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En Profondeur by Hypnée

#2 En Profondeur avec Gaïane De Brabanter

#2 En Profondeur avec Gaïane De Brabanter

27min |20/11/2024
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En Profondeur by Hypnée

#2 En Profondeur avec Gaïane De Brabanter

#2 En Profondeur avec Gaïane De Brabanter

27min |20/11/2024
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Description

Dans ce deuxième épisode de En Profondeur by Hypnée, je vous emmène plonger dans l’univers mental et sensoriel de Gaïane de Brabanter, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée 🐬🧜🏼‍♀️.

.

Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote.

 

Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l’écouter jusqu’au bout pour découvrir une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques.

 

Je vous souhaite une très belle écoute 🎧

 

Et pour contacter Gaïane, pour profiter de ses enseignements à Némo ou rejoindre le séjour qu’elle organise au Mozambique en février 2025 avec les dauphins voici les liens :

Vers son site : Conscience Bleue

Vers son compte Insta

Et pour s’abonner à sa newsletter, envoyez-lui un email à : info@consciencebleue.com


Un grand merci d'avoir écouté cet épisode 🙏. S'il vous a plu, surtout parlez-en autour de vous et donnez-lui une note ⭐⭐⭐⭐⭐ sur vos plateformes d'écoutes préférées.

Je vous invite à me suggérer des invités ou des thématiques que vous intéressent pour les épisodes solo sur l'hypnose, l'autohypnose et la préparation mentale. Pour cela c'est très simple, écrivez-moi à ✉️ contact@hypnee.com


A très bientôt pour le prochain épisode,


Sylvie 🌀


En Profondeur, une production Hypnée

Créatrice et animatrice du podcast : Sylvie Pouliquen


Crédits musique :

Titre:  Light

Auteur: Idyllic

Source: https://soundcloud.com/noctt

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Titre:  Days Past

Auteur: In Closing

Source: https://www.facebook.com/inclosing/

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Visuel : Lucie Clavelloux - Compte Insta : https://www.instagram.com/lucie_clavelloux/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au travers d'interviews de plongeurs en apnée et en scaphandre, et d'épisodes solos consacrés à l'hypnose, à l'auto-hypnose et plus généralement à la préparation mentale, En Profondeur vous fait plonger au cœur de votre être. Vous allez ainsi découvrir ce qu'il se passe à l'intérieur de mes invités, quelles pensées, quelles émotions, quels ressentis, lorsqu'ils plongent et lorsqu'ils explorent leurs propres limites. Par effet miroir, En Profondeur va permettre de vous questionner sur le rapport entre le mental et ce que l'on peut ressentir en plongée et dans sa vie en général. Je m'appelle Sylvie Poulikin et je suis fondatrice d'Hypnée, à la fois praticienne en hypnose, préparatrice mentale et éducatrice sportive en plongée subaquatique. J'ai une foi indéfectible en la capacité de chaque être humain à accéder à ses plus belles ressources intérieures. Alors, je vous emmène plonger avec moi au cœur de l'humain, le temps d'une écoute. Dans ce deuxième épisode de En Profondeur Podcast by Hypnée, je vous emmène plonger dans l'univers mental et ultra-sensoriel de Gaïane de Brabantère, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée. Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote. Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l'écouter jusqu'au bout pour découvrir en particulier... Une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Gaïane.

  • Speaker #1

    Salut Sylvie.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour un des tout premiers épisodes de En Profondeur Podcast. Nous allons faire un peu plus connaissance là, évidemment, pendant cette interview avec toi. Mais je vais quand même te présenter Gaïane. Tu es biologiste marine et anthropologue. spécialisé dans le comportement des mammifères marins et de leurs rencontres, mais aussi évidemment instructeur d'apnée et photographe sous-marine. C'est ça ? Oui. Et pour te situer géographiquement, tu vis la majeure partie de l'année en Afrique du Sud, au Cap, avec des visites régulières à Bruxelles. Je crois que tu encadres de temps en temps Anemo 33. Tout à fait. Et puis aussi, tu voyages beaucoup, puisque tu accompagnes des séjours, il me semble. notamment au Mozambique, par exemple, pour aller à la rencontre des dauphins. Alors voilà, il y a quelque chose qui m'a vraiment intriguée quand on va voir ton site, Conscience Bleue, c'est que tu te décris comme étant envoûtée par l'eau. Je trouve le mot envoûtée vraiment chouette et que tu as vraiment cette envie de transmettre aussi, puisque tu as créé cette école de la mer, Conscience Bleue, pour ça.

  • Speaker #1

    Oui. Bonjour tout le monde. Et merci Sylvie de m'accueillir ici et de me présenter de la sorte. J'ai effectivement mis Conscience Bleue sur pied, peu de temps après avoir fini mon premier master, quand j'ai fini ma recherche sur les dauphins. J'ai fait de la recherche comportementale sur les juvéniles. Et peu de temps après, j'ai absolument voulu pouvoir partager tout ce que j'avais appris. Donc j'ai commencé à organiser des séjours, et puis maintenant c'est plutôt du côté du Mozambique. Donc j'organise vraiment des séjours et je guide. Et Conscience Bleue, c'est le nom que j'ai donné. Très vaste en fait comme terme, mais c'est ce mot-là qui chapeaute toute cette passion et qui reprend aussi ma grande passion pour l'apnée et qui m'a été présentée par les dauphins, qui sont les maîtres de l'apnée. Je peux difficilement parler d'apnée sans leur faire référence parce que c'est vrai qu'en allant nager avec eux, c'est comme ça que j'ai découvert l'apnée. Je ne savais pas du tout à l'époque qu'on pouvait prendre 10 mètres de profondeur relativement facilement en fait, si les oreilles passaient assez bien. Et c'est en voyant des gens plonger avec eux et en me rendant compte que moi aussi, si je m'entraînais un petit peu, je pouvais le faire, que je me suis rendue compte que l'apnée était quelque chose à part entière, en fait, une pratique.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas l'apnée qui t'a amenée au dauphin, c'est les dauphins qui t'ont amenée à l'apnée. Oui. Et tu avais quel âge d'ailleurs quand cette rencontre a eu lieu ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses au sens que c'est une rencontre particulière avec un dauphin qui m'a fait découvrir le monde des dauphins. Et cette rencontre-là, j'avais 13 ans. Et déjà, à 13 ans ? En gros, j'ai eu une rencontre un peu transcendante avec un dauphin turciope au large des côtes de Floride, qui m'a un peu transcendée et qui m'a fait me rendre compte qu'en fait, il y a beaucoup plus au monde dans lequel on vit que ce que j'aurais pu penser à l'époque.

  • Speaker #0

    Ça a ouvert des portes de conscience, en fait, peut-être.

  • Speaker #1

    Et de perception.

  • Speaker #0

    Et de perception, même.

  • Speaker #1

    Un grand ouvert, oui. Il y a un grand coup de pied dedans, quoi,

  • Speaker #0

    ouais. Et déjà, à 13 ans, c'est jeune.

  • Speaker #1

    C'était un été un peu charnier dans... Dans ma vie... Et en fait, ma mère nous a emmenés nager avec les dauphins. Et du coup, j'ai eu ce moment particulier, très particulier avec l'un d'entre eux. Et en fait, le guide qui était avec nous plongeait déjà en apnée. Je me rappelle très bien être à la surface de l'eau, en train de flotter, et le voir descendre. Il me dit mais comment il fait ? Et puis à chaque fois, j'essayais, mais j'avais mal aux oreilles, ça ne passait pas. Bon, ça ne m'a pas du tout empêchée de prendre mon pied avec les dauphins, c'est pas ça. Mais c'est vrai que ça m'a laissée un peu avec la notion de savoir qu'il pouvait y avoir plus. Et puis voilà, les années ont défilé, et c'est en suivant ce fil de dauphins, en fait, en menant bien mon master de comportement sur le dauphin, et le dauphin juvénile, que je me suis retrouvée sans tellement de savoir à traîner avec des apnéistes, quoi. Parce que c'était, en fait, c'était mes copains de labo qui sortaient sur le terrain, quoi, nager avec les dauphins pour les étudier. Et évidemment, il y en avait une de ces copains de labo, une. qui était un peu balèze. Un week-end, elle revient de plonger. Et puis, elle me fait, je crois que je suis descendue 20 mètres. Et je me dis, c'est n'importe quoi, arrête de mentir.

  • Speaker #0

    Tu croyais que c'était impossible, en fait.

  • Speaker #1

    Mais oui, parce que pour moi, c'est n'importe quoi. En fait, si, carrément. Et du coup, je me dis, attends, mais comment tu fais ? Puis, on a commencé à parler du monde de l'apnée en tant que tel. Le monde vraiment de la technique. Des descentes le long de la corde, la compensation, des techniques de respiration pour en faire quelque chose d'apnéique. Et là, je suis tombée un peu dans la marmite.

  • Speaker #0

    Tu es devenue instructeur d'apnée assez rapidement ou ça a mis plus de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais encore basée à Bruxelles. C'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais basée en Floride. Quand j'ai fait ma découverte en tant que telle, j'étais basée en Floride, courtement. Et puis, je suis revenue à Bruxelles et la première chose que j'ai fait... après avoir trouvé une activité professionnelle, c'était de savoir où on pratiquait l'apnée à Bruxelles pour pouvoir devenir meilleure. Et il y a quelques clubs via lesquels j'ai essayé de me former, mais ça ne passait jamais trop avec la compensation. Enfin, je n'arrivais pas à... Je n'avais pas de déclic avec la compensation et c'était très frustrant. Donc, j'ai commencé à faire des allers-retours à Dharab, en Égypte. Dharab, qui est cette espèce de communauté, qui est en fait un village bédouin. mais qui abrite une communauté internationale d'apnéistes extraordinaire. Donc, c'est un peu une mecque de l'apnée. Et il y a aussi un trou bleu qui est à quelques kilomètres au nord du village. C'est un lieu extraordinaire pour l'entraînement en fait en apnée parce qu'il n'y a pas de courant, l'eau est chaude, relativement chaude. Elle est très claire, donc on a une magnifique visibilité. Il y a généralement peu de vent, donc c'est vraiment parfait. Et donc, j'ai fait plusieurs allers-retours pour passer mon premier niveau, puis mon deuxième niveau. Et puis mon troisième niveau, et puis mettre quelques semaines d'entraînement, et puis mettre encore quelques semaines d'entraînement, et puis mettre le temps et me dédier complètement à mon instructorat. C'est mon premier instructorat avant la pandémie, et mon deuxième instructorat juste après.

  • Speaker #0

    Ah génial, donc ça reste assez récent en fait.

  • Speaker #1

    Je suis devenue instructeur en 2019. Donc deux ans avant la pandémie, c'était il y a deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Très bien, je te remercie pour cette présentation de comment tu es venue à l'apnée. La question que je vais te poser maintenant, elle est directement liée à l'apnée, parce que j'aime bien commencer par celle-là, elle est un petit peu surprenante. Quelle est pour toi, à l'instant où on se parle, ton pire souvenir en apnée ?

  • Speaker #1

    Quelle horrible question, mais c'est une très bonne question aussi, parce que ça fait partie de la réalité de la pratique et du sport. En fait, c'est assez simple pour moi, parce que ça a été franchement traumatisant. Je m'en suis remise depuis, mais en fait... justement entre mes deux niveaux d'instructorat après la première pandémie ça faisait longtemps que je m'étais pas vraiment entraînée et puis j'avais envie de reprendre et de me mettre bien et je suis partie au Mexique et j'ai été retrouver un copain qui est instructeur aussi à Touloume, je mourais d'envie d'aller plonger dans les Cénotes elle m'attirait et en même temps elle me faisait un peu peur et puis il y avait ce côté mystique qui m'attire beaucoup et... Et je savais que mon copain Carlos était dans le coin et c'est quelqu'un que j'admire beaucoup et à qui j'ai beaucoup appris en apnée. Du coup, je l'ai contacté et lui et sa copine m'ont emmené dans une cénote qui fait 80 mètres de fond. Donc à savoir, les cénotes, c'est des grands trous noirs. Il n'y a pas beaucoup de lumière. Ça fonctionne plutôt par faisceau en termes d'éclairage. Et celle-là était assez large. Donc ça ressemblait un peu à un trou bleu, mais c'était une cénote. C'était une espèce de formation géologique. très particulière qui appartient à cet air-là. Mais du coup, on est allés plonger... On allait plonger dans cette cénote. Et on met la ligne. Carlos faisait notre sécurité. Ça faisait longtemps que je n'avais pas plongé. Et du coup, je plongeais avec mon espèce de vieux matériel, entre guillemets, d'il y a un an et demi. La partie du matériel que je n'avais pas utilisé depuis très longtemps, au moins un an et demi, c'était ma longe. Parce qu'à Némo, on n'a pas besoin de longe pour plonger. Et donc, je l'avais un peu ressorti, dépoussiéré pour aller plonger dans les cénotes. Parce que là, je sais qu'on a l'air... comme c'est plus ouvert et qu'on est quand même vite dans des milieux qui offrent moins de visibilité. Et donc, on commence notre session, tout se passe trop bien. J'étais quand même un peu appréhensive et puis ça me stressait un peu, mais en même temps, j'étais trop contente de l'état. Et je crois qu'en fait, dans cette scénote particulièrement mythique, À mes yeux, j'avais mon appareil photo aussi parce que je voulais prendre des photos. Et puis en même temps, je voulais bien plonger. J'avais envie d'essayer d'aller retrouver ces sensations et tout. Ça tout était un peu trop, quoi. Et puis bref.

  • Speaker #0

    Too much. C'était post-Covid. Tu n'avais pas replongé depuis deux ans. Quelque chose comme ça. Alors,

  • Speaker #1

    j'avais réussi à mettre quelques sessions d'entraînement à Nemo. Donc Nemo, c'est vraiment ma base d'entraînement. Enfin, c'est ma base bruxelloise de pratique de plongée. Mais très peu, quoi. Et puis c'est incomparable au Cénot. Mais donc voilà, je me sentais comme pas trop trop mal. Mais je crois qu'il y avait un peu trop tout d'un coup. Et donc bref, je commençais à m'entraîner. Alors à savoir qu'il n'y avait plus peu de temps avant. Donc en fait, les huit premiers mètres dans la colonne d'eau, c'était du lait. On ne voyait rien, on ne voyait pas un mètre. Et donc en fait, ce côté très vaste qu'offre une bonne visibilité, il se révèle qu'à partir de 8-9 mètres, d'abord tu plonges dans du lait. Et puis tout d'un coup, il y a tout cet espace qui s'offre à toi, qui est très sombre. mais en même temps magnifique. Donc voilà, entre 0 et 8 mètres, je vois rien, c'est pas grave, j'arrive, je descends, je commence à prendre mes marques un petit peu visuellement, un petit peu intérieurement, et puis première plongée, enfin je fais ma première plongée d'échauffement, et puis je commence un peu à mettre du chiffre entre guillemets dessus, et puis il y a une plongée comme ça, je me dis, allez maintenant, j'essaie de descendre à 30, et puis j'y arrive, et puis donc, ma descente, descente à 30 mètres, et puis là je fais une mi-tour, et je fais une mi-tour un peu nerveuse, au sens où je suis très contente d'y être, et puis je suis prête à remonter. Et là, il y a ma putain de longe qui s'enroule autour de la corde. Et du coup, il y a tout qui devient tout serré. Et en fait, elle se bloque dessus. Et donc, à 27 mètres, je me retrouve serrée dans le fond par cette longe. Et je n'arrive plus à remonter sans devoir mettre un effort hyper... qui demande beaucoup plus d'oxygène que ce que je devrais mettre. Donc, je dois palmer pour remonter. Je commence à tracter les 12 kilos de poids en remontant. Donc, c'est super prenant. Et puis, en fait, du coup, je perds pied complètement. Je m'emballe dans un état de panique super développé. C'est horrible. Et heureusement, mon ange Carlos vient la défaire. Parce que sinon, je ne crois pas que j'aurais fait 5 offres, mais ça aurait été encore plus traumatisant. Et donc, ces 12 kilos de plomb ne suivent pas. Mais c'est vrai que je suis remontée comme une balle. Et que ça a été les grosses larmes de crocodile à la surface. Une espèce de relâchement nerveux.

