. En revanche, nos choix de mode de vie peuvent perturber cette belle machinerie. C'est le cas d'une alimentation trop riche en sucre et en graisse saturée qui vont donc provoquer un afflux de substrats et d'insuline pouvant pousser le foie à surproduire du cholestérol, notamment le fameux mauvais cholestérol LDL, dans le sang. Et donc, comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi il est si important d'avoir une alimentation équilibrée et au besoin de recourir à des traitements comme les statines qui vont cibler spécifiquement cet enzyme, HMG-CoA-réductase, pour corriger un excès. C'est aussi réaliser que le cholestérol n'est pas qu'un nutriment qu'on avale ou une simple donnée sur une prise de sang, mais c'est bien le produit d'une usine interne. hautement régulé, un peu comme le ferait un orfèvre. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Dans 15 jours, nous continuerons notre saga sur le cholestérol, car il y a encore des points importants à aborder ensemble. Vous comprenez maintenant que réduire l'apport de cholestérol par l'alimentation seule a un effet plutôt modéré sur les taux de cholestérol sanguin chez la plupart des gens, parce que le foie ajuste sa production de cholestérol endogène pour compenser partiellement les apports. La production de lipoprotéines, surtout les LDL, n'est pas majoritairement déterminée par le cholestérol alimentaire mais par des mécanismes internes de régulation, notamment la génétique, l'insulinorésistance, l'inflammation et d'autres processus. En réalité, vous l'avez compris, la vraie cible des traitements cardiovasculaires plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol, et qui reste malgré tout importante, elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire. La vraie cible des traitements cardiovasculaires, plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol qui reste malgré tout importante car elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire, c'est réellement de réduire le nombre de LDL circulant, notamment en améliorant leur élimination par les récepteurs LDL au niveau du foie. C'est majoritairement comme cela que l'on arrive à diminuer le risque de faire un infarctus du myocarde ou un AVC, c'est ce que l'on appelle la prévention primaire, et chez des gens qui auraient déjà eu cet accident, d'éviter d'en refaire un, et c'est ce que l'on appelle la prévention secondaire. On parlera donc dans 15 jours des thérapeutiques principales connues en 2025 dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, à savoir les statines, les étimibs et les inhibiteurs de PCSK9. Vous allez voir, c'est passionnant ! Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur le cholestérol vous intéressent, Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là... Je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans ce nouvel épisode d’En Plein Cœur ! Aujourd’hui, on part à la découverte d’un organe clé dans la production du cholestérol : le foie. 🏭🫀


Eh oui, 75 % du cholestérol dans votre corps ne vient pas de votre assiette… mais de votre propre foie ! Et c’est une enzyme bien particulière, l’HMG-CoA réductase, qui orchestre tout ce beau monde. 🎼🧬⚙️


Vous allez comprendre pourquoi le sucre et l’insuline jouent un rôle capital dans cette production, et pourquoi réduire uniquement les graisses ne suffit pas toujours. 🍬🍔📈


Et si vous pensez que le cholestérol est votre ennemi… vous risquez d’être surpris. Il est essentiel, à condition qu’il soit bien régulé. 🔄❤️🧠

🎧 Alors installez-vous, et laissez-vous guider dans les coulisses de cette incroyable usine interne.


Si cet épisode vous plaît, pensez à le partager, à vous abonner, et à cliquer sur le petit cœur ❤️ pour m’aider à faire grandir cette communauté.

Bonne écoute, et prenez soin de votre cœur ! ❤️🎧🫶🏼


---------------------------------------------------

🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Russell DW. Cholesterol biosynthesis and metabolism. Cardiovasc Drugs Ther. 1992 Apr;6(2):103-10. doi: 10.1007/BF00054556

2️⃣ Braunwald’s Heart Disease: A Textbook of Cardiovascular Medicine, Twelfth Edition

3️⃣ The Effect of Diet on Cardiovascular Disease and Lipid and Lipoprotein Levels - Kenneth R, Feingold, MD. 2024


—————————————————————————


🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com etstudio.youtube.com)


