- Speaker #0
hors-série d'Encore, hors-série d'Encore.
- Speaker #1
Bonjour Ourdia.
- Speaker #0
Bonjour Claire.
- Speaker #1
Bienvenue dans cet épisode hors-série, les initiatives d'Encore.
- Speaker #0
Je te remercie de m'avoir invitée.
- Speaker #1
Avec grand plaisir, c'est une vraie joie de t'avoir. Je précise qu'on se connaît un petit peu d'avant avec Ourdia, on a déjà échangé ensemble, c'est pour ça qu'on a le tutoiement facile et agréable. Ourdia, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, sur l'initiative que tu nous amènes aujourd'hui au micro, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots la manière dont tu souhaites ?
- Speaker #0
Donc je m'appelle Ourdia, je suis de métier orthophoniste, j'ai 60 ans, j'étais comédienne aussi, prof de théâtre. Ce que je peux dire c'est que j'ai toujours eu la fibre associative et que ça continue. Légèrement hyperactive et toujours intéressée par tout ce qui fait la richesse sociétale, c'est-à-dire les liens entre les gens, avec une grande grande fibre artistique puisque... Je chante, je danse et je fais du théâtre.
- Speaker #1
Ok, je comprends le mot hyperactif. Oui. J'aime beaucoup cette fibre associative que tu décris. Ça va me permettre justement de parler de l'association que tu portes aujourd'hui au micro. Est-ce que tu peux nous en parler ? C'est qui et c'est quoi ?
- Speaker #0
Alors, l'association des potagers de Rosa Bonheur, elle s'est construite au début par des discussions un peu informelles avec Michel Cassaro. Je fais partie d'une chorale, la chorale de Rosa Bonheur, début de chaumont. Donc c'est une guinguette. Et il y a eu plusieurs personnes, dont Mimi, qui étaient vraiment volontaires pour discuter autour d'un habitat participatif. Tous ceux qui sont là, ils ont eu une expérience, soit personnelle, soit dans sa famille, soit une réflexion sociétale sur vieillir, sur la misère des EHPAD. et sur le fait que les personnes âgées ne sont plus à la maison et on délègue complètement et souvent avec beaucoup de culpabilité. C'est un peu triste quoi. Et nous, aux Rosa Bonheur, on est plein de vie, on aime rigoler, on aime manger, boire. C'est vraiment notre essence, notre ADN et on a envie que ça continue toute notre vie.
- Speaker #1
Alors, est-ce que tu peux nous expliquer... Et qu'est-ce que c'est Rosa Bonheur, avant d'expliquer cette branche des potagers qui a été créée ?
- Speaker #0
Rosa Bonheur, ce sont des guinguettes, ce sont des lieux commerciaux. Il y en a quatre à Paris. Vincennes, Butch-aux-Monts, Invalides et Agnières. Ce sont des lieux qui sont fortement liés à la Camargue, puisque les patronnes sont issues de cette région. Et elles développent le bien manger, la bonne nourriture, la musique, la simplicité.
- Speaker #1
Bien chanter, ça dépend des gens.
- Speaker #0
Bien chanter, non, on ne chante pas très bien, mais on chante avec grand bonheur. Et les chorales se sont multipliées et beaucoup d'activités liées, reliées, on va dire, aux bars Rosa Bonheur, à tous les bars, entre autres des ateliers intergénérationnels. Moi, je me souviens que Rosa Bonheur, début Chaumont, a initié un défilé pour des personnes âgées. C'était à Beaubourg, et c'était absolument génial. Il y avait la coiffeuse de Madonna qui était là par bonheur d'aider et de voir des personnes âgées être embellies, enthousiastes et défiler. Et moi, j'ai vraiment adoré. Et donc, il y a des ateliers intergénérationnels, il y a une asso de sport. On fait partie d'assos gay-friendly aussi. Il y a vraiment une connotation d'accepter les gens comme ils sont.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu parles de l'habitat participatif ? Comment est venu ce sujet sur la table ? Est-ce que c'est un groupe d'adhérents qui l'a porté ? C'est quoi l'origine ?
- Speaker #0
Mimi avait mis un poids sur les Baba Yaga et quelqu'un qu'on connaît en commun. Mimi,
- Speaker #1
c'est quelqu'un ?