  • Speaker #0

    Merci pour ta... Pour ta confiance et de nous partager ça, mais c'est important de le dire parce qu'après on va parler plus que de choses chouettes. J'aime bien l'idée aussi que l'apnée, c'est évidemment des risques et tu es instructeur, tu sais de quoi tu parles et en même temps, tu es là pour en parler. Il y a la sécurité qui est là aussi et qui vient permettre justement de se sortir de ce genre de situation. J'imagine qu'il a dû sentir que tu tirais sur le...

  • Speaker #1

    Sur le poids,

  • Speaker #0

    non ? Il était même descendu avec toi. Oui,

  • Speaker #1

    il était avec moi à 25, 20 mètres. Il était avec moi. C'est à ce stade-là qu'il a déclipsé mon mousqueton.

  • Speaker #0

    Donc, ça s'est bien fait.

  • Speaker #1

    C'est un excellent apnéiste qui a fait une sécurité exemplaire.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas replongé après, si ?

  • Speaker #1

    Ah ben si, si. Après, j'ai fait tout, shooting photo avec une.

  • Speaker #0

    Bon, ça va.

  • Speaker #1

    C'est d'être avec des instructeurs comme ça, qui étaient très expérimentés. En fait, tu sais, j'ai lâché... toute cette émotion avec laquelle je suis remontée, et aucun moment j'ai été jugée. Ils ont tout à fait accueilli ça tranquillement. Elle m'a même raconté une fois elle. On a fait un partage d'expérience qui a fait qu'en fait, ça n'a pas du tout été stigmatisé, même si c'est vrai que c'était un peu traumatisant. Et ce qui est certain, c'est que je n'ai plus jamais replongé sur cette longe-là.

  • Speaker #0

    Sur cette cénote, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    avec cette longe.

  • Speaker #1

    Avec cette longe, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, comment tu as dépassé ça ? Est-ce que là, tu vois, quand tu en reparles, je sens qu'il y a encore un petit peu d'émotion. Tu y as repensé ou comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a de l'émotion, parce que je pense que ça fait partie du souvenir et qu'elle sera toujours là. Et que voilà, ça fait partie du... Au même titre que je revis des émotions extraordinaires quand je pense à certaines plongées, je revis certaines émotions un peu de...

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Tu n'as pas fait de cauchemar ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas fait de cauchemar, mais j'ai lâché un gros pleur en remontant. Si je n'avais pas lâché, je crois que je n'aurais pas pu quitter l'endroit.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, c'est juste une baisse de catharsis, exprimer la grosse émotion et après, tu as pu y retourner. Merci. Partons sur le meilleur alors, parce que ça, c'était le pire. J'imagine que tu vas avoir plein de merveilleux souvenirs en apnée, beaucoup plus que des pires. Est-ce que tu pourrais nous dire, peut-être que ça va être finalement cette rencontre avec ce dauphin quand tu avais 13 ans ? C'était quoi alors cette... S'il y en avait une, laquelle tu retiendrais ?

  • Speaker #1

    Alors la rencontre avec le dauphin, c'était même pas une apnée. J'étais sur le bateau et lui, il était dans l'eau.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était assez transcendant que pour rentrer dans la catégorie des expériences inoubliables. Mais je pensais à... Ça va faire 9 ans que je pratique l'apnée de façon un peu plus assidue. Et je ne peux pas m'empêcher de comparer ça avec un gâteau. Du coup, si le quotidien et tout ça, c'est peut-être la base sur laquelle on peut ajouter toutes les chouettes choses. Alors l'apnée, c'est l'espèce d'énorme couche de chantilly. Ah oui ! Bien épais. Au-dessus, là. On passe dessus, on prend avec la petite cuillère comme ça. Et donc ça, c'est vraiment la pratique. Ça, c'est tous les niveaux que j'ai faits. C'est mon niveau de débutante jusqu'au niveau d'instructorat. C'est les compétitions. C'est l'ensemble de l'apnée. Et alors, les meilleures apnées, c'est vraiment les cerises qui viennent se placer dessus. Tu sélectionnes sur le carreau comme ça. Et là, c'est vrai qu'il y en a quelques-unes déjà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut nous en partager une ? Peut-être une sensation, une joie ? Peut-être quand tu as fait un PB, j'en sais rien. Ça pourrait être parce que l'eau était particulièrement belle.

  • Speaker #1

    Le PB à 41 mètres, c'est une grande classique. Tout est toujours tellement sensoriel en fait. Ces excellentes plongées, c'est des choses que je vis de façon extrêmement fort, sensoriellement parlant. Et du coup, cette plongée-là à 41 mètres, ça a été vraiment une préparation mentale classique, avec la respiration de préparation, tout ça, une rentrée dans l'eau très correcte. Et puis c'est surtout d'arriver à lâcher au fur et à mesure. que je prenais de la vitesse en chute libre, de vraiment lâcher cette espèce d'anticipation d'arriver à la balle de tennis ou à ma plate-fiche, qui représente ma profondeur. Et puis donc, c'est de rester concentrée sur ce qui se passe dans ma gymnastique tubulaire, et ma glotte, et le fond de ma langue, et mon palais mou, et tout ça, pour tout d'un coup être surprise par la destination, et le fait d'y être. et à ce moment-là, à cette surprise, une milliseconde, elle a été suivie par une espèce d'explosion de joie, vraiment du cœur, que je contenais depuis des semaines, parce que je n'y étais pas encore arrivée. Et tout d'un coup, il y a bien trois semaines d'entraînement et de joie qui se faisaient à cette profondeur-là. Et puis je suis remontée avec, à chaque coup de palme, je pensais à une personne à qui j'allais raconter ça. Et puis quand je suis arrivée au... À la surface, au même titre que j'ai explosé de larmes dans les scénotes, j'ai explosé de joie avec Wally, avec qui je m'entraînais.

  • Speaker #0

    Ah, génial ! J'adore !

  • Speaker #1

    Je le reviens encore.

  • Speaker #0

    Mais oui, alors tu vois, l'émotion, elle est là aussi. Et on l'entend, on la partage. J'adore. Ça, quand tu disais, oui, je me suis préparée mentalement comme d'hab, physiquement comme d'hab, pour toi, avant de descendre, tu as quoi en tête ? Comment tu te prépares ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis préparée comme d'habitude et tout ça, mais c'est-à-dire que j'avais des semaines d'entraînement sous la ceinture. Donc, autant je me prépare plus ou moins de la même façon pour chaque plongée, autant il y a un peu une performance, ça se construit en fait. Et donc, du coup, d'avoir des semaines d'entraînement sous la ceinture, ça me permettait de me mettre dans la zone plus rapidement en fait, de façon assez profonde en fait. Donc, en fait, qu'est-ce que j'ai en tête quand je me prépare, quand je fais ma respiration de préparation ? C'est l'entraînement, quoi. C'est vrai que j'ai fort pris l'habitude de me préparer avec le tuba en bouche à plat, avec le visage dans l'eau. Mais depuis peu, depuis que j'ai commencé la compétition, que je plonge sans tuba, je fais ça avec le visage vers le ciel. Mais dans tous les cas, c'est vraiment sensorialiser l'air que je respire comme un nectar qui nourrit. Et avec chaque respiration que je prends, qui vient vraiment m'imbiber d'une énergie très nourrissante et de la laisser vraiment me charger au max. avant d'aller la surfer en descendant en l'avenir. Ah,

  • Speaker #0

    c'est bien, j'adore. Donc là, c'est presque une visualisation en même temps. C'est sensoriel, essentiellement. Comme si tu prenais de l'énergie et hop, tu pars avec.

  • Speaker #1

    Ça, c'est au niveau sensoriel, au niveau de la visualisation. C'est sûr que je me vois faire mon canard, je me vois palmer jusqu'à une certaine profondeur. J'ai une alarme, d'ailleurs, à la profondeur à laquelle j'arrête de palmer. Et puis, je me vois vraiment rentrer un peu en méditation intérieure chutante. dans laquelle mon seul focus, c'est ma compensation et ma position corporelle.

  • Speaker #0

    Tu as conscience de tout ce qui se passe dans ton corps à chaque seconde ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'habite.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as à la fois conscience de ce qui se passe dans ton corps et de ce qui se passe autour, ou vraiment tu es focussée, tu es dans ta bulle ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'il y a autour, mais je n'en ai plus rien à faire. Et donc, ça demande de le lâcher aussi, parce que ce qu'il y a autour, c'est une profondeur grandissante, c'est une… luminosité qui diminue, c'est de la lumière qui s'efface et qui change, enfin qui offre de moins en moins de couleurs. Je ne regarde pas mais à 40 mètres, quand j'ouvre les yeux pour voir où tu es, je sais que c'est bien la belle. C'est vrai que ça surprend un peu, c'est un peu un monde monochrome dans lequel je me retrouve.

  • Speaker #0

    Tu fermes les yeux pendant toute la descente en fait ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce que je suis super concentrée sur ma compensation.

  • Speaker #0

    Tu plonges au pince-nez ou tu as un masque ?

  • Speaker #1

    Non, là j'avais un masque et j'étais avec mon pouce et mon index sur le nez. Ok.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On est super concentrés dans mon monde.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, il y a cet hyper focus. Tu arrives au fond et là, tu découvres finalement l'univers. Alors, évidemment, on n'y reste pas des heures, j'imagine, mais...

  • Speaker #1

    Ah non, c'est demi-tour et je remonte. Par contre, quand je remonte, je garde les yeux bien ouverts pour profiter de tout ce que j'ai... Tout ce que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Tout ce que j'ai parcouru.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Il n'y a plus la compense. Il y a le voyage dans l'autre sens. J'aime bien. Tu dirais que c'est à la fois... C'est quoi ? C'est visuel. Tu écoutes aussi. C'est sensitif. Ça se passe... ou toutes ces sensations, c'est dans le corps, dans la tête ?

  • Speaker #1

    Ça fait partie des techniques que j'aime bien utiliser en statique. En profondeur, je les utilise un peu moins parce que le fait d'être en chute libre et tellement concentrée sur ma compensation, c'est assez comme matière, comme point focus. Moi, je fais de l'apnée parce que je suis en quête de sensations. J'adore découvrir des nouvelles sensations et en apnée, il n'y en a jamais deux les mêmes. En statique, par exemple... J'aime parfois bien juste me replonger dans un souvenir de quelque chose que j'ai mangé. J'ai une fois un ami qui m'a préparé un poulet délicieux. Et je me suis fait une statique de 3 minutes 30. Honnêtement, je crois pendant au moins 2 minutes 30, tout ce que j'ai fait, c'était penser à ce poulet. C'est penser à le goût qu'il y avait, l'odeur. C'est du poulet qui sort du four. Et puis comment ça évolue quand on le mange. Et puis encore, enfin juste, mais exceptionnel. Ça, c'était... D'ailleurs, c'était une apnée cerise sur le gâteau.

  • Speaker #0

    Et donc, c'était un statique. Là, tu étais en piscine.

  • Speaker #1

    Non, j'étais aussi en mer.

  • Speaker #0

    Tu étais en mer, oui. Donc, tu es complètement dans tes ressentis.

  • Speaker #1

    Oui. Je pense en tout cas que l'apnée, pour moi, c'est un lieu et un espace dans lequel je ne peux pas faire sans parce que c'est un espace dans lequel tout peut coexister. Un espace mental dans lequel vraiment tout peut vivre ensemble. Que ce soit l'espèce de petit dialogue intérieur où toutes ces voix qui nous parlent dans notre tête ou les sensations kinesthétiques, gustatives, olfactives, sensorielles, auditives. J'ai déjà fait des apnées comme ça, dans lesquelles j'avais une chanson en tête du début jusqu'à la fin. Oui, voilà. Tout peut vivre ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est incroyable, c'est une richesse. Et c'est vrai que ce n'est pas évident de montrer, en tout cas en images, C'est pour ça que j'utilise le vecteur podcast aussi, pour essayer de qu'on saisisse ce qui se passe aussi à l'intérieur. Plus visuel, ça peut être musical, ça peut être rien. Et tu parlais aussi de pensée. Alors peut-être que tu as des petits mantras, des choses qui viennent ?

  • Speaker #1

    De pensée ? J'ai des souvenirs. Moi, je fonctionne assez bien aux souvenirs. Aux souvenirs ? Oui, donc j'ai déjà des états de conscience altérés, au sens où je suis... carrément méditatif en fait quoi en fait l'espace entre chacune de mes pensées il s'agrandit assez bien et parfois franchement drastiquement après plusieurs semaines d'entraînement c'est le bénéfice de construire des performances mais j'ai déjà fait pour en revenir au partage d'expériences très concrets et qui fait référence aux souvenirs c'est que j'ai déjà fait une statique aussi comme ça où pendant 2030 j'étais avec ma chienne quoi et du coup on avait 7 mois et on jouait dans le jardin quoi et ouais pendant 3 minutes c'est voilà C'est le passage de jouet, toute sa joie, toute la mienne, toute cette espèce de jeu, comme si on y était de retour.

  • Speaker #0

    Oui, finalement, c'est vrai que c'est la question que j'aime bien poser quand on arrive vers la fin et on arrive un peu vers la fin de l'interview. Si tu avais un conseil de prépa mental à donner, d'ailleurs, comme tu es instructeur d'apnée, j'imagine que tu partages ça à tes élèves aussi. Alors, il y en a plein des outils, évidemment, mais est-ce qu'il y en a un que tu partagerais ? C'est se plonger dans un souvenir comme ça ou ça serait autre ?

  • Speaker #1

    C'est de se prendre par la main et d'aller dans un bon endroit, un bon lieu, un endroit sain, que ce soit un souvenir avec peut-être un membre d'une famille. particulièrement attachant, avec lequel on s'entende particulièrement bien. Ou un souvenir.

  • Speaker #0

    Plonger dans un souvenir agréable, ça fait partie des inductions en hypnose, par exemple. Donc on utilise le souvenir pour justement rentrer dans un état de conscience un peu différent de... C'est un état de conscience différent de celui dans lequel on est à l'état de veille. Est-ce qu'il y avait quelque chose d'autre que tu avais envie de partager avant qu'on se dise au revoir ? On va donner tes informations pour savoir comment te contacter et comment retrouver éventuellement tes voyages et autres. Mais avant, est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire ?

  • Speaker #1

    En particulier, si ce n'est de venir faire coucou à Nemo ou au Cap.

  • Speaker #0

    On a tous envie de venir plonger avec toi là maintenant. Où est-ce qu'on va pouvoir retrouver ton site, ton compte Insta ? Vas-y, dis-nous un peu quels sont les liens. Et notamment, je crois que tu organises juste avant un voyage au Mozambique en février 2025. Donc, n'hésite pas à nous en parler aussi.

  • Speaker #1

    par nager avec les dauphins turciopes au Mozambique en février 2025. Toutes les informations peuvent être retrouvées sur consciencebleu.com et puis en plus de ça, j'ai un compte Insta qui s'appelle freedivingclasses.bru pour tous les cours d'apnée à Bruxelles. Et j'ai aussi une newsletter sur laquelle je peux ajouter des adresses e-mails et pour ça, il suffit juste de m'envoyer votre adresse e-mail sur info at consciencebleu.com De toute façon,

  • Speaker #0

    je vais rajouter toutes les références en dessous de l'épisode. Un immense merci à toi, Gaïa, pour tous ces partages vraiment sensoriels. On a vraiment plongé à la fois dans l'eau et un peu dans ta tête, dans ton univers. Donc, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à très bientôt, j'espère. Au revoir à tout le monde.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie infiniment d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Alors, s'il vous a plu, n'hésitez pas à lui donner une note 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute et de le partager autour de vous pour le faire connaître. Et si vous souhaitez participer au podcast et vous faire interviewer, ou si vous connaissez quelqu'un que vous aimeriez entendre, dites-le moi en m'écrivant à l'adresse contact at hypne.com. Merci à vous et à très bientôt pour le prochain épisode de... en profondeur.

