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HENRI - 15 ANS-   1ère partie - "J'AVAIS DU CARACTÈRE, C'EST POUR ÇA QUE JE ME SUIS SORTI D'AUSCHWITZ" cover
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ENFANT DE LA SHOAH

HENRI - 15 ANS- 1ère partie - "J'AVAIS DU CARACTÈRE, C'EST POUR ÇA QUE JE ME SUIS SORTI D'AUSCHWITZ"

HENRI - 15 ANS- 1ère partie - "J'AVAIS DU CARACTÈRE, C'EST POUR ÇA QUE JE ME SUIS SORTI D'AUSCHWITZ"

10min |26/02/2025
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Description

🔴 Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaires.


Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer : survivre à l’enfer d’Auschwitz et à deux marches de la mort dans des conditions extrêmes au début de l’année 1945.


Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri est le benjamin de trois enfants. Un fêre ainé de 19 ans de plus, une sœur de 15 mois de plus ;

En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d’abord un refuge pour les juifs, sous l’occupation italienne, avant que l’arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout.

Rafles, arrestations, déportations… La vie d’Henri change brutalement en 1944.

Voici la première partie du témoignage d’Henri enfant de la Shoah.

Nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.🎙️



NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis né le 27 février 1925 à Metz. Moi, j'ai toujours été heureux dans ma vie. Même après la déportation, j'étais heureux d'être libéré. C'était comme ça. Et j'avais un caractère, hein. J'avais du caractère. C'est pour ça que je me suis sorti du camp de l'hôpital. J'ai vécu comme un roi. Ha ha !

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents. Cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs, jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus, ils sont la mémoire de la guerre. Ils sont les enfants de la Shoah et ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaire. Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer. Survivre à l'enfer d'Auschwitz et à deux marches de la mort, dans des conditions extrêmes, au début de l'année 1945. Né à Metz, le 27 février 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri est le Benjamin de trois enfants, un frère aîné de 19 ans de plus que lui, une sœur de 15 mois de plus. En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d'abord un refuge pour les Juifs, sous l'occupation italienne, avant que l'arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout. Rafles, arrestations, déportations. La vie d'Henri change brutalement en 1944. Voici la première partie du témoignage d'Henri. Enfant de la Shoah, nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était la guerre et on ne recevait pas de nourriture. Pour vous dire, on avait 35 grammes de viande sans os et 60 grammes avec os, deux fois par semaine. Et comme on avait faim, moi j'avais donc 15 ans, et j'ai eu le courage de partir dans le gers avec deux valises blites. Et j'étais dans une ferme à Auch, et là-bas j'ai bien mangé, j'ai bu, et j'ai ramené deux valises pleines de nourriture. Et je me rappellerai toujours, pour ne pas me faire prendre, j'ai fait le salut Nazi. Et j'ai pris le train, j'ai déposé les valises dans un wagon et je me suis assis dans un autre wagon. Et à l'époque, il y avait des vélotaxis. Je suis arrivé à Saint-Laurent-du-Var, c'était un petit village près de Nice, et j'ai pris un vélotaxi et je suis revenu à la maison. Vous vous rendez copmpte ? Ma mère ne l'a même pas su. Elle l'a su quand j'étais parti. Pendant la guerre, je suis parti près de Toulon dans un camp. J'ai appris qu'il y avait un camp anglais. Et comme on ne trouvait pas de cigarettes, j'ai acheté des cigarettes anglaises que j'ai vendues au marché noir. Deux valises ! C'est pas possible ! Je gagnais pas mal d'argent. Je partais le matin en autorail à 5h30 jusqu'à Méhoun, près de Toulon. Fallait le faire. Surtout que j'étais juif. Il y avait quelques Allemands, mais je ne faisais pas cas. Quand on habitait boulevard Gambetta. C'est un grand boulevard de Nice et là-bas il y avait à côté un bureau de police on a eu un tampon juif sur l carte d'identité. Et chacun, on avait une étoile juive que j'ai pas voulu mettre. J'avais un drôle de caractère. J'étais pas très inquiet parce que j'étais insouciant peut-être, j'étais jeune. J'avais à voir 16, 17 ans. Je suis parti avec ma mère dans une station de montagne près de Nice. Mon père habitait Nice, il ne voulait pas monter. Et là-bas, on a loué une petite maison. Et dans cette maison, on a été dénoncé un jour par des personnes. On a été arrêtés un dimanche matin. On habitait au premier état. Ma soeur, qui avait 15 mois plus que moi, elle a sauté de la fenêtre, heureusement pour elle, et elle s'est cassée la cheville. Quand on est sortis, ils ont tiré en l'air pour qu'on s'arrête. On avait peur de se faire tuer. Et on était arrêtés. Et là ils ont arrêté dans les villages personnes, 27 juifs. Il y avait ma soeur, ma mère, nous étions trois. On a pris un car et on est descendus sur Nice, où on est restés un mois près de la gare dans un hôtel très renommé, Excelsior, ça s'appelle. Et là, je suis parti avec ma maman. Ma soeur, heureusement, était à l'hôpital pour sa jambe. Et je suis parti avec ma maman dans un train moderne. Et j'aurais pu m'échapper, mais j'étais avec ma maman. Et je suis arrivé à Drancy. Et là, je suis resté donc 30 janvier… On est resté jusqu'au 7 mars 1944. Et le 7 mars, on a pris le train pour Auschwitz. Un train à marchandises. On devait être 50-60 personnes au moins. On avait étendu un drap et les gens allaient se cacher là-bas ils faisaient dans des grandes bassines. Et le train s'arrêtait tous les 200 km pour vider ces bassines. Ah oui, ça, je m'en rappelle. Quand je suis arrivé, c'était à 3 heures du matin. Le cauchemar, il y avait des lumières sombres. Et là, en l'espace de 5 minutes, ma maman est sortie, je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue.

