- Speaker #0
Au travers d'interviews de plongeurs en apnée et en scaphandre, et d'épisodes solos consacrés à l'hypnose, à l'auto-hypnose et plus généralement à la préparation mentale, En Profondeur vous fait plonger au cœur de votre être. Vous allez ainsi découvrir ce qu'il se passe à l'intérieur de mes invités, quelles pensées, quelles émotions, quels ressentis, lorsqu'ils plongent et lorsqu'ils explorent leurs propres limites. Par effet miroir, En Profondeur va permettre de vous questionner sur le rapport entre le mental et ce que l'on peut ressentir en plongée et dans sa vie en général. Je m'appelle Sylvie Poulikin et je suis fondatrice d'Hypnée. A la fois praticienne en hypnose, préparatrice mentale et éducatrice sportive en plongée subaquatique, j'ai une foi indéfectible en la capacité de chaque être humain à accéder à ses plus belles ressources intérieures. Alors, je vous emmène plonger avec moi au cœur de l'humain, le temps d'une écoute. Pour lancer ce premier épisode de En Profondeur, qui d'autre que la délicieuse Audrey Plissonneau, co-créatrice et animatrice du podcast La Tête en Mer, que vous connaissez certainement déjà. Vous ne résisterez pas au sourire d'Audrey, ni à son côté solaire. Avec Audrey, on a parlé de plongée, d'apnée, d'émotion, de difficulté à équilibrer les oreilles, mais aussi de concentration, de visualisation, d'ancrage, d'auto-hypnose et bien d'autres choses encore. Alors, je vous laisse découvrir celle qui a accepté de passer de l'autre côté du micro. Alors, bonjour Audrey.
- Speaker #1
Bonjour Céline.
- Speaker #0
Alors, merci beaucoup d'avoir accepté de passer de l'autre côté du micro, chère Audrey. Alors, il y a beaucoup d'auditeurs qui te connaissent sous un angle, probablement, comme créatrice et co-créatrice plutôt, et animatrice du podcast La Tête en Mer. On a fait connaissance grâce à l'apnée, on peut le dire comme ça. Donc, ce que je voulais dire, c'est que tu n'étais pas seulement cette podcasteuse émérite. Parce que tu es aussi plongeuse, tu es aussi surfeuse. Tu as également la casquette de Juge Aïda. Tu es en charge du sponsoring de la Team Abyss, qui est l'équipe pro de Christian Vogler. Mais ce n'est pas pour ça que je t'ai invitée. Et comme tu le sais, en profondeur, on va aller chercher ce qui se passe plutôt à l'intérieur. Et essayer de trouver, découvrir ce qui se passe à l'intérieur d'Audrey quand elle plonge. Que ce soit en plongée bouteille ou en plongée en apnée. Pour démarrer ce parcours avec toi, j'avais envie de te demander déjà comment tu es arrivée à la plongée et à l'apnée, car je sais que c'était loin d'être évident au départ.
- Speaker #1
Déjà, c'est super récent. C'était en 2019 à la base où je pars pour trois mois en Thaïlande. À l'époque, j'avais une vie un peu de digital nomade. Je partais avec mon boulot en voyage et je savais très bien qu'en Thaïlande, on pouvait plonger. Il s'avère que mon père venait de se mettre en club en piscine, qui faisait de la plongée de bouteilles en piscine. J'avais fait une initiation avec lui, avec son club, avant de partir. Ça avait l'air de lui tenir à cœur que je fasse au moins un essai en piscine avant d'aller dans le grand bas en Thaïlande. Il s'avère que j'avais adoré faire ça avec lui, mais c'est vrai que le baptême n'a pas forcément été très marquant. Et puis, je galérais avec la flottabilité. Enfin, je me suis dit, c'est finalement pas si simple que ça. Je suis partie en Thaïlande quelques mois après. Et là, le baptême en mer n'a pas du tout été pareil. Pour moi, ça a été beaucoup plus facile et beaucoup plus waouh. Je trouve qu'en piscine, on se concentre vachement sur la technique. Alors que là, en mer, j'étais simplement émerveillée par l'environnement dans lequel j'étais. Et j'en ai oublié la technique. Et en fait, tout s'est bien passé plus naturellement. Donc, grosse découverte ce jour-là.
- Speaker #0
Et voilà, donc ça a commencé. Alors en fait, tu dis que c'était récent, mais qu'en fait, ça fait 5 ans. On pourrait dire là, tu as 32 ans, 33, et donc ça fait seulement 5 ans. Tu as plongé dans la plongée déjà à la base, plongée bouteille. On aurait pu penser que tu aurais démarré avant, puisque si je ne m'abuse, tu habites et tu vis en Bretagne.
- Speaker #1
Oui, complètement. Alors, j'aime Nantes, donc je laisse les Bretons définir si je suis bretagne ou pas. Mais c'est sûr qu'en tout cas, avec ma famille, on a toujours été au bord de l'eau. C'est quelque chose qui est très ancré chez nous et on aime tout ça. Mais c'est vrai que je n'avais pas du tout un passif, on va dire, de sportive et encore moins de sportive nautique. Pour moi, de pratiquer ce genre d'activité nautique, c'était... c'était quelque chose d'un peu exceptionnel, où j'ai dû me dépasser, puisque je n'en ai pas forcément été bignée là-dedans quand on était petit. les enfants apprennent à plonger ou mettent la tête sous l'eau très jeune, je me dis que c'est chouette. Ils vont rentrer ça très très jeune et ça sera plus facile pour eux plus tard.
- Speaker #0
Donc le baptême de plongée en Thaïlande. Et puis, tu as commencé à faire ton diplôme de plongée, c'est ça ?