Description

Dans ce deuxième épisode de En Profondeur by Hypnée, je vous emmène plonger dans l’univers mental et sensoriel de Gaïane de Brabanter, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée 🐬🧜🏼‍♀️.

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Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote.

 

Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l’écouter jusqu’au bout pour découvrir une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques.

 

Je vous souhaite une très belle écoute 🎧

 

Et pour contacter Gaïane, pour profiter de ses enseignements à Némo ou rejoindre le séjour qu’elle organise au Mozambique en février 2025 avec les dauphins voici les liens :

Vers son site : Conscience Bleue

Vers son compte Insta

Et pour s’abonner à sa newsletter, envoyez-lui un email à : info@consciencebleue.com


Un grand merci d'avoir écouté cet épisode 🙏. S'il vous a plu, surtout parlez-en autour de vous et donnez-lui une note ⭐⭐⭐⭐⭐ sur vos plateformes d'écoutes préférées.

Je vous invite à me suggérer des invités ou des thématiques que vous intéressent pour les épisodes solo sur l'hypnose, l'autohypnose et la préparation mentale. Pour cela c'est très simple, écrivez-moi à ✉️ contact@hypnee.com


A très bientôt pour le prochain épisode,


Sylvie 🌀


En Profondeur, une production Hypnée

Créatrice et animatrice du podcast : Sylvie Pouliquen


Crédits musique :

Titre:  Light

Auteur: Idyllic

Source: https://soundcloud.com/noctt

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Titre:  Days Past

Auteur: In Closing

Source: https://www.facebook.com/inclosing/

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Visuel : Lucie Clavelloux - Compte Insta : https://www.instagram.com/lucie_clavelloux/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au travers d'interviews de plongeurs en apnée et en scaphandre, et d'épisodes solos consacrés à l'hypnose, à l'auto-hypnose et plus généralement à la préparation mentale, En Profondeur vous fait plonger au cœur de votre être. Vous allez ainsi découvrir ce qu'il se passe à l'intérieur de mes invités, quelles pensées, quelles émotions, quels ressentis, lorsqu'ils plongent et lorsqu'ils explorent leurs propres limites. Par effet miroir, En Profondeur va permettre de vous questionner sur le rapport entre le mental et ce que l'on peut ressentir en plongée et dans sa vie en général. Je m'appelle Sylvie Poulikin et je suis fondatrice d'Hypnée, à la fois praticienne en hypnose, préparatrice mentale et éducatrice sportive en plongée subaquatique. J'ai une foi indéfectible en la capacité de chaque être humain à accéder à ses plus belles ressources intérieures. Alors, je vous emmène plonger avec moi au cœur de l'humain, le temps d'une écoute. Dans ce deuxième épisode de En Profondeur Podcast by Hypnée, je vous emmène plonger dans l'univers mental et ultra-sensoriel de Gaïane de Brabantère, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée. Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote. Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l'écouter jusqu'au bout pour découvrir en particulier... Une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Gaïane.

  • Speaker #1

    Salut Sylvie.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour un des tout premiers épisodes de En Profondeur Podcast. Nous allons faire un peu plus connaissance là, évidemment, pendant cette interview avec toi. Mais je vais quand même te présenter Gaïane. Tu es biologiste marine et anthropologue. spécialisé dans le comportement des mammifères marins et de leurs rencontres, mais aussi évidemment instructeur d'apnée et photographe sous-marine. C'est ça ? Oui. Et pour te situer géographiquement, tu vis la majeure partie de l'année en Afrique du Sud, au Cap, avec des visites régulières à Bruxelles. Je crois que tu encadres de temps en temps Anemo 33. Tout à fait. Et puis aussi, tu voyages beaucoup, puisque tu accompagnes des séjours, il me semble. notamment au Mozambique, par exemple, pour aller à la rencontre des dauphins. Alors voilà, il y a quelque chose qui m'a vraiment intriguée quand on va voir ton site, Conscience Bleue, c'est que tu te décris comme étant envoûtée par l'eau. Je trouve le mot envoûtée vraiment chouette et que tu as vraiment cette envie de transmettre aussi, puisque tu as créé cette école de la mer, Conscience Bleue, pour ça.

  • Speaker #1

    Oui. Bonjour tout le monde. Et merci Sylvie de m'accueillir ici et de me présenter de la sorte. J'ai effectivement mis Conscience Bleue sur pied, peu de temps après avoir fini mon premier master, quand j'ai fini ma recherche sur les dauphins. J'ai fait de la recherche comportementale sur les juvéniles. Et peu de temps après, j'ai absolument voulu pouvoir partager tout ce que j'avais appris. Donc j'ai commencé à organiser des séjours, et puis maintenant c'est plutôt du côté du Mozambique. Donc j'organise vraiment des séjours et je guide. Et Conscience Bleue, c'est le nom que j'ai donné. Très vaste en fait comme terme, mais c'est ce mot-là qui chapeaute toute cette passion et qui reprend aussi ma grande passion pour l'apnée et qui m'a été présentée par les dauphins, qui sont les maîtres de l'apnée. Je peux difficilement parler d'apnée sans leur faire référence parce que c'est vrai qu'en allant nager avec eux, c'est comme ça que j'ai découvert l'apnée. Je ne savais pas du tout à l'époque qu'on pouvait prendre 10 mètres de profondeur relativement facilement en fait, si les oreilles passaient assez bien. Et c'est en voyant des gens plonger avec eux et en me rendant compte que moi aussi, si je m'entraînais un petit peu, je pouvais le faire, que je me suis rendue compte que l'apnée était quelque chose à part entière, en fait, une pratique.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas l'apnée qui t'a amenée au dauphin, c'est les dauphins qui t'ont amenée à l'apnée. Oui. Et tu avais quel âge d'ailleurs quand cette rencontre a eu lieu ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses au sens que c'est une rencontre particulière avec un dauphin qui m'a fait découvrir le monde des dauphins. Et cette rencontre-là, j'avais 13 ans. Et déjà, à 13 ans ? En gros, j'ai eu une rencontre un peu transcendante avec un dauphin turciope au large des côtes de Floride, qui m'a un peu transcendée et qui m'a fait me rendre compte qu'en fait, il y a beaucoup plus au monde dans lequel on vit que ce que j'aurais pu penser à l'époque.

  • Speaker #0

    Ça a ouvert des portes de conscience, en fait, peut-être.

  • Speaker #1

    Et de perception.

  • Speaker #0

    Et de perception, même.

  • Speaker #1

    Un grand ouvert, oui. Il y a un grand coup de pied dedans, quoi,

  • Speaker #0

    ouais. Et déjà, à 13 ans, c'est jeune.

  • Speaker #1

    C'était un été un peu charnier dans... Dans ma vie... Et en fait, ma mère nous a emmenés nager avec les dauphins. Et du coup, j'ai eu ce moment particulier, très particulier avec l'un d'entre eux. Et en fait, le guide qui était avec nous plongeait déjà en apnée. Je me rappelle très bien être à la surface de l'eau, en train de flotter, et le voir descendre. Il me dit mais comment il fait ? Et puis à chaque fois, j'essayais, mais j'avais mal aux oreilles, ça ne passait pas. Bon, ça ne m'a pas du tout empêchée de prendre mon pied avec les dauphins, c'est pas ça. Mais c'est vrai que ça m'a laissée un peu avec la notion de savoir qu'il pouvait y avoir plus. Et puis voilà, les années ont défilé, et c'est en suivant ce fil de dauphins, en fait, en menant bien mon master de comportement sur le dauphin, et le dauphin juvénile, que je me suis retrouvée sans tellement de savoir à traîner avec des apnéistes, quoi. Parce que c'était, en fait, c'était mes copains de labo qui sortaient sur le terrain, quoi, nager avec les dauphins pour les étudier. Et évidemment, il y en avait une de ces copains de labo, une. qui était un peu balèze. Un week-end, elle revient de plonger. Et puis, elle me fait, je crois que je suis descendue 20 mètres. Et je me dis, c'est n'importe quoi, arrête de mentir.

  • Speaker #0

    Tu croyais que c'était impossible, en fait.

  • Speaker #1

    Mais oui, parce que pour moi, c'est n'importe quoi. En fait, si, carrément. Et du coup, je me dis, attends, mais comment tu fais ? Puis, on a commencé à parler du monde de l'apnée en tant que tel. Le monde vraiment de la technique. Des descentes le long de la corde, la compensation, des techniques de respiration pour en faire quelque chose d'apnéique. Et là, je suis tombée un peu dans la marmite.

  • Speaker #0

    Tu es devenue instructeur d'apnée assez rapidement ou ça a mis plus de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais encore basée à Bruxelles. C'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais basée en Floride. Quand j'ai fait ma découverte en tant que telle, j'étais basée en Floride, courtement. Et puis, je suis revenue à Bruxelles et la première chose que j'ai fait... après avoir trouvé une activité professionnelle, c'était de savoir où on pratiquait l'apnée à Bruxelles pour pouvoir devenir meilleure. Et il y a quelques clubs via lesquels j'ai essayé de me former, mais ça ne passait jamais trop avec la compensation. Enfin, je n'arrivais pas à... Je n'avais pas de déclic avec la compensation et c'était très frustrant. Donc, j'ai commencé à faire des allers-retours à Dharab, en Égypte. Dharab, qui est cette espèce de communauté, qui est en fait un village bédouin. mais qui abrite une communauté internationale d'apnéistes extraordinaire. Donc, c'est un peu une mecque de l'apnée. Et il y a aussi un trou bleu qui est à quelques kilomètres au nord du village. C'est un lieu extraordinaire pour l'entraînement en fait en apnée parce qu'il n'y a pas de courant, l'eau est chaude, relativement chaude. Elle est très claire, donc on a une magnifique visibilité. Il y a généralement peu de vent, donc c'est vraiment parfait. Et donc, j'ai fait plusieurs allers-retours pour passer mon premier niveau, puis mon deuxième niveau. Et puis mon troisième niveau, et puis mettre quelques semaines d'entraînement, et puis mettre encore quelques semaines d'entraînement, et puis mettre le temps et me dédier complètement à mon instructorat. C'est mon premier instructorat avant la pandémie, et mon deuxième instructorat juste après.

  • Speaker #0

    Ah génial, donc ça reste assez récent en fait.

  • Speaker #1

    Je suis devenue instructeur en 2019. Donc deux ans avant la pandémie, c'était il y a deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Très bien, je te remercie pour cette présentation de comment tu es venue à l'apnée. La question que je vais te poser maintenant, elle est directement liée à l'apnée, parce que j'aime bien commencer par celle-là, elle est un petit peu surprenante. Quelle est pour toi, à l'instant où on se parle, ton pire souvenir en apnée ?

  • Speaker #1

    Quelle horrible question, mais c'est une très bonne question aussi, parce que ça fait partie de la réalité de la pratique et du sport. En fait, c'est assez simple pour moi, parce que ça a été franchement traumatisant. Je m'en suis remise depuis, mais en fait... justement entre mes deux niveaux d'instructorat après la première pandémie ça faisait longtemps que je m'étais pas vraiment entraînée et puis j'avais envie de reprendre et de me mettre bien et je suis partie au Mexique et j'ai été retrouver un copain qui est instructeur aussi à Touloume, je mourais d'envie d'aller plonger dans les Cénotes elle m'attirait et en même temps elle me faisait un peu peur et puis il y avait ce côté mystique qui m'attire beaucoup et... Et je savais que mon copain Carlos était dans le coin et c'est quelqu'un que j'admire beaucoup et à qui j'ai beaucoup appris en apnée. Du coup, je l'ai contacté et lui et sa copine m'ont emmené dans une cénote qui fait 80 mètres de fond. Donc à savoir, les cénotes, c'est des grands trous noirs. Il n'y a pas beaucoup de lumière. Ça fonctionne plutôt par faisceau en termes d'éclairage. Et celle-là était assez large. Donc ça ressemblait un peu à un trou bleu, mais c'était une cénote. C'était une espèce de formation géologique. très particulière qui appartient à cet air-là. Mais du coup, on est allés plonger... On allait plonger dans cette cénote. Et on met la ligne. Carlos faisait notre sécurité. Ça faisait longtemps que je n'avais pas plongé. Et du coup, je plongeais avec mon espèce de vieux matériel, entre guillemets, d'il y a un an et demi. La partie du matériel que je n'avais pas utilisé depuis très longtemps, au moins un an et demi, c'était ma longe. Parce qu'à Némo, on n'a pas besoin de longe pour plonger. Et donc, je l'avais un peu ressorti, dépoussiéré pour aller plonger dans les cénotes. Parce que là, je sais qu'on a l'air... comme c'est plus ouvert et qu'on est quand même vite dans des milieux qui offrent moins de visibilité. Et donc, on commence notre session, tout se passe trop bien. J'étais quand même un peu appréhensive et puis ça me stressait un peu, mais en même temps, j'étais trop contente de l'état. Et je crois qu'en fait, dans cette scénote particulièrement mythique, À mes yeux, j'avais mon appareil photo aussi parce que je voulais prendre des photos. Et puis en même temps, je voulais bien plonger. J'avais envie d'essayer d'aller retrouver ces sensations et tout. Ça tout était un peu trop, quoi. Et puis bref.

  • Speaker #0

    Too much. C'était post-Covid. Tu n'avais pas replongé depuis deux ans. Quelque chose comme ça. Alors,

  • Speaker #1

    j'avais réussi à mettre quelques sessions d'entraînement à Nemo. Donc Nemo, c'est vraiment ma base d'entraînement. Enfin, c'est ma base bruxelloise de pratique de plongée. Mais très peu, quoi. Et puis c'est incomparable au Cénot. Mais donc voilà, je me sentais comme pas trop trop mal. Mais je crois qu'il y avait un peu trop tout d'un coup. Et donc bref, je commençais à m'entraîner. Alors à savoir qu'il n'y avait plus peu de temps avant. Donc en fait, les huit premiers mètres dans la colonne d'eau, c'était du lait. On ne voyait rien, on ne voyait pas un mètre. Et donc en fait, ce côté très vaste qu'offre une bonne visibilité, il se révèle qu'à partir de 8-9 mètres, d'abord tu plonges dans du lait. Et puis tout d'un coup, il y a tout cet espace qui s'offre à toi, qui est très sombre. mais en même temps magnifique. Donc voilà, entre 0 et 8 mètres, je vois rien, c'est pas grave, j'arrive, je descends, je commence à prendre mes marques un petit peu visuellement, un petit peu intérieurement, et puis première plongée, enfin je fais ma première plongée d'échauffement, et puis je commence un peu à mettre du chiffre entre guillemets dessus, et puis il y a une plongée comme ça, je me dis, allez maintenant, j'essaie de descendre à 30, et puis j'y arrive, et puis donc, ma descente, descente à 30 mètres, et puis là je fais une mi-tour, et je fais une mi-tour un peu nerveuse, au sens où je suis très contente d'y être, et puis je suis prête à remonter. Et là, il y a ma putain de longe qui s'enroule autour de la corde. Et du coup, il y a tout qui devient tout serré. Et en fait, elle se bloque dessus. Et donc, à 27 mètres, je me retrouve serrée dans le fond par cette longe. Et je n'arrive plus à remonter sans devoir mettre un effort hyper... qui demande beaucoup plus d'oxygène que ce que je devrais mettre. Donc, je dois palmer pour remonter. Je commence à tracter les 12 kilos de poids en remontant. Donc, c'est super prenant. Et puis, en fait, du coup, je perds pied complètement. Je m'emballe dans un état de panique super développé. C'est horrible. Et heureusement, mon ange Carlos vient la défaire. Parce que sinon, je ne crois pas que j'aurais fait 5 offres, mais ça aurait été encore plus traumatisant. Et donc, ces 12 kilos de plomb ne suivent pas. Mais c'est vrai que je suis remontée comme une balle. Et que ça a été les grosses larmes de crocodile à la surface. Une espèce de relâchement nerveux.