  • Speaker #1

    A leur arrivée à Auschwitz, les déportés étaient soumis à une sélection brutale. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre, ce qui signifiait souvent la dernière séparation entre membres d'une même famille. Certains hommes valides et femmes en bonne condition physique étaient envoyés au travail forcé, tandis que enfants, personnes âgées, malades, femmes enceintes et toute personne jugée inapte au travail était conduit directement aux chambres à gaz. Un processus mécanique, rapide, implacable. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Chaque témoignage est une mémoire précieuse qu'il est essentiel de partager pour ne jamais oublier. N'hésitez pas à diffuser ce podcast autour de vous. Dans le prochain épisode, Henri reviendra sur son quotidien terrible à Auschwitz. Merci encore pour votre écoute. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

Description

🔴 Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaires.


Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer : survivre à l’enfer d’Auschwitz et à deux marches de la mort dans des conditions extrêmes au début de l’année 1945.


Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri est le benjamin de trois enfants. Un fêre ainé de 19 ans de plus, une sœur de 15 mois de plus ;

En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d’abord un refuge pour les juifs, sous l’occupation italienne, avant que l’arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout.

Rafles, arrestations, déportations… La vie d’Henri change brutalement en 1944.

Voici la première partie du témoignage d’Henri enfant de la Shoah.

Nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.🎙️



NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis né le 27 février 1925 à Metz. Moi, j'ai toujours été heureux dans ma vie. Même après la déportation, j'étais heureux d'être libéré. C'était comme ça. Et j'avais un caractère, hein. J'avais du caractère. C'est pour ça que je me suis sorti du camp de l'hôpital. J'ai vécu comme un roi. Ha ha !