- Speaker #1
J'ai fait l'open water. J'ai eu la chance d'être entourée de copains instructeurs. J'ai passé mon open water très rapidement en Thaïlande. Et ensuite, l'advance qui permet d'aller à 40 mètres en Croatie. Et c'est clairement ça, en fait. C'est arrivé un peu tard dans ma vie et à croire que j'avais envie de rattraper un certain retard ou je ne sais pas. Et en tout cas, j'ai eu envie de créer le podcast La Tête en Mer pour parler plongée bouteille. Au jour où j'ai rencontré ou du moins interviewé un certain Franck Dauben, qui me parle de plongée bouteille, mais pas que, qui me parle de l'apnée et qui me dit... Quand on a enregistré le podcast, lui était basé à Lanzarote. Il me parle d'un certain Christian Vogler avec qui il s'entraîne à Lanzarote. Et il me dit à la fin du podcast en off, il faudrait quand même que tu viennes essayer l'apnée. Et donc, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, apparemment, puisque ni une ni deux, quelques mois après, avec Marine, avec qui j'ai co-créé le podcast, on est partis faire notre premier stage d'apnée à Lanzarote, avec Franck et Christian, du coup.
- Speaker #0
Et oui. Et c'était il y a combien de temps, ça ? C'était il y a deux ans.
- Speaker #1
Deux ans et quelques mois, oui. En mars 2022.
- Speaker #0
C'est incroyable. Et c'est comme ça que nous aussi, on s'est rencontrés. C'est ça qui était drôle, on s'est rencontrés à distance.
- Speaker #1
C'est ça, ouais. J'étais venue sur ton stand au salon de la plongée et j'avais participé à un jeu où on pouvait gagner une séance d'hypnose. J'ai encore du mal à croire que c'est le hasard, mais tu me l'as promis, donc je te crois. Mais du coup, on avait gagné une séance d'hypnose et on avait fait l'hypnose avec toi à distance pendant notre stage d'apnée et en groupe. C'était ça qui était chouette aussi, de pouvoir faire bénéficier à mes copines de cette séance. et donc là c'était la découverte de l'apnée, de l'hypnose d'un monde que je ne soupçonnais pas et qui est devenu très important pour moi maintenant comme tu le sais selon
- Speaker #0
toi ce serait quoi ton pire souvenir d'apnée ? on va commencer par le pire pour pouvoir finir par le meilleur ah le pire ?
- Speaker #1
ouais Ah oui, je ne m'attendais pas à cette question. Le mot pire, il est dur, je trouve, parce que ça semble très négatif, alors que rien n'a été négatif dans toute cette aventure, c'est ça qui est dingue, c'est que même les choses qui peuvent être négatives, je les vois comme finalement un apprentissage, un truc positif et tout, mais peut-être le pire, et puis qui est encore le cas, et ça l'était surtout sur le premier stage, et au début, une énorme frustration de ne pas réussir à compenser mes oreilles la tête en bas. Donc à ne pas plonger comme les vrais apnéistes, avec un canard et à descendre en profondeur. Donc j'en suis encore à descendre la tête en haut. Et donc voilà, ce serait peut-être ça. J'ai déjà eu des larmes, du coup, sur la bouée, à être frustrée de voir tout le monde y arriver autour de moi et pas moi.
- Speaker #0
Oui, il y a beaucoup d'images d'épinales dans l'apnée. En plus, quand on regarde un peu les réseaux sociaux, les algorithmes m'ont bien repéré. À chaque fois que j'ouvre un réseau social, je ne vois que des photos d'images d'apnéistes extraordinaires qui plongent. Ça fait vraiment rêver. Et c'est intéressant aussi de se dire, il y a une catégorie qui ont accès en tout cas à des profondeurs, déjà parce qu'ils vivent aussi, ou qui ont plus l'occasion d'aller plonger en profondeur. Mais il faut savoir qu'on va découvrir qu'on peut quand même avoir vraiment des... purement mon plaisir aussi, alors même qu'on pourrait estimer, que tu pourrais estimer que c'est pas assez profond. Donc j'aimerais te demander finalement, si on pourrait dire que ça c'était en tout cas le souvenir le plus frustrant, quel serait ton souvenir le meilleur alors ? Dans ta toute jeune carrière d'apnéiste, parce que t'as le temps d'en construire encore de plus belles, j'imagine.
- Speaker #1
Ouais, c'est clair. C'est le moment de partage à la bouée, les retours de pédés. les fameux personal best quand tu regardes l'amant et que tu te dis oui j'ai grappillé quelques mètres c'est cool même si je sais parfois on nous dit qu'il ne faut pas être dans la performance il ne faut pas être omnibulé par le pb et je l'ai été quelques fois et ça n'a pas forcément été bénéfique mais il y a des jours où on a envie d'y aller et je pense qu'il faut aussi le décider et c'est un peu la célébration avec les gens autour qui est géniale. Et c'est ça que j'adore avec ce sport, c'est qu'on pourrait croire que c'est un sport individuel. Je trouve que c'est tout sauf un sport individuel. C'est un sport individuel sur le moment de la perf, mais il y a toute la prépa, il y a les gens autour de soi, la célébration une fois qu'on revient de sa perf ou qu'on revient de son voyage même. En effet, je te confirme qu'il n'y a pas du tout besoin d'aller à 100 mètres pour vivre des trucs de fous. Je me dis déjà qu'entre 0 et 20 mètres, on vit des trucs de dingues. Je n'imagine même pas que ça doit être entre 0 et 100 mètres.
- Speaker #0
Je vais leur demander aussi.
- Speaker #1
C'est ça. Mais voilà, c'est clair que... C'est clair qu'il y a l'histoire des safeties aussi, des apnées de sécurité qui doivent être là pour nous, pour les athlètes. Et ça, c'est vraiment chouette de ne pas pratiquer ce sport tout seul.