  • Speaker #0

    Merci pour ta... Pour ta confiance et de nous partager ça, mais c'est important de le dire parce qu'après on va parler plus que de choses chouettes. J'aime bien l'idée aussi que l'apnée, c'est évidemment des risques et tu es instructeur, tu sais de quoi tu parles et en même temps, tu es là pour en parler. Il y a la sécurité qui est là aussi et qui vient permettre justement de se sortir de ce genre de situation. J'imagine qu'il a dû sentir que tu tirais sur le...

  • Speaker #1

    Sur le poids,

  • Speaker #0

    non ? Il était même descendu avec toi. Oui,

  • Speaker #1

    il était avec moi à 25, 20 mètres. Il était avec moi. C'est à ce stade-là qu'il a déclipsé mon mousqueton.

  • Speaker #0

    Donc, ça s'est bien fait.

  • Speaker #1

    C'est un excellent apnéiste qui a fait une sécurité exemplaire.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas replongé après, si ?

  • Speaker #1

    Ah ben si, si. Après, j'ai fait tout, shooting photo avec une.

  • Speaker #0

    Bon, ça va.

  • Speaker #1

    C'est d'être avec des instructeurs comme ça, qui étaient très expérimentés. En fait, tu sais, j'ai lâché... toute cette émotion avec laquelle je suis remontée, et aucun moment j'ai été jugée. Ils ont tout à fait accueilli ça tranquillement. Elle m'a même raconté une fois elle. On a fait un partage d'expérience qui a fait qu'en fait, ça n'a pas du tout été stigmatisé, même si c'est vrai que c'était un peu traumatisant. Et ce qui est certain, c'est que je n'ai plus jamais replongé sur cette longe-là.

  • Speaker #0

    Sur cette cénote, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    avec cette longe.

  • Speaker #1

    Avec cette longe, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, comment tu as dépassé ça ? Est-ce que là, tu vois, quand tu en reparles, je sens qu'il y a encore un petit peu d'émotion. Tu y as repensé ou comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a de l'émotion, parce que je pense que ça fait partie du souvenir et qu'elle sera toujours là. Et que voilà, ça fait partie du... Au même titre que je revis des émotions extraordinaires quand je pense à certaines plongées, je revis certaines émotions un peu de...

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Tu n'as pas fait de cauchemar ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas fait de cauchemar, mais j'ai lâché un gros pleur en remontant. Si je n'avais pas lâché, je crois que je n'aurais pas pu quitter l'endroit.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, c'est juste une baisse de catharsis, exprimer la grosse émotion et après, tu as pu y retourner. Merci. Partons sur le meilleur alors, parce que ça, c'était le pire. J'imagine que tu vas avoir plein de merveilleux souvenirs en apnée, beaucoup plus que des pires. Est-ce que tu pourrais nous dire, peut-être que ça va être finalement cette rencontre avec ce dauphin quand tu avais 13 ans ? C'était quoi alors cette... S'il y en avait une, laquelle tu retiendrais ?

  • Speaker #1

    Alors la rencontre avec le dauphin, c'était même pas une apnée. J'étais sur le bateau et lui, il était dans l'eau.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était assez transcendant que pour rentrer dans la catégorie des expériences inoubliables. Mais je pensais à... Ça va faire 9 ans que je pratique l'apnée de façon un peu plus assidue. Et je ne peux pas m'empêcher de comparer ça avec un gâteau. Du coup, si le quotidien et tout ça, c'est peut-être la base sur laquelle on peut ajouter toutes les chouettes choses. Alors l'apnée, c'est l'espèce d'énorme couche de chantilly. Ah oui ! Bien épais. Au-dessus, là. On passe dessus, on prend avec la petite cuillère comme ça. Et donc ça, c'est vraiment la pratique. Ça, c'est tous les niveaux que j'ai faits. C'est mon niveau de débutante jusqu'au niveau d'instructorat. C'est les compétitions. C'est l'ensemble de l'apnée. Et alors, les meilleures apnées, c'est vraiment les cerises qui viennent se placer dessus. Tu sélectionnes sur le carreau comme ça. Et là, c'est vrai qu'il y en a quelques-unes déjà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut nous en partager une ? Peut-être une sensation, une joie ? Peut-être quand tu as fait un PB, j'en sais rien. Ça pourrait être parce que l'eau était particulièrement belle.

  • Speaker #1

    Le PB à 41 mètres, c'est une grande classique. Tout est toujours tellement sensoriel en fait. Ces excellentes plongées, c'est des choses que je vis de façon extrêmement fort, sensoriellement parlant. Et du coup, cette plongée-là à 41 mètres, ça a été vraiment une préparation mentale classique, avec la respiration de préparation, tout ça, une rentrée dans l'eau très correcte. Et puis c'est surtout d'arriver à lâcher au fur et à mesure. que je prenais de la vitesse en chute libre, de vraiment lâcher cette espèce d'anticipation d'arriver à la balle de tennis ou à ma plate-fiche, qui représente ma profondeur. Et puis donc, c'est de rester concentrée sur ce qui se passe dans ma gymnastique tubulaire, et ma glotte, et le fond de ma langue, et mon palais mou, et tout ça, pour tout d'un coup être surprise par la destination, et le fait d'y être. et à ce moment-là, à cette surprise, une milliseconde, elle a été suivie par une espèce d'explosion de joie, vraiment du cœur, que je contenais depuis des semaines, parce que je n'y étais pas encore arrivée. Et tout d'un coup, il y a bien trois semaines d'entraînement et de joie qui se faisaient à cette profondeur-là. Et puis je suis remontée avec, à chaque coup de palme, je pensais à une personne à qui j'allais raconter ça. Et puis quand je suis arrivée au... À la surface, au même titre que j'ai explosé de larmes dans les scénotes, j'ai explosé de joie avec Wally, avec qui je m'entraînais.

  • Speaker #0

    Ah, génial ! J'adore !

  • Speaker #1

    Je le reviens encore.

  • Speaker #0

    Mais oui, alors tu vois, l'émotion, elle est là aussi. Et on l'entend, on la partage. J'adore. Ça, quand tu disais, oui, je me suis préparée mentalement comme d'hab, physiquement comme d'hab, pour toi, avant de descendre, tu as quoi en tête ? Comment tu te prépares ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis préparée comme d'habitude et tout ça, mais c'est-à-dire que j'avais des semaines d'entraînement sous la ceinture. Donc, autant je me prépare plus ou moins de la même façon pour chaque plongée, autant il y a un peu une performance, ça se construit en fait. Et donc, du coup, d'avoir des semaines d'entraînement sous la ceinture, ça me permettait de me mettre dans la zone plus rapidement en fait, de façon assez profonde en fait. Donc, en fait, qu'est-ce que j'ai en tête quand je me prépare, quand je fais ma respiration de préparation ? C'est l'entraînement, quoi. C'est vrai que j'ai fort pris l'habitude de me préparer avec le tuba en bouche à plat, avec le visage dans l'eau. Mais depuis peu, depuis que j'ai commencé la compétition, que je plonge sans tuba, je fais ça avec le visage vers le ciel. Mais dans tous les cas, c'est vraiment sensorialiser l'air que je respire comme un nectar qui nourrit. Et avec chaque respiration que je prends, qui vient vraiment m'imbiber d'une énergie très nourrissante et de la laisser vraiment me charger au max. avant d'aller la surfer en descendant en l'avenir. Ah,

  • Speaker #0

    c'est bien, j'adore. Donc là, c'est presque une visualisation en même temps. C'est sensoriel, essentiellement. Comme si tu prenais de l'énergie et hop, tu pars avec.

  • Speaker #1

    Ça, c'est au niveau sensoriel, au niveau de la visualisation. C'est sûr que je me vois faire mon canard, je me vois palmer jusqu'à une certaine profondeur. J'ai une alarme, d'ailleurs, à la profondeur à laquelle j'arrête de palmer. Et puis, je me vois vraiment rentrer un peu en méditation intérieure chutante. dans laquelle mon seul focus, c'est ma compensation et ma position corporelle.

  • Speaker #0

    Tu as conscience de tout ce qui se passe dans ton corps à chaque seconde ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'habite.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as à la fois conscience de ce qui se passe dans ton corps et de ce qui se passe autour, ou vraiment tu es focussée, tu es dans ta bulle ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'il y a autour, mais je n'en ai plus rien à faire. Et donc, ça demande de le lâcher aussi, parce que ce qu'il y a autour, c'est une profondeur grandissante, c'est une… luminosité qui diminue, c'est de la lumière qui s'efface et qui change, enfin qui offre de moins en moins de couleurs. Je ne regarde pas mais à 40 mètres, quand j'ouvre les yeux pour voir où tu es, je sais que c'est bien la belle. C'est vrai que ça surprend un peu, c'est un peu un monde monochrome dans lequel je me retrouve.

  • Speaker #0

    Tu fermes les yeux pendant toute la descente en fait ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce que je suis super concentrée sur ma compensation.

  • Speaker #0

    Tu plonges au pince-nez ou tu as un masque ?

  • Speaker #1

    Non, là j'avais un masque et j'étais avec mon pouce et mon index sur le nez. Ok.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On est super concentrés dans mon monde.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, il y a cet hyper focus. Tu arrives au fond et là, tu découvres finalement l'univers. Alors, évidemment, on n'y reste pas des heures, j'imagine, mais...

  • Speaker #1

    Ah non, c'est demi-tour et je remonte. Par contre, quand je remonte, je garde les yeux bien ouverts pour profiter de tout ce que j'ai... Tout ce que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Tout ce que j'ai parcouru.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Il n'y a plus la compense. Il y a le voyage dans l'autre sens. J'aime bien. Tu dirais que c'est à la fois... C'est quoi ? C'est visuel. Tu écoutes aussi. C'est sensitif. Ça se passe... ou toutes ces sensations, c'est dans le corps, dans la tête ?

  • Speaker #1

    Ça fait partie des techniques que j'aime bien utiliser en statique. En profondeur, je les utilise un peu moins parce que le fait d'être en chute libre et tellement concentrée sur ma compensation, c'est assez comme matière, comme point focus. Moi, je fais de l'apnée parce que je suis en quête de sensations. J'adore découvrir des nouvelles sensations et en apnée, il n'y en a jamais deux les mêmes. En statique, par exemple... J'aime parfois bien juste me replonger dans un souvenir de quelque chose que j'ai mangé. J'ai une fois un ami qui m'a préparé un poulet délicieux. Et je me suis fait une statique de 3 minutes 30. Honnêtement, je crois pendant au moins 2 minutes 30, tout ce que j'ai fait, c'était penser à ce poulet. C'est penser à le goût qu'il y avait, l'odeur. C'est du poulet qui sort du four. Et puis comment ça évolue quand on le mange. Et puis encore, enfin juste, mais exceptionnel. Ça, c'était... D'ailleurs, c'était une apnée cerise sur le gâteau.

  • Speaker #0

    Et donc, c'était un statique. Là, tu étais en piscine.

  • Speaker #1

    Non, j'étais aussi en mer.

  • Speaker #0

    Tu étais en mer, oui. Donc, tu es complètement dans tes ressentis.

  • Speaker #1

    Oui. Je pense en tout cas que l'apnée, pour moi, c'est un lieu et un espace dans lequel je ne peux pas faire sans parce que c'est un espace dans lequel tout peut coexister. Un espace mental dans lequel vraiment tout peut vivre ensemble. Que ce soit l'espèce de petit dialogue intérieur où toutes ces voix qui nous parlent dans notre tête ou les sensations kinesthétiques, gustatives, olfactives, sensorielles, auditives. J'ai déjà fait des apnées comme ça, dans lesquelles j'avais une chanson en tête du début jusqu'à la fin. Oui, voilà. Tout peut vivre ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est incroyable, c'est une richesse. Et c'est vrai que ce n'est pas évident de montrer, en tout cas en images, C'est pour ça que j'utilise le vecteur podcast aussi, pour essayer de qu'on saisisse ce qui se passe aussi à l'intérieur. Plus visuel, ça peut être musical, ça peut être rien. Et tu parlais aussi de pensée. Alors peut-être que tu as des petits mantras, des choses qui viennent ?

  • Speaker #1

    De pensée ? J'ai des souvenirs. Moi, je fonctionne assez bien aux souvenirs. Aux souvenirs ? Oui, donc j'ai déjà des états de conscience altérés, au sens où je suis... carrément méditatif en fait quoi en fait l'espace entre chacune de mes pensées il s'agrandit assez bien et parfois franchement drastiquement après plusieurs semaines d'entraînement c'est le bénéfice de construire des performances mais j'ai déjà fait pour en revenir au partage d'expériences très concrets et qui fait référence aux souvenirs c'est que j'ai déjà fait une statique aussi comme ça où pendant 2030 j'étais avec ma chienne quoi et du coup on avait 7 mois et on jouait dans le jardin quoi et ouais pendant 3 minutes c'est voilà C'est le passage de jouet, toute sa joie, toute la mienne, toute cette espèce de jeu, comme si on y était de retour.

  • Speaker #0

    Oui, finalement, c'est vrai que c'est la question que j'aime bien poser quand on arrive vers la fin et on arrive un peu vers la fin de l'interview. Si tu avais un conseil de prépa mental à donner, d'ailleurs, comme tu es instructeur d'apnée, j'imagine que tu partages ça à tes élèves aussi. Alors, il y en a plein des outils, évidemment, mais est-ce qu'il y en a un que tu partagerais ? C'est se plonger dans un souvenir comme ça ou ça serait autre ?

  • Speaker #1

    C'est de se prendre par la main et d'aller dans un bon endroit, un bon lieu, un endroit sain, que ce soit un souvenir avec peut-être un membre d'une famille. particulièrement attachant, avec lequel on s'entende particulièrement bien. Ou un souvenir.

  • Speaker #0

    Plonger dans un souvenir agréable, ça fait partie des inductions en hypnose, par exemple. Donc on utilise le souvenir pour justement rentrer dans un état de conscience un peu différent de... C'est un état de conscience différent de celui dans lequel on est à l'état de veille. Est-ce qu'il y avait quelque chose d'autre que tu avais envie de partager avant qu'on se dise au revoir ? On va donner tes informations pour savoir comment te contacter et comment retrouver éventuellement tes voyages et autres. Mais avant, est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire ?

  • Speaker #1

    En particulier, si ce n'est de venir faire coucou à Nemo ou au Cap.

  • Speaker #0

    On a tous envie de venir plonger avec toi là maintenant. Où est-ce qu'on va pouvoir retrouver ton site, ton compte Insta ? Vas-y, dis-nous un peu quels sont les liens. Et notamment, je crois que tu organises juste avant un voyage au Mozambique en février 2025. Donc, n'hésite pas à nous en parler aussi.

  • Speaker #1

    par nager avec les dauphins turciopes au Mozambique en février 2025. Toutes les informations peuvent être retrouvées sur consciencebleu.com et puis en plus de ça, j'ai un compte Insta qui s'appelle freedivingclasses.bru pour tous les cours d'apnée à Bruxelles. Et j'ai aussi une newsletter sur laquelle je peux ajouter des adresses e-mails et pour ça, il suffit juste de m'envoyer votre adresse e-mail sur info at consciencebleu.com De toute façon,

  • Speaker #0

    je vais rajouter toutes les références en dessous de l'épisode. Un immense merci à toi, Gaïa, pour tous ces partages vraiment sensoriels. On a vraiment plongé à la fois dans l'eau et un peu dans ta tête, dans ton univers. Donc, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à très bientôt, j'espère. Au revoir à tout le monde.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie infiniment d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Alors, s'il vous a plu, n'hésitez pas à lui donner une note 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute et de le partager autour de vous pour le faire connaître. Et si vous souhaitez participer au podcast et vous faire interviewer, ou si vous connaissez quelqu'un que vous aimeriez entendre, dites-le moi en m'écrivant à l'adresse contact at hypne.com. Merci à vous et à très bientôt pour le prochain épisode de... en profondeur.