---------------------------------------------------


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cochois, je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. A travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits et témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, nous allons continuer notre saga sur le cholestérol. Dans cet épisode, je vous emmène au cœur de notre incroyable usine intérieure, le foie. Comment notre corps fabrique-t-il du cholestérol ? Quel est réellement l'impact de notre alimentation sur cette production ? Vous allez voir que ce n'est pas si simple et que réduire les graisses dans l'assiette n'est pas toujours la solution miracle. Comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi notre santé cardiovasculaire repose sur un subtil équilibre. Alors, installez-vous confortablement car ce que vous allez découvrir pourrait bien changer votre regard sur ce que vous saviez de la fabrication du cholestérol et sur ce que vous mangez. Allez, c'est parti ! Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Explosez également le bouton j'aime sur votre plateforme d'écoute préférée, cela m'aidera énormément et récompensera également le travail que je fais. N'hésitez pas à me faire part dans les commentaires des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Alors, est-ce que vous êtes bien installés ? Parce qu'on y va ! Le cholestérol, il fait toujours coller autant d'encre. Et pour preuve, vous l'avez compris, il y a beaucoup d'incompréhension sur le sujet. On ne parle pas toujours de la même chose quand il s'agit de son métabolisme. des traitements, de l'alimentation, de l'hygiène de vie, etc. Ça crée une cacophonie assez indigeste et le problème quand il s'agit de santé, c'est que l'émotion se mêle à tout cela et ce bruit nous ferait prendre parfois de mauvais comportements. Il était donc important pour moi de vous proposer cette saga afin de comprendre réellement les enjeux que le cholestérol a sur notre santé, pour le meilleur et pour le pire. Cela fait bientôt 6 semaines que je vous parle du cholestérol. Mais il était évident que vous proposer 2 heures entières consacrées au cholestérol aurait été assez indigeste, comme certains me l'ont fait remarquer en commentaire. Oui. Il faut du teasing, et y aller doucement, c'est un sujet extrêmement technique, même pour les médecins, alors imaginez si vous n'avez pas le bagage scientifique pour bien comprendre de quoi on parle. Aussi, si vous avez aimé l'émission, et l'approche que je vous ai proposée dans les différentes émissions sur le cholestérol, faites-le moi savoir dans les commentaires également. Petite piqûre de rappel donc, un peu comme dans toute saga, j'invente rien ici, regardez Dallas ou même Derrick par exemple, vous comprendrez de quoi je parle. Le premier épisode, il y a 6 semaines, était consacré aux bases sur le cholestérol, à savoir sa structure et ses fonctions dans le corps humain. Vous pouvez déjà cliquer sur le lien qui se retrouve en haut de la vidéo pour vous rafraîchir la mémoire. Ensuite, je vous ai parlé de la façon dont le corps assurait le transport du cholestérol dans l'organisme à travers des véhicules que l'on appelle des lipoprotéines. C'était l'occasion de vous expliquer que les maladies cardiovasculaires étaient finalement davantage liées à la façon dont l'organisme n'arrivait pas à éliminer les excès de ces lipoprotéines. Je commençais à vous expliquer que finalement, les fameux dépôts qui se font au niveau de nos artères que l'on appelle l'athérome et qui les encrassent au risque de provoquer un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral étaient davantage liés à des problématiques de protéines plus qu'à un problème de lipides comme beaucoup le pensent. Et vous pouvez accéder à l'émission également dans le lien qui s'affiche en haut de la vidéo. Le dernier épisode, il y a 15 jours, traitait des trois lipoprotéines clés qui servent au transport du cholestérol dans l'organisme. Cela me permettait de vous expliquer que, finalement, la clé du problème, c'était davantage le temps où les lipoprotéines