- Speaker #0
C'est marrant. C'est ça que j'adore avec ces interviews parce que je ne m'attends jamais aux réponses. je pensais que tu m'aurais dit quelque chose comme oui quand je descends j'ai l'impression d'être dans l'eau et de faire corps avec l'environnement mais non ton meilleur souvenir c'est quand tu remontes finalement tu peux partager cet instant avec
- Speaker #1
les copains en fait c'est les émotions fortes que ce sport amène qui me fait me rendre vivante Et bien sûr, c'est clair et net que, comme tu le sais, l'élément eau, pour moi, c'est l'élément où je me sens mieux. Il n'y a pas un autre endroit sur Terre où je me sens aussi bien, où je me sens aussi détendue. Donc, ce n'est même pas forcément qu'en pratiquant de la pied, mais un simple bain, une simple baignade me fait énormément de bien. Il me fait me sentir bien, il me fait me sentir légère, voire même, je me faisais la réflexion, alors ça pourrait peut-être paraître prétentieux, mais parfois je me dis... Ça me fait me sentir belle d'être dans l'eau. Et voilà, en tout cas, un peu gracieuse. Je ne sais pas comment dire, mais je trouve qu'il y a un truc. Et donc, c'est clair. Et puis, alors là, je trouve que la dimension apnée, où on arrête de respirer, c'est encore une autre dimension. Du coup, c'est une autre couche. Au fait, tu es dans l'eau, mais en plus de ça, tu arrêtes pas forcément de respirer, mais en tout cas de ventiler. et tu te ressentes sur toi-même et c'est là où l'apnée je pense a pris le dessus du coup pour moi sur la plongée bouteille donc je souhaite pas arrêter de faire de la plongée bouteille, je souhaite continuer mais pour moi la plongée en bouteille va te permettre d'explorer ce qu'il y a autour de toi donc c'est plus une plongée tournée vers l'extérieur là où la plongée en apnée va plutôt t'amener à te tourner vers toi-même donc c'est plus une plongée vers l'intérieur
- Speaker #0
Ah j'adore ! J'ai toujours considéré l'apnée, à chaque fois qu'on ressort la tête de l'eau, même si on a descendu 3 mètres et qu'on est remonté, à chaque fois, c'est comme une renaissance, je trouve. C'est la même chose que cette première respiration quand on naît. Et je pense que c'est aussi pour ça que ce sport est aussi passionnant. C'est qu'à chaque fois qu'on ressort, on a l'impression de renaître à nouveau.
- Speaker #1
Je ne sais pas si c'est aussi fort que ça pour moi, mais en tout cas, j'ai l'impression d'avoir vécu un voyage. En tout cas, j'ai l'impression d'être partie quelque part. et de revenir. Ça, c'est clair.
- Speaker #0
Alors, qu'est-ce qui t'a aidé à dépasser ça ? Tu dépasses ça pour que tu parles d'hypnose ou voilà, tu as fait plein de choses.
- Speaker #1
Oui, oui. Non, non, mais c'est... Ça y a énormément contribué puisque comme on avait fait ce stage ensemble pendant une semaine à Lanzarote, du coup, qui était un mélange d'apnée et d'hypnose. Quand j'avais vu ça passer, je me suis dit Waouh, le combo incroyable ! Et c'est vrai que du coup, grâce à l'hypnose, on a réussi à vraiment enlever déjà un stress que j'avais à aller à la bouée. Pour moi, c'était... Donc j'avais envie de ça, c'était un truc de fou pour moi, d'aller faire de l'apnée. Je voulais ça, j'aimais ça, mais il n'empêche que c'était stressant. Donc en fait, la veille, je ne dormais pas très bien. Le matin, je me levais avec une mini boule au ventre. Et donc ça, ce n'était pas cool, parce qu'on n'a pas envie de ça. je trouve que grâce à l'hypnose déjà ce stress est parti et tant mieux parce que c'est là où l'apnée est passionnante faire de l'apnée avec du stress ça ne marche pas faire de l'apnée avec de la tension ça ne marche pas justement il faut être complètement détendu relâché parce que j'ai du mal à être sur terre donc c'est génial d'aller chercher ça en mer donc voilà, là déjà aujourd'hui il n'y a plus une fois où j'arrive à la bouée avec ce stress, donc ça déjà c'est que du bonheur et après, ça c'est vraiment plus récent genre vraiment récent peut-être il y a deux semaines mais jusque là c'était ce sujet de ne pas réussir à compenser mes oreilles était un sujet où je me braquais où je me braquais où je sentais que les gens autour de moi se donnaient un petit peu la mission de me sauver avec mes oreilles et en fait j'étais plus du tout réceptive à ce qu'on me disait parce que je pense que j'ai entendu beaucoup de gens me dire plein de choses et je les en remercie j'ai eu la chance inouïe d'être entourée de plein de gens qu'ils connaissent là-dedans et qu'ils sont prêts à me donner des conseils, à passer du temps pour moi. Mais je crois qu'il y a un moment aussi, il faut que ça vienne de moi. Et donc là, j'ai compris qu'on m'a donné plein de conseils. J'ai une bonne... connaissance de la théorie maintenant là il va falloir que je travaille en fait il va falloir que je travaille moi il va falloir que j'aille à l'eau il va falloir que je découvre des sensations et en fait c'est ça qui est dingue aussi on est tous foutus différemment donc on a moi j'ai une certaine technique de compensation qui pour certains champions ne marche pas du tout donc je sais que un très haut athlète de haut niveau m'a dit mais toi tu as de la chance parce que tu peux faire ça moi je sais pas le faire donc voilà je pense qu'on a chacun un truc à cultiver et à comprendre Et donc, là où c'est intuitif pour certaines personnes, pour moi, ça ne l'est pas. Donc, il va falloir bosser. Et je pense que des techniques de préparation mentale, comme l'hypnose, entre autres, je parle de ça parce que c'est celle que je connais le mieux maintenant, mais peuvent vraiment aider sur la visualisation, sur le relâchement. Et puis, hier, on a fait une séance en carrière où j'ai passé deux heures à faire des descentes tête en bas, pour le coup, j'avais interdiction d'y aller tête en haut. Et on ne pouvait pas, puisqu'on ne pouvait pas faire d'immersion libre, le bout n'était pas assez lesté. Donc j'y allais en canard à la palme, comme les vrais apnéistes pour le coup. Et j'ai fait un PB à 2,7 mètres. Mais zéro frustration. C'était marrant parce que même mon instructeur était plus frustré que moi. Je pense que je n'y arrive pas. Mais il m'a appris encore plein de choses, plein de nouvelles techniques. J'ai découvert encore des nouvelles choses. J'ai appris. Et puis je me dis qu'il y a bien un jour où ça va finir par se débloquer. et puis quand ça va se débloquer, là, ce sera tout chousse.