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents. Cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs, jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus, ils sont la mémoire de la guerre. Ils sont les enfants de la Shoah et ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaire. Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer. Survivre à l'enfer d'Auschwitz et à deux marches de la mort, dans des conditions extrêmes, au début de l'année 1945. Né à Metz, le 27 février 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri est le Benjamin de trois enfants, un frère aîné de 19 ans de plus que lui, une sœur de 15 mois de plus. En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d'abord un refuge pour les Juifs, sous l'occupation italienne, avant que l'arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout. Rafles, arrestations, déportations. La vie d'Henri change brutalement en 1944. Voici la première partie du témoignage d'Henri. Enfant de la Shoah, nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était la guerre et on ne recevait pas de nourriture. Pour vous dire, on avait 35 grammes de viande sans os et 60 grammes avec os, deux fois par semaine. Et comme on avait faim, moi j'avais donc 15 ans, et j'ai eu le courage de partir dans le gers avec deux valises blites. Et j'étais dans une ferme à Auch, et là-bas j'ai bien mangé, j'ai bu, et j'ai ramené deux valises pleines de nourriture. Et je me rappellerai toujours, pour ne pas me faire prendre, j'ai fait le salut Nazi. Et j'ai pris le train, j'ai déposé les valises dans un wagon et je me suis assis dans un autre wagon. Et à l'époque, il y avait des vélotaxis. Je suis arrivé à Saint-Laurent-du-Var, c'était un petit village près de Nice, et j'ai pris un vélotaxi et je suis revenu à la maison. Vous vous rendez copmpte ? Ma mère ne l'a même pas su. Elle l'a su quand j'étais parti. Pendant la guerre, je suis parti près de Toulon dans un camp. J'ai appris qu'il y avait un camp anglais. Et comme on ne trouvait pas de cigarettes, j'ai acheté des cigarettes anglaises que j'ai vendues au marché noir. Deux valises ! C'est pas possible ! Je gagnais pas mal d'argent. Je partais le matin en autorail à 5h30 jusqu'à Méhoun, près de Toulon. Fallait le faire. Surtout que j'étais juif. Il y avait quelques Allemands, mais je ne faisais pas cas. Quand on habitait boulevard Gambetta. C'est un grand boulevard de Nice et là-bas il y avait à côté un bureau de police on a eu un tampon juif sur l carte d'identité. Et chacun, on avait une étoile juive que j'ai pas voulu mettre. J'avais un drôle de caractère. J'étais pas très inquiet parce que j'étais insouciant peut-être, j'étais jeune. J'avais à voir 16, 17 ans. Je suis parti avec ma mère dans une station de montagne près de Nice. Mon père habitait Nice, il ne voulait pas monter. Et là-bas, on a loué une petite maison. Et dans cette maison, on a été dénoncé un jour par des personnes. On a été arrêtés un dimanche matin. On habitait au premier état. Ma soeur, qui avait 15 mois plus que moi, elle a sauté de la fenêtre, heureusement pour elle, et elle s'est cassée la cheville. Quand on est sortis, ils ont tiré en l'air pour qu'on s'arrête. On avait peur de se faire tuer. Et on était arrêtés. Et là ils ont arrêté dans les villages personnes, 27 juifs. Il y avait ma soeur, ma mère, nous étions trois. On a pris un car et on est descendus sur Nice, où on est restés un mois près de la gare dans un hôtel très renommé, Excelsior, ça s'appelle. Et là, je suis parti avec ma maman. Ma soeur, heureusement, était à l'hôpital pour sa jambe. Et je suis parti avec ma maman dans un train moderne. Et j'aurais pu m'échapper, mais j'étais avec ma maman. Et je suis arrivé à Drancy. Et là, je suis resté donc 30 janvier… On est resté jusqu'au 7 mars 1944. Et le 7 mars, on a pris le train pour Auschwitz. Un train à marchandises. On devait être 50-60 personnes au moins. On avait étendu un drap et les gens allaient se cacher là-bas ils faisaient dans des grandes bassines. Et le train s'arrêtait tous les 200 km pour vider ces bassines. Ah oui, ça, je m'en rappelle. Quand je suis arrivé, c'était à 3 heures du matin. Le cauchemar, il y avait des lumières sombres. Et là, en l'espace de 5 minutes, ma maman est sortie, je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue.

  • Speaker #1

    A leur arrivée à Auschwitz, les déportés étaient soumis à une sélection brutale. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre, ce qui signifiait souvent la dernière séparation entre membres d'une même famille. Certains hommes valides et femmes en bonne condition physique étaient envoyés au travail forcé, tandis que enfants, personnes âgées, malades, femmes enceintes et toute personne jugée inapte au travail était conduit directement aux chambres à gaz. Un processus mécanique, rapide, implacable. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Chaque témoignage est une mémoire précieuse qu'il est essentiel de partager pour ne jamais oublier. N'hésitez pas à diffuser ce podcast autour de vous. Dans le prochain épisode, Henri reviendra sur son quotidien terrible à Auschwitz. Merci encore pour votre écoute. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

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🔴 Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaires.


Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer : survivre à l’enfer d’Auschwitz et à deux marches de la mort dans des conditions extrêmes au début de l’année 1945.


Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri est le benjamin de trois enfants. Un fêre ainé de 19 ans de plus, une sœur de 15 mois de plus ;

En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d’abord un refuge pour les juifs, sous l’occupation italienne, avant que l’arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout.