atérogènes, que l'on appelle globalement le non-HDL, et notamment le LDL cholestérol et son bon ami la lipoprotéine petit a, rester trop longtemps dans les vaisseaux au lieu d'être... éliminés au risque qu'ils se trouvent oxydés notamment à cause des facteurs de risque cardiovasculaire. La conséquence, vous la connaissez maintenant, les lipoprotéines chargées en cholestérol et ne pouvant être éliminées par le foie vont finir par se déposer et s'accumuler au niveau de la paroi des vaisseaux artériels, ce qui conduit à leur obstruction. Et si besoin, je vous invite à la réécouter si vous souhaitez rafraîchir vos idées avec le lien également en haut de la vidéo. Aujourd'hui, on va s'intéresser particulièrement à la synthèse du cholestérol. Non pas à la production des véhicules qui transportent le cholestérol, les fameuses hélipoprotéines, mais vraiment en amont sur la façon dont le corps produit ce cholestérol. Cela fait intervenir majoritairement le foie, Évidemment, mais aussi l'alimentation. Je sais que beaucoup attendaient cet épisode pour mieux comprendre l'impact de l'alimentation sur les fameux taux de cholestérol. Et vous allez voir, c'est assez surprenant. Alors, attention, je vois déjà certains arriver avec un bazooka. Je vais parler des... macronutriments ici qui conduisent à la synthèse du cholestérol. On va vraiment rester dans cet épisode en amont de la synthèse des lipoprotéines et non pas des aliments en aval, ceux qui auraient pour effet de limiter l'inflammation et l'oxydation des LDL-cholestérol, les fameux aliments antioxydants, car ce sont deux choses vraiment différentes et il faudrait que je fasse un épisode complet là-dessus. Encore une fois... L'épisode est technique, mais prenez le temps de bien tout écouter et puis il y aura la fameuse synthèse que je vous fais en fin d'émission. Allez, c'est parti ! Le cholestérol, il entre dans la composition des membranes cellulaires et il sert de précurseur à la vitamine D, aux acides biliaires et à de nombreuses hormones essentielles. Notre organisme l'a bien compris, puisqu'il fabrique lui-même la majeure partie du cholestérol dont il a besoin au quotidien. Mais alors, comment notre corps, et en particulier notre foie, synthétise-t-il cette molécule pourtant si décriée ? Eh bien, il existe une balance entre la production et l'élimination du cholestérol, si bien que le corps ne devrait pas avoir à gérer des excès de cholestérol. Et c'est pourtant cela qui conduit aux maladies cardiovasculaires. C'est ce déséquilibre entre trop de production et pas assez d'élimination des lipoprotéines qui transportent le cholestérol. Encore une fois, le vrai méchant de l'histoire, ça n'est pas le cholestérol en lui-même. Et cet épisode, il est intéressant si vous voulez comprendre comment l'organisme produit ce cholestérol et l'impact aussi de l'alimentation sur sa production. On va donc entrer ensemble dans la plus grosse usine du corps humain, et j'appelle pour cela le foie. Le foie, c'est un peu la méga-usine du corps humain. Le foie va fabriquer notamment le cholestérol et on parle alors de synthèse endogène. Dans les faits, le foie produit la grande majorité du cholestérol et comme tout processus biologique du corps humain, la production s'adapte aux besoins du corps humain. C'est ce que l'on appelle l'homéostasie. Je parle de régulation car le foie est capable de diminuer aussi sa production de cholestérol et cela fait intervenir une enzyme clé dans la synthèse du cholestérol. Retenez son nom un peu compliqué mais très impliqué à la fois dans la régulation de cette synthèse mais aussi comme cible de traitement dans l'hypercholestérolémie. Cette enzyme, elle s'appelle l'HMG-CoA réductase pour la 3-hydroxy... 