- Speaker #0
Par rapport à ces moments, justement, ces moments de partage, ce fait d'être dans l'eau et de ressentir toutes ces choses, comment tu fais aussi pour intégrer ça ? Donc, tu vas aller dépasser les frustrations et tu vas aussi J'espère intégrer tous ces bons moments. Tu fais quoi ? Tu te fais des photos à l'intérieur de toi ? Tu fais comment ?
- Speaker #1
Oui, on parle beaucoup de visualisation. Ça, c'est marrant parce que je trouve qu'avant l'apnée, je croyais que ce n'était pas bien de visualiser les choses. Je me disais, en fait, tu te fais une image d'un truc. Vraiment, je voyais ça d'un mauvais oeil. Et en fait, en traînant avec quelques athlètes de haut niveau, je me rends compte qu'ils font tout ça. Via l'hypnose, c'est aussi quelque chose que tu proposes. Finalement, je... Quand j'ai pu, moi, le mettre en place ou essayer de le pratiquer, c'est vrai que ça a plutôt marché. Et je trouve que ça donne une pêche, ça donne une envie d'y aller.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te donne envie d'y retourner, justement ? C'est ça ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Oui.
- Speaker #0
Et alors, on va rentrer maintenant dans ton cerveau, si tu veux bien. On avait déjà commencé. Donc là, j'ouvre la porte. Et ce que j'avais envie de te demander, justement. Tu es en carrière, c'est tout récent. Il y a deux semaines, c'est ça ?
- Speaker #1
C'était hier.
- Speaker #0
Hier. Ah bah hier. Tu sais que tu vas faire une descente. Et qu'est-ce que tu fais en fait ? À quoi tu penses ? Qu'est-ce qu'il y a dans ta tête à ce moment-là ?
- Speaker #1
Je vais te dire maintenant, j'ai mon petit rituel de mon geste d'ancrage. Je me mets à la bouée et je fais le geste qu'on a ancré pendant le stage avec toi. Donc là, pareil, je n'aurais jamais pensé que... J'aurais jamais pensé faire un tel truc. Il y a encore quelques années, même quelques mois, je n'aurais pas trop cru à tout ça et je ne me serais pas sentie capable de maîtriser cet outil en tout cas. Et en fait, c'est marrant parce que c'est assez automatique. Je vais m'allonger à la bouée et là, j'ai mon geste qui se met en place, mais de manière très instinctive et pas forcément de manière consciente. C'est d'ailleurs un peu flippant même. Mais bon, écoute, ça se met en place, ça marche. Et puis, j'essaye de toujours avoir le sourire aussi avant de partir, en me disant, peu importe ce qui se passe, dans tous les cas, ça sera chouette. Et dans tous les cas, j'ai trop de chance d'être là et de pratiquer le sport que j'aime. Et voilà, marrant de l'observer. D'ailleurs, petit aparté, ce n'est pas du coup de mon expérience à moi, mais c'était petit aparté sur mon expérience de juge récemment, où j'étais juge du coup au NAC à Nice. en fin juin, où j'ai été aux premières loges pour voir les préparations aux dernières minutes de chaque athlète. Et c'était dingue de voir que chacun a sa façon de se préparer. Et donc, il y en a qui arrivaient avec le smile, il y en a qui nous disaient bonjour, qui parlaient avec nous. On sentait qu'ils avaient besoin de parler, d'être dans l'échange et tout, pour évacuer le stress. Il y en a qui ne parlaient pas du tout, qui ne nous disaient pas bonjour. Pas grave, aucun problème, c'était normal. Qui restaient dans leur bulle, très concentrés. C'était vraiment dingue de pouvoir voir ça, de se rendre compte que chacun a sa façon de faire. Là aussi, c'est intéressant. On a plein de choses à apprendre des autres, mais il faut aussi savoir ce qui marche pour nous.
- Speaker #0
Donc ça, c'est avant de plonger. Quand t'es sous l'eau, alors il se passe quoi ? À quel moment tu te dis... Est-ce que tu te dis quelque chose déjà ? Je ne sais rien.