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Description

Dans ce deuxième épisode de En Profondeur by Hypnée, je vous emmène plonger dans l’univers mental et sensoriel de Gaïane de Brabanter, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée 🐬🧜🏼‍♀️.

.

Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote.

 

Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l’écouter jusqu’au bout pour découvrir une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques.

 

Je vous souhaite une très belle écoute 🎧

 

Et pour contacter Gaïane, pour profiter de ses enseignements à Némo ou rejoindre le séjour qu’elle organise au Mozambique en février 2025 avec les dauphins voici les liens :

Vers son site : Conscience Bleue

Vers son compte Insta

Et pour s’abonner à sa newsletter, envoyez-lui un email à : info@consciencebleue.com


Un grand merci d'avoir écouté cet épisode 🙏. S'il vous a plu, surtout parlez-en autour de vous et donnez-lui une note ⭐⭐⭐⭐⭐ sur vos plateformes d'écoutes préférées.

Je vous invite à me suggérer des invités ou des thématiques que vous intéressent pour les épisodes solo sur l'hypnose, l'autohypnose et la préparation mentale. Pour cela c'est très simple, écrivez-moi à ✉️ contact@hypnee.com


A très bientôt pour le prochain épisode,


Sylvie 🌀


En Profondeur, une production Hypnée

Créatrice et animatrice du podcast : Sylvie Pouliquen


Crédits musique :

Titre:  Light

Auteur: Idyllic

Source: https://soundcloud.com/noctt

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Titre:  Days Past

Auteur: In Closing

Source: https://www.facebook.com/inclosing/

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Visuel : Lucie Clavelloux - Compte Insta : https://www.instagram.com/lucie_clavelloux/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au travers d'interviews de plongeurs en apnée et en scaphandre, et d'épisodes solos consacrés à l'hypnose, à l'auto-hypnose et plus généralement à la préparation mentale, En Profondeur vous fait plonger au cœur de votre être. Vous allez ainsi découvrir ce qu'il se passe à l'intérieur de mes invités, quelles pensées, quelles émotions, quels ressentis, lorsqu'ils plongent et lorsqu'ils explorent leurs propres limites. Par effet miroir, En Profondeur va permettre de vous questionner sur le rapport entre le mental et ce que l'on peut ressentir en plongée et dans sa vie en général. Je m'appelle Sylvie Poulikin et je suis fondatrice d'Hypnée, à la fois praticienne en hypnose, préparatrice mentale et éducatrice sportive en plongée subaquatique. J'ai une foi indéfectible en la capacité de chaque être humain à accéder à ses plus belles ressources intérieures. Alors, je vous emmène plonger avec moi au cœur de l'humain, le temps d'une écoute. Dans ce deuxième épisode de En Profondeur Podcast by Hypnée, je vous emmène plonger dans l'univers mental et ultra-sensoriel de Gaïane de Brabantère, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée. Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote. Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l'écouter jusqu'au bout pour découvrir en particulier... Une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Gaïane.

  • Speaker #1

    Salut Sylvie.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour un des tout premiers épisodes de En Profondeur Podcast. Nous allons faire un peu plus connaissance là, évidemment, pendant cette interview avec toi. Mais je vais quand même te présenter Gaïane. Tu es biologiste marine et anthropologue. spécialisé dans le comportement des mammifères marins et de leurs rencontres, mais aussi évidemment instructeur d'apnée et photographe sous-marine. C'est ça ? Oui. Et pour te situer géographiquement, tu vis la majeure partie de l'année en Afrique du Sud, au Cap, avec des visites régulières à Bruxelles. Je crois que tu encadres de temps en temps Anemo 33. Tout à fait. Et puis aussi, tu voyages beaucoup, puisque tu accompagnes des séjours, il me semble. notamment au Mozambique, par exemple, pour aller à la rencontre des dauphins. Alors voilà, il y a quelque chose qui m'a vraiment intriguée quand on va voir ton site, Conscience Bleue, c'est que tu te décris comme étant envoûtée par l'eau. Je trouve le mot envoûtée vraiment chouette et que tu as vraiment cette envie de transmettre aussi, puisque tu as créé cette école de la mer, Conscience Bleue, pour ça.

  • Speaker #1

    Oui. Bonjour tout le monde. Et merci Sylvie de m'accueillir ici et de me présenter de la sorte. J'ai effectivement mis Conscience Bleue sur pied, peu de temps après avoir fini mon premier master, quand j'ai fini ma recherche sur les dauphins. J'ai fait de la recherche comportementale sur les juvéniles. Et peu de temps après, j'ai absolument voulu pouvoir partager tout ce que j'avais appris. Donc j'ai commencé à organiser des séjours, et puis maintenant c'est plutôt du côté du Mozambique. Donc j'organise vraiment des séjours et je guide. Et Conscience Bleue, c'est le nom que j'ai donné. Très vaste en fait comme terme, mais c'est ce mot-là qui chapeaute toute cette passion et qui reprend aussi ma grande passion pour l'apnée et qui m'a été présentée par les dauphins, qui sont les maîtres de l'apnée. Je peux difficilement parler d'apnée sans leur faire référence parce que c'est vrai qu'en allant nager avec eux, c'est comme ça que j'ai découvert l'apnée. Je ne savais pas du tout à l'époque qu'on pouvait prendre 10 mètres de profondeur relativement facilement en fait, si les oreilles passaient assez bien. Et c'est en voyant des gens plonger avec eux et en me rendant compte que moi aussi, si je m'entraînais un petit peu, je pouvais le faire, que je me suis rendue compte que l'apnée était quelque chose à part entière, en fait, une pratique.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas l'apnée qui t'a amenée au dauphin, c'est les dauphins qui t'ont amenée à l'apnée. Oui. Et tu avais quel âge d'ailleurs quand cette rencontre a eu lieu ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses au sens que c'est une rencontre particulière avec un dauphin qui m'a fait découvrir le monde des dauphins. Et cette rencontre-là, j'avais 13 ans. Et déjà, à 13 ans ? En gros, j'ai eu une rencontre un peu transcendante avec un dauphin turciope au large des côtes de Floride, qui m'a un peu transcendée et qui m'a fait me rendre compte qu'en fait, il y a beaucoup plus au monde dans lequel on vit que ce que j'aurais pu penser à l'époque.

  • Speaker #0

    Ça a ouvert des portes de conscience, en fait, peut-être.

  • Speaker #1

    Et de perception.

  • Speaker #0

    Et de perception, même.

  • Speaker #1

    Un grand ouvert, oui. Il y a un grand coup de pied dedans, quoi,

  • Speaker #0

    ouais. Et déjà, à 13 ans, c'est jeune.

  • Speaker #1

    C'était un été un peu charnier dans... Dans ma vie... Et en fait, ma mère nous a emmenés nager avec les dauphins. Et du coup, j'ai eu ce moment particulier, très particulier avec l'un d'entre eux. Et en fait, le guide qui était avec nous plongeait déjà en apnée. Je me rappelle très bien être à la surface de l'eau, en train de flotter, et le voir descendre. Il me dit mais comment il fait ? Et puis à chaque fois, j'essayais, mais j'avais mal aux oreilles, ça ne passait pas. Bon, ça ne m'a pas du tout empêchée de prendre mon pied avec les dauphins, c'est pas ça. Mais c'est vrai que ça m'a laissée un peu avec la notion de savoir qu'il pouvait y avoir plus. Et puis voilà, les années ont défilé, et c'est en suivant ce fil de dauphins, en fait, en menant bien mon master de comportement sur le dauphin, et le dauphin juvénile, que je me suis retrouvée sans tellement de savoir à traîner avec des apnéistes, quoi. Parce que c'était, en fait, c'était mes copains de labo qui sortaient sur le terrain, quoi, nager avec les dauphins pour les étudier. Et évidemment, il y en avait une de ces copains de labo, une. qui était un peu balèze. Un week-end, elle revient de plonger. Et puis, elle me fait, je crois que je suis descendue 20 mètres. Et je me dis, c'est n'importe quoi, arrête de mentir.

  • Speaker #0

    Tu croyais que c'était impossible, en fait.

  • Speaker #1

    Mais oui, parce que pour moi, c'est n'importe quoi. En fait, si, carrément. Et du coup, je me dis, attends, mais comment tu fais ? Puis, on a commencé à parler du monde de l'apnée en tant que tel. Le monde vraiment de la technique. Des descentes le long de la corde, la compensation, des techniques de respiration pour en faire quelque chose d'apnéique. Et là, je suis tombée un peu dans la marmite.

  • Speaker #0

    Tu es devenue instructeur d'apnée assez rapidement ou ça a mis plus de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais encore basée à Bruxelles. C'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais basée en Floride. Quand j'ai fait ma découverte en tant que telle, j'étais basée en Floride, courtement. Et puis, je suis revenue à Bruxelles et la première chose que j'ai fait... après avoir trouvé une activité professionnelle, c'était de savoir où on pratiquait l'apnée à Bruxelles pour pouvoir devenir meilleure. Et il y a quelques clubs via lesquels j'ai essayé de me former, mais ça ne passait jamais trop avec la compensation. Enfin, je n'arrivais pas à... Je n'avais pas de déclic avec la compensation et c'était très frustrant. Donc, j'ai commencé à faire des allers-retours à Dharab, en Égypte. Dharab, qui est cette espèce de communauté, qui est en fait un village bédouin. mais qui abrite une communauté internationale d'apnéistes extraordinaire. Donc, c'est un peu une mecque de l'apnée. Et il y a aussi un trou bleu qui est à quelques kilomètres au nord du village. C'est un lieu extraordinaire pour l'entraînement en fait en apnée parce qu'il n'y a pas de courant, l'eau est chaude, relativement chaude. Elle est très claire, donc on a une magnifique visibilité. Il y a généralement peu de vent, donc c'est vraiment parfait. Et donc, j'ai fait plusieurs allers-retours pour passer mon premier niveau, puis mon deuxième niveau. Et puis mon troisième niveau, et puis mettre quelques semaines d'entraînement, et puis mettre encore quelques semaines d'entraînement, et puis mettre le temps et me dédier complètement à mon instructorat. C'est mon premier instructorat avant la pandémie, et mon deuxième instructorat juste après.

  • Speaker #0

    Ah génial, donc ça reste assez récent en fait.

  • Speaker #1

    Je suis devenue instructeur en 2019. Donc deux ans avant la pandémie, c'était il y a deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Très bien, je te remercie pour cette présentation de comment tu es venue à l'apnée. La question que je vais te poser maintenant, elle est directement liée à l'apnée, parce que j'aime bien commencer par celle-là, elle est un petit peu surprenante. Quelle est pour toi, à l'instant où on se parle, ton pire souvenir en apnée ?

  • Speaker #1

    Quelle horrible question, mais c'est une très bonne question aussi, parce que ça fait partie de la réalité de la pratique et du sport. En fait, c'est assez simple pour moi, parce que ça a été franchement traumatisant. Je m'en suis remise depuis, mais en fait... justement entre mes deux niveaux d'instructorat après la première pandémie ça faisait longtemps que je m'étais pas vraiment entraînée et puis j'avais envie de reprendre et de me mettre bien et je suis partie au Mexique et j'ai été retrouver un copain qui est instructeur aussi à Touloume, je mourais d'envie d'aller plonger dans les Cénotes elle m'attirait et en même temps elle me faisait un peu peur et puis il y avait ce côté mystique qui m'attire beaucoup et... Et je savais que mon copain Carlos était dans le coin et c'est quelqu'un que j'admire beaucoup et à qui j'ai beaucoup appris en apnée. Du coup, je l'ai contacté et lui et sa copine m'ont emmené dans une cénote qui fait 80 mètres de fond. Donc à savoir, les cénotes, c'est des grands trous noirs. Il n'y a pas beaucoup de lumière. Ça fonctionne plutôt par faisceau en termes d'éclairage. Et celle-là était assez large. Donc ça ressemblait un peu à un trou bleu, mais c'était une cénote. C'était une espèce de formation géologique. très particulière qui appartient à cet air-là. Mais du coup, on est allés plonger... On allait plonger dans cette cénote. Et on met la ligne. Carlos faisait notre sécurité. Ça faisait longtemps que je n'avais pas plongé. Et du coup, je plongeais avec mon espèce de vieux matériel, entre guillemets, d'il y a un an et demi. La partie du matériel que je n'avais pas utilisé depuis très longtemps, au moins un an et demi, c'était ma longe. Parce qu'à Némo, on n'a pas besoin de longe pour plonger. Et donc, je l'avais un peu ressorti, dépoussiéré pour aller plonger dans les cénotes. Parce que là, je sais qu'on a l'air... comme c'est plus ouvert et qu'on est quand même vite dans des milieux qui offrent moins de visibilité. Et donc, on commence notre session, tout se passe trop bien. J'étais quand même un peu appréhensive et puis ça me stressait un peu, mais en même temps, j'étais trop contente de l'état. Et je crois qu'en fait, dans cette scénote particulièrement mythique, À mes yeux, j'avais mon appareil photo aussi parce que je voulais prendre des photos. Et puis en même temps, je voulais bien plonger. J'avais envie d'essayer d'aller retrouver ces sensations et tout. Ça tout était un peu trop, quoi. Et puis bref.

  • Speaker #0

    Too much. C'était post-Covid. Tu n'avais pas replongé depuis deux ans. Quelque chose comme ça. Alors,

  • Speaker #1

    j'avais réussi à mettre quelques sessions d'entraînement à Nemo. Donc Nemo, c'est vraiment ma base d'entraînement. Enfin, c'est ma base bruxelloise de pratique de plongée. Mais très peu, quoi. Et puis c'est incomparable au Cénot. Mais donc voilà, je me sentais comme pas trop trop mal. Mais je crois qu'il y avait un peu trop tout d'un coup. Et donc bref, je commençais à m'entraîner. Alors à savoir qu'il n'y avait plus peu de temps avant. Donc en fait, les huit premiers mètres dans la colonne d'eau, c'était du lait. On ne voyait rien, on ne voyait pas un mètre. Et donc en fait, ce côté très vaste qu'offre une bonne visibilité, il se révèle qu'à partir de 8-9 mètres, d'abord tu plonges dans du lait. Et puis tout d'un coup, il y a tout cet espace qui s'offre à toi, qui est très sombre. mais en même temps magnifique. Donc voilà, entre 0 et 8 mètres, je vois rien, c'est pas grave, j'arrive, je descends, je commence à prendre mes marques un petit peu visuellement, un petit peu intérieurement, et puis première plongée, enfin je fais ma première plongée d'échauffement, et puis je commence un peu à mettre du chiffre entre guillemets dessus, et puis il y a une plongée comme ça, je me dis, allez maintenant, j'essaie de descendre à 30, et puis j'y arrive, et puis donc, ma descente, descente à 30 mètres, et puis là je fais une mi-tour, et je fais une mi-tour un peu nerveuse, au sens où je suis très contente d'y être, et puis je suis prête à remonter. Et là, il y a ma putain de longe qui s'enroule autour de la corde. Et du coup, il y a tout qui devient tout serré. Et en fait, elle se bloque dessus. Et donc, à 27 mètres, je me retrouve serrée dans le fond par cette longe. Et je n'arrive plus à remonter sans devoir mettre un effort hyper... qui demande beaucoup plus d'oxygène que ce que je devrais mettre. Donc, je dois palmer pour remonter. Je commence à tracter les 12 kilos de poids en remontant. Donc, c'est super prenant. Et puis, en fait, du coup, je perds pied complètement. Je m'emballe dans un état de panique super développé. C'est horrible. Et heureusement, mon ange Carlos vient la défaire. Parce que sinon, je ne crois pas que j'aurais fait 5 offres, mais ça aurait été encore plus traumatisant. Et donc, ces 12 kilos de plomb ne suivent pas. Mais c'est vrai que je suis remontée comme une balle. Et que ça a été les grosses larmes de crocodile à la surface. Une espèce de relâchement nerveux.