Rafles, arrestations, déportations… La vie d’Henri change brutalement en 1944.

Voici la première partie du témoignage d’Henri enfant de la Shoah.

Nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.🎙️



NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie


🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis né le 27 février 1925 à Metz. Moi, j'ai toujours été heureux dans ma vie. Même après la déportation, j'étais heureux d'être libéré. C'était comme ça. Et j'avais un caractère, hein. J'avais du caractère. C'est pour ça que je me suis sorti du camp de l'hôpital. J'ai vécu comme un roi. Ha ha !

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents. Cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs, jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus, ils sont la mémoire de la guerre. Ils sont les enfants de la Shoah et ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaire. Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer. Survivre à l'enfer d'Auschwitz et à deux marches de la mort, dans des conditions extrêmes, au début de l'année 1945. Né à Metz, le 27 février 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri est le Benjamin de trois enfants, un frère aîné de 19 ans de plus que lui, une sœur de 15 mois de plus. En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d'abord un refuge pour les Juifs, sous l'occupation italienne, avant que l'arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout. Rafles, arrestations, déportations. La vie d'Henri change brutalement en 1944. Voici la première partie du témoignage d'Henri. Enfant de la Shoah, nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était la guerre et on ne recevait pas de nourriture. Pour vous dire, on avait 35 grammes de viande sans os et 60 grammes avec os, deux fois par semaine. Et comme on avait faim, moi j'avais donc 15 ans, et j'ai eu le courage de partir dans le gers avec deux valises blites. Et j'étais dans une ferme à Auch, et là-bas j'ai bien mangé, j'ai bu, et j'ai ramené deux valises pleines de nourriture. Et je me rappellerai toujours, pour ne pas me faire prendre, j'ai fait le salut Nazi. Et j'ai pris le train, j'ai déposé les valises dans un wagon et je me suis assis dans un autre wagon. Et à l'époque, il y avait des vélotaxis. Je suis arrivé à Saint-Laurent-du-Var, c'était un petit village près de Nice, et j'ai pris un vélotaxi et je suis revenu à la maison. Vous vous rendez copmpte ? Ma mère ne l'a même pas su. Elle l'a su quand j'étais parti. Pendant la guerre, je suis parti près de Toulon dans un camp. J'ai appris qu'il y avait un camp anglais. Et comme on ne trouvait pas de cigarettes, j'ai acheté des cigarettes anglaises que j'ai vendues au marché noir. Deux valises ! C'est pas possible ! Je gagnais pas mal d'argent. Je partais le matin en autorail à 5h30 jusqu'à Méhoun, près de Toulon. Fallait le faire. Surtout que j'étais juif. Il y avait quelques Allemands, mais je ne faisais pas cas. Quand on habitait boulevard Gambetta. C'est un grand boulevard de Nice et là-bas il y avait à côté un bureau de police on a eu un tampon juif sur l carte d'identité. Et chacun, on avait une étoile juive que j'ai pas voulu mettre. J'avais un drôle de caractère. J'étais pas très inquiet parce que j'étais insouciant peut-être, j'étais jeune. J'avais à voir 16, 17 ans. Je suis parti avec ma mère dans une station de montagne près de Nice. Mon père habitait Nice, il ne voulait pas monter. Et là-bas, on a loué une petite maison. Et dans cette maison, on a été dénoncé un jour par des personnes. On a été arrêtés un dimanche matin. On habitait au premier état. Ma soeur, qui avait 15 mois plus que moi, elle a sauté de la fenêtre, heureusement pour elle, et elle s'est cassée la cheville. Quand on est sortis, ils ont tiré en l'air pour qu'on s'arrête. On avait peur de se faire tuer. Et on était arrêtés. Et là ils ont arrêté dans les villages personnes, 27 juifs. Il y avait ma soeur, ma mère, nous étions trois. On a pris un car et on est descendus sur Nice, où on est restés un mois près de la gare dans un hôtel très renommé, Excelsior, ça s'appelle. Et là, je suis parti avec ma maman. Ma soeur, heureusement, était à l'hôpital pour sa jambe. Et je suis parti avec ma maman dans un train moderne. Et j'aurais pu m'échapper, mais j'étais avec ma maman. Et je suis arrivé à Drancy. Et là, je suis resté donc 30 janvier… On est resté jusqu'au 7 mars 1944. Et le 7 mars, on a pris le train pour Auschwitz. Un train à marchandises. On devait être 50-60 personnes au moins. On avait étendu un drap et les gens allaient se cacher là-bas ils faisaient dans des grandes bassines. Et le train s'arrêtait tous les 200 km pour vider ces bassines. Ah oui, ça, je m'en rappelle. Quand je suis arrivé, c'était à 3 heures du matin. Le cauchemar, il y avait des lumières sombres. Et là, en l'espace de 5 minutes, ma maman est sortie, je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue.