- Speaker #1
Ouais, je pense... Bon, là, on va peut-être prendre l'exemple d'une descente tête en haut, du coup. J'ai été à 21 mètres au maximum. Il est un peu plus long que d'aller à 2,7 mètres, quoi. Là, au début, je trouve que c'est... Un truc aussi que j'ai découvert il y a peu, c'est d'y aller au pince-nez. Donc, pince-nez sans masque. Et ça, c'était pareil, c'était un peu la révélation, je trouve, du coup, d'avoir l'eau sur le visage, c'est juste dingue, quoi. Tu sens l'eau glisser sur tout ton visage, et je trouve ça magique. Pareil, je ne me serais jamais crue capable de ça. La première fois que je l'ai fait, c'était forcément stressant, parce qu'une fois que tu ouvres les yeux, tu vois tout flou, et c'est la première fois que tu vis ça, donc c'est très bizarre. Mais maintenant, j'apprécie à fond. Et même, je sais qu'avant, quand je m'immergeais sans masque, du coup, je me crispais mon visage. Et là, plus du tout. Je m'immerge et mon visage n'est pas du tout crispé. Au contraire, il aime ça. Et voilà. Donc là, les premiers instants sont juste magiques. Et là, tu as vraiment, je trouve, ce sentiment de t'immerger et du coup, d'être enveloppée vraiment par l'eau. Donc là, c'est que du bonheur. Et puis, ça descend, ça descend. Donc, quand les oreilles passent, nickel, ça descend, ça descend. Et puis, moi, j'en suis encore à avoir un moment où je me dis, oula, en fait, là, ça fait un moment que je descends, oulala, je suis profond. Et là, forcément, il y a... ce pilier on va dire peur émotion comme des christian ruggard qui rentre en jeu et qui me fait me dire bon bah il faut peut-être que je remonte et c'est vrai ce qui est ce qui est con et donc il va falloir un peu plus de pratique pour repasser au dessus de ça mais ce qui est con c'est que quand je remonte je suis bien je suis clean donc en fait j'aurais pu descendre plus bas et du coup je trouve que le moment quand tu es en bas et que tu décides de remonter tu as les deux premiers gestes qui sont un peu rapides en disant oula faut vite que je remonte et puis en fait tu dis non mais en fait ça va très bien le faire tu repenses à la veille où tu as fait 4 minutes en statique et tu te dis donc en fait c'est bon tu l'as l'apnée donc ça va aller et en fait là tu remontes tranquillement et là je trouve que la remontée elle est géniale et là la remontée j'ai pas envie qu'elle s'arrête en fait je me dis merde je suis remontée trop et j'ai envie de continuer mais il y a un moment où il faut bien faire ça.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est à la remontée. Moi aussi, j'ai eu le sentiment, une fois, de faire une plongée hyper fluide. J'étais tellement bien. Et c'est vrai que le côté pince-nez, tu ne sais absolument pas à quelle profondeur tu es. Et tu as déjà fait ? Alors, je sais que ce n'est pas très recommandé, mais on peut, je pense, si on ne descend pas trop profond, faire un peu de statique aussi sous l'eau, mais à petite profondeur, pour que quelqu'un ait un œil sur toi. Est-ce que ça t'est déjà arrivé ? Et ça, comment tu le vis ? C'est chouette aussi, non ?
- Speaker #1
Je suis experte. Quand les oreilles ne passent pas, ça me saoule. Je suis experte d'hystatique à 3 mètres.
- Speaker #0
Si tu regardes vers le fond et que tu ne vois que du bleu, que tu sois à 50 ou à 3 mètres, est-ce que ce n'est pas la même chose ?
- Speaker #1
Les statiques au câble en mer sont géniaux aussi parce que je m'en ai en feuille morte et je me souviens d'une athlète que tu connais bien qui me regardait et qui me disait Waouh, mais t'as le visage tellement apaisé, c'était tellement chouette de devoir faire ton statique, ça m'a détendue pour ma perf derrière. Et je me disais Bon, écoute, tant mieux.
- Speaker #0
Ok, donc c'est à la fois dans ta tête et à la fois dans ton corps, tu dirais quoi ? Tu as des phrases qui te viennent dans la tête ou c'est juste comme ça un ressenti ?
- Speaker #1
Je ne pense pas avoir de phrases, non. Marine Grosjean que tu connais bien nous invite à avoir des phrases et j'aime bien cette approche aussi mais j'arrive pas trop à l'appliquer c'est bizarre j'arrive pas à penser au fait qu'on puisse se dire une phrase quand on est en bas pas encore en tout cas je maîtrise pas ça je pense que je me dis
- Speaker #0
pas grand chose plus dans le ressenti ouais après voilà je descends pas profond donc il n'y a pas trop le temps non donc c'est plutôt ton corps en fait qui capte l'info que c'est hyper agréable tu es en sécurité et tu peux te laisser aller quelque chose comme ça ouais ouais complètement c'est ça ouais non mais c'est intéressant ça moi je sais que je parle beaucoup dans ma tête et j'identifie mes pensées et je les vois qui se baladent aussi qui raconte plein d'histoires Et quand je suis sous l'eau, je sais qu'il se passe aussi beaucoup de choses dans ma tête. Et je parle avec beaucoup d'apnéistes pour qui, comme toi, finalement, ils ne se parlent pas. Ils sont juste dans l'instant. Moi, je ne sais pas s'il y a quelque chose qui est mieux ou pas. Puisqu'on est tous différents, en fait, il n'y a pas quelque chose qui est bien ou pas bien. C'est intéressant d'avoir ça. Tu verras, si un jour tu veux rajouter des phrases, il faut que ce soit utile, sinon juste l'instant présent. Parce qu'être capable de couper les pensées quand on est sous l'eau, c'est un avantage, je pense que c'est un atout que beaucoup recherchent. Souvent, on me décrit plutôt le petit moulin. Je me demande, et si ceci, je ne suis pas assez relâchée, je ne suis pas assez seule. Et ça, c'est un espèce de moulin à parole mental qui t'empêche finalement de profiter de l'instant. Et ça, non, toi, tu n'as pas ça.
- Speaker #1
Oui, si, quand même, j'ai des pensées qui me viennent. Mais tu vois, je n'ai pas forcément une phrase qui va revenir tout le temps ou quelque chose comme ça. Mais oui, il y a ce fameux moment où je me dis, oula, ça fait longtemps que tu descends quand même, tu es peut-être un peu profond là, n'exagère pas trop. Ce genre de choses, oui.