3-méthylglutaril-coenzyme A-réductase. Le nom est un peu barbare. Alors, on y va par étapes, car c'est un peu technique encore une fois, mais écoutez bien, ça n'est pas insurmontable. En biochimie, il y a une molécule clé dans beaucoup de voies métaboliques communes issues des macronutriments, vous savez, ces briques énergétiques de base qui servent à apporter de l'énergie à nos cellules, les glucides, les lipides et les protides. Quand vous mangez un morceau de sucre ou un morceau de beurre par exemple, ils vont contenir respectivement des glucides et des lipides. Une fois digérée et absorbée en toutes petites molécules qui bassent la barrière intestinale, les macronutriments se retrouvent dans le sang puis au niveau du foie. Comme toute usine, le foie va les faire passer dans différentes petites machines pour les transformer, un peu comme une chaîne de production dans les usines de fabrication de voitures. Un coup, la machine leur retire un carbone, une fois elle va ajouter un hydrogène, puis elle va lui coller des petits goodies par oxydation. En gros, vous faites passer tout ça à la moulinette, et voilà, les glucides et les lipides se sont transformés en acétyl-coenzyme A, appelé aussi acétyl-CoA. C'est plutôt magique. Voilà, vous avez ici une molécule de base commune à beaucoup de voies métaboliques pour produire de l'énergie disponible à tout le corps humain, mais aussi des molécules de structure et de fonction comme le cholestérol. Sous l'action de différentes enzymes, vous allez passer de l'acétyl-CoA à du cholestérol qui pourra ensuite être incorporé dans les fameuses petites billes que l'on appelle des lipoprotéines et qui vont donc circuler dans les vaisseaux sanguins avant d'être délivrés au niveau des cellules qui en auraient besoin. Alors, je suis obligé de vous expliquer les différentes étapes biochimiques qui conduisent de l'acétyl-CoA au cholestérol, car il y a une enzyme très importante, comme je vous le disais, qui s'appelle l'HMG-CoA réductase. Je vous nomme les noms, évidemment, ils sont assez indigestes, mais restons scientifiques quand même. Dans la cellule du foie, l'acétyl-CoA va se transformer en acétoacétyl-CoA, puis en 3-HMG-CoA. Ensuite, cette molécule sous l'action de l'enzyme clé, l'HMG-CoA réductase, va se transformer en mévalonate. puis en isopentényl pyrophosphate, en scalène, en lanostérole, pour terminer en cholestérol, sous l'action d'une enzyme également importante que l'on appelle l'ACAT pour acyl-CoA, cholestérol-acyl-transferase. C'est donc alors que le cholestérol est mis dans des lipoprotéines, puis donc libéré dans les vaisseaux sanguins. Le foie va se réserver aussi du cholestérol pour le fonctionnement de ses propres cellules, que l'on appelle les hépatocytes, sous forme de cholestérol estérifié, qui sera beaucoup plus facile à stocker que du cholestérol libre qui lui n'est pas stable. Alors, j'espère jusque là ne pas vous avoir perdu. Sachez que le meilleur est à venir. Maintenant que l'on sait comment le foie synthétise du cholestérol à partir de l'acétyl-CoA, une question qui doit certainement arriver est, est-ce que le foie a la capacité d'augmenter la cadence ou à l'inverse de la diminuer s'agissant de la production du cholestérol ? Eh bien oui, et c'est justement en agissant sur cette fameuse enzyme que l'on appelle l'HMG-CoA réductase. Cette étape détermine grandement la vitesse et la quantité produite de cholestérol. Et heureusement, car sinon, vous imaginez bien qu'à chaque molécule d'acétyl-CoA produite, le foie irait directement vers la voie de synthèse du cholestérol. Autrement dit, plus vous apporteriez des molécules d'acétyl-CoA par les aliments, plus votre foie produirait du cholestérol. Vous auriez alors des taux infinis de cholestérol dans le sang, et cela serait la mort assurée. Heureusement, le corps humain est une machine plutôt bien foutue et elle sait donc réguler la production en fonction à la fois des besoins de l'organisme mais aussi des apports alimentaires en agissant pour une bonne partie sur ce garde-fou qui est l'HMG-CoA réductase et personnellement je trouve ça fascinant. On va donc s'intéresser maintenant à cette enzyme. Il est important de comprendre un peu comment fonctionne cette enzyme car elle va recevoir des signaux pour accélérer ou ralentir la cadence dans la production du cholestérol. Mais elle sait aussi être inhibée et encore une fois heureusement car une production infinie de cholestérol serait évidemment délétère pour notre santé. En ce qui concerne l'activation