  • Speaker #1

    A leur arrivée à Auschwitz, les déportés étaient soumis à une sélection brutale. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre, ce qui signifiait souvent la dernière séparation entre membres d'une même famille. Certains hommes valides et femmes en bonne condition physique étaient envoyés au travail forcé, tandis que enfants, personnes âgées, malades, femmes enceintes et toute personne jugée inapte au travail était conduit directement aux chambres à gaz. Un processus mécanique, rapide, implacable. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Chaque témoignage est une mémoire précieuse qu'il est essentiel de partager pour ne jamais oublier. N'hésitez pas à diffuser ce podcast autour de vous. Dans le prochain épisode, Henri reviendra sur son quotidien terrible à Auschwitz. Merci encore pour votre écoute. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

Description

🔴 Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaires.


Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer : survivre à l’enfer d’Auschwitz et à deux marches de la mort dans des conditions extrêmes au début de l’année 1945.


Né à Metz en 1925 dans une famille juive d’origine polonaise, Henri est le benjamin de trois enfants. Un fêre ainé de 19 ans de plus, une sœur de 15 mois de plus ;

En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d’abord un refuge pour les juifs, sous l’occupation italienne, avant que l’arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout.

Rafles, arrestations, déportations… La vie d’Henri change brutalement en 1944.

Voici la première partie du témoignage d’Henri enfant de la Shoah.

Nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.🎙️



NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.


Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.


Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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🎙️ Le témoignage au-delà des faits qu’il aborde et qui permettent de lier la « petite » et la « grande histoire », associe mémoire et histoire.  Les témoignages ici mis en ligne ne prétendent pas à l’exhaustivité ni à la parfaite exactitude historique, pour autant, à un moment où les derniers survivants de la période disparaissent, leur volonté de transmettre, leur incroyable force de caractère et la force des récits qu’ils proposent en font des outils d’une importance majeure pour la compréhension de ce qu’il s’est produit en Europe et tout particulièrement en France il y a un peu plus de 80 ans.

Un grand merci à Alexandre Bande pour son expertise et sa validation des contenus historiques de ces témoignages


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis né le 27 février 1925 à Metz. Moi, j'ai toujours été heureux dans ma vie. Même après la déportation, j'étais heureux d'être libéré. C'était comme ça. Et j'avais un caractère, hein. J'avais du caractère. C'est pour ça que je me suis sorti du camp de l'hôpital. J'ai vécu comme un roi. Ha ha !

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents. Cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs, jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus, ils sont la mémoire de la guerre. Ils sont les enfants de la Shoah et ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Sous ses airs rieurs et légers, Henri cache une profondeur et une force extraordinaire. Cet homme hors du commun, qui s'apprête à célébrer ses 100 ans, a surmonté des épreuves que peu pourraient imaginer. Survivre à l'enfer d'Auschwitz et à deux marches de la mort, dans des conditions extrêmes, au début de l'année 1945. Né à Metz, le 27 février 1925, dans une famille juive d'origine polonaise, Henri est le Benjamin de trois enfants, un frère aîné de 19 ans de plus que lui, une sœur de 15 mois de plus. En 1932, toute la famille est installée à Nice, ville qui deviendra d'abord un refuge pour les Juifs, sous l'occupation italienne, avant que l'arrivée des nazis en septembre 1943 ne bouleverse tout. Rafles, arrestations, déportations. La vie d'Henri change brutalement en 1944. Voici la première partie du témoignage d'Henri. Enfant de la Shoah, nous sommes en 1940, Henri a 15 ans.