- Speaker #0
Michel Cassaro. C'est la présidente de l'association des patinettes de rosa bonheur. Si on la rencontre, on peut l'appeler Mimi ou pas ? Bien sûr. Mimi ou Mimine, comme tu veux. Et on s'est rendu compte qu'on avait le même désir. Moi, c'est quelque chose que j'avais envie de faire avec un copain, mais qui est parti maintenant à Montpellier, donc pas très loin d'Aiguemort en même temps. parce que nos habitats participatifs, cette association des potagers, elle cherche à aider l'émergence d'habitats participatifs. Donc, on est sur Paris, mais aussi à Aigues-Mortes, un projet qui est porté par Alette, qui fait partie des Rosabonneurs, mais qui vit là-bas. Et on a un peu, pour l'instant, deux pistes de lieux, la Camargue et Paris. Ok.
- Speaker #1
Alors, comment ça va ? concrètement se mettre en place ? Est-ce que c'est un groupe de citoyens qui dit moi, dans un avenir proche ou pas, mais je vais investir de l'argent dans de la pierre et dans un bâtiment et ensuite, qui même me suivent et on a besoin d'être... Ce nombre de personnes pour que ce soit viable ? Ou vous rejoignez un programme qui est déjà existant et vous achetez quelque chose qui est déjà construit ?
- Speaker #0
Alors, ça, ce n'est pas encore déterminé parce que ce qui se passe avec les habitats participatifs, c'est que le groupement d'habitants qui se crée pour vivre ensemble choisit la forme que ça va prendre. Est-ce que les personnes veulent être en coopérative ? Est-ce qu'elles veulent être propriétaires de leur appartement ? toutes les règles de vie sont déterminées par le groupe. C'est-à-dire que l'association, elle va aider l'émergence, mais après, chaque groupe va décider de comment elle va vivre. Et nous, c'est vraiment un changement sociétal et on a besoin d'être appuyé par une mairie. On fait partie d'Habitat Participatif France, qui a une partie qui s'intéresse aux seniors. Il y en a très, très peu. des habitats participatifs seniors, que ce soit avec Habitat Participatif France ou les Oasis, par exemple. Donc, on n'est un peu pas précurseurs, parce que ça existe déjà. Les valeurs sont à peu près les mêmes. Nous, on apporte la fête, parce que vraiment, c'est ce qui nous définit d'ores et déjà. Donc là, on a un projet qui est un habitat participatif sur l'eau, sur Paris, et il faudra aussi du terrien, donc une synergie entre deux habitats participatifs.
- Speaker #1
Ce serait quoi, une péniche,
- Speaker #0
par exemple ? Non, ça serait des houseboats, parce que Péniche, c'est inhabitable pour des vieux.
- Speaker #1
C'est quoi une houseboat ?
- Speaker #0
C'est comme un pavé, des flottants. Mais c'est très facile d'aménager au niveau design, puisque c'est un cube. Et ça,
- Speaker #1
ça existe déjà ? On peut en voir sur les bords de scène ?
- Speaker #0
Certains, non, sur les bords de scène. Au port de l'Arsenal, il y en a. Et c'est venu aussi du fait que Mimi... donc Michel Cassaro et ses amis vivent sur le port de l'Arsenal, déjà dans des péniches, des pénichettes, des houseboats, et qu'eux, ils sont partants de cette aventure humaine, mais ils aimeraient être sur l'eau. Et moi, par exemple, j'adorerais aussi être sur l'eau. Donc, c'est très excitant. Donc, on prend des rendez-vous là, dans les mairies. On est à ce niveau-là.
- Speaker #1
Et comment ça se construit ? Est-ce qu'on se dit, parce qu'il va y avoir un nombre de places limité, j'imagine, pour démarrer ? Comment ça se fait la sélection, le choix des personnes qui vont... Parce qu'est-ce qu'on peut... Je vais aller cash dans ma question. Ourdia, toi tu as 60 ans. Est-ce que c'est quelque chose que tu veux activer pour toi maintenant ? Dans un habitat participatif où tu dis c'est quand j'aurai 70, 80 ? Comment tu te situes par rapport à ça ?