de cette enzyme, il y a une hormone très importante que vous connaissez certainement pour beaucoup qui s'appelle l'insuline. L'insuline, elle va stimuler cette enzyme pour produire plus de cholestérol. Vous y verrez au passage un rapport entre diabète et cholestérol puisque les patients qui sont sous insuline ou ceux qui ont une résistance à l'insuline, le fameux diabète de type 2, vont avoir des taux d'insuline beaucoup plus fluctuant et élevé, ce qui va indirectement stimuler la synthèse du cholestérol et les patients qui sont donc dans cette situation sont à plus haut risque de désordre dans le métabolisme du cholestérol et donc d'accidents cardiovasculaires. Par conséquent, les médecins sont plus vigilants pour surveiller les différents taux de lipoprotéines dans le sang, au risque parfois de les traiter par des médicaments plus vite qu'on pourrait l'imaginer. Tout simplement parce que l'insuline va stimuler d'une part la synthèse du cholestérol, mais va produire aussi des LDL de plus petite taille, qui sont donc plus à risque athérogène. Ces LDL de plus petite taille vont pouvoir se déposer plus facilement dans les parois des artères, et donc les boucher. Vous comprenez donc pourquoi, quand vous avez des problèmes de cholestérol, qu'il faut dans l'idéal éviter d'avoir aussi du diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2 par manque d'insuline ou par résistance à l'insuline respectivement. Et c'est réciproque également, si vous avez du diabète, d'éviter d'avoir des surcharges en cholestérol. Et c'est là donc que je vous parle de la résistance à l'insuline et du syndrome métabolique, pour me l'avoir demandé en commentaire. Est-ce que vous saviez quel est directement ce syndrome métabolique lié à votre masse grasse, notamment la graisse viscérale, via le périmètre abdominal ? Autrement dit, plus les cellules ont du mal à faire rentrer les glucides dans les cellules à cause de cette résistance à l'insuline, plus votre pancréas va produire de l'insuline en contrepartie. Cela va stimuler la synthèse du cholestérol et donc entraîner des désordres métaboliques importants dans votre corps. Je vais faire une petite parenthèse sur ce que l'on appelle le syndrome métabolique, car c'est important aussi de le comprendre chez des patients par exemple qui seraient en situation d'obésité. Une chose assez facile à comprendre, c'est que si vous ingérez trop de calories à travers trop d'aliments par rapport à ce que vous brûlez, notamment par l'activité physique, alors vous allez prendre du poids. Quand vous prenez du poids, c'est majoritairement de la masse graisseuse qui va augmenter. Le problème de ces cellules graisseuses en excès, c'est qu'elles vont induire une moins bonne sensibilité à l'insuline avec le temps, et de ce fait, le glucose va avoir plus de mal à rentrer dans les cellules pour être stocké sous forme de triglycérides au niveau des cellules graisseuses. Par conséquent, plus de glycémie dans le sang va stimuler la sécrétion d'insuline par le pancréas, cet hyperinsulinisme dure un certain temps, et avec les années, les cellules du pancréas vont s'épuiser, et un diabète insulino-requérant va alors apparaître. La suite, vous pouvez l'imaginer, cela ne sera évidemment pas bon pour votre santé. Je voulais vous faire cette parenthèse pour que vous compreniez l'importance du traitement de l'hypercholestérolémie en cas de diabète particulièrement. A l'inverse de l'insuline, qui est donc produite en période d'alimentation et dont l'objectif est de bien faire rentrer les glucides dans nos cellules pour leur servir de carburant ou bien être stockées, il y a le glucagon qui est l'hormone inverse de l'insuline. Le glucagon est sécrété en période de jeûne ou de faible taux de sucre dans le sang. Le glucagon a pour effet de freiner l'activité de l'enzyme HMG-CoA-Réductase. Pour faire simple, après un repas riche en glucides, l'insuline est abondante et va constituer un feu vert pour le foie en lui disant « les ressources arrivent en masse, tu peux fabriquer du cholestérol et des lipides » . A l'inverse, pendant un jeûne prolongé ou une nuit de