- Speaker #0
Et quand tu es, alors même si ce n'est pas profond pour toi, moi, je n'aime pas trop ces histoires. On n'aurait peut-être même pas dû donner de chiffres finalement, mais bon, ça n'a pas tellement d'importance. Quand tu es au fond, par exemple, et tu te fais une belle descente tête en haut, par exemple, Et quand t'arrives en bas, est-ce que t'as envie de tout de suite remonter ou est-ce que t'as envie de rester ?
- Speaker #1
Ouais, bah je te dis, c'est les premiers gestes, les premiers oui, j'ai envie de tout de suite remonter Et quand tu as le geste, je me dis ah non, mais merde, en fait, ça va le faire et je suis en mode pro et en fait,
- Speaker #0
je vais vraiment l'apnée
- Speaker #1
Bah non, difficile de s'arrêter parce qu'on a toujours un apnée de sécurité qui va venir à notre rencontre, donc on n'a pas envie de le faire galérer ou quoi. Mais je prends mon temps, ouais. Et puis, les yeux. Et c'est ça aussi. C'est du coup au pince-nez. Donc, je ferme les yeux à la descente. Par contre, à la remontée, je les ouvre pour profiter du spectacle, on va dire. Et là, c'est pareil. La première fois que j'ai vu les yeux, c'était un peu stressant pour moi. Et maintenant, ça ne me dérange plus du tout. Et je trouve ça trop beau. Et en fait, j'adore le fait de voir l'apnée, ton buddy, quoi, qui vient te voir. Il est flou et c'est génial. Les couleurs aussi sont bien nuancées et tout, c'est trop chouette.
- Speaker #0
C'est incroyable.
- Speaker #1
Et je trouve que ça t'aide vachement. Et on s'est expérimenté justement le sans lunettes en piscine récemment. Et c'était un truc de dingue aussi, je trouve, pour te mettre encore plus dans ta bulle. Donc pareil, je m'étais dit, mais je ne vais jamais réussir à faire, je ne vais pas faire 25 mètres sans lunettes. Et en fait, j'ai fait quasi 75 mètres. Et en fait, c'était génial pour te mettre encore plus dans ta bulle. Donc certes, le trait noir au milieu est un peu plus flou, mais justement, le fait de voir flou, je trouve, te coupe complètement, te met encore plus dans ta sphère. Et je ne l'ai testé que là, sur la fin de saison. Je ne l'ai pas refait depuis, mais il me tarde de le refaire d'ailleurs.
- Speaker #0
C'est intéressant que tu dises ça en piscine, de ne pas avoir le masque ou même les lunettes, parce qu'en piscine, on peut mettre les lunettes éventuellement, parce que tu n'es pas pris le mur, tu es d'accord ? Tu le vois quand même arriver.
- Speaker #1
Non, tu vois le thé et tout, tu gardes les lunettes.
- Speaker #0
Après, au bout d'un moment, quand on répète tellement, tellement, tellement les longueurs, les longueurs, les longueurs, l'inconscient, il connaît la distance. Tu as à peine besoin d'ouvrir les yeux. Qu'est-ce qui fait, dans le fond, que tu as tout... toujours envie d'y retourner, que ce soit en piscine ou en mer. C'est une bonne question parce que tu disais au tout début du podcast que j'étais surfeuse. C'est un grand mot. Je pratique un petit peu le surf. Mais il y a plein de fois où je n'ai pas envie d'aller. Je n'ai vraiment pas envie d'aller au surf. Alors que l'apnée, tous nos cours sont en piscine à 21h. Donc très tard le soir. Et c'est vrai que tout le monde me dit, mais waouh, en plein hiver, comment tu fais ? Il n'y a pas... Donc ça fait deux ans que je pratique. Il n'y a pas eu une seule fois où je n'ai pas voulu y aller. Donc ça me surprend moi-même. Donc il doit y avoir un truc, en effet. Et je pense que c'est... En fait, à chaque fois, je me dis, chaque mise à l'eau est une expérience en plus d'acquise. Et j'adore ce que ça m'apprend. Je pense que j'adore ce que ça m'apprend sur mon corps et sur mon mental. Je trouve que c'est vraiment un sport très complet pour justement aller chercher plein de choses. Et puis, cette notion aussi de voyage. Et donc là, pareil, je m'étais mise à la base à la pied en piscine parce que c'est compliqué de pratiquer la pied en profondeur en Bretagne. du moins toute l'année, et je m'étais dit je ferais de la piscine pour la mer. Et en fait, je me suis étonnée à adorer la pratique en piscine et je n'aurais jamais pensé qu'on puisse vivre autant d'émotions dans un si petit bassin. Et donc, je trouve qu'il y a une notion de truc... Pour moi, faire de l'apnée, c'est faire un truc de fou. Plein de personnes, c'est rare de faire des trucs de fou. Et là, potentiellement, je peux le faire deux fois par semaine voire plus.
- Speaker #1
C'est vrai,
- Speaker #0
c'est un truc génial.
- Speaker #1
Je crois que tu as tout résumé. C'est vraiment une quête d'intériorité. L'apnée, c'est pour apprendre à l'intérieur.