  • Speaker #0

    Merci pour ta... Pour ta confiance et de nous partager ça, mais c'est important de le dire parce qu'après on va parler plus que de choses chouettes. J'aime bien l'idée aussi que l'apnée, c'est évidemment des risques et tu es instructeur, tu sais de quoi tu parles et en même temps, tu es là pour en parler. Il y a la sécurité qui est là aussi et qui vient permettre justement de se sortir de ce genre de situation. J'imagine qu'il a dû sentir que tu tirais sur le...

  • Speaker #1

    Sur le poids,

  • Speaker #0

    non ? Il était même descendu avec toi. Oui,

  • Speaker #1

    il était avec moi à 25, 20 mètres. Il était avec moi. C'est à ce stade-là qu'il a déclipsé mon mousqueton.

  • Speaker #0

    Donc, ça s'est bien fait.

  • Speaker #1

    C'est un excellent apnéiste qui a fait une sécurité exemplaire.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas replongé après, si ?

  • Speaker #1

    Ah ben si, si. Après, j'ai fait tout, shooting photo avec une.

  • Speaker #0

    Bon, ça va.

  • Speaker #1

    C'est d'être avec des instructeurs comme ça, qui étaient très expérimentés. En fait, tu sais, j'ai lâché... toute cette émotion avec laquelle je suis remontée, et aucun moment j'ai été jugée. Ils ont tout à fait accueilli ça tranquillement. Elle m'a même raconté une fois elle. On a fait un partage d'expérience qui a fait qu'en fait, ça n'a pas du tout été stigmatisé, même si c'est vrai que c'était un peu traumatisant. Et ce qui est certain, c'est que je n'ai plus jamais replongé sur cette longe-là.

  • Speaker #0

    Sur cette cénote, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    avec cette longe.

  • Speaker #1

    Avec cette longe, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, comment tu as dépassé ça ? Est-ce que là, tu vois, quand tu en reparles, je sens qu'il y a encore un petit peu d'émotion. Tu y as repensé ou comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a de l'émotion, parce que je pense que ça fait partie du souvenir et qu'elle sera toujours là. Et que voilà, ça fait partie du... Au même titre que je revis des émotions extraordinaires quand je pense à certaines plongées, je revis certaines émotions un peu de...

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Tu n'as pas fait de cauchemar ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas fait de cauchemar, mais j'ai lâché un gros pleur en remontant. Si je n'avais pas lâché, je crois que je n'aurais pas pu quitter l'endroit.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, c'est juste une baisse de catharsis, exprimer la grosse émotion et après, tu as pu y retourner. Merci. Partons sur le meilleur alors, parce que ça, c'était le pire. J'imagine que tu vas avoir plein de merveilleux souvenirs en apnée, beaucoup plus que des pires. Est-ce que tu pourrais nous dire, peut-être que ça va être finalement cette rencontre avec ce dauphin quand tu avais 13 ans ? C'était quoi alors cette... S'il y en avait une, laquelle tu retiendrais ?

  • Speaker #1

    Alors la rencontre avec le dauphin, c'était même pas une apnée. J'étais sur le bateau et lui, il était dans l'eau.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était assez transcendant que pour rentrer dans la catégorie des expériences inoubliables. Mais je pensais à... Ça va faire 9 ans que je pratique l'apnée de façon un peu plus assidue. Et je ne peux pas m'empêcher de comparer ça avec un gâteau. Du coup, si le quotidien et tout ça, c'est peut-être la base sur laquelle on peut ajouter toutes les chouettes choses. Alors l'apnée, c'est l'espèce d'énorme couche de chantilly. Ah oui ! Bien épais. Au-dessus, là. On passe dessus, on prend avec la petite cuillère comme ça. Et donc ça, c'est vraiment la pratique. Ça, c'est tous les niveaux que j'ai faits. C'est mon niveau de débutante jusqu'au niveau d'instructorat. C'est les compétitions. C'est l'ensemble de l'apnée. Et alors, les meilleures apnées, c'est vraiment les cerises qui viennent se placer dessus. Tu sélectionnes sur le carreau comme ça. Et là, c'est vrai qu'il y en a quelques-unes déjà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut nous en partager une ? Peut-être une sensation, une joie ? Peut-être quand tu as fait un PB, j'en sais rien. Ça pourrait être parce que l'eau était particulièrement belle.

  • Speaker #1

    Le PB à 41 mètres, c'est une grande classique. Tout est toujours tellement sensoriel en fait. Ces excellentes plongées, c'est des choses que je vis de façon extrêmement fort, sensoriellement parlant. Et du coup, cette plongée-là à 41 mètres, ça a été vraiment une préparation mentale classique, avec la respiration de préparation, tout ça, une rentrée dans l'eau très correcte. Et puis c'est surtout d'arriver à lâcher au fur et à mesure. que je prenais de la vitesse en chute libre, de vraiment lâcher cette espèce d'anticipation d'arriver à la balle de tennis ou à ma plate-fiche, qui représente ma profondeur. Et puis donc, c'est de rester concentrée sur ce qui se passe dans ma gymnastique tubulaire, et ma glotte, et le fond de ma langue, et mon palais mou, et tout ça, pour tout d'un coup être surprise par la destination, et le fait d'y être. et à ce moment-là, à cette surprise, une milliseconde, elle a été suivie par une espèce d'explosion de joie, vraiment du cœur, que je contenais depuis des semaines, parce que je n'y étais pas encore arrivée. Et tout d'un coup, il y a bien trois semaines d'entraînement et de joie qui se faisaient à cette profondeur-là. Et puis je suis remontée avec, à chaque coup de palme, je pensais à une personne à qui j'allais raconter ça. Et puis quand je suis arrivée au... À la surface, au même titre que j'ai explosé de larmes dans les scénotes, j'ai explosé de joie avec Wally, avec qui je m'entraînais.

  • Speaker #0

    Ah, génial ! J'adore !

  • Speaker #1

    Je le reviens encore.

  • Speaker #0

    Mais oui, alors tu vois, l'émotion, elle est là aussi. Et on l'entend, on la partage. J'adore. Ça, quand tu disais, oui, je me suis préparée mentalement comme d'hab, physiquement comme d'hab, pour toi, avant de descendre, tu as quoi en tête ? Comment tu te prépares ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis préparée comme d'habitude et tout ça, mais c'est-à-dire que j'avais des semaines d'entraînement sous la ceinture. Donc, autant je me prépare plus ou moins de la même façon pour chaque plongée, autant il y a un peu une performance, ça se construit en fait. Et donc, du coup, d'avoir des semaines d'entraînement sous la ceinture, ça me permettait de me mettre dans la zone plus rapidement en fait, de façon assez profonde en fait. Donc, en fait, qu'est-ce que j'ai en tête quand je me prépare, quand je fais ma respiration de préparation ? C'est l'entraînement, quoi. C'est vrai que j'ai fort pris l'habitude de me préparer avec le tuba en bouche à plat, avec le visage dans l'eau. Mais depuis peu, depuis que j'ai commencé la compétition, que je plonge sans tuba, je fais ça avec le visage vers le ciel. Mais dans tous les cas, c'est vraiment sensorialiser l'air que je respire comme un nectar qui nourrit. Et avec chaque respiration que je prends, qui vient vraiment m'imbiber d'une énergie très nourrissante et de la laisser vraiment me charger au max. avant d'aller la surfer en descendant en l'avenir. Ah,

  • Speaker #0

    c'est bien, j'adore. Donc là, c'est presque une visualisation en même temps. C'est sensoriel, essentiellement. Comme si tu prenais de l'énergie et hop, tu pars avec.

  • Speaker #1

    Ça, c'est au niveau sensoriel, au niveau de la visualisation. C'est sûr que je me vois faire mon canard, je me vois palmer jusqu'à une certaine profondeur. J'ai une alarme, d'ailleurs, à la profondeur à laquelle j'arrête de palmer. Et puis, je me vois vraiment rentrer un peu en méditation intérieure chutante. dans laquelle mon seul focus, c'est ma compensation et ma position corporelle.

  • Speaker #0

    Tu as conscience de tout ce qui se passe dans ton corps à chaque seconde ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'habite.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as à la fois conscience de ce qui se passe dans ton corps et de ce qui se passe autour, ou vraiment tu es focussée, tu es dans ta bulle ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'il y a autour, mais je n'en ai plus rien à faire. Et donc, ça demande de le lâcher aussi, parce que ce qu'il y a autour, c'est une profondeur grandissante, c'est une… luminosité qui diminue, c'est de la lumière qui s'efface et qui change, enfin qui offre de moins en moins de couleurs. Je ne regarde pas mais à 40 mètres, quand j'ouvre les yeux pour voir où tu es, je sais que c'est bien la belle. C'est vrai que ça surprend un peu, c'est un peu un monde monochrome dans lequel je me retrouve.

  • Speaker #0

    Tu fermes les yeux pendant toute la descente en fait ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce que je suis super concentrée sur ma compensation.

  • Speaker #0

    Tu plonges au pince-nez ou tu as un masque ?

  • Speaker #1

    Non, là j'avais un masque et j'étais avec mon pouce et mon index sur le nez. Ok.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On est super concentrés dans mon monde.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, il y a cet hyper focus. Tu arrives au fond et là, tu découvres finalement l'univers. Alors, évidemment, on n'y reste pas des heures, j'imagine, mais...

  • Speaker #1

    Ah non, c'est demi-tour et je remonte. Par contre, quand je remonte, je garde les yeux bien ouverts pour profiter de tout ce que j'ai... Tout ce que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Tout ce que j'ai parcouru.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Il n'y a plus la compense. Il y a le voyage dans l'autre sens. J'aime bien. Tu dirais que c'est à la fois... C'est quoi ? C'est visuel. Tu écoutes aussi. C'est sensitif. Ça se passe... ou toutes ces sensations, c'est dans le corps, dans la tête ?

  • Speaker #1

    Ça fait partie des techniques que j'aime bien utiliser en statique. En profondeur, je les utilise un peu moins parce que le fait d'être en chute libre et tellement concentrée sur ma compensation, c'est assez comme matière, comme point focus. Moi, je fais de l'apnée parce que je suis en quête de sensations. J'adore découvrir des nouvelles sensations et en apnée, il n'y en a jamais deux les mêmes. En statique, par exemple... J'aime parfois bien juste me replonger dans un souvenir de quelque chose que j'ai mangé. J'ai une fois un ami qui m'a préparé un poulet délicieux. Et je me suis fait une statique de 3 minutes 30. Honnêtement, je crois pendant au moins 2 minutes 30, tout ce que j'ai fait, c'était penser à ce poulet. C'est penser à le goût qu'il y avait, l'odeur. C'est du poulet qui sort du four. Et puis comment ça évolue quand on le mange. Et puis encore, enfin juste, mais exceptionnel. Ça, c'était... D'ailleurs, c'était une apnée cerise sur le gâteau.

  • Speaker #0

    Et donc, c'était un statique. Là, tu étais en piscine.

  • Speaker #1

    Non, j'étais aussi en mer.

  • Speaker #0

    Tu étais en mer, oui. Donc, tu es complètement dans tes ressentis.

  • Speaker #1

    Oui. Je pense en tout cas que l'apnée, pour moi, c'est un lieu et un espace dans lequel je ne peux pas faire sans parce que c'est un espace dans lequel tout peut coexister. Un espace mental dans lequel vraiment tout peut vivre ensemble. Que ce soit l'espèce de petit dialogue intérieur où toutes ces voix qui nous parlent dans notre tête ou les sensations kinesthétiques, gustatives, olfactives, sensorielles, auditives. J'ai déjà fait des apnées comme ça, dans lesquelles j'avais une chanson en tête du début jusqu'à la fin. Oui, voilà. Tout peut vivre ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est incroyable, c'est une richesse. Et c'est vrai que ce n'est pas évident de montrer, en tout cas en images, C'est pour ça que j'utilise le vecteur podcast aussi, pour essayer de qu'on saisisse ce qui se passe aussi à l'intérieur. Plus visuel, ça peut être musical, ça peut être rien. Et tu parlais aussi de pensée. Alors peut-être que tu as des petits mantras, des choses qui viennent ?

  • Speaker #1

    De pensée ? J'ai des souvenirs. Moi, je fonctionne assez bien aux souvenirs. Aux souvenirs ? Oui, donc j'ai déjà des états de conscience altérés, au sens où je suis... carrément méditatif en fait quoi en fait l'espace entre chacune de mes pensées il s'agrandit assez bien et parfois franchement drastiquement après plusieurs semaines d'entraînement c'est le bénéfice de construire des performances mais j'ai déjà fait pour en revenir au partage d'expériences très concrets et qui fait référence aux souvenirs c'est que j'ai déjà fait une statique aussi comme ça où pendant 2030 j'étais avec ma chienne quoi et du coup on avait 7 mois et on jouait dans le jardin quoi et ouais pendant 3 minutes c'est voilà C'est le passage de jouet, toute sa joie, toute la mienne, toute cette espèce de jeu, comme si on y était de retour.

  • Speaker #0

    Oui, finalement, c'est vrai que c'est la question que j'aime bien poser quand on arrive vers la fin et on arrive un peu vers la fin de l'interview. Si tu avais un conseil de prépa mental à donner, d'ailleurs, comme tu es instructeur d'apnée, j'imagine que tu partages ça à tes élèves aussi. Alors, il y en a plein des outils, évidemment, mais est-ce qu'il y en a un que tu partagerais ? C'est se plonger dans un souvenir comme ça ou ça serait autre ?

  • Speaker #1

    C'est de se prendre par la main et d'aller dans un bon endroit, un bon lieu, un endroit sain, que ce soit un souvenir avec peut-être un membre d'une famille. particulièrement attachant, avec lequel on s'entende particulièrement bien. Ou un souvenir.

  • Speaker #0

    Plonger dans un souvenir agréable, ça fait partie des inductions en hypnose, par exemple. Donc on utilise le souvenir pour justement rentrer dans un état de conscience un peu différent de... C'est un état de conscience différent de celui dans lequel on est à l'état de veille. Est-ce qu'il y avait quelque chose d'autre que tu avais envie de partager avant qu'on se dise au revoir ? On va donner tes informations pour savoir comment te contacter et comment retrouver éventuellement tes voyages et autres. Mais avant, est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire ?

  • Speaker #1

    En particulier, si ce n'est de venir faire coucou à Nemo ou au Cap.

  • Speaker #0

    On a tous envie de venir plonger avec toi là maintenant. Où est-ce qu'on va pouvoir retrouver ton site, ton compte Insta ? Vas-y, dis-nous un peu quels sont les liens. Et notamment, je crois que tu organises juste avant un voyage au Mozambique en février 2025. Donc, n'hésite pas à nous en parler aussi.

  • Speaker #1

    par nager avec les dauphins turciopes au Mozambique en février 2025. Toutes les informations peuvent être retrouvées sur consciencebleu.com et puis en plus de ça, j'ai un compte Insta qui s'appelle freedivingclasses.bru pour tous les cours d'apnée à Bruxelles. Et j'ai aussi une newsletter sur laquelle je peux ajouter des adresses e-mails et pour ça, il suffit juste de m'envoyer votre adresse e-mail sur info at consciencebleu.com De toute façon,

  • Speaker #0

    je vais rajouter toutes les références en dessous de l'épisode. Un immense merci à toi, Gaïa, pour tous ces partages vraiment sensoriels. On a vraiment plongé à la fois dans l'eau et un peu dans ta tête, dans ton univers. Donc, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à très bientôt, j'espère. Au revoir à tout le monde.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie infiniment d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Alors, s'il vous a plu, n'hésitez pas à lui donner une note 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute et de le partager autour de vous pour le faire connaître. Et si vous souhaitez participer au podcast et vous faire interviewer, ou si vous connaissez quelqu'un que vous aimeriez entendre, dites-le moi en m'écrivant à l'adresse contact at hypne.com. Merci à vous et à très bientôt pour le prochain épisode de... en profondeur.

Description

Dans ce deuxième épisode de En Profondeur by Hypnée, je vous emmène plonger dans l’univers mental et sensoriel de Gaïane de Brabanter, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée 🐬🧜🏼‍♀️.

.

Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote.

 

Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l’écouter jusqu’au bout pour découvrir une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques.

 

Je vous souhaite une très belle écoute 🎧

 

Et pour contacter Gaïane, pour profiter de ses enseignements à Némo ou rejoindre le séjour qu’elle organise au Mozambique en février 2025 avec les dauphins voici les liens :

Vers son site : Conscience Bleue

Vers son compte Insta

Et pour s’abonner à sa newsletter, envoyez-lui un email à : info@consciencebleue.com


Un grand merci d'avoir écouté cet épisode 🙏. S'il vous a plu, surtout parlez-en autour de vous et donnez-lui une note ⭐⭐⭐⭐⭐ sur vos plateformes d'écoutes préférées.

Je vous invite à me suggérer des invités ou des thématiques que vous intéressent pour les épisodes solo sur l'hypnose, l'autohypnose et la préparation mentale. Pour cela c'est très simple, écrivez-moi à ✉️ contact@hypnee.com


A très bientôt pour le prochain épisode,


Sylvie 🌀


En Profondeur, une production Hypnée

Créatrice et animatrice du podcast : Sylvie Pouliquen


Crédits musique :

Titre:  Light

Auteur: Idyllic

Source: https://soundcloud.com/noctt

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Titre:  Days Past

Auteur: In Closing

Source: https://www.facebook.com/inclosing/

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Visuel : Lucie Clavelloux - Compte Insta : https://www.instagram.com/lucie_clavelloux/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au travers d'interviews de plongeurs en apnée et en scaphandre, et d'épisodes solos consacrés à l'hypnose, à l'auto-hypnose et plus généralement à la préparation mentale, En Profondeur vous fait plonger au cœur de votre être. Vous allez ainsi découvrir ce qu'il se passe à l'intérieur de mes invités, quelles pensées, quelles émotions, quels ressentis, lorsqu'ils plongent et lorsqu'ils explorent leurs propres limites. Par effet miroir, En Profondeur va permettre de vous questionner sur le rapport entre le mental et ce que l'on peut ressentir en plongée et dans sa vie en général. Je m'appelle Sylvie Poulikin et je suis fondatrice d'Hypnée, à la fois praticienne en hypnose, préparatrice mentale et éducatrice sportive en plongée subaquatique. J'ai une foi indéfectible en la capacité de chaque être humain à accéder à ses plus belles ressources intérieures. Alors, je vous emmène plonger avec moi au cœur de l'humain, le temps d'une écoute. Dans ce deuxième épisode de En Profondeur Podcast by Hypnée, je vous emmène plonger dans l'univers mental et ultra-sensoriel de Gaïane de Brabantère, qui est à la fois anthropologue biologiste et instructeur d'apnée. Avec Gaïane, nous avons voyagé de Floride au Cap, à Dahab en passant par Bruxelles et nous avons eu très peur au Mexique dans une cénote. Je ne vous en dis pas plus, je vous invite vraiment à l'écouter jusqu'au bout pour découvrir en particulier... Une technique originale pour profiter pleinement de vos apnées statiques. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Gaïane.

  • Speaker #1

    Salut Sylvie.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour un des tout premiers épisodes de En Profondeur Podcast. Nous allons faire un peu plus connaissance là, évidemment, pendant cette interview avec toi. Mais je vais quand même te présenter Gaïane. Tu es biologiste marine et anthropologue. spécialisé dans le comportement des mammifères marins et de leurs rencontres, mais aussi évidemment instructeur d'apnée et photographe sous-marine. C'est ça ? Oui. Et pour te situer géographiquement, tu vis la majeure partie de l'année en Afrique du Sud, au Cap, avec des visites régulières à Bruxelles. Je crois que tu encadres de temps en temps Anemo 33. Tout à fait. Et puis aussi, tu voyages beaucoup, puisque tu accompagnes des séjours, il me semble. notamment au Mozambique, par exemple, pour aller à la rencontre des dauphins. Alors voilà, il y a quelque chose qui m'a vraiment intriguée quand on va voir ton site, Conscience Bleue, c'est que tu te décris comme étant envoûtée par l'eau. Je trouve le mot envoûtée vraiment chouette et que tu as vraiment cette envie de transmettre aussi, puisque tu as créé cette école de la mer, Conscience Bleue, pour ça.

  • Speaker #1

    Oui. Bonjour tout le monde. Et merci Sylvie de m'accueillir ici et de me présenter de la sorte. J'ai effectivement mis Conscience Bleue sur pied, peu de temps après avoir fini mon premier master, quand j'ai fini ma recherche sur les dauphins. J'ai fait de la recherche comportementale sur les juvéniles. Et peu de temps après, j'ai absolument voulu pouvoir partager tout ce que j'avais appris. Donc j'ai commencé à organiser des séjours, et puis maintenant c'est plutôt du côté du Mozambique. Donc j'organise vraiment des séjours et je guide. Et Conscience Bleue, c'est le nom que j'ai donné. Très vaste en fait comme terme, mais c'est ce mot-là qui chapeaute toute cette passion et qui reprend aussi ma grande passion pour l'apnée et qui m'a été présentée par les dauphins, qui sont les maîtres de l'apnée. Je peux difficilement parler d'apnée sans leur faire référence parce que c'est vrai qu'en allant nager avec eux, c'est comme ça que j'ai découvert l'apnée. Je ne savais pas du tout à l'époque qu'on pouvait prendre 10 mètres de profondeur relativement facilement en fait, si les oreilles passaient assez bien. Et c'est en voyant des gens plonger avec eux et en me rendant compte que moi aussi, si je m'entraînais un petit peu, je pouvais le faire, que je me suis rendue compte que l'apnée était quelque chose à part entière, en fait, une pratique.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas l'apnée qui t'a amenée au dauphin, c'est les dauphins qui t'ont amenée à l'apnée. Oui. Et tu avais quel âge d'ailleurs quand cette rencontre a eu lieu ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses au sens que c'est une rencontre particulière avec un dauphin qui m'a fait découvrir le monde des dauphins. Et cette rencontre-là, j'avais 13 ans. Et déjà, à 13 ans ? En gros, j'ai eu une rencontre un peu transcendante avec un dauphin turciope au large des côtes de Floride, qui m'a un peu transcendée et qui m'a fait me rendre compte qu'en fait, il y a beaucoup plus au monde dans lequel on vit que ce que j'aurais pu penser à l'époque.

  • Speaker #0

    Ça a ouvert des portes de conscience, en fait, peut-être.

  • Speaker #1

    Et de perception.

  • Speaker #0

    Et de perception, même.

  • Speaker #1

    Un grand ouvert, oui. Il y a un grand coup de pied dedans, quoi,

  • Speaker #0

    ouais. Et déjà, à 13 ans, c'est jeune.

  • Speaker #1

    C'était un été un peu charnier dans... Dans ma vie... Et en fait, ma mère nous a emmenés nager avec les dauphins. Et du coup, j'ai eu ce moment particulier, très particulier avec l'un d'entre eux. Et en fait, le guide qui était avec nous plongeait déjà en apnée. Je me rappelle très bien être à la surface de l'eau, en train de flotter, et le voir descendre. Il me dit mais comment il fait ? Et puis à chaque fois, j'essayais, mais j'avais mal aux oreilles, ça ne passait pas. Bon, ça ne m'a pas du tout empêchée de prendre mon pied avec les dauphins, c'est pas ça. Mais c'est vrai que ça m'a laissée un peu avec la notion de savoir qu'il pouvait y avoir plus. Et puis voilà, les années ont défilé, et c'est en suivant ce fil de dauphins, en fait, en menant bien mon master de comportement sur le dauphin, et le dauphin juvénile, que je me suis retrouvée sans tellement de savoir à traîner avec des apnéistes, quoi. Parce que c'était, en fait, c'était mes copains de labo qui sortaient sur le terrain, quoi, nager avec les dauphins pour les étudier. Et évidemment, il y en avait une de ces copains de labo, une. qui était un peu balèze. Un week-end, elle revient de plonger. Et puis, elle me fait, je crois que je suis descendue 20 mètres. Et je me dis, c'est n'importe quoi, arrête de mentir.

  • Speaker #0

    Tu croyais que c'était impossible, en fait.

  • Speaker #1

    Mais oui, parce que pour moi, c'est n'importe quoi. En fait, si, carrément. Et du coup, je me dis, attends, mais comment tu fais ? Puis, on a commencé à parler du monde de l'apnée en tant que tel. Le monde vraiment de la technique. Des descentes le long de la corde, la compensation, des techniques de respiration pour en faire quelque chose d'apnéique. Et là, je suis tombée un peu dans la marmite.

  • Speaker #0

    Tu es devenue instructeur d'apnée assez rapidement ou ça a mis plus de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais encore basée à Bruxelles. C'est-à-dire qu'à l'époque, j'étais basée en Floride. Quand j'ai fait ma découverte en tant que telle, j'étais basée en Floride, courtement. Et puis, je suis revenue à Bruxelles et la première chose que j'ai fait... après avoir trouvé une activité professionnelle, c'était de savoir où on pratiquait l'apnée à Bruxelles pour pouvoir devenir meilleure. Et il y a quelques clubs via lesquels j'ai essayé de me former, mais ça ne passait jamais trop avec la compensation. Enfin, je n'arrivais pas à... Je n'avais pas de déclic avec la compensation et c'était très frustrant. Donc, j'ai commencé à faire des allers-retours à Dharab, en Égypte. Dharab, qui est cette espèce de communauté, qui est en fait un village bédouin. mais qui abrite une communauté internationale d'apnéistes extraordinaire. Donc, c'est un peu une mecque de l'apnée. Et il y a aussi un trou bleu qui est à quelques kilomètres au nord du village. C'est un lieu extraordinaire pour l'entraînement en fait en apnée parce qu'il n'y a pas de courant, l'eau est chaude, relativement chaude. Elle est très claire, donc on a une magnifique visibilité. Il y a généralement peu de vent, donc c'est vraiment parfait. Et donc, j'ai fait plusieurs allers-retours pour passer mon premier niveau, puis mon deuxième niveau. Et puis mon troisième niveau, et puis mettre quelques semaines d'entraînement, et puis mettre encore quelques semaines d'entraînement, et puis mettre le temps et me dédier complètement à mon instructorat. C'est mon premier instructorat avant la pandémie, et mon deuxième instructorat juste après.

  • Speaker #0

    Ah génial, donc ça reste assez récent en fait.

  • Speaker #1

    Je suis devenue instructeur en 2019. Donc deux ans avant la pandémie, c'était il y a deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Très bien, je te remercie pour cette présentation de comment tu es venue à l'apnée. La question que je vais te poser maintenant, elle est directement liée à l'apnée, parce que j'aime bien commencer par celle-là, elle est un petit peu surprenante. Quelle est pour toi, à l'instant où on se parle, ton pire souvenir en apnée ?

  • Speaker #1

    Quelle horrible question, mais c'est une très bonne question aussi, parce que ça fait partie de la réalité de la pratique et du sport. En fait, c'est assez simple pour moi, parce que ça a été franchement traumatisant. Je m'en suis remise depuis, mais en fait... justement entre mes deux niveaux d'instructorat après la première pandémie ça faisait longtemps que je m'étais pas vraiment entraînée et puis j'avais envie de reprendre et de me mettre bien et je suis partie au Mexique et j'ai été retrouver un copain qui est instructeur aussi à Touloume, je mourais d'envie d'aller plonger dans les Cénotes elle m'attirait et en même temps elle me faisait un peu peur et puis il y avait ce côté mystique qui m'attire beaucoup et... Et je savais que mon copain Carlos était dans le coin et c'est quelqu'un que j'admire beaucoup et à qui j'ai beaucoup appris en apnée. Du coup, je l'ai contacté et lui et sa copine m'ont emmené dans une cénote qui fait 80 mètres de fond. Donc à savoir, les cénotes, c'est des grands trous noirs. Il n'y a pas beaucoup de lumière. Ça fonctionne plutôt par faisceau en termes d'éclairage. Et celle-là était assez large. Donc ça ressemblait un peu à un trou bleu, mais c'était une cénote. C'était une espèce de formation géologique. très particulière qui appartient à cet air-là. Mais du coup, on est allés plonger... On allait plonger dans cette cénote. Et on met la ligne. Carlos faisait notre sécurité. Ça faisait longtemps que je n'avais pas plongé. Et du coup, je plongeais avec mon espèce de vieux matériel, entre guillemets, d'il y a un an et demi. La partie du matériel que je n'avais pas utilisé depuis très longtemps, au moins un an et demi, c'était ma longe. Parce qu'à Némo, on n'a pas besoin de longe pour plonger. Et donc, je l'avais un peu ressorti, dépoussiéré pour aller plonger dans les cénotes. Parce que là, je sais qu'on a l'air... comme c'est plus ouvert et qu'on est quand même vite dans des milieux qui offrent moins de visibilité. Et donc, on commence notre session, tout se passe trop bien. J'étais quand même un peu appréhensive et puis ça me stressait un peu, mais en même temps, j'étais trop contente de l'état. Et je crois qu'en fait, dans cette scénote particulièrement mythique, À mes yeux, j'avais mon appareil photo aussi parce que je voulais prendre des photos. Et puis en même temps, je voulais bien plonger. J'avais envie d'essayer d'aller retrouver ces sensations et tout. Ça tout était un peu trop, quoi. Et puis bref.

  • Speaker #0

    Too much. C'était post-Covid. Tu n'avais pas replongé depuis deux ans. Quelque chose comme ça. Alors,

  • Speaker #1

    j'avais réussi à mettre quelques sessions d'entraînement à Nemo. Donc Nemo, c'est vraiment ma base d'entraînement. Enfin, c'est ma base bruxelloise de pratique de plongée. Mais très peu, quoi. Et puis c'est incomparable au Cénot. Mais donc voilà, je me sentais comme pas trop trop mal. Mais je crois qu'il y avait un peu trop tout d'un coup. Et donc bref, je commençais à m'entraîner. Alors à savoir qu'il n'y avait plus peu de temps avant. Donc en fait, les huit premiers mètres dans la colonne d'eau, c'était du lait. On ne voyait rien, on ne voyait pas un mètre. Et donc en fait, ce côté très vaste qu'offre une bonne visibilité, il se révèle qu'à partir de 8-9 mètres, d'abord tu plonges dans du lait. Et puis tout d'un coup, il y a tout cet espace qui s'offre à toi, qui est très sombre. mais en même temps magnifique. Donc voilà, entre 0 et 8 mètres, je vois rien, c'est pas grave, j'arrive, je descends, je commence à prendre mes marques un petit peu visuellement, un petit peu intérieurement, et puis première plongée, enfin je fais ma première plongée d'échauffement, et puis je commence un peu à mettre du chiffre entre guillemets dessus, et puis il y a une plongée comme ça, je me dis, allez maintenant, j'essaie de descendre à 30, et puis j'y arrive, et puis donc, ma descente, descente à 30 mètres, et puis là je fais une mi-tour, et je fais une mi-tour un peu nerveuse, au sens où je suis très contente d'y être, et puis je suis prête à remonter. Et là, il y a ma putain de longe qui s'enroule autour de la corde. Et du coup, il y a tout qui devient tout serré. Et en fait, elle se bloque dessus. Et donc, à 27 mètres, je me retrouve serrée dans le fond par cette longe. Et je n'arrive plus à remonter sans devoir mettre un effort hyper... qui demande beaucoup plus d'oxygène que ce que je devrais mettre. Donc, je dois palmer pour remonter. Je commence à tracter les 12 kilos de poids en remontant. Donc, c'est super prenant. Et puis, en fait, du coup, je perds pied complètement. Je m'emballe dans un état de panique super développé. C'est horrible. Et heureusement, mon ange Carlos vient la défaire. Parce que sinon, je ne crois pas que j'aurais fait 5 offres, mais ça aurait été encore plus traumatisant. Et donc, ces 12 kilos de plomb ne suivent pas. Mais c'est vrai que je suis remontée comme une balle. Et que ça a été les grosses larmes de crocodile à la surface. Une espèce de relâchement nerveux.