sommeil, quand l'insuline est basse et le glucagon élevé, c'est un feu rouge. Ralentis la production, concentre-toi sur la libération de glucose pour le cerveau, inutile de faire du cholestérol maintenant. Il y a d'autres hormones qui peuvent jouer un rôle un peu plus mineur dans la régulation du cholestérol. Ce sont les hormones thyroïdiennes qui tentent à augmenter l'activité métabolique globale, y compris sur la synthèse du cholestérol. Cela explique qu'un manque d'hormones thyroïdiennes s'accompagne souvent d'un cholestérol élevé. Il y a également les glucocorticoïdes, qui sont les hormones du stress, comme le cortisol, qui peuvent moduler la distribution des lipides. Toutefois, ces effets vont être plus secondaires comparés à l'axe insuline-glucagon. Une question que vous devez vous poser certainement est la suivante. Comment le foie régule-t-il sa production en cholestérol ? Eh bien, de deux façons. soit parce que les cellules du corps humain n'ont pas besoin de cholestérol et va donc renvoyer ce cholestérol en excès vers le foie via les lipoprotéines, le LDL puis le HDL notamment et les fameux récepteurs du LDL-cholestérol. Je simplifie beaucoup mais c'est pour avoir des idées claires. Le foie reçoit alors le signal de baisser la production de cholestérol. Ou bien, deuxième situation, le foie a reçu trop de cholestérol qui provient de l'alimentation, ce sont les fameux apports exogènes en cholestérol. La conséquence de tout cela, c'est que le foie va faire moins tourner l'usine à produire du cholestérol, à savoir l'HMG-CoA réductase, l'enzyme va se trouver alors inhibé. Et donc, il y a un médicament aussi très important en santé cardiovasculaire dont vous avez pour beaucoup déjà entendu parler, ce sont les statines ou inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase. Ce médicament est très puissant pour faire baisser la production de cholestérol par le foie, et donc de VLDL puis de LDL cholestérol, et cela sera l'objet de la prochaine émission. Si vous m'avez suivi, vous devez certainement vous dire quelle est donc la proportion que le foie assure dans la production du cholestérol, les apports endogènes versus les apports exogènes par l'alimentation. Eh bien, tenez-vous bien, sur les 1 g de cholestérol produit par jour, les apports alimentaires ne représentent que 25% des sources de cholestérol dans l'organisme. Le reste, donc les 75%, sont produits par l'organisme, notamment par le foie. Autrement dit, si vous pensiez que ne plus manger du tout de cholestérol, que vous retrouvez de façon non exhaustive majoritairement dans les graisses saturées, essentiellement les graisses animales comme le beurre, la crème, le fromage, la viande rouge, la charcuterie, les œufs, etc. Et bien, même en ayant zéro apport de cholestérol par l'alimentation, votre foie saurait très bien en produire à partir des glucides et des lipides, justement grâce aux voies métaboliques que nous avons vues via la c'est-il quoi. Je consacrerai une émission sur la place des œufs par rapport au cholestérol puisqu'il y a beaucoup d'idées reçues également à son sujet. En fonction donc des signaux que le foie reçoit, il va essayer de maintenir un taux constant de cholestérol dans le sang. Cela fait intervenir des mécanismes de rétro contrôle que l'on appelle des feedbacks négatifs ou rétro contrôle inédit. Et cela devrait donc rassurer certains qui, malgré une très bonne hygiène de vie, ont des taux de cholestérol élevés. Ce n'est pas forcément de votre faute, mais peut-être plus en partie de votre génétique, car votre corps en produit peut-être trop, mais surtout, il ne va pas savoir assez éliminer ces excès de cholestérol, on l'a déjà un peu vu il y a 15 jours. Et puis, cela devrait aussi sensibiliser les personnes qui pensaient qu'une simple bonne hygiène de vie suffisait à maîtriser leur taux de cholestérol trop élevé. Vous avez compris que l'alimentation ne permet pas toujours de normaliser des taux de cholestérol et qu'il faudra des fois ajouter des médicaments pour faire baisser les taux de lipoprotéines dont les statines. Nous en parlerons encore une fois dans le prochain épisode. Un petit mot quand même sur l'impact de l'alimentation quand on a trop de cholestérol, car je sais que certains arriveraient à faire croire que je prônerais l'idée qu'un régime ne serait pas utile, voire que tout ça, ça serait pour faire prendre plus de statin aux gens, j'en vois venir vraiment certains de très loin. Eh bien... Il serait plus juste de dire que la majorité de la population a une faible sensibilité du cholestérol sanguin à l'alimentation. Mais quand même, 5 à 10% des gens sont dits hyper-répondeurs et chez eux, l'alimentation va influencer plus nettement le LDL. On pourra donc dire que cela vaut quand même évidemment le coup de tenter un régime pendant quelques mois pour voir l'effet que cela aura sur le taux de cholestérol LDL. Mais en tout cas, si ce régime ne suffit pas, alors il faudra certainement envisager d'autres solutions, dont certaines fois des médicaments. Et puis, de manière plus globale, une meilleure alimentation et une meilleure hygiène de vie ne pourraient être que bénéfiques pour votre santé, et pas seulement sur le plan cardiovasculaire. Le foie s'est fabriqué du cholestérol, mais est-ce que d'autres organes savent aussi en fabriquer ? Eh bien oui, en réalité cette production en dehors du foie est plus modeste. Mais l'intestin et les glandes surrénales, qui sont des petites glandes au-dessus des reins, savent aussi le faire. C'est le cas aussi des testicules et des ovaires, qui, en cas de besoin accru de production d'hormones stéroïdiennes, savent produire ce cholestérol. L'intestin grêle, lui, va le faire, plus pour le mettre dans des chylomicrons, mais ces chylomicrons vont rester malgré tout beaucoup plus riches en triglycérides. S'agissant spécifiquement de l'alimentation, il est évident que la composition des aliments que l'on mange va influencer grandement la synthèse de cholestérol par le foie. Il est vrai que l'on pointe souvent du doigt les aliments riches en cholestérol ou en chlore. en graisse saturée, mais il ne faut pas oublier le rôle des glucides, à savoir les sucres. Le foie utilise surtout le glucose pour fabriquer de l'acétyl-CoA, qui est la petite brique de base du cholestérol, et c'est une des principales causes de la maladie. une voie qui demande finalement peu d'énergie. C'est donc assez logique que le foie va utiliser cette énergie qui provient des glucides pour former l'acétyl-CoA. Cela signifie que si vous mangez beaucoup de glucides et notamment des aliments avec un index glycémique élevé qui vont donc avoir pour conséquence d'élever rapidement l'insuline, eh bien... Vous allez fournir à votre corps non seulement beaucoup de matières premières pour fabriquer du cholestérol, mais aussi vous allez stimuler des signaux hormonaux qui vont favoriser la synthèse du cholestérol via l'insuline. Le problème d'une alimentation riche en sucre raffiné mais aussi en graisse saturée, ce que l'on appellerait communément la malbouffe ou la junk food essentiellement issue de l'alimentation industrielle, c'est qu'elle contribue à augmenter le mauvais cholestérol LDL et à diminuer le bon cholestérol HDL. Trop de glucides donc, notamment d'un coup ou de manière régulière, aura pour effet de stimuler la fabrication de cholestérol et aussi de triglycérides par le foie, ce qui va aboutir à ce que l'on appelle le foie gras, ou plutôt stéatose hépatique. Vous voyez que quand il s'agit de dire, lorsqu'il y a trop de cholestérol dans votre sang, qu'il faut adopter une alimentation saine, souvent les gens ont tendance à dire que lorsqu'il y a trop de cholestérol, il faut limiter les graisses. Et bien maintenant, vous savez que les sucres ont aussi une place très importante dans la production de cholestérol, qu'il faut donc fortement diminuer. Pour résumer ce point, on pourrait dire que beaucoup de sucre et beaucoup de graisse saturée constituent un cocktail propice à une surproduction de cholestérol par le foie et qu'à l'inverse, une alimentation riche en fibres, en bonnes graisses insaturées comme les huiles végétales ou le poisson et raisonnable en sucre va aider à réguler ce processus. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Que faut-il retenir ? Eh bien, que la synthèse du cholestérol, c'est un processus biologique finement régulé et indispensable. Chaque jour, notre foie fabrique l'essentiel du cholestérol dont nous avons besoin à partir de molécules de base comme l'acétyl-CoA via une véritable chaîne de montage biochimique dont l'enzyme HMG-CoA réductase est le maître d'œuvre. Cette production interne associée au cholestérol, qui sera fournie par notre alimentation, va permettre de répondre aux besoins vitaux en cholestérol, à savoir construire des membranes cellulaires, fabriquer des hormones, digérer des graisses via les sels biliaires, etc., tout en maintenant un équilibre pour éviter les excès. L'organisme dispose de mécanismes de contrôle sophistiqués. il va ajuster la production hépatique selon les apports alimentaires via un rétro contrôle négatif et fait intervenir des signaux hormonaux comme l'insuline pour augmenter la cadence en phase d'abondance ou le glucagon pour la freiner en phase de pénurie. Grâce à ces régulations chez une personne notamment en bonne santé avec une alimentation équilibrée et bien le taux de cholestérol va rester relativement stable. En revanche, nos choix de mode de vie peuvent perturber cette belle machinerie. C'est le cas d'une alimentation trop riche en sucre et en graisse saturée qui vont donc provoquer un afflux de substrats et d'insuline pouvant pousser le foie à surproduire du cholestérol, notamment le fameux mauvais cholestérol LDL, dans le sang. Et donc, comprendre la synthèse du cholestérol, c'est comprendre pourquoi il est si important d'avoir une alimentation équilibrée et au besoin de recourir à des traitements comme les statines qui vont cibler spécifiquement cet enzyme, HMG-CoA-réductase, pour corriger un excès. C'est aussi réaliser que le cholestérol n'est pas qu'un nutriment qu'on avale ou une simple donnée sur une prise de sang, mais c'est bien le produit d'une usine interne. hautement régulé, un peu comme le ferait un orfèvre. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Dans 15 jours, nous continuerons notre saga sur le cholestérol, car il y a encore des points importants à aborder ensemble. Vous comprenez maintenant que réduire l'apport de cholestérol par l'alimentation seule a un effet plutôt modéré sur les taux de cholestérol sanguin chez la plupart des gens, parce que le foie ajuste sa production de cholestérol endogène pour compenser partiellement les apports. La production de lipoprotéines, surtout les LDL, n'est pas majoritairement déterminée par le cholestérol alimentaire mais par des mécanismes internes de régulation, notamment la génétique, l'insulinorésistance, l'inflammation et d'autres processus. En réalité, vous l'avez compris, la vraie cible des traitements cardiovasculaires plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol, et qui reste malgré tout importante, elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire. La vraie cible des traitements cardiovasculaires, plus que la simple réduction de l'apport alimentaire en cholestérol qui reste malgré tout importante car elle va au-delà de la simple prévention cardiovasculaire, c'est réellement de réduire le nombre de LDL circulant, notamment en améliorant leur élimination par les récepteurs LDL au niveau du foie. C'est majoritairement comme cela que l'on arrive à diminuer le risque de faire un infarctus du myocarde ou un AVC, c'est ce que l'on appelle la prévention primaire, et chez des gens qui auraient déjà eu cet accident, d'éviter d'en refaire un, et c'est ce que l'on appelle la prévention secondaire. On parlera donc dans 15 jours des thérapeutiques principales connues en 2025 dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, à savoir les statines, les étimibs et les inhibiteurs de PCSK9. Vous allez voir, c'est passionnant ! Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Et rappelez-vous, si les sujets sur le cholestérol vous intéressent, Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là... Je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

Share

Embed

You may also like