  • Speaker #0

    À l'époque, c'était la guerre et on ne recevait pas de nourriture. Pour vous dire, on avait 35 grammes de viande sans os et 60 grammes avec os, deux fois par semaine. Et comme on avait faim, moi j'avais donc 15 ans, et j'ai eu le courage de partir dans le gers avec deux valises blites. Et j'étais dans une ferme à Auch, et là-bas j'ai bien mangé, j'ai bu, et j'ai ramené deux valises pleines de nourriture. Et je me rappellerai toujours, pour ne pas me faire prendre, j'ai fait le salut Nazi. Et j'ai pris le train, j'ai déposé les valises dans un wagon et je me suis assis dans un autre wagon. Et à l'époque, il y avait des vélotaxis. Je suis arrivé à Saint-Laurent-du-Var, c'était un petit village près de Nice, et j'ai pris un vélotaxi et je suis revenu à la maison. Vous vous rendez copmpte ? Ma mère ne l'a même pas su. Elle l'a su quand j'étais parti. Pendant la guerre, je suis parti près de Toulon dans un camp. J'ai appris qu'il y avait un camp anglais. Et comme on ne trouvait pas de cigarettes, j'ai acheté des cigarettes anglaises que j'ai vendues au marché noir. Deux valises ! C'est pas possible ! Je gagnais pas mal d'argent. Je partais le matin en autorail à 5h30 jusqu'à Méhoun, près de Toulon. Fallait le faire. Surtout que j'étais juif. Il y avait quelques Allemands, mais je ne faisais pas cas. Quand on habitait boulevard Gambetta. C'est un grand boulevard de Nice et là-bas il y avait à côté un bureau de police on a eu un tampon juif sur l carte d'identité. Et chacun, on avait une étoile juive que j'ai pas voulu mettre. J'avais un drôle de caractère. J'étais pas très inquiet parce que j'étais insouciant peut-être, j'étais jeune. J'avais à voir 16, 17 ans. Je suis parti avec ma mère dans une station de montagne près de Nice. Mon père habitait Nice, il ne voulait pas monter. Et là-bas, on a loué une petite maison. Et dans cette maison, on a été dénoncé un jour par des personnes. On a été arrêtés un dimanche matin. On habitait au premier état. Ma soeur, qui avait 15 mois plus que moi, elle a sauté de la fenêtre, heureusement pour elle, et elle s'est cassée la cheville. Quand on est sortis, ils ont tiré en l'air pour qu'on s'arrête. On avait peur de se faire tuer. Et on était arrêtés. Et là ils ont arrêté dans les villages personnes, 27 juifs. Il y avait ma soeur, ma mère, nous étions trois. On a pris un car et on est descendus sur Nice, où on est restés un mois près de la gare dans un hôtel très renommé, Excelsior, ça s'appelle. Et là, je suis parti avec ma maman. Ma soeur, heureusement, était à l'hôpital pour sa jambe. Et je suis parti avec ma maman dans un train moderne. Et j'aurais pu m'échapper, mais j'étais avec ma maman. Et je suis arrivé à Drancy. Et là, je suis resté donc 30 janvier… On est resté jusqu'au 7 mars 1944. Et le 7 mars, on a pris le train pour Auschwitz. Un train à marchandises. On devait être 50-60 personnes au moins. On avait étendu un drap et les gens allaient se cacher là-bas ils faisaient dans des grandes bassines. Et le train s'arrêtait tous les 200 km pour vider ces bassines. Ah oui, ça, je m'en rappelle. Quand je suis arrivé, c'était à 3 heures du matin. Le cauchemar, il y avait des lumières sombres. Et là, en l'espace de 5 minutes, ma maman est sortie, je ne l'ai plus revue. Je ne l'ai plus revue.

  • Speaker #1

    A leur arrivée à Auschwitz, les déportés étaient soumis à une sélection brutale. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre, ce qui signifiait souvent la dernière séparation entre membres d'une même famille. Certains hommes valides et femmes en bonne condition physique étaient envoyés au travail forcé, tandis que enfants, personnes âgées, malades, femmes enceintes et toute personne jugée inapte au travail était conduit directement aux chambres à gaz. Un processus mécanique, rapide, implacable. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Chaque témoignage est une mémoire précieuse qu'il est essentiel de partager pour ne jamais oublier. N'hésitez pas à diffuser ce podcast autour de vous. Dans le prochain épisode, Henri reviendra sur son quotidien terrible à Auschwitz. Merci encore pour votre écoute. C'était Enfant de la Shoah, un podcast de Catherine Benmaor. Allez, salut !

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