- Speaker #0
Hors série d'encore, hors série, encore. Bonjour Oussine.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Ça va, on dirait que tu viens de te réveiller alors que ça fait une demi-heure qu'on parle. Je vous rassure, il est bien réveillé. Oussine, on va passer un moment ensemble. Je préviens également les auditeurs et auditrices qu'on se tutoie parce qu'on se connaît un petit peu. On a eu la chance de t'avoir sur scène dans un événement que j'ai cofondé il n'y a pas longtemps, Vive Algen, et tu étais modérateur d'une table ronde. Et on s'est dit tout de suite, il faut absolument que tu viennes raconter au micro d'Encore ce que tu fais. Donc le micro est à toi. Avant qu'on commence sur quelques sujets qui nous intéressent dans l'angle donné de ce podcast, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots la manière dont tu souhaites ?
- Speaker #1
Souriant, jovial et travailleur.
- Speaker #0
Parfait ça.
- Speaker #1
Toutes les bonnes qualités pour entreprendre et balayer pas mal de sujets que nous avons en commun. Trop bien.
- Speaker #0
Souriant, travailleur...
- Speaker #1
Ça s'entend pas, j'ai l'impression que les gens qui vont écouter vont dire « ce jeune homme ment » . Ça s'entend pas, mais je suis très souriant.
- Speaker #0
Je confirme, il l'est, on mettra une photo témoin. On va décliner un petit peu ces mots-clés que tu viens de donner. Tu viens en tant que cofondateur aussi de Winside, j'ai envie que tu abordes ce sujet parce que ça concerne totalement les sujets du podcast encore. Est-ce que tu peux m'en dire un petit peu plus sur Winside ? Et ensuite, on va démêler ensemble, j'ai envie de comprendre aussi pourquoi tu as créé cette entreprise. Oui,
- Speaker #1
l'insight, c'est une structure qui se dédie à une typologie de personnes bien ciblées. C'est ce qu'on appelle, nous, des personnes en seconde partie de carrière. Et quand je dis le nous en insistant, c'est qu'il y a quelques fois, il y a un mot très péjoratif qui est utilisé, qui est le mot senior. Et qui m'intrigue énormément dans le sens où je me dis que nous, on s'adresse à des plus de 50 qui sont encore inscrits dans le monde du travail. Et si on les appelle seniors à cet âge, je n'ose imaginer comment on va les appeler lorsqu'ils vont avoir 80 ans, 90 ans. Ça sera des super seniors.
- Speaker #0
Des vieilleux.
- Speaker #1
Ouais, peut-être. Donc nous, ce mot, on l'a vite évincé de notre jargon. On les accompagne, en fait, ces personnes, à construire un nouveau projet professionnel. Ça signifie quoi un nouveau projet professionnel ? On s'est rendu compte qu'il y avait quelques fois des entreprises à travers lesquelles il y avait très peu de mixité générationnelle. Je pense aux entreprises de la tech, mais pas que. Dans les entreprises de la tech, il y a très peu de mixité générationnelle. Et donc on s'est dit, tiens, c'est particulier, ces boîtes qui se dédient à construire le monde de demain, en fait, ils ne le font qu'avec des gens qui se ressemblent. Trentenaires. Souvent le même profil, école de commerce, école d'ingénieur, dans des lieux qui leur sont dédiés. Mais lorsqu'ils ont besoin d'expertise ou de sujets bien précis, ils vont solliciter des profils seconde partie de carrière. C'est un peu long, je vais souvent le dire dans ce podcast, mais je préfère dire seconde partie de carrière.
- Speaker #0
C'est pour ça que les gens disent senior, c'est plus rapide.
- Speaker #1
C'est peut-être pour ça qu'ils disent senior. Ils les sollicitent de façon ponctuelle. En fait, ils les sollicitent pour une mission, ils ont besoin d'un consultant, ils ont besoin d'un mentor. Mais ils ne pensent jamais à les intégrer pleinement dans leur process de productivité ou alors d'idéation en les incluant dans leur effectif. Et donc, j'ai commencé à faire quelques interviews, à me demander déjà... Là, si quelqu'un coupe à ce moment au podcast, il va se dire, tiens, il blâme énormément cet écosystème. Non, pas du tout. Le constat, il se porte sur les deux. Donc on a fait à la fois des interviews au niveau de ces structures que je viens de décrire, mais aussi au niveau de futurs collaborateurs de plus de 50, à se demander quel regard ils avaient sur ces entreprises. On a remarqué très rapidement que les deux parties avaient des images très définies sur chacun, chacune. D'un côté, on avait une personne de plus de 50. Ça travaille pas avec les mêmes outils, ça coûte cher, ça maîtrise pas le wording, ça maîtrise pas le vocab. Et puis de l'autre côté, on avait, c'est plus de 50, Makino faisait part de... Attends, on comprend rien quand vous parlez, les outils on comprend pas, les lieux, on peut pas y rentrer. Tu, à la limite, tu voulais à l'époque, tu voulais à la station F. Je me rappelle plus le nom du resto qu'il y a à côté, le grand...
- Speaker #0
Félicita ?
- Speaker #1
Voilà, à la limite t'allais boire un gobelet à Félicita, mais tu rentrais pas dans les bureaux. Non. Donc voilà, on avait vraiment des images très arrêtées des deux parties. Et on s'est dit, il faut créer un pont. Et ce pont, ça a été les premiers programmes qu'on a designés. Je ne sais pas si on reviendra sur l'ensemble des programmes que nous portons. Mais ça a été de créer des ponts entre ces deux univers. Parce qu'il y a un vrai intérêt à travailler de façon intergénérationnelle. Chacun peut apporter à l'autre. et puis d'un point de vue légal je pense que tout toutes les personnes qui vont être amenées à nous écouter sont au fait que l'âge de la retraite ne fait que...
- Speaker #0
Reculer. Et donc,
- Speaker #1
du coup, il faut aussi trouver une place à ces personnes. notamment sur le fait qu'elles ont une vraie expertise métier à faire valoir au sein de n'importe quelle structure. Là, je me suis focus sur les boîtes tech. Nous, on ne travaille pas qu'avec des boîtes tech, on travaille avec des groupes qui s'apparentent à des ESN, des cabinets de conseil, mais aussi des TPE-PME, parce qu'aujourd'hui, pour ces TPE-PME, c'est une vraie valeur ajoutée d'avoir un expert à ses côtés et qui plus est, avec des outils tech et des méthodologies qui sont demandées aujourd'hui dans le monde du travail.
- Speaker #0
Merci pour cette synthèse. J'ai envie qu'on creuse sur deux sujets. Premier sujet, l'entreprise a été créée en 2018. Là, tu nous as expliqué ce que vous faisiez. C'était quoi ton déclencheur, toi, personnel, pour monter cette boîte ? Qu'est-ce qui t'a vraiment fait t'intéresser à ce sujet de la seconde partie de carrière et peut-être aussi une certaine forme de lutte contre la fracture numérique ?
- Speaker #1
Je pense que comme tout entrepreneur, il y a quand même quelque chose de personnel dans ce qu'on porte. Notamment quand tu es sur ce genre de sujet, tu fais bien de rappeler la date parce qu'en 2018 lorsqu'on prenait la parole je peux t'assurer qu'il y avait énormément de sourires, énormément de pouces levés mais il y avait zéro action. On était une aberration nous à l'époque.
- Speaker #0
Mais c'était complètement en avance par rapport à aujourd'hui où c'est un peu à l'air du temps quoi.
- Speaker #1
Ouais ouais ouais on était... T'étais avant-gardiste ? Oui peut-être avant-gardiste parce que j'avais l'intuition que ce qu'on faisait était juste. Je ne trouvais pas ça logique, je me répète, que des entreprises qui se targuent d'inventer les solutions de demain passent de l'entre-soi. Je trouvais ça complètement bidon. Et puis ça, c'est d'un point de vue constat, on va dire, écosystème. Mais d'un point de vue personnel, j'ai toujours eu de l'attrait pour les personnes plus âgées que moi, pour différentes raisons, parce qu'elles sont inspirantes, elles ont de l'expérience. Et puis aussi, elles ne sont pas... Peut-être que je me trompe, mais j'ai l'impression qu'il y a une certaine sagesse qui fait qu'elle ne s'inscrive pas dans une certaine compétition lorsque tu échanges avec elle. C'est fini, à un moment, tu en as marre de montrer que tu as les plus gros bras, tu as la plus grosse voiture, même s'il y a des plus de 50 qui sont encore là-dedans. Mais je trouve que, moi en tout cas, je me suis toujours enrichi des personnes plus âgées comme moi. C'est peut-être aussi quelque chose qu'on m'a enseigné. Moi, je pense que j'ai été formaté à... Je suis un produit école de commerce, à faire gagner de l'argent à des gens qui ont déjà de l'argent. Et je ne vais pas dire que je cherchais du sens, parce que cette phrase, je ne pense pas l'avoir dit une seule fois, de dire, oui, je veux quelque chose qui donne du sens. Mais j'avais envie de quelque chose d'autre. Et d'ailleurs, je pense que si j'étais né à une autre époque, eh bien, si j'avais découvert les modèles économiques liés à l'ESS, je pense que... Je pense que j'aurais été davantage sur ces sujets-là. Mais aujourd'hui, je pense que je suis à la bonne place au bon moment, dans le sens où une structure comme la nôtre, elle doit respecter un modèle économique. Et toutes les expériences que j'ai engendrées auparavant font que je peux m'inscrire dans le SS tout en respectant un modèle économique et des objectifs de productivité qui font qu'on arrive à enregistrer des résultats par rapport à la mission qu'on s'est donnée.
- Speaker #0
Est-ce que justement, tu parles d'apport business pour les entreprises, il y a un apport aussi direct ? pour les personnes qui vont bénéficier des formations ? Parce que potentiellement, et c'est l'objectif, elles vont retourner sur le monde du travail ou elles vont monter une boîte, peut-être, suite à ces formations. Comment aujourd'hui, j'ai envie de qu'on s'intéresse sur la cible. Qui participe ? Parce qu'on parle des secondes parties de carrière, c'est un gros cliché, mais moi, tout de suite, j'ai en tête des gens qui se sont fait virer, potentiellement, parce que tu vas me dire, c'est la majorité, c'est pas la majorité, mais on parle de cette vraie fracture aussi en France qui est en train d'être gommé mais Tu as, toi, dans tes promos, des femmes, parce que je crois qu'il y a aussi pas mal de femmes. Tu as des promos spéciales pour les femmes qui se retrouvent du jour au lendemain sans job, un peu perdues, alors que potentiellement, elles ont encore des enfants à charge ou alors elles sont aidantes parfois aussi. J'aimerais bien qu'on aborde cette cible. Qui elle est ? Comment elle arrive à tes formations ? Qu'est-ce qui en ressort ?
- Speaker #1
La société, elle est difficile. Elle est difficile parce qu'elle n'est pas juste. Elle n'est pas juste avec les personnes que tu viens de décrire. Elle n'est pas juste avec une personne, femme, monoparentale. Je vais juste rendre à César ce qu'il y a à César. Parce que moi, je ne fais pas de plaidoyer. Tu vois, tout à l'heure, tu viens de dire qu'on a un public féminin. Je ne fais pas... D'ailleurs, dès qu'elles arrivent dans nos programmes, je leur dis, si vous cherchez quelque chose avec du plaidoyer concernant la place des femmes dans la société, ce n'est pas notre rôle. Ce n'est pas notre rôle et on ne porte pas ce sujet. Il y a des gens qui le font, il y a des experts là-dessus. Nous, ce n'est pas notre sujet. C'est juste qu'on a remarqué qu'il y avait quelque chose de pas juste pour ces femmes, notamment sur les métiers de la tech. Donc nous, notre mission, c'est celle-ci. C'est pas d'aller prendre la parole auprès des entreprises et de leur dire qu'il faut absolument des femmes. Bien sûr qu'il faut des femmes. Je trouve ça toujours dingue qu'on doive en 2025 porter ce discours qu'il faut de la diversité, il faut des femmes. Je sais pas comment ils montent leur business. Mais nous, on le tient pas. Je rembobine un peu rapidement pour t'expliquer pourquoi on a un programme lié aux femmes.
- Speaker #0
No Codeuse,
- Speaker #1
il s'appelle. Le programme s'appelle No Codeuse. Pourquoi il est lié aux femmes ? Et pourquoi aujourd'hui, en fait, on a, quel que soit le programme, même s'il est mixte, on a toujours plus de 50% de femmes dans nos programmes. Mais ça, ça s'est fait indirectement. Le programme No Codeuse, il n'est comment ? Il n'est que nous, on opère en 2019 notre programme classique. Et il y a une association qui vient nous voir. Cette association, elle, porte ce discours-là, de la place des femmes dans la société, la place des femmes dans l'entreprise. Elle vient nous voir, elle nous fait, écoutez, vous êtes la seule boîte qu'on connaisse qui travaille aujourd'hui sur mixité générationnelle. C'est génial ce que vous faites. Par contre, soyez au courant que lorsque vous êtes femme et seconde partie de carrière, c'est double peine. Moi, je l'écoute parce que je suis quelqu'un de poli. Et je me dis, ouais, OK, pourquoi pas ? Peut-être une militante ou je ne sais pas. Je regarde et je me dis, ouais, pourquoi pas ? Par contre, elle me met une petite disquette, ça m'intrigue. Et je commence à regarder dans nos stats, dans nos chiffres, la présence des femmes dans nos programmes. Et là, je me rends compte que sur des promos qui gravitent entre 12 et 15 personnes, on a maximum quatre femmes. Et je me dis « Waouh, attends, c'est pas déconnant, en fait. » Bon, il n'y avait pas besoin d'être Einstein, je n'avais pas besoin de regarder dans les stats, je savais très bien qu'on avait plus d'hommes que de femmes. Et je me suis dit « C'est très particulier, je vais quand même revoir cette personne. » Donc, on fait un rendez-vous, on commence à parler, je lui dis « Bon, ben ok, si on faisait un programme 100% féminin, qui est-ce qui aurait à toucher ? » Et c'est là qu'elle nous a acculturés sur le sujet des femmes monoparentales, le fait d'être vigilant sur les horaires, le fait d'être bien attentif sur certains points. et on a commencé à faire une nouvelle ingé pédago. à avoir une approche un peu différente par rapport à nos DE. Mais ce qui était cool, c'est que...
- Speaker #0
DE, c'est quoi ?
- Speaker #1
Pardon, demandeur d'emploi. Ce qui a été cool, c'est qu'en fait, ce qu'on a mis en place pour ce programme-là, ça a pu se diffuser à travers les autres programmes. Donc, ça a été super magnifique. Et on s'est dit, bon, OK, go. Alors, apparemment, on va tester, on va faire un programme 100% féminin qui s'appelle NoCodeuse. Donc, on ne s'est pas trop cassé le nom, on fait du NoCode, on ne s'est pas trop cassé la tête, on fait du NoCode, appelons-le NoCodeuse. Et d'ailleurs, c'est le programme qui rayonne le plus de tous nos programmes. Tout à l'heure, peut-être que je vous présenterai l'ensemble du catalogue. Et donc, on fait ce programme-là, on fait une information collective et à notre grande surprise, on a énormément de monde. Et je me dis, c'est quand même dingue parce que c'est l'information collective. Nous, quand on la faisait auparavant, elle était mixte. On n'a pas interdit aux femmes de venir y participer. Et là, on se rend compte qu'on a énormément de femmes. Et pour pas assez de place.
- Speaker #0
Comment tu expliques cet attrait ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. Je ne sais pas parce qu'après, on a fait des focus groupes. On l'a redemandé. Est-ce que vous vous sentez davantage en confiance lorsque vous êtes uniquement des femmes ? On a eu une grande majorité de oui, mais il y a aussi des personnes qui nous ont dit non. Justement, le fait d'être qu'avec des femmes...
- Speaker #0
C'était peut-être juste le programme en tant que tel, bien ficelé ?
- Speaker #1
Oui, je ne sais pas. Mais en tout cas, il a bien fonctionné. Et on a déroulé une promo, deux promos. Après, le Covid est arrivé. On a continué. On a accompagné des femmes pendant la période de Covid. C'était incroyable. C'était incroyable. Et ce qui est aussi incroyable, c'est que tu vois la différence. Mais là, je me tire une balle dans le pied parce que tu vas me dire quelle est la différence. Et je ne saurais pas te l'expliquer, mais je vois la différence entre une cohorte 100% féminine et une cohorte mixte. Tu ne l'opères pas de la même façon. D'ailleurs, nos programmes managers sont au fait de ce sujet. Tu ne l'opères pas de la même façon.
- Speaker #0
On peut s'arrêter sur le no codeuse. Côté entreprise. Parce que si le programme aussi est un succès, c'est que derrière, tu as des femmes qui vont bosser pour des assos, pour des entreprises. Qu'est-ce qui leur a plu à ces entreprises ? Quand tu as dit, on a ces promos et on a besoin... Parce qu'il y a de l'alternance qui peut être proposée ensuite après NoCo2.
- Speaker #1
Ça, c'est un autre programme.
- Speaker #0
Alors, les NoCo2 et les entreprises, comment ça fonctionne ?
- Speaker #1
Juste pour les personnes qui nous écoutent, recontextualiser un petit peu le programme NoCo2. C'est un programme de deux mois où pendant cinq semaines, on va faire une montée en compétences assez intensive. sur des sujets no-code, IA et méthodologie de projet. J'insiste sur le méthodologie de projet.
- Speaker #0
Design thinking,
- Speaker #1
c'est ça ? Exactement. Dans le monde de l'entreprise, elles ont été habituées à livrer des travaux finis. Elles n'ont pas été habituées à itérer sur une proposition de valeur. Elles n'ont pas été habituées à utiliser le test and learn, ce genre de sujet. Et là, nous, ce qu'on vient un peu proposer à ces profils, c'est de dire, si tu comprends bien le problème de ton interlocuteur, même si tu livres entre guillemets du caca, mais qui répond à son problème, Il va t'écouter, il va tester ta solution. En revanche, si tu viens avec quelque chose de très joli, mais qui tape à côté de son besoin, pourtant c'est d'une logique implacable. eh bien, ça ne sera pas utilisé. Et c'est le danger aussi un peu de ces outils no-code, parce que vu qu'on te donne une certaine aisance pour produire des applications mobiles, des sites web, des dashboards, etc. Si tu n'es pas à même de pouvoir comprendre le besoin de ton interlocuteur, eh bien très rapidement, tu vas construire un outil mais qui ne sera pas utilisé. Et là, tu vas enregistrer de la frustration. Et tout le monde sera frustré. Ton utilisateur et toi, parce que tu vas te dire...
- Speaker #0
J'ai passé tellement de temps... Voilà.
- Speaker #1
Et donc, du coup, nous, ce qu'on vient proposer à ces personnes, c'est ça. Et donc, toi, tu as eu l'occasion de les rencontrer parce qu'en effet, ces trois femmes qu'on vient d'évoquer, elles ont été staffées sur une association partenaire sur le fait de créer une solution pour elles. Donc, tu connais le programme. Et je termine juste là-dessus aussi, l'importance de ce programme, c'est d'apporter de la vision. Et là, on va ratterrir sur la réponse à ta question, en quoi les entreprises viennent s'inscrire ? Moi, je trouve ça délirant. Aujourd'hui, tout le monde te parle de l'IA. Il y a beaucoup de fantasmes autour de l'IA. Comme auparavant, tu avais beaucoup de fantasmes autour du no-code et de l'automation, l'automatisation. Et donc, du coup, si tu n'as pas de vision, si tu n'as pas de cas concrets, comment tu peux te projeter sur les outils ? Moi, demain, je vais te former à ces outils-là, mais je ne te donne pas de cas d'usage. Je ne te dis pas comment dans le monde de l'entreprise ça se passe, mais c'est complètement bidon. Donc nous, ce qu'on fait, c'est qu'on ouvre des portes. Ouvrir des portes, ça signifie aller dans le monde de l'entreprise avec une cohorte, avec une promo, et échanger avec des personnes qui utilisent ces outils, qui utilisent ces outils, qui utilisent ces méthodologies de production, et de se confronter à la réalité. Ok, génial, je fais une formation à l'IA, mais moi j'étais dans une entreprise, quand je dis moi, moi apprenant, j'ai été dans une entreprise et j'ai vu comment on utilisait l'IA. Ok, maintenant ça devient quelque chose de concret. C'est ce métier-là que j'ai envie de faire. Et suite à cela, ces personnes qui suivent nos programmes, Soit elles sont en capacité aujourd'hui d'opérer ce qu'elles ont vu dans le monde de l'entreprise parce qu'elles ont engendré suffisamment de compétences. Et donc, OK, go, je peux y aller. Je peux aujourd'hui, moi, je me sens de me proposer mes compétences auprès de l'entreprise de par ce que j'ai fait avec Winside. Et si ce n'est pas assez, nous, on a d'autres partenaires, d'autres organismes de formation à travers lesquels on fait aussi des visites apprenantes. Donc, nous... On ne peut pas se prétendre de dire, on forme au design thinking, qui est une méthode qui est très focus utilisateur, sans être focus sur le besoin de nos bénéficiaires. Le besoin de nos bénéficiaires, il est très simple. Monter en compétence, avoir de la vision et consolider tout ça dans un projet professionnel. C'est ce qu'on vient apporter à chacun de nos programmes. Et si c'est un programme court, on vient apporter une compétence spécifique. Aujourd'hui, un demandeur d'emploi, notamment notre public, de typologie au sein de notre public. Des personnes qui ont été échouées par le monde de l'entreprise. et qui ne veulent plus travailler et qui se sentent en capacité de créer leur entreprise. Donc, c'est, on va dire, des entrepreneuses. Et donc, ce qu'on vient leur proposer, ça répond. Aujourd'hui, entreprendre sans digital, quel que soit le sujet, ça me paraît très particulier. Donc, on a cette partie-là. Et puis, tu as les autres, celles qui veulent bien trouver un taf. Trouver un taf, aujourd'hui... Il y a cette vieille phrase que tu entends, à mon avis, dans toutes les personnes, tous les coachs qui accompagnent les gens à trouver un taf. Chercher un taf, c'est déjà un taf. J'ai entendu, j'imagine. Nous, ce qu'on vient faire, on a créé un programme qui s'appelle la grosse embauche. C'est la contraction de gros hacking. Le gros hacking, pour rappel, pour ceux qui ne sont pas au fait de ce sujet, c'est le faire de l'acquisition de leads avec des bots, des robots que tu vas paramétrer et qui vont te créer des listes de personnes que tu vas pouvoir solliciter. Aujourd'hui, nous, on a un programme de deux jours qui t'invite, qui s'appelle la grosse embauche, qui t'invite à monter en compétence sur des sujets digitaux et aussi de méthodologie de travail au service de ta recherche d'emploi. Donc, c'est un double impact. C'est un, je t'accompagne dans ta recherche d'emploi, mais deux, tu vas aussi monter en compétence sur des sujets digitaux. Donc, tu vas aller faire du scrapping, tu vas aller faire de l'acquisition, tu vas aller faire de la btesting, tu vas aller faire aussi un dashboard et on va t'accompagner jusqu'à consolider ta recherche d'emploi et la rendre peut-être un peu plus ludique. Et un peu plus objectif, parce que là, je pense qu'en face de moi, je parle à une entrepreneuse. Et tu sais très bien qu'entrepreneur, entrepreneuse, on est obsédé par nos chiffres, nos KPIs. Et donc, c'est donner un peu plus d'objectivité à ta recherche d'emploi. Par exemple, si je te pose, pas à toi, mais si je pose la question à un ou une de nos bénéficiaires, je dis un ou une parce que ce programme est mixte. Nous, le seul programme que nous avons 100% féminin,
- Speaker #0
c'est nos codeuses.
- Speaker #1
Tout le reste de nos programmes, tout le reste est mixte. Si je pose la question... à un bénéficiaire, tiens, qui peut intervenir dans ta recherche d'emploi ? La première réponse qu'on va me sortir, un RH ou un DRH ? Ben non, autour du RH et des DRH, avant que tu l'atteignes, il y a des personnes qui gravitent autour de lui. Viens, on va d'abord chercher ces personnes, construis ton image digitale, construis ton discours, fais de l'AB testing, approche différemment. Et là... Commence à scanner tes chiffres et dire, OK, sur cette target-là, sur cette cible-là, ça ne fonctionne pas du tout. J'en ai pris 100, je les ai arrosés les 100 avec différents messages, ça ne fonctionne pas. OK, on oublie, on arrête de se faire du mal. Ce n'est pas avec cette porte qu'on va rentrer dans une entreprise. OK, on change et on scanne et on avance comme ça.
- Speaker #0
D'un côté, si on reste sur les no-code des femmes, seconde partie de carrière, prenons la majorité de cette cible qui s'est fait virer. On va dire que c'est peut-être une majorité. Donc des entreprises ont viré des personnes de plus de 50 ans. Et en même temps, toi, tu travailles avec des entreprises qui vont recruter potentiellement ces profils qui sont intéressés. C'est un peu un cerbère, en fait, l'entreprise. D'un côté, aujourd'hui, sans lui jeter tous les mots, parce que tout le monde peut être responsable, etc., d'une situation. Mais aujourd'hui, les faits sont là. Beaucoup de femmes se retrouvent sur le marché du travail à un âge où on se dit, putain, c'est dur de retrouver un taf, c'est compliqué. Donc toi, tu vas venir et tu vas les aider, tu vas trouver des promos. et des formations qui vont les aider à sortir de ça. Est-ce qu'il y a aussi une pédagogie possible pour aider les entreprises à garder ces profils ?
- Speaker #1
Bien sûr. Mais nous, on est une aberration. D'ailleurs, ce mot d'aberration, je pense l'avoir déjà prononcé devant des DRH. Et il existe des solutions. Mais il ne faut pas... En fait, ce serait très maladroit d'avoir un mauvais regard sur le monde de l'entreprise. Le monde de l'entreprise, elle est là avec des hommes, des femmes, pour respecter... une vision pour respecter un modèle économique et faire en sorte que tout le monde se trouve à la bonne place au bon moment. C'est sur la dernière partie de ma phrase que ça vient un peu entre guillemets « tut » gros mot.
- Speaker #0
Oui, parce que les formations... Prenons Chantal. Chantal, deux Chantal. Une Chantal qui s'est fait virer, qui arrive dans ta promotion no-codeuse, et une autre Chantal qui est encore en poste, dans une entreprise qui aura peut-être déjà eu... d'autres profils passés par toi ou qui a peut-être déjà une affinité sur le prendre soin, parce que le prendre soin dans les boîtes, on n'en est pas là, mais sur le suivi de carrière. Et donc, tu as une Chantal d'un côté qui va bénéficier de ta formation pour trouver un autre job et tu as l'autre Chantal qui va, peut-être elle aussi, et on va y venir sur ce point, dans une dynamique personnelle, individuelle, se former elle-même et aussi peut-être avoir une boîte qui est consciente de la formation de ses employés expérimentés. Comment tu vois ? Comment on arrive à ce statut-là, de cette deuxième Chantal, où en fait ça devrait être naturel ? Et encore, est-ce qu'on n'en vient pas aussi à formuler le fait qu'il ne faut pas virer des personnes de plus de 50 ans ?
- Speaker #1
Non, il ne faut pas dire que ça ne se fait pas. Parce que je t'ai dit, moi je ne suis pas quelqu'un d'utopique. Je pense qu'on ne peut pas dire que ça ne se fait pas. Pourquoi ça ne se ferait pas ? Par contre, il faut une raison pour le faire.
- Speaker #0
Oui, mais d'un côté aussi, tu as de moins en moins de boîtes qui recrutent des personnes de plus de 50 ans pour plein de raisons.
- Speaker #1
Ça, oui.
- Speaker #0
Et d'un autre, on va demander à ces personnes qui se font virer à 50 ans de retrouver un job pour 15 ans, puisqu'il faut se tenir jusqu'à 65.
- Speaker #1
Ça, oui, on en est pleinement conscients. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on propose de l'alternance. C'est pour ça qu'on a créé notre programme en alternance et qu'on staff, nous, des personnes de plus de 50 dans des entreprises. Et quelle que soit l'entreprise, je te l'ai dit tout à l'heure, du grand groupe jusqu'à la TPE-PME, avec différents besoins. Un grand groupe n'a pas le même besoin que pour avoir une TPE-PME. Je vais répondre à ta question parce que Chantal me paraît une personne très intéressante. Chantal qui travaille en entreprise. Chantal, on a un problème avec Chantal. Parce que Chantal, à mon avis, elle a une vraie expertise. Et surtout, Chantal, d'un point de vue business, c'est une erreur de l'évincer. Parce que Chantal, j'ai investi dessus. Enfin, la boîte a investi dessus. Elle a une vraie valeur. Ça, c'est le premier souci. C'est de ne pas se rendre compte que Chantal, on a investi dessus. Donc, je ne vois pas le sujet, en fait, d'évincer Chantal. Le seul sujet, c'est de se dire, aujourd'hui, ce pourquoi j'ai recruté Chantal Au début de son histoire avec Chantal, ça ne correspond plus à mon histoire d'aujourd'hui. Bah oui, mais c'est pas grave, parce qu'à côté de ça, Chantal elle a d'autres caractéristiques. Et le souci qu'on a avec Chantal, c'est que moi Chantal j'ai envie de l'inviter à manger avec moi. Chantal j'ai vraiment envie de l'inviter à manger, mais Chantal ce que je vais faire, je vais lui imposer une choucroute. C'est plutôt... C'est plutôt gueulerie, non ?
- Speaker #0
Ouais, enfin, t'as une chance sur deux qu'elles disent non, j'aime pas le choucroute.
- Speaker #1
Et du coup, je vais quand même préciser, parce que j'ai certaines restrictions, ça sera une choucroute au poisson. Ok.
- Speaker #0
Choucroute de la mer.
- Speaker #1
Une choucroute de la mer. Mais pourquoi je vais obliger Chantal à aller manger une choucroute de la mer ? Pourquoi avant à Chantal, je lui demande pas ce qu'elle a envie de manger pour qu'on passe un bon moment ? Mais aujourd'hui c'est ce qui se passe. On oblige les gens à devenir des choses sans capitaliser sur... Tu feras pas ce que tu as envie dans une boîte. Mais par contre... C'est impossible, personne ne me fera croire que ces personnes-là n'ont pas d'appétence pour certains sujets et que je ne puisse pas les accompagner à surperformer sur ces compétences sur lesquelles on peut capitaliser. Et aujourd'hui, le problème, c'est ça. C'est que Chantal, on lui impose cette choucroute de la mer, qui en soi est un très bon plat. Mais peut-être que Chantal...
- Speaker #0
T'arriveras pas à me convaincre que c'est la choucroute de la mer.
- Speaker #1
Mais peut-être que Chantal, c'est pas son kiff. Mais nous, ce qu'on propose chez Winside, c'est d'accompagner les entreprises à faire en sorte de repérer ce que Chantal apprécie et de capitaliser dessus, pour après avoir une mobilité horizontale. Peut-être que Chantal, au niveau de la prise de parole, il y a une grande aisance. Chantal, elle connaît toutes les valeurs de la boîte. Est-ce que Chantal ne serait pas pertinente pour faire de la formation ? Est-ce qu'elle ne sera pas pertinente pour faire de l'onboarding de vos collaborateurs ? Est-ce qu'elle ne serait pas pertinente, je ne sais pas, pour aller en clientèle ? même si c'est quelque chose sur lequel elle n'était pas dévouée au début, peut-être qu'elle peut accompagner un techos et se mettre sur le sujet. Mais attention, moi je dis ça avec un flow assez rapide, le monde de l'entreprise a sa réalité. Les services RH ne sont pas 10 000. Les services RH ne peuvent pas à chaque fois aller voir Chantal et lui dire « En fait, tu es toujours sur la choucroute ou pas ? » Non.
- Speaker #0
Donc du coup,
- Speaker #1
ils doivent se faire accompagner. Et l'accompagnement, ça vient par nous.
- Speaker #0
Donc d'un côté, tu vas être une solution, tu parles d'aberration, mais aujourd'hui, tu existes parce qu'il y a un business, parce que tu es entrepreneur. Il y a un besoin, ton premier client qui sont les bénéficiaires, hommes et femmes, il y a des vrais besoins. Et là, en plus, tu bénéficies quand même de quelque chose qui est, je n'aime pas dire à la mode, mais c'est un vrai sujet sur la table. Parmi un écosystème qui s'enrichit de plus en plus sur favoriser l'employabilité. des 50 et plus, ça grossit. C'est-à-dire qu'il y a de plus en plus d'initiatives, il y a de plus en plus d'entreprises, il y a de plus en plus de startups qui se lancent aussi l'un des autres. C'est-à-dire qu'il y a un vrai business, parce qu'on sait que la démographie va faire qu'il va falloir continuer à former ces 50 et plus, parce qu'on aura de moins en moins de jeunes pour rentrer en entreprise. Et ce que j'avais adoré aussi, qui avait été dit à la table ronde sur l'IA à Vivagen, une très rapide table ronde, on n'avait pas creusé le sujet, mais quelque chose qui m'avait frappée et que j'ai adoré, c'est... Dans la table ronde, il y avait... Malorie et d'autres personnes. Malorie, étudiante, qui disait qu'en fait, on attend des jeunes qui maîtrisent absolument l'IA tout de suite, alors que c'est une nouvelle technologie et tout le monde est sur un pied d'égalité. Les 50 et plus, les jeunes, les 70 et plus, c'est un outil qui est à la portée de main de tout le monde. Et c'est ça qui est fou, que j'ai trouvé formidable. J'avais envie de parler de ça maintenant, parce qu'en fait, il y a plein de choses où on oppose beaucoup les générations, on oppose beaucoup... Et en fait, on se rend compte que l'IA va gommer tout ça aussi. C'est ça qui est super intéressant.
- Speaker #1
Oui, oui, je n'ai pas grand-chose à ajouter. Aujourd'hui, en fait, tu as un panel d'outils qui t'est proposé de telle sorte à ce que tu puisses produire assez facilement. Je fais peut-être un peu plus long que toi, tu l'as très bien synthétisé en disant on est tous à égalité. On est sur un pédestal, on peut y aller. Après, je vais venir juste un peu pondérer. Je pense qu'une personne un peu plus jeune... C'est maladroit de ma part, mais elle a davantage d'agilité digitale, parce qu'elle est née avec un téléphone, elle a le portable, elle a cette agilité sur un ordinateur. Parce qu'aujourd'hui, je ne sais pas si c'est le cas de toutes les écoles, mais je crois savoir que quand tu vas dans certaines universités ou écoles, on te donne un ordinateur, la région te propose un ordinateur pour t'inviter à avoir un peu cette agilité digitale, ce qui n'était pas le cas auparavant. Donc il y aurait juste ce petit point-là pour pondérer ce qu'on est en train de dire. C'est la même ligne de départ,
- Speaker #0
mais un départ peut-être plus avancé. Mais la route, c'est la même.
- Speaker #1
Mais tu vois, par exemple, tout ce qui est réseaux sociaux, Snap, TikTok. Je pense qu'il y a une habitude digitale qui est davantage ancrée chez un public plus jeune. Mais après, le défaut peut-être d'un... Pas le défaut, un autre sujet qu'ont des personnes de plus de 50, c'est que lorsque tu arrives à bien les embarquer sur ces sujets-là, Ils ont l'expérience de la vie, ils ont l'expérience professionnelle pour bien retranscrire et utiliser les outils. À l'inverse d'un jeune. Le jeune, peut-être qu'il aura plus d'aisance pour opérer sur ses outils, mais est-ce qu'il a les use cases ?
- Speaker #0
D'où l'importance, et ça nous permettra d'arriver presque à la conclusion, on reste sur le domaine de l'entreprise, parce que c'est ce qui concernait ce hors-série, de mixer les générations. C'est hyper important, c'est le bateau, j'enfonce une porte ouverte, mais tu parlais tout à l'heure du moule, où parfois tu t'arrives dans une boîte, tiens je vais te raconter une anecdote j'ai passé un entretien il y a peut-être 3 ou 4 ans et j'arrive et je me dis c'est pas possible tout le monde se ressemble non mais zéro diversité, zéro aucune, j'ai fait l'entretien je suis partie tout de suite, je peux pas demain l'entreprise idéale si on pouvait la dessiner parce que dans une de mes dernières questions que j'adore c'est de faire un peu de prospective Et de souhaiter la fin de Winside à un moment, parce que vu que tu es une aberration, peut-être qu'à un moment tu n'existeras plus, parce que tu n'auras plus besoin d'exister. Et on va dessiner ce moment-là, mais c'est hyper intéressant justement de se dire, là il se passe plein de trucs, aujourd'hui, et c'est un sujet qui est sur le devant de la scène, sur l'employabilité, sur l'offboarding aussi, parce qu'on n'a pas parlé de ça, mais il y a les fins de carrière aussi qui s'accompagnent, comment tu gères la transmission entre les générations, ça je trouve que c'est un sujet passionnant, ça arrive de plus en plus. J'en viens à ma question de prospective, si tu devais me décrire l'entreprise idéale, pas la société, vraiment l'entreprise idéale en 2050, à quoi elle ressemble ? Qu'est-ce qu'elle a fait de différent aujourd'hui pour être ce qu'elle est ? Si tu pouvais me la dessiner un petit peu.
- Speaker #1
L'entreprise idéale, c'est celle que j'imagine pour nous, je ne sais pas si en 2050, nous le souhaitons, qu'on soit encore là ou alors que le sujet soit complètement réglé et qu'on soit amené à pivoter sur quelque chose d'autre. Moi je trouve que quand tu veux produire, il faut avoir, il faut embarquer un maximum de personnes avec toi et un maximum de personnes différentes. Moi là j'ai un sujet, il est très touchy ce que je vais vous dire, parce qu'apparemment on est plusieurs. Moi demain j'aimerais, je pense que dans un futur projet je vais faire appel à la NDRH. Ok. Parce que je trouve pas ça normal dans un effectif, on n'a pas une personne en situation de handicap. Dans nos effectifs, on n'a pas ça. Moi, je ne peux pas me mettre en avant le fait de dire « prenez des seniors » et de ne pas avoir de seniors chez nous. Ça serait une folie. Donc, je pense qu'on a tous les profils. Moi, de par mes origines, je pense que... Pour les personnes qui nous écoutent, ils se doutent bien qu'Oussine, ça a une certaine connotation. J'aurais pu aller sur de la mixité sociale. Je m'en fiche de ça. Je m'en fiche comme je m'en fiche de la parité homme-femme. Je sais que c'est une dinguerie de dire ça. Mais pourquoi je m'en fiche ? Parce qu'aujourd'hui, c'est une folie qu'une boîte se prive de quelqu'un de compétent parce qu'il a telle couleur ou parce qu'il a tel sexe. C'est une folie. Tu ne peux pas monter un business en réfléchissant comme ça. Je ne comprends pas. Alors une fois, c'est peut-être très maladroit, mais moi je suis davantage dans le faire que dans le « je vais aller porter le plaidoyer » . Moi, au sein de ma boîte, il n'y a pas ces sujets-là. Pas ces sujets de mixité générationnelle. Moi, par exemple, mes équipes tech, elles sont composées de jeunes et de plus de 50. Je n'ai pas... Et justement, c'est ce qui me plaît, quand on fait des réunions, c'est ce qui me plaît d'avoir un peu, je ne sais pas, d'un côté la fougue. Je dis pas qu'à plus de 50 ans t'es pas fougueux, mais des fois t'es un peu plus inconscient, tu te dis bah tiens on va faire ci, on va faire ça, bah t'as plus de 50 qui vient quand t'as rien, dans la réalité pas tout à fait quoi. Donc bien on pondère un peu, et donc du coup les deux donnent un équilibre intéressant. Et pour répondre à ta question sur l'entreprise de demain, l'entreprise de demain elle doit être en capacité d'accueillir tous les profils. Moi ma crainte, demain on explose et que je vois des groupes, des clans, je serais très triste pour nous, je serais triste pour moi. De me dire, tiens, je ne sais pas, je n'ai pas de typologie tellement, je ne suis pas câblé pour segmenter les gens. De me dire, tiens, il y a un groupe A, il y a un groupe B, ça ne communique pas, ça n'échange pas. C'est normal d'avoir des affinités. On n'est pas dans le monde des bisounours. Je crois l'avoir dit à plusieurs reprises dans mes échanges. L'entreprise, je ne suis pas utopique, elle est là pour faire du bis. Par contre, elle a aussi des devoirs vis-à-vis de ses collaborateurs. Elle n'est pas juste là pour dire, voilà ta fiche de paye, ciao. t'as Prodviv, là t'as fiche de paye, non t'as aussi des devoirs Tu dois accompagner, tu dois être... Mais après, il y a aussi un sujet de management. Comment tu arrives à donner une vision auprès de tes collaborateurs ? Parce qu'en fait, les collaborateurs, ils ne cherchent pas tous la même chose. Non. Des fois, il y en a, ils vont avoir besoin de vision, ils vont avoir besoin de t'embarquer. Il y en a d'autres, ils vont avoir besoin que de tes rémunérations, ce qui est tout à fait louable, la sécurité. Il y en a d'autres, ils vont avoir besoin de se sentir inspirés. pas sur le côté vision, mais sur le côté compétence, de dire, ici, je suis à ma place, j'apprends. C'est ça la boîte de demain, de pouvoir être à l'écoute de chacun, chacune, et puis aussi de donner une place à chacun, chacune. À un moment, je crois que j'étais dans le monde des bisounours, j'étais plus jeune, mais je crois que je savais déjà que j'allais entreprendre, parce que moi, j'ai fait mes armes dans des entreprises sur pas mal de sujets, chez la Gardère pour de la com. Tout à l'heure, je vous ai cité BPI dans de la grande distri pour voir aussi la rigueur de la grande distri. J'étais un doux rêveur. Je m'étais dit que ça serait très stylé. Je ne me demande pas pourquoi. Je me suis dit que ça serait très stylé que si j'arrivais à monter une boîte, que mon gosse joue avec le gosse de la secrétaire ou alors d'une personne qui ferait le ménage ou un truc comme ça. Et qu'il n'y ait pas de différence. Bon, ma famille et pas mes enfants sont... Moi, je suis ici à Paris quand... Quand ma famille est dans l'Est, Et mon homme de ménage ne m'a pas encore présenté ses enfants.
- Speaker #0
Est-ce que ce n'est pas un appel, ça ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. Mais je sais qu'il y a des enfants.
- Speaker #0
Mais là, ce que tu es en train de dire, c'est que tu es aussi toi, au bon endroit, à la bonne place, pour aussi te projeter et avoir dessiné ton entreprise qu'elle est aujourd'hui dans une direction où tu seras hyper content qu'elle prendra en 2050. C'est-à-dire que ce que tu construis là, la vision que tu as toi en tant qu'entrepreneur, ta boîte, elle va dans le bon sens.
- Speaker #1
Ah !
- Speaker #0
parce que se projeter en 2050 est-ce que toi ce que tu fais maintenant là ça a du sens, est-ce que tu te dis ça marche est-ce que tu la projettes encore toi ta boîte ah bien sûr je la projette très bien même j'ai des ambitions j'ai de la vision j'ai des équipes superbes
- Speaker #1
pourquoi superbes parce qu'elles sont animées par le sujet Puis là, je vais parler, parce qu'il y a des entrepreneurs qui écoutent. Oui. Ne vous oubliez pas. Parce que faire des belles choses, c'est cool, c'est bien. Par contre, il ne faut pas vous oublier. Parce que le sujet qu'on évoque depuis tout à l'heure, là, il y a une petite hype. Comme toutes les hypes, ça va disparaître. Et après, vous serez encore là, vous. Là, je parle de ceux qui sont sur le sujet de l'intergénérationnel. Oui,
- Speaker #0
c'est clair.
- Speaker #1
Cette hype, elle va disparaître. Elle ne va pas rester. Et le monde de l'entreprise n'est pas encore mature pour vous écouter. Il l'est, il y a des choses qui ont changé. Moi, je vous ai dit tout à l'heure, en amont de notre podcast, que lorsque je prenais la parole en 2018, j'avais beaucoup de sourires, pas moqueurs, de sourires, c'est bien. J'avais des pouces levés, mais quand je disais, « Viens, on passe à l'action » , il ne se passait pas grand-chose. Aujourd'hui, c'est un peu changé. Aujourd'hui, tu as des entreprises qui activent, qui accueillent nos alternants, qui utilisent notre solution pour leurs collaborateurs de plus de 50 ans. temps. Et ça, c'est important. Mais c'est pas non plus, tout à l'heure, tu disais qu'il y a beaucoup de structures qui vont se monter dessus. Le marché, il n'est pas encore mûr. À mes yeux. Après, je veux bien qu'on échange sur le sujet, mais il n'est pas encore mûr.
- Speaker #0
Ça fera l'objet d'un autre podcast.
- Speaker #1
Mais pour revenir à l'entreprise de 2050, oui, en tout cas, on s'attache parce que c'est pas l'insight, c'est pas Wisin. C'est une équipe derrière. On s'attache à faire en sorte de prendre soin les uns des autres, déjà, au sein de notre effectif. Et ça, c'est ce que... ce que je souhaite vraiment pour mes équipes. Et on s'attache à être sincère dans ce qu'on opère. Aujourd'hui, on est dans une société de communication où il est très facile de faire miroiter des choses à un grand nombre de personnes. Je peux te dire que si je tombe là-dedans, je serai le premier déçu.
- Speaker #0
Moi, j'adore demander à mes interviewés leurs rêves et leurs désirs. Tu réponds perso, pro, ce que tu veux. C'est quoi tes rêves et tes désirs ?
- Speaker #1
Petite personne, moi, mon rêve, c'est d'être... Ça fait faire très bisounours, mais auprès de ma famille. Parce que j'ai... Il y a quand même, avec tout ce que je t'ai raconté, tu te doutes bien qu'il a fallu sacrifier des sujets, mais c'était un choix. Un choix peut-être un peu égoïste dans un premier temps. Et puis un choix, ensuite, familial. J'ai la chance d'avoir une femme exceptionnelle qui... prend sur elle et qui doit se dire peut-être qu'il n'est pas si bête que ça. Ça va peut-être fonctionner. Pour le moment, ça fonctionne, mais j'espère pouvoir lui renvoyer l'appareil en étant au plus près d'eux et avec une fréquence beaucoup plus importante que celle que j'ai aujourd'hui. Ça, c'est d'un point de vue personnel. Puis, d'un point de vue aussi personnel, moi, j'ai longtemps vécu à l'étranger. notamment dans des pays hispanophones, Mexique, Espagne. J'espère avoir un moment, avoir le droit, mais alors là, on était en 2050 pour la boîte ? Ce sera peut-être après 2050. Avoir droit à mon coin de soleil avec mes enfants et ma femme, dans quelque chose, dans un petit village que je connais bien et dans lequel je me sens très bien. Puis d'un point de vue perso, Faire en sorte qu'on continue à prendre du plaisir, parce qu'on prend du plaisir dans ce qu'on fait. Et si moi j'ai quitté le monde de l'entreprise, c'est pour faire en sorte déjà, un, de prendre du plaisir à titre perso, deux, d'avoir une utilité plus que celle qui était portée par ce que je faisais auparavant, c'est-à-dire faire gagner de l'oseille à des gens qui l'ont déjà. Et faire prendre du plaisir aux gens qu'on accompagne. Je trouve que c'est important. La société est difficile, surtout avec tout ce que tu entends. Tu entends beaucoup de bêtises. Mais je pense que tu peux t'offrir des petites capsules où tu prends du plaisir. Et tout à l'heure, tu me faisais part que tu avais échangé avec... Avec trois de nos apprenantes, il y a un sujet que j'apprécie énormément, c'est quand je sais qu'elles ont créé un WhatsApp entre elles et qu'elles vont boire des verres. Pourtant, je peux t'assurer que nos donneurs d'ordre, ce n'est pas dans les axes pédagogiques, le fait d'aller boire un verre.
- Speaker #0
Je te sens super ému sur ce point-là.
- Speaker #1
Oui, parce que je trouve ça cool. Je trouve ça cool qu'on arrive à... à faire du lien, parce que ces gens, ils vivent quelque chose de difficile. Je vais apporter un autre sujet, puis après, on terminera peut-être sur un sujet plus cool. Si tu m'as demandé c'était quoi en 2050, je t'ai dit que c'était une structure avec des profits différents, près desquels on pourrait accepter les différences. Ça fait très bénéton, ce que je viens de te dire. Mais nos cohortes sont constituées de cette façon. Nos cohortes sont constituées de telle sorte à ce qu'il y ait une diversité de profils. Je crois savoir que tu as échangé avec trois femmes. Je ne sais pas si c'était le cas, mais si tu as un peu échangé avec elles, tu verras que nous, ça va du bac au bac plus 5.
- Speaker #0
Je te confirme que c'était très différent. Et d'univers très différents.
- Speaker #1
C'est notre souhait. On ne peut pas dire... Tiens, on a fait un constat que dans un univers, c'était très uniforme, que tout le monde se ressemblait. Et que nous, dans nos promos, on retrouve ce côté uniforme. Non, nous, ce qu'on souhaite, c'est que quand tu... penche sur un projet et que tu travailles en groupe de trois, que lorsque tu es dans cette séquence d'idéation, que tu puisses avoir des idées qui viennent de différents univers, de telle sorte à vraiment être ingénieux. Et pour ça, il faut avoir cette capacité de pouvoir écouter quelqu'un qui ne te ressemble pas. D'ailleurs, nous, je crois qu'on doit avoir l'onboarding le plus chiant des centres de formation parce qu'on insiste bien là-dessus, à tel point qu'on ne veut surtout pas les infantiliser. Mais on a des sujets sur l'écoute, sur la bienveillance, etc. Et leur dire, OK, je pense que vous avez entendu ça dans d'autres situations. Le mot bienveillance, il est utilisé à tout va, il est un peu galvaudé, mais vous verrez que chez nous, on va vraiment essayer de lui apporter ce qui se cache derrière ce mot bienveillance. Et que nous, en tout cas, du côté équipe, on va faire en sorte de redonner les naîtres de noblesse de ce mot. et que vous, on va vous demander aussi de contribuer à ce sujet-là. Et vous verrez que c'est pas pour vous dire on est dans le milieu associatif, on est dans le milieu de l'entraide, etc. Mais c'est que ça va servir votre production. C'est-à-dire que quand tu vas être en séquencilisation, si tu as cette posture-là, tu vas pouvoir capter quelque chose que toi tu n'avais pas en toi. Et donc ça rejoint un peu l'équipe qui est en 2050, c'est-à-dire être un peu tolérant avec tous les profils.
- Speaker #0
Et on n'a pas parlé d'un point, mais remettre de la nuance aussi, parce qu'aujourd'hui, on s'oppose rapidement sur des avis parce qu'on juge que le nôtre est le seul et unique et bon à entendre. Et de remettre un peu de nuance, un peu de compréhension de l'avis de l'autre et de tolérance dans les propos. Et je repense à un propos d'Edouard. Edouard, c'est un homme de 83 ans qui est venu à mon micro et qui m'avait dit « Moi, aujourd'hui, vieillir, c'est continuer à être curieux de l'autre, curieux du monde qui m'entoure. » Et ça, c'est un cadeau qu'il m'a fait. C'est ça en fait, parce qu'on n'a pas parlé de vieillesse, parce que là on s'était... Mais on est tous dans des processus de vieillesse dès qu'on naît, donc on vieillit chaque jour, et c'est ça, c'est de continuer à être curieux de l'autre. Et je trouve que ce que tu fais avec Winside, c'est cultiver aussi cette curiosité de l'autre.
- Speaker #1
Je trouve que c'est la base. J'ai plus le temps de faire ça, à mon grand regret, mais je pense que si ça avait eu des Jeux Olympiques des terrasses, je serais bien classé. Que ce que j'aime, enfin que ce que j'aimais, parce que j'ai plus trop le temps de faire ça, de me poser en terrasse et de parler avec quelqu'un que je connais pas. C'est un luxe. Bon après, tout le monde n'a peut-être pas cette aisance. Moi j'ai aucun mal à adresser la parole à quelqu'un. Je m'en fiche, mais je trouve que de ne pas avoir de préjugés sur les gens, en plus, ce qui est traite, c'est que tu sais jamais à qui tu parles. Tu sais jamais à qui tu parles. Et moi il m'est arrivé des petits bonbons de la vie où j'ai parlé avec des personnes... Je n'imaginais vraiment pas ce qu'il y avait derrière l'apparence, le physique. Et ça, c'est super important. Encore une fois, moi, ce qui me fait délire, c'est que c'est du bon sens. Je n'ai pas l'impression de dire un truc de zinzin. C'est du bon sens de ne pas avoir de préjugés sur les gens, d'avoir l'échange plus ou moins facile. Je ne te dis pas que tout le monde a... Je te dis pas que tout le monde a du temps pour faire ça. Faut avoir du temps. La preuve en est, je te dis que j'ai plus le temps de le faire. Mais ça me manque. Moi, ça me viendrait pas à l'idée, par exemple, je le vois ça des fois dans les sessions de networking, je le vois moi, des gens, t'es là, t'es là pour réseauter, normalement. Y a des gens qui te disent j'ai pas le temps. Des gens qui te disent j'ai pas le temps, qui te ferment la porte. Moi, ça ne me viendrait pas à l'idée. Moi, je sais que je suis un poison. Quand, par exemple, je vais dans des lieux, par exemple, où il y a des no-codeuses, où il y a des anciennes apprenantes d'autres programmes. Mais ça ne me viendrait pas à l'idée de dire à une personne qui m'a fait confiance dans un de mes programmes, « J'ai pas le temps » . Ok, c'est peut-être vrai, mais c'est pour ça que je suis un poison. Parce que moi, il y a certains de mes collègues, ils n'en peuvent plus. Parce qu'à chaque fois, vraiment, si je... peux donner du temps, je le donne. Et si je peux pas, je vais quand même prendre le temps de savoir déjà, un, comment ça va, et de façon sincère. C'est pas le ça va et je m'en fiche de ta réponse, de façon sincère. Et puis après, de te dire ok, là, ça paraît short, mais viens, écris-moi, on prend le temps pour parler.
- Speaker #0
Dernière question, le podcast s'appelle Encore, qu'est-ce que ça t'évoque ? Qu'est-ce que tu mets derrière ce mot ?
- Speaker #1
Encore ?
- Speaker #0
Encore de la compote.
- Speaker #1
Oui, parce qu'elle m'a gentiment offert une compote. je suis très compote Sur le encore, moi j'ai encore envie de tabasser. Quand je dis tabasser, ça veut dire encore envie de faire des choses. J'ai encore envie de rencontrer des gens. J'ai encore envie de faire du bien à des gens. Faire du bien à des gens, ça passe par ce qu'on fait, au titre de la boîte. Encore faire du bien à des gens, ça passe sur moi, mes convictions à titre perso. M'inscrire dans des sujets qui vont faire du bien à des gens. Puis ça serait encore de dire stop à toutes les bêtises que j'entends. Toutes les bêtises... On vit dans une société où la com a pris le pas sur l'expérience. Il y a des gens des fois qui se targuent d'avoir une expertise, une expérience, alors qu'ils ne sont pas plus bons que les gars que j'ai au comptoir. Ils ne sont pas plus bons que les gars que j'ai rencontrés en terrasse. Sauf qu'ils ont un verbe, ils ont une posture,
- Speaker #0
ils ont une tribune.
- Speaker #1
Et du coup, ça amène la société vers des chemins qui sont vraiment très particuliers. Normalement... On devrait s'inscrire dans le... Je crois qu'on n'aurait pas dû donner Internet à l'homme. Il n'était pas prêt.
- Speaker #0
Je cite à chaque fois ce philosophe chinois qui avait dit que quand on a inventé le bateau, on a inventé le naufrage.
- Speaker #1
C'est une très belle analogie, je trouve. Je crois que c'est dingue, parce qu'on est en 2025, on a accès à davantage de savoirs qu'on l'avait auparavant. Et j'ai l'impression... Tu vois, je pense que c'est une fausse impression. Parce que si t'écoutes les médias mainstream, si t'écoutes certains personnages, tu te dis, c'est une cata, on va où ? Et le prends pas, prends-le à la juste hauteur de ce que je vais te dire, mais tu vois, ce qui te donne espoir, c'est de rencontrer des gens comme toi. Je te dis pas que là je vais sortir et je vais me dire, ouais c'est bon, la société elle va bien. Mais, je sens, on a échangé une demi-heure avant de commencer ce podcast, que tu t'inscris dans certaines valeurs. Si t'as envie de le dire ou pas, c'est à toi de le faire. Tu t'inscris dans le milieu associatif, avec des associations qui sont sur d'autres sujets que la vieillesse et qui demandent énormément de ressources humaines avec très peu de moyens. Là, ça, c'est la réalité. Ça, c'est la réalité. C'est ma réalité, en tout cas, de rencontrer des gens comme toi. Ma réalité, c'est pas celle que j'entends à la télé. C'est pas celle du tout que j'entends à la télé. Et donc si je me laisse gonfler la tête parce que j'entends la télé... Eh bah je me dis, c'est pas bon là où je vis. Mais non, c'est bon là où je vis. C'est bon, il y a des gens comme toi. Il y a des gens qui font des trucs cools. Il y a aussi des gens qui font de l'argent. Et c'est cool de faire de l'argent. C'est pas mauvais. Après, il faut voir comment tu le fais. Je te dis, c'est cool, ils vont se dire, oh, capitaliste, je n'en pense pas. C'est bien, je dis...
- Speaker #0
Non, non. Mais ça, je pense que ça mériterait qu'on en discute aussi. Parce que ça prendrait un podcast entier et bien plus. quand on fait du bien qu'on a envie de faire bouger les choses, qu'on s'inscrit dans une dynamique professionnelle et qu'on est entrepreneur pour faire bouger les lignes, parfois on l'oppose et on nous met dans un rang associatif, alors qu'en fait aujourd'hui on peut peut-être remettre ces projets, ces types de business au cœur de la société. C'est-à-dire, c'est pas parce que tu prends soin de l'autre ou que tu crées des boîtes, tu crées des projets qui vont faire avancer la société dans le bon sens que tu ne dois pas gagner ta vie. C'est pas parce que tu bosses dans le CAIR que tu dois pas gagner ta vie. Au contraire, c'est ces profits-là qui devraient être le plus rémunérés.
- Speaker #1
Tout à l'heure, je t'ai dit, je pense, j'aurais aimé être né à une autre époque pour être né dans cette société de l'ESS, etc. Mais je me dis, parce que des fois, quand je vois des plus jeunes qui se mettent sur ces sujets-là, ils oublient que tu peux pas faire du bien si t'as pas de modèle économique. Si t'as pas une assise financière, tu fais pas de bien. Tu ne fais pas de bien, la preuve en est. Les associations qu'on vient aider de par nos programmes, il n'y a pas plus sincère dans leur mission. Sauf qu'elles opèrent aujourd'hui avec des sujets digitaux qui sont complètement obsolètes, énergivores à tout point de vue. Et pourquoi ? Parce qu'elles n'ont pas les moyens de se payer des personnes comme les personnes qui sortent de nos codeuses pour produire un outil, tout ça. Nous, ce n'est pas juste petite précision, les associations ne payent pas. Nous, c'est juste un terrain de jeu win-win, ça nous fait un cas d'usage concret, professionnel, à proposer à nos apprenantes. Mais si tu n'as pas de modèle économique, tu ne peux pas faire de bien. Ce n'est pas possible, il faut trouver un juste équilibre. Et on vit dans une société, mais là je pense qu'on est parti sur un... On va digresser, mais juste là-dessus. Moi, là, tu m'as demandé sur 2050, sur 2050, ça serait quoi la boîte idéale ? Bah 2050, ça se prépare, il faut que j'investisse. Il faut que j'investisse à la fois sur les effectifs, les matériaux, pour faire en sorte qu'en 2050, je ratterrisse sur quelque chose qui semble être l'image de ce que j'ai designé avec ma strat. Attention, je ne vais pas blâmer les politiques, je n'aimerais pas être politique, parce que déjà, à mon échelle, gérer ce que je gère, des fois, c'est un bordel. Alors j'imagine même pas, à l'échelle politique, comment ça se passe. Mais je me dis qu'aujourd'hui, il y a des investissements qui me paraissent très particuliers, dans le sens, comment ne pas investir sur la jeunesse ? Moi, je parle en connaissance de cause, parce que ma femme travaille sur le sujet. Et bien ces gens, qui sont voués à accompagner des jeunes qui rencontrent des difficultés avec leurs parents, qui sont dans des foyers, qui sont dans... Tu connais l'ASE, peut-être ? Non. L'ASE, c'est l'ancienne DAS. Ok. Maintenant ça s'appelle l'ASE, l'aide sociale à l'enfance. Ces gens sont obligés de faire des miracles pour accompagner ces jeunes à se construire dans la société d'aujourd'hui, avec des bouts de ficelle, avec de moins en moins de moyens. Attention, je ne fais pas de politique, si quelqu'un m'écoute...
- Speaker #0
Je suis en train de me dire, bon ça peut y ressembler.
- Speaker #1
Un peu militantiste. Non mais moi je suis toujours... Non c'est constat, constat. C'est juste constat, c'est notre futur ces jeunes. C'est ces jeunes-là qu'on va peut-être retrouver dans des faits divers, parce qu'ils ont mal été accompagnés. Et malheureusement, ces structures bénéficient de moins en moins de budget pour être accompagnées. Et donc, c'est difficile.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais rajouter pour les auditeurs et l'auditrice ? Peut-être à destination des personnes de 50 et plus qui vont écouter cet épisode et qui se posent des questions. Je sais que tu seras ravi avec tes équipes de les accueillir, de répondre à leurs questions. Mais un petit mot pour ces personnes ou pour les entreprises qui vont écouter aussi le podcast ?
- Speaker #1
Le petit mot, c'est des personnes de plus de 50. Pour les plus de 50, vous avez une valeur. Et là, tout de suite, quand je dis valeur, ça vient se retranscrire dans le monde de l'entreprise. Faux. Vous avez une valeur. On s'en fiche de l'entreprise. L'entreprise, à un moment ou à un autre, vous allez la trouver. Mais ne vous dégradez pas. C'est facile à dire, je ne connais pas votre réalité économique. Moi, je sais que c'est une question que je pose souvent, moi. Ça m'intéresse de savoir quelle est votre réalité économique. Si je te propose une alternance, est-ce que tu peux, de par le salaire qui va t'être octroyé en alternance, est-ce que tu peux te permettre de faire ça ? Ça m'intéresse, moi, de savoir ça. Ne vous laissez pas vous dégrader par le monde de l'entreprise. Ne vous laissez pas dégrader par un manager. Ne vous laissez pas dégrader lorsque vous êtes en train de construire votre projet professionnel. Vous avez de l'expérience, vous avez de l'expertise. Ne vous laissez pas bercer par des personnes qui vont vous faire miroiter des choses. Parce qu'aujourd'hui, vous êtes, là on parlait plus de 50, vous êtes une cible pour pas mal d'entreprises, vous êtes une cible pour pas mal de personnes qui vont essayer de monétiser. Il va y avoir des très bonnes personnes et il va y avoir de l'esbrouf. Et je pense qu'à 50 ans, vous êtes assez grande et assez grand pour savoir ce qui est bon pour vous. Parce que moi, ce que je vais qualifier d'esbrouf, à l'inverse, ça va vous apporter quelque chose. Mais par contre, il faut croiser les avis. Ne prenez pas pour argent comptant une seule et même voix. Croisez les avis. Moi, de mon côté, quand je fais une information collective, je leur dis, vous n'êtes pas censés me croire. Là, moi, je vous dis qu'à la fin des deux ou trois mois, vous n'êtes pas censés me croire. Donc, regardez ce qu'on dit sur nous sur Internet. Allez sur nos réseaux sociaux. Essayez de trouver une ancienne apprenante. Et d'ailleurs, ce qu'on fait maintenant, c'est qu'il y a une ou deux apprenantes Pendant la formation collective et équipe inside, on sort. Après, on pourrait très bien dire à une ancienne apprenante, fais en sorte que tout se passe bien. Je m'en fiche. La personne, de toute manière, elle va vivre avec nous pendant trois mois, deux mois dans nos locaux. Je crois vraiment que j'ai envie d'avoir une personne à qui on a rencontré des bêtises et qui va commencer à pester. Forcément, ça va glisser sur la cohorte. La dynamique de groupe, elle ne va pas prendre. Ça va dans l'intérêt de personne de faire ça. Par contre, nous, on ne convient pas à tout le monde On ne convient pas à tout le monde, et encore heureux. Si notre solution convenait à tout le monde, ce serait très bizarre, ce serait vraiment très particulier. On essaye de faire en sorte de convenir à notre persona, on essaye de faire en sorte d'opérer ce qu'on sait opérer, c'est-à-dire de l'accompagnement, du design de nouveaux projets professionnels, de l'ouverture de portes vers des secteurs qui n'étaient pas forcément dédiés à ces personnes, de les accompagner jusqu'à la contractualisation d'un contrat de travail en faisant de l'alternance. Donc ça, on sait faire, on sait accompagner. Et puis maintenant, je vais m'adresser à potentiellement des entreprises qui nous écoutent et qui auraient une réflexion sur des plus de 50. Je ne sais pas si Chantal sera là ou pas, parce que je sais que tu vas faire un gros travail, parce qu'on a beaucoup parlé, tu vas faire un travail de montage. Eh bien, en tout cas, c'est d'inviter leurs plus de 50. Et ça, j'ai beaucoup aimé ce que tu as dit tout à l'heure, à savoir aussi le plus de 50, il doit se prendre en main. Il doit se prendre en main. C'est valable pour une personne qui est en recherche d'emploi comme une personne qui est collaboratrice ou collaborateur au sein d'une entreprise. Donc le fait d'être moteur de sa carrière, mais l'entreprise, comme je te l'ai dit tout à l'heure, elle a aussi des devoirs. Et ces devoirs, ça s'appelle la formation tout au long de la vie, ça s'appelle aussi l'accompagnement, mais on est conscient qu'aujourd'hui, les services RH ont peut-être multitude de choses à faire. Aujourd'hui, il existe des solutions. Nous, on en a proposé une. C'est ce SAS qu'on a créé pour accompagner ces personnes avec de l'intergénérationnel, avec de la formation, avec de la data, pour avoir un livrable de pilotage de son activité professionnelle au sein de l'entreprise et redesigner. Ce qui est important, si on a quelque chose à retenir, c'est d'inviter les gens à déjeuner et à dîner et avoir la délicatesse et la politesse de leur demander ce qu'ils veulent manger avant de leur proposer quelque chose. Si on part de ce constat-là, je pense qu'on peut s'en sortir. Je dis ça parce qu'à l'heure où nous enregistrons, c'est bientôt l'heure du déjeuner.
- Speaker #0
Exactement. Mais en revanche, tu ne me feras toujours pas aimer la choucroute de la mer. Non, c'était un très mauvais exemple.
- Speaker #1
Je ne sais pas pourquoi je prends la choucroute.
- Speaker #0
Parce que tu en as envie.
- Speaker #1
Non, mais je crois qu'indirectement, je n'aime pas la choucroute.
- Speaker #0
Ah non, j'y ai cru.
- Speaker #1
Ah non, non, non. Je ne suis pas consommateur de choucroute.
- Speaker #0
Trop bien. Merci aussi. On a passé un moment ensemble. On s'est baladé dans pas mal de sujets.
- Speaker #1
Très bien,
- Speaker #0
merci. C'était un beau voyage qu'on a fait ensemble. et j'adore parce que J'essaye toujours dans l'angle que j'utilise pour mener l'entretien. Et puis d'ailleurs, c'est un formidable échange fleuve. C'est du ping-pong qu'on a fait. C'est d'arriver avec des solutions. T'en as toi que tu proposes à titre avec ton entreprise. Toi aussi en tant qu'individu, parce que moi, ça me donne envie de me remettre aussi en terrasse. En plus, le temps est à propos. Et je n'arrête pas d'inviter les gens aussi à regarder qui sont autour d'eux, qui est assis sur un banc. L'autre jour, je voyais une dame, elle n'avait pas l'air très en forme. Elle faisait super chaud. Je suis allée la voir tout de suite. Peut-être parce que moi, maintenant, je suis hyper sensible sur ces sujets, mais j'ai vu d'autres personnes passer devant et je me suis dit mince, on devrait être dans une société où tout le temps, réflexe, on prend soin de l'autre, on regarde, est-ce que ça va ? Et juste ça, tu vois, bon, bref, là, pour le coup, moi, je suis quelqu'un d'hyper utopiste, mais c'est la discussion qu'on vient d'avoir. Petite question.
- Speaker #1
Pour des personnes qui disent, posez-vous la question de savoir si vous pouvez parler à tout le monde. Posez-vous cette question de si vous pouvez parler à tout le monde. Vous pouvez parler à un plus jeune, vous pouvez parler à un plus âgé que vous, vous pouvez parler à... personne qui n'est pas du tout de votre secteur d'activité. Posez-vous cette question. Si vous êtes en capacité de le faire, je trouve que c'est d'une richesse incroyable de pouvoir échanger. Et aussi les couches sociales. Posez-vous la question de savoir si vous pouvez parler avec quelqu'un qui touche le RSA. Quelqu'un, à l'inverse, qui a un patrimoine de Zinzin.
- Speaker #0
C'est intéressant parce que j'ai eu à mon micro l'autre jour un homme qui m'a dit que la différence d'âge n'est pas la question aujourd'hui. C'est la différence de catégorie socioprofessionnelle. Et on a plus de mal à discuter. avec quelqu'un qui n'a pas le même âge peut-être, mais qui n'est pas dans notre catégorie. Et qu'en revanche, dans d'autres catégories, on n'a pas de mal à discuter avec des gens d'âges différents. Donc c'est encore un regard, c'est encore autre chose, c'est encore des discussions. Là, ce que j'ai adoré aujourd'hui, c'est qu'aussi on a parlé de la croisée des chemins, parce qu'aujourd'hui l'interjet, l'âge, la lutte contre l'agisme en entreprise, la lutte contre l'auto-agisme aussi, parce qu'on on n'a pas parlé, mais parfois il y a des hommes et des femmes qui sont aussi, eux, porteurs d'agisme envers eux. Ça, ça doit se casser. Mais j'ai trouvé intéressant qu'on aille vers ces chemins qui se rencontrent, que ce soit l'âge, le genre, l'entreprise, le côté individuel. En fait, c'est vraiment quelque chose qui doit être un écosystème qu'on doit prendre conscience, nous. Où est-ce qu'on évolue ? C'est quoi ma boîte ? C'est quoi ma vision ? C'est quoi mes valeurs ? Tu disais tout à l'heure l'importance aussi de s'aligner soi-même pour être bien. et ça, ça se fait à tout âge. Merci aussi d'être venu nous raconter tout ça au micro. Je vais mettre les liens de tes différentes actus, le lien vers ton site aussi, c'est intéressant.
- Speaker #1
Ouais, merci.
- Speaker #0
Et puis, je te dis à bientôt.
- Speaker #1
À bientôt, pardon.
- Speaker #0
Il est déjà parti manger sa choucroute. Non, non, non,
- Speaker #1
je ne suis pas parti, je suis là.
- Speaker #0
Merci, Oussine. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, gratifiez-le d'un maximum d'étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et surtout, parlez-en autour de vous. Et pour suivre les coulisses, retrouvez Encore sur Instagram. A bientôt !