- Speaker #0
Je ne me suis jamais autant écoutée depuis que je fais de l'apnée. Quand je dis m'écouter, c'est écouter mon corps. Ce qui est la misère. Ce que j'aime beaucoup aussi, c'est que je trouve que ça manque. À chaque fois qu'on va arriver avant l'entraînement, on arrive avec tous ces problèmes, avec sa journée, avec toute l'effervescence de la société dans laquelle on vit actuellement, toutes les sollicitations et tout ça. Et ça, j'adore aussi le moment où t'es à l'eau, donc là, t'as pas de portable, t'as rien, donc t'es pas joignable. C'est très bien. Et du coup, je trouve que ça nous fait nous retrouver dans un petit monde, là. Et bon, il s'avère que les gens de mon club, en plus, sont géniaux. Enfin, je trouve que la communauté d'apnistes, au global, est juste géniale. Donc ça nous fait nous retrouver avec des gens juste incroyables. Et ouais, c'est ça, en fait, dont j'ai envie aussi. C'est ce moment un peu suspendu, hors du temps, où, ouais, c'est marrant de... Je me surprends à le dire, mais où t'es injoignable. Je me sens peut-être un peu trop sollicitée. Mais ça fait du bien. Et puis, ça permet d'ancrer. Je sais qu'il y a plein de fois, avant la séance, j'en avais plein la tête. Et après la séance, j'en ai toujours autant dans la tête. Mais c'est mieux rangé. Et on me dit, OK, c'est mieux rangé. Et en fait, ça va le faire. Ça va aller. Je vais prendre les choses une par une. Et puis, ça va être OK. J'adore. Ça permet de... De se faire une bonne...
- Speaker #1
Comme une bonne sieste, finalement.
- Speaker #0
Oui, parlons-en de sieste. Je ne sais pas faire de sieste, donc merci de m'avoir appris avec l'auto-hypnose à faire croire à mon inconscient que j'ai fait une sieste.
- Speaker #1
Ah oui, on dirait que je fasse un épisode là-dessus. Écoute, merci beaucoup, Audrey. J'aime bien le côté, c'est en désordre, et quand je sors de ma séance de piscine, ça y est, tout est rangé. C'est exactement ça. Ça fait un bien fou, en fait. les choses sont moins graves en tout cas ça permet de prendre du recul alors avant de conclure, j'aimerais quand même puisque tu as fait cette compétition alors tu n'es pas obligé de parler de ce moment là mais finalement est-ce que tu voudrais partager une technique que tu utilises toi ? Audrey, pour te préparer justement à l'apnée.
- Speaker #0
Oui, alors là, je parle avec ma toute petite expérience du coup. Et j'ai fait cette compétition avec des gens de mon club qui sont eux des compétiteurs dans l'âme, on va dire. Il y avait plusieurs compétitions à leur actif. Et du coup, c'était impressionnant pour moi de les regarder se préparer. Et je ne savais pas trop dans quel ordre faire les choses et tout. Et je suis assez contente de moi parce que... l'appareil, j'ai pris les conseils de plein de gens, mais je me suis surtout écoutée moi, et je me suis rappelée de quoi j'avais besoin moi. Je sais que tous les compétiteurs autour de moi faisaient de l'apnée à sec. Je déteste l'apnée à sec. Moi, ça me fait... D'être au pince-nez à sec, ça me stresse plus qu'autre chose. Je me suis dit, pourquoi je vais mettre mon corps en état de stress à faire un truc que j'aime pas faire ? Mais j'ai vraiment failli. Je les voyais tous faire de l'apnée à sec et j'étais à deux doigts de faire comme eux. Et je me suis dit, non, Audrey, non. Donc toi, t'as déjà... Mon objectif, c'était de faire 100 mètres. J'avais déjà fait deux fois un 100 mètres quelques mois auparavant, quelques semaines du mois auparavant, sans faire cette préparation, sans faire d'apnée à sac. En fait, t'as réussi avec ta préparation à toi, donc OK, fais-le. Et donc ça, c'était intéressant, l'appareil de se dire que ce qui marche pour les autres ne marche pas forcément pour toi. Peut-être qu'un jour, on refera un podcast et je te dirai Ah ben maintenant, je fais de la pléiasec, parce qu'en fait, j'ai remarqué que c'était utile.
- Speaker #1
Et qui sait, quand je t'interviewerai comme grande compétitrice dans trois ans, en parlant du chemin parcouru depuis l'épisode. Donc pas l'apnée à sec.
- Speaker #0
Donc pas l'apnée à sec. Et du coup, moi, en fait, là où j'adore, je pense que je suis quelqu'un d'assez nerveuse peut-être sur Terre. Et du coup, j'aime bien être dans le mouvement. Et donc, ce qui marche très bien pour moi, ça va être le yoga. Donc justement, d'être dans le mouvement, de faire des étirements, de faire du yoga, des choses comme ça. Et la méditation pure, dure, j'ai vraiment beaucoup mal. Et donc là aussi, l'hypnose m'a beaucoup aidée, peut-être d'ailleurs qu'il y a cette notion de mouvement, puisqu'en tout cas, il y a du mouvement dans ta tête, puisque tu fais tout un chemin, tout un voyage. Et c'était dingue d'avoir ce stage avec toi et avec Christian trois semaines avant ma compète, où on avait été formés et reformés et reformés à l'auto-hypnose. Et j'ai du coup, dans ce week-end de compétition, j'ai réalisé trois auto-hypnoses. C'était quand même assez énorme. la veille dans la voiture j'étais avec un ami qui lui conduisait et je lui ai dit je me fais une petite auto-hypnose vite fait de 10 minutes je suis partie pour 45 minutes et en fait quand je suis arrivée on arrivait à Tours et là j'ouvre les yeux et je me fais t'as l'air d'être partie je me suis dit laisse tomber je suis partie mais complet et rien que pour ça rien que pour ces 40 minutes de voyage c'était cool c'est
- Speaker #1
un petit pné merci
- Speaker #0
Ah ouais, c'est incroyable. Et ça, c'est ma plus belle hypnose. C'est celle que j'ai le mieux réussie. C'était marrant de notifier que j'étais en voiture et qu'on roulait. Et je pense que le fait de rouler, d'être en mouvement, ça m'a aidée aussi.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de mouvements en hypnose. C'est intéressant que tu dis ça, parce qu'on a l'impression, comme on ne bouge pas, mais il se passe énormément de choses, en fait. C'est vrai. Merci de partager ça, c'est chouette.