- Speaker #0
C'est dès que possible. Ah ouais ! En fait, moi je vis seule, j'aime beaucoup vivre seule, j'ai pas de soucis avec ça. Mais l'habitat participatif dont on rêve, c'est pas un endroit où on vient quand on ne peut plus vivre seule. C'est un endroit où on vient parce qu'on a envie de vivre avec des gens avec qui on va s'amuser, avec qui on va s'engueuler éventuellement, avec qui on va faire des parties de baby-foot, avec qui on va être ouvert sur le quartier et inviter aussi le quartier. Et moi, dès que c'est fait, je vends mon appart et voilà.
- Speaker #1
C'est quoi la différence avec une colocation ?
- Speaker #0
Alors dans la colocation, tu n'as pas ton appartement propre, tu as une chambre, la colocation senior. Ça se développe, c'est très bien.
- Speaker #1
C'est-à-dire les résidences seniors autonomes, c'est ça ?
- Speaker #0
Voilà. Il y a d'autres noms, il y a aussi les colocations seniors où tu as ta chambre, même si elle est grande. Mais par exemple, les espaces communs sont obligatoires puisque tu ne peux pas faire à manger dans ta chambre. Moi, j'aime bien ma solitude aussi et je veux pouvoir fermer ma porte quand j'en ai envie.
- Speaker #1
Et avoir tout à dispo.
- Speaker #0
Exactement. D'accord. Pour moi, c'est très important, ça.
- Speaker #1
Et tout le monde s'accorde là-dessus ? Oui,
- Speaker #0
tout à fait. Là,
- Speaker #1
tu sais potentiellement déjà avec qui tu pourrais habiter demain ?
- Speaker #0
Oui. Oui, bien sûr. Ça rend le projet encore plus concret. Oui, bien sûr. Mais en fait, c'est quand même partie de Rosa Bonheur. Donc voilà, il y a une chorale qui s'appelle Oké Chorale, qui est liée vraiment à l'association des potagers de Rosa Bonheur, donc qui est intergénérationnelle. Ceci dit, je tiens à dire que depuis toujours, moi j'ai commencé à fréquenter Rosa Bonheur, les bars, le... il y a 15 ans à peu près, à l'ouverture, ça a toujours été un endroit où les âges se mélangent. Il y a des gens tout jeunes, il y a des gens moins jeunes. L'âge n'est pas un critère.
- Speaker #1
Comment tu l'expliques ?
- Speaker #0
Je l'explique parce que je pense que Michel Cassaro et Zouzou, elles avaient à cœur de faire un lieu ouvert. Oui, oui, oui. Et comme j'ai dit tout à l'heure, Personne n'obligeait les Rosabonneurs Les bars ont créé ces ateliers intergénérationnels qui coûtent de l'argent et qui n'en ramènent pas. Personne ne les oblige, ça fait des années que ça existe. C'est vraiment un intérêt personnel des femmes qui ont monté, de Mimi et Zouzou, qui ont monté ces bars. Un intérêt personnel pour accueillir tous les âges. Il y a le club de pétanque du 19ème qui vient faire son âgé là. Il y a des balles un petit peu de temps en temps. Il y a vraiment une synergie aussi entre la mairie du 19e et le bar Rosa Bonheur de Début-Chaumont. Et la mairie du 19e fait beaucoup pour les personnes âgées. Et elle a à cœur aussi de faire aussi des choses sympas de vie. Pas seulement, c'est pas parce qu'on est vieux qu'on a besoin seulement de manger, de boire, de dormir. On a besoin de liens, on a besoin de faire la fête, on a besoin de rire. Et c'est ça que nous, on a envie de faire perdurer au-delà de notre vie active.
- Speaker #1
Pourquoi tu t'intéresses au sujet ? Parce qu'il y a un pas entre adorer un bar et aller régulièrement s'inscrire dans une chorale et rencontrer des amis ou plus, et s'investir tête, argent et compagnie dans la construction de quelque chose qui est certes dans l'air du temps, mais qui n'est pas encore aujourd'hui déployé. Il y a l'habitat participatif, tout le monde en parle. L'EHPAD, il n'est pas mort. Il a encore des longues vies. Après, il est utile aussi à certaines occasions. Qu'est-ce qui fait que toi, Ourdia, tu t'es intéressée vivement au sujet ? Si je comprends bien, tu as envie aussi de vivre cette expérience. Mais est-ce qu'il y a d'autres choses qui t'ont amenée à parler un peu de ces sujets de vieillesse aussi, du fait de vieillir autrement ?
- Speaker #0
Oui, alors je pense que moi, je n'ai pas vu mes grands-parents vieillir. Je n'ai pas d'image de vieux autour de moi. La vieillesse, ça me fait peur. Quand j'ai commencé à travailler, j'étais orthophoniste, après j'étais dans le théâtre pendant dix ans, je suis revenue à l'orthophonie. Je ne voulais pas travailler dans des EHPAD alors que c'est assez simple, ça rapporte pas mal d'argent, c'est des séances qui sont bien rémunérées, normal. Mais je ne voulais pas être dans des endroits comme ça parce que je savais que ça allait me déprimer. Soit j'allais ruer dans les brancards et c'est pas génial, soit j'allais me déprimer et c'est pas génial non plus. Je pense que je n'ai pas de modèle, je n'ai pas de modèle, donc je pense que j'avais une certaine peur de vieillir. Et en même temps j'ai 60 ans et j'ai plein d'énergie et je me dis bon, vieillir c'est juste ça quoi. Il y a aussi le fait de ne pas faire peser mon âge sur mes filles. J'ai deux filles. qui vivent toutes les deux à Marseille, que j'adore. Mais je n'ai pas envie qu'elles se sentent obligées de m'appeler tous les jours. J'ai envie qu'elles se disent, mais maman, elle s'éclate avec ses potes, comme avant. Comme avant. D'ailleurs, elles connaissent Rosa Bonheur. Et elle a besoin de nous parce qu'elle nous aime, mais elle n'a pas besoin de nous parce qu'elle est dans une situation terrible.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
j'ai envie qu'elles vivent leur vie et que moi, j'ai une vie, le plus longtemps possible, une belle vie de vivre heureuse, comme je suis actuellement. En fait,
- Speaker #1
tu veux inventer ton futur.
- Speaker #0
Exactement. Et ça, quand on est très investi dans les assos, c'est aussi pour ça. C'est se dire, j'ai envie que ce soit comme j'ai envie que ce soit. Et c'est pour ça que j'ai toujours cherché à être décisionnaire.
- Speaker #1
Et dans la prévention, parce que là, tu parles d'un sujet à 60 ans. Aujourd'hui, normalement, on accompagne... plutôt la fin de vie chez soi à des âges beaucoup plus avancés.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est vrai. Mais moi, vivre avec des gens que j'aime, jouer, chanter, danser, faire du yoga, tout ça, ça me va très bien. Bien manger, bien chanter, être avec mes animaux. J'ai deux Ausha que j'aime aussi. Voilà, ça c'est des trucs qui sont hyper importants pour moi.
- Speaker #1
On va pouvoir... Je ne sais pas s'il y a des travaux, tout ça. Est-ce qu'il y aura une manière de suivre les coulisses de cet habitat participatif ?
- Speaker #0
Alors, il y a un site, un site de l'association des potagers de Rosa Bonheur. Donc, petit à petit, il va y avoir des...
- Speaker #1
Ça peut être des candidatures ouvertes ? Oui, c'est déjà bouclé.
- Speaker #0
Non, non, pas du tout, ce n'est pas bouclé. On est en train de monter les groupes, les groupes Paris. Donc, il y a un groupe Paris qui a envie... Enfin, il y a un groupe Paris. dont certains aimeront vivre sur l'eau, feront ce choix-là, et d'autres sont... L'étérien. L'étérien, voilà. L'étérien. Mais non, le groupe est en train d'être monté. On a beaucoup de travail en ce moment. C'est du bon boulot. Mais c'est excitant parce que ça s'emballe un petit peu.
- Speaker #1
Oui, puis il y a eu des exemples par le passé, on parlait off-micro des Baba Yaga, qui aujourd'hui sont un exemple vivant.
- Speaker #0
Sont un exemple, et en même temps, les Baba Yaga, par exemple Thérèse Leclerc, je crois que c'est appelé. Thérèse Clerc. Thérèse Clerc, n'a pas pu y vivre parce qu'elle dépassait les plafonds de revenus. En fait, nous, on aimerait aussi que tout le monde puisse y vivre. Parce que, par exemple, dans la chorale de Rosa Bonheur, il y a beaucoup de gens qui y vivent seuls, qui vivent à Paris. qui ne sont pas forcément propriétaires. Et on aimerait qu'il y ait une mixité évidemment sociale. On voudrait que ce soit le reflet de la société française, c'est-à-dire des hommes, des femmes, toutes ces aspects confondus, tous âges, parce que c'est aussi intergénérationnel. Et c'est aussi très branché écologie, développement durable, etc. Et par exemple, vivre sur un bateau, ça oblige. à de la frugalité énergétique, par exemple, et de mètres carrés.
- Speaker #1
En fait, c'est un peu la construction de ce qu'on aimerait dans la société. C'est comme une mini-société qui va se créer avec le meilleur de chaque personne, le meilleur de chaque idée, tout en étant hyper humble et détendu, en disant, on ne se prend pas la tête, tu n'es pas en train de monter un parti politique qui va réunir le monde.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Mais il y a quand même comme si c'était, on prenait une louche, on regardait si on étudie demain ce petit village, finalement, que les potagers vont construire. C'est ce qu'on aimerait voir étendu dans toute la société.
- Speaker #0
Oui, mais c'est vrai que les habitats participatifs, il y en a de plus en plus, c'est sûr. Il y a énormément de ressources sur Facebook, sur Internet, etc. Mais c'est un modèle qui n'est pas encore bien porté par les politiques, alors qu'il y a un vrai sujet pour les personnes âgées de vivre. Le scandale des EHPAD, bien sûr, ça existe, un maltraitant, ça existe. Les employés mal payés, ça existe, etc. Mais il y a aussi un nombre de personnes âgées qui arrivent qui est énorme. Là, ce matin, on a entendu qu'au niveau démographique, la France va perdre des habitants à partir de maintenant. Donc, c'est un vrai sujet. On va être de plus en plus nombreux. Et ce qu'on nous propose n'est pas très excitant et extrêmement cher. Et avec peu de liberté, on ne mange pas ce qu'on veut. Enfin, tout est aseptisé. Complètement.
- Speaker #1
Là, je sens point le discours du CNAV.
- Speaker #0
Tout à fait, je me trompe au pas. Est-ce que tu peux expliquer,
- Speaker #1
parce qu'il y a le CNAV, l'Institut...
- Speaker #0
Il y a la CNAV,
- Speaker #1
et le CNAV, on a déjà eu Francis Carrier au micro d'Encore, et il nous avait longuement parlé, moi-même j'avais fait un épisode spécial au CNAV de Valence, qui avait été organisé à Valence, mais est-ce que tu peux nous dire ce que c'est le CNAV ?
- Speaker #0
Alors le CNAV, je ne sais plus la définition... Contre-salon ? Le Contre-salon...
- Speaker #1
National des vieux et des vieilles.
- Speaker #0
Le Conseil autoproclamé. Le Conseil national autoproclamé des vieux et des vieilles. Voilà. Alors, c'est justement pour réagir à l'invisibilisation des vieux. D'accord ? Et qu'on a l'impression que les vieux ne vont pas faire une grève. Ils ne travaillent plus. Ils ne vont pas manifester. Ceci dit, le CNAV a manifesté que la loi... sur la fin de vie, soient enfin mises au programme des lois. Le CNAF, c'est un mouvement, un mouvement de personnes plus ou moins âgées qui disent qu'aucune loi ne doit être faite pour les vieux sans les vieux. C'est-à-dire qu'on est encore capable de choisir. Et écoutez-nous, regardez-nous, on existe. Et moi, je trouve ça vraiment super. Et il y a plein de petits, comme Sandrina Louf, par exemple, en associant pas de mal à vieille, ce que tu fais toi, ce qu'on fait nous, les Warned à Bruxelles. Il y a plein de petites lumières qui s'allument comme ça pour dire voilà, on est là, quoi. On est là, on aime la vie. On aime les jeunes, on n'a rien contre les jeunes. Ce n'est pas de l'inter-génieur national qui se bataille. Au contraire, on a envie de vivre. Par exemple, moi, ça m'a toujours vraiment rendu triste. Je fais beaucoup de danse. À partir d'un moment, les gens ne sortent plus. À partir d'un moment, les gens ne dansent plus. Et quand on voit, par exemple, dans les pays du Sud, en Italie ou en Espagne, mais c'est dingue, sur les places des villages, des villes, il y a des vieux qui dansent avec les jeunes. Ce n'est pas un sujet, quoi. C'est pas du tout un sujet. Ici, il y a quand même un jeunisme qui est terrible.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on peut faire ? Parce que, après, quand on démarre un jeunité à vous, tu parles quand même de cette mixité des âges au Rosa Bonheur. Donc, il y a des endroits aujourd'hui qui existent où tu peux te dire je peux rentrer sans problème, on va pas me regarder. D'autres, non. Après, est-ce que c'est du communautarisme ou est-ce que c'est du jeunisme, comme tu dis ? Tu vois, comment on pourrait... Moi, j'adore réfléchir à ce qu'on peut... peut faire aujourd'hui pour agir sur le futur et dire...
- Speaker #0
Je pense que quand on a des passions dans la vie... Il ne faut pas les lâcher quand on commence à avoir des enfants, quand on commence à avoir 30 ans, 35 ans. Si on aime sortir, il faut continuer à sortir. Moi, je suis toujours sortie. Des fois, j'étais peut-être la plus vieille. Ce n'est pas grave. Des fois, je me suis pris des réflexions.
- Speaker #1
C'est vrai ? En allant danser,
- Speaker #0
par exemple ? Oui, en allant danser, par exemple. Oui, oui. On m'a appelée une fois Tante Yvonne. J'ai dit, mais c'est qui ? C'est la femme de De Gaulle. J'ai dit, OK. Ah putain !
- Speaker #1
Naise !
- Speaker #0
Comme tu dis. Mais si, nous, j'ai envie de danser, Est-ce que je suis interdite de danse parce que j'ai dépassé un certain âge ? Est-ce que j'ai le droit d'avoir les cheveux longs si j'ai dépassé 40 ans ? Est-ce que j'ai le droit d'être sur Tinder après 50 ans ? Qui va répondre non à tout ça ? Pourtant, c'est ce qui se passe un peu. Mais on s'auto...
- Speaker #1
Ce que j'allais dire, il y a de l'auto-agisme beaucoup aujourd'hui.
- Speaker #0
Oui, oui, voilà. On se gendre soi-même. Bien sûr.
- Speaker #1
Quand tu dis qu'il y a des gens qui ne vont plus oser aller à la chorale ou se priver de leur passion parce qu'ils disent... Je ne me sens peut-être plus à ma place. Peut-être qu'avant tout, c'est parce que la personne elle-même se met des freins.
- Speaker #0
Oui, mais je pense que c'est quand même culturel, parce que dans les pays du Sud, c'est porté par des coutumes, des habitudes. Peut-être qu'il y a plus de... Comment dire ? Je parle de la danse, je connais bien la danse folklorique. Quand on danse le tango ou des sévianes ou des choses comme ça. C'est souvent les vieux qui les apprennent, qui enseignent. Donc je ne sais pas. Je ne sais pas à quoi c'est dû. En tout cas, c'est dommage.
- Speaker #1
En tout cas, les potagers aujourd'hui, finalement, peu importe l'âge, parce que comme c'est rattaché aussi aux Rosabonneurs, l'idée c'est aussi qu'il y ait de plus en plus... Après, ça ne manque pas de monde, le Rosabonneur. C'est quand même souvent compliqué de rentrer. Ce n'est pas un appel à...
- Speaker #0
Ah pas du tout, non, non, pas du tout. Non, les gangues Rosabonneurs n'ont pas besoin de l'assaut des potagers.
- Speaker #1
Non, ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, est-ce que tu as envie de faire un appel à quelque chose ? En profitant de ton micro d'encore, en disant, est-ce qu'on a besoin de bénévoles ? Est-ce qu'on a besoin de ça, ça, ça pour rayonner ? Oui,
- Speaker #0
on a besoin de certains bénévoles dans certains domaines, surtout des montages juridiques et financiers. C'est quelque chose qui nous manque un peu. Alors, depuis quelques années, il y a des experts qui viennent d'habitats participatifs, par exemple France, des oasis, des gens qui se sont formés et qui accompagnent des projets. donc on fera certainement appel à eux à un moment donné.
- Speaker #1
T'as d'autres appels au micro ?
- Speaker #0
Moi j'ai envie de dire surtout aux femmes j'ai envie de dire soyons qui on est et puis soyons fiers d'être vaillantes, courageuses pleines d'énergie, pleines de projets on est encore vivantes donc il faut vivre tant qu'on est vivants.
- Speaker #1
J'adore cette phrase.
- Speaker #0
Moi aussi j'aime beaucoup. Je ne crois pas qu'elle soit de moi.
- Speaker #1
Après, tu sais qu'une des phrases que j'entends le plus au micro, c'est « vieillir, c'est vivre » . Ça, depuis que le podcast existe, je l'entends quasiment à chaque fois. C'est vrai.
- Speaker #0
Vieillir, c'est vrai.
- Speaker #1
Point. Il n'y a pas d'autres choses à rajouter.
- Speaker #0
Non, mais il y a accompagner quand même. Oui. À accompagner et à inviter, à oser. Oui. Je pense qu'on a peur.
- Speaker #1
Si on parle maintenant des rêves et des désirs, qui sont une des clés aussi de ce podcast, c'est une question que j'adore poser, ça serait quoi tes... tes rêves et tes désirs, on va en dire.
- Speaker #0
Alors, mes rêves et mes désirs, mon rêve, c'est un habitat participatif avec mes amis et puis d'autres.
- Speaker #1
Attends, je pense à un truc. Tu as deux Ausha ? Oui. Tu veux les mettre sur l'eau ?
- Speaker #0
Oui. Ok.
- Speaker #1
Ils ont voté oui à l'AG que tu as fait avec eux ou pas ?
- Speaker #0
J'avoue que je suis un peu despotique avec mes Ausha, autant qu'ils le sont avec moi pour l'instant. Je ne leur dis rien. Chut, j'espère qu'ils ne vont pas entendre le podcast.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Ne les écoutes pas avec nous. Voilà. Moi, c'est cet habitat participatif. J'ai une toute petite cabane dans les bois près à 100 km de Paris. C'est retour à la nature. Et j'ai vraiment envie que cet habitat participatif soit proche de la nature. Ce qui est de fait, quand on est sur l'eau, on voit les signes. Il y a beaucoup de gens qui se baladent avec leurs Ausha, leurs chiens. Enfin, les Ausha se baladent tout seuls, en fait. Mais bon, les arbres, l'eau, c'est aussi... Les saisons qui passent, c'est aussi... Oui, il fait froid dans un bateau quand il fait froid dehors et il y a tout ce cycle des saisons qui est très visible et très sensible sur un bateau. Mon rêve, c'est d'avoir toujours autant d'énergie et puis de continuer à rencontrer des gens, m'amuser et puis de propager un peu cette énergie. parmi les gens des assos avec lesquels je travaille. Et puis, mon rêve, c'est aussi d'être à la retraite. Parce que...
- Speaker #1
C'est dans combien de temps ?
- Speaker #0
Je fatigue un peu dans deux ans et demi. OK. Entre le travail et les associations, je suis n'a pas de méthode.
- Speaker #1
Donc du repos après
- Speaker #0
C'est pas vraiment du repos Pas du repos non Mais encore plus artistique je pense
- Speaker #1
C'est le vaste communiquant Il y a des choses que tu vas déplacer
- Speaker #0
Et renforcer Comme l'artistique, les randos La nature Et les amis évidemment Le paddle ? Non pas le paddle
- Speaker #1
Attends ça va avec le bateau le paddle
- Speaker #0
Avec Pacheta devant
- Speaker #1
Ça y est je t'y rame Je m'imagine avec le panier pique-nique, les Ausha à côté, le paddle, comme ça.
- Speaker #0
Jusqu'à loin ville. Écoute, tu pousseras.
- Speaker #1
Je ne suis pas paddle non plus, moi je suis à la rigueur kayak.
- Speaker #0
On sera avec ton kayak, mon paddle. Franchement, chiche. Chiche,
- Speaker #1
allez, vendue. Avant-dernière question, qu'est-ce que tu mets derrière le mot encore ?
- Speaker #0
Encore de la joie, encore de la vie, encore de l'amour. encore de la fête, encore de tout parce que je crois que je suis un peu boulimique d'activité, d'émotions, d'énergie, encore encore c'est toujours de bébé à j'espère un grand âge je dirais encore, encore tout ce qui fait la vie quoi, tout le sel de la vie.
- Speaker #1
Trop bien. Encore. Encore, à fond.
- Speaker #0
Encore une question, du coup. C'était l'avant-dernière.
- Speaker #1
La dernière question, est-ce que tu as quelque chose que tu veux transmettre aux auditeurs du podcast encore ? Quelque chose qui n'aurait pas été dit, une phrase, un symbole, une image que tu voudrais laisser pour clôturer l'épisode ?
- Speaker #0
Oui, j'ai envie de dire que souvent, on a peur. On a peur de l'avenir, on a peur d'être ridicule, on a peur... D'être vieux, vieille, moche, on a peur de ne pas être aimé. Et quand on est avec des gens qui nous aiment inconditionnellement, comme les amis, comme la famille, comme ses enfants, tout est possible. On est porté, vas-y, Faut oser.
- Speaker #1
Osons. Ce sera le mot de la fin ?
- Speaker #0
Oser ou oser encore ? Osons encore, oser.
- Speaker #1
Ça vient à oser, roser.
- Speaker #0
Roser, bonheur.
- Speaker #1
Et on y vient. Je comprends d'où c'est venu,
- Speaker #0
ça vient. On ose et on rose. Puisqu'on ose toujours, encore.
- Speaker #1
C'était limite un scrabble à la fin.
- Speaker #0
J'adore le scrabble aussi.
- Speaker #1
Moi aussi, passion scrabble. Ben voilà, tu vois, on a pris rendez-vous pour paddle, kayak et scrabble.
- Speaker #0
Le Scrabble sur paddle avec deux Ausha.
- Speaker #1
C'est Camoulox. Merci, Ordia.
- Speaker #0
Merci, Claire. C'était un super moment.
- Speaker #1
On va se revoir. Au Rosa Bonheur, celui que tu veux.
- Speaker #0
Il y en a deux que je ne connais pas. Bienvenue.
- Speaker #1
Je ferai les deux. Et puis la chorale, tu n'as pas dit. Est-ce qu'on peut t'entendre quelque part prochainement avec la chorale ?
- Speaker #0
Alors, il y aura sûrement un...
- Speaker #1
Les gens vont sur Instagram ou sur Facebook ?
- Speaker #0
Oui, il y a un concert toujours pour la fête de la musique. Et OK Coral, la chorale intergénérationnelle de l'Association des potagers de Rosa Bonheur, se déroule tous les samedis à 17h sur le bateau Rosa Bonheur à Invalide. Parfait. C'est un lieu merveilleux, très très beau. Oui. On voit la tombelle, le pont Alexandre-Toi, le palais Grand Palais, c'est extraordinaire. Et la chorale, c'est plein de vie, avec plein de gens.
- Speaker #1
Vous acceptez les gens qui ne se sentent pas très très bien ?
- Speaker #0
On n'a que des gens qui ne se sentent pas très très bien.
- Speaker #1
Et qui connaissent à peu près les paroles ?
- Speaker #0
On n'a que des gens qui ne se sentent pas très très bien.
- Speaker #1
C'est ça le...
- Speaker #0
On ne sait toujours pas les paroles au bout de 8-10 ans.
- Speaker #1
Ah oui, non, là c'est quand même...
- Speaker #0
On est là pour s'amuser, vraiment. Il n'y a pas de question, il n'y a rien. On est là pour s'amuser.
- Speaker #1
Ça me donne envie d'y aller, avec mes compétences de Jean-Michel à peu près. Ok. Et bien, vraiment, on a des activités qui nous attendent qui vont être pas mal. Tout à fait. Merci, Ordia.
- Speaker #0
Merci, Claire. Bonne journée. A bientôt. Toi aussi. Merci. Hors série d'Encore. Hors série. Encore.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, gratifiez-le d'un maximum d'étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et surtout, parlez-en autour de vous. Et pour suivre les coulisses, retrouvez Encore sur Instagram. A bientôt.