  • Speaker #0

    Merci pour ta... Pour ta confiance et de nous partager ça, mais c'est important de le dire parce qu'après on va parler plus que de choses chouettes. J'aime bien l'idée aussi que l'apnée, c'est évidemment des risques et tu es instructeur, tu sais de quoi tu parles et en même temps, tu es là pour en parler. Il y a la sécurité qui est là aussi et qui vient permettre justement de se sortir de ce genre de situation. J'imagine qu'il a dû sentir que tu tirais sur le...

  • Speaker #1

    Sur le poids,

  • Speaker #0

    non ? Il était même descendu avec toi. Oui,

  • Speaker #1

    il était avec moi à 25, 20 mètres. Il était avec moi. C'est à ce stade-là qu'il a déclipsé mon mousqueton.

  • Speaker #0

    Donc, ça s'est bien fait.

  • Speaker #1

    C'est un excellent apnéiste qui a fait une sécurité exemplaire.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas replongé après, si ?

  • Speaker #1

    Ah ben si, si. Après, j'ai fait tout, shooting photo avec une.

  • Speaker #0

    Bon, ça va.

  • Speaker #1

    C'est d'être avec des instructeurs comme ça, qui étaient très expérimentés. En fait, tu sais, j'ai lâché... toute cette émotion avec laquelle je suis remontée, et aucun moment j'ai été jugée. Ils ont tout à fait accueilli ça tranquillement. Elle m'a même raconté une fois elle. On a fait un partage d'expérience qui a fait qu'en fait, ça n'a pas du tout été stigmatisé, même si c'est vrai que c'était un peu traumatisant. Et ce qui est certain, c'est que je n'ai plus jamais replongé sur cette longe-là.

  • Speaker #0

    Sur cette cénote, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    avec cette longe.

  • Speaker #1

    Avec cette longe, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, comment tu as dépassé ça ? Est-ce que là, tu vois, quand tu en reparles, je sens qu'il y a encore un petit peu d'émotion. Tu y as repensé ou comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a de l'émotion, parce que je pense que ça fait partie du souvenir et qu'elle sera toujours là. Et que voilà, ça fait partie du... Au même titre que je revis des émotions extraordinaires quand je pense à certaines plongées, je revis certaines émotions un peu de...

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Tu n'as pas fait de cauchemar ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas fait de cauchemar, mais j'ai lâché un gros pleur en remontant. Si je n'avais pas lâché, je crois que je n'aurais pas pu quitter l'endroit.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, c'est juste une baisse de catharsis, exprimer la grosse émotion et après, tu as pu y retourner. Merci. Partons sur le meilleur alors, parce que ça, c'était le pire. J'imagine que tu vas avoir plein de merveilleux souvenirs en apnée, beaucoup plus que des pires. Est-ce que tu pourrais nous dire, peut-être que ça va être finalement cette rencontre avec ce dauphin quand tu avais 13 ans ? C'était quoi alors cette... S'il y en avait une, laquelle tu retiendrais ?

  • Speaker #1

    Alors la rencontre avec le dauphin, c'était même pas une apnée. J'étais sur le bateau et lui, il était dans l'eau.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était assez transcendant que pour rentrer dans la catégorie des expériences inoubliables. Mais je pensais à... Ça va faire 9 ans que je pratique l'apnée de façon un peu plus assidue. Et je ne peux pas m'empêcher de comparer ça avec un gâteau. Du coup, si le quotidien et tout ça, c'est peut-être la base sur laquelle on peut ajouter toutes les chouettes choses. Alors l'apnée, c'est l'espèce d'énorme couche de chantilly. Ah oui ! Bien épais. Au-dessus, là. On passe dessus, on prend avec la petite cuillère comme ça. Et donc ça, c'est vraiment la pratique. Ça, c'est tous les niveaux que j'ai faits. C'est mon niveau de débutante jusqu'au niveau d'instructorat. C'est les compétitions. C'est l'ensemble de l'apnée. Et alors, les meilleures apnées, c'est vraiment les cerises qui viennent se placer dessus. Tu sélectionnes sur le carreau comme ça. Et là, c'est vrai qu'il y en a quelques-unes déjà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut nous en partager une ? Peut-être une sensation, une joie ? Peut-être quand tu as fait un PB, j'en sais rien. Ça pourrait être parce que l'eau était particulièrement belle.

  • Speaker #1

    Le PB à 41 mètres, c'est une grande classique. Tout est toujours tellement sensoriel en fait. Ces excellentes plongées, c'est des choses que je vis de façon extrêmement fort, sensoriellement parlant. Et du coup, cette plongée-là à 41 mètres, ça a été vraiment une préparation mentale classique, avec la respiration de préparation, tout ça, une rentrée dans l'eau très correcte. Et puis c'est surtout d'arriver à lâcher au fur et à mesure. que je prenais de la vitesse en chute libre, de vraiment lâcher cette espèce d'anticipation d'arriver à la balle de tennis ou à ma plate-fiche, qui représente ma profondeur. Et puis donc, c'est de rester concentrée sur ce qui se passe dans ma gymnastique tubulaire, et ma glotte, et le fond de ma langue, et mon palais mou, et tout ça, pour tout d'un coup être surprise par la destination, et le fait d'y être. et à ce moment-là, à cette surprise, une milliseconde, elle a été suivie par une espèce d'explosion de joie, vraiment du cœur, que je contenais depuis des semaines, parce que je n'y étais pas encore arrivée. Et tout d'un coup, il y a bien trois semaines d'entraînement et de joie qui se faisaient à cette profondeur-là. Et puis je suis remontée avec, à chaque coup de palme, je pensais à une personne à qui j'allais raconter ça. Et puis quand je suis arrivée au... À la surface, au même titre que j'ai explosé de larmes dans les scénotes, j'ai explosé de joie avec Wally, avec qui je m'entraînais.

  • Speaker #0

    Ah, génial ! J'adore !

  • Speaker #1

    Je le reviens encore.

  • Speaker #0

    Mais oui, alors tu vois, l'émotion, elle est là aussi. Et on l'entend, on la partage. J'adore. Ça, quand tu disais, oui, je me suis préparée mentalement comme d'hab, physiquement comme d'hab, pour toi, avant de descendre, tu as quoi en tête ? Comment tu te prépares ?

  • Speaker #1

    Alors, je me suis préparée comme d'habitude et tout ça, mais c'est-à-dire que j'avais des semaines d'entraînement sous la ceinture. Donc, autant je me prépare plus ou moins de la même façon pour chaque plongée, autant il y a un peu une performance, ça se construit en fait. Et donc, du coup, d'avoir des semaines d'entraînement sous la ceinture, ça me permettait de me mettre dans la zone plus rapidement en fait, de façon assez profonde en fait. Donc, en fait, qu'est-ce que j'ai en tête quand je me prépare, quand je fais ma respiration de préparation ? C'est l'entraînement, quoi. C'est vrai que j'ai fort pris l'habitude de me préparer avec le tuba en bouche à plat, avec le visage dans l'eau. Mais depuis peu, depuis que j'ai commencé la compétition, que je plonge sans tuba, je fais ça avec le visage vers le ciel. Mais dans tous les cas, c'est vraiment sensorialiser l'air que je respire comme un nectar qui nourrit. Et avec chaque respiration que je prends, qui vient vraiment m'imbiber d'une énergie très nourrissante et de la laisser vraiment me charger au max. avant d'aller la surfer en descendant en l'avenir. Ah,

  • Speaker #0

    c'est bien, j'adore. Donc là, c'est presque une visualisation en même temps. C'est sensoriel, essentiellement. Comme si tu prenais de l'énergie et hop, tu pars avec.

  • Speaker #1

    Ça, c'est au niveau sensoriel, au niveau de la visualisation. C'est sûr que je me vois faire mon canard, je me vois palmer jusqu'à une certaine profondeur. J'ai une alarme, d'ailleurs, à la profondeur à laquelle j'arrête de palmer. Et puis, je me vois vraiment rentrer un peu en méditation intérieure chutante. dans laquelle mon seul focus, c'est ma compensation et ma position corporelle.

  • Speaker #0

    Tu as conscience de tout ce qui se passe dans ton corps à chaque seconde ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'habite.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as à la fois conscience de ce qui se passe dans ton corps et de ce qui se passe autour, ou vraiment tu es focussée, tu es dans ta bulle ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'il y a autour, mais je n'en ai plus rien à faire. Et donc, ça demande de le lâcher aussi, parce que ce qu'il y a autour, c'est une profondeur grandissante, c'est une… luminosité qui diminue, c'est de la lumière qui s'efface et qui change, enfin qui offre de moins en moins de couleurs. Je ne regarde pas mais à 40 mètres, quand j'ouvre les yeux pour voir où tu es, je sais que c'est bien la belle. C'est vrai que ça surprend un peu, c'est un peu un monde monochrome dans lequel je me retrouve.

  • Speaker #0

    Tu fermes les yeux pendant toute la descente en fait ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce que je suis super concentrée sur ma compensation.

  • Speaker #0

    Tu plonges au pince-nez ou tu as un masque ?

  • Speaker #1

    Non, là j'avais un masque et j'étais avec mon pouce et mon index sur le nez. Ok.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On est super concentrés dans mon monde.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, il y a cet hyper focus. Tu arrives au fond et là, tu découvres finalement l'univers. Alors, évidemment, on n'y reste pas des heures, j'imagine, mais...

  • Speaker #1

    Ah non, c'est demi-tour et je remonte. Par contre, quand je remonte, je garde les yeux bien ouverts pour profiter de tout ce que j'ai... Tout ce que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Tout ce que j'ai parcouru.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Il n'y a plus la compense. Il y a le voyage dans l'autre sens. J'aime bien. Tu dirais que c'est à la fois... C'est quoi ? C'est visuel. Tu écoutes aussi. C'est sensitif. Ça se passe... ou toutes ces sensations, c'est dans le corps, dans la tête ?

  • Speaker #1

    Ça fait partie des techniques que j'aime bien utiliser en statique. En profondeur, je les utilise un peu moins parce que le fait d'être en chute libre et tellement concentrée sur ma compensation, c'est assez comme matière, comme point focus. Moi, je fais de l'apnée parce que je suis en quête de sensations. J'adore découvrir des nouvelles sensations et en apnée, il n'y en a jamais deux les mêmes. En statique, par exemple... J'aime parfois bien juste me replonger dans un souvenir de quelque chose que j'ai mangé. J'ai une fois un ami qui m'a préparé un poulet délicieux. Et je me suis fait une statique de 3 minutes 30. Honnêtement, je crois pendant au moins 2 minutes 30, tout ce que j'ai fait, c'était penser à ce poulet. C'est penser à le goût qu'il y avait, l'odeur. C'est du poulet qui sort du four. Et puis comment ça évolue quand on le mange. Et puis encore, enfin juste, mais exceptionnel. Ça, c'était... D'ailleurs, c'était une apnée cerise sur le gâteau.

  • Speaker #0

    Et donc, c'était un statique. Là, tu étais en piscine.

  • Speaker #1

    Non, j'étais aussi en mer.

  • Speaker #0

    Tu étais en mer, oui. Donc, tu es complètement dans tes ressentis.

  • Speaker #1

    Oui. Je pense en tout cas que l'apnée, pour moi, c'est un lieu et un espace dans lequel je ne peux pas faire sans parce que c'est un espace dans lequel tout peut coexister. Un espace mental dans lequel vraiment tout peut vivre ensemble. Que ce soit l'espèce de petit dialogue intérieur où toutes ces voix qui nous parlent dans notre tête ou les sensations kinesthétiques, gustatives, olfactives, sensorielles, auditives. J'ai déjà fait des apnées comme ça, dans lesquelles j'avais une chanson en tête du début jusqu'à la fin. Oui, voilà. Tout peut vivre ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est incroyable, c'est une richesse. Et c'est vrai que ce n'est pas évident de montrer, en tout cas en images, C'est pour ça que j'utilise le vecteur podcast aussi, pour essayer de qu'on saisisse ce qui se passe aussi à l'intérieur. Plus visuel, ça peut être musical, ça peut être rien. Et tu parlais aussi de pensée. Alors peut-être que tu as des petits mantras, des choses qui viennent ?

  • Speaker #1

    De pensée ? J'ai des souvenirs. Moi, je fonctionne assez bien aux souvenirs. Aux souvenirs ? Oui, donc j'ai déjà des états de conscience altérés, au sens où je suis... carrément méditatif en fait quoi en fait l'espace entre chacune de mes pensées il s'agrandit assez bien et parfois franchement drastiquement après plusieurs semaines d'entraînement c'est le bénéfice de construire des performances mais j'ai déjà fait pour en revenir au partage d'expériences très concrets et qui fait référence aux souvenirs c'est que j'ai déjà fait une statique aussi comme ça où pendant 2030 j'étais avec ma chienne quoi et du coup on avait 7 mois et on jouait dans le jardin quoi et ouais pendant 3 minutes c'est voilà C'est le passage de jouet, toute sa joie, toute la mienne, toute cette espèce de jeu, comme si on y était de retour.

  • Speaker #0

    Oui, finalement, c'est vrai que c'est la question que j'aime bien poser quand on arrive vers la fin et on arrive un peu vers la fin de l'interview. Si tu avais un conseil de prépa mental à donner, d'ailleurs, comme tu es instructeur d'apnée, j'imagine que tu partages ça à tes élèves aussi. Alors, il y en a plein des outils, évidemment, mais est-ce qu'il y en a un que tu partagerais ? C'est se plonger dans un souvenir comme ça ou ça serait autre ?

  • Speaker #1

    C'est de se prendre par la main et d'aller dans un bon endroit, un bon lieu, un endroit sain, que ce soit un souvenir avec peut-être un membre d'une famille. particulièrement attachant, avec lequel on s'entende particulièrement bien. Ou un souvenir.

  • Speaker #0

    Plonger dans un souvenir agréable, ça fait partie des inductions en hypnose, par exemple. Donc on utilise le souvenir pour justement rentrer dans un état de conscience un peu différent de... C'est un état de conscience différent de celui dans lequel on est à l'état de veille. Est-ce qu'il y avait quelque chose d'autre que tu avais envie de partager avant qu'on se dise au revoir ? On va donner tes informations pour savoir comment te contacter et comment retrouver éventuellement tes voyages et autres. Mais avant, est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire ?

  • Speaker #1

    En particulier, si ce n'est de venir faire coucou à Nemo ou au Cap.

  • Speaker #0

    On a tous envie de venir plonger avec toi là maintenant. Où est-ce qu'on va pouvoir retrouver ton site, ton compte Insta ? Vas-y, dis-nous un peu quels sont les liens. Et notamment, je crois que tu organises juste avant un voyage au Mozambique en février 2025. Donc, n'hésite pas à nous en parler aussi.

  • Speaker #1

    par nager avec les dauphins turciopes au Mozambique en février 2025. Toutes les informations peuvent être retrouvées sur consciencebleu.com et puis en plus de ça, j'ai un compte Insta qui s'appelle freedivingclasses.bru pour tous les cours d'apnée à Bruxelles. Et j'ai aussi une newsletter sur laquelle je peux ajouter des adresses e-mails et pour ça, il suffit juste de m'envoyer votre adresse e-mail sur info at consciencebleu.com De toute façon,

  • Speaker #0

    je vais rajouter toutes les références en dessous de l'épisode. Un immense merci à toi, Gaïa, pour tous ces partages vraiment sensoriels. On a vraiment plongé à la fois dans l'eau et un peu dans ta tête, dans ton univers. Donc, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, à très bientôt, j'espère. Au revoir à tout le monde.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie infiniment d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Alors, s'il vous a plu, n'hésitez pas à lui donner une note 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute et de le partager autour de vous pour le faire connaître. Et si vous souhaitez participer au podcast et vous faire interviewer, ou si vous connaissez quelqu'un que vous aimeriez entendre, dites-le moi en m'écrivant à l'adresse contact at hypne.com. Merci à vous et à très bientôt pour le prochain épisode de... en profondeur.

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