- Speaker #0
Et puis, après le jour J de la compète, du coup, le matin, j'ai fait une auto-hypnose pour visualiser ma perf. Et j'en ai refait une l'après-midi pour faire croire à mon inconscient que j'avais fait une sieste, puisque j'étais fatiguée et qu'il faisait très très chaud dans l'ensemble de la piscine. Et je savais personnellement que je n'allais pas faire de sieste. Il y avait plein de gens qui faisaient la sieste autour de moi. Je ne sais pas faire de sieste, donc faisons croire à mon inconscient que j'en ai fait une. Et voilà. Et je pense que celle de la veille, je l'ai très bien maîtrisée. Les deux du jour J, je les ai peut-être un peu moins bien maîtrisées. Mais je me suis dit que dans tous les cas, c'était toujours ça le prix. Et puis, ça m'a aidée en tout cas à me mettre dans une bulle.
- Speaker #1
Merci d'avoir mis en avant beaucoup l'hypnose et l'auto-hypnose. J'avoue que je ne m'y attendais pas. Je n'ai pas interviewé pour ça, en fait. mais ça me fait plaisir aussi que tous ces outils qu'on a pu partager lors du stage te soient utiles. Et bien génial,
- Speaker #0
merci beaucoup. Et j'aurais jamais cru en être capable de maîtriser ces outils.
- Speaker #1
Oui, c'est bien de le dire parce que oui, tu es assez mentale si on peut dire ça. Oui,
- Speaker #0
je suis bien dans le contrôle, oui.
- Speaker #1
Ça c'est pour ceux qui sont allés jusqu'au bout de l'épisode. Comme quand on peut être dans le contrôle,
- Speaker #0
oui. Et puis… on peut croire ou j'aurais pu croire aussi que l'hypnose était un truc un peu de l'au-delà. Et en fait, pour moi, ça a complètement une explication scientifique, d'aller programmer des choses dans ton cerveau. Et j'ai compris aussi que le cerveau ne fait pas la distinction entre ce qui est imaginaire et ce qui est réel. Et donc, du coup, ça paraît complètement cohérent. En tout cas, j'y trouve une signification un peu... Alors,
- Speaker #1
scientifique, je pense que ça va hérisser la poêle de certains. Mais en tout cas, il y a des explications rationnelles. qui sont logiques. Après, est-ce que scientifiquement... Oui, je pense qu'il y a des études qui sont faites sur les états de conscience, etc. Après, je ne voudrais pas m'avancer quand même parce que je ne suis pas scientifique personnellement. Mais oui, il y a des explications rationnelles. Et en tout cas, ça permet... En tout cas, il y a une logique dans l'hypnose avec un process, une méthode, une façon d'arriver là où on veut aller qui fonctionne quand on l'applique, en fait, tout simplement.
- Speaker #0
C'est aussi bien que ça.
- Speaker #1
Donc, il n'y a pas besoin de se prendre la tête. En fait, ça se fait tout seul. Merci beaucoup pour tous ces partages. On a réussi à plonger à l'intérieur de ton corps et de ton cerveau. Pour terminer, est-ce qu'on peut retrouver des infos te concernant ? Est-ce qu'on peut te suivre sur les réseaux ? Au moins, déjà le podcast La Tête en Mer.
- Speaker #0
Oui, carrément. Je vous invite à écouter l'épisode qu'on a fait toutes les deux. C'est toi qui te présente. Du coup, le podcast s'appelle La Tête en Mer. Vous pouvez me suivre sur Instagram, Facebook. Et il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute, Spotify, Deezer, Apple Podcast. Je vous invite aussi à suivre ce qu'on fait avec la Team Abyss, du coup. Donc, projet porté par Christian Vogler, qui est ancien officier de marine, coach sportif depuis plus de 25 ans. Il a été l'entraîneur des équipes de France d'apnée pendant 11 ans. Il a décidé de monter cette équipe professionnelle avec cinq athlètes de haut niveau. d'avoir un staff dédié pour cette équipe pour décharger au maximum les athlètes de toutes les tâches entrepreneuriales qu'ils ont à gérer en plus de leur carrière sportive. C'est clairement nécessaire dans notre sport qui est encore un sport récent, qui est encore en manque d'infrastructures, de soutien financier, de tout ça. C'est encore le début du projet. Il y a du boulot, ce n'est pas facile, mais on y croit et je suis hyper motivée par ce projet. Et personnellement, il me fait rencontrer des gens et vivre des trucs de fou. Donc, je suis très chanceuse.
- Speaker #1
C'est génial. Ça va être le mot de la fin. Alors, merci beaucoup, Audrey. Avec toute cette chance, tu la partages. Je n'ai pas grand-chose à faire. Je le savais en t'intervivant que ça serait comme ça. On entend ton sourire, en tout cas, je pense. C'est une chance, je pense, d'être dans ce milieu-là et de fréquenter ce milieu. Et puis, je te souhaite évidemment que ça dure encore longtemps.
- Speaker #2
Je vous remercie infiniment d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Alors, s'il vous a plu, n'hésitez pas à lui donner une note 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute et de le partager autour de vous pour le faire connaître. Et si vous souhaitez participer au podcast et vous faire interviewer, ou si vous connaissez quelqu'un que vous aimeriez entendre, dites-le-moi en m'écrivant à l'adresse contact at hypne.com. Merci à vous et à très bientôt pour le prochain épisode